145
OBÉSITÉ DE L'ENFANT P. Tounian Nutrition et Gastroentérologie Pédiatriques Hôpital Trousseau, Paris INSERM 872 Nutriomique, Université Paris 6 Institute of Cardiometabolism and Nutrition (ICAN) http://nutritiongastro-trousseau.aphp.fr

OBÉSITÉ DE L'ENFANT - obesite-paris.comobesite-paris.com/docs/Obesite_DUob.PSL2017.pdf · Tous les gènes impliqués dans la régulation du poids ... intestinal ? 19 ... • Médicaments

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OBÉSITÉ DE L'ENFANT

P. Tounian

Nutrition et Gastroentérologie PédiatriquesHôpital Trousseau, Paris

INSERM 872 Nutriomique, Université Paris 6Institute of Cardiometabolism and Nutrition (ICAN)

http://nutritiongastro-trousseau.aphp.fr

2

Parmi les propositions suivantes quelles sont celles qui sont exactes ?

A. Dans la genèse de l’obésité de l’enfant, l’environnement intervient pour 50-70 % et la

génétique pour 30-50 %

B. L’allaitement est un facteur protecteur d’obésité ultérieure

C. L’absence de petit-déjeuner et le grignotage sont des comportements alimentaires qui

favorisent le développement d’une obésité chez l'enfant

D. Plus tôt l’obésité de l'enfant est prise en charge, meilleur est le pronostic à l’âge adulte

E. L’éducation nutritionnelle à l’école est un moyen efficace pour prévenir l’obésité de

l’enfant

F. L’acquisition de bonnes habitudes alimentaires dans les premières années de la vie est

déterminante pour prévenir l’obésité chez l'enfant

G. Le dépistage et la prise en charge précoces des enfants à risque ont démontré leur

efficacité dans la prévention de l’obésité de l’enfant

Q.C.M.

3

Définition de l’obésité

chez l’enfant

Définitions internationales

IOTF 30

Filles

10

15

20

25

30

35

2 4 6 8 10 12 14 16 18 20Age (ans)

IMC

(K

g/m

2 ) 97Ëme

3Ëme

IOTF 25

Garçons

10

15

20

25

30

35

2 4 6 8 10 12 14 16 18 20Age (ans)

IMC

(K

g/m

2 ) 97Ëme

3Ëme

IOTF 30

IOTF 25

4

surpoids

obésité

Définition française

5

6

Physiopathologie de l’obésité

chez l’enfant

7

L’obésité de l’enfant est bien plus complexe qu’une simple conséquence de la malbouffe !

8

Ingesta excessifsSédentarité

L’obésité de l’enfant est une maladie des centres cérébraux de régulation du poids

9

Corrélation entre le volume de matière grise des régions frontales impliquées dans le contrôle de

l’appétit et la prise de poids(Yokum et al., Int J Obes 2012)

83 jeunes femmes de 18,4 ± 2,8 ans

Suivi de l’IMC pendant 1 an

Mesure globale et régionale du volume de matière grise par IRM

10

11

L’obésité de l’enfant est une maladie des centres cérébraux de régulation du poids

Programmation fœtale

Génétique Anomalie acquise

12

L’obésité de l’enfant est une maladie des centres cérébraux de régulation du poids

Programmation fœtale

Génétique Anomalie acquise

13

«««« l’évolutionl’évolutionl’évolutionl’évolution pondéralepondéralepondéralepondérale auauauau courscourscourscours dededede lalalala

vievievievie dépenddépenddépenddépend principalementprincipalementprincipalementprincipalement dudududu

patrimoinepatrimoinepatrimoinepatrimoine génétiquegénétiquegénétiquegénétique etetetet nonnonnonnon d’und’und’und’un

effeteffeteffeteffet persistantpersistantpersistantpersistant dededede l’apprentissagel’apprentissagel’apprentissagel’apprentissage

précoceprécoceprécoceprécoce d’uned’uned’uned’une bonnebonnebonnebonne hygiènehygiènehygiènehygiène dededede vievievievie »»»»

Casazza et al., N Engl J Med 2013

14

« Evidence for a strong genetic influence on childhood adiposity despite the force of the obesogenic environment »

(Wardle et al., Am J Clin Nutr 2008)

GénétiqueEnvironnement

communEnvironnement non commun

IMC 77 % 10 % 13 %

Tour de taille 76 % 10 % 14 %

Etude de 5092 paires de jumeaux monoEtude de 5092 paires de jumeaux monoEtude de 5092 paires de jumeaux monoEtude de 5092 paires de jumeaux mono---- et dizygotes nées au et dizygotes nées au et dizygotes nées au et dizygotes nées au

RoyaumeRoyaumeRoyaumeRoyaume----Uni entre 1994 et 1996 et âgées de 8 à 11 ansUni entre 1994 et 1996 et âgées de 8 à 11 ansUni entre 1994 et 1996 et âgées de 8 à 11 ansUni entre 1994 et 1996 et âgées de 8 à 11 ans

15

Tous les gènes impliqués dans la régulation du poids ont une expression neuronale

(Willer et al., Nature Genet 2009)

• Analyse pan-génomique

• n > 90 000

• L’ensemble des 8 gènes retrouvés ont une expression neuronale– MC4R : voie hypothalamique de signalisation de la leptine

– FTO : exprimé dans l’hypothalamus

– SH2B : voie hypothalamique de signalisation de la leptine

– NEGR1 : croissance neuronale

– MTCH2, TMEM18, KCTD15, GNPDA2 : fortement exprimés dans le cerveau et l’hypothalamus

16

La variabilité du nombre de copies d’un gène (CNV) illustre la complexité de la génétique de l’obésité

Jacquemont et al., Nature 2011

16p11.2

DuplicationDélétion

17

Le génome n’a pas encore délivré tous ses secrets mais les observations cliniques soutiennent le rôle incontournable de

la génétique dans l’obésité de l’enfant

18

100 000 milliards de bactéries

Une partie du secret est-elle dans le métagénome intestinal ?

19

GWAS chez 5530 enfants obèses et 8318 témoins

OLFM4 et HOXB5

Dialogue entre microbiote et cerveau ?

Bradfield et al., Nature Genet 2012

20

L’obésité de l’enfant est une maladie des centres cérébraux de régulation du poids

Programmation fœtale

Génétique Anomalie acquise

21

Mécanisme probable de cette programmation : l’épigénétique

Epigénétique : modifications de l’expression des gènes par des facteurs environnementaux

Modifications de la chromatine (ADN ou histones) entraînant des variations de la transcription génique

Transmission transgénérationnelle ?

22

Prévalence de l'obésité à 19 ans selon l'exposition à la

famine pendant la grossesse ou les premiers mois de vie(Ravelli et al., N Engl J Med 1976)

0

0.5

1.5

1.0

2.0

2.5

3.0

Dernier trimestre

Postnatal 2 premiers trimestres

Famine

Témoins

% o

bèse

s

23

Tabagisme pendant la grossesse et évolution de l’IMC de l’enfant(Suzuki et al., Int J Obes 2011)

Boys Girls

24

L’épigénétique : un concept à la mode qui demande encore à faire ses preuves

Une programmation in utero de l’obésité semble probable.

Mais contrairement à la génétique, il existe à ce jour très peu de preuves directes de son implication chez l’être humain.

25

Contrairement aux nombreuses rumeurs, la programmation post-natale précoce de l’obésité de

l’enfant n’a pas encore été démontrée

• RCIU

• Allaitement maternel

• Excès de protéines

• Excès d’oméga 6

• Prise de poids trop importante au cours des premiers mois de

vie

• Pesticides, perturbateurs endocriniens

26

L’obésité de l’enfant est une maladie des centres cérébraux de régulation du poids

Programmation fœtale

Génétique Anomalie acquise

27

« Dérèglement » des centres de régulation du poids

• Choc émotionnel grave

• Traumatisme crânien sévère

• Médicaments à tropisme cérébral, traitements hormonaux

• Radiothérapie cérébrale

• Tumeurs cérébrales

• Insuffisance prolongée de sommeil

28

Ingesta excessifsSédentarité

L’obésité de l’enfant est une maladie des centres cérébraux de régulation du poids

Génome

Métagénome

Programmation in utero

?

Dysrégulation acquise

++

29

Les enfants obèses sont programmés pour avoir un poids excessif et le conserverC’est une injustice de la natureC’est une injustice de la natureC’est une injustice de la natureC’est une injustice de la nature

30

surpoids

obésité

31

32

Leibel et al., N Engl J Med 1995Tounian et al., Int J Obesity 1999

Tounian, Arch Pédiatr 2004

Le pondérostat s’oppose à la perte de poids chez les enfants obèses

Ghréline

Balance énergétique

Dépense énergétiquePrise alimentaire

⊕ ⊕

LeptineInsuline

Peptide YYCCK

Amyline

33

Prédisposition à l’obésité

OBÉSITÉ

100 %100 %

34

Nature loads the gunNurture pulls the trigger

Steve Humphries

La nature charge le fusilLa nourriture tire la gachette

Steve Humphries

35

La majorité des enfants n’ont aucun risque de devenir obèse, quelle que soit leur alimentation, quel

que soit le niveau de leur activité physique

36

Comment expliquer l’augmentation de la Comment expliquer l’augmentation de la Comment expliquer l’augmentation de la Comment expliquer l’augmentation de la

prévalence de l’obésité infantile au cours des prévalence de l’obésité infantile au cours des prévalence de l’obésité infantile au cours des prévalence de l’obésité infantile au cours des

dernières décennies ?dernières décennies ?dernières décennies ?dernières décennies ?

37

La prévalence de l’obésité infantile a quadruplé en France entre les années 1960 et 2000

0

2

4

6

8

10

12

14

16

1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

% o

bése

s

ERF (3 %)

C-O (5.1 %)

ELP (10 %)

C-O (12.7 %) ObEpi (13.3 %)ObEpi (13.7 %)

38

L’expansion de l’environnement obésogène au sein du pays a permis le « recrutement » des enfants prédisposés

et explique ainsi l’augmentation de la prévalence

39

L’augmentation du nombre d’enfants issus d’ancêtres génétiquement sélectionnés dans certaines régions de la

planète par les famines et les conditions de vie difficiles est également intervenue

La sélection génétique des obèses a été d’autant plus efficace que le métissage était faible

41

Prévalence du surpoids et de l’obésité infantiles en 2013

Top 20 (Garçons)Top 20 (Garçons)Top 20 (Garçons)Top 20 (Garçons)(Ng et al., Lancet 2014)

05101520253035404550

Croat

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Nouve

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éland

eIta

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grie

EAUIsr

aël

Urugu

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pte

Libye

Alban

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r ieLib

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ovén

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Grèce

Tonga

Chili

Sam

oaKir i

bati

42

Prévalence du surpoids et de l’obésité infantiles en 2013

Top 20 (Filles)Top 20 (Filles)Top 20 (Filles)Top 20 (Filles)(Ng et al., Lancet 2014)

0

10

20

30

40

50

60

70

Jam

aïque

EAUChi

liBar

bade

sGui

née

Baham

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Arabi

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Libye

Oman

Koweït

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moa

Tonga

Micr

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bati

La sélection génétique des obèses Samoans vient d’être démontrée

Minster et al., Nat Genet 2016

Analyse pangénomique de 5174 samoans, répliquée chez 409 enfants samoans.

Découverte d’une mutation faux sens (Arg457Gln) sur le gène CREBRF (gène de prédisposition non connu) qui code pour une protéine (Crebrf) induite par le jeûne.

Mutation non retrouvée dans toutes les autres populations étudiées.

Association avec l’IMC à un niveau jamais retrouvé avec les autres gènes connus.

Association inverse avec les complications métaboliques de l’obésité (effet protecteur).

In vitro, la forme mutée de Crebrf entraîne une diminution de la dépense énergétique cellulaire et une augmentation du stockage lipidique dans les adipocytes.

D’autres effets (centraux ?) ne sont pas à exclure.

43

44

Prévalence du surpoids et de l’obésité infantiles dans différents territoires français

16-18 % 25-30 % 30-35 %

45

Dans certaines régions, la sélection culturelle s’est ajoutée à la sélection naturelle

46

La différence de prévalence inter-ethnique de l’obésité observée aux USA est ainsi probablement liée à une

susceptibilité différente(Cunningham et al., N Engl J Med 2014)

Blancs Noirs Amérindiens

6 ans 9,3 % 13,7 % 18,8 %

9 ans 14,6 % 22,3 % 27,2 %

14 ans 17,0 % 27,1 % 26,6 %

47

Relation entre prévalence du surpoids et niveau socio-économique chez les enfants américains

(Wang & Zhang, Am J Clin Nutr 2006)

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

71-75 76-80 88-94 99-02

Bas NSEHaut NSE

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

71-75 76-80 88-94 99-02

2 – 9 ans 10 – 18 ans

48

Laquelle induit l’autre ?

Obésité

Pauvreté

?

Obésité

Pauvreté

?

49

Relation entre prévalence du surpoids, niveau socio-économique et origine ethnique chez les enfants américains

(Wang & Zhang, Am J Clin Nutr 2006)

0

5

10

15

20

25

30

71-75 76-80 88-94 99-02

Bas NSEHaut NSE

0

5

10

15

20

25

30

71-75 76-80 88-94 99-02

Blancs Noirs

50

PauvretéDiscrimination socioéconomique

Moindre pression sociale

Concentration d’enfants issus de pays aux

conditions de vie difficile

51

Hypothèses pouvant expliquer l’augmentation de la prévalence de l’obésité infantile en France

• Expansion de l’environnement obésogène

» permettant un « recrutement » des enfants prédisposés sur l’ensemble du territoire

• Modification de la répartition génétique de la France métropolitaine

» augmentation du nombre d’enfants génétiquement issus de pays aux conditions de

vie difficiles (INSEE 2005)

» Enfants originaires d’Afrique (dont Maghreb) ayant consulté à Trousseau :

� 1988 → 1994 : 16,6 %

� 1998 → 2004 : 45,4 %

52

La prévalence de la surcharge pondérale (IMC>95e

perc.) a triplé aux USA entre 1971 et 2002(Wang & Zhang, Am J Clin Nutr 2006)

0

5

10

15

20

71-75 76-80 88-94 99-02

%

53

L’augmentation de la prévalence de la surcharge pondérale aux USA a été plus importante chez les enfants noirs et amérindiens que chez les

blancs (enfants de 6 à 17 ans)

(Freedman et al., Obesity 2006)

56

7,5

13

21

23,5

0

3

6

9

12

15

18

21

24

71-75 99-02

% SP blancs

% SP noirs

% SP amérindiens

%

54

Modification de la répartition génétique des enfants aux USA entre 1971 et 2002

(Wang & Zhang, Am J Clin Nutr 2006)

81

18

61

27

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

71-75 99-02

% blancs / pop. gén.

% noirs et amér. /pop. gén.

%

55

Lorsque l’environnement obésogène s’est étendu à l’ensemble du territoire, l’augmentation de la prévalence s’arrête car tous les

enfants prédisposés ont été « recrutés »

0

2

4

6

8

10

12

14

16

1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

% o

bése

s

ERF (3 %)

C-O (5.1 %)

ELP (10 %)

C-O (12.7 %) ObEpi (13.3 %)ObEpi (13.7 %)

Expansion de l’environnement obésogèneEnsemble du territoire atteint

56

0

5

10

15

20

25

30

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

FranceAllemagneSuèdeAngleterre

La prévalence de l’obésité s’est effectivement stabilisée en Europe depuis le début des années 2000

(InVS 2008; Johansen et al, Int J Obes 2008 ; Sjöberg et al., Int J Obes 2008 ; Stamatakis et al., Int J Obes 2011)

%

57

Aux Etats-Unis également(Ogden et al., JAMA 2010)

58

Et aussi en Australie …(Olds et al., Int J Obes 2010)

59

La stabilisation de l’épidémie d’obésité infantile dans les pays industrialisés confirme que l’environnement

obésogène ne permet que l’expression phénotypique des enfants prédisposés

+

++

+

++ Car la prévalence de Car la prévalence de Car la prévalence de Car la prévalence de

l’obésité ne croît plus, bien l’obésité ne croît plus, bien l’obésité ne croît plus, bien l’obésité ne croît plus, bien que notre environnement que notre environnement que notre environnement que notre environnement

soit de plus en plus soit de plus en plus soit de plus en plus soit de plus en plus obésogèneobésogèneobésogèneobésogène

Une efficacité des actions Une efficacité des actions Une efficacité des actions Une efficacité des actions de prévention est peu de prévention est peu de prévention est peu de prévention est peu

crédiblecrédiblecrédiblecrédible

60

Prise en charge clinique

61

Prise en charge clinique

Analyse de l’histoire de l’obésitéAnalyse de l’histoire de l’obésitéAnalyse de l’histoire de l’obésitéAnalyse de l’histoire de l’obésité

62

surpoids

obésité

âge de rebond

âge de débutde l’obésitéFacteurs déclenchant

Divorce

naissance

décès

changement d’école

Médicaments

Stress émotionnel8

63

Prise en charge cliniqueFautFautFautFaut----il rechercher une cause endocrinienne ?il rechercher une cause endocrinienne ?il rechercher une cause endocrinienne ?il rechercher une cause endocrinienne ?

64646464

..

. .. . .

.

.

......

.. .

Seule l’existence d’un Seule l’existence d’un Seule l’existence d’un Seule l’existence d’un

ralentissement de la croissance ralentissement de la croissance ralentissement de la croissance ralentissement de la croissance

staturale ou d’un goitre, staturale ou d’un goitre, staturale ou d’un goitre, staturale ou d’un goitre,

doivent faire rechercher une doivent faire rechercher une doivent faire rechercher une doivent faire rechercher une

endocrinopathieendocrinopathieendocrinopathieendocrinopathie

Les Les Les Les endocrinopathiesendocrinopathiesendocrinopathiesendocrinopathies(hypothyroïdie, hypercorticismes, (hypothyroïdie, hypercorticismes, (hypothyroïdie, hypercorticismes, (hypothyroïdie, hypercorticismes,

déficit en GH) déficit en GH) déficit en GH) déficit en GH) ne sont pas des ne sont pas des ne sont pas des ne sont pas des

causes d’obésité causes d’obésité causes d’obésité causes d’obésité chez l’enfant, chez l’enfant, chez l’enfant, chez l’enfant,

mais un mais un mais un mais un diagnostic différentiel diagnostic différentiel diagnostic différentiel diagnostic différentiel

ou associé dans les obésités ou associé dans les obésités ou associé dans les obésités ou associé dans les obésités

syndromiquessyndromiquessyndromiquessyndromiques

64

65

Prise en charge clinique

Recherche d’une complicationRecherche d’une complicationRecherche d’une complicationRecherche d’une complication

66

Fréquence des facteurs de risque vasculaireschez des enfants en surpoids et obèses français (n=308)

(Druet et al., Clin Endocrinol 2006)

Insulinorésistance (HOMA>75e perc.)

Intolérance au glucose

D.N.I.D.

HDL cholestérol ↓↓↓↓Triglycéridémie ↑↑↑↑

TA systolique ↑↑↑↑TA diastolique ↑↑↑↑

72 %

4 %

1 %

22 %

22 %

29 %

3 %

67

Fréquence des facteurs de risque vasculaireschez les enfants obèses (n=384)

(Mimoun et al., J Pediatr 2008)

Insulinorésistance (HOMA>2)

Intolérance au glucose

D.N.I.D.

Dyslipidémie

LDL cholestérol ↑↑↑↑HDL cholestérol ↓↓↓↓Triglycéridémie ↑↑↑↑

HTA

60 %

13 %

0,5 %

18 %

9 %

13 %

8 %

2 %

68

Fréquence des facteurs de risque vasculaireschez les enfants obèses (n=384)

(Mimoun et al., J Pediatr 2008)

Insulinorésistance (HOMA>2)

Intolérance au glucose

D.N.I.D.

Dyslipidémie

LDL cholestérol ↑↑↑↑HDL cholestérol ↓↓↓↓Triglycéridémie ↑↑↑↑

HTA

60 %

13 %

0,5 %

18 %

9 %

13 %

8 %

2 %

69

Insulinorésistance

• Diagnostic

– acanthosis nigricans ± acrochordons (cou, aisselles)

– insulinémie (mUI/l) x glycémie à jeun (mmol/l) / 22,5 (HOMA)

– Terrain génétique > importance de l’obésité (abdominale ++)

• Quand la rechercher ?

– jamais en pratique courante

– traitement par metformine au long cours non justifié(bien qu’il réduise

l’insulinorésistance)

70

Acanthosis nigricans + acrochordons(cou)

71

Intolérance au glucose

• Diagnostic

– HGPO

– glycémie à jeun < 7 mmol/l (1,26 g/l)

ET glycémie T120 > 7,8 mmol/l (1,40 g/l) et < 11,1 mmol/l (2,0 g/l)

• Quand la rechercher ?

– Jamais dans la plupart des cas

– Pourrait se discuter si un traitement médicamenteux est envisagé (metformine)

D.N.I.D. (1)

• Diagnostic

� complication de l’obésité de l’adulte

� chez l’enfant, expression accélérée d’un DNID génétique de révélation

précoce se rencontrant dans certaines ethnies : noirs, amérindiens

• Comment ?

� glycémie à jeun > 7 mmol/l (1,26 g/l)

� OU glycémie T120 > 11,1 mmol/l (2,0 g/l)

72

D.N.I.D. (2)• Quand le rechercher ?

� pas de manière systématique ++

� si présence des 3 critères suivants :

• âge > 10 ans

• issu d’une ethnie prédisposée

• antécédents familiaux de DNID précoce OU signes d’insulinorésistance (acanthosis nigricans, syndrome des ovaires polykystiques, hypertension artérielle)

� si obésité sévère

� si suspicion clinique (perte de poids, syndrome polyuro-polydypsique, acidocétose)

� toujours éliminer un Dg ≠ (DID, MODY) ou des conditions de mesure incorrectes (diagnostic sur HGPO avec glycémie à jeun normale)

• Traitement

� réduction pondérale + biguanides

� chirurgie bariatrique dans les formes sévères d’obésité (bypass ++)73

74

Fréquence des facteurs de risque vasculaireschez les enfants obèses (n=384)

(Mimoun et al., J Pediatr 2008)

Insulinorésistance (HOMA>2)

Intolérance au glucose

D.N.I.D.

Dyslipidémie

LDL cholestérol ↑↑↑↑HDL cholestérol ↓↓↓↓Triglycéridémie ↑↑↑↑

HTA

60 %

13 %

0,5 %

18 %

9 %

13 %

8 %

2 %

Quand rechercher une dyslipidémie ?

• Les dyslipidémies secondaires à l’obésité (↓↓↓↓ HDL, ↑↑↑↑ TG,

↑↑↑↑LDL) ne justifient aucune prise en charge spécifique– ⇒ recherche inutile

• Seules les hypercholestérolémies familiales ajoutent un risque vasculaire supplémentaire– A rechercher si :

• antécédents familiaux (parents, grands-parents) d’hypercholestérolémie

• antécédents familiaux d’accident vasculaire prématuré (< 55 ans chez l’homme, < 60 ans chez la femme)

– A traiter par statines lorsque le LDL-cholestérol reste > 1,60 g/l après traitement diététique

75

76

Fréquence des facteurs de risque vasculaireschez les enfants obèses (n=384)

(Mimoun et al., J Pediatr 2008)

Insulinorésistance (HOMA>2)

Intolérance au glucose

D.N.I.D.

Dyslipidémie

LDL cholestérol ↑↑↑↑HDL cholestérol ↓↓↓↓Triglycéridémie ↑↑↑↑

HTA

60 %

13 %

0,5 %

18 %

9 %

13 %

8 %

2 %

77

La tension artérielle augmente en fonction de l’IMC

(Morrison et al., J Pediatr 1999)

TA syst. (mm Hg)

TA diast. (mm Hg)

IMC < 85e perc.(n=766)

99,5 ± 0,3

64,7 ± 0,4

IMC > 85e perc.(n=187)

105,0 ± 0,7*

70,6 ± 0,8*

* p < 0,05

Hypertension artérielle

• Fréquence probablement surestimée

– conditions de mesures

• enfant allongé depuis au moins 10 minutes

• brassard suffisamment large

– toujours vérifier ultérieurement (surestimation due au stress) ++

• Traitement anti-hypertenseur

– uniquement si révélation précoce d'une HTA essentielle

78

79

Complications hépato-biliairesStéatose hépatiqueStéatose hépatiqueStéatose hépatiqueStéatose hépatique

• Prévalence– 10 à 20 % des cas selon les critères utilisés

• Diagnostic– ↑ transaminases (1.5 à 2 fois la normale)

– hyperéchogénicité du foie à l’échographie

• Evolution– le plus souvent bénigne

– fibrose et cirrhose si hépatopathie sous-jacente

Quand rechercher une stéatose chez l’enfant obèse ?

• Presque jamais …

� évolution presque toujours bénigne

� pas de traitement en dehors de la perte de poids

� peut être source d’une inutile inquiétude familiale

� n’est pas un facteur de motivation

• En dehors de certaines situations rares :

� antécédents familiaux d’hépatopathies (stéatohépatite) ++

� obésité sévère

� consommation d’alcool

� prise de médicaments hépatotoxiques

80

81

La constipation n’est pas plus fréquente chez les enfants obèses

(Koppen et al., J Pediatr 2016)

Enfants de 8 à 18 ansFréquence de la

constipation

Obèses(n=188) 14,9 %

Surpoids (n=542) 13,1 %

Normopondéraux (n=2090) 12,9 %

p=0,73

Complications orthopédiques (1)

• Genu valgum� attitude vicieuse ≠ genu valgum osseux

� pas de douleurs, pas arthrogène

• Douleurs musculaires et articulaires� dos, genoux, chevilles, pieds

� douleurs mécaniques sans atteinte ostéo-articulaire

• Maladie d’Osgood-Schlatter� plus fréquent chez l’obèse (?), surtout si sportif

• Troubles de la statique vertébrale (scoliose, cyphose, lordose)

� pas plus fréquents chez l’obèse

� difficultés diagnostiques et thérapeutiques

82

83

Genu valgum chez l’enfant obèse

84

Complications orthopédiques (2)

• Epiphysiolyse de la tête fémorale

� poids ⇒ dysplasie du cartilage de conjugaison ⇒ glissement

tête fémorale / métaphyse

� douleurs de hanche ou du genou d’apparition progressive,

boiterie à la fatigue

� Ex : démarche en rotation ext. + limitation de la rotation int.

� URGENCE ++ (hanche raide, nécrose tête fémorale ⇒ coxarthrose

précoce)

85

Mécanisme de l’épiphysiolyse de la tête fémorale

86

Limitation de la rotation interne du mb inf.

87

Sémiologie radiologique de face

Côté sain Epiphysiolyse

88

Traitement de l’épiphysiolyse de la tête fémorale

89

Complications respiratoiresAsthmeAsthmeAsthmeAsthme

• Quand le rechercher ?– mauvaise tolérance de l’effort physique

– toux à l’effort

• Comment ?– Interrogatoire systématique

– EFR avec test d’effort

• Traitement– indispensable pour augmenter l’activité physique

90

Complications respiratoiresApnées du sommeilApnées du sommeilApnées du sommeilApnées du sommeil

• A rechercher surtout en cas d’obésité sévère (polysomnographie nocturne)– ronflements nocturnes avec reprises inspiratoires bruyantes– somnolence diurne active (sieste) ou passive (endormissement)– cauchemars ou agitation nocturne– réveils nocturnes fréquents pour aller uriner– énurésie– céphalées matinales

• Risques– réduction des capacités d’apprentissage et de mémorisation– ralentissement de la croissance staturale– hypertension artérielle pulmonaire

• Traitement– Amygdalectomie, voire adénoïdectomie, si nécessaire ++– rarement, pression positive continue nocturne (si > 20 apnées/hypopnées par heure)

Conséquences endocriniennesaxe gonadotrope chez la filleaxe gonadotrope chez la filleaxe gonadotrope chez la filleaxe gonadotrope chez la fille

• Puberté parfois avancée (≠ puberté précoce)– apparition des caractères sexuels secondaires < 10 ans (≠ 8 ans)

– 10 à 20 % des filles obèses

• Troubles des règles– spanioménorrhée, voire aménorrhée

• Syndrome des ovaires polykystiques– Hyperandrogénie (hirsutisme, acné, séborrhée) + insulinorésistance + oligo-

ou aménorrhée ± obésité androïde– diagnostic échographique non indispensable (microkystes multiples sur des

ovaires augmentés de volume)– traitement : metformine > pilule contraceptive à ne mettre en place si règles

apparues depuis au moins 5 ans. 91

Conséquences endocriniennesaxe gonadotrope chez le garçonaxe gonadotrope chez le garçonaxe gonadotrope chez le garçonaxe gonadotrope chez le garçon

• Puberté à un âge normal

– pas retardée (> 14 ans), malgré verge enfouie

92

93

Conséquences endocriniennesaxe somatotropeaxe somatotropeaxe somatotropeaxe somatotrope

• Accélération de la croissance staturale

– avec taille définitive normale

– l’absence d’accélération de la croissance staturale ne doit pas faire

rechercher une cause endocrinienne

• Mécanismes

– hyperinsulinisme

– hyperleptinémie

94

Autres conséquences endocriniennes

• axe thyréotrope� TSH et fT3 augmentées chez 10 à 20 % des enfants obèses

(Grandone et al., BMC Endocr Disord 2010)

� adaptation à la surcharge pondérale (pas de dysthyroïdie)

� pas de dosage systématique de la TSH !!

• axe adrénotrope� cortisol urinaire parfois augmenté (vergetures ?) (Dimitriou et al.,

Am J Clin Nutr 2003)

� androgènes surrénaliens parfois augmentés (hirsutisme ?) (L’Allemand et al., Eur J Endocrinol 2002)

HTIC (pseudotumor cerebri)(Marton et al., Nutr Neurosci 2008)

• Origine

– par résistance au retour veineux cérébral (écoulement du LCR)

• Diagnostic

– troubles visuels (diplopie, éclipses)

– céphalées matinales ou nocturne

– fond d’œil (confirmation du Dg)

– IRM (diagnostics différentiels)

• Risque majeur

– cécité

• Traitement

– PL évacuatrices, acétazolamide (Diamox®)

– chirurgie bariatrique

95

96

Adipogynécomastie

• Diagnostic

– accumulation de graisse dans la région mammaire + hypertrophie de la glande

mammaire

– peut se voir en cas d’obésité modérée

– souffrance psychologique ++

• Traitement

– amélioration souvent limitée après réduction pondérale

– chirurgie plastique dans les cas mal tolérés

97

Adipogynécomastie

Photos Dr. J. Buis

98

Chirurgie de l’adipogynécomastie

Photos Dr. J. Buis

99

Verge enfouie

• Diagnostic

– verge rétractée et enfouie dans la masse grasse hypogastrique (≠

micropénis)

– souffrance psychologique rarement exprimée en Cs

• Traitement

– ablation chirurgicale de la graisse sus-pubienne dans les cas les

plus mal tolérés

– résultats décevants

100

Verge enfouie

101

Complications cutanées

• Peau sèche– par augmentation de la perte hydrique transcutanée

– responsable de prurit

• Vergetures– fréquence variable selon l’élasticité de la peau

– flancs, fesses, cuisses, seins

– érythémateuses, puis violettes, puis blanches et déprimées

– définitives

– éviter les crèmes onéreuses et inefficaces !

• Complications cutanées de l’hyperandrogénisme

– Hirsutisme• terrain ++

• penser à un SOP si acanthosis nigricans et trouble des règles

• explorations si avance de l’âge osseux

– Alopécie

• Intertrigo– mycosique (candida, dermatophytes) ou bactérien

– à traiter ++

• Infections cutanées– irritations dans les plis et les zones de frottement

(cuisses ++)

– cellulites, folliculites, furoncles

• Hyperkératose plantaire– par augmentation de la pression sur la plante des

pieds

• Autres– psoriasis

– eczéma

– dermatite séborrhéique

– hydradénites

– lymphœdèmes

102

Conséquences psychosociales

• Constantes ++

• Souffrance morale– regard d’autrui

– image du corps

– perte de l’estime de soi

• Mise à l’écart– école

– famille (milieux favorisés ++)

103

EN PRATIQUE

• Sont SYSTÉMATIQUES :

– interrogatoire

– examen clinique complet

• AUCUN examen complémentaire ne doit être systématique

– mais seulement orienté par l’interrogatoire et l’examen clinique

– sauf dans les obésités sévères ou syndromiques

Les indications du bilan sanguin doivent être orientées par la clinique

Glycémie

Age > 10 ans + ethnie prédisposée (noir, amérindien)+

atcdts familiaux de DNID précoce ou signes cliniques

d’insulinorésistance

Obésité sévère

Suspicion clinique de diabète

Bilan lipidique

Antécédents familiaux d’hypercholestérolémie ou

d’accident vasculaire prématuré

Transaminases

Antécédents familiaux de maladie hépatique (stéato-

hépatite)

Prise de médicaments hépato-toxiques ou consommation

d’alcool

Obésité sévère

104

Les autres explorations également

EFR(asthme)

Toux ou dyspnée à l’effort

Radiographie hanche(épiphysiolyse de hanche)

Boiterie à l’effortDouleur hanche ou genou

Echographie pelvienne(SOPK)

Tb des règles + hyperandrogénie (hirsutisme,

acné, séborrhée)

Il faut Il faut Il faut Il faut

«««« hypomédicaliserhypomédicaliserhypomédicaliserhypomédicaliser » » » »

l’obésité de l’enfant l’obésité de l’enfant l’obésité de l’enfant l’obésité de l’enfant

pour la pour la pour la pour la dédramatiserdédramatiserdédramatiserdédramatiser

Polysomnographie(apnées du sommeil)

Ronflements nocturnes avec reprises inspiratoires bruyantes

Somnolence diurne active (sieste) ou passive (endormissement)

Troubles du sommeil

Fond d’œil + IRM cérébrale(HTIC)

Troubles visuels, céphalées nocturnes ou matinales

105

106

Les complications somatiques graves sont exceptionnelles chez l’enfant obèse

Diabète 5

HTA nécessitant un traitement 3

Stéato-hépatite sévère 3

Epiphysiolyse de la tête fémorale 4

Apnées du sommeil nécessitant une VNI 11

Syndrome des ovaires polykystiques 3

Pseudotumor cerebri (HTIC) 2

Nombre de cas de complications graves de l’obésité chez 1000 enfants avec Nombre de cas de complications graves de l’obésité chez 1000 enfants avec Nombre de cas de complications graves de l’obésité chez 1000 enfants avec Nombre de cas de complications graves de l’obésité chez 1000 enfants avec

obésité sévère (zobésité sévère (zobésité sévère (zobésité sévère (z----score IMC > 3 DS) de 1990 à 2015score IMC > 3 DS) de 1990 à 2015score IMC > 3 DS) de 1990 à 2015score IMC > 3 DS) de 1990 à 2015

107

Les recommandations de la HAS qui suggèrent un bilan systématique chez tous les enfants obèses ne

doivent pas être suivies

Avis « d’experts »

108

Prise en charge

thérapeutique

109

Analyse du comportement

alimentaire des enfants obèses

110

APPORTS ÉNERGÉTIQUES TOTAUX AUGMENT ÉS

1000

1500

2000

2500

3000

3500

4000

4500

5000

55004

5.6

6.8

7.3 8

8.8 9

9.6 10

10.

5

10.

9 11

11.

3

11.

5

11.

8 12

12.

5

12.

8 13

13.

5

13.

8 14 14

14.

4

14.

6

Age

Kca

l

Apports recommandés

Apports spontanésAES = 2875 Kcal en moyenneAER = 2040 kcal en moyenne

111

L’obésité est un problème quantitatif, pas qualitatif

TROUSSEAU PARIS*APPORTS

CONSEILLES

TRANCHE D'AGE 4 à 15 ans 9 à 14 ans

AGE MOYEN 11.0 11.2 11.0

APPORTS ENERGETIQUES( kcal/J) 2875 1800 2070

PROTIDES 14.3% 15.9% 12%LIPIDES 34.8% 34.6% 30%GLUCIDES 50.9% 49.5% 58%

* étude auprès de 412 enfants de la région parisienne dans 4 établissements scolaires, 1993.

112

DISTRIBUTION CIRCADIENNE DE LA PRISE ALIMENTAIRE DES ENFANTS OBESES

♦ Petit déjeuner insuffisant + grignotage

♦ Corrélation négative entre petit-déj. et grignotage (p=0.0004)

♦ Corrélation positive entre excès pondéral et grignotage (p=0.0001)

% des apports énergétiques spontanés

(AES)

Apports souhaitables théoriques

PETIT DEJEUNER 14% 20 à 25 %DEJEUNER 34% 35%DINER 29% 30%GOÛTER 15% 10 à 15%GRIGNOTAGE 8% -

113

Lequel induit l’autre ?

Obésité

?

Obésité

Petit déjeuner insuffisantGrignotage

?

Petit déjeuner insuffisantGrignotage

114

Le petit-déjeuner insuffisant n’est pas la cause mais la conséquence de l’obésité

X

Hypothèses suggérant que l’obésité peut induire un petit-déjeuner insuffisant

• Oxydation lipidique plus importante chez l’obèse ⇒ davantage de

corps cétoniques anorexigènes le matin(Tounian et al., Clin Nutr 2003)

• Quantités ingérées plus importantes en seconde partie de journée

115

116

Le grignotage est également la conséquence de l’obésité et non une de ses causes

X

117

Ingesta excessifsRestriction

Crises d’hyperphagie compulsive

Grignotage

118

Les auteurs dénonçant les mythes autour de l’obésité soutiennent ces données

LesLesLesLes étudesétudesétudesétudes randomiséesrandomiséesrandomiséesrandomisées etetetet contrôléescontrôléescontrôléescontrôlées

ayantayantayantayant cherchécherchécherchécherché àààà évaluerévaluerévaluerévaluer lesleslesles effetseffetseffetseffets sursursursur lelelele

poidspoidspoidspoids dededede lalalala priseprisepriseprise ouououou paspaspaspas d’und’und’und’un petitpetitpetitpetit

déjeunerdéjeunerdéjeunerdéjeuner n’ontn’ontn’ontn’ont paspaspaspas montrémontrémontrémontré dededede différencesdifférencesdifférencesdifférences

significativessignificativessignificativessignificatives....

AucuneAucuneAucuneAucune étudeétudeétudeétude nenenene soutientsoutientsoutientsoutient lelelele dogmedogmedogmedogme selonselonselonselon

lequellequellequellequel lelelele grignotagegrignotagegrignotagegrignotage favorisefavorisefavorisefavorise l’obésitél’obésitél’obésitél’obésité....

119

Les particularités observées dans la répartition

des repas chez l’enfant obèse sont secondaires à

l’obésité et non sa cause

Ils ne doivent être corrigés seulement s’ils

permettent une réduction des apports

énergétiques quotidiens

120

Moyens thérapeutiques

121

Principes du traitement diététique

• Objectif

négativation de la balance énergétique

• Moyens = régime restrictif

↓ apports énergétiques

• réduction des quantités

• réduction de la densité énergétique (végétaux, boissons light, etc.)

• contrôle du grignotage

• augmentation des apports protéiques (effet rassasiant)

Un régime hypocalorique peut être nécessaire

ENCOURAGEMENTS +++

122

Leibel et al., N Engl J Med 1995Tounian et al., Int J Obesity 1999

Tounian, Arch Pédiatr 2004

Le pondérostat s’oppose à la perte de poids chez les enfants obèses

Ghréline

Balance énergétique

Dépense énergétiquePrise alimentaire

⊕ ⊕

LeptineInsuline

Peptide YYCCK

Amyline

MOTIVATION

123

Lutter contre les croyances !

Ces aliments ne sont qu’un moyen agréable pour satisfaire l’appétit accru des obèses, pas la cause de

l’obésité

124

Augmentation de l’activité physique

• Augmentation des efforts physiques

– activités quotidiennes (marche pour aller à l’école, escaliers à la place de

l’ascenseur, promenade du chien, etc.)

– pratique régulière d’une activité sportive choisie par l’enfant

• La diminution des activités sédentaires est inutile

– télévision, jeux vidéo, ordinateur

– sauf lorsqu’elles sont très importantes (mais c’est alors uniquement

éducationnel)

125

Etude randomisée visant à réduire le temps passé devant les écrans chez des enfants de 9 à 12 ans

(n=251)

NS

Maddison et al., Int J Behav Nutr Phys 2014

126

Prise en charge psychologique

• Evaluation de la demande de prise en charge

– Enfant > parents >> médecin

• Déculpabilisation ++

• Soutien psychologique

– Encourager ++

– Pas de menaces ou de mise en avant des risques liés à l’obésité !

127

Chirurgie de l’obésité

Anneaux ajustables

By-pass gastriqueSleeve-gastrectomie

Critères d'éligibilité pour une chirurgie bariatrique chez l’adolescent obèse

• Critères physiologiques

– IMC > 35 kg/m² + 1 comorbidité sévère (diabète, SAS sévère, HTIC, stéatohépatite sévère)

– IMC > 40 kg/m² + altération majeure de la qualité de vie

– Age≥ 15 ans (13 ans si comorbidité sévère)

– Tanner≥ IV (âge osseux≥ 13 ans chez les filles et≥ 15 ans chez les garçons)

• Capacités de l'adolescent

– Capacités à intégrer les changements diététiques et de mode de vie

– Capacités de l'adolescent et de son entourage à comprendre les risques encourus

– Capacités de l'adolescent et de sa famille à mettre en œuvre les mesures thérapeutiques post-opératoires

(supplémentation nutritionnelle, suivi médical régulier)

– Préparation pluriprofessionnelle de l'adolescent d'au moins 12 mois dans un CSO à compétence pédiatrique

– Idéalement, stabilisation du poids avant la chirurgie

• Critères d'exclusion

– Troubles psychiatriques décompensés ou non pris en charge

– Troubles sévères et non stabilisés du comportement alimentaire

– Conduites addictives

– Obésité syndromique, monogénique connue, ou lésionnelle (sauf exception)

– Adolescentes enceintes ou allaitant ou celles pour lesquelles une grossesse serait possible dans les 2 ans post-op128

Quelle technique chirurgicale proposer ?

• Bypass ++� la plus efficace� réversible� risque majeur de carences nutritionnelles

• Sleeve� irréversible� risque de fistule� risque moindre mais néanmoins réel de carences nutritionnelles

• Anneau gastrique� inefficace à moyen terme (abandonné chez l'adulte)� complications fréquentes à moyen terme� risque faible de carences nutritionnelles et réversible : intérêt si

doute sur l’observance thérapeutique post-chirurgicale

129

130

Résultats thérapeutiquesRésultats thérapeutiquesRésultats thérapeutiquesRésultats thérapeutiquesà long termeà long termeà long termeà long terme

(chirurgie exclue)(chirurgie exclue)(chirurgie exclue)(chirurgie exclue)

131

Résultats thérapeutiques à long terme de l’obésité de l’enfant

Fisher et al.J Adolesc Health Care 1981

Epstein et al.Health Psychol 1994

Togashi et al.Int J Obesity 2002

Données personnelles2009

n

50

158

276

173

Suivi

10 ans

10 ans

12 ans

11 ans

% IMC < 25

38 %

30 %

45 %

35 %

Age (ans)

12 - 17

6 - 12

6 - 15

3 - 17

132

Les facteurs prédictifs du devenir pondéral à l’âge adulte sont indépendants de la précocité, la durée et l’efficacité de

la prise en charge durant l’enfance

174 enfants obèses suivis en consultation

Contactés 11,1 ± 2,7 ans plus tard (âge : 21,5 ± 3,7 ans)

Comparaison des 60 (35%) normopondéraux (IMC ≤≤≤≤ 25) avec les 114 (65%) en surcharge pondérale (IMC > 25)

Facteurs non prédictifs

âge à la 1èreconsultation

retard à la consultation

durée du suivi

efficacité de la prise en charge

Facteurs prédictifs

niveau socio-économique élevé des parents (+)

niveau d’étude élevé (+)

IMC de la mère > 25 (-)

origine non-européenne (-)

Ficheux et al., J Pediatr Gastroenterol Nutr 2009

133

Le lien entre obésité de l’enfant et facteurs de risque cardiovasculaires à l’âge adulte est uniquement lié à la

persistance de l’obésité chez l’adulte

DNID, HTA, ↑ LDLC, ↓ HDLC, ↑ TG, épaisseur de la paroi carotidienne

Enfant/Adulte

Groupe I : Nl/Nl

Groupe II : Ob/Nl

Groupe III : Ob/Ob

Groupe IV : Nl/Ob

FdR cardiovasculaires

Nl/Nl = Ob/Nl

Ob/Ob = Nl/Ob

Juonala et al., N Engl J Med 2011

134

La précocité et l’efficacité de la prise en charge de l’obésité de l’enfant n’ont pas d’influence sur le devenir

pondéral ou le risque cardiovasculaire à l’âge adulte

Le traitement de l’obésité de l’enfant n’est pas une Le traitement de l’obésité de l’enfant n’est pas une Le traitement de l’obésité de l’enfant n’est pas une Le traitement de l’obésité de l’enfant n’est pas une

urgenceurgenceurgenceurgence

Il a pour unique but d’améliorer la qualité de vie Il a pour unique but d’améliorer la qualité de vie Il a pour unique but d’améliorer la qualité de vie Il a pour unique but d’améliorer la qualité de vie

immédiate, sans se préoccuper de l’avenirimmédiate, sans se préoccuper de l’avenirimmédiate, sans se préoccuper de l’avenirimmédiate, sans se préoccuper de l’avenir

135

Prévention de

l’obésité de l’enfant

136

Les méta-analyses démontrent l’inefficacité de la prévention éducationnelle de l’obésité de l’enfant

(Sbruzzi et al., Prev Med 2013)

137

Ces messages pourraient même induire des effets collatéraux

Aggravation de la stigmatisation des enfants obèses et majoration de

la culpabilité de leurs parents

Induction de troubles du comportement alimentaire chez les nombreux enfants non concernés

par cette prévention

138

Une prévention ciblée sur les enfants à risque est préférable

Précocité de l’âge de rebond de l’IMC(surtout si antécédents familiaux d’obésité)

Mesures préventives

139

surpoids

obésité

âge de rebondprécoce

Age de rebond normal

= 6 ans

140

Bien qu’aucune étude n’ait démontré que le dépistage et la prise en charge précoces des enfants à risque soient efficaces pour prévenir l’obésité …

• Risques d’un dépistage précoce sans solution thérapeutique

efficace (Westwood et al., Arch Dis Child 2007)

• Mais elle reste préférable à la prévention collective car :

� peut-être plus efficace

� ne laisse pas croire que le risque d’obésité menace tous les enfants

141

Etude randomisée de l’efficacité de la prévention ciblée : Île de la Réunion 2010

Dépistage des enfants à risque en GSM (5 ans)

IMC d’un des parents > 27+

Rebond précoce (< 5 ans)de l’IMC

150 enfants pris en charge

300 enfants non pris en charge

Comparaison

RANDOMISATION

Suivi de 3 ans

10 communes

9672 élèves de GSM

25 médecins scolaires

Médecins Repop

Réunion

Résultats (1)

142

Résultats (2)

Z-score IMC inclusion

Z-score IMC final

Evolution Z-score IMC

Diminution du Z-score IMC

TEMOINS 1,45 1,66 + 14,4 % 40 %

ACTION 1,68 2,39 + 42,2 %* 10 %

*p < 0,05 vs témoins

143

Cette étude montre que la prévention ciblée n’est pas plus efficace que la prévention

collective

• Mais :

– beaucoup de refus de participation ++

– nombreux perdus de vue

– demande à être confirmée

• Elle a l’avantage d’étayer l’inefficacité de la prévention

collective

144

D.U. «Obésité de l’enfant et de l’adolescent » et «Nutrition de l’enfant et de l’adolescent »

Renseignements et inscriptions

Charline Vaubourg : 01 44 73 64 46

[email protected]

[email protected]

http://nutritiongastro-trousseau.aphp.fr