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Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

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Médiateurs / éducation à la santé

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Page 1: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

12911 Une année qui Valais son pesant d'histoire.

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É D l T o R l A L PAR PAUL VE'ITER

Souci de rentabilité

L'investissement réalisé dans la médiation scolaire est-il rentable? Personne ne peut l'affirmer. La médiation scolai­re constitue un exemple type de ces dépenses dont on pourrait se passel' sans que l'édifice s'écroule. Par les temps qui courent, j'en connais qui donneraient bien un coup de ciseaux dans cette rubrique des comptes cantonaux. C'est vrai, ça! Les médiateurs, à quoi ça sert!

A la lecture de notre dossier, vous pourrez constater que les média­teurs ne servent à rien. A rien de quantifiable en tout cas! Ils servent seulement à soigner des blessures qu'on ne voit pas, celles engendrées par la tristesse, la détresse ... Ils servent seulement à écouter, à conseiller, sans aucune garantie que ces conseils seront suivis.

Jamais personne ne pourra mesu­rer le résultat de ces heures de décharge accordées par l'Etat. Cer­tains diront généreusement accor­dées ...

On pourrait ranger dans le même rayon les heures consacrées à l'édu­cation à la santé. Qui peut affirmer qu'un seul élève ne s'est pas drogué grâce aux actions entreprises dans nos classes? Les élèves dont le maître est un fumeur invétéré fu­meront-ils davantage que ceux qui ont été sensibilisés aux méfaits du tabagisme? Il serait bien hardi de

Le Conseil fédéral a récemment annoncé sa volonté de supprimer trois millions dans la recherche de pointe. Quoi de plus normal! La recherche, ça ne paie pas. J'en connais qui recherchent toute leur vie sans jamais rien trouver. Bon, d'accord! Il y en a qui ont trouvé. Mais les Pasteur,

Newton et autres Diesel ne courent pas les rues. Et puis, auriez-vous souffert de la rage si Pasteur n'avait rien trouvé? Rien ne le prou­ve, alors l'argent pour la re­cherche ...

Prenez le cas de l'enseignement spécialisé. Là aussi, on peut se po­ser des questions. Payer les ensei­gnants les mieux formés pour des citoyens qui ne seront pas nécessai­rement rentables pour la société, c'est un luxe de riche. Alors, l'ensei­gnement spécialisé à la trappe?

Et finalement, l'école dans son en­semble est un gouffre à finances dont la rentabilité est fort difficile à démontrer. La preuve? Autrefois, on avait quarante élèves dans des classes bien moins luxueuses et on a réussi à inventer la fusée Ariane, le hamburger et le fil à couper le beurre. Alors pourquoi investir?

risquer une réponse. Alors, ces de- J'ai une question! A quoi ça sert l'école? niers investis dans l'éducation à la

Nous laisserons le soin de répondre à Gérard Delaloye, qui dans un ré­cent éditorial du Nouveau Quoti­dien écrivait: «Que l'on réduise des cours d'appui à des écoliers ou que l'on freine le développement de la recherche en physique produira à

santé ne seraient-ils pas mieux placés sur nos routes? Une borne lumineuse, ça se voit, c'est efficace et l'on peut quo­tidiennement mesurer son utilité. Par contre, une action «pleine forme», «petit déjeuner» ou autre ...

Alors, on coupe ou l'on ne coupe pas?

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moyen terme le même effet: la sclérose intellectuelle d'un pays déjà durement touché pal' la stagnation démogra­phique. ( ... ) Ces mesures ne répondent à aucune stratégie globale autre que celle du tiroir-caisse.»

Au juste, une sclérose intellectuelle, est-ce rentable?

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s o M M A l R E

CE MOIS-CI

EDITORIAL

- 1-

Souci de rentabilité Paul Vetter .. ................ ... ... ........... ... ....... 1

DOSSIER

- 3-

Il était une fois la médiation scolaire .. . Jean·Daniel Barman .. ........ .. .............. .. 3

La médiation scolaire vue par .. . François Maret .. .... .... ...................... .. .... 5

Le parcours «initiatique» du médiateur Maurice Nanchen ........ .. ....................... 6

L'âge de la fragilité Pierre Brechbühl .... .. ................ ..... ..... .. 7

Quatre-vingt-quatre élèves donnent leur avis Nadia Revaz ... ......................... .... .... .... ... 9

DES CAS BOULEVERSANTS Leila, ou les yeux baissés Joël Grau ....... .... ....................... ... ...... ... 10

Le problème scolaire: un révélateur Thierry Bueche .... .. ............................ .12

Profond désarroi Catherine Vuissoz .. .................... .. .. .. ... 13

T

L'éducation à la santé vue par .. . Bernard Vetter ...... .. ............................ 14

La santé des jeunes romands: entre bien-être et malaise Paul Vetter .. .... .... .... ..... .... .. ... .. ... ...... ... . 15

Ecoute-moi, j'ai plein d'idées .. . Patrick Favre .......... ..... .... ........... .. ... ... . 16

Education nutritionnelle en milieu scolaire Une expérience originale à SielTe Christian Hermann ........ .. .................. 18

InfOljeunes Olivier Taramarcaz .. ...... ...... .. .. ...... .. .. 20

Clefs pour l'adolescence Daniel Pellaux ... ........ ...... .. .... .. .. .......... 23

Objectif grandir Daniel Pellaux .... .. .. .. .. ...... ................... 25

INFORMATIONS OFFICIELLES

- 27 -

Avis de changement d'adresse DIP .. .......... .... ............. .. .. .... ... ..... .. .......... 27

Concours de mathématiques Yvan Michlig ...... .... ... ..... .. ... .. .. .. .. ....... .. 28

Education musicale Bernard Oberholzer .......... ................. 32

Centre professionnel de Sion Du changement Lévy Dubuis ......................................... 33

ACTUALITE

- 35 -NOS COLLÈGUES Martine Gay-des-Combes: le théâtre comme révélateur Paul Vetter ............ .. .... ...... ............ .. .. .. . 34

ACTUALITÉ Enseignants sans emploi: cours intensifs Ecole ThéIer ... ........ ...... ............ .. ..... .... . 36

Etudier dans une université étrangère «On the move!» Maurice Dh·ren .. ..... .. .. ...... ... .... .. ... ....... 38

SOUVENIRS La bonne humeur et l'amour de sa vocation .... .. .. ............... 39

Enseignement et éducation Egalité de l'homme et de la femme .... .. .40 MOYENS DIDACTIQUES Sécurité en montagne: un film Paul Vetter .... ..... ........... ........ .......... .... .41

LECTURE Charlie à Hollywood Paul Vetter ........ .. .. .... ....... .... ................ 42

CATÉCHESE Marie, une femme qui dit oui à la vie Doris Lattion .. ........ ... ........................... 43

EN RACCOURCI .... .. .................. .... ...... .44 PAGE PRATIQUE Sortie à ski: les tarifs Paul Vetter .... .. .. .... ..... ... ... ..... .... ........... 45

REVUE DE PRESSE Bribes de novembre ...... .. .... .. .... .... .. .. ...... 46 Séminaire de l'AIDEP à Saillon .. .......... 47

COUSINS-SURPRISE Danger, la demoiselle domine .... .. .... .. .. .48

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

Il était une fois la médiation scolaire ...

Le 27 juin 1984, le chef du Départe­ment de l'instruction publique, le conseiller d'Etat Bernard Comby, ré­pondait à une motion déposée par le député M. Francis Pont et consorts. Le motionnaire demandait la créa­tion de deux postes de médiateurs (Haut-Valais et Bas-Valais) pour les écoles valaisannes. Ce en vue de pré­venir les problèmes liés aux drogues. «Ce problème qui nous intéresse au­jourd'hui n'est pas de savoir si l'on peut fumer plus ou moins de ciga­rettes, boire plus ou moins d'alcool ou se shooter plus ou moins fortement, mais de venir en aide, pour quelque problème que ce soit, à nos jeunes étudiants ou apprentis pour prévenir justement cette recherche de paradis artificiels.»

Action plus large

Après avoir démontré les risques et limites liés à la création de média­teurs spécialisés en quelque sorte des seules questions liées à la drogue, le chef du DIP rejetait la proposition préconisée par Francis Pont, à savoir la création de deux postes de média­teurs. Pal' contre, le Conseil d'Etat se disait prêt à soutenir une action plus large à titre expérimental.

«Nous choisirons huit enseignants ( ... ) qui seraient déchargés de trois heures de cours pal' semaine. Ils sui­vraient un programme de formation adéquate ( .. . ) et pourraient être opé­rationnels à partir du printemps de l'année prochaine», soit en 1985. Et Bernard Comby de conclure: «L'insti­tution, les élèves, les enseignants et

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les parents ont tout à gagner d'une telle expérience. Ce n'est pas en tai­sant les problèmes, sous prétexte d'en être épargné, que l'on aidera qui que ce soit!»

Et de constituer, le 23 juillet 1984, le groupe action médiateurs (GAM) alors présidé pal' Jean-Pierre Rausis. Il est apparu que les expériences pas­sées dont l'action du groupe opéra­tionnel de lutte contre la drogue dans les écoles (GOLDE) n'avaient pas eu les effets escomptés. D'où «une évi­dente lassitude de certains milieux scolaires face à de nouveaux projets».

Le Valais s'est alors vivement inté­ressé au modèle vaudois appliqué depuis 1977 déjà sous l'égide d'un enseignant hors du commun du col­lège Belvédère de Lausanne, Louis­Raymond Kilcher. Ce dernier ne tarda pas à partager à plusieurs re­prises son savoir en rencontrant des responsables valaisans.

Les «Winkelried» de la médiation scolaire

Malgré le frileux accueil réservé au projet par certains responsables, le chef du Département persista dans sa volonté de lancer, dans les meil­leurs délais, une volée expérimentale de médiateurs scolaires. Une autori­sation à suivre le cours de formation fut délivrée à dix enseignants dont une femme, en janvier 1985. Ils re­présentaient les CO de Monthey, Sierre, Loèche-Ville et Zermatt, les écoles professionnelles de Martigny et Viège et les collèges de Sion (plan­ta) et Brigue (Spiritus Sanctus).

Un groupe formé de MM. Jean Zer­matten, Jean-Daniel Barman et Wal­ter Schnyder fut chargé par le GAM de la coordination et de la supervi­sion de cette opération. L'évaluation positive du cycle de formation incita le DIP à proposer un contenu simi­laire à tous les enseignants dans le cadre de la session pédagogique.

Et les dix pionniers, rejoints entre temps par un «officieux» onzième, de s'impliquer tant et plus dans leurs institutions jusqu'au terme de l'expé­rimentation fixé à fin mai 1987. Les conditions de leur introduction furent souvent difficiles. Ce qui ne suffit point à freiner leur remarquable en­gagement. Leur présence fut même ressentie parfois comme une provoca­tion. Il leur était notamment repro­ché de bénéficier d'un statut spécial alors même que «chaque enseignant se devait de l'emplir une fonction de médiateur». Des moyens furent mis à disposition pour les appuyer et les ai­der à franchir certains obstacles in­hérents à toute expérimentation de ce type. Maurice N anchen contribua grandement à cette indispensable su­pervision.

Entre projet et réalité Ce médiateur scolaire avait été pré­senté comme un «adulte-relais» com­plémentaire aux ressources hu­maines déjà disponibles dans chaque institution. Son statut, mais encore sa personnalité et aussi son secret de fonction, devaient offrir aux élèves en proie à des difficultés une orientation bénéfique. Par exemple en favorisant la verbalisation de leurs problèmes et

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La médiation: une expérience originale qui a déjà fait couler beaucoup d'encre.

en les mobilisant dans leur recherche de réponses adéquates. L'élève confron­té à un problème doit parfois commen­cer par «mettre de la structure là où il y a désordre» suggérait M. Nanchen.

L'analyse des questions soumises aux médiateurs entre septembre 1986 et avril 1987 révéla combien il fut judi­cieux de renoncer à la création de postes centrés sur les seuls problèmes liés aux toxicomanies. En effet, ve­naient en tête des difficultés évo­quées, celles en lien avec la famille, suivies par les perturbations scolaires et professionnelles et les conflits per­sonnels (mal-être, solitude, trouble d'identité, contraception, etc.).

L'action du médiateur confirmait les hypothèses de départ. Son interven­tion et son rayonnement constituaient une démarche aux effets hautement préventifs. Plusieurs acteurs de cette action furent en plus à l'origine de manifestations telles qu'expositions relatives à la santé, conférences, ani­mations etc.

Encore fallait-il les reconnaître plus officiellement. Ce déclic se produisit lors du séminaire organisé au Bouve­ret, en mai 1987, pal' le Groupement romand d'étude sur l'alcoolisme et les autres toxicomanies (GREAT) en pré-

sence des conseillers d'Etat Bernard Comby et Pierre Cevey (DIP Vaud). L'impact de cette journée et la média­tisation de cette dernière ont-elles in­fluencé la décision du Conseil d'Etat du 6 juillet 1988? Ils ont certainement donné plus de poids aux l'apports d'évaluation déposés, respectivement, pour le Haut et le Bas-Valais. La mé­diation scolaire valaisanne sortait d'une certaine clandestinité. La déci­sion du Conseil d'Etat de généraliser la fonction de médiateur et d'autoriser les établissements concernés à accor­der une décharge aux médiateurs ayant suivi une formation adéquate constituait une étape déterminante.

Des relais essentiels Quatre-vingt-trois enseignants valai­sans exercent actuellement une acti­vité de médiateur scolaire sous la coordination du Service médico­pédagogique. Mieux encore, 100% des établissements scolaires du secondai­re supérieur et l'intégralité des écoles professionnelles comptent des média­teurs (97% des CO).

Leur présence s'avère essentielle tant au niveau de l'aide individuelle ap­portée à des élèves qu'au point de vue de leur engagement dans diverses

actions préventives d'envergure. L'Of­fice fédéral de la santé publique (OFSP) considère que l'action des mé­diateurs est un bon exemple de pré­vention secondaire. Il se propose d'ap­porter sa reconnaissance aux projets existants (Vaud et Valais principale­ment) tout en soutenant de nouvelles initiatives susceptibles de favoriser le développement et le renforcement de la médiation scolaire. Selon l'OFSP, «l'extension, dans un deuxième temps, de ce modèle à toute la Suisse paraît particulièrement approprié à la lectu­re des différents l'apports concernant la santé des adolescents en Suisse».

Dans notre canton, il serait temps de comparer, par exemple, le coût à long terme de la prise en charge d'un seul toxicomane avec celui lié à la forma­tion et au fonctionnement de 83 mé­diateurs. Ces enseignants représen­tent des relais précieux entre les établissements scolaires et profession­nels et, notamment, les différents ser­vices et ligues de santé. Les initia­teurs de 1984 souhaitent qu'en Valais, l'avenir de la médiation scolaire ne soit pas dans le rétroviseur.

Jean-Daniel Barman

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

La médiation scolaire vue par... François Maret

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

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Le parcours «initiatique» du médiateur scolaire

L'expérience le démontre chaque jour, la meilleure manière de prévenir le suicide, la drogue, la dépression et d'autres troubles psychologiques chez nos adolescents ne consiste pas à mul­tiplier les spécialistes de la santé mentale au sein de nos grands en­sembles scolaires, mais bien d'y hu­maniser les conditions de vie commu­ne. Sus à l'anonymat, à la solitude, au chacun pour soi!

Comment y parvenir? La désignation d'enseignants pour tenir le rôle de médiateurs scolaires constitue une stratégie préventive à la fois peu coû­teuse et d'une étonnante efficacité.

Goutte de soleil Cette démarche agit un peu à la ma­nière d'une goutte d'encre orange qui met du soleil dans toute l'eau d'un grand verre. Petit moyen, grands ef­fets. Mais si cette transformation sys­témique s'opère à chaque fois, c'est que chaque directeur, chaque ensei­gnant, chaque aumônier... étaient déjà peu ou prou des médiateurs, au­trement dit des activateurs de rela­tions, des lubrifiants relationnels. Ce qu'apporte de surcroît la promotion officielle d'un enseignant au rôle de médiateur scolaire, c'est un message implicite à l'adresse de tous et de cha­cun: «La convivialité est notre préoccupation commune. Quel­qu'un d'entre nous est dOl'éna­vant chargé de nous le rappeler et de servir de filet protecteur chaque fois que notre communi­cation a des ratés». Sage et ingé­nieuse précaution!

La formation de base s'étale sur une année.

La question que beaucoup se posent est cependant celle-ci: comment de­vient-on médiateur scolaire? Com­ment jouer correctement un tel rôle sans être pour autant un spécialiste de l'hygiène et de la santé mentales?

Trois ans Le parcours formateur du médiateur scolaire commence avec sa désigna­tion, mûrement évaluée sans doute, par son directeur d'établissement. La suite sera sa participation à un grou­pe de formation mis sur pied par une commission cantonale permanente appelée «Groupe d'Action Médiateur» ou GAM. Ce groupe va réunir une quinzaine d'enseignants, de toutes provenances, sous la responsabilité d'un psychologue-psychothérapeute. La formation de base se déroulera du­rant neuf mercredis après-midi et

deux fois deux jours en résidence. Les thèmes: la fonction de médiateur, l'adolescence aujourd'hui, l'adolescent et la loi, les travailleurs sociaux com­me ressource, l'adolescent face aux toxicomanies, la dimension sexuelle de l'adolescence, échanges avec des médiateurs en activité. Quant aux quatre jours en résidence, ils sont consacrés à des exercices concernant l'écoute et la communication. Le tout prend en gros une année scolaire.

Puis vient l'entrée en fonction: l'épreuve de vérité! C'est ici que pren­nent place des séances d'appui obliga­toires durant deux ans en deux sous­groupes qui se réunissent environ une fois par mois sous la responsabilité de psychologues et d'intervenants en toxicomanie. Pour être complet, il faut ajouter que chaque année tous les mé­diateurs en activité dans le canton

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(séparément dans le Haut et dans le Bas) participent à deux journées de formation continue; les derniers thèmes traités ont été les suivants: «Mieux écouter», «Les aléas de la carrière d'enseignant», «Les ado­lescents face à la mort», «La vio­lence à l'école» et le prochain: «Famille incomplètes, dissociées, recomposées».

Expérience de groupe Ce qu'il faut souligner, c'est que la vraie formation se situe peut-être au­delà des informations reçues, qu'elle réside avant tout dans l'expérience de groupe telle qu'elle est vécue par cha­cun, expérience qui procède d'un cer­tain état d'esprit et qui vise à servir de modèle relationnel. Le premier message reçu est qu'il ne s'agit abso­lument pas de se transformer en spé­cialistes de la communication mais de mieux mobiliser les ressources que possède habituellement chaque ensei-

gnant. Est-il nécessaire de le l'ap­peler: l'art de communiquer et de promouvoir des relations interperson­nelles de qualité fait intrinsèquement partie du métier d'enseignant. Il s'agit aussi d'expérimenter, au fil des semaines, les avantages d'un champ relationnel qui fonctionne bien: senti­ment de n'être pas menacé, d'être reconnu par autrui, droit à communi­quer sur la communication, à mon­trer ses doutes et ses failles, hiérar­chies bien définies, conflits gérés sans perdants, complémentarité, soli­darité, coopération ... C'est ce que s'ef­force de constituer le groupe de for­mation au cours des trois ans de son parcours «initiatique». Une expérien­ce humaine qui compte et dont les re­tombées sur la vie de nos établisse­ments scolaires ne peuvent être que bénéfiques!

Les directives officielles prévoient que ce rôle gagne à être limité dans le temps et qu'après cinq ans de fonc-

tion, les médiateurs peuvent en toute légitimité retrouver leur place dans le rang, permettant par là à des col­lègues, à leur tour et pour un temps donné, de prendre le relais.

Souhaitons que cette stratégie pré­ventive originale poursuive allègre­ment son chemin (l'Office fédéral de la santé publique prépare des recom­mandations pour la diffuser dans l'ensemble de la Suisse) jusqu'au jour où l'on aura trouvé mieux. Mais que l'on n'oublie pas ceci: les décharges horaires pour la médiation scolai­re coûtent annuellement environ 450 000 francs; c'est exactement ce que coûte à la société un seul toxico­mane ayant fait l'objet de soins de la part de spécialistes. Faisons le bon calcul.

Maurice Nanchen Psychologue-psychothérapeute

Servie médico-pédagogique valaisan

Le médiateur scolaire

L'âge de la fragilité Passer de l'enfance à l'âge adulte exi­ge de l'individu des énergies impor­tantes, qu'il n'a pas toujours. Les be­soins fondamentaux de l'adolescent et sa fragilité naturelle caractérisent cette étape de la vie. Chacun traverse cette période, avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins de malheur. Pris dans les problèmes, le jeune est cependant menacé par des actes de rupture: la détresse, le désarroi débouchent trop facilement sur la dépression, sur la prise de risque, parfois lourde de conséquences. L'en­cadrement familial, social, scolaire reste indispensable.

Des adultes irresponsables

Cette fin de siècle accentue encore la difficulté de l'adolescent. Le dieu dol­lar a supplanté les autres valeurs, tant morales que sociales. Misère ma-

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

térielle en extension, chez nous aussi, guerres toujours plus sanglantes, égo­centrisme en inflation galopante, sexualité détournée de sa finalité, familles déboussolées ... Bigre! Quelle triste société les adultes offrent à la jeunesse! Le marasme actuel contribue à secouer l'adolescent, voire même à le désarçonner. Dans ce contexte, l'aide apportée par les mé­diateurs scolaires, et par d'autres éga­lement, s'impose de plus en plus.

Le portrait du médiateur Il enseigne dans un CO, dans un centre professionnel, un collège; ce qui lui garantit une présence quoti­dienne auprès des jeunes. Il consacre quelques heures hebdomadaires à la médiation. Il reçoit une formation en emploi bien ciblée et bénéficie d'un appui personnel. Les mots qui carac­térisent le médiateur? Confiance,

sympathie, disponibilité, dialogue, compréhension, discrétion, efface­ment, collaboration, non moralisateur, non flic ... modestie (1).

Son activité principale est celle d'ai­der le jeune en difficulté. Le média­teur doit d'abord se faire connaître. Il soigne l'accueil. Il valorise l'écoute ac­tive. Il permet à l'adolescent de décou­vrir en lui-même les ressources salu­taires. Il le guide discrètement vers une solution heureuse. Si les jeunes ont la priorité dans l'action du média­teur, parents et enseignants recourent également, et de plus en plus, à son appui.

Sa deuxième activité consiste à assis­ter le directeur de l'établissement dans sa mission d'éducation à la santé physique et psychique, pal' des cam­pagnes d'information et de prévention de tous ordres.

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La fréquence de l'écoute La quantité de demandes varie beau­coup d'un centre scolaire à l'autre; elle est moins forte en milieu campagnard ou montagnard. En gros, le médiateur reçoit, en proportion, quatre filles, deux garçons et un adulte. Les élèves en souffrance trouvent souvent ail­leurs un secours précieux: parents, fa­mille, amis, enseignants, LVT, plan­ning, SMP ... Malheureusement encore beaucoup de jeunes vivent seuls avec leurs difficultés; dès lors gare à la cas­se! Le nombre d'entretiens varie d'un individu à l'autre, en fonction des be­soins.

Les problèmes Si plus des deux tiers des adolescents maîtrisent leurs difficultés, seuls ou en recourant aux appuis naturels, les autres, en nombre croissant, ont be­soin d'une aide extérieure à la famille. Le médiateur intervient ici. Chaque situation doit être prise au sérieux, parce qu'elle représente déjà un obs­tacle ou un piège pour le jeune; mais aussi parce qu'elle peut cacher d'autres problèmes, ou encore en en­gendrer de nouveaux. Les problèmes peuvent être répartis en trois catégories. Les problèmes scolaires: échec, conflits entre élèves, avec les ensei­gnants, sentiment d'injustice ou de re­jet, racisme, orientation profession­nelle, violences diverses ... Demande assez modeste dans ce groupe. Les problèmes familiaux: absence de dialogue, divorce mal géré, ten­sions excessives, violences verbales, physiques, sexuelles, vide affectif, éducatif, structurel, fratrie en crise, pauvreté, chômage, intégration labo­rieuse, décès ... Forte demande dans cette catégorie. Les problèmes personnels: stress, dépression, solitude, anxiété, ano­rexie, recherche d'identité, quête amoureuse difficile, perplexité face à l'avenir, sexualité angoissante, et les nombreuses prises de risques: fugue, suicide, toxicomanie, sexualité débri­dée, vol, racket, vandalisme, violences physiques et sexuelles.. . Demande d'aide très importante. Bien qu'incomplète, la liste est im­pressionnante. La souffrance person-

Les deux-tiers des adolescents maîtrisent leurs difficultés seuls ou en recourant aux appuis naturels.

nelle, souvent forte. Les problèmes s'additionnent parfois. Nombre de ces situations nécessitent l'aide d'un adulte, voire même d'une personne formée spécialement.

Les résultats Tout adolescent qui recourt à l'aide du médiateur trouve une oreille attenti­ve, ouvre un dialogue libérateur et constructif, et en fin de compte, la plu­part du temps, retrouve le sourire et repart dans la vie avec enthousiasme.

Si le médiateur est débordé pal' le vécu du jeune, il peut aiguiller celui-ci vers d'autres personnes: psychothé­rapeute, conseillère en planning, conseiller en orientation, éducateur

LVT, assistant social, médecin ... Les moyens sont variés et nombreux.

La médiation, cette nécessité La jeunesse aspire à la vie, celle qui apporte chaleur et amour. Mais elle est encore fragile, ce d'autant plus que famille et société sont en crise. Cette hésitation, cette peur, cette dou­leur, cette détresse adolescentes ten­dent la main vers les adultes. Avec d'autres personnes, le médiateur ap­porte le réconfort, réactive les res­sources personnelles, conduit vers la solution.

Pierre Brechbühl, médiateur scolaire

au Cycle d'orientation des Collines, à Sion

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

Quatre-vingt-quatre élèves donnent leur avis

Le médiateur, une oreille attentive

Quatre classes d'élèves âgés de 14 à 18 ans (CO St-Georges à Euseigne 1 CO Ste-J eanne-Antide à Martigny 1 Collège de l'Abbaye à St-Maurice 1 Collège des Creusets à Sion) ont ré­pondu à un bref questionnaire concer­nant les médiateurs scolaires. C'est dire si les commentaires qui suivent ne sont que de simples indicateurs!

Confrontés à une situation difficile, les jeunes préféreraient se confier ou demander de l'aide à un camarade ou à un membre de leur famille. Mais dans le cadre scolaire, le média­teur est tout de même mieux perçu comme confident que l'enseignant ou le directeur d'établissement. Sur les 84 élèves questionnés, seuls un élève du cycle d'orientation et deux étu­diants du collège ont contacté un mé­diateur pour des raisons scolaires, mais aussi pour des raisons person­nelles dans un cas. Deux d'entre eux estiment que le médiateur est parve­nu à les aider. Ceux qui n'ont jamais fait appel au médiateur n'ont en ma­jorité jamais eu de raisons valables de le faire. Trois élèves avouent cepen­dant ne pas avoir osé.

En classant les propositions des élèves pour mieux cerner le rôle du médiateur scolaire «idéal», on peut dresser le portrait-robot suivant: le médiateur doit avant tout écouter (25 réponses, mais souvent souli­gnées), aider (45), conseiller (16), dia­loguer (13), ne pas juger (8), garder pour lui ce qu'on lui confie (7), ne pas obliger à se confier (4), se limiter aux problèmes scolaires (3) ... Pour trois étudiants, un médiateur n'est toute­fois qu'un professeur de plus.

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Lorsqu'ils tentent de définir le rôle que devrait avoir le médiateur scolai­re, des élèves du cycle d'orientation et des collégiens écrivent:

«Ecouter, réconforter, aider. Ecouter est peut-être le plus important, car des fois rien que parler peut suffire.»

Une élève (14 ans) au CO Saint­Georges à Euseigne.

«Il a le rôle de quelqu'un à qui on peut dire des choses que l'on ne peut pas dire à tout le monde et de quelqu'un à qui on peut faire confiance.»

Un élève (15 ans) au CO Saint­Georges à Euseigne.

«Arriver si possible à résoudre le pro­blème ou sinon essayer de trouver un début de solution.»

Une élève (14 ans) au CO Ste-Jeanne­Antide à Martigny.

«Aider en conseillant les élèves, les écouter et être à leur disposition.»

Un élève (14 ans) au CO Ste-Jeanne­Antide à Martigny.

«Je pense que son rôle est d'aider par une oreille attentive et discrète ceux qui ont besoin de son aide et qui la lui demandent ainsi que de procurer un avis neutre utile dans la plupart des situations, mais il me semble que c'est une erreur de placer une telle person­ne dans le cadre scolaire: quoi qu'il en soit, ils l'estent des enseignants et il

est plus que normal d'hésiter à se confier à des professeurs.»

Etudiante (17 ans) au Collège de l'Ab­baye à Saint-Maurice.

«Un médiateur scolaire devrait jouer le rôle de conseiller pour un étudiant confronté à un problème et le suivre dans sa vie scolaire, voire parascolai­re par la suite: non pas s'immiscer dans sa vie privée, mais en prendre connaissance pour mieux le conseil­ler.»

Etudiant (16 ans) au Collège de l'Ab­baye à Saint-Maurice.

«Ecouter le jeune qui a un problème mais sans qu'il ait l'impression de s'adresser à ses parents. Il devrait non pas lui imposer une solution mais la lui suggérer afin qu'il s'en sorte lui­même.»

Etudiante (16 ans) au Collège des Creusets à Sion.

«On n'entend pas beaucoup parler des médiateurs; ils devraient passer en tout cas une fois par année dans chaque classe. De plus, ils devraient discuter avec un maximum d'élèves (surtout ceux qui paraissent avoir des problèmes) afin qu'ils aient une meilleure confiance médiateur -élève.»

Etudiant (16 ans) au Collège des Creusets à Sion.

Propos recueillis pal' Nadia Revaz

Page 7: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

Des cas bouleversants Mais que font ces médiateurs? Quels sont les cas qu'ils ont à résoudre? Quels sont les problèmes de ces jeunes? Pour répondre à ces questions autrement que par la théorie, nous avons demandé à trois médiateurs de relater un cas qui s'est présenté à eux. Pour garantir l'anonymat des jeunes, ils ont évidemment changé tout ce qui aurait pu permettre de les identifier. Trois témoi­gnages bouleversants!

Leila, OU les yeux baissés La médiation scolaire dans un collège d'environ mille jeunes de 14 à 20 ans réserve des surprises, des angoisses souvent, des peines parfois, mais aus­si bien des joies. Il m'est difficile de partager toutes ces émotions, vu la discrétion qui accompagne ce travail. Je n'aime du reste pas beaucoup ra­conter ce que je vis avec les collégiens qui viennent me demander de l'aide car j'ai l'impression de les trahir, de les caricaturer ... Et pourtant, lorsque je pense à Leila (nom d'emprunt), la jeune réfugiée iranienne, dont le regard modeste me faisait penser à l'héroïne du mer­veilleux l'oman de Tahar Ben Jelloun, «Les yeux baissés», j'oublie toutes les difficultés, toutes les fatigues, toutes les incertitudes souvent liées à cette fonction. Leila est arrivée un automne dans notre collège pour commencer sa pre­mière année d'étude. Réfugiée en Suisse avec sa maman et le deuxième mari de celle-ci, elle avait laissé en Iran son père et le restant de sa fa­mille. Elle parlait bien le français qu'elle avait déjà étudié pendant quelques mois dans une autre école de la région, mais quant à l'écrire ... Sa langue maternelle était l'arabe; heu­reusement pour elle, elle possédait bien l'anglais.

J'enseignais à cette jeune fille l'alle­mand, branche qui n'est pas toujours ressentie comme une partie de plaisir

Elle ressemblait à l'héroïne des "Yeux baissés».

par les francophones . Pour elle qui n'en avait entendu que quelques mots pendant les premiers mois de son séjour en Valais, c'était du chinois ... Discrète et fière, elle ne m'a pas dit, au début de l'année, qu'elle n'avait quasiment jamais travaillé cette lan­gue, contrairement à ses camarades familiarisés depuis longtemps avec l'allemand. C'est seulement en l'écou­tant et en corrigeant ses premières épreuves que je me suis posé un cer­tain nombre de questions, maudissant au passage - comme c'est parfois l'ha­bitude entre enseignants de degrés différents ... - le manque de cOOl'dina­tion verticale et mes chers collègues du CO! Je ne savais pas encore qu'il n'y avait rien à coordonner, vu qu'elle n'avait jamais fréquenté le CO et qu'elle ne connaissait pas un traître mot de la langue de Goethe!

Quelle détresse dans le regard absent de Leila, dans ce visage aux yeux baissés que nous, occidentaux, inter­prétons parfois comme de la dissimu­lation, mais qui n'est qu'une attitude inculquée aux femmes dans la culture musulmane. Quel désir d'apprendre aussi, et surtout de ne rien montrer de ses faiblesses! Ayant pris connais­sance de son itinéraire - du moins ce qu'elle avait voulu en dire à la direc­tion lors de son admission cal' elle ca­chait soigneusement à tout le monde son statut de réfugiée dont elle avait honte - je décidai de l'aider en lui donnant quelques cours d'allemand. Il fallait qu'elle assimile tout le pro­gramme du CO afin de posséder les bases qui lui permettraient de «sur­vivre» dans le cursus scolaire.

Je pensais profiter de ces moments pour la faire sortir de son mutisme, pour essayer de la purger d'un passé qui visiblement pesait lourd sur son cœur mais dont elle ne disait mot. Mais pendant quelques mois nos en­tretiens se limitèrent à travailler l'al­lemand. J'ai rarement connu auprès de mes étudiants un tel acharnement; elle étudiait jusqu'à la limite de l'épuisement, ce qui ne manquait pas de m'inquiéter parfois pour sa santé.

Lorsque Leila me demandait le sens de tel ou tel mot allemand, je tradui­sais évidemment en français , ce qui ne l'aidait pas toujours .. . Il fallait en plus que je lui en explique la signifi­cation. Elle écrivait alors dans son cahier le mot da'ns un français «ap­proximatif» que je devais souvent cor­riger, puis inscrivait encore une fois la traduction arabe dans la marge! Elle

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

apprenait ainsi deux langues étran­gères simultanément, sans compter le latin puisqu'elle était en section clas­sique.

Un jour que le centre d'intérêt de la leçon portait sur le sport, le ski en particulier, Leila leva pour la premiè­re fois les yeux avec un éclair de joie dans le regard: «Moi aussi, en Iran, je faisais du ski.» Amusé, je lui deman­dai si c'était vrai que dans son pays il y avait des pistes séparées pour les femmes et les hommes. Elle acquiesça et pour la première fois elle commen­ça à me parler d'elle. Ecolière dans la région de Téhéran, elle avait connu la guerre Iran-Irak et les attaques des scuds irakiens; elle avait même «as­sisté» à des exécutions publiques et, pour quitter clandestinement son pays sans trop de danger, elle s'était cachée avec sa famille dans une ré­gion frontière pendant neuf longs mois. Elle me raconta aussi sa fuite par un des Emirats du Golfe et les longues semaines d'angoisse passées au centre d'accueil de Cointrin. Elle relatait ces événements les yeux continuellement baissés, sans mani­fester aucune émotion, comme si tout cela ne la concernait pas, comme s'il s'agissait d'une autre personne, d'une

autre vie ou même, fait plus inquié­tant pour moi, comme si c'était nor­mal.

Une fois pourtant je l'ai vue pleurer; c'est lorsqu'elle est venue à notre ren­dez-vous hebdomadaire avec un livre sur Téhéran et un album de photos de famille. Elle a commenté chaque cli­ché comme si elle avait voulu que cet­te fois je sache tout sur elle, sur sa fa­mille, sa maison, sa ville, son école même ... Nous n'avons pas beaucoup fait d'allemand ce jour-là, ni les sui­vants du l'este. L'année touchait à son terme, et en quelques mois, Leila avait assimilé les deux années du pro­gramme d'allemand du CO en plus de son programme ordinaire.

Depuis cette année bien éprouvante pour elle, Leila ose enfin exprimer ses émotions, ses envies et sa personnali­té si riche. Encore discrète, ayant tou­jours peur de «déranger», elle ne vient presque plus me voir. Je n'enseigne pas dans sa classe mais elle n'oublie jamais de me gratifier d'un superbe sourire lorsque nous nous rencontrons pal' hasard dans les couloirs de notre établissement. Elle est même allée jusqu'à se faufiler dans ma salle pen­dant une de mes absences pour poser

sur ma table quelques friandises de son pays préparées par sa maman. Désormais, ce n'est plus «les yeux baissés» que Leila avance dans la vie, mais avec un regard clair, tourné vers le futur.

Certains penseront que l'histoire de Leila n'est pas un cas typique de mé­diation scolaire, et que chaque ensei­gnant responsable en fait autant pour un élève dans une situation similaire. Spécifique au travail du médiateur pourtant est l'utilisation d'une diffi­culté dans laquelle se débat un jeune pour l'aider à devenir un peu plus lui­même chaque jour. Les cours d'alle­mand étaient, dans ma relation avec Leila, surtout un prétexte et une fa­çon comme une autre, très banale d'ailleurs, d'entrer en contact avec sa détresse. Et si je me suis permis de parler d'elle plutôt que d'autres jeunes que ma fonction m'a permis de côtoyer, c'est pour respecter la discré­tion qui doit entourer des histoires encore plus tristes, plus sordides sur­tout, dont la relation aurait quelque chose d'indécent. Le médiateur scolai­re ne fait pas dans le sensationnel.

Joël Grau Médiateur scolaire

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Université populaire de Sion Gérald Grand à la présidence

L'Université populaire de Sion a changé de président. Pour succéder à Bernard Amherdt, démissionnaire après dix-sept ans de bons et loyaux services, on a nommé Gérald Grand, inspecteur scolaire des écoles secondaires du 2' degré. M. Grand siégeait déjà au sein des comités de l'Université populaire de Sion, du Valais romand et de Suisse.

Matériel d'enseignement On prépare Worlddidac

L'Exposition des matériels d'enseignement Worlddidac se tiendra du 31 mai au 3 juin 1994 à Bâle. Elle donne­ra un aperçu complet des matériels d'enseignement nouveaux ou qui ont déjà fait leurs preuves. De 400 à 500 exposants de 25 pays différents présenteront leurs produits. Au total 40 000 mètres carrés s'offriront à un public spécialisé. On attend quelque 50 000 visiteurs en provenance du monde entier.

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

CO d'Eu seigne Action pour le Tchad

Comme chaque année, les élèves du CO d'Eu seigne mettent sur pied une action caritative. C'est une ma­ternité du Tchad qui bénéficiera cette fois des largesses de la population hérensarde.

L'action en faveur du Tchad servira de base à un tra­vail de réflexion interdisciplinaire. Les cours de géo­graphie et d'histoire seront consacrés à cette région d'Afrique. En cuisine, les jeunes concocteront de petits plats africains alors qu'aux cours de français, ils rédi­geront un article décrivant leur action. Un article que vous pourrez lire dans un prochain numéro de Réso­nances.

L'après-midi du 23 décembre, dans la salle de gymnas­tique du CO, une grande fête réunira les gens concer­nés pal' cette action. Les élèves remettront la somme récoltée - on compte sur la 000 francs - à une sœur missionnaire travaillant au Tchad. Messe et goûter seront aussi au programme.

Page 8: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

Le problème scolaire: un révélateur

Il m'est bien difficile de pré­senter ici en quelques lignes un entretien d'aide. Lequel choisir? Certaines rencontres furent en effet d'un contenu tellement personnel et drama­tique qu'il est impossible d'en parler ici (plusieurs tentatives de suicide, parents battus, "Le problème scolaire n'est souvent que la partie visible d'un mal-être plus profond.» jeunes maltraités). De plus, la garantie du secret que nous donnons à toute personne qui souhai­te notre aide m'interdit de raconter un entretien sans l'accord de la per­sonne concernée. Enfin, ce qui se vit durant un entretien est beaucoup plus riche que les propos tenus: la communication se fait autant par le regard, l'attitude, la disponibilité, la véritable écoute, que par la parole.

Voici tout de même un aperçu de ma rencontre avec une jeune personne de 17 ans que j'appellerai Stéphanie (nom, classe, âge et autres détails ont été modifiés pour garantir la discré­tion).

Sa demande paraissait avant tout sco­laire: après un mois en 2' année, elle avait demandé avec insistance de pouvoir entrer en 3' année plus conforme à son âge et à son passé sco­laire dans un autre canton. Les auto­rités scolaires souhaitaient attendre la Toussaint pour prendre la décision. Où est le problème? Stéphanie ne veut plus aller en 3', elle se sent bien dans la classe, elle doit déjà lutter dans certaines branches. Après avoir regardé ensemble la situation, elle ac­cepte d'aller en discuter avec son titu­laire.

«Qu'en pensent tes parents?» «J'ai peur, dit-elle, ils n'accepteront jamais que je change d'avis. D'ailleurs c'est impossible de discuter avec eux: mon père, quand il est là, crie et j'en ai vraiment peur; et ma maman a telle­ment de problèmes professionnels qu'elle ne m'écoute pas, elle pleure déjà tous les jours. On ne me deman­de que les notes que j'ai eues, même la chienne a droit a plus d'égards que moi. De plus, mon père n'est pas mon vrai père. J'ai repris contact avec mon vrai père, mais si mon père l'apprend, c'est la catastrophe. Je les aime tous. Je sais que mon vrai père pourrait at­ténuer les soucis financiers de ma mère ... »

Comment cette jeune fille peut-elle gérer son souci scolaire alors qu'elle n'arrive pas du tout à trouver sa place dans son réseau familial? Avec qui fai­re le point puisqu'elle ne se sent pas écoutée?

Mon rôle n'est pas de lui donner des conseils, mais de l'accompagner. Du­rant nos entretiens, nous cherchons ensemble sa place dans sa famille, les moyens qu'elle a de recréer un dia­logue avec ses parents, de leur dire

«Je vous aime, mais je vis», de ne pas prendre sur elle tous les soucis de ses parents, de vivre aussi malheureuse­ment, avec un besoin d'amour pas toujours assouvi.

Un tel exemple est significatif. D'abord, le problème scolaire n'est souvent que l'élément révélateur d'un mal-être bien plus profond. De plus, la personne en face du médiateur a besoin d'être écoutée, non jugée: même si elle peut avoir amplifié cer­tains faits, la souffrance est là et elle mérite toute notre écoute. Enfin nous voyons tous les jours combien certains adolescents souffrent d'une situation familiale où le dialogue est difficile, même s'ils peuvent en être aussi co­responsables.

Nous espérons toujours que chacun trouvera en nous la disponibilité, l'écoute active, la neutralité et la dis­crétion qu'il attend.

Thierry Bueche Médiateur au Collège de l'Abbaye

St-Maurice

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

Profond désarroi «Je veux partir de chez moi, c'est de­venu insupportable». Cette première phrase dite avec détermination et dé­tachement a probablement été lon­guement préméditée. Pourtant il y a au fond du regard de J. à la fois une immense solitude et un profond désarroi.

Dans la vie de J . tout est devenu conflictuel et invivable. Surtout de­puis le divorce de ses parents qui a coïncidé avec son entrée dans l'ado­lescence.

Ce qu'elle en dit se traduit par de nombreuses pertes: de repères, d'amour, d'unité, de cohésion et de confiance.

A l'école, les résultats sont médiocres: toute son énergie est monopolisée par les conflits et ressentiments inté­rieurs. Les camarades ont de la peine à comprendre les raisons de ses chan­gements brusques et fréquents d'hu­meur. Elle finit par s'isoler de plus en plus.

A la maison, les rapports sont deve­nus tellement tendus qu'elle préfère le silence aux cris.

Ainsi, rien ni personne ne trouve grâ­ce à ses yeux. Tout lui est devenu dif­ficile à vivre et à assumer. D'ailleurs elle avoue avoir songé à disparaître, se considérant elle-même dépourvue de qualités et de valeur.

Visiblement, sous le ton monocorde et sous l'acuité implacable de l'analy­se de sa situation, sourd un mélange de tristesse et de colère qui, à force d'être réprimé, a fini par la déprimer.

Ce dont J. souffre surtout c'est de la trahison de sa mère qui, en lui impo­sant un beau-père -l'intrus, qui de surcroît est strict et autoritaire - a rompu une relation mère-fille sym­biotique où régnait l'harmonie dans le sans limites.

Aujourd'hui, «pour son bien» on vou­drait la rééduquer; elle se rebelle. On aimerait effacer le passé, étouffer les mauvais souvenirs; elle hurle qu'on lui vole une deuxième fois son en­fance.

En fait J. n'a pas vraiment fait le deuil du couple que formaient ses pa­rents, même s'il était mauvais.

Il lui paraît impossible de pardonner l'égoïsme d'adultes qui l'ont privée d'une enfance équilibrée et heureuse.

Elle a décidé qu'on ne baillonnera pas si vite ses plaies ouvertes ...

Au milieu des nouveaux couples qu'ont reformés, chacun de son côté, son père et sa mère, elle ne trouve plus sa place et se sent de trop. Bien et bienvenue nulle part, voilà ce qu'en tant que victime elle ne cesse de penser.

Si elle en veut au monde entier, c'est envers sa mère qu'elle se montre la plus critique, la plus intransigeante.

Comme il s'agit d'un cercle vicieux, l'incapacité de part et d'autre d'écou­te, de respect, d'oubli et surtout de pardon, aboutit immanquablement aux reproches et méchancetés qui blessent.

Tout se passe comme si chacun sem­blait enlisé au fond d'un scénario où les comportements, les paroles et les sentiments sont programmés à abou­tir à l'échec de la communication. Et chacun se dit que «l'enfer c'est l'autre».

Au fil des rencontres en médiation, J. a pu décharger les sentiments né­gatifs qui l'encombraient (rage, vio­lence, sentiment d'injustice, regrets, etc). Elle a pu comprendre qu'elle n'était pas la seule à souffrir et réali­se qu'elle est autant victime que per­sécutrice.

Elle sait aussi qu'elle ne peut pas changer le passé mais qu'elle a sa part de responsabilités hic et nunc dans ce jeu de mots qui mène aux maux.

Et, bien que le chemin soit débrous­saillé, il faudra encore du temps pour que J. trouve la paix et la force inté­rieures pour choisir d'aller vers toutes ses réconciliations: celle avec elle-même, celle avec son enfance et son milieu ensuite, celle avec son a­venir, celle avec la vie enfin.

Catherine Vuissoz CO Derborence

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Petite enfance

Structures d'accueil

Une commission, mandatée par le Département des af­faires sociales du canton du Valais et composée de tous les milieux concernés par l'accueil du jeune enfant a élaboré des normes et directives concernant la Petite Enfance. Ce fascicule clair et précis devrait permettre d'améliorer la qualité de prise en charge des crèches, garderies et autres jardins d'enfants. Une seconde bro­chure, préparée en collaboration avec les communes, dresse une liste des structures d'accueil de la Petite Enfance en Valais

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

CO de Grône

Un Noël original

Les élèves du Cycle d'orientation de Grône vivront cette année une cérémonie de Noël originale. Mercredi 22 décembre, à 8 h 30, à l'église de Chippis, ils parti­ciperont à une messe agrémentée d'une production théâtrale intitulée «Les santons de Paris». Cette pro­duction visant à nous ouvrir les yeux sur les beautés de la vie servira de base de réflexion à la cérémonie. Les élèves du CO partageront cette matinée avec les enfants handicapés de l'Institut Notre-Dame-de­Lourdes.

Page 9: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

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RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

La santé des jeunes romands

Entre bien-être et malaise

Au printemps dernier, l'Institut de médecine sociale et préventive de l'Université de Lausanne a étudié la santé des jeunes romands. Des adolescents ont participé à l'élaboration du question­naire et à l'analyse des résultats de cette enquête. Un travail qui visait à connaître les attitudes et les comportements des jeunes face à la santé et à montrer leur (mé)connaissance des struc­tures mises en place et les lacunes à combler pour répondre à leur attente.

La plupart des jeunes interrogés dé­clarent aller bien (12% des filles et 6% des garçons disent le contraire). Beau­coup pratiquent des sports et envisa­gent l'avenir avec optimisme. Ces constatations réjouissantes ne doivent cependant pas nous faire oublier d'autres pourcentages. Plus d'un jeu­ne sur deux a souvent ou très souvent l'impression d'être fatigué (filles 67%; garçons 54%) et un sur trois (f 36%; g 29%) se plaint d'insomnie. Au cours de l'année précédant l'enquête, 5% des répondants se seraient suicidés s'ils en avaient eu l'occasion. Les plus vulnérables sont les apprenties dont 6% ont fait une tentative de suicide au cours des douze derniers mois.

La consommation de cannabis n'est depuis longtemps plus le fait de quel­ques marginaux_ Les pourcentages de ceux qui en ont déjà fumé s'élèvent à 39% chez les garçons et 24% chez les filles. Plus de la moitié d'entre eux affirme en prendre régulièrement. Autres chiffres inquiétants: 3% des garçons et 1% des filles disent avoir consommé au moins une fois de l'hé­roïne et/ou de la cocaïne.

La différence entre apprentis et gym­nasiens est faible: on retrouve des comportements similaires en terme de plaintes somatiques, besoins d'aide, consommation de cannabis... Les filles ont tendance à intérioriser leurs

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

La plupart des jeunes interrogés se portent bien. Mais ...

difficultés tandis que les garçons les expriment sur le mode de l'agir (vio­lences, goût du risque ... ). Il faut aussi noter que les enquêtes réalisées à l'étranger, notamment en France et aux USA, donnent des résultats ana­logues.

Les travaux des groupes de réflexion composés de jeunes et d'adultes ont débouché sur de nombreuses proposi­tions. Citons entre autres une meilleure information et promotion sur l'activité des institutions médi­cales et psycho-sociales existantes,

une meilleure formation des interlo­cuteurs et une collaboration renforcée entre partenaires. (voir propositions du groupe valaisan ci-après).

Pour en savoir plus sur cette étude, vous pouvez commander le l'apport ro­mand à l'adresse suivante:

Institut universitaire de médecine sociale et préventive, Bibliothèque, 17, rue du Bugnon, 1005 Lausanne

ou le rapport valaisan:

Département de la santé publique, M. E. Ca/Ton, 1950 Sion

Page 10: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

Recherche sur la santé et les styles de vie des adolescents romands

Ecoute-moi, j'ai plein d'idées ...

Une étude patronnée par l'Institut universitaire de médecine sociale et préventive de Lausanne a récemment livré des chiffres inquiétants. (Voir page précédente). De nombreux jeunes se sentent déprimés ou stressés. Un fort pourcentage de notre jeunesse souffre de solitude et manifeste son désarroi par des tentatives de suicide, des actes violents ou la consommation de drogue. Suite à cette enquête, on a mis sur pied des groupes de réfiexion composés de jeunes et d'adultes. Le Valais s'est penché sur le problème du stress. Résultat: des propositions qui constitueront pour les décideurs de véritables outils de travail.

La caractéristique de ces rencontres est d'avoir instauré un contact direct entre les jeunes et les adultes. Les dif­férences se sont fondues dans leurs nuances et ont engendré un tout: l'in­timité des êtres.

Certes, il aurait été simple de hurler les angoisses que ressentent les jeunes. Mais les résout-on vraiment en les proclamant? Les mots ne s'ou­blient-ils pas trop vite quand on les laisse vides? Bousculant l'émotion en un jour mais se perdant dans le silen­ce le lendemain.

C'est pourquoi, plus qu'à une énumé­ration des maux, nous nous sommes attardés sur les moyens de les élimi­ner, ou du moins de les atténuer. Ain­si, face à l'essence même des pro­blèmes, surgissent les idées:

Problèmes Solutions envisagées

Rejet de son «moi» Espace ouvert

Sentiment de solitude

Sentiment d'oppression

Activités communes

Anonymat

et...

POID' les jeunes avec les jeunes

Comprendre la jeunesse, c'est la per­cevoir à travers les jeunes. Il est déri­soire de croire que l'on peut résoudre les malaises tout en écartant ceux qui en souffrent. Les problèmes ne sontja­mais alors que des échos lointains, et les réponses n'en deviennent que plus futiles. C'est pourquoi, la jeunesse doit s'investir, et l'âge lui ouvrir les che­mins de la raison et de l'expérience.

- Bien que les médiateurs offrent une écoute attentive, certaines barrières (relations élève-profes­seur par exemple) figent bien des adolescents. La création de «mé­diateurs-jeunes» débouche sur un dialogue plus direct. Le médiateur devient le «pote-confidence» sur qui se sèchent les larmes. De plus, ce système permettrait d'empoi­gner les problèmes dans une nou­velle optique.

- Malgré les efforts déployés pour se présenter, certaines institutions l'estent méconnues, voire incon­nues. Comment parler aux adoles­cents? La réponse n'a de solution qu'à travers eux-mêmes. De là l'importance des informations par les pairs et pour les pairs. Imagi­nons que chaque jeune parte à la

découverte d'un aspect de la vie (institutions ou professions) et qu'il le partage ensuite à ses ca­marades. L'expérience individuelle devient ainsi bénéfice pour tous.

- Ces ateliers ont démontré le désir d'engagement des jeunes. Chacun a voulu se dépasser et a refusé de laisser à d'autres le choix de ses problèmes. La jeunesse, dit-on, est insouciante et turbulente. Il est aujourd'hui prouvé qu'elle ne dési­re plus étouffer et qu'elle a en elle suffisamment d'imagination pour s'ériger. Oui, laissez parler les jeunes, parce qu'ils veulent parler et ont des idées! Dans ce but, il faut multiplier les rencontres d'adolescents afin de créer de véri­tables Etats généraux de la jeu­nesse. Dès lors, on y trouvera, au­delà des mots, l'envie de changer.

Anonymat

De nombreuses aides ou refuges exi­gent l'identité de leurs occupants. Or, la crainte d'être fiché en l'end l'accès parfois ambigu. On ne souhaite pas avoir son nom inscrit sur une fiche sous prétexte qu'un jour on n'en pou­vait plus de souffrir. Moins par crain­te d'une divulgation que par le fait de

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

Lesjeunes veulent qu'on les écoute. Ils ont quelque chose à dire.

savoir qu'il y a quelque part le souve­nir de son désarroi. C'est pourquoi, davantage d'anonymat dans les di­verses relations permet un élargisse­ment des horizons et procure un souffle de réconfort un peu plus doux.

COUl'S d'expression théâtrale

Les problèmes des adolescents résul­tent souvent d'un refus de leur per­sonnalité et par là du principe même de leur existence. Honte de voir de­vant ses yeux le reflet de son image, craindre son être à en perdre la vie. Créer des cours de théâtre obliga­toires forcerait les jeunes à extériori­ser leur Moi conscient ou inconscient. Cal' tous les personnages de théâtre ne sont en fait qu'une illusion derrière laquelle on se cache pour crier sa véri­té. Parler pal' un autre à autrui, c'est avant tout parler pour soi!

Accès libre

Il est impressionnant de constater le nombre élevé d'installations sportives qui, bien qu'inoccupées, l'estent inac­cessibles au public. Inutile de rappe­ler ici le rôle prépondérant que revêt le sport chez les jeunes. Plus qu'une

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

simple discipline physique, il est le moyen de rejeter les oppressions en­gendrées par la vie, de comprendre que l'on peut toujours plus loin et tou­jours plus haut. Alors, maintenir les salles fermées: une simple question de poussière?

Echanges-compétences

Tout jeune possède ses propres apti­tudes qui le rendent unique. Partager ses qualités, c'est à la fois se mettre en évidence et aider d'autres per­sonnes. En effet, chacun, dans cet échange de compétences puisera des connaissances. Et sans doute, celle de lui-même.

Education à la santé

Aux yeux des adolescents, l'éducation à la santé est rébarbative. On y dira toujours de ne pas boire, de ne pas fu­mer parce que cela est mauvais. Mais au-delà de ces phrases qui se répètent avec indolence, n'y a-t-il pas des pro­blèmes importants à souligner? Ainsi plus que pal' des mots, il est nécessai­re d'intéresser le jeune en transposant la santé dans des applications pra­tiques (ex: expositions Pleine Forme).

Moyen d'expression

Refouler ses angoisses en son être ne les détruit ja­mais. Silencieusement, elles s'amassent et étouf­fent le jeune par sa propre nausée. La créa­tion de surfaces blanches (par exemple un carré), à expression libre permet à chacun de déposer son message, ses vertiges et ses envies. Derrière l'écriture, peuvent alors apparaître des dialogues interposés entre les ado­lescents, les phrases deve­nant ainsi réconfort. La peur d'être désigné du doigt n'a pas lieu puisque ces surfaces sont complè­tement anonymes, et seul le contact subsiste.

Espace ouvert

Le nombre d'élèves et d'apprentis qui errent dans les villes au temps de midi est surprenant! Dans cette op­tique, il faut ouvrir de véritables es­paces libres où les jeunes peuvent se rencontrer et discuter tranquillement. Le sentiment de solitude disparaît ainsi dans celui d'appartenance: le jeune s'ouvre à l'existence!

Plus encore que des lieux de l'en­contre, il faut envisager des lieux de retraite sans contrainte. Où les ado­lescents pourraient, dans des situa­tions difficiles, prendre du recul pal' l'apport à leur environnement et se retrouver. Car enfin, comment parler aux autres, si on refuse le dialogue avec soi-même?

Oui, la jeunesse a des idées pour se sauver! Alors vous, qui lirez cet ar­ticle, sachez ouvrir vos oreilles parce que les adolescents ne veulent plus du silence. Mais seuls, nous sommes in­capables de changer demain, le pou­voir étant entre vos mains. Cal' oui, maintenant, c'est à vous ...

Patrick Favre Etudiant

Membre du groupe de réflexion

Page 11: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

Education nutritionnelle en milieu scolaire

Une expérience originale à Sierre

"Je crois que j'ai trop de céréales, je vais poser le pain et prendre une pomme ... »

Avec son minois réjoui, Alice, 9 ans, va chercher un pétale vert symboli­sant les fruits et légumes et s'installe pour prendre un petit déjeuner com­plet et équilibré. C'est dans le cadre d'actions visant à promouvoir la santé que les élèves des écoles primaires de la commune de Sierre ont, tour à tour, pu prendre un copieux petit déjeuner dans leurs écoles respectives.

Organisé par le Centre médico-social régional du district de Sierre, avec la collaboration du groupe "Alimenta­tion-Valais» ainsi que les divers orga­nismes publics et privés, ce type d'ac­tion vise à donner aux enfants les clefs d'un petit déjeuner le plus équili­bré possible.

De nos jours, l'alimentation éveille non seulement l'intérêt des profes­sionnels de la santé, mais celui de la population en général car elle repré­sente un des piliers fondamentaux sur lesquels repose «le capital-santé». Sur la base des statistiques actuelles, l'un des premiers buts de la promo­tion de la santé est lié à une volonté de réduction des maladies cardio-vas­culaires. Actuellement, ces dernières sont les principales causes de décès. Aux causes principales de ce type de maladies (hypertension, tabagisme, sédentarité) vient se greffer l'élément essentiel que représente l'alimenta­tion. La conception d'un «capital-san­té» passe inévitablement pal' la forme de l'apport quotidien en énergie à tra­vers les ressources alimentaires.

Il convient dès lors d'informel' au mieux pour parvenir à un équilibre alimentaire sain et provoquer peu à peu des attitudes qui deviendront bientôt de simples habitudes. Le choix de comportements positifs peut donc se faire petit à petit à travers une in­formation précoce, au moyen de le­çons adaptées aux catégories d'âge. Le contexte scolaire s'y prête à merveille. La prévention doit donc commencer dès le plus jeune âge.

Apprendre en jouant

L'expérience sierroise s'est déroulée, du 1er novembre au 8 décembre 1993, auprès de plus de 1000 élèves des classes primaires de la commune. L'action s'est orientée tout d'abord vers les enseignants. A la suite d'une rencontre avec tous les instituteurs afin de présenter le déroulement de l'action petit déjeuner, ceux-ci ont eu tout loisir d'intégrer (en fonction de leurs propres intérêts ou de leur dis­ponibilité) des données sur l'alimenta­tion dans le cadre de cours normaux (dictées, information sur les aliments, écologie de la nourriture, dessins ou bricolages).

Cette première sensibilisation déve­loppée essentiellement par les ensei­gnants, des diététiciennes peuvent dès lors dispenser dans les classes une information sur les équilibres ali­mentaires au moyen d'un jeu pédago­gique. Sur la base d'un conte mettant en valeur la fleur de la santé, reine de toutes les fleurs aux pétales de couleurs resplendissantes, les élèves

apprennent que chaque pétale de cou­leur correspond à un groupe d'ali­ments bien précis (brun pour les cé­réales, bleu pour les produits laitiers, rouge pour les aliments à protéines, jaune pour les matières grasses, vert pour les fruits et légumes, gris pour les boissons, blanc pour les sucres).

Ce programme s'adapte aux classes de première, deuxième et troisième primaire, Pour les classes de quatriè­me, cinquième et sixième, les diététi­ciennes utilisent des jeux de mémoire essentiellement liés eux aussi à l'ap­partenance d'aliments à chacun des groupes alimentaires. Suite à cette in­formation, la mise en pratique des dif­férents principes ainsi présentés se concrétise par la consommation d'un petit déjeuner en commun au sein de l'établissement scolaire.

Déjà entreprise dans les classes de Venthône et de Miège, en automne 1992 (plus de 300 élèves), ainsi que dans les écoles de St-Léonard, Grône, Chalais et Chippis (750 élèves en mai 1993), ces différentes interventions ont démontré tout l'intérêt apporté au thème de l'alimentation, tant par les enfants eux-mêmes que par leurs pa­rents. Ceux-ci sont par ailleurs infor­més au mieux des actions petit déjeu­ner mises sur pied dans l'école fréquentée pal' leurs enfants. Conviés également au buffet, ils peuvent se rendre compte concrètement du type d'informations transmises par les dié­téticiennes (ainsi bien évidemment que déguster un petit déjeuner équili­bré en compagnie de ces nombreux enfants).

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

Un petit déjeuner en classe: ça c'est agréable.

De telles campagnes doivent dès lors reposer sur des observations strictes quant à l'impact obtenu auprès des enfants. Dans cet esprit, l'idée de dé­velopper systématiquement des éva­luations n'a pas échappé aux organi­sateurs afin de permettre de cerner au mieux l'influence de ces interven­tions. Chacun le sait, la santé d'un en­fant passe par le contenu de son as­siette. Par conséquent, tout parent cherche à offrir le meilleur à son en­fant. Entre les recommandations des spécialistes qui préconisent de man­ger équilibré et varié et les goûts de ces chers petits qui apprécient surtout le poulet, les pâtes, les frites, le choco­lat et les glaces, il est parfois difficile de concilier plaisir et santé. Pourtant, les parents peuvent s'éviter bien des questions s'ils connaissent les ali­ments d'un peu plus près. Une forme d'action visant à intervenir dans un premier temps directement auprès des enfants par le biais du contexte

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

scolaire, sous-entend bien évidem­ment la possibilité d'atteindre quel­que peu les familles elles-mêmes pal' une sensibilisation au thème ainsi présenté dans les classes.

Ratisser large En ce qui concerne l'organisation de l'action de prévention, il est dès lors indispensable de faire appel tant au soutien et à la participation active des enseignants qu'à une bonne informa­tion retransmise aux parents et aux adultes en général. Dans le souci de toucher la population la plus large possible, l'ensemble de ces actions pe-

. tit déjeuner est mise en relation avec une conférence publique. Celle-ci per­met généralement de développer dif­férentes approches de l'alimentation, généralement mises en relation avec d'autres facteurs de risques des mala­dies cardio-vasculaires. Elle permet bien évidemment de transmettre au

public les informations apportées par les diététiciennes dans les classes.

Sensibiliser les enfants au petit déjeu­ner équilibré, c'est aussi jouer avec lui et lui faire découvrir le plaisir de goû­ter à la diversité et à l'intérêt des goûts et des couleurs de l'alimenta­tion. «Une bonne façon de lui faire prendre le chemin de la santé.»

C'est entre autres au travers de ce type d'actions que le Centre médico­social régional vise à atteindre l'objec­tif de rendre chacun conscient de son «capital-santé» et de son «capital­cœur» par l'information et la mise sur pied d'actions collectives ou indivi­duelles. Chacun peut dès lors prendre lui-même la responsabilité de gérer son organisme et, de manière plus gé­nérale, sa santé.

Christian Hermann Centre médico-social régional

Sierre

Page 12: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

lnforjeunes

Un programme d'éducation par les pairs en milieu scolaire

Inforjeunes, un concept de la Ligue valaisanne contre les toxicomanies, est expérimenté depuis mars 1993 au collège de la Planta à Sion comme projet pilote soutenu par l'Office fédéral de la santé publique. Vingt-deux jeunes, élus par leurs pairs, assument le rôle d'animateurs relais auprès des autres adolescents du collège.

La valorisation de l'adolescent dans un rôle social auprès de ses pairs, re­présente un moyen de susciter une prise de responsabilité active. Une prévention participative centrée sur une approche indirecte, vise à impli­quer les élèves en leur offrant l'oppor­tunité d'être actifs entre eux.

Les programmes de prévention se dé­mocratisent. D'approches autoritaires où l'indésirable est défini par les spé­cialistes, s'organisent des actions de prévention primaire appelées partici­patives ou communautaires où l'indé­sirable est défini par les populations concernées par des actions de préven­tion. L'hypothèse sur laquelle s'appuie Inforjeunes est que les adolescents sont plus sensibles aux messages de santé transmis par des pairs que par des spécialistes. L'existence d'un ré­seau d'information sur le bien-être constituerait désormais un facteur fa­vorable à une réflexion sur l'éducation à la santé chez les adolescents en mi­lieu scolaire.

Le projet Info/jeunes vise à promou­voir une dynamique réflexive sur le bien-être, sur la gestion de sa santé, sur les choix, sur le sens de la respon­sabilité individuelle et sociale. Le but est d'organiser une action concertée avec des partenaires adolescents, sur la prévention des toxicomanies par la promotion d'actions positives: aider

les individus à inventer les moyens nécessaires pour atteindre des objec­tifs qui leur sont propres.

Concept de base d'Inforjeunes

La création de centres Info/jeunes animés par des adolescents corres­pond à la progression logique des stratégies préventives de la Ligue va­laisanne contre les toxicomanies en milieu scolaire. Dans les programmes scolaires valaisans, aucune place n'est actuellement réservée explicitement à la prévention ou à l'éducation pour la santé. C'est en fonction des demandes et du bon vouloir des institutions que des actions peuvent être réalisées. Il s'agit cependant presque exclusive­ment d'interventions ponctuelles. Celles-ci demandent à être complétées par des programmes à plus long ter­me pris en charge par les institutions elles-mêmes avec l'appui de spécia­listes extérieurs.

Le projet Info/jeunes est une concréti­sation de cette orientation. Il offre l'avantage d'établir dans l'école une structure à long terme qui peut jouer un rôle aussi bien au niveau de la pré­vention primaire qu'à celui d'une pre­mière aide à des personnes en diffi­culté.

Des professionnels La mise sur pied du centre Infor­jeunes est gérée par un groupe multi­disciplinaire comprenant des média­teurs scolaires, des élèves, des représentants de la direction, des en­seignants de l'établissement concerné, ainsi que des professionnels de la pré­vention.

Formation. Un temps de formation des jeunes est assuré par des intervenants spéci­fiques. Les thèmes abordés incluent des informations sur les drogues lé­gales et illégales. L'accent principal porte cependant sur la promotion du bien-être, l'écoute et la communica­tion.

Un lieu Le centre InfO/jeunes est avant tout un espace convivial et ouvert à dispo­sition des adolescents au sein de l'éta­blissement scolaire. Il s'agit d'un lieu de rencontre, voire de détente tout au­tant que d'information. On peut y dis­cuter, boire un verre, consulter des documents.

Des supports d'information Un certain nombre de supports d'in­formation sont mis à disposition du centre. Il s'agit en premier lieu de

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

Le centre InfOljeunes: un espace convivial et ouvert. (photo R. Horer / LVT)

divers ouvrages ou brochures sur des thèmes de santé (sexualité, sida, drogues légales et illégales, alimenta­tion, bien-être psychologique, stress, etc.). Les adresses des différents ser­vices locaux et régionaux pouvant ap­porter une aide pour des problèmes spécifiques sont également fournies. Par ailleurs, le centre peut également être équipé en médias interactifs (vi­déotex, jeux informatiques sur des thèmes de santé).

Une aide et une orientation

Il existe encore bien des jeunes en dif­ficulté qui ne connaissent pas les ser­vices susceptibles de leur apporter une aide. D'autres les connaissent mais ne les utilisent pas. Le projet InfO/jeunes vise à modifier cette situa­tion. Il a également pour but de pro­mouvoir l'aide naturelle. Il s'agit de montrer aux adolescents qu'ils peu­vent jouer un rôle essentiel pour aider un camarade en difficulté ou le moti­ver à faire appel aux ressources spé­cialisées existantes. La formation des répondants comprend donc une initia­tion à la relation d'aide et une orien-

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

tation sur les services à disposition de la jeunesse.

Néanmoins, ce projet d'éducation par les pairs InfO/jeunes n'est pas en soi un programme d'aide mais un pro­gramme de ressources pouvant consti­tuer un atelier d'exploration pour la création d'actions et de situations éducatives modulables. L'aide à pro­prement parler relève d'un niveau d'intervention professionnelle. Les pairs-éducateurs ne doivent pas en­trer dans une démarche d'aide indivi­duelle ou de résolution d'une situation problématique individuelle. Ils sont à disposition pour transmettre des in­formations, pour écouter et orienter les adolescents en fonction de leurs demandes vers des structures profes­sionnelles si nécessaire.

Des interventions en classe Des interventions en classe par les ré­pondants InfO/jeunes sont organisées une fois par trimestre. Il ne s'agit pas de cours sur les drogues mais d'ani­mations centrées sur des sujets per­çus comme importants par les jeunes. L'objectif reste, à travers cette straté­gie indirecte, de faire diminuer la

consommation récréationnelle de drogues.

Conjointement, il s'agit de permettre aux adolescents de s'approprier la ré­flexion sur des thèmes qui les concer­nent. La santé, la gestion des risques liés à la recherche d'expériences nou­velles à l'adolescence, est une ques­tion trop importante pour laisser aux seuls spécialistes le soin de trouver des réponses.

Des animations dans le collège

Parallèlement à l'axe information et à l'axe intervention en classe, une troisième dimension de l'expérience InfO/jeunes consiste à stimuler la pri­se d'initiatives des jeunes animateurs d'InfOljeunes par l'organisation d'ac­tions culturelles, diversifiées. A titre d'exemple, la création et la gestion d'un journal InfO/jeunes, la mise en place de fêtes, de soirées conviviales, la présentation d'expositions sur des thèmes qui les intéressent sont des manières originales d'entrer en com­munication.

Olivier Taramarcaz

Page 13: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

Philosop ie d'Inforjeunes

La programmation du projet Info/'­jeunes se propose d'être diversifiée en alternant des actions de formation et le développement d'habiletés sociales, avec des offres d'animations divertis­santes, ceci pour tenir compte de la perception même des jeunes sur les programmes de prévention:

«Ce matin, on a encore discuté de la drogue à l'école. Qu'est-ce qu'ils ont tous à parler de ça? On dirait que ça les intéresse plus que nous à la fin! La drogue c'est le nouveau machin pour éviter de se poser des questions essen­tielles. Qu'est-ce que la vie, la mort, le plaisir? Qu'est-ce que plaire à l'autre? Pourquoi ça fait tellement plaisir quand on te dit que ce que tu fais c'est bien? Il y a vraiment une chose qu'on fait pas assez, c'est rigoler.» (Lettre à Dominique)

Un certain éclectisme peut dès lors jouer un rôle porteur et créer des liens entre des aspects d'une réalité sociale, tout en soulignant les lignes de convergence.

Tenir compte de l'expérience des ado­lescents et de leurs points de vue, peut les aider à exprimer leurs be­soins fondamentaux, à se rapprocher de leur réalité de façon actualisée.

En fin de compte, quelle est la capaci­té des adultes professionnels à re­joindre les jeunes là où ils sont, en établissant avec eux une communica­tion d'écoute active, leur permettant de communiquer ce qu'ils vivent?

Un programme d'éducation sociale

Le projet InfOljeunes est habité d'une philosophie de base, d'une vision poli­tique de l'éducation en milieu scolaire et de la prévention des toxicomanies. La complexité du problème drogue ne peut être résolue par des approches parcellaires, univoques, centrées sur la dramatisation, voire la moralisa­tion. Des mesures indirectes centrées sur la personne et sur ses capacités

PROCHAIN NUMÉRO

• Horaires scolaires et rythmes biologiques

d'agir, de transformer son milieu de vie, sont jugées plus pertinentes.

Les jeunes apprennent pal' essai­erreur. Ils sont en apprentissage. En­courager cette expérimentation et ap­puyer leur démarche en les sensibili­sant aux conséquences de leurs choix, en évitant les sermons ou les discours, telle est l'orientation du projet Info/'­jeunes. Il est insuffisant dans ce sens de se contenter d'une information sur les drogues. Ce niveau ne prend pas en compte la réalité des individus, leurs expériences, leurs représenta­tions, leurs opinions. Tenant compte de ces facteurs, un projet n'a de sens de susciter une dynamique interactive que dans la mesure où il intègre dans son programme des composantes s'adressant à la personne dans sa réa­lité physique, psychique, sociale, cul­turelle.

L'implantation d'une action de pré­vention en milieu scolaire connaîtra d'autant plus d'impact qu'elle prend en compte l'environnement extérieur à l'école: famille, entreprise, vie com­munautaire, sociale, économique, cul­tm'elle. Dans ce contexte, il s'agit prioritairement de suggérer l'exten­sion du rôle de l'éducation en s'adres­sant à la globalité de la personne, en inscrivant des actions de promotion à la santé tout au long de la vie de l'in­dividu.

Olivier Taramarcaz Responsable secteur prévention

Ligue valaisanne contre les toxicomanies

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

Clefs pour l'adolescence

Une approche globale de prévention

Clefs pour l'adolescence est un pro­gramme de prévention qui s'adresse à la tranche d'âge des 10-14 ans. Il est principalement destiné à être utilisé dans un environnement scolaire par des enseignants avec des effets et des prolongements dans le milieu familial et social. Ce programme vise à l'acqui­sition de compétences sociales et le développement personnel. Il n'est pas centré uniquement sur la prévention des toxicomanies mais développe une prévention plus large des «déviances»: violence, vandalisme, racket, décro­chage scolaire, suicide.

Le programme essaie de développer chez les jeunes des aptitudes suscep­tibles de leur permettre de réagir de manière positive aux difficultés qui touchent souvent les adolescents. Il propose des apprentissages, des alter­natives, des moyens de se prendre en charge, la possibilité de se développer de manière autonome, constructive et harmonieuse.

Organisation du programme:

L'ensemble du programme est orga­nisé en 70 séquences d'activité de 45 minutes chacune, de manière à s'intégrer aussi facilement que pos­sible dans un horaire scolaire du se­condaire. Ces séquences sont regTou­pées en 7 chapitres dont on peut résumer les intentions ci-dessous de la manière suivante:

Entrer dans l'adolescence: le défi

Créer un environnement sécurisant. Permettre à chaque élève de rencon-

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

trer les membres de la classe indivi­duellement et renforcer la cohésion du groupe. Caractéristiques de la pré­adolescence.

Acquérir de l'assm'ance grâce à une meillem'e

communication

Donner de l'assurance aux élèves en les encourageant à prendre conscience de leur potentiel. Développer la confiance en soi. Développer une meilleure communication entre eux en favorisant les échanges et la coopé­ration.

Comprendre ses émotions

Apprendre à identifier les émotions et les exprimer clairement. Assumer des émotions violentes. Distinguer ce qui, dans le domaine émotionnel, leur est propre, et ce qui est plus ou moins commun à l'ensemble de leurs pairs (identifier/relativiser).

Améliorer ses relations avec ses pairs

Créer, développer et maintenir des re­lations interpersonnelles de qualité. Refuser les pressions et trouver des alternatives pour ne pas être rejeté ou perdre la face.

Resserrer les liens familiaux

Renforcer et harmoniser les relations familiales. Communiquer ses senti­ments et ses besoins aux autres membres de la famille. Rendre cons­cient l'adolescent de la place qu'il occupe et la manière dont il peut dynamiser sa famille. Redécouvrir le plaisir d'être ensemble.

Développer le sens critique pour savoir prendre

une décision autonome

Décrypter les messages encourageant les comportements de fuite afin d'y ré­sister en toute connaissance de cause. Développer l'esprit critique par rap­port à des influences négatives. Ex­plorer les connaissances des enfants à propos des drogues, mettre de l'ordre dans ces connaissances en diffusant un message de prévention.

Définir des objectifs pOUl' un mode de vie sain

et harmonieux

Evaluer ses attitudes et ses objectifs à court et moyen terme (future profes­sion, adulte qu'il a envie d'être, etc.). Identifier des modèles auxquels on a envie de ressembler pour façonner sa future personnalité. Utiliser ses infor­mations pour bâtir des plans d'actions pour sa vie.

La partie centrale du projet se passe en classe. Le groupe classe est un lieu de socialisation important du jeune et, donc, un lieu privilégié pour expé­rimenter les comportements et apti­tudes sociales visées. Ceux-ci ne peu­vent cependant pas s'acquérir en opposition ou simplement en marge de l'environnement extérieur. On comprend donc que Clefs pour l'ado­lescence tâche de créer des liens avec les parents à travers certaines activi­tés et les rencontres de parents.

A partir du 2' mois, la classe se choisit un projet d'aide bénévole au bénéfice de la collectivité. Ces projets ont deux objectifs: une réalisation pratique de

Page 14: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

ce qui est vu en classe et la collabora­tion au travers du projet avec des adultes, intégration des adolescents dans une société de laquelle ils sont trop souvent en marge.

Le matériel est composé d'un guide méthodologique, d'un cahier de l'élè­ve,~'un guide des rencontres de pa­rents et d'un livre à l'intention des pa­rents: «Les années-surprises».

Le guide méthodologique est un docu­ment très structuré. L'enseignant y trouve un matériau de base et des indications pour mener à bien les acti­vités. Cet aspect peut paraître fort contraignant mais, à l'usage, il sem­ble surtout que les enseignants y trouvent un cadre de travail clair au­quel ils peuvent apporter les adapta­tions qui conviennent à leur situation particulière.

Le cahier d'activités de l'élève contient des textes, des fiches qu'il utilisera pour des activités prévues dans le programme soit en classe, soit à domicile. Une partie appelée Carnet de bord est disponible pour y noter des réflexions personnelles.

Le guide des rencontres de parents est un recueil de suggestions pra­tiques pour préparer et organiser quatre réunions avec les parents:

- renforcer la confiance en soi de votre enfant;

améliorer la communication;

- améliorer les relations familiales;

- parler des toxicomanies avec votre enfant.

Ces rencontres des parents ont pour but de resserrer les liens entre pa­rents et enseignants et de créer des passerelles entre les activités du pro­gramme à l'école et la vie familiale.

Un livre a été spécialement écrit pour les parents: «Les Années surprises». C'est à la fois un ensemble de ré­flexions sur la période de l'adolescen­ce et sur les enjeux et les difficultés des relations entre les parents et enfants pendant cette période. C'est aussi un complément aux quatre réunions de parents auxquelles ils seront conviés.

Pour mettre en place Clefs pour l'ado­lescence, une formation de base de

Entrer dans l'adolescence: un défi (Photo = Deuènes)

trois jours est nécessaire pour faire connaissance des moyens d'enseigne­ment. Il s'agit d'acquérir en complé­ment de ses qualités d'enseignant des qualités d'animateur permettant le développement d'une communication de qualité dans le groupe.

A cette formation de base, s'ajoutent, durant la première année de fonction­nement, trois journées de formation continue visant à renforcer les acquis durant le stage, faire le point sur le «vécu» de l'implantation, confronter les expériences, les difficultés, etc.

Il est recommandé de venir en équipe pluridisciplinaire au stage de forma­tion accompagné du directeur de l'éta­blissement pour assurer une meilleu­re cohérence avec le projet d'école.

Il ne s'agit nullement de prétendre avoir découvert la panacée aux. pro­blèmes de drogues, de mal-être des adolescents. Clefs pour l'adolescence est une méthode souple, pratique pour tenter de prévenir ces problè­mes. Elle agit sur l'ensemble des sys­tèmes (école, famille, collectivité) dans lesquels l'enfant est impliqué, pour que la communication et le mes­sage de prévention soient renforcés pal' les enseignants, les parents et toute personne concernée par l'avenir des jeunes.

Daniel Pellaux Office fédéral

de la santé publique

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

pz

Un programme d'éducation générale et sociale

Objectif grandir Objectif grandir est un programme pédagogique de prévention primaire pour des enfants de 6 à 12 ans. Il a été créé en 1993, à la demande du Département de l'éducation de la ré­publique et canton du Jura pour la nouvelle branche Education générale et sociale (EGS). Cette heure hebdo­madaire est inscrite à l'horaire des élèves de la l'" à la 9" année. Ce nou­veau moyen pédagogique sera utilisé officiellement à partir de février 1994.

Objectif grandir est basé sur une ap­proche positive de l'enfant dans la classe, dans sa famille et dans son en­vironnement et poursuit les objectifs suivants:

- donner progressivement à l'enfant, les compétences nécessaires pour faire face aux événements prévi­sibles et imprévisibles de son exis­tence;

- bâtir des bases solides pour déve­lopper une approche globale de prévention des différentes formes de déviances chez l'enfant et le pré-adolescent;

- développer un partenariat entre les enseignants, les parents et la collectivité au travers d'actions d'éducation et de prévention.

Ce programme est organisé en trois domaines parallèles:

MOI: connaissance de soi, confiance en soi et prendre soin de soi.

Ce domaine travaille la capacité de devenir progressivement autonome et responsable de soi-même et de sa

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

santé. L'exploration des sentiments, des échecs, des erreurs, permet aux enfants de reconnaître et d'exprimer ce qu'ils ressentent. La prise de déci­sion et la réflexion que cela suppose encourage le sens des responsabilités. L'ouverture de l'enfant à la richesse de son monde intérieur, à sa valeur personnelle et au respect de lui-même renforce la confiance en soi et stimule une approche positive des autres.

MOI ET AUTRUI: communication, vie en groupe, relations.

Ce1domaine traite de la communica­tion dans la classe. Les activités pro­posées favorisent et encouragent les relations entre les enfants. Ils se dé­couvrent les uns les autres, avec leurs richesses personnelles, leurs diffé­rences et leurs handicaps. Ils appren­nent à résoudre les problèmes d'exclu­sion et les conflits inévitables dans un groupe. Les pressions négatives sur soi sont abordées pour aider les en­fants à faire face sans perdre confian­ce en eux.

MOI ET MON ENVIRONNEMENT: prise de conscience, actions et avenir.

L'environnement est constitué par la société qui entoure l'enfant. La prise de conscience des dangers et des pro­blèmes liés à nos sociétés demande un travail qui intègre à la fois un éveil à l'individu dans la société, au travail et au chômage, une réflexion sur l'infor­mation et les pressions publicitaires, à la prévention des accidents routiers, sportifs et domestiques. Les questions d'écologie, de recyclage et de protec-

tion de la nature sont traitées chaque année.

Le matériel du programme Objectif grandir est composé de 4 éléments: un guide à l'intention de l'enseignant ou de l'animateur, un jeu de séquen­ces, un guide des rencontres avec les parents, un bloc pour les notes per­sonnelles. Ces quatre éléments sont réunis dans une mallette pour les an­nées 1P à 4P (6 à 9 ans) et une mal­lette pour les années 3P à 6P (8 à 12 ans).

Dans le guide à l'intention de l'ensei­gnant, le praticien trouvera des idées concrètes pour animer le groupe­classe avec des activités permettant de bâtir la confiance et la coopération dans le groupe, des jeux pour réguler l'énergie des enfants au cours de la journée et différentes manières de partager les élèves en groupes de tra­vail. Il trouvera aussi des articles traitant des notions de prévention pri­maire, les relations avec les parents et les sujets délicats qu'un enseignant doit parfois affronter: abus et maltrai­tance, inceste, violence, etc.

Chaque mallette contient 40 fiches cartonnées A4, représentant 10 sé­quences pal' année d'enseignement. L'enseignant, d'un coup d'œil, a une vue d'ensemble de la séquence, il prend connaissance du déroulement détaillé des différentes activités et des activités complémentaires.

Le contenu des activités permet à l'enfant d'acquérir pratiquement un ensemble de compétences qui ont un lien direct avec son savoir intuitif, ses

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pensées, ses émotions, ses capacités, ses expériences vécues, ses relations avec autrui et son environnement.

Chaque domaine (Moi, Moi et autrui, Moi et mon environnement) est construit comme un ensemble renfor­çant les compétences au cours des an­nées tout en laissant l'enseignant libre d'organiser et d'animer les sé­quences au cours de l'année scolaire en fonction des groupes, des événe­ments et du temps disponible.

La surcharge des programmes sco­laires étant un problème général, les activités proposées dans le program­me s'intègrent parfaitement dans les objectifs déterminés dans les pro­grammes officiels.

Le guide des rencontres de parents contient le programme d'une ren­contre détaillée par année scolaire. Chaque rencontre permet aux ensei­gnants et aux parents de partager leurs expériences à propos de l'éduca­tion des enfants. Les thèmes abordés avec les parents viennent renforcer le travail fait en classe.

Enseignants et parents: partenaires de l'action

de prévention

L'enseignant est l'animateur et le responsable des groupes-classes. Il accompagne ses élèves dans leur pro­gression en utilisant leurs expérien­ces concrètes, en leur donnant la pos­sibilité de s'exprimer. Il fait partie au même titre que les élèves du groupe et partage lorsqu'il le juge nécessaire ses expériences personnelles.

Le programme invite régulièrement les parents à participer aux activités à domicile proposées à leurs enfants, aux expositions et aux projets organi­sés dans le cadre de l'école.

L'enseignant organise et anime une l'encontre par année de programme avec les parents autour des thèmes travaillés avec les enfants: confiance en soi, écoute, compétences de cha­cun, nécessité de limites, discipline constructive, réflexion sur toutes les formes de maltraitance et des abus

Pour pouvoir se procurer le matériel, il est indispensable de suivre un sémi­naire de formation pour organiser et animer le programme dans un établis­sement scolaire ou tout autre lieu d'éducation et de vie pour des enfants.

Les enseignants, directeurs d'école, parents, éducateurs spécialisés, psy­chologues, infirmières scolaires, spé­cialistes de prévention, toutes person­nes concernées par la prévention chez des enfants de 6 à 12 ans, sont invités à participer à ce stage à titre indivi­duel ou en équipe pluridisciplinaire.

Les participants pourront se familia­riser avec le programme durant le

stage, selon des méthodes de partici­pation active, leur donnant les outils nécessaires au travers d'approches pratiques et concrètes.

Objectif grandir ne constitue pas une matière supplémentaire mais plutôt une manière de vivre en classe les apprentissages scolaires, les événe­ments et les relations interperson­nelles pour renforcer une action cohérente de prévention durant la scolarité obligatoire.

Daniel Pellaux OFS

possibles. Objectif grandir: apprendre à l'enfant à prendre confiance.

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

INFORMATIONS OFFICIELLES

Avis de changement d'adresse, d'état civil, de situation de famille

Cet avis est nécessaire pour verser le traitement, les allocations familiales et de ménage

L--________ M_aA_It_re _______ -l1 1 2. Changement d'état civil

Nom: (pour les institutrices mariées, également le nom de jeune fille) Prénom: Date de naissance: Profession: (par ex.: instituteur, maître CO, maître(esse) ACM) Lieu d'enseignement: .

Type d'école:

(par ex.: école primaire, école CO, école enfantine) Année de programme:

1. Changement d'adresse

Ancienne adresse:

Rue: NP / Localité: Nouvelle adresse: Rue: NP / Localité: Téléphone:

(joindre le livret de famille) Mariage / Date:

Nom et prénom du conjoint:

Date de naissance du conjoint: Nouveau lieu d'origine de la maîtresse:

(en cas de mariage de l'institutrice, joindre le certificat AVS)

Décès / Date: (communication par les soins du recteur, du direc­teur ou encore du président de la commission sco­laire)

3. Modification dans la situation familiale

Goindre le livret de famille) Naissance: prénom de l'enfant: Date de naissance: Jour mois année Décès: Jour mois année Lieu et date:

Signature:

A envoyer au : Service de l'enseignement primaire ou au

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

Service de l'enseignement secondaire Planta 3 -1950 SION

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Concours de mathématique pour les classes de 5e année primaire

du Valais romand

Vingt classes se sont engagées dans le concours en "s'attaquant" au problème Des multiplications. Partici­pation réjouissante et de qualité puisque quatorze d'en­tre elles ont réussi à établir l'inventaire des sept solu­tions possibles que voici:

12 x 483 = 5796 18 x 297 = 5346 27 x 198 = 5346 28 x 157 = 4396 39 x 186 = 7254 42 x 138 = 5796 48 x 159 = 7632

C'est avec grand intérêt que nous avons découvert, à la lecture des comptes rendus que la plupart des classes nous ont adressés, la manière dont l'organisation des essais a été gérée. L'observation de certaines propriétés de la multiplication permettait de limiter le nombre des essais à envisager et le partage de la tâche entre petits groupes d'élèves supprimait l'aspect quelque peu fasti-

Problème n03

En disposant astucieusement les nombres de 1 à 9 dans cette croix, il est possible d'obtenir la même somme sur chacune des branches. La croix devient alors «magique».

Les croix «magiques» que l'on peut réaliser n'ont pas toutes la même somme «magique». Réussirez-vous à trouver toutes les sommes «magi­ques» possibles?

Remarque:

dieux de la recherche. Nous avons choisi de publier le «papier» des élèves de notre collègue Jean-Pierre Nater de Martigny dans lequel bon nombre de classes vont retrouver leur démarche de travail. A toutes ces classes, dont nous mesurons bien le formidable investissement, vont nos remerciements et nos vives félicitations!

Quelques classes, n'ayant trouvé «par chance» que 2 ou 3 solutions, nous ont exprimé leur déception de n'avoir pu structurer leur recherche. Nous comprenons leur senti­ment et espérons qu'elles aient malgré tout décidé de rester en course. Le concours se déroule en 6 étapes et rien n'est joué après la première! Nous les encourageons à partir à la recherche des Croix «magiques». A bientôt!

Marie-Hélène Sauthier et Yvan Michlig Animateurs

Croix «magiques»

Il

Au cours de votre recherche, vous constaterez que pour chaque somme «magique» il est possible de disposer les nombres de différentes manières. Il suffit de nous communiquer une seule croix «magique» par somme «magique» découverte.

Bonne chance et beaucoup de plaisir à faire des mathématiques!

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

Bulletin-réponse pour la classe Problème n03

Croix «magiques»

Classe de (commune, centre scolaire): _________________ _

Nom et prénom du titulaire: ______________________ _

AdressedutHulaire: ________________________ ~

Téléphone: _____ _ Pour chaque somme «magique», on peut dispo­ser de plusieurs façons différentes les nombres. Ne notez qu'une seule disposition possible pour chaque somme «magique» découverte.

=

=

Pour la suite (? .. ), veuillez faire une photocopie de ce bulletin-réponse et agrafer le tout. Merci!

Rappel: Le chemin qui vous a conduits à la solution, les observations que vous avez peut­être faites, la manière de vous organiser aussi, nous intéressent vivement. N'hésitez donc pas à nous les communiquer. Vous aurez ainsi peut-être le plaisir de reconnaître votre travail dans un prochain numéro de la revue Résonances.

A retourner, jusqu1au 29 janvier, à l'adresse suivante:

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

DRDP, Animation "Mathématique" Gravelone 5 1950 SION

Page 17: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

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RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

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RÉSONANCES . DECEMBRE 1993

Page 18: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

Aux enseignantes et aux enseignants IP-2P

Education musicale

Chères collègues, chers collègues,

Vous avez commencé à appliquer dans vos classes les «moyens romands d'enseignement de la musique».

Vous avez parfois éprouvé quelques difficultés à faire certains exercices. C'est tout à fait normal. Ne vous découragez pas. Au contraire, j'ose vous demander de faire preuve de persévérance. Demandez conseil à vos animateurs.

Je vous remercie, ainsi que les animateurs des cours de formation permanente, de votre engagement musical et je souhaite à vos proches, à vos élèves et à vous-mêmes de belles fêtes de Noël et une heureuse année 1994 dans lajoie de ... chanter. Bernard Oberholzer

Prochaines rencontres

Ecole enfantine Animatrice: Monette Daetwyler

Education motrice Pavillon du Cinquantoux, Monthey, 13 h 30 - 17 h 00 Mercredi 12.01/ Mercredi 02.02 Ecole normale du Valais romand, Sion, 13 h 30-17 h 00 Mercredi 19.01/ Mercredi 23.02

Structures lythmiques Ecole normale du Valais romand, Sion, 13 h 30 - 17 h 00 Mercredi 26.01 / Mercredi 02.03

Ecole primaire, classes de lP-2P Classes de St-Gingolph, Port-Valais, VOUVly, Vionnaz, Troistorrents, Val d'Illiez, Champély. Animateur: Stéphane Bianchi, rue Clavelaire, 1893 Muraz-Collombey 025/716356 Jeudi 24.02, 16 h 30, CollombeylPer­l'aires, Maurice de Gol (accueil) Jeudi 21.04, 16 h 30, Champéry/école primaire, Jeanine Grenon (accueil)

Classes de Monthey, Collombey-Mu­raz, Dorénaz, Massongex, St-Maurice, Mex, Vél'Ossaz, Collonges. Animateur: Jean-Maurice Delasoie, Europe 13, 1870 Monthey 025/714780 Lundi 17.01, 16 h 45, Monthey/Ma­billon 3, Mlle Bracci (accueil)

Lundi 21.03, 16 h 45, Massongex/école primaire, Corinne Cretton (accueil)

Classes d'Evionnaz, Finhaut, Trient, Salvan, Vemayaz, Saxon, Fully, Char­rat, Bovemier Animateur: Etienne Carron, ch. de Plaisance, 1926 Fully 026 / 46 1961

Lundi 21.02, 17 h 00, Saxon/école pri­maire, Anny Reuse (accueil)

Lundi 18.04, 17 h 00, Les Valettes, Patricia Sarrasin (accueil)

Classes de Saillon, Riddes, Isérables, Leytl'On, Chamoson, Martigny-Combe Animateur: Yvon Luisier, 1913 Saillon 026/442704 Lundi 28.02, 16 h 45, Saillon, Pierre­André Roduit (accueil)

Lundi 18.04, 16 h 45, Riddes, Myriam Albasini (accueil)

Classes de Bagnes, Bourg-St-Pierre, Liddes, Orsières, Vollèges / Levron, Sembrancher Animateur: Pascal Luy, Fontenelle, 1934 Le Châble 026 / 36 28 78 Mardi 22.02, 17 h 00, Sembrancher/ école primaire, Frédéric Carron (ac­cueil) Mardi 19.04, 17 h 00, Médières/Or­sières, Jean-Pierre Fellay (accueil)

Classes d'Ardon, Vétl'Oz, Conthey Animateur: Jean-Maurice Delasoie, Europe 13, 1870 Monthey 025/714780 Lundi 24.01, 16 h 45, Ardon/école pri­maire, Erika Delaloye (accueil) Lundi 14.03, 16 h 45, Plan-Conthey, Sylvie Dessimoz (accueil)

Classes de Nendaz, Veysonnaz, Salins, Pont-de-la-Morge, Champsec, Les Agettes, Châteauneuf/Sion Animateur: Manu Charbonnet, Le Terry, 1994 Beuson/Nendaz Lundi 21.02, 17 h 00, Châteauneuf/ Sion, Didier Mouthon (accueil) Vendredi 15.04, 17 h 00, Haute-Nen­daz/école primaire, Micheline Cm'tho­blaz (accueil)

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

Classes d'Evolène, Hérémence, Nax, St-Martin, Vex, Uvrier, Grône, Chip­pis, Sous-le-Scex / Sion, St-Léonard, Bramais

Animateur: Pascal Tschopp, route de Chalais, 3961 Chippis, 027/554084

Lundi 07.02, 17 h 00, Bramois/école primaire, à définir (accueil)

Lundi 18.04, 17 h 00, Sion/Sous-le­Scex, à définir (accueil)

Classes d'Ayent, Arbaz, Grimisuat, Savièse, Flanthey, Lens, St-Raphaël

Animateur: Pierre-Louis Nanchen, rue des Amandiers 54, 1950 Sion 027/234556

Mardi 22.02, 17 h 00, Grimisuat/école primaire, Pascale Aymon (accueil)

Mardi 19.04, 17h00, Savièse/St-Ger­main, Lydia Dumoulin (accueil)

Classes de Sion / Sacré-Cœur, Sion / Planta, Sion / Collines, Sion / Blan­cherie, Ste-Agnès, Sion / éc. prat., Sion/EN

Animatrice: Anne-Françoise Anden­matten, Condémines 45, 1950 Sion 027/231928

Lundi 24.01, 16 h 45, Planta/Sion, Marguerite Lomazzi (accueil)

Lundi 18.04, 16 h 45, Collines/Sion, Francine CasaI (accueil)

Classes de Sierre, Anniviers

Animateur: Pierre-Alain Barras, rou­te de Muzot, 3968 Veyras 027/553417

Mardi 22.02, 16 h 45, Granges/école primaire, Christine Cérutti (accueil)

Mardi 19.04, 16 h 45, Borzuat/Sierre, Anne-Marie Luisier (accueil)

Classes de Chalais, Chermignon/ Montana, Miège, Montana / Crans, Randogne-Mollens, Venthône, Veyras

Animateur: Pascal Lamon, La Fugue, 1978 Lens 027 /43 16 28

Jeudi 10.02, 17 h 00, Randogne/école primaire, Juliette Fabry (accueil)

Jeudi 14.04, 17 h 00, Montana-Crans/ école primaire, Marie-Claude Rey (accueil)

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

Centre professionnel de Sion

Du changement M. Gérard Follonier

M. Gérard Follonier a quitté ses fonc­tions au 31 août 1993 après plus de trente ans voués à la cause de l'ensei­gnement professionnel, tout d'abord en qualité de professeur, de chef de section, puis pendant vingt-deux ans comme directeur du Centre profes­sionnel de Sion.

Après une maturité classique et une formation universitaire, il sut tou­jours enrichir ses connaissances pal' de nombreux cours de perfectionne­ment tant en qualité d'animateur que de participant.

Grâce à sa culture des plus variées, à ses qualités d'esprit ouvert et décidé, à son caractère agréable et dévoué, le Centre professionnel de Sion a pu bé­néficier des services d'un homme com­pétent pour accomplir la tâche qui lui avait été confiée.

Le très grand développement de la formation professionnelle durant ces dernières années a nécessité l'agran­dissement du Centre professionnel au niveau des salles de classe et des ate­liers-écoles. Sa forte personnalité a in­fluencé de manière significative la planification des besoins.

Nous lui souhaitons beaucoup de plai­sir dans la poursuite de ses activités

au sein des nombreuses sociétés cul­tUl'elles où il pourra toujours allier son humour, sa poésie et ses talents d'animateur.

M. Michel Logean

Depuis le 1er septembre 1993, M. Mi­chel Logean, originaire d'Hérémence, succède à M. Gérard Follonier, en qualité de directeur du Centre profes­sionnel de Sion.

M. Logean, licencié en sciences com­merciales de l'Université de Genève, a enseigné au Centre professionnel depuis son ouverture en 1962. Dès 1968, il a fonctionné en qualité de chef de la section du commerce.

Le nouveau directeur a eu l'occasion de se familiariser avec les questions d'ordres pédagogique, administratif et de conduite du personnel. Sa for­mation, son expérience, ses compé­tences et l'intérêt qu'il porte à la cau­se de la jeunesse et de la formation professionnelle lui seront précieux dans l'accomplissement de sa tâche.

Nous lui exprimons tous nos vœux de réussite dans l'exercice de sa nouvelle fonction.

Lévy Dubuis Chef du Service cantonal

de la formation professionnelle

Page 19: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

NOS COLLÈGUES

Martine Gay-des-Combes

Le théâtre comme révélateur

Martine Gay-des-Combes est passionnée de théâtre depuis son enfance. L'enseignante de Salvan consacre l'essentiel de ses loisirs à l'art dramatique. Cette année, elle travaille à la réalisation du prochain spectacle du Groupe vocal des enseignants valaisans. Un spectacle dont elle a écrit la trame et qu'elle met en scène avec énergie, enthousiasme et rigueur.

Le Groupe vocal des enseignants va­laisans voulait monter une comédie musicale sur le thème de l'enfance. Son directeur Algée Rey s'est tourné vers Martine Gay-des-Combes pour réaliser la partie théâtrale. Ancienne chanteuse du groupe, elle a accepté. Mais ce qu'on lui proposait ne lui convenait pas vraiment. Finalement, le projet a évolué pour devenir un spectacle musical. Basé sur le chant, la musique, les effets de lumière, il sera composé de différents tableaux. Martine Gay-des-Combes en a réalisé le fil conducteur ou plutôt «la broderie très fine qui tient ensemble les diffé­rents éléments». Au total, une quinzai­ne de minutes de textes mis en scène par leur auteur.

Martine Gay-des-Combes, quelle sera la trame de ce spectacle?

Il s'agit d'une succession de flashes, de réflexions sur la vie. On y aborde la problématique de l'adolescence, de la jeunesse ... C'est assez difficile à ré­sumer. Toute personne a des rêves d'enfant. Il vient un jour où chacun doit se demander: «Les ai-je réalisés?»

Mener des enseignants, n'est-ce pas un pari audacieux?

C'est vrai que je craignais un peu cet­te expérience. Notre corporation est

composée d'individualistes, de me­neurs. Aujourd'hui, je suis totalement rassurée. Ceux et celles qui ont choisi de participer à ce spectacle ont accep­té de se révéler, de «tripoter» leurs émotions, de les mettre à nu, parfois. Chacun a envie d'apprendre. Ils se laissent mener.

Le projet avait pourtant suscité quelques réserves .. ,

Les gens qui, au départ, étaient les plus réservés, les plus méfiants, sont ceux qui se donnent à fond aujour­d'hui. Ils veulent vraiment que ça soit bien, qu'eux-mêmes deviennent bien. J'ai l'impression qu'ils perdent tous leur cuirasse. Par moments, on voit sur leur visage qu'ils se trouvent. C'est comme une bouffée d'oxygène de se sentir eux-mêmes. Ils trouvent là un naturel. C'est génial!

«Sur scène, je me sens vivre»

A vous entendre, on pourrait croi­re que le théâtre est une thérapiel

C'est une forme de thérapie. On est plus libre sur scène. Il n'y a que nous qui savons si nous jouons ou pas. Lorsque je joue, je me sens vivre.

A quand remonte cette passion pOUl' le théâtre?

J'ai monté mes premières pièces à l'âge de dix ans, avec mes camarades de classe. Dès la quatrième primaire, tous les événements étaient prétextes à créer de petits sketches ou une pièce de théâtre.

Les souvenirs ne doivent pas manquer .. ,

En effet! En dernière année d'Ecole normale, nous avons interprété La Sauvage, de Jean Anouilh. C'était l'époque où l'on n'imaginait pas faire appel à des étudiants d'autres établis­sements. Les filles incarnaient même les personnages masculins. Mais j'ai trop de passion pour tricher. Avec mes camarades, nous avons exigé que les rôles d'hommes soient tenus par des hommes. Finalement, ce sont les pro­fesseurs qui ont joué avec nous.

Quelle formation avez-vous sui­vie?

A treize ans, j'ai suivi les cours d'art dramatique au Conservatoire. Nous étions huit femmes et j'étais la plus jeune. Malheureusement, plusieurs ont abandonné en cours d'année et ces leçons ont cessé. J'ai ensuite participé

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

régulièrement aux différents stages mis sur pied par l'ASTAV (Association des sociétés de théâtre amateur valai­san): scénographie, improvisation, travail de texte, mise en scène, ma­quillage, expression corporelle ...

Travail de titan

Grâce à son école, Martigny est devenue la capitale cantonale du théâtre .. , Avez-vous des liens avec cet établissement?

A l'époque de l'ouverture de l'école, l'ASTAV avait un projet de biblio­thèque théâtrale; l'école aussi. On m'a proposé de m'en occuper. Comme j'adore les livres, j'ai accepté. Il me restait trois mois avant l'ouverture. J'ai travaillé jour et nuit pour réunir 300 livres, autant de vidéos et quel­que 50 ouvrages pour enfants. Deux ans plus tard, nous avons 600 ou­vrages, ce qui représente 3000 à 4000 titres. Tout est informatisé, répertorié en fonction du nombre d'ac­teurs. Nous travaillons en collabora­tion avec la Bibliothèque cantonale.

Le théâtre et l'école font-ils bon ménage?

Bien sûr. J'ai mis en place des ateliers de théâtre à l'école de Salvan. Nous avons approché différentes formes théâtrales. Les enfants y ont appris à se mouvoir sur une scène, à s'ap­préhender en tant que personnes. Deux d'entre eux se sont ensuite ins­crits à l'Ecole de théâtre de Martigny.

Expérience «hard»

Et l'enseignement dans tout ça?

J'enseigne en première primaire. J'ai surtout travaillé dans les trois pre­miers degrés. Je me suis intéressée à l'enseignement spécialisé. J'ai donné des cours d'appui. Comme je voulais aller plus loin en ce domaine, j'ai œu­vré une année comme stagiaire au Foyer de Salvan. Ce fut une expérien­ce difficile mais très enrichissante.

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

Portrait express

Martine Gay-des-Combes

Profession: enseignante

Âge: trente-deux ans

Passions: théâtre, lecture, musique,

sports (volley-ball, tennis, .. . )

Signe astrologique: poisson Des auteurs: Ionesco, Tchekhov

Etat civil: célibataire Un compositeUl': Mozart

Des chanteUl's: Brel, Brassens

Difficile? SUl' quel plan?

Mon maître de stage a été victime d'une dépression après quelques se­maines de classe. Je me suis retrou­vée seule avec 15 enfants de 7 à 14 ans. C'était assez «hard»; c'est le moins que l'on puisse dire. Des éduca­teurs venaient me donner un coup de main, mais personne ne restait. Cette expérience a cependant été révélatri­ce. J'ai compris ce qu'était l'enseigne­ment ... Depuis, mon rapport avec les programmes a complètement changé. Avant, je considérais d'abord la matiè­re à enseigner, ensuite, le bien des élèves. La maîtresse venait en der­nier. Aujourd'hui, j'ai inversé les prio­rités. J'estime que l'enseignant doit être bien dans sa peau s'il veut réus­sir. Il peut alors apporter quelque cho-

se à ses élèves. Et lorsque le courant passe, le programme suit.

Entre l'enseignement et le théâ­tre, il ne l'este pas beaucoup de temps pOUl' d'autres loisirs .. ,

J'ai toujours éprouvé le besoin de me­ner. J'ai dirigé pendant huit ans le chœur d'enfants de Salvan avec lequel nous avons monté deux comédies mu­sicales. J'ai également entraîné du­rant six ans une équipe junior fémini­ne de volley-ball. Je me suis même occupée durant une saison des hommes. Mais, malgré des résultats très positifs, le comité a estimé que ce n'était pas la place d'une femme ...

Propos recueillis par P. Vetter

Page 20: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

ACTUALITÉ

Perfectionnement pour enseignants sans emploi

Cours intensifs d'allemand, d'informatique et gestion

L'enseignement appartient à la caté­gorie de professions où le perfection­nement est de rigueur. L'utilisation des méthodes linguistiques actuelles exige de la part de l'enseignant une maîtrise de la langue allemande, ainsi qu'une connaissance approfondie des supports didactiques en constante évolution.

Objectifs du cours Ce cours de perfectionnement profes­sionnel s'adresse à des enseignants actuellement sans emploi ou n'ayant que peu l'occasion d'exercer leur pro­fession. Il propose notamment:

- un approfondissement de l'alle­mand;

- un appui technique propre à l'en­seignement d'une méthode de langue;

- un élargissement des connaissan­ces pratiques en informatique;

- une formation de gestion / mana-gement (si demande suffisante).

Ainsi l'enseignant se constitue un ba­gage théorique et pratique supplé­mentaire dont il pourra bénéficier grandement dans son activité profes­sionnelle.

Organisation du cours Les cours sont dispensés par du per­sonnel qualifié et formé aux nouvelles approches didactiques de l'enseigne­ment.

Le matériel mis à disposition (équipe­ment vidéo, laboratoire de langues, équipement informatique) ainsi que l'effectif restreint des classes (8 à

La première volée est déjà au trvail

10 personnes), permettent de garantir un niveau de formation optimal et personnalisé.

Un candidat ayant trouvé un emploi peut interrompre le cours pour la fin d'un mois.

Un plus Une journée entière par mois sera consacrée aux relations humaines. Des professionnels de la communica­tion traiteront des concepts de base d'analyse transactionnelle, de la sug­gestopédie et de la programmation neurolinguistique (PNL).

En outre, à la demande du candidat, la pratique de l'enseignement des branches étudiées peut être appliquée auprès des élèves de nos écoles: une expérience pratique enrichissante. En outre, grâce à la présence de notre

deuxième école située à Viège, un échange enrichissant d'expériences, dans le cadre du bilinguisme, peut ainsi être assuré.

Programme des cours Informatique C'est à la fois un outil de travail fort précieux et un moyen de communica­tion. Comme on apprend à conduire pour sa commodité, il est utile de sa­voir utiliser un ordinateur et l'exploi­ter pour les différents services qu'il peut rendre. Ce cours permet de se familiariser avec le monde du micro­ordinateur et des logiciels d'applica­tion les plus utilisés ainsi que de dé­couvrir et d'appliquer les nombreuses possibilités qu'il offre dans le domaine de l'enseignement en tant que moyen didactique:

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

- connaissance du fonctionnement de l'ordinateur (selon les connais­sances du candidat);

- étude des logiciels WORKS, WORD pour système d'exploita­tionDOS;

- connaissances de l'outil informa­tique en tant qu'équipement di­dactique;

- travaux pratiques en allemand (enseignement programmé);

- travaux pratiques de TI' et de ges­tion sur différents logiciels.

Allemand

Un test initial permettra d'établir le degré de connaissances de chaque candidat. Aussi, l'accent sera-t-il mis sur la communication. Ce cours offre:

- développement de la pratique de la langue;

- exercices d'application d'une mé­thode d'enseignement;

- pratique en laboratoire de lan­gues;

- initiation à l'utilisation de certains moyens didactiques (PC, labo de langues, support vidéo);

- séminaires de suggestopédie, de PNL;

- approche et découverte de nou­velles méthodes de langues.

Correspondance

La correspondance est un moyen de communication. D'autre part, un en­seignant doit parfois initier ses élèves à la correspondance. Le programme est conçu de manière à aborder de

façon pratique les différents thèmes de la correspondance:

- élaboration et travail du style dans la correspondance commer­ciale actuelle; l'offre de services ciblée «se pré­senter pour convaincre»; travaux pratiques de TT sur ordi­nateur; technique élémentaire de bureau.

Le cours de correspondance et bu-1'eautique est destiné avant tout à of­frir au candidat la possibilité de maî­triser ces matières dans un but personnel. De plus, il permet de pro­poser des thèmes d'actualité (offre de services notamment) et de travailler des comportements à adopter dans la vie pratique (entretien avec un em­ployeur, par exemple).

Gestion

Un bagage de connaissances de base en comptabilité constitue un sérieux atout personnel.

- introduction à la comptabilité double;

- exercices d'application; études du plan comptable;

- travaux pratiques sur ordinateur.

Diplômes et certificats officiels

De sérieux atouts pour sa vie profes­sionnelle:

possibilité d'accéder aux examens de langues (Goethe Institut, Cam­bridge Certificate);

Plan et horaire

- autres possibilités: diplôme de dactylographie et de bureautique de l'AS SAP.

Durée et dates du cours

La durée du cours est de trois mois, soit:

• 1er cours: a débuté le 29 novembre 1993; se terminera le 11 mars 1994.

• 2' cours: 14 mars-17 juin 1994.

Conditions financières: prix du cours

Cours complet, toute la journée: Fr. 3600.-

Matériel scolaire: Fr. 120.-

Les finances d'examens (diplômes de langues notamment) varient entre Fr. 120.- et Fr. 200.-. Ces frais sont fixés par les Commissions d'examens compétentes.

Les frais de cours peuvent être pris en charge par la Caisse de chômage, sous certaines conditions. Le candidat doit s'informer auprès de l'autorité com­munale de son lieu de domicile.

Un programme similaire est mis sur pied à Viège pour les enseignants de langue allemande.

Renseignements et inscriptions:

Ecole ThéIer Amandiers 9 1950 Sion Tél. 027 / 22 23 84.

(*) La dernière période de la matinée (11 h 00 -

Horaire Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi 11 h 45) est à disposi-tion du candidat pour

08 h 15 - 09 h 00 informatique informatique gestion informatique allemand l'utilisation éventuelle du matériel didactique

09 h 05 - 09 h 50 informatique informatique gestion informatique allemand (labo, salle d'informa-

10 h 10 - 10 h 55 informatique informatique gestion informatique allemand tique, etc.).

(*) v. ci-contre La direction se réserve 14h00-14h45 allemand allemand allemand corresp./bur. le droit d'apporter les

14 h 50 - 15 h 35 allemand allemand allemand corresp./bur. modifications d'hOl'ai-l'es ou de programmes

15 h 45 - 16 h 30 allemand allemand allemand corresp./bur. qu'elle jugerait néces-saires.

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

Page 21: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

FORMATION

Etudier dans une université étrangère?

«On the move»! Les confréries médiévales reconnais­saient déjà la valeur toute particuliè­re des savoir-faire acquis loin du milieu natal. Les qualités architectu­rales des cathédrales, l'impression­nant développement des techniques d'imprimerie, le rayonnement de la pensée philosophique sont certaine­ment tributaires de ce «tourisme de la formation}).

Aujourd'hui, chacun comprend l'enjeu d'une ouverture européenne et mon­diale des voies d'études.

La recherche transcende les fron­tières, les futurs employeurs sont de plus en plus souvent des multinatio­nales; la maîtrise des langues, mais aussi la compréhension d'autres modes de pensées sont indispensables aux cadres et aux chercheurs.

Quelles possibilités d'études s'ouvrent au titulaire d'une maturité helvé­tique? On pouvait craindre que le vote négatif du 6 décembre entraîne des répercussions négatives pour les res­sortissants de notre pays. Dans l'im­médiat de nombreuses possibilités s'ouvrent aux étudiants désireux d'ac­complir tout ou partie de leur forma­tion à l'étranger.

ERASMUS Programme d'action communautaire du Conseil des communautés euro­péennes, ERASMUS a pour but de promouvoir la mobilité des étudiants et des enseignants ainsi que la coopé­ration dans l'enseignement supérieur. La Suisse y a adhéré en 1991. Sa par­ticipation effective a débuté dès l'au­tomne 1992/93.

POUl' les étudiants suisses, de nombreuses possibilités d'étudier en Europe exis­tent grâce à ERASMUS.

Le programme s'articule autour de quatre actions principales:

1. Etablissement d'un réseau univer­sitaire européen: les universités et établissements d'enseignement su­périeur concluent des contrats concernant les programmes inter­universitaires de coopération (PIC). Ces derniers permettent des échanges d'étudiants ou d'en­seignants. Ils assurent la prise en compte des semestres passés à l'étranger.

2. Système de bourses de mobilité aux étudiants: attribution dans le cadre des PIC ou sur une base in­dividuelle.

3. Mesures visant à promouvoir la mobilité par la reconnaissance académique des diplômes et pé­riodes d'études.

4. Mesures complémentaires visant à promouvoir la mobilité des étu­diants dans la CE.

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

De très nombreuses possibilités s'ou­vrent grâce à ERASMUS dans toute l'Europe. Une inquiétude se profile à l'horizon: dès 1995 les étudiants de la CE n'auront plus besoin du progl'am­me ERASMUS puisque toutes les uni­versités européennes leur seront ou­vertes.

Qu'adviendra-t-il des programmes helvétiques? Les négociations sont en cours.

Conventions d'échange Toutes les hautes écoles suisses ont conclu de nombreux accords bilaté­raux avec des universités du monde entier. Les périodes d'études effec­tuées sont en principe comptabilisées. Il faut évidemment se renseigner au­près de la faculté, voire pour chaque branche particulière.

Conseils pratiques Pour toutes celles et ceux que l'aven­ture intéresse on peut donner quel­ques tuyaux utiles:

- se renseigner longtemps à l'avan­ce (cf. encadré)

- entreprendre les démarches suffi­samment tôt

- prévoir une durée d'échange assez longue (une année universitaire en principe) .

Maurice Dirren

Pour en savoir plus Documents utiles

Dossiers *possibilités d'études à l'étranger *stages linguistiques

Documents d'information *Brochure sur chaque université et école polytechnique

Ces moyens d'information peuvent être consultés ou empruntés aux adresses suivantes:

Office d'orientation du Valais romand Avenue de France 23 1950 Sion

CIO de Monthey Place Centrale 3 1870 Monthey

SOUVENIRS

CIO de Martigny Rue de l'Hôtel-de-Ville 14 1920 Martigny

CIO de Sierre Rue du Bourg 18 3960 Sierre

La bonne humeur et l'amour de sa vocation

La bonne humeur est communicative. Elle est une preuve que l'instituteur aime sa vocation et ses élèves; ceux-ci l'écouteront volontiers, d'abord pour lui être agréables et lui donner une preuve de cette affection qu'il aura su inspirer. En second lieu, comment pourraient-ils s'empêcher d'être at­tentifs, entendant une voix douce, partant d'une bouche souriante et d'une physionomie gaie et sereine. Conçoit-on, à l'école, un maître par­lant constamment sur un ton bourru et assaisonnant ses phrases de pa­roles aigl'es et d'expressions pi­quantes? Non. Au lieu d'inspirer à ses jeunes auditeurs une crainte affec-

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

tueuse, il ne suscitera en eux que l'an­tipathie ou la frayeur. On sait que la mauvaise humeur habituelle est le cauchemar de l'école; elle en ternit toutes les joies et en éloigne toutes les affections. Elle est bien plus pénible encore que ces accès de colère subite, qui sont des bourrasques passagères n'empêchant nullement le retour du beau temps.

Pour que nos fronts ne soient jamais chargés de nuages, mais qu'ils reflè­tent toujours le charme de la bonne grâce et de la bonté, élevons nos re­gards avec ferveur vers Celui qui était doux et humble de cœur et il nous

donnera la force de nous surmonter. Sans doute, l'on ne peut pas toujours être gai, enjoué, surtout si l'on se trouve sous l'impression d'un événe­ment douloureux; mais cette tristesse n'est pas de même nature que la mau­vaise humeur et ne s'exhale pas de la même façon; elle n'exclut point la dou­ceur, l'aménité des procédés; c'est de la mélancolie, et les élèves, observa­teurs de la nature, ne s'y trompent pas.

Tiré de «L'école primaire» du 15 mars 1900

Page 22: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

C D l P

Enseignement et éducation

Egalité de l'homme et de la femme

La Conférence des directeurs canto­naux de l'instruction publique (CDIP),

- se fondant sur l'article 3 du Concordat sur la coordination scolaire,

- sur la base du rapport «Filles -Femmes - Formation. Vers l'égalité des droits», et

- pour développer les principes et re­commandations adoptés les 2 no­vembre 1972 et 30 octobre 1981,

édicte les recommandations suivantes:

l Principes

L'homme et la femme ont égale­ment accès à toutes les filières de formation scolaire et profession­nelle.

Les objectifs et les contenus des fi­lières de formation sont les mêmes pour les deux sexes.

Il convient de veiller à une repré­sentation équilibrée des deux sexes à tous les niveaux de la pro­fession enseignante et à tous les échelons administratifs.

2. Coéducation

Les écoles sont mixtes. On peut déroger toutefois au principe de la mixité des classes pour autant que l'égalité des deux sexes est encou­ragée.

3. Equivalence dans l'enseigne­ment

L'enseignement et les moyens d'en­seignement doivent être conçus dans un esprit d'ouverture et dans le respect de la diversité de l'envi­ronnement quotidien et profes­sionnel des deux sexes.

Les enseignantes et les ensei­gnants respectent l'équivalence des deux sexes au niveau du lan­gage et de toutes les autres formes de communication.

4. Formation initiale et perfec­tionnement des enseignants

L'égalité des sexes est un thème qui doit obligatoirement figurer dans le programme de formation des enseignants. Les enseignantes et les enseignants doivent être amenés à reconnaître tout ce qui peut être préjudiciable à ce princi­pe et à y remédier.

5. Orientation scolaire et profes­sionnelle

Les jeunes doivent être informés et conseillés de façon à pouvoir op­ter pour une orientation scolaire et professionnelle indépendam­ment de tout préjugé lié au sexe.

6. Organisation scolaire

L'organisation scolaire est suffi­samment souple pour permettre

aux mères et aux pères d'exercer leur profession. Au nombre des mesures à prévoir figurent, par exemple: horaires compacts, repas de midi, devoirs surveillés, heures d'accueil mobiles, journée continue et flexibilité du cahier des charges du personnel enseignant.

7. Développement de l'école et recherche

Les cantons s'attachent à promou­voir les études et les projets qui contribuent à assurer l'égalité de l'homme et de la femme dans le domaine de l'enseignement et de l'éducation.

Le président de la CDIP Peter Schmid

Le secrétaire général Moritz Arnet

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RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

MOYENS DIDACTIQUES

Sécurité en montagne

Un film pour éduquer Un programme de prévention des accidents en montagne a été récemment présenté aux autorités scolaires, Il prévoit une leçon par degré, de la 4e à la ge année de la scolarité obligatoire, Une leçon qui sera intégrée aux heures prévues pour l'éducation routière, Parmi les moyens didac­tiques proposés, un film distribué sous forme de cassette vidéo,

La sécurité en montagne, ça s'apprend. Des règles élémentaires de prudence doivent être respectées.

La topographie du Valais expose en­fants et adultes à des dangers parti­culiers en montagne. Ski, alpinisme ou simple randonnée: chaque sortie en altitude peut se terminer dramati­quement si l'on ignore les règles élé­mentaires de prudence.

Pour limiter les risques d'accident, un groupe de travail a établi un progl'am­me de prévention. A raison d'une heu­re par année, de la 4' à la 9' année scolaire obligatoire, les enfants seront sensibilisés aux principaux dangers qui les guettent en montagne. L'étude des comportements à adopter face aux pièges de la nature sera complétée par un approfondissement du sens des responsabilités à l'égard d'autrui et de l'environnement. Différents sup­ports didactiques (brochures, diaposi-

RÉSONANCES . DÉCEMBRE 1993

tives ... ) seront mis à disposition des maîtres par le CAS, le BPA, les assu­rances. Ce matériel sera à disposition à l'ORDP et au Dépôt du matériel sco­laire dans le courant 1994.

Pour compléter ces moyens pédago­giques et ouvrir le débat, un film inti­tulé «Vivre en montagne» a été pro­duit et réalisé par la maison Crittin et Thiébaud. Le scénario de Pierre­André Thiébaud et François Baum­berger mêle fiction et documentaire. Michel, un jeune citadin féru d'alpi­nisme, découvre la montagne en com­pagnie d'un guide chevronné qui lui apprend à respecter la nature et à li­miter les risques qu'elle génère. Cette histoire sert de toile de fond à un do­cumentaire sur la sécurité en milieu alpin auquel ont participé aussi bien

des élèves du CO de Zermatt que les responsables des secours en mon­tagne. Le rôle de Michel est tenu par Elie Chevieux, un des meilleurs grim­peurs actuels, alors que le guide est incarné par Maurice Troillet.

S'entraîner, se faire accompagner, re­noncer en cas de doutes: autant de consignes données par le montagnard routinier à son jeune disciple.

Un exemplaire de la cassette vidéo «Vivre la montagne» sera prochaine­ment adressé par l'ORDP à tous les Cycles d'orientation, aux écoles secon­daires du 2' degl'é et aux établisse­ments d'enseignement professionnel. Des exemplaires supplémentaires se­ront vendus à l'ORDP et au Dépôt scolaire au prix de 30 francs.

Page 23: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

LECTURE

Charlie à Hollywood

Amusant support pédagogique

Le quatrième volume du désormais célèbre héros «Charlie» est sorti de presse cet automne. Facétieux compa­gnon de nos enfants, il se cache cette fois dans les studios de Hollywood. Sur chaque plateau de tournage, Charlie, son chien Ouaf, son amie Félicie, Blanchebarbe le grand magi­cien et Pouah, le génie malfaisant, se sont mêlés aux acteurs. A vous de les découvrir parmi l'armée des Troyens, dans la fantastique bousculade de la caverne d'Ali Baba ou dans une ville du Far West en délire. Les plus pers­picaces tenteront même de retrouver dans ce désopilant méli-mélo la clé que Charlie a perdu, l'os de Ouaf, le parchemin du magicien et la boîte de film.

Les albums de Charlie sont conçus de manière tout à fait originale. Chaque double page constitue une scène. Une multitude de personnages, d'objets, de situations sont données en patul'e au lecteur et forment une sorte de puzzle. L'enfant va tenter d'ordonner ces images informelles selon son ima­ginaire et sa capacité d'organiser son espace-temps.

Les scènes emberlificotées, qui l'ap­pellent les œuvres de Dubout, consti­tuent un support pédagogique de choix. La multitude des personnages, leurs attitudes, les décors fournissent un matériau d'une incroyable richesse dans le domaine - de l'expression, qu'elle soit orale ou écrite. Créativité, imagination et sens de l'observation sont stimulés par les planches du des­sinateur Martin Handford. Et comme l'aspect ludique - il faut retrouver

Charlie à Hollywood. Un univers propre à stimuler l'imagination.

Charlie et ses amis le plus vite possible - n'a pas été oublié, le succès est garanti.

L'auteur n'a pas oublié de varier le degré de difficulté. Le volume intitulé «Où est Charlie?» présente des plan­ches plus aérées pour soulager les yeux des plus jeunes alors que «Char­lie à Hollywood» s'adresse à des obser­vateurs exercés. Les quatre titres existants présentent un degré de diffi-

cuIté croissant afin de toucher une large palette d'écoliers. Pas étonnant que plus de dix millions d'exemplaires aient été vendus dans vingt-quatre pays et en dix-neuf langues.

Les albums de Charlie, publiés aux Editions Gründ et distribués pal' GM diffusion coûtent Fr. 19,60 la pièce.

On les trouve dans toutes les bonnes librairies.

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

CATÉCHÈSE

Echo de la session pédagogique

Marie, une femme qui a dit oui à la vie

Si je vous demande, quelle image avez-vous de Marie? Qu'allez-vous répondre?

Femme soumise ou fem­me prophète? Mère hum­ble et silencieuse ou édu­catrice active?

A vrai dire, personne ne connaît l'histoire détail­lée de Marie. Est-ce pour autant une femme sans histoires?

Une lecture attentive des textes bibliques nous signale la présence de Marie à un moment clé de l'histoire d'Israël: le pays est occupé pal' les Romains, le peuple n'est donc plus libre sur sa terre. Il garde pal' contre sa religion mais le poids de la Loi mo­saïque se fait sentir et beaucoup rê­vent d'un souffle nouveau, de liberté retrouvée.

«Comment cela se fera-t-il?» dit Marie à l'ange Gabriel (Lc 1,34)

Un rôle vital Avec l'aide du Père Yves Louyot, nous avons découvert ou mieux discerné «comment» cela s'est fait lorsque Dieu a voulu prendre visage humain et ap­porter un souffle nouveau, l'envergure de Marie et les conséquences que nous pourrions en tirer dans notre vie si nous voulions nous laisser inspirer pal' Marie, Mère de Dieu.

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

Avec le recul des années, les évangé­listes ont bien compris le rôle vital de Marie qui a osé dire OUI à Dieu; un OUI confiant et réfléchi à l'amour créateur et libérateur; un OUI si fort qu'il marque l'avènement d'une ère nouvelle, non seulement pour Israël mais pour toute l'humanité.

Ce OUI n'a pas mis Marie à l'abri des surprises, cal' nous l'avons rencontrée déroutée par la maturité soudaine de Jésus qui l'este au temple sans la pré­venir (Lc 2,48); bouleversée au pied de la croix et pleine de doutes: elle se dit peut-être: «Nous l'avons aimé pleine­ment en famille. A son tour, il a aimé les autres plus largement encore.

Pour en arriver là ... »

Consciente des risques

Nous avons aussi re­trouvé Marie, tout-à­fait consciente de la mission qui attend Jé­sus et des risques qu'il court. A Cana (Jn 2) elle le pousse à se manifes­ter, puis elle voudrait le protéger (Mc 3,32). Au pied de la croix elle est là, non seulement com­me mère de Jésus, mais aussi pour assurer la cohésion du groupe des disciples formé pal' Jésus. «Jean, voici ta mère» dit Jésus (Jn 19, 27). Une nouvelle mise au monde commence.

Marie vit donc à une heure importante de l'histoire de son pays, non comme une femme passive mais comme une actrice attentive aux besoins de chacun: auprès de Jésus d'abord, mais également près des dis­ciples chargés d'annoncer la Bonne Nouvelle de l'amour de Dieu à tous les peuples. Plus de trente ans séparent l'Annonciation de la Pentecôte mais peu de versets bibliques nous parlent de Marie. Sa personnalité se révèle cependant toujours plus profondé­ment à qui prend la peine de méditer son parcours et nous sommes l'estés très impressionnés pal' le rôle intense et durable qu'elle a joué en Israël. Elle a assumé son OUI paisiblement, totalement attentive à la volonté de Dieu.

Page 24: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

OUI MARIE, comblée de grâces, tu débordes de Vie. L'Eglise l'a bien com­pris puisqu'elle te vénère comme sa Mère. Aujourd'hui comme hier, tu nous aides à naître à la vraie Vie, cel­le que Dieu nous insuffle. 'lU nous in­vites à tirer le meilleur de nous­mêmes et aussi à regarder le meilleur chez l'autre, la part immaculée en­fouie au cœur de chacun et qui ne de­mande qu'à croître.

Attitude dynamique y. Louyot nous suggère d'ailleurs une attitude dynamique dans nos ren­contres en disant: «Salut, qu'est-ce qui va bien pour toi aujourd'hui? ». Prise de conscience et mise en valeur de la personne.

OUI MARIE, lors de cette session tu nous fus particulièrement proche. Chaque jour tu nous as imprégnés de ta confiance et de ton intelligence. Je l'ai ressenti dans la qualité de rela­tion de la session: un réseau dense d'échanges, de rires, de questions s'est créé, encouragé par la tolérance, la fi­nesse et la passion d'enseigner du Père Yves Louyot.

Cet écho de nos trois jours de session dit peu de choses de Marie, mais peut­être donnera-t-il le désir de méditer l'importance du OUI dans la vie, ceux de Marie et les nôtres.

MARIE, nous t'aimons et te disons MERCI pour avoir osé dire OUI à l'appel du Dieu Sauveur et Libéra­teur.

Doris Lattion Muraz-Collombey

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Délégués SPVal

Résolutions votées L'assemblée des délégués de la SPVal s'est déroulée à Conthey. Dans son rapport, outre le problème des économies, la présidente Madeleine Ra­boud a évoqué le projet relatif à la formation des enseignants qu'elle juge positif dans son ensemble. Elle a cependant regretté qu'on n'y ait pas fait mention de compétences aujourd'hui indispensables, telles que la communication. Autre inquiétude: la volonté de fractionner la forma­tion alors que la SPVal souhaiterait, au contraire, une unification de tous les degrés de la scolarité obligatoire. Dans son allocution, M. Ansel­me Pannatier, chef du Service de l'enseignement primaire et des écoles normales, a convié les enseignants à soutenir ce projet, tout en rappe­lant qu'il était en consultation et que les remarques étaient donc les bienvenues.

Les délégués ont voté plusieurs résolutions. L'une d'elle demande le maintien dans les petits degrés des cours de français pour les élèves non-francophones; une autre soutient le maintien de l'Office de l'ensei­gnement spécialisé et souhaite qu'il reste rattaché au DIP.

Institut de formation systémique

Traiter les difficultés scolaires Traiter les difficultés scolaires selon le modèle systémique: tel est le thè­me du cours qui sera donné le samedi 5 février 1994 à l'Institut de for­mation systémique de Fribourg. Destiné à tous les professionnels ame­nés à se préoccuper de problèmes scolaires, il sera dispensé par Patricia McCulloch et Chiara Curonici.

Le modèle systémique nous amène à regarder et à comprendre d'une manière nouvelle les difficultés rencontrées à l'école: troubles de l'ap­prentissage et du comportement, problèmes «individuels» ou de groupe. Il permet d'envisager ces phénomènes dans une dimension interaction­nelle et de chercher des solutions à l'intérieur de l'école, avec les moyens du bord. Renseignements et inscriptions: Institut de formation systé­mique, ch. des Primevères 1, 1703 Fribourg. Tél. 037 / 24 16 86. Prix du cours: 95 francs.

Assemblées de l'AVECO

Pas de perte de maîtrise L'assemblée générale de l'AVE CO (Association valaisanne des ensei­gnants des cycles d'orientation) s'est tenue fin novembre à Bagnes. Pré­sidées pour la dernière fois par Patrick Rudaz qui sera remplacé par Jean-François Guillaume, ces assises ont permis aux enseignants du CO d'exprimer leurs inquiétudes face aux mesures d'économies décidées pour l'an prochain. L'AVE CO a décidé de s'opposer fermement à une éventuelle suppression des décharges accordées actuellement pour la maîtrise de classe.

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

PAGE PRATIQUE

Journées de ski

Demandez le tarif Où aller skier avec ma classe? Le problème revient chaque année. Ici, c'est meilleur marché, mais la station de dispose pas de piste de ski de fond. Là, par contre, c'est bien plus cher qu'ailleurs .. . Pour vous faciliter la tâche, nous avons tenté d'établir un tableau comparatif. Ce ne fut pas chose aisée, offices du tourisme et sociétés de remontées mécaniques se contredisant parfois. Dans une station, on nous a même avoué que les prix étaient fixés «au nez». Mais dans les grandes lignes, ces tarifs indicatifs devraient être ceux que vous retrouverez sur votre facture. Il ne nous reste plus qu'à vous souhaiter une météo clémente!

Prix classe Prix accompagnants Débutants Autres (par enfant) possibilités

Tarifs ace. slJQf 1. type d'installation

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Anzère 7 10 50 20 a 7 10 Arolla 9 13 72/7j 13 b 16 23 Bruson 6 c 9 c 45 c 8 d 18 24 Champex 9 12 53 8 d 22 29 Crans-Montana 7 e 11 e 20 d 22 32 Les Diablerets 14 12 a 14 Evolène 6f 9f 45 f 8 a 16 23 Grimentz 8 10 50 15 a 8 10 Leukerbad 10 12 55 13 a 20 24 Marécottes 12 18 70 15 a 19 25 Nax 7 10 45 15 a 7 10 Nendaz 6 c-c' 9 c-c' ad 21 i 25 j Ovronnaz 7 11 10 a 27 g Saint-Luc a 10 15 a 17 22 Thyon 6 c-c' 9 c-c' 8 d 21 i 251 Torgon 10 h 13 h 60 h 10 h 13 h Verbier 6 c-c' 9 c-c' ad 21 i 25 j Veysonnaz 6 c-c' 9 c-c' ad 21 i 25 j ZinaJ a 10 50 15 a a 10

a) 1 accompagnant gratuit pour le nombre d'enfants indiqué. b) A partir de 20 personnes, 1 gratuité toutes les 13 personnes. c) Prix valable pour les écoles des districts de Sion-Hérens-Conthey. Reste

du Valais (zone 2) 7 / 11 / 55 francs. Les écoles de Bagnes, Nendaz, Isérables, Veysonnaz, Riddes, Saxon, Vollèges, Sembrancher, Les Agettes, Salins, Vex, Hérémence bénéficient de la gratuité pour 4 à 8 demi-journées sous la conduite du maître.

c') Pour les 4-Vallées: la / 14 francs. d) 1 accompagnant au tarif enfant pour le nombre d'enfants indiqué.

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

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Oui Oui Oui Oui Oui 8 Oui Oui Non Oui 15 Oui Oui Oui Oui 12 Oui Oui Oui Oui Oui

60 h 9 Oui Oui Oui Non Oui 57 Oui Oui Oui Oui Oui Oui 39 Oui Oui Oui Oui Oui Oui

50 9 Oui Oui Oui Oui

e) Gratuit pour les enfants des classes des communes du Haut-Plateau.

D Tarifs pOUl' les classes de Sion-Hérens-Conthey.

Reste du Valais (zone 2): 7 / 12 / 60 francs.

g) Valable pour un groupe dès 20 enfants; rabais supplémentaire en fonc-tion du nombre.

h) Prix indigènes. Plus de 100 personnes, rabais supplémentaire.

il Depuis 12 h 30.

j) Depuis 11 h 00.

Page 25: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

REVUE DE PRESSE

Bribes de novembre

Education physique L'ASS défend l'école

L'Association suisse du sport (ASS) défend la «gym» à l'école. Son prési­dent René Burkhalter a condamné les projets de plusieurs cantons - Neu­châtel, Jura, Vaud et Soleure - visant à supprimer la troisième heure obli­gatoire d'éducation physique à l'école. L'ASS va faire tout ce qui est en son pouvoir pour contrer cette tendance. Pour ce faire, elle espère le soutien de tous ceux qui sont conscients que le sport est un élément capital de la san­té publique. (NQ 29.10)

Cours d'école Pour lutter

contre l'agressivité Une cour d'école propice aux jeux a une bonne influence sur le comporte­ment des élèves. Plus ils peuvent jouer, moins ils sont agressifs. Une enquête menée en Allemagne dans 158 écoles du Land de Rhénanie-Pala­tinat a montré une nette régression de l'agressivité des élèves après modi­fication du paysage et donc du climat de leur cour de récréation. (NQ 29.10)

Maîtresses enfantines Hausse de salaire à Bâle

En 1987, dix-neuf institutrices dépo­saient plainte pour discrimination salariale. Six ans plus tard, elles obtiennent gain de cause. Après un

long parcours juridique, les plaignan­tes sont récompensées: leur métier gravit deux marches sur l'échelle des valeurs des professions pédagogiques, soit une augmentation mensuelle de 500 à 750 francs. (NQ 1.11)

Semaine de la lecture Evénement culturel

La semaine de la lecture a été lancée au Musée d'histoire naturelle à Sion. Cette manifestation organisée par le Groupement valaisan des biblio­thèques s'inscrit comme un évé­nement culturel important. Du 12 au 22 novembre, de nombreuses manifes­tations (conférences, rencontres, expo­sitions) ont été organisées sur le thè­me de la nature. (NF 16.11)

Collège à Sierre Recours au TF

Un nouveau recours, au Tribunal fé­déral cette fois, a été déposé par les opposants au site de Maison Rose choisi pour la construction du collège de Sierre. Après le rejet de son re­cours par le tribunal administratif, le groupe d'opposants, emmené par Blaise Chappaz, persiste à trouver le site choisi inadapté. Il propose en remplacement le terrain de Piney­d'en-Haut, situé à côté de la salle om­nisports. D'oppositions en recours, le projet affronte depuis près de dix ans le cycle infernal des procédures. (NF 16.11)

Ecoliers miégeois Bientôt une nouvelle école

Un nouveau bâtiment d'école sera construit à Miège, à l'ouest de la salle de gymnastique. Quatre classes, dont une divisible, au rez-de-chaussée, quatre autres à l'étage, une salle des maîtres et des sanitaires formeront l'essentiel de la nouvelle construction. Le devis s'élève à près de 3,5 millions, abris de protection civile compris. (NF 17.11)

Numerus clausus Les étudiants refusent

Le numerus clausus dans les univer­sités est une mauvaise solution à un faux problème, selon l'Union nationa­le suisse des étudiants (UNES). Seule une réforme en profondeur du systè­me universitaire et du cursus acadé­mique permettra de résorber la crise actuelle. Une formation de base, cour­te et intensive, suivie d'une phase post-grade modulable a les faveurs de l'UNES. (ATS 19.11)

Bibliothèques ORDP-CFPS Inauguration

Le CFPS et l'ORDP ont inauguré leurs bibliothèques en présence de nombreux invités. Depuis deux ans, les bibliothèques spécialisées du can­ton ont misé sur la complémentarité. En ces temps de restrictions budgé­taires, le conseiller d'Etat Serge Sier-1'0, responsable du DIP, a relevé cette union des forces. (NF 26.11)

Les articles mentionnés dans cette rubrique peuvent être obtenus à l'ORDP (027/21 6285)

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

ACTUALITÉ

Séminaire de l'AIDEP à Saillon

L'Europe et l'éducation Sensibilisation précoce

à la diversité N os sociétés sont de plus en plus composées et plurielles. Et comme le remarquait Pierre Luisoni, adjoint du secrétaire général de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique et attaché aux relations internationales à Berne: «Grâce à la dynamique européen­ne de l'avant-6 décembre, le point de non-retour est atteint». En effet, l'influence de l'Europe est indéniable en ce qui concerne l'évolution du sys­tème éducatif en Suisse. Le vent de la modernisation et de l'harmonisation des 26 systèmes éducatifs suisses a soufflé et souffle encore. Dans ce contexte, comment aider les ensei­gnants à sensibiliser leurs élèves à la diversité européenne?

Du séminaire de l'AIDEP (Associa­tion des inspecteurs et directeurs d'écoles primaires de la Suisse ro­mande et du Tessin) qui s'est déroulé à Saillon les 25 et 26 novembre 1993, il en ressort que pour sensibiliser les élèves à l'Europe, il semble plus enri­chissant de partir du matériel hu­main qui se trouve dans les classes, c'est-à-dire de la diversité raciale et socio-culturelle, que du matériel pé­dagogique au sens strict. Toutefois, pour l'enseignant désireux de trouver un moyen d'enseignement visant à lui fournir des pistes de travail, il existe depuis peu des supports didactiques en rapport avec la formation à l'Euro­pe. Irène Cornali, cheffe de CO ROME (Commission romande des moyens d'enseignement), était là pour présen­ter une nouvelle collection, constituée de six modules et destinée principa­lement aux enseignants d'histoire,

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

de géographie et de français de la 4' primaire à la 3' du CO.

Oublier la forme actuelle du recycla­ge pour envisager une forme nouvelle de soutien et d'encouragement aux enseignants, ne pas constituer une nouvelle discipline, envisager un ap­prentissage précoce de la tolérance réciproque sont des souhaits large­ment exprimés. Les participants au séminaire de Saillon comptent sur l'imagination et le dynamisme des enseignants et se déclarent prêts «à favoriser la mise en œuvre des actions s'inscrivant dans la dyna­mique eUl'opéenne»,

Mais des questions restent sans ré­ponse: quelle langue faudra-t-il choi­sir à l'avenir et comment introduire la notion de citoyenneté européenne dans la classe sans faire uniquement de l'instruction civique? Une autre in­terrogation importante reste en sus­pens, à savoir: les jeunes ne sont-ils pas davantage sensibilisés par la dimension mondiale (équipes améri­caines de basket, technologie japo­naise ... ) que par la dimension euro­péenne?

Et Jacques-André Tschoumy, direc­teur de l'IRDP, de rappeler si juste­ment: «Etre Suisse, c'est être plu­ri. .. (plurilingue, pluriculturel, pluriarchique ... ) "pIUl'itout"».

Pour conclure, reprenons une formule avancée par l'un des participants: «Il y a un danger de construire une "Europe des antennes", en omettant "l'EUl'ope des racines"». A méditer!

Nadia Revaz

EN RACCOURCI

Les Celtes et nous

Nouvel ouvrage historique

«Les Celtes, les Suisses et le Valais», tel est le titre du nouvel ouvrage publié par Wolfgang Guerraty. Le livre présente la civilisation celtique et ses struc­tures sociales, décrit l'influence des Celtes dans la formation de la Confédération et rappelle les ori­gines territoriales celtiques du Valais. L'auteur y évoque égale­ment les techniques et les noms de lieux que nous ont légués nos ancêtres celtes. L'ouvrage est en vente à l'ORDP.

Exposition à Savièse

Françoise Carruzzo Notre collègue et peintre Françoi­se Carruzzo (voir Résonances Avril 93) présente ses huiles et aquarelles à la maison communa­le de Savièse.

Vous pouvez visiter cette exposi­tion tous les jours sauf le lundi, de 14 h à 19 h, jusqu'au 22 dé­cembre.

Déclaration de Berne

Nouveau catalogue La Déclaration de Berne, assso­ciation pour un développement solidaire, a édité son nouveau ca­talogue. Jeux, cassettes, livres, vidéos, bricolages: l'éventail des moyens pour aborder des ques­tions aussi importantes que l'en­vironnement et le développement, le commerce mondial, le droit des enfants et l'éducation à la toléran­ce est fort diversifié.

Pour obtenir le catalogue: Déclaration de Berne, Ch. de Boston 11, 1000 Lausanne 9. Tél. 021/6245417. Fax: 021/6245419.

Page 26: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 1993

COUSINS-SURPRISE

Danger, la demoiselle domine

Le latin dominus qui signifia d'abord «maître de maison» reposait sur la ra­cine dom- exprimant l'idée de maison. Une racine qui donna aussi les mots domestique et domicile.

Au masculin dominus correspondait le féminin domina, «la maîtresse de maison». Un mot qui évolua pour donner dame. Le latin vulgaire avait un diminutif dominicella, «la jeune dame». Ce vocable devint en ancien français domnizelle, puis donzelle et, enfin, demoiselle.

Le maître en danger Le verbe dominari, dérivé de dominlls, signifiait «être le maître». On retrouve ce mot à l'origine de do­miner. Le latin vulgaire avait un dé­rivé de dominus: dominarium, le «pouvoir». Dominarium se transforma en dongier, en ancien français. «Etre en dongier» voulait dire «être à la merci de quelqu'un». Par extension, l'expression prit le sens d'«être mena­cé par quelqu'un». Dongier devint notre danger.

Toujours à propos de dominus, rappe­lons que l'adjectif dominicus «qui ap­partient au seigneur, au maître». L'Eglise appela dies dominica le jour consacré au Seigneur. Cette expres­sion donna diemanche puis diman­che.

Le dimanche, pour aller voir les de­moiselles, beaucoup se mettent sur leur trente et un. Cette expression provient de l'ancien français trentain qui désignait un drap de luxe dont la chaîne était composée de trente cen-

taines de fils. Le dimanche, pour aller danser, les riches mettaient leur tren­tain.

Des pieds et des mains En voyant arriver les jeunes filles, les danseurs trépignaient. C'est dire qu'ils «frappaient des pieds, rapide­ment, sur place.» Le mot est dérivé du germanique trippon, «sauter». L'an­cien français adopta treper ou triper dans le sens de «frapper du pied, sau­ter, danser».

Le mot tripot est sans doute lui aussi dérivé de triper. Au Xne siècle, il dési­gnait soit l'acte amoureux (probable­ment à partir de l'idée de sauter), soit plus généralement une intrigue, une manigance. Tous ces sens se retrou­vent dans le verbe tripoter à forte connotation péjorative.

Le défunt fonctionnaire A propos de connotation péjorative, saviez-vous que le mot fonctionnaire est un cousin-surprise de défunt. Les deux ont pour ancêtres communs functus et functio dont sont issus fonction et fonctionnaire. Le com­posé defllnctlls désignait «celui qui s'est acquitté de sa tâche». Le français en a tiré le mot défunt.

Sources: Dictionnaire des mots d'OI'i­gine étrangère, Ed. Larousse, 1991; Les étymologies surprises, René Gar­l'US, Ed. Belin, 1988; Le Petit Robert, Ed. Le Robert.

RÉSONANCES Mensuel de l'école valaisanne.

Edition, administration, rédaction Département de l'instruction publique (DIP) Office de recherche et de documentation pédagogiques (ORDP) Gravelone 5, 1950 Sion Téléphone (027) 21 62 85.

Dil'ection Jean-Pierre Salamin

Rédaction PaulVetter

Conseil de rédaction Patrick Abbet, AIls. parents Rémy Dayer, SPVal Maurice Dirren, OSP Jean-François Lovey,DIP Tristan Mottet, A VECO Maurice Nanchen, SMP Laurent Perruchoud, A VPES Georges Sierro, A VEP

Photographe Jacques Dussex

Données techniques Surface de composition: 175 x 245 mm. Format de la revue: 210 x 280 mm. Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour documents fournis prêts à la reproduction.

Parution Le 15 de chaque mois sauf juillet et août.

Délai de l'emise des textes et des annonces Le 20 du mois précédent.

RÉGIE DES ANNONCES PUBLICITAS, 1951 Sion Téléphone (027) 29 5151 Téléfax (027) 23 57 60.

Impression, expédition V ALPRINT SA, 1951 Sion Téléphone (027) 22 23 70 Téléfax (027) 22 07 47.

Découvrir le riz Moyens à disposition

L'Office suisse de propagande pour le développement de la consomma­tion de riz (RISO) met à disposi­tion des enseignants différents supports pédagogiques. La brochu­re intitulée Le riz, origine et histoi­re permet de faire connaissance avec cette céréale alors que Le riz, sortes et recettes fournit plusieurs façons d'utiliser des restes de riz. Un exposé accompagné de trans­parents, un set d'échantillons et un film documentaire (en prêt) font également partie des moyens pédagogiques que vous obtiendrez gratuitement à l'adresse suivante: RISO, case postale 8523, 3001 Berne. Tél. 031/311 05 61.

RÉSONANCES - DÉCEMBRE 1993

Il Y a les uns ...

Et Apple.

Apple est le seul fabricant d'ordinateurs à avoir intégré de manière suivie le domaine de la formation

dans sa stratégie d'entreprise. Il n'est donc pas étonnant que le Macintosh soit depuis longtemps le

chouchou des écoles et des universités, et ceci dans le monde entier. Car il n'y a aucun autre ordinateur

pour lequel il existe plus de 5000 programmes qui utilisent tous la même structure logique. Sans oublier

que tout Macintosh est à même de lire les disquettes MS-DOS, Windows et OS/2, d'y enregistrer des

données, et qu'il trouve immédiatement contact à tout réseau. Et grâce à l'Apple Education Team, nos

spécialistes de la formation , nOLIs prenons une fois de plus une longueur d'avance sur nos concurrents.

Apple

Représentant général pour la Suisse et le Liechtenstein: lnclustracle SA, Apple Computer Division, Hertistrasse 31, 8304 Wallisellen, téléphone Dl 832 81 11 ou

chemin clu Bief, 1110 Morges, téléphone 021 802 16 76