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No 6 - Mars 2006 ( L'ennui à l'école R ésonances Mensuel de l’Ecole valaisanne

Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

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L'ennui à l'école

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No 6 - Mars 2006

(L'ennui à l'école

RésonancesMensuel de l’Ecole valaisanne

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Pourquoi parle-t-on tantd’ennui en classe aujourd’hui?Est-ce à dire que l’ennuin’existait pas autrefois dansles enceintes de

l’école? Assurémentpas. Le désœuvrementest un ingrédient de nos

vies, et ne se limite pas à lapériode de l’enfance ou de

l’adolescence ni ne se cantonne au périmètrescolaire. En effet, potentiellement on peuts’ennuyer de tout et partout. Reste que notre seuil detolérance à son égard, mais aussi le regard que l’onporte sur ce sentiment de vide ont changé, en raisonde l’évolution de la société.

A notre époque, nous zappons constamment et celan’est pas sans conséquences sur les petits moments devide dans une journée, même si ceux-ci sont pourtantbien naturels. Nous sommes tous, et passeulement les jeunes (quoi qu’on en dise parfois),accros à la distraction et à la consommation.Difficile dès lors d’intégrer les phases d’ennuipositivement, car ce vide nous renvoie au tempsperdu, alors qu’il ne l’est pas toujours, pouvant mêmeêtre source de création. Dans le dossier du mois defévrier, il était question du savant dosage entreeffort et plaisir d’apprendre et ces deuxcomposantes de l’acte d’apprendresont très fortement liées àl’acceptation ou nond’une partd’ennui.

Il faut doncdédramatiser l’ennui,

mais sans oublier que celui-cipeut, dans des formes sévères,

conduire à la passivité, à l’absentéisme,au décrochage scolaire ou à la violence. Ce

sont les excès qu’il faut combattre. Une foisintégré cette notion d’ennui «nécessaire», il s’agit deréfléchir aux solutions permettant d’éviter ses dérives.

Lorsque les apprentissages font sens,force est de constater que la partd’ennui s’atténue, mais l’on saitaussi que c’est parfois insuffisant, carl’utilité est une notion à géométrie

variable. Comment convaincre certains

jeunes, surtout s’ils sont en difficulté scolaire, de lanécessité des savoirs acquis à l’école? La réponse estd’autant plus délicate que les études n’ouvrent pluscomme par magie les portes du travail. C’est un

facteur de réussite, mais la réalité du chômagene permet plus d’en faire une équationsystématique. Par ailleurs, un enfant ou unjeune en échec scolaire peinera à voir le

bénéfice ultérieur possible de sa persévéranceet de sa motivation à apprendre. C’est pourcela que l’école doit sans cesse innover, en

mettant en place de nouvelles pistes pour aiderces enfants et ces jeunes à sortir de l’ennui. Lesarticles de ce dossier en proposent quelques-unes.Parmi celles-ci, on retrouve quelquestermes récurrents, comme la finalité desapprentissages, l’autonomie, ladifférenciation, la motivation, l’estimede soi… Autant d’idées que l’on peut

en outre lire dans le petitopusculede

PhilippeTheytazRéussir àl’école (cf. interviewde l’auteurpp. 14-15).Preuve, unefois de plus, quenombre deparamètres se mêlent dans l’acte d’apprendre etque la recette-miracle n’existe pas. Le tout est dediversifier les approches, en intégrant par exemple

les nouvelles technologies de l’information etde la communication, pour trouver les

solutions sur mesure adaptées à chacun.Toutefois, malgré cela, l’ennui gardera detoute façon une petite place au fond de la

classe. Vouloir l’éradiquer complètementserait autant irresponsable.

( Résonances - Mars 2006 1

Apprendre l’ennui aussiApprendre l’ennui aussiNadia Revaz

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2 Résonances - Mars 2006 )

Sommaire

4-11

Sommaire Apprendre l’ennui aussiN. Revaz 1

Vers une plus grande harmonisation de l’Ecole - CIIP/CDIP 44Semaine des médias à l’école en Suisse romande: 3e édition - CIIP 45Randonnée lémanique: appel lancé aux jeunes de 15 ans - NR 46Association romande des logopédistes diplômés (ARLD) - ARLD 47Les dossiers de Résonances 48

Rencontre 12 Philippe Theytaz, auteur d’un livre sur la réussite à l’école - N. Revaz

Carte blanche 14 «Les Seigneurs du Jeu» à l’école primaire de Saxon - L. Gauchat

Orientation 16 La nouvelle EPP, une passerelle orientée métiers et ESC-ECG - N. Revaz

Ecole et musée 19 Médiation culturelle au musée - E. Berthod

Environnement 20 «Parachutes»: avec la tête et les mains - S. Fierz et al.

Education musicale 22 Développement musical: importance de la petite enfance - B. Oberholzer

ICT 24 SambaEdu: un outil aussi performant que bon marché - P. Favre

Mémento pédagogique 25 A vos agendas - Résonances

BEL 26 Echanges linguistiques: témoignages de jeunes - BEL

Chiffre du mois 29 Effectifs et prévisions d’élèves pour le Valais - SFT

Livres 30 La sélection du mois - D. Constantin Raposo / N. Revaz

Du côté de la HEP-Vs 32 Le journal de bord de formation à la HEP-Vs - I. Truffer Moreau

ACM-AV 34 Les ACM… en mars - S. Coppey Grange et al.

Tribune libre 37 Redoublement: oui, il faut aller plus loin! - Y. Michlig

Revue de presse 38 D’un numéro à l’autre - Résonances

Mathématiques 5P/6P 40 Avis d’élèves sur les cours de mathématiques - N. Revaz

CRPE 42 La CRPE en 2005 - P. Vernier

Education physique 43 Sortie raquettes: pistes pratiques - N. Nanchen, G. Schroeter et J. Ruffiner

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L’ennui à l’écoleL’ennui à l’écoleQuelles sont les causes et les conséquences de

l’ennui à l’école? Faut-il préserver une part

d’ennui pour qu’il libère ses effets positifs et

créatifs? Comment combattre ses effets

négatifs pouvant conduire à l’absentéisme et

au décrochage scolaire? Quelques pistes de

réflexion et d’action sur un sujet encore assez

peu abordé chez nous… ((4 Faut-il vraiments’ennuyer à l’école?J.-F. Vincent

6 L’ennui:du désœuvrementà la créationJ.-P. Durif-Varembont

8 Le décrochage scolaire ou l’écolede l’ennuiC. Blaya

10 L’ennui: proposet citationsN. Revaz

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Selon un sondage Credoc (Centre de recherche pourl’étude et l’observation des conditions de vie) réaliséen France en 2003, 25% des élèves de 6e1 ou 5e ne s’en-nuient jamais et 5% s’ennuient souvent, contre 10% et17% des élèves de 4e et 3e: évolution inquiétante.

Si les élèves s’ennuient, est-ce l’école qui est décidé-ment ennuyeuse, ou sont-ce les élèves d’aujourd’huiqui n’acceptent plus une dose d’ennui peut-être inévi-table ou qui sont si peu enclins à l’effort qu’ils mettenten avant l’ennui pour fuir leur propre responsabilité?

Les causes de l’ennui scolaire selonles élèves2

Les élèves évoquent trois causes principales de leursentiment d’ennui.

D’abord l’égalitarisme discriminant.Leur dégoût de l’école résulte de la sélection impla-cable qui s’y joue, et que veut masquer l’orienta-tion (71%). Les jeunes reprochent à l’ascenseur sco-laire de limiter l’élévation des élèves aux visées dela machine. Par exemple, aucun collégien ne voitcomme un progrès une affectation en seconde pro-fessionnelle, expliquant qu’un avenir d’ouvrier oud’employé ne constitue jamais une success-story. Ladécouverte de la discrimination à l’école est facteurde démoralisation (54%).

Deuxième cause: l’expertise aléatoire des profes-seurs.Leur pédagogie, leur jugement, leur notation sontdéterminants3, mais sont-ils fiables? Aujourd’hui, ilsfont redoubler 50% des élèves au moins une foisdurant leur scolarité, mais leurs critères restentflous et aucune étude n’atteste de l’efficacité du re-doublement. 8% des jeunes interrogés évoquentdes ratés en ce domaine. Enfin, si les élèves ne contestent pas le respect dûau corps enseignant, 57% regrettent que les profes-seurs ne soient pas tous justes.

Ils ont parfois dû subir des maîtres insuffisants, maisque l’omerta de leurs collègues et la passivité del’administration protégeaient. En même temps,89% critiquent l’organisation de l’enseignement:carte scolaire autoritaire, options imposées, débou-chés incertains, hiérarchisation des filières, concur-rence entre établissements.

Que faire?Il est difficile de voir clair sur les solutions, car on ne saitpas toujours bien de quoi on parle. Certains évoquent lanécessité de contenus plus ambitieux et d’activités plusintenses comme réponse à l’ennui. On a envie d’êtred’accord, s’il s’agit de rendre les élèves plus actifs, de lesfaire se confronter à de grandes questions qui se posentaujourd’hui, de travailler sur des situations complexes,d’aller jusqu’au bout d’un projet où chacun pourra semontrer créatif, et devra pour cela être rigoureux. D’autres suggèrent d’alléger le calendrier, de donnerplus d’autonomie aux élèves, de penser un peu moinsà «faire» les programmes4 et d’organiser la démocra-tie en classe. Là encore, on ne peut qu’être d’accord si en mêmetemps on prône l’exigence intellectuelle, et si on pré-pare les élèves à accepter des moments de travail par-fois moins exaltants, au lieu de verser dans un angé-lisme qui fait croire que le plaisir peut accompagnerconstamment l’acte d’apprendre.

Six pistes pour éliminer les générateursd’ennui1. Supprimer le redoublement, dont on sait que, sauf

situations particulières, il n’est pas efficace, et orga-niser à sa place des modules de renfort tout en ac-cordant le passage en classe supérieure. Individuali-ser le cursus des élèves brisés par des déboires sco-laires à répétition (ou des déboires personnels oufamiliaux), et les dispenser partiellement d’assi-duité. Leur ouvrir des perspectives promotionnellesaprès toutes les étapes pénibles comme une forma-tion impasse, une exclusion, un décrochage...

2. Renoncer à l’orientation forcée. Peut-on imaginerqu’un adolescent ne s’ennuiera pas s’il est orientécontre son gré, même si on lui déclare que c’estpour son bien? Le maintien dans la filière généralene devrait-il pas être laissé au choix de la famille?

4 Résonances - Mars 2006 )

Faut-il vraiments’ennuyer à l’école?

Faut-il vraiments’ennuyer à l’école?

J.-F. Vincent

La découverte de la discrimination àl’école est facteur de démoralisation(54%).

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3. Spécialiser les lycées technologiques et professionnelsdans la préparation authentique de métiers réels5, etcesser de les utiliser comme palliatifs dans le traite-ment de l’échec scolaire ou des troubles du comporte-ment et du mal de vivre de certains adolescents.

4. Développer la créativité des professeurs, en favori-sant leur travail d’équipe et les échanges de prati-ques, en favorisant aussi l’invention de classes auxpédagogies optimistes pour des cursus d’enseigne-ment général, et d’abord en reconnaissant celles quiexistent déjà6. En se démarquant à la fois de la sim-ple promotion de technologies futuristes dans l’en-seignement conventionnel, de l’animation plaisantequi renforce simplement le conservatisme éducatif,et des petites astuces ergonomiques à l’usage desseuls professeurs. Ce devrait être un des axes de laformation continue des professeurs, si scandaleuse-ment négligée7.

5. Organiser les filières générales autour d’activités cen-trales: musique, arts, éducation physique, engage-ment social, action humanitaire, théâtre, BD, écolo-gie, sur le modèle des classes sport-études et deschantiers-école.

6. Intégrer les compétences extrascolaires des élèves auxnotes, dans l’esprit d’une validation et d’une valorisa-tion constante de ce qui est acquis à l’extérieur del’école. Le rythme des études des adolescents les plusfragiles ne devrait-il pas être allégé, des équivalencesaccordées, leurs talents extrascolaires pris en comptepour le passage de classe et pour les examens?

Cinq pistes pour combattre l’ennui8

1. Travailler en coopération au sein de groupes hété-rogènes, sur des projets qui donnent une finalitéexplicite aux apprentissages, qui sont en partie en-tre les mains des élèves et permettent de fixer deséchéances précises et atteignables.

2. Mener des activités au cours desquelles il s’agit derelever des défis et d’effectuer des choix. Ces activi-tés peuvent être mises en rapport avec des activitéssociales qui leur donnent du sens, et conduire à desréalisations diverses.

3. Faire apprendre en diversifiant les pratiques, enproposant des enjeux intellectuels, du plus modesteau plus ambitieux, en introduisant de la différencia-tion, en prenant en compte la parole de l’élève, enincluant ses tâtonnements et ses erreurs commeune composante indispensable de l’apprentissage.

4. Utiliser les évaluations pour faire retrouver aux élè-ves un sentiment de compétence, les aider à mesu-rer des progrès, leur donner les moyens de s’auto-évaluer, tout en combinant «l’estime» et «l’estima-tion», l’encouragement et le constat réaliste.

5. Avoir, en tant qu’enseignant, une attitude elle-même motivante, tenter de faire partager son inté-rêt pour le savoir9, être authentique, optimiste ettoujours encourageant.

Notes

1 La 6e française correspond à la 6P en Valais. La 5e à la 7e, la4e à la 8e et la 3e à la 9e (3e année de CO).

2 La réflexion proposée ici repose entre autres sur des entre-tiens non directifs conduits par Gilbert Longhi, proviseurd’un lycée parisien, avec 475 jeunes de 15 à 21 ans, touscandidats à une reprise de scolarité après une période dedormance, de décrochage, ou d’exclusion. Leur point com-mun: ils se sont tous très ennuyés en classe.

3 Il n’y a pas si longtemps que les instituteurs métamorpho-saient les gauchers en droitiers, au besoin en leur atta-chant la main coupable dans le dos. Aucune repentancen’a eu lieu à ce jour.

4 L’important étant ce que s’approprient les élèves.

5 Par exemple, il existe un BEP Bois et matériaux associés quine prépare à aucun métier en particulier, alors que parallè-lement existe un CAP de menuisier.

6 Il y a plus de cent expériences valables, selon les responsa-bles de la valorisation des innovations au Ministère.

7 Et pas seulement pour des raisons budgétaires. Quelle estvéritablement l’aspiration des enseignants à la formationcontinue?

8 Selon, entre autres, Roland Viau, chercheur québécois, au-teur de La motivation en contexte scolaire.

9 En reconnaissant d’abord que cet intérêt n’est pas le mêmepour l’enseignant et pour l’élève.

( Résonances - Mars 2006 5

Jean-François Vincent. Président de l’Officecentral de la coopération à l’Ecole (OCCE).D’après la note 5 du «Groupe du débat publicsur l’école»www.occe.coop/federation/files/publication/manifeste/note5.pdf(l’a

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On s’intéresse particulièrement à l’ennui dans les mo-ments de crise sociale, comme si les «crises d’ennui»individuelles venaient en miroir des grandes interro-gations de l’homme sur ce qui le fait vivre, de cespériodes de rupture entre deux époques, de cetteconfrontation au décalage entre les idéaux et la réa-lité du quotidien. L’ennui est une sorte d’opérateurclinique du social et du malaise dans les grandes insti-tutions (Michèle Huguet, 1984). «L’ennui à l’école,l’une des causes de la violence scolaire?», interroge LeMonde du 14 janvier 2003. L’ennui a toujours existé àl’école, mais dissimulé: auparavant, les élèves s’en-nuyaient poliment et en silence. Le constat est proba-blement aussi vieux que l’école elle-même, partagépar des générations successives d’élèves qui n’atten-daient que la fin des cours en regardant l’horloge ou

par la fenêtre. Actuellement, le chahut a laissé laplace à des comportements plus agressifs ou plus pas-sifs mais voyants, d’une partie des élèves qui s’ennuieouvertement. La nouveauté, c’est que l’institutions’en préoccupe parce que l’ennui est craint commefacteur de désordre et de décrochage scolaire, etcette crainte est renforcée par la prescription socialecontemporaine jetant discrédit sur l’ennui. Qu’on sesouvienne de la publicité récente d’un opérateur detéléphonie mobile s’adressant aux jeunes sous formeimpérative: «L’ennui, c’est plus permis!».

Certains auteurs prennent acte de l’ennui commed’une réalité incontournable: ils le voient comme unesorte de passage obligé de toute acquisition d’un sa-voir, donc comme un processus constructif. D’autresperçoivent l’ennui surtout comme ferment du chahutet terreau de la violence et il faudrait tout faire pourl’éviter par l’innovation pédagogique et le raccourcis-sement de la durée des cours, en oubliant qu’il estparfois l’expression d’une souffrance psychique, outout simplement le symptôme de la dépression nor-male et structurante de l’adolescence. Dans l’enquêteLycée («Quels savoirs enseigner dans les lycées?»)conduite en France par P. Meirieu (1998) sur les conte-nus et les méthodes d’enseignement, l’ennui apparaîtaussi comme un signe parmi d’autres d’un dysfonc-tionnement de l’institution scolaire et de la transmis-sion des savoirs.

Nous avons mené une enquête1 auprès de plus de 330élèves du Primaire, du Collège et du Lycée afin demieux connaître ce qu’ils entendent par là et ce qu’ilsen vivent. Pour cela, nous avons recueilli, par l’inter-médiaire d’enseignants intéressés et intervenantsdans des niveaux de classe variés et des filières diffé-rentes (générale, professionnelle), leurs témoignages,opinions et réflexions sous forme de textes écrits.

Les élèves reconnaissent qu’ils s’ennuient au désœu-vrement, mais ce vécu ne rend pas vraiment comptepour eux de la nature de l’ennui, car, contrairement àla perception commune, l’ennui n’est pas produit parune absence d’occupation mais par le vide relationnel(la solitude devenue un isolement), qu’il soit dû aurejet des autres (dans un groupe), au sentiment d’inu-tilité personnelle ou au vécu d’exclusion provoquépar l’étrangeté de ce qui est dit par l’adulte (exemple

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L’ennui: du désœuvrementà la création

L’ennui: du désœuvrementà la création

J.-P. Durif-Varembont

(Les élèves ne sont pas dupes des fausses solutions

pour tromper l’ennui.

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du professeur qui «déblatère»). Ce vide peut êtreéprouvé lors de la répétition d’un geste ou d’une si-tuation monotone d’où on se soustrait comme sujetpour continuer à désirer: «Ça me fait mal quand per-sonne ne fait attention à moi, on dirait que je suis in-visible», écrit Régine (CM1) à propos de son vécu del’ennui. Certains jeunes expriment davantage un res-senti de lassitude, de fatigue, de dégoût, sous des for-mules typiquement adolescentes: «On rouille», «Jem’étale», «On n’a pas d’énergie».

Les élèves ne sont pas dupes des fausses solutionspour tromper l’ennui: ils s’ennuient aussi en regar-dant la télévision, en jouant au jeu vidéo, en essayantde remplir le vide par la nourriture, la boisson ou lamusique. On ne sort jamais de l’ennui tout seul maispar la relation aux autres, même si le fait d’être engroupe ne garantit rien: on peut s’ennuyer à plu-sieurs! Plus les élèves grandissent, plus ils perçoiventles effets positifs de l’ennui: se reposer, réfléchir,créer.

Il semble que moins on perçoive les effets éventuelle-ment positifs de l’ennui et plus il y a de chances quecet ennui soit moins supportable au point de provo-quer énervement et agressivité, mais ce rapport del’ennui à l’agressivité ou à la violence n’est absolu-ment pas systématique et plutôt minoritaire. L’impuis-sance pour sortir de l’ennui est facteur d’énervementet d’agressivité: taper les autres pour se distraire,s’agiter ou exciter les autres pour que ça bouge, per-mettent de faire revenir un sentiment de vie à laplace d’un vécu de vide mortifère. On peut en vouloiraux autres ou à soi-même d’éprouver cette impuis-sance. Plusieurs élèves sont conscients du lien entre levide et l’agressivité provocatrice comme appel aux au-tres pour sortir de l’ennui. Les élèves ne s’ennuientpas plus à l’école qu’ailleurs, car tout est potentielle-ment ennuyant. L’école n’est pas tant la cause quel’occasion d’éprouver l’ennui, par exemple quand lesélèves les plus rapides s’ennuient en attendant que lesautres aient fini leurs devoirs. Les matières ennuyeu-ses sont celles où les professeurs ne sont pas perçuscomme ayant un rapport vivant avec ce qu’ils ensei-gnent: «Certaines personnes peuvent être ennuyeu-ses en nous racontant n’importe quoi», commentecette collégienne (en 4e) de 14 ans, en écho à Ahmed(16 ans, classe de 2e) qui écrit: «Le savoir abondantprovoque l’ennui ou encore le manque de change-ments». Le temps devient toujours plus long subjecti-vement quand il n’est pas rempli non pas tant par de

l’activité que par un investissement personnel quidonne de l’intérêt et du goût aux choses.

L’ennui a donc toujours deux côtés, un côté négatif,celui du sentiment de désœuvrement et de lassitudequi fonctionne comme une emprise poussant aux acti-vités de remplissage de toutes sortes et à la recherched’une excitation, et un côté positif, car il permet de sereposer, de créer, d’imaginer, de se confronter avecsoi-même et à son désir de vivre. Le «trop» d’occupa-tion apparaît très vite comme un leurre tout aussimortifère que le «pas assez» d’une activité monotoneet sans intérêt. Aussi, nous ne pouvons réduire l’ennuià ce qui se passe ou non dans la relation pédagogi-que. Le dépassement de l’ennui ne consiste pas à pro-duire sans cesse du nouveau qui pousse à l’inflationde l’activisme ou de la distraction à tout prix, mais àreprendre les choses nouvellement, c’est-à-dire entrouvant les conditions pour que le désir de transmet-tre et d’apprendre soit à l’œuvre de façon vivante.

Bibliographie

Durif-Varembont J.P., Clerget J., Durif-Varembont C., ClergetM.P. «L’ennui vu par les élèves: ses indicateurs et ses effets»,Connexions, n° 84, Erès, 2005.

Durif-Varembont J.P., L’ennui à l’école, bien nécessaire oufacteur d’agressivité? In Gaillard B. Les violences en milieuscolaire et éducatif. Connaître, prévenir, intervenir, PressesUniversitaires de Rennes, 2005.

Clerget J., Durif-Varembont JP, Durif-Varembont C., ClergetM.P, Vivre l’ennui, à l’école et ailleurs, Erès (à paraître en mai2006).

CNDP, L’ennui à l’école, Paris, SCEREN-Albin Michel, 2003.

Dolto F., «S’ennuyer à l’école est un signe d’intelligence», LeMonde de l’éducation, n°49, avril 1979.

Huguet M., De l’ennui, Paris, PUF, 1984.

Moyne A., Pour vaincre l’ennui à l’école!: Petit traité des re-mèdes à l’intention des usagers de l’école, Paris, Albin Mi-chel, Collection «Bibliothèque Richaudeau», 1996.

Nahoum-Grappe V., L’ennui ordinaire, éditions Austral, 1995.

Nizet J., Hiernaux J.P. et al. Violence et ennui: malaise au quo-tidien dans les relations professeurs-élèves, Paris, PUF, coll.«l’éducateur»,1984.

Note

1 Durif-Varembont J.P., Clerget J., Durif-Varembont C., Cler-get M.P. «L’ennui vu par les élèves: ses indicateurs et ses ef-fets», Connexions, n° 84, Erès, 2005.

( Résonances - Mars 2006 7

Jean-Pierre Durif-Varembont, psychologue, psychanalyste, Maître de conférences en psychologie à l’université Lumière Lyon 2.(l’a

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L’ennui a toujours existé à l’école, mais auparavant les élèvess’ennuyaient poliment et en silence.

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L’ennui est souvent invoqué par les jeunes que nousavons rencontrés lors de nos enquêtes sur le décro-chage scolaire afin d’expliquer les raisons de leur ab-sentéisme ou de leur manque d’intérêt. Ennui dû à lastructure scolaire, à une orientation subie et mal vé-cue, à des difficultés scolaires, à des relations élèves/en-seignants difficiles voire conflictuelles. La palette estlarge et les élèves actuels ou anciens, bons élèves, mau-vais élèves, semblent intarissables. Bien qu’il ne soit pasune cause directe du décrochage scolaire, l’ennui est lesymptôme d’une inadaptation (qu’elle soit de l’élèveou de l’école) mais est aussi précurseur d’absentéisme,de la consommation de drogues et d’alcool eux-mêmesfacteurs de risque de décrochage (Janosz et al. 2000).

Souvent invoqué par les élèves, qu’il s’agisse d’expli-quer leur comportement indiscipliné et leur rébellioncontre le système scolaire ou leurs absences (Himrech& Théorêt, 1997), l’ennui est un des points marquantsdans nos résultats de recherche. Il affecte plus de 70%des élèves identifiés comme à risque de décrochage(Blaya, à paraître). Ennui dû à des difficultés d’appren-tissage, à une précocité non reconnue, à un systèmepas toujours adapté aux caractéristiques individuellesde certains enfants.

Ainsi, Amélie (cf. encadré), sèche les cours parce qu’elles’ennuie, «ça la saoule». Ici, ce ne sont pas les résultatsscolaires qui sont invoqués (bien qu’elle redouble sa5e), mais plutôt le vécu de la situation de classe qui tra-duit un sentiment d’assujettissement chez cette jeunefille qui exprime clairement son souhait de quitterl’école pour travailler, prendre sa vie en mains. SelonDryfoos (1990), l’ennui favorise la consommation de

drogues, d’alcool et la réticence à se soumettre à la dis-cipline de l’école. Nous retrouvons ces caractéristiquesdans le témoignage d’Amélie qui s’est fait renvoyer deson établissement pour insultes au directeur.

L’ennui est le symptôme ou une des causes de l’abandonscolaire, aboutissement d’un long processus conduisantà la non-appartenance scolaire. Sentiment d’apparte-nance scolaire qui permet de s’approprier son projet deformation et de s’inscrire activement dans une démar-che de développement personnel. Peu de programmesd’intervention ont eu pour objet le curriculum alors quela recherche rapporte l’impact important du curriculumsur le désir des adolescents d’être présents à l’école ouen classe et démontre que le curriculum national pourles 14-16 ans devrait être réorganisé radicalement voiretotalement supprimé car trop centralisé et inadapté.Une analyse des dossiers scolaires centrée sur l’ordrechronologique d’apparition et de développement desdifférentes composantes de l’inadaptation scolaire indi-que que l’indiscipline et l’absentéisme sont presquetoujours réactifs ou au moins postérieurs aux difficultésrepérables au niveau des notes» (Tanon, 2000). Demême, 80% des élèves qui présentent des troublesdu comportement ont des difficultés d’apprentissage(Fortin et al., 1996). Les dites difficultés favorisant peu le

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Le décrochage scolaireou l’école de l’ennui

Le décrochage scolaireou l’école de l’ennui

C. Blaya

L’ennui pour expliquer l’absentéisme

ou le manque d’intérêt.

«La cinquième je l’ai pas faite parce que j’ai séché pra-tiquement tous les cours et ma mère et un peu toutema famille m’ont forcé à aller à l’école. Je séchaisparce que ça me saoulait. Mais c’était pas que j’étaismauvaise, j’étais bonne mais ça me prenait la tête. J’enavais marre de rester assise à écouter les profs… J’aiété renvoyée 2-3 fois dans l’année de 5e. J’ai insulté ledirecteur, il me prenait la tête parce que je fumais dansles toilettes»

Amélie, 15 ans – classe de CIPPA.

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développement personnel et l’établissement d’un cli-mat incitatif à l’investissement scolaire (Perrenoud,1988). L’ennui résulte aussi très souvent d’une orienta-tion subie ne correspondant pas aux aspirations des jeu-nes concernés mais aux offres de formation locales.Ainsi, les jeunes ont le sentiment de subir leur scolarité,de ne plus être maîtres de leur destin et qui a pourconséquence désillusions et abandons multiples au gréde ce qui est proposé.

L’expérience scolaire est un des grands facteurs prédic-tifs du décrochage scolaire et les établissements où l’onne va «que pour apprendre» et où l’on ne parle pas desoi, de ses projets contribuent à augmenter les difficul-tés de certains élèves (Fortin et al. 2001) et à impulserdes conduites d’évitement dont une des manifestationspeut être l’absentéisme et ensuite le décrochage. Lamajorité des recherches sur le problème montrent quel’école peut aussi être un facteur de protection et quela résilience d’élèves cumulant des facteurs de risquesprédicteurs de décrochage scolaire dépendait large-ment des établissements eux-mêmes et parfois de la re-lation privilégiée que les jeunes en question pouvaiententretenir avec un ou plusieurs adultes de leur établis-sement scolaire. Ceci non pas au détriment de la qualitéde l’enseignement mais en faveur d’une plus grandeproximité, d’une meilleure qualité des interrelationsdans le cadre scolaire facilitant l’émergence d’un senti-

ment d’appartenance scolaire, facteur de protection in-contestable qui facilitera son aptitude à répondre auxexigences du secteur scolaire (Fortin et al. 2001).

Bibliographie

Blaya C., Hayden C., 2004. Le décrochage scolaire en Franceet en Angleterre. In Glasman D. & F. Oeuvrard. La déscolarisa-tion. Paris: La Dispute.

Blaya, C., 2003. Constructions sociales des absentéismes etdes décrochages scolaires en France et en Angleterre. Direc-tion de la Programmation et du Développement. Ministèrede l’Education nationale.

Fortin L., Royer, E., Potvin, P., Marcotte, D. & Joly, J. 2001. Lessous-groupes d’élèves à risque de décrochage scolaire au secon-daire. Présentation lors du colloque sur le soutien à la réussitescolaire. Exemplaire dactylographié. Sherbrooke: Janvier 2001.

Hrimech M., Théorêt M., 1997. L’abandon scolaire au secon-daire des élèves montréalais. Revue canadienne de l’éduca-tion. 22-3:268-282.

Janosz M., 2000. «L’abandon scolaire chez les adolescents:perspective nord-américaine». In Le décrochage scolaire: unefatalité? VEI 122. pp.105-127.

Tanon F., 2000. Les jeunes en rupture scolaire: du processusde confrontation à celui de remédiation. Paris: L’Harmattan.

( Résonances - Mars 2006 9

Catherine Blaya, Ph.D. Maître de conférences àl’Institut de Formation des Maîtres d’Aquitaine(France). Professeure associée - Département dePsycho-éducation - Université Laval - Québec.Directrice de l’Observatoire européen de laViolence Scolaire.(l’a

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La majorité des recherches montrentque l’école peut aussi être un facteurde protection.

Livres pour aller plus loin…P. Huerre et P. Leroy (dir). L’absen-téisme scolaire. Paris: Hachette, 2006(à paraître).

L’ennui et l’enfant. La lettre de l’en-fance et de l’adolescence. Revue duGRAPE n° 60. Paris: Editions érès, 2005.

Marie-Danielle Pierrelée. Agnès Baumier. Pourquoi vosenfants s’ennuient en classe. Une place pour chacun dansun collège pour tous. Paris: Syros, 1999 (Préface de Phi-lippe Meirieu).

L’Absentéisme des lycéens. Paris: Hachette, 1997.

Bertrand Bergié et Ginette Francequin. La revanche sco-laire des élèves multiredoublants, relégués, devenus sur-diplômés. Paris: éditions érès, 2005.

Prévenir les ruptures scolaires. Paris: CNDP, Ville-Ecole-In-tégration Enjeux, N° 132, mars 2003.

Sites pour aller plus loinPrépaclasse. A propos de l’ennui. www.prepaclasse.net/fichiers/ennui.html

Groupe du débat public sur l’école. Faut-il vraiments’ennuyer à l’école? Note n°5, juin 2004. www.occe.coop/federation/files/publication/manifeste/note5.pdf

L’ennui des lycéens. Du manque de motivation au déca-lage des attentes. Thèse de doctorat de Stéphanie Leloup.http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/ennui_des_lyceens.htm

Appel pour des établissements scolaires innovants coopé-ratifs. Articles parus dans Le Monde sur l’ennui, l’une descauses de la violence scolaire, sur le coût de l’ennui et surl’absentéisme scolaire. http://ecolesdifferentes.free.fr/ENNUILEMDE.html

Bibliographie thématique sur le décrochage scolairehttp://www.ac-creteil.fr/ZEPREP/dossiers/decr_biblio.html

Page 11: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

L’ennui chezles poissons rouges

L’ennui a une dimensionuniverselle. Ce qui caractériseles vertébrés, ce n’est passeulement la présence devertèbres, mais la capacité des’ennuyer, de désirer, deprendre du plaisir et desouffrir. Pour cela, sontapparues, au cœur même ducerveau, une substance, ladopamine, et des structuresnerveuses où s’affiche ceneurotransmetteur. L’ennui semanifeste même chez lespoissons qui tournent en ronddans leur aquarium. Ilss’ennuient, mais n’ont pas demots pour le dire. Au zoo,pour compenser la pauvretédes stimulations qu’ilsreçoivent, les animaux fontcomme les élèves dissipés: ilsaccomplissent des actes sanssignification sociale, sansutilité. Les singes grimpant entous sens sur les barreaux deleur cage donnent une imagedu comportement de certainsenfants en classe ou dans lacour de récréation. Jean-Didier Vincent. Les neu-rones de l’ennui in Jean-DidierVincent et al. L’Ennui à l’école.Paris: Albin Michel, 2003.

L’ennuides adolescents

[…] ce dont l’adolescent aaujourd’hui le plus besoinpour sortir de l’ennui et sedégager de ce dans quoi notreactualité l’englue, c’est quequelqu’un croie en ses idées etl’encourage à les explorer.Même si celles-ci sont aussifarfelues qu’irréalisables. S’il yrenonce, ce sera de lui-mêmeet non parce qu’il aura été,une nouvelle fois renvoyé autapis par quelque adulteprompt à lui signifier qu’iln’est bon à rien.

L’adolescent n’a besoin de personne pour lui «casser sa baraque»et point n’est besoin de l’y aider pour cela. Il suffit d’ailleurs dejeter un coup d’œil aux statistiques du suicide dans cette classed’âge pour s’en convaincre.On comprend donc qu’en refusant de lui faire de la place, notresystème social ne manque pas d’aggraver sa situation.Claude Schauder. Evolution de la société et ennui des jeunes inL’ennui et l’enfant. La lettre de l’enfance et de l’adolescence.Revue du GRAPE n° 60. Paris: Editions érès, 2005.

L’ennui hierExtrait du Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire de1882 coordonné par Ferdinand Buisson, article de E. Pécaut. «Qui n’a été frappé, en pénétrant dans la cour d’un de nos grandsétablissements d’enseignement secondaire, de la mine maussade,éteinte, ennuyée, d’un grand nombre de jeunes garçons? Qui neles a vus, dans la classe, subir les leçons comme une corvéemonotone, sans que leur visage s’animât, sans que le moindretressaillement vînt annoncer que le cœur prenne part à l’effort de

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l’intelligence? Qui ne sait que,l’éducation terminée, un tropgrand nombre d’entre eux sehâtent d’oublier une époquede leur vie qui, par leur fauteou par celle de leur maître, neleur apparaît que comme untemps de labeur ingrat etennuyeux?»Jean-Didier Vincent et al.L’Ennui à l’école. Paris: AlbinMichel, 2003.

L’ennui aujourd’huiL’ennui est un phénomèneancien avec, sans aucun doute,des manifestations nouvelles.Nous assistons au passage d’unennui contenu dans les limitesde la convenance scolaire, à un ennui qui s’étale ostensi-blement dans son arrogance,interroge la légitimité desenseignants et menace mêmel’équilibre de l’institution.Philippe Meirieu. De l’ennui enpédagogie in Jean-DidierVincent et al. L’Ennui à l’école.Paris: Albin Michel, 2003.www.meirieu.com/ARTICLES/ennui.pdf

L’ennui et lerenoncement

Quant à l’ennui, Augustinl’avait déjà compris, il est peut-être constitutif de l’enfancequi doit renoncer à ses jeux età ses envies, se soumettre àl’exigence des adultes. Entrel’enfant qui est entraîné parl’attrait de ses jeux et l’adultequi veut le conformer àl’image qu’il se fait d’unecertaine perfection, lemalentendu est sans douteradical. Les enfants doiventd’abord apprendre à restertranquillement assis, disaitKant pour décrire la voieétroite de l’autonomie. Latriste condition enfantine,autrefois acceptée, est d’êtreformé pour n’être jamais prêt,

L’ennui: propos et citationsL’ennui: propos et citations

Benoît Schaller, enseignant au CO à Monthey(travaux manuels, dessin technique)

Je ne parlerai pas forcément d’ennui, mais j’observe que cer-tains jeunes ont tendance à rêvasser. Difficile à dire si c’estde l’ennui, du désintérêt scolaire ou de la fatigue, sachantque certains élèves ont tendance à regarder tard le soir la té-lévision. Pour ma part, j’essaie de rendre mes cours vivantset de les faire participer activement pour les stimuler. Jepense que c’est certainement moins facile quand on ensei-gne des branches plus théoriques, mais c’est aussi une ques-tion de tempérament.

Laetitia Vergère, enseignante en 4P à Grône et en5/6P à Grimisuat

L’ennui est un phénomène assez important dans les classes.Les causes sont diverses et en partie liées à la motivation.Certains élèves s’ennuient parce qu’ils ont des difficultéspour apprendre et d’autres parce que c’est trop facile, ce quin’est pas toujours simple à gérer pour l’enseignant. Ses ma-nifestations sont elles aussi multiples: il y a ceux qui regar-dent par la fenêtre et ceux qui cherchent à entraîner les au-tres vers des activités plus divertissantes que scolaires. La ré-ponse aux formes de l’ennui est probablement à trouverdans la variété des styles d’enseignement et des activités. Jepense que le rythme empêche de trop ressentir ses effets,aussi il me semble important d’aménager régulièrement decourtes pauses. Il ne faut toutefois pas totalement bannirl’ennui de l’école, car il peut également avoir un côté béné-fique et fait partie de nos vies à tous par moments.

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et d’être à la merci des adultes.Si renoncer au désir, comme ledit Freud dans Malaise dans lacivilisation, est normal, il nefaut pas toutefois que celaaille trop loin. Bien entendu,cela va souvent trop loin.Dominique Ottavi. Enfance etennui contemporain in L’ennuiet l’enfant. La lettre del’enfance et de l’adolescence.Revue du GRAPE n° 60. Paris:Editions érès, 2005.

Les formes de l’ennui1re forme - L’affirmation desoi ou l’ennui narcissique.Cette forme spécifiel’expérience d’élèves quiestiment que pour s’intégrerau lycée, il leur faut réprimeren eux quelque chose qu’ils

ressentent comme étant toutsimplement leur «vraie»personnalité. Comme ils nepeuvent s’y résoudre, leurexpérience au lycée estmarquée par l’ennui, mais quiest en fait le signe de larésistance de l’élève à adhérerau modèle proposé par l’école.C’est pourquoi, à chaque foisque le choix se présente entreun investissement sur le lycée,ou un investissement sur sa vieprivée, la deuxième option estbien souvent privilégiée.2e forme - La protection desoi.A l’inverse de la forme précé-dente, les élèves ne cherchentpas ici à faire coïncider lesexigences du lycée à leursbesoins. Au contraire, ilsveulent s’adapter à l’institutionscolaire, et aux épreuves qu’elleleur présente: la sanction deleur travail par une note, lanécessité d’établir des

relations avec les autres en particulier. L’ennui est une façon ici deprotéger son narcissisme: il est plus facile de prétendre que l’ons’ennuie dans une discipline où l’on obtient de mauvaises notes.3e forme - «Bienvenue à Ennuiland» ou l’ennui - manque dedivertissement.Cette forme se caractérise par le regret qu’ont certains élèves de

constater que le lycée ne ressemble en rien à un parcd’attractions. Ils estiment que les distractions sont aucontraire plutôt rares, ce qui entraîne alors leur ennui.4e forme - La lycémie ou quand le sens vient àmanquer.D’après l’expression citée par M. Coutty 1981, p. 81.Lycémie: «cancer pernicieux qui ronge le désird’apprendre».Cette forme spécifie l’expérience d’élèves qui font étatd’un «manque de motivation» difficilement explicable,même pour eux-mêmes, et qui recherchentdésespérément une motivation à laquelle secramponner.5e forme - L’ennui: un problème de temps.

Cette forme se manifeste chez les élèves qui dénoncent certaineslacunes de l’institution ou des professeurs: le rythme des cours esttrop lent, ils ont l’impression de stagner dans la matière, de nepas progresser.http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/causes_de_lennui.htm

Sens sans l’ennui, ennui sans le sensLe sens sans l’ennui, c’est la satisfaction immédiate. L’ennui sans lesens, c’est le vide et, probablement, l’impossibilité d’accéder au

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bonheur d’apprendre quenous cherchons à créer danschaque classe. Telle est laraison d’être de notre métier,en tant que nous sommes nonpas les auteurs desapprentissages de nos élèves,mais les médiateurs nécessairespour qu’ils apprennent.Philippe Meirieu. De l’ennui enpédagogie in Jean-DidierVincent et al. L’Ennui à l’école.Paris: Albin Michel, 2003.www.meirieu.com/ARTICLES/ennui.pdf

Dosage de l’ennuiIl y a à l’école un ennuiinévitable lié au travail et àl’effort. Mais, si la dosed’ennui devient trop forte, elledégoûte de l’école, ce qui estévidemment contraire à lafinalité de celle-ci et au biendes élèves.François Flahault. Sentimentd’exister et rapport au savoirin Jean-Didier Vincent et al.L’Ennui à l’école. Paris: AlbinMichel, 2003.

La télé: un remède à l’ennui

Parmi toutes les explicationsdes raisons pour lesquelles lesenfants regardent latélévision, l’ennui est sûrementla cause principale et la peurde l’ennui alimente la pratiquetélévisuelle de tous les jours,garantissant à chaque instantde meubler un vide réel oupossible. Lorsqu’à l’occasiond’une enquête il a étédemandé aux jeunes, de 8-16ans, de dire leur accord ou leurdésaccord avec des opinionsconcernant la télévision, lesformules qui ont recueilli leplus fort pourcentage d’accordsont: «Un bon passe-tempsquand on s’ennuie» (87%), et«une activité permettantsurtout de se distraire»(83%)…Marina D’Amato. Les enfantscaptifs de la télé: un remède àl’ennui? in L’ennui et l’enfant.La lettre de l’enfance et del’adolescence. Revue du GRAPEn° 60. Paris: Editions érès,2005.

Doris Perrodin-Carlen, personne-ressource pourles enfants à haut potentiel

Certains élèves s’ennuient, du fait qu’ils éprouvent de la dif-ficulté à s’investir dans une activité, n’ont pas l’habitude del’effort, manquent de motivation interne ou n’ont pas deprojets pour leur avenir. Sur-stimulés ou sous-stimulés, il estdifficile pour l’enseignant de capter leur attention. Ainsique le relève Stefan Klein, les tâches qui sous-exploitent lescapacités intellectuelles d’un élève produisent des sensa-tions aussi déplaisantes chez l’individu que celles qui les dé-passent. L’ennui peut avoir des effets destructeurs, d’où lanécessité de tenir compte du niveau de chaque élève et desa marge de progression, en d’autres termes de différencierdans les deux sens, pour les meilleurs et les plus faibles.

Catherine Vuissoz, enseignante au CO de Conthey(français, géographie et histoire)

Génération du zapping, les jeunes ont indéniablement de lapeine à se concentrer et à mémoriser, n’ayant pas l’habitudede l’effort d’apprendre. Ils sont agités, ont sans cesse enviede passer à autre chose, mais s’ennuient-ils pour autant? Jene saurai le dire, cependant peut-il est probable qu’il y aitune corrélation entre les deux. Personnellement, il me sem-blerait important de réfléchir sur l’avenir de l’école face à detels parasitages. L’enseignement a un défi énorme à relever,car nous ne pouvons pas proposer des programmes à la cartecomme le fait la télévision, sous peine de morceler le savoir.

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Philippe Theytazconnaît fort bien ledomaine de l’école.Son riche parcoursle prouve: docteuren sciences de l’édu-cation possédantune grande expé-rience d’enseignant,de conseiller pédago-gique, de responsa-ble d’enseignementspécialisé et de direc-teur d’école, PhilippeTheytaz est aujourd’hui consultanten relations humaines, dans le do-maine de l’éducation et de l’ensei-gnement. Dans sa nouvelle tâche, ilaide très concrètement des parents,des enseignants et des jeunes ayantà faire face à des difficultés diverses,mais est aussi sollicité pour animerdes formations ou des ateliers édu-catifs.

L’ex-directeur des écoles de Sierre atoujours mené une réflexion sur sapratique, aussi son propos est-ilabondamment nourri de ses diver-ses expériences professionnelles etpersonnelles de père et de grand-père. Philippe Theytaz a souhaitéécrire un livre, une sorte de ma-nuel, afin de proposer des cheminsréalistes pour développer la colla-boration entre parents et ensei-gnants, dans l’intérêt premier del’enfant. Comment les parents peu-vent-ils offrir à leur progéniture demeilleures conditions pour appren-dre et pour réussir? Sans donner de

recettes, il apportedes éléments de ré-ponse, dans un lan-gage accessible àtous, à cette com-plexe question.Pour ce faire, il re-prend les princi-pales situationsliées à la vie del’enfant: le pre-mier jour d’école,l’attitude à avoir

en cas de mauvaisenote, les réactions à adopter si l’en-fant arrive à la maison avec desmarques de violence, le soutien àapporter pour aider l’enfant à ap-prendre par les tâches à domicile,etc. Ce livre très pragmatique peutdonc se lire de la première à la der-nière page ou en fonction des pro-blématiques.

L’auteur de Réussir à l’école part duconstat d’une famille et d’une écoletransformées, sans porter d’accu-sations, mais en cherchant simple-ment à voir comment parents etenseignants pourraient mieux col-laborer au quotidien. Prenant encompte la situation actuelle, il invitenéanmoins en filigrane au question-nement sur le rôle de la société dansl’école et sur les tiraillements entredes valeurs parfois opposées.

Philippe Theytaz, comment estné ce livre?L’idée de ce livre a germé, il y a plu-sieurs années lorsque, directeurd’école, je tentais de répondre auxquestions maintes fois posées pardes parents et des enseignants dés-emparés. Il me semblait intéressantde pouvoir expliquer simplement,partant de divers constats, ce qui se-rait utile, selon moi, pour que l’élève

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puisse apprendre dans de bonnesconditions. Je ne dis pas aux parentsce qu’ils doivent faire, cependant jedécris les conséquences observéesde certaines attitudes pour les aiderdans leurs choix éducatifs.

Vous parlez de l’autonomie del’élève, de son estime de soi,de sa motivation, de son goûtd’apprendre… comme des in-grédients essentiels de sa réus-site scolaire. Vous n’occultez ce-pendant pas la lourdeur de la tâ-che des enseignants qui doiventfaire avec des classes souventsurchargées, des programmesboulimiques, un découpage del’année scolaire inapproprié,une évaluation plus sélectiveque formative, un cloisonne-ment des disciplines. Dans votrelivre, peut-on dire que vousvous situez dans une voie mé-diane, tenant compte à la foisdes difficultés des parents etdes enseignants? En effet, je voulais montrer aux pa-rents la complexité de la tâche desenseignants, tout en expliquantqu’il y avait aussi des pratiques trèsintéressantes menées au sein del’école par rapport à la différencia-tion, à l’intégration, etc. Et aux en-seignants, je souhaitais leur rappe-ler – s’il était nécessaire – la com-plexité du rôle des parents. Pouraider l’enfant à réussir, parents etenseignants doivent s’unir, surtoutdans le monde actuel, où l’écono-mie, les médias… représentent desforces importantes.

Les enseignants peuvent rece-voir votre message positive-ment, tout en craignant parfoisl’empiètement du rôle des pa-rents sur leur territoire…

«L’espoir que je mets enl’Homme, c’est à traversl’éducation.»

Philippe Theytaz, auteurd’un livre sur la réussite à l’école

Philippe Theytaz, auteurd’un livre sur la réussite à l’école

(R e n c o n t r e

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Ma volonté est de dire aux parentsqu’ils ont beaucoup de pouvoir, surleur territoire, dans le cadre de lafamille. En utilisant toutes les situa-tions qu’offre l’environnement, ilspeuvent rendre leur enfant cu-rieux, lui donner l’envie d’appren-dre, l’entraîner à respecter des rè-gles, à accepter certaines frustra-tions, etc. En agissant ainsi, ilsinfluent aussi sur l’école, puisquel’enseignant peut alors davantagese focaliser sur les apprentissagesscolaires et être ainsi plus efficace.Pour apprendre l’autonomie auxenfants, il est important que les pa-rents leurs laissent la responsabilitéde leur «métier» d’élèves. Il est vraique certains parents, voulant trople bien de leur enfant, le desser-vent en faisant à sa place et en lesurprotégeant, ce qui compliqueensuite la tâche de l’enseignant.

Votre livre dépeint la réalité del’école mais avec une dosed’humanisme…L’espoir que je mets en l’Homme eten la société, c’est à travers l’éduca-tion. Comme le dit Philippe Mei-rieu, «après la faillite des utopiespolitiques, la pédagogie reste leseul moyen pour éviter une explo-sion sociale dont les signes annon-ciateurs sont déjà là». Je crois, àl’instar d’Albert Jacquard, quel’éducation peut apporter plusd’«humanitude». Pour cela, il fautque l’éducation ne soit ni répres-sive, ni laxiste. C’est un délicat jeud’équilibre.

Avez-vous changé votre penséeà ce propos?J’ai toujours estimé qu’il ne fallaitpas enlever les obstacles sur le che-min de l’enfant, (même si c’est diffi-cile), mais l’aider à les surmonter enlui apprenant progressivement l’au-tonomie. Une fois le cadre posé (rè-gles précises et exigences fermes),j’ai systématiquement privilégié ladiscussion et le respect. J’étais peut-être un peu moins compréhensifqu’aujourd’hui à l’égard de certai-nes situations problématiques danslesquelles se trouvaient certains en-fants.

Quels sont vos souhaits et voscraintes pour l’avenir de l’écolevalaisanne?Je crains que, pour répondre auxattentes des milieux économiques,l’on ne fasse trop de place à lacompétitivité, au détriment del’apprentissage des valeurs plus hu-manistes. La place faite aux statisti-ques et aux comparaisons interna-tionales a de quoi inquiéter. Il enva de même pour les réponses pro-posées aux problèmes de violenceà l’école qui sont souvent simple-ment répressives, alors qu’il serait

( Résonances - Mars 2006 13

plus judicieux d’intégrer des mesu-res préventives dans le monde édu-catif. Mon souhait serait quel’école valaisanne oriente davan-tage les jeunes par la formationplutôt que par la sélection etqu’elle tienne compte du dévelop-pement global de l’enfant et del’adolescent, sachant que le quo-tient émotionnel est plus impor-tant que le quotient intellectueldans la réussite de sa vie.

Propos recueillis par Nadia Revaz

Réussir à l’école en quelques extraitsL’autonomieLa plus grande source de plaisir, c’est lorsque l’on réussit à faire sans aide: c’estd’ailleurs le principal moteur de tout apprentissage. «Maman, papa, aidez-moi à faire tout seul!», tel pourrait être l’appel de l’enfant qui aspire naturel-lement à l’autonomie.

L’enseignement spécialiséPlutôt que de faire redoubler une année à unenfant en échec, l’école tend à proposer une al-ternative généralement plus efficace: une me-sure de l’enseignement spécialisé. Ça y est, lemot est lâché! Un mot qui fait peur, et pour-tant…

Apprendre à échouerApprendre à échouer, c’est d’abord se direqu’un résultat qui se fait attendre n’est pas unéchec: il faut donc de la patience et de la persé-vérance. Ensuite, que l’échec, s’il survient, est tout relatif: c’est un feed-backpour évaluer l’action et la réajuster. Si la barre pour sauter est placée à unehauteur ne correspondant pas aux possibilités de l’athlète, ce n’est pas unéchec, mais une estimation erronée de la situation: réussir, c’est donc adapterla norme aux conditions. Ce n’est pas être en échec que de devoir s’entraînerassidûment. Si on s’entraîne, c’est parce qu’on ne réussit pas tout de suite: parconséquent, il ne s’agit pas d’une situation d’échec.

L’école saturéeEu égard à toutes les attentes, à toutes les demandes et à l’impossibilité d’yrépondre, il est de plus en plus question du malaise des enseignants, si bienque d’aucuns se demandent, sans exagérer, s’ils ne vont pas mourir debout,devant la classe, une craie à la main. Et si les enseignants sont mal à l’aise,comment peuvent-ils se préoccuper de la santé de leurs élèves? Lorsque, dansle grand public, on parle des enseignants, on parle souvent de leurs vacances.Et si on parlait de leur travail et des conditions de leur mission?

RéférencePhilippe Theytaz. Réussir à l’école. Parents, élèves, enseignants… ensemble.Saint-Maurice: éditions saint-augustin, L’aire de famille, 2005.

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Vendredi 9 décembre dernier, àl’école primaire de Saxon, une jour-née du jeu a eu lieu dans l’abri pu-blic. Cette dernière a été organiséepar trois personnes très motivées:Béatrice Gillioz (enseignante 1E et2E), Florence Monnet (mamand’élève et membre de la Commis-sion scolaire) et Laurence Gauchat(enseignante d’appui). A cette oc-casion, nous avons eu le plaisird’accueillir M. Sébastien Pauchon,créateur de jeux à Vevey, qui estvenu présenter différents jeux deplateau à cinq classes de 4P à 6P.Les jeux présentés étaient pour laplupart des jeux allemands assezoriginaux, comme les Colons de Ca-tane, Les Aventuriers du Rail, Car-cassonne, Ubongo, etc.

Une journée d’écoledifférente…Chaque élève de 5P et 6P était éga-lement responsable pendant 90 mi-nutes d’un jeu destiné aux élèvesd’enfantines. Il devait leur expli-quer les règles du jeu et les coacherdurant la durée de leur partie. Afind’assurer un déroulement harmo-nieux de cette journée regroupantquatre classes enfantines et quatre

classes primaires, nous avons pro-fité de l’aide de plus d’une tren-taine de bénévoles qui ont assuréle suivi des groupes d’élèves. A lafin de cette journée, une verrée aété offerte aux parents, aux accom-pagnants et aux enseignants, enprésence de M. Pauchon. Ce mo-ment a permis aux personnes inté-ressées de voir les différents jeuxauxquels les enfants avaient parti-cipé durant la journée.

Nos motivationsNous souhaitions permettre auxélèves de découvrir ou redécou-vrir le monde des jeux en leur of-

frant la possibilité d’en tester plu-sieurs, afin que chacun puissetrouver son bonheur et, pour-quoi pas, en faire un loisir occa-sionnel en famille ou entre amis.

Ce que les jeux peuventnous apporterOutre l’aspect ludique des jeux deplateau, ces derniers contribuent àdévelopper de nombreuses capaci-tés chez les jeunes et les moins jeu-

«Les Seigneurs du Jeu»à l’école primaire de Saxon

«Les Seigneurs du Jeu»à l’école primaire de Saxon

( C a r t e

b l a n c h e

Logo officiel de lajournée«LesSeigneursdu Jeu»,dessinépar Nolan,un élèvedu cycled’orien-tation.

nes. Concentration, calcul, straté-gies, rapidité, gestion de la frustra-tion, motricité fine (pour les pluspetits), connaissances théoriques,etc. Alors pourquoi ne pas profiterde quelques moments à l’école,afin de sensibiliser les élèves à cegenre d’activités très enrichissan-tes, au même titre que nous le fai-sons par exemple en ce qui con-cerne la lecture. D’autant plus quede nombreux parallèles peuventêtre faits entre les différentes com-pétences entraînées dans les jeuxet les objectifs du programme demathématiques.

Réactions d’élèvesAprès cette première expérience,nous sommes allés recueillir les im-pressions des classes de 5P et 6P.Globalement, la journée a été ap-préciée par les élèves, même si cer-tains ont cependant trouvé des jeuxtrop longs ou compliqués. La plu-part ont apprécié leur rôle de coachdes élèves d’enfantines, même s’ilsont également pu goûter aux diffi-cultés inhérentes à la gestion d’unetelle activité, comme en témoignentces quelques phrases tirées de leursimpressions: «Ils n’écoutaient pasles explications» «Ils ne se don-naient pas de la peine», «Il y avait

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un groupe qui est venu et ils ont pasrespecté ce que j’ai demandé defaire et la maman ne disait rien», «Ily avait une maman qui faisait bou-ger les pions à la place des enfants»,«Un des groupes a voulu garder despions!», «Des fois ils pleuraientparce qu’ils perdaient», «Dans ungroupe l’accompagnant disait toutce qu’il fallait faire». Il serait inté-ressant de mener une réflexion enclasse à propos des difficultés ren-contrées et essayer de tirer certainsparallèles avec la vie quotidienne dela classe, ainsi que les rôles et diffi-cultés de l’enseignant.

Le bilan global de cette expérienceest positif. Nous sommes fièresd’avoir pu donner le goût desjeux de plateau à quel-ques élèves au moins,preuve en est puisqueplusieurs enfants nous ontdemandé les noms desjeux afin de les recevoir encadeau à Noël…

Quelle suite?Nous envisageons de re-nouveler ponctuellementl’expérience avec les élèves

( Résonances - Mars 2006 15

intéressés en leur proposant de ve-nir participer à certains jeux en de-hors des heures de classe. Nousavons d’ailleurs déjà reçu de nom-breuses inscriptions. Un club de jeusera en principe bientôt mis enplace à Saxon, affaire à suivre…

Pour plus d’infoUn projet complet contenant

tous les détails d’organisation, laliste complète des jeux utilisés, ainsiqu’un reportage réalisé par Télé-Saxon sont téléchargeables surle site internet de l’école primairede Saxon: www.saxon.ch/ecoles/. Leprojet peut aussi être envoyé parmail sur demande à l’adresse sui-vante: [email protected]. Nousnous tenons volontiers à disposi-tion pour toute autre question.

Un grand merci à tous les bénévoles,principalement des parents d’élèves,sans qui cette journée n’aurait toutsimplement pas eu lieu.

Laurence Gauchat, enseignante d’appui, Saxon

Masterplan HES

Meilleure utilisationdes ressourcesLes mesures prises par laConfédération et les cantons envue d’utiliser au mieux lesressources disponibles pour leshautes écoles spécialisées ontporté leurs premiers fruits. Lescoûts moyens par étudiant/étudiante ont pu être réduits en2004 déjà. La mise en œuvre duMasterplan Hautes écolesspécialisées est indispensablepour continuer à offrir uneformation de haut niveau à unnombre croissant d’étudiantes etétudiants.Pour la période 2008-2011, unnouveau masterplan sera utiliséen tant qu’instrument depilotage. Le domaine des hautesécoles pédagogiques va se doterà son tour d’un masterplan.www.cdip.ch

Recyclage des piles

Les élèvesse distinguentStimulées par un concours decollecte de piles lancé parl’Organisation d’intérêt pourl’élimination des piles (INOBAT),1053 classes d’école et de jardins d’enfants de toute laSuisse ont restitué 235 tonnesde piles et d’accus usagés.Si les enfants qui ont participé à cette action ont fait preuved’un engagement exemplaire,le reste de la population montredes signes de lassitude: avec62,1% à fin 2005, le taux decollecte a reculé par rapport àl’année précédente (66.6%).Au niveau cantonal, c’est laclasse de Catherine Mauron,du CO Ste-Jeanne-Antide àMartigny, qui s’est distinguée,avec à la clé un prix de 500francs en espèces.www.inobat.ch

E n r a c c o u r c i

Rubrique carte blancheCette rubrique vous est ouverte, à vous enseignants, pour que vous puissiezraconter la vie de votre classe, vous exprimer sur un sujet en lien avec l’actua-lité pédagogique, ouvrir un débat, parler ou inviter la rédaction à parlerd’une activité enthousiasmante que vous avez menée en classe ou encore lais-ser la parole, la plume ou le crayon à vos élèves.Les seules contraintes sont liées à la longueur des textes envoyés.Si vous souhaitez réserver cet espace pour un prochain numéro, contactez larédaction (tél. 027 606 41 52, [email protected]).

Page 17: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Dès la rentrée 2006, l’école prépro-fessionnelle (EPP) fera peau neuve.Les changements entre l’ancienne etla nouvelle EPP sont d’importance,au niveau de la durée, des objectifsmais aussi des programmes.

Formation sur une annéeTout d’abord l’EPP se déroulera surune année, alors qu’avant la forma-tion pouvait se prolonger sur deuxans, si l’élève souhaitait obtenir undiplôme (à noter qu’en 2006-2007les élèves ayant choisi de suivre une2e année d’EPP pourront évidem-ment le faire comme le stipulaitl’ancien règlement). Quant à la vi-sée de l’école, elle est claire: l’EPPrenouvelée se profile comme unepasserelle plus dynamique vers,principalement, le monde profes-sionnel mais aussi vers les ESC-ECG,d’où cette nécessaire mue.A l’époque du rallongement desphases de transition entre l’écoleet l’emploi et donc l’augmentationde l’âge d’entrée en apprentissageet en études, ce pari sur une annéeapparaît comme audacieux. Inter-

rogés sur ce point, Joël Grau, ins-pecteur de la scolarité obligatoire,et Alain Grandjean, directeur del’EPP de St-Maurice, répondent quele défi est en effet de taille, maisque ce raccourcissement de la du-rée de formation en EPP devraitprécisément permettre de donneraux jeunes la motivation nécessairepour avancer dans leur choix sco-laire ou professionnel. Tout va êtrefait dans ce sens. Pour reprendrel’image de Joël Grau, le rôle del’EPP sera d’être comme un boostersur une fusée, c’est-à-dire d’aider lemoteur principal dans sa phase depropulsion pendant les premièresminutes du décollage. Et pour cefaire, il a fallu procéder à des adap-tations organisationnelles à l’inté-rieur de l’EPP afin que l’équipe en-seignante puisse aider les jeunes àce «décollage».

16 Résonances - Mars 2006 )

Recadrage préprofessionnel

L’objectif de l’EPP est de dispenserune formation préparant les jeunesà entrer rapidement dans le mondedu travail, tout en maintenant lapossibilité de raccorder avec les ESCet les ECG. Pour Alain Grandjean,«avec ce renversement d’objectif,l’école fera en priorité ce qu’ellepromet dans son nom». Elle est làpour répondre aux besoins des jeu-nes qui n’ont pas trouvé de placed’apprentissage, qui n’ont pas en-core bien défini le domaine profes-sionnel susceptible de les intéresserou qui ont encore des lacunes àcombler au niveau des compéten-ces avant d’entrer dans la voie pro-fessionnelle ou la voie médiane desétudes ESC-ECG.

Pas de baisse des exigencesscolairesLes exigences scolaires ne serontpas baissées pour autant, mais lé-gèrement déplacées. La grille ho-raire propose un renforcement etun approfondissement des connais-sances scolaires fondamentales.L’accent est aussi mis sur le déve-loppement de compétences et deméthodes de travail favorisantl’autonomie et la responsabilité,avec le souci de mieux répondreaux attentes des patrons. Tout undispositif, en collaboration avec lesconseillers en orientation, devraitde plus faciliter la construction desprojets professionnels des jeunes.

Des grilles horairesmodifiéesTant l’EPP que l’EPP de type alter-nance (ateliers) révisent donc leurgrille horaire, en prévoyant entre

(

La nouvelle EPP, une passerelleorientée métiers et ESC-ECG

La nouvelle EPP, une passerelleorientée métiers et ESC-ECG

Nadia Revaz

(O r i e n t a t i o n

Page 18: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

autres, au-delà du fundamentum,des heures d’enseignement diffé-rencié pour les connaissances scolai-res fondamentales. Ceci devraitconstituer une parade à l’hétérogé-néité des classes, en évitant le clas-

sement par niveaux des élèves. Dansl’ancienne mouture de l’EPP, les élè-ves avaient par ailleurs seulementtrois branches principales dont ladotation variait selon l’option choi-sie, alors qu’aujourd’hui au français,

( Résonances - Mars 2006 17

à l’allemand et aux mathématiquess’ajoutent l’anglais et les sciencesexpérimentales. Autre nouveauté,quatre périodes de cours spécifi-ques, dont l’approche du monde dutravail et l’informatique, s’inscriventdans le cadre de l’élaboration duprojet professionnel. Pour le reste,hormis l’éducation physique et lessciences des religions ou les cours dereligion chrétienne qui sont obliga-toires, les établissements ont le choixentre diverses options à raison de 8périodes hebdomadaires (cf. enca-dré p. 18). En accord avec le DECS,cette liste peut être complétée.

Un enseignement/apprentissage par projetsL’enseignement dispensé à l’EPPfonctionnera essentiellement parprojets, de façon à proposer autrechose que l’enseignement tradi-tionnel par contenus. A partir desdifférentes options possibles, lesétablissements doivent proposer un

L’EPP en bref

Statut: école du secondaire II rattachée au Service de l’enseignementet dispensant une formation préparatoire aux professions, àl’ESC et l’ECG.

Durée: une année, sans redoublement possible. Les cas particulierssont du ressort de la Direction sous le contrôle du Département.

Sites ESC/ECG/EPP Sion, Collège de la Tuilerie St-Maurice, OMS Brig.Admission: conditions actuelles, à savoir avoir terminé avec succès la 9e an-

née de scolarité (2 notes 4 dans les branches essentielles et unemoyenne générale de 4).

Débouchés: Principalement vers la formation professionnelle;ESC et ECG (sous certaines conditions définies dans le règle-ment);Autres écoles (voir les conditions spécifiques).

Certification: un certificat cantonal avec mention, délivré par le DECS attes-tant la réussite de la formation.

Les voies de la transition secondaire I-secondaire IIAu terme de la 3e année de cycle d’orientation (9e année), les élèves ont différents choix possibles: refaire l’année (solutionqui peut être envisagée pour le jeune souhaitant obtenir un diplôme de fin de CO avec des niveaux I), opter pour l’EPP(passerelle monde professionnel ou ESC-ECG) partir à l’étranger pour apprendre une langue, entrer dans une 4e de CO…Les élèves les plus en difficulté seront orientés vers une classe de préapprentissage.

Mesures relevant du secondaire I (CO) Mesures relevant du secondaire II non professionnel

La 4e du CO Classes de préapprentissage EPP et EPP alternance (ateliers)

La 4e du CO est en voie Les conditions d’entrée dans L’EPP et l’EPP alternance s’organisent sur une année. de redéfinition, avec les classes de préapprentissagepar exemple la sont élargies depuis cette Renforcement des acquis dans les disciplines fondamentales.possibilité pour un année (c’est une structureélève francophone de mixte théorie-pratique Travail sur les méthodes d’apprentissage, y compris lasuivre cette 10e année permettant à des jeunes définition d’un projet professionnel ou la préparationde formation dans la issus de l’enseignement d’un entretien d’embauche.partie germanophone spécialisé de trouver une et vice versa. place d’apprentissage). Partie pratique, sous forme de stages et/ou d’ateliers.

Mesures relevant du chômage

Semestre de motivation (réservé à des cas très particuliers)

Cette solution n’est pas en soi une offre de formation, mais une réponse très spécifique pour des situations extrême-ment particulières (rupture de contrat d’apprentissage par exemple). Elle ne devrait pas être proposée à un élève de finde 3e CO.

Page 19: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

enseignement des branches rete-nues et l’organiser autour de pro-jets interdisciplinaires et de travauxpersonnels. En couplant biologie etéconomie, les élèves pourront parexemple s’intéresser aux coûts dela santé et monter une expositionsur ce thème.

Stages et orientationLes élèves de l’EPP ont désormaisl’obligation d’effectuer un stage enentreprise d’une semaine au mini-mum avant la fin du premier semes-tre. Celui-ci peut se faire dans n’im-porte quel secteur. Ainsi que le sou-ligne Alain Grandjean, ce premierstage permettra aux jeunes de seconfronter à la réalité profession-nelle, mais aussi à l’enseignant derepérer ceux qui ont le plus besoinde l’aide d’un conseiller en orienta-tion pour choisir un domaine d’inté-rêt et être soutenu dans leurs dé-marches. Le nombre de stages n’estensuite pas limité (en EPP alter-nance, par exemple, 4 x 1 semainede stage sont imposées durant l’an-née scolaire). Dans la mesure des ca-pacités des établissements en ma-tière de locaux et de ressources, l’onpourrait même s’acheminer vers

une généralisation à toutes les EPPdu Valais du système EPP-alternanceprésent pour l’instant uniquement àSt-Maurice, car celui-ci a fait sespreuves. Dans la nouvelle EPP, l’orientationscolaire et professionnelle joue unrôle important, conseillers en orien-tation et enseignants collaborantétroitement avec le jeune qui est làpour élaborer son projet profession-nel et préparer son portfolio indivi-duel rassemblant ses démarches etses expériences effectuées durantcette année de formation. La nou-velle EPP s’inscrit résolument dansl’approche orientante, ce qui signifieque tous les partenaires de l’école(enseignants, directeur d’école, con-seillers en orientation, parents…)doivent porter ensemble le soucid’un projet motivant pour le jeune.

Une évaluation davantageformativeQuant à l’évaluation, elle demeuresommative, avec un accent sur la di-mension formative et sur l’auto-évaluation. En plus, ainsi que le sou-ligne Joël Grau, de nouveaux critè-res relatifs à des attitudes de travailsont pris en compte (autonomie,

18 Résonances - Mars 2006 )

Options d’établissement

Arts visuelsBiologieChimieCivisme et droitEducation artistique (chant, des-sin, TM)EconomieGéographieHistoireHistoire de l’artHistoire de la musiqueInformatiquePhilosophiePhysiquePsychologieEducation physique (obligatoire)Sciences des religions ou religionchrétienne (obligatoire)

ponctualité, soin, etc.) dans le car-net scolaire, ce qui répond égale-ment à une attente de la part desmilieux économiques. Les jeunesréussissant l’EPP obtiendront un cer-tificat différencié et détaillé, de fa-çon à assurer une plus grande trans-parence sur ce qu’ils ont fait durantcette année de formation.

Grille horaire EPP (une grille adaptée existe pour l’EPP alternance).

Page 20: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

( Résonances - Mars 2006 19

Nous pensons que l’école doit of-frir l’occasion de visiter les mu-sées, puisque beaucoup d’enfantsne s’y rendent jamais dans le cadrefamilial. La visite d’expositions estun moyen d’éveiller la curiosité etd’entretenir une attitude d’ouver-ture, indispensable pour appren-dre. C’est une occasion de sensibili-sation à la culture et de décou-verte, avec des aspects ludiques, oùla dimension sociale est riche.

Comment concevez-vous votretravail de médiation culturelle?La collaboration avec les ensei-gnants est essentielle: nous nousoccupons naturellement de l’ac-cueil des classes, mais nous offronsaussi des propositions de prépara-tion à la visite, ainsi que des activi-tés interdisciplinaires de prolonge-ment, en relation avec les objectifsque les collègues souhaiteraientaborder en particulier.

Que proposez-vous pour l’expo-sition Montagne?Remarquons tout d’abord l’impor-tance du thème qui est en lien directavec le milieu de vie des enfants,leur environnement quotidien. Lesperceptions contradictoires de lamontagne, sa crainte et son atti-rance, présentent de multiples as-pects, toujours d’actualité: des ava-lanches meurtrières aux grandiosespanoramas, demeure la questiondu «point de vue».Notons enfin l’importance du lieu,l’Ancien Pénitencier, et de la réa-lité qui fut la sienne il y a peu. Pour l’exposition, nous proposonsdes activités et des thèmes adaptésaux différents âges, de la classeenfantine à celle du CO. Nousavons prévu des tâches de recher-che individuelle et en groupes,Sophie Zimmermann.

Evelyne Allegro.

Médiation culturelleau musée

Médiation culturelleau musée

Eric Berthod

( E c o l e

e t m u s é e

Evelyne Allegro et Sophie Zimmer-mann, jeunes institutrices sorties dela HEP-Vs, enseignent depuis deuxans. La seule évocation du quotidiende la classe les enflamme et l’oncomprend aussitôt le bonheur quiles habite dans leur rôle d’ensei-gnante. Malgré cet enthousiasme,elles ont choisi toutes deux de lais-ser une marge dans leur agendapour entretenir une autre dimen-sion de leur personnalité: la commu-nication chez la première – encoreen formation en communication or-ganisationnelle au CRED – et la pas-sion pour l’art chez la seconde. Cesaspirations, et leurs compétencesprofessionnelles, les incitent à s’in-vestir dans une nouvelle forme departage, celle de la médiation cultu-relle au musée! L’exposition tempo-raire actuelle «Montagne je te hais,Montagne je t’adore» n’a plus desecret pour elles.

Que pensez-vous de la relationentre l’école et les musées?

distinctes pour chaque étage, en te-nant compte des objets et des œu-vres exposés ainsi que de la configu-ration particulière de l’espace.

Quels sont la durée et le coûtd’une animation?Nous abordons les thématiquesprincipales de l’exposition en 1 h 30,avec la possibilité d’approfondir enfonction des intérêts particuliers. Les animations et les entrées auxmusées cantonaux pour les classessont toujours gratuites!

Comment organiser la venueau musée?Il suffit d’appeler Mme Liliane Roh,Direction des musées cantonaux,durant les heures de bureau, au no027 606 46 86. Nous contacteronsensuite les enseignants pour arrê-ter une date ensemble.

Le message de bienvenue est lancé!Evelyne et Sophie se feront un plai-sir d’accueillir votre classe pour ladécouverte de cette remarquableexposition.

Page 21: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

«Parachutes»: avec la tête et les mains

«Parachutes»: avec la tête et les mains

Samuel Fierz

(Environnement

Du côté de la Connaissancede l’environnement…

Le projet est intéressant car ilpermet aux élèves de:

mener un questionnementscientifique2 en développantplusieurs savoir-faire ou capa-cités transversales: se ques-tionner, formuler des hypo-thèses, expérimenter, consta-ter et rapporter, débattre,imaginer de nouvelles expé-riences;d’utiliser différents «outils»:du matériel, des instrumentsde mesure (chronomètre), destableaux (pour présenter etanalyser des résultats), dutexte (pour expliquer ses sen-sations);développer une compréhen-sion intuitive de ce qu’est l’air(ce n’est pas rien puisque çafreine, c’est une matière par-ticulière), de la force qu’ilpeut opposer à un objet, del’énergie qu’il faut fournirpour le traverser; mémoriser quelques principesliés au vol (rôle du poids, rôlede la surface portante) et auxmatières nécessaires à laconstruction d’appareils vo-lants;mener un questionnement his-torique: s’interroger sur unehistoire (Icare), se demander sielle est vraie ou non, déve-loppe l’esprit critique, une ca-pacité de base en histoire.

Enfin, notons que cette démar-che illustre particulièrement bienles principes de travail du GuideCorome 1P-3P (cf. p. 48).

Samuel Fierz

une qui est récurrente et paraîtporteuse: «Comment l’air peut-ilplus ou moins ralentir la descented’un parachute?».

Première expérience Par groupes de deux, avec du pa-pier et de la ficelle, les élèves imagi-nent et construisent un parachute.

Le jour du test, ils le lancent desdifférents étages de l’école et chro-nomètrent son temps de chute.

Chaque prototypeest ensuite collésur un grand pan-neau, et son tempsde chute est inscritau-dessous. Le dé-bat «scientifique»débute: que peut-on dire de ces ré-sultats? Que fairepour mieux voircomment l’airfreine un para-chute?

Le concours disait «Prenez l’air»1.La classe 1-3P de Vercorin a relevéle défi. Alliant astucieusement lesmains et la tête, le projet conduitpar Marie-Alice Albasini est aussiintéressant du point de vue desACM que de la Connaissance del’environnement ou du Français(voir encadrés). Voici son histoire...

Choix et débatS’interrogeant sur le thème, les en-fants formulent plusieurs idées;après discussion de chacuned’elles, c’est auvote que l’ondécide de tra-vailler sur les pa-rachutes et lesparapentes. Dansla foulée, chacunliste les questionsqu’il se pose surl’air et les exprimedevant la classe.L’enseignante pro-pose d’en retenir

20 Résonances - Mars 2006 )

Page 22: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Essais systématiques

Sur la base des idées émises, on dé-cide de construire différentes expé-riences. Pour bien comprendre cequi se passe, on ne varie qu’un seulaspect à la fois:

différentes matières (plastique,tissus, tulle, etc.) mais même sur-face;différents diamètres mais mêmematière;mêmes forme, matière et diamè-tre, mais chargés de poids diffé-rents.

Les élèves se répartissent la cons-truction des divers prototypes. Lejour du test, ils observent les para-chutes et font des hypothèses: le-quel ira le plus vite? Les temps dechute sont ensuite chronométrés,puis reportés sur un panneau. En-fin, on revient sur chaque tableau,et l’on réfléchit à ce qui ralentit ladescente d’un parachute. Quelquesconstats sont rédigés: «Le para-chute descend vite si le poids estgrand»; «le parachute reste long-temps en l’air quand la toile estgrande et légère»; etc.

Vivre le freinage de l’air

Par hasard, un élève possède unmini-parapente qu’il amène enclasse. L’enseignante propose alorsque tous les élèves sentent par leurcorps comment l’air ralentit le para-chute. Chacun court 33 mètres sans,puis avec le parapente, reporte sesdeux résultats sur un tableau et ré-dige ses impressions. L’expériences’achève par l’échange des constatset un retour sur la question de dé-part affichée en classe tout au longde l’activité.

Mise en perspectiveProfitant du livre de lec-ture 3P, les élèves s’inter-rogent sur «Dédale etIcare»: qu’est-ce qui estvrai? imaginaire? pour-quoi? Après argumen-

tation des élèves, l’enseignanteconclut que c’est une histoire queles grandes personnes se racontentdepuis très longtemps; ce qu’elledit n’est pas vrai, mais elle nous ap-prend cependant que les hommesont de tout temps rêvé de voler.

Notes

1 Concours Environnement+Jeunesse2004-2005.

2 N’ayons pas peur des mots, le raison-nement scientifique est effectivementmis en œuvre ici.

( Résonances - Mars 2006 21

Du côté des Activitéscréatrices manuelles…

Ce projet est intéressant car:il développe l’aspect «techno-logie» de la discipline. Si lesgermanophones, encouragéset sollicités par les écoles d’in-génieurs, lui font la part belle,il faut bien admettre quenous autres Romands sommesun peu à la traîne. Diversesproblématiques peuvent êtreabordées sous cet angle,comme ici la portance de l’air,mais aussi la flottaison, l’équi-libre, différents mouvementscomme rouler, pivoter, coulis-ser, balancer, etc. Cette entréeest très attractive pour les élè-ves, en particulier les plusâgés, qui, parachutés dans lapeau du petit chercheur, relè-vent le défi avec ingéniosité;il privilégie l’expérimentationen ACM. Pas de recette toutefaite, pas de marche à suivremais une démarche qui ga-rantit la multiplicité des ré-ponses, qui grâce à la déduc-tion et au raisonnement se-ront affinées;il permet d’utiliser différentsmatériaux et outils, de les tes-ter, les comparer, se familiari-ser, se les approprier;il donne du sens aux appren-tissages: comment trouer sansdéchirer la voile, nouer defaçon résistante et légère,assembler sans alourdir nitrouer. L’enfant demanderapour apprendre à coudre et àassembler les différentes par-ties de son parachute.

Enfin pour ceux qui seraient in-quiets à l’idée que «ces pauvresélèves» n’ont rien eu à ramener àla maison au terme du trimestre,qu’ils se rassurent: les «ActionMan» de Vercorin sont au béné-fice d’accessoires inédits introu-vables dans le commerce!

Sandra Coppey Grange

Du côté du Français…L’accent a évidemment été mis sur le projet scientifique et technique. Mais lalangue joue un rôle important à diverses étapes. Des obstacles langagiers peu-vent être mis en évidence (formulation d’arguments, compréhension du textemis en jeu, rédaction d’un compte rendu personnel destiné à être public, etc.).Chacun de ces obstacles pourrait faire l’objet d’un travail spécifique, parexemple, pour la formulation orale du compte rendu (voir photo):

encourager l’expression spontanée de l’élève, avec ses mots;hiérarchiser les idées selon leur importance pour le public;éventuellement améliorer la formulation pour être compris par un largepublic;se préoccuper de la norme orthographique lors de la mise par écrit;…

Jean-Paul Mabillard

Page 23: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Le premier médiateur de la musi-que vers l’enfant est la voix chan-tée. Elle prend place dans la vie dunourrisson par une forme du phé-nomène d’empreinte1.

Comme chacun le sait certaine-ment, à partir de 9 semaines, l’ouïeest fonctionnelle pour le futurbébé dans le ventre de sa mère.De ce fait, peut-être ne nous ren-dons-nous pas toujours compte del’influence de l’environnement surle développement de la personneen devenir. Quand on sait tout ceque l’enfant apprend avant l’école,il convient de relativiser ce qu’onpeut y faire, dans notre école…En centrant bien entendu mes pro-pos sur la musique, je vais proposerdes pistes probablement connuesde plusieurs d’entre mes fidèles lec-teurs. Pour cela, je vais me référer àce qui se passe en Finlande2.

Les tout-petits finlandaisUn des aspects fondamentaux del’école finlandaise est le dévelop-pement de la culture locale. Ace sujet, il a été constaté quecelle-ci n’était plus transmisede génération en génération,en ce qui concerne la chansontraditionnelle surtout. En effet,s’il est bien que les parents pro-posent des CD’s à écouter, celareste insuffisant3. En s’appuyantsur des recherches concernant ledéveloppement musical en gé-néral, il a été donc mis en placeune structure fort intéressante.Voilà pourquoi, le bébé et samère sont invités à se plongerdans la chanson et la musique tra-ditionnelle en participant à desateliers collectifs où se mêlent al-lègrement chant, danse et créa-

pour que les mères puissent travail-ler. C’est vrai, mais je suis sûr qu’ilest possible de mettre en place desactivités plus ou moins régulières

en tenant compte de tous les pa-ramètres organisationnels.

Chant et mouvementOn pourrait apprendre

(ou réapprendre) auxmamans (et aux pa-pas, le cas échéant)les comptines etchansons tradi-tionnelles de cheznous mais, égale-ment, offrir aux

mamans émigréesla poss ibi l i té de

chanter leurs propres chansons etde les apprendre ainsi à toutes lespersonnes présentes. Ce serait ainsiun bon moyen de développer la to-lérance envers les cultures minori-taires. On pourrait aussi faire appelaux anciens pour favoriser la trans-mission de ces diverses cultures.Nos petits s’immergeraient ainsidans le monde culturel environ-nant.

Mères et enfants au spectacleIl pourrait être intéressant deproposer aux orchestres et cho-rales de nos villes et villagesd’inviter les mères et leurs petitsà des spectacles contenant despièces musicales adaptées lorsdesquelles les auditeurs pour-raient vivre dans le bonheur etl’émotion. J’aime à rêver devoir les places de parc des sal-les de spectacles non pas occu-pées par des voitures rutilan-tes mais par des dizaines, descentaines de poussettes….

A partir de 9 semaines, l’ouïe est

fonctionnelle pour le futur bébé dans

le ventre de sa mère.

22 Résonances - Mars 2006 )

Développement musical:importance de la petite enfance

Développement musical:importance de la petite enfance

(E d u c a t i o n

m u s i c a l e

tion qui sont la base commune detoute éducation musicale. Cettestructure est en passe d’être insti-tutionnalisée. C’est fortbien, donc.On devine la volontépolitique de mettreen valeur la culturefinlandaise que cha-cun sait minoritairedans le contexte géo-politique.

Et les nôtres, alors?A l’inverse de la Finlande, no-tre société est de plus en plusmulticulturelle. Il n’est donc passouhaitable, peut-être, d’instaurerun modèle unique.Il conviendrait donc que chaquecollectivité locale crée les espacesnécessaires pour accueillir mère etenfant4. Les crèches et autres lieuxd’accueil pour les petits seraient lesendroits adéquats. Mais, me dira-t-on, si l’on met les enfants à la crè-che ou au jardin d’enfants c’est

Page 24: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Renforçons donc les liens entre lasociété en général et les familles,grâce au chant et à la musique, afinde réaliser un état de fait oublié:«Dans les temps très anciens, il n’yavait pas de solistes et pas de grou-pes constitués (chorales). Tout lemonde chantait et dansait. On sa-vait que cela était bon pour l’âme»5.

Bernard Oberholzer,enseignant HEP

Notes

1 Pierre Zurcher, Les théories de la mé-diation à l’épreuve de la réalité musi-cale, in A la recherche du développe-ment musical, L’Harmattan, 2002.

2 Voir Résonances de décembre 2005:Faut-il mettre nos enfants à l’écolefinlandaise pour qu’ils apprennentbien la musique?

3 La richesse des sons proposés par lamusique enregistrée ne permet pasdes apprentissages optimaux.

4 Les sociétés de gymnastique propo-sent avec succès ce genre de structure.

5 Armande Altaï, professeur de chant àParis.

( Résonances - Mars 2006 23

Soirées de formation du Servicediocésain de la Catéchèse

Soirées de formation du Servicediocésain de la Catéchèse

Christianisme et néolibéralisme: des visions du monde incompatiblesMardi 14 mars 2006, 20 h - 21 h 30 – M. Yvan MudrySous ses dehors «scientifiques» le savoir économique standard véhiculeune vision de l’homme et de la société difficilement compatible avec celleque promeuvent l’Evangile et la tradition chrétienne.

Citoyens chrétiens dans une démocratie pluralisteJeudi 6 avril 2006, 20 h - 22 h – Abbé Michel SalamolardDans notre démocratie directe, les citoyens sont de plus en plus appelés àvoter sur des sujets qui engagent des valeurs éthiques fondamentales. Su-jets complexes, difficiles, sensibles, face auxquels on peut se sentir per-plexe.

Après le livre, le film! «Da Vinci Code» ou le retour des «religions à mystères»Mercredi 26 avril 2006, 20 h - 22 h – Abbé François-Xavier AmherdtLa soirée présentera quelques-unes des contre-vérités et invraisemblancesque recèlent les best-sellers de Dan Brown, histoire de vous permettred’en parler en connaissance de cause avec vos proches, et de relativiserleurs éventuelles critiques. Occasion aussi de revisiter certaines de vosconnaissances bibliques, notamment par rapport à la figure de Marie-Ma-deleine.

Lieu: Notre-Dame-du-Silence, Ch. De la Sitterie 2, SionInscription: Service diocésain de la Catéchèse – Tél. 027 327 44 02.

E n r a c c o u r c iwww.news.admin.ch

Les infos de la Confédération

L’adresse www.news.admin.ch offre un serviced’abonnement par courrier électronique permettantd’accéder à tous les communiqués de presse de laConfédération, avec de plus la possibilité de choisir demanière ciblée de quels services et sur quels thèmes ilssouhaitent recevoir des informations. Ce service est unpremier pas vers la création d’un portail médiatiquedonnant accès à tous les communiqués del’administration fédérale.

OCDE

Informatique et réussite scolaireSelon une étude de l’OCDE, les élèves qui maîtrisentl’informatique obtiennent de meilleurs scores à l’école.Le lien avec les résultats scolaires en mathématiques estfrappant. Les élèves qui utilisent un ordinateur depuisplusieurs années ont pour la plupart des résultatssupérieurs à la moyenne. En revanche, ceux qui n’ont pas

accès à un ordinateur ou n’en utilisent un que depuis peude temps ont tendance à être en retard par rapport auniveau de leur année d’étude.www.oecd.org

Fribourg

Festivalinternational de filmsLe Festival internationalde films de Fribourgfêtera cette année savingtième édition. Il sedéroulera du 12 au 19mars 2006. Qu’ils viennentdu Brésil, d’Iran ou desPhilippines, qu’ils soient présentés en sélection officiellecompétition – fictions et documentaires – les filmsproposés du 12 au 19 mars par le FIFF évoquent autantl’évolution complexe du monde réel et politique quel’évolution subtile de la production du 7e art. www.fiff.ch

Page 25: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Trois quarts des communes valai-sannes se sont lancées dans le pro-jet ICT-VS. Un bon nombre d’écolessont donc actuellement équipéesen informatique, mais l’écart estgrand entre les classes qui ne dis-posent que d’une ou deux machi-nes et celles qui sont équipées deplusieurs postes connectés à Inter-net par le biais d’un serveur.

Les avantages d’un serveurà l’école

Les élèves enregistrent leurs tra-vaux sur le serveur. Donc si lelendemain, ils reprennent leurtravail et que le poste sur lequelils l’avaient commencé n’est plusdisponible, ils peuvent sans au-cun problème le retrouver de-puis n’importe quel autre postede l’école.Il en va de même lorsque des di-dacticiels enregistrent les résul-tats des élèves, ceux-ci retrouve-ront leurs scores sur tous les pos-tes.C’est le cas égalementpour les didacticiels ou-verts: (ceux où l’enseignantpeut ajouter ou modifierdes exercices) plus besoinde recopier les nouveauxexercices sur chaque poste:une copie sur le serveur et«Madame est servie!»L’enseignant peut déposersur le serveur des documentsà disposition des élèves en choi-sissant si ces derniers pourrontou non les modifier.Le serveur veillera naturelle-ment à ce que les élèves d’uneclasse n’aient pas accès aux tra-vaux des autres…Le serveur s’avère également in-téressant pour stocker les sauve-

gardes. Comme tout est centra-lisé sur le serveur, la copie de sé-curité des données peut s’effec-tuer automatiquement chaquevendredi soir, par exemple…C’est également sur le serveurque peuvent être conservés tousles fichiers d’installations de di-dacticiels, ce qui facilite l’instal-lation d’un nouveau poste.L’enseignant peut envoyer surle serveur les documents qu’ilprépare depuis son domicile, etvice versa. Cette fonctionnalités’avère également appréciablequand l’école se répartit sur plu-sieurs bâtiments afin de transfé-rer des dossiers d’un lieu à l’au-tre.Le serveur pilote le photoco-pieur, ainsi, depuis sa classe, cha-que enseignant peut tirer lesphotocopies pour ses élèves, cequi en améliore remarquable-ment la qualité.Et enfin, le serveur peut héber-ger votre site web1.

En face on sert gratisQuel est donc le prix de cette mer-veille? Les revendeurs en informa-tique qui se garderont bien de vousdire qu’en face on sert gratis, vousproposeront les incontournables etonéreux produits Microsoft. Or, ilexiste une solution gratuite et dé-

24 Résonances - Mars 2006 )

diée spécialement au monde del’éducation. Il s’agit du serveur pé-dagogique SambaEdu réalisé parl’académie de Caen en collabora-tion avec celles de Créteil, Versail-les, Lyon et Rouen. Pratiquementtous les départements français ont

déjà des écoles qui ont choisi ce sys-tème. Il a été installé dans quel-ques écoles en Valais et n’est jamaistombé en panne depuis trois anshormis une tasse de café renverséepar mégarde sur des circuits quiont grillé… Le serveur avait oubliéson tablier.

Comment danser sur SambaEdu?1. D’abord télécharger le CD d’ins-

tallation Digloo2 qui permetd’installer sambaedu3 enquelques minutes. Tout estpris en charge, depuis le par-titionnement jusqu’à l’ins-tallation des paquets, enpassant par la reconnais-sance du matériel.

Une machine quelconqueavec deux gros disquesdurs.

2. Il faut évidemment disposer d’unordinateur3 qui fera office deserveur. Une machine quelcon-que avec deux gros disques durset deux cartes réseau fera l’af-faire. Nul besoin de carte son oude carte graphique performante.Un budget de 1000 francs suffirapour:

SambaEdu: un outil aussiperformant que bon marché

SambaEdu: un outil aussiperformant que bon marché

( I C T

Une aubaine à ne pasmanquer.

Page 26: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

un Pentium et carte mère512 ou 1 Go de Ramdeux disques durs de 80 ou 160Godeux cartes réseauun lecteur CDPort USBUn vieil écran complètera le tout.

3. Une notice explicative4 décritensuite pas à pas comment inté-grer vos postes (win98, win2000,XP, linux) sur le serveur Se3.

Au final, vous disposerez d’un outilaussi performant que bon marché,pensé pour une utilisation scolaire,et en permanence mis à jour parune communauté de program-meurs très active dans des centai-nes de lycées, collèges ou écoles.Une aubaine à ne pas manquer.

Notre canton détient par ailleursles compétences nécessaires pourformer des utilisateurs ou des ad-ministrateurs5 SambaEdu en cas dedemande.

Philippe Favre conseiller multimédia

Notes

1 A noter que certaines de ces fonction-nalités ne seront pas disponibles pourles écoles qui sont connectées parl’offre Swisscom, aucun problème enrevanche avec le téléréseau.

2 http://wawadeb.crdp.ac-caen.fr/iso/diglooLcSe3.iso

3 http://tursan.ac-creteil.fr/se3/wikini/wakka.php?wiki=LeMatosQuiMar-cheSousSe3 (liste de matériel testé).

4 http://www.crdp.ac-caen.fr/se3/

5 cours réservé aux personnes ressour-ces dès 6 inscriptions.

( Résonances - Mars 2006 25

Références locales:Ecole primaire de Saint-Léonard

Ecole primaire de Planzette/Sierre

Ecole primaire de Chippis

A vos agendasA vos agendas(M é m e n t o

p é d a g o g i q u e

Je 23 mars 2006Causerie littérairevalaisanneAntoine Pitteloud,enseignant à l’Ecole decommerce à Montheyet auteur d’uneanthologie desvoyageurs et desécrivains en Valais, dela Renaissance à l’aubedu XXe siècle (éditionsl’Age d’Homme), estinvité à une causerie àla Médiathèque pourfaire partager sontravail de recherche.Lieu: MédiathèqueValais, Sion (rue desVergers 9) dans le cadre du cycle Le Valais en recherches. Horaire: 18 h 30. Cf. Résonances,septembre 2005, p. 33.www.mediatheque.ch

Jusqu’au 23 avril 2006Expo au musée deBagnesLe Musée de Bagnesaccueille une expositionde l’Association desamis de l’affiche suissefondée sur la collectionde la Bibliothèquepublique et univer-sitaire ainsi que celle dela Médiathèque Valais.

Cette exposition pré-sente une soixantained’affiches touristiquessuisses, parmi les plusmarquantes du XXe

siècle, la plupart signéespar les plus grandscréateurs. Des hôtels de

la Belle Epoque auxtéléphériques del’après-guerre, duvoyage en train audéveloppement del’aviation, del’évocation de lamodernité à celle de latradition, le visiteur faitun voyage d’esthètedans l’histoire dutourisme alpin.Musée de Bagnes, rue de l’Eglise 13, 1934 Le Châble, 027 778 15 25,[email protected].

Jeu 27 avril - lu 1er mai2006Salon du livreCette année, le Saloninternational du livre et

de la presse vit savingtième édition avec, comme chaqueannée, en parallèle leSalon de l’étudiant.www.salondulivre.ch

Je 8 juin 2006Conférence deFrançois TochonFrançois Tochon,professeur àl’Université deWisconsin (USA),donnera à Neuchâtelune conférencepublique: La formationdes enseignants auxEtats-Unis: évolution ourégression?Lieu: Faculté desLettres, Université deNeuchâtel. Horaire: jeudi 8 juin à18 heures.www.irdp.ch

Sa 23 septembre 2006Assises romandes de l’EducationLes troisièmes Assisesromandes del’Education auront lieu le samedi 23septembre, à Dorigny.Elles auront pour titreRéussir ensemble:Bannir l’exclusion.www.le-ser.ch

Ve 7, sa 8 et di 9 avril: Littera-découverteAprès le concours de contes, vient le temps du Salondu livre de Jeunesse qui lui sert d’écrin pour laremise des prix. La manifestation est organisée à Saint-Maurice les 7,8 et 9 avril 2006.www.litteradecouverte.com

Page 27: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Le Bureau des échanges linguisti-ques (BEL) a demandé à un certainnombre de jeunes Valaisans, franco-phones et germanophones maisaussi d’âges différents, de prendrela plume pour raconter leur expé-rience dans le cadre d’un échangelinguistique de courte ou de pluslongue durée. Parmi les réponses re-tournées, quelques-unes ont étéchoisies pour être publiées. Manièrede donner plus directement la pa-role aux jeunes pour qu’ils évo-quent les forces et les faiblesses del’expérience, l’enrichissement lin-guistique que cela leur a apporté oules recommandations qu’ils feraientà des camarades qui souhaiteraientvivre une telle expérience.

Selma de ChoëxSéjour: Berlin / Allemagne, 15 joursAge: 11 ans Classe suivie en 2004/2005: 5e pri-maire bilingueClasse suivie en 2005/2006: 6e pri-maire bilingue

Cet échange m’a permis de visiterune ville qui m’était inconnue etque maintenant j’aime beaucoup.Ma rencontre avec ma correspon-dante était la plus belle chose demon échange. Parler l’allemand pendant 3 semai-nes m’a beaucoup aidée pour l’école

et j’ai vraiment l’impression que jeme suis améliorée dans cette langue.Je recommande à tous ceux quisouhaiteraient vivre une belle ex-périence telle que la mienne d’enprofiter le plus possible car une oc-casion comme celle-ci ne se pré-sente pas tous les jours!

Jonathan de FullySéjour: Lucerne/ Suisse allemande,15 joursAge: 12 ansClasse suivie en 2004/2005: 6e pri-maireClasse suivie en 2005/2006: 1re ducycle d’orientation

Je trouve que j’ai plus appris enSuisse allemande que durant ma 6e

primaire. Il me semble que j’avaismoins de peine à parler et, en plus,je connaissais mieux mon vocabu-laire quand je suis revenu. Donc, jerecommande à celles ou ceux quiveulent aller faire un échange lin-guistique, de réviser leur vocabu-laire. Car, une fois là-bas, ils sont li-vrés à leur connaissance de l’alle-mand. La force de l’expérience,c’est que l’on est obligé de parlerpour avoir quelque chose. La fai-blesse de celle-ci est que si l’on nesait pas dire un mot et que l’on n’apas de dictionnaire, il est impossi-ble de demander la chose dont on

26 Résonances - Mars 2006 )

a besoin. De plus, une fois là-bas, ilfaut utiliser le bon allemand, pas ledialecte de la région.J’ai trouvé cela bien car on apprendà avoir des responsabilités. Une foislà-bas, on fait des choses drôles, parexemple: mini-golf, parc animalier,piscine, etc. J’ai aussi goûté à deschoses délicieuses comme des gla-ces maison, des pizzas et surtout onallait chercher le lait à la ferme. Jesouhaite bonne chance à tous ceuxqui vont faire un échange.

Nicole de NatersSéjour: Aubonne / Suisse romande,15 joursAge: 15 ansClasse suivie en 2004/2005: 2e ducycle d’orientationClasse suivie en 2005/2006: 1re ducollège à Brigue

Während meinem zweiwöchigenSprachaufenthalt in Aubonne (VD)habe ich sehr viele Erfahrungen ge-macht. Ich sah, wie die Familie mit-einander umging und wie die Inter-essen des Einzelnen berücksichtigtwurden. Ich wurde sofort, besser alsbei meinem ersten Austausch, in dieFamilie integriert. Das war toll! Daich Französisch liebend gerne spre-che, kam mir der Austausch auchsprachlich entgegen. Ich sprach sehrfrei und ohne langes Überlegen. Inder zweiten Woche verstand ichpraktisch alles und dachte auch vielauf Französisch. Ich musste fastnichts ins Deutsche übersetzen undkonnte mich mit den Leuten flies-send unterhalten, wie ich es auch zuHause kann. Schülern, welche einenAustausch machen, empehle ich:gebt euch vom ersten Tag an mitder Familie, etc, ab und sprecht oh-ne Hemmungen, einfach frei. Nie-

Echanges linguistiques: témoignages de jeunes

Echanges linguistiques: témoignages de jeunes

( B E L

Pour contacter le BELCorinne Barras (responsable), Sandra Richner (adjointe), Paula Gaillard (secré-taire).Adresse du bureau: av. de la Gare 44, 1950 Sion. Tél. 027 606 41 30, fax 027606 41 34, [email protected]. Le bureau est ouvert le lundi et le mer-credi de 14 h à 18 h ainsi que le mardi, le jeudi et le vendredi de 8 h à 12 h.Adresse postale: Bureau des échanges linguistiques, Planta 3, 1950 Sion.

Page 28: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

mand ist euch böse, wenn ihr einenFehler macht. Je mehr ihr sprecht,desto mehr lernt ihr!

Pauline d’ArdonSéjour: Brigue, 1 année scolaireAge: 16 ansClasse suivie en 2004/2005: 10e an-née linguistique au CO de BrigueClasse suivie en 2005/2006: 1re del’Ecole de commerce bilingue à Sierre

L’année passée à Brigue a été maplus belle année d’école. L’ambian-ce était excellente tant à l’internatqu’au cycle. A l’école, je regretteseulement que nous n’étions pasplus intégrés dans les classes avecles Haut-Valaisans car nous aurionsencore davantage progressé.Notre titulaire était formidable, ilorganisait des activités super. Nousavons pris part à un camp à Blattenen septembre, participé à des sor-ties à la piscine, usé nos chaussuresdans de longues mais belles mar-ches … et nous avons terminé no-tre année par une semaine à Bâle(où nous avons eu la chance de visi-ter le stade). Ces quelques mois res-teront gravés pour toujours dans lecœur des personnes de la 10 SJ!Cette expérience m’a beaucoup ap-porté: j’ai appris la langue et j’osem’exprimer en allemand. Mainte-nant je suis plus responsable et jeme débrouille seule.Aux personnes qui hésitent à partir,qui se disent qu’elles seront loin dechez elles ou qui ont peur de neconnaître personne, je n’ai qu’unechose à dire: LANCEZ-VOUS!

Je ne connaissais personne le pre-mier jour mais rapidement c’est de-venu sympa et, aujourd’hui, j’ai desamis dans tout le Valais et même àFribourg.Finalement, Brigue ce n’est pas siloin! Et … ça fait du bien de quitterun peu sa maison…

Steven de Saas-GrundSéjour: Sion, 1 année scolaireAge: 16 ansClasse suivie en 2004/2005: 9e lin-guistique au CO à SionClasse suivie en 2005/2006: 1re an-née du collège à Brigue

Es war Montag, der 23. August 2004– ein Alptraum für manche Schüler!Anfang des Jahres entschied ichmich, die 3.OS in Sitten zu absolvie-ren, doch an jenem Montagmor-

( Résonances - Mars 2006 27

gen bekam ich es ein bisschen mitder Angst zu tun. Es war nicht dieFurcht vor dem Misserfolg, sondernvor dem Unbekannten. Was erwar-tet mich? Hoffentlich kenne ich je-manden!Heute bin ich stolz, diesen Schrittgewagt zu haben. Anfangs kam ichmir ein bisschen fehl am Platz vor,denn ich verstand das Französischnoch nicht so gut und hatte auchMühe zu kommunizieren. Doch mitder Zeit lebte ich mich so gut ein,dass Sitten für mich mein zweiterHeimatort wurde. Ich befreundetemich mit anderen Schülern, von de-nen die meisten Französisch spra-chen. Schon nach einem halben Jahrhatte ich viele Fortschritte gemacht.Mittlerweile spreche ich gut Franzö-sisch, was ich vor einem Jahr nie ge-dacht hätte. Schade nur, dass dasSchuljahr so schnell zu Ende ging!

Jonathan, Mélanie, Nicole, Virginie, Steven, Selma, Patrizia et Pauline.

Echange de Jeunes: premier emploi EcoleCe programme s’adresse en premier lieu aux diplômés des hautes écoles péda-gogiques qui sont habilités à enseigner dans les écoles primaires (jusqu’à lasixième année) et qui disposent de peu ou pas d’expérience professionnelle.Ce projet reste toutefois ouvert aux enseignants des écoles enfantines ainsiqu’à ceux du secondaire I.Les participants doivent être inscrits comme chômeurs auprès de l’ORP et dis-poser d’un délai cadre, qui leur permette d’effectuer la durée entière dustage. De plus, ils doivent être en possession du diplôme d’enseignant ainsique de l’autorisation d’enseigner dans la langue cible.En règle générale, la durée du stage est de 3 mois. Les participants peuventcommencer leur stage à tout moment. Il conviendra toutefois de noter qu’ilne peut pas avoir lieu pendant les vacances scolaires. Pour plus de renseignements veuillez contacter:

Echange de Jeunes, Sonia Coi, Responsable du projet «Premier EmploiEcole» – e-mail: [email protected], tél. 032 625 26 89/80.

Page 29: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Im Grossen und Ganzen erlebte ichnur positive Erfahrungen. Die Leh-rer unterrichteten ausgezeichnetund das Mittagessen im Foyerschmeckte köstlich. Doch das Tollstefür mich bleiben die vielen Ausflü-ge, die wir unternommen hatten.Ein Tipp an alle Schüler: Meldeteuch für einen solchen Austauschan, ihr werdet es nicht bereuen! Fürmich war es ein wunderschönes Er-lebnis, das ich nie vergessen werde.

Mélanie de MontheySéjour: Brig, 1 année scolaireAge: 16 ansClasse suivie en 2004/2005: 10e an-née linguistique au CO de BrigueFormation en 05/06: Apprentissaged’employée de commerce

C’est une expérience inoubliable.C’est difficile au début d’être loinde la maison, mais par la suite ons’y habitue très bien. Pendant cetteannée, j’ai beaucoup mûri et j’aiappris à être indépendante… Cetteécole m’a beaucoup aidée pourla compréhension orale. En plus,j’aime énormément cette langue.Pour les personnes qui hésitent àfaire une année à Brig, je ne peuxque leur dire: il faut foncer carc’était la plus belle année pourmoi, et si c’était à refaire, je repar-tirais demain sans aucune hésita-tion. Des occasions comme celle-cion n’en a qu’une dans une vie, alorsil ne faut pas la laisser passer. On valà-bas pour apprendre l’allemandmais pas seulement, on en apprendbeaucoup aussi sur soi-même…

Patrizia de Brig-GlisSéjour: Sion Age: 16 ansClasse suivie en 2004/2005: 1re ducollège à SionClasse suivie en 2005/2006: 2e ducollège à Sion

Ich habe sehr viel Positives erlebt.Die Lehrer und meine Mitschülerwaren sehr hilfsbereit und freund-lich, so dass ich mich schnell wohlgefühlt habe. Obwohl es anfangs

ziemlich anstrengend und ermü-dend war nur Französisch zu hörenund ich auf oft nachfragen musste.Ich gewöhnte mich jedenfallsschneller als erwartet daran undhatte schon bald keine Hemmun-gen mehr zu sprechen. Mein Hör-verständnis und mein Wortschatzhaben sich enorm verbessert, beimSchreiben hatte ich da schon mehrMühe. Jedoch nicht nur meineSprachkenntnisse sind besser ge-worden, ich habe auch gelernt aufandere zuzugehen und ich sehenun viele Dinge anders.

Ein Vorteil war sicherlich auch, dieEinzige in der Klasse zu sein, derenMuttersprache Deutsch ist. Ich be-reue keine Sekunde nach Sitten ge-gangen zu sein und es gefällt mirdort so gut, dass ich vorhabe, dasKollegium in Sitten zu beenden.Ich rate allen, die an einem Aus-tauschjahr interessiert sind dieseChance zu nutzen. Selbst falls ihrdas Schuljahr nicht besteht, ist esauf keinen Fall ein verlorenes Jahr!Ihr erlernt nicht nur die Sprache,sondern trefft auch nette Leute.

Virginie de Haute-NendazSéjour: Little Chalfont(Londres) /Angleterre, 10 joursAge: 17 ans Classe suivie en 2004/2005: 3e ducollège à SionClasse suivie en 2005/2006: 4e ducollège à Sion

Durant l’année écoulée, j’ai eu lachance de participer à un échangelinguistique avec l’Angleterre. Cetteexpérience unique m’a beaucoupapporté humainement et culturel-lement. De plus, j’ai pu pratiquerl’anglais dans un pays anglophone.Cet autre moyen de parler une lan-gue m’a beaucoup plu, car j’ai ap-pris de nombreux mots de tous lesjours que nous n’étudions par for-cément en cours. Le contact avecma correspondante a directementpassé. Les différences de langue etde mentalité ne nous ont pas em-pêchées de nous comprendre, aucontraire nos origines et nos cultu-

28 Résonances - Mars 2006 )

res différentes, nous ont permis dediscuter longuement. En pratiquantnos activités favorites ensemble,nous nous sommes rapprochées, carnous avons appris à mieux nousconnaître. En Angleterre, j’ai été in-troduite dans son cercle d’amis etdans sa famille, sans difficulté. Toutle monde était très accueillant. Jene regrette rien, car j’ai eu lachance de découvrir une amie, queje n’aurais jamais connue sans cetéchange. Alors si vous avez la possi-bilité de faire un échange linguisti-que, n’hésitez pas.

E n r a c c o u r c iMobilité en Europe

S’y préparer

ProblemSOLVE est un module depréparation multilingue etmulticulturel pour les jeunes quieffectuent un stage dans lecadre de leur formationprofessionnelle. Ce sont dessituations virtuelles – le voyage,le logement, la vie sociale, lesurgences et le travail – qu’ilsdoivent résoudre de manièreinteractive. Ce sont des exercicesen relation avec la langue et laculture du pays d’accueil(versions en français, allemand,anglais, italien, espagnol,suédois et slovaque).C’est un CD-Rom et toutprochainement un site internet:www.problemsolve.org.Les CD-Rom peuvent êtrecommandés au SOL (SwissOccidental Leonardo):www.s-o-l.ch - 027 327 35 20.

Page 30: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Parmi les informations utiles au pi-lotage du système de formation va-laisan, le DECS dispose, depuis plu-sieurs années, de prévisions d’ef-fectifs d’élèves. Sous réserve dechangements démographiques ousocio-économiques importants (dé-parts/arrivées massifs d’enfantsdans la scolarité dus à une crise in-ternationale par exemple), un hori-zon prévisionnel de cinq ans estassez fiable. Nous avons retenu iciles prévisions d’élèves pour lesdeux prochaines rentrées scolairesde l’école enfantine et pour les qua-tre prochaines du primaire et du cy-cle d’orientation, en comparaison

avec les effectifs 2004/05 et 2005/06. Basées essentiellement sur les nais-sances, les prévisions tiennent éga-lement compte des répartitions an-térieures d’effectifs à chaque niveaud’enseignement (moyenne sur huitans). Suivant la courbe démographi-que, le nombre d’élèves à l’école en-fantine et à l’école primaire pour-suit la baisse amorcée à l’école en-fantine dès l’année scolaire 1997/98et dès 1999/00 à l’école primaire.Ainsi, entre les rentrées scolaires2004/05 et 2005/06, l’école enfan-tine a perdu l’équivalent d’uneclasse entière et l’école primaire detrois. Les diminutions d’effectifs de-

( Résonances - Mars 2006 29

vraient s’accentuer les deux prochai-nes années. Cette baisse sera encoreplus marquée dès l’année scolaire2008/09 au primaire. La même évo-lution est à noter pour le Haut-Va-lais. Après une augmentation d’ef-fectifs au cycle d’orientation entre2004/05 et 2005/06 tant dans le Hautque le Bas-Valais, l’érosion démo-graphique gagne pour la premièrefois cet ordre d’enseignement à par-tir de la rentrée 2006/07 (43 élèvesen moins dans le Valais romand).Toutefois, contrairement aux prévi-sions du primaire, les diminutionsd’effectifs ne s’y accentueront qu’àl’horizon 2013.

Effectifs et prévisionsd’élèves pour le Valais

Effectifs et prévisionsd’élèves pour le Valais

SFT

(L e c h i f f r e

d u m o i s

Effectifs et prévisions d’élèves à l’école enfantine, primaire* et au cycle d’orientation* pour le Valais romand

*Y compris les classes spéciales

Source: DECS/SFT

Page 31: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Amour Toujours

Amour Toujours est un romanretraçant une histoire d’amourcomme tous les adolescentsaimeraient en vivre.Romantique, drôle etmystérieuse. Le jour de larentrée, Viola glisse une lettredans le sac d’Hugo qu’elleaime en secret. C’est le débutd’une correspondancepassionnée qui verra cetamour grandir. De lettre enlettre, on découvre la vie deces deux ados, leurssentiments bouleversés, leursdifficultés, leurs rêves. C’est une lecture agréable quia sa place entre les mains desjeunes.

Béatrice Masini & RobertoPiumini. Amour Toujours.Genève: Ed. La Joie de Lire,2005. www.lajoiedelire.ch

Moi, j’aime pas tropl’école…

Ce livre est destiné auxparents qui se préoccupent dela réussite scolaire de leurbambin, et non seulement desnotes mais aussi de son bien-être. Chaque chapitre cerneune problématique émise autravers des plaintes desenfants, puis apporte des

conseils très simples et sensésà mettre en place pourréconcilier l’élève et son école.En plus, pour clore chaquethème, l’essentiel est redit enquelques lignes. Les pistesexplorées sont la difficultéd’adaptation, l’ennui, la peur,les punitions récurrentes,l’agressivité, l’agitation, ladifficulté à créer des relations, lasurdouance, la difficulté à suivrele programme…L’objectif de ce livre, très aisé àlire, est d’aider les parents à mieux comprendre les réactions deleur enfant afin qu’il trouve sa place au sein de l’école et soit unélève épanoui. Gilles-Marie Valet & Anne Lanchon. Moi, j’aime pas trop l’école…Ed. Albin Michel Coll. C’est la vie aussi, 2005.

Coopérer pour prévenir la violence

L’objectif de ce livre très pratique est d’expliciter de manière trèspratique des procédés méthodologiques qui installentprogressivement des comportements coopératifs et chassent lesagressions et la violence. Une brève première partie rappelle l’évolution sociale ducomportement de l’enfant puis les chapitres suivants proposentdes activités concrètes pour contrôler la colère, sanctionnerl’agression, régler les conflits puis créer une ambiance sécurisante

30 Résonances - Mars 2006 )

afin de pouvoir coopérerefficacement.Ce livre, destiné d’abord auxenseignants des petits degrés,est une vraie mine d’idéespour apprendre sereinement,avec plaisir et … tousensemble.Delphine Druart, MichelleWaelput. Coopérer pourprévenir la violence, Jeux etactivités d’apprentissages pourles enfants de 2 1/2 à 12 ans.Ed. De Boeck, collection Outilspour enseigner, 2005.

Le récit des ordinateurs

Farinaz Fassa raconte combienle récit des ordinateurs est aucœur d’une révolution socialequi touche très directementl’école. Son propos prendappui sur l’étude del’introduction et dudéveloppement del’informatique dans l’écolevaudoise depuis les années 70tout en examinant la façondont le déploiement destechnologies de l’informationet de la communication (TIC)dans les systèmes scolaireseuropéens s’articule avec uneidéologie spécifique duchangement social. FarinazFassa, qui enseigne laméthodologie en sciencessociales à l’Université deLausanne et la littérature dans

La sélection du moisLa sélection du mois( L i v r e s

Sautecroche

Nul n’est plus besoin de pré-senter les CD Sautecroche deMarie Henchoz qui font fleu-rir des sourires sur le visagedes enfants depuis 15 ans.Alors je ne peux que vous in-viter à courir découvrir ledixième titre de la collectionqui vient de sortir. Comme lesprécédents, il vous emmèneratout autour de la planète surdes rythmes entraînants: samba, swing, rock ou tarentelle...Des sonorités envoûtantes, des éclats de rire garantis, despersonnages attachants et un coup de cœur pour une chan-son qui fait l’éloge des différences avec pudeur et émotionet qui donne envie d’avoir un vrai méli-mélo d’amis.A découvrir pour le plaisir de chanter avec ses élèves.Marie Henchoz, Lee Maddeford, Annick Caretti. Sautecro-che 10. Editions LEP, 2005.www.editionslep.ch, www.sautecroche.ch DCR

Page 32: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

un établissement de lascolarité post-obligatoire, faitressortir dans son analyse quedeux idéaux éducatifs sontaujourd’hui en tension, l’unrépublicain et l’autrepédagogique qui met l’accentsur l’éducation des individuset la construction dedispositions spécifiques,notamment d’acceptation dela précarité des positions etdes connaissances.Farinaz Fassa. Société enmutation, école entransformation: le récit desordinateurs. Lausanne: Payot,Collection Hic et nunc, 2005.

Les animaux de la ferme

Avec un livre dephotographies, NicoletteHumbert invite à unebalade à la ferme. De labasse-cour aux champs,l’apprenti-lecteur estplongé dans un bestiaire oùcoq, cochon, vache et chiendeviennent les acteurs d’une comédie fermière. Les portraitsaccompagnés du nom des animaux laissent libre cours àl’imagination du jeune lecteur et l’invitent à créer des histoiresentre les animaux.Nicolette Humbert. A la ferme. Genève: La Joie de lire, 2005.Album de photographies. Dès 4 ans. www.lajoiedelire.ch

Les indicateurs de l’éducation

Conçue pour permettre aux pays d’évaluer la performance deleur système d’enseignement à la lumière de celles d’autres pays,l’édition 2005 de Regards sur l’éducation présente une imposantebatterie d’indicateurs actualisés et comparables sur les résultatsdes systèmes éducatifs. Les indicateurs analysent qui participeaux activités éducatives, quelles dépenses leur sont affectées,comment les systèmes éducatifs fonctionnent et quels sont lesrésultats obtenus. Les indicateurs de résultats portent sur desaspects très variés allant de la comparaison des performances desélèves dans des disciplines fondamentales à l’analyse de l’impactde la formation sur les revenus professionnels et les possibilitésd’emploi à l’âge adulte.

( Résonances - Mars 2006 31

Alors que la mobilité profes-sionnelle s’accentue et que lemonde du travail devient pluscomplexe, il est de plus en plusnécessaire pour chacun dedévelopper ses compétenceset ses connaissances tout aulong de sa vie active. Ceciappelle aux gouvernements denombreux pays de redoublerd’efforts pour promouvoirl’éducation et la formation àtous les stades de la vie, selonl’édition 2005 de la publicationannuelle de l’OCDE, Regardssur l’éducation.Regards sur l’éducation. Lesindicateurs de l’OCDE 2005.Paris: OCDE, 2005.www.oecd.org

Formation au secondaire II

Scénarios 2005-2014

Comment le nombre d’élèves et de titres décernés audegré secondaire II évoluera ces dix prochaines années?Sous l’impulsion de la vague démographique, les effectifsdu degré secondaire II devraient croître jusqu’en 2008,puis entamer une phase de recul. En formationprofessionnelle, le nombre d’élèves augmenterait de 7-8% entre 2004 et 2008, puis diminuerait de 5-8% entre2008 et 2014. Dans les formations générales, la haussede 2004 à 2008 atteindrait 10-13% et la baisse de 2008 à2014 se limiterait à 1-5%. Le nombre de titres décernésdevrait progresser encore fortement jusqu’en 2011,avant de se replier légèrement. Pour les maturitésprofessionnelles, la hausse s’élèverait à 26-46% entre2004 et 2011, tandis que pour les maturités gymnasiales,elle serait de l’ordre de 17-21%.Laurent Gaillard. Perspectives de la formation. Elèveset titres du degré secondaire II: Scénarios 2005–2014.Neuchâtel: OFS, 2005. Plus d’informations et résultats par région et pardomaine: www.eduperspectives-stat.admin.ch

E n r a c c o u r c i

Reconnu officiellement par le Gouvernement Suisse depuis 1992

L’Institut International des Droits de l’Enfant (IDE) & le Centre deFormation Continue et d’Expertises de l’IUKB vous proposent le:

DIPLÔME EN PROTECTION DE L’ENFANT (DPE)

qui s’adresse en priorité aux personnes (diplômées et/ou licenciées),qui travaillent dans les organisations publiques et privées de protec-tion de l’enfant, tribunaux de mineurs, services de tutelle, etc. Il estégalement ouvert aux personnes qui répondent aux conditions et en-visagent de s’engager professionnellement dans le secteur de la pro-tection de l’enfant.

La 2e promotion de ce programme en emploi débute en mai 2006 etcomprend 3 modules de 9 jours chacun, échelonnés sur 18 mois.

Ce diplôme vise à renforcer les compétences professionnellesspécifiques des personnels des services de protection de l’en-fant, en assurant:

✓ l’acquisition de connaissances nouvelles en savoir etsavoir-faire propres à assurer cette protection

✓ l’apprentissage de moyens favorisant la capacité à prendredu recul et à fonctionner de manière plus opérationnelle

Une trentaine de candidatures, au maximum.

Information et inscriptions:Institut Universitaire Kurt Bösch (IUKB) / CP 4176 / CH-1950 Sion 4

Tél.: +41 (0)27 205 73 93 / 00 - Fax: +41 (0)27 205 73 01 E-mail: [email protected] - Internet: www.iukb.ch

Page 33: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Si l’on se réfère au Petit Larousse,«un journal est un écrit où l’on re-late les faits jour par jour. Tenir sonjournal. Journal intime: notationsplus ou moins régulières de ses im-pressions ou réflexions personnel-les. Enfin, journal de bord: registresur lequel sont inscrits tous les ren-seignements concernant la naviga-tion d’un navire». Le cahier descharges du capitaine demande denoter et dater les faits et gestes si-gnificatifs du quotidien pour enconstituer la mémoire. La tenued’un journal comme outil d’auto-formation1 découle de cette défini-tion mais aussi des moyens quepropose la formation HEP-Vs dansle champ de la pratique réflexive etde la construction des compétencesprofessionnelles (Périsset Bagnoud,2006; Périsset Bagnoud, Andrey,Steiner & Ruppen, 2005).

Caractéristiques fondamen-tales de la démarcheA la HEP-Vs, la tenue du journal debord est obligatoire, cependant soncontenu n’est pas soumis à évalua-tion. C’est donc un ins-trument conçu commeun espace transitionnel(Winnicott, 1971) per-mettant, au travers del’exercice, de la rature,de l’erreur, de l’infor-mel, du doute, le dépla-cement, et la construc-tion autonome des sa-voirs.

Buts dela démarcheOffrir un lieu suffisam-ment confortable etprotégé pour favoriser:

l’émergence de l’écriture et le dé-passement des difficultés qu’ellegénère,le questionnement et la mise enlien des différents éléments dela formation,l’évolution des représentationsainsi que l’abandon de certainspréjugés,l’engagement dans la professionet la création.

Mettre à disposition de l’apprenant,un dispositif de formation permet-tant:

l’autoévaluation en profondeurdes divers processus d’apprentis-sages mis en œuvre,une argumentation détaillée desforces et des besoins spécifiques,la mise en évidence des déci-sions prises lors de l’élaborationdes stratégies de régulation.

Proposer des activités d’écriturequi – de par ce qu’elles mobilisentchez le sujet – fonctionnent commeun puissant outil pour construirede la pensée et développer des ap-titudes à la pratique réflexive.

32 Résonances - Mars 2006 )

Permettre que de ce travail d’écri-ture régulier et diversifié apparaissepetit à petit l’historique du proces-sus d’évolution de l’étudiant et queles balises constituées par les bilansponctuels, les plans d’actions ainsique les ancrages qui en découlentconstituent un espace de réflexionprivilégié, posé en amont du port-folio et du bilan de compétences.

Description, contenu etmode d’emploi2

Le journal de bord de formation seprésente comme une mosaïqueconstituée de zones d’écriture, et deréécriture. L’étudiant peut les inves-tir librement selon son besoin dumoment et un rituel qui lui est pro-pre et à l’institution d’inscrire despériodes d’écriture réflexive dans letemps de formation. Chacune deszones se caractérise par ce qu’elletente de mobiliser chez l’apprenant:

La zone «Caméra» vise à mettre enœuvre une écriture descriptive danslaquelle l’apprenant s’applique à re-constituer le plus fidèlement possi-

ble la dynamique d’uneréalité vécue, soit enformation, soit sur leterrain. Elle s’accom-pagne le plus souventd’une grille d’observa-tion et vise l’objectiva-tion de la situation.Dans la zone «Récit», ils’agit de raconter uneexpérience vécue, soitdans l’institution, soitsur le terrain. L’écri-ture y est subjective ets’adresse à un destina-taire réel ou imagina-ire. La zone «Etat deslieux» est l’espace qui

Le journal de bordde formation à la HEP-Vs

Le journal de bordde formation à la HEP-Vs

( D u c ô t é

d e l a H E P - V s

Page 34: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

tend à mobiliser chez l’apprenantl’aptitude à identifier un besoind’apprentissage lorsqu’il se trouvedevant une difficulté, une habiletéà acquérir ou une information qu’ilne possède pas. Un questionnairefacilite ce bilan. La zone «Planifica-tion» aide l’apprenant à formulerson besoin en termes de buts etd’objectifs spécifiques et de fixer,de façon plus ou moins explicite,des critères de réalisation. Dans lazone «Autoévaluation» il s’agit dedégager des conclusions, de retenirou rejeter certains éléments, des’interroger sur ses connaissances,ses actions et réactions, ses valeurs,ses difficultés et ses atouts. Il s’agitégalement d’identifier les élémentsqui déclenchent des changementset de se fixer de nouveaux objec-tifs. C’est le lieu de la distanciation,de la réflexivité (Vanhulle & Schil-lings 2004). La zone «Ecriture li-bre» permet de donner libre coursà la spontanéité. L’écriture libèredes affects, il n’y a pas forcémentde fil conducteur, ce sont parfoisdes associations d’idées, une dé-charge d’énergie mise en mots.

D’autres zones d’écriture sont àdisposition, telles le «Brainstor-ming», «Carte d’identité», «Créa-

tion», «Coup de cœur, humeur»,«Projet» et que l’apprenant sou-haite ouvrir de sa propre initiative.Les zones de réécriture («Adapta-tion d’un récit», «Analyse d’une si-tuation décrite», «Interprétation»)permettent d’aller au-delà des ap-parences, de questionner la réalité,de poser des hypothèses en s’ai-dant des concepts utilisés en cours.

Du temps de réécriture, et donc derelecture, est inclus dans les cours.Cet espace-temps est organisé enune première phase d’écriture indi-viduelle pour se connecter à soi, puislors d’une étape socialisante de par-tage à deux ou en groupes restreints(Josso, 2001; Dejemeppe & Dezutter,2001; Vanhulle, 2002). C’est cet aller-retour individu-groupe qui place leprocessus relecture-réécriture com-me un des éléments moteurs d’unepratique réflexive telle que décritepar Perrenoud (2001).

Le journal de bord de formationpeut donc être au gré du formé: unlieu d’accueil de soi, un terraind’exercices soutenus, de créativité,de prises de conscience, de régula-tion favorisée par les autoévalua-tions successives et donc d’accessionà l’autonomie. Instrument d’intro-

( Résonances - Mars 2006 33

spection mais aussi de prospection,il peut également se muer momen-tanément en espace de souffranceet de solitude, ou donner une visiondes chemins de traverse parcourus.Fil rouge et marqueur de transver-salité, c’est ainsi un élément nonnégligeable de la construction desconnaissances et des compétences.

Isabelle Truffer Moreau, professeur HEP-Vs

Références

Josso. M-Ch. (2001). Cheminer vers soi:un processus-projet de connaissance deson existentialité. In Regards plurielssur l’approche biographique: entre dis-cipline et indiscipline. Les cahiers de lasection des sciences de l’éducation, 95.Genève: FAPSE.

Perrenoud, Ph. (2001). Développer lapratique réflexive dans le métier d’en-seignant. Paris: ESF.

Perisset Bagnoud D. (2006). La pratiqueréflexive, une posture professionnelle.Résonances, 5, 36-37.

Posch, P. (1998). Lehrer erforschen ihrenUnterricht. Bad Heilbrunn: KlinkhardtVerlag.

Truffer Moreau, I. & Périsset Bagnoud,D. (2006). Ecrire pour se former: le jour-nal de bord des formateurs de terrain.Une contribution à l’autoévaluation.Mesure en évaluation et en éducation,n° thématique coordonné par L. Paquay.

Truffer Moreau, I., Zurbriggen, E. & Vua-gniaux, J. (2002). Le journal de bord: do-cuments de cours. St-Maurice et Brigue:HEP-Vs.

Périsset Bagnoud, D., Andrey, M., Stei-ner, E. & Ruppen, P. (2006). Former à lapratique réflexive: les instruments de laHEP-Vs. Enquête auprès des étudiants.In P.-F. Coen & F. Leuenberger (Eds), Laréflexivité dans les pratiques d’ensei-gnement et de formation. Formation etpratiques d’enseignement en questions,revue des HEP de Suisse romande et duTessin, 3.

Notes

1 A ce propos, voir Truffer Moreau &Périsset Bagnoud, 2006.

2 Posch, 1998; Truffer Moreau, Zurbrig-gen & Vuagniaux, 2002.

E n r a c c o u r c iISPFP

Formation àl’interculturalitéL’Institut suisse de pédagogie pour la formation professionnelle (ISPFP) de Lausanne propose un 3e cycle de formation à l’interculturalité.La formation, sur trois ans, se compose de trois parties: la formation théorique, la pratique accompagnée et la rédaction d’un travail personnel.La formation théorique comprend 4 modules (120 périodes): 1. introductionà la dynamique interculturelle, 2. acteurs de la communication interculturelle,3. reconnaître et utiliser les différences, 4. éducation dans une perspectiveglobale. Un 5e module optionnel est prévu spécifiquement à l’intention desenseignant-e-s de Français Langue d’Accueil. La formation débutera enoctobre 2006, mais une séance d’information aura lieu le 23 mai 2006.Pour plus d’infos et/ou inscriptions: ISPFP, 021 621 82 00, www.isp.ch.

Page 35: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Rappelez-vous il y a quelques se-maines nous nous interrogions surla pertinence des noms des discipli-nes artistiques (Résonances octobre2005) et sur le souffle de change-ment qui semble planer sur les can-tons, régions et pays voisins. Voicile résultat de notre sondage d’opi-nions.

L’avis de la commissionACM de la SPVal«La Commission tient à garder lesspécificités de notre branche. Elle apeur que AC laisse la porte ouverteà tout et n’importe quoi. Il est im-portant de garder notre identité.Par contre elle propose de repren-dre les mêmes noms pour le cycle.Les termes actuels conviennent doncà la Commission.»

L’avis de l’animatriceAV/ACM-ACT pour les degrés enfantins etprimairesL’appellation «Arts visuels» pourdésigner les productions en 2D etregrouper ce que nous avions pourhabitude de nommer restrictive-ment dessin et peinture est une ex-cellente chose. Je dé-plore cependantque dans la grillehoraire actuelleces deux domainesd’une même disci-pline soient sépa-rés et enseignéspar deux voire troisintervenants diffé-rents sur le mêmegroupe classe. Je se-rais vraiment parti-sane d’un regroupe-ment de ces minutes, quitte à enperdre quelques-unes au bénéficed’une plus grande efficacité. Reste-

rait alors à détermi-ner qui l’enseigne-rait aux enfants…

Quant aux appella-tions ACM et ACT, ellesme semblent appartenir à unautre temps. D’abord je ne suis pasd’avis qu’il faille faire du textile undomaine à part. Le textile est unmatériau au même titre que le pa-pier, le bois, la terre, le métal. Etjusqu’à preuve du contraire on letravaille bien avec les mains… Deplus, le terme d’activité me déplaîtfortement. Tant qu’on en restera àl’activité, on restera dans le faireau détriment de la réflexion et del’expression. La particularité decette discipline telle que nous lapratiquons chez nous, c’est qu’elleregroupe autour du volume et dela 3D (par opposition aux Arts vi-suels) trois domaines distincts:

l’artisanat (en lien avec les artsappliqués);la technologie (en lien avec l’in-génierie);l’expression (en lien avec l’art, lasculpture, l’installation).

Trouver un nom générique à cestrois spécificités n’est pas chose ai-sée. Sans oublier le souci de vertica-

lité. Au cycle d’orien-tation, les Travauxmanuels portent en-core trop souventbien leur nom. Ce-pendant c’est danscette voie que jepoursuivrais les in-vestigations.

A ce stade de laréflexion je me disque trop souvent

encore quand je parle de mon mé-tier je dois faire recours au mot«bricolage» pour être comprise. Etje m’interroge sur l’impact de ces

34 Résonances - Mars 2006 )

soucis vocabulistiques sur le com-mun des mortels. Et je me disque – au-delà des mots –, les es-prits sont bien longs à changer!

Sandra Coppey Grange

L’avis de la responsable de discipline «Activités créatrices manuelles» à la HEP-Valais, St-MauriceQuelques remarques sur les di-verses appellations: ACM: la plus en adéquation avecles contenus que devrait recouvrirla discipline. AC: dans le regroupement, qui vaperdre: la grille horaire, l’ensei-gnant ou l’enfant?TM: suranné. Bricolage: réducteur, en généralassocié à petit, petit bricolage te-nant forcément avec de la colle àchaud.AV: Qu’est-ce que l’art? L’enfantn’a pas à être un artiste… ni l’en-seignant d’ailleurs.

A mon sens, le terme activités créa-trices manuelles est à privilégier,car c’est la quintessence de la disci-pline! … C’est aussi une vastequestion qui renvoie aucheminement historiqueet social de la discipline!

En parcourant les écrits,je relève le constat dePerrenoud1: «Les arts visuels,plastiques ou les activités créatricesmanuelles sont des branches sansancrage universitaire et sont dece fait généralement moins bienconsidérées. Ces disciplines s’enra-cinent dans des pratiques socialesde références. Cela en fait des branches à part,qui ne reposent sur aucun fonde-ment scientifique.»

Les ACM… en marsLes ACM… en mars( A C M

A V

Page 36: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Il convient de poursuivre par quel-ques remarques: lorsque ces disci-plines ont été introduites à l’école(en 1961 en Valais), les demandeséconomiques et sociales étaient deformer des jeunes à entrer en ap-prentissage, l’enseignement destravaux manuels devait répondreaux exigences des milieux artisa-naux: fournir des apprentis dispo-sant d’aptitudes techniques. Les contenus de la discipline étaientalors des savoirs techniques, des ha-bitus. Les programmes se réfèrent alors àdes pratiques, et l’élève est censéapprendre au travers de l’activité,les objectifs de formation visant unensemble d’activités à exercer enclasse. Les enfants du cycle travaillent ma-nuellement, puisqu’ils sont desti-nés à entrer dans le monde du tra-vail!Autour des années 70, le concept decréativité est à la mode (influencede mai 68?). Les chercheurs conçoi-vent la créativité comme une acti-vité servant à résoudre des problè-mes. Pour Guilford2, «la pensée “di-vergente” est une stratégie pourrésoudre des problèmes auxquels lapensée “convergente”, logique, n’apas trouvé de solutions. Elle consisteà examiner les problèmes sous unautre aspect, à les aborder d’un au-tre point de vue.» La formation des enseignants con-tinue à se centrer sur des habile-tés techniques. Les objectifs sontà court terme, et la productiond’un objet utilitaire justifie d’unecertaine maîtrise technique. C’estl’apprentissage de procédures quiprévaut. Au cycle, la profession an-térieure des enseignants (générale-ment un métier artisanal) influencefortement les contenus d’enseigne-ment des TM. La formationn’aborde pas la manière deconstruire des dispositifs etdes séquences didactiques.

Notre environnement se mo-difie sans cesse et seule unepensée critique permet d’analysersous l’influence de l’homme et destechnologies sur la planète. Actuel-

lement, la société a besoin de per-sonnalités qui devront répondre àd’autres types d’exigences. «Pourrelever les défis, l’imagina-tion, l’innovation et la créa-tivité humaine vont êtreles différenciateurs décisifsdans les entreprises»3. Lesingénieurs demandent àl’école de développer l’espritde recherche, en proposant aux élè-ves des activités dans lesquelles ilspuissent «mettre la main à la pâte».On peut se demander si le docu-ment «Les finalités et objectifs del’école publique4» n’a pas été pilotépar les demandes économiques,tant les contenus y répondent;«les élèves sont en-traînés à: la démar-che critique (…), lapensée créatrice,axée sur le dévelop-pement de l’inventi-vité (…)».

Les théories didacti-ques, dont le trian-gle élève, enseignant,savoir ou le conceptde transposition di-dactique de Chevallard (1985) ontcontribué à développer les recher-ches en didactiques de disciplines.La formation actuelle invite à tra-vailler à partir de situations-classepour analyser sa pratique, à partici-per à une mise en responsabilité in-dividuelle. Dans la pratique, au-

cune recette ne permet d’inventerune bonne leçon. Aucun mo-

dèle ne peut répondre àl’extrême diversité des si-tuations et des besoins. Apartir d’études de cas, il

s’agit de comprendre letravail didactique, depuis

l’appropriation des connaissan-ces, leur analyse, leur transposi-tion, jusqu’à la construction d’acti-

( Résonances - Mars 2006 35

vités et de leçons, sous forme de sé-quence. C’est la transposition di-dactique qui permet d’articuler lesquestions autour des domaines telsque les savoirs (identifier: des pro-cédures, explorer: se familiariser,découvrir, analyser), les référencesartistiques ou culturelles (histoireet patrimoine régional, aspects cul-turels, environnement, mathéma-

tiques, écologie, design, interdis-ciplinarité), les bases théo-

riques, les contenus, les ob-jectifs, les intentions, lesrelations avec le program-me, les situations dans une

séquence, le dispositif (inci-tation, mise en situation, ma-

tériau, outil, évaluation), les ap-prentissages des élèves.

A l’ère du virtuel, les enfants sontde plus en plus déconnectés dela réalité: le tout, tout de suite,l’individualisme, la rapidité du

transfert des infor-mations, le manqued’approfondisse-ment des connais-sances. Quels sontencore les ingré-dients qui pour-raient favoriser lelent processus quiconduit à la réali-sation d’une idée,des errements àla maturation?

Pour répondre à cet état defait, l’enseignant doit délaisser lebricolage (activité manuelle dési-gnant de petits travaux, en généraleffectués à domicile), les travauxmanuels ou le «do it yourself» issude la partie commerciale du secteur. Il s’agit de poser des intentionspédagogiques, de verbaliser oud’échanger entre professionnelsafin de révéler le caractère inno-vant, singulier ou efficace d’une sé-quence, d’agir en professionnel del’enseignement et de contribuerainsi au maintien et au développe-ment de cette discipline.

«Une séquence d’enseignementdans le domaine artistique reste un objet singulier et complexe qui

Suite du débat

Maintenant que le débat estlancé, votre avis sur www.ani-mart.ch, page contact!

Page 37: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

articule des mots, des matériaux,des instruments et des outils, du ra-tionnel et de l’irrationnel,du prévisible, del’inattendu, des in-cidents et des trou-vailles, de l’imagi-naire et du factuel,des connaissances,des œuvres, de lathéorie… et des élè-ves! (…) transmettreune leçon: la tâcheest délicate, voireimpossible, et c’estpourquoi, sans doute,les mises en formes restent si peunombreuses, très hétérogènes etplus ou moins clairement interpré-tables faute, bien souvent, d’un ca-dre théorique suffisamment expli-cite pour en favoriser la contextua-lisation5.»

Catherine Borcard

L’avis du responsable de discipline «Arts visuels»à la HEP Valais St-Mauriceet animateur AVLa question n’est pas facile. Demon côté je n’ai rien de nouveau àsoumettre.Le faut-il? Je pense au risque du«Ah encore du nouveau»!Alors que l’appellation a changé enFrance pour passer de «Arts plasti-ques» à «Arts visuels» on sent unerésistance, même (et surtout) chezles plus en(g-r)agés.Quel serait véritablement l’avan-tage de ce changement de nom? Lachose a son importance et devraitêtre justifiée par une modification

du contenu tellement importantequ’un nouveau nom s’imposerait.

De lui-même peut-être.Donc faut-il le chan-ger, quels avantages,quels risques, quel-les nouveautés? Laquestion reste pourmoi ouverte.

Propos tiré d’unentretien

avec Eric Berthod

L’avis de l’animateur TM pour le cycle d’orientationACT, ACM, TM, ... unifions nom denom!

Après avoir défini avec cohérenceles finalités et objectifs de l’écolepublique, nos autorités ont déter-miné cinq champs d’étude regrou-pant les nombreuses disciplinesscolaires. Ces champs d’étude sontcommunément appelés «domai-nes» dans la présentation du Plancadre romand PECARO. Il est éton-nant de constater qu’aux trois ni-veaux: national, romand et canto-nal, on n’a pas jugé bond’unifier les déno-minations pour cha-que domaine (cf. ta-bleau ci-dessus).

Dans les trois déno-minations de mondomaine de prédilec-tion, celui des arts,chacune à sa qualité:PECARO celle de la

36 Résonances - Mars 2006 )

concision, HarmoS celle de l’expli-cation claire et détaillée, et lescommissions de branches valaisan-nes à mi-chemin entre les deux.Etant incapable de déterminer mapréférence, je me résoudrai doncde bon gré à jongler avec les trois,ou même avec les quatre puisqueje fais partie d’un groupe de travaildu SER portant le nom de «AAM»pour Activités Artistiqueset Manuelles.

Tout en restant dans lemême domaine, en des-cendant d’un niveaupour y distinguer les diffé-rentes branches, on constatequ’avec le renouveau pédagogiquedes années 70, le chant, le dessin, lapeinture, la couture, la religion, lagymnastique, ... ont fait place à denouvelles appellations flanquéesdu vocable «éducation»: éducationartistique, visuelle, musicale, reli-gieuse, physique, ... Aujourd’hui, leterme «éducation», peut-être de-venu trop générique ou trop pe-sant pour le monde scolaire, tendà disparaître pour réaffirmer laplace prioritaire de l’enseignementau cœur de l’école. Actuellement,la tendance se dirige vers la con-ception d’une vision large de la

branche mais défi-nie d’une manièresimple. Musiqueet Arts v isuelssemblent s’impo-ser à tous les de-grés de la scola-rité alors que ducôté des activitésmanuel les onpeine à trouverun consensus.

Suisse: HarmoS Romand: PECARO Valais: COBRA

Langue Langues Français / langue 2 et langue

Mathématiques et sciences de la nature Mathématiques et sciences de la nature Mathématiques et sciences exactes

Sciences de l’Homme et de la Société Sciences de l’Homme et de la société Sciences humaines et sociales

Musique, Arts visuels et Arts appliqués Arts Arts et artisanat

Mouvement et santé Corps et mouvement Corps et mouvement

Page 38: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

Brève réaction aux «quelques élé-ments de réponse…» donnés parPierre Vianin, maître d’appui etprofesseur à la HEP-Valais (Réso-nances - Février 2006).

D’un côté, la naïveté du sens com-mun, l’anecdotique de l’argumen-tation et l’insignifiance de l’expé-rience d’un instituteur.

De l’autre, «des centaines de recher-ches… (assurément toutes estampil-lées du sceau autorisé des sciencesde l’éducation) montrant que de-puis plus de 100 ans, les enseignantsusent d’une pratique qui n’est plusjustifiable, d’une mesure inefficace,nocive et pernicieuse».

De quoi dissuader le Winkelried leplus résolu!

Ainsi, des générations d’enseignantsont prescrit «un médicament quine guérit qu’un malade sur dix etqui tue presque tous les autres»!Combien d’enseignants, et aveceux leurs autorités scolaires, peu-vent dès lors craindre une assigna-tion en justice car les consultationsd’experts l’emporteront à coup sûr.

Que l’on réagisse donc prompte-ment en édictant des consignesclaires à l’adresse des enseignantspour que cesse le massacre!Que l’on constitue au plus vite uneénième commission de réécrituredes plans d’étude ayant pour man-

( Résonances - Mars 2006 37

dat de rédiger des objectifs de ma-nière qu’ils soient clairement iden-tifiables pour exclure toute inter-prétation personnelle. Que l’on mobilise sans tarder lesdoctes stratèges de l’évaluation pourla fabrication de batteries d’épreu-ves certificatives dans chaque disci-pline et chaque degré d’enseigne-ment qui décideront à elles seulesde la promotion ou du redouble-ment de l’élève. Ainsi, «les critèreset le seuil de réussite, les exigences,le barème, etc. ne seront plus fixésselon la norme du groupe-classe ac-tuel de l’enseignant». Des stan-dards cantonaux garantiront alorsl’objectivité et l’équité de l’évalua-tion. De plus, pour les classes de mi-lieu urbain, culturellement hétéro-gènes, des coefficients de pondéra-tion devront être appliqués. Ainsi,par ce processus de régulation fine,le taux de redoublement du Valaisromand pourra être ramené sansdifficulté à celui du haut du cantonet la conscience des enseignants duValais romand sera libérée.

Yvan Michlig, instituteur, Sion

Redoublement: oui, il faut aller plus loin!

Redoublement: oui, il faut aller plus loin!

(T r i b u n e l i b r e

Afin d’élargir les débats et d’évi-ter les polémiques stériles, uneseule lettre de lecteur par thèmesera dorénavant publiée.

Le Conseil de rédaction

E n r a c c o u r c i

SPVal: site relooké

Le site de la Sociétépédagogique valaisanne (SPVal)a été relooké et gagne tant enfonctionnalité qu’en esthétisme.Avec une mine d’infos utiles enlien avec l’actualité de l’écolevalaisanne. www.spval.ch

Les «ACT» s’accrochent à leur ma-tière, le Textile; les «ACM» ne veu-lent pas laisser la Créativité en radetant elle est fondamentale à leursyeux; les «TM», même s’ils ont faitde grands pas vers la créativité, dé-

fendent les Travaux, ça fait plussérieux et plus proche du

monde professionnel. Au risque de froisser biendes collègues, pour allerdans une tendance géné-

rale de simplification des ap-pellations, pour renforcer les ef-

forts au niveau de la verticalité desprogrammes, pour briser les barriè-res entre les techniques et les ma-tières, persuadé que la créativité etla technique sont interdépendan-tes et méritent un parfait équilibre,je serais prêt à accepter pour l’en-semble de la scolarité obligatoire ladénomination unique d’«Activitésmanuelles» pour remplacer les ACT,ACM et TM. Et si l’on n’arrive pas àse mettre d’accord, peu importe,pourvu qu’à la lumière du plan ca-dre romand la réécriture prochainedes programmes puisse unifier, mo-derniser et dynamiser cet enseigne-ment.

Laurent Emery

Notes

1 Perrenoud, P. (1999 b). Les disciplinesde référence en formation des ensei-gnants. Université de Genève, FAPSE.

2 Guilford, Joy Peter (1971). The Na-ture of Human Intelligence. London:McGraw-Hill.

3 Schwab, Karl, World Economic Forum,Davos, 2006.

4 Déclaration du 30.01.2003 Confé-rence intercantonale de l’instructionpublique Suisse romande et Tessin.

5 Pélissier, G. (1995). Etat des pratiquesd’enseignement. L’artistique et les ré-férences artistiques dans les pratiquesd’enseignement. Paris: Actes du stagenational. www.ac-nantes.fr:8080/peda/disc/arts/artsplastiques/menu.html >Textes.

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FormationValider les acquisFribourg met actuellement aupoint une procédure devalidation d’acquis, soit lareconnaissance officielle decompétences en vue del’obtention d’un titre. Cetteprocédure, destinée auxpersonnes qui souhaitentaugmenter leurs chancesd’insertion ou de réinsertionprofessionnelle, est enpréparation. Depuis deux ans,le Service de la formationprofessionnelle (SFP), le Servicede l’orientationprofessionnelle et de laformation des adultes (SOPFA)et les partenaires sociauxcollaborent étroitement pourmettre sur pied ce projet. Ildevrait être soumis au GrandConseil fribourgeois en juinprochain et entrer en vigueur,si tout se passe bien, au 1er

janvier 2007. La procédure devalidation d’acquis estactuellement testée sur deuxfilières: les gestionnaires enlogistique et les maçons. Lesmaçons arrivent au terme deleur bilan de compétence quisera évalué prochainement.Preuve sans doute que lavalidation d’acquis n’est pasune formation au rabais, ilsétaient une quinzaine audépart et ne sont plus que huità suivre la procédure.La Liberté (9.01)

Formation des maîtresQualités des cours

Une fois nommés dansun cycle ou un collège,les professeurs dusecondaire genevoissuivent une forma-tion à l’Institut deformation desmaîtres (Ifmes).Elle dure deuxans, alliant

théorie et pratique – un an au cycle, un an au collège. Cet ensei-gnement est mis en cause, alors que l’Ifmes, qui n’est pas reconnucomme une Haute école pédagogique au niveau suisse, vit unepériode de mutation. La principale critique exprimée par lesenseignants vise l’idéologie de l’institut, vu comme le royaume du«socioconstructivisme». Il s’agit d’une pédagogie qui place l’élèveau centre de l’enseignement, dans l’idée qu’il n’apprendra que s’ilconstruit lui-même ses connaissances. Pour certains enseignants,cela signifie se retrouver en périphérie. Et ne plus pouvoirtransmettre son savoir. Enfin, le contenu de la formation est encause. Quant à la théorie, elle se révèle décevante. En somme, lesapprentis enseignants, universitaires, se sentent infantilisés.Tribune de Genève (10.01)

LanguesLe schwyzerdütsch isole les AlémaniquesPour la première fois, les Alémaniques s’inquiètent de l’usagemassif du dialecte. Est-il encore temps de contrer la provincialisa-tion rampante? «Il est temps de tirer la sonnette d’alarme face àl’usage du dialecte. Les Suisses vont au-devant d’un graveproblème si cela continue comme ça.» L’avertissement est de RoyOppenheim, spécialiste des médias et pendant longtemps cadre dela SSR. La vague du schwyzerdütsch qui a déferlé sur le pays depuisprès de quarante ans ne fragilise pas seulement la cohésionfédérale. Elle commence à faire du tort aux Suisses alémaniqueseux-mêmes. En se fermant l’accès à un espace germanophone quiest le plus fort démographiquement parlant du continenteuropéen, ils risquent la marginalisation. C’est exclusivement endialecte qu’on s’envoie des SMS. On écrit aussi massivement endialecte dans les forums internet. Quant au rap en bernois, il a prisla tête des ventes de disques depuis deux ans. Mais est-il possiblede corriger le tir alors que la vague dialectale actuelle, qui remon-terait à mai 1968, dure depuis près de quarante ans? Certainesmesures ont déjà été prises à la suite de PISA pour renforcer l’alle-mand à tous les niveaux. Le comble, c’est que les enfants arriventavec une ouverture à l’allemand, qui leur vient notamment de latélévision, mais qu’ils perdent cette compétence à l’école.Le Temps (11.01)

L’école à la maisonUne question d’insertionA l’heure où l’école publique, les notes ou encore l’horairecontinu font débat, certains parents ont déjà tranché enchoisissant une troisième voie. L’enseignement à domicile. L’écoleà domicile est mal connue en Suisse. Les adeptes de cette pratiquele répètent: ce n’est pas l’école qui est obligatoire, maisl’enseignement. Nicole Leu, du Département de l’instructionpublique à Genève, est chargée de contrôler chaque année leniveau des élèves à domicile en âge d’aller à l’école primaire. Ellel’admet volontiers: la plupart des jeunes qu’elle reçoit semblentbien dans leur peau et n’ont pas de problème particulier. «On sefait du souci lorsque cela entraîne pour l’enfant un isolement.» Eneffet, enseigner à domicile est un choix de vie. Or certainessituations peuvent être néfastes au bon développement de

l’enfant. La difficulté dans cetype d’enseignement est qu’ily a autant de cas particuliersque d’enfants. Et la positiondes autorités diffère danschaque canton. Genève nedemande pas de formationparticulière aux parents, alorsqu’en Valais il fautobligatoirement être titulaired’un diplôme d’enseignant… Fémina (15.01)

Cours de journalismeSéance de rédactionau CO d’AyentPeut-être verra-t-on l’und’entre eux assurer la relèvedans les colonnes duNouvelliste… Mais pourl’heure, une quinzaine d’élèvesde 3e année du cycled’orientation d’Ayent portentdésormais une nouvelle cas-quette, celle de journaliste…en herbe. Un défi de taille queces adolescents ont choisi derelever en alimentant, depuisseptembre dernier, une pagedu mensuel local d’Ayentintitulé «L’Agache». «Lors de ladernière rentrée scolaire, deuxcours à option sans notationont été proposés aux élèves detroisième année», précise leprofesseur en charge de laclasse option «journalisme»,Roland Métrailler. Aussi,chaque lundi après-midi, lesélèves se réunissent «en séancede rédaction». Ils ont pourmission de trouver des sujetsrelatifs à leurs préoccupationsou ayant trait à la vie de leurécole. «Ce travail se faittoujours en groupe», précisentles élèves qui, par cetteexpérience, sont appelés àapprendre à se consulter lesuns les autres, à dialoguer,mais aussi et surtout à rédigerde manière cohérente leursarticles, le tout… sans fauted’orthographe!Le Nouvelliste (25.01)

D’un numéro à l’autreD’un numéro à l’autre( R e v u e

d e p r e s s e

38 Résonances - Mars 2006 )

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Solidarité822 livres pour desélèves roumainsA Bacau, en Roumanie, lesétagères de la bibliothèque dulycée Saint-Joseph pèsent unpeu plus lourd. L’histoireremonte à 2003. Au collège deSaint-Maurice, des 4es annéesimaginent un gala de musiqueclassique afin de mettre àprofit les talents actuels etanciens de l’école. Le succès estau rendez-vous quelques moisplus tard puisque plusieurscentaines de personnes parti-cipent à l’événement. A la clé,une très coquette somme de24’300 francs que les organi-sateurs récoltent en faveur deleurs homologues moldaves.Restait à en faire profiter lesbénéficiaires de manièreoptimale. «La Direction dulycée Saint-Joseph nous ad’abord soumis une offrecomprenant un équipementinformatique et des moyens deprojection multimédia. Aprèsl’avoir étudiée, nous avonsoffert les 7400 francs nécessai-res à cet achat», explique YvesFournier, proviseur responsabledes relations publiques ducollège agaunois. Le soldeaura permis d’acquérir leslivres que la plupart des élèvesde l’établissement roumainn’ont pas les ressourcesmatérielles de s’offrir.Le Nouvelliste (25.01)

Formation par InternetL’enseignement faitsa révolutionUne révolution est en marchedans l’enseignement àdistance. Les cours parcorrespondance oublient laposte et utilisent Internetcomme moyen de transmissiondu savoir. Internet leur faitfaire un bond en avant, leurajoutant souplesse, rapidité et convivialité. C’est pourquoice nouvel outil de travailintéresse de plus en plusd’étudiants. Certains l’ontmême choisi comme sujet dethèse, obtenant ainsi un diplôme postgrade en e-learning. L’e-learning

enrichit les modalités de l’enseignement à distance et fournitégalement de nouveaux outils pour l’enseignement traditionnel.Une de ses extensions est l’«e-blending» (en français «mélange»)qui est basé sur une approche mixte. Ce mode de fonctionnementmet en synergie les cours virtuels avec les cours en école. Géné-ralement la partie théorique se déroule à distance (Internet) et lapartie mise en œuvre de la connaissance et les travaux pratiquesont lieu sur place dans les bâtiments de l’école. L’enseignementvirtuel n’a pas vocation à remplacer l’enseignement traditionnel,mais au contraire à lui permettre de se doter d’outils qui facilitentune transmission de savoir adaptée à toutes les situations et àtous les besoins des apprenants qui autrement en seraient privés.Tribune de Genève (25.01)

OrientationYverdon: pôle de formationLa cité thermale d’Yverdon joue la carte de la formation. Cettevocation, mise en avant par les autorités yverdonnoises, a étéréveillée par le regroupement des Hautes Ecoles d’ingénieurs etde gestion, réunies sous le sigle HEIG. Elle sera désormais stimuléeet coordonnée par un nouvelle association, «J’étudie à Yverdon-les-Bains», fondée par l’Association pour le développement duNord vaudois (ADNV), la Société industrielle et commerciale etl’Office du tourisme d’Yverdon. Pour atteindre l’objectif de créerune atmosphère de ville d’études, l’association «J’étudie àYverdon-les-Bains» s’appuie sur les propositions soulevées en 2005lors des états généraux de la formation, qui avaient réuni lesmilieux concernés par le sujet sous l’égide de la ville et de l’ADNV.Trois projets prioritaires ont été retenus. Il s’agit de la créationd’une carte d’étudiant offrant des privilèges, de la mise en placed’une interface pour faciliter la recherche de logement et dudéveloppement de l’offre socioculturelle yverdonnoise.24 Heures (25.01)

PédagogieDu savoir dans le clavierAvec la création de «Partenis», le canton de Neuchâtel se profileau niveau romand dans le domaine de l’informatique scolaire.Porté par l’Office de la statistique et de l’informatique scolaire

( Résonances - Mars 2006 39

(Osis), ce projetambitieux met sur pied un partenariatprivé-public pour ledéveloppementdes logicielspédagogiques. Le canton deNeuchâteldispose denombreusescompétencesdans ledomaineinformatique ettoutes les entreprises du canton actives dans ledomaine informatique sontinvitées à rejoindre «Partenis». L’Express (27.01)

EnquêteLe cannabis, fléaudes préauxLa dernière statistique, sortiele 5 janvier, le montre: laconsommation de cannabis adoublé ces dix dernièresannées en Suisse. La moitié desjeunes de 13 à 29 ans avouentavoir fumé un joint. Et ilsarrêtent souvent après cettepremière expérience. Maisl’Office fédéral de la santépublique estime qu’un tiersd’entre eux deviennent des«consommateurs à risque».Plus inquiétant encore, onfumait son premier pétard à16,5 ans en 1995, et l’âgemoyen est maintenantdescendu à 14,7 ans. Bref, laSuisse serait devenue le paysoù l’on fume le plus decannabis en Europe! Dans lesécoles on se bat depuis desannées contre le fléau despréaux. Car les enseignantssont unanimes: uneconsommation régulière decannabis est incompatible avecdes études. Parmi toutel’artillerie mise en place depuisune dizaine d’années en Suisseromande, une méthode méritele détour: la médiation par lespairs. Les jeunes discutententre eux et cherchentensemble une solution.Fémina (29.01)

L’école dans le monde: le CamerounLe Cameroun a le privilège d’avoir hérité grâce à son his-toire, de deux langues officielles (l’anglais et le français), quisont deux langues d’envergure internationale. C’est sansdoute la raison pour laquelle, le ministre des Enseignementssecondaires Louis Bapès Bapès a choisi pour cette troisièmeédition de la Journée nationale du bilinguisme qui se célè-bre ce jour sous le thème: «Le bilinguisme, une fenêtre ou-verte sur le monde». L’apprentissage d’une langue secondesignifie beaucoup plus qu’apprendre à communiquer dansune autre langue. Le bilinguisme est tout un processus d’en-richissement personnel qui dépasse largement le cadre del’école et du travail. Il instaure une capacité d’apprécier uneautre culture, un autre mode vie, une autre gamme de va-leurs et une autre façon de penser. En outre, le monde étantdevenu un village planétaire, le bilinguisme incite à une ou-verture d’esprit sur le monde qui nous entoure et permet des’intégrer dans n’importe quel système social.Cameroon Tribune (Yaoundé) (03.02)

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40 Résonances - Mars 2006 )

Avis d’élèves sur lescours de mathématiques

Avis d’élèves sur lescours de mathématiques

Nadia Revaz

(Mathématiques

5P / 6P

En 1997 était lancé le processusd’harmonisation de l’enseignementdes mathématiques, avec l’intro-duction d’une nouvelle collection,commune à l’ensemble des cantonsromands et à tous les degrés de lascolarité obligatoire.

A la demande des formateurs d’en-seignants pour les mathématiquesen 5P/6P, il semblait opportun d’ef-fectuer une sorte de bilan suite àl’introduction et à l’accompagne-ment de ces nouveaux moyens.Pour ce faire, donnons la parole auxintéressés, afin de mesurer les prin-cipaux changements depuis l’arri-

vée en 2001 et 2002 de ces nouveauxmoyens dans ces degrés et listerquelques propositions d’améliora-tion pour rendre l’enseignement desmathématiques encore plus efficace.

Pour commencer ce recueild’avis, il s’avérait logiqued’entendre les principauxconcernés, à savoir les élè-ves. Que pensent-ils descours de mathématiques?C’est la classe de BrigitteDemuth et Christine Chap-pot-Jacquérioz à MartignyBourg qui s’est prêtée aujeu de l’interview. Toute-fois, avant de répondreaux questions, les élèvesde 5P ont travaillé.

Un cours avec des élèves motivésCe jour-là, c’était le dé-

but d’un thème: l’approche desnombres rationnels. Sans introduc-tion particulière, Brigitte Demuthleur propose de partir à la décou-verte de ce nouveau sujet en les invi-tant à essayer quelques exercices,après avoir bien lu la consigne et re-gardé l’exemple. Pendant quelquesminutes, ils travaillent tout seuls,puis dès qu’un élève parvient à com-

pléter les nombres manquants d’unedes pyramides, il se lève. Le deuxiè-me à avoir terminé peut ensuite al-ler vers le premier pour comparerleurs résultats et ainsi de suite entravaillant par paires ou petits grou-pes. Parfois, les réponses sont diffé-rentes mais pas forcément fausses.Les élèves discutent des trucs trou-vés, de leurs tâtonnements et dé-fendent leur argumentation. L’en-seignante est là pour répondre auxquestions posées individuellementou dans le cadre des binômes ou pe-tits groupes. A différentes reprises,elle félicite les élèves, observantqu’ils ont réussi à découvrir certainséléments sans même avoir encoreentamé l’apprentissage des nouvel-les notions. Ensuite, pour la mise encommun, elle demande à quelquesélèves ayant tout terminé de pré-senter leur démarche à la classe etlà aussi le débat se poursuit. Bienévidemment, les explications don-nées ne sont pas forcément limpi-des du premier coup, cependantavec les questions des camarades,le ou les chemins conduisant au-xrésultat-s deviennent finalementclairs. Si les élèves ne comprennentpas, ils n’hésitent pas à demanderdes précisions jusqu’à s’exclamer, sa-tisfaits: «Ça y est, j’ai compris!». Onpourrait croire à un cours «particu-

Prochains volets de cetterubrique

N° avril: L’avis d’enseignants etde parents.

N° mai: L’avis des formateurs d’enseignants.

N° juin: L’avis des autorités sco-laires.

Extrait d’une discussionElève 1: Comment as-tu trouvé ce truc de 21: tu y es arrivé par hasard ou alorsil y a une logique? Elève 2: J’ai de la peine à expliquer comment j’ai fait pour y arriver. En fait, j’aicherché comment additionner pour obtenir 38, sachant que l’un des deuxchiffres est plus grand que 17. Elève 3: Il faut préciser plus grand ou égal à 17. C’est un travail de décomposi-tion des nombres.L’enseignante: C’est exact. Maintenant qui a une autre solution à proposer?

Phase de découverte individuelle.

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assez peu rassurant, ne pouvantêtre satisfaits de leurs performan-ces. La classe est par contre claire-ment divisée entre partisans et op-posants à la géométrie, la préci-sion exigée par cette dernière etson caractère plus manuel n’étantpas du goût de tous. Idem pour lecalcul mental ou les estimationsqu’ils viennent de travailler enclasse. Pour le reste, ils sont una-nimes: les maths, c’est passion-nant. Plusieurs insistent égale-ment sur le fait que c’est utileau quotidien mais aussi pourleur avenir, en fonction de leurorientation professionnelle.Quelques-uns y pensent par-fois quand les thèmes étudiéssont difficiles, cependant ils y

voient avant tout une source demotivation et non un obstacle.

Impossible de dénicher un élèvedans la classe n’aimant pas du toutles mathématiques, mais alors ont-ils toujours apprécié cette matière?La réponse est encore positive, ce-pendant ils sont d’avis que ce qu’ilsfont aujourd’hui, en 5P, est plus va-rié et donc plus intéressant.

Les notes en maths ne sont pas aucentre de leurs préoccupations, dumoins pour la plupart. Une élèveexplique qu’avoir une moins bonnenote, ce n’est pas forcément grave,car l’important est de poser desquestions pour mieux comprendreet faire des progrès. Belle leçon desagesse. Dommage que la sociétédans son ensemble ne soit pas àl’image de cette classe, construc-tive, motivée et solidaire.

( Résonances - Mars 2006 41

lièrement» motivant, mais ensuiteen interrogeant les enfants, forceest de constater que cet enthou-siasme matheux est constant.

Plaisir de la découverteInterrogés sur l’intérêt de faire desmaths à l’école, les réponses fusent.En vrac, ils citent le plaisir de cher-cher les réponses et de les trouver,la logique de la matière, la possibi-lité de s’entraider pour comprendreet avancer dans la réflexion. Uneélève explique qu’elle préfère néan-moins commencer par travaillerseule, car ainsi elle n’a pas besoin decomprendre les différents cheminspossibles menant à la solution. Tousapprécient une difficulté adaptée àleur niveau car, lorsque c’est trop fa-cile, ils trouvent cela ennuyeux et

Quelques citations d’élèves«Les maths, c’est un vrai plaisir, car on peut calculer et jongler avec les chiffres.»«Quand je dois résoudre un problème que j’aime bien, je reste dessus jusqu’àce que je trouve la solution.»«J’aime bien quand on arrive à la fin des thèmes et que j’ai compris.»«Je n’aime pas le calcul mental, car il n’y a qu’une réponse possible.»«Cette année, c’est super, on se lance dans davantage de nouveaux thèmes.»«Pour faire des études, mieux vaut ne pas être nul en maths. Ce serait dom-mage de regretter plus tard de ne pas avoir fait suffisamment d’efforts pourcomprendre en classe.»

Concentration collective pour

résoudre un problème.

Statistique de l’éducation 2005

Chiffres-clés

Ce dépliant de l’Office fédéralde la statistique (OFS) présentesous divers aspects des chiffres-clés relatifs aux élèves,étudiants et diplômes de tousles degrés d’enseignement, aucorps enseignant et personneldes hautes écoles, de mêmequ’aux sélections de titresdélivrés, à la formation despersonnes âgées de 20 ans etaux dépenses publiques pourl’enseignement.La publication peut êtrecommandée par téléphone oupar courrier électronique: tél.:032 713 60 60,[email protected]. Elle peutaussi être téléchargée au format pdf sur le sitewww.bfs.admin.ch.

Les Cahiers pédagogiques

Orthographe

La dernière livraison des Cahiers pédagogiques s’attaqueà un sujet qui reste un objet decontroverses toujoursrenouvelées, l’orthographe. Ledossier va toutefois au-delà dudébat, en s’intéressant àl’enseignement-apprentissagede l’orthographe, en l’ouvrant leplus possible pour qu’il ne secantonne pas à une affaire despécialistes.www.cahiers-pedagogiques.com

E n r a c c o u r c i

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2005, excellente année à plusieurstitres, aura non seulement permisà notre Institution de bien conso-lider les bases de sa restructura-tion financière, mais également,et ce pour la première fois depuisune vingtaine d’années, de comblerl’augmentation des engagementsde la Caisse par la croissance desa fortune. Même si les chiffresrestent encore approximatifs,nos engagements ont augmentéd’environ CHF 46 mios, alors quenotre fortune, qui je le rappellereprésentait le 41% des engage-ments, s’est accrue d’environ CHF49 mios. Une performance mathé-matiquement remarquable.

La légalisation de la prévoyancepoursuit son essor effréné. La pre-mière révision de la LPP a achevéles 2e et 3e volets de ses modifica-tions légales, ce qui a contraint laCaisse à rédiger et faire approuverles avenants 4 et 5 à ses statuts.L’avenant n° 4 concerne quelquesrègles organisationnelles et l’ave-nant n° 5 traite essentiellement desprincipes de la prévoyance profes-sionnelle en relation avec les aspectsfiscaux liés au 2e pilier ainsi que leproblème de la retraite anticipée.Cet avenant sera présenté lors de laprochaine Assemblée des délégués.

L’année peut également être quali-fiée d’exceptionnelle dans la mesure

où, suite au rapport final présentépar le groupe de travail, le Conseild’Etat a pu présenter au Parlementun projet de loi pour les deux Caissesde la fonction publique accompa-gné de son message.

L’assainissement,ô combien nécessaire et justifié

par l’évolution économique et dé-mographique de notre société, peutenfin commencer.

La CRPE a également dû faire face àun relookage de ses logiciels infor-matiques et programmes des assu-rés. Ce changement de version, ef-fectué en février dernier, a nécessitéun engagement fastidieux du per-sonnel administratif de la Caisse, quitout en répondant aux préoccupa-tions des assurés, a réussi à organi-ser cette réadaptation de façon op-timale. Un soin tout particulier aaussi été porté sur les procédures decontrôle à l’interne.

42 Résonances - Mars 2006 )

La CRPE continue son travail d’infor-mation commencé il y a un peu plusde deux ans. En plus du certificatd’assurance que chaque assuré re-çoit en mars-avril de chaque année,la Direction a rédigé une fiche d’in-formation «CRPE-INFO», résumé dela Caisse, qui sera dorénavant en-voyée de manière régulière aux affi-liés de notre Institution. Les articlesde presse dans Résonances conti-nuent de paraître et peuvent êtredirectement consultés sur le sitede la CRPE www.crpe.ch sous larubrique «Informations et nou-velles».

L’année 2005 a donc été uneannée très riche et intense dans biendes domaines. 8 séances de gestion,6 séances de placement et 2 séancesimmobilières ont été tenues durantl’exercice. En 2005, nous avons ac-cueilli et conseillé 302 assurés dansnos locaux. Les membres de la Com-mission de gestion ont poursuivi leurformation de base par le biais dedeux séminaires, l’un sur les place-ments et l’autre sur la comptabilité.

Finalement, la Commission a dé-cidé, compte tenu des résultats fi-nanciers obtenus supérieurs à 11%,de l’augmentation du coût de la vieet des décisions prises antérieure-ment, d’indexer les rentes pour2006 de 0,5%.

Dans un contexte économique etfinancier, somme toute assez fra-gile et difficile, la Caisse a réagi et aentrepris tout ce qui était en sonpouvoir pour attirer l’attention desautorités politiques sur les futursproblèmes à résoudre. A la veilled’importants changements statu-taires, la CRPE a su profiter de cetteexcellente année 2005 pour bienconsolider ses assises. Il importeégalement de savoir relever les bon-nes nouvelles…

E n r a c c o u r c iAventure par procuration!

Sur la route de la soie…

Depuis janvier 2006, une famille valaisannechemine en camping-car sur la route de la soie.Leur projet présente un volet pédagogique.Les classes peuvent y participer en sebranchant sur www.surlaroutedelasoie.ch.

La CRPE en 2005La CRPE en 2005Patrice Vernier

( C R P E

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( Résonances - Mars 2006 43

Comme cité lors d’un article précé-dent, la sortie «raquettes» proposeune alternative intéressante lorsdes journées de sport hivernal. Elleallie effort physique, rencontre pri-vilégiée entre élèves et enseignantet découverte du milieu alpin.Mais, avant de se retrouver dans cesmilieux enchanteurs, plusieurs élé-ments importants sont à prendre encompte afin d’augmenter au maxi-mum les chances d’un après-midiréussi.

Choix de l’itinéraireIl existe des topos de sentiers ra-quettes disponibles dans les officesdu tourisme ou sur www.sentiers-raquettes.com pour différentes ré-gions du Valais. Une reconnaissancepréalable permet de fixer un tempsde marche adéquat et une connais-sance du parcours.

Choix du matérielDes chaussures d’hiver imperméa-bles au pantalon de ski en passantpar les incontournables crème so-laire - lunettes - gants - bonnet. Ony ajoute un pique-nique et tout yest. Le point sensible est la raquetteelle-même: un bon ajustement audépart permet une tenue correcte

du pied. Pour les enfants, si l’écolea la possibilité d’investir, prévoir unmodèle junior robuste et faciled’utilisation. (www.tslsport.com)(http://raquettes-inook.com)

Déroulement de l’après-midiSelon le niveau physique des élèveset/ou leur motivation, des pauses«didactiques» seront les bienvenues.

Pistes éducation physique: jeuxde tous genres (échauffement,poursuite, lancer, découverte dela neige…).Pistes environnement: panora-ma, empreintes d’animaux, ava-lanches, végétation… (cf. dos-sier pédagogique).

Divers documents à ce propos sontdisponibles auprès des animateurs.

SécuritéAvant:

reconnaissance de l’itinéraire,sans risque objectif;s’assurer du secours possible au-près des installations de ski àproximité (s’il y en a);prévoir une trousse de secours,un portable;préparer une liste des numérosde téléphone utiles (secours, pa-rents, autres moniteurs);prévoir les groupes (10 enfants

( Résonances - Mars 2006 43

pour 1 accompagnant + 1 moni-teur surnuméraire en cas d’acci-dent);s’assurer de la météo;pour les enseignants ne connais-sant pas le milieu alpin, s’assurerou être accompagné par un-epersonne compétente en la ma-tière;check à l’aide du livret «sortiesextérieures» disponible auprèsdes animateurs.

Pendant:gérer la fatigue en alternantpause et marche;arrêt pique-nique, boisson;anticiper le retour;respecter le milieu.

Que ce soit sur des raquettes ou avecdes chaussures de marche, le méritede l’enseignant qui organise des mo-ments à l’extérieur est remarquable.Que la joie de la découverte, le plai-sir de l’effort et le bienfait procuréaux enfants deviennent des moteursnous donnant envie et motivationpour ces journées inoubliables!

Sortie raquettes:pistes pratiques

Sortie raquettes:pistes pratiques

(E d u c a t i o n

p h y s i q u e

Les animateursNathalie Nanchen: animatrice desarrondissements 4, 5 et [email protected]éléphone: 027 458 40 17

Gérard Schroeter: animateur desarrondissements 1, 2 et [email protected]éléphone: 078 744 03 01

Joerg Ruffiner: animateur pourle Haut-Valais et pour les [email protected]éléphone: 027 924 11 61

www.sentiers-raquettes.com

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A l’occasion d’une conférence depresse, le 16 février 2006, la CIIP(Conférence intercantonale de l’ins-truction publique de la Suisse ro-mande et du Tessin) et la CDIP (Con-férence suisse des directeurs can-tonaux de l’instruction publique)ont conjointement présenté deuxavant-projets d’accords relatifs àl’harmonisation et à la coordina-tion de la scolarité obligatoire:

au niveau suisse: l’Accord inter-cantonal sur l’harmonisation dela scolarité obligatoire (ci-aprèsAccord suisse);au niveau romand: la Conven-tion scolaire romande (ci-aprèsConvention romande).

Une consultation est lancée sur cesdeux projets de mars à novembre2006. Elle concernera en prioritéles cantons, les parlements et lesassociations faîtières d’enseignant-e-s et de parents d’élèves.Après révision et adoption de tex-tes finaux par la CIIP et CDIP d’icifin 2007, ces projets d’accords se-ront soumis à la ratification desparlements cantonaux. Leur entréeen vigueur est envisagée à l’hori-zon 2008-2009.

Contenu en brefLe projet d’Accord suisse a pourprincipaux objectifs de:

définir de manière unitaire lesprincipales caractéristiques struc-turelles de la scolarité obligatoire(cf. début de la scolarité; duréedes degrés scolaires, actualisantainsi le concordat de 1970);identifier les finalités de l’Ecolesuisse au niveau de la scolaritéobligatoire;dépeindre les instruments per-mettant d’assurer et de dévelop-

per la qualité du système d’édu-cation, à l’échelon national;désigner en particulier l’instru-ment que constituent les stan-dards nationaux de formation;et régler la procédure détermi-nant ces derniers.

Le projet de Convention romande,quant à lui, réalise l’Accord suisse,mais en allant beaucoup plus loinsur plusieurs points. C’est un vérita-ble Espace romand de la formationqui doit être créé, conformément àce qu’annonçait la CIIP dans sa Dé-claration politique du 15 avril 2005.En clair, la Convention romandeentend:

confirmer plusieurs objectifs vi-sés par l’Accord suisse (cf. débutde l’école obligatoire; durée desdegrés scolaires; portfolios);mettre en œuvre – au niveau dela CIIP – les tâches que l’Accordsuisse délègue aux conférencesrégionales:> développement et mise en

œuvre de tests de référencebasés sur les standards natio-naux de formation;

> harmonisation des plans d’étu-de;

> coordination des moyens d’en-seignement;

régler les domaines de coordina-tion spécifique à la CIIP, notam-ment:> précisions supplémentaires sur

les degrés scolaires;> contenus de la formation de

base du corps enseignant;> formation continue du corps

enseignant;

44 Résonances - Mars 2006 )

> formation des cadres scolaires;> éléments d’harmonisation re-

latifs à d’autres domaines del’instruction publique;

légitimer la coopération scolaireromande, en instaurant un suiviparlementaire (création d’unecommission interparlementairead hoc, composée de sept dé-puté-e-s par canton).

Le projet de «Plan d’études cadreromand» (PECARO) devrait aboutircourant 2006: il constituera l’outilcentral de coordination au sein del’Espace romand de la formation.

Contexte nationalDans le contexte actuel d’harmoni-sation de l’école obligatoire au ni-veau suisse, les responsables del’instruction publique de Suisse ro-mande souhaitent que l’Espace ro-mand de la formation repose surune assise suffisamment forte pourjouer un rôle déterminant dans lamise en place et l’application de lafuture coordination suisse.

Tant le projet de Convention ro-mande, que d’Accord suisse, ontpour objectif une meilleure harmo-nisation des politiques cantonalesde la formation; et par là, une miseen œuvre de la volonté politiquedu Parlement fédéral expriméedans les nouveaux articles consti-tutionnels sur l’éducation, soumisau peuple le 21 mai 2006.

En l’absence d’accords de ce type,les nouveaux articles constitution-nels donneraient à la Confédéra-tion la compétence de légiférerdans le domaine de l’école obliga-toire, qui relève de l’autonomiecantonale.

Vers une plus grandeharmonisation de l’Ecole

Vers une plus grandeharmonisation de l’Ecole

CIIP/CDIP

Plus d’infoswww.ciip.ch, www.cdip.ch.

Page 46: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2006

( Résonances - Mars 2006 45

La 3e Semaine des médias à l’écoleen Suisse romande, organisée surl’initiative de la CIIP, aura lieu du20 au 24 mars 2006, autour duthème: «Quel langage pour quelleinformation?» Le matériel pédago-gique proposant des activités pourchaque degré est en ligne, toutcomme la liste des partenaires mé-dias.

L’ambitionL’ambition de cette Semaine desmédias est de stimuler l’éducationaux médias et aux images, par lebiais d’une action intercantonalesusceptible de concerner TOUS lesdegrés de la scolarité obligatoire etdu secondaire 2, avec des activitésimpliquant presque systématique-ment le recours aux technologiesde l’information et de la communi-cation (TIC).

Les six objectifs d’apprentissage

Identifier les sources des infor-mations et des images;

examiner la manière dont cha-que média développe ses pro-pres codes de langage et for-mate son discours en fonctionde contraintes précises et d’unpublic donné;réaliser de modestes productionsmédiatiques;éveiller à la diversité et à la com-plémentarité des médias;décoder la mise en scène desmessages;favoriser le recul critique.

Les prestations offertes aux classes

Exemplaires de journaux gratuits;visites de médias partenaires;entretiens avec des profession-nels des médias.

Les ressources mises à disposition des enseignant-e-s

Un site internet d’éducation auxmédias: www.e-media.ch;des fiches pédagogiques pourtous les niveaux (propositionsd’activités pratiques décrites parle menu);des publications thématiques denos partenaires;dix émissions spéciales de 15 mi-nutes, co-produites avec la TSR(DVD «Au cœur des médias» et«Au cœur des médias II». Des

Semaine des médias à l’écoleen Suisse romande: 3e édition

Semaine des médias à l’écoleen Suisse romande: 3e édition

CIIP

Edition 2004 157 classes inscrites (env. 3100élèves)4500 journaux demandés par lesenseignants40 journalistes en classe

Edition 2005273 classes inscrites (env. 5500élèves; progression: + 80%)6500 journaux demandés par lesenseignants81 journalistes en classe

Renseignements [email protected](Tél. direct: 032 889 89 26)

InscriptionsEn ligne sur: www.e-media.ch.

adolescents rencontrent des pro-fessionnels). Fiches pédagogi-ques d’exploitation.

Concours de Unes Un concours de Unes est organisépendant la Semaine des médias àl’école. Les travaux 2005 sont à voiren ligne sur le lien www.e-media.ch/dyn/1071.htm

Concours d’éditoriaux d’actualitéUn concours de commentaires oud’éditoriaux d’actualité est ouvertaux élèves et étudiants de plus de15 ans.

Thème 2006: Quel langage pourquelle information?

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Du 8 au 15 juillet 2006, le Conseil duLéman invite 40 jeunes de 15 ans àparcourir et à découvrir sportive-ment et culturellement l’un des plusbeaux sites naturels d’Europe, à sa-voir le pourtour lémanique. Les 40adolescents se répartiront en deuxgroupes, pour se retrouver au termede la semaine à Vouvry. Cette ran-donnée pédestre, dont c’est la on-zième édition, est l’occasion de ren-contres amicales entre adolescentsprovenant d’écoles de l’Ain, de laHaute-Savoie, de Genève, de Vaudet du Valais. Huit jeunes Valaisans (4filles et 4 garçons) pourront partici-per à cette randonnée des «Balconsdu Léman». Pour ce faire, ils doiventtoutefois avoir une expérience derandonneur, sachant que chaquejour ils devront marcher entre 4 et 6heures. Côté organisation, le Conseildu Léman prend à sa charge l’inté-

gralité des frais de l’opération (re-pas – hébergement – déplacementslors des étapes de transfert – char-ges des accompagnants). Seul l’ar-gent de poche est à la charge desados (ou des parents).

Ainsi que le souligne Claude Roch,conseiller d’Etat en charge du DECSet président de la commission «Edu-cation et culture» du Conseil du Lé-

46 Résonances - Mars 2006 )

man, «découvrir notre région léma-nique et favoriser les rencontres en-tre ses habitants, c’est ce que s’ef-force de réaliser la Commission». Etil ajoute que ces jeunes chanceuxdeviendront les meilleurs ambassa-deurs de cette région lémanique.Alors, si l’un de vos élèves souhaitedevenir ambassadeur lémanique,transmettez-lui les informationsutiles pour rejoindre ce parcours.

Infos pratiquesDates de la randonnée: du samedi8 juillet au samedi 15 juillet 2006.Délai d’inscription: mi-mars 2006.

Contact: Commission «Echangessportifs» Max J. Kaeslin, rue deLausanne 12, 1950 Sion, téléphone079 645 44 36. Site du Conseil duLéman: www.conseilduleman.org.

Randonnée lémanique: appel lancé aux jeunes de 15 ans

Randonnée lémanique: appel lancé aux jeunes de 15 ans

Nadia Revaz

Extrait du carnet de bord tenu par le groupe est en 2005Jeudi 7 juillet, Club alpin de Jaman-Bouveret via les Rochers-de-Naye.Nous nous sommes réveillés avec un beau brouillard, le four était éteint et ilfaisait assez froid. Nous sommes partis à 10 h pour faire une petite montée surla montagne où se trouvait la gare. C’est là que nous avons trouvé la pluie, deplus nous avions 20 minutes d’avance. Arrivés aux Rochers-de-Naye, nousavions tellement froid et faim que nous sommes tous allés à la cafétéria. Unefois réchauffés et repus, nous avons visité l’exposition sur les marmottes. En-suite, grâce à Sylvain et un peu à la pluie, nous avons repris le train pour finirpar une petite marche. Le bus nous a repris pour aller visiter le château de

Chillon. Ensuite, le soleil a fait une apparition ce quinous a permis de voir la réserve naturelle dans debonnes conditions. Puis, nous avons marché uneheure et demie pour atteindre le PC suisse. Nous avons donc dormi dans un abri antiatomiquede la protection civile du Bouveret. Le maire de Port-Valais nous a offert un verre. Les lits étaient alignéssur trois étages dans une des salles du bunker.C’était bien car nous avons eu beaucoup de place(2-3 matelas chacun), c’était trop cool!!!

Reynald, Arnau et Chadly

E n r a c c o u r c iCartographie du Léman

Exposition à la MédiathèqueLe Conseil du Léman a organisé une exposition racontant le Léman au travers de repré-sentations au fil des siècles et l’histoire de la cartographie. L’exposition La cartographie du Léman est visible à la Médiathèque-Valais-St-Maurice du 6 mars au 29 avril2006. www.mediatheque.ch

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Qui sont-ils?

Les logopédistes sont les profes-sionnels du développement du lan-gage oral et écrit, des troubles dela communication, du langage etde la voix. Ils interviennent auprèsd’enfants et d’adultes pour les ai-der à trouver, ou retrouver, leursressources pour communiquer.

La diversité d’expression des symp-tômes langagiers et la complexitéde leur étiologie exigent une for-mation universitaire situant la logo-pédie au carrefour de plusieurs dis-ciplines: psychologie, sociologie, lin-guistique, médecine et pédagogie.

Les membres de l’ARLD se doiventde travailler dans le respect du codede déontologie de l’association. Ilssont soumis au secret professionnel.

Que font-ils?Les logopédistes s’occupent de:

la prévention (information, cours,conférences ou interventions pré-coces, conseils à l’entourage);

l’évaluation du langage en lienavec le développement globalde l’enfant (difficultés et poten-tialités);l’évaluation des implications dutrouble sur la vie personnelle, fa-miliale et sociale;la prise en charge thérapeutique;la collaboration avec la familleet avec d’autres professionnels(enseignants, psychologues, psy-chomotriciens, éducateurs, assis-tants sociaux, médecins,…).

Où sont-ils?Les logopédistes installés en Valaistravaillent:

en cabinets privés et sont re-groupés pour la plupart sous CE-VALO (Centre valaisan des logo-pédistes indépendants);dans les centres régionaux duCDTEA (Centre pour le dévelop-pement et la thérapie de l’en-fant et de l’adolescent, Servicecantonal de la Jeunesse);dans les Centres pédagogiquesspécialisés;dans les institutions (La Castalie,Notre-Dame-de-Lourdes, InstitutSte-Agnès);au Service médical-scolaire etpsychopédagogique de la Villede Sion;dans les centres hospitaliers (Suva,Clinique bernoise à Montana,…).

Quand et comment signaler?Le patient et/ou son entouragepeuvent s’adresser directement àun logopédiste.

Le plus souvent, les parents entre-prennent cette démarche de signa-lement sur le conseil de l’enseignant,du médecin, de l’infirmière en santépublique, d’un assistant social,…

L’accord préalable des parents àune évaluation est indispensable.

Qui paie?Selon le cas, la garantie financièredu traitement est assurée par:

le Service cantonal de la Jeunesse;l’AI;les caisses-maladie;des organismes ou services so-ciaux;le patient lui-même.

Le logopédiste que vous consulte-rez pourra vous renseigner.

Association romande deslogopédistes diplômés (ARLD)

Association romande deslogopédistes diplômés (ARLD)

ARLD

E n r a c c o u r c iLe Monde de l’éducation

Que valent les notes?

Les notes ont toujours rythmé le quotidien de la classe. Plus encore avec l’usage de l’informatique qui permet courbes et classe-ments. Marque de l’autorité de l’enseignant et valeur de salaire pour l’élève, à quoi servent-elles? A vérifier les connaissances des élèves, à les sélectionner ou à les faire progresser? Sont-elles trafiquées? Le numéro de février du Monde de l’éducation apporte des réponses à ces interrogations. www.lemonde.fr/mde

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48 Résonances - Mars 2006 )

«La citation du mois

«Un livre qu'on quitte sans enavoir extrait quelque choseest un livre qu'on n'a pas lu.»

Antoine Albalat

Année 2002/2003N° 5 janvier Autour des activités

N° 6 février L’école de demain

N° 7 mars L’espace-temps de l’école

N° 8 avrilEcrire dans toutes les matières

N° 9 maiLes écoles de niveau tertiaire

N° 10 juinLe parler des jeunes

Année 2003/2004N° 1 septembre Le rapport au savoir

N° 2 octobre Le niveau baisse: mythe ou réalité?

N° 3 novembre Les tendances pédagogiques

N° 4 décembre Le climat de l’école

N° 5 janvierLes frontières de l’école

N° 6 févrierLa coopération

N° 7 marsLe secondaire II

N° 8 avrilRevues en revue

N° 9 mai Enseignement du français

N° 10 juinLa récré en action

Année 2004/2005N° 1 septembre L’organisation de la classe

N° 2 octobre60 ans d’orientation

N° 3 novembreLe vocabulaire

N° 4 décembreEnseignant-e secondaire

N° 5 févrierICT: vers l’intégration

N° 6 marsLes coordinations

N° 7 avrilDialogue chercheurs-enseignants

N° 8 maiSciences par l’expérience

N° 9 juinL’égalité des chances

Année 2005/2006N° 1 septembre Piloter, motiver

N° 2 octobre Argumenter

N° 3 novembre Les enjeux de l’évaluation

N° 4 décembre-janvier Transition école-apprentissage

N° 5 févrierEffort/plaisir d’apprendre

Les dossiers de RésonancesLes dossiers de Résonances

Les abonnements peuvent se faire:

par courriel: [email protected]

par tél.: 027 606 41 52

par courrier: DECS-SFT, Résonances,rue de Conthey 19, CP 478,1951 Sion.

Pour les enseignants, merci de mentionner l’établisse-ment et le degré d’enseignement dans lequel vous tra-vaillez.

S’abonnerS’abonnerE n r a c c o u r c iConnaissance de l’Environnement 1-3P

Accompagnement

Le guide Corome 1-3P a été présenté l’an passé auxenseignants concernés. Actuellement, 120 enseignantsparticipent au module d’accompagnement. Organisépar groupes de 20 et mené par des collèguesformateurs, cet accompagnement permet decomprendre les principes du guide, d’expérimenterpratiquement dans sa classe et d’échanger sur sesexpériences. L’accompagnement est à nouveauproposé en 2006-07. Les inscriptions se feront dèsavril. Nous y reviendrons dans le prochain numéro.