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40 // PATRIMOINE Vendredi 7 et samedi 8 novembre 2014 Les Echos R éduire ses impôts tout en préparant sa retraite : le principe est séduisant, mais plus complexe qu’il n’y paraît. Mode d’emploi en six questions essentielles. 1 QUELS SONT LES PLACEMENTS DÉDUCTIBLES ? Il s’agit en premier lieu du PERP (plan d’épargne retraite populaire), ouvert à tous les contribuables ; des régimes Préfon Retraite, Corem et CGOS, respectivement dédiés aux fonctionnaires, aux mutualistes et au personnel hospitalier, et des contrats Madelin, réservés aux tra- vailleurs non salariés (TNS), sou- mis à l’impôt sur le bénéfice indus- triel et commercial (BIC) ou non commercial (BNC). S’y ajoutent depuis peu les versements indivi- duels facultatifs (VIF) effectués dans le cadre d’un contrat d’entre- prise article 83 (lire ci-dessous). Tous ces plans « tunnels » sont bloqués jusqu’à la retraite et dénouables sous forme de rentes viagères imposables. 20 % des som- mes épargnées sur le PERP peuvent néanmoins être récupérées en cash. Pour compenser ces contraintes, les cotisations sont déductibles dans des bornes précises : 10 % du revenu imposable de l’année précé- dente dans la limite du montant de l’enveloppe fiscale concédée cha- que année (voir ci-contre) pour le PERP et assimilés (Préfon, VIF…). Et 10 % du BIC (ou BNC) dans la limite de huit fois le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) pour les contrats Madelin, avec une majora- tion équivalant à 15 % de la fraction du bénéfice comprise entre 1 et 8 PASS (ce qui en clair correspond à une déduction maximale de 69.463 euros en 2014). 2 COMMENT FONCTIONNE L’ENVELOPPE FISCALE ? Son montant, revu chaque année, ne peut excéder 10 % de huit fois le Pass de l’année précédente. Sur la base d’un Pass 2013 de 37.032 euros, les primes 2014 sont donc déducti- bles dans la limite de 29.626 euros. Attention, cette enveloppe compta- bilise toutes les cotisations d’épar- gne retraite facultative versées sur un Madelin, un article 83 (contribu- tions salariales et patronales), voire le cas échéant l’abondement con- cédé par l’employeur dans le cadre d’un Perco (plan d’épargne retraite collectif), majoré parfois des droits issus d’un CET (compte épargne temps) reversés dans ce même Perco. « Ce n’est qu’une fois établi ce solde, que chaque épargnant connaît son disponible fiscal pour un PERP ou un VIF », rappelle Guillaume Lucchini, associé fondateur du cabinet de conseil indépendant Scala Patrimoine. 3 QU’EST-CE QUE LA MUTUALISATION ? C’est un principe essentiel « qui per- met à chacun de cumuler son dispo- nible fiscal avec celui non consommé de son conjoint ou partenaire d’un PACS », rappelle Olivier de Fonte- nay, cofondateur de la société de conseil Eres. Or celui-ci, même s’il n’a que fort peu de revenus, profite d’une déduction plancher corres- pondant chaque année à 10 % du PASS n-1 (soit 3.703 euros en 2014). 4 QU’EST-CE QUE L’EFFET RÉTROACTIF DU PERP ? Non seulement les cotisations du PERP réduisent chaque année l’assiette du revenu imposable, mais le souscripteur peut utiliser les soldes de déductibilité non épuisés des trois années précédentes, ainsi que celles de son conjoint (les mon- tants sont indiqués dans le dernier avis d’imposition). En théorie, si vous en avez les moyens, vous pou- vez d’ici à la fin de l’année réduire sensiblement votre impôt en coti- sant au « taquet » sur la base du pla- fond 2014 (calculé sur les revenus 2013), et faire de même pour 2013 (revenus 2012), 2012 (revenus 2011) et 2011 (revenus 2010). N’oubliez pas cependant que l’effet de levier fiscal vaut surtout pour les tranches d’imposition élevées (TMI de 30 % au minimum). Et que pour l’optimi- ser, vous pouvez diluer l’effet rétroactif du PERP en « ne consom- mant par exemple que deux plafonds sur quatre, le plus récent et le plus ancien », indique Olivier de Fonte- nay. Pour conserver de la marge, vous utiliserez en 2015 les plafonds 2014 et 2011, puis, en 2016, les pla- fonds 2015 et 2012 et ainsi de suite jusqu’à épuisement de vos stocks ! 5 COMMENT CHOISIR LE BON PLAN RETRAITE ? Tout dépend de la qualité des place- ments proposés et de la situation professionnelle et fiscale de cha- cun. « Un TNS proche de la retraite, fortement imposé aura intérêt à faire le plein sur son Madelin pour profi- ter d’une déduction supérieure à celle du PERP et bénéficier de meilleures options de prévoyance pour lui et ses proches », remarque Benoît Gom- mard, responsable de la stratégie clients chez BNP Paribas Cardif. A l’inverse, « un jeune entrepreneur qui ne sait pas de quoi demain sera fait, se ménagera plus de latitude avec un PERP qui n’impose pas de cotisa- tions obligatoires » , souligne Guillaume Lucchini. De même un salarié qui hésite entre alimenter un article 83 ou un Perco devra tenir compte de sa tran- che marginale d’imposition. « Pre- nons le cas d’école d’un salarié qui verse 1.000 euros sur l’un de ces dis- positifs. S’il est imposé à 41 % et que le taux d’abondement de son Perco est de 5 %, il a intérêt à effectuer un VIF sur son article 83. Dans le premier cas, il touchera 50 euros de bonus, dans l’autre, il économisera 400 euros d’impôt », calcule Patrick Lamy, directeur des affaires juridi- ques et fiscales de BNP Paribas Epargne & Retraite. Et le raisonnement vaut pour le PERP. Le futur retraité peut par ailleurs exploiter les passerelles qui relient les dispositifs. « Rien n’empê- che de privilégier un PEE (plan d’épargne entreprise) plutôt qu’un Perco en y bloquant sa participation dans un premier temps, pour au bout de cinq ans, récupérer une épargne abondée et défiscalisée que l’on ver- sera ensuite dans un article 83, afin d’optimiser en permanence sa fisca- lité retraite », suggère Patrick Lamy. A noter également, on pourra, si l’on quitte son entreprise, transfé- rer son article 83 vers un PERP, ce qui permettra de monétiser 20 % de son épargne retraite. 6 PEUT-ON MIXER LES SOLUTIONS ? C’est même recommandé par la plupart des professionnels. Un TNS qui a réalisé de gros bénéfices et épuisé sa déduction Madelin peut ouvrir un PERP en parallèle pour exploiter les disponibles fiscaux susceptibles de jouer sur ses reve- nus globaux (et pas seulement pro- fessionnels) de l‘année n – 1 à n – 4. De même un salarié qui a un arti- cle 83 mal conçu (monosupport, frais importants, pas de garantie de table de mortalité) aura intérêt à faire des versements complémen- taires sur un Perco (sortie en capital défiscalisé) ou un PERP Internet diversifié sans frais sur primes, plu- tôt que sur son 83. Autre piste, indiquée par Guillaume Lucchini, « on peut réin- jecter l’économie d’impôt réalisée avec un PERP ou un Madelin dans un contrat d’assurance-vie afin, une fois la retraite venue, de faire d’une pierre deux coups : profiter d’un complé- ment de revenu viager et toucher un capital issu de son gain fiscal ». Laurence Delain AVANTAGES FISCAUX // Afin d’inciter les particuliers à épargner davantage en vue de leur retraite, la loi Fillon du 21 août 2003 a créé une enveloppe de déductibilité spécifique pour les placements constitutifs d’une rente viagère. Comment conjuguer placements pour la retraite et défiscalisation Lorsque l’on souscrit une assuran- ce-vie, les revenus du contrat sont capitalisés en franchise d’impôt tant que l’épargne reste bloquée (seuls les prélèvements sociaux sont ponc- tionnés chaque année sur les fonds en euros). Mais cela n’interdit pas pour autant d’effectuer des retraits car ils bénéficient d’un régime déro- gatoire appréciable. AVANT HUIT ANS Vous pouvez puiser dans votre contrat à tout moment moyennant l’acquittement d’un prélèvement forfaitaire de 35 % si la sortie se fait dans les quatre premières années de la souscription et de 15 % si elle inter- vient entre la cinquième et la hui- tième année. Mais le coût fiscal est moins lourd qu’il ne paraît. La taxe qui s’abat sur les revenus du contrat est en effet calculée sur la différence entre le montant du rachat et les pri- mes versées, cette différence étant elle-même retenue au prorata des sommes remboursées, par rapport à la valeur du contrat. Prenons le cas d’école d’un sous- cripteur ayant ouvert un contrat en janvier 2011 avec une prime unique de 100.000 euros. En octobre 2014, son contrat vaut 104.000 euros et il effectue un rachat de 10.000 euros. La valeur des primes correspondant au montant de ce rachat est : 100.000 × 10.000/104.000, soit 9.615 euros. Par conséquent, le mon- tant de rachat imposable est de 385 euros (10.000 – 9.615) et la taxa- tion finale de 135 euros (385 × 0,35), ce qui correspond à moins de 2 % du rachat. La logique de calcul est la même pour un retrait taxé à 15 %, si ce n’est que la part de revenus impo- sables sera proportionnellement plus importante. La période où le prélèvement est le plus élevé est en effet celle où le produit imposable est le plus faible. APRÈS HUIT ANS La taxe forfaitaire tombe à 7,5 % après abattement de 4.600 euros (personne seule) ou 9.200 euros pour un couple. A titre d’exemple, un souscripteur qui récupère 30.000 euros sur un contrat ouvert avec 100.000 euros en juillet 2006 et valant 124.000 euros huit ans plus tard, sera imposable sur 5.807 euros (30.000 – (100.000 × 30.000/124.000). S’il est célibataire, il acquittera 7,5 % sur 1.207 euros (5.807 – 4.600), soit un peu plus de… 90 euros. Marié, il sera exonéré. Pour toucher des revenus régu- liers non fiscalisés, il suffit donc de ne jamais franchir la barre qui enclenche la taxation. Ou, si le mon- tant de capital cumulé sur le contrat est important, d’utiliser au mieux cet abattement, renouvelable l’année suivante s’il a été consommé. Par ailleurs ceux qui souhaitent opter pour un revenu garanti à vie pourront transformer l’épargne cumulée sur leur contrat en rente viagère à titre onéreux peu fiscali- sée (assiette dégressive de 70 % à 30 % selon l’âge du rentier). Mais sauf contre-assurance ou option de réversion (coûteuses dans les deux cas), le capital restant sera perdu en cas de décès prématuré. — L. D. Assurance-vie, profitez de revenus défiscalisés Contrairement aux plans en rente, l’assurance-vie n’offre pas d’avantage fiscal à l’entrée. Mais elle ménage plusieurs possibilités d’exonération à la sortie. Pour toucher des revenus exonérés d’impôts, il suffit de ne pas franchir la barre qui enclenche la taxation. ` SUR LE WEB Marché de l’art Le hasard des successions permet la vente d’une masse d’œuvres du grand surréa- liste Man Ray à Paris le 15 novembre. L’opération est importante par le caractère historique des pièces et par leur nombre. La chronique de Judith Benhamou-Huet sur lesechos.fr/patrimoine Immobilier Les prix parisiens baissent encore en octobre dans un climat de défiance. Fiscalité Ce qu’il faut faire avant la fin de l’année pour payer moins d’impôts. Encore quelques semaines pour agir pour réduire la facture de 2015. Et toute l’actualité patrimoniale sur lesechos.fr/patrimoine Le cas des articles 83 Ces contrats d’épargne en rente, négociés dans le cadre de l’entreprise, sont dits à cotisations définies car c’est l’employeur qui fixe le montant de la contri- bution obligatoire, avant de la prendre partiellement en charge moyennant des avantages fiscaux et sociaux. Les cotisations supportées par le salarié sont déduites de son net imposable dans la limite de 24.030 euros en 2014. En autorisant les versements individuels facultatifs (VIF), déductibles de leur revenu imposable dans les mêmes conditions que celles du PERP, la réforme des retrai- tes de novembre 2010 a don- né une nouvelle dimension à ce dispositif que nombre de salariés ignorent encore.

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40 // PATRIMOINE Vendredi 7 et samedi 8 novembre 2014 Les Echos

R éduire ses impôts tout enpréparant sa retraite : leprincipe est séduisant, mais

plus complexe qu’il n’y paraît.Mode d’emploi en six questionsessentielles.

1 QUELS SONT LESPLACEMENTS DÉDUCTIBLES ?Il s’agit en premier lieu du PERP(plan d’épargne retraite populaire),ouvert à tous les contribuables ; desrégimes Préfon Retraite, Corem etCGOS, respectivement dédiés auxfonctionnaires, aux mutualistes etau personnel hospitalier, et descontrats Madelin, réservés aux tra-vailleurs non salariés (TNS), sou-mis à l’impôt sur le bénéfice indus-triel et commercial (BIC) ou noncommercial (BNC). S’y ajoutentdepuis peu les versements indivi-duels facultatifs (VIF) effectuésdans le cadre d’un contrat d’entre-prise article 83 (lire ci-dessous).

Tous ces plans « tunnels » sontbloqués jusqu’à la retraite etdénouables sous forme de rentesviagères imposables. 20 % des som-mesépargnéessurlePERPpeuventnéanmoins être récupérées encash.

Pour compenser ces contraintes,les cotisations sont déductiblesdans des bornes précises : 10 % durevenu imposable de l’année précé-dente dans la limite du montant del’enveloppe fiscale concédée cha-que année (voir ci-contre) pour lePERPetassimilés(Préfon,VIF…).Et10 % du BIC (ou BNC) dans la limitede huit fois le plafond annuel de laSécurité sociale (PASS) pour lescontrats Madelin, avec une majora-tion équivalant à 15 % de la fractiondu bénéfice comprise entre 1 et8 PASS (ce qui en clair correspond àune déduction maximale de69.463 euros en 2014).

2 COMMENT FONCTIONNEL’ENVELOPPE FISCALE ?Son montant, revu chaque année,ne peut excéder 10 % de huit fois le Pass de l’année précédente. Sur labased’unPass2013de37.032euros,les primes 2014 sont donc déducti-bles dans la limite de 29.626 euros.Attention, cette enveloppe compta-bilise toutes les cotisations d’épar-gne retraite facultative versées surunMadelin,unarticle83(contribu-tions salariales et patronales), voirele cas échéant l’abondement con-cédé par l’employeur dans le cadred’un Perco (plan d’épargne retraitecollectif), majoré parfois des droitsissus d’un CET (compte épargnetemps) reversés dans ce mêmePerco. « Ce n’est qu’une fois établi ce

solde, que chaque épargnant connaîtson disponible fiscal pour un PERPou un VIF », rappelle GuillaumeLucchini, associé fondateur ducabinet de conseil indépendantScala Patrimoine.

3 QU’EST-CE QUELA MUTUALISATION ?C’est un principe essentiel « qui per-met à chacun de cumuler son dispo-nible fiscal avec celui non consomméde son conjoint ou partenaire d’unPACS », rappelle Olivier de Fonte-nay, cofondateur de la société deconseil Eres. Or celui-ci, même s’iln’a que fort peu de revenus, profited’une déduction plancher corres-pondant chaque année à 10 % duPASS n-1 (soit 3.703 euros en 2014).

4 QU’EST-CE QUE L’EFFETRÉTROACTIF DU PERP ?Non seulement les cotisations duPERP réduisent chaque annéel’assiette du revenu imposable,maislesouscripteurpeututiliserlessoldes de déductibilité non épuisésdes trois années précédentes, ainsique celles de son conjoint (les mon-tants sont indiqués dans le dernieravis d’imposition). En théorie, sivous en avez les moyens, vous pou-vez d’ici à la fin de l’année réduiresensiblement votre impôt en coti-sant au « taquet » sur la base du pla-fond 2014 (calculé sur les revenus2013), et faire de même pour 2013(revenus 2012), 2012 (revenus 2011)et 2011 (revenus 2010). N’oubliez pascependant que l’effet de levier fiscalvaut surtout pour les tranchesd’imposition élevées (TMI de 30 %au minimum). Et que pour l’optimi-ser, vous pouvez diluer l’effetrétroactif du PERP en « ne consom-mantparexemplequedeuxplafondssur quatre, le plus récent et le plusancien », indique Olivier de Fonte-nay. Pour conserver de la marge,vous utiliserez en 2015 les plafonds2014 et 2011, puis, en 2016, les pla-fonds 2015 et 2012 et ainsi de suitejusqu’à épuisement de vos stocks !

5 COMMENT CHOISIRLE BON PLAN RETRAITE ?Tout dépend de la qualité des place-ments proposés et de la situationprofessionnelle et fiscale de cha-cun. « Un TNS proche de la retraite,fortement imposé aura intérêt à fairele plein sur son Madelin pour profi-terd’unedéductionsupérieureàcelledu PERP et bénéficier de meilleuresoptions de prévoyance pour lui et sesproches », remarque Benoît Gom-mard, responsable de la stratégieclients chez BNP Paribas Cardif. Al’inverse, « un jeune entrepreneur

qui ne sait pas de quoi demain serafait,seménageraplusdelatitudeavecun PERP qui n’impose pas de cotisa-tions obligatoires » , souligneGuillaume Lucchini.

De même un salarié qui hésiteentre alimenter un article 83 ou unPercodevratenircomptedesatran-che marginale d’imposition. « Pre-nons le cas d’école d’un salarié quiverse 1.000 euros sur l’un de ces dis-positifs.S’ilest imposéà41 %etqueletaux d’abondement de son Perco estde 5 %, il a intérêt à effectuer un VIFsur son article 83. Dans le premiercas, il touchera 50 euros de bonus,dans l ’autre , i l économisera400 euros d’impôt », calcule PatrickLamy, directeur des affaires juridi-ques et fiscales de BNP ParibasEpargne & Retraite.

Et le raisonnement vaut pour lePERP. Le futur retraité peut parailleurs exploiter les passerelles quirelientlesdispositifs.« Rienn’empê-che de privilégier un PEE (pland’épargne entreprise) plutôt qu’unPerco en y bloquant sa participationdansunpremiertemps,pourauboutde cinq ans, récupérer une épargneabondée et défiscalisée que l’on ver-sera ensuite dans un article 83, afind’optimiser en permanence sa fisca-lité retraite », suggère Patrick Lamy.A noter également, on pourra, sil’on quitte son entreprise, transfé-rer son article 83 vers un PERP, cequipermettrademonétiser20 %deson épargne retraite.

6 PEUT-ON MIXERLES SOLUTIONS ?C’est même recommandé par laplupart des professionnels. Un TNSqui a réalisé de gros bénéfices etépuisé sa déduction Madelin peutouvrir un PERP en parallèle pourexploiter les disponibles fiscauxsusceptibles de jouer sur ses reve-nus globaux (et pas seulement pro-fessionnels) de l‘année n – 1 à n – 4.De même un salarié qui a un arti-cle 83 mal conçu (monosupport,frais importants, pas de garantie detable de mortalité) aura intérêt àfaire des versements complémen-tairessurunPerco(sortieencapitaldéfiscalisé) ou un PERP Internetdiversifié sans frais sur primes, plu-tôt que sur son 83.

Au t r e p i s t e , i n d i q u é e p a rGuillaume Lucchini, « on peut réin-jecter l’économie d’impôt réaliséeavecunPERPouunMadelindansuncontrat d’assurance-vie afin, une foisla retraite venue, de faire d’une pierredeux coups : profiter d’un complé-ment de revenu viager et toucher uncapital issu de son gain fiscal ».— Laurence Delain

AVANTAGES FISCAUX//Afin d’inciter les particuliers à épargner davantage en vue de leur retraite, la loi Fillon du21 août 2003 a créé une enveloppe de déductibilité spécifique pour les placements constitutifs d’une rente viagère.

Commentconjuguerplacementspourlaretraiteetdéfiscalisation

Lorsque l’on souscrit une assuran-ce-vie, les revenus du contrat sontcapitalisésenfranchised’impôttantque l’épargne reste bloquée (seulslesprélèvementssociauxsontponc-tionnés chaque année sur les fondsen euros). Mais cela n’interdit paspour autant d’effectuer des retraitscar ils bénéficient d’un régime déro-gatoire appréciable.

• AVANT HUIT ANSVous pouvez puiser dans votrecontrat à tout moment moyennantl’acquittement d’un prélèvementforfaitaire de 35 % si la sortie se faitdanslesquatrepremièresannéesdelasouscriptionetde15 %sielleinter-

vient entre la cinquième et la hui-tième année. Mais le coût fiscal estmoins lourd qu’il ne paraît. La taxequi s’abat sur les revenus du contratest en effet calculée sur la différenceentrelemontantdurachatetlespri-mes versées, cette différence étantelle-même retenue au prorata dessommes remboursées, par rapportà la valeur du contrat.

Prenons le cas d’école d’un sous-cripteur ayant ouvert un contrat enjanvier 2011 avec une prime uniquede 100.000 euros. En octobre 2014,son contrat vaut 104.000 euros et ileffectue un rachat de 10.000 euros.Lavaleurdesprimescorrespondantau montant de ce rachat est :100.000 × 10.000/104.000, soit9.615euros.Parconséquent, lemon-tant de rachat imposable est de385 euros (10.000 – 9.615) et la taxa-tion finale de 135 euros (385 × 0,35),cequicorrespondàmoinsde2 %durachat. La logique de calcul est la

même pour un retrait taxé à 15 %, sice n’est que la part de revenus impo-sables sera proportionnellementplus importante. La période où leprélèvement est le plus élevé est eneffet celle où le produit imposableest le plus faible.

• APRÈS HUIT ANSLa taxe forfaitaire tombe à 7,5 %après abattement de 4.600 euros(personne seule) ou 9.200 eurospour un couple. A titre d’exemple,un souscripteur qui récupère30.000 euros sur un contrat ouvertavec 100.000 euros en juillet 2006et valant 124.000 euros huit ans

plus tard, sera imposable sur5.807 euros (30.000 – (100.000 ×30.000/124.000). S’il est célibataire, il acquittera 7,5 % sur 1.207 euros(5.807–4.600),soitunpeuplusde…90 euros. Marié, il sera exonéré.

Pour toucher des revenus régu-liers non fiscalisés, il suffit donc dene jamais franchir la barre quienclenche la taxation. Ou, si le mon-tant de capital cumulé sur le contratest important, d’utiliser au mieuxcet abattement, renouvelablel’annéesuivantes’ilaétéconsommé.

Par ailleurs ceux qui souhaitentopter pour un revenu garanti à viepourront transformer l’épargnecumulée sur leur contrat en renteviagère à titre onéreux peu fiscali-sée (assiette dégressive de 70 % à30 % selon l’âge du rentier). Maissauf contre-assurance ou option deréversion (coûteuses dans les deuxcas), le capital restant sera perdu encas de décès prématuré. — L. D.

Assurance-vie,profitezderevenusdéfiscalisésContrairement aux plansen rente, l’assurance-vien’offre pas d’avantage fiscalà l’entrée. Mais elle ménageplusieurs possibilitésd’exonération à la sortie.

Pour toucher desrevenus exonérésd’impôts, il suffit de nepas franchir la barre quienclenche la taxation.

` SURLE WEB

•Marché de l’artLe hasard des successionspermet la vente d’une massed’œuvres du grand surréa-liste Man Ray à Paris le15 novembre. L’opération estimportante par le caractèrehistorique des pièces et parleur nombre. La chroniquede Judith Benhamou-Huetsur lesechos.fr/patrimoine•Immobilier Les prixparisiens baissent encoreen octobre dans un climatde défiance.•Fiscalité Ce qu’il fautfaire avant la fin de l’annéepour payer moins d’impôts.Encore quelques semainespour agir pour réduirela facture de 2015.•Et toute l’actualitépatrimoniale surlesechos.fr/patrimoine

Le casdes articles 83Ces contrats d’épargneen rente, négociés dans lecadre de l’entreprise, sontdits à cotisations définiescar c’est l’employeur quifixe le montant de la contri-bution obligatoire, avantde la prendre partiellementen charge moyennantdes avantages fiscauxet sociaux. Les cotisationssupportées par le salariésont déduites de son netimposable dans la limitede 24.030 euros en 2014. Enautorisant les versementsindividuels facultatifs (VIF),déductibles de leur revenuimposable dans les mêmesconditions que celles duPERP, la réforme des retrai-tes de novembre 2010 a don-né une nouvelle dimensionà ce dispositif que nombrede salariés ignorent encore.

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