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La Revue Gestion et Organisation 5 (2013) 1–8 Contents lists available at ScienceDirect ScienceDirect journal homepage: www.elsevier.com/locate/rgo * Corresponding author. Tel.:+237 99 56 56 87; fax: +0-000-000-0000. E-mail address:[email protected] Actionnariat salarié comme levier de création de valeur ajoutée et de productivité dans les entreprises camerounaises Dagobert NGONGANG Enseignant-Charcheur, Université de Ngaoundéré-FSEG, B.P. 454 Ngaoundéré-CAMEROUN* A R T I C L E I N F O Article history: Received 03 February 12 Accepted 20 June 13 Mots clés : Actionnariat salarié Création de valeur Valeur ajoutée Productivité Keywords: Salaried shareholding Creation of value Value added Productivity RESUME La recherche pose l’hypothèse que l’actionnariat salarié est un levier indispensable pour créer la valeur ajoutée et la productivité. Dans un contexte d’absence de marché financier efficient, sur la base d’un échantillon de 64 grandes entreprises dont 32 appliquent la politique d’actionnariat salarié, l’étude note que le pourcentage moyen de l’actionnariat salarié est de 2,9 %. Les résultats de la recherche mettent en évidence l’impact de l’actionnariat salarié positif et significatif sur la valeur ajoutée, mais négatif sur la productivité. A B S T R A C T Research formulates the hypothesis that the salaried shareholding is an indispensable lifter to create the value added and the productivity. In a context of the absence efficient financial market, and based on a sample of 64 big enterprises, with 32 applying the policy of salaried shareholding, the survey notes that the percentage employees detaining shares is 2.9%. The results of research put in evidence the positive and significant impact of the salaried shareholding on the value added, but negative one on the productivity. 1. Introduction L’actionnariat des salariés-dirigeants trouve une justification conceptuelle grâce à la théorie de l’agence. Celle-ci centre ses réflexions sur les divergences d’intérêt et l’asymétrie d’information entre les différents acteurs de l’entreprise, en particulier les actionnaires et les dirigeants. Alors que le modèle de l’agence se focalise sur les rapports actionnaires/dirigeants, en accordant une place secondaire aux autres parties prenantes de l’entreprise, les développements actuels soulignent la diversité des intérêts en jeu, dans le cadre d’une stokeholder theory (Freeman, 1984 ; Clarkson, 1995 ; Hill et Jones, 1992). L’actionnariat salarié, en favorisant la participation du personnel aux instances de représentation et de décision de l’entreprise, peut influer non seulement sur la relation d’agence entre actionnaires et dirigeants, mais aussi sur la relation entre dirigeants et employés, sans remettre en cause la conception traditionnelle de l’entreprise (Jensen et Merckling, 1995). L’actionnariat salarié constitue une solution efficace pour assurer la stabilité de la coalition en place, favoriser le développement d’une coopération entre les parties prenantes (Aoki, 1984 ; Marrens et al., 1999) puisqu’il s’agit d’un mécanisme d’incitation à la performance (Désbrières, 2002). Au Cameroun, pays pilier de la zone de la Communauté Economique et Monétaire et l’Afrique Centrale (CEMAC), depuis la © 2013 Holy Spirit University of Kaslik. Hosting by Elsevier B.V. All rights reserved. Peer review under responsibility of Holy Spirit University of Kaslik. 2214-4234/$ – see front matter ©2013 Holy Spirit University of Kaslik. Hosting by Elsevier B.V. All rights reserved. http://dx.doi.org/10.1016/j.rgo.2013.10.001

Actionnariat salarié comme levier de création de valeur ajoutée et de productivité dans les entreprises camerounaises

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La Revue Gestion et Organisation 5 (2013) 1–8

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* Corresponding author. Tel.:+237 99 56 56 87; fax: +0-000-000-0000. E-mail address:[email protected]

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Actionnariat salarié comme levier de création de valeur ajoutée et de productivité dans les

entreprises camerounaises

Dagobert NGONGANG

Enseignant-Charcheur, Université de Ngaoundéré-FSEG, B.P. 454 Ngaoundéré-CAMEROUN*

A R T I C L E I N F O

Article history: Received 03 February 12 Accepted 20 June 13 Mots clés : Actionnariat salarié

Création de valeur

Valeur ajoutée

Productivité

Keywords: Salaried shareholding Creation of value Value added Productivity

RESUME

La recherche pose l’hypothèse que l’actionnariat salarié est un levier indispensable pour créer la valeur ajoutée et la productivité. Dans un contexte d’absence de marché financier efficient, sur la base

d’un échantillon de 64 grandes entreprises dont 32 appliquent la politique d’actionnariat salarié, l’étude note que le pourcentage moyen de l’actionnariat salarié est de 2,9 %. Les résultats de la recherche mettent

en évidence l’impact de l’actionnariat salarié positif et significatif sur la valeur ajoutée, mais négatif sur la productivité.

A B S T R A C T

Research formulates the hypothesis that the salaried shareholding is an indispensable lifter to create

the value added and the productivity. In a context of the absence efficient financial market, and based on

a sample of 64 big enterprises, with 32 applying the policy of salaried shareholding, the survey notes that

the percentage employees detaining shares is 2.9%. The results of research put in evidence the positive

and significant impact of the salaried shareholding on the value added, but negative one on the

productivity.

© 2013 xxxxxxxx. Hosting by ElsevierB.V. All rights reserved.

1. Introduction

L’actionnariat des salariés-dirigeants trouve une justification conceptuelle

grâce à la théorie de l’agence. Celle-ci centre ses réflexions sur les

divergences d’intérêt et l’asymétrie d’information entre les différents

acteurs de l’entreprise, en particulier les actionnaires et les dirigeants.

Alors que le modèle de l’agence se focalise sur les rapports

actionnaires/dirigeants, en accordant une place secondaire aux autres

parties prenantes de l’entreprise, les développements actuels soulignent la

diversité des intérêts en jeu, dans le cadre d’une stokeholder theory

(Freeman, 1984 ; Clarkson, 1995 ; Hill et Jones, 1992). L’actionnariat

salarié, en favorisant la participation du personnel aux instances de

représentation et de décision de l’entreprise, peut influer non seulement

sur la relation d’agence entre actionnaires et dirigeants, mais aussi sur la

relation entre dirigeants et employés, sans remettre en cause la conception

traditionnelle de l’entreprise (Jensen et Merckling, 1995).

L’actionnariat salarié constitue une solution efficace pour assurer la

stabilité de la coalition en place, favoriser le développement d’une

coopération entre les parties prenantes (Aoki, 1984 ; Marrens et al., 1999)

puisqu’il s’agit d’un mécanisme d’incitation à la performance (Désbrières,

2002). Au Cameroun, pays pilier de la zone de la Communauté

Economique et Monétaire et l’Afrique Centrale (CEMAC), depuis la

© 2013 Holy Spirit University of Kaslik. Hosting by Elsevier B.V. All rights reserved.

Peer review under responsibility of Holy Spirit University of Kaslik.

2214-4234/$ – see front matter ©2013 Holy Spirit University of Kaslik. Hosting by Elsevier B.V. All rights reserved.http://dx.doi.org/10.1016/j.rgo.2013.10.001

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2 La Revue Gestion et Organisation 5 (2013) 1–8

vague des privatisations des années 1990, on note un regain pour

l’actionnariat salarié.

L’objectif de cette étude s’articule autour du problème d’analyse de

l’influence de l’actionnariat salarié sur la création de valeur des

entreprises camerounaises. Plusieurs questionnements guident cette

étude : y-a-t-il création de valeur dans les entreprises camerounaises ?

L’actionnariat salarié serait-il un des déterminants de la création de

valeur ?

Cette étude se propose d’apporter des éléments de réponse à ces

interrogations, à travers l’analyse des déterminants de la création de

valeur, principalement l’impact de l’actionnariat salarié sur la valeur

ajoutée et sur la productivité des entreprises.

L’échantillon est constitué de 64 entreprises de tous les secteurs

d’activités dont 32 pratiquant une politique d’actionnariat salarié. L’outil

d’analyse utilisé est la régression linéaire multiple.

Après l’exposé de la problématique, nous décrirons la méthodologie

et présenterons les résultats avant de procéder à leurs analyses.

2. Problématique

Après avoir précisé la notion d’actionnariat salarié, nous analyserons son impact d’une part sur la valeur ajoutée et d’autre part sur la productivité.

2.1. Actionnariat salarié

L’actionnariat salarié, c’est-à-dire l’ouverture du capital aux salariés sous

forme individuelle ou collective (Dondi, 1992), est actuellement au cœur

d’une vaste réflexion qui implique tout à la fois les hommes politiques, les

actionnaires et les dirigeants des entreprises, les organisations syndicales

et patronales et bien évidemment, les salariés qui en sont ou seront

bénéficiaires (Desbrières, 2002).

La pratique de l’actionnariat salarié relève de la volonté d’associer

les salariés à la performance économique et financière de l’entreprise, et

de stimuler leurs efforts grâce aux avantages financiers, fiscaux et sociaux

qui y sont attachés (Desbrières, 2002).

En effet, les possibilités de contrôle apportées par la renégociation

des salaires sont autant plus limitées que le niveau de ces dernières est

faible, que les salariés sont âgés et que l’accroissement des salaires est

jugé insuffisant au regard du niveau de performance atteint (Desbrières,

1997). De plus, le fruit de l’intéressement au capital n’étant perçu qu’à

terme, son impact sur la performance de l’entreprise devrait être plus

durable que celui des primes annuelles reposant sur des mesures

comptables de la performance. Enfin, la pratique de l’actionnariat salarié

devrait favoriser l’allègement de la structure formelle de contrôle de

l’entreprise (Desbrières, 1997). Girard (2007), classe l’actionnariat salarié

dans sa typologie actionnariale, comme des actionnaires « dissidents »

caractérisés par un degré d’engagement faible et une politique

d’investissement basée essentiellement sur des critères financiers.

L’actionnariat salarié, en favorisant la participation du personnel aux

instances de représentation et de décision, peut influer non seulement sur

la relation d’agence entre actionnaires et dirigeants, mais aussi sur la

relation entre dirigeants et employés ; ce qui montre que la reconnaissance

du capital humain spécifique à la firme n’est pas incompatible avec la

conception traditionnelle de l’entreprise (Jensen et Meckling, 1995).

La pratique de l’actionnariat salarié modifie les arbitrages entre les

différents mécanismes, permettant de limiter les coûts d’agence inhérents

aux conflits d’intérêts entre l’entreprise et ses salariés. Elle contribue aussi

à la pérennité des entreprises (Desbrières, 2002). Trébucq (2001) dans une

étude dans le contexte français montre que la pratique de l’actionnariat

salarié est loin d’être marginal et que celle-ci varie selon que l’on

considère la taille, le secteur d’activité et le marché de cotation des

sociétés étudiées.

2.2. Actionnariat salarié et performance

La pratique de l’actionnariat salarié, comme celle de la participation

financière plus généralement, relève de la volonté d’associer les salariés à

la performance économique et financière. En effet, l’actionnariat salarié

pourrait permettre de partager les informations importantes (Aoki, 1984 ;

Willianson, 1985), de réduire l’asymétrie d’information (Smith, 1991), de

participer aux prises de décision (Desbrières, 1997) et de réduire les

sources de conflits (Desbrières, 2002).

Les études consacrées à l’impact de l’actionnariat salarié sur la

performance, au sens large, sont peu nombreuses, hormis les études anglo-

saxones (Garfatta, 2010). Quatre catégories d’études empiriques se

dégagent sur le lien entre actionnariat salarié et performance.

La première catégorie d’études, très rare, montre une relation

négative entre l’actionnariat salarié, les ratios de profitabilité (Livingston

et Henry, 1980), la rentabilité économique et le Q de Tobin (Park et Song,

1995). Faleye et al. (2006) montrent que les entreprises présentant des

niveaux significatifs d’actionnariat salarié (au-delà de 5 % de capital) ont

une performance moins importante à celle des entreprises disposant d’un

actionnariat salarié de moins de 5 % de capital.

La deuxième catégorie d’études, assez peu nombreuse, montre que

l’actionnariat salarié est sans effet sur la performance. Selon les auteurs de

cette catégorie, l’actionnariat salarié est sans effet notoire sur la

performance économique (Bloom, 1986) et la performance (Borstadt et

Zwirlein, 1995). Le General Accounting Office (1986) n’a décelé aucun

effet des Plans Employee Stock Ownership Plans (ESOP) sur la

performance, sauf si l’actionnariat est combiné avec une gestion

participative. Dans le contexte français, Vaughan-Whitehead (1992) ne

prouve pas d’incidence significative de l’actionnariat salarié sur la

rentabilité financière et le chiffre d’affaires. Trébucq (2002) montre que

l’actionnariat salarié n’affecte pas la valeur actionnariale. Poulain-Rehm

(2006) lors d’une étude menée sur un échantillon de 131 entreprises

françaises cotées, souligne l’absence d’impact significatif de l’actionnariat

salarié sur la création de valeur envisagée sous l’angle à la fois

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La Revue Gestion et Organisation 5 (2013) 1–8 3

actionnarial et partenarial.

La troisième catégorie d’études, majoritaire, atteste un lien positif

entre l’actionnariat salarié et la performance. Ces études montrent que

l’actionnariat salarié aurait un effet positif sur la performance financière

(Fitzroy et Kraft, 1987), sur la croissance des ventes, de marge

opérationnelle et de rentabilité financière (Wagner et Rosen (1985) ; et

sur la rentabilité (Conte et Tannenbaum, 1978). Dans le contexte français,

sur la période allant de 1982 à 1987 à partir d’un échantillon de 120

entreprises, Kumbhakar et Dunbar (1993) montrent que l’actionnariat

salarié a un impact positif et significatif sur la performance (mesurée par

les ventes). Jones et Kato (1993), se basant sur un échantillon de 320

entreprises japonaises disposant d’un plan (ESOP), trouvent une

corrélation positive et significative entre actionnariat salarié et

performance économique.

La quatrième catégorie d’études démontre que la relation entre

actionnariat salarié et performance est curvilinéaire et non monotone

(Dondi, 1992 ; Guedri et Hollandts, 2008). Dans le contexte français, à

partir d’un échantillon de 105 entreprises cotées et sur une période d’étude

allant de 1985 à 1988, Dondi (1992) observe que la rentabilité financière

augmente au fur et à mesure que la part du capital détenu par les salariés

s’accroît, jusqu’à ce que cette dernière atteigne 10 %. Au-delà de ce seuil,

la rentabilité financière a tendance à décroître. La relation prend la forme

d’un U inversé. Guedri et Hollandts (2008), toujours dans le contexte

français, à partir d’un échantillon de 189 entreprises observées sur la

période allant de 2001 à 2004, montrent qu’il existe une relation

curvilinéaire entre l’actionnariat salarié et la performance économique de

l’entreprise. Cette relation prend également la forme U inversé :

l’actionnariat salarié est positivement lié à la performance de l’entreprise

pour des niveaux faibles à moyennement élevés d’actionnariat, et

négativement pour des niveaux élevés à très élevés d’actionnariat salarié.

Le point d’inflexion se situe à 28 % des droits de vote détenus par

l’ensemble des salariés actionnaires.

La mise en évidence du lien de causalité existant entre actionnariat

salarié et performance demeure une problématique difficile à résoudre

(Aubert, 2007). En effet, pour la quasi-totalité des travaux empiriques, il

s’agit de corrélations et non de causalités. Si les travaux empiriques

disponibles (Chang, 1990 ; Dondi, 1992 ; Mehran, 1999 ; Trébucq, 2002 ;

Poulain-Rehm, 2006 ; Guedri et Hollandts, 2008) étudiant la relation entre

actionnariat salarié et création de valeur présentent des résultats peu

concluants, du fait de leur résultats controversés, d’autres travaux

(Arcimoles (d’) et Trébucq, 2003 ; Guedri et Hollandts, 2008) stipulent

que les effets de l’actionnariat salarié sur la performance sont plutôt

positifs, mais limités (Garfatta, 2010). Nous pouvons alors croire en une

tendance positive de l’actionnariat salarié sur la création de valeur.

En nous basant sur les résultats des études et des recherches sus

exposées, nous nous proposons de tester l’hypothèse selon laquelle :

H1 : L’actionnariat salarié influence positivement la valeur ajoutée

2.3. Actionnariat salarié et productivité

La réussite d’une entreprise dépend de la mobilisation du potentiel

humain. Celle-ci est d’autant plus forte que l’entreprise répondra aux

attentes de développement personnel des individus. Pour mobiliser le

capital humain, afin d’accroître sa productivité, l’actionnariat salarié

s’impose davantage de nos jours. L’actionnariat salarié détermine le

capital organisationnel qui possède deux composantes : l’associabilité

(d’Arcimoles et Trébucq, 2000) et la confiance (Leana et Van Buren,

1999). Une amélioration du capital organisationnel a pour effets attendus

une amélioration de l’implication, de la flexibilité du travail, de

l’organisation collective et du capital intellectuel (Leana et Van Buren,

1999).

La majorité des études prônant les bienfaits de l’actionnariat salarié

ont souvent soutenu leur position en soulignant ses effets positifs sur les

comportements et attitudes des salariés et sur la productivité (Garfatta,

2010).

Sesil et al. (2001) ont pu constater que l’actionnariat salarié avait

une influence positive sur les attitudes et comportements des salariés.

Caramelli (2006) identifie par ailleurs quatre attitudes essentielles, la

motivation, la satisfaction au travail, l’implication organisationnelle et

l’actionnariat psychologique. Pierce et al. (1991) estiment qu’il est

possible de spéculer sur les effets de l’actionnariat salarié sur un certain

nombre de comportements importants pour l’organisation. En effet, Long

(1978) suggère que les attitudes des salariés actionnaires conduiraient à

des comportements positifs : le turnover (Wilson et peel, 1991 ; Fakhfakh,

2004), l’absentéisme (Wilson et Peel, 1991 ; Browm et Fakhfakh, 1999) et

la performance au travail (Riketta, 2002).

Dans le contexte français, Vaughan-whitehead (1992) a reconnu un

rôle majeur, positif et significatif de l’actionnariat salarié sur la

productivité. Iqbal et Hamid (2000) réalisant une étude qui compare la

productivité des entreprises américaines dotées de plan (ESOP) avec celle

des entreprises qui n’en disposent pas, montrent que la productivité est

positivement liée à l’évolution du cours de l’action pour les firmes

pourvues de plan. Toujours dans le contexte américain, et se basant sur

des données de panel relative à plus de 300 entreprises, Brent (2008)

montrent que les ventes par employés sont significativement plus

importantes pour les entreprises dotées de plan (ESOP). De même, Kruse

(1992) souligne que l’actionnariat salarié au sein des entreprises

américaines a un impact sur la productivité, tout en évoluant positivement

et rapidement au fil des ans. Cependant, Borstadt et Zwirlein (1995) quant

à eux ont réalisé une étude longitudinale sur 85 entreprises ayant un plan

(ESOP) entre 1973 et 1986, ne montrant aucun effet de l’actionnariat

salarié sur la productivité.

En nous basant sur les éléments sus étayés, nous nous proposons de

tester l’hypothèse selon laquelle :

H2 : L’actionnariat salarié influence positivement la productivité

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4 La Revue Gestion et Organisation 5 (2013) 1–8

3. Méthodologie de l’étude

Afin de tester les hypothèses émises dans le cadre de cette recherche, nous

avons choisi d’adopter une approche essentiellement quantitative. Le

cadre méthodologique nous permettra de présenter successivement la

constitution de l’échantillon, la mesure des variables, le modèle d’étude

utilisé et les .caractéristiques de l’échantillon

3.1. L’échantillon

L’échantillon est constitué des entreprises appartenant au fichier de la

division des grandes entreprises de la Direction Générale des Impôts du

Cameroun. Le choix s’est fait par la méthode empirique par convenance.

Au départ, nous avons visé un échantillon de 100 entreprises

constitué de 50 entreprises qui appliquent une politique d’actionnariat

salarié et 50 entreprises qui n’en appliquent pas. Nous avons pu identifié

que 32 entreprises qui appliquent une politique d’actionnariat salarié. Ceci

nous a amené à ne retenir aussi que 32 entreprises qui n’appliquent pas

une politique d’actionnariat salarié pour respecter la parité des deux sous

groupes de notre échantillon (Poulain-Rehm, 2006).

Les données comptables ont été extraites des déclarations statistiques

et fiscales de chaque entreprise pour les années 2008 et 2009.

3.2. La mesure des variables La création de valeur (variable dépendante) a été mesurée à travers deux

indicateurs. La première variable dépendante retenue est la valeur ajoutée

positive obtenue à partir de la moyenne de valeur positive de deux

exercices 2008 et 2009. En effet, la valeur ajoutée exprime la création ou

l’accroissement de valeur que l’entreprise apporte aux biens et services en

provenance des tiers. La deuxième variable dépendante est la productivité

mesurée à partir de la valeur ajoutée positive, de la production vendue,

stockée et immobilisée.

Les variables explicatives sont toutes quantitatives. Il s’agit du

niveau du capital détenu par les salariés (PACAS) mesuré par le taux de

détention du capital par les salariés ; de l’effectif du personnel (TAILLE) ;

de la politique d’investissement (POLIN) ; du niveau d’endettement

(NIEND) mesuré par le rapport dettes financières/capitaux propres; de la

marge brute d’exploitation (MBE) et du niveau d’activité (ACTI) mesuré

par la croissance du Chiffre d’affaires.

3.3. Le modèle d’étude

L’analyse de la création de valeur a été réalisée grâce à une régression

multiple.

Le modèle mis en œuvre a été le suivant :

CV = B0 + b1PACAS + B2TAILLE + b3POLINV + b4NIEND + b5MBE +

b6ACTI

Afin d’identifier les modèles les plus parcimonieux et ayant le pouvoir

le plus élevé, deux types de régressions ont été établies : une régression

intégrant l’ensemble des variables (modèle complet) et une régression pas

à pas.

3.4. Caractéristiques de l’échantillon

Dans l’ensemble, il ressort une distribution égale des entreprises dans le

secteur industrie et mixte, soit 34,4 % par secteur. Tandis que 17,2 % font

dans le service et 14,1 % dans le commerce. Mais la plupart de ces

entreprises emploient entre 21 et 180 salariés, soit 48,4 % ; de plus 31,3 %

sont celles qui emploient entre 201 et 951 salariés, 15,6 % emploient entre

1 055 et 2 686 salariés et enfin seulement 4,7 % emploient entre 3 125 et 4

845 salariés.

Pour ce qui est de l’âge des entreprises, 17,2 % ont un âge compris

entre 4 et 10 ans, 29,7 % se situent dans la tranche 11-18 ans, 31,3 % dans

la tranche 21-37 ans et 21,8 dans la tranche 40-49 ans. Pour finir, 37,5 %

des entreprises sont de nationalité camerounaise et 62,5 % sont de

nationalité étrangère. La majorité de ces entreprises sont des Sociétés

Anonymes, soit 84,4 % et 15,6 % sont les Sociétés à Responsabilité

Limitée.

4. Résultats de l’étude empirique

Les résultats procèdent à une description de la pratique de l’actionnariat

salarié dans les entreprises camerounaises. Après une analyse primaire,

Ils présentent d’abord les statistiques descriptives de l’échantillon ;

ensuite examinent les déterminants de la création de valeur ajoutée et de la

productivité et enfin analysent la répartition de la valeur partenariale et de

la productivité.

4.1. Analyse préliminaire

Il est recommandé de procéder à diverses analyses préliminaires avant de

tester la relation entre les principales variables.

L’ensemble des variables de l’étude présente une fiabilité de cohérence

interne très satisfaisante.

Les corrélations entre les variables sont relativement faibles (0,014 < r

< 0,468). Les corrélations les plus élevées entre les variables

indépendantes concernent les associations : Politique d’investissement-

Participation des salariés au capital (r = 0,31), Taille de l’entreprise-

Participation des salariés au capital (r = 0,33) et entre Taille de

l’entreprise-Politique d’investissement (r = 0,468).

Ainsi, la matrice des corrélations (annexe) ne montre aucun score de

corrélation entre les variables indépendantes dépassant le seuil de 0,80

préconisé par Hamilton (1992).

4.2. Statistiques descriptives de l’échantillon

Le tableau 1 fournit les statistiques descriptives des variables explicatives

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La Revue Gestion et Organisation 5 (2013) 1–8 5

de la valeur ajoutée et de la productivité.

Tableau 1: Statistiques descriptive de l’échantillon global

Variables Moy Min Max Ecart-type

Effectif du personnel

627 21 4845 949,65

Participation des salaries au capital (%)

2,9 0 44 7,3

Politique d’investissement

45 0,04 2,8 0,55

Politique d’endettement

87 0,003 8,6 1,2

Marge brute d’exploitation

14 0,0005 55 12

Niveau d’activité 13 -36 80 16

Valeur ajoutée (milliards)

5,617 0,133 64 11

Productivité 26 0 79 19

D’une manière globale, nous constatons que toutes les entreprises

constituant notre échantillon sont de grande taille (minimum est de 21). La

prise de participation des salariés dans le capital est en moyenne de 2,9 %.

La politique d’investissement et d’endettement sont forte en moyenne

respectivement 45 % et 86,7 %.

La création de valeur mesurée par la valeur ajoutée et le taux de

productivité est respectivement en moyenne de 5,6 milliards de francs et

26 %.

4.3. Analyse des déterminants de la création de la valeur ajoutée et de la productivité

Les résultats de la régression qui nous permettent de déterminer les

facteurs créatifs de valeurs sont fournis dans le tableau 2.

Tableau 2 : Analyse explicative de la création de la valeur ajoutée et de la productivité

Variables

Valeur ajoutée Productivité

Modèle 1

(complet)

Modèle 2

(pas à pas)

Modèle 1

(complet)

Modèle 2

(pas à pas)

Constante 0,000**

(2,445)

0,000*

(1,701)

0,000*

(1,711)

0,000

(2,649)

Participation des salaries au capital

0,546***

(7,119)

0,557***

(7,419)

-0,138

(1,482)

Effectif du personnel

0,391***

(4,777)

0,422***

(5,636)

0,027

(0,274)

Politique d’investissement

0,069

(0,825)

0,315***

(3,096)

0,286***

(3,282)

Endettement 0,037 0,074

(0,513) (0,849)

Marge brute d’exploitation

0,106

(1,444)

0,639***

(7,144)

Niveau d’activité

0,198***

(2,8)

0,189***

(2,671)

0,010

(0,115)

0,629***

(7,222)

R² 0,719 0,701 0,587 0,563

R² Ajustée 0,69 0,686 0,543 0,548

F de Fisher 21,33 46,88 13,49 39,24

*P<0,10 **<0,05 ***<0,01 Les valeurs entre parenthèses correspondent au t de student

Nous constatons que la corrélation entre toutes les variables et la

création de valeur a un signe positif, qu’il s’agisse de la valeur ajoutée ou

de la productivité. Dans le modèle complet, les facteurs retenus expliquent

71,9 % de la variance de la valeur ajoutée et 58,7 % de la productivité. Le

F de Fisher a une marge d’erreur nulle (prob = 0,000) pour les valeurs de

21,33 pour la valeur ajoutée et 13,49 pour la productivité.

Dans les deux modèles complets, seul le niveau d’endettement ne

détermine pas la création de valeur.

Dans le modèle pas à pas (réduit) deux résultats se dégagent :

- La valeur ajoutée est déterminée par la taille (prob. = 0,000),

le niveau d’activité (prob. = 0,000) et la politique d’actionnariat salarié

(prob. = 0,000) ;

- La productivité est déterminée par la politique

d’investissement (prob. = 0,000) et le niveau d’activité (prob. = 0,000).

Globalement, l’examen des différents coefficients montre que

l’association entre l’actionnariat salarié et la création de valeur (mesuré

par la valeur ajoutée) est positive et significative, aussi bien dans le

modèle complet que dans le modèle pas à pas. L’idée selon laquelle un

actionnariat salarié soutenu contribuerait à la création de valeur,

notamment en réduisant les conflits et les coûts d’agence, se trouve ainsi

confirmé. Par contre, l’association entre l’actionnariat salarié et la

productivité est négative. Ainsi donc l’actionnariat salarié détruirait plutôt

la productivité.

4.4. Analyse de la répartition de la valeur partenariale

Une première analyse de la création de valeur a consisté à examiner la

création de valeur partenariale. Les caractéristiques générales des valeurs

partenariales sont présentées dans le tableau 3.

Tableau 3 : Caractéristiques générales des valeurs partenariales Politique d’actionnariat salarié

NON OUI

Moy(%) Max%) Min(%) Moy(%) Max(%) Min(%)

Part de valeur

ajoutée allouée

aux salariés

43 ,84 85 4 48,71 95 14

Page 6: Actionnariat salarié comme levier de création de valeur ajoutée et de productivité dans les entreprises camerounaises

6 La Revue Gestion et Organisation 5 (2013) 1–8

Part de valeur

ajoutée allouée

l’Etat

21,56 84 2 21,06 55 4

Part de valeur

ajoutée allouée

aux prêteurs

9,92 24 0,04 8,87 27 0,1

Part de valeur

ajoutée allouée

aux actionnaires

27,65 65 1 21,71 55 1

Une lecture rapide de ce tableau laisse penser que l’actionnariat salarié

n’aurait pas d’effet sur la redistribution de la richesse créée, car la

moyenne de la part de valeur ajoutée allouée à l’Etat, aux prêteurs et aux

actionnaires est forte dans les entreprises qui ne mettent pas en place une

politique de l’actionnariat salarié. Cependant, la part de valeur ajoutée

allouée aux salariés est plus forte dans les entreprises à actionnariat salarié

(48,71 %) que dans les entreprises sans politique d’actionnariat salarié

(43,84 %).

4.5. Analyse de la productivité

Une seconde analyse de la création de valeur a consisté à examiner la

productivité. Les caractéristiques générales de la productivité sont

présentées dans le tableau 4.

Tableau 4 : Statistiques descriptives de la productivité Elémnts (%) Politique d’actionnariat salarié

Total Non Oui

Moyenne 25 27 26

Maximum 79 71 79

Minimum 0 0 0

La productivité moyenne dans les entreprises à actionnariat salarié

étant supérieure à la moyenne dans les entreprises sans actionnariat

salarié, on peut dire que la politique d’actionnariat salarié améliore la

productivité.

5. Discussion des résultats

Nous avons émis l’hypothèse selon laquelle l’actionnariat salarié a une

influence positive sur la création de valeur. Nos résultats montrent d’une

part que l’actionnariat salarié influence positivement et significativement

(β = 0,557 ; prob. = 0,000) sur la création de valeur mesurée par la valeur

ajoutée, d’autre part que l’actionnariat salarié influence négativement (β =

- 0,138) sur la création de valeur mesurée par la productivité.

L’effet négatif de l’actionnariat salarié sur la productivité mis en

évidence dans cette étude corrobore les résultats de Faleye et al. (2006).

Ces auteurs se réfèrent à Jensen et Meckling (1979) et expliquent cette

situation par le coté sombre ou obscur de l’actionnariat salarié. En effet,

selon Jensen et Meckling (1979), l’actionnariat salarié crée une force

enracinée de travail avec un véritable pouvoir dans le gouvernement

d’entreprise. L’enracinement salarial, tout comme l’enracinement

managérial, risque de détruire selon Faleye et al. (2006) de la valeur

actionnariale.

Ces résultats contredisent ceux de Trébucq (2002) dans le contexte

français, mais corroborent le sens des études empiriques qui identifient

une performance boursière supérieure sur le moyen et long terme des

entreprises avec actionnariat salarié (Mehran, 1995), tout comme celles

qui relèvent une réaction favorable des marchés à l’annonce des plans

ESCOP (Employee Stock Ownership Plans) à l’instar de celle de Chang

(1990) ou Davidson et Worell (1994). Vaughan-Whitehead (1992) montre

que la mise en place d’une politique actionnariale salarié a des vertus en

termes de valeur ajoutée par salarié et de « turnover », mais n’a pas

d’incidence significative ni sur la rentabilité du capital investi, ni sur le

chiffre d’affaires.

De plus, l’effet taille combiné avec la politique d’actionnariat salarié

qui ressort de nos résultats avait déjà été mis en exergue par Blair et al.

(2000) et d’Arcimoles et Trébucq (2000).

Dondi (1992) a constaté une amélioration globale des performances,

pourvu que le niveau d’actionnariat salarié reste modeste. Les entreprises

ayant distribué une part importante du capital à leurs salariés apparaissant

moins performantes que les autres. Ceci est particulièrement vrai pour la

productivité moyenne qui est sensiblement plus réduite dans les

entreprises n’ayant pas ouvert leur capital aux salariés.

Dans les firmes familiales cotées, Trébucq (2002) n’identifie pas

l’impact positif de l’actionnariat salarié. Ce résultat pourrait provenir du

fait que ces entreprises n’acceptent de recourir à l’actionnariat salarié que

lorsque l’entrepreneur et sa famille ne sont plus en mesure d’en assurer

seuls le contrôle (Desbrières, 2002).

Une analyse de la création de valeur partenariale laisse penser qu’une

politique d’actionnariat salarié exerce une influence sur la répartition de la

valeur ajoutée principalement au profit des salariés. De même, la politique

d’actionnariat salarié influe sur la productivité.

Globalement, nos résultats soutiennent l’intérêt d’un actionnariat

salarié principalement au niveau de la valeur ajoutée, mais aussi que la

taille et le niveau d’activité de l’entreprise expliqueraient une amélioration

de la valeur ajoutée. Concernant la productivité, l’actionnariat salarié

n’influence pas la productivité, mais c’est principalement la politique

d’investissement et le niveau d’activité qui expliqueraient la productivité.

6. Conclusion

L’objectif principal de cette étude était de tester l’hypothèse de l’impact

de l’actionnariat salarié sur la création de valeur. Plus précisément, nous

Page 7: Actionnariat salarié comme levier de création de valeur ajoutée et de productivité dans les entreprises camerounaises

La Revue Gestion et Organisation 5 (2013) 1–8 7

avons supposé, en nous appuyant sur les travaux antérieurs que

l’actionnariat salarié avait un impact positif sur la création de valeur aussi

bien en termes de valeur ajoutée que de productivité. Afin de vérifier ces

suppositions, une régression multiple a été appliquée sur des variables

d’actionnariat salarié et comptables. La participation moyenne des salariés

au capital des entreprises est en moyenne de 2,9 %.

Globalement, l’actionnariat salarié a un impact positif et significatif sur

la valeur ajoutée et un impact négatif non significatif sur la productivité.

En plus de l’actionnariat salarié, la taille et le niveau d’activité de

l’entreprise ont un impact positif et significatif sur la création de valeur

ajoutée. La politique d’investissement et le niveau d’activité ont un impact

positif et significatif sur la productivité

Il est important de souligner, à la fin ce cette étude, que les résultats

sont à prendre avec toute prudence. Cela d’une part à cause de la

représentativité de l’échantillon étudiée liée à la méthode

d’échantillonnage (empirique par convenance) et à la taille de

l’échantillon (réduite); et d’autre part, cette étude s’est faite dans un

contexte d’absence de marché financier efficient. Principalement, la

méthode d’échantillonnage empirique par convenance ne nous autorise

pas à généraliser nos résultats à d’autres pays africains.

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Annexe : Matrice des corrélations PASAC POLINV END TAILLE ACTI MBE

PASAC 1

POLINV 0,309** 1

END 0,136 0,014 1

TAILE 0,332** 0,468*** 0,049 1

ACTI 0,078 0,035 0,014 0,014 1

MBE 0,034 0,236 0,168 0,034 0,046 1

*P<0,10 **<0,05 ***<0,01