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CHEVALIERS DE COLOMB — ÉDITION FRANÇAISE AU SERVICE DE UN.AU SERVICE DE TOUS. NOVEMBRE 2006

Columbia novembre 2006

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CHEVALIERS DE COLOMB — ÉDITION FRANÇAISE

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CHEVALIERS DE COLOMB — ÉDITION FRANÇAISE

AU SERVICE DE UN. AU SERVICE DE TOUS. NOVEMBRE 2006

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Les gens de l’assurance des Chevaliers de Colomb comprennent que cen’est pas tant votre vie que vous assurez que l’avenir de votre famille:son niveau de vie, l’université des enfants, peut-être même le premier versement sur une nouvelle maison. Quoique vous réserve l’avenir, l’assurance vie entière apporte à votre famille la sécurité financière. Nous sommes là depuis 125 ans. Nous y serons pour tous vos besoins en matière d’assurance.

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COLUMBIA ● NOVEMBRE 2006 ● VOLUME 86 ● NOMBRE 11

TABLE DES MATIERESH YM N E D ’O U V E RT U R E

2 Une vie bien vécuePAR TIM S. HICKEYPLUS Les intentions du prière duSaint-Père

CONSTRUIRE UN MONDEMEILLEURE

3 Des hommes d’Etat de la trempe desaint Thomas More ainsi que desélecteurs pour les appuyer, voilà cequ’il nous faut. PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME

4 Les valeurs morales catholiques ainsiqu’un esprit d’amour et de générositédevraient guider les programmes cari-tatifs de l’Église.PAR MGR WILLIAM E. LORI, L’AUMÔNIER SUPRÊME

P O I N T S D E V U E7 C’est un défi, pas une croisade:

Le pape Benoît XVI est légitimementpréoccupé au sujet de l’Islam.PAR JOHN L. ALLEN JR.

N OT R E F O I15 Un rendez-vous quotidien avec le

Seigneur PAR LE PÈRE DOMINICAIN GABRIEL B.O’DONNELL

S E LO N L E U R S ΠU V R E S23 Floyd Patterson: Chevalier dont la

portée dépassait le ring PAR WALLY CAREW

M É D I TAT I O N30 Prier, de «toutes facons» PAR ANITA MCSORLEY

En quête de saintetéUn nouveau documentaire, produit en partie par lesChevaliers de Colomb, emmène les téléspectateurs versun pèlerinage spirituel qui les met en contact aveccertains des saints hommes et saintes femmes les plusappréciés de l’Église. PAR LE PÈRE BASILIEN THOMAS M. ROSICA

Dieu et patrieUne analyse du point de vuede l’Église sur la libertéreligieuse et du rôle joué parles Chevaliers de Colombdans la préservation de cetteliberté. PAR RONALD J. RYCHLAK

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16

Une culture de la vieet la peine de mort

Les évêques américins lancent unecampagne afin d’enrayer la peinede mort et de défendre la vie. PAR ANTOINETTE BOSCO

19De l’espoir pour la jeunesse agitée

De jeunes contrevenants trouventla foi dans une chapelle construitepar de Chevaliers duMassachusetts. PAR THOMAS BOLD

21

Le courage de ses convictionsLe pape Benoît XVI exprimeses vues sur l’absurdité de laguerre, le potentiel des jeuneset la capacité qu’ont les saintsd’unifier l’Église globale

9

L’ENTRETIEN COLUMBIA

CHEVALIERS SAINTS 17

UN CHEVALIER ETÉVÊQUE MEXICAINCANONISÉ . . . . . . . . . 5

5 Le Chevalier suprême Carl A.Anderson a remis en chèque de1,6 million $ au pape Benoît XVI • Lanotion de leadership au cœur ducongrès annuel des Chevaliersétudiants • Un Chevalier et évêqueMexican canonisé

25 ÇÀ ET LÀ DANS L’ORDRE

25 APPLICATION DE NOS DÉGRES

32 L’ORDRE EN IMAGES

TOP : CNS FIILE PHOTOS; POPE: CNS PHOTO KAI PFAFFENBACH/REUTERS PRISON: CNS PHOTO/REUTERS

NOUVELLES DES CHEVALIERS

deCHEVALIERS À L ’ŒUVRE

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LES INTENTIONS DE PRIÈRE DU SAINT PÈRE — NOVEMBREEn témoignage de notre solidarité avec le pape Benoît XVI,nous reproduisons ses intentions mensuelles de prières.INTENTION GENERALE Pour qu’en chaque partie du monde,l’on mette fin à toute forme de terrorisme.INTENTION MISSIONAIRE Pour que grâce à l’effort descroyants, uni aux forces vives de la société, l’on puissebriser les nouvelles et les vieilles chaînes qui empêchent ledéveloppement du continent africain.

Une vie bien vécue

2 CNS PHOTO/ANDREAS GEBERT, POOL VIA REUTERSCOVER: PAINTING BY MARTHA OROZCO, 2005; KNIGHTS OF COLUMBUS MUSEUM

Récemment, ma mère octogénairem’a téléphoné du Kansas pourm’annoncer qu’elle avait étéinvitée à assister à une messe com-

mémorative du 4e Degré,et que la messe seraitsuivie d’un souperdansant pour fêter la fon-dation d’une nouvelleassemblée dans ma villenatale. Elle avait acceptél’invitation, bien sûr, elleavait même choisi la robequ’elle porterait, et elle

m’a demandé si je reviendrais à la maisonpour l’escorter. (Je n’y suis pas allé, maisgrâce à l’amabilité d’une de mes sœurs,un corsage assorti à sa robe lui fut livréavec une carte indiquant qu’il était unegracieuseté de toute la famille.)

L’escorter à une activité des C. de C.aurait fait le bonheur de mon père, maisen ce mois de novembre ma famille etmoi observerons le 15e anniversaire desa mort. Plusieurs des membres de cettenouvelle assemblée, l’assemblée FatherDavid Cushing, de Hutchinson, sontallés réciter un chapelet durant la veilléemortuaire de mon père.

Après, maman m’a dit qu’il y avait eubeaucoup de monde à la messe et ausouper dansant, mais qu’elle était, en sespropres mots, «une des peu nombreusespersonnes âgées» présentes. Elle m’a ditque les Chevaliers en ont pris bien soindurant la soirée, s’assurant que son assi-ette était bien garnie et qu’elle ne man-quait pas de vin.

D’une certaine façon, l’héritage demon père se perpétue dans cette nouvelleassemblée et dans le conseil de ma villenatale. Une grotte mariale sur le terrainde la salle du conseil est en partiel’œuvre de mon père.

Le mois de novembre, avec ses fêtesde La Toussaint et de la Commémora-tion des fidèles défunts, a été tradition-nellement le mois durant lequel nousnous souvenons d’une façon particulière

de nos frères défunts. À New Haven,quotidiennement, une messe estcélébrée en l’église St. Mary pour lesfrères chevaliers, leurs épouses et lesécuyers colombiens défunts.

Selon l’Encyclopédie minutieuse etperspicace des prières et dévotionscatholiques d’Ann Ball (Our SundayVisitor, 2003), nous prions pour lesdéfunts depuis les premiers temps del’Église. Au début du 11e siècle, le papeSylvestre II a approuvé que nousobservions tous la commémoration desfidèles défunts le jour qui suit LaToussaint. La proximité de ces deux fêtessignifie que la commémoration des âmesdu purgatoire et des saints du ciel a lieudeux jours consécutifs.

Le jour de la Commémoration desfidèles défunts de l’an dernier, le papeBenoît XVI a dit que cette fête devraitnous pousser à étudier «l’énigme de lamort», mais aussi à chercher le moyende bien vivre et de trouver le bonheur.Les réponses, a-t-il dit, sont dans lePsaume 112, qu’il a paraphrasé :«heureux celui qui donne; heureux celuiqui ne vit pas seulement pour lui-mêmemais qui sait donner; heureux celui quiest miséricordieux, généreux et juste;heureux celui qui vit dans l’amour deDieu et du prochain».

À maintes reprises, l’abbé Michael J.McGivney a regardé la mort en face.C’est ce qui l’a poussé à fonder l’Ordredes Chevaliers de Colomb parce qu’il avu, non seulement la peine et la confu-sion qu’apporte la mort, mais aussi lesdifficultés financières qu’elle apporte àplusieurs familles. Être Chevaliers deColomb, croyait-il, pouvait aider unCatholique à vivre une bonne vie, etainsi avoir une meilleure chance demériter le bonheur éternel. Mon père aappris cette leçon, et il me l’a transmise.Le jour de la Commémoration des fidèlesdéfunts, j’offrirai moi aussi une prière,car cela fait partie de l’héritage que m’alégué mon père. ■

TIM S. HICKEY

HYMNE D ’OUVERTUREChevaliers de ColombMaison d’édition

Officiers SuprêmesCarl A. AndersonChevalier Suprême

Mgr William E. Lori, S.T.D.Aumônier Suprême

Robert J. LaneSecrétaire Suprême

Dennis SavoieTrésorier Suprême

Paul R. DevinAvocat Suprême

RédactionTim S. Hickey, É[email protected]

Brian Caulfield, [email protected]

Patrick Scalisi, Rédacteur associé[email protected]

Arthur F. Hinckley Jr.Directeur artistique

Marc Chapleau, Gerry Brunelleet Raymond BraünTraduction

L’abbé Michael J. McGivney (1852-90),Apôtre de la jeunesse,protecteur de la viefamiliale et fondateur des Chevaliers deColomb, intercédez pour nous.

CommuniquonsCOURRIER ORDINAIRE:Columbia, 1 Columbus Plaza,New Haven, CT 06510-3326

TÉLÉPHONE: 203-752-4398TÉLÉCOPIEUR: 203-752-4109COURRIEL: [email protected] À LA CLIENTÈLE: 1-800-380-9995LE SITE INTERNET: www.kofc.org

VOUS DÉMÉNAGEZ Prévenez votre conseil. Envoyez votre nou-velle adresse et votre étiquette d’envoi à:Knights of Columbus, Dept. of MembershipRecords, PO Box 1670, New Haven, CT06507-0901, ou [email protected]

En page couverture:Les Chevaliers deColomb ontcommandité ce tableau des martyrsmexicains.

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PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME

Les catholiques au seindu gouvernementDes hommes d’État de la trempe de saintThomas More ainsi que des électeurs pour lesappuyer, voilà ce qu’il nous faut

L’HISTOIRE A RECONNU EN saint Thomas More l’un desgrands défenseurs des droits de laconscience. Du fait de sonengagement à l’égard de l’inviola-bilité de la conscience, saintThomas More est également con-sidéré à bon droit comme le mod-èle dont devraient s’inspirer lespoliticiens catholiques, surtoutquand le saint homme dit :«Lorsque les hommes d’Étatabandonnent leur conscience per-sonnelle au nom de leurs obliga-tions publiques, ils précipitentleur pays vers le chaos.»

Quelle différence entre cetteperception de la responsabilitéqu’ont les catholiques au seind’un gouvernement, et celle quepréconisent nos élus d’aujour-d’hui qui, sur des sujets tels quel’avortement, se disent «person-nellement opposés» tout entrahissant leur conscience à desfins électorales.

En tant que l’un des juristesles plus respectés de son époque,Thomas More établissait parailleurs clairement la distinctionentre les questions de croyance,pour lesquelles les droits de laconscience sont inviolables, et lesquestions de justice, que tous ontl’obligation de respecter.

Lors de son exécution,Thomas More a résumé ainsi saphilosophie de la chose publique :«Je meurs fidèle à Dieu et au roi,mais à Dieu d’abord.»

Ces dernières années, nousavons entendu des politicienscatholiques citer saint ThomasMore mais agir ensuite tout à faitdifféremment de lui. Au lieu de

se porter politiquement à ladéfense de l’Église sur des ques-tions telles que l’avortement et lemariage, ils répudient publique-ment les enseignements de leurévêque local — souvent sous lesapplaudissements deplusieurs électeurs.L’évêque, toutefois, nefaisait pas qu’exprimerson opinion person-nelle, mais plutôt ladoctrine universelle del’Église.

Bien entendu, leprocessus démocratiquecourrait à sa perte si lesleaders religieux dic-taient, sans exception,toutes les décisionsd’ordre public. Maiscomme le pape Jean-Paul II nous l’a souventrappelé, ce processus démocra-tique ne peut également survivres’il tourne le dos aux questionsfondamentales touchant la justiceet le bien commun — et à cetégard, les leaders religieux ontnon seulement le droit mais aussil’obligation de s’exprimer.

Les catholiques, etparticulièrement les catholiquesen poste au gouvernement, ont ledevoir de former leur conscienceen conséquence.

Voilà quelques années, lesChevaliers de Colomb ontcoopéré avec l’organismeNational Endowment for theHumanities afin d’aider l’univer-sité de Yale à préparer l’éditiondéfinitive des œuvres de ThomasMore. Je me rappelle souvent, àce propos, une observation alors

faite par le professeur ClarenceMiller, l’un des éditeurs ayantsupervisé la prestigieuse publica-tion. Celui-ci a dit ce que leschercheurs ont déterminé commeles fondements du martyre de

saint Thomas More. Àsavoir, «l’intégrité dumoi tel qu’en témoigneun serment, la libertéirréductible de la con-science individuelle ausein d’un État autori-taire, et la suprématiepapale en tant quesigne de l’unité supra-nationale du christian-isme occidental, passéet présent.» Puis, leprofesseur Miller aajouté : «Tout ce quiprécède est vérifiable.Mais en dernière

analyse, Thomas More ne seramort pour aucun principe, idée,tradition ou même doctrine; ilsera mort pour une personne, leChrist.»

Comme le dit lui-même saintThomas More dans Un hommepour toutes les saisons, «Au boutdu compte... ultimement... cen’est plus une affaire de raison;ultimement, c’est plutôt uneaffaire d’amour.»

Nos papes ont invité lescatholiques à édifier la nouvellecivilisation de l’amour. Peut-êtren’y arriverons-nous qu’avec l’ap-pui de politiciens de la trempe desaint Thomas More, ainsi qu’avecl’aide de ceux parmi nous quivont les élire à leurs postes.

Vivat Jesus! ■

Les catholiques,et particulière-ment lescatholiques enposte augouvernement,ont le devoir deformer leurconscience enconséquence.

CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEURE

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Des lieux de foi, d’esperance et d’amourLes valeurs morales catholiques ainsi qu’un esprit d’amour et de générositédevraient guider les programmes caritatifs de l’Église. PAR MGR WILLIAM E. LORI,

L’AUMÔNIER SUPRÊME

Les institutionsecclésiales onttoujours fait

partie de ma vie.Tout au long de mesbientôt 30 ans desacerdoce et 11 ansen tant qu’évêque,l’essentiel de ma vies’est déroulé dans

ou auprès d’établissements ecclési-aux, notamment des paroisses, desécoles et des agences de santé et deservices sociaux.

En plusieurs endroits, l’Égliseest le plus important quand ce n’estpas le seul fournisseur de servicessociaux et caritatifs. Bien sûr, il yen a qui estiment que l’Églisedevrait se désengager de plusieursde ses institutions. Certains sedemandent peut-être : «Avons-nousvraiment besoin de ces écolescatholiques situées en pleincentre-ville et qui coûtent cher àexploiter?» ou «Pourquoi l’Égliseadministre-t-elle une école pour lespersonnes mentalement handi-capées, un hôpital ou encore unfoyer pour les sans-abri?» Il arriveaussi que des gens fassent référence à«l’Église institutionnelle», préférantdu même souffle, je suppose, une«Église désinstitutionnalisée» qui setiendrait loin de tout ce «brassaged’affaires» à grande échelle.

Le pape Benoît XVI répond sansdétour à ces questions dans la deux-ième partie de sa merveilleuse ency-clique Deus Caritas Est (Dieu estamour).

Le Saint-Père y met non seule-ment en relief l’histoire des institu-tions caritatives et de service socialde l’Église, il en trace aussi lesfondements théologiques. Il nousapprend par exemple que l’activitécaritative organisée fait partie de lavie de l’Église depuis les toutdébuts, tels qu’en témoignent lesActes des Apôtres. Il nous rappelleen outre que saint Justin,

philosophe et martyr, a fait mentionpar écrit de ces activités vers l’an155, et qu’une forme rudimentairede «Catholic Charities» («Secourscatholiques») apris forme dèsle 4e siècle enÉgypte. BenoîtXVI nous ditaussi commentle pape saintGrégoire leGrand (mort en604) avaitorganisé uneffort similaireà Naples. Etchacun de nousconnaît l’his-toire de saint Laurent, le diacre, quia dirigé les services sociaux del’Église au profit des pauvres deRome et qui a donné sa vie pourl’amour du Christ et de sesprochains démunis.

Le pape Benoît XVI souligne queles activités caritatives organiséespar l’Église ne sont pas que le résul-tat d’un accident historique; ellesconstituent plutôt un élémentessentiel de la triple tâche confiéepar le Christ à son Église : annoncede la Parole de Dieu, célébration dessacrements et service de la charité(Deus Caritas Est, 25). De plus, lamission que nous confie le Christreflète bien l’amour éternel qui unitles Personnes de la Trinité. «Tu voisla Trinité quand tu vois la charité»,a écrit saint Augustin. Reprenant cethème, Benoît XVI enseigne que leSaint-Esprit énergise, harmonise etunifie le coeur de la communautéecclésiale de manière à ce qu’ildevienne : «[...] dans le monde,témoin de l’amour du Père, qui veutfaire de l’humanité, dans son Fils,une unique famille» (19).

En prenant conscience d’unetelle assise, on ne se surprend pasd’apprendre que nos institutionsecclésiales doivent considérer leurs

œuvres d’une perspective différentede celle préconisée par leurs con-treparties séculières. Après tout, cen’est que grâce à l’amour trinitaire

de Dieu si la pleine dignité et lapleine valeur de chaque person-ne humaine peuvent se révéler.Ce n’est qu’à la lumière de cetamour trinitaire que nous pou-vons adéquatement saisir ce quele pape Jean-Paul II a appelé «ladignité transcendante de la per-sonne humaine» (CentesimusAnnus, 44). Autrement dit,chaque personne mérite lerespect parce que Dieu a appelécette personne à se rapprocherde lui. Voilà pourquoi nos insti-tutions ecclésiales doivent

devenir des lieux où la foi estouvertement proclamée, où Dieuest dûment révéré, où les valeursmorales catholiques sontenchâssées dans les politiques etles activités quotidiennes, et où unesprit d’amour et de générosité pré-vaut en tout temps. Plus nos insti-tutions catholiques vont refléterl’amour trinitaire et y participer,moins elles auront de difficulté àfaire office de levain dans nossociétés, afin d’aider à la créationd’une culture de la vie et d’unecivilisation de l’amour, qui vien-dront remplacer la culture de lamort qui prévaut actuellement.

Or aucune autre organisation nesoutient aussi étroitement les insti-tutions catholiques que lesChevaliers de Colomb.D’innombrables paroisses, écoles etprogrammes caritatifs bénéficientdu bénévolat des Chevaliers et deleur générosité. Mais c’est normalaprès tout, puisque notre premierprincipe est la Charité! Un tel appuide tous les instants aide l’Église àcontinuer à témoigner de l’amourdu Christ en dépit de circonstancessouvent difficiles.

Pour cela, je vous remercie dufond du cœur! ■

Voilà pourquoinos institutionsecclésialesdoivent devenirdes lieux où lafoi est ouvertementproclamée.

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Le pape Benoît XVI examine un ensemble de médailles en or, enargent et en bronze frappées par les Chevaliers de Colomb afin decommémorer le 124e congrès suprême annuel, dont le thème était«Charité, unité, fraternité : Vivre Deus Caritas Est.» Le Chevaliersuprême Carl A. Anderson a remis les médailles au pape durant uneaudience au Vatican, le 22 septembre dernier. Le Chevalier suprêmea en outre remis à cette même occasion un chèque de 1,6 million $,représentant les revenus générés dans l’année par le fonds VicariusChristi, qui totalise 20 millions $. Le fonds, dont c’est le 25e anniver-saire cette année, a remis au pape, depuis sa création en 1981,41,5 millions $ qui ont pu ensuite être distribués aux organisationscaritatives de son choix. Le pape Benoît XVI a remercié le Chevaliersuprême pour le «don spirituel» que représente le fait que leConseil suprême ait placé son congrès annuel sous les auspices deson encyclique Deus Caritas Est.

La notion de leadership au cœurdu congrès annuel des Chevaliersétudiants

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Réunis sous le thème«Leaders pour lavie», quelque 150

Chevaliers étudiants desÉtats-Unis, du Canada etdu Mexique ont tenu du22 au 24 septembre, àNew Haven, leur con-férence annuelle. LesChevaliers représen-taient une cinquantained’établissements d’en-seignement supérieurcatholiques et nonconfessionnels où desConseils de C de C sont

implantés.Lors d’une session de

travail intitulée«L’expérience Katrina :un an plus tard», lesChevaliers sont revenussur leur séjour sur lacôte du golfe duMexique, lors de leursemaine de relâche print-anière. Ils avaient alorstravaillé à des projets deconstruction superviséspar l’organisme Habitatpour l’humanité, tout enaidant des familles à net-

toyer leurs demeures.«Nous avons prêté

main-forte à des gens qui

avaient quasi tout perdu.Nous avons construit àpartir du so», raconte

UN CHEVALIER ET ÉVÊQUEMEXICAIN CANONISÉ

L ’évêque Rafael GuizarValencia, un Mexicain

né en 1877 et qui a passé savie à prêcher et à servir lespauvres en dépit de l’oppo-sition du gouvernement àl’égard des activités del’Église, a été canonisé parle pape Benoît XVI le 15octobre dernier, à Rome.

L’évêque Guizar étaitmembre du Conseil 2311 àJalapa, Veracruz.

Né dans une famillefortunée, il s’est servi del’argent familial pourétablir des écoles pourfilles et garçons. Afin decontrebalancer la propagande anticatholique de la pressegouvernementale, il a également fondé une imprimerie quipubliait le périodique catholique La Nacion. La persécutionreligieuse l’a forcé à se réfugier à Mexico où, déguisé en bro-canteur, il exerçait son ministère auprès des pauvres et desmalades. Il s’est aussi rendu aux États-Unis et à Cuba, où il apoursuivi son oeuvre missionnaire. Il était connu commeétant «l’évêque des pauvres» parce qu’il a donné sa croixpectorale, son anneau, ses chaussures et même sa soutaneafin de pouvoir aider les plus démunis. Mort à Mexico en1938, il fut béatifié par Jean-Paul II en 1995.

Columbia va rendre compte plus à fond de sa vie et de sacérémonie de canonisation dans ses prochains numéros.

Saint Rafael Guizar Valencia -Conseil 2311, Jalapa, Veracruz

Le Chevalier suprême, Carl A. Anderson, présente le prix 2006 duCollège unversitaire par excellence au conseil de l’UniversitéGeorgetown 6375.

POPE: © L’OSSERVATORE ROMANO

NOUVELLES DES CHEVALIERS

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le prix du Conseil quis’est le plus distingué auConseil 6375Georgetown University,de Washington, D.C.

L’orateur principallors du banquet futKevin J. «Seamus»Hasson, président dufonds Becket pour la lib-erté religieuse, uneorganisation juridiquebasée dans la capitaleaméricaine. KevinHasson est membre duConseil 433 Potomacdans cette même ville, etle «Becket Fund»

Aaron McKenney, GrandChevalier du Conseil8250 Msgr. CorneliusGeorge O’Keefe, à l’a-cadémie militaire deWest Point, dans l’Étatde New York. «Notreséjour a été marqué aucoin de la fraternité et dela charité. Ensemble,nous pouvons réellementaccomplir de grandeschoses.»

L’évêque William E.Lori a célébré la messedu samedi soir et livrél’homélie en l’église St.Mary’s. Il a conseillé auxjeunes Chevaliers dedévelopper la vertu del’humilité, afin de lesaider à mieux discernerleur véritable vocation.

Le cardinal JaimeOrtega Alamino, de laHavane, ainsi que le pèredominicain Gabriel B.O’Donnell, directeur duService d’informationcatholique de l’Ordre etpostulateur de la causepour la canonisation del’abbé McGivney, s’é-taient joints à l’évêqueLori sur l’autel. Le cardi-nal Ortega, en visite auxÉtats-Unis, avait rencon-tré le Chevalier suprêmeCarl A. Anderson, plustôt dans la journée.

Lors du banquet deremise de prix d’excel-lence, ce dernier a remis

représente les Chevaliersde Colomb dans labataille menée afin deconserver les mots «sousDieu» dans le Sermentd’allégeance. M. Hasson,qui est par ailleurs l’au-teur de «The Right to beWrong : Ending theCulture War overReligion in America»(Encounter Books, 2005),a parlé de l’importance deprotéger la libertéreligieuse, même si l’onne partage pas la foi deson vis-à-vis.

Selon JoshuaBartholow, membre duConseil 10829 CardinalJohn Henry Newman àl’université du Dakota duNord, à Grand Forks, laréunion aura eu unevaleur pédagogique :«[La conférence] est unebonne occasion de ren-contrer d’autres Conseils— quels ont été leursplus grands succès, leursplus grands échecs, etc.— et d’en tirer desenseignements pournous-mêmes, sur noscampus.»

L’encyclique faitl’objet d’un livre

Un nouveau livreregroupant des com-mentaires érudits sur

l’encyclique DeusCaritas Est du papeBenoît XVI a paru chezIgnatius Press en octobre.

LeChevaliersuprêmeCarl A.Andersona con-tribué à lapublica-tion deThe Wayof Love(24,95 $US,www.ignatius.com),dans lequel on retrouvedes contributions dethéologiens et autreschercheurs affiliés àl’Institut pontifical Jean-Paul II pour les étudessur le mariage et lafamille. Carl Andersonest vice-président de lasession nord-américainede l’Institut, qui loge à l’Universitécatholique américaine deWashington, D.C. ■

w w w. ko f c .o r g

À la fin de la messe célébrée lors de leur conférence, l’Aumôniersuprême, l’évêque William E. Lori, a mené les Chevaliers étudiantsdans une prière pour la canonisation de l’abbé Michael J. McGivney,autour du sarcophage du fondateur des Chevaliers. Se sont joints àeux le cardinal Jaime Ortega Alamino, de la Havane, à Cuba, ainsique le Chevalier suprême Anderson.

Le Chevalier suprême et Mme Carl A. Anderson figuraient, plus tôt cette année, parmi les invités à unsouper tenu à la Maison-Blanche en présence du président George W. Bush et de la Première DameLaura Bush en l’honneur de Eunice Kennedy Shriver, à droite, fondatrice des Jeux olympiques spéciaux.Le repas a permis de célébrer à la fois les 85 ans de celle-ci ainsi que le succès remporté ces dernierscinq ans par les Olympiques spéciaux, qui ont accueilli un million de nouveaux athlètes. Les Chevaliersde Colomb sont associés aux Jeux spéciaux depuis leur création en 1988; le mari de Mme Shriver,Sargent Shriver, est lui-même membre des Chevaliers de Colomb.

TOP: COURTESY THE WHITE HOUSE

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Vue dans soncontexte, lacitation par lePape Benoît

XVI d’un extrait d’untexte d’un empereur

byzantindu 14e siè-cle, disant

que le prophèteMuhammad n’avaitapporté que des chosesmauvaises et inhumainesau monde, n’était pas uneattaque cinglante contrel’Islam. La cible de la con-férence donnée par lepape à l’Université deRegensburg, enAllemagne, n’était pasl’Islam, mais bienl’Occident, et partic-ulièrement sa tendance àvouloir faire la part entrela raison et la foi. Il aaussi dénoncé la violenceau nom de la religion. Cen’est guère là un senti-ment de croisade.

Le tumulte soulevé ausein des nations musul-manes par ses commen-taires, est, jusqu’à un cer-tain point un cas de, com-ment dirais-je?: «du pro-fesseur allemand exposé àla culture des ‘petitesphrases’», à cause d’unephrase contenue dans undiscours universitaire,lancée dans une circula-tion globale non inten-tionnelle, provoquantainsi une avalanche decritiques.

En fait, si le papeBenoît avait voulu mar-

POINTS DE VUE

C’est un défi, pas une croisadeLe pape Benoît XVI est légitimement préoccupé au sujet de l’Islam

P A R J O H N L . A L L E N J R .

COMMENTAIRE

quer un point contrel’Islam, il ne nous auraitpas laissés dans le vaguequant à ce qu’il voulaitdire. Il a parlé et écrit à cesujet avant et depuis sonélection à la papauté, etune prise de positon claireest apparue durant lespremiers dix-huit mois deson pontificat. Le papeBenoît veut bien être bonvoisin, mais au sujet del’Islam, il est définitive-ment plus belliciste queson prédécesseur le papeJean Paul II.

Le nouveau pape estplus sévère à l’égard duterrorisme et de ce que leVatican appelle «laréciprocité» — et plusinsistant au sujet de lademande que les États

musulmans accordent lesmêmes droits et libertéaux chrétiens et auxautres confessionsminoritaires dont jouis-sent les musulmans dansles pays occidentaux.Quand le pape Benoît aprésenté des excuses, il adit vouloir établir un dia-logue “franc” et sincère;le choix du mot “franc”n’a pas été fait au hasard.Il veut un dialogue avecdu mordant.

Sous Benoît XVl, lecatholicisme romainprend une position pluscruciale vis-à-vis l’inté-grisme islamique. Celapourrait pousser l’Islamvers une réforme ouengendrer un “affronte-ment des civilisations”

ou, peut-être les deux à lafois.

Personnellement, lacordialité du pape Benoîtenvers les musulmans estévidente et claire. Parexemple, quandl’Ayatollah MohammedEmani Kashani, un mem-bre du puissant ConseilProtecteur de l’Iran, aécrit un livre qui compareles thèmes escha-tologiques des années 90de l’Islam à ceux de laChrétienté, le papeBenoît, alors le cardinalJoseph Ratzinger, aéchangé des idéesthéologiques avec lui auVatican.

L’an dernier, immédi-atement après la messed’intronisation, le pape

Sur cette photo en provenance de l’Osservatore Romano, l’organe officiel du Vatican, le pape Benoît XVl,au centre dans l’arrière-fond, rencontre les diplomates musulmans et des membres de la Ligue Arabe àCastel Gandolfo, la résidence d’été du pape Benoît XVl à l’extérieur de Rome, le lundi 25 septembre 2006.

c o l u m b i a / n o v e m b r e 2 0 0 6 7ABOVE: CNS PHOTO COURTESY L’OSSERVATORE ROMANO VIA REUTERS

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Benoît a remercié lesMusulmans d’être venusassister à une réunioninterconfessionnelle. «Jevous exprime ma recon-naissance pour la crois-sance du dia-logue entreMusulmanset Chrétiens»,a-t-il dit. «Jevous assureque l’Églisesouhaite con-tinuer à bâtirdes pontsd’amitié avecles fidèles detoutes lesreligions».

Pourtant,le pape Benoîta remis enquestion cequ’il perçoitcomme lepotentield’extrémisme de l’Islamqui est fondé sur la lec-ture littérale du Coran.Au cours d’une entrevuequ’il m’a accordée en1997, il a dit de l’Islam :«Il faut avoir un entende-ment bien clair quel’Islam n’est pas simple-ment une confession quipeut être incluse dans ledomaine de la société plu-raliste libre».

Au cours de la mêmeentrevue, il a accusé cer-tains Musulmans d’êtredes fomentateurs d’une«théologie de libérationradicale», ce qui veut direune croyance que Dieuapprouve la violence pourse libérer d’Israël. Il aaussi dit qu’il s’opposait àl’entrée de la Turquiedans l’Union européenne,en soutenant «qu’elle for-mait un contraste perma-nent avec l’Europe», sug-gérant plutôt qu’elleexerce un rôle de leader-ship au sein des Étatsmusulmans.

Il n’est donc pas sur-prenant que le pape

Benoît ait adopté un dif-férent ton de voix quecelui de son prédécesseur.Le pape Jean Paul a ren-contré les Musulmansplus de soixante fois, et,

en 2001, à l’occasion desa visite en Syrie, il estdevenu le premier pape àentrer dans une mosquée.Il a tendu la main auxMusulmans modérés. Il aparlé des Musulmans etdes Juifs et des Chrétienscomme étant les trois«fils d’Abraham». Il aaussi condamné l’injus-tice qu’il croyait au cœurmême du terrorismeislamique.

Depuis quelquetemps, il semble croîtreun désir au sein desCatholiques du mondeentier de prendre uneposition plus agressive àce sujet. Ce désir estprovoqué partiellementpar la persécution desChrétiens dans les paysmusulmans, comme lemeurtre à Trabzon, enTurquie, d’un mission-naire, le révérend PèreAndrea Santoro. Un Turcâgé de 16 ans a tiré deuxballes sur le Père Santoroen criant «Dieu estgrand». Mais, la forcemotrice de se désir a été

les frustrations au sujetde la «réciprocité».Prenons un exemplepopulaire: Bien que lesSaoudiens aient contribuédes dizaines de millionsde dollars à la construc-tion de la plus grandemosquée d’Europe àRome, il est interdit auxChrétiens de construiredes églises en ArabieSaoudite. Les prêtres enArabie Saoudite ne peu-vent pas sortir des ambas-sades ou des enceintes del’industrie pétrolière sanscrainte de représailles dela part des mutawas, lapolice religieuse. L’évêquede la région a récemmentdit que la situation lui«rappelait les cata-combes».

Comme le démontrentclairement plusieursdéveloppements auVatican, le pape est trèsconcerné par ces faits.

Durant une réunionavec des Musulmans l’étédernier à Cologne, le papeBenoît a demandé quel’on fasse des efforts con-joints pour renverser lavague du fanatisme cruelqui met en péril la vied’un si grand nombre depersonnes, et quiempêche le progrès vers lapaix dans le monde.

Le 15 février dernier,il a remplacé l’archevêqueMichael Fitzgerald quiavait été l’expert surl’Islam auprès du papeJean Paul ll (il était leprésident du Conseil pon-tifical pour le dialogueinterconfessionnel), et illui a confié un postediplomatique en Égypte.Monseigneur Fitzgeraldétait perçu comme lacolombe principale duVatican pour les relationsavec les Musulmans.

Le même mois, mon-seigneur Rino Fisichella,le recteur de l’Universitédu Latran à Rome et con-

fident du pape, a annoncéque le temps était venupour «rompre le silencediplomatique» au sujet dela persécution desChrétiens, et de deman-der à l’ONU de rappelerleurs responsabilités auxsociétés et aux gouverne-ments des pays à majoritémusulmane.

En mars, le cardinalCamillo Ruini, le vicairedu pape à Rome, aexprimé des doutes a l’é-gard des demandes pourenseigner l’Islam dans lesécoles italiennes, disantqu’il voulait être assuréque cet enseignement «nedonne pas suite à unendoctrinement socialdangereux».

Et, le 23 mars, le papeBenoît a convoqué ses 179cardinaux à une séanceprivée. Selon un des par-ticipants, une partie de laconversation concernaitl’Islam, et il a eu unaccord pour l’adoptiond’une position plus duresur la réciprocité.

Par ses énoncés etceux de ses mandataires,le pape Benoît espèresincèrement stimuler leschefs de l’Islam àexprimer leur foi effec-tivement au sein d’unmonde pluraliste. Lagrande question c’est desavoir si cela est reçu decette façon ou si ça ren-force la conviction de lacommunauté djihad ausujet de l’éternelle lutteavec les Chrétiens orien-taux. ■

John L. Allen, fils, est le correspon-dant de The National CatholicReporter au Vatican. Cette paged’opinion a paru dans le numérodu 19 septembre 2006, du NewYork Times. Elle est reproduite iciavec permission. La dernière con-tribution d’Allen à Columbia futau sujet du Compendium de laDoctrine Sociale de l’Église ( juin2005).

«Chrétiens etmusulmans doivent-ilsapprendre à travaillerensemble…pour segarder de toute formed’intolérance ets’opposer à toutemanifestation deviolence».— Discours du pape Benoît XVI auxambassadeurs de 21 pays à majoritémusulmane près le Saint-Siège et àquelques représentants descommunautés musulmanes en Italie, 25 septembre 2006

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L’ENTRETIEN COLUMBIA

Le courage deses convictionsLe pape Benoît XVI exprime ses vues sur l’absurdité de la guerre, le potentiel des jeuneset la capacité qu’ont les saints d’unifier l’Égliseglobale

Le pape Benoît XVI s’estrendu dans l’État alle-mand de la Bavière, au

début de septembre dernier.Il s’agissait de son quatrièmevoyage à l’étranger en tantque pape, et de sa deuxièmevisite en Allemagne. À lami-août, le Saint-Père a étéinterviewé par plusieursmembres de la presse alle-mande. ZENIT, l’agenceinternationale de nouvellesbasée à Rome (www.zenit.org), a publié la transcriptionde cette entrevue. Bien queplusieurs des questionsposées concernaient spéci-fiquement les raisons etobjectifs ayant motivé cevoyage, les réponses deBenoît XVI permettentd’avoir une meilleure idée deson pontificat en général.Nous reproduisons ci-dessous des extraits de cetteentrevue, avec autorisation.

COLUMBIA: En tant que pape, vousêtes responsable de l’Église à traversle monde. Cependant, à l’évidence,votre visite en sol allemand met enrelief la situation particulière descatholiques vivant en Allemagne.Selon les observateurs, l’atmosphère yest très bonne, en partie depuis votreélection à la papauté. Il n’empêcheque les mêmes vieux problèmes sonttoujours là. Par exemple : baisse defréquentation des églises, diminution

actéristiques bien entendu, et quedans le monde occidental d’aujour-d’hui, nous ressentons une vague desécularisation.

Il est devenu plus difficile decroire parce que le monde danslequel nous nous trouvons n’estapparemment constitué que d’êtreshumains, si bien que Dieu, pourainsi dire, n’apparaît plus commetel nulle part. Nous ne nousabreuvons plus à la source, mais àune coupe qui nous est tendue déjàpleine, et ainsi de suite.

L’humanité a reconstruit lemonde à sa façon, et trouver Dieudans ce monde-là est devenu unetâche très ardue. Cela ne concernepas que l’Allemagne; c’est quelquechose d’observable partout dans lemonde, et surtout en Occident.

D’autre part, l’Occident estaujourd’hui fortement influencé pard’autres cultures au sein desquellesl’élément religieux demeure et esttrès puissant. Ces cultures sontd’ailleurs horrifiées de constater lafroideur occidentale à l’égard deDieu. Cette «présence du sacré»dans les autres cultures, même sielle n’est pas toujours évidente, aun impact sur les Occidentaux, ellenous place à la croisée de plusieurscultures différentes. La quête pour«quelque chose de plus grand» sur-git donc à nouveau des profondeursde l’Occident et de celles du peupleallemand.Nous voyons comment les jeunesrecherchent eux aussi ce «plus»;nous voyons en quoi le phénomènereligieux effectue un retour,comme on dit. Même si cette quêtedemeure pour l’instant assez peudéfinie.

Mais au moins, avec tout celal’Église affirme sa présence à nou-veau, et la foi s’offre commeréponse. Je crois que ma visiteprochaine, comme celle faite àCologne [en 2005 pour les Journéesmondiales de la jeunesse], témoignede plusieurs choses. À savoir :croire est quelque chose de mer-veilleux; la joie associée à uneimportante communauté uni-verselle possède une force transcen-dantale; ce qui se cache derrièrecette croyance est quelque chosed’important; et en plus de ces nou-velles quêtes, de nouveauxdébouchés s’offrent pour la foi, quinous rapprocheront les uns des

Le 9 septembre le papeBenoît XVI salue lafoule avant d’offrirune prière sur laMarienplatz (Place deMarie) à Munich, enAllemagne.

c o l u m b i a / n o v e m b r e 2 0 0 6 9CNS PHOTO/BERND WEISBROD, POOL, REUTERS

du nombre de baptêmes et baisse del’influence de l’Église dans la vie de lasociété en général. Commentdécririez-vous la situation actuelle del’Église catholique, en sol allemand?PAPE BENOÎT XVI : Je dirais, toutd’abord, que l’Allemagne fait partiede l’Occident, avec ses propres car-

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autres et qui seront donc aussi posi-tifs pour la société dans son ensem-ble.

Saint-Père, vous étiez à Cologne avecles jeunes voilà exactement un an.Vous avez constaté combien cesderniers sont prêts à accueillir autrui,et ils vous ont vous-même trèschaleureusement accueilli. Lors devotre prochain voyage, allez-vousapporter un message spécial auxjeunes gens?Tout d’abord, je considère trèsréjouissant que des jeunes gensveuillent se rassembler, être unisdans la foi et faire ensemblequelque chose de bien.

La tendance à faire le bien esttrès forte, chez les jeunes — pensezseulement à tous les types debénévolat qu’ils accomplissent. Cetengagement à contribuer person-nellement afin d’aider les plusdémunis, c’est quelque chose deformidable.

Il serait peut-être bon, dès lors,de les encourager en ce sens : Allezde l’avant! Trouver des occasions defaire le bien! Le monde a besoin decette volonté de faire le bien, il abesoin de votre engagement! Àmoins de leur lancer un autre mes-sage. Par exemple : Ayez le couragede prendre des décisions définitives!Les jeunes sont très généreux, maisconfrontés à l’idée de s’engager àlong terme, pour la vie, qu’ils’agisse du mariage ou de la vieconsacrée, ils ont peur.

Le monde change dramatique-ment : aujourd’hui, les gens font cequ’ils veulent de leur vie sans sesoucier d’éventuels événementsimprévisibles. Aussi, prendre unedécision définitive revient pourplusieurs à renoncer à sa libertépersonnelle ainsi qu’à sa liberté demouvement. Alors on doit retrou-ver en nous le courage de prendrede telles décisions définitives.Seules celles-ci nous permettent degrandir, d’avancer et d’atteindrequelque chose de formidable dansla vie. Ce sont les seules décisionsqui au contraire ne détruisent pasnotre liberté, mais nous indiquentplutôt la route à suivre. Prenez lerisque, pour ainsi dire, de faire cebond vers le définitif qui permetd’embrasser pleinement la vie.Voilà quelque chose que j’aimeraisbien leur dire.

avons quelque chose depositif à offrir, à savoir,par exemple, quel’homme et la femmesont faits l’un pourl’autre, que l’échelle dela sexualité — eros,agape — reflète le degréd’amour, et que c’est decette manière que lemariage se développetout d’abord, en tant querencontre joyeuse etremplie de bénédictions

entre un homme et une femme; etquant à la famille, celle-ci assure lacontinuité entre les générations etpermet à ces mêmes générations dese réconcilier entre elles, quand cen’est pas au rapprochement des cul-tures que la famille, également,invite. Il est donc important de toutd’abord insister sur ce que nousvoulons.

Deuxièmement, nous pouvonsaussi voir en quoi certaines chosesne nous intéressent pas. Je crois quenous devons réaliser et réfléchir surle fait que ce n’est pas le catholi-cisme qui a imaginé que l’hommeet la femme étaient faits l’un pourl’autre, et qu’ils pouvaient ainsiassurer la survie de l’humanité.Cela, toutes les cultures le savent.

En ce qui a trait à l’avortement,celui-ci relève du Cinquième et nondu Sixième Commandement : «Tune tueras point!» Cela devrait êtreévident et nous devrions sans cesseinsister sur le fait que la personnehumaine prend forme dans le ven-tre de la mère et qu’elle demeureune personne humaine jusqu’à sondernier souffle. La personnehumaine doit toujours être respec-tée en tant que personne humaine.Tout cela devient plus clair encorequand vous abordez la chosed’abord sous l’angle positif.

Saint-Père, le christianisme s’estrépandu à travers le monde à partir del’Europe. Alors qu’aujourd’hui, beau-coup de gens estiment que l’avenir del’Église réside plutôt sur d’autres con-tinents. Est-ce vrai? Ou, en d’autrestermes, quel est l’avenir du christian-isme en Europe, où il semble bien quecelui-ci ait été réduit à l’affaire per-sonnelle d’une minorité de person-nes?J’aimerais ici y aller de quelquesprécisions. Il est vrai, comme nous

Saint-Père, une questionà présent au sujet de lapolitique étrangère. [...]Quel est selon vous lerôle du Saint-Siège faceaux événementsactuels? Comment pou-vez-vous influencerpour le mieux ledéroulement de la situ-ation au Moyen-Orient?Naturellement, nousn’avons aucune possi-bilité politique et nousne voulons aucun pouvoir poli-tique. Mais nous voulons faireappel aux chrétiens et à tous ceuxqui se sentent d’une manière oud’une autre interpellés par la paroledu Saint-Siège, afin que soientmobilisées toutes les forces quireconnaissent que la guerre est lapire des solutions pour tous.Qu’elle n’apporte rien de bon pourpersonne, pas même pour ses appar-ents vainqueurs. Nous le savonstrès bien en Europe, après deuxguerres mondiales. Ce dont tousont besoin, c’est de la paix.

En juillet, vous étiez à Valence pour laRencontre mondiale des familles. Tousceux qui ont écouté attentivement,comme nous avons essayé de le fairepar la radio vaticane, ont remarquéque vous n’avez pas fait référence dis-tinctement au mariage homosexuel, àl’avortement ou à la contraception.Certains ont trouvé cela très révéla-teur. Selon eux, vous préférez aller depar le monde en prêchant la foi,plutôt qu’en tant qu’«apôtre de lamoralité»? Que pouvez-vous nous direà ce sujet?C’est vrai, oui. Mais je dois aussipréciser que je n’ai eu que deuxoccasions de prendre la parole, etpour 20 minutes à chaque fois.C’est bien peu pour explorer à fondtoutes les facettes de ces «non».

Premièrement, chacun doitsavoir ce qu’il désire vraiment,n’est-ce pas? Le christianisme, lecatholicisme, ce n’est pas unrecueil d’interdictions : il s’agit aucontraire d’une option positive.C’est très important de le réaliser ànouveau parce que cette vérité apratiquement été évacuée, de nosjours.

Nous avons tellement entenduparler des choses interdites qu’il estmaintenant temps de dire : nous

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«La guerre

est la pire

des solutions

pour tous.»

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le savons, que le chris-tianisme a pris sasource au Proche-Orient. Et durantlongtemps, c’est là-basqu’il s’est essentielle-ment développé. Puisil a essaimé jusqu’enAsie, plus que nous nepouvons l’imagineraujourd’hui avec tous les change-ments engendrés par l’islam. C’estd’ailleurs pour cette raison que lechristianisme s’est graduellementdéplacé vers l’Occident et l’Europe.L’Europe — nous sommes fiers etheureux de le dire — a développé lechristianisme plus à fond sur lesplans intellectuel et culturel.

Mais je crois cela dit qu’il estimportant de se rappeler ces chré-tiens du Proche-Orient, à cause dudanger actuel de les voir forcésd’émigrer, eux qui ont toujoursformé une importante minoritéentretenant des relationsfructueuses avec leur environ-nement bien particulier. Le dangerest réel que ces lieux où le chris-tianisme est né soient bientôt lais-sés sans chrétiens. Je crois que nousdevons faire tout notre possiblepour les aider à demeurer là-bas.

Mais revenons à votre question :l’Europe demeure aujourd’hui lecentre du christianisme et de sonmouvement missionnaire. De nosjours, d’autres continents etd’autres cultures jouent un rôle d’é-gale importance dans le concert del’histoire du monde. En ce sens, deplus en plus de voix se font enten-dre dans l’Église et c’est une bonnechose.

C’est une bonne chose que dif-férents tempéraments puissent s’ex-primer — les dons spécifiques àl’Afrique, l’Asie, l’Amérique duNord et l’Amérique latine, en parti-culier. Bien entendu, tous sont con-cernés non seulement par la parolechrétienne, mais aussi par le mes-sage séculier du monde actuel quivéhicule jusqu’en d’autres conti-nents les forces perturbatrices quenous avons, pour notre part, déjàexpérimentées.

Tous les évêques des différentesparties du monde disent : Nousavons toujours besoin de l’Europe,même si celle-ci ne forme qu’unepartie d’un plus grand tout. Nousassumons toujours la responsabilité

qui découle de nos expériences,notre science et notre technologie,ainsi que de notre liturgie, nos tra-ditions et nos expériencesoecuméniques accumulées au fil dutemps. Tout cela est très importantpour les autres continents, égale-ment.

Alors il est important de ne pasjeter l’éponge, diminuant notreimportance en disant : « Regardez-nous, nous ne formons qu’uneminorité; essayons au moins de nepas voir nos rangs diminuer! »Nous devons conserver notredynamisme, nous ouvrir aux autreset aux échanges, de manière à nousressourcer et nous raffermir à cescontacts.

Aujourd’hui, on trouve desprêtres indiens et africains enEurope et même au Canada, oùplusieurs prêtres africains accom-plissent un travail très intéressant.Il se fait des concessions de part etd’autre. Mais si nous recevons plus,dans l’avenir il nous faudra égale-ment continuer à donner aveccourage et un dynamisme renou-velé.

Saint-Père, votre prédécesseur a béat-ifié et canonisé un grand nombre dechrétiens. Trop même, selon certains.Alors voici ma question : Les béatifica-tions et les canonisations n’apportentdu nouveau à l’Église que lorsque cespersonnes sont perçues comme étantde vrais modèles. Peut-on faire quoique ce soit pour développer cettesphère pastorale de manière à ce queces béatifications et canonisationsportent de réels fruits pastoraux?Au début, je croyais moi aussi qu’ily avait beaucoup de béatificationset que, peut-être, devrions-nous êtreplus sélectifs, optant pour des per-sonnalités qui nous auraient d’em-blée plus marqués.

Je me suis néanmoins occupé dedécentraliser les béatifications demanière à rendre les figureschoisies plus visibles au sein de

l’environnement dont elles étaientissues. Ainsi, un saint duGuatémala ne nous intéresse proba-blement pas beaucoup, ici enAllemagne, et vice versa; etquelqu’un de Altoetting [en Bavière]n’interpelle pas les gens de LosAngeles, et ainsi de suite, vous êtesd’accord? [...]

J’ai par ailleurs pu constatercombien ces béatifications en dif-férents lieux de la planètetouchaient de larges pans de la pop-ulation et que les gens concernés sedisaient : « Au moins, celui-ci estl’un des nôtres! » Ils prient le bien-heureux en question et sontinspirés par lui. L’âme bénie leurappartient et nous sommesheureux, quant à nous, qu’il y enait beaucoup comme celle-ci. Et si,progressivement, avec l’avènementde la société globale, nous aussi envenons à connaître ces bienheureuxparfois éloignés, alors c’est mer-veilleux. [...]

Je dirais que les conférencesépiscopales devraient chacunechoisir, chacune décider ce qui estle mieux pour elles et chacune faireressortir ce que la personne envis-agée a à nous dire. Elles devraientégalement accorder de la visibilitéaux gens qui ont laissé une pro-fonde impression, tout en n’enchoisissant pas trop.

Elles peuvent accorder cette vis-ibilité par la catéchèse, la prédica-tion ou peut-être même à travers laprésentation d’un film, par exem-ple. Je peux imaginer quels mer-veilleux films on pourrait en tirer.Bien sûr, je ne connais bien pourma part que les Pères de l’Église.Un film sur saint Augustin ou surGrégoire de Nazianze, qui étaitquelqu’un de très spécial [à uneépoque où les chrétiens, au sortirde la persécution, exerçaient pourla première fois des responsabilités],et ainsi de suite.

Nous devons étudier. Il y a bienplus que les situations souventmoroses décrites dans le cinémaactuel; nous connaissons plusieursformidables figures historiques quine sont pas du tout ennuyantes etqui sont même très contempo-raines. Nous devons essayer de nepas surcharger les gens, et donc dedonner surtout de la visibilité àplusieurs figures qui sont à la foisd’actualité et inspirantes. ■

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«Catholicisme, ce n’est pas un

recueil d’interdictions: il s’agit

au contraire d’une option

positive.»

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P A R R O N A L D J . R Y C H L A K

Comme on l’enseigne à tousles écoliers aux États-Unis,les «Pèlerins» sont venusd’Europe jusqu’au Nouveau

Monde en quête de liberté religieuse.Souvent, les discussions sur ces pre-miers moments de l’histoire améri-caine sont centrées sur les puritains;pourtant, beaucoup de catholiquessont arrivés ici parce qu’on lesempêchait, là-bas, de pratiquerouvertement leur religion. Hélas, lescatholiques ont dû également subir unbon lot de persécutions, dans certainescolonies du Nouveau Monde.

Les puritains, qui se sont établispour l’essentiel en Nouvelle-Angleterre, voulaient que tous leursconcitoyens exercent le culte commeeux le faisaient. Les non-puritainsétaient mis à l’amende, bannis, fouet-tés ou même emprisonnés. Dansplusieurs autres colonies, on interdis-ait aux catholiques d’occuper des fonc-tions publiques et on les privait ausside certains droits. L’exception était leMaryland, fondé par des catholiques etnommé ainsi en l’honneur de la ViergeMarie, et qui permettait la liberté deculte à tous les chrétiens, sans égard àla confession.

La Constitution américaine,écrite en 1787, ne prévoyait pas à l’o-rigine une totale liberté de culte.Toutefois, avant qu’elle ne soit rati-fiée, les colons exigèrent une Chartedes droits en vertu de laquelle, entreautres choses, la liberté de culte seraitassurée. C’est alors qu’on rédigea lapremière clause du Premier amende-

ment: «Le Congrès ne fera aucune loirelativement à l’établissement d’unereligion ou en interdisant le libre exer-cice.»

Notez les mots choisis: le nou-veau gouvernement fédéral se voyaitinterdire d’établir une Église commecelle d’Angleterre, mais on lui interdi-sait du même souffle d’interférer avecles religions officielles établies par lesdifférents États. Or à l’origine, les con-stitutions des États tels que le Massa-chusetts, le New Hampshire, leNew Jersey, la Caroline duNord, la Géorgie et la Caro-line du Sud ne permettaientqu’aux protestants d’as-sumer des responsabilitéspubliques. Ailleurs, les con-stitutions exigeaient de subirdes tests ou de prononcer desserments religieux, avant d’occu-per une fonction publique. Seuls lesÉtats de la Virginie et de New York nefaisaient passer aucun test de ce genre,à l’époque. Si le Massachusetts a con-servé sa religion officielle jusqu’à aussitard que 1833, la notion de liberté deculte a peu à peu fait son cheminpartout à travers les États-Unis.

CONTRE LA PERSÉCUTIONDE LA RELIGION PAR L’ÉTAT Peu après la Guerre civile, laConstitution américaine a étéamendée afin d’accorder davantage dedroits aux esclaves nouvellementaffranchis. Ces nouveaux amende-ments ont été élaborés de manière às’assurer que les États — et non seule-ment le gouvernement fédéral —allaient traiter équitablement la popu-lation. Les amendements en vinrent

ultimement à être perçuscomme protégeant la liberté

de culte de tous lesAméricains, quel que soitl’État dans lequel ilsvivent.

À l’époque et àl’échelle du monde, ce

concept de libertéreligieuse était passablement

radical. En 1864, le pape Pie IXajoute un appendice à son encycliqueQuanta Cura: le Syllabus des erreurs.Celui-ci était, et demeure aujourd’hui,controversé parce qu’il semble con-damner des notions telles que la lib-erté religieuse et la séparation del’Église et de l’État. Le grand converti

Pie IX

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DIEUETPATRIEUne analyse du pointde vue de l’Église sur laliberté religieuse et durôle joué par lesChevaliers de Colombdans la préservationde cette liberté.

Une aquarelle de Basilique du sanctuaire national de l’Assomption de la Sainte Vierge Marieà Baltimore qui fête ses 200 ans. Cette église a été la première cathédrale métropolitaine auxÉtats-Unis et la première structure religieuse importante construite après la ratification de laconstitution de ce pays. Elle rouvre ses portes cet automne après un projet de restauration etde rénovation de deux ans, financé en partie par les Chevaliers de Colomb.

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qu’a été le cardinal John HenryNewman a cependant expliqué enquoi cette lecture du Syllabus étaiterronée.

Comme le soulignait le prélat, leSyllabus, un catalogue des erreursmodernes, ne faisait pas partie commetel de l’encyclique papale; il s’agissaitplutôt d’un simple appendiceregroupant diverses théoriesprécédemment condamnées. En tantque tel, le Syllabus peut être comparéà la table des matières d’un ouvrage.Le lecteur doit donc se rapporter autexte auquel le Syllabus réfère. En l’oc-currence, la référence est un discoursrédigé en 1852 et qui traite de la persé-cution de l’Église en Nouvelle-Grenade (la Colombie d’aujourd’hui).Ce pays, à l’époque, niait toute recon-naissance publique et tous droitsjuridiques aux organisationsreligieuses. En conséquence, on y afait fermer les séminaires, le mariageétait considéré comme étant un con-trat purement civil, les écolesreligieuses ont été supprimées et lesautorités civiles revendiquaient leprivilège de nommer tous les curés ettous les évêques. Dans ce contexte,comme on le voit, la partie concernéedu Syllabus ne condamnait pas laséparation de l’Église et de l’État, maisbien plutôt la persécution de la reli-gion par l’État.

UN AVENIR MEILLEUR POUR LES RELATIONS ÉGLISE-ÉTATBien sûr, l’Église sentait en ce milieudu 19e siècle que l’accueil plus favor-able réservé au catholicisme en tantque religion établie était chosesouhaitable, en certains endroits.Avant 1870, par exemple, les Étatspontificaux englobaient des territoiresau centre de l’Italie où le pape exerçaità la fois le pouvoir civil et le pouvoirspirituel. Bien que l’Église ne toléraitpas la contrainte physique, il arrivaitque des non-catholiques fassent l’objetde discrimination.

En 1869, le pape Pie IX convoquele Premier Concile du Vatican. L’undes participants, le théologien améri-cain père Isaac Hecker, profite del’occasion pour promouvoir lanotion américaine de libertéreligieuse. Il fait valoirqu’aux États-Unis, grâce àla séparation de l’Église etde l’État, l’Églisecatholique enregistre desprogrès similaires «aux con-quêtes effectuées par l’Église au

tout début de la chrétienté».Le père Hecker a résumé son idée

en expliquant que «en acceptantde revoir les relations qu’ontl’Église et l’État [...] unmeilleur avenir s’offriraà l’une et l’autre des par-ties.»

L’abrogation du pou-voir temporel du pape, en1870, force l’interruption duPremier Concile du Vatican.Mais en 1888, le pape Léon XIII met del’avant la perspective catholique sur laliberté dans son encyclique Libertas.La vraie liberté, soutient le pape Léon,ne consiste pas à faire tout ce qui nousplaît, mais plutôt tout ce que nousdevons faire. Les libertés de culte, deparole et de conscience, prévenait-il,peuvent devenir destructrices si ellesne sont pas soigneusement définies.La liberté de conscience, par exemple,n’implique pas le droit de désobéir àDieu. Sa condamnation de ces faussesperceptions figure encore au sein de ladoctrine actuelle de l’Église.

Malgré certaines protections con-stitutionnelles, les catholiques et lesjuifs vivant aux États-Unis étaienttoujours l’objet de discriminationsnon officielles. Le parti des Know-Nothing, par exemple, a cherché à sup-primer l’influence catholiqueirlandaise dans les années 1850 et1860. Plus tard, le Ku Klux Klan a per-sécuté non seulement les Africains-Américains, mais également lescatholiques et les juifs. Lorsque AlSmith devint candidat à la présidenceaméricaine en 1928, on retint surtoutcontre lui le fait qu’il était catholique.Mais cette discrimination observéeaux États-Unis n’était rien comparée àce que subissaient les catholiques dansd’autres pays.

LE PAPE PIE XI S’INSURGEEn 1931, le leader italien BenitoMussolini se plaint de l’ingratitude desprêtres italiens opposés au parti fasciste«lequel, pourtant, garantit la liberté deculte partout à travers l’Italie». Le papePie XI répond directement au dictateur

avec son encyclique Non abbi-amo bisogno (Sur l’action

catholique en Italie). Danscelle-ci, le Saint-Pèreexplique que loin de pro-téger la liberté religieuse,les fascistes mènent «une

campagne systématique [...]à l’encontre des précieuses lib-

ertés de culte et de conscience.»

Six ans plus tard, Pie XI a publiécoup sur coup trois encycliques, trai-

tant toutes de liberté de culte etde persécution de l’Église, en

certains pays. La première,Mit brennender Sorge, aété rédigée en allemand etsecrètement distribuée àtravers l’Allemagne afin

d’éviter la censure nazie.Pie XI y proclame : «Le croy-

ant a le droit inaliénable de pro-fesser sa foi et de la mettre en pratiquede la manière qui lui convient. Les loisqui suppriment ou restreignent cetteprofession de foi ainsi que sa pratiquesont contraires à la loi naturelle.»Après que des prêtres en ont fait la lec-ture en chaire le dimanche desRameaux, la Gestapo a arrêté ceux quiavaient contribué à sa distribution,démolit les presses ayant servi à l’im-primer et frappa d’interdiction toutesles publications catholiques.

La deuxième encyclique, DiviniRedemptoris, publiée en mars 1937,protestait contre la persécution dontfaisait l’objet l’Église en Union sovié-tique communiste. Le pape y déclare :«Quand ce fut possible, ce sont toutesles églises et tous les couvents et toutetrace de la religion chrétienne [que lecommunisme] a voulu détruire [...] Lafureur communiste ne s’est pas con-tentée de tuer des évêques et des mil-liers de prêtres, de religieux et dereligieuses, s’en prenant plus partic-ulièrement à ceux et à celles qui juste-ment s’occupaient avec plus de zèledes ouvriers et des pauvres, mais ellefit un nombre beaucoup plus grand devictimes parmi les laïcs de touteclasse, qui [..] sont massacrés enmasse.»

Il concluait en disant : «Le com-munisme est intrinsèquement per-vers, et l’on ne peut admettre suraucun terrain la collaboration avec luide la part de quiconque veut sauver lacivilisation chrétienne.»

La troisième encyclique, Nos esmuy conocido, traitait de la persécu-tion religieuse au Mexique (Voir«Portrait d’un martyr», Columbia,mai 2006; archivé en ligne àhttp://www.kofc.org).

Pie XI s’était déjà prononcé à cetégard dans son encyclique de 1926intitulée Iniquis Afflictisque. Cettefois, il explique en quoi la religion a unrôle important à jouer au sein de toutgouvernement civil. «Seuls la doctrineet le travail de l’Église, écrit-il,appuyés comme ils le sont par le Divin

Leo XIII

Pie XI

c o l u m b i a / n o v e m b r e 2 0 0 6 13WATERCOLOR: VLADISLAV YELISEYEV, 2002; PROPERTY OF THE BASILICA OF THE ASSUMPTION HISTORIC TRUST INC.; POPES: CNS FILE PHOTOS

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Créateur, peuvent fournir les remèdesqui s’imposent aux très graves fléauxqui affectent l’humanité.» En fait, PieXI prit la peine de souligner l’impor-tant rôle joué en ce sens par lesChevaliers de Colomb qui, entreautres louables actions, ont fait la pro-motion de la Fédération pour ladéfense de la liberté religieuse (voirl’encadré, «Un ‘front invincible’»).

UN DROIT CIVILLa question de la liberté religieuse acontinué de beaucoup préoccuper lescatholiques américains. Le pèrejésuite John Courtney Murray a écritune série d’importants essais sur cesujet dans les années 1950; ils ont étécompilés dans un livre publié en 1960et intitulé «We Hold These Truths:Catholic Reflections on the Ameri-can Proposition». Le père Murray ajoué un rôle prédominant lors du con-cile Vatican II, où a été promulguée ladéclaration Dignitatis Humanae (Surle droit de la personne et des commu-nautés à la liberté sociale et civile enmatière religieuse) formant l’assisede la compréhension moderne del’Église, quant à ce que signifie la lib-erté de culte :

«La personne humaine a droit à laliberté religieuse», déclare le docu-ment. «Cette liberté consiste en ceque tous les hommes doivent êtresoustraits à toute contrainte de la partsoit des individus, soit des groupessociaux et de quelque pouvoir humainque ce soit, de telle sorte qu’enmatière religieuse nul ne soit forcé d’a-gir contre sa conscience, ni empêchéd’agir, dans de justes limites, selon saconscience, en privé comme en public,seul ou associé à d’autres.»

Faisant référence aux écrits précé-dents des papes Léon XIII et Pie XI,Dignitatis Humanae déclare : «Cedroit de la personne humaine à la lib-erté religieuse dans l’ordre juridique dela société doit être reconnu de tellemanière qu’il constitue un droit civil.»

UN NOUVEAU SIÈCLEDe nos jours, cette liberté religieuseconstitue une valeur précieuse tantaux yeux des Américains que del’Église catholique en général.Malheureusement, elle n’est pasreconnue partout à travers le monde.Dans plusieurs pays, particulièrementau Moyen-Orient et en Asie, lescatholiques et d’autres croyants sontpersécutés pour vouloir mettre leur foien pratique. Les églises doivent

devenir clandestines, et en certainsendroits les gens peuvent même êtreexécutés s’ils se convertissent auchristianisme.

Au cours du présent mois denovembre, les évêques des États-Unisont prévu se réunir à Baltimore pourun service commémorant le bicente-naire de la première cathédrale améri-caine, la basilique du sanctuairenational de l’Assomption de la SainteVierge Marie. La basilique symboliseles débuts de l’Église catholique auxÉtats-Unis. Le premier Conseilprovincial de Baltimore, tenu en lacathédrale en 1829, avait affirmé lebesoin d’écoles catholiques.

Tout au long de ce 19e siècle, detelles initiatives allaient définir latrajectoire poursuivie par l’Églisecatholique d’alors. L’abbé Michael J.McGivney, fondateur des Chevaliersde Colomb, avait été ordonné prêtre

là-bas en 1877, tandis que lesChevaliers de Colomb ont financière-ment contribué à la restauration de lacathédrale pour ce 200e anniversaire.

Alors que les catholiques desÉtats-Unis et l’Église célèbrent cetimportant jalon, il est bon de se sou-venir de l’action des Chevaliers deColomb et de s’en inspirer, eux quiont été louangés par Pie XI dans l’unede ses encycliques comme étant «desmembres industrieux et actifs qui,grâce à leur mode de vie et à leur foiouvertement pratiquée, de même quepar leur zèle à assister l’Église, se sontattirés de grands honneurs.» ■

Ronald J. Rychlak, un Chevalier du QuatrièmeDegré, est professeur de droit et doyen associéà la Faculté de droit de l’université duMississippi. Son plus récent ouvrage s’intitule«Righteous Gentiles: How Pius XII and theCatholic Church Saved Half a Million Jews fromthe Nazis» (Spence Publishing, 2005).

25. Il faut surtoutreconnaître ces organisa-tions catholiques qui, ences temps difficiles, se sonttenues en bons soldats auxcôtés du clergé. Les mem-bres de ces organisationsont fait de leur mieux nonseulement pour seconderfinancièrement leur clergé,mais ils ont également prissoin des églises etenseigné le catéchismeaux enfants. Tels des sen-tinelles, ils ont veillé àprévenir leur clergé lorsquedes soins pastorauxétaient requis, de manièreà ce que personne ne soitprivé des services d’unprêtre. Ce que nous venonsd’écrire s’applique à toutesces organisations. Nousaimerions, cependant,nous attarder en particuli-er aux principales d’entreelles, afin que tous sachentqu’elles sont hautementencouragées et mêmelouangées par le vicaire duChrist.

26. Tout d’abord, nouscitons les Chevaliers deColomb, une organisationprésente dans tous lesÉtats de la république

[mexicaine]et com-posée parbonheur demembresassidus etactifs qui,grâce à leurmode de vieet à leur foiouverte-ment pra-tiquée, demême quepar leur zèleà assisterl’Église, sesont attirésde grandshonneurs. Cette organisa-tion fait la promotion dedeux types d’activités plusque jamais nécessaires.Premièrement, elle agit parle truchement de laConfrérie nationale despères de famille, qui vise àencourager ces derniers àdonner une éducationcatholique à leurs propresenfants, à protéger lesdroits des parents chré-tiens en matière d’éduca-tion et, en ce qui a traitaux enfants fréquentantl’école publique non con-fessionnelle, à fournir à cesderniers un enseignementjuste et complet de leurreligion.

Deuxièmement, elle

agit par l’intermédiaire dela Fédération pour ladéfense de la libertéreligieuse, récemment for-mée quand il devint claircomme un soleil de mi-journée que l’Église étaitmenacée par un véritableocéan de perturbations.Cette fédération a ensuiterapidement essaimé danstous les coins de laRépublique. Ses membress’emploient, travaillantdans l’harmonie et avecassiduité, à organiser et àinstruire les catholiques demanière à ce qu’ils puis-sent former un front uni etinvincible contre l’ennemi.

LES CHEVALIERS :UN «FRONTINVINCIBLE»

Extrait de l ’encycl ique In iquis Aff l ic t isque , publ iée par Pie XI en 1926

Le 30 novembre 2001 à la Basilique del’Assomption le cardinal William H. Keelerde Baltimore inaugure une exposition àl’honneur de l’abbé McGivney.

14 w w w. ko f c .o r gPROPERTY OF THE BASILICA OF THE ASSUMPTION HISTORIC TRUST INC.

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NOTRE FOI

Un rendez-vous quotidien avec le SeigneurPar la voie de la prière, le Seigneur révèle ce qu’il souhaite pour nous

Le Catéchisme de l'Églisecatholique définit ainsi laprière: l’élévation de l’âme versDieu (2559). Grâce à la prière,nous devenons amis du

Seigneur et nous cher-chons à faire de lui leplus intime des com-pagnons. Commedans toute relation, letemps l’attention et laprésence personnellesont essentiels.Parfois, nous utilisonsdes paroles, formulant

ce que nous avons dans nos c?urs etdans nos esprits, tandis que, parfois,nous nous engageons dans la médita-tion silencieuse. Simplements’asseoir en présence du Seigneurpeut devenir réellement prière. End’autres occasions, nous sommes enquête de secours, ou nous sommesportés à lui rendre grâce ou à inter-céder pour les malades et les gensdans le besoin.

La prière se trouve une mys-térieuse réalité, parce que le Seigneur,qui est un des partenaires dans ce dia-logue, n’est pas visible à l’œil nu. Ilest invisible, mais non inconnu.Consacrer du temps, chaque jour, enprière tranquille c’est alimenter cettemystérieuse relation fondée sur la foiavec le Seigneur toujours présent, quinous aime et nous délivre du péché etde la mort.

Pour écouter le Seigneur au fondde notre être — ce qu’on peut appelerprière mentale ou méditation — ilfaut pratique et discipline. Il fautprendre 15 à 25 minutes pour êtreseul avec le Seigneur avec l’attentiondu c?ur. Au début, tout peut semblersilence et obscurité, mais graduelle-ment, la lumière se fait présente.Pour notre part, le dialogue devrait seterminer par une attitude d’écouteattentive et une volonté d’accepter

l’orientation et les conseils que faitentendre le Seigneur. C’est ainsi, qu’àla fin, nous accueillons son amour.

Cette mystérieuse intimité qu’estla prière révèle ce que Dieu désire denous et accorde la grâce de nous con-former à sa volonté. La prière mène àla communion avec le Seigneur.

C’est dans la célébration del’Eucharistie que se situe la commun-ion ultime entre le Seigneur et l’êtrehumain. Dans l’Eucharistie,Jésus, dans son humanitésacrée, s’offre lui-même auPère, et conduit l’humanitéentière au Père. Sa prièrec’est le geste de parfaiteobéissance dans le sacrificede sa mort et dans la glo-rieuse résurrection. Touteprière chrétienne émane dusacrifice d’amour du Fils, saprière au Père. La personnebaptisée prie dans et par laprière de Jésus Christ. C’estpourquoi nous disons quetoute prière découle de lacélébration de l’Eucharistieet y conduit de nouveau.

La discipline requisepour être fidèle à notre ren-dez-vous quotidien avec leSeigneur est essentielle. Sinotre prière n’est qu’occa-sionnelle, nous n’arriveronsjamais à maturité dans notrerelation avec le Seigneur. Nousdevons laisser l’Eucharistie faire son?uvre en nous, alors qu’elle nous con-voque à nous acheminer de nouveauvers le moment de communion sacra-mentelle, grâce à la pratique de laprière quotidienne.

Un Chevalier de Colomb est unhomme qui entreprend la difficiletâche de vivre dans un esprit de foi etde confiance dans le Seigneur. Il doitse former à la fortitude, le courage etla vaillance, s’il doit s’engager dans la

lutte contre le mal qui peut faire dutort à nous, nos familles, notre Égliseet notre pays. La grande ?uvre de celuilutte sur le plan spirituel c’est laprière.

Pour devenir un homme ou unefemme de prière, il faut la force decaractère. Chaque jour, on doit entre-prendre le chemin vers la commun-ion avec le Seigneur. L’attention et lafidélité à la prière nous défient de

transformer notre foi en action, demanière cachée qui porte du fruitsouvent dissimulé aux yeux desautres, mais clairement visible auxyeux du Seigneur. ■

Le père Gabriel B. O’Donnell est directeur duService d’information catholique de l’Ordre etpostulateur de la cause de béatification duserviteur de Dieu, l’abbé Michael J. McGivney.

REV. GABRIEL B.O’DONNELL, OP

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p a r l e p è r e b a s i l i e n T h o m a s M . R o s i c a

En quête de saintetéUn nouveau documentaire, produit en partie par les Chevaliers de Colomb,

emmène les téléspectateurs vers un pèlerinage spirituel qui les met en contact

avec certains des saints hommes et saintes femmes les plus appréciés de l’Église.

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BIENHEUREUX PIERGIORGIO FRASSATI

BIENHEUREUX JEAN XXIII ST. GIANNA BERETTA MOLLA ST. EDITH STEIN

Mon ministère sac-erdotal auprès desjeunes depuismaintenant 20 ansm’a fait compren-dre que le monde

d’aujourd’hui, et spécialement lesjeunes d’aujourd’hui, ont de plus enplus besoin de mieux connaître lafascinante vie des saints.

Durant son pontificat, Jean-PaulII nous a aidés à redécouvrir ces héroset héroïnes qui forment notrehéritage. Il a même béatifié 1 338femmes et hommes, en plus d’encanoniser 482. En fait, le pape Jean-Paul II a proclamé plus de saints et debienheureux que tous sesprédécesseurs réunis depuis 1588,année où la Congrégation pour lacause des saints a été fondée. En béat-ifiant autant de serviteurs de Dieu,Jean-Paul II n’aura cependant quedonné suite au concile Vatican II. Lespères du concile avaient en effetvigoureusement réaffirmé que la sain-teté est l’essence même de l’Église; etque l’Église est une, sainte, catholiqueet apostolique. Le pape a renchéri endisant que si l’Église n’était pas sainte,alors ce n’était pas l’Église du Christ.

Les saints et les bienheureux sontdes artistes de l’Évangile qui ont jugéle monde à l’aide d’un point de vue etd’un savoir différents de ceux qui ontcours dans le monde ordinaire. Lesnormes auxquelles ils adhèrent seretrouvent énoncées dans ce modèlepour la sainteté inscrit dans l’évangilede Matthieu et intitulé « LesBéatitudes » (cf. 5.3-12). Chacun d’en-tre eux s’est efforcé, à son époque et àsa façon, de transposer dans le mondel’extraordinaire vision proposée parl’Évangile. Ils sont pour nous des mod-èles, des parangons d’humanité quinous font voir à quel point le mondepeut être beau — un monde au seinduquel nous pouvons déjà goûter lesgloires du ciel et de la vie éternelle.

Certaines voix dans l’Église ontcritiqué Jean-Paul II pour avoirnommé tant de saints et de bien-heureux. Je ne suis pas d’accord,surtout après avoir travaillé autantd’années auprès des jeunes gens. Lajeunesse d’aujourd’hui a désespéré-ment besoin de héros, de modèles defoi et de vertu que la cultureséculière ou même le monde sportifne peuvent leur fournir.

Le pape Jean-Paul II a été l’insti-

gateur d’un tel pèlerinage entreprispar un groupe d’étudiants enthousi-astes. Aux Journées mondiales de lajeunesse (JMJ), le pape avait dit auxjeunes du monde entier: «Devenezles saints du nouveau millénaire. »Mais avant de devenir saints, nousdevons bien connaître ceux qui lesont déjà. Ainsi l’odyssée vers la con-naissance a-t-elle commencé en août2005, dans la foulée des JMJ deCologne : un pèlerinage à traversl’Allemagne et l’Italie réunissantprès de 100 étudiants représentantplus de 25 universités et collègescanadiens. Ensemble, nous avonsvisité les villes, demeures et lieux derecueillement de certains saints del’Église catholique. Plus nous avan-cions dans notre périple, et plus ils’en dégageait une idée claire : il y ades similitudes entre avoir vécu unevie sainte et chercher à mener unevie sainte.

SAINTS EN TEMPS DE GUERREET APÔTRES DE LA PAIXQui sont ces saints et bienheureuxrencontrés durant notre pèlerinage?Nous avons commencé enAllemagne dans un monastère de

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carmélites de Cologne. Là, en1933, la Juive de naissanceEdith Stein, l’une des grandessaintes du dernier siècle, acommencé sa route qui s’estterminée au camp de la mortd’Auschwitz. Connue sous lenom de sœur ThérèseBénédicte de la Croix, elle nousenseigne de rechercher la véritéen tout et d’aimer Jésus,l’homme de la croix. Elle achoisi de partager le destin deses frères et sœurs juives etdonc Auschwitz, au lieu defaire valoir son baptême pouréchapper à l’Holocauste.

Poursuivant notre routejusqu’à Munich, nous noussommes approchés de saints etde bienheureux du début du20e siècle. Le bienheureuxRupert Mayer était un prêtrejésuite allemand. Il a servicomme aumônier durant laPremière Guerre mondialeavant de retourner à Munich,la jambe gauche amputée, pourservir héroïquement après leshostilités. Dès 1929, ce prêtreavait perçu la vraie nature del’hitlérisme et commencé às’élever contre celui-ci. Arrêtédeux fois par la Gestapo, il aété finalement emprisonnédans un camp de concentra-tion. On l’a relâché à la fin dela guerre; sa santé était cepen-dant à ce point fragile qu’il arendu l’âme peu après. Sa foiprofonde et son courage ontinspiré d’innombrables jeunesgens qui sont allés prier sur satombe, au centre-ville deMunich.

Nous avons ensuite traver-sé la frontière pour atteindre laville alpine de Pollone, dans lenord de l’Italie. Nous avons étéreçus là-bas par la famille duBienheureux Pier GiorgioFrassati, jeune homme athlé-tique décédé à l’âge de 24 ans àTurin. Ce dernier exerce unpuissant attrait auprès desjeunes d’aujourd’hui, nonseulement parce qu’il était undes favoris de Jean-Paul II, maisaussi parce qu’il aura person-nifié l’activisme politique, lasolidarité, la lutte pour la jus-tice sociale et économique, unepiété et une dévotion authen-

c o l u m b i a / n o v e m b r e 2 0 0 6 17IMAGES PAGES 16, 18: COURTESY SALT AND LIGHT TELEVISION

Chevaliers Saints Aprèspresque une année et des arrêts àdes douzaines de villes auMexique et aux États-Unis, latournée des reliques des saintsmexicains des Chevaliers deColomb a pris fin au mois d’août.Voici quelques images de certainsarrêts des reliques aux États-Unis.

POUR EN SAVOIR PLUSsur la tournée aux États-Unis des reliques dessaints mexicains des Chevaliers de Colomb allezau site www.kofc.org.

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Découvrir les saints Un nou-veau documentaire produit par le réseaude télévision Sel et Lumière nous permetde partager les moments privilégiés vécuspar des jeunes gens partis à la rencontrede saints et de bienheureux. Découvrezles histoires de saints tels que Pierre,François et Claire d’Assise, ThérèseBénédicte de la Croix (Edith Stein) etGianna Beretta Molla, ainsi que de bien-heureux comme Rupert Mayer, PierGiorgio Frassati et Jean XXIII. Laissezvotre coeur envisager de devenir, vous-même, un saint du nouveau millénaire.

Ce documentaire a été rendu possi-ble grâce à une contribution spéciale ver-sée au réseau Sel et Lumière par leConseil suprême des Chevaliers deColomb.

Pour vous procurer une copie deSaints : Gospel Artists (en langueanglaise seulement) visitez la boutique enligne Sel et Lumière à www.seletlu-mieretv.org ou téléphonez au 1-888-302-7181.

Un jeune homme prieau chevet du bienheureux PierGiorgio Frassati.

tiques, une humanité et une bonté,une sainteté ainsi qu’une foi et unecharité toute simples. Lors de sabéatification, en 1990, Jean-Paul IIl’a qualifié d’ «Homme des huit béat-itudes».

Dans la ville lombarde deMesero, près de Milan, nous noussommes penchés deux jours durantsur la vie et le témoignage de sainteGianna Beretta Molla, qui a été mèreet médecin. En septembre 1961, versla fin du second mois de sa qua-trième grossesse, on a découvert àGianna un fibrome intra-utérinnécessitant une intervention. Lechirurgien lui a conseillé d’avorterafin de sauver sa propre vie.Quelques jours avant d’accoucher,elle était prête à donner sa vie pourson enfant: «Si vous devez choisirentre moi et l’enfant, n’hésitez pas:choisissez l’enfant. J’insiste : sauvezl’enfant.» Elle s’est ainsi donnéeentièrement, engendrant une nou-velle vie. Imaginez un peu commentnous, pèlerins, nous sommes sentisd’avoir été ainsi accueillis par lemari de la sainte et ses enfants !

À Assise, nous avons réfléchi àla vie de deux grands saints enmarchant dans les traces de Françoiset de Claire. Pour François, la normeétait le Christ et rien d’autre que leChrist. En revenant sur l’histoire deClaire, l’amie de François, nousavons réalisé que partout où les fran-ciscains se sont eux-mêmes établis à

travers l’Europe, les Pauvres Dames(aussi appelées Clarisses) ontemboîté le pas. Les deux commu-nautés dépendaient exclusivementdes aumônes, s’obligeant ainsi àavoir une foi totale dans la provi-dence divine qui s’exprime à traversla générosité d’autrui. Claire etFrançois sont l’exemple même quis’offre à nous d’une sainte amitié.

LE MESSAGE DU BIENHEUREUX JEAN XXIIIArrivant dans la cité éternelle deRome pour la dernière partie de notrevoyage, nous avons passé quatre joursau Vatican. Là, il est apparu claire-ment que notre groupe de jeunesCanadiens étaient les petits-enfantsdu concile Vatican II. Quoi de plusapproprié, dès lors, que d’en apprendredavantage sur l’architecte de VaticanII, Angelo Roncalli — le BienheureuxJean XXIII. Dès son élection au siègepontifical, «Papa Giovanni» s’est faitaimer de millions de gens à travers lemonde à titre d’être humain davan-tage préoccupé par sa fidélité que parson image, davantage préoccupé parceux qui l’entourent que par ses pro-pres besoins. Avec une vision et unechaleur contagieuses, il a mis en reliefla pertinence de l’Église dans unesociété en pleine mutation tout enconsolidant les plus profondes véritésde l’Église au sein du monde moderne.

Enfin, nous nous sommesrecueillis sur la tombe de saintPierre, le prince des apôtres. Lors

d’une touchante homélie prononcéeà la basilique vaticane parl’archevêque J. Michael Miller, unprêtre basilien et secrétaire de laCongrégation vaticane pour l’éduca-tion catholique, nous avons redécou-vert que le voyage de Pierre l’avaitmené de la faiblesse du reniementjusqu’au roc de la fidélité. Il atémoigné de la passion du Christ etété lui-même crucifié par des mainsmeurtrières. Pierre nous enseigne àquel point l’engagement chrétienpeut être profond.

Pour Jean-Paul II, l’appel à lasainteté n’exclut personne; il ne s’ag-it pas d’un privilège accordé à uneélite spirituelle. Les vrais «étoiles»de la vie contemporaine sont lessaints et les bienheureux qui necherchaient pas à être vus commedes héros, ou à choquer ou provo-quer. Ils ont plutôt offert au mondedes modèles différents, tissés debeauté, de vérité et d’espérance irré-sistibles.

BIENVENUE AU PARADISKarol Wojtyla — Jean-Paul II — a lui-même été un témoin extraordinaire.Grâce à sa dévotion, ses effortshéroïques, ses longues souffrances etpuis sa mort, il a communiqué lepuissant message de l’Évangile auxhommes et aux femmes de notreépoque. Le succès de la transmissionde son message aura reposé engrande partie sur le fait qu’il a étéentouré d’une nuée de témoins, quise sont tenus à ses côtés et qui l’ontraffermi tout au long de sa vie.

J’imagine l’accueil au paradis, le2 avril 2005, lorsque Jean-Paul II, ici-bas voûté et brisé par les ravages dela maladie et par son âge avancé, afranchi ces merveilleuses portes,grand comme un géant. À n’en pasdouter, la joie et l’enchantementdevaient être palpables partout auroyaume des cieux alors que lessaints et les bienheureux qu’il avaithonorés sur terre l’accueillaient à lamaison. Ils l’avaient précédé pourpréparer le terrain, et le voilà là-basavec eux, ses amis. Quelle fête cela adû être! ■

Le père basilien Thomas M. Rosica est pdg de lafondation catholique Sel et Lumière média. Il aété directeur général et pdg des Journées mon-diales de la jeunesse 2002, à Toronto. Le pèreRosica est membre du Conseil 1388 Toronto.

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Une culture de la VIEet la peine de MORT

Les évêques américains lancent une campagne afind’enrayer la peine de mort et de défendre la vieP A R A N T O I N E T T E B O S C O

Les délégués au 124e congrès du Conseil suprême, réunisen août dernier à Orlando, en Floride, ont adopté unerésolution pro-vie intitulée «Honorer le don de la vie».Celle-ci stipule notamment que «nous allons continuerà faire connaître auprès de nos élus notre opposition à

la peine de mort.» Lors du même congrès, le Chevaliersuprême Carl A. Anderson a souligné, dans son discours surl’état de l’Ordre, «qu’avec l’appui de l’Église catholique et desChevaliers de Colomb, les deux chambres du gouvernementphilippin ont adopté une loi mettant un terme à la peine demort.» Cette loi a été signée par la présidente GloriaMacapagal-Arroyo.

Ces initiatives fontécho aux actions entre-prises par la Conférencedes évêques catholiquesdes États-Unis. Lors deleur réunion de novem-bre 2005, les évêquesavaient approuvé uneimportante déclaration,bien détaillée, appelantles catholiques à s’unirpour mettre un terme àl’application de la peinede mort aux États-Unis.

Expliquant le gestedes évêques, le cardinalTheodore E. McCarrick, récemment retraité en tant queresponsable de l’archidiocèse de Washington, a déclaré :«Cette initiative ravive le sentiment d’urgence et rassemblenos forces, elle dynamise notre action et renouvelle l’appellancé à nos concitoyens et à nos leaders politiques, afin demettre un terme à la peine de mort en ce pays.» Le cardinal apar ailleurs ajouté : «Nous ne pouvons faire comprendre quetuer est mal en tuant nous-mêmes. Nous ne pouvons défendrela vie en enlevant la vie.» Le cardinal McCarrick est membredu Conseil 4944 Immaculate Conception Shrine, àWashington.

LE POUR ET LE CONTRELes évêques savaient pertinemmentque leur déclaration allait être reçueavec tiédeur, comme cela a souventété le cas jusqu’ici pour leurs inter-ventions pro-vie. Lors de leur réu-nion, ils ont usé de sagesse en s’attar-dant aussi bien aux préoccupationsdes partisans de la peine capitale,qu’à celle de ses opposants. D’uncôté, les évêques ont souligné quebeaucoup de survivants parmi les vic-times de meurtres estiment avoir ledroit de réclamer un «châtiment»dans le but de «clore» l’affaire. Pourles familles de victimes, il s’agit alorsde tuer le meurtrier. D’un autre côté,le fait que des innocents soient par-fois injustement accusés et exécutésa également été souligné.

Je suis personnellement la mèred’une victime de meurtre, et je suisopposée à la peine de mort. J’ai eul’honneur d’être invitée à m’adresseraux évêques, tout comme KirkBloodsworth, un ex-prisonnier ducouloir de la mort qui a été relâchéaprès avoir été trouvé innocent. Lesévêques ont également fait preuve deconsidération à l’égard des familles demeurtriers confirmés, en invitantDavid Kaczynski à prendre la parole.Celui-ci est le frère de TheodoreKaczynski, dit «Unabomber».

L’archevêque Michael J. Sheehan,de Sante Fe au Nouveau-Mexique,membre du Conseil 641 Albuquerque(N.M.), a ouvert la voie à mes obser-vations, expliquant que les senti-ments des victimes et des familles nedevaient pas être négligés. «Nousdevons démontrer de la compassion,fournir un soutien et prodiguer dessoins pastoraux» tout en mettantl’accent sur le fait que «une exécu-tion ne ramènera pas à la vie l’être

Lors d’une réunion au Vatican le 26 juin, la prési-dente des Philippines Gloria Macapagal-Arroyosourit alors que le pape tient une copie de la loiqu’elle a signée mettant fin à la peine capitale auxPhilippines.

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cher», dit l’archevêque.J’en sais quelque

chose de première main.Mon fils John et safemme, Nancy, ont ététués de sang-froid, voilà12 ans au Montana, tan-dis qu’ils dormaientdans leur maison récem-ment acquise. On adécouvert quatre moisplus tard que l’assassinétait Joseph «Shadow»Clark, 18 ans, le fils desanciens propriétaires dela demeure en question.Il faisait face à la peinede mort, le Montanaétant l’un des 38 Étatsayant rétabli celle-ciaprès que la coursuprême des États-Unisont rendu un jugement,en 1976, qui autorisaitson rétablissement.

Mais déjà, mes cinqautres enfants alors envie, y compris donc monregretté fils Sterling, un Chevalier duQuatrième Degré, avions fait notrechoix — on n’allait plus enlever lavie, même celle du meurtrier d’êtresqui nous étaient chers.

Nous avons écrit au juge, luidemandant d’épargner la vie de cejeune homme; le magis-trat a accepté en con-damnant Clark à la réclu-sion à perpétuite, sanspossibilité de libérationconditionnelle avantqu’il nait atteint l’âge de60 ans. Ces 12 dernièresannées, mes enfants etmoi avons oeuvré poursouligner l’importance dupardon et de la miséri-corde, même en présenced’une terrible injustice oud’un mal incroyable. Lesévêques des États-Unisnous ont fait l’honneur denous consacrer un pas-sage, dans leur brochuresur la culture de la vie etla peine de mort.

L’extrait suivant aété rédigé par ma sœur,Mary Bosco VanValken-burg : «Personne dansnotre famille n’a jamaisvoulu voir le meurtrierde notre frère et de sonépouse condamné àmort. Nous savions,

instinctivement, que lavengeance n’allait passoulager notre douleur.Nous voulions cepen-dant qu’il soit emprison-né pour qu’il ne puisseplus faire de mal àquiconque. Souhaiterqu’il souffre jusqu’à enmourir nous auraitaffaiblis et aurait flétrinos propres âmes. Lahaine ne guérit pas. Àchaque fois que l’Étattue une personne, lasociété humaine reculeet cède à ses pulsions lesplus primitives. Nousn’avons pas à choisirune telle direction. Noslégislateurs ont le pou-voir de nous aider àabolir la peine de mortet avec elle, l’illusionque celle-ci va entraînerl’élimination de notredouleur.»

LE PARDON MÈNE À LA JUSTICEL’archevêque de Denver, Charles J.Chaput, OFM Cap, membre duConseil 539 Denver, au Colorado, a étéformidablement compréhensif, à monégard. «Nous ne pouvons vraimentcomprendre les blessures profondes et

amères subies par ceuxqui ont perdu un êtrecher par suite d’unmeurtre», a dit l’arche-vêque Chaput. Lecoupable doit être amenédevant la justice, a-t-ilprécisé, tout en soulig-nant que «Jésus a montréà maintes reprises, parses paroles et ses actions,que le seul véritablechemin menant à la jus-tice passe par le pardon.»Et le prélat a ajouté, avecsagesse, que seul le par-don peut «délivrer lesproches d’une victime demeurtre de leur chagrin.»

J’ai moi-même tentéde diffuser ce messagedans mon livre «Choos-ing Mercy» (Orbis). Lesvoies du Seigneur sontvraiment impénétrables.Après avoir prié durant12 ans pour le jeuneJoseph Clark, cet hommequi avait assassiné mesenfants a trouvé mon

adresse et m’a écrit, s’excusant de nousavoir causé du mal. Dans sa lettre, ildemandait : «Si votre cœur est assezgrand pour cela, pardonnez-moi, s’ilvous plaît.» Après avoir vérifié auprèsde l’avocat de la victime, au Montana,et appris que la lettre était sincère,nous avons répondu. Nous t’avons par-donné voilà longtemps, avons-nousécrit, et avons prié pour que tu ne cess-es jamais d’implorer Dieu pour que lepardon te soit accordé.

RÉÉVALUER UN SYSTÈME IMPARFAITKirk Bloodsworth, un innocent quiaurait pu être exécuté, s’est lui aussiadressé aux évêques. Il avait étéinjustement accusé pour le viol et lemeurtre d’une fillette de 9 ans, en1984, et a passé près de neuf ans dansle couloir de la mort avant d’être inno-centé par un test d’ADN. Il nous a dit :«L’Église catholique m’a soutenu dansles moments difficiles, et je me suisd’ailleurs converti au catholicismedurant mon séjour derrière les bar-reaux.»

Son histoire met en relief lesfailles du système pénal, sur lesquellesles évêques se sont d’ailleurs penchés.En étudiant 86 affaires criminellespour lesquelles un test d’ADN estfinalement venu disculper l’accusé, ona découvert que 63 pour cent d’entreelles avaient mal été menées, sur leplan médico-légal. En outre, dans 19pour cent des cas, l’avocat de la défenseétait incompétent. Mais l’erreur la pluscommune demeure la mauvaise iden-tification visuelle par un témoin ocu-laire. C’est ce qui est arrivé pour KirkBloodsworth, reconnu coupable deuxfois à cause de témoins oculaires qui sesont trompés.

«Les moindres parcelles de monhistoire, a-t-il dit aux évêques, illus-trent les problèmes qui accablent lesystème pénal et la peine de mort elle-même. Des tas de gens innocents sontemprisonnés ou attendent dans lecouloir de la mort, à cause des mêmeserreurs que j’ai subies, telles qu’unemauvaise identification, un mauvaisavocat, des vices de procédure et deserreurs humaines toutes bêtes.»

À ce jour, 124 prisonniers eninstance d’exécution ont été trouvésinnocents et relâchés.

L’ABBÉ McGIVNEY ET «CHIP» SMITHPar une «coïncidence» apparemmentdivine, un livre très attendu a été pub-lié juste au moment où les évêquesaméricains lançaient leur campagnecontre la peine capitale. Racontant

«Nous nepouvons fairecomprendreque tuer estmal en tuantnous-même».

LE CARDENAL THEODOREE. MCCARRICK

«Jesus amontré …que le seulvéritablecheminmenant à lajustice passepar lepardon».

L’ARCHEVÊQUE CHARLES J.CHAPUT, OFM CAP

20 w w w. ko f c .o r gALL: CNS PHOTOS: POPE-MAX ROSSI/REUTERS,

MCCARRICK-PAUL HARING, CHAPUT-NANCY WIECHEC

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L e centre jeunesseMetropolitan deDorchester, dans leMassachusetts, pos-sède désormais un

foyer spirituel pour les ado-lescents incarcérés dans sesinstallations de détention.Baptisé «chapelle del’Espoir», celui-ci est le fruitd’un effort collectif fourni parles Chevaliers de Colomb decet État de Nouvelle-Angleterre.

l’histoire du fondateur des Chevaliersde Colomb sous la plume des histo-riens réputés Douglas Brinkley et JulieFenster, «Parish Priest : Father Mich-ael J. McGivney and AmericanCatholicism», paru chez WilliamMorrow, retrace la vie de ce prêtrecompatissant du Connecticut, qui s’estemployé sans relâche à aider les gensqu’il avait été appelé à servir.

Les auteurs s’attardent notam-ment à un épisode remarquablementopportun qui souligne le respectqu’avait l’abbé McGivney pour la vieet sa sainteté héroïque. À une périodede l’histoire américaine où la peine demort était souvent appliquée, l’abbéMcGivney a exercé son ministèreauprès d’un jeune homme condamné àla pendaison.

Ce jeune chômeur de 21 ans,nommé James «Chip» Smith, buvait etfaisait la fête, un certain soir. Il s’amu-sait à tirer avec un pistolet près d’unetaverne quand un policier de NewHaven du nom de Dan Hayes est arrivésur les lieux. Lorsque celui-ci a tentéde raisonner Chip Smith et de ledésarmer, un coup de feu est parti dansla bousculade, touchant le policier qui

est mort quelques heures plus tard. Lors du procès, Smith a été recon-

nu coupable de meurtre au premierdegré et condamné à la peine de mort.

En plus d’exercer son ministèrepastoral à l’église St. Mary’s, l’abbéMcGivney visitait régulièrement laprison de New Haven, fournissant del’aide spirituelle aux prisonniers. Il aainsi souvent rendu visite à JamesSmith. Lorsqu’il devint évident que lejeune homme ne bénéficierait pasd’une suspension de son exécution,l’abbé McGivney a reçu très durementla nouvelle. Il a parlé de «la pireépreuve de ma vie» et demanda à sesfidèles de prier pour lui et le jeuneSmith. Un reporter a souligné que ledimanche précédant la pendaison, l’ab-bé McGivney était apparu «brisé parl’émotion» durant la messe. À l’évi-dence, en tant que prêtre qui avait vutrop de choses survenir — enterrer dessoutiens de famille surmenés, des vic-times de maladies incurables, son pro-pre père et plusieurs de ses jeunesfrères et soeurs —, l’abbé McGivney adû être dévasté.

Sans l’ombre d’un doute, et l’abbéMcGivney et les évêques américains

ont transmis aux Chevaliers, ainsi qu’àtous les catholiques, le défi de prendretoujours parti pour la vie, sans excep-tion. Lors de la réunion des évêques àWashington, l’évêque Nicholas A.DiMarzio, de Brooklyn, New York,membre du Conseil 3531 Holy Child àRunnemede, au New Jersey, a soulignéque l’appui à la peine de mort diminu-ait, tant au sein des catholiques quedans le public en général. «C’est l’occa-sion pour nous, évêques, de profiter decette tendance en y allant d’un com-mun effort pour enseigner clairement,parler fortement, encourager la réflex-ion et agir tous ensemble pour mettreun terme à l’application de la peine demort. Il ne s’agit pas tant d’une ques-tion de générosité ou de bonnes inten-tions, comme d’une question de vie»,a-t-il conclu. ■

Antoinette Bosco, chroniqueuse publiée dansdivers journaux et à l’emploi du Catholic NewsService de Washington, D.C., est également l’au-teure de 14 livres, dont un sur le pardon et lapeine de mort intitulé «Choosing Mercy : AMother of Murder Victims Pleads to End the DeathPenalty», paru en anglais chez Orbis Books.

De L’ESPOIR pour la JEUNESSE agitée

De jeunes contrevenants trouvent la foi dans unechapelle construite par des Chevaliers du Massachusetts P A R T H O M A S B O L D

Le père Joseph J. Baggetta,Chevalier du Quatrième Degré et ex-aumônier d’État du Massachusetts,est présentement aumônier auprèsdes Services correctionnels duMassachusetts pour les jeunes con-trevenants. Voilà des années que lepère Baggetta rêvait de mettre, à l’é-cart de la prison comme telle, unespace sacré à la disposition desjeunes hommes placés sous son aile.Son but: faire en sorte que lescitoyens perçoivent le lieu consacrécomme une nouvelle église, au seinde la communauté. «Je voulais queles jeunes puissent sortir des murs, à

Des Chevaliers du Massachusetts ont transfor-mé une caravane de chantier de travail en unechapelle pour des jeunes hommes incarcérésdans le cadre du système judiciaire pourmineurs de cet état.

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divers moments pendant l’année etpour une courte période de temps,pour se rendre jusqu’à une église»,explique le principal intéressé.

C’est saint François qui a incitéle père Baggetta à faire bâtir cettechapelle de l’Espoir. Alors qu’il priaitdans l’église de San Damiano,François avait levé les yeux sur lecrucifix et entendu le Christ lui dire:«Va, et répare mon église... » Le pèreBaggetta a lui aussi un jour entenduquelque chose, alors qu’il admirait lacroix de San Damiano ornant le murde son bureau.

«D’accord, a-t-il répondu à cetappel, je vais la bâtir mais j’auraibesoin d’aide pour cela, de beaucoupd’aide.» Pour être envisageable, leprojet devait s’autosuffire sur le planfinancier et tous les travaux de con-struction devaient être à la charge dubureau de l’aumônier.

C’est alors que le père Baggettas’est tourné vers les Chevaliers.

TRANSFORMER UNE ROULOTTEEN CHAPELLELe père a fait l’acquisition d’uneroulotte mesurant 12 pieds par 60pieds, comme celles utilisées sur lessites de construction. Celle-ci devintle noyau de base de la futurechapelle. Des Chevaliers d’un peupartout dans l’État ont consacréleurs fins de semaine à transformerla roulotte en un authentique lieu deprière. Ils ont ajouté un nouveau toitainsi qu’une bordure, décapé lesmurs intérieurs et extérieurs et toutrefait la peinture. Ils ont ensuitecoulé du ciment pour faire une alléeet effectué de l’aménagementpaysager.

À l’intérieur, les Chevaliers ontinstallé des vitraux, des rampes d’é-clairage, l’air climatisé ainsi qu’unnouveau plafond et de nouveauxmurs. La touche finale aura été lapose d’un emblème des Chevaliersde Colomb à l’extérieur de la toutenouvelle chapelle de l’espoir.

Le père Baggetta se souvientqu’avant d’y célébrer l’une de sespremières messes, une certaine con-fusion régnait, des gens sedemandaient ce que ce «C de C» sig-nifiait.

«Je fais toujours circuler aupréalable une feuille pour que lesjeunes s’inscrivent et puissent venirà la chapelle, dit le père. En tempsnormal, un peu moins de la moitié

aujourd’hui je dois en assumer laresponsabilité. J’en ai tiré une leçonet ma vie se poursuit. La chapelle del’Espoir me donne, justement, de l’e-spoir. C’est un endroit où je vaisprier, demander pardon et recevoirl’amour inconditionnel du Christ.»

Matt, âgé de 18 ans, dit pour sapart avoir trouvé une famille avec lachapelle de l’Espoir. «J’ai grandi sansêtre réellement encadré. J’ai peu desouvenirs positifs. Or aujourd’hui, jechéris un superbe souvenir: celui dema première communion en lachapelle de l’Espoir. J’ai une familledésormais. La famille de l’Église, auxcôtés de mes frères Chevaliers.»

DES MODÈLES À SUIVRELes Chevaliers du Massachusettssont toujours engagés auprès de lachapelle de l’Espoir, entretenantl’endroit et y faisant les réparationssi nécessaire. Les Chevaliers et leursfamilles organisent par ailleurs unrepas-bénéfice annuel, au profit de lachapelle.

Anthony Kirk, qui travaille à lachapelle de l’Espoir, donne le créditaux Chevaliers pour avoir changé lavie de ces jeunes gens.

«Ce lieu sacré est un refuge oùdes jeunes à risque viennent seressourcer, dit ce dernier. Leursâmes, cœurs et esprits sont nourris àl’aide de valeurs catholiques, chréti-ennes et positives. Ils apprennent àprier. Ils apprennent à vivre avecleurs prochains et à les respecter. Ilss’acquittent des lectures et serventdurant la messe. Les Chevaliers ontbien agi. Ils ont fait quelque chose.Ils ont donné le plus précieux à cesjeunes qui possèdent si peu, qui sontdécouragés souvent et qui baignentdans la violence: l’espoir.»

Aux yeux du père Baggetta, lachapelle de l’Espoir est un mer-veilleux don prodigué par ses frèresChevaliers. «Tant de gens veulentfaire quelque chose pour enrayer leflot de violence dans nos rues.Beaucoup en parlent, mais peu agis-sent. Les Chevaliers de Colomb, eux,ont fait les deux. Ils mettent un freinà la violence urbaine, un jeune à lafois.» ■

Thomas Bold est un journaliste indépendanten poste à Salem, au Massachusetts.

des jeunes signent sur la liste. Maisle jour de la première messe, tousont signé. Quelque chose a été malcompris, que je me disais. [...] J’aitéléphoné à l’un des jeunes quivenait régulièrement à la chapelle enlui demandant pourquoi, aujour-d’hui, tous voulaient venir. «Oh!répond-il, c’est parce qu’ils ont vu lesigne «K of C» [en anglais] sur lachapelle; alors ils s’imaginent touss’être enrôlés pour aller manger dupoulet frit Kentucky [KFC, enanglais].»

Même après avoir dissipé la con-fusion, la moitié des jeunes détenusont tenu à se présenter. «Ils onteffectivement été nourris, leurscoeurs et leurs âmes, par le messaged’espoir contenu dans l’Évangile,souligne le père Baggetta avant d’a-jouter que «Oui, bien sûr, nousavons acheté du poulet frit Kentuckypour eux cette fois-là, en remplace-ment des beignes.»

«LES CHEVALIERS SONT MES FRÈRES»Nonobstant la confusion initiale, lachapelle de l’Espoir s’est révélée à lahauteur de son nom, pour les jeuneshommes du centre jeunesseMetropolitan.

«Depuis que je fréquente lachapelle de l’Espoir, j’ai expérimentéquelque chose que je n’avais jamaissenti avant — le pardon et la récon-ciliation, raconte Scott, 16 ans. SiDieu et mon prochain peuvent mepardonner, alors j’imagine que jepeux moi aussi pardonner auxautres. Je constate que je peux menerun autre type de vie. Je suis membred’un gang et ce gang est ma famille.Je vais maintenant essayer de quitterces gens. Je sens que la foi peut êtrema nouvelle famille. Je sens que jepeux pardonner et oublier les souf-frances passées. La seule chose que jepeux changer, c’est moi-même. LesChevaliers ont rendu cela possible.La chapelle de l’Espoir n’est pasqu’une chapelle; c’est un lieu deguérison.»

Selon cette fois Juan, 16 ans luiaussi, la chapelle de l’Espoir lui adonné une deuxième chance dans lavie. «Mon père est membre desChevaliers. Je l’ai d’ailleurs aidé àaider les autres à travers diversesactivités. Je ne me serais pas doutéqu’un jour, ce sont les Chevaliers quime viendraient en aide. J’ai pris unemauvaise décision dans ma vie, et

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S E L O N L E U R S ΠU V R E S

FLOYDPATTERSONChevalier dont la portée dépassait le ringP A R W A L L Y C A R E W

N.D.L.R.: Le volume By Their Works (Selonleurs œuvres) donne une esquisse de plus de60 hommes, vivants ou décédés, qui ontadopté des les principe de l’Ordre et, grâce àleurs services rendus tant à l’Église que dansleur milieu, servent d’exemples concrets àl’idéal du Chevalier de Colomb. Ce récit por-tant sur l’ancien champion poids lourd, leChevalier Floyd Patterson, Columbia entre-prend une série de tranches occasionnellestraitant de Chevaliers qui méritent d’êtreconnus pour leurs œuvres. Pour obtenirdavantage de renseignements concernantdes remises sur l’achat de By Their Works:Profiles of Men of Faith Who Made aDifference (Selon leurs œuvres: portraitsd’hommes de foi qui ont fait leurs marques),HarperCollins, 39,95 $ — en anglais seule-ment — visiter le site www.kofc.org.

L’aîné confiné au logis, étaitcertes confondu du fait celuiqui venait régulièrementporter le Saint sacrement dansune custode d’or, ce monsieur

timide, à la douce voix, de nature sidouce et à l’air angélique, avait étéchampion de monde des poidslourds, et le premier pugiliste, parsurcroît, à avoir obtenu le champi-onnat à deux reprises.

Eh oui! le ministre de la com-munion qui portait la communion àtant de personnes confinées au logisétait Floyd Patterson, qui manifes-tait son amour pour le Seigneur enservant l’Église, son prochain et lesChevaliers de Colomb. Patterson estdécédé le 11 mai 2006 à l’âge de 71ans, à sa demeure de New Paltz,dans l’État de New York. Il succom-bait au cancer de la prostate. Il étaitmembre du conseil Maybrook,

13562, dans l’état de New York.

UN ANGE DE 83 KILOSFloyd Patterson, d’une famille deonze enfants, est né en Caroline duNord et a grandi, dans la pauvreté àBrooklyn, un arrondissement deNew York. Ses proches notaient qu’ila vécu dans le plus grand respect dela grandeur et du mystère de Dieu.L’abbé Dan O’Hare, directeur deAMEN Inc., programme d’aide à laprévention de la toxicomanie, afréquenté Patterson pendant 35 ans.«Il a toujours aimé le Seigneur,affirme l’abbé O’Hare. Le Seigneur atoujours tenu une place importantedans sa vie. Enfant, bien avant saconversion, il visitait des églisescatholiques de Brooklyn,»

Au cours de premiers tempsqu’il connut Patterson, l’abbéO’Hare avoue qu’il avait de la diffi-culté à accepter que celui-ci gagnaitsa vie à tabasser les gens et en ten-tant de les rendre inconscients.«Vous, savez, commente l’abbé

O’Hare, une fois que j’eus mieuxconnu Floyd, je me suis vite renducompte à quel point il était gentil etgénéreux, à quel point il aimait sonprochain et à quel point il aimaitDieu. On pouvait voir l’amour duSeigneur percer son visageangélique.»

Pourtant, cet homme tout à faitconvenable était un «petit» poidslourd, ne faisant que 83 kilos (185lb). Il aurait dû se classer parmi lespoids mi-lourds, ou perdre quelqueskilos et combattre chez les poids-moyens, catégorie dans laquelle ilgagna la médaille d’or aux Jeuxolympiques. Reconnu pour son style«cachotier» bien à lui — vitesse desmains et des pieds remarquable,puissant coup de poing naturel —Patterson est entré comme la foudredans le monde prestigieux de laboxe. Le 30 mai 1956, il devient, àl’époque, le plus jeune boxeur à gag-ner le championnat mondial despoids-lourds. En effet, à 21 ans, ilmet complètement knock-outArchie Moore, dans le cinquièmeround du combat titre.

Après avoir défendu son titreavec succès à quatre reprises,Patterson et Ingemar Johanson, de laSuède, se sont livré trois combatsépiques. Le 26 juin 1959, au YankeeStadium, Johansson secouait lemonde de la boxe en knockoutantPatterson lors du troisième roundpour mériter le titre.

La reprise eut lieu près d’un plustard, le 20 juin, 1960, au PoloGrounds. Patterson reprenait sontitre de façon spectaculaire, en met-tant le Géant suédois knock-out aucours du cinquième round. Pattersonavait atteint Johansson d’un coup depoing «parfait», un écrasant crochetde la gauche qui assomma net sonadversaire. C’était un coup si dévas-tateur qu’un des pieds de Johanssonse convulsait hors contrôle, tandisque son corps gisait sur le matelas.

Patterson, instinctivement, seprécipite vers Johansson, prend satête délicatement dans ses bras ettente de secourir son adversaire.Après le combat, Patterson avouaitaux journalistes: «J’étais rempli dehaine quand je suis entré dans lering. Je ne veux plus jamais que çam’arrive de nouveau.»

Et ce n’est plus jamais arrivé.Les rivaux se rencontrent de

nouveau le 13 mars 1961, à MiamiBeach, en Floride. Et Patterson tri-

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omphe encore, knockoutantJohansson au sixième round. À lasuite de cette rencontre, Patterson etJohansson se sont liés d’amitié, serendant souvent visite, et même enparticipant ensemble à une course debienfaisance à pied.

Après les matches contreJohansson, la carrière de Pattersonconnaîtra des hauts et de bas. Il yaura deux défaites humiliantes enpremier round aux mains de SonnyListon, deux défaites à plate couturecontre Muhammed Ali, et une sériede victoires grisantes contre destypes comme Eddie Mechem, GeorgeChuvalo, Oscar Bonavena et HenryCooper, en plus d’un combat nulcontre le bras de fer, Jerry Quarry. Safiche professionnelle se lit: 55-8-1,dont 40 knockouts.

LE DON DE REJOINDRE LES ENFANTSPatterson avait de nombreux amis etadmirateurs. Parmi ceux-ci, se trou-vait l’agent général d’assurance desChevaliers de Colomb, William J.Schimpf, de l’agence Richard Malek,membre du conseil 13652. «Il y aquelques années, nous recherchionsdes hommes pour mettre sur pied unnouveau conseil, raconte Schimpf.Floyd a été parmi les premiers à sejoindre à nous. Il voyageait quelque32 km de sa demeure au conseil pourfaire partie du groupe.

Lors d’activités des Chevaliers etde la paroisse, Schimpf avouait qu’ilétait émerveillé par l’humilité et labienveillance du champion. «Unevedette autre que Floyd aurait cher-ché à signer des autographes, remar-quait Schimpf. Pas lui! Si quelqu’uncherchait Patterson, je leur disais:‘Allez dans la cuisine et vous le trou-verez, le tablier noué au corps, entrain de cuisiner ou de laver la vais-selle’.»

L’amour de Dieu et l’amour duprochain sont les éléments essentielsde ce que signifie être disciple duChrist. L’abbé O’Hare et Schimpf,ont été deux témoins de la volontéde Patterson de se rapprocher de toutle monde, notamment des jeunes.Les deux notaient que, lui surtout,avait le don de rejoindre les jeunes.

Juste avant de mourir, Pattersonmenait activement une campagne desouscription pour recueillir600 000 $ en vue de la constructiond’une chapelle œcuménique auHighland Redidential Facility, uncentre de détention pour 250 ados en

détresse. Schimpf raconte qu’unefois Patterson rencontrait deuxgarçons qui «penturaient» un banccentre.

«Qu’est-ce quivous a amené ici?»,demande Patterson.

Les jeunes luiont défilé diversesinfractions. Toutde suite, l’ancienchampion estdeveneux sévèrecomme une pierreet leur dit: «Vousdevriez tout fairepour vous sortird’ici et aiderd’autres garçonscomme vous des’en sortir aussi.Ensuite, tous vousdevriez vous met-tre à l’œuvre pourque d’autresgarçons commevous ne soientjamais envoyésici.»

Schimpf recon-naissait que finir la construc-tion de la chapelle œcuméniqueétait plus important que

tous ses titres de boxeurs.Selon Schimpf, «Floyd a passétoute sa vie adulte à essayerd’aider les jeunes. Je n’imag-ine aucune autre façon deconserver son souvenir sicher que de voir à ce que lachapelle soit complétée.»Un comité a été mis surpied pour coordonner unecampagne de souscription àcet effet.

UN HÉROS DU SPORTCélèbre même retraité,Patterson a été nommé auTemple de la renommé duComité olympique des États-Unis, en 1987, et au Templede la renommée internationalde la boxe, en 1991. Jusqu’en1998, il était président de laNew York State AthleticCommission, agence qui régle-mente la boxe pour tout l’État.

Bien qu’il ait été un des favorisdes journalistes sportifs, les articlesexaminaient rarement la pro-fondeur de son engagementreligieux. Pourtant, c’était sanature docile et des œuvres

de charité, inspirées par la foi, quiont fait de lui l’un des athlètes lesplus estimés, non seulement dans ledomaine de la boxe, mais dans l’his-toire de tous les sports.

«J’ai de la peine de ne plus pou-voir causer avec lui ou de l’entendrerire, note l’abbé O’Hare. Mais je meconsole, puisque je sais qu’il s’en estallé à sa récompense éternelle. ■

L’auteur, Wally Carew, a son pied-à-terre àMedford, au Massachusetts.

Le boxeur poids-lourd,Floyd Patterson enpleine action, en 1956.

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Une guignolée Pour réunir des fonds pourla Société Saint Vincent dePaul, les membres du con-seil St. Louis 453 ont chan-té des chants de Noël dansles quartiers sud de St.Louis. Les chevaliers etleurs familles ont ainsirecueilli près de 250$.

Dons particuliersLe conseil St. ElizabethAnn Seton 10483, deWichita, Kansas, a donnéla somme de 3000$ à desagences qui s’occupent depersonnes mentalementou physiquement handi-capées. Parmi ces agences,il y avait : Kansas Jaycees’

Cerebral Palsy Ranch,ARC de Sedgwick County,et Rainbows United Inc.

Réfection des fenêtresLe conseil Lac SaintCharles (Québec) 6867 acontribué 10 000$ au pro-jet de réfection des fenêtresde l’église St. FrancisCabrini.

Appui à une écoleLe barbecue annuel auprofit des écoles catho-liques de la municipalité,organisé par le conseilManhattan (Kansas) 1832,a rapporté 3000$. Plus de600 personnes ont assisté àce souper.

Un prêtre polonaisLe Père Piotr Zelazko, envisite aux États-Unis, estdevenu Chevalier deColomb dans le conseil St.Michael 8363, de Franklin,en Caroline du Nord. Avecl’expansion récente del’Ordre en Pologne, le PèreZelazko est parmi les pre-miers prêtres polonais àadhérer à l’Ordre desChevaliers de Colomb.

Panneaux-réclameLe conseil Father PatrickBrown 11190, de Thomp-son Falls, au Montana, aérigé des panneaux-

réclame proclamant unmessage pro-vie sur lesbords de la route Montana200.

Pour un refugeLe conseil Salmon (Idaho)8283 a organisé deux petitsdéjeuners de crêpes qui ontrapporté 1622$ pour unrefuge régional qui offre legîte à des familles qui sontvictimes de violence fami-liale. Des Scouts et desmembres d’un organismecatholique pour les jeunesont servi et desservi lestables.

Cœur à CœurLes chevaliers du Montanaont donné 1400$ à « Heartto Heart », un organismequi remet à neuf des sti-mulateurs cardiaquesusagés pour les donner àdes médecins de pays envoie de développement.Cet organisme a été fondépar le diacre Bill Daem,membre du conseil St. PiusX 9976, de Billings.

Calice itinérantLe conseil Holy Infant10794, de Ballwin, auMissouri, a présenté uncalice commémoratif desChevaliers de Colomb àShirley Birchette, la veuvede feu le frère chevalierCarson Birchette. Le calicea ensuite été donné au PèreBill Vatterott, l’aumônierdu conseil. Chaquesemaine, le calice est portéà la résidence d’un dif-férent frère chevalier pourrappeler aux familles deprier pour des vocationssacerdotales.

En l’honneur d’un centenaireEn novembre dernier, leconseil Sydney 1060, leplus ancien de la Nouvelle-Écosse, a fêté son cente-naire et l’arrivée de l’Ordre

Pour marquer le 50e anniversaire de la paroisse St.Pius X, le conseil Naragansett21, de Westerly, Rhode Island, afinancé la mise en place d’unmonument aux DixCommandements sur le terrainde l’église. C’est Monseigneurl’évêque Thomas Tobin, deProvidence, qui a béni le monument.

Christopher Dittrick, âgé de 18ans, se voit décerner l’une desquatre bourses d’étude dufonds Bishop Dougherty duconseil d’état du New Jersey.C’est une bourse de 1000$pour des études au niveau universitaire.

Afin d’attirer l’attention sur le taux quotidien de mortalité causée parl’avortement, le conseil New Braunfels (Texas) 4183 dispose des rangsde croix blanches sur une colline qui surplombe une autoroutemajeure. Le terrain, illuminé la nuit pour que les automobilistes levoient, a été mis à la disposition du conseil par Rock Hill GospelChurch.

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dans cette province avecun souper gratuit. Aucours des trois dernièresannées, pour fêter cetanniversaire, le comité ducentenaire du conseil aréuni près de 10 000$ pourdonner à des œuvres debienfaisance.

Concoursd’orthographeVingt-deux élèves du se-condaire un des écolescatholiques et publiquesont pris part au concoursd’orthographe 2006 desChevaliers de Colomb,parrainé par le conseilHoly Rosary 4483,d’Arlington Heights,Illinois, assisté du conseilMt. Prospect 6481, et duconseil Our Lady of theGrove 13448. On a donnéun T-shirt des Chevaliersde Colomb à chacun desparticipants

Pour fêter la vieLe conseil Dayton (Ohio)500 a donné un cadeaud’une valeur de 170$ auxparents des trois premiers-nés de l’an 2006, dans trois

deCHEVALIERS À L’OEUVRE Çà et Là Dans L’Ordre

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13304, de La Grange, onttenu leur troisième souperannuel d’appréciation duclergé. Plus de 180 person-nes assistaient à ce souper,parmi lesquelles 23 prêtresà qui les Chevaliers deColomb ont remis uncadeau.

Aide financièreLes conseils du district 5de la Floride ont aidé lesétudiants de l’UniversitéFlorida State impliquésdans l’organisation desétudiants catholique quiont assisté à la Marchepour la Vie à Washington,District of Columbia, en2006. Les conseils ontdéfrayé une partie des fraisde déplacement des étudi-ants.

Pour la Vierge MarieLes membres du conseilMgr Leo Cleary 6490, dePort Hope, Ontario, ontfait la réfection d’unefaçade en bois qui servirade cadre pour une statue del’église Our Lady of Mercy.

Coup après coupLe tournoi annuel de golforganisé par le conseilSacred Heart 12537, deSouth Port, en Caroline duNord, a rapporté 12 000$pour les organismes Firstin Families et New HopeClinic.

Pour les soldatsLe conseil St. James of theMarches 6574, de Totowa,New Jersey, a expédié 1360kilos d’articles pour lesmembres des forcesarmées américaines enIraq. Le conseil a reçu desdons de pâtisseries et debiscuits aux brisures dechocolat de Hostess,Entenmanns, Keebler, etd’autres compagnies. Cesfriandises ont été empa-quetées avec des chaus-settes, des articles de toi-lette et autres, et expédiéesà Balad Air Force Base.

Collecte de jouetsLe conseil Christ the King3993, de Staten Island,

municipal annuel de Noël.Le char, composé d’unecrèche de Noël habituelle-ment installée devantl’église paroissiale, avaitété décoré et illuminé.

Dommages réparésLe conseil Bishop Verot5845, de Satellite Beach, enFloride, a donné 15 000$ àla paroisse Holy Name ofJesus pour aider à la recon-struction des bâtimentsparoissiaux endommagésen 2004 par un ouragan.

Témoignage d’appréciationLe conseil Assumption4473, et le conseil BishopFlaget 13053, les deux deLouisville, au Kentucky, etle conseil William Diersen

hôpitaux de la région. Unecarte de remerciementpour avoir donné la vie àleurs enfants accompag-nait ces cadeaux.

Chemin de la CroixUn souper italien, organisépar le conseil St. Cecilia13216, de Glen Carbon,Illinois, pour financer laconstruction d’un Cheminde la Croix en plein airdans la paroisse, a rapporté1400$.

Char méritoireLe conseil St. Mary’s/HolyFamily 12465, de Kensing-ton, Île-du-Prince-Édouard,a gagné le premier prix desorganismes sans butlucratif pour le meilleurchar allégorique du défilé

New York, a tenu sa col-lecte annuelle de jouetpour des enfants victimesde violence. La collecte arapporté plus de cent jou-ets.

Des prix spéciauxLes membres de l’assem-blée Mgr Charles F.Conley, de Galena, Illinois,ont participé à la remisedes prix aux athlètes desjeux paralympiques d’hiverde l’Illinois. Cela a marquéla 26e année que lesChevaliers de Colomb par-ticipaient à cette remisedes prix.

Confort et réconfortLa collecte annuelle demanteaux d’hiver, organ-isée par le conseil St.Bernadette 12447, deCanadensis, en Pennsyl-vanie, a produit plus de100 manteaux. Le conseil afait don également égale-ment de 1000$ à la biblio-thèque amicale Barrettpour favoriser la construc-tion de nouvelles installa-tions à Cresco.

Renouvellementde vœux Le conseil Father Paul J.Watson, SA, 8919, deWindsor, Ontario, a organ-isé une cérémonie derenouvellement des vœux

Les membres du conseil Pius Xll1123, de Hastings, au Nebraska,ont formé une garde d’honneurpour la cérémonie de la dédicace d’un nouveau mât dedrapeau placé à l’entrée de lasalle du conseil. Des dons commémoratifs en l’honneur defeu les frères James Svoboda etLeRoy Mangers, ont financé ceprojet. Les noms des deux frèresdéfunts sont gravés sur uneplaque à la base du mât.

Lando Hernandez, Eddie Rodriguez, et Janie Viluescas, du conseilFather Jose M. Azpiazu 12552, de San Juan, au Texas, ont participé auprogramme pro-vie de la Rose d’Argent itinérante.

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Le conseil St. Louis the Crusader 12929, de Tallahassee, Floride, aorganisé une collecte de sang en collaboration avec la « Southestern Community Bloodmobile » [Centre mobile de collecte de Sang].

Le conseil Plaquemine (Louisiane) 970, a tenu une collecte de sangqui a rapporté 32 unités de sang pour les services transfusionnelsde l’hôpital Our Lady of the Lake.

Le conseil Bloomdale (Missouri) 1848 a tenu sa première collectede sang de la Croix Rouge, en même temps qu’un repas buffetbénéfice. Tous les donneurs recevaient gratuitement le petitdéjeuner.

Michael Roehler, du conseil Holy Family 4386, de South Windsor,Ontario, est parvenu à un sommet en faisant son 150e don desang lors d’une collecte de l’Agence canadienne du sang deWindsor.

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oisse St. Francis, deHoboken. La campagne aproduit 34 kilos d’ali-ments.

Pour combler des besoinsLe conseil Santa Barbara5159, de Nueva Rosita,Mindanao, a distribué desdons d’aliments et de vête-ments à 250 personnesnécessiteuses.

Maison de l’amitiéLes membres du conseilMost Holy Trinity 5774,de Manille, ont visitéAbiertas House ofFriendship, un centre quioffre un appui aux fillesenceintes ou qui viennentd’accoucher. LesChevaliers ont donné desbiberons, du lait, desnouilles et de la poudrepour bébé.

Réfection d’un crucifixLe conseil Our Lady of theAngels 12184, de CapeMay Court House, New

Jersey, a donné 250$ à laparoisse St. Paul, de StoneHarbor pour faire effectuerla réfection d’un crucifixpour le nouveau centreparoissial. Le conseil aaussi donné 500$ à l’écolerégionale Bishop McHugh,pour aider à meubler sanouvelle chapelle.

Défi BingoLe conseil Mgr JohnEppenbrook 3615, deTrenton, Michigan, aorganisé un bingo duDimanche du Super Bowlqui a rapporté 300$ auxServices pour les jeunes dela paroisse Holy Cross, et300$ pour le fonds du pro-gramme RSVP du conseil.

En quête d’une cureLe conseil Father John G.Seyfried 821, de KingsPark, New York, a organiséun souper dansant qui arapporté 20 000$ pour larecherche d’une cure pourla leucémie myéloïde. Ona fait don de cette sommeété donné au docteurDouglas Gladstone,chercheur au centre degreffes de moelle osseusede Stony Brook.

RassemblementmusicalLe conseil Father Mur-taugh Lawlor 10308, dePicton, Ontario, parraineun rassemblement musicalmensuel pour renflouerson fonds pour les œuvresde bienfaisance. Des musi-ciens de l’Est du Canada serendent à ce rassemble-ment. Les Chevaliers pré-parent et servent à mangerdurant ces rassemble-ments.

Matériaux et outilsUne tombola organisée parle conseil John T. Savage848, de Jackson, Missis-sippi, a rapporté 5000$pour l’achat de matériauxet d’outils qui furentexpédiés à Bay St. Louispour aider à la reconstruc-tion d’écoles catholiqueset d’églises endommagéespar l’ouragan Katrina.

conjugaux dans la paroissede La Réparation. Plus de150 couples ont participé àla cérémonie.

Petit déjeuner pour les éruditsLe conseil St. Mary andJoseph 8625, de Valparaiso,au Nebraska, a tenu unpetit déjeuner de crêpesqui a rapporté 500$.L’argent a été remis aufonds pour les bourses d’é-tudes du conseil.

Nouvelle égliseLes membres du conseilBlessed Sacrament 10455,de Baton Rouge, enLouisiane, ont donné 3500$ à la paroisse BlessedSacrament pour aider àmeubler la nouvelle église.

Bol à soupeLe conseil Mary Immac-ulate 12769, de Secaucus,New Jersey, a organisé unecampagne d’aliments non-périssables pour la banqued’alimentation de la par-

Le conseil Walter Pollard 5480, de Newport News, en Virginie, acommandité un autobus pour transporter des Chevaliers et leursfamilles à Washington, District of Columbia, pour qu’ils participentà la Marche pour la Vie.

Les membres de l’équipe de sauvetage et de sapeurs-pompier de laville mangent ensemble durant le 66e souper annuel de saucisses,parrainé par le conseil Hutchison (Kansas) 612. La moitié des bénéfices a été donnée à l’école, et le reste est allé gonfler le fondsd’administration du conseil.

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Le conseil Bishop Begley 770, deCharlotte, Caroline du Nord, aorganisé une soirée de Noël avecsouper et cadeaux du Père Noëlpour des enfants handicapés.

Le conseil St. Anastasia 5911, deDouglaston, New York, a collectédes jouets durant la fête de Noëlannuelle du conseil. Les jouetsont été donnés au programmeRichmond Hill Outreach, unrefuge pour des familles sansabri.

Le conseil Mgr Camilo Auza11073, de Bohol Visayas, a dis-tribué des « Paquets de joie »(nourriture et étrennes) à descitoyens dans le besoin.

Quelques jours avant Noël, leconseil St. Leander 2222, dePueblo, Colorado, et son auxiliaire féminin ont distribué60 paniers de nourriture à desfamilles dans le besoin. LesChevaliers de Colomb ont achetéun dindon pour ajouter à chacundes paniers et y ont ajouté desaliments non périssables donnéspar les paroissiens.

Dans le cadre d’un programmeparrainé par le conseil BishopPatrick J. Byrne 3877, avec le gouvernement du district et lesU. S. Marines, les enfants défavorisés de Washington,District of Columbia, ont reçudes étrennes de Noël. C’est legrand chevalier Leland Johnson,qui a joué le rôle du Père Noëlpour la distribution descadeaux.

Le conseil Mgr Newman 4665,de Shively, Kentucky, a été l’hôted’une dégustation de pizza avecle Père Noël, organisée pour lesmembres, leurs familles, et desenfants de la région.

La veille de Noël, les membresdu conseil Nuestra Señora delPerpetuo Seguro 6837, deManille, sont allés visiter desfrères âgés ou malades pour leurapporter des cadeaux et de lanourriture.

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pour meubler la chapellede la nouvelle école se-condaire Bishop Tonnos.Le conseil a réuni cesfonds en organisant uneOct-oberfest et un festivalannuel de homard quiattire plus de 2000 person-nes. L’école porte le nomde Monseigneur l’évêqueAnthony Tonnos deHamilton.

Pour une ordination Les membres de l’assem-blée Magalad, de Tugue-garo City, de Luzon, ontmonté une garde d’hon-neur pour la messe d’ordi-nation sacerdotale pourtrois diacres, qui a eu lieuen la cathédrale métropoli-taine St. Peter. La prési-dente des Philippines,Gloria Macapagal-Arroyoétait du nombre des digni-taires qui ont assisté à l’or-dination.

Des aînés actifsLes membres du conseil St.André 2825, d’Acton Vale,Québec, et leurs familles,ont organisé des activitésde récréation pour les aînésvivant dans un établisse-ment de santé d’ActonVale. Le tout était sous lasurveillance de l’ex-grandchevalier, le sire chevalierSimon Giroux.

Pour combattre lesfeux de forêtPour aider les pompiers àcombattre des feux deforêt, en janvier dernier, le

Pour réunir des fonds pour laconstruction d’une nouvelleéglise, les membres du conseilNuestro Señor de Tabasco 13330,de Villahermosa, Tabasco,Mexique Sud, vendent desrafraîchissements à la sortie desmesses.

À l’occasion d’une réunion sur le campus, l’aumônier suprêmeMonseigneur William Lori, a rencontré des membres du conseil universitaire Ave Maria 13753, de Naples, en Floride. On voitégalement le Père Michael Beers, l’aumônier du conseil, et le PèreRobert Garrity, l’aumônier de l’université. Les membres du conseilont escorté Monseigneur Lori durant sa visite.

Près de 500 personnes,conduites par une garde d’honneur du 4e Degré, ontparticipé à un rassemblementet une marche pro-vie au centre-ville de Phoenix.Monseigneur l’évêque J.Olmsted, de Phoenix, leSénateur Jon Kyle, et plusieursofficiers du conseil d’état del’Arizona et leurs familles ontparticipé à cette marche.

Colomb avaient déjà réunides fonds pour l’achat debancs, de tables de pique-nique, et de projecteurspour ce site de 75 acres.

Dons caritatifsLa campagne de finance-ment du conseil St. Francisof Assisi 13456, deHenderson, au Nevada, enfaveur des personnes intel-lectuellement handicapéesa rapporté 1600$ à la fon-dation « Nevada OpenDoors », et la mêmesomme au «Center forIndependant Living».

Services aux prêtresLe conseil St. Vincent dePaul 11901, de Plymouth,en Pennsylvanie, a collectédes vêtements sacerdotauxusagés, des calices etautres articles pour leculte, et après les avoir faitremettre à neuf, les ontdonnés à des prêtres indi-ens qui faisait du ministèredans le diocèse de Scran-ton, mais qui devaientretourner aux Indes. Leconseil a fait don égale-ment de 1000$ au groupede jeunes de PlymouthTrinity House pour aider àcouvrir leurs frais dedéplacement pour assisterà une conférence pour lesjeunes, tenue à Atlanta enoctobre dernier.

Projet d’autonomieLes membres du conseilJohn E. O’Brien 3361,d’Oak Harbor, Washing-ton, ont construit unerampe d’accès pour fau-teuil roulant à la résidenced’un ancien combattant dela Seconde Guerre mondi-ale.

Tournoi de dominoUn tournoi de dominoorganisé par le conseilChurch of the Visitation13902, de Westphalia, auTexas, a rapporté plus de500$.

Pour une chapelleLe conseil St. Ann Ancast-er 10009, d’Ancaster,Ontario, a donné 65 000$

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conseil Good Shepherd10816, de Stephenville,Texas, a fait don de 1500$en argent et en équipementau Service de sapeurs-pom-piers bénévoles d’ErathCounty. Le conseil d’étatdu Texas a, lui aussi, con-tribué la somme de 1000$.

Collecte de sangLe conseil DeSoto 6, deCromwell, au Connect-icut, tiendra sa cueilletteannuelle de sang en l’hon-neur du frère défunt DomMalaquias. Depuis 1994,cette collecte annuelle arapporté 619 demi-litres desang, ce qui comprend unrecord de 68 demi-litres en2005.

Pour la paroisseLes membres du conseil St.Mary of the Assumption9302, d’Upper Marlboro,Maryland, s’est engagé àdonner 1000$ pour l’achatd’un encensoir pour leurparoisse.

J’épelleBrianne Hare, une élève del’école St. Peter, deRiverside, New Jersey, agagné le concours d’ortho-graphe des Chevaliers deColomb parrainé par leconseil St. John Neumann1436, de Delran.

Sanctuaire des MartyrscanadiensLes 116 conseils del’archidiocèse de Torontoont réuni 46 643$ pour laréfection des murs desoutènement du sanctu-aire des Saints Martyrscanadiens de Midland. Cesanctuaire honore huitmissionnaires Jésuitesmartyrisés durant le 17esiècle. Les Chevaliers de

Le conseil St. Thomas More8488, de Manhattan, Kansas, arendu hommage au défunt sirechevalier Keith Malone pourson dévouement au conseil et àla paroisse. Lors d’une cérémonie à cet effet, les membres du conseil ont apposéune plaque commémorative surle mât du drapeau devantl’église.

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APPLICATION DE NOS DEGRÉSCHARITÉ[à droite] Le conseil St. Jude 5801, de Gahanna, Ohio, a collecté des meubles et desappareils électroménagers usagés, ainsi que d’autres cadeaux de Noël, pour lesdonner à 14 familles dans le besoin. Pour ce projet, les Chevaliers de Colomb onttravaillé avec des élèves de l’école élémentaire St. Matthew. • Le conseil Queen ofPeace 5296, d’Elk River, au Minnesota, a coordonné un petit déjeuner de crêpes avecsix groupes communautaires. Ce t événement a rapporté 16 000$ pour le fonds desecours de l’ouragan Katrina. Le conseil a aussi donné 240$ à la campagne paroissiale pour son fonds de secours pour ces victimes.

UNITÉ[à gauche] Les frères chevaliers de la région se sont unis pour participer à laMarche pour la Vie tenue devant les édifices du gouvernement à San Juan, PortoRico. • Le conseil St. Therese 7406, de Mooresville, Caroline du Nord, a donné6975$ à l’école secondaire de Mooresville, à l’école élémentaire Park View, et àLife Span, de Troutman, pour l’achat d’ordinateurs, de logiciels et de fournituresscolaires pour leurs programmes qui viennent en aide à des personnes physiquement ou intellectuellement handicapées.

FRATERNITÉ[à droite] Chuck Raie (à droite) Grand Chevalier du Conseil St. Francis of Assisi 13179à Concord, en Californie, présente une trousse pour messes itinérantes à l’évêqueAllen H. Vigneron d’Oakland. L’évêque Vigneron, membre du conseil Au-Lac 10724 àAnchorville, dans le Michigan, se déplace souvent aux différentes paroisses dudiocèse pour célébrer la Messe. • À l’occasion d’une communion/déjeuner,le conseil South Plainfield (New Jersey) 6203, a rendu hommage à ses anciensgrands chevaliers. On a remis un bijou d’officier à dix-neuf anciens grands chevaliers.

PATRIOTISME[à gauche] Plus de 50 sires chevaliers en provenance de sept assemblées ont formé unegarde d’honneur pour le défilé pour l’anniversaire de George Washington, d’OldTown Alexandria, en Virginie. Les sires chevaliers portaient 27 drapeaux officiels desÉtats-Unis, y compris le drapeau «Betsy Ross».Il y avait aussi, entre autres, le drapeau quiaccompagnait Christophe Colomb au cours deson voyage de découverte du nouveau monde.• Le corps de garde de l’assemblée FrancisCardinal Spellman, de Beverly Hill, en Floride, aparticipé à la cérémonie commémorativeannuelle «Purple Heart» [de l’anglais «cœurviolet], qui a eu lieu au monument «FallenHeroes» [Héros tombés] au parc Bicentennial,de Crystal River. Cette cérémonie est en hommage au président George Washingtonqui a institué cette décoration.

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PRIER, DE «TOUTES FAÇONS»Inviter le Seigneur à s’introduire dans tous aspects de votre vie

par anita mcsorley

MED ITAT IÓN

30 w w w. ko f c .o r g

Rien ne fait plus chaud au cœur d’une mèrequ’un enfant qui, en rentrant de l’école, raconteune réussite. C’est pourquoi, lorsque Joseph,mon grand de deuxième année, est rentré enannonçant que l’enseignante avait demandé

que lève la main les élèves qui avaient fait leur prière,la veille, j’ai senti monter en moi une certaine suffi-sance.

Bien sûr que mon cher petit avait fait sa prière, laveille! La prière du soir, comme la prière du matin, réc-itée dans la fourgonnette, tous lesjours, font partie de notre routinequotidienne.

Un tout autre sentiment s’intro-duit chez moi, quand Joseph meraconte que l’enseignante leur ademandé de dire à la classe ce pourquoi ils avaient prié!

Chez nous, voyez-vous, leSeigneur est invité à s’introduiredans tous les aspects de notre vie.Encore plus que les filles, Josephprend cette consigne à cœur, et prierégulièrement pour obtenir de l’aidedans sa vie quotidienne. Le plus sou-vent, à cet âge, il implorait leSeigneur de lui obtenir une fiche«sans fautes» — c’est-à-dire, sansnotes de mauvaise conduite — cequi, apparemment, ne pouvait êtreévité que par intervention divine.

Certes, je pourrais facilement accepter ce type deréponse. Toutefois, la veille, il avait prié pour touteautre chose.

Contre tout espoir, j’espère qu’il avait oublié cepour quoi il avait vraiment prié la veille et avait donnél’une de ses réponses normales, je ne peux faireautrement que de lui demander, calmement, ce qu’il arépondu à l’enseignante.

Mais pas du tout! Pendant que ses compagnons etses compagnes de classe, semblent avoir prié pour êtreguidés et protégés par la Providence, pour des parentsmalades et même pour la paix dans le monde, Josephavait prié pour que le Seigneur nous débarrasse despuces qui logent chez nous.

Avant que vous n’éclatiez de rire (et j’a voue que sij’avais été cette enseignante, j’aurais été obligée dequitter la pièce), vous devez savoir qu’une fois lespuces ont envahi votre maison, il est presque impossi-ble de les en déloger. Et nous le combattions depuis dessemaines — pesticide et aspirateur, pesticide et aspira-teur…

Pourtant, j’estimais que mon mari et moi étions à

la hauteur de la tâche. Apparemment, Joseph était d’unautre avis.

Cet incident me revient à l’esprit chaque année àpareille période — d’abord, au moment où je suis ten-tée d’arrêter les traitements chers donnés aux chatscontre les puces, et ensuite quand, à l’école, onannonce aux enfants les prières qu’ils auront à étudierdurant l’année. Je trouve triste que, au fur et à mesureque les enfants avancent à l’école, ils en arrivent à neplus mémoriser de nouvelles prières — comme si notre

tradition catholique n’est pas richede prières qui peuvent leur apportercourage et réconfort en vieillissant.

C’est ainsi que, maintenant, enplus des prières spontanées — danslesquelles, les puces ne figurent plusdepuis un bon moment — chaquematin, nous choisissons, à tour derôle, une prière dans un livre deprière catholique. Plusieurs d’entreelles, j’ai apprises jeune, entre autres,le ‘Souvenez-vous’, le ‘Salut Ô Reine’et la prière de saint François d’Assise.

Mais apprendre de nouvellesprières ne revient pas seulement auxenfants. Le but, évidemment, c’est detrouver une nouvelle manière decommuniquer avec le Seigneur.Songez à une prière apprise par cœurcomme un sentier sillonnant un

champ recouvert de mauvaises herbes. Parfois, quandvous vous sentez bien et fort, vous aurez envie delabourer le grand foin pour vous rendre à destination.

Mais il arrive que, en priant, nous soyons las etsolitaires — ou simplement occupés et distraits —,alors, nous préférons emprunter le sentier battu et sûr,dont les pas sont réconfortants et rassurants.

Que vous choisissiez d’apprendre une prière tradi-tionnelle par cœur ou d’en composer une nouvelle,assimilez-la en la répétant constamment. Vous verrezcomme elle vous sera une source de réconfort et decontact avec le Seigneur.

Comme le dit si bien ma prière préférée del’archevêque martyr, Mgr Oscar Romero: «Nous nepouvons pas tout faire, et, à nous en rendre compte, ilnous vient un sentiment de liberté.»

Oui, c’est vrai. Et c’est vrai dans la prière égale-ment. ■

Anita McSorley est rédactrice en chef adjointe du journal «TheLeaven», organe officiel de l’archidiocèse de Kansas City, au Kansas.Le présent essai y a d’abord paru et l’adaptation ci-dessus estprésentée avec la permission de l’auteure.

John Paul Plunkett et Gregory Schmidt ont uneconversation agréable avec l’évêque Paul SLaverde d’Arlington au cours d’un déjeuner dereconnaissance pour les enfants de chœur par-rainé par le Conseil abbé Cyril Karlowicz 9002 àWoodstock, Virginie.

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The Father McGivney GuildKnights of Columbus1 Columbus PlazaNew Haven, CT 06510-3326

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Les membres de les Amis de l’abbé McGivney reçoivent un bulletin à tous les deux mois sur les détails de la cause, une carte de prière spéciale,et tout autre matériel à mesure qu’il se développe. Les membres peuvent également y déposer leurs intentions de prières et Messes audirecteur de les Amis de l’abbé McGivney. Etre membre des C. de C. ne vous rend pas automatiquement un membre des les Amis.

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L’Ordre En Images

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A Le conseil Sacred Heart 3511, d’Eureka,Missouri, a tenu son petit déjeuner annuelgratuit avec le Père Noël. Plus de 400 personnes y ont assisté. Le conseil sollicitaitdes dons d’aliments et des cadeaux des diversétablissements commerciaux, et les frèreschevaliers ont amusé les enfants.

B Dans le cadre du programme d’étatAdoptez une autoroute, les membres du conseil St. Hubert 11357, de Langley,Washington, travaillent sur un parcours de 3,2kilomètres de l’autoroute 525. Le conseil participe à ce programme six fois l’an depuis 11 ans.

C Les membres du conseil Pope John Paull 6020, de Huntington Beach, Californie, onteffectué des travaux de démolition et de nettoyage au noviciat et au scolasticatSt. Patrick de la congrégation des Frères deSaint Patrick.

D Janet Gendusa, la directrice de l’écolecatholique Trinity, observe pendant que lessires chevaliers Jim Geuin (à gauche) et WayneThompson, de l’assemblée Father Hugon, deTallahassee, en Floride, font la lecture de laproclamation de la Semaine des écolescatholiques qui a été signée par le gouverneurde la Floride, le frère chevalier Jeb Bush.

E Les membres du conseil St. Aloysius13142, de Yoder, Indiana, ont prit part à laMarche pour la Vie à Fort Wayne. Près de2000 personnes étaient présentes, et elles ontécouté une allocution donnée par Alveda King,une nièce de Martin Luther King, fils.

F Les frères chevaliers de l’état duKentucky ont appuyé la conférence 2000 pourles jeunes du diocèse de Covington, tenue aucollège St. Thomas More. Près de 600 jeunesde la région Nord du Kentucky ont assisté à laconférence. Les chevaliers ont aidé à organiserles salles, à préparer et servir les repas, et àassurer la sécurité. Les Chevaliers de Colombont aussi contribué plus de 2300$ à cette conférence. Une garde d’honneur du 4e Degréa participé aux cérémonies de l’inauguration,

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Iet à la messe de clôture célébrée parMonseigneur l’évêque Roger J. Foys, deCovington.

G Des chevaliers et leurs familles prient àun sanctuaire ambulant de Notre Dame de laGuadeloupe, qui appartient au conseil Biñan(Luzon) 7957. Ce sanctuaire va d’une maison àl’autre des frères chevaliers où ils se rendentpour prier en privé.

H Pour fêter la Saint Valentin, le conseilEugenio Balmori Martinez 13199, deCoatzacoalcos, Veracruz, Mexique du Nord, amonté une comédie religieuse pour les membres, les familles et leurs amis.

I L’assemblée Father Maurice P. Daly, deSpartanburg, Caroline du Sud, a donné descopies encadrées de la Déclarationd’Indépendance, de la Constitution, et autresdocuments historiques à l’école élémentairede Chesnee. Les chevaliers ont aussi pris lesdispositions nécessaires pour que leur élufasse don d’un drapeau américain et d’un drapeau de l’État.

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Construire un monde meilleurun conseil à la fois.

Chaque jour, les Chevaliers de partout dans le monde ont la possibil-ité de faire une différence. Que se soit à travers le service à la commu-nauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque et toutChevalier pour sa force, sa compassion, et son dévouement à vouloirconstruire une monde meilleur.

Envoyez-nous les photos de votre conseil pour la rubrique “Chevaliers à l’œuvre”. Lesphotos peuvent être envoyées par courriel à [email protected] oubien à Columbia,1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326.

de CHEVALIERSDE COLOMBAu service de Un. Au service de tous.®

Alan Guanella, membredu Conseil 5202 BrotherElzear à l’Université deMinnesota à Winona, distribue des bouteillesd’eau pendant le «FrolicRun», une course à piedannuelle de 5km. Lesmembres du conseil ontdistribué plus de 350bouteilles pendant cetteépreuve.

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de ©

LES HOMMES DONT L’INFLUENCE M’Aamené à répondre à l’appel du Seigneur vers la prêtrisesont ceux qui ont manifesté joie et paix dans leur proprevocation. Ils ont été des témoinsde la puissance d’une relationunique avec Jésus Christ. Audébut de la vingtaine, j’étaisdans les « Marines », engagédans l’Opération Desert Storm.C’est grâce à un aumônier de lamarine que je me mis à réfléchirà une vocation, parce que cethomme m’a montré concrète-ment comment un prêtre enarrive à prodiguer paix et récon-fort en période de lutte et d’in-certitude.

D’autres aussi m’ont influencéindirectement. D’abord, lesDominicaines de Nashville etleur souci pour l’éducation desjeunes, et ensuite les Chevaliersde Colomb, qui permettent desexpériences sociales aux jeunes catholiques, ont orien-té ma foi à un point que ni les unes ni les autres ne

soupçonneront jamais. Les voies du Seigneur sonttellement bien dissimulées.

L’engagement mutuel de mesparents et envers leurs enfantsm’a communiqué passablementbien de ce qu’il en est de con-sacrer sa vie à sa vocation. Jem’en suis rendu compte tantlorsque les choses allaient bienqu’en périodes de difficultés. Laclé c’est de prier tous les jours etde demander au Seigneur demarcher à nos côtés—que ce soitdans la prêtrise, la vie religieuseou le mariage, tous et toutesnous devons prier. C’est seule-ment dans la prière qu’on trou-ve le sens des choses.

Mon but c’est de connâitre leChrist de plus en plus chaquejour et j’estime qu’il faut doncse donner pour la vie dumonde, tout comme leSeigneur s’est donné, il y a

2000 ans. Par ses prêtres, c’est ce qu’il fait encoreaujourd’hui.

GARDER LA FOI VIVANTE. Ceux et celles quise discernent une vocation à la vie consacréecomptent sur les prières des autres. Veuillez faire

tout ce que vous pouvez pour promouvoir l’appelque des hommes et des femmes reçoivent duSeigneur à vivre une vie consacrée à son service.

« Un aumônier de la marine m’a montré concrètement comment un prêtre en arrive à

prodiguer paix et réconfort en période de lutte. »

Mark SappenfieldSeminarian for the Diocese of Nashville, Tennessee

Mundelein SeminaryMundelein, IL

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