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CHEVALIERS DE COLOMB —ÉDITION FRANÇAISE Columbia MARS 2008 AU SERVICE DE UN.AU SERVICE DE TOUS.

Columbia Mars 2008

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Columbia - Mars 2008 - CHEVALIERS DE COLOMB — ÉDITION FRANÇAIS

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Page 1: Columbia Mars 2008

CHEVALIERS DE COLOMB — ÉDITION FRANÇAISE

ColumbiaMARS 2008AU SERVICE DE UN. AU SERVICE DE TOUS.

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« Voilà notre engagement à votre égard! »

Le bouleversement causé par la crise des prêts hypothécaires à haut risque au cours de l’été dernier continue d’ébranler tant

l’économie mondiale que celle des États-Unis. Toutefois, les Chevaliers de Colomb et leurs familles protégées par notre assurance

vie n’ont rien à craindre, du fait que notre programme d’assurance est conçu par des frères Chevaliers pour des frères Chevaliers.

Nous plaçons nos actifs de plus de 14 milliards $ dans des obligations et des ressources de première qualité. Nous évitons des

investissements à haut risque, surtout les produits complexes impliquant les prêts hypothécaires à haut risque. Ce n’est pas que nous

ne les comprenons pas, mais c’est justement parce que nous les comprenons et que nous sommes conscients des risques qu’ils en-

traînent. La maison Standard & Poors, qui, sans interruption, nous a accordé la plus haute cote depuis 15 ans, notait récemment que

nous avons, « invariablement, généré de bons rendements d’investissements, comportant une faible exposition au risque de crédit ».

D’abord et avant tout, ce sont vos intérêts que nous soutenons. Et parce que nous disposons d’une excellente rentabilité en comp-

tant sur des investissements de la plus haute qualité, nous arrivons à vous fournir une base solide comme le roc, vous permettant

de bâtir votre avenir financier et de garantir la protection de votre famille. Voilà notre engagement à votre égard!

Carl A. Anderson, Chevalier suprême

UN D E S AVA N TA G E S D E L A F R AT E R N I T É

ASSURANCE V IE SO INS DE LONGUE DURÉE RENTES V IAGERES`

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MARS 2008 l VOLUME 88 l NOMBRE 3 Une Série spéciale d’articles qui célèbrentl’histoire des Chevalierset qui offrent uneperspective surl’avenir de l’Ordre à lafin de l’année de son125e anniversaire.

NOTRE ANNÉE DE FOI ET ACTIONLumière sur les œuvres charitables et

les événements importants de l’année

du 125e anniversaire de l’Ordre. . . . 8

QUI ÉTAIT CE CURÉ DE PAROISSE? Des

élèves de 6é année de sa ville natale

s’interrogent sur la vie de l’abbé

McGivney. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

UN BATAILLON MORAL En attendant la

visite pastorale du pape Benoît XVI,

nous explorons les liens durables et

profonds de solidarité entre l’Ordre et

le Vatican. PAR KEVIN COYNE .. . 16

DES CHEFS POUR TOUTES LES ÉPOQUESLes treize Chevaliers suprêmes de

l’Ordre ont piloté la croissance et l’in-

fluence des Chevaliers de Colomb . 19

L’AFFILIATION Il a 90 ans, il se compte

parmi les hommes les plus âgés à

adhérer à l’Ordre et il donne sa per-

spective sur la signification d’être

Chevalier. PAR LAWRENCE

D’ALOISE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Columbia

Le pape Benoît XVavec les Chevaliersde Colomb auxjardins du Vatican le29 août 1920.

H YM N E D ’O U V E RT U R E2 Allez sur place pour transformer le monde

PAR TIM S. HICKEY

CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEURE3 Les principes de charité, unité et de fraternité de

l’Ordre transforment le mnde.PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME

APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI4 La foi est un don ainsi qu’une réponse personelle.

PAR MGR WILLIAM E. LORI, L’AUMÔNIER SUPRÊMEPLUSLes intentions de prière du Saint-Pêre, Votreplan d’action spirituel et Le catholique de mois

N O U V E L L E S D E S C H E VA L I E R S6 Nouveau volume du Chevalier suprême, le 25 mars

• Le Chevalier suprême prévient la Marche pour lavie: C’est le moment de modifier la décision «Roe» •Commander le documentaire en production sur leshommes et l’avortement

BILANS IMPORTANTS7 Faire de bonnes affaires en faisant le bien:

Une carrière avec les Chevaliers de Colomb

L’ORDRE EN IMAGES32 En septembre dernier le Conseil suprême a

commemoré le 125e anniversaire de l’Ordreavec un feu d’artifice a New Haven.

TABLE DES MATIERES

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sé notre fondateur», poursuivit le cardi-nal Bertone, «vit encore aujourd’huidans la persistance des Chevaliers deColomb à travailler pour le bien com-mun, et aussi dans leur visée vers lebien éternel».

Ce «bien éternel» se reflète dans lemajestueux dôme de l’Incarnation dusanctuaire national, composée d’unemosaïque de plus de deux millions detuiles de couleurs : l’Annonciation, laNaissance de Jésus, le miracle aux nocesde Cana, et la transfiguration du Christ.C’est le cardinal Justin Rigali, dePhiladelphie, qui a surveillé la concep-tion du dôme. Dans ses remarques aucours de la cérémonie d’inauguration,il a dit que l’inclusion de laTransfiguration dans l’œuvre d’artreprésente la mission des Chevaliers deColomb de «transformer le monde».

Allez sur place… Travaillez pour lebien commun… Cette dernière injonc-tion est tirée d’un sous titre du plusrécent livre du chevalier suprême CarlA. Anderson «A Civilization of Love :What Every Catholic Can Do toTransform the World» (Une civilisationd’amour : ce que tout Catholique peutfaire pour transformer le monde)(HarperOne), qui paraîtra le 25 mars. (Ilest possible de passer une commandeprépublication à un prix réduit àwww.kofc.org, et aussi de connaître leprogramme spécial d’incitatifs pour lesfrères chevaliers qui achètent le livre).

La publication de ce livre marqueconvenablement la fin de notre 125eanniversaire. C’est dans sa perspectivede père de famille catholique, d’avocat,d’éducateur, de Chevalier de Colomb etde chef d’entreprise à l’échelle mondialeque notre Chevalier suprême accepte lefardeau des sérieux problèmes morauxet sociaux de notre monde moderne.Toutefois, en faisant davantage quephilosopher sur la situation dans lemonde, il suggère à chacun de nous desméthodes pratiques et pieuses pourmettre notre foi en pratique. C’est leplan éloquent d’un projet pour notre126e année et au-delà. Car, comme ledit Saint Jacques dans son épître : «mesfrères, à quoi sert de professer la foi sansla pratiquer?» n

Allez sur place pour transformer le monde

Les fêtes de nos «125 années de foien action» prennent fin le 29 mars,le Jour du Fondateur. Dans leprésent numéro de Columbia on

raconte quelques-unsdes faits saillants desderniers douze mois(page 8), et on décrit lafaçon dont le serviteurde Dieu Michael J.McGivney — l’apôtredes jeunes — inspire desnouvelles générations

de Catholiques (page 14), et on explorela profondeur l’impact sur notre histoiredes papes que nous avons eu le bonheurde servir, du pape Léon XIII à Benoît XVI(page 16).

Au cours d’une année qui a connudes événements et des réalisationsremarquables, plusieurs se distinguentparticulièrement. Il y a eu, entre autres,notre messe d’action de grâce célébréele Jour du Fondateur en hommage ànotre clergé, la présence du cardinalTarcisio Bertone, le secrétaire d’Etat duVatican, à notre 125e congrès suprême àNashville, et la dédicace du DômeIncarnation des Chevaliers de Colomb àla basilique du Sanctuaire national del’Immaculée Conception deWashington, District of Columbia.

Le 29 mars dernier, au cours du ban-quet offert par le conseil suprême enhommage à notre clergé, le chevaliersuprême Carl A. Anderson a dit ceci :«Les Chevaliers de l’Abbé McGivney neresteraient pas dans des tours d’ivoire àdébattre avec des philosophes. Ils serendraient plutôt sur place». Il poursuiten disant que, «depuis 125 ans, par leurs?uvres de bienfaisance, dans l’unité, lacharité et la fraternité, les Chevaliers deColomb ont été les témoins vivants dela réalité de l’Évangile».

Dans son allocution principale qu’ilnous a adressée en août dernier, le car-dinal Bertone a fait remarquer commentl’Abbé McGivney était un homme d’ac-tion qui avait inspiré ses Chevaliers àl’imiter. «Chaque méthode concrète etchaque stratégie enseignée publique-ment par l’abbé McGivney avaient pourbut le bien de la personne humaine des-tinée à la vie éternelle», disait le cardi-nal Bertone. «L’héritage que nous a lais-

TIM S. HICKEY

Chevaliers de ColombÉditeurs

Administrateurs suprêmesCarl A. AndersonChevalier SuprêmeMgr. William E. Lori, S.T.D.Aumônier suprêmeDennis A. SavoieDéputé Chevalier suprême

Donald R. KehoeSecrétaire Suprême

John “Jack” W. O’Reilly Jr.Trésorier suprême

Paul R. DevinAvocat Suprême

RédactionTim S. Hickey, Rédacteur en [email protected]

Alton J. Pelowski, [email protected]

Patrick Scalisi,Rédacteur en chef [email protected]

Arthur F. Hinckley Jr.Directeur artistique

Marc Chapleau, Gérard Brunelleet Raymond BraünTraduction

L’abbé Michael J.McGivney (1852-90), Apôtre dela jeunesse,protecteur de la viefamiliale et fonda-teur des Chevaliersde Colomb, inter-cédez pour nous.

Pour communiquer avec nousPAR LA POSTEColumbia, 1 Columbus Plaza,New Haven, CT 06510-3326 USA

TÉLÉPHONE: 203-752-4398TÉLÉCOPIEUR: 203-752-4109COURRIEL: [email protected] À LA CLIENTÈLE: 1-800-380-9995NOTRE SITE INTERNET: www.kofc.org

SI VOUS DÉMÉNAGEZ Prévenez votre conseil. Envoyez votre nou-velle adresse et votre étiquette adresse à:Knights of Columbus, Dept. of MembershipRecords, PO Box 1670, New Haven, CT06507-0901, ou par courriel à[email protected]

En page couvertureLa vision du Serviteurde Dieu Michael J.McGivney soutient lesChevaliers de Colombet sa mission d’être«Au service de Un.Au service de tous.»

HYMNE D ’OUVERTURE

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CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR

PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME

Pour un courageuxtémoignage chrétienLes principes de charité, d’unité et de fraternité de l’Ordre transforment le monde

NOUS CLÔTURONS CE mois-ciles célébrations entourant le 125eanniversaire de l’Ordre. Comme ledémontre clairement le présentnuméro de Columbia, la vision denotre fondateur, le Serviteur deDieu abbé Michael J. McGivney, afourni à des générations de laïcscatholiques une inspirationéminemment prophétique. J’utilisece dernier terme délibérément. Carl’héritage de l’abbé McGivney a étépertinent pour chaque nouvellegénération d’hommes catholiques,et il continue encore aujourd’hui àrevêtir une pertinence tournée versl’avenir. Après tout, l’abbéMcGivney a anticipé 75 ans à l’a-vance l’appel du concile Vatican II,incitant les laïcs à assumer leurpropre rôle à l’intérieur de la mis-sion de l’Église pour le renouveaude la société.

Nous pouvons considérer l’abbéMcGivney comme un «prophète» dans un autre sens, également : il aen effet fondé une fraternitéd’hommes catholiques prêts àfournir une voix renforcée pour lescatholiques et prêts à relever lesdéfis que recèle une société démoc-ratique et de plus en plus diversi-fiée. Ces hommes n’ont pas eupeur de s’élever contre le sec-tarisme anti-catholique sous dif-férentes formes, non plus qu’ilsn’ont hésité à témoigner desvaleurs de l’Évangile dans leursfoyers, au travail et dans la sociétéen général.

Aujourd’hui, cependant, nousfaisons face à des défis plus grandsencore, posés par un laïcisme qui

partout dans le monde recherche lamême chose : un amour qui soitvrai et authentique. Chaque per-sonne a été créée par amour etpour aimer, et est appelée à aimerautrui. Nous apprenons celad’abord au sein de la famille, queJean-Paul II appelait «l’école del’amour». Or puisque la vocationd’aimer est universelle, elle tran-scende les frontières ainsi que lesdifférences ethniques, raciales etreligieuses.

En même temps, Jean-Paul IIsavait que la plus pure expressionde la vocation d’aimer existe dansJésus-Christ. L’appel du pape à l’éd-ification d’une civilisation del’amour demeure donc un appeluniversel aux aspirations les plusprofondes de chacun d’entre nous,peu importe nos croyances. Enmême temps, son appel est en lui-même l’expression du témoignagevivant qu’est Jésus-Christ.

Mon livre sur la civilisation del’amour cherche à explorer lesmoyens à l’aide desquels lescatholiques peuvent se joindre àcet effort et offrir un témoignagevivant, dans toutes les facettes deleur quotidien, de la présence deJésus-Christ parmi nous. Inspirépar le travail et l’exemple fournispar des milliers de Chevaliers àtravers le monde, mon livre peutservir à montrer aux autres en quoinos principes de charité, d’unité etde fraternité peuvent faire office defondements pour réellementchanger notre société.

Vivat Jésus!

exclut le message chrétien de laplace publique. Celui-ci rejetteégalement les traditions chréti-ennes du mariage et de la famille,ainsi que les valeurs chrétiennesen éducation et en soins de santé.À nouveau donc, l’époque inviteles hommes courageux et prêts àtémoigner de leur christianisme às’engager avec confiance etespérance pour un avenir meilleur.

En tant que Chevaliers deColomb, nous sommes pour notrepart toujours engagés envers lerenouveau de notre Église et notresociété. C’est d’ailleurs l’un desthèmes abordés dans mon nouveaulivre «Une civilisation de l’amour: ce que chaque catholique peutfaire pour changer le monde», paruen anglais chez HarperOne. L’idée-maîtresse de l’ouvrage est toutesimple : Dieu est amour — commenous le rappelle le pape Benoît XVIdans son encyclique Deus CaritasEst. Or cette vérité, qui a desimplications considérables, devraitguider jusqu’aux moindres détailsde nos existences quotidiennes.

Durant son long pontificat, lepape Jean-Paul II a parlé à maintesreprises de la nécessité d’édifierune civilisation de l’amour.Certains ont pu s’étonner de cequ’il n’ait pas plutôt appelé à l’édi-fication d’une civilisation, d’uneculture ou d’une société«catholiques». Jean-Paul II savaitque les catholiques allaient êtreappelés à rencontrer des sociétés etdes cultures indifférentes voirehostiles au christianisme. Il savaitaussi que chaque être humain

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La réponse de l’homme à DieuLa foi est un don ainsi qu’une réponse personnellePAR MGR WILLIAM E. LORI, L’AUMÔNIER SUPRÊME

Lorsque nous commandons unrepas dans un bon restaurant,nous demandons parfois au

serveur : «Que suggérez-vous ?» Il ya alors de fortes chances pour quenous suivions ses recommandations.Ou lorsque nous nous présentons aucomptoir à l’aéroport et que nousdemandons à l’agent si l’avion est àl’heure. Si celui-ci jette un œil surson ordinateur et répond :«Oui, l’horaire n’a paschangé», nous avons ten-dance à prêter foi à sespropos. Je n’ai pas l’inten-tion ici de commenter surla nourriture ou sur lesdéplacements aériens,mais plutôt de vous faireréaliser que dans la vie detous les jours, nous prê-tons foi à plusieurs chosesénoncées par autrui, surtout si cettepersonne est réputée être un «con-naisseur» dans son domaine.

OBÉIR À LA FOILa foi en Dieu est à la fois semblableà la foi et profondément différenteau sens humain et courant du terme.À son strict minimum, la foi divinesignifie que nous acceptons commevrai ce que Dieu a révélé. Ce faisant,nous reconnaissons la bonté et l’au-torité de Dieu. Après tout, il n’estpas seulement réputé être un fiable«connaisseur» mais il est aussiomniscient, tout-puissant et toutamour. Mais la foi en Dieu est beau-coup plus profonde que la foi quenous accordons à d’autres êtreshumains. Le Compendium duCatéchisme de l’Église catholiqueenseigne ainsi que «[…] l’hommerépond à Dieu par l’obéissance de lafoi, qui consiste à se confier pleine-ment à Dieu et à accueillir sa vérité,en tant qu’elle est garantie par Dieu,qui est la Vérité elle-même» (25). Onvoit donc qu’il s’agit là de bien plusque tout simplement trouver de l’in-

formation utile et la considérerfiable. Au contraire, en répondant àDieu en croyant en lui, noussommes connectés à lui par uneobéissance aimante à sa Personneainsi qu’à tout ce qu’il a révélé. Lafoi est le don que Dieu nous a fait etqui nous permet de reconnaître saprésence et de demeurer en elle —et de suivre ses commandements.

On parle alors de«l’obéissance de la foi»(Rm 16.26).

Plusieurs hommes etfemmes de foi peuvent nousinspirer. L’exemplesuprême, bien sûr, celui dela Sainte Vierge Marie.Sa vie entière peut êtrerésumée en ces mots : «Quetout se passe pour moicomme tu me l’as dit !»

(Lc 1.38). On peut ajouter lessaints, ainsi que d’autres exemples,comme notre fondateur, l’abbéMichael J. McGivney, lequel person-nifie à merveille un esprit intrépideet persévérant animé par une fidèleobéissance envers la missionqu’avait prévue Dieu pour lui.

LE DON DE LA FOIÀ NOTRE ÉPOQUE SCEPTIQUELa foi est à la fois un don de Dieuainsi qu’une réponse pleinementhumaine et nécessaire en vue dusalut. Peut-être avez-vous déjàentendu l’expression voulant que lafoi soit une vertu «infuse». Le quali-ficatif signifie simplement que Dieunous confère librement la foi en tantque don surnaturel destiné à illu-miner notre esprit ainsi que notrevolonté; on doit ainsi distinguer lanotion de vertu «acquise», laquelle,par la grâce de Dieu, s’atteint ens’exerçant ou en répétant de bonnesactions. Dans le Christ et à traversl’Esprit Saint, le Père «déverse» ledon de la foi en nous. La foi est «unemanière de posséder déjà ce que l’on

espère» et une telle espérance «netrompe pas car l’amour de Dieu a étérépandu dans nos cœurs par l’EspritSaint qui nous a été donné» (He11.1, Rm 5.5).

Mais infusion ne veut pas direosmose ! Les germes de la foi insuf-flés en nous au baptême doivent sedévelopper en un oui à Dieu et àtout ce qu’il a révélé qui soit pleine-ment humain et pleinement assumé.Notre réponse doit inclure le faired’écouter la Parole de Dieu telle quel’Église nous la relaie, grandissantainsi dans la connaissance et l’amourde ce que Dieu nous a révélé à tra-vers les Écritures et la tradition.Alors nous pouvons constater l’im-portance vitale de l’évangélisation(proclamer et témoigner du Christ)et de la catéchèse (l’éducation systé-matique à l’égard des vérités de lafoi). Et tandis que notre foi sedéveloppe — et dès lors aussi notreadhésion personnelle au Christ —,nous commençons à vivre partielle-ment, ici et maintenant, la vie bénieque nous mènerons pleinement unefois au ciel.

Il n’est pas toujours facile d’êtreune personne de foi à notre époqueempreinte de scepticisme. Car onobserve de nos jours un nouvelathéisme militant qui prétend que lafoi, loin de répandre la lumière de lavérité sur Dieu et la conditionhumaine, est au contraire une distor-sion pré-scientifique dangereuse demême que la source de nombreuxproblèmes tels que le terrorisme. Lesattaques contre la foi, bien entendu,ne sont pas nouvelles. En tant quecatholiques cependant, nous devri-ons affronter ces défis avec confi-ance. Nous voyons en effet la foicomme une alliée de la raison, noncomme une ennemie. Bien que la foisoit au-dessus de celle-ci, elle illu-mine la raison de deux importantesfaçons : en nous aidant à appréhen-der les vérités surnaturelles

APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

La troisième tranchedu programme deformation de MgrWilliam E. Lori traitedes questions 25 à 35du Compendium duCatéchisme de l'Églisecatholique. Les arti-cles précédents setrouvent sur le sitewww.kofc.org.

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enseignées par la foi et en clarifiantce que la raison elle-même peutappréhender. Elle nous rappelle que«[..] il ne pourra jamais y avoir con-tradiction entre la foi et la science,parce que l’une et l’autre ont Dieupour origine» (Compendium, 29).

UN SEIGNEUR, UN BAPTÊMELa foi, bien sûr, est intensément per-sonnelle, mais elle n’appartient pastotalement à l’individu pour autant.Le Catéchisme de l’Églisecatholique enseigne que la foi estaussi bien personnelle qu’ecclésiale(liée à l’Église). Éclairés par la foi,nous embrassons la foi de l’Église.Ainsi, lorsque nous professons notrefoi, nous disons «Je crois» (Credo) encompagnie des autres membres del’Église. «En effet, c’est l’Église qui

croit. De cette manière, avec lagrâce de l’Esprit Saint; elle précède,elle engendre et elle nourrit la foi dechacun» (Compendium, 30). Nousrecevons le don de la foi à traversl’Église et la foi se nourrit dans et àmême la communauté réunie defidèles.

La majorité d’entre nous, depuisl’enfance, avons reçu commeenseignement des formulations liéesà la foi. Il s’agit d’expressions justeset consacrées par l’usage sur ce quecroit et enseigne l’Église, dévelop-pées sous l’influence de l’EspritSaint. Les résumés les plus courantsde la foi sont le Credo de Nicée et leCredo des Apôtres. Comme nous lerappelle le Catéchisme, nous necroyons pas tant aux formulationscomme telles comme aux réalités

divines qu’elles expriment et nouspermettent de «toucher» (voir CCC,170). Il est important pour nous deconnaître et de comprendre ces for-mulations qui forment un guideéprouvé pour mener une vie de foi.Après tout, nous sommes une Églisecomptant plus d’un milliard demembres et deux mille ans d’his-toire. Nous sommes des pécheurs etdes saints provenant de toutes lesnations, les langues et les cultures.Malgré cette diversité, nous recon-naissons «un seul Seigneur, uneseule foi, un seul baptême» (Ep 4.5)pour la gloire de Dieu et le salut denos âmes. Nous ne devrions jamaislaisser passer une journée sansremercier Dieu pour notre foi etl’implorer d’approfondir celle-ci. n

L’hommecatholique dumois

L e Catéchisme de l’Église catholique nousenseigne que «le vrai bonheur ne réside ni dans larichesse ou le bien-être, ni dans la gloire humaine

ou le pouvoir, ni dans aucune œuvre humaine» (1723).Lorsque Jésus parle de la douceur dans les Béatitudes,il ne fait pas référence à la faiblesse ou à un sentimentd’infériorité (voir Mt 5.3-12 et Lc 6.20-23). Il nous

invite plutôt à purifier nos cœurs et rechercher par-dessus tout l’amour de Dieu. Êtes-vous prêts àaccepter que la volonté de Dieu s’accomplisse en vouset à travers vous ? Pendant vos prières, demandez àsaint Joseph de vous donner le don de la douceur.Mettez à profit le Psaume 112 et Lc 2.41-51 pourmieux vous imprégner de ces vérités.

VOTRE PLAN D’ACTION SPIRITUEL Bénis soient les doux

Se pencher sur la vie desaint Joseph, c’estdécouvrir à quel point il

a obéi au dessein de Dieu— même s’il avait toutes lesraisons de douter.L’obéissance de Josephpermet à tout l’AncienTestament d’être révélé etréalisé à travers Jésus.

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Intentions du Saint-PèreOffertes en solidarité avec le pape Benôit XVIââ Général — Pour que l’on comprenne l’importance du pardon et de la réconciliationentre les personnes et les peuples, et pour le l’eglise, par son témoignage, répande l’amourdu Christ, source d’humanité nouvelle.

ââ Missionnaire — Pour que les chrétiens persécutés à cause de l’Evangile en tant de par-ties du monde et de différentes manières continuent de témoigner avec courage et franchisela Parole de Dieu, soutenus par la force du Saint-Esprit.

POPE: CNS PHOTO/MAURIZIO BRAMBATTI REUTERSST. JOSEPH: COURTESY ST. ANTHONY GUILD, EAST RUTHERFORD, N.J.

Saint JosephFête: le 19 marsPatron de l’Église universelle

particulièrement à ceux«qui ne préfèrent riend’autre que l’amour duChrist» décrit parfaitementsaint Joseph : un hommefort animé par un amouraltruiste. Il est le leaderjuste, sage et loyal de lafamille terrestre de Jésusnotre Sauveur.

Dans son exhortationapostolique RedemptorisCustos (Sur la figure et lamission de saint Joseph)publiée en 1989, le papeJean-Paul II a écrit : «Dansles paroles de l’«annoncia-tion» nocturne, non seule-ment Joseph entend la

vérité divine sur la vocationineffable de son épouse,mais il y réentend aussi lavérité sur sa propre voca-tion. Cet homme «juste»,qui, dans l’esprit des plusnobles traditions du peupleélu, aimait la Vierge deNazareth et s’était lié à elled’un amour sponsal, est ànouveau appelé par Dieu àcet amour» (19).

Suivant l’exemple desaint Joseph, les Chevaliersde Colomb sont appelés àêtre des pères et des gardi-ens qui ne préfèrent euxnon plus rien d’autre que leChrist, dans leur serviceenvers la famille, autrui,l’Église et le pays. Ce dontnous avons besoin aujour-d’hui, c’est de Chevaliersprêts à être des exemplesde service envers le Christet l’Église, poursuivant lamission de l’Évangile avecfidélité et amour.

Note de l’éditeur : Le 19mars tombant cette annéedurant la Semaine sainte, lafête de saint Joseph seracélébrée le 15 mars, la veilledu Dimanche des rameaux.

L’Église présente saintJoseph comme un modèleexceptionnel de serviceenvers le Christ et le mys-térieux plan de Dieu pour larédemption.

La doctrine de SaintBenoît selon laquellel’obéissance convient tout

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nom, l’adresse et lenuméro de téléphone del’acheteur. Poster le reçuà: Le Concoursdu livre du Chevalier SuprêmeRevue Columbia,1, Columbus PlazaNew Haven CT USA 06510-3326

de la vie humaine».«Il s’agit d’un appel à

une nouvelle solidaritéavec les pauvres et lespersonnes dans lebesoin.»

GAGNER UN VOYAGE ÀNEW HAVENQuatre membres qui com-manderont le volume etquatre autres quil’achèteront au cours desdeux semaines de sa pub-lication gagneront un voy-age à New Haven, toutesdépenses payées, com-prenant des visitesguidées et un dîner encompagnie du Chevaliersuprême Anderson.

Avant la fin du 125eanniversaire desChevaliers de

Colomb, le Chevaliersuprême, Carl A.Anderson, publiera un vol-ume exposant un pland’action de l’Ordre pourl’avenir prévisible.A Civilization of Love:What Every Catholic CanDo to Transform theWorld (Une Civilisationde l’amour: Ce que toutcatholique peut faire pourtransformer le monde), àparaître chez HarperOne,le 25 mars. Le volumevoudrait être «une présen-tation concrète et précisesur la manière de s’y pren-dre pour créer ce que Jean-Paul II nommait «unecivilisation de l’amour»,remarquait le Chevaliersuprême. On peut com-mander l’œuvre (enanglais seulement) en serendant sur le siteInternet www.kofc.org/preorder.

M. Anderson estimeque le volume «offre unesolution authentique auxproblèmes actuelstouchant le sens et le but

Les Chevaliers qui seprocureront le livre avantle 7 avril ou qui envoientle reçu avant le 18 avrilparticiperont au tirage duvoyage à New Haven.Pour vous inscrire, envoy-er le reçu en indiquant le

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Nouveau volume du Chevalier suprême, le 25 mars

L’ORDRE PRODUIT UN DOCUMENTAIRESUR LES HOMMES ET L’AVORTEMENT

S’adressant aux participants de laMarche pour la vie de Washington,

le 22 janvier dernier, avec, à l’arrière-plan, le Capitole des États-Unis, leChevalier suprême, Carl A. Anderson,incitait les adeptes du respect pour lavie, au nombre de plus 100 000 per-sonnes, à «trouver un meilleur recoursque l’avortement».

«Il y a trente ans, affirmait M.Anderson, la Cour suprême unchangement sur notre pays qui est encontradiction avec notre histoire,notre Constitution et notre humanité.Le temps est venu de modifier la déci-sion «Roe vs. Wade».

Le Chevalier suprême mettaitégalement les participants au défi de«laisser espérer chaque femme etchaque enfant. (…) Ensemble, nouspouvons changer les choses. Ensem-ble, dans nos cœurs, au sein nos foyerset à même nos lois, nous pouvonsbâtir une nouvelle culture de la vie.»

Les Chevaliers de Colomb partici-paient également à la «March for LifeWest Coast» (La Marche pour la vie dela côte ouest», le 19 janvier, ainsi qu’àd’autres manifestations un peupartout aux États Unis, marquant le35e anniversaire de la décision de laCour suprême.

LE CHEVALIER SUPRÊME PRÉVIENT LA MARCHEPOUR LA VIE: C’EST LE MOMENT DE MODIFIER LA DÉCISION «ROE»

Vicki Thorn s’entretient avec le Chevalier suprême, Carl A. Anderson,pendant le tournage d’un documentaire au musée des Chevaliers deColomb, le 23 janvier. Madame Thorn est la fondatrice de «ProjectRachel», organisme de pastorale de guérison qu’elle inaugurait en1984. L’Ordre assure la production d’un documentaire sur la con-férence que madame Thorn a organisée en novembre dernier, avecle soutien de l’Ordre et de l’archidiocèse de San Francisco, intitulé«Reclaiming Fatherhood: A Multifaceted Examination of MenDealing with Abortion» (Réclamer sa paternité: un examen àaspects multiples des hommes faisant et l’avortement). Le docu-mentaire comprendra des séquences extraites de la conférence etdiverses autres questions.

NOUVELLES DES CHEVALIERS

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V O T R E S A N T É , V O S F I N A N C E S , V O T R E V I E

BILANS IMPORTANTS

Questions, observations, idées à proposer? Contacter [email protected]

Faire de bonnesaffaires en faisantle bien : Une carrière avec lesChevaliers deColombPAR JOHN R. INGRISANO, AVA

Pour quelle raisonvous êtes-vousarrêtés sur cette

page? Vous sentez-vousfrustrés? Êtes-vous las?Peut-être en avez-vousassez de faire la sourdeoreille à la petite voix devotre subconscient quivous rappelle sans cessequ’il n’est pas nécessaireque le travail soit tou-jours une «corvée»?

Ne serait-il pas mer-veilleux de poursuivreune carrière qui vousexcite? Une carrière quivous porte à sauterjoyeusement du lit tousles matins? Une carrièrequi vous permet de vivrevotre vie à votre gré?

Le cas échéant, il estpeut-être temps pourvous d’envisager une car-rière de conseiller frater-nel (agent d’assurance)avec les Chevaliers deColomb.

Imaginez maintenantune carrière qui vous per-met d’aider votreprochain. Vous aimezvenir en aide à votreprochain? Les conseillersfraternels des Chevaliersde Colomb aident lesindividus et leursfamilles avec la mise enplace de stratégies pourleur permettre d’envoyerleurs enfants aux étudessupérieures, de remplacerleurs salaires en cas de

les enfants non assur-ables.

En un mot, une car-rière avec les Chevaliersde Colomb permet auxhommes qualifiés de bienfaire pour eux-mêmestout en faisant du bienaux autres. À cet égard,c’est plus qu’une carrière,c’est un mode de vie.

Pouvez-vous con-cevoir une telle carrière?Si vous aimez vraimentaider les gens et mettrevotre foi à l’œuvre, sivous aimez vraimentapprendre à connaître vosco-paroissiens, et si vousvoulez vraiment avoir lachance de gagner unsalaire bien respectableen ce faisant, pensez àune carrière avec lesChevaliers de Colomb.

Pour tout complé-ment d’information à cesujet, téléphonez à SteveFedewa, vice-président dela croissance desressources humaines etdu développement à :203-752-4136, ou com-muniquez par courriel à :[email protected]

John R. Ingrisano estécrivain dans le domainede la finance et conseilleren affaires, spécialiste engestion financière etplanification de laretraite et de l’assurancesur la vie. Lui écrire auxbons soins de Columbia.

sinistre, et qui leur assurela sécurité financière.Nous enseignons auxhommes et aux femmescomment protéger leursfamilles s’ils meurentprématurément, et com-ment devenir indépen-dants financièrement.À tous les jours, nousfaisons une différence.

Imaginez la chancede bien pourvoir à vosbésoins et à ceux de votrefamille. C’est une car-rière qui peut être trèsexigeante. Ce n’est pasune carrière pour n’im-porte qui. Toutefois,pour ceux qui ont lesaptitudes nécessaires etqui sont consentantsd’investir d’eux-mêmeset de s’engager dans unprogramme de formationet de travailler fort, lesretours financiers peu-vent être illimités. Lerevenu de chacun desconseillers fraternelsest directement propor-tionnel à l’effort qu’ildéploie et à son expéri-ence dans le domaine.Il n’y a personne quipuisse vous refuser uneaugmentation de salaire— c’est à vous de déciderde cela.

Imaginez travailler ausein d’un organisme quioffre appui et formation.Les Chevaliers de Colombdonnent, sans frais, uneformation de base consid-érable qui est suivie parune formation et un pro-gramme de développe-ment continu à ses nou-veaux conseillers frater-nels. À cet égard, bienque vous soyez considérécomme un entrepreneuren affaires à son proprecompte, vous n’avez pas à

vous débrouiller seul etsans aide.

Imaginez travaillerpour une entreprise quirespecte et fait confianceà ses employés. L’Ordredes Chevaliers deColomb est une dessociétés fraternelles desplus admirées par la com-munauté catholique dumonde entier. Il jouitd’une réputation sanspareille. Au cours denombreuses décennies, lafraternelle d’assurancedes Chevaliers deColomb a constammentreçu des cotessupérieures des maisonsStandard & Poors, A. M.Best, et de IMSA. En tantque conseiller fraterneldes Chevaliers deColomb, ces titres decompétence et la réputa-tion d’un organisme cen-tenaire vous précèdent etvous accompagnent.

Cela signifie égale-ment que l’Ordre offredes avantages bien au-delà de l’assurance. Cesavantages comprennent :

n Les avantagesfraternels membres/épouses qui offrent desprestations en cas dedécès par accident.

n Le programme d’a-vantages fraternels pourla famille qui procure uneaide financière aux par-ents qui subissent lamort d’un enfant ou quisont aux prises avec unenfant infirme, et le pro-gramme d’avantagesfraternels pour les orphe-lins pour les enfants defamilles admissibles quisurvivent la perte desdeux parents.

n Le programme d’as-surance sur la vie pour

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Les membres du Conseil 12309 St. Patrick, à Railton en Ontario, montrent ici certainsparmi les 2 000 exemplaires de « Armés de la foi » et les cartes de prières de l’abbéMcGivney qu’ils ont envoyés à des militaires catholiques basés en Afghanistan.

CLUB DE LECTURE

«Vous avez lu de bons livres récemment ?» C’est une question qui a été posée à maintesreprises en 2007 dans le cadre du Club de lecture du Chevalier suprême. Chaque mois, cedernier a choisi un titre d’intérêt pour les Chevaliers et les catholiques, puis mené une dis-cussion en ligne sur l’ouvrage, souvent en compagnie de l’auteur lui-même. Des classiquesde la littérature romanesque catholique, des ouvrages traitant de spiritualité et de saintsainsi qu’une biographie révélatrice de la Bienheureuse Teresa de Calcutta furent notammentmis en vedette, souvent avec des extraits publiés dans la revue «Columbia» de même quediverses autres ressources disponibles sur le site kofc.org. Notamment prévus pour 2008 :des discussions autour des livres «Le dernier secret de Fatima», par le cardinal TarcisioBertone et «Une vie avec Karol : Mes 40 ans d’amitié avec l’homme qui est devenu pape».

Le 10 mai, lesChevaliers de Colombont reçu la médaille deCanterbury, la plus

haute distinction accordée par le FondsBecket pour la liberté religieuse, établi àWashington, D.C. Baptisé ainsi en l’honneurde la cathédrale anglaise de Canterbury, oùsaint Thomas Becket (1118-1170) a été mar-tyrisé pour avoir défendu la libertéreligieuse, le prix est remis annuellement àune personnalité publique qui a «résolumentet publiquement refusé de rendre à César cequi appartient à Dieu.»

MÉDAILLE DECANTERBURY

DEUS CARITAS ESTDans sa première encyclique,Deus Caritas Est, le papeBenoît XVI écrit : « La con-science qu’en Lui Dieu lui-même s’est donné pour nousjusqu’à la mort doit nousamener à ne plus vivre pournous-mêmes, mais pour Lui etavec Lui pour les autres » (33).

L’ex-sénateur américain Rick Santorum remet la médaille de Canterbury auChevalier suprême Carl A. Anderson, à l’occasion d’un dîner tenu à NewYork.

ÉDUCATION

$38 130 991La somme que le Conseil suprême aofferte en bourses d’études pour lesuniversitaires, en bourses d’étudesaux seminaristes et aux prêtres et end’autres programmes éducatifs.

ARMÉS DE LA FOI Depuis 2003, leService d’information catholique del’Ordre (SIC) a distribué gratuitementce livret de prières aux soldats améri-cains, en collaboration avec l’archid-iocèse pour les services militaires desÉtats-Unis. Après trois éditions, oncompte plus de 400 000 exemplaires dulivret en circulation. Typiquement, leslivrets, ainsi que divers autres articlespersonnels, sont envoyés aux soldats etaumôniers en poste au Moyen-Orient.

Le pape Benoît XVI signe sa pre-mière encyclique Deus Caritas Est.Sur la photo on voit égale-mentl’archevêque Leonardo Sandri, unremplaçant du Secrétaire d’État auVatican.

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ABBÉ MICHAEL J. McGIVNEY,FONDATEUR

Chiffre record: le nombre d’heures de travailbénévole des Chevaliers de Colomb au coursde l’année dernière, selon le rapport d’activ-ités fraternelles.

PRIX GAUDIUM ET SPES

HEURES DE SERVICE

Le 18 décembre a marqué le 10e anniversaire del’ouverture officielle de la cause pour la canonisationdu fondateur des Chevaliers de Colomb, le Serviteurde Dieu abbé Michael J. McGivney. Depuis 10 ans,la dévotion envers l’abbé McGivney et le nombre

d’adhérents aux Amis de l’abbé McGivney n’ont cessé de croître.Depuis également la parution en édition de poche chez Harper Collinsdu livre sur le fondateur de l’Ordre («Parish Priest : Father MichaelMcGivney and American Catholicism») sous les plumes de DouglasBrinkley et de Julie Fenster, en mars 2007, la vie de l’abbé McGivneyest connue de plus en plus de gens. Même le Secrétaire d’État duVatican, le cardinal Tarcisio Bertone, s’est montré personnellementintéressé par la cause pour la canonisation de l’abbé McGivney, enaoût dernier lors du 125e Congrès suprême, à Nashville. Le prélat aalors qualifié l’abbé McGivney de «prophète» et encouragé lesChevaliers à suivre l’exemple donné par leur fondateur.

«Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses deshommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceuxqui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesseset les angoisses des disciples du Christ […].» Ainsi s’ouvraitGaudium et Spes, la Constitution pastorale sur l’Église dans lemonde moderne publiée dans la foulée du concile Vatican II. Des paroles qui ontinspiré des hommes et des femmes qui se sont distingués au service de l’Église etde l’humanité et qui se sont vu décerner, pour cette raison, la plus haute recon-naissance émise par l’Ordre. En 1992, mère Teresa de Calcutta, avait été la pre-mière récipiendaire et en 2007, le plus récent prix, c’est le cardinal Tarcisio Bertone,secrétaire d’État du Vatican, qui a été honoré. Acceptant le prix en août 2007 lorsdu Congrès suprême, le cardinal Bertone avait déclaré que la prière, le témoignageenvers l’Évangile et le service auprès de «ceux qui souffrent de l’adversité tantmatérielle que spirituelle» doivent caractériser la spiritualité chrétienne.

DÔME DE L’INCARNATION Le dôme de l’Incarnation des Chevaliers deColomb, une mosaïque de plus de 2 millions decarreaux de céramique installés dans l’Églisesupérieure de la basilique du sanctuaire del’Immaculée-Conception, a été consacrée le 17novembre à Washington, D.C. Le conseil d’ad-ministration de l’Ordre s’est engagé à fournir1 million $ pour la construction du dôme; lamoitié de cette somme est présentement envoie d’être recueillie par les Chevaliers duQuatrième Degré.

«APPRENDRE LA FOI,VIVRE LA FOI»La plupart d’entre nous aspirons à une connais-sance plus approfondie de notre foi, nos croy-ances et nos pratiques catholiques, de manière àce que celles-ci se reflètent mieux dans nos vies.Répondant à ce besoin, l’Aumônier suprême,l’évêque William E. Lori, a entrepris une revuepluriannelle du Compendium du catéchisme del’Église catholique publiée en exclusivité dansColumbia. Le message mensuel de l’évêque Loridans le magazine propose lui aussi diversmoyens pratiques de mettre sa foi en action. Lasérie d’articles a commencé en janvier 2008 etles textes de l’évêque Lori publiés à ce jour sontarchivés sur kofc.org.

68 270 432

INSTITUT JEAN-PAUL II POUR LES ÉTUDESSUR LE MARIAGE ET LA FAMILLE

ASSURANCES DES CHEVALIERS DE COLOMB

En 1988, et avec l’accord du pape Jean-Paul II, les Chevaliers de Colomb ontétabli à Washington, D.C., le campus nord-américain de l’Institut pontificalJean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille. Faculté universitairede théologie, l’institut a été fondé à Rome en 1981, dans la foulée du synodedes évêques sur la famille, en 1980. Le Chevalier suprême Carl A. Anderson,actuel vice-président du campus nord-américain, en a de plus été le premierdoyen.

Le 30 octobre, l’important programme d’assurances de l’Ordre a vu sonactif en vigueur s’élever pour la première fois au-dessus de la barre des 65milliards $ - soit à peu de choses près le double par rapport à 1997. Lesassurances des C de C ont également célébré une autre étape importantedurant cette année anniversaire : pour la 31e année consécutive, l’Ordre aobtenu la cote A++ (Supérieure) de A.M. Best, une agence mondiale denotation et d’information liées au domaine de l’assurance. Les Chevaliersde Colomb ont également mérité la cote AAA (Extrêmement Forte) auprèsde la société Standard and Poor’s, cela pour une 14e année d’affilée.L’Ordre se classe parmi les quatre seuls fournisseurs d’assurances enAmérique du Nord à recevoir les plus hautes notations de la part des deuxagences, en plus de détenir une certification de la «Insurance MarketplaceStandards Association», en vertu de ses pratiques commerciales éthiques.

Après le passage d’un typhon, les membresdu conseil 8209 St. Joseph à Zamboanga City,Mindanao, font la distribution de sacs d’aidealimentaire aux évacués.

POPE: CNS PHOTO FROM L’OSSERVATORE ROMANO

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Au cours de l’année du 125e anniversaire, le musée des Chevaliers deColomb, a dévoilé une exposition mobile sur le 125e anniversaire et ila fini une expansion importante d’espaces réservés aux expositions aupremier étage. Parmi ces espaces, il y avait une nouvelle galerie desÉtats que l’on avait installée dans une nouvelle salle avec beaucoup denouveaux articles, ainsi qu’une salle de conseil du 19e siècle consacréeaux conférences et disponible aux conseils de passage à New Haven.

CONFÉRENCESNATIONALES DESÉVÊQUES Au Canada, c’est l’OCVF (Organisme catholiquepour la vie et la famille). Aux États-Unis, il s’agitde l’éducation pro-vie et des initiatives de com-munication comme la campagne (en octobre)du Mois du Respect de la Vie ainsi que le siteWeb et le programme associé «For YourMarriage» (www.foryourmarriage.org). AuxPhilippines, on parle d’efforts pour améliorer lestatut des femmes, tandis qu’au Mexique, ils’agit de bourses accordées à des séminaristes.Partout où les Chevaliers sont établis et actifs,l’Ordre fait preuve de solidarité avec les con-férences nationales des évêques et leurs mis-sions respectives. Cet appui prend diversesformes, depuis le financement de projets spéci-aux jusqu’à la gestion prudente de plus de 16millions $ en fonds au profit de bourses d’étudespour les séminaristes, et des études supérieurespour les prêtres.

NOTRE-DAME DE LA CHARITÉ Le 8 septembre 2007, l’Ordre a lancé son tout dernier pro-gramme marial de prière en hommage à Notre-Dame de laCharité de El Cobre, à Cuba (Nuestra Señora de la Caridad delCobre). Tandis que les images de la Vierge sillonnent les dis-tricts à travers les États-Unis, le Canada et le Mexique, lesConseils locaux sont encouragés à parrainer des services deprière dans leurs paroisses respectives. Le programme se ter-mine le 8 septembre 2008.

MUSÉE

Les Chevaliers du Conseil universitaireTexas A & M, à College Station, ont rem-porté le prix d’excellence 2007 lors de lacongrès annuel des Conseils universitaire,du 28 au 30 septembre 2007. Plus de 140Chevaliers représentant 52 collèges et uni-versités ont partagé trois jours d’apprentis-sage, de leadership et de fraternité. LesChevaliers ont également célébré la messeen l’église St. Mary’s, où l’Ordre a été fondéen 1882, et entendu un discours livré parDinesh D’Souza, auteur du livre «What’s SoGreat About Christianity». La conférence2008 se tiendra du 19 au 21 septembre.

«Jeanne d’Arc, de pucelle médiévale à sainte moderne» a été l’une des nombreuses expositions au musée, quiorganise régulièrement des expositions des musées du Vatican et d’ailleurs.

Des catholiques de Miami Beach, en Floride, se recueillent devantune image de Notre-Dame de la Charité. En accord avec le pro-gramme de l’heure de la prière mariale, le Conseil 13654 San Patricioa parrainé l’image dans sa paroisse dans le cadre du voyage de celle-ci à travers le District 63 en Floride.

POLOGNEEn mai dernier, le Chevalier suprême Carl Anderson etl’archevêque Henry J. Mansell de Hartford, au Connecticut, sesont rendus en Pologne, où ils ont remis leurs chartes de fon-dation aux six premiers Conseils de ce pays, tout en rencon-trant des leaders de l’Église et de la société polonaises. Lorsd’un concert spécial le 5 mai, le célèbre compositeur polonaisHenryk Mikolaj Gorecki a dédié sa nouvelle œuvre chorale,«Pod Twoja Obrone» (Sous ta Protection) au Chevaliersuprême Anderson, confiant l’Ordre aux bons soins de Notre-Dame de Czestochowa pour son épanouissement en solpolonais. L’Ordre a en effet connu, en janvier 2006, sa pre-mière percée internationale majeure depuis un siècle, avec l’établissement d’unpremier Conseil en Pologne.

Le Chevalier suprême Anderson remet la charte aux membres dupremier Conseil polonais, le Conseil 14000 Jean-Paul II, à Cracovie.

Le Chevalier suprême Carl A. Anderson en compagnie de représen-tants du Conseil 10624 Texas A & M, lors de la remise du prix d’ex-cellence pour le meilleur Conseil universitaire.

SŒURS DE LA VIEFeu le cardinal JohnO’Connor, de New York, afondé les Sisters of Life(Sœurs de la vie) en 1991.Depuis lors, cette commu-nauté s’est employée àédifier le royaume de Dieuainsi que la culture de lavie, regroupant aujour-d’hui plus de 50 membres.Les Chevaliers de Colombont appuyé l’œuvre desreligieuses notamment enleur fournissant le centrede retraite Villa Maria Guadalupe, qu’ellesadministrent à Stamford, au Connecticut, depuis2004. L’Ordre parraine également le site Loveand Life (Amour et Vie), une initiative catéché-tique disponible lors des Journées mondiales dela jeunesse 2008, qui se dérouleront à Sydney, enAustralie, et où les Sisters of Life vont servir ettémoigner auprès de jeunes pèlerins provenantde partout dans le monde.

Lors de la journée mondiale de la Jeunesse,des Chevaliers universitaires applaudissentune présentation des Sœurs de la Vie aucours du congrès annuel des Chevaliersuniversitaires.12 w w w. ko f c .o r g

CONSEIL 10624TEXAS A & M

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SYNODE DES ÉVÊQUES CATHOLIQUES D’UKRAINE Dans le cadre du premier synode de l’Église gréco-catholique à se tenir aux États-Unis, lesévêques catholiques ukrainiens se sont réunis à Philadelphie et Washington, du 26 septem-bre au 6 octobre dernier. Le Chevalier suprême Carl A. Anderson s’est adressé à l’assembléedes prélats le 30 septembre à Philadelphie, en la cathédrale catholique ukrainienne del’Immaculée-Conception.

Le 5 octobre, des Chevaliers du Quatrième Degré ont formé la garde d’hon-neur lors d’une messe au sanctuaire national catholique ukrainien de laSainte-Famille, à Washington, D.C.

Le cardinal Thuan montre la croix en bois qu’il asculptée à la main et qu’il a cachée de ses geôliersdans un savon. Après sa libération, il l’a portéecomme croix pectorale.

Depuis 2003, les Chevaliers font équipe avec la«Wheelchair Foundation» et ont distribué jusqu’ici plusde 650 000 fauteuils roulants à des personnes dans lebesoin, à travers le monde. Les deux organisations esti-ment qu’entre 100 et 150 millions de personnes dans lemonde ont besoin d’un fauteuil roulant, mais que seule-ment moins de un pour cent d’entre elles y auront unjour accès. Les Chevaliers s’emploient à changer cettestatistique. Récemment, l’Ordre a fourni 2 000 fauteuilsroulants à des vétérans répartis dans quatre villes, lors duVeterans Day. L’équipement distribué dans Washington,D.C., Chicago, Los Angeles et Dallas représentait unevaleur d’environ 1 million de dollars.

FONDS VICARIUS CHRISTI

CARDINAL FRANÇOISXAVIER NGUYEN VANTHUAN

Le pape Benoît XVI a reçu en audience privée au Vatican, le jeudi 6 décembre dernier,

le Chevalier suprême, Carl A. Anderson et l’aumônier suprême Mgr William E. Lori. Le

Chevalier suprême a offert au pape un don de 1,6 million $, soit les revenus du Fonds

Vicarius Christi de l’Ordre pour la dernière année. Établi en 1981, le fonds, d’une valeur

de 20 millions $ a fourni plus de 43 millions $ aux œuvres de charité personnelles du

pape.

Le pape Benoît XVI a qualifié ce cardinal viet-namien aujourd’hui décédé de «prophète del’espérance chrétienne» et de «brillant témoinde la foi». Le régime communiste vietnamienavait emprisonné ce dernier en 1975, lequel passa 13 ans sous lesverrous malgré n’avoir jamais été jugé ni condamné, dont neufans en détention solitaire. Son expérience en prison façonna saconception de la spiritualité et, après sa libération, il futnommé président du Conseil pontifical Justice et Paix, uneagence vaticane à laquelle siège le Chevalier suprême Carl A.Anderson. Le cardinal a répété à maintes reprises qu’il n’éprou-vait nulle rancune à l’égard de ses geôliers. «Seul l’amour chré-tien peut changer les cœurs; ni les armes, ni les menaces, ni lesmédias ne peuvent y arriver.» Sa cause pour la canonisation aété entamée en septembre dernier.

FONDATION «WHEELCHAIR»

Les programmes de l’Ordrevisant à attirer les jeunessont plus attractifs et pop-ulaires que jamais, enbonne partie grâce à lacroissance soutenue desÉcuyers colombiens. Plus de25 800 Écuyers forment1 396 Cercles à travers lemonde. Le programmeprobablement le plus pop-ulaire demeure cependantle concours du lancer libreet le Défi soccer desChevaliers de Colomb.

Les Chevaliers de Colomb sesont engagés à édifier la cul-ture de la vie, ce qui signifieentre autres défendre la viehumaine dès sa conception.En 2006, plus de 7 millions $ont été distribués à traversl’Ordre pour appuyer descauses pro-vie, tels que lescentres d’aide à la grossesseet des campagnes de sensi-bilisation.

JEUNESSE

ZYGOTE

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Qui était ce curé deparoisse?Des élèves de 6e année de sa ville natale s’interrogentsur la vie de l’abbé McGivney

Après avoir récité, tous les matins, la prière pour la canonisation de l’abbé McGivney,les élèves de la classe de sixième année de Mary LaBarbera à l’école St. Mary à Water-bury, Connecticut, tiennent leurs cartes de prières abbé McGivney. Ils récitent la prièreégalement lors de l’Eucharistie à laquelle ils participent en groupe tous les moins. Onvoit aussi dans cette photo le directeur de l’école Joseph M. Kenny (à droite).

Les frères McGivney, prêtre tous les trois:Michael est entouré de Patrick (à gauche)et John. Patrick a servi comme Aumôniersuprême de 1901 jusqu’en 1928 et John luia succédé jusqu’en 1939.

S ’il est vrai que l’abbéMichael J. McGivney alaissé sa marque dans

le monde en fondant lesChevaliers de Colomb, saprésence se fait encore sentir àWaterbury, au Connecticut, oùil est né et a grandi. Il y a

une statue debronze del’abbé McGiv-ney dans leparc en facede la gare, etl’une des ruesde la villeporte sonnom. À l’é-cole St. Mary,à Waterbury,élèves etenseignantsprient chaquejour pour la

canonisation de l’abbé McGiv-ney et à l’Eucharistie mensu-elle à laquelle ils participentcomme communauté scolaire.

Il va donc de soi que laclasse de 6e année de MaryLaBarbera à l’école St. Maryétait curieuse d’en apprendresur la vie et l’œuvre de l’abbéMcGivney. Nous avons doncdemandé à ses élèves de for-muler des questions auxquellesColumbia pourrait répondre.

Le premier de 12 enfants s’appelaitMichael Joseph, né à Patrick etMary McGivney, mais seulementsept des enfants ont vécu passé latendre enfance. Deux des frères deMichael, Patrick et John, sont aussidevenus prêtres. Plusieurs de ses

L’abbé McGivney voulait-il devenirprêtre quand il était jeune, ou voulaitêtre autre chose? – AlexisMichael McGivney a manifesté unintérêt pour la prêtrise dès l’âge de12 ans, bien que, au début, son pères’opposât à cette idée. Ayant grandidans une communauté catholiqueaux liens très serrés, les personnesles plus importantes dans sa vieétaient ses parents et son curé deparoisse. Ce qui ne veut pas dire queMichael n’a pas eu d’autres emploisdurant sa jeunesse. Avant d’entrerau séminaire, il a travaillé dans uneusine de cuillères à Waterbury.

Comment s’appelaient les parents del’abbé McGivney? – Amy S.L’abbé McGivney avait-il des frères etdes sœurs? – Anthony

Photo non datée deMichael McGivney, jeunegarçon.

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s?urs se sont mariées etont eu des enfants.

Pourquoi les gensentretenaient-ils despréjugés contre lescatholiques à l’époque del’abbé McGivney? – NicoleBien des catholiquesvenus aux États-Unisdurant les années 1800étaient des immigrésirlandais. Bien que lesÉtats-Unis offrissentplus de liberté religieuseque l’Irlande, on consid-érait que les catholiquesfaisaient partie d’uneclasse sociale inférieure.Ainsi, les catholiquesn’avaient-ils pas le droitd’acheter de propriétéset devaient payer destaxes à l’église congré-gationaliste — bien queles autres religions enfussent exemptées.

Quand et comment l’abbéMcGivney a-t-il fondé lesChevaliers de Colomb?– DominicQuel âge avait l’abbé McGivney quandil a fondé les Chevaliers – ZacharyL’abbé McGivney a fondé lesChevaliers en 1882, à l’âge de 29ans. Pendant son service à l’égliseSt. Mary, de New Haven, l'abbéMcGivney s’est rendu compte queles familles catholiques avaientbesoin de secours financier et spir-ituel. Il réunit 27 hommes de saparoisse et forma les Chevaliers deColomb pour répondre à ces besoins.

Puisque bien des catholiquesirlandais travaillaient dans desusines à l’époque, ils s’exposaient àdes blessures et même la mort.L’abbé McGivney prévoyait pouvoirfournir de l’aide financière à cesfamilles s’il leur arrivait de tels mal-heurs.

Y a-t-il des descendants del’abbé McGivney qui viventencore aujourd’hui? –Chad, Rolangie, Viana andCamilaPlusieurs des descen-dants de l’abbé McGiv-ney sont encore vivants,autant d’arrière, arrière,petits neveux et petitesnièces. Parmi eux oncompte, John Walshe,avocat de Bridgeport, auConnecticut, l’abbéGerald T. Burns, deSarasota, en Flolride,Sœur de Notre DameLouise Finn et GeraldO’Brien de Flanders, auNew Jersey. Certains desdescendants de l’abbéMcGivney ont mêmecontinué la traditionfamiliale de travaillerpour les Chevaliers deColomb.

Que fait-on pour rendrehommage l’abbé McGiv-ney aujourd’hui? – Amy T.Quels miracles le Seigneura-t-il opérés par l’interces-

sion de l’abbé McGivney? – RachelLes Chevaliers de Colomb répartisde par le monde ont rendu hommageà l’abbé McGivney chacun à safaçon. Certains ont installé des stat-ues ou des monuments en son hon-neur, tandis que d’autres ont offertdes volumes ou des tableaux del’abbé McGivney à des écoles ou desbibliothèques.

La cause de canonisation de l’ab-bé McGivney a été inaugurée en

1997 et le Vatican est à en faire unerévision. Jusqu’à ce que la décisionsoit émise, nous devons attendre etprier pour que l’Église, sous l’inspi-ration de l’Esprit Saint et les actionsdu pape, déclare que l’abbéMcGivney est saint. Les comptes-rendus des miracles remis à la con-grégation pour les Causes des saints

ne seront pas rendus publics avantcette décision.

Néanmoins, le secrétariat desAmis de l’abbé McGivney reçoit deslettres de gens qui ont prié pour quel’abbé McGivney intercède poureux. Les faveurs rapportées danschaque Bulletin des Amis ont traittant à des guérisons qu’à des con-seils. n

McGIVNEYS: SALVATORE J. SANTOPIETRO COLLECTION/KNIGHTS OF COLUMBUS MUSEUM

«Apôtre dela jeunesse»

L’Association des Amis de l’AbbéMcGivney a été fondée en 1997pour réunir et pour disséminer

des renseignements sur la vie etl’héritage de ce curé de paroisse du 19siècle, fondateurdes Chevaliers deColomb.L’association publierégulièrement unbulletin avec desarticles informatifssur l’abbéMcGivney, sur lacause pour sacanonisation et surdes faveursattribuées à sonintercession. Lesmembres de l’asso-ciation des Amis del’Abbé McGivneypeuvent égalementcommander des articles de dévotioncomme des cartes de prières et deschapelets. Visiter le site Internet :www.fathermcgivney.org ou télé-phoner au 203-752-4087 pour de plusamples renseignements.

À l’âge de 16 ans, MichaelMcGivney a quitté sontravail dans une usine defabrication de cuillèrespour commencer sesétudes au séminaire.

Les personnes les plus importantes dans sa vie

étaient ses parents et son curé de paroisse

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À la clôture de l’année du 125e anniversaire de l’Ordreet en attendant la visite pastorale du pape Benoît XVIdans le pays d’origine des Chevaliers, nous exploronsles liens durables et profonds de solidarité entrel’Ordre et le Vatican PA R K E V I N COY N E

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De bonne heure, un beau dimanche matin aucours l’été de 1920, une trompette résonne dansles luxuriants jardins du Vatican, derrière labasilique Saint-Pierre. Les grandes grilles s’ou-vrent alors toutes grandes et 235 Chevaliers de

Colomb — vêtus, malgré l’heure matinale, de leurs habits decérémonie — se mettent au garde-à-vous afin d’accueillir le car-rosse tiré par des chevaux transportant leur visiteur, le papeBenoît XV.

Celui-ci était un petit homme, si bien que les costaudsAméricains le dominaient de leur hauteur tandis qu’il foulait letapis déposé à son intention sur la pelouse. Il faisait si beau, ce

jour-là, que le Saint-Père avait en effetrésolu de célébrer la messe à l’ex-térieur, au sanctuaire de la Madonnadella Guardia, patronne de Gênes —ville natale du pape ainsi que celle deChristophe Colomb. La chorale de lachapelle Sixtine, avec ses jeunesgarçons sopranos, se tenait en retrait,à l’ombre. Des oiseaux chantaientdans les chênes au-dessus des partici-pants réunis lorsque la chorale enta-ma sa prestation avec le CantateDomino.

Plus tard, un Chevalier écrivit :«Les merveilleuses tonalités, qui semuaient parfois en doux chuchote-ment accompagné par le bruissementdes feuilles dans les arbres, repre-naient ensuite avec force et volume,donnant vraiment l’impression d’en-tendre et d’assister à quelque chosede céleste.»

DE LA FRANCE MARQUÉEPAR LA GUERRE À LA CITÉ ÉTERNELLELes Chevaliers avaient entrepris leurpériple jusqu’à Rome plus de troissemaines auparavant à New York,

bénis avant leur départ lors d’unemesse en la cathédrale St. Patrick’s.L’Aumônier suprême de l’époque,Mgr Patrick J. McGivney, le frèrecadet du fondateur des Chevaliers deColomb, était présent. La fanfare despoliciers municipaux escorta legroupe jusqu’au port, passant cheminfaisant devant le refuge desChevaliers qui se trouvait alors tou-jours sur Broadway. Durant lePremière Guerre mondiale, des tas derefuges comme celui-là avaientaccueilli des soldats reconnaissantstant à la maison qu’à l’étranger, val-orisant l’image des Chevaliers et leuramenant des dizaines de milliers denouveaux membres. La fanfare avaitnotamment joué l’hymne nationaldes États-Unis, tandis qu’un paque-bot allemand, capturé durant laguerre, s’éloignait du Quai 57.

Lorsque les Chevaliers arrivèrentau Havre, 10 jours plus tard, les digni-taires français les accueillirent avecfaste et éclat. Des cris de «Vivent lesÉtats-Unis d’Amérique» accompag-nèrent leur convoi de 15 wagons

(Ci-dessus) Des membres du Conseil 1San Salvador, à New Haven, vers 1908.(À droite) Un frère franciscain bénitChristophe Colomb, le patron de l’Ordre,avant son départ pour son voyage dedécouverte et d’évangélisation. • Le 21août 1920, des Chevaliers se sont rendusà Metz, en France, pour la consécrationd’une statue honorant Lafayette, unFrançais qui avait combattu aux États-Unis durant la guerre de l’Indépendance.• Le pape Benoît XV célèbre la messepour les Chevaliers dans les jardins duVatican, le 29 août 1920.

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décorés de drapeaux, alors qu’ilsdescendaient vers Paris. Si plusieursparmi les plus jeunes et plus nou-veaux Chevaliers avaient servi là-bas durant la guerre, la plupart deces voyageurs étaient plus âgés etassez riches pour s’offrir le déplace-ment au coût de 950 $ (une grossesomme à l’époque) et passer ainsisix semaines loin du bureau et de lamaison. Ceux-là voyaient pour lapremière fois Château-Thierry,Vaux, Bouresches, le bois Belleau,Soissons, Fismes et Reims – deslieux de combat dont ils n’avaienteu jusque-là connaissance que parles bulletins de nouvelles. L’ampleurde la destruction semée par la guerreles stupéfia : tout n’était souventque ruines, décombres et paysagesdéfigurés.

À Metz, le maréchal FerdinandFoch, commandant suprême desForces alliées durant la guerre, les areçus. Soixante-dix aéroplanes tour-naient en cercle au-dessus de lafoule alors que les Chevaliersdévoilèrent un cadeau à la France :une grosse statue équestre en bronzedu marquis de Lafayette, en guise decommémoration de la solidaritéentre les deux nations. L’un des bas-reliefs ornant le piédestal en marbremontrait leur patron, ChristopheColomb, en train de découvrir leNouveau Monde. Le maréchal Fochse joignit aux représentants del’Ordre, et les Chevaliers luiremirent un bâton en or d’unevaleur de 15 000 $ provenant dechez Tiffany. Puis ils ont défilé,partagé un repas et se sont réjouis deleur estime mutuelle.

Les Chevaliers se sont ensuiterendus à Verdun, dans l’Argonne et àStrasbourg, puis à Lucerne. Ils ontpeu après passé les Alpes jusqu’àFlorence, puis enfin atteint Rome.Dans la Ville éternelle, le drapeauaméricain a flotté au-dessus duVatican en leur honneur, tandisqu’ils priaient dans les jardins avecle pape. La veille, ils étaient arrivésà la basilique Saint-Pierre revêtus deleurs habits de cérémonie. Conduitspar le Chevalier suprême James A.Flaherty, ils ont gravi deux par deuxle grand escalier et passé devant lesrangs de la Garde suisse avant d’en-

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trer, précisément à midi, dans laSalle du Consistoire au plafond enbois doré et sculpté. Lorsque le papefit son entrée et se rendit jusqu’autrône, ils s’agenouillèrent.

«Avec vous, Saint-Père, lesChevaliers de Colomb sont unis pardes liens spéciaux», de déclarer alorsavec emphase James A. Flaherty,acteur amateur dans sa jeunesse etavocat de métier (à Philadelphie).«À l’instar du grand homme dont ilstirent leur nom, ChristopheColomb, vous aussi êtes né à Gênes,ville envers laquelle vous nourrissezune affection particulière. Toutcomme l’explorateur, vous avezsûrement souvent scruté loindevant vous, dans la lumière doréede la tombée du jour, vers la terrequi vous attendait.»

Le Chevalier suprême s’étaitexprimé en anglais, mais le papeavait souri en entendant mention-ner Gênes et Colomb. JamesFlaherty souhaitait cependant fairevaloir un autre point, quant au rôlejoué par les Chevaliers dans cetteterre au-delà du coucher du soleil etoù trop de protestants demeuraientsceptiques, quant à la possibilitéqu’un catholique soit aussi un bonAméricain. «Au cours de la dernièreguerre, les Chevaliers de Colombont prouvé que la loyauté envers lesidéaux catholiques n’interdisait pasde nourrir également une dévotionpour son pays», dit-il avant qu’uninterprète ne traduise le tout en ital-ien. «‘Pour Dieu et pour le pays’,telle est leur devise, et ils aurontprouvé au monde que les sentimentsqui les habitent permettent dedévelopper la meilleure qualité decitoyen qui soit.»

UN GROUPE DE LAÏCS CATHOLIQUESCette visite, ce discours, cette décla-ration — voilà précisément ce quel’abbé Michael J. McGivney avaitenvisagé depuis le Connecticut : ungroupe de laïcs catholiques qui pour-rait aider à raffermir les liens entrele Vatican et les États-Unis et quipourrait accomplir des tâches pourl’Église, malgré l’environnementparfois hostile. James Flaherty ter-mina son allocution en demandantla bénédiction.

«Grâce à votre bénédiction, nousallons rentrer aux États-Unis forti-fiés dans notre désir de servir à lafois Dieu et la nation, dit-il. Surcette formidable terre où l’authen-tique notion de liberté nous a étélaissée en héritage, votre bénédic-tion nous aidera à donner à nosconcitoyens un exemple de cheva-lerie catholique, et nous incitera àtravailler pour le bien commun ainsique pour la gloire de Dieu.»

Le pape se leva alors et bénitl’assemblée. Puis il y alla de son pro-pre message, dont une traduction enanglais fut lue par l’aumônier desChevaliers. «Nous nous réjouissonsde manière toute spéciale d’avoiraujourd’hui en face de nous lesreprésentants de votre noble sociétédont nous savons qu’elle s’estattirée le respect de la religioncatholique de même que celui deson grand pays, les États-Unisd’Amérique, de déclarer le pape.Vraiment, ces gens méritent d’êtrehonorés du nom de chevaliers.»

Cela aussi, l’abbé McGivneyl’avait pressenti : que le pape allaitreconnaître la valeur des Chevaliersen sol américain et voir en eux unbataillon moral au cœur d’unenation si différente des nationseuropéennes. La liberté de culte etl’absence de toute Église unique par-rainée par l’État signifiaient auxÉtats-Unis que toutes les confes-sions, et particulièrement uneminorité comme le catholicisme,devaient se battre pour conserverleur place dans la société. Après sonallocution, le pape descendit de sontrône et, dans un geste qualifié parun Chevalier de «démocratique», ilmarcha parmi les invités, lesquelss’agenouillaient tour à tour pourbaiser son anneau.

Puis, le lendemain matin suiv-ant leur audience, dans les jardinsparfumés du Vatican, les Chevalierset le pape célébrèrent leurs liens parune messe. Chacun des Chevalierss’approcha de la balustrade d’auteltemporairement installé dans lesanctuaire et s’agenouilla pourrecevoir la communion de BenoîtXV lui-même.

«Corpus Domini Nostri», répéta-t-il encore et encore, ne montrant

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un léger signe de fatigue qu’à latoute fin. Lorsque la messe fut ter-minée, il revint auprès desChevaliers, comme il l’avait fait laveille lors de leur audience.

Le pape prit place sur une chaise,avec le chevalier suprême à soncôté. Dans un sens, cela pouvaitdonner l’impression d’une rencontreinformelle entre amis dans une courextérieure – aussi informelle quepouvaient sembler, cela dit, un sou-verain pontife et un grouped’hommes vêtus de leurs habits decérémonie.

Il leur aura fallu suivre unelongue et parfois tortueuse routepour arriver jusque là, mais lechemin qui s’étendait vers l’avant,dans ce matin ensoleillé dans laVille éternelle si loin de NewHaven, semblait néanmoins pources hommes dès lors plus clair etplus lumineux que jamais aupara-vant.

2e partie: Aider, protéger etsurveiller

En avril 1884, lorsque lesChevaliers de Colomb ne secomposaient que de cinq

petits Conseils dans et autour deNew Haven, le pape Léon XIII pub-lia une lettre encyclique qui préoc-cupa certains catholiques quant aux

perspectives d’avenir du nouvelOrdre, fondé moins de deux ansauparavant. Loges fraternelles etsociétés secrètes étaient florissantesaux États-Unis dans les décennies

ayant suivi la Guerre de séces-sion, et aux yeux de certains,leurs rituels remplaçaient ceuxde la religion. Seulement àNew Haven, on trouvait des«Knights of Honors», «Knightsof Pythias», «Knights of theGolden Eagle», et, aussi, les«Free and Accepted Masons»,communément appelés enfrançais les Francs-Maçons etqui préoccupaient grandementles autorités catholiques.

Dans Humanum Genus,Léon XIII qualifia la franc-maçonnerie de «fléau aussigrave que répandu […] Nousavons affaire à un ennemi ruséet fécond en artifices.» Aussidemanda-t-il à tous les

catholiques «d’unir vos efforts auxnôtres et d’employer tout votre zèleà faire disparaître l’impure conta-gion du poison qui circule dans lesveines de la société et l’infecte toutentière.»

Si la franc-maçonnerie étaitbeaucoup plus influente et plus poli-tiquement orientée en Europe, lesdirigeants de l’Église catholique auxEtats-Unis d’alors n’en parta-geaientpas moins les craintes du pape à sonégard, ainsi qu’à l’égard de l’attraitque pouvaient exercer les autressociétés secrètes. L’abbé McGivneyrefusa par exemple de se joindre auxChevaliers de St. Patrick et àl’«Ancient Order of Hibernians»pour leur défilé du jour de la Saint-Patrick. De plus, lorsque 40 mem-bres de l’«Ancient Order of Fores-ters» se présentèrent en montantdeux par deux les marches del’église St. Mary pour assister auxobsèques d’un de leurs frères, l’abbéMcGivney leur interdit d’entrer s’ilsn’enlevaient pas leurs insignes demembres.

UNE VISION PARTAGÉEQue penser, alors, de ce nouveaugroupe que l’abbé McGivney s’em-ployait du mieux possible à mettresur pied ? Cet Ordre naissant pou-

Des chefspour toutesles époquesLes treize Chevalierssuprêmes de l’Ordreont dirigé la crois-sance et l’influencedes Chevaliers deColomb et ce, depuisleurs débuts dans uneseule paroisse, jusqu’àleur présence sur troiscontinents.

JAMES T. MULLEN1882-1886James T. Mullen apporte à l’Ordre nais-sant son savoir-faire fraternel. M.Mullen contribue à rédiger les articlesd’incorporation et la constitution. Alorsque l'abbé McGivney propose commenom, les «Fils de Colomb», M. Mullenpréconise que «Chevaliers de Colomb»traduirait mieux l’aspect cérémonial del’organisme dont les rites de passages’inspirent de la chevalerie médiévale.Il est élu premier grand Chevalier dupremier conseil de l’Ordre, le conseilSan Salvador 1.

M. Mullen préside en personne l’in-auguration de 22 des 38 premiers con-seils. Au congrès de 1886, il est rééluChevalier suprême à l’unanimité, maisil doit refuser en raison d’autres obliga-tions. Comme il se doit, le congrès créealors le nouveau poste de directeurgénéral des cérémonials, fonctionqu’occupera M. Mullen de1886 jusqu’à sa mort en 1891.

JOHN J. PHELAN1886-1897John J. Phelan dirige l’Ordre à l’époquede son passage d’institution locale àorganisme national. De formationjuridique, il sera membre de l’assem-blée générale du Connecticut et secré-taire d’État. Cette même formation lesert bien, puisqu’il établit une nouvelleforme de gouvernement de l’Ordre.Grâce à la collaboration de l’avocatgénéral, Philip J. Markley, M. Phelanrédige une nouvelle constitution enajoutant à l’Ordre un autre niveau degouvernance, celui de l’état.

M. Phelan sera membre de l’Ordredepuis un an seulement avant d’êtreélu Chevalier suprême. En 1887, après

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vait-il être assimilé à l’une de cessociétés dénoncées par le pape ? Lejeune prêtre croyait exactement lecontraire : à savoir que lesChevaliers de Colomb constituaientplutôt l’arme idéale à laquellel’Église pouvait recourir pour com-battre la montée de l’ésotérisme. Ils’agissait d’attaquer par le flanc, derépondre d’une manière typique-ment américaine face à un marchéspirituel de plus en plus concurren-tiel. L’Ordre permettrait, écrivaitl’abbé, «d’empêcher nos gens d’entr-er dans les sociétés secrètes en leuroffrant les mêmes avantages, voireplus encore.»

Quiconque a lu jusqu’à sa con-clusion Humanum Genus en con-clura que l’abbé McGivney a enquelque sorte devancé la pensée dupape. Les hommes catholiques,déclarait en effet Léon XIII, doiventêtre aidés et «connaître à fondl’Église catholique et l’aimer de toutleur coeur. Car plus cette connais-sance et cet amour grandiront dansles âmes, plus on prendra en dégoûtles sociétés secrètes, plus on seraempressé de les fuir.» Le but visé parces louables associations, a pour-suivi le pape, «étant de venir en aideà l’honorable classe des prolétaires,d’assurer à leurs familles et à leurs

enfants le bienfait d’un patronagetutélaire, de leur fournir les moyensde garder, avec de bonnes mœurs, laconnaissance de la religion etl’amour de la piété.»

Tout porte à croire que l’abbéMcGivney a répondu à une directivedu pape avant même l’émission decelle-ci, tant les mots utilisés dansl’encyclique faisaient écho à ses pro-pres écrits sur les Chevaliers. Maisl’Ordre naissant, cela dit, étaitencore trop petit pour attirer l’atten-tion du Vatican. Certains prêtres etévêques américains ont d’ailleurslongtemps persisté à l’assimiler àune sorte de version catholique de lafranc-maçonnerie — le genre degroupe auquel le pape s’opposerait,plutôt que d’en faire l’apologie.

Les Chevaliers avaient cepen-dant un puissant allié en le cardinalJames Gibbons, archevêque deBaltimore; certains ecclésiastiquesn’en nourrissaient pas moins tou-jours des doutes à leur égard, mêmesi leur effectif commença à croîtredans les années 1890. La perspectiveétait faussée par un débat divisant lahiérarchie locale quant au degréd’ «américanismé» que devaitatteindre l’Église afin de s’adapter àune nation aussi démocratique ethétérogène. Dans une lettre ency-

«Les Chevaliers de Colomb agissent»,

a écrit le Cardinal Gibbons

(Ci-dessus à gauche) Un dépliant anti-catholique typique du début du 20e siècle.L’Ordre a mis sur pied de vigoureuses cam-pagnes d’éducation et déployé tous les effortspour contrer la diffamation et la propagandedont était l’objet le catholicisme, à l’époque.(Ci-dessus) Durant la Première Guerre mondi-ale, l’Ordre a mis en œuvre d’importantsmoyens pour répondre aux besoins spirituels,sociaux et récréationnels des troupes alliées.

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Peter Collins, du Conseil 167Newton (Massachusetts), secrétairegénéral de la Fraternité des ouvriersde l’électricité, parcourait le sud dupays. Il avait visité Birmingham,Montgomery, Mobile et laNouvelle-Orléans au cours d’unemême semaine. Pendant ce temps,David Goldstein se trouvait enIndiana, État natal du candidatsocialiste à l’élection présidentielle,Eugene Debs. Et il tenait bon devantune salle surchauffée, en dépit dessifflets.

«Pourquoi le drapeau américainne flotte-t-il pas au-dessus desécoles (catholiques) paroissiales ?demanda quelqu’un. «Il y est», arépliqué Goldstein, qui passaensuite efficacement au prochainmythe entourant le catholicismequ’il fallait déboulonner.

Né Juif, David Goldstein a quit-té l’école à l’âge de 11 ans afin detravailler dans une fabrique de ciga-res; il devint ensuite rapidement undes défenseurs en première ligne del’aile socialiste du mouvementouvrier aux États-Unis. Mais uneencyclique papale publiée en 1891contribua à sa conversion : RerumNovarum, l’éloquent et influentplaidoyer de Léon XIII selon lequelil fallait «par des mesures prompteset efficaces venir en aide auxhommes des classes inférieures,attendu qu’ils sont pour la plupartdans une situation d’infortune et demisère imméritées.» Goldstein futsi touché par la pensée morale dupape — qui condamnait non seule-ment le capitalisme qui ignorait lesbesoins humains, mais aussi lesocialisme qui ignorait le besoin deDieu — qu’il se convertit au catholi-cisme, se joignit au Conseil 987 Mt.Pleasant, à Boston, et devint un con-férencier percutant et pourfendeurdu socialisme.

DESCENDRE DANS LA RUEDans la décennie précédant laPremière Guerre mondiale, lesocialisme gagnait du terrain auxÉtats-Unis, particulièrement auprèsdes travailleurs immigrés les pluspauvres. L’Église craignait que lescatholiques ne soient attirés par lespromesses économiques de ce mou-

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clique de 1889 adressée au cardinalGibbons, Léon XIII condamna cequ’on en vint à appeler l’ «américan-isme». Cette condamnation, auxyeux de certains membres del’Église, s’étendait directement auxChevaliers, indiscutablement«américains» de par leurs origines etleurs méthodes.

En 1895, par contre, un cadeaubienvenu était arrivé de la part del’archevêque Francesco Satolli,émissaire du pape à Washington.Répondant à une demande faitepar le Chevalier suprême John J.Phelan, l’archevêque Satolli accordaà l’Ordre «son chaleureux accordainsi que sa bénédiction apos-tolique».

«[Nous] souhaiterions égale-ment exprimer notre grande satis-faction, écrivait l’archevêqueSatolli, après avoir entendu parlerdes mérites de cette splendideorganisation catholique et desavoir qu’en cette ère mouvemen-tée d’alliances fraternelles etsociales aux États-Unis, il existeune société consacrée a la protec-tion concrète d’assurances, aubénévolat et à la fraternité,comme ce qu’offrent les sociétéslaïques les plus populaires maissans aucun des désavantages liésau compagnonnage interdit.»

Les mots de l’archevêque Satolliont fait taire l’essentiel des cri-tiques, sans toutefois faire dis-paraître complètement toute oppo-sition aux Chevaliers.

3e partie: Solides comme le roc

Un soir de mars 1914, leCivic Hall de Marion, dansl’Indi-ana, était rempli à

craquer avec environ 2 000 person-nes entassées debout, la pluparthostiles aux socialistes. Les gensétaient venus entendre une con-férence parrainée par les Chevaliersde Colomb. Deux Chevaliers, dansce but, sillonnaient les États-Unis àun rythme étourdissant, dormantdans des autobus et entrant dansune nouvelle ville quasi chaquejour.

un an à peine en fonction, M. Phelanprédit que l’Ordre deviendrait « un fac-teur important dans la montée de lacondition sociale et morale descatholiques tant de l’état duConnecticut que des états environ-nants », prédiction que M. Phelan lui-même concourra à concrétiser. En effet,au cours de son mandat, l’Ordrepassera de 38 conseils répartis dans leConnecticut et le Rhode Island, à 210conseils répartis en dix états, tandisque sera lancée la notion de membres-associés pour ceux qui ne seraient pasadmissibles comme membres assurés.

JAMES E.HAYESAND JOHN J.CONE1897-1899James E. Hayes est le pre-mier Chevalier suprêmeoriginaire d’ailleurs que duConnecticut. Tout comme John Phelan,M. Hayes est de formation universitaireet politicien, élu d’abord à la chambredes représentants du Massachusetts(1892-1896) et au sénat du même état(1897-1897). Âgé de 32 ans, après avoirété trois ans député d’état duMassachusetts, M. Hayes devient leplus jeune Chevalier suprême de l’his-toire de l’Ordre. Toutefois, sa carrièreprometteuse sera de courte de durée,puisqu’en février 1898, après n’avoirexercé sa fonction qu’une année, etn’ayant présidé aucune réunion duConseil national, il meurt d’une péri-tonite.

Il revient alors au député chevaliersuprême, John H. Cone, d’occuper leposte de Chevalier suprême intérimairejusqu’à la fin du mandat non terminéde M. Hayes. Homme d’affairesprospère et premier député d’état duNew Jersey, M. Cone poursuit l’engage-ment de son prédécesseur au chapitrede l’expansion. Au cours des deuxannées de l’administrationHayes/Cone, non seulement l’Ordreentre-t-il dans six nouveaux états et auDistrict of Columbia (Washington),mais il inaugure un premier conseil au-delà de la frontière des États-Unis,à Montréal.

EDWARD L. HEARN1899-1909Edward L. Hearn préside à une étape decroissance spectaculaire de l’organisa-tion. En effet, durant son mandat,l’Ordre établit des conseils à l’ouest duMississippi, dans presque toutes lesprovinces canadiennes, au Mexique, à

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de même six pour cent du vote auxélections présidentielles de 1912.«Ces astucieux agitateurs essaientde faire croire que tous les vicess’expliquent par la pauvreté et quel’Église, justement, préfère voir sesfidèles le plus démunis possible»,s’insurgeait David Goldstein.

Comment convaincre les scep-tiques et les adversaires noncatholiques du contraire ? Latournée de conférences menée parGoldstein et Collins visait plusieursobjectifs : expliquer la différenceentre le socialisme et la réformesociale; démontrer que Léon XIIIétait, comme le disaitPeter Collins, «le papedes travailleurs» et queRerum Novarum concer-nait l’ouvrier dans sonquotidien; établir le faitque la lutte pour demeilleures conditions detravail et de meilleurssalaires était au fond unelutte catholique; et enfinprouver qu’on pouvaitêtre en faveur des syndi-cats, mais contre lesocialisme.

«En occupant l’espacesain et sûr au centre del’échiquier, ils peuvent, s’ils le veu-lent, devenir solides comme le rocau service de la cause du progrèssocial authentique et de la justicechrétienne», a écrit le père John A.Ryan au sujet des Chevaliers, alorsque la tournée battait son plein.

À la fin de celle-ci, Goldstein etCollins avaient parcouru plus de43 000 km et prononcé 148 con-férences. Quelque 200 000 person-nes les ont entendus — un publicimpressionnant en cette époque quia précédé la radio et les voyages enavion. Ils avaient diffusé le nom desChevaliers et propagé leur cause,l’organisation voyant ses membreset leur influence augmenter sanscesse depuis le tournant du 20e siè-cle. Des Conseils étaient en effet

implantés dans chaque État del’Union, ainsi qu’au Mexique, auxPhilippines et dans l’ensemble duCanada. Vingt mille Chevaliersavaient défilé à Washington en1912, à l’occasion de la consécrationdu Columbus Memorial, près du

Capitole. Déjà à cette époque,l’Ordre était beaucoup plus qu’uneorganisation prêtant assistance etoffrant un refuge aux hommescatholiques. Le programme d’assur-ances, par exemple, se développaitrapidement, soutenant les veuves etles familles des membres qui décé-daient trop tôt; les salles de Conseil,pour leur part, débordaient d’activ-ité. Mais les effectifs ne faisaient pasque croître, les Chevaliers gagnaientde plus en plus en influence, décou-vrant ainsi de nouveaux moyens demettre la foi en action.

LA FOI EN ACTION«Les Chevaliers de Colomb agris-sent des choses», écrivit le cardinalGibbons dans une lettre d’appui enréponse aux plaintes formulées pard’autres groupes catholiques, jalouxdu leadership assumé par l’Ordredurant la Première Guerre mondi-ale. Le cardinal résumait ainsi demanière succincte l’attrait que revê-taient les Chevaliers.

Ceux-ci réalisèrent effective-ment des choses pratiques et con-crètes, faciles à voir et à mesurer.

Les Chevaliers créèrent ainsiun fonds de 500 000 $ au profitde l’Université catholique desÉtats-Unis, en plus d’y fonderune chaire de recherche surl’histoire du pays. Ils ont missur pied un réseau de refugespour les soldats, où la deviseétait «Tout le monde est bien-venu, tout est gratuit». Ils veil-lèrent ensuite à établir un pro-gramme qui permit à 50 000vétérans de suivre des cours dusoir en plus d’en aider 150 000autres à se trouver un emploi.

Certaines autres initiativesétaient plus abstraites, bienqu’aussi durables. LesChevaliers répliquèrent parexemple aux attaquesnativistes contre le catholi-cisme et intentèrent des actionsafin de stopper les publications

Après la Prèmiere Guerre mondiale, les Chevaliers ont mis sur piedun programme pour l’emploi: c’est ainsi que 50 000 Chevaliers ontsuivi des cours du soir

(Ci-dessous) À la fin de la Première Guerremondiale, impressionné par le travail del’Ordre en Europe durant les hostilités, le papeBenoît XV demanda aux Chevaliers d’amé-nager des terrains de jeux pour la jeunesseromaine. (En bas) Plus de 50 000 vétérans ontsuivi des cours du soir administrés par lesChevaliers, tandis que l’Ordre accordait plus de400 bourses d’études à des soldats revenus dela guerre.

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Cuba, au Panama et aux Philippines. Lenombre de membres passe de 42 000à 230 000, tandis que le nombre deconseils, de 400 à 1400. Sous M. Hearn,l’Ordre connaîtra des changementsqualitatifs également: création duQuatrième Degré, fondé sur le patrio-tisme, l’inauguration d’une chaired’histoire des États Unis à l’universitécatholique d’Amérique, et la garantiede réserves suffisantes au programmed’assurance.

M. Hearn établit des mesures per-mettant qu’un Chevalier suprême à laretraite poursuive son engagement ausein de l’Ordre. Il agit comme commis-saire des activités de guerre outre-merdurant la Deuxième Guerre mondialeet la période qui suit et, en tant quedirecteur des Activités de bien-être desChevaliers de Colomb, à Rome. Ainsiaide-t-il à faire reconnaître lesChevaliers de Colomb comme organ-isme laïque catholique international leplus important. En 1926, le pape Pie XIrend hommage à M. Hearn en lui conférant le titre de comtepapal.

JAMES A. FLAHERTY1909-1927James A. Flaherty oriente l’Ordre dansle développement de sa mission. Grâceà sa direction, les Chevaliers ont unimpact sans précédent au-delà descadres de l’organisme, d’une part, etd’autre part, au-delà des frontières desÉtats-Unis. De fait, durant la PremièreGuerre mondiale, les Chevaliers ren-dent disponibles aux forces alliées detoutes confessions religieuses desinstallations de repos et de loisirs etdes services sociaux. Après la guerre,l’Ordre offre des services d’emploi et descolarité aux militaires revenus dufront. En 1920, M. Flaherty accompagne235 Chevaliers dans un pèlerinage aucours duquel une statue de Lafayetteest présentée à la République fran-çaise, à Metz. Le voyage culmine parune audience avec le pape Benoît XV.À la demande du pape, M. Flahertyorganise des centres récréatifs pourlutter contre l’influence du prosély-tisme au sein de la jeunesse de Rome.

L’un des membres fondateurs dupremier conseil de l’Ordre enPennsylvanie, M. Flaherty pratique ledroit à Philadelphie pendant 62 ans.Lorsqu’il démissionne comme Chevaliersuprême, en 1927, l’Ordre crée pour luile poste de conseiller suprême. M.Flaherty personnifie le dévouement del’Ordre et pour le patriotisme et pour lecatholicisme, ce qui le mérite des hom-mages tant de la part du gouverne-ment des États-Unis que du Vatican.

Des chefs pour toutes les époques

diffamatoires. Ils se sont élevéspubliquement et avec force contretout préjugé religieux. Ils ont amenédevant la Cour suprême une affairevisant à protéger les droits desécoles catholiques aux États-Unis.

Et lorsque le pape lança un appel,ils y répondirent. Après la messedans les jardins du Vatican, BenoîtXV demanda aux Chevaliers «des’établir aussi à Rome, et de l’aider àcombattre la propagande haineuse àl’encontre de l’Église». Lesméthodistes gagnaient du terraindans la Ville éternelle, et lesChevaliers commencèrent à y con-struire des terrains de jeux ainsi quedes centres récréatifs. Durant laconstruction de l’oratoire Saint-Pierre, le premier des cinq centres àvoir le jour jusqu’en 1927, lesarmoiries du pape du 15e siècleInnocent VII furent découvertes,récupérées puis apposées sur l’undes nouveaux centres. Comme ils’agissait du pape qui avait régné àl’époque de Christophe Colomb,c’est comme si l’histoire venait d’ac-corder sa bénédiction à la missionpoursuivie par l’Ordre.

4e partie: L’Églisemilitante

Dès l’arrivée des soldats àEjutla, au Mexique, le pèreRodrigo Aguilar Alemán

aurait dû s’enfuir. Munis d’un man-dat d’arrêt contre lui, ils se présen-tèrent au séminaire, où il s’étaitréfugié après avoir été dénoncé pardes partisans du gouvernement. Cejour d’automne 1927, le père Aguilarresta pourtant sur place et fit face àl’adversité. Il voulait brûler letableau contenant les noms desséminaristes afin de protéger sesétudiants du sort qu’il savait lesattendre.

Le Mexique était un endroit dan-gereux pour un prêtre, dans lesannées qui suivirent la révolution de1910. Le nouveau gouvernements’opposait violemment à l’Églisecatholique, soumettant celle-ci à ceque le pape Pie XI qualifia de «cru-elle persécution» et de «grandecalamité» dans Iniquis Afflictisque,l’encyclique qu’il publia sur cettecrise, en 1926. Des lois sévèresfurent promulguées et brutalementappliquées. Les écoles et séminairescatholiques ont été fermés, et

(Ci-dessus) Dans les années 1920, l’Ordre a lancéune campagne inédite de 1 million $ afin de sensi-biliser l’opinion des États-Unis à la persécutiondont était l’objet l’Église catholique au Mexique.(À droite) En septembre 1926, le Chevalier suprêmeJames A. Flaherty et d’autres officiers de l’Ordreont rencontré le président Calvin Coolidge (au cen-tre) afin d’inciter le gouvernement fédéral à trou-ver une solution au problème mexicain.

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l’Église dépouillée de ses biens. Lesmissionnaires ont dû s’exiler et lesautorités obligèrent les prêtres àdénoncer publiquement l’Église. LesChevaliers de Colomb — ainsi quela revue Columbia — furent inter-dits.

Aux États-Unis, l’Ordre tentad’attirer l’attention de la populationsur les événements. «Les Chevaliersde Colomb du Mexique ont été per-sécutés, leurs écoles et leurs sallesfermées et leurs objectifs calom-niés», déclara le Chevalier suprêmeFlaherty aux 25 000 Chevaliers réu-nis en 1926 à Philadelphie pour leurcongrès annuel. «Et pourquoi ?Parce qu’ils sont catholiques, mem-bres d’une Église que l’actuel gou-vernement mexicain harcèle etsaccage.»

Les délégués du congrès votèrentpour le lancement d’une campagnede sensibilisation de 1 million $. Unmois plus tard, les leaders des C deC rencontraient à la Maison-Blanche le président CalvinCoolidge, exhortant le gouverne-ment américain à s’élever plusénergiquement contre le régimemexicain.

ARMÉS DE LA FOILe pape Pie XI eut vent de ce que fai-sait son bataillon en poste de l’autrecôté de l’Atlantique. «Première-ment, Nous aimerions mentionnerles Chevaliers de Colomb», écrivait-il dans son encyclique, «une organi-sation présente dans tous les Étatsde la République et par bonheurcomposée de membres actifs etindustrieux qui, grâce à leur style devie et à la profession ouverte qu’ilsfont de leur foi, de même que grâceau zèle qu’ils déploient à assisterl’Église, se sont attirés de grandséloges.»

Columbia publia plusieurscomptes-rendus de la répression àl’encontre des catholiques mexi-cains, et l’Ordre distribua cinq mil-lions de tracts dénonçant les gestes

n Le jour de la fête del’Assomption, le père Luis BatizSainz (Conseil 2367) fit face à unpeloton d’exécution en compagniede trois assistants laïques, accuséscomme lui d’avoir enfreint les loisanti-religion. Le père Sainz demandaà ce que l’un de ses aides — ManuelMorales, marié et avec des enfants— soit épargné. Celui-ci refusa. «Jemeurs pour Dieu et Dieu prendrasoin de mes enfants», dit-il avant derecevoir l’absolution finale de soncuré. «Nous nous reverrons auciel», lui lança ce dernier avant quetous deux furent tués.

Le jour suivant, à minuit, le pèreAguilar fut arrêté au séminaire etmené à la place centrale d’Ejutla.Membre du Conseil 2330, il bénit lacorde du bourreau tandis qu’il setenait sous un manguier avec lenœud coulant autour du cou.

«À qui jurez-vous fidélité ?» luidemanda un de ses bourreaux.«Vive le Christ-Roi et sainte Mariede Guadalupe!» répondit le pèreAguilar au lieu de prêter allégeanceau gouvernement, ce qui aurait pului sauver la vie.

La corde se tendit et il futsoulevé de terre brièvement, puisredescendu. On lui reposa la ques-tion, et il répondit encore de lamême manière. Une autre foisencore, le nœud se referma, il s’éle-va dans les airs puis fut redescendu.À nouveau, toujours la même ques-tion et encore une fois, la mêmeréponse. La troisième fois, il futhissé pour de bon et mourut.

5e partie:Une boussole morale

I l est arrivé, par le passé, que desévénements à l’étranger aientinspiré les catholiques à

chercher conseil auprès d’ency-cliques papales. Ainsi, lors duCongrès suprême de 1930, à Boston,en pleine Grande Crise, chaque

Tandis que le monde s’énervait, le nouveau pape appela à prier pour

la paix, et les Chevaliers répondirent à une grand échelle

du gouvernement de ce pays. Unepartie du fonds mexicain de 1 mil-lion $ fut versée aux diocèses états-unien qui aidaient des réfugiés mex-icains. Des centaines de Chevaliersmexicains moururent en combattantaux côtés des Cristeros, le mouve-ment armé de rébellion contre legouvernement. Leur cri de ral-liement était «¡Viva Cristo Rey !»(Vive le Christ-Roi !).

Parmi les victimes de la longuelutte figuraient six prêtres, tousChevaliers et tous canonisés par lepape Jean-Paul II en 2000 :

n Le père Pedro de JesúsMaldonado Lucero (Conseil 2419) aété sauvagement battu à coups depistolets et de fusils après avoir dis-tribué les cendres un mercredi desCendres; son œil a été réduit enbouillie, et il est décédé le jour suiv-ant;

n Le père Miguel de la Mora de laMora (Conseil 2140) a été arrêtéaprès s’être joint à plusieurs autresprêtres en signant une lettredénonçant l’action du gouverne-ment contre l’Église. Il récitait sonchapelet lorsqu’on l’obligea à se ren-dre dans l’écurie attenant auxquartiers généraux de l’armée. Là, unofficier le tua d’un seul coup de feu;

n Le père Matteo CorreaMagallanes, également du Conseil2140, fut arrêté alors qu’il venaitd’apporter la communion à unemalade. En prison, on l’obligea àentendre les confessions des con-damnés à mort, puis à révéler ce queceux-ci lui avaient appris. Il refusa,fut conduit dans un cimetière à l’ex-térieur de la ville et fusillé;

n Le père José Maria RoblesHurtado (Conseil 1979) a été arrêtéalors qu’il s’apprêtait à dire la messe.Conduit sous un chêne à minuit, ilpria pour sa paroisse ainsi que pourses bourreaux, et se passa lui-mêmela corde au cou de manière à cequ’aucun soldat ne puisse se consid-érer directement responsable de samort;

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délégué reçut un exemplaire de l’en-cyclique Ubi Arcano Dei Consilio,l’appel lancé par Pie XI en 1922 pour«la participation des laïcs à l’aposto-lat de la hiérarchie ecclésiale.»

«L’action catholique, déclaraaux délégués le Chevalier suprêmeMartin H. Carmody (1927-1939) enayant recours aux paroles du pape,oblige les Chevaliers «à étendre lesenseignements moraux et spir-ituels de l’Église au cœur de tousles hommes, infusant ainsi à touteproblématique sociale, civique,économique, culturelle, morale etreligieuse un point de vueéminemment catholique quant

aux normes et aux principes àrespecter.»

Les Chevaliers, dit-il auxdélégués, ont «remarquablementbien répondu à l’appel lancé parl’humanité et les nations au cœurde la stressante dernière guerre».Mais la paix a amené son lot deproblèmes aussi, particulièrementlorsque les queues pour obtenir dupain se sont allongées. «Avons-nous vraiment assumé toutes nosresponsabilités ? demanda-t-il.Chose certaine, c’est dans de tellesconditions adverses qu’un peupleou une nation s’élève et se réalisepleinement»

(Ci-dessus) Le cardinal Eugenio Pacelli, secré-taire d’État du Vatican (qui allait devenir lepape Pie XII) a visité le bureau du Conseilsuprême à New Haven, le 13 octobre 1936.(À gauche) Bien qu’à un degré moindre quedurant la Première Guerre mondiale, lesChevaliers ont à nouveau appuyé les troupesdurant la guerre 1939-1945, par exemple avecdes centres récréatifs comme celui montré ici,au camp Jeanne-Mance, à Montréal.

Des chefs pour toutesles époques

MARTIN CARMODY1927-1939Bien que de formation juridique, lemandat Martin H. Carmody commeChevalier suprême éprouve ses talentsen gestion de crises. Il passe la plusgrande partie de son mandat à organ-iser une campagne contre la persécu-tion de l’Église catholique au Mexique,au cours de laquelle au moins sixprêtres Chevaliers de Colomb ont souf-fert le martyre. Entre-temps, la grandecrise économique et la chute desrevenus qu’elle entraîne mettent enrelief l’importance du point d’ancragedes programmes de l’Ordre que con-stitue le programme d’assurance. Lapréoccupation de M. Carmody pour lechômage fait en sorte que les conseilslocaux verront à trouver des milliersd’emplois pour leurs membres. M.Carmody inaugure également des cam-pagnes pour augmenter le nombre demembres — y compris son «pro-gramme en cinq points» qui donnerases plus grands fruits une fois sonadministration terminée.

Le rôle le plus marquant que rem-plit M. Carmody est celui de présidentdu «Boy Life Committee» (comité de viejeunesse), activité qui aidera à mettresur pied les «Écuyerscolombiens».

1939-1945Francis P. Matthews consacre son man-dat comme Chevalier suprême àrelever les exigences créées par laDeuxième Guerre mondiale. Alors quele «National Catholic CommunityService (NCCS)» (Service communau-taire national catholique) ouvre descentres tant au pays que sur leschamps de bataille, les conseils locauxdes Chevaliers leur accordent leurappui. L’Ordre parraine également desprogrammes de cueillettes de sang etparticipe aux campagnes de ventesd’obligations de guerre. En 1946, leprésident Truman remet la«Medal of Merit» (Médaille du mérite)à M. Matthews, en reconnaissance deses bons offices. En 1949, le présidentTruman le nomme secrétaire de lamarine, poste qu’il occupe pendant 26mois. Aussi M. Matthews a été ambas-sadeur des États-Unis en Irlandejusqu’à sa mort en 1952.

JOHN E. SWIFT1945-1953En tant que Chevalier suprême audébut de la Guerre froide, John Swiftmilite contre le communisme. Il dirigela Croisade pour la conservation et la

FRANCIS P. MATTHEWS

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«ALLER DE L’AVANTCOMME DES CROISÉS»Encore une fois, les Chevaliersallaient traduire leur foi en action.Peter Collins, co-conférencier deDavid Goldstein et responsable duprogramme d’emploi d’après-guerrede l’Ordre, dirigea le nouveau Bureaud’emploi des Chevaliers de Colomb.Au cours de ses 18 premiers mois, lebureau trouva du travail pour près de100 000 personnes. Lorsque PeterCollins décéda, en 1932, le conseild’administration de l’Ordre fit sonéloge en le décrivant comme «unChevalier militant actif dans l’actioncatholique et un champion de lacause de tout homme qui gagne sonpain à la sueur de son front.»

Lorsque le gouvernement mexi-cain décida de sévir à nou-veau contre l’Église, leChevalier suprême Carmo-dy qualifia le geste de «tacheet de geste nauséabond con-tré la famille des nations».Le conseil d’administrationde l’Ordre dénonça pour sapart les responsables mexi-cains comme «opposés à lareligion, la moralité, la jus-tice et la liberté, et représen-tant une menace et un périlpour cette nation». La posi-tion de l’Ordre fut présentéeà des sénateurs sympa-thiques à la cause, de mêmequ’au secrétaire d’État et auprésident Franklin D.Roosevelt, afin de persuadertout le gouvernement dedurcir sa propre positionvoire de cesser toute relationdiplomatique avec leMexique. Or quand le prési-dent Roosevelt répondittimidement à la demande,les Chevaliers n’ont pascraint d’exprimer leurmécontentement. «Com-ment pouvez-vous fermer lesyeux sur les souffrancessubies par des millions de

personnes opprimées et qui sont nosvoisins immédiats ?» demandè-rent-ils dans une lettre de protestation.«N’entendez-vous pas leurs crisd’appels à l’aide ?»

Alors que le monde commençaità s’engager dans un tourbillon horsde contrôle, se dirigeant vers lechaos et une nouvelle guerre, lesChevaliers firent de leur mieux pourétablir une boussole morale — par-fois à la lumière des encycliques etdes directives papales, parfois enprécédant celles-ci. À l’hiver 1937,les Chevaliers firent salle comble unpeu partout avec une série de quatreconférences qui pavèrent la voie auprogramme des Chevaliers enCroisade. Parmi les sujets abordésdans le cadre de ce dernier : «Le

Le pape Jean XXIII convoqua le concile Vatican II et affirma à safaçon ce que l’abbé McGivney avait en tête lorsqu’il avait convoquéla première des Chevaliers

communisme, ce destructeur»,«L’irréligion, cette destructrice»,«Les destructeurs de famille» et,enfin, «La croisade l’emporte sur lesdestructeurs».

«L’injustice faite à l’homme estle germe du communisme, a déclaréle Chevalier suprême Carmody.Avec la Vérité et la Charité commearmes, partez en croisade.»

Le 19 mars, jour de la fête desaint Joseph, Pie XI publia DiviniRedemptoris, son encyclique sur«le communisme bolchevique etathée, qui prétend renverser l’ordresocial et saper jusque dans ses fonde-ments la civilisation chrétienne.»L’Ordre imprima et distribua desmillions d’exemplaires de l’ency-clique et commandita une nouvelle

tournée de conférencesprononcées par GeorgeDerry, président du collègeMarygrove, à Détroit. Celui-ci s’adressa à plus de 100000 laïcs, ainsi qu’à 10 000prêtres et religieux, au coursde ces rencontres publiques.Les Chevaliers et lui ne fai-saient pas qu’attaquer lecommunisme et le fas-cisme, ils offraient aussiune solution de rechange,qu’ils appelaient «la solu-tion chrétienne».

Les conférences don-nèrent naissance à une nou-velle mission, la Croisadedes Chevaliers pour laJustice sociale. S’insurgercontre l’ennemi athée nesuffisait pas, tel qu’exposédans la mission de lacroisade : «Le public doitêtre amené à comoprendreque seule l’application desprincipes chrétiens, en privécomme en public, permet-tra d’éliminer, autant quefaire se peut, la détresse etla souffrance dont se nour-rissent ces forces.»

(Top) Le président Dwight D. Eisenhower en compagnie du Chevaliersuprême Luke E. Hart, à l’occasion d’une visite à la Maison-Blanchedurant le Columbus Day de 1953. (Ci-dessous) Le président John F.Kennedy, membre des Chevaliers, en compagnie du pape Paul VI auVatican, le 2 juillet 1963. C’était la première fois qu’un présidentaméricain catholique romain rencontrait le pape.

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NOUVELLES GUERRES,NOUVELLES TACTIQUESPie XII succéda à Pie XI en 1939, etce nouveau pape était tout partic-ulièrement un ami des Chevaliers.En tant que cardinal EugenioPacelli, celui-ci avait visité le siègesocial de l’Ordre à New Haven en1936, alors qu’il officiait à titre desecrétaire d’État du Vatican. Tandisque le monde s’énervait, le nouveaupape appela à prier pour la paix, ce àquoi les Chevaliers répondirent àune grande échelle. Le jour del’Armistice 1939 — 21 ans après lafin de la Première Guerre et deuxmois après le début de l’invasion dela Pologne par l’Allemagne —,l’Ordre parraina un programmeinternational de prière pour la paix.En 1940, le programme atteignitplus de gens que jamais grâce à unediffusion radiophonique nationale.

Les Chevaliers commanditèrentdes cliniques de sang et des cam-pagnes de financement, envoyèrentdes dizaines de milliers de leursmembres au combat et instituèrentun fonds de bourses d’études de 1million $ au profit des orphelins deguerre. Après la défaite du fascisme,le communisme demeura le dernierennemi dans le cadre de la toutenouvelle Guerre froide. L’Ordreentama alors la Croisade pour lapréservation et la promotion desidéaux américains. Le présidentHarry S. Truman cautionna l’initia-tive, qui essaima jusqu’à l’échelledes Conseils locaux avec lesChevaliers formant des groupes dediscussion. Des centaines de sta-tions de radio diffusèrent une séried’émissions commanditées parl’Ordre : «Les remparts des États-Unis», «Les fondations de nosidéaux nationaux» et «L’avenir desÉtats-Unis». La première, par exem-ple, consistait en une série dedramatisations de 15 minutes mon-trant les difficultés de la vie enUnion soviétique. Les émissionss’attirèrent une vive réplique de lapart du Daily Worker, journal duparti communiste des États-Unis.Depuis leur propre plate-forme aucœur d’une nation libre, lesChevaliers prirent la défense deceux qui étaient privés d’une telle

liberté, au sein des nations de l’Estoccupées par l’Union soviétiqueaprès la guerre.

Au printemps de 1951, les mem-bres d’assemblées du QuatrièmeDegré ajoutèrent les mots «sousDieu» lorsqu’ils récitèrent leSerment d’allégeance. Le Conseilsuprême adopta une résolution invi-tant le Congrès américain àamender le Serment en con-séquence, et l’Ordre persuada 110autres organisations fraternellesd’emboîter le pas. Le présidentDwight D. Eisenhower consacraofficiellement le changement lorsdu Jour du drapeau 1954, à l’occa-sion d’une cérémonie spéciale à laMaison-Blanche.

Puis vinrent les deux «John»dont l’ascension vers le pouvoirsymbolisa et façonna profondémentla croissance, le changement et lerenouveau de l’Ordre. John F.Kennedy, un Chevalier duQuatrième Degré et un membre duConseil 62 Bunker Hill, auMassachusetts, prouva que lescatholiques n’étaient plus uneminorité assiégée au cœur d’unenation hostile, en étant élu prési-dent. Pendant ce temps, le pape JeanXXIII convoqua le concile Vatican IIet affirma à sa façon ce que l’abbéMcGivney avait en tête lorsqu’ilavait convoqué la première rencon-tre des Chevaliers au sous-sol del’église St. Mary : la capacité qu’ontles laïcs d’accomplir l’œuvre deDieu.

6e partie:Une ‘nation’ deColomb

À chaque arrêt de sa triom-phante tournée de sept joursqui avait attiré parmi les plus

grosses foules de l’histoire aux États-Unis, le nouveau pape était accueillipar des Chevaliers du QuatrièmeDegré en grande tenue. Ils étaient parexemple alignés le long duWashington Mall par un frisquetdimanche d’octobre 1979, le dôme duCapitole visible au loin derrière l’au-tel sur lequel Jean-Paul II célébrait la

promotion de l’idéal des États-Unisqu’organise l’Ordre en 1946, pro-gramme mis sur pied par le présidentTruman. M. Swift établit également l’«Educational Trust Fund» (Fonds pourl’education) de 1 million $, favorisantles enfants des membres tués ouatteints d’invalidité au cours de ser-vices rendus durant la DeuxièmeGuerre mondiale. Durant son mandatl’Ordre accueille les nouveaux mem-bres avec enthousiasme et soulève l’in-térêt en mettant sur pied un nouveauprogramme d’assurance couvrant lesjeunes. Au moment de la retraite deJohn Swift, le nombre de membresdépasse les 800 000.

LUKE E. HART1953-1964Luke E. Hart est au service de l’Ordrecomme administrateur suprême pen-dant près de 42 ans, d’abord commeavocat suprême, ensuite commeChevalier suprême, record jamais égalépar aucun autre administrateur.M. Hart lance le programme intitulé«Publicité catholique» afin de «corrigerles fausses notions qui circulent con-cernant notre foi». Dans le même but,il coordonne le financement du micro-filmage de plus de 40 000 documentsde la bibliothèque du Vatican, rendantceux-ci accessibles aux chercheurspour la première fois, à l’extérieur duVatican. On se souvient également queM. Hart a dirigé la campagne pour l’in-sertion de l’expression «under God»(sous la gouverne de Dieu) dans letexte du serment d’allégeance auxÉtats-Unis. M. Hart modernise l’aspectaffaires de l’Ordre, alors que le nombrede membres atteint le million et quel’assurance dépasse le milliard $ de contrats en vigueur.

JOHN W. McDEVITT1964-1977John W. McDevitt collabore à ce quel’Ordre réponde à l’appel du ConcileVatican II pour le renouveau de lasociété. Les institutions traditionnelles,telles que le mariage, étant prises d’as-saut, M. McDevitt met tout le poids desChevaliers derrière les efforts pour lerespect de la vie et introduit dansl’Ordre de nouvelles manières de faire,conformément à la missionévangélisatrice de l’Église. En 1975,l’Ordre entreprend le financementd’une liaison par satellite pour la diffu-sion d’émissions télévisées impor-tantes diffusées par le Vatican. M.McDevitt conduit l’Ordre à rendremoins rigides les conditions d’admis-

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UN BATAILLON MORAL

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messe. La ville était si noire demonde que les Redskins, l’équipe defootball américain locale, avait choiside disputer son match à Philadelphie.

Jean-Paul II était arrivé la veille,le premier pape de l’histoire à foulerle sol de la capitale des États-Unis,survolant le Lincoln Memorial à bordde Marine One, l’hélicoptère prési-dentiel, avant d’atterrir près du mon-ument à George Washington. JimmyCarter l’accueillit à la Maison-Blanche et d’innombrables digni-taires lui rendirent visite auxbureaux du Vatican, sur EmbassyRow. Le Saint-Père entama sajournée au sanctuaire national del’Immaculée-Conception, où lescloches sonnèrent dans la tour dequelque 100 mètres de haut quel’Ordre avait aidé à faire construire.Les Chevaliers étaient la seule organ-isation laïque que le pape avait con-senti à rencontrer en audienceprivée, durant sa visite pastorale.Impressionné par le nombre de mem-bres que comptait l’Ordre, Jean-PaulII a qualifié les Chevaliers de«nation» et les a remerciés pour leur« solidarité à l’égard de la mission dupape».

CHEVALIERS DE VIE ET POUR LA VIEPrenant la parole au Washington Mallce jour-là, le pape exprima clairementce qu’il pensait de la décision renduesix ans auparavant à la Cour suprêmedes États-Unis, lorsque Roe v. Wadedécriminalisa l’avortement à traversle pays. «La vie humaine est pré-cieuse parce qu’elle est le don d’unDieu dont l’amour est infini, dit-il.Or lorsque Dieu donne la vie, c’estpour toujours.»

Les Chevaliers, eux aussi, ne ces-saient de réaffirmer le caractère sacréde la vie humaine. Dans un premiertemps, sous Paul VI et dans la fouléede la publication en 1967 dePopulorum Progressio, l’Ordre aug-menta ses œuvres bénévoles et cari-tatives pourtant déjà importantes.Les Chevaliers publièrent et dis-tribuèrent par ailleurs un livret basésur l’encyclique Humanae Vitae (Surla vie humaine), en 1968.

Le pape Jean-Paul II exhorta lesChevaliers à demeurer «à l’avant-scène des efforts de l’Église afin depromouvoir une culture de la vie» —une mission que l’Ordre a réellementprise à cœur. La journée desChevaliers de Colomb en l’honneurdes enfants à naître est observéeaujourd’hui annuellement le jour de

«Votre loyauté envers le successeur de saint Pierre fait partie

intégrante de votre riche héritage depuis le début»

Le pape Jean-Paul II a dit la messe auWashington Mall le 7 octobre 1979, dans lecadre de sa première visite pastorale aux États-Unis. Au cours de ce même séjour, le Saint-Pèreaccorda une audience privée aux officierssuprêmes de l’Ordre.

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sion, de sorte que, sous son mandat, lenombre de membresfranchira les 1,25 millions.

VIRGIL C. DECHANT1977-2000Pendant un mandant de plus de 23 ans,Virgil C. Dechant mène l’expansion del’Ordre et l’élargissement de son enver-gure. Alors que la plupart des organ-ismes fraternels perdent leurs mem-bres, il réussit, d’une part à ce que lenombre de membres s’accroisse sansprécédent pour atteindre les 1,6 mil-lions et, d’autre part, à ce que l’assur-ance en vigueur franchisse le cap des40 milliards $. Une telle croissancerend plus grande encore la portée del’Ordre. Durant son mandat, les dons decharité de l’Ordre atteignent desniveaux annuels de plus de 100 mil-lions $ et les efforts de bénévolatdépassent les 60 millions d’heures parannée. Il s’ensuit que, en 1984, l’Ordremérite le prix d’action bénévole duprésident des États-Unis. M. Dechantjouit de relations très étroites avec leVatican, par son appui aux prioritéspapales concernant la dévotion mari-ale, les vocations, la vie familiale, l’édu-cation catholique et l’évangélisation.

CARL A. ANDERSON2000-Carl A. Anderson devientChevalier suprême dans le sillage d’unelongue carrière au sein de la fonctionpublique, au cours de laquelle il a étéassistant spécial au président RonaldReagan et doyen de l’institut pontificalJean-Paul II pour les études sur lemariage et la famille. Il met l’accent surl’aspect international de l’Ordre enétant le premier Chevalier suprême àêtre installé à l’extérieur des États-Unis, alors qu’il voue son administra-tion à Notre Dame de Guadalupe dansla basilique de Mexico.

Sous la direction de M. Anderson,l’Ordre réagit aux assauts du 11 sep-tembre en établissant le Fonds desChevaliers de Colomb en faveur deshéros, afin de venir en aide auxfamilles des secouristes décédés. Alorsque l’Ordre continue d’atteindre desrecords au chapitre de l’augmentationdu nombre de membres, des dons decharité et des ventes d’assurance, M.Anderson insiste sur le potentiel decroissance grâce au développement denouveaux conseils, de nouveaux pro-duits d’assurance et d’initiativesmajeures afin de mettre en valeur lescommunications fraternelles et lesactivités du secrétariat central.

Des chefs pour toutes les époques

à faire voyager une petite rose enargent depuis le Canada jusqu’auMexique en passant par les États-Unis, afin de démontrer l’unité quirègne partout dans l’Ordre quant auxenjeux pro-vie.

UN PUISSANT BRAS DROITAprès l’élection de Kennedy, l’Ordren’a plus été essentiellement ce que leChevalier suprême John W.McDevitt (1964-1977) avait appelé«une forteresse destinée à nous pro-téger d’un monde hostile». Sa mis-sion en tant que société de protec-tion du catholicisme contre ladiffamation devint moins impor-tante et laissa place à un nouveaurôle — devenir ce que plusieurs ensont venus à appeler «le puissantbras droit de l’Église».

Demeurant toutefois fidèle à sonpassé, l’Ordre entreprit alors desactions liées à des causes aussi bientemporelles que spirituelles. Il aidanotamment le Vatican à se munir denouvelles technologies lui permet-tant de communiquer avec le mondeentier — un transmetteur radio àondes courtes, une unité mobile deproduction télé, des télédiffusionspar satellite de messes de minuit enla basilique Saint-Pierre et un docu-ment vidéo relatant la visite pas-torale du pape en 1979. L’Ordreétablit par ailleurs le fonds VicariusChristi de 20 millions $, dont lesrevenus annuels permettent d’appuy-er les projets caritatifs personnels duSaint-Père. L’Ordre finança égale-ment des projets de construction etde rénovation à la basilique. En fait,le Chevalier suprême Virgil C.Dechant (1977-2000) était au Vaticanpour discuter de tels projets, en mai1981, et attendait l’audience généraledu pape sur la place Saint-Pierre,lorsque Jean-Paul II fut atteint pardes balles.

«Votre loyauté envers le suc-cesseur de saint Pierre fait partieintégrante de votre riche héritagedepuis le début», a dit le pape auxresponsables des C de C lors d’uneaudience privée, en 1983. Celui-ci aenvoyé des salutations et des mes-sages vidéo à chaque Congrèssuprême annuel, louant la vision quiavait animé l’abbé McGivney. À l’oc-casion du centenaire de l’Ordre, en1982, le pape a déclaré aux

Chevaliers que «l’avenir, toutcomme le présent, recèle de formida-bles défis pour l’Église, défis quirequièrent, peut-être plus que jamaisauparavant, la contribution éclairéeet prudent du laïcat.»

À l’heure actuelle, l’Ordre con-tribue en ce sens au moyen notam-ment d’un cours par Internet sur lecatéchisme de l’Église catholique, delivrets de prière et de chapelets à l’in-tention des soldats américains etcanadiens en Irak et en Afghanistan,et d’un soutien financier pour lecampus de Washington de l’Institutpontifical Jean-Paul II pour les étudessur le mariage et la famille, dont lepremier vice-président, Carl A.Anderson, a été élu Chevaliersuprême en 2000.

LA PROCHAINE GÉNÉRATIONUn an après la mort de Jean-Paul II,en 2005, l’Ordre a accordé une charteaux premiers Conseils de sa Polognenatale. Durant son pontificat — leplus long parmi tous les papes qu’au-ront connus les Chevaliers —, desliens particulièrement forts se sonttissés entre l’Ordre et le Vatican.

Aujourd’hui, avec le pape BenoîtXVI, l’allégeance de l’Ordre envers leSaint-Père se poursuit de plus belle.Le successeur de Jean-Paul était déjàun vieil ami des Chevaliers, et mêmeun voisin, longtemps avant d’entreren scène comme souverain pontife.Pendant les nombreuses années où ila été préfet de la Congrégation pourla doctrine de la foi, le cardinalJoseph Ratzinger a en effet vécu dansun appartement rempli de livresjuste au-dessus des bureaux del’Ordre, à Rome. En tant que pape, ila pris un nom depuis longtemps fam-ilier aux Chevaliers. Benoît XV, aprèstout, avait reçu une précédentegénération de Chevaliers dans unjardin derrière la basilique Saint-Pierre un matin ensoleillé du moisd’août, et les avait alors pleinementaccueillis dans la fraternité uni-verselle de l’Église. n

Kevin Coyne est l’auteur de plusieurs livres etarticles de magazine, dont «Domers : A Year atNotre Dame» (Penguin, 1996) et «MarchingHome: To War and Back with the Men of OneAmerican Town» (Viking Penguin, 2003).Professeur de journalisme à l’universitéColumbia de New York, il est égalementchroniqueur pour l’édition du New Jersey NewYork Times, édition du dimanche.

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L’affiliationComment on se sent comme Chevalier

C É L É B R E R 1 2 5 A N S D E F O I E N A C T I O N

PAR LAWRENCE D’ALOISE

Pouvez-vous imaginer 1,7 million d’hommespartout dans le monde à genoux en prière? C’estl’image qui me vient à l’esprit, quand je suis assisdans la salle de réunion du conseil Marian 3784,de Haddonfield, au New Jersey. En réalité, je vois

quelque 25 hommes, âgés de 25 et 90 ans (celui-là, c’estmoi) réunis après une journée de travail ou de retraite val-able: policiers, vendeurs, techniciens, enseignants etanciens ouvriers, ils sont tous à genoux.

Il sont à genoux sur le parquet dur, en jeans ou encomplets, et récitent le «Je voussalue, Marie». Ils se lèvent, por-tent les yeux sur le drapeaupendu dans un coin et récitent leSerment d’allégeance.

Ces hommes sont desChevaliers de Colomb. J’en suisun aujourd’hui. Âgé de 90 ans,j’ai tout l’air d’être un deshommes les plus âgés à devenirmembre ce de conseil. Serais-jedevenu vedette à 90 ans?

Partout dans le monde dans14 000 unités locales, desChevaliers actifs, des gens detous les horizons ouvrent leursréunions et leurs gestes par laprière. Et maintenant, moi aussij’appartiens à ce groupe. On pour-rait dire que je suis arrivé chezles Chevaliers comme par hasard, sauf que j’y fus plutôtdirigé — par des prières jetées vers le ciel et une faim detrouver de bons camarades.

Au déjeuner avec mes amis Marilyn et Len, je leur airaconté comment, au cours des ans, je m’étais fait devieux amis sympathiques. Nous causions des Yankees,nos patrons et les événements de Washington. Nous cau-sions des grands et des petits événements.

«Maintenant, ils me manquent tous, avouais-je. Laplupart sont partis ou sont trop loin.»

«Je sais ce que tu dis, enchaîne Marilyn, elle la psy-chologue. Tu as eu la chance d’avoir de bonnes relationstoute ta vie. Tu serais peut-être surpris d’apprendre qu’ils’agit d’un besoin commun à tous âges. Pourquoi n’entr-erais-tu pas chez les Chevaliers de Colomb? Mon père yfaisant partie, et il s’en trouvait enrichi tant par les com-pagnons que par les bonnes œuvres.»

Les Chevaliers de Colomb? Le peu que je savais d’euxvenait d’images d’hommes dans des costumes tape-à-l’œil marchant dans des défilés.

«Pourtant, insiste Marilyn, pourquoi ne t’in-formerais-tu pas par toi-même?»

C’était l’étincelle qu’il me fallait et c’était à moi de

jouer. La divine providence, je m’en rends compte,aujourd’hui, avait pris les devants. Et maintenant la foime poussait à devenir une force du bien.

Le défi de prendre une décision, de s’aventurer dansdu nouveau et de l’impondérable, voilà ce qui prend notremesure. En secouant notre léthargie ou nos doutes, nousmanifestons ce que nous sommes prêts à oser faire et cequi nous préoccupe vraiment.

Après avoir épuisé les excuses — Comment pourrais-je participer aux réunions, puisque je ne peux pas con-duire quand il fait noir? — J’ai consulté l’annuaire de télé-phone. Ce geste tout simple m’a ouvert à une association

comme je n’en avais jamais imag-iné.

Ce qui m’étonne c’est à quelpoint les bonnes œuvres deChevaliers sont si peu connues. Les Chevaliers m’ont égalementaidé à redécouvrir ce dont le cœurhumain semble toujours rêvé —l’affiliation.

Je rencontre mes frèresChevaliers tous les mercredismatin pour prendre un café.Nous commençons à échangersur des faits divers de nos vies.C’est étrange ce qui reste:

Bill, l’ancien «Marine» à laretraite qui vit en résidenceassistée à St. Mary’s Manor.

John, l’agent d’assurance duconseil. Parfois il amène sa fille

de trois ans qu’il a adoptée de Chine. (Sa femme et luis’en retournent là-bas pour en adopter une autre bientôt.)

Dick, dont les fils Pat et John sont aussi Chevaliers.Ils aimeraient que le berger allemand devienne Chevalier,si l’Ordre admettait les chiens.

L’affiliation. Elle prend son origine sous la surface desactivités, sous les discussions et l’ordre discipliné desréunions. Elle provient de la prière dont sont tissées lesvies des Chevaliers. Comme c’est rafraîchissant de sesentir respecter aujourd’hui, d’être accueilli et de se sen-tir partie prenante de tout ce qui se passe, surtout à 90ans.

Peut-être est-ce qui vient du concept de chevalerie quia donné son nom à l’Ordre . Quelle que soit la raison,c’est presque palpable. Quelle rareté dans un mondesi égoiste de discerner cette qualité chez des hommes. n

Lawrence D’Aloise a pris sa retraite comme président et propriétaireD’Associates, une compagnie de communications située à New York. Ilest l’auteur de «Now That You’re 21 (Or Thereabouts)» (Maintenant quevous avez 21 ans — ou à peu près), volume écrit d’après des conférencesqu’il donna à des finissants d’université sur la vie après le diplôme.

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Les membres du conseil 2502 Corpus Christi àMineola, New York, enlève du matériel pour terrainde jeu de l’école Corpus Christi. Les Chevaliers ontdémantelé l’ancien terrain de jeu et ont aidé à lamise en place du nouveau matériel.

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Joignez les Amis de l’abbé McGivney (ÉCRIRE EN LETTRES D’IMPRIMERIE, S.V.P.)

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Si vous et votre famille n’êtes pasmembres de les Amis de l’abbé McGivneycomplétez le bulletin-résponseet postez le à:

The Father McGivney GuildKnights of Columbus1 Columbus PlazaNew Haven, CT 06510-3326

www.fathermcgivney.org.

Les membres de les Amis de l’abbé McGivney reçoivent un bulletin à tous les deux mois sur les détails de la cause, une carte de prière spéciale,et tout autre matériel à mesure qu’il se développe. Les membres peuvent également y déposer leurs intentions de prières et Messes audirecteur de les Amis de l’abbé McGivney. Etre membre des C. de C. ne vous rend pas automatiquement un membre des les Amis.

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L’Ordre en images

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Le 1er septembre dernier, le cielau-dessus de New Haven a étéilluminé par un feu d’artifice quifaisait partie d’un programmeorganisé par les Chevaliers deColomb pour célébrer son 125eanniversaire dans la ville oùl’Ordre a été fondé.

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Des Chevaliers participentà une manifestation provie devant le PalaisNational à SaintDomingue dans le cadred’un événement organisépar l’archidiocèse. Le cardinal Nicolás de JesúsLópez Rodríguez a encouragé les catholiquesde l’île à se mobiliser contre un projet de loi quirendrait l’avortement légaldans la RépubliqueDominicaine. Beaucoup deconseils ont envoyé desreprésentants pour participer à la manifestation.

Construire un monde meilleurun conseil à la fois.

Chaque jour, les Chevaliers de partout dans le monde ont la possibilité de faire une différence. Que se soit à travers le service à lacommunauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque ettout Chevalier pour sa force, sa compassion, et son dévouement à vouloirconstruire une monde meilleur.

Envoyez-nous les photos de votre conseil pour la rubrique “Chevaliers à l’œuvre”. Lesphotos peuvent être envoyées par courriel à [email protected] oubien à Columbia,1Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326.

CHEVALIERSDE COLOMBAu service de Un. Au service de tous.

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LES CHEVALIERS DE COLOMB SONT GUIDÉSPAR LES PAROLES DU CHRIST

GARDER LA FOI VIVANTEVeuillez encourager le plus possible les vocations à la prêtrise et à lavie religieuse. Vos prières et votre appui ont de l'importance.www.kofc.org

Le testament du serviteur de Dieu, l’abbé Michael J. McGivney,fondateur des Chevaliers de Colomb, investissait la majeurepartie de sa succession de 2000 $ dans un fonds fiduciaire afinde pourvoir aux études de son jeune frère, John, qui venaitd’entrer au séminaire. L’abbé McGivney savait, d’après sonexpérience personnelle, que, faute de fonds, les aspirationsà la prêtrise d’un jeune homme peuvent se trouver brimées.

Une part de l’héritage de l’abbé McGivney légué à sesChevaliers, on note une profonde solidarité avec les séminar-istes et une volonté arrêtée de les aider à payer leurs études.Depuis 25 ans, l’Ordre a mis sur pied plusieurs fonds en dota-tion qui, aujourd’hui, s’élèvent à plus de 16,6 millions $. Chaqueannée, des déboursés provenant de ces fonds viennent en aideà des hommes méritants des États-Unis, du Canada, duMexique, de Porto Rico et des Philippines, pour qu’ils puissent,comme prêtres, poursuivre leur appel à marcher dans les tracesdu Christ ou à s’adonner à des études supérieures.

Au cours des quinze dernières années, le Fonds de bourses

d’études pour les vocations abbé Michael J. McGivney, adécerné pour plus de 3,8 millions $ en subventions à 723 sémi-naristes des États-Unis et du Canada. Par ailleurs, le Fonds debourses d’études pour les vocations Mgr Thomas V. Daily adécerné 700 000 $ en subventions à plus de 125 séminaristes.

De plus, grâce au programme de l’Ordre, appelé R.S.V.P.(Programme de remboursements d’appui aux vocations), lesunités locales des Chevaliers de Colomb peuvent «adopter» unséminariste en lui apportant appui financier et soutien moral.Depuis 1981, les Chevaliers ont recueilli et offert pour plus de40 millions $ à des dizaines de milliers de séminaristes.

L’argent, bien entendu, ne résoudra pas le problème de lapénurie de prêtres. Il faut également la prière. Les Chevalierssont guidés par les paroles du Christ: «La moisson est abon-dante, mais les ouvriers sont peu nombreux; priez donc, pourque le Seigneur de la moisson envoie des ouvriers dans samoisson» (Mt 9, 37-38).