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AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 02 5 février 2015 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch Pour la première fois de son histoire, le SEV se donne un objectif chiffré. Celui qui y participe le plus activement sera récompensé. Page 2 1800 nouveaux membres: un objectif élevé Le SEV a recruté un nombre record de membres l’année dernière. Page 2 2014: année record .. La campagne de recrutement 2015 se base sur un principe éprouvé et reconnu. Et il y a à nouveau des primes attractives en jeu. Page 2 Un membre recrute un autre membre karakter.ch ENSEMBLE NOUS SOMMES TOUJOURS PLUS FORTS POUR 3 NOUVEAUX MEMBRES RECRUTÉS : une lampe de poche menue mais puissante, avec design SEV, utilisable au quotidien pour le travail ou les loisirs. POUR 9 NOUVEAUX MEMBRES RECRUTÉS : libre choix entre un appareil photo digital pour les esprits aventuriers, ou un bon pour une escapade de détente qui fait du bien. 3 9 Les membres renforcent le SEV: RECRUTE DES COLLÈGUES, FAIS-LES ADHÉRER AU SEV ET TU RECEVRAS DE NOUVELLES PRIMES ATTRACTIVES

Contact sev 2015 02

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AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 02

5 février2015

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

Pour la première fois de son histoire, le SEV sedonne un objectif chiffré. Celui qui y participele plus activement sera récompensé.

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1800 nouveaux membres: un objectif élevéLe SEV a recruté unnombre record demembres l’annéedernière. Page 2

2014: année record

..

La campagne de recrutement 2015 se basesur un principe éprouvé et reconnu. Et il y aà nouveau des primes attractives en jeu.

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Un membre recrute un autre membre

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.ch

ENSEMBLE NOUS SOMMES TOUJOURS PLUS FORTS

POUR 3 NOUVEAUX MEMBRES RECRUTÉS :

une lampe de poche menue mais puissante, avec design SEV, utilisable au quotidien pour le travail ou les loisirs.

POUR 9 NOUVEAUX MEMBRES RECRUTÉS :

libre choix entre un appareil photo digital pour les esprits aventuriers, ou un bon pour une escapade de détente qui fait du bien.

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Les membres renforcent le SEV:RECRUTE DES COLLÈGUES, FAIS-LES ADHÉRER AU SEV ET TU RECEVRAS DE NOUVELLES PRIMES ATTRACTIVES

Page 2: Contact sev 2015 02

Cela faisait longtemps que lerecrutement de nouveauxmembres n’avaient eu autantde succès au SEV. En 2014, cene sont pas moins de 1661nouvelles adhésions qui ontété enregistrées! Deuxéléments importants expli-quent ce bon résultat: unecampagne attractive certes,mais surtout un grand travailsyndical, comme la conclusionde la CCT CFF et la lutte auxTPG.Comme le nombre de démis-sions est resté bas l’année der-nière, le résultat final est net-tement meilleur que pour lesannées précédentes. Certes,on n’a pas encore réussi àcompenser tous les décès mais

avec 550 membres en moins,le recul est bien limité.Le 7 février, les recruteurs se-ront remerciés comme il sedoit lors d’une petite fête du-rant laquelle ils recevront leursprimes: un sac à dos pour qua-

tre recrutements, une valise àroulettes pour huit recru-tements.Cette année, en 2015 donc, il yaura des primes pour trois etneuf recrutements. L’objectifest plus élevé cette année, le

SEV montre ses ambitions... Etles meilleurs auront encoredes primes supplémentaires(voir article ci-dessous)!

pmo/Hes

L’action de recrutement2014 s’intitulait « ViaSEV ». Elle a conduit àun record de nouvellesadhésions.

Beau succès de « Via SEV »2014 a été l’année qui a connu le plus de succès en matière de recrutement au SEV, depuis longtemps

Nouvelles adhésions au SEV: l’année 2014 surpasse les années précédentes.

......

2 ACTUcontact.sevN° 02/155 février 2015

Les «membres recrutent lesmembres» reste le principe debase du SEV. La campagne derecrutement 2015 qui débuteces jours ne déroge pas à larègle. Sous le slogan: «Ensem-ble nous sommes toujoursplus forts».Il est aussi question de forcelorsqu’il s’agit des primes queles meilleur-e-s recruteurs etrecruteuses recevront.■ Pour 3 nouveaux mem-bres recrutés: une petitelampe de poche, maispuissante, avec design SEV,utilisable au quotidien pour letravail ou les loisirs.■ Pour 9 nouveaux mem-bres recrutés: libre choixentre un appareil photo digitalpour les esprits aventuriers,ou un bon pour une escapadede détente qui fait du bien.

Pa railleurs, avec une primespéciale le SEV vise un

objectif commun, il veut serenforcer grâce à vous, lesrecruteuses et recruteurs.Lorsque 1800 nouveauxmembres seront recrutés pourle SEV, les meilleur-e-srecruteurs et recruteusesseront invités à participer tousensemble à une excursionculinaire. De plus amplesdétails seront donnés entemps voulu.Il va de soi que pour chaquemembre recruté, indépendam-ment de l’action de recrute-ment, la prime de 50 francs enespèces reste valable.

Voici commentça marcheLes nouveaux membresrecrutés durant l’année civile2015 sont pris en compte.Jusqu’au 30 novembre 2015plusieurs journées d’actionsont organisées pour nouspermettre de nous renforcer.

Nous mettrons l’accent surles journées du 5 mars, du4 mai et du 30 novembre.Comme l’année passée,l’action de recrutement serasuivie de près par notrejournal syndical contact.sev.Les primes seront remisesdébut 2016 dans un cadrefestif. Celui ou celle qui nepourra pas participer à cettefête recevra sa prime par laposte. Les détails sur lesprimes seront publiés durantl’année dans contact.sev.

Au cours de cette action derecrutement, les primes serontà nouveau cumulées: celui oucelle qui recrute 9 membresrecevra la lampe de poche etpourra choisir la deuxièmeprime (appareil photo ou bonde détente). Il n’est pas prévud’octroyer plusieurs fois cesprimes.

Les meilleurs argumentsde recrutement

■ Le SEV se bat pour demeilleures conditions detravail et d’engagement.

■ Le SEV négocie avecsuccès des conventionscollectives de travail.

■ Le SEV te conseille en casde problèmes sur ton lieu detravail.

■ Le SEV t’offre une protec-tion juridique professionnelle.

■ Le SEV défend tes intérêtsau niveau politique.

■ Au SEV tu peux t’engageractivement.

■ Le SEV t’informe par sonjournal contact.sev et son siteinternet www.sev-online.ch.

■ Au SEV tu peux rencontrerdes personnes qui ont lesmêmes intérêts que toi.

■ Le SEV t’offre diversesprestations très variées: unchoix de cours pour uneformation spécifique etprofessionnelle, un soutiendans les situations difficilesavec des prêts et crédits, uneoffre de vacances à bon prix.Pour adhérer au plus vite:scanne le code QR avec tonsmartphone ou ta tablette etremplis le formulaire sur tonécran.

INFO

Campagne 2015: ensemble on est toujours plus forts

..

Tous les membres actifs duSEV ont reçu un courrier cesderniers jours. Comme l’annéedernière, chaque membred’une section d’actifs reçoittrois prospectus à domicile,afin qu’ils puissent tousparticiper au recrutement. Lestrois prospectus suffisent àrecruter trois personnes etobtenir ainsi la première primede l’action 2015. Des prospec-tus supplémentaires sont biensûr à disposition au SEV.

L’inscription peut égalementse faire facilement via internet,à tout moment, en allant surwww.sev-online.ch puis encliquant sur « Adhérer mainte-nant! » ou en utilisant le codeQR ci-dessous.

Chez les pensionnés, seules lespersonnes ayant une fonctiondans les sections reçoivent lecourrier, comme convenu avecle président central.

Matériel dans lesboîtes aux lettres

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AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 02

5 février2015

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

Ce rapport doit servir de base à l’OFTpour émettre une directive fixant le sa-laire d’usage dans le fret ferroviaire. LeSEV avait en effet porté plainte dansl’affaire Crossrail, qui ne respecte pasles usages de la branche. Le rapport es-time qu’il faut différencier le fret inter-national et le fret intérieur. Pis: les «ex-perts» portent un regard très libéral surla loi sur les chemins de fer. Pour leSEV, ce rapport n’est pas un outil sé-rieux pour trancher.

Pages 4, 5, 6 et 7

Un rapport superficielLe rapport demandé par l’Of-fice fédéral des transportsplace la compétitivité des en-treprises avant les salaires dupersonnel. Par contre, le faitqu’il n’est pas possible de vivreen Suisse avec des salaires envigueur dans l’UE est passésous silence.

Des «experts» donnent leurs pistes pour les conditions de travail dans le fret ferroviaire

Albe

rto C

heru

bini

(Bel

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ne)

Le rapport commandé par l’OFT met en danger les salaires suisses des mécaniciens.

■ Les participants à la conférence desprésidents de janvier 2015 ont eu l’op-

portunité d’enten-dre une bonne par-tie de l’équipe de lasection TPG, venuetémoigner de cequ’elle a vécu fin2014.Beaucoup d’émo-

tions en les entendant parler de la jour-née de grève notamment. Beaucoup

d’émotions aussi en visionnant un petitfilm-rétrospective en musique.Le matin, les participants ont pu en ap-prendre un peu plus sur la surveillancedes travailleurs, les systèmes autoriséset les systèmes interdits ou plutôt lafrontière entre les deux, toujours diffi-cile à déterminer...

Pages 14 et 15

Conférence des présidents

Partager l’expérience... et l’émotion

Hes

Les négociations pour la nouvelle CCT sepoursuivent ce jeudi aux TL. Ainsi en a décidéle personnel syndiqué le 27 janvier.

Page 9

TL-LEB: les négociations se poursuiventQuelque 50 membres sur 400 (!) se sontréunis lors de la journée VPT bateau.L’occasion d’aborder les sujets d’actualité.

Page 17

Journée VPT bateauxLe personnel MBC dudépôt de Cossonay n’a pasde vestiaires adéquats.

Page 13

MBC: quels vestiaires!

..

Chaque année, les femmes sont privéesde quelque 7,7 milliards de francs desalaire. Cette discrimination est aucentre de la grande manifestation misesur pied par l’Union syndicale suisse le7 mars prochain. Toutes et tous à Bernedonc ce jour-là pour dénoncer cettediscrimination et pour dire non aupaquet de prévoyance Berset.

Page 20

Luttons contre l’inégalitésalariale!

Page 4: Contact sev 2015 02

ACTU ......

4contact.sevN° 02/155 février 2015

«Nous sommes prêts pour la campagnede votation!»L’association «Non au 2e tube au Go-thard» a pris acte de la décision du Con-seil fédéral de procéder à la votation surle 2e tube routier au Gothard en 2016.«Nous ne nous sommes pas occupésdes petits jeux tactiques ni des considé-rations partisanes», dit Jon Pult, copré-sident de l’association «Non au 2e tubeau Gothard» et président de l’Initiativedes Alpes: «Nous nous sommes prépa-rés dès le début à toutes les dates devotation possibles, pour cette raison,2016 nous convient aussi.»«Nous voulons gagner la votation – etnous la gagnerons», souligne CarolineBeglinger, coprésidente de l’association«Non au 2e tube au Gothard» et codirec-

trice de l’ATE (Association transport etenvironnement). Elle insiste avec con-viction: «Nous sommes prêts à protégerla Suisse contre un afflux encore plusimportant de camions.» Ce sera la troi-sième votation sur un 2e tube auGothard. Le peuple a toujours dit non.Un deuxième tube routier double lenombre de camions sur les axes de tran-sit à travers la Suisse. La loi proposéepar le Conseil fédéral et le Parlement nepeut pas l’empêcher. «Nous ne pouvonsen aucun cas nous fier à une loi qui,dans notre démocratie vivante, peutêtre modifiée à tout instant», préciseCaroline Beglinger. Avec un 2e tube, lapolitique suisse des transports des der-nières décennies, qui a endigué le traficde transit et ménagé les Alpes jusqu’à

aujourd’hui, est mise en danger.Le tunnel de base du Gothard sera misen exploitation l’an prochain. «Nous nepouvons quand même pas construiremaintenant un 2e tube routier alors quele transfert du trafic de marchandises àtravers la Suisse peut réussir. C’est unesituation absurde qui donne un signalcomplètement faux à l’économie destransports et à l’Europe», dit Jon Pult.Quatre tunnels suffisent pour gérer letrafic de manière efficiente et sûre,même durant la période d’assainis-sement du tunnel routier existant. Lesétudes menées par le Conseil fédéral ledémontrent. C’est la meilleure solutionà long terme.

c-vbo

On vote en 20162e tube au Gothard

Le rapport d’expertise publiétout récemment par l’Office fé-déral des transports sur le tra-fic marchandises par rail défi-nit différentes branches selonqu’il s’agit de trafic intérieurou de trafic international. Unevision des choses qui peutavoir de graves répercussionsautant pour les entreprisessuisses que pour les em-ployés.Le SEV s’étonne de la grandeimportance que l’OFT donne au« rapport de base » sur les con-ditions de travail d’usage dansla branche du transport par

rail, rédigé sur son ordre parun avocat et un économiste.Du point de vue du SEV, il estinacceptable que, sur la seulebase d’une vision stérile d’unjuriste et d’un économiste, unOffice fédéral puisse définirpour ainsi dire tout seul unenouvelle branche séparée pourle trafic ferroviaire internatio-nal par rail dans lequel le dum-ping salarial des pays euro-péens serait possible. Cetteséparation des deux branchesmettrait une pression énormesur les entreprises suissesdont le personnel n’est pasengagé selon cette logique etbuterait contre les réglemen-tations des CCT issues d’unedécision politique. Les basesjuridiques pour la protectiondes conditions de travail enSuisse seraient en outre ré-duites à l’absurde.

En Suisse nous voulons dessalaires suissesPour le SEV, il est bien clair quepour un travail effectué enSuisse, il faut appliquer les sa-laires d’usage dans notre pays,comme cela est d’ailleurs lecas dans d’autres branches.

Des réglementations différen-tes pour le trafic internationalet le trafic national ne sont pascontrôlables dans l’exploita-tion quotidienne et ouvrent laporte toute grande aux abus.C’est pourquoi le SEV main-tient aussi sa plainte contre ledumping salarial pratiqué parCrossrail. Le rapport d’exper-

tise ne suit pas simplement lalogique de non-discriminationprescrite par l’accord sur lestransports terrestres, il l’appli-que bien au-delà sans tenircompte des pertes et il se per-met d’ignorer la loi suisse et lavolonté politique. Au vu de cequi précède, le SEV se permet,lui, de signaler que l’Alle-

Le SEV va tout mettre enœuvre afin d’éviter queles conditions de travailexistantes, qui sontréelles et répondent àune volonté politique,ne soient détérioréespar une expertise pu-rement théorique. Il vacombattre toute tenta-tive allant dans cettedirection par tous lesmoyens à sa disposi-tion.

Non à un salaire de Rapport douteux sur les salaires d’usage dans la branche du trafic marchandises par rail

..

Le rapport propose que les mécanos travaillant dans les dépôtssuisses mais pour le trafic marchandises international, puissent re-cevoir des salaires au rabais , comme les mécanos de Crossrail à Bri-gue. Exclu!

Bon résultat 2014pour la CP CFF■ La Caisse de pensions CFF aréalisé en 2014 un rendementde 8,4 % sur les placements. Laperformance est par conséquentplus élevée que la moyenne descaisses de pensions suisses.Le degré de couverture au31 décembre 2014 s’améliore etatteint 107,3 % (année précé-dente 102,4 %).

Guy Greiveldingpart en retraite

■ A la tête du syndicatluxembourgeois du personneldes transports (FNCTTFEL)depuis 37 ans, Guy Greiveldingest parti en retraite au 31 jan-vier 2015. Il a été remplacésamedi dernier par Jean-ClaudeThümmel qui était jusque-làsecrétaire général du syndicat.

Dans le cadre du Congrès, GuyGreivelding a passé en revueses 37 ans comme président. Ils’est prononcé en faveur d’uneEurope plus sociale et a critiquéles forces néolibérales quicontinueraient de s’établir enEurope et de vouloir diviser etdétruire le secteur ferroviaire.

Genève: grèvefortement suivie■ Le SSP et l’ensemble dessyndicats de la fonctionpublique genevoise ont appeléà la mobilisation le 29 janvier,contre les coupes budgétairesmises en place par les autoritéspolitiques genevoises. Cettejournée de grève et de mobilisa-tion, qui faisait suite à lamobilisation largement suiviedu 19 décembre dernier, a denouveau été un succès. Duranttoute la journée, actions etdébrayages se sont succédédans tous les services de l’Etat.De nombreux établissementsscolaires ont suivi la grève. Et lamobilisation des collégiens aété spécialement forte, avecdes centaines d’étudiants dansles rues. En fin d’après-midi, cesont plus de 3000 personnes quiont défilé en défense du servicepublic. La mobilisation ne faiblitpas. ssp

EN VITESSE

ACTU

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contact.sevN° 02/155 février 2015

magne, pays européen leader,veut que ses salaires mini-mums soient respectés aussipour les travailleurs de pas-sage dans le pays, comme parexemple les chauffeurs en tra-fic de transit. Pour cela, descentaines de contrôleurs sup-plémentaires doivent être en-gagés. Ce que peut faire unpays membre à part entière del’UE devrait être possible aussipour la Suisse. Fort de cetteconsidération, le SEV dit clai-rement Non aux efforts d’unOffice fédéral qui autorise ledumping salarial en définis-sant des branches de son pro-pre chef. SEV

branche bradéDans la loi sur les chemins de fer, l’article 8 stipule que « L’OFT octroiel’autorisation d’accès au réseau lorsque l’entreprise remplit (...) d. ellerespecte les dispositions du droit du travail et les conditions de travailde la branche; (...) » Dans leur rapport, les auteurs rappellent que leConseil fédéral prévoyait bien, lorsqu’il a proposé de promulguer laréglementation dans le cadre de la réforme des chemins de fer 1 en1997, le respect de conditions «en usage dans le pays». Mais leParlement a décidé qu’il s’agissait de respecter des conditions« en usage dans la branche ». « L’usage dans le pays » prétériterait lacompétitivité des entreprises ferroviaires suisses. Pour justifier cettefausse interprétation, les auteurs évoquent une citation du porte-parolede la commission. Ce faisant, ils inversent le sens de la loi qui vise àprotéger le personnel du dumping social... Mais c’est tout le contraireque leur interprétation prévoit puisque toutes les ETF de la mer du Nordà la Méditerranée constitueraient le socle de la définition de labranche. Fi/vbo

Interprétation absurde de la loi

L’étude commandée par l’OFTveut adapter les conditionsd’embauche au niveaueuropéenAprès avoir édicté au 1er avril2014 une directive sur lesconditions de travail dans labranche bus avec un salaireminimal, l’Office fédéral destransports (OFT) a annoncéune directive pour le traficmarchandises.Le «cas Crossrail» montre àquel point il est nécessairede clarifier ce qu’implique«les conditions usuelles dela branche» figurant dans laLoi fédérale sur les cheminsde fer. Des conditionsusuelles auxquelles doiventse tenir les entreprises detransport ferroviaire (ETF)afin d’obtenir une autorisa-tion d’utilisation du réseaude l’OFT: au mois de mars2014, la filiale suisse deCrossrail, avec siège àMuttenz, a annoncé l’ouver-ture d’un dépôt à Brigueavec des mécaniciensengagés auparavant au seinde Crossrail Italie, à Domo-dossola. Après leur forma-

tion, ils auraient touché13 × 3350 fr. – soit environ20 % de plus qu’auparavant– mais bien moins que lesmontants de base de 5358 fr.par mois en vigueur aux CFFet les 5780 fr. des BLS.Le SEV avait exigé deCrossrail qu’elle respecte lessalaires usuels de la brancheet avait écrit à l’OFT pourqu’il retire le droit d’accès auréseau en cas de non-respect des salaires parCrossrail. Même les quelque4000 fr. actuels ne sont pasusuels de la branche.L’OFT a alors mandaté lecabinet-conseil Ecoplan etun juriste pour qu’ils établis-sent les bases nécessaires àl’édiction d’une directive.L’OFT a publié leur rapport le20 janvier sur son siteinternet. Les experts esti-ment dans leur rapport queles entreprises ferroviairesayant leur siège dans l’UE etqui souhaitent effectuer destransports combinés demarchandises en Suisse ou àtravers la Suisse (import,export, transit), confor-

mément à l’accord sur lestransports terrestres, n’ontpas besoin d’autorisationsuisse d’accès au réseau. Lecabotage leur est toutefoisinterdit. Elles ne sont pasassujetties aux dispositionssuisses sur les salaires enusage dans la branche.Les experts préconisent descinder les trafics: lesconditions usuelles de labranche internationale dufret ferroviaire devraient sebaser sur les conditions envigueur chez les ETF euro-péennes. Cela auraitl’avantage de ne pasdésavantager les ETF suissespar rapport aux ETF étran-gères. Ils mentionnent aussiqu’il y aurait de l’abus si cesentreprises engageaient dupersonnel pour cette brancheet l’employaient pour letrafic intérieur. Actuel-lement, les mécaniciens deBLS et CFF Cargo travaillentdans les deux branches; uneséparation claire est difficile.L’OFT n’a pas encore statuésur la plainte du SEV. Fi/vbo

INFO

L’OFT veut des conditions d’engagement calquées sur l’Europe...

Ensemble,on est plus forts!Le quotidien s’est développé avec ses joies indivi-duelles et sans engagement aucun. Il attire avecses biens de consommation et ses offres de loisirs.Il recourt à de multiples canaux pour créer de nou-veaux besoins. Sur le fond les questions restent ensuspens: quel est mon but? Quels sont mes avan-tages dans tout ça? Les objectifs collectifs et lesvaleurs fondamentales sont relégués au secondplan. Cela a des répercussions inévitables sur lerecrutement des membres d’un syndicat. Le SEVdoit aussi apporter des réponses aux besoins indi-viduels, comme il doit aussi réussir à transmettreles valeurs de l’adhésion à une organisation.

Cela fait sens de s’organiser syndicalement. Cetteconviction est au centre de nos efforts de recru-tement. Elle est en même temps source de motiva-tion et d’argumentation. Elle rend possible la com-préhension collective de la valeur socialed’appartenance. Elle est ainsi le fondement mêmede toute croissance d’un syndicat.L’augmentation des membres nécessite deuxchoses: d’une part une base de membres quis’identifie au SEV et qui lui est fidèle. De membresqui sont conscients du sens personnel et du senscollectif que l’adhésion apporte. D’autre part, ilfaut des efforts constants pour convaincre des col-lègues non syndiqués d’adhérer. Il s’agit de leurfaire mieux connaître les valeurs fondamentales etde les rendre attentifs et attentives aux victoirescollectives.

Au SEV, ils sont des centaines de membres à sesoucier de ces deux aspects. Convaincus par leSEV, ils propagent cette conviction comme une va-leur collective dans leur entreprise. Ils rendent ain-si possible l’identification à l’organisation et favo-risent le lien entre le syndicat et les membres. Ilsérigent ainsi les bonnes conditions de travail aurang de valeur collective et facilitent le recrutementde nouveaux membres.

L’absence d’engagement et l’individualité n’ontpas leur place dans notre travail quotidien.Chaque jour, nous sommes dépendants les unsdes autres. Dans ce contexte, les employé-e-sn’ont que le choix de l’action commune. Dans unmarché du travail aussi hiérarchisé, où les presta-tions sont sous forte pression économique, vouloirobtenir quelque chose seul est sans espoir. C’estensemble qu’il est pertinent de se défendre. En-semble, on est toujours plus forts!

Elena Obreschkow, responsable du recrutement au SEV

ÉDITO

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«Nous sommes prêts pour la campagnede votation!»L’association «Non au 2e tube au Go-thard» a pris acte de la décision du Con-seil fédéral de procéder à la votation surle 2e tube routier au Gothard en 2016.«Nous ne nous sommes pas occupésdes petits jeux tactiques ni des considé-rations partisanes», dit Jon Pult, copré-sident de l’association «Non au 2e tubeau Gothard» et président de l’Initiativedes Alpes: «Nous nous sommes prépa-rés dès le début à toutes les dates devotation possibles, pour cette raison,2016 nous convient aussi.»«Nous voulons gagner la votation – etnous la gagnerons», souligne CarolineBeglinger, coprésidente de l’association«Non au 2e tube au Gothard» et codirec-

trice de l’ATE (Association transport etenvironnement). Elle insiste avec con-viction: «Nous sommes prêts à protégerla Suisse contre un afflux encore plusimportant de camions.» Ce sera la troi-sième votation sur un 2e tube auGothard. Le peuple a toujours dit non.Un deuxième tube routier double lenombre de camions sur les axes de tran-sit à travers la Suisse. La loi proposéepar le Conseil fédéral et le Parlement nepeut pas l’empêcher. «Nous ne pouvonsen aucun cas nous fier à une loi qui,dans notre démocratie vivante, peutêtre modifiée à tout instant», préciseCaroline Beglinger. Avec un 2e tube, lapolitique suisse des transports des der-nières décennies, qui a endigué le traficde transit et ménagé les Alpes jusqu’à

aujourd’hui, est mise en danger.Le tunnel de base du Gothard sera misen exploitation l’an prochain. «Nous nepouvons quand même pas construiremaintenant un 2e tube routier alors quele transfert du trafic de marchandises àtravers la Suisse peut réussir. C’est unesituation absurde qui donne un signalcomplètement faux à l’économie destransports et à l’Europe», dit Jon Pult.Quatre tunnels suffisent pour gérer letrafic de manière efficiente et sûre,même durant la période d’assainis-sement du tunnel routier existant. Lesétudes menées par le Conseil fédéral ledémontrent. C’est la meilleure solutionà long terme.

c-vbo

On vote en 20162e tube au Gothard

Le rapport d’expertise publiétout récemment par l’Office fé-déral des transports sur le tra-fic marchandises par rail défi-nit différentes branches selonqu’il s’agit de trafic intérieurou de trafic international. Unevision des choses qui peutavoir de graves répercussionsautant pour les entreprisessuisses que pour les em-ployés.Le SEV s’étonne de la grandeimportance que l’OFT donne au« rapport de base » sur les con-ditions de travail d’usage dansla branche du transport par

rail, rédigé sur son ordre parun avocat et un économiste.Du point de vue du SEV, il estinacceptable que, sur la seulebase d’une vision stérile d’unjuriste et d’un économiste, unOffice fédéral puisse définirpour ainsi dire tout seul unenouvelle branche séparée pourle trafic ferroviaire internatio-nal par rail dans lequel le dum-ping salarial des pays euro-péens serait possible. Cetteséparation des deux branchesmettrait une pression énormesur les entreprises suissesdont le personnel n’est pasengagé selon cette logique etbuterait contre les réglemen-tations des CCT issues d’unedécision politique. Les basesjuridiques pour la protectiondes conditions de travail enSuisse seraient en outre ré-duites à l’absurde.

En Suisse nous voulons dessalaires suissesPour le SEV, il est bien clair quepour un travail effectué enSuisse, il faut appliquer les sa-laires d’usage dans notre pays,comme cela est d’ailleurs lecas dans d’autres branches.

Des réglementations différen-tes pour le trafic internationalet le trafic national ne sont pascontrôlables dans l’exploita-tion quotidienne et ouvrent laporte toute grande aux abus.C’est pourquoi le SEV main-tient aussi sa plainte contre ledumping salarial pratiqué parCrossrail. Le rapport d’exper-

tise ne suit pas simplement lalogique de non-discriminationprescrite par l’accord sur lestransports terrestres, il l’appli-que bien au-delà sans tenircompte des pertes et il se per-met d’ignorer la loi suisse et lavolonté politique. Au vu de cequi précède, le SEV se permet,lui, de signaler que l’Alle-

Le SEV va tout mettre enœuvre afin d’éviter queles conditions de travailexistantes, qui sontréelles et répondent àune volonté politique,ne soient détérioréespar une expertise pu-rement théorique. Il vacombattre toute tenta-tive allant dans cettedirection par tous lesmoyens à sa disposi-tion.

Non à un salaire de Rapport douteux sur les salaires d’usage dans la branche du trafic marchandises par rail

..

Le rapport propose que les mécanos travaillant dans les dépôtssuisses mais pour le trafic marchandises international, puissent re-cevoir des salaires au rabais , comme les mécanos de Crossrail à Bri-gue. Exclu!

Bon résultat 2014pour la CP CFF■ La Caisse de pensions CFF aréalisé en 2014 un rendementde 8,4 % sur les placements. Laperformance est par conséquentplus élevée que la moyenne descaisses de pensions suisses.Le degré de couverture au31 décembre 2014 s’améliore etatteint 107,3 % (année précé-dente 102,4 %).

Guy Greiveldingpart en retraite

■ A la tête du syndicatluxembourgeois du personneldes transports (FNCTTFEL)depuis 37 ans, Guy Greiveldingest parti en retraite au 31 jan-vier 2015. Il a été remplacésamedi dernier par Jean-ClaudeThümmel qui était jusque-làsecrétaire général du syndicat.

Dans le cadre du Congrès, GuyGreivelding a passé en revueses 37 ans comme président. Ils’est prononcé en faveur d’uneEurope plus sociale et a critiquéles forces néolibérales quicontinueraient de s’établir enEurope et de vouloir diviser etdétruire le secteur ferroviaire.

Genève: grèvefortement suivie■ Le SSP et l’ensemble dessyndicats de la fonctionpublique genevoise ont appeléà la mobilisation le 29 janvier,contre les coupes budgétairesmises en place par les autoritéspolitiques genevoises. Cettejournée de grève et de mobilisa-tion, qui faisait suite à lamobilisation largement suiviedu 19 décembre dernier, a denouveau été un succès. Duranttoute la journée, actions etdébrayages se sont succédédans tous les services de l’Etat.De nombreux établissementsscolaires ont suivi la grève. Et lamobilisation des collégiens aété spécialement forte, avecdes centaines d’étudiants dansles rues. En fin d’après-midi, cesont plus de 3000 personnes quiont défilé en défense du servicepublic. La mobilisation ne faiblitpas. ssp

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contact.sevN° 02/155 février 2015

magne, pays européen leader,veut que ses salaires mini-mums soient respectés aussipour les travailleurs de pas-sage dans le pays, comme parexemple les chauffeurs en tra-fic de transit. Pour cela, descentaines de contrôleurs sup-plémentaires doivent être en-gagés. Ce que peut faire unpays membre à part entière del’UE devrait être possible aussipour la Suisse. Fort de cetteconsidération, le SEV dit clai-rement Non aux efforts d’unOffice fédéral qui autorise ledumping salarial en définis-sant des branches de son pro-pre chef. SEV

branche bradéDans la loi sur les chemins de fer, l’article 8 stipule que « L’OFT octroiel’autorisation d’accès au réseau lorsque l’entreprise remplit (...) d. ellerespecte les dispositions du droit du travail et les conditions de travailde la branche; (...) » Dans leur rapport, les auteurs rappellent que leConseil fédéral prévoyait bien, lorsqu’il a proposé de promulguer laréglementation dans le cadre de la réforme des chemins de fer 1 en1997, le respect de conditions «en usage dans le pays». Mais leParlement a décidé qu’il s’agissait de respecter des conditions« en usage dans la branche ». « L’usage dans le pays » prétériterait lacompétitivité des entreprises ferroviaires suisses. Pour justifier cettefausse interprétation, les auteurs évoquent une citation du porte-parolede la commission. Ce faisant, ils inversent le sens de la loi qui vise àprotéger le personnel du dumping social... Mais c’est tout le contraireque leur interprétation prévoit puisque toutes les ETF de la mer du Nordà la Méditerranée constitueraient le socle de la définition de labranche. Fi/vbo

Interprétation absurde de la loi

L’étude commandée par l’OFTveut adapter les conditionsd’embauche au niveaueuropéenAprès avoir édicté au 1er avril2014 une directive sur lesconditions de travail dans labranche bus avec un salaireminimal, l’Office fédéral destransports (OFT) a annoncéune directive pour le traficmarchandises.Le «cas Crossrail» montre àquel point il est nécessairede clarifier ce qu’implique«les conditions usuelles dela branche» figurant dans laLoi fédérale sur les cheminsde fer. Des conditionsusuelles auxquelles doiventse tenir les entreprises detransport ferroviaire (ETF)afin d’obtenir une autorisa-tion d’utilisation du réseaude l’OFT: au mois de mars2014, la filiale suisse deCrossrail, avec siège àMuttenz, a annoncé l’ouver-ture d’un dépôt à Brigueavec des mécaniciensengagés auparavant au seinde Crossrail Italie, à Domo-dossola. Après leur forma-

tion, ils auraient touché13 × 3350 fr. – soit environ20 % de plus qu’auparavant– mais bien moins que lesmontants de base de 5358 fr.par mois en vigueur aux CFFet les 5780 fr. des BLS.Le SEV avait exigé deCrossrail qu’elle respecte lessalaires usuels de la brancheet avait écrit à l’OFT pourqu’il retire le droit d’accès auréseau en cas de non-respect des salaires parCrossrail. Même les quelque4000 fr. actuels ne sont pasusuels de la branche.L’OFT a alors mandaté lecabinet-conseil Ecoplan etun juriste pour qu’ils établis-sent les bases nécessaires àl’édiction d’une directive.L’OFT a publié leur rapport le20 janvier sur son siteinternet. Les experts esti-ment dans leur rapport queles entreprises ferroviairesayant leur siège dans l’UE etqui souhaitent effectuer destransports combinés demarchandises en Suisse ou àtravers la Suisse (import,export, transit), confor-

mément à l’accord sur lestransports terrestres, n’ontpas besoin d’autorisationsuisse d’accès au réseau. Lecabotage leur est toutefoisinterdit. Elles ne sont pasassujetties aux dispositionssuisses sur les salaires enusage dans la branche.Les experts préconisent descinder les trafics: lesconditions usuelles de labranche internationale dufret ferroviaire devraient sebaser sur les conditions envigueur chez les ETF euro-péennes. Cela auraitl’avantage de ne pasdésavantager les ETF suissespar rapport aux ETF étran-gères. Ils mentionnent aussiqu’il y aurait de l’abus si cesentreprises engageaient dupersonnel pour cette brancheet l’employaient pour letrafic intérieur. Actuel-lement, les mécaniciens deBLS et CFF Cargo travaillentdans les deux branches; uneséparation claire est difficile.L’OFT n’a pas encore statuésur la plainte du SEV. Fi/vbo

INFO

L’OFT veut des conditions d’engagement calquées sur l’Europe...

Ensemble,on est plus forts!Le quotidien s’est développé avec ses joies indivi-duelles et sans engagement aucun. Il attire avecses biens de consommation et ses offres de loisirs.Il recourt à de multiples canaux pour créer de nou-veaux besoins. Sur le fond les questions restent ensuspens: quel est mon but? Quels sont mes avan-tages dans tout ça? Les objectifs collectifs et lesvaleurs fondamentales sont relégués au secondplan. Cela a des répercussions inévitables sur lerecrutement des membres d’un syndicat. Le SEVdoit aussi apporter des réponses aux besoins indi-viduels, comme il doit aussi réussir à transmettreles valeurs de l’adhésion à une organisation.

Cela fait sens de s’organiser syndicalement. Cetteconviction est au centre de nos efforts de recru-tement. Elle est en même temps source de motiva-tion et d’argumentation. Elle rend possible la com-préhension collective de la valeur socialed’appartenance. Elle est ainsi le fondement mêmede toute croissance d’un syndicat.L’augmentation des membres nécessite deuxchoses: d’une part une base de membres quis’identifie au SEV et qui lui est fidèle. De membresqui sont conscients du sens personnel et du senscollectif que l’adhésion apporte. D’autre part, ilfaut des efforts constants pour convaincre des col-lègues non syndiqués d’adhérer. Il s’agit de leurfaire mieux connaître les valeurs fondamentales etde les rendre attentifs et attentives aux victoirescollectives.

Au SEV, ils sont des centaines de membres à sesoucier de ces deux aspects. Convaincus par leSEV, ils propagent cette conviction comme une va-leur collective dans leur entreprise. Ils rendent ain-si possible l’identification à l’organisation et favo-risent le lien entre le syndicat et les membres. Ilsérigent ainsi les bonnes conditions de travail aurang de valeur collective et facilitent le recrutementde nouveaux membres.

L’absence d’engagement et l’individualité n’ontpas leur place dans notre travail quotidien.Chaque jour, nous sommes dépendants les unsdes autres. Dans ce contexte, les employé-e-sn’ont que le choix de l’action commune. Dans unmarché du travail aussi hiérarchisé, où les presta-tions sont sous forte pression économique, vouloirobtenir quelque chose seul est sans espoir. C’estensemble qu’il est pertinent de se défendre. En-semble, on est toujours plus forts!

Elena Obreschkow, responsable du recrutement au SEV

ÉDITO

Page 6: Contact sev 2015 02

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6 INTERVIEW contact.sevN° 02/155 février 2015

■ contact.sev: Un rapportd’expertise publié le 20 jan-vier par l’Office fédéral destransports (OFT) plaide enfaveur d’une séparation desconditions de travail dutransport ferroviaire desmarchandises en deux bran-ches: le trafic transfrontalieret le trafic interne (cf. articlepages 2-3). Qu’en penses-tu?

Philipp Hadorn: Cette défini-tion technocrate des branchesn’est pas seulement une me-nace pour les conditions d’en-

gagement du personnel ferro-viaire en Suisse mais aussi etavant tout pour les postes detravail. Les auteurs du rapportconsidèrent qu’il est impos-sible d’avoir une protectionnationale car celle-ci est encontradiction avec l’accord surles transports terrestres entrela Suisse et l’UE et avec lavolonté politique d’ouvrir laSuisse au trafic marchandisestransfrontalier. Et ils veulentmaintenant autoriser dans lesentreprises de transport ferro-viaire suisses des salaires deniveau européen, afin de per-mettre à ces entreprises d’êtreconcurrentielles sur le marchéétranger. Imaginons que l’onfasse cela dans le domaine del’industrie! Les mécaniciens deCFF Cargo, de CFF Internationalet de BLS Cargo, qui réalisentla plus grande partie du trans-port transfrontalier à travers laSuisse, ne pourraient pas vivreen Suisse avec des salaireseuropéens. Si nos autoritéspermettent tout et n’importequoi, cela incitera les entre-prises suisses à engager deplus en plus des mécaniciensde filiales étrangères à dessalaires européens pour rouleren Suisse. Actuellement, lesCFF et le BLS respectent en-core les accords passés avecle SEV qui demandent que lesmécaniciens suisses exécutentau moins autant de presta-tions à l’étranger.

■ Selon le rapport, à causede l’accord sur les trans-ports terrestres, l’OFT nepeut pas examiner les con-ditions de travail dans lesentreprises ayant leursiège en Europe pour savoirsi elles sont conformes à cequi est d’usage dans labranche, parce que ces en-treprises n’ont pas besoind’une autorisation d’accèsau réseau.

Si c’est vraiment le cas, nousavons un problème qui vas’envenimer par l’ouverturedu tunnel de base du Gothardet du Ceneri car les entre-prises de transport étrangèresne dépendront plus des dé-pôts en Suisse. Mais il faudraétudier de près sur le planjuridique si vraiment aucunemesure n’est possible ou op-portune, comme semblent lecroire les auteurs de ce rap-port, afin de protéger le per-

sonnel ferroviaire suisse. Ceciest aussi une question politi-que. En fait, toutes les bran-ches bénéficient d’une protec-tion, soit par les prescriptionsdouanières, soit par les CCTde force obligatoire, et les en-treprises étrangères doivents’y conformer. Et parce que la

Suisse a créé les tunnels NLFAavec ses propres moyens, ellepeut fixer le prix des sillons etainsi faire pression sur l’UE.

■ Le rapport exclut aussi uneprotection des salaires na-tionale car cela défavorise-rait apparemment le railpar rapport aux transpor-teurs routiers.

C’est justement à cause de laconcurrence entre le rail et laroute que la définition debranche proposée n’a pas desens: on ne peut pas consi-dérer à part les opérateurs detraction ferroviaire. Ce rapportmontre aussi que les trans-porteurs routiers peuvent pro-duire à meilleur marché car ilsont des salaires plus bas etdes temps de travail pluslongs, etc. Le dumping sala-rial sur la route doit cepen-dant être stoppé au lieu des’étendre sur le rail. Le fait

que l’Allemagne veuille appli-quer son salaire minimum de8 euros 50 aussi aux chauf-feurs étrangers en transit estun pas dans la bonne direc-tion. Et si le modèle européenque représente l’Allemagneréclame des conditions de tra-vail d’usage dans le pays, la

non-européenne Suisse peutaussi le faire. Avec les sa-laires des pays de l’Est de ni-veau plus bas, l’Allemagne ales mêmes problèmes quenous avec les salaires euro-péens. Au lieu de capituler, ilfaut rechercher des solutions.Mais ce travail ne doit pasêtre laissé à des juristes, deséconomistes, et à un Officefédéral. Jusqu’à présent, ladiscussion a pris place seu-lement dans les coulissesmais maintenant, elle doitêtre menée publiquement.

■ Puisque les mécaniciens delocomotives sont rares, nepeuvent-ils pas imposerleurs conditions salariales?Ne fait-on pas beaucoup debruit pour rien?

Non, car on trouvera tôt outard des mécaniciens en Eu-rope qui accepteront des sa-laires plus bas. Le problème vas’accentuer si le niveau desprix et des salaires de laSuisse se rapproche de celuides pays de l’UE. Les salairesne doivent pas baisser plusrapidement que les prix car si-non le pouvoir d’achat baisseaussi et cela serait défavorableà l’ensemble de l’économie.

■ Puisque les tunnels alpinsdes NLFA raccourcissent latraversée de la Suisse, onaura besoin de moins demécaniciens et ceux qui

Philipp Hadorn souhaite une discussion publique sur les conditions de travail en trafic marchandises ferroviaire et routier

Philipp Hadorn est le secrétaire syndical SEV responsable des dossiers CFF Cargo et aviation et en tantque conseiller national (PS/SO), il est le porte-parole de la fraction PS en matière de politique des trans-ports. Nous basant sur l’actualité, nous avons abordé avec lui divers thèmes comme les conditions detravail d’usage dans la branche dans le transport ferroviaire des marchandises, les NLFA, le deuxièmetube au Gothard très contesté et la Loi sur le transport des marchandises.

« Avec les salaires de l’UE, onne peut pas vivre en Suisse »

«C’est aussi une question politique, sivraiment aucune mesure de protection dupersonnel ferroviaire suisse n’est possibleou opportune.»

frg

Dépôt du référendum sur ledeuxième tube au Gothard le13 janvier 2015.

Philipp Hadorn, 48 ans, estsecrétaire syndical SEV depuis2002 et responsable des dos-siers CFF Cargo et aviation(SEV-GATA). Il a travaillé aupa-ravant dans les études de mar-ché, comme journaliste, en tantque travailleur social dansl’Eglise ainsi qu’au syndicat Co-media. Il est marié et père detrois garçons, habite à Gerla-fingen SO, où il a présidé lacommunauté méthodiste-évan-géliste entre 1996 et 2010. Il estengagé depuis 1997 au PS aulégislatif de sa ville et dès 2006au Parlement cantonal, avant dedevenir conseiller national en2011. Il fait partie de la commis-sion des finances et a présidél’année passée la délégation desurveillance des NLFA des

BIO

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 02/155 février 2015

viennent de l’étrangerpourront effectuer le trajetdans un seul et même tour.Pourquoi le SEV a-t-il dèslors soutenu les NLFA?

Parce que les NLFA privilé-gient le transfert du trafic dela route au rail et cela libèreles vallées alpines du traficroutier et de ses nuisances.Les NLFA rendent aussi le railplus concurrentiel dans le do-maine du trafic voyageurs.Donc les NLFA n’amènent pasdes suppressions de postesdans les chemins de fer, ellesles sécurisent plutôt. Si, dansun premier temps, on aura be-soin de moins de mécaniciensde locomotives à cause destemps de trajet plus courts,l’augmentation du volume detrafic compensera cette situa-tion. Nous devons nous battrepour que les chemins de fersuisses continuent à proposerdes postes de mécaniciens etpour que les places de travaildans le domaine du rail enSuisse continuent à offrir desconditions acceptables.

■ En tant que président de ladélégation de surveillancedes NLFA, tu t’es réjoui l’an-née passée lorsque le Tribu-nal administratif fédéral a

accordé l’effet suspensif aurecours déposé contre l’ad-judication des travaux detechnique ferroviaire autunnel de base du Ceneri?

Grâce à cette décision, l’ou-verture du tunnel ferroviairede base à travers les Alpesn’est pas repoussée et ons’épargne des frais supplé-mentaires. Mais il est compré-hensible que, lors d’une miseau concours publique, lesprestataires qui ne sont paschoisis adressent des plaintesparce qu’ils se sentent lésés.De nouvelles discussions ontlieu maintenant à juste titrepour définir si le droit desmarchés publics doit êtreadapté. Cela se peut-il quedes prestataires bloquent desgrands projets durant desmois à cause de leurs recours?Et qu’à cause de cela on su-bisse des retards et des aug-mentations des coûts? Il fautdiscuter de solutions adap-tées pour un transfert desmarchandises fait dans lesrègles de l’art. Il faut aussidonner la priorité à l’intérêtpublic, qui est de ne pas avoirde retard dans un chantieraussi important que les NLFA.

■ Si les NLFA coûtent beau-

coup d’argent mais aussides postes de travail dansle rail, il faudrait au moinsne pas construire undeuxième tube routier àtravers le Gothard, car celasaboterait le transfert dutrafic vers les NLFA.

Encore une fois, à long termeles NLFA ne coûtent certai-nement pas des places de tra-vail dans le domaine du rail.Un transfert du trafic de laroute au rail réalisé avec suc-cès demande une plus grandecapacité de ferroutage, mèneà un surcroît de manœuvre,nécessite aussi plus de trains.Et tout cela signifie plus depersonnel. Sans les NLFA, ilest évident que les postes detravail disparaîtraient dans ledomaine du rail et que laroute triompherait, jusqu’à ceque la situation d’engorge-ment implose. Le chaos seraitassuré. Avec le deuxième tuberoutier au Gothard qui a déjàreçu l’aval du Parlement, jem’énerve au plus haut pointen tant que politicien du do-maine des transports commede celui des finances. Il esttrès naïf de croire que le traficpuisse rester sur une seulevoie à l’avenir. Si la capacitédes routes est plus grande, le

trafic augmentera. Les trans-porteurs routiers peuvent pro-duire à des prix extrêmementbas avec leurs conditions detravail désastreuses et l’ab-sence d’un budget prévision-nel pour les coûts globaux.Cela va à l’encontre du man-dat de transfert du trafic déci-dé par le peuple lorsqu’il a votéOui à l’Initiative des Alpes. Enplus, on ne peut simplementpas répondre des coûts pour undeuxième tube. Le peuple pour-ra mettre le holà à tout celagrâce à notre référendum.

■ La Loi sur le transport desmarchandises qui sera traitéed’abord par le Conseil natio-nal en mars prochain est aus-si source d’inquiétude pour leSEV. Qu’y a-t-il là en jeu?

Le SEV est très déçu par lesprestations de la commissionparlementaire. Le fait que lesCFF ne soient plus contraintsd’exécuter leur devoir légal detransporter les marchandisesva vraiment à l’encontre dumandat parlementaire quiétait d’élaborer des mesuresde «conception globale pourpromouvoir le transport ferro-viaire des marchandises dansla surface». Même si uneavancée positive est réalisée

dans la réglementation despriorités pour les sillons et lesmesures d’encouragementminimales, le verdict du SEVest clair: c’est carton rouge!Les propositions et positionsde l’OFT et des CFF sont diffi-ciles à comprendre.

■ Dans quelle mesure?La situation a un caractèregrotesque car tous les deuxexpriment hypocritement leurprofession de foi pour un mar-ché libre ancré dans la loi.Franchement: sans volontépolitique d’intervenir sur lesmarchés, le transport ferro-viaire des marchandises enSuisse et à travers la Suissen’aura aucune chance de s’ac-croître vraiment avec lesconditions-cadres actuelles.L’OFT a manqué l’occasion dedévelopper une variante detransfert du trafic qui répondeau vœu du peuple. Au moins,les CFF ont maintenant comprisqu’une définition des pratiquesd’usage dans la branche avecun marché libre, comme celaest proposé dans le rapportpublié par l’OFT, met sérieu-sement en danger leur avenirégalement. Cela devrait donnerà réfléchir au Parlement.

Interview: Markus Fischer

KEYS

TONE

/Gia

n Eh

renz

elle

r

Philipp Hadorn – à gauche, lors du débat au National sur le rapport de la délégation de surveillance des NLFA en juin 2014 – et Doris Leuthard ne tirent pas toujours à la même corde.

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6 INTERVIEW contact.sevN° 02/155 février 2015

■ contact.sev: Un rapportd’expertise publié le 20 jan-vier par l’Office fédéral destransports (OFT) plaide enfaveur d’une séparation desconditions de travail dutransport ferroviaire desmarchandises en deux bran-ches: le trafic transfrontalieret le trafic interne (cf. articlepages 2-3). Qu’en penses-tu?

Philipp Hadorn: Cette défini-tion technocrate des branchesn’est pas seulement une me-nace pour les conditions d’en-

gagement du personnel ferro-viaire en Suisse mais aussi etavant tout pour les postes detravail. Les auteurs du rapportconsidèrent qu’il est impos-sible d’avoir une protectionnationale car celle-ci est encontradiction avec l’accord surles transports terrestres entrela Suisse et l’UE et avec lavolonté politique d’ouvrir laSuisse au trafic marchandisestransfrontalier. Et ils veulentmaintenant autoriser dans lesentreprises de transport ferro-viaire suisses des salaires deniveau européen, afin de per-mettre à ces entreprises d’êtreconcurrentielles sur le marchéétranger. Imaginons que l’onfasse cela dans le domaine del’industrie! Les mécaniciens deCFF Cargo, de CFF Internationalet de BLS Cargo, qui réalisentla plus grande partie du trans-port transfrontalier à travers laSuisse, ne pourraient pas vivreen Suisse avec des salaireseuropéens. Si nos autoritéspermettent tout et n’importequoi, cela incitera les entre-prises suisses à engager deplus en plus des mécaniciensde filiales étrangères à dessalaires européens pour rouleren Suisse. Actuellement, lesCFF et le BLS respectent en-core les accords passés avecle SEV qui demandent que lesmécaniciens suisses exécutentau moins autant de presta-tions à l’étranger.

■ Selon le rapport, à causede l’accord sur les trans-ports terrestres, l’OFT nepeut pas examiner les con-ditions de travail dans lesentreprises ayant leursiège en Europe pour savoirsi elles sont conformes à cequi est d’usage dans labranche, parce que ces en-treprises n’ont pas besoind’une autorisation d’accèsau réseau.

Si c’est vraiment le cas, nousavons un problème qui vas’envenimer par l’ouverturedu tunnel de base du Gothardet du Ceneri car les entre-prises de transport étrangèresne dépendront plus des dé-pôts en Suisse. Mais il faudraétudier de près sur le planjuridique si vraiment aucunemesure n’est possible ou op-portune, comme semblent lecroire les auteurs de ce rap-port, afin de protéger le per-

sonnel ferroviaire suisse. Ceciest aussi une question politi-que. En fait, toutes les bran-ches bénéficient d’une protec-tion, soit par les prescriptionsdouanières, soit par les CCTde force obligatoire, et les en-treprises étrangères doivents’y conformer. Et parce que la

Suisse a créé les tunnels NLFAavec ses propres moyens, ellepeut fixer le prix des sillons etainsi faire pression sur l’UE.

■ Le rapport exclut aussi uneprotection des salaires na-tionale car cela défavorise-rait apparemment le railpar rapport aux transpor-teurs routiers.

C’est justement à cause de laconcurrence entre le rail et laroute que la définition debranche proposée n’a pas desens: on ne peut pas consi-dérer à part les opérateurs detraction ferroviaire. Ce rapportmontre aussi que les trans-porteurs routiers peuvent pro-duire à meilleur marché car ilsont des salaires plus bas etdes temps de travail pluslongs, etc. Le dumping sala-rial sur la route doit cepen-dant être stoppé au lieu des’étendre sur le rail. Le fait

que l’Allemagne veuille appli-quer son salaire minimum de8 euros 50 aussi aux chauf-feurs étrangers en transit estun pas dans la bonne direc-tion. Et si le modèle européenque représente l’Allemagneréclame des conditions de tra-vail d’usage dans le pays, la

non-européenne Suisse peutaussi le faire. Avec les sa-laires des pays de l’Est de ni-veau plus bas, l’Allemagne ales mêmes problèmes quenous avec les salaires euro-péens. Au lieu de capituler, ilfaut rechercher des solutions.Mais ce travail ne doit pasêtre laissé à des juristes, deséconomistes, et à un Officefédéral. Jusqu’à présent, ladiscussion a pris place seu-lement dans les coulissesmais maintenant, elle doitêtre menée publiquement.

■ Puisque les mécaniciens delocomotives sont rares, nepeuvent-ils pas imposerleurs conditions salariales?Ne fait-on pas beaucoup debruit pour rien?

Non, car on trouvera tôt outard des mécaniciens en Eu-rope qui accepteront des sa-laires plus bas. Le problème vas’accentuer si le niveau desprix et des salaires de laSuisse se rapproche de celuides pays de l’UE. Les salairesne doivent pas baisser plusrapidement que les prix car si-non le pouvoir d’achat baisseaussi et cela serait défavorableà l’ensemble de l’économie.

■ Puisque les tunnels alpinsdes NLFA raccourcissent latraversée de la Suisse, onaura besoin de moins demécaniciens et ceux qui

Philipp Hadorn souhaite une discussion publique sur les conditions de travail en trafic marchandises ferroviaire et routier

Philipp Hadorn est le secrétaire syndical SEV responsable des dossiers CFF Cargo et aviation et en tantque conseiller national (PS/SO), il est le porte-parole de la fraction PS en matière de politique des trans-ports. Nous basant sur l’actualité, nous avons abordé avec lui divers thèmes comme les conditions detravail d’usage dans la branche dans le transport ferroviaire des marchandises, les NLFA, le deuxièmetube au Gothard très contesté et la Loi sur le transport des marchandises.

« Avec les salaires de l’UE, onne peut pas vivre en Suisse »

«C’est aussi une question politique, sivraiment aucune mesure de protection dupersonnel ferroviaire suisse n’est possibleou opportune.»

frg

Dépôt du référendum sur ledeuxième tube au Gothard le13 janvier 2015.

Philipp Hadorn, 48 ans, estsecrétaire syndical SEV depuis2002 et responsable des dos-siers CFF Cargo et aviation(SEV-GATA). Il a travaillé aupa-ravant dans les études de mar-ché, comme journaliste, en tantque travailleur social dansl’Eglise ainsi qu’au syndicat Co-media. Il est marié et père detrois garçons, habite à Gerla-fingen SO, où il a présidé lacommunauté méthodiste-évan-géliste entre 1996 et 2010. Il estengagé depuis 1997 au PS aulégislatif de sa ville et dès 2006au Parlement cantonal, avant dedevenir conseiller national en2011. Il fait partie de la commis-sion des finances et a présidél’année passée la délégation desurveillance des NLFA des

BIO

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 02/155 février 2015

viennent de l’étrangerpourront effectuer le trajetdans un seul et même tour.Pourquoi le SEV a-t-il dèslors soutenu les NLFA?

Parce que les NLFA privilé-gient le transfert du trafic dela route au rail et cela libèreles vallées alpines du traficroutier et de ses nuisances.Les NLFA rendent aussi le railplus concurrentiel dans le do-maine du trafic voyageurs.Donc les NLFA n’amènent pasdes suppressions de postesdans les chemins de fer, ellesles sécurisent plutôt. Si, dansun premier temps, on aura be-soin de moins de mécaniciensde locomotives à cause destemps de trajet plus courts,l’augmentation du volume detrafic compensera cette situa-tion. Nous devons nous battrepour que les chemins de fersuisses continuent à proposerdes postes de mécaniciens etpour que les places de travaildans le domaine du rail enSuisse continuent à offrir desconditions acceptables.

■ En tant que président de ladélégation de surveillancedes NLFA, tu t’es réjoui l’an-née passée lorsque le Tribu-nal administratif fédéral a

accordé l’effet suspensif aurecours déposé contre l’ad-judication des travaux detechnique ferroviaire autunnel de base du Ceneri?

Grâce à cette décision, l’ou-verture du tunnel ferroviairede base à travers les Alpesn’est pas repoussée et ons’épargne des frais supplé-mentaires. Mais il est compré-hensible que, lors d’une miseau concours publique, lesprestataires qui ne sont paschoisis adressent des plaintesparce qu’ils se sentent lésés.De nouvelles discussions ontlieu maintenant à juste titrepour définir si le droit desmarchés publics doit êtreadapté. Cela se peut-il quedes prestataires bloquent desgrands projets durant desmois à cause de leurs recours?Et qu’à cause de cela on su-bisse des retards et des aug-mentations des coûts? Il fautdiscuter de solutions adap-tées pour un transfert desmarchandises fait dans lesrègles de l’art. Il faut aussidonner la priorité à l’intérêtpublic, qui est de ne pas avoirde retard dans un chantieraussi important que les NLFA.

■ Si les NLFA coûtent beau-

coup d’argent mais aussides postes de travail dansle rail, il faudrait au moinsne pas construire undeuxième tube routier àtravers le Gothard, car celasaboterait le transfert dutrafic vers les NLFA.

Encore une fois, à long termeles NLFA ne coûtent certai-nement pas des places de tra-vail dans le domaine du rail.Un transfert du trafic de laroute au rail réalisé avec suc-cès demande une plus grandecapacité de ferroutage, mèneà un surcroît de manœuvre,nécessite aussi plus de trains.Et tout cela signifie plus depersonnel. Sans les NLFA, ilest évident que les postes detravail disparaîtraient dans ledomaine du rail et que laroute triompherait, jusqu’à ceque la situation d’engorge-ment implose. Le chaos seraitassuré. Avec le deuxième tuberoutier au Gothard qui a déjàreçu l’aval du Parlement, jem’énerve au plus haut pointen tant que politicien du do-maine des transports commede celui des finances. Il esttrès naïf de croire que le traficpuisse rester sur une seulevoie à l’avenir. Si la capacitédes routes est plus grande, le

trafic augmentera. Les trans-porteurs routiers peuvent pro-duire à des prix extrêmementbas avec leurs conditions detravail désastreuses et l’ab-sence d’un budget prévision-nel pour les coûts globaux.Cela va à l’encontre du man-dat de transfert du trafic déci-dé par le peuple lorsqu’il a votéOui à l’Initiative des Alpes. Enplus, on ne peut simplementpas répondre des coûts pour undeuxième tube. Le peuple pour-ra mettre le holà à tout celagrâce à notre référendum.

■ La Loi sur le transport desmarchandises qui sera traitéed’abord par le Conseil natio-nal en mars prochain est aus-si source d’inquiétude pour leSEV. Qu’y a-t-il là en jeu?

Le SEV est très déçu par lesprestations de la commissionparlementaire. Le fait que lesCFF ne soient plus contraintsd’exécuter leur devoir légal detransporter les marchandisesva vraiment à l’encontre dumandat parlementaire quiétait d’élaborer des mesuresde «conception globale pourpromouvoir le transport ferro-viaire des marchandises dansla surface». Même si uneavancée positive est réalisée

dans la réglementation despriorités pour les sillons et lesmesures d’encouragementminimales, le verdict du SEVest clair: c’est carton rouge!Les propositions et positionsde l’OFT et des CFF sont diffi-ciles à comprendre.

■ Dans quelle mesure?La situation a un caractèregrotesque car tous les deuxexpriment hypocritement leurprofession de foi pour un mar-ché libre ancré dans la loi.Franchement: sans volontépolitique d’intervenir sur lesmarchés, le transport ferro-viaire des marchandises enSuisse et à travers la Suissen’aura aucune chance de s’ac-croître vraiment avec lesconditions-cadres actuelles.L’OFT a manqué l’occasion dedévelopper une variante detransfert du trafic qui répondeau vœu du peuple. Au moins,les CFF ont maintenant comprisqu’une définition des pratiquesd’usage dans la branche avecun marché libre, comme celaest proposé dans le rapportpublié par l’OFT, met sérieu-sement en danger leur avenirégalement. Cela devrait donnerà réfléchir au Parlement.

Interview: Markus Fischer

KEYS

TONE

/Gia

n Eh

renz

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Philipp Hadorn – à gauche, lors du débat au National sur le rapport de la délégation de surveillance des NLFA en juin 2014 – et Doris Leuthard ne tirent pas toujours à la même corde.

Page 8: Contact sev 2015 02

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8 POLITIQUE SYNDICALEcontact.sevN° 02/155 février 2015

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant(e) tiré(e) au sortparmi les réponses correctesrecevra

40 francs en chèques Reka.

Solution du concours paru danscontact.sev no 1:

Les tulipes devant la gare deWinterthour

Le sort a désigné JohannesWerner, domicilié à Neftenbachet membre d’AS Ost.

Il remporte les chèques Reka.

Conditions de participation :

Par carte postale

Inscrivez votre réponse, vos nom etprénom ainsi que votre adresse surune carte postale et retournez-la-nous à : SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6.

Par e-mail

Envoyez votre réponse, vos nom etprénom ainsi que votre adressepar e-mail à : [email protected]

Sur Internet

Rendez-vous sur notre sitewww.sev-online.ch, cliquez surl’encadré Photomystère qui setrouve à droite sous l’agenda etremplissez le formulaire.

Ce concours ne donne lieu àaucune correspondance.

Dernier délai de réception desréponses : mercredi 11 février 2015

Photomystère : « Où cette photo a-t-elle été prise? »

vbo

Ceux-ci pensent en effet bais-ser les salaires des frontalierset frontalières ou rémunérer cesderniers en euros. Quelques-uns imaginent même payer toutleur personnel en euros. La si-tuation juridique et la jurispru-dence est claire: toutes ces me-sures sont interdites.

Faire pression sur les salairesavec l’euro ?Le franc est surévalué et, étantdonné le cours trop bas de l’eu-ro, nombre d’entreprises ver-ront leurs recettes diminuer.C’est pourquoi beaucoup d’en-tre elles vont examiner ces pro-chains temps dans quelle me-sure comprimer leurs coûts deproduction en baissant leurssalaires ou en versant des sa-laires en euros afin de réper-cuter le risque de change surleurs collaborateurs et collabo-ratrices.

Certains patrons aimeraientbaisser les salaires en francsdes frontaliers et frontalièresou les verser en euros et d’au-tres payer même tout leur per-sonnel en euros, ce qui revientà lier les salaires au cours dufranc. Or, toutes ces mesuressont en contradiction avec lesprincipes droit du travail ainsiqu’avec la jurisprudence.L’employeur dispose d’une cer-taine marge de manœuvre pourfixer les salaires et donc aussipour les modifier à la baisse (àcondition de respecter les rè-gles du congé-modification), dumoment qu’il respecte la bonnefoi et les bonnes mœurs et quele montant du salaire reste ob-jectivement et suffisammentprévisible. Mais il n’a pas ledroit de baisser unilatérale-ment les salaires.L’article 323b du Code des obli-gations (CO) précise que l’em-ployeur doit payer ses salairesdans une monnaie «ayant courslégal», monnaie qui doit fairepartie du contrat de travail et nepeut pas être modifiée unilatéra-lement par l’employeur.L’employeur n’est pas non pluslibre quant à la façon dont le con-trat est conçu. D’une part, il s’agitd’appliquer la notion de protec-

tion prévue par le droit du travail,selon laquelle la partie la plusfaible au contrat doit être proté-gée contre certaines modifica-tions de ce dernier. D’autre part,l’application de l’Accord sur la li-bre circulation des personnes(ALCP) doit empêcher la sous-en-chère salariale qui peut toucherla main-d’œuvre suisse à traversla discrimination de citoyen-ne-sde l’Union européenne (UE).Il est interdit de répercuter le ris-que entrepreneurial sur le per-sonnel (disposition impérative del’article 323 CO, qui ne peut êtremodifiée ni via un contrat de tra-vail individuel, ni via une conven-tion collective de travail, CCT).C’est justement le cas lorsque lecours du change défavorable as-sombrit les perspectives écono-miques d’une entreprise. Or,l’employeur doit assumer par an-ticipation le cours du change quifait partie du risque entrepreneu-rial. Lui seul en profite en effetlorsqu’il prend une autre direc-tion et augmente les bénéficesde son entreprise. La doctrine ju-ridique interdit aussi les baissesde salaire sous forme de partici-pation au résultat négatif d’uneentreprise. Car là, nous sommeségalement en présence d’un re-port du risque entrepreneurial

sur le personnel, ce qu’interditl’article 322a du CO.Pareilles dispositions, qu’ellessoient introduites par des ac-cords généraux, le congé-modi-fication ou une CCT, sont parconséquent frappées de nullité.Elles ne peuvent pas non pluss’appuyer sur des «articles decrise» de CCT, car ceux-ci doi-vent respecter le droit impératif(art. 358 CO). Un employeur quiadapterait régulièrement lessalaires en fonction des varia-tions du cours du change com-mettrait un abus de droit (art. 2Code civil CC).Le droit du travail protège aussiles frontaliers et frontalières.L’interdiction de discriminer sti-pulée à l’article 2 de l’ALCP(précisée à l’art. 9 al. 1 de l’An-nexe 1 de l’ACLP) interdit detraiter différemment les per-sonnes en fonction de leur na-tionalité ou de leur lieu de do-micile. Aucune raisonéconomique, comme par exem-ple des variations du cours duchange, ne peut justifier de tel-les discriminations. C’est pour-quoi l’employeur n’a pas ledroit de lier au cours de l’euroles salaires qu’il verse à sescollaborateurs et collabora-trices en provenance de l’UE ou

aux frontaliers et frontalièresqu’il occupe. Cela protège aussila main-d’œuvre qui vit enSuisse, car il n’est ainsi paspossible de la mettre en con-currence avec une main-d’œuvre frontalière «bon mar-ché», voire la remplacer parcette dernière.

Des euros pour tout le monde?Serait-il cependant autorisé deverser des salaires en euros àtout le personnel, indépen-damment de son lieu de domi-cile? Ou de lier tous les salairesà l’euro? La réponse est non!Car, comme dit plus haut, detelles clauses, tant dans descongés-modification que dansdes contrats individuels de tra-vail ou des CCT, consisteraient àreporter le risque entrepreneu-rial sur le personnel (art. 324CO, resp. selon l’art. 322a CO).Les modifications de contrat oules congés-modification quel’on justifierait pour modifierles salaires en euros – et/ouauraient pour conséquence dessalaires variables – ou prévoi-raient pareille mesure seraientfrappées de nullité et considé-rées comme un abus de droit(art. 2 CC). USS

Baisses de salaire et salaires en euros sont interditsA peine la Banque na-tionale suisse (BNS)avait-elle aboli le tauxplancher de 1,20 francpour 1 euro que des fu-sibles juridiques sau-taient chez certains em-ployeurs.

Abolition du cours plancher du franc : l’imagination a ses limites

Page 9: Contact sev 2015 02

ACTU ......

9contact.sevN° 02/155 février 2015

La conférence CCT du 27 jan-vier 2015 a en tout cas décidéà l’unanimité de ces 60 votantssur les 80 présents – il y avaitde nombreux non syndiqués –que les négociations devaientse poursuivre entre le SEV et ladirection. Il faut dire que lepoint le plus controversé – lefameux système salarial aumérite pour tous – a été revu àla baisse par la direction,comme l’a rappelé le secrétairesyndical Christian Fankhauser.«Et c’est la grande nouveautéde ces négociations: la direc-tion a accepté le principe demixité, soit une augmentationdes salaires liée à l’anciennetéet au mérite. Notre fermeté adonc payé!» Car pour rappel,93 % des membres SEVavaient refusé ce système sala-rial. «La direction a donc misde l’eau dans son vin et noussommes même allés plus loinen demandant que l’ancien-neté représente au moins80 % de la hausse salariale et

le mérite 20 %. Nous deman-dons aussi que le maximum dela classe salariale puisse êtreatteint en 15 ans au lieu de 30aujourd’hui. Mais pour l’heurece sont de grands principesposés sur la table. On est donctrès loin de pouvoir vous direexactement combien vous ga-gneriez avec un nouveau sys-tème.» Surtout que l’enclas-sement dans les 8 classes adéjà fait grincer des dents.«Nous le contesterons car pournous ce point n’est pas un dé-tail, mais bien un point vital!»Les collègues l’ont bien com-pris. Ils ont suivi le présidentde la section Carmelo Scuderiqui les a invités à bien ana-lyser la situation. Les améliora-tions qui figurent dans les né-gociations (voir ci-contre)montrent qu’il vaut la peine depoursuivre les négociations etde laisser la porte ouverte àune partie de salaire au mérite,même si le côté subjectif descritères d’évaluation n’échap-pe à personne. «Mais si nousstoppons tout maintenant, onva au clash et on garde lamême CCT avec laquelle il n’y apas de gagnant, a souligné uncollègue. Il faut aussi penser àceux qui viennent derrière.»Les nouveaux salaires de base

rendent la profession de con-ducteur plus attractive qu’au-jourd’hui. Le manque de per-sonnel n’est d’ailleurs plustabou.Mais personne n’est dupe. Cesera bien le résultat final quisera voté par les membres SEV– dont l’effectif a cru de 60personnes en 2014. La direc-tion marche donc sur des œufsface à des collègues de tousles secteurs bien décidés à nepas se laisser diviser et prêts àrefuser les négociations sil’éclaircie entraperçue devaitressembler à une coquille vide.

■ CCT TL-LEB

Après une fin d’annéeorageuse dans les né-gociations de renouvel-lement de la CCT TL-LEB,un rayon de soleil sem-ble percer les nuages.

Oui massif à la poursuitedes négociations

..

La salle a dit oui à l’unanimité. Les négociations peuvent continuer le 5 février.

Etre rouge, ça peut avoir plusieurs significations. Ici jevous parle de personnalité, de type de personnalité.Deux cours successifs m’ont amenée à déterminer à queltype de personnalité j’appartenais.L’intérêt des tests effectués n’étant pas qu’égocentrique(je suis comme ça, je réagis comme ça, j’aime telle ettelle chose), mais plutôt tourné vers la relation aux au-tres (avec qui puis-je fonctionner de manière optimale,comment puis-je me comporter envers les autres, qui nesont pas du même type que moi, comment travailler tousensemble?).En bonne rouge que je suis, j’aime les questions directeset je déteste les discussions sans fin. Mais je dois com-poser avec des jaunes, des bleus et des verts, qui ontd’autres besoins, d’autres préférences. Aucun type depersonnalité n’est meilleur que l’autre, tous se complè-tent. Une équipe de travail devrait donc idéalement com-porter des types de personnalité variés, ce qui estsouvent le cas. Une équipe composée uniquement derouges ne peut pas bien fonctionner, de même qu’uneéquipe composée uniquement de jaunes. S’il n’y a quedes leaders dans une équipe, ça ne va pas le faire. S’iln’y a personne qui prend des initiatives non plus.

En entendant les employés de la section TPG lors de laconférence des présidents à Lausanne, il est clair quetoute action a besoin de tous les types de personnalité.Un des membres de la section relevait: « Ce n’est passeulement ceux qui ont la ‹gueule› ouverte avant quiviennent. Ce sont aussi ceux qui se taisent, qu’on n’ajamais vus aux assemblées. Ils sont là ce jour-là. »On a besoin de leaders, oui, mais aussi de suiveurs, depenseurs, d’exécutants. Chaque type de personnalité estutile à un moment ou un autre. Il y a ceux qui ont del’imagination, ceux qui aiment s’exprimer, ceux qui réflé-chissent des heures, ceux qui agissent rapidement. Ondoit composer avec tous, et c’est tant mieux. Le travail duleader est certes plus visible mais sans ses suiveurs, iln’est rien.

Le but d’un des cours suivis est d’apprendre à communi-quer au mieux avec les autres, selon leur type de per-sonnalité. Je ne parle pas à un « rêveur » comme à un« persévérant », j’adapte mon style, mon vocabulaireselon le type de personnalité que j’ai en face de moi.

Je suis donc rouge et promoteur. Si vous n’avez pas suiviles mêmes cours que moi, vous ne savez pas de quoi jeparle. Peu importe finalement. La conclusion de l’his-toire étant qu’il n’y a pas un type de personnalité meil-leur que les autres, on est tous différents mais on doitpouvoir se comprendre et communiquer. C’est la clé denotre bon fonctionnement ensemble.

Henriette Schaffter

Je suis rouge, et toi?CHRONIQUE

Le résultat actuel desnégociations prévoit no-tamment la revalorisationdes salaires de base, uneallocation de polyvalence de220 fr. pour ceux qui condui-sent les bus et le M1,40 heures pour tous, 2,5 joursde vacances supplémen-taires pour le personnel horsconduite, des maximasalariaux plus élevés, lapossibilité de toucher uneprime même si on est aumaximum de la classe.

LE CONTENU

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10 DOSSIER contact.sevN° 02/155 février 2015

es hausses de salaire ontavant tout profité aux re-venus élevés et très éle-

vés. L’écart entre les salaires arecommencé à se creuser, spé-cialement depuis le milieu desannées 1990. Les salairesréels du 1 % le mieux rémuné-ré ont augmenté depuis lorsd’environ 40 %, contre 8 %,respectivement 12 % pour lesbas et moyens salaires réels.L’individualisation de la politi-que salariale est le principalmoteur de cette évolution, sur-tout le versement de bonus. De1996 à 2012, la part de cesderniers à la masse salarialetotale est passée de 1,5 à 6 %.Les très hauts revenus s’ensont taillé la part du lion. Enconséquence, le nombre de«salarié-e-s millionnaires» aété multiplié par cinq depuisles années 1990.Point positif: en Suisse, lesbas salaires n’ont pas été dis-tancés, à la différence de cequi a eu lieu en Allemagne ouaux Etats-Unis. Grâce aux cam-pagnes menées ces 15 der-nières années par les syndi-cats pour demander dessalaires minimums, d’impor-tants progrès ont pu être réali-sés dans le domaine des bas

L salaires (hôtellerie-restaura-tion, commerce de détail…). LaSuisse est l’un des rares paysà compter plus de personnesprotégées par une conventioncollective de travail (CCT) au-jourd’hui que dans les années2000. L’évolution des salairesdes personnes titulaires d’unapprentissage inquiète parcontre. Entre 1996 et 2012,ces salaires n’ont augmentéque d’un peu plus de 4 % envi-ron.Bien que la Constitution fédé-rale exige qu’il y ait égalité desalaire pour un travail de va-leur égale, les salaires desfemmes sont toujours sensi-blement inférieurs à ceux deshommes. En 2012, la diffé-rence était de 18,9 %, dontprès des deux cinquièmes nepeuvent pas s’expliquer pardes caractéristiques commeles qualifications, la positionhiérarchique, la branche, etc.

Du pain sur la planche pourcompenser ces inégalitésConcernant les rentes de vieil-lesse, l’AVS a, dans une largemesure, un effet de compensa-tion. Mais la répartition inéga-le des rentes des deuxième ettroisième piliers annule cet ef-

fet, ce qui contribue finalementà une répartition des revenusdes retraité-e-s, ceux-ci com-prenant, en plus des rentes,les revenus d’une activité lu-crative et du capital, plus iné-gale que pour la populationprofessionnellement active.La répartition du revenu totalbrut (salaires, revenu de la for-tune, rentes, etc.) a continué àse polariser. Les revenus despersonnes touchant des sa-laires très élevés ont beaucoup

plus augmenté que ceux desautres. Le revenu moyen de90 % des contribuables amême stagné pendant les an-nées 2000.

La baisse des impôts a profitéaux plus richesLa fiscalité n’a pas comblé cesécarts. Au contraire, elle amême tendanciellement ren-forcé les inégalités. Alors queles revenus supérieurs profi-taient de la baisse des impôts

sur le revenu, les bas etmoyens revenus ont vu leurcharge croître surtout à causedes primes individuelles descaisses-maladie. La charge des10 % de ménages à une per-sonne aux revenus les plus fai-bles a augmenté de 130 francspar mois, de 140 francs pourles revenus moyens.Le 1 % des personnes aux re-venus les plus élevés paie parcontre 50 francs de moinsd’impôts et de taxes. Pour les

En Suisse, la répartition entre les revenus élevés et les autres est devenue encore plus inégale durantles 20 dernières années. Les grands gagnants sont les personnes à revenus très élevés et les ména-ges qui ont une grande fortune. La politique fiscale est coresponsable de la situation. En effet, les im-pôts sur le revenu et sur la fortune ont été baissés, ce dont ont surtout profité les personnes à revenusélevés. Les réductions des primes des caisses-maladie, importantes pour les bas et moyens revenus,et les subsides destinés à la construction de logements d’utilité publique n’ont par contre pas étéindexés sur l’évolution des coûts.

Analyse de la répartition des salaires, des revenus et de la fortune en Suisse

Les coûts augmentent,les inégalités grandissent

«Des hausses substantielles de salaires sontnécessaires pour les faibles et moyens revenus.»

Daniel Lampart, premier secrétaire et économiste en chef de l’USS

..

Les baisses d’impôts sur la fortune ont profité aux plus riches.

..

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 02/155 février 2015

ménages constitués d’un cou-ple ayant deux enfants, lacharge supplémentaire est de170 (10 % inférieurs) ou 110francs (revenus moyens). Iciaussi, le 1 % supérieur a parcontre vu sa charge diminuer,et cela de 150 francs.La fiscalité suisse n’a doncqu’un faible effet de progressi-vité. Si les tarifs d’impôt de laConfédération et de la plupartdes cantons sont progressifs,lorsque l’on ajoute les impôtsindirects et les primes descaisses-maladie, on obtientune charge presque propor-tionnelle pour une grande par-tie des classes de revenu.C’est particulièrement vraipour les ménages à une per-sonne. En comparaison inter-nationale, le système fiscalsuisse fait partie des sys-tèmes les plus injustes dupoint de vue de la répartitiondes revenus et de la fortune. Ilne corrige guère les diffé-rences existant au niveau desrevenus primaires. Les primesindividuelles de l’assurance-maladie, dont l’effet sur lesrevenus est dégressif, en sontla principale cause.

Depuis 1997, les primes descaisses-maladie ont augmentéde 90 % en termes réels. Lesréductions des primes n’ontpas tenu le rythme de cettehausse, la réduction moyennepar personne n’ayant augmen-té que de 36 %. Depuis peu, lapression sur les réductionsdes primes s’est accentuée àcause des programmes d’aus-térité de quelques cantons. Lacharge que représentent cesprimes pour les ménages pri-vés ne cesse de s’alourdir. Lapromesse faite, lors de la révi-sion de la loi sur l’assurance-maladie, de contenir cetteaugmentation par des réduc-tions de primes supplémen-taires n’a pas été tenue.

Hausse des loyersLes loyers suisses ont enmoyenne augmenté de 16 %entre 2002 et 2012, ce qui re-présente 270 francs de pluspar mois pour les familles àrevenus moyens et 90 francsde plus pour les personnes àrevenus moyens vivant seules.Confédération, cantons etcommunes en sont corespon-sables pour avoir divisé par

plus de deux (par rapport auxdépenses totales) depuis lesannées 1990 leurs subsides àla construction de logementsd’utilité publique.

Fortune mal répartieLa fortune est très inéga-lement répartie dans notrepays. Le 1 % le plus riche descontribuables possède 40 %de la fortune nette imposabletotale (chiffres les plus récentsdatant de 2011). Ce sont là590 milliards de francs etdonc bien plus que ce que les90 % au plus bas de l’échellese partagent: 384 milliards defrancs, ou 26 % de la fortune.Avec une répartition aussi iné-gale, la Suisse fait partie despays développés les plus in-égalitaires du monde.En Suisse, les bases statisti-ques sont insuffisantes. Lesquestions de répartition del’Enquête sur le budget desménages de l’Office fédéral dela statistique ne sont poséesqu’à environ 0,4 % des ména-ges et ne se prêtent guère à cegenre d’analyse. La répartitioninégale des revenus et de lafortune est tendanciellement

sous-évaluée. C’est pourquoil’Union syndicale suisse (USS)a développé un vaste modèlede calcul qui est mieux en me-

sure de reproduire l’évolutiondes bas et hauts revenus.

USS

..

Les inégalités entre bas et hauts revenus sont particulièrement dures à avaler pour les plus de 65 ans qui doivent puiser dans leur fortune pour s›en sortir.

L’augmentation de l’écart entreriches et pauvres n’est pasqu’une affaire suisse. Dans laNZZ am Sonntag du 18 janvierdernier, l’expert financier GionReto Capaul s’en inquiétait:a:«L’écart se creuse de manièredramatique ces dernièresannées. Aux USA, seuls les 5%les plus riches ont vu leur fortuneaugmenter. Pour la moitiéinférieure, elle a clairementbaissé. Ce sera un grandproblème lors de la prochainecrise économique.»

En AIlemagne, le syndicat IGMetall exige une taxe de 2% surles fortunes dépassant le milliond’euros. IG Metall estime que1% des Allemands qui sont leplus riches possèdent 2,5 billionsd’euros, soit 2 500 000 000 000 .Un chiffre qu’il nous est impos-sible d’imaginer.

A l’échelle mondiale, l’inégalitéest s’élève à 0,804 selon lecoefficient de Gini (sur uneéchelle de 0 à 1: plus il est haut,plus l’inégalité est forte). LaSuisse appartient aux pays oùl’inégalité est la plus grandeavec un coefficient de 0,803.Font aussi «bien» qu’elle sur 150pays analysés que le Dane-mark (0,808), les USA (0,801), laNamibie (0,847), laZambie(0,766), le Swaziland(0,780), l’Afrique du Sud(0,763).Des chiffres de 2000fournis par l’ONG américaineNational Bureau of EconomicResearch. S’il faut prendre ceschiffres avec des pincettes, unechose est certaine: 0,001% de lapopulation possède 30% desrichesses et la grande majoritérien. Ou presque. pan/vbo

L’écart entre riches et pauvres: unphénomène mondial

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10 DOSSIER contact.sevN° 02/155 février 2015

es hausses de salaire ontavant tout profité aux re-venus élevés et très éle-

vés. L’écart entre les salaires arecommencé à se creuser, spé-cialement depuis le milieu desannées 1990. Les salairesréels du 1 % le mieux rémuné-ré ont augmenté depuis lorsd’environ 40 %, contre 8 %,respectivement 12 % pour lesbas et moyens salaires réels.L’individualisation de la politi-que salariale est le principalmoteur de cette évolution, sur-tout le versement de bonus. De1996 à 2012, la part de cesderniers à la masse salarialetotale est passée de 1,5 à 6 %.Les très hauts revenus s’ensont taillé la part du lion. Enconséquence, le nombre de«salarié-e-s millionnaires» aété multiplié par cinq depuisles années 1990.Point positif: en Suisse, lesbas salaires n’ont pas été dis-tancés, à la différence de cequi a eu lieu en Allemagne ouaux Etats-Unis. Grâce aux cam-pagnes menées ces 15 der-nières années par les syndi-cats pour demander dessalaires minimums, d’impor-tants progrès ont pu être réali-sés dans le domaine des bas

L salaires (hôtellerie-restaura-tion, commerce de détail…). LaSuisse est l’un des rares paysà compter plus de personnesprotégées par une conventioncollective de travail (CCT) au-jourd’hui que dans les années2000. L’évolution des salairesdes personnes titulaires d’unapprentissage inquiète parcontre. Entre 1996 et 2012,ces salaires n’ont augmentéque d’un peu plus de 4 % envi-ron.Bien que la Constitution fédé-rale exige qu’il y ait égalité desalaire pour un travail de va-leur égale, les salaires desfemmes sont toujours sensi-blement inférieurs à ceux deshommes. En 2012, la diffé-rence était de 18,9 %, dontprès des deux cinquièmes nepeuvent pas s’expliquer pardes caractéristiques commeles qualifications, la positionhiérarchique, la branche, etc.

Du pain sur la planche pourcompenser ces inégalitésConcernant les rentes de vieil-lesse, l’AVS a, dans une largemesure, un effet de compensa-tion. Mais la répartition inéga-le des rentes des deuxième ettroisième piliers annule cet ef-

fet, ce qui contribue finalementà une répartition des revenusdes retraité-e-s, ceux-ci com-prenant, en plus des rentes,les revenus d’une activité lu-crative et du capital, plus iné-gale que pour la populationprofessionnellement active.La répartition du revenu totalbrut (salaires, revenu de la for-tune, rentes, etc.) a continué àse polariser. Les revenus despersonnes touchant des sa-laires très élevés ont beaucoup

plus augmenté que ceux desautres. Le revenu moyen de90 % des contribuables amême stagné pendant les an-nées 2000.

La baisse des impôts a profitéaux plus richesLa fiscalité n’a pas comblé cesécarts. Au contraire, elle amême tendanciellement ren-forcé les inégalités. Alors queles revenus supérieurs profi-taient de la baisse des impôts

sur le revenu, les bas etmoyens revenus ont vu leurcharge croître surtout à causedes primes individuelles descaisses-maladie. La charge des10 % de ménages à une per-sonne aux revenus les plus fai-bles a augmenté de 130 francspar mois, de 140 francs pourles revenus moyens.Le 1 % des personnes aux re-venus les plus élevés paie parcontre 50 francs de moinsd’impôts et de taxes. Pour les

En Suisse, la répartition entre les revenus élevés et les autres est devenue encore plus inégale durantles 20 dernières années. Les grands gagnants sont les personnes à revenus très élevés et les ména-ges qui ont une grande fortune. La politique fiscale est coresponsable de la situation. En effet, les im-pôts sur le revenu et sur la fortune ont été baissés, ce dont ont surtout profité les personnes à revenusélevés. Les réductions des primes des caisses-maladie, importantes pour les bas et moyens revenus,et les subsides destinés à la construction de logements d’utilité publique n’ont par contre pas étéindexés sur l’évolution des coûts.

Analyse de la répartition des salaires, des revenus et de la fortune en Suisse

Les coûts augmentent,les inégalités grandissent

«Des hausses substantielles de salaires sontnécessaires pour les faibles et moyens revenus.»

Daniel Lampart, premier secrétaire et économiste en chef de l’USS

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Les baisses d’impôts sur la fortune ont profité aux plus riches.

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contact.sevN° 02/155 février 2015

ménages constitués d’un cou-ple ayant deux enfants, lacharge supplémentaire est de170 (10 % inférieurs) ou 110francs (revenus moyens). Iciaussi, le 1 % supérieur a parcontre vu sa charge diminuer,et cela de 150 francs.La fiscalité suisse n’a doncqu’un faible effet de progressi-vité. Si les tarifs d’impôt de laConfédération et de la plupartdes cantons sont progressifs,lorsque l’on ajoute les impôtsindirects et les primes descaisses-maladie, on obtientune charge presque propor-tionnelle pour une grande par-tie des classes de revenu.C’est particulièrement vraipour les ménages à une per-sonne. En comparaison inter-nationale, le système fiscalsuisse fait partie des sys-tèmes les plus injustes dupoint de vue de la répartitiondes revenus et de la fortune. Ilne corrige guère les diffé-rences existant au niveau desrevenus primaires. Les primesindividuelles de l’assurance-maladie, dont l’effet sur lesrevenus est dégressif, en sontla principale cause.

Depuis 1997, les primes descaisses-maladie ont augmentéde 90 % en termes réels. Lesréductions des primes n’ontpas tenu le rythme de cettehausse, la réduction moyennepar personne n’ayant augmen-té que de 36 %. Depuis peu, lapression sur les réductionsdes primes s’est accentuée àcause des programmes d’aus-térité de quelques cantons. Lacharge que représentent cesprimes pour les ménages pri-vés ne cesse de s’alourdir. Lapromesse faite, lors de la révi-sion de la loi sur l’assurance-maladie, de contenir cetteaugmentation par des réduc-tions de primes supplémen-taires n’a pas été tenue.

Hausse des loyersLes loyers suisses ont enmoyenne augmenté de 16 %entre 2002 et 2012, ce qui re-présente 270 francs de pluspar mois pour les familles àrevenus moyens et 90 francsde plus pour les personnes àrevenus moyens vivant seules.Confédération, cantons etcommunes en sont corespon-sables pour avoir divisé par

plus de deux (par rapport auxdépenses totales) depuis lesannées 1990 leurs subsides àla construction de logementsd’utilité publique.

Fortune mal répartieLa fortune est très inéga-lement répartie dans notrepays. Le 1 % le plus riche descontribuables possède 40 %de la fortune nette imposabletotale (chiffres les plus récentsdatant de 2011). Ce sont là590 milliards de francs etdonc bien plus que ce que les90 % au plus bas de l’échellese partagent: 384 milliards defrancs, ou 26 % de la fortune.Avec une répartition aussi iné-gale, la Suisse fait partie despays développés les plus in-égalitaires du monde.En Suisse, les bases statisti-ques sont insuffisantes. Lesquestions de répartition del’Enquête sur le budget desménages de l’Office fédéral dela statistique ne sont poséesqu’à environ 0,4 % des ména-ges et ne se prêtent guère à cegenre d’analyse. La répartitioninégale des revenus et de lafortune est tendanciellement

sous-évaluée. C’est pourquoil’Union syndicale suisse (USS)a développé un vaste modèlede calcul qui est mieux en me-

sure de reproduire l’évolutiondes bas et hauts revenus.

USS

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Les inégalités entre bas et hauts revenus sont particulièrement dures à avaler pour les plus de 65 ans qui doivent puiser dans leur fortune pour s›en sortir.

L’augmentation de l’écart entreriches et pauvres n’est pasqu’une affaire suisse. Dans laNZZ am Sonntag du 18 janvierdernier, l’expert financier GionReto Capaul s’en inquiétait:a:«L’écart se creuse de manièredramatique ces dernièresannées. Aux USA, seuls les 5%les plus riches ont vu leur fortuneaugmenter. Pour la moitiéinférieure, elle a clairementbaissé. Ce sera un grandproblème lors de la prochainecrise économique.»

En AIlemagne, le syndicat IGMetall exige une taxe de 2% surles fortunes dépassant le milliond’euros. IG Metall estime que1% des Allemands qui sont leplus riches possèdent 2,5 billionsd’euros, soit 2 500 000 000 000 .Un chiffre qu’il nous est impos-sible d’imaginer.

A l’échelle mondiale, l’inégalitéest s’élève à 0,804 selon lecoefficient de Gini (sur uneéchelle de 0 à 1: plus il est haut,plus l’inégalité est forte). LaSuisse appartient aux pays oùl’inégalité est la plus grandeavec un coefficient de 0,803.Font aussi «bien» qu’elle sur 150pays analysés que le Dane-mark (0,808), les USA (0,801), laNamibie (0,847), laZambie(0,766), le Swaziland(0,780), l’Afrique du Sud(0,763).Des chiffres de 2000fournis par l’ONG américaineNational Bureau of EconomicResearch. S’il faut prendre ceschiffres avec des pincettes, unechose est certaine: 0,001% de lapopulation possède 30% desrichesses et la grande majoritérien. Ou presque. pan/vbo

L’écart entre riches et pauvres: unphénomène mondial

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12 POLITIQUE SYNDICALEcontact.sevN° 02/155 février 2015

Le Conseil fédéral se déclare favorableà une naturalisation facilitée pour lesenfants de la troisième génération. Unsigne encourageant.Le Conseil fédéral soutient le projetélaboré par la Commission des institu-tions politiques du Conseil national, quifait suite à une intervention parlemen-taire intitulée «La Suisse doit reconnaî-tre ses enfants». Cette intervention dela conseillère nationale socialiste AdaMarra date de 2008 déjà. Ce projetdemande que les migrant-e-s de latroisième génération nés et ayantgrandi en Suisse bénéficient d’uneprocédure facilitée de naturalisation.Néanmoins, toute une série de condi-tions sont posées: la personne devraêtre née en Suisse, être intégrée etposséder une autorisation de séjour oud’établissement. Ses parents et ses

grands-parents devront égalemententretenir des liens étroits avec laSuisse.La naturalisation ne sera toujours pas –et malheureusement – automatique.Toutefois, en proposant une procédurefacilitée pour des personnes nées enSuisse et dont les parents sont éga-lement nés en Suisse, ce projet faitclairement un pas dans la bonnedirection. Espérons que le Conseilnational fasse preuve de la mêmeclairvoyance que sa commission lors dela prochaine session. Le projet enquestion y sera en effet débattu enmars prochain.L’USS ne peut que soutenir une telleproposition. Elle soutiendrait égalementavec cœur un projet identique pour lesenfants de la deuxième génération.

USS

NATURALISATION FACILITÉE

Enfin une bonne nouvelle pour les migrants

L’Union syndicale suisse (USS) regretteque la Commission de l’économie et desredevances du Conseil des États (CER-E)soit entrée en matière au sujet de la loisur les heures d’ouverture des magasins(LOMag) et soit favorable sur le fond àune prolongation de ces heures d’ouver-ture.L’USS est cependant satisfaite de voir quela CER-E s’est donnée une pause de ré-flexion avant de prendre une décision dé-finitive en prenant enfin note de l’opposi-tion des cantons à une prolongation desheures d’ouverture des commerces. Maismaintenant, elle doit aussi prendre lescantons au sérieux et se distancier de laLOMag. En effet, l’opposition des cantonsa été dans la plupart des cas, légitiméepar leurs citoyen-ne-s: ces dernières an-nées, la prolongation des heures d’ouver-ture des commerces a été refusée dansplus d’une douzaine de votations canto-nales.Il est également nécessaire de renoncerà cette loi parce que les salarié-e-s con-cerné-e-s par la prolongation desheures d’ouverture des magasins refu-sent cette dégradation de leurs condi-tions de travail déjà précaires. Cela,d’autant plus qu’il n’y a pas de conven-tion collective de travail dans le com-merce de détail. Avec la nouvelle loi, lesjournées de travail deviendraient en-

core plus irrégulières et morceléesqu’elles ne le sont déjà aujourd’hui.Avec sa pause de réflexion, la CER-Epeut notamment faire en sorte que leConseil des Etats soit à la hauteur de saréputation de «Chambre de réflexion».En effet, les raisons qui, du point devue de la commission et du Conseil fé-déral, parlent en faveur d’une prolonga-tion des heures d’ouverture des maga-sins sont extrêmement faibles. Ainsi,cette dernière n’est pas un instrumentqui permettrait d’endiguer le tourismed’achat. L’explosion de celui-ci est enpremier lieu imputable à l’énorme sur-évaluation du franc et aux grandes dif-férences existant avec le pouvoird’achat de nos voisins. Les heures d’ou-verture des magasins jouent un rôle né-gligeable ici, si tant est qu’elles enjouent un. On le voit en cela que le tou-risme d’achat explose précisément aus-si dans les régions frontalières qui, au-jourd’hui déjà, connaissent les mêmesheures d’ouverture, voire des heuresd’ouverture plus longues que ce quedemande la LOMag (p. ex. Argovie, Zu-rich, Thurgovie). En outre, ces «tou-ristes» expliquent extrêmement ra-rement leurs achats à l’étranger par lesheures d’ouverture des commerces. Se-lon une étude de GfK, cette raison est ladernière des raisons évoquées. USS

L’avis des cantonscompte-t-il pour beurre?

Prolongement des heures d’ouverture des magasins

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ACTU ......

13contact.sevN° 02/155 février 2015

«C’est un scandale! On devraitau moins avoir un deuxièmecontainer!», s’époumone unconducteur à l’heure de lapause en début de la semainedernière. Après 14 mois à par-tager cette cage heureusement«sans barreaux», la douzained’employés des MBC de Cosso-nay en a marre de faire les fraisde la mauvaise humeur du di-recteur de la Société des Auto-transports du Pied du Jura vau-dois (SAPJV) qui refuse de louerles locaux nécessaires auxMBC. Pour comprendre le pro-blème, il faut remonter à la dé-cision de CarPostal de se sé-parer de certaines lignes quel’entreprise sous-traitait à laSAPJV. Au final, ce sont les MBCqui ont repris les lignes et unepartie du personnel. Résultatdes courses, le personnel le vitcomme une mesure de rétor-sion...Président de la section SEVMBC, Stéphane Chevalier re-lève la philosophie avec la-quelle les collègues de Cosso-nay vivent la situation, mêmes’ils en ont marre. «S’ils tien-nent le coup c’est parce qu’ilssont soudés.»Sur le terrain, la grogne estpourtant bien présente. Les col-lègues ne manquent toutefoispas d’humour à l’heure du caféet font volontiers le tour du«propriétaire» pour qu’on aitune image claire de la situa-tion. «Ici, vous êtes en mêmetemps dans le bureau du chefd’équipe, dans le vestiaire, ledépôt, le réfectoire et dans lasalle de repos. Cinq en un!», ri-gole un collègue. Sauf que le

«all inclusive» sur 10 mètrescarrés pour une douzaine depersonnes, ça va un moment.«Comme salle de repos, c’estzéro, témoigne cet ancien de laSAPJV. Cette promiscuité a créédes tensions au début, maismaintenant ça va mieux. Parcontre, je rentre souvent chezmoi me reposer, car ici c’estjuste impossible. Je préfèrefaire un long trajet aller-retourplutôt que de poireauter danscet endroit inadapté.»Autre sujet de mécontente-ment: l’absence de sanitairesséparés pour les hommes et lesfemmes et l’absence d’eauchaude. «Au niveau hygiènec’est franchement insuffisant.On ne peut pas cuisiner, pasfaire la vaisselle et pour net-toyer les bus, on a dû trouverun système spécial pour pren-dre l’eau du robinet».On se déplace vers les toilettesadjacentes où se trouve le seullavabo commun. A peine plusgrand qu’une bassine, il est im-possible d’y remplir un seaud’eau. Débrouillards, les collè-gues acheminent l’eau par lebiais d’une bouteille en pettrouée aux deux bouts... A dé-faut de miracles sur leurs ins-tallations, c’est le système D.«Il n’y a même pas la possibilitéde se doucher après être alléfaire un footing», se désole unemployé. «T’as qu’à profiter dujet du lavage auto d’à côté», ri-gole son collègue.A moins d’en rire, difficile desupporter cette situation qui re-monte au changement d’ho-raire de fin 2013, soit quelquesjours après le licenciement del’ancien directeur. Le nouvelhomme fort, François Gatabin,n’a repris les rênes des MBCqu’en octobre 2014. Une va-cance qui n’a rien arrangé.«Avec son arrivée, on a vu qu’ila pris ce dossier en main, maispour l’heure on n’est au cou-rant de rien», souligne Sté-phane Chevalier.Les collègues ne demandent

pas le luxe, «juste le mini-mum».Alors ce minimum viendra-t-ildu conseil d’administration desMBC, dont le président DenisPittet et d’autres membres siè-gent aussi au conseil d’admi-nistration de la SAPJV?Une chose est certaine, «cettesituation est provisoire», selonle directeur des MBC FrançoisGatabin, qui pense que «la so-lution interviendra dans un dé-lai de quelques semaines, voirede quelques mois car on discu-te de collaborations avec laSAPJV».Pour lui, avant de porter un re-gard légal sur ce dossier – lesarticles 29 à 33 de l’ordon-nance 3 relative à la loi sur letravail sont concernés – il estquestion de «bon sens et deconfort pour notre personnel».Les conseils d’administrationdes deux entreprises se réunis-sent en février. De quoi permet-tre l’esquisse d’une solution?En tout cas, le personnel deCossonay se réjouit de ne plusvivre un été surchauffé dans uncontainer où il fait 40° alorsque dehors il n’y a que25°... Vivian Bologna

Pour les moins spar-tiates, les vestiaires desconducteurs et conduc-trices des MBC à Cosso-nay suscitent la grognedes employés. Ils su-bissent le peu de colla-boration du directeur dela SAPJV.

MBC: vestiaires, dépôt, bureau,repos, repas sur 10 m2

Canton de Vaud

vbo

Cinq en un: le container de Cossonay, un espace multifonctionnel un brin étroit...

vbo

Nettoyage des véhicules et des mains: rien de tel qu’un peu d’eaufroide pour enlever les bactéries...

Page 14: Contact sev 2015 02

ACTU ......

14contact.sevN° 02/155 février 2015

La journée des présidentscommence toujours par l’ac-tualité syndicale et la présen-tation des points forts de l’an-née. A Lausanne, c’est BarbaraSpalinger qui a présenté lesthèmes forts pour 2015. Elle aparlé également des trois vota-tions qui nous concernent (AVSPlus, le 2e tube au Gothard etPro Service Public), qui serontvotées en 2016 seulement. Unparticipant a souligné l’impor-tance à ce propos de mettre lesbonnes personnes au Par-lement cet automne. L’occa-sion pour Barbara Spalingerd’indiquer qu’un classement

des élus sera à nouveau établien fonction de leurs votes du-rant la législature.La fusion en attente entre MOBet VMCV a fait l’objet dequelques questions et remar-ques. Il semblerait que l’affairepiétine un peu. A suivre.Lorsque le salaire au mérite,que tentent d’introduire les tl,est abordé, Barbara Spalingerexplique que c’est déjà le casun peu partout en Suisse alé-manique, mais que les grosproblèmes résultants de cegenre de système sont en trainde faire revenir les entreprisesen arrière. Les Romands pour-raient profiter, dans ce dossier,de l’expérience des Suisses al-lemands...

Expérience genevoiseAprès la diffusion d’un petitfilm sur la grève (nombreusesphotos agrémentées d’un textede Prévert mis en chanson)réalisé par Vivian Bologna, ré-dacteur SEV, l’assemblée adonné la parole aux membresde la section SEV-TPG pré-

sents. De nombreux témoi-gnages émouvants ont ainsicaptivé les participants.Extraits:- « Notre force, c’est d’avoirdonné la parole à la base pourleur combat. Nous n’étions queles amplificateurs de leursvoix! »- « On est une famille, uneéquipe. C’était pas facile. On aeu des pressions de toutesparts. »- « Ça nous a rapporté presque200 membres .»- « Ce qui m’a marqué, c’estl’émotion. C’était très très forten émotion. »- « Moi j’ai changé ma date denaissance. Je suis née un 19novembre. »- « Quand on a vu les retraitéspréparer des saucisses à 3heures du matin, on a bienpensé qu’on ne pouvait pasflancher. »- « Contacter les retraités, ça nese fait pas par mail ou smscomme avec les actifs, il fautles contacter par téléphone, unà un. On a passé un temps fou

au téléphone pour les mobi-liser. » (ndlr: ils étaient entre 40et 50 présents à 3 h du matin)- « La sympathie de la popula-

tion nous a beaucoup aidés.»- « L’unité a gagné sur la divi-sion. »- « On avait la boule au ventre.

« Vous avez été exceptionnels Journée des présidents de Suisse romande

Forte participation à lajournée des présidentsle 28 janvier 2015 àl’Espace Dickens à Lau-sanne. Forte présenceégalement des mem-bres de la section SEV-TPG, venus témoignerde ce qu’ils ont vécu ennovembre et décembrederniers.

Hes

L’équipe de Genève venue témoigner de leur expérience...

L’article de loi concernant lasurveillance des travailleursest très succinct et datequelque peu. On y trouve sur-tout le fait que l’employeurpeut surveiller le rendementmais pas le comportement dutravailleur. Or, la frontière en-

tre les deux est assez difficileà définir... Arnaud Bousquet,inspecteur auprès de l’OCIRT(Office cantonal de l’inspectionet des relations du travail ducanton de Genève) a expliquéaux membres SEV présents,pourquoi un système de sur-veillance est autorisé tandisqu’un autre ne le sera pas. Il aexpliqué que l’on dit souvent,dans son service: « en prin-cipe, c’est interdit, mais... »Cela démontre bien que la loin’est pas très claire à ce sujet.Il a également souligné le faitque, lorsqu’on veut utiliser desmoyens comme les caméras,on doit toujours d’abord seposer la question de savoir s’il

n’y a pas un moyen moins in-trusif pour arriver aux mêmesfins. Un moyen moins toxique.

Conformité – non-conformitéPour qu’un système de surveil-lance soit conforme, il faut qu’ily ait un intérêt prépondérant(intérêt général plus importantque l’intérêt du travailleur ob-servé), de la proportionnalité(le moyen n’est pas démesuréface au risque encouru) et dela participation (les personnesconcernées sont consultées etinformées). Si le système n’estpas conforme, on peut porterl’affaire devant l’inspectioncantonale, qui dénoncera l’em-ployeur au procureur si besoin.

Technologie évoluant très vite« Au départ, on savait où regar-daient les caméras. Mainte-nant, on ne sait plus. Les peti-tes caméras dans une bouleopaque grise, que l’on voitassez souvent, peuvent lire,paraît-il, l’heure sur notremontre à 50 mètres! » expli-que Arnaud Bousquet. Il existetoutes sortes de petites camé-ras, intégrées dans des hor-loges ou autres « mobiliers debureau ». « Si vous recevez unehorloge de bureau de votrechef, méfiez-vous », expliquenotre inspecteur, tout en gar-dant le sourire. Il ne fautquand même pas être para-no... Mais il faut être conscient

des technologies qui évoluenttrès vite.En conclusion, Arnaud Bous-quet a appelé les personnesayant l’intention d’installer unsystème de surveillance às’adresser aux inspecteurscantonaux pour veiller à ce quece soit légal et il a rappelé que« regarder par le trou de la ser-rure est un vilain défaut ».En tous cas, dans les trainssans contrôleurs, je pense queles participants à la journéeont regardé les caméras d’unautre œil en rentrant chez euxce soir-là...

Henriette Schaffter

Arnaud Bousquet a sucaptiver l’assemblée.Les très nombreusesquestions des partici-pants l’ont prouvé! Ilfaut dire que le sujet, lasurveillance des travail-leurs, est d’actualité etpeut concerner tout lemonde.

« Souriez, vous êtes filmés »Exposé d’un inspecteur du travail genevois sur la surveillance des travailleurs

ACTU

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contact.sevN° 02/155 février 2015

Mais on a vaincu nos peursgrâce à la solidarité, entretous. »- « Les gens qui prenaient leurservice à 4 heures du matinn’étaient pas seuls. Il y avaitdéjà 200 personnes dans le

dépôt. »En parlant de la peur avant lagrève, Vincent Leggiero, prési-dent de la section, expliqueque lui aurait eu plus peur descollègues que de la direction,si la section n’avait rien fait...

« C’était l’avenir de la sectionqui se jouait. », a-t-il conclu.

Merci à tousIl a bien souligné que « lagrève n’est pas un but en soi.Si on avait pu l’éviter, on l’au-

rait évitée ». « C’était une grèvesyndicale, car c’est le per-sonnel qui a décidé quellesétaient les revendications etqui a décidé de la fin de lagrève, lorsque ces revendica-tions ont été écoutées. » Il a re-

mercié toutes les sections SEVqui ont su apporter leur sou-tien. Last but not least, un desGenevois a pris la parole pourremercier Valérie Solano: « Ilne faut surtout pas oublierquelqu’un qui nous a portés àbout de bras. C’est Valérie. Ellea été énorme sur ce coup-là! »Des propos qui ont entraînéune ovation de la part de l’as-sistance.Christian Fankhauser, secré-taire syndical à Lausanne, aexpliqué « qu’on avait vite res-senti un ‹ effet › Genève ailleursen Suisse romande. Le SEVétait vu auparavant comme unpartenaire et là tout à coup, ilsse sont rendu compte quec’était un syndicat! » Il a pour-suivi: « Vous avez été excep-tionnels et fabuleux. J’étais fierd’être au SEV en vous voyant. »

Henriette Schaffter

et fabuleux »

..

... devant la Conférence des présidents

■ contact.sev: Qu’est-ce quit’a particulièrement réjouien 2014, en tant que prési-dent du SEV et vice-prési-dent de l’USS? Et qu’est-cequi t’a déçu?

Giorgio Tuti: Lorsque j’analysede façon critique l’année qui s’estdéroulée, je vois des succèsfantastiques au niveau despolitiques syndicale, contrac-tuelle, organisationnelle et destransports, mais des pertesdouloureuses au niveau politique.

Je commence peut-être par notredossier principal: la politiquecontractuelle. Nous avons pucontinuer à la faire développer etla faire appliquer en 2014. Nousavons conclu une nouvelle CCTCFF et CFF Cargo pour les quatreannées à venir. Il était particuliè-rement réjouissant de constater lalarge acceptation du résultat desnégociations et le fait qu’on aitréussi à y ancrer les modèles deretraite anticipée. Nous avonstoujours eu de nombreusesdemandes des sous-fédérations

et des sections dans ce sens. Lapossibilité de prendre la retraiteplus tôt correspond à un grandbesoin de la part de la base, quenous avons ainsi pu concrétiser.Nous avons également renouveléquantité de CCT existantes dansles ETC et en conclure de nou-velles, comme dans la Société denavigation du lac de Bienne etcelle du lac de Zurich. Nous avonsune très large couverture par lesCCT, mais il reste quelquesentreprises qui n’en ont pas,comme les SZU et le VZO, et cen’est pourtant pas le besoin quimanque. Nous devrons sur cepoint faire un pas en avant en2015, dans les entreprises detransport de marchandisesnotamment comme par exemplechez Crossrail, entreprise aveclaquelle nous sommes en conflitconcernant les salaires dedumping octroyés aux mécani-ciens italiens à Brigue. Cela vaencore beaucoup nous occupercette année, mais je peux affirmerque nous sommes sur ce point surle bon chemin.

En 2014, nous avons pu gagner denombreux nouveaux membres etn’avons pas enregistré trop dedémissions. Cela signifie con-crètement que nous avonslégèrement augmenté l’effectifdes actifs et cela est très positif.Malheureusement, il y a eu denombreux décès et dans l’effectiffinal, nous enregistrons un reculde l’effectif des membres, maisbeaucoup plus modéré que lesannées précédentes. Le recru-tement et de hauts taux desyndicalisation sont des piliersdans un syndicat.

L’importance de la capacité demobilisation s’est bien vuelors du conflit aux TPG, où lasection SEV a empêché desmesures d’économie sur le dos dupersonnel en organisant une grèved’un jour suivie à 100 %, ceciaprès l’échec de toutes lestentatives de discussions avec leConseil d’Etat. Les négociationssalariales 2015 ont été en règlegénérale difficiles. Nous avionsd’un côté un renchérissement nulet de l’autre des situations très

différentes selon les entreprises.Aux CFF par exemple, nous avonsdû renoncer à une augmentationgénérale des salaires et négocier àla place une compensation pour lesdétériorations de la caisse depension. Le cru 2015 ne resteracertainement pas dans les annales,mais nous avons quand même puobtenir parfois de réelles augmenta-tions. La majorité des résultats sontentre 0,5 % et 1,8 %.

Au niveau de la politique destransports, nous avons obtenu untrès réjouissant oui à FAIF(financement et aménagementdes infrastructures ferroviaires).Le financement est maintenantassuré à long terme et c’est untrès bon signe pour les entreprisesde tp ainsi que les employés.

Au niveau politique, l’initiativepour le salaire minimum estpassée devant le peuple et amalheureusement été refusée trèsnettement, ce qui représente unmauvais résultat, sans équivoque.Le positif qu’on peut tout demême en tirer c’est que certaines

entreprises, durant la campagne,ont introduit des salaires mini-maux à 4000 francs, comme parexemple dans les remontéesmécaniques. Nous avons certesperdu, mais grâce à cette initia-tive, nous avons réussi à signerune CCT dans ce secteur.L’USS et le SEV s’étaient clai-rement prononcés contre l’initia-tive contre l’immigration demasse et Ecopop. La première apassé, la seconde non. Ce qu’il enreste: une situation peu claireavec l’UE (notre plus grandpartenaire commercial) qui nousdonnera encore beaucoup de fil àretordre.

En résumé, l’année 2014 étaitpositive au niveau syndical et auniveau de la politique destransports mais négative auniveau politique. Le travail nemanquera pas en 2015, maisj’aimerais d’abord remercier tousles collègues des secrétariats SEVet tous les membres assumantune charge syndicale pour leurengagement et le travail fourni.Nous avons fait du bon travail.

Regard du président sur 2014: « Au niveau de la politique des transports et syndicale, c’est positif, politiquement plutôt négatif »

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ACTU ......

14contact.sevN° 02/155 février 2015

La journée des présidentscommence toujours par l’ac-tualité syndicale et la présen-tation des points forts de l’an-née. A Lausanne, c’est BarbaraSpalinger qui a présenté lesthèmes forts pour 2015. Elle aparlé également des trois vota-tions qui nous concernent (AVSPlus, le 2e tube au Gothard etPro Service Public), qui serontvotées en 2016 seulement. Unparticipant a souligné l’impor-tance à ce propos de mettre lesbonnes personnes au Par-lement cet automne. L’occa-sion pour Barbara Spalingerd’indiquer qu’un classement

des élus sera à nouveau établien fonction de leurs votes du-rant la législature.La fusion en attente entre MOBet VMCV a fait l’objet dequelques questions et remar-ques. Il semblerait que l’affairepiétine un peu. A suivre.Lorsque le salaire au mérite,que tentent d’introduire les tl,est abordé, Barbara Spalingerexplique que c’est déjà le casun peu partout en Suisse alé-manique, mais que les grosproblèmes résultants de cegenre de système sont en trainde faire revenir les entreprisesen arrière. Les Romands pour-raient profiter, dans ce dossier,de l’expérience des Suisses al-lemands...

Expérience genevoiseAprès la diffusion d’un petitfilm sur la grève (nombreusesphotos agrémentées d’un textede Prévert mis en chanson)réalisé par Vivian Bologna, ré-dacteur SEV, l’assemblée adonné la parole aux membresde la section SEV-TPG pré-

sents. De nombreux témoi-gnages émouvants ont ainsicaptivé les participants.Extraits:- « Notre force, c’est d’avoirdonné la parole à la base pourleur combat. Nous n’étions queles amplificateurs de leursvoix! »- « On est une famille, uneéquipe. C’était pas facile. On aeu des pressions de toutesparts. »- « Ça nous a rapporté presque200 membres .»- « Ce qui m’a marqué, c’estl’émotion. C’était très très forten émotion. »- « Moi j’ai changé ma date denaissance. Je suis née un 19novembre. »- « Quand on a vu les retraitéspréparer des saucisses à 3heures du matin, on a bienpensé qu’on ne pouvait pasflancher. »- « Contacter les retraités, ça nese fait pas par mail ou smscomme avec les actifs, il fautles contacter par téléphone, unà un. On a passé un temps fou

au téléphone pour les mobi-liser. » (ndlr: ils étaient entre 40et 50 présents à 3 h du matin)- « La sympathie de la popula-

tion nous a beaucoup aidés.»- « L’unité a gagné sur la divi-sion. »- « On avait la boule au ventre.

« Vous avez été exceptionnels Journée des présidents de Suisse romande

Forte participation à lajournée des présidentsle 28 janvier 2015 àl’Espace Dickens à Lau-sanne. Forte présenceégalement des mem-bres de la section SEV-TPG, venus témoignerde ce qu’ils ont vécu ennovembre et décembrederniers.

Hes

L’équipe de Genève venue témoigner de leur expérience...

L’article de loi concernant lasurveillance des travailleursest très succinct et datequelque peu. On y trouve sur-tout le fait que l’employeurpeut surveiller le rendementmais pas le comportement dutravailleur. Or, la frontière en-

tre les deux est assez difficileà définir... Arnaud Bousquet,inspecteur auprès de l’OCIRT(Office cantonal de l’inspectionet des relations du travail ducanton de Genève) a expliquéaux membres SEV présents,pourquoi un système de sur-veillance est autorisé tandisqu’un autre ne le sera pas. Il aexpliqué que l’on dit souvent,dans son service: « en prin-cipe, c’est interdit, mais... »Cela démontre bien que la loin’est pas très claire à ce sujet.Il a également souligné le faitque, lorsqu’on veut utiliser desmoyens comme les caméras,on doit toujours d’abord seposer la question de savoir s’il

n’y a pas un moyen moins in-trusif pour arriver aux mêmesfins. Un moyen moins toxique.

Conformité – non-conformitéPour qu’un système de surveil-lance soit conforme, il faut qu’ily ait un intérêt prépondérant(intérêt général plus importantque l’intérêt du travailleur ob-servé), de la proportionnalité(le moyen n’est pas démesuréface au risque encouru) et dela participation (les personnesconcernées sont consultées etinformées). Si le système n’estpas conforme, on peut porterl’affaire devant l’inspectioncantonale, qui dénoncera l’em-ployeur au procureur si besoin.

Technologie évoluant très vite« Au départ, on savait où regar-daient les caméras. Mainte-nant, on ne sait plus. Les peti-tes caméras dans une bouleopaque grise, que l’on voitassez souvent, peuvent lire,paraît-il, l’heure sur notremontre à 50 mètres! » expli-que Arnaud Bousquet. Il existetoutes sortes de petites camé-ras, intégrées dans des hor-loges ou autres « mobiliers debureau ». « Si vous recevez unehorloge de bureau de votrechef, méfiez-vous », expliquenotre inspecteur, tout en gar-dant le sourire. Il ne fautquand même pas être para-no... Mais il faut être conscient

des technologies qui évoluenttrès vite.En conclusion, Arnaud Bous-quet a appelé les personnesayant l’intention d’installer unsystème de surveillance às’adresser aux inspecteurscantonaux pour veiller à ce quece soit légal et il a rappelé que« regarder par le trou de la ser-rure est un vilain défaut ».En tous cas, dans les trainssans contrôleurs, je pense queles participants à la journéeont regardé les caméras d’unautre œil en rentrant chez euxce soir-là...

Henriette Schaffter

Arnaud Bousquet a sucaptiver l’assemblée.Les très nombreusesquestions des partici-pants l’ont prouvé! Ilfaut dire que le sujet, lasurveillance des travail-leurs, est d’actualité etpeut concerner tout lemonde.

« Souriez, vous êtes filmés »Exposé d’un inspecteur du travail genevois sur la surveillance des travailleurs

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contact.sevN° 02/155 février 2015

Mais on a vaincu nos peursgrâce à la solidarité, entretous. »- « Les gens qui prenaient leurservice à 4 heures du matinn’étaient pas seuls. Il y avaitdéjà 200 personnes dans le

dépôt. »En parlant de la peur avant lagrève, Vincent Leggiero, prési-dent de la section, expliqueque lui aurait eu plus peur descollègues que de la direction,si la section n’avait rien fait...

« C’était l’avenir de la sectionqui se jouait. », a-t-il conclu.

Merci à tousIl a bien souligné que « lagrève n’est pas un but en soi.Si on avait pu l’éviter, on l’au-

rait évitée ». « C’était une grèvesyndicale, car c’est le per-sonnel qui a décidé quellesétaient les revendications etqui a décidé de la fin de lagrève, lorsque ces revendica-tions ont été écoutées. » Il a re-

mercié toutes les sections SEVqui ont su apporter leur sou-tien. Last but not least, un desGenevois a pris la parole pourremercier Valérie Solano: « Ilne faut surtout pas oublierquelqu’un qui nous a portés àbout de bras. C’est Valérie. Ellea été énorme sur ce coup-là! »Des propos qui ont entraînéune ovation de la part de l’as-sistance.Christian Fankhauser, secré-taire syndical à Lausanne, aexpliqué « qu’on avait vite res-senti un ‹ effet › Genève ailleursen Suisse romande. Le SEVétait vu auparavant comme unpartenaire et là tout à coup, ilsse sont rendu compte quec’était un syndicat! » Il a pour-suivi: « Vous avez été excep-tionnels et fabuleux. J’étais fierd’être au SEV en vous voyant. »

Henriette Schaffter

et fabuleux »

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... devant la Conférence des présidents

■ contact.sev: Qu’est-ce quit’a particulièrement réjouien 2014, en tant que prési-dent du SEV et vice-prési-dent de l’USS? Et qu’est-cequi t’a déçu?

Giorgio Tuti: Lorsque j’analysede façon critique l’année qui s’estdéroulée, je vois des succèsfantastiques au niveau despolitiques syndicale, contrac-tuelle, organisationnelle et destransports, mais des pertesdouloureuses au niveau politique.

Je commence peut-être par notredossier principal: la politiquecontractuelle. Nous avons pucontinuer à la faire développer etla faire appliquer en 2014. Nousavons conclu une nouvelle CCTCFF et CFF Cargo pour les quatreannées à venir. Il était particuliè-rement réjouissant de constater lalarge acceptation du résultat desnégociations et le fait qu’on aitréussi à y ancrer les modèles deretraite anticipée. Nous avonstoujours eu de nombreusesdemandes des sous-fédérations

et des sections dans ce sens. Lapossibilité de prendre la retraiteplus tôt correspond à un grandbesoin de la part de la base, quenous avons ainsi pu concrétiser.Nous avons également renouveléquantité de CCT existantes dansles ETC et en conclure de nou-velles, comme dans la Société denavigation du lac de Bienne etcelle du lac de Zurich. Nous avonsune très large couverture par lesCCT, mais il reste quelquesentreprises qui n’en ont pas,comme les SZU et le VZO, et cen’est pourtant pas le besoin quimanque. Nous devrons sur cepoint faire un pas en avant en2015, dans les entreprises detransport de marchandisesnotamment comme par exemplechez Crossrail, entreprise aveclaquelle nous sommes en conflitconcernant les salaires dedumping octroyés aux mécani-ciens italiens à Brigue. Cela vaencore beaucoup nous occupercette année, mais je peux affirmerque nous sommes sur ce point surle bon chemin.

En 2014, nous avons pu gagner denombreux nouveaux membres etn’avons pas enregistré trop dedémissions. Cela signifie con-crètement que nous avonslégèrement augmenté l’effectifdes actifs et cela est très positif.Malheureusement, il y a eu denombreux décès et dans l’effectiffinal, nous enregistrons un reculde l’effectif des membres, maisbeaucoup plus modéré que lesannées précédentes. Le recru-tement et de hauts taux desyndicalisation sont des piliersdans un syndicat.

L’importance de la capacité demobilisation s’est bien vuelors du conflit aux TPG, où lasection SEV a empêché desmesures d’économie sur le dos dupersonnel en organisant une grèved’un jour suivie à 100 %, ceciaprès l’échec de toutes lestentatives de discussions avec leConseil d’Etat. Les négociationssalariales 2015 ont été en règlegénérale difficiles. Nous avionsd’un côté un renchérissement nulet de l’autre des situations très

différentes selon les entreprises.Aux CFF par exemple, nous avonsdû renoncer à une augmentationgénérale des salaires et négocier àla place une compensation pour lesdétériorations de la caisse depension. Le cru 2015 ne resteracertainement pas dans les annales,mais nous avons quand même puobtenir parfois de réelles augmenta-tions. La majorité des résultats sontentre 0,5 % et 1,8 %.

Au niveau de la politique destransports, nous avons obtenu untrès réjouissant oui à FAIF(financement et aménagementdes infrastructures ferroviaires).Le financement est maintenantassuré à long terme et c’est untrès bon signe pour les entreprisesde tp ainsi que les employés.

Au niveau politique, l’initiativepour le salaire minimum estpassée devant le peuple et amalheureusement été refusée trèsnettement, ce qui représente unmauvais résultat, sans équivoque.Le positif qu’on peut tout demême en tirer c’est que certaines

entreprises, durant la campagne,ont introduit des salaires mini-maux à 4000 francs, comme parexemple dans les remontéesmécaniques. Nous avons certesperdu, mais grâce à cette initia-tive, nous avons réussi à signerune CCT dans ce secteur.L’USS et le SEV s’étaient clai-rement prononcés contre l’initia-tive contre l’immigration demasse et Ecopop. La première apassé, la seconde non. Ce qu’il enreste: une situation peu claireavec l’UE (notre plus grandpartenaire commercial) qui nousdonnera encore beaucoup de fil àretordre.

En résumé, l’année 2014 étaitpositive au niveau syndical et auniveau de la politique destransports mais négative auniveau politique. Le travail nemanquera pas en 2015, maisj’aimerais d’abord remercier tousles collègues des secrétariats SEVet tous les membres assumantune charge syndicale pour leurengagement et le travail fourni.Nous avons fait du bon travail.

Regard du président sur 2014: « Au niveau de la politique des transports et syndicale, c’est positif, politiquement plutôt négatif »

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AGENDA......

16contact.sevN° 02/155 février 2015

PensionnésMercredi25 février

14hLausanneBuffet de la GareSalle des Can-tons

■ PV Vaud

Assemblée générale desmembres

Nous vous invitons à venir nombreux à notre as-semblée générale. À part l’ordre du jour statu-taire nous honorerons les membres nous ayantquittés en 2014.Une fois n’est pas coutume un historique destransports lausannois nous sera présenté parMonsieur Laurent Regamey.Pour des interventions et remarques complexes,veuillez faire parvenir votre demande jusqu’aumercredi 18 février si possible par carte postaleadressée à Jean-Pierre Genevay, En Fouet 8,1436 Chamblon ou par courriel à l’adresse:[email protected] ou par téléphone au024.445.20.27

Votre président, Jean-Pierre Genevay

SectionsJeudi 26 février16h-20h

■ Cave GESTL

Première ouverture 2015

Voici le calendrier de l’ouverture de la caveGESTL en 2015.

Jeudi 26 février 16H –20h; jeudi 26 mars 16H-–20h, jeudi 30 avril 16H –20h, vendredi 29 mai16h-22h (dégustation), jeudi 25 juin 16H –20h,jeudi 27 août 16H –20h, vendredi 25 septembre16h-22h (dégustation), jeudi 29 octobre 16H–20h, jeudi 26 novembre 16H –20h, mercredi 23décembre 15h-22h (ouverture de Noël)

Vendredi 13mars17 h30RestaurantLa Grange à Yver-don

■ TS-Romandie

Assemblée générale

Le secrétaire syndical Vincent Brodard présente-ra les nouveaux modèles de retraite des CFF.Une assemblée qui est ouvertes à tous, y com-pris aux temporaires et aux apprenti-e-s. L’ordredu jour sera affiché dans les locaux du per-sonnel. Merci de vous annoncer jusqu’au 9 marsau plus tard à Valérie Chuard dès 17h au 079332 49 70. Le comité compte sur une participa-tion nombreuse!

Willi Wenger

rDu 3 février au23 mars

■ SEV-TPG

Aide pour les impôts

La section SEV TPG sera à la disposition de ceuxqui souhaitent de l’aide pour remplir leur décla-ration d’impôt. Merci de prendre rendez-vousavec Jésus MARTINEZ au 076 425 50.31 ou pare-mail à [email protected]. RDV àprendre au moins 15 jours avant.

Le comité SEV-TPG

LoisirsSamedi 7février 2015ZofingenSamedi 27juin 2015Tessin

■ CSC Lausanne

section football

- WANTED -- Footballeurs -

Le Club sportif des cheminots de Lausanne re-cherche aujourd’hui de nouveaux membres foot-balleurs afin de remonter une équipe romandequi participera aux compétitions organisées parl’Union sportive suisse des transports publics(USSC). Deux dates à retenir: 7 février 2015,tournoi « INDOOR » à Zofingen (6 – 8 joueurs) et27 juin 2015, tournoi national au Tessin (12 – 14joueurs). Renseignements et inscription surwww.cscl.ch.Bienvenue à tous!

Samedi 21 mars

9h45Halle second cy-cle Bolligen

■ USSC

22e tournoi amicaldouble de badminton

L’amusement va être l’essentiel ce jour là. Pourla première fois on va organiser notre tournoi enversion double. Nous allons jouez seulement encatégorie double: homme/homme ethomme/femme. Info et inscriprion surwww.ussc.ch -› badminton, clôture d’incription:06.03.15

Sous-fédérationsSamedi 7 mars

KolpinghausOlten10h à 14h

■ LPV A40-B100

Assemblée 2015AV / TOCO / AZG Aus-kunft

Au menu, la CCT, Toco et la Loi sur la durée dutravail (LDT). L’assemblée se tiendra en alle-mand. Une traduction simultanée sera organiséeen français et en italien si un participant le de-mande d’ici au 13 février 2015.

Bays Charles, mécanicien de locomo-tive, Posieux; décédé dans sa 67e année.PV Fribourg.

Bersot Heidy, veuve de John, St-Aubin-Sauges; décédée dans sa 91e année.PV Neuchâtel.

Demuth Hildegard, veuve de Walter,Finhaut; décédée dans sa 84e année.PV Valais.

Dessarzin Marthe, veuve de Martial,Fribourg; décédée dans sa 81e année.PV Fribourg.

Favre Marthe, veuve de Jean-Louis, Le Locle; décédée dans sa 95e année.PV Neuchâtel.

Hostettler Maurice, maître art pens,Yverdon-les-Bains; décédé dans sa96e année. PV Vaud.

Scodinu Jean-Marie, chef de train,Nyon; décédé dans sa 30e année.ZPV Léman.

Senn Ruth, veuve de Werner, Berne;décédée dans sa 93e année. PV Biel-Bienne.

Décès

..

Journée de la branche Rail Jeudi 05 mars 2015, 10.00 - 16.15 heures

à Olten, Kongress Hotel

Thème principal : La position des Ressources humaines dans les

entreprises

Ordre du jour Heures:

Café de bienvenue 09.30 - 10.00

1. Bienvenue, organisation 10.00 - 10.15

2. Communications 10.15 - 10.45 entre autres de Gilbert d'Alessandro, président central VPT

3. Election des scrutateurs 10.45 - 10.50

(Brève pause)

4. Informations sur la actualité politique 11.15 - 11.30 Jérôme Hayoz, secrétaire syndical SEV

5. Acceptation du procès-verbal du 6 mars 2014 11.30 - 11.35

6. Barbara Spalinger: thèmes syndicaux d'actualité 11.35 - 12.25 Information et discussion avec la vice-présidente SEV

Repas de midi 12.30 - 13.40 7. Etat des lieux : sondage Branche Rail 13.45 - 14.00

8. Thème principal : 14.00 - 16.00 exposés des responsable RH ; ensuite discussion avec les responsables RH et représentant syndicales - Quelles sont les taches des RH ? relations RH et syndicat ?

La position des ressources humaines dans les entreprises

9. Divers et conclusion 16.00 - 16.15 Inscription jusqu’au vendredi 13 février 2015 dernier délai sous: www.vpt-online.ch. Veuillez vous identifier dans le fichier des membres avec les données suivantes: Adresse e-mail: [email protected] Mot de passe: 20009 ou auprès de [email protected].

Lors de la dernière assemblée des membres du 29 novembre, le président de la sectionRPV Lausanne a pu compter sur la présence d’une vingtaine de membres. Les points lesplus importants de la nouvelle CCT CFF ont été présentés par le secrétaire syndical DanielFroidevaux. Evidemment, ce sont les nouveaux modèles de retraite qui sont les plusintéressants pour les membres RPV.

RPV Lausanne: tout roule

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La Société de navigation du lacdes Quatre-Cantons a à nou-veau accueilli la manifestation,bien fréquentée, puisque « tous

les lacs étaient représentés »,avec 50 participants sur un to-tal de 400 membres.

Sous-fédération gagnanteGilbert D’Alessandro, prési-dent central VPT, s’est dit fierde présider la VPT, dont lesmembres font preuve d’un fortesprit d’ouverture et de solida-rité. L’année dernière a étémarquée par une action derecrutement très bien suivie.« Ce n’est pas trop compliquéd’avoir du succès lorsque lasection fonctionne et que le

comité travaille », a-t-il rappe-lé. La VPT va organiser unejournée de la violence en au-tomne. Mais ce thème ne tou-che que très peu la navigation.Le président a appelé l’assis-tance à participer à l’assem-blée des délégués VPT ainsiqu’au Congrès.Barbara Spalinger, vice-prési-dente SEV, a souligné les suc-cès obtenus en matière de CCT,qui constituent encore et tou-jours une protection fiable,d’autant plus en cette périodemouvementée avec l’abandon

du taux plancher par la BNS.Peu de lacs n’ont pas encorede CCT, mais le lac des Qua-tre-Cantons en fait malheureu-sement partie. Ueli Müller, res-ponsable du recrutement, aprésenté la nouvelle campagne2015. Il a souligné l’impor-tance de la présence du SEVdans les entreprises et de l’en-cadrement des membres. LaVPT est en bonne voie à ce pro-pos selon lui.

Echange d’informationsL’important lors de ces journéesde branche, c’est d’échanger les

expériences faites dans les sec-tions: comment se sont dérou-lées les négociations salariales?Comment va le partenariat so-cial? Comment ça se passe auniveau de la formation?Il y a eu des annonces réjouis-santes sur des conventionsd’entreprise ou CCT signées,ainsi que de beaux succès lorsdes négociations salariales.Presque partout, il y a eu soitdes primes obtenues, soit desjours de vacances supplémen-taires ou encore des augmen-tations générales de salaire. Ily a aussi eu parfois des revers,comme par exemple à la So-ciété de navigation (italienne)du lac Majeur ou aux Mouettesà Genève.La branche connaît un fort tauxde syndicalisation, mais le par-tenariat social n’est pas tou-jours d’actualité. La collabora-tion ne fonctionne parfois pasdu tout. Dans la navigation, leSEV est soit le seul syndicat,soit le plus fort.La préparation de la relève et laformation est un thème essen-tiel, car, par exemple, on netrouve pas un capitaine de ba-teau à vapeur du jour au lende-main. Toutes les compagniesne l’ont pas encore compris.

pan

VPT: journée de la branche navigation

La journée de la naviga-tion 2015 était menéepar l’équipe de la bran-che, à savoir PatrickClot, Barbara Schraneret Roger Maurer. Du côtédu SEV, pour la naviga-tion, c’est le secrétairesyndical Baptiste Morierqui est aux commandes.

Pas de blues hivernal pour la navigationpa

n.

Ce n’est pas lafoule sur les lacsen hiver. Ici àLucerne.

ACTU ......

17contact.sevN° 02/155 février 2015

IMPRESSUMcontact.sev est le journal du Syndicat du personnel destransports et paraît toutes les deux semaines.

ISSN 1662-8462

Tirage: 10 707 ex. (total 43 612 ex.), certifié REMP au 14.11.2014

Editeur: SEV, www.sev-online.ch

Rédaction: Peter Moor (rédacteur en chef), Peter Anliker, Vivian Bologna, BeatriceFankhauser, Markus Fischer, Françoise Gehring, Pietro Gianolli, Anita Merz,Patrizia Pellandini, Henriette Schaffter

Adresse de la rédaction: contact.sev, Steinerstrasse 35, case postale,3000 Berne 6; [email protected]; téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58

Abonnements et changements d’adresse: Division administrative SEV,case postale, 3000 Berne 6; [email protected], téléphone 031 357 57 57,fax 031 357 57 58. Abonnement annuel pour non-membres: CHF 40.–

Annonces: Zürichsee Werbe AG, Seestrasse 86, 8712 Stäfa, tél. 044 928 56 11,fax 044 928 56 00, [email protected], www.zs-werbeag.ch

Prépresse: AZ Medien, Aarau; www.azmedien.ch

Imprimerie: Mittelland Zeitungsdruck AG, Solprint, Subingen;

www.solprint.ch, une entreprise du groupe AZ Medien AG.La prochaine édition de contact.sev paraîtra le 19 février 2015. Le délairédactionnel pour l’agenda est fixé au 12 février à 10 h. Pour les annonces, ledélai est fixé au 10 février à 10 h.

Tout le monde sait ce qu’est unbateau, mais sait-on vraimentce qui se passe jusqu’à ce quecelui-ci puisse être mis enfonction? David Müller est in-génieur chez Shiptec AG, unefiliale de la Société de naviga-tion du lac des Quatre-Can-tons. Son exposé très bien il-lustré sur les capacités qu’unmoteur de bateau devrait avoir

et la recherche y relative (faitepar une entreprise externe) acaptivé les participants. Denombreuses questions ont étéposées à David Müller.On pense en général qu’un in-

génieur, ça calcule surtout.Mais les calculs sont ici troppeu exacts car la forme com-plexe d’un bateau n’est quedifficile à décrire mathémati-quement parlant, a-t-il expli-qué. C’est pourquoi il fautassocier des recherches prati-ques sur des modèles àl’échelle.Il faut donc deux ans avant quele « MS 2017 » (nom assez peuromantique pour l’instant...) nefasse partie intégrante de laflotte navigante. Une visite dunouveau bateau d’ores et déjàété promise aux participantsde la journée de la navigation2016! pan

Exposé

Le travail de l’ingénieurLa Société de naviga-tion du lac des Quatre-Cantons construit unnouveau bateau. DavidMüller a expliqué le tra-vail des ingénieurs.

pan.

David Müller

Page 18: Contact sev 2015 02

......

18 SERVICEcontact.sevN° 02/155 février 2015

§Les rapports de travailse terminent générale-ment de manière ordi-naire, soit par un départà la retraite, une fin decontrat (en cas de duréelimitée) ou une résilia-tion ordinaire par l’em-ployé ou l’employeur.

Angle droit

Dans certaines situations, lemaintien des rapports detravail n’est cependant plussupportable pour l’une desparties contractantes.Celle-ci doit ainsi avoir lapossibilité de recourir à unerésiliation avec effet immé-diat. Etant donné que la ré-siliation des rapports de tra-vail avec effet immédiat parl’une des parties contrac-tantes est une atteinte graveaux droits de l’autre partie,elle est admise seulementsous certaines conditionset ne doit être prononcéequ’en dernier recours.

Faute particulièrement graveSi l’on est en présence derapports de travail de droitpublic (basés sur la CCT CFFpar exemple), un licen-ciement immédiat ne peutêtre décidé par l’employeurque si l’employé a commisune faute particulièrementgrave. Son comportementdoit menacer sérieusementla relation de confiance, demanière à ce que l’em-

Le licenciement immédiat, une mesure dedernier recours en droit public aussiUn cas de protection juridique.

ployeur ne puisse objecti-vement plus poursuivre lesrapports de travail de ma-nière acceptable. Il peut aus-si arriver que la relation deconfiance mutuelle soit déjàirrémédiablement atteinte oudétruite. Si la faute est parcontre moins grave, un licen-ciement immédiat est pos-sible en cas de récidive mal-gré les avertissements.On ne peut pas définir quelcomportement est suffi-samment grave au point dejustifier une résiliation aveceffet immédiat, cela dépenddes circonstances. Une rai-son justifiant un tel licen-ciement doit cependant êtreplus sérieuse qu’un motif or-dinaire et constituer une at-teinte massive aux disposi-tions de la CCT concernantles droits et devoirs des deuxparties. Le Tribunal fédéralindique, en tant que motifsuffisant, des délits répétéscontre les collègues de tra-vail ou l’employeur, pour au-tant qu’il ne s’agisse pard’une bagatelle. Par exempleun harcèlement sexuel per-sistant de la part d’un collè-gue de travail ou des mena-ces graves à répétition oudes humiliations devant lessupérieurs. Mais si les agis-sements n’ont pas de réper-cussion directe sur les pres-tations de la personne con-cernée (ou d’un autre em-ployé), il faut faire très atten-tion à la manière de consi-

dérer objectivement la gravi-té d’un comportement.

Juste mesureUn employeur proposant desconditions d’engagement dedroit privé ou de droit publica une marge d’appréciationrelativement grande pourexaminer si les motifs sontsuffisamment importantspour une résiliation avec ef-fet immédiat. Mais il lui fau-dra veiller à rester dans lajuste mesure et choisir unesanction adaptée ou suffi-sante. Le licenciement immé-diat est la mesure la plus sé-vère qu’un employeur puisseappliquer, c’est pourquoi ildoit rester une exception etêtre appliqué seulement endernier recours, avec parci-monie. Si, lors d’un dom-mage causé ou pour mettreun terme à une situation por-tant atteinte au contrat detravail, l’employeur peut ap-pliquer une mesure moinsdrastique comme par exem-ple une résiliation ordinaireou voire même un simpleavertissement, le licencie-ment immédiat devient alorsinadapté et donc irrecevable.La question du choix de lasanction doit être considéréepar l’employeur en tenantcompte de tous les élémentsexistants. Pour cela, il fautexaminer en particulier laposition et la responsabilitéde l’employé concerné, lesannées de service et toute

autre circonstance comme lanature et la durée des rap-ports de travail. En principe,plus la responsabilité duposte concerné est élevée etplus un licenciement immé-diat se justifie, selon les cir-constances. Et plus la duréedes rapports de travail estlongue, plus l’atteinte auxdroits et devoirs doit êtregrande pour qu’une mesurede résiliation avec effet im-médiat soit considérée com-me adaptée.

Délai rapprochéSi une faute particulièrementgrave est commise par unemployé et que suite à cela,il n’est plus possible depoursuivre les rapports detravail de manière suppor-table et qu’une résiliationimmédiate des rapports detravail semble indiquée,celle-ci doit être annoncée àla partie concernée dans unlaps de temps proche del’événement considéré com-me une atteinte aux droits etdevoirs. En cas de rapportsde travail de droit privé, larésiliation avec effet immé-diat doit être annoncée « im-médiatement » (normale-ment deux à trois jours detravail). Par contre, pour lesrapports de travail de droitpublic, le caractère immédiatde l’annonce peut durer unpeu plus longtemps selon lajurisprudence, en raison dela particularité de la procé-

dure administrative (l’em-ployeur devant se conformeraux droits fondamentaux etaux règles de droit adminis-tratif). Selon les circons-tances, il peut s’écouler en-tre quatre et cinq jours. Maissi l’employeur se laisse letemps de communiquer unlicenciement immédiat, onpeut en déduire qu’il pourraitaussi supporter d’attendre lafin du délai de résiliation et ilperd ainsi son droit de pro-noncer un tel licenciement.

Formalités et octroi du droitd’être entenduL’employeur proposant desconditions de droit publicdoit respecter la forme pré-vue par la loi ou par la CCT(par exemple la CCT CFF)pour annoncer un licen-ciement immédiat. La com-munication doit être remisepar écrit sous forme de déci-sion et en indiquant le motif.Signalons aussi le droit del’employé de s’exprimer,avant que la décision ne soitrendue, sur l’intention del’employeur de prononcerune résiliation avec effet im-médiat.

Soutien par le team SEVEn cas de menace de résilia-tion des rapports de service,il est important de n’entre-prendre aucune action irré-fléchie et en particulier, dene pas signer trop vite deconvention de sortie préten-dument avantageuse. Il fauts’adresser sans attendre auteam de protection juridiquedu SEV. Nous vous soute-nons dans de telles situa-tions par nos conseils et no-tre action.

L'équipe de la protection juridique

Le président central a informéles participants des affairesCFF et des projets en cours.La très mauvaise nouvelle con-cernant la fermeture de la raffi-nerie de Collombey pour finmars a bien occupé Cargo. Dessolutions seront trouvées pour

l’équipe concernée. Le SEVpropose plusieurs cours sur lanouvelle CCT, les dates et lieuxont été publiés.La RPV appelle tous ses mem-bres à manifester le 7 mars àBerne pour l’égalité salariale,entre autres. La CG a remercié

toute la commission centralepour le travail fourni (en sous-effectif pourtant) ainsi quele caissier central, HeinzSchneider, pour la très bonnetenue de la caisse. Le caissiercentral a envoyé les formu-laires de bilan aux caissiers de

section et les mandats pour leCongrès ont été distribués. Uncours de base pour les collè-gues de la CG aura lieu le14 octobre, recommandé àtous, même à ceux qui en ontdéjà suivi un. RPV

La commission centraleRPV s’est retrouvée avecla commission de ges-tion (CG) et Sia Lim àBuchs le 23 janvier, pourune séance ordinaire.

Collombey: très mauvaise nouvelleSous-fédération RPV

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VOIE LIBRE ......

19contact.sevN° 02/155 février 2015

Au cours des 50 dernières années, les trans-ports publics nationaux ont vécu plusieurs pé-riodes de franc fort. Avant la naissance del’euro en 2001, la revalorisation du franc seressentait principalement par rapport à unemonnaie nationale (franc français ou lire ouDM ou dollar). Avec l’euro, l’ensemble de nosvoisins immédiats sont instantanément tou-chés, soit près de 250 millions d’habitants. Enplus de l’ampleur, la brutalité de la mesureest sans précédent, venant de notre propreBanque nationale (BNS), et ceci contrairementà tout ce qu’elle disait solennellement. Ces cir-constances changent beaucoup de choses.A quel niveau et dans quel délai le taux dechange franc-euro va-t-il se stabiliser? Per-sonne ne le sait. La BNS utilise le vieil outil del’intérêt négatif, mais il a des limites trèsétroites: ses effets destructeurs sur les caissesde pensions sont infiniment plus graves main-tenant que dans le passé… Apparemment, laBNS oublie cet aspect. Quant à la Banque cen-trale européenne, sa politique actuelle vise àaffaiblir encore plus l’euro puisque l’objectiffinal consiste à augmenter la compétitivité del’économie du continent par rapport aux au-tres marchés mondiaux. Bien sûr, quand cetobjectif sera atteint, s’il l’est un jour, l’éco-nomie suisse bénéficiera de l’embellie euro-péenne. Dans combien de temps, 5 ans? Plus?Et comment la population va-t-elle vivre con-crètement cette période de décroissancevoulue, de chômage en augmentation pro-grammée, de délocalisations annoncées, debaisse des salaires? Bien sûr, une minoritésaura bénéficier de la situation ainsi créée,les importateurs en particulier. L’îlot de chertésuisse a toujours été un filon savamment en-tretenu par certains. Maintenant, il devient ex-ceptionnellement juteux. Mais la grandemasse va subir, va payer le prix fort. A noter le

point délicat de l’argument patriotique: faut-ilsystématiquement jouer le taux de change àson profit personnel immédiat (achats et va-cances à l’étranger, exploiter toutes les possi-bilités d’internet dans ce sens) comme lerecommande vivement la droite libérale (Em-manuel Garessus, «Le Temps» du 27.1)? Oubien alors, au contraire, se montrer solidairepour aider au mieux l’économie interne deproximité et les PME exportatrices, pour sou-tenir l’emploi, le tourisme et l’agriculture indi-gènes… En l’occurrence, cette droite joue unjeu très dangereux. La tentation de la prendreau mot pourrait très vite se propager, au-delàdu gain immédiat, juste pour démontrer versquelles catastrophes l’idéologie libérale dé-bridée peut faire passer un pays de la prospé-rité à l’austérité brutale pour la grandemajorité du peuple. Chacun pour soi et le dieudu marché fera le tri!Le 15 janvier, jour du krach, le conseiller fédé-ral Schneider-Ammann, ministre de l’éco-nomie, célèbre la souplesse de l’économienationale et déclare qu’il était urgent d’atten-dre. Trois jours plus tard, il précise queles salariés devront faire des sacri-fices… Oh la bourde! En annéeélectorale! Rétropédalage en-diablé dans les jours qui suivi-rent. Puis, une semaine plustard, il annonce que l’outil duchômage partiel peut êtreenvisagé. Et maintenantles premiers cas entrenten vigueur. Maispour la droite, lapriorité des prio-rités n’est paslà. La baisse desimpôts pour lesentreprises,

pour toutes les entreprises est son seul credo;donc forcément, hausse des impôts pour lesautres contribuables, la grande masse deceux pour qui la délocalisation est exclue, lespatriotes quoi!La branche des transports publics va souffrir,le rail plus que la route. Les CFF ont eu deuxréactions rapides qui illustrent parfaitementles deux tendances citées précédemment.D’une part ils ont introduit des trains supplé-mentaires dans les régions frontalières alé-maniques pour saisir l’opportunité dutourisme d’achats à l’étranger (le premieressai fut un échec), simultanément, ils ont dé-cidé de baisser immédiatement les tarifs in-ternationaux de 18 %. Mais que va-t-il sepasser en trafic interne, en particulier pour lesinnombrables liaisons à composante touris-tique? Pour le transit des marchandises, lesdonnées du transfert de la route au rail chan-gent totalement. Du côté route, les prix bais-sent massivement (cumul avec la chute duprix des carburants), du côté rail, ils augmen-tent de 20 %. L’écart au détriment du rail pro-met ainsi d’être supérieur et l’ampleur de

cette différence fait qu’elle sera d’autantplus longue à résorber. Quels seront leseffets sur le volume de trafic transporté

par le rail, sur l’effectif du personnel,sur les comptes des CFF, sur leur man-

dat de prestations, sur la rentabi-lité des NLFA?

Heureusement, le piren’est pas certain. Mais la

lutte sera très, trèschaude.

Michel Béguelin

Transports publics et franc fortCHRONIQUE

Une incongruité de plus; nouscommençons a en être habi-tués, nous les petites gens decette Helvétie, qui devient deplus en plus fortement antiso-ciale!

Ainsi, par suite de la suppres-sion, par la BNS, du tauxplancher de 1 fr.20 face à l’euro,certains de nos «patrons» etautres «responsables» politico-économiques s’empressent debrandir la baisse des salaires

(surtout ceux des subalternes,bien évidemment) et d’autresprestations sociales, tout enincitant à l’augmentation dutemps de travail sans rémunéra-tion (le culot ne connaît plus delimites)!

Que voilà une « vision » colossa-lement idiote car, qui dit baissede salaire, provoque simulta-nément la baisse de consomma-tion toutes catégories confon-dues, que ce soit en nourriture,

habillement, biens matériels oude loisirs, tels que repasgastronomiques, voyages,vacances, objets d’agrément,etc., etc..Désormais, seul l’essentielexistentiel, bref la survie sansla qualité de vie, s’imposeraprogressivement à la majoritéd’entre nous. De surcroît, etc’est ce qui est le plus impor-tant, le maintien de la santés’imposera également de plus

en plus comme un luxe inacces-sible pour les classes auxrevenus modestes (petitsalariés et certains retraités),qui auront oeuvré inlassa-blement durant toute une vie,pour finalement «crever» dansl’oubli, faute de moyensfinanciers adéquats!

Cependant, ces renoncementsimposés ont un prix, quecertains de nos «chers» décid-eurs et autres «top managers»

devront assumer eux-mêmes,puisque leur clientèle aurafortement diminué. Tant pispour nous, mais bien fait pourceux d’entre eux, qui n’hésitentpas à s’afficher ouvertementcomme d’authentiques fos-soyeurs sociaux!

Michel Pousaz, Ollon (VD)

Une colossale idiotie patronale de plus

Page 20: Contact sev 2015 02

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20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 02/155 février 2015

Nous les femmes, nous enavons assez. Bien que la Cons-titution fédérale prescrive de-puis 34 ans l’égalité salarialeentre femmes et hommes,nous gagnons toujours, pourun travail de valeur égale,20 % environ de moins que leshommes. Et alors que cettedifférence avait au moins dimi-nué jusqu’en 2010, elle s’estmême remise à grandir cesdernières années.Chaque année, nous les fem-mes sommes privées d’environ7,7 milliards de francs à causede notre sexe. Par femme, celareprésente 677 francs parmois, 8 000 francs par année.De l’argent qui nous manqueaujourd’hui et nous manqueraplus tard dans nos rentes devieillesse. Ainsi, chacune perd380 000 francs en moyennepour le calcul de son AVS.C’est pour cela que les femmesveulent maintenant que ledroit à un salaire égal pour untravail de valeur égale, commele garantissent la Constitutionfédérale et la loi sur l’égalitéentre femmes et hommes, de-vienne rapidement et systé-matiquement la réalité. A ceteffet, il faut une volonté politi-que et des contrôles efficaces.Désormais, le Conseil fédéralemprunte enfin cette voie. Cequi est d’autant plus importantque l’égalité des salaires per-met aussi de mieux concilierfamille et profession.Mais un pas dans la bonne di-rection ne suffira pas. D’autant

plus que le même Conseil fédé-ral veut relever parallèlementl’âge de la retraite des fem-mes. Si rien ne bouge, il fautque les femmes soient présen-tes publiquement. Nous de-vons clairement faire compren-dre que nous ne sommes pas

disposées à continuer à avalertranquillement les discrimina-tions salariales. Avec une gran-de manifestation nationale, le7 mars prochain, nous voulonsmontrer que la moutarde nousmonte au nez, à nous lesfemmes. Nous voulons direcomment les choses doivent sefaire: nous voulons l’égalitédes salaires, illico!Pour ces raisons, une vastealliance d’organisations fémi-nines ecclésiastiques, syndica-les et bourgeoises appelle àune grande manifestation àBerne. En plus des femmes del’Union syndicale suisse (USS)et de Travail.Suisse, on y trou-ve les grandes associations de

femmes: alliance F et la Liguesuisse des femmes catho-liques, ainsi que les Business& Professional Women (BPW),des agricultrices, les Femmesprotestantes de Suisse, l’Asso-ciation suisse pour les droitsde la femme (ADF) et Marchemondiale des Femmes MMF.Nous toutes, nous voulonsfaire venir des milliers de per-sonnes à Berne.Le 12 juin, l’USS organise enoutre à Berne, avec l’Institut deformation des syndicats Mo-vendo, une journée sur le thè-me du contrôle des salaires.2015 doit être une année clépour l’égalité des salaires.Mais nous n’y parviendrons

que si, le 7 mars prochain, leplus grand nombre de femmeset d’hommes aussi déterminésque possible exigent: l’égalité,maintenant et pas de relève-ment de l’âge de la retraite desfemmes! Nos chances sontbonnes, car jamais encore, unealliance aussi large n’avait mo-bilisé pour une manifestationdes femmes. Profitons-en: le7 mars, tous et toutes à Berne!

Regula Bühlmann/uss

7 mars 2015 : tous ettoutes à Berne !

Grande manifestation : égalité salariale maintenant !

ma

Les femmes sont privées d’environ 7,7 milliards de francs chaque année, uniquement en raison de leur sexe. Stop à cette injustice!

■ Départ de Genève à10h39,arrêt à Nyon à10h53, Lausanne à11h15 et Fribourg à12h. Arrivée àBerne à 12h20.

■ Départ de Zurich à 11h19,arrêt à Baden à 11h36, Aarau à12h, Olten à 12h11. Arrivée à

Berne à 12h37.

Le voyage avec les trains spé-ciaux est gratuit pour les mem-bres SEV, qui n’ont par ailleursbesoin d’aucun ticket. Merci tou-tefois de vous annoncer auprèsde votre section.

Deux trains spéciaux organisés par l’USS

Le concours se trouve enpage 8 de cette édition.

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