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AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 22 17 décembre 2015 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch C’est aujourd’hui que se conclut le délai pour se prononcer sur la CCT tl, que le SEV recommande de rejeter. Au centre de la colère, le nouveau système salarial qui laisse 7 employé-e-s sur 10 sur le carreau. Véritable miroir aux alouettes, le sys- tème salarial proposé par la direction lors des négociations a été critiqué de toutes parts lors de l’assemblée qui a réuni 70 membres SEV à Lausanne le 7 décembre dernier. Ailleurs en Suisse, les fronts se durcissent également. Pages 2 et 3 Négociations Aux tl, la CCT a du plomb dans l’aile .. Les sections CFF romandes ont lancé une pétition, «Les CFF c’est d’abord nous», contre le projet de démantèlement prévu par RailFit. Page 8 RailFit 20/30: la riposte s’organise Le personnel de la vente se mobilise pour sa sécurité. Page 14 Gare de Bienne .. Aux TMR, on attend de pied ferme des WC à la gare de Martigny. Sa rénovation a paradoxalement dégradé la situation des collègues. Page 8 TMR Vous tenez entre vos doigts le dernier contact.sev de l’année. La première version de 2016 paraîtra le 21 janvier après une pause de plus d’un mois. Le délai de remise des textes pour l’agenda est fixé au 14 janvier. La rédaction du SEV vous souhaite une excellente fin d’année, pleine de moments de partage et d’amitié. Joyeuses fêtes de fin d’année On part mal dès le départ, avec les nou- velles majorités qui se sont dégagées, répond Paul Rechsteiner, président de l’USS et principal relais politique des syndicats aux Chambres. Dans un can- ton à la majorité bourgeoise, le défen- seur des petites gens a réussi à se faire réélire au Conseil des Etats et entend bien tout faire pour contrer les déci- sions de droite, que ce soit en matière de droit du travail, de service public, de politique des finances et de politique sociale. Les syndicats devront surtout lutter, ces quatre prochaines années, contre des détériorations, souligne-t-il. Interview, pages 6 et 7 Depuis les dernières élections fédérales, c’est la droite qui décide dans quelle direction aller. Dès janvier, ce sera pareil au Conseil fédéral. Qu’est-ce que cela signifie pour les employé-e-s? L’avancée de la droite menace les rentes, les droits des travailleurs et le service public, entre autres A nous de jouer maintenant Françoise Gehring A Berne, Paul Rechsteiner soutient la protestation du SEV.

Contact sev 2015 22

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Page 1: Contact sev 2015 22

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 22

17 décembre2015

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

■ C’est aujourd’hui que se conclut le délai pour se prononcersur la CCT tl, que le SEV recommande de rejeter. Au centre dela colère, le nouveau système salarial qui laisse 7 employé-e-ssur 10 sur le carreau. Véritable miroir aux alouettes, le sys-tème salarial proposé par la direction lors des négociationsa été critiqué de toutes parts lors de l’assemblée qui a réuni70 membres SEV à Lausanne le 7 décembre dernier. Ailleursen Suisse, les fronts se durcissent également.

Pages 2 et 3

Négociations

Aux tl, la CCT a du plomb dans l’aile

..

Les sections CFF romandes ont lancé unepétition, «Les CFF c’est d’abord nous», contrele projet de démantèlement prévu par RailFit.

Page 8

RailFit 20/30: la riposte s’organiseLe personnel de lavente se mobilisepour sa sécurité.

Page 14

Gare de Bienne

..

Aux TMR, on attend de pied ferme desWC à la gare de Martigny. Sa rénovation aparadoxalement dégradé la situation descollègues. Page 8

TMR

Vous tenez entre vos doigts le derniercontact.sev de l’année. La premièreversion de 2016 paraîtra le 21 janvieraprès une pause de plus d’un mois. Ledélai de remise des textes pour l’agendaest fixé au 14 janvier.La rédaction du SEV vous souhaiteune excellente fin d’année, pleine demoments de partage et d’amitié.

Joyeuses fêtesde fin d’année

On part mal dès le départ, avec les nou-velles majorités qui se sont dégagées,répond Paul Rechsteiner, président del’USS et principal relais politique dessyndicats aux Chambres. Dans un can-ton à la majorité bourgeoise, le défen-seur des petites gens a réussi à se faireréélire au Conseil des Etats et entendbien tout faire pour contrer les déci-sions de droite, que ce soit en matièrede droit du travail, de service public, depolitique des finances et de politiquesociale. Les syndicats devront surtoutlutter, ces quatre prochaines années,contre des détériorations, souligne-t-il.

Interview, pages 6 et 7

Depuis les dernières électionsfédérales, c’est la droite quidécide dans quelle directionaller. Dès janvier, ce serapareil au Conseil fédéral.Qu’est-ce que cela signifiepour les employé-e-s?

L’avancée de la droite menace les rentes, les droits des travailleurs et le service public, entre autres

A nous de jouer maintenant

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A Berne, Paul Rechsteiner soutient la protestation du SEV.

Page 2: Contact sev 2015 22

ACTU ......

2contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Conseil national:commissions■ Après les élections fédéra-les, il y a la répartition dessièges dans les différentescommissions. Il faut savoir quele travail dans les commissionsest essentiel et que c’est lameilleure possibilité pour unparlementaire d’exercer uneinfluence politique au Par-lement.

Philippe Hadorn, secrétairesyndical SEV, intégrera désor-mais la commission destransports et des télécommuni-cations. Il reste égalementmembre de la commission desfinances, où il avait été élu il ya quatre ans, ainsi que ladélégation de surveillance de laNLFA (il en est membre depuis2011, a été vice-président en2013 et président en 2014). En2014, il a été membre de lacommission pour le nouveaumodèle de gestion de l’adminis-tration fédérale.

Edith Graf-Litscher, égalementsecrétaire syndicale SEV, restemembre de la commission desfinances (elle y est depuisquatre ans), membre de lacommission des transports etdes télécommunications (elle yest depuis 2009 et seravice-présidente). Elle estscrutatrice et fait donc partie dubureau du Conseil depuis 2008.Elle a été membre de lacommission de gestion de 2005à 2009.

Investissementsresponsables■ Les caisses de pensions de laPoste et des CFF, celle de laConfédération PUBLICA et Suva,ainsi que quelques autres, ontfondé « l’association suisse pourdes investissements responsables(ASIR) ». Les membres fondateursde l’ASIR gèrent au total unefortune dépassant les 150milliards de francs. Le devoirfiduciaire des membres fonda-teurs exige une extension duprocessus de placements auxcritères ESG (Environment, Social,Governance). Par la fondation del’ASIR, les membres fondateursremplissent ce devoir de lamanière la plus efficientepossible. comm.

EN VITESSE

Une assemblée du personnelbien fréquentée. Il faut rap-peler que les négociations sesont conclues de manièreabrupte le 26 novembre der-nier lorsque la direction a esti-mé que les pourparlers étaientterminés. Et dont la dernièreproposition sur le système sa-larial est celle du mois de juil-let: «De juillet à maintenant, ladirection nous a un peu prome-nés», a lâché le secrétaire syn-dical Christian Fankhauser quiappelle donc à refuser ce texte.

Système salarial insatisfaisantet vide conventionnel au LEBC’est que le système salarialconcentre à lui tout seul lecourroux des comités tl et leb

qui ont négocié depuis 20mois cette nouvelle CCT. Si elleest refusée par les membresSEV qui votent par écrit d’ici au17 décembre – le SEV inviteses membres à s’exprimer –c’est le texte actuel qui resteen vigueur. Reste la questionouverte de la CCT leb qui enthéorie prendrait fin le 31 dé-cembre avec pour consé-quence des pertes de salairepour les ex-leb dont les indem-nités maladie, logement et deroulement passeraient à latrappe. De quoi faire voter ouià des ex-leb dont les indem-nités sont intégrées au salairedans la nouvelle CCT? Pas for-cément. «Politiquement, les tlne peuvent enterrer la CCT lebsans une alternative sérieusepour les ex-leb». C’est que lareprise du leb par les tl n’avaitpas fait l’unanimité dans lecanton de Vaud. A quelquesmois des élections communa-les, on n’offre pas des bâtonspour se faire battre. Du con-texte qui compte en somme.Mais revenons à la grille salari-ale.

7 employé-e-s sur 10 sur le

carreauUne hausse à la compétencequi laisse 7 employé-e-s sur10 sur le carreau chaque an-née; «Une ancienneté presquedivisée par deux pour les con-ducteurs», a fait remarquer uncollègue. «Comment est-cepossible?» Un enclassementqui prévoit du personnel de lamaintenance dans la classe 3,alors qu’il est au bénéfice d’unCFC. Et même si le salaire de

base a été clairement revu à lahausse, l’adaptation du salairene se ferait pas en une seuleétape comme initialement an-noncé. Et les montants à dispo-sition pour les progressions sa-lariales sont valables pour troisans uniquement. Après...Un membre du comité tl a rappe-lé qu’à Zurich un système sem-blable a été adopté il y a plu-sieurs années et maintenantc’est la soupe à la grimace.

Négociations CCT et salariales

La CCT tl va-t-elle êtreacceptée par les mem-bres SEV appelés à seprononcer sur ce texte?Probablement que nonsi l’on s’en tient aux re-marques des quelque70 personnes présenteslundi 7 décembre à l’Es-pace Dickens à Lau-sanne.

«Pour nous, le résultat

Sur Facebook, les collègues tl regorgent d’idées.

..

De prime abord, le BLS ne vou-lait pas faire des négociationssalariales cette année. La com-munauté de négociations (CN)a quand même insisté pour seréunir autour de la table de né-

gociations étant donné que laCCT prévoit des négociationssalariales annuelles. Maiscomme les années précéden-tes, la direction a refusé caté-goriquement de discuter d’uneaugmentation générale des sa-laires. Le BLS se limite au mini-mum absolu fixé par la conven-tion collective en ce quiconcerne l’évolution salariale etne voit pas de raison d’intro-duire d’autres mesures. Pour laCN toutefois, il y a maintes rai-sons, malgré le renchéris-sement négatif, qui plaident enfaveur d’une hausse généraledes salaires. Par exemple lesprimes des caisses maladiesqui augmentent constamment.

Mais surtout, le personnel duBLS a énormément contribuédurant les années passées,dans le cadre du programme« Gipfelsturm », à l’améliorationdu résultat de l’entreprise. Ilmérite ainsi bien plus qu’un mi-nimum de reconnaissance.« Ceci n’est pas un signe positifpour les négociations CCT à ve-nir » déclare le secrétaire syndi-cal SEV Michael Buletti, etd’ajouter: « La CN était toujoursprête à discuter sur différentsthèmes mais le BLS a cons-tamment émis des réticences àrechercher des solutions. Sil’entreprise veut renouveler laCCT dans un tel état d’esprit en-vers son personnel, les choses

s’annoncent extrêmement diffi-ciles ». La CN connaît les atten-tes de la base, qui commence àperdre patience vis-à-vis de ladirection BLS.Enfin, une information parve-nue au personnel de la part dela direction: les nouvelles pres-tations à la caisse de pensionssont considérées comme des« investissements pour la pro-tection des assurances ».En réalité, il s’agit tout sim-plement de la part aux contri-butions supplémentaires, aux-quelles participe également lepersonnel. Le BLS devrait pour-tant savoir distinguer inves-tissements et prestationssociales ... SEV

Les négociations salari-ales avec le BLS ontéchoué car la directionde l’entreprise a refuséune nouvelle fois d’en-trer en matière en ce quiconcerne une augmen-tation générale des sa-laires. Ceci fait monterla pression pour les né-gociations CCT.

Blocage aux BLSPas de résultat pour les négociations salariales

ACTU

...... 3

contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Certes, des éléments positifssont à mettre en avant – 40heures pour tous, convention deformation revisitée, 5 semainesde vacances pour l’ensemble dupersonnel, 6 semaines dès 50ans. Un jour par année de plusdès 51 ans pour les hors con-duite qui ont 7 semaines dès 55ans. «C’est plutôt positif maisnotre mandat n’est pas remplicar on demande l’égalité de trai-tement», a précisé ChristianFankhauser. Dans la salle, unconducteur a dit tout le bienqu’il pensait de ce point: «On est

une entreprise de transport et cesont toujours les conducteursqui trinquent.»Un autre s’est demandé si la di-rection n’a pas voulu faireéchouer les négociations et di-viser le personnel. «Il est horsde question de lui donner unchèque en blanc.» Une directiondont la communication a été vi-vement critiquée tout au long duprocessus. Et des points né-gatifs, telle la disparition des Fa-cilités internationales de voyagedes ex-leb, ne figurent mêmepas dans le document envoyé à

chaque collaborateur. Pas dequoi renforcer le lien...Au final, il ne s’est trouvé per-sonne pour soutenir le texte et laconclusion est venue de la bou-che d’un retraité: «Vous vousêtes battus durant 20 mois»,c’est pas le moment d’aban-donner, a-t-il dit en substance.La CCT sera-t-elle refusée? Ré-ponse après le dépouillementdu 18 décembre.

Vivian Bologna

CCT est mauvais»

vbo

Christian Fankhauser a appelé les membres SEV a refuser la nouvelle CCT.

Laquelle des deux affirmations ci-dessous semblela plus logique dans une optique de transfert dutrafic marchandises sur le rail?

« Le deuxième tube routier au Gothard est unebonne chose pour le transfert sur les rails »

ou

« Le deuxième tube routier au Gothard engendrerades pertes en milliards à la NLFA »

On trouve la première affirmation dans le rapportsur le transfert du DETEC et c’est l’ultime confir-mation de l’obstination de la conseillère fédéraleLeuthard à vouloir défendre le deuxième tube,même avec les arguments les plus absurdes.

Cette déclaration est justifiée en affirmant que lescapacités du tunnel de base seraient limitées, enraison d’une courte autoroute ferroviaire sur unepériode limitée entre Erstfeld et Biasca. En réalité,avec une offre en trains Voyageurs inchangée, untrain de marchandises par heure devrait passer parla ligne de montagne dans la direction sud–nord.

C’est une vue à bien court terme et manquant tota-lement de perspicacité, qui néglige le fait que parune réduction temporaire de la vitesse des trainsvoyageurs, la capacité du tunnel de base pourraitêtre augmentée. Cette argumentation fait fi de ladeuxième assertion! Un deuxième tube routier dimi-nuerait l’efficacité des immenses investissementsconsentis pour la NLFA et générerait dans tous lescas un surplus de trafic sur la route.

Le rapport sur le transfert (voir page 19) qui vientd’être publié montre pourtant que nous nous ap-prochons lentement de l’objectif de l’Initiative desAlpes. La part de marché du rail a augmenté etpasse de 66,1 % durant le premier semestre 2013 à68,6 % durant le deuxième semestre 2015, valeur laplus élevée depuis 2001. Le nombre de trajets parcamion a pu être réduit à environ un million par an-née. L’augmentation de la RPLP, proposée dans lerapport et promise depuis longtemps, est une autrepièce du puzzle, qui permettrait d’enfin le terminer,à savoir appliquer l’initiative des Alpes. La construc-tion d’un deuxième tube au Gothard n’entre claire-ment pas dans cette catégorie.Revenons à la question de départ et attribuons unenote insuffisante à Madame Leuthard en « logique ».Quand on veut absolument quelque chose, la logi-que et l’exactitude n’ont apparemment plus grandeimportance.C’est pourquoi, au nom de la logique et du trans-fert: non au deuxième tube routier !

ÉDITO

«Le tunnel routier et le transfert sur les rails:une question de logique»

Daniela Lehmann, coordinatrice de la politique des transports

Au lieu d’une éclaircie, onassiste à une aggravation duclimat social à la Südostbahn(SOB). Lors d’une séance, ils’agissait de faire avancer ledossier du système salarial. Il enfut autrement: malheureu-sement, l’entreprise s’en esttenue à communiquer que pourelle la paix sociale était toujoursd’actualité et que des mesuresseraient prises contre lesemployé-e-s qui lutteraient. Et onne semble pas reculer devant lamenace de licenciement immé-diate en cas de grève.Le secrétaire syndical SEV encharge du dossier Felix Birchler

est certes choqué mais il réagitsereinement. Il rappelle lepassage de la CCT concernant lapaix du travail: comme l’entre-prise n’était pas prête à inscrireune procédure arbitrale pourrégler les questions salariales oùaucune unanimité n’a été trouvée,c’est la levée du devoir de paixsociale qui a été inscrit dans laCCT.L’interprétation de l’entrepriseest d’autant plus originalequ’elle estime désormais qu’uneprocédure arbitrale s’appliqueraitdans le cas présent.Felix Birchler se dit toutefois prêtau dialogue: «Nous ne parta-

geons pas l’interprétation dutexte de la CCT, mais il s’agitavant tout de trouver unesolution», insiste-t-il.Dans les faits, l’entrepriseprévoit d’augmenter uniquementle personnel roulant. Lessyndicats demandent la haussepour tous les employé-e-s, ceque le conseil d’administrationrefuse arguant de l’environ-nement économique difficile.Pour les syndicats, il s’agit d’unequestion d’égalité de traitementdes divers groupes profes-sionnels. La fin ne semble pasproche. pmo/vbo

Südostbahn: des menaces au lieu de négociations

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Conseil national:commissions■ Après les élections fédéra-les, il y a la répartition dessièges dans les différentescommissions. Il faut savoir quele travail dans les commissionsest essentiel et que c’est lameilleure possibilité pour unparlementaire d’exercer uneinfluence politique au Par-lement.

Philippe Hadorn, secrétairesyndical SEV, intégrera désor-mais la commission destransports et des télécommuni-cations. Il reste égalementmembre de la commission desfinances, où il avait été élu il ya quatre ans, ainsi que ladélégation de surveillance de laNLFA (il en est membre depuis2011, a été vice-président en2013 et président en 2014). En2014, il a été membre de lacommission pour le nouveaumodèle de gestion de l’adminis-tration fédérale.

Edith Graf-Litscher, égalementsecrétaire syndicale SEV, restemembre de la commission desfinances (elle y est depuisquatre ans), membre de lacommission des transports etdes télécommunications (elle yest depuis 2009 et seravice-présidente). Elle estscrutatrice et fait donc partie dubureau du Conseil depuis 2008.Elle a été membre de lacommission de gestion de 2005à 2009.

Investissementsresponsables■ Les caisses de pensions de laPoste et des CFF, celle de laConfédération PUBLICA et Suva,ainsi que quelques autres, ontfondé « l’association suisse pourdes investissements responsables(ASIR) ». Les membres fondateursde l’ASIR gèrent au total unefortune dépassant les 150milliards de francs. Le devoirfiduciaire des membres fonda-teurs exige une extension duprocessus de placements auxcritères ESG (Environment, Social,Governance). Par la fondation del’ASIR, les membres fondateursremplissent ce devoir de lamanière la plus efficientepossible. comm.

EN VITESSE

Une assemblée du personnelbien fréquentée. Il faut rap-peler que les négociations sesont conclues de manièreabrupte le 26 novembre der-nier lorsque la direction a esti-mé que les pourparlers étaientterminés. Et dont la dernièreproposition sur le système sa-larial est celle du mois de juil-let: «De juillet à maintenant, ladirection nous a un peu prome-nés», a lâché le secrétaire syn-dical Christian Fankhauser quiappelle donc à refuser ce texte.

Système salarial insatisfaisantet vide conventionnel au LEBC’est que le système salarialconcentre à lui tout seul lecourroux des comités tl et leb

qui ont négocié depuis 20mois cette nouvelle CCT. Si elleest refusée par les membresSEV qui votent par écrit d’ici au17 décembre – le SEV inviteses membres à s’exprimer –c’est le texte actuel qui resteen vigueur. Reste la questionouverte de la CCT leb qui enthéorie prendrait fin le 31 dé-cembre avec pour consé-quence des pertes de salairepour les ex-leb dont les indem-nités maladie, logement et deroulement passeraient à latrappe. De quoi faire voter ouià des ex-leb dont les indem-nités sont intégrées au salairedans la nouvelle CCT? Pas for-cément. «Politiquement, les tlne peuvent enterrer la CCT lebsans une alternative sérieusepour les ex-leb». C’est que lareprise du leb par les tl n’avaitpas fait l’unanimité dans lecanton de Vaud. A quelquesmois des élections communa-les, on n’offre pas des bâtonspour se faire battre. Du con-texte qui compte en somme.Mais revenons à la grille salari-ale.

7 employé-e-s sur 10 sur le

carreauUne hausse à la compétencequi laisse 7 employé-e-s sur10 sur le carreau chaque an-née; «Une ancienneté presquedivisée par deux pour les con-ducteurs», a fait remarquer uncollègue. «Comment est-cepossible?» Un enclassementqui prévoit du personnel de lamaintenance dans la classe 3,alors qu’il est au bénéfice d’unCFC. Et même si le salaire de

base a été clairement revu à lahausse, l’adaptation du salairene se ferait pas en une seuleétape comme initialement an-noncé. Et les montants à dispo-sition pour les progressions sa-lariales sont valables pour troisans uniquement. Après...Un membre du comité tl a rappe-lé qu’à Zurich un système sem-blable a été adopté il y a plu-sieurs années et maintenantc’est la soupe à la grimace.

Négociations CCT et salariales

La CCT tl va-t-elle êtreacceptée par les mem-bres SEV appelés à seprononcer sur ce texte?Probablement que nonsi l’on s’en tient aux re-marques des quelque70 personnes présenteslundi 7 décembre à l’Es-pace Dickens à Lau-sanne.

«Pour nous, le résultat

Sur Facebook, les collègues tl regorgent d’idées.

..

De prime abord, le BLS ne vou-lait pas faire des négociationssalariales cette année. La com-munauté de négociations (CN)a quand même insisté pour seréunir autour de la table de né-

gociations étant donné que laCCT prévoit des négociationssalariales annuelles. Maiscomme les années précéden-tes, la direction a refusé caté-goriquement de discuter d’uneaugmentation générale des sa-laires. Le BLS se limite au mini-mum absolu fixé par la conven-tion collective en ce quiconcerne l’évolution salariale etne voit pas de raison d’intro-duire d’autres mesures. Pour laCN toutefois, il y a maintes rai-sons, malgré le renchéris-sement négatif, qui plaident enfaveur d’une hausse généraledes salaires. Par exemple lesprimes des caisses maladiesqui augmentent constamment.

Mais surtout, le personnel duBLS a énormément contribuédurant les années passées,dans le cadre du programme« Gipfelsturm », à l’améliorationdu résultat de l’entreprise. Ilmérite ainsi bien plus qu’un mi-nimum de reconnaissance.« Ceci n’est pas un signe positifpour les négociations CCT à ve-nir » déclare le secrétaire syndi-cal SEV Michael Buletti, etd’ajouter: « La CN était toujoursprête à discuter sur différentsthèmes mais le BLS a cons-tamment émis des réticences àrechercher des solutions. Sil’entreprise veut renouveler laCCT dans un tel état d’esprit en-vers son personnel, les choses

s’annoncent extrêmement diffi-ciles ». La CN connaît les atten-tes de la base, qui commence àperdre patience vis-à-vis de ladirection BLS.Enfin, une information parve-nue au personnel de la part dela direction: les nouvelles pres-tations à la caisse de pensionssont considérées comme des« investissements pour la pro-tection des assurances ».En réalité, il s’agit tout sim-plement de la part aux contri-butions supplémentaires, aux-quelles participe également lepersonnel. Le BLS devrait pour-tant savoir distinguer inves-tissements et prestationssociales ... SEV

Les négociations salari-ales avec le BLS ontéchoué car la directionde l’entreprise a refuséune nouvelle fois d’en-trer en matière en ce quiconcerne une augmen-tation générale des sa-laires. Ceci fait monterla pression pour les né-gociations CCT.

Blocage aux BLSPas de résultat pour les négociations salariales

ACTU

...... 3

contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Certes, des éléments positifssont à mettre en avant – 40heures pour tous, convention deformation revisitée, 5 semainesde vacances pour l’ensemble dupersonnel, 6 semaines dès 50ans. Un jour par année de plusdès 51 ans pour les hors con-duite qui ont 7 semaines dès 55ans. «C’est plutôt positif maisnotre mandat n’est pas remplicar on demande l’égalité de trai-tement», a précisé ChristianFankhauser. Dans la salle, unconducteur a dit tout le bienqu’il pensait de ce point: «On est

une entreprise de transport et cesont toujours les conducteursqui trinquent.»Un autre s’est demandé si la di-rection n’a pas voulu faireéchouer les négociations et di-viser le personnel. «Il est horsde question de lui donner unchèque en blanc.» Une directiondont la communication a été vi-vement critiquée tout au long duprocessus. Et des points né-gatifs, telle la disparition des Fa-cilités internationales de voyagedes ex-leb, ne figurent mêmepas dans le document envoyé à

chaque collaborateur. Pas dequoi renforcer le lien...Au final, il ne s’est trouvé per-sonne pour soutenir le texte et laconclusion est venue de la bou-che d’un retraité: «Vous vousêtes battus durant 20 mois»,c’est pas le moment d’aban-donner, a-t-il dit en substance.La CCT sera-t-elle refusée? Ré-ponse après le dépouillementdu 18 décembre.

Vivian Bologna

CCT est mauvais»

vbo

Christian Fankhauser a appelé les membres SEV a refuser la nouvelle CCT.

Laquelle des deux affirmations ci-dessous semblela plus logique dans une optique de transfert dutrafic marchandises sur le rail?

« Le deuxième tube routier au Gothard est unebonne chose pour le transfert sur les rails »

ou

« Le deuxième tube routier au Gothard engendrerades pertes en milliards à la NLFA »

On trouve la première affirmation dans le rapportsur le transfert du DETEC et c’est l’ultime confir-mation de l’obstination de la conseillère fédéraleLeuthard à vouloir défendre le deuxième tube,même avec les arguments les plus absurdes.

Cette déclaration est justifiée en affirmant que lescapacités du tunnel de base seraient limitées, enraison d’une courte autoroute ferroviaire sur unepériode limitée entre Erstfeld et Biasca. En réalité,avec une offre en trains Voyageurs inchangée, untrain de marchandises par heure devrait passer parla ligne de montagne dans la direction sud–nord.

C’est une vue à bien court terme et manquant tota-lement de perspicacité, qui néglige le fait que parune réduction temporaire de la vitesse des trainsvoyageurs, la capacité du tunnel de base pourraitêtre augmentée. Cette argumentation fait fi de ladeuxième assertion! Un deuxième tube routier dimi-nuerait l’efficacité des immenses investissementsconsentis pour la NLFA et générerait dans tous lescas un surplus de trafic sur la route.

Le rapport sur le transfert (voir page 19) qui vientd’être publié montre pourtant que nous nous ap-prochons lentement de l’objectif de l’Initiative desAlpes. La part de marché du rail a augmenté etpasse de 66,1 % durant le premier semestre 2013 à68,6 % durant le deuxième semestre 2015, valeur laplus élevée depuis 2001. Le nombre de trajets parcamion a pu être réduit à environ un million par an-née. L’augmentation de la RPLP, proposée dans lerapport et promise depuis longtemps, est une autrepièce du puzzle, qui permettrait d’enfin le terminer,à savoir appliquer l’initiative des Alpes. La construc-tion d’un deuxième tube au Gothard n’entre claire-ment pas dans cette catégorie.Revenons à la question de départ et attribuons unenote insuffisante à Madame Leuthard en « logique ».Quand on veut absolument quelque chose, la logi-que et l’exactitude n’ont apparemment plus grandeimportance.C’est pourquoi, au nom de la logique et du trans-fert: non au deuxième tube routier !

ÉDITO

«Le tunnel routier et le transfert sur les rails:une question de logique»

Daniela Lehmann, coordinatrice de la politique des transports

Au lieu d’une éclaircie, onassiste à une aggravation duclimat social à la Südostbahn(SOB). Lors d’une séance, ils’agissait de faire avancer ledossier du système salarial. Il enfut autrement: malheureu-sement, l’entreprise s’en esttenue à communiquer que pourelle la paix sociale était toujoursd’actualité et que des mesuresseraient prises contre lesemployé-e-s qui lutteraient. Et onne semble pas reculer devant lamenace de licenciement immé-diate en cas de grève.Le secrétaire syndical SEV encharge du dossier Felix Birchler

est certes choqué mais il réagitsereinement. Il rappelle lepassage de la CCT concernant lapaix du travail: comme l’entre-prise n’était pas prête à inscrireune procédure arbitrale pourrégler les questions salariales oùaucune unanimité n’a été trouvée,c’est la levée du devoir de paixsociale qui a été inscrit dans laCCT.L’interprétation de l’entrepriseest d’autant plus originalequ’elle estime désormais qu’uneprocédure arbitrale s’appliqueraitdans le cas présent.Felix Birchler se dit toutefois prêtau dialogue: «Nous ne parta-

geons pas l’interprétation dutexte de la CCT, mais il s’agitavant tout de trouver unesolution», insiste-t-il.Dans les faits, l’entrepriseprévoit d’augmenter uniquementle personnel roulant. Lessyndicats demandent la haussepour tous les employé-e-s, ceque le conseil d’administrationrefuse arguant de l’environ-nement économique difficile.Pour les syndicats, il s’agit d’unequestion d’égalité de traitementdes divers groupes profes-sionnels. La fin ne semble pasproche. pmo/vbo

Südostbahn: des menaces au lieu de négociations

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4 ACTUcontact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Dans l’histoire ferroviaire, l’Allemagne a tou-jours eu une influence prépondérante sur le dé-veloppement du rail en Suisse. Ce qui s’y passedoit être suivi de près.Chez notre voisin du nord, le chemin de fer vamal. Infrastructure en mauvais état, durée destrajets rallongée, trafic marchandises en baisse,qualité de service en berne, partenariat socialau plus bas, rien ne va plus. Et la concurrenceroutière plastronne. Le gouvernement l’avan-tage sur le plan fiscal, les prix des carburantsn’ont jamais été aussi bas, la libéralisation dutrafic intervilles des bus prend des parts de plusen plus importantes au rail. Le plus grave: l’opi-nion publique ne semble plus croire au cheminde fer. Jusqu’à présent dans ce pays berceau del’automobile, l’opinion tenait aussi à bénéficierde prestations ferroviaires exemplaires au ni-veau européen, au moins comme vitrine du lea-dership de l’industrie allemande. Il semble quece ne soit plus le cas en ce qui concerne le rail.Devant cette situation, la direction de la DB réa-git bien évidemment. Elle met en place un pro-gramme de réformes d’une ampleur, c’est lecas de le dire, sans précédent.Il promet d’ores et déjà des mesures tousazimuts, des plus brutales aux plus vi-sionnaires. Ce programme se préparepour le début de l’année prochaine; ilsera supervisé par des experts exté-rieurs, ceux de l’entreprise McKin-sey.Du côté suisse, le rail se portebien. Le trafic interne desvoyageurs augmente,le transit marchandisessemble se maintenirmalgré le franc fort, les

investissements à long terme voulus par le peu-ple se réalisent, le plus long tunnel ferroviairedu monde sera inauguré l’année prochaine.Trois points noirs cependant: a) les besoins derattrapage de l’infrastructure affectent les per-formances; b) les coûts de fonctionnement aug-mentent plus vite que les bénéfices attendus desinvestissements, alors que les clients ne veulentplus entendre parler d’augmentations tarifaireset c) le trafic interne des marchandises est tou-jours branlant. A ces aspects spécifiques s’ajou-te bien sûr, comme en Allemagne et dans toutel’Europe, la poussée de la concurrence routièrebénéficiant de circonstances extérieures favo-rables: le trafic ferroviaire international desvoyageurs est frappé de plein fouet.Les situations de la DB et des CFF semblent trèsdifférentes. Pourtant, dans les deux cas, les en-treprises revoient en même temps leurs « orien-tations stratégiques ». Comme on le sait, les CFFont déjà publié des chiffres d’économies pourles 15 prochaines années, parfaitement aber-rants si on les met en regard des investis-

sements décidés par le peuple en voie deréalisation ou qui le seront prochai-

nement. Les nouvelles « orientationsstratégiques », soumises à la dis-cussion publique selon le vœu desCFF, sont actuellement au nombre

de six: 1) Le rail doit devenirplus convivial, 2) Amé-

liorer les résultats,pérenniser le finan-

cement, 3)Renforcer lafiabilité dusystème ferro-

viaire inté-

gré, 4) Concentration sur le marché intérieur, 5)Innover de façon ciblée et 6) Promouvoir uneculture énergisante de la performance(comment traduire cette traduction?). Il faut direaussi que parallèlement à cette discussion ou-verte, d’autres influences le sont moins. Parexemple la chaire de « Logistikmanagement » del’université de St-Gall se manifeste et aussi,comme c’est curieux, les experts de l’entrepriseMcKinsey. En fait, le programme d’économiesannoncé par les CFF est chapeauté par cettefirme dont le rapport est officiellement annoncépour le mois de juin 2016. Ainsi, les chemins defer allemand et suisse seront analysés, simulta-nément, par une même entreprise d’experts-consultants. Pour cette entreprise, c’est unebelle mesure de rationalisation: l’année 2016s’annonce très fructueuse! De plus, les risquessont nuls. Ce sont la DB et les CFF qui assume-ront les conséquences de l’expertise. Par contre,sur le plan de la politique suisse des transports,cette évolution est inquiétante. Si l’avis d’ex-perts peut être utile, par exemple en matière dedéveloppements technologiques, je vois malquelles peuvent être les compétences d’expertsMcKinsey en matière du respect des multiplesdécisions démocratiques qui sont à la base del’efficacité reconnue du système helvétique detransports publics. La différence entre l’Alle-magne et la Suisse est immense en la matière.Qui tranchera au-dessus de ces«experts»? Michel Béguelin

Il s’agit de la dernière chronique régulière deMichel Béguelin, que nous remercions chaleu-reusement d’avoir contribué depuis 2009 à notrejournal, avec des textes précis et intéressants.

La rédaction

Vent du nordCHRONIQUE

La CCT, qui entrera en vigueur au1er janvier 2016, amène no-tamment deux changements:

l’annualisation du temps de tra-vail, avec un total de 2 050heures à travailler et 63 jours derepos pour tout le monde, et larevalorisation des salaires (pourceux qui étaient au maximum).La notion de classes dans lesystème salarial est adaptée,puisqu’on parlera désormaisuniquement de « catégories de métiers ». Cette nouvelle CCT,négociée durant les derniers

mois, a été acceptée par la ma-jorité des collègues présents àl’assemblée d’automne de lasection, le 8 décembre dernier,et par le Conseil d’administra-tion le 9 décembre. Une signa-ture officielle aura lieu en jan-vier. Un point reste pourl’instant encore en suspens,concernant le service de pi-quet. Il sera réglé en janvierprochain avec la direction.

Le comité de négociations, em-mené par Stéphane Chevalier,président de la section SEVVPT MBC, est satisfait des ré-sultats, qui amènent de réellesaméliorations pour le per-sonnel. Au niveau du comitéde section, le secrétaire, Phi-lippe Gut, laisse la place àAlain Raccoursier. Philippe Gutprend en effet sa retraite aprèsquasi 25 ans au MBC (ancien-

nement BAM). Il avait travailléauparavant au BVB (Bex-Vil-lars-Bretaye). Philippe Gut estsyndiqué depuis 1977. con-tact.sev lui a consacré un por-trait il y a quelque temps. Il aeffectivement aménagé unmagnifique musée dédié auxchemins de fer chez lui, àBière. Un grand merci à luipour son engagement syndi-cal précieux. Henriette Schaffter

Section MBC

Après des débuts hou-leux, les négociationsont abouti sur une nou-velle CCT, acceptée par lamajorité des collèguesprésents lors d’une as-semblée le 8 décembre.

Le MBC a une nouvelle CCT

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ACTU ......

5contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Ma fille aînée adore la Reine des neiges, comme la plu-part des petites filles de son âge. La petite, elle, aimeFlash Mac Queen et Spiderman.Noël arrive et les parrains-marraines, la grand-mamanet autres oncles et tantes demandent quels cadeauxacheter aux enfants. Il y a multitude de gadgets, vê-tements, jeux et autres aux effigies de leurs héroïnes ethéros préférés. Superpratique.

Mais moi pendant ce temps, je mets en page le dossierde ce numéro, consacré à Solidar Suisse. Y décrivantles conditions de travail précaires dans les usines dejouets en Chine, la situation des réfugiés syriens au Li-ban, le manque d’avenir des jeunes en Serbie, les con-séquences du tremblement de terre au Népal, etc.À la lecture du dossier, ça me semble évident, les ca-deaux de Noël, pour tous, petits et grands, seront cetteannée des dons à des œuvres d’entraide.

Néanmoins, en rentrant chez moi le soir, je regardemes filles et je me dis, peuvent-elles comprendre?Comment leur expliquer? Même en ignorant les pros-pectus publicitaires d’avant Noël, en évitant le maxi-mum d’entrer dans les magasins, on est sollicité à toutmoment. La pub à la télé, les courriels de pub, les vi-trines que l’on ne peut guère éviter si on marche unpeu en ville, tout pousse à la consommation. Et j’avoueque je suis une cible parfaite. Une petite peluche, unjeu, un magazine, un livre ... je craque régulièrement !

Il faut avouer qu’au fil des années, je vois bien que cer-tains jeux n’ont quasi jamais été ouverts et certainespeluches jamais tenues dans les bras.Pour les adultes, c’est encore pire. On se creuse la têtepour trouver une idée, et, une fois sur deux, on tombeà côté. Le cadeau restera dans une armoire ou le bonsera échu avant d’avoir été utilisé. Et les adultes peu-vent-ils comprendre qu’on leur offre « rien »? Peuvent-ils comprendre qu’on décide à leur place s’ils veulentfaire un don et à quelle organisation ils souhaitentdonner? Rien n’est moins sûr ... L’enfant ne connaît pasvraiment la valeur de ce qu’on lui offre. L’adulte si.

Il n’est jamais trop tard pour changer et l’initiative aurapeut-être beaucoup de succès. On verra.De toute façon, ça y est, mes bonnes résolutions (avantl’heure) sont prises: ce sera don à une œuvre d’en-traide pour tous!Il faudra juste tenir bon jusqu’au 24 décembre et sa-voir détourner le regard lors du marché de Noël ...

Henriette Schaffter

Le temps descadeaux

CHRONIQUE

Le septième jour de grève aété voté lundi. La position duConseil d’Etat sur les mesuresstructurelles – qui ne figurentpas dans le budget 2016 – n’aguère satisfait la base. Et on neparle même pas des coupeslinéaires prévues dans le bud-get 2016 que les fonctionnai-res en lutte veulent gommer.Les six premiers jours de grèveont été bien suivis entre fin no-vembre et décembre.

Genève sans relâcheLa fonction publique gene-voise et le secteur subvention-né ont rallié la rue avec reten-tissement, jusqu’à 11 000personnes sont descenduesdans les rues. Le personnel del’Etat se bat sans relâche de-puis le mois de novembre con-tre des mesures d’économiesdrastiques prévues dans lebudget 2016 du canton et quiauront des incidences sur lestrois prochaines années. Ellesprévoient une réduction li-néaire de 5 % des coûts depersonnel qui impliquerait legel des embauches et des sa-laires, des licenciements faci-lités, des privatisations et lelicenciement de jusqu’à 1800personnes ainsi qu’une aug-mentation du temps de travail.La détermination exemplairedes Genevois-e-s semble avoirfait bouger les fronts: le mer-credi 9 décembre, le Conseild’Etat leur a enfin fourni unprojet de mise en œuvre desmesures d’économie. Un pro-jet qui ne répond de loin pasaux attentes du Comité uni-

taire de lutte. La fonction pu-blique manifestera aussi les17 et 18 décembre devant leGrand Conseil qui se pronon-cera sur le budget 2016.

Référendum lancéUn deuxième front a encoreété ouvert contre la fonctionpublique genevoise. Le GrandConseil à majorité de droite arenforcé le «frein à l’endet-tement » dans la loi.L’article intitulé «PersonalStop» prévoit que tant que ladette n’est pas ramenée aumontant des ressources del’Etat, soit une économie de5 milliards, les charges depersonnel et l’ensemble descharges de fonctionnement del’Etat y compris les subven-tions, les aides sociales et lesoutien au monde associatifseront gelés. Le référendum aété lancé et le peuple devra seprononcer en 2016 sur cettenouvelle attaque du servicepublic et de la qualité desprestations offertes à la popu-lation.

La grogne à Neuchâtel aussiLa fonction publique neuchâ-teloise a également manifestéle 1er décembre devant lesiège du Gouvernement canto-nal, en marge de la session duGrand Conseil consacrée aubudget 2016. Près d’un millierde personnes ont exigé que leprogramme d’assainissementdes finances qui s’attaque auservice public et coupe dansles prestations à la populationsoit revu. A la suite de quoi, leGrand Conseil a réduit de deuxmillions les économies pré-vues sur la mise en réserve del’IPC négatif. Et surtout, le Con-seil d’Etat a accepté de repartirsur de nouvelles bases pour leprojet de refonte de la grillesalariale que les syndicatsavaient rejeté en bloc. Ils au-ront désormais voix au chapi-tre, ce qui montre une petiteouverture de la part duGouvernement. uss/vbo

7e jour de grève!La mobilisation de lafonction publique gene-voise et des secteurssubventionnés se pour-suit. Mardi il s’agissaitdu 7e jour de grève. Ilfaut dire qu’elle a fort àfaire pour se défendrecontre les coupes dras-tiques prévues dans lebudget 2016 mais aussicontre le « PersonalStop » voulu par leGrand Conseil.

Mobilisation de la fonction publique genevoise et neuchâteloise

Eric

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La fonction publique et le secteur subventionné d’une part et lesmaçons d’autre part ont rallié la rue à Genève.

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6 INTERVIEW contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

■ contact.sev: Quelles sont lesrépercussions de la montéede la droite au Conseil natio-nal sur les dossiers politi-ques significatifs pour lesemployés?

Paul Rechsteiner: La nouvellemajorité au Conseil national re-présente une difficulté supplé-mentaire, mais heureusement ily a une tendance inverse auConseil des Etats. Ce rééquili-brage est nécessaire, encoreplus maintenant qu’il y a quatreans. Il en va de même pour lesdécisions de fond qui seront pri-ses concernant les droits del’homme.

■ Peut-on espérer qu’il y auramalgré tout des débats sur leprojet de réforme des rentes« Prévoyance vieillesse2020 » au Conseil national etdes partisans de la droite quivoteront aussi en faveurd’une augmentation raison-nable des rentes AVS?

Si on regarde les choses seu-lement du point de vue des par-tis politiques, on peut craindrele pire. Mais rappelons-nousqu’au Conseil des Etats, à unecertaine époque la situationsemblait tout aussi mal enga-gée. Il faut que la droite se de-mande si elle veut obtenir unprojet qui a une chance d’êtreaccepté par le peuple. Nous, lessyndicats, avons désamorcé cesdernières années par nos réfé-rendums toutes les tentativesde détérioration des rentes. Ce-lui qui veut obtenir un succès

doit préserver les rentes desgens. Partant de ce principe, ilest clair que cette propositiondu Conseil des Etats constitueune base minimum de succès.

■ Est-ce que les gens de droiteet de PME ne profiteront pasaussi de ces rentes AVS plusélevées?

Toute personne qui sait calculerdoit admettre que les solutionsde prévoyance basées sur l’AVSreviennent moins cher pour tousles revenus bas ou moyens, soitjusqu’à CHF 200 000 par année,plutôt qu’un versement plusconséquent dans un 2e pilier.Les caisses de pensions coûtenttoujours plus cher, par contre lesfutures rentes baissent. Unecompensation par l’AVS est plusefficace et peut être réalisée sansdélai. Pour la prévoyance profes-sionnelle, on cotise durant 40ans avant de savoir vraimentquelle rente on aura. Les per-sonnes qui sont en mesure defaire leurs calculs accepterontd’améliorer les rentes AVScomme le préconise le Conseildes Etats.

■ Si le Parlement refuse l’aug-mentation des rentes AVS, lepeuple pourra toujours voterpour l’initiative « AVSplus »lancée par les syndicats.Mais est-ce qu’on obtiendraassez de voix pour aug-menter les rentes AVS de10 % ?

10 % d’une rente AVS représen-tent en moyenne CHF 200.– par

mois, CHF 350.– pour les couplesmariés. Ce n’est pas énorme vu lamanière dont les rentes descaisses de pensions se détério-rent. Les coûts de cette augmen-tation ne sont pas trop élevés:les employeurs et les employésdevront verser chacun 0,4 % deplus. Il faut savoir que les déduc-tions salariales pour l’AVS semontent aujourd’hui à 8,4 %.Elles n’ont pas augmenté depuis1975, soit depuis 40 ans, alorsque celles des caisses de pen-sions ont subi une augmentationde plus de 18 %. Un avantaged’« AVSplus» est que les rentierset rentières actuels, qui n’ont paseu de compensation du renché-rissement depuis des années,profiteront aussi de la haussealors que la proposition du Con-seil des Etats prévoit de releverseulement les rentes des futurspensionnés.

■ Une autre revendication desemployés est d’avoir unemeilleure protection des sa-laires et des conditions detravail, afin de faire baisser lapression due à la libre circu-lation des personnes et à laconcurrence globale. Ladroite nationaliste veut li-miter la libre circulation despersonnes dans l’UE. Est-cela solution?

C’est plus facile à dire qu’à faire.Car la Suisse est un petit pays aumilieu de l’Europe. Elle est doncfortement impliquée dans l’éco-nomie européenne, bien plusque certains pays européens. No-

tre économie et nos postes detravail dépendent fortement denos relations avec l’UE et les ac-cords bilatéraux ont contribué àune position forte de la Suisse.Sur le plan économique ils sontune recette du succès. Cepen-dant, nous devons aussi défen-dre nos salaires et nos conditionsde travail et donner des ré-ponses, par exemple sur la situa-tion des travailleurs plus âgés, etmieux les protéger contre lesabus. Mais il ne faut pas monterles gens les uns contre les autresselon la couleur de leur passe-port, comme le fait la droite. Cecin’a pas aidé à maintenir debonnes conditions d’enga-gement par le passé. Rappe-lons-nous par exemple la situa-tion des saisonniers: leur statut aencouragé, dans les branchesconcernées comme la construc-tion ou la restauration, une politi-que de salaires extrêmementbas. Depuis que nous avons con-clu, dans ces branches, des con-ventions collectives de travailplus fortes qui ne font pas de dis-tinctions relatives à la nationa-lité, les salaires sont bien remon-tés. Il faut donc protéger lessalaires et les conditions de tra-vail, et par là les places de travail,au lieu d’entretenir la rivalité.L’économie suisse a toujoursconnu l’immigration lorsqu’ellese portait bien. L’émigration arri-ve seulement si les choses vontmal et cela, nous ne le voulonspas.

■ Au Conseil fédéral aussi, il y a

maintenant une majorité clai-rement de centre-droite. Celaveut-il dire que, pour les tra-vailleurs, il n’y aura pasd’amélioration durant lesquatre prochaines années?

La tâche des syndicats au niveaupolitique sera de se défendrecontre les détériorations. Tousceux qui voudront s’en prendre àla protection des travailleurs ontdéjà annoncé leur intention del’attaquer par exemple en modi-fiant la Loi sur le travail. De 2003à 2007, nous avons déjà eu unetelle phase avec Blocher et Merzau Conseil fédéral, mais on a pules freiner. Les syndicats serontobligés de recourir au droit de ré-férendum, nous avons rencontrémaint succès par ce moyen dansle passé. Et nous continuerons ànous battre pour obtenir desaméliorations là où cela serapossible, par exemple pour laprotection des salaires, si laSuisse prolonge son chemin surla voie des bilatérales, ce quej’espère sincèrement.

■ Jusqu’à présent, les syndi-cats ont lancé des initiativespopulaires mais elles ont es-suyé un refus du peuple cesdernières années.Y a-t-il d’autres moyens unpeu plus prometteurs?

Effectivement, l’initiative sur lessalaires minimums était un floplors des votations, mais en tantque campagne pour de meilleurssalaires elle a eu du succès. Lacampagne a mené à une puis-sante remontée des bas salaires

« La politiqued’austérité est un défi »Dans le canton de St-Gall à majorité bourgeoise, Paul Rechsteiner a été réélu au Conseil des Etats par58,3 % des voix lors du deuxième tour, battant son adversaire UDC. C’est sa haute crédibilité en tant quereprésentant des travailleurs, avocat engagé sur le plan social et politicien chevronné qui a rendu cettevictoire possible. Le président de l’USS s’exprime ici sur les conséquences de l’avancée de la droite.

Que pourrait signifier l’avancée de la droite pour les travailleurs? Réponse de Paul Rechsteiner

Yosh

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...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

via les CCT. Il ne faut pas sous-es-timer cela. Cependant les initia-tives doivent être mûrement ré-fléchies. Avec la situationactuelle du Conseil fédéral, nousallons devoir recourir de manièreaccrue au référendum. Mais cettearme ne nous permettra pasd’obtenir des améliorations.C’est pourquoi il ne faut pasécarter la possibilité de lancerencore des initiatives.

■ Quels sont les autres moyensexistants?

Il y a les campagnes syndicalespour de meilleures CCT et unemeilleure couverture des bran-ches par les CCT. En ce qui con-cerne le besoin de certains grou-pes professionnels de pouvoirbénéficier d’une retraite antici-pée, rien n’a bougé depuis long-temps au Conseil fédéral. Sur cesujet, ce que le SEV a obtenu desCFF dans la nouvelle CCT est toutà fait louable.

■ Il serait aussi nécessaire defaire des progrès en ce quiconcerne l’égalité des sa-laires entre hommes et fem-mes ou la conciliation vieprofessionnelle/vie familiale.

Quelles sont là les chancesde succès?

En ce moment, la situation estcritique mais par le passé, on avu qu’en matière de politique fa-miliale il est aussi possible defaire des progrès. Et au-delà de laprotection des travailleurs, l’Etatsocial est également mis souspression. Une baisse des primesdes caisses- maladie a déjà étéappliquée dans bon nombre decantons. Vient s’ajouter la politi-que d’économie de la Confédéra-

tion. Elle représente un grand dé-fi pour nous à tous les niveaux,aussi pour le service public. Maisce dernier est profondément an-cré dans la population et la droitene pourra pas s’y attaquer si faci-lement.

■ Aujourd’hui, mis à part ungrand syndicat dans le do-maine de la construction etde l’industrie, il y a beaucoupde petits et moyens syndi-cats. Sont-ils sur la bonnevoie pour l’avenir?

Les syndicats doivent sans cessese poser cette question mais les

structures ne sont pas une fin ensoi, elles doivent contribuer àaméliorer l’organisation et à ob-tenir de meilleurs résultats pourles travailleurs. Pour atteindre cetobjectif, l’important est la proxi-mité avec les membres. Beau-coup de moyens et de petits syn-dicats sont très forts dans leurdomaine, comme l’est le SEVdans les transports publics. Legrand défi pour les syndicats estde s’attaquer aux secteurs où letaux d’organisation est bas, ainsi

que les salaires. La fusion entrela FTMH et le SIB, qui a donnénaissance à Unia, en a décupléles forces et permis son exten-sion dans le secteur des servicesprivés, car il y avait là de grandeslacunes. Unia s’est principa-lement déployé dans le secteurtertiaire durant les onze der-nières années. Cela veut dire queles syndicats ne sont pas voués àdisparaître, ils peuvent s’accroî-tre s’ils tiennent compte des nou-veaux défis. Le milieu syndicalqui était à l’époque essentiel-lement masculin s’est entre-temps, fort heureusement, ou-

vert aux femmes et aux migrantsqui travaillent chez nous. Si l’onconsidère les choses sous cet an-gle, on constate une belle évolu-tion.

■ Tu arriveras à l’âge de la re-traite en août 2017, soit enplein milieu de la législature.Qu’est-ce que cela signifiepour la planification de tonavenir?

Je ne m’en suis pas beaucouppréoccupé pour l’instant. Je suisencore porté par la vague d’en-thousiasme du canton de St-Gallqui m’a reconduit au Conseil desEtats malgré mes chances res-treintes au vu de mon parti politi-que. Nous avons effectué unecampagne électorale basée surles besoins du peuple en mettanten avant nos principes syndicauxet la défense des droits del’homme. Beaucoup de mondes’est engagé. Cela implique pourmoi aussi une énorme responsa-bilité afin d’obtenir beaucoup du-rant les prochaines années, mal-gré les conditions difficiles. Si onse bat, on peut faire des mira-cles. Mon élection en est lapreuve.

Interview: Markus Fischer/mv

Dani

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Paul Rechsteiner a été réélu au Conseil des Etats. La chambre haute rééquilibre ainsi les forces, contrant la forte dominance de droite de la chambre basse.

«Si on se bat, on peut faire des miracles.»

Paul Rechsteiner, 63 ans, agrandi à St-Gall dans unefamille de six personnes. Sonpère était manœuvre et sa mèregagnait sa vie en faisant desménages.En 1977, il a passé son brevetd’avocat et dès 1980 il s’estétabli en tant qu’indépendant,œuvrant surtout dans lesdomaines du droit pénal, dudroit du travail et des assuran-ces sociales. Il s’est occupé dèsle début des membres SEV, enparticulier suite à des accidents,et il est aujourd’hui encoreavocat-conseil du SEV.De 1977 à 1984, il étaitconseiller communal à la villede St-Gall puis membre duParlement cantonal et dès 1986,il a siégé au Conseil nationalpuis, dès 2011, au Conseil desEtats.Il préside l’USS depuis 1998. Ilest aussi membre du Conseil defondation et secrétaire de lafondation Paul Grüninger. Il estmarié et vit à St-Gall.

BIO

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6 INTERVIEW contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

■ contact.sev: Quelles sont lesrépercussions de la montéede la droite au Conseil natio-nal sur les dossiers politi-ques significatifs pour lesemployés?

Paul Rechsteiner: La nouvellemajorité au Conseil national re-présente une difficulté supplé-mentaire, mais heureusement ily a une tendance inverse auConseil des Etats. Ce rééquili-brage est nécessaire, encoreplus maintenant qu’il y a quatreans. Il en va de même pour lesdécisions de fond qui seront pri-ses concernant les droits del’homme.

■ Peut-on espérer qu’il y auramalgré tout des débats sur leprojet de réforme des rentes« Prévoyance vieillesse2020 » au Conseil national etdes partisans de la droite quivoteront aussi en faveurd’une augmentation raison-nable des rentes AVS?

Si on regarde les choses seu-lement du point de vue des par-tis politiques, on peut craindrele pire. Mais rappelons-nousqu’au Conseil des Etats, à unecertaine époque la situationsemblait tout aussi mal enga-gée. Il faut que la droite se de-mande si elle veut obtenir unprojet qui a une chance d’êtreaccepté par le peuple. Nous, lessyndicats, avons désamorcé cesdernières années par nos réfé-rendums toutes les tentativesde détérioration des rentes. Ce-lui qui veut obtenir un succès

doit préserver les rentes desgens. Partant de ce principe, ilest clair que cette propositiondu Conseil des Etats constitueune base minimum de succès.

■ Est-ce que les gens de droiteet de PME ne profiteront pasaussi de ces rentes AVS plusélevées?

Toute personne qui sait calculerdoit admettre que les solutionsde prévoyance basées sur l’AVSreviennent moins cher pour tousles revenus bas ou moyens, soitjusqu’à CHF 200 000 par année,plutôt qu’un versement plusconséquent dans un 2e pilier.Les caisses de pensions coûtenttoujours plus cher, par contre lesfutures rentes baissent. Unecompensation par l’AVS est plusefficace et peut être réalisée sansdélai. Pour la prévoyance profes-sionnelle, on cotise durant 40ans avant de savoir vraimentquelle rente on aura. Les per-sonnes qui sont en mesure defaire leurs calculs accepterontd’améliorer les rentes AVScomme le préconise le Conseildes Etats.

■ Si le Parlement refuse l’aug-mentation des rentes AVS, lepeuple pourra toujours voterpour l’initiative « AVSplus »lancée par les syndicats.Mais est-ce qu’on obtiendraassez de voix pour aug-menter les rentes AVS de10 % ?

10 % d’une rente AVS représen-tent en moyenne CHF 200.– par

mois, CHF 350.– pour les couplesmariés. Ce n’est pas énorme vu lamanière dont les rentes descaisses de pensions se détério-rent. Les coûts de cette augmen-tation ne sont pas trop élevés:les employeurs et les employésdevront verser chacun 0,4 % deplus. Il faut savoir que les déduc-tions salariales pour l’AVS semontent aujourd’hui à 8,4 %.Elles n’ont pas augmenté depuis1975, soit depuis 40 ans, alorsque celles des caisses de pen-sions ont subi une augmentationde plus de 18 %. Un avantaged’« AVSplus» est que les rentierset rentières actuels, qui n’ont paseu de compensation du renché-rissement depuis des années,profiteront aussi de la haussealors que la proposition du Con-seil des Etats prévoit de releverseulement les rentes des futurspensionnés.

■ Une autre revendication desemployés est d’avoir unemeilleure protection des sa-laires et des conditions detravail, afin de faire baisser lapression due à la libre circu-lation des personnes et à laconcurrence globale. Ladroite nationaliste veut li-miter la libre circulation despersonnes dans l’UE. Est-cela solution?

C’est plus facile à dire qu’à faire.Car la Suisse est un petit pays aumilieu de l’Europe. Elle est doncfortement impliquée dans l’éco-nomie européenne, bien plusque certains pays européens. No-

tre économie et nos postes detravail dépendent fortement denos relations avec l’UE et les ac-cords bilatéraux ont contribué àune position forte de la Suisse.Sur le plan économique ils sontune recette du succès. Cepen-dant, nous devons aussi défen-dre nos salaires et nos conditionsde travail et donner des ré-ponses, par exemple sur la situa-tion des travailleurs plus âgés, etmieux les protéger contre lesabus. Mais il ne faut pas monterles gens les uns contre les autresselon la couleur de leur passe-port, comme le fait la droite. Cecin’a pas aidé à maintenir debonnes conditions d’enga-gement par le passé. Rappe-lons-nous par exemple la situa-tion des saisonniers: leur statut aencouragé, dans les branchesconcernées comme la construc-tion ou la restauration, une politi-que de salaires extrêmementbas. Depuis que nous avons con-clu, dans ces branches, des con-ventions collectives de travailplus fortes qui ne font pas de dis-tinctions relatives à la nationa-lité, les salaires sont bien remon-tés. Il faut donc protéger lessalaires et les conditions de tra-vail, et par là les places de travail,au lieu d’entretenir la rivalité.L’économie suisse a toujoursconnu l’immigration lorsqu’ellese portait bien. L’émigration arri-ve seulement si les choses vontmal et cela, nous ne le voulonspas.

■ Au Conseil fédéral aussi, il y a

maintenant une majorité clai-rement de centre-droite. Celaveut-il dire que, pour les tra-vailleurs, il n’y aura pasd’amélioration durant lesquatre prochaines années?

La tâche des syndicats au niveaupolitique sera de se défendrecontre les détériorations. Tousceux qui voudront s’en prendre àla protection des travailleurs ontdéjà annoncé leur intention del’attaquer par exemple en modi-fiant la Loi sur le travail. De 2003à 2007, nous avons déjà eu unetelle phase avec Blocher et Merzau Conseil fédéral, mais on a pules freiner. Les syndicats serontobligés de recourir au droit de ré-férendum, nous avons rencontrémaint succès par ce moyen dansle passé. Et nous continuerons ànous battre pour obtenir desaméliorations là où cela serapossible, par exemple pour laprotection des salaires, si laSuisse prolonge son chemin surla voie des bilatérales, ce quej’espère sincèrement.

■ Jusqu’à présent, les syndi-cats ont lancé des initiativespopulaires mais elles ont es-suyé un refus du peuple cesdernières années.Y a-t-il d’autres moyens unpeu plus prometteurs?

Effectivement, l’initiative sur lessalaires minimums était un floplors des votations, mais en tantque campagne pour de meilleurssalaires elle a eu du succès. Lacampagne a mené à une puis-sante remontée des bas salaires

« La politiqued’austérité est un défi »Dans le canton de St-Gall à majorité bourgeoise, Paul Rechsteiner a été réélu au Conseil des Etats par58,3 % des voix lors du deuxième tour, battant son adversaire UDC. C’est sa haute crédibilité en tant quereprésentant des travailleurs, avocat engagé sur le plan social et politicien chevronné qui a rendu cettevictoire possible. Le président de l’USS s’exprime ici sur les conséquences de l’avancée de la droite.

Que pourrait signifier l’avancée de la droite pour les travailleurs? Réponse de Paul Rechsteiner

Yosh

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...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

via les CCT. Il ne faut pas sous-es-timer cela. Cependant les initia-tives doivent être mûrement ré-fléchies. Avec la situationactuelle du Conseil fédéral, nousallons devoir recourir de manièreaccrue au référendum. Mais cettearme ne nous permettra pasd’obtenir des améliorations.C’est pourquoi il ne faut pasécarter la possibilité de lancerencore des initiatives.

■ Quels sont les autres moyensexistants?

Il y a les campagnes syndicalespour de meilleures CCT et unemeilleure couverture des bran-ches par les CCT. En ce qui con-cerne le besoin de certains grou-pes professionnels de pouvoirbénéficier d’une retraite antici-pée, rien n’a bougé depuis long-temps au Conseil fédéral. Sur cesujet, ce que le SEV a obtenu desCFF dans la nouvelle CCT est toutà fait louable.

■ Il serait aussi nécessaire defaire des progrès en ce quiconcerne l’égalité des sa-laires entre hommes et fem-mes ou la conciliation vieprofessionnelle/vie familiale.

Quelles sont là les chancesde succès?

En ce moment, la situation estcritique mais par le passé, on avu qu’en matière de politique fa-miliale il est aussi possible defaire des progrès. Et au-delà de laprotection des travailleurs, l’Etatsocial est également mis souspression. Une baisse des primesdes caisses- maladie a déjà étéappliquée dans bon nombre decantons. Vient s’ajouter la politi-que d’économie de la Confédéra-

tion. Elle représente un grand dé-fi pour nous à tous les niveaux,aussi pour le service public. Maisce dernier est profondément an-cré dans la population et la droitene pourra pas s’y attaquer si faci-lement.

■ Aujourd’hui, mis à part ungrand syndicat dans le do-maine de la construction etde l’industrie, il y a beaucoupde petits et moyens syndi-cats. Sont-ils sur la bonnevoie pour l’avenir?

Les syndicats doivent sans cessese poser cette question mais les

structures ne sont pas une fin ensoi, elles doivent contribuer àaméliorer l’organisation et à ob-tenir de meilleurs résultats pourles travailleurs. Pour atteindre cetobjectif, l’important est la proxi-mité avec les membres. Beau-coup de moyens et de petits syn-dicats sont très forts dans leurdomaine, comme l’est le SEVdans les transports publics. Legrand défi pour les syndicats estde s’attaquer aux secteurs où letaux d’organisation est bas, ainsi

que les salaires. La fusion entrela FTMH et le SIB, qui a donnénaissance à Unia, en a décupléles forces et permis son exten-sion dans le secteur des servicesprivés, car il y avait là de grandeslacunes. Unia s’est principa-lement déployé dans le secteurtertiaire durant les onze der-nières années. Cela veut dire queles syndicats ne sont pas voués àdisparaître, ils peuvent s’accroî-tre s’ils tiennent compte des nou-veaux défis. Le milieu syndicalqui était à l’époque essentiel-lement masculin s’est entre-temps, fort heureusement, ou-

vert aux femmes et aux migrantsqui travaillent chez nous. Si l’onconsidère les choses sous cet an-gle, on constate une belle évolu-tion.

■ Tu arriveras à l’âge de la re-traite en août 2017, soit enplein milieu de la législature.Qu’est-ce que cela signifiepour la planification de tonavenir?

Je ne m’en suis pas beaucouppréoccupé pour l’instant. Je suisencore porté par la vague d’en-thousiasme du canton de St-Gallqui m’a reconduit au Conseil desEtats malgré mes chances res-treintes au vu de mon parti politi-que. Nous avons effectué unecampagne électorale basée surles besoins du peuple en mettanten avant nos principes syndicauxet la défense des droits del’homme. Beaucoup de mondes’est engagé. Cela implique pourmoi aussi une énorme responsa-bilité afin d’obtenir beaucoup du-rant les prochaines années, mal-gré les conditions difficiles. Si onse bat, on peut faire des mira-cles. Mon élection en est lapreuve.

Interview: Markus Fischer/mv

Dani

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ann

Paul Rechsteiner a été réélu au Conseil des Etats. La chambre haute rééquilibre ainsi les forces, contrant la forte dominance de droite de la chambre basse.

«Si on se bat, on peut faire des miracles.»

Paul Rechsteiner, 63 ans, agrandi à St-Gall dans unefamille de six personnes. Sonpère était manœuvre et sa mèregagnait sa vie en faisant desménages.En 1977, il a passé son brevetd’avocat et dès 1980 il s’estétabli en tant qu’indépendant,œuvrant surtout dans lesdomaines du droit pénal, dudroit du travail et des assuran-ces sociales. Il s’est occupé dèsle début des membres SEV, enparticulier suite à des accidents,et il est aujourd’hui encoreavocat-conseil du SEV.De 1977 à 1984, il étaitconseiller communal à la villede St-Gall puis membre duParlement cantonal et dès 1986,il a siégé au Conseil nationalpuis, dès 2011, au Conseil desEtats.Il préside l’USS depuis 1998. Ilest aussi membre du Conseil defondation et secrétaire de lafondation Paul Grüninger. Il estmarié et vit à St-Gall.

BIO

Page 8: Contact sev 2015 22

......

8 RÉGIONScontact.sevN° 22/1517 décembre 2015

La gare de Martigny a été ré-novée pour 2,7 millions defrancs il y a 18 mois. Pour«un meilleur confort desclients» se sont réjouis lesCFF en juin 2014. Cette excel-lente nouvelle coïncide hélasavec une détérioration desconditions de travail des mé-caniciens des TMR à la garede Martigny. «Avant la réno-vation, nos mécaniciens pou-vaient accéder aux WC de lagare. Pendant les travaux,c’était des TOI TOI... Mais de-puis la rénovation, les méca-niciens n’ont plus accès auxWC des guichets de la gare etla direction des TMR n’a pasencore proposé de solution.Et pour les conducteurs debus de la gare routière c’estle même problème. Il a bien

été question d’uti-liser les WC dupoint de venteTMR, mais les ho-raires d’ouverturene sont guèreadaptés aux toursde service de l’ex-ploitation», fait re-marquer BéatriceRieder, présidentede la section.

Les WC publics, pasune solutiondurableEn charge du dos-sier, le secrétairesyndical Tony Mai-nolfi relève que ladirection a éga-lement proposé deverser une indem-nité pour utiliserles WC publics. «Cette solu-tion ne peut être durable etsa mise en place pose denombreuses questions. Faud-rait-il justifier de chaque utili-sation des toilettes?»De plus les nettoyages duquai et des véhicules en garede Martigny voulus par la di-

rection sont effectués sansque les règles d’hygiène ba-siques ne soient garanties.«Il n’y a pas d’accès à l’eauchaude pour se laver lesmains», déplore Tony Mainol-fi. Réuni en assemblée ordi-naire, le personnel a donc vo-té une résolution le

2 décembre dernier. Il de-mande que la direction pro-pose une solution satisfai-sante d’ici à fin mars pourrégler ces deux points.Passé cette date, le per-sonnel se réserve le droit decommuniquer sur le sujet parles moyens qu’il jugera ap-

proprié. Le ras-le-bol est bienprésent et l’absence de CCTn’est pas là pour arranger lasituation. Les fêtes de find’année permettront-elles àla direction de prendre la me-sure du malaise et des be-soins de son personnel?

Vivian Bologna

La section TMR attenddepuis 18 mois des WCpour les mécaniciens àMartigny. Elle a votéune résolution lors desa dernière assembléequi demande à la direc-tion de bouger.

Aux TMR pas de petit coinpour les besoins

Transports Martigny et région SA

..

«Les CFF, c’est d’abord nous!»,Tel est le cri de toutes lessections romandes CFF aprèsl’annonce des suppressions deplus de 900 postes liées àRailfit 20/30. «Nous qui, avectout le professionnalismerequis, faisons que le railréponde aux attentes de sesutilisateurs, voyageurs etaffréteurs cargo. Sans nous,pas de trains!». Les motsclairs figurant sur la pétitionlancée fin novembre et qui adéjà récolté plusieurs cen-taines de signatures en Suisse

romande. «Nous ne repro-chons pas à notre direction deréfléchir à l’avenir du secteur,à l’évolution de nos métiers.Mais il est piquant deconstater que ce n’est que pardes suppressions de postesqu’elle envisage l’avenir del’entreprise. McKinsey n’estqu’un prétexte; la volonté dela direction CFF est claire, faireplus avec moins.»La colère est bien présenteface à une direction peu àl’écoute. «Le vernis del’entreprise, déjà griffé, va

ainsi s’écailler toujours plus.Comment résister à ladémotivation face à de telsprocédés? Comment dissuadernos collègues les plus aigrisde penser que les membres dela direction ne sont riend’autre que des technocratessans empathie aucune pour lepersonnel, incapables deproduire autre chose que desthéories fumeuses et, surtout,jamais sur le terrain à noscôtés? Nous ne sommespourtant pas compliqués.Nous demandons juste du

respect, que l’on n’oublie pasque nous sommes des êtreshumains et non pas desimples ressources. Que l’onne dévalorise pas notre travail.Nous voulons voir le rail sepérenniser, nous sommesprêts à répondre avec toutenotre énergie à la hausse dutrafic de près de 30 % prévueces prochaines années et, plusque tout, nous tenons à laqualité de notre réseau, denos trains, cela afin de faciliterla vie de celles et ceux qui lesutilisent.»

Les signataires de cettepétition exigent de la directionCFF :• la création des emploisnécessaires à la sécurité et audéveloppement de notreréseau ferroviaire;• la maintenance desvéhicules exclusivement surterritoire helvétique;• la renonciation à la sous-traitance.Les signatures seront remisesdurant le 1er trimestre à ladirection des CFF. vbo

INFO

Pétition lancée contre RailFit 20/30

Page 9: Contact sev 2015 22

POLITIQUE SYNDICALE ......

9contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Près de 400 millions de perteselon le gouvernement vaudois -plus de 500 millions pour les ré-férendaires. Voilà ce que coûterala réforme vaudoise de la fisca-lité des entreprises dont le tauxd’imposition passera de 22,3 %aujourd’hui à 13,8 % en 2019.Concocté par les ministres Mail-lard (PS) et Broulis (PLR), cetexte de loi a été attaqué par unréférendum lancé par le SSP,SolidaritéS et le POP et soutenupar l’Union syndicale vaudoise,à l’exception d’Unia. Il vientd’aboutir et sera soumis aupeuple début 2016. Jean-ClaudeCochard appelle les membresSEV à se mobiliser dans ce pro-jet qui constitue un exemple dece qui attend les Suisses lorsquela réforme fiscale des entre-prises suisses (RIE III) viendrasur la table.

■ Jean-Claude, le référendum aabouti. Es-tu satisfait de l’en-gagement des sections SEV?

En ma qualité de représentantSEV au comité de l’Union syndi-cale vaudoise, j’ai invité dix sec-tions VPT et CFF vaudoises àtenir un stand et à récolter dessignatures contre ce texte de loiqui vide les caisses du canton deVaud. Hélas, hormis la section tllors de sa manifestation du28 octobre et de la CGN lors dela journée VPT, je n’ai pas vude mobilisation. Certes, nousn’avions pas de quotas de para-phes à récolter, donc je ne peuxchiffrer l’implication, mais j’ail’impression que le message n’apas passé auprès des sections.

■ Précisément, maintenant quele référendum a abouti, il y ala votation, en mars proba-blement. Soit en même tempsque le 2e tour des électionscommunales! Un laps detemps suffisant pour tenterde mobiliser les collègues...

Oui, et je vais essayer de fairepasser mon message auprèsdes collègues. Cette réforme aété faite dans la précipitation. Iln’y avait aucun besoin d’agir sivite alors que la réforme del’imposition des entreprises auniveau suisse n’est pas encoresous toit. Dans le canton deVaud, on a anticipé et mainte-nant c’est plus de 500 millionsde francs qui manqueront aux

caisses publiques. Et qui ditcaisses publiques, dit entre-prises de transport. On le voitdéjà maintenant, les caissesdes cantons sont vides et lesdirections des entreprises detransport ferment les cordonsde la bourse.

■ La réforme prévoit toute unesérie de contreparties socia-les (hausse des allocationsfamiliales, des subsidesd’assurance-maladie, fondspour la santé des travail-leurs, etc.). N’est-ce pas suf-fisant?

Ces compensations doiventjuste permettre de faire passerla pilule. Elles ne vont pas com-penser les pertes de recettes.Cette proposition du gouver-nement et du ministre «socia-liste» Pierre-Yves Maillard n’apour effet que de diviser lemouvement syndical. Et pourl’heure ça a marché car Unia, lepoids lourd de l’USV, n’a passoutenu le référendum car ilestimait les contreparties suffi-santes. Cette division de laclasse ouvrière est inaccep-table. C’est dans l’union dusecteur privé et du public quela solidarité peut être la plusforte. On le voit avec la magni-fique mobilisation à Genève oùles maçons, les fonctionnaireset le personnel du secteur sub-ventionné sont descendus dansla rue ensemble.

■ Cette unité justement est-elle encore possible dans laperspective de la votation ouc’est perdu d’avance?

Il est important d’essayer derallier Unia à ce combat et sicela ne fonctionne pas ils de-vront, avec Maillard, expliquercomment ils peuvent justifierqu’on crée un trou pareil dansles caisses publiques.Je reste convaincu que ce qui sejoue maintenant dans le cantonde Vaud n’est qu’un test pource qui viendra avec la réformede l’imposition des entreprises(RIE III) et la prévoyance vieil-lesse. Sur ce genre de dossiers,l’unité syndicale et des forcesde gauche est fondamentale,car les mesures d’accompa-gnements ou les compensa-tions détermineront du lance-ment ou non d’un référendum.Et le danger est justement là.Les compensations sont sou-vent un miroir aux alouettes. Siles riches ne passent pas à lacaisse, on est foutus! Car onsait où mène la politique descaisses vides, à la privatisation!Et les entreprises des trans-ports sont en première ligne. Sion ne le comprend pas tout desuite, on risque de n’avoir plusque nos yeux pour pleurer.

Vivian Bologna

Avec 17 000 signaturesrécoltées, alors qu’il enfaut 12 000 valables, lagauche de la gauchevaudoise et l’Union syn-dicale ont déjà rempor-té une belle victoiredans leur combat contrela réforme de la fiscalitédes entreprises. Vice-président de l’USV etmilitant SEV, Jean-Claude Cochard livreson analyse.

«Si les riches ne passent pasà la caisse, on est foutus»

Le référendum vaudois contre les cadeaux fiscaux aux entreprises a abouti

..

Jean-Claude Cochard espère réussir à mobiliser les collègues duSEV dans ce combat qui s’annonce pour le moins difficile.

Le 23 novembre, l’assembléegénérale du personnel aadopté à l’unanimité unerésolution qu’elle a remise à ladirection et au conseil d’admi-nistration. Car, à part laprogression prévue par la CCT,l’entreprise n’a rien proposé

d’autre. Pas de prime. Pas departicipation aux frais demaladie en hausse constante.«Ceci notamment parce que laCCT cadre Vaud stipule qu’ils’agit de tenir compte del’Indice des prix à la consom-mation. Et celui-ci est négatif,

indique Tony Mainolfi, lesecrétaire syndical en chargede la section. On constate quela crise des recettes fiscalesprovoquée volontairement parla droite rend les négociationsplus difficiles.» Le personnel afait part de son méconten-

tement. Il a l’impression que lesnombreux efforts fournispendant l’année sont «insuffi-samment pris en compte. Pourcontinuer à se développer, leVMCV doit pouvoir continuerde compter sur un personnelmotivé dont le travail au cours

de l’année écoulée estreconnu.»L’assemblée demande à ladirection ainsi qu’au conseild’administration de revoir leurposition. Le CA se prononçait le16 décembre, après notre délairédactionnel. vbo

INFO

La section VMCV déçue des négociations salariales

Page 10: Contact sev 2015 22

urant la période précé-dant les fêtes de find’année, on ne man-

que jamais de bulletins de ver-sement au nom des associa-tions d’entraide. Mais laquestion qu’on se pose tous: àqui vais-je faire un don? Ou nedevrais-je pas plutôt envoyerde la nourriture dans un payspauvre?Une valeur sûre en matièred’entraide internationale: Soli-dar Suisse. Fondée en 1936

D sous le nom de d’Œuvre Suissed’entraide ouvrière (OSEO) parl’Union syndicale suisse (USS)et le Parti socialiste suisse(PSS), l’objectif de cette insti-tution était alors d’apporterune assistance aux travailleurset travailleuses frappés par laGrande Dépression de 1929,puis de dispenser une aide hu-manitaire lors de la guerre civi-le en Espagne. Depuis la réor-ganisation en 2005, dixassociations régionales assu-

rent les activités de l’OSEO enSuisse en travaillant dans ledomaine de l’intégration pro-fessionnelle et sociale. L’an-cien « département internatio-nal de l’OSEO », actif dans lacoopération au dévelop-pement, est devenu à cettedate une organisation indé-pendante, sous le nom de Soli-dar Suisse.

Les bases de la solidaritéSolidar Suisse explique les

raisons de son engagement:« 1,5 milliard de personnesdans le monde vivent et travail-lent dans des conditions pré-caires. Pour que ces personness’en libèrent durablement, plu-sieurs conditions doivent êtreréunies: disposer d’un emploicorrectement rémunéré, êtreassurés du respect de leursdroits fondamentaux et pou-voir participer à un processusdémocratique. L’expériencehistorique montre que seules

les personnes concernées peu-vent venir à bout de conditionsde vie précaires. Nous soute-nons leurs efforts et nous con-sidérons comme un partenaireen matière de développement.Nous nous engageons, auxcôtés des ouvriers et ouvrières,des paysan-ne-s, des per-sonnes au chômage, dessans-papiers, des syndicats et

Les cadeaux de Noël pourraient être, pour une fois, impersonnels et internationaux

Noël est la fête de l’amour et des cadeaux. L’amour peut se traduire en solidarité et le cadeau pourraitêtre, pour une fois, un don. Au niveau international, l’ONU a fixé aux pays un objectif qui vise à porterl’aide publique au développement à 0,7 % du revenu national des donneurs. Très peu de pays arriventà l’atteindre, et la Suisse ne fait pas exception. Donner le 0,7 % du revenu imposable à la solidarité in-ternationale pourrait également être un bel objectif, à titre privé, pour les citoyens suisses!

« Pour une globalisationde la solidarité »

«On ne peut pas rester insensible face aux personnesqui vivent dans le besoin et la pauvreté, leur sort nouspréoccupe forcément. Il s’agit d’une obligation morale

et éthique. »Martin Dahinden, ancien directeur de la DDC

EDA

Suite en page 12

......

10 DOSSIER contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Le fort chômage des jeunes enSerbie est une bombe à retar-dement. Solidar Suisse soutientles ONG, la fédération desemployeurs et un syndicat quicherchent à la désamorcer.

Près d’un demi-million de Serbes,homme et femmes, entre 15 et 25ans sont sans travail. Celacorrespond presque à la moitié dela jeunesse serbe. L’absence deperspectives et le désarroirègnent en maître. Pourtant, desemployeurs se plaignent de nepas trouver de main-d’œuvrejeune et adéquate. La raison: lesystème de formation profession-nelle est obsolète. Les contenusde la formation correspondent en

effet mal aux connaissances etcapacités nécessaires pour letravail. Dans de nombreusesécoles, la question de l’orientationprofessionnelle n’est pas posée.Et les services proposés par lesoffices du travail ne sont pas trèsutiles à la plupart des jeunes. Enoutre, les réformes annoncées dela formation ne sont pas mises enœuvre.

Le projet « Plus de chances pourles jeunes sur le marché dutravail » doit permettre dedésamorcer cette dangereuseévolution. Solidar Suisse soutientcinq ONG, un syndicat local et lafédération nationale des em-ployeurs dans la recherche de

solutions. Dans un premier temps,il s’agit de procéder à une analysecommune du problème, enpréparant les informationsnécessaires. Les organisationsrédigent ensuite un projetd’amélioration et s’engagentauprès des acteurs politiques,économiques et de la société pourson application. L’objectif estd’améliorer l’orientation profes-sionnelle et de mieux fairecorrespondre la formationprofessionnelle avec les besoinsdu marché. Une élaborationportée par tous les acteursconcernés est une condition deréussite de ce projet.

Serbie: davantage de chances sur le marché du travail

Cyril

Rog

ger

Bojana Bijelovic, jeune syndicaliste, s’engage pour que lesjeunes en Serbie aient enfin des perspectives d’avenir.

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Les conditions de travail dans denombreuses usines chinoisessont désastreuses. Si des loisprotégeant les travailleursexistent, celles-ci ne sont souventpas appliquées. Pour défendre lesouvriers et ouvrières, Solidars’engage en partenariat avec desONG locales.

En Chine, des millions detravailleurs et de travailleusesproduisent des biens dans desconditions souvent déplorables.Au péril de leur santé, ils peuventtravailler jusqu’à 14 heures parjour sans bénéficier de presta-tions sociales. De plus, ils nepeuvent guère compter sur lesystème judiciaire pour assurerleurs droits. Pas étonnant dès lorsque le mécontentement et lafrustration se traduisent par desactions de protestation et desgrèves.

L’organisation partenaire deSolidar, Labour Action China (LAC)offre un soutien aux travailleursdes villes de Guangzhou etChengdu. Chaque année, 500personnes bénéficient de conseilsliés au droit et à la santé dutravail et sont soutenues dansleurs procédures judiciaires encas de besoin.

Des professionnels reçoivent uneformation continue qui leurpermet de soutenir les travail-leurs et travailleuses dans leursdémarches pour faire valoir leurs

droits. Ils sont formés au droitchinois du travail afin de pouvoiraider les ouvriers et les ouvrières.Par ailleurs, un des objectifs duprojet consiste à instituer undialogue social entre travailleurs,entreprises et autorités. Lavalorisation de ce modèle encorelargement méconnu en Chinepermet de développer, enpartenariat avec le secteur privé,des outils permettant de mieuxgérer les conflits professionnels.

Cette année, la campagne deNoël est axée sur les usines dejouets chinoises. En effet, lamoitié des jouets qui finiront sousle sapin de Noël proviennent deChine, tels les peluches commer-cialisées par Hasbro, les figurinesFrozen de Disney ou les modèlesréduits Hot Wheels de Mattel.Des jouets produits dans desconditions inhumaines, selon ladernière étude de Solidar Suisseet China Labour Watch. Lesouvriers et ouvrières triment dansles usines jusqu’à 11 h par jour,6 jours par semaine. Ils n’ont pasle choix: sans les heures supplé-mentaires effectuées, les salairesne permettent pas de vivre. Lesouvriers et ouvrières sont souventinsuffisamment protégés, parexemple lors de manipulations deproduits chimiques dangereux.

La situation ne semble pas prêtede changer. Les grandes marquesde jouets laissent la responsabi-

lité sociale aux usines chinoises,tout en faisant pression sur lesprix. « Des marques telles queMattel, Disney ou Hasbro créentainsi les mauvaises conditions detravail, sans être pour autantresponsables de celles-ci »,explique Simone Wasmann,responsable de campagne àSolidar Suisse. « Et malheureu-sement, il n’existe aucun labelpermettant aux consommateursde faire un choix responsable ».

Avec la campagne « Fair Toys »Solidar Suisse demande auxgrandes marques de jouetsd’assumer leur responsabilitésociale sur l’ensemble de lachaîne de production et degarantir des conditions de travaildécentes. Pour cela, Solidar lanceun appel public et demande:•Des salaires décents pour lesouvriers et ouvrières d’usines dejouets en Chine;

•Des contrôles pour garantir lerespect du droit du travail chinois;

•Que les ouvriers et ouvrières soientinformé-e-s de leurs droits et quedes instances de recours indépen-dantes soient mises en place;

•De la transparence pour lesconsommateurs-trices en Suisse.

3573 personnes ont déjà signé lapétition en ligne et l’Associationsuisse des jouets a déjà réagi! Ils ontpromis de chercher des solutions avecSolidar Suisse.

Chine: des conditions de travail équitables – des jeux équitables

Chin

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Une fabrique de jouets en Chine.

Plus de 2 millions de personnesse sont retrouvées sans toit suiteau tremblement de terre d’avril2015. Solidar Suisse a fourni uneaide d’urgence et s’engageactuellement dans la reconstruc-tion du pays.

Fin avril 2015, le tremblement deterre d’une force de 7,8 surl’échelle de Richter a provoquédes dégâts massifs au Népal.Des milliers de personnes ontperdu la vie, beaucoup ont étégravement blessés ou ont toutperdu. Un nombre incalculablede logements a été détruit et lesréseaux d’eau et d’électricité ontété fortement endommagés.Solidar Suisse a offert dans unpremier temps une aide humani-taire. Elle conduit actuellementun projet de reconstruction dansla région réculée du district deSindupalchuk.

De l’aide d’urgence à lareconstruction

La plupart des fermes construitesen briques de terre cuite se sonteffondrées. La phase d’aide

d’urgence a consisté dans ladistribution de couvertures ettentes à plusieurs milliers defamilles. Dans la région monta-gneuse de Sindupalchuk leshabitant-e-s avaient particuliè-rement besoin de se protéger dufroid et de la pluie. Afin d’aiderla population sur le long terme,un projet de reconstruction esten cours. Pour prévenir lesfutures catastrophes, la manièrede reconstruire les maisons estrepensée et des formations sontdispensées aux métiers de laconstruction.

Une aide humanitaire en casde catastrophe naturelle

Solidar Suisse dispose d’unegrande expérience en matièred’aide humanitaire en cas decatastrophe. Nous avons conduitde tels projets au Pakistan, auSri Lanka, en Inde et auxPhilippines. Nous informons nosdonateurs et le public, via unblog, sur l’avancement de notretravail au Népal.

Népal: reconstruction après la catastrophe

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Les personnes ayant souffert du tremblement de terre au Népalreçoivent des biens de première nécessité.

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urant la période précé-dant les fêtes de find’année, on ne man-

que jamais de bulletins de ver-sement au nom des associa-tions d’entraide. Mais laquestion qu’on se pose tous: àqui vais-je faire un don? Ou nedevrais-je pas plutôt envoyerde la nourriture dans un payspauvre?Une valeur sûre en matièred’entraide internationale: Soli-dar Suisse. Fondée en 1936

D sous le nom de d’Œuvre Suissed’entraide ouvrière (OSEO) parl’Union syndicale suisse (USS)et le Parti socialiste suisse(PSS), l’objectif de cette insti-tution était alors d’apporterune assistance aux travailleurset travailleuses frappés par laGrande Dépression de 1929,puis de dispenser une aide hu-manitaire lors de la guerre civi-le en Espagne. Depuis la réor-ganisation en 2005, dixassociations régionales assu-

rent les activités de l’OSEO enSuisse en travaillant dans ledomaine de l’intégration pro-fessionnelle et sociale. L’an-cien « département internatio-nal de l’OSEO », actif dans lacoopération au dévelop-pement, est devenu à cettedate une organisation indé-pendante, sous le nom de Soli-dar Suisse.

Les bases de la solidaritéSolidar Suisse explique les

raisons de son engagement:« 1,5 milliard de personnesdans le monde vivent et travail-lent dans des conditions pré-caires. Pour que ces personness’en libèrent durablement, plu-sieurs conditions doivent êtreréunies: disposer d’un emploicorrectement rémunéré, êtreassurés du respect de leursdroits fondamentaux et pou-voir participer à un processusdémocratique. L’expériencehistorique montre que seules

les personnes concernées peu-vent venir à bout de conditionsde vie précaires. Nous soute-nons leurs efforts et nous con-sidérons comme un partenaireen matière de développement.Nous nous engageons, auxcôtés des ouvriers et ouvrières,des paysan-ne-s, des per-sonnes au chômage, dessans-papiers, des syndicats et

Les cadeaux de Noël pourraient être, pour une fois, impersonnels et internationaux

Noël est la fête de l’amour et des cadeaux. L’amour peut se traduire en solidarité et le cadeau pourraitêtre, pour une fois, un don. Au niveau international, l’ONU a fixé aux pays un objectif qui vise à porterl’aide publique au développement à 0,7 % du revenu national des donneurs. Très peu de pays arriventà l’atteindre, et la Suisse ne fait pas exception. Donner le 0,7 % du revenu imposable à la solidarité in-ternationale pourrait également être un bel objectif, à titre privé, pour les citoyens suisses!

« Pour une globalisationde la solidarité »

«On ne peut pas rester insensible face aux personnesqui vivent dans le besoin et la pauvreté, leur sort nouspréoccupe forcément. Il s’agit d’une obligation morale

et éthique. »Martin Dahinden, ancien directeur de la DDC

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10 DOSSIER contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Le fort chômage des jeunes enSerbie est une bombe à retar-dement. Solidar Suisse soutientles ONG, la fédération desemployeurs et un syndicat quicherchent à la désamorcer.

Près d’un demi-million de Serbes,homme et femmes, entre 15 et 25ans sont sans travail. Celacorrespond presque à la moitié dela jeunesse serbe. L’absence deperspectives et le désarroirègnent en maître. Pourtant, desemployeurs se plaignent de nepas trouver de main-d’œuvrejeune et adéquate. La raison: lesystème de formation profession-nelle est obsolète. Les contenusde la formation correspondent en

effet mal aux connaissances etcapacités nécessaires pour letravail. Dans de nombreusesécoles, la question de l’orientationprofessionnelle n’est pas posée.Et les services proposés par lesoffices du travail ne sont pas trèsutiles à la plupart des jeunes. Enoutre, les réformes annoncées dela formation ne sont pas mises enœuvre.

Le projet « Plus de chances pourles jeunes sur le marché dutravail » doit permettre dedésamorcer cette dangereuseévolution. Solidar Suisse soutientcinq ONG, un syndicat local et lafédération nationale des em-ployeurs dans la recherche de

solutions. Dans un premier temps,il s’agit de procéder à une analysecommune du problème, enpréparant les informationsnécessaires. Les organisationsrédigent ensuite un projetd’amélioration et s’engagentauprès des acteurs politiques,économiques et de la société pourson application. L’objectif estd’améliorer l’orientation profes-sionnelle et de mieux fairecorrespondre la formationprofessionnelle avec les besoinsdu marché. Une élaborationportée par tous les acteursconcernés est une condition deréussite de ce projet.

Serbie: davantage de chances sur le marché du travail

Cyril

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Bojana Bijelovic, jeune syndicaliste, s’engage pour que lesjeunes en Serbie aient enfin des perspectives d’avenir.

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contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Les conditions de travail dans denombreuses usines chinoisessont désastreuses. Si des loisprotégeant les travailleursexistent, celles-ci ne sont souventpas appliquées. Pour défendre lesouvriers et ouvrières, Solidars’engage en partenariat avec desONG locales.

En Chine, des millions detravailleurs et de travailleusesproduisent des biens dans desconditions souvent déplorables.Au péril de leur santé, ils peuventtravailler jusqu’à 14 heures parjour sans bénéficier de presta-tions sociales. De plus, ils nepeuvent guère compter sur lesystème judiciaire pour assurerleurs droits. Pas étonnant dès lorsque le mécontentement et lafrustration se traduisent par desactions de protestation et desgrèves.

L’organisation partenaire deSolidar, Labour Action China (LAC)offre un soutien aux travailleursdes villes de Guangzhou etChengdu. Chaque année, 500personnes bénéficient de conseilsliés au droit et à la santé dutravail et sont soutenues dansleurs procédures judiciaires encas de besoin.

Des professionnels reçoivent uneformation continue qui leurpermet de soutenir les travail-leurs et travailleuses dans leursdémarches pour faire valoir leurs

droits. Ils sont formés au droitchinois du travail afin de pouvoiraider les ouvriers et les ouvrières.Par ailleurs, un des objectifs duprojet consiste à instituer undialogue social entre travailleurs,entreprises et autorités. Lavalorisation de ce modèle encorelargement méconnu en Chinepermet de développer, enpartenariat avec le secteur privé,des outils permettant de mieuxgérer les conflits professionnels.

Cette année, la campagne deNoël est axée sur les usines dejouets chinoises. En effet, lamoitié des jouets qui finiront sousle sapin de Noël proviennent deChine, tels les peluches commer-cialisées par Hasbro, les figurinesFrozen de Disney ou les modèlesréduits Hot Wheels de Mattel.Des jouets produits dans desconditions inhumaines, selon ladernière étude de Solidar Suisseet China Labour Watch. Lesouvriers et ouvrières triment dansles usines jusqu’à 11 h par jour,6 jours par semaine. Ils n’ont pasle choix: sans les heures supplé-mentaires effectuées, les salairesne permettent pas de vivre. Lesouvriers et ouvrières sont souventinsuffisamment protégés, parexemple lors de manipulations deproduits chimiques dangereux.

La situation ne semble pas prêtede changer. Les grandes marquesde jouets laissent la responsabi-

lité sociale aux usines chinoises,tout en faisant pression sur lesprix. « Des marques telles queMattel, Disney ou Hasbro créentainsi les mauvaises conditions detravail, sans être pour autantresponsables de celles-ci »,explique Simone Wasmann,responsable de campagne àSolidar Suisse. « Et malheureu-sement, il n’existe aucun labelpermettant aux consommateursde faire un choix responsable ».

Avec la campagne « Fair Toys »Solidar Suisse demande auxgrandes marques de jouetsd’assumer leur responsabilitésociale sur l’ensemble de lachaîne de production et degarantir des conditions de travaildécentes. Pour cela, Solidar lanceun appel public et demande:•Des salaires décents pour lesouvriers et ouvrières d’usines dejouets en Chine;

•Des contrôles pour garantir lerespect du droit du travail chinois;

•Que les ouvriers et ouvrières soientinformé-e-s de leurs droits et quedes instances de recours indépen-dantes soient mises en place;

•De la transparence pour lesconsommateurs-trices en Suisse.

3573 personnes ont déjà signé lapétition en ligne et l’Associationsuisse des jouets a déjà réagi! Ils ontpromis de chercher des solutions avecSolidar Suisse.

Chine: des conditions de travail équitables – des jeux équitables

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Une fabrique de jouets en Chine.

Plus de 2 millions de personnesse sont retrouvées sans toit suiteau tremblement de terre d’avril2015. Solidar Suisse a fourni uneaide d’urgence et s’engageactuellement dans la reconstruc-tion du pays.

Fin avril 2015, le tremblement deterre d’une force de 7,8 surl’échelle de Richter a provoquédes dégâts massifs au Népal.Des milliers de personnes ontperdu la vie, beaucoup ont étégravement blessés ou ont toutperdu. Un nombre incalculablede logements a été détruit et lesréseaux d’eau et d’électricité ontété fortement endommagés.Solidar Suisse a offert dans unpremier temps une aide humani-taire. Elle conduit actuellementun projet de reconstruction dansla région réculée du district deSindupalchuk.

De l’aide d’urgence à lareconstruction

La plupart des fermes construitesen briques de terre cuite se sonteffondrées. La phase d’aide

d’urgence a consisté dans ladistribution de couvertures ettentes à plusieurs milliers defamilles. Dans la région monta-gneuse de Sindupalchuk leshabitant-e-s avaient particuliè-rement besoin de se protéger dufroid et de la pluie. Afin d’aiderla population sur le long terme,un projet de reconstruction esten cours. Pour prévenir lesfutures catastrophes, la manièrede reconstruire les maisons estrepensée et des formations sontdispensées aux métiers de laconstruction.

Une aide humanitaire en casde catastrophe naturelle

Solidar Suisse dispose d’unegrande expérience en matièred’aide humanitaire en cas decatastrophe. Nous avons conduitde tels projets au Pakistan, auSri Lanka, en Inde et auxPhilippines. Nous informons nosdonateurs et le public, via unblog, sur l’avancement de notretravail au Népal.

Népal: reconstruction après la catastrophe

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Les personnes ayant souffert du tremblement de terre au Népalreçoivent des biens de première nécessité.

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12 DOSSIERcontact.sevN° 22/1517 décembre 2015

d’autres organisations debase, afin d’améliorer leursconditions de vie. Dans lespays les plus pauvres d’Afriqueet d’Amérique latine, ainsi quedans des pays émergentscomme l’Afrique du Sud et laChine, nous luttons pour desconditions de travail décentes,pour des revenus qui permet-tent de vivre, pour la démocra-tie, ainsi que pour le respectdes droits humains. Solidardispense en outre une aide hu-manitaire lors de catastro-phes. »

La Suisse concernéeA l’aide de campagnes inno-vantes, Solidar rend lesSuisses attentifs au fait que

leurs habitudes de consomma-tion ont des effets sur les habi-tants des pays en dévelop-pement. Le programme dedéveloppement de SolidarSuisse est soutenu par la DDC(Direction du développementet de la coopération). Solidarest également certifié ZEWO.

Des principes importantsLes groupes cibles pour l’aidehumanitaire de Solidar Suissesont les personnes les pluspauvres, habitant dans des ré-gions agricoles, particuliè-rement touchées lors de catas-trophes et souvent négligéespar l’aide internationale. Soli-dar Suisse conduit des projetsvisant le soutien et l’autonomi-sation de ces populations etdes groupes politiquement

menacés.Ðepuis 1962, Solidar s’engagedans l’aide humanitaire en casde catastrophe. Solidar travail-le actuellement sur 50 projetsdans 14 pays: Bolivie, BurkinaFaso, Chine, Salvador, Kosovo,Mozambique, Nicaragua, Ser-bie, Afrique du Sud, Népal, Pa-kistan, Philippines, Sri Lankaet Syrie (dans les cinq dernierspays, il s’agit d’aide en cas decatastrophes). Solidar est par-tenaire de la Chaîne du Bon-heur et membre du réseau eu-ropéen Solidar, ce qui luipermet de collaborer avec plusde 60 ONG et œuvres d’en-traide. L’importance des insti-tutions comme Solidar Suisseest reconnue par la DDC, maispas seulement pour l’aspect fi-nancier. Martin Dahinden, di-

recteur de la DDC jusqu’en2014, expliquait à propos de lacoopération internationale:« On ne peut pas rester insen-sible face aux personnes quivivent dans le besoin et la pau-vreté, leur sort nous préoccupeforcément. Il s’agit d’une obli-gation morale et éthique. Maisnous sommes aussi souventdirectement touchés par leurdétresse. » En effet, les conflitsamènent souvent des vaguesde réfugiés dans nos pays.« C’est également dans l’inté-rêt de la Suisse de s’engagerainsi à l’étranger » expliqueDahinden. Et cela prouve lajustesse du principe de Soli-dar: « Pour une globalisationde la solidarité » pan/solidar

Suite de la page 10

Les dons à Solidar Suissepeuvent être versés sur lecompte 80–188–1(www.solidar.ch)

Celui qui préfère que sonsoutien aille aux projets del’OSEO – œuvre suisse d’en-traide ouvrière – en Suisse,versera son don sur le comptesuivant: 30-241 785-6(www.oseo.ch).

Dans un autre registre, leréseau mondial de solidaritésyndicale, LabourStart, réunitenviron 120 000 syndicalistesdans sa liste d’adresses mail.Toutes les informations surwww.labourstart.org/fr

SOUTENIR

Aujourd’hui on parle partout de la« crise des migrants ». Mais ce quise passe en Europe occidentaledepuis cet été est une longuehistoire, qui a déjà commencébien auparavant. Le peuple syriensouffre depuis bien longtemps eta été contraint de s’exiler. Depuisoctobre 2012, Solidar Suisses’occupe de réfugiés au Liban, enleur fournissant des logements, del’aide durant l’hiver et de lanourriture de base. Grâce auxdons, Solidar Suisse peut conti-nuer à aider les réfugiés au Suddu Liban, même près de cinq ansaprès le début de la guerre.

De l’argent pour les besoinsde première nécessité

Pour couvrir leurs besoins debase, 400 familles de réfugiéssyriens ont reçu un montantmensuel de Solidar sur une cartede débit EC personnelle.

Les cartes sont chargées viae-banking et les familles qui y ontdroit sont informées du virementvia SMS. Dès lors, elles peuventaller retirer le montant dont elles

ont besoin au guichet en montrantleur carte d’identité. Cela permetaux réfugiés d’acheter eux-mêmesce dont ils ont le plus besoin –que ce soit de la nourriture, desarticles d’hygiène, des couver-tures, des habits, du matérielscolaire ou du combustible. Leversement direct de l’argent auxréfugiés ne diminue pas seu-lement les frais administratifs,mais présente aussi d’autresavantages: d’une part, lespersonnes concernées sont cellesqui connaissent le mieux leursbesoins, d’autre part elles fontleurs achats sur les marchéslocaux soutenant ainsi l’économielibanaise.

De plus, cette manière de fairepréserve la dignité: achetersoi-même donne un sentiment de« normalité ».

Nouvel engagementhumanitaire

Cette « méthode », nommée « CashApproach », est une nouvelleapproche en matière d’aidehumanitaire et est largement

répandue au Liban, parmi lacommunauté humanitaire. SolidarSuisse a fait de bonnes expé-riences en la matière depuisenviron trois ans.

La présence de plus d’un millionde réfugiés – le quart de lapopulation du pays – représenteun grand défi pour le Liban etplace les collectivités sous uneénorme pression. Les ménagespauvres libanais souffrent ausside la dégradation des conditionsde vie et de prestations socialesdéclinantes. C’est la raison dusoutien apporté par Solidar à huitcommunes dans le sud du Libanpour réparer des écoles et deshôpitaux ou pour garantir l’appro-visionnement en eau. Les famillesde réfugiés en profitent comme lapopulation libanaise. Les tensionssociales sont réduites et lacohésion sociale est renforcée.

Une attention particulière estportée aux réfugiés récemmentarrivés ou non enregistrés et, parlà même, particulièrementvulnérables.

Liban: de l’aide pour 1,2 million de réfugiés syriens

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Une réfugiée syrienne à Nabatieh, au Liban.

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ACTU ......

13contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Tout en haut de liste figurentbien sûr les tâches syndicales,qui sont bien évidemment lesplus nombreuses. Le SEV veutentre autres suivre attenti-vement la révision de la loisur la durée du travail quisera en discussion aux Cham-bres fédérales et si besoin,s’immiscer. Des activités sontégalement prévues, pour faireparler de l’article 59 de la loisur le transport de voyageurs,article qui définit les agres-sions contre le personnel destransports publics comme desdélits officiels. L’année 2016 s’annonce rela-tivement calme au niveau dela politique contractuelle,même si les négociationsavec le deuxième plus grandpartenaire social, le BLS, sontau premier plan.Deux points seulement en ma-tière de politique sociale maisnon des moindres: la votationsur l’initiative AVSplus, quidemandera beaucoup d’éner-gie au SEV qui avait été, rap-pelons-le, très efficace lors dela récolte de signatures. L’au-tre point concerne la réformede la prévoyance vieillesse,que le Parlement continuera à

traiter voire même réussira àboucler, ce qui pourrait poserla question du référendum.La politique des transportssera quant à elle dominée parla tendance générale à la libé-ralisation. La votation sur leGothard interviendra en débutd’année 2016.

Règlements adaptésCertains règlements du SEVn’étaient pas tout à fait adé-quats en ce qui concerne lalutte syndicale. Cela a été re-marqué lors de la grève auxTPG. Le comité a modifié enconséquence le règlement surle fonds de lutte et le règlementsur les cotisations. Les primesd’adhésion liées au recrute-ment de nouveaux membresdurant une grève doivent entreautres être versées directementdans le fonds de lutte.

Avis juridique commandéL’opposition à l’impositionfiscale des facilités de voyageperdure et le SEV a mainte-nant mandaté un professeurde droit, afin qu’il nous donneson avis sur la légalité de l’ac-cord entre le SEV et l’UTP.

Trois non et un ouiLa votation à venir du 28 fé-vrier sur le Gothard recueillebien sûr un grand non de lapart du comité, qui recom-

mande donc à ses membresde refuser le deuxième tube.Sur les trois autres votationsde février, le SEV s’allie auxrecommandations de l’USS, à

savoir non à l’initiative «pourle renvoi effectif des étrangerscriminels », non à l’initiative« pour le couple et la famille »et enfin oui à l’initiative « pas

de spéculation sur les den-rées alimentaires ».

Peter Moor/Hes

Les thèmes et pointsforts de l’année pro-chaine ont été adoptéspar le comité.

Y aura du boulot en 2016 !Comité SEV

Points forts syndicaux

• Promouvoir le recrutement pardes actions spécifiques (parexemple le projet de recrutementdans les remontées mécaniques)et agrandir le réseau de person-nes de confiance

• Révision LDT: faire du lobbying

• Exiger la définition despratiques d’usage dans labranche dans les différentesbranches des TP (en particulierdans le transport ferroviaire demarchandises), auprès de l’OFT

• Lutter contre l’accord TISA

• Projets de démantèlement dansles transports publics (parexemple projet CFF RailFit 2030et affaires qui y sont liées);surveiller les conséquences etlutter contre la suppression depostes de travail

• Lutter contre les détériorationsen matière de facilités detransport pour le personnel (FVP)

• Evaluation et réflexionssérieuses sur une présence

renforcée du SEV à Olten

• Agressions contre le personneldes TP: LTV art. 59 – actioncomplémentaire auprès desautorités cantonales de poursuitepénale

• Soutenir l’initiative citoyenneeuropéenne pour des transportséquitables et contre le dumpingsalarial.

Politique contractuelle

• Poursuivre systématiquementla politique CCT (CCT BLS, RhB, tl,contrat-cadre Tessin, conventionde branche trafic marchandises,autres entreprises dans la CCTdes Remontées mécaniquesbernoises)

• Accompagner les fusions:tl/LEB, MOB/VMCV

• Thématiser/sensibiliser les ETCaux modèles de retraite anticipée

• Evaluer les points principaux etles principes relatifs au systèmesalarial et au système d’évalua-tion des fonctions

Politique des transports• Stratégie 2030 de l’OFT: déve-lopper des contre-propositions,surtout en matière de libéralisa-tions/privatisations et encoura-gement des bus grandes lignes

•4e paquet ferroviaire UE: lutteravec l’ETF contre le démantèlementdes entreprises ferroviaires

• Lutter contre les mesuresd’économies dans les transportspublics (surtout dans le traficrégional et le trafic grandeslignes, garantir le financement dutrafic voyageurs régional)

• Gagner les votations contre le2e tube au Gothard

• Gagner les votations contrel’« initiative Pro Service Public »

Politique sociale• Gagner les votations pourl’initiative AVSplus

• Développer les positions dansle cadre de la « prévoyancevieillesse 2020 »

SEV: les points forts 2016 un à un

Les négociations salariales2015/16 se déroulent dans uncontexte difficile. Les em-ployeurs exigeaient de gelerles salaires ou parfois même

de les baisser. On peut doncconsidérer que les accords sa-lariaux qui ont déjà été conclussont positifs. Les salaires se-ront augmentés d’en moyenne0,5 % à 1 %. En regard de l’in-flation négative (environ –1 %en 2015), cela correspond àune hausse des salaires réelsd’environ 2 %.Les accords salariaux qui ontété obtenus dans le secondœuvre en Suisse romande, à

savoir 1 % à titre général et0,3 % à titre individuel, méri-tent d’être signalés. Ils reflè-tent la bonne marche desaffaires dans la branche. Lesrésultats sont aussi positifsdans la chimie (Novartis, Lon-za, entre autres), mais aussidans les banques (UBS, CS,entre autres) où les haussess’élèvent toutes à bien plus de0,5 %.L’évolution des salaires est par

contre insuffisante dans unepartie du second œuvre, enSuisse alémanique en particu-lier. Bien que les entreprisesfassent de bonnes affaires, iln’y a pas eu d’augmentationdes salaires au niveau nationalpour les électriciens et lestechniques du bâtiment, et enSuisse alémanique pour lesmenuisiers. Ces branches ontdéjà ces dernières années àpeine augmenté leurs salaires,

comme le montre l’Enquête surla structure des salaires 2014.Les accords salariaux sont aus-si insatisfaisants dans le com-merce de détail. Dans ce sec-teur à bas salaires, un énormebesoin de rattrapage en ma-tière de salaires se fait tou-jours autant sentir, en parti-culier pour les employé-e-squalifiés et de longue date.

uss

Les négociations sala-riales 2015/2016 sontglobalement positives,malgré les menaces degel ou de baisse dessalaires.

Entre 0,5 et 1% d’augmentationUSS

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14 ACTUcontact.sevN° 22/1517 décembre 2015

C’est le premier décembre quela pétition signée par la quasitotalité du personnel deBienne a été envoyée par le se-crétaire syndical SEV Jürg Hur-ni à Alberto Bottini, respon-sable P-VS. Elle demande quele personnel puisse travaillerdans un maximum de sécurité.Au centre de leur courroux etde leurs inquiétudes figure no-tamment la disparition en cedébut de semaine de la bar-rière séparant l’espace clientsdes bureaux du personnel devente. «De ce fait, il n’y a pasde chemin de fuite en casd’agression», relève Jürg Hur-ni. Mais la direction ne semble

guère disposée à revenir en ar-rière, estimant que ce n’estpas un problème et qu’il existeailleurs en Suisse des garessemblables. Mais pour le SEV,il s’agit là d’une réelle problé-matique car les CFF sont tenusde protéger la santé de leurpersonnel. Or, sans chemin de

fuite, ils ne respectent ce de-voir de protection.» C’est quela fermeture de l’agence devoyage a eu pour incidence laréorganisation du point devente avec l’intégration deWestern Union au guichet di-rect et la fermeture du guichetindividuel. «Dans un premier

temps, il était donc envisagéque le personnel travaille seulà l’ouverture et à la fermeturedes guichets. Sur ce point, lesCFF sont revenus en arrièrepuisque sur ces tranches ho-raires, il y aura deux employé-e-s», poursuit Jürg Hurni.Les responsables font donc fi

des craintes tout à fait justi-fiées de leur personnel. En pré-textant la nécessité de stan-dardiser tous les points devente, les CFF refusentd’écouter la base qui connaîtau mieux le contexte de travailet le montre par le biais d’unepétition signée par près de100 % du personnel. Ce man-que d’écoute est incompréhen-sible et renforce le sentimentde chefs coupés de la réalitédu terrain.A noter que l’entreprise propo-se néanmoins au personnel desuivre des cours de communi-cation non-violente pour êtrearmés en cas d’agression ver-bale ... Il partage donc en par-tie les constats du personneltout en proposant des solu-tions qui pourraient être com-plémentaires.Il n’empêche que l’on peut sedemander si le personnel dé-tient réellement toutes les so-lutions de gestion des conflits?

Vivian Bologna

Dire que le personnelde la vente du site deBienne est en colère estun euphémisme. Il vientde remettre une pétitionau responsable de P-VScar ils estiment que latransformation du pointde vente ne garantit pasleur sécurité.

«Il n’y a aucun chemin de fuite»Transformation du point de vente de Bienne

..

La barrière transparente séparant l’espace clients des bureaux du personnel a disparu cette semaine.

« Que celui qui a envie de par-tager un repas à la cafétériacette semaine s’annonce, jevais faire des spaghetti » c’estainsi qu’on connaît Beatrice auSEV.Au niveau du travail, elle a tou-jours répondu présente lors-qu’il fallait de l’aide quelque-part, que ce soit pour desenvois aux membres, à la cen-

trale téléphonique ou encoreau service des mutations. Bea-trice connaissait très bien lamaison et savait toujours cequi s’y passait.

Des tâches très variéesElle a d’abord travaillé commefonctionnaire d’exploitationaux CFF, avant d’arriver au SEV,en mai 1997. Elle a été des an-nées l’image du marque duSEV à la réception du secréta-riat central et connaît ainsiquantité de membres, qui le luirendent bien et qui prenaientsouvent plaisir à l’aborder lorsd’évènements organisés par leSEV.En 2007, elle est entrée à la ré-daction de kontakt.sev, où elles’occupait des pages sections

et agenda. Elle était par ail-leurs restée active au servicedes mutations. Elle gérait laliste d’adresses du SEV et veil-lait à garder la liste des mem-bres CoPe ainsi que des parle-mentaires à jour.Dans ses loisirs, elle était affi-liée à l’USSC (l’Union sportivesuisse des transports publics),jouait volontiers aux échecs etfaisait du ski. Sa grande pas-sion reste toutefois les voya-ges: elle a visité tous les conti-nents et profitait souvent deprendre ses vacances d’unbloc pour faire de grands voya-ges, la plupart du temps avecle camping-car, aux Etats-Unis,au Canada ou encore en Aus-tralie.

Une nouvelle étapeBeatrice commence mainte-nant une nouvelle étape. Ellecontinuera à voyager, à skierou à faire de la moto dans lescols suisses, en tant que pas-sagère, avec son conjoint Edi.Ðe temps à autre, elle accueil-lera également ses petits-en-fants, s’occupera du jardin ouprofitera simplement de l’airdu lac au bord du lac deThoune. Elle gardera bien sûr

plein de souvenirs du SEV, descontacts avec les membres,des actions de distribution deflyers et autres récoltes de si-gnatures.Beatrice, nous te souhaitonstout de bon pour ta retraite,merci de ton engagement auSEV et de ta collégialité. Tunous manqueras, ainsi que tesrepas de midi spontanés à lacafétéria! Anita Merz/Hes

Beatrice Fankhauserprend une retraite anti-cipée et quittera donc leSEV à la fin de cette an-née. Elle aura passéplus de 18 ans au SEVet était connue « commele loup blanc » au se-crétariat central.

« Spaghetti pour tous »Secrétariat central: Beatrice Fankhauser part en retraite

Jörg

Mat

ter

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Début décembre, le Conseil fé-déral a envoyé en consultationses propositions pour le déve-loppement de l’AI. Et, selonses propres dires, cette fois-ci,les mesures d’économie nesont pas prioritaires, contrai-rement aux révisions précé-dentes. A juste titre, car lespersonnes à l’AI ne pourraientpas supporter de nouvellesbaisses de prestations après lacure draconienne de ces der-nières révisions.

Risque de détérioration desprestationsToutefois, en y regardant deplus près, on se rend comptequ’il y a quand même un ris-que de détérioration des pres-tations dans cette révision. Parexemple par l’introductiond’un système de rente linéaire.Une variante prévoit qu’unerente AVS complète ne seraitattribuée qu’à partir d’une in-validité de 80 % contre 70 %,comme jusqu’à présent. A nosyeux, une telle hausse du tauxd’invalidité pour pouvoir obte-nir une rente complète est unpur exercice d’économie sur ledos des personnes gravementinvalides. Prétendre qu’unetelle mesure encourage uneplus grande participation aumarché du travail est une illu-sion. Car celui-ci n’offre aucunposte aux personnes grave-ment handicapées ne dispo-sant plus que d’une capacitéde travail résiduelle extrê-

mement minime. Pour des éco-nomies prévues de 95 millionspar an, les rentiers AI vontconnaître des difficultés finan-cières et finalement être en-core plus contraints de de-mander des prestationscomplémentaires. C’est unepure tactique de transfert desdépenses qui est irrespon-sable envers les personnesgravement invalides et lesprestations complémentaires.Le nouveau règlement proposépour les indemnités journa-lières n’est pas non plus sansincidence sur les coûts. Leséconomies s’élèvent à un mon-tant allant jusqu’à 51 millionspar an. Tout au moins, le Con-seil fédéral veut fortement ren-forcer l’intégration profession-nelle des jeunes et des jeunesadultes.Les adaptations des presta-tions médicales en cas de ma-ladie congénitale auront aussiune incidence sur le niveaudes prestations. Le Conseil fé-déral prévoit ici de s’appuyerplus fortement sur l’assu-rance-maladie. En outre, desmaladies congénitales recon-nues devraient être à l’aveniréliminées de la liste de celles-ci (p. ex. les malpositions den-taires).

Aucune mesure contraignantedans l’intégration professionnelleL’USS estime que la directionprise par cette révision versune intervention précoce etdes mesures d’intégrationpour les jeunes en général etpour ceux qui sont atteints demaladies psychiques est labonne. Le rapport de l’OCDEsur la santé mentale et l’em-ploi en Suisse a mis au jourquelques points faibles dans lepassage entre l’école et la for-mation. Les mesures en faveurdes jeunes figurant dans laproposition sont donc à saluer.Elles sont toutefois compli-quées. Il y manque aussi desmesures pour éviter ou accom-pagner les ruptures scolaires.Le projet mis en consultation

contient de nouveaux ins-truments d’intégration. Lesemployeurs obtiendraient denouvelles incitations à l’em-bauche de personnes invali-des. Pourtant toutes les mesu-res ne parviennent pas àconvaincre. Ainsi, l’USS estsceptique sur la mesure quiveut que la location de servicesoit encouragée.Ce ne sont pourtant pas les in-citations à l’embauche des per-sonnes handicapées qui man-quent actuellement. Maisl’apport des employeurs entermes d’intégration reste en-core bien en deçà des attentes.Aucune des promesses que lesemployeurs ont faites dans lecadre de la Révision 6a de l’AId’intégrer les rentiers et ren-tières AImême sansquotas d’em-bauche con-traignants,n’ont été te-nues. Pourl’USS, il man-que dans ceprojet des di-rectives effi-caces pourl’embauchede personnesinvalides.S’en tenir àdes incita-tions n’est ap-paremmentpas suffisant.La possibilitéde concluredes accordsde coopéra-tion entre laConfédérationet les parte-naires so-ciaux repré-sente tout demême un pasdans la bonnedirection.Avec de telsaccords quiprennentexemple surdes modèles

qui existent en Suisse roman-de, des objectifs doivent aussiêtre définis et des mesuresainsi que des instruments utili-sés dans le cadre du partena-riat social doivent être soute-nus financièrement par l’AI.

Les mesures d’économie de laConfédération déstabilisent l’AILe développement proposé del’AI – dans le domaine d’uneamélioration de l’intégrationprofessionnelle – ne peutqu’être mis en œuvre si l’AIdispose de suffisamment demoyens. Et justement, il y aun risque que le financementbaisse massivement. Dans sonprogramme d’austérité décritcomme le « Programme de sta-bilisation 2017-2019 », le Con-

seil fédéral veut déstabiliserl’AI: il propose de réduire laparticipation de la Confédéra-tion à l’AI. Celle-ci perdrait ain-si 60 millions par année àpartir de 2018 déjà. Sachantque le pour-cent additionnelattribué à l’AI tombe fin 2017et que les dettes de l’AI doi-vent être remboursées auFonds AVS, l’AI dépend doncobligatoirement des recettesde la Confédération. L’USSjuge donc qu’une telle mesurede déstabilisation n’est pas ac-ceptable. Elle empêche l’assai-nissement de l’AI et affaibliraitaussi l’AVS.

uss

D’un point de vue syn-dical, il est clair que letemps des engagementsrhétoriques pour l’inté-gration professionnelledes personnes handica-pées est dépassé. Et laConfédération ne doitpas se retirer de sesobligations financièresenvers l’AI. Ce n’estqu’ainsi que l’on peutenvisager un dévelop-pement de l’AI.

Le marathon de révisions del’assurance-invalidité se poursuit

Développement de l’AI: sans intégration professionnelle obligatoire et financement fiable, cela ne fonctionne pas

ACTU ......

15contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

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AGENDA......

16contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Sous-fédérationDu 29 janvierau 17 mars

■ Journéesde branche VPT

Les journées de branche VPT débutent le 29 jan-vier avec la navigation; le 25 février c’est la jour-née bus-Gatu, le 3 mars c’est au tour du rail et le17 mars celui des retraité-e-s.Pour plus d’informations et pour les inscriptionsrendez-vous sur le site de la VPT:

http://vpt-online.ch/fr/

SectionsMercredi23 décembre

16 h-22 h

■ GESTTL

Grande ouverture

N’oubliez pas de venir chercher vos commandesde fin d’année. Notre traditionnelle soupe auxpois vous sera servie après une dégustation dela maison Dizerens. Nos agréables vins accom-pagneront à merveille vos repas de fêtes de find’année.

Nos actionsBlanc:Lutry «Moulin-la-Vignette» 70 cl 8 fr. au lieu de8 fr. 70; Lutry «Moulin-la-Vignette» 50 cl 6 fr. 50au lieu de 6 fr. 90; «Domaine de la Crausaz» 70 cl10 fr. au lieu de 15 fr. 80; «Domaine de la Crau-saz» 50 cl 7 fr. 50 au lieu de 9 fr. 50Rosé:«OEil-de-Perdix» 75 cl 9 fr. au lieu de 9 fr. 90;«OEil-de-Perdix» 7 fr. 20 au lieu de 7 fr. 70Rouge:«Pinot Noir» fût de chêne 75 cl 12 fr. au lieu de13 fr.; «Gamaret-Garanoir» 75 cl 11 fr. 50 au lieude 13 fr. 50; «Diolinoir» VD 50 cl 9 fr. au lieu de10 fr 50.

En 2016, la cave sera ouverte les jeudis 28 jan-vier, 25 février, 31 mars et 28 avril de 16 h à 20 h.Mais aussi le vendredi 20 mai de 16 h à 20 h (ou-verture dégustation), le jeudi 25 août de 16 h à20 h, le vendredi 30 septembre de 16 h à 22 h(dégustation), les jeudis 27 octobre et 24 novem-bre de 16 h à 20 h et le vendredi 23 décembre de15 h à 22 h (ouverture de Noël).Nous souhaitons de joyeuses fêtes de fin d’an-née à tous nos collègues et amis qui sont venuspartager nos ouvertures de cave. Nous vous re-mercions de votre fidélité tout au long de l’an-née.

Votre comité GESTTL

Le président central PV, Ricardo Lore-tan, donne un court compte-rendu desthèmes actuels et demande aux 105membres présents de prendre part auxvotations importantes de l’année 2016.Un non certain au projet du 2e tube au-toroutier au Gothard et un soutien à laprévoyance vieillesse 2020 et AVSplus.Notre président Ruedi Flückiger a puensuite remettre aux 22 jubilaires pré-sents le diplôme d’honneur pour les40, 50 et 60 ans de sociétariat SEV.Spontanément, Paul Rohrer en languefrançaise et Heinz Lüthi en allemandont raconté une courte histoire: « te

rappelles-tu ». Fin janvier, tous lesmembres recevront par poste les infor-mations importantes pour l’année2016, le calendrier des rencontres, l’in-vitation à la course de la section (jeudi,25 août 2016 à Yvoire, France), la listedes membres du comité de la sectionPV Biel/Bienne, etc. La collationchaude, y compris le dessert, offertepar la section a été au goût de chacunet il est resté assez de temps pour relierles contacts amicaux entre collègues.Robert Drewes/adaptation française: J.-C. Amiet

Saint-Nicolas: ambiance!Le groupe musical « Jäisbärg-örgeler » ouvre et encadre lafête de la Saint-Nicolas au res-taurant de la gare à Brüggavec sa belle musique. Sousla direction de Willi Lack, lechœur des cheminots pension-nés entonne la chanson folklo-rique russe bien connue « Ein-sames Glöcklein ».

■ PV Biel/Bienne

SEV

Ricardo Loretan, président central PV etRuedi Flückiger, président de la section.

Lors de la dernière as-semblée SEV TPG du8 décembre , le présidentcentral VPT GilbertD’Alessandro est venu re-mettre le fonds de soli-darité adressé par lessections VPT, soutien à lagrève du 19 novembre2014.Il a rappelé comment «cemouvement a inspiré etinspire les collègues detoute la Suisse par laforce du symbole, par lacapacité à mener un telmouvement à bien, maisaussi par la dignité qui aprévalu tout au long de

cette grève». Il a remissymboliquement cettesolidarité par une acco-lade au président VincentLeggiero. L’assemblée aaussi élu Pascal Nuss-baum et Deborah De-

rungs au comité: Pascals’occupera du suivi desmembres et Deborah descomptes.

Valérie Solano

Solidarité post-grève■ Assemblée VPT TPG

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Gilbert d’Alessandro et Vincent Leggiero.

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Page 17: Contact sev 2015 22

SECTIONS ......

17contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

La sous-fédération AS a évaluél’ambiance parmi le personnelau moyen d’une enquête réali-sée dans les bureaux du Wank-dorf, du Wyler, du Westlink etde l’Aarepark et dans les ser-vices informatiques, aprèsqu’une nouvelle manière detravailler eut été introduitedans ces sites, sur ordre de ladirection des CFF.Cette nouvelle manière de tra-vailler se résume ainsi: finisles petits bureaux privatifs etvive les espaces ouverts, cesgrands bureaux que l’on ap-pelle «openspace», et finis

aussi les postes de travail per-sonnels qui sont remplacéspar le desksharing. L’objectifest d’une part de renforcer lescontacts directs entre les colla-boratrices et collaborateurs etde privilégier les «raccourcis».D’autre part, cela permet deréaliser des économies sur lesplaces de travail, étant donnéque beaucoup de postes sontsouvent vides à cause d’ab-sences professionnelles. 329membres ont pris le temps derépondre à l’enquête. Deuxtiers des participants travail-lent déjà en système de desk-sharing, et le dernier tiersattend son heure avec un sen-timent mitigé. Le résultat del’enquête – voir sur www.as-online.ch – est très ambiva-lent.

Air conditionné et nuisancessonores sont critiquésCe qui semble positif, c’est quel’openspace convient à plus de

75 % des personnes question-nées. L’installation des placesde travail est aussi bien notée,ainsi que les supports informa-tiques et de communication, etles possibilités de se retirerdans une salle de séance. A cepropos, il faut souligner queles CFF ont vraiment pris au sé-rieux les besoins des collabo-ratrices et collaborateurs. Maiscomme on peut s’y attendre,l’enquête confirme que l’airconditionné et les nuisancessonores dérangent le person-nel. On peut comprendre ai-sément que les gens qui tra-vaillent déjà en desksharingont tendance à mieux coter cesystème que celles et ceux quisont encore dans l’expectative.On décèle là certaines craintesqu’il faut prendre au sérieux.

Le desksharing n’est pas un pluspour tout le mondeIl a souvent été remarqué quele desksharing ne peut pas

convenir à tout le monde. Celadépend du domaine de travail:si quelqu’un est très souvent àl’extérieur, sa place de travailpeut être occupée sans pro-blème par quelqu’un d’autre.Par contre, il est légitime qu’unresponsable de projet qui tra-vaille souvent avec un grandnombre de dossiers et deplans revendique sa propreplace de travail. Mais les CFFappliquent le desksharing defaçon presque doctrinaire sanstenir compte des besoins parti-culiers des personnes. Cecinous a été effectivement con-firmé. «Je ne connais aucunbureau d’ingénieur privé quitravaille en desksharing», adéclaré très justement un col-lègue. Ce même collègue nes’est pas contenté de cocherles réponses adéquates, ilnous a fait part de nombreuxcommentaires et nous a ainsicommuniqué l’état d’esprit réeldu personnel.

Pas confiance pour le travailà domicileLe desksharing est étroitementlié au télétravail. Cette prati-que moderne est soutenue parla direction de l’entreprise.Pourtant, beaucoup de chefsposent des limites à leurs col-laboratrices et collaborateurs,leur autorisant seulement unjour de travail à domicile parsemaine. Et quelques per-sonnes nous ont même ditqu’elles devaient remplir desrapports sur les prestations ef-fectuées à la maison. Pour quela confiance s’installe, il y a en-core du chemin à faire!Nous allons entrer en discus-sion avec les CFF et aborderavec Immobilier les points qui,selon les résultats de l’en-quête, doivent être absolu-ment améliorés.

SEV-AS, Branche Services centraux

L’openspace convientà plus de 75 % des per-sonnes questionnéesmais de nombreuxpoints négatifs sontmentionnés. Pour ledesksharing, c’est aussimitigé, selon une en-quête menée par AS.

Openspace et desksharing: oui, mais…■ Sous-fédération AS – Branche Services centraux

IMPRESSUMcontact.sev est le journal du Syndicat du personnel des transportset paraît toutes les deux semaines. ISSN 1662-8462. Tirage: 10 707 ex. (total 43 612ex.), certifié REMP au 14.11.2014. Editeur: SEV, www.sev-online.ch

Rédaction: Peter Moor (rédacteur en chef), Peter Anliker, Vivian Bologna, BeatriceFankhauser, Markus Fischer, Françoise Gehring, Pietro Gianolli, Anita Merz,Patrizia Pellandini, Henriette Schaffter. Adresse de la rédaction: contact.sev,Steinerstrasse 35, case postale,3000 Berne 6; [email protected]; téléphone 031 357 57 57,fax 031 357 57 58. Abonnements et changements d’adresse:Division administrative SEV, case postale, 3000 Berne 6;[email protected], téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58Abonnement annuel pour non-membres: CHF 40.–. Annonces: Zürichsee WerbeAG, Seestrasse 86, 8712 Stäfa, téléphone 044 928 56 11, fax 044 928 56 00,[email protected], www.zs-werbeag.ch. Prépresse: AZ Medien, Aarau;www.azmedien.ch. Imprimerie: Mittelland Zeitungsdruck AG, Neumattstrasse 1,5001 Aarau. www.mittellandzeitungsdruck.ch

La prochaine édition de contact.sev paraîtra le 21 janvier 2016.

Le délai rédactionnel pour l’agenda est fixé au 14 janvier à 10 h. Pour lesannonces, le délai est fixé au 12 janvier à 10 h.

Beaucoup de sujets ont étédiscutés, notamment les nou-velles règles de classificationsdans la région Mitte. Le per-sonnel concerné est très déçu.La ZPV reconnaît le problèmeet est prêt à chercher une solu-tion satisfaisante. Les discus-sions avec VM vont être pour-suivies. Nous avons récolté383 signatures dans cinq dé-pôts.La relève dans les sections estégalement un sujet de préoc-cupation, car peu de per-sonnes sont disposées à re-

prendre les postes de prési-dent-e. Le comité est prêt àsoutenir les candidat-e-s etrend les membres attentifs aufait que la ZPV organise diverscours en 2016 via movendo,dans cette optique.Côté RhB, les négociations sa-lariales ont débuté.

Pétition remise à VMPour les agents de train, il estassez difficile à comprendrequ’on fasse des économies surle personnel dans les trains cri-tiques du matin. La ZPV suit lasituation et prendra éventuel-lement des mesures. Une péti-tion dans ce sens a été adop-tée à l’assemblée régionaleOuest à Bienne le 19 novem-bre dernier. Elle vient d’être re-mise à la direction VM.La ZPV continue à tenir uneliste avec les tours qui ont dû

être supprimés. De janvier àmi-décembre, ce sont plus de258 tours qui ont été signalés.Merci à ceux qui ont informé lasous-fédération. La récolte desinformations continue: infos àenvoyer à [email protected]. Les ré-sultats ont été transmis à VM.Thomas Walther, président dela CoPe VM, a informé les parti-cipants à propos de SOPRE,qui devrait être introduit enjuin 2016. Une commissionsuivra l’introduction de près.Certains détails sont actuel-lement contrôlés par la CoPeVM et la ZPV.Andreas Menet a remercié sesmembres du comité, ainsi quetous ceux qui s’engagent pourla ZPV et leur souhaite à tousdes bonnes fêtes de fin d’an-née.

Janine Truttmann, secrétaire

Pétition contre les mesuresd’économies des CFFLe président central,Andreas Menet, a saluéles délégués ZPV à ladernière séance de l’an-née, qui a eu lieu les 4et 5 décembre au Flum-serberg.

■ ZPV Besson Marius, assistant degare, Lausanne; décédé dans sa84e année. PV Vaud.

Clerc Louis, mécanicien pen-sionné, Renens VD; décédé danssa 89e année. PV Vaud.

Debonnaire Simone, veuve deJean-Pierre, Genève; décédéedans sa 89e année. PV Genève.

Henny Alexis, mécanicien,Chemin; décédé dans sa 88e an-

née. PV Valais.

Kaus Oscar, retraité, Pully; dé-cédé dans sa 80e année. VPT LacLéman.

Noverraz Denise, veuve de Ro-land, Aigle; décédée dans sa 87e

année. PV Vaud.

Sudan Rina, veuve d’Eugène,St-Imier; décédée dans sa 89e

année. PV Biel-Bienne.

Décès

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18 SERVICEcontact.sevN° 22/1517 décembre 2015

§Dans le domaine juri-dique, l’intention est lemotif. Il y a les motifsclassiques, comme parexemple la jalousie et lacupidité, qui peuventêtre la cause d’un meur-tre. Ou alors, et de plusen plus fréquemment,l’ennui, le mépris desgens ou tout sim-plement l’idiotie.

Angle droit

Selon le motif, il faudra agirdifféremment.Un exemple: une personneen frappe une autre vio-

Une raison valable ou pas?Un cas de protection juridique.

lemment.1. L’agresseur frappe la vic-time parce qu’il veut luiprendre de l’argent - ce quin’est pas une bonne raison(cupidité) et qui entraîneraune condamnation.2. L’agresseur frappe la vic-time, car la victime vientd’agresser une autre per-sonne pour lui dérober sonporte-monnaie - ceci étantune meilleure raison (assis-tance à personne endanger), non punissable se-lon les lois sur la légitimedéfense dans le code pénal.3. L’agresseur frappe la vic-time parce qu’elle a insulté

une tierce personne laveille- mauvaise raison - ils’agit d’une violation dudroit. C’est une agression etelle sera poursuivie devantles tribunaux.La même action, des inten-tions différentes et donc unautre dénouement pourchaque histoire.Le motif et la recherche dece dernier sont à la base dudroit pénal. Dans tous lesdomaines juridiques, s’in-terroger sur les intentionsva permettre d’évaluer unesituation.Un exemple: un jour, uneemployée ne va pas tra-

vailler.1. Le soir précédent, elle amangé à l’extérieur. Pour ledessert, elle a pris un tira-misu qui l’a indisposée tou-te la nuit - elle est donc ma-lade suite à une intoxicationalimentaire et est excusée.2. Elle a remarqué qu’au-jourd’hui il fait beau etqu’elle préférerait être de-hors - elle se fait porter ma-lade et ne va pas travailler,sans excuse valable.Du point de vue de l’em-ployée, dans la deuxième si-tuation elle a sûrement aus-si une bonne raison pourjustifier son absence. En ef-

fet, tout le monde préfére-rait passer une belle journéedehors au lieu de travailler.Du point de vue légal, cen’est toutefois pas unebonne raison. C’est un non-respect d’un contrat, à sa-voir la violation de l’obliga-tion de travailler (selon lecontrat de travail).Des raisons, il y en a tou-jours beaucoup. Pour savoirsi elles sont bonnes ou mau-vaises, il faut toutefois lesanalyser de manière globaleet objective. Dans toutes lessituations, la cause est lepoint-clé qui va déterminerla suite. Donc il faut tou-jours bien réfléchir pourquelle raison une action aété entreprise.

L'équipe de la protection juridique

Notre fille aînée va bientôt débuter unapprentissage et déménager dans un lo-gement en collocation. Quelle est lameilleure façon pour elle de s’assurer?Lorsque les enfants déménagent de lamaison de leurs parents, il est préférabled’examiner de plus près leur situationd’assurance. Il faut s’intéresser aux assu-rances non obligatoires. On compte par-mi les couvertures essentielles l’assu-rance responsabilité civile privée. Celle-ciprotège des conséquences financières dedommages à des tiers. Il peut par exem-ple s’agir d’endommagements au niveaudu logement en location ou aussi de pré-tentions réclamées par des personnes àla suite d’un accident de vélo. Ces der-nières notamment peuvent très vitecoûter très cher. Les enfants et les jeunessont en général inclus dans la couverturefamiliale. Cependant, les réglementationssont très différentes si l’enfant est déjàadulte et s’il est toujours déclaré au do-micile de ses parents. De plus, si un en-fant quitte la maison de ses parents, ildoit avoir sa propre assurance inventairedu ménage pour que son mobilier maisaussi ses objets de valeur soient assurés.Et à ne pas oublier: la couverture d’un volde vélo ou d’un équipement de ski à l’ex-térieur du logement nécessite le sup-plément vol simple à l’extérieur.

Un tout autre aspect est la couverturedes conséquences financières en casd’incapacité de gain. Si des enfants oujeunes sont inaptes au travail à la suited’une maladie ou d’un accident, ils nereçoivent de l’AI que des prestations mi-nimales. En effet, les enfants et lesjeunes, à la différence des adultes, n’ontpas de revenu de travail et ne peuventdonc pas bénéficier des prestations dela caisse de pension. Comme les ap-prentis ne perçoivent qu’un revenu trèsmodeste, on ne peut que leur recom-mander de conclure une telle couver-ture.Mais, à part la nécessité de conclure desassurances, l’entrée dans la vie profes-sionnelle permet de renoncer à un sup-plément: quiconque travaille au mini-mum huit heures par semaine chez lemême employeur dispose chez ce der-nier d’une couverture accident. Par con-séquent, dès qu’il débute son apprentis-sage, l’apprenti peut renoncer ausupplément accident auprès de lacaisse-maladie.

Helvetia Assurances

Pour toute question sur ce thème ou surles thèmes de prévoyance en général,vous trouverez votre interlocuteur surwww.helvetia.ch/sev

Départ d’un enfant: vérifierl’assurance

Helvetia

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Beim SEV spielt die Solidarität.Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Solidarietà: la carta vincente del SEV.

Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Beim SEV spielt die Solidarität. Solidarietà: la carta vincente del SEV.

«Je suis aussi un agent des trains»

Egon MinikusCaissier central

«Je suis aussi une caissière centrale»

Janine TruttmannAgente des trains

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POLITIQUE DES TRANSPORTS ......

19contact.sevN° 22/1517 décembre 2015

La trafic marchandises ferro-viaire a gagné des parts demarché aussi bien dans le traficde transit que dans le trafic in-terne. Au niveau des chiffres,au cours de la période2012–2014, les courses de vé-hicules marchandises lourdssur la route par les passages al-pins suisses ont diminué de10,3 %. Par rapport à l’annéede référence 2000, on enregis-tre à la fin de 2014 une réduc-tion d’un quart des courses(25,2 %). En 2013 et 2014, on acompté respectivement 1,049et 1,033 million de coursestransalpines de véhicules mar-chandises lourds. L’objectif in-termédiaire de 1 million de vé-hicules transalpins fixé pourl’année 2011 n’a donc pas nonplus été atteint pendant la pé-riode sous revue. Le fret ferro-viaire transalpin a enregistréune croissance de 9,9 % aucours de la période

2012–2014. La part du raildans le fret transalpin atteint67,3 % à la fin de 2014, soit3,8 points d’indice de plusqu’au début de la période sousrevue.

Objectif non atteintLe Conseil fédéral confirme lesconclusions des derniers rap-ports sur le transfert: l’objectiffixé à 650 000 courses transal-pines d’ici à 2018 ne pourrapas être atteint au moyen desmesures adoptées et mises enœuvre –malgré une diminutiondu nombre de courses de 10 %pendant la période sous revueet une part de marché du rail enhausse. Afin de renforcer l’effetde la NLFA sur le transfert etpour que l’évolution positive duprocessus de transfert se pour-suive, le Conseil fédéral a ap-prouvé les mesures d’accompa-gnement suivantes :La RPLP sera adaptée avec effetau début de 2017. La RPLP coû-tera ainsi 298 francs (moyennepondérée) contre 276 francs ac-tuellement pour le passaged’un camion ou d’un semi-re-morque en transit à travers laSuisse. Cette hausse devraitgénérer des recettes de l’ordrede 180 à 190 millions de francs

par an. L’adaptation de la RPLPrequiert une décision du comitémixte Suisse-UE sur les trans-ports terrestres.Les prix du sillon seront adap-tés temporairement (de 2017 à2021) de manière à favoriseressentiellement les trains demarchandises longs et lourds.Le fret ferroviaire transalpin bé-néficiera ainsi d’un allègementde 10 millions de francs par an.L’Initiative des Alpes n’a pastardé à réagir et considère cetteaugmentation comme trop fai-ble, alors que le Conseil fédéralpromet depuis 2011 d’aug-menter la RPLP. « Au lieu d’ex-ploiter le montant maximal de325 francs pour la redevanceaccepté par l’UE, le trajet entreBâle à Chiasso n’est facturéqu’à 274 francs ! », explique JonPult, président, dans un com-muniqué de presse. Les calculsde l’Initiative des Alpes démon-trent que la Confédération aainsi subi un manque à gagnerde 2,75 milliards de francs en-tre 2005 et 2014. Si la Confé-dération avait facturé les 325francs possibles et avait adaptéle montant à l’inflation, un ca-mion devrait débourser aujour-d’hui pour un trajet en transiten moyenne 60 et non pas seu-

lement 50 francs de plus ! Enoutre, le nombre de poidslourds traversant les Alpes au-rait pu être notablement réduit.

La volonté du peupleDans six mois le tunnel debase du Gothard, le mailloncentral de la NLFA, qui coûte autotal 24 milliards de francs, se-ra inauguré. Le Conseil fédéralet le parlement doivent enfinjoindre le geste à la parole etmontrer qu’ils prennent la vo-lonté populaire et le transfertau sérieux. Il faut pour celaprélever à l’avenir le tarif maxi-mum de la RPLP et l’adapter au

renchérissement. De plus, ilfaut promouvoir les innova-tions dans le trafic ferroviaireet augmenter considéra-blement le nombre de contrô-les des camions, notammentau Simplon », dit Mathias Rey-nard, membre du comité del’Initiative des Alpes et conseil-ler national VS.Une étape décisive aura lieu le28 février 2016. En disant nonà un deuxième tube auGothard, le peuple a l’occasionde réaffirmer son opinion de1994 et redire qu’il veut abso-lument que le trafic de transitsoit ferroviaire. sev/DETEC/IA

Davantage de marchandises par train,mais pas encore suffisamment

Le Conseil fédéral publie son rapport sur le transit et augmente la redevance poids lourds (RPLP)

Le Conseil fédéral vientde publier son rapportsur le transfert du trafic2013/15. Celui montreque la part du trafic fer-roviaire augmente maispas suffisamment.

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En clair : dès décembre 2016plus aucune City-Night-Lignene devrait exister.

Fini de se rendre à Berlin, à Ha-novre/Hambourg, à Dresde/Prague et à Cologne/Amster-dam en train de nuit....La DB entend offrir « un con-cept alternatif pour les voyagesde nuit » aux trains de nuit.Le quotidien Neue Zürcher Zei-tung écrit dans son édition du5 décembre 2015 à ce sujet :« En clair, cela signifie que lesliaisons avec couchettes et wa-gons-lits devraient être rem-placés dans une année par desliaisons avec des sièges. »

Il n’étonne guère que ce mes-sage calamiteux soit annoncédurant le sommet du climat àParis. Au lieu de changer decap et de promouvoir acti-vement et énergiquement unemobilité durable, on supprimeles trains de nuit. Les consé-quences en seront fatales. Carles trains de nuit sont une al-ternative favorable à l’environ-nement face au trafic aérienextrêmement nocif pour le cli-mat. L’aviation est la sourced’émissions de gaz à effet de

serre qui croît le plus rapi-dement !Citons un exemple: un voyageen train de Lausanne à Buda-pest produit 6 fois moins deCO2 et consomme près de 4fois moins d’énergie qu’un vol.Et maintenant ? Le Conseild’administration de la DB déci-dera sur la réforme le 16 dé-cembre. Si la décision devaits’avérer négative pour lestrains de nuit (à l’heure deboucler ce journal, nous n’ensavons rien) actif-trafiC n’aban-

donnera pas pour autant lapartie.Une action a lieu aujourd’huimême devant le siège principaldes CFF. Actif-trafiC, associa-tion suisse de défense de lamobilité douce, veut ainsimontrer aux CFF qu’elle conti-nue à s’engager en faveur dumaintien des trains de nuit. Ilest grand temps que les CFF, àleur tour, s’investissent acti-vement pour les liaisons detrains de nuit mises en périlpar la DB. comm.

L’inimaginable sembledevenir réalité: la com-pagnie de chemins defer allemande (DB) al’intention de supprimerses liaisons de nuitpour la fin 2016 ! Lestrains de nuit en prove-nance de la Suisse sontconcernés.

La DB veut supprimer ses trains de nuit !Que faire maintenant ?

Page 20: Contact sev 2015 22

En circulation routière, les in-

fractions légères sont puniespar des amendes d’ordre quireprésentent une procéduresimple pour les autorités et unavantage pour la personne in-criminée, puisque ces amen-des ne sont pas répertoriées.

Pour les entreprises de trans-ports publics et en particulierpour la police des transports, ilsemble logique qu’une procé-dure similaire soit appliquéeen cas d’infraction de peu degravité dans les transports pu-blics. Le SEV partage cet avis:« Il est fastidieux et exagéré dedevoir lancer une procédure pé-nale en cas d’infraction lé-gère », déclare la coordinatricede la politique des transportsDaniela Lehmann. Cela a pourconséquence des montantsplus élevés pour les amendes.Il s’agit maintenant de réglerles détails: « D’une part, uneliste des délits doit être clai-rement établie et d’autre part, ilfaut décider si les policiers-ères(par exemple de la police des

transports) seront les seuls àavoir le droit de distribuer cesamendes, ou si les services desécurité des transports publicsseront aussi habilités à lefaire », ajoute Daniela Leh-mann. Dans le domaine routier

ceci fonctionne déjà: des ser-vices de sécurité sont engagéspour contrôler le stationnementdes véhicules par exemple, etces personnes peuvent distri-buer des amendes d’ordre.

SEV

Si aujourd’hui quel-qu’un traverse une voiealors que c’est interdit,la police des transportsdoit lancer une procé-dure pénale. Le Conseildes États a adopté dé-but décembre une mo-tion demandant d’amé-nager une procédurepour les amendes d’or-dre dans les transportspublics, comme c’estdéjà le cas depuis long-temps au niveau routier.Le SEV se réjouit decette décision.

Une procédure simplifiée: mieux pour tousUne motion du Conseil des Etats demande une procédure pour les amendes d’ordre dans les transports publics

CFF

Cette procédure permettrait à la police des transports de dégagerdavantage de temps pour ses tâches principales.

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20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 22/1517 décembre 2015

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant-e sera tiré-e ausort parmi les réponses correcteset gagnera un set d’écriture Carand’Ache (stylo à bille et porte-mines).

Solution du concours paru danscontact.sev no 21:

Les Franches-Montagnes (ils’agissait d’un train de la Traction)

Le sort a désigné Roland Müllerde Fislisbach, membre de la PVArgovie.

Il reçoit un couteau de pocheOutrider aux couleurs du SEV.

Conditions de participation :

Par carte postale Inscrivez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse sur une cartepostale et retournez-la à :SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6.

Par e-mail Envoyez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse par e-mail à :[email protected]

Sur Internet Rendez-vous surnotre site www.sev-online.ch,cliquez sur l’encadré Photomys-tère qui se trouve à droite sousl’agenda et remplissez le formu-laire. Ce concours ne donne lieuà aucune correspondance.

Dernier délai de réception desréponses : mercredi 13 janvier 2016

Photomystère : « Où cette photo a-t-elle été prise ? »

pan

Si la police des transports surprend une personne qui traverse les voies,elle doit prendre ses coordonnées, rédiger un rapport et dénoncer l’auteurdes faits aux autorités chargées de l’enquête. Un juge décide alors d’uneamende, entre 100 et 400 francs, selon le canton. Les frais administratifss’y ajoutent, et ils peuvent même être deux fois plus importants que lemontant de l’amende. Au total, l’auteur doit débourser entre 300 et 1000francs. Il reste ensuite enregistré dans le système de la police durant desannées. Des amendes d’ordre seraient en revanche toujours identiques,pourraient être payées directement ou par bulletin de versement, sil’auteur reconnaît les faits. Plus de rapports, plus de dénonciation et plusd’enregistrement dans le système. Fi/Hes

Egalité de traitement

La direction de la politique des transports a informé ses collaborateurspar courrier en septembre que les trajets individuels de servicedevaient se faire à l’avenir en uniforme, hormis les trajets destinésà la formation ou à des séances. La direction écrit ainsi: « Voyager seulen uniforme n’est pas plus dangereux qu’en civil. » Cependant,quelques collaborateurs se sont ensuite adressés au SEV, inquiets pourleur sécurité. Un policier seul en uniforme peut paraître provocantauprès de certains voyageurs. Et le fait de porter l’uniforme l’oblige, encas de problèmes, à intervenir, même s’il se met en danger. Le SEV ademandé aux responsables de revenir en arrière sur leur décision.Ceux-ci ont refusé et n’étaient disposés au départ à parler avec le SEVà ce propos qu’en février prochain. Il semblerait qu’un rendez-vouspuisse être maintenant fixé plus tôt. Cette rencontre traitera également de la fermeture programmée desdépôts de Neuchâtel et Martigny. Le SEV a été informé le 6 octo-bre, a revendiqué le délai de consultation de 30 jours puis a communi-qué à la police des transports qu’il trouvait ces fermetures inadaptées,ces deux lieux se trouvant sur des lignes qualifiées, par les CFF, de« hotspots » en matière d’agressions contre le personnel et les voya-geurs. La direction de la police des transports souhaite fermer cesdépôts fin février déjà et demande aux personnes concernées, dans uncourrier en date du 27 novembre, d’annoncer jusqu’au 18 décembredans quel lieu elles veulent travailler à l’avenir. « Une telle précipitationn’est pas nécessaire et inappropriée », explique Jürg Hurni, secrétairesyndical SEV. Fi/Hes

INQUIÉTUDES DES POLICIERS