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Cours de Pharmacologie et Toxicologie
Damien PAUQUETDiététicien – Nutritionniste du sportLicencié en Sciences Biomédicales
Année 2010-2011
Haute Ecole André VESALE
4 ème année de diététique sportive
PHARMACOLOGIE
Etude scientifique des médicaments
et de leur emploi
TOXICOLOGIE
Etude scientifique des effets, des composants chimiques et du traitement des substances toxiques
PLAN DU COURS
1. PHARMACOLOGIE
a) PHARMACOCINETIQUE
b) PHARMACODYNAMIE
c) ENDOCRINOLOGIE PHARMACOLOGIQUE
2. TOXICOLOGIE
d) LE DOPAGE
Pharmacologie générale:
pharmacocinétique pharmacodynamie
[ ]
Absorption
Elimination
Métabolisme
Distributioneffets
pharmacologie générale:
pharmacocinétique
• Etude des phénomènes qui concernent le devenir de la substance médicamenteuse (ou toxique) dans l’organisme et qui vont déterminer la concentration de la substance dans le compartiment où elle est active et l’évolution de cette concentration dans le temps
pharmacocinétique:mouvements entre les compartiments
Ext. Système Nerveux
Central
volumeextra-cellulaire
compartiment central : volume qui est en équilibre d’échange rapide avec le plasma = essentiellement le liquide extracellulaire
pharmacocinétique:
passage à travers les membranes
• Passage des petites molécules entre les cellules (voie
intercellulaire) possible pour les épithéliums « lâches » (intestin
grèle) et pour les endothéliums en général.
• Passage à travers les cellules (= passages successif à travers 2
membranes en série) dans les autres cas
• Passage obligatoire par les membranes des capillaires
cérébraux pour entrer dans le système nerveux central (barrière
hémato-encéphalique).
• Placenta : barrière en général peu efficace
pharmacocinétique: principes de base
Diffusion à travers les membranes• la vitesse de diffusion dépend
– de la surface d’absorption S– du coefficient de perméabilité (Kp)– du gradient des concentrations de part et d’autre de la
membrane
flux net = Kp.S.(C2-C1)
Kp dépend de la taille de la molécule et de sa liposolubilité
C1 C2
seules les petites molécules non chargées et peu polaires passent facilement à travers les membranes
Les principaux paramètres cinétiques
• Vd : Volume de distribution• C : concentration dans le compartiment central
• Q : quantité dans l’organisme
C = Q / Vd
Vd = Q / C
Vd
[C]
élimination
Distribution et élimination
cinétique d’élimination: cinétique d’ordre 0élimination d’une quantité constante de la quantité contenue dans l’organisme,
EX : 1.2 mg sont éliminés chaque heure (quelque soit la concentration)
situation plutôt rare, rencontrée lorsqu’un système d’élimination travaille en condition de saturation
0
5
10
0 2 4 6 8 10
Q [mg]
(ou [C])
temps [h]
cinétique d’élimination: cinétique d’ordre 1élimination d’une fraction constante de la quantité contenue dans l’organisme,
par exemple 1% est éliminé chaque minute = élimination proportionnelle à la concentration
0
2
4
6
8
10
0 2 4 6 8
C = 16 * e^(-0.34.t)
temps [h]
[C](ou [Q])
1
10
0 2 4 6 8
C = 16 * e^(-0.34.t)
temps [h]
log [C](ou
log[Q])
règle des 7 demi-vies : il reste env. 1 % après 7 t1/2
constante d’élimination, demi-vie et clairance
• constante d’élimination = fraction de la quantité de la substance qui est éliminée par unité de temps
• demi-vie (t1/2) [s] : temps nécessaire à l’élimination de la
moitié de la substance
• Clairance (Cl) totale (ou métabolique) [ml/min] = volume épuré par minute
Administration continue
Équilibre lorsqueapports = élimination
0
20
40
60
80
0 2 4 6 8 10 12
C[M]
temps [h]
C eq
Dose de charge : quantité suffisante pour « remplir » le volume de distribution à une concentration voulue
Début de la perfusion continue
Cinétique lors d’une administration unique non IV (per os par exemple)
0
10
20
0 4 8 12 16temps [h]
lC](ou [Q])
Administrations multiples, répétées à intervalle régulier
oscillations de la concentration plasmatique(l'amplitude des oscillations dépends de la dose unitaire et
du volume de distribution).
I.V. per os
hh
Rowland & Tozer
Pharmacologie générale:
pharmacocinétique pharmacodynamie
[ ]
Absorption
Elimination
Métabolisme
Distributioneffets
Absorption
Voies d’administration
• administration topique : effet local visé (mais attention à l’effet général !)
• administration systémique : effet général par l’intermédiaire d’une distribution dans le compartiment central (mais attention à l’effet local !)
Voies d’administration parentérales
• i.v. = intraveineuse = directement dans le compartiment central
• i.m. = intramusculaire ou s.c. = sous-cutanée :
– injection d’un petit volume de solution concentrée
– la vitesse d’absorption dépend de la solubilitéet du débit sanguin dans le tissu concerné
(muscle > tissus sous-cutané)
• voie intra-artérielle : concentration plus élevée dans un territoire pendant la durée de la perfusion
• voie intrarachidienne : directement dans le LCR par ponction lombaire
• voie intrapéritonéale : absorption par une surface de 1-2 m2 de surface épithéliale
Voies d’administration entérales
voie orale : • résorption sublinguale: pour les substances à haut coefficient de perméabilité
(ex. : nitroglycérine)
• résorption faible dans l’estomac (env. 1 m2 de surface muqueuse), épithélium « serré ».
• résorption surtout dans le grêle (env. 200 m2), épithélium « lâche ».
• vu le passage obligé par le système porte et le foie, effet de premier passage : métabolisme hépatique avant que la substance parvienne dans le compartiment central.
voie rectale : passage partiel (env. 30 %) par le système porte.
voie nasale : topique pour la muqueuse nasale
systémique pour peptides (mais problème d’immunisation)
Biodisponibilité
Pour une voie autre que intraveineuse; la biodisponibilité est la part de la quantité administrée qui parvient au compartiment central(par voie I.V. la biodisponibilité est 1 par définition)
Deux substances ou préparations sont dites « bioéquivalentes » si elles ont la même disponibilité.
0
2
4
6
8
10
12
14
0 2 4 6 8 10 12
I..V.per os
con
cent
ratio
n p
lasm
atiq
ue
temps [h]
AUC per osBiodisponibilité =
AUC IV
AUC : aire sous la courbe
Élimination = C * ClÉlimination totale = intégrale de C * Cl
Phénomènes limitant la biodisponibilité pour l’administration par voie orale
MétabolismeIntra-intestinal
Métabolismehépatique
paroi intestinale
foieveineporte
non réabsorbé:élimination fécale
parvient dans le compartiment central
Administration par inhalation
voie bronchique : • aérosols ou micro-particules qui se déposent sur les
muqueuses bronchiques• topique pour bronchodilatateurs et vasoconstricteurs• systémique : nicotine !
voie pulmonaire (alvéolaire) : • très grande surface et perfusion sanguine très
importante ==> absorption potentiellement très rapide des gaz ou substances volatiles
(utilisation clinique : surtout gaz anesthésiques, mais aussi important pour toxiques gazeux !)
Administration par voie cutanée:structure de la peau
La couche cornée normale est hautement imperméable aux substances hydrosolubles, polaires ou chargées (faible passage possible par les annexes)
Administration par voie cutanée
• topique : traitements dermatologiques
• systémique : quelques substances à haut Kp (petit poids moléculaire, liposoluble) par ex: nitroglycérine, oestrogènes, nicotine et autres toxiques : organophosphorés, DDT
• absorption très dépendante de l’état normal ou pathologique de la peau ! (attention par exemple aux effets systémiques des corticostéroïdes topiques par exemple).
Pharmacologie générale:
pharmacocinétique pharmacodynamie
[ ]
Absorption
Elimination
Métabolisme
Distributioneffets
Distribution
rappel des volumes liquidiens de l’organisme : (pour un homme de 70 Kg)
• eau totale 65 % 46 l.• volume intracellulaire 40 % 28 l.• volume extracellulaire 20 % 14 l.• volume plasmatique5 % 4 l.
Volume de distribution apparent (Vd) C = Q / Vd Vd = Q / C
DistributionVd = Q / C
Le Volume de distribution apparent peut êtreconsidérablement plus grand que les volumesphysiques à cause de la distribution de la substance en dehors du compartiment central
C.C. 1%tissus réservoirs
99%
élimination
apports
exemple
Tissus réservoirs
• tissus adipeux : toutes les substances liposolubles
• os : plomb, fluor, aluminium, tétracyclines
• diverses protéines tissulaires : amiodarone, cadmium
• acides nucléiques : chloroquine
Effets des tissus réservoirs sur la cinétique d’élimination :
• pour une clairance constante, l’élimination est d’autant plus lente que le volume de distribution est grand.
cinétique de distributionexemple du gaz anesthésique N2O
Goodman & Gilman’s
Liaison aux protéines plasmatiques
Exemples de protéines plasmatiques qui lient les médicaments:
• albumine 0.5 - 0.7 mM très nombreuses substances
• glycoprotéine acide 10 M subst. basiques
• transcortine ~1 M cortisol
liaisons ioniques : dépendent du pH sanguin attention aux modifications de fraction libre en cas d’acidose ou d’alcalose
taux de liaison très variables : la fraction libre peut varier entre 0.1 % et 100 % (tableau)
Rowland & Tozer
liaison aux protéines plasmatiques
Attention aux interactions possibles par compétition entre les substances qui se lient aux mêmes sites : déplacement d’une première substance par une autre qui se lie au même site
p. ex. dicoumarol (anticoagulant oral) et plusieurs anti-inflammatoires, anti-diabétiques oraux, etc.
aussi liaison aux éléments figurés du sang
+
Pharmacologie générale:
pharmacocinétique pharmacodynamie
[ ]
Absorption
Elimination
Métabolisme
Distributioneffets
Métabolisme des médicamentsprincipaux tissus responsables du métabolisme des xénobiotiques : surtout le foie
mais aussi rein, tube digestif, poumon, peau, enzymes plasmatiques, etc.
Phase I
Introduction ou exposition d’un groupe réactif
Phase II
Réactions de conjugaison
hydrosolubilité
Résultat du passage par les deux phases :
production d’un dérivé conjugué hautement soluble qui rend l’élimination rénale possible (en particulier par sécrétion tubulaire active pour certains conjugués anioniques)
Réactions de phase I
= réactions de « fonctionnalisation »
• oxydation par un cytochrome P450
• autres réactions d’oxydation
• réduction
• hydrolyse d’ester, d’amide, de liaison peptidique
exemples:
oxydation aliphatique
oxydation aromatique
N-oxydation
S-oxydation
Les cytochromes P450 ou monooxygénases microsomiales
famille complexes de protéines membranaires, généralement associées au réticulum endoplasmique, qui contiennent un groupe prosthétique hème.
12 grandes familles de cytochrome P450 : CYP1 ...CYP12
• Les familles CYP1, CYP2 et CYP3 sont les principales concernées par le métabolisme des médicaments (les autres sont impliquées dans la synthèse ou le métabolisme des stéroïdes ou des acides gras et dérivés).
cycle catalytique du cytochrome P-450
autres réactions :
C > A réduction RH > RH.-
D > B production
de superoxide O2.-
E > B production de H2O2
formation potentielle de toxiques !
cytochromes P450 : exemples
CYP1A1/2 : chez l’homme CYP1A2 dans le foie, CYP1A1 dans d’autre tissus, époxydation des hydrocarbures aromatiques polycycliques induit par hydrocarbures aromatiques polycycliques
CYP2D6 : responsable de la biotransformation du propranolol et de nombreux antiarythmiques. Inhibé par la quinidine.
CYP2E1 : oxydation de l’éthanol (à côté de l’alcool déshydrogénase), induit par l’éthanol, activation toxique du paracétamol, chloroforme, etc.
CYP3A4 : le CYP le plus abondant dans le foie humain, métabolise de très nombreux médicaments et des stéroïdes endogènes p. ex. : ciclosporine, érythromycine, ... .Nombreuses substances inhibitrices : ciméthidine, kétoconazole, ....
CYP4A9/11 : métabolisme des acides gras et dérivés (prostaglandines, leukotriènes, thromboxanes)
Réactions de phase II Utilisation d’un groupe fonctionnel pour former une
liaison covalente avec une molécule fortement hydrosoluble. En général, enzymes cytoplasmiques
• conjugaison avec l’acide glucuronique
• conjugaison avec un sulfate
• acétylation (à partir d’acétyl-Co-A)
• conjugaison avec une cystéine ou un glutathion (tripeptide avec une cystéine) ou autre acides aminé, glycine, glutamine, taurine
• méthylation (à partir du donneur S-adénosylmethionine (par ex. réaction d’inactivation des catécholamines par la COMT)
Causes de variation du métabolisme des xénobiotiques
1. Induction(médicaments, composants
alimentaires,contaminants de l’environnement)
2. Inhibition3. Polymorphisme génétique4. Âge5. Pathologie
}
Induction
• Augmentation potentiellement très impor-tante de l’activité de systèmes métaboliques (P-450 surtout, mais aussi enzymes de phase II) par de nombreux médicaments, hydrocarbures aromatiques polycycliques, insecticides, stéroïdes, etc.
• L’induction apparaît en un ou quelques jours et nécessite la synthèse de nouvelle protéines par stimulation de la transcription.
• Cette induction est commandée par l’occupation d’un récepteur intracellulaire; par ex. récepteur à la dioxine ou aux hydro-carbures aromatiques (Ah receptor).
exemple : induction du CYP3A6par la rifampicine (R) (microsomes hépatiques de lapin)
C R
Induction: exemples• phénobarbital : induction du CYP3A mais aussi nombreux autres enzymes
hépatiques, amplification du RE. Activation peu spécifique du métabolisme hépatique de nombreuses substances.
• benzpyrène : stimulation très rapide et très importante du CYP1A2 (epoxydation du benzpyrène et d’autres hydrocarbures aromatiques polycycliques).
• PCB (polychlorinated biphenyl) : induction du métabolisme des stéroïdes
Conséquences de l’induction :
Accélération considérable de la vitesse d’élimination de toutes les substances métabolisées par le système induit (demi-vie diminuée), médicaments mais aussi hormones endogènes
mais aussi formation accélérée de métabolites toxiques ou carcinogènes
Autres causes de variabilité du métabolisme des médicaments
• âge – immaturité chez le nouveau-né ou prématuré,– activité diminuée chez les personnes âgées.
Ex. toxicité du chloramphénicol chez le nouveau né dûe à l’immaturité d’une estérase hépatique.
• état physiologique ou pathologique du foie• polymorphisme génétique
métabolites actifs ou toxiques : exemples
Forme administrée
Forme dans lecompartiment central
forme éliminée
exemples
S S S pénicilline G, lithium
S S M M barbituriques
S S M M benzodiazépines
S S M M aspirine (« pro-drug »)
S M M M salazopyrine
S S M1 tox M2 M2 paracétamol
forme active forme toxique
Pharmacologie générale:
pharmacocinétique pharmacodynamie
[ ]
Absorption
Elimination
Métabolisme
Distributioneffets
Elimination
Principaux organes d’élimination :
• Reins : élimination urinaire des substances hydrosolubles (ou rendues hydrosolubles par le métabolisme hépatique)
• Foie : élimination biliaire, puis fécale d’autres substances
• Poumon : élimination de substances gazeuses ou volatiles
• Peau, phanéres…
Elimination rénale
Principe :
• Filtration glomérulaire• Sécrétion tubulaire• Réabsorption tubulaire
Globalement l’élimination est proportionnelle à la filtration glomérulaire, même pour les substances qui sont non seulement filtrées mais aussi sécrétées et/ou réabsorbées
Schéma rein
Anse de Henle
Rowland & Tozer
Filtration glomérulaire
• Filtration glomérulaire mesurée par la clairance à la créatinine
• Pour une substance seulement filtrée (ni sécrétée, ni réabsorbée) : clairance = environ 100 ml/min (adulte de 70 kg)
Sécrétion tubulairesécrétion tubulaire active, surtout dans
le tube proximal, pour de nombreuses substances.
La substance est d’abord accumulée dans la cellule tubulaire par un système de transport basolatéral (1) puis sécrétée dans la lumière tubulaire par un autre transporteur apical (2)
• systèmes de transport (échangeurs, cotransporteus, protéines ABC) saturables
• Possibilités d’inhibition ou de compétition = interactions !
1X
X
Na+
Na+
X
Cell. tubulaire proximale
22
Réabsorption tubulaire active
• système de transport actif à la membrane apicale (1, surtout co-transport avec le sodium)
• accumulation dans la cellule tubulaire
• Élimination basolatérale par un deuxième système de transport (2)
• Système saturable, sujet à compétition ou inibition
XX
Na+
X
Cell. tubulaire proximale
2Na+ 1
Réabsorption tubulaire passive
Diffusion due à la haute concentration tubulaire suite à la réabsorption d’eau le long du tubule.
• dépend de la perméabilité membranaire de la substance • réabsorption passive très importante pour les substances liposolubles de faible
poids moléculaire• Dépend du débit urinaire (réabsorption d’eau plus ou moins importante)
Pour les acides et les bases faibles la réabsorption dépend de la fraction non-ionique• acide faible fortement ionisé (= peu réabsorbé) dans une urine alcaline
alcalinisation des urines ==> élimination plus rapide• L’inverse pour une base faible : acidification ==> élimination plus rapide
d’où modification du pH urinaire pour élimination plus rapide d’un toxique ex : acidification urinaire lors d’une intoxication aux amphétamines
G
élimination hépatique et digestive
élimination par sécrétion biliaire de substances plus ou moins lipophiles
• ex : stéroïdes, divers produits du métabolisme hépatique
• calcul de la clairance hépatique :
Clhep = débit sanguin hep. * fraction d’excrétion
fraction d’excretion : (Cart-Cvein)/Cart
• réabsorption intestinale possible : cycle entéro-hépatique
ce qui ralentit considérablement l’éliminationde la substance ou de ses métabolites
élimination hépatique et digestive
élimination par sécrétion biliaire
• Accumulation dans la cellules hépatique (souvent par un système de cotransport avec le Na+ ou une protéine)
• Éventuellement métabolisme
• Puis élimination par sécrétion dans le canalicule biliaire (souvent par une protéine)
X
X
Na+
Na+
hépatocyte
canalicule biliaire
Adaptation des doses en cas de capacité d’élimination diminuée
Insuffisance hépatique : adaptation difficile (pas de mesures faciles de la capacité métabolique hépatique) :
>> En cas d’insuffisance hépatique, on cherche à limiter l’utilisation de médicaments éliminés totalement ou principalement par le foie.
Insuffisance rénale : adaptation possible et nécessaire, grâce à la disponibilité d’une bonne mesure de la fonction rénale par la clairance à la créatinine.
Adaptation nécessaire si
• Clcréat < 60 ml/min et
• élimination principalement par voir rénale
Adaptation des doses à une fonction rénale diminuée
• Mesure de la clearance à la créatinine
• ou estimation à partir du taux de créatinine au moyen de l’équation suivante :
(150 - âge) . poids (kg) (H : x 1.1)Clcr = ———————————
[créatinine]plasmatique] (F : x 0.9)
• Si élimination rénale uniquement, la diminution de l’élimination est proportionnelle à la diminution de la clearance à la créatinine
PHARMACODYNAMIE
Pharmacodynamie
• Interaction substance – récepteur– nature du récepteur– cinétique de liaison
• Relation dose – réponse– courbe log-dose / réponse– relation log-dose / fréquence de la réponse
• Agonistes, antagonistes ou inhibiteurs
• Toxicité médicamenteuses
Que sont les récepteurs aux médicamentsou aux toxiques ?
• N’importe quel composant fonctionnellement important de la cellule ou de l’organisme
• protéines• acides nucléiques : mutagènes (cf. toxicologie)• lipides (surtout membranaires) (cf. toxicologie)
certains médicaments = « toxiques spécifiques » : chimiothérapie• anti-bactériens• anti-fongiques• anti-parasitaires• anti-viraux• anti-tumoraux
Récepteurs protéiques
Dans la grandes majorité des cas les récepteurs aux médicaments sont des protéines :
• Récepteurs à des hormones ou neuro-transmetteurs• Systèmes de transport membranaires : canaux, pompes,• Enzymes : (ex : aspirine)• Cytosquelette : (ex : colchicine)• Fusion de vésicules : (ex : toxine botulinique)
Toutes ces protéines existent souvent sous plusieurs Isoformes:
- substance plus ou moins sélective pour diverses isoformes - manque de sélectivité souvent sources d’effets indésirables
4 grandes familles de récepteurs aux hormones ou neurotransmetteurs
Récepteurs membranaires
1. canaux ioniques
2. couplés aux protéines G :
3. récepteurs - enzymes• – protéine-kinases• – guanylate cyclase
4. intracellulaires= facteurs de transcription
Sites de liaison
Site récepteur ≠ Site « accepteur »• Accepteur : le site fixe seulement le ligand mais sans
entraîner d’effet : ex : site de transport ex : de fixation sur les protéines plasmatiques
• Récepteur : la formation du complexe ligand récepteur entraîne un effet
Principe : L + R <=====> LR ==> effet
Forces impliquées dans la liaisonligand-récepteur
Tous les types de forces intermoléculaires peuvent être impliquées dans la liaison entre une substance médicamenteuse et son récepteur, par exemple :
• Forces de van der Waals
• Forces ioniques
• Liaisons hydrogènes R – C=O....H – NH – X
• Liaisons covalentes R – S=O . . . H – S – X R – S=S – X(en général irréversibles)
Antagonismes
antagonisme pharmacologique
antagonisme chimique :• interaction de type chimique entre deux
substances (avant même l’absorption, ou dans le compartiment central)
antagonisme physiologique :• effet opposé à celui de l’agoniste, mais par
action sur un récepteur différend
Agonistes et antagonistes
Définitions :• L’agoniste a un effet propre par activation d’un
récepteur• L’antagoniste bloque l’effet d’un agoniste,
il n’a pas d’effet en l’absence complète d’agoniste.
Interactions positives : synergie
• Interaction additive : les 2 effets semblent s’ajouter l’un à l’autre
• Interaction hyper-additive = synergie : effet plus grand que la somme des deux effets
• Potentialisation : déplacement de la courbe dose/réponse vers la gauche
Très nombreuses possibilités d’interaction entre 2 substances ! ! !
Modulation de la réponse consécutive à
l’occupation d’un récepteur• Désensibilisation
• Diminution de la réponse lors d’occupation prolongée du récepteur par un agoniste. Ce phénomène peut être dû à divers processus homéostatiques qui adaptent la réponse au niveau de stimulation agoniste
• hypersensibilisation (phénomène inverse suite à l’absence d’agoniste ou présence d’un antagoniste)
Toxicité médicamenteuse
Effet primaire - effets secondaires ( ?)p. ex.morphine : antalgique mais inhibition de la motricité intestinale
Effet recherché - Effets indésirables ou toxiques
Effets dépendant de la dose :qui sont observés dans le domaine de dose thérapeutique et au dessus
Effets dits « non-dose-dépendants » :qui sont observés chez une petite partie de la population exposée même à des doses en général bien inférieures aux doses thérapeutiques