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Présentation d'un cours
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Economie d’entreprise
Partie 1: L’entreprise et son environnement
I- Définitions Une organisation est un ensemble de moyens structurés en fonction d’objectifs, qui regroupe
notamment des personnes. L’organisation suppose une stabilité, la répartition des tâches, une
coordination.
L’entreprise est une organisation particulière, qui vise la réalisation et le partage de bénéfices
(contrairement aux administrations publiques et aux associations sans but lucratif). On cherche ici
l’enrichissement des propriétaires de l’entreprise.
II- Les acteurs économiques dans l’histoire Antiquité: Agriculture prédominantes, industrie limitée aux besoins d’un individu ou d’un clan (outils,
vêtements, poterie). Force motrice animale ou humaine pour l’essentiel.
3 000 avant J-C: Grands travaux d’Etats en Egypte. Première organisation planifiée.
Période gréco-romaine: Développement des communications, essor industriel limité, peu de progrès
technique (l’esclavage dispense d’innovations industrielles)
Transition féodale: Développement progressif des échanges commerciaux (naissance des banques…)
12ème siècle: La consommation indirecte atteint un bon niveau (surplus agricoles et développement
des villes). Apparition de nouveaux commerçants.
15ème-17ème siècles (Renaissance): Etat fort. Evolutions technologiques (imprimerie, bateaux
performants, instruments de navigation). Extension géographique de l’économie : début de la
croissance. Apparition des corporations d’artisans. Marchands donneurs d’ordres.
19ème siècle: Machine à vapeur, chemin de fer, urbanisation, passage de l’artisanat au capitalisme
entrepreneurial (« fabriques »), organisation des entreprises. Krach boursier en 1873 puis 20ans de
ralentissement économique.
1900-1945: PRODUCTION POUSSEE VERS LE MARCHE (loi de l’offre et de la demande ; équilibre :
l’offre créée sa propre demande). Augmentation des salaires, retraites. Electricité, pétrole,
développement du capitalisme managérial, grandes entreprises industrielles. Apparition de
préoccupations (et charges) sociales. Crises de surproduction (1910, 1920) et financières (Krach
boursier de 1929, récession, protectionnisme).
1945-1975 (30 glorieuses): PRODUCTION COMMANDEE PAR LE MARCHE – CONSOMMATION DE
MASSE (c’est la demande qui créée l’offre). Essor américain (EU leadership), standardisation des
produits de consommation, concurrence, marketing (différentiation des produits), stratégies
d’internationalisation, de diversification et d’intégration, développement de grands groupes. Japon
appauvri : logique de production au plus juste. Management humain, protection sociale, premières
préoccupations environnementales.
1975-aujourd’hui: TURBULENCES ET MONDIALISATION. Croissance ralentie, 3D (Déréglementation,
Décloisonnement, Désintermédiation), montée des services, pays émergents, redistribution
mondiale des activités et nouvelle économie (TIC). Crises récurrentes : Japon (1990), Brésil (1999),
Bulle internet (2008). Affaiblissement du lien salarial, RSE.
Remarque : L’entreprise nait très tardivement donc grandes organisations aussi.
III- Typologie de l’entreprise
1) Selon statut juridique
La typologie juridique consiste à définir l’entreprise par rapport à d’autres organisations.
Les collectivités par exemple ont à faire au tribunal administratif tandis que les entreprises qui sont
de droits privés ont à faire au tribunal de commerce. Il y a aussi le tribunal de grande instance (TGI)
Selon le statut juridique on n’encourt pas les mêmes risques
Il y a 3 types d’apports d’associés :
- Rémunération en dividendes
- Nature
- En industrie
Les entreprises peuvent être :
- Capitalistes. Dans ce cas on vote en fonction du Capital (richesse, selon implication dans la
société)
- Mutualistes. Dans ces cas-là : 1sociétaire = 1droit de vote (ex : banque, assurances, Leclerc…)
2) Selon le secteur d’activité
- Primaire 2% du PIB ; 4% de la population active
- Secondaire (automobile, énergie…) 19% du PIB ; 24% de la pop active
- Tertiaire (tous les services : soins, immobilier…) 79% du PIB ; 72% de la pop active
Population active = main d’œuvre
PIB = valeur
3) Selon des indicateurs de tailles
- Surface financière
- Nombre de salariés
On distingue à partir de ces critères :
- Les PPE (Très petites entreprises) < 10
- Les PME (Petites et moyennes entreprises) 10 à 250
- Les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaires) 250 à 5000
- Les GE (Grandes Entreprises) > 5000
IV- Les différentes approches de l’entreprise
1) Approche macroéconomique
L’approche macroéconomique est une approche globale. Elle étudie la répartition des
revenus.
L’entreprise est créatrice de richesses grâce :
o Aux investissements
o A la consommation des ménages
o A la dépense publique
L’entreprise redistribue ses richesses dans:
o Salaires
o Dividendes
Les salariés utilisent leur revenu sous forme :
o Epargne
o Consommation
Ainsi il y a un retour dans le circuit qui permet à l’entreprise de recréer de la richesse
2) Approche microéconomique
L’approche microéconomique s’intéresse à un secteur particulier.
Cette approche permet de :
o Caractériser la structure de marché en fonction du nombre d’entreprises qui opère
sur ce marché
o Expliquer la formation du profit en fonction du degré de concurrence et de la
structure du marché
o Justifier l’existence de l’entreprise en fonction des coûts de transactions.
On distingue différentes structures qui suivent 2 statuts différents :
o Atomicité : Aucune entreprise ne prédomine, n’a de pouvoirs car elle n’est pas assez
grande. Ainsi on voit naitre 2 types de concurrence :
CPP: Concurrence Pure et Parfaite où dans les marchés on voit :
P = Cm à CT
Profit nul à LT: Le marché existe mais le profit est nul
Cce Imp: Concurrence Imparfaite
Monopole: Une seule entreprise sur le marché pour de nombreuses
demandes
Concurrence monopolistique: Concurrence par rapport aux prix. Le
prix s’impose à elle. L’entreprise est seulement capable de rendre
captive la demande. Elle essaie de fidéliser son client et de
différencier leurs produits
Oligopoles: Plusieurs demandeurs et plusieurs offreurs
o Cartels : entente (OPEP): rationalisation de l’offre pour gérer
leurs prix
o Duopoles rivaux: 2 entreprises rivales qui s’attaquent :
guerre des prix
o Libre entrée / sortie
Marché contestables
La demande de CPP à CT
Même si le revenu augmente, que l’équilibre initial se déplace vers un nouvel équilibre cela
va n’avoir aucun incident sur les prix que l’entreprise fixe car si les prix augmentent le
consommateur va aller voir la concurrence. L’entreprise ne peut donc pas jouer sur les prix et
les quantités (voir graphique sur demande à la firme).
L’offre de CPP à CT
Le seuil de rentabilité est atteint lorsque le coût marginal est égal au coût moyen.
Le coût marginal est le coût supplémentaire généré par la production d’une unité
supplémentaire.
Lorsque Cm > CM alors le coût moyen augmente.
L’équilibre de CPP à CT
Le prix est égal au coût marginal.
L’équilibre de CPP à LT
Le prix est égal au coût moyen. Le profit est nul.
Le monopole à CT
Le monopole propose des tarifs plus élevés que les tarifs de la CPP. Il offre donc des
quantités moindres par rapport à la CPP.
Le recours au marché est générateur de coûts de transaction (= faire faire): prestations,
prospection, négociation, rédaction et modification de contrats, livraison, contrôle….
L’alternative au marché est la production en interne (« par la hiérarchie ») qui génère des
coûts de coordination (=faire tout court): coût de production + organisation du travail
(préparation, coordination, contrôle du travail). Le rapport coût de transaction (marché) /
cout de coordination (interne) justifie:
o De faire (justification de l’entreprise)
o De faire faire (recours au marché).
Ce rapport justifie l’existence d’une entreprise.
Cf: 8 graphiques
Ronald COASE, The nature of the Firm (1937)
Oliver WILLIAMSON, Market and hierarchies, analysis and antitrust implications (1965), Transactions
costs economics (1979)
3) Approche juridique
L’entreprise est un nœud de contrats (ensembles de contrats avec clients, fournisseurs,
salariés…) organisant la séparation des tâches et des pouvoirs.
La théorie de l’agence et les comportements opportunistes.
o La relation d’agence est un contrat par lequel le principal engage un agent
(mandataire) pour exécuter une tâche. L’organisation est vue comme un ensemble
de relations d’agence (contrats écrits ou non). Dans une grosse société je délègue la
gestion de mon entreprise ou d’un tas de prestations à des manageurs de telle sorte
qu’ils maximisent mon profit. Cette multiplication de contrats doit être suivie.
Souvent le principal veut contrôler ce qu’il se passe mais l’agent a plus d’infos sur le
contrat. Un comité de surveillance vérifie alors les décisions prises par le comité de
pilotage (mandateurs).
o Il y a relation d’autorité mais l’information passe par le mandataire qui peut la
retenir ce qui entraine une asymétrie d’information et donc des coûts d’agence
(incitations financières, comités, systèmes de CdG…).
o Il y a un problème d’agence en cas de divergence d’intérêts entre actionnaires et
dirigeants. La relation d’agence génère un comportement opportuniste de la part
des dirigeants, qui s’opposent à la volonté des actionnaires voulant:
Favoriser la croissance, réinvestir les bénéfices
Diversifier pour élargir le champ d’action
Céder aux exigences des salariés (facilité le fonctionnement)
Profiter des dépenses de prestige ou de confort
Accroitre leur autonomie
o La relation d’agence peut-être généralisée à tout contrat bilatéral.
o La relation d’agence est le prolongement de transactions des coûts.
Michael JENSEN et William MECKLING, Theory of the firm : Managerial Behaviour (1976)
4) Approche socio-politique
L’approche socio-politique et les divergences d’intérêts
o Analyse stratégique de l’organisation: les acteurs agissent selon leurs intérêts.
L’organisation évolue grâce à des stratégies de pouvoirs.
o La survie de l’organisation est toutefois nécessaire pour que les acteurs puissent
continuer à jouer, ils se régulent donc pour assurer la survie de l’organisation:
Les jeux d’acteurs coopèrent, ce qui forme l’objectif de l’organisation et sa
façon d’affronter ces problèmes.
La direction intervient pour faire durer les jeux, les orienter vers ses buts et
les réguler.
o Les zones d’incertitudes de l’organisation (inévitables car tout n’est pas défini par
avance) sont des opportunités de prise de pouvoir par des acteurs selon:
Leur capacité technique
Leur capacité à maitriser la relation avec l’environnement
Leur maitrise de l’information (pouvoir de nuisance)
o Le pouvoir est relatif, subjectif et n’apparait que quand des acteurs sont en relation.
5) Approche managériale
L’approche managériale ou la nécessaire convergence (approche des ressources humaines). La
convergence des intérêts divergents est obtenue via la politique RH (sanction, motivation, incitation).
Naissance d’une politique d’incitation financière, vacances, complémentaire santé, promotion,
revenus, autonomie, responsabilité
o Résoudre les conflits via la motivation des salariés.
o Théories des besoins (Maslow, 1943): Analyse des déterminants internes de la
motivation (physio, sécurité, appartenance, estime, accomplissement). Une fois que
le besoin de physio est rempli il faut remplir le besoin de sécurité inutile de renforcé
le besoin de physio : lorsqu’on nous donne à manger suffisamment inutile de nous
en redonner on n’en veut plus: même principe ici.
o Théorie bi-factorielle (Herzberg, 1959) : distingue 2 natures de facteurs de
satisfactions au travail :
Les facteurs motivants, satisfaction intrinsèque (propre) par le travail: vision
dynamique proposé par hausse des salaires, nouvelles responsabilités, plus
d’autonomie.
Les facteurs d’hygiène ou d’insatisfaction, non motivants mais pouvant
provoquer le départ du salarié.
Conclusion: Multiplicité des analyses
Selon TCN, le comportement de l’entreprise s’explique uniquement par la maximisation du profit.
Les facteurs de remise en cause de cette hypothèse:
- Incertitude: pour réduire les coûts prendre des décisions à court terme, décisions qui vont à
l’encontre des objectifs de l’entreprise.
- Complexité organisationnelle: Plus l’entreprise est grande plus l’organisation est grande. Il
faut une organisation complexe pour répondre à l’environnement sauf que plus une
organisation est grande moins l’information est transmise.
Il y a pleins d’objectifs secondaires, beaucoup plus complexe qu’un simple objectif.
Exemple du paradoxe du « porte commandes », de PORTER, WHITE, ROJOT.
Constat de mauvaises relations entre gérant, cuisiniers et serveuses d’un restaurant. Les serveurs
donnent oralement les commandes aux cuisiniers.
Une même situation peut être analysée avec différentes approches:
- Approche sociologique:
o Analyse de l’origine des problèmes: Le statut des serveuses, inférieur à celui des
cuisiniers, est contredit par les ordres hurlés en cuisine. La structure sociale est
remise en cause.
o Solution proposée: Remplacer l’ordre oral par un transfert écrit anonyme (porte
commandes).
- Approche psychologique:
o Analyse de l’origine des problèmes: Gérant = père, cuisiniers = fils, serveuses = filles.
Structures des personnalités perturbées par le fait que les filles donnent des ordres à
leurs frères.
o Solution proposée: Dépersonnaliser les rapports en passant par un document (porte
commandes).
- Approche anthropologique:
o Analyse de l’origine des problèmes: Le système de valeurs du gérant des cuisiniers est
axé sur la croissance dont ils tirent bénéfice (salaire, prestige), alors que les
serveuses cherchent juste à compléter le revenu familial.
o Solution proposée: Introduire un intermédiaire entre les groupes sociaux (porte
commandes).
- Approche économiste:
o Analyse de l’origine des problèmes: Confrontation d’une demande de commande
(cuisiniers) et d’une offre (serveuses). L’alternance de périodes calmes et de périodes
de point rompt l’équilibre en permanence.
o Solution proposée: Créer une porte commandes pour agréger l’offre et stabiliser la
structure du marché.