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PROGRAMME DE FORMATION CONTINUE Dossier de documents « Doc 4 » Innovation et performance : le cas de la France Doc 1. Dépenses Intérieures de Recherche et Développement, en % du PIB (Source : INSEE, Innovation et niveau technologique des entreprises industrielles françaises, l’Economie Française 2006) Doc 2. Le financement de la Recherche-Développement en 2001 (Source : Betbèze, Jean-Paul, Financer la R&D, Rapport du Conseil d’Analyse Economique, n°53, 2005, chap.1) Doc 3. Quelles entreprises ont innové en France entre 1998 et 2000 ? (Source : E. Kremp, L’innovation : comment la mesurer ? Un retour sur quatre enquêtes françaises, INSEE Méthodes, 2003) Doc 4. Typologie des innovations (Source : INSEE, Innovation et niveau technologique des entreprises industrielles françaises) Doc 5 Financement de l’innovation des entreprises entre 1997 et 1999 (Source : E. Kremp, ibidem) Doc 6 Financement de l’innovation des entreprises à chaque étape du projet innovant. (Source : E. Kremp, ibidem) Document 7 Part de la France dans le total de la valeur ajoutée des industries manufacturières des pays de l’OCDE à 15. (1) (source : Rapport Beffa) Document 8. Contribution des industries selon leur degré de technologie, à la valeur ajoutée industrielle, par pays. (source : Rapport Beffa) Document 9. Structure des exportations des industries manufacturières leur degré de technologie. (source : Rapport Beffa)

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PROGRAMME DE FORMATION CONTINUE

Dossier de documents « Doc 4 »

Innovation et performance : le cas de la France Doc 1. Dépenses Intérieures de Recherche et Développement, en % du PIB (Source : INSEE, Innovation et niveau technologique des entreprises industrielles françaises, l’Economie Française 2006)

Doc 2. Le financement de la Recherche-Développement en 2001 (Source : Betbèze, Jean-Paul, Financer la R&D, Rapport du Conseil d’Analyse Economique, n°53, 2005, chap.1) Doc 3. Quelles entreprises ont innové en France entre 1998 et 2000 ? (Source : E. Kremp, L’innovation : comment la mesurer ? Un retour sur quatre enquêtes françaises, INSEE Méthodes, 2003) Doc 4. Typologie des innovations (Source : INSEE, Innovation et niveau technologique des entreprises industrielles françaises)

Doc 5 Financement de l’innovation des entreprises entre 1997 et 1999 (Source : E. Kremp, ibidem) Doc 6 Financement de l’innovation des entreprises à chaque étape du projet innovant. (Source : E. Kremp, ibidem) Document 7 Part de la France dans le total de la valeur ajoutée des industries manufacturières des pays de l’OCDE à 15.(1) (source : Rapport Beffa)

Document 8. Contribution des industries selon leur degré de technologie, à la valeur ajoutée industrielle, par pays. (source : Rapport Beffa) Document 9. Structure des exportations des industries manufacturières leur degré de technologie. (source : Rapport Beffa)

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que les États-Unis (2,6 %). La plupart des pays européens restent assez éloignés de« l’objectif de Barcelone » fixé à 3 % du PIB pour 2010.

Par ailleurs, en France, une part importante (37 %) des activités de R&D ne sont pas ef-fectuées par les entreprises, mais par d’autres acteurs tels que les universités et autres la-boratoires, soit 7 points de plus qu’en Allemagne, 6 points de plus qu’aux États-Unis, et12 points de plus qu’au Japon. Ces éléments laissent penser que les entreprises françai-ses ne se donnent pas les moyens d’avoir à long terme le même niveau technologiqueque leurs homologues américaines.

En termes d’intensité de l’effort de R&D (indicateur de dépenses de R&D rapportées auPIB), dans le plupart des pays de l’OCDE, la croissance a connu un coup d’arrêt avec leretournement de 2001 et l’éclatement de la bulle Internet. En France, l’intensité de l’ef-fort de R&D est supérieur à l’effort moyen en Europe sur l’ensemble de la période maisil stagne et à même tendance à diminuer en France depuis le début des années 1990 (àl’ex Document 1 Dépenses intérieures de recherche et développement en %PIB

enLes transferts de technologies : un constat nuancé pour la FranceUn dernier moyen d’évaluer le niveau de développement technologique de l’économiefrançaise consiste à analyser sa « balance des paiements technologiques ». Celle ci re-trace les transactions commerciales liées aux transferts internationaux de technologies :redevances (reçues ou payées) de brevets, licences ou marques ; montants reçus ou ver-sés pour le transfert de savoir-faire et autres services liés aux transferts technologiques(par exemple, assistance technique) ; dépenses de R&D effectuées à l’étranger, etc.

La France est exportatrice nette de technologies, c’est-à-dire qu’elle dégage un solde ex-térieur technologique positif. Les recettes technologiques, c’est-à-dire les technologiesexportées, atteignent 5,2 milliards de dollars, soit 14 % de la R&D (17 % pour lesÉtats-Unis). Symétriquement, les paiements technologiques, c’est-à-dire les « technolo-DoDépenses intérieures de Recherche et Développement, en % du PIB

Source: OCDE, base de données MSTI, Mai 2005.Note : Les dépenses internes de R&D sont les dépenses correspondant aux activités de R&D réalisées « en interne »(sur le territoire).

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ECOFRA06b.PDFr

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On note ainsi que les 10 points de pourcentage qui manquaient dans lefinancement européen des entreprises pour la Recherche-Développement,se retrouvent exactement en France. Tel n’est pas le cas de l’Allemagne, quiobtient le même pourcentage par les entreprises que les États-Unis. Dans lecas anglais, une autre configuration se dessine, où une part très substantiellede la recherche vient du financement externe.

2. Le financement de la Recherche-Développement en 2001

Sources

PaysEntreprises État Autres sources

nationales Extérieur

Allemagne 66 31,5 0,4 2,1

France 52,5 38,7 1,6 7,2

Royaume-Uni 46,2 30,2 5,7 17,9

Europe à 15 56,1 34,0 2,2 7,7

Europe à 25 55,8 34,4 2,2 7,6

États-Unis(1) 66,2 28,7 5,1 0

Japon 73 18,5 8,1 0,4

Note : (1) hors l’essentiel des investissements.Source : UE, DG-Research, 2004.

2.4. Quelques remarques et questions sur le cas français

Les entreprises françaises payent la situation d’une moindre R&D. LaFrance est en 11e position dans l’étude OCDE selon les pourcentages definancement de la Recherche-Développement, et en 14e position par secteurd’exécution de cette dépense.

Par rapport à l’Allemagne, les entreprises françaises contribuent relative-ment moins à l’effort de R&D et en bénéficient relativement moins. La situa-tion est plus différente encore avec les États-Unis ou avec le Royaume-Uni :les entreprises américaines financent davantage la recherche et en bénéficientplus directement ; les entreprises anglaises bénéficient d’apports externes definancement.

Ceci montre bien les processus de transfert qui se mettent en place dans lefinancement privé de la recherche : plus les entreprises participent au finan-cement en amont, plus elles en bénéficient en aval. Il suffit de relier les« familles triadiques de brevets » (inventions protégées à la fois à l’Officeeuropéen des brevets, au Japanese Patent Office et à l’US Patent and Trade-mark Office) à la Recherche-Développement. La corrélation est particuliè-rement forte (R2 = 95 %) entre l’effort de recherche des entreprises et le

FINANCER LA R&D 41

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L’innovation, comment la mesurer ? 61

UN RETOUR SUR QUATRE ENQUÊTES FRANÇAISES

Elisabeth Kremp Chef du département des études structurelles, Sessi

L’objet de cette intervention est de revenir sur ce que nous avons appris sur les modalités de l’innovation en France dans l’industrie manufacturière depuis dix ans, à partir de quatre enquêtes régulières centrées sur l’innovation. Il peut également s’agir d’enquêtes plus spécifiques sur un aspect certes particulier, mais toujours lié à l’innovation, comme l’enquête sur le financement de l’innovation.

Qui a innové en France entre 1998 et 2000 ?

Je souhaite tout d’abord vous présenter quelques résultats sur l’innovation en France entre 1998 et 2000. Selon la définition du manuel d’Oslo, le taux d’entreprises innovantes dans l’ensemble de l’industrie est de l’ordre de 40 % ; les prestataires de services, sont tout aussi innovants : 38 %. Toujours dans le domaine des services, les banques et les assurances sont nettement plus innovantes, avec un taux de 55 %. L’innovation est moins fréquente dans les entreprises de commerce de gros. Enfin, sans surprise, les entreprises de R&D sont nettement plus impliquées dans le processus d’innovation, puisque leur taux est de 78 %.

Figure 3 -Taux d’entreprises innovantes selon la définition internationale du manuel d’Oslo.

Le taux d’entreprises innovantes est assez stable en France par rapport aux enquêtes précédentes. Les grandes entreprises innovent plus que les petites ; ainsi le chiffre d'affaires des entreprises innovantes représente 80 % du chiffre d'affaires de l’industrie manufacturière. L’innovation s’effectue surtout en produits : le taux est de 34 %, et plus de la moitié des entreprises innovantes introduisent des produits nouveaux sur le marché. Les produits nouveaux représentent 9 % du chiffre d’affaires des entreprises qui en introduisent sur le marché.

Les entreprises innovantes en procédés sont nettement moins nombreuses : elles représentent 23 % des entreprises de l’industrie manufacturière en dehors du secteur de l’agroalimentaire. En réalité, l’écart s’est creusé entre le taux d’innovantes en produits et le taux d’innovantes en procédés entre les enquêtes CIS2 et CIS3. Il est maintenant de 11 points, alors qu’il n’était que de 5 points en 1996. Par conséquent, la complémentarité est moindre entre ces deux types d’innovation.

Le Service des études et des statistiques industrielles (Sessi) a effectué quatre enquêtes sur l’innovation depuis dix ans, dont trois dans le cadre de la communauté européenne. En plus des enquêtes CIS régulières, nous

0

20

40

60

80

100

entreprisesindustrielles

services auxentreprises

entreprises degros

banques etassurances

entreprises deR&D

Source : CIS3, 2001 (Insee, Sessi, ministère de la recherche)

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des filiales étrangères à l’activité industrielle générale, et sont par construction forte-ment dépendants de la taille du pays d’accueil, les petits pays recevant proportionnelle-ment davantage de R&D étrangère.

Au final, le constat reste celui d’un positionnement moyen de la France en matière d’in-novation et de R&D, qui conduit à s’interroger sur sa capacité à se maintenir à proximitéde la frontière technologique. Cette interrogation invite à s’intéresser plus en détail à larépartition des entreprises françaises entre entreprises innovantes et imitatrices. Quisont ces entreprises innovantes ? Leur comportement découle-t-il bien de leur position-nement par rapport à la frontière technologique ? Des éclairages sur ces questions sontpossibles à partir de données d’enquête, mais ceci suppose d’abord de mieux préciser leconcept d’innovation.

Doc. 4 Qu’est-ce qu’innover pour une entreprise ? Quelles sontcelles qui innovent ?

Typologie des innovationsCerner le concept d’innovation est malaisé. Si l’innovation est présente dans tous lessecteurs de l’économie (services publics, santé, éducation), nous ne nous intéressons iciqu’à l’innovation des entreprises. Par ailleurs, une entreprise peut apporter des change-ments très divers à ses méthodes de travail, à l’utilisation qu’elle fait de ses facteurs deproduction et aux types de biens qu’elle produit, dans le but d’améliorer sa productivitéou ses résultats commerciaux (encadré 1). Il serait très difficile de chercher à collecterde l’information sur tous ces aspects très hétérogènes et de les analyser simultanément.

Le manuel d’Oslo, élaboré par l’OCDE (1997), propose un cadre conceptuel pour l’in-novation et des définitions permettant d’appréhender statistiquement l’innovation tech-nologique, en distinguant innovation de procédé et innovation de produit.

L’innovation technologique de procédé correspond à l’adoption de méthodes de produc-tion nouvelles ou sensiblement améliorées (au moins pour l’entreprise). Ces méthodespeuvent impliquer des modifications portant sur l’équipement ou l’organisation de laproduction. Elles permettent la production de produits nouveaux pour l’entreprise ouaméliorés, impossibles à obtenir à l’aide des installations ou des méthodes classiques, oud’augmenter le rendement dans la production des produits existants. Elles peuvent enfinconférer davantage de souplesse à la production, abaisser les coûts ou bien encore ré-duire les déchets, les atteintes à l’environnement, les coûts de conception des produits ouaméliorer les conditions du travail. De manière générale, l’entreprise qui introduit uneinnovation de procédé vise à obtenir des avantages de coût afin d’accroître ses parts demarché ou ses profits pour les produits concernés.

Un produit technologiquement nouveau est un produit dont les caractéristiques ou lesutilisations prévues présentent des différences significatives par rapport à ceux produitsantérieurement. De telles innovations peuvent faire intervenir des technologies radicale-ment nouvelles, ou reposer sur l’association de technologies existantes dans de nouvel-les applications. Un produit technologiquement amélioré est un produit existant dont lesperformances sont sensiblement augmentées ou améliorées. L’innovation de produitvise à créer de nouveaux marchés, sur lesquels l’entreprise innovante sera temporaire-ment en situation de monopole.

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ECOFRA06b.PDFr

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Cependant, la distinction entre innovation de procédé et innovation de produit n’est pastoujours facile à opérer5 : il est par exemple fréquent qu’un produit nouveau requière,pour être fabriqué, des méthodes de production également innovantes. De plus, dans lesservices, la distinction entre produit et procédé n’est pas toujours possible. De manièregénérale, la réflexion conceptuelle est moins avancée pour l’innovation dans le secteurdes services et le manuel d’Oslo est encore fortement marqué par une vision « indus-trielle » de l’innovation. Il n’aborde en particulier ni l’innovation dans l’organisation niles formes d’innovation non technologiques5 : innovations à caractère esthétique (de-sign d’un objet), ou innovations de « packaging ». Cependant, ce cadre de mesure unifiéguide la collecte d’information dans de nombreux pays et il permet donc d’effectuer descomparaisons internationales (encadré 2).

Les économistes spécialistes de l’organisation industrielle s’intéressent davantage auxconséquences de l’innovation en termes de pouvoir de marché qu’à sa « nature » techno-logique, et opèrent la distinction (théorique) entre innovation majeure, « drastique », etinnovation mineure : la première est suffisante pour permettre à l’entreprise concernéed’évincer complètement ses concurrents et de s’affranchir de toute pression concurren-tielle pour le choix de ses tarifs (l’entreprise fixe alors un prix de monopole). La secondene lui permet pas d’y échapper entièrement, et elle doit alors vendre ses produits à unprix inférieur à celui qu’elle aurait fixé si elle avait été seule sur son marché.

Enfin, d’autres analyses mettent en avant le type d’information que l’entreprise mobilisepour innover, c’est-à-dire pour modifier son comportement, et le degré de « risque »qu’elles prennent ; c’est cette dernière dimension qui est analysée plus en détail dans lesétudes empiriques qui suivent. Les entreprises qui se contentent d’appliquer les connais-sances et techniques mises en œuvre par d’autres entreprises sont qualifiées d’imitatri-ces. Au contraire, les entreprises véritablement innovatrices sont celles qui cherchent àproduire des connaissances nouvelles, et qui, en cas de succès (découverte), s’appuientsur ces connaissances pour innover. C’est ici qu’intervient le concept de « frontière tech-nologique » : ce sont en effet ces dernières entreprises qui contribuent à augmenter lestock de connaissances disponibles, ou en d’autres termes à déplacer la « frontière tech-nologique » (entre ce qui est connu et ce qui reste à découvrir) de l’économie. Ces entre-prises « innovantes » supportent un risque beaucoup plus important que les entreprises« imitatrices », dans la mesure où il est possible que leur effort de recherche n’aboutisseà aucune découverte, ou alors après une durée incertaine.

La mesure de l’innovation et du niveau technologique desentreprisesLes principaux indicateurs (effort de R&D, dépôts de brevets) précédemment commen-tés à un niveau agrégé n’apportent qu’une information indirecte sur le comportementd’innovation des entreprises :

78

5. Les innovations à caractère esthétique (design d’un objet), ou les innovations de « packaging » ne sont pas pri-ses en compte. « L’innovation technologique de produit, telle est définie dans le manuel d’Oslo, exclut les chan-gements apportés à des produits qui donnent à l’acheteur un sentiment subjectif de plus grande satisfaction enraison de ses propres goûts et jugements esthétiques, ou qui répondent au souci de suivre la mode, ou encore quisont pour beaucoup le fruit de campagnes marketing » (OCDE, 1997).

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ECOFRA06b.PDFr

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Insee Méthodes 64

�� En second lieu, les financements publics représentent la seconde source de financement, avec 11,2 % du total des apports.

�� Enfin, pour les bénéficiaires de financements publics, 15 % en moyenne du projet innovant est financé par des fonds publics.

Figure 5 -Innovation et financement public entre 1997 et 1999.

Source : enquête financement de l’innovation 2000.

Le fort recours à l’autofinancement correspond à un souhait évident des chefs d’entreprises. Ainsi, entre 1997 et 1999, ils ont été interrogés sur les sources de financement qui auraient leur préférence, en l’absence de toute contrainte, en distinguant l’état d’avancement des projets innovants.

Figure 6-Les financements préférés à chaque étape du projet innovant.

��

7,4

1,111,2

73,8

6,4

Autofinancement Dettes auprès du groupeEndettement (hors groupe) Financements publicsApports de capitaux propres

15

25

35

45

55

65

75

85

Recherche exploratoire R&D Préparation lancementindustriel et commercial

Industrialisation,fabrication

Commercialisation

Source : enquête financement de l'innovation 2000

Autofinancement

Financements publics Dettes

Capitaux propres

En %

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ajoutée des industries des autres pays développés. Cet exercice est réalisédans la figure 1. On observe une nette tendance décroissante qui met enlumière le recul de la valeur ajoutée de l’industrie française par rapportaux industries des autres grands pays de l’OCDE.

À l’inverse de la tendance nette du graphique précédent, lepoids des États-unis dans le total de la valeur ajoutée des industries defabrication a augmenté ; il est passé de 33,5 % en 1991 à 37,2 % en 1999.

Une trop faible spécialisation dansles industries de haute technologieLes performances inquiétantes de l’industrie française sont le

résultat de la spécialisation industrielle qui est forte dans des secteurs« anciens » et faible dans les industries de nouvelles ou de hautes techno-logies. En effet, l’industrie française possède des leaders mondiaux dansun grand nombre de secteurs, comme les matériaux de base avec l’acier, leciment ou le verre, les secteurs de l’aéronautique, de l’agroalimentaire, duluxe, des équipements ferroviaires. Cependant, l’industrie comporte peud’entreprises au premier rang international dans les secteurs de haute tech-nologie qui représentent des marchés en forte croissance. Il y a heureuse-ment des exceptions, qui n’infirment pas la tendance globale.

La figure suivante confirme ce fait en présentant le pourcen-tage de la valeur ajoutée industrielle réalisée par quatre grands typesDo

18 Pour une nouvelle politique industrielle

Doc 7. Poids de la France dans le total de la valeur ajoutéedes industries manufacturières des pays de l’OCDE à 15 1

(1) OCDE à Quinze : Allemagne, Autriche, Canada, Corée, Danemark, Espagne,États-Unis, Finlande, France, Italie, Japon, Irlande, Portugal, Suède et Royaume-Uni.Source : OCDE/indicateurs de STAN 2004.

(1) OCDE à Quinze : Allemagne, Autriche, Canada, Corée, Danemark, Espagne,États-Unis, Finlande, France, Italie, Japon, Irlande, Portugal, Suède et Royaume-Uni.Source : OCDE/indicateurs de STAN 2004.

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d’industries, classés suivant leur technologie pour quelques pays. Ceregroupement en quatre catégories est réalisé par l’OCDE et permet ainsides comparaisons internationales. Il fournit une première description utileet normalisée de la spécialisation des pays. En ordonnée sont représentésles pourcentages de la valeur ajoutée des industries manufacturières dupays.

19La nécessité d’un renouveau des politiques industrielles ciblées

Figure 8 Contribution de chaque grand type d’industrieà la valeur ajoutée industrielle 1

(1) La définition des types d’industries selon l’OCDE est la suivante :– industries de haute technologie (HT) = « produits pharmaceutiques », « machi-nes de bureau, comptables et informatiques », « appareils de radio, télévision etcommunication » ; « instruments médicaux, de précisions, d’optique et d’horlo-gerie » ; « construction aéronautique et spatiale » ;– industries de moyenne haute technologie (MHT) = « machines et matériels,n.c.a. » ; « machines et appareils électriques, n.c.a. » ; « véhicules automobiles, deremorques et semi-remorques » ; « matériel ferroviaire roulant et équipement detransport, n.c.a. » ; « produits chimique sauf les produits pharmaceutiques » ;– industries de moyenne faible technologie (MFT) = « cokéfaction, produitspétroliers et combustibles nucléaires » ; « articles en caoutchouc et matières plasti-ques » ; « produits métalliques de bases et ouvrages en métaux » ; « construction etréparation de navires » ;– industries de faible technologie (FT) = « produits alimentaires, boissons ettabac » ; « textiles, articles d’habillement, cuirs et chaussures » ; « bois et articlesen bois et liège » ; « pâtes, papier, articles en papier, imprimerie et édition » ;« industries de fabrications n.c.a. ; récupération ».

(1) La définition des types d’industries selon l’OCDE est la suivante :– industries de haute technologie (HT) = « produits pharmaceutiques », « machi-nes de bureau, comptables et informatiques », « appareils de radio, télévision etcommunication » ; « instruments médicaux, de précisions, d’optique et d’horlo-gerie » ; « construction aéronautique et spatiale » ;– industries de moyenne haute technologie (MHT) = « machines et matériels,n.c.a. » ; « machines et appareils électriques, n.c.a. » ; « véhicules automobiles, deremorques et semi-remorques » ; « matériel ferroviaire roulant et équipement detransport, n.c.a. » ; « produits chimique sauf les produits pharmaceutiques » ;– industries de moyenne faible technologie (MFT) = « cokéfaction, produitspétroliers et combustibles nucléaires » ; « articles en caoutchouc et matières plasti-ques » ; « produits métalliques de bases et ouvrages en métaux » ; « construction etréparation de navires » ;– industries de faible technologie (FT) = « produits alimentaires, boissons ettabac » ; « textiles, articles d’habillement, cuirs et chaussures » ; « bois et articlesen bois et liège » ; « pâtes, papier, articles en papier, imprimerie et édition » ;« industries de fabrications n.c.a. ; récupération ».

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production inférieur. Cette concurrence internationale dans les secteursdes industries de faible technologie peut se lire par la tendance décrois-sante nette de la part des exportations des industries de faible technologiepour les quatre pays. Les conséquences de cette évolution sont les plusimportantes pour la France du fait de sa spécialisation industrielle. Ainsi,une amélioration durable de la balance commerciale n’est possible que sise développent les industries de haute technologie, au sein desquelles lesproduits sont fortement différenciés.

Une approche plus fine se concentrant sur 250 produits dehaute technologie révèle la dynamique de l’avantage comparatif de laFrance sur les hautes technologies. La figure suivante représente la contri-bution à la balance commerciale, encore appelée « avantage comparatifrévélé », de ces produits de haute technologie. Selon Fontagné et Lorenzi[2004], la rupture de tendance récente doit être soulignée. En effet, laFrance subit une érosion nette de la compétitivité de ses produits de hautetechnologie sur le plan international.

21La nécessité d’un renouveau des politiques industrielles ciblées

Figure 9. Structure des exportations des industriesmanufacturières (en %)

En ordonnée est représenté le pourcentage dans le total des exportations.