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Dossier de presse - Henri Loux (1873-1907)

Dossier de presse - Henri Loux (1873-1907) · 2019. 10. 7. · « Henri LOUX est né le 20 février 1873 à Auenheim et décédé le 19 janvier 1907 à Strasbourg. Son père, instituteur,

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  • Dossier de presse - Henri Loux (1873-1907)

  • « Henri LOUX est né le 20 février 1873 à Auenheim et décédé le 19 janvier 1907 à Strasbourg. Son père, instituteur, est nommé directeur d’école en 1875 à Sessenheim, où il s'installe avec sa famille; son frère aîné deviendra pharmacien. Lors de la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, leurs aïeux avaient quitté la France de l'intérieur pour l'Alsace, où les protestants n'étaient pas persécutés.

    Après des études au gymnase Jean Sturm où le professeur Edouard WEISSANDT le gratifie de leçons particulières de dessin, Henri s’inscrit à la Kunstgewerbeschule, l’Ecole d'Apprentissage des Métiers d'Art dont Anton SEDER sera le premier directeur un an plus tard. LOUX devient l’élève de Carl JORDAN pour la peinture décorative.

    L’artiste obtient des félicitations pour ses travaux de 1892. Puis, comme d'autres artistes alsaciens, il bénéficie d’une bourse pour suivre l’enseignement de l’Akademie der bildenden Kunst, à Munich. Il suit les cours de Nikolaus GYSIS, d’origine grecque. Il découvre des artistes peintres allemands comme RICHTER et von SCHWIND.

    De retour en Alsace, H.L. illustre un guide touristique, crée des affiches, des cartes de voeux, des exlibris, des illustrations pour une chocolaterie et des vignettes pour almanach.

    A Strasbourg, il rencontre des artistes et écrivains alsaciens, à la Mehlkischt, la boîte à farine. Se liant d’amitié avec Anselme LAUGEL et Charles SPINDLER, il assiste aux réunions du groupe de Saint-Léonard. Il participe à Schiltigheim, autour d’Auguste MICHEL, aux ripailles du Kunschthaafe, dont il peint le menu de la 26° réunion. Membre fondateur de la Société des Artistes Alsaciens et du Verband der Strassburger Künstler, il expose au Salon des Arts de Strasbourg, au Salon d’Art de la Revue Alsacienne Illustrée et à la Maison des Rohan. LOUX participe à des expositions collectives à Cologne, Stuttgart et Karlsruhe. Il illustre les pages des Neue Elsässer Bilderbogen, Nouvelles Images Alsaciennes, revue faisant connaître la vie culturelle du bassin rhénan.

    Alors que la plupart des artistes de son époque travaille en atelier, Henri LOUX peint au grand air, sur le terrain. Il évite la pénombre des locaux empoussiérés pour chercher la lumière, celle des blés mûrs et des clochers villageois. Dans son oeuvre, l’Alsace ne cesse de se raconter. Il décore des livres et illustre des plaquettes du vignoble. L'artiste dessine l’affiche du pavillon Alsace de l’Exposition Universelle de Paris en 1900, représentant la maison Kammerzell au pied de la tour Eiffel et tout autour un monde cosmopolite de silhouettes orientales. Son souci permanent est de faire découvrir la variété et la richesse des costumes de sa campagne: le costume rural masculin, les coiffes et jupes colorées féminines, tenues des champs ou de fêtes.

    En son temps, le décor d’assiette est l’équivalent de la bande dessinée d’aujourd’hui. À la recherche de nouveaux motifs, la Faïencerie de Sarreguemines, Utzschneider et Cie, s’adresse aux membres du Cercle de Saint Léonard, notamment à Charles SPINDLER. Gustave STOSKOPF propose la candidature d’Henri LOUX. En quelques séjours à Sarreguemines, une cinquantaine de dessins et de vignettes seront réalisés et appliqués d'abord par décalcomanie, puis par lithographie polychrome sur la céramique.

    Ainsi seront même illustrées des assiettes lentilles pour la pièce théâtrale D'r Herr Maire de STOSKOPF.

    LOUX crée un condensé intimiste de la vie en Alsace. Chaque élément des 53 motifs originaux est encadré d’un décor floral à ruban. Le service de table avec assiettes plates et creuses, à dessert, raviers, plats et soupières est connu sous le nom de Service Obernai. Ce nom serait dû au propriétaire du restaurant «A la Cloche» d’Obernai, auteur de la commande du service de table. LOUX décède en 1907 à l’âge de 34 ans. Il meurt d’une affection cardiaque, alors qu'il vivait depuis 1902 au Neudorf, 4 rue d’Erstein, avec sa mère devenue veuve. Sa pierre tombale du cimetière du Polygone est offerte par les Strassburger Künstler. En 1908 est organisée une exposition posthume de 170 dessins et peintures à l'Elsässische Kunsthaus, rue Brûlée à Strasbourg, avec un catalogue au frontispice créé par Léon SCHNUG et une poésie d’Adolphe MATTHIS. Henri LOUX reste connu pour ses décors de service de table, dont le succès a fait oublier son oeuvre pleine de promesses. Ses peintures à l’huile font revivre une Alsace rêvée par un enfant de Sessenheim. Disparu trop tôt, l’artiste n’a pas eu le temps de réaliser tous ses projets... ».

    Paul-André BEFORT Co-auteur avec Fernand GASTEBOIS de "Si l'Alsace m'était contée, par Henri Loux"

    http://www.cerclesaintleonard.com/page.php?url=fiche_07

    http://www.cerclesaintleonard.com/page.php?url=fiche_07

  • L’Alsace a le goût du Loux

    Le 19/08/2016 05:02 par Textes : Hervé de

    Chalendar Photos : Jean-Marc Loos

    « Ça séduit ou ça repousse, mais ça parle à tous : tous

    les Alsaciens « ont une histoire » avec le service de

    table dit Obernai, illustré entre 1904 et 1906 par

    Henri Loux (prononcer « louxe ») pour les faïenceries

    de Sarreguemines. À Obernai, une exposition évoque

    en détail cette madeleine de faïence de l’Alsace et

    rend justice à son créateur.

    Des exemplaires des quelque 80 pièces du « S’Loux

    Service », ou service Obernai, exposées actuellement dans cette cité alsacienne. Photo L’Alsace

    « Celle-là, gamin, elle m’inquiétait… Mais celle-ci, elle me faisait rêver ! » Cette assiette-là représente une

    ferme se reflétant dans l’eau noire d’une mare, cette assiette-ci un village dans la pâle clarté d’une journée

    enneigée. Celui qui s’exprime est un presque quinquagénaire : l’homme retrouve les souvenirs de ses repas

    d’enfance dans les travées de l’exposition proposée en ce mois d’août par l’Association pour la conservation du

    patrimoine obernois (Acpo).

    52 dessins répertoriés

    Installée dans la Cour Athic d’Obernai, cette exposition s’intitule « Henri Loux, illustrateur de l’âme alsacienne

    ». Ce Loux se prononce « louxe » et il fut, au début du XXe siècle, le créateur d’une sorte de luxe ordinaire.

    Tous ceux qui ont l’Alsace au cœur ont un jour mangé dans « S’Loux Service » : des assiettes au fond crème,

    bordées de bouquets floraux (voir ci-contre) et donnant, en leur centre, l’image d’une Alsace rurale et idéale.

    52 dessins ont été répertoriés. Ils sont toujours en extérieur, dans des villages ou petites villes, et toujours justes

    historiquement. Ce sont cette ferme ou ce village, mais aussi des cavaliers ou des chevaux, un cortège ou une

    danse villageoise, la tour de l’Horloge à Sélestat ou le Dolder de Riquewihr, des couples qui se cherchent ou se

    trouvent, une jolie Alsacienne sous un lilas figurant le printemps ou une autre sous une ombrelle symbolisant

    l’été…

    Créé il y a plus d’un siècle, ce service extrêmement complet (assiettes, plats, saucières, etc.) se rencontre encore

    dans toutes les brocantes et la plupart des placards de la région. On s’extasie ou l’on soupire, on trouve ça

    charmant ou chargé, intemporel ou dépassé, typique ou caricatural, mais le fait est : « On a tous une histoire

    avec ce service, constate Jean-Louis Reibel, président de l’Acpo. Il parle à tous. »

    « Ouvrier décorateur »

    L’idée de l’exposition obernoise était triplement pertinente : parce que ce service a marqué et marque encore

    l’Alsace, parce qu’il est appelé « Obernai » et parce que, si l’on connaît ces assiettes par cœur, on ne sait au

    fond rien d’elles. Le service est célébrissime, mais son auteur a tout de l’illustre inconnu. La fortune de l’œuvre

    fut immense, celle de son créateur inexistante. « Loux a été payé à la pièce, raconte Reibel. Il n’a eu aucun droit

    sur la reproduction du service. » Dans un livre qu’il a consacré à ce service (éd. Petites Vagues, 2008), le

    collectionneur Michel Weyl précise qu’Henri Loux n’a été engagé par les faïence-ries de Sarreguemines, qui

    ont initié et produit ce service de table, « que comme ouvrier décorateur. »

    L’exposition a été conçue avec les aides essentielles de l’Association des Amis d’Henri Loux et de la commune

    de Gerstheim. La première a prêté des spécialistes, la seconde sa collection. Quelque 80 assiettes et plats

    proviennent du fonds d’environ 900 pièces et documents que Gerstheim a acquis auprès de Michel Weyl. Au-

    delà des grands classiques, les objets exposés ont souvent des formes originales : on découvre des assiettes

    carrées ou à anse, des cornes d’abondance, des moutardiers, etc.

    Mais cette exposition montre bien autre chose que de la vaisselle. Riche d’une quinzaine de panneaux, elle

    évoque le contexte artistique du début du XXe en Alsace – en contrepoint des œuvres de Loux sont montrées

    des photographies de Charles Spindler –, le travail des faïenceries… Surtout, elle rend justice à un artiste.

    https://cdn-s-www.lalsace.fr/images/BAF1901D-2D5E-466E-8BF5-AD46FE51BDD2/ALS_V0_07/des-exemplaires-des-quelque-80-pieces-du-s-loux-service-ou-service-obernai-exposees-actuellement-dans-cette-cite-alsacienne-photo-l-alsace-1471547568.jpg

  • L’exposition présente une cinquantaine d’autres créations de Loux, prêtées par une vingtaine de particuliers :

    huiles sur toile, aquarelles, dessins, étiquettes pour les tablettes de chocolat « Suzel »…

    Bientôt à Gerstheim

    Apparaît un homme à la trajectoire brisée (lire ci-dessous), au talent contrarié malgré son énorme popularité et

    qui s’inscrit dans un mouvement : celui qui, autour de Spindler, a montré ce qui fait le pittoresque – et le charme

    – et donc le précieux de l’Alsace. « On doit beaucoup à ces artistes du début du XXe siècle , estime Jean-Louis

    Reibel, car ils ont contribué à forger l’identité alsacienne. »

    L’exposition obernoise se termine le 28 août, mais l’hommage se poursuivra. Cette manifestation, annonce le

    président de l’Acpo, apparaît comme « la préfiguration » du lieu que Gerstheim souhaite consacrer à Loux :

    l’ancien foyer de la salle des fêtes, contigu à la mairie, sera réaménagé pour accueillir la collection communale.

    « On espère l’ouvrir au printemps prochain » , confie la maire et vice-présidente du Département du Bas-Rhin

    Laurence Muller-Bronn, qui précise qu’il ne s’agira pas d’un musée stricto sensu, mais plutôt « d’un espace

    d’exposition permanente ». Avant cela, l’exposition d’Obernai sera montrée à Gerstheim le 17 septembre, dans

    le cadre des Journées du patrimoine ».

    https://www.lalsace.fr/bas-rhin/2016/08/19/l-alsace-a-le-gout-du-loux