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4:8 par le Îait 1e ' caractère divin, uand les' Juifs '. ,e q'uérir le jour du s,albbat, Il s g de l'unité ,éPactl'oln avec ' son a O'it Is, ans cesse; il l en a des plus' gr, a:Il!ë1s hn partiennent 'comlne- l au Pere ,: der ' en lui 1a , source lë1e la VI8'" fier et ress'l1Jscite-r les nl'Ûrts', Jun·er 1es honl1ues, le,s Décompens' e-f leS punir et ainsi mériter mmnes honnewr'sl qui s'Û'nt dus a,u PeTe .. D,ans " .' 1a 111:0r.t, est env'Ûye a l' Cl' e]Jce La v,eriJu de L '3J O'ess,e a s- , t' " a .s·c l''''l .' , des qui {)tnt ,Sl anc IQJl- J eSUJ8, le.g. fillI a , ne nO'U:5 , ' oIes et Is.es oeuvr es ne ses , par conclut l' éloquent . Paiattrihruer s, es .au à 1'1111- ra- ÜOilliS Ct ' cl ' donc le r'econ- "' ture' noUS' evons D' ' t' l' lame.r C01nnle lel'lT, naür,e e ,a,C , Cle ' __ . .. -. , Variétés d 'outres , circonstanees, le Chdrl'st s,el u; , , d /"In e»' 1 dédare (( la u ", ' défi ,e .ses de trouJV,er lui le - moinare lP,eche, et . 6:tourilOe de p1.°1ntemps PremIer", '. . ?' ileull' .S oeuvres ;perverses Cl ' .hn 'ob; ectent l' a.U!tlor:.te de ,e t 'l1t r .1 'l' d nar üe e père Abr, ahanl, repop- t-"t' divi- allUJsion directe a so:r; e , ne: (( En vérité! en avant q"i Abraharn htt, .'le :) D, ans rge- lue .ordTe d'idée,s, 11 f.aIt 00,mpr eifll re s'il est fi1s- de DavId COilum-e que ' il l' ' st Iswpérieur 00mnle homme, UI e 'd l'Ile , son Dieu - puisque D, avI a-ppe. l A repfl,s.es, es Juifs vouhu'Ient 1e par qu:, lui disent-Ïlts, (( étant homme e fais ». Jésus ne nen et . t' t n'a aucunement malnlen ' ' 1. F'l d.e blalsphémé , en S'e -dIsant le l ·s· ' Dieu. , En.f:n devant I ses juge ·s, a deux I!- , )riHe-s Jésus· ,se donne comme I.S 1d D' '. C'est d'-abord Idans' e 1eu. . , '1 'e-qUI lnême de :s, on ail:'lr'es.tatlO n ; a ,a l' '. ,; ISÎtion d,e Caïphe: (( Jet va le Dieu vivant de nous, tu e,s le Christ le Fils du », J t ( Vous l'avez Je e sttis' bien J e le le Fils de l'ho1n'Yl'!'e a d1"oite de r les nuées du ciel. » C'est , enSUI e, l- endemain, a.ux instances Jaï- hédrites' (( Si tu es le Chns, 7's- e 'Tu es -donc le Fils de DW'Lt )J . . . ill V Jésus répond la V€, e: (( '1 le dites, .ie le ». Et la-delS- SUIS-, l 'Da- ll'd\i1 s ClIu a . t haletants, , Les hOlmmescoun: en , MI3.l's, q.ud rit, tffil3.ù.grê :3]Ve!I ses, Prépalre en secret - le !p' rllD.teIDJPS, PO'IlT les !petites {[}âquer ettes ' , , . , nt tout dort, SOU1"110.l 'Seme , Iil. des , Et cisèle des bou.tOID.S d OE, Hans ' le verger et daM la, vigne . li 'en. va furftf per ru q'\1ller, IS ' d cyo· · ne Avec une houipJJe " POIllld!rel' , de frÎlIDruS l'amandiel.. La nature au lit se ' repose; Imi, d'esceu,d Ml j an."din désert Et 1ru0e les boutons de rt DaJIlJS leuil.' , corset ,de ve1oU[ ' g. ve . Tout en cO'ffi;pàsl 3Jnt des' , Q,u', aux il , siffle a 11 , sème aux [n'és \les I>?l 'Ce-nelg e Et les violettes aux bOlS, Sur le ,c . res>son ,de la bO'lt l' o'l'elile · au guet, Oil. C\::.l.l. , hl rène De , sa main cachée ' t;g Les grelots d' 8:1"gent cùu Sous l'heTbe, poua: tu la, Il met' ila fraise ·a.n temt Et te tres-se un chapea,u feUIlles Pour te grurantil' du soleil, Puils, sa est if a,ite, Et q- ue , son règne v-a fmH ,. A ' Au seuil d'an'U tete, '. Il dit: « PdntemlP's" tu peux veD.1I,» ThéolPhHe GAUTIER. , . - .. Supplément au 1 de t" &co{e" (ljOl) La communion fréquente Aux désirn brûlall: dJs die , se doone·r saJ1'SI ré.S1e:w!e., .g a;jourtari.t enC! Oir'e, dans le coeur de, J , éSlUS, :1 'ad:o,rlai ble ,pitié qui lui ! a.v· aÏt fait IdtiTle: (( Ven-ez à In.ai, vouS' ·tous qui .peinez et je vous ré- oonf.otTter,ai )J. sont arp pelés , tous venir. Leur uniqlU!e übne est d'aVlO1:r betsoiOE)', d'êtrR' faibles, de ciliaillceier, d'être tombas, de n'en ptOlUJvoir plus. Tous S8'nont . relevés" , refaits, forti- fiésl' toUlS pU1sepont dans 0ette «( ré- fection» la. fOJr{)e' de pOTte!' allègre- me' nt le. joug' aldlOiUCi du devoir et 'Ciie 1,a veTIt,UI; tmùS y tr.oUN'eront lIa de leurSI âmoo, , La (}J,aix de l'amitié f:a- milièr1e et d-ur; able ;alvoo Dieu, Et poor bien m'ÛntfieT CloflTIlbie'll est sincèr,e ISlOn désaf de I Sle donn8'l' à t'Û1U;S et non pas seu:},en1ent à une' élite, en alppe, ]ant tt lui les alccaihloo, le veur 3 . qui salV:ait. que le, plUJS lorurd rot.ae. aIUi dJe 'la ' vie ·e!SJt · celu1Î. dTh - ché, de B ' es tentla, tiOtIls €t "de s' es eui- tes -dOUJoul18U I s!eS, a. f.ait, dans l'jl1\stLl. - tutiotl1 1 nêwe die l'IDUlohari.stie, une diécl,a.r.altion 1)rléc1seen fa , velmr dels pécheurs, Il -éLit, en ,t:ffet, qu'il liv.r-e s · a. - chail' et qlu 'il répand son sarng pOUT la ré- mission dB taus - les .péCihés, ' pOfllT ] e s,aJut de l(}llS i lelS pécheurr>s. J\!I.aris, 1 0Û'mnle- toms les J hO!lThlUeS, dans quelque coodition qu'ils, vi v ellt J s'ils ne 'soent : pas des péchefUJ1'tS- de d:'!ait, , sOIlit inévit.alblement '8x,posés , a.ux tell- tJaitions let wux ISlurl pr'ÏJselS l dlU .péehé, c' €lst bien à tafns les hoenlne.s q- ue le Sauve.ur faisait le !d l on die 'SIOin Eu- chaoeistie; c'·e! st bien tous les hommes qu'il invltait à IHon balllquet divin; c'est biJe-n tOlUS }.e\s, hOllnmes qlu 'il pr- 8'S'- sait de le recev,oir p.ar ·oos Iparoles d'infinie et de pré- 'V'oy:ante (( Prenez -et IDa' n- ge.z 00- toU!S. » Et c.omm-e, dJans lelSVUleiS du Ohris:t, la. c,omm11IlÏJon qlJlotidierun:e est, nous l'avons dU, lru ·m' eI.9uJrte : nor - m·aIe de la ' parücipation. wu P, ain di- vin, pouvait-il die :Daçon 'PLus i lnanif , este Qiue ' ses désirS' ll1Je s€:ront pleineme.nt s.ati-sfaits que isi t()!Uts les fidèles 1e autant qu'il se , c1lonne 1 ui· · m; ; IHP. c' . · 'es t-à-dire tous les La sl)lendiewr et l '8,ibondia:noe du « Don de Dieu)J, créent à la re.cOll- naJÏ,gsanoe de tOlulS i leJ8 chrétienS', 'l1JllB sorte di'übligation lllOrlale de la COffi- u1union quotidienne. Sans doU/te le SaJuvJ8ur n' 8! 'PaB rait une loi, &'1::nciionné:e par' la. me - ete la .m- on ét.ernelle, de le reoe- voir chaque jour, "] es désir:s ·oer tains ' de. Jésu s, ' S'e.s ' appels formels et r.ép,étoo, 1e prix inestim,ai bl'8 de ce qu'i-l offre, tc· ut cela. I(]Ju: nlo.ins, une sOII"Ît'e' de roi, .s'il . est vDai, en effet, que 'c·e .ré- SUIS, q:ni n besoin .de rien ni de pe r- sonne, clJésir ,e oopendJant êtr:e reçu en nourpiture, chaque j.oUIf, lpalr tous les hommes, cela ne nous I crée-t-il pas l'obligation . ilnl{)lna! le d'y !l'épüiJl- dre eft parr respecl .poUlr Oelui q.ui nous arppel1e, let paT' pour l '·anl0iU'l' qui llOiUS c01livi€ CeS! et .ces ,a,ppe1s nous eent, -cèL1J nloins, Thll d!evoir ÏllIdIiJ&ell1ta- hIe: .celui de nOUiS rendre de plUJS en prr'11S dlignes. pa,r llOttr,e vie de De.ce- v, oir chaque j'OIUT le et bienf.aisant de l ',EulchiN'i.stie.

Supplément n°7 1907

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Page 1: Supplément n°7 1907

4:8

par le Îait 1e 'caractère divin, Aftdi~ uand les' Juifs hü rep~oc~en ' . ,e

q'uérir le jour du s,albbat, Il s ,auto~Il­g de l'unité ,éPactl'oln avec 'son Per,~ ,s~ü a O'it Is,ans cesse; il len ,a'p'Pe~le a des p~urvoirls plus' gr,a:Il!ë1s ~qUll hn ,tl:1~­partiennent 'comlne- lau Pere ,: -pO~IS~­der 'en lui 1a ,source lë1e la VI8'" V~:l: fier et ress'l1Jscite-r les nl'Ûrts', Jun·er 1es honl1ues, le,s Décompens'e-f o~ leS punir et ainsi mériter le~' mmnes honnewr'sl qui s'Û'nt dus a,u PeTe .. D,ans

" .' 1a 111:0r.t, est env'Ûye a l' Cl' e]Jce La v ,eriJu de

L '3JO'ess,e a s- , t' " a .s·c l''''l .', des qui {)tnt ,Slanc IQJl-J eSUJ8, le.g. fillI a , ne nO'U:5

, ' oIes et Is.es œuvr es ne ses ,par conclut l 'éloquent rpern~,ette~t . Paiattrihruer s,es dé~la-00n!er,e~,Cll~banllcina.tion .au à 1'1111-ra-ÜOilliS Ct ' cl ' donc le r 'econ-

"'ture' noUS' evons D' po~ ' t' l' lame.r C01nnle lel'lT, naür,e e ,a,C,Cle ' __ ... -. ,

Variétés d 'outres ,circonstanees, le Chdrl'st s,el

u; , , d /"In e»' 1 dédare (( la l1:tm~~'fe u m~ ", ' défi,e .ses adrver~atr,es de trouJV,er ~ lui le -moinare lP,eche, et 1~r~ql1le c~U

. 6:tourilOe de p1.°1ntemps PremIer", '. . ?' ileull'.S œuvres ;perverses

Cl' .hn 'ob; ectent l' a.U!tlor:.te de ,et'l1tr

.1 'l' d nar üe e père Abr,ahanl, ~ repop- t-"t' divi-allUJsion directe a so:r; ~t"eflnl e , ne: (( En vérité! en ~ente, avant q"i Abraharn htt, .'le s,u~s, :) D ,ans ~e rge­lue .ordTe d'idée,s, 11 f.aIt 00,mpr eifll re

s'il est fi1s- de DavId COilum-e que ' il l' 'st Iswpérieur 00mnle homme, UI e 'd l'Ile ,son Dieu -puisque D,avI a-ppe. l 8eig~eur. A différent~~ repfl,s.es, es Juifs vouhu'Ient 1e la:p,~d-er par c~ qu:, lui disent-Ïlts, (( étant homme ,~~ e fais Die~~ ». Jésus ne rétl~acte nen et

. t' t qlU'I'~ n'a aucunement malnlen ' '1. F'l d.e blalsphémé ,en S'e -dIsant le l ·s· ' Dieu. ,

En.f:n devant Ises juge·s, a deux I!­,)riHe-s Jésus· ,se donne comme I.S 1d D' '. C'est d'-abord Idans' la ,nu~t e 1eu. . , '1 'e-qUI lnême de :s,on ail:'lr'es.tatlOn ; a ,a l ' '. ,; ISÎtion d,e Caïphe: (( Jet 0d,1~t~e va le Dieu vivant de nous, d~re" s~ tu e,s le Christ le Fils du Dw~t be?~~, », J t SUJ~ répo~d: ( Vous l'avez d~.t, Je e sttis' bien pl~~s: J e vo~ts le d~s! V?~~s ~er;ez le Fils de l'ho1n'Yl'!'e ass~s a l,~ d1"oite de Die~~ tout-pu~ssant ve1~?

r les nuées du ciel. » C'est ,enSUI e, l~t l-endemain, a.ux instances ,d~e-s Jaï­hédrites' (( Si tu es le Chns, 7's- e

'Tu es-donc le Fils de DW'Lt )J no~~s . . . ill V o~tS Jésus répond .co~me la V€, e: (( '1 le dites, .ie le su~s ». Et la-delS-SUIS-, l

'Da-ll'd\i1s ClIu a . t haletants, ,Les hOlmmescoun: en , MI3.l's, q.ud rit, tffil3.ù.grê le~ :3]Ve!I ses, Prépalre en secret -le !p'rllD.teIDJPS,

PO'IlT les !petites {[}âquer ettes ' , , . , nt lo~sqU'e tout dort, SOU1"110.l'Seme ,

Iil. rep~sse des colerette~ , Et cisèle des bou.tOID.S d Œ,

Hans 'le verger et daM la, vigne .

li 'en. va furftf perruq'\1ller, IS ' d cyo··ne Avec une houipJJe e · ~ "

POIllld!rel' ,de frÎlIDruS l'amandiel..

La nature au lit se ' repose; Imi, d'esceu,d Ml j an."din désert Et 1ru0e les boutons de ;ros~ rt DaJIlJS leuil.' ,corset ,de ve1oU['g. ve .

Tout en cO'ffi;pàsl3Jnt des' ~oil.fè~es , Q,u',aux me1~les il ,siffle a -ml~V01X, 11 ,sème aux [n'és \les I>?l'Ce-nelge

Et les violettes aux bOlS,

Sur le ,c.res>son ,de la ~ontai.ne ~'"'" bO'lt l' o'l'elile ·au guet,

Oil. ~e C\::.l.l. , hl ~ rène De ,sa main cachée ' t;g Les grelots d' 8:1"gent cùu m1Lgue~,

Sous l'heTbe, poua: qu~ tu la, C'u~i!tles. Il met' ila fraise ·a.n temt verm~. Et te tres-se un chapea,u .~e feUIlles Pour te grurantil' du soleil,

Puils, lo1~sque sa beso~n:e. est ifa,ite, Et q-ue ,son règne v-a fmH ,. A '

Au seuil d'an'U touJ.~nant l~ tete, '. Il dit: « PdntemlP's" tu peux veD.1I,»

ThéolPhHe GAUTIER.

, . -..

· t

Supplément au ~o 1 de t" &co{e" (ljOl)

La communion fréquente Aux désirn brûlall:dJs die ,se doone·r

saJ1'SI ré.S1e:w!e., .g '·a;jourtari.t enC!Oir'e, dans le cœur de, J ,éSlUS, :1 'ad:o,rlaible ,pitié qui lui !a.v·aÏt fait IdtiTle: (( Ven-ez à In.ai, vouS' ·tous qui .peinez et je vous ré­oonf.otTter,ai )J.

To~"s sont arp pelés , tous peu~ent venir. Leur uniqlU!e übne est d'aVlO1:r betsoiŒ)', d'êtrR' faibles, de ciliaillceier, d'être tombas, de n'en ptOlUJvoir plus.

Tous S8'nont .relevés" ,refaits, forti­fiésl' toUlS pU1sepont dans 0ette «( ré­fection» la. fOJr{)e' de pOTte!' allègre­me'nt le. joug' aldlOiUCi du devoir et 'Ciie 1,a veTIt,UI; tmùS y tr.oUN'eront lIa pai~ de leurSI âmoo, ,La (}J,aix de l'amitié f:a­milièr1e et d-ur;able ;alvoo Dieu,

Et poor bien m'ÛntfieT CloflTIlbie'll est sincèr,e ISlOn désaf de ISle donn8'l' à t'Û1U;S

et non pas seu:},en1ent à une' élite, en alppe,]ant tt lui les alccaihloo, le ~a!u­veur3 .qui salV:ait. que le, plUJS lorurd rot.ae.aIUi dJe 'la 'vie ·e!SJt ·celu1Î. dTh pé­ché, de B'es tentla,tiOtIls €t "de s'es eui­tes -dOUJoul18UIs!eS, a. f.ait, dans l'jl1\stLl.­tutiotl1 1nêwe die l'IDUlohari.stie, une diécl,a.r.altion 1)rléc1seen fa,velmr dels pécheurs,

Il -éLit, en ,t:ffet, qu'il liv.r-e s·a. -chail' et qlu 'il répand son sarng pOUT la ré­mission dB taus -les .péCihés, 'pOfllT ] e s,aJut de l(}llS ilelS pécheurr>s.

J\!I.aris, 10Û'mnle- toms les JhO!lThlUeS, dans quelque coodition qu'ils, viv elltJ

s'ils ne 'sœnt :pas des péchefUJ1'tS-de d:'!ait, ,sOIlit inévit.alblement '8x,posés ,a.ux tell­tJaitions let wux ISlurlpr'ÏJselSl dlU .péehé, c' €lst bien à tafns les hœnlne.s q-ue le Sauve.ur faisait le !dlon die 'SIOin Eu­chaœistie; c'·e!st bien tous les hommes qu'il invltait à IHon balllquet divin; c'est biJe-n tOlUS }.e\s, hOllnmes qlu 'il pr-8'S'-

sait de le recev,oir p.ar ·oos Iparoles d'infinie c;ondeSle~ndi8Jnce et de pré­'V'oy:ante 'SoU~citudJe: (( Prenez -et IDa'n­ge.z 00- toU!S. »

Et c.omm-e, dJans lelSVUleiS du Ohris:t, la. c,omm11IlÏJon qllJlotidierun:e est, nous l'avons dU, lru ·m'eI.9uJrte :nor­m·aIe de la' parücipation. wu P ,ain di­vin, pouvait-il déc~ar8Jr die :Daçon 'PLus ilnanif,este Qiue 'ses désirS' ll1Je s€:ront pleineme.nt s.ati-sfaits que isi t()!Uts les fidèles 1e ~ -·p<?o~vent autant qu'il se ,c1lonne 1 ui··m;;IHP. c'. ·'est-à-dire tous les jmll~s,

La sl)lendiewr et l '8,ibondia:nœ du « Don de Dieu)J, créent à la re.cOll­naJÏ,gsanœ de tOlulS ileJ8 chrétienS', 'l1JllB

sorte di'übligation lllOrlale de la COffi­

u1union quotidienne. Sans doU/te le SaJuvJ8ur n' 8! 'PaB

rait une loi, &'1::nciionné:e par' la. me­n~ce ete la .m-on ét.ernelle, de le reœ­voir chaque jour,

~r.a,i ,s "] es désir:s ·oer tains 'de. Jésus, 'S'e.s 'appels formels et r.ép,étoo, 1e prix inestim,aibl'8 de ce qu'i-l offre, tc·ut cela. oonsti ·tl ~<:e, Inop.aJemfm~, I(]Ju: nlo.ins, une sOII"Ît'e' de roi,

.s'il .est vDai, en effet, que 'c·e .ré­SUIS, q:ni n ~a besoin .de rien ni de pe r­sonne, clJésir,e oopendJant êtr:e reçu en nourpiture, chaque j.oUIf, lpalr tous les hommes, cela ne nous Icrée-t-il pas l'obligation .ilnl{)lna!le d'y !l'épüiJl­dre eft parr respecl .poUlr Oelui q.ui nous arppel1e, let paT' .re~l{)llŒllaJiSSianCe pour l '·anl0iU'l' qui llOiUS c01livi€ ~

CeS! diélsir~ et .ces ,a,ppe1s nous tra~ eent, -cèL1J nloins, Thll d!evoir ÏllIdIiJ&ell1ta­hIe: .celui de nOUiS rendre de plUJS en prr'11S dlignes. pa,r llOttr,e vie de De.ce­v,oir chaque j'OIUT le dCIDainl~n.t et bienf.aisant de l ',EulchiN'i.stie.

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Et alors no.u!s DIe 'sertOl}lgJ pas de ce'llJX qui just,ifi'ent oett-e ,plru~t~ si triste du ~œl1'r de Jésus: « VoIla ce c.œl1Jr qUJi a tant aimé les hÛ'lTIm'es! Et en retour, je 11e reçoi,s· dJe la! plu,. pa\rt que dies ingr.art~tntdielS, par leurs froidlen:rs et leurs m·épris ,po'ur le Sla­cr~me.n.t dle mon .am.our. »

D.a.ns les intentions .au: 'Christ, est­rce la d:'oule, l'univer,salité des fidèles ou S'eulenlent une élite qui est a'ppe­lée à la ,c'Û'mmunion f.réquente ,et q uotid1enne ~ ...

Si les intentions, du Sau!Veur, ,re­latives au,x invités du 'banquet ,eucha­ristique, ,doivent a;pipalfaÎ,tre clair,e­ment quelque 'pa.rt, c'est als,sur.éluent dans ,le8 par'oles· 'par lesqUJelle·s il institua son sacrement d'amo'ur.

Or, ce,s: 'Ru1gustes 'PaToles" Gréatri­ees de la plus g-rande des luerveilles, déclarent nettement que l'Eucharis­tie ,s "adress'e à tû-us les hOlnmes. Prenez et mangez-en tous . ..

Quelle am'pleur dans ce ton nla-gnifique! . ,-

Pendlant que ,les re!ga,rds de J es'U·s enveloppent d'une infinie tendr,eosse les alpôtre.s :gr'Û'ulpés autÛ'ur de lui, s'es bras ·s '·ouvrent 'et ses· mains s'é­tendent, :p:réseill!tant à chacun d'eux le ,pain de Hon OOTIp8 et le vin de Hon ,s,ang'.

Et -Be n'est 'pas seulement aux douze .arpôtl'es, '0'e·st à toute,s les- gé­nérations. qui naîtrünt de leur a;p'Û's'­toIat que Jésus IS 'offre ainsi en nour­rituTe. Les paToles-, 'par 'leur indéteT­InilliatiOtl1J ,mêlne, revêtent le oar-actè­re de l'infini: Pren,ez-en to~ts!

Quel mot et qu'il est étr,ange ,quand .on ne 1e j:u:g.e Ipas SOf11g. son vl':ai jour, qui ,est celui. de la bonté infinie de Dieu ,et -de l ',am'Û'ur s'ans ntes,ure du ,cœUir de Jésus!

T o~~s! .. , C' elst Falpp e1 ;de boute·s les nations, de ,toutes, 1esl 'C.onditi.ons, de tous' les â·g'es-, de to:u.s ] es états et de to-us les siècles!

T O'tts! ... de'sl continentsf connus. et d81s continents à dooÛ'l1vrir; hom.~es et femmeS'; enfantsl'et ~ieil1ards,; a:f­franchis et ,esclaves; ,1' wh es· ,et ;piau­vr,e.s-· .sav,ants et igno~ants; hommes de l'oisir et hom,mes -de tr'aivail; ceux qui 'Poursuivent il'a :perfe.c~ion IP!l'f. les ,chemins rés'ervésl ,de la VIe ,r.ehgleu­se ,et 'C'eux qui voudront :accom'plir. ,leur ·salut dans le ·sièc1e par la voie ,comm,une; rpontrfes et fidèles; et les

1'\ • b "1 pé.cheurs . 8l~x-memes" SI J ,~ISqu ~ s SOIent tom'bes, :pourvu qu 11s veull­le:nt sortit' de 11eur éta.t ...

To~ts! ... 'c'est-à .. dire l'universa.1i-té sans exception. " ,

Tous les, hommes sont deslgnes, . vÛ'ulus., invités, appelés', par ce,tte Iparo'le d '.une étendue incommensu­ra,ble.

Pas de réserves, p.as de distinc­tions, -pas de -caté~ories, :pas de bar­rière,s!

·Le ChrÎlst ne veut rpa,s que le Pain de la vie s'UifnaturBl.le ,s,oit le :privilè­ge de quelques élus: c'est à to·us que -l!e Shuvewr, le. te,nant dans IS,es. InaIDS largeluent ,ouvertes et ,ardemment tendues, ISe donne, demande et COffi­m.anldle de le ·prendre et de le Inan-gel'. -x

Et tandis, qu'il étend le,s mains 'Pour donner l "Eucharistie au Inon­de, J éSUiS', o.uv~"jant son cœur, nous ré­vèle le .s-ecret, le's lJ'iai s'ons , les· süur­ce,s de ce ,d.o1lJ généreux, et qu.i ne

. sont ,a:utresi ,en -réa:lité que les désirs brûlants, de 'S'on ·amour infini. .

J'ai désiré d'un .q'rwnd désir ?nan­ger cette Pâque avec vous, nous dit-il.

J'ai désiré de dési?- ... Ah! ce n'est 'palS le :dési,r. d'un mOUlent, lill désir j,S'olé: c 'est }'.aibout~ss,enlent de tous me·sl désirs.

D!e.venu par nla 00ndition de F-ils de Dieu fait homme, le 'prenlÏel'-né de l 'hlunanité, Ile iInédia-ieur et le s-au-

veur des, hommes, j '·a.i senti lInon a­nlour éternel 'Sie tr.ansif.ormer en mille amüurs, C'réés qui, à l'envi, ont ,excité en mou -cœur le désir de me donne-r à tous,. par la oommunion.

Pasteur -de l'immens,e trüu1peau dispersé et épruiisé, j'ai dési,ré ~e oon­duire .allix rpâturalg,e-s ~éles;tels.

ISouveI'iain Pr,être de .} 'hulnanité, j'.ai désiré qu'elle fût nour'rie de. la .chair :de la victime immolée.

Illuminateur de tout homme ve­nant en ce ,monde, j'ai désiré nour­rir mes dis1ci'ples du \pain Idle la vie et de la vérité.

M'édecin de to.ute.s les, maladies des âme-~;, j ',ai désiré leur aip!pliquer le remede par excellenee: ma chairbro­yée ,et mon s'ang ,répandu, :poUtr gllre­l'il' le :péché, fe.rmeT ses· ,plaies' et dé­tl'uire seS' .raeines' 'le,sl,plu8- profondes.

Frèrle et 'ami des hommes, .pa-rba­g,e.ant leuœ natur,e" j ',ai désiré l,es m,ettre en -pa'rticirpation de ma natu­re divine ,et leur donner le 1Jain de la vie, le .pain de l'amolu, ]e pain de l'éternel1e béatitude.

J'ai vu tous les, ho Innl es· de tous les temps; je üona1ais. chacun 'pa,l' son nom. Je ,s,ais ,qu'ils' ,sont la fa,rblesse, t'intCüns,tance, l'impuis's-ance m'êlne.

Je sais. qu'i'ls iserünt tentés s.ans répit, entraînés :par to.utes les séd uc­Üons, tounn'entés ,prur toutes les ad­versités, 00 mb attu s' par toutes le·s force.s tCo.alisé·es, ,coIlJtre ,eux.

Je ,s.ai,sl que, 'po.ur p.alrvenir à l,eur d.~stinée éternelle, il faut qu'ils tnOlnphent :définitivement ,a.·'eux­mêlue.s, du -l110nde et du dél11-on.

:1'I,ais IpalTC'e que sansl moi ils en sont in0alpa,ble1s, j ',ai dési/é d'~tn .9'1"and clésù~ de me tIJonner à tous et a chacun ,se10n toute l'étendu.e et Ja diversité de :sels, besoins.

••• Le Silence des Cloches '

Le J eudi-8aint, au luatin, à. l '1oeu-

51

re unique û"ù, dms toutes· les :églises de La ehréti,enté, a été entonné 'le Glo-1-ia in excelsis Deo, :selon 'le 'rite de la s'ainte Eglise caf.holique .rlÛ'maine, les bedeaux o,nt ébranlé 'les g'~aIlldi8s cloches sonOTleH d1ans leurs VOUI"S et leur,s clochers, le.s enfants, .de chœlltr se'rVlall1ts .ont !wgité les lSünnettes li.tuI'­g.iquJes- .au l1Jied dru maître-alutel, .pu~'8, cmq ·mlnutes. après', le ·ton1l'err,e s '-est tu dans ]e:s tours, -les tintements a·l"­g'entins se- sont éteints' dansi leg. ,aibsi-

, des et un .silence- die deuil .a. plané -s·ur toutes les ég.lise'S', depuiS! 100 iplus f.asttueusles ,cat,hédrale:S' et coHégia,les jus'qu'laJux :pluS' hum1bles, et plUlS 'pau­vr,es -chapelles de p,a.r.ol!S\seLS. DUDant 48 heures, .les. elnches' Isont ,muettes et là-baiS, tout a.u fond du stail1ctuai~ re, c '8tSt à 1 'a~de d"lme cirée,eUe ou d'une cl,aquette que iser'al donné ]e si­gnal. des a,g'enouillelnents', {'{les génn­flexl'Ons et deS' ,prosternations.

Pendant tC-e tempsl-1à, touS! les en­fants le ·s-alVent, le.s clo.0hBis vont vite faire leur vi,site 'au Saint-PèDe à Ro­IUle, 'pOlll" lîeV'enir encore pIus vite chaœ,g,ée,s- ,de be'a'ux œufs color:és qu ~ elles l'al's'seront tomibe.r tout le Ion O'

de leur' route ,porul' îles miocihes bie~ slages.

A tous les bé:bés, lleur,s mamans 1'a­c-ontent CG voy,ag.e des cloches et (1e1:­te e:xplica,tion du stÎlence de ~elles-{'i ]eur siuffit, elle l,es ,en'0ha!D.te. Il n'en ~aut :pas. plus 'pour ql1e, le's je-unes uuaglnatlOnis tr,arv,ail1ant vite' les Isong~es 'appar-atislS'ent. Et le' s:oir, qua.nd leis yeux de' huit tans se elo·­Isent! ce S'ont des' vo'l,g. éperdus' et f1an­ta!shqu:es de cloche.s qui pass-ent ,au->de,s.su~ dies 'P'eti~. lits· iblailics, qui ;pa'ssent a ,toute Vîolee-, '8ieCO'llant le'll'l"s lourds,'ba.t~'ants forgés- et s'enf,u:yant v'erls l hO'rlz'on. Ah! qu'il en paISse dwns cette nuit-là.

Cette tr,atdition ,d u « silence des c10--c~'~ » est ;y i'eHl€'. 0 'est l'e Pape Sa­blnIen, SUCC8'S'SeUif de 'saint Grégoire-

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le-Gr.and, qui l'a établie . CharleID,a­O'ne la génér'a.lis,a dans· tout s-on Enl-h,

.pIre. l On se s'erViait a,lolrs' de !pwuvr-es c 0-

che's fo-rmées d'un~ pla'que .(Le fe,r for-g:é rivée arvec ,trOIS dous'. Cel,a fa'l­s'ait un bruit lugubre et pas dJU' tO,~t llléloldieux, Ce n'est· qn 'au qnatorzle­Tne siècJ.e qu'·on flt des c~oches e:n hl'nnz·e, J).e'puls·, la fabri~aüon ·a f~art de tels prooTès qu'au heu de fau.e des clüches hde 5 à 600 kilos! ü~ faIt rnaÎnten.a:nt des cloches qUI 'Pes'ent 17,170 kilos comme l~ bou,rdon de N otl"e-Dame, 18,000 lolos COlnmle l.a S(b'uoya·rde, 27,000 kilos c,o·mme la !( aise'J'glocke ,de la" c,athedr.al~ ae Cologne. Cette devr;lere est la plu~ gr.ande ·cJ.oche que l -on pel?-t sonner, raI' la. {'.loche ·.de T'~otzk?l, 175,000 kilos- ·et celle du KremlIn, 201,266 kilos: ne sont que des· 0hefs-~ 'œuvl:e de fonderie qui ne :peuvent etre ·illl:S

en branle. Dans. les gr.a,ndes ;cité~, l~ '~r~it tu­

multueux -de lia r'ue, qUI d onhna.:re étouffe les ·envolées dte,s Te Dett'Yn et les tinteIllentg. des 4ngelu?, ne per­Illet paIS de :pe~-e'vo-lr le sl~ence ~~s cloche's. ·M·a:ls a la c.aIllpagne·, e ebt fort -différent: le J endl ·et ,le y.en­dl'edi--8ainbs, .tout s'e'mble aneanb d-~­yant ]e mutisme des do~l~e.s, AUS'Sl, le Hamedi-,sa,int, queUe }Ol'e ,lo!rsque~ à la :pr·eruière llles.se, en entonna~~ !.e Glo'ria les, cloehes, r'evenues d eXIl 'et Bo~ant à tout~e volée, reg,agnent il tire-d',aile leurs ,clocher,s· res.pec: ti:Bs, a.insi qu~ les' hirondelles .-:- , qUl -S'ouvent 'profItan:t de leur :slo~l:8te , l'Ieviennent .s'e :raceriOcher a leurls nids!

Il.1 1

Le support mutue~

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f-orce. Or, oette force doi.t tp!eS'qu~ tou'ours s'exercer sur ~ol-'~eme ,e

J 'les autres parhcuher,ement d~~S'sï;' vie de ~am'ill,e, où quelle que soit l'union qUI y regn~, on trouve .

, endure.r :et a :surppo-rter. sans cesse a ' l' Non .seulement les vues- et e~ OIpl-nions ne s-'acc-ordent 'p~s tou~ours, non s·eulement les- caractere~ ~ont en

Osition Alceste et Plll~lnte ~e opp , l A toIt· maLS rencontrent sous e mem,e . " . de lTI'oindres bagatelles, d~ tics, des manies, des- « dad.a;~» susCltent s~u­vent bien des ennUIS et des contr a­riétés. Octave FeuiUet" dans un de ses ouvrao'es par-Ie dune (emme oui ne pe.{;t ~UtPP'orter le br~It q:ue lont les br,eloques. de "Son maN; M!'8's Burney, dans un de ses romans, d u-, ne jeune fille dont les nerfs Isont 'a- ~ gac~S' rpar le cr.aquem.ent des bott~s ·de son tuteur sur le parnuet .. Ces ml­·nuti.es sont de la vie réelle; Il y :a d~ pal~ le monde bien -des br,eloques. qU.il sautent, bien, des ser:r;elle.s qUI crH~nt, bien des habItudes d8IPlalsantes·, b~en des maniète,s qui ne ~ous s,ont PO~1;lt .sympathique.s. 9ue .faIre ~ .~ en ~lal~,­dre ~ laisse.r VOIr son eIl!IllU ~ OUI, S 11 s'agit ,d'un fils, d'.un enfant. sur le­quel un hon conseil 'l?eut, agll'; nOI:, s'j}. s'agit d'un marI, d,un; .sœur, d'un frère; le s.ilence qUl .n ,off~nse jmllais,. qui :plrévient les ~lScu~sl,.on~ et -les dls.putes, est cent fOlS prefer~ ble. Ce silence, ce support, ce so:n délicat qui v-oile Iles torts d~ notre l)rochain est bien -plus de D?-I~e ·en­eore dans les ci rc-onst~tnces ser~euses q.ue la 'vie d)e cha.que Jour .ran1e~e et c'est un grand secret, que celUI de laisser passer, de la'l,sser to.rnb.er, que qUt;lques âmes, mettent .sI blen en :pr.atIque. . .

Une paro'le aigre ou InJust~ no~s blesse laissons-la tomber, et d~x fOlS pour ~ne celui 'à qui elle ·est. ech,a;tJ-

SI' la. vertu ne co·ûtait ,pas,' .e.Ue ne ,pée la regTette~a; )Si V?UJs IUI fad.es d l ,s·ent]' r s·on tort, Il s '-obstrnera.. Un ou­serait plus la ver,tu, IC 'est-a- 1re a

bli, un mauvaig. ~Jrocédé, un manque d'égards ·ou de politesse nous! bles'se, lais$ons passer,. cahnons notre 1Jro­pr·e .. CŒur par le silence et ne faisons lja.s une long'ue querelle au tort d'un lll'Onloent. Une n1auv.aise langue veut 110US nuire ·par des critiques ou des médisances, laissons t01nber, et tâ­chons de justifier notre carwctère par notre conduite; les traits les plus malins s'émoussent à la longue con­tre une vie irréprochable et un ca­l'a,ctère franc €t pur.

Laissons ünnber avec le silenüe du reS'pe~t ce qui :parfois nous blesse ,chez nos :supérieurs: un peu de ha.u­teu;r, une .parol,e brusque; laissons )Jasser les contrariétés qui llOUS vien­nent de nos égaux; il est plus fa.eile, l. 'ex;périence de la vie le confinne, de se pljer ' aux jndinations d'autrui que de plier les V1l'e,s ·et les· goûts des autres à nos 1JrOpres dé.sirs. De quoi s'agit-il .souvent d'ans la vie dJOll1es­tique"? .de r1i:ens afUiXqruels l1'O'S r81ua:r­ques donneront de l'inl-POl'tance. TI

de .famil] e, sait sUipporter et ca~her bien des imlj)'ressions fâ.cheuses, c'est une huile douce dans· les engŒ'.ena.ges, c'est une ouate légère qui elllpêcbe ] e ,choc des o-bj ets précj eux; s.ans doute, il faut des efforts, Ulle grau. de attention sur 'soi-n1êrne, il :faut 1'6-pri1l1er ] 'Îln.patience et les s.aillies, conlll1ander àses nerfs et à sa ] angne, supporter ·des m.anies, c1e.s paroles raides, des exigences, des bouderi es, -sans lJ.'üne ni raison, se :plier à des . huu1eurs diverses; luail8 la. lpaix de la maison 11e vaut~e]]e pas que]qu{!s sacrifice.s O?

Par votre lJatiBnce 'et vohe indu J­a;ence, vous éta'blj&3ez autou r de vous et des vôtres nne atu.lOsphère serei . n e qui la.isse voir Je ciel, et .a.gl'BabtD à Dieu, vous serez chère à ceux que Dieu vous a donnés à aÎlner. Les vé­'l'ita-bles autorités ne ~ont 'pas -exer­cée-s par les 'perSOllnes violentes, SU.'3-

'ceptibles et tracassières, une feIllJne douce 'Obtient sans élever ]a voj ~' ce que les autre.s cOll1Jnandent en v.ain il gTand bruit. ObseTvez, et vous vel­rez que Icette rernarq-ue e,st f-olJdée sur l'ex-périencc de tous Jes jours.

--------~-~+ .•• -------Choses d'Algérie

Ce qu'on mange et ce qu'on boit sur les confins du Sahara

s 'B~it de l 'all1~eublement d'une chanl­bre, du ~hoix des fleurs dans un ja l'­din, de l 'heure à laq·uelle on fera une vjsite, d'une lettre que l'on a é­eI'ite et que l'autre bJâ.lne, de ehos,es insjgnifiantes enfin. Toutes !les l dlS­

:cussions, -les Icontr-overses laissent un arrière-goût ·amer -da.ns' le cœur palr­ce qu 'eJl.es- éveiUent la vanité? SOUTée de tout.es nos· antipathies et de nOd secrets méco'ntentements. 'Cette règle du SIU,pport mt(t'twl peut égalen1ent s'appliq'uer aux dOllle,stiques', dans les ~hoses où Jes Inœurs ·et la probité ne sont ,pas intéressées; ne fait-on pas mieux de ne pas signaler impi­toyablement les m.aladres·ses, les fau­tes', les étoU!rderies ~ Cés.ar, dit Sué­tone, dissÎl11ulait les torts de ses in­férieurs, fermait les yeux .gUI' leurs inhabiletés, et son indulp;ence aug­mentait son ·elll'Pire sur les cœurs .. _

Une femme ·qui, dans les rapports

- Etes-vous .allé à Vichy, me de­n1andait un jour un officier de mes .amis, que j'avais connu da!11s ]e Sud de l'A·]g'érie, et avee quj j'étais' heu­\l'eux de reparlBr de ce pays si cu­rieux et si intéressant. Oui, n 'e~t-ee na.s! Alors vo'us avez dû, com,me 11101, être frappé de cette :pa,rticularité: ]a majeure partie de la. cliBntèle ~e l'é­tablissement therm.al est formee par des offieiers revenant du Sud-Al~é­rien, et dont l'eston1ac a été déla:bré plus encore par la n1auvaise qualité

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de l'ean et de la nourriture, que Ip3ir l'insalubrité et la chaleuT du climat.

- Comlllent, s'écria une troisième Pel~sonne, on mange mal en Algérie ~ M'ais j'ai touj.ours 'entendu vanter la fertilité d'11 Ipaly:S, ,autant que la douceur de son ciel. Les m·eilleurs' des légruIlleSl que nous ·mangeons ici, :pommes de terre, harioots verts, pe­tits· pois, artichauts, et~., 'les moutons les 'plus tenJdr,es, même les- bœufs, nous viennent ne -là-baiS ... ~ Il ne faut Ipas confondre l'AI­

~érie du Tell, Il 'Algérie des- colons, avec l'Algérie du Sud, l'Algérie des militaires. Celle-ci est séparée C'OlYl­lne par mn fossé, de la prerrii'ère, par rplusieurs centaines de kilomè­tres de terrain fait tantôt 'de sables et tantôt de cailloux, plus dif.fi~ile, pl'11s long et plus' coûteux à franchir que la distan~e nlalritin1e et terrestre qui sépare Paris' d'Alg-e-r.

« Pensez donc, quand j'habitais Laghouat, le moindre rpetit colis, que noU& f.aisions venir d'Alg,er, ne 'pe­sât-il q11 'un kilo, nous coûtait six fraoos ,de port et me.ttait six jours ·pour nous paJrvenir. Il fallait être riche pour se payer quelqu~ dou­ceur.

« Et encore, à Lagho'UJa t, comme à Biskra, oasisocc11pée deprus long­tem'Ps, nous avions ~ tout en les pa­yant font cher - quelques légumes; luais .plus Join, à Ouar'gla, à Tou­g'ourt, arn Mzab, il n 'en ~Joussajt pas du tout. Il n'y avait pas- de voiture ; le Call1Tj'eœ se faisait à 0heval, Bt le rouage était presque inconnu.

- Mais la viande, r eprit · ll:otre FranQais , elle 'devait être excellen­te ~I J'entends toujours pa1t] er d(~s gras pâturages de l 'Algérie.

- La! viande ~ Tenez, voici fun sou­venir qui ln 'est ;peTson'llel: Lors de mon .premier séjour à Biskra, j'av,ais pour -ordonnance un soldat fais-ant as·scz bien la cuisine. ~1:ais, malgré

54:

son habileté, le ·menu n 'était g~ère varié. -Il me donnait de la sau.pe grwsse aU.llloin,s quatre -o~ cin9-7fo~s 'l}ar semaIne; une '80U'Pe a ,peu (pres s·ans légumes, bien entendu. Je lui trouvais œ -pendant un singulier goût qui, nécessairement, ne pouvait :pro-

,venir que de la viande. Un jour je n'y tins plus,:

- Dites-moi, dis-je au solda:t, vo­tre soupe a mu s'acré Ig{)·Ûtt. Il faut faire attention. Ça doit tenir au bœuf que vorus achetez.

- Au bœuf! Ille .répondit-il d'un air étonné. Quel bœuf ~

- Mais au bœuf 'qill€ vous mettez dans la s011pe! .

- Du bœuf~ Mais jB n'ai jamais nüs· du -bœuf dans la soupe. C 'est d~l ·chameau que l'on vBnd, et encorB, d.u chameau crevé ou lualaide; -caT, vous comprenez bien que les Arabes ne vont 'pas ahattre, pour la boucherie, à 20 sous la livre, .des chameaux de 1000 à 1200 francs.

( De ~e jour, je supprün.ai -la sou­pe gTasse. Je sais bien que, aujour­d 'hui, à Biskra, ,les ohoses- ont chan­gé; le -ch81ll1n de :ber y arrive et . les hôtels y sont aussi confortables qu'à l\1arseille. Mais notre action s'est é­tendue ice qui, alors , était vrai pOUl' Biskra ,et Lag'houa,t (YU ,sa.ïda, l'est encore pour les p ostes situés plus· au Sud.

« Notœe bœuf était clone du cha­lYleau viBux ou faügué, et épuisé ; notre lllouton, de ]a -chèvre ou du vieux bouc. En fait d e légumes, des pommes' dJe telTe dures et souvent g-âtées, venues cl 'Alger 'par ]e roula­g'e, avec UiU nlOjJs die Il'Oute', et des eOl1serves.

« A propos de légumes, rpermettez­nroi encore un souvenir personnel. Un jOlI;r, pendant que j 'éta.Î.SJ à Ghar~ daia, un inStpecteur .des 'Pos'tes (que son nom soit :béni, comme disent les Ar élib es ) y vint 'Pour les besoins de

son ser-vice. Il fut reQ'u naturellement à notre popote (il n'y ava~t ni hôtel ni n1aison quelconque où il ~)ut des­cendre).

«( Il fut fr.appé con1n1e tout le 1110TI.­

de de l'absence de légllmes frais, et on lui eXlpl Lqua la djffiC'ulté. De La­ghouat à Ghardaia, il y avait 250 ki­]on1.; les convoi,s Inettaient 8 jours pour les par~ouril\ et il n'y avait de üon'voi que tous les deux mois. Qualllt à la ·poSlte ... »

- lVIais, s'écria] 'inspecteur, c'est une idée! Il ne sera pas dit que, a­Iprès .avoir si bien reçu un des- siens, la poste vous laissera dans l'embar­ras. J'en fajs ml()n affaire.

A son retour à La,ghouat, il aJla trouver le commandant supérieur, et il fut ,convenu que, à chaque cour­rj er (tous les quatre jours) le corps d'officiers de Lalghouat ferait dépo­ser à lia .poste, ,à 1 ',adresse dù corps -cl 'offjciers ,de Ghard.aia, quelques kilos de lég-ulnes, frais que le riece­veur ·postallllBttrait dans un s'ac pos­tal e-t envBrrait, 'COIllID·e une dépê­che, .à son collèg'ue de Ghardaia.

- Je sais bien, dit l 'inspecteur au comm,andant supérie'11r, que ~e que nous faiSiOns là n'est ,p.as très régu­lier; Inajs je sais aussi qu'il ne se trouver,a j.amajs dans m'on :wdminis­tration un chef .pour me blâmer.

« C ',est ainsi que 'Pendwnt de longs Inois, la garnison de Ghardaia Iput manger des légumes frais.

« Quant à Peau, elle est 'PresQue partout, dans le Sud, sammâtre et 'chaœgée de sels. .L~ Boussaadla, une seule petite fontaine, bien connue des officiers, donnait une eau à peu près potable. Elle était située sur ] e bOl"'d de l'ouest, à plus d'un kilomè­tre en amont de la ville.

« Encore un souvenir personnel. Entre Laghouat et le '~1za:b, on ne rencontre ,paS' de source. L'adminis­tration 'prévoywute a construit, dans

55 \

deux de ces dépres·sions ou cuvettes appelées dayas, deux immenses' ci­tornes à Nili et à Tilr,empt. Lorsq u ' il pleut, une ou deux fois par an, pal'­fois une fois tous les deux ou troj s ans, l'eau se 'concentre dans le cr eu_­de ces cuvettes· et emplit les citer­nes. Les convois viennent y rprendl'c l'eau qui leur est néeessaire. Un gar­dien indi,g'ène est préposé à la sur­veillance de la citerne; il en détient ]a clef.

« ~J1. . mon premier p.assage à Ttl ­rernpt, j'eus l'idée de visiter la cj­terne. C'est une inlluense vüûte, en fonne de cave, creusée au ll1jlj eu de ]a daya, et recouverte de t er re ; ou } descend par un escalier de quelq ues marches.

« Il n'avait pas plu depuis long­ten1ps, et il n'y avajt dans ]a citerne que quelques centimètres d'eau. J e pus donc y pénétrer assez facÏ1e­lllent. Il y faisait une fraîcheur d é.­licieuse. Quan.d nresl yeux se furent un 'peu habituéS' à l'obscurité, je r8-maTquai à côté de nToi, devant 'lnoj, autour de moi, -partout, posées sur des pierres, comme des statues do 20 à 25 ~entÎlllètres de haut, re;l)l'é­sentant des, n10nsÜ',es infol'lues, qui semblaient immobiles, Ille r egarder a vee. de gros yeux.

Intrigué, je ID 'approc.hai dav,an­tag1e et, dans cette den1Ï-obscurité, j e voulus toucher une dB ces fnrm,e.s. Je fis un bond en arrière et je me hâ­tai de sortir. Toutes ce.s fonnes' é­taient d'immenses' ·crrupauds. Inutil e de vous dire que, à Inon déj euner je ne bus pas cl 'ea.u. »

D.ans un tem·ps, l'a,dnlinistratioJl militaire, pour parer dans la n1eSUIl'O du ·possible à la cherté des vivres et à leur mau-vajse qualité, autorisait les officiers 'et certains fonctionnai­res civils à s!e fournir dans les lllia­.g:asins de l'Etat à titre l' erubo urs a­ble et au l)l'ix coûtant.

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Ai.n~i, par 'ex., le vin, de mauv.a.is.3 qualloo. qluie le: oomm~:n·ce faisait 'Pa­yer 1 franc le litrè, était livré p'ar ~'E.tat, aux officiers, à 40 cent., et il et~It. bo.~ . . M·a~s le 'Commerce a, pa­rait-lI, reclame et on 'a supprimé cet avantage.

. Mais je crois vûus 'en avoir as-sez dIt pouF vous faire comprendre .pourquOI, après ~~ court séjo'l1Jr dans le :~uè!, n'Os offIcIers 'Ont .} 'e&tomac fatigue. L. Forcade. ... -

Trop laid , tG 'était une siwpe'rhe fille- ,au teint oolapa.nrt et .. aurx y.eux de l'll11llière. EUe aJ1aJ.;t eu v~gt ,aDS' iL Ira ISt-Jean !pIas­s~e ,et,. ce Jüulf-là, on ,avait fêté -s'es flançruil~f8<S ,avec T?UJSlSa,int F'Orbanes le meUn'l'eT, ,au mOIns, 'allls'sl be.alUJ ga:r­çop qru/ elle était bene fille .ayant le ~mt :d'une 'mâlité chaude: le front IllJtelhg'oot, des yeux hl'1uTIls' :alu re­gal'lCÙ franc et des- cheveux noÏJrs· qUle ] 31 farIne de s'Ûln moulin porudll'Iait ,C?mm~ 'geux d 'un marqu~s die l ',aill­Clen ,reglnle. A~oo cela OOU'l',ageux ,aU! tr,avail et

p~fdant le plus joli 'mouüin de bien lOIn a la ,rûnde, qru'il halbitait ,avec sa (Y "and' ' nI , . me~e; ,en lSÛ'Tte que. si les ~lal'-çon~ de .Plerfonds s'e sentaient fIers d:e l av;o~r :pour ûam,arade, les joo1nes filJB.s fa1JSalent 'ass,a,ut de coquetterie en s:on h2nneUir. Mais il ne le rem·ar­q,~al~. ID€n1re ~ '~ar, b~enayla,fl.t de l ay'Ol1" avoue, a 'Ol.atr 'e, III '·allllait ·alU p~lnt <!ue le ~lc-ta!C de' s'On moulin fai­sant! des qu '1'1 l ',aper-cevait, moins de brult que 081ui de sou cœurr.

. Cepe!ldant la vieille meunièpe' lwi dlt un JOUI' :

- Mon petit, tu as tort de te lais­ser 'prendre rpar celle-là. Elle est 00-q:UH~te ·et folle, '0herche le rp,lla>:üsir et les,.elog'es, et ce n'est paiS' la fenlme 'lU Il te faut. .

58

.- VO~'S V'OIUSI trompez, maman, r é­phqua:t -Il douloureusement étonné, ayec un lég,ell' fr'onceIDoot de sour­el1s; c'est oe-11e qu'iI me, faut puis'-.q ue c'est oene que j ',a~m8' ! '

- Même en 'l'econnaissant s'es dé­fauts~ . ~ ç 'est vous qui :Les, voyez, répli­qua-t-Il, let non rpas, moi.

/

l!.a; viei.H,e ~ 'insista paiS, s'8i0hant qu Il valaIt nueux ne' ,pas le heurter de fr,ont; mai,s' il La' chérisslait oo,m­m'e ene le chérisS'ait eUe--même, 'et el- ~ le pensa que Is'es paa'oI,es le fer,aient réfléchir.

Il réfléchit en erffet 'et n,'a.ffirma plUJS ,avec am·tant -d'énerg'ie S'on a,müUT ,et son désir, esS'ayant S8IUÙ,e­ll1ent :d'.amener sa: g,ra.nd:'anèl'1e il de 1}1~!S InduJ~entes ,appréciations et à lUI don'l18'l" ainsi de ibolliIle volonté SDn ,eons'entement à leur mwrialo~e . Il' , . t 0 • 11 Y :pwrVln ,pas. Alors pour éviteT tout~ rél~le'xion hootHe' à eel1e qu'il -c?ntm:ruaIt de vo.uloir à tout ,prjx, il ·s 'wb~tlnt de rparler d'e11e, 80uffrtant en ~Ilen!Ce et ,a'btend:ant du tellJfR!S' ce ql1 'il n.e po·U'vait obtenir ·Îlnmédlate­mrent.

:&~ais d ' ·at~en.drre' daJl)~ :1 ',a,ngois,s'e ,et le, ~ilence .lu~ fit nla} ~ Il ,p8ll'1drit l '.a1J -petIt, Inalg,nt et palIt sous la fine p~uldre blall1che ,qru1i enf.arinait son V1SIa!ge.

-1.-\.1 OTIS la. bonne gT,and 'mère S~ t ournlenÜt, et, trop rper·spicace ;POUl' ne pais eOlnprelldll~e 'Ce qui illotiv,ait 'ce 'chamg'enlent dans la 's.anté 'et -1 'hu­nl~ilH' d e 'Son :petit-fils, finit 'Par flé-ehu'. . E~ hj en oui, là! OJ aire méritait

t out ·de m'ême qu'on l '€,pous·ât . . . If n'aur,a.it .plUis manqué que ça,

n~aln~e'!l:aiIlt, que SIOn T.oo'Sls.aint tom­bat :s:eneusem:ut Im,al'8ide! 8!près ,tout, O~~nr~, l?eU't-~tI'e, un .peu coquette, n av,aIt, Ja:nals . rIen f.ait de g,rave­l~en~ ,revrehenslb.1e ; cher.oher à plai-1 e n ,est pas .un crIme 'et !rIen ne proU'-

vait qu',elIe ne fût, une fois mrud'é8', honnête et fidèle. - Seul81nent, vrüi­là, oontinUJa-t-eUe, V·OIUS ne pourrez vous' 'lllarieI' qu',arprès ton runnée de servioo et qui Is,ait si elle v'Üudira t '·at­tendre ~ 0 ',est long 1ID an!

- EUe ,attendra! ,SlÎ nlOUS sommes fiancés.

Elle ne r]IPos,ta rrien et, pour lui complaiÎre, rS 'en fut dès le lendemain lna.tin trou~er le sa!botirer Oham1b as , le père de ClaiTe qui ne ,lui 'aJV,ait en­eore rien dit et à qui la bonne femme la demanda s,ans' détoUlI'lS, mais sans joie ·aussi, pOiur son fils qui l'aimait et la. rendrait heureUJSe. .

Le 'saJbotier ,rucquiesça à 'S'a d81nan­cleo Elle eut préf~ré le contraire, mais la pens€e qUB TüUlSrSIaint en eût souffel't 'cruelleInent la consola de eette pr,Olnpte a.dhésil{)n ·et l'on célé­br,a, qru,inze jOUT:S plus twrd, :par une petite fête familia:le let un ,repais en plejn air les fiançai1lesl des deux jeu­nes gens.

Bien que ce repas' furt desi mieux réussisl, . Claire fûrt prévenante en­ver-s e11e, Toussaint dans UJD. l,,;aviss'e­ment manifeste ,et qUB, :par Ice Ta­dieux soleil de juin l'avenir dut se m·ontrer à travers le ·prisme de l'es·­péral1ce, radieux ,aru,slSi, l'àm18 de la chèr.e g~rand'mère ne p8Jrvint :pasl à se m·e.ttre à l 'unis,sonde' la gaît€ gé­nérale.

C'est que devant 1818 yeux 8Jrdents de la frutul"ie épouse, dev.ant iSrOn rire sonrOre et 'S'on f.ront volontaiTe, eUe son.geait aux yeux g,ris' pleins, de dou­ceur, au sou.rir-e diseret et au front 'pur de iCellB q.u ',elle eût 'pr,éférée pour son fils et qu'elle aim·ait déjà comm'8 -sa :propre fiUe.

M,a.is elle ne le troublait d'a.uoune façon, cene-là, quoiqu'eUe fût jeune et j,olie et eût ,autant d'8JdnliJ.'aterurs que son :père, le coiffeur -dru' village, ·avait de clients.

Il n'arvait d 'y.eux que 'Pou.r' OlaiTie

5'7

'et eUe, la .petite }\i[a rie, TI'en ,wvait que pOUir lui. La. :perSIpicace g.rand' .mère le voyait bien, mais, Tûussaint ne 8 ',en doutait .palS. L'idée n'avait mênre :paS' effleuré son ,esprit que' cet­te enfant av,ec qui, dans le temrpis·, il a'Vait a:p,pTis' à lire et à écrire 'SrUT les bancs de la mêmoH école, rpourv,ait, 8.lUssi bien que Glaire, ;8 'êtr:e laissé prendre à la ooresse de son Il'1eg~ar:d et ,de son s'Ourire.

Qui l'en ·el.ît av,eTti l'eût singuliè­l"~ment ét~.nné, m.ais Mairie S~ g.arda bl!en de dlvulg'Uer 18ün ;8ecr<et et ;p·er­'sonne ne .le de'Vina, sinon la vieille meUlllière; ,et '0elle-ci n'en dit rien non ~)-1us, ~OInp.renant bien qu'elle pel'ldr,ait wn temps,.

M'ais l'une et l'autre, SI ans se le oonfier, souff,rir'ent dans le f.ond de leur cœur.

• * * Six s81nainres après. les belles nan-

çailles qui ·av'aient miS' en fête' l'âme du meunier, un girand chagTin ·suc­céda à :ee bonhB'Ur, car il ,partit RU

T~ginl'ent, bi,en loin du oher villruge où Il''!8staient ses .pensées.

Toussaint ,partit ... Et, avec lui, toute l,a joie de l ':aïeUlle ·et cene du moulin, où un· vieil homme 1e rem­pl,açait 'POUT cette ·année: de service militaj l'le.

Qu:'il fu.t dl{)nc triste a,près lui, le Inoil1ll1n dont la ~Ira.ll!de roue !Semblait non ipluJS' secolUer à .J'air .leS' .p1erre~ ries légères et scintillantes deS' gout­tes d'eau y restant alCerochéœ, mais pleurer de gl'10iSSeS la,rm'8rs, cornIlle cel1es de la pauvr,e grland 'mère et aussi oel1elSi de la iPetite MI8Jrie qui l'aimait et qu'il n',ainlait pas. P'0l}lfta~t le- temps 'Passa, ~rppor­

taJ?t l ,alp.alsement .cl ',abord, pUIS l ~es>­pOhl' du -retour, et le sourire l'levint aux lèvres de la bonne mère Forba­n.es, ainS'i. qu'à ce'lles des deux jeunes flUes, ~t 11 :s€ullb1a que le moulin lJui-

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, 58

In~me Is:'égaya1t, fredonlllant j.e 'ne s,a~s Ç/uel 'l''Iéfr'ain dont sa riOUe. süan­daü' JÛ'y.81usem-e'llt le -rythme.

Plus q~le trois -mois ... Plus g-Ule deux mOLS ... Un .sool m'aintenalllt! Et le. lln:aîtr~e serait là, -et l'on .célé­breliaIt, peu 'après, la œête des n-o.ces-.

explications dont la meunière éta.it avide.

x

Claire par:ais's,ait ravie de cette rpel;sïp-e.ctiv~ à Ibrèv,e échéa!nce e,t son .ar~ue 1\1ane. H'81f.f.or'çait, quand eHe lUI 'en ~lar.1alt, non ,s'ans' -une pointe d 'org-.ueû, de sourire avec elle ' à l'é­v<fCati'On de ?e rêve heureuiX. M,ais, helalS! au iprIX deqruel -dJéchiT81uent intérieur! .

. El}fin! p fa1lJait bien qu'elle :se ré­slg-nat ·:pru1:squre, déjà, · pour ne pas perdre de temps, TOUJssaint avait chargé ~a gra!1:d 'lnèye de :s ''00C'l1pe-r des p.aopIe;r:s ·~eces-s:aHe's au mariage dont il voul!aIt q'ue 131 date fut fixée avant 1~,êrpeslÛ'n .l''etÛ'ur. La .J'neunière les avaIt ,tous lo,r.sqru.18 ,s'Thbitement il

" . At l ' , n ecnv! po uS-. Pui·s un jour, en Té-P?~se a la dem·ande -anxieuse de la yIellle fenlm-e sur 'C-e qui 'm'ÛtiVlait cet lueoiITlIpvéhensible -siJ.ence, 'une -lettre d '00 canl,ar,a!de 'arTiva, la conster­nant et la ,r,a'S'SUfiant à la f.ois, ain.si que tous 'ceu-x s'inoor;ess'ant à lui.

Tüus'saint v.enait d',être n1-alade mais s'er:ait brentôt -rétabli et de -1 'hô,pital, .se ,oondra:i't diT,e0te~ent avec 'son congé -définitif, à Pierrfond.g'.

Le -camarade ne pouVlait fiXier la dape .. ex:a~,te .du retoru.:r rpal1ce . . qu~e,. di­sa~tT'll,c etaIt 1e docteur qUIT. .œem:CLe­ral~ ,~~t, ,de ,sa propre initiative, ;par amltle ,poulr TousS(aint, trop :Da:i!ble encore ·P'Ûl!-T (( tenir la rpll1Jme» 1'e-00Im'manda!t qu'on n'eût paIs l'-air tr'Û~) ISIUJI'pfllS, -en le voy1am, du chan­genlent 'Ûlpéré en lui. E ,t c'étacit tout.

M'Ou Dieu:! }VIais q.u/'avait-hl donc eu ~ Par uneétOfwrderie sans' no.m le -cor~espondla.nt 'OUlblÎ!atit de Le dire et Cl,alœe, un :peu ,ang-ois-sée eUe au'slSi rés'Ülut de demander ell~-même -le~

C'était le -soir: ,Claire, -après avoir lu-sa lettre à haute voix devant tous Les g-·e!11JS v'enus :pWSSleT la: veillée cJhez son 'Père 'etl p'31rmi lesgue1S' ;se tTOU­vaierit la rmeunière ,accOlnpagnée dB M,arie; Clair,e, dis-je, venait die r~­prendlne Sa besogne interrompue,. à 1alquelle chacurn oo!Jl.a:borait, - 1e dé­gTenage du maÏ!s- - lor-sque, HOU­dain, la 'porte de la salle-halSlS-e s'ou­vrit et une 'vojx joyeuse les fit se 00: tourne.r:

- Bonjour, gens! .c '8iSt luoi qui V011JS ar'l'ive!

On 8'e 'petouI'1lJa brUls'QUJement" ne sioll'geant plus- lau. m·aïs dont les grains d '- O'l~ S'ép3l1IPillèJJ.>'ent -et rou­lèrerut sous les n1eu1bles.

- Tüu8'sa.int! C'est Tousisaint! Il ourvrit et referm,a ises braIS -sur la

bonne vieiUe ,grand 'mère que l,a,! sur­.pris'e ,hefllT,eus'e' de le TevoilJ: faisiait déf,aüür, et bais-a- longuem·ent ses cheveux bla,nos.

Pui,s, ce f;wt iau tour ·de ClaiDe, pâ­lie par l'ém,oüon, et n 'os-alI1t .pas trop le re'g.aœder.

C "e!st que l'e 'jJi3Juvre ga:rçon était bien ch3Jng-é, en '8"ffet.

TOlllt là -1 'heur,e, en entrant le cœur vibrant et l'ârne en joj,e, il !I1'Y avait -plu.s s'Û'Il!gé; mais 1 'e~pf'essi{}n 'de ClaiTe lui rarppela vite qu'il n'était -plus ,ee beau g-airçon d'autre.f.ois, Bt une alI1goÎ-s.se -1 'Iétreignit, tandis qu'il serrait .sai fia'Iloée '0ontre S3; !poitrine.

- Et toi, Marie 1 dit-il, -3iprè.g un insbant, en lui tendant la-m ·a.lU'.

EUe tressaillit et leva dr'Ü'it sur l'ui son -doux r,eg'laTtdl que ne firent ~as se -détourner .lBS' balafres- rouges sIllonnant son VlSélJg-e . _

- Je 'nie sUÎJs pl us le même, n' est­ce :pars· ·g·ens! ~ d'emianda-t-i1 tiistem·en t .après ·alV'Û'ir dOn/né l'accolade à cha­cutIl.

, 59

- M.oIl 'pauvre 'Petit! nlU'liIDua"a,la gI1amd 'mèr,e, quoi donc que tu ·31S' eu ! on croirait 'qua!slÏment qru1e: ..

- C'est ,(tes, brûll1r'€Is, mterr'Û·m­pit-il ... Je v.ais' vous· ~iH~. L~ feu avait rpris idlaillis' une maIson pres de laquelle noulS' pas6ions, d'es: ôamaœa.­des ·et moi et, en -attendalJ.1~ 1e8 :pom­piBrs, nous 'avons tout faIt ce qUJ~ noUlS- deviOO1JS· rpour sauver ee1liX q~fJ. n"en pouvaient S>Û'1'tir. Ç,a c;haufrfal,t dur et du f ,eu m '-a touché l,a figu!fe . . . .. Oui, mais' il y avait une rn-aman qui vit et ·qm.i se~ r,ait morte; et je sulis clOntent -tout de mêll1ie n1algTé les marques. Pour­vu m'aintenant 'élJJ' o'uta-t-i1ern. sl'e,f-

, !. C' , . forçant de -s'Ü'unre, ,que ' laue fi -al-Ille encore! .

- Oh! fit-eUe, üOlnm·ent IpourralS-tu 'en douter 1

On -].e; félicita, 'on lui se1'1'·a, die nou­veau les' Inaioo et il fut f.orcé de ra.­c.onter par le détail le.s l?é-ripéües de -l'et incendie dont les Journa,ux a­vaient rparlé, s,ans rmlentiolIhll,er son nom. On en fir~sslonna -d 'époU!va~:rûe et il -se111b1a. à 11arie qru.e TÛ'ussalnt, tout halafr-é qu 'il .fût, était :plus joli gla'I'çOn 111ailntenant ·qu'-alVlant ~'Ûn d'é­vart ....

X Qumze j'ÛUl"lS ~iprès le If\eto~r de

r.ronssIaÎln..t à Pi,erfonds, ~e mouhn re­cOIlllnençait SOl1l tÏJC-tac joyeux; m:a.is,

_ hélas! C1.a.ire paraissait :en avoir OUL

'blié le ~hemin et c'était en vain que le' nleunier tentait, mainte.s fois par jour, -d 'a:-percevoir ~mrme j.~dis, .à trav·e.rs· la os-ente fI eUII'le , 1:a chere VI­'sion de la jeune fille.

- EUe n:e ID ',aime ;plus, c'est fini t dit-il ·un j.ofUr à Marie a~elc qui il -caus·ailt volontiers quand! 11 la ren­corntrait; eH-e m·e trouve tro'P laid à p rés-ell1t. . . .

- .oh! répliqua-t..,elle, on est ,tou­jOThDS boom. ïpÛ'ur qui vÛ'~'s aime.) Et puis-, jet '-aSlS'UTe, ToulS'sa.lnt, on /s' h:»-

bitue trèsl bien rà te's- cicatriees que, d '.ailleurs-, le temp.seffacer'll..

Il fH~coua }a tête. - On 'Ile· ISi'y habi1m,e ·palS, -pu,isgue

Claire.. . .. . Et je vois- bien, ,conbnua-t-ll. tI1.S-

t81nent, que toi-mênle, 1na p'etIte ~.­D;1}'e, tu ne- me regardes vas' sans pl--he. .

- Ge n'est -p:alS P af\0e . que- Jete trouve vilain! -riposta:.;t-eHe ferme­m-ent. J'-ai de la peine 'Parce que tu en 'aIS, voilà ,tout.

- T'li! e-s bonne. - J'ai de l'-alnitié [}Jour toi, r.épli-

qua-t-,e'lle . ICe: jour-là, jl la :reg'arda ,plus. ,at­

tentiv,ement et, pOiur la pt·emlere .fois renla.rqua l'exquise doueeu'r de ses yeux et de -son .sourir,e.

Le ,te'mps pa:SlS:a. Il y av·ait .pr~s- de trois -mois' ,que ·Claire ne pev,ena}t .au moulin que rp'ar la foœee d~ ch'Üs:es; Le paUivr.e ToussaInt avaIt devlne j,u6te; elle ne l "ali'lnait pl11JS ptaT0e qu'·eUe .}Ie trou v-ait laid.

El'le ne l '·aimait plus, 'et voilà que cett8' idée c{}mmençait à lui êtr-e moins ,crneUe" peut-,être Iparce 'Q.ue la. 'grand ',Inè-r'e !S'ingénj:ait à -en atté-nuer l'âpr'eté. ...

- VoLs-tu, m.otn petIt, 11]1 dIt-elle un m'atin qu'il venait de pa,rler d'el­le 6ans ,appa;r'e'nce de chag·rin, tu re­l"'a~s- bien de r,enoncer francheinent à ·eUe. Cette fille-'là n',a 'P3IS' de cœur, tu peux en juger d "ailleurs, et, à ta pla,ce, j 'en choi,s~Tais 1ll1'e 'autre .. .

Elle pa:rlait un peu haut, :p:a'I'ce que Marie s·e. trouvait !dalllS' :lift pièce C'onüguë, étant v'enue l'aider à· rac­oomm-oder du linge.

- V.OU'8- dite.s à votre -aise, ma­man! répondit-il. C'esit vrai qU"en réfléchis'sant, je me console de s.a. p€'rte, maj:s ce n'est -pais -aVlec ma fI­gure ,d 'aUljourd 'hui que j-e !pourrais ·ch.o ilSÎT.

- Savoir! ,reprit-'elle.

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Il 'soupira ,et Is'Ün so,upir s' env 0,1 a pcvr la pO'i'te entr'ouverte'jusqu'à la jeune fiMe atientivre.

- l\1,aipire! 'a:opela· la lneunière. Elle la is!S ai son ·ouvr:a.g'e' ·et vint à

elle. - 1\1.a fiUe, reprit-oeHe, voici 1'ous­

s;aint qui pense ne iplu!S pouvoir'trou­ver d'érp-om,'eus€ et qui s'eu fait cer­tainem1eIIlt d'e la peine, car ...

- V OyOlliS, mère, interrompit-il, ·que vas-tu lui 'raoonter là ~ Et d'a­bord, en- trüuwerais-j.e une que j.e n ';a:0ceptel'ia~s ·pas ...

- Ah! interpompit M·arie à son tour, tu aim'es toud our!S' Clcûrre ~

- Non de vrai! répliqru,a-t-il, car je veux être Ifrauc, voici que j "en

aime une ,autre. Ainsi ·tu vois! Mais celle-là non pluls, .sans doute, ne nle trouv'erait palS' là son goût ... Et 'puis ... 'elle mie gardel"ait Truncune peut­être' d'avoir ,eu des idées sflltr Claire. ~ p.o'll'rta:ut! riposta Marie s'an.s

le reg~arider, ]1 n'y :a pais 'e;u de 111'al à ça.

- Tu cr,01.s q~" on .pourrait me iparrdonner ~

- P,ourqUioi donc .pas ~ r~pondit­elle, si 'On lest brave fille.

- Elle l '·est. Ah! si celle-là v.oulait de ,moj! Les belles noces que nous fefÏ.ons et 'Comine je mettr,aiÏ'S m'es ef­forts à la r1endre heureus.e! .a,elle-là !lI '.est pas- comm·eOlaire, et je 11aime, non s,eulem·ent pour ,sa gentiU,esse et Ison esprit, mai,s pour son cœur, son cOlurage iau tr,avail, ·et ...

- Eh bien! 'que TlenS'es-tu de ce­la., :Nlarie, demanda la lll'oonière; nJooi j'e le cro:ùs ,sincèlI',e, et toi ~

Elle .fit un signe de t€te ren rougis­iS'ant.

- Alors, m,a mrgnon([lle, r,etprit l "excellente vieille, il fa,lllt pépondre. C'est toi qu'il .aim,e, ne l 'lais-tu pas -0ompri'S, ~ ,et je croiS! 'bienqu 'il ne ,t "est rp,atS indifférent. Veux-tu ri '00-0e:pter ren m,ariage ~

60

.l\tfulg\ré 111a laideur~ . " balbu­tia-t-il.

Le d~liciie'llx vis.age ,de la jeune fine ,s'illœnina et, 'spontanél11ent, el­le lui tendit s'es l'nains; m'ais il l '.at­tira à lui et bais a S'es· chev'eux blonds,.

X MoaTie et T-ou'S!S'a:int so·nt nladés

k!leplli,s dix ,an61 et, depuisl dix ans, s '.aiment -et ,s-ont heureux.

La bonne gr.andi 'l11èr,e vit enoo-re, Inoins ing1amhe mais ,s·e 'Portant tou-j'OThPS: bien, ma:l~Té s'e=s 87 ·ans. •

Le moulin est plrus ,acha;1andé Que jamais', et :sa !roue j aS'elliS€' ne cess-e de 1,8' ,ehantei ' j-oy'eus'81nent à tOlUS ceux ,qui 'passent près de- la: petite rivière.

ICI aire :a.ussi s ',es't 111ariée, ,et son mari, 'l'nenui!sieT 'au vil1age, en 0St certainenlent 18' plus bel homn1e, ·et m,êm'e, ' p.al~aît-il, de bien loin a la ronde; Inaj:s oomme 'eUe ·en es't j.a~ louse, 'elle l'e' 'surveille et, comm'e il e·srt brutal, il la bat. Jean Barancy. .. -..

Le jardin potager On ne donne généralement pa~ as­

sez d'importance dans les fer.mes aux jardins potagers de·stinés à la production des lég'umes.. Il est re-­~onnu qu'i'Iso contribuent larogelnent à la ,santé et les négliger est un tort. n ne fiaut pas perdre non 'plus dB vue que ce qui est dépensé en légu­lues est une économie de viande.

Le jardin tpotager doit être aussi rapproché de la maison que rpossible et se trou v,er en bon terrain, du fl"es­te celui-ci, rS 'il n'est pas très bon, s'a'méliore vite 'par les fumrures co­pieuses que l'on donne aux légumes.

La clôture des j,ardins potagers est ,souvent en murs et c'est là un a­vantage ca:r les haies avec leurs -ra­cines nuisent à la cr01slsance des lé­g'um'es·. Dans tous les cas si ce S'ont

des haies qui servent de clôtures, el­les doivent . être régulièrement tail­lées.

61

Quant à ~ 'é.te~1:due ~lu jardin püta- , o'er on l'estllne' a enVIron un ar e p·ar p.ersonne nourrie à la fe,rl11e. Cette contenance :peut être beaucoup aug­mentée, si on vend du légul11e au ~le­hors ce qui n'est rpas une ma;uvalse S!péc~üation. En estimant la conte­~ance du potag'er à un are, il ·est bien entendu qu '·on n 'y -cultivera pas les pommes de terre qui prennent trüp de place.

Une rotation dans la culture des légumes 'est inutile et 'seœait d'ail­leurs difficile à übserver, les diffé­rentes espèces de légumes étant très nombreuse's. Dans les: jardins In.araî­chers les 111êmes légumes se cultivent plusieurs fois, 'de suite sur le Inême endroit 'sans que la production s'en ressente. Les ' Dultures sous couches dans un jardin ;pota~'er où ne se cul­tivent que des légum·es 'pour le me­nage de la ferme Ille s'ont 'Pas très uti­les et si on en établit pour .avoir des plantons de bonne heure, elles ont peu d'importance.

J ,amais aucun a,rbre ne doit être élevé dans le jardin potager où il se dévelnpperait · rapidement en 'Pro­duisant nom:bre de racines qui épui­seraient le 08.01. Il n'y a qu 'une ex~elp­tion à cela, ~e sont les arbres en es­palier, le long des murs. Ces Iarbres produisent du fruit .pour la. table, ce qui n'est p.as à dédaigner p01,1r la. consomlllation ou pour la vente. Etant touj-ours taillés, le système ra­di~u1ai're ne se ,dévelolPpe Ipas' beau­coup et seule la platebande qu'ils occupent est perdue pour la culture des léguml8is. Les, HIUJrs 'c:oûtant d'lier, il est indiqué de les utiliser aussi bien que possible. .

Les gros travaux du potager tels que 1e la.bOlul~a:ge 'cVoiVlent être fai~rS

par clieis homnlelS, 111lai.s IleiS ;pe,tits tris ­Vta:ux de n ettoya.ge et die rec,0I1Jte peu­vent ê,tre ahaiJ1Jdonnés .aux feulfllllOO et RIUX adoles'Clents s 'il y en a.; la ciUlltu,.. 'Ile n'e-st donc Ipaig' bi.en ,coûtell1s,e, et les av.antages q u "on retire du 'Potager compensent largement les peInes.

Le terrain d 'un pota~er bien û'on­duit doit . être toujours occupé pel!­domlt ,la hene ,s'aison et 'pas pluB tot 'l1llloe pÙlall.1iche de] égLUm'els lestt-el1e dé­g·a,rnie de .slcm 'Pll'lO'dUJit, 'Q'u''Ün l,al la­houTle pOU1'1 la ife'planter de nouveiaim Av,e.c rCIette 'CTh1turle inte'ILsliv'e, ill est na,turellement nécies'saire de donner die cüpiews.81s fUIrH]'f,e& qui :sont bien .payée's par la :réclolte.

La question de l'eau est très Ï1n-1)Ülrtrunte pour lie potaget', 'C:all" lS,a!n~ eau pas de légumes. Il faut arroser fréquemment en été et D'est un tra­vail pénible et qui ;prend du tem.ps, au moment où à la ferme toutes les forces sont réquisitionné,es pou~' la grande culture. Il est donc bon, dans ces c·onditions, d'avoir dans le pota­g'el' luême, ou à prüxinüt~, un réser­voir d'eau ou une f.ontame. Quand on .peut établir Ides conduites d'eau dans le j.ardin mèlue, le travail. est b]e:n faci,1ité, ma,iSr sarnf dans les, J,a:r­dins ;potagers de luxe ou dans des cultures m.ara.îchères près des villes, cette facilité psut rarement s e ,pré­senter.

Ne négligeons 'pa.s nos jardins . .130.­targers, mailS v~uons leur au contraI­re tous nos SOIns, ce n'est .pas un hue mais une nécessité. Les légulnes sont rafraîchissants- et sont néces­saires à la 'bonne alÏl11entation de l 'hOlnlue. I1s sont en outn~ une nour­riture pern coûteuse mène avec les frais' qu'entra.îne l'entretien du jar­din potager, il ne faut donc .pas s'en priver, sous tous les rapports ce se­rait une faute.

-...

Page 8: Supplément n°7 1907

Les histoires de r oncle François

Madame la Bise - La, bise 's-ouffl'e' f-ort ee 'so.1r, fit

()lbs,e:rver l'a petite--blondinette .en se 'S'errant früe-Uisement contre l'épa:ule de l 'Ol1Jcle' -Fr'ançois.

Et, en ,effet, la iblse de marsi sif­flait avec âpn~té sur le toit et s'en­güuffrait ,avec fra'c'als ldians la! (haute cheminée devant laquelle l 'Onel,e é­tait a'slSis, entnumé de sa jüy;eusle baJll­de d'auditeuI'lS-.

- Oh! 's'écria dédaigneusement le frèTe aîné 'en sec'Û'uant 'sla tête auoc ,abondants ohev'elllx bruns· coupés en brosse. - Oh! les' filles, oela a 'Peur de tO'ut1'

- Je n ':aà. lJws ~peur, r81prit douce­,ment }ta finette-, mais cela m'e f,a,it de la ,peine pour ,ceux qui sont de­horis ·et ,qui .ont früid, pnur Iles voy,a­geuTis', püuJr lesl :pauv-res g,ens et pour les petits oiseaux.

La main de l'Oncle, se .paSoa sur le:s chev,eux d8' la fillette:

- Dieu bénilslSe ,toln bon rpetit cœur, m'a ohérie! . .. Tu -as, r.aison d'avoir !pitié, ealr IM,ad:ame la Bise .a TIn ·car.actère fro~d et tr.ancihant, ou qui du mo.ins: nous Ipa.r,a,ît teL .. Mlai'S qui s.ait si nous ne ca,lomnjüIlJs /pas ,en :elle une œuvr·8' de Dieu dont nous ne Isav'ons pas ürer Ipaœ~i conv·ena­blement1

. . .. Oui, qui sait, répéta l'Oncle tout :pensif.

Et, devinant' TIne InThette 11l'ais 'pressante curiosité' dans }tes. yeux des enfants grnrupés, ,autour de lui, il sourit - c'était le :prélThde de toutes s,es lüst,01r,es, - et commença:

- Bouv,ent, m,els amis, je V'O'lllS ai raconté deS' souvenirs: d'u passé. Ge S'oir, Mada'me la Bise m€ :ohuohote à l ',oreille, tout ,e-n acti,vant la flalnme de notre f,oiJT,e.r, une histoire ide Fave-

82

nitr dont J ulelS' Verne ,m1t tiré tout un 'v'Ûllumle Ide la Bibl~ot1hèque Hetze-l que vous ,aÏlnez tant ...

- Les- gTü:S' bea:ux livres ·avlec beauoo;rup de gravur,eH! ,Chie, çalI fit un de's' garçonS'.

Les. lautres' fOiUtdJrüyèr'ent du 11"e-gard l'interrupteur.

Et voici l 'hisrtoir,e que. l'On~le François- ra00nta ce \Soir .de grande bilse.

X On était -wu ,m'ois die m:arS' de l '.an­

née 1899. D,ans ;une llliJSlér)alhle InJan-'" s·arde de la ville .de Troois-Etoiles, un jeune sa'V.ant ·gr,elottJait devant S'es-iivres 18't s',ef.força~t v.ainement de trav.ailler.

La bise g1alo'Pait sur l'e toit et 18,8111-blait :slecoueT des s.aoS' de noix 1811111' les tuiles. EUe f,a]s:aa.t craquer la ,char­Ipente et :SlouffJ'ait -son haleine g'la,cia.­le rpar tout€S les fils-sures - 8't il Y en .avait heaucourp.

Par la fenêtr'e à ta1batière, le jeu­ne hnmme vüyait seintil1er les, étÛ'i­l'e'8' dans-un Iciell d',acier, 'et Sirius h11 clignait de l 'œil ,d '.un air gog1uenardt.

VictOT Pertinax - ce s€r,a l,e nom de notre Isav.ant - s'écria d'un ton rag'eur en repousiS'ant Is'es- liv,re-s:

- PRS m'Oyen .de trarvailler! Il fait trop früid' 1. •• :M'RudUe-Bise 1. ••

Et i1 ana 'se 'm·e'ttroe aru Ii t en S" en­roulant cùans s·elS' minces couvertu­res.

Il s'endormit - -ou crut s,',endor­mir - en murlJ.ll'urant 'enco're: « lVIau­dite Bis-e! ... »

SouJdai1n un furieux coup de vent ébranla. sa p.o:rte, qui iS,'ouv,rit et se ref,erm'a 'C0111m,e' !pa'r un' œessort; et l'instant d'·a'prèsi, ,au :pied dUilit, une vloix slévère inrterpelila le tr'8111iblant Pe-rtina.x, dressé isur sün séant, les yeux pl,eins d'effaœ-e'l11ent:

- « ,lVlaudite Eis,e)) est vite dit, Inon g.arçon. Il :f.a-uœrait pourtant s 'entendlr,e une fois pour toutes. Voi-

là ·des siècles .. q1li~ j '~tten~s . qTh'o.n rue rende enfIn JUISÜce. ;S1 Ja:mal'S bienfaitrice- flut méconnue, c ',est 'bien lUOi ! ...

PertinRx aperçut .alü.rs-, dans' 1 'Oln­br,e, la: ,fÛ'filne ratatinée-d'une vi'eiUe dam-e ,qui le reg.a-rdait avec des ye-UtX étince'lants:. ,

- Oui dit-elle ·en fa,i8ant l,a, révé­renc,e av~c ,beauc'Û'Uip de dignité, 'c'est bi'en moi, M,adame la Bis-e, 'pour vous servir, si VÜUSI da.jgnez enfin agréer mes- services.

Pertinax, e-stormaqué, ne soufflait mot. 'La vieHle- dame re-prit:

- Ün v,erut hien rie-00nnaître qu' un froid sec e:8,t s,alubr,e, ,que. j'as'sai­nis l'aiT, que je mets: en fuite la grippe ,fille de' l 'hTI'lnidité ... M.ais on lais:se s-e perdre l'incwlcUilable force mécanique Ique j ',a:pporte,. On dit que je suis fr,oide, glaciale, et, si l'on savait, je s,erais UOJ.'e excel1ente source de ,cha:le·ur, de teHe SOTte que plus la ms'e serait ,froide, plus il fe­r,ait chalUd ...

Dire :qUe Ides siècles ISe sünt pas­sés sBns ,que l'.antique ,moulin à vent ait été judi,cieus'em,ent tI'fallsformé ,en moteur idéal, et que ce vingtième siède ,si fier V,aJ .passer à SŒl tour leu répétant ce refrain d'ingratitude: « Maudite Big.e! ... ) Que d.'ingénio­sité, que de génie même !perdu.s :pour chercher le mo'yen de ,tueT ,JIHg. hom­mes, au lieu. de -s",aJpphqlller à les, fai­re vivre et à ,cœéer :porur eux t.oU'S un peUl die Ibm1ll1e'Thr... Moi, la. frü]de ~1se, je s:uis ,1 'hygiène, je po'uœr'ais etre la éha1eur, le conf.ort, 'le foyer!

Et lesl yeux de la vieille da.me é­tinceJa.ient de plus en plus', comm'e Sir]us taut à l'heure, mais .sirius dédoublé et viva:nt.

Victoir tl"e'lnhlaÏt dalns- s'Ûn lit, mais -ce n'était plus de fr'Û~d'. Il ,a'v.ait peur, et son effro-j redoubla quand la. re­doutalble vlsiteUJsle' s·e rapprücha ,et lui tira vigoul'eus'ement le nez.

68

Le !paUVl',e g,a;rçon éternua. -aTIs,s.l..J tôt.

- Pensez à Inoi, ·n:lJOU g~arÇion, dit la: vieille dame, et une lautre fois' ne parlez pa.s Ides, gens sa.ng. 1e;8J connaî­tre. Bonsoir!

Un furi,eux 00Uip de' vent paJflut ba­la.yer .1a ,chambrle. La visliteuse dis­par.ut et Victor ·s'éveilla en éter­nuant: -Thil rhllm,e de cerv'e.au. formi­dable devarit être la veng'ea:nce de l,a vieille dam-e, qui :semblait 'enc'Ûr,8' le reg'a,rdeT- de là-haut en clignant de l'œil ... l\![,a~s' nOll, c'était Sirius r.a­yonnant par la ,f,enêtre à talhatièl'e.

- -lVLa;UJdite B ... , murmura: Per­tinax, mais -il s',alfl~êta 00iU·rt, ,et tout en éternuant av'ee tant dB f{)TIC~ que son pauvre l~t de hois cra1quait lam,entaJblement, il song'ea aux étran­ges 'propos de 1-a vileille. Etrang,es oui, et 'Püurta,nt si Jucide'S'. '

« Q·ui eher-che trüuv·e)) iS'e dit Per-hlliax. '

Et il 'Prit une-.gu~al1'de ,résolution, tout en changeant die mo,uCJhoir:

- Eh bi€n! je '0herche:rai et j.e trouverai, ou j'y perdl"'ai n10n nOln! ...

x Un siècle plus' tamd, on Hs,a,it dans

tous les nl-anue,ls' ,g·colai1'e.8': « La légende ,attri,bue à une vision

d'un jeune savant du v'Îngtièm,e siè­cle, VictÛ'r P ,ertinax, l'invention à la fois simple et géni.ale qui res'ta'l1ra, en le,s t.ransfo'rmant, les -antiques mo-ulins à vent, 'et les 'adapta a.u toit des- édifiôes e-t dlels m.aisüns pour -en faire de bienf'ajislants et actifs fo­yers d'énergie, ,de lUlnière ,et de cha­Jeu!'.

)) Grâce à cette inv,enHon, le con­fort molderne a: été miS' à 'la pnrtée des 'Plus humbleisl logis, la plaie dlU 'pa:llpérislne ,a été combien s'Ü'ulaigée, et l 'hiver a celssé d'êtr,e l ',effrüi des­pa uvr,els g~ens. ILa bis'e' la !plus ,glarcia­le eSft devenue la meüleure -a!lll'i,e de

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nos ftOy,e,l~' , oar, 1)Jus ·son ha}.eine. si fr-oide' met en ,acÜon nos' moteurs, ·p1us chaude ,est '1 ',atmos'phèr,e . qu~ cette ·bienfaitrice longtemps mécon­nue répand dans' [101S dmpeuresi

• ' .

» La. lég,elnde est graCIeuse, luaJoS ce n'est qu'·une, légende. 'Le Havant professeUJr N egator, docteur en théo­].agie de l'Université .a' Azurvil~e, a définitivement .démüntré que V lCtor P.ertinax n',a j,alna']S lexis,té, et <:Ju:e son nom mêm-e n'est que l.a glonfl­cation 'symbolique. de }a veflsévéran­ce qui .conduit à la victoire. L'iJ?­vente.ur n'est :qu'une omibre, ma!lS l'invention est une trip1e réalité bienfalÏsante: énergie, chale~t.r et lu-mièr·e. P~e1·re.

An pied de la croix Je (lYle'\.1!re à tes lPieds' PeI.~s et 'broyés, Mais touQ OIllifS' j'eSjpère; Mon Jésrus, mon ·frère, Je 1Pt1enre à tes piOOls.

Je 'baise Em tremblant 'l'on 'COIl'(ps .touft s-anglant, Crur IPOUJr moi: tu SO'lllftl.res ... ·SalllVe-moi dlUl ·gOlllffTe De q'enfer 'bêalnt. JêslliS, Dieu très -bon, p.ar'do:n:, 01l1i par.don ••• Toi, il'amoULr 'SU(p'l'ême ..• 'Du Ile 'Vois, je t'adme. ' .' PaJJ.'1d:()I]l, ouI, pardon •••

Je (plleUire à ,tes \pieds Per.cés et broyés, .Mais -t()1U~()!U[~s j'eB!Père; MO'n Jiêsm:;, mon frère, Je pleUil'e à fes p1edJs.

Oha.n()ine JuŒes GROSS.

----~.~.~ .. a~--------

Demain Demain, disait Jeannot, je sèmooai mon ,blé; J'y mettrai .bel·le ll!rdeUlI' et zèle lredloUlblé. Demain viu:t, mais Jeannot cOUJrnt de fête

. en fête.

E t (bien ruv:runt Œ~ t~" 'Sa moÏis'Soo était , !faite.

Demain dlit ~'êco1ier dléclaigneux dUI s1lIvoir, Je d'eva:n;cel'ai i'IU.'Ulbe et Ifera'i ~0iIl devoiT. Et tl·.éJ>'éta.nt to.UOO'U'l'S .cette yame ~s.srua.:~nrCe, il n' ouvre RlrettiJle Ibrêlclhe au ,mur de l.t:g'Il.o-

irance.

Demain, dlit :J'usmier, 'je baisserai mes taux; Je vois a'Vec- e:ff:l.'oi mOTIlter mes capitaux: Effil'oi qui -d'lue peu., projet bien éu;>hémère! Votre espoi'l', (lléibiteuil.·s, ~e résout ~. >chimère.

Demain, .dUt l'dn'Cloilent, je veux br.Îiser tO'ut 'lien

A'Vec 1'()(Î;si'veté qud cO'I1dJuit 1'1l0lD1me à Irien. Dem'3lln vienf, le ,soleil à lson zêDdth al'.rive: L'esclave ,baise el1iC()r [a IChaîne qui le ·riv~.

Demain dit le bUlVeun.' tombé dans 'UJl1 rruvin, Je ne ~11lerai plus 'd"en'ce!hS ·au ddieu du; vin,. Dès· l'aube, un n011/Vea1lJ ·culte à la liqueur

h'UIIlée Prouve que ses serments s'envolent en fumée.

DemaJtn, iClit Ile J.)l'odJÏg:ue, oui, je couperal co1l!l't

Au jeu, plaJs!Lrs, festiLns: 'c'est ainsi qU'e l'on court

A la ruine lPrdchain~. Av,ant l'auroce, i!l songe A mUle app:a.'s notllvea:ux. Quel iIDjp'rudent

mensonge!

Demain, redrit l"arvaTe, rumi ,clin .dlleu-;mêf:rul, Je cO'mpte .avoia.' raison de mon vice fat-all. Mais 1'0'1', pJœ que la veUle, rur:demment le

·fasc-lne Et la C'U[)idité d-aiIlS ses yeux se dlesslne.

Demain, d/it Œe ;pêcheur, je veux me ·couver­tlir,

CM' cette moct S1lJbite est IPrOlPTe à m'a­vertir,

Demain vient, 'la passion semble aviver sa flamme

Et ['aveugle clh·r.étien s'y liV1re C()Iips et âlne.

Demain! com:bien ,ce mot .si lâche es,e im[>ru. dent!

Beaucoup ,l'ont éprouvé pail.' ma.int grave ac­c1'C1~mt.

RecueUlOO1s lai ileçon ,de leù:r ·eJGI)érience: Que les regrets, d'a.utt"1.llÎ. coilllf1Jrment notre

science! Non, pécheur, ne dis plus q;ue, dmn(tin, tu

feras. Dis: « Â1.tjourd'hui je fa;1S» et 1lu te SftUiVeras. Satan, notre ennemi, ,d'ârrnes t oUtiOlUJl'IS en

quête, Voit da,ns ·le mot demain :un gage de rCooquête.

P. DEMIEiRR·E.

------------~,-----------

Supplément au ~o 8 de '"ecole" (1901) .

Notice sur le Japon

N o ilS reproduisons s'Û'us ce titre un certain nombre de ,pages fort inté- . ress'ante:s, que M. Imseng a ,publiées da.ns- la, Liberté. M . .Benoît Im,S'eng est valaislan; il ·a fait se.s études en partie à Paris. Il était :parti ,pOl1r le Jafpon en 1'897. Il ·a été .pl"nfeslseur penda.nt quatre ans à N,a:g.asa.ki, p~üs qua.tre ans à Yûkohmna. Actuelle­ment, 1\11. Ims·eng ha:bite Saint-Ga}:], où il ·enseigne da.ns un institut -privé. (Réd.)

* ;1, >1<

A mou il'etOiur IŒU Jajpon, il y IR. .quelques mois, j'ai été tffilement questionné et inter­viewé ISlUl' ,00 'meJ.'veUleux ;pays, quJ, pour ain!si -düre, ;ne vient ,que :d'éclore, j'ai J'ait tant de ,des~iptio,n.s du ;peuple j.ruponais, de ison c3a~actère, de ses !lIlŒurs, .de 'sa -religion, de sa mrun:ière d'e ·se nOThl'il.'ÎJl.' et d'e s'h.albHler, que 'finalement 'l'·idée m'est venue die coo:rdlOlDuer et :de l'éd,iger mes olbsel'v·atiolllS.

Les JaponaÎls .sont petits de tai'lle, 152 cm. en moyenne. Le tronc :du Jllipo-nais es,t aUls­si long ,q'ue ,e:elui de l'Hun.'ojp'éen.; ma,is ses jam:bes !sont ,courtes, ce qud e.<:;t 'll!lle consé­q'llrelliCe n~tUlre/lle de son 'hrubHmlde d'e tl'es1ter taujoubs ·a·cm'{)fuiP'i œan-s· 'S:a mali,s.on. On a ooDstatlé qlue rra taille mO'Yenne a 3Jugmenrt-ê dlWuis que le g'O'Uvernement' ·a iuvrodiuât les buncs :danrs ]es 'écoles. . Outre sO'n teint j.WUiD.e, le NÎI.p{pon se ·di.g­

ttrug1ue emcore pa.r ,se·s .cheveux ,noÏl',s sa pe­tite ba:l'biche, .s'es pommettes très s aÎ.UaJn tes , ses yeux plflllS OJU moins olbŒiqlUes et son iI18Z wplati.

.A,1011S, me direz-vou.s, Œe Ja;pon3Ji,s n'est pas un bea;u type.

* !k :1<

On a .déjà tant fait 'd'e deS:C1~ÎJPfions sUir 1es qUiaUtés ·et 'les :<Mf'wuts des, Jlruponais, Œes ru.nes contredJisruut 'les ,wu,trœ, que, ll'1êeHement, caux qui rTh'ont !pas vléc'l1 ·avec eux ne lSta;vent pl'us qu'en [penser.

V'01Lci 'quelques ;remail'ques q:ui permettront Ide 'Col'riger [es à:dfées erronées ·qu'on ;poUll'll'ajt a voir ,sur ,le'oc compfe.

On .peut driIr-e i<l/Ue, en, 'gélllénaŒ, Œe Japonais est d'un nllivur€'l hon et 'd"unecourtO'i's!i.e S31h~ pa'reillle: il est patriote, vafl13JJllt aviidJe de 'gloi'l'e, très jlailoU'x :éJle !son ~nd~e~'d'a.nce, in­diUistrieu'X. 'Il eSit très· p.I'0l)re, :p.rendf ;son: ibal'll [)l·es.que 'Cbruque jOUll', 'mainti.ent sru deme1l1re 'dfaJlls un téva t de .g1rand'e !PJ.'OIpretê. 1i1 jp:'LalCe \la piété (fii~iaJle aiU !P'l'emier Irang, toutefods, '3Jprès Œe pa,triotisme, rdev.alnt !lequel tou.t .d!olt JCêder.

.ra est très ingénieux et :d.'ulDe ha:birretê pro­d'ÎlglÎleu·se ~œans Iles tl'a vruux man'1l:ells. n .n?est !pas l'rure de voir sOI\ti'r .de Ises mains d'a vé­rita'bles chef's .. :d'œuw'e, à Ia ,oonfection !des­q~elJS il ·n'·a emiI}lOY'é que [es O'u,tJUs Œes plus 'S'l'Ill!Ples. On V'eut d'Î!l.\e qu'il a ;POUil' p<l'indpe de ,ehm1Chffi'coll's,tamment à 'M\rivel' a.u'X meill1eU!liS l~ésU'lta..ts en Y ,consacrant ~e moiThS de tern;ps et 'le 'mOinlS de peine possi'blle.

Le J.3IponaÏls Ise d!isting'ue :ruutSlSli !par 'Une ex­,ce1:1ent~ mémoiu.'e. Ses em.aillts aiP!lJrennent ;plu!s vite qlue ceux {Tes ErurQjpéens,' mais ils IJi"rupp:ro,fondJissent /paiS, ils l'estent 'à ~a: SrttI'­

~ace, eXe'Dcent !La mJémoire aUI [pII.'éj:l.lId;i;ce !ClIn Jugement. ~e Révérend MU'Il(ljlg;er a 'dfU: « Le J 'a/po­

naliS est 'un grm/d falent, mats non un gé­nie. »

Vo-ï.?i maintenlaJnt ile revers de la médaille. Le N1'PIPon est soU['nois; \Sa [plhysio'llomie im­iIJassitble ne trahit ni :ses sen:s,a:mO'lls ni .ses s~ntime~ts. I:l ha:it ,cûirdJira:J.elflent 'l"étraill.g'er, bIen qu ID :se monlure· envm'lS J,uiÎ. di'lU.Ile ama­bilité et Id'u.ne ,civ;iàité ombrées . .rI est gêné­l'Mement honnête dans ses lI.'a'PtPort's .aYe~ ses compatriotes; il ~es vole l~all.'ement; mais ,i,} attrape, filoute "volontiel's l~ Iba:z'baœes' 'd'Oc­ckllent.

V,oUà, je ne ·veu.x p.as me IIJOII'ter j1uo'e en cet­te matière; riŒéaJ. ,de la ibe3Jut'é diffère de pays en ipay,s, et VOIU'S· 1e 's,avez bien, dlu res­te: des ,goûts O'~. ille 'discute !pM. .Et ~uis, vowlez-vo,us ;savou' ce ,qu.e ce N'ÎlPipon ;pense de VOlUiS 'U'utres EUlrolP'éell's" 'de V.OIUS 'qulÎ. CIl'O­yez être !l:a :bearurté même? V ():US rTh' êtes qu'un tasd;e .banbœres, gros, 'I.'{)!u.ge.s, chevelus aux Yallx verts! l '

Il est 'ŒUil', n'-é.p'l'oove que très peu de {;om~ l?a'ssi?ll pour Ues ma'~heUlreux: il ne SQil.'üu.'a

J 'am13.i1S rCLe a'a !pemte voitUire iL d.eux Iroues, ·utPpelée JÎD!l'.iki'Sihi (iJitUéraJ1ement /homme !fOl'­ce, voitlUll'e), tirée :PM' ThD homme, Jors.q~e ce­~ui~ci monte pénilblement J·a !pente d'rune 'co,}­,line; jamalÎ,s on ne veJ.\Va u.n J<3fPonais 31S1sis