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FONDS EUROPÉENS Plus d’un milliard d’euros pilotés par la Région Aquitaine Le conseil régional d’Aquitaine prend les commandes des fonds structurels européens. Une façon d’adapter au mieux la gestion de ces fonds aux spécificités et aux besoins des territoires, afin de se rapprocher encore un peu plus du quotidien des Aquitains. Page 5 SUIVEZ L’INFO SUR AQUITAINE.FR PRINTEMPS 2014 ORIENTATION Les métiers qui recrutent 20 000 emplois sont non pourvus en Aquitaine, alors même que les entreprises ont des besoins de main- d’œuvre, et que beaucoup de jeunes cherchent un emploi. Le conseil régional s’attaque à cette contradiction en sensibilisant aux métiers qui recrutent. Pages 9 à 11 SENIOR Silver Région, l’Aquitaine s’engage La Silver Économie ou « économie des seniors » répond aux besoins liés au vieillissement de la population. Véritable défi social, c’est aussi un enjeu économique générateur d’emplois et de croissance. Un enjeu porté en Aquitaine par le conseil régional, via un projet industriel, territorial et scientifique. Page 8 AGRICULTURE Des aides à l’installation pour les exploitants agricoles L’Aquitaine concentre 10 % de l’emploi agricole français selon l’Insee et affiche la masse salariale la plus importante du secteur : un milliard d’euros. Page 12 LE JOURNAL D’INFORMATION DU CONSEIL RéGIONAL N°52 IAKOV KALINI/SHUTTERSOCK + ALBAN GILBERT NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE Pratiques, confortables et durables, 46 nouvelles rames arrivent en Aquitaine. PLUS SPACIEUX, PLUS MODERNES, BIENVENUE à BORD DE VOS NOUVEAUX TER ! EUROPEAN UNION 2014 JOSHUA HODGE PHOTOGRAPHY/GETTY IMAGES

Journal l'Aquitaine n°52 printemps

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Journal d'information du conseil régional d'Aquitaine - printemps 2014 - Nouveau Ter Aquitaine - Dossier Europe

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Page 1: Journal l'Aquitaine n°52 printemps

FONDS EUROPÉENS

Plus d’un milliard d’euros pilotés par la Région AquitaineLe conseil régional d’Aquitaine prend les commandes des fonds structurels européens. Une façon d’adapter au mieux la gestion de ces fonds aux spécificités et aux besoins des territoires, afin de se rapprocher encore un peu plus du quotidien des Aquitains. Page 5

Suivez l’info Suraquitaine.fr

PRiNtEmPS 2014

ORiENtAtiONLes métiers qui recrutent20 000 emplois sont non pourvus en Aquitaine, alors même que les entreprises ont des besoins de main-d’œuvre, et que beaucoup de jeunes cherchent un emploi. Le conseil régional s’attaque à cette contradiction en sensibilisant aux métiers qui recrutent. Pages 9 à 11

SENiOR Silver Région, l’Aquitaine s’engage La Silver Économie ou « économie des seniors » répond aux besoins liés au vieillissement de la population. Véritable défi social, c’est aussi un enjeu économique générateur d’emplois et de croissance. Un enjeu porté en Aquitaine par le conseil régional, via un projet industriel, territorial et scientifique. Page 8

AgRicULtURE Des aides à l’installation pour les exploitants agricoles L’Aquitaine concentre 10 % de l’emploi agricole français selon l’Insee et affiche la masse salariale la plus importante du secteur : un milliard d’euros. Page 12

Le journaL d’information du conseiL régionaL

N°52

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Pratiques, confortables et durables, 46 nouvelles rames

arrivent en aquitaine.

plus spacieux,plus modernes, bienvenue à bord de vos nouveaux

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Page 2: Journal l'Aquitaine n°52 printemps

sommaire PRINTEMPS 2014 N°52

Depuis 2002, la Région, devenue à la suite d’une nouvelle étape de la décentralisation, autorité organisatrice des transports, n’a eu de cesse d’investir dans

ses Ter pour les rendre plus confortables, plus écologiques et plus adaptés aux usages du quotidien. Malgré un contexte budgétaire contraint, nous avons décidé de maintenir le même effort pour la période 2012-2016. Ce sont en tout 400 millions d’euros qui seront investis pour permettre le financement de 46 nouvelles rames.

Le 22 avril, les passagers de la ligne Bordeaux-Langon-Agen ont pu découvrir ces nouveaux trains appelés à se substituer aux anciens. Merveilles de technologie, les Régio2N et les Régiolis répondront aux besoins de toutes les Aquitaines et de tous les Aquitains quels que soient leurs âges et leurs envies. Conçus pour être facilement accessibles pour les personnes en situation de handicap, équipés de liseuses et de prises électriques pour pouvoir y travailler ou s’y détendre, rien dans leur conception n’a été laissé au hasard. Ces trains desserviront progressivement l’ensemble du réseau. Les travaux de modernisation entrepris dans les gares et les pôles d’échange se poursuivront par ailleurs en 2014 afin d’offrir les meilleures conditions d’accueil et d’intermodalité aux voyageurs, comme nous l’avons déjà fait à Bordeaux, Agen, Dax, Mont-de-Marsan et Bayonne.

Nous maintiendrons parallèlement nos efforts pour que la LGV soit prolongée, comme le gouvernement s’y est engagé, vers Dax et l’Espagne. Tout ou presque a été dit à propos des bénéfices, pour l’Aquitaine, de la mise en service de la LGV. Bordeaux ne sera plus, en 2017, qu’à deux heures de Paris. Étendue à l’Espagne à partir de 2032, elle placera notre capitale régionale à seulement 3 heures 55 de Madrid. La gare de Bayonne n’accueillera plus 1 million, mais 3 millions de voyageurs par an. L’Aquitaine deviendra ainsi un carrefour incontournable pour les échanges entre le nord et le sud de l’Europe, et une zone extrêmement attractive pour les investisseurs, le tourisme, les déplacements familiaux et professionnels. La LGV, en favorisant le transport ferroviaire, permettra également de désengorger les principaux axes routiers reliant la France et l’Espagne, et contribuera ainsi à réduire de façon significative nos émissions de gaz à effet de serre, en particulier sur l’A63, où est concentrée une part importante de nos émissions de particules.

Œuvrer, avec la LGV, en faveur d’une Aquitaine plus forte parce qu’ouverte sur l’extérieur ; étendre une offre de transports régionaux de qualité permettant, au plus près des usagers, de relier l’ensemble des territoires entre eux : tout cela ne forme qu’une seule et même politique. Elle continuera à nous guider tout au long de cette année.

L’Aquitaine le journal d’information du conseil régional d’Aquitaine. Hôtel de Région, direction de la communication, 14, rue François-de-Sourdis 33000 Bordeaux – Tél. : 05 57 57 80 00. Directeur de la publication : Alain Rousset. Codirecteur de la publication : Philippe Buisson – Directeur de la communication : Pascale

Groulaud – Rédacteur en chef : Brice Ancelin – Responsable d’édition : Sébastien Blanquet-Rivière – Rédaction : Anne Chaput, Orianne Dupont, Laure Espieu, Audrey Marret, Martial Peyrouny, Rémi Rivière – Conception graphique et réalisation : A noir, [email protected] – Photos une : Alban Gilbert – Photographes : Jean-Pierre Bost, Hervé Lefèbvre, Alban Gilbert – Impression : Lenglet – N°ISSN : 1634 -2917. Journal imprimé sur du papier 57 g recyclé fabriqué à partir de pâte blanchie sans chlore, issu de forêts gérées durablement. L’usine est certifiée IMPRIM’VERT et ISO 9001-2000.

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et à la version braille du journal sur simple demande à [email protected]• Rejoignez-nous sur Facebook : www.facebook.com/region.aquitaine• Suivez l’actualité régionale en temps réel via Twitter : @RegionAquitaine

À la une> De nouveaux trains pour les Aquitains En bref> Vers des « fonds de retournement » pour les territoires

les plus en difficulté> Dispositif Un, deux, Toit : le logement gagnant/gagnant > Accompagner la réussite professionnelle des Aquitains

L’Europe en AquitainePlus d’un milliard d’euros pilotés par la Région Aquitaine> Les principaux fonds européens gérés par le conseil

régional à partir de 2014> Recherche :

DELIVRER, une révolution pour les diabétiques> Formation :

l’AéRocAmpUs, berceau de la filière aéronautique> Numérique :

L’Aquitaine à l’heure du très haut débit> Développement local : un local de vente pour les pêcheurs

de saint-Jean-de-Luz – ciboure> coopération transfrontalière :

une voie verte franco-espagnole> soutien aux pmE :

les énergies renouvelables dans la lumière> Développement durable :

des logements sociaux moins énergivores

ÉconomieSilver Région, l’Aquitaine s’engage

Formation-emploiLes métiers qui recrutent en Aquitaine

Agriculture> Encourager l’initiative agricole> Jean-Louis Breteau, cet humaniste et bâtisseur

de l’Aquitaine> L’écologie au service de l’emploi

Culture > économie créative : la fabrique BNsA connecte culture

et numérique> L’économie du livre, une filière d’avenir> patrimoine : Lascaux IV, l’art pariétal 2.0

Langues régionales/lengas regionalas/ eskualde hizkuntzak/> occitan : Jansemin, lo poèta a las papilhòtas !> Basque : Euskal Herriko erronka estrategikoak gogoetan

02

l’ÉDiTo ALAIN RoUssETPRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL D’AqUITAINE

PAgE 15 LA PARoLE Aux ÉLuS

PrioriTÉ aux TransPorTs Du quoTiDien

PAgESACTUALITÉS03-04

PAgESACTIONS RÉGION05 à 12

PAgESBIEN VIVRE13 à 14

Page 3: Journal l'Aquitaine n°52 printemps

03l’aquitaine n°52PRINTEMPS 2014

ACTUALITÉSÉVÉneMent

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ACTUALITÉSÀ la une

D epuis le 22 avril dernier, les usagers de la ligne Ter Aquitaine (train ex-

press régional) Bordeaux–Lan-gon–Agen profitent de ces nou-veaux trains baptisés Regiolis. Un train qui n’offre pas moins de 210 places assises confortables, agrémentées de prises élec-triques, y compris en deuxième classe, de liseuses individuelles et de tablettes rabattables. Plus spacieuses, les quatre caisses de ce train comptent également un espace dédié aux usagers en fau-teuil roulant.

Aux 22 rames Régiolis, s’ajou-teront 24 rames Régio2N : des trains eux aussi électriques, à deux niveaux, offrant 330 places assises. Dès le printemps 2014 et progressivement jusqu’à 2016,

les 46 rames vont se déployer sur le réseau Ter aquitain.

Le conseil régional d’Aqui-taine investit 400 millions d’eu-ros dans ces nouveaux trains. Des véhicules qui viennent remplacer le matériel roulant en fin de vie et qui permettront de développer l’offre de desserte ferroviaire sur le territoire. Autrement dit : des trains offrant plus de place, et pouvant potentiellement passer plus souvent.

Fréquentation en hausse Soucieux de la sécurité et du bien-être des usagers, le conseil régional d’Aquitaine a souhaité remédier au mauvais état du ré-seau ferré. Bien que cela ne fasse pas partie de ses compétences, il a ainsi engagé entre 2007 et

2013 environ 50 millions d’eu-ros dans la régénération des voies dans le cadre du contrat de projets État-Région 2007-2013.

Cet investissement continu de la Région, c’est aussi une façon de répondre à la forte croissance de la fréquentation du réseau Ter Aquitaine (+ 64 % entre 2002 et 2013). Une hausse de recours au Ter qui se pose en véritable atout pour la diminu-tion d’émissions de gaz à effet de serre et la décongestion des réseaux routiers. En atteste le Plan climat aquitain qui a iden-tifié le train comme premier axe de travail pour réduire les im-pacts des activités humaines sur l’environnement. //

ter.aquitaine.fr

Modernisation des ter

de nouveaux trains pour les aquitainsPratiques, confortables, accessibles et durables, 46 nouvelles rames Regiolis et Regio2N arrivent en Aquitaine. Première région de France à recevoir les Régiolis, l’Aquitaine poursuit son investissement pour améliorer le quotidien des usagers.

La Région à l’écoute des usagersAttentive à la qualité de services proposée aux voyageurs et à la complé-mentarité des politiques de transport de voyageurs sur le territoire aquitain, la Région s’est engagée dans une démarche de concertation. Elle préside ainsi les comités de ligne. Il en existe 11 sur le territoire aquitain. Ils sont composés notamment d’associations d’usagers du Ter, d’élus locaux, de représentants de syndicats de cheminots, de la SNCF, de Réseau ferré de France (RFF), de proviseurs de lycée, d’usagers à titre individuel… Ces comités de ligne représentent de véritables lieux d’information, d’échanges et de proposi-tions qui permettent à la Région de mieux prendre en compte les besoins des voyageurs et donc d’améliorer l’adéquation entre l’offre et la demande.

CHIFFRES CLÉS

400 millions d’euros investis par la Région pour l’achat de 22 rames Regiolis et 24 Regio2N.

370 Ter par jour

+ de 35 000voyageurs quotidiens

1 490 km de voies

155 gares et points d’arrêts Ter Aquitaine

Le Regiolis a effectué son voyage inaugural le 14 avril entre Bordeaux et Langon, avant une ouverture au public le 22 avril.

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actualités

l’aquitaine n°52printemps 2014

en BReF

la Région réaffirme sa rela-tion contractuelle avec les territoires pour la période

2014-2020. Une relation qui consiste à mener des politiques

concertées de développement dans les domaines d’intervention majeurs du conseil régional. Ce dernier adapte ainsi son inter-vention au plus près des réalités

et des spécificités de chaque ter-ritoire. S’appuyant sur les études menées par l’Insee*, la Région af-fine sa politique industrielle. Elle regroupe ainsi, via des « contrats de retournement territorial », des actions dédiées aux territoires les plus en difficulté. Priorité à l’emploiLes contrats de cohésion et de dé-veloppement territorial donnent ainsi la priorité à l’emploi, au dé-veloppement et à la diversifica-tion du tissu économique local. Comment ? En développant des dispositifs d’orientation, de for-mation, de transmission-reprise d’entreprises, d’innovation pour les TPE… Ces contrats visent éga-lement à soutenir la cohésion et

l’aménagement des territoires, à travers le financement d’actions liées à l’efficacité énergétique, la santé, au logement, aux équipe-ments sportifs et culturels.

Deux priorités transversales sont arrêtées : la jeunesse (for-mation, mobilité, logement) et l’ingénierie territoriale au service du développement économique et de l’emploi.

Des actions innovantesPar ailleurs, le conseil régional d’Aquitaine met en place, à titre expérimental et sur une du-rée maximale de cinq ans, des Contrats aquitains de développe-ment de l’emploi territorial (Ca-det). Ces contrats soutiendront le développement économique,

la formation et l’emploi sur des bassins d’emploi présentant des handicaps structurels ou ayant connu des accidents industriels destructeurs d’emplois. Les pre-miers territoires concernés sont ceux du Bergeracois, du pays Adour–Chalosse–Tursan, du Fumelois–Villeneuvois et d’Olo-ron-Sainte-Marie. Deux nouveaux Cadet seront par ailleurs conclus en Gironde. Un chef de projet par territoire coordonnera l’ensemble des actions de soutien.

Des actions cibléesÀ titre d’exemple, dans le Berge-racois, la Région et ses partenaires ont visité 75 entreprises repré-sentatives du tissu économique local. À l’issue de ces entretiens, des projets d’investissements matériels, immobiliers ou de re-cherche et développement ont été identifiés et financés. Des actions collectives sont en cours, comme la structuration de la filière cos-métique, avec une soixantaine d’entreprises représentant près de 2 000 emplois en Aquitaine, dont la moitié en Dordogne. //

* Institut national de la statistique et des études économiques. Ces études portent sur le revenu des ménages, l’emploi et le marché du travail, le niveau de formation de la population en âge de travailler et la démographie.

le logement des jeunes est une priorité pour le conseil régional. Il finance la réha-

bilitation ou la construction de bâtiments, crée des dispositifs d’aide et innove afin de facili-ter aux jeunes Aquitains l’accès au logement. Ce sont plus de 21 millions d’euros qui ont été in-vestis entre 2005 et 2013 sur la construction et la rénovation de logements étudiants afin de per-mettre à l’Aquitaine de rattraper son retard. 2 265 places ont ainsi pu être créées et 2 149 réhabilitées. Si 109 000 étudiants ont fait leur rentrée cette année, le Crous es-time que la majeure partie des demandes de logement étudiant – 10 % du nombre d’étudiants – ont pu être satisfaites.

Ces cinq dernières années, le conseil régional a également fait des efforts pour les jeunes en for-mation puisque 890 places ont été créées avec un budget de 6 mil-lions d’euros. Mais la demande reste forte, la Région doit innover.

Depuis quatre ans, le conseil ré-gional élargit l’offre de logements pour les jeunes en formation ou en insertion professionnelle. Via son dispositif Un, deux, Toit, il in-cite les propriétaires à louer une chambre de leur maison à des jeunes. À ce jour, 294 jeunes en ont bénéficié et ont ainsi obtenu un logement à proximité de leur lieu de stage ou de formation pour une somme ne dépassant pas les 300 € par mois ou 15 € par nuit. Les apprentis ont la possibilité de bénéficier d’une prime d’héberge-ment. Cinquante binômes ont été créés dès la première année et la Région en recense aujourd’hui 294 avec un taux de fidélisation des propriétaires de 80 %. Une so-lution gagnant-gagnant : le jeune est logé à un tarif avantageux et l’accueillant peut rentabiliser une maison devenue trop grande. //

http://logement-jeunes.aquitaine.fr

Tél. : 05 56 51 57 66

PoliTique conTracTuelle

Vers des « fonds de retournement » pour les territoires les plus en difficulté

DisPosiTif un, Deux, ToiT

le logement gagnant/gagnant L’aide à l’orientation est un

droit et un enjeu majeur pour chaque personne, tout au long de sa vie. Pourtant, un constat demeure : celui de la complexité pour le public (scolaires, sala-riés ou demandeurs d’emploi) de bénéficier d’un service lisible et facile d’accès. Des améliorations sont donc possibles, notamment au regard des difficultés que peuvent rencontrer certaines entreprises aquitaines à recruter et du sen-timent, trop souvent éprouvé par les Aquitains, de subir une orientation professionnelle sans réelles perspectives.Des constats qui ont notam-ment motivé la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale qui confie aux régions l’organisa-tion du service public régional de l’orientation. La Région Aquitaine est l’une des premières régions préfigu-ratrices du SPRO. Son ambition est d’assurer à l’usager

un accueil de proximité, l’accès à une information gratuite, fiable, actualisée, personnalisée sur les filières, les métiers, la formation et l’emploi. Elle entend favoriser l’accès à des services de conseil et d’accom-pagnement de qualité per-mettant de se diriger vers une activité professionnelle choisie. En sa qualité de chef de file, la Région a lancé l’animation du réseau des acteurs de l’orientation, afin de procéder collectivement à la définition d’un projet régional en parte-nariat étroit avec l’État (une convention État/Région et une convention Région/rectorat sont en cours d’élaboration). Elle associe également les parte-naires sociaux et professionnels de l’orientation. Ainsi Aquitaine Cap Métiers constitue un outil privilégié dans le dispositif mis en œuvre.Le Service public régional d’orientation sera dynamique, partenarial, innovant et simple d’accès. //

serVice Public régional D’orienTaTion (sPro)

Accompagner la réussite professionnelle des Aquitains

Une chambre inoccupée ? Une maison devenue

trop grande ?Quelques jours par

semaine ou par mois,

accueillez un jeune en formation chez vous ! ”

Le conseil régional

d’Aquitaine vous met en

relation et vous accompagne

le temps de la location.“

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SIRES 05 56 51 57 [email protected]

Avec le soutien financier

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La politique contractuelle consiste à mener des actions collaboratives entre les territoires (pays, agglomérations) et le conseil régional, dans les domaines d’intervention majeurs de ce dernier : emploi, formation, innovation… Études de l’Insee* à l’appui, la Région Aquitaine entend concentrer ses interventions sur les territoires les plus en difficulté.

CLE AquitaineEn partenariat avec la Caisse des dépôts et consignations et le Crous de Bordeaux, l’Aquitaine est la première région à créer le dispositif CLE Aquitaine en 2006. Il offre aux étudiants et aux jeunes en formation ne disposant pas de garant une solution pour fournir une caution solidaire à leur bailleur et pour financer leur mois de dépôt de garantie. En huit ans, près de 5 600 jeunes en ont bénéficié.

Page 5: Journal l'Aquitaine n°52 printemps

Aujourd’hui, chaque Aquitain bénéficie di rec tement ou indi-

rectement d’un projet financé par l’Europe : qu’il s’agisse de formation professionnelle, de reconversion, d’insertion, de réhabilitation énergétique dans les logements sociaux, d’aide à l’installation de jeunes agricul-teurs, ou encore de la construc-tion d’équipements publics. Sans oublier le soutien aux en tre prises – en particulier les PME – sur des questions comme la recherche et l’innovation ou encore les technologies de l’in-formation et de la communica-tion (TIC).

L’Europe en Aquitaine sur la période 2007-2013, c’est 23 660 projets financés à hau-teur de 754 millions d’euros dans les programmes gérés en région.

Parmi tous ces projets, on peut citer un programme de re-cherche pour faciliter la vie de diabétiques, la mise en service

d’un réseau départemental de 1 060 kilomètres de fibre op-tique pour l’Internet à haut ou très haut débit, la réinsertion de détenus par la formation aux métiers du bâtiment ou encore le développement du parc du Cypressat, à Cenon.

Rapprocher Europe et régionsEn apportant son soutien à ces projets, l’Europe entend réduire les inégalités entre les différentes régions européennes. Pour ce faire, elle détermine de grandes priorités globales et travaille de concert avec les États et les Régions pour les décliner et les adapter aux spécificités des ter-ritoires. C’est dans cette pers-pective qu’en 2014, la Région Aquitaine renforce son rôle en prenant le pilotage des princi-paux fonds européens dédiés à ces projets (voir encadré ci-contre) : le Fonds européen de développement régional (FE-

DER), le Fonds européen agri-cole de développement rural (FEADER), une partie du Fonds social européen (FSE) et du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). En effet, qui mieux que la Région connaît les bénéficiaires poten-tiels de ces fonds ? Pour décider au plus juste de l’orientation de ces financements européens, elle travaille en connexion avec pas moins de 300 structures locales.

Des financements qui sont donc accessibles à tous les por-teurs de projets locaux, dès lors qu’ils répondent aux priorités de développement régional et aux règles européennes.

Les priorités 2014-2020 Pour la période 2014-2020, en Aquitaine, ces priorités se tra-duisent notamment par l’éléva-tion du niveau de la recherche/innovation et le recours aux TIC, l’amélioration de l’effica-cité énergétique et un appel

accru aux énergies renouve-lables (logements, entreprises, transports), la prévention des risques naturels et la protec-tion de la biodiversité, du patri-moine naturel et culturel. C’est aussi la formation et le soutien à l’emploi, en particulier pour les jeunes, la création d’entreprises et l’économie sociale et solidaire. Le secteur agricole et le monde rural ne sont pas en reste. Prio-rité est donnée au renforcement de la compétitivité du secteur agricole, agroalimentaire et fo-restier en mariant performance économique et environnemen-tale. Il s’agit également de favo-riser l’installation et la transmis-sion d’exploitations, de garantir la gestion durable des ressources naturelles et d’assurer un déve-loppement territorial équilibré des économies (TPE, tourisme, artisanat) et des communautés rurales. //

www.europe-en-aquitaine.eu

05l’AquitAine n°52printemps 2014

dossierl’euROPe en AquitAine

Fonds EuRopéEns

plus d’un milliard d’euros pilotés par la Région AquitaineFormation, emploi, agriculture, développement du territoire, innovation, économie numérique, développement durable… Les fonds européens permettent de soutenir de nombreuses initiatives. À compter de 2014, le conseil régional d’Aquitaine prend en charge la gestion de ces fonds pour les adapter au mieux aux spécificités régionales. 

Les fonds européens sont le levier d’une politique européenne de cohé-sion, votée pour sept ans et adaptée localement. L’objectif est de réduire les disparités entre les ré-gions en Europe et d’amé-liorer la compétitivité des territoires d’ici à 2020. FSE – Fonds social euro-péen (87 millions d’euros*) Formation et entreprenariat**

FEDER – Fonds européen de développement régional (373 millions d’euros)Attractivité et développe-ment du territoire ; écono-mie numérique ; innovation ; développement durable ; cohésion sociale.

FEADER – Fonds euro-péen agricole pour le développement rural (595 millions d’euros)Compétitivité du secteur agricole, agroalimentaire et forestier ; installation et transmission d’exploita-tions ; agriculture durable ; développement des territoires ruraux.

FEAMP – Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (modalités à venir)

* Y compris la nouvelle initia-tive en faveur des jeunes de 15 à 24 ans sans formation, l’Initiative emploi jeunes.

** L’État conserve la gestion du volet emploi et insertion du FSE.

Les principaux fonds européens gérés par le conseil régional à partir de 2014

CHIFFRES CLÉS

100 000 participants aquitains à une formation financée par les fonds européens entre 2007 et 2013.

6 000entreprises ont bénéficié directement ou indirectement de financements européens entre 2007 et 2013.

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Page 6: Journal l'Aquitaine n°52 printemps

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actions région

l’AquitAine n°52printemps 2014

climAt éneRgiedossier l’euROPe en AquitAine

l ’Europe s’intéresse à la re-cherche qui est au plus près des usagers. C’est pour

cette raison que l’Union euro-péenne a financé plus de la moitié des travaux de recherche du pro-jet DELIVRER, soit 260 000 € en janvier 2008, au titre du Feder. Ces recherches coordonnées par l’université de Bordeaux 2 CHU

de Bordeaux sont d’un intérêt indiscutable pour les diabétiques de type 1 (insulino-dépendant). À l’horizon 2020, le nombre de dia-bétiques dans le monde devrait atteindre 450 millions. Le projet DELIVRER cherche à mettre au point des vecteurs « intelligents », incorporés à l’organisme, per-mettant une libération de l’insu-

line en fonction du taux de sucre et délivrant ainsi les diabétiques de leurs contraintes. En effet, cela pourrait les dispenser d’analyser leur taux de sucre et de s’injecter de l’insuline plusieurs fois dans la journée afin de réguler leur taux de sucre dans le sang. un effet déclencheurCes recherches font appel à des compétences croisées dans des domaines à la pointe du pro-grès. Elles associent également des pôles d’excellence aqui-tains et favorisent la formation d’équipes pluridisciplinaires et des partenariats entre établis-sements. Le projet associe les sciences moléculaires, la chimie, la pharmacie, les technologies biomédicales, l’électronique, l’intégration des matériaux… Se-lon Bogdan Catargi, professeur à l’université de Bordeaux 2 et coordonnateur du projet, « l’aide européenne a eu un effet de star-ter et a largement contribué à l’acquisition du matériel et à la rétribution de deux doctorants qui travaillent sur le projet. S’il prend de l’ampleur, il y aura d’autres embauches ». Ces per-sonnes pourraient être ensuite impliquées dans la production des procédés brevetés. //

A ction phare du conseil régional d’Aquitaine, l’AÉRoCAMPUS bé-

néficie chaque année de 1,4 million d’euros de subventions européennes dans le cadre du FSE pour un budget total de 4 millions d’euros. L’Europe est le premier financeur de ce centre de formation entièrement dédié aux métiers de la maintenance aéronautique, qui accueille cette année 200 élèves en formation continue. « L’aéronautique est un secteur très cyclique, explique Jérôme Verschave, le directeur du site. Il y a eu peu d’antici-pation et les besoins en main- d’œuvre sont importants, nous avons un taux de placement de 100 %. » Le site est totalement intégré dans l’économie locale. Il

a d’ailleurs été labellisé Campus des métiers et des qualifications, car il regroupe des acteurs de la formation professionnelle au-

tour d’une filière économique. Un site d’excellence, mais pas élitiste. « J’ai l’habitude de dire aux élèves qu’ils vont y rencon-trer leurs futurs collègues et patrons. Nous avons créé une bulle qui accepte des élèves quel que soit leur niveau », précise le directeur. Les fonds euro-péens permettent notamment à l’AÉRoCAMPUS d’innover en matière de formation. « Nous in-ventons le campus de demain », se réjouit Jérôme Verschave. Seul bac pro franco-allemand en France, salle de réalité virtuelle, « serious games », tablettes tac-tiles, sont les projets concrétisés par le site pour offrir une forma-tion plus innovante. //

aerocampus-aquitaine.com

RECHERCHE

dELIVRER, une révolution pour les diabétiques

FoRMATIon

L’AéRoCAMpus, berceau de la filière aéronautique

nuMéRIQuE

L’Aquitaine à l’heure du très haut débitL’Europe serait-elle cachée sous la souris des Aquitains ? Elle n’est en tout cas pas étran-gère à la connexion haut débit des secteurs les plus reculés. Le syndicat mixte Gironde numérique (conseil général, conseil régional, communautés de communes et CUB) a travaillé sur la mise en service d’un réseau départemental de 1 060 km de fibre optique permettant aux entreprises, lycées, collèges et établisse-ments publics en zone rurale

– et par extension aux Aqui-tains résidant dans le secteur – d’accéder à un débit de 4 méga-bits par seconde à 1 gigabit/s. Une nécessité pour maintenir l’attractivité des zones rurales. Ce projet – le plus conséquent en matière de numérique en Aquitaine – a bénéficié d’un financement de l’Europe de 12,4 millions d’euros (Feder) pour un budget total de 48 mil-lions d’euros. Aujourd’hui, 512 des 542 communes girondines sont raccordées au haut débit. //

Contraints d’utiliser un lieu de vente provisoire depuis 2009 – un chapiteau quai Pascal-Elissalt, à Ciboure – les pêcheurs ont enfin pu s’approprier un vrai local : une structure permanente gérée par la criée, aux normes sanitaires en vigueur. Livré en avril 2012, le local abrite sept tables sur lesquelles les pêcheurs peuvent vendre une partie de leur production en direct. La construction de la struc-ture a coûté 164 600 € et a été financée par le Fonds européen pour la pêche (FEP), l’État, la Région, le conseil général des Pyrénées-Atlantiques et la CCI Bayonne Pays Basque à hauteur

de 20 % chacun. Aujourd’hui, trois vendeurs s’installent tous les matins dans le local pour vendre la pêche de la veille, en fonction des conditions météorologiques et de la pêche, à des prix qui permettent de mieux valoriser une partie de la production des pêcheurs. En 2013, ce sont 19 tonnes de pois-son qui ont été vendues dans cet espace. Ce site se révèle utile à plusieurs niveaux : il répond à un désir de consommer en circuit-court, permet la décou-verte d’espèces locales, leur sai-sonnalité… Enfin, il contribue à la valorisation et à l’animation du port de pêche de Saint-Jean-de-Luz – Ciboure. //

L’Europe participe au financement des innovations pédagogiques d’AÉRoCAmpuS.

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Un local de vente pour les pêcheurs de Saint-Jean-de-Luz – Ciboure

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Page 7: Journal l'Aquitaine n°52 printemps

07l’AquitAine n°52printemps 2014

dossierl’euROPe en AquitAine

F avoriser la traversée de la frontière à vélo. Tel est l’objectif des collectivités

aquitaines et espagnoles en vue de développer l’écotourisme, l’at-tractivité de l’intérieur des terres, les déplacements doux et même les politiques transfrontalières.

Depuis son achèvement en octobre 2013, la piste cyclable euroziklo rallie Guéthary (Py-rénées-Atlantiques) à Bertiz (Espagne), soit 78 kilomètres, dont 68 dédiés exclusivement aux vélos. Des travaux d’un coût de 8 millions d’euros en majeure partie supporté par le Feder (5,2 millions d’euros). Un finan-cement qui a servi à aménager l’itinéraire, réaliser le site inter-net d’informations, organiser une promotion touristique commune et des journées de présentation au public.

Ce tronçon est le premier itinéraire transfrontalier pyré-néen et il s’insère dans l’Euro-véloroute n°1 entre le Cap Nord (Norvège) et Sagres (Portugal). Il permet de découvrir des villages navarrais, le littoral ou la nature

sauvage. Et sa portée n’est pas uniquement touristique car côté français, le conseil général des Pyrénées-Atlantiques a déjà

constaté une augmentation du nombre des déplacements de proximité à vélo, avant même le début de la période estivale. //

A fin de financer une seconde ligne de pro-duction et d’assurer

son développement, la socié-té Fonroche, implantée à

Roquefort (Lot-et-Garonne), a sollicité l’aide de l’Europe. Ce spécialiste en énergies solaires (photovoltaïque et thermique), méthanisation, géothermie et

éclairage autonome a bénéficié de 800 000 euros du Feder sur un investissement de 5 millions d’euros. Créée en 2008, la so-ciété est rapidement devenue une entreprise de taille inter-médiaire (ETI) et compte au-jourd’hui 200 salariés.

Concrètement, ce coup de pouce de l’Europe lui a permis de mener à bien son dévelop-pement : mise en service de 132 centrales photovoltaïques et le développement à l’export avec l’Inde, Porto Rico, le Ka-zakhstan et le Mexique.

La société est également en mesure de répondre à de plus amples appels d’offres et de poursuivre ses investissements en matière d’innovation. À ce jour, Fonroche a installé plus de 300 centrales solaires de grande envergure en France. //

www.europe-en-aquitaine.eu/

CoopéRATIon TRAnsFRonTALIèRE

une voie verte franco-espagnole

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Les énergies renouvelables dans la lumière

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La piste cyclable euroziklo rallie Guéthary (pyrénées-Atlantiques) à Bertiz (Espagne), soit 78 kilomètres.

déVELoppEMEnT duRAbLE

des logements sociaux moins énergivores Pour l’Europe, le déve-

loppement durable est une priorité puisqu’il

concerne des projets qui favo-risent le social, l’environnement et l’économie. Une intervention qui se veut transversale. Et c’est exactement l’objectif visé par la réhabilitation thermique des lo-gements sociaux : moins sollici-ter les ressources énergétiques, réduire les charges relatives au chauffage et sensibiliser la popu-lation sur ses modes de consom-mation.

5 500 logements ont ainsi bé-néficié, en Aquitaine, de 15 mil-lions d’euros au titre du Feder. Une somme à ajouter aux 85 mil-lions d’euros de travaux engagés en matière d’efficacité énergé-tique sur les logements sociaux. Le bailleur social Domo france a bénéficié d’une partie de ces aides grâce auxquelles il a mis en place une nouvelle démarche, testée à Floirac sur les deux bâti-ments de la résidence la Frater-nité entre 2012 et 2013.

Ateliers avec les habitantsLes 94 habitants de la résidence de la Fraternité à Floirac ont vu leurs appartements passer de la classe énergétique E à A en une année. « Nous avons isolé le bâ-timent par l’extérieur, changé les portes et les fenêtres et fait des travaux sur la ventilation », explique Jean-Yves Bonneau, responsable d’antenne à Cenon. Un chantier de 2,2 millions d’eu-ros financé à hauteur de 17 % (403 000 euros) par l’Europe. Ce qui a également permis à Do-mofrance d’organiser des ateliers participatifs lors des travaux avec les habitants sur la consomma-tion d’énergie, l’utilisation de l’eau, du gaz… Une fois les tra-vaux terminés, une baisse de 60 % de la consommation éner-gétique a été enregistrée. Sorte de laboratoire, La Fraternité a permis à Domofrance de tester cette nouvelle approche avant de la déployer à plus grande échelle à Lormont Génicart et à Pessac Arago. //

5 500 logements sociaux ont bénéficié de financements européens pour leur réhabilitation énergétique.

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un Webdocumen-taire dédiéRetrouvez des reportages sur les projets locaux cofinancés par l’Europe dans le nouveau webdocumen-taire En Aquitaine avec l’Europe, réalisé par la Région Aquitaine avec la

contribution du réseau Europe en Aquitaine. Vitrine de l’Europe en Aquitaine et de l’Aquitaine avec l’Europe, ce webdocumentaire est en ligne depuis le 5 mai.

http://enaquitaineave-cleurope.eu

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ACTIONS RÉGION

l’aquitaine n°52pRINTempS 2014

ÉCOnOMie

Silver région

l’AquitAine S’engAgeLa Silver Économie ou « économie des seniors » répond aux besoins liés au vieillissement de la population. Véritable défi social, c’est aussi un enjeu économique générateur d’emplois et de croissance. Un enjeu porté en Aquitaine par un projet industriel, territorial et scientifique.

AutonoMie et MAintien À DoMiCile Ce segment de marché couvre à la fois l’aménagement de l’habitat et l’équipement en domotique. Concrètement, les domiciles, même anciens, deviennent connectés, et les innovations vont du monte-escalier aux capteurs capables de détecter une température anormale ou une chute au sol. Des solutions de télésurveillance de la santé sont également développées. Mais au-delà de l’innovation technologique, illustrée par le robot de compagnie Kompai de Robosoft, la filière repense aussi le lien humain. En témoigne le financement de garde de nuit d’infirmières (géré par l’ARS) ou le partenariat entre Onéla et La Poste. Plate-forme de services accessible sur internet et au téléphone, l’offre Onéla peut être complétée par une visite régulière à domicile, assurée par le facteur, alors acteur de proximité au quotidien. Les clusters CREAHd, TIC-Santé, Aquitaine Robotics et TOPOS sont concernés. Chef de file : Société Onéla.

SAnté et MéDiCo-SoCiAl

Avec des applications numériques pour l’e-santé, la filière aquitaine de la Silver Économie veut faire émerger des solutions pour optimiser les activités de soin et en permettre une accessibilité complète, même à distance. Certaines innovations ont déjà fait leurs preuves, comme l’appli-cation Globule de Ki-Lab, un dossier partagé de la personne accompagnée, accessible par Internet ou sur mobile. Ou encore la box médicale d’eDevice, qui recueille et transmet à heure fixe des données aux centres de soins et permet ainsi un suivi à distance des patients souffrant de maladies chro-niques (hypertension, diabète...). Ce domaine inclut également le therma-lisme, la nutrition – avec le projet Prun’Active, qui étudie les effets du pruneau d’Agen sur la prévention de maladies métaboliques – et il concerne notamment les pôles et clusters TIC Santé, GIPSO, Osasuna, Agri Sud-Ouest Innovation, Aqui O Thermes. Chef de file : Maison de santé protestante Bordeaux Bagatelle.

trAnSport et MobilitéS ADAptéSEn travaillant sur des modes de transport sécurisés et des aides au déplacement, ce segment de la Silver Économie doit répondre au besoin de mobilité et d’autonomie des personnes âgées ou fragilisées, en milieu extérieur, médicalisé ou à domicile. Fauteuil motorisé, déambu-lateur intelligent développé par l’INRIA, arpenteur électrique pour se déplacer en ville (par Mobilité Service) ou voitures adaptées aux seniors et aux personnes handicapées (C2M, Car Made in Médoc), la filière mobilise également des entreprises travaillant sur des systèmes d’alerte et de connexion (le bracelet COSE d’Aguila Technologie, par exemple). Large domaine d’innovations, le secteur de la mobilité se nourrit, de façon transversale, de compétences en matière de géolocalisation, de robo-tique, de développement de batteries électriques... La filière associe notam-ment les pôles et clusters Aerospace Valley, Topos, ou Aquitaine Robotics.

Chef de file : en cours de désignation.

loiSirS et touriSMe ADAptéS, bien-être

Mieux habituées aux nouvelles technologies les nouvelles générations de seniors anticipent l’allongement de leur durée de vie en recherchant à maintenir leur bien-être et leur épanouissement personnel. Tourisme, loisirs ou activités sportives, la Silver Économie développe un champ complet de produits, services et projets. Comme le projet Alliage, mené par l’association Aquitenic, qui permet d’accompagner l’activité physique des seniors via une tablette tactile. La tablette connectée devient le support d’un véritable réseau social (échange de messages, de photos avec les proches...) qui contribue au maintien du lien social et à la lutte contre l’isolement. Des loisirs adaptés (jeux de société Bojodis), des gammes de soin dédiées au grand âge... L’offre est importante en Aquitaine. Elle concerne les pôles et clusters Aqui O Thermes, Tic Santé, Innovin, Fruits et Légumes, Uztartu…

Chef de file : Groupe Thermes Adour.

Officiellement lancée en Aquitaine le 17 février par le président Alain

Rousset en présence de Madame Michèle Delaunay, alors ministre en charge des Personnes âgées, la Silver Économie(1) doit relever l’enjeu de la prise en charge du vieillissement en bonne san-té. Près d’un tiers des Français aura 60 ans et plus en 2030, soit 20 millions de citoyens, avec des préoccupations spécifiques liées au vieillissement : accéder aux soins, différer les invalidi-tés, préserver l’indépendance, garder des contacts sociaux, de-meurer des personnes actives et respectées… Les besoins de ces nouvelles générations de seniors

mobilisent de nombreux secteurs d’activité. La filière de la Silver Économie répond ainsi à un pro-fond changement de société.

La Région Aquitaine a été une des premières à prendre en compte sur son territoire ce sujet d’enjeu national, quelques mois après la signature du contrat de filière entre gouver-nement et acteurs privés, en dé-cembre dernier. « La Région ré-unit un écosystème formidable : l’innovation, la recherche, l’in-dustrie et les usagers dans les territoires », rappelait le 17 fé-vrier Solange Ménival, vice-pré-sidente du conseil régional en charge de la santé et des for-mations sanitaires et sociales,

lors du lancement de la filière régionale.

Cinq segments de marchéLa filière aquitaine est d’autant plus dense qu’elle concerne un ensemble de domaines com-plexes, déjà actifs. C’est un véri-table triangle de la connaissance, associant les entreprises, la for-mation et la recherche dans un partenariat fort, qui a été élabo-ré après une large concertation menée avec l’agence Aquitaine Développement Innovation. Axée autour de l’innovation, de la formation, du déploiement du haut-débit et de l’aménagement du territoire, la stratégie régio-nale globale pose, à l’échelle du

territoire, un cadre d’action co-hérent pour l’ensemble des ac-teurs et est porteuse d’un parte-nariat fort avec des organismes publics comme l’ARS (agence régionale de santé d’Aquitaine) et les conseils généraux. Paral-lèlement, afin de mobiliser des compétences de façon transver-sale, une approche de type « in-terclustering » faisant intervenir plusieurs des différents pôles de compétitivité et clusters permet-tra de répondre par une offre complète aux marchés de la Sil-ver Économie.

Cinq segments de marché ont déjà été définis : « habitat et ur-banisme » (chef de file : pôle de compétitivité CREAHd), « au-

tonomie et maintien à domi-cile », « santé et médico-social », « transport et mobilités adap-tés », « loisirs et tourisme adap-tés, bien-être ». Par ailleurs, un groupe transversal a été mis en place, sous l’impulsion du groupe de protection sociale Réunica, sur la stratégie. La Silver Écono-mie doit ainsi amorcer un cercle vertueux, à la fois porteur d’une vraie réponse sociale adaptée aux besoins des seniors et puissant levier de développement écono-mique et donc d’emploi. //(1) « Silver » fait référence aux cheveux argentés.

[email protected]

À l’occasion du lancement de la filière régionale

de la Silver Économie en Aquitaine le

17 février dernier, Michèle Delaunay,

alors ministre déléguée auprès

de la ministre des Affaires

sociales et de la Santé, chargée des Personnes

âgées et de l’Autonomie,

remettait à Alain Rousset le titre de Silver Région pour

l’Aquitaine.

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parcours professionnels

les métiers qui recrutent en aquitaine

près de 20 000 emplois sont non pourvus en Aquitaine. Ils correspondent pour la plupart à des métiers dits « en tension », pour lesquels il y a plus d’offres que de demandes.

Une problématique qui touche particulièrement les territoires en mutation économique, où de nombreuses entreprises sont en manque de main-d’œuvre qualifiée. Dans le cadre de son plan d’accompagnement de ces territoires, le conseil régional agit pour étoffer l’offre de formation et mieux orienter les jeunes Aquitains. Il s’agit notamment d’améliorer l’attractivité

des métiers les plus stratégiques et de créer de nouveaux parcours de formation en lien avec les besoins des entreprises locales. En associant Pôle emploi, les OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) et les partenaires sociaux, le conseil régional en fait une priorité. À ce jour, une trentaine de métiers en tension a été identifiée, du mécanicien automobile au comptable, en passant par l’installateur en équipements sanitaires et thermiques. Après deux séries de métiers présentés dans les deux numéros précédents de L’Aquitaine, voici les sept et derniers nouveaux métiers dévoilés.

09l’aquitaine n°52PRINTEMPS 2014

acTIoNS RégIoNFORMatiOn/eMPlOi

1  Magasinier et préparateur de coMMandes Logique et adaptabilité

la logistique a un rôle prépondérant dans les entreprises et le

magasinier en est la cheville ouvrière. Il réceptionne les marchandises, les range, tient ses stocks à jour, suit les articles et se charge de l’expédition. « Ce poste requiert de la logique, une bonne résistance physique, et surtout une adaptabilité car souvent, il faut gérer des produits soumis à une saisonnalité », énumère

Vincent Aparici, directeur de l’IFTI Sud Aquitaine. Au moment de Noël, il est nécessaire d’être réactif et de gérer la distribution des bûches au mieux. En fonction de leur implication, les magasiniers peuvent évoluer vers des postes de technicien supérieur et manager et être amenés à se charger des achats, de la valorisation des stocks, de leur implantation…Dans le cadre de la formation cariste d’entrepôt, les stagiaires sont également amenés à passer leur Caces (certificat de conduite en sécurité) et prétendre à des postes de caristes. « C’est un plus pour un poste de

magasinier », assure Jean-Claude Poussou, formateur en titre professionnel chez Fauvel Formation, à Boulazac (24). Ce qu’a pu constater Alexis à l’issue d’un stage de magasinier durant son BEP électrotechnique : « J’ai fait ce stage par hasard, et ce métier m’a beaucoup plu, j’adore la logistique et la conduite de chariots. Avoir le Caces permet de postuler à plus d’offres. » Sur Pôle emploi, on trouve simultanément 80 offres de caristes ou magasiniers dans la région. Des chiffres confirmés par l’étude de Pôle emploi réalisée en 2013 : plus de 2 000 manutentionnaires ont été recrutés.

2  conducteur de transport de Marchandiseson the road again*

«nous ne sommes plus des chauffeurs

routiers, mais des profes-sionnels de la conduite ». Cette nuance, Thierry Curitchet, formateur au centre Mendiboure Formation de Bayonne (64), y tient. De nouvelles compétences sont attendues en informatique embarquée, relations commerciales et en écoconduite. « Nous plongeons les stagiaires dans notre métier, nous leur inculquons

la conduite, le comportement vis-à-vis des autres usagers, la manœuvre et l’organisation de la tournée », ajoute le spécialiste. Moins de pénibilité, de chargements et de déchargements et de mécanique. « Leur travail, c’est de rouler chargé », appuie Thierry Curitchet. Pour le formateur c’est un métier qui offre de nombreuses

possibilités puisque les déplacements peuvent être régionaux, nationaux ou internationaux, et ceux qui aiment l’indépendance s’y retrouvent. « Tant que le travail est fait et qu’il ne ramène pas de constat, le conducteur n’a personne derrière lui », confirme le formateur. Celui-ci souhaite valoriser l’image de son métier : « C’est un poste qui

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acTIoNS RégIoN

l’aquitaine n°52PRINTEMPS 2014

FORMatiOn/eMPlOi

permet d’avoir des contacts humains, le conducteur est l’image de son entreprise sur la route et chez les clients. » Moins pénible, ce métier laisse des perspectives aux femmes qui seraient près de 4 % à embrasser cette carrière. Et avec 90 % des transports de marchandises qui transitent par la route, des perspectives, il y en a. Employant plus de 752 000 salariés en France, le secteur routier est le plus demandeur, avec 30 000 nouveaux conducteurs chaque année. * À nouveau sur la route.

3  technico-coMMerciaL négociation et précision

l ’art de manier la vente et la technique. Le technico-commercial

va savoir mener une négociation et apporter un conseil à ses clients. « Il s’agit de commerciaux itinérants qui ont une technicité à apporter », indique Lydie Barbaud, directrice de l’Epseco Périgueux, organisme qui délivre un certificat de qualification professionnelle dans ce domaine. Cet organisme forme les stagiaires aux techniques de vente, à la négociation, au droit et à la gestion commerciale. Mais certains prérequis sont indispensables pour ce métier comme l’autonomie, le sens du contact, la pugnacité et une bonne capacité à gérer la frustration. Et avoir la fibre commerciale, bien sûr. « Le savoir-être est essentiel, assure Lydie Barbaud, tout le reste s’apprend. » La connaissance d’un domaine particulier peut également être une voie d’entrée dans ce métier qui ouvre des perspectives, car ce secteur a du mal à recruter des candidats. Pour Amaelle, en formation à l’Epseco, ce choix est le bon. Elle explique : « Après un bac économique et social, j’ai travaillé en tant que vendeuse, mais ça ne me suffisait pas. J’ai voulu reprendre mes études et me spécialiser dans le domaine de la banque et des assurances. » Un choix judicieux puisque lors de son second stage obligatoire, la jeune femme s’est vue proposer un CDD pour cet été, ainsi qu’un poste en alternance chez Groupama, à Boulazac, en parallèle de sa licence. La formation professionnelle a été un moyen pour Amaelle de continuer ses

études, tout en étant indemnisée par Pôle emploi. « Cela m’a ouvert beaucoup de portes », confirme-t-elle.

4  agent de propreté des opportunités d’évolution

les protocoles, les produits, le revêtement des sols… Des notions

qu’il est nécessaire d’acquérir avant d’envisager de postuler à une offre d’agent de propreté. « Il est important de respecter les protocoles, surtout dans le milieu hospitalier ou dans l’agroalimentaire et d’apprendre les techniques permettant d’être précis et de gagner du temps », assure Maïté Bonnafous, formatrice référente en hygiène et propreté à l’Infrep Périgueux (24). Pour elle, ce métier implique autonomie, minutie, écoute, ponctualité, motivation et bonne forme physique. « On travaille avant ou après les autres, il n’est pas rare de commencer à 5 heures du matin ou de terminer à 22 heures », reconnaît la formatrice. Pourtant, si l’on est en recherche d’emploi, c’est une formation accessible, courte – elle dure deux mois et demi – et qui offre des perspectives. En 2013, selon une enquête de Pôle emploi et du Crédoc, avec

4 300 embauches, ce métier faisait partie des quinze métiers qui recrutaient le plus. Et ce, dans tous les bassins d’emploi de la région. L’an dernier, il était même difficile de trouver des candidats. Si le certificat permet de s’approprier les techniques manuelles, il est intéressant de compléter sa formation par un titre professionnel entretien mécanisé. Marie-Christine justifie ce choix : « Pour travailler dans l’hôtellerie, j’ai passé le certificat, mais je me

suis aperçue que j’avais plus de débouchés avec le titre professionnel entretien mécanisé. » Via des certifications de qualification professionnelle, il est également possible de gravir les échelons et devenir agent d’entretien et rénovation (remise en état après travaux ou sinistres), agent machiniste, chef d’équipe, chef de site ou inspecteur. « Avec du bon sens et de la volonté, c’est possible », avance Maïté Bonnafous.

5  eMpLoyé coMMerciaL en Libre-service L’art de valoriser les produits

Sans lui, ce serait l’anarchie. L’employé commercial en

libre-service est chargé de l’approvisionnement des rayons et de leur présentation, de l’accompagnement du client et du contrôle des marchandises. « C’est un métier qui requiert de la polyvalence », précise Gilles Genevois, formateur à la cité de la formation, à Marmande (47). Il est essentiel de savoir comment implanter les produits, respecter les règles d’hygiène et de sécurité, vérifier les dates limite de consommation, suivre les stocks, passer les bonnes commandes. Des compétences qu’il faut avoir avant l’entretien d’embauche. « On ne peut plus aborder ce métier sans formation », insiste Abdelfattah Hamssi, directeur de la Cité de la formation. « Il y a des codes, confirme Kassandra, actuellement en stage chez Gémo. Tout doit être placé à la lettre, par thèmes, couleurs… C’est exigeant. » Et son formateur de préciser : « Avoir un rayon plein et sans rupture, c’est du travail. » Cette formation qui dure trois mois peut être une

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11l’aquitaine n°52PRINTEMPS 2014

acTIoNS RégIoNFORMatiOn/eMPlOi

reconversion réussie ou une belle porte d’entrée dans la vie active. Entre 2012 et 2013, le métier d’employé en libre-service est celui qui a connu une des plus fortes variations à la hausse. Il y a eu 1 785 recrutements en Aquitaine en 2013, contre 1 353 en 2012. À la Cité de la formation, le nombre de stagiaires formés a doublé. Les conditions de travail peuvent être difficiles – amplitude horaire, travail dans les frigos… –, mais il est possible d’évoluer vers un poste de vendeur spécialisé. « Ce métier est la clé d’entrée dans la filière du commerce », vante Abdelfattah Hamssi.

6  technicien supérieur dans La conception de produits industrieLs inventer le quotidien

«Plus le produit est simple, plus il y a de la réflexion

derrière. » C’est ce qu’explique à ses élèves Jean Reyterou, formateur en BTS conception de produits industriels au lycée Saint-Joseph, à Hasparren (64). Le technicien supérieur doit concevoir des objets, pièces ou systèmes qui répondent aux besoins d’un client. Faire un travail de prospection, établir un cahier des charges qui prenne en compte les attentes du client et la performance du produit, modéliser le produit sur le logiciel, vérifier la compatibilité des pièces, faire des notes de calcul, rechercher les matériaux appropriés… Il peut aller jusqu’à la réalisation du prototype. « Il est important de s’interroger sur ce qui nous entoure, explique le formateur, voir comment cela fonctionne pour améliorer les produits, innover et pourquoi pas décrocher un brevet. » Si l’appétence pour les mathématiques est indispensable, la projection dans l’espace l’est tout autant. C’est le poste idéal pour les passionnés de Légo ou de Méccano. Avec une reprise dans le secteur de l’aéronautique, il y a une demande de réalisation de pièces techniques dans des bureaux d’étude ou des méthodes. Et même si globalement, le secteur industriel est fragile en ce moment, 51 % des chefs d’entreprises interrogés

par la chambre de commerce et d’industrie d’Aquitaine se déclarent confiants pour le futur. Un quart des dirigeants sondés s’avoue prêt à investir cette année. Pour assurer leur avenir, Jean Reyterou conseille à ses élèves de poursuivre leurs études en licence professionnelle ou d’accéder au statut d’ingénieur en alternance. Nicolas, étudiant en BTS, a bien l’intention de suivre ce conseil. Il explique : « Mon objectif, c’est l’architecture navale, et je compte intégrer une école pour pourvoir à terme concevoir des pièces pour bateaux et même des bateaux entiers. »

7   déveLoppeur inforMatiqueun métier d’avenir

analyser les besoins du client, écrire un programme

informatique et apporter un soutien technique sont les piliers de ce métier. Incon-vénient – ou avantage – ma-jeur ? « Ce poste demande une veille technologique perma-nente, répond Stéphane Mori, formateur Java à l’Ifpa Méri-gnac (33). Ce qui permet de se renouveler et d’avoir un métier qui évolue. » Et les demandes sont fortes dans le secteur pour ce type de profil. Une étude du Startup Institute révélait même en début d’année que 79 % des start-up européennes et américaines peinent à trouver un « bon »

développeur. Un facteur très pénalisant pour les sociétés. En Aquitaine, ce sont ceux spécialisés dans le programme Java (permettant de réaliser une interface Web) qui sont recherchés. 84 % des stagiaires de l’an dernier ont d’ailleurs trouvé un emploi. Dans ses sessions, Stéphane Mori a de plus en plus de candidats aux profils différents : personnes en reconversion, informati-ciens qui souhaitent se remettre à niveau ou deman-deurs d’emploi. Le prérequis

de départ réside dans la logique mathématique et une bonne compréhension des documents écrits. L’obtention d’un titre professionnel (niveau bac + 2) permet de travailler en tant qu’indépen-dant ou salarié et d’évoluer vers les métiers de testeur (vérification de la qualité du logiciel) ou d’analyste (recueil-lir les besoins du client et chapeauter le développement). La multiplication des applica-tions mobiles donne un nouvel élan à ce métier.

Un métier qui touche désor-mais également au design ou à l’ergonomie. L’IFPA prévoit d’ailleurs d’inclure un module Androïd à cette formation. Formé en biologie, Brice a eu envie de professionnaliser son goût pour l’informatique. À 34 ans, il a obtenu son titre professionnel et envisage désormais une formation d’ingénieur en développement informatique en alternance. Un choix qui semble garantir son avenir professionnel. //

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numéro vert cap métiers : un service d’information à votre écoute aquitaine cap Métiers vous accueille sur sa plate-forme téléphonique régionale capinfo pour toute information sur la formation en aquitaine (stages de formation, législation, dispositifs de financement, vae, professionnalisation des acteurs….) ou relaie vos demandes vers les acteurs de la formation, de l’orientation, de l’insertion et de l’emploi.tous les après-midi de 13h30 à 17h30, du lundi au vendredi.n° azur 0 811 06 06 10 (prix d’un appel local depuis une ligne fixe).

aquitaine-cap-metiers.fr

Jobijoba : un moteur pour l’emploi « une sorte de google spécialisé dans l’emploi qui rassemble les offres de 400 partenaires. » voilà comment thomas allaire, fondateur de Jobijoba, résume le service qu’il apporte. soutenu et suivi, depuis sa création à unitec, par le conseil régional d’aquitaine, Jobijoba en est aujourd’hui le partenaire en vue d’améliorer l’adéqua-tion entre formations et offres d’emploi. pour ce faire, l’équipe de thomas allaire travaille sur un référentiel des formations et métiers en aquitaine qui permettra de suggérer des offres d’emploi aux stagiaires. de même, les entreprises auront des données précises sur des candidats correspon-dant à leurs besoins.

La méthode a fait ses preuves. « Le système comprend s’il s’agit du bon métier, du bon lieu, du bon recruteur, évite les doublons, précise le métier s’il n’est pas clairement évoqué dans l’annonce… il s’agit de ne proposer que des offres pertinentes au candidat », appuie le fondateur. ce site intelligent, qui rassemble les offres d’emploi sur le Web et les interprète pour les internautes, brasse 600 000 offres d’emploi et est présent dans dix pays. d’ici à dix-huit mois, c’est un conseiller virtuel que les utilisateurs de Jobijoba découvriront. « il analysera le profil de la personne, ses attentes et la réalité du marché afin de proposer les meilleures opportunités, des formations… », conclut thomas allaire. www.jobijoba.com

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800 agriculteurs ont fait le choix de

s’installer dans notre région en 2012, en créant ou en reprenant une exploitation agricole. Avec 73 000 équivalents temps-plein recensés au sein de 43 000 en-treprises, pour la plupart de petite et moyenne taille, l’Aqui-taine concentre 10 % de l’emploi agricole français selon l’Insee et affiche la masse salariale la plus importante du secteur : 1 milliard d’euros.

Pour la Région, préparer l’avenir de l’agriculture aqui-taine passe notamment par le renouvellement de ces forces vives. Le but de cette action est de conforter les entreprises et de soutenir les filières les plus fragiles en visant leur double performance économique et environnementale. Dans cette stratégie, le maintien d’un tissu d’exploitations nombreuses et viables figure parmi les priori-tés du conseil régional.

L’enjeu n’est pas seulement économique. Il s’agit de favori-ser la cohésion territoriale et la biodiversité, et d’instaurer la concertation entre l’usage agricole et l’urbanisation sur le devenir du foncier. Il s’agit aussi d’assurer la pérennité des ser-vices publics en milieu rural par une dynamique démographique et sociale.

Le plan régional d’aide à l’installation en agriculture ré-pond à ces défis. Il se décline en trois axes complémentaires : l’accès au foncier, la préparation et l’accompagnement de l’instal-lation, le financement.

Avec l’appui des partenaires sur le terrain, le conseil régional va mettre en place un véritable parcours de l’installation qui re-posera sur la formation, l’accom-pagnement technique et l’aide à l’élaboration d’un projet éco-nomique. Le but est de donner leur chance à tous les candidats en délivrant une information objective, en sécurisant leurs projets et en les dotant d’outils financiers.

Pour les filières qui attirent moins de candidats, la Région souhaite mettre en place une dotation jeune agriculteur (DJA) bonifiée. Elle pourrait aussi bénéficier aux filières spécifiques comme le bio ou à des zones à fort enjeu agri-cole : zones de montagne, par exemple. Pour les plus de 40 ans, l’Europe et l’Aquitaine travaillent à de nouveaux dispositifs d’aide ainsi qu’à l’accompagnement des can-didats hors cadre familial, de plus en plus nombreux, pour des installations réussies et durables . //

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actions région

l’aquitaine n°52printemps 2014

climat énergieactions région agriculture

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plan régional d’aide à l’installation

encourager l’initiative agricole

Les procédés qui améliorent l’efficacité énergétique des bâtiments agricoles et la compétitivité des entreprises se développent en Aquitaine. La production de biomasse agricole a un intérêt double : réduction des charges énergétiques pour les entreprises et diminution de la pollution engendrée par les déchets organiques. Dans les

Landes, Grands Lacs Énergies (10 producteurs de tomates) construit avec le soutien de la Région une éco-serre fermée de 10 hectares alimentée par une chaufferie aérothermique. Celle-ci permettra de chauffer l’air en récupérant la chaleur d’une usine d’incinération d’ordures ménagères installée à proximité. Ce projet global va permettre la création de plus

de 90 emplois directs et une économie d’énergie de 30 à 40 % pour l’entreprise. Le contrôle de l’entrée d’air doit aussi permettre de pro-duire sans pesticide puisque les nuisibles ne pourront plus coloniser la production. La Région souhaite accompa-gner et favoriser de tels projets fortement créateurs d’emplois.Autre voie d’optimisation tech-

nico-économique des exploita-tions, la méthanisation permet de produire de l’énergie tout en apportant une solution à la gestion des effluents d’élevage et autres déchets agricoles ou agroalimentaires. La Région a joué un rôle pilote pour le développement de la recherche dans ce domaine, notamment avec la création du centre technologique APESA, devenu d’envergure nationale, afin d’anticiper et de préparer les innovations technologiques de demain. À

Saint-Astier (Dordogne) 8 860 tonnes d’effluents et de déchets par an seront valorisés par méthanisation et permettront la production de 500 000 m3 de méthane. Le méthane sera brûlé dans un écogénérateur pour pro-duire électricité et chaleur. Ce projet nécessite près de 2,4 millions d’euros d’inves-tissement total. Le gisement régional de sous-produits organiques valorisables en méthanisation serait de l’ordre de 240 000 tonnes par an. //

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Je n’avais pas trente ans ; il en avait à peine plus. Nous partagions déjà la même passion, celle d’une discipline, de l’aménagement du territoire qui vivait alors ses années pionnières, celles d’avant la décentralisation où il fallait tout inventer et où tout sem-blait possible à un homme enraciné dans son pays qui le connaissait mieux que personne. C’est ainsi qu’avec l’ami Jean-Louis Breteau, j’ai pris la mesure du formidable potentiel qu’offrait notre région dont il me parlait avec la passion de ceux qui avaient compris de bonne heure que la force d’un territoire, son avenir, reposait sur la somme de ses atouts : l’agriculture, le tourisme, la culture. J’ai conservé de ces heures d’échanges le souvenir d’un homme généreux, fidèle,

exigeant et rayonnant habité de son pays, de son Périgord, et qui allait, bientôt, étendre son regard et donner libre cours à son talent de bâtisseur à toute l’Aquitaine.En effet, comme je l’ai rappe-lé avec émotion, lors de ses obsèques, le 11 mars dernier, Jean-Louis « croyait au génie de l’Aquitaine parce que la modernité, l’entreprise, l’innovation ne lui faisaient pas peur ». Aux côtés d’hommes tels que Joseph Courau, Jean Pousset ou encore Jacques Castaing, qui ont joué un rôle décisif dans la montée en puissance de l’économie agricole de cette région, Jean-Louis Breteau a conçu le Salon de l’Agriculture aquitaine, dont il restera le commissaire général jusqu’en 2007, le rendez-vous annuel incontournable des produc-tions de qualité, de la géné-tique animale, de l’élevage, le point de rencontre du monde agricole et de la cité. L’Aquitain qui vient de tourner la page d’une vie d’engage-ment, de bâtisseur, de convic-tion était comme l’a rappelé Luc Paboeuf, président du Conseil économique, social et environnemental, « un être attachant, un ami fidèle pour qui les notions de convivialité et de dévouement n’étaient pas de simples convenances. C’était un humaniste… de ces personnalités dont la détermi-nation et la ténacité s’exprimaient sans détour. »Jean-Louis, fidèle à sa famille, fidèle à ses amis, aimant tant toucher la terre de ses propres mains, nous a légué le goût de cultiver ce jardin d’Aquitaine qui nous colle à la peau. // Alain Rousset

Jean-loUis BreteaU

Cet humaniste et bâtisseur de l’Aquitaine

plan éco-serres et méthanisation

L’écologie au service de l’emploi

Jean-Louis Breteau en assemblée plénière, lorsqu’il était directeur de cabinet au CESR.

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13l’aquitaine n°52 printemps 2014

bien ViVreculture

l ’étincelle à la créativité. » C’est ainsi que Laurent Philton, réalisateur du

webdocumentaire La Garonne, un fleuve en milieu urbain, dé-finit le soutien qu’il a reçu de la Fabrique BNSA* (la Banque nu-mérique du savoir d’Aquitaine). En février 2013, il répond à l’ap-pel à projets lancé par la Région, et soumet son idée de raconter le fleuve à travers une navigation in-teractive. Le projet est retenu et il sera financé en partie, parmi onze autres bénéficiaires sélectionnés pour leur originalité, leur ambi-tion en termes d’innovation et leur lien au patrimoine aquitain.

Aujourd’hui, les productions sont en cours de finalisation. Elles se-ront livrées au mois de juin, avec des formes et des thématiques extrêmement variées, allant de l’application smartphone pour résoudre une énigme policière à travers la forêt de Carcans-Mau-buisson, à la conception d’un spectacle augmenté de sculpture numérique avec le ballet Malan-dain de Biarritz.

« L’idée était de créer un dynamisme qui fasse boule de neige, explique Nadège Galibert, chargée de mission au sein de la BNSA. On part du principe que les porteurs de projet capitalisent

des compétences avec cette expé-rience et vont ensuite rebondir dessus. » Et pour les y aider, l’ap-pel à projets bénéficiait d’un bud-get de 250 000 euros. Il s’inscrit ainsi totalement dans les objectifs de la BNSA qui, d’une part, sou-tient les établissements culturels de la région en numérisant leurs collections et, d’autre part, en-courage des démarches créatives par l’exploration du champ des technologies numériques autour de la découverte des cultures lo-cales. Lancé en 2011, un premier appel à projets avait permis la réalisation de sept créations nu-mériques mettant en valeur le

patrimoine régional. Avec cette deuxième édition, la Région Aquitaine a souhaité renouveler son engagement pour encourager le développement de nouvelles dimensions créatives et susciter les synergies et la coopération sur le territoire. « L’engouement autour de ce projet a permis de le développer beaucoup plus que ce qui était initialement prévu, témoigne Laurent Philton. Pour nous, ça a été un vrai déclencheur pour monter une équipe et créer des partenariats. » Même chose pour Sonia Moumen, partie à la rencontre des bergers du Haut Béarn et qui finalise son webdo-

cumentaire Faire la montagne : « L’appel à projets était une op-portunité pour moi d’expérimen-ter une nouvelle forme de narra-tion. J’avais l’objectif de travailler sur un projet transmédia et ça m’a permis de le mettre en œuvre, en me formant et en mobilisant des compétences autour de moi. »

Toutes les créations vont être mises à la disposition du grand public qui pourra les découvrir de manière libre et gratuite. //

* Banque numérique du savoir d’Aquitaine.

lafabrique.bnsa.aquitaine.fr

Terre littéraire, traditionnelle-ment attachée au livre, l’Aqui-taine est aujourd’hui un vivier foisonnant au service des lettres et de la lecture. 320 auteurs, avec à leur actif plus de 6 500 titres recensés, y ont domicilié leur plume. 123 éditeurs sortent quant à eux environ 800 nou-veautés par an. Et un réseau de 79 librairies indépendantes parsème le territoire. Ce tissu dense, animé de com-munautés professionnelles bien structurées, bénéficie de longue date de l’attention du conseil régional, qui en 2003 signait le premier protocole d’aide à la librairie. Un soutien renou-velé, puisque la Région sera la première de France à signer, en 2014 un « contrat de progrès » autour du livre, associant la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) et le Conseil national du livre (CNL). Dans

ce contexte, l’agence ECLA (Écrit cinéma livre audiovisuel en Aquitaine) a mené un travail d’observation poussé de cette filière, afin d’en analyser fine-ment les rouages, et de définir les meilleures modalités de l’aide. Olivier du Payrat, direc-teur du département de l’écrit et du livre chez ECLA, pointe ainsi « une économie pleine de vitali-té, qui atteint 140 millions d’eu-ros et représente 450 emplois directs ». « L’objectif de cette nouvelle convention tripartite, explique-t-il, sera donc de venir en appui aux bons endroits pour encourager le dynamisme et l’innovation d’un secteur qui vit d’abord de l’achat des lec-teurs, et des bibliothèques, mais peut être consolidé et confor-té. » En premier lieu, l’enquête démontre l’intérêt d’instaurer un mécanisme de soutien plus attentif à la création,

en remontant la chaîne jusqu’aux auteurs, qui n’étaient que peu pris en compte jusqu’à présent. Elle pointe aus-si le besoin d’actions communes associant tous les acteurs de la filière. Et surtout la néces-sité d’aider les professionnels à investir pour accompagner les expérimentations, le déve-loppement de la lecture et les mutations. « Le livre, avec ses qualités de lenteur et d’atten-tion, peut paraître à contre-cou-rant, admet Olivier du Payrat. Pourtant il représente un vrai potentiel économique, et un facteur essentiel de qualité de vie. » C’est donc bien dans l’idée de rester à l’avant-garde des politiques publiques que l’Aquitaine montre la voie, avec une décentralisation réussie en faveur de la filière. //

http://ecla.aquitaine.fr/

contrat de progrès livre

L’économie du livre, une filière d’avenir

économie créative

la Fabrique Bnsa connecte culture et numérique

Le 24 avril dernier, la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, était en Dordogne, pour la pose de la première pierre de Lascaux IV, le futur centre international d’art pariétal. Destiné à sanctuariser entièrement la colline de Lascaux, pour protéger le site des crises climatiques et bactériologiques, ce projet permettra de déplacer les flux touristiques. En effet, bien que la grotte ait été fermée en 1963, et que les visites se limitent au fac-similé (Lascaux II), le site originel reste très fragile. Afin donc d’accueillir les 200 000 visiteurs annuels, le nouveau centre, d’environ 8 000 m2, sera implanté plus loin, au pied de la colline. Conjuguant respect du

patrimoine et innovation technologique, il proposera, en plus d’un nouveau fac-similé quasi intégral, de multiples interactions avec des contenus numériques. La Région participe au financement à hauteur de 16,6 millions d’euros, et a inscrit 12 millions d’euros au titre du programme européen Feder sur la transition écologique et énergétique. Un tel centre d’envergure internationale est à la fois une vitrine pour les savoir-faire et les technologies locales – une forme de Hollywood du patrimoine numérique –, mais aussi le point de départ d’une offre touristique spécifique, axée sur les « Chemins de la Préhistoire ». En effet, l’Aquitaine concentre à elle seule le quart des sites préhistoriques mondiaux. //

patrimoine

Lascaux IV, l’art pariétal 2.0

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Quelques exemples :Les aventures de 3X et Broussaille L’Atelier IN8 propose une fiction interactive audiogui-dée destinée à faire découvrir de façon ludique, à un public familial, la forêt de pins de Carcans Maubuisson.

Parcours culturel plurimédia « Il était une fois à Mimizan »En partenariat avec l’office du tourisme, la communauté de communes de Mimizan propose une découverte

interactive de son territoire, mêlant réel et virtuel.

Debussy 3.0 Le Malandain Ballet de Biarritz et l’ESTIA (École supérieure des technologies industrielles avancées) se sont unis pour proposer une création inédite de danse augmentée.

Webdocumentaire Faire la montagne Placé dans la peau d’un journaliste-reporter, le spectateur découvre la vie

des bergers en estive dans le Haut Béarn.

Webdocumentaire La Garonne, un fleuve dans la ville Dévoiler le patrimoine historique, sociologique et culturel du fleuve à travers une navigation virtuelle.

Exposition virtuelle des marais de la presqu’île La ville d’Ambarès-et-Lagrave propose une exposition virtuelle interactive de découverte de l’écosystème de sa presqu’île.

«

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Jansemin foguèt sens contès-ta lo primièr poèta de la re-conquista literària occitana

del sègle XIX. Nascut lo 6 de març de 1789 a-n-Agen, lo poèta gau-siguèt mièi sègle davant Mistral d’una renomenada que lo faguèt conéisser tanplan dins Occitània tota coma dins la vila de Paris ont foguèt recebut per Carles Nòdier, Santa Beuve e pel quite emperaire a las Teilerias. Cofaire professional e escrivan, contava sos poèmas davant un pu-blic pro nombrós, un pauc coma un cantaire o fariá uei. Mas tota la moneda que se ganhava la donava a las òbras bonas. E amb umor publiquèt en 1834 sos poèmas amassats jol títol de « Las Papilhò-tas », en referéncia a son mestièr e a çò que pausava suls pels de las femnas per las frisar. Alavètz tots los aunors de la Republica france-sa li foguèron balhats. Aguèt una pension de l’Academia francesa. Recebèt la Legion d’Aunor e fo-guèt quitament fèit cavalièr de Sant Jòrdi per lo Papa Piu IX.Pel 150° aniversari de sa mòrt, la vila d’Agen e l’associacion Agenés Tèrra Occitana an apitat un pro-

grama de festivitats de comemora-cion que s’anirà del dimècres 4 al dimenge 15 de junh. Lo pic serà de segur los 13 e 14. Lo divendres, a 9 oras del ser, al teatre Ducour-neau d’Agen ont lo grope OC presentarà son espectacle « Lo mistèri Jansemin » creat per l’es-casença amb la collaboracion del tenòr Christian Moulié, de Marcèu Esquieu, e del grop aquitan Gric de Prat. L’endeman, lo dissabte aprèp-mièijorn, las gents poiràn participar a una “Janseminada”, un camin tematic a l’entorn de la vida e de l’òbra de Jansemin.Per ne saber mai sul poèta Jan-semin, sa vida, son òbra e sus las festivitats que li seràn consacra-das, vos podètz vos rendre sul siti de plan bona factura

Jasmin, le poète aux bigoudis ! Un poète coiffeur citoyen d’Agen a su redonner ses lettres de noblesse à la langue occi-tane, et cela presque cinquante ans avant Frédéric Mistral et la création du Félibrige. Connu dans toute l’Occitanie, reçu

dans tous les salons parisiens par les grands auteurs fran-çais de l’époque, il déclamait devant des foules denses ses vers, qu’il appelait avec humour ses Bigoudis, en référence à son métier. Fait rentier de l’Aca-démie françai se, chevalier de la Légion d’hon neur par l’État et même chevalier de Saint Georges par le pape Pie IX, il mourut dans sa ville natale le 4 octobre 1864.En ce mois de juin 2014, la ville d’Agen et l’association Agenés Tèrra Occitana vont dignement célébrer le 150e anniversaire de la mort de Jacques Boé, dit « Jasmin », en organisant de nombreuses festivités qui se dérouleront du 4 au 15 juin dans la cité qui a vu naître et mourir le poète. Débat, concert, expositions et randonnées contées sont au programme, que vous trouverez détaillé sur le site de la commune, comme sur celui de l’Association des amis de Jasmin. //

  http://jasmin-agen.over-blog.com/

occitan

Jansemin, lo poèta a las papilhòtas !

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Euskal Herriko erronka estrategikoak gogoetan

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Beharrezko dea oroitaraz-tea Euskal Herria 2014-2020 lurralde kontratu

berriak beranta handia duela. 2014 urte bukaerako iragar-ririk, ez da hala ere luzaz go-goetatua eta apailatua izanen, garapen kontseiluaren zinez-ko prestakuntza lan bati esker besteak beste. Lehenik Euskal Herriko kolektibitate bereziari aurre egiteko antolaturik, Es-tatuak, Departamenduak eta Eskualdeak diruztatu lurralde kontratu berri horren sortzea azkenean irailan abian ezar-ri du Hautetsien Kontseiluak, haren antolaketa menturazko gobernantza bilakaera batzuei egoki dadin. Baina herriko bozak iragan diren urte honetan, zaila zaie euskal hautetsiei, 7 urteta-rako Euskal Herriaren garape-naren ardatz handiak zehazten dituen kontratu honen lantzea.

Gainera, Hautetsien Kontsei-luko bide orria anbizioz betea delarik. Lurralde kontratu ber-riak lehentasunez lurraldearen berezitasuna aintzat hartu be-har du eta aldi berean erronka estrategiko hauei erantzun. Lehen aldikotz hautetsien kontseiluak gidatu behar du ha-mar herri edo hiri elkargorekin partaidetzan. Bai eta Estatu Es-kualde planaren agenda aintzat hartu ere, honen gai batzuk lurralde kontratuaren zati bat direlarik eta horren aitzinkon-dua apirilean baizik ez delarik argira ekarria izanen. Zailta-sun hauei buru egiteko, Hau-tetsien kontseiluak garapen Kontseiluari Kontratuaren bu-rutzeko prestakuntza lan bat apailatzea eskatu dio. Garapen Kontseiluko kide diren gizarte zibileko 300 ordezkari lurralde kontratuko hamar gairen ingu-

ruan lanean jarri dira, haien gogoetak, 2007-2013 aitzineko kontratuaren ebaluaketa ba-tean oinarrituz besteak beste. Goi mailako irakaskuntza, eko-nomia, trantsizio energetikoa, informazioaren teknologiak, kultura, hizkuntza edo etxebi-zitza gisako eremuak estaltzen dituzten lan horiek Hautetsien Kontseiluari ekainean helara-ziko zaie. Hautetsien Kontsei-luak ekarpen hau erabiliko du Kontratua gauzatzeko eta bi-harko Euskal Herriko erronka estrategikoak segurtatzeko.

Réflexion sur les enjeux stratégiques du Pays basque 300 représentants de la société civile, membres du Conseil de développement du Pays

basque, planchent sur dix thèmes du prochain contrat territorial Pays basque 2014-2020, financé par l’État, la Région et le département, en appuyant leurs réflexions sur une évaluation du précédent contrat. Ces travaux, qui balaient des secteurs tels que l’enseignement

supérieur, l’économie, la tran-sition énergétique, les technolo-gies de l’information, la culture, la langue ou le logement, seront remis au Conseil des élus en juin. De cette contribution dépendra l’élaboration du contrat par le Conseil des élus et tous les enjeux stratégiques du Pays basque de demain. //

Le spectacle Le mystère Jasmin se déroulera le 13 juin 2014 au théâtre Ducourneau, à Agen. Il prend place parmi les nombreuses festivités qui marqueront le 150e anniversaire de la mort de Jacques Boé, dit Jasmin.

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bien vivre langues régionales eskualde hizkuntzak lengas regionalas

l’aquitaine n°52printemps 2014

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15l’aquitaine n°52printemps 2014

la parole aux élusl’europe

L’ÉCONOMIE ET LES FONDS EUROPÉENS : ENJEU MAJEUR

l ’Aquitaine souffre économiquement et comme toutes les régions va connaître

une baisse historique de ses dotations, ce qui implique une politique rigoureuse de bonne gestion des deniers du contribuable et une parfaite maîtrise des enveloppes européennes. Depuis 2000, les conseils régionaux ont été mobilisés de manière croissante sur la mise en œuvre des fonds européens, tant sur le plan financier que sur le plan stratégique et technique. Cette évolution répond aussi à la préoccupation de clarifier la répartition des tâches entre les

différents niveaux territoriaux d’adminis-tration et de mise en œuvre des politiques publiques. En date du 19 avril 2013, le Pre-mier ministre a confirmé aux présidents de région la décision de transférer aux conseils régionaux la fonction d’autorité de gestion des programmes européens 2014-2020. Dans cet esprit, nous proposons une aug-mentation de l’enveloppe dédiée au déve-loppement économique. Par ailleurs, le président du conseil régional d’Aquitaine doit maintenant démontrer qu’il est en capacité d’élaborer les programmes eu-ropéens et de gérer les subventions, tout en respectant les partenariats. À cet effet, nous demandons une préparation des programmes européens 2014-2020 sur un principe fondamental de concertation et d’écoute.

Geneviève Darrieussecq et les élus du groupe Forces Aquitaine> Tél. : 05 57 57 80 [email protected]

VOUS PRENDREz bIEN UN PETIT PLUS D’AUSTÉRITÉ ?

les voilà donc arrivées les élections européennes et la pénible litanie de

ceux qui depuis trente ans vous pro-mettent une autre Europe ! Plus sociale, plus démocratique, plus respectueuse de l’environnement… Bla-bla-bla… Pen-dant ce temps, les droites européennes et les socialistes signent une alliance au sommet. Les groupes de droite (PPE et ALDE) viennent de conclure avec les socialistes (S et D) une déclaration commune prévoyant de faire candida-

ture ensemble pour la présidence de la commission européenne.Au cœur de cet accord, le soutien à la finance, l’étranglement des peuples…. Eux, ils appellent ça compétitivité et modernisme…Les dirigeants actuels de l’Union euro-péenne nous mènent au désastre. Pen-dant des années, ils ont donné toujours plus de pouvoir à la finance. Le bilan est catastrophique. L’environnement est sa-crifié. Le chômage explose. Les salariés sont pressurés et appauvris. L’économie réelle est prise en otage par les banques.Cette Europe est définitivement irré-formable, le 25 mai, il faut tourner le dos à ces alliances dégoutantes et à ces politiques de misère.

Gérard Boulanger > Tél. : 05 57 57 72 14 front de [email protected]

RÉUSSIR LA TRANSITION ÉCOLOgIqUE EN EUROPE !

les fonds européens constituent un ins-trument concret pour soutenir le finan-

cement des projets régionaux. Malgré la ré-duction de son budget, l’Union européenne a stabilisé le montant des fonds accordés aux régions. Les règlements européens obligent aujourd’hui les régions à consacrer une partie des fonds perçus à la protection de l’environnement. Pour la première fois en 2014, ces fonds (Feader,Feder) seront gérés directement au niveau régional. À Bruxelles comme en Aquitaine, les élu(e)

s EELV se mobilisent pour que ces aides contribuent à l’émergence de projets liés à la transition écologique. L’écologie, c’est aussi la sécurité alimentaire et énergétique, sources de conflits naissants. L’UE, projet de paix par vocation, doit me-ner ce double combat de l’autonomie éner-gétique et de la souveraineté alimentaire par une politique écologique ambitieuse.Parce que l’écologie passe nécessairement par l’Europe, EELV souhaite que l’UE ne se limite pas à des versements d’argent pour des projets ponctuels, mais développe une véritable politique européenne. Au-delà des chèques distribués, il faut une législation forte et une stratégie eu-ropéenne pour réussir la transition écologique !

Bernard Péré, président du groupe Europe Écologie - Les Verts> Tél. : 05 57 57 80 [email protected]

NON L’EUROPE, N’EST PAS LOINTAINE !

l’Europe, c’est nous tous ! Regardez autour de vous. Il n’est pas une de

vos communes dans laquelle un équi-pement public n’ait bénéficié de crédits européens. Là où le jacobinisme parisien impose la même règle aux cent départe-ments de la République, là où la mondia-lisation fait craindre l’homogénéisation irrésistible des modes de pensée et de vie, l’Europe aide chacune de ses régions, chacun de ses microterritoires, à mettre en valeur ses atouts propres, à retrouver son identité culturelle et historique pour en faire une force.Centralisatrice, l’Europe ? Elle n’apporte ni modèle de référence, ni mode d’em-ploi. Elle se borne à faire connaître par-

tout ce qui s’est fait ailleurs. Aujourd’hui, les Conseils régionaux sont l’autorité de gestion des fonds européens, mettant fin à la double instruction des projets par les services du préfet et de la Région. Mais cette simplification bureau-cratique ne doit pas se faire au dé-triment de la qualité des projets et de la neutralité politique des pro-cédures. À l’heure où la compétitivité est un des problèmes majeurs de l’économie fran-çaise, l’objectif aquitain de renforcer la compétitivité du territoire par la mobi-lisation des fonds européens sur l’inno-vation est une bonne chose. Cependant, il est important de se poser la question de la réelle efficacité de finan-cements de plusieurs milliers de projets. Il faut évaluer nos actions européennes non pas en pourcentage de l’argent reçu mais en nombre d’emplois créés, d’aides à la formation, d’économie de CO

2, de

nombre de brevets scientifiques.

Alain Lamassoure > Tél. : 05 57 57 83 61 [email protected]

ChOISIR UNE AUTRE EUROPE

Chaque année, l’Aquitaine présente en mai le joli mois de l’Europe, illustrant

une Europe du quotidien qui ne serait pas que lointaine, technocratique ou contrai-gnante. Cette année, le mois de mai sera aussi celui de l’élection des députés euro-péens. Face à la persistance de la crise, la tentation sera forte pour certains élec-teurs désemparés de condamner l’Europe et de la livrer aux populistes, parce qu’il faut bien trouver un coupable à tous nos maux, et que ce coupable-là, pour être particulièrement méconnu, a le parfait profil de l’emploi. Et pourtant, rien ne serait plus vain ni plus destructeur. L’Eu-rope, même dans son fonctionnement complexe et insuffisamment démocra-tique, demeure une institution porteuse d’avenir, de développement et de solida-rité. Des infléchissements très significatifs sont en cours. Davantage de démocratie d’abord : le prochain président sera pour la première fois l’émanation de la majorité

parlementaire. D’où l’importance de voter pour des députés portant des valeurs de progrès, seuls capables de mettre un terme à l’inflexible politique d’austérité incarnée par José Manuel Barroso, seuls capables d’impulser enfin une stratégie de la re-lance, voire de mutualisation de la dette, directement efficace sur la croissance, l’investissement et l’emploi. Davantage de proximité ensuite. Depuis janvier der-nier, la gestion de la très grande majorité des fonds européens a été transférée aux régions (plus d’un milliard d’euros sur sept ans pour le développement régional, le développement rural, la formation pro-fessionnelle et la jeunesse en Aquitaine). Désormais, les décisions seront prises chez nous, au plus près des bénéficiaires, sur la base de nos priorités : restaurer la com-pétitivité des entreprises, lutter contre le chômage, poursuivre la transition énergé-tique et écologique, promouvoir l’égalité des territoires… Une autre Europe est possible. Le 25 mai, il revient à cha-cun de nous de choisir une Europe plus proche, plus volontariste, celle de l’espoir et du renouveau.

Stéphane Delpeyrat, vice-président du conseil régional, en charge de la jeunesse, du sport et de la vie associative, président du groupe PS, PRG et apparentés > Tél. : 05 57 57 80 96 [email protected]

gROUPEFORCES AqUITAINEGeneviève Darrieussecq,PrÉsiDenTe

AqUITAINEÉCOLOgIE ETFRONT DE gAUChEGÉrarD boulanGer, conseiller rÉGional

EUROPEÉCOLOgIE -LES VERTSbernarD PÉrÉ, PrÉsiDenT Du GrouPe

gROUPE UMP/ NC/ CPNTalain laMassoure, DÉPuTÉ euroPÉen, conseiller rÉGional

gROUPE PS, PRgET APPARENTÉSsTÉPHane DelPeYraT,PrÉsiDenT

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Page 16: Journal l'Aquitaine n°52 printemps

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