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Depuis 1971 septembre 2009 / 3 20 N°159 www.amisdelaterre.org Quel urbanisme pour des villes soutenables ? La contribution carbone des compagnies pétrolières Prix Pinocchio : c’est reparti ! Poitiers – Limoges, vitesse à tout prix ? La contribution carbone des compagnies pétrolières Prix Pinocchio : c’est reparti ! Poitiers – Limoges, vitesse à tout prix ?

La Baleine 159

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La Baleine 159 - Quel urbanisme pour des villes soutenables ?

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Page 1: La Baleine 159

Depuis 1971 septembre 2009 / 3€20 N°159

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Quel urbanismepour des villessoutenables ?

La contribution carbone descompagnies pétrolières

Prix Pinocchio : c’est reparti !

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La contribution carbone descompagnies pétrolières

Prix Pinocchio : c’est reparti !

Poitiers – Limoges,vitesse à tout prix ?

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SOMMAIREEditoUn urbanismepour une ville soutenable

3 - 5 > INTERNATIONAL• BEI : comment des prêts publics servent

les paradis fiscaux• Climat : un attentisme inquiétant • La contribution directe des compagnies

pétrolières aux changements climatiques• Pétrole ou droits de l'Homme, le Pérou doit

choisir• OMS : carnet de Vigie

6 - 8 > FRANCE• « Total stockerait 120 000 tonnes de CO2

dans la zone sismique de Lacq »• Victoires historiques à Ilisu• Prix Pinocchio 2009 : c’est reparti !• Les logiciels libres, un combat écolo ?

9 - 10 > RÉGIONS• Poitiers – Limoges : vitesse à tout prix ?• Enercoop, l'énergie citoyenne en marche

11 - 16 > DOSSIERQUEL URBANISME POUR DES VILLESSOUTENABLES ?• Réinventer la ville• Grand Paris : les citoyens mis à l'écart

de la réflexion • La régulation foncière en question• Villes – Campagnes : vers des rapports

harmonieux et équilibrés• Ecoquartiers : des résultats en demi-teinte• Villes en transition• Curitiba et Villa El Salvador : l’homme au centre

de l’organisation urbaine • Pour un droit de l’urbanisme soutenable

17 > RESEAUX• Contacts en France et dans le monde• Bulletin d’adhésion

18 > COIN DES LIVRES• Villes sécurisées : « Les ghettos de riches

sont un produit immobilier porteur »• Publications

19 > JURIDIQUE, COLLECTIFS• Genèse de la dérèglementation en matière

d’urbanisme• Le CAC 44 en hausse !

20 > PRATIQUE, HUMEURS• Femmes, un peu de poésie pour un corps

et un monde plus beau• La folie des hauteurs

Au moment où nous écrivons ces lignes, les réunions du G8 et les décisionsprises par le Congrès des Etats-Unis en matière de réduction des émissions degaz à effet de serre font planer un lourd nuage sur les futures négociations deCopenhague. Comme prévu, les pays dits émergents font de la résistance : maisils rencontrent en cela le renfort des parlementaires américains, encore moinscourageux que les gouvernements de l'Union européenne.

Il faut dire que les Etats-Unis demeurent la pointe la plus avancée de la civili-sation, c'est-à-dire les premiers émetteurs de gaz à effet de serre (19,6 tonnesde CO2 par habitant en 2005). Car depuis les années 1930, les Etats-Unis ontsystématisé un aménagement du territoire que l'Europe a ensuite docilementadopté et qui est au cœur de la civilisation industrielle.

De nombreux prophètes annoncent comme une évidence que l'avenir dumonde est à la ville. Bien peu imaginent en réalité les conséquences de la luttepour la maîtrise énergétique sur ce qu'est aujourd'hui devenu le milieu urbain.

Une ville qui s'étale en tache d'huile dans ses zones périphériques, dévorantles terres arables pour y planter les hangars et les pavillons où se vendent et seconsomment les produits standardisés de la mondialisation. Une ville faite par etpour la bagnole. Une ville sans lien avec sa région, dont les zones sont ultra-spé-cialisées et socialement ségréguées. Une ville étanche et minérale s'opposantaux grandes fonctions écologiques et à la production agricole. Une ville solidairede l'industrialisation de l'agriculture, accro à l'automobile et au pétrole.

Bien au contraire, nous voulons une ville re-liée à ses campagnes, à sesproductions et aux milieux naturels qu'il faudra parfois laisser se reconstituer.

Une ville où habitat, services et industries locales coexisteront avec un milieunaturel présent même dans les zones denses, et dont l'architecture exploitera lescontraintes écologiques : hauteur maximale, orientation, autoproduction énergé-tique, matériaux... comme des opportunités de créativité. Une ville pensée enfonction des transports en commun et des modes de déplacement doux, à fortemixité et diversité sociales. Une ville qui libère des terres pour l'agriculture locale,à proximité des besoins.

Pour réinventer la ville, il est indispensable de privilégier une démarche démo-cratique. Elle seule permettra aux citoyens – c'est-à-dire, par l'étymologie, auxhabitants de la ville – de reprendre le pouvoir sur leur vie, en commençant par laprise sur le territoire.

> CLAUDE BASCOMPTEPrésident des Amis de la Terre • France

Les Amis de la Terre ont besoin de votre soutienAlors que les subventions et les financements se réduisent, il devient urgent de développer notrefinancement en provenance des dons et cotisations. Le soutien de nos membres nous permeten effet de garantir l’indépendance de nos actions et de poursuivre nos combats. Parce quenotre indépendance financière est vitale et parce que nous refusons d’éco-blanchir les entre-prises, votre soutien est essentiel. Il nous permet de renforcer notre poids face aux décideurstout en sensibilisant un public plus large sur la protection de l’Homme et de l’environnement.Outre le renouvellement de votre adhésion, vous pouvez aussi nous envoyer un soutien ponctuelsupplémentaire par courrier ou via notre site internet www.amisdelaterre.org/faireundonMerci de votre confiance et de votre soutien.

> LES AMIS DE LA TERRE

Le Courrier de la Baleine n°159« Se ranger du côté des baleines n'est pas une position aussi légère qu'il peut le semblerde prime abord. »

Trimestriel • Septembre 2009 • n°CCPAP : 0312 G 86222 • ISSN 1969-9212Ce numéro se compose d’un cahier principal (20 pages)et du supplément Nous Autres pour les adhérents.

Directeur de la publication Claude Bascompte Rédactrice en chef Sophie Chapelle Secrétaire de rédactionLucie Lebrun Comité de rédaction Alain Dordé, Céline Gossa, Laurent Hutinet, Caroline Hocquard, FlorenceLeverdez, Lucile Pescadere, Caroline Prak, Emmanuelle Roggeri, Agnès Rousseaux Ont collaboré à ce numéroJulien B, Jérôme B, Françoise Chanial, Cyrielle den Hartigh, Hélène Gassie, Clémence L., Stéphanie Lacomblez,Martine Laplante, Yann Louvel, Hannah Mowat, Anne-Sophie Simpere, Gwenael Wasse Crédits photos Advocnar,Black Wall, Benka, David Cochard, Lieven Soete Maquette Nismo Carl Pezin • 01 48 00 06 94 Impression sur papierrecyclé Offset cyclus 90g/m2 avec encres végétales • Stipa • 01 48 18 20 50.

Cette publication a été réalisée avec l’aide financière de la Commission européenne dans le cadre duprojet “Industries extractives : bénédiction ou malédiction pour les pays du Sud ?". Son contenu ne peuten aucun cas être considéré comme reflétant les positions de l’Union européenne.

Depuis 1971

Les Amis de la Terre est une association deprotection de l'Homme et de l'environnement.Créée en 1970, elle a participé à la fondationdu mouvement écologiste en France, et à laformation du premier réseau écologiste mondial,Les Amis de la Terre – International, présentdans 77 pays et réunissant deux millions demembres. Les Amis de Terre mènent desactions de plaidoyer auprès des décideurséconomiques et politiques et sensibilisent legrand public sur les problématiques environ-nementales. Elle s’appuie pour cela sur unréseau de 30 groupes locaux.

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Banque européenne d'investissementComment des prêts publics serventles paradis fiscaux

INTERNATIONAL

La Banque européenne d'investissement (BEI) continue à financer des projets impliquant des paradis fiscaux,de quoi mettre en doute sa communication qui ne cesse de les dénoncer.

ClimatUn attentisme inquiétant

Dans le cadre de la préparation desnégociations internationales sur les chan-gements climatiques qui se tiendront endécembre 2009 à Copenhague(Danemark), les pays négociateurs se sontréunis à Bonn (Allemagne) fin juin 2009.

Cette réunion n'a malheureusement pasété caractérisée par de grandes avancées. Ala veille de Copenhague, les Etats semblenten effet attentistes alors qu'ils vont devoirtrouver un accord sur les objectifs de réductiondes émissions de gaz à effet de serre (GES)pour l'après 2012. Si une réduction des

émissions de GES de 40 % est nécessaire àl'intérieur des frontières d'ici 2020 pour lespays industrialisés, les discussions actuellestournent plutôt autour d’une réduction com-prise entre 8 et 14 % !

Statut des forêts ?En outre, il semblerait que les négocia-

tions s'orientent vers une inclusion des forêtsdans le marché international du carbone, cequi serait une catastrophe, tant du point devue écologique (biodiversité, changementsclimatiques) que pour les populations locales.

Face à cette inertie du monde politique etéconomique, les Amis de la Terre préparentune énorme mobilisation populaire afind'ébranler les décideurs dans leur tour d'ivoire.

> CYRIELLE DEN HARTIGH

Chargée de campagne • Changements climatiques

Aller plus loin :Pour suivre les négociations :www.justice-climatique.orgPour suivre la mobilisation sur Copenhague : www.dubruitpourleclimat.org

Alors que François Fillon affirme que« des trous noirs comme les centres offshorene doivent plus exister », Gordon Brown sug-gère à Washington d’interdire les paradisfiscaux. Depuis quelques mois et le début dela crise financière, les décideurs européensrivalisent de déclarations incendiaires à l’en-contre de ces territoires dits non-coopératifs.Pourtant, le dernier rapport des Amis de laTerre, « Au diable le développement : com-ment les prêts de la BEI servent les paradisfiscaux », démontre que de nombreux projetsfinancés par la Banque européenne d'inves-tissement impliquent des paradis fiscaux etdes multinationales qui utilisent des centresoffshore. Or les politiques d’investissementde la BEI sont décidées par les Etats mem-bres de l’Union européenne (UE), qui sontses actionnaires. Difficile alors de croire queces derniers entendent vraiment lutter contreces pratiques.

BEI : les portes du paradis ?Dans la région ACP (Afrique – Caraïbes –

Pacifique), la BEI se présente comme« un partenaire pour le développement et lesobjectifs de développement pour le millé-naire ». En fait de développement, la banquesoutient essentiellement des méga projetsd’infrastructures bénéficiant à des multina-tionales du Nord, projets souvent rattachésà des centres offshore. Le Gazoduc Ouest-africain au Nigeria, la mine de TenkeFungurume en République démocratiquedu Congo ou la mine de Mopani en Zambiesont liés aux Bermudes ou aux Iles Vierges.La banque investit également dans desfonds promettant des taux de rentabilité tel-lement élevés qu’ils recourent à des straté-gies d’investissement très agressives, utili-sant l’évasion fiscale.

On sait que l’évasion fiscale illégalereprésente globalement dix fois le volumede l’aide internationale. Les paradis fiscauxet toutes les pratiques qu’ils entraînent sontdonc une entrave grave au développement.Ils affaiblissent les institutions publiques et ladémocratie. Il est scandaleux que la banquede l’UE finance des projets gérés par despromoteurs utilisateurs de centres offshore.

Maintenir la pressionAvec leur nouveau rapport, les Amis de la

Terre lancent une campagne pour demanderà la banque européenne de ne plus alimenterles paradis fiscaux et d’assurer une transpa-rence totale de ses prêts afin de garantir cetengagement. Le 9 juin 2009, une premièreaction de rue était organisée à Bruxelles pour

interpeller le Conseil européen et laCommission sur ce sujet. La BEI a d’ores etdéjà promis de se pencher rapidement surde nouvelles normes pour faire face à cettesituation, « à la lumière des conclusions for-mulées lors du sommet du G20 » deLondres. Une bonne raison de maintenir lapression sur la banque, pour que cette poli-tique ne fasse pas figure de purgatoire.

> ANNE-SOPHIE SIMPERE

Chargée de campagne • Finance publique

Aller plus loin :

Retrouver le rapport publié par les Amis de laTerre, la coalition Counter Balance et le réseauEurodad « Au diable le développement : commentles prêts de la BEI servent les paradis fiscaux » :www.amisdelaterre.org/presse

9 juin 2009, Bruxelles : dénonciation par Counter Balance des liens de la BEI avec les paradis fiscaux.

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Les producteurs d'énergie contribuent considérablement aux changements climatiques et leurs pratiquessont de plus en plus émettrices de gaz à effet de serre.

Changements climatiquesLa contribution directe des compagnies pétrolières

INTERNATIONAL

La manifestation tourne au massacrele 5 juin 2009 à Bagua (Pérou) où desforces policières s’opposent aux Indiensqui bloquent routes et rivières. Bilan :33 morts, 200 blessés et 83 arrestationsqui interviennent après deux mois demanifestations contre des lois ouvrant l’ac-cès des forêts communautaires indiennesà des compagnies pétrolière et gazière.Ces lois menacent d'autant plus fortementles Indiens que 70 % de l’Amazonie ontdéjà été « cédés » à de telles compagniesces dernières années. La découverte denouveaux gisements, profitables aux multi-nationales Perenco ou Petrobras fait donccraindre le pire pour les forêts vierges, les

derniers projets ayant été dévastateurs enEquateur avec pollutions chroniques etimpacts sanitaires lourds pour les popula-tions locales.

Une révolte d’abord mépriséeLa contestation a d’abord été méprisée,

le président Garcia ignorant les tentativesdes membres du Congrès de modifier leslois au cœur du conflit. Puis, au mépris asuccédé une répression qui traduit lemalaise du gouvernement : sept mem-bres du Congrès sont limogés, la radiolocale couvrant les événements deBagua n’est plus autorisée à émettre etles ONG sont contrôlées. Alberto

Pizango, de l’organisation des Indiensd’Amazonie, accusé de « sédition » contrele gouvernement, est même contraint dedemander l’asile au Nicaragua… Spoliésde leurs terres depuis des siècles, lesIndiens du Pérou marqueront peut-êtrepar leur révolte la fin d’une prospectionpétrolière irresponsable. C’est ce quedemande Survival International, quiappelle les compagnies pétrolières opéranten Amazonie péruvienne à suspendreleurs activités. Les Amis de la Terre rejoi-gnent bien sûr cet appel.

> CAROLINE PRAK

Industries extractivesPétrole ou droits de l'Homme, le Pérou doit choisir

Les négociations de Copenhague(Danemark) devront impérativement fixerdes objectifs ambitieux de réduction desémissions de gaz à effet de serre (GES)pour les Etats et les industriels. Parmi cesderniers, l'impact des producteurs d'éner-gie est considérable. A l'échelle mondiale,le secteur énergétique a en effet été res-ponsable de 25 % des émissions de GESen 2007. Du côté de l'Union européenne,très industrialisée et énorme productrice etconsommatrice d'énergie sous toutes sesformes, et notamment d'électricité, ce tauxatteignait 61 % en 2003.

Investissements climaticidesLa contribution au réchauffement clima-

tique des grandes compagnies pétrolièreset gazières est considérable et croissante.Figurant parmi les entreprises les plus puis-santes au monde, presque toutes lesgrandes compagnies privées du secteurpétrolier (Exxon, Total, Shell, BP, Chevron,ENI ou encore Repsol), « s’activent » dansl'exploitation des sables bitumineux, au

Canada depuis plusieurs années, et désor-mais en Afrique. Total, déjà très présentdans les sables canadiens, s'est ainsiengagé dans un projet à Madagascar, etsemble également intéressé par desréserves au Congo. Or, la production d'unbaril de pétrole à partir de sables bitumineuxest tellement énergivore que son impact entermes d'émissions de GES est estimé autriple de celui d'un baril produit à partir depétrole conventionnel. L'exploitation dessables bitumineux et autres pétroles extra-lourds revient alors à laisser les compagniespétrolières gaspiller les énergies fossiles lesmoins polluantes, telles que le gaz, pourproduire les plus sales jamais utilisées dansl'histoire de l'Humanité. Un récent rapportdes Amis de la Terre – Europe a d'ailleursmis cette schizophrénie en évidence : lesinvestissements de la compagnie anglo-néerlandaise Shell pour exploiter sesréserves dans les sables bitumineux multi-plieront par deux l'impact climatique de saproduction par baril de pétrole produit, déjàconsidérable, dans les années à venir.

Total et le torchageEn France, Total, première entreprise

hexagonale, n'est pas en reste. Ses émis-sions de GES se sont ainsi élevées à 57,9millions de tonnes équivalent CO2 en 2007,soit presque 11 % du total des émissionsfrançaises de l’année ! Plus du quart deces émissions sont imputables au tor-chage des gaz extraits des puits de pétroleet non valorisés, une pratique désastreusesur le plan environnemental et sanitairepour les populations avoisinantes, et quireprésente un véritable gâchis énergétique.C'est notamment le cas au Nigeria, où letorchage pratiqué par les grandes compa-gnies pétrolières privées a entraîné le rejetde 70 millions de tonnes équivalent CO2 en2004. Le torchage représente la premièresource d'émission de GES du continentafricain, qui subira le plus durement leseffets du réchauffement climatique dansles prochaines années.

Alors que toutes les compagniespétrolières communiquent ad nauseamsur leur soi-disante prise en compte duréchauffement climatique, on est donc endroit de s'interroger : le secteur n'est-il pas,plutôt, le principal contributeur au phénomène,aussi bien directement qu'indirectement ?

> GWENAEL WASSE

Chargé de campagne • Responsabilité socialeet environnementale des entreprises

Aller plus loin :Retrouver le rapport des Amis de la Terre-Europe « Shell's big dirty secret » :www.foeeurope.org/press/2009/

Exploitation de sables bitumineux dans l'Alberta (Canada).

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« Après des centaines d'autres mili-tants, nous assurons avec Nicolai, la 100e

semaine de Vigie devant l'Organisationmondiale de la santé (OMS). La vigie viseà dénoncer l'accord de 1959 qui liel'OMS à l'AIEA, l'Agence internationalede l'énergie atomique. Nicolai enseigne lefrançais à New York et tonne du Rabelaisà l'adresse des bureaucrates : « Sciencesans conscience n'est que ruine de l'âme ! ».Son indignation vient des témoignagesde son frère, Wladimir Tchertkov, auteurde films comme Le Sacrifice, qui m'apropulsée à Genève : un jeune père defamille, liquidateur de Tchernobyl se dés-agrège sous les yeux de sa femme etrépète avec une douceur insoutenable« cosemar »... Son cauchemar est devenule nôtre.

Représentants des peuplesUn homme traverse la rue avec un

grand sourire. Il vient d'Égypte, plus pré-cisément de Nubie, le pays secret dessources du Nil. Il nous parle de son vil-lage détruit par le barrage d'Assouan, deson peuple déplacé qui a déjà perdu lamoitié de ses chants, de ses danses, desa mémoire plusieurs fois millénaire. Unpoète persécuté s'insurge mais juste-ment, il vient d'être entendu : le gouver-nement égyptien a promis aux Nubiensde les réinstaller au bord du Nil !

Mais la terre de Biélorussie aspergéedes radionucléïdes venus de Tchernobyl,quand pourra-t-elle de nouveau nourrir lepeuple sans l'empoisonner ? Des peuplesentiers sont victimes des déplacementsenvironnementaux, frappés dans leur culture,leur santé, leur survie même. Sur notre

trottoir en forme de flèche, nous sommesles représentants de ces peuples quirevendiquent le contrôle de leur vie dansle respect de leur terre.

De qui l'OMS est-elle le nom ? Et vous, responsables de la santé

mondiale, qui représentez-vous ? Vosbureaux sont bien gardés, n’y entrent

que les données chiffrées agréées par lesgouvernements… et par l’AIEA ! Lespoètes, surtout s’ils sont visionnaires,sont priés de rester au carrefour. Vousrépandez des brochures pour convaincrequ'il ne faut pas laisser les enfants tomberdans le puits ou la piscine. Le conseil estincontestablement utile, mais son efficacitésera limitée s'il n'est pas relié à l'enjeuglobal : retrouver collectivement la maî-trise de nos vies, dans le respect de lanature. Vous êtes payés pour servir unepolitique qui ne dit pas son nom, qui secontente de donner plus de pouvoir àceux qui en ont déjà, mais à qui en fait ?

On se pose la question : « de quiMonsanto est-il le nom ? » mais elle vautpour l’OMS ou l’AIEA. Leurs employésn'ont aucun pouvoir : la directrice elle-même, Madame Chan, ne peut pas nousrépondre. Nous devons pourtant accuserles fantômes que sont nos interlocuteurs,jusqu'à ce qu'on mette au grand jour quela machine à produire du pouvoir marchetoute seule et que pour l'arrêter il suffit dedésactiver quelques réseaux bancaires...

« Sharing is caring », partager c'estsauvegarder, dit Nicolai à la mésange quipicore notre pain. Que voilà une joliemaxime ! Ce n'est pas la règle suivie parnos gouvernants mais il faut changer nosrègles ! A la prophétie de Rabelais, ajou-tons « Argent sans conscience n'est queruine du monde ». Utopie ? « Where thereis a will, there is a way », vouloir, c'estpouvoir : encore un message de lasagesse des peuples énoncé par Nicolai.Faites passer ! »

> FRANÇOISE CHANIAL

Les Amis de la Terre • Poitou

Brèvesv

La santé soumise au nucléaireOMS : Carnet de Vigie

Pas de CCE sans justice sociale – Les Amis de la Terre ont participé à la conférence de consensus présidée parMichel Rocard les 3 et 4 juillet 2009, et ont insisté pour que la future Contribution climat énergie (CCE) taxe les mésusagesde l’électricité. Cette nécessaire taxe ne doit pas renforcer les inégalités. C’est pourquoi il faut en parallèle restaurer laprogressivité de l’impôt et refuser toute baisse des cotisations sociales – contrairement à ce qu’envisage le gouvernement.

Mouvement des Sans-Terre : 25 années de luttes - Face à la concentration de la propriété de la terre, lapauvreté et l'inégalité sociale, des centaines de travailleurs ruraux ont payé de leur vie leur rêve d'une terre libre. La lutte pourla réforme agraire et un autre modèle de développement continue au Brésil et ailleurs. Du 29 septembre au 4 octobre 2009,le Mouvement des Sans Terre (MST) investira la Place des Innocents à Paris par des campements, symboles de leurs luttes.Expo-photos et ateliers-débats rythmeront cet événement soutenu par les Amis de la Terre - France.

Condamnation du coup d'Etat au Honduras - Les Amis de la Terre - International, préoccupés par la montéede la violence et de la répression suite à l'enlèvement du Président Zelaya au Honduras en juin 2009, soutiennent la luttelocale pour la démocratie et les Droits humains. Considérant ce coup d'Etat, guidé par les intérêts d'une minorité, commeune régression sociale, les Amis de la Terre – International ont constitué un fonds de solidarité visant à soutenir la mobilisationde la société civile. Plus d'information : www.foei.org/en/get-involved/take-action/solidarity-for-honduras/honduras-solidarity-fund

INTERNATIONAL

Depuis le 26 avril 2007, des vigies se relaient devant le siège de l'Organisation mondiale de la santé pourdemander son indépendance à l'égard de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Témoignage.

Comme tant d'autresmilitants, Françoise etNicolai dénoncentinlassablement l'accordliant l'OMS à l'AIEA.

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FRANCE

Fausses solutions« Total stockerait 120 000 tonnes de CO2dans la zone sismique de Lacq »

Projets controversésVictoires historiques à Ilisu

La Baleine : Bien que le gaz et le pétrolede Lacq soient pour ainsi dire épuisés,Total n'oublie pas ce site historique...

Jacques Mauhourat : Le groupe Total aen effet été chargé par l'Etat d'un projetexpérimental de captation et de stockagede carbone (CSC) utilisant un ancien gise-ment de gaz situé au puits de Rousse,sur la commune de Jurançon, au cœurde l’AOC du même nom. Le CO2 seraitacheminé sur 27 kilomètres avant d'êtrepressurisé et enfoui. Il proviendrait dubassin de Lacq, serait produit dans unechaudière existante, à partir de la com-bustion de gaz commercial, en pré-sence d’oxygène, afin de limiter la pro-duction d’oxydes d’azote. Cette expéri-mentation, si elle est menée à sonterme, pourra donner à Total la capacitéde breveter cette technique afin d'atta-quer l'immense marché de stockage decarbone, notamment en Asie du Sud-est.Le projet a débuté début 2007 dans lecadre d’un projet de recherche del’ADEME et du CNRS, et a été confié àTotal, qui a organisé trois réunionslocales pour le présenter. Aucunecommission du débat public n'a étéinstituée. L'enquête publique ouverte enmai 2008 a été menée au pas de charge etle préfet a signé l'arrêté d'autorisationenregistrant l’expérience sous le régime dudroit minier. Cet artifice permet d'échapper àune directive européenne de 2008, nontranscrite pour l’heure en droit français etbeaucoup plus contraignante, et confiel’avenir du site à l’Etat, donc aux frais descontribuables.

LB : Quelles sont les réactions ?JM : La SEPANSO – Béarn et Aquitaine, etl'Association des Coteaux de JurançonEnvironnement, soutenues par FranceNature Environnement, ont déposé unrecours en annulation devant le Tribunaladministratif de Pau. Les risques industriels et

sanitaires sont potentiellement importants.Total stockerait 120 000 tonnes de CO2 dansla zone sismique de Lacq. Alors qu'un relar-gage de CO2 a entraîné la mort de 1 700 per-sonnes autour du lac de Nyos (Cameroun) en1986, aucune étude sérieuse n'a été menéesur les risques sanitaires en cas de fuitesmajeures. Le stockage pourrait en outres'avérer instable si le CO2 sous pression

entrait au contact de l'eau, des études scien-tifiques ont montré que 90 % du CO2 stockédans des couches géologiques profondes vase dissoudre dans l’eau et peut ainsi êtrerejeté en surface.La capacité de stockage ne représentequ’une très faible part des émissions

locales, et le procédé entraînerait,selon Total, une hausse de 40 % de laconsommation de la centrale. Les 11projets de CSC en cours dans lemonde ne permettraient de stockerque 0,06 % de la production mondialede CO2. Les projets de CSC arrivent enbout de chaîne, se contentent destocker et non d’éliminer et s’opposentà la sobriété et à l'efficacité énergé-tiques. Le véritable objectif est d’enté-riner la hausse future des émissions etde justifier la construction de nouvellescentrales thermiques au charbon.Par ailleurs, les députés ChristianBataille et Claude Birraux, ont remarquédans leur « rapport sur l’évaluation dela stratégie nationale de recherche enmatière d’énergie » de mars 2009 que26 millions d’euros en dépensepublique ont été investis en 2006dans les projets de CSC contre seu-

lement 4 millions dans la géothermie oul'éolien, cela sans débat public. Nos asso-ciations réclament donc aujourd’hui unmoratoire sur le projet, l’organisation d’undébat public et parlementaire et une exper-tise des risques indépendante.

> PROPOS RECUEILLIS PARLAURENT HUTINET

L'annonce a eu lieu le 6 juillet 2009 :après six mois de tergiversations,l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse sesont définitivement retirées du projetcontroversé de barrage d'Ilisu, enTurquie. Dans la foulée, la SociétéGénérale annonçait également sonretrait. Ces décisions constituent unepremière et une grande victoire pour lesONG qui dénoncent ce projet depuis desannées.

Ilisu est en effet l'archétype du « projetcontroversé », aux impacts environne-mentaux et sociaux massifs : déplace-ment forcé de plus de 55 000 personnes,

en majorité kurdes, inondation du patri-moine culturel unique de la ville deHasankeyf, risques géopolitiquesmajeurs pour la gestion de la ressourceen eau avec la Syrie et l'Irak, et dégrada-tion des écosystèmes de la vallée du Tigre.

Mobilisation gagnanteC'est grâce à la pression des ONG

que les pays européens avaient intégré àleurs garanties 150 conditions environne-mentales et sociales que la Turquie devaitrespecter. La campagne internationale« Stop Ilisu » a joué un rôle majeur pourdémontrer la violation de ces engage-

ments. Les Amis de la Terre y avaientparticipé en organisant deux manifesta-tions devant le siège de la SociétéGénérale et de l'OCDE en 2008.

Ces victoires marquent une évolutionimportante puisque pour la première fois,les considérations environnementales etsociales l'ont emporté sur les intérêtséconomiques à court terme. Mais laSociété Générale doit se doter dans lesplus brefs délais de politiques sectoriellesde réduction des risques afin de ne plusêtre impliquée à l’avenir dans de tels projets.

> YANN LOUVELChargé de campagne • Finance privée

Jacques Mauhourat, président de la SEPANSO - Béarn (fédération régionale des associations de protectionde la nature de la région Aquitaine), analyse le projet expérimental de captation et de stockage de carboneà Lacq (Pyrénées Atlantiques).

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FRANCE

Prix Pinocchio 2009 : c’est reparti !Pour sa première édition en 2008, les

prix Pinocchio du développement dura-ble avaient rassemblé plus de 4100 inter-nautes. Ces derniers avaient voté pourles « pires » entreprises françaises sélec-tionnées pour leurs pratiques inaccepta-bles en matière de droits de l'Homme,d'environnement ou de communication.Les prix Pinocchio seront de nouveaudécernés cet automne à trois nouvellesentreprises. Alors qu'Areva et le groupeLouis Dreyfus ont été « récompensés »l'an passé, de nombreux abus en Franceet au Sud continuent à être commis. Ilsprouvent l'absolue nécessité de réformerles lois visant à encadrer les activités des

multinationales. Alors que ces dernièressont en grande partie responsables de lacrise actuelle, elles restent pourtant trèspeu contraintes par les pouvoirs publicsdes pays riches, qui continuent à les sou-tenir activement.

Prix participatifsPour cette deuxième édition, d'autres

organisations partenaires avec lesquellesles Amis de la Terre travaillent régulière-ment seront sollicitées, afin d'élargir l'au-dience de l'événement. Le lancementdes votes aura lieu fin septembre, pourune remise des prix prévue à Paris vers lami-novembre, avant les négociations de

Copenhague qui devront notammentcontraindre les entreprises à cesser dedérégler le climat.

Connectez-vous !Dès l’ouverture des votes, rendez-vous surwww.prix-pinocchio.org , votez pour voslauréats 2009 et faites circuler l’info ! Merci !Contact : [email protected]

Responsabilité sociale et environnementale des entreprises

Alimentation et agricultureFragiles avancées du Traité

La Baleine : Comment les Amis de laTerre – International s’impliquent-ilsdans le processus du Traité ?

Martin Drago : Pour préparer cette réu-nion, j'ai participé à deux rencontres,l'une de la Commission de la biodiversitéde la Via Campesina et l'autre, organiséepar le Comité international pour la planifi-cation de la souveraineté alimentaire(CIP).Dès le début, nous avons été très cri-tiques envers le traité. Il ne garantit pas ledroit des paysans et des indigènes à garder,vendre et échanger des semences  ; iln’interdit pas les droits de propriété intel-lectuelle sur les ressources ni la biopirate-rie de ces dernières. Jusqu’à maintenant,les Amis de la Terre – International étaientreprésentés par des organisations alliées,comme la Via Campesina et amiescomme Grain et ETC Group. Nousappuyions leur travail et leurs déclara-tions. Mais nous avons compris après lesaccords obtenus lors du Forum sur lasouveraineté alimentaire de Nyéléni enfévrier 2008, qu'il était nécessaire d'êtreprésents dans des lieux où peut s'organiserla résistance comme le TIRPAA.

LB : Quelle a été la teneur deséchanges Nord-Sud ?MD : Ils ont été excellents, tant au niveaude la préparation de la réunion, que de lacommunication, des débats, ou deséchanges d'informations.

Nous avons réalisé des analysesconjointes, et avons coordonné uneaction commune au sein de la séanceplénière en impulsant, comme grilled'analyse de toutes les propositions, ladéfense de la souveraineté alimentairedes peuples et la résistance au pouvoirdes multinationales.

LB : Quels ont été les résultats de laréunion ?MD : Au début de la réunion de la FAO,les organisations qui avaient été à la réunion

préparatoire organisée par le CIP, ont faitpart de leurs exigences aux Etats partici-pants. En premier lieu, nous avonsdemandé la suspension de tous les droitsde propriété intellectuelle empêchant lespaysans de conserver et d’échanger lessemences non transgéniques, de mêmeque l'arrêt des pratiques monopolistiquesdes sociétés semencières multinatio-nales. L'obtention d'un accord financierpermettant de conserver les semences etla diversité génétique, et poursuivant labiopiraterie nous paraît essentielle. Enfin,si les paysans doivent être associés àtoutes les décisions, leurs droits – relatésdans le traité – doivent être appliqués parles gouvernements.Les négociations furent difficiles, il s'agis-sait de la dernière chance que nous lais-sions au traité, mais nous avons obtenudes avancées intéressantes dans ledomaine de la défense des droits desagriculteurs.Cependant, nous sommes lucides sur lafragilité des accords négociés, il reste denombreux points à débattre, et l'appuifinancier manque pour que le traité ait unréel impact. Il est évident que la recon-naissance et la mise en œuvre des droitsdes agriculteurs n’auraient pas été possi-bles sans la pression des organisationssociales présentes.

> PROPOS RECUEILLIS PAR HÉLÈNE GASSIETRADUCTION DE CHRISTIAN BERDOT

La 3ème réunion de l’Organe directeur du Traité international de la FAO sur les ressources phytogénétiquespour l’alimentation et l’agriculture (TIRPAA) s'est tenue du 1er au 5 juin 2009 en Tunisie. 121 représentantsde gouvernements, d’organismes internationaux et d’organisations de la société civile y participaient dontMartin Drago des Amis de la Terre – Uruguay et coordinateur de la Plateforme souveraineté alimentaire.

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FRANCE

InformatiqueLes logiciels libres, un combat écolo ? Les logiciels libres ont du succès et concurrencent aujourd'hui les logiciels propriétaires, en proposantdes produits plus simples et accessibles à tous. Une belle utopie devenue réalité que défend Luc Fiévet,de l'association de promotion des logiciels libres en France (APRIL).

La Baleine : Quels sont les enjeuxactuels concernant les logicielslibres ?

Luc Fiévet : Nous avons suivi de près ladiscussion sur la loi HADOPI. Avec cetteloi, chacun doit rendre compte de ce quitransite par sa connexion internet. Pourêtre dédouané en cas de problème, il fautinstaller un mouchard sur son ordinateur.Or on ne sait pas ce que fait ce mouchard.Il est présenté comme un système deprotection mais ça peut être n'importequoi...

Un autre enjeu concerne la vente liée,comme par exemple un ordinateur avecun système d'exploitation Windows etdes logiciels pré-installés. L'acheteur estobligé de tout prendre, sans savoir lecoût réel de chaque élément. La jurispru-dence est actuellement très favorableaux démarches de remboursement quise multiplient.Il y a aussi un travail à mener avecl'Education nationale, où rien n'est faitpour développer les logiciels libres, saufau niveau local. Sans chercher à formerdes spécialistes, il serait bien que lesélèves comprennent comment marchentles logiciels, au-delà d'apprendre à lesutiliser.

LB : Les logiciels libres sont l'illustra-tion d'un autre modèle de développe-ment, plus coopératif... mais aussiplus écolo ? LF : Le logiciel libre, c'est un systèmecontributif. Le travail des uns s'ajoute àcelui des autres, on est dans la coopéra-tion permanente. Bien sûr, il y a des gensqui ne s'entendent pas. Mais commetout le monde peut revenir au codesource, à la base, le travail n'est jamaisperdu. C'est une forme supérieure d'effi-cacité sociale. A l'inverse, aux Etats-Unis,on pose des brevets sur tout et n'importequoi, comme par exemple le « double-clic » ou « la barre de progression » quiapparaît lors d'un téléchargement. Celafreine l'innovation et coûte très cher. Uneétude a montré que Microsoft coûte à laFrance l'équivalent du salaire de 50 000

développeurs. Autant d'argent à écono-miser si tout le monde passait aux logi-ciels libres.Aujourd'hui, rien n'est vraiment fait pourrendre l'informatique plus écolo. Un PCneuf représente 750 kg d'émission deCO2. Le système d'exploitation libreLinux requiert moins de puissance pourfaire tourner un ordinateur, ce qui aug-mente la durée de vie des machines. Al'opposé, le nouveau système Vista deMicrosoft nécessite encore plus de puis-sance. Or les besoins en traitement detexte par exemple n'ont pas beaucoupbougé depuis 10 ans. Certainesmachines pourraient durer beaucoupplus sans cette logique qui pousse àl'acquisition de versions successives delogiciels énergivores. Mais il faut recon-naître aussi que la communauté desinformaticiens n'est pas la plus écolo quisoit : quand on est passionné, on adoreacheter du matériel neuf. Sur ce sujet,tout reste donc à faire...

> PROPOS RECUEILLIS PARAGNÈS ROUSSEAUX

Aller plus loin :APRIL : www.april.org

Brèvesv

Le MDRGF poursuivi – Le mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) est assignéen justice pour avoir réalisé et publié des analyses de pesticides dans le raisin de table, révélant que les vins issus del'agriculture conventionnelle étaient contaminés, contenant parfois jusqu'à 5800 fois la concentration de pesticidesacceptée pour l'eau. La fédération des producteurs de raisin de table demande 500 000 euros à l'association pourdénigrement. Pour soutenir le MDRGF, rendez-vous sur www.generations-futures.org

Antennes-relais : les villes se mobilisent – A l'appel d'Agir pour l'Environnement, deux villes, Saint-Denis(93) et Tourcoing (59) ont voté un moratoire interdisant toute nouvelle implantation d'antennes-relais sur leur territoire,dans l’attente des résultats de l’expérimentation d’un seuil maximal d’exposition à 0,6 volts/mètre. Saisi par le préfetdu Nord, le tribunal administratif de Lille à ordonné le 16 juillet 2009 à la Ville de Tourcoing de suspendre ce moratoire.

Elu local et OGM – Agir contre les OGM quand on est élu local, c'est possible ! L'association Inf'OGM publie enjuillet 2009, un guide présentant un panorama de leviers possibles : arrêtés, conditionnement des aides à l'agriculture,restauration collective, etc. Le guide « OGM et collectivités locales : comprendre et agir » répertorie également bonnespratiques et contacts utiles. Plus d'information : www.ogm-et-collectivites-locales.org

Linux est un système d'exploitation libre alternatifà Windows

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Actions publiquesLes groupes locaux dans la rue !

RÉGIONS

Stands, tracts, conférences, projections, réunions, participations à des commissions, les modalitésd'actions des groupes locaux sont multiples. Et les groupes locaux se mobilisent également dans la rue,dans les magasins, dans les aéroports ; ils se déguisent, sèment et s'expriment ! Et ça fonctionne !On les entend et les voit ... Voici quelques exemples d'actions de rue récentes.

Des orang-outans à Limoges

Les militants des Amis de la Terre -Limousin, pour partie déguisés en orang-outans ont envahi deux magasins distri-buteurs de bois exotiques. Alors que lesorang-outans attiraient l'attention desvisiteurs et vendeurs, la brigade d'actioncontre la déforestation collaient des éti-quettes « Ce produit nuit gravement à laforêt et au climat » encourageant lesconsommateurs à se rendre sur le sitedes Amis de la Terre : www.ecolo-bois.org pour connaître et faire partagerles alternatives en bois local notamment.

Contact : [email protected]

Stop à l'expansion de Roissy

Le 14 mai 2009, les principaux aéro-ports européens ont été le théâtre d'unemobilisation contre les nuisancesaériennes. 450 personnes, chantant la« roissyllaise » se sont retrouvées àRoissy pour demander un arrêt des volsde nuit et de l'expansion de l'aéroport.Mobilisés depuis des années sur lestransports aériens, les Amis de la Terre -Val d'Oise étaient de la partie.

Contact : [email protected]

Guerilla potagère en milieu urbain

Faites confiance à votre banquier ... Le lendemain d'une projection

publique du documentaire Let’s makemoney suivie d’un débat, les militantsdes Amis de la Terre - Savoie se sontretrouvés devant les agences locales deBNP Paribas et Crédit Agricole, deuxbanques finançant de nombreux projetscontroversés dans le monde entier : cen-trales nucléaires, grands barrages, etc.Equipés d’affiches "Faites confiance àvotre banquier, il finance les change-ments climatiques" et de tracts informa-tifs, les militants ont sensibilisé passantset clients sur le sujet.

Contact : [email protected]

A l'appel de plusieurs associationsdont les Amis de la Terre - Montreuil-estfrancilien, les Montreuillois se sont retrou-vés le 17 mai 2009 pour semer desgraines potagères et planter dessemences « illégales » sur des espacespublics afin de lutter contre la confisca-tion ou privatisation du vivant par lesentreprises multinationales de l’agroali-mentaire : un parcours de 2h dans la villefaisant des semeurs du jour, des acteursde la biodiversité urbaine.

Contact : [email protected]

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En 2003, un débat public est lancé surl’opportunité d’une ligne à grande vitesse(LGV) entre Limoges et Poitiers. Les collec-tivités locales (région, département, ville deLimoges) soutiennent ce projet de tout leurpoids. Lorsque en 2008 débute la phasede concertation, les Amis de la Terre -Limousin en collaboration avec les Amis dela Terre - Poitou, écrivent une contributionet martèlent, dans la commission environ-nement, leur opposition. Les partisans dela LGV prétendent qu'approcher Limogesà deux heures de Paris est une nécessitépour faire de cette ville une véritable métro-pole régionale génératrice de développe-ment économique.

Moderniser l'existantMais quel est le prix à payer pour

gagner 20 minutes de train ? Les Amisde la Terre - Limousin les énumèrent :2 milliards d'euros, le passage dans plu-sieurs sites Natura 2000 et dans unchamps d'éoliennes et la destructionde quartiers entiers dans les villes dePoitiers et Limoges pour les raccorde-ments. 20 minutes valent-elles ces des-tructions ? En outre, le projet de LGVtraverse des sites miniers d'étain et surtoutd'uranium !

Enfin, ce grand projet laisse de côtéles dessertes de la Creuse et la Corrèze,et le fret n'est pas envisagé.

Le collectif s'opposant au projet deLGV Poitiers – Limoges composé d'as-sociations nationales et locales, maiségalement de partis politiques, et de syn-dicats demande donc l'abandon du pro-jet au profit d'une modernisation de laligne existante. Il se mobilise égalementpour informer la population locale dansles communes concernées. En effetRéseau ferré de France reste muet : cer-tains agriculteurs découvrent le projetquand on prend des mesures sur leursparcelles...

> MARTINE LAPLANTE

Les Amis de la Terre • Limousin

RÉGIONS

Poitiers - LimogesVitesse à tout prix ?

Enercoop, coopérative cofondée parles Amis de la Terre en 2006, a fait lechoix de proposer à ses consommateursde l'électricité d'origine 100 % renouvela-ble. L'électricité achetée en direct à sesproducteurs est d'origine hydraulique,photovoltaïque, éolienne et biogazagricole. Au-delà de son engagementécologique, cette coopérative d'inté-rêt collectif (SCIC) réunit dans sonsociétariat consommateurs, produc-teurs, salariés et partenaires.

Enercoop a rencontré à l'automnedernier des difficultés liées à un contexted'énergie chère. Grâce à une mobilisa-tion forte de ses sociétaires, elle a sudépasser ses difficultés en s'assurant unapprovisionnement en énergie 100 %renouvelable pour les prochaines années.

Production localeEnercoop prépare actuellement la

phase suivante de son développement :soutenir la création de

coopératives locales deproduction d'électricité etde services de maîtrise del'énergie. La premièred'entre elles, Enercoop Ardennes, a vu lejour en janvier 2009. Cette SCIC rassemble,outre l'Agence locale de l'énergie des

Ardennes et Enercoop, 80 sociétaires,parmi lesquels des particuliers, des com-

munes et communautés de com-munes ainsi que des acteurslocaux de l'énergie. Les premiersprojets, principalement dans l'éo-lien, mais également dans lestrois autres renouvelables, verront

le jour d'ici la fin de l'année 2009.D'autres projets de SCIC locales

sont en développement et seront lancésprochainement (Rhône-Alpes et Nord).

Le prochain défi pour Enercoop estde trouver de nouveaux consommateurs –ils sont 4 000 aujourd'hui – pour attein-dre son ambition : donner à tous l'ac-cès à une énergie propre et locale.

> STÉPHANIE LACOMBLEZEnercoop

EnercoopL'énergie citoyenne en marche

Brèvesv

Comment faire des nanotechnologies une affaire publique ? – En collaboration avec Les Amisdu Monde diplomatique et les Amis de la Terre - Isère, le Collectif sur les enjeux des nanotechnologies à Grenoble àorganisé début mai à Grenoble deux soirées de débats conduits par des chercheurs, des philosophes, des élus, desreprésentants de la société civile… Les rencontres se voulaient critiques, citoyennes et pluralistes autour des questionsposées par le développement des nanotechnologies.

Flamoval : feu vert du Préfet – Malgré la mobilisation des citoyens, des professionnels de la santé etdes élus locaux de tous bords, le Préfet du Pas-de-Calais a signé le 18 juin 2009 l'autorisation d'exploiter un nouvelincinérateur à Arques (62). Ce projet surdimensionné d'ancienne génération représente la négation de toute politiquede prévention des déchets et de recyclage ambitieuse dans la région. De plus l'incinérateur ne produira pas de chaleuret aucune étude concernant la méthanisation n'a été effectuée.

Aller plus loin :www.enercoop.frwww.enercoop-ardennes.fr

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La ville contemporaine, avec ses extensions, est accro aupétrole. De nouveaux boulevards, rocades à 6 voies, échangeurs,ronds points surdimensionnés, se construisent chaque jourpour entretenir le mythe de la vitesse. Le droit à la circulation,interprété comme un droit sans limite à la mobilité, favorise lacréation de pôles urbains de plus en plus étalés séparés pardes déserts ruraux. L’architecture, consommatrice d’énergie,fait fi de son environnement et y supplée par la climatisation etun éclairage excessif. Une ville où l’on ne produit plus, maisoù l’incinérateur tente d’effacer les scories de biens fabriquésà des milliers de kilomètres. Prise du délire de la compétition,les métropoles se lancent dans une course à la tour la plushaute. Symbole d’une surconcentration, elle ne se révèle àl’examen ni dense, ni écologique, ni mixte.

Une ville sensoriellePour les Amis de la Terre, il est urgent de réinventer la ville.

Celle du partage, sensorielle, accessible à tous. Une ville renduefluide par des transports doux et collectifs performants, et unréseau dense bien maillé. Une ville, véritable puits de carbone,dans laquelle les matériaux de constructions à très faible énergiegrise seront essentiellement naturels et renouvelables. Unearchitecture sur 4 à 5 niveaux, adaptée aux conditionsd’implantation pour favoriser l’usage d’une énergie naturelle,qui créera un tissu urbain à dimension humaine et aux rythmesvariés. Où la cohabitation à l’échelle d’immeubles, d’îlots ou de

quartiers permettra de mutualiser espaces, équipements et services.Où les déchets, essentiellement organiques, seront recyclés encompost et enrichiront les surfaces utiles agricoles et les jardinspartagés nichés au cœur du bâti et des équipements.

Nourrir l'imaginaireLa ville n'a de sens que si sont pensés ensemble transports,

urbanisme, architecture et gouvernance, la démocratie localedevant être la brique de base de la délibération fédérale. Onpeut reconnaître à certaines municipalités des tentatives deconcertation qui à ce jour restent sans effet mobilisateur.Le rapport de la commission « Balladur » sur la réforme desinstitutions aurait pu être l'occasion de fonder une nouvellerépartition territoriale mieux ajustée à la pratique démocratique.Occasion manquée : elle met en musique une recentralisationqui ne dit pas son nom pour cause de suppression de nom-breuses taxes locales. Ailleurs, des villes bougent, entrent entransition comme au Royaume-Uni et déjà ailleurs en Europe,ou fonctionnent d’une autre façon, comme Curitiba au Brésilou Villa El Salvador au Pérou. Ce qui manque aujourd’hui enFrance est l’imaginaire des projets d’urbanisme. Aux Amis dela Terre de les nourrir pour favoriser enfin et vraiment l’intérêtdes habitants pour leur ville et leur participation à son devenir.

> LE CONSEIL FÉDÉRAL DES AMIS DE LA TERRE

Les villes telles qu'elles existent aujourd'hui ne pourront bientôt plus fonctionner. La fin de l'ère dupétrole, les changements climatiques nous obligent à repenser l'urbanisme. Sans étaler la ville, maisla refaire dans elle-même, il nous faut réguler les prix du foncier urbain pour permettre toujours plusd'investissements publics, trouver des liens harmonieux avec la « campagne » ou encore redonner à lanature toute sa place dans la ville. Pour cela les citoyens, les habitants de la ville, doivent être au cen-tre des changements et les initier. Inspirons-nous des exemples des villes en transition, ou de certainesvilles du Sud pour ne pas faire de l'urbanisme soutenable, une simple « vitrine verte ». Bonne lecture !

DOSSIER

Quel urbanismepour des villes soutenables ?

Les dérèglements climatiques joints à la fin inéluctable du pétrole obligent les sociétés industrielles àrevoir leur mode de développement fondé sur une consommation débridée d’énergies fossiles.

Agir Réinventer la ville

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En 2007, Nicolas Sarkozy lance un appel d’offres auprès de cabinets d’architecture pour imaginer leParis du XXIème siècle. Une exposition de ces projets à Paris révèle les lacunes de la démarche.

Grand Paris Les citoyens mis à l'écart de la réflexion

Inaugurée en 2007, la Cité de l’architecture et du patrimoineest divisée en trois départements dont le Musée des monumentsfrançais. Moulages de porte, chapiteaux d’église et autres,nous dévoilent l’architecture du Moyen-Âge à nos jours. C’estdans ce cadre qu’a été dressée l’exposition du Grand Paris.Chaque équipe a hérité d’un module creux, haut d’environ sixmètres, et livre aux visiteurs ses réflexions sous formes defilms, montages photographiques, cartes, maquettes...Malheureusement, la forme comme le fond de l’expositionse révèlent inadaptés au public.

Premières impressionsPoint positif : le cadre. Le bâtiment est lumineux, et cette

cohabitation des supports modernes et anciens donne d’embléeun panorama dynamique et interactif. La déambulation estagréable, et on passe du travail d’une équipe à l’autre commeon l’entend. Les grands thèmes à aborder comme les transports,le logement, l’aménagement des terrains en friche, la réinsertionde la nature dans la ville et le clivage Paris/banlieue sontprésents. La majorité des projets sont présentés de manièrepédagogique, comme celui d’Antoine Grumbach « La Seinemétropole ». La réflexion est carrée, la proposition concrète.Quand elles sont clairement mises en scène, les idées fontrêver… ou peur, c’est selon, comme la possible transformationdu Parc de Vincennes en un Central Park parisien, le projetdu groupe Descartes. Mais si le passage d’un module à unautre se fait aisément, l’exposition reste très conceptuelle etpeu « pratique ».

Une exposition « concept »Il semble que certains cabinets – et/ou les organisateurs

de l’exposition – n’aient pas pensé que le public venait là pours’informer sur le futur de leur ville. Un texte aux caractèresparfois terriblement minuscules, des maquettes sans légende,des films muets, des poufs pour s’installer et regarder un touren hélicoptère sans explication... Pour quelle vision ? Quelobjectif ? Quel message a-t-on voulu faire passer aux

Parisiens ? L’exposition manque d’un chapeau commun, d’unliant entre les visions proposées et les péripéties quotidiennesdes habitants d’Ile-de-France. Finalement, l’insatisfactiongagne et on ressort comme si l'on était passé à côté dequelque chose.

Absence de consultation publiqueCar le problème majeur de l’exposition reflète celui du

projet dans sa globalité. Une partie prenante, pourtant cruciale,a été mise de côté : les citoyens. Aucune consultationpublique n’a été organisée. Le débat public du 17 mars 2009était déjà une présentation des premières conclusions deséquipes. Pendant la phase de travail, les maires étaient présentspar le biais de l’Association des Maires d'Ile-de-France pourreprésenter les intérêts de leurs communes. Mais une étudemenée par l’association montre que pour 79 % d’entre eux,leur voix n'a pas été suffisamment entendue, les plus touchésétant bien évidemment les maires des petites communes. Surplace, la réaction est quasi unanime : « Oui, c’est intéressantde voir ce à quoi ILS ont réfléchi. Mais on aurait bien aimé enparler, et donner notre avis ». Au détour d’un moulage, unedéclaration de Paul Chemetov, coprésident du comité scientifique :« Ce projet ne prendra forme et force que si l’opinion publiques’en empare et, dans le même temps, s’il trouve un soutien etune expression politique clairs. » L’opinion publique n’a pasencore été conviée à donner son avis sur l’évolution de saville. Le citoyen, l'habitant, pourtant acteur de premier ordrede la ville, déambule malheureusement en simple spectateurdans cette exposition. A quand la véritable consultation donnantréellement voix aux citoyens, intéressés et emplis de ressourcespour imaginer la ville de demain ?

> CÉLINE GOSSA

Les projets présentés par les équipes de Potzamparc et Castro.

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Quel urbanismepour des villes soutenables ?

DOSSIER

Contraints de refaire la ville sur la ville, les pouvoirs publics sont souvent confrontés à un fonciertrop cher pour investir... alors même que ce sont les investissements publics qui ont contribué à sonrenchérissement !

Refaire la villeLa régulation foncière en question

Villes – CampagnesVers des rapports harmonieux et équilibrés

Plus besoin de ticket ni de contrôleur. Depuis mai 2009,la Communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne et del’Etoile a mis en place la gratuité des transports publics. Plusque la gratuité, c’est le coût de l’automobile rendu plus apparent,qui incite les citoyens à favoriser les circulations douces.Un pas de plus consisterait à se rallier aux 60 collectivitésfrançaises qui ont choisi de mettre en place un traitement deleurs déchets organiques. Une centaine de bus sont ainsiapprovisionnés en carburant par le Centre de valorisationorganique de Lille métropole communauté urbaine. LaCommunauté d'agglomération du Pays de Lorient produit elle,du compost à partir des biodéchets ménagers, égalementutilisable en agriculture bio. L'intégralité est commercialiséeauprès d'une vingtaine d'agriculteurs de l'agglomération etmise à la disposition des communes pour leurs espaces verts.

Des partenariats diversifiésLes partenariats des agriculteurs se développent également

avec les citadins via les Associations pour le maintien d’uneagriculture paysanne qui se sont dernièrement fédérées enIle-de-France, Aquitaine, Midi-Pyrénées, PACA et Rhône-Alpes.Partout, des bourses d’échanges de graines s’organisent etpeuvent s’appuyer sur des maisons de la semence qui sontdes lieux de stockage de graines régulièrement cultivées, aumoins sur de petites parcelles. Des lieux dans lesquels paysans,jardiniers, mais aussi consommateurs travaillent ensemblepour semer ces graines d’avenir. Un modèle à suivre.

> SOPHIE CHAPELLE

Crise du logement, pression foncière, les associations réquisitionnent ...

Peu connus, les mécanismes fonciers sont à la base desphénomènes urbains. Matière première du développementspatial et de la construction, le terrain conditionne toutepolitique urbaine. Son prix, sa disponibilité, l'encadrementjuridique dont il fait ou non l'objet, conditionnent les capacitésd'action des pouvoirs publics dans la construction ou lareconstruction de la ville.

Foncier, base de tout projetImmobile par nature et non duplicable, le foncier est l’un

des principaux éléments constitutifs de la valeur d'un bienimmobilier. Même si les coûts de construction sont relativementencadrés, la valeur des terrains varie dans des proportionsparfois vertigineuses selon sa localisation.

Dans une période où seuls les plus irréductibles néolibérauxpensent que le marché peut réguler les prix de l'immobilier etdes terrains, force est de constater que la puissance publiquene dispose pas des outils de régulation et d'encadrement desprix du foncier. Pourtant, ces outils seuls permettraient à desprojets d'équipement publics ou de logements sociaux des'affranchir, dans l'intérêt général, de la course folle auxterrains de plus en plus chers, dans laquelle ils ne peuventlutter face aux projets privés les plus lucratifs. Construire unlogement social ou une bibliothèque ne sera jamais aussirentable financièrement que créer une résidence de luxe ouun centre commercial.

Adapter le droit des propriétaires ?Des mécanismes d'utilité publique existent qui, en anticipant

l'augmentation dans les zones à urbaniser, permettent à lapuissance publique d'acquérir des terrains dans de bonnesconditions. Mais ces mécanismes s'avèrent souvent insuffisantsen zone déjà urbanisée. Dans ces secteurs, le respect desintérêts des propriétaires en place est le plus souvent prépon-dérant face à l'intérêt des projets publics. Si les droits despropriétaires ne sauraient être balayés d'un revers de la main,le droit sacré de la propriété pourrait-il être adapté dans uncontexte actuel de crise urbaine et de pénurie de logement ?

Le cas du financement des infrastructures de transport estéclairant. La réalisation de ces équipements, très coûteuse enmilieu urbain dense, est créatrice de plus-values immobilièreset foncières très importantes qui bénéficient à des propriétairesn'ayant en aucune façon contribué à ces investissements.Ne pourrait-on envisager des mécanismes fiscaux de redistri-bution de cette valeur créée par la puissance publique ?Puisqu'il semble impossible à la puissance publique depréempter les terrains qui vont prendre de la valeur en raisonde ses investissements, qu'il lui soit au moins possible debénéficier en partie de ces plus-values pour financer la créationde transports en commun indispensables.

Pour mettre fin à l'étalement urbain, savoir refaire la villesur la ville dans des conditions financières acceptables estindispensable. La question de la régulation foncière en milieuurbain est donc essentielle.

> JÉRÔME B.

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BiodiversitéVille vivante, ville ouverte

Les écoquartiers sont censés utiliser le sol avec parcimonie,faire la part belle aux constructions économes en énergie, à lamobilité douce et l’interdiction partielle ou complète de l’auto-mobile, à la végétation et à la mixité sociale et fonctionnelle.Mais malgré leurs bons résultats sur le plan énergétique,l´achèvement récent d'écoquartiers en France et en Europelaisse penser que ces « vitrines écologiques » négligent parfoisles objectifs de mixité sociale.

Alors que les politiques privilégient un marketing urbainefficace et la construction de quartiers neufs plutôt que larénovation, l´augmentation du prix du foncier dans les quartiersanciens, engendrée par l´amélioration environnementale dupatrimoine bâti, repousse les populations moins aisées endehors de la ville.

« Ghettos verts »Ceux qui font le choix d´habiter un écoquartier manifestent

a priori un intérêt particulier pour la qualité environnementalede leur cadre de vie. Toutefois, un repli sur soi des classesmoyennes et supérieures, sensibles pour certains aux grandsenjeux environnementaux mais aussi préoccupées par unequalité de vie individuelle et familiale, est à craindre. Une dérivede ce repli communautaire, déjà observée dans certains pays,est la construction de quartiers fermés associant critères desécurité et environnementaux. Ils aboutissent à de véritables« ghettos verts », allant dans le sens opposé aux principesd´aménagement d'une ville soutenable.

> CLÉMENCE L.

La ville doit laisser passer la biodiversité. Cela nécessite une réappropriation de ses espaces par levivant sauvage et cultivé, au détriment des espaces étanches et morts.

EcoquartiersDes résultats en demi-teinte

Avec 8 % du territoire français, la ville couvre déjà une parttrop large de l’espace et sa croissance doit être inversée. Maisdu point de vue écologique, la concentration urbaine offre unparadoxe. Une ville dense permet une bonne rationalisationénergétique grâce aux transports et aux bâtiments collectifs,mais une ville trop dense et trop étendue concentre les nui-sances à tel point que les écosystèmes ont du mal à lesabsorber et à les traiter.

Serrée, mais pas tropLa question se complique si l’on tient compte des impératifs

de la biodiversité. Les villes restent moins connues que lesautres milieux, mais la plupart des écologues considèrent qu’ilfaut les rendre transparentes à la biodiversité, donc moinsminérales. L’urbanisme devra être adapté à la circulation desespèces, notamment pour permettre aux milieux de s’adapterau réchauffement climatique – ce d’autant plus que villes et

campagnes européennes sont très intriquées. Pour cela, laville devra souvent être moins dense et prévoir des espacesimportants de circulation de la faune et de la flore.

Cette contrainte impliquera de définir empiriquement desdensités optimales en fonction de l’histoire et de la situationdes tissus urbains. Dans les banlieues, il faudra détruireune bonne partie des zones pavillonnaires pour rendre dessurfaces au maraîchage et aux milieux-relais qui l’accompa-gnent : talus, fossés, haies, mares, bois, etc. En zone dense,la multiplication et la gestion différenciée des jardins publics(voir La baleine n° 150), la généralisation des jardins partagéset des toits végétaux, et les espaces de circulation ferroviaireou fluviale sont les plus adaptés.

Biodiversité et gestion des eauxHeureusement, la lutte contre la minéralisation a pour alliée

la bonne gestion des eaux. Les « infrastructures vertes » sontbeaucoup plus efficaces et moins coûteuses que les procédésde traitement industriels (collecteurs et stations d’épuration),et les villes de New York, de Seattle ou de Berlin utilisent déjàdes réseaux de fossés urbains qui assurent l’essentiel del’épuration des eaux tout en épongeant les orages. Cessystèmes sont performants et permettent aux poissons etoiseaux de se reproduire. Car les études montrent que lesanimaux et les plantes ne sont généralement pas incommodéspar le milieu urbain dès lors que les habitats qui leur sontnécessaires s’y trouvent et sont correctement maillés – ceciparticulièrement pour les insectes et les autres invertébrés.

Il est parfaitement possible que la ville laisse sa place à lanature. L’évolution des documents d’urbanisme (PLU et SCOT)devra prendre en compte, de façon de plus en plus impérative,ces « trames vertes et bleues »… Mais comme ailleurs, cettenature aventureuse a besoin d’espace. Une raison supplé-mentaire pour condamner l’automobile, qui en est, en ville,la principale dévoreuse.

> LAURENT HUTINET

Aller plus loin :www.natureparif.fr

En semant des variétés anciennes, les habitants deviennentacteurs de la biodiversité urbaine.

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Quel urbanismepour des villes soutenables ?

DOSSIER

Changements climatiques Villes en transition

Ils ont décidé de ne pas attendre les solutions miracles dela technoscience ou une hypothétique prise de consciencedes nantis de l’hyperclasse. Où ils sont, ils mettent sur piedles démarches nécessaires à la reconstruction d’un cadre devie soutenable, basé sur des liens sociaux plus forts et équitables.

Parmi eux, les promoteurs des villes en transition dont,l’irlandais Rob Hopkins, spécialiste de la permaculture,la culture de la permanence, système de production agricolefonctionnant sur l'équilibre des interactions qui permettentla vie sur terre. En septembre 2006, sous la houlette de Rob,la petite ville anglaise de Totnes (en couverture) devenaitla première transition town.

« Plan de descente énergétique »La démarche consiste à amener les habitants à définir les

solutions qu'ils souhaitent mettre en place, via un « plan dedescente énergétique », d’abord en établissant une visioncommune qui dédramatise les mutations à venir et fournisseles motivations nécessaires à chacun pour s'engager. Ensuite,il s’agit de retrouver un bon niveau de résilience écologique –capacité d'un milieu à se rééquilibrer après avoir subi uneperturbation importante – via la multiplication des liens entreacteurs locaux, s’appuyant sur une relocalisation de toutes lesactivités qui peuvent l'être. Des instruments adéquats sont misen place, à l’exemple de la livre de Totnes, monnaie localepermettant de faire ses achats chez les commerçantspartenaires du projet.

Ce mouvement ne se substitue pas à l'action des associations,des entreprises, des collectivités locales ou de l'Etat, maisfédère les énergies autour d'une dynamique constructive,proposant des lieux de partage d’expériences, pouvantdéboucher sur des actions collectives concrètes. Ainsi,des réalisations existantes portées par d'autres (Agenda 21,plans climat, etc.) peuvent être soutenues.

Un réseau en expansion Les propositions de ce mouvement sont par bien des

aspects comparables à celles du mouvement pour ladécroissance : relocalisation de l’économie, sobriété énergétique,etc. Il en diffère par sa façon d’appréhender le problème :pourquoi se déclarer pour ou contre la croissance, puisque le

système économique tel que nous le connaissons va bientôtdisparaître, que nous soyons ou non contre lui ?

Grâce à cette stratégie, le mouvement pour la transitionest parvenu à des résultats encourageants en un tempsrecord : des centaines de groupes locaux se sont constitués,un éventail d’actions originales a été inventé. Il y a aujourd'huiplus de 130 villes en transition dans le monde, principalementau Royaume-Uni et en Irlande, mais aussi en Amérique latine,aux États-Unis. Les Amis de la Terre - Belgique sont très actifsdans le réseau qui se met en place dans le pays. Quant à laFrance, les premières expériences commencent à voir le jour,comme au pays de Trièves, près de Grenoble. D’autres sontsans doute à venir.

> ALAIN DORDÉ

Devant les défis écologiques actuels, certaines villes prennent de l'avance et décident d'anticiperles mutations à venir, en fédérant les énergies localement.

Curitiba et Villa El SalvadorL’homme au centre de l’organisation urbaine

Curitiba, la capitale du Paranà, au sud du Brésil, est uncélèbre exemple de ville en transition. Au début des années1970, Jaime Lerner, son maire de 1971 à 1992, s’est mis entête de mettre l'être humain au centre de la vie de la cité. Avecses urbanistes, il imagine un plan d’aménagement contraireaux normes de l’époque : pas de construction d’autoroutemais transformation de certaines artères du centre-ville enzone piétonne, pas de béton mais des espaces verts. Enparallèle, un système de transports en commun dense et effi-cace est mis en place. Enfin, la ville a lancé des programmesd’incitation au tri sélectif des déchets qui, à l’instar du «Cambio verde », permet aux habitants d’échanger leursordures triées contre de l’argent ou de la nourriture.

Gouvernance participativeParmi les autres villes qui ont opté pour une gestion inno-

vante figure Villa El Salvador (Pérou). Ancien bidonville de labanlieue de Lima, Villa El Salvador se caractérise par son hautdegré d'organisation sociale et par son parc industriel cogérépar la municipalité et les associations locales d'entrepreneurs.Chaque habitant peut participer à l’élaboration du plan dedéveloppement du territoire en élisant ses délégués au sein dela communauté autogérée. Grâce à cette gouvernance partici-pative, la ville dortoir s’est transformée en bassin d’emploidynamique qui a fixé l’écologie et la solidarité à l’ordre de sespriorités.

> LUCILE PESCADÈRE

«Totnes maintenant, votre ville demain ? »

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DOSSIER

Quel urbanismepour des villes soutenables ?

Cela commence par une plus grande fermeté dansl’application des règles existantes. Les régularisations deconstructions illégales vont par exemple bon train sur laCôte d’azur. Appliquer intégralement les lois « littoral » et« montagne » est un pré-requis pour ces zones à la foissensibles et soumises à une forte pression.

Objectifs contradictoiresLe droit de l’urbanisme est au cœur de toutes les

contradictions. On lui assigne des objectifs contradictoirestels que le développement économique et la protection desespaces naturels. Faire face à des enjeux inédits commande dehiérarchiser ces objectifs et d’assigner à ce droit un objectif desoutenabilité. Il s’agit d’abord de stopper les effets dévastateursde l’étalement urbain. Prédateur du foncier agricole, il favoriseaussi l’usage de la voiture individuelle. Un moratoire surl’urbanisation de nouvelles zones recentrerait l’urbanisme surle renouvellement et la densification urbaine. Il est par ailleursillusoire de construire un modèle de société soutenable enraisonnant selon le schéma de la maison individuelle, mêmeinsérée dans un éco-quartier. L’espace concédé à l’automobiledevrait aussi être réaffecté à l’habitat. Tout cela passeinévitablement par des règles nouvelles qui reviendraientà limiter le pouvoir des élus locaux en matière de planificationurbaine.

L'état actuel du droit des autorisations d’urbanisme et dudroit de la construction ne peut générer que de l'indignation.Aujourd’hui, un permis de construire peut être refusé pour desmotifs liés à l’esthétique, au paysage (R. 111-21 du Code del’urbanisme). Par contre, un refus de permis fondé sur la mauvaiseorientation climatique de la construction serait illégal. Aucontraire, la pose de panneaux solaires est parfois considérée

comme une atteinte aux paysages ! Le droit de l’urbanismeignore les engagements de la France au titre du Protocole deKyoto. Il serait possible d’imposer aux constructions nouvellesun niveau minimal d’isolation. Pourquoi ne pas copier nosvoisins catalans en intégrant la présence d’énergies renouvelablesdans les conditions d’obtention du permis de construire ?

Démocratie incapable de changements ?Certaines constructions écologiques légères devraient

pouvoir trouver leur place dans les règles d’urbanisme. Parexemple, les yourtes accompagnées d’une activité agricole,compte tenu de leur neutralité écologique, devraient pouvoirêtre autorisées y compris en dehors des zones urbanisées.

In fine, ces propositions, irréalistes pour certains, portenten elles la question plus large de la capacité de la démocratieà changer radicalement la société vers la soutenabilité ou ladécroissance. Par exemple, quels élus locaux, produits de ladémocratie représentative, accepteraient la fin de l’étalementurbain, source de leur petit pouvoir de délivrance de bons àconstruire ? Quels citoyens accepteraient une règle limitant lenombre de mètres carrés par personne ? Ces mesures consti-tuent des atteintes substantielles à la liberté, mais sont pourtantde plus en plus incontournables ! Cela bouleverse totalementnos réflexes démocratiques habituels. Mais rien n’estimpossible. Ainsi, certaines procédures participatives tellesque les conférences de citoyens, insuffisamment utiliséesen France, ont montré que des citoyens, « bien éclairés »sont prêts à prendre des décisions radicales, parfois bienplus que nos élus. La décroissance ne se fera pas sans unenouvelle pensée de la démocratie, ou alors, au mépris desdroits humains.

> JULIEN B.

JuridiquePour un droit de l’urbanisme soutenableLes Amis de la Terre proposent un changement total de perspective pour faire des règles d'urbanisme,un outil au service de sociétés soutenables.

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RÉSEAU

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l'usage accru des pesticidesRapport Friends of the Earth - International 90 pages – Janvier 2008

Changements climatiques• Rénovation thermique de mon logement, besoin d'aide ?

Guide – 28 pages - 4 €

Forêts• Importer légalement en Europe du bois coupé

illégalement au Cameroun Rapport - 24 pages - Mai 2008

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Energie et nucléaire• Face à la menace climatique, l'illusion du nucléaire

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• Nucléaire : comment en sortir ?Etude sur des sorties du nucléaire en 5 ou 10 ans Rapport 92 pages – janvier 2008 – gratuit

Responsabilité des acteurs financiers• Au diable le développement : comment les prêts

de la BEI servent les paradis fiscaux (en anglais)Rapport - 28 pages - juillet 2009

• Rapport sur les banques « Banques françaises,banques fossiles ? »Rapport 224 pages ou synthèse 12 pages - février 2007

• Banque européenne d’investissement l’Europe mine l’Afrique

Brochure - décembre 2007 - 0,5 €Affiche 60x80cm - janvier 2008 - 3 €

• Guide citoyen sur la BEI, une banque pascomme les autres ?Guide – 44 pages – septembre 2008 – gratuit

• Terrain miné : l'implication de la BEI dansle projet minier de Tenke-Fungurume en RDCRapport – 24 pages – septembre 2008 – gratuit

• Environnement : comment choisir ma banque ?Guide 2008/2009 - 12 pages – décembre 2008

• Assurances françaises : changements climatiquesgarantis ? Rapport - 100 pages et synthèse – 12 pages - décembre 2008

Responsabilité sociale et environnementaledes Entreprises• Total : la mise en examen

Rapport - 120 pages et synthèse - Mai 2008• Total aggrave son cas

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La Baleine : Quedésignez-vouspar « ghettos deriches ? »

Thierry Paquot :C'est une formulevolontairementparadoxale. Le« ghetto » estgénéralementun lieu ségré-gué, on pense

au ghetto noir auxEtats-Unis ou historiquement, au ghettojuif à Venise et ailleurs en Europe. Les «ghettos de riches » sont des lieux volon-tairement coupés du reste de la ville et deshabitants qui résident dans le même terri-toire. C'est un ghetto souhaité par unepopulation qui refuse inconsciemment ounon la diversité sociale, culturelle, généra-tionnelle. Les « gated communities » sontnées aux Etats-Unis avant de gagnerl'Amérique latine. Elles sont aujourd'hui

devenues un produit immobilier porteurdans tous les pays du monde. En France,on en trouve autour de Toulouse, Nantes,Dijon, Paris, Bordeaux, Nice ou Marseille.

LB : Pour quelles raisons cesenclaves résidentielles se dévelop-pent-elles ?TP : Les premières « villes fermées » auxEtats-Unis étaient des villes haut degamme donnant sur un golf. On arguaitdu calme et de la nature favorisant la pra-tique d’un sport élitiste. L'argumentsécuritaire est venu ensuite. Aujourd’hui,l'argument médical prime, la plupart deces villes bénéficiant de cabinets demédecins ou de kinésithérapeutes. EnFrance se développent les sénatorialespour les retraités, des lotissementspavillonnaires de petits immeubles pro-posant un suivi médical. Des maisonsplus basiques fleurissent dans des parcsfermés par une grille, sans réelle obsessionsécuritaire des propriétaires. La distinctionsociale, la peur de l'autre, la sécurité pour

que les enfants puissent jouer dehors,sont autant de raisons concourant à leurdéveloppement.

LB : En quoi ces « ghettos » modi-fient-ils profondément « l'esprit de laville » ? TP : Comme le grand ensemble ou la tour,le ghetto de riches provoque une rupture dutissu urbain, une discontinuité dans la ville,il exige qu'on le contourne. Avec ces ghet-tos, l’urbanisation ne se manifeste plus pardes lieux socialement et culturellementcomposites, reposant sur la rencontrepossible de l'autre. Les discriminationssont territoriales. Cette manière d'être aumonde et aux autres achève volontairementle tri de ceux avec qui on souhaite partagerle territoire. Ce qui fait la qualité de la villeest au contraire son accessibilité à tous etsa gratuité, le fait que riches et pauvrespuissent aller partout.

> PROPOS RECUEILLIS PARSOPHIE CHAPELLE

Villes sécurisées« Les ghettos de richessont un produit immobilier porteur » Thierry Paquot, philosophe de l’urbain, a coordonné l’ouvrage Ghettos de riches (éd. Perrin, 2009),qui propose un tour du monde de ces enclaves résidentielles sécurisées. Rencontre.

« Construire une société soutenable : quelle productionpour quels usages du bois des forêts françaises ? » Dans ce rapport, les Amis de la Terre étudient et chiffrent leur réponse à la question : récolter plus de bois tout en préser-vant mieux la biodiversité, est-ce possible ? Le bois est non seulement renouvelable, mais aussi recyclable, ce matériaunécessite peu de transformations – pour la construction – et peut avoir plusieurs vies. De plus, les forêts, via la photosyn-thèse, captent du CO2 entre autres, pour le transformer en matière organique. En équilibrant les répartitions des produc-tions pour des usages déterminés, protégeant certaines forêts et la biodiversité, conservant du bois mort pour ne pasappauvrir les sols, les forêts françaises peuvent contribuer à la construction de sociétés soutenables.23 pages • mai 2009 Télécharger le rapport : www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/rapport_bois_amis_de_la_terre.pdf

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JURIDIQUE

Genèse de la dérèglementationen matière d’urbanisme

Dès 1943 le « permis de construire »est instauré. Devenu une institution, il apermis de canaliser et d’organiser lesconstructions. Rendu nécessaire par ledéveloppement massif de l’urbanisation,le droit de l’urbanisme s’est considéra-blement étoffé durant les 30 glorieuses.

DécentralisationEn 1983, un tournant majeur est

opéré avec les lois de décentralisation.L’urbanisme fait partie du lot. Le règnedes élus locaux va alors commencer !Ceux-ci ont été peu enclins à refuser unpermis de construire à un électeur ou àne pas ouvrir à l’urbanisation des zonesnaturelles sous les demandes pressantesd’un promoteur riche en taxe profession-nelle. Et que dire de leur rôle dans lescommissions départementales d’urba-nisme commercial, faisant la course aubeau supermarché « moderne ».

La décentralisation de l’urbanisme, sielle répondait à des aspirations démocra-

tiques légitimes, a eu des effets pervers.Malgré les interrogations du rapport duConseil d’Etat de 1992 sur l’efficacité dudroit de l’urbanisme suite à la décentrali-sation, le contrôle opéré par l’Etat sembles’être inexorablement amenuisé… Sibien que les associations doivent opérerce contrôle !

Développement durable ?En 2000, la loi SRU (Solidarité et

renouvellement urbain) a tenté de redres-ser la barre. Intégrant, timidement, ledéveloppement durable, cette loi avaitpour ambition de renouveler la ville sur laville et par conséquent de limiter l’étale-ment urbain. Mais, le changement demajorité produisant tout son effet, la loi« Urbanisme et habitat » de 2003 estrevenue sur la loi SRU en desserrant leslimites de l’urbanisation. Cette loi a aussiconsidérablement porté atteinte auxdroits des associations. Ainsi, une asso-ciation créée après un projet d’aménage-

ment n’a plus la capacité d’attaquer ceprojet en justice, même s'il est illégal.

2007 fut l’année du Grenelle : l’étalementurbain est jugé « Grenello-incompatible »…Des groupes de travail se réunissent sansrésultat tangible contre l’étalement urbain,mais avec l’assurance de créer beau-coup d’éco-quartier sur du foncier nonurbanisé... La couleur change, mais sansrévolution, il faut construire toujours plus,et il n’est pas question que des règlesviennent entraver cela.

Le « plan de relance », adoptéquelques mois après le Grenelle modifiele code de l’urbanisme en instaurant unerévision « simplifiée » des Plans Locauxd’Urbanisme afin de pouvoir ouvrir plusfacilement de nouvelles zones à l’urbani-sation. Au delà, le droit de l’urbanismecommercial est quasiment réduit à néantet, clou du spectacle, il est maintenantautorisé de construire en zone inondable !

> JULIEN B.

Décentralisation et déréglementation laissent un droit de l'urbanisme inefficace, menaçant mêmela construction de sociétés soutenables.

Inspiré du modèle de nos amis outre-manche, la France a connu son premier Camp Action Climat (CAC)du 3 au 9 août 2009 près de Nantes (Loire-Atlantique).

COLLECTIFS

Mobilisation pour le climatLe CAC 44 en hausse !

Les CAC, qui ont désormais lieu partout dans le monde, sontl’occasion estivale de consolider et d’organiser la mobilisation, par-ticulièrement cette année en vue du rassemblement à Copenhague,pour lequel les Amis de la Terre se mobilisent activement. Ils onttous pour but de lutter localement contre un projet dangereux dutype de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes,tout en créant un réseau international d’action contre les change-ments climatiques. Le CAC de Nantes a proposé une grandegamme d’ateliers aux militants – allant de « Qu’est-ce que l’em-preinte écologique ? » à « La dette climatique et les rapportsNord/Sud » en passant par  « Quelle mobilisation pour quel(s)objectif(s) lors du sommet de Copenhague ? ». Les participantsen reviennent prêts à l’action pour le climat !

AutogestionEt l'action est déjà présente tout au long du camp ! Les

CAC se caractérisent en effet par leur organisation et leurmode de fonctionnement : l’autogestion. Outre la volontéd’avoir une empreinte carbone et écologique minimales sur lesite occupé, le camp français était par exemple divisé en septquartiers ayant chacun leur assemblée générale tous lesmatins, coordonnées ensuite en assemblée de camp pourgérer la vie quotidienne. Il en allait de même avec les commis-

sions thématiques et toute problématique émergeant sur lecamp, ce qui a créé une dynamique forte intéressante à suivre,et à vivre !

Enfin, le CAC, ne dure pas qu'une semaine, les militantsrestent mobilisés d’ici décembre et se préparent à voyagerjusqu'à Copenhague à l’occasion de la COP 15.

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PratiquesFemmes, un peu de poésiepour un corps et un monde plus beau

Depuis 1971Le Courrier de la Baleine Le journal des Amis de la Terre

Durant sa vie, une femme utilise 10 000tampons et serviettes hygiéniques jetables.Or, une autre solution existe : la mooncup,ou « Coupe de la lune » ou encore, sousson nom générique : protection menstruelle.Elle est réutilisable, plus confortable, pluspropre, plus économique et plus écolo-gique  ! Inventée dans les années 30, enmême temps que le tampon, la mooncupest une coupe en silicone souple enforme de cloche de 5 cm de longueur.Elle se porte en interne comme un tampon,adhère aux parois vaginales, et récupèrevotre flux menstruel sans fuite ni odeur.

Mise en place correctement – unesimple histoire d'habitude prise très rapi-dement – la mooncup est si confortableque vous oublierez qu'elle existe. Maisune fois que vous en aurez pris l'habitude,vous serez surprise de voir combien sonutilisation est simple et efficace. Retirez,videz, rincez et réinsérez-la toutes les 4 à10 heures selon l'abondance de votreflux. Pour la nettoyer, stérilisez-la entredeux menstruations. La mooncup peutêtre utilisée sans danger pendant touteune nuit, ou pour le sport, en camping,en voyage et même pour la natation.

Quels avantages?Certes,quelques « accidents » de par-

cours ont déjà dû arriver. Mais ils sontrares, et certainement pas plus fréquentsqu'avec les protections classiques, et sesnombreux avantages méritent que l'ontente le coup !

La mooncup est fabriquée en siliconehypoallergénique. Elle n'irrite pas et nepose aucun problème aux femmesqui sont allergiques. La mooncup neperturbe pas la flore vaginale et n'ab-sorbe pas vos mécanismes de défensenaturels. Par ailleurs, elle coûte environ35 euros – moins que ce que vousdépenseriez en 6 mois pour les produitsjetables – et dure des années. Mais sur-tout, la mooncup permet de réduire

considérablement ses déchets (produitsmenstruels jetables et leurs emballages).

Un autre rapportà son corps de femme

Au début, vous trouverez peut-être leconcept de la mooncup peu attrayant,voir un peu effrayant. Ces réactions sontnormales, mais l'enjeu vaut la peine deles reconsidérer. Nous avons grandi àune époque qui n'offrait aux femmesaucune alternative concernant les pro-duits hygiéniques jetables – ce qui acontribué à notre approche de nosrègles. J'ai été surprise du nouveau rap-port à mes menstruations que la moon-cup m'a permis. Avec les produits jeta-bles, on se débarrasse de ses menstrua-tions en les ignorant, avec dédain. Avecla mooncup, on les voit, on en prendconscience et on s'aperçoit que ce n'estpas « sale », que c'est naturel, et que çafait partie de nous. N'hésitez plus, et par-lez-en autour de vous !

> CYRIELLE DEN HARTIGH

Aller plus loin :www.mooncup.co.uk

Humeurs

Alors que toutes les femmes ou presque utilisent des produits jetables pour contenir leurs flux menstruels,créant ainsi une montagne de déchets, une alternative simple et saine existe.

La folie des hauteurs - Vous connaissez la dernière ? Dans un immeuble ultra-moderne, on inaugure un asile ultra-fonc-tionnel. Au rez-de-chaussée, les fous presque guéris, prêts à sortir. Au fur et à mesure qu'on monte, on trouve des fous de plusen plus fous et dangereux. Et au dernier étage, demande un journaliste ? Ah là-haut, c'est les bureaux de la direction ! C'est uneforme de démence digne de cette histoire de fous qui fait délirer les élites des grandes villes du monde, où des tours dépassantles 1 000 mètres sont en projet. « C'est la solution miracle à tous nos problèmes urbains et économiques ! » claironnent les habi-tants du dernier étage. Et à nos problèmes écologiques ? Tout autant selon eux, à l'exemple des futures tours agricoles, réponsesà l'épuisement des sols et à l'effet de serre créé par les transports de nourriture. Des fermes verticales qui, complétées par desbureaux et des logements et dotées des technologies les plus éco-efficaces, formeraient une ville en hauteur dont les habitantsn'auraient plus besoin ni même envie de sortir. Une véritable maison de fous, en somme !

> ALAIN DORDÉ