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Volume 48, numéro 13 6 décembre 2012 L’Université accueillait fin novembre la première rencontre préparatoire au Sommet sur l’enseignement supérieur. Quel présage pour l’avenir ? p3 Douze styles à connaître pour comprendre l’histoire de la musique. p11 Sommet en vue photo Guillaume D. Cyr

Le Fil 6 décembre 2012

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Journal institutionnel de l'Université Laval

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Page 1: Le Fil 6 décembre 2012

Volume 48, numéro 136 décembre 2012

L’Université accueillait fin novembre la première rencontre préparatoire au Sommet sur l’enseignement supérieur. Quel présage pour l’avenir ? p3

Douze styles à connaître pour comprendre l’histoire de la musique. p11

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2 actualités UL

Coop Roue-Libre remporte 15 000 $La Coop Roue-Libre de l’Université Laval a remporté le second prix de sa région au Défi national Co-op 2012 ! Ce prix de 15 000 $ per-mettra de mettre sur pied un service de parc à vélos sécurisé destiné aux cyclistes fréquentant les grands événements de Québec. « Avec ce prix, nous serons en mesure de fournir nos pro-pres supports à vélo, ce qui facilitera la tâche des organisateurs d’événements. Nous souhai-tons rendre ce service plus souvent disponible à la population de la région » affirme Carl Lebel, président de la Coop Roue-Libre. Le concours était organisé par l’organisme Co-operators pour soutenir les coopératives canadiennes.

La CREPUQ innove pour le SommetLors de la rencontre thématique sur l’ensei-gnement supérieur tenue sur le campus le 30 novembre dernier, la Conférence des rec-teurs et principaux du Québec (CREPUQ) a proposé la création d’un « Conseil des affaires universitaires du Québec ». Cet organisme conseillerait le gouvernement et les universités sur le développement du réseau universitaire. Il évaluerait la qualité de l’enseignement supérieur au Québec, la compétitivité de la recherche et l’apport des établissements au développement des communautés. De plus, en vue du Sommet sur l’enseignement supérieur, la CREPUQ vient de lancer un blogue afin de « joindre sa voix aux conversations et apporter sa contribution à la réflexion actuelle sur l’ave-nir de nos universités », selon son président-directeur général, Daniel Zizian. Les inter- nautes pourront converser avec elle via le blo-gue, le fil Twitter et Google+.

Blogue : www.universites-avenir.ca Fil Twitter : @CREPUQsommet

La crème des fondations publiquesLa Fondation de l’Université Laval (FUL) se classe au 8e rang des plus importantes fonda-tions publiques du Québec selon le récent (et nouveau) palmarès du journal Les Affaires, publié le 1er décembre. « Nous sommes bien heureux de ces résultats », mentionne Yves Bourget, président-directeur général de la Fondation, qui précise par ailleurs que la FUL est une entité séparée de l’Université, ce qui lui permet d’apparaître dans ce palmarès, contrai-rement à d’autres fondations de même nature. « En fait, sur 18 fondations universitaires au Québec, nous nous classons au 3e rang, derrière McGill et l’Université de Montréal. » Ajoutons que les revenus de l’année 2011-2012 de la FUL s’élèvent à 26,8 M$, un résultat impressionnant.

en bref

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditrice : Hélène Côté, directrice des communications

Rédactrice en chef : Mélanie Saint-HilaireJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie PicardCollaborateurs : Léa Cullen-Robitaille, André-Philippe Drapeau Picard, Pascale Guéricolas, Claudine Magny, Mathieu TanguayRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeSecrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

À compter de l’été 2013, la Faculté de médecine offrira un nouveau programme de formation médicale spéciali-sée de deux ans en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Ainsi en ont décidé les mem-bres du Conseil universitaire réunis en séance ordinaire le 4 décembre.

Le résident en médecine qui a terminé avec succès les quatre premières années du programme de psychiatrie générale pourra suivre la nouvelle formation. La capa-cité d’accueil de cette surspé-cialité sera de trois étudiants par année.

« Le pédopsychiatre pos-sède une expertise plus com-plexe et travaille davantage sur les pathologies plus rares,

Nouvelle formation en psychiatrieLe Conseil universitaire approuve la création d’une surspécialité portant sur la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescentpar Yvon Larose

explique Nathalie Gingras, directrice du Département de psychiatrie et de neuro- sciences. Il vient en appui à ses collègues pédiatres, omnipraticiens ou psychia-tres généralistes. »

Selon elle, les enfants et les adolescents peuvent présen-ter des problèmes de santé mentale du même ordre que celles des patients adultes. « La plupart des maladies psy-chiatriques, comme l’autisme, le trouble déficitaire de l’attention ou la bipolarité, débutent pendant l’enfance ou l’adolescence, précise-t-elle. Toutefois, un enfant de 6 ans n’exprime pas la dépres-sion comme un adolescent ou un adulte. D’où l’utilité du pédopsychiatre. »

Le diplôme d’études supé-rieures en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent est l’aboutissement d’une lon-gue démarche entreprise il y a plus de 10 ans par l’Acadé-mie canadienne de psychia-trie de l’enfant et de l’ado-lescent. « Il y a pénurie de pédopsychiatres au Canada, rappelle Nathalie Gingras. Pour répondre à ce besoin, l’Université Laval a travaillé très fort avec les universités québécoises et canadiennes pour obtenir la reconnais-sance d’une surspécialité. » Une demande d’agrément a donc été soumise au Collège royal des médecins et chirur-giens du Canada et au Collège des médecins du Québec. Le Collège royal a accordé son accord en mai dernier.

La Faculté de médecine sera la première au Québec à offrir le nouveau programme. Pour le volet recherche, la Faculté a obtenu la par-ticipation de milieux très différents, à Québec et en

région. « Nos étudiants, in- dique Nathalie Gingras, pourront mener leurs travaux au Centre de pédopsychia-trie de Québec, au Service de pédopsychiatrie de l’Hôtel-Dieu de Lévis et à l’Hôpital de Rivière-du-Loup. »«Un enfant de 6 ans n’exprime pas la dépression comme un adolescent ou un adulte

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3actualités UL Présentation améliorée de l’offre d’études sur le Web

Avis aux étudiants: consulter l’offre de formation est devenu 10 fois plus agréable ! Mercredi dernier, l’Université a mis en ligne une présentation rafraîchie des cours et des programmes. Les internautes accè-dent plus rapidement à l’information recherchée. Et ils la trouvent dans des pages au design plus effi-cace, où des mots-clés surlignés en jaune facilitent le repérage.

« Pas une université au Québec ne présente une information aussi complète et précise en si peu de clics », lance fièrement Martin Boucher, chef de la division Web à la Direction des communica-tions, qui a travaillé avec une équipe multidiscipli-naire pour réaliser ce projet. Avant, la personne en quête de renseignements sur un programme finissait par tomber sur deux fiches complémen- taires après avoir parcouru un vrai dédale depuis le portail d’accueil. Aujourd’hui ? Elle trouve facile-ment la page voulue sur ulaval.ca. L’information a été regroupée.

« Ce contenu est fondamental, car c’est sur lui que les gens se basent pour faire une demande d’admission, dit-il. C’est le pain et le beurre de l’Université ! »

La refonte vise d’abord à améliorer la consulta-tion de l’offre de formation. Elle facilitera le réfé-rencement du contenu par les engins de recherche comme Google. Elle recueillera les statistiques de consultation des pages des divers programmes. La technologie ultramoderne permettra aussi, quand le temps sera venu, de changer la présentation sans toucher aux données elles-mêmes. « Nous venons d’ajouter une pierre à l’édifice de nos efforts pour améliorer la visibilité de notre institution et, à terme, le recrutement », estime Martin Boucher.

Ce chantier a occupé une trentaine de personnes pendant environ six mois. La Direction des com-munications y a travaillé en collaboration avec le vice-rectorat aux études et aux activités interna-tionales et la Direction des technologies de l’infor-mation. Dans l’avenir, l’Université compte préciser les fiches de cours, en ajoutant les horaires par exemple, et intégrer d’autres banques de données concernant les études. Mélanie Saint-Hilaire

Les 29 et 30 novembre der-niers avait lieu à l’Univer-sité Laval la première ren- contre thématique en vue du Sommet sur l’enseignement supérieur, prévu pour février 2013. Cette démarche, ins-taurée par le gouvernement Marois, est axée sur la partici-pation du milieu universitaire — associations étudiantes, enseignants, recteurs, syndi-cats, députés. Elle se voulait donc rassembleuse.

« La place n’était pas aux débats, mais plutôt à des séances très ouvertes, cor-diales et sereines. Chacun a exprimé ses points de vue sur la thématique générale, qui était la qualité de l’enseigne-ment supérieur », a déclaré le recteur, Denis Brière, visi-blement satisfait du ton de cette première rencontre pré-Sommet.

L’événement a suscité un grand intérêt. En effet, pas moins de 16 500 personnes l’ont suivi au moyen de la webdiffusion.

La qualité de l’enseigne-ment supérieur est une valeur pour les acteurs du milieu universitaire. Bien que l’ensemble des établisse-ments ait implanté des méca- nismes d’évaluation de la qua-lité de l’enseignement, tous voient la nécessité de créer

Pour le futur des universitésLa rencontre thématique qui s’est tenue à l’Université fin novembre laisse présager un grand intérêt pour le prochain Sommet sur l’enseignement supérieurpar Claudine Magny

un organisme indépendant qui veillerait à maintenir cette qualité. Toutefois, des ques-tions se posent: quel serait le mandat de cette entité? Quelle serait sa composi-tion? S’agirait-il d’un orga-nisme consultatif ou inter-ventionniste, qui irait jusqu’à s’engager dans la gestion des universités ?

À la f in de novembre, l’heure n’était pas à prendre des décisions. Le gouver-nement n’avait pas encore à trancher. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne, a noté un climat de « rapprochement » entre les divers participants.

« La qualité de l’enseigne-ment, ce n’est pas qu’une série de règles à respecter, a précisé le recteur. En fait, elle dépend des ressources disponibles. Par exemple, depuis une dizaine d’années, l’Université Laval a un manque criant de professeurs. » Pour pallier ce problème, l’établissement a innové en lançant il y a deux ans les Chaires de leadership en enseignement. Ce prin-cipe permet à des entreprises, communautés religieuses, fondations ou même gouver-nements de financer la moitié du salaire d’un professeur.

« Au lieu de créer un poste, on peut en créer deux. Depuis 2010, pas moins de 10 CLE ont été lancées. Des univer-sités canadiennes semblent d’ailleurs tentées de repren-dre notre modèle. »

Dans ce contexte, on com-prend que la question du soutien accordé aux établis-sements d’enseignement supérieur préoccupe bien des administrations. Le vice-recteur exécutif et au déve-loppement de l’Université, Éric Bauce, a d’ailleurs rédigé fin novembre une lettre aux médias sur les conséquences du « dé-financement ».

« Le gouvernement du Québec indexe les universités à un niveau inférieur à l’aug-mentation des coûts néces-saires au maintien des acti-vités de formation. En 2012, cette indexation, qui intègre étonnamment une réduction attribuable au rajeunisse-ment du corps professoral, correspondait à 0,71 % de la

subvention gouvernemen-tale. Il en résulte que, dans le cas de l’Université Laval, l’an-née financière débute avec un déficit à combler de l’ordre de 8,6 M$ », expliquait-il récem-ment sur les ondes d’une station de radio de la région de Québec.

L’Université a cependant réussi, au cours des cinq dernières années, à mainte-nir un équilibre budgétaire. Comment ? « En accueillant de plus en plus d’étudiants, en réalisant des partenariats avec divers partenaires, mais aussi en effectuant quelques compressions », précise Éric Bauce. Accueillir un nom-bre accru d’étudiants n’est pas une mauvaise nouvelle, puisque cela contribue à hausser le taux de scolarisa-tion de la société québécoise. Toutefois, cela implique d’embaucher les professeurs et les employés nécessaires pour les épauler. «Résultat : il y a de plus en plus d’étudiants pour un professeur. Cette inédaquation devient diffi-cile à gérer », conclut le vice- recteur exécutif.

Trois autres rencontres préparatoires sont pré-vues avant le Sommet sur l’enseignement supérieur. Elles porteront sur l’acces-sibilité et la participation aux études supérieures (13- 14 décembre, Trois-Rivières); la gouvernance et le finan-cement des universités (17-18 janvier, Sherbrooke); la contribution des établis-sements et de la recherche au développement de l’en- semble du Québec (31 janvier et 1er février, Rimouski).

Le recteur Denis Brière, le ministre Pierre Duchesne et le député Léo Bureau-Blouin lors de la récente rencontre sur la qualité de l’enseignement supérieur. La belle ambiance résistera-t-elle aux compressions budgétaires annoncées ? photo Guillaume D. Cyr

«La qualité de l’enseignement dépend aussi des ressources disponibles

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4le fil | le 6 décembre 2012actualités

en bref

Un cactus pour la causeVous ne savez pas quoi acheter à votre belle-mère pour Noël? Il manque de piquant dans votre vie? Vous vous cherchez un nouvel ami? Achetez-vous un cactus! En plus de réchauf-fer votre foyer en cette froide saison, il aidera 16 étudiants en sciences infirmières à réaliser un stage international l’été prochain dans le cadre du programme SIAM (Sciences infir-mières autour du monde). Ce séjour de plus de neuf semaines les amènera au Burkina Faso, en Inde, au Sénégal, au Honduras ou au Ghana.

Jeudi 6 décembre de 10 h à 16 h, aux pavillons Ferdinand-Vandry et Charles-De Koninck.

Des idées pour le campus ?Dernière chance pour participer au sondage sur l’aménagement extérieur du campus ! Le Comité d’aménagement et de mise en œuvre (CAMEO) clôt cette phase de la consultation demain, vendredi. Exprimez vos idées et préoccupations sur www.surveymonkey.com/s/amenagementcampus.

Des prix pour les entrepreneurs étudiantsLe Gala du 11e Concours d’idées d’entrepri-ses, organisé par Entrepreneuriat Laval, a couronné jeudi dernier le projet Vitromax de François Bédard, étudiant à la maîtrise en sciences pharmaceutiques. Ce dernier a reçu le Grand Prix BMO Banque de Montréal assorti d’une bourse de 1000 $. Vitromax est un service qui offrirait une nouvelle technolo-gie empêchant l’eau de perler sur les vitres de façon permanente. Cette soirée a également permis de récompenser 18 autres lauréats et lauréates qui ont décroché des bourses de 400 $ ou de 200 $. Parmi les projets gagnants, mentionnons Cotourisme Québec de Patrick Mayrand (administration), Le caviar québécois de Frédéric Gaucher (sciences et génie) ou encore Le p’tit marché halal de Marie-Claude Létourneau (philosophie).

L’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supé-rieures (ÆLIÉS) fera enten-dre sa voix, par la Table de concertation étudiante du Québec, lors du Sommet sur l’enseignement supé-rieur prévu pour février. Une première étape en ce sens a été franchie les 25, 26 et 27 novembre avec la tenue d’un sommet maison. Une tren-taine d’étudiants de 2e et 3e cycles ont exprimé leurs points de vue sur l’avenir du réseau universitaire québé-cois. Ils ont accouché de près de 40 propositions, dont près de la moitié ont été adoptées le 28 novembre. Le reste sera débattu lors d’une seconde assemblée générale qui se tiendra le 10 décembre.

« Le grand forum de dis-cussion a été, somme toute, assez fructueux. Le niveau de débat était élevé, et de bonnes propositions sont res-sorties », affirme le président de l’ÆLIÉS, Patrice Vachon, inscrit au doctorat en éco-nomique. Et cela, même si le temps a joué contre les orga-nisateurs. Idéalement, l’acti-vité aurait dû avoir lieu début janvier. « Elle s’est tenue en pleine période de travaux longs, mais nous n’avions pas le choix si nous voulions avoir suffisamment de temps pour rédiger un document de

Comme faire en sorte que la collation des grades soit aussi animée en 2022 qu’en 2012 ? photo Jacques Beardsell

Un grand forum de discussion a permis aux membres de l’ÆLIÉS de prendre position sur l’avenir du réseau universitairepar Yvon Larose

Le sommet des étudiants

revendication étoffé qui sera soumis au gouvernement. »

Le sommet maison compre-nait cinq ateliers thématiques. Les propositions adoptées en assemblée générale portent sur le financement des uni-versités ainsi que sur l’organi-sation du réseau universitaire et la gouvernance.

L’Associat ion propose que le ministère de l’Ensei-gnement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie forme un comité indépendant perma-nent qui soit représentatif des établissements universitaires. Ce comité réviserait, selon un processus continu, la grille de financement de la fonction enseignement des universi-tés. Ce financement s’élève annuellement à 1,5 G$. Le comité pourrait également apporter des modifications à ladite grille.

« Cette grille a été adoptée en 2001 et révisée en 2006, rappelle Patrice Vachon. Nous demandons que de nouveaux critères soient introduits. On peut penser, par exemple, que les coûts moyens d’enseignement vont changer radicalement dans certains programmes à cause de la croissance des cours à distance. »

Il est par ailleurs proposé que le Ministère explore d ’ a u t r e s m é t h o d e s d e

financement. « La grille de financement répond-elle toujours bien aux besoins ? demande Patrice Vachon. Doit-on la retravailler ? Nous demandons qu’il y ait une réflexion à cet égard. »

L’ Æ L I É S s u g g è r e a u Ministère de prévoir une enveloppe budgétaire pour le financement de missions sociales ou d’orientations pédagogiques particulières. « On pourrait par exemple introduire un ou deux cours en service social dans la for-mation en médecine, dit-il. Cette formule pourrait favo-riser la pluridisciplinarité. »

L’associat ion propose d’introduire une taxe sur la masse salariale des entrepri-ses. L’idée étant que les entre- prises bénéficient grande-ment de la main-d’œuvre

qualifiée que sont les diplômés universitaires. « Cela se ferait par une majoration du Fonds de services de santé, auquel doivent cotiser les entre- prises québécoises, explique le président de l’ÆLIÉS. Des centaines de millions de dol-lars iraient ainsi à l’éducation postsecondaire. »

Les étudiants prônent la création d’une instance pour gérer le développement et évaluer le réseau universi-taire. Cette instance inclu-rait recteurs et principaux, représentants étudiants et représentants du gouverne-ment. Elle serait dotée d’un réel pouvoir de recomman-dation. Ses mandats : évaluer les nouveaux programmes d’enseignement et les pro-jets de campus délocalisés, affirmer le principe de non- concurrence entre les univer-sités et examiner la fermeture ou la redéfinition de pro-grammes et de départements.

« Nous proposons de confier les pouvoirs de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) à un organisme indépendant, indique Patrice Vachon. Plusieurs jugent que la Conférence n’a pas fait son travail dans le dos-sier de l’explosion des cam- pus délocalisés. »

L’ÆLIÉS recommande, en outre, que le Ministère éva-lue annuellement la situa-tion financière de chaque université. Elle propose aussi que chaque établissement produise annuellement un document public montrant la répartition du financement par faculté.

L’ÆLIÉS suggère de prévoir une enveloppe pour financer des missions sociales ou des orientations pédagogiques particulières

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5le fil | le 6 décembre 2012 leçons de vie

Des chercheurs ont mis au point une intervention psychologique qui améliore la qualité de vie des personnes atteintespar Jean Hamann

Mieux vivre avec le cancer

Un choc, un mur, une malé-diction. Un diagnostic de cancer et son cortège d’incer-titudes imposent à l’esprit la perspective de la mort, source de détresse existen-tielle profonde. « Nous avons appris à maîtriser la douleur et les symptômes physiques des personnes atteintes de cancer, mais il reste beau-coup à faire pour soulager la souffrance existentielle », a reconnu Pierre Gagnon, professeur de la Faculté de pharmacie et chercheur au CHUQ/Hôtel-Dieu, lors de la Journée scientifique Michel-Sarrazin, qui se déroulait sur le campus le 30 novembre.

La détresse existentielle est une composante négligée des psychothérapies offertes aux personnes dont la vie est menacée par une tumeur. Pourtant, la perte de sens, la souffrance et la solitude ainsi que le sentiment de ne plus contrôler sa propre vie peuvent affecter jusqu’à 50 % de ces personnes. « C’est à la demande des patients eux-mêmes que nous avons mis sur pied une intervention visant à améliorer leur qualité de vie existentielle et globale », pré-cise le professeur Gagnon, qui est également directeur

scientifique de l’Équipe de recherche Michel-Sarrazin en oncologie psychosociale et soins palliatifs.

Cette intervention, qui com-porte 12 ateliers de 2 heures répartis sur 12 semaines, s’adresse aux personnes chez qui un cancer non métasta-tique vient d’être découvert.

Les participants y abordent, sous la supervision d’une psychologue ou d’une travail-leuse sociale, des questions touchant la qualité de vie, l’observation des émotions, le travail de deuil, l’histoire de vie et les accomplissements, l’attitude devant la souf-france inévitable, la finitude, la spiritualité ainsi que le sens à travers l’amour, la beauté et l’humour.

Pour évaluer l’efficacité de cette thérapie, les chercheurs

ont mené une étude pilote comparant la qualité de vie de patients qui ont profité du programme à celle de patients qui ont reçu les soins habi-tuels. Résultats ? Au cours du suivi de 12 semaines, la qualité de vie existentielle et globale est demeurée cons- tante dans le groupe témoin alors qu’elle s’est améliorée dans le groupe qui a profité de l’intervention. « La re- cherche de sens qui accom-pagne un cancer répondrait

Lorsqu’elle parle d’euthanasie, la docteure Catherine Dopchie n’a pas peur d’utiliser le mot « tuer ». Bien qu’elle sache que ce terme pourrait heurter la sensibilité des partisans de l’euthanasie, elle persiste et signe. Pour cette cancérologue belge, il n’y a pas d’autre mot pour définir cet acte qui dénature par essence la relation entre le médecin et son patient. « Je comprends que les médecins qui pratiquent des euthanasies ne souhai-tent pas être assimilés à des tueurs, dit-elle posément. Mais dans ce débat, il n’y a ni bons ni méchants. Il y a juste des personnes qui croient en leur point de vue et qui veulent le faire connaître. »

C’est à cette tâche délicate que s’est attelée Catherine Dopchie lors d’une conférence organisée récemment par la chaire La philo-sophie dans le monde actuel. Dans une salle bondée du pavillon Charles-De Koninck,

Soulager n’est pas tuerL’oncologue belge Catherine Dopchie voit dans l’euthanasie la fille aveugle d’une société obnubilée par sa phobie de la souffrance par Renée Larochelle

cette responsable d’une unité de soins pal-liatifs en Belgique – pays où l’euthanasie est légale depuis 2002 – a plaidé pour une méde-cine à visage humain, qui rejette le principe de l’aide à mourir. Elle apporte ainsi un contre-point aux propos tenus par son compatriote Jan L. Bernheim lors d’une conférence don-née récemment sur le campus (« Comment dire adieu », 11 octobre 2012).

« La mission du médecin consiste précisé-ment à prendre soin du malade, même dans les conditions de fin de vie les plus pénibles, allègue cette femme dans la cinquantaine. La personne ne peut pas être réduite à sa souf-france. La société humaine doit servir le plus démuni. C’est ce qui la différencie des socié-tés animales où règne la sélection naturelle. »

Selon la docteure Dopchie, la loi belge sur l’euthanasie a été votée dans une société matérialiste et individualiste « où la peur de

la souffrance, conjuguée à la perte d’autono-mie vécue comme une déchéance, est deve-nue phobique ». Même s’ils sont très effi-caces pour atténuer les douleurs, les soins palliatifs ont leurs limites. Pour la commu-nauté médicale, ces limites sont devenues peu à peu des sujets de honte, de révolte ou d’échec. Avec le résultat que la formation et la recherche en soins palliatifs a perdu des points au profit de l’euthanasie, présentée comme la solution idéale de maîtrise sur sa vie ou sur sa mort. Dans cette logique, les partisans de l’euthanasie n’hésitent pas à classer les soins palliatifs dans la catégorie de l’acharnement thérapeutique.

Le plus grave est qu’on laisse parfois croire au malade qu’il manque de cou-rage en ne demandant pas l’euthanasie et même qu’il est un fardeau pour sa famille, estime Catherine Dopchie. Et la cancéro- logue de donner l’exemple d’une dame âgée très malade que ses proches visitaient rare-ment en raison de l’éloignement du centre d’hébergement. Dans ce cas, l’euthanasie pouvait sembler la meilleure solution… Elle

à un besoin essentiel et permettrait d’améliorer la qualité de vie », avance Pierre Gagnon.

Les meilleurs résultats ont été produits par l’intervention collective. « Les gens travail-lent peut-être plus fort en groupe ou bien ils bénéficient d’ingrédients absents lors des rencontres individuelles, par exemple le soutien des pairs ou la mise en partage de stra-tégies d’adaptation. De plus, parler de son vécu devant

séduit aussi des personnes vulnérables dont le conjoint va mourir et qui n’imaginent pas trouver un sens à leur vie sans la présence de l’autre. Les suicidaires et les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer figurent également parmi ceux qui souhaitent en finir au plus vite pour ne pas avoir à affronter la souffrance, l’angoisse et la solitude.

Catherine Dochie n’invente rien : tous ces cas ont été portés à sa connaissance. La pratique de l’euthanasie est engagée sur une pente glissante, argue-t-elle. En 2011, on a franchi le cap de 1 000 cas annuels, ce qui représente 1 % des décès en Belgique. Au-delà de ces statistiques, pour elle inquié-tantes, Catherine Dopchie voit une tragique perte de repères, tant pour le médecin que pour le malade.

« Proposer l’euthanasie comme solution aux difficultés des personnes vulnérables, admettre qu’il est licite, voire recommandé, si l’on a du cœur, de les supprimer, c’est dire que leur vie n’a qu’un prix relatif et que l’on n’a pas en nous la capacité de faire mieux que de les soulager en les tuant », conclut-elle.

Le sommet des étudiants«

La recherche de sens qui accompagne un cancer répondrait à un besoin essentiel

plusieurs personnes peut être libérateur », ajoute-t-il. Ces résultats encourageants ont incité son équipe à répéter l’expérience auprès d’un plus grand nombre de patients. Les résultats de l’étude, à laquelle 242 personnes ont participé, seront divulgués dans le courant de l’année 2013. Une version condensée du programme, destinée aux personnes atteintes de can-cer métastatique, fait aussi l’objet d’une évaluation.

Située à Sillery, la Maison Michel-Sarrazin s’attaque à la détresse existentielle causée par le cancer.

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6le fil | le 6 décembre 2012économie

ils ont dit...Sur les effets des mises en échec chez les jeunes hockeyeurs

« On a longtemps cru que puisqu’un jeune était en développement, les consé-quences d’une commotion cérébrale pouvaient s’atté-nuer avec le temps. C’est faux. » Une étude réalisée auprès d’équipes de hockey albertaines et québécoises et cosignée par Claude Goulet conclut que mises en échec et commotions cérébrales vont de pair.

Sur les effets du boum dans le secteur minier

« Ça prend des efforts pour ne pas trouver d’emploi dans le domaine. » C’est ce que soutient à la blague Jacek Paraszczak qui sou- ligne que les étudiants de son département bénéfi-cient d’un taux de place-ment de 100 %. Revers de la médaille : les besoins du marché sont tellement grands qu’il est difficile de retenir les étudiants pour des études de deuxième ou troisième cycle.

Sur la popularité croissante des entrevues de départ dans les entreprises

Selon Pascal Paillé, direc-teur du Groupe de re- cherche sur la rétention et la fidélisation des res-sources humaines dans les services, comprendre les motifs qui poussent un salarié à quitter son poste est essentiel à la survie des organisations. En effet, les employés les plus compé-tents sont généralement ceux qui sont les plus atti-rants pour les concurrents, donc les plus susceptibles de partir. Tenir une entre-vue de départ, pourquoi pas ? « C’est une bonne idée, car les employeurs ignorent souvent les véri-tables raisons qui poussent leurs employés à démis-sionner. De plus, elles aident à comprendre le climat de l’entreprise. »

Claude Goulet, professeur au Département d’éducation physique La Presse, 30 novembre

Jacek Paraszczak, professeur au Département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux Le Soleil, 27 novembre

Pascal Paillé, professeur au Département de management 24 Heures, 28 novembre

« Made in America. » Durant la récente campagne élec-torale aux États-Unis, cette expression a fréquemment émaillé les discours des deux candidats à la prési-dence. Barack Obama et Mitt Romney ont souligné la nécessité, pour redynami-ser l’économie américaine, de rapatrier aux États-Unis les installations de produc-tion que nombre d’entre- pr i ses manufactur ières avaient transférées dans les pays à bas salaires, notam-ment la Chine, depuis les années 1990.

« Ce phénomène de délo-cal isat ion vers les pays émergents s’inscrit dans une tendance lourde de désin-dustrialisation de l’économie américaine qui remonte aux années 1960, affirme l’étu-diant Joris Fougerat, inscrit au diplôme d’études supé-rieures spécialisées en admi-nistration des affaires. La délocalisation s’est affirmée dans les années 1980 et s’est fortement accentuée dans les années 1990 en raison du Made in China. » Selon lui, en 1960, la part de l’industrie manufacturière dans le pro-duit intérieur brut américain s’élevait à 26 %. En 2009, elle n’était plus que de 11 %. En comparaison, ce pourcentage était de 12 % en France, de 16 % au Québec et de 20 % en Allemagne.

Le lundi 26 novembre, au pavillon La Laurentienne, Joris Fougerat et ses con- frères Ammar Faïdi, Adrien Lagardère, Margaux Rouf et Yann Smith ont fait une présentation sur la réindus-trialisation aux États-Unis.

En 2009, le sauvetage de l’industrie automobile a montré la volonté de l’administration Obama de préserver le secteur manufacturier.

Aux États-Unis, le secteur manufacturier se requinque après un long déclin lié à la délocalisation des emplois vers les pays émergentspar Yvon Larose

Le grand retour des industries

L’exposé s’est déroulé lors d’un colloque organisé par le professeur Zhan Su, titu-laire de la Chaire Stephen-A.-Jarislowsky en gestion des affaires internationales.

« Les années 1990 ont été marquées, aux États-Unis, par l’explosion de l’économie de services et le spectaculaire développement de l’écono-mie virtuelle, soit celle de l’informatique et d’Inter-net, explique Joris Fougerat. Cette croissance s’est faite aux dépens du sec teur manufacturier. »

Facteur aggravant : en 2000, le gouvernement américain a consenti de généreux avan-tages fiscaux aux entrepre-neurs désireux de délocaliser leur production à l’étranger. « L’objectif, dit-il, était d’affir-mer la puissance américaine par son dynamisme écono-mique en favorisant l’expan-sion de l’américanisation et de l’impérialisme culturel dans les nouveaux marchés. » Depuis, la délocalisation et la crise économique et finan-cière de 2008 ont contribué à la perte du tiers de tous les emplois du secteur manufac-turier au pays.

Comment amener les entre-prises américaines à produire aux États-Unis ? « Les indus-triels américains doivent considérer le fait que leur pays est le plus grand marché au monde, en termes de pouvoir d’achat, répond Joris Fougerat. De plus, le taux d’imposi-tion sur les entreprises est en train de changer. Dans les six derniers mois, il est passé de 35 % à 31 %. L’administration Obama a comme objectif de le descendre à 25 %. »

Un autre argument de poids est le coût du trans-port, lequel a fortement aug-menté. «Quatorze pour cent des industriels concernés prévoient ramener leur pro-duction aux États-Unis pour cette raison », souligne Joris Fougerat. Et que dire de la baisse de la valeur du dollar américain ? Depuis la crise de 2008, il s’est déprécié d’envi-ron 15 % face aux grandes monnaies mondiales. Or une monnaie plus faible favorise les exportations. La demande nationale, elle, est en muta-tion. Aujourd’hui, 80 % des Américains préfèrent acheter des produits fabriqués dans leur pays. Même l’incontour-nable argument des coûts de production plus faibles tient de moins en moins la route. « En 2000, rappelle-t-il, il coûtait 22 fois plus cher de faire fabriquer un produit aux États-Unis qu’en Chine. Pour 2015, on prévoit que l’écart ne sera plus que de 4. »

Les États-Unis ont de grosses cartes dans leur jeu. La capa-cité à innover des entreprises et leur haut niveau technolo-gique en sont des exemples. Depuis quelques années, les universités produisent beaucoup plus de diplô-més en génie. Et le secteur manufacturier attire actuel-lement 70 % des investis- sements privés.

Autre élément et non le moindre : la politique de réin-dustrialisation de l’adminis-tration Obama. « À la suite de la crise de 2008, le gouver-nement américain a remis au goût du jour plusieurs lois, dont le Buy American Act, explique Joris Fougerat. Ces efforts montrent une volonté de remettre à flot l’industrie américaine. L’exemple le plus révélateur est le plan de sau-vetage de l’industrie automo-bile. En 2009, l’administration Obama a prêté près de 80 G$ à deux grands constructeurs,

GM et Chrysler. Après avoir frôlé la faillite, GM est rede-venu, cette année, le pre-mier fabricant d’automobiles au monde. »

Le secteur manufacturier américain a repris principa-lement dans 10 États. Les villes de Detroit, Seattle et San José viennent en tête avec la création de quelque 32 000, 25 000 et 13 000 emplois entre janvier 2010 et août 2012. « La reprise s’observe, entre autres, dans l’indus-trie chimique et l’industrie métallurgique, précise Joris Fougerat. Ces entreprises ont pour caractéristiques la flexi-bilité, la productivité, une faible croissance des salaires et une forte valeur ajoutée. »

Selon lui, on assiste au début de la réindustrialisa-tion des États-Unis. « Et elle peut s’avérer importante », affirme-t-il. Ainsi, une étude du Boston Consulting Group publiée l’an dernier prévoit que l’économie américaine, d’ici 2020, pourrait rafler 3 % des exportations réalisées aujourd’hui par les princi-paux pays européens. Elle prévoit aussi que jusqu’à cinq millions d’emplois pourraient être créés aux États-Unis grâce aux exportations.

Aujourd’hui, 80 % des Américains préfèrent acheter des produits fabriqués dans leur pays

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7le fil | le 6 décembre 2012 société

Q3Julie Desrosiers sur l’inefficacité des sentences minimales de prison

Le Barreau du Québec conteste la constitutionnalité des sentences mini-males imposées aux juges par le gouver-nement fédéral conservateur. Ce regrou-pement de 22 000 avocats québécois a entamé une action judiciaire à ce sujet. À son avis, plusieurs articles de la loi C-10 entrée en vigueur récemment sont incompatibles avec la nécessité d’adap-ter une peine aux circonstances particu-lières d’un crime. Un avis que partage la criminologue Julie Desrosiers, profes-seur à la Faculté de droit.

Q Quels types de crimes sont touchés par l’imposition de peines minimales ?

R Les crimes sexuels, entre autres. Actuellement, ils suscitent un très grand opprobre social, mais il faut comprendre qu’ils ne se limitent pas aux viols. Il peut s’agir d’attouchements non consensuels ou de situations floues durant lesquelles de l’alcool a été consommé. Dans de tels cas, des peines minimales d’un an s’avè-rent très problématiques. Si quelqu’un touche les seins d’une mineure dans une fête sans son consentement, c’est une agression sexuelle, mais cela doit-il entraîner forcément un an de prison ? Même le meurtre, qui doit être puni très sévèrement selon l’avis de tout le monde, comporte des situations limi-tes. Qu’on pense par exemple à l’affaire Latimer, où un père a tué sa fille très malade. Récemment, en Ontario, un jeune homme a été surpris lors d’une descente de police dans un apparte-ment. Lorsque les policiers sont arrivés, il tenait à la main l’arme de son cousin, un individu lié au trafic de drogue, parce qu’il voulait se faire prendre en photo. Il s’est fait arrêter. Il risque maintenant une peine minimale de trois ans pour port d’arme chargée. En général, les sen-tences minimums sont prévues pour le crime moyen, mais certaines situations sont marginales.

Q Le gouvernement invoque la crise de confiance des citoyens qui auraient l’impression que les criminels ne sont pas assez punis. Qu’en pensez-vous ?

R Le populisme pénal est dans l’air du temps. Pourtant, l’an dernier, la crimi-nalité a atteint son niveau le plus bas au Canada depuis 30 ans, tous types confondus (si l’on exclut la cyber- pornographie, qui n’existait pas il y a trois décennies). La criminalité rappor-tée dans les médias ne correspond pas à la réalité, car les journalistes s’intéres-sent surtout aux crimes exceptionnels, à l’horrible, dont le public est friand. Finalement, le crime moyen, on n’en parle pas… Beaucoup d’études mon-trent, d’autre part, que les peines mini-males de prison coûtent très cher et ne sont pas efficaces en matières de réhabi-litation. Souvent, cela augmente même le risque de récidive. Un rapport de l’American Law Institute, qui élabore un code criminel modèle pour l’ensemble des États, considère d’ailleurs les peines minimales comme inefficaces et même nocives pour la société. Rappelons que les États-Unis constituent un pays hors normes à cet égard : à population égale, on y emprisonne sept fois plus de gens qu’au Canada. Selon moi, il faut dénon-cer les politiciens qui pensent résoudre des phénomènes criminels extrême-ment complexes en imposant des peines minimales d’emprisonnement. Ce genre de problème nécessite plutôt des me- sures sociales et d’éducation. En se limitant à des peines minimales, les politiciens risquent de ne pas respecter leurs promesses...

Q Quelles sont les solutions de rechange à l’emprisonnement pour punir les criminels ?

R Cela fait longtemps que l’on explore d’autres méthodes, comme l’emprison-nement dans la communauté, où la per-sonne est confinée à domicile. Lorsque cela a été mis en place en 1996, cela s’appliquait aussi aux crimes sexuels, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Il existe aussi des formes de réparation, qu’il s’agisse de verser de l’argent à des organismes qui viennent en aide aux victimes ou d’exécuter des travaux com-munautaires. La cour peut aussi décider d’imposer une probation, par exemple obliger les condamnés à suivre des cours ou des thérapies. C’est intéressant pour des gens peu scolarisés qui ont de graves problèmes de dépendance à l’alcool ou aux drogues. Ce type de réparation est plus efficace que la flagellation, qui comporte une part de vengeance par rapport au mal qui a été commis. Ce que nous vivons aujourd’hui avec les sentences minimales ressemble à une contre-réforme, car on restreint les solutions de remplacement à la prison.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Accepteriez-vous de jouer au poker sans connaître les règles du jeu ? Si une somme d’argent était sur la table, la question ne se poserait pas : avant de vous lancer, vous vous assureriez de bien maî-triser les règles. Pourtant, des milliers de gens jouent aux cartes à l’aveugle chaque jour dans le monde. À la seule dif-férence qu’il ne s’agit pas d’as de cœur ou de pique, mais de cartes de crédit.

L’analogie est de Gérard Duhaime, professeur au Département de sociologie et l’un des conférenciers à la Chaire publique de l’Asso-ciation des étudiantes et étu-diants de Laval inscrits aux études supérieures (ÆLIÉS) qui aura lieu le 13 décembre. Thème de la rencontre : la culture du crédit. À l’appro-che des Fêtes, au moment où bien des gens s’apprêtent à dépenser de l’argent qu’ils n’ont pas, voilà un événement qui tombe à point.

« Dans notre société, l’idée selon laquelle le crédit est toujours disponible fait de plus en plus partie de notre mode de pensée, explique Gérard Duhaime. Avant les années 1970, la consomma-tion était le moteur de l’éco-nomie. Après, c’est le crédit qui est devenu le moteur de l a consommat ion . » Aujourd’hui, le client peut même magasiner ses cartes de crédit en fonction des privi- lèges qui y sont rattachés. En somme, le choix ne manque pas pour qui veut s’endetter.

Docteur en sociologie éco-nomique et auteur de La vie à crédit : consommation et crise, paru en 2003, Gérard Duhaime connaît le sujet à fond. Lui-même avoue pour-tant se perdre dans le dédale des conditions de paiement à crédit parfois imposées par des entreprises. Il donne pour exemple cette fois où il s’est rendu dans une quincaillerie à grande surface pour acheter des matériaux de construc-tion. « J’ai été invité à ouvrir un compte pour lequel je recevrais une prime une fois le compte acquitté, dit le sociologue. Comme j’avais du mal à saisir les conditions de paiement, j’ai demandé au commis de me les expliquer, puis aux gens responsables de la comptabilité au maga-sin. Au final, personne n’a pu vraiment me dire de façon

Des vies à créditQui veut jouer le jeu de la consommation a toutes les cartes en main… mais perd souvent par Renée Larochelle

très claire comment cela fonc-tionnait. Et ça, c’est parce que j’ai posé des questions. Alors, imaginez quand on ne prend pas la peine de le faire. »

Si vivre à crédit sans se sou-cier de sa capacité à payer mène tout droit à l’endet-tement (et au stress qui s’ensuit), peu d’individus se préoccupent de la chose. Si tout le monde le fait, pourquoi se priver ? Gérard Duhaime relate une expérience vécue dans le Nord québécois alors qu’il menait des recherches d’un autre type. À l’épicerie du village, raconte-t-il, les habitants étaient nombreux à acheter des aliments pré-parés mauvais pour la santé, comme le poulet frit et les pizzas congelées. Puisque cette nourriture provenait des Blancs, qui devaient donc sûrement en manger, les Inuits se disaient que ce devait être bon pour eux. Le fait que ce type de nourriture soit disponible au magasin suffisait à les convaincre du bien-fondé de leur achat. C’est la même chose avec le crédit : personne ne se pose de questions.

« L’univers du crédit est d’une extrême complexité, affirme Gérard Duhaime. Pour savoir où on en est sur le plan de l’endettement, je sug-gère de faire l’inventaire de ses dettes et de se demander à combien s’élève le montant d’argent qu’on doit à d’autres. L’exercice peut s’avérer long et difficile, mais il en vaut la peine. »

Jeudi 13 décembre de 19 h à 21 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. «La consommation était le moteur de l’économie ; aujourd’hui, le crédit est le moteur de la consommation

Julie Desrosiers photo Marc Robitaille

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Au royaume des perturbations natu- relles qui affectent les forêts boréales de l’est du Québec, le feu et le chablis sont roi et reine. En effet, selon des recher-ches menées au Centre d’étude de la forêt, les chablis – des arbres renversés ou cassés par les vents – auraient une importance comparable aux feux dans cette région. Leur rôle prépondérant devrait donc être pris en considération dans l’aménagement écosystémique des forêts de ce vaste territoire, soutient Kaysandra Waldron, qui consacre sa thèse au sujet.

L’étudiante-chercheuse et ses codirecteurs, Jean-Claude Ruel, du Département des sciences du bois et de la forêt, et Sylvie Gauthier, du Service canadien des forêts, viennent coup sur coup de publier deux études qui décri-vent l’ampleur de cette perturbation dans les forêts boréales situées sur la Côte-Nord, entre l’estuaire du Saint-Laurent et le réservoir Manicouagan. À l’aide de données d’inventaires couvrant trois décennies, les chercheurs ont établi que les vents avaient couché les arbres sur près de 7 % de la superficie des forêts de ce vaste territoire.

Théoriquement, les chablis compléte-raient une révolution de l’ensemble du territoire en 450 ans. À titre comparatif, le cycle de la tordeuse des bourgeons de l’épinette est de 2860 ans alors que celui des feux varie des 250 à 600 ans,

Un impact renversantLes chablis jouent un rôle sous-estimé dans la dynamique des forêts boréales de l’est du Québecpar Jean Hamann

rapportent les chercheurs dans les pages de la revue Forestry.

« Contrairement à ce qu’on observe dans le centre et dans l’ouest du Québec, les chablis sont d’une importance qui s’apparente à celle du feu dans ces forêts, sans doute en raison des condi-tions d’humidité qui y prévalent, suggère Kaysandra Waldron. Le résultat est que ce territoire compte beaucoup de forêts surannées, vulnérables aux chablis. »

Environ 90 % des épisodes qui tou-chent ces forêts sont des chablis partiels (les arbres ont été déracinés sur moins de 75 % de la superficie couverte par la forêt dans chaque parcelle). « Les études antérieures ne s’étaient pas attardées à ce type de chablis. Nos travaux montrent que leur effet cumulatif est loin d’être négligeable sur l’ensemble du territoire », fait valoir l’étudiante-chercheuse.

Dans une autre étude, que vient tout juste de faire paraître Forest Ecology and Management, les trois chercheurs docu-mentent l’effet de la récupération du bois par les compagnies forestières dans les zones de chablis. « L’aménagement écosystémique, dont s’inspire la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier qui entrera en vigueur en avril 2013, vise à ce que les opérations fores-tières imitent les perturbations naturel-les. C’est ce qui nous a amenés à compa-rer les attributs des zones exploitées et des zones non exploités après chablis », explique Kaysandra Waldron.

Résultats ? Les zones où l’industrie forestière est passée comptent beaucoup moins de chicots et d’arbres vivants, moins de débris ligneux au sol et moins de diversité dans les stades de décompo-sition des débris et des arbres morts. De plus, on y trouve moins de cuvettes et de monticules créés par les arbres ren-versés. En deux mots, les sites récupé-rés sont plus homogènes et donc moins aptes à soutenir la biodiversité naturelle de ces écosystèmes.

« Dans une vision d’aménagement écosystémique, il serait important de conserver une certaine proportion de chablis intacts, comme on le fait déjà. Pour les chablis où il y a récupération du bois, il faudrait limiter le nombre de sentiers empruntés par la machine-rie et s’assurer de conserver des arbres morts, des chicots et des arbres vivants dans certains secteurs. Cela réduirait les écarts qu’on observe entre les forêts naturelles et les forêts aménagées après chablis. Par ailleurs, les coupes autori-sées dans les forêts boréales matures de l’est du Québec devraient calquer le plus possible l’effet que produisent naturel-lement les chablis dans ces milieux », recommande l’étudiante-chercheuse.

Les coupes autorisées dans les forêts boréales matures de l’est du Québec devraient calquer l’effet des chablis

Kaysandra Waldron au travail dans un des chablis qu’elle a étudiés en forêts boréales sur la Côte-Nord. photos Jean-François Guay

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9fureur des éléments

Haï t i , 24 oc tob re 2012 . L’ouragan Sandy provoque d’importantes inondations dans plusieurs villes et isole de nombreuses régions. Les sources d’eau potable sont bri-sées, contaminées ou inacces-sibles. Comment s’en sortir ? Caetano Dorea, professeur au Département de génie civil et de génie des eaux, fait partie des chercheurs qui se posent la question.

Chaque jour, des milliers de réfugiés et de sinistrés vivent sans savoir si le verre d’eau qu’ils boivent mettra leur survie en péril, a rappelé le scientifique lors d’une conférence organisée vendredi dernier par le Centre de recherche en aménage-ment et développement. « En absence de latrines décentes, la contamination par les matières fécales risque de propager des maladies diarrhéiques, princi-pales causes de mortalité sui-vant un désastre », explique le professeur, qui a participé à des

Fable de la fontaineUn système de traitement de l’eau potable installé en 2007 dans un camp de réfugiés d’Oxfam au Tchad. photo Sylvain Bertrand

Lors d’une crise humanitaire, donner accès à l’eau potable sauve des vies… si le liquide a un goût acceptable et se trouve en quantité suffisantepar André-Philippe Drapeau Picard

missions humanitaires au sein d’organismes comme Oxfam et GlobalMedic. « Pour éviter un deuxième désastre, il faut empêcher la transmission des organismes pathogènes. Cela dépend de la qualité de l’eau potable, mais aussi de la quan-tité disponible pour l’hygiène. »

En situation d’urgence, les critères de qualité de l’eau po- table sont la présence d’orga- nismes pathogènes, la quantité de chlore et la turbidité. Les deux derniers éléments peuvent sembler superficiels, mais ils influencent l’acceptabilité du précieux fluide par les popula-tions locales. « Si l’eau est brune, si elle goûte trop le chlore ou si elle est trop chaude, les gens iront vers des sources non pro-tégées », prévient-il.

Par ailleurs, la quantité est aussi importante que la qua-lité, ne serait-ce que pour se laver les mains. « En situation de crise, beaucoup de bonne eau est préférable à un peu

d’excellente eau », fait valoir le chercheur. Il faut aussi tenir compte de l’équité et de l’accès. « Si les gens transportent l’eau dans de grands récipients portés sur leur tête, le robinet doit être placé à une hauteur facilitant le remplissage. »

La technologie utilisée pour l’assainissement de l’eau doit «Si l’eau goûte trop le chlore ou si elle est trop chaude, les gens iront vers des sources non protégées

Kaysandra Waldron au travail dans un des chablis qu’elle a étudiés en forêts boréales sur la Côte-Nord. photos Jean-François Guay

être simple et facile à faire fonctionner puisque c’est la population locale qui en aura la responsabilité. Caetano Dorea – qui mentionne au passage que des places sont disponibles dans son équipe pour les étudiants intéressés à faire une maîtrise ou un doctorat – travaille pré-sentement sur deux appro-ches. Il s’intéresse à un bassin de décantation lamellaire qui permet de faire sédimenter les particules en suspension par un traitement physico-chimique, puis à un nécessaire de décanta-tion et filtration à usage domes-tique. Cette dernière option est préférable si la population est dispersée et que les voies de communication sont coupées, comme on le voir lors d’inonda-tions importantes par exemple.

« Cette technologie est dif-ficile à mettre au point parce que le nécessaire distribué est le même partout dans le monde alors que l’eau à traiter est dif-férente », souligne le professeur, qui a pu constater la chose de près lors de missions menées en Indonésie, au Rwanda, en Inde et au Pakistan. Son exper-tise sera mise à profit en Haïti la semaine prochaine alors qu’il évaluera un programme d’assainissement des eaux de la Croix-Rouge.

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10le fil | le 6 décembre 2012science

Conférence sur le cancerL’Institut de biologie intégrative et des sys- tèmes (IBIS) reçoit en conférence une sommité mondiale de la recherche sur le cancer. Patrick Mehlen, jeune chercheur au Centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard à l’Université de Lyon, s’est fait connaître en proposant une hypothèse originale sur les récepteurs cellu-laires. Celle-ci ouvre une nouvelle approche pour attaquer les tumeurs. Les travaux du Dr Mehlen, publiés dans les plus prestigieux journaux, dont Nature, lui ont valu en 2011 le Prix Bettancourt en sciences biologiques, assorti d’une bourse de 250 000 euros. Sa pré-sentation portera sur « La notion de récepteur à dépendance : du concept de biologie cellu-laire vers le développement de nouvelles appro-ches de thérapie ciblée contre le cancer ».

Jeudi 6 décembre à 12 h 15, à la salle Hydro-Québec du pavillon Charles- Eugène-Marchand.

Aider les forêts à s’adapterLes changements climatiques génèrent à la fois des risques et des possibilités pour le secteur forestier canadien. Le programme Changements forestiers du Service canadien des forêts bénéficie de fonds pour aider le sec-teur à s’adapter. Le chercheur Pierre Bernier donnera une conférence sur le sujet ce jeudi au Centre de foresterie des Laurentides. Il présen-tera notamment un système de suivi des indi-cateurs qui devrait permettre aux gestionnaires forestiers d’appréhender des signes de change-ments dans leur environnement en réponse aux changements climatiques et possiblement de mieux orienter leurs activités d’adaptation.

Jeudi 6 décembre à 10 h 30, au Centre de fores-terie des Laurentides (1055, rue du PEPS). 418 648-7032

Journée sur la violence conjugaleLa Journée Francine-Ouellet consacrée à la recherche sur la violence conjugale se tien-dra cette année le 11 décembre au pavillon Alphonse-Desjardins. Des conférenciers dresseront un bilan des plus récentes connais-sances sur les populations touchées par la violence conjugale. Parmi eux, Jocelyn Lindsay et Geneviève Lessard, de l’École de service social, parleront respectivement des recherches menées sur les hommes au comportement violent et sur les enfants exposés à la violence. Professeure en service social décédée en 1988, Francine Ouellet a cofondé le Centre de re- cherche nterdisciplinaire sur la violence fami-liale et la violence faite aux femmes.

Mardi 11 décembre au Grand Salon du pavillon Alphonse-Desjardins.

en bref

Une équipe internationale formée de chercheurs de l’Université Laval et de l’Université de Vienne annonce la découverte d’un nouveau marqueur pronostique pour la plus courante des leucémies. Les travaux de cette équipe, publiés dans un récent numéro de la revue Blood, montrent que ce mar-queur permet de prédire la progression de cette maladie et la résistance à un médicament fréquemment utilisé pour la traiter.

La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est un cancer du sang qui frappe surtout les personnes de 50 ans et plus. Au Canada, on signale environ 2000 nouveaux cas chaque année. Cette maladie est causée par la prolifération d’un type de globules blancs – les lym-phocytes – qui envahissent progressi-vement le sang, la moelle osseuse et les organes lymphoïdes. Elle est incurable. Les traitements existants ne sont admi-nistrés que lorsque la maladie commence à évoluer rapidement pour en ralentir la progression.

Une particularité de ce cancer est son évolution extrêmement variable d’un patient à l’autre. « Certaines per- sonnes décèdent moins de 3 ans après le diagnostic alors que d’autres peuvent vivre plus de 20 ans », signale l’une des auteurs de l’étude, Chantal Guillemette, professeure à la Faculté de pharma-cie et membre du Centre de recherche du CHUQ.

Même variabilité en ce qui concerne la réponse à la fludarabine, le médicament

Un nouveau marqueur pour la leucémie

Des chercheurs découvrent un gène qui permet de prédire la progression de la maladie et les risques de résistance à la chimiothérapiepar Jean Hamann

employé en chimiothérapie pour ralentir la progression de la maladie. « On avait besoin de meilleurs marqueurs pronos-tiques pour cette leucémie. Ceux dont nous disposions n’étaient pas assez per-formants », souligne-t-elle.

Les chercheurs ont donc analysé des échantillons de sang provenant de 320 personnes chez qui une LLC a été diagnostiquée entre 1973 et 2011. Ces échantillons, prélevés au moment du diagnostic, montrent une grande variabilité dans l’expression du gène UGT2B17 dans les lymphocytes mala-des. C’est la première fois que des cher-cheurs liaient ce gène à la leucémie. Le suivi des patients allait révéler des choses plus intéressantes encore.

Les malades chez qui ce gène est davantage exprimé passent en moyenne 5,2 ans avant que leur état nécessite un premier traitement. Chez les patients qui expriment peu ce gène, cette période atteint 12,8 ans. Même tendance pour la survie : 12,7 ans dans le premier groupe contre 25 ans dans le second. En plus, les patients chez qui le gène est davan-tage exprimé répondent moins bien au traitement de fludarabine.

« La différence entre la survie sans trai-tement et la survie globale est du simple au double, résume la professeure Guillemette. Ce marqueur nous per-met donc d’avoir une bonne idée, dès le diagnostic, de la façon dont progres-sera la maladie ainsi que de la réponse aux traitements de chimiothérapie. De plus, comme il s’agit d’un marqueur

indépendant de ceux qui existent déjà, il les complémente et vient ajouter de la valeur au pronostic. »

Les chercheurs entendent mainte-nant répéter l’expérience auprès de cohortes plus larges, incluant diffé- rentes populations. Ils espèrent aussi parvenir à cerner le rôle de ce gène dans la progression de la maladie et dans la résistance aux médicaments. « Il y a encore beaucoup de travail à faire, reconnaît Chantal Guillemette. Nous ne sommes encore qu’au début d’une grande aventure. »

L’article paru dans Blood est signé par 14 chercheurs autrichiens et par Judith Bellemare, Éric Lévesque et Chantal Guillemette du Centre de recherche du CHUQ. «Nous ne sommes encore qu’au début d’une grande aventure

La leucémie lymphoïde chronique se caractérise par la prolifération d’un type de globules blancs, les lymphocytes, en mauve.

Le professeur Patrick Mehlen

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11le fil | le 6 décembre 2012 arts

en bref

Misère et enchantement de l’écritureRomancière, auteure pour la jeunesse et édi-trice, Angèle Delaunois parlera des bonheurs et des difficultés reliés à ces professions lors d’une conférence le 6 décembre. La créatrice compte à son actif plus de 70 publications : contes, nouvelles, romans, albums, livres de jeux et catalogues d’artistes. Plusieurs de ses livres ont obtenu des distinctions et ont été traduits en plusieurs langues. En octobre 2004, elle a fondé les Éditions de l’Isatis, spécialisée en littérature jeunesse.

Jeudi 6 décembre à 16 h, à la salle Charlotte-Guérette (local 4283) du pavillon Jean-Charles-Bonenfant.

Le Boléro de NoëlL’Orchestre symphonique de la Faculté de musique, sous la direction d’Airat Ichmouratov, présente son concert de fin de session lundi. Il aura comme invité le corniste Pierre-Luc Lepage, lauréat du Concours solo avec orches-tre 2012. En première partie, l’ensemble inter-prétera Fanfare for the Common Man du com-positeur américain Aaron Copland, Adagio et Allegro op. 70, pour cor et orchestre, de Robert Schumann, suivis du célébrissime Boléro de Maurice Ravel. La deuxième partie du concert sera consacrée aux Variations on an Original Theme (Enigma), op. 36, de Sir Edward Elgar.

Lundi 10 décembre, à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Les billets sont en vente au local 3312 du pavillon Casault ou à la porte le soir du spec-tacle. Coût : 10 $ (général) et 5 $ (étudiant).

Artiste malgré soiEngramme présente Palimpsia, une installation vidéo interactive de Ludovic Fouquet, créée en collaboration avec Didier Léglise, la compagnie Songes mécaniques et le Laboratoire des nou-velles technologies de l’image, du son et de la scène (LANTISS) de l’Université. L’installation réunit la sérigraphie, la vidéo interactive et l’estampe numérique. Grâce à une caméra qui capte ses mouvements, le visiteur a le pouvoir de révéler une image sérigraphiée. Un dispositif technologique propose ensuite de nouvelles impressions. L’interaction permet au visiteur de devenir l’acteur d’une série d’estampes exploitées de manière numérique.

Vernissage ce jeudi 6 décembre à 17 h. À voir jusqu’au 16 décembre à Engramme, Centre Méduse (514, rue Saint-Vallier Est), du mardi au vendredi de 12 h à 17 h et la fin de semaine de 13 h à 17 h.

Depuis la nuit des temps, la musique fait partie de l’uni-vers des humains. Il en existe de tous les styles et de tou-tes les époques. En fait, on serait bien embêté de choisir quelles œuvres représentent le mieux la diversité de cet art. Quoique…

Ce défi de taille, Serge Lacasse, professeur à la Faculté de musique, l’a relevé aux fins de l ’exposition Musik : du son à l’émotion qui a lieu jusqu’en mars au Centre des sciences de Montréal. La quarantaine de pièces choi-sies parmi 12 courants musi-caux servent d’introduction à cette exposition présentant par ailleurs de nombreuses activités interactives. Le pro-gramme vise surtout la clien-tèle des jeunes de 8 à 14 ans et leur famille.

« Au départ, j’ai choisi de mettre de côté la musique antique », explique Serge Lacasse, qui dit s’être laissé guider autant par ses coups de cœur que par ses devoirs de pédagogue. « En musique

Le choix du musicologueDure tâche que de sélectionner les quelques pièces qui représentent le mieux l’histoire de la musiquepar Renée Larochelle

classique, j’ai porté mes choix sur des compositeurs connus afin de ne pas trop désorien-ter les gens. Cela donne le Concerto pour deux violons de Bach, l’air de la Reine de la nuit dans La flûte enchan-tée de Mozart et la Méphisto Valse de Franz Liszt. »

Au chapitre de la musique moderne, on trouve notam-ment Variations pour piano d’Anton Webern, dont la musique atonale demeure toujours assez déstabili-sante, suivie par une pièce silencieuse de John Cage au piano. « Il s’agit là d’une expérience instrumentale radicale », reconnaît Serge Lacasse en parlant de cette dernière pièce.

Au rayon du rock émane Little Richard, considéré comme « le Elvis noir », et son célébrissime Tutti Frutti, com-posée en 1955, de même que le roi du hard rock et maître incontesté de la guitare élec-trique, Jimi Hendrix. La mu- sique pop est représentée par la pétulante Gloria Gaynor

capacités vocales de la diva québécoise sont poussées à leurs limites. Dans la liste de Serge Lacasse figurent éga-lement des extraits de jazz et de rap techno, sans compter la chanson folklorique (La Bolduc), française (Georges Brassens) et québécoise (Daniel Bélanger).

Interrogé sur ses sélections, le mélomane souligne qu’il aurait pu tout aussi bien rem-placer Gloria Gaynor par les Bee Gees, ou encore Georges Brassens par Jacques Brel ou Barbara. La tâche s’est avérée aussi ardue du côté des musi-ques du monde avec l’Afrique, l’Asie, les Amériques (incluant le Nunavut) et l’Océanie.

« Ce qui ressort de tout cela, c’est l’incroyable diver-sité musicale qui est la nôtre, estime Serge Lacasse. Je ne crois pas que la musique soit un langage universel, comme on l’entend souvent. Bien au contraire, la musique est tout sauf universelle. Par contre, il est vrai de dire que toutes les cultures ont une musique. Chaque culture a ses codes, et il faut faire des efforts pour les comprendre. Une chose est certaine : on ne doit pas décoder la musique en fonction de sa propre vision des choses. »

«  La musique est tout sauf universelle bien que toutes les cultures aient une musique

Demi-dieux de la musique : Wolfgang Amadeus Mozart, Carlos Gardel, Georges Brassens, Ravi Shankar, Jimi Hendrix et Céline Dion.

qui fit les belles nuits des dis-cothèques à la fin des années 1970 avec son succès plané-taire I will survive. Céline Dion n’est pas oubliée avec sa chanson All by Myself où les

Illustration tirée du livre Le cadeau oublié, par Angèle Delaunois et Claude Thivierge.

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Avis officielCONSEIL D’ADMINISTRATION Séance ordinaire du 28 novembre 2012

RaPPoRt Des nominationsFaculté de médecine dentaire – Vice-doyenne

Cathia Bergeron, pour la période du 1er janvier 2013 au 30 juin 2013 inclusivement

Faculté de médecine – Secrétaire

Sylvie Marcoux, pour la période du 1er septembre 2012 au 31 août 2015 inclusivement

Faculté des sciences et de génie – Département de géologie et de génie

géologique : directeurMarc Constantin, pour la période du 28 novembre 2012 au 27 novembre 2016 inclusivement

Faculté des sciences et de génie – École d’actuariat : directeur

Denis Latulippe, pour la période du

Les saunas du PEPS sont-ils condamnés ?

courrier

Plusieurs familiers du PEPS ont entendu parler ces jours-ci de la disparition des saunas à partir de l’an prochain, après l’ouverture du nouvel établissement. On a même avancé l’idée que cette suppression était liée à des « raisons de moralité », ce qui m’a paru proprement incroyable. Je me suis donc informé et j’ai appris que la décision de supprimer les saunas, aussi bien pour les femmes que pour les hom-mes, était effectivement prise, non pour des questions de moralité, mais pour des raisons financières. Le problème peut se résumer ainsi. On avait prévu aménager de nouveaux saunas près des nouveaux vestiaires, mais l’argent manque, car les dépassements de coût sont de l’ordre de 10 M$ : puisqu’il fallait couper quelque part, on a notamment sacrifié les saunas. Pourquoi alors ne pas conserver les anciens saunas ? Parce que les anciens vestiaires seront transformés et réaffectés et que la distance serait trop grande entre les saunas actuels et les nouveaux vestiaires. Bref, c’est pour des

raisons pratiques et surtout budgétaires que les saunas devraient disparaître. Le problème peut sembler futile, mais tout le monde sait combien le sauna est bénéfique pour le corps et la santé, avant ou après des exercices, et qu’il est fré-quenté par beaucoup de personnes. On sait également que plusieurs installations du nouveau PEPS serviront à des com- pétitions professionnelles ou semi- professionnelles et, à la demande de la Ville de Québec, à une clientèle extérieure. Ces objectifs sont louables, évidemment, mais faut-il pour autant oublier les usa-gers ordinaires et les nombreux mem-bres de la communauté universitaire ? Personnellement, je trouve inacceptable et même rétrograde la décision de fermer les saunas. Si vous êtes du même avis, vous pouvez laisser un message au Service des activités sportives.

LéoPoLD miGeotte, PRoFesseuR éméRite au DéPaRtement D’histoiRe

28 novembre 2012 au 27 novembre 2016 inclusivement

Faculté des sciences et de génie – Département de génie chimique :

directeurDe nouveau Alain Garnier, pour la période du 28 novembre 2012 au 27 novembre 2016 inclusivement

Faculté des sciences de l’administration – Département des systèmes d’information

organisationnels : directriceAnne Chartier pour la période du 28 novembre 2012 au 27 novembre 2016 inclusivement

Faculté des sciences de l’administration – Département d’opérations et systèmes

de décision : directeurBernard Lamond, pour la période du 28 novembre 2012 au 27 novembre 2016 inclusivement

Faculté de foresterie, de géographie et de 

géomatique – Département des sciences géomatiques :

directriceJacynthe Pouliot, pour la période du 28 novembre 2012 au 27 novembre 2016 inclusivement

Conseil d’administration – Président

De nouveau John R. Porter, pour la période du 26 novembre 2012 au 25 novembre 2015 inclusivement

Commission des études  – Président

Claude Savard, pour la période du 6 novembre 2012 au 5 novembre 2016 inclusivement. Le titulaire est professeur au Département d’éducation physique.

Le pont en bois de la forêt Montmorency a été le premier chantier de ce type à atteindre la carboneutralité au Canada. photo Marc Robitaille

Toujours plus haut, toujours plus fort, toujours plus loin. Une devise qu’on pourrait appliquer à tous les domaines, sauf à celui de l’environnement où l’on veut plutôt tendre vers un beau gros zéro… carbone !

Depuis quelques années, les parti-sans d’un monde carboneutre rivalisent d’imagination. Ferme, bâtiment indus-triel, édifice administratif, résidence pri-vée ou tenue de congrès : à peu près tout peut devenir carboneutre. Par exemple, en 2008, l’organisme environnemental Unisféra a fait du Festival de jazz de Montréal un événement où toutes les dépenses en énergie, notamment les voyages des artistes, sont compensées par l’achat de crédits servant à financer des projets verts.

Plus près de nous, le pont en bois de la forêt Montmorency s’inscrit dans la même lignée grâce à sa structure en bois qui a un effet de rétention du CO2. La plantation de 2650 épinettes a com-pensé les gaz à effet de serre émis par sa construction. De quoi en faire le premier chantier de construction de pont carbo-neutre au Canada.

En 2011, le Cégep de Sherbrooke a obtenu la première certification de carboneutralité offerte par le Groupe CSA, un organisme canadien qui éla-bore et applique des normes sur trois continents. Pour ce faire, l’établisse-ment a adopté des mesures correcti-ves. Résultat : 2150 tonnes de CO2 en

l’Univerten direct de

L’ambition du zéromoins. Le cégep a ensuite acheté des crédits de carbone pour compenser les 418 tonnes restantes.

Et un édifice carboneutre, de la phase de construction jusqu’à celle d’exploitation, cela existe-t-il ? Mais oui ! Le nouvel édifice administratif de GlaxoSmithKline, situé près de l’auto-route Henri IV et du boulevard Charest, en est un. Le projet audacieux a été mené par Coarchitecture, une firme spécialisée dans le design urbain qui respecte les principes de l’aménagement durable. Encore une fois, l’utilisation du bois comme matériau, au lieu de l’acier par exemple, a épargné 460 tonnes de CO2. Pour compenser les 95 autres tonnes liées à la construction du bâti-ment, GSK a acheté des crédits carbone. Les gaz à effet de serre émis annuelle-ment ont été réduits au maximum par la mise en place d’installations éco- énergétiques et de mesures rigoureu-ses. L’immeuble en dégage 4,4 tonnes par année, soit moins qu’une voi- ture standard !

Devenir zéro carbone, ça vous inté-resse ? Que ce soit pour un événement d’entreprise ou un voyage personnel, plusieurs organismes québécois peuvent aider à atteindre cet objectif. Certains sites, comme carbonretail.com ou compensationco2.ca, permettent de cal-culer le nombre de tonnes de gaz à effet de serre émis lors de différentes activi-tés. On peut même acheter en ligne les fameux crédits carbone. Avec autant de possibilités, cela devient facile de s’enga-ger pour la carboneutralité !

par Léa Cullen-Robitaille

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le fil | le 6 décembre 2012 livres 13

Martin Dubois ne s’en cache pas : il est follement épris d’architecture moderne. Nullement étonnant, dès lors, qu’il ait eu envie de s’attarder à la carrière et aux réalisations de Jean-Marie Roy, architecte prolifique de la Révolution tranquille. « Nous nous sommes donnés pour défi, à la Faculté d’amé-nagement, d’architecture et des arts visuels, de mieux faire connaître l’architecture au grand public », explique ce chargé de cours, qui a déjà cinq livres à son actif.

Avec Jean-Marie Roy, archi-tecte, paru en novembre aux Publications du Québec, c’est tout un pan de l’architecture des années 1960 et 1970 que Martin Dubois fait con- naître aux profanes. Il y éclaire le parcours méconnu d’un homme de talent qui a fait surgir de terre des ou- vrages d’un modernisme par-fois renversant que l’on peut apprécier grâce à la riche ico-nographie de l’ouvrage.

Étudiant à l ’École des beaux-arts de Montréal à la fin des années 1940, Jean-Marie Roy, comme tous ses camarades, sera marqué par Le Corbusier. Cet architecte et décorateur français, adepte des formes pures et de l’orga-nisation de l’espace, est la grande vedette de l’époque. Roy s’imprègnera aussi du courant international et de l’architecture scandinave

Architecte de la Révolution tranquilleJean-Marie Roy a conçu des édifices d’un modernisme étonnant qui marquent toujours le paysage de la ville de Québecpar Anne-Marie Lapointe

qu’il découvrira notamment lors d’un voyage en Europe effectué après ses études. À son retour, il ouvre son cabi-net et ne tarde pas à s’attirer d’importantes commandes, dont des maisons, bien sûr, mais surtout des écoles, des églises et des complexes reli-gieux. À partir de 1966, il forme, avec deux collègues, l’agence Gauthier, Guité, Roy qui aura une influence remarquable pendant une vingtaine d’années.

L’héritage de Jean-Marie Roy est donc colossal, surtout dans la vieille capitale. Qui n’a pas été marqué par la vue des campus intercommunau-taires de Saint-Augustin, celle de l’église Saint-Denys sur la route de l’Église, du PEPS de l’Université Laval ou encore de l’édifice Marie-Guyart ?

Certains pourraient avoir de sérieuses réserves vis-à-vis de tels bâtiments conçus à une époque marquée par l’utilisation du béton et par le brutalisme (1967-1975), cou-rant caractérisé par « la lour-deur des formes et la mise en valeur de textures brutes ». « Il est vrai que la modernité n’est pas beaucoup aimée en architecture, concède Martin Dubois. Elle se caractérise notamment par le rejet du passé et par des matériaux froids. Mais ce sont des édi-fices qui sont les témoins d’une époque qui mérite d’être réhabilitée. »

Prenons le PEPS, bâti-ment inspiré du brutalisme et réalisé par Roy en 1971. Cet édifice « s’intègre bien à la plaine de Sainte-Foy avec ses strates de béton, avance Martin Dubois. Il y a là un beau jeu de volume ainsi que des effets d’ombre et de lumière intéressants. » Malheureusement, comme bien des édifices modernes, il se dégrade vite. « L’acier qui rouille et le béton qui cra-que, ce n’est pas très beau », admet le chargé de cours en architecture.

La construction d’églises et de bâtiments religieux a constitué des lieux d’expé-r imentat ion pour Jean-Marie Roy. En fait foi la chapelle triangulaire de la

résidence André-Coindre (1965), à Saint-Augustin-de-Desmaures. Très expres-sive, elle est « abritée par deux grands losanges qui s’appuient au sol sur une de leurs pointes ». Aujourd’hui convertie en centre des congrès, elle a remporté le Prix Pérennité Les Affaires en 2011 attribué à un bâti-ment de plus de 25 ans pour ses qualités architecturales et sa durabilité.

Les campus intercommu-nautaires de Saint-Augustin constituent une œuvre char-nière dans le parcours de Jean-Marie Roy. Il n’avait que 37 ans lorsqu’on lui en a confié la coordination. Son esthéti-que est fortement inspirée du style international : toits en terrasse, prédominance du béton peint en blanc et sim-ples percées dans les murs en guise de fenêtre. En tout, Roy concevra un pavillon d’enseignement et quatre résidences, dont trois lui vaudront la médaille Massey, aujourd’hui médaille du Gouverneur général. « C’est moi qui ai dû lui annoncer la démolition du pavillon de la Consolata; ça lui a fait un coup », confie Martin Dubois, spécialiste de cet ensemble architectural qu’il juge déna-turé aujourd’hui.

Jean-Marie Roy s’est éteint en 2011. « Mon plus grand regret, c’est qu’il n’ait pas pu voir l’ouvrage terminé », révèle le chargé de cours qui a collaboré avec lui étroite-ment pendant trois ans. Cet homme « discret, humble et fier à la fois » a su bâtir selon lui une œuvre d’une grande cohérence que ce l ivre, espère-t-il, contribuera à sor-tir de l’ombre.

D’eau, de roc et de forêts Surnommé le croissant vert de Québec, le territoire de la Jacques-Cartier possède une histoire trop peu connue. Un manque que vient pallier Par monts et vallées, l’histoire de La Jacques-Cartier, publié en novembre aux éditions

MultiMondes et rédigé par Marie Dufour, chargée d’enseignement au Département d’information et de communication. L’ouvrage relate la colonisation du territoire vers 1815 par des Irlandais, Écossais, Anglais et Canadiens-français en quête d’une vie meilleure. De la fin du 19e siècle au début du 20e siècle, cette société multiculturelle vivra principalement de l’industrie des pâtes et papiers jusqu’à ce que la villégiature pour gens fortunés lui dame le pion. Aujourd’hui, la Jacques-Cartier est tou-jours un terrain de jeux prisé des citadins qui ont été nombreux à s’y installer ces 20 der- nières années.

Mères déprimées mais pleines de ressources

Si vous vous sentez déprimée, « essayez d’adopter une atti-tude positive ». « Inscrivez-vous à des exercices pour nouvelles accouchées ». « Demandez à des membres de votre famille de vous donner un coup de main ». Telles sont quelques-unes des recommandations recensées

par Catherine des Rivières-Pigeon (professeure de sociologie à l’UQAM), Caroline Gagné (doc-torante en linguistique à l’UL) et Diane Vincent (professeure de sociolinguistique à l’UL) dans des ouvrages populaires pour aider les nou- velles mamans victimes de dépression. Or, comme ces auteures le soulignent dans Les paradoxes de l’information sur la dépression postnatale, paru aux Éditions Nota Bene, ces conseils ne tiennent pas compte d’un fait : la plupart des mères dépressives sont peu sou-tenues par leur entourage et manquent de ressources matérielles. Ces prescriptions, trop légères, viennent banaliser une maladie aux conséquences parfois graves.

Protéger l’enfance en RDCIls ont 15 ans, parfois moins, et combattent dans un pays en déliquescence, la République démocrati-que du Congo. Pauvreté, insécurité et sous-scolarité sont souvent leur lot. Faire partie d’une milice signifie pour eux la protection de leur famille et la perception

d’un salaire. Or, bien des ONG travaillent afin de mettre un terme à l’enrôlement de ces enfants. L’anthropologue Sylvie Bodineau s’est demandé, dans le livre Figures d’enfants soldats. Puissance et vulnérabilité, paru aux Presses de l’Université Laval, quelle était la vision de l’enfance cultivée par ces organismes. Elle y a découvert trois figures dominantes. Celle de l’enfant vulnérable qui doit être pro-tégé. Celle du combattant potentiellement dan-gereux, partie prenante du conflit. Et celle, en pleine émergence, d’un être capable de discer-nement, mais qui est brimé dans ses droits.

en bref

«Cet homme discret, humble et fier a su bâtir une œuvre d’une grande cohérence

La résidence André-Coindre a été le premier pavillon des campus intercommunautaires de Saint-Augustin conçu par Jean-Marie Roy entre 1962 et 1965. photo collection personnelle

Jean-Marie Roy en 2011

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le fil | le 6 décembre 2012bravo !14

Ali AkoumPrix de reconnaissance en santé reproductiveAli Akoum, professeur à la Faculté de médecine, a reçu un Award of Honour lors d’une conférence internatio-nale en santé reproductive, tenue à New Delhi, en Inde. L’événement rassemblait les participants de l’Inter-national Conference on Reproductive Health et ceux de la réunion annuelle de l’Indian Society for the Study of Reproduction & Fertility. Les travaux du pro-fesseur Akoum portent sur la reproduction humaine, l’immunologie reproductive et l’infertilité féminine, en particulier l’endométriose. Ce dernier sujet a récemment fait l’objet d’un article dans Le Fil (« La boucle infer-nale », 22 novembre 2012).

Réal BélangerPrix Pierre-Berton en histoireLa Société Histoire Canada a accordé le prix Pierre-Berton 2012 au Dictionnaire biographique du Canada, codirigé par le professeur Réal Bélanger. Ce prix du Gouverneur général est l’une des récompenses les plus importantes accordées à des artisans des médias populaires dans le domaine de l’histoire. Le Dictionnaire a été créé en 1959 lors d’un projet conjoint mené par l’Université Laval et l’Université de Toronto. Il est devenu un outil de référence bilingue qui, dans sa version en ligne, attire plus d’un mil-lion de visiteurs par année. Il présente plus de 8 000 bio- graphies de gens qui ont con-tribué à façonner notre pays.

Luc BergeronFellow de la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitauxLe Conseil des associés de la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux a récemment décerné le titre d’associé (« fellow ») à Luc Bergeron, professeur de clinique à la Faculté de phar-macie. Ce titre récompense sa pratique professionnelle exemplaire et sa grande expertise dans le domaine de l’antibiothérapie et des trai- tements des maladies infec-tieuses. Tout au long de sa carrière, Luc Bergeron a fait preuve d’un grand engage-ment envers ses patients, ses collègues et les nombreux étudiants qu’il a supervisés. Il a contribué au rayonnement de son établissement de soins ainsi que de la profession de pharmacien.

François FrenetteMédaille de la Chambre des notaires du QuébecFrançois Frenette, notaire et professeur émérite de la Faculté de droit, a reçu une médaille d’honneur de la Chambre des notaires du Québec. Cette distinction vise à reconnaître sa contri-bution à la communauté juri-dique. Auteur de nombreux volumes et d’une impres-sionnante série de publica-tions, il est un conférencier aguerri qui a fait rayonner son expertise sur la scène internationale. Il a conseillé le ministère de la Justice du Québec lors de la réforme du Code civil. Très engagé dans la vie de sa faculté, il a entre autres agi comme direc-teur adjoint de la revue Les Cahiers de droit, directeur de la formation professionnelle en notariat et vice-doyen à la recherche.

Caroline GagnéPrix René-Richard en arts visuelsCaroline Gagné remporte le prix René-Richard 2012. Assortie d’une bourse de 4 000 $, cette distinction est accordée chaque année à un étudiant de deuxième cycle de l’École des arts visuels. La lauréate s’est démarquée par la maturité de son travail et la cohérence d’une recherche multiforme qui recourt au dessin, à l’installation et à l’art sonore. Sa production se caractérise par une attention vive prêtée aux lieux qu’elle explore : un sentier dans un parc, une maison portée par le vent, la traversée de l’Atlantique par cargo… Elle en dévoile les bruissements, gestes ou mouvements répé-titifs en soulignant le temps de manière méditative.

Alaa GuidaraBoursier de l’Autorité des marchés financiersL’Autorité des marchés finan-ciers lance un programme de bourses d’études récompen-sant l’excellence. Parmi les lauréats figure Alaa Guidara, membre du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université. La récompense couronne son travail de re- cherche sur la gestion du capital et le risque des ins-titutions financières, dirigé par le professeur Van Son Lai. En plus d’une bourse de 10 000 $, le Tunisien d’origine a droit à un stage rémunéré de six semaines à l’Autorité. Il souhaite éventuellement créer un établissement de formation professionnelle pour les spé-cialistes des milieux bancaire et de l’assurance.

France LégaréPrix de recherche en médecine familialeLe Collège québécois des médecins de famille décerne des prix d’excellence à des membres ayant contribué de façon exceptionnelle au développement et à la pro-motion de cette discipline. Cette année, le Prix pour la contribution à la recherche ou à la publication est décerné à France Légaré, enseignante titulaire à l’Université. La chercheuse et praticienne s’intéresse notamment au dialogue entre patient et médecin. Elle a été honorée fin novembre lors de l’Assemblée scienti-fique annuelle du Collège. À noter que le Prix de la relève en médecine de famille est allé à Èvelyne Bourdua-Roy qui, du temps de ses études, a participé à organiser le pre-mier symposium étudiant sur la médecine familiale tenu en septembre 2009 à l’Univer-sité Laval.

Marc OuelletteMembre de la Société royale du CanadaMarc Ouellette, professeur titulaire à la Faculté de médecine, a été reçu membre de la Société royale du Canada le 17 novembre. Le Dr Ouellette s’est notam-ment consacré à comprendre les mécanismes moléculaires de la résistance à l’anti-moine chez Leishmania, un parasite qui infecte 12 mil-lions de personnes dans le monde. Ses découvertes permettent de mieux soigner les militaires, travailleurs humanitaires et voyageurs canadiens qui reviennent infectés d’un séjour à l’étran-ger. Chercheur au Centre de recherche en infectiologie du Centre hospitalier de l’Uni-versité Laval, il siège aussi à l’Académie canadienne des sciences de la santé.

Katherine TanakaÉtudiante-chercheuse étoileLe scientifique en chef du Québec vient de décerner le titre d’étudiante-chercheuse étoile du Fonds Nature et technologies pour le mois de novembre à Katherine Tanaka, étudiante à la maî-trise en microbiologie. Cet honneur lui a été décerné à la suite de la parution de ses travaux dans PLOS ONE en mars dernier. La lauréate s’intéresse à la virulence de la bactérie Aeromonas sal-monicida, un pathogène des salmonidés. Cette bactérie cause la furonculose, une maladie de la peau, qui touche principalement les poissons d’élevage. Ses tra-vaux pourraient conduire à un nouveau traitement de cette maladie. Elle est membre de l’équipe du professeur Steve Charette, du Département de bio-chimie, microbiologie et bio-informatique.

Anne-Élisabeth ValléePrix John R. Porter en histoire de l’artLa Fondation du Musée national des beaux-arts du Québec a remis le tout premier prix John R. Porter à Anne-Élisabeth Vallée pour son essai Napoléon Bourassa et la vie culturelle à Montréal au XIXe siècle, paru aux éditions Leméac en 2010. « Ce texte intelligent, bien documenté, m’a appris bien des choses sur une période que je connaissais déjà », a commenté John Porter. L’an dernier, la lau-réate avait organisé un col-loque sur le sujet en collabo-ration avec le Département d’histoire. Intéressée par l’évolution du milieu des arts au Québec, elle poursuit des recherches sur les conditions de création des artistes et la réception de leurs œuvres. Cette distinction biennale a été créée afin d’encourager la relève en histoire de l’art du Québec.

Attraction chimiquePrix Innovation relève TechnoScienceL’Association pour le déve-loppement de la recherche et de l’innovation du Québec a attribué à Attraction chimi-que la distinction qu’elle remet annuellement à un projet visant à intéresser les jeunes aux études en science et en technologie. Attraction chimique est une activité interactive itinérante qui montre l’importance de la chimie dans la vie de tous les jours. Placée sous la res-ponsabilité de Jean-Daniel Doucet, elle a été conçue par le Département de chimie de l’Université en 2011. Elle propose des ateliers origi-naux qui ont rejoint plus de 400 000 jeunes et moins jeunes au cours des deux dernières années. Depuis sa création, le projet a été soutenu par de nombreux partenaires, dont l’Ordre des chimistes du Québec.

Mathieu Goulet, Jonatan Cloutier et Charles BrunetÉtudiants champions en algorithmesMathieu Goulet, Jonatan Cloutier et Charles Brunet sont les étudiants de la Faculté des sciences et de génie qui ont le mieux fait lors d’une compétition d’al-gorithmes marquant le 100e anniversaire de naissance d’Alan Turing, le mathé-maticien anglais considéré comme le fondateur de la science informatique. Ce concours était organisé par l’University of Nottingham et la Teesside University. Les étudiants de l’Univer-sité Laval ont remporté les trois premières places de la finale, devançant quatre participants du Royaume-Uni. Ils se sont partagé la somme de 1000 $ offerte par le Département d’infor-matique et de génie logiciel. Mathieu Goulet est le seul participant à avoir trouvé la solution optimale à tous les problèmes.

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15le fil | le 6 décembre 2012 sports

Méga zumba de NoëlVenez transpirer et danser la zumba sur des rythmes de Noël ! Forte du succès de l’an passé, la séance revient encore cette année. Atmosphère garantie et nombreux prix de pré-sence. Les billets sont en vente à la réception du PEPS dès le 6 décembre à 18 h. Le coût est de 4,25 $ pour les membres (étudiants ou non) et de 9,75 $ pour les autres.

Jeudi 13 décembre de 16 h 45 à 18 h. www.peps.ulaval.ca

Le dernier cri à HollywoodLe « piloxing », ça vous dit quelque chose ? Importé d’Hollywood, ce populaire mélange de boxe, de pilates et de danse sera offert à la clientèle mixte du PEPS dès la session d’hiver 2013. Venez l’essayer, il vous séduira à coup sûr ! Pour souligner cette première, on porte le rose et le noir avec passion. Les billets sont en vente à la réception du PEPS dès le 13 dé- cembre à 18 h. Le coût pour cette activité est de 4,25 $ pour les membres et de 9,75$ pour les autres.

Jeudi 20 décembre de 17 h à 18 h. www.peps.ulaval.ca

Athlètes d’excellence du QuébecDeux membres du Rouge et Or ont été hono-rés le 28 novembre dernier à Montréal lors du gala de la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec. La nageuse Geneviève Cantin a été nommée étudiante-athlète universitaire de l’année 2011-2012 en sport individuel féminin. L’étudiante a notamment récolté quatre médailles (une d’or, deux d’argent et une de bronze) au Championnat univer-sitaire canadien. Elle a également terminé 5e au 100 m dos et 6e au 200 m dos aux essais olympiques. Le titre d’entraîneur universitaire masculin de l’année 2011-2012 a été attribué à Frédéric Théberge, qui dirige le club de golf Rouge et Or. Son équipe a remporté le Championnat universitaire québécois ainsi que le Championnat canadien des collèges et des universités pour une deuxième fois en trois ans.

en bref

À l’aube de sa saison 2013, le club de ski alpin Rouge et Or se fixe des objectifs élevés. Vingt-quatre skieurs dévale-ront les pentes du circuit uni-versitaire québécois, qui pren-dra son envol à la mi-janvier dans un calendrier compre-nant cinq compétitions.

L’entraîneur-chef du Rouge et Or et ancien membre de l’équipe nationale, Vincent Lavoie, ne passe pas par quatre chemins pour dire ce qu’il attend de ses étu-diants-athlètes. « On veut rafler les trois bannières, masculine, féminine et com-biné ! » Lavoie sait que la compétition sera encore forte, notamment de la part de l’Université de Montréal, mais demeure confiant. « Tant chez les hommes que les femmes, nous sommes meilleurs que l’an dernier », estime-t-il.

L’entraîneur compte sur des vétérans pour mener sa for-mation cette saison. Du côté masculin, Simon Mannella et Philippe Crête Belzile seront encore une fois les points de mire, eux qui en sont à leur cinquième et dernière année avec le Rouge et Or. Chez les dames, ce sera à Catherine Morel et Maëlle Bergeron de

Descente vers la victoireCette année, les membres du club de ski alpin Rouge et Or comptent filer sur les pentes plus vite qu’il ne le faut pour crier « médaille »par Mathieu Tanguay

montrer le chemin. « Leurs performances seront déter-minantes pour l’atteinte de notre objectif, dit Vincent Lavoie. Ils ont démontré par le passé qu’ils peuvent être dominants sur le circuit universitaire et accumuler les podiums. Je veux qu’ils continuent à s’améliorer et à repousser leurs limites. »

Le Rouge et Or pourra compter sur de nouveaux venus qui risquent de faire des vagues dès leur première saison dans le club. Chez les hommes, le natif de Québec Alexandre Boulanger a ter-miné à quelques reprises sur le podium la saison der-nière en tant qu’athlète civil. Du côté féminin, Laurence Va l l e r and , membre de l’équipe canadienne de déve-loppement la saison dernière, a choisi de poursuivre sa car-rière et ses études à l’Univer-sité Laval. La Montréalaise d ’or ig ine s’af f iche déjà comme l’une des meilleu-res en slalom au Québec, elle qui a remporté plusieurs courses de la Super Série Sports Experts en 2012.

« Il ne faudrait pas se sur-prendre de les voir sur le podium dès leur première saison, croit Vincent Lavoie.

Ils ont déjà un bon bagage d’expérience sur le circuit de la Fédération internationale de ski (FIS). On s’attend à de grandes choses de leur part. »

Par ailleurs, le Rouge et Or aura en 2013 un club de ski alpin beaucoup plus struc-turé que par les années pas-sées. Huit skieurs s’entraî-neront et participeront aux épreuves sous les couleurs de l’Université, de manière hors concours. « C’est notre façon de former une relève de qua-lité », explique l’entraîneur-chef. La recrue Alexandre Boulanger faisait d’ailleurs partie de ce club l’an dernier.

En 2012, le Rouge et Or avait pris le deuxième rang au championnat du Réseau du sport étudiant du Québec chez les hommes et les femmes ainsi qu’au combiné. Philippe Crête-Belzile avait obtenu une deuxième position au classement général, tandis que Maëlle Bergeron avait terminé en troisième place chez les dames. Bergeron a reçu le titre de recrue fémi-nine de l’année en plus de faire sa place parmi la pre-mière équipe d’étoiles, en compagnie d’une autre recrue du Rouge et Or, Catherine Morel . Du côté mascu-lin, Crête-Belzile et Simon Mannella figurent aussi dans la première formation étoi-lée du circuit universitaire québécois.

La saison 2013 débutera les 19 et 20 janvier prochain par une compétition de slalom au

mont Saint-Sauveur. Après des arrêts à Mont-Tremblant et Owl’s Head en février, les deux dernières épreu-ves de la saison se tiendront dans la grande région de Québec. Rendez-vous les 16 et 17 mars pour le slalom au centre de ski Le Relais, puis les 22 et 23 mars pour le sla-lom géant à la station touris-tique Stoneham. Ces courses seront sanctionnées par la FIS, ce qui assurera un calibre très relevé à la compétition.

Les deux dernières épreuves de la saison 2013 se tiendront dans la grande région de Québec

Maëlle Bergeron avait terminé en troisième place chez les dames au championnat 2012 du Réseau du sport étudiant du Québec. photo Jean-Baptiste Benavant

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le fil | le 6 décembre 2012

16 au fil de la semaine

Table ronde sur la culture du crédit

La ruée vers les magasins à l’approche du temps des Fêtes est le temps idéal pour réfléchir à nos habi-tudes de consommation, notamment sur la culture du crédit. L’endettement des Canadiens atteindrait d’ailleurs des niveaux record. La prochaine Chaire publique ÆLIÉS permettra de comprendre d’où vient cette culture au Québec et quels sont les risques qu’elle engendre. Il sera aussi question de l’endet-tement des étudiants. Les trois experts qui en débat-tront sont les sociologues Gérard Duhaime (UL) et Éric Pineault (UQAM) ainsi que Simon Tremblay-Pépin, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques. Le jour-naliste à Télémag Chaher Mohamed y jouera le rôle de modérateur.

Jeudi 13 décembre de 19 h à 21 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.

Conte d’hiver

C’est aujourd’hui la deuxième représentation de la pièce qui clôt la saison d’automne des Treize : Conte d’hiver 70 de la dramaturge Anne Legault, mise en scène par Marjolaine Guilbert. Cette pièce raconte les événements d’octobre 1970 au Québec, vus de l’arrière-boutique d’une épicerie de campagne en décembre, aux alentours de Noël. Jeunes et vieux, fous et sages tentent de changer leur vie alors que leur quotidien est perturbé par l’application de la loi sur les mesures de guerre. Deux des personnages sont d’ailleurs directement impli-qués dans les enlèvements du ministre du Travail Pierre Laporte et du diplomate britannique James Cross. Avis aux intéressés, Conte d’hiver 70 présente des parallèles avec les récents événements du printemps érable.

Du 6 au 9 décembre à 20 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Billets en vente au coût de 14 $ à la porte.

Brasseurs universitaires

Soirée d’étude ou de dégus-tation de bière ? Si votre cœur balance, pourquoi ne pas vous rendre au resto-bar Le Cactus pour y savourer la Scotch Ulav’Ale II ? Il s’agit de l’œuvre d’étudiants en sciences et génie du comité Microbroue, fiers artisans de cette bière de type scotch ale au goût caramélisé, légèrement fumé et marqué d’une belle amer-tume. Ce projet vise avant tout à mieux connaître les procédés de brassage et de fermentation. La microbras-serie Benelux a fourni ses installations et supervisé le travail des étudiants.

Mardi 11 décembre au resto-bar Le Cactus (814, rue Myrand) de 17 h à 19 h. Billets au coût de 3 $ au local 00123 du pavillon Alexandre-Vachon.

Ces voix qui jazzent

Se faire fredonner en har-monie des airs de Michel Legrand ou de Django Reinhardt, des Beatles ou du groupe U2, c’est le plaisir qu’offrent ce mardi les Voix du jazz, dirigées par les pro-fesseurs de musique Jean-François Lambert et Rémy Tremblay. Chacun de ces deux ensembles comprend une quinzaine de chanteurs aux voix chaudes, dont six occuperont tour à tour le devant de la scène.

Mardi 11 décembre à 20 h, au Théâtre de la cité uni-versitaire du pavillon Pala-sis-Prince. Billets au coût de 10 $ pour le grand public et 5 $ pour les étudiants au bureau 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault ou à la porte le soir du concert.

L’information internationale à l’heure des réseaux sociaux

Si les grands médias produi-sent de l’information avec une valeur ajoutée, il n’en reste pas moins que nous vivons au cœur d’une vaste conversation animée par les réseaux sociaux. Éric Fottorino, écrivain et ancien journaliste au quotidien Le Monde, viendra mardi faire le point sur l’information internationale à notre épo-que de libre-échange et de mondialisation. Il parlera de l’importance, pour les médias, de développer le sens critique des citoyens et leur capacité à se forger une opinion. Comment, sinon, résister au bruit médiatique assourdissant dominé par la fausse urgence et la montée de l’insignifiance ? Cette conférence est organisée par les Hautes Études inter-nationales en collaboration avec le Centre d’études sur les médias.

Mardi 11 décembre de 11 h 30 à 13 h au local 2419 du pavillon De Koninck.

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Exposition Tension

C’est lundi prochain que nous pourrons enfin contem-pler de visu les œuvres réalisées par les étudiants de chez nous qui ont remporté, en 2011-2012, les premiers prix du Concours interuniversitaire de photographie et de bande dessinée. L’exposition itinérante « Tension » s’arrête en effet à la Salle d’exposition du pavillon Desjardins où l’on pourra voir entre autres l’étonnante photo Les petits plaisirs invitent au partage et à la célé-bration (photo) de Geneviève Robitaille, Audrey Lahaie et Sébastien Patenaude-Francoeur. Ce sera aussi l’occa-sion de voir les planches de la BD primée Entretien avec un monstre signée par Anthony Charbonneau Grenier. Tous les étudiants sont d’ailleurs invités à participer, jusqu’au 7 février, à la présente édition de ce concours annuel qui porte cette année sur le thème « Accrocher ». Les détails se trouvent sur le site du Bureau de la vie étudiante.

Du 10 au 21 décembre à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Heures d’ouverture : de 9 h à 17 h du lundi au vendredi.

Pour tout savoir sur le Concours interuniversitaire de photographie et de bande dessinée : www.bve.ulaval.ca – onglet Activités culturelles et artistiques.

10/12

5 à 7 carrière dans le domaine littéraire

Vous rêvez de faire carrière dans le monde des lettres et vous avez envie de rencon-trer des auteurs, éditeurs, journalistes, libraires, biblio-thécaires et autres passion-nés des mots ? Alors, il ne faut pas hésiter à participer au 5 à 7 carrière organisé par l’Association de création et études littéraires de l’Uni-versité Laval. Cet événement est ouvert à tous et donnera même l’occasion de ren-contrer des responsables de Première Ovation, un pro-gramme qui a pour but de soutenir les jeunes talents, notamment dans les arts littéraires.

Mercredi 12 décembre dès 17 h, dans le hall Émile- Nelligan du pavillon Charles-De Koninck

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca