Le Monde et Supplément Économie du 24 Janvier 2012

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L’héritage de Bourdieu, auteur classique.Dix ans après sa mort, état des lieux de son champ d’influence. Dossier spécial p. 17 à 20.

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Mardi 24 janvier 2012- 68eanne- N20842- 1,50 - France mtropolitaine- www.lemonde.fr --- Fondateur : Hubert Beuve-Mry - Directeur: Erik IzraelewiczAlgrie 150 DA, Allemagne 2,00 , Antilles-Guyane 2,00 , Autriche 2,40 , Belgique 1,50 , Cameroun 1 600 F CFA, Canada 4,25 $, Cte dIvoire 1 600 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 28 KRD, Espagne 2,00 , Finlande 2,80 , Gabon 1 600 F CFA, Grande-Bretagne 1,50 , Grce 2,20 , Hongrie 750 HUF, Irlande 2,00 , Italie 2,20 , Luxembourg 1,50 , Malte 2,50 ,Maroc 10 DH, Norvge 28 KRN, Pays-Bas 2,20 , Portugal cont. 2,00 , Runion 2,00 , Sngal 1 600 F CFA, Slovnie 2,20 , Sude 35 KRS, Suisse 3,00 CHF, TOMAvion 380 XPF, Tunisie 2,00 DT, Turquie 6,50 TL, USA 3,95 $, Afrique CFAautres 1 600 F CFA,Lexpressionest banale,mais elle dit bienles choses:Une campagne prsidentiel-le est une course dobstacles. Fran-ois Hollande le sait, et il ajoutevolontiers: Il faut avoir le sensdutemps, trouver le rythme. Ilna cess de le rpter depuis desmois, la fois ses partisans troppresss et ses adversaires trsimpatients de le voir entrer danslarne pour mieuxdresser leurrquisitoire.AuBourget, le 22janvier, le can-didat socialiste a donc franchi unpremier obstacle, toujours dli-cat: celui de lentre encampagne.Il ya cinqans, presque jour pourjour, Nicolas Sarkozyavait mar-qu les esprits et structur ledbat prsidentiel de 2007 parsonseul discours inaugural. Fran-ois Hollande vient de russir uneperformance comparable.Depuis sa victoire dans la pri-maire citoyenne qui lavait dsi-gn enoctobre2011, onle disaithsitant, attentiste, flou. Il sestmontr offensif, pugnace, percu-tant. La droite lui dniait la carru-re prsidentielle? Il a trouv lesmots pour aller la rencontre dupays, marier rcit personnel etrcit national. La gauche, ouunepartie dentre elle, le jugeait troptide songot. Il a parl le langa-ge quelle attendait: galit, jus-tice, lacit et Rpublique, contrelargent-roi. Le centre le soupon-nait dtre prisonnier des vieilleslunes socialistes. Il a, entouspoints, raffirm sa volont de ra-lisme et de srieux.Au-del de lenthousiasme desoncamp, le commentaire deJean-Franois Cop dit assez quil a pas-s lpreuve avec succs. Ungrandnumrode dmagogie, asalu le secrtaire gnral delUMP, dans une sorte dhommageimplicite, endpit de la critique.Unnouvel obstacle, nonmoinsdterminant, attenddsormaisM. Hollande: celui de la crdibili-t, puisquil doit exposer, jeudi26janvier, le dtail et le cot desonprojet. Jouant de leffet de sur-prise, il ena dvoil, auBourget,les grandes lignes et bonnombrede mesures emblmatiques ousymboliques. Habilement, cela luia permis de faire passer, derrirele discours de gauche, des enga-gements moins flamboyantsetdes disciplines plus astreignantes.Ainsi duretour lquilibre desfinances publique dici 2017,dont il a raffirm quil est incon-tournable. Ainsi des recrutementsdans la fonctionpublique (et danslducationnationale enparticu-lier), mais primtre constant.Ainsi des emplois davenir, dont ila divis par deux( 150000encinqans) lobjectif initialementfix par le projet socialiste. Ainside la rforme fiscale, ncessaire-ment progressive.Restent deuxinconnues, que lecandidat socialiste va devoirlever. Comment permettre laFrance de retrouver le chemindela croissance, sans laquelle laust-rit de gauche risque de ressem-bler comme deuxgouttes deaucelle de droite? Commentconvaincre les partenaires euro-pens, et lAllemagne enpremierlieu, de changer lorientationdelEurope? AuBourget, FranoisHollande pouvait se permettre defaire duvote des Franais lelevier duchangement. Jeudi, ilne pourra pas sentenir ceseffets de tribune. Sil veut convain-cre, dfinitivement. pLe sociologue enpublic,en1998. PIERRE VERDY/AFPReportageLa surface eneaudulac de Poyang, situ500kmenaval dubarrage des Trois-Gorges, estinfrieure de 90% la normale. Undsastre autantcologique quconomique. Page8JusticeLancienprsident delaCour des comptesdfend, 77 ans, les mineurs dlinquants. Page deuxIl tait une fois Carlo Ponzi, unimmigr italien, costumetrouetpochesvides, dbar-qu Boston en 1903. Aprs plu-sieurs annes dune existence lapetite semaine, il eut lide lumi-neuse dune escroquerie pyrami-dale, qui lui vaut dsormais unenotice dans les encyclopdies, etquiinspiralagigantesquearna-que de BernardMadoff.Cette vie picaresque est racon-te partir du 25janvier au Th-tre des Abbesses, Paris, dans LeSystme de Ponzi, une pice portepar la mise en scne virevoltantedesonauteur, DavidLescot. Atra-vers Ponzi, cest le sicle venir quise raconte, observe ce dernier. pLire page22Services publics Depuis2004, desdizaines deprojetspublicssont conduits par des socitsprives. Maiscertains chantiers phares connaissent des rats. Page 12DiplomatieUnnouveauplanprconise le transfertdune partie des pouvoirs de Bachar Al-Assad sonvice-prsident, afinde faciliter le dialogue. Linitiative,rejete Damas, ne convainc pas lopposition. Page4EditorialFranoisHollandeinstallesespropositionsaucurdudbatprsidentielLhritagedeBourdieu,auteurclassiquetDixans aprs samort, tat des lieuxdesonchampdinfluence. Dossierspcial p. 17 20LeplusgrandlacdeChinemenacdasschementLenouveaucombatdePierreJoxe, avocatcommisdofficeLeMondeEconomieGrandschantiers: lesdrivesdespartenariatspublic-privLapressiondelaLiguearabesurlaSyriemonteduncranPonzi, lepredetouslesescrocs,hrosdethtreAvec i-greffes.fr, excutez toutes vos formalitsauprsdesgreffesenquelquesclicsseulementet en toute conance.Laura est chef dentreprise,pour dvelopper sa socit,elle se connecte, tout simplement.GIEINFOGREFFE338885718RCSCRTEIL/Crditphoto:NicolasGurin/tLe candidat socialiste aouvert les hostilits encommenant dvoiler sonprogrammetIl prciserajeudi 26janvier ses choixde politiqueconomiqueUKprice1,50Lecandidat socialiste, dunobstaclelautreEntre lesdeuxoptions stratgiques, sesconseillers, depuisplusieurssemaines,hsitaient. Fallait-il mler grand desseinet propositions ? Ou enrester undiscours depolitiquegnralepour dcliner, dans undeuximetemps, le dtail deses mesures, afinde ne pas enbrouiller le sens?Cettedeuximesolutionavait bientrete-nue. MaisFranoisHollande, danssondis-cours du Bourget (Seine-Saint-Denis), diman-che 22janvier, a pris tout son monde de court,qui a dans la dernire ligne droite choisi decharpenter sonpropos par uncertainnombrede propositions prcises, du logement la la-cit, delarmunrationprsidentielleauxemploisaids, ducontrledelafinanceldu-cationnationale.Connues pour la plupart, plus inattenduespour certaines, lecandidat, face20000parti-cipants, rassembls dans deux salles, a doncpris le parti de tirer quelques cartouches pro-grammatiques.Au risque de dvitaliser les annonces jus-quici censes tre dvoiles jeudi 26janvier.Il va falloir que je rcoute attentivement lediscours pour savoir exactement ce qui va res-ter dire jeudi , plaisantait moiti sonconseiller, Michel Sapin, charg du projet.DavidRevault dAllonnesaLirelasuitepage9Liregalement ledcryptagedespropositions ducandidat page9,notrereportageauBourget page10,lanalysedeGrardCourtois page21et lachroniquedIsabelleTals page30Le regarddes Franaissur leur vie au travailSupplmentLeregarddeDilemLes indgivrables Xavier GorceSocit ditrice du MondeSAPrsident du directoire, directeur de la publication Louis DreyfusDirecteur du Monde, membre du directoire, directeur des rdactions Erik IzraelewiczSecrtaire gnrale du groupe Catherine SueurDirecteurs adjoints des rdactions Serge Michel, Didier PourqueryDirecteurs ditoriaux Grard Courtois, Alain Frachon, Sylvie KauffmannRdacteurs en chef Eric Bziat, Sandrine Blanchard, Luc Bronner, Alexis Delcambre,Jean-Baptiste Jacquin, Jrme Fenoglio, Marie-Pierre Lannelongue (MLe magazine du Monde)Chef ddition Franoise TovoDirecteur artistique Aris PapathodorouMdiateur Pascal GalinierSecrtaire gnrale de la rdactionChristine LagetDirecteur du dveloppement ditorial Franck NouchiConseil de surveillance Pierre Berg, prsident. Gilles van Kote, vice-prsident0123est dit par la Socit ditrice du Monde SADure de la socit : 99 ans compter du 15dcembre 2000. Capital social : 149 017 497 . Actionnaire principal : Le Monde SA.Rdaction 80, boulevardAuguste-Blanqui, 75707ParisCedex13Tl. : 01-57-28-20-00Abonnements partlphone: deFrance32-89(0,34TTC/min); deltranger: (33)1-76-26-32-89ouparInternet: www.lemonde.fr/abojournalLe contact est pre. Presquedcourageant. Il faut un peudetemps pour se convaincre queces mots abrupts, ce ton imp-rieux ne sont pas seulement lamarquedunfichucaractre oulempreintelaissepar des annesdepou-voir. Que passer outre vaut vraiment lapeineet permet decomprendrequ77ans, Pierre Joxe est un homme presspar lessentiel.Lancien compagnon de route de Fran-ois Mitterrand, dont il fut le ministre delintrieur, puis celui de la dfense, lan-cienprsidentdelaCourdescomptes, lan-cien membre du Conseil constitutionnelest inscrit depuis deux ans au barreau deParis. Riendetrsoriginaltantletitredavocat se porte bien parmi les plus oumoins jeunes retraits de la vie publique,qui trouvent l une opportunit de ngo-cier au prix fort un carnet dadresses etunenotorit. PasPierreJoxe. Il aprtser-ment davocat commeonadhreunpar-ti ou unsyndicat. Enmilitant. MeJoxe nedfend que les mineurs, uniquement surcommission doffice et naccepte aucuneclientle particulire.Et cest comme cela que lonse retrouveundimanchematindejanvier auPalaisdejustice de Paris, dans la lumire triste descouloirs du tribunal pour enfants. PierreJoxesest install, sondossier ouvert sur latable, dans ltroit box vitr o il reoit lamre et le beau-pre dune jeune fille de16ans, arrtelaveille. Tropdevodkadanslesanglainciteinjurieretmordresale-ment la policire qui la arrte.Ladamejettedetempsautreunregard inquiet sur cet avocat aux sourcilsgris aussi pais que sa chevelure, qui lin-terroge sans mnagement sur savie defamilledcomposeet leparcoursdifficilede sa fille. Elle ignore son nom, qui sansdoute ne lui dirait rien. Elle na pas prtattention lhomme qui se tient quel-quesmtres danslecouloir et qui est loffi-cier de scurit attach lancienministrede lintrieur et de la dfense. On se ditquelledoittrouvercetavocatcommisdoffice unpeu vieux et quelle se deman-depeut-tre ce quil fait l, undimanche, songe. Mais il a lair tellement srieux!Aprs avoir plaid devant la juge desenfants de permanence ce matin-l,MeJoxe les prendtous les trois part, dansle couloir. Ala jeune fille soulage de pou-voirrentrerchezelleenchange dunemesure de rparation, il explique quelle aintrtfaireattention, quedansunequinzaine de mois, devenue majeure, ellene pourra plus bnficier de la mme pro-tectionquaujourdhui. Sous les yeuxeffa-rs du garde de faction, il lui rpte aussiquelques-unesdesinsultesparticulire-ment sales quelle a lances la policire.Arrtez la vodka, a ne vous russit vrai-mentpas. Et laprochainefois, nevousrebel-lez pas, lui dit-il avant de prendre cong.La mre: Dites, vous avez une carte, sides fois Pierre Joxe, duntonsec: Je neprends que les permanences. Ah? Cestdommage, tout de mme. Dossiersuivant. UnjeuneRoumainarri-vemenottdudptoil atplacengar-de vue, aprs avoir t arrt pour voldansuneboutique. Il est rcidiviste, lepro-cureur demandeet obtient sonplacementendtention. Alinterprte qui traduit lesproposhachsdujeunehommeJeveuxmesuicider, jeveuxrentrerchezmoi , rp-te-t-il MeJoxeglisse: Jecomprends quel-ques mots en roumain, jai fait beaucoupde latin. Petit petit, il apprivoise le gar-on. Obtient delui quil lui donnelenum-rodeses parents enRoumanie. Il iralevoirenprison, promet-il. Lui aussi ignorerajus-quaubout lidentit et le pass delavocatqui le dfend. Mais pas le juge et le repr-sentant du parquet devant lesquelsMeJoxe se prsente.Lesmagistratsetlesautresavocatssont ptrifis quand ils le voient, observeen souriant Marie-Pierre Hourcade,ex-vice-prsidente du tribunal pourenfants qui a accueilli pendant quelquessemaines soncabinetcestagiaire pascommeles autres. Ellesavouesans dtouremballepar lebonhomme. Il esttrsvigi-lant. Ilsebatpourreprerlesfailles, sedmnepourtrouverdessolutionsducati-ves, dit-elle. Ce qui me frappe, cest sonenthousiasmeet salibertpar rapport sesanciennes fonctions. Notamment celle deministre de lintrieur. Et cest vrai que leparquet nest pas le mme quand Joxe estl. Il ose tout remettre en cause. Y comprisparfoislecomportementdelapolice,confirmeuneautrejugedesenfants, AnneTardy, qui se souvient de la faon dont ilsest dmendans undossier pour obtenirla relaxe de son client, en dmontant uneenqute de police bcle.Dans la mme semaine, on a vu PierreJoxe assister pendant deux heures, silen-cieux, une sance de thrapie familialemise en place par une juge des enfantspour tenter desortir desonmutismeet desa violence un adolescent de 15 ans origi-nairedeCtedIvoire, quil avaiteudfendre. Parce que le garon a exprimlenviedesengagerplustardchezlespom-piers, son avocat a apport un casque quilui avait t offert lorsquil tait ministre.Lelendemain, ilpartageaitunepizzaBobigny avec Jean-Pierre Rosenczveig, leprsident dutribunal pour enfants de Sei-ne-Saint-Denis, qui sest publiquementoppos au durcissement de la justice desmineurs voulu par Nicolas Sarkozy. Pource magistrat, comme pour tous ses coll-gueshabitustravailler danslombre, oudans la rprobation de ceux qui les accu-sent de laxisme, la prsence leurs ctsde lancienministre est une aubaine.Cequi est impressionnant, cest soneffi-cacit. Il nemnagevraimentpassontemps et met toute sa notorit au servicedudroitdesmineurs , ditMarie-PierreHourcade. Elle lui sait gr de lavoir ainsiaide, par ses relations, obtenir des sta-ges de rinsertion pour des jeunes dlin-quants dont elle assurait le suivi. Noustions au restaurant. Il ma prsent ungrandpatronqui napas oslui direnon! , samuse-t-elle.Les uns et les autres lont entendu lematinmme, uneheuredegrandecou-te, sur uneradionationaleoil tait invit loccasionde la sortie de sonlivre, Pas dequartier ? (Fayard, 300p., 19 ), dnoncerdune voixferme une politique de plus enplusrpressivelgarddesmineurs.Avant, on sintressait davantage len-fant qui avait vol un vlo quau vlo lui-mme. Aujourdhui, cettetendancesestinverse, a-t-il tonn. Dans un premieressai, Cas de conscience (Labor et Fides),publien2010aulendemaindesondpart du Conseil constitutionnel, PierreJoxeavait brisuntabouenrendantpublicsonavisminoritairedanstroisdli-brations de cette assemble, dont cellerelativelagardevuedesmineursconte-nue dans la loi Perben2.Cest cetteindignationcroissanteface la remise en cause de lordonnancede 1945 qui la dcid se consacrer audroit des mineurs. Ce texte, qui instituaitun juge des enfants et tendait lexcusede minorit aux mineurs de 16 18 ans, atparaphpar legnral deGaullealors queleterritoirenational ntait pasencore libr, la guerre ntait pas finie,mais le droit de la France recommenait briller, crit-il.Pierre Joxe a aussi une raison plus inti-me de le dfendre. Il se dit que, peut-tre,lhommequi aportcetteordonnancelasignature du gnral nest autre que sonpre, Louis Joxe, qui tait alors secrtairegnral du gouvernement provisoireavant dexercer pendant dix ans les fonc-tions de ministre de De Gaulle, sous lesgouvernements de Michel Debr et Geor-gesPompidou. Enexerguedelundes cha-pitres de son livre, qui est la fois carnetde route dun avocat et pamphlet politi-que, lancien ministre a plac ces vers deduBellay: France, mredesArts, desArmeset desLois/Tumaslongtempsnour-ri dulait de tamamelleIl a dj un autre combat en tte. Celuidela dfensedes salaris devant lesprudhommes. Quandjtais jeune audi-teur laCour des comptes, je faisais partiedesbnvolesduservicejuridiquedelaCGT, dit-il. La rudesse a du bon, quandelle conserve, intacte, lindignation. pPascale Robert-Diardpage deuxLa Chine fte sonentre, lun-di 23janvier, dans lanneduDragonet attendavecimpatience ses enveloppes rou-ges. De bonaugure, les hongbaocontiennent des billets tout aussirouges de 100yuans. Tradition-nellement offerts dans le cerclefamilial largi, ils sont bienplusambigus dans le milieudes affai-res ouenpolitique. Le termemme est devenusynonyme decorruption. Qui veut attirer lesjournalistes une confrence depresse naura qu distribuer deshongbaodenviron300yuans(35euros).Pour cette anne de transitionausommet duParti encore plusquavant, hommes daffaires etcadres politiques ont t mis engarde. Dans la province indus-trielle duGuangdong, ounvilla-ge entier a t assig aumois dedcembre par des paysans rvol-ts de voir leurs terres cdes des promoteurs immobiliers,370000textos viennent dtreenvoys auxofficiels pour leurrappeler les fondamentauxdelthique.La Chine denbas, celle des tra-vailleurs migrants qui depuis dixjours ont empli les gares de leurssacs surchargs dans lespoir degrimper dans untrain, espreque le patronoffrira le trajet. Uneusine troppingre ferait unparirisqu sur le retour de sesouvriers aprs les congs, surtoutautournant dune anne socialemouvemente.Dans les grandes entreprises,onne lsine pas enrevanche surles trennes des cadres, qui rece-vront une enveloppe garniedune jolie prime oudunnou-veausmartphone. Pour lanneduDragon, le cadeaustar demeu-re liPad. Cest le choixrationnelde lhomme daffaires, car il plai-ra toute la famille duclient etsymbolise unpeumoins la cor-ruptionque lenveloppe chargede billets. Dans lApple Store de latrs commerante rue Huaihai, Shangha, unvendeur confie ain-si que certains enont achet unedizaine, signe quils comptent lesdistribuer leurs partenaires.Tablette pour officielsAlapproche duNouvel An,liPadsest trouv unrival, desti-n exclusivement auxcadres duparti, le RedPad. Nousdevons concurrencer les marquestrangres, a expliqu aujour-nal NanfangDushibao unrepr-sentant de lentreprise qui le com-mercialise. Voici une ide decadeaupour qui veut sattirer lesfaveurs dunofficiel. De nom-breuxinternautes voient dans cegadget unsigne de la corruptionambiante. De mme que le prix,9999yuans, soit 1200euros,mais il se justifie par la spcificitdes applications. Lune permet defeuilleter les grands quotidiensduParti communiste. Une autrede contrler les cartes de presseLa frontire entre le hongbaonormal et lacorruptionsest obs-curcie de nos jours, dplore LiHui, professeur luniversit deFudan, Shangha, et auteurdune tude sur le sujet. La tenta-tionest vive de dissimuler la dri-ve derrire la tradition. Une for-me de rsignationsexpliqueraitpar la culture des guanxi lesrseaux , qui place les rela-tions de confiance personnelleau-dessus ducontrat formel. LesChinois critiquent lacorruptionmais ne lacombattent pas,regrette Li Hui. pHaroldThibault(Shangha, correspondance)Pierre Joxe auPalais de justice de Paris, le 15 janvier. LIONEL CHARRIER/MYOP POUR LE MONDELa reproduction de tout article est interdite sans laccord de ladministration. Commission paritairedes publications et agences de presse n 0712 C81975 ISSN0395-2037PRINTED IN FRANCEImprimerie du Monde12, rue Maurice-Gunsbourg,94852 Ivry cedex80, bd Auguste-Blanqui,75707 PARIS CEDEX 13Tl : 01-57-28-39-00Fax : 01-57-28-39-26Prsident : Louis DreyfusDirectrice gnrale :Corinne MrejenEnChine, lestrennessuspectesduNouvel AnAvant, onsintressaitdavantagelenfantqui avaitvolunvloquauvlolui-mme. Aujourdhui,cettetendancesestinversePierre JoxeLeparquetnestpaslemmequandJoxeestl. Il osetoutremettreencause. YcomprisparfoislecomportementdelapoliceAnne Tardyjuge des enfantsRencontre Il fut ministre, il aprsidlaCour des comptes, sigauConseilconstitutionnelA77ans, PierreJoxe mnedsormais une carrirededfenseur demineurs dlinquants. Une autrefaondemiliterPierreIoxe, curreLderouLedeluvocuLdeserurLserdus0123Mardi 24 janvier 2012internationalNewt Gingrich, le vainqueur de la primaire de Caroline duSud, encompagnie de sonpouse Callista( droite), le 21 janvier Columbia. J. REED/REUTERSCharleston(Caroline du Sud)Envoye spcialeLhistoire est raconte par uncacique rpublicain. Imagi-nez que les candidats dupartilinvestituresoient encore lco-le. Newt Gingrich organiserait lechahut, etquandleproviseurarrive,il dirait que ce nest pas son ide. Rick Santorum, le catholique rigo-riste, dnoncerait les fauteurs detrouble. Et Mitt Romney? Rom-ney, soupire-t-il. Personne ne vou-draitallerchahuteravecluiCom-me cet lu, les notables du parti nevoientpassansinquitudeladt-rioration de celui qui faisait figu-re de candidat invitable mais quivient en une semaine dtre rame-nplusieurscasesenarriredanslacourse laMaisonBlanche.Alors que Mitt Romney croyaitavoir empoch la victoire aux cau-cusdelIowa, unrecomptagelaramen en deuxime position, cequi ne change rien dans lattribu-tion des dlgus, mais a un effetsymbolique nonngligeable. Et il aessuy une dfaite cuisante, same-di 21janvier, auxprimairesdeCaro-lineduSudoil ntait arrivquenquatrime position en 2008, maisoles sondages endbut de semai-neluipromettaientunevictoireplutt facile.Avec27,8%desvoix, lanciengouverneurduMassachusettsatdevanc par Newt Gingrich, qui arussi unrtablissement spectacu-laire(40,4%), aprsavoir tdonnpour mort deux reprisesdepuis le dbut de la comptition.Lancien speaker (prsident) de laChambredesreprsentantsasucanaliser le mcontentement despetitsfaceauxlites. Avecunart consomm de lindignation, il ammerussi retourner sonpro-fit lesaccusationsdhypocrisiepor-tes par sa deuximepouse.Pourlapremirefoisdepuistrente ans, le Parti rpublicain seretrouve avec trois gagnants diff-rents dans les trois premiers Etats(RickSantorumenIowa, Mitt Rom-ney dans le NewHampshire, NewtGingrichenCaroline duSud). Maisjusqu prsent, moins de 5% desdlgus ont t choisis. Les pro-chaines primaires en Floride, le31janvier vont servir de test pourM. Gingrich et sa capacit leverdesfondspourfinancerdespublici-ts dans un Etat quatre fois pluspeuplquelaCarolineduSud.Selon les enqutes de sortie desurnes, M. Romneyatdevancdans pratiquement toutes les cat-gories dlecteurs : les vangli-ques (deux tiers des lecteurs), lespartisans duTea Party et mme lesfemmes, quelondisait rticentesvoter pour un mari aussi incons-tantqueNewt. Lesseulescatgo-ries qui lont plac en tte ont tles rpublicains modrs, les anti-TeaPartyet leslecteursayant plusde 200000dollars (155000euros)derevenusannuels. Unrsultatquiconforte limpression dun parti deuxvitesses : chezNewt , lesretraits, les bas salaires et les jeu-nes. Chez Romney, les cadres de lasuburbia, les banlieues rsidentiel-les coles prives et 44.Comme en 2010, les deux fac-tions saffrontent pour le contrleduparti. PourErikErickson, deRedstate.com, lun des porte-voixduTeaParty, labaseservoltepar-ce quelle aremis le parti enselle il ya deux ans et quelle na t remer-cieque par dumpris.Les attaques contre M. Romneysur son pass de capitaliste vau-tour, la tte dufonds dinvestis-sementBain, nesemblentpasavoirt dterminantes: plus des deuxtiers des lecteurs ont donn uneapprciation positive du business-manRomney. Maislecandidatalui-mme reconnu quil avait com-misuneerreurenprenantlalg-relesinterrogationssursesimpts.Il a promis de publier sa dclara-tionderevenus mardi 24janvier, lejouroBarackObama, danssondis-cours sur ltat de lUnion, comptednoncer une nouvelle fois linjus-tice dun systme qui permet auxmilliardaires de payer moins dim-pts que leur secrtaire (Mitt Rom-neyaadmissetrouver danslatran-chede taxation 15%).Lanciengouverneur afait bonnefigure. Cest loccasionpour moi demontrer que je peux surmonter unrevers, a-t-il dit. Cela va tre unelongueprimaire. Mais laconfianceen sa capacit de prendre le dessussurM. Obamaanettementdimi-nu. Au fil des dbats, il est devenurptitif, etsoninsistanceciterlhymne patriotiqueAmerica thebeautiful dans les meetings a com-mencsusciter laplaisanterie.Mitt Romney est aussi dynamisantquune vieille batterie, a dclarErik Erickson, le commentateur TeaParty. Le chroniqueur conservateurJonahGoldbergluiatrouvunauthentique problme dauthentici-t. Son collgue Gene Healy, vice-prsidentduCatoInstitute, ladcla-rclairement insincre.Dana Milbank, du WashingtonPost, lacomparAl Gore, lecandi-dat que la presse avait jug coincen2000. Il se contente de jouer lascurit en parlant de Barack Oba-ma. Il narrivepasconclurelemar-ch, arsumDavidBrooks, sur lachane publique PBS, enconseillant aucandidat de tenir ungrand discours pour expliquer sonrapportlargent. Sil remportelinvestiture, il sera le candidat leplus riche de lhistoire amricaine.Il a gagn son argent lui-mmemais dune manire que les Amri-cains comprennent mal , affirmelepolitologueMarkShields.Mitt Romneyest lhritier dunesaga familiale extraordinaire qui amensonarrire-grand-preauMexiquedans les annes 1880,avecsestroisfemmes. Plusieursfois, les Romneyont pris larouteetbti des fortunes. Dimanche, lan-ciengouverneur et vquemor-mon de Boston a t interrog surles millions de dollars quil a don-nslEglisedeJsus-Christdessaints des derniers jours. Je seraistrs surpris si les gens faisaient desdiscriminations sur labase desdonations lEglise. Cepays croit enlaBible, a-t-il rpondu. pCorine LesnesMittRomneyestaussidynamisantquunevieillebatterieErick Erickson, du siteRedstate.com,proche du Tea PartyLacourselinvestiturerpublicainerelanceluvicLoiredeNewL GirgricherCurolireduSud, lezjurvier, meL erlumierelurugiliLeduuvori , MiLL RomreyLquipeObamaprivilgielamicro-coutedellecteurWashingtonCharlestonCaroline du SudCapitale : ColumbiaCharleston(Caroline du Sud)Envoye spcialeUnimmeuble deverre dans lequartier daffaires de Mount Plea-sant, enface deCharleston. Alorsqueles candidats rpublicainsentament leur dix-septimedbatdecampagne, ce 19janvier, unecentainededmocrates sont ru-nis autour dungrandcrandansles locauxdunefirme juridique. IlyalDebbie WassermanSchultz,laresponsable nationale duPartidmocrate, JimClyburn, reprsen-tant deCarolineduSudauCongrs, et lancienresponsable decampagnede2008dans lEtat, Jere-myBird, qui est maintenant enchargedes oprations ltat-major deBarackObama, Chicago.Tout ce que nous faisonsaujourdhui acommenc ici, enCaroline duSud, rappelle laideduprsident, dans unpetit dis-cours auxparticipants. Cest iciquen2007-2008 lquipe Obamaa mis enplace sa stratgie visant renforcer la participationqui apermis ausnateur de remporterles primaires puis llectionprsi-dentielle. Les militants sont allsrecruter les nouveauxlecteursdans les lyces, les salons de coif-fure, les glises. Rsultat : parmiles lecteurs de la prsidentielle,27%navaient jamais vot.Lquipe de campagne deBarack Obama espre renouvelerlexploit. Lobjectif est de conser-ver la Caroline duNordque le pr-sident navait gagne quavec14177 voixdavance. Les militantssont invits se mobiliser pourlEtat voisin, undominocrucialdans la stratgie de conqute des270grands lecteurs ncessairespour emporter la MaisonBlanche.2008 aura unair de prhistoire ct, promet le responsable.De lIowa la Caroline et la Flo-ride, M. Obama, lui aussi, mobiliseses troupes. Chaque dbat rpubli-cain, chaque date marquante (jus-qu lanniversaire de sonpouse,Michelle, le 17janvier) est prtexte une rptitiongnrale de lorga-nisationdans les Etats enbalance,les swing states. Les chefs de quar-tier (teamleaders) organisent djdes runions domicile (houseparties) doles bnvoles pas-sent les coups de fil des suppor-teurs de 2008dont les numrosde tlphone leur ont t commu-niqus par le quartier gnral.Message: Est-ce que vous entes? (Are youin?) Alautomne2011, il sagissait dinsister sur lesralisations duprsident. Onestpass laphase suivante, racon-te une femme chef dquipe. Lar-gumentaire actuel porte sur MittRomney, Newt Gingrich, et lecontraste avec les rpublicains.Milliers de house partiesBarack Obama va donner le tonde la campagne dans sondiscourssur ltat de lUnion, mardi 24jan-vier. Discours qui sera suivi dansles milliers de house parties orga-nises dans tout le pays.Depuis les lections de 2010,Obama for America a maintenudes effectifs dans les swingstates.Rienque dans lIowa, ellecomptedouzepermanents et huitbureaux. Dans le Colorado: unedemi-douzaine de bureauxalorsque les candidats rpublicainsnont pas encore de locaux. Auquartier gnral de campagne,dans la tour Prudential One deChicago, nonloinduQGde 2008,ils sont dj plus de 200salaris,soit deuxfois plus que les parti-sans de George Bushen2004.SelonAndrewRomano, deNewsweek, lundes rares journalis-tes avoir t admis visiter leslieux, les dveloppeurs eninforma-tiqueont mis aupoint des outilsqui permettront derassembler deslments decomportement sur leslecteurs et de leur adresser desmessages personnaliss (les spcia-listes parlent demicro-coute).En2012, lquipe Obamanenver-rapas ses partisans une vidoenleur demandant de lapartageravec tous les gens quils connais-sent, crit lejournaliste. Elle leurdemanderade lapartager sur Face-bookavec leurs amis qui habitentdans lacirconscriptionindcise delavalle de Lehigh, enPennsylva-nie, qui sinquitent de lapolitiquefiscale duprsident. pC. Ls30123Mardi 24 janvier 2012BruxellesBureau europenLesministreseuropensdesaffaires trangres, runis Bruxelles, lundi 23 janvier,devaient dcider dupassage unephaseindite des sanctions contrele rgime iranien. Soucieux dem-pchercequiestperucommeune course iranienne larme ato-mique, les Vingt-Sept entendent,cettefois, viserdirectementlesres-sources financires delIran. Lesministresdevaientdcrterlafois un arrt des achats de ptroleiranien, ungel destransactionsavec la Banque centrale iranienne,linterdiction des investissementsdans le secteur ptrochimique etlaventedor, dediamantsetdemtauxprcieux lIran.Un doute subsistait, lundimatin, quant lancessitdegelerles avoirs de la banque Tejarat, laprincipalebanque commercialedu pays, utilise par certainsconstructeursautomobileseuro-pens, trsprsents enIran, et aus-si des missions diplomatiques.Ladcisionlaplusspectaculairedes Europens, savoir lembargosur le ptrole, devait concerner lesachats et le transport de brut ira-nien, lefinancement etlesassuran-cesdecontratsptroliers, ainsique les achats de ptrole iranienpar des compagnies europennes des pays tiers.Les discussions prparatoires la runion de lundi ont t diffici-les. Les diplomates avaient pourmission de faire des propositionsfermesmaisqui nedstabilise-raient pas lensemble du marchmondial et tiendraient comptedesdifficultsdecertainsEtatsmembres.En 2011, lItalie a couvert 13,3%desaconsommationdeptrolepardes importations dIran. LIranreprsente9,6%desbesoinsenptroledelEspagne. LaGrceaassur, lammeanne, 22,6%desaconsommationgrcelIranPlon-ge dans les difficults financiresque lon sait, la Grce acquiert ceptrole crdit et sans garantie, cequaucunautrepaysproducteurnaccepterait sans doute.A lissuede rudes discussions,avecAthnesnotamment, uncom-promis a t trouv. Il restait auxministres dfinir, lundi, la dateprcisedentreenvigueur dessanctions ptrolires. Divers sour-ces voquaient le 1erjuillet, lissuedundlai detransitionpermettant la fois de mettre un terme auxcontrats de livraisonencours et detrouverdautressourcesdapprovi-sionnement. LArabie saouditeseraitprteaugmentersaproduc-tion. Les Europens comptent ga-lement surlaLibye, qui enrevient son niveau de production davantlinterventionarmede 2011.Le gel des transactions avec laBanquecentraleiraniennecompor-tera, lui aussi, des exceptions, afinde ne pas mettre en pril lensem-ble des relations commercialesavec des entits iraniennes qui nesont pas vises par les sanctions.LIranest, aujourdhui, unpartenai-re important de lUnion: en 2010,ce pays a import des biens euro-penshauteurde11,3milliardsdeuros et export vers les Vingt-Sept pour 14,5milliards deuros.Trois Etats la France, le Royau-me-Uni et lAllemagne avaientpropos un plan de sanctions dsfvrier 2009, afindappuyer lesEtats-Unis dans leur tentative derglementdudossiernuclaireira-nien. Prs de deux ans plus tard,lunanimitdes Europens a enfint obtenue. Au fil des diffrentesdcisions, 433 socits iranienneset 133 personnes ont t vises pardes sanctions.Conscientequesonplandesanc-tions natteindra son objectif quesil est appuy par dautres grandsclients de lIran, en premier lieu laChine, lUnion europenne (UE) apubli, vendredi 20janvier, uncommuniqu appelant la reprisedu dialogue politiqueavec Th-ran. LahautereprsentantedelUE,Catherine Ashton, a indiqu atten-dre encore la rponse de Thranune lettre quelle leur a envoy le21octobre. Une dlgation iranien-ne, en visite en Chine, a affirm, lemme jour, sa volont de repren-dresesdiscussions. Rhtoriquehabituelle, commentait, lundimatin, undiplomatebruxellois.Le passage des sanctionsvisant le cur de lconomie ira-niennersultepourpartiedunintense lobbying franaismme si on eut prfr, Paris,que les choses aillent plus vite, etque lembargo ptrolier entre enuvre au bout de trois mois, aulieudesix. Cet effort diplomatiquesinscrit dans uncontextelourddespculations sur la possibilit, dscet t, duneattaquearienneisralienne contre lIran.Selon Nicolas Sarkozy, qui sex-primaittroisjoursavantlaru-nioneuropenne, laseulesolu-tionpourviteruneinterven-tion militaire qui dchaneraitlaguerreetlechaosauMoyen-Orient , cest un rgime de sanc-tions beaucoup plus fort . Ceuxqui nen veulent pas, a-t-il ajout,porteront laresponsabilit dunris-que de dchanement militaire. Lundi, leministreisralienchar-g du renseignement, Dan Meri-dor, a salu le durcissement dessanctions europennes, y voyantunpasimportant etjugeantque de telles mesures avaientune chance de russir. pJean-Pierre Stroobants avecNatalie Nougayrde ( Paris)internationalAnalyseIls ont t proprement assassi-ns. En choisissant ces motspour qualifier la mort, vendre-di 20janvier, dequatresoldatsfranais tus sur leur base enAfghanistanparunmembredelarme afghane, le ministre de ladfense, Grard Longuet, a donnle ton des ractions politiques quiont suivi ce drame. Ces hommesassassins faisaient leur devoir, adit le candidat socialiste llec-tion prsidentielle, Franois Hol-lande, dimanche. Il faut avoir lalucidit daffirmer que notre mis-sionest termine . Aprsavoirreules honneurs militaires Kaboul, les corps des quatre tussont arrivs lundi matin Paris.Assassinat ouactedeguerre? Apartir du moment o on conduituneguerreasymtrique, ondoitsat-tendredes actesdecetype, expli-que le gnral Vincent Desportes,ancien patron de lEcole de guerre,professeur Sciences Po. Les infil-trationsrelventbienducontourne-mentdelaforceparlefaible. Celui-cichercheatteindre le niveaustrat-gique de ladversaire, soit lopinionpubliquedesOccidentaux. Quedesinstructeursfranaisdelarmeafghane, commeavant euxdesAmricains, soient vissnedoitpastonner, ajoute le gnral Despor-tes: Les talibans savent que le tic-ket desortiedelacoalitionest lafor-mationde larme afghane. Ne pas nommer la guerre relvedunprocessus deuphmisationqui nestpasproprelengage-mentenAfghanistan, si lonserf-reauxcombatsdAlgrie(long-tempsqualifisdvnements)ouaux guerres sous mandat inter-nationalrcentes, rangessouslti-quette doprations de maintiende la paix. Les armes occidenta-lesqui ont euaffairedes adversai-resirrguliersontenoutretou-jours parl deux comme delches, de bandits, de terro-ristes, rappellentleshistoriens. EnAfghanistan, il y a une difficult assumer ce quon fait, car lengage-ment de dpart, en 2002, tait celuidune opration de reconstructiondu pays, souligne Benot Bihan,chercheur et rdacteur enchefadjointdelarevueHistoireetstrat-gie. Il faut lembuscade dUzbin, enaot 2008, et ses dix morts pourque les Franais comprennent quelasituationrelveduneguerre.Maispour lepolitique, lereconna-tre, alors, cest admettre quon sesttromp danalyse, et quon na pasgagn, souligneM. Bihan.Labsencevolontairedercitpolitique, donc de pdagogie, surleconflit afghan, est encause. Cen-se rpondre une opinionqui netolreplus les morts, latactiquedelvitement na fait quaccrotre lemalentenduentre les militaires etlasocit. EnAfghanistan, 82Fran-aissont tombscejour ; ilsfurent160auTchad, autantauLiban, 120enex-Yougoslavie.EnAfghanistan, les contingentscanadien(158morts) oudanois(45morts) ont pay un tribut rela-tif beaucoup plus lourd que leurshomologuesfranais. Maiscettevrit est impossible dire. Unefois les soldats tombs au combatassimils des victimes, le glisse-mentestinvitable:ilsseraientmorts pour rien. Leurs prochesne peuvent lentendre.Savoir finir une guerreSi le pays nest pas en guerre, lecombatdevient uneaffairededroitcommun: voici venuelajudiciari-sation tant redoute par les chefsmilitaires. Les familles dUzbinontraisondedemander justice. Le30janvier, la cour dappel de Parisdoit dcider dinstruireounonleurplainte. Alt2008, malgrlechocdUzbin, undbat oppose encore leministredesaffairestrangres,BernardKouchner, vous pouvezappeler aune guerre et celui deladfense, Herv Morin, jecontestele mot deguerre . Enjuillet2010, aprslamortdu45esol-dat franais, M. Morin prcise:Nous menons des oprations deguerre, mais nous ne sommes pasen guerre au sens constitutionnelduterme. Enjuillet 2011, au64emort, Nico-las Sarkozy lance: Il faut savoirfiniruneguerre. Celle-ci nest,dans les faits, assume quavec ledcret pris ennovembre2011 pourdonner le bnfice de la campa-gne double ceux qui ont t aufeu en Afghanistan: un sjour desixmois sur ce terrain vaudra dix-huit mois de service pour laretrai-te. Pour lobtenir, les combattantsde la guerre du Golfe avaient daller devant le Conseil dEtat.Endpchant Kaboul le21 jan-vierlechefdtat-majoretleminis-tre trouver des mesures pour ren-forcerlascuritdessoldats,comme il avait envoy enjuillet lepatron de larme de terre, le chefde lEtat sadresse encore lopi-nion. Car pour les militaires, soitony est, soit onpart . pNathalie GuibertPar jugement en date du 25 octobre 2011, le tribunalde grande instance de Paris a dit que la fabrication et/ou limportation, lofre en vente et la vente en Franceou ailleurs sur le territoire de lUnion Europennepar les socits KAPPA, SHABRAKprise enlapersonne de Me CORRE es qualit de liquidateuret la socit 3SUISSESFRANCEde vtementscomportant lareproductionsans autorisationoulimitation de la marque fgurative communautaireCarreauBurberryn CTM000377580, constituentla contrefaon de cette marque n CTM 000377580dont est titulaire la socit BURBERRY LIMITED.PUBLICATIONS JUDICIAIRES01.49.04.01.85 - [email protected] des honneurs rendus laroport de Kaboul, le 22janvier, des soldats franais portent les cercueilsde leurs quatre camarades tus par unsoldat de larme afghane sur la base de Gwan. JOEL SAGET/AFPAfghanistan: cetteguerredontonnosepasdirelenomlesumhiguLesruruises uceuucorliL LemoigrerL desdiiculLesuerussumer lerixLessanctionsnedbuteraientquau1erjuilletpourpermettredetrouverdautressourcesdapprovisionnementLembargoeuropensurleptroleiranienobtenuauprixdelourdestractationsluGrece, llLulieeL lIsugresesorL irquieLeesdelimucL des surcLiors sur leur ecoromieClindil ducalendrierarabe:lejour mmeoleprsidentymnite, Ali AbdallahSaleh, quittait Sanaa pour se fairesoigner aux Etats-Unis undpartemblmatiquedesonretraitdupouvoir, dsormais assum par levice-prsident AbdRabboMan-sour Hadi , la Ligue arabe prsen-tait unnouveauplanderglementdelacrisesyrienne, inspirdumodlede transitionymnite.RunisauCairedimanche22jan-vier, pour statuer sur lasuitedon-nerleurmissiondobservationenSyrie, les ministres des affairestrangres arabesne sesontpascontentsderenouvelercedisposi-tif, dont le bilan est pour le moinsmaigrelet. Pour palliersesdficien-ces, le nombre dobservateurs seraaugment, et la formationdesobservateurs formation sera assu-re par le Haut-commissariat auxdroits delhommedelONU. Ils ontgalement appel le prsidentBachar Al-Assad transfrer unepartie de ses pouvoirs son vice-prsident, lesunniteFaroukAl-Cha-raa, un vtran du parti Baas, quifut ministredesaffaires trangresentre1984et 2006. Dans lesprit delaLiguearabe, leffacementpro-gressif duchef dEtat syriendevraitpermettre louverture dun dialo-gue entre lopposition et le rgimesous deux semaines et la forma-tiondungouvernementdunitnationaledanslesdeuxmois ,dont la tche consisterait organi-ser des lections prsidentielle etlgislatives libres et pluralistes.Selon le cheikh Hamad ben Jas-semAl-Thani, lechef deladiploma-tieqatarie, qui assurelaprsidencetournante de lorganisation pana-rabe, cette feuille de route, qui estuneversionenrichieduplandesor-tie de crise labor par les vingt-deux pays membres durantlautomne 2011, vise un dpartdurgimesyriendemanirepacifi-que. Unappel immdiatementrejet par Damas, qui a dnonc,lundi, uneingrenceflagrantedans ses affaires intrieures.LassentimentdesEtatsmem-bresdelaLiguearabe, pourtanttrs diviss sur la question syrien-ne, a t rendu possible par le faitque leur initiative ne prvoit pasdesaisieexpliciteduConseildescuritdesNationsunies. Lesecr-taire gnral de laLigue, lEgyptienNabil Al-Arabi, devrait simple-ment rencontrer dans les pro-chainsjourssonhomologuedelONU, BanKi-moon, afindobtenirle soutien de lONUau plan ara-be. Dans la confrence de pressequi aclos les dbats, lecheikhqata-ri a pris la libert de prciser que,dans lhypothse ole rgimesyrien ne se conformerait pas ceplan, nousirionsauConseil descurit o des dcisions seraientprises.Cette menace est-elle suscepti-ble de faire bouger la maisonAssad?LesComitslocauxdecoor-dination(CLC), lundes artisans dela mobilisation surle terrain, nenourrissent aucunespoir. Parti-sans dun transfert immdiat dudossier syrien lONU, ils ont affir-m que le plan arabe donnait unnouveaudlai aurgimepourpoursuivrelarpressiondelacontestation. Seloneux, cetteinitia-tivene dispose pas de mcanismedapplicationdoladifficultquel-le aboutisse.Egalement favorablelinterna-tionalisation de la crise, le Conseilnational syrien(CNS), lunedesdeuxplates-formes de reprsenta-tion de lopposition, qui regroupenotamment les mouvements isla-mistes, aprudemmentsalulesdclarations duCaire, en prcisantque toute transition en Syriedevra tre prcde dune annoncede dpart de M. Assad.Enrevanche, auxyeuxduComi-t de coordination nationale pourle changement dmocratique(CCNCD), un courant doppositionmarqugauchequisopposetouteinterventiontrangre, lespropositions arabes constituentuneavancepositive. Sonreprsen-tant Paris, Haytham Manna, seflicitedufaitquellespartagentbeaucoupde points communsavec les positions de Moscou. Onne fera pas avancer ce plan sans lesoutiende larme et celui des allistraditionnels de laSyrie, enpremierlieu la Russie, dit-il. Il faut dsor-mais faire pression pour que Mos-cou sengage. Lautre dfi, cest decrer un divorce entre larme et lafamilleAssad. Sur labasedeceplan,larme a la possibilit de renoueravec lapopulation, comme une for-cede transitionpacifique. Sur le terrain, les affrontementsentre larme rgulire et les mili-ces de lopposition se sont multi-pliscesderniersjours. Plusde5400personnesont perdulavieendixmois de rvolte, dont plusieurscentainesdepuisledbutdelamis-sionarabe, findcembre2011. pBenjaminBartheLaLiguearabeprsentesafeuillederoutepourunetransitionenSyrieleLexLerevoiL quelevice-residerL, FuroukAl-Churuu, ussurelirLerimuvurL des elecLiorsOnneferapasavancerceplansanslesoutiendelarmeetdelaRussieHaythamMannaopposant syrien40123Mardi 24 janvier 2012LeCNTest-il entraindeperdrepied?Autermedunweek-end agit, qui a vu des mani-festantsenvahiret saccagerleslocauxduConseil national detran-sition (CNT) libyen Benghazi, lenumrodeuxdecetteinstance,AbelhafizGhoga, aprsentsadmission, dimanche22janvier,endirectsurlachaneAl-Jazira, danslintrt de la nation . Il aprisunaccentdramatiquepourdnoncer latmosphre dehai-ne qui sest installe aprs laguerre de libration . Limpor-tant est de prserver le CNT, a-t-ilpoursuivi. Nousnevoulonspasque notre pays glisse vers le chaos(), cettetapeest critique, pasmoins que celle qui la prcde. Cette crise intervient unmoment crucial pour le CNT, quidevait annoncer dimanche la loilectorale rgissant le scrutin dejuin, durant lequel les Libyensvont dsigner les 200 dputs delafutureConstituante. Letexteconcentre toutes les critiques.Cellesdesfministesetdesmili-tants des droits de lhomme, quiprotestentcontrelequotalimi-tant 10% les siges rservs auxfemmes. Celles des islamistes, quidemandent linstauration imm-diate de la charia. Acela sajoute lafrustrationdesBerbres, qui sesti-ment sous-reprsents. Et celledes anciens combattants, qui refu-sent de dposer les armes et rcla-ment une meilleure prise en char-ge, notamment des blesss.Lannonce de la loi lectorale atreporteau28janvier. Mais,dunemanireplusgnrale, lesLibyenssimpatiententetrepro-chentauCNTainsi quaugouverne-ment leur apparent immobilisme.Cest Benghazi, berceau de larvolution libyenneetsigeini-tial duCNT, quelesmanifesta-tions, quotidiennesdepuis deuxsemaines, ont pris le tour le plusviolent. Probablement parce queles attentes y sont plus fortes, quecetteville, lapluspolitisedupays, se sent sous-reprsente, auprofit de sa rivale Tripoli dans lenouveaugouvernement.Jeudi, M. Ghoga, accusdtreun opportuniste , tait agresssur le campus de luniversit GarYounes. De manire ironique,M. Ghoga, unavocat, est juste-ment lemoinscompromisdesdeux ttesdu CNTavec lancienrgime, contrairement sonprsi-dent, Moustapha Abdeljalil,ancienministredelajusticedurgime Kadhafi.Samedi soir, une foule de plu-sieurs centaines demanifestants aprisdassautleslocauxduCNT,allant jusqu jeterdes grenadesartisanales, alors queM. Abdeljalil,sytrouvait. Cedernier aexclutou-te dmission en bloc du CNT quiconduirait laguerre civile .Lundi, unenouvellechancedlicate attendait les autoritslibyennes, censes expliquer laCourpnaleinternationale(CPI)comment sera jug Saf Al-IslamKadhafi. Faute de rponse satisfai-sante, la CPI pourrait demander rcuprer le prisonnier. pChristophe Ayadinternational &europeReportageSusiya (Cisjordanie)Envoy spcialCest un village qui est un casdcoledeloccupationisra-lienneenCisjordanie, mmesi cenestplusexactementunvilla-ge. La population palestinienne deSusiya Al-Kadima t expulse en1985, aprsladcouverteduneanciennesynagoguesur leterritoi-re municipal. Les habitations ontt rases, et les colons se sont ins-talls, souslaprotectiondelar-me. Ctait lapremirefoisdepuis1948 que cette communaut ta-blieausuddHbron, auxportesduNguev, subissaitlesfoudresdeloccupant, mais pas ladernire.En 1991, 1997, etdeux foisen2001, les tentatives pour refonderlevillagesurlesterresapparte-nant aux paysans ont t anan-ties par les bulldozers israliens.Depuis, la population vit sur lescollines dans plusieurs campe-ments rudimentaires, entouredimplantationsprotgespar lar-me isralienne. Aunord, onaper-oituntoitsurlevdecouleurrouille, qui abrite lancienne syna-gogue. Ce terrain archologi-quedsormaisclassparcnatio-nal , hbergepeude distanceunavant-poste de colonisation.Bien quillgal du point de vuedelaloiisraliennecommedesrglementsinternationaux, ilestdfenduparundtachementdeTsahal. Une telle alchimie na riendanormal en zone C, cette par-tiedeterritoirequi reprsente62%de la Cisjordanie, o vit 5,8% de lapopulationpalestinienne et oIsral exerceuncontrletotal surleplandelascurit, et presquecom-plet sur leplancivil. Cest laterredemissionde lacolonisation.Aufil desannes, lenombredescolons a atteint plus dudouble decelui delapopulationpalestinien-ne(310000contre150000). Lexo-de de la seconde est particulire-ment frappant dans la valle duJourdain, cecouloir coincentrelaCisjordanieet laJordanie, jugstratgique par Isral,56000Palestiniens y viventaujourdhui, alorsquilstaientseloneux250000avant 1967.Au sud des campements de for-tune palestiniens, on distingue lestoits rouges caractristiques dunecolonie, celle de Susiya, entouredunnomanslandsurveillparlar-me. Alest et ausud-est schelon-nentdautrescoloniesetavant-pos-tes comme Avigayil, Mitzpe Yair,Lucifer Farmet Metzadot Yehuda.Nasser AhmadNawaja vit surun mamelonaride battuparlesvents, avec45autresfamilles, litt-ralementcernesparlesimplanta-tions juives.Ent, lendroitestune fournaise, et lhiver, les320personnes qui sabritent sousdes tentes et quelques habitationsenbton, se glent. De tout temps,les habitants de la rgionont luttcontreles alas climatiquesenvivant une partie de lanne dansdesgrottes. Cesrefugesnesontplus disponibles: Nasser expliquequelarmeamurlaplupart den-tre eux, afin dassurer la scuritdes colons. Ces derniers ont ache-v le travail en comblant les citer-nesdercuprationdeaudepluie.Commetous ses voisins, NasserAhmad Nawaja vit en sursis. Lar-me peut dcider tout momentderaserlecampement : 16structu-res sont dj le coup dun ordrede dmolition. Il explique que safamillevit Susiyadepuisdesgnrations. Nous tions iciavant la cration de lEtat dIsral ;nous avons des titres de propritdatant de lpoque ottomane ,mais nonreconnus par Isral.Ce qui ne veut pas dire que tou-teslesloisottomanessontsansvaleur pour lEtat juif, au contrai-re. Lune delles, dite des terresmortes, prvoyait que le sultanpouvait rcuprer une terre culti-vable laisse en jachre pendanttroisans. Uneautredispositionsti-pulait quesi unpaysancultiveuneterre non enregistre pendant dixans, celle-ci devenait sa proprit.Lesultanestaujourdhuiisra-lien. Sachant quen Cisjordanie, untiers de la terre seulement est enre-gistr, il lui est facile dtendre sondomaineparlacolonisation. Oncomprend vite pourquoi Susiya:lacolonieest entouredunezonetampondixfois plus tendue quelimplantation, qui englobe les ter-res palestiniennes. Les cultivateurspalestiniensnont pas ledroit desyrendre, contrairement aux colons.Tous les 100mtres, des ftsrouills o poussent de jeunes oli-vierssont aligns.La preuve est ainsi faite que cesterrains ne sont pas exploits parleurs propritaires palestiniens.Dans undlai de moins de dixans,lescolonspourrontlesrevendi-quer! NasserAhmadNawajaregar-de avec colre les champs situs quelque 100mde soncampe-ment, enzoneinterdite. Il saitquunetrentainedeciternesysontsitues, dont beaucoupnesontpasutilises, qui permettraientdabreuver btes et gens.Les conditions de vie Susiyasont dune extrme prcarit,maislesfamillespalestiniennes,tiennentbon: ellessaventquetou-te terre abandonne est rcuprepar les colons. Une fois au moins,laCoursuprmeajugquelespay-sans avaient le droit de retournersurleursterres. Larmenapascontestcejugement: ellearappe-l que les intresss navaient pasde permis de construire, et publides ordres de dmolition.Faceaurouleaucompresseurisralien, Nasser Ahmad Nawaja ale sentiment de mener un combatperdudavance. Il na aucundoutesur la volont dIsral de poursui-vre la colonisation dans la zone Cet den expulser le maximum dePalestiniens, quitte rendre peu peuimpossiblelacrationdunEtat palestinien. pLaurent ZecchiniBerlinCorrespondantLa dgradation de la note de laFrance par Standard &Poorsle13 janvier a euuneffetimmdiat: lafinduMerkozy, cet-te coopration dgal gal entreAngela Merkel et Nicolas Sarkozypour tenter de rsoudre la crise dela zone euro. Dsormais, lAllema-gneest seuleauxcommandes.Lagendadelachancelireentmoigne: jeudi 19janvier, AngelaMerkel a reu dner le premierministreportugaisPedroPassosCoelho, leSudoisFredrikReinfeldtet le chancelier autrichien WernerFaymann. Un format de rencontreinhabituel qui mlepays delazoneeuro et hors zone euro (la Sude).Samedi : entretientlphoniqueavecDavidCameron, lepremierministrebritannique. Dimanche,rencontre avec Christine Lagarde,directricegnraleduFondsmon-taireinternational.Lundi 23janvier : aprs avoirreule premier ministre belge, ElioDi Rupo, MmeMerkel dne avec JosManuel Barroso, le prsident de laCommission europenne, et Her-man Van Rompuy, le prsident duConseil europen, Berlin. Enfin,aprsstrerendueDavos, mercre-di, o elle prononcera le discoursdouvertureduForumconomi-quemondial, lachanceliredoitrecevoirjeudi MarianoRajoy, lenouveauprsidentdugouverne-mentespagnol, quieffectuesonpremier dplacement ltranger.Seul unrendez-vous a t annu-l: le sommet auquel Mario Montiavait convile20janvier lachance-lire et le prsident de la Rpubli-que. Officiellement, ce dernier nelestimait plus ncessaire. Cestdonc Berlinque slabore le futurpactebudgtaireeuropenqui doittreprsentausommet du30jan-vier. Riendtonnant quelavoixdelAllemagnesoit prdominante.Comme le veut celle-ci, seuls lespays ayant sign ce pacte instau-rant largledor budgtairepourraient bnficier de laide duMcanisme europen de stabilit(MES)etlaCourdejusticeeuropen-nepourrait treautoriseprvoirdes sanctions financires (jusqu0,1% du PIB) contre les Etats laxis-tes. M. Monti le reconnat: LAlle-magneagagnledbat surlapoliti-queconomiqueenEurope. Surleplanintrieur, AngelaMer-kel ne peut que sen fliciter.Depuisdcembre2011, elleestrede-venuelapersonnalitpolitiquepr-fre des Allemands. Pourtant, cet-te situation est loin de navoir quedes avantages. ChercheuselaDGAP, unefondationspcialisedans la politique trangre, ClaireDemesmay juge que lAllemagneest oblige de prendre le leadershipmaisellenenapasenvie. Si lemod-leallemandpour lUnioneuropen-nenemarchepas, ellevasemettredos nonseulement les opinionsmaisaussilesdirigeants. Exacte-ment ce quelle semploie viterdepuis 1945.Finde non-recevoirDj des critiques se font enten-dre, ycomprisdelapart dallis tra-ditionnels de lAllemagne. M. Mon-ti a rcemment critiqu laprten-tion dugouvernement allemand.Selon le Spiegel, il rclamerait undoublement des crdits (500mil-liards deuros) dont disposerait leMES, demanderejetedimanchepar WolfgangSchuble, le ministreallemanddes finances.Olli Rehn, le commissaire euro-pen aux affaires montaires, rap-pelle que les gouvernements despays traditionnellement exporta-teurs ne doivent pas oublier toutce quils doivent leuro. Reu auBundestag vendredi 20janvier, leprsident de lAssemble nationa-le, Bernard Accoyer, a rpt quepour les Franais, les divergencesdessituationsconomiquesetfinan-cires entre les pays sont loriginedes problmes auxquels nous som-mes confronts.LAllemagne aurait donc sa partde responsabilit, ce qui nest paslanalysedeBerlin. Dsle18janvier,MmeMerkel avait oppos une findenon-recevoir ceuxqui lui deman-dentdenfaireplus. Relancerlacroissance, comme le demande laFrance mais aussi Standard&Poors? Une relance en Allema-gneauraitpeudimpactsurlespaysdelapriphrie, affirme-t-onBer-lin. Mettre enplaceles eurobonds?Laperte dutriple Afranais remetcette solution en question, obser-veDanielaSchwarzer, chercheuselafondationScience et Politique. Sile sommet du 30janvier consacrela victoire de lAllemagne, celle-ci,sauf concessions rapides de la partde MmeMerkel, risquede ressem-bler unevictoire laPyrrhus. pFrdric LematreCroatielurgevicLoireduouilorsdureererdumdudhesiorulUIPARIS. Les Croates ont massivement approuv, dimanche 22janvier,lentre de leur jeune rpublique dans lUnioneuropenne (UE). Selonles rsultats quasi dfinitifs, le oui lemporte avec 66%des voix, bienau-del de ce que prvoyaient les sondages. Seule ombre autableau, letauxde participation(44%), le plus bas jamais enregistr pour unrf-rendumdadhsion, semble reflter le fort scepticisme que suscite lEu-rope dans le pays.Le premier ministre, ZoranMilanovic, a reconnusa surprise face cemanque dengouement, qui sexplique par la dure et la svrit desngociations dadhsion, les craintes nes de la crise dans la zone euroet une campagne que beaucoupdobservateurs ont juge bcle. Le1erjuillet 2013, aprs ratificationpar les autres membres, la Croatiedeviendra le 28eEtat membre de lUE. pBenot VitkineHongrieMuriesLuLiormussivedesurLisursdeVikLorOrhurBUDAPEST. Une manifestationde soutienaupremier ministre hon-grois, Viktor Orban, critiqu enEurope pour sa politique juge libertici-de, a runi, samedi 21janvier Budapest prs de 100000personnes. Lerassemblement tait organis par des journalistes proches duparticonservateur Fidesz de M. Orban, pour dmontrer que la droite est tou-jours capable de rassembler des masses dans les rues de Budapest. Le2janvier, une manifestationorganise par des partis de loppositionetdes organisations civiles avait attir quelque 70000personnes.Les manifestants sont arrivs des quatre coins de la Hongrie, voire parbus enprovenance des pays limitrophes forte minorit hongroise,comme la Roumanie oula Slovaquie. Dimanche, une nouvelle manifes-tationde lopposition, organise ensoutien la stationKlubradio, dontla fermeture a t annonce, a runi prs de 10000personnes.(AFP.) pFinlande Le candidat Vert ausecondtourde la prsidentielleHELSINKI. Le candidat conservateur Sauli Niinista remport haut lamainle premier tour de llectionprsidentielle finlandaise, dimanche22janvier. Avec 37%des voix, il a obtenuunrsultat deuxfois plus le-v que sonadversaire dusecondtour, le Vert Pekka Haavisto (18,8%),dont la deuxime place constitue la vritable nouvelle duscrutin. Lepopuliste Timo Soini, duParti des Finlandais, na obtenuque 9,4%,contre 19,1 %auscrutinlgislatif davril 2011. Le secondtour aura lieule dimanche 5fvrier et M. Niinistest le favori. (Corresp.)Unioneuropenne Le premier ministre belge,ElioDi Rupo, veut une rigueur soutenablePARIS. Invit de lmissionInternationales, dimanche 22janvier, Paris, le premier ministre belge, ElioDi Rupo, a plaid pour une politi-que europenne de rigueur soutenable. Il a appel la CommissiondeBruxelles adopter une stratgie de relance et de solidarit et a prnunrle accrude la Banque centrale europenne (BCE) dans le soutienauxEtats. Le socialiste belge a indiqu quil allait plaider ence sensauprs de la chancelire allemande, Angela Merkel, quil devait rencon-trer lundi Berlin.LacoloniedeSusiyaestentouredunnomanslandsurveillparlarmeLaprs- MerkozyscritdsormaisBerlinAresludegruduLiordeluFrurce, MmeMerkel iloLeluregociuLiorduucLehudgeLuireeuroeerEnLibye, passedifficilepourlesnouvellesautoritslerumerodeuxduCNTdemissiorreuresdes muriesLuLiors uBerghuziLe 29mars 2011, unPalestiniencontemple ce quil lui reste aprs la destructionde sa tentepar des bulldozers israliens prs de la colonie de Susiya, dans le village de Yatta. HAZEMBADER/AFPLacolonisationisralienneenmarcheSusiya, villagepalestiniendeCisjordanielsruel corLrleLoujours 6zdeluCisjordurie, ccccPulesLiriersyviverL durs lurecuriLe60123Mardi 24 janvier 2012planteI TALI EFRANCEBastiaFollonicaPiombinoPortoferraioOrbetelloLivourneIle de Giglio20 kmMer TyrrhnienneParcnationaldeslestoscanesIle dElbeGorgonaCapraia Cap CorseCorsePianosaMontecristoGiannutriEchouage duCosta-ConcordiaIles du parc national protgespartiellementau niveau maximumReportageIle de Giglio (Italie)Envoy spcialUne polmique peut encacher une autre. En Italie,derrire lexasprationbruyantequi entourelecomporte-mentsupposducommandantdu Costa-Concordia le soir de sonchouageaulargedelledeGiglio,vendredi 13 janvier, pointe unautredbat, plus feutr, sur lapro-tectiondes espaces maritimes.FrancoGabrielli, lechefdelapro-tectionciviledpchsurplacepour coordonner les oprations, abeauexpliquerquelunedesespriorits est dviter une catastro-phecologique, des voixslventductdesdfenseursdelenviron-nement. Celafait dixansquenousdisons quil faut empcher les gros-sesembarcationsdesapprochertrop prs des ctes, assure Gaeta-no Benedetto, directeur gnral enItalieduFondsmondialpourlanature(WWF-Italie).Dans un communiqu diffusvendredi 20janvier sur lle, lONGrclame la mise en place de rou-tes maritimes qui tiennent comptedes zones sensibles.Selon M. Benedetto, environ10000bateauxpassentchaqueanne dans cette rgion de louestdelItalie, bordepartroisparcsnationaux: larchipel deslestosca-nes, la Maddalena (entre Corse etSardaigne)etlesCinqueTerre(Ligu-rie). Cr en 1966, le parc nationaldelarchipel Toscancomptelui-mme sept les. Cinq dentre elles(Montecristo, Pianosa, Gorgona,Giannutri, Capraia) sont protgesau niveau maximum, toute activi-t humaine y tant extrmementencadre, surterrecommesurmer.Ainsi, letourismesurlledeMontecristo o AlexandreDumas asituunepartiedes aven-tures dEdmond Dants estsvrement limit: le nombre devisiteurs est plafonn mille paran, et tous doivent tremunisdune autorisationspciale.La volont dappliquer desmesures pour protger lenviron-nement semble beaucoupplusalatoiresur lesdeuxautreslesdelarchipel, Elbe, la plus grande, etGiglio, dsormaislaplustriste-mentclbre. Unepartieseule-ment de leurs terres se trouve pla-ce sous la protection des autori-ts du parc national, et encore, des degrs variables. SelonMarinaAldi, guide de Giglio, le petitensemble de rochers percuts parleCosta-Concordia, prsdelapoin-te du Castella, figure dailleurs surla seule partie de lle classe encatgorie A, soit le niveaude pro-tectionmaximale.Voil toute lironie de lhistoi-re, conclut MmeAldi. En revanche,surcesdeuxleslesplushabitesetles plusvisites delarchipel, lesespaces maritimes ne bnficient,eux, daucune mesure de prserva-tion. Tourisme oblige: les ctes deGiglio attirent plaisanciers et ama-teurs de plonge sous-marine. Ilsagit dunproblmedeculture,regrette Franca Zanichelli, la direc-trice du parc national de larchipelToscan. Ici, beaucoup de gens pen-sent que la dfense de lenvironne-ment nuit lactivitconomique. SelonMmeZanichelli, le maire delle, Sergio Ortelli, ne voit pas dunbon il le travail et les directivesdes agents du parc national. Danssoncommuniqu, WWF-Italieassu-remmequelazonemarinedellea t exclue du Parc national parlavolontdunouveaumaire.Eluen2009sur unelistedupar-ti PDL de Silvio Berlusconi,M. Ortellirefusepourlheuredepolmiquer: Ce nest pas la pro-tection du Parc national de larchi-pel quiauraitpunousvitercedsastre, mais le bon sens du com-mandant Schettino! De manire illogique, les deuxles les plus exposes aux activitshumaines sont donc les moins bienprotges, regrette Marina Aldi.Laprservationde ladiversitdesespcesmarinesest pourtant larai-son principale de lexistence de ceparc national , ajoute Clara DAr-changelo, commandante des gar-desforestiers. Ellecitenotammentlexistentce dune espce rare dephoques (foca monaca) et demouettes (gabbiano corso).MmedArchelangelo aimeraitcroirequelaccident duCosta-Concordia va souligner lurgencede la situation. Mais, pour elle, leproblme pos par lchouage dupaquebot a quelque chose danec-dotique, tant il relve de lincon-cevable. Elle se dit plus proccu-peparlesnavirestransportantdes produits toxiques, quiempruntent une route proche desctes, quels que soient le temps etltat delamer. Ils naviguentmme les jours de tempte, quandles ferries nont pas le droit de navi-guer, sinsurge MmeDArchangelo.Le 17dcembre, un chimiquier enprovenance de Catane, en Sicile, aperdu 38 fts toxiques au large deGorgona. Le problme pos parla dangerosit de ces bateaux-l,rcurrent selon elle, lui parattout aussi urgent rgler queceluidelinterdictiondelinchino(larvrence) des paquebots de croi-sire auxhabitants des ctes. pEric CollierLeproblmedupassagedesbateauxchargementstoxiquesresterglerUntreizime corpsretrouv dans lpaveCosta-Concordia: ledbatsurlaprotectiondulittoral estrelancles ussociuLiorsecologisLes iLulierres reclumerL lumiseerlucederouLesmuriLimesudisLurcedesuires murires sersihlesLroexosees uuLourismeDtournerlespaquebotsqui passentVeniseDimanche 22janvier, les plon-geurs ont retrouv lecorps dunefemmedans lapartie submergeduCosta-Concordia, 10mdeprofondeur. Le bilanslvedsormais treizemorts, donthuit identifis (quatre Franais,unAllemand, unEspagnol,unItalien et unHongrois).Lalistedes disparus pourrait sal-longer, si la prsence de passa-gers clandestinsest confir-me: selon safamille, une Hon-groisenonenregistre se trou-vait ainsi bordavec unmembredquipage. Des experts devai-ent dcider, lundi, sil est possi-ble de poursuivreles recherchestout encommenant lepompagedes 2380tonnes de fuel conte-nues dans les rservoirs dupaquebot, dont schappent hui-les de vidange, solvant et dter-gents. (AFP.)Ile de GiglioEnvoy spcialLes Vnitiens nont pas tardra-gir lchouageduCosta-Concor-diaproximitdelledeGiglio,vendredi 13janvier. Ds lelende-maindelacatastrophe, des habi-tants delaSrnissimeont mis surleur compteFacebookunesriedephotos sur lesquelles onpeut aper-cevoir des bateauxdecroisiregants passer proximitdela pla-ceSaint-Marc et dupalais desDoges.Manirehabiledemontrer com-bienils sesentent concerns aupre-mier chef par latragdiedelledelarchipel toscan. Venisevoit transi-ter chaqueanneentre1,6millionet 2millions depassagers embar-qus sur des bateauxdecroisire.Pour ces touristes, lundes tempsforts duvoyagersidejustementdans cettevueoffertesur laplaceSaint-Marcdepuis lecanal delaGiudecca.Laccident duCosta-ConcordiaarappelauxVnitiens unincidentsurvenuen2004, quandunpaque-bot allemandstait retrouvensa-bldans la laguneunjour debrouillard. Les vagues provoqueslors desonremorquageavaiententranla collisiondedeuxvapo-rettos, sans faire deblesss. Jusquaujourdhui, les manifestationsorganises par les comits NoAlleGrandeNavi nerunissent toute-fois pas grandmondeunecentai-nedepersonnes seulement sesontdplaces le16janvier. Mais leshabitants deVeniseseraient deplus enplus nombreuxrclamerledtournement des paquebotsvers dautres routes maritimes,selonlcrivainet journalisteRobertoFerrucci, auteur deSenti-ments subversifs (d. Meet, 2010).Unprojet deroutealternativeexiste, qui permettrait auxpaque-bots arrivant delAdriatiquederejoindreleport deVeniseenempruntant lepassagedeMala-mocco, ausudduLido, puis ennavigant derrirelledelaGiudec-ca. Pour M. Ferrucci, lespectacleaurait mmetout ygagner pourles croisiristes, qui admireraientdelamme manirelincompara-blebeautdelacitdes Doges.LequotidienitalienLaStampavalue30millions deuros lecotdes travauxncessaires cechan-gement deroute. Saisi deceprojet,djancien, legouvernement ita-lienadenouveaudcid, vendredi,derenvoyer sonadoptionplustard. pE. C.70123Mardi 24 janvier 2012CANAPS CHESTERFIELD PARTIR DE 1 890Cuir moutonpleine fleurvintageFabrication artisanale - Tous coloris possible80, rue Claude-Bernard - 75005 PARISTl. : 01.45.35.08.69 - www.decoractuel.comSOLDESplanteReportageProvince du Jiangxi (Chine)Envoy spcialPour qui pensait arriverdevantleplusgrandlacdeaudouce de Chine, Poyang estun spectacle dsolant. Des plus de3500km2immergs habituelle-ment, seuls 200km2sont sous leseauxence mois de janvier. Apertedevuestenduneplaineassche.Une pagode surplombe un monti-cule que lon imagine tre un lot.Dansunebrumecaractristiquedes rgions du Bas-Yangzi, les bar-ges sont quai devant un maigrecoursdeautandisquelespcheurssont dsuvrs.Aencroirelagencedepresseta-tique Xinhua, cet asschement, leplus svre depuis six dcennies,est d ununmanque de prcipi-tations dans la rgion du lac et enamont sur ses affluents. La duretdu climat cette anne a sa part deresponsabilit. Maisneciter quellerevient omettre le rle que joue,500kmenamont, lacolossalerete-nuedesTrois-Gorges. Larelationdecausalit nest toujours pas recon-nueofficiellement, mmesi legou-vernementaadmis, enmai 2011,que le plus grand barrage de la pla-nte a engendr des problmes rsoudrede touteurgence.Chaqueanne, lorsquelebarra-gedesTrois-Gorgesemmagasinedeleau[pourfonctionnerpen-dant la saison sche hivernale], ledbitduYangzi dcrot. Celaaccl-relachuteduniveaudulacPoyang,dont la priode de basses eaux estanticipe, analyse Ye Xuchun,chercheurluniversitduSud-Ouest de la Chine. Il est coauteur,avec des scientifiques du Labora-toire dtude de lenvironnementde Nankin, dune analyse croisedes relevs des niveauxdeaudansle bassindes Trois-Gorges et len-droit oles flots duLongFleuvese mlent ceux du lac Poyang, son extrmit nord, face la villede Hukou.Les auteurs en concluent que lerglageartificiel delaretenue, quilest ncessaire de remplir pourmaximiser saproductiondlectri-cit, rduitleniveaudeauduYang-zi en aval. Et que le fleuve nassurealors plus sonrledeblocageaunorddulac. Dslors, lesautresrivi-res qui abreuvent Poyang ne fontplus que traverser, ensimplescours deau, le lac disparaissant. Cefut le cas en2006, anne trs schequi tomba enpleine phase de rem-plissagedesTrois-Gorges:Lors-que le niveau deau du barrage futlev de 15m, pour atteindre 155menoctobre, lelac dclinaunniveau extrmement faible Hukou, crivent-ils.Ledbut delanne2012est pire.Lquilibre cologique de la rgionest lourdement affect, sedsoleDaiNianhua, vice-directeurduCen-trederecherchesur lelacPoyang, Nanchang, la capitale provinciale.Sans unniveaudeausuffisant, pasdepoisson, doncpasdevivresncessaires auxoiseauxmigra-teurs pour lesquels Poyang est unetape. Le gouvernement sest rso-lu alimenter le lac en poissons etencrevettes par hlicoptre.Le bilanconomique est lave-nant. Au chantier naval de Xingzi,unouvrierraconte: Lesnaviresdecommerce ne peuvent plus circulerquelacalevide, alorsquelelacestunpoumondelactivitdanslaprovinceruraleduJiangxi. Cer-tains proposent de btir un nou-veaubarrage la jonctiondulac etdu Yangzi, mais qui sait quels enseraient les effets secondaires.Quant auxpcheurs, ils ontretourn leurs embarcations sur lariveoules ont carrment abandon-nes sur le lit assch de Poyang.Guo Jintao, un habitant de Yumin-cun, village dune centaine depcheurs, na pas sorti sa barquedepuis plus dun an. Il navait pasvu le lac si sec depuis un demi-si-cle, lui qui a commenc pcher 13 ans. Son pouse et lui se sontdonctournsverslespetitstra-vauxprcaires deconstruction.Lanprochain, nous verronsbien. Sil yaassezdeau, nousretour-nerons pcher, sinon nous poursui-vrons cettenouvelle activit, ditM. Guo en tirant sans cesse sur sacigarette. ZhangJingzen, safemme,trouveque, 55ans, empilerdesbri-quesestpuisant :Jeprfrelapche, cest une activit que notrefamille pratique depuis quatregnrations , dit-elle, poussantsonmari exhiber soncertificat depcheur professionnel.Lafamillegagnaithabituelle-mentde1000020000yuanspar an (1 200 2400 euros), maislesGuonesontparvenusaccumu-ler que 5000 yuans en 2011. Lesautoritslocalesleurontoffertunecompensation de 4000yuans. Unautrepcheur, curieuxdeladiscus-sion, sinterpose alors pour confierque lui na reu que 500 yuans dugouvernementdelaville, tandisquelaprovinceauraitdbloqu1000yuans pour chaque pcheur.Les revenus des villages depcheurs dclinent aussi vite que leniveau deau du lac. Certains habi-tants doivent se reconvertir ,constate Xu Bin, auteur dune th-se sur les consquences socioco-nomiques des dsquilibres envi-ronnementaux du lac. Il prvient :LaterreenChineestsche, leYang-zi est donc vital. Poyangenest lunedescls, sasituationactuelleconsti-tue un avertissement pour lefutur. pHaroldThibaultnSur Lemonde.frVoir et couter le portfolio sonorede notre envoy spcial.SurlelacTchad, auNiger, lesancienspcheurssesonttournsverslagriculturedemaraisIl a pris lEurope du Nord parsurprise, et pourrait bientttoucher les levages de Fran-ceLevirusSchmallenberg, dunomde la ville dAllemagne oil at identifi pour la premire foisen novembre2011, a t retrouvaux Pays-Bas et en Belgique. Sansdanger pour les humains, il affec-te plus ou moinsgravement leslevages bovins, ovins et caprins.Les autorits franaises ontdonc mis en place un dispositif desurveillance pour dtecter le plusprcocement possiblesonven-tuelle introduction dans lHexago-ne, notammentdanslesrgionsfrontalires avec laBelgique et lAl-lemagne.Le virus Schmallenberg appar-tientlafamilledesorthobunyavi-rus, largement distribus enOca-nie et en Afrique, qui provoquenten gnral des symptmes clini-queslgers. Austadeactueldesconnaissances, lenouveauvenuaffecterait surtout les ruminants.Chez les animaux adultes, lin-fectionaigusemanifestepar delafivreetunepertedapptit, etchezlesvacheslaitiresparunechute de production et une diar-rhe. Linfectiondesfemellesengestationpeut provoquer lavorte-ment ou la naissance danimauxmalforms. Le virus, dont loriginerestemystrieuse, sembletrans-mispar des moucheronsdelafamille des culicodes. Ceux-lmmesqui, depuis2006, transpor-tent chez les ruminants dEuropeunautreagent pathogne: le virusde la fivre catarrhale (maladie dela langue bleue).Entre aot et octobre2011, descasdinfectionaiguparlevirusSch-mallenberg ont t rapports chezdesbovinsenAllemagneetauxPays-Bas :environ80foyerssontsuspects aux Pays-Bas et une ving-taine en Allemagne , dtaillelAgencenationaledescuritsani-tairedelalimentation, delenviron-nement et du travail (Anses).Depuis dcembre2011, des cas demalformations lies ce virus ontaussi t rapports chez des ovinsetdescaprins, enAllemagne, enBel-gique et aux Pays-Bas. Aucun caspour lemoment enFrance.Hormis de la mre au ftus, levirus ne se transmet pas dun ani-mal lautre, mais les moucheronsassurent unedispersionefficace.Dansles levages ovins touchsauxPays-BasetenAllemagne, lapropor-tiondanimaux infects est enmoyenne de 30%, et peut atteindre75%, prcise Didier Calavas. Chefdelunitpidmiologiquedulabo-ratoire lyonnais de lAnses, il insis-tesurlavigilancemettreenuvre face cette maladie mer-gente, contre laquelle il nexisteni vaccinni traitement spcifique.Tests srologiquesInconnuil yatroismois, levirus Schmallenberg a donn laPlate-forme nationale de sur-veillancepidmiologique ensan-t animale, mise en place en octo-bre2011 par les pouvoirs publics,loccasion de montrer sa ractivi-t. Destine sassurer de lad-quation entre les dangers sanitai-resprsentsoumenaantleterritoi-reetlesdispositifsmisenplacepour surveiller ces dangers , ellerassemblesixpartenaires: laDirec-tiongnraledelalimentation,lAnses, laSocitnationaledesgroupementstechniquesvtri-naires, GDSFrance, CoopdeFranceetlAssociationfranaisedesdirec-teurset cadresdeslaboratoiresvtrinaires publics danalyses.Mis enuvre depuis dbut jan-vier, le dispositif consiste pour lesleveurs et les vtrinaires signa-ler les malformations affectant lesruminantsmort-ns oumalfor-ms la naissance. Puis, pour lesbiologistes, rechercher chez cesanimauxlaprsenceduvirus, laide de squences gntiques iso-lesparlInstitutallemandFrie-drich-Lffler. Au17janvier, plu-sieurs cas suspects ont t soumisauLaboratoirede santanimaledeMaisons-Alfort (Anses), sans toute-fois que le virus Schmallenberg nesoit dtect. Des tests srologiquesqui faciliteront ce dpistage sonten cours dlaboration en Allema-gne et aux Pays-Bas. Ils sont esp-rs pour fvrier-mars. pCatherine VincentUnnouveauvirussvit dansleslevagesdEuropeduNordluFrurceuucLivesordisosiLi desurveillurceuucusoulegerme, surs durger our les humuirs, urriveruiL durslHexugoreLesrevenusdespcheursdclinentaussi vitequeleniveaudulac,analyseununiversitaireDes scientifiques appellentdes mesures durgenceLES POPULATIONS vivant autourdulac Tchad, lac ferm dont lasuperficie a considrablementdiminu enraisonde scheressesrcurrentes, se sont plutt bienadaptes la nouvelle donne,selonune tude franco-nigrien-ne publie ennovembre2011 dansla revue Regional EnvironmentalChange. Les chercheurs ontconcentr leurs travauxsur le vil-lage de Bosso, auNiger, situ surla cuvette norddulac, qui se videdsormais chaque anne.Ils ont constat que, pour com-penser la baisse des activits depche, autrefois trs rentables, leshabitants staient tourns vers lacultureirrigue de poivrons, desti-ns lexportationvers le Nigeriavoisin, et lexploitationdes cuvet-tes humides et des terres trs ferti-les recouvertes par les eauxdou-ces dulac aumoins une partie delanne. Lapremire fois que jeme suis rendusur place, je pensaistrouver une rgionenvoie de dser-tification, raconte Pierre Genthon,directeur de recherche lInstitutde recherche pour le dveloppe-ment (IRD) et coauteur de ltude.Uncollgue maemmen voir unesorte de polder, aufondduquel lesgens cultivaient le mas et le nib unharicot , sans irrigation, cequi relve dumiracle. Les fluctuations duniveaudulac Tchad ne constituent pas unphnomne nouveau, mme si labaisse constate depuis lesannes 1970est une tendancelourde. En1908, le gnral fran-ais JeanTilho avait constat queles caravanes pouvaient traver-ser piedsec lapartie nord dulac, sur laquelle il avait naviguquatre annes plus tt. Le lacTchadest tributaire pour 85%deses eaux, duChari, fleuve alimen-t par les pluies tombant dansune zone tropicale humide situe la frontire entre le Tchadet laRpublique centrafricaine.Le sentiment gnral est quecest mieux quandle niveaudulacest haut, ajoute M. Genthon. Mais(), il peut y avoir unsystmedadaptationdes populations quitirent partie des diffrentes confi-gurations dulac. Unniveaubasnest donc pas forcment synony-me de catastrophe. En2011, laCommissiondubas-sindulac Tchadaractivunpro-jet pharaonique, qui driveraitunepartiedes eauxdelOubangui,fleuvemarquant lafrontireentrelaRpubliquecentrafricaineet laRpubliquedmocratique duCongo, pour alimenter lelacTchad. Sil se concrtise, ceprojetstopperaces fluctuations, qui per-mettent decultiver des terres rgu-lirement rechargesensdi-ments. Cequi reviendrapertur-ber lquilibre fragile qui sest misenplace, prvient lhydrologue. pGilles vanKoteLes cinqplus grands lacs deaudoucede Chine Dongting,Poyang, Tai, Chaoet Hongze requirent des efforts de protec-tionextrmement urgents,prvient une vingtaine de cher-cheurs dans une tude publieendcembre2011 par lAcad-miedes sciences deChine. Ilsconseillent dinvestir massive-ment dans lecontrle des pol-luants industriels et des rejetsdeaux uses de villes en pleineextension, ainsi que demettre enplaceunsystmedchange desdroits dmissionspour les indus-tries dans ces rgions peuples.Yangzi500kmShanghaBarrage desTrois-GorgesCHI NEPoyangHUNANHUBEIANHUIJI ANGSUJI ANGXINankinHukouNanchangXingziLe lac assch de Poyang, le 15janvier. TIMFRANCOPOUR LE MONDEEnChine,leplusgrandlacdeaudouceestsecPekirircrimireluhuissedes luies, musquurLluresorsuhiliLeduhurrugedes Trois-GorgesSantLes recherchessur lesupervirusgrippalsont suspenduesLes chercheurs qui travaillent surla transmissionentre humains duvirus grippal H5N1, ont dcid,vendredi 20janvier, de suspendreleurs travauxpendant deuxmois.Face aux craintes suscites parleurs rsultats, les quipes lori-gine de la crationdunsupervi-rus grippal souhaitent donner letemps la communaut scientifi-que de sexprimer sur ces ques-tions. Lorganisationdunforuminternational est propose.80123Mardi 24 janvier 2012franceLecandidatsurprendsesadversaireset sesprochesAcontre-pied. Onattendaitde Franois Hollande unexercice personnel, poursonpremiergrandmeeting, auBourget (Seine-Saint-Denis),dimanche22janvier. Si lecandidatsocialistea parl de lui, il a surtoutcommencdcliner sonpro-gramme prsidentiel, dont ledtail doit tre annonc jeudi. Denombreuses mesures sont inspi-res du projet socialiste, dautressont issues de la campagne de laprimaire socialiste.RformerlesystmebancaireMonvritableadversairenapas de nom, pas de visage (). Cetadversaire, cest lemondedelafinance. Untonmarqu gau-che, pour des mesures qui restenten grande partie issues du projetsocialiste, commelasparationdesactivitsdecrdit et dinvestis-sement des banques, linterdic-tion pour les banques franaisesdtablir des filiales dans les para-dis fiscaux, unevritabletaxesurlestransactionsfinancires, avecceuxqui laveulentenEurope,unfonds dinterventioneuro-penouencore une agencepubliquedenotationeuropen-ne.Refonderlepactefranco-allemandFranois Hollande maintientsonengagementderengocierlac-cord trouv en dcembre2011 surun renforcement des traits euro-pens. Il voque aussi lmissiondeuro-obligations (eurobonds), etsouscrit lide de taxe carboneaux frontires. Plus inattendu, ilsouhaiteconclureunnouveautrai-tdepartenariat franco-allemand,sur le modle des accords de lEly-se en1963.PrioritlindustrieLecandidat socialistesest placsurunterraincher NicolasSarko-zy, en voquant la rindustrialisa-tion. Il reprend lide du PS dunebanque publique dinvestisse-ment, que le chef de lEtat dfend,avec des modalits diffrentes,souslenomdebanquedelindus-trie. Il assurevouloirmobiliserlpargne en faveur des petites etmoyennesentreprises(PME), etmenaceles entreprises qui dloca-liseraientdedevoirrembourserlesaides reues. M. Hollandeaaus-si voqu un plan de grands tra-vauxdans unmillionde loge-ments pour amliorer lisolationdes btiments, qui devrait, selonlui, crer des dizaines de milliersdemplois . Sur lnergie, sansciter laccordconcluavec les colo-gistes, ilrptevouloirramenerlapart dunuclaire de 75% 50%dici 2025 , et voqueuntarifsocial du gaz et de leau, mais nerevient pas sur le blocage des prixde lessence.MatriserlesfinancespubliquesM. Hollande assure que toutesles mesures nouvelles serontfinances par des conomies, etpromet de ne pas augmenter lenombredefonctionnairesdurantcinq ans. Parmi les mesures dco-nomie, une rforme fiscale avec lacrationdune nouvelle tranche, 45 %, de limpt au-dessus de150000eurosderevenusquonne me dise pas que cest la classemoyenne, a ironis le candidat ,mais aussi une taxationducapitalouunplafonnement desnichesfis-cales 10000euros. Sur les retrai-tes, M. Hollandearptquunengociation souvrira ds ledbut de son quinquennat, pourdiscuterdesconditions(dcote,pnibilit) dunretour60ansdge lgal de dpart, en mainte-nant les 41 annes de cotisation.Logementsocial: dessanctionsplusduresAutre priorit de M. Hollan-de, la construction de logements.Lecandidatsocialisteavoquplu-sieurs pistes nouvelles et nonpr-vues dans le projet de son parti,comme la mise disposition parlEtat de tous ses terrains disponi-bles pour quelescollectivitslocales yconstruisent duloge-ment social. Il promet un double-ment du plafonnement duLivretA, dont lpargne finance lelogement social, oulencadre-mentdesloyers dansleszonesoles prixsont excessifs , etmenace de multiplier par cinq lessanctions financires infligesaux communes qui ne respectentpaslaloi solidaritrenouvelle-ment urbain(SRU).RefonderlesinstitutionsM. Hollandereprendtellesquel-leslespropositionsduprojet socia-liste:proportionnellelAssem-ble, parit, droitdevotedestran-gers aux lections locales. Il sestfait menaant, disant quil seraitimpitoyablelgarddelacorrup-tion, etarptquilrduiraitde 30% les indemnits des mem-bres de lexcutif .DeszonesdescuritprioritairesM. Hollande veut aider plus lesterritoires qui enont besoin, maisaussi, nouveautrelative, crerdeszones de scurit prioritaires lo la dlinquance est la plus le-ve. Il voque, malgr sa promessede ne pas augmenter le nombre defonctionnaires, 1 000postes sup-plmentaires par andans lesdomaines de la police, de la justiceoude la gendarmerie.Jeunesse: uneallocationdtudesLe candidat socialiste a conclusondiscours envoquant sonrvefranais deretourduneprogression entre les gnrations.Dnonant la jeunesse sacrifie,abandonne, relgue, il adenou-veaupromisdecrer 60000pos-tes supplmentaires dans lduca-tion, mais aussi une allocationdtudes sous conditionde ressour-ces pour les tudiants, ainsi quesoncontrat degnration, lem-bauche dun jeune et le maintiendun salari dans lemploi enchangedebaissesdecharges. Et lecandidat deconclure, enaffirmantne vouloir tre jug que sur unobjectif : est-ce que les jeunesvivront mieux en 2017 quen2012?. pSamuel LaurentaaaSuite de la premire pageCequi reste dvoiler demeurenanmoins sensible, puisquilsagit des priorits, ducalendrierdemiseenuvredes proposi-tions et surtout deleur chiffrage,terrainsur lequel les socialistes sesavent attendus de piedferme parladroite.Cenest pourtant pas laseulesurprisequarserveses camara-des lecandidat socialiste. Attendusur unterraintrs personnel, lepudiqueFranois Hollande acer-tes dse plier cet exerciceoblig.Il avoqu sonenfanceenNor-mandie dans une famille pluttconservatrice, remerci sonprecar il avait des ides contrairesauxmiennes et quil maaid affirmer mes convictionset samre, qui lui a transmis lambi-tiondtre utile.Mais cest dabordunetrajectoi-repolitique, davantagequune his-toirehumaine, quavoulumettreenscneM. Hollande, profond-ment inscrite dans laterre et lhis-toiredeFrance.DeTulle, une ville petite par lataille, oil sest nourri delammoiredes supplicis, ces99hommes pendus enjuin1944par ladivisionSSDas Reich, lagaucheplurielle, quil a dirigeavec Lionel Jospinquandnous gou-vernions ensemblelepays avec hon-neur, lancienpremier secrtaire,qui agalement voqulablessu-re du21-avril , a rsolument ins-crit sonparcours dans les combatsdelagaucheet de laRpublique.Lautoportrait quil a brossserait presque celui dunFranaismoyen: Je revendique une simpli-cit qui nest pas une retenue, aplaid celui qui, dabordface Dominique Strauss-Kahn, puis Nicolas Sarkozy, a longtempsbrandi largument lectoral ducandidat normal. Cest entout caslexact contraire de celui de Nico-las Sarkozy, quil na pas cit uneseule fois enune heure et vingt-trois minutes de discours, tout enfaisant rfrence indirectement lui : Je vais vous confier monsecret, que jai gard depuis long-temps: jaime les gens commedautres sont fascins par lar-gent. Cest latroisimesurprisequavait fomenteFranois Hollan-de: unecharge virulenteet lyriquecontrece mondedelargentetdelafinance, laquellenauraitpas dpluJean-Luc Mlenchon.Dans cette bataille qui sengage,jevais vous dire quel est monvrita-ble adversaire: il napas de nom,pas de visage, pas de parti, il ne pr-senterajamais sacandidature, il neseradonc jamais lu. Cet adversai-re, cest le monde de lafinance.Sous nos yeux, envingt ans, lafinanceapris le contrle de lcono-mie, de lasocitet mme denosvies, adclamle candidat.Certes, cedernier napas aban-donnleralismebudgtaire qui,delongue date, constitue samar-quedefabrique: Toute nouvelledpenseserafinance par des co-nomies, a-t-il rpt. Mais com-mele constateundputsocialis-te, sur lchelle de Richter dudbat politique, il yaunnet coupdebarre gauche. Lecandidat socialisteconnatses classiques lectoraux, qui veu-lent quuneprsidentielle segagnedabordaupremier tour. Jusquicicritiqupour sadifficult sur-prendreoulecaractre tropatten-dude sacampagne, lecandidatHollande, pour sa vritableentreenlice, dmontrequil peut aussiprendreladversaire revers. Etpar surprises. pDavidRevault dAllonnesLe candidat socialiste sonarrive aumeeting duBourget (Seine-Saint-Denis), dimanche 22 janvier. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE, FRENCH POLITICS POUR LE MONDEPrsidentielle 2012FranoisHollandeconnatsesclassiques,qui veulentquuneprsidentiellesegagnedabordaupremiertourFranois Hollande a propos,dimanche 22janvier, dinscrirela loi de 1905 de sparation desEglises et de lEtat dans laConstitution. Pour le chercheurPhilippe Portier, spcialiste dela lacit, cette mesure sera dif-ficile appliquer car elle remet-trait en cause le concordatquirgit les relations entre lescultes et lEtat en Alsace et enMoselle, et le rgime en vigueurenGuyane. Larticle2 de la loiprvoit que la Rpublique nereconnat, ne salarie et ne sub-ventionne aucun culte. Or, leconcordat de 1801 va prcis-ment lencontre de cet article.Quant larticlepremier de laloi, qui garantit la libert deconscience et de culte, il a djvaleur constitutionnelle.Hollandesancregauche, avecunprojetprudentlecurdiduL udeclire, dimurcheuuBourgeL, ses roosiLiors, surs sururchir durogrummesociulisLeLavoiequejevouspropose,cestleredressementVerbatimExtraits dudiscours deM. HollandeLa lacit dans la Constitution: une promesse difficileYIl ny a jamais, jedis bienjamais,une seule politiquepossible, quelle que soit la gravitde la situation. LHistoire nest pasladditionde fatalits successives,elle nous enseigne quil y a tou-jours plusieurs chemins. La voieque je vous propose, cest leredressement dans la justice, cestlesprance dans la promesserpublicaine. ()Je ne montre aucune indulgen-ce sur le quinquennat qui arrive sonterme. () Unseul mot rsu-me cette prsidence: la dgrada-tion. Tout sest dgrad. Je neparle pas dune note. Je ne parlemme pas des comptes publics. Jeparle des conditions de vie, descomportements, tout simple-ment de la situationdupays. ()Si la finance est ladversaire,alors il faut laffronter avec nosmoyens et dabordchez nous,sans faiblesse mais sans irralis-me, enpensant que ce sera unlong combat, une dure preuvemais que nous devrons montrernos armes. ()Le rve franais, cest le creusetqui permet toutes les couleursde peaudtre galit de droitset de devoirs. Le rve franais,cest laffirmationdes valeurs uni-verselles qui vont bienau-deldes frontires, qui vont bienau-del de la nation. Ce nest pasunespace limit, mais qui est pro-clam tous, la face dumonde.Le rve franais, cest notre histoi-re, cest notre projet ! Le rve fran-ais, cest une force, cest le projetque je vous propose, parce quilnous ressemble, parce quil nousrassemble! p90123Mardi 24 janvier 2012politiqueSOLDESSUR LACOLLECTIONDUVIVIERFABRICATION FRANAISEMARQUE NF PRESTIGEESPACE TOPPER1926-2012SoldesauxdateslgalesenvigueurCanaps, convertibles, fauteuils Club et de relaxation... les plus grandesmarques sur 6 niveaux dexposition. 63 rue de la Convention Paris 15e,01 45 77 80 40, ouvert 7j/7 (10h-19h), nocturne le jeudi 26 janvier(21h). M Boucicaut, P. gratuit. www.topper.frPrsidentielleNicolusDuorL-AigrurerLreercumugreourureFrurcelihreDevant unmillier de personnes, dimanche 22janvier Paris, NicolasDupont-Aignana donn le coupdenvoi de sa campagne prsidentielle,place sous la bannire duprotectionnisme et la revendicationduneFrance libre. Le prsident de Debout la Rpublique parat enmesurede remplir la conditiondes 500parrainages dlus ncessaires pour seprsenter. Dans undiscours dune heure trois quarts, il a fustig la sou-missionde nos dirigeants latutelle extrieure. Il vafalloir se librerdubipartisme rducteur qui touffe laFrance, a exhort le dput (noninscrit) de lEssonne, dnonant unsystme pourri, qui ne marcheplus. Le protectionnisme est indispensable pour rtablir laloyaut deschanges internationaux, a plaid M. Dupont-Aignan. La finde leuroest une obligationabsolue, estime-t-il. Il senest galement pris lapense unique sans-frontiriste. Ne vous laissez pas intimider, a-t-illanc ladresse de ses partisans, promettant auxgrands duroyau-me de finir comme lafamille BenAli oulafamille Moubarak. LaFrance est morte, vive laFrance !, a-t-il conclu. pPatrickRogerMarine Le Pen dnonce la castequi voudrait barrerla route auFNLors dunmeeting Bordeaux, dimanche 22janvier, Marine Le Penadnonc la caste qui a fait soncasting pour barrer la route auFront national. Le systme a, enoutre, cr selonelle des faux candi-dats antisystme pour donner auxlecteurs lillusiondune possiblealternance.Gnocide armnienLes associations franco-turquesrunissent 15000manifestants avant le dbat auSnatAumoins 15000personnes dorigine turque ont manifest, samedi21janvier Paris, pour sopposer auvote de la propositionde loi visant pnaliser la contestationdes gnocides, dont le gnocide armniende1915, qui devait tre examine lundi auSnat.Budget Franois Baroin prcise les contours de la taxesur les transactions financiresLe ministre de lconomie, Franois Baroin, a annonc, dimanche 22jan-vier, que la taxe sur les transactions financires que veut introduire legouvernement frapperait les actions, les drivs et les titres, lexcep-tion, naturellement, des obligations dEtat .Prsidentielle 2012ReportageDanslimmensehall 2duBourget (Seine-Saint-Denis), ils sontl, masssaubasdesgradinspleinscraquer,attendant la fin du show de Yan-nick Noah. Les visages se tendentsoudain quand Franois Hollandefend la foule compacte. Bintou etBrigida saniment : Je veux quilsoit prsident ! Onattendbeau-coup de lui , lance la premire. Ilvagagner, ona confiance, assnelaseconde. Lesdeuxquinquagnai-res, venues de Clamart (Hauts-de-Seine), font partiedescesfanspourlesquellesFranois seraforcment bon.Unpeuplus loin, Alexis Lepand,26 ans, se tient seul au milieu dessupporteurs. Jaimerais savoir cequil est derrirelhommepolitique.Il est lisse, on narrive pas le cer-ner, glisse le jeune homme, web-masterBlanc-Mesnil(Seine-Saint-Denis). Il sait quil naurapaslepro-grammeducandidatcesoir, alorsilattendaumoins des propositions.Si, danslafoule, onreprevitelesgrappes de militants, qui scandentds quils en ont locca