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112 d'une lettre, satisfaites d'abord aux rè- gles, aux convenallices. qu'exige la cor. respo'ndance famiilière, Votre le peut être bref, mais il doit être tueux. Ne prenez pas tout de suite le ton ,sachez amener ' le sujet. Après les politesses. d'USage, excuSeZ- vous; d'avance pour les erreurs que vorre peu d'expérience vous. expose à commettre, ' D'a'psès ' ce qu'on voUs' a dit, voUs croyez que".' Viennent alors vos explications, Une société de secours mutuels fournit habitueilement: Iodes secours encas de ,maladie ou d'accident (soins' d'Un médecin spéciall agréé par l'association; gratuité remèdes; demnité de chômage).; 2 0 des. secours aux veuves ou aUx orphelins ,des SION, 1er Décembre ,1913 32 me année dépensait tout son argent en plaisirs. « Il faut profiter de sa jeunesse! disait la pauvre fine; je ne pourrôJi peut-être pas toujours rire et ,chanier. » Tous, les dimanches, 'c'était Un bal, iJe théâtre ou une p-artie de ,campagne. Toutes deux, L' EOOLE PRIMAI RE ORGANE DE LA SOCIETE VALAISAliliE D'EDllJ<DATIOI ne de caractère. Louise continua à hien gérer son ménage et. économisa; J Déthodologle générale ne vêtit S.es enfants 'comme des princes, leur donna force jouets Après S'a «Lecture intelligente» M. vertissements. A la fin pourtan.t v111(1 le Dr Dévaud, pTofesseu.r à vieillesse et celle de Jeanne furl: de Fribourg, vient d'enrichir la l1tté- triste. Ses enfan.ts ingrats. De rature pédagogique d'lOue :llouveHe pu- plus. la voir, son mari était mort et blication: Précis de Méthodologie [!t- yeux usés se refusaient tout tr nérale, (éditée par Fragnère, à Poussée par la misère, elle se sou Fribourg. - 80 cent.). Un iour de son ancienne Destiné spécia!lement aUx candidats bien humblement, vint lui emprunter , à Il'enseignement, ' ce .cahier, de 50 P'Çl.- l'argent Louise ' coulait ses iours. d ges de texte serré, avec autant de pages l'aisance, e}lle avait acquis, de h"' ....... •• en blanc pour. notes, a sa pOEace maT- rentes. Hélas! bon coeur et quée dans toutes 'les, bibliothèques pé- ne marchent pas.. toujours. ,côte à dagogvques .. Et, 'S'i1 est un gUide sûr au cours de son déveloprpement, dans ce qu'avec Herhart et ZiaIer, .ill appelle les moments. didactiques. 1'1 en distingue trois ([)) la présentation du savoiI1 nouveau sous une forme contrète; b) f priation inteUeduelle; c) tion pratique; et deux seconda.ires; a) le rapipell du ,connu rp'Our servir d'intro- duction aperceptrice à la noUtvelUe le- çon; b) n ' al , récapiiuOEaiion, l Ia synthèse qui :suit il' appropriation intcl[edueUe. ' taires; une .pension aU sociétaire qui atteint un certain il convi'ent suproos'er qu'ii a droit au repos., EVI- demment, c'est l'esprit de 'solidarité qui a présidé à la création des sociétés. de seCOUflS 'mutuels. ,La sdlidarité a pour devise: Tous, pOU.r ,chacun et chacun pour tous. Parmi les, devoirs, qu'dIe im- pose, les uns, procèdent de la stricte jus- tice (paiement régulier des coti'Sations, oMigation d'assis,ter aux réunions. où l'on! s'occupe de l'intérêt commut1l. les autres, s'élèvent jusqu'à la pure charité Louis'e n'eût point de pitié; elle fit h pour. les débutants, dans, l'enseignement, à Jeanne de s' a: conduite 'irréf échie, plus d'un vétéran cependant saura en lui 'debita Un sennon fort sage, tirer profit, tout en regrettant de .ne pas Le chapitre V tout entier est consa- cre à l'ôJpplicatio.n prati'que de la théo- rie précédemment développée. C'est de beaucoup 'le chapitre Ile p1us, important, puisqu'il comprend Iles, 2/5 du cahier; aussi s'impose-t-ill à il'.attention du lec- teur. Les détaias: prafiiques y abondent sur. l'enseignement intuitif, les 'leçons 4e choses, J'art de narrer et de décrire, - sur. l'a'bstradion, OEa généraUsation, la systématisation qui Iconstituent :l'éla. boration didactique, - sUr les appHca- tions pratiques: tâches orales et de· voirs écrits. J1l se termine Ipar quel'ques considérations sur 1,a p11éparation des leçons, et l'examen de consdence péda- gogique qui, doit les suivre. Le VIe et dernier Chéllpiltre est ,consacré aux pro- . (initiative' d'une 'co'llecte que les statuts ne peuvent pa'S: prévoir, mais. la pi- tié inspire en présence d'une misère ex- ·ceptionnel'le, surveillance ·· ou placement d'orphelins, etc.). La ' mutualité. ainsi 'comprise, dépôJsSë limites de la ordinaire: ellecont1.1ibue au progrès social et au progrès moral. ' XX'X Racdntez ia fable « ,La Cigale et 1a Four- mi » en remplaçant les personnages de La Fontaine par des personnages humains. et' étaient deux cama- rades d'atelier. :jeunes, actives et adroiu tes; elles g-agnaIent de bonnes. journées. Mais tandis que Louise, économe et pré. voyante,' déposait chaque mois' quelques francs à ' la Cai'sse d'Epargne, Jeanne el'1e la renvoya sans le moindre seco l'avoir connu 20 ans · p:lus, tôt. .. - .. Sujets de rédaction Vous raconterez votre meiUeure j des vacances passées et 'aussi celle de la ren' trée dernière en les comparant ou le's oppo< sant, à votre choix. '" * :1< Vous êtes chez vous, dans une maison close au milieu de vos parepts. Au d le souffle en tempête, la. pluie fait Dites vos pensées. >Ir * * La place publique, un jour ' de foire ou marché: [es, boutiques, les marchands, acheteurs, les curieux. '" '" * ,Vous avez le choix en e un voyage les montagnes ou dans une localité de aimez .. vous le mieux aller? Donner raisons de votre préférence. qu'en effet tout... en préten- dant modestement n'être qu'un «Pré- cis », est :cependant bien complet aU double point de vue de la théorie et des alppIications pratiques. , Après avoir tra1té assez rapidement, ' dans les trois premiers chapitres, nature de l'ensei;gnelnent, son but, les qua1ités doit présenter, - les con- ditions intérieures" extérieures et maté- rielles qui en aSlsurent le suacès, - et ce qui concerne l'or ·ganisation scolai- re au triple point de vue du classement des élèves, de lIa distrilbution du temps et de .la répartition des. m'a.tièresi, l'au- teur en vient, danS! le chôJpitre IV, à l'analyse d'une 1eçon ou, comme H dit, d'une tranche du programme que le maître doit servir à ' 1'élève, bien pré- parée, bien aplPétissan, te. m na sui.t dans les dH'f.érentes IPhases qu'eIllle présente .cédés d'enseignement. L'auteur y traite d'une façon bien ,claire, a" emiploi de lIa forme interrogative, de [a! fonne expo. sitive et des. différents. procédés qui per- mettent le ,contrôle du tr.avail personnel de l'élève: récitation des leçons., 'Correc- tion des, devoirs., compositions'. Nous ne pouvons que félidter l'au- teur d'avoir su, sans trop la olal"té, condenser :dans Un petit vo[ume 7

L'Ecole primaire, 01 décembre 1913

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d'une lettre, satisfaites d'abord aux rè­gles, aux convenallices. qu'exige la cor. respo'ndance famiilière, Votre préamhu~ le peut être bref, mais il doit être affec~ tueux. Ne prenez pas tout de suite le ton dootor~l; ,sachez amener 'le sujet. Après les politesses. d'USage, excuSeZ­vous; d'avance pour les petit~s erreurs que vorre peu d'expérience vous. expose à commettre, 'D'a'psès 'ce qu'on voUs' a dit, voUs croyez que".' Viennent alors vos explications, Une société de secours mutuels fournit habitueilement: Iodes secours encas de ,maladie ou d'accident (soins' d'Un médecin spéciall agréé par l'association; gratuité d~s remèdes; in~ demnité de chômage).; 20 des. secours aux veuves ou aUx orphelins ,des sodé~

SION, 1er Décembre ,1913 32me année

dépensait tout son argent en plaisirs. « Il faut profiter de sa jeunesse! disait la pauvre fine; je ne pourrôJi peut-être pas toujours rire et ,chanier. » Tous, les dimanches, 'c'était Un bal, iJe théâtre ou une p-artie de ,campagne. Toutes deux,

L'EOOLE PRIMA IRE ORGANE DE LA

SOCIETE V ALAISAliliE D'EDllJ<DATIOI u~ fu~ marié~, ne choog~~t n~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ de caractère. Louise continua à hien gérer son ménage et. économisa; J Déthodologle générale ne vêtit S.es enfants 'comme des princes, leur donna force jouets ~t Après S'a «Lecture intelligente» M. vertissements. A la fin pourtan.t v111(1 le Dr Dévaud, pTofesseu.r à l'Uni\Te~sité vieillesse et celle de Jeanne furl: de Fribourg, vient d'enrichir la l1tté-triste. Ses enfan.ts ingrats. De rature pédagogique d'lOue :llouveHe pu-plus. la voir, son mari était mort et blication: Précis de Méthodologie [!t-yeux usés se refusaient ~ tout tr nérale, (éditée par Fragnère, frères~ à Poussée par la misère, elle se sou Fribourg. - 80 cent.). Un iour de son ancienne 'cômp~gne Destiné spécia!lement aUx candidats bien humblement, vint lui emprunter , à Il'enseignement, 'ce .cahier, de 50 P'Çl.­l'argent Louise ' coulait ses iours. d ges de texte serré, avec autant de pages l'aisance, e}lle avait acquis, de h"' ....... ~, • • en blanc pour. notes, a sa pŒace maT-rentes. Hélas! bon cœur et quée dans toutes 'les, bibliothèques pé-ne marchent pas.. toujours. ,côte à dagogvques . . Et, 'S'i1 est un gUide sûr

au cours de son déveloprpement, dans ce qu'avec Herhart et ZiaIer, .ill appelle les moments. didactiques. 1'1 en distingue trois pr.in~ip'aux:

([)) la présentation du savoiI1 nouveau sous une forme contrète; b) f ap-~o· priation inteUeduelle; c) ~'appropria­tion pratique; et deux seconda.ires; a) le rapipell du ,connu rp'Our servir d'intro­duction aperceptrice à la noUtvelUe le­çon; b) n'al , récapiiuŒaiion, lIa synthèse qui :suit il' appropriation intcl[edueUe.

' taires; 3° une . pension aU sociétaire qui atteint un certain ~ge où il convi'ent d~ suproos'er qu'ii a droit au repos., EVI­demment, c'est l'esprit de 'solidarité qui a présidé à la création des sociétés. de seCOUflS 'mutuels. ,La sdlidarité a pour devise: Tous, pOU.r ,chacun et chacun pour tous. Parmi les, devoirs, qu'dIe im­pose, les uns, procèdent de la stricte jus­tice (paiement régulier des coti'Sations, oMigation d'assis,ter aux réunions. où l'on! s'occupe de l'intérêt commut1l. les autres, s'élèvent jusqu'à la pure charité

Louis'e n'eût point de pitié; elle fit h pour. les débutants, dans, l'enseignement, à Jeanne de s'a: conduite 'irréf échie, plus d'un vétéran cependant saura en lui 'debita Un sennon fort sage, tirer profit, tout en regrettant de .ne pas

Le chapitre V tout entier est consa­cre à l'ôJpplicatio.n prati'que de la théo­rie précédemment développée. C'est de beaucoup 'le chapitre Ile p1us, important, puisqu'il comprend Iles, 2/5 du cahier; aussi s'impose-t-ill à il'.attention du lec­teur. Les détaias: prafiiques y abondent sur. l'enseignement intuitif, les 'leçons 4e choses, J'art de narrer et de décrire, - sur. l'a'bstradion, Œa généraUsation, la systématisation qui Iconstituent :l'éla. boration didactique, - sUr les appHca­tions pratiques: tâches orales et de· voirs écrits. J1l se termine Ipar quel'ques considérations sur 1,a p11éparation des leçons, et l'examen de consdence péda­gogique qui, doit les suivre. Le VIe et dernier Chéllpiltre est ,consacré aux pro-

. (initiative' d'une 'co'llecte que les statuts ne peuvent pa'S: prévoir, mais. q~e la pi­tié inspire en présence d'une misère ex­·ceptionnel'le, surveillance ··ou placement d'orphelins, etc.). La ' mutualité. ainsi 'comprise, dépôJsSë .~es. limites de la pré~ voyand~ ordinaire: ellecont1.1ibue au progrès social et au progrès moral.

'XX'X Racdntez ia fable « ,La Cigale et 1a Four­

mi » en remplaçant les personnages de La Fontaine par des personnages humains.

Teait1t1~ et' Loui~e étaient deux cama­rades d'atelier. :jeunes, actives et adroiu tes; elles g-agnaIent de bonnes. journées. Mais tandis que Louise, économe et pré. voyante,' déposait chaque mois' quelques francs à 'la Cai'sse d'Epargne, Jeanne

el'1e la renvoya sans le moindre seco l'avoir connu 20 ans ·p:lus, tôt. C'e~,t .. -.. Sujets de rédaction

Vous raconterez votre meiUeure j des vacances passées et 'aussi celle de la ren' trée dernière en les comparant ou le's oppo< sant, à votre choix.

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Vous êtes chez vous, dans une maison close au milieu de vos parepts. Au d le ve~t souffle en tempête, la. pluie fait Dites vos pensées.

>Ir

* * La place publique, un jour ' de foire ou

marché: [es, boutiques, les marchands, acheteurs, les curieux.

'" '" * ,Vous avez le choix en e un voyage

les montagnes ou dans une localité de Où aimez .. vous le mieux aller? Donner raisons de votre préférence.

qu'en effet ~'ouvrage, tout... en préten­dant modestement n'être qu'un «Pré­cis », est :cependant bien complet aU double point de vue de la théorie et des alppIications pratiques. ,

Après avoir tra1té assez rapidement, ' dans les trois premiers chapitres, ~a nature de l'ensei;gnelnent, son but, les qua1ités qu{i~ doit présenter, - les con­ditions intérieures" extérieures et maté­rielles qui en aSlsurent le suacès, - et ce qui concerne l'or·ganisation scolai­re au triple point de vue du classement des élèves, de lIa distrilbution du temps et de .la répartition des. m'a.tièresi, l'au­teur en vient, danS! le chôJpitre IV, à l'anallyse d'une 1eçon ou, comme H dit, d'une tranche du programme que le maître doit servir à '1'élève, bien pré­parée, bien aplPétissan,te. m na sui.t dans les dH'f.érentes IPhases qu'eIllle présente

.cédés d'enseignement. L'auteur y traite d'une façon bien ,claire, a"emiploi de lIa forme interrogative, de [a! fonne expo. sitive et des. différents. procédés qui per­mettent le ,contrôle du tr.avail personnel de l'élève: récitation des leçons., 'Correc­tion des, devoirs., compositions'.

Nous ne pouvons que félidter l'au­teur d'avoir su, sans trop sacrï:~ier la olal"té, condenser :dans Un petit vo[ume

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Un enseignement si' a'hslbrait. si étendu . et ~ependa·nt si substantiel et si prati­que. Puisse-t-i1 trouver de nombreux aecteurs dans toute la Suisse rom'ande et atteindre· le noble but ,qu'~l s'est pro­p{)sé: un enseignement depŒus en plus méthodique; avec lui, nOUs :.répétons le vieil axiome par 1equ~1 ill termine s'on .travai'!: Ce qui vaut dans qa classe, c'est Ile maître; ce qui vaut dans; le maî­tre, c'est la méthode. .. -.. Pr~cll .'In.tractlen civique

VII. - L'IMPOT Définition.

On a']JIp'eI1~e impôt, ou mieux 'oontribu­tion, tout prélèvement op'éré sur les res­sources et le travail des particuliers en vue de subvenir aux dépenses des servi. ces pulYlics. En d'autres termes, l'impôt est la dette commune des citoyens et le prix des avantages que la Société leur procure. Ain~i l'impôt est une dette payée à Œ'Etalpar ies droyens comme prix de certains avantages. Je dis l'E­tat, je pourrais. dire aussi da commu­ne. Voyez d'abord ·ce qui ·.a lieu dans votre .vdl!le ou vill1lage. Il y exi~te des fa­milles qUi dépensent p'Ûur leurs besoins de nourriture, de vêtements, d~ lo­gement, de ·chauffage et pour d'autres néœssités, de Œ'existence privée.

Nécessité de l'impôt. Mais iil y .a d'autres. dépenses qui ont

Un cara/ctère public. Ainsi l'éclairage, Iles routes et leur entretien. Cela ne re­garde p.as Uille seule fami~Œ'e, maJs tes COncerne toutes. n faut donc Un fonds commUn pour y subvenir: c'est ~'impÔ>t qui [e 'fournit . ~acun profite de ces avantages,; en

conséquence charon paye 'pour les avoür: quoi de ptus, juste, de plus sim­ple rout à la foilS? Mlai's outre Iles dé­penses de :la commune il y a celles. dOu

canton .et surlout de lIa Contfédérati Vous avez déjà entrevu, voUs mieux plus. taJrd ce ·qu'est l'IEitat. 111 à rIa tête d'un pays. Un gouvernement des servkes pubHœ. .

Le Vaa,ais. com'me Etat, et ta S comme réunion d'Etats, ftOrment sorte d'unité morale et politique. L' et l'autre ont des besoins généraux regârdenrt tous Iles V a~aisans, tous. Suis&es. TeHe est l'armée, teUe est justice, t~lll;e est l'instnrction pub!liq telle est aussi !la 'création et 1'enrtreHen cenalÎnes grandes routes.,.' de trav publics.

Emploi de l'Impôt. Ces servilces constMuent Un i't1 ttm'(~nStl

mécanisme. empiloien,t un matériel s:idérablle, exigent un pers'onnel nomb'reux.

Ces dépenses stOnt utiles. défendre la patrie aU dedans o.u sur fronrtières, 'sans a' armée; . protéger percsonnes et l'es rpropriétés sans la g:Î'Strature et ·sans. :la ·f,ooce Publique q fait exécuter la lod?

Mais, Œa vie mart:ériela'e flle sut·fit on veut des écoles, dres éltablH~;'Sernenltsl d'instrulOtion de dilfférents degrés, i:1 des maîtres· et .route une admini tio.n.

II faut une .administration. pOUr cun des grands serlVlces. QJ1i fera ce monde d'algents, empilioyés à la se pulYlique, sinon le publlic [ui.,même Par qui seront couvel1ts /ll{$ frais de trtavaux qui profitent à tout Œe sinon par tous?

C'est une ilNusi011 trop rép.wdue q l'Etat est ri·che ,par hti-mêtrie. Que1q Uns lui demandent de tout faire, ce qui est abS'u[1de, et m.ême de tout faire fuitem'ent, ce qui ;l'est encore plus., com· . me s'il avait de ,grandes mines d'or où il n'au~it .qu'à puiser!

L'Etat n'est riche que de notre ar· gent. Sans. doute H possède bien quel­ques, exploitations particulières, mais qu"est-'Ce que ces faHJlles ressources pour

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subvenir à des dép'ens'es, qui s.'élèvent à près .de 150 millions.

On doit donlc payer bravement et sans varrnles récriminati'Ons cette deUe, puisque c'en ~st une, et de plus ne 1?'as chercher à Il'eIuder en fralUldant le hsc.

Il faut payer l'impôt loycdement. B y ~ des gens qui font la contreban­

de, ,c"es1.1à-dire qui dérobent à ila vue?e lIa douane, aux frontières Jes 'P~OdUItS qui lauraient dû a1cquitter des, droits à l'.Etat

L''Opinion flétrit lIa ·contrebande de profession, que la :lûi, de son côté, frap­pe de peine~ ,assez sévères. Mais,i:1 y ? d'autres manières de ·rrau:dler [ 'lmpot que l'opinion ne juge paiS, tou}ours avec la même sévérité. Irl en est qui ne se font pas scnupu~,e de déclarer à un taux mOiÏndre, des va1leurs soumises à des taXIes, .aiinqu'eilles 'Payent moins. au fisc. On reporte par ces fraudes sa pro­pre 'ch~ge sur ses concitoyens.

Abstenez-vous donc de tel:s, subterfu­ges et n'attendez pas: les amendes, qui les punissent QIQrsqu'i1s sont décou­verts, pour êtreconvailncus qu'il est obJ1igat'OÎ't e, non pas seu\}ement de p~yer la dette de Il'impôt, mais de 11' acqUItter tout entière.

L'impôt est :doil'c obligatoire pourr tous,; de plus ill 'est ,prtoportionnel, c'est­à-dire que tout dtoyen droit srublVenit aux dépenses pubd~ques pr;oporttionnel­lement là s'es facultés., et par facuHés, i1

- faut entendre non seulement ce que cha­CUn gagne, mais ,ce que chacu11 possè­de, CelUi qUi ,a. 'par exemPle, deux fois plus ~e tertes paye un impôt deux fois

o pius grand, Cela est parfaitement juste, ,car ,cellui

qui a une grande fortune a plus besoin de Ilal pr<Ytectilon des. 'loils, quece'J.ui qui ne ipo8's,ède 11.ien. Un riche propriétaire fonder, p·ar ex. profite dans une ~arge mesure de la .po~\Î'Ce qui gaJfide ses do­maines" des travaux pubHos le dotent de voies d'accès et :le protèg'ent oontre

les inondation~ et Iles accidents de ter­ralin, des tribunaux qui jugent s,es dif­férends, etc. Il dp,it donc payer plus à l'impôt que '}e modeste domestique qui n'a' pas de biens a,U soll.eil.

B en 'est de même du riche 'ca'pHaHs­te qui Pllace son argent dans toute eS12è-ces d'entrepftÎlSes que l'Etat protège par ses IllOis,; ill doit une contribution plus forte que l'ouvrier de fabrigue.

Dans plusieulis PéWS, On envis.ap':e que la proportitOnnaHté stricJbe n'est pas juste parce que celui q'lli a un revenu de 100.000 fr., .par exempJe, peut plus facillement d'onner 1000 fr. à raison de 1 % que <c~lui qUi n'a qu'un revenu de 1000 fr. ne peut donner 10 fr.

Celui-ci prend 'sur 'S1.011 nécess'aire, r autre sUr sIOn supefl~lu. On ,a donc créé 'l'impôt pr!ogressi'f, c'est--dire que la cotè de contrihution s'élève à mesure que le revenu grandit.

Les ,conf,pibutions doivent être cons;e11'­ties par la ri~tion, c'est-à-diTe qu'eUes. ne peuvent résulter que d'une Iloi. Le gou­vernement n'a pasl te drloirt: de prélever . un impôt sans avoir .un ~itre de per'cep­tion 'qui est la ,loi, sinon Œ'on retomberait dans Ile ,régime abhorré de la féodalHté, où le peup1e étaH taHlabile et corvéahle à merci.

En Valais, ;l'e taux de ~'impôt Sur 'la fortune et le revenu . ca,pitaJl~sé est de 1 1/2 0/00. La défaJllcart:ion des dettes. hy­pothécaires est admise en matière can­tonaae.

Subdivision des impôts. Il y a geu_xsortes, de oontributions ou

Î'm1pôts: ['i,mp·Ôlt direct et l'iimpât indi­rect.

L'impôt direct eSlt celui qui eSlt de­mandé directement et nominativement au 'contrlibuab[e, sui'vant certaines indi­('aiiûns :pa[Pâ})1es: la possession d'une maison, l'exerdce d'une industliie ou d'uni commerce.

L'impôt indirrect est ·celUi qu.i est de­lTI'alI1rlë par voie de tarifs sur les m,ar­chan d i,ses., 'S'loilt au Heu de p'l1odudion,

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soit pendant lIa drCU1lation, soit chez le marchand, sans. qu'IOIlJ puisse. détermi­ner à 'l'él;.vance qu'e!lle est la personne qui payefla cette contribution.

Si ,l'impôt dont Ïl1 s'a:git est perçu à · l'entrée de la fronitière de l'Etat on '1'appe!lile' droit de douane.

On fl'Qmme mlOnopolles ou régies le droit exclusif que s'est réservé l'Etat d"exploiter, de fabriquer ou de ven­dre certains produits tels· que le sel, le tabac, l'a; poudre.

'L'itnlPôt du timbre et de fen~egistre­ment préllevé sur les transactions est aUSSlil une contribUJm:on in'directe.

Les impôts indirects sont d'une per­ception plus. commode pour l'Etat, p,ar­ce ·qu'iŒs funt mo:ins récriminer que les impôts dir.ects; on ij,es paie, dit-on, sans s'en aperceV:oir; ,mais en rea1'i1é, ils

. sont beooiOoUip m'OilI1s justes. D'abord, iŒs. ne sont très. souvent PélS .

propolitionnés à la fortune et aUx reve­nus des contribua'baes; c'est même l'in-­verse qui: se pr:oduit: ·ainsi un impôt SUr les 'céréa1es atteindra pius, un pauvre père de famine qu'un d'che célibatlaire.

A qUi revie/tJltent les impôts? Les Uns reviennent à la 'oommune, les

au~res aU can~on; queIques.-'uns, à la ConfédéI1atÎ'on. -

Les principales ress0 uoces, munilCipa­les sont: l'imposition des immeubles; celle du revenu; le dr:oit de séjour; les patentes industflielles, ·et oommerd alles , c-eHes des professions libérales.

La caisse ,cantonale est aHmentée par le revenu des domlaines de l'Etat, l'im­position .des immeubles, les monop(jles de la chasse, de :la pê'che, du sel, du papier timbré et de l',enregistrement, la moitié des taxes miHtaires.

La Confédération possède les, res­sources. suivantes: le produit de la for­tune fédéraJle, Ile .produit des péages, des postes, des téllégraphes., des tél'éph'o­nes et des .chemins de fer nationaHsés; le produit de la réga1le des poudres. et

de la régie des al1oo:ols,; !la moitié de la taxe sur 'les exemiptiOùls iniilitaires.

Le budf!.et. Le budget eSit l'ex'posé des recettes ,et

des dépenses d'un pays. Ohaque annee, le pouvoir exécutif soumet aU -pouvoir légisŒatif qui le discute et l'adopte, le prlojet de budget pour 'l"année suivante. D'un 'côté ,Siont Illes previsl'ons de recet­tes et de l'autre les prévisions de dé­penses.

Lorsque les, recettes, et les dépenses se ballançent, on dit que le hudg'et est équillihré; lors!que les recettes dépassen! les dépenses" le budget so'l'de en hont ou ,excédent; lorsqu'au contraire, Ce sont les dépenses. qui l'emportent, i1 y a défidt.

Pour 'COuvr.i:r le déficit ordinaire, ou pour faire faire à des dépenses, extraor­dio.'a!irres, 'PEtait r.ecourt à l'eml\>ruI1t lors. qu'jJI ne .croit pas devoir recourir à des élévations d''Îm'pôts,. Ces emprunts, se font généralement sous là forme de la Vlente d'obailga~i'on:s ou titre de rente qui produisen~ Un intérêt de 3, .4 ou 5 %. Le "prêteur a'chète ces titres. quil

, si l'on a confiance dans \l'ordre et la stabilité de l'Etai qui emprunte, vaJ1ent Jyientôt plus que :le pa~r, c'est-à-dire qùe la 'Somme nominale 'Pour 'laquei1Je '1'Etat les a vendus.

L'intérêt payé oa,r \l'Btat aux por. teurs. d'obHgations figure au budget an· nuel sous ae titre de service de la dette publique. A cet intérêt s'ajoute' l'annuité ou Œ'amortissement, qui est ur. certaine 'Sommepréllevée égaiement 'chaque an· née 'Sur Iles recettes pour, ef:fectu~r le rembour1sement gifadueJl de loa dette.

Gomme les impôts, ,les emprunts doi· vent résulter d'une Iloi. La nation en­tière est responsable de tout emprunt contracté; i:l répugne ahsoh.1ment d'a~­mettre qu'elle puisse, comme un partI­,cllJlier, 'se libérer de ses engagements par la faililoite. H en eSit de même des em­prunts des. communes.

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QUESTIONNAIRE Quelles sont les bases de l'impôt? pour­

quoi dit-on q?e l':i~pôt e~t uAne dette? Dé­montrez la neceS·SIte de l'Impot. Quels sont les besoins généraux de chaque pays? En quoi consiste la contrebande? Y a-t-il d'autres manières de frauder l'impôt? Qu'est-ce que la proportionnalité des contributions? Qu~ dites-voUs de l'impôt progressif? PourquoI les contributions publiques doivent-eBe résul­ter d'une loi? Qu'est-ce que la défalcation des dettes hypothécaires? Comment a-t-on classé les impôts? Qu'est-ce qu'un impôt direct? Citez des impôts directs. Qu'appelle-t-on con~ tributions indirectes? Nommez-en quelques~ unes, Quels sont les défauts qu'on reproche aux impôts indirects? Qu'entend-on par les péages? les monopoles? Qu'est-ce que l'impôt du timbre? Qu'est-ce qui est soumis à l'en~ registremellt? A qui reviennent les impôts? Nommez des patentes industrie}.les, commer­cia.les. Qui doit payer la taxe militaire? O~' est-ce que le budget? De quoi se compose t·i1? Quand est-il équilibré? Quand dit-on qu'il sQlde en excédent? en déficit? Pourquoi les Etats recourent-ils à l'emprunt? Comment se font ces emprunts? Qu'appeNe-t-on des ti­tres au pair? Qu'est-ce que l'annuité ou amor­tissement?

~ ...... Le musée scolaire,

comment le cré~r

Nous employons aujourd'hui, daD-s la p1upart de nos; écoles, 11a méthode in­tuitive: c'est une méthode exce~}ente qUi fait voir, ,com;prendre et qui donne à l'enfant l'habitude de l'observMion et de la précision.

Or cette méthode exige un musée sco­laire. - En possédez·vous un, mes chers co'llègues? - Non? Ecoutez alors un

-vieil ami qUi s'est spécialisé dans, la ffilÇl­tière et qui a réuni dans une des armoi. res de sa classe de nombreuses et d'uti­les coUections de toutes sortes:

«Lél! ·créa.tion d'un musée scolaire n'est pas chose fél'cile~ 'et Ce n'est qu'a­près des années - je dis des· années -de prati'que, 'Surtout après avoir étudié d'autres essais analogues, que l'on peut,

à son tour, constituer Un musée utile et in téressant.

Trop souvent, l'armoi're ne contient que fort peu de spécimens: [es mesures du système métrique, des solides géo­métriques, plusieurs. pierres, quelques curiosités qui trouveraient plutôt pl'aèe dans [es vitrines d'une coU'ection d'a­mateur - et c'est tout, Un directeur d'é­-cole 'n'affinnait-il pas récemment «s'ê­tre trouvé en face de 120 élèves avides de voir et n'ayant à .t'eur montrer qu' une douzaine de cailloux quelconques, ramassés sur la route vois,ine, et dix pe­tites boîtes remplies de haricots. vari6s et de quelques; céréales! »

Je me souviens encore avoir, Un ;our, rendu visite à un assez vieux cOIUègue des environs" Il m'avait gentiment invi­té et m'avait dit: «Je vous ferai voir mon musée s'col'aire; il vous intéresse­ra. » - Et ce ,cdllègue m'ouvrit son ar­moire: j'y alPerçus. quantité de boltes remplies, de sous de toute wrovenance, j'y aperçus des f1a<:ûns aU fonli desquels .. dormaient des pièces de d~~férentes

. époques, mais Pas autre .chose. Je ne demandai pas< si ces pièces servaient à « i1[ustrer» les leçons d'histoi1~, mais vraiment, Iles enfants devaient bien peu s'Iintéress.er à ce musée, dit s.colaire.

Certains ouvrages spédaux, qui pré· tendent simtjlifier le tra~ai1 des maîtres, recom,man'<lent une qU'antité d'objeh complètement in utiil es , soit que l'enfant [es ,ait tous. les, jours sous les; yeux, soi~ que leur connaissance n'aH aUcune va­leur pour luI. ' On 'peut lire, par exem· pile, dans, un de ces ouvrages, qu'un musée 'S!co1aire doit posséder aU moins dix 'espèces de pois et de harkots, afin que t'enfant sa~he distinguer les pois « eXlpress.» des pois «nlains » !!

H est superflu de 'chertcher parei 11 es 611btili~és;. Malheureusement, à ,peu pres partout, ·c'est le même défaut: on a qt1antité d'Gbjets superfIns, ,finiS i: Ii. ' existe éJucune trace de m~tièrès pr~-

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l'nières, de vues, de gravures.. de photo­graphies ;fécr.antiHons..

Comment un musée peut-il donc être utiile et scientifique. TeUe est toute la question. -

Qu'il soit vraiment S'coll/a1reet qu'il contienne des objets inconnus. des é1lè­ves et sus·ceptibles d'être utiHsé& _ dans -l'eJCPiHcation d'une leçon, Iles matières premières emtpŒoyées dans Œa prépara­tion de 'certains aliments: l'e 'chocolat, par exemp~e, fabriqué avec du calCao, du sucre, de la vanille, ou encore les différen~es sortes de ·charbons, de bois, de pierres, de métaux, d'insectes,. etc. Qu'il soit aussi scientifique et contienne Un nécessake, Un c01l1!penlcHum où le maître puis'era lesi appareils. utiHsables dans 'certaines expériences, ni trop dif­fidl~s, ni tr-op dangereuses.

M,ais avant tout, mes t'hers ami6, voUs créerez votre ,musée avec :la colilél'bora­tion de 1"enfant: ·coHaborationt précieu­se, indisrpensaMe même, puisque sou­vent plllUs vos élèves. contrihueront à la formation du mu-sée 'scolaire, plus ils seront «adifs. », plus its s'intéresseront à vos collections, ert partant, à la clas­se. faites de vos' élèves des coHabora­teurs ': vous verrez le nombre ,des. échan­tillons augmenter rapidement. Un père, menuisier, vous apportera les: échantil­Œons des bois de !la région; un autre, mécaniden, voUs tprocurera des· spéci­mens de divers métaux; un rl:rQisième, tanneur., vous donnera les, obilet's se" rap- . . portant à la fabücation du cuir. Si voUs avez lia bonne forlune de pO'sséder le fils d'un verrier, vous pourrez être mu­ni d'échantiUons fort intéressants. L'en­féllltt fui~même, dan·s ses prom~nades et ses excursions, pensera rà l'enriohisse­ment du musée. Il ira, s.',il connaît les endroits, à aa recherche de fossd[es et si 'dans une des leçons suivantes', il voit 'le maître se servir . de 'ce qu'il a trouvé, ah! ,quel renouveau d'ardeur et 'que!l at· tachem~nrt pŒus rpiI'ofond 'à 'l''écoqe et aU maUre!

• »: •

Les richesses une fois acquises·, quel classement adopter? Le 1il~nleur, à lUOn avis, est le suivant: diviser les oh­jets en 8 sections bien distinctes:

1. Une section minéra10gique et géo­logique (roches, minetaÎ's usuels). -

2. Une section botanique et agricole (hrerbier semple, graines, es'sences de bois, conrdi;ments, €ngrais, . produits· di· vers.) .

3. Une seotion de chimie (produits 'chimiques usuels) et Un matériel sden­tifique pour expéri'ences.

4. Une section de zoo10gie aVec sub. divisions.

5. Une section géographique (gravu-res, 'cartes-vues, ·r.eprésentant les princi. paux monuments, les sites et les régions [es p[us. pittoresques, etc.):

6. Une section hi:SlCoriqrue ('p'ortraits. de personnages remarquables, gravures représentant 'les .costumes·, ~es' mœurs, les assemblées·, Iles, 'f.ai-tsi ['es, ,pau§, sai~· lants, etc.). ,

7. Une section artistique (ailbums, ta­bl'eaux mureaux).

8. Un tableau des couleurs avec les différentes' nuances; Un allbum des étof. fes, des produits manufacturés, etc.

On peut encore étabHr Un' capre dif­férent et CIla:sser les coHeciions en 4 ou 5 catégories principales:

Vous pourriez .a~ors ran'g'er, dan~ l'une: tout ·ce qui se rattache à la COn­fection du v.êtement: \laine, dr~p, coton, soie (élevag,e du ver à s'Oie), H" et chan­vre, filà'ge et tissage.

DanlS \l'autre, tout ce qui s,e ratfaclIe à l'habitation: martériaux divers (chaux, ciment, plâtre); bois; .métaux (fonte, ac.ier, fer) verre, édIairage, etc. Un ca­dre seraH résenné à la fabrication de certains objets: papier, caoutchouc, etc.; un autre, à Œ' alimentation: pain, sucre, sei, ûMé, ChoColllat.

Vous alasseri-ez 1les, m'Înéraux, végé· taux, animaux €t produits anim:aux dans une catég'orie spéoiale comrpre·

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nant tout ce qui est étudié en his~oir'e natureI:1e.

Peu import'e d'aiaileurs, ia disposition adoptée, si Q'on faH œuvre utile. Or, pour êtr,e uUle le Musée devra être sco­laire, sdentifiique et fait avec la coUa­boration de l'élève.

• * • Un tel ,musée ne s'improvis'e pas en

quelqueS! jours: i~ sera votre œuvre, mes amis, maîtres et maîtresses, œuvre patiente, œuvre de \longue hal'eine.

\Trous réussirez 'Sudout si vous vous ra'P'pclez souvent «que Œle grand. profit à tirer des musées s'colaires n'est pas de 1es _avoir, mais de 'les, faire».

Je vous larisse sur cette réfllexion: pre­nez l'initiative; .créez -Un Musée s!colai­re, dem'andez ~a co[laborati1on de tous, vos pertits élèves,. Dans que!lques. jours les matériaux arriveront: sachez alors vous en servir. R. O. .. -.. L'enAe1lnelDent de la morale

à l'école primaire

En quoi consiste la morale propre· ment dite. - Il n'est pas. rare de ' ren­contrer des institureulis qui pensent que l'enseignement de la morale est presque superllu -dans n/Os écoles,. Le f'ait d'ap­prendre aux enlfants. 1e catéchisme et 1'~istoire sarinie les, dispense, croient-Hs, de tout ,autre enseignement de lIa- mo­rale .

N'convient donc de mettre les choses au point.

La morale chrétienne est ta 'S,euŒe vé­-ritablle, palrce que seule eille comporte l'oMigartion de ia sanction, «obHglation fondée sur lIa volonté de Dieu imposlant l'ordre nécessaire à l'évolution de l'être humain» et la sandïon venant ensuite, mais ne ' venant qu'après,.

C'est cette mora1·e chréti~nne que nous devons enseigner à nOs élèves,.

Nécessité et importance de cet ensei·

gnement. - La connaissance de la re­ligion et 'lia pratique des devoirs qu'eUe

. prescdt est néces-sairement la partie 1a plus. importante de l'enseignement mO-raIl, mais Il n'en reslte pas moins· que l'instituteur doit enseigner pa["alrlèle­ment, et s'ous. une forme 'autre que cell~ du catéchisme, pendant toute la durée de l1'écolle, les devoirs des enfants en­vers· la fami1lle, envers la patrie, envers eux-'mêmes et envers Dieu (ces dem,iers résumant tolUS Iles autres).

L'li,mportance d'un tel ensdgnement ne P€ut échapP'er aux maîtres; et, si l'influence de la famill'le est capita\le en cette m-at,ière, ceUe de l'écale, Où les en~ faltlts. v.ivent, travavll}enrt, pensent et Veu­lent avec (leur professeur, tyenldant la plus gralllide 'partie de la journée, es·t encore cons·tdérab'le.

Sa portée dépalSse de beaucoup· telle . des ,autres enseignements, car s.'i~ est nécessaire de flormer des homm:es. ins·-truits, Iiii est autrement i111lPDrta11lt d'en faire des. hommes vertueux.

Objet. - Caractères essentiels de cet ensei[!nement. - L'Ü'bjetprindpa~ de 1'-ensei'gnement morall est la c()nfl'aissan~ ce des devoirs; i'1 devra donc inspirer l 'horreur de tout ce qui est bas et vil. cuM.iver le goût de ce qui eSJ noble et généreux, faire aspirer au peiiectiionne· ment -de soi-même, au vrai, au beau, au bien, comme le dem'arrde la l<>i divine. En un mot, cet enseignement doit con­tribuler à la ~ormatÎlon de la constience et à a'eIévation: du cœur.

Méthode. - La ~eçoÎ1 de morale ne doit 'Ola'S être {l'onnée comme Une ,.autre, le but n'étant pas d'orner la mémoire de l'entfant, mais de toucher son cœur.

La forme en sera donc _très, variée, très s-ou'P~e. Peu de for:mules, peu d'abs­tractions.

JIl faudl1ar ,chercher ,moins à faÎre ra'i­sonner i'·enfant que de l'amener à la pratique de ses devoirs.

On ·pourra emlployer avec avan1:aQ'e des m~ximes et des précep'ties qui p'our-

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ront s'ervir de point de départ aux le­çons ou au contraire en être la résul­tante. Ces, ,préceptes, apPliis par cœur, formeront dans \l'esprit des élèvtes des jalons qui pourront servir à monter le chemin du devoir.

La leçon de morale aux différents Cours .. - Section enfantine. -; Simpiles causerœs.

Mor.ceaux cho,isis appris par cœur. Hisioriettes racontées, p,al' le maître. Appreciation, 'Par les élèves, d'une

bonne action -ou d'une faute commise à l'école par un ·camarade.

Cottr.s élémentaire. - Les hist-orieUes seront remp1lacé'es par des. entretiens suivis. tirés d'ùn récit ou d'un ex.emp1e.

, L'étude de morceaux Œittéraires ayant une portée mora1le Siefla continuée.

,On pourra ·commencer à faire résu · mer la leçon oral.ement. (I.;e maître

, pOUlit1a faire copier parfois un court ré­sumé.)

Cour moyen et supérieur. - Id. la, le­ÇO!l devient une instructÎ'on; on pourra fa1re appe1 !à J'inteHigence et au raison­nement de Fenfant. l'l sera nécessaire de faire 'comprendre le caractère d'obH­gation a,tiaché par Di'eu au devoir.

Les 'Sujets de composition française seront, de temps à autre, empruntés à la mora/le.

Les inciden.ts de la vie s.colaire iour­naJ1ière :doivent fiournir la ma,ti'ère de te­çons toulours intéressantes pa'pce qu' eUes s-ont prises sur Ile vif de J.a réalité.

Conditions nécessaires au succès de cet ensei~nement. - Pour' que -cet ensei­gnement ]JII':üduise tous ses effets. , i'1 faut:' -'- '

" 1. Que le maître soit pénétré de son extrême importance. .

.; 2:. 'Qu'ill prépare ses, leçons de morale plus soigneu'S'ement encore oue les au­tres. ne 1ais-sant rien aU has~r.d de l'im'-pr-ovis:aTÏton. ' .

3. Qu'il ait cette panyle grave et chaude toute à la fois amenée par la conviction et allant au 'cœur.

4. Qu'il donne, en toute occasion, l'école ·et aU dehors, le bon exemple.

SUJET A TRAITER. - ]ustiHez des maximes dans l'enseignement de la raIe à l'école primaire en commentant ces roles: « Une maxime bien frappée se dans la mémoire, nous revient con'Starnm~~nll à l'esprit, s'assimile à notre substance par charme qe la forme comme par la richesse la profondeur de l'idée, et devient . ment un mobile, un principe d'action, un ment de notre volonté.»

• • ... • '0

Quelques causes de l'Inattention

Le maître se d.épense en ges.tes,. parOiles sonores, et Il'élève, les yeux nes. et papiUonnant de tout côté, bal ce un pied. coudoie Œe voi'Sin, baille s'ennuie.

Pauvre m'aître! tu t'animes, tu chauffes, tu en ra1ges , ·tu Icries et tu n pas m'ême écouté. Tu n'es pas écou et tu te fâches, contn~ l'éllève, contre l'in. nocent; tu le punis et tu épargnes le g'rand coupable, tu ne le .connai'S ras même. - Comment il1as? - Mais .le grand coupahle, cetui qu'il faudrait sur tout purir, ,c'est toi ... oui: toi. .L' est inattentif, mai's qu'y' a-t-il d nant? Ne l'es-tu pas souvent toi-m~me? Combden de fois as ... tu écouté Ta fin d'Un long sermon? N'as-tu iamais été dis· trait, dans une cO'11:versation ~ Ut se pro. longe? AHons donc, tu te "'eprends.à chaque instant de ta présence leçon!! Pourquoi te fâcher a101"s si l'élève; que tu as fatigué déjà par p1usieurs, leçons où son esprit était tout tendu, ne peut plus t'écouter maintenant? - Tu ai· mes à enltendœ, quand -tu longes· un ruisseau, le bruit de ses cas'caielles. le ' m'urillure de ses 'eaux ·qui courent dans les herbes 'et leu'r1 doux frémissement lorsqu'eUes, se jouent alvec le grain de sable; mais tu ne t'extasies guère pour récouter aU même en:droit, Tu aimes le

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frais cours. d'eau, mais seulement dans sa variété. Que tes Ileçoll's ne 'Sont-elles comme lui! pourquoi, pour les varier, n'y point mêler Ile ~'aci[~ aU diffidle, ce qui repose à ce .qUi fatigue! ..

Quand grand'mamaIi, dans. ses" h1~­toires me racontait les malheurs d'un garço'n innocent ou les: enn,:üs d'une fin,e vertueuse. j'étais· tout ore1ne pou~ l'~l couter et je plleurais, je compatissaIs, le che~chais remède à leurs: maux. Ene pouvait bien ensuite me par:ler ~'~ut~e chose mais tout à son dernIer rectt, le ne l'êcoutai's pŒus; et si sa main ridée venait caresser ma joue, « M·erci, bonne grand'mère) lui disais-je, votre rédt de tout à t'heure me fait pŒeurer. Laissez votre nouv'el[e histoire oour demain, vous pourriez VOUs fat~guer. »

_ En réaftité, ce n'était pas tant sa fÇl­Hgue que je redoutais; m·ais: mon .esprit ingénieux avait besoin de revemr S1J~ 'l'histoire ,qui 1'avait ta:nt fraplpé. - $1 dans votre dasse, le sHence est. pari,a it, si vos élèves 'sont aussi immobIles. que des saints de bois (ceci -arrive), si vous' les voyez comme suspendus à VO~ l~­vres, sachez ,que votre Jleçon est mte­ressaute et profdtable; mais Sa'che~ aussi que 'leur eSipl1it doit bien. se fatt­guer et qu'iIl ne faudra pas atten.dre la même attention pour 1a 'leçon SUIvante. Laiss.ez allors [eur eSlprit se comp[aire dans ce que voUs leur al\Tez dit et occu­pez-les à un travail qui demande peu d'attention

M. le ~égent, vous êtesl in~eJl[igent: vous raisonnez comme un rphd'osoph.e, vous connais·sez 'la physique, la 'ch imi e_, que 'sais-je? C'est très bien, et d'autant

. plus honorable. Qui contestera q.ue voUs êtes, supérieur en savoir à vos élè· ves? On sait cella; pourquoi ail ors, vou­loir le démontrer vous-même par des ra.isonnements de « Je pose ... , or ... , dont: . . . », et par de longues· disserta­tions qui feraient le régall d'un sal\Tant? Vous pariIez bien, pourra.ient dire vos élèves, 'malis noUs somttnes comme l'a-

nima!I de la fabfte qui ne ' voyait rien d'anIS !la Ilanterne. On vous appaa~dirait à l'académie, mais, on ne vous ecoute pas à l'école primair~. ,Votre leç?n au­rait eu toutes les qUalhtes et aurMt pro­duit son fruM si vous eussiez été simple, si vous ne vous- tussiez élevé au-dessuS du niveau de vos élèves. " . . -..

Causerie médicale

LA ORIPP,E CHEZ L'eNFANT Aux- atjproches, de tl'hiver, après tes

premières semaines de classe, tes rhu­mes sont Ifréquents; ,pour peu qu'i~s s' accompagnent d~ fièvre légère, de courbature et de malaise général, 'le mot de ~rippe est vite prononcé. Sous œ vocaMe trop compréhensif, on ,a englo­bé la plupart -des. inaa:adies sais'Ûnniè­res qui frappent Iles voies respiratoires, le tube di'geSitif ou [e s'ys.tème üerveux, et nombre de ,médecins ,ont eu beau jeu à critiqqer ce «farfadet» .dont les. cau­ses, les signes et la nature exacte sont diffici'les à définir.

La grÎ'ppe existe poufltant et, à côté des rhumes passa!gers-, des brOnchites liées aU refroidissement, des. embarras gastro-intesHnaux de cause banale, d~s angines aiguës, bénignes, une plla.ce doit lui être faite. Débutant brusquem,ent, . entraînant .d'emôlée une asthénie mar­quée, se propageant en quellqu,:s, j'ours à plusieurs membres d'une ·meme fa­miHe, à de nombreux enfants d'une mê­me 'écote, c"est, plus ,ou moins défolimée, l'inflluenza de, 1889, qui fit alors. de si ter.ribles ravages. Ea~e est chez l'enfant Œe pius 'SlOuvent oorlÎ'gne. Soudainement H ;est pris de ,ma[aise et de fièvre éle­v'ée; à cette fièvre, peu de causes, pas ou peu .d'an·gine, 'lég;er état gastro-in­testÏ:nal rh ume de cerveau d'a'Pparen­·ce ban~lte, ,parfois. un peu de bronchite. Ce 'q ui est p\l us; net dans œrtains, cas·, c'est la 'partidpatÎ'on du système ner­.veux: ma[ de tête assez ma:rqué, fa:ibŒes-

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se générale, ·endollorissement de tout le corps. Ce s:ont ces. derniers, syptômes. qui souvent font 'Dens'er te médecin à la grippe .. Cel1e .. 'OÏ Ile p[us o1.1dinairement tourne court et Iles enfants' sont guéris en deux à quatre jours. sans qu'aucun traitement .autre que le repos. ait eu à intervenir. Cette m:a1laldie, courte mal­gré son déhut vioJent, 1aÎ'sse routef,ois dans certains cas une toux tena!ce, une certaine fatigue 'qui nuit à la reprise du trarvaÏl int'eU'eduel, des· dou~'eurs péni­hI'Cs. 11 est ioute.fois. remarquahle que l'enfant échappe hahituelUement aUX complÎ'Cati'ons du côté des hflOn'ches et des poumons· qui sont fréqu~ntes, chez l'adulte et surtout chiez le vieiUard. On a de 'longue date observé que la grip1Je, au début bénigne chez tous, devient à mesure ·que l'hiver s'avance et que les cas s'en multipilient, de p[us. en plus sé­vère; Iles rhumes f'ont platce aUx hron­chites·. les bronchites aux broncho-pneu. monies et aux pneumonies. C'est que le g'erme encore mal 'connu de la g:ri ppe devient de plus en plus virulent en pas­sant d'un sujet à un autre. Rencontrant chez ilies vievHards un appareil respira­toire plus faible et fad le à atteindre. il provoque aisément chez .lui' des ·compli­cations broncho .. pUilmonaires graves. In­versement l'enfant, sujet j'eime qui a échappé à nombre de causes d'affaiblis­sement ·de l'organisme; résiste d'ordi­naire à cette infection grippale qui se borne à provoquer une maladie de quel­ques jours violente parfuis dans. ses dé­buts, hab.ituellement bénigne dans ses suites.

Il faut savoir toutefois qu'un écolier atteint de grippe doit être survei[flé et que souvent les sOlins médicaux sont né­cessaires. La grippe, en ·eHet, frappe particulièrement les débilités et eHe peut éveiHer ainsi des susceptibilités jusque­.là latentes, C'est ioi un enfant porleur de végétations. 'adétlDïdes et dont la grip­pe d'abord bénigne est la cause d'une otite suppurée ou parfois. même d'une

J!l.a?toïdit~. C'e~t là un autre enfant qUi e, p'lu's utile que t!outes. les pomn~:ades etaIt a~tem.t Id une tuberculose i.atente, fntranasa:les et tous les gargaf1s.~es n:entralnant que 1?'eu ou pas· de symp' arloisi préconisés. Sans. ?lQute la gnp­tomes-, et qu~ la gnppe. tout comt}le ,une P e peut frapper les organIsmes les. plus rougeo1le" ~I~~t br~,squ'en,tent r,eveiller ~ains, mais e11e s'aHaque vlus .yo[on­en en precIpl!ant Il ~d~utlOn., C est en- tiers à ceux qui sont, d'unemaruere Olt core up 'col~legl,en, sUJet a de l~g:rs: trou- de l'autre. fatig-ués. Et comme le ~it un bIes· dIgestifs, yolontIer,s consltme et chez vieux précepte.cwi n'est qu'une silmple 'lequel uqe gn:ptpe ~'anaŒe , v.I~nt pro,vo, vérité de M. de La raHsse, pOHr ne pas quer. une. 'CrIse d alPpendl'Clve. C ~st tomber malade, le meilleur moyen c'est aUSSI un Jeune enfan~ dÇ>nt la gn~- de rester bien portant. pe entrmne une vIDllente poussee D1' P Lereboullet. d'entérite. Te pourrais muHipHer ces . exemrples. Bren que rares, ÏI1s ml() ntrent • • •• qu'on auraitt tort die nég'liger un ma· laise féhri'le 'Chez 'l'enfant. sous pr étexte qu'il ·est ou s'emble grippal, et qu'ici, comme ·chez la p[upart des écoiliers ma­lades, une 'surveillance attentive est né-ces:sadre.. \

Toutefuis Ile plus souvent un repos de que'lques jours, un régime a'hmentaire léger, quelques menu,es prescriptions médkales (notamm'ent l'usage de la quinine à faibles, doses, :les soins looaux du nez et de.la gürge). ünt raison de la grippe de Il'écoHer. Dès la guéri'son, il peut reprendre ses da~ses·, 'car l:a conta­gion ,est initiale et aucun délai n 'est né­oess.aiIie, passé ,le mo'ment de ia guéri­son apparente.

Mais., si une épidémie de grippe ne risque ·que rarement d'entraîner la. fer· meture d'une éco[e ou l'isollement de certaines cJIaJSses, .eNe iustifie :'es mesu­res. d'hygiène .parlicu1lière vis-à-vis des enfants restés. indemnes d surtout la suvveillance de ·ceux qui sont déjà fa­tigués. On doit 'leur éviter tout surme­nage intel1eduël ou physique, leur as­surer une bonne aiJimentaHon, leur faire fuir toute cause de refroidissement, mé­nager en cl' autres. termes leur système nerveux, '}eur tube digestif, leur apipa­reil resPtiratoire puisque ce sont les trois points. de l'organisme h-abitue1'lement touohés dans. la grippe. AinSi on les maintient en bonne santé. et on fait la meiJ1:1eure des proph~[aooies de la grip·

Honneur et Fidélité

Par Ile Capitaine de Valllière, iHustré par Burkhard Mœnf<old, préfa'Ce du Colonel-Commandantt de Corps d"ar~ mée U. Wille. - 15 Hvradison's au prix de Fr. 1.35, pour non- sous­cripteur s Fr. 2. - F.Zahn, éditeur. Neut hâtel.

Pour déterminer Un' couran.t d'arden­te sympathie en faveur du beau volu­me que publie la maison F. Zahll, à Neuchâtel. «Honneur et Fidélité» il suffirait de citer quelques pages·, prises au hasard, d'une exaCititude his:torique et d'une beauté si saisissante, qu'on: ne peut s'empêcher d'adresser à l'œuvre tout entière ['expression' 1a plus Jouan-geuse de son admiration. -.

Nous avons reO.u, s'Ur ce pomt, a~ec un sentiment de douloureuse fierté, les chéllPitres qUi, se ra:pportent à l'attitude des troupes suis'ses, lors, de la RévOllu­tion française, jusqU'là la ·cf'Ï'se finalle du 10 Août 1792 et les m·ass·a!cres, de -Septembre.

L'auteur, le Capitaine de Vallière, connu :dan's notre pays, comme Un écrJ­vain mi1itaire d'une pa~faite distinction.. dépeint Iles 'épisodes qui se s.ont succé­dé à Paris pendant ces jours de mor­taHe angoisse avec ta:nt de ·couleur, de vie et de -tragique horreu'r, qu'on croit voir se dérouler de nouveau devant soi

,les scènes '~anglantesl dont Iles so\ldat~ suisses à ,la solde du ffiwlheureux roI Louis XVI ont été les· trop regrettaMes victimes,.

C'est que les, termes, d'honneur et de fidélité revêtaient pou.r eux un sens profond et res,p.eotable, qu'ms. n' al!~ raient vOii'lU · soul~[er par au'cune fal­blesse ni' aucune lâcheté. Ils: ava:ie~t l'impression de !lutter p0l:lr la Pi.ü~e dont l'amou1.1 indestructIble hrulatt dans .leur cœur comme une ~l~me sacrée. La SuisiSe, leur sembllalt-l1, te­nai,t les yeux fixés Sur ces plreux d'un autre âge, qui ,chois,iss'aient la mort plU: tôt que de ·faillEr à 'leu~ serment, et qUl savaient, lorsqu'ilh; étalent sur [e P01~,t d'exhaler le dernier soupir, s.'enseveltr dans tes 'pl],is du drapeau, emblême de l'a terre nata'le, pour 1e sauve~ des Îlgn:ominies qui auraient 'p;u l'arttelndr~. Ce fut le cas, en partku1ier. de l'enseI­gne de Mon'bmol1in, dont le souvenir a été perpétué par le 'crayon de l' <:1 ~l'ste bâlois M'an gO'ld, dans la magnlhque illustration du volume qui nOUS occu" pe. Mais laissons parler l'auteur lui-même.

Sur la place Louis XV, lIa petite trou-pe, assaillie à 1'improviste par [a: gen­darmerie à chev'al, est dislpersée; trente hommes avec de :sous,.lieutenant Scant­Venant de Forestier, et l'enseigne de Montmollin s'adossent à lIa s,tatue de Louis XV et repoussent trois, fois, les charges furieuses des gendarmes. Fo-­restier un jeune hom:me aussi rem ar.­quab1~ par le charme de sa figure qu~ par la grâce -de son eSllxit, est renverse mort d'un cOUp de pist01et. Montmo\lllin, arrivé la veille aU régiment, porte ie drapeau du premier batail~on. Trans.­percé par derrière, i[ tombe dans . les bras d'un caporall, « Laissez-moi mou~ rir, dit-H, et sauvez 'le drapeau ». Le caporal qui le soutient reçoit [ui même un coup mortel . Montmollin reste seul, debout sur un tas de morts, des miniers de visages haineux lui crachent l'inju-

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re à la face. Sous' les vOlées de plomb, H redresse «:sa j o'lie tête br.une» puis Î'l 'S'enveloppe pour mourir, daifils les plis de son dra'peau

Commenf ne 's,erions-nous pas émus en présence de cette vaiŒlance trau.quil­le qui 'caradérisait nos ancêtres et en faisait autant de héro~ prêts à t~us les sacrifices pour accomlpllir 'leur devoir. On a l'impression, en lUsant ces pages qu'anime un souf.fle de patriotisme éle­vé, de ,parcourir 'les verltes. pentes, de 1'Alpe pou r monter vers les sommets d'où le regaI1d embra's:se, aussi loin qu' ,i11 peut s"étendre, 1a vue aiimée, tou.jours davantage, de la patrie. Et ~e ,cœur, des plus âgés comme des jeunes, est pé­nétré d'un en'thousiaSllTIe qui entraîne et qui réconforte. D'un bout à Il'autre de ce vo~ume où 'se déroule variée el. bri'J.Ilante une partie de notre histoire nationalequ~' noUs était à peine C{)l1nUe, on aocompht en effet un véritable voy~g:e d~ découvertes,agrémenté par ['ongmahté et 'la nouveauté d'une il­lustration d'une haute valeurartiSitique. I!1dépendamm'ent des, grandes composi . tIons dont nOUS avons mentionné l'une ~out aU. moi,~s, nOUs paf.courons" grâce a la blenvellilante interve.ntion du '0f üess\ler, qudques galer1Îes du Musée national, d'où nous sodons en répétant le mot du COIloneI-Commandailt de Cor.ps d: Armée U. Wi'Ue, dans, une pré­face qUI f.orme 'comme le portail d'un ~onu!llent grandiose: «Nous pouvon.s etre fiers des hauts faits de nOS soldats dans les guerres 'lointaines 'Où ~ls s'im­mo~alisèrent. Ils ont donné à la gén~· ratIon aduel1e de grands et nobles exemples et notre devoir est de les imi­ter ».

Puisse-t-elile le comprendre et en pro~ fHer. . .. -..

'" A la gare. - J'en ai fait une farce à votre chef de

gare: je. lui ai d~mandé un billet d'aller et re­tour et Je ne reVIendrai pas!

Partie pratique resserrée entre deux paroisl sUt1Plom-bantes de rochers, tant&.tcoulant bien lar.g.e et tranqu~l~,e, a'U siein d'une plaine

Orthographe d'allluvions, ,tantôt ,encore, furieuse, Dictées d'appücation après une le bruyant, s'engouffre dans, 1e_s mar-

de géoKraphie sUr le Valais mites, qu'elle-même a creusées. Alors" Degré interméd. 3 g année, et deKré s dél!1ls loesmoments de fureur, ~a, voix ter­

riMe de la DraJIlse 'couvre tous, les au-AU V AL D'ENTREMONT tres bruits, de la valIΎe.

Entremont! Vallée enchanteresse" Que dit-il, le ru,gissement du tOrrent beauté pa!fadi1siaique est toujours aUX ea'Uxcouleur de ilait? Qui gronde sente à mes, yeux! Que de ri" cl1'(~ss€~s,1 dans tes alc.cents, Ô Dranse? Est-ce un dan!s, lIa sil11'pllidté rustiqule de ta 'long ,cri de joie, est-,ce le bonheur de te! Quelll,e abondarrde ,de verdure qui~ter les ,solitudes, glacées du Val des tes prairies fécondes, que de cu1tures Morts et ilél! soif de l'imprévu, du gran'd de ' forêts sur [les ~lancs, de tes, mystère qui t'attend, lorsque, rejointe gues, et queille a/rmé'e puiSsante de var tessceurs de Ferret et de Bagnes, gazonnées ,et de pi:cs, n;eÎ'~ux à ton tu auras passé derrière Ile noir Catogne rizon! et qne ,tes eaux jaunes rej.oin.dront .celHes

De lIa Drans'e, qui, tout aU fond pŒ'U's pures du Rhône? la vanée, ,coule, impétueus'e, jusqu' Ta voix gronde, ô Drans'e, et, da~s sommet de ,ce géa11lt de roc ,et de cette furie de tes 'îlots, je crois, entendre qui s'alppelile le Oomhin, ' partout eIl'core le bruit d'une ava~'aUtche qui, là. la même grandeur, c'est la même b haut, dans la combe des, Pl!anards, a té. . brisé la vieill1le demeure d'Ha. berger!

Aux allentours de lat grande route, à Ta voix gronde, et ,c'est aussi ~'écho d.e une petite heure du bourg d'Orsières, la tem'pête ,qui, hier ,encore, as'Saii~alt les, vil1ages se groupent, nomhreux. Voi. des touristes au Velan, c'esri: 't'écho pui:s~ ci, animant 'la valIdée, Rive haute, F sant du Va(lsorey, hurl'ant dans ses, gor . taine, Liddes, OhaiIIlIpdonne,' ges .pliofondes, et celui, plI us' faible, des, rustique de vit![ages" alccrochés, torrents de Menouve et de Proz. Hancs. herbeux de la montagne. Ce sont ,toutes aes, voix connues, et ai-

OeorKes Oru.ffel. mées die tes a'f:rouents, qui se sont ,unies VOCABULAIRE: Expliquer .1 formation pour fO'fmer, en Une grandiose harmo·

du nom propre « Entremont ». « Pàradisia· nie, ta ,puiss'an~e ,et sublime' voix. que », de paradis; beauté paradisiaque, qui fait penser au paradis, qui s'en rapproche, lEt quand ton 'murlmure se fait pluS « Rustique », du latin rustiCUS, de rus, cam· doux, quand il devient une m'êlodie pagne; s'emploie pour campagnard, sauvage, suave et argentine, ne s'Dnt-ce pas les ri­sans art, au sens propre; au sens figuré, ru· res joyeux d'un Lidderin, la mo,notol}'e de, impoli, grossier. « Fécond », du latin fe· chanS'on d'un vieux de P aOJlazuit, Il' ap­cundus, qui produit beaucol!!p. Remarquer . pel d'un bergev ,de Ohampdoilne, la que dans fécond, comme dans second, le c se . prononce comme g. « Hanc », du latin flac' vOlxdlaire d'une fiB,eHe de 'BOiurg-S'aint-eus. L'origine 'latine explique le c à la fin Pierre, qui résonnent dans tes, eaux. du mot. « Impétueux », qui S6 meut avec rapi. OeorKes Orutfel. dité et vidIence. GRAMMAIRE: Le verbe à la forme inter-

LA DRANSE D'ENTREMONT La Dranse, comme un f,ill-et n'acré,

serpente ,en méanidres, nombr.eux, tantôt

rogative. Faire conjuguer, à la forme inter­rogative, à toutes les personnes et à tous les temps, les différents verbes de la dictée.

ETYMOLOGIE: Faire expliquer par l'é­lève la signification des mots suivants: nacré, serpenter, m~andre, parois, surplombant, al­luvions, s'engouffrant, marmite, ,rugissement, imprévu, mystère, furie , ,avalanche, combe. écho ~ assaillir, torrent, harmonie, sublime, mélodie, suave, argentine.

G-EOGRAPHIE: « Val des Morts », partie supérieure du Va,l d ~Entremont, à quelque cent mètres avant l'hospice du Grand Saint-Ber­nard, appelée ainsi parce ' que de nombreux voyageurs y perdirent l'a vie. - « Catog'ne lI , sommité aride de 2579 mètres, dominant le bourg ,J'Orsières et séparant le Val d'Entre­mont du Vallon de Champex. - « Combe des Ploanards » val1lon s'ouvrant sur le val d'En .. tremont, ri~e gauche à peu de distance du val du Grand Saint-Bernard. - « Valsorey », ri­vière torrentielle, principal' affluent de la Dranse du Saint-Bernard, arrosant la vaHée du même nom et se jetant dans la Dranse au­dessous de Bourg-Saint-Pierre. - « Menou­ve » , torrent, affluent de la droite de la Dran­se du Saint-Bernard. - « Proz » , torrent tra­versant la grande plaine du même nom, à deux heures de marche de l'hospice du Grand Saint-Bernard. - « Lidderin », habitant de Liddes. - ({ PaUazuit » et « Champdonne », deux hameaux importants de Liddes.

REDACTION: Après cette didée, faire dé­crire, à l'aide également d'un croquis ou d'u­ne carte détaillée, le cours de l'a Dranse. Evi­ter la banalité dans une telle description. Chercher à développer chez l'enfant les idées personnel1es. Employer par exemple, le même moyen que l'auteur de la dictée, afin de rendre la description plus pittoresque. O" G.

(Extrait de l'"Educateur"). X)(X

ROUSS'EAU A L'ILE ' ST-PIERRE Quand le soir approchait. ie descen­

dais des, cimes de l'île et j'anais volon­tiers m'asseoir 'au bord du 1ac, sur la grève, dans ,queJque asile caché. Là, le bruit des, vagues et l'agitation de l'eau fixant mes s~n:s: et chass'ant de mon âme toute ' autre agitation, la plon­geaient dans: Une Têverie délicieuse Où la nuit me surprenait souvent sans que je m'en fusse aperçu. Le f.1ux et le re­flux de cette eau, son bruit continu, mais ren.f1é par iptervalHes, frappant sans, re4

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lâche meS, oreilles et mes yeux, sup4 pléaient aux mouvements internes 9ue la rêverie éteignait en moi et suffisatent pour me faire sentir avec plaisir mon exis,tence, sans prendre la peine de pen­ser. De temp.s à autre naiss.ait quelqu,e faiblIe et courte ~réNexion sur Fins:tabl . lité des choses de ce monde, dont la sur-fa~e des eaux m'of'frait l'image; mais bientôt ces impressions légères s'effa­çaient dans l'unifoflmité du mouvement continu qui me berçait.

1.- ,. Rousseau. xxx

LES DETTES Quand le champ fut à vendre! le père

Thomas songea aussitôt à l' a.ch~ter: Une si bonne terre et qui arrondIraIt SI bIen son petit domaine! Malheureuse­ment, des aoquisitions. récentes, la .dot qu'il avait donnée à sa fille, avalent absorbé toutes ses économies. II faHait emprunter: · c'est toujou~s ennuyeux; mais comment 'laisser nasser une si belle occas,ion-! Le père Thomas demanda à son voisin les quelques milliers de francsi qui 'lui manquai~l1t. Il se prom~t~ tait bien de rembourser au plus tot. Mais de mauvaises années ISe succédè­rent· le champ acheté trop' cher ne rap­port~it pas assez p{)ur payer les, inté­rêts: Le père Thomas s.'endettait cl1aque année de plus.. en plus. Bientôt vI ne put plus supporter la vue de son créa~·cter, sur le vis,age duquel il croyait touJours voir Un sourire goguenard. Pourtant, il s'efforçait de cacher s~s. sentimentS] et quand l'autre se pennettait de lut donner des 'conseils, 'pat'fois de le criti­quer, le père ThoméllS. n'osait rien dire, mais dévorait 'ses affronts. Le moment vint où il ne put plus, payer les intér~ts à la date fixée. Ii lui faUut subir des rédam'ations d'abord doucereuses" puis impérieuses. Ses iours, ses nuits même furent empoisonnés par la pensée de cette dette. Oh! comme H regrettait son imprudence!

LA IMUSIQUE DES ARBRES Avez-vous été quelquefois VOu.s

dre,_par un bel après-midi, sous un de pins? Et là, dans le silence des aJSSoupis en pleine lumière, n'avez­pas êntendru ce susurrement aérien paJs:se dans les .branches . .b.édssées vertes aiguiUes et qui contraste avec joie épandue au dehors par les aveuglants de l'été? C'est une ch berceuse, flottante, fluide, mélancoHq Elle a des soupirs d'une tendresse quise et des sanglots. à p_eine Mes tant Hs sont discrets. On dirait voix d'une âme errante qui regrette terre et qUi en connait pourtant les finies tri:s.tes~es.

Descendez maintenant iusqu'au du coteau, vers les prés où la tranquille, {ou'le 'Sous un voile de phaIîs, et écoutez la chanson p'liers. C'est une tout autre can claire et gai'}i1arde, rafraîchiss'ante si. On croÎ'rait ouïr le dapotis d boulée d'avril qui édabotl'S'se les, les. Mais Où la s~mplhonie des tdomplhe dans toute :sa beauté et majesté, c'est lorsque 1'e vent d' court à travers bois, pendant ,les, vieuses nuits. d'automne. L'

alors, donne tout entier: basses et grondantes, clameurs pareilles à coups. de clairon indéfinim\.!nt gés, t1ui$ls'ellements drus de tombant 'com'me u.n déluge de n m,i.ssantes. P <.triois une acca1mie. la plainte aiguë de la bise 's,iff11e les plU§' fineSi branches, et les fait v comme les cordes d'une harpe éoli Cette unique ,mélopée se continue que temtps, parmi les ramures, tanément apaisées. Un fris:son men'ce aU loin, semblable à la avant-éourière de la m,àrée mon1:an1:e,. et la déchirante plainte solitaire se de nouveau dans les mugisseme11Jts rage de toute la forêt échevelé~.

André Theuriet. XXX

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LE LEVER DU SOLEIL On le voit s'annoncer de loin par ks

traits de feu qu'il lal1'1ce devant lui. L'in­cendie augmente, !l'orient parait tout en flammes. A leur éclat. on attend t'as­tre avant qu'il se montre ~ à chaque ins­tant on croit le voir paraître. On le voit enfin. Un point bdIlant Dart comme un éclair et remplit aussitôt tout l'es1pace; le voile des ténèbres! s'efface et tombe. L'homme reconnaît son séjour et le trouve embelli. La verdure a pris, du· rant la nuit, une vigueur nouve1le. Le jour naissant qui l'éclaire, les premiers rayons qui le dorent, la montrent cO}1-verte d'un bri'llant réseau de rosée qui réfléchit à 'l'œil la lumière et 1es couleurs. Les oiseaux, en chœur, se réunissent et saJluent de concert le père de la v.ie; en ce mom~nt, pas un seul ne se tait. Leur gazouiUement, faiblIe encor~, est plus lent et plus doux que dams le reste de la journée. IiI se ressent de lIa langueur d'un p'aisible réveil.

1.- ,. Rousseau. 1. Il

Composition « Prenez garde .aux menues dépenses: une

petite voie d'eau submerge un grand navire:t. Donnez votre opinion sur cette pensée de Franklin et appuyez4 la de quelques exemples.

Remarquer d'abord que le.s paroles de FrankHn contiennent un proverbe: «Une petite voie d'eau submelige un grand navire. )

Comment on explique Un proverb~: il peut avoir une 'signification direct~, sans ·comp,arais.on avec quelque autre idée, ou bien présenter deux s~ns: le '

. &ens propre et le sens figuré. 1. Sens propre. Pour le bien préciser, nous

devons compléter, en quelques mots, la pen­sée de Franklin: une petite voie d'eau que l'on néglige, s'agrandit parfois de telle sorte, ou laiSse pénétrer peu à peu tant de liquide dans le navire qu'il n'est plus possible, à un mo­ment donné, d'éviter la submersion.

2. Sens figuré. L'auteur nous le signale

quand il nous dit: «Prenez garde aux peti.tes . . dépenses. li Mais il sous-entend la comparai­

son entre les effets des petites dépenses et ceux d'une petite voie d'eau négligée. Cette comparaison, il nous faut nettement l'établir: renouvelée souvent, une petite dépense peut conduire à la ruine.

Votre opinion. - Une seule phra~e suffit pour l'exprimer: dites que vous partagez l'avis de Franklin. Mais il convient ensuite de ,la justif.ier par quel. ques exemples.

EXEMPLES JUSTIFICATIFS. - Un ou4

vrier dépense chaque jour, une petite somme pour acheter du tabac, pour se payer un apé. ritif avant le repas, du café après, avec la petite goutte traditionnelle. Il a une femme et des enfants à nourrir; ses « petites » dépenses finissent par l'empêcher de boucler le bud­get familial; il demande des acomptes à son patron, avant la paye du mois ou de la quin­zaine: il contracte des dettes, recourt à des emprunts... Puis survient une maladie ou un chômage; la misère va désormais .règner au foyer.

Une ménagère trop .coquette multipl ie les menues dépenses (achats de ruban, de dentel4

les, de flacons de parfumerie, etcl.) pour sa­tisfaire à des désirs d'élégance et de luxe qu' elle devrait réprimer, car le gain du mari ne lui permet qu'à peine de «joindre les deux bouts ». Elle aura viie fait de ruiner sa mai4

son, etc. Remarque, avan.t de conclure. - Sou­

vent, d'ailleurs, les dépenses inutiles., d'abord minimes, s'accroissent sans qu' on s.'en aperçoive; on se prive de moins en moins dès que l'on ces'se decompren­dre les avantages de l'économie.

Conclusion. -- Sachons épargner sur notres.uperflu si noUs ne voulons pas être obligés-, _quelque jour, de nouS' pri­ver du nécessaire et s.urtout d'en p'river ,ceUx que nou,s aimons ou devons aimer le pllus.

xxx Un enfant de' dix ans est venu en classe

avec un énorme morce.au de pain pour son goûter. Quand sa faim a été apaisée) il a j~té le restant dans la boue. Le maître lui a fait des reproches. Racontez cette scène avec quel­ques détails. Rapportez les paroles du maître' et dites les résolutions qu'elles ont inspirées.

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Suiet traité. - Après 4 h., quelques­Uns de vous goûtent dans la 'cour de l'école. Louis apporte toujours des goû­ters plantureux. Hier, il avait ava!lé en hâte la moitié d'un énorme mOFceau de pain afin d'aller jouer plus vite; le reste le gênait et, d'ailleurs, 'H n'avait plus faim. Sans p'lusréfléchir, il ,le iette à terre et se joint avec entrain à une pa·r­tie de barres. !Vlais le maître, qui l'a vu, l'appelie et lui montre avec tristesse le pain taché de boue: « Ah! on voit bien que tu ne le gagnes pas à la sueUr de ton front, mo1J. garçon! pense donc au dur labeur quotidien de ton père et tu n'en gâcheras pas une miette de ce pain précieux. Pour le traiter avec si peu de respect, as-tu donc au~si oublié la peine de tous ceux gui l'ont fabriqué? Enfin ne sais-tu pas que bien des gens se­raient heureux de dévorer ce morceau de pain dédaigné? Allons." je vois à ta mine que tu as agi par étourderie et que tu ne recom,menceras pas; va jouer.» Et no1:ts avons repris noS. jeux, mais cette petite scène était gravée dans nos mémoires; chacun .a lû se faire tout bas, comm'e moi, la promesse de ne ia· mais gâcher le pain.

XX'X MADEMOISELLE SANS-OENE Montrez-la en étude, eu classe, en ré­

création, à table, à la promenade, etc. Trou­vez des traits qui peignent et son égoïsme et sa mauvaise éducation.

Sujet traité. - Mademoiselle Sans­Gêne bouscule tout le monde pour avoir la première p1ace dan,s, les rangs lors­que sonne la rentrée à l'école. Installée à! sa table, eUe étale ses coudes: pour écrire, de ,~orte que sa pauvre voisine est bien à l'étroit. Lorsque sa page est terminée, elle s'agite, range 'et sort ses livres, secouant ta tablle et le banc, ce qui dérange fort les camarades. Elle apprend ses leçons à mi-voix; elle fait tout haut ses réflexions. A-t-ellie besoin d'une gomme et d'un ,crayon, elle se sert sans ver.gogne du bien des camara.

SION, 25 D~cembre 1913 des,. A l'he!1re du jeu, elle aocapare ballon, ou bien s.aute à la corde au lieu d'une partie de cdIin-maHlaTd q eUe dés'organise. Elle court de toute force S'ans 'souci des petits. Qu'eUe h

'EOOLE PRIMAIRE et renverse parfois. Et si vous' la

ORGANE DE LA

à la taible de famiBe! A peine le est-il servi qu'elle tend son assiette. on lui offre une assiette de' fruits" choisiJ: le plus beau; e11e .dérange conversation pOUr demander à

SOCIETE VALAISAlilIE D'EDUCATIOI

e dévouement chez l'éducateur

A la promenade, eHe donne son ceau à porter à sa mère; elle prétend . tout à coup être fatigué~ et désire re. 0D: 'appelle é~ucateur ,celUI ~ont [a:

. tourner à lai maison quand on est miSSIOn e?t, de veI1Jl~er ~ la format1?? e~-peine p·arti. MademoisleHe Sans-Gêne est des ~leves ,qUI lUI sont confies,; Il insupportable à tout Ile monde: on c?a!fg~ d~ ~evelopper dans 1. enfant l'aime pas et c'est bien fait, car. c' aUlourd hUI 1 homm'e de dem'aln. une égoïste Alors que le professeur ne s'adresse , . X X X 'à l'intelligence, c'est à l'âme tout en-

que l'éducateur doit parler: sans Quelle doit être l'attitude des jeunes gar'IHévoluelnerl it il ne sera jamais à la hau-

çons dans les rues, sur les places publ de sa tâche soit qu'ifs se promènent, soit qu'ils j Quels sont leurs devoirs envers les pas~3antsll Comment le dévouement peut-il être QueUes sont les paroles et les actions Krand devoir? - a) C'es:t son de-bles qu'un enfant bien élevé ·doit s'interdi . Remarquer que, dans la plupart

Sujet traité . . - Trop de jeunes cas, le <iévouement n'est pas un de· çons s,'imaginent que la rue leur et gue la st,ride justice ne l'impose

Un. commerçant, par ex., doit tient; ils y jouent SaillS souci 'ses clients d'une façon honnête; sants qu'ils bousculent; 1er , nien ne lui impose le dévoueIuent roule dans les. jambes des l' 1 éd 1 leur ballon tombe où 1'1 peut. Quel eur egard. Pour " ucateur . e dé-

-~-.'I\"''''''''a. .... + est un strict ' devoir. -uns f.ont ~e la rue le ohamp de b) C'est S011 grand dev,oir. - . C'est exploI~~: hrer les sonne~,es., . premier 'devoir L'éducati'Ûn est une des ~b1ets daps le dos des, p"ass<;bnts, f~lre d'abnégation. Sans es.pdt de s.ar pa1rtlf un petard entre les pIeds , dl~n . et o~bli de ;soi, point de péné-cheval leur ~emblent le comble .de atlOn possIble pOInt de confiance musement. SI quelqu'un 'Se plamt, c ',' . lui répondent effrontément .et souvent 0'}Sequences _morales d~" l' a~sence avec accompagnement, de gnmaces. Un ~~vouement. a) ~hez 1 eduoCéllteu['. enfant bien élevé a souci des autres ,L educateur sans, devouement e$lt: dans la rue comme aiUeu s· non seule· 1. Mercenaire: IÎncapable d'enthou-. ment il ne doit pas gêner l~s passants de générosité, il oublie ,la gran-par ses ieux, mais il doit céder le p~s de S,élJ voc~t.io:tl> pour: l1e plus, voir' poliment aux vieillards et s'excuser s'II el1le qu un metier. lui arrive de commettre une maladres. 2. Paresseux: 11 redoute l'efforl.[e se H ne doit ni crier ni siffoler. En ' le fatigue et l'ennuie, il cherche so·mme. il ne faut p;as 'qu'on le remar· de ses élèves, mais sa tran-que . , .-. et son hien-être.

. 3. Sans 'oonscience: a;vare de sa pei~

i ne, il arrive vite à manquer à ses de­voirs profeslslionnels l'eS plus s,trirets (de­VOiTS ma,J ;corrigés" lecons mal prép·a­rées, sans méthode, ;s'ans, vues d'ensem­ble). n ne fait p'aS! longtemps illus.ion lSur ses ·capacités, pédagogiques. Ses, su­périeurs, ses élèves s'.aperçoivent bien vite que la négligence est l~a règle de sa v.ie.

b) Chez les élèves. - «Que puis-i'e faire de ,cet élève? Il ne m'aime pas» disait uni ancien. Non moins iustement il ser,aH pos:s.iMe de dire: «Que puis.-je faire de ,cet élève? Je ne l'aime pas.»

Manquer de dévouet11Jenrt 'envens, s.es élèves c'est tromper la Iconfiance des fa ... milles, 'c~r ,l'enfant est victime de l'édu­cateur inçlifférent; ,e' est 'le plI us gréllye défaut qui puisse se rencontrer dâll11S Un m.aître. - -

1. L'enfant souffre de cette indiffé­rence: il se sent étranger 'et SOn cœur se ferme. Il est sans r,econnaJissance: l'école n'eslt pas une famille pour lui, mais une maison bana1e et parfoi,s re­doutée, qu'il fréquen.te par nécessité.

2. L'enfarut profite peu des leQOns re­çues. - 'a) Au pÜ!in,t de vue intellectuel: Le maître enseigne avec une sorte de ·

1 lasslitude, l'élève ' suhit Sléli l'eçon com'me le m.aître subit l'obligation de la lui d?n:ner. Travail monotone, ennuyeux, penIble et peu prorfitahle.

b) Au point de vue moral. - L'édu­cation mor~le ne touche le cœUr que si elle 230rt du ·cœur. L'éducalteur peut en~ seigner la bonté, la ,charité, le dévoue~ ment, le zèle; ses .p,ar.oles restent sans: effet auprès des enfants qui v'Ûien~ leur m,aître vivre une vie c-onfraJre à ses prinlCÎpes.