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"ON, ,. Avril 1936 No 7 ORQI\1)11 nE LA ' 'soe;iéfé valai,at1"e' d'êdu(t ·ation , , L'ECOLe . parait 14· fois pendant; le cours scolaire ABONNEMENrT ANNUEL: Fr. 6.- Les abonnements se règ'lent par chèque postal II c 56 Sion, ou ce délfaut contre remboursement. Tout ce qui conceme la pubUcaüon 110lt Itre adAss6 d.k8ctemeat à .. LOUIS DBLALOYB. Secr6taire au Départamnt . de l'InstrucUon pubUque à SIOD. Les a.nnlODces sont reçues eXicl:usiv'MneDJt »M" PUBl3.ICITAS. 80016t6 MODJID8' Salsae de Publlelt" Sion Aveonue de la GaTe - Téléphone 2.36 ,

L'Ecole primaire, 15 avril 1936

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 avril 1936

CHAMPERY

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"ON, ,. Avril 1936 No 7

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,L'ECOLe . P~JMAIRE parait 14· fois pendant; le cours scolaire

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Les abonnements se règ'lent par chèque postal II c 56 Sion, ou là ce délfaut contre remboursement.

Tout ce qui conceme la pubUcaüon 110lt Itre adAss6 d.k8ctemeat à .. LOUIS DBLALOYB. Secr6taire au

Départamnt. de l'InstrucUon pubUque à SIOD.

Les a.nnlODces sont reçues eXicl:usiv'MneDJt »M" PUBl3.ICITAS. 80016t6 MODJID8' Salsae de Publlelt" Sion

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 avril 1936

Ricbar4 Berger

~~ DE1>SSI.Z1 J.l.bre Un volume in-8° illustré de 4'14 figures, broché . . . . . Fr. 6.-

Le dessin libre a une grande importance éducative mais il faut au maUre qui l'enseigne une méthode précise. Le professeur Ma:­chat:~ de Paria dit -,à, "Prop'Qs de cet ouvrage « C'est la première fois que Je trouve l'éunies tant d'idées justes, claires et profitwbles sur renseignement du dessin.» Rappel: du même auteur: Didactiflue du dessin, ill-8° illustré, br. 6 fr.

René Gallay

LB

de

,. SION, 15 Aura 1936. No 7.-- 55m'e Année.

t'ÉCOLE PRIMAI'RE ORGANE DÉ LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOMMAIRE: PARTIE OFFICIELLE: Examens d'émancipation. Assemblée générale de la S. V. E. -Caisse de retr~it~. - Avis divers. - PARTIE THEORIQUE: De la valeur formative de l'instruction religieu.3e. - Classes-promenades. - Enrichissez le vocabulaire de l'enfant. - La protE'ction des poissons. - Le des­sin d'après nature. - 'Le -Cinéma. - ,PARTIE PIRATIQUE : Ortho­graphe. - Calcul écrit. - NOS P .A!GES. - Glanure. - Nécrologie.

Bibliographie.

PARTIE OFFICIELLE

Examens d'émancipation de l'école primaire Le Département de l'Instruction publique du canton du Va ..

lais porte à la connaissance dE's intéressés, les dates auxquelle3 au­ront lieu les examens d'émancipation: VISSOIE, le 30 avril, à 8 h. 30, pour les communes de la Vallée d'An­

niviers; CHALAIS, le 7 mai, a 8 h. 30, pour Chalais, Grône et Granges. ST-LEONARD, le 15 mai, à 8 h.,pour Lens, Chermignon, St-Léonard

et Montana; SIERRE, le 16 juin, à 8 h., pour Sierre et Chippi3; SION, le 1er mai, à 8 h., pour Savièse et la banlieue de Sion. SION, le 2 mai, à 8 h ., pour Ayent, Bramois et Salins. SION, le 12 juin, à 8 h., pour la ville; VEX, le 6 mai, à 8 h.30, pour Hérémence, Evolène, St-Martin et Vex; ARDON, le 22 mai, à 8 h., pour Ardon et Chamoson. . CONTHEY, le 28 avril, à 8 h., pour Conthey et Vétroz; NENDAZ, le 1er mai, à 8 h. 30, pour Nendaz; MARTIGNY-VILLE, le 29 avril, à 8 h., pour Bovernier, Charrat,

Martigny-Combe et Trient; MARTIGNY-VILLE, le 28 mai, à 8 h., pour Martigny-Ville, Martigny­

Bourg et La Bâtiaz; FULL Y, le 15 mai, à 8 h. 30, pour Fully et Saxon; LEYTRON, le 13 mai, à 8 h., pour Isérables, Leytron, Saillon E·t

Riddes; BAGNES (Ohâble), le 27 avril, a 8 h. 30, pour Bagnes et Vollèges; ORSIERES, le 29 avril, à 9 h., pour les autres communes du district; ST-MAURICE, le 3 juin, à 8 h. 30, pour Salvan, Evionnaz, St-Mau-

rice et Vernayaz; ' , VAL D'ILLIEZ, le 19 mai, à 8 h., 30, pour les communes de la Vallée

d'HIiez; VIONNAZ, le 29 mai, à 9 h., pour Collombey-Muraz, Port~ Valais et

Vionnaz.

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MONTHEY, le 18 juin, à 8 h~ures 30, pour Monthey, Vouvry et St­Gingolph. Les élèves des communes non-indiquées dans le tableau ci-dessu s

recevront un avis spécial de M. l'Inspecteur. . Les élèves nés en 1921 et ceux qui ont échoué à l'examen de

l'année dernière devront se présenter munis du livTet scolaire. Ceux qui ne paraissent pas sont passibles d'une amende de 10 fr. Les ad­ministrations communales sont invitées à publier la présf·nte convo­catîon aux' criées ordinaires, le dimanche qui précède l'examen.

. Sion, le 8 avril 1936. Le Chef du Département de l'Instruc tion publique:

R. Loretan.

Assemblée générale de la S.V.E.

Nous rappelons au IP. E. f Assenlblée gé n érale de la Q. V. E . qui aura lieu à Ardon, le 212 avril courant ·et nous le pTions de s 'en référer au pTogranllne 'publié par les journaux, ·et là l'avis du dernier nunléro de l'Ec-Ole ·PrimaiT·e.

Caisse de Retraite du P. E. RAPPORT

Rapport des reviseurs de conlptes pour l'année 1935, présenté ft l'asJ·emblée générale CIe la Caisse de Retraite du personnel

Enseignant priInaire ,du canton du V·alais, tenue à Siun . l,e 2 avnl 1936.

Les soussignés revis·eurs de 'COITlptes, confonn-éInent à l'art. 46 du règlement dü 12 novell1bre 1932, ont procédé ce jour à l'·exam·en des ÜOlnptes et du bilan de votre caiss'e de retraite pour l'ex.ercice 1935, dressé par votre caissier M. ,S. \Mey tain .

'L 'exerdce boucle par un excéd ent . de Fr. 26,09'9.05 v·ersé au Fonds de r éserve qui 'ascende au 31 décembre 193·5 à 322,779 francs 30.

La cOlllptabilité est très bien tenue; les postes a·ctifs et pas­sifs du bilan qui vous sont soulnis , sont entièrement ' confonne" aux pièces présentées au contrôle.

Les valeurs déposées là la 'Banque cantonale ·concordent ex·ac­tClnent avec les r,econnaissance~ délhTées par celle-do

Ils vous proposent donc 'd'approuver les cOl11ptes qui vuus sont soumis ·et d 'en donner décharge avec renl·ercÏelnents au Cais-sier et à la Conll11ission. .

Sion, le 25 février 193'6. F . BAJRRAS. BLA'TTEH Théophile.

\

.\

-187 -

Der.nier Avis

ILes abonneluents là l' « Ecole ·Prim.aire » qui ne seront pas payés pour le 22 courant seront pris ·en remhoursement dè~ cette

d·ate.

Maîtres de gymnastique

Nous nous perm.ettons de vou~ rappeler notre assemblée générale qui aura lieu .à M.artigny le 19 avril 'prÛ'chai~ et les cours

. de .gymnastique -qui s·eront donnés le salnedl 25 .avnl. To~tes. l,es institutrices et tous les instituteurs y sont cordIalem·ent InvIte 'Y.

Le C()Imfté.

Souscription en faveur de la famille d'un Collègue disparu

Nous avons encore reçu fI'. 30.- de la !Caisse de Crédit nlU­tuel d 'Isérable~ ·en faveur de la famille de l'Instituteur décédé.

(M·erci. ..

PAR T IE THÉORIQUE

De la Valeur formative de l'Instruction religieuse

En écrÏ:vClIùt que Il' hom1m e est un anilD1Cll inquiet qui recherche les causes Aâstote avait en vue l' inquiétude phNosophique ·et ·re­ligieuse . l~quiétude SUI~tout pOUl' les ânles Nées au plaisir p~r ,tO?: tes leurs fibl'es, les autres aUant générale1ment eil1J toute serenlte vers la lizllnière.

La question religieuse domÎ'ne ,le problème de la des,tinée hu­maine. EUe est une ques1tion cl' intell1igence et de vol?flte, ~~n de sentiment. La religion, les pratiques ,r e!ligieuses, la Vle ,chretlenne sél'ieuse, intégrale, ne sont pas le privilège exolusif .de;; fe~mes. des enfants encore sous le Icharme des il'lusions .ou des 'm~~zaques en quête de passe-1te.mps. Si, pOUl' .OBS caté~orles, la :'eflgl~n a u!,1~ signification, ca.mbien plus pOUl' 'ceux qUl . luttent. ~ un combat l~ cessant, contre les passions déchaînées et <la coahtzon des ennemlS extérieurs.

Il i1mporte donc de développer l'ins.truction J'{digieus~ afin :ze fournir aux enfants, les hdnll.mes â le demain, la bas·B sal1!de et ln-

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dispensable de toute vie chrétienne. Cette fOI'mation s'adl'esse d'abord et lf,m'inemment à t'lin teUig en ce:, ~acur.fé ,maUr/esse qui guide tou'tes les autres.

R'encontrons ici uJllIe objection qui, pour certains esprits trop peu avertis, jus,ufierait l'ex,cluslon de la reUgion 'du pro.gramme scolair,c. COlmmel1Jt arriver à cette conviction profonde, . lumineuse, évidente, puisque à chaque pas nous nous buffons 'au .mystère ? L'enseigne.ment rationnel peut-il prétendre s"avancer dans ces pa­rages fer;mes et expliquer ce que ,l'esprit hUJmarn ne peut conce­voir? Là n'es.t pas la question. St-ThO/mas avou'aitt lIi'avoir pas nIieux compris le Imystère après toule une vie ide J'echel'ches et de raisonnemel1Jts. L'BIIlseignement doit cOIllduire l'espri,t à l'acte de foi, l'éfléchi, enfi:e'l' e.t volontaire : Je crois ... pm',ce que je veux croire, pm'ce que /111a foi es.( fondée SUI' la Vérité ,m ·Bme. Saint Lucien, frappé à ,mm:t, trempait Ison doz.gt ,dans son sang pour écrire une dt(!oI'nière fois sur le pavement de 'Sa pl'ison,' « Credo in unum Deum ». Dans les altl'es de Ila plus terrible des morts, il se l'(;i,rJl'essait et trouvait dans son adhésion émouvante au mys­tèl'e de la foi ,la 'cause de sa joie; (la justification de son espél'ance.

La fOl'lmation religi'euse bien cOlmpl'ise se doit donc d'étudier Dieu, non pas Itant en Lui-'mêJme que dans Iles l'dations qu'Il a bien voulu avoir avec le néant que nous SOtmmes. « Seigneur, que je Vous connaisse et que je [Ile connaisse», ;s'écriait Saint Augus­tin. Tout est ,là: Etudier Dieu, ·c'est é,tudier la V él'i'fé pm' 'excel­lence, devant rlaqu€llile toute autre véI'ifé pâUt, de laqueUe toute autre véJ'ité découle comme de sa SOUl'ce. Connaître les gestes de bonté .de Dieu, ;{es apprécier, les estvmer et, d'autre part, arri­ver à connaîüe, à reconnaîtl'e 'effectivement, pl'atiquelnent, la dé­pendance absolue dans laquelle nous nous trouvons, feUe est la base sérieuse de l'e.,JlIseignement religieux. Et voilà justifiée l'iln­portance que des hommes d'expérience a~tachent à l'étude de l'Histoire sainte et dies saints Evangiles, livl'es sacrés qui racon­tent les miClnifes,tations de la puissance et de l'crunOUl' de Dieu. Une fois cela bien ancré, ,z' hom,me ne fera au'cune diffinrlté à s'abaisser devant .le mystère; d'une part.. il a consdence de la su­pél'iorifé .de Di,eu et d'aultl'e part, de sa bOl1Jté, et alors zif accepte la Révélation siJm'plelnent, avec foi, cO'm'm'e il acc'epte l'enseigne­ment d'un maître en qui il a une confiance absolue. ,Cela Œdimis, les préceptes de morale, les obligation's du culte apparaissent com­me des conséquences naturelles, comme des devoirs l'mpérieux. Si parfois, .fa faiblesse hUJ,maine est si gl'all'de, l"homme devient infl'dèle à ses devoirs, au 'moins il a la ~pudeur Ide ne lpas se dresser en négatew' de Dieu et de ses dOf/imes et un jour, quand ["orage est passé, il trouve dans sa foi enCOl'e, la raison de s' humilier et de revenir repentant ven Dieu.

Systématiquement, l'enseignelment religieux visera à asseoir profondfJ,ment Ides convÏ'ctions séâeuses et l'aisonnées; il utilisera

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les procédés classiques du raisonJniement coonme pour ,toutes les autres branches, Si certaines spécialUés peuvent paraître spécu­latives, il n'en est certainement pas de ,même de la science. ,reli­gieus,e. Elle est émine,munent pratique, d'une actuelité . quotidien­ne, incessante. Elle s'ad'resse au présent de ,la jeunesse, Imais sur­tout eUe devra -ani,mer tous les instants d'un futur, lourd de tou­tes ses incertitudes et de tous ses devoÏ'rs.

Qu'on écarte totale,m·ent ou au moins qu'on dose ces cours d'apologétique qui tournent à ,l'exposé d'objections et de réfuta­tions; à trop ,mClifllier de pOl'sons on finit pal' ISe contaminer, à lT.oins d'avoir un te:mpèraJment des plus sOilfdes. 'Ne voit-on pas, hélas! certain enseigne.ment ,s'adressant à de.s jeunes gens de 15 ans, ,c'est-à-dire qui possèdent à peine, ' un vernis de science religieuse, s'i'ngéniant à .les con'duire dans .les m·canes des ob jec­tions corsées à plaisir. Après cela, les têtes -trop faibles ne savent plus quoi, l'erreur se ·mélange à la 'véri,té; le doute assaille les esprits, à l'âge pl'écisém-ent où le cœur co.m!mence à faire mal à la tête.

RevenOiT/J.s SUl' les vérités essentielles, SUl' le .dogme toujours plus approfondi, Que Saint J ean-Baptis.fe de la Salle se mon­tl'Cllt profond psycholog'ue quand il r,ec(J,lnilIwndait 'lescaMchis­mes sw' les princi:paux \mystères! Co'mplNons cet enseignement par l'étude détainée de la vie de Notl'e-Seigneur Jésus-Christ: « Il est la Voie, la V éâté, la Vie »; « Le Connaîlire, c'est l'aûmer ! »

Une intelligence édail'ée toni'fie .fa volonté de toutes les puis­Bance'S de ses claI'tés; . l'âme veut intensé,rrL'ent ce qui lui apparaît {'omme le Bien suprême, 'eUe lutte av0,c l'orce pour le conserver, .elle le défend avec des audaces héroïques contre :toult ce qui s'a­chcmne à le lui enlever. L"enseignement reUgl'elux se doit d'être pratique, il doit descendre jusqu'aux réolifés concrètes 'Cit ne peut se confinel' dans le domaine de l'abstraotion. La religion n'est pas le privilège de ceux qui ont « bien le temps», mais de tous oeux qui vivent. La pratique reli'gieuse dans ce qu'elle a d'essentiel, c'est-cl-dire au fémoignag'e de Jésus lui-m&n:e, l'observation du grand précepte de la charité et des vertus qui en découlent, ne va pas sans l'exerci,ce du sacrifice. Notre-Seigneur invite les hom'mes il. le suivre dans la voie royale de la Croix. La fotmation chré­tienne visel'a donc à l'acquisition de l' habitude de l"eiffort. Dans ce.fte activité, la 'Volonté aug1mente et hm'IJll:onise ses puissances, ell e les tre'ITLpe et pal' le fait c'est la pel'so.nnalz1fé tout entière qui lui est désormais asservie. Ces caractères peuvent affronter .fa vie, ils laisseront un sillon, ils ·réussiront le problème de leUl' destinée, ils seront des entraîneurs.

La se.nsibNité éolai'rée viendra ajouter son œppoint; elle aidera et facilitera l'habitude du bien. On aimel'a le bien cOI11l'me éma­nant du Bien par excellence, le devoir cO/mme l'expl'ession d'une

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Volonté adorable. Ainsi cO'lnprise, la sensibilité est au service de la religion; autrement, elle aboutit à une certaine religiosité, à la bigoterie, forme subtitle souvent de l' hypoCl'isie. Faire consister la vie chrétienne en une série de pratiques, en des poses étudiées, en des effusions de sensiblerie, en des formules, est l'erreur que Jésus dénonçait quand il disait,' « Ce peuple m'honore des lèVl'es, mais son cœur est loin ete moi ». L' « Aimez, puis faites ce que vous voudrez » de saint Augustin, trenduit une autre pensée du M aî­tre. « Ceux qui disent Seigneur, Seigneur, n'entrel'ont pas dans le royaUJme des cieux, mais bien ceux qui font la volonté de mon Père qui es,t dans les Cieux.»

En résUlmé donc et pour conclure,' Pour. que l'enseignement religieux atteigne son but élevé, pour qu'il développe les puis­sances de l'âme, pour qu' il justifie sa place, la pl'emière, dans l'ensBmbte des branches du programme scolaire, il doit,'

1 ° Consister en un exposé progressif du Dognle, basé lui-mê­me sm' l'Ecriture Sainte et surtout SUI' l'EvangMe, le livre pal' e:x:cellence.

2° Se traduire, dans la pratique, pal' l'accomplissement de l'effort, du sacrifice, résu·m·é de la Inorellf chrétienne, règ·le suprê­me d'un christianisme vrvant.

3° Bannir la Sensiblerie; non des fonnules, mains des actes; amour passionné pour la personne du Christ, une obéissance to­tale à ses représentants autorisés, un zèle ardent poU'!' r extension de son règne pell'lmi les hommes,

Pratiquement, pour réaliser pleinement un si beau program­me, l'éducate'Ul' chrétien devra connaître toujours mieux, touiou!'S plus profondément les d'oglnes qu"N eM appelé à enseigner. POUl' cela, il étudiera sans cesse, CCCl' en cette D'teltière plus qu'en n'i111-pOI'te qu'eUe autre, c'est une question de probité de ce~ser d' en­seigner le jour où il cesse d'éluclier.

Le catéchiste se fera un point cl' 11Onne'w' de pratiquer au mieux la loi ~vemgélique, afin de pouvoir dire à ses disciples, à l'exemple de l'Apôtre,' « lInitez -nl0i, cOlnjme j'limite Jésus », afin qu'il ne soit pas l'airain sonnant, la timbale retentissennte vouée au vain fl'C~cas. Educateur, son enseignement lÎilljprégnera toute sa vie. En se sanctifiant, il sanctifiera les au.fl'es; et réalisant le grand précepte cie la cJlcu·ité, il méritera de briller un jour dans la splendeur des apôtres. F. ]Jt[. EPHREM.

CI.asses-promenades Dans un article précédent, noue:;. parlioI1s des prolnenades

scolaires.

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Aujourd 'hui, nous voudrions dire un n10t des classes-prmne­nades, qu'il ne faut pas prendre , pour des sorties de pure distrac­tion.

Les classes-pron1enades ont un hut nettelnent instructif; ·elles s{)nt une des forn1es de l'enseigne.ment intuitif, dans le vrai sIens du mot et con11ne l'entendaient Rabelais, tRouss·eau.

:Ces sorties aident l' étude de la plupart des matières du PT{)­

gran11ne s,colaire ·par les élén1·ents d 'observation et l'intérêt qu'elles offrent.

Passons rapidement en vue les branches qui en profitent plus dir,e'Ctelnent.

D'abord les sciences na.tul'elles, qui, conune le non1 l'indique, doivent s'étudier dans la nature elle-même, plutôt qu'entre les quatre n1111'S d'une salle. 'Pour se rendre con1pte de la forn1e, de la couleur, des dimensions réelle~ des plantes et de leurs diverses partÎle's: tige, feuilles, fleurs, fruits; 'pour avoir une idée ·exacte de tels anin1aux dOln-estiques ou sauvages, il faut les voir en réa­lité, et non pa~ seulem·ent en inlagination dans les descriptions. ~VI·êll1e les gravures n'en donnent ordinairelnent 'qu 'une connais­sance ünparfaite.

L' histoil'e ensuite. 'Ilel vieux chât,eau, tel pont antique, tel n10nun1cnt en ruine sont des vestiges d'un pac;;·sé d'histoire locale, capables d 'instruire et d 'intéresser les enfants. Devant 'ces pierl'es qui pal'lent, quelle belle leçon on peut leur donner, leçon qui se gravera d'une façon indélébile dans leur n1én10ire.

Plus encore que l'histoire, la géogl'aphie trouve dans les das­ses-pron1enades des n10yenset des exemples pour en fadIiter l'étude. Nous nous souvenons de tel maître qui -conduisait parfois ses élèves sur une petite .111ontagne d'où l'on découyre presque tout un district. Là, il leur nlontrait, carte en n1ain, les hauteurs, les -cours d '.eau, les localités, etc., qu'il leur fai"rait trouver ·ensuite sur le terrain; -tel 'autre allait aux /bords du JRhône, au moment des basses ·eaux, et là, grâce à un banc de sable fin, il procédait avec ses enfants à la construction · d'îles, de lacs , de détroits, Id'isthlne, de caps, de vallées avec leurs éours d 'eau; de petits 'cailloux servaient à marquer l'emplacenl:ent de teUe ou telle localité.

Les nlathématiques, la géonlétl'ie en particulier , peuvent éga­lelnent avoir leur place ·dans le~ classes-promenades. Voici que les élèves sont dans la calnpagne . . Ex,cellente oücasion de leur 1110ntrer des champs de différentes fornles : carrée, rectangulaire, trapézoïdale, etc.; des construction')· ou ,Q.es o]?jets affectant la f.orme cubique, conique, cylindrique, sphérique, ·etc. On .pas·s'e en­suit,e à l'évaluation à vue d 'œil des dünensions de ces surfaces ou de ces volUlnes pour en établir l'aire ou le cube.

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Voilà un -moyen ,efficace d'exercer le coup d'œil, l'apprécia­tion des ·distances et de~ ,grandeurs.

Et le dessin? 'La nature ne nous fournit-elle pas rà peu près tous les 'modèles? Dans tous les cas, les modèles le~ plus parfaits.

La langue, elle aussi ) s'exerce -et s,e perf.ectionne par les ques­tions, lell! réponses, les comptes-rendus écrits ou oraux.

Il y a enfin le côté moral qui retire un avantage de ces pro­lllenades. -Que d 'occasions pour le maître de rectifier üertaines impressions ou jugements, de tirer des leçons morales, de faire­des reconlTI1,andations -et de donner des conseils utiles?

Bien des maîtres admettent l'utilité de ces classes-promena­de'Y. :Malheureus-em,ent ils ne s'en servent pas, retenus qu'ils sont par la crainte ·de l'hostilité des parents ·et peut-être même ' de üer­taines autorités scolaires. !Car on -est facilemlent porté à croire que ces sorties constituent simplement une partie récréativ-e, donc une perte de temps. Tout le monde n'a Ipas étudié la pédagogie, les méthode~ ,et les procédés d'enseignement.

Si oes promenades peuvent s-e faire av-ec le consente:lTIent de la c-ommission scolaire, il faut avoir soin de les préparer Ininu­tieusement quant au but -et quant .à l'itinéraire. Le but doit tou­jours être très précis: aujourd'hui, par exelllple, on s'occupera de plante'Y, une autre fois de minéraux; plus tard de géographie, etc. U ne faut pas -entreprendree tout à la fois, sans cela on provoque chez les ·enfants de la confusion qui les emp'êche de retenir ce qu'on veut leur enseigner.

Puis, uson~, mais n'abusons pas. Une sortie par ,mois nous paraît suffisante. Dans les endroits où il y a plusieurs nlois Ide neige, on peut augmenter le nombfie des classes-promenades du­rant les prellliers et les der.niers mois de l'année scolaire.

Enrichissez le vocabulaire de l'enfant II y a deux ans nous avon'i' cru ,devoir attirer l'attention du

Personnel enseignan.t sur le ,genre de devoirs 'écrits imposés aux élèves. 'Les récentes constatations que nous venons de faire, au cours d'une inspection de~ classes, nous incitent là revenir sur üette question.

il/examen des cahiers nous ,a penl1is de remarquer que le P. E. insiste trop sur des analyses grammaticales (espèce de -lnot, genre, nombre. fonctions) et pas suffis-am;ment sur les analyses logiques. On le sait, l'enfant éprouve des difficultés pour fonller des phrases complètes et correctes. Ne serait-il pas indiqué de l'exercer là la correction de phrases défectueuses, son vocabulaire est pauvr-e. Une statistique faite dans un canton voisin la démon-

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lré qu'en 'llloyenne, des écoliers ne connai~s-ent guère plus de _6 à 700 mots. Enrichissez son vocabulaire, ·en l'obligeant là tr-ouver des synony,mes, des dérivés, des mots de ulème famille; à fornl-er de nouveaux mots à l'aide de préfixes et de suffixes; là de~ IllotS donnés, faites ajouter des épithètes convenables, ·etc., etc.

,Deux mots, en passant, concernant le choix deS' sujets de la ,cOlTIposition française. lLe~ sujets sont souvent choisis au petit bonheur et guère .à la portée des élèves lesquels· ont déjà tant de­peine 'à composer. Au lieu de le cheval, une pr01llenade, la fo-rêt, une plantation, -etlc., pourquoi ne pas mieux spécifier et donner des titres plus précis comme : notr-e cheval, notr-e course scolaire de l'année dernière, la !forêt de... (nonl .Jocal), notre plantation d'arbres fruitiers, etc. Lai~sez l'enfant dans son domaine. Exigez un plan DU canevas avec alinéas numérotés au début de chaque ·COlllposition. 'Aidez-lui de temps là autre à trouver, à classer les idées principales.

IParfois aussi il est bon, je dirai mlème néces'i,aire, que nlaître ,et élèves dév-eloppent -ensemble un texte préparé. ILes enfants doivent pouvoir ém-ettre ,en toute liberté ,leurs trouvailles; un élève écrit au taJbleau noir celles qui répondent Ile lllieux au sujet.-

Est-il nécessaire de reconlmander l'-emploi du dictionnaire .? Voici une constatation faite il y a peu de t~mp'io, au cours d'une inspection: un nlot nouveau se présente au cours de la lecture, :aucun élève n'en commente le s'ens. J'ai constaté que quelques élèves du cours supérieur ne savaient pas même sie servir ,de cc livre qui leul;étaÏt imposé.

Engagez ' le~ écoliers à faire un usage fréquent du diction­naire. ES''i,ayez de leur demander des définitions de mots courants, v ous serez étonnés de lia pauvreté de leurs réponses. ·Le remède <cst sinlple : faites employer souvent le dictionnaire, i.mpos'ez-leur cornIlle tâche à domicile de~ séries de mots à définir par écrit \ct verbalement. Un inspecteur.

La protection des poissons Parmi les poi'iosons qu'on 'rencontre en Valais, le plus inlpor­

tant est la t'fuite 'Fario. ISa couleur, sa · taille ,etmlêIne sa forme s~nt trè~ 'Variables suivant qu'·elle 'vit dans deS' lacs, -dans ie ~Rhô ; ne, dans des canaux ou dans des torrents. . .

.On a introduit il y la · ass-ez longtem·ps, la truite arc-en-ciel. Elle est moins difficile pour la nourrituTe, par contre elle ne ·se reproduit .guère chez nous et se déplace beaucoup.

,Dans' les lacs de IFully, de Barberine, de l'Ill, ona introduit une espèce de poisson de l'Amérique -du Nord, le Chris.fivome'r, assez semblable à la truite.

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- 1.194 -

Les especeS! vivant dans des eaux moins froides et nloins aéTées COlnnle les tanches, les chevaines sont peu Ïlnportantes.

Les causes de destruction ide la truite sont nombreuses ,chez nous. Ces poiS'sons, surtout lorsqu'ils S'ont Jeunes, sont très sen­sibLes aux matières toxiques. Ainsi certains déchets provenant des usines de produits chimiques peuvent les elnpoisonner; le sulfate de cuivre, luêm,e en très petite quantité les. tue. lIen -est de mê­me du purin et les eaux des égouts. Il faut .donc pr,endr,e garde de ne pas verser dans les eaux qui contiennent des truites des restes de produits ,employés pour traiter la vigne ·et les 'arbres fruitiers, de ne paS! jeter dans les canaux des haîtes d'insediddes, de ne pas y laver des récipients ayant contenu ces ITIlatières.

Les 'barrages des usines ·électriques ,elnpêchent les truites de r·emonter les cours du Hhône ou des rivières pour :eller pondre leurS! œufs dans des endroits favorables.

En hiveT, au monlent des 'basses' eaux, les usines mettent à sec les cours d '·eau. iLes poissons restent dans les gouilles ou il':Y sont vacHement capturés.

Les braconniers surtout font beaucoup -de mal, ,en particu­lier au mom'ent où les truites pondent leurs. œufs. Elles sont alors 'Illoins sauvages, on ,détruit du mênle coup tous les .œufs. Le braconnage des pois~;;:onsest une 111auvaise a1ction qui cause ,de graves donlmages, enlpêchant , d'exploiter rationneUenlent nos cours d',eau, diIninuant beaucoup les importantes ressources qu'ils pourraient fournir.

,Le curag,e -des canaux, surtout lorsqu'il est -fait sans tenir com'pte des poissons .et de leurs conditions de vie, peut fair.e beau­coup de Inal. Il faut le fiaire le plus tard possible ,en printemps et non pas en hiver afin de ne pas détruire leS' 'œufs qui sont dans les graviers ou les alevins qui se cachent dans. l,es herhes. On -devrait toujours laisser par ci par là quelques touffes d'heT­bes laquatiques' afin que les truites puiss·ent y trouver de la nour­riture ,et un abri. On objecte que les canaux ne sont pas -faits pour les poissons. ,sans doute, mais si par une collaboration intel­lig·ente on peut les faiT·e servir au déssèchem:ent du pays ,et à la production des truites', leurs a"1antag,es n'en seront que plul:Y grands.

. La pêche est une ~essource cons1dérable ,et un délassenlent très hygiénique; une m·eilleure éducation des .enfants et par eux du public là l'avenir, ,en c,e qui concerne , la protection -des pois­':Yons, r.endTait de grands s,ervices au pays et donneTiait une va­leuT plus grande aux ·efforts faits ,en Valais pour multiplier les poissons: pep.plement -des ' rivières et -d'es lacs de montagne, re­peuplement ' de tous no's' cours d~eau, ni'llltiplication des pois­sons par les méthodes de pisciculture. . .

Cammi'ssion ·cantonale pour la Protection de ila 'Nature

-195 -

Le dessin d'après nature Apprendre à dessiner d'après, nature n'est pas chose facile; il ne

suffit pas de mettre les élèves devant la .nature ou un objet réel et de dire: « Dessinez ». Ce serait par trop 3imple; l'expérience dérnontre d'ailleurs la néces,sité d'une initiation sérieuse.

Le programme du dessin prévoit une étude expérimentale plus poussée des principes de perspective d'observation. Non pas que cela suppose un en3eignement systématique de la perspective. Que l'ins­tituteur en connaisse bien les règles à la suite d'une bonne pratique d' g,prè,s nature, n'lais -qu'i'l garde bien cette magnifique théori e pour lui-même.

Dessiner d'après nature est basé ,sur une observation directe des formes réelles 1° quant à leurs proportion3, 2° quant à leur matière. Il y a done un acte de perception viSuelle, commencement de toute une série d'interventions psychiques: ,estimation, comparaison, éva­luation, en un mot, jugement et :raisonnement. On sent la grosse di.f­fi culté du maître en face de nombre d'élèves dont le travail d'éiabo­ration graphique est nettement individuel. Quelque3-uns ~ les mieux doués - n 'éprouvent aucune hésitation à réaliser concrètement ce problème. Par contre, une majorité d'élèves se trouvent hésitant8 devant l'e problème .gréliphique. Quelques-uns, même avec la ' meilleure volonté, n'arrivent jamais à rien de pr,écis. Le nombre des incapables a ugmente' d'ailleUrs sensiblement dans une classe où la faible3se du TlHtître est patente.

Le dessin d'après nature ou d'obsel~:vation, ~omme ce~·tains l'~p­pellent, implique un deuxième acte: la réa~isation.

Elle comprend l'extériorisation des sensations "i-sio-motrices, il ,3'agit de la: transposition des impressions dam;; un ordre concret. Ce n'est pas une imitation servile de la nature, mais une interprétation fortement personnelle. ' Ceci explique les résultats si difféI'811ts pour une même leçon: un bien d'ailleur,s.

En résumé, techniquement parlant, le dessin d'après nature com­prend aussi, le travail de constr~ction; phase de .perception visuelle et de rai30nnement, le travail d,e réalisation, phase très personnelle, où l'influence de l'individu est prépondérante .

La construction ou le croquis est l'élaboration de la synthèse de la: forme et des proportions; on y appliquera forcément "empirique­ment. les déformations perspectives qui changeront d'·élève à élève.

. La marche à suivre d,ans un bon cl~oqui~ est s~:rnple et logique :' graÎ1d,es prop.orÜ.o~s. déter~inant · l;,~quilibre . é(e ' ~a ~i~~ ',~:n 'p:~ge, r~a­lisée -sous ' la' forme d'lm rectangle 011 d'un c'arré, l'ins.cripti,ol!, dans Cl~ quadrilat'ère, des elnpla~è'~~nt~ ~'~servé~ à. , ,~~~qU~" foi',~'e ,gl?b~l,e, recherche ,de" la f,or:.me .. schématisée, rectification et définitIOn exacte.

• . , l . : . , . ~ ' . r

.<Îl3: l'ens~,~le .et, d~lt'(I}Hail.

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-196 -

Le croquis bien établi, on passe au travail de réalis~tion. Ici la technique intervient: le fusain, la sanguine, 1es trois crayons, lE' pas­tel, le crayon noir, peut-être même l'encre de ,Chine, etc. Enfin, un luxe de technique. Hélas! l'instituteur devra se ,contenter le plus 'sou­vent d'un crayon de mauvaise qualité. Il serait pourtant utile de pou­voir user au moins de deux ou trois de ces moyens techniques de réalisation. Pour notre part, le fusain est 'très indiqué pour les de3sins exécutés en assez grand format, le crayon de croquis pour les petits travaux, la couleur à l'eau et l'encre de Chine pour les travaux ordi­nair·es.

Nous ne pouvons pas insister sur l'usage et le3 métiers de cha­cune de ces techniques, on ne les acquiert qu'après des études spé­cialisées.

Dans la phase de réalisation, il faut tenir compte de la per30n­na lité de l'élève. Certains diront qu'il la faut respecter au point de ne pas toucher au dessin de l'enfant, comme si les autres correctjons, du maître ne redressaient pas l'œuvre ,de l'enfant trébuchant.

Noua n'hésitons jamai.s, quant à nous, à 'montrer expérimentale­ment, à l'enfant hésitant, les auda:ces à 'avoir, Iles dHficultés à vain­cr.e, les erreurs à redresser. Cest au ,surplus le moyen s'Ill' pour pous­ser l'enfant à exprimer sa personnalité, sa sensibilité. Donc un maître conscient interviendra là où son instinct pédagogique poussera à le faire . .

Une pratique qu'il faudra rejeter de tout l'enaeignement du des­sin d'après nature, c'est de montrer par exemple, au tableau noir,. comment on réalisera le dessin. D'abord le ,croquis sera fautif, parce qu'il est pris d'une ,place où le groupe à dessiner ne sera pas vu par­les enfants, et que la ,craie 'blanche devra oréer l'i.lluswn de l'ombre,. alors que le noir figurera les valeura claires.

Nous avons vu cela souvent quand il s'agissait d'un dessin d'après nature, un ornement en plâtre, un masque, un groupe d'objets usuels,. faire rapidem,ent au tableau noir un croquis de démonstration à la c,raie. Un non sens évident. En y réfléchiasant un peu, on commet là une erreur pédagogique de certaine importance. Donc, pas de cro­quis de démonstration au tableau noir; cela n'empêchera pas l'insti­tuteur ,de montrer intuitivement .à .ges .élèves comment ils devront s'y prendre. Pour cela, il mettra son ,cheva:let bien en évidence devant la classe, à un endroit facile là voir par les enfants; si la claase n'est pas trop nombreuse, il réunira les élèvEs autpur de soi. IlJ éta:blira avec la même technique à employer par les entants, les premières étapes' de son croquis, tout en raisonnant là haute voix; il ae limitera à uné­synthèse rapidement esquissée pour ne point vert'er dans l'erreur, que son dessin empiète trop sur le temps réservé à la leçon. Evidemment,. le maître doit pos~éd-er toutea les qualités du 'bon dessinateur pour établir un ·cr.oquis de qualité, mais puisque ,pour. les autrea 'branches. ~n exige des capacités certaines, ·il est inadmissible que pour le dessin.

on laisse le cour3 aux mains d'un incompétent, sous prétexte que la branche est secondair,e.

Un des facteurs d'insuccès du' dessin d'après nature, ,c'üst une iIlBtallation matérielle insuffisante. Il est requis :pour le dessin d'après nature, qu'on puisse mettre la feuille de dessin sur un plan incliné ,se rapprochant sensi'blement de .la ver,ticale, 'que les élèves : travaillent debout, 'que les modèles présentés soient suffisamment grands, que les bancs-pupitres se déplacent pour que tous les élèves voient facilement. En fin de compte, toutes ces exigences sont à réa­liser; un peu de bonne volonté et beaucoup de bon sens peuvent arran­ger bien des choses. Un peu d'initiativ.e et d'enthousiasme aussi. Ne souhaitons que pour mémoire l'existence d'un local spécial pour le dessin; ce désir serait traité de folie de grandeur.

LE OINEMA Dans une impol'tànte lettre pastorale sur ce sujet d'actualité, S.

Exc. Mg. Mennechet, évêque de Soissons, écrit notamment:

«-Le cinéma: est un merveilleux instrument d'éducation. Il rend tellement vivants les sujets qu'il déroule sur l'écran qu'il avive puis­samment leur intérêt et les fixe davantage dans les sens et dans la mémoire des spectateurs. C'E'St la raison pour laquelle la plupart des maiaons d'enseignement en sont actuellement pourvues. 'Nous n'avons pas hésité nous-même à en doter nos Séminaires, Petit et Grand, de manière à. assurer à leurs élèves, au cours de lEmrs études, les bienfaits de cette précieuse invE'ntion et, aux jours de fête, des distractiona à la fois bien méritées et bi€'u choisies.

Il s'en faut pourtant de beaucoup que ",e double but moralisateur soit réa:lisé de nos jours 'Par tous les films ,qui sont offerts au pu­blic, ni surtout poursuivi par leurs auteurs. Il suffit de lire les titres' qui les annoncent, de jeter un coup d'œil our les affiches qui les rE'­commandent, de recueillir surtout les impressions de ceux qui les fréquentent pour ·conclure au contraire que la plupart de ces films sont oÙ l'antipode de ce double but, et que, loin de moraliser et d'éle­ver l'âme, ils l'abaissent et l'avilissent par leurs conceptions païennes et matérialistes · de la vie, par leurs 'scènes et leurs représentations les 'Plus risquées, les plus opposées même souvent à la morale chré­tienne.

Le cinéma ne saurait être' rendu responsable de, ces excès. . , .

MaiS de même que la mauvaise pressé E;:·t le 'mauvais théâtre ont créé pour' lea 'catholiques des devoirs' nouveaux, le8- 1"ms riégàtifs, le.s autres pQSi.1ifs, les premiers leur imposant les aJ:>stentions les plus salutaires, le.s seconds les iricit~nt à une colla.boration fructueuse en faveUl~ -du bon th.éâtre e't de la bonne presS€', ain3i le ' ,cinéma, tel qU'il

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-1~~ -

est de nos jours, impose ,à la conscience des catholiques une double série d'obliga.tions analogues à celles-là .»

Mgr Mennechet indique ensuite aux cathoHques de son diocèse les règles leur permettant de discE'rner les mauvais et les bons films:

«Une revue, écrit le vénéré prélat au sujet des lnauvais films, mentjonnait récemment que le nom'bre des spectateurs qui 'chaque semaine se rendent au cinéma dans le monde entier est au minimum de 2-50 millions, et que, sur CE' nombre, il faut compter facilement 170 millions de jeunes gens de moins de 25 ans. (Nouvelle Revue théolo­gique, février 1934.)

Un professeur aussi a dressé une statistique des films qui ont passé l'an dernier sur l'écran dans toutes les nations de l'Europe. Et il signale que ces films parlants ont mis en scène: 310 meurtres ou assassinats, 104 vols ,à main année, 74 délits de chantagE', 43 in­cencHes volontaires, 14 délits d'escroquerie ou de fraudes légères, et 642 de filouterie de .grande envergure, 181 cas de faux témoignages, 40 cas de dommages graves volontairement commis avec la volonté de nuire, 165 cas de vols simples et 54 de détournemE'nt de mineur.

Les mariages malheureux figurés sur l'écran sont dans la pro­portion de 50 pour cent. (Cité par «La Croix », 31 janvier 1934.)

Et ,Mgr Mennechet de presser les catholiques de s'intéresser à cette importante question du cinéma et d'agir de concert pour ob­tenir, selon les proprE's paroles du cardinal Verdier, «'que le cinéma ne procure que des distractions saines ».

PARTIE PRATIQUE

Orthographe Les phares

Qui peut dire co.mbien d'hon~il1~es et de vaisseaux sauvent les phares? La lumière, vue dans ces nuits horrilbles de confusion où les plus vaiHants se troublent, lllontre la route, soutient le courage, empêche l'esprit de IY'-égarer. ,C'est un grand appui mo-· raI de s·e dir·e dans le danger suprêllle: « IPersiste 1 encor·e un ef­fort 1 ... ,Si le vent, la luer sont contre, tu n'es pas seuIl L'huma­nité -est là qui veille poui' ' toi. '» ' C'est la France, après ses grandes gue.rres, qui pri~ l'initiative' ,de" nou:veaux arts de la lumière ··et de leur application au salut de la. vie humaine. Pour le marin, qui se dirige d'après. les consteUati011s, ·ce fut cOII).m'e un ciel de plus qu'elle fit descendre . . /Elle -mit dans ües astres jnventés les nuances et ,les caractère" différents de , ceux -de là.lhaut, . EUe:'· varia la ,cour leur, la ~ duré-e. ,. ~·: intensilé. ,de leur scintillation. A;uxi ~uns, : ;elle 'donna

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la lumière tranquille qui suffit aux nuits sereines; aux autres une lumi~re 'mobpe, ;tournante, un regard de f.eu qui perce au~ qu~tre COIns de l honzon. Lorsque nul astre ne paraît, le marin VOlt ,encore ceux-ci et reprend courage en y revoyant· SOlI étoile l'étoile de la fraternité. . Michelet.'

Q:uestions sur le texte. - Expliquez: initiative - constella­tion - nuances - scintiNation.

Que signifie: ces nui,fs horribles de confusion - appui \mo­l'al - un ciel de plus - re'gard de feu - étoile de la fN.l!tanité ? - De quel~es grafll.des guelTes est-il question? - ,Pourquoi le':\­phares soutzennent-zls le courage? - Quelle est leur utilité?

Exercice oral. - 'Cherchez les verbes du texte à infinitif en re et faite':\--en l'analyse.

!Relevez Iles autres verlbes à présent en S' dites-en .l'infinitif et l'indicatif présent. '

,Conjuguez aux temps simples les verbes suivants : Je .lis ce qui ,me plaît, je vis. tranquille, je conclus ce

lllarché.

Exercice écrit. - IM·eUez les verbes au subjonctif pr.ésent : ,pour contenter mes par,ents, il faut que je (faire) de grands

progrès, qt;te je lne (taire) ·en classle, que j' (apprendre) mes le­çons, que Je 1es (cdJnJprendre), que je ne (feindre) pas de le':\- sa­voir, que je (vaincre) ma paresse et que je (rejoindre) ceux de m.es camarades qui m'ont ,dépassé.

Relevez les propositions relatives; soulignez d'un trait le pronon~ relatif. Dites de quel mot elles sont le complément.

Formez -des phras·es à l'aide des verbes suivants: ScintNler, étinceler brider luire éclaircir, i[J[u.aniner, res-

plendir. ,'"

Donnez le sens phrase: phare, jetée, môle, digue,

chenal, bassin, dock,

écluse,

VOCABULAIRE

des non~s suivants en le':Y plaçant dans une

vergue, beaupré, misaine,

radou, récIf, bas-fond, courant, ·pilote,

La vie aux champs

annateur, . paquebot, trois-mâts~ pavillon.

Une maison s' élève à mi -'côte sur le bord de la . !Sèvre nan­tais·e, d,an'Y un -p.etit coin de ce bas ' lllondè 'qu'on .peut dire 'Chéri du ~iel. Je t'el) ai· parlé. souv'ent;- mais,' moi-1mlême, 'qu 'len . savais­je ,alors? 'Ce n'estqu'au J'etour de · longues:: absences, -lorsqu'on a pleuré et souffél·t au loin, qu?on aime et-qu'bn apprécie s'a patrie. Tu .n'as vu ,nuI.le part. . de. ' plus belles eaux, et de ' Plus beaux om~

Page 10: L'Ecole primaire, 15 avril 1936

- 200-

brages; nulle part tu n'a~ rencontré de plus riantes solitudes. Les visiteurs que le pays attire durant l'été <y'arrêtent .à Olisson 'et n'arrivent pas jusqu'ici, où l'on n',entend 'que le bruit des écluses. C'est sous Ce toit que .mon père a vécu, dans le cr·eux de cette val­lée, là l'ombre de ces Ibo i'Y , -au murmure de c·es claires ondes. Sa vie et sa ;mort furent d'un heureux et d 'un sage. C'est ainsi que je prétends vivre ,et :mourir. Ce que je sais des honlmes et -de la pas­sion me suffit. Je ne suis point né pour les orages. Je tiens de lnon père -de'Y goûts simples, des instincts paisibles; conlme lui je pas-serai ,mes jour.s dans la paix et dans la retraite. .

J ul es Sand eau. QUESTIONS SUR LE TEXTE

Que signifie: qu'on peut di-re chél'i du ciel - de plus riantes solitudes - .te ne suis po-int né pOUl' les orages - des ins<tincts paisibles? - A quel moment, dit l'auteur, apprécie-t-on le plus sa patrie? - Pourquoi en ,est-ce ,ainsi? - .où se trouve le pays dont il parle? ---4 IPourquoi ce pays lui plaît-il tant? - Quels souhaits fonlle-t-il ?

EXERCICE ECRIT

Relever dans le texte les phrases où se trouvent l'-expression c'est ... que et -expliquez pourquoi on -l'a employée.

Déplaoelz l'expression en italique et mettez-là en tête de la phrase 'à l'aide -de c'est ... qui ou de c'est... que. - ·Ces longues raies annonçaient le littérateur, l'écrÎJvain, l' ham­

me qui travaine. -IMes alnis me parIèrent ainsi. - Nous avons trouvé un trésor. - La FJ'ance, après ses grandes guerres prit l'initiative de la construction des phares. - ILe IRhin apparaît au sor.tir de la Flandre. - Je vous le dis, vous avez tort d'-être orgueilleux. - Soulager les malheureux est un véritable plaisir; les laisser sans secours ,est une honte.

VOCABULAIRE

Former des phrase'Y ,en -employant les mots suivants: 1) au s·ens propre; '2) au sens figuré:

hord, bruit, absence, jouer, coin, retour, paix, patrie, monde, orage, frais, agile,

Expliquez les ·expressions suivantes:

oll1hragle, Râle, mourir.

Le champ de foire - champ de ocour'Yes - champ clos ouvrir le champ - laisser le champ libre à son adversaire prendre du champ - le champ d'une lunette - le champ d'une -médaille - :à tout .bout de champ - courir les cha,mps - pren­dre la clef des champs - les tambours battent .aux champ,; -il. vient · sur le champ.

1

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Avantages de la société

Voyons jusqu'où s'étend l'art du cast'Ûr, let où se !borne celui du &auvage. Hompre une -branche pour '3I'en If.aire un bâton, -se bâtir une hutte, 'la !Couvrir de feuillage pour s-e mettre là l'abri, amass'er -de -la mousse ou du foin pour ' se faire un lit, sont des actes communs là l'animal et au sauvage. Frotter une pierre pour la rendre tranchante, et s'·en faire une hache, s'en servir pour cou­per, pour écorcer du bois, pour aiguiser .des flèche'Y, pour creuser un vase, sont des actes purement individuels que l'honune en soli­tude peut exécuter sans être aidé des .autres, mais couper et trans­porter un -gros arlbre, construire une pirogue, 'Yont au contraire des opérations qui supposent nécessairement un travail !Comnlun et des vues conoentrées. Ce~ ouvrages sont -aussi les seuls résul­tats de la société naissante chez les nations sauvages, comme les ouvrages .des ca'Ytors sont les fruits de la société perfectionnée panni ' ces ani'lnaux; car il faut observer qu'ils ne songent point à bâtir, là ~moins qu'ils n'habitent un pays libre, et qu'ils n'y soient parfaitement tranquilles. Buffon.

QUESTIONS SUR LE TEXTE

Expliquez: l'art - une pirogue - des vues concerfées. ~Montrez le'Y -diverses parties de cette 'co.mparaison du castor

avec l'honl'me sauvage - Comanent l'auteur a-t-il groupé les dif­férents actes qu'il énumère?

EXERCICE ECRIT

Ecrivez les infinitifs du texte avec leurs compléments d'objet. En face, écrivez, s'il y -a lieu, le nonl qui équhnaut là l'infinitif, avec son complément.

IModèle: Rdmpre une branche, la rupture d'une branche. lDistinguez les infinitifs ~ans sujets et les propositions infini-

tive dans les phrases suivantes : Promettre -est bien; tenir est mieux. .Les premiers hom1mes apprirent à construire des pirogues. IMan cou~in lest !Capable de construire une ,automobile. Nous entendions la m-ergronder avec furie, le vent nlugir

dans les cheminées, les portes battre sans interruption, et la tempête était dans toute sa force quand nous vî,m-es partir le canot de sauvetage.

ELOCUTION

Trouver le nom qui équiv aut aux infinitifs et -le placer dans une phrase. interven:ir (auprès de), répondre (à), se hâter (de),

conlparaître (.devant. .. ) s'enflammer '(pour ... ), disparaître (de ... ),

lutter (contre), trembler pour), .adjoindre ('3.).

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- .202-

VOCABULAIRE

Que signifie les ·expressions suivantes: avoir la vue trouble ~ cette maison là vue sur des jardins.....- j'ai perdu m-on alni de vue - j'ai ,rapporté des, vues de la .suisse -- cet enf.ant grandit ,à vue d'œil - -la terre est en vue - les prisonniers sont gardés à vue _ jeter ses vues sur quelque chos,e - avoir une cho.,.e ·en vue -à mon point de vue il a raison - il ne travaille qu',en vue d'avoir des prix?

COMPOSITION

D,emaildes d'emploi

.sujet il. - ' Adressez une de,mande d'e,m'ploi: 1° au di-rec.teur d'une maison de cQimmerce, pOUl' être vend,eur (ou veI11dJeuse), caissiel', ou caissière) ... , 20 au directeur .d'une usine pOU]' être ou­vriel', ou employé aux écritures .. ,; 3° au directeur d'une maison de banque; 40 à un architecte;, ..

Sujet U. - Vous aocepte1z un emploi qui vous a été offert et vous écrivez pour remel'ciel'.

Plan, - 10 Vous appr,enez que l'on vous accorde remploi sol­licité; vous r'€Im,erCÎez. 20 Vous ferez votre possible pour ibien rem­plir cet emploi. 30 Vous vous présenterez au jour ,et à f'heure fixés,

N.-'B. - Il ·est bon de rappeler très exactement ce qui a été demandé et Ce qui a été convenu, lC'est un moyen d'éviter tout .malentendu,

Sujet IH, - Vous œvez sollidté un emploi. On vous écrit que l'on prend en bienveillante considération votre demande pOUl' le moment où l'on aura besoin de vous. Vous l'épondez.

!Plan, - 10 Vous accusez réc·eption de la lettre de votre cor­respondant; vous rerrïerciez; 'm.ais vous auriez souhaité une ré­ponse plus ,favorable (ne pas insister ~ur ce point; 'ne pas faire de reproches; ce serait olllaladroit)-. 20 ,Vous avez oependant han eS­poir, puisque ce n'e~t qU'lIn retard. 30 Vous vous permettrez de renouv,eler votre demand') si vous apprenez qu'un nouvel ·emploi devient vacant.

SuJet IV. - On vous Cl offert un emploi ,dlune manière uln peu vague. Vous ,demandez des explications SUl' ce que vous aurez à faire, sur votre salaire, SUl' les espérances que vous pourrez con­cevoir.

Plan. - 10 Vous remerciez de ce que l'on vous offre un en1-ploi. Toutefois, avent d',accepter vous voudriez quelques ,éclaircis­~em·ents. 2° Quel est exactement le .travail que l'on ,exigera de vous? de quelle espèce ,est-il? et d-e quelle durée? 3° Quel est exactement 'le ,'salaire que i'on' vous offre? là combien Se ,nionte~ t-il ? Est-il fixé ou 'subordonné là certaines conditions ? ~. 'Com-

- ~03-

m.ent est-il payé? pas n10is ? par semaine? ~o IP?uve~-vo~s. espé­rel" si vous donnez .,.atisfaction, voir votre sItuatIon s'alnellorer ? De 'quelle lnanière ? . Au bout de com:bien de telnps ?

ISujet V. - On vous a offert. un en~ploi C1~ vous .indiquant l,e:: condUions. Vous écrivez pOUl' fmre, sur certazns pomts, des plO positions différentes. .' ,

Cette lettre doit ,être tout particulièrement datl'e pour evIter toute confusion. 'Elle cOlnpr·endra ,deux parties principales:

1 ° Ce que vous acceptez: Vous l'indiquer,ez sa.ns insi.,.ter sur 'Chaque point; ce -serait inutile, ipuisque l'a'ccord eXIste; .

20 Ce que vous proposez: Rappelez pour chaque p~lnt les conditions offertes; - dites pourquoi elles ne vous convIennent pas; - formuler vos propo~itions,

DESCRIPTIONS Première série: 1. Décrivez une usine métallurgique

,Chaque élèv,e doit décrire une usine qu'il a, ,vue; s'il n '.a pas visité de grandes usines, il a pu voir ~?ut au !n~lnS un at~her d: serrurier ou de 111aréchal-ferrant; qu Il le decnve. Au pls-,alleI, qu'il décrivie d 'après une gravure assez détaillée pour donner une idée exacte de la réalité.

ils?

Plan, - 1. IL 'extérieur : 10 La cour de l'usine; ce qu'elle contient. 20 Les bâtÏlnents; COn1111ent o;;;-ont-ils disposés? -à quoi servent-

II, L'intérieur des bâtin1,ents : 10 ,Les objets qu'ils renfern1ent. ,2° 'Les ouvriers au travail. On pourra restreindre la -description à l'intérieur d'un seul

bâtin1ent. III. Conclusion: in1pr·ession générale que donne ceUe usine.

Deuxième série: 1. Décrivez la gare de la localité

. a) A l'àl'rivée ou au dépal't d'un train. b) Entl'e l'al'rivée ou le dépw't de deux .tl:ains.

Troisième série: 1. Décrivez une houillière

,La description se 'bornera -à la ' partie extél:ieur,e, l'~ouverture des puits, la n1.ontée ou la descente des 01;lvTlers .. : 61 quelq~e élève est ,descendu dans l.a houillère, il la décrwa; malS cette partIe r,estera facultative.

2° Décrive.z u.ne mine de 'fer" . , . - . " 3? Decrivez une cqfl(~te (de' pierre; d'a~\doise) .. , .

Quatrième série ,: 1. Dé~~ivez . une explQit~tl~n ' a,r~~ole . ,de . nos ~.jOuJ's 20 Décrive; tes ,caves dlune exploitation .tlgfiçole .. de · nos Jours ;

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- 204 ~

3° Décrivez -les caves, les pressoirs d'un .marchanJdJ de vin. 4° Décriveiz une distiNerie. 5° Décrivez une fromagerie.

Calcul écrit Programme des cours complémentaires

BREMIE:RE TRANOHE

Nous donnons ci-après quelques séries de calcul 'écrit établies conformément ' au programlne en vigueur, soit ·en tenant compte des tranches à parcourir ·annuellement. ILe présent nméro com­prend les tranches 1 et ·2. :Le numéro du 15 mai donnera d~ cal­culs se rapportant aux deux autres tl'lanches.

No 1.

4. - IDress:er l'a factuTe suivante: J. L., là X. vous a envoyé 125 kg. de pommes à 0,25 ct. le

kg. ,et 328 kg. !die pommes de terre à 15 ct. le :kg.

8. - Que coûte' la peinture des parois d'une chambre qui mesure 16 m. '80 de contour et 3 m. de hauteur, si le ,mètre carré revient il '1 fr. 80?

2. - Un trlain part de Sion pour jLau~anne il 16 h. 16; il fait 50 km. à l'heure. A quelle heure arrive-t-il à destination si la distance entre ces deux localités est de 90 ·km. ·et si le train fait 28 haltes' de 90 second'es ?

1. - Un cof.fre de blé mesure à l'intérieur une longuer de 1 m. 25, une largeur Ide 6 dcm. 5et une hauteur de 95 cm. S'il est rempli aux 4/5, que vaut ce blé à 31 fT. le quintal, -l'hl. pe­sant 74 kg. ?

No 2.

4. - Si votre père est- né le 25 octo'bre 1-882" combienava-it-il d'années et de mois le 25 décembre 1934 ?

:3. - Un cham.p rectangulaire a 18 m. ·60 de la!'geur. Quelle e~t sa sUl'lface si 113. longueur égale 6 fois la largeur?

2. - Un champ ·a la forme d'un trapèze. Sa SUTface lest de 1892 m2. Quelle ,est sa ·hauteur si la grande base mesure ,42 m. et la ,~tite 26.80 ? . . ,

1. - IV otre épicier vous a -envoyé la note suivante: 7() kg. de farine à 32 fT. les ' 100 kg.;" 78 bougies à 1.30 la dz.; 25 kg. de riz là 65 ct.1ekg. Faites ~la note et acquittez-la sOus déduction de .3 % d'escompte.

- 205 ---

No 3. . 4. - Un.mouton a été payé 48 fr. Il donne '22 kg. 5 de vian-

de, vendue 2 fr. 80 le kg. 'Quel bénéfioe a-t-on fiait ? 3. - Combien de jours 'et d'heure ~e sont écoulés depuis lia

déclaration de guerre, le 2 août 1914? -I:J...IJv ).lt" !I~

2. - iLe boulanger vous a fourni 2·5 kg. de farine là 3,2 ct. le kg. Vous lui av·ez livré 132 fagots de sarments à 2 fr. ·60 la dou­zaine et ·3 st. 1/2 de bois à 16 fr. ,50 le st. Flaites le relevé de conlpte.

1. - Un bassin en 'Pierre mesure, à l'extérieur: longueur de 1 m. 80, l'a·rgeur de 95 cm. hauteur de 700 mm. Quelle est sa con­tenance en litres, '",i les parois et le fond ont 10 cm. d'épaisseur?

No ,.

4. - Un fût contient 12 dal. Que reste-t-il après y avoir sou-tiré 1:30 bouteilles de demi litre? :5 ~

3. - Que coûte Un jardin de fornle carrée de 18 m. 5 cm. de côté, si l'are vaut l60 fr.? S-1 î ~ -

2. - Une lampe à pétrole brûle 3 lit. là ,30 ct. le litre en 8 heuTes. Quelle est la dépense·, !du 15 novembre 'RU 12 'mars, si chaque jour, dIe es't allumée pendant 4 h. 1/2? S1f i}A-

1. - Faites le mémoire suivant : 1 J. L.,menuisier, la posé le parquet ,et la boi~rie de votre

salon qui mesure 4 m. 2l{) sur 4 m. 65. La boiserie a lm. 4û de hauteur. Le mètre carré du parquet coûte 16 fr. ·GQ et la boi&erie 12 fr. 50 le m2. Il faut déduire 4 m2 70 pour les \ouvertures.

DEUXIEME TRANCHE

Ko 1.

4. ---'- Je vends les 2/3 d'une vigne mesurant ,3660 m2. Com­bien m'en reste-t-il ?

3. - .J'achète pour 12-60 fr. un pré mesurant 3400 :m2. Quel est l:e bénéfice "Yi j'en vends le 1/4 à 3·5 ct. le m '2, la moitié du reste à ,50 ct. le m2 et le solde 'pour 800 fr. ?

2. - Que Vlaut un tas de foin mesurant 6m. 50 de long, 3,25 de large et \4 m. !{)5 de haut là 12 fr. les % kg., sachant que le ma pèse 78 kg. ?

1. - J'achète 350 ,kg. de café à 2.20 le kg. ·Quel est le prix de vente du kg. si en le revendant je réalise un bénéfice ~e l8 % ?

110 2.

-4. - Que vaut un terrain dont le 1/4 est estimé 458 fr. ? 3 . . - Ma pépinière. 'contient 340 ' arbres. 'Combien m'en reste­

t-il tapr~ en avoir vendu le 65 % ?

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- 206-

2. - Quelle est la surface d'un chanlp redangulaire; il :nlesure -sur le plan 12 cnl. de long et 7,5 nl1n. de lar~eur (échelle 1/500) ? .

1. - Un vagon ,de sucre de 10,0'00 kg. e5.t revenu là 3400 fl'.;. .on le revend 4200 fr. ,au détail. Quel est le bénéfice % 'réalisé?

No 3. 4. - Calculez la valeur d'une haie qui a 128 m. de long, si

le da,m. devient à 12 fr. 50? 3. ~ Quelle .est..la surface total.e des falces d'un cube qui a

75 cm. de côté? . ' 2. - Un puits ,circulaire a 1 m. 50 de rayon. 'ComO)ien peut­

'il contenir de litreIY d 'eau, s'il nlesur·e 2 111. 90 de hauteur? 1. - Un ,chalnp est ,s'elllé les 2/5 en nlaïs, le 1/4 ,en seigle

, .~t le l~este soit 21400 n12 en frOluent. ,Calcu~ez la surfa·ce du chaillp,

No 4.

4. - Un bouvier doit faü'le 17 journées 112, il en .fait d'abord -7 %, puis 5 112. 'COlnbien lui en Teste-t-il à faire?

3. - Quel'1e est la surface des Illurs d'une . salle de dasse, sa­·chant qu'elle :mesure 7 111. 10 de long, 6 :m. 05 de large et ,3 111. 2'5 de haut?

2. - Un chalnp a 125 m. de long, 715 ln. de large. Quelles 'seront en I111n. les dünensions du plan ·à l'échelle de 1/500 ?

1. - Un billet de 3'600 fI'. est escOlllpté au -taux de 6 % 1 nIois 'et demi avant son échéance. ICombien reçoit-on?

No 5.

4. - Un canal doit Inesurer 275 111· 112 . .on en creu~·e d'a­.bord 13,2 nl. %, puis 96 m. ~. Quell longueur reste-t-il là ·creu-ser?

3. - Une auto valait 4·200 fr.; ,ensuite d'un aociodent elle a 'perdu les 3/5 de sa valeur. Que vaut-elle actuellenlent ?

2) :Sur un plan un ter Dain à l'écheUe de 1/10000 'lnesur-e 6 cm . . 5 de long sur 27 111:1n. de large; 'Quelle ,est la surface du terrain ?

1. - Je vends le 113 puis' le ~ d'un ,chaillp, ,enfin la l110itié ,du reste. '· j :ai. encOl',é 1800 nl,2. Quelle était là surfaee -du éhâmp ?

No 6.

4. ~. Qùelle' ·est la . longueur ,des ' arrêtes d'u.n c~he .qui la 1 111. . 20 u.e côté ? ' . . . ' . , . : 3 . .--:- QùeUe .e~t la' su~face --du pla'fond d~ votre s~lle de .classe :si elle il un cont91.tr-de ~.~ m: ,5 ·Clll. ,sa la;rgeur ·étant de ,4 lU. 90?

2. - I.L~ . ~~( '4~ votre ' c.~i;ine . i.~esur€ i3 .~11 ·. · ~O: ,d~_ lo~g sur

- 207-

3 m. 15 de largeuT . . On v·eut le recouvrir de briques de 20 Clllr de côté. Quel est le coût là 215 fr. le cent?

1

1. - Un tas de fun1Ïer a les dimensions suivantes: longueur 4 m. 50, largeur 13 '111. 65, haut·eur 1 nl. 8-0. IDans le s'ens 'die la longueur, on veut en prendre 8 m3. Quelle profonde'ur faudra-t­il l11esurer ?

Ol=========================~

-P.'- NO PAGES ~ .... ~ COURRIER DES INSTITUTRICES ~

OI~~======================~O

,S0.M1YIAIRE. - Ciel bleu. - Bonté et faiblesse. - Les joujoux. Compte rendu de la conférence des institutrices du district de, Siel're.

CIEL BLEU Oublie un peu la vie étroite et mel.l1'trière; PauVl'e être périssable) épri::i d)étanité) Regarde,' - en flots d)azur, le ·Ciel a palpité; C) est dans cet océan que monte ta pl'ièl'e. Cette mer lUlIDineuse est-elle la dernière? N,on pas 1 A la clarté succède la dCCl·té; Et l'on suivrait $,(I'ns fin dans cette immensité) Les élargissements profonds de la lumière. Et l'esprit) nlême las) ne peut croire que Dieu Aurait accumulé ces abîmes de bleu SUI' la désespéTance et l'iln/amie hu.maines) Si nous ne devions pas) h01'S du cachot obscur) Avec le souvenir d'es bru'mes et des chaînes Nagel' dans la splendeur et monter dcms l'azur 1

Chs Fustel'

Ne pas confondre bonté et faiblesse L'éducation est une tâche qui .exige de la fermeté, paTce que r

quoi qu'on -en dise, l'enfaJ;lt ne s'instr.uit pas, ne se fOTTIl'e' pa.s sans coritribuer lui~mlême à son instruction et ·à s-a form"atio~ p~r un effort sér~eux et une application soutenue. Si qt;telques; enfants f~urnis:s-ent.A'e'ux~mêmes · cet effort, au plus grand. np.~hre il, d<,lit être impo~é; triais il 'doit 'être imposé ' avec bobté. ' ' .

,o H ne 'faltt pas confondre la fétnleté; qui, ' restant · juste, ,est

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facilement acceptée d-eS! 'enfants, avec la dureté qui, confinant sou­vent à l'injustic-e, amène la Tévolte ,et par suite un résultat con­trair.e à l'éducation. Mais il ne faut pas davantag·e 'c.onfondre la b.onté avec la faiblesse. ,

Etre bon, c'est nlettre de la douceur dans les ordres, dans les réprimandes, de l'équité dans l-es blânles et leS! élog.es, 'de la pa­tience devant les intelligences lentes ou Tebelles.

Etre faible, c'est céder aux caprices, fermer les yeux sur les défauts, accepter les tâches non faite~ ou nTal faites, ne pas exiger de l'enfant les effo'l'ts proportionnés à sa santé physique, à son intelligence, à sa mémoire.

Etre bon, c'est aimer. Etre faible, c'est haïr.

Les joujoux Mon p'etit garçon, dont les yeux ont un l~egard pens-if et ,qui

dans ses lllouvements et S'es paroles a les manières tranquilles d'une grande personne, ayant désobéi pour la septième f.ois là nla lof, je le hatti~ ,et le T,envoyai dUrel11!ent sans l'emlbrasser, sa mère qui était patiente était nlorte. Puis, craignant que SOn chagrin ne l'empêchât de dormir. j'allai le voir dans son lit, .où je le trou­vai profondém,ent assoupi avec l'es paupières battues et les cils encore humide de son dernier sanglot. Et je l'embrass'ai, à la place de s'es larmes laissant les miennes. Car SUT une table, près de sa tête il avait rangé, là portée de sa main, une 'boîte de jetons et un galet à v-eines rouges, un nlOTceau de verr·e arrondi trouvé sur la plage, une ibouteiHe avec des campanules et deux sous français disposés bien s'Oigneu5-ement, pour consoler son tTiste ~œur! ,Et cette nuit-là, quand je fis à Di'eu ma prière, je pleurai et je lui dis : « Ah! quand à la fin nous serons là, couchés -et le SDuffle suspendu, ne vous causant plus de ~âcherie d'ans la 1110rt,

et que vous vous souviendrez de quels joujoux nou~ avons fait nos joi'es, ,et combien faiblem·ent nous avons pris votre grand com­mandement de bonté, alors non moins paternellement que moi, que vous avez t.ormé de votTe limon, vous 'laisser,ez votre colère .et vous direz: « J'ai pitié de ces pauvr-es enfanh ! » C. Paimore.

Petit aperçu de la Conférence régionale des Institutrices

du District de Sierre - 31 mares 1936, à Sierre Nous étions accourues une cinquantaine . à l'appel dE' nos inspec­

teurs. Voiles des religieuses, feutrE-s, bérets, pailles et chapeaux rus­tiques forment un pittoresque ensernble, éclairé pal' le généreux so-

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leil de Sierre. C'est tout à la fois, encore l'hiver et déjà le printemps; c'est le village de la montagne et de la valUée qui 'se mari€' ,à la plaine. Que nOU3 ,sommes tout,es heureuses de nous rencontrer, de nous revoir!

Cette journée qui nous sourit débute par une déception: la messe prévue au programme n'a pas lieu, on nous a; oubliées .... Par groupes, nous nous rendons de l'anciE'nne église là l'Hôtel Terminus. Dans la grande sa.Ile., nous nous trouvona d'abor.d un peu perdues, intimidées: cette vaste pièce a entendu les beilles choses de plus d'un éminent conférencier! quel écho produiront là côté nos modestes travaux élaborés en face d'une pile de cahiers à corriger?

A-t-on supposé ,que les institutrices du district d€' Sierrese suf­fisent par elles-mêmes? En tous cas, elle·s sont crânes, pleines de belle humeur et d'entrain, 111a.lgré l'absence d'autorités masculines.

Monsieur l'Inspecteur Bonvin, de 'la Rive droite, est aeul pour ouvrir et pr,ésider la séance. Après la prière et quelquES mots de bien­venue aimables et encourageants, M. l'Inspecteur demande à Mlle Madeleine Briguet, de Lens, la lecture du protocole de la première conférence régionale tenue ,à Chippis (sujet: lEts ouvrages manuels). Notre aecrétaire s'acquitte de sa tâche en toute simpqicité et nous lit un vrai petit chef-d'œuvre qui évoque d'une façon vivante aux par­ticipantes de cette dernière conférence, les heures laborieuses et agré­ablE'8 passées .dans la petite cité industrielle, .a l'entrée de la belle vallée d'Anniviers qui nous fait don de 'sa Navizance bruyante et , fraîche. Le protocole est approuvé et applaudi :à l'unanimité.

Après coup, nous noua demandons quel vent (pardon! ill n'yen. avait pas à tSierre, ce jour-là, exceptionnellement), a inspiré M. l'Ins­pecteur de renouveler le comité. POUl~quoi changer? tout était très bien. Aussi, notre chère présidentE', la rédactrice si dévouée de « Nos Pages», Mlle Arbellay" de Gra.nges, est, malgré ,ses protestation3, eonfirmée dans ses fonctions; tandis que Mlle IMadeleine Briguet persiste ,dans sa démission en faveur d'une jeune: but moitié at­teint; c'est la soussignée, une mi-jeune, qui reçoit la tuilE'.

Nous regrettons l'absence de 4 collègues, entr'autres de Mlle Ger­maine Bonvin, Montana-Village, sérieusement malade et pour laquel­le nous promettons une prière. Nous arrivons enfin au sujet là l'or­dre du jour: La lecture à l'école. UnE' demi-douzaine de maîtresses sont appelées là nous faire part de leurs lumières, de leurs désirs et ... de leur talent littéraire Imême. Dans un silence quasi solennel, nous écoutons tour là tour les échos pédagogiques de Miège et Venthône, Sierre, . S't-Léonard, IGrimentz, Chalais et Lens. La plupart dE' nns sympathiques conférencière.:; exposent le travail collectif du corps enseignant féminin de leur 10Callité. M. l'Inspecteur apprécie cette union qui 'produit une œuvre plus riche et plus variée. Nous ne vou­lons pas faire ici un exposé complet de la lecture, cela a été dit, redit

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·déjà dans « Nos PagEG»; nous nous contenterons de glaner dan,;; les ·divers rapports entendus, ce qui nous a le plus intéressé.

Avant d'apprendre à lir~, il faut se soucier d'aasurer l'éducation sensorieHe et le développement d'attention; Icorriger la: pares'se des organes en .forçant l'enfant à lancer sa voix. Dans une clas.se enfan­tine, le.s jE'UX éducatifs, les exercices qui développent lea sens: visuel, auditif et musculaire, amèneront lentement l'enfant à la connaissance ' des lettres; faire constater le son, l'articulation de lIa lettre dans un mot qui peut servir de ba.se à une petite histoire. - On constate , que (1 la routine a fait de chaque mioche, deux êtrE-;;; différents: un enfant et un écolier» parce que ce même petit ne lit pas aussi n a­turellement qu 'il parle. - Au premier degré- pour capter l 'attention, on peux raconter de petites histoires en faisant ressortir le plaisir que l'E'nfant éprouvera à iles .lire lui-même; on lui signale les af­fiches, les écriteaux, etc. - Contre la routine des tableaux de lec­ture, on nOU3 conseille d',écrire au ta'bleau noir des éléments connus mais pas encore lus, d'y faire ressortir la forme des lettres, leur res­semblance et .leur différence.

A propos de ,la lecturE' 'collective on nous dit, d'une part: qu'elle entraîne les timides, fait gagner du temps, varie la leçon" satisfait le be30in d'activité chez l'enfant, éduque l'oreille, .les cordes vocales, la solidarité; d'autre part, qu'elle favorise la paresse, Iles défauts de prononciation, la tendance ,à crier, qu'elle ne profite qu'aux plus avancés, que c'e.st un mal nécessaire de.s école.s chargées ... A la m aî­tresse d'en atténuer le3 inconvénients par son habile surveillance. On nous conseille la lecture collective par groupes de 6 à 8.

Bien lire et. comprendre, cE'la demande un double effort chez' les jeunes élèves, aussi on insiste sur le choix judici eux des textes. Con­tre le ton chantant, la maîtres3e, tout en donnant l'exemple d'une lecture naturelle. surveillera même la récitation des prières, des le­çons, du livret. Insister sur la valeur des sylla:bes muettes, cle3 consonnes l', 3ur la pl'ononciation des doubles consonnes, sur l'es­thétique des lliaisons. Un plan sommaire du morceau au tableau aide à la compréhension du texte. ,L'observation de la: ponctuation et, chez les grands, l'analyse logique et grammatica.le même, contribuent à 'l'obtention d'une bonne lecture. Toute lecturE- doit poursuivre une fin spéciale; dès que possible, il faut. exiger un compte rendu: c'e3t une base pour d'autres leçons; on prépare ainsi la composition p ar exemple, une causerie familière a sa place après une leçon de lecture et l'enfant apprend à parlE-r.

Lil'Et peu mais bien, nous dit-on, car dans ce domaine aller len­tement, c'est aU3si aller ·sûrement. Apprendre là lire avec intelli­.gence, c'est apprendre à aimer lire. Pour faire saisir le beau" aim.er et goûter la lecture, il es,t, bon de lil'e quelquefois un morceau d'une -vraie valeur littéraire, cela: dans les grandes classes; l'élève se hausse

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en apprenant à penser avec l'auteur. C'est du domaine de l'institutri­ce de mettre fortement en garde ses grandes élèves contre les dan­gE-r·s et les bêti,sesdes mauvais 'livres. Les bibliothèques scolaire3. facilitent cette tâche.

Disons quelques mots de l'accent local. Il faut certainement puri­fier notre langage, corriger ce qu'il pourrait avoir de disgracieux, en insistant sur l'accent tonique, sur la différence entre la bonne prononciation et la locale, mais ill faut surtout en bannir les incor­rections. Quant à vouloir extirper complètement du parlE'r de nos enfants cet accent particulier du terroir, c'est, à notre avis, se cas~ · sel' la tête contre un mur. Le milieu familial et villageois aura tôt fait de réduire à néant nos efforts; et puis, nous-mêmes, sommes­nous bien immunisées contre cette « spécialité de chez nous» qui fait notre cachet commE' nos costumes?

La vive discussion qui suit la 'lecture des rapport3, à laquelle M. l'Inspecteur et toutes les institutrices prennent part" a pour objet: Les tableaux Prévost et Laurent. On les trouve trop ardus. Les 2 premiers tableaux sont rapidement parcourus mai3 les suivants jusqu'au tableau 8 présentent trop de difficultés ,à la fois . De plus,. il n'est pas possible de faire marcher de pair la lecture et Irécriture. lacune assez profonde. - Plusieurs communes du Bas-Valais ont adopté une méthode plus facile, qui donne d'excellents ré·sultats. C'est le vœu de tout le monde que l'Etat favorise Ile changE'ment pro­chain, sinon immédiat, de la méthode.

Dans les conclusion3 de cette laborieuse matinée, M. l'Inspecteur, craignant que nous allions rêver sur nos lauriers, désire que les sujets sentent moins le livre, le manuêl de pédagogie, qu 'ils soiE-nt moin3 abstraits, plus pratiques, qu'ils soient davantage l'exposé de nos expériences personnelles. Pourquoi s'en tenir exactement au plan' uniforme donné? il n'est pas néces'saire de le développer intégrale­ment, si nous avons mieux à dirE- sur le même sujet.

Les r-ésultat3 d'une conférence régiona1le sont jugés assez mé­diocres. Ne pourraient-Us pas être complétés par un spécialiste qui' nous ouvre des horizons nouveaux? Nous croyons savoir 'que ce désir' sera déjà réalisé à l'assemblée générale de cet automne. Avant de clôturer la: séance de travail, M. l'In.3pecteur propose Vissoie, en avril, commE' rendez-vous de notre prochàine conférence régionale. Cette suggestion est acceptée avec ent:housias.me.

Et, vers lnidi, sans quitter la ,grande salle, nous nous plaçons, autour des tables servies d'un hors-d'œuvre extra « l'as3iette valai­sanne », spécialité de M. Oggier, tenancier de l'hôtel.

;M. le vicaire Obrist, de Sierre, accourt assaisonner notrE' joyeux. dîner de ses réparties spirituelles, de son esprit farceur. Au des3ert" . nous dégustons le vin d'honneur oHert par la: commune de Si erre: Une fine goutte de muscat! Nous savons l'apprécier presque aUSSi bien que des mE-s3ieurs.

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Après les souhaits de bonne après-midi de notre Inspecteur et une petite prière finale, c'est 'l'adieu, le départ, la dispersion. Quel­ques-unes projettent une petite sortie amicale, la plupart regagnent le villagE! quitté dans les 'brumes matinales, avec au cœur, un peu plus de lumière et de courage pour poursuivre l'humble tâche quo-tidienne. H. P.

Glanures Si tous les livres du monde devaient être détruits et qu'il vous

lût donné d'en sauver un, lequel choisiriez-vous? - C'est le jour­nal parisien {( Com.œdia» qui a posé cette question à nombre de. jour­nalistes en vue. - Les réponaes, en grande majorité, ont été les mêmes: lE' livre à sauver du désastre général, c'est la Bible ou les Evangiles (qui sont une ·partie de la; Bible).

En voici quelques-unes:

André Dumas, président de la .société des Poètes français: {( Un seul livre? La Bible évidemment. Tout le monde aera bien obligé de vous faire la m·ême réponse. »

Gastmli Riou, président de la ,Ligue France-Europe, vice-président du parti radical-socialiste: {( ... je sauvE'rais le tout petit livre des Evan­giles. Et, si c'était. trop gros, j'E·n sauverais en tout cas les quinze -ou vingt pages de diacours et paraboles. »

José Germain, président de la ·Conférence française: « Le livre qu'il faut sauver? ... La; Bible. Tout y est inclus. Et nous en avons le plus grand besoin. »

Jean Sarment, Saint-Georges de Bouhélier, Yves Gandon, Alfred Séché, Francis Jammes, la princesse Amélie Murat, Wilfrid Lucas, Maurice Rostand, Albert Tustes, délégué des Ecrivains de l'Afrique :du Nord; Georges POlti, Edmond Fleg, Fortuna Sirowski, membre de l'Institut; René Gillouin, Henri Robert, de l'Académie française, répondent simplement: « La Bible, lE'S Evangiles », comme si c'était la seule réponse qu'on ,puisse faire.

D'autres donnent leurs raisons: Jean-Jacques Bernard: (' ... les Evangile3, pour faire aimer l'Hu­

nlanité ». Marius-Ary Leblond: «... l'Evangile est placé au-dessus de la

mêlée. » Georges Avril: « Que la culture court les plus grands risques, cela

ne fait, malheureusement, paa de doute. Mais l'Humanité - je veux dire la bonté commandée par l'amour de l'hOln.me 'pour l'homme - n'est pas moins menacée. Comme une culture aans Humanité me paraît inconcevable, s'il y a un livre à sauver de la destruction, c'est bien le Nouveau-Testament.»

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Enfin, Jean Tenant: « ... il ne me paraît pas possiblE' d'hésiter un -seul instant; je voudrais sauver les Evangiles. ICe livre est toute la sages,e et tout l'amour par quoi les homlmés restent dignes du nom d'homme.»

S'il en est ainsi, si tant de grands esprits assignent aux Evangiles une place hors pair parmi tous les livres du monde, à' tel point qUE' ·si tous devaient être détruits ils sauveraient ce ,seul Livre, est-il admissible que des instituteurs chrétiens ne ,possèdent pas ce livre des livres, ne l'aient pas lu d'un bout là l'autre, ne le connaissent - si peu ou si mal - que par les fragmE·nts épars de leur missel.

La famille et l'école

D'un excellent document de M. R. Nihard, professeur là l'Univer­si té de Liège, traitant de la question ai ilnportante et si actuelle de la collaboration de la famille et dE' l'école, nous extrayons les détails intéressants qui suivent:

« Le meilleur moyen peut-être, d'éviter leS' récriminations, c'est de donner aux parents l'occasion de se rendre compte par eux-mêmes des difficultés que rencontrent les maître3 dans leur tâche, de la patienciJ et de l'abnégation dont ils doivent faire .pre·uve, en les invit.alnt à assis­ter à des leçons faites à leurs enfants.

Dans certaines écoles, les parents peuvent assister, là des jours fixés par la dirE'ction, aux leçons « extra ordinem» destinées spéciale­ment aux parents; par exem,ple, la ville de Liège organise des leçons modèles qui ont beaucoup de succès; dana une école libre de l'agglo­mération liégeoise, ces leçons se donnent deux fois par mois, le jeudi, tantôt dans une classe, tantôt dans une autre; elles sont précédées d'une causerie pédagogique, faite soit par le directeur, soit par un des maîtres, et auivies d'une partie récréative dont les déclamations et les chants appris par les élèves font les frais; la majorité des familles y assiste. A Buda~Pest, le spectaclE' d'enfants mettant la table pour le repas aurait amené des parents à se montrer plus raffinéa dans la tenue du ménage.

Ces leçons me paraissent un moyen de faire connaître aux parents ces méthodes pédagogiques nouvelles, vis -la-vis desquellE's ils sont parfois défiants, de leur en faire voir les avantages. Elles exigent des maîtres plus d'habileté :que le3 autres, car ils doivent éviter qu'elles ne mortifient les parents des élèvE's médiocres; cependant, il importe qu'elles restent (' naturelles », qu'elles ne soient' pas arran­gées d'avance, afin que les :parenta voient leurs enfants tels qu'ils sont en classe,qu'ils jugent du ,mal qu'ils donnE'nt parfoiS' au maître, qu'ils comprennent que si la critique est facile, l'éducation est un art particulièrement difficile.»

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Nos morts Le '2 avrü nous arrivait de Bagnes urie ,bien triste nouvelle,

M. Gérard Besse venait de nous quitter pour un Inonde n1.eilleul'. ,Malade depuis un an, ce jeune maître n'avait pas pu re­

prendre la direction de son école 'au début du cours scolaire. . P.endant ses 7 années d'·enseignement, M .. 'IBes'se a:vait donn~

toute. la Ines-ure de son ·dévouement et de . son savoir faire dan~ les postes qu'il a sucoessivem,ent occupés : Epinassey ·et ,Bagne~ . (classes priu1.laires) et, Salvan, ~F~nhaut, St-lM'artin, IBran1.ois (cours complémentaires) ,

Que le Tout-'Puis~ant le réco11.1.pense pour une vie si bien

r·emplie.

BIBLIOCRAPHIE

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Page 18: L'Ecole primaire, 15 avril 1936

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