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810N. 1& F6vr1el' 19". No 9. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA SOC1IËTÉ VALAISANNE D'EDUCATION ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- 59me Ann6 .. Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BËRARD, Instituteur, Sierre -- Les annonces sont reçues exclusivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION T' 'hone 2 12 36

L'Ecole primaire, 15 février 1940

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 février 1940

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810N. 1& F6vr1el' 19". No 9.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOC1IËTÉ VALAISANNE D'EDUCATION

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

59me Ann6 ..

Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BËRARD, Instituteur, Sierre

-- Les annonces sont reçues exclusivement par --PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 février 1940

~ ............. ~ .. ~ ......... ~ ....... ~ • œ • • 5, C'est dans la foule qu'H faut vous = • • = protéger contre la contagion 5 • • • • • Lorsqu'un grand nombre de personnes sont l'éu- • = 'nies: dans la rue, au cinéma, à l'église, à l'école, etc., = =. chacun respire forcément un ail' qui a déjà été « l'es- • • pil'é » plusieurs fois. •

• • Il Pal' temps froid ou humide, chaque individu est • : d'autant plus menacé de contagion que les germes pa- = Il tllOgènes se développent plus facilement dans un air ~

• vicié. • • • • Et si, par llwllleul', vos muqueuses sont quelque • = peu irritées, vous êtes la victinle toute désignée. :

• • • Défendez-vous! Prévenez le mal en aseptisant vos • • voies l'espil'atoil'es! Com.ment cela? En suçant une • • • • ou deux pastilles FOl'mitl'ol -- très agréables au goût Il • - et qui vous permettent d'évita partout la .contagion. • • •

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SION, 15 Février 1940. No 9. 59me Année. ----~----------------------------------------

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANF=' nF LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'EDUCATION

s o.M1MAIHE: OOlMlMUNIICATIONiS DIVERSE'S: ·Caisse de ·compensa­tion du P. E. - Association des maîtres de Igymnastique. - A pro­pos du S€'rvice médico-pédagogique. - Des s ugg e.stions s'. v. p. --Collecte ·du « ·Sou de Géronde ». Abonn ements à .l'E. P. - PAR­TIIE PEDAGOGIQUE: L'apprentissage de '1a; lecture par la métho­de globale. - Une jeunesse paysanne chaste sous l'œil de Dieu. -A propos de ,composition f!r'ançaise. - Un liv-re indispens-ab.le à .la jeunesse. - Les conscrits. - Lettre de mon école. - Pour dé­v.elopper l 'observatio:I1. - Education nouvelle. - PARTIE PRA­TIQUE: !Langue- ,f,ranç.aise, -centres d'intérêt 1ère et 2ème se·mai­nes. - Histoire. - Sciences naturelles. - Bibliographie.

~<>P-L~~~~~l'-

i ~g!:~:~~~~1\~~~~~.t~!~:~~~~ ~ :'\ • 'J .. 1 "

Caisse de compensation et Personnel enseignant

La Caisse cantonale de com.pensation a cOlnlnencé son acti­vité le 1er février courant.

En vertu des dispositions fédérales et cantonales le traite­Inent du personnel enseignant est soulnis à une réduction de 2 % du salaire global. Cette réduction s'opèrera pour la prelnière fois Sl1r le traitenlent du nlois de février 1940.

Des renseignelnents cOlnplémentaires sur le fonctionnement ·et les prestations de la dite Caisse seront cOlnlnuniqués ultérieure­lnent.

Le Chef du Départenlent de l'Instruction Publique: PITTELOUD.

.Rssociation des maîtres de G~mnastique du Valais romand

Notre organisation avait organisé à Sion le 4 février un cours ·central de gymnastique pour la fornlation de nos futurs directeurs de cours. Celui-ci eut un franc succès, une vingtaine de partici­pants travaillèrent avec un courage remarquable.

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- 268-

Mesdames les institutrices et Messieurs les instituteurs auront le loisir d'assister à une série de Cours qui auront lieu ce prin­temps.

A SIERRE, le 24 février 1940, Dir. M. Hubert. Rassenlblenlent à l'école primaire, à 13 h. 30.

A NENDAZ, le 24 février 1940. Dir. M. Hubert. Rassemblenlent à l'école de Basse-Nendaz, à 8 h. 30.

Le.s cours ,qui seront donnés en luars seront annoncés dans le ~rocharn .numero. Nous c~n~ptons sur lllle nombreuse participa­tIon et pnons tous les partIcIpants de se Illunir de leur 111anuel et d'habits de travail.

. , Nou~ nous pe~'m~ttOl~s d'in,~iter les Inembres qui n'ont pas en-csne paye leur cotIsatIOn a le faIre sans retard. Le Comité.

fi propos du servIce médico .. pédagogique valaisan

D~s le No 6. de l', «.E . P ~ », sou.s « Une réalisation d' hygiène ll1en~ale,' «Le ~ervzce Inedlco-peclagoglque valaisan» nous avons ré­su~ne le ,trav~I I (Ille Mademoiselle ThOlnas a publié dans la Revue sUIs~e, ~ h~gIene. Nous nous somInes borné à faire l'historique du se!-vIce , en quelques nlots nous avons retracé le rôle de Ma­de:~n?I~e~le G~lex ql~i, sous la direction de Ml' le Dr Repond, avait presIde a la fondatIOn de la belle œuvre de rééducation dont no­tre canton s'enorgueillit à juste titre.

~ous aurions dû nous étendre davantage sur le travail ef­fectue par les pe~'sonnes ?ornpétentes qui lui ont succédé. Car Mlle Guex a. quItt~ ~e Valar~ en 1 ~34. Or Mesdemoiselles Dupraz et :Muller qUI ont ete nonlnlees aSSIstantes respectiveIllent en 1933 et 1934 ont été attachées définitivenlent au Service dès le départ ~e l\1ac~emois~lle Guex et elles ont assunlé dès lors la lourde tache d organIser cette nouvelle institution sur des bases ration­~elles, de l'étendre dans tout le canton et de lutter contre les dif­fIcultés de toute nature qui se sont présentées par la suite.

C'est. dans ces circonstances particulièreIuent difficiles que ~1esd~InOlselles Dupraz et Muller ont fait montre d'une D'rande en:rgI~ et d't~n beau tempérarnent. Sous une telle impul;ion et g~ace a .un devou~nlent de tous les instants, le Service Médico­pedagogIque ~ pnt un réjouissant essor. Ainsi, le nonlbre des comm~nes qUI ont recours à ses bons offices est monté de 2 à 6 et celuI. des groupes d'étude de 3 à 9, cela démontre suffisam­ment l'nnportance et la nécessité de l'œuvre réalisée.

, Tous les mell~bres du corps enseignant qui ont eu l'occasion d appr~~her d~ pres les psychologues compétentes qui s'occupent de la reeducatlOn de nos epfants seront aussi pleinement convain­cus que nous de la beauté d'une tâche particulièrement ardue.

- 259-

C'est pourquoi }' « Ecole prÎlnaire» est a~surée de se faire 1'1n­terprête de tous en adressant à MesdeulOlselles Dupraz et Mul­ler ainsi qu'à leurs aides dévouées ses sentinlents de reconnais­

Cl. B. sance.

Des suggestions s. \7. p. Pal' suite de l'augmentation considérable clu coût cl~ papier,

il se pourrait qz.ze nous soyons obligé durant le proc1wl11 C?Ul'S

scolaire, de l'écluire le nOlnbre de pages du Jou1'l:al. N.0us az~ne­l'ions que nos lecteurs nous disent soz.zs q~elles rubnqu~s zl sonvzel:t d'opérer cette dilninution,' partie pultzque ou partze pedagogz­que. Comlne nous recherchons et groupons to~zs les textes duran,t nos vacances cl'été, nos collègz.zes voudront bzen nous comn1um­qUel' leur Inanière cle voir d'ici à la fin clu. présel~~ cours .. ,N.ous les remercions aussi pour toutes les suggestwns qu zls POUl1 arel:t nous faire quant à la tenue et à l'prientation de l' «Ecole P1'l­ll1aire » ' nous tâcherons de les satisfaire clans la 111esure du pos-sible. ' La Rédaction.

Collecte du "Sou de Gérondell

NOV.ffilVIïBRE.- Ecoles des fUIes, Vouvry fI'. 22.-; Ecoles du Chà­telard (Bally) 8.75; Ecoles de Salvan, (Léon Gross) 5.-; Ile claSSE' g.ar­çonG Val d 'IlliE'Z (DMago) 3.95; Ecoles d 'Euseigne '5 .75; Ecoles de VIlla Evolèn8 (Jas. Vuignier) 7.80; Eeoles des garçons, Lee Valettes 5.-; Eco.le de.s garçoes Agett 9,_; Ecole industrielle, Châble, par lV~. le chanoine Boitzy 22.-; Ecole des filles, Mo11ens 4.-; Ecole des fllles Bovernie'l' 4.-.

DECE&1BRE. - Collège Ste-1Mari€', Martigny 25.-; Ecole des gar­çons, Brignon 4.20; Ecole de Chen1ion 4.40; Ecole mixte, Les Valette6 2.50; Ecole des garçons, Condémines 11.-; Ecole d'Evolène. 8.-0; E,cole de Cotterg 4.-; Ecole mixte, Mayoux 8.90; Institut ,ste-FamIlle, Loec1~e 10.-; Intel'nat, 'Collège St.,N1iaurice .1.00.-; Ecole de ReJVere'lilaz 6.3';:>; Ecole ·con1111erciale des filles, Sie-rre 16.-; EC'oles dE' ilVlasso?1Jgex 6.35; Ecole des g'arçons, Evouettes 3.-; Ecole mixte, J eurs, Tnen,t 10.50; Ecole des fille6, Chippis 15.-; Ecole des garçons, Champéry 11.-; Ecole des filles, IChampéry 18.-; ,Ecole inférÎEml':e ·des garçons, Col­lombey 8.-; Ecole mixte, Bovernier 2.55; Ecole élémentaire·, Salvan 3.-; Ecole de,s garçons, ,ChampsE'c 6.35; Ecole des garçons, Icogn~ (E. iPraplan) 3.16; . Ecole des garçons VII, Sierre 3.-; EC'ole Illixte, Bour,g-St-,Pierre 10.-; Ecole des fiUes, .Brignon 3,.50; EC'ole des gar­çons l, Val d'lllieiz 5.-; Ecole de Vernanüège 8.-; E,cole de Len6 (Jas. Emery) 4.3q; , Eco~e . e,nfar~Ün~,\ ~n1QI1, , 5'lt; , EçoJa de,s garçons, Biel 6.-; Ecole des garçon.s, Viège 31..-; Ecole de 'Fies'C11 I(Lambrigger) 2.-; ECQle des Igarçons l , Sierre (.Crettaz) 5.-; gcole ,des fiUes, Val d'IlIiez 12.251

;

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Ecole de·s filles, Zermatt 10.35; Ecole des garçon s , JPre.mploz' 7 _. E l des garçons, iLalden 5.-; Ecole de St-lLuc 4.-' 'E~ole de"" fl'll' '1 c~ e> 3 . Ecol l f'll ' ,<:) es, cogne '-, e .( es l es cIe Blel (Marie 'Carlen) ::> 60' E ' l l . l . t ..... , co e ces' ga'rçons et 11~X e, V~uvry 21.36; Ecole d e Chal1donne, Liddes 8.10; E-cole des Fon-tam8ls, ,Llddes 4.- ' Ecole de La LuettE' 570' E Il ' ' E l . .' . , co e Ce Savlese 15 -' co ,e mIxte, Sl.gnèse 6.46. . ,

N ous delnandons aux instituteul's et institutl'ices qui n' t pas enCOl'e envoyé leur obole en faveur de l'Oeuvl'e d B on l'et 1 1 f' u ouve-

Gee azre sans trop tarder. Bon nombl'e de petits sourds-m:zets et d'enfants retardés comptent SUI' la générosité ri l ' !reres et sI' ." ., <., e eUl s 1 . . , œurs p us prLVuegzess, et leur exprÏInent d'ores et cl'" eur szncel'e gratitude. .eIa

fIbonnements à l',,EcoJe PrÏmaire u

à la A partir d~ 20 f~vrier~ le:, I:enlb?urs ~l'abonnenlent seront Inis . poste, au5 nlentes des fIaIS d encalssenlent. Qu'on rofite

donc de verser avant cette date et sans frais, le montant cl Pf· 6-au conlpte de chèque IIc 56, Sion. .e 1. .

L/apprentissage de la lecture par la méthode globale

(2ème article)

. Un instit~teur, a~ant lu le dernier article de l' « Ecole Pri­maIre >: sur. l app~'entIssa~'e de la lecture par la Inéthode '10-baIe, resumaIt ses ImpreSSIOns dans cette boutade' 0 d' 't g les psychol ' t l rd ,« n IraI que

" '. 0pues e. es pe agogues de nos jours veulent à tout pIlX attner l attentIon sur eux en inventant tous les' . d veaux t' d , rd ' JOUI S e nou-

sys e~es ' e ucatIOn et de nouveaux procédés d 'enseigne-~ent, plus etranges les uns que les autres; ils sont cOlnme' ces. e~~~s co,quettes, souvent. ,de peu d'esprit, qui veulent être les

pl :mIeres ,a porter les ?,ernIeres nouveautés en fait de coiffure et qUI sont d autant plus fIeres que la coiffure est plus extravagante! »

Il en est sO~,vent des méthodes d'enseignement cornille des ~,odes : les, dernIeres nouveautés ont déjà été prônées dans les. slecles passes.

La m~th?de glo~ale pour l'apprentissage de la lecture ne date pas d aUJourd'huI.

-- 261 -

En 1768 déjà, l' abbé de Radonvilliers, Iuelnbre de l 'AcadémIe française, la reCOnll1lallclait clans ' son ouvrage: De la manière d'apprendre les langues.

Ses idées furent reprises vingt ans plus tard p ar Nicolas Adam. qui expose dans sa Vl'ai e manière d'appl'endre une lan­gue quelconque la nouvelle méthode pour apprendre à lire aux enfants sans leul' parler de lettres ni de syllabes . Dans l'article « Lecture » du Dictionnaire de pédagogie de Buisson, M. Guillau­Ille expose conUlle suit les idées de Nicolas Admn :

« L'auteur s 'étonne qu'on ait pris jusqu'ici le contre pied de ce qu'il fallait faire pour enseigner à lire aux enfants. On les tounuente 10ngtenlpS pour leur faire connaître et retenir un grand nOll1bre de lettres, de syllabes et de sons, où ils ne doivent rien cOlllprendre parce que ces élénlents ne portent avec eux aücune idée qui les attache et les anluse. Lorsque vous voulez faire connaître un ob.iet a un enfant, par exenlple un habit, vous êtes-vous janlais avisé de lui n10ntrer séparénlent les pareIllents, puis les nlanches, ensuite les devants, les poches, les boutons, etc.? Non, sans doute; vous lui faites voir l'enseInble, et vous lui dites: Voilà un habit. C'est ainsi que les enfants apprennent à parler auprès de leurs nourrices : pourquoi ne pas faire la n1ênle chose pour leur apprendre à lire? Eloignez d'eux les alphabets et tous les livres fl'ançais et latins, wnusez-les avec des mots entiers èL leur portée, qu'ils retiennent bien plus aisélnent et avec plus de plaisir que toutes les lettres et les syllabes impriInées. Ecrivez en beaux caractères sur un chiffon de papier : papa; montrez-le à votre enfant, et dites-lui que c'est papa; il ne vous croira sûre-111ent pas. Faites lire ce papier en sa présence au prenlier venu et à plusieurs personnes successivement ; alors il COlunlencera à vous croire. Il voudra r evoir le papier, qu'il exanlinera avec attention, il lira papa conlIlle les autres, et le voudra faire lire à son tour. Prêtez-vous à ce badinage, et écrivez sur un autre papier de fonne différente man1Cll1; en 1110ins d'un quart d'heure vous verrez qu'il les distinguera à nlerveille. Sans doute la forme des deux papiers contribuera beaucoup à cette opération : Iuais pourquoi lui refuser ce petit secours? D'ailleurs il n 'en aura pas longtenlps besoin.

Ce jeu fini , ayez soin de nlettre ce comnlencelnent de provi­sion dans une boîte dont vous ferez présent à l'enfant: elle neviell­dra bientôt son plus cher trésor, Toutes les fois que vous le trou­verez de bonne humeur, delnandez-lui à voir papa et Inanlan; faites-lui porter ces papiers d 'une chaise à l'autre, car les en­fants aiment le mouvement; glissez-en un troisième, et puis un quatrième, sur lequel vous aurez écrit D10n frère, D1a sœur, ou tout autre objet que l'enfant connaisse; ' et l'expérience vous con­vaincra que votre jeune élève Inettra beaucoup moins de tenlps à savoir ces six mots: papa) maman, mon, ma, frère, sœur, qu'il

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n'en aurait fallu pour le rendre capable de distinguer sÎlrem.ent un a d'avec un b ou un c.

Lorsqu'il y aura dans la boîte deux ou trois douzaines de ces papiers, écrivez de nouveau ces InêInes mots sur des cartes à jouer égales, et faites accoupler par l'enfant le papier avec la carte correspondante; en très peu de tem.ps les papiers devien­dront inutiles et le seul assemblage des leUres qui composent les. Inots suffira pour les faire prononcer sur les cartes. JJ1ultipliez ces cartes de jour en jour, à l11esure que l'enfant profite, obser­vant scrupuleusement de n'y l11ettre que des objets connus, COl11-me les petits l11eubles que l'enfant l11anie, les choses qu'il l11ange, les fleurs, les fruits, les anÏ111aux, etc., et qual~d vous les aurez fait nlonter au nonlbre de trois à quatre cents , et qu'il les saura Îlnperturbablenlent, écrivez-lui sur d'autres cartes de petites phra­ses intéressantes pOUl' lui, par exenlple, qu'il a été sage, qu'il a été obéissant, qu'il n'est point goul'111and, qu'il a été généreux, cha­ritable, etc. : vous ne sauriez croire avec quelle rapidité il ap­prendra à lire une centaine de ces petits éloges. Pensez que, quand vous lisez vous-mêm.e, vous ne lisez que des Inots et des phrases entières, et non pas des lettres et des syllabes, et que, quand vous chantez, vous saisissez tout à la fois des nlesures entières, et non pas de sim.p les notes.

On suppose, comme la raison et l' expérience le prouvent, que le jeune élève sache lire au bout de trois Inois une historiette écrite de votre Inain; voulez-vous alors lui faire lire l'imprÎlné ? Donnez-vous la peine d 'écrire de nouveau ce qu'il sait déjà; sans lui en rien dire, déguisez dans chaque Inot une seule lettre à laquelle vous donnerez la fonne de l'impression. Cette légère al­tération ne l'elnpêchera pas de ~'econnaître son nlot; et quand il sera ferule · dans cette nouvelle édition, augnlentez peu à peu le nOlnbre de ces altérations, et vous le conduirez insensiblenlent à lire l'imprinlé.

Quand votre élève saura lire sans hésiter, faites- lui alol's distinguel' les syllabes pa-pa, ma-man, etc., et finissez pal' les let­tl'es dont celles-ci sont composées; et vous aurez suivi l'ordre na­turel. C'est une affaire de trois ou quatre jours, et qui le préparera à l'écriture, laquelle doit nécessairelnent cmnUlencer par la for­Ination des lettres. »

M. Dottrens, après avoir reproduit ce passage dans son livre déjà signalé, ajoute:

« Ces pages admil'ables n'ont pas vieilli; elles sont un résu­mé de l11éthode parfait. SUl' deux points, cependant, nous faisons des l'ésel'ves : le passage de l'écriture manuscrite à l'écriture Ï111-­pl'imée, ou vice versa, ne présente pas des difficultés telles qu'il faille consacrer à ce travail des exercices aussi détaillés que ceux Pl'oposés pal' Adam. En second lieu; la méthode globale s'appli­que aussi bien à l'écriture qu'à la lecture, ce qu'Adam n'a pas vu.

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Mais nous avons tenu à citer en entier cet eX[J o~é c!ont la richesse est extraordinaire. N icfjlas Acla.lll nous a/;,!arazt .la COlll­me un génial précurseur de l'ecole actwe et de 1 ~cluccl~tlwl: n?u­velle, CiLl sens que nous attachons à ce~ n;o~s aU.1?~r9 lW, ~ ~ln-

·tallce ciu J'eu enseignement basé sur l'mteret, actlV1.te cie 1 eleve, pOl , , ., 111' '1 't cio "te discip line libérale, il' a tout [Jrec011lse. 11' leu~, l es sans . ~ le prelniel' qui ait eu conscience de la fonciwll de glob;tl~satwln entrevue confuséJnent et bien avant lui (Jal' Ratke et Comenms. » )

Signalons encore que J acotot, sou s la Restauration, s'est fait en France le défenseu r de la llléthode globale. .

Cett 111éthode n 'est donc pas si « nouvelle» qu:on le dit. l',lais alors n 'est-on pas en droit de se poser cette questIOn: pour­quoi ne s'~st-elle pas iInposée, et depuis ~ongtelnps, ,d~ll~S la pra~ tique? Ne serait-ce pas une preuve qu elle est d~fIclent~ pa.I quelque côté? Le doute, en la circonstance, est certalne~n:nt pel-Inis ; qu'en pensez-vous? (A SUlVIe.)

--~ R. Dottrens. L 'ap})l' ntis· age de la lectur e pal' la méthode glo­ba lC'. P. 14.

Une ieunesse pa~sanne chaste sous l'œil de Dieu

Le siècle de l'en,fant souffre de ·contradictions tra giquE'S. La note charmante du Ijeune âge, c'e .·· t la pureté, lînnocence qui ignor,e le tour­ment de la chail'. Comment notre temp.s respecte-t-il cette fleur d,e l'humanité? Toutes les époques ont connu le combat pour la cl~astete, l'iJnmo' al ité sex1u ell e s'est parfois afhchée effrontément. :Mms C'Os~, notre siècle qui a osé ériger en dogme la jouissance à laqueHe la 101

divi,ne a tracé les limites étroites et rigoureuse/3; il a prêché l'amour libre et la jouissance sans frein. On peut parler ,d une atmosphère pes­tilen HelleJ

On d evine ·ce que devient dans C'ettE' ambiance la plus déli~ate vertu. La je'llness,e actuelle a lieu de se p1aindre de ,ce qu e la p~'aüqu e, de la chasteté la conservation de l'intégrité, ,l e respect de la VI e so.nt devenus plus difficiles, Les n égligences de deux .générations ont la IS­sé Eontamer les ,salutaires disciplines.

l

Une jeunesse paysanne chaste? Y a-t-il li eu de s 'en .s ou:ier ? ~~1 dit: « Chez nous l.es ,conditions d'existence sont encore SI sames cr~ 11 n 'y a Tien à ,craindre de ce côté-Là. iLa grande corruptriC'e, 'c'e'st la VIlle avec ses séductions! »

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Cest trop vrai, héla6. 'Mais ce fait, loin de nous tranquilliser, de­v:l ,ait justement éveiller notrE' attention. Les idées malsaines !brassées dans les rug,glomérations populeuses trouvent mille moyens de ,péné­trer jusque dans les G'halets' isolés de la montagne. Il y a plus de 30 ans que la: police cantonale a fait filer une empoisonneuse qui pr,ati­quait son vil métier da,ns 110S vallées. Ensuite les existences qui font naufrage E'n ville, ce sont souvent des ilnmigrants ruraux, et ceG no­mades refluent souvent vers leur lieu d'origine ,avant d 'avoir pris un bain de renouveau moral.

Ce serait d 'a illeurs une illusion dangelI'euse de croire ,que la cam­pagne ne respire que Inoralité. Le village est rarement un grand jar­din clos où fleurit en toute sé.curité lE' lirs de la p.ur.e-té; il re·cèle des pièges qu'il n 'est pas bon d'ignorer.

1. .c'est d'abord l'insouciance de trop de foyers. 'Peu de ,parents soupçonnent les graves dangers que cou:rent leurs enfants de tout age jusque dans leur propre f.amille. La plupart croient 'que les leurs sont impeccabl.e·s là cet égard. « LE'3 enfants des autres, oui. lVI,ais les nô­tres !» Et quand le scandale est trop évident, ce sont les camarades qui les ont entraînés! On dirait que ces père6 et mères ont totalement oublié leur propre adolescence. Le m3Juque total de rèflE'xion seul ,e'x­iplique la facilité avec laquelle on tolère par exemple une promiscuité du ,coucher ,qui est une occasion trop évidente de cOlTuption.

2. Cette même irréflexion explique l'abandon où sont laiS'sés de jeunes enfants; on les c'Onfie là des frères ou sœurs 'plus âgés ou là des voisines 's.a.ns sE' soucier de ce que deviennent -les petits anges.

3. A La. campagne les enfants sont aS6ez souvent les témoins in­trlÏgués du peu de retenue, de privautés entre adultes. Il s"agit surtout des importunités très indiscrète·s de grands jeunes gens ià l'égard d.e l'autre 6exe. Les bals et certaines fêt es attirent trop facilement de jeunes s'pectateurs ·dont l'esprit E'St déj1à tourmenté. On s'ima1gine qu'un petit enfant ne cOlnprend encore rien de la signi,fication ·des gestes provocants, des allusions et des mots à double sen6. EI~reur runeste !

Ac'tuellement la curiosité dangereuse est éveillée très tôt. 4. Il faut aussi signaler des scènes ~e la vie animale 'qui peUvE'nt

provoquer chez les jeunes un choc nuisible. On dira peut-être 'qu'une certaine robuste,sse de tempéram.ent propre au cam'pagna rd, l 'ingé­nuité de l'enf,ant et l'accoutumance atténuent l'impression produite. En torut cas, il serait regrettable que les intuitions vl"OUibles que ces 6cènE's brutàles provoquent facilement dans l'elsprit ine~périme.nté déflorent le mystère ·de la vie humaine et 'créent des as'sociations im­portunes. En pareille circonstance, il se trouve souvent un mauvais S'ujet dont les paroles ou les ge6tes 'saugrenus ,excitent d€'3 désirS' mal­sains. Les autorités communales 'qui ont le souci de la propreté mo­rale savent impos,sl' dans' ce do·m.aine la discrétion nécessaire. !Le rè­glE'mentde police de Sion porte am chapitre des mœurs entre autres l'article 109: (1 Il est interdit de f.aire saillir du bétail en vue dru pu­blic. A l'époque du rut les chiennes seront tenues 'à l'atta,che. »

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5. A la campagne aussi bien qu en vilJe, les enfants corrompus pr6pagent leul' vice; c'est un triste métier qu'i,ts pratiquent ,quel­quMois avec une astuce et une volupté sataniques. P,ar suite des con­ditions dE' la vie l'u:rale, C'es épidémies immorale's re6tent 'quel,que­fois longtemps cachées et ne sont décelées que lopsque le mal a pri,s des proportions effrayantes.

6. A la: question ,qui nous occupe s'appli'que la parole de rSt­Paul: « Ne VOU6 enivrez ,pas de vin, c'est la sour,ce de la débauche.» St. Jérôme sem.ble avoir précisé le 'SeŒ1S de cette parole en ce ,qui 'con­CE'l'ne les enfants; il a recOlnmandé aux parents chrétiens de ne pas ~ttisel' chez leurs enfants le feu de la concupiscence en leur donnant à boire du vin. ,:Mgr SchehviHer de St-Gall a montré dans une con­.férenco comnlent l'llrSage des boissons enivrantes favorise le vice im­pur 'che2J les jE'une,s. Ce n 'est d'ailleurs pas seulement l'alcool qui pré­pare la tyrannie des désirs 6ensue.}s, mai.s aussi tout régime trop ex­citam,t, ainsi que 'la molless'e, la tendresse outrée et en général la vie de jouissance.

7. Enfin il n'est pas inutile de .fai:r:e allusion aux risques' de la vio scalaire. L'éducateur chrétien s'in6pire ·d 'un réalisme de bon aloi en joignant à la C'onfiance une vigilance dévouéE'; il suit les enfants en récréation et n 'oublie pas d 'étendre le contrôle aux coins cachés de la coU!' et aux lieux d'aisances; il ne se laisse pas entraîner par -la le­çon au point d'oublier ses élèves; il 6ait discipliner discrètement le détail de la tenue pOul' écarter les suggestions malsaines.

Il est inutile d'insister davantage sur lE's risques auxquels e6t exposée .la chasteté de la jeunesse rurale. Cha;que milieu, chaque éco­le, chaque enfant se trouve à 'cet égard dans une situation particu­lièr,e. L.'une des tactiques de l'adversaire, C"est d'inspirer aux parents et éducateurs une confiance aveugle E't une insouciance pares'seuse.

II

Notre devcÜ' est c'lail' : Ecarter des jeunes enfants les impressions br'oubles et sauvegarder le,ur innocence; le6 forüfier tous contre les sollicitations charnelle,s qui surgissent de leur propr,e fond ou les assaillent dans leur milieu; inspirer surtout aux grands un pro.fond l'E'Spect de l'œuvre divine dans le mystère de la vie.

n n'y ,a pas d 'éducation sexuelle à 'côté d'autres tâches éduC'ati­ves, ni surtout d'instruction ou d'initiation sexuelle qui se suffise là elle-·même. C'est ,seulement dans le cadre d'une éducation chrétienne c())IDtPlète que cette tâche délicate peut être accomplie; C3JI' c'est du fond de notre nature comp06ée d'esprit et d€' matière que naiss El>nt les désirs.

!Parmi .les moyens de préservation et de relèv,e·ment, il ne sera ici question que de la pensé.e de la pl'ésence de Dieu. Cett~ ex,ceo}lente pra­tique consacrée par la tradition ch·rétienne n'est-ellE:' pas tombée un peu en désuétude? Et pourtant l'Ecriture sainte la recornmande ,par

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deux exemples illustres comme tactique très efficac e contrE' les at­ta·ques de la volupté: Joseph d'Egypte résiste auxsollicitatio'n s réité­rée·s de la femme de son m.aHre en s,e répétant cette pensée : « Com­ment .ferai s-j e un si grand mal et péCherais-je contre Dieu ?» (Gen. 39,9). De m èm e Suzanne m enacéE' cla;ns son honneur et clans sa vic r é­pondit aux deux infàmels vieillar ls : « Il vaut mieux pOUl' moi tom­ber entre vo s mains sans avoir fait l e mal, que de pècher en présenc'e du Seign8Jur.» (Dan. 13,23) .

Cette pensée vivante et personneUe « Dieu m e voit » est autrement efficace qu e les ·considél'·ations utilita irE's au bout de.squ ellcs il y a souvent un mais. C'est une idée lSimple, un fait qui s 'impose à l'àme ·croyante avec. une force directe; on n 'éch appe p as .0, sa. logiqu e imp é­rieuse, et si l'on passe momentanément outre, le remords salutaire prépare le relèvement. Cette pensée n 'c'st pas seulement un secours psychologicrue; ell e ap.por te avec elle la gl'clCe divine ·qui Ifortifie la volonté.

Voyez la mère chrétienne qui montre fi son ch éri de trois ans le crucifix en disant : « Le bon Dieu te voit. » Cette parole répétée op­portunément grave dans l'àme v imge l impression qUE' n u s avon::i dans le deI un ténlOin constant d e notre vi e. Ni 10ngu EI3 l'Ml -xions ni raisonnements subtils ! Un mot, une idée claire qui enveloppe l'en­fant d'une atmosphèr.e tontiiante.

De 7 .n. 9 ·an s, le petit écolier est en core une âme naïve, ·sans ar­tifice. La même idée « Dieu me voit » pourra être un peu développée: « Die m 'a fait; il me connaît mieux que ma mère. Dieu est espri t; il connaît a ussi mes p ensées. Di eu voit autreme-nt qu'avec le·s yeu x; il voit aussi dan s le secr et. Dieu interpell e Adam et Eve après leur fa u ­te; il regarde avec complaisance le sacrifice d'Abel, de. « Voil-à qu el­ques idées-forces adaptée·s à cet àge·. La première c'ollllllunion e;~ t

naturellement l'occasion m1Îtque d 'insiste'r sur la. présen ce personnel­le du Dieu de l 'Eucharistie.

Entre 10 et 13 ans, les enfants s'attachent davantage à leurs com.palgnons d'âge dont ils r E'cherchent l 'ap.probation et craignent le verdict ·défavorable·. <C'est le moment de leur présenter Dieu comme notre ami, notre juge, ·celui ·à .qui il importe de ,pla ire par-dessus tout. lVliême ,sans toucher aux questions ·sexuelles, l'esprit déjà passable­ment éveillé de l'enfant y Jera d es applications. Mais -comme rap­proche de la 'crise juvénile s 'annoncE' ,à cet âge et éclate chez quel­ques-uns, c'est avec discrétion sans doute, mais ·aussi avec la clarté nécessaire que les diMicultés présentes ou très .proches doivent être traitées. ILes enfants de cet âge sont capables de saisir la ,signifi­cation de l'expérience divine exprimée par la doctrine du COl ps mys­tique du Christ, comme elle est dévE'loppée dans la croi.sade eucha­ristiqlue. L 'enfance des jerunes ·saints fournit ici des exemples im­pres·sionnants.

Autour de 15 ans, l'éducation de la pureté entre dans lSa phase la plus dHficile et la :plus décisive. Les problèmes qui ,se posent

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alors exigent ,comme dispositions fondamentaless le respect du mys­tère de la vie et le sentiment de la responsabilité; ils se présentent sous un double aspect: les J)énédictions d 'une vie chaste et le·s con­séquence·s funestes du dérèglement. Habituée là vivre sous .le reg'al"cl de Dieu, la jeune âme est disposée à envi·sa.ger sainerment les clif­férentes faces de sa vie intime. La luttE' ne lrui sera pas épargnée,; mais elle y sera préparée et se rappelleraJ q;u 'elle e·s t le temple du Saint-Esprit.

Dieu veille sur .les enfants dont les anges voiE'nt sans ,cesse la face du Père céleste. Mais il a choisi des ministres visibles de sa: vigilance pate'rnelle, cl 'abord les p arents et les éducateurs délégués dont la présence doit en quelque s'orte incarner celle de Dieu. LaJ sur­veillance est souvent v ilip endée et négligée p arce qu'on n 'en com­prend pas le sens et la nécessité: « L 'on ne veille que sur ce ,que l'on aime; surve·iller, c est donc, avant tout, un ·ade d'affection. )}

Dieu lui-n'lême veille SUl' la pureté dE' la j eunesse, mai.::; a com­mis à des surveillants humains l'accomplissement visible de son of­fice paternel.

Puisso la j eune'sse paysanne s' épanouir dans la ch asteté sous l'œil de Dieu et sous le rogard vigilant de ses éducateurs! Ell e, pré-parera ainsi des fo yers ruraux prospères. C, G,

fi propos de composition française

Dans le No 8 de notre organe pédagogique, un correspondant expérim.enté en la matière, affirme, avec raison d'ailleurs, que « l'enseignenlent de la rédaction constitue un sujet .laInais épui­sé. » Existe-l-il, ù vrai dire, des sujets inépuisables? On ne sait le tout de rien, affirnlent les savants.

A l'abri de cette affirmation et de cet axiOlne sera-t-il per­luis à un vétéran de venir, luême après trois récents articles sur le sujet, traités de main de luaître, apporter sa modeste contri­bution sur un point de la discussion en cours?

Ml' G. M. préconise, si nous avons bien cOlupris, pour cha­que cOlnpositioll française, l'établissement en conlluun d'un plan nléthodique et cMtaillé . Durant le cours de notre longue calTi{>r~ péclagogiq lle nous avons pratiqué ce 111.ode de vréparation de la cOJnposi-ti.on française qui nous a donné, à certains points de vnC', entière satisfaction . Il est nécessaire que l'enfant apprenne df' bonne heure à préciser et à discipliner sa pensée. Nou" <:tVOllS

relnarqué toutefois que la préparation faite exclusiveluent <::n COlUnlun, sorte de concours pour «l'apport d'idées», ne stimnle pas assez l'activité des élèves plus lents à réfléchir: les m ênles mains, naturellelllent celles des élèves les plus éveillés se lèvent

Vins du Valais 0 R SA T dissipent la tristesse.

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chaque fais tandis que d 'autres fant , COlnnlle an dit, trap sau­vent « cancurrence à SanlSan» qui tua de nambreux Philistins avec une n'lâchaire 'cl'âne ! D'autre part, bien -que l'an reCOlnInan­de chaque fais de campléter le plan camnlun par des idées per­sannelles an dait canstater, à la carrectian, que celles-ci se sant plutôt fait tirer un peu l'areille et n'accupent qu'une place Ini­niIne dans le dévelappelnent du sujet traité.

Naus avans aussi ren'larqué que certains élèves, particuliè­relnent bien daués paul' la cOlnpasitian française, avaient l'air de se trauver un peu à l'étrait dans le cadre, quasi rigide, d 'un plan élabaré en can'lmun : leur persannalité plus Inarquée et leur ima­ginatian fécande avaient besain de plus d'espace et de plus d'indépendance.

Cette canstatatian naus a an'lené à alterner la préparation en commun du plan avec la préparation individuelle taujaurs ba­sée sur les lnêInes principes et la Inêlne dispasitian : a) Idée n'laî­tresse (ardinairelnent renfern'lée dans l'en-tête); b) Idées princi­pales, c) Idées secandaires, canstituant invariablen'lent l'entrée, le ' carps et le dénauenlent au canclusian paul' la plupart des su­jets d'une certaine étendue. Autrelnent dit, naus avons adapté le systèIne alternatif de la rédaction dirigée et de la rédaction li­bre avec prédam.inance de cette dernière . Naus avans ainsi cans­taté plus de spantanéité et de sauplesse dans la rédactian de la plupart des campasitians françaises au caurs desquelles' s'af­firmait davantage la persannalité de l'enfant, avec ses passians naissantes, ses bannes qualités à cultiver, ses tendances à cam-battre au à diriger. N., inst.

Un livre indispensable à la leunesse La lecture intégrale, paurtant si captivante et si salutaire, des

73 livres sacrés est plutôt « affaire de spécialistes» . Celle de nas petits lnanuels scalaires est insuffisante après l'âge de scalarité.

Paul' canlbler cette lacune, la Saciété de St-Jean l'Evangelis­te a fait, à l'usage de la jeunesse (et aussi de l'âge nlûr) , des ex­traits des Saints Livres candensés en un valume de près de 900 pages avec cartes et plans artistiques. Ces extraits de la traductian de la Bible de l'abbé Cram.pan, qui ant été revisés par des Pères de la Campagnie de Jésus avec la callabaratian de prafesseurs de St-Sulpice, cantiennent, est-il besoin de la dire, dans l'ininlita­ble texte ariginal l'essence les Livres sacrés .

La Bible des Jeunes (Desclée et Cie, éditeurs pantificaux, Paris), tel est le titre de ce beau livre que nOlnbre d 'instituteurs et de grands élèves passèdent prob~blenlent déjà, Inais qui ne de­vrait Inanquer dans aucune maisan chrétienne aù la Grande Bi­ble n'a pas encare été intraduite.

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Il est à sauhaiter qu'au lnains tautes les nl;aisans d'éducatian (les Ecales . narmales en tête), tienent à la dispasitian des élè,~es quelques valumes de la « Bible des Jeunes» dant aucUl~ ensuIte ne vaudra plus se séparer. X., ln st.

Les conscrits Propos d'une vieille recrue.

Ils ant afflué dans nas principales villes les nauveaux cans­crits. Je ne parle - qS des jeunets de 19 à 20 ans, ces prenlières recrues de natre année. Je veux nalnn'ler les autres, les hOlnnlleS de 20 à 40 ans nui daivent se présenter à nauveau paul' la Xn'le fais devant nas nlédecins .<1alannés.

Ban nambre reviennent jayeux, heureux de pou VO"lr cuflu revêtir une fais dans leur vie l'unifanne gris-vert, ne fùt il plus de pren1ière fraîcheur. Qu'iInparte, car il y a cette fais beaucoup d'appelés et aussi beaucaup d'élus. A la plupart cette prnm,enade ne dit rien qui vaille. Leur alnaur de la liberté en fera taus les frais. Paul' delneurer libre il faut paurtant parfais pas ::; cr p.U' la cantrainte. La perspective de quelques langues senlaines de di r,­

cipline 111lilitaire et de vie à la casern~ n'est pas ~à cepend.ant p0111'

égayer leurs 30 ans bien sannés. MaIS taus au fand ~er~le~~t l:el~­l'eux de parter à la patrie le faible tribut de leur fc'lTe lIHJlSClph­

née s'il n'en caûtait pas tant... Recannus inaptes au service actif au Ina n'lent aù l'hulnanité

J'pvait de paix et de fraternité universelles, ayant atteint leu~' ma­jorité quelques années après le grand n'la.ssacre LIe 1914-18, ces hanllIneS, canscrits d 'aujaurd'hui, ne farn'lalent certes pas un trau­peau unifarIne de tarés et de lnaladifs .. L'aréapage de "Gen~ve avec ses beaux rêves de -quiétude avait serVI leur cause. J~t j)lLlSqUC ~a ouerre avait disparu à ta ut .laInais de natre glabe et que la patne ~e ré claIn ait qu'une armée lniniature, il leur a fallu se résigl~er et sacrifier leur élan de patriatisme juvénile à la cause cIe la paIX. Je dis bien sacrifier parce que ta ut vrai Suisse à 20 an.;; a le gaût déS armes et sent san cœur tressaillir au passage d'un bataillon.

Maintenant les vailà danc sur la brèche à leur taur, ban: cau­l'aO'e et résignatian. Cansalatian peut-être car enfin ils res'3eulhlent au~ autres, à leurs cantelnparains qui aujaurd'hui aIlt terminé leurs caurs de répétitian et ant quand lnên'le dît reCOlnmencer le (ternie!', le plus lang : la lnabilisatian. .

Braves canscrits, aguerrissez-vaus pendant qU'lI en est ten:~s et larsque vaus ferez vas prelniers pas cadel-:cés, l~ reg,-~rù (lIn­gé vers le ciel, pensez que taut cela est peut-etre necessaIre. paul' n'avair pas besoin de faire le caup de feu sur ~lll ~nvalllsseur qllelconque. B., InstJtuteur.

OR SA T 1 vins du Valais, vins de soleil et de santé.

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llettre de mon Ecole IXme LETrrRE

.Je me souviens ce soir de la question que nle posait un jour une institutrice: « Quelle lecture lne conseillez-vous? »

Il a fallu que je m 'extasie à nouveau dans le silence de nla « cellule» sur les œuvres délicieuses que sont les « Lettres de mon :Moulin» et que je nl'écrie, ravi COInnl.e autrefois et sou­vent deplùs: Quel sorcier, ce Daudet! pour me rappeler la ré­ponse que je vous fais aujourd'hui seulement, lVlac1enloiselle B. :

Enfermez-vous à double tour dans votre chanlbrette - je suppose une chalnbrette - et là, dans le grand silence et ie « splendide isolenl.ent », 'seule à seule avec le grand félibre de NÎlnes, écoutez-le vous parler de sa voix de cigale, de ce que Charles Saroléa appelle « la fraîcheur, la spontanéité, le naturel, la verve, la facilité et ce channe indéfinissable qui se dégage, COllll1l.e la senteur du thynl. et du romarin, de toute l'œuvre et de toute la personnalité de Daudet, ce chant de cigale à l'aube, cette source linlpide jaillissant de la nlontagne ». Vous serez ser­vie à Isouhait si, aux ardeurs du ciel provençal, vous a joutez la mélancolie de l'hol1llne ainlant vibrer et pleurer tout ~nsenlble .

Il me selnble voir cette grande figure embroussaillée, ces yeux au regard lointain apparaître dans l 'elnbrasure d'une porte branlante, faire des jeux d'ombres sur les vieu.x plâtras et les tuiles tOlll.bées du moulin vétuste.

Ecoutez le récit qui vous fait prendre en pitié la « cas­quette » de la diligence de Beaucaire. Pauvre rémouleur, Dieu ln e préserve d 'une telle p.este !

Pleine de cœur, cette histoire de Maître Cornille, le héros silencieux qui aimait passionnéInent son moulin sa farine et son tr~ill. ' . La « Chèvre de Monsieur Seguin» est trop connue pour que Je songe seulenlent à la citer. C'est un peu COlnm e les « Lentil­les universitaires» de Jules Claretie.

Bonne leçon, Gringoire : E piei lou Inatin Ion loup la 111an­gé ... !

Ne vous attardez pas trop à contelnpler les « Etoiles». Elles pourraient vous donner un avant-goût de lune ! Et quand on s'égare parmi les astres ... Prudemnl.ent donc, glissez sur les doux :-êves du neveu. de la vieille ta.nte Norade et ne vous figurez pas etre « la plus fIne, la plus brIllante des étoiles, ayant perdu sa route», Stéphanette !

J'ai versé des lannes sur l' «Arlésienne» . Je vois cette nlère se lanlentant avec son enfant mort sur ses bras, les lèvres entr ' ouvertes encore pour dire: « Ah! nl.isérables cœurs que nous S0111mes .... »

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Quelle finesse dans » La nlule du Pape Boniface! Et coquin de Tistin V édène !

Et puis, cet abbé Martin, ce brave curé de Cucugnan, nl.odè­le des pasteurs vigilants !

Vous ne direz plus : «Le diable soit de l'amitié», quand vous aurez pénétré dans la grande nlaison lnaussade et noire des vieux d'Eguières, que vous aurez senti cette franche accolade de Manl.ette et de son mnoureux «à pOInettes roses, ridé jus­qu'au bout des doigts». La «barquette» et les cerises à l'eau­de-vie sucrée, sans sucre, étaient bonnes lnalgré tout.

Si le sous-préfet de la Conl.be-aux-Fées les eût lnangées, peut­être aurait-il lnieux fait ... ses vers.

Décidément, Daudet ainlait à Inanger de l'ecclésiastique. Il est inl.payble dans les « Trois nlesses basses de DOln Bala­gnère» et « l'Elixir du Révérend Père Gaucher». Et nl.oi, qui avais cal'assé nl.aintes fois le projet de ln'envelopper de ces ca­pes! Non, Hon., s'il t'arrive parfois de chanter aussi patatin, taraban, que ce soit au moins en veston croisé!

En attendant, songe plutôt à reprendre la vie du lneunier des Cigalières, et dis à ,tous ceux qui te lisent en ce jour: « Dieu vous garde et vous ait en sa protection ! » Hon.

1111

Pour développer l'observation Il y a quelques années j'ai lu dans tille revue le récit suivant

que je cite de nl.élnoire et qui nous nl.ontre qu'un pédagogue éclai­ré a bien des luoyens à sa disposition pour développer l'esprit d'observation chez ses élèves. Je suis persuadée que les lecteurs de l' « Ecole priulaire» en feront leur profit.

Une InaUl.an aussi intelligente qu'avisée avait fait tapisser la chalnbre de son petit garçon d'un papier peint décoré de person­nages. Il y avait par exenl.ple une bergère avec sa houlette; elle gardait un joli nlouton blanc. On voyait aussi une feul.me en sa­bots, suivie d'un chat noir; puis encore un seigneur ridicule avec un grand chapeau à plumes, de larges bottes, et une épée qui traî­nait à terre. Enfin un arlequin grotesque paraissait, arIné d'un gros gourdin.

Le soir, après avoir fait sa prièi'e, avant de s'endorn1Îr, l'en­fant portait son regard sur les personnages. Il vivait avec eux et son iInagination leur prêtait une existence pleine d'incidents. La nuit, parfois, il en rêvait; Inais c'est au réveil surtout, quand sa Inaman l'habillait, qu'il posait les plus étranges questions .

- Je n'ai janlais vu d'hOlnnl.eS habillés comnl.e le lnarquis, où. habitent ces gens?

-- C'était la nlode ainsi autrefois, répondait la nl.ère.

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Un jour l'enfant regarda attentivelnent le nlouton qui était près de la bergère et déclara :

- Ce n'est pas un vrai, il n'a pas de roulettes! N'ayant janlais vu cl'Hutre nlouton que le jouet que l'Enfant

Jésus lui avait apporté, le ganlÏn ne sait pas que c'était sori mou­ton à lui qui était truqué. Pour l'en convainere il fallut l'emlnener à la canlpagne.

- A quoi sert le gourdin d'Arlequin? -. A se défendre si le personnage est attaqué, dit la nlanlan;

il en est de même de l'épée du marquis. Une représentation de Guignol remit les choses au point. -. Qu'est-ce que c'est que la felnme qui est suivie d'un chat? - C'est la lnère Michel. - Raconte-moi l'histoire de la nlère Michel. La lnaman ne se faits ait pas prier pour raconter les histoires,

mais souvent elle s'arrêtait au point le plus intéressant du récit. - Cherche bien, rappelle-toi, nlanlan, c'est si joli, suppliait

l'enfant.

- C'est inutile, je ne sais plus; nlais il y a un nl0yen de con­naître toute l'histoire, et tu pourras la savoir toi-nlême sans que je te la raconte, il faut pour cela que tu apprennes à lire.

La curiosité de l'enfant ainsi nlise en appétit, la lnère lui lllontra des livres illustrés, et l'enfant devint inlpatient de pou­voir lire les textes qui expliquaient les ünages.

La 111éthode utilisée par cette intellig'ente nlère de fanlille pour stünuler l 'attention de son enfant et développer son esprit d'observation ne sert pas seulenlent aux tout petits. Nous pouvons l'appliquer à tous nos élèves. Et nous devons faire tout notre pos­sible pour piquer leur curiosité. C'est le 111eilleur nloyen de vain­cre la distraction, de rendre la classe active.

On peut fornler l'intelligence de' l'enfant, développer son goût artistique et ses aptitudes en nlettant sous ses yeux des gra­vures et des dessins capables d'éveil1er l'observation, de favoriser les cOlnparaisons et de solliciter enfin des questions. Nos manuels de classe illustrés: atlas, histoire, livre de lecture judicieuselnent utilisés peuvent rendre de grands services.

Rappelons-nous que les réponses aux nombreux pourquoi que nous aurons su adroitement .suggérer constituent la base de l 'enseignement de l'enfant. Surtout ne décoùrageons pas nos élè­ves en les faisant taire par un ordre impérieux lorsqu'ils nous posent des questions sur des sujets en rapport avec la leçon. Si la classe risque de devenir trop active, c'est-à-dire un tant soit peu indisciplinée, sachons diriger l'enfant nlais ne le rebutons jalnais dans les efforts qu'il fait pour découvrir la vérité.

A. 111., institutrice.

r

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Education nou\7elle Devant une certaine faillite de l'enseignement, que chacun.

s'évertue à dénoncer, et que, lnalgré soi, on est bien obligé de re­connaître, on parle davantage aujourd'hui d'éducation que d'ins­truction. Mais, on néglige un peu de signaler les divers moyens. d'éducation; on laisse à chacun le soin de se débrouiller, de re­chercher une lnéthode, puis de la suivre; d'en créer une par des. 1110yens empiriques, ou bien encore de faire l'éducation des en­fants en dehors de toute méthode. Il est bien vrai, et on ne. saurait trop le répéter, une méthode n'est qu'un lnoyen et n'acquiert par conséquent toute sa valeur qu'en fonction du maître qui l'appli­que. Cependant la lecture des ouvrages modernes ou anciens au sujet de l'éducation ne peut lnanquer d'être profitable; mais conl­bien connaissent ces traités pédagogiques, les liseJ;lt ou s'en ins­pirent? On a signalé ici nlêlne les Ih' E''Î remarquables de Mgr Dévaud et il est à souhaiter que chaque instituteur les possède dans sa bibliothèque.

Beaucoup ont sans doute entendu parler de la doctoresse italienne Montessori qui en 1907 déjà écrivait un livre étonnam­nlent suggestif et original: «La Case dei Banlbini ». Les résultats que cette célèbre pédagogue a obtenus par la suite ont fait l'éton­nenlent du. Inonde entier. Depuis lors des écoles :Montessori ont été créées dans les divers continents et il existe une Association internationale Montessori.

Nous venon's de relire l'Enfant, le dernier ouvrage publié par la célèbre doctoresse et nous avons été frappé, aussi bien par les observations originales qui en découlent que par la hardiesse et la nouveauté des conceptions qui l'inspirent. On a trop souvent con­sidéré l'enfant C0111me un vase à remplir ou une terre à modeler. Sans doute COlllnlénius et Lœcke se sont élevés il y a 10ngtenlpS déjà c9ntre cette nlentalité que l'adulte se fait de l'enfant, Inais ils n'ont guère fait école chez nous . Pourtant, il est indéniahl e que l'enfant qui vient au monde est un être vivant, avec ses par­ticularités, ses intérêts, ses activités propres, sa personnalilé en­fin. Il ne faut pas détruire les aptitudes, les qualités qui sont en germes chez lui, lnais il faudrait plutôt les suivre, les favoriser, les diriger afin d'en pennettre un épanouissenlent harnlonieux.

Avec J'éducation falniliale et scolaire actuelle, l'enfant est suggestionné tout au long des ans et de ses activités et il finit par perdre sa personnalité, «son moi», sa valeur d'honlnle. Senle':}. quelques élites résistent à cette défornlation systénlatiquement 01'­

~\·anisée. Et c'est ainsi que nous avons aujourd'hui plus qu'autre­rois dans la société fonnée selon nos conventions sociales, tant d'~tres insignifiants et qui sont d'un intérêt relatif pour l'enSCl11-hIe des homlnes. Car si l'adulte subit assez facilenlent l'influence de personnes qui s'introduisent lnonlentanénlent dans sa vie, ft

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plus forte raison l'enfant que nous subjuo'uons et contrecarrons dps ses premiers efforts personnels. . b

Oui, dès qu'il a ouvert les yeux à la vie, l'cnfaHt est ahandon­né sans direction à l'in~tinct de tyrannie qui e'\iste au fond de chaque cœur d'adulte; cal' l'enfant c'est le déranO'eui' de 1 adulte fat~gné par des occupations toujours plus pressanle.;; . AloI''' celui­ci lui im.pose sa loi, sans se soucier si elle est en hann0nic avec la n~ture et .les besoin"s du, nouveau-né, car on cOl1nf!ît fort peu la VIf.' psychIque de l'etre a ses débuts; et il arrive souvent, ~lÏnsj , qu'avec la Ineilleure bonne foi du nlOnde en voulant le bien de l'enfant, on complique sa vie par des intervelltiolH )naladroi­te~.

L:-t méthode de Madanle :Montessori a ceei de p:utic1üier qu'elle prétend respecter la personnalité de l' en fanL Devenu un centre d'activité, celui-ci ajJprend tout seul, ïibrè dan'~ le choix de ses occupatîons et de ses n~ouvements. Le l11.a'i tre doit être pas­sif a v~mt tout.

.De telles conceptions pédagogiques heurtent si violenunent les nlt~lhocles d'éducation actuellen~ent en usage chn~s no<;;; elasses et dans llO~ fan~illes qu'à leur énoncé nous recevon::i conuue un choc en retour; et nous SOlIllnes violenln~ent tenlés de crier an désor­dro, [, r~marchie, à l'indiscipline. Pourtant rVln1E' l\-Iontessuri nous affinne que l'enfant qui n'a pas été défonné par unl3 fausse édu­cation ne peut supporter le désordre, qu'il pl' sn~re le tr:1yaj] an jell, que la satisfaction du devoir acconlpli est pour lui la seule récompense qui compte. D'où suppression dans ces écoles des pllnition~-, et des récolllpenses.

Les exelnples donnés par la célèbre doctoresse paraissent si prohants et les résultats obte~1.lls universellement eontrôlés, si Inerveilleux, que la lecture de l'ouvrage cité nOllS laisse rêveur et nous fait sérieusenlent réfléchir. Car en Suisse égaleuwut la Iné­thode Montessori rencontre ses adeptes. En effet, depuis plus de 10 ans déjà il existe dans le canton de Vaud des écoles Montes­sori. Voici ce qu'écrivait en 1923, dans l'Annüaire de l'ins­truction publique en Suisse, IvUle Adèle Bellon, directric~ de l'~­cole enfantine d'application aux écoles nonnales de Lausanne.

... « Parce que l 'on y fait confiance à l'enfant, la force in­tellectuelle et n~orale qui agit en IU1 s'y nlanifeste en des réactions qui sont toutes à la confusion de ceux qui s'obstinent à considé­rer l'enfant COlUlne une non valeur aussi longtelups que l 'adulte ne lui a · pas donné sa raison d'être et sa forn'le. »

Et plus loin «Les fruits de la vraie liberté sont partout les 111ênles et ils se produisent invariablement sous forme de disci­pline intérieure, de nlaîtrise de soi, d'activité joyeuse de l'esDrit de travail intellectuel plus intense et plus sùr » J:

Oeux qui appliquent les nléthodes IVlontessori et qui nous font part de leurs ' expériences ne cachent pas leur enthousiasn~e pour

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le genle de la célèbre pédagogue italienne. Faut-il donc conda~n­ner les Inéthodes traditionnelles et devons-nous révolutionner no­tre enseignement? Nous ne le croyons pas. Rappelons-nous d'a­bord que les nléthodes nlodernes contiennent en genne un posi­tivisn~e dangereux. Sachons avec Ml' Hmnayon «unir les deux pédagogies, l'ancienne qui a fait ses preuves et la nouvelle, auda­cieuse peut-être n'lais qui, baignée de -spirituel peut nous être très précieuse.» Ou bien selon le 1110t de Mgr Dévaud « faisons du Montessori et du Décroly surélevé, chtétien. »

Rappelons-nous d'ailleurs qu'il y a eu autrefois des éduca­teurs expérünentés qui ont fornlé des générations parfaiteIllent éduquées, instruites, équilibrées. D'ailleurs est-il bien sùr que toutes les. écoles Montessori donnent les résultats signalés par leurs admIrateurs ? Là connne ailleurs, c'est éviden1.nlelü le 111aître qui fait la' valeur des principes d'enseignelnent. Et puis, il nous sen1.ble que cette nléthode nouvelle doit s'appliquer avant tont aux classes enfantines où la personnalité de l'enfant n'a pas encore subi l' influence de J'adulte, et où les progrmnllles pernlettent une plus grande liberté d'allure.

Avec nos classes surchargées où parfois tous les degrés se trouvent réunis, le Inaître qu'entrave et c.ontrecarre encore la han­tise des eXaIllenS ne peut pas toujours donner un enseigllemen l tel qu'il le souhaiterait, rationnel et constr uctif. Dans ces conditions n.'est-il pas plus ou n'loins obligé, 11lalgré la répugnance qu'il en . éprouve, de considérer l'enfant comlne un vase à remplir? Mais il faut bien convenir qu'entre le contenant et le contenu le rap­port risque de ne pas être toujours intÏllle et il suffit alors d'un l11.anque d'équilibre pOUl' détruire les résultats obtenus après beau­coup d'efforts et de peines. C'est là évidenlment un réel danger.

Cl. BérClrd.

~~~~~~~...Qb~-o-

~ PARTIE PRATlIQUE 1 ~if~~~~.QJ~~~~~~'

LANGUE fRANÇAISE Centre d'intérêt: LA LU MIÈREo LES ASTRES

Prem.ière semaine.

1. RECITATION

1. La chanson du rayon de lune

Saïs-tu qui je suis? - Le Rayon de Lune. Sais-tu d'où je viens? - Regarde l,à-haut. IMa mère est brillante et la nuit €'St brune. Je rampe ·sous l'arbre et glisse sur l'e'au; Je m'étends ·sur l'hel"ibeet co,urs sur la dune.;

Page 12: L'Ecole primaire, 15 février 1940

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Je grimpe au mur ,noir, au tronc du bouleau, ,comme un maraudeur qui cherche fO!l'tune. Je n'ai jamais froid, je n'ai jamais chaud. . . . . . ..... . Sais-tu qui je .guis? - Le Rayon de Lune. Et sais-tu Ipourquoi je viens de là-haut? Sous les -arbres noirs la nuit était brune? . Tu pouvais te perdre- et glisser dans l 'eau Errer par les bois, vaguer sur la dune ' Te heurte-r dans l 'ombre au uronc du bouleau. Je veux te montrer la route opportune' Et voilJà pourquoi je viens d'e l'à-haut. ' Maup·assant.

2. Stella

Je m 'étais endormi la nuit près de la grève. Un vent frais m 'évei.lla, je sortis de mon rêve J'ouvris les yeux, je vis l'étoile du matin. ' EUe re.s'plendiss,ait au fond du ciElil lointain Dans une bla-ncheur molle, infinie et charmante Aquilon ·s'enfuyait emportant la tourmente ... -L'astre éclatant change-ait la 'nuit en duvet !C'était une da!l'té qui pensait qui vivait· ' Elle apaisait l'écueil où.la vag~e déferle' ' On c~'oy:ait v?ir une âme là travers une p'e-rle. Il fa~saIt,.nU!t .en~or, ,l'ombre régnait en vain, Le cIel s IllumInaIt d un sourire divin La lue1;ll' -a;'g~ntait. le ha:ut du mât 'qui venche; Le nav.~re etaIt nOIr, malS ,la voile était blanche; Des g~elands debol,lt sur un €Isoar,pement AttentIf.s, ,contemplaieil1t l'étoil.e OTavemen't IC?m;ne un .oiseau céleste et fait °d'une éti~C'elle; L ocean? qU! re8'semble ,au peuple, allait vers elle Et, Il'Iuglssant tout has la l'egardait brille-r Et s.embl,ait avoir peur de la Jaire envole~'. Un ll1E'ffable amour empliss,ait l'étendue L'her~e verte là mes "pieds frissonnait ép~"due. Le~ o,Isea.ux .se parl-:;uent dans les nids; une fleur QUI s éveIllaIt me 'dIt: ,c'est l 'étoile ma sœur. V. Hugo.

II. VOCABULAIRE

. NO~lls. - La nuit, la lune, les planètes Vénus Saturne Ju­pzt:r) M,ars, les ét.oiles, le.s astres, les cOln~tes brillent da~s la voz:te celeste, le czel, le fll'lnmnent. L'aube, le Inatin la hllnière le l?L;l', les ,rapons du sol.eil, le soir, l'ombre, le cl'ép:Zscule, l'obs~ cunte, le~ tenebl'es, le Cl'OISsant de la lune à l'horizon, le halo l'au­rore ~oreale. Dans les observatoires les astronolnes, les s~v((nts exmllInent avec des lunettes, des télescopes, des verres grossis­sc:mts, la mc~rche, ~e nOlnb}'e,. la Vllcmtité d'astres, de constella­tLOns. La VOle lactee. Les etozles fllantes, l'étoile polaire.

Acljec;,tifs. --_.- La lune. rond;> blanche, l'ousse, sa lueur est :lo~ce, pale, reposa~1te) utlle, necessail'e, bleuâtre, veloutée. Les ~to~les ,nombr~uses, zncalculables) brillantes, scintillantes, proches, e?ozgnees, petltes, gr~ndes, tremblantes, hzn1ineuses, filantes; le CIel pur) sombre, claU' nuageux) étoilé) noir) gris) beau. La nuit

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calme) tranquille) paisible, profonde) longue, silencieuse. Le ' so­leil l'ouge) étincelant; flamboyant) nwjestueux. Les rayons chauds, bienfaisants) l'échauffants) vivifiants} sains) tièdes) brûlants) ca­chés) faibles, voilés) gais. Le jour ensoleillé, froid , glacial) inter­minable) sombre .. tl'iste) décisif.

VeJ'bes. - Se lever, se coucher) apparaître) disparaître, s'éle­ver) s'avancer) descencll'e) se cacher) se découvrir, envoyer) don­ner, éclairer) luire, brilleJ') verser, jeter, envoyer) l'échauffer) étin­celer) trelnbloter) scintiller) parselner) apercevoir) examiner, re­marquer) deviner, découvrir) supposer) trouver) calculer) monter, suspendre) redoutel', endOl'l11ir, s)étendre) s'éteindre) se noyer, roU­gir) attarder) admirer) ainIer, rechercher, cOlnpter, allwl1er) seJ'­vit) guider) indiquer.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation,' 1) Lecture du texte par le n'laÎtre. - 2) Idée générale du n10rceau; situer l'action s'il y a lieu. - 3) Explica­tions : a) des n10ts, b) des idées, c) des règles de graIllmaire qui se rencontrent dans le texte.

1. Matin au village

Dans le 'village, tout dorn1ait encore ... Seuls les coqs, chan­tant d 'une voix claire, se répondaient d 'une n1aison à l'autre, dans le silence des rues en1plies des lueurs pâles de l'aube. Parfois on voyait une fille ébourriffée et les yeux lourds de sonll11eil soule­ver un peu les rideaux. blancs de sa fenêtre au passage d'une voiture. 111 oselly.

2. En voiture, le soir

Le soleil s'était couché; des cloc.hes sonnaient au loin. Dans un petit village, on alllulla les lanternes; et le ciel aussi s'illuIllina d'un fourn1illement d'étoiles . Des maisons éclairées apparais­saient de place en place, traversant les ténèbres d'un point de feu; et, tout à coup, derrière une côte, à travers des branches de sapin, la lune rouge, énOrIlle, et COllln1e engourdie de son1Illeil, surgit.

111 aupas sant.

3. Le soleil dans la grange

Entrant par les chattières, se faufilant à travers les planches disjointes, rond COn1n'le des yeux ou tendu con1111e un regard, le soleil venait rire et llluser encore avec les fleurs Illortes; une pous­sière d 'or, toujours voyageant, toujours dansant, n10ntait ou des­cendant au long des rayons lancés en échelle de lumière. Et, si l'on écoutait bien, le foin chantait, rendant un son de petite voix brisée. Peut-être les âIlles des sauterelles défuntes venaient-elles bruire encore dans ce cÏn1etière des herbes! B. Vallotton.

Vins du Valais 0 R SA T bonnes bouteilles.

Page 13: L'Ecole primaire, 15 février 1940

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4. La soirée dans l~ montagne

Alors COlnnlence la soirée, l 'heure délicieuse et trop brève où la paix est cOlnplète. Les lourds nl0ntagnards, assis sur les bancs devant leu rs chalets, boivent à petites gorgées leur vin jau­ne, dur et violent, ou, sans verre devant eu x, graves COlnme le paysage, fument des pipes silencieuses. Le calnle est si profond, si envahissant, si irrésistible, qu'il a gagné jusqu'aux renluants étrangers de l'hôtel, qui rêvent par petits groupes, ou se pronlè­nent sans rien dire, à pas lents. Cependant l'angelus égrène ses coups espacés; puis, soudain, au l~Olnent où le soleil rougeoie avant de djsparaître, É.date 1P.1 j<.'yellx carillon: ce sont les chè­vres qui reviennent de paître, folâtres, fantasques, zigzagnant, ivres des plantes parfumées qu'elles ont broutées entre les rochers, bêlant et bataillant entre elles et poursuivies par le fouet du che­vrier et les aboielnents du chien-berger qui .les houspille ..

Ed. Rad.

5. Les premiers rayons du soleil

Le soleil vient d'émerger de la crête alpestre, et ses prenliel's rayons encore froids ont couru d 'un bout à l'autre du pays de Vaud, portant l'heureuse annonce de la chaleur prochaine. Ils ont averti tout d'abord la région du Jura: les bois ·de Ballaigues où, SUl' les dalles ·usées des voies ronlaines, les roues des chars ont laissé l'enlpreinte de leurs cahots, les Aiguilles de Bauhnes découpant sur le vide leur corniche ébréchée, les pentes du Chas­seron sur lesquelles, les années passées, roulait souvent l'écho du canon d'Alsace.

Puis la plaine, tt son tour, a reçu les flèches d 'or. Elles se sont accrochées d 'abord aux sonlnlets aigus des tours féodales. Sur les collines oblongues qui leur serve.nt de piédestaux, Orbe, Aven­ches ont semblé se dresser pour accueillir le Inessage de l'astre bienfaiteur. Puis, c'est Yverdon aux grandes avenues Olnbreuses encadrant son clocher com.pliqué, ses gros donjons, ses prairies senlées de roseaux où les vagues du lac se faufilent en lllaniude; c'est Morges bien rangée sur les rives autour de son arsenal à figure débonnaire, avec ' son petit port vétuste s'ouvrant en face du Mont-Blanc; c'est Vevey où, tous les quinze à vingt ans, la « louable compagnie des Vignerons » tient ses fameuses assises . Les rayons annonciateurs ont encore éveillé IVloudon, la vieille cité pittoresque; ils ont enfilé la longue vallée de la Broye et fi­nalelnent pénétré dans celle de la Sarine : la pren1Ïère, droite, ordonnée, presque géOlllétrique dans l'étalage de sa richesse, la seconde tourmentée, capricieuse, confuse, pleine de cachettes et de pièges ...

Le voyage des Inessagers a pris fin . Après la lunlière, la cha­leur se répand. La nature s'est lIDse debout; l'homme reprend son travail... D 'après de Couz·bel'tin.

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Exercices d'application

1) Raisonner les accords s'il y a lieu. -- 2) Indiquer la fonc ­tion de certains nlots. - 3) Attirer l'attention sur l'orthographe d 'u sage, s ur les hOlllonym es . - 4) Analyse logique et grani.nlati­cale. - 5) Pennutations diverses. _. 6) Dérivés et cOlnposés. -7) Fanlilles de nlots. - 8) Conjugaison. - 9) hnitation de phra­ses . -- 10) Rédaction en rapport avec la dictée .

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1) Faire des phrases en se servant des nlots du vocabulaire. ~ 2) Conjugaison. - 3) Etu de du paragraphe. - 4) Rédactions:

l. Décrivez la route au clair de lune. - Questions: Quel est l'aspect général de la route? A quel endroit arrive le rayon de lune? Que Inet-il en hunière? Que laisse-t-il dans l'Olnbre? COl1Ullent apparaît le reste de la route?

II. Décrivez la Inême route en plein nlidi. III . Décrivez un lever de lune. IV. Décrivez un coucher de soleil. V. Un lever de soleil à la Inontagne. VI. Le ciel étoilé . VII. Midi au village. VIII. Le soir an village.

IX. Le 11latin au village. X. COlllposition libre. Livre de lecture: Nos 26, 189, 190.

Deuxièm.e semaine.

Centre d'intérêt: NOS AMIES LES BÊTES

1. RECITATION

1. Le petit agneau

Quand, ,dans les pré,g fleuri s, Au milieu ,des brebis, Un petit agneau bêle, Savez-vou s bien, 81nfant, Ce qu'il cherdle en courant, Ce que sa voix app ell e? Qui ré,pond à ce cri, Enfant, -savez-v ous qui? - C'est une t endre mère, Que partout ·sur la ter:;:e Ont les agneaux bêlants Et les petits enfants.

2. Sommeil de chat

Les Ueurs de la g.elée Sur la vitrE' étoilée ,Courent en rameaux bl,ancs. Et mon chat ·qui .grelotte Se ramasse ,en pelote Près des tisons ·cro.ul.ants.

Th. Gauthiel'.

Ce q.ui manque le plus de nos jours, c'est l e resp ect da.n s l'ordre Dloral et l' attention dans l'ordre intelleduel. Royer-Conard.

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3. ,Le petit. chat

Ses yeux jaunes et bleus ·sontcomme deux agates, .Il les !ferme à demi, parfois, et, reniflant, Se renverse, ayant pris son mUBe'au dans ses pattes, Avec des airs de tigra étendu sur le flanc.

Mais le voilà qui sort de cette nonchalance. Brusquement, il devient joueur et folichon. Alors, pour l'intriguer un peu, je lui balance, Au bout d"une ,ficelle invisible, un bouchon.

Il fuit en galopant et la mine eHrayée ... Pui.s revient au bouchon, le T.e'garde, et d'abord, Tient ·sus'pendue en l'air sa patte repliée, Puis l'abat" et saisit le bouchon, et le mord.

Je tire la ficelle alors sans qu 'il 1e voie. Et le bouchon s'éloigne, et le minet le suit, Faisant des ronds avec sa; ipatte qu 'il envoie, Puis saute de côté, pui.s revient, puis Ire.fuit.

aVlais dès que je lui dis : « Il .faut que je travaiHe ; Venez vous asseoir là, sans faire le méchant! )} Il s 'assied ... Et j'entends, pendant 'que j'écrivaille, LE:' petit bruit mouillé qu'il fait en se léchant. E. Rostand.,

II. VOCABULAIRE

Noms. -, Les D1all11nifères, les quadrupèdes, les ruminants; le berger, le pâturage, le gardien; la bergerie, les bêlements) la toison, les oies, la tonte, la traite; l'échine, les pattes) la gueule, les crocs, la niche, le poulailler, l'écurie, l'étable, le clapier, le pigeonnier.

Adjectifs . _. Un chien vigilant, actif, docile; le mouton doux, tranquille, paisible; la toison laineuse; le coq superbe; la race bo­vine, chevaline, canine, porcine; le chat souple, hy pocrlte. Ses prunelles phosphorescentes. Son pelage lustré. Le chien est fidèle, intelligeni, dévoué. Le coq est batailleur.

Ver bes. _ . Mener paUre les bêtes; traire les vaches; tondre les n'loutons; plUlner un pigeon, le vider, le flamber; on entend le ~hat ll1iaulel', le chien aboyer, le cheval hennir, le pigeon roucou­ler. Le chat lape sont lait, le chien J'onge son os, la vache J'l.lD1ine» le lapin broute l'herbe.

III. ORTHOGRAPHE

Comme au centre d 'intérêt précédent.

1. Mititi

I\I[ititi est un ~hat de gouttière à poli ras, à longue queue, avec des oreilles très grandes, des taches jaunes et blanches sur tout le corps. Sa fourrure jeune était épaisse et douce comme un ve­lours. Ses yeux d'or vert avaient une pupille tmÙôt n'lin ce COlll-me un fil, tantôt ronde. Andl'é Theul'iet.

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2. Le chien de garde

Las d'avoir marché, M. Piccolin décide qu'il va se rafraî­chir dans cette ferme, et M. Piccolin, du pied, pousse la barrière. Il recule parce qu'un chien est attaché, aboie, furieux, et se pré­cipite sur lui d'une longueur de chaîne ... Et le chien hurle et ba­ve, la gueule en feu comm,e un enfer, et il tord si violellllnent la chaîne que, tout à coup, elle se casse et tombe à terre.

La fern1Ïère, les bras levés, accourt, llloins vite, elle le sent, que le n'lalheur! Mais le plus stupide c'est encore le chien. Le bond dont il allait s'élancer, il ne le fait pas. Il tourne sur place. Il flaire sa chaîne. COlllme pris en faute, penaud, avec un grogne-ment sourd, il rentre dans sa niche. J. Renard.

3. La poule

Pattes jointes, elle saute du poulailler, dès qu'on lui ouvre la porte. Eblouie de IUlllière, elle fait quelques pas, indécise, dans ]a cour.

Elle voit d'abord le tas de cendres où, chaque matin, elle a coutun'le de s'ébattre. Elle s'y roule, s'y trempe, et, d'une vive agi­tation d'ailes, les i'plun'les gonflées, elle secoue ses puces de la nuit.

Puis elle va boire au plat creux que la dernière averse a rem­pli. Elle boit par petits coups et dresse le col, en équilibre sur le bord du plat.

Ensuite elle cherche sa nourriture éparse. Les fines herbes sont à elle, et les insectes et les graines perdues. Elle pique, elle pique, infatigable.

De telups en telnps, elle s'arrête. Droite sous son bonnet phrygien, l'œil vif, le jabot avantageux, elle écoute de l'une ou de l'autre oreille.

Et, sûre qu'il n 'y a rien de neuf, elle se ren'let en quête. Jules Renard.

4. Les chèvres de Praz-de-Fort

Le chevrier s'est souvenu qu'il a du sel; il appelle la chèvre qui broute le plus près; une autre arrive aussitôt, puis une troisiè­n'le, et bientôt il est environné d'un groupe avide, qui fait cercle autour de lui. Les plus hardies insinuent leur lnuseau dans sa gibecière; d'autres lui lèchent les lllains; celles qui sont aux der­niers rangs poussent pour se faire jour; tous les cous sont tendus; chacune sollicite sa part, et cherche à s'elllparer de la part d'au­trui. La chèvre blanche qui runlÎnait dans sa niche oublie son doux farniente; la brune abandonne les bourgeons de l'aune vert; celles qui suivaient la corniche du rocher hâtent le pas, dans l'es­poir d'arriver à temps. De tous les coins du pâturage, elles vien­nent partager la curée, et l'escadron volant des chevreaux, cava­lerie légère, aux bonds étourdis, qui gambade et cabriole tant

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que "le jour est lon g, accourt au galop: et se lance si follement que les plus petits, incapables de suivre, roulent et culbutent sur la pente. Rambat.

5. Utilité de cel'tains animaux

Certains anÎlnaux paraissent faits pour l'homme. Le chien est né pour le caresser, pour se dresser COInI11e il lui plaît, pour lui fournil' une inlage agréable de société, d'mnitié et de fidéli té, pour garder tout ce qu'on lui confie, pour prendre à la 'course beaucoup d'autres bêtes avec ardeur et pour les laisser ensuite à l'hoIll111e sans en rien retenir. Le cheval et les autres anÎlnaux semblables se trouvent sous la nlain de l'honlIne pour l'aider dans son travail et pour se charger de nlille fardeaux; ils sont nés pour porter, pour nlarcher, pour soulager l'holnnle dans sa faiblesse et poUl' obéir à tous ses nlouveluents. Les bœufs ont la force et la patience en partage pour traîner la charrue et pour labourer. Les vaches donnent des ruisseaux de lait. Les nloutons ont dans leur toison un superflu qui n'est pas pour eux. Les chèvres Inême fournissent un c.rin long dont l 'holnnle fait des étoffes pour se couvrir. Fénelon.

Exercices d'application

ConlIue au centre d' intérêt précédent.

IV. GOMPOSITION FRANÇAISE

La pnliase - Le paragraphe - La rédaction

COlullle au centre d'intérêt précédent sous chiffres 1, 2, 3. 4. Rédaction: 1) Notre chat guette une souris. 2) Faites le

tableau d'un petit chat buvant du lait ou jouant avec une 'pelote de laine. 3) Voici venir la nlauvaise saison! Les bêtes souffrent de la faÎln et du froid. Dites ce que vous faites pour les soulager. 4) Parlez de la « Protection des aninlaUX» d 'après ce que vous en a dit votre maître. 5) Le troupeau au pâturage. 6) L'aniInal que je préfère. 7) Le retour du troupeau. 8) COlnposition libre.

Livre de lecture : Nos 23, 50, 51, 60, 68, 70, 77, 233, 234, 235, 236.

HIS1'''IRE

Les grands navigateurs à la conquête du monde La boussole va permettre aux marins de s'éloigner, sans dan­

ger, des côtes. Elle va les conduire à entreprendre de grands voyages. Des pays ignorés jusqu'alors vont.> être découverts . Ce sera comn1e si le monde devenait plus grand.

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Christophe Colomb fut un de ces hardis navigateurs. Origi­naire de Gênes, en Italie, il était convaincu que la terre était ron­de et qu'en partant, en bateau, vers l 'ouest, on devait atteindre les Indes, pays des épices, pays des grandes richesses. Il réus­sit à convaincre la reine d'Espagne, qui lui confia trois vaisseaux et une centaine de marins. Colom,b s'embarqua en août 1492. Bien­tôt les Inarins ne virent plus la côte: la peur s'elupara d'eux, et leur chef eut beaucoup de peine à leur faire continuer le voyage. Enfin, des signes divers (bandes d'oiseaux, branchages) senlblè­rent annoncer le voisinage de la terre.

Et, trente-trois jours après son départ, Colonlb abordait dans une île habitée par des hOIuInes nlinces, grands, aux cheveux noirs, au teint cuivré, qu'il appela des Indiens, car il pensait avoir atteint les Indes. En réalHé, il avait découvert un continent nou­veau : l 'AIllérique.

Ma[jellctn. - La réussite relative de Christophe ColOlnb va multiplier les tentatives, les grands voyages. Peu de teInps après la découverte de l'Anlérique, un autre navigateur, Vasco de Gaula, trouve une route InaritÏllle vers l 'Inde en contournant l'Afrique. l\tlais l'expédition la plus importante fut celle de Magellan (1519-22) .qui traversa l'Atlantique, longea les côtes de l'Amérique du Sud, passa dans l'Océan Pacifique et, finaieillent, 11lalgré la nlort de son chef tué dans un cOlnbat, rentra' en Espagne par l'Inde et le Cap de Bonne-Espérance. Dur voyage, puisqu'il deulanda trois ans et puisque, sur les cinq bateaux et les 230 honlines d'équipage qui étaient partis, un seul vaisseau, nlonté par 18 nlarins, put re­gagner le port du départ. :Mais, pour la preillière fois, le tour du m,onde était fait et il 'C trollvait ainsi dénlontré que la terre était ronde.

Conséquences des grandes découvertes . - 10 Elles ont été une source de richesses, en révélant beaucoup de produits, au­jourd'hui ft la portée de tous, que les Européens ne connaissaient pas (coton, canne à sucre, café, vanille, tabac, etc.) De plus, d'é­nornles quantités d'or et d'argent furent tirées des Inines d'Alllé­rique.

20 E lles ont a u gnleuté les connaissances des hou1lnes, en leur faisant connaître des pays n ouveaux (on ne savait pas, jusqu'alors, que l 'Aulérique existait), des races inconnues auparavant. Elles ont douné confiance aux h0I11IneS dans leur intelligence (c'est en raisonnant qu'ils s'étaient convaincus que la terre était ronde, et les découvertes montrèrent qu'ils avaient raison). Tout cela au-ra des conséquences énornles . D'après NI. Rayn1Ond.

J'accuse toute violence en l'éducation d'une âme tendre, ,qu'on dresse pour l'honneur et la liberté. Il y ,a: je ne ,s,ai,s ,quoi de s6lrvile· en la rigueur et ·en la contrainte; et tiens .que ce qui peut se fairE­pal' la rai,son et par la prudence et adres'se,. ne ,se fait jamais par la' force. Montaigne.

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SCIENCES NATuRELLES

(Ce qui suit était composé pour le N° précédent; mais il a dû être ' renvoyé faute de place.)

Tableau d'Hygiène.

SUR L'ERU La qualité de l 'eau influe sur la santé. - L 'eau claire peut

êtr e Ïlnpure. - L'eau de puits peut être contalninée. - L'eau pure est la Ineilleure des boissons.

1. OE QU'IL FAUT FAIRE Il faut:

1 ° Boire de l 'eau limpide, fraîche et de saveur agréable; 2

rl Il faut que l'eau de boisson cuise bien les légumes et dis­

solve le savon;

, 3° Donner ~a ~réfél'ence aux eaux de source; faire analyser 1 eau pOUl' SaVOII' SI elle est exempte de gernles de maladies;

, 4l! ~iltre~' l'eau ~upecte au moyen d'un filtre en porcelaine degourdw qUI la clanfle et la stérilise:

5° En telnps d'épidémie, faire hO~lÎllir l 'eau pendant 20 Ini­nutes, l'aérer, et la consommer dans les 24 heures'

6° S'assurer que la glace que l'on elnploie à 'rafraîchir les boissons a été préparée avec de l'eau potable;

7° . Prép~rer les légumes avec de l'eau potable, surtout ceux qui dOIvent etre consommés crus (cresson, salade, radis).

II. CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE

I\ ne faut pas:

1 0 F~iI·.e usage d'eal~ l,ouche ou trouble ou ayant une odeur. ou trop frOIde, surtout SI l on est en sueur'

2° Se servir, si possible, d'eau qui for:ne des 0Tumeaux avec le savon ou qui dépose rapidement dans les carafes

o et bouilloires;

3° A voir confiance dans les eaux de lnare, de rivière, de ci­terne et dans les eaux de source trop rapprochées des fosses à fumier et des cabinets d'aisances'

4 ° Il ne faut pas croire que ies filtres à charbon ou en terre poreuse purifient l'eau; ils la clarifient mais ils laissent passer les microbes; . '

5° Il ne faut pas croire que l'on corrio'e la lnauvaise qualité de l'eau en y ajoutant du rhum ou toute ° autre liqueur alcooli­que;

~ 285 ~

6° Sucer les glaçons des gouttières ni d 'ailleurs; si pure qu'elle paraisse, la glace peut contenir des gennes dangereux;

7° Il ne faut pas nlanger, sans cuisson préalable, des légunles cultivés dans les terrains où l'on a répandu des eaux d'égouts, ou de vidange.

ne buvez que de l'eau de source

Il ne fau t pas se lasser de répéter que le choléra e t la fièvre typhoïde sont donnés pal' l'eau contanlinée. L'épidémie de cholé­ra qui a sévi à St-Pé tersbour g en 1894 en est une preuve. Elle a éclaté brusquem.ent , apportée par l'eau de la Néva. Les travail­leurs des barques de la Néva qui buvaient l'eau du fleuve ont COInUlencé par être atteints les prelniers. Le noulbre des lnalades a augmenté ensuite progressivement chaque jour de 50 à 100, 150, 200 et jusqu'à 270. La nlunicipalité, de concert avec la préfecture et le corps des lnédecins, prit des nlesures énergiques qui abouti­rent à une diIninution progressive des cas, au point de les rame­ner, en trois ou quatre selnaines, de 250 à 30 par jour. On mit des barils d'eau bouillie en pleine rue, à la porte de chaque débit de vin, dans les restaurants et nlêm.e dans les nlaisons privées où chacun pouvait boire à discrétion.

Qu.estionn.aire

Sous quelle fornle trouve-t-on l 'eau dans la nature? - Quels noms prend-elle à l'état solide? - A l'état liquide? - A l'état gazeux? - Parlez de l 'eau de ruissellelnent. - De quoi se char­ge-t-elle ? - Qu'est-ce que l'eau trouble? - Qu'est-ce que l'eau claire? - Qu'appelle-t-on terrains d 'alluvions? - Quand est­elle en dissolution ? -- Les nlatières suivantes lnélangées à l'eau y restent-elles en suspension ou en dissolution: la terre, le sable, le sucre, l'argile, le sel? - Que fait l'eau d'infiltration? - Qu'ap ­pelle-t-on eaux nlinérales ? - Eaux thennales ? - Qu'est-ce que l'eau potable? - Que doit contenir une bonne eau potable ? -Quel air respirent les poissons ? - COInment r econnaît-on la présence du calcaire dans l'eau? - Qu'est-ce qui se dépose quel­quefois au fond des carafes ?

Qu'est-ce qu'on ne doit pas trouver dans l'eau? - Quels sont les défauts des eaux qui contiennent du plâtre? - Quel nom donne-t-on à ces eaux? - A quels usages ne conviennent­elles pas? - Si l'on est forcé de s'en servir, dites ce qu'on peut faire pour les corriger? - Qu'eppelle-t-on matières organiques? - Pourquoi l'eau des m.ares est-elle bien souvent mauvaise ? ~ COInment s'assurer qu'une eau contient des matières · organiques? - Qu'est-ce qu'une eau fétide? - Qu'est-ce qu'un filtre à char­bon? - Le filtre à charbon donne-t-il une sécurité absolue?

Page 17: L'Ecole primaire, 15 février 1940

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Quelles sont les eaux les plus dangereus~s de toutes? -

Q , t-ce que les nlicrobes ? - Quelles nlaladles peuvent donner u es . C) C ,. les microbes que renfernlent certaInes eaux { - . es eaux a nu-crobes sont-elles troubles ou sentent-elles InauvalS comme les ea charO'ées de lnatières organiques? - L'eau de source, prisé à ~x sourc~, contient~elle des nlicrobes ? - Quels sont ,les filtres qui retiennent !es 111ICrobes? -. Conul1ent peut-o~l de.barrass.er les eaux des nucrobes ? - ConlbIen de tenlps faut-Il faIre bouIl­lir l 'eau? - Ne faut-il pas l'aérer ensuite? - COlnlnent? -Que faut-il faire en tenlps d'épidélnie ?

Qu'est-ce que 1 eau pure? - Quelle est la plus pure de toutes les eaux? - Conunent faut-il recueillir l'eau de pluie? - Conl­ment obtient-on de l'eau parfaitell1ent pure?

B IBL IOGRAPH I E ARITHMETIQUE 1

Le second volumE' du métl1uel d'Al' ithmé ique de lVLM. Addar; Post, ,'Schneider et Vaney, édité SOU6 les auspices de la Société suisse des lJrofcsseurs de mathématiques est sorti ,de presse. C'est là un bon instH"'ument de travai l, adapté avec soin aux besoins ,des écoles secon­clairetS rOl11ë1ucles.

La partie théorique en est brève mais suffisantE' pour re'mplace:r ies cours dictés; on laisse cl 11 mn.ître le soin cle,s développements qu 'il pourra donn<.'l' à c-ertain es parties, suivant son tempéra,ment et sui­vant la réceptivité ,des classes qu 'il dirige. De brèves notices hist ori­ques lui p ermettront de quitter de tell1,ps en tem.ps lE' domaine de la science pure.

La typog1l 'aphie de cette partie a été perticuhèrement étudiée afin de faire ressortir les définitions et les théorèmE;·s que les élèves de­vront assimiler d'une façon spéciale.

La parlie pratique la plus importante e.st une collection d'environ 1'000 questions très variées ; depuis les exercices élémentaires du calcul oral jusqu'aux Iproblèmes les :plus c'Ompliqués, un choix judicieux au' qu el ont présidé les E'xigences Ipédagogiques et la longu e pratique des auteurs, permettJl"a de trouver sans peine l 'illustration de .la partie t.héorique des lE'çons.

La plupart des problèmes ,peuvent être donnés ,à l'élève comme exercicetS là, faire seul: cependant on a conservé quelques questions plus comrpliquées que même sans aide, un bon élève ne rpourra pas résoudr,e de prime arbord. En ,le .faisant, on fournit au maître l'occasion de développements qUE' les questions usuelles, n e comportent pas; !Souvent en représentant la quantité ch8rchée pair un .segment, par une'

1 Ador, Post, Schneider, Vaney - Arithmétique II, Un volume in-8° br00hé,Fl'. 3.-. Librairie Payot, Lau sanne.

-- 287 -

aire ou pùl' Ulle lettre, la solution se dégagera facilement.; on achemi­ne·r a ainsi petit à petit l'élève vers l'algèbre; ·cela .permettra de faire ressortir les qualités dE' simplication du nouveau procédé et par là~ peut-ètl'e, d e faire naître le désÎ'! ' de l' étudier.

POUR L'AVENIR DE NOS ENFANTS

L e ' ,parenb qui ·s ·occ,upent assez tàt de l'avenir de leurs enfants qui vont quittel' l'école font prem e de prévoyance. tl\1ais il n e faut pas qu'un problème de cette importance soit résolu ,à la légère. Les deux brochures: ( 1 Le choix cl 'une profession » (7me édition), recom­mandée pa'l' l'Union suisse d es arts et métiers et par l'Assoc'iation suisse pour l'Ori E'ntation professionnell e et la Protection des Ap ­prentis, et « No,s jeunes fille s et le choix d 'une profe'ss ion » (4me édi­tion), rédigée pal' Mlle Rosa Neruensclnvander, et également recom­mandée par l'Union suis/3 e des Arts et Métiers et par l 'Union fémini­ne ,suisse des Arts et Métiers, donnent de précieux l'enseignements à ce sujet. ConçuE'3 dans un style facilem ent compréhensible là, tous, ces deux brochures contiennent les l'ègles les plus impol·tantes pour le choix cl'une profess'ion, en tenant particulièrelnent conl,pte des con­ditions e,n Suisse, ains i ,crue de nombreuses indications quant à la durée de l'apprentis,sage, la formation préliminaire et les ,possi'biJités de perfectionnement pour C'haquE' profe ·sion. On ne 'peut dès lors que les recommander chaudement aux parents, instituteurs, pasteurs, autorités tutélai'res, etc., auxquels elles serviront de directives JJélJsées SUl' l'E'xpérience. Le,s deux brochures peuvent être obtenues au plix de 50 centimes Coha'cune (par quantités de dix ex€'n1,plaires, 25 centimes) chez Büchler et Cie, imprimeurs-éditerurs, à Berne.

LA SUISSE DANS LE MONDE l

L'Exposition nationale de 1939 reste dans le souv enir!" un paysage lumineux qu 'aurait ensuite :boulever!Sé une tempête. Si la ·g'uerre ac­tuelle a profondément troublé, E't ,pour longtemps, la vie du pays, les valeurs d'ordre intellectuel et mora.l surtout restent intactes. Quant à cellE's cl 'or·dre matériel e.lles s'ordonnent et se reconstitueront ,plus ra­pi'dement ,qu'on ne le pense. Il !S'agit, pour 'Prréparer l 'avenir, de les connaître les unes E't les autres. !C'est à cette tâche qu '.à voulu contri­buer lM. IChapuis. En s'inspirant de la conüeption même de ,l'Exposi­tion, il a tenté de présenter une synthèse de ces éléments divem : l'effort de travail du p eu,ple suisse dans tous les domaines: m°tisti­qu e, littél'a ir·e, moral en même temps ,qu 'écono·mique. La Suisse y apparaît comme un pays de haute c'ulture. ,Mais CEoUe étude ne s'est

1 Alfred Chapuis - ,La Suisse dans le monde. Un vol. in-8° bro­ché, avec 7 croquis. Fr. 4.50. Librairie Payot.

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:pas faite uni'quement dans le présent. ,Sans cesse, l'auteur a expli­qué des œuvres d'aujourd'hui paiX' ·celles du passé; et, puisqu'il s'agit .de la Suisse ,dans le monde il en a brossé le cadre et montré d'où elle venait, en a résumé en même ten1Jps son histoire, ce,IlE' de ses insti~

tutiol16. En un moment où l'idée de démocratie mên1.e est partout remise

,en question, ,M. IChapuis a tenu à expliquer et ià définir ·ce qu 'est la démocratie suisse: ·c'est Là une des principales partie.s de l'ouvr~ge. Les problèmes des cantons, des rE'lations de la ISuisse avec l'étranger, de sa neutralité, de sa dMense sont également étudiés. L'auteuT' -----:­:bien connu pal' ses ouvrages historiques et économiques - e·st re­n1.onté aux ,sources originales e,t a renouvelé le p.lus possible les su­jets ~bordés; il a eu recours là ,de nombreux spécialistes, artistes, tf'ch­niciens, industriels et pour la ·partie économique, aux administra~ tions fédérales et cantonales. Le tout constitue un tableau d'ensemble très divers comme l'est la ·Suisse : un cle,s ,pays les plus complexes qui soient; mais il en l'essort aussi une idée très nette d'unité Et d 'har­monie que les siècles ont vu naître et se dévelo;pper. En ,ces temps dilfficiles, une telle ·constatation ne pe'ut être que réconfortante.

Les bête·s sauva,ges élèvent leurs petits avec toute's sortes de ,caresses; lE'S fouets entrent dans l'éducation de l'homme: ces puni­tions honteu'ses, sans doute imaginées par quelques pe>uples corrom­pus, ·se 601'lt introduites en Euro,pe avec l'étude sainte des lettres. ILes Goths ne voulaient point qu'on ensei.gnât les sc:iences au fUs de leur prince, par cette seule raison. ILes ·châtiments, disaient-ils, aviliront son âmE'. ,Bernrurdin de ,saint-Pie'l'l'e .

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