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SION, 30 Avril 1937 No 8 56 me Année Vlmalve Of LA 50eiétê d ', édu(tation ' L'ECOLE' PRIMAIRE paraît 14 ' fois pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont reçues eX 1 clusive,mentt p,a'r PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, S10D Ave-nue de la Ga:re - Téléphone 2.36

L'Ecole primaire, 30 avril 1937

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Page 1: L'Ecole primaire, 30 avril 1937

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L'ECOLE' PRIMAIRE paraît 14 ' fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

Département de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces sont reçues eX1clusive,mentt p,a'r PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, S10D

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Page 2: L'Ecole primaire, 30 avril 1937

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SION, 30 Avril 193J. Np 8. 56ime Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIËTË VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOMl'1'4iAIHE : PARTIE .oFFICIELLE: ,Cours de gymnastique et . de natation. - Man.uel.s de .gymnastique pour le P ·ersonnel ensei­gnant féminin. - ,Conférence des instituteurs du district de IJ\lfal'­·tigny. - {( Sou de . Géronde ». - PARTIE THEORIQUE: La force de l'exemple. - ~our rE'tenir les ca:mpagnards à leur sol. - Ne soyez pas des isolés. - La: discipline dans la classe. -L'enseignement pratique. - Les manuel.s de grammaire. - Pour nos futurs petits bergers. - Protection de la nature . . - PARTIE ,PIRATIQUE: Langue française . - En glanant. Causerie mu­sicale. - - NOS PAGES. - Bibliographie,· .-

PARTIE OFFICIE-LLE

Cours de gNmnastique et de natation .. Sou~ les auspkes de la Gonfédération, la .société suisse · des

maîtres de gym.nastique organise durant l'.été et l"auton1ne 19,37 , les -cours suivants:

A. Cours pour la gymnas.tique de garçons· : 1. Cours .pour la gymnastique aux garçons Ile et Ille ~eg·rés', .y

compris la natation. 1. A Villeneuve, pour instituteur.s, du 2,6 juillet au 7 IRoùt.Di­

recteurs: C. Bu-cher, ILausfanne, B . . Grandljean, iN ell'châtel. Ce cours est réservé ·aux instituteurs qui en~·eignent au Ille

degré ·et aux 111aîtres de gyn1nastique. Les instituteurs qui dési­rent poursuivre leur per,fedionnell1ent pourront aus/si y pa<rtki­pel'. ,Comme il sera beaucoup ·exig·é des participants, durant ,ce ·COUfS., ,ceux-'CÏ sont ,priés de s'entraîner très sérieusem·ent alLpréa­lable.

II. Cours pour le corps enseignant placé dans des conditio_ns dé~ fa.vorables (sans lo.cal). _

2. A Monthey) 'd'u 9 au 14 'août, pour les institutri,ces et inst.1-tuteurs des cantons du Valais, .vaud, 'Genèv·e et Fribour,g. nirec­t.eurs : IGh. 'Bertranct, L\10nthey; IR. Thiarin, Lausanne.

III. Cours de natation, exercices populaires et jeux. 3. A Morges) :du 9 au 14 aoùt. IDk'ect-curs : E . Bory , Yverdon;

A. Vuille, ·La ,Chaux-de-Fonds. _ 4. A W'ol'b, du 2 'au 7 .aoùt. ,Cours -de perfediol1nement pour

.m·aîtres spéciaux ·et bons nageun·, athlètes légers et joueul:s. Dire,,::­teurs : IF. (Miillener, -Berne; E. Rirt, Aa~·au.

Page 3: L'Ecole primaire, 30 avril 1937

- 212-

B. Cours pOUl' la gymnastique des filles.

5. 1er ,et Ile deg-ré institutri,ces .du Jur,a; Ibernois et des cantons de Fribourg et du Valais, à BuNe, du 9 au 1,4 août. Directeurs: M. HUibert, ISion; ~1ademoiselle E. Béguin, Noil"aigue.

6. I[e degré pour institutrices et instituteurs, à 'N,yon, du 26 juillet au 7 août. nirecteurs : "1. 'Montandon, St-I'B1Ïer; Madenloi­selle J .IHunziker, Lau~anne.

7. Ile et Ille deg-rés, ,du 2,6 juillet au 7 laoût il Spiez. !Ce com:s 'est réserv.é aux ,melnhres âgés .du co1~p:s enseignant des classes supérieures qui n'ont pas de lü'oal de ,gyl1Tnastique à disposition. , Directeurs: P. Jeker, Soleure; Ml' Stelin, Schaffhouse.

8. NIe degré, du 30 juillet au 14 aüût, à BerthouJd. ICe cours est destiné aux institutrices et instituteur.s qui, depuis 19'14, 'ont suivi arvec suücès un cours- du Ile degl~é et qui d~puis ,ont continué oÙ tra'va.i.ller. .

Remarques pour tous les cours.

Seules les ins,cdptions d'institutric-es et d'instituteurs, diiplô111és seront prises en cons1dératioll. 'Les personnes ins,c-rites à un cours­dDivent se ,faire un ]Joint ,d'honneur d'y assister ou 'd:e se flaire 'excuser au moins 14 jourlY !avant le 'd'élhut du Icours. Si les inscrip­tions sont trop nombreuses, on tiendra 'com:pte de l'âge, du degré scülaire et des cours déjà suivis.

Les indelnnités sont les suivantelS: indel11nité journalière il'. 4.80, il1de111'nité de nuit fr. 3.2'0 'et le rembour,sement ,des frais de 'vo)11a,g'e Ille dasse, trajet le !plus .direct.

L'inscription doit indiquer: le n0111, le Ipréno111, la profession, 1"année de naissance, l'a lncalité où l'on 'ensei,gne, le genre de d,asse et l'âge des élèves, l'année ,et le g·enre des courS déj1à ,suivis, l'a­.dresse exacte. Les ins,criptions qui ne r,enlfemnerünt pas ces détails s'erünt les dernières là 'êtr·e prises en cO'l1si,dératiDn. Il n'y la Ipas cette année de ,fornll11aires spéci'aux.

Nous recol111mandons tout spéda.Iem.ent le ,cours de 'Bulle pour les institutrices.

Pour tous rens-eignel11ent, s'adresser à 1:\1. iHubert, 111aître de gylllnasHqu,e, à Sion.

Les ins'criptions,lpour tous les 'cours düivent -être envoyées jus­qu'au 12 'juin 'à lM. P. Jeker, professeur , là Soleure.

rnanuels de g~mnastique pour le Personnel enseignant féminin

Répondant à la demande qui lui a été faite, le Dépôt ,cantonal du lll'atériel scolaire a Ifait venir un !Certain n01übre de « Manuel .suisse pour J'.e.nseignement de la gymnastique aux-,jeunes' filles- » .

- 218-

Il s'agit .d'un Vo1ulllie .de 250 pages environ, avec illustrations ap·· pro'Pfi.ée~, solid~nent relié; il ,est vendu au prix de 3 fI'. 80 l'exenlp,laire qu'îl sUiffit de vers,er 'au c0111:pte de chèques Ilc 20, à Sion, en indiquant avec l'adresse eXlade, l"objet désiré, au dos .du coupon. Lesenvoos ne sont effectués que CD'ntre paienlent d'avanüe ou C'ontre 'reJnlboursement, à Inoins que les 'Commandes ne pro· viennent des Ad111inistrations COl1lill1Unale".. (GOlll~n.)

AV 1 S

L'Ecole Pl'imJCbire ne paraîtr'3J ,plus qu'une Ifoi'Y Ipour le cours s,coJ.air,e 193'6-193'7. 'Prochain lJ1unléro 15 \mai.

Il assemblée des instituteurs du district de martign~ à Trient

Alors que la dernière assemblée ,pour la période scolaire 1935-1936 s'est tenue ,à Bovernier, cette année, c'était le tour à la pitto­resque commune de Trient .de recevoir les instituteurs de son dis­trict.

Aussi, par cette matinée de brouillard du mercredi 14 avril, la caravane de nos pédagogues, au nombre d'une cinquantaine, s'ins­tallai t-elle en gare de IMartï'gny dans les conforta.bles voitures du Martigny -lChâtelard qui, vers 9 h. 20, les déposait déjà 'à notre .station frontière, de la ,Savoie.

De 'Châtelard là Tri,ent, il faut encore plus .d'une heure et demie de marche; mais cette étape est franchie en si bonne harmonie, danj cette vallée sauva,ge, (fue l'ôn est ·à Trient avant 11 heures déjà.

On se retrouve ,à la Maison communale où la IMunicipalité, la Cam-mission .scolaire, ainsi que l'autol'ité religieuse locale en la per­sonne de 'M. le chanoine Délèze, 110US accueillent à bras ouverts.

Et aussitôt installés, on se met au travail. Notre estimé inspecteur scolaire, M. le Préfet Thomas, président

cIe la ,Conf.érence, ouvre la séance. Il s'empresse de donner la parole à 1\11. Gay-Crosier, président de Trient, qui nous adresse de chaleureux souhaits de bienvenue et dit le plaisir spécial qu'a sa commune de l'ecevoir la phalange des instituteurs. M, Gay-Crosier nous apprend que depuis 30 ans, Trient n'avait plus eu la visite des instituteurs de district. L'évènement d',aujourcl',h'ui est clone à marquer · d'une pierre blanche.

« Si la: mode,ste salle qui vous accueille est un ,peu exiguë, nos CŒurs, pal' contre, vous sont largement ouverts.})

Ces touchantes paroles de M. Gay"'Crosier, est-il besoin de le

Page 4: L'Ecole primaire, 30 avril 1937

relever, en disent suffisamment sur la gentille joul'mée que nous al­lons passer.

Avant d 'aborder l'or.dre du jour, :M. le jPrésident Thomas tient à saluer particulièrement la présence au Congrès de M. le Dl' Lo­l'étan, Chef du Département de l'Instruction publique.

Cette grande ,mar,que d'attention de notre Che.f ne sera certes pas oubliée et lM. Thomas est ici l'interprète de son auditoire unanime pour rendre un juste et mérité hommage à ce 'Chef et l'as,surel' du sincère et fidèle attachement que lui conserveront tous les institu­teurs du district de Martigny.

- M. Thomas s,alue également la présence de M'M. les Hds cUl'é,s Bouvin de Fully, et Luyet d'Isérables, qui ont bien voulu accom­pagner les instituteurs de leurs communes respectives.

Les affaires administratives sont ensuite promptement liquidées sous la compétente direction de Monsieur le Président,

lM. Charles Gay-'Crosier, de Trient, institutellr a Martigny, donne le.cture du protocole de l'assemblée du printemps dernier à Boverniel' - ' protocole adollté avec remerciements à son auteur, L'on désigne SaÙlon comme lieu - de ' l'as,semblée pour le prochain cours scolaire 1937-1938 et la ,charge de secrétail'e pf-lsse de :M. Gay-:Crosi€'r là. ' un r eprésentant de la commune de Saillon.

M; le Président l'appelle aussi la mémoire ,de deux instituteurs (1 u clistrict, décédés depuis la dernière a,ssemblée : MIM. Michel Gil­lioz, à Isérables et Paul Hugon, :à Martigny-Croix.

' Il pronollce un touchant éloge funèbre de ces deux membres dis­parus et assure leurs fammes de toute la sympathie du corps ensei­gnant du district: -__ i/assemblee- se ' lève en signe dë deuil. "

Et l'on aborde le gros morlceau de la journée, soit la ( 1 Confé ~

l'en,ce» imposée par le Département de l'Instruction publique.

« L'éeole pOul' la vie» tel est le sujet qui avait été -confié comme t.hèse à tr.aiter en cette occasiOIi.

,Cinq membres présentent tour ,à tour leurs intéressants tra­\TaUx. s~r cette ,question brùlante d'actualité!

Le cadre forcément restreint d 'un articlE' de revue ne per­l,uetta.nt paJs de s'étendre à ce sujet, qu'il nous soit ,permis, au -moins, rl0. ' mentionnel' ici les noms des auteurs et de lèur ad,Tesser toutes n,os félicitations et tous nos compliments,

", :Ce sontiV~M . - Benjamin Gaillard, à 'Riddes; Joseph Gay, là lMai'­U,g~y-'Combe; Marc Gaudard, à Leytron; Denis Puippe, à Mar~igny-Ville .8,t _ E.mon~t, I~, Bovernier: '

D'ailleurs ,Monsieur _ -l'Inspecteur est encore. ici _ l'interprète de FAssgmbl~e ,: unanime , po.ur ,exprimer ses remerciemen~s à CE'S dé­voués collègues,

~ 215 -',

Ces travaux ::;oulèvent une intéressante di scussion, ensuite de laquelle lM, Thomas clôt la ,s~R,nce administrative p,ar U~l vib~'allt appel en faveur de l'Ecole valaIsanne, dont on peut bIen dIre qu ellE' est placée s ous bonne égide grâce ,à son personnel capable et dévou é.

Et l 'heure ,de midi est déjà passée. La marche matinale et l':ùr pur ·de la valléE' ont beaucoup aiguisé les appétits. C'est donc avec aise qu'on se retrouve vers 12 h . 30 là l'Hôtel du Glacier, chez M. le président Gay-Crosier, pour faire honneur tà l 'excellent ban­qu et qu 'il nou,s ,a réservé.

En effet, C(,t abondant et succulent repas, servi dans un ra::lre d'intimité toute familiale, vient remettre d 'aplomb les estomacs d(!Jabr(~s

Au dessert, ainsi que le veut la tradition - c est la LJarLi~ O1'a­tcdre qui débute, dans laquelle :vr. Léon .-Moulin, de Leytron, ne man­quel a pas de révélE'r un major de table émérite. Il est tout heur ;;lHx de donner la. parole 'à M. le chef du Département de l 'Instruction pub]ique que l 'assemilJlée écoute dans un silence religieux. Le dis­cour.s de notre estimé ch€'f est certes teinté de. cette note de mélan­COliE' que laisse toujollrs un discours d 'adieu .

Prenant congé de son cher personnel enseignant du Valais, M. Lorétan, en termes émus et touchants, apporte aux instituteurs du district de Martigny le salut du Gouvernement, tout en tenant à leur renouveler sa sympathie et les assurer du bon souvenir qu'il conserve d'eux.

Donnant E'nsuite son appréciation sur les travaux pré,sentés au cours de la matinée, il s'asso.cie à M, le président Thomas pour féli­citer les auteurs et rappeler fort judicieusement à. ce propos que l'instruction sans l'éducation n'est encore que très peu de chose. Il exhorte enfin les instituteurs à travailler avec cour·age et pE'rsévé­rance et là supporter tous les sacrifices nécessaires en vue d'accom­plir dignement la tàche importante et délicate dont ils sont investis,.

Ce dis.cours est salué d'applaudissements qui certes .plus que de longs commE'ntail'es, confirment l'estime et la sympathie dont le chef du Département de l'Instruction publique est entouré.

On entend ensuite M, le Chne Délèze qui dit tout son plaisir d'a­voir les instituteurs dans sa paroisse et qui espère les avoir désor­mais plus souvent, M. Délèze relève tous le,s mérites '(lui se cachent sous la profession d'institutE'urs, profession d'abnégation et de sacri­fice, trop souvent l'nal comprise.

!Puis 'c'est la série des toasts qui se succèdent: Iv!. ilVIarc G,au­dard porte celui à l 'Eglise, NI. Taramarcaz celui à. la Patrie et au Département.

Disons ensuite, en passant, que les productions de la Chorale des instituteurs, sous la .diredion de lM. Gillioz, de Martigny-Bourg, alternent aVE'Co les discours.

,Bref, l'après-midi se déroule dans la meilleure ambiance et dans le plus b(Ù esprit dè collégialité,

. ,

Page 5: L'Ecole primaire, 30 avril 1937

,~t le temps a fui, trop 'coud, ' héfas! et comme par enchante_ ment. Il ~au~ s~n.~·~l~ au retour, mais .aùparavant hl: 'Michel - Rouil­ler, au nom de ses collèg'ues, exprime à notrE' aima/hIe amph ' t ,. ' M G C • . ,- d " , . , " y lIOn,

. ay -< 1 oSlel, ' es 1 emerclements mentes pour le charmant · a '1 d . . - ceuel ont nous sommes l'objet. . ,

- ,Enfin, M. T?omas clô~ cette journée par d~s paroles chaudes et prenantes dont 11 ·a le secret. Il n'oublie personnE' dans ses remercie­ments et assure les autorités et la population de Trient de l'exce'l-l,ent souvenir qu'elles nous laissent. .

Et le retour s'ef.fectue sur cette note de gaieté E.t de b~nne har­monie. Puis :bien gentiment, le soir, lorsque selon l'expression du po~te « l'om~re est déjà descendue SUl' la montagne », le Martigny­Chatelard depose sa cohorte là IMartig'ny où l'on se quittE' sous le charme de ces heures exquises qui ne seront pas oubliées de si tôt

"Sou de Géronde ll

Mois de Janvier

Ec-ol.~ des filles . Champlan 3.60 - Ecole supérieure des garçon;:;, St~Romalll 4.50 - Ecole des' filles, Niedergestein 6.- - iEcole primaire Illarsaz 4.35 - Ecole des garçons, Vérossaz 4.60 - 2me classe alle,rrian: de des garçons, Sion 4.15 - .Ecoles des filles et enfantine des o'arçons ;t-Romain 12.30 - Ecole d'Eisten 8.- - Ecole des garçons~ !Mun~ V.- - Ecoles de Sarreyer 5\- - Ecole des gaçons, Saxon 22.70 _ Ecol~ des garçons, IBruson 4.- - Ecole de Champsec 5.- _ Ecol e­des fIlles, Bruson 4.50 - Ecole de Jeanne /Perraudin, Médières 3.15 _ Ecole des filles, Ried-Br'igue 2.50 - Ecole mixte d'Issert 3.65 - Ecol~ de Niedergampel 3.20 - - Ecole de Châble 6.50 - Ecole mixte de Ver­segères 6.- - Eçole allemande, 1re classe de F. Ebener, Sion 2.,50 . ,Ecole supérieure des filles .du Plan sur Leytron 5.70 - Ecole des

fllle~, Stalden 3.50 - Ecole de Herbrig.gen 5.- -Pensionnat de Ste Marle des Anges, Sion 37.10 .- Ecole de Chandonne -5.- - 'Ecole des garçons, Agettes 3.50 - Ire classe des garçons, Viège 12.- - Ecole élémentairE' mixte de Vex 9.- -----.:~ Ecole de Jeanne Ramailler, Icogne 4.30 - Ecole des filles, ,Miège 5.- -- Ecole mixte, Varen 5.- - Ecole des ~'arçons, IIme classe du Plan sur Leytron 6,080 _ Ecole de G. ~OUh?, ·Mollens 3.- - Ecole 'de L. :'Moulin, mixte, Produit sur Ley­t~ on ;).~ - Ecole de IMarie Zumtanger, Randa 5.- - Ecoles des JIlles, .s101~ 100.- - Ecole des filles, Levron 5.- - Ecole des gar­çons, St-GIngolph 4.- - Ecole des fill€<s et garçons de Praz-de-Fort 9.25 ,- Classe de Alexis Emonet, Sembra.ncher 9.05 - Ecole des filles, D,~renaz 5.- - Ecole des g~rçons, Collonges 7.25 - ~cole des garçons, BI anson 9.- - Ecole des fIlles, Sensine 3.- - Ecole des fille,s Bri-gue 0.70. '

Mois de Févrie~ . Ecole , des .g9-,-l'çons, Sensine sur Conthey 3.70 ~ E'èole mixte dç'

Mex 4.- - EC91e des fil~es, Saxon 17.- - . 3111e classe des garçons d~ Ls 'pignat, ·St-lMaurice 5. - - Ecole de Frs Lamon, Lens 7.50 r- IEcole de Plus Venetz, Saas-Grund 2.50 - Ecole des filles, Agarn 3.60 - tEcol~ de Holzer L., de IGeschinen 6.- - Ecole des ,garçons et des filles de Birgisch 6.30 - Pensionnat Ste~Marie, Martigny-Ville 10.- - Ecole supérieure des garçons, Vex 4.45 - Ecole des filles de Mlle 'Pitte­laud. Grône 12.- - Ecole élémentaire .des garçons, Leytron 4,­Ecol~ supérieure des fillE's, Flanthey-Lens 3.- - Ecole des garuçons, Champéry 14.50 - Ecole de Miex 7.- - Ecole çles filles de 'Mlle ,M. Th . .Delacoste 5.- - Ecole de filles de St--Gingolph 8.- - 'Ecole des ga.rçons, IMiège 5.- -- Ecole enfantine mixte, Réchy 2.50 - Ecole cle~

garçons et élémentaires, Nax 13.-.

Mois de Mars Ecoles pl'imail'es de ,Plan-Conthey 10.- - EcolE'3 des filles, AI­

binen 2.- Ecole des filles, ,Lalden 2.50 - Ecole .de la Rosière, Orsières 5.- - Ecole cles garçons, Randa 5.- - Ecoles des filles et enfantine, Venthône 10.- - Ecole enfantine préparatoire allem.ande, Sierre, de Mlle E. Briand 4.50 - Ecole des ,fi1lE'S, Mâche-Hél'émence 5.- - Ecole des garçons, Brigue 50.- - Ecole d'Obergesteln 26.- - Ecole de Mié­ville .-5.- - Ecole de Gampel 5.20 - Ecole des garçol1s, Euseigne 3.50 - Ecole d 'Epinassey, St-lMaurice - 4.35 - Ecole des Ma1:écottes 11.60 - Ecole des filles , Vex 3,80.

Mois d'A vril Ecole supel'leure des filles, Loèche 3.70 - Ecole des garçons de

Wilel', de Joh. Rittler 6.- - Ecole inférieure, /Lens 2.60 - Ecole des filles, Viège 22.15 - Ecole chez les Reuses , Orsières 7.- - Ecole d 'Obenvald, de Oscar Andereggen 17.- - Ecole ' des garçons, La~den 0.30 - Ecole de Chalais dE' Joséphine Albasini 3.65 - Ecole de Réchy SUl' Chala'is, <:le "Mme Lily Rudaz 10.60. ., ' '

La force de l'exemple Dans quelles .circonstances, cl quels mo,ments de la journée,

les instituteurs doivent-ils donne'r l'exemple à leurs élèves afin de les entr-aîner à la pratique de la vie chrétie'nne ? La répolnse est bien simple: toujours, et à chaque instant. L'exelmlple - et c'.est une ·des , l'p,lisons de sa puissance ~ n'est pqs comm,e les en: seignements et les ,. conseils; il ne s'applique pas à une heure, ou a un local, ou à une fonction déterminée; sa tyrannie s'étend SUl'

Page 6: L'Ecole primaire, 30 avril 1937

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l'existence entière c~e ceux et de celles qui ont accepté la tâche cie fOl 'mer les enfants, nOln seulement pendant le temps cles classes D1ais en dehors aussi) dans ICl vie privée des maîtres et des maÎ~ tl'esses. Consz'dùon's succ1essz,vernent ces deux obligations .

1. En dehors de la vie d'école, l'exemple de la vie chrétienne est néc,essail'e.

'Le·cteur, pardollneZ-ll1oi : je ,; ais avoir l'air de faire un ser-1110n plutôt qu'un article. Et pour être 1C'0ll1'plètenlent .sincère üonllme je le dois avec vous, je n 'en aurai 'P'a·'i· l'air seulement, 'au fond ·et en r·éalité telle est bien ITlOn intention. Comment vous en­gag'er :à 'donmer l 'exem.ple de la vie religieuse, des vertus chrétien­nes, sans prendre le ton d une exhortation de piété ? Vous m 'ex­cuserez dDnc, et vous penserez que ,celui qui vous parle, ayant passé toute ·sa vie dans l'enc;;'eignen'lent, s'adresse à lui-l11'ême les recÜ'l11-mandations ,qu'il va formuler pour vous.

'Oui, vous devez .avoir une existence chrétienne et nliênle pieuse, fidèle non seulenlent aux cOl1lmandem:ents de Dieu et de l'Eglise, Blais aux üonseils ·et aux désir,s de .l'Eglise, 'lTlènle lorsque vou".) êtes chez vous, dans Ivotre vie privée, en dehors .du temps et des fonctions de J',enseignmnent. Une des raisons, yOUS la cO'l1nais­s'ez , ·c'est que vous n'aurez Ipas une adion vraie sur les âmes s,ans la grâ'ce de Dieu, et Dieu ne vous aücordera pas ordinairelTlent SDn ,concours .si :TOUS ne ,cherchez ,là le 'l111~riter par votre vertu person­~.elle. MalS Je ne veux pas faIre v·alOlr cet argument aujourd 'hui; J~ .parle de l'ex.emple, et ,en .nle plaç.a.nt rà ,ce point de vue, je vous dIS: Soyez de bons chrétiens toujours, à la n'laisonco.mI11Je là J'é­cole, les jours de ,cong·é aussi bien qu'·en ·clas·s·e; sans. cette con­dition indispensalble, vous ne ·réussirez tpas là inslpirer la vie chrétienne aux enrfJants qui vous seront confiés.

Pour vous en ,convaincre, supposons 'que vous,lfassiez le .con .. traire. Vous enseignez à vos ,enfants tout Ce qui ,concerne la Dra­tique de leur religion; vous enl,ployez "otre in.fluence comme il le faut ·et 'COnl'l11e nous l 'expliquerons bientôt, avec un zè.le éclairé par la sagesse, pour l'eur en inspir,er le'Y habitudes , ~ vos leçons, .8. vos 'conseils , vous joignez '~l,core l'exemple, pendant tout le t~Il1'P~ du 1110ins que vous pass·ez avec eux. Il est à eoup sür bien dlffI,clle de paraître ,chrétien à ,certaines heures, lorsqu'on ne s'en sou?ie pas le reste de la journée; ,ce ·douhle rôle à jouer n'est pas touJour·s ,cOlTlmode. Je surppos·e pourtant -que vous y réussissiez, ,et que paT votre ,conduite, votre langage, votre tenue chaque fois que vous vous trouvez en leur prése:q,ce, vous leur donniez lill1-pression d'un ·chef, d 'un 'maîtr.e .pénétré de resped (pour l'ensei­gnenle'l1t de l'Eglise. 'Et puis, rentré chez vous, après le départ de VDS élèves , vous manquez .sur des. 'points plus ou l1loins graves .ft l'ohéissance envers la loi de Dieu. Ne devinez-vous pas ce qui va arriver?

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n ,arrivera que, tôt ou tar.d, inrrlailliblem·ent quelque jour, votre petit l1londe serra inforIné du désaccord ,entr,e votr·e condui­te personnelle et votre attitude 'COlnlTle. nlaître. De quelle Inan~ère se fera la découverte? à quelle oc,caslOu? Nul ne peut le dll'e; mais une -circonstance ,suf'viendrla qui fera connaître ce que 'Vous désiriez ,oacher. D 'autant plus que personne n'·est curieux ni ha­bile ,pour deviner 'COl11:me les enfants lorsqu'ils s'agit .de leurs maîtres: quic-onque a passé par l'enseignement a pu s'en rendre cOlnpte. Ils nous reglardent sallS 'cesse, ils nous étudient avec une finesse d'autant plus pé'nétrante, qu'elle s'ignore ·eUe-ulênl,e; n'est-ce . pas 'leur pren1Ïer intérêt, leur prénc·cupation dOlniuante par ,conséquent , de connaître 'notre ,caradère, nos dispositions, 'nos habitudes? ICOlnhien 'de fois n 'avons-nous pas été 'stupéfaits de voir a Ye·c quelle justesse 'ces petits monstr·es -llà nous jugent! Ne le savez-v-ous pas, nlaîtres et maîtresses qui nle lisez?

Dès lor,s, la 'cons·équence est facile là prévoir. Aussitôt qu'un d '.entre 'eux s'era au ,colwa:nt, il inforlnera les autres; toute§ les pr·é.cautions n 'arrêteront pas les bavardag.es , ni panni les enfants, ni ·entre leurs p.arents. Et alors, que penseront-ils de vous· ? ·et de vos· efforts pour étiab1ir en eux la vie chrétienne? Un instant aura surHit pour tout renverser, par,ce que <ce ne sont pas les paro­les qui iUllportent id, <ce sont lec;;· faits; vous ne pouvez pas pl'ételi.­dre 'Ohtenir de vos élèves ,ce que VOus-ITl'ê'lue n'anivez pas là don­ner.Inutile d 'insister, vous le Isentez oeomillle ITlOÏ.

2. A l'intérieur de l'école, l'exem,ple de la vie chrétienne est né. cessaire.

Renversouls l'hypothèse précédente; représentons-nous l'ins­tituteur qui donne ·à ses ·enfants le ITliodèle ·continu des vertus qu'ils doivent pratiquer. ICette peinture sera plus agréa9)le à tra­cer . .Elle sera piusi véritable aussi, plus repr·ésentative de la réa­lité; ,car, tparn1Ï nos nlaîtres et nos 'll1'aîtresses d'éco,le, n'est-ce pas, grâce à Dieu, 1':hll1)l1enSe [majorité qui l11.ènent une existenc~ :non s'eulenlent régulière, 111ais :pieuse ·et sainte, autant 'que possIhle ?

Voilà donc la journée qui conHnence. Vous vous: y êtes pré­paré 'deViant /Dieu par la .prière, l'assistan,ce là la messe, un ins­tant de rélflexion sur vos devoi'rs. A présent, l'heure de la -classe appro-che, les ·enfants ,ardvent les uns après les autres, vienne~t vous dire bonjour, assur1és .de trouver près de vous un ac:cuell touJours Ibien,;·eillant. La Ic'lo-che s·Ol~ne : lia tprière! Avec, quel air sérÏJeux, p·énétré, vous allez la Iréclter, pensant que !DIeu vo:us éoeoute, et inspirant ,à tous par votre tenue, par votre ton de VOlX, par toute votre apparence, le Tecueillelnent si nécessaire aux .en­,r,ants, ·et si :diflfkile ,à obtenir de leur n1Jobilité . Ils vous regardent et à votre iUlitation ils se sentent ·en présence de leur Pèr'e qui est dans les Ic-ieux; sans effort, tout naturel1enlent, la 'dévotion s'éveille dans . leurs oeiCBUf,S, .et il en sera de 11l€lne, !plus ou moins, grâce à votr~ infh~encel pOUF toute's les prières que vOus réciterez

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a;vec eux -pendant l'a journée. tVous ne leur' apprendriez que c-ela : prier,. s'adresser à IDieu la'Vec une foi sincère pour obtenir les se­CDur~ intérieurs et extérieurs dont ils ·auront besoin; n'est-ce pas le point de .départ ·et 'la condition (première de tDute la vie chré-tienne ? 1 •

Ensuite, les divers événenloots de la journée vont se suceéder suivant le pr'Ogram'me 'fixé d'avance. ' IC'est la classe, lavec les occupati'Ons variées qui la conlposent: tantôt la -récitation, ou les explications, ou lia correctiDn des dev'Oirs, ,etc. A chacun de ces, incidents, vous vous appliquez tDujours, con1111e si ,c 'était pour vous une wffaire Îlll!portante, que dis-je? la seu1e affaire qui mérite votre attention. Les enfants vDient le souci que vous y prenez et .d'·eux-mêmes, sous votre influenc-e, ils oublient le Teste pour s'intéresser 'à leurs études. Du njême coup, ils vOU'Y sentent leur chef, ils reconnaissent votre 'autorité, ils sont prêts à y céder pour tout ce que 'vous demanderez à leuT 'bonne v'Olonté.

·Certaines circonstances vont augnlenter encore le pouvoir que v'ous avez sur eux: il 'faudra d:onner tantôt de 0;;. blâmes 'Ou des punitions, tantôt des éloges et d·es récompenses. C'est pDur VDUS de nouv,eaux exeln;ples :à nl0ntrer, et dé vertus qui ne s'Ont passlans inlportance: la justice ·et l'équité; ne pa50 VDUS laiss·er influencer par des considérations étrangères; ne céd·er ni \à la colère ~ni à .la 111auvaise humeur dans les repTDches, ni à la fai­,blesse ou là la 'P'artialité pour accDrder vos faveurs. Rien ne vous donnera sur 'les esprit,s un ascendant aussi complet .que la répu­tation d'une intégrité inattaquable dans les jugel11ents que vous portez ,ainsi tDut le long du jour.

AjoutDns ·enfin l'impr·ession produite IpaT une vie toujours exemplaire, t'Oujours chrétienne, à la ul·aison conlnle dans l'école. Viennent maintenant les leçons là faire sur l'ohéis50ance sur la loi divine, sur 'le r·eS'pect dû là la cDnseience, sur la fidélité ,au devoir; et ces paroles avec vos actions, tout va concourir ensemble pour que vous f'Onniez .parmi nos enfants, selon votre désir et le nôtre, des ,gens honnêtes et de vrais chrétiens. P. G.

Pour retenir les campagnards à leur sol lM. de Bonald a ainsi distingué , par leur caractère et leun

t'ffets, l'agriculture et l'industrie: « il/agriculture nourrit ceux qu'elle a fait naître; l'industrie

a Ifait naître ceux quO elle ne peut pas toujour,s nDurrir. L'enfant qui vient au monde .dans une .famille agricole, trDuve sa sulbsis­ttan~e assurée d'avance, et la terre que les par'ents cultivent et Iqu'i.1 cU'ltiver,a à 's'On tour, l'attendent pour lui dOll1ner du pain.

. L'enfant qui vient au nlonde 'd.ans une famine , industrie11e '~tten.d sa subsistance du salaire qu'il gagnera, si un lnaître l'em-

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ploie et si son industrie n'est pas traversée par les événe1n~nts qùi peuvent le faire . languir ou ëhômer, et em;pêcher la vente 'de ses pr'Ûduits. . J.

L',agriculteur vit ,de ses denrées lors :nlrê~ne (m'i,l ne les vend pas; l'industriel Ine peut vivre s'il ne vend le produit d.e son 'travail. .Aim.si la falniHe !agricole est; pour s'On existence, indé­'pendante .des hOlnnles et ,des événelnents; :et .la Itamlille indus­trielle est, pour la sienne, dépendante ,des uns et des autres. :

Une exploitation agric'Ûle est vl'aÎlnent une .fàmille ·dont le chef ' est 1e père; propriétaire ou fennier, il s'occupe des mêlnes: travaux que ses sel"Viteurs, se nourrit du mrême p.ain et s'Ûuvent à 1a m,mne table. . '

ICette ,ex..ploitation n'Ourrit tous ceux qu'elle a fait naîtr,e. ' Elle la des o:ocupations pour 't'Ous les âges et pour tous le.s

sexes, et les vieiUards qui ne 'peuv·ent se Evrer là des travaux péï lIliib'les, finissent leur ,carrière cOimnle ils l'ont comlJ.1l1oocée, et ,gar­dent autour de la lnaison les enfants ,et les tr'Ûupeaux.

lRien de semblable dans hl. f.anlÎlle industrielle dont les lnem­bres travaiUent insoléInent et souvent ·dans dif,férentes indus­tries, et sans ,connaître le maître autrem,en1: que par l'exigence de :S'es C()IJnjmandes et I:a ln'Ûdicité de leurs stalaires. L'industrie ne n'Ourrit ni tous les 'â,ges ni tous les sexes; elle emploie, il est vrai , l'enfant, et souvent trop jeune 'pour qu'.il ait pu acquérir de la ,force ,et de la santé et suivi que1que~ instructions, luais elle l'a­bandonne dlans l'âge ,avancé, et, quand il ne peut plus 'travailler, il n'a de pain 'que celui qu'il prend sur le salaire de ses enfants ou 'qu'il reç'Ûit de la charité publique. »

« La vie tue, emprisonne ceux qui vien'nent s'y 'réfugier. Les a'gglom.éI'ations eng,oodrent les 'lnaladies, particulièrement la tu­berculose, et celles plus nDcives ·enCDre au lnora:! qu'au physique; car les gens 'de la canl,ipagne qui accourent chaque jour p1us nômhreux se fixer dans les villes, se trouvent tau lnilieu de toutes les séductions et en présenoe des lnauvais exelnples d'Onnés pal' les enrichis rd'Dccasion; de sorte que le salaire majoré 'qu 'i'ls y reçohrent ne sert trDp s'Ouvent qU'là 'l'ivresse et là la :débauche qui conduisent au pauptéTisnle, bien plus sûrelnent et bien plus géné­ralement que le salaire illlsuffis.anL

J.-J. Housseau écrivait dans l'En1Ï'le: « Les hom,1.nes ne sont point faits p'Ûur 'être entassés en f'Oumi1ières, filais 'éiptars sur la terre 'qu'Hs doivent ,cultiver. IPlus ils s'asse.mhlent; plus Hs se cor­rompent. Les infinnités du corps, ainsi Ique les vices de 'l'âme, sDnt l'infaillihle effet de ce conCOUTS trDp nombreux. 1L'h'Onlnü~ est celui de tous les anÎlilaux qui ,peut le InDins 'vi,vre en trDùpeati: Des hommes, ·entassés conlm.e ,des moutons, p:érir'aient ·en peu de temps. L'ha'leine de l'homine est lnùr'telle là ' ses seln1blahlés; cela n'est pas ln'Oins vrai au propre ·.qu'au figuré. ILes villes sont le ·gDuffre de l'espèce hunlaÎll1e. Au b'Out de quelques générati'Oll1s~

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les ~"a'ces périssent ou dégénèrent: il faut 'les renouveler et c'est toujours la cam'pagne qui fournit à ce renouvellement. »

. Les das.s'e~ ,~nric~lÏes pâli?sent aujourd'hui devant le prolé-1-8r.1at. Il ne ,f~llalt pOInt le creer. ICe ne sont \point 'ceux qui pro­dUIsent les objets 'de nécessité: .le ,pain, le vin, la laine, qui ,cau­sent leur effroi, nlais bien ceux ,que, pour s'enrichir, ils ont elll­levés au travail des champ5< p'0ur ,fabriquer des objets .de su-perfluité. .

,Ces .déclassés constituent aujourd'hui une année. Ils ne sont plus comJnle ,autrefois ,dissé'nlinés, i'ls sont enréo'inlentés. Au lieu d.'rêtre fixés sur un '~'ÜI toujours prêt 'à :fourni,; leur nourriture Hs sont jetés sur la naüeHe vadIltante d'un capital fi.ctif qui d'u~ jour là l'autr'e, s'efifondr,e et les livre là lia, faim . E.chappa~t par leur exode là la religion, à la flallülle, au bon exell1jple, qu'ils trou­vaient ] jà où Dieu ,les a'Vait fait naître, ces hOI11<IneS sont en nllê'l11'e tenlfps 'livrés là la lcontagiondes ateliers, rendus témoins de l'en­tr,aÎnement pour le~ jouissances qui ,éclatent chez les tfalnilles brusque1u.ent '6nri:chies, livrés s'ans dé:fense aux sophisTIleS, aux nl-ensonges, aux Idées perverses que la rpresse répand tous Tes jours dan~ 1es grands centres. ComInent s'étonner que ces mul­titudes ainsi Ibaiglllées dans .J'.erreur ,et dans la corruption n':aient d'autre envie et ,d'autre espoir que de tout envahir :pour tout 'dé­yorer !

(D'après C\1gr Henri Delassus.)

A ces paroles si sages nous :ajout.erons ceHes que prononçait en 1826 le ,chanoine Ber·chtold, un de~ initiateurs les plus har­dis ,de l'organisation .de l',éc'Üle primaire en ValaiS!:

« Nous resterons dans la nlisère si nous vou'lons ,chercher (( en .J',air » une prospérité qui se trouve « dans .la terre ». Le tra­vail .de 1a terre: telle 'est la vraie s'Ource du bonheur; nl,ais pour que ce travail soit vrai,m,ent humain, il ne faut pas que l'hmunle qui conduit s'On hœuf à la charrue ,ait nloins de .formation que lui. »

« 'Le bonheur .d 'un peuple, dit-il d'aIlleurs, :dépend en gralnde paTtie de la prise de possession des ressourc-es de son propre pays. »

ne so~ez pas des , isolés

On dit que ,zes Latins sont individualistes. Ce,la se peut, puis­qu'vis sont hommes. L" hO!rr.l!Tle est individualiste parce qu"N est naturellement orguBN'leux, et que l'orguezil l'emporte souvent même sur Il'intél'êtt. Une ,des for'mes les plus fâcheuses de l'individua­lisine; c'est .f'isole,ment vOllontaire. Et c'est vrai·ment vivre mal que vivre sBwl, Q.uand on vit seu,l, en pense on souffre on tra-

• 10 'J vazNe touJours dans le ,même cercle, avec les mém'es horizons

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restreints. VOllS êtes ignorés des autl'es, dites-vous, Imaître mé­connu, séparé, loi'n de toutes relations. JI.1ais pourquoi vou'lez­vous igno>J.'er les autres, ce qu'ils diselnlt et ce qu'Us font? En réalité, vivre seu'l, ce n'est pas simplement oublier tout ce qui nous entoure, ce n 'est pCllS même tenir pOUl' ine;r.istantes les loîs essentieNes de tout dévBloppell1ent qui ne se fait que pal' l'assimi­lation personnelle et spontanée d'é,féments étrangers, 'm.ais c'est te;l[ement se concentrer SUI' ses propres facultés qu'on en an'ive à être COlm;me ces ,m'Clhedes qui « s'éüoutent» et pour lesquels les llwÏ'nclres ll1cllaises deviennent conscients, puis douloureux, puis insupportables: juste pum.üion de leur égo'ïs'Ine. N'éprouvez-vous jamais cela? 'Ne pensez-vous pas que vos soucis sont si parti­culiers que personne autre que vous n e 'les subit ; que votre SÏ<tua­tion est vrain1ent unique dans les annales de l'enseignement, et que les difficu1ltés al.lxquelles vous êtes Uvrés dépassent réeUe~ 111'ent tout ce q.u'on peut concevoir? Exüusez ce grain d'ironie, mais laissez-'moi croire que si VOlIS étiez moins retirés du Inou­veInent gérnéral des idées des h oll111m es, v'ous auriez déjà côtoyé d'autres souffrances et d'autres soucis; cette expérience vous au­ro,it peut-être Inon<tré que vous n 'êtes pas un héros; que la patience et le 'courage existent aussi hors de chez v'Ous.

Du l'este, on cncquiert beaucoup d'ans ces échanges de vues entre gens ,du ,même mNiel.l. .

Chacun apporte ses expériences. On co!mpare les procédés, on étudie les caractères, on écoute, on discute, On profite In êime des fautes et des inexpériences. Pal' ce Inoyen facile et agréable des réunions tor/mées all gré des sympathies et des circonstan­ces, nous pOl.LVOifllS cnpprécier notre valeur vraie, non plus à la mesure vaine de notre irlusion personnelle, 'In.ais à la mesure des' valeurs qui nous entourent. Nous apprenons à nous classer; nos préjugés tO'111bent, ,c~u moins nos intl'CLnsigeances. Vous répondrez peut-être que dans ces mutuels échanges il peut se rencontrer des monnaies dépréciées, et même déclassées. Cela Ilù'empêche en rien l'l.lltiiité des bonnes gntentes, des saines réunions, des groupe­ments corporatifs où chacun profite des qualités de tous. A ce contact les faiblesses se fortifient et les vanités s'évanouissent, toutes les volontés se l'approchent dans le désir de l'idéall co,m­IJ1lUn.

Ne soyons pas des isolés. Si on nous offre un aipprui, ne le refusons pas; refusons-le moins encore si on IImus le demande. V otre isolement pOl.zl'rait être, COnlnl'e disent les rhêteurs , un iso­lement superbe; ll1ais, dans sa ll1a.testé riài'cule ou orgueilleuse, il n'en l'esterait pas moins un iso1mnent douloureux pour vous , douloureux pOUl' tous, sans espoir et sans fécondité. H . C.

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. ÙO discipI ine dans la classe . . et' On a écrit récemment que l'autorité émane du caractèrE" même

, ~e . la . vocation de l 'instituteur. Examinons maintenant les pro­ced~,s 'qUI peuvent lui servir à préciser cette autorité, à l'exercer ré­g~herement sans heurt, ni choc, Ipar la bonne organisation des dé­taIls.

'~t ·d'.abord, il .faut admettre ,que les familles ont pleine confiance ~n 0} 1l1stItuteur, qu'elles l'estiment et ne parlent de lui qu'ave·c dé­férence. C'est à cette condition seulment que la tàche du .maître est possible; et, pour qu'il n'y ait aucun malentendu entre eux nous conseillons l 'usa.ge du livret de correspondance sur lequel n~aîtres e,t parents consignent leurs observations. Il faut éviter .dE' prendre l enfant comme intermédiaire, si l'on a quelque chose ·à se commu­ni·quer, car -les choses sont rarement l'apportées comme elles ont été di~es et .c'est l'origine de .petits conflits ,qu'il faut éloigner à tout prIX.

~n secon~ lieu, il importe de dosE'r ave,c soin les leçons et les clevoms du son'. ,Les devoirs faits à la Imaison devroI1.t être mesurés comme les autres, non seulement au temps très limité dont nos élè~ ves disposent après lac!asse, mais aussi et surtout 'à -!'intensité cl 'ef­forts utiles qu'un enfant peut fournir . Je n'ignore pas qu 'en donnant ICE:.!S devoirs nos maîtres ne font quelquefois que ré.pondre aux de­;mandes des parents qui redoutent ,le désœuvrement de la soirée ou qui apprécient le travail à. la quantité de 'Papier remplie. 'Mais nous nE' devons pas céder à des désirs mal éclairés. Le,s devoirs à la mai­son doivent être 'plutôt faciles, puisque l'enfant est -le plus souv8nj' iivré à lui-même; ils doivent être attrayants, sans quoi Hs ne seront pas fait, ce qui vaudrait mieux, du reste, que d 'être faits sans goût.

Etudions maintenant ror~'ani3ation de la classe .proprE'ment dite . Que faut-~l pour qu'un enfa.nt soit tranquill ~? - Qu 'il soit occupé. Que faut-Il pOUl' qu'il soit attentif? - Qu 'il soit intéressé. Ces deux conditions étant à la base de l 'ordre, voyons ,;\ les réaliser. L'art d a ~arier ~es exercices dans une succession rigoureuse et ,prévue, c'est 1 emploI du temps et par conséquent la garantir. de l'ordre et du silEnce. Cet emploi du temps doit être dressé conformément aux Iprog~ammes et. aux besoins de chaque cours. Il n'est pas intangible, car 11 faut temr compte de la spontanéité, de lïmprévu et nous ne su.urions imposer une règle tyrannique. Les maîtres doivent l 'éta-1Jlil' eux-<mêmes pour s'astreindre les 'Premiers à. la régularité et ft 1'.exactit~de, m~i~ ils doivent aussi pouvoir le modifier suivant expé­l'lence, a condItIon bien entendu qu'ils puissent justifier des rai­sons qui les font agir. On comprend -facilement que l'horaire doit .se plie~' à, tout~s les exigences, répondre aux situations mulüples, conv~l11r a toUtE'3 les classes. Il ne peut dont être imposé d'une mal1lère absolue et uniforme et il doit conserver une certaine élas: ticité. Mais il y a des conditions de principe dont il faut .tenir·

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com~te dans tous les cas et que le .simple bon sens nous suggère, à savoir: la durée des leçons est réglée sur l'age et la puissance d'attention des enfants, à un eXE'rcke appliquant doit succéder un' exercice reposant - les leçon.s les tph~s difficiles sont -faites de pré-' 'férence le matin - chaque séance de classe de trois heures est coupée par une ou plusieurs récréations suivant l'âge des enfants; plus ils ,sont jeunes, plus on mulUplie lE'S mouvements et les chants, etc... Partant de ce principE' que l'enfant doit toujours être inté­ressé, vous faites en sorte qu'il comprenne toujours et ce ,qu'il fait et ,ce que vous faites, c ' est~à-dire que vous mettez votre enseigne­ment là sa portée et .descendez jusqu\à lui, Ipour l'entraîner insensi­blement par l'attiait ,mêmE' que le nouveau et l'inconnu exercent sur l'esprit. Si vous avez 'plusieurs cours dans une même classee, vous devez prévoir des -leçons collectives 'Pour pouvoir entrer chaque jour en communication avec tous vo.s élèves.

Ceux-ci. doivent être placés suivant leur degré d'instruction et leur développement intellectuel, non d'après leur taille E·t leur âge; c'est une recommandation qui serait superflue, tant elle tombe sous le 6ens, si nous n 'avions vu faire le contraire et si elle n'était de tout 'premier ordre dans l~ bon fonctionnement des méthodes. Que lE'3 enfants vous sentent sûr de vous-même; ne comptez ,pas sur l'inspiration du moment, préparez soigneusen1ent et régulièrement votre classe. Mieux vous avez ~réparé votre journée, plus vous avez l'esprit libre et plus, ,par ,conséquent, vous po1.lve2.' êtrE' attentif à tout régler, à tout voir autour de vous; l'enfant sent bientôt la fermeté éclairée ,qui le guide et s'incline naturellement devant l'au­torité sûrE' d'elle-même qui ne perd point de temps en tâtonne·­m.ents et qui poursuit sans faiblesse le strict accomplissement de son devoir. Sachez que toutes vos qualités ·sont des éléments de -suc­cès dans la disci~line .que vous ambitionnez d'étalblir, et par consé­quent dans votre enseignement; régnez .donc par la persuasion et que votre presti.ge soit votre prinCÏtpale force.

Sans exiger, co'mme le voulait Fén<.'lon, que le maître ait tou­.lUlUS un visage riant, nou~· désirons le voir aimable, accueillant, simplE' et réservé, soigné clans sa tenue, ,correct dans son langagp., djgne dêcn,s se!'; mouvements, de sorte .que rien en lui ne prête au ridicule ou au p'édantisme. Et, :pour conclure, nous ne pouvons mieux faire que de citer ces lignes de Guizozt: « On ne saurait trop le répéter, tant vaut le maître, tant vaut l'école elle-même. Et quel heurE'UX ensemble de qualités ne faut-il ~n.$ pour faire un bon maître d'école! Un bon maître d'école est un homme ·qui doit savoir . bf-aucoup Jplus qu 'il n 'enseigne, pour l'ensp-igner avec intelligence et avec goût; qui .doit vivre dans une humble sphère et qui pour­tant doit avoir l'âme élevée 'pour conserver cette dignité dE' senti­ments et mème de manières, sans laiquelle il n'obtiendra jamais le respect et 1 a confiance des familles; qui doit posséder un rare mé­lange de douceur et de fermeté, ·car il E'3t l'inf-érjeurde bien du '

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monde dans une commune et il ne doit être le serviteur dég'l'adé ~l E Ipersonn.e; n'ignorant pas ses droits, mais pensant beaucoup plu.::; a ses dE'vOlrs; donnant à ,tous l'exemple, servant à tOH,S de conseil-] 81'S, content de sa situation, parce qu'il y fait du bien décidé ù ' vivre et A mourir dans le sein de l 'école, au Sel'ViC8 de l instruction primaire qui est pour -lui le service de Dieu et des hom111,es ».

Un inspecteur.

L'enseignement pratique

Le plus grand nombre de nos élèves ne dépasseront jamais récole élémentaire. Il importe donc que celle-ci les prépare à l'action et les arme de façon E'fficace pour le moment prochain où ils vont 'se trou­ve!' aux prises avec les difficultés de la vie.

Pour cela, il importe que l'école primaire fixe un certain mi­nimum de connaissances ,que tout le monde doit posséder.

Pour fixer dans l'esprit de nos élèves ce minimum de connais­sances judicieusE'ment choisi, nous devrons employer une mét:hocle non seulement ,« active», au sens d'activité intellectuelle où on l'en­tend généralement, mais surtout « pl"atique». lC'est sur les choses et par l'action 'que l 'on devra enseigner les choses.

L'esprit devra êtrE' attaché au concret, épris du réel, habitué à le manier, exercé là. bien vOÏ1', à bien juger en jugeant vite, à passer du raisonnement là la décision... Les sciences seront enseio'nées " Ul' . 0 ~

les ~alts. En mathématiques même, l'esprit traduira tout en figures sensIblE'3; on ne démontrera jamais sans montrer et réaliser .

Que nos élèves donc sachent se servir du mètre et de la balanc e, plutbt ,que convertir des myriades en décimètres; que nos jeunes paysans aient appris au jardin d'expériencE'':; les procédés rationnel s de culture; que nos jeun€'3 citadins aient découvert ou vérifié à J"a­telier scolaire les notions géométriques qu'il leur importe de con­naître; que « leur» imagination se joue à l'invention des applica­tions pratiques et des procédés de métier!» En un mot, offorçol1's­nous de développer en E'UX le plus possible les qualités d 'action ct d initiative, l'esprit de recherche, la personnalité!

Les manuels de grammaire A mon sens, la gra,mmaire, science du langage n 'est pas à sa

place à l'école primaire.

Nous devons apprendre aux enfants à se servie de la langue ma­ternE'lIe; nous devons les mettre à même d'exprimer leur pensée d 'une façon claire, correcte, élégante si pos'sible, et d'autre part, de com­prendre exactement, avec ses nuances, la pensée d'autrui. Or la lan-

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gue ne s'apprend pas par la ,grammaire, mai s hi en pal" la pratique, pal' la seule pratique.

Voyons! Vous expliquez dans vos manuE'ls que les nomS' en eur font leur féminin en euse, excepté ... .c'est extr~ordinaire comme pé­dagogie! Un enfant dira fort bien d'un camarade: « C'est un men­teur» et de sa sœur : «'C'est. une menteuse». Il ne dira jamais: (' c'est une instituteuse», mais bien une (' institutrice ». Et pourquoi? Parce que depuis que son esprit est ouvert, il a entendu dire ainsi autour de lui. Vous ex'pliquez aux enfants que le verlbe faire est irrégulier parce que l'on dit par exemple « nous ferons » au lieu dE' « nous fai­l'ons», etc. C'est du temps perdu, gaspillé, parce que l'enfant a tou­jours dit « nous ferons, vous faites» - et 'que s'il dit mal, ce n'est pas d'une leçon de grammaire qu'il a besoin, mais d'une leçon de convE'l"sation. Vous nous dites qu 'il y a tels compléments. Je m'en moque. L 'important c'est ~que, ayant une idée à exprimer l'enfant emploie les mots justes, la formule correcte. Et ce n 'est pas' tous vos discour.s qui l'amèneront à ce résultat.

Vous lui mettez même dans la cervelle des ChOSE'~ absurdes; il n'est pas une grammaire, à ma connaissance, qui ne parle dès les premières pages, de.s trois sortes d'e, Quel est donc l'auteur de cette bellE' découverte? Je demande qu'on lui élève une statue. Je n'ai ja­mais pu comprendre qu'il y a trois sortes d'e; pour moi, entre un e et un é il y a autant de différence ,qu'entre uni, a ou un 0, entre un b et un 1. N'empêche que nous trouvons dans nos bonnes grammaires des exercices où il s 'agit dE' découvrit' des (' e muets», des « e ou­verts», etc. - lM.. .scholasticus n 'est pas mort!

Je m arrête. Si je voulais s'uivre, page par page, vos études SUl' les dix parties du discours, comme vous di tes, l'on n'en fininüt plus.

Que l'on me permette cependant, dE' montr'er par un exemple que la grammaire est incapable de nous apprendre notre langue. - Je viens de rencontrer dans un manuel cet exercice: « Ecrire les mots suivants E'n les faisant précédel' d'un des articles le, la ou l' : habit, hache, haie, haleine, halle, hallier ... » Or, il est de toute évidence que seul l 'enfant qui connaît sa langue peut faire cet exercice, car rien autre que la langue ellE'-même ne peut lui indiquer que l'on dU « la hache, l'haleine, etc .... »

Oui, la langue doit s'apprendre sans le secours de la gl'ammai l'e, on écoutant parlel', en parlant soi-même. Nos seuls exercices doivent ètre ceux dE' la lecture appliquée et de composition française. Per­sonnellement, c'est ainsi que je procède. J'y joins évidemment quel­ques leçons spéciales d 'orthographe de règle. Elles sont des plus courtes, parce que je me borne aux règles essentielles, fort peu nom­breuses, 'de genre, de nombre et de conjugaison.

Mais, disent les gra,mmairiens, il est "nécessaire cl'exercer les fa­cultés de l'E'nfant, de le faiTe observer, analyser.

Entendu: le but principal de l'école doit être le développement cles facultés de J'enfant.

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- zis-

IMais ne mettons pas la charrue de\'ant les bœufs. Ce n'est que lorsqu'un enfant S8tit sa langue qu'il peut pénétrer dans le détail, et eXE'rcer sur elle s'es facultés d'observation et d'analyse. Voilà pour­quoi, au cours des exei~cices de lecture expliquée avec mes « grand's »,

j'amorce cette sorte d'étude philosophique de la langue.

iMais justement, parce que nous voulons fortifier les facultés de l"élèvE', nous n'employons pas le livre. Le livre dit ce que l'enfant doit découvrir. Et là où le manuel prétend être indispensable, il devient un non-sens pédagogique. Un vieux régent.

Pour les futurs petits bergers

, .nans quelques semaines, un certain nOlnbre de nos petits ecohers de la 'mon~agne v0!lt repTendre la houlette de lber.g.eT ,d'al­page, en compagme, parf-Ols, de, « grands » dont les üonversations ne 'sont pas toujourc;;. flilites pour édifier de jeunes 'enfants ni les manières capables de üontribuer à élever letilJ.' caraictèr·e. E~ ·effet si le üOl~pS de ces petits s'endur-cit ·et se fortirfie, leur âlne, au ,con~ t~aite ·est ·en danger de s'anémiler là cette vie rude et 'quasi prin1i­hve de berger d"alpage. Ils n'ont plus, là-haut, la ·m-a1nan pour surv~iller leurs ,prières quotidiennec;;., plus la grande sœur, a'nge gardIen de leur â:me, plus le papa dont l~œil bon n1ais sèvère sait encourager et prléserver des chutes.

ilJà haut, petits berg'ers ne sont plus que ,merce'nraü'e", conune les autres, com;m·e les grand,,·. On ne 's'oc-cupe d :,eux, la plupart ·dü t.el~p's, que pour s',a~-surer que la besogne ·est Ibien faite. Si, par­'fOlS, une lalrn1e furtIve roule ,de leurs paupières à la vue du vil­lage lointain qui dort l,à-bas dans la .vallée, vite, une v.oix rude les rappelle à la réalité, 'et sonne à leurs oreilles va "uprêu1e in­jure: « Déserteur! » Pas lnoyten de s'évader!

Cependant, au fur et à mesure 'que la saison s'a'Vanoe, le « n~al .du .pays » s'aHé.nue, la sensibilité s'én10usse; on regarde mOIne;;. souvent du côté du village; .o'n ICOlnmenlC·e à ,rire et à 'plai­s'anter ,et, :malheureusement à :moins penser à la Inan1an, au papa, à tous ceux qui trav,aillent .là-Ibas aux chalnps ,ou là la 'vigne. A l'appl1enti 'berger, 'quelqu'un aura peut-être fait de cadeau ,d'une vieille pipe et .d'un paquet de .gros talba,c de Monthey. Et, voilà un fUlueurde 10, 12 ou 14 ans, tout fier de son « !brûle-gueule i)

et des belles bouffées 1 qu'il sait en tirer. Eh bien! instituteulJ.'s et institutrices, dite,,· à l'école, là la

grande sœur et lnê'me direden'lent au petit berger, que cie n"est pas une pipe qu'il .lui faut, à la montagne, c'est un joli et solide ·petit ... chapelet. ~Mais oui, un chapelet!

~Chacun sait par .expédence ,con1hien le port et l'usao'e ,de 'cet objet pieux porte 'bonheur et .éloigne le mal. 'P.ourquoi s ' e~ séparer

~ 229-

sur 1 alp-e ? Les hautes chnes blanlchec;;. dont les pics austères 1non­tI:en~ constan::J.ne~t le ciel, la voûte azur·ée consteUé2 .d'étoiles, les feenqUJes claIrs de lune, le panO'ralll'a grandios.e tout ne semtble­t-il pa~· . convieI~ grands et petits là la 1néditation ? 'Et ;pour donner ,à celle-'CÏ un c.orps, 'poùr' l'emIPlêc'hrer de dégénér~r -en rlêveTie sté­rile, quoi de plus propre que le chapelet résumant }e.,. quinze mystère qui, par la 'Rédemption, nous ont fait reg·agne!' .les CÎ'lnes ,de la vie s'pirituelle ? .

Les yteux tournés vers le deI ode ten1pS à autre, dis1crètelnent) que le petit berg-er, penda!nt -que le tr.oupeau br.oute ou se repos1e, égrène lenteIl1ent son chapelet, au besoin -dans sa poche, ".'il fait fn:>id ou 's 'il c-raint de se singularisler. ,S'il fait icela, il pensera plus souvent à iCelui qui a fait si belle la montagne, à son pa-pa, à sa TIl_alnan , 'à tous ceux qu'il a laissés au vina.ge. Il vou,," sera recon­naissant, e,t vous le retrouvm,ez en autoll1ne, les joues !bronzées et durcies, .le front pur, le corps ;al-erte, avec des halbits qui auront oublié de grandir et aussi avec un caractère plus souple, 'lnieux trenlpé au contact de'Y intelnp.éries, surtout avec une àlne, n1ieux disposée à 'recev.oir la bonne semence que vous avez l'int'ention -cry senIer.

Et si quand on lui parler.a ,discrètelllent du chapelet, la ten­tation lui vient de dire que c 'est bon :pour les In'aU1ans 'et les petites ,filles, expliquez que des !chefs d 'Etats COlnll1e 'Garcia .Mo­reno, des lnaréchaux de ,France -conl'lne Foch; d 'inn01nbrables ,,'a­vants et écrivains portai'ent sur eux et disaient le chapelet, ·et que les lniracles ne se COll1ptent plus, dus à l'intervention -de la ~fèrè-de Dieu. N.) inst.

Protection de la nature dans les districts de Conthey et de Sion

Le distrÎ'Ct de ·Conthey la ravaln'lage de posséder le beau dis­trict franc f'édéral ,du Haut de ICry. tLa population des comn1unes voisines ne selnble pas se rendre compte de l'intérêt et de l'i111-portance de la protection accordée aux anin1aux sauvages· du district fr,anc; on cherche surtout à en pr.ofiter s'ous farIne de bra­connage. Nous r ecommandons 'spécialen1ent au personnel ensei­gnant des C01nn1unes de IChan10son, Ar·don, V étroz, 1C0nthey et Sa'VÎ'èse de s 'effor·cer de créer, chez les jeunes, une meilleure com­préhension du rôle de ce district .fra'Dc, et des devoirs qu'il ,con1-porte pour cha'cun. .

Dans les rochers de la vallée de la Lizerne, de la Morge, 'au­.dessus de lSavièse et d'Arbaz, se trouve un grand lis l'ouge qu'on arrache, parfois, p.our le transplanter dans les j'ardins'. Il importe de .protéger cette plante rare et belle en la laissant ,en pla-ce.

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Il est très né·cessaire d'attirer naHention ,des enfants sur lïn­,térèt d~, la 1 flo~'e des ·colline~ de Valère , Tourbillon, lVlontorge, N!,ala~ell :~, Ch~teau ,die la ~o~e. Il , y a Dù ,des fleurs rares et spé­~la~es :~u Il ne laut pas 'cueIllIr. D autres, conlme l'anémone pul­s~t}l: ~ont assez abondantes; .Qln peut les cueillir , mais en qua'n­·hie 1 alsonnalble, et non pas en nlasse, ·conllue on le fait sou, ent. ~~tte f:e~r ~ttir~ sp édalen~ent l~attention par sa beauté et par le faIt qu ehe fleunt au premIer pnntemps, avant les autres. , 1?1algr'é la d Mense et les amendes ,prévues, on 'continue encore a bru:er le~ ~l er.bes sè,ches sur ces ,collines, ,faisant ainsi beaucoup ·de tOIt aux Jeunes arbres,. aux fleurs et aux anÏIn31L .

Les .,groupes de )eunes qui organisent des exer,cices de can1-p~ment , sur 'ce~ colbnes, devraient Iuieux respeder la nature les arbres et 1::8 3~u:ssons en particulier; ils les ,coupent et les maltrai­tent parfOIs, laIssant des IbTanches 'coup'ées en d ésordre des O'a-zons endDl11magés, des papiers . ' 0

. Nous attirons l'attention sur une plante, unique en Suisse, q~l pou5·se. dans les r?cher~ de Valère: l'opuntia ou figue d 'Inde. ; o,:te '~u.eIllet,t e est ll1~e~'(llte et devrait 'ê tre slévèreluent punie. JJ faudl aIt veIller aUSSI -a ne pas r,ader la terre des endroits où elle l~ousse pou~' la ni.ettre dans les vi~'nes, 'ce qui se fait parfois .

~ur la collIne de Val~re se trouve un bloc erratique protégé, l!~ bloc V~netz, en

A

souvenIr d~l c é1èbre i'ngénieur ,qui , le .prenrier , ht eonnaItre le l'ole d.es gla-clers 'quat ernaires 'com.m e agents de transport ,de 'Y roches .

!Dans les vignes des environs de ,Sion, au pied des murs ou autour des To:chers qui émergent du vignoble , on voit de nOlTI­dreux am.a~dI~rs: Leur floraison , au Ipremier printemps, e5-t de t.?l~t e beauh; Il Importe de protéger avec soin ·ces arbres intro .. ÜU1~S ·chez nous : .depuis très, ]ongt~mps, ,et si bien 'ada'ptés. La cuellleHe de leur,; fleurs est InterdIte; n.pprenons aux enfants :'l re&pecter tCette interdi>etion.

Au ]ae de :\'fo nlorge fleurit encore le magnifique Inénuphar blanc, devenu rare ·chez nous depuis q u'on a assôché l~ plaine. ?n voit .~)~rfois ·des enf,ants et m.'ême des adultes qui s amusent ~ le 'Cu:I]~Ir ou Ù. g~ter ces fl.eUl:s, et ;es larges feuilles qui repo­se~1t .s'lU l eau. ILe n cnuphar 'cueIllIt n a plus de sens il faut l 'ad­mIrer sur l'eau où il, rev,êt toute :sa ,beautè. Le lac ',aie f\1ontor,ge e,t ,ses abords son t tres heau~', pUIsse-t-il n 'être jam'st is industriu­lIste et transformé en plage moderne!

, :Dans le Valais ,central on voit encore souvent àes arbres taIlles pour la feuill e qui sert de nourriture pour le bétail. ,Ces arbres donnent lau paysage un cachet très original.

Nou~ v,oudrions aussi attirer l'attention sur les 'costumes lo?aux SI bIen 'c-ol1servés enc-ore dans la COIU111une de ,Savièse . DIsons "so,uvent au~ enfan~s que ces costu~nes sont beaux, qu 'ils sont pl atIques et 'econOl~uques pour la VIe à la oam.pag ne. Ne Il1anquons pas une oc·caSlOn d'eneourager leur 'conservation.

Com\mission amt. pour .la Protection de Zn nature.

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Protection de la nature dans le district d'Hérens et le val d'Anniviers

Les pyranrides d 'Euseigne l'j,culptées lentcn1ent par la pluie dans des .dépôts gla-ciaires sont les p.lus grandes ·et les plus cara·c­t éristiques .de ce genre en S uisse.

Dans les v;aHées d"I-lérens et d'IAnnivïer~ les pierres à cupu­les snnt assez n01n'breuses : r égion d'Evolène, .du col de Torrent, Grimentz, Ayer, St-lLuc. Nous denlandons -leur prote,ction avec insistanc.e, Il)lusieurs nnt été détruites ,d'é'jrà. Un sigille hien 'Vi5oέble den'ait les distinguer des .autres blocs et attirer l'attention .des IIlOntagnards qui ne voient aucun intér:êt ù ,ces cupules,

Sauf .dans le Val des Dix où se trouve une 'partie du dis­trkt franc ,du IPleun~ur, la f,aune ,de la vallée ,d 'IHérens let plus encore Icelle de la vallée d ''Anniviers, est très 'appauvrie. AilJ.lsi les étrangers qui s·éjournent là Zinal ne 'voi'ent jaulais de 'cha\luois. Le Ibra,cünnage s·évit .aVleiC force dans ces vallées; les lautorités, les org,anes de surveillance ne sa'vent 'COl11.IUent réagir ,contre cette mentalité générale de la popul'ation. (C'est par réducation de la jeunesse qu'une .arnélioTation pourra se produir,e. Nous attirons spétcialelnent l'attention ,du personnel ·enseig'uant de ce 5' .distrkts sur Ice point. IL 'industrie hôtelière joue un rôle si irnp'ortant ,dams }ta région de Montana et dans les vaUées d '!Hérlens et d' Anniviers; la population devr,ait c0111iprendre tout l'intérêt que présente pour les étrangers la ·faune de nos Alipes ..

La rflore est menacée d' alnoindris~elnent dans les régions où le tourisI11Ie ·est Îl11'portant. Lia ,: ente des fleurs ,alpines aux ,étran­gers par les enfants est surtout regrettable. lC'est une fOrIue de mendi'cité 'qui produit ume Iuauvaise im'Pr·ession sur nos hôtes et qui ri5que d 'anl'ener la diminutio'n et peut-'être 111rêIThe la dis-parition de .certaines espè,ces.

Parnü les plantes spécialenlent :protégées dans ces distrids nous indiquerons 'le sabot de Vénus, ,espèce très rare en Valais qui ne se trouve guère que c1an"l quelques endr·oits d 'Anniviers et

d'Hérens. Nous Inettons en .g,ar,de les personnes qui seraient tentées de

le transpla1nter dans leurs j'ardins; il dépérit Ipeu ·à peu et ,ce sont ainsi des 'plantes anéanties.

L es b ,cs de ISierre ,et de LV[lOntana ont une flore aquatique in­téressante: le nénuphar blanc en particulier est là protéger .

ILes m.ai~ons ·et les diffé rentes constructions ,d 'IH.ér ens et d'AnnivieTs sont partkulièrelnent 'belles par les teintes brunes que le soleil .donne là :ces bois et 'plar leurs form·es harnlonieuses. iNI.al­heureuseInent la tôle ondulée s'installe de plus ,en plus 'iur .les tDits . .si on ne lutte pas énergirquenlent contre oOet a'bus, Le ,cad1et

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d.e ces constructions dispar,aî!ra pour faire pla.ce 'à une Ï1npres­SIOn de « oaInelotte » . Ne craIgnons pas de citer aux ·enfants les exemples de mauvai~ goüt chaque fois qu 'il s 'en présente dans La cOHunune. ,C'est, croyo-?s-l~OUS , .le Ineilleur mloyen d'enrayer ce courant vers ,la. modermsahon. Dans Les mayens surtout il y a b?a~oup de ne~h.gence dans l'e~h:e~ien des toits. La pluie pé­netI e dans les ,babments ·et les ·detenore.

Nous r ép étons encore ce que nou~ avons dit d éjà des costu­mes: conserv.ons-les ·et lavec -eux .conservons les patois, les .mé­t~Ü'd~s et les ~nstruments ~e tr,avail, le genr·e de vie simrp.le d 'au­h efOls. En creant .des beSOIns. nouveaux par La J11odernisation on l~e cr.ée pa·s a'es ressour·ces nouvelles dans les Inèmes 'Pfopor­t~ons et alors le nlé.contentement s 'i'l1staHe au foyer nllêlue si on 1 a rendu un peu plus ,confort.able.

ComlmissiOll ccmtonole pOUl' lCl protection e/e la nature.

PARTIE PRATIQUE

LANGUE FRANÇAISE

La fenaison

EXERCICE DE LANGAGE

~ l\la~ériel à p'réparel' .' faucille, ,faux, pierre à aiguiser, coffin , ra~eau ) :o.urche, 1111'age repré5·entant une faucheuse 111'écanique. Le mIeux eVldmnnlent est de ·condlür e 'les 'élèves da·ns la prairie au mOJnent de la fenaison.

. A qu~ls tr,ava~x sont Oo.cUŒ)és Vo.s 'Papas actuellelnent? En q~Ol conSIstent ces travaux? (Fauchage, fanage , r entrée du fom) " Que~s outil~ utilis.e-t-on surtout? ((Deux ·catégories : a) de"i' mac1unes la tradIOn 'anlilllale '(faucheuse, r'âteleus.e, faneuse); b) des fau.x, 'd:es râtea~x , des four,ches). IPanni ;les plus COl1l1IIlUns de ces ouhls, Il faut ·cIter la ,faux . .En voici une. Ob",ervons-la .

La faux

A. IL'ense,ll1ble. Forme gèlérale? A 'quelle leUre 'lnajus.cule ressemlble-t-elle? ·Mesurons la hauteur. Soulevons-la. Èst-elle ]?urde 7 Regardons de près. :L 'outil est-il .fonné ,d'une seule pa,r­he ? Dte'IllontOillS notre ifaux. tCo.m(bien de pièces principales? (Une laill'le et un l11anche) .

B .. Les 'pa~~ties princi'pales. - 1. La .[clll11e d 'acier: Quell-e est ln fp'a1r:he pr,lncl:pale de notre faux? IC omparo'llsavec un couteau; ExanlInons la lamie. IPourquoi en rader? Forme de cette la'me ? Largeur de cette lame? 'Et le dos ·est-il tranchant? Serait-il utile?

1

~. Le m(1inc~e. 1i\1:esuyons .le ,mà~che, sa gross·eur. 'Pourquoi n'est­Il pas ·en fer ·? :e~t-lJl unI? ~'Oh,? Pour'<;Iuoi? IQu'est-tee que ce coude vers .le- n1Iheu ? 1(/ApPUI ,d une ,maIn de ,f,aucheur) . Et .cette b ê.quille là l 'extrénlité , là quoi sert-elle? ,Com'parons av·ec Le man­che de cette faucille. IPourquoi cette di,f1férence ?

C. L'entretien <de .[C~ faux. Pour le travail notre lame ne devra­t-elle ipas être affilée? Qu'utilise le ,faucheur .pour ce1a ? iEnclu­meau et Ill'arteau (Inontrons) avec lequel on ·aplatit et régularise la .la'me. l1ra-vail rdélkat. Entre teInps comment, sans la démon­ter, le faucheur aiguise-t-il sa faux? ((M'Üntrons pierre là aiguiser ·et confin). 'En Iquoi est le coffin ·en 'général ? i(,M'étal, bois ou cor­ne). Où le faucheur le suspend-il? pourquoi? Commodité. Cet aft'ütage ne prés,ente-t-il aucun dang.er? A la place de 1a faux qu'·emIPloie-t-on tous les jours davantag.e? (lLa faucheu"i'e méca­nique). iMontrons la ,gravure; 'd'Ünnons quelques explications sur son fonctionneillent et ses avantag·es.

VOCABULAIRE

a) Les noms. - La prairie, le pr.é, l'herbe, le !foin, le fau­cheur, la fenaison, la lfaux, la pierre à aiguiser; la faneuse r·épand les andains avec la Ifo urche , elle r,etourne l'herbe avee le râteau. Quand le foin est sec, on ·en fait des meules, !qu'on laisse sUir pla­ce, ou on le rentre 'au grenier, au fenil; c'est .le fou'l'rage qui ser­vira de nourriture au bétail. Le regain 'est la deuxièm·e coupe que l'on fait au ·COffimente·enlent de septen1lbre.

b) Les adjectifs. - Une prairie verdoyam'fe, sèche, hwmide, illm'écageuse, /lnc/ligre, grasse. Une herbe haute, v eJ'te, drue, mouil­lée, mûre, sèche, parfu)m'ée; la fourche pointue -et légère, une r·é­coIte abone/'ante; Ides faucheurs nombreux et Clcafs; un ,lllétier rude, fatigant, pénible .

c) L es verbes. - L 'herhe pousse, fleurit, ermbaU'nle, jaunit, l11ûrit. On la fauche, la J'épand, la retourne paul' la faire sécha; le foin est chm'gé sur des chars, on le transporte, on le cha1'l'ie à .la maison, Dn l'entasse là la grange.

d) COlmposition de phrases . Faire .composer de petites phr:a­s·es ave,c les tel'.ll1eS du voca!bulaire ci-dessus·.

ORTHOGRAPHE

Se serviT des petites phrases du voc.abulaire CO\1.n:me dilCtée.

Dictée - La prairie en juin

Au soleil de juin, les herbes des iprés ont fleuri. ILes void nlaintenant à hauteur des genoux, non plus. vertes comme au printmnp,s, nlais jaunies et bronzées à la .cime. Il est tenlps de les faucher. lDemain, COll1tlllenCe dans notre prairie, le grand et f.a.ti­gant tra,;ail de .la fenaisün. Faucheurs, ~Té'parez-vous, aiguisez vos f'Mlx !

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Questions: - 1. Ec-rivez la p~'emière phrase ·et la dernière ph:ase. -de 1~ didée au S·hlgulier. - 2. ICOm,l1lerit appelle-t-o'n les aDHnaux qUI nlangent de l'herbe, en .flOminer (les herlbivor.es). _ ~ . IGonju?uer ,le v~r'be se pr~paJ'eI' au 'passé 'c0111'posé Cce m.a.tin, .le me SUIS pr·eipal'e 'pour venIr en ,classe ... ).

Dictée - Fauchaison matinale

I~ fait bon faucher l e I~lahn , quand l'herbe ·est i'mprégnée de l~ \f~"al:ch~uf nodurne; aUS'SI vers quatre h eures et ,demie, .dès que 10nent s ·ejmpourpre de ·rose, les· faucheurs arrivent-ils dans la prairie, '<;lu 'ils doivent abattr·e. Ils sont encore brisés des fatigues de la veIlle, les menlbres ankylosés, les yeux gros -de SO.lnn1eil. D'une main nml ·assurée, ils font glisser la pierre sur le tran-chant des faux . Et l,a, lutte aussitôt 'COill1l11ence. GuillauJl1i'n.

Questions. - 1. Expliquer l'her'JJe imprégnée (profon-dém ent pénétr ée de la fraî·cheur de la nuit, de la rosée .du nlatin), les lnemlbr~s ankylos~s (engourdis, rai'des). - 2. 'Conjuguer faire ]a fenaIson, au present. - 3. ,De quelle lutte est-il question dans. la dernière phrase? '(Les fauch eurs vont faucher l'herbe c'est un tTavai.! bien vénible). '

REDACTION

La fenaison

1. LJ h erb e de la prairie 'a pousS'é, a gra,ndi, a ,mul'l . 2. Le faucheur s'a;pprête à la couper . Il aiguise sa [aux et

d'un mouveInent régulier, il fauche l'herbe. 3. Le faneur étend l'herbe 'PaI~fUlnée pour la, Ifaire sécher. 4. Quand le foin est sec, on le ,charge sur .des voiture".). qui le

transportent là la lnaison.

Ile servira .de nourriture aux vad1es et 'aux chevaux. Vous 'faites une proll1enade à travers la CaInil)aO'ne. Vous 1 d . . '1 b

ongez es IPraines; 'c'est l'époque ,de .la fenaison . Que remarquez-vous?

DEVELOPPEMENT

.1. C'.es.t 'aujourd'hui jeudi, jl fait un temps, superbe, un vrai soleIl de .JUIn. Avec la per.miss.ion -de il1lanlan, je vais me promener avec nlon gr,and frère Robert.

. :. Nous q~littons les .dernières 1naisons du ,village ; nous voici blentot en pleIne catlnpagne, au lnilieu des 'prairies.

. 3. :C"est l'é.poque de la fenaison; les foins 'Sont ,mûrs il !faut les -couper. Aussi que ,d 'ouvriers au travail! '

4. nes honlmes Ia.rn'liés de faux qui étincellel1t au soleil fau­chent ,l'hel'be; 'des \felnI.nes ~uivent, ~t lllunies de fourches 'éjpan­dent 1 herhe pour la faIre secher, pUI".;> la ,r·etournent avec des râ--

teaux. :Plus loin, l'herbe coupée depuis plusieurs jours est déjà sèche; une voiture attelée de deux f-arts ,chevaux est au milieù d'un 'Pl"é, on ,charge le :foin sur .le ,chariot. lC'est vite fait; on s.e hâte, il pleuvra peut-être ·dem,aoÎll .

5. Nous rentr'Ons à la 111aison , grisés !par 1 a ir pm' et la honne odeur de~ Ifo ins ,coupés.

ORTHOGRAPHE

L.es foins mûrs

ILe dernier jour de l'h er1be se .f'elUcl. L 'aube était claire. Les boutons 'd'Of, g.roup'és en larges lad1es, étalla.ient leurs pétales que l'om.bre avait r edr essés; les pissentih é,panouissaien t le [ais­ceau de leurs ép.ées jaunes; les marguerites, que la nuit ne -tern1.e IJoint, tournaient toutes la tête vers le s'Oleil qui allait venir. ILe \; ent .léger Icour,ant pal' risées 'COlllme ,sur une mer -calme se pou­drait de pollen ·et S' zimpl'égnait du goû t de la sève. LLa longue nap­pé ondulait; pas une tige n 'était 'froiss'ée, .par sune ç;,eule n 'était 111orte, nlais la ·couleur .des vagues dis3.it la moisson 11lûre. Elles étaient hrunes, elles étaient grises , elles luisaient ·comme de .I 'ar­gent, et des r elfl ets -couleur de sang s'Jy mêloient là la -rouille des ch oses qui unt duré. R ené Bazin .

Questions. - 1. Expliquer: aube (lueur hlanchequi p récèd.e 1nl.lnédi,at en1.en t le lever du so.leil). - Pal' risées (terme de nm.ri­·n e : par légères rafa les). - Disait (annonçait).

2. A quels signes r ec-onnaÎt-on que la pr,airie est « ,mûre » ? (les Illarg uerites, les bouton ".), .d'or, les pissenlits sont épanouis; l'herbe est haute, elle onduJe; elle a 'pris une couleur brune, grise, ILlis:ante ,co·mme de l'argent) .

3. Quels sentÎrnents éprouve l'auteur oà la vue de ,cette prai­rie qU"on va faucher? (un sen liment de r·egret , de pitié; il conl­IP,are l'herbe là une 'C-al1'dUl1lnée : le dernier jour de l 'herbe se leva).

4. Relever les ve·rbes à la forn1e prO'nominale.

La faucheuse

Ver".;> la fin de 'Inai, O'n l'avait 'vue 8:ve·c ses roues et son siè·ge peintç; en vennillon, laiVec ses dents de scie bien aiguisées .. . L'herbe 'Ïoisonnail, elle était rrnûr·e ... IMichel .11.10nta sur le siège .de fer. au­dessus .de la ha'rre ,coupeuse. Les dents de la sde s'engagèrent dan5-

. l'herbe, et l'herbe cou,pée se coucha, gliss,a sur le plancher de la l11:a,chine, puis retOll1ba toute luisante sur le sol, hun1Ïde encore le long ,de la tige et rose près de la racine. Derrière la 'lnachine qui allait s·ans Ulne pause, avec un cliquetis régulier, elle forn1ait un sillage, un. long miroir de sève, que la lun1Ïère enfin atteignait et s·échait. René Bazin.

Page 15: L'Ecole primaire, 30 avril 1937

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Questions. - 1. Expliquer: foisonner (-en abondalllCe, en gran -­de quantité); - une pause (un ar,rêt); - un · cliquetis (bruit pro­duit par d~s corps sonores, des corps métalliques, lorsqu'on les remue ou qu'on les choque).

2. Pourquoi ,l'herbe était-eUe encore hUl11iide le long de la hge?

3. Déc01llpOS,er la dernière phrase en rpropositio'ns.

La rentrée du foin

De tem;ps là autre, une \ oiture passait, ,charg1ée de !foin <à ver­ser, oscillant lentement dans les cahots. Un homme imarchait à côté, appuyant sa fourche sur le fhtnc ,de la voiture, prêt là don­ner un coup d !épaule au n10indre danger. Tout en haut, des filles couchées sur le Ifoin sec montraient seulement leul~ tête rieuse; elles Tiaient d'ais'e, doucelnent ba.lancées Ipar l'allure lente ,de la voiture, et poussaient de petits ,cris d'effroi quand une se-cousse arriv,ait plus forte que les autres,

COMPOSITION FRANÇAISE

Sujet:

1. Vine promenade à travers les prés au mois de iuin.

Plan: 1) ILe lieu et l'heure de la 'prOlnenade. iLe lCÏe.l. - 2) Le -paysage: les prés environnants. Le ruisseau, ou la rivière, ou les rigoles, le~ haies, les ·arbres. Les couleurs du iPaysage (préciser les nuances). - 3) L'herbe, les fleurs, les !papillons. - 4. ILes travaux de la fenaison. - '5) ',Les odeurs et les sons. - 6) Assis dans, l'her­be : les bestioles. - 7) Le départ à la nuit tomO)ante. - 8. Con­clusion.

2. Vous êtes allés faner. Racontez votre ioul'née'.

Sujet: la fenaison.

Pkm: 1) Voici ie mOlnent de !faire la fenais,on. 2) Cél,érité dans le travail. 3) ,Les faucheurs. 4) Les- faneuses. 5) Rentrée des foins. 6) Réflexion.

DEVELOPPEMENT

1. !Les fortes chaleurs et les :p:luies du déhut de juin ont ,donné à toutes les plantes une luxuriante Ipoussée. [Les herbes des­prairies sont en pleine floraison et répandent dans l'air une :forte et suave odeur qui flatte les sens; ,c'est le 111on1ent de couper les foins et de faire la provision de 'fourrage ,pour l'hiver.

2. La fenaison est un travail qui 'doit se t'aire rapidmnent: ,l'incertitude du temps, les orages fr,équents de juin avertissent le lCultivateur qu'il doit ~,e hâter s'il \ eut rentrer sO'n ,foin dans de bonnes oonditions, avec son parifun1 et toute s,a valeur ali­mentaire.

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·3. ILes f 'aucheurs, la faux sur l 'épaule, 'arrivent ,de 'bon 111a­tin .dans1a prairie toute hunüde de Tos'ée. Les bras nus, le coffin ft la ceinture, le cou et le front tout ,en sueur, on les. voit lancer vigoureusen1ent h~ur outil dans l'herbe qui se couche en andains r,é,guliers. De temps ,à autre, un fauCl1eur s'arrête pour aiguiser sa faux; un autre la hat sur l'enClume pour lui donner un tranchant acéré.

4 . Quand le soleil a absorbé la rosée du luatin, les .faneuses< années de fourches et de râteaux s'e luettent à .l'Iœuvre, joyeuses et , alertes dans le pré. Elles épandent l'herbe fraîchement cou\p-ée; e11es la ,retournent plusieurs fois pour la faire sécher. Vers le soir, elles la ranlassent en t'as pour ,l.a soustraire là la Irosée de la nuit.

,~Ilême travail 'd 'épandage et .de ,fanage le lendem'ain; et il est r-ar e qu',après deux jours , le foin ne soit ,pas. hon là r,entre-r.

5. C est alors le tour des chars, d;ans lesquels, s'entasse le four­rage qui remplira .le ,fenil.

Quel agréable travail! Quel ,char,me ,et quel encbanteInent r Les enfants , 'arrivés. avec les voitures, se culbutent sur les tas de ifoin ou se juchent sur les ,chariots, pendant que leurs p'arents tro3-vaillent a,etivement. Qu'il est délicieux d 'aspirer , dans un air frais et doux , 'cette Ibonne odeur ·des Joins eoupés !

G. ,Yf,a'd'an1e de Sévigné s-e-Illbl'ait a,: air goüté les channes de la fenaison quand elle écrivait: « Faner ,est la plus jolie chose du monde; c 'est retourner du foin en !batifolant dans une prairie;. dès qu'on en s-ait au~ant , -on sait faner. »

L'amour du clocher

Heul'eux qui, COlmll1le Ulysse, a fc~it un beau voyage, Ou comme celuy-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d'usage et raison, V iure entre ses parents le reste de son âge!

Quancl revoyl'oy-je, hélas! cie nlO11 petit vNlage Fumel' [a cheminée? Et en quelle saisol1l Revoyroy-je le clos de ma pauvre illlaisoll, Qui l1l"est une province, et beaucoup davantage?

Page 16: L'Ecole primaire, 30 avril 1937

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Plus me plaist le séjour ql.z'ont bosty mes ayeulx Que des palais rOlmains le front audacieux; Plus que le Il1arbre dur me plaist l'([l'doise fine ;

Plus mon Loyre gaulois que le Tybl'e latin; Plus m011 petit LyTé que le mont Palatin, Et plzzs que l'ail' marin 1(1 duulceLZr angevine.

Le chant du moissonneur

U faut chanter le blé! jeunes gens, jeunes filles , Elevez SUl' vos fronts et frappez les faucilles!

Du Bellay.

Le blé fait vivre l'hoDlme, amis, en son honneur En.tonnons devant Dieu ,le chant clu molsSOnneul'.

C'est un présent divin. Durant les mois de neige Dans ·les Nancs maternels la neige le protège. Puis, quand brillent les fleLlrs, elle Il10ntre C/lu grand jour Cellui qu'elle a nourri neuf mois avec Œmour.

Honneur, honneur ClLl blé, tl'ois fois, gal'çon.~ et filles , Faisons reluire en J'ail' e.t sonner les faudlles . Brizezux.

Q3~ Les clés &~

S'cmîmant au COl11'tact rapide de nos doigts, Et clociles} oUVl'ant, fermant à notre choix Telle frêle caissette ou tel lourd secrétaire, Les olés, ces petits l'fens bJ'lllants, ont leur mystère. Elles g'arclent pOUl' nous dans les calnl'e's tiroirs, Ainsi qu'en des tombeaux silencieux et noirs. Tous nos che;'s souvenirs, gais OlZ 1111'élcmcoliques : Lettres des dispal'l.Z's, portraits, saintes reliques Qui rccvivent au faneZ d'un cœw' souvent lassé, La vision loîntcdne et claire .du passé. Elles s'avent, ces clés mignonnes et légères, Contre les vaUrlJs regards et les Il1cdns étrangères Protéger ces trésors SClns valeul', Inais sans prix. Et plus tw'cl, quand la mort brusque nous aurCl pris, Ct'lUX qui nous ont aimés pourront longtermps encore, Malgré l'heure qui l'ange et l' oubli qui clévore, Grâce à ces fines clés cm J'eHet d' un gris bleu, En quelque coin secret nous retrouver un peu ...

- 239-

.. . Sous la lcunpe éclairant ma paisible veUlée, J'en vois une, très stmple, un tantinet l'ouillée, C'est celle d'un burec~u qui vient des grands-parents, Pauvre et si'mple bUl'eau sans cuivres fulgurants, Sans orneme'ts, sans style, ClUX formes écrasées, N'ayant rien des splendeurs dont s'ornent nos musées. Afais depuis deux cents cms bientôt, ceux de mon sang, Toul' à tour, ont frôlé ce vieux meuble en passant; Leur l'egcu'd cw'essait sa courbe familière; Ils y traçaient, penchés, la page régulière, Et pour ouvrir le lourd tiroir silenc.ieux, Se servaient cie la clé que j'ai là sous les yeux. Aussi, quand je te prends, petite clé Dlocleste, J'ai cette illusion fugitive qu'il reste, Dans le scintilfe.ment de ton métal poli, Le J'eflet d'un passé pour toujours aboli, Et ma main croit sentir sur toi, co'mme enl1acées, Les tiédeurs de ces mains que la mort Cl glacées.

J. 'N.ormand.

La légende du ïouge-gorge

Sur le nlont du Calvlaire où Jésus- ·expi.rait, Quand la terre S·e!J.l1hllait s'éorouler ,dans l'abÎ'lne, ILe soleil disparut, 'effrayé d'un tel c-rinle,

La nature pleurait 1. ..

Et pendant qu'illl110Urait, ce ·doux Maître du :11lünde, Lorsque son sang coulait, sauvant l'humanité, ,Sa mère, en longs sanglots, ,criait l'immensité

Dans sa douleur profonde.

Un oiseau vint aloTs sur .la croix se ,poser. Une goutte de s·a-I?,g tOlllha sur sa ,poitrine, Il recuei'llit ainsi la tache purpurine

qui le vint arroser!

Depuis, le rouge-gorge a gardé cette empreinte, Héritag.e s'1'cré que le ciel dut 'béni,r : Il porte avec orgueil ce devin souv·enir

D'une mort grande et sainte!

Alfred Gil'ClUd.

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- 2·40-

Causerie musicale

Conservation des \7oix

But de l'éducation musicale.,

Nous demandons aux instituteurs consciencieux, et no'n seule ­ment à ceux qui sont réellement musiciens, ou qui se croient ' tels; nrais à tous ceux dont les fonctioi1s concernent ou côtoient l'ensei­gnement ou la culture du crrant, de s'interroger un instant sur le but des leçons de musique données à l'école primaire. Tous convien· dront que l'on peut, 'que l'on doit s 'y fixer un but plus élevé et plus dura;ble que l'amusemE·nt dûs enfants ou la réussite d'un examen; et si l'on est bientôt d 'accord sur ce double principe, qu'il faut faire aimer la musique aux enfants et leur procurer les moyens de la cul~ tiver après la sortie de l'école, on conviendra que l'un des prE·miel's devoirs du maître, tout en sachant ouvrir l'intelligence musicale dE'S élèves, sera de sauvegarder chez chacun d'eux l 'avenir de la voix, qui est un des plus beaux dons fait ·à l'homme par le Créateur.

Après donc avoir porté d'abord toute son attention sur les prin· cipes d'une bonne Jormabon de la voix, le maître aura égard sans -cesse à la fragilité des voix enfantines, Ett veillera non seulement en ce qui le concerne personnellement, pendant les leçons de chant, mais, même en dehors de la compétence dire·cte, en d 'autres circonstances de la vie scolaire, a ce que de mul.tiples dangers soiE'nt évités, qui briseraient là jama'is l'avenir vocal de ses élèves et rendraient son enseignement inutile.

Danger de la voix criée.

Il importe d'insister sur « le danger E·t la laideur de la voix -criée »: chose ·que ne doivent point se lasser de combattre tous les amis de la; musique enfantine. Les cris dans un chœur d'école sont une chose épouvanta'ble.

Emportés par leur vivacité naturelle et par le plaisir que, pres­que tous, ils éprouvent à chanter, les enfants sont inévitablE'mellt disposés ,à crier.

Le maître doit savoir tenir en bride leurs voix et leur bonne volonté. Le meilleur moyen de réprimer cette tendance anti-musi­cale, en même temps que nuisible à la bonne santé de l'organe vocal , c'est d'E'xiger des enfants ,qu'ils chantent piano ou, comme le disaient les anciens théoriciens, « ,à voix médiocre ». Toute pièce de chant, chanson, ,chœur à deux ou plus de deux parties, sera d'abord apprise et répétée piano. Une fois les intonations et le .rythme du morceau bien sus, les nuances d'intensité jusqu'au fo·rte, s'ajouteront aisément, ·seront rendues sans efforts et intéresseront les enfants.

-24.1--

Transposition.

Dès qu 'il aura fait choix d 'une pïèce de .cha·nt à mettre à l'étude, le maître examinera; le ton dans lequel il la fera exécuter, pour n'exi­gE'r des enfants aucune tension fâcheuse de l'organe vocal vers une région sonore trop aiguë ou trop grave. Combien de voix d'adultes se sont perdues pour avoir été cultivées dans un registre anti-naturel ? Dans une même classe se trouveront réunies des voix d'étendue légè­l'ement différentes: une transposition du morceau choisi sera souvent n~cessaire pOur le situer au mieux des aptitudE's vocales moyennes, et généralement, un peu plus Ibas pour les garçons q~e pour les filles. Le maître, s'il est tant soit peu musicien, s'acquittera aisément de cette partie de sa tâohe, dont l'importance s'accroît en raison de l'âge de ses élèves E·t .à mesure qu'approche pour eux l'époque de la inue.

Mue de la voix.

Recommander aux maîtres de suspendre les exercices vocaux pour les élèves qui entrent dans la période de la mue proprement dite est chose par'faitement inutilE', car il y a, là. ce moment, impos­sibilité de chanter. CE' qu 'il faut observer, c'est l'approche de cette période, c'est la préparation à la mue, l'abaissement progressif de la voix, qui précède à longue écl1éance, son éclipse momentanée et sa transformation finale. En effet, la mue n'est pas un mouvement subit~

mais l'apogée et l'aboutissement d'un lent travail physiologique éten­du, du berceau à la conscription. Depuis la petite enfance jusqù'à l'âge d'homme, la voix d'un jeune garçon n'est jamais pour long­temps fixée . Il est rare qu'un enfant doué d'une jolie et franche voix de soprano 'la conserve, avec son caractère aigu, jusqu'à la mue pro­prement dite, et le plus souvent un maître attentif reconnaîtra la nécessité de transférE'r du groupe des soprani là celui des alti presque tOU6 ,ses élèves, les uns après les autres; s'il ne les divise pas en un chœur en deux parties, le soin de ne jamais outrepasser un regis­tre moyen s'imposera plus étroitement encore.

La mue de la voix, chez les j,:,unas filles, pour être moins longu ~'

et moins « radicale» que chez les garçons, n'est pas moins délicate à franchir et ne demande pas moins de précautions.

Les voix a.igres ou rauques sont souvent des voix surmenées pen­dant le travail de la mue, et qu'il eût fallu temporair8mE'nt condam­lier au silence.

Danger des chants gymnastiques.

Toute l'application qu 'un sage maître de chant aura mise à fOY­mer, développer et préserver les voix de ses élèves, échouera mal­heureusement, si, en df'hors de sa classe et de sa sphère spéciale d'influence, d'autres personnes provoquent et encouragent des exer­cices vocaux funestes aux organes enfantins. De ce nombre sont sans conteste les cris et les chants imposés par certains' maîtres de gym-:­nastique.

Page 18: L'Ecole primaire, 30 avril 1937

- 24'2 -

Il faut cesser dEt faire .chanter les enfants pendant l'exécution de mouvements impropres à une respiration régulière et posée, à une émission sûre et libre de la voix. Nous voyons, par exemple, associer à l'exercice mus culaire qui consis te à abaisser lentement les .bras , d'abord tenus droits au-dessus de la tête, la vocalisation d une gam­mE< descendante, chantée tout d'une haleine: outre que le fait d'en­tonner et de soutenir une série de sons dans une po,sition absolu­ment défavorable es t déjà cho,se fâ cheuse, pensera-t-on que le maître de gymnas tique s'inquiète (l e la justesse de l 'attaque? les dix ou douze garçonnets qu'il dirige partent à son commandement, chacun sur lE' degré qui lui plaît; et tout ce que, la veille ou le lendemain, on tâchera de leur enseigner, cl ans la classe du chant , pour former à la fois leur voix et leur oreil] e, ,s era ainsi contrecarré par l'ignorance et l 'imprudence du moniteur de gymnastique.

Le h a sard nous a rendu témoin d'un exercice de ce genre. Dan s le préau d 'une école qUE' nous ne désignerons pas , une vingtaine de petits garçons s' exerçaient à chanter le canon bien cOllllu: « Frère Jacques, dormez-vous », en soulignant chaque phras e de mouvements différents , 10nt la simultanéité devait produire un effet amusant. Chaque groupe successiv em ent , selon la uccession des motifs, avait donc ·ù s ïncliner profondément en avant, E'n arrièr e, à ployer lés janmes comme un sonneur, Ft balancer la tête ·comme Ulle cloche.

Croit-on que ce fùt M un bon régim e vocal?

La répétition, en plein air, par une brume hiverna le, d'tua 40 minutes, ,à la fin desquelles les voix avaient baissé d 'au moins un demi-ton. Les gamins, certes, n'avaient pa·s trouvé le temps long: ils s 'amusa ient; et lE' chef bénévole qui l eur batt a it av ec feu la mesure ne s·'ennuyait pas non plus. Mais les voix, les pauvres petites pré­ciEmses voix enfantines, qui donc songeait ·ù elles ?

Songeons à l'avenir.

Une voix sonore, musicale, bien timbrée, n 'es t pas uniquement un agrélnent dans la vie. Non s eulement elle procure là ceux qui en sont doués les pures et saines jouissances de la culture musicale; mais dans nombre de carrières, elle est d'une néce·ssité réelle ou d'un secours appréciable; pour la pa role autant que pour . le ,chant, nombre d'hom.mes et de femmes ont besoin d'organes- vocaux exer­cé,s, rationnellement développés, ou tout au moins intacts; institu­teuDs, professeur,g :à tous les degrés, oratE'urs , officiers et sous-offi­ciers, pOUl' l'enseignement, pour le discours, pour ]e commandement, y trouvent un avantage im.mense ; c'es t, selon une image commune, (' un atout dans le jeu ».

Nous ne devons jamai,g perdre de vue qu'il dépend en grande partie de l'éducation musicalE' cle l 'enfant de lui préparer ce bienfait.

Un ami du cha.nt.

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0==========================0

~,,~._' NOS PAGES . __ --~~ COURRIER DES INSTrrUTRICES ~

0==========================0 SOMMAIRE: Le foyer. - Hymne ·à l'Hum.anité. - Jour de tristesse,

jour de joie. - L a souffrance, maîtresse d e vi e. - Qui n 'est pa s assez' poli, n'est pas assez humain.

Le Fo~er Nostalgique regret qui toujours nous et Neure, Que notre âme ne peut jCMnais bien définir Et qui poussant nos pas vel'S la vieiNe dernuUl'e Fait s' éveiller en nous le chant ChI souvenir ...

Vieux logis crnlutrefois où lente coula r heure Lorsque jeunes ell1Jfcmts nous rêvions d'avenir,' Où le cœur maternel tre'mble, soupire et pleure Qurl11cl sonne le cZlépart, pour nous m!ieux retenir ...

Puis le telnps qzzi s'enfuit grave sa IneLlrtrissul'e ) Pohzs rien ne vient panser la cuisante blessure Et nous rêvons des mains qui servaient nous choyer.

Reprencll11t le chemin de nos belles années , Quand les cms ont vaincu nos jeunes destinées Trop tard nous compl'enons le bonheur du foyer.

Anilec.

H~mne à l'Humanité Je ,demeure frappé de la beauté de l'hul1l'anité. Que .de braves

gens partout, !bienveillants, sÎ'l11.lples, ,conciüants, ,patients, dé­nl·ents, 'Courageux, dévoués!

Ils sont une infinIe minorité, .dites-vous!

Et qUiand 'bien In.êllne ,ce serait exa,ct, je veux qu'un seul ,chef­d'œUlVre 1l1Ie ,console d'un :lnillion Ide ,croùtes. ,MaiS' nous avons tort de di,re 'que le bien est un .gibier rare . . Sachez 1l1Iieux le 'd1éc'Üuv,rir. A la vérité, les hé.ros inconnus sont légion.

J'ai 'Vu tant .de beauté divine sous la Ipauvre 'bur·e hmnaine, tant de .droiture et de pureté parmi les souillures , bant de '3Lncérité

Page 19: L'Ecole primaire, 30 avril 1937

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'parmi les roublardises et les haJbiletés, t'ant .de pardon S'Üus les injur-es, tant de souaiante .énergie dans les pires infortunes, que ce n'est pIus dan.s l'·attitude 'd'un hOlnme debout que j'a,d'mire,

J',adore, prosterné au sanctuaire, ,et j'oai IPositivenl·ent vu Dieu, .Je l'ai rencontré, les pieds dans nos p'Üussières, les lnains à nos labeurs, le cœur dans nos 'pauvres et fidèles amours, plus forts que Ira t.ombe, Ch. Wagnel',

~our de tristesse... ~our de joie!! Il y a des jour..s partieulièrement pénibles ou t.out se ligue

pour arracher un geste ,de mlauvaise hlllnleur, une IpJainte! Jour où les ennuis, les' soucis affluent, a,cca'blent ·et enlèvent mème l'onl:bre du courage, jour triste, nlorne, ,eafiar,deux, ,amenant le douloureux cortège de süuffr'ances qui Ipasse devant nos yeux, -Alotfs l 'être entier se délecte, se torture, se grise à lia vue de sa propr.e souMrance. Jour af1freux, triste ,entre tous! où il faut r·ega­gner sa chanlbre r âlne meurtrie, les nerJs «à crlaln. » .

Oh ! conlme on .a Ina.l ees jours-I1à.

C'est un de ces tellTrbles instants- que je vécus encore l'autre fois , et seule enifin je m 'éer·oulais sur 1110n lit, n'en pouvant plus,

Je sentais là, dans ma poitrine un 'pauvre cœur a'v~de ,de ten­dress'e; nlon 'Corps 'derrn:a-ndait .grâce ,ne voulant Iplus être torturé par ces tiges d',a,cier, ma jeunesse réclamait s'a part de tranquillité et de bonheur ...

,Mes yeux renlplis de lannes erraient à h,av.ers la piè,ce, ne rencontrant que des 'Objets ,fa,miliers Icertes, 1l11ais 'qui n'étaient que des Mm.oins imp'ass'Îlbles et nluets! ISur le mur soudain, ils, s'arrê­tent devant le erucifix qui ln'évoque le véritable calvaire ... Je re­g'larde longuenlent ce COl'lpS décharné, ce visage .divin rendu ma­gniüqueul€:nt hideux par une souHr:ance sans nom et 111es yeux dans ses yeux, il me semble qu'il nle parle:

« Vois conlbien ils. m 'ont if'ait souf.frir! C'est pour vous t'Üus « -que j'ai enduré l'a-gonie, pour réparer vos p·échés et (montrer «que le chelnin qui conduit à moi est eelui du renoneement et de ~ la SOUiffrance, Tous 'Geux qui associent leUrs sourfr1anceç;. aux « miennes m'aident à racheter le ln'Ünde. Que désires-tu d 'autre? »

Confuse je baisse hU'mblement la tête, pendant que je IJ.nur­mure:

« IPar,don ! üui IMon Dieu ... .ï aceepte ! ! ! »

,Puis je m ',endors calme, confiante, croyant en ·Celui qui n 'Iabandonne pa.s.

- 245-

.-: . L~ lendèl~:a'in .. , ,~our' radieux, le :soleil -rochauf,fe de se~ Irayôns ~Ienrf~ls:an~s,. 1 anle se, sen~ légère, heureuse: ne' sachant 'pourquoi? Peut-eh e !DIeu veut-Il recom;penser l'acceptation .de la' veille ell

.~onn~nt ce ,~onten,tement? Telle qu'une aurore nouvelle, La joie IllumIne la VIe et 1 on ne sait Iplus que .dir,e : .

« 1~1-on Dieu que vous êtes bon ... » Une infi'1'1ne~

La souffranc'e maîtresse d_e vle « Tous, nous nous heurton.s à la s'Üuffrance, EUe est pa.rtout,

~~1 nous, autour ~le, no~rs, elle ,s';aUaque -au cP=Eur, à l'-eSiprit, au nC,he, au pauvre.' a lor'dre, au ,des.ordr,e ». ,Malgré le désir et le tra­vail de l'hulu,anIté voulant la If~ire .dispa1raître, La, wul1fra nce. res­ter·a « notre ll1s'élparable rC-olTIl])lag'l1e depuis le berceau jusqu'à la tombe ». .

Or,. elle est 'l~l,a.îtI:,e~se ,de vie ou de IInort, Ifacteur -de plus va­lue nlOI ale ou cl annIhIlatIOn. Il ,est donc utile de l'étudier sous son aSlpect transforlnant et et éducateur ·afin de la rendire .dans nos vies d;e « destruction qu'ene pour,rait être constructive » ,et d'en faire p0l!r no~s I ~ ce seulpteur de génie » ~ap;ahle de « nl~de- . 1er de ses dOIgts d aCIer l'argile Idu ,l11a,sque humain », IMais ,r'ap -' pe~'Üns-nous que « le sens ·de la s.o1li:Pfrance ne s'o.ffre ni ne 'Se re­ÇOIt 'COInIne une pièüe d'a'pgent. .on ne le gagne qU'là la suite d'un long eMort et ·d'un long tl~avail de Téflexion » . .

, Douée, .de sensi'~ilité ,et vivant surtout par le Clœur et l 'inlagi .. lla~lOn, la femllue a besOIn :des leçons. de la souHrance. C'est elle qUI la s·a~ve d~ la vie puérile et banale qui If,a-it de certaines fem­n~~s de~ e~r.e~ Inaptes;" pou~' lesquelles Ira vie se résume :par: plai­SIl, ~,mouI de S'OI, .deI~Io~tIOn .de leur personne, donc égoïs'l11e et o~lbh Icomplet de la ,destInée féminine, 'qui est d'être créatrice de VIe « p!hys'l'quenîent et InOIia.}.elnent » .

Pour renllPHr ce rôle la lfelnIne doit .o'uider encourager con­sol~r, c~er,cher là ,,deve~i~' Iueilleure, «' Ià s~ d-épa~ser, là lnieu~ 'être et a :mleUX valOIr splntuellenlent. intellectuellement et Inorale­ment » .

Tout Ciœur ,qui sait souffrir puise dans la ,douleur I11Iêlne une imnlense for,ce, qui 'augmente sa puissance 'd'aÎlner et de se 'don­ner.

Ne ,pas ,élever La JelI1me ù .l'aide de la .souffrance s·erait énlOUS­sel' sa sensibilité, lui ôter sa _promptitude de synlpathie pour la d.ouleur, tuer en elle le besoin de dévouement et Ipartant lui ôter ce qu'elle a de mei.lleur : ses qualités de Ciœur. La souffrance est donc 'Pour la fem(lne UîaÎtress-e de l,a, vie. P'. Samson.

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"Qui n'est pas assez poli, n'est pas assez llumain li

La politesse, la courtoisie, le tact , la di stinction, soupirent les gen s d 'âge ra,ssis, ça J}e se pratique plus, .. ou du moins d'une autre façon qu 'au temps jadis . Il est vrai que la jeunesse actuelle est plus l'onde, plus familière, plus libre, plus joyeuse et camarade qu'autre­fois où la politesse était considérée comme la vertu proprement ,tran-çhise.

Pour ,quoi ne pas tenter de nous y maintenir en nous adaptant aux temps nouveaux. On sait qu ',êtrf.' poli et courtois c'est oublier ses aises pour s'occuper du bonheur d'autrui. La politesse, ce sont ces mHle liens qui obligent les hommes là vivre en bonne h armonie dans la société et pour que cette société vive, il faut qu e chacun ait pour autrui les égards qu'il voudrait qu'on eùt pour lui.

Or, dit Sarcey, il manque à la jeune génération le velouté char­mant que donnent un peu d€' dout e de soi et la crainte de déplaire. Elle est audacieuse et elle a raison ... Elle est sans modestie et elle a tort... Il lui faut la domination, et ell e apprendra que, sans l'amour, la domination est moins que rien.,. Elle veut toutes les satis factions de l 'indépendance et appelle hypocrisie le g oùt prud€'nt et doux de la pudeur, les saveurs 'distinguées et discrètes de la polites,se .. . Elle s 'enivre de sa jeunesse comme le rossignol des nuits d'été ... Elle croit tout savoir parce qu'elle a un peu appris, et elle oubIi€' que d'au­tres avant elle ont cherché la vérité, ont aimé le travail et accom­modé leur destinée.

Ah ! la belle jeunesse, qu'elle vive son temps', les ombres et les nuages viendront toujours assez tôt. .. mais qu 'elle n'oublie pas de met­tre là son exubérance un peu de di scrétion et qu 'elle acquiert ce char­me exquis qui émane de la jeunesse saine, serviable et courtoi.se et que nous autres, « vieux », apprécions tant.

BIBLIOGRAPHIE

La méttlode de dessin de Richard Hathe Chez le primitif comme chez l'enfant, le dessin est la rés.ultant~

de deux fonctions totalement distinctes: l'expre,ssion et l'observation. Le besoin de s'exprimer se manifeste le pren).ÏE'r. Déjà chez le bébé, des traits, informes pour nos yeux d 'adultes, ont une signification. A cet égard le dessin précède l'écriture comme il l'a précédée ·chC'z Iee, p'l'emiers peuples dont l'histoire - et la préhistoire surtout ~ font

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mention. Mais pour être ,communicable, pour posséder un s€'ns aux l'égards d'autrui, le deSoSin doit emprunter ses éléments au ,monde ex­térieur. E,t c'est ici qu'interviennent l'observation et l'imitation.

T rès tôt s'établit un conflit entre expression et observation. Chez tel enfant l'expression est a1bondante, mais l'observation demeoure dé­ficiente, Lorsque son espdt critique lui révélera cette lacune, il aban­donnera probablement le dessin, tout au moins en tant que mode d'expression. Chez tel autre, l'observation précise l'emporte, mais alors le souci de s'en tenir à la réalité concrète limiter,a son im.agination. Ce cas se présente ,chez les futurs hommes de science. Il est .pourtant des enfants chez qui ce conflit de l'idée et de la forme est fécond. POUl' bien créer, ils s'obligent là bien voir. Et la vision nette des masses, des proportions, ,des omb1'OO et des lumièrt's, des luanières et des mouvements les incitent a imaginer et rà représenter toujours à nouveau ce qui les intéresse et ce qu'ils voud'l'aient fixer par le trait et communiquer par l-à aux autre,s. Ces natures-}à ,sont des natures d'artistes . .sils ont la pE'rsévérance, le feu sacré, ils iront loin. 'Seuls les logiciens traitent le dessin comme un jeu de symboles abstraits. Hs ne voient pas la nature. Ils ne la regardent Inême pas.

L'ensei.gnement ,du dessin ,a connu autant de vicissitudes que les découvertes successives des psy,chologues. Avant l'époque de l'école obli.gatoire, sE'ul,s ,désiraient apprendre ·à dessiner et ,peindre les jeunes gens ,qui avaient le feu sacré; pour ceux-là, l'observation précise, voire la copie pure et simple d'après nature, constituaient les moyens par excellence de se formeT, de se perfectionner. IMais chez les autres, la copie tue l'invE-ntion,. La perfection dans l'imitation aboutit à la négation de l'expression. Que fallait-il faire

Ici encore les psychOlogues ,sont. intervenus. On a étudié l'évolu ­tion spontanée du dessin enfantin. Tont le Imonde se rappelle les belles publications de Georg Kerschensteiner 'à ,ce ,sujet. Puis on a appris à distinguer l€'s types psychologiques. Chez tel enfant la ligne PE:ut régner (rythmique, mouvement. mu,sical); chez tel ,autre, la cou­leur (puissance, lyrisll1e, joie, résignation, tristes-se); chez tel autre en­core, la: plastique (lumière, ombres, masses); ou encore la profon~ deur, l'8tspace (air, lumière, mais également limites nettes). Certains psychologue,s .sont allés jusqu'à faire la psychanalyse des dessins en­fantins .

L e grand pé.dagog,ue viennoi,s Richard Rotbe n: su tirer parti de toutes ces données de la science et de la pr-atique. Il part de laspon­tanéité enfantine; il nE- la brutalise pas; il n 'impose par les vues de l'adulte . • Mai.s il éveille tout de même le sens de l'observation. ,Par NI. il attribue un 'rôle actif à ce besoin de l'enfant de ,comprendre et d'être compris, de se critiquer lui le premier, afin de n'être pas cri,ti­qué pal' les autres. Cmnpar€'r sa création et la réalité objective, tel. me par~ît être le noyau vivant de la méthode de R. Rothe.

,Ma:is 'ce,tte 'méthode contient corhbien d 'autres valeuns pratiques nées d'obse-l;vations précises. II' est uti1ë d"e lâ .connaîti'e._ sr .lé· ,suis

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bien informé, dans le courant de l'été prochain aura heu une ,série de leçons sur la: méthod€· du maître viennois. Occasion bienvenue pour notre corps enseignant d'apprendre ,à connaître une technique qui, depuis quinze ans, a fait ses preuve,s. Ad. Ferrière.

manuel d'écriture courante et ornementale J)

La réforme de 1'6criture est ,à l'ordre du jour. Elle préoccupe les péd·agogues dans tous les pays. En Suis,se, elle est accomplie· déjà dans plusieurs cantons de la Suisse allemande. Genève l'a rendue obligatoire il y a deux ·ans. Dans le canton de Vaud, fi Fribourg et 8. Neuchàtel, de,s essais se poursuivent qui donnent pleine satisfaction.

Pour répandre et fixer ces nouvE·lles conceptions, il Jallai,t un manuel, une métho.de d'enseignement pratique et complète. Ce ma­nuel attendu vient de paraître, abondamment illustré, riche d'innom­brables suggestions.

Le nouvel ouvrtùge n'est pas seulement destiné aux illlaîtres pri­mairEI3 et secondaires qui enseignent l'écriture, 111·ais encore aux pa­rents et. aux .apprentis, au.x commerçants qui y trouveront tout ce que l'on doit savoir sur les écritures décoratives, la manière de dis­poser des tex,tes et de les orner.

A la fin de l'ouvrage, l'auteur résume l'histoire de l'alpha1bet, his­toire peu ,connue et pourtant captivante.

(1) Richard Berger, ManuE·l d'Ecriture courante et ornementale. Un volume in-8° broché, illustré de 104 planches. 5 Fr. Librairie Payot.

Pensées Dan.s une crise financière, l'Etat .doit donner l'exE'mple de la l'es·

triction. Lorsque l'Etat clÎIminue ses dépenses, toutes ·celles de la nation diminuent. Lorsqu'elles s'enflent, celles de la nation ,s'enflent aussi . Tant. qu'on n'aura ,pas ·compras tce théol-ème, tous les appels ù. la sagesse et là la prévoyance des particuliers s·eront sUrpE·rfIus. Dans 1[\ mesure où l'as'sainissement financier e,st un problème moral, la mora­lité doit ,commencer par l"Etat. Aut.ant dire que c'est un problème poliüque.

*** Les physiocrates avaient raison de voir dans Ja Lerre la source cle

touLe richesse et même la: seule véritablE' riches-se. A travers les àJges. elle donne un revenu égal à la valeur de l 'ar.gent. ·Celui qui la possède ne s'a.ppauvrit pns plus qu'il ne s 'enrichit, et c'est ,pourquoi nos sages ancêtres, amis de,s biens au soleil, disaient. du .propriét.aire terrien {( toujours gueux, jamais ruiné.» Jacques Bainville.

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