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Un cœur simple Flaubert Livret pédagogique HACHETTE Éducation Établi par Marie-Hélène ROBINOT-BICHET, certifiée de Lettres modernes

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Un cœursimple

FlaubertL i v r e t p é d a g o g i q u e

HACHETTEÉducation

Établi par Marie-Hélène ROBINOT-BICHET,certifiée de Lettres modernes

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Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122.-4 etL.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usageprivé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « lesanalyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute repré-sentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteurou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ».

Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisa-tion de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue desGrands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par lesarticles 425 et suivants du Code pénal.

© Hachette Livre, 2001.

43, quai de Grenelle, 75905 PARIS Cedex 15.

ISBN : 2.01.168221.5

Conception graphique

Couverture et intérieur : Médiamax

Mise en page

Médiamax

Illustration

Harvey Stevenson

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S 5

C h a p i t r e 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

C h a p i t r e 2 , l i g n e s 1 à 7 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0

C h a p i t r e 2 , l i g n e s 7 3 à 1 8 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 3

C h a p i t r e 2 , l i g n e s 1 8 9 à 3 2 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 7

C h a p i t r e 3 , l i g n e s 1 à 1 0 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 0

C h a p i t r e 3 , l i g n e s 1 0 2 à 2 7 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 4

C h a p i t r e 3 , l i g n e s 2 7 9 à 4 7 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 6

C h a p i t r e 4 , l i g n e s 1 à 1 5 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 9

C h a p i t r e 4 , l i g n e s 1 5 7 à 3 1 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 2

C h a p i t r e 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 5

R e t o u r s u r l ’ œ u v r e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 9

P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S 40

E X P L O I TAT I O N D U G R O U P E M E N T D E T E X T E S 45

P I S T E S D E R E C H E R C H E S D O C U M E N TA I R E S 47

B I B L I O G R A P H I E C O M P L É M E N TA I R E 48

S O M M A I R E

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R É P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

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Avertissement

Pour les réponses aux questions de la rubrique « À vos plumes ! », il appar-tiendra au professeur d’exploiter les créations des élèves en fonction des différentes productions de la classe. En effet, un corrigé type ne peut être proposé pour ces questions car elles font appel à un travail personnel.

Les indications de pages et de lignes renvoient au livre de l’élève.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?L’objectif de cette rubrique est d’obliger les élèves à :– lire attentivement le texte ;– formuler leurs réponses avec des phrases correctement construites.

1. Les deux principaux personnages de ce récit sont Félicité et Mme Aubain.Félicité est la servante de Mme Aubain, auprès de laquelle elle restera pendantcinquante ans.

2. Le personnage principal est Félicité. C’est à elle que Flaubert consacre lamajeure partie de ce chapitre. Cinq paragraphes lui sont consacrés, soit prèsde la moitié du texte de ce chapitre.

3. Les lieux clairement évoqués sont : la ville de Pont-l’Évêque ; le quartierSaint-Melaine qui semble un des quartiers riches de cette ville ; les halles,auprès desquelles est située la maison de Mme Aubain ; les fermes de Geffosseset de Toucques, situées à une dizaine de kilomètres de Pont-l’Évêque.

4. Tous ces lieux sont situés en Normandie.

5. et 6. Les indications temporelles précises ne sont qu’au nombre de deux :le temps pendant lequel Félicité resta au service de Mme Aubain (« Pendant un demi-siècle ») et la date de la mort du mari de Mme Aubain (« mort au commencement de 1809 »).

C H A P I T R E 1 (pp. 8 à 11)

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7. Ces indications de lieu et de temps servent à inscrire l’histoire de Félicitédans la réalité spatio-temporelle, ici la Normandie de la première moitié duXIXe siècle, et laissent penser au lecteur qu’il lit une histoire vraie. (Il est possible de profiter de cette question pour aborder avec les élèves le termede « réalisme » en art et en littérature, en s’aidant du dossier Bibliocollège,pages 113 à 117.)

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

8. Ici, le nom « fortune » est utilisé pour parler des biens, des richesses d’unepersonne. Les différents sens du nom « fortune » sont liés à ceux du nom latinfortuna, ae, f. Le premier sens de ce mot en latin, comme en français, est « hasard », « sort » ; dans ce cas, fortune a pour sens « puissance qui distribuele bonheur ou le malheur », puis, par extension, les événements considérésdans ce qu’ils ont d’heureux ou de malheureux. Le deuxième sens est celui de« bonheur », « chance ». Le troisième sens est celui de « destinée », « situation »,« condition », « carrière ». C’est celui dont nous avons vu l’utilisation ici.

9. Ici, le nom « servante » est utilisé dans une acception vieillie avec le sens de « bonne », de « domestique ».Ce mot a pour origine étymologique le nom latin servus, i, m, qui signifie « esclave ».

a) Serf → personne qui, au Moyen Âge, est la propriété d’un seigneur dontil dépend corps et biens. Adjectifs : serf, serve. Noms : servage → état de celui qui est serf ; servitude → état de celui quiest privé de son indépendance ; sens affaibli : contrainte. Verbe : asservir → rendre esclave ; sens affaibli : tenir en état de dépendance. Nom : asservissement.

b) Servir quelqu’un → s’acquitter de certaines obligations ou de certainestâches envers une personne à laquelle on obéit. Noms : service → militaire, public, d’ordre, social ; manière de servir un client ; pourcentage d’une note d’hôtel ou de restaurant ; ensemble de vaisselle ou de linge pour la table ; au tennis, mettre la balle en jeu ; serviteur → personne au service d’une collectivité, d’un dieu, d’un particu-lier ; serveur → celui qui sert dans un bar, un restaurant, ou celui qui metla balle en jeu au tennis ; servante → au sens où Flaubert l’utilise, employée. Verbes : desservir → enlever ce qui a été servi ; resservir → servir à nouveauun plat.

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c) Servir quelqu’un → lui apporter son aide. Noms : service → ce qu’on fait pour être utile à quelqu’un ; serviabilité→ caractère de celui qui aime rendre service. Adjectif : serviable. Verbe : desservir quelqu’un → lui nuire.

d) Servir à quelqu’un → lui être utile. Verbe : resservir → être à nouveauutile.

e) Se servir de.Également de même origine étymologique : serviette et servo-, élémentformé à partir de servus et qui indique l’asservissement mécanique.

10. Le deuxième et le sixième paragraphe sont composés de propositions indé-pendantes (à l’exception de la dernière proposition du deuxième paragraphe,qui est une relative). Dans le deuxième paragraphe, ces propositions sont juxtaposées ; dans le sixième paragraphe, ces propositions sont coordonnées.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

11. Les pronoms personnels qui désignent les deux personnages sont ceux dela troisième personne du singulier. Ce récit est donc écrit à la troisième personne du singulier.

12. Le narrateur, qui n’est pas un des personnages de l’action, connaît toutde chacun des personnages : il connaît les qualités de Félicité, les défauts de Mme Aubain, les sentiments des bourgeoises de la ville à l’égard de Mme Aubain.

13. La narration est faite du point de vue d’un narrateur omniscient.

14. Les deux temps principaux de ce récit sont l’imparfait et le passé simpleparce qu’il s’agit d’un récit au passé, coupé de la situation d’énonciation.

15. L’imparfait utilisé dans le deuxième paragraphe et les trois derniers paragraphes est un imparfait d’habitude qui indique la répétition dans ladurée.Le passé simple, au contraire, est utilisé pour des actions dont la durée estlimitée dans le temps (« envièrent », ligne 2 ; « resta », ligne 5), des actionsponctuelles qui se succèdent (« vendit », ligne 10 ; « quitta », ligne 13) ou desactions achevées (« ne marqua », ligne 58).

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16. Le passé simple est utilisé cinq fois. L’imparfait est utilisé une quarantainede fois. L’imparfait, qui présente les actions dans leur durée, marque la routine dans laquelle s’inscrit la vie de Félicité et prépare le lecteur à une histoire qui ne raconte presque rien (cf. L’Éducation sentimentale).

ÉTUDIER L’ÉCRITURE

17. Le procédé d’écriture qui consiste à additionner une suite d’expressionsplacées entre virgules, comme dans les lignes 3 à 6, s’appelle une accumulation.

18. Flaubert l’utilise ici pour présenter d’emblée Félicité comme une servantemodèle.

19. Les deux comparaisons sont : « comme les infirmières d’hôpital » (ligne 56)et « semblait une femme en bois » (ligne 60).

◆ ÉTUDIER LES PERSONNAGES

20. Dès les deux premières lignes, l’héroïne est présentée à la fois par son prénom (Félicité) et par sa condition (servante).

21. Les paragraphes consacrés à son portrait en action sont le deuxième et le sixième paragraphe. L’accumulation des propositions indépendantes juxtaposées (lignes 3 à 7) présente d’emblée Félicité comme une servantemodèle, insistant non seulement sur sa capacité à tout faire à l’intérieurcomme à l’extérieur de la maison, mais encore sur sa rapidité à le faire. Sonportrait, complété au sixième paragraphe, parle de ses qualités de travailleuseinfatigable (« Elle se levait dès l’aube [...] et la porte bien close », lignes 43 à 45),de son souci d’économie (« Personne, dans les marchandages, ne montrait plusd’entêtement », lignes 47-48 ; « Économe », ligne 49) et de sa piété (« pour nepas manquer la messe », ligne 43 ; « son rosaire », ligne 47).

22. Les paragraphes consacrés à son portrait physique sont les deux derniers du chapitre. Ils présentent Félicité comme une personne sans âge(lignes 58-59) et s’attachent surtout, par l’intermédiaire des deux comparai-sons, à faire ressortir un dévouement sans bornes (« comme les infirmières d’hôpital », ligne 56), doublé d’une totale abnégation qui la conduit à sacrifier sa propre personnalité au bonheur d’autrui et à mener une vie faite de routine, de silence et de monotonie (« et, toujours silencieuse, [...] fonctionnant d’une manière automatique », lignes 59 à 61).

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23.Voici les renseignements concernant Mme Aubain :Mme Aubain est une bourgeoise de Pont-l’Évêque (lignes 1-2) ; elle est veuveavec deux jeunes enfants (lignes 8 à 10) ; sa situation financière est difficile :à la suite de son veuvage, elle a dû quitter un quartier chic de la ville pours’installer près des halles et vendre plusieurs de ses fermes (lignes 10 à 15).Elle vit dans le souvenir de son mari : son portrait orne un des murs de sachambre (lignes 31-32) ; le salon, qui existait dans l’ancienne maison et étaitsynonyme de vie sociale, n’a pas été réaménagé dans la nouvelle maison(lignes 34-35) ; le cabinet d’étude n’a pas, lui non plus, été organisé (lignes35 à 41). Le seul trait de caractère à nous être fourni n’en fait pas une personne dont on souhaite la compagnie, puisqu’il est précisé qu’elle n’est « pas une personne agréable » (lignes 6-7).

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LE DÉCOR DE LA MAISON

24. La maison de Mme Aubain est située à Pont-l’Évêque, « derrière les halles » (ligne 15), « entre un passage et une ruelle aboutissant à la rivière »(lignes 16-17).

25. Elle comporte deux étages (lignes 29 et 42).

26. Au rez-de-chaussée se trouvent un vestibule, une cuisine, une salle (lignes 19-20) ; au premier étage, la chambre de Mme Aubain, celle des deuxenfants, un salon et un cabinet d’étude ; au second, la chambre de Félicité.

27. Les expressions dépréciatives, qui mettent en évidence les points négatifsde la maison et soulignent la médiocrité de la vie menée par Mme Aubain,sont : « des différences de niveau qui faisaient trébucher » (ligne 18), « Un vieuxpiano » (ligne 22), « l’appartement sentait un peu le moisi » (lignes 26-27).

28. La pièce qui est présentée en dernier est la chambre de Félicité, aussi bienparce que Félicité couche, comme toutes les servantes, dans la pièce la pluspetite et la plus élevée de la maison que parce que Félicité est, du point de vue de la conception bourgeoise de l’époque, la personne la moins importante de la famille.

◆ ÉTUDIER LA FONCTION DE L’INCIPIT

29. Le premier chapitre de ce récit remplit bien la fonction d’incipit puis-qu’il nous présente toutes les informations nécessaires à la compréhension du

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récit, tant du point de vue spatial (Pont-l’Évêque et la Normandie) que tem-porel (le début du XIXe siècle). Chacun des protagonistes est présenté etFélicité, qui semble devoir être l’héroïne de ce récit, plus longuement queMme Aubain, sa patronne. À la fin de ce premier chapitre, tout paraît être enplace pour que débute l’histoire des cinquante ans que Félicité a passés chezMme Aubain.

◆ LIRE L’IMAGE

31. Félicité, comme La Pourvoyeuse de Chardin un siècle avant elle, porte « un bonnet lui cachant les cheveux », des bas dont la reproduction en noir et blancne permet pas de deviner la couleur et un « tablier à bavette » ; La Pourvoyeuse deChardin ne porte pas un « mouchoir d’indienne » mais une sorte de foulard autourdu cou. Si rien n’est dit sur les chaussures de félicité, il paraît peu probablequ’elle en porte d’aussi élégantes que celles de La Pourvoyeuse.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Félicité s’est retrouvée seule après la mort de son père, « un maçon, [qui]s’était tué en tombant d’un échafaudage » (ligne 2), la mort de sa mère – nousignorons quand et comment – et le départ de ses sœurs (ligne 3). Son âgen’est pas clairement précisé ; le seul renseignement qui soit donné est qu’elleétait « tout petite » (ligne 4), lorsque ces événements se sont produits.

2. Son premier emploi fut de « garder les vaches dans la campagne » (lignes 4-5).

3. Félicité n’y était pas heureuse : « Elle grelottait [...] qu’elle n’avait pas commis »(lignes 5 à 8).

4. Son deuxième emploi fut « fille de basse-cour » (ligne 9).

5. Elle avait dû en changer, car elle avait été chassée pour un vol qu’ellen’avait pas commis (lignes 7-8).

6. Félicité espérait que Théodore l’épouserait (lignes 50-51).

C H A P I T R E 2 , L I G N E S 1 À 7 2 (pp. 16 à 20)

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◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

7. L’adjectif « stupéfait » a été formé à partir de stupefactus, participe passé duverbe stupefieri qui signifie « être interdit », « être paralysé ». Félicité, qui neconnaît que les fermes dans lesquelles elle a travaillé, ne peut que demeurerinterdite et se tenir « à l’écart modestement » (ligne 16) devant une telle munificence.

8. Pronoms personnels de la troisième personne du singulier : « elle, se, l’, la. »Déterminants possessifs de la troisième personne du singulier : « son, sa, ses. »

9. Tu avais eu, comme une autre, ton histoire d’amour. Ton père, un maçon,s’était tué en tombant d’un échafaudage. Puis ta mère mourut, tes sœurs sedispersèrent, un fermier te recueillit, et t’employa toute petite à garder lesvaches dans la campagne. Tu grelottais sous des haillons, buvais à plat ventrel’eau des mares, à propos de rien étais battue, et finalement fus chassée pourun vol de trente sols, que tu n’avais pas commis. Tu entras dans une autreferme, y devins fille de basse-cour, et, comme tu plaisais aux patrons, tescamarades te jalousaient.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

10. Dans les lignes 26 à 36, passages où les paroles échangées par Félicité etThéodore sont :– au discours direct : «“Ah !”, dit-elle » (ligne 32) ; «“Mais non, je vous jure !”»(ligne 36) ;– au discours indirect : « disant qu’il fallait tout pardonner, puisque c’était “la fautede la boisson”» (lignes 26-27) ; « Il ajouta qu’on désirait l’établir » (ligne 32) ; « Alors il lui demanda si elle pensait au mariage. Elle reprit, en souriant, que c’étaitmal de se moquer » (lignes 34-35) ;– au discours indirect libre : « Du reste, il n’était pas pressé, et attendait une femmeà son goût » (ligne 33).

11. Flaubert utilise le discours direct, qui restitue les paroles telles qu’elles ontété prononcées, pour que le lecteur saisisse mieux l’émotion de Félicité lorsqu’elle apprend que Théodore, le garçon qu’elle aime, et elle, sont désormais voisins. Il utilise également le discours direct pour les paroles parlesquelles Théodore s’engage envers Félicité afin de mieux faire ensuite ressortir sa trahison. Pour les informations qu’il juge moins importantes, il

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C h a p i t r e 2 , l i g n e s 1 à 7 2

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utilise le discours indirect, car cela lui permet de ne pas rompre la narration ;le discours indirect libre permet d’alléger la phrase (pas de conjonction desubordination) tout en conservant la continuité de la narration.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : L’HISTOIRE D’AMOUR DE FÉLICITÉ

12. Théodore, dans sa relation avec Félicité, ne cherche qu’à assouvir sa passion, son désir physique. Flaubert le rappelle à plusieurs reprises : « Au bordd’un champ d’avoine, il la renversa brutalement » (ligne 21) ; « Cette résistance exaspéra l’amour de Théodore [...] il proposa de l’épouser » (lignes 49 à 51) ; « Théodore la torturait avec ses inquiétudes et ses instances » (lignes 57-58).

13. Félicité ne partage pas les idées de Théodore. Si elle a parfaitement compris où il voulait en venir (« Elle n’était pas innocente [...] l’avaient instruite »,lignes 46-47), elle n’a pas l’intention de lui céder (« mais la raison et l’instinctde l’honneur l’empêchèrent de faillir », lignes 47-48).

14. Pour parvenir à ses fins, Théodore promet à Félicité de l’épouser (lignes 50-51).

15. Flaubert montre l’effondrement définitif des rêves de Félicité en troisphrases qui opposent illusion (« Le moment arrivé, elle courut vers l’amoureux »,ligne 62) et désillusion (« À sa place, elle trouva un de ses amis. Il lui apprit qu’ellene devait plus le revoir », lignes 63-64).

16. Théodore n’épouse pas Félicité car elle n’est pas assez riche pour luiacheter un homme qui le remplacerait pour le service militaire.

17. L’adjectif qui qualifie le chagrin de Félicité est « désordonné ». Cet adjectif,qui signifie que Félicité ne sait pas imposer de retenue à son chagrin, est justifié par la phrase suivante qui en montre les manifestations physiques violentes et anarchiques (« Elle se jeta […] jusqu’au soleil levant », lignes 67 à 69).

18. Le chagrin de Félicité est aussi violent parce qu’elle se sent trahie, flouée.Elle se rend compte que Théodore ne l’a jamais aimée et n’a jamais eu l’intention de l’épouser ; elle comprend que, depuis le début, il n’avait jamaiseu d’autre intention que celle de profiter d’elle, sachant de toute évidencequ’il ne l’épouserait pas.

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19. Flaubert utilise le démonstratif possessif « son » (ligne 1), dans l’expres-sion « son histoire d’amour », car Théodore n’a jamais aimé Félicité : seuleFélicité a été impliquée dans cet amour.

◆ ÉTUDIER LA FONCTION DE CET EXTRAIT

20. Le début de ce chapitre 2 nous apprend quelle a été la vie de Félicitédans son enfance et sa jeunesse.

21. Les événements relatés sont donc antérieurs à ceux relatés au chapitre 1.

22. Ce procédé, qui bouleverse l’ordre chronologique, s’appelle un « retouren arrière ».

◆ LIRE L’IMAGE

24. Les deux expressions du texte utilisées par l’illustrateur sont : « à garderles vaches » (il représente deux vaches) et « buvait à plat ventre l’eau des mares » ;il insiste ainsi sur ce qui caractérisait la vie de Félicité avant qu’elle ne rencontre Mme Aubain : une condition sociale très défavorisée, une misèreimmense et une solitude extrême.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Mme Aubain engage Félicité comme cuisinière (ligne 75).

2. Mais bientôt, Félicité va se trouver chargée d’autres activités :– s’occuper de Paul et de Virginie (lignes 82 à 87) ;– recevoir les habitués qui, le jeudi soir, viennent faire une partie de boston(lignes 88 à 91) ;– recevoir les fermiers de Geffosses et de Toucques et marchander avec eux(lignes 96 à 105) ;– accueillir les visiteurs tels que le marquis de Gremanville ou M. Bourais etempêcher, au besoin, qu’ils importunent Mme Aubain (lignes 106 à 121).

C H A P I T R E 2 , L I G N E S 7 3 À 1 8 8 (pp. 24 à 29)

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C h a p i t r e 2 , l i g n e s 7 3 à 1 8 8

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3. La seule sortie qui vient rompre la routine de la vie quotidienne est unejournée passée à la ferme de Geffosses, « Quand le temps était clair » (ligne 137).

4. et 5. Cette sortie a failli se terminer tragiquement « Un soir d’automne »,lorsque Félicité et la famille Aubain ont été attaquées par un taureau. C’estFélicité qui, réussissant à éloigner le taureau, sauve la vie de Mme Aubain etde ses enfants.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE

6. Synonymes de l’adjectif « héroïque » : fort, brave, courageux, vaillant, intré-pide, hardi, valeureux, audacieux.

7. Le nom donné à un personnage qui a une conduite héroïque est « héros ».Dans la mythologie grecque, les héros étaient des demi-dieux (nés d’un dieuet d’un être humain) dont les actions et les qualités suscitaient l’admiration.Exemples de héros : Héraclès (en latin Hercule), fils de Zeus (Jupiter) etd’Alcmène ; Énée, fils du prince troyen Anchise et d’Aphrodite (Vénus).Le sens s’est ensuite étendu à tout personnage qui se distinguait par desactions remarquables et à tout personnage principal d’une œuvre littéraire.Ces deux sens peuvent parfaitement s’appliquer à Félicité.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS NARRATIF (LIGNES 154 À 188)

8. Les élèves doivent facilement retrouver les différentes étapes du schémanarratif.– La situation initiale, qui correspond le plus souvent aux premières lignes durécit, donne des précisions sur les personnages, le lieu, l’époque et les circonstances de l’action.– L’élément modificateur vient transformer l’équilibre de la situation initiale.– Une suite d’actions (encore appelées péripéties) découle de cette modifi-cation et son but est d’amener à un nouvel équilibre.– L’élément de résolution permet de conclure l’histoire.– La situation finale achève le récit en établissant un nouvel ordre qui peutêtre identique, meilleur ou pire que celui de la situation initiale.

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9. – Situation initiale : « Un soir d’automne, [...] quatre personnes passer » (lignes 154 à 158). Des précisions sont données sur les personnages, immé-diatement identifiables par le lecteur comme étant Félicité et la familleAubain ; le lieu, « les herbages » ; le temps, « Un soir d’automne » ; les circons-tances de l’action, « on s’en retourna » (de la ferme de Geffosses).– Élément modificateur : « quelques-uns [des bœufs] se levèrent, puis se mirenten rond devant elles », lignes 159-160 (passage de l’imparfait, destiné à la description du cadre, au passé simple qui marque le déclenchement du récit).– Péripéties : « Ne craignez rien [...] une seconde de plus il l’éventrait »(lignes 160 à 184). Félicité réussit à calmer les bœufs. Elle sauve Mme Aubainet les enfants du danger que constituait le taureau : elle tempère Mme Aubainqui voulait courir ; elle ralentit la course du taureau en lui lançant des mottesde terre ; elle fait accélérer Mme Aubain et ses enfants pour qu’ils sortent duchamp.– Élément de résolution : Félicité se glisse entre les barreaux de la clôture(lignes 184-185).– Situation finale : Félicité est une âme charitable (lignes 186 à 188).

10. Le passé simple est utilisé pour les actions de Félicité et de Mme Aubain.L’imparfait est utilisé pour présenter le cadre de l’action, pour donner des explications quant au comportement du taureau (« Ses sabots [...] battaientl’herbe », lignes 168-169 ; « il galopait », ligne 169), de Mme Aubain (« allait courir », ligne 166 ; « pressaient le pas », ligne 167) ou de Félicité.

11. Notations visuelles : « C’était un taureau, que cachait le brouillard », « Il baissait le mufle, secouait les cornes et tremblait de fureur. »Notations auditives : « un beuglement formidable s’éleva », « un souffle sonore », « beuglant horriblement. »Notations qui sont à la fois auditives et visuelles : « Ses sabots, comme des marteaux, battaient l’herbe de la prairie ; voilà qu’il galopait maintenant ! »(L’alternance des allitérations en consonnes sourdes – s, p, t – et en consonnesonore – b –, illustre la comparaison du bruit des sabots avec celui d’un marteau et rend vivante pour le lecteur la poursuite haletante du taureau.)Flaubert utilise ces notations visuelles et auditives pour augmenter l’angoissedu lecteur face au danger extrême que représente le taureau pour Félicité etsa famille.

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12. Pour traduire l’affolement de Mme Aubain, Flaubert explique qu’elle « allait courir », puis il emploie l’adjectif « éperdue » ; enfin, il ajoute commentMme Aubain, tout à son affolement, doit faire des efforts pour réussir às’échapper : elle « tomba plusieurs fois en tâchant de gravir le talus, et à force decourage y parvint » (lignes 180-181).

13. Dans cet épisode, Félicité fait preuve de courage, de sang-froid et de présence d’esprit.

◆ ÉTUDIER UN GENRE : LA NOUVELLE

14. Les personnages présentés dans ce passage sont le fermier Robelin, le fermier Liébard, le marquis de Gremanville, M. Bourais, un ancien avoué, etGuyot, un employé à la mairie de Pont-l’Évêque. Chaque portrait est trèscourt, juste esquissé : seuls les traits de caractère indispensables sont présentés.

15. Ces courts portraits permettent de mettre en évidence la caractéristiqueprincipale de la nouvelle : sa brièveté.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

16. Indications temporelles marquant la répétition : « Tous les jeudis »(ligne 88) ; « Chaque lundi matin » (ligne 92) ; « À des époques indéterminées »(ligne 106) ; « Quand le temps était clair » (ligne 137). Indications temporellesmarquant le moment précis : « Un soir d’automne » (ligne 154).

17. La première partie, qui s’appuie sur les indications temporelles marquantla répétition, va du début du passage jusqu’à « découvrait ses petits pantalons brodés » (ligne 153) ; le titre pourrait en être : « La vie routinière de la familleAubain. »La deuxième partie débute avec une indication temporelle précise (« Un soird’automne ») ; le titre pourrait être : « L’épisode extraordinaire du taureau. »

◆ ÉTUDIER LE PERSONNAGE DE FÉLICITÉ

18. La phrase « Félicité n’en tira aucun orgueil, ne se doutant même pas qu’elle eûtrien fait d’héroïque » (lignes 187-188) rappelle que Félicité est tout entière faited’abnégation et qu’elle est prête à donner sa vie pour ceux qu’elle aime.

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19. Félicité, pour la première fois de sa vie, peut manifester toute la tendresseet le dévouement qu’elle porte en elle à ceux qui l’entourent. Les restrictionsque lui impose Mme Aubain dans son comportement envers les enfants nel’empêchent pas de les aimer profondément. C’est pourquoi Flaubert peutdire : « Cependant elle se trouvait heureuse. La douceur du milieu avait fondu sa tristesse » (lignes 86-87).

20. Félicité traite chacun des visiteurs de Mme Aubain en fonction de soncaractère et fait preuve de bon sens. Ainsi, elle se montre capable de tenir têteaux marchandages des fermiers qui tentent de tromper sa sagacité. Elle estaussi capable de mettre le marquis de Gremanville à la porte lorsque celui-cicommence, sous l’emprise de la boisson, à tenir des propos grivois ; elle respecte M. Bourais et sa condition d’avoué.

21. Pour Félicité, l’entrée au service de Mme Aubain constitue une promo-tion sociale puisqu’elle passe du statut de fille de ferme à celui de servante.De la fréquentation des paysans, elle passe à celle de la bourgeoisie.

◆ LIRE L’IMAGE

23. Cette gravure illustre la fin de l’épisode du taureau : Félicité lance desmottes de gazon pour aveugler le taureau pendant que sa maîtresse s’enfuit.En ce qui concerne Mme Aubain, l’illustrateur effectue une légère transpo -sition : elle n’est pas représentée en train de « gravir le talus » mais de se « couler entre deux barreaux » de la barrière à claire-voie. Mais, en présentantMme Aubain au premier plan et Félicité au deuxième, l’illustrateur respectebien le caractère de Félicité, entièrement fait de dévouement et d’abnégation.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1.Virginie souffre d’une affection nerveuse à la suite de la frayeur que lui acausée le taureau.

2. Le docteur Poupart conseille d’emmener Virginie aux bains de mer.

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3. Le traitement est efficace, puisque « Virginie, dès les premiers jours, se sentitmoins faible, résultat du changement d’air et de l’action des bains » (lignes 246-247).

4. Le verbe « toussait » (ligne 310) montre au lecteur attentif que la santé deVirginie reste source d’inquiétude.

5. M. Bourais est le conseiller de Mme Aubain : elle lui demande son avis aussibien quand il s’agit d’emmener Virginie à Trouville (ligne 193) que lorsqu’ilfaut choisir un collège pour Paul (ligne 312).

6. Nastasie Barette, épouse d’un certain Leroux, est la sœur de Félicité. Lafamille de Nastasie compte quatre autres personnes : son mari, un nourrisson,un enfant, dont on ne sait s’il s’agit d’un garçon ou d’une fille, et un petit mousse.

7. Après les vacances, Paul est envoyé comme pensionnaire au collège deCaen (ligne 313) ; quelques mois plus tard, à Noël, Virginie est envoyée aucatéchisme (lignes 319-320).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE

8. Mots appartenant au champ lexical du monde marin : « calfats, carènes,barques, balises, louvoyer, voiles, mâts, misaine, vagues, port, ancre, bateau, quai, matelots, bordage, poissons. »

9. Termes techniques : « calfats, carènes, balises, louvoyer, bordage. »

10. Flaubert, qui a le souci d’observer la réalité et d’en rendre compte minu-tieusement, est un écrivain réaliste.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

11. L’expression montrant que le narrateur intervient pour donner son opinion est : « évidemment ils l’exploitaient » (lignes 307-308).

12. En donnant ainsi son opinion, le narrateur insiste sur le dévouementdont Félicité fait preuve à l’égard de sa famille.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

13. Les expressions utilisées pour présenter la mer (lignes 258 à 266) sont : « brillante de soleil », « lisse comme un miroir », « tellement douce qu’on entendait àpeine son murmure. »

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14. Celles-ci parlent de la lumière qui la baigne.

15. Ces expressions s’intéressent aux sensations visuelles nées des reflets de lalumière sur la mer. Ici, Flaubert se rapproche des impressionnistes, qui se veu-lent peintres de la lumière dont ils tentent de saisir les manifestations variées.

16. Dans les lignes 302 à 305, le pronom indéfini « on » est utilisé à la placedu pronom personnel « ils », utilisé dans le paragraphe suivant. L’utilisationdu pronom personnel « on » permet de faire participer plus intimement lelecteur à la vie de la famille Aubain.

◆ ÉTUDIER LES PERSONNAGES

17. Cette fois-ci, c’est à l’égard de sa sœur et de ses neveux que Félicité faitpreuve de dévouement : « Elle leur acheta une couverture, des chemises, un fourneau ; évidemment ils l’exploitaient. »

18. Mme Aubain, « qui d’ailleurs n’aimait pas les familiarités du neveu, car il tutoyaitson fils », se comporte en bourgeoise puisqu’elle veut éviter que son fils nefréquente des personnes qui n’appartiennent pas à sa condition sociale.

19. Le père et la mère Liébard. Expressions qui montrent leur dévouement :« Ses colis [...] un manteau roulé formait une manière de siège » (lignes 195 à 199) ;« Elle lui servit un déjeuner [...] à l’eau-de-vie » (lignes 219 à 222).Expressions qui montrent leur attachement respectueux : « accompagnant letout [...] depuis plusieurs générations » (lignes 222 à 227).Expressions qui montrent leur dépendance vis-à-vis de Mme Aubain : « Cependant la charreterie [...] de reharnacher les bêtes » (lignes 238 à 240).

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA CAMPAGNE NORMANDE

20. « La route était si mauvaise… » Détails choisis pour peindre cette route : « huit kilomètres exigèrent deux heures. Les chevaux enfonçaient jusqu’aux paturonsdans la boue [...] ou bien ils butaient contre les ornières » (lignes 202 à 206).

21. « La ferme avait, comme eux, un caractère d’ancienneté » (ligne 227). Tous lesdétails corroborent ce caractère d’ancienneté, qu’il s’agisse de l’aspect de lapièce (« Les poutrelles du plafond [...] gris de poussière »), ou de celui du dressoirchargé d’objets hétéroclites entassés au fil des ans (« Un dressoir en chêne [...]fit rire les enfants »). Les arbres disent eux aussi leur âge avancé (« Pas un arbre

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[...] repris par le milieu »). Enfin, les toits à l’épaisseur inégale et « la charreterie[qui] tombait en ruine » complètent cette idée d’ancienneté.

22. Flaubert a, comme nous l’avons vu, le souci d’observer la réalité et d’enrendre compte minutieusement : il est donc un écrivain réaliste.

◆ ÉTUDIER LE SÉJOUR À TROUVILLE

23. La famille Aubain loge dans une auberge appelée L’Agneau d’or et tenuepar la mère David (ligne 245).

24. Le matin, la famille Aubain consacre la plus grande partie de son tempsaux bains de mer (lignes 246 à 250). L’après-midi est réservé aux promenades :certains jours, celles-ci se déroulent sur les hauteurs proches de Trouville etpermettent de contempler la mer (lignes 258 à 266) ; d’autres jours, celles-cise déroulent en bordure de mer et permettent de découvrir la faune et laflore marines ainsi qu’une jolie vue sur Trouville (lignes 267 à 277). Les joursoù le temps est trop chaud, la famille ne sort pas et en profite pour admirerle retour des barques de pêcheurs (lignes 278 à 295).

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. et 2. Virginie, accompagnée de Félicité, se rend tous les jours à l’églisepour y suivre le catéchisme.

3. Le prêtre y enseigne « l’Histoire sainte » (ligne 11) à travers le récit « [du]paradis, [du] déluge, [de] la tour de Babel, des villes en flammes, des peuples qui mouraient, des idoles renversées », il leur raconte l’histoire des Hébreux, le peupleélu par Dieu. Il leur parle également du Christ, à travers le récit que les Évangiles font de sa vie et de sa Passion.

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4. Les cours de catéchisme préparent Virginie à sa première communion ; lors de celle-ci, elle recevra pour la première fois le corps du Christ sous l’apparence d’une hostie.

5. Après l’instruction religieuse qui, au XIXe siècle, était absolument primor-diale, particulièrement chez une fille, Mme Aubain, qui souhaite faire deVirginie une jeune fille accomplie, envisage de lui faire apprendre l’anglais etla musique.

6. Pour cela, elle décide de l’envoyer chez « les Ursulines d’Honfleur »(ligne 71). Ces religieuses, venues d’Italie et qui s’installèrent d’abord à Parisau début du XVIIe siècle, acquirent rapidement une bonne réputation. Outrel’enseignement religieux, poursuivi après la première communion, ellesenseignaient l’orthographe, la lecture, le latin, l’anglais, la musique et égale-ment tout ce qui devait être connu d’une jeune fille pour qu’elle deviennepar la suite une maîtresse de maison accomplie.

7. Félicité découvre le catéchisme en même temps que Virginie parce queson éducation religieuse avait été négligée pendant sa jeunesse (ligne 38).Rappeler à ce propos aux élèves le début du chapitre 2.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE

8. C’est Félicité qui est désignée par le pronom personnel « elle » (ligne 1).Ce pronom, placé en tête de chapitre, et utilisé ensuite dans les sept premiersparagraphes (il occupait déjà cette place dans le chapitre 2), ne déroute pas lelecteur et ne laisse planer aucun doute quant à l’identité du personnage ; aucontraire, il souligne que Félicité est si présente à l’esprit du lecteur quecelui-ci ne peut mettre d’autre image derrière ce pronom.

9. Dans les lignes 14-15, le nom utilisé comme synonyme de Dieu est « Très-Haut ».

10. Le nom « passion » a été formé à partir du nom latin passio, nis, f. quisignifie à la fois la souffrance physique et l’affection de l’âme. Ici, « Passion »avec une majuscule renvoie au récit que font les Évangiles de l’arrestation, dela condamnation, de l’agonie et de la mort de Jésus.Autres sens de passion : amour violent qui domine la raison ; objet de cet amour.

11. « minée » signifie « rongée, tourmentée par le chagrin ».

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◆ ÉTUDIER LE DISCOURS NARRATIF (LIGNES 11 À 30)

12. Les cours de catéchisme sont vus par les yeux de Félicité. Le récit descours de catéchisme est introduit par la phrase : « elle s’avançait [...] promenaitses yeux autour d’elle » (lignes 1 à 4).

13. On dit alors que la narration est faite d’un point de vue interne.

14. Dans les lignes 15 à 19, les pensées de Félicité sont rapportées au discoursindirect libre.

15. Le discours indirect libre conserve la continuité de la narration puisqu’iln’utilise pas de conjonction de subordination. Cela permet à Flaubert denous présenter sur un même plan ce que voit Félicité et ce qu’elle ressent.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

16. Le blanc est le symbole de la pureté.

17. C’est la comparaison « formait comme un champ de neige » (ligne 48) quiévoque cette couleur.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : L’HISTOIRE SAINTE

18. Se reporter à la Bible, Ancien Testament, premier livre du Pentateuque,livre de la Genèse : paradis (Genèse, chapitres 1, 2 et 3) ; déluge (Genèse, chapitres 6, 7, 8 et 9) ; tour de Babel (Genèse, chapitre 11, 1-9).

◆ ÉTUDIER LES PERSONNAGES

19. Félicité et la religion.a) Verbes ou groupes verbaux ayant pour sujet le pronom personnel « elle »et traduisant :– une vision : « Elle croyait voir le paradis » ; « elle garda de cet éblouissement » ;« Elle avait peine à imaginer » ;– un sentiment : « elle pleura » ; « elle aima plus tendrement » ; « elle demeuraitdans une adoration » ;– un raisonnement : « elle n’y comprenait rien ».

b) Le Saint-Esprit est perçu par Félicité à la fois comme un oiseau, commeun feu et aussi comme un souffle.Dans l’Évangile, le Saint-Esprit est présenté comme un oiseau (une colombe)lors du baptême de Jésus par Jean-Baptiste (Matthieu, 3, 13-17 ; Marc, 1,

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9-11 ; Luc, 3, 21-22). L’Esprit-Saint est présent à la fois comme un feu et unsouffle dans le récit de la Pentecôte fait dans les Actes des apôtres (2, 1-13).

c) Félicité, qui n’est pas habituée aux raisonnements, ne peut comprendre cequ’elle entend. Ce n’est pas par son intelligence mais par ses sens et par soncœur qu’elle va entrer en contact avec la religion. Félicité doit avant tout voiret ressentir.

20. Félicité et Virginie.a) C’est avant tout par des actes que Félicité traduit son amour pour Virginie.Tout d’abord, elle imite toutes ses pratiques religieuses (lignes 38 à 40). Ce mimétisme va même plus loin : lorsque Virginie reçoit la communion,tout se passe comme si c’était Félicité elle-même qui la recevait. Ensuite, ellese soucie de tout ce qui concerne la tenue de la première communiante(lignes 41 à 44) et ne la quitte pas des yeux pendant toute la cérémonie(lignes 45 à 58). Enfin, elle s’ennuie de ne plus pouvoir s’occuper de Virginieaprès le départ de celle-ci ; le désœuvrement qui en découle traduit là encorel’amour qu’elle porte à Virginie (lignes 93 à 101).b) Cet amour n’est pas source de bonheur pour Félicité : « La première communion la tourmentait » (ligne 41) ; « elle éprouva une angoisse » (ligne 45) ;elle était « minée » (ligne 101).

21. Après le départ de Virginie, Mme Aubain manifeste tout d’abord son chagrin par « une défaillance », c’est-à-dire un malaise. Nous apprenons ensuiteque « La privation de sa fille lui fut d’abord très douloureuse » (ligne 89). Le mot« d’abord » indique d’emblée que Mme Aubain va finir par s’habituer, ce queconfirme la phrase suivante : « Mais trois fois [...] comblait le vide des heures. »Au grand désespoir de la séparation succède la résignation de l’habitude.Pas de résignation, au contraire, pour Félicité qui ne réussit pas à occuper levide laissé par l’absence de Virginie : « Dans son désœuvrement, elle [...] étaitminée. »

◆ LIRE L’IMAGE

23. Le tableau intitulé La Visite à la grand-mère pourrait être un tableau repré-sentant Virginie et Félicité à la veille de la première communion de Virginieparce qu’il montre la sollicitude et l’amour de la grand-mère pour sa petite-fille ; la petite-fille est vêtue de la même manière que Virginie, elle porte unlong voile blanc. En outre, la grand-mère est habillée comme Félicité.

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◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1.Victor est le neveu de Félicité, le fils d’une de ses sœurs.

2. Félicité demande à Mme Aubain la permission de le recevoir pour « se dissiper » (ligne 102), c’est-à-dire pour se distraire du chagrin que lui a causéle départ de Virginie.

3. Le jeune homme est marin (cf. le chapitre 2, ligne 300, où il était présentévêtu en mousse ; il apparaissait donc destiné à cette fonction).

4. Lorsque Victor pratique le cabotage, il se rend « successivement à Morlaix, àDunkerque et à Brighton » (lignes 123-124). Bref, il ne navigue pas très loin descôtes françaises. Mais lorsqu’il s’engage « au long cours », il part pour des terreslointaines : « l’Amérique, les Colonies, les Îles » (lignes 172-173).

5. Victor mourra de la fièvre jaune dans une de ces lointaines contrées (lignes 271 à 275).

6. Une dizaine d’années se sont écoulées depuis le début du récit : Félicitéapprend que Victor s’engage au long cours le 14 juillet 1819 (ligne 131) et lerécit commençait aux environs de 1809, date de la mort de M. Aubain (chapitre 1, ligne 9).

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE

7. L’expression « tirer quelque chose » de quelqu’un signifie obtenir quelquechose de quelqu’un d’une manière plus ou moins honnête.

8. Cette expression est évidemment dépréciative.

9. Elle présente la famille de Victor comme une famille intéressée qui n’enveut qu’à l’argent de Félicité.

10. Cette idée avait déjà été formulée au chapitre 2, à la ligne 307, lorsqueFlaubert dit : « évidemment ils l’exploitaient. »

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

11. Dans la phrase : « il faisait une tache noire qui pâlissait toujours, s’enfonça, disparut », les deux premiers verbes sont à l’imparfait car, dans ce récit au

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passé, ils expriment une action qui dure. Les deux verbes suivants sont aupassé simple car ils expriment des actions brèves et ponctuelles.

12. Dans la description de la rivière, la comparaison qui montre que Féliciténe voit la nature qu’à travers sa tristesse est : « au fond, de grandes herbes s’y penchaient, comme des chevelures de cadavres flottant dans l’eau. »

◆ ÉTUDIER LE PERSONNAGE DE FÉLICITÉ

13. Félicité, qui est en mal d’affection après le départ de Virginie en pension,reporte tout son amour sur son neveu Victor. Les marques d’affection qu’ellelui donne sont nombreuses. Elle lui laisse sa part de nourriture : « et, mangeantelle-même [...], qu’il finissait par s’endormir » (lignes 107 à 109) ; elle s’appuie « sur son bras dans un orgueil maternel » (ligne 112) ; à chacune de ses visites,elle lui donne quelque chose : « soit un paquet de cassonade, du savon, de l’eau-de-vie, parfois même de l’argent » (lignes 114-115) ; elle lui raccommodeses vêtements (lignes 115-116) ; elle n’hésite pas à parcourir plus de trente kilomètres aller et retour pour se rendre à Honfleur dire au revoir une dernière fois à Victor (lignes 136 à 139) ; enfin, après son départ, elle priepour lui en passant près d’un calvaire (lignes 160-161).

14. Après le départ de Victor « à l’autre bout du monde », l’amour de Félicitédevient source d’angoisse et d’inquiétude. Félicité, qui « pens[e] exclusivementà son neveu » (ligne 175), ne cesse de se demander s’il reviendra vivant et nevit les événements de sa vie quotidienne qu’en fonction de leur incidencepossible sur celle de Victor : « Les jours de soleil, elle se tourmentait [...], se mou-rait le long d’une plage déserte » (lignes 175 à 183) ; elle suit son trajet grâce auxrenseignements que lui donne le pharmacien (lignes 210 à 212) et découvreles pays où il séjourne grâce aux explications de Bourais (lignes 219 à 223).

15. À la mort de Victor, Félicité ne se livre pas à des manifestations déme -surées de chagrin lorsqu’elle est en public, mais se contente de gestes sobreset mesurés : « Félicité tomba sur une chaise, en s’appuyant la tête à la cloison, etferma ses paupières » ; « le front baissé, les mains pendantes, l’œil fixe » (lignes 240 à242) ; « Elle retenait sa douleur, jusqu’au soir fut très brave » (ligne 267).Lorsqu’elle est seule, Félicité n’impose plus aucune retenue à son chagrin : « elle s’y abandonna [...] et les deux poings contre les tempes » (lignes 268 à 270).Félicité fait preuve d’une grande maîtrise d’elle-même, d’un grand courage,et d’une grande dignité lorsqu’elle est en présence des autres.

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16. Félicité reste très attachée à Virginie, comme en témoignent les phrasessuivantes : « Virginie n’avait plus l’âge d’être tutoyée, ce qui mettait une gêne, unebarrière entre elles » (lignes 120 à 122) ; « Il lui paraissait tout simple de perdre latête à l’occasion de la petite » (lignes 205-206) ; « Les deux enfants avaient uneimportance égale » (ligne 207).

17. Deux phrases montrent la bonté de Félicité : « Félicité, bien que nourriedans la rudesse, fut indignée contre Madame, puis oublia » ; « Il lui paraissait toutsimple de perdre la tête à l’occasion de la petite. »

18. Félicité éprouve de la crainte et du respect pour Mme Aubain : « Un retard,bien sûr, contrarierait Madame » (lignes 166-167) ; elle éprouve aussi de l’amour :« Pour qu’elle se consolât par son exemple » (ligne 194) ; « Félicité [...] fut indignéecontre Madame, puis oublia » (lignes 203-204).

◆ ÉTUDIER LA FONCTION DE CET EXTRAIT

19. Félicité, envisageant l’avenir de Victor et Virginie, pense que « leurs destinées devaient être la même ». Le lecteur, déjà averti à plusieurs reprises des ennuis de santé de Virginie, peut craindre sa mort.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Les trois étapes de l’évolution de la maladie de Virginie sont :– dégradation de son état de santé : « Virginie s’affaiblissait. [...] le climat de Pont-l’Evêque » ;– rémission : « Elle fit un arrangement [...] Félicité rassurait Mme Aubain » ;– aggravation finale : « Mais, un soir [...] c’était peut-être désespéré ».

2. Paul, à qui sa mère semble incapable de résister, mène une vie de dandy etne cesse d’accumuler les dettes.

3. En 1830, la révolution de Juillet contraint Charles X, frère de Louis XVI,à abdiquer. Elle le remplace par son cousin qui régnera jusqu’à la révolutionde 1848 sous le nom de Louis-Philippe. La révolution de 1830 voit l’arrivéed’un nouveau sous-préfet, le baron de Larsonnière, à Pont-l’Évêque.

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4. Mme de Larsonnière, lorsque son mari quitte la sous-préfecture, fait cadeauà Mme Aubain d’un perroquet qu’elle avait rapporté d’Amérique.

5. Puisque le récit débutait aux environs de 1809 et que le départ du baronde Larsonnière se situe autour de 1831-1832, il s’est écoulé un peu plus devingt ans depuis que Félicité est au service de Mme Aubain.

◆ ÉTUDIER LE VOCABULAIRE

6. « affection » : maladie ; « grise » : légèrement ivre ; « bière » : cercueil.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS

7. Expressions utilisées par Flaubert dans le portrait qu’il fait de Virginieaprès sa mort : « elle aperçut Virginie étalée sur le dos, les mains jointes, la boucheouverte, et la tête en arrière [...] entre les rideaux immobiles, moins pâles que sa figure »(lignes 328 à 331). Un peu plus loin : « la figure avait jauni, les lèvres bleuirent, lenez se pinçait, les yeux s’enfonçaient » (lignes 340-341).

8. Ces expressions, qui décrivent les ravages de la mort sur l’être humain,pourraient s’appliquer à une autre morte que Virginie : aucun des détailsdonnés ne peint un trait particulier du visage de Virginie.

9. Le but poursuivi par Flaubert, pour qui « le grand art est scientifique et imper-sonnel » (lettre à George Sand, décembre 1866), est d’observer la réalité etd’en rendre compte avec minutie. Ici, Flaubert, qui fait plus qu’observer laréalité puisqu’il en privilégie les détails durs et montre la mort sous un jourimpitoyable, apparaît comme le précurseur des naturalistes.

10. Ces événements sont vus par les yeux de Félicité. La description de Virginiemorte et le récit de la veillée funèbre débute par la phrase : « elle aperçut ».

11. On dit alors que la narration est faite d’un point de vue interne.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

12. Après une première phrase simple, Flaubert utilise une phrase complexe,coordonnée à la précédente, dans laquelle alternent propositions principales(« Puis elle courut après le cabriolet » ; « sauta légèrement par-derrière ») et propo-sitions subordonnées relatives (« qu’elle rejoignit une heure plus tard » ; « où ellese tenait aux torsades »), et qui s’achève par une subordonnée conjonctivecomplément circonstanciel de temps (« quand une réflexion lui vint ») intro-

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duisant deux propositions indépendantes du discours direct (« La cour [...]s’introduisaient ? »). La troisième est à nouveau une phrase simple, coordon-née à la précédente. Cette succession de propositions, dans laquelle le rythmeest donné par une ponctuation nombreuse (chaque proposition est juxta -posée à la précédente), insiste sur le désarroi de Félicité. Choquée par la nouvelle de l’aggravation de l’état de santé de Virginie, elle ne sait que faireet enchaîne sans réfléchir les actions les unes aux autres.

13. Les verbes rendent eux aussi la diversité et la rapidité de ces actions (« seprécipita », « courut », « rejoignit », « sauta ») qui s’achèvent sur un retour à lasituation initiale (« descendit ») après que Félicité, sur laquelle le réel gardetoujours son emprise, s’est aperçue que la porte de la cour n’était pas fermée.En plein désarroi, Félicité ne sait que se raccrocher à un détail dérisoire !

◆ ÉTUDIER LES PERSONNAGES

14. Attitudes de Félicité qui traduisent son amour pour Virginie :– au moment où elle apprend que celle-ci est gravement malade, Félicitécourt pendant une heure après le cabriolet qui emmène Mme Aubain vers sa fille (lignes 309-310) ;– au moment de sa mort, elle la veille pendant deux nuits, fait sa toilette mor-tuaire, l’enveloppe dans son linceul, la descend dans son cercueil (lignes 337à 346) ; suprême preuve de l’amour et de l’adoration qu’elle porte à Virginie,« elle coupa une grosse mèche [de ses cheveux], dont elle glissa la moitié dans sa poitrine, résolue à ne jamais s’en dessaisir » (lignes 347 à 349) ;– après sa mort, elle se rend tous les jours au cimetière et entretient sa tombe(lignes 380 à 387) ; elle l’associe à chacun de ses actes (lignes 417 à 419) ;enfin, elle demande la permission à Mme Aubain de conserver pieusement « un petit chapeau de peluche, à longs poils, couleur marron » (lignes 431 à 434)ayant appartenu à Virginie.

15. Après la mort de Virginie, « La bonté de son cœur se développa » (ligne 442).Félicité ne manque pas une occasion d’accomplir des actions généreuses,auprès de soldats, de cholériques, de Polonais ou encore d’un indigent atteintd’une énorme tumeur au bras (lignes 443 à 465).

16. Mme Aubain, aux prises avec un désespoir illimité, commence par serévolter contre Dieu (lignes 361 à 363), puis se laisse aller aux remords et àla culpabilité (lignes 363 à 365) avant de vouloir mourir pour rejoindre sa fille

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(ligne 365). Enfin, en proie à des visions concernant aussi bien son mari quesa fille, elle est incapable, pendant de longs mois, de réagir et sombre dans ladépression (lignes 374 à 376).

17. Félicité, qui fait taire son chagrin, essaie d’aider Mme Aubain avec sa discrétion et son dévouement habituels. Lorsque celle-ci est trop faible pourse rendre au cimetière, elle s’y rend pour elle (ligne 380). Elle évoque avecelle les souvenirs qui les rattachent à Virginie (lignes 417 à 419). Elle aide Mme Aubain à trier les affaires de Virginie lorsqu’elle se sent capable de le faire(lignes 422 à 427).

18. La mort de Virginie rend Mme Aubain moins hautaine et plus humaine :pour la première fois, elle va considérer Félicité non plus comme une inférieure, mais comme une égale qui partage avec elle le même chagrin(lignes 438 à 441).

◆ ÉTUDIER LA FONCTION DE L’EXTRAIT

19. L’arrivée du perroquet de Mme de Larsonnière est très importante car elleest « un grand bonheur » (ligne 466) pour Félicité qui, depuis de longuesannées, ne connaît que des malheurs. Si le perroquet est tout d’abord présenté comme un moyen pour Félicité de se rapprocher de Victor (lignes 473 à 475), le lecteur pressent qu’il va rapidement devenir l’objet deson affection et donc un moyen de reprendre goût à la vie.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. Loulou arrive en possession de Félicité parce que Mme Aubain, lassée deson comportement, veut s’en débarrasser (lignes 3 à 6).

2. Premier gros souci pour Félicité, la maladie de Loulou : celui-ci, atteint dela pépie, petite peau qui pousse sous la langue des oiseaux, ne peut « plus parler ni manger » (lignes 43-44) ; deuxième souci, la disparition de Loulou(lignes 50 à 67).

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3. Loulou meurt vraisemblablement d’une maladie pulmonaire liée à unrefroidissement. « Congestion » (ligne 108) est ici synonyme de congestionpulmonaire. Pourtant, pour Félicité, Loulou serait mort d’un « empoison -nement par le persil » (ligne 109) perpétré par Fabu.

4. Mme Aubain conseille à Félicité de faire empailler Loulou afin de leconserver mort auprès d’elle.

5. Sur le chemin de Honfleur, Félicité, gênée par sa surdité, n’entend pas arriver une malle-poste dont les chevaux, lancés à toute vitesse, l’évitent dejustesse. Furieux, le postillon lui donne un coup de fouet si fort qu’il l’assomme et la blesse cruellement au visage.

6. Puisque le récit débutait aux environs de 1809, et que la mort de Loulouest située pendant l’hiver 1837, il s’est écoulé vingt-huit ans environ depuisque Félicité est au service de Mme Aubain.

◆ ÉTUDIER LA GRAMMAIRE

7. Proposition relative : Loulou, qui s’était permis d’enfoncer la tête dans sacorbeille, avait reçu du garçon boucher une chiquenaude.Proposition circonstancielle de cause : Loulou, parce qu’il s’était permis…D’autres conjonctions circonstancielles de cause peuvent être utilisées.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

8. Dans le contexte des relations extrêmement conflictuelles entre Bourais etLoulou, la litote est : « et les regards qu’il envoyait à l’oiseau manquaient de tendresse » (lignes 29-30). Ici, « manquaient de tendresse » est une façon atté-nuée de dire « pleins de haine ».

◆ ÉTUDIER LE PORTRAIT DU PERROQUET (LIGNES 1 À 39)

9. Le perroquet s’appelle Loulou. Ce nom surprend les visiteurs car tous lesperroquets sont censés s’appeler Jacquot (ligne 11).

10. Dans le premier paragraphe, adjectifs qualifiant le perroquet : « vert, rose,bleu, dorée. » Tous ces adjectifs appartiennent au champ lexical de la couleur.

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11. La présentation du caractère de Loulou commence par la conjonction decoordination « mais » (ligne 3), placée au début du deuxième paragraphe.Cette conjonction introduit une opposition entre deux termes de mêmenature grammaticale, ici deux propositions indépendantes. Le lecteur estimmédiatement prévenu que ce perroquet au corps merveilleux n’aura pasun caractère facile.

12. Ce perroquet est fatigant ; mal élevé, il sème le désordre et la saleté dansla vie bien ordonnée de Mme Aubain (lignes 3 à 5) ; il est obstiné ou stupide,selon les points de vue, puisqu’il refuse de parler en public (lignes 12 à 14) ;il est insupportable, puisque, par amour de la compagnie, il trouble les soiréesdes habitués de Mme Aubain (lignes 19 à 21) ; il est moqueur, voire un peucynique avec le malheureux Bourais (lignes 22 à 26), et rancunier, comme entémoigne son attitude à l’égard de Fabu (lignes 32-33). Jamais Loulou n’estprésenté de façon statique, mais toujours à travers les actions qu’il accomplit.

◆ ÉTUDIER LE PERSONNAGE DE FÉLICITÉ

13. Les marques de tendresse de Félicité pour Loulou sont constantes.Elle commence tout d’abord par l’instruire (lignes 7 à 9) puis, voulant lui évi-ter les mauvaises fréquentations qui, comme celle de Fabu, pourraient nuireà ses bonnes manières, elle l’installe auprès d’elle dans la cuisine (ligne 38).Elle s’inquiète lorsqu’il descend les escaliers, craignant qu’il ne soit pris « d’étourdissements » (ligne 43). Elle le guérit lorsqu’il est malade, utilisant lesconnaissances acquises auprès des poules en tant que fille de basse-cour. Elleprend soin de sa santé en lui faisant prendre l’air (ligne 50) et le recherchependant de longues heures lorsqu’il s’est échappé (lignes 52 à 66). Elle dialogue avec lui et le laisse faire tout ce qu’il veut (lignes 90 à 104).Enfin, lorsqu’il meurt et qu’elle prend la décision de le faire empailler, ellen’ose le confier à quiconque et le conduit elle-même jusqu’à Honfleur (lignes 116-117). Victime d’un accident qui la meurtrit douloureusement danssa chair, elle ne songe qu’à Loulou qui, heureusement, n’a rien eu (ligne 136)et se console de sa blessure « en regardant l’oiseau » (lignes 141-142).

14. Félicité ne se remet jamais de la fugue de Loulou (lignes 68-69) et, à partir de cette date, ne connaît que des ennuis de santé qui, du refroidisse-ment à l’angine et au mal d’oreilles, la conduisent, trois ans plus tard, à êtrecomplètement sourde (lignes 70 à 72).

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15. Le seul langage que perçoit Félicité, désormais totalement isolée dumonde, c’est le langage du perroquet avec lequel elle continue à avoir desdialogues fréquents (ligne 90).

16. La phrase qui montre que Loulou remplace, dans le cœur de Félicité,l’amoureux qui l’a abandonnée et les enfants disparus est : « Loulou, dans sonisolement, était presque un fils, un amoureux. »

17. À son arrivée à Honfleur, Félicité est submergée par une vague de tristesse en pensant à ce qu’a été sa vie : la vue d’Honfleur fait resurgir en ellele dernier voyage qu’elle y a effectué pour venir dire adieu à Victor, qu’ellen’a ensuite jamais revu. Flaubert souligne ainsi la puissance irrésistible dusouvenir – involontaire – né du parallélisme de deux situations. En abolissanttoute distance entre Félicité et les différents moments de son existence, il luiprésente la totalité de son échec.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. et 2. Félicité installe Loulou, empaillé, dans sa chambre (ligne 161), sur lecorps de la cheminée (lignes 182-183).

3. Félicité finit par confondre Loulou avec le Saint-Esprit (lignes 193 à 207).

4. Les trois événements importants qui marquent la vie de la famille Aubainet de son entourage sont : le mariage de Paul, devenu un jeune hommesérieux et travailleur (lignes 211 à 218) ; la mort de Bourais qui n’est pas l’homme honnête que tout Pont-l’Évêque estimait, mais une crapule(lignes 223 à 226) ; enfin, et de loin le bouleversement le plus important pour Félicité, la mort de Mme Aubain (lignes 229 à 233).

5. Avec la mort de Mme Aubain commence le déclin de Félicité. La rente quelui a léguée sa maîtresse et ses faibles dépenses lui permettent de survivre.Mais Félicité, qui sait que la maison a été mise en vente par les héritiers,

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craint de se retrouver à la rue du jour au lendemain ; pour éviter de se faireremarquer, elle se mure dans sa solitude et finit par vivre dans une maison si délabrée qu’elle attrape une pneumonie. D’autre part, Félicité, dont la vien’a été que dévouement, s’étiole faute de pouvoir manifester sa tendresse àquelqu’un.

6. Lorsque Paul se marie, il est âgé de trente-six ans (ligne 214). LorsqueFélicité est entrée au service de Mme Aubain, Paul avait sept ans (chapitre 2,ligne 83) : cela fait donc vingt-neuf ans que Félicité est au service de lafamille Aubain.

◆ ÉTUDIER LA GRAMMAIRE

7. Le pronom personnel « il », ligne 157, situé au début de ce passage, est mispour Loulou, nom qui était utilisé à la fin du passage précédent (faire remar-quer aux élèves que ces deux passages appartiennent à un même chapitre).Ligne 194, il renvoie grammaticalement au nom « portrait ». Mais le sensconduit également à l’identifier comme une reprise du nom « Saint-Esprit »ou de l’expression « image d’Épinal ». Flaubert crée cette ambiguïté pour montrer combien, dans l’esprit de Félicité, le Saint-Esprit et Loulou ne font qu’un.

◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA CHAMBRE DE FÉLICITÉ

8. Le mot « hétéroclites » signifie « composé d’objets disparates ».

9. Flaubert dit que la chambre de Félicité « avait l’air tout à la fois d’une chapelle et d’un bazar » (lignes 162-163).

10. Le mot « chapelle » est renforcé par la précision « objets religieux » ; « bazar »est renforcé par la précision « choses hétéroclites » (ligne 164).

11. Les objets religieux sont : « des chapelets, des médailles, plusieurs bonnesVierges, un bénitier en noix de coco » (lignes 169 à 171). La commode est assi-milée à un autel (lignes 171-172). Quant aux autres objets, ils forment bienun ensemble de choses hétéroclites : objets pour la toilette (« un pot à eau,deux peignes, et un cube de savon bleu dans une assiette ébréchée », lignes 168-169),souvenirs ayant été offerts par Victor (« la boîte en coquillages que lui avait donnée Victor », ligne 172), objets ayant appartenu aux enfants Aubain ou à leur père (« un arrosoir et un ballon, des cahiers d’écriture, la géographie en estampes,

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une paire de bottines », « le petit chapeau de peluche », « une des redingotes de Monsieur », lignes 173 à 177) et « toutes les vieilleries dont ne voulait plus Mme Aubain », lignes 177-178.

12. Noms pouvant s’appliquer à la chambre de Félicité :chaos – fouillis – bric-à-brac – capharnaüm – fatras – débarras...

13. Cette description met bien en évidence les traits de caractère de Félicitétels qu’ils nous ont été présentés : personne pieuse, elle vit entourée d’objetsreligieux ; servante modèle au cœur rempli de tendresse et de dévouementpour ses maîtres, elle garde avec respect tout ce qui leur a appartenu.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE

14. Expressions concernant Félicité : « elle traînait une jambe », « ses forces diminuant », « Ses yeux s’affaiblirent », « Après Pâques, elle cracha du sang ».Expressions concernant la maison : à côté de « ses yeux s’affaiblirent », Flaubertécrit « Les persiennes n’ouvraient plus ». Avant « Après Pâques, elle cracha du sang »,Flaubert écrit « Les lattes du toit pourrissaient ».Flaubert établit donc un parallèle entre le déclin de Félicité et la dégradationde la maison dans laquelle elle habite.

15. À un perroquet au faîte de sa gloire décrit avec un vocabulaire apparte-nant au champ lexical de la splendeur (« splendide, droit sur une branche d’arbre »,« une patte en l’air, la tête oblique, et mordant une noix, que l’empailleur par amourdu grandiose avait dorée ») répond un perroquet décrit avec un vocabulaireappartenant au champ lexical de la mort (« un cadavre, les vers le dévoraient »,« une de ses ailes était cassée »).

◆ ÉTUDIER LE PERSONNAGE DE FÉLICITÉ

16. La représentation de l’Esprit-Saint sous la forme d’une colombe (ligne204) aux « ailes de pourpre » et au « corps d’émeraude » (ligne 197) permet l’assimilation de Loulou au Saint-Esprit ; les couleurs des ailes de Loulou – rose – et de son corps – vert –, voisines de celles utilisées pour représenterle Saint-Esprit, rendent la confusion possible.L’attitude de Félicité pendant sa prière marque cette confusion entre Loulouet le Saint-Esprit. Elle commence par se tourner de temps à autre versl’oiseau (lignes 206-207), puis prend l’habitude de dire ses prières devant leperroquet (lignes 256-257).

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17. Phrase qui montre que Félicité considérait Mme Aubain comme uneamie, une parente et non comme une maîtresse : « Félicité la pleura, comme onne pleure pas les maîtres » (ligne 238).

18. Les étapes de la maladie de Félicité sont : crachat de sang, oppressions et fièvre, toux fréquentes, vomissements et délire (« Félicité de temps à autre parlait à des ombres », ligne 307).

◆ ÉTUDIER LA FONCTION DE L’EXTRAIT

19. Cet extrait est placé sous le signe de la dégradation : après la mort duperroquet, celles de Bourais et de Mme Aubain, le lecteur assiste au lent déclinde Félicité, puis au début de son agonie.

◆ AVEZ-VOUS BIEN LU ?1. La fête célébrée le jour où meurt Félicité est la Fête-Dieu.

2. Les différentes étapes de la cérémonie qui se déroule devant le reposoirsont : l’installation des membres de la procession dans la cour de Mme Aubain(lignes 33 à 36), l’arrivée du clergé (ligne 37), la présentation de l’ostensoircontenant le Saint-Sacrement par le prêtre (« Le prêtre [...] qui rayonnait »,lignes 54-55), et enfin l’adoration du Saint-Sacrement par les fidèles (« Touss’agenouillèrent [...] sur leurs chaînettes », lignes 56-57).

3. Félicité meurt au moment de l’adoration du Saint-Sacrement dans la courde Mme Aubain.

4. Flaubert choisit de faire mourir Félicité le jour de la Fête-Dieu car celle-ciest un moment important de sa vie. Félicité a découvert l’existence de cette fêteà travers l’éducation religieuse de la petite Virginie et l’a célébrée pour la première fois en sa compagnie. La préparation de cette Fête-Dieu a été la der-nière grande joie de Félicité : la procession s’arrête dans la cour de Mme Aubain,Loulou est accepté par Monsieur le Curé pour être mis sur le reposoir.

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◆ ÉTUDIER LA GRAMMAIRE

5. « eût suivie » : cette forme est le subjonctif plus-que-parfait, utilisé icicomme conditionnel passé deuxième forme dans une proposition compara-tive conditionnelle. Il situe l’action dans l’ordre de l’irréel, de l’impossible.

◆ ÉTUDIER LE DISCOURS NARRATIF

6. La description de la procession est menée du point de vue de Félicité.Cette description est introduite par la phrase : « elle la voyait, comme si elle l’eûtsuivie » (ligne 7). Celle du reposoir est vue du point de vue de la Simonne :« La Simonne grimpa sur une chaise pour atteindre l’œil-de-bœuf, et de cette manièredominait le reposoir » (lignes 37 à 39).

7. En choisissant le point de vue de Félicité ou celui de la Simonne, Flaubertpeut évoquer la procession et le reposoir d’une manière naïve, propre à tou-cher le lecteur. Pourtant, Flaubert reste présent dans ces deux descriptions :certains mots de vocabulaire (« velours ponceau », ligne 17, « falbala », ligne 41,ou « lapis », ligne 52) ne peuvent être connus de Félicité ou de la Simonne.

◆ ÉTUDIER L’ÉCRITURE : LA COMPOSITION DU CHAPITRE

8. Les deux grands thèmes de ce chapitre sont la procession de la Fête-Dieuet l’agonie de Félicité.

9. Lignes 1 à 20 (« Les herbages [...] au bas de la côte. ») : la procession.Lignes 21 à 23 (« Une sueur froide [...] il lui faudrait passer par là. ») : l’agoniede Félicité.Lignes 24 à 27 (« Le murmure de la foule [...] C’était les postillons saluant l’ostensoir. ») : la procession.Lignes 27 à 32 (« Félicité roula [...] tout son corps tremblait. ») : l’agonie de Félicité.Lignes 33 à 57 (« Bientôt, on distingua [...] glissaient sur leurs chaînettes. ») : la procession.Lignes 58 à 65 (« Une vapeur d’azur [...] planant au-dessus de sa tête. ») : la mortde Félicité.

10. Les deux thèmes s’entrecroisent et progressent en parallèle de manière à amener la procession jusque sous les fenêtres de Félicité au moment oùcelle-ci mourra.

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◆ ÉTUDIER UN THÈME : LA DESCRIPTION DU REPOSOIR

11. Le reposoir est installé dans la cour de Mme Aubain.

12. L’utilisation de l’accumulation permet une description précise et richedu reposoir qui met en évidence la profusion de fleurs multiples et d’objetsrares qui « tiraient les yeux ». L’accumulation insiste sur le point de vue choisipar Flaubert pour faire découvrir le reposoir : au fur et à mesure que le regardde la Simonne, perchée sur sa chaise, découvre les différents éléments dureposoir, ceux-ci se juxtaposent sous la plume de Flaubert.

13. Loulou est installé sur le reposoir de manière à ce que seul son front soitvisible, parce que son corps est mangé par les vers, une de ses ailes est cassée et l’étoupe lui sort du ventre.

14. Loulou est comparé à un lapis, une pierre précieuse bleue qui s’accordeavec la couleur de son front. Cette comparaison est également destinée à faireressortir le caractère précieux et exceptionnel que Loulou revêtait aux yeuxde Félicité.

◆ ÉTUDIER LE PERSONNAGE DE FÉLICITÉ

15. Félicité reprend conscience à la sortie des vêpres, au moment où com-mence la procession.

16. C’est tout d’abord le bruit des cloches (ligne 5) qui parvient jusqu’auxoreilles de Félicité, puis celui des postillons qui saluent l’ostensoir (ligne 26).

17. Le son des cloches lui permet d’imaginer la procession telle qu’elle l’adéjà vécue puisque celle-ci se déroule toujours selon le même ordonnance-ment ; le bruit des postillons qui saluent l’ostensoir l’amène à se soucier del’apparence de Loulou sur le reposoir.

18. Flaubert décrit la maladie de Félicité avec un réalisme brutal : après la « sueur froide », il évoque « Un râle » et « Des bouillons d’écume ». Les phrasescourtes sont là pour mettre en évidence les coups successifs que la mort porteà Félicité. La mort de Félicité est, quant à elle, décrite dans une tonalité complètement différente. Le choix des expressions (« vapeurs d’azur », « en la humant avec une sensualité mystique », « Ses lèvres souriaient », « plus doux »),relayé par celui des comparaisons (« comme une fontaine s’épuise, comme un échodisparaît »), instaure un climat de calme, de douceur, de poésie. Les phrases,

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longues et dont les expressions se succèdent par vagues, accentuent ce calmeet créent presque une sensation de bien-être. La mort de Félicité n’apparaîtpas comme un déchirement douloureux, mais comme un passage vers unmonde meilleur. Au moment où elle meurt, Félicité, qui a la vision fantas-tique d’un « perroquet gigantesque, planant au-dessus de sa tête », pense êtreaccueillie au ciel par Loulou. Au moment de sa mort, Félicité est donc heureuse (« Ses lèvres souriaient »), plus heureuse sans doute qu’elle ne l’a étésur terre.

◆ LIRE L’IMAGE

20. L’image représentant la procession du Saint-Sacrement pourrait illustrerle troisième paragraphe du chapitre puisqu’on y parle du « Saint-Sacrement,que portait, sous un dais de velours ponceau, tenu par quatre fabriciens, M. le curé,dans sa belle chasuble » et ce, bien que le cortège ne soit pas composé exacte-ment de la même façon.

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1. Un cœur simple a été écrit par Flaubert à la fin de sa vie.

2. Un cœur simple comporte cinq chapitres.

3. La première phrase de ce conte est : « Pendant un demi-siècle, les bourgeoisesde Pont-l’Évêque envièrent à Mme Aubain sa servante Félicité. »

4. L’histoire de Félicité se déroule au XIXe siècle.

5. Mme Aubain habite à Pont-l’Évêque.

6. Pont-l’Évêque est située en Normandie.

7. a) Félicité est la servante de Mme Aubain. b) Mme Aubain est la mère de Paul et de Virginie. c) L’homme d’affaires de Mme Aubain s’appelle M. Bourais. d) Victor est le neveu de Félicité.e)Théodore a été le fiancé de Félicité. Il l’a quittée pour épouser Mme Lehoussais.

8. L’incipit du conte présente les personnages et le cadre du récit.

9. À la fin du chapitre 2, Flaubert présente Victor.

10. Victor meurt de la fièvre jaune.

11. Virginie meurt d’une fluxion de poitrine.

12. Après la mort de Victor et de Virginie, Félicité reporte son affection surun perroquet nommé Loulou.

13. Félicité meurt le jour de la Fête-Dieu.

14. Le jour de la mort de Félicité, Loulou est installé sur le reposoir, dans lacour de Mme Aubain.

15. Félicité vit à Pont-l’Évêque pendant quarante ans.

16. a) 5 – b) 2 – c) 3 – d) 2 – e) 2 – f ) 4 – g) 3 – h) 3 – i) 3 – j) 4 – k) 4 – l) 3.

R E T O U R S U R L ’ Œ U V R E (pp. 102 à 104)

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R e t o u r s u r l ’ œ u v r e

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P R O P O S I T I O ND E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

• L’incipit.Questions 1 à 7, question 29.

• Le discours narratif :la notion de point de vue.Questions 11, 12 et 13.

• Le portrait en action.Questions 20 à 23.

• La description.Questions 24 à 28.

• L’accumulationcomme composante du portrait.Questions 17 et 18.

• La comparaisondans le portrait.Question 19.

• Les temps dans le discoursnarratif et dans la description.Questions 14, 15 et 16.

• Le portrait.Question 30.

• Lire l’image.Question 31.

CHAPITRE 1 1re séance : l’incipit

AXES DE LECTURE OUTILS DE LANGUE ÉCRITURE

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P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

• La vie de Félicitéavant et après sa rencontre avec Mme Aubain.1re partie, pp. 21 à 23,questions 1 à 6.2e partie, pp. 30 à 32,questions 18 à 21.

• L’histoire d’amour de Félicité.1re partie, pp. 21 à 23,questions 12 à 19.

• Le retour en arrière.1re partie, pp. 21 à 23,questions 20 à 22.

• Le schéma narratif.2e partie, pp. 30 à 32,questions 8 et 9.

• La nouvelle réalistechez Flaubert et ses limites.2e partie, pp. 30 à 32,questions 14 et 15.3e partie, pp. 40 à 42,questions 8 à 10, 13 à 15, 20 à 22.

• Virginie.3e partie, pp. 40 à 42,questions 1 à 5, 7.

• Pronoms personnels.1re partie, pp. 21 à 23, questions 8 et 9.

• Discours direct /discours indirect.1re partie, pp. 21 à 23, questions 10 et 11.

• Champ lexical.3e partie, pp. 40 à 42, question 8.

• Les temps dans le discoursnarratif.2e partie, pp. 30 à 32, question 10.

• Récriture.1re partie, pp. 21 à 23,question 9.

• Dialogue.1re partie, pp. 21 à 23,question 23.

• Schéma narratif.2e partie, pp. 30 à 32,question 22.

• Rappel du genre de la lettre.1re partie, pp. 21 à 23,question 25.

CHAPITRE 2 2e séance : souffrances et joies d’une vie sans histoire

AXES DE LECTURE OUTILS DE LANGUE ÉCRITURE

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P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

• La religion.1re partie, pp. 49 à 51,questions 1 à 7, 18 et 19.

• La notion de point de vue.1re partie, pp. 49 à 51,questions 12 et 13. 3e partie, pp. 72 à 74,questions 7 à 11.

• Victor.2e partie, pp. 61-62, questions 1 à 5 et 7 à 10.

• L’amour de Félicitépour Victor et Virginie.2e partie, pp. 61-62, questions 13 à 16 et 19.3e partie, pp. 72 à 74,questions 12 à 15.

• Mme Aubain.1re partie, pp. 49 à 51,question 22.3e partie, pp. 72 à 74,questions 16 à 18.

• Le temps dans Un cœur simple.2e partie, pp. 61-62, question 6.3e partie, pp. 72 à 74,question 5.

• La maladie de Virginie.3e partie, question 1.

• Étymologie.1re partie, pp. 49 à 51, question 10.

• Comparaison.1re partie, pp. 49 à 51, questions 16 et 17.2e partie, pp. 61-62, question 12.

• Les propositions.3e partie, pp. 72 à 74, question 12.

• Vocabulairemélioratif /dépréciatif.2e partie, pp. 61-62, question 8.

• Dialogue.1re partie, pp. 49 à 51,question 22.

• Rédaction des explicationsconcernant le paradis,le déluge, la tour de Babel.1re partie, pp. 49 à 51,question 18.

• Rappel du genre de la lettre.3e partie, pp. 72 à 74,question 20.

CHAPITRE 3 3e séance : drames

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P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

• Loulou : sa vie, sa mort.1re partie, pp. 83 à 85,questions 1 à 4.

• Loulou : son portrait.1re partie, pp. 83 à 85,questions 9 à 12.

• Loulou : l’amour queFélicité lui témoigne.1re partie, pp. 83 à 85,questions 13 à 16.

• Loulou et l’Esprit-Saint.2e partie, pp. 94-95, question 16.

• La description de la chambre de Félicité.2e partie, pp. 94-95, questions 8 à 13.

• La mort de Mme Aubain.2e partie, pp. 94-95, questions 5 et 17.

• La maladie de Félicité.2e partie, pp. 94-95, question 18.

• Les propositionsavec idée de cause.1re partie, pp. 83 à 85, question 7.

• La litote.1re partie, pp. 83 à 85, question 8.

• Les comparaisons dans la description.2e partie, pp. 94-95,questions 14 et 15.

• Portrait d’un animalfavori.1re partie, pp. 83 à 85,question 19.

CHAPITRE 4 4e séance : nouveaux drames

AXES DE LECTURE OUTILS DE LANGUE ÉCRITURE

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P R O P O S I T I O N D E S É Q U E N C E S D I D A C T I Q U E S

• La Fête-Dieu.Questions 1 à 4, 6 et 7.

• Description du reposoir.Questions 11 à 14.

• La mort de Félicité.Questions 15 à 18.

• L’accumulationet la comparaisondans ladescription.Questions 12 et 14.

• Transposition de la description du reposoir au style direct.Question 19.

CHAPITRE 5 5e séance : la mort de Félicité

AXES DE LECTURE OUTILS DE LANGUE ÉCRITURE

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E X P L O I T A T I O ND U G R O U P E M E N T D E T E X T E S

◆ LES SERVANTES DANS LA LIT TÉRATURE DU XIXe SIÈCLE

L’étude du groupement de textes doit à la fois faire prendre conscience auxélèves de l’importance du phénomène social et littéraire qu’est devenu, auXIXe siècle, le thème de la servante, et éclairer le texte de Flaubert.

Les textes choisis invitent à considérer les deux principaux aspects sous lesquels la servante apparaît dans la littérature du XIXe siècle : servante bonneet dévouée (la grande Nanon de Balzac, Catherine Leroux dans MadameBovary, « La Servante au grand cœur » de Baudelaire) ou au contraire servanteplus légère (c’est ainsi qu’apparaît Germinie Lacerteux dans l’extrait présentéici, bien que sa légèreté n’empêche pas un dévouement extrême pour sa maîtresse. À ce type de servante dévouée, mais légère, peut également êtrerattachée Rosalie, la servante d’Une Vie de Maupassant. Adèle, la servante desJosserand dans Pot-Bouille, de Zola, est un peu à part : souffre-douleur de sesmaîtres et des autres domestiques de la maison, elle couche sans plaisir aveccertains hommes vivant dans l’immeuble des Josserand et accouche seuled’une fillette qu’elle abandonne. Aucun extrait concernant ces deux dernières servantes n’est facilement accessible pour des élèves de collège.

L’utilisation des différents textes présentés doit permettre des comparaisons etdes rapprochements entre ceux-ci et certains passages d’Un cœur simple.

◆ AUTRE GROUPEMENT DE TEXTES POSSIBLE : LES FEMMES DANS L’ŒUVRE DE FLAUBERT

Marie Arnoux, héroïne de L’Éducation sentimentale ; Flaubert présente sonportrait au chapitre 1 de la première partie (« Ce fut comme une apparition. […]une curiosité douloureuse qui n’avait pas de limites ») à travers les yeux de FrédéricMoreau, amoureux d’elle au premier regard.

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Emma Rouault, jeune fille romanesque, plus connue sous le nom deMadame Bovary. (Madame Bovary, I, 6, du début du chapitre jusqu’à « et sansplus de tristesse au cœur que de rides sur son front. »)

Salammbô, prêtresse mystique qui suscite l’amour passionné de Mâtho, lechef des Nubiens révoltés contre son père Hammilcar. (Salammbô, I, « LeFestin » : « le palais s’éclaira d’un seul coup à sa haute terrasse […] et tenait à samain droite une petite lyre d’ébène. »)

Salomé, qui obtient la tête du prophète Jean-Baptiste en excitant le désird’Hérode par une danse érotique. (Hérodias, III, « Mais il arriva au fond de lasalle un bouleversement de surprise […] le Tétrarque s’affaissa sur lui-même, écrasé. »)

La reine de Saba, qui tente, en étalant sa sensualité, de séduire saint Antoine,ermite reclus. (La Tentation de Saint Antoine, chapitre II.)

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E X P L O I T A T I O N D U G R O U P E M E N T D E T E X T E S

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Sujets d’exposés à préparer par groupe.

• En liaison avec Un cœur simple : – présentation des deux autres contes qui ont été édités avec Un cœur simple : La Légende de saint Julien l’Hospitalier et Hérodias.

• En liaison avec l’histoire et l’histoire littéraire et artistique :– le romantisme en France au XIXe siècle ;– le réalisme en France au XIXe siècle ;– la presse et les journalistes au XIXe siècle (ces exposés permettent d’appro-fondir le dossier Bibliocollège) ;– le conte fantastique ;– la révolution de 1830.

D’autres écrivains proches de Flaubert :– Maupassant.– George Sand. (Elle a été l’inspiratrice d’Un cœur simple.)– Zola.

P I S T E S D E R E C H E R C H E SD O C U M E N T A I R E S

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B I B L I O G R A P H I EC O M P L É M E N T A I R E

◆ ŒUVRES DE FLAUBERT

A. Thibaudet et R. Dumesnil, Œuvres complètes de Flaubert (2 vol.),Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1991.

J. Bruneau, Correspondance de Flaubert (3 vol.), Bibliothèque de la Pléiade,Gallimard, 1991.

◆ OUVRAGES SUR FLAUBERT ET LES TROIS CONTES

J. Barnes, Le Perroquet de Flaubert, traduit de l’anglais par J. Guiloineau, Stock,1986.

P.-M. de Biasi, Flaubert, les secrets de l’homme-plume, coll. « Coup-Double »,Hachette, 1995.

G. Genette, Figures I, « Silences de Flaubert », coll. « Points », Le Seuil, 1966.

H.-P. Lund, Gustave Flaubert : Trois Contes, coll. « Études littéraires » PUF,1994.