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Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, janvier 1990

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Notre école : L'école de vitrail

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• EllfT( II{IAL

- 2 -Une école unique en Suisse, par M.-F. Vouilloz

- 3 -

s

L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE VITRAIL ET DE CRÉATION

Présentation générale de l'école, par M.-F. Vouilloz Entretien avec les élèves, par M.-F. Vouilloz Isabelle Fontannaz, artisane verrier, par M.-F. Vouilloz

IW.soNANCES - JANVIER 1990

o M M A 1 R E

CE MOIS-CI

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16

T

I\FOIUIATIO;\S C!-:l\EI{ALES

- 19 -Enseignement renouvelé du français par D. Martin, J. Weiss, M. Wirttiner 19

Les devoirs à domicile: ce qu'en pensent les parents de Sion, par C. Travelletti 22

Connaissez-vous le service E3m? 24

D'ACCORD 1 PAS D'ACCORD La parole aux lecœurs, par le groupement des pédiatres valai­sans . 28

1 i\FOlnlr\TIO\'S IJFFICI ELLES

- 29 -Education routière à l'école, par A. Pimnatier

Allocution à la SPVal, par A. Pannatier

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[lJ[)A CTJ()!' E

- 32 -

Allemand 89, par P.-P. Bonvin

Permanence environnement. par M. Andrey

Appui pédagogique, conférenœ de J. -F_ Dorsa,

Made in Valais, par S. Dayer

Le saviez-vous, par J. Dussex

Colloque Logo et apprentissages

Mime Jean-Pierre Amiel

Office de l'enseignement spécialisé, par P. Theytaz

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: 1

1

É D 1 T o R 1 A PAR MARIE-FRANCE VOUILLOZ BEKHECHI

Une école unique en Suisse!

Le dossier de ce mois est consacré à l'école supérieure du vitrail et de

création, la seule de son genre en Suisse. Com­ment et pourquoi devient­on créateur de vitrail? C'est ce que désire faire découvrir Pierre Louy, le directeur de cet établisse­ment Motivations, disci­pline et travail se trou­vent à la base du métier de verrier créateur. Qu'une seule de ces quali­tés manque à l'impétrant et il est éconduit. Ici, on ne veut pas d'étudiants qui jouent aux artistes car le talent est constitué à 95 % de travail.

Comment les élèves, ac­tuellement en cours de formation, analysent-ils l'école? Les étudiants répondent à des questions sans cacher les difficultés auxquelles ils s'achop­pent: coût élevé de la formation, importance des connaissances à emmagasiner dès la première an­née, impossibilité de se consacrer à d'autres types d'activités durant la formation.

Et après l'école, que devient le nouveau verrier? Trouve-t-i1 du travail, peut-il survivre? Isabelle Fon­tannaz donne un aperçu de la réalité quotidienne

du verrier-créateur. Joies et difficultés intimement liées font la richesse de cette profession indépen­dante.

, A la suite de ce dossier d'information, l'IRDP propose une première évaluation de la nouvelle méthode d'enseignement du français, dix ans après son introduction dans les classes primaires de la Suisse romande. Les ac­quis comme les difficultés non encore résolues sont relevés et quelques pro­positions formulées pour rendre plus opérante la nouvelle méthode.

L'association des parents de Sion et environs pré­sente, ensuite, l'enquê­

te réalisée l'an dernier, sur l'importance des tra­vaux à domicile à l'école primaire. Ces constats devraient constituer le ferment d'un dialogue cons­tructif avec les enseignants.

Aux lecteurs surpris de constater que ce numéro n'est pas consacré, comme prévu initialement, au cycle d'orientation, je me dois d'exprimer ici mes regrets en précisant que ledit ouvrage est à nou­veau sur le métier et qu'il verra le jour plus tard.

Ri;sONANC~;S - JANVIER 1991

Ecole du vitrail

RF.soNANC~ - JANVIER 1990

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M. Louy, directeur de l'école du vitrail.

Introduction

L'école du vitrail de Sion est interna­tionalement connue - voire célèbre -dans le monde des verriers. Des élèves viennent de France ou des Etats-Unis pour suivre les cours dans cette petite école située dans la plaine entre Sion et Bramois.

Son directeur, Pierre Louy, verrier lui­même, a ouvert cette école pour l'amour de l'art, de la création et du verre. En véritable artisan, P. Louy in­suffle peu à peu sa passion à ses élè­ves; il s'agit d'une passion raisonnée composée de créativité et de connais­sance du marché. L'artisan verrier doit vivre, il ne peut se permettre de «jouer à l'artiste».

Visitée par Madame Lucas, directrice de l'école du vitrail de Paris et par Walter Johnson, responsable de l'en­seignement du verre aux Etats-Unis, l'école de Sion n'a été l'objet que de louanges.

Les élèves, peu nombreux, sont suivis individuellement dans toutes leurs dé­marches; ayant confié leur vie, leur avenir aux professeurs de cet établisse­ment, les élèves savent qu'ils peuvent compter sur l'attention des ensei­gnants. Ces derniers donnent des cours à l'école parce qu'ils partagent le désir

de M. Louy de former de véritables artisans capables de se débrouiller dans toutes les circonstances et de pouvoir vivre de la production de leur artisanat.

L'école offre une formation qui pourra, par la suite, être monnayée sur le mar­ché. Bien formés, disposant d'un excel­lent bagage, les verriers de l'école de Sion sont recherchés dans le monde entier.

L'école du vitrail de Sion est jumelée avec l'Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d'art de Paris: la cérémonie a eu lieu le 17 mai 1989 à Sion.

Le verrier: son histoire

Le métier de «verrier» est un métier véritablement vivant non seulement de façon théorique mais bien inséré dans la pratique. C'est un métier de très vieille tradition et jusqu'à maintenant il n'est traduit que de façon orale: il n'existe aucun manuel.

Au Moyen Age, une grande aura entou­rait les verriers: ils étaient d'ailleurs les seuls à pouvoir entrer dans une ca­thédrale à cheval; cette corporation inspirait une véritable crainte car les gens pensaient que les verriers étaient

de grands magiciens puisqu'ils étaient capables de faire une matière qui, tra­versée par les rayons du soleil, ne se cassait pas.

Dans certains traités, on explique que pour faire une telle couleur, il faut uti­liser une brouettée de rubis alors que c'est totalement faux. On entretient le climat de mystère autour des verriers. A Venise, par exemple, la divulgation du secret des verriers était punie de mort, car le vitrail et le verre en géné­rai constituait une somme de revenus importante; c'est pour ces deux raisons que les verriers de Venise furent relé­gués sur l'île de Murano.

Organisation interne de l'école

L'école est trop petite pour avoir un conseil des professeurs. Cinq profes­seurs et 20 à 25 élèves (selon les an­nées) vivent en communauté très étroi­te et les contacts se font de façon très informelle.

Mais il existe une vieille tradition des écoles d'art en France qui a été reprise à Sion, celle des massiers.

Chaque année, un massier est élu par les élèves de sa classe (il y en a donc trois dans l'école) puis il existe au­dessus des différents massiers, le grand massier qui représente la totali­té des élèves de l'école. Comme l'école de Sion regroupe peu d'élèves le mas­sier de troisième année devient auto­matiquement grand massier. C'est un titre honorifique pour lequel les élèves choisissent une personne capable et responsable.

L'origine de ce mot se trouve dans la tradition artistique; les modèles qui posaient pour les croquis de nu n'étaient pas payés. Le massier pre· nait, à la fin de la séance de pose, le croquis d'un élève auquel il donnait !a forme d'un cornet et il quêtait aupres des assistants. Ensuite, il offrait au modèle la masse (argent recueilli) et le cornet sur lequel se trouvait le des­sin; c'est ainsi que certains modèles

RÉSONANCES - JANViER 1990

ont constitué de très belles collections de dessins.

On confie toutes sortes de tâches au massier; par exemple, cette année, l'un d'eux a dû concevoir le projet d'un voyage à Londres pour l'ensemble des élèves, aux meilleures conditions possi­bles durant 7 jours.

Ils peuvent être responsables de peti­tes choses comme ouvrir le chauffage le soir en partant puisque le lendemain le modèle, posant nu, ne doit pas avoir froid. Les responsabilités peuvent être plus importantes lorsqu'il s'agit de mettre sur pied une exposition.

Lorsque la direction estime que des sanctions s'imposent à l'encontre d'un élève, qu'une décision d'exclusion doit être prise, elle contacte le massier de première année (ces décisions n'étant prises qu'au cours de la première an­née) et le grand massier puis décide en collaboration avec eux si l'élève en question peut ou non être exclu de l'école.

R!soNANCES - JANVIER 1990

L'écolage

L'école supérieure de vitrail et de créa­tion est une école privée qui encaisse, auprès de chaque élève, un écolage an­nuel de 8500 à 8700 francs. Dans ce prix sont inclus tous les matériaux mis à disposition des élèves et les fourn itu­tes de vitrai l. Les objets réalisés par les élèves restent leur propriété.

Cependant, malgré le prix annuel de la scolarité, il est difficile à cette école de tourner financièrement parlant. Aussi, il faut rendre hommage aux pro­fesseurs qui, tous spécialisés dans leur domaine, donnent des cours par pas­sion et pour côtoyer de jeunes aliisans. A part un professeur qui n'est pas payé du tout, les autres sont peu et mal payés: ils exercent cependant tous une activité annexe.

Le professeur d'histoire de l'mi parti­cipe, par intérêt, à la vie de l'école et à la formation des élèves tout en étant professeur à l'Université de Lausanne. Le professeur de design occupe un

poste dans le privé: il travaille dans un bureau d'architecture.

Cette école privée reçoit paradoxale­ment des subventions de la commune de Sion:

1. les locaux sont mis gracieusement à disposition de l'école;

2. des subventions de 15 000 francs par année sont allouées à l'école du vitrail.

Aussi, parfois l'école réalise, à prix coûtant ou gratuitement, des travaux pour la commune de Sion; ce fut le cas pour les vitraux de la chapelle de Bra­mois et les armoiries du président de la ville pour la salle du conseil.

Malgré ces quelques maigres subven­tions, l'école s'en sort très difficile­ment alors qu'elle offre une formation exceptionnelle à ses élèves (présence de deux verriers dans l'école).

La discipline

Peu disposée à formel' de futurs chô­meurs, l'école s'est donnée pour base une discipline extrêmement exigeante. Pour vivre de son travail, l'artisan ver­rier doit beaucoup travailler et de fa­çon très sérieuse. Cela aussi s'apprend durant les trois années d'apprentissage à l'école. «Ici, les élèves travaillent jusqu'à ce qu'ils soient crevés».

L'enseignement est basé sur la disci­pline: cela va à l'encontre de tous les enseignements actuels. Il existe l'école, deux types de discipline:

a) Primaire:

Les élèves doivent arriver à l'heure aux cours.

Il est essentiel, pour avoir une bonne atmosphère de travail, que les élèves ne fassent pas de bruit en étudiant.

Il est, pour les mêmes raisons, interdit de fumer pendant les leçons.

On vouvoie les professeurs.

Enfin l'exigeance la plus importante est la suivante: le respect mutuel élè­ves/professeurs.

F

b) Secondaire:

Cette discipline-ci est essentielle pour que l'apprentisage soit sérieux; au cours de la première année, les élèves écoutent. On leur inculque un maxi­mum de notions de base qu'il est inuti­le de discuter. D'abord les professeurs donnent leurs cours : les élèves écou­tent, ne discutent pas et étudient. Ils doivent partir du principe qu'a priori, tout ce qui est dit est vrai; de cette manière, les élèves gagnent une année.

La deuxième année, les élèves com­mencent à avoir un bagage et on peut dialoguer.

La troisième année, tout peut être su­jet à discussion, réflexion, proposi­tion.

Conditions d'admission

L'école du vitrail accepte d'inscrire tous les gens qui sont d'accord de se soumettre à cette discipline. Dans la mesure des places disponibles, l'école souhaite ouvrir ses portes aux person­nes qui sentent en elles une véritable vocation de création.

«Lors de l'inscription des élèves, je n'ai pas les moyens de savoir qui ils sont. Je fais confiance; si ça ne va pas, on se sépare (en général pas plus tard qu'au premier trimestre). De ce fait j'ai les mêmes garanties et les mêmes échecs qu'ailleurs.

» Mais, quand ça marche, les résultats sont fantastiques. Ce genre d'examen d'admission permet aux élèves de s'en­gager pleinement dans leur choix; en choisissant d'étudier à l'école du vi­trail, l'élève est désireux de faire les sacrifices et les efforts indispensables à sa réussite». (Le directeur) .

Cette façon de sélectionner les élèves, selon leurs désirs, ouvre la porte à des gens motivés et leur permet de se re­mettre à l'étude même si l'âge scolaire est dépassé depuis longtemps. Les élè­ves inscrits à l'école ont donc tous les âges: depuis des jeunes en fin d'ap­prentissage jusqu'aux secrétaires de di-

rection qui remettent en question leur vie à un moment de leur existence.

Aucune connaissance préalable n'est nécessaire. La sélection se porte d'abord sur les qualités humaines, sur l'aptitude au travail, à l'effOlt, au l'es· pect de la discipline et sur une solide détermination.

La première année, il y a entre huit et dix élèves, la deuxième et la troisième années ne comptent plus que 6 à 8 personnes. Les élèves s'en vont seule­ment au cours de la première année.

Motivations des élèves

La vérité est parfois gênante à dire et n'a que peu à voir avec les envolées lyriques sur l'art; la vie est constituée de choses modestes et la réalité est souvent terre à terre. De ce fait, les élèves de l'école du vitrail s'inscrivent dans cet établissement parce qu'ils cherchent un métier qu'ils espèrent agréable en gardant leur indépendance et en gagnant de l'argent. Ils sont sou­vent à la recherche de quelque chose

qu'ils n'ont pas réussi à trouver jusqu'à ce moment-là, ils ont un idéal un peu plus marqué que d'autres et surtout... ils en sont conscients.

Il faut cependant repousser l'idée si souvent répandue chez le profane que l'art est quelque chose d'agréable et de facile, destiné à des gens doués et in­tuitifs. L'école du vitrail ne s'adresse pas à des gens doués mais bien plus sûrement à des gens travailleurs.

D'ailleurs tous les grands artistes n'étaient-ils pas des forcenés du tra­vail? Dürer, Michel-Ange, Picasso, Giacometti étaient des bourreaux de travail. Il n'y a pas d'31tistes pares­seux. C'est faire une grave insulte à l'artiste que de prétendre que son œu· vre est réussie parce qu'il est doué; elle n'est réussie que grâce au travail qu'il a fourni.

Le propre de l'art consiste à atteindre aux sommets de la beauté sans laisser voir la difficulté de l'œuvre. L'art qui paraît simple est souvent le plus beau mais également celui qui demande le plus d'efforts de la part de l'artiste.

RÉSONANŒS JANVIER 1990

Provenance des élèves

a) Milieu social:

La majorité des élèves de l'école vien­nent de milieux moyens et défavorisés; l'école attend encore aujourd'hui - se­lon les stéréotypes en vogue sur les écoles privées - les fils à papa. Les élèves viennent d'un peu tous les mi­lieux sociaux mais en tout cas pas d'un seul milieu.

Les âges sont aussi très divers (de 16 à 77 ans!) car il faut profiter de la richesse de chaque âge de l'être hu­main. Par exemple, un élève a été ins­crit à l'école alors qu'il était âgé de 65 ans. Il disait avoir rêvé toute sa vie de faire du vitrail!

b) Milieu professionnel:

Comme les milieux sociaux sont très diversifiés, la provenance profession­nelle l'est également:

- des jeunes s'inscrivent au moment où ils doivent opérer un choix pro­fessionnel ;

- des jeunes en possession du diplôme de maturité;

- des universitaires, des gens qui, ayant terminé un apprentissage, se rendent compte après l'avoir prati­qué quelque temps, qu'ils n'aiment pas ce métier;

- des personnes qui, arrivées à un sta­de de leur vie, s'aperçoivent que leur vie ne leur plaît plus. Elles ga­gnent de l'argent, mais ne sont pas satisfaites d'elles-mêmes. Ces per­sonnes ont besoin de s'exprimer, de créer mais il est assez paradoxal de constater que dès leurs débuts, elles sont totalement incapables de s'exprimer. ..

- enfin, des gens qui ne veulent plus, pour rien au monde, travailler en usine. Par exemple, une élève a suivi les cours de l'école parce qu'elle ne voulait plus du tout travailler à SO­DECO. Sans aucune instruction, cet­te personne est rapidement devenue la meilleure élève de l'école: un ver­rier exceptionnel.

Rf:SONANCES . JANVIER 1990

Il faut tout de même préciser que huit fois sur dix, les nouveaux venus ne savent rien sur le vitrail, ne disposent d'aucun préalable sur ce métier d'art.

Organisation de la scolarité

a) Les horaires:

Les cours sont donnés du lundi au ven­dredi de 9 h 00 à 12 h 00 et de 13 h 30 à 17 h 00. Les congés corres­pondent à ceux adoptés par la ville de Sion pour son plan de scolarité.

b) Le plan d'étude:

Le programme est établi avec une grande précision car il s'agit d'un mé­tier (verrier) que la direction connaît parfaitement et qui présente une suc­cession de difficultés et de connaissan­ces à acquérir.

Au début de la première année, les élè­ves ne savent rien faire et les profes­seurs partent de zéro. Les techniques du vitrail peuvent être très sophisti­quées et il faudra trois ans pour cou­vrir l'ensemble du programme de ce métier qui peut être divisé en trois grands secteurs sur le plan technique:

1. apprendre à dessiner, à calibrer et à couper des motifs géométriques classés par les monuments histori­ques (la tradition du vitrail est très ancienne, elle remonte au XI' siè­cle);

2. créer soi-même un vitrail en l'ayant préalablement dessiné;

3. acquérir la connaissance des techni­ques anciennes (reproduction des vi­traUle du XIII' ou du XVI' siècle).

Ces trois secteurs avancent de front pendant les trois années que dure la formation. Dans les premiers plans d'étude, une quatrième année facultati­ve était au programme. Elle a été sup­primée car après trois ans, les profes­seurs estiment que les élèves possèdent suffisamment de connais­sances et qu'ils ont besoin de gagner leur vie. <dis savent tous nager, alors qu'ils se jettent à l'eau».

c) Les cours: Les cours dispensés à l'école du vitrail donnent à l'élève à la fois une connais­sance théorique de l'ait et une connais­sance pratique et technique. Les cours théoriques sont les suivants: étude documentaire, plâtre antique, croquis de nu, décoration étude de la couleur, maquette, bibliothèque, design industriel, actualité artistique et histoi­re de l'art. Chacun des cours est détail­lé ci-dessous selon les années de for­mation. Une mention particulière est cependant à faire pour les cours de de­sign industriel, d'actualité altistique et d'histoire de l'ait, vu qu 'ils sont peu développés dans les programmes: - design industriel:

étude technique, artistique et com­merciale d'un objet, que l'on veut commercialiser. Par exemple l'étude d'un cendrier en verre qui devra être mis sur le marché à un prix de x;

- actualité aItistique: savoir ce qui se passe dans le mon­de dans le domaine de l'ait et en connaître le fonctionnement. Pour arriver sur le marché avec un cendrier attractif que l'élève a créé, il faut qu'il connaisse d'abord les autres cendriers qui sont sur le mar­ché, les prix pratiqués et qui sont les acheteurs. On veut gagner notre vie, on doit être au courant de cette actualité dans le monde;

- histoire de l'art: ce cours donné par un professeur de l'université de Lausanne ne traite pas seulement du vitrail mais de l'art en général.

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PREMIÈRE ANNÉE

1. Formation artistique

A. Etude documentaire

Chaque planche d'étude doit compren· dre:

l'étude au crayon au minimum ; l'étude en couleur à la gouache.

La planche terminée doit être propre, sans taches ni marques de doigt.

Le but de cet exercice est:

1. l'enseiguement du dessin par repro· duction fidèle d'un modèle, que ce soit sur le plan graphique ou de la couleur;

2. la présentation d'un travail; 3. la mise en page; 4. l'acquisition d'un langage de formes

et de couleur ; 5. la capacité de reproduire une cou·

leur; 6. le sens de l'observation.

Les sujets sont choisis dans le règne animal, végétal, minéral ou encore par· mi des objets manufacturés simples.

B. Plâtre antique

Reproduction en plâtre de sculptures provenant du musée du Louvre à Paris.

Dessin au crayon ou au fusain , à vue.

Mise en page, qualité de la ligue, étu· de des ombres et de la lumière. Utili­sation des hachures, utilisation du fil à plomb, notion de la proportion et de la construction.

C. Croquis de nu

Chaque croquis de 10 à 15 minutes au crayon.

Connaissance de l'anatomie.

Connaissance du dessin à vue rapide.

Expression du volume par le trait.

D. Décoration étude de la couleur

L'élève apprend à s'exprimer par la couleur.

Développement de la sensibilité, de l'imagination.

Etude de la composition, rapport entre les couleurs.

Relation form es couleurs. Qualité du rendu.

Chaque exercice donne lieu à un travail de création et de composition à partir d'un sujet imposé.

E. Maquette Projets personnels de vitraux qui se­ront ensuite réalisés en atelier.

Bien entendu, la complexité progresse en même temps que l'acquisition de la technique en atelier.

F. Bibliothèque

Recherche sur des thèmes donnés. His. toire de l'art du XI' au XIV' siècle. Par exemple iconographie médiévale. Rela. tion de différentes techniques avec le vitrail.

G. Organisation d'un atelier et com-mercialisation

Visites de musées: Berne, Zurich, Bâle, Genève, Martiguy, Lausanne, Romont.

Visites de monuments: Cathédrale de Lausanne, Chartres, etc.

Visites d'entreprises: usine de verre à vitrail, usine de verre à Romont, etc ...

2. Formation technique

A. Tracés géométriques, techniques, utilisation de la planche à dessin, du té, de l'équerre, du compas, du crayon 4H.

B. 1. Tracé du premier motif de vitrerie

sur papier Bulle: le losange. Calibrage à la lame de chaque pièce. Réalisation d'une pige en verre avec angle de coupe destinée à la réalisa­tion du panneau en verre.

2. Fabrication et acquisition de l'outil­lage.

3. Exercices de coupe au DIAMANT, nous n'utilisons pas la roulette mais un diamant véritable, à la règle puis à la pige.

4. Coupe des losanges à la pige. 5. Travail au laminoir, démontage et

montage. Réalisation de plombs profilés de 3 à 20 mm.

6. Mise en plomb des losanges. 7. Soudure à l'étain, connaissance de

différents procédés: électricité, gaz. 8. Vérification du panneau terminé_

C. Dessin, coupe et réalisation d'une œuvre personnelle sur le thème d'une composition libre, sur verre blanc avec un réseau de plomb de différentes

RF,soNANCBS . JANVIER 1990

épaisseurs s'e~trecoupant selon un an· gle à 90 degres.

D Dessin, coupe et réalisation d'un p~nneau de vitrail motif géométrique "bâton rompu», étude de la clef de montage.

E. Dessin, coupe et réalisation d'un panneau de vitrail motif géométrique "bâton rompu avec pièce carrée», étu· de de la clef de montage.

F. Dessin, coupe et réalisation d'un panneau de vitrail motif géométrique "borne debout» avec pièce carrée, étu· de de la clef de montage.

Les panneaux de motifs géométriques ont environ 43 x 49 cm et peuvent comporter jusqu'à 350 pièces.

G. Utilisation des grisailles: utilisa· tion du pinceau à filet, grand blaireau ébourifoir, enlevage à l'aiguille, au pe· tit bois, et à la plume.

Etude des techniques de cuisson et d'enfournement pour les fours à gaz ou électriques.

H. Création, coupe et cuisson, mise en plomb d'un panneau de grisaille 60 x 60 sur verre blanc à partir d'un thème imposé. 1. Dessin, coupe et réalisation d'un panneau de vitrail motif géométrique «bornes en pièces carrées» étude de la clef de montage.

J. Exercices de coupe au calibre: li· gnes droites, ligues courbes ne présen· tant pas de difficultés particulières. K. Création, coupe, grisailles, mise en plomb, masticage d'un vitrail sur verre antique de couleur, plomb de dif· férentes épaisseurs, ligues droites et courbes à partir ·d'un sujet imposé. L. Etude et reproduction d'un vitrail du XIII' siècle. Exemple: un panneau de la rose de la cathédrale de Lausan­ne. M. Dessin, coupe et réalisation d'un panneau de vitrail motif géométrique ,da double borne». Etude de la clef de montage.

N. Dessin, coupe et réalisation d'un panneau de vitrail motif géométrique «entrelacs». Etude de la clef de mon­tage.

DEUXIÈME ANNÉE

L Formation artistique

A. Etude documentaire

Etude graphique et en couleur d'objets manufacturés ou matériel offrant une difficulté particulière:

objets transparents, objets polis, surfa­ce humide; effet de miroir, peau, etc.

En plus de la perfection de la repro­duction, l'élève doit faire preuve de personnalité.

B. Plâtre antique

Utilisation de nouveaux moyens d'expression:

craie conté, sanguine, peinture, lavis, encres, etc ...

Les sujets choisis sont plus difficiles et l'élève devra faire preuve d'originalité dans les traitements de surface et de rapidité d'exécution. Certains travaux se feront sans construction préparatoi­re.

-C. Croquis de nu

Utili sation de nouveaux moyens d'expression :

pastel, plume, sanguine, etc.

Pendant cette année, l'élève devra ac­quérir un langage varié et personnel, la qualité de la ligne sera particulière­ment prise en compte.

Présentation de planches avec poses groupées. Si en première année, l'élève doit résoudre les difficultés techniques qui lui permettront de dessiner juste, en deuxième année il doit acquérir des qualités d'expression.

D. Décoration ou étude de la couleur

Etude de la technique des peintres:

sldets traités, façon de poser la peintu­re, de créer un contraste, un effet de lumière, une transparence etc ...

A partir de l'étude et de la connaissan­ce d'un peintre, l'élève devra traiter un sujet imposé.

Exemple: un moment intimiste et sim­ple de votre vie, en pensant à Bon­nard.

E. Maquette

Projets personnels de vitraux qui se­ront ensuite réalisés en atelier. Les projets devront faire appel à l'utilisa­tion du jaune à l'argent, des grisailles contemporaines de couleurs (bleu, vert, jaune), projet de logo et d'ensei­gne pour le futur atelier de l'élève.

F. Bibliothèque

Recherche sur des thèmes donnés: exemple: les techniques d' impression à travers les âges. Histoire de l'art: le quattrocento, l'éco­le française, hollandaise, italienne. Les graveurs avec visite du cabinet des estampes à Genève. G. Organisation d'un atelier et com­mercialisation (suite) .

Visites de musées, d'expositions, de monuments historiques.

L'école fait tout son possible pour que les élèves aient l'occasion de visiter le musée de l'Albertina à Vienne.

2. Formation technique

A. Exercices de coupe au diamant de formes offrant de grandes difficul tés. Utilisation de calibres en laiton. Utilisation du ciseau à calibrer avec clef de repérage. B. Etude, coupe et réalisation de panneaux de vitrail, motifs géométri­ques à grande difficultés: les motifs géométriques Cisterciens (EA Obazin­ze).

C. Recherche et réalisation de vi­traux à partir d'un thème donné. Exemple: proposition pour un vitrail islamique.

D. Réalisation d'un vitrail sur le thè­me vision contemporaine d'un motif géométrique classé.

E. Utilisation des grisailles ancien­nes et contemporaines, enlevages fins à l'aiguille et aux pinceaux, pied de biche. L'utilisation du jaune à l'argent, sa pose et sa cuisson.

F. Réalisation de projets personnels sur des thèmes donnés avec utilisation des techniques mentionnées ci-dessus.

f G. Etude des relations dans le vitrail entre le plomb, la couleur et les pro­dui ts de traitement de surface.

H. Etude et reproduction d'un vitrail du XIV' siècle ou d'une œuvre offrant les mêmes difficul tés.

TROISIÈME ANNÉE

1. Formation artistique

Les élèves de troisième année devront faire preuve de maturi té dans les do­maines de la création et de la techni­que.

Si la première année est consacrée à apprendre à dessiner juste, la deuxiè­me année à rechercher des techniques graphiques, l'élève de troisième année est à la recherche de sa personnalité, et cherche avant tout à s'exprimer, il entame sa vie d'artiste.

Cette recherche sera menée à travers le nu, l'étude de la couleur, le dessin, les projets de vitrail et l'utilisation du verre. Dans le domaine du dessin, utili­sation de la pointe d'argent.

Etudes des artistes du XVI' siècle.

Etudes des peintres contemporains.

2. Formation technique A. Premier trimestre

Etudes de procédé de gravure sur ver­re.

Utilisation de la cabine de sablage, uti­lisation de différents abrasifs et de différents procédés de caches.

La gravure à l'acide: cours de toxicolo­gie, loi et ordonnance sur les toxiques, la neutralisation, les installations.

Etude en particulier de l'acide fluorhy­drique: les classes de toxicité, étude du Ph, manipulation des acides, sécurité du travail, utilisation de la chapelle de laboratoire.

Réalisation de travaux de gravure à l'acide fluorhydrique.

Utilisation de caches en plomb et en polycarbonate.

RÉSONANCP.8. JANVIER 1990

B. Deuxième trimestre

1. Etude de la pose des vitraux. Des cadres métalliques, problèmes de protection et d'isolation, d'entretien, de nettoyage. Installation d'un ate­lier.

2. La sérigraphie sur verre. Utilisation de verre industriel.

3. Etude et réalisation de volumes: le tétrahedron, l'octohedron, l'icosahe­dron, le dodecahedron. Etude et réalisation de produits commercialisables: miroiterie, lumi­naires, mobilier.

4. La dalle de verre: étude de la tech­nique et réalisation personnelle.

L'élève devra faire état de ses qualités d'artiste, de créateur et de technicien. Ce travail reste propriété de l'école. Le diplôme de l'école ne peut être ob­tenu que par des élèves ayant rendu et exécuté la totalité des travaux pendant les trois années scolaires. Un délai de deux ans peut être accordé après la sortie de l'école afin de permettre à un élève de compléter son dossier en vue de l'obtention du diplôme de l'école.

La matière première

Le verre à vitrail est soufflé à la bou­che (cette opération n'est pas faite dans l'école). Quand le verre est livré

5. Etude des émaux et de nouveaux à l'école il est déjà teinté selon une produits de traitement de surface du gamme de couleurs qui s'élève à 700 verre. ou 800 couleurs.

6. Projet et réalisation d'un projet de vitrail où l'élève fera état de ses connaissances sur le domaine de l'émail et de la gravure.

7. Reproduction d'un vitrail suisse du XVI' siècle ou d'un document of­frant les mêmes techniques.

C. Troisième trimestre

1. Réalisation d'un projet libre dans une technique à choix.

2. Etude et réalisation du projet de vi­trail de diplôme à partir d'un sujet imposé.

A cela, le verrier ajoute ensuite des expressions contemporaines; la techni­que du verre évolue à une rapiditié vertigineuse: c'est un gros marché sur le plan fi nancier. Les grands chimistes pensent que cette évolution est à peine à son point de départ. Le vitrail ne peut rester dans un ghetto, il doit se moderniser; il y a également du verre industriel qui peut être utilisé conjoin­tement au verre soufflé (verre anti­que).

ï

Après les études

Tous les gens formés à l'école supé­rieure du vitrail ont du travail. Ils n'ont pas le tempérament d'ouvriers ou d'employés, ils ont la vocation de la liberté et ils doivent l'exprimer_ Quand ils sortent de l'école, ils sont indépen­dants et peuvent ouvrir des ateliers.

Il faut savoir que pour ouvrir et fonder un atelier de vitrail, une somme de 15 000 francs suffit, avec en prime, la volonté de travailler.

L'après école ne pose pas de problè­mes car on recherche beaucoup de ver­riers et les élèves sont des gens sé­rieux capables de discuter avec les architectes.

Conclusion

Si dans une ville, il n'y a qu'un seul marchand de chaussures, on peut ima­giner qu'il va faire fortune. Faux! Il fera faillite. Les diamantaires de Paris l'ont bien compris: installés dans leur métier, ils ont occupé une rue entière, où ils font tous le même métier. Plus ils sont nombreux plus les clients vien­nent car ils ont le choix. Pour les ver­riers, c'est la même chose.

Au XVI' siècle, la Suisse était le pre­mier pays du monde pour le vitrail. Les Français ont racheté tous ces vi­traux et la plus belle collection des vitraux suisses se trouve au Louvre et au musée de Cluny. Pour dire à quel point la Suisse a marqué le vitrail au XVI' siècle, la collection du Louvre n'est pas présentée comme «vitrail du XVI' siècle», mais sous l'appellation de «vitrail suisse».

Les années 1900 furent, en France, des années de boum spectaculaire pour le vitrail. Nancy a joué cette carte: cet­te ville fabriquait des vitraux qui fu­rent exportés dans le monde entier, son rayonnement était extraordinaire. On ne sait même pas quel était le nombre exact de verriers dans cette ville. On utilisait le vitrail pour tout : pour la publicité du champagne, pour les restaurants, pour la décoration des

la décoration des demeures patricien­nes et pour des objets commerciaux.

Or, les verriers suisses de ce demi­siècle se sont inquiétés de la diminu­tion continuelle des commandes. Nom­breux sont ceux qui ont pensé que pour remédier à cet état de fait, il fallait se protéger et limiter le nombre d'ate­liers. Il faut rendre le vitrail accessi­ble, penser à la place qu'il occupait dans la vie quotidienne (cage d'esca­liers, luminaires, petites boîtes, mobi­lier, étagères, tables, etc .. . ) au début du siècle (vitrail Art Déco).

C'est parce qu'ils sont nombreux et qu'il y a compétition entre eux que le niveau est élevé. C'est dans la jeunesse que réside la force vitale. Le vitrail français, allemand, autri­chien et même australien est en plein essor: des jeunes, des idées, des ex­pressions et des techniques nouvelles. Il est temps que la Suisse sorte de sa prudence traditionnelle et de ses re­connaissances posthumes. C'est le mo­ment d'entraîner les Pirmin Zurbriggen du vitrail.

Marie-France Vouilloz

Ainsi par exemple, le ski suisse se por- Nos remerciements à Monsieur Lauy, te bien. Cette saison encore de jeunes directeur de l'école, pour sa collabora­athlètes décrochent des médailles. tion.

RV.80NANCES - JANVŒR 1990

Entretien avec les élèves de l'école supérieure de vitrail

A. ÉLÈVE DE PREMIÈRE ANNÉE!

• Que faisiez-vous avant de com-mencer cette école?

- J'ai été enseignante en 2' et 3' pri­maires pendant 10 ans. J'étais fatiguée de l'enseignement, je cherchais quel­que chose à faire dans le domaine ar­tistique.

Un jour, une amie m'a parlé de cette école; j'ai alors pris rendez-vous avec le directeur et je suis venue visiter. Il faut dire qu'au départ, je n'avais aucu­ne notion artistique particulière; de plus, la peinture ne m'attirait pas du moment que l'on ne peut pas en vivre vraiment: ce qui n'est pas le cas du vi­trail.

Ma décision était prise avant même d'avoir vu le directeur: quand j'ai en­tendu parler de l'école, j'ai su tout de suite que c'était cela que je cher­chais!

• Comment subvenez-vous à vos be-soins?

- Je vis sur mes économies pour l'ins­tant; je n'ai pas demandé de bourse cette année parce que j'ai entendu dire que ce n'était pas facile d'en obtenir.

• Quel genre de formation recevez-vous à l'école du vitrail?

- On apprend d'abord combien le tra­vail personnel est important; quelqu'un

RESONANCES - JANVŒR 1990

qui ne veut pas travailler, ne peut pas avancer et il a meilleur temps d'aban­donner très vite.

Le directeur critique vertement tous les travaux des étudiants; aucun détail ne lui échappe; il justifie cependant toujours les remarques qu'il fait et cela nous permet d'avancer, de faire des progrès.

• Quelle est, selon vous, la philoso­phie de l'école?

- La philosophie de l'école, c'est le travail: les élèves doivent beaucoup s'investir personnellement car en plus du travail qui est donné régulièrement, il faut penser que nous devons rendre

une maquette tous les 15 jours; la ma­quette doit être constituée d'après un sujet imposé.

• Que pensez-vous de l'enseigne-ment que vous recevez ici?

- On peut dire que l'enseignement est divisé en 4 grandes parties: la prati­que, l'histoire de l'art, l'actualité artis­tique dans le monde et l'incitation à faire des recherches personnelles en bibliothèque. Il faut développer toutes ces facettes pour devenir un artisan performant: il faut éviter les déséquili­bres.

Les cours de pratique revêtent une im­portance toute particulière en début d'année parce qu'on ne connaît rien. Il faut apprendre à utiliser les machines, à manier les outils, à comprendre les différentes techniques de fabrication.

L'enseignement dispensé dans cette école me satisfait pleinement, il cor­respond bien aux attentes que j'avais quand je me suis inscrite.

• Que ferez-vous après l'école?

- C'est difficile de répondre à une tel­le question à 3 ans de la fin; j'espère cependant pouvoir travailler de façon indépendante. Le but de toute cette démarche (rupture avec l'enseigne­ment, inscription dans une école pro­fessionnell e) c'est bien de pouvoir créer quelque chose moi- même.

-

B. ÉLÈVE DE DEUXIÈME ANNÉE

• Que faisiez-vous avant de com-mencer cette école?

- J'avais commencé une maturité sans jamais la terminer et je travaillais chez mon père: je donnais un coup de main au secrétariat.

• Comment payez-vous vos études?

- Ma famille m'aide.

• Pourquoi avoir choisi l'école du vi-trail?

- J'ai beaucoup d'intérêt pour le vi­trail, et la couleur; j'avais aussi envie de pratiquer un travail artistique avec lequel je pouvais, à la fin de l'appren­tissage, gagner ma vie.

• Comment avez-vous connu l'exis-tence de cette école?

- C'est tout à fait par hasard en lisant le journal. J'ai visité l'école et j'ai tout de suite pensé que c'était ça qu'il me

fallait; d'ailleurs tous les élèves qui sont inscrits à l'école, désirent vrai­ment avoir par la suite un travail inté­ressant et diversifié.

• Le travail qu'on vous demande est-il difficile?

- La première année est très difficile parce qu'on apprend beaucoup de cho­ses en peu de temps; un enchaînement se fait dans l'apprentissage.

En deuxième année, on commence à faire des projets de vitraux pour les communes. On n'a pas l'habitude de répondre à une commande, de plaire à un particulier et d'être restreint par le budget.

• Que pouvez-vous dire de la forma­tion et de l'enseignement que vous recevez à l'école?

- a) La formation est bien équilibrée entre la pratique et le dessin artisti­que.

b) L'enseignement et donné de façon intéressante; je pense que le directeur a beaucoup de mérite d'accepter l'ins­cription d'élèves qui n'ont souvent au­cune notion préalable de dessin.

• Que ferez-vous après l'école?

- Je ne sais pas encore exactement, mais je suppose qu'il est possible soit de faire un stage soit de se lancer tout de sui te dans la pratique.

RÉSONANCF.s . JANVIER 1990

t C. É~ÈVES DE TROISIÈME AN-

NEE • Que faisiez-vous avant l'école?

_ Je travaillais en temporaire dans une entreprise de construction ; je cher­chais la stabilité dans un travail qui plaît et qui peut offrir une certaine in­dépendance. _ J'ai terminé. la maturité mtistique à Genève et comme je désirais l'ester dans la branche artistique, je suis en­tré à l'école du vitrail sitôt après la maturité.

• Comment payez-vous l'écolage?

- Mon papa m'aide. - Je suis boursier du canton.

• Comment avez-vous découvert l'école du vitrail?

- En lisant le journal de la Migros. - En visitant le musée du vitrail de Romont.

• Pourquoi avoir choisi cette école?

- \1 faut bien se décider à faire quel­que chose; le choix n'est pas définitif; il faut tenter le coup et si ça marche, on y l'este. Je ne connaissais pas le métier mais je m'y suis lancé. - J'avais une idée plus concrète de ce qu'était le vitrail par les résultats que j'avais pu découvrir dans un livre «Les vitraux du Jura» et admirer SUI' place. J'ai alors compris que le vitrail moder­ne est plaisant à regarder. J'ai aussi visité l'école qui m'a conforté dans mon désir de faire du vitrail sans rien connaître de la technique.

• Quel type de formation recevez-vous?

- Les 3 ans de la formation passent très vite; il nous faut encore beaucoup de temps pour assimiler toutes les fa­cettes du milieu artistique et techni­que. Ici, on nous donne la base techni­que; c'est un bon point de départ mais la maîtrise complète du métier ne s'ac­quieli qu'après 10 ou 15 ans de mé­ti~r . Il y a encore beaucoup de choix à faire sur ce que l'on désire développer

Rf~ONANCf:S . JANVlf:R 1990

dans le vitrail lui -même. On a fait des exercices sur plusieurs chantiers et c'est chaque fois différent: il faut trou­ver de nouvelles solutions pour chaque cas.

L'école tient sa raison d'être du simple fait qu 'elle offre la possibilité à une vingtaine d'élèves d'exercer le métier qu'ils désirent. Chez un verrier, on ap­prend seulement la technique et pres­que pas le côté artistique. On apprend finalement 3 métiers en un: projet, ré­alisation , peinture; à l'école, on déve­loppe ces 3 aspects d'un même métier en même temps afin d'avoir une bonne maîtrise du métier et de savoir équili­brer l'aspect créatif et la réalisation (car le lien entre l'un et l'autre offre une plus grande palette de possibili tés créatrices à l'artisan).

Pour nous, le plus difficile reste l'ap­prentissage de la relation commerciale avec l'extérieur: comment faire des dé­marches auprès des entreprises, le contact avec les clients, le rythme de travail. Aussi l'école nous offre la pos­sibilité de réaliser des projets, devis pour l'extérieur (commandes de com­munes). C'est une excellente expérien­ce car nous avons pu travailler seuls, sans que le professeur nous aiguille dans une direction: une fois devis et projets faits, il est bien sûr que le pro­fesseur en a pris connaissance et nous a aidés à mieux cibler notre projet. Mais c'était très important de pouvoir commencer seuls la démarche.

De plus, comme dans cette volée nous n'étions pas nombreux, le professeur nous a donné des responsabilités et il nous a été possible d'organiser le pro­gramme comme nous le désirions. Nous étions nous-mêmes responsables du respect du programme.

• Pensez-vous ouvrir un atelier à la fin de votre formation?

- Dans l'avenir, je pense ouvrir mon propre atelier; mais ce n'est pas si évi­dent pour une femme parce qu'elle a besoin d'aide (de personnes ayant de la force) et elle est obligée de travail­ler avec d'autres professionnels.

• Quelle et la philosophie de l'école?

- L'exigence personnelle qui se cons­truit peu à peu sur la critique. La vi­sion critique est essentielle à notre tra­vail. Au début, on trouve que les critiques sont dures et qu'elles sont difficiles à accepter. Mais petit à petit, on comprend que pour progresser on doit accepter les critiques qui viennent de véritables professionnels. Le pro­fesseur développe en nous la capacité de se remettre en question: il nous ap­prend à avoir une attitude critique par rapport au travail que l'on fait. Il ne nous fait pas entrer dans des schémas types mais il laisse à l'étudiant la pos­sibil ité de se développer au niveau per­sonnel. Il nous indique une certaine li­gne et après l'école, il faut la trouver soi-même.

Monsieur Louy décèle rapidement la tricherie: il nous apprend à être sincè­re. S'il nous reprend plusieurs fois sur un thème, nous pouvons corriger nos faiblesses; il est difficile de saisir cela tout seul.

Nous pensons qu'il est essentiel de bé­néficier de l'apport d'un professeur à l'esprit critique; c'est une caractéristi­que que devraient avoir tous les pro­fesseurs. Le fait que le professeur soit critique permet à l'étudiant de devenir lui aussi critique; le regard change et le goût se forme.

Le but de l'école c'est d'amener les élèves à une certaine sincérité: pour cela, le métier est un catalyseur.

Marie-France Vouilloz

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Isabelle Fontannaz Verrier-créateur, rue de Conthey à Vétroz

Isabeille Fontannaz fraîchement émoulue de l'école supé­rieure du vitrai l de Sion (elle a obtenu son diplôme en juin 1989) a installé un petit atelier de vitrail à Vétroz au-dessus du magasin Familia. Deux pièces, basses de plafond et présentant un éclairage peu maîtrisable constituent son ate­lier.

Elle a pu monter son atelier grâce à une aide financière; elle ne possède cependant que le matériel de base tel que le four et la table lumineuse sans lesquels il est quasi impossible de travailler.

Isabelle Fontannaz fait preuve d'un bel optimisme et d'une véritable foi dans l'avenir de son métier et dans la possibili­té, pour elle, d'en vivre .

• Comment êtes-vous arrivée à l'école du vitrail?

- Je n'avais pas l'intention d'entrer à l'université après la maturité. Lorsque j'étais au collège, j'ai eu l'occasion et le privilège de pouvoir visiter l'école du vitrail. Comme j'avais plus envie de travailler la matière que le dessin, j'ai été immédiatement séduite par ce type d'enseignement. En ef­fet, dans l'école, on nous offre une part de créativité (ima­giner un projet, créer une maquette) et une pal't technique (travail sul' le verre qui est un très beau matériau) .

• L'école a-t-elle correspondu à vos attente?

- Lors de la visite que j'ai effectuée avec le collège, M. Louy nous a très bien expliqué ce qu'était le vitrail et comment fonctionnait son école. Cela correspondait tout à fait à ce que je voulais. Aussi, je n'ai été ni surprise, ni déçue lors de mon passage à l'école. L'école de Sion présen­te un double avantage: elle offre une partie du temps (envi­ron la moitié) pour l'apprentissage du dessin et une partie pour l'atelier, la technique. Le dessin est essentiel pour soutenir l'idée créatrice; à mon arrivée à l'école je ne savais pas du tout dessiner: les cours donnés à l'école sont bien conçus, classiques mais d'une grande richesse. Cette école présente un grand avantage : elle donne les moyens à ,d'ap­prenti-artisan» de réfléchir à ce qu'il va faire.

• Avez-vous, actuellement, du travail?

- Depuis que je suis installée, j'ai du travail que j'ai obtenu par l'intermédiaire de l'école. La commune de Bassins a demandé, à l'école, un projet pour la salle polyvalent~ du village. Chacun des élèves de deuxième et de 'trolsleme

RÉSONANCES. JANVŒR 1990

f année - soit huit - a préparé son projet avec un devis. Mon projet a été retenu et dès la fin des cours en juin, j'ai commencé à travailler dans mon atelier. Pour prendre et monter le vitrai l j'ai demandé sa collaboration à une autre élève de l'école parce que je n'y serais jamais arrivée seule; le devis n'était pas assez élevé et le temps calculé trop juste. Après des mois de trava il, nous avons finalement gagné peu d'argent. Mais c'était une très bonne expérience car elle m'a fait prendre conscience de l'importance essen­tielle du devis dans la soumission d'un projet.

A l'école, on travai lle SUl' des panneaux de 60 x 60 cm: on a donc le temps de s'appliquer, de rechercher le détail dans la peinture, on ne s' inquiète pas du temps que l'achèvement du travail peut nous prendre. Pour Bassins, le problème s'est posé de façon totalement différente: la réalisation terminée mesurait 18 m'; vue de près, la peinture SUI' le vitrail était très soignée mais, pour accomplir un tel travail, nous avons, à deux, mis 2 mois de plus que prévu.

Grâce à cette production, j'ai été mise dans le bain tout de suite; il y avait en tout 45 panneaux et c'était impossible de considérer l'effet général; aussi, au moment de la pose, une fois terminé, on a un peu peur cal' pendant l'exécution on n'a pas eu de vision d'ensemble. Finalement, tout s'est bien passé, la commune était contente et moi j'étais soula­gée de voir que le résultat correspondait aux attentes.

RF~ONANCf:S . JANVIER 1990

Ce travail terminé, j'ai eu d'aulres commandes: des fenê­tres, des portes, des devantures de restaurant. Cela me sert de publicité car, à la sortie de l'école, il est difficile d'avoir des clients si on n'a pas fait un peu de publicité.

• Où achetez-vous votre matériel de base?

- Je commande le verre en France; c'est un matériau qui coûte très cher (une caisse vaut 3000.-). Le plomb vient de Belgique, les émaux et la grisaille de Suisse et de France. Les produits poUl' faire la couleur sonl relativement coûteux mais ils durent longtemps.

Il faul donc avoir de l'argent avanl de commencer, ne se­rait-ce que pour acheter la matière première.

• Qu'est-ce qui vous paraît essentiel dans votre travail?

- L'indépendance est certainement le point le plus impor­tant; on peut se mettre à l'oeuvre quand on veut, personne n'est là pour surveiller ce que l'on fail. Cependant, il faut aussi avoir beaucoup de volonté et se forcer à travailler au minimum 8 heures pal' jour. Mais si un jour, ça va bien, on peut continuer jusqu'au moment où on est fatigué.

• QueUes démarches devez-vous entreprendre pour vous faire connaître?

- Je pense qu'il y a beaucoup de débouchés dans cette profession mais pour cela, il ne faut pas hésiter à frapper aux portes, discuter avec les architectes, faire des proposi­tions de mobilier, paravent, pare-feu pour les cheminées, des miroirs. Il faut se creuser les méninges, promouvoir le vitrail et aussi faire sa propre publicité.

Il est aussi possible de créer des objets en vue d'une exposi­tion; on ne gagne rien, mais on se fait connaître et c'est une forme de publicité. Il ne faut donc pas hésiter à entre· prendre des démarches pour obtenir des clients; cependant à la sortie de l'école, le côté commercial nous échappe: on nous en parle à l'école mais on ne se rend pas compte de la signification réelle de ce discours, dans la pratique.

• Pensez-vous travailler seule à l'avenir?

- Pour l'instant, je ne sais pas encore mais mon premier travail je l'ai élaboré avec une collègue; je pense que c'est plus facile de travailler à deux, pour plusieurs raisons: on peut parler de son travail avec un spécialiste qui connaît parfaitement le métier; les critiques sont possibles: en ef­fet, seul, on peut tomber dans l'autosatisfaction ... Et puis, l'école nous a donné l'habitude de la critique, nous a ensei­gné que regarder une oeuvre avec un oeil neuf est d'une grande importance. La critique permet à l'artisan d'avancer dans son travail parce que parfois, seul, il n'est pas capable de juger si son travail est bon ou pas; si l'artisan a travaillé longtemps, il lui est difficile de penser que son vitrail méri­te des retouches. La présence d'une autre personne permet de constater la progression dans le travail et d'opérer des rectifications avant d'aller plus loin.

Il faut aussi penser que lors de la pose d'un grand panneau, on a besoin d'aide pour tenir le vitrail et le fixer. Toutes ces opérations exigent beaucoup de soin et à la fois de la force; lorsqu'il a fallu poser le vitrail de Bassins, j'ai dû requérir l'aide d'un vitrier et de deux serruriers. Quand j'ai fait le projet, je n'ai évidemment pas songé à ces problè­mes.

• Qu'est-ce qui est le plus difficile à réaliser dans la confection d'un vitrail?

- Le plus difficile, c'est le projet: il faut avoir une idée qui corresponde à la demande du client et il faut la transcrire sur papier. C'est le moment le plus difficile parce qu'il faut se creuser la tête pour avoir des idées, il faut y réfléchir soigneusement, il m'arrive même d'en rêver la nuit.

• Et si vous vous retrouviez devant un choix profession-nel aujourd'hui, choisiriez-vous la même voix?

- Si c'était à refaire je n'hésiterais pas une minute je recommencerais l'école. Je ne me vois pas faire autre chose que le travail de verrier.

Marie-France Vouilloz

PROCHAIN NUMÉRO

V

LES MATHÉMATIQUES (Première partie)

RÉSONANCES. JANVIRR 1990

IN FORMATIONS GÉNÉRALES

L'enseignement renouvelé du français

Dix ans après sa première application généralisée dans l'enseignement primaire. 1979-1989. Constats, problèmes et propositions

Daniel Martin, Jacques Weiss, Martine Wirthner

Le texte intégral de cette publication de première importance peut être obtenue auprès de l'IRDP, 43, faubourg de l'Hôpital, 2000 Neuchâtel.

Nous publions ci-après des extraits du rapport d'évaluation.

Résumé Les auteurs, après avoir rappelé les objectifs du renouvellement de l'enseignement du français, font le bilan des dix ans de cette rénovation dans l'enseignement primaire. Quels en sont les acquis? Quels sont les défis que l'enseignement rénové devra surmonter durant les prochaines années? Les auteurs mettent en exergue neuf domaines où l'application de cet enseignement fait encore problème. Ils font également des propositions d'ajustemeut pour tenter de résoudre chacune de ces difficultés et montrent, en p.,ticulier, que c'est par l'élaboration et la mise en œuvre de mesures à diffél'ents niveaux (information, fO I'mation, élaboration de pistes méthodologiques, production de moyens d'enseignement, harmonisation. recherche, etc.) que l'on pouna résoudre tout ou partie des problèmes de l'enseignement rénové du français qui restent encore en suspens.

L'évaluation de cette rénovation, dix ans après son introduction

Le projet romand n'est sans doute pas encore parvenu à satisfaire pleinement tous les objec· tifs ambitieux qu'il s'était fixé au départ. Il est Ioutefois incontestable qu'un changement important et positif s'est produit dans l'en· seignement du français en Suisse romande.

L'avis des maîtres, exprimé au travers de nom· breuses enquêtes et interviews est sign ificatif de ce point de vue. Quant aux résultats des élèves observés à ce jour, ils sont jugés sa­tisfaisants, ou équivalents à ceux obtenus avant la rénovation, lorsque des comparai­son. ont été effecluées sur un nombre limité d'objets pour lesquels cela était possible (la lecture et l'orthographe) .

A. LES ACQUIS DE LA RÉNOVATION

1. Un ,hangement heureux

La grande majorité des enseignantes et des enseignants inte rrogés est favorable au renou­vellement engagé en Suisse romande. Un re· ~ur à des pratiques et à des méthodes anté· neures leur paraît totalement exclu. Ils disent même avoir du plaisir à enseigner cette disCÎ-

RÉSONANCES. JANVIER 1990

pline et apprécient la Iiberœ que leur laisse cette nouvelle conception de l'enseiguement, de même que la proximité de la démarche avec celle des autres disciplines.

2. Des conditions d'enseignement convenables

Pour la plupart des enseignants, les conditions de travail ne font pas obstacle à l'application du nouvel enseignement. En effet, l'effectif des classes n'est généralement pas considéré comme abusif, ni les locaux mis à disposition comme trop exigus. ni le matériel comme in­suffi",nt.

3. Des moyens d'enseignement bien accueillis

Les cantons ont mis à la disposition des maî· tres les moyens romands de référence (plan d'études, méthodologie), qui ont parfois été complétés, précisés ou prolongés par des docu­ments cantonaux (tableaux d'objectifs, complé­ments méUtodologiques). La plupart des ensei· gnants y recourent régulièremeut, mais dans des proportions variables selon les cantons; ainsi, à Genève et dans le canton de Vaud, les enseignants se réfèrent essentiellement à la méthodologie romande, alors qu 'à Fribourg, ils préfèrent utiliser en 1 P les documen ts canto· naux,

Concernant les moyens d'enseignement propre· ment dits, rappelons tout d'abord qu'il existe deux collections sur le marché (la collection LEp·ELAN qui est utilisée dans le canton de Vaud et la collection COROME qui est utilisée dans les autres cantons romands). Bien que relevant de conceptions pédagogiques partiel· lement différentes, chacu ne de ces collections est satisfaisante pour la grande majorité des maîtres interrogés. Ils considèrent globale· ment ces moyens co mme intéressants, et bien adaptés à leurs élèves.

Cela dit, une étude détaillée mériterait d'être faite sur les différences pouvant exister entre ces deux collections ainsi que sur les consé­quences éventuelles de leurs divergences sur la pratique pédagogique.

4. Des élèves plus motivés et plus créatifs

Les avis sont largement convergents sur ce point. Les instituteurs et les institutrices esti· ment en erfet que les élèves sont plus créatifs, qu'ils s'expriment davantage, qu'ils aiment lire, et qu'ils sont plus actifs.

5. Un niveau d'acquisition des élèves satisfaisant

Du point de vue des enseignants qui ont appli · qué antérieurement IIne méthodologie de fran· çais différente (en IP et ZP) et qui sont donc

en mesure de comparer, en tout cas subjective­ment, les effets d'une méthode par rapport à l'autre, les résultAts sont assez clairs. En effet, ils estiment, pour la plupart d'entre eux (7 sur 10), que les élèves de ces niveaux obtiennent de meilleurs résultAts en lecture et en expres­sion orale qu'autrefois_ Les avis sont en revan­che plus partAgés à propos de l'expression écrite.

Du point de vne des résultAts effectifs des élèves, le bilan est quelque peu différent. Les études menées à ce jour fournissent des indica­tions convergentes: les élèves atteignent les objectifs fixés et obtiennent des résultAts sem­blables quelle que soit la méthode d'enseigne­ment, renouvelée ou non, Ainsi, une recherche menée sur l'évaluation de la compréhension écrite, correspondant au niveau de 2e primaire, a effectivement montré que les objectifs étAient atteints de façon satisfaisante. De même, une étude comparative du Service de la Recherche Pédagogique (SRP) à Genève a permis de confirmer ces premières impressions et ces premiers résultAts. Elle montre en effet que si, en lecture, les élèves n'obtiennent pas, après la rénovation de l'enseignement, des ré­sultats supérieurs à ceux enregistrés avant son application, ils ne sont pas non plus inférieurs, mais équivalents.

Enfin, une étude du même wpe, effectuée par le Centre Vaudois de Recherches Pédagogiques (CVRP) dans le domaine de l'orthographe, parvient à des conclusions semblables. Cette recherche montre en outre que les écartA entre les élèves sont aussi importAnts at1iourd'hui qu'autrefois.

Cela di~ ces résul~1ts, de prime abord déce­vants, doivent êlre resitués dans le contexte des transformations du système scolaire en gé­nérai durant les deux dernières décennies et de la dotAtion horaire attribuée à l'enseigne­ment du français en particulier. Ainsi, si l'on prend l'exemple du canton de Vaud et que l'on compare la situation au début des années 60 à celles de la fin des années 80 on constAte que le temps consacré à l'enseignement du français au niveau primaire a diminué d'envi­ron 15 %. Dès lors, le maintien du niveau de performance des élèves avant et après la réfor­me est un indicateur non négligeable de l'amé­lioration du rendement de l'enseignement. La nouvelle méthodologie mise en place il y a dix ans n'est probablement pas la seule cause de cette amélioration, mais elle y a, sans doute, contribué.

Ainsi, après dix ans de renouvellement de l'en­seignement du français en Suisse romande, on peut enregistrer la satisfaction de la plupart des enseignants qui constAtent des progrès non négligeables dans différents domaines et attester du maintien du niveau scolaire des élèves, ni meilleur ni pire que celui des années qui ont précédé la rénovation, dans les domai-

nes traditionnels de l'enseignement du français (l 'orthographe en particulier). Ce constAt per­met de conclure à l'amélioration du rendement de cet enseignement compte tenu de la dimi­nution du temps consacré au français.

B. Les défis de la rénovation ou le temps des ajustements

1. La formation des enseignants

L'importAnce de la nouveauté était telle, que les quelques séances de recyclage prévues ne pouvaient suffire, Nombreux ont été les ensei­gnants qui réclamaient un prolongement facul­tAtif de la formation.

Proposition 1

Organiser, selon des formules diverses propres à chaque canton, des modes de perfectionne­ment à la carte, autAnt que possible effectués Sllr le lieu de travail, à l'intention des maitres, mais aussi des conseillers pédagogiqnes ou des inspecteurs.

2. La précision des objeclifs

Les enseignants ont été nombreux à se plain­dre de l'imprécision de ce que l'on attendait d'eux, du flou du nouvel enseignement, de la dispersion des objectifs dans de multiples do­cuments: plan d'études, méthodologie, moyens d'enseigJlement, documents cantonaux.

L'une des principales difficultés rencontrées par le GRAP (Groupe Romand d'Aménage­ment des Programmes) a consisté précisément à tenter de concilier, d'une pa~ les attentes des enseignants et, d'autre pa~ le respect des objectifs directeurs du nouveau plan d'études, comme l'instAuration d'un .véritAble climat de communication» et l'incitation à {da recherche et à la découverte personnelle du fonctionne­ment de la langne».

Proposition 2

Observer l'usage et les effets des aménage­ments en Cours et à venir des -programmes sur l'enseignement du français dans les classes.

3. L'élaboration de moyens d'enseignement complémentaires en expression

La nouveauté de l'enseignement proposé, en particulier l'importAnce accordée à la commu­nication, a surpris plus d'un maitre, et laissé démunis bon nombre d'entre eux, du fait de l'ambiguYté même de la méthodologie et de ses moyens d'enseignement.

Les moyens d'enseignement précisent claire­ment l'orientation communicative du nouvel enseignement, mais d'autre part l'essentiel de

L'absence de moyens culier dans les domailles de la écrite 011 orale, pellt expliquer quoi certAins aspects du nouvel sont absents ou peu présents dans

Proposition 3

Afin de faciliter l'intégration de l'expression et d'un structuration de la

1. Mettre sur pied gie de l'expression

2. Proposer des pi's' tes mél;ho des moyens d'enseignement sion éerite ou orale,

3. Mener un certAin nombre afin de préciser les conditions d'une pédagogie écrite ou orale.

L'interdisciplinarité devrait sément par le s français dans les lent à l' tâches. Plusieurs mencé à le faire. être exploitée plus

Proposition 4

J.

Dans le même ordre d'idée, dérer le rôle et les modes l'enseignement du français le processus d'orientAtion culier,

ocessus d'orientation des 'er afin que les principes

rénové et les modalités

de l'enseignement du français en place d'une pédagogie dif­

lérenciée. Les faits montrent que bien des en­seignants hésitent ou ont des difficultés à pra· tiquér de la sorte.

Ile manière plus spécifique, il faut remanjuer que -la proportion d'élèves non-francophones, ou partiellément frallcophones, peut être éle· vé<! dans certAins cantons (de 30 à 40 %). Or, pour que l'élève découvre lui-même le fonc­tionnemenl- de la langne française et notam­ment certAines de ses régnlarités, il doit s'ap­puyef sut une connaissance implicite de la

- urrait ainsi difficultés.

et analyser les effets positifs ? OII_n ••• nT< de l'enseignement renouvelé sur

du français par les élèves par les élèves présen­ltés.

ques qu'ils peuvent rencontrer (classes avec de nombreux élèves de langne étrangère, classes comprenant un certain nombre d'èlèves soit «lents» soit mettant en œuvre des stratégies d'apprentissage différentes de celles prônées par la méthodologie, etc.).

7. Les dasses il degrés multiples

Un certain nombre de données issues d'une enquête menée par l'IRDP auprès des ensei­gnants de IP et de 2P montrent que la moitié des enseignants de classe à degrés multiples considèrent que l'enseignement rénové est mal adapté à ce genre de classes.

Proposition 7

Dans un premier temps, étudier les avantAges et les inconvénients que peut poser l'enseigne­ment rénové dans les classes à degrés multi­ples afin, dans un second temps, de faire un certain nombre de propositions concernant l'enseignement du français dans ces classes.

8. La continuité du primaire au secondaire et l'harmonisation au plan romand

Il n'y a pas, jusqu'à présent, d'accord intercan­tonal quant au choix d'une méthodologie et de moyens d'enseignement utilisés dans les can­tons.

Proposition 8

Prendre des mesures au plan romand afin de renforcer la cohérence de l'enseignement du français entre le primaire et le secondaire. Fai­re un effort tout particulier d'harmonisation concernant le secondaire,

9. La modification des représentations

Aussi longtemps que, pour les maîtres notAm· ment, la réussite en français sera étroitement associée et réduite à la maîtrise de l'orthogra­phe, à la connaissance des règles de grammai· re, et à la capacité de l'élève à conjugner tous les verbes à tous les temps, toutes les mesures proposées ci·dessus pourraient bien rester vai­nes.

Proposition 9

Continuer à informer précisément et régulière­ment cadres, enseignants, parents, journalistes et hommes politiques des visées de l'enseigne­ment du français, leur en clarifier la nature, et leur montrer très concrètement ses effets au­près des élèves.

Comment interpréter ces résultats?

Le bilan provisoire qu'il est possible de tirer après dix ans d'application de cet enseigne· ment au niveau primaire n'est pas sans res­sembler à celui effectué au terme de la rénova­tion de l'enseignement de la mathématique. Les sujets et les contenus présentés dans les programmes et les moyens d'enseignement ont changé et font effectivement l'objet d'un en­seigJlement nouveau. En revanche, l'applica­tion de la démarche fait problème, comme elle fait toujours problème en mathématique; ce qui n'est pOas surprenant puisque cette démar­che est, sur certAins points, fort semblable dans l'une et l'autre discipline.

Les moyens d'enseignement dont le maître dis­pose ne portent pratiquement que sur les connaissances grammaticales ou orthogJ'aphi­ques. Cet étAt de fait ne peut que renforcer l'idée que l'enseignement du français a pour objectif principal la structuration. Ainsi, alors qu'il souhaiterait peut-être se rapprocher de l'enseignement préconisé, il ne dispose pas des moyens susceptibles de l'aider. Que faut-il fai­re en effet pour améliorer l'expression orale ou écrite 1 Quelles peuvent être les activités utiles, quels conseils efficaces donner, quelles corrections apporter?

Finalement, c'est donc par l'élaboration et la mise en œuvre de mesures à différents niveaux (information, formation, élaboration de pistes méthodologiques, production de moyens d'en­seignement, harmonisation, recherche, etc,) que l'on pourra tenter de résoudre tout ou partie des problèmes de l'enseignement rénové du français qui restent encore en suspens.

Les devoirs à domicile: Ce qu'en pensent les parents de Sion

L'Association de parents de Sion et environs a effectué, en avril 1989, une vaste enquête sur les b-avaux scolaires à domicile. Ces travaux sont une préoccupation de tous les jours et diversement appréciés. Pour certains parents ils sont synonymes de fatigue el de stress, alors que pour d'autres il s sont nécessaires pour l'acquisition des matières ensei­gnées en classe. C'esl pourquoi, l'Association de parents de Sion a voulu savoir ce que les parents en pensaient réellement et, grâce à la collabo­ration de la Direclion des écoles de Sion, a pu faire distribuer un questionnaire dans toutes les ctasses de 2~, 3~, 4 ~ , 5f et 6f primaires de Sion. 1522 questionnaires ont été distribués et 530 out été retoul'llés, soit 34,8 %.

Questionnaire sur les travaux à domicile et résllitats:

1. Pensez-vous que les tâches scolaires à domicile sont nécessaires? Oui, non, pourquoi?

OUI

NON

Réponses reçues

2'

91

14

110

3'

82

16

103

4' 5'

115 69

16 12

131 81

6'

87

18

105

TOTAL

444

76

Constatation: il existe une majorité de parents qui sont pour les tra­vaux à domicile, mais donnés de façon modérée. 444 pour sur 520 qui se sont exprimés: 85,3 %.

Principales raisons invoquées par ces 444 réponses positives: a) Approfondir les notions apprises à l'école: 146 b) Apprentissage de l'indépendance: 91 c) Contrôle du travail:: 63 d) Contact avec l'école: 59

Un certain nombre de parents estiment les travaux à domicile non nécessaires: 76 sur 520, soit 14,6 % Principale raison invoquée: les heures d'école suffisent.

2. Parmi les tâches suivantes, lesquelles considérez-vous comme, né-cessaires (N), pas très utiles (N)?

Branches citées: 1. rédaction - 2. Grammaire, voc., orthographe . 3. poésie . 4. mathématiques - 5. histoire, géo., sciences . 6. travaux recherche· 7. colorier, décorer cahier - 8. dessins.

Concernanlles tAches considérées comme nécessaires ou pas très utiles, un problème se pose pour: - la rédaction: entre 9 % et 18 % contre - la poésie: entre 24 % et 43 % contre

- coloriage el dessin: enlre 36 ~ et 83 ~ contre - Trav. de recherche : entre 19 ~ el 41 ~ contre

Les malhématiques, la grammaire· vocabulaire - orthographe el l'his­toire ~ géographie· sciences rencontrent très peu d'opposition.

- mathématique: enlre 2 ~ et 4 ~ contre - grammaire - vocabulaire - OIthographe: entre 1 ~ et 3 ~ contre - histoire - géo. - science: entre 5 ~ et 10 ~, 15 ~ en 3' primaire.

3. Combien de temps les enfants consacrent aux devoirs scolaires par jour?

en 2' primaire: 108 réponses sur 110 questionnaires retournés temps de travail en moyenne: 47 min.

en 3~ primaire: 97 réponses SUI" 103 questionnaires retournés temps de travail en moyenne: 60 min,

en 4r primaire: 121 réponses sur 131 questionnaires retoumés temps de travail en moyenne: 70 min.

en 5r primaire: 80 réponses sur 81 questionnaires retournés temps de travail en moyenne: 78 min,

en 6' primaire: 103 réponses sur 105 questionnaires retournés temps de travail en moyenne: 78 min,

Le nombre de réponses enregistrées pour le temps de travail journalier par rapport au nombr. de questionnaires retoUl'nés permet de donner des moyennes de travail conformes à la réalité.

4. Combien de temps les enfants consacrent aux devoirs à domicile par semaine, pour les branches suivantes:

français, mathématiques · autres.

2r primaire: français: 87 min. - math.: 61 min .. autres: 42 min.

3~ primaire: français : 102 min. - math.: 90 min .. autres: 74 min.

4t primaire: français: 2 h 00 - math.: 1 h 36 . autres: 2 h 15.

5r primaire: français: 2 h 22 - math.: 2 h 17 - autres: 2 h 30.

Gt primaire: français: 2 h 00 - math.: 1 h 50 . autres: 3 h 00.

Remarques: une majorité de parents estiment que le français et l~s mathématiques sont des branches qui nécessitent des lravaux à domici' le.

Rf:SONANCF.S ~ JANVŒR 1990

En revanche, entre 52 ~ el 80 % des parents ne souhaitent pas de travaux à domicile pour les autres branches. (Le nombre de parents qui se sonl exprimés pour cette question va de 50 ~ à 75 ~ sur le lotal des questionnaires retournés).

5. Votre enfant a-t-il du temps pour ses propres loisirs?

Enlre 22 ~ et 39 % des parents estiment que leur enfant n'a pas assez de temps pour ses propres lOISirs.

6. Passez-vous du temps avec vos enfants lorsqu'ils font leurs de-voirs?

La majorité des parents passent du temps avec leul's enfants lorsqu'ils font leurs devoi rs. Cette propOltion décl'Oît au fur et à mesure que l'enfanl grandit.

en 2~ primaire: 97 ~ en 3' primaÎl~: 85 % en 4' primaire: 86 % en 5' primaire: 81 % en 6' primaire: 69 %

Parmi les principales raisons invoquées par les parents qui passent du temps avec leurs enfants, on note: - pour savoir s'its ont bien acquis les notions - parce qu'ils n'arrivent pas à se concentrer - parce qu'ils ont besoin de nouvelles explications - parce qu'ils ne comprennent pas cc Qu'il faut faire.

Remarque: un problème se pose au niveau des explications. 28 % Cil 2~ , 31 % en 3", 41 % en 4', 54 % cn 5' , 47 % en 6' des enfants suivis par leurs parents ont besoin d'explications complémentaires.

Comment votre enfant vit-il ses travaux à domicile?

2' 3' 4' 5'

Bien 59 43 65 38

Assez bien 38 46 54 38

Mal 12 9 9 4

Réponses reçues 110 103 131 81

Commenl vivez-vous avec vos enfants ces travaux quotidiens?

Bien

Assez bien

Mal

Réponses reçues

2'

56

44

9

110

3'

48

41

9

103

4' 5'

65 37

51 35

11 6

131 81

7. Signes de stress par rapport à ces travaux à domicile?

Oui

Non

Réponses reçues

2'

39

62

110

3'

48

50

103

4' 5'

61 38

60 39

131 81

6'

57

40

7

105

6'

52

38

9

105

6'

49

54

105

Remarques: dès la 3' prÎmaire, environ 50 % des enfants connaissent des problèmes de stress par rappOlt aux devoirs à domicile.

Ce stress s'exprime essentiellement par de l'agressivité envers la famille et lin refus de travailler à la maison.

KV~ONANCP.S . JANVIER 1990

Reaucoup de parents relèvent un manque de concentration chez leurs enfants_ Ce stress est ressenti surtout pour les branches principales et avant les vacances.

8. Les enfants savent-ils gérer leur temps de travail?

Oui. en majorité. 53 % en 2t primaire. Environ 75 % dans les autres degrés.

Cependant, une majorité de parents souhaiteraient que des explications complémentaires soient dispensées à leur enfant pour lui apprendre à travailler, de 50 % à 62 ~ .

9. Des études dirigées (enseignant à disposition en cas de non-compréhension) sont-elles souhaitées?

Oui en majorité. De 53 % à 66 %. 53 % en 3', 58 % en 6', 66 % en 2', 4~ et 5f primaire.

10. Différentes remarques intéressantes concemant les devoirs à domicile et l'école en général ont attiré notre attention.

- Le temps de travail à domicile devrait être limité au strict minimum, accentuer l'aspect individuel afin de favoriser la curiosité, la recher­che personnelle.

- Certains parents ont des difficultés à apporter de l'aide à leur enfant à cansc des nouvelles méthodes.

- Devoirs oui, si l'épartilion équilibrée et explications à l'école. - Ponr les lravaux de recherche, les enfants n'ont pas tol\Îours à la

maison la documentation nécessaire, ce qui implique des achats de livres, de revues, etc.

- Qualité médiocre des photocopies, les jeunes élèves n'apprennent plus à composer, mais à compléter certaines fiches mal conçues.

- L'école devrait développer chez l'enfanl le bon sens, le respect d'antmi, l'informer de tons les problèmes de la société aeluelle (stupéfiants, etc.). L'école favorise l'élitisme et décourage celu, qui n'est pas le meil­leur.

- L'école est dirigée, la technique pnme sur l'originalité, conséquen­ces: les enfants doutent de leurs capacités, ne parviennent plus à créer et perdent le goût des choses simples.

- Si les enseignants pouvaient encourager chaque enfant dans riches­ses, reconnaître ses valeurs personnelles, accepter la différence. (( Laisser les enfants être des enfanls )t.

- Les enfants devraient pouvoir s'exprimer plus librement, disposer d'un espace suffisant à leur épanouissemen~ apprendre le respect de la nature et de l'envi l'onnement, bénéficier d'activités qui favori· sent la détente, la mémorisation, l'expression orale.

Constatation: en dehors de ces remarques, de nombreux parents se sont déclarés, spontanémen~ satisfaits de l'organisation de l'école et n'avaient aucune remarque spéciale à formuler. Conclusion: l'Association de parents de Sion a été très heureuse du succès remporté par son sondage auprès des parents. D'autant plus que le questionnaire, de 4 pages, exigeait de ceux-ci un certain temps de réflexion. De très nombreux enseignements et avis en sont sortis qui ne peuvent, bien sûr, être publiés ici, dans le détail. NOliS pensons néan· moins, qu'une réflexion de tous les milieux concernés par l'éducation des enfants peut découler des données obtenues ainsi. Si de plus amples renseignements concernant cette enquête et ses résultats vous intéressent et si vous souhaitez prolonger la discussion, notre association peut être jointe à l'adresse suivante: Association de parents dc Sion et environs, case postale 19, 1951 Sion.

POlir l'APSE: Chantat TraveUetti

Connaissez-vous le service Ecole Tiers Monde?

Quel rôle la Suisse peut·elle jouer dans la lulte contre la dl·ogue? Interrogé récemment sur cette question, le chcf dn Département de l'instmction publique, Monsienr Comby, répondait (I):

II La respo1/sabilité de la Sui1;se ~t euyagée eu. Colombie comme celle de tous les autres pays C011$0I1UJwleUfS de dmgue el blcmchisseurs d'argenl sale. Elle doit collaborer a"ec les aulres pays 1'iches pour jeter les bases d'"" cO""uerce intel"l",tion"l plus eq1li/able, qui permelle aux pays fi' développement de vi"re dece",,,,ell/. C'est le problèllU? de base: le tralÏc de la droglle est allssi ul/e COI/séquence du déseq1lilibre des relatiolls Nord·Sud •. Que vient faire ici ceLte citation penseront d'aucuns? Quel rapporl avec l'éducation au développemenl, que cherche à développer le Service Ecole TIers Monde? Expliquons-nous.

(1) L'Hebdo 19 octobre 1989.

Quels sont les objectifs de l'éducation au développement?

- familiariser ['élève avec d'autres envi ronnements, d'autres modes de vie et d'autres cultures, - L'aider à sc forger une identité au sein de la communauté locale et au sein de la communauté mondiale. - Encourager l'élève à agir dans un esprit de tolérance, de solidarité el de responsabilité. Que signifie concrètement ce dernier objectif que nous considérons comme l'aboutissement de ['éducation au développement? Dans un monde interdépendant, ni la Snisse, ni ancnn pays ne peut se considérer comme un ilôt face aux grands problèmes mondiaux tels l'endettement du Tiers Monde qui étrangle les pins démunis au Sud, les échanges inéganx qni contlibnent à la misère et aux migrations de populations, la fuite des capitaux qui prive des pays de ressources nécessaires à leur développement Si l'éducation au développement permet à l'élève, ce rutur adulte, citoyen et consommateur, de comprendre quelques causes de ces grands problèmes, peut·être assumera-t·il plus tard ses droits avec plus de responsabilité el de solidarité. Peut·être se comportera·t·iI avec tolérance. Peut-être ... De nobles objeclifs, mais

comment, et avec quel matériel?

- VOliS préparez un centre d'intérêt snr l'Amazonie, le Tibet, la diversité humaine, la vie au Ruanda. La collection «DlS·MOl COMMENT ILS VIVENT .. est conslitnée de livres accompagnés de dossiers riches en informations et PI'oposi· tians d'activités.

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Tous ces ouvrages sont aussi disponibles en série de classe.

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Et le programme?

Géographie: intéresser l'élèlle afJ'eclivemeul au mode d'exis· tence, aux cOllditiollS de vie d'autres commll' llau.lés que la sienne et, par là" contribuer à une compréhension toujours meille!tre entre les peuples.

Hisloire Les pays du Tifl's Muude. (Extrait des plans d'études du Cycle d'orientation).

~ E3m, c'est quoi?

E3m est créé à Lausanne en 1982 par quatre organisations d'entraide: Swissaid, Action de Carême, Pain pour le prochain et Helvetas. Des organisations conscientes que J'information en Suisse est complémentai· re au travail de solidarité dans le Tiers Monde. Qui veut informer donne naturellement la priorité aux adultes de demain: les jeunes. C'est pour· quoi nouS nous adressons en priorité aux écoles. Sur le plan national , des Services Ecoles exislent également à L~g~no el à Berne. Les Départements de l'instruction publique et la Confedera· tion ont compris l'importance des prestations puisqu'ils subventionnent notre travail.

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L'Amazonie et ses habitants, la forêt menacée, la vie des Indiens, ...

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Légende pour .. à présent je suis un estla,·e,.

al Tous ceux qui ont parlé à J'homme blanc sont frappés de maladies êtranges, la gripj)e. ta rougeole. la variole ... beaue,our en meurent .

bl Pour nous extemliner, les grands fermLer! engagent des . plstoleros ~ payés pollr tuer hommes. femmes ct enfants de notre race. .

el Je suis né dans une tribu de l'Amazonie, qui. des siècles durant. a vécu tranqUillemenl de la pêche, de la chasse et de J'agriculture.. ,

dl Nous sommes chassés vers les terres les plus mauvaIses et \'ers les marecages: mon peuple romrnenœ à mourir de faim. •. . .

el Un jour des hommes débarquent avec d enormes mach mes pour construIre la grande route qui tra~'erse nos terres. .. Après cinq 11115, dans notre comn~unant~, neuf J>C,rsonnes sur diX ont trouve ta mort. NOLIS, tes survivants, wons en VIVant de la charité .

ICI A~'C( 1" l'Ollte arrivent également des agricullcurs. Ils encerclent notre villagc de fil.!; de fer et nous intenJiscnt l'accès à nos terres.

M C'est ainsi Clue mon village a disparu et que je suis devenu esclavc d'un grand pro· priétaire. Nous avons beaucollll protesté contre co vol. mais les agriculteurs présentent des Ilnpiers du gouvernement certifiant que no. .. terres leur appartiennent... .

k) Finalement, pour survivre, nous nous engageons dans les grandes explOitatIOns agn. roles. ail nous lrdvaillons en échange d'un peu de nourriture,

APPRENDRE PAR LE JEU

Extrait du dossier Un lndi{'n nous raconte son histoire qui est œlle de milliers de ses semblables. Reconsti· tuez vous· même ce témoignage en choisissant la légende correspondant a chaque dessin (voir page suivante),

. ~ ~ .. ........ 1- ) 1 =.,1 ~ Jr li·ri de: . DERECIIOS HUMANOS. ~ rv CELADEC Lima · Pérou 1981

Toules sorles de jenx pédagogiques ofrrent la possibilité de mieux comprendre des mécanismes complexes et leurs enjeux. Par exemple: Cinq cruzeiros pour la famille Caldeira (dès 12 ans, Fr. 5.-)

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DES DOCUMENTS PÉDAGOGIQUES

Vous fournissent des informations de base et des indications didactiques. A disposition, divers thèmes, tels que le racisme, le coton, l'habilat, le droit des enfants ....

Par exemple: "Suisse et le Tiers Monde» (dès 10 ans, Fr. 12.-)

Importations en provenance du Tiers Monde · des opportunités et des problèmes (3)

Le prix d'une plaque de chocolat

L'entreprise Volkart, de Wintelthur, est considérée comme le second plus grand commerçant de cacao au monde, Nesllé et Jacobs.Suchard transforment dans leurs usines environ 15 ~ de la production mondiale de cacao. La Suisse détient le record de la consommation annuelle de chocolat, avec 10 kilos par habilant. A peine lm quart du coût d'une plaqne de chocolat à la sortie de l'usine (sans marge commerciale) est imputable au cacao. la matière première.

35% autres coûts (transport , etc)

15% frais de fabrication

5% bénélice

Comme c'est le cas pour d'autres matières premières, les prix mondiaux du cacao ont tendance à baisser:

, Cacao 1 kg

Décembre 1985 Frs 5.20

1 kg de cacao livré en Europe

Décembre 1987 Frs 2.60

15% sucre, lait et autres matières premières

25% cacao

Les principaux pays exportateurs, la Côte d'Ivoire, le Brésil et le Ghana, se trouvent privés ainsi d'une source vitile de devises, essentielle à la couverture des importations et du service de la dette. La part que le paysan producteur de cacao reçoit quant à lui du prix mondial du cacao varie beaucoup d'un pays à l'autre. Car l'Elat achète à l'échelle nationale, à un prix fixe, puis sc charge de la commercial isation sur le marché internatlO' nal.

RÉSONANCES ~ JANVŒR 1990

UNE EXPOSITION

Par exemple:

"Objets de récupération»

Bien avant que l'Europe ne se préo.ccupe de rccycla?e ct de réc~~éra. lion, les artisans africains o~t su tlr~1' pro~t des dechets.: alununlum, ferrailles, boîtes de conserve, chutes Industnelles de plastIque, etc ...

Ce «bric-à-brac» constitue la matière premi~re, d'?bjets aussi divers que: marmites, lampes, sandales, foyers améliores, Jouets, ete .. ,

Cette exposition est composée de 13 panneaux et de nombreux objets de récupération.

10us ces objets ont également été regroupés par thème et composent des MINI·EXPOSITIONS (les fondeurs d'aluminium, les foyers amélio· rés, les mallettes, l'habitit, les ustensiles de cuisine).

NOS ACTIVITÉS VOUS INTÉRESSENT .. ,

récupération et recydage des déchets

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LES CONTES DE LA FICELLE, dossier

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Adresse: __________ ___ _________ ______ _ _ _________ _ _

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(A retourner à Service Ecole Tiers Monde. ~:pineUcs 10, 1007 Lausanne, tél. 021 / 268433) .

Rf~ONANŒS . JANV l~:R 1990

-----D'ACCORD / PAS D'ACCORD-----

Concerne: Résonances N' 1 septembre 1989 consacré au Service médico-pédagogique valaisan (SMP)

Madame,

La lecture de cette publication a provoqué une vive réaclion de la part des pédiatres valaisans qui en ont largement discuté lors de leur dernière assemblée.

La façon du SMP de se présenter soi-même au corps enseignant c,omme J'institu­tion de référence pour tous les problèmes d'hygiène et de santé mentale de J'enfance nous semble inacceptable.

Pour cette raison, nous vous prions de bien vouloir publier dans un prochain numéro de Résonances la réaction suivante qui représente l'opinion unanime des pédialres valaisans:

"En réaction au numéro de Résonances de septembre 1989, consacré pour l'essen­tiel à une présentation et mise en valeur du service médico-pédagogique valaisan (SMP) le groupement des pédiatres valaisans tient à faire la mise au point suivan­te:

Le dépistage, J'investigation et le traitement des troubles mentaux de J'enfant ne sont pas de la seule compétence du SMP, ainsi que le suggère cette publication.

En particulier, J'encouragement à un signalement direcl au SMP par les ensei­gnanls de «toute situation préoccupante: un élève ne supporte pas la vie de groupe, il refuse de parler en classe, il dérange ses camarades, el<. ... est inacceptable. En tant que médecins spécialistes en pédiatrie nous sommes aussi fortement concernés par ces problèmes. Le signalement de cas suspecls doit pouvoir aussi passer par le médecin qui connaît l'enfant et sa famille (pédiatre, médecin de famille, médecin scolaire). Celui-ci est apte à juger des investigations nécessaires et de la nécessité éventuelle d'une prise en charge pédo­psychiatrique.

De même les consei ls aux parenls de contacler le SMP «dès que l'évolution de leur enfant donne un souci quelconque: il refuse de manger, il mouille encore son lit, etc ... » laissent penser que ces troubles sont forcément d'origine psychogè­ne. En court-circuitant le médecin, cette démarche comporte le danger de passer à côté d'une affection somatique sérieuse, par exemple digestive ou rénale.»

En vous remerciant d'avance de J'attention que vous porterez à cette demande, nous vous prions d'agréer, Madame, nos salutations distinguées.

Groupement des pédiatres valawa1lll PTésident: lY R. Tubin

Membre du comité: lY G. Dé/èze

j,,, ,,",' "" .", lY A. Wim"wrsberger ·ure III CI'USC des t onse'! 'de cel iHeahsmfl e t de , nagog'c ' luH hl n,l/eau me.

CIlWHS fi ba,ssil (quo, Q. ~"'! 'Cl!ru,"",s! CI q u on url ou,d nu' 1/3ul mu<Jls Q" ,\d'C ill s li ct u dCS d ,,",J ~ rlO 1 1

IN FORMATIONS OFFICIELLES

Education routière à l'école

L'éducation l'Outière à l'école est d'une /nîtlante actualité. Nous publions ci-dessoWi deu:!: documents relatifs à cette question tout en remerciant les enseignants de vouer un grand soin à ce qui devient de plWi en plWi une obligation ma­jeure.

Inconscience ou fatalité

Cette année encore, de nombreux accidents de la circulation se sont produits Sllr le terl'itoire de notre canton, fauchant des vies humaines, semant le deuil, causant les préjudices les plus graves aux individus, aux familles et à la so­ciété tout entière.

La malchance, la fatalité, la mauvaise cOluonc­lion des planètes sont-elles à l'origine de cette situation 011 bien faut-il en rechercher les cau­ses dans les faiblesses et les déficiences des comportements et des attitudes des hommes?

Est fatal et irréversible ce qui échappe à notre volonté, à notre pouvoir, ce qu'imposent et conduisent le hasard, le destin, des forces oc­cultes, aveugles et II\Ystérieuses. L'ouragan, la Iornade, les tremblements de terre appartien­nent à cette catégorie d'élémenls destructeurs dont on ne peut se prémunir qu'avec une effi­cacité limitée.

Quand surviennent par contre les drames de la route, dans leur douloureuse continuité, la res­ponsabilité humaine est presque toujours enga­gée. Cela signifie qu'il était possible, moyen­nant certaines mesures, de les prévenir, de les é~ter.

De gros efforts sont accomplis en vue d'aug­menter la sécurité du trafic: amélioration de la qualité des véhicules, des réseaux routiers, suppression des poinls dangereux. adaptation des législations, toutes dispositions qui grè­vent lourdement les budgets des commnnes, des canions et de l'Etat fédéral.

De leur côté, les associations routières multi­plienl leurs prestations dans un but analogue. Avec des effectifs insuffisanls face à l'ampleur de la tâche, la police accomplit un travail de qualité, auquel il convient de rendre homma­ge.

Que dire de la signalisation? Il faut bien cons­tater avec ceux qui en sont responsables, qu'el­le se complique et s'embrouille, mobilisanl à l'excès l'attention des conducteurs et provo­quant ainsi des oublis et des transgressions qui sont parfois compréhensibles.

Et l'hécatombe continue, en fin de semaine surlout et durant les mois où le lrafic est le plus dense. Nombre de nos compatriotes, jeu· nes pour la plupart, ont ainsi perdu la vie cetle année, comme d'autres par le passé, obligeant le commandant de la police cantonale à lancer un appel à la prudence, à la retenue el au sens des responsabilités.

Dans la grande majorité des cas, J'alcoolémie, les excès de vitesse, l'imprudence et l'inatten­tion sont à l'origine des drames qui se produi­sent sur la route. Et le plus souvent, les au­teurs et les victimes des accidents sont de jeunes conducteurs dont les âges varient entre 18 et 23 ans. Il faut dire ces vérités cruelles, et les ressasser, en espérant qu'un jour les principaux intéressés finiront par les entendre et pal' les comprendre.

Ce sombre tableau ne saurait cependant occul­ter les résultais positifs des mesu"es de pré­vention dont on a parlé plus haut. Malgré leur fréquence, les accidenls ne progressent plus au rythme de l'augmentation de la circula­tion et du parc des véhicules à moteur. Une régression se manifeste au contraire, insuffi­sante bien sûr, mais réjouissante néanmoins et porteuse d'espoir.

S'il y a lieu de maintenir et de renforcer enco· re les efforts signalés, il faut agir avec une conviction accnte, une persévérance renforcée sur les altitudes et les comportements. Ceux­ci, on l'a vu, sont à la base d'une situation que l'on ne peut pas accepter.

Agir sur les comportements, c'est organiser, développer les mesures d'information et de persuasion propres à amener les conducteurs d'myourd'hui ct ceux de demain, les usagers de la route en géuéral, à la pl1ldence et à la raison.

Comment ne pas rappeler ici une récente déci­sion du Couseil d'Etat valaisan rendant obliga­toire un programme d'éducation routière â l'école, du début des classes enfantines à la fin des apprentissages et des études secondaires.

A celte politique de formation et de prévention doivent se joindre impérativement la contribu­tion, J'exemple des parenL.'i, premiers et pl'jnd­paux responsables de l'éducation de leurs en· fants.

Il importe donc de continuer dans la voie qui est tracée, Les incompréhensions, l'indifféren­ce de certains milieux, la banalisation d'une situation à laquelie on s'habitue saur' si clic nous helilte directement, les échecs apparents ne sauraient provoquer le découragement. Au contraire, l'insistance, J'obstination et l'olliniâ­treté sont absolument indispensables. On en veut pour preuve les effets positifs obtenus: accidents évités, vies préservées. infirmités prévenues, hospitalisations écartées, souf­rrances diminuées, qu'aucune statistique ne saura jamais révéler totalemenl. Fruits invisi­bles mais réels, impalpables mais concrets d'une politique patiente qui doit se maintenir, s'affirmer encore et s'intensifier.

Anselme Panllatier

N.B. Cet article a paru dans le numéro de décemb"e 1989 de "Profils valaisans".

Le Département de l'instruction publique,

Vu l'arrêté du Conseil d'Etat du 6 avril 1988 concernant l'éducation routière à l'école;

Vu sa décision du 6 avril 1988 se rapportant à la désignation d'une commission permanente de l'éducation routière à l'école;

Sur proposition des organismes, associations et pel'sonnes consultées,

décide:

1. La commission permanente de l'éducation routière à l'école, prévue à l'article 9 de l'arrêté du Conseil d'Emt du 6 avril 1988 concernant l'éducation routière à l'école ainsi qu'aux articles 1 et 2 de la décision du Département de l'instruction publique du 6 avril 1988 est constituée de la manière suivante:

a) représentants du Département de l'instruction publique

- M, Anselme Pannatier, chef du Service de l'enseignement primaire et des éeoles normales, président de la commission; M, Lévy Dubuis, chef du Service de la formation professionnelle;

- M, Joseph Guntem, chef du Service de l'enseignement secondaire,

b) représentants de la Police cantonale valaisanne

- Cap Gél'ard Bornet, chef du Service de la circulation; - Sgtm Marcel Wellig, chef de la Section prévention routière,

c) représentants des polices municipales

- M, Dominique RClthole~ commissaire de police, Sion; - M. Ernst Wald en, agent de police, Naters,

d) représentants des inspecteurs

- M, Anton Riva, inspecteur du cycle d'orientation, Haut-Valais ; - M, Anton Jenelten, inspecteu i' de la formation professionnelle,

e) représentant des écoles normales

- M. Jean-François Lavey, directeur de l'Ecole normale du Valais ro. mand.

o représentants des enseignants

- M~ Danièle Grolimnnd, classe enfantine de langue allemande; - M. Bruno Pattaroni, classes primaires, Valais romand; - M. Eddy Imhof, classes primaires, Haut-Valais; - M. Joël Grau, classes secondaires 2' degré,

g) représentants des associations routières

- M. François Valmaggia, président du 'l'CS, section Valais; - M. Adrien Malfanti, ACS, section Valais.

h) représentants des associations des moniteurs d'auto-écoles

- Mmt Christiane Faust (Union valaisanne des écoles de circulation W~; ,

- M. Antoine Denis (Association valaisanne des auto-écoles AVAE); - M. Christophe Murmann (OberwallisCi' Autofahrlehrerverband OAV).

2, Le mandat de la commission est celui défini à l'article 1 de la décision du chef du Département de l'instruction publique du 6 avril 1988.

3. Sont valables, pour le reste, les dispositions de l'arrêté du Conseil d'Etat du 6 avril 1988 concernant l'éducation routière à l'école et de la décision du chef du Département de l'instruction publique du 6 avri l 1988 sur la même matière.

Sion, le 17 octobre 1989

Le elle( du Dépar/emtul de l'im;tructirm II/Iulique

Berllard CombN

Allocution à l'assemblée des délégués SPVal

Nous publions ci-dessous le texte de l'allocution prononcée par M. Anselme Pannatier, représentant du Dépaliement de l'instruction publique, à l'occasion de l'assemblée des délégués de la Société pédagogique valaisanne tenue à Montana­Village, le 25 novembre 1989.

Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs,

L'assemblée des délégués de la SPVal voit donc ses assises annuelles 1989 se dérouler ici à Montana_ Intervenant au seizième point de votre ordre du jour copieux, je n'aurai pas la prétention de vous tenir en haleine durant une demi-heure, comme vient de le faire M. Ignace

Rey, secrétaire de la FMEF. Mais puisque vous m'en donnez l'occasion, acceptez que je vous adresse, ce qui n'est pas si simple, un message à la fois abrégé, accourci, laconique, et si pos­sible quelque peu étoffé et substantiel.

Recevez d'abord, Madame la Présidente, Mes· dames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs les invités, le salut chaleureux du

Département de l'instruction publique, de son chef M. le conseiller d'Etat Bernard Comby, empêché, qui me prie de vous transmettre son message cordial, ce que je fais avec empresse· ment, des inspectrices et inspecteurs, du dir~c­teur de l'Ecole normale ici présent, du Semee cantonal de l'enseignement primaire et des écoles normales ainsi que le témoignage pero sonnel de mon estime et de mon amitié,

RÉSONANCES . JANVIF.R 1990

Interlocuteur de qualité, partenaire à la. fois exigent et positif. la SPVal est un ?rgamsme fort , qui nous donne parfoIS du fil a retordre. avec lequel nous entretenons cependant un dia­logue permanen~ amical ct constntetif. Je la félicite pour sa helle santé. sa robustesse et sa vitalité.

Section cantonale à part entière, bien que ben­jamine, de la Société pédagogique de la Suisse romande dont je salue ici la distinguée prési­dente, la Société pédagogique valaisanne sait appOlter. au sein de cetle importante associa­tion interc3ntonale à laquelle vous venez de donner une adhésion complète, sa contribution, sa collaboration, sans perdre pOlir autant, je l'espère du moins, sa spécificité. sa personnali­té, SOIl oribrinali té et son identité.

Notre canton pmtkipe lui aussi à la concerta­tion scolaire ronlande et suisse. A tous les niveaux de l'école. il ouvre les fenêtres, noue les contacts, crée les liens, voulant sortir d'un isolement géographique préjudiciable, ce qu'il n'a pas encore parfaitement réussi dans d'au­tres domaines.

Des échanges s'établissent, tous azimuts, avec les universités suisses et eu ropéennes, témoins les conventions signées récemment et celles qui le seront encore, dont la prochaine 50ll S

peu.

Iles écoles de formation professionnelle supé· rieure se sont oLlveltes, faisant suite aux ap­prentissages. fonctionnent et se répartissent judicieusement Sllr tout le territoire du canton, offrant aux jeunes des possibilités intéressan­tes dans la perspective de leur entrée dans la vie économique du pays.

L'enseignement secondaire du 2~ degré réflé­chit à ses objectifs pour les mettre en concor­dance avec ce qui change, sans oublier ni dé­laisser ce qui est immuable. Le Cycle d'orienlati on s'essaye à de nouvelles structu­res, à de nOllVeatL'X progmmmes, à un esprit d'ouverture hienvenu, garant d'une continuité que nous appelons de tous nos vœux.

Rf:SONANCES . JANVIER 1990

Des travaux sont cn cours, qui tendent à met­tre en place des dispositions légales appro· priées pour une formation des enseignants conforme aux exigences de ce temps,

Je Ile saurais oublier les efforts de ce canton en faveur de la culture, élément essentiel à I·équilibre. à la santé, à l'épanouissement de nos populations.

Qne devient l'école primaire dans ce grand dessein '! SOI1 rôle me paraît plus important que jamais. Elle est la racine, elle est le tronc de l'arbre dont les branches et les frondaisons tirent les sèves nécessai res à la croissance et au développement harmonieux de l'ensemble.

Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs, jamais me semble·t-il , il ne nous fiIt demandé autant qu'aujourd'hui. Soyons parfaitement conscients de nos grandes obligations. Nous nous devons de fournir un travail de qualité, Îl1'épl'ochable, à tous les niveaux et sans ex­ception. Votre président vous l'a dit tout à l'heure. Sachons également que les conditions réalisées ou en voie de réalisation pour que l'école primaire puisse remplir sa. mission fon­damentale ne fUl'ent jamais, à bien des égards, aussi favorables qu'actuellement. Je ne veux point les énumérer toutes. Qu' il me suffise de rappeler la récente décision du Grand Conseil valaisan, étriquée sans aucun doute, mais posi­tive qnand même, relative au 13' salaire. Ren· dons hommage en passant, au Conseil d'Etat, au chef du DépaJtement des finances, au chef du DépaJtement de l'instruction publique, à la FMEF, en particuliCi' à son secrétaire, M. Ignace Rey, ici présen~ enfin aux parlementai­res qui se sont prononcés favorablement.

La prochaine mise en place de la semaine sco­laire de 4 jours et demi permettra des étale· ments meilleurs, des répartitions différentes et des allègements dans le travail des élèves et des maîtres. Comment enfin ne pas souffler un peu à la perspective de la disparition progres·

sive de la pléthore des enseignants et des ef­fets bénéfiques qu'entraînera une telle situa­tion dans le domaine de la sécurité de l'emploi.

Ces chances nouvelles, nous devons, Mesda­mes, Messieurs, chères enseignantes et chers enseignants délégués de la Société pédagogi­que valaisanne, vous devons les saisir et les utiliser pleinement pour que notre école pri­mail'e soit sans cesse meilleure, pour que la jeunesse de ce canton y trouve les conditions optimales de sa formation et de son épanouis­sement.

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Une rencontre enrichissante qui doit porter ses fruits au travers de réali­

sations concrètes

Quatorze pmticipants du Valais francophone représentaient notre canlon au Colloque in­tercantonal d'allemand 1989, les 16 et 17 novembre il Montreux, rétmissanL des ensei­gnants et responsables romands d'allemand, Langue 2. Honorable représentation valaisan· ne, sur un total de 100 délégués. Nous re· gretterons pourtant que le primaire ct l'ensei· gnement professionnel aient été si discrets à cette occasion.

En effet, l'aspect le plus réjouissant et enri· chissant de cette rencontre était le brassage de tous les niveaux d'enseignemenl. du pri­maire jusqu'à J'universitaire. la mise ell com­mun d'expériences respectives dans toute la Suisse romande.

Qne de cloisonnements, de préjngés, de mor· nes solitudes chacun à son étage. sont appa­rus lors de discussions en ateliers. presque

k [.,.,

~

ALLEMAND toujours avec des membres des 3 niveaux, oil nous avions chacun à nous dévoiler, à nous investir, à élaborer un concept, à produire. C'est là que le plus difficile chemin reste à faire: décloisonner, communiquer, se rencon­trer. C'est ensemble que nous devrons maîtri­ser les problèmes de la continuité des démar· ches, de l'évaluation, de la formation continue, de l'ouvelture.

Lors d'une l'encontre ultérieure, le 10 décem­bre, les participants valaisans ont dressé un bilan enthousiaste de ce colloque et ont déci· dé de ne pas en rester là.

Ils proposent:

- de favoriser le contact entre les 2 degrés secondaires en organisant prochainement la possibil ité pour le maiiies du collège d'assister à quelques leçons d'allemand au CO (ceci dans le respect de la liberté de chacuu) ;

- d'assurer la continuité de la démarche avec Unterwegs en communiquant, en temps Oppoltun, les tests 011 examens cano

tonaux de 2r année du CO aux maîtres du 2~ degré secondaire;

- d'ouv"ir le plus souvent possible les cours de perfectionnement aux 2 degrés.

Ils demandent:

- un soutien pins décidé de la part des au. torités à la formation continue;

- un burean ou office cantonal, tel qu'il existe dans d'autres cantons romands pour l'allemand, afin de centraliser le; adresses pour échanges de classes ou de mailres, stages linguistiques, les offres de formation continue de tous ordres, les pa· rutions spécifiques ...

Ali IIom des participa lits ail Colloque de MOlltr"",, le 1'espolI"able

de la coordillatioll de l'allel1lalld

Pierl'e·Pie BD/will

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~ l& ~ l ~ ) JANVIER-FEVRIER

Les personnes intéressées par cette soirée peuvent s'inscrire à l'ORDP, animation environnement M-' And"ey, 5, route de Gravelone, 1950 Sion.

L.{<Z Exl!!:!sition didacti~e de la LSPN

" lu, ~. ~ ~ ~ Ouverte Je mercredi après-

1 @ &00 $ur rendez-vous.

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L'APPUI PÉDAGOGIQUE Un problème Qui concerne tous les enseignants. Qu'est·ce que c'est? A qui est-il destiné? Comment cela se pas· se·t·il dans la pratique? Un film de 23 minutes répond à ces questions. Il a été réalisé par l'office de l'enseignement spécialisé en coll aboration avec l'ORDP. Ce fil m peut être obtenu à l'adresse suivante: Office de l'enseignement spécial isé M. Philippe Theytaz, Planta 3, 1950 Sion ou aux numéros de téléphone: (027) 21 63 02 et (027) 21 62 69.

Rf:SONANCf:S . JANV[f:R [990

Massia Kaneman·Pougatch et E. Pedoya· Guimbretière présentent un ouvrage sur la phonétique du français. Plaisir des sons est conçu pour des profe~eu~s qui en~ei&;"ent le français langue étrangere a un public d adoles· cents et d'adultes de groupes linguistiques et de niveaux différents. Une fiche technique par dossier met en valeur les caractéristiques des sons étudiés.

Dans un domaine où il existe si peu de choses, ce livre arrive à point. Les différents chapi· lIes, au nombre de 15. sont divisés en une fiche technique du son étudié, l'écoute, l'image ainsi que l'application. A cela s'ajoute un cer· tain nombre d'exercices: d'abord les gammes:

-Mai. s'il le plaît»

laillei Ecoutez: Ah non, je ne peux pas boi· re ce vin. Répolldez: Mais si enfin, bois­le!

Ah non, je ne peux pas conduire ce camion. Mais si enfin, conduis-le'

NOUVEAU Un film

présentant l'économie valaisanne

Dans le cadre du programme "Entre·VS· prendre, le Bmeau ÉCOLE· ÉCONOMIE a col· laboré à la réal isation d'un film intitulé

Caractéristiques:

Bul: présenter à un large public les corn· posantes majeures de l'économie valaisan­ne.

Support: Cassette VUS 1 Français - Alle­mand (disponible en prêt: système U-ma­lic)

Durée: 26'

Prix: Fr. 40.-Commandes au Dépôl des ouvrages sco·

laires Place du Midi 50

1950 SION Tél. (027) 21 60 62

Plaisir des sons

Ah non, je ne peux pas faire ce voyage. Mais si enfin, fais-le!

Ah non, je ne peux pas retenir ton père à manger. Mais si enfin, retiens-le'

Ah non, je ne peux pas asseoir le petit. Mais si enfin, asseois-Ie!

Ah non, je ne peux pas demander ce renseignement. Mais si enfin, demande-le!

Ah non, je ne peux pas lire cet article. Mais si enfin, lis-le!

Ensuite l'écriture:

L Ecoutez la phrase suivante et soulignez 1. lett"e qui correspond au son 101. Ne reviens pas ce soir me chercher, je ne serai de retour que mercredi. Comment s'écrit le son 101 ici?

2. Ecoutez la phrase suivante et soulignez la lettre ou les letiies qui correspondent au son lei.

MADE IN VALAIS Portrait de l'économie valaisanne

Mêlant l'aspect historique à une vision actuel· le, il s'adresse à tout public et particulière· ment aux élèves et aux enseignants. Ce nouvel outil d'information et de travail est désormais disponible au Dépôt des ouvrages scolaires.

Dn thé ou du café pour le petit déjeuner? Ol, as·tu mis la clé? Il ne faut oublier de l'envoyer en recommandé. Comment s'écrit le son lei ici?

Et enfin, la récréation où l'on trouve lIIl conte, une recette culinaire, un poème. Toutes ces activités font tantôt appel à l'exercice systéma· tique, tantôt à l'imagination. Le corps et le geste· sont sollicités ainsi que le jeu et, ensei·

.gner des sons, devient alors un véritable plai· si r:

Ce manuel, facilement utilisable par le profes· seur de français, apporte un plus à l'élève dans l'apprentissage d'une deuxième langne.

Nous VOliS recommandons ce matériel (l livl'e et 4 cassettes) qu'il est possible d'obtenir en VOliS adressant à

Massia K.neman·Pougatch 4, rue des Vollandes 1207 Genève.

Titre de l'ouvrage: Plaisir des sons. Phonéti· que du français. Editions Hatier Paris, 1989.

Remarque: Le film sera complété par un ou· vrage à paraître au cours de cette année.

Stépilane Dayer Délégué .Ecole . Ecollomie~

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ORDP MOl/ell" audio·"i,suels: (027) 21 6287.

COLWQUE LOGO ET APPRENTISSAGES Université de Fribourg, 3-6 octobre 1990

Dix ans après la parution de l'ouvrage de Papert, où en est la pénétra­tion du langage et de la pédagogie LOGO dans le système seolaire?

Quelles sont les tendances actuelles dans l'utilisation pédagogique de l'informatique et quels sont les éventuels liens eno'e ces travaux et la philosophie LOGO?

ioutes ces questions seront débattues au cours d'un colloque internatio­nal qui aura lieu à Fribourg du 3 au 6 octubre 1990 et qui se veut un lieu de rencontre et d'échange entre chercheurs et praticiens.

Les activités (conférences plénières, symposium, communications orales, posters, ateliers de formation, démonstrations) seront regroupées au­tour des 6 thèmes suivants:

1. LOGO et le développement cognitif 2. LOGO et l'enseignement des disciplines 3. LOGO dans la classe 4. LOGO dans l'enseignement spécialisé 5. L'introduction de l'informatique à l'école 6. Systèmes et micro-ondes LOGO

La langue de travail du colloque sera le français.

Pour recevoir des informations plus détaillées, contacter: Colloque LOGO, MO. A. Mizitrano Institut de psychologie, route des Fougères, J 700 Fribourg.

~----- - ------- - -

Colloque" LOGO et apprentissages»

Nom: Prénom: _______ _

Adresse:

Localité : ____ ____________ _

Pays:

'lliléphone:

o J'envisage de participer au Colloque et je vous prie de me faire parvenir de plus amples info rmations concernant le Colloque LOGO.

o J'envisage de participer à un atelier de formation (3-4 octubre 1990). Veuillez m'envoyer le programme détaillé des ateliers pré­vus.

Je suis plus particulièrement intéressé par les thèmes suivants:

o 1. LOGO et le développement cognitif o 2. LOGO et l'enseignement des disciplines o 3. LOGO dans la classe

o 4. LOGO dans l'enseignement spécialisé o 5. L'introduction de l'informatique à l'école o 6. Systèmes et micro-ondes LOGO.

J 'envisage de présenter: D unc communication orale o un poster o une démonstration de logiciel o un document vidéo

Lieu, date: --------------~c.;..

Signature: _ _ ___________ _ ___

Questionnaire à l'etoumer à: Colloque LOGO, W" A. Mizitrano Institut de psychologie, route des Fougères, 1700

Il se pourrait que des Suisses nous doivent partie de leur

Hunziker-Kal SA 1024 Ecublens Teléphone 021-6918287

COMPAGNIE DE MIME JEAN-PIERRE AMIEL LE THÉÂTRE DU CORPS

du mime comme l'art de la poésie est proche du monde de , et de l'adolescence, car il suscite l'imaginaire et l'interpréta­

tin art complet qui met en jeu toutes les formes d'expression met une identification de l'homme avec tout ce qui

. . passe à travers les pays, les langues, les épo-

soucieux de montrer la richesse éducative de cet art, dans le domaine de l'enseignement, avec 2 specta­

spécialement conçus et adaptés pour le jeune' public

le mime. L'lwlllmequi se tend pour décrbcher la lune et L'Iw .. me qui donne curps, qui dm ... e S01. curps à des idées,

Sa {urce est de sœvoir e:cprimer à qw;l point le corps tous deuJ: en état de perpétuelle nwtaoUfl7Jhose, de

' '''''lfInIaem:elltd 'eux-mêTlles dan1! quetqw; chose de nouveau. _

V. Philippe, «Le Matin"

scolaires proposés sont conçus de manière à adap­mime en fonction de l'âge des élèves. Durée: 50

débat (facultatif).

Le Voisin Création 1989/1990

Jadis, il y a très longtemps, UN el UN vivaùmt heureux ... Un jour, par le plus grand des luu;ards, UN et UN se rencontrèrent. Et l'histoi­re commença ...

Intérêt pédagogique Sur le mode de l'humour et au travers de différentes séquences, la rencontre de deux individus qui se croyaient SEUL et UNIQUE ... Par ce spectacle, le public saisit toute la richesse de la communication.

.Le Voisin » illustre les rapports entre l'Un et l'Autre, en mettant en évidence le jeu de la similitude et de la différence.

Le Cosmonaute Ce spectacle, où l'émtJtion naît de la prétisi01. et de la subtilité des mouvements du corps, raconte notre 1Iwnde dans toutes ses dimen­sions. Un cosmonaute partant à la conquête de nouveaux espaces découvre le Temps ... Le voilà sur Mtre planète au début de sa forma­tion: la vie évolue à travers les règnes végétal, aquatique, aérien ... puis l'lwmme apparaît...

Intérêt pédagogique Par cette rept'ésentation, le jeune spectateur saisit intellectuellement et émotionnellement les transformations du corps. Il comprend 1'étroite relation qui existe entre le geste et la formation des espèces en assis­tant aux premiers balbutiements de la vie. Il suit les stades successifs empruntés par j'homme.

Cc spectacle poétique, plein d'humour, est riche d'enseignements: montre la fo rmidable capacité créatrice et évocatrice du corps.

ANIMATIONS

Trois sortes d'animations sont au programme:

1. LE LANGAGE DU CORPS Le geste: sa nature, son origine ct son évolution. Le mime: son histoire, sa spécificité. Démonstration. Choix d'un thème ou texte avec les élèves et illustrations corporelles avec le port du masque.

Durée: 50 minutes. Effectif: 2 a 3 classe, de même niveau.

2. LE CORPS ET LA COMMUNICATION

La communication non verbale. L'approche sensorielle. Le geste. Le mouvement. Le corps et l'espace.

AUX ENSEIGNANTS DES CLASSES SPÉ­'CIALES ET DES APPUIS PÉDAGOGIQUES

Dans le but de proposer une rél1 exion en rapport avec l'enseignement spécialisé, les enseignants concernés sont invités à une

rencontre

le jeudi 8 février 1990, à 17 " 00 à l'Ecole normale mixte du Valais ro­

mand, Pré d'Amédée 14, 1950 Sion

M. Jean·François Dorsaa, psychologue, res­ponsable du Gentre de Sion, nous entre­tiendra sur le thème suivant:

A la découvelt e de la communication humaine à tmvers et au·de là des diffé· rentes approches:

la PNL, TOMATIS l'analyse transactionnelle la théorie. des deux cerveaux Feuerstein la Garandel;e

Avan t l'exposé de M. Dorsaa, diverses in­formations relatives à l'enseignement spé­cialisé seront également présentées.

L 'Office de l'ellseigllemellt spécia./;"é

Palt icipation des élèves sur un thème à choix avec l'utilisation de masques neutres.

Durée: 50 minutes. Effectif: 2. à 3 classes de même niveau.

3. LE MONDE DE , THE DARK CRYSTAL"

Comme mimographe et acteur de ce film fan tastique réalisé par Jim Henson (The Muppets), et entièrement tourné en images réelles Jean-Pierre Amiel propose une étude sur le contenu el la fo rme d~ ce fi lm exceptionnel. Documents : diapositives, cassettes VHS (Pal! Secam).

Durée: 50 minutes. Effectif: 100 élèves maximum.

Prochaine tournée scolaire en Suisse : MARS 1990 (dates encore disponibles). Autres périodes possibles sur demande.

Documentation et renseignements auprès de: Secrétariat altistique de la COMPAGNIE DE MIME JEAN· PIERRE AMIEL en Suisse : Denise FARINA Secrétariat artistique ~~ Mogador))

6318 Walchwil (ZG) '!el. (042) 77 17 22

RESONANCES Mensuel de récole ~alaismllle.

Edition, administralion, rêrlac(ion Déllartl'lUent cie l'instruction publiqut" mlP) Office de rechen'hl' et de donlflwlltalion jlédagogiquC'S ((HW!') Gravl'lone 5 19~O Sion ~Iéphone (02.71 21 (i2 gfl.

Hêdad rite en cher de .. RÊSON ANCES " Marie-Frann' V(Jll illo1..

Photographe Christine Antonin.

Graphiste Frall ~'ois Gay.

Données tethniques Su rface de composition: 1 7~ x 24!j mm. Format de la revu!' : 210 x 280 mm. Impression en offset cu nuir et une teinte vive. photo· lithos fournies 011 fra is dl' rcproouction facturé~ sé,"I' rélllcnL I)OUT ~ncum!'nts fou rnis prêts ft la reprodllc, lion.

Parution lA> 1& de. chaqut' mois Sc111f jllill~l et aoÎlt.

Délai de remise des textes et des annonces Le 20 du mois précédent.

REGIE DES ANNONCES PUIlLICITAS. 1%\ Sion lNéphonc 102Î) 21 21 Il Wlera'l; (02i) 2:157 GO.

lmpres~ i(ln , expédition VALPHINT SA. 1 !1fJ 1 Sinn 1~!él)honl' lOli) 22 23 70 W!ëfro: (027) 220741.

Ri;sONANCES . JANVŒK 1990

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