76

UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

  • Upload
    doandat

  • View
    215

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE

FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL

******************

ANNEE 2006 N°

THESE

POUR LE DIPLOME D’ETAT

DE

DOCTEUR EN MEDECINE

(DES Ophtalmologie) ------------

Présentée et soutenue publiquement le Octobre 2006

à la faculté de Médecine Xavier BICHAT

Par

Mademoiselle Béatrice LEMARINEL

Née le 31 Août 1977 à Paris 14ème

------------

ETUDE CLINIQUE DE LA QUALITE DE VISION ET DES

MODIFICATIONS DU DIAMETRE PUPILLAIRE A LONG TERME

APRES INSERTION D’UN IMPLANT PHAQUE ARTISAN® POUR LA

CORRECTION CHIRURGICALE DE LA MYOPIE FORTE

PRESIDENT DE THESE : LE CONSERVATEUR DE LA

Monsieur le Professeur Thanh HOANG-XUAN BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE

DIRECTEUR DE THESE :

Monsieur le Docteur Damien GATINEL

Signature du Cachet de la bibliothèque

Président de thèse universitaire

Page 2: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

1

REMERCIEMENTS

A Monsieur le Professeur Thanh HOANG-XUAN, qui m’a fait l’honneur de présider cette

thèse.

Pour la qualité et la rigueur de son enseignement théorique et pratique.

Qu’il reçoive ici le témoignage de ma gratitude et de mon respect.

A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse.

Son dynamisme, sa grande disponibilité et la confiance qu’il m’a accordée ont été des facteurs

stimulants dans la conduite de ce travail.

Qu’il reçoive ici le témoignage de ma profonde reconnaissance et de ma sincère amitié.

A mes aînés, mes maîtres, chefs de clinique, PH et PUPH, pour leur enseignement de

l’ophtalmologie médicale et chirurgicale, pour la confiance qu’ils m’ont accordée, le temps

qu’il m’ont consacré, leur patience :

Monsieur le Professeur Jean-Louis DUFIER,

Monsieur le Professeur Antoine BREZIN,

Monsieur le Professeur Gilles RENARD,

Monsieur le Professeur Serge MORAX,

Monsieur le Professeur Alain GAUDRIC.

Qu’ils trouvent ici l’expression de mes remerciements et de mon respect.

Olivia ABITBOL,

Serge DOAN,

Anaïs GIRARD,

Eric GABISON

Dominique MONNET.

Pour la valeur de leur enseignement, leur disponibilité et leur sympathie.

Les côtoyer au quotidien a été un grand plaisir.

Qu’ils reçoivent ici le témoignage de ma reconnaissance et de mon amitié.

Page 3: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

2

Pour leur contribution à la réalisation de cette thèse :

Aux membres du jury qui ont accepté de juger ce travail.

A Louis RACINE, qui m’a aidée à apprivoiser le tableur Excel, avec beaucoup de patience et

de bonne humeur.

A Jacques MUNCK et Hamid ABBOU, pour leur « assistance matérielle » au cours de ce

travail et leur grande disponibilité.

Aux secrétaires, Isabelle et Evelyne, à Linda RAMEL, dont l’aide m’a été précieuse.

Aux patients qui ont accepté de participer à cette étude, et ont fait preuve de compréhension et

de patience.

Qu’ils trouvent ici le témoignage de mes remerciements.

Page 4: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

3

A mes parents que je ne pourrai jamais assez remercier.

A Alexis, pour cette dernière année d’étude partagée avec lui (merci de m’avoir attendue…),

et pour les années à venir…

A toute ma famille, et plus particulièrement à ma Marraine et à mon Parrain qui m’ont

soutenue tout au long de ces onze années.

A Florian, qui, dès son plus jeune âge, a montré son intérêt pour mes études en coloriant mes

polycopiés d’anatomie avec beaucoup d’application...

A Monsieur le Docteur Joseph KUNSTLER dont la disponibilité et l’engagement auprès des

patients sont pour moi des repères dans la pratique de la médecine.

A mes amis, Sadri (qui m’a supportée et soutenue pendant deux semestres...), Thomas et

Charlotte, avec qui j’ai partagé les meilleurs moments de mon internat, à Olivia, Sophie et

Nicolas.

Page 5: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

4

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION page 8

1. La qualité de vision page 9

1.1. Appréciation subjective de la qualité de vision page 9

1.2. Appréciation objective de la qualité de vision page 9

1.2.1. Evaluation de la sensibilité aux contrastes page 9

1.2.2. Examen aberrométrique : principes et interprétation page 10

1.2.2.1. Théorie du front d’ondes et aberrations optiques de haut degré page 10

1.2.2.2. Méthodes de recueil du front d’ondes page 11

1.2.2.3. Analyse du front d’ondes page 11

Figure 1 : Représentation en échelle de gris des 28 premiers polynômes

de Zernike utilisés pour la décomposition du front d’ondes. page 12

1.2.2.4. Classification des aberrations optiques page 13

1.2.2.4.1. Aberrations de degré 0 page 13

1.2.2.4.2. Aberrations de degré 1 page 13

1.2.2.4.3. Aberrations de degré 2 page 13

1.2.2.4.4. Aberrations de degré 3 page 13

1.2.2.4.5. Aberrations de degré 4 page 14

1.2.2.4.6. Aberrations de degré 5 et plus page 14

Figure 2 : Déformation du front d’ondes par les différentes aberrations

optiques. page 14

1.2.2.5. Conséquences des aberrations optiques sur la qualité de vision page 15

2. La myopie forte page 16

2.1. Définition page 16

2.1.1. Définition biométrique page 16

2.1.2. Définition réfractive page 16

2.2. Méthodes de correction page 17

2.2.1. Moyens de correction additifs traditionnels page 17

2.2.1.1. Verres correcteurs divergents page 17

2.2.1.2. Lentilles de contact page 17

2.2.2. Chirurgie réfractive cornéenne : le LASIK page 17

2.2.3. Chirurgie réfractive intraoculaire page 18

2.2.3.1. Chirurgie du cristallin clair page 18

2.2.3.2. Implants intraoculaires phaques page 18

3. L’implant Artisan®

page 18

3.1. Historique page 18

3.2. Formes et matériaux page 19

Figure 3 : Schéma des deux modèles d’implant Artisan® disponibles

pour le traitement de la myopie. page 19

3.3. Procédure chirurgicale page 20

Page 6: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

5

3.4. Complications page 21

3.4.1. Perte cellulaire endothéliale page 21

3.4.2. Inflammation chronique infraclinique page 22

3.4.3. Hypertonie oculaire et glaucome page 23

3.4.4. Cataracte page 23

3.4.5. Atrophie irienne page 24

3.4.6. Stabilité et décentrement de l’implant page 24

3.4.7. Complications rétiniennes page 25

3.4.7.1. Décollement de rétine page 25

3.4.7.2. Néovascularisation choroïdienne page 25

3.4.8. Autres complications page 25

3.5. Résultats fonctionnels page 26

3.5.1. Prédictibilité page 27

3.5.2. Acuité visuelle page 27

3.5.3. Index d’efficacité et index de sécurité page 28

3.5.3.1. Index d’efficacité page 28

3.5.3.2. Index de sécurité page 28

3.5.4. Stabilité page 28

3.5.5. Qualité de vision page 28

3.5.5.1. Appréciation subjective de la qualité de vision page 29

3.5.5.1.1. Halos page 29

3.5.5.1.2. Indice de satisfaction page 29

3.5.5.2. Appréciation objective de la qualité de vision page 29

3.5.5.2.1. Evaluation de la sensibilité aux contrastes page 29

3.5.5.2.2. Etude aberrométrique page 30

4. Buts de l’étude page 30

MATERIEL ET METHODES page 32

1. Population étudiée page 33

2. Critères d’exclusion page 33

3. Méthode page 33

3.1. Mesure de la meilleure acuité visuelle corrigée page 34

3.2. Examen biomicroscopique page 34

3.3. Recueil et analyse du front d’ondes page 34

3.3.1. Protocole de réalisation de l’examen aberrométrique page 34

Figure 4 : Principe de l’OPD-Scan®. page 35

3.3.2. Paramètres étudiés page 35

Figure 5 : Exemple de résultats obtenus avec l’OPD-Scan® chez un

des patients de l’étude. page 36

Page 7: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

6

3.4. Détermination du centrage de l’optique de l’implant vis-à-vis de la

pupille page 37

Figure 6 : Mesure du décentrement de l’implant par rapport au centre

de la pupille. page 37

3.5. Mesures du diamètre pupillaire page 37

Figure 7 : Diamètre pupillaire mesuré par l’OPD-Scan® : en condition

photopique, scotopique et après dilatation pharmacologique. page 38

3.6. Examen de la sensibilité aux contrastes page 39

4. Analyse statistique page 39

RESULTATS page 40

1. Caractéristiques démographiques des patients page 41

2. Caractéristiques réfractives pré- et postopératoires page 41

3. Acuité visuelle pré- et postopératoire page 41

4. Examen biomicroscopique page 42

5. Décentrement page 42

Figure 8 : Diagramme représentant la distribution du décentrement

relatif de l’implant par rapport au centre de la pupille. page 42

6. Analyse du front d’onde oculaire page 43

6.1. Aberrations optiques totales page 43

6.2. Aberrations optiques d’origine interne page 43

6.3. Aberrations optiques d’origine cornéenne page 43

6.4. Compensations entre aberrations internes et cornéennes page 43

Tableau 1 : Aberrations optiques totales, internes et cornéennes,

en µm, pour un diamètre pupillaire de 5 mm. page 44

Figure 9 : Valeurs du coefficient RMS pour les aberrations totales,

le tilt, les aberrations de haut degré, le coma, le trefoil, le tetrafoil,

l’aberration sphérique et l’astigmatisme secondaire. page 44

7. Sensibilité aux contrastes page 45

Figures 10 et 11 : Courbe moyenne de sensibilité aux contrastes en

condition de jour et en condition de nuit. page 45

8. Etude des corrélations page 45

8.1. Corrélations MAVC postopératoire et décentrement page 45

8.2. Corrélations sensibilité aux contrastes et décentrement page 45

8.3. Corrélations aberrations optiques et décentrement page 46

9. Diamètre pupillaire page 46 9.1. Diamètre pupillaire photopique page 46

Page 8: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

7

9.2. Diamètre pupillaire scotopique page 47

9.3. Diamètre pupillaire après mydriase pharmacologique page 47

Tableau 2 : Mesures du diamètre pupillaire en ambiance photopique,

scotopique, et après dilatation pharmacologique des patients étudiés. page 48

9.4. Diamètre pupillaire dans le groupe témoin page 49

Tableau 3 : Comparaison des moyennes du diamètre pupillaire en

ambiance photopique, scotopique, et après dilatation pharmacologique

dans notre groupe de patients et dans le groupe témoins et résultats

(test de Student). page 49

DISCUSSION page 50

1. Evaluation de la qualité de vision après insertion d’un implant phaque

Artisan® pour la correction d’une forte amétropie myopique page 51

2. Effets du décentrement de l’implant vis-à-vis de la pupille sur les

aberrations optiques de haut degré page 56

3. Modifications à long terme du diamètre pupillaire après insertion d’un

implant Artisan®

page 59

4. Limites de l’étude page 61

4.1. Limites liées à la taille de l’échantillon page 61

4.2. Limites liées au caractère rétrospectif de l’étude page 61

4.3. Limites liées aux paramètres étudiés lors de l’analyse du front d’ondes page 62 4.4. Limites liées à l’examen aberrométrique pour évaluer la qualité de vision page 63

CONCLUSION page 64

LISTE ALPHABETIQUE DES ABREVIATIONS page 66

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES page 67

Page 9: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

8

IINNTTRROODDUUCCTTIIOONN

Page 10: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

9

1. Qualité de vision

La vision est le sens le plus développé chez l’homme. Les informations visuelles

traitées par le cerveau ont un rôle déterminant pour la perception de l’environnement, les

déplacements, et la vie professionnelle ou relationnelle. La performance visuelle est donc un

élément fondamental de la qualité de vie.

La performance visuelle peut être appréciée de deux façons :

- quantitativement (ex : acuité visuelle)

- qualitativement (ex : questionnaire sur la qualité de vision).

Pendant longtemps, la mesure de l’acuité visuelle a été pour l’ophtalmologiste le seul

élément aisément quantifiable pour apprécier la performance visuelle de l’oeil testé. Avec

l’essor de la chirurgie réfractive, l’étude de la qualité de vision s’est développée. Certains

auteurs ont montré que le niveau de satisfaction des patients vis-à-vis de la vision était plus

fortement associé à la qualité de vision qu’aux mesures traditionnelles de l’acuité visuelle et

de la réfraction (71, 148). La qualité visuelle reste difficile à tester cliniquement et ses moyens

d’évaluation en pratique quotidienne sont inadaptés.

1.1. Appréciation subjective de la qualité de vision

La plupart des études se limitent à des évaluations subjectives de la qualité de vision.

Celles-ci reposent sur des questionnaires soumis aux patients. La gêne en vision de loin, en

vision de près, en condition de faible éclairage, pour la conduite, la perception de halos ou

d’éblouissement, ainsi que la satisfaction globale des patients sont les éléments les plus

fréquemment utilisés en pratique pour évaluer la qualité de vision.

1.2. Appréciation objective de la qualité de vision

1.2.1. Evaluation de la sensibilité aux contrastes

Les tests d’acuité visuelle courants effectués en clinique apprécient uniquement

l’acuité visuelle à contraste élevé. Cette approche ne renseigne pas sur les capacités d’un

patient à percevoir dans les conditions de vie quotidienne. L’aptitude à percevoir les objets

dépend en effet des facultés du système visuel à discerner les contrastes. Les examens précis

et calibrés de sensibilité aux contrastes évaluent la capacité de discrimination visuelle pour

Page 11: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

10

des niveaux lumineux définis. Ils reflètent ainsi la qualité visuelle de manière plus précise que

les échelles visuelles standards, et sont certainement mieux corrélés aux conditions et

exigences visuelles que requiert la vie quotidienne (119).

1.2.2. Examen aberrométrique : principes et interprétation

L’aberrométrie représente une avancée importante dans l’étude de la fonction visuelle.

Elle permet d’évaluer facilement et de manière objective la qualité optique de l’oeil en

explorant l’ensemble de ses imperfections.

1.2.2.1. Théorie du front d’ondes et aberrations optiques de haut degré

Initialement développée en astronomie, l’aberrométrie consiste à analyser et à

quantifier les aberrations d’un système optique. Dans les années 90, son application s’est

élargie à l’étude de la qualité de vision et à la chirurgie réfractive pour la réalisation de profils

d’ablation « personnalisée » (96, 149). L’aberrométrie utilise les propriétés ondulatoires de la

lumière. L’image d’une source lumineuse ponctuelle n’est plus représentée comme un

faisceau de rayons lumineux rectilignes incidents, mais comme un front d’ondes se

propageant et se déformant lorsqu’il traverse des milieux d’indices différents.

Avec la place de plus en plus importante accordée à la qualité de vision après chirurgie

réfractive, l’étude des aberrations optiques de haut degré fait actuellement l’objet d’un intérêt

croissant. Alors que la réfractométrie n’analyse que la défocalisation sphéro-cylindrique

(amétropie sphérique et astigmatisme régulier), l’aberrométrie permet l’étude de ces

aberrations d’ordre plus élevé.

Les aberrations optiques monochromatiques mesurées par les aberromètres

correspondent à l’ensemble des déphasages infligés par les différents milieux oculaires au

front d’ondes. Recueilli à la sortie d’un oeil dépourvu d’aberrations optiques, ce front d’ondes

est théoriquement plan (absence de déphasage). L’existence d’une déformation du front

d’ondes de référence traduit l’existence d’aberrations optiques (par exemple coma,

astigmatisme triangulaire ou trefoil, aberrations sphériques...). Les aberrations optiques

responsables de la déformation du front d’ondes peuvent être séparées en aberrations de bas

degré et en aberrations de haut degré. Seules les aberrations optiques de bas degré, comme le

défocus et l’astigmatisme, sont corrigibles de façon conventionnelle, par des lunettes ou des

lentilles. Les aberrations optiques de haut degré peuvent être responsables de la perception de

Page 12: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

11

halos, d’éblouissements, ou d’une réduction de la sensibilité aux contrastes, malgré une bonne

acuité visuelle mesurée.

1.2.2.2. Méthodes de recueil du front d’ondes

Deux catégories principales d’analyseurs de front d’ondes existent. Hartmann a jeté les

bases de l’analyse objective du front d’ondes recueilli après réflexion fovéolaire et traversée

des différents milieux de l’oeil (analyseurs de front d’ondes de type Hartmann-Shack) (121).

A l’inverse, d’autres dispositifs, comme l’analyseur de type Tscherning, reposent sur l’étude

de la déformation d’un signal mesuré au niveau rétinien et analysent le front d’ondes incident.

Certains autres systèmes sont basés sur un principe similaire, mais avec un recueil séquentiel

de l’image des spots projetés vers la rétine (laser ray tracing).

Le système OPD Scan®, développé par la société Nidek, repose sur le principe de

skiascopie dynamique.

Tous ces systèmes sont régis par un principe commun : la reconstitution du front

d’ondes en tant que surface tridimensionnelle est effectuée à partir de l’analyse de la

distorsion subie par un signal projeté et recueilli après la traversée des différents milieux

oculaires.

1.2.2.3. Analyse du front d’ondes

L’analyse du front d’ondes fait appel à des outils mathématiques relativement

complexes. Il s’agit de décomposer l’enveloppe du front d’ondes en une somme de surfaces

élémentaires qui correspondent chacune à un degré particulier d’aberration optique. Les

polynômes de Zernike sont actuellement utilisés pour la caractérisation des différentes

aberrations optiques présentes au sein d’un front d’ondes (72) (figure 1). Grâce à leurs

propriétés mathématiques (orthogonalité) et leur pertinence clinique (la plupart des

polynômes de bas degré correspondent chacun à la description d’une aberration optique

définie), ces polynômes permettent de reconstituer l’équation générale du front d’onde. Lors

de la décomposition de ce front d’ondes, un coefficient RMS (Root Mean Square) est affecté

à chacun des polynômes (correspondant à une aberration optique particulière). Le coefficient

RMS est une valeur numérique qui renseigne sur l’importance d’une aberration optique isolée

ou d’un groupe d’aberrations optiques défini (51). Il est égal à la racine carrée de la

contribution à la variance du front d’ondes de l’aberration considérée et est exprimé en

Page 13: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

12

microns. Plus ce coefficient est élevé, plus l’aberration considérée joue un rôle important dans

la déformation du front d’ondes. L’intérêt majeur de la décomposition du front d’ondes en

polynômes de Zernike est lié à leurs propriétés d’orthogonalité qui permettent de quantifier et

d’analyser de manière indépendante chacune des aberrations présentes au sein de la

décomposition du front d’ondes (132). L’interprétation des chiffres de RMS considérés

isolément pour chacun des polynômes de Zernike doit tenir compte de facteurs tels que

l’orientation de l’aberration considérée, la possibilité de compensation entre les différentes

aberrations issues de la décomposition et le diamètre pupillaire. Ce dernier joue un rôle

fondamental dans la mesure des aberrations optiques monochromatiques. L’interprétation des

valeurs obtenues pour chacun des coefficients RMS est fonction de celui-ci (8, 49).

Figure 1 : Représentation en échelle de gris des 28 premiers polynômes de Zernike

utilisés pour la décomposition du front d’ondes (zone claire : déphasage positif, avance

de phase ; zone foncée : déphasage négatif, retard de phase) (d’après D. Gatinel : Le Lasik

de la théorie à la pratique).

Page 14: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

13

1.2.2.4. Classification des aberrations optiques

En reprenant la classification issue de la décomposition en polynômes de Zernike, les

différentes aberrations optiques peuvent être décomposées en fonction de leur degré (ordre

radial de la classification des polynômes de Zernike) (50).

1.2.2.4.1. Aberrations de degré 0 (Z00)

Il s’agit de l’aberration de type « piston ». Elle n’est pas responsable d’aberration

optique car elle correspond à un déphasage constant pour tous les points du front d’ondes.

1.2.2.4.2. Aberrations de degré 1 (Z11, Z1

-1)

Il s’agit du tilt. Elles sont la conséquence d’un défaut d’inclinaison d’un ou plusieurs

éléments constituant le système optique, mais n’induisent pas de distorsion ou dégradation de

l’image observée.

1.2.2.4.3. Aberrations de degré 2

Il s’agit du défocus (Z20) et de l’astigmatisme (Z2

-2, Z2

2). Ces aberrations

correspondent aux amétropies sphéro-cylindriques paraxiales (sphère et cylindre). Le défocus

correspond à une déformation parabolique du front d’ondes avec symétrie de rotation.

L’astigmatisme correspond également à une déformation parabolique du front d’ondes, mais

qui varie avec le méridien considéré et qui possède une symétrie axiale. Il est exprimé par la

combinaison de deux surfaces en forme de selle, dont la résultante est une surface du même

type mais dont l’orientation fournit l’axe de l’astigmatisme.

1.2.2.4.4. Aberrations de degré 3

Elles correspondent aux aberrations de type coma (Z3-1, Z3

1) et trefoil (Z 3

-3, Z3

3). Les

polynômes qui les expriment ne présentent pas de symétrie de révolution. Elles traduisent un

défaut d’alignement (décentrement) des éléments constituant le système optique. L’aberration

de type coma est responsable d’une dégradation de l’image fixée prédominant dans l’axe de

celle-ci (« flou directionnel »). Le trefoil est responsable d’un déphasage asymétrique

Page 15: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

14

prédominant sur les « bords » du front d’ondes (augmentant avec la distance au centre de la

pupille).

1.2.2.4.5. Aberrations de degré 4 (Z4-4, Z4

-2, Z4

0, Z 4

2, Z4

4)

Les aberrations d’ordre 4 regroupent les aberrations dites de sphéricité. Les polynômes

qui les expriment présentent tous une symétrie axiale et, pour Z40, une symétrie de rotation.

Leurs taux croît avec le diamètre pupillaire, et elles traduisent un déphasage des points du

front d’ondes situés à la périphérie de la pupille d’entrée (soit une différence réfractive entre

le centre et les bords du système optique considéré).

1.2.2.4.6. Aberrations de degré 5 et plus

Selon le degré, elles présentent une symétrie axiale (degrés pairs) ou non (degrés

impairs). Elles traduisent l’existence d’imperfections optiques multiples non systématisées,

qui exercent un effet particulier au niveau des bords du front d’ondes. Elles ont en général une

faible incidence sur la fonction visuelle, sauf quand leur taux est particulièrement élevé.

Aberration de type piston (Z00) Aberration de type tilt (Z1

1)

Aberration de type coma (Z31) Aberration sphérique (Z4

0)

Aberration de type trefoil (Z33)

Figure 2 : Déformation du front d’ondes par les différentes aberrations optiques

(d’après D. Gatinel : Le Lasik de la théorie à la pratique).

Page 16: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

15

1.2.2.5. Conséquences des aberrations optiques sur la qualité de vision

La présence d’aberrations optiques peut entraîner une diminution de la qualité de

vision, avec une réduction de la sensibilité aux contrastes ou des symptômes à type de halos,

diplopie monoculaire, images fantômes...

A coefficient constant, chacune de ces aberrations optiques n’a pas le même effet sur

la dégradation de la fonction visuelle (10, 11). Certaines aberrations sont plus délétères que

d’autres pour la fonction visuelle. Il semble que les aberrations induisant une déformation

marquée de la partie centrale du front d’ondes soient plus délétères que celles interagissant sur

la périphérie du front d’ondes.

Une corrélation entre aberrations optiques de haut degré et diminution de la perception

des contrastes a été observée après kératotomie radiaire (7), PKR (133) ou LASIK (156), mais

également dans des yeux indemnes de toute chirurgie (67). L’insertion d’implants

pseudophaques sphériques après chirurgie de la cataracte est également pourvoyeuse d’un

taux accru d’aberrations optiques de haut degré (induction d’aberration sphérique positive et

de coma) (108, 124).

Certaines de ces aberrations ont été associées à la survenue de symptômes visuels

spécifiques. En effet, une association significative entre l’aberration sphérique et la présence

de halos et d’éblouissements a été observée chez des patients opérés par LASIK (28). Les

aberrations de type coma, et plus particulièrement le coma horizontal, sont apparues fortement

corrélées à la survenue d’une diplopie monoculaire (28, 85).

A des taux physiologiques, certaines aberrations optiques pourraient néanmoins avoir

un effet bénéfique sur la qualité de vision. La présence d’aberration sphérique pourrait

permettre d’accroître la profondeur de champ à pupille dilatée, au prix d’une réduction

modérée de la perception des contrastes (103, 104). McLellan et al. ont montré qu’un effet

bénéfique des aberrations de haut degré sur la fonction visuelle, pourrait être obtenu par le

biais d’une homogénéisation des aberrations polychromatiques (83, 84).

La magnitude des aberrations optiques de haut degré dans la population générale est

habituellement faible, mais il existe une grande variabilité interindividuelle (150, 151, 152).

La limite entre les valeurs considérées comme physiologiques et pathologiques n’est pas

définie avec précision. L’existence d’une symétrie en miroir entre les yeux droit et gauche est

fréquemment retrouvée pour les aberrations optiques de haut degré (52).

Plusieurs facteurs tels que le diamètre pupillaire, l’accommodation ou l’âge peuvent

modifier le taux des aberrations optiques de haut degré. Les aberrations de haut degré

Page 17: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

16

augmentent significativement avec l’augmentation du diamètre pupillaire (153). Ce

phénomène est particulièrement important pour l’aberration sphérique, qui augmente

modérément lorsque la pupille passe de 4 à 5 mm, mais de manière plus marquée lorsque la

pupille passe de 5 à 6 mm. En général, le taux (coefficient RMS) d’une aberration donnée

croît globalement proportionnellement à son degré d’ordre radial (de façon quadratique pour

les aberrations de degré 2, cubique pour les aberrations de degré 3,…). Par ailleurs,

l’existence de microfluctuations de l’état accommodatif de l’oeil induit une modification de

certaines aberrations optiques. En utilisant un dispositif permettant le recueil du front d’ondes

au cours de l’accommodation, il a été mis en évidence, chez certains sujets, une variation du

taux des aberrations sphériques et du coma horizontal (30). Enfin, l’âge influence également

le taux des aberrations de haut degré. Ces dernières augmentent à partir de l’âge de 50 ans, en

rapport avec des modifications du cristallin mais aussi de la cornée (6, 46).

2. Myopie forte

2.1. Définition

La myopie forte peut être définie par sa puissance dioptrique ou par la longueur axiale

oculaire.

2.1.1. Définition biométrique

La biométrie donne la définition la plus fiable. Dans la myopie forte la longueur axiale

est supérieure ou égale à 26 mm (37).

2.1.2. Définition réfractive

La myopie forte est définie par une réfraction supérieure ou égale à – 6 dioptries (40).

Page 18: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

17

2.2. Moyens de correction

2.2.1. Moyens de correction additifs traditionnels

2.2.1.1. Verres correcteurs divergents

Ils permettent de focaliser l’image d’un point situé à une distance éloignée (infini)

dans le plan du punctum remotum (distance finie) du sujet myope. Les verres correcteurs

entraînent une diminution de la taille de l’image, une distorsion périphérique, une éventuelle

réduction du champ visuel. De plus, ils sont souvent inesthétiques (verres épais) et

inconfortables à cause de leur poids.

2.2.1.2. Lentilles de contact

Le port de lentilles de contact représente une solution optique satisfaisante. La

diminution de la taille de l’image est moindre qu’avec les lunettes, ainsi que les aberrations.

En revanche, il existe certains inconvénients tels que les contraintes de manipulation et

d’entretien avec des risques infectieux graves (36, 136) et l’apparition d’une intolérance qui

conduit souvent à la chirurgie réfractive.

2.2.2. Chirurgie réfractive cornéenne : le LASIK

Le principal avantage des procédures de chirurgie réfractive cornéenne est leur

caractère peu invasif, avec l’absence de nécessité d’« ouvrir l’œil ». Différentes techniques de

chirurgie réfractive cornéenne peuvent être proposées pour corriger les myopies faibles et

moyennes. En matière de myopie forte, le Laser-assisted in situ keratomileusis ou LASIK, qui

consiste à remodeler la cornée, grâce à une photoablation délivrée au niveau du stroma

antérieur, après découpe d’un volet cornéen superficiel à charnière, représente actuellement la

technique la mieux adaptée (59). Néanmoins, du fait du risque significatif de complications

comme la mauvaise prédictibilité, la régression cicatricielle, l’instabilité biomécanique et

surtout une mauvaise qualité de vision en basse luminance, les indications du LASIK dans le

traitement de la myopie forte sont plus discutées que pour la correction des myopies plus

faibles (76, 138). De plus, bien qu’aucune limite précise n’ait été fixée, la plupart des

chirurgiens ne pratiquent pas de LASIK au delà de 12 dioptries de myopie (26).

Page 19: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

18

2.2.3. Chirurgie réfractive intraoculaire

Les procédures intraoculaires pour corriger la myopie forte comprennent l’extraction

du cristallin clair et les implants intraoculaires phaques.

2.2.3.1. Chirurgie du cristallin clair

L’extraction du cristallin clair avec ou sans implantation est une technique ancienne

qui permet d’obtenir une correction stable et avec une grande prédictibilité (33, 146). Elle

présente toutefois deux écueils majeurs qui sont l’augmentation de l’incidence du décollement

de rétine et la perte d’accommodation chez des patients jeunes (15, 33, 86).

2.2.3.2. Implants intraoculaires phaques

L’implantation d’implants intraoculaires phaques pour la correction de la myopie forte

a été introduite dans les années 50 par Strampelli et Barraquer (16, 137). Il existe actuellement

trois catégories d’implants phaques : les implants de chambre antérieure à fixation angulaire,

les implants de chambre antérieure à fixation irienne, et les implants de chambre postérieure.

Ces implants ont l’avantage de pouvoir corriger les fortes amétropies avec une bonne

prédictibilité et stabilité du résultat réfractif, tout en préservant l’accommodation (22). De

plus, la technique d’implantation est réversible. Les implants phaques exposent néanmoins à

des risques non spécifiques (infection, inflammation, hypertonie,...). Certaines complications

sont associées plus spécifiquement à un type d’implant : perte cellulaire endothéliale (113) et

déformation pupillaire (4, 116) pour les implants de chambre antérieure à fixation angulaire,

dispersion pigmentaire et cataracte pour les implants de chambre postérieure (125).

3. L’implant Artisan®

3.1. Historique

L’implant Artisan® est un implant intraoculaire de chambre antérieure à fixation

irienne. Initialement appelé « Lobster Claw » ou « Iris Claw », il est d’abord développé en

1978 pour la correction de l’aphaquie après chirurgie de la cataracte. En 1986, le concept est

Page 20: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

19

modifié par Worst et Fechner pour une utilisation à visée réfractive dans des yeux phaques.

Les implants « Worst-Fechner Claw » étaient alors biconcaves, avec une optique de 4,5 mm

de diamètre. En 1991, ils sont remplacés par des implants de 2ème génération. Ces implants,

qui sont ceux utilisés actuellement, ont une forme concave-convexe et possèdent une optique

de 5 mm de diamètre. Depuis 1998, un modèle avec une optique de 6 mm est également

disponible. Ils sont commercialisés sous le nom « Artisan » depuis 1998 (Opthec BV,

Groningen, Pays Bas).

3.2. Formes et matériaux

Il s’agit d’un implant monobloc, en PMMA (polyméthylméthacrylate), de forme

ovalaire, associant une optique concave-convexe et deux anses en forme de pinces. Les deux

haptiques sont diamétralement opposées. Elles assurent la fixation de l’implant à la face

antérieure de l’iris, au niveau de la moyenne périphérie du stroma irien, par l’enclavement

d’un peu de tissu irien dans une fente située à l’extrémité de chaque anse (42, 155). Le

diamètre total de l’implant est de 8,5 mm. Deux modèles d’implant sont disponibles pour la

correction de la myopie, selon le diamètre de l’optique : le modèle 206 avec une optique de 5

mm de diamètre est disponible pour des puissances allant de -3 à -23,5 dioptries ; le modèle

204 avec une optique de 6 mm de diamètre est disponible pour des puissances allant de -3 à -

15,5 dioptries. Pour la correction de l’hypermétropie, il n’existe qu’un seul modèle d’implant,

avec une optique de 5 mm de diamètre (modèle 203, puissances de +1 à +12 dioptries). Un

modèle torique est également disponible et permet de corriger jusqu’à 7 dioptries

d’astigmatisme.

ARTISAN Myopia lens 5/8.5 ARTISAN Myopia lens 6/8.5

Modèle 206 Modèle 204

Figure 3 : Schéma des deux modèles d’implant Artisan® disponibles pour le traitement

de la myopie.

Page 21: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

20

Plus récemment, un modèle pourvu d’une optique réalisée dans un matériau souple

hydrophile a été introduit sur le marché afin d’en permettre l’introduction au travers d’une

incision de taille réduite.

3.3. Procédure chirurgicale

La puissance de l’implant est déterminée grâce à la formule de Van der heijde qui a été

mise au point pour cet implant et qui tient compte de la réfraction, de la kératométrie et de la

profondeur de la chambre antérieure.

L’obtention d’un myosis préopératoire est essentielle pour préparer l’iris à la fixation,

faciliter le centrage de l’implant et protéger la capsule antérieure du cristallin lors des

manoeuvres intraoculaires (141). Elle est réalisée par l’instillation de myotique (pilocarpine

1% ou 2%) avant l’intervention et/ou par l’injection intracamérulaire d’acétylcholine

(miochole).

Le site de l’incision est choisi en fonction de l’astigmatisme préopératoire. La taille de

l’incision est fonction du diamètre de la zone optique choisie (5 ou 6 mm).

Toutes les manoeuvres chirurgicales sont réalisées sous protection viscoélastique. La

chambre antérieure doit être maintenue suffisamment profonde tout au long de l’intervention,

et notamment lors de la manoeuvre d’enclavement, afin de protéger l’endothélium. Krumeich

préconisait de suturer l’incision principale avant de fixer l’implant (66). D’autres auteurs

recommandent l’utilisation de substances viscoélastiques de haute viscosité (type healon GV)

pendant la fixation de l’implant. L’implant peut être placé horizontalement, verticalement ou

de façon oblique dans l’oeil. Il est positionné à l’endroit désiré et centré. Certains s’aident

d’un marquage préalable de l’iris au laser Yag. La manoeuvre d’enclavement est réalisée à

l’aide d’un crochet ou d’une micropince. Elle consiste à faire passer et à emprisonner des

fibres de tissu irien à l’extrémité de chaque anse, qui est fendue en son milieu. Le pli irien

enclavé doit être suffisamment important pour assurer une bonne fixation de l’implant.

Une iridotomie ou une iridectomie périphérique est réalisée avant la fermeture de

l’incision pour réduire le risque de blocage pupillaire.

Les soins postopératoires sont classiques, consistant en l’instillation d’un produit

antibiotique et corticoïde.

Page 22: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

21

3.4. Complications

3.4.1. Perte cellulaire endothéliale

De très nombreuses études se sont intéressées au retentissement endothélial des

implants phaques Artisan®. Cependant, les résultats de ces études sont assez contradictoires.

Il existe dans des yeux normaux non opérés une perte naturelle de cellules endothéliales de

0,6% /an +/- 0,5% (21).

Menezo et al. rapportent, dans une étude portant sur 111 yeux opérés, avec un suivi de

4 ans, une perte cellulaire endothéliale moyenne de 3,9% à 6 mois et continuant à s’accroître

pour atteindre à 6,6% à 1 an, 9,2% à 2 ans, 11,7% à 3 ans et 13,4% à 4 ans (90). Une étude

antérieure par les mêmes auteurs retrouvait une perte de cellules endothéliales de 5,8% à 6

mois, 7,9% à 1 an, 11,8% à 2 ans, 13,4% à 3 ans, 15,8% à 4 ans et 17,9% à 5 ans (89). Des

résultats similaires ont été retrouvés par d’autres auteurs (68). En fait, il semblerait que la

perte de cellules endothéliales soit la plus importante au cours des 6 premiers mois

postopératoires. Un recul de 5 ans semble montrer que cette perte cellulaire diminuerait

ensuite progressivement et aurait tendance à se stabiliser. Cette évolution de la perte de

cellules endothéliales dans le temps suggère que les lésions endothéliales les plus importantes

pourraient être liées au traumatisme chirurgical plus qu’à la présence de l’implant dans la

chambre antérieure (87, 89). D’ailleurs, le taux de 7,9% de perte de cellules endothéliales à 1

an est comparable à celui obtenu après chirurgie de la cataracte par phacoémulsification, et

qui est estimé à 7,5% par Schultz (130) et à 8,8% par Werblin (154). Budo et al. arrivent à une

conclusion similaire, avec une perte endothéliale importante de 7,1% au cours de la première

année postopératoire, qui diminue ensuite pour se stabiliser à un niveau proche du taux de

perte cellulaire naturelle à 3 ans (24).

La microscopie spéculaire permet de mesurer la densité cellulaire mais aussi

d’apprécier la forme et la taille des cellules endothéliales. Une variation importante de la

surface des cellules, appelée polymégathisme, ou de la forme des cellules, appelée

pléiomorphisme, est pathologique. Il est admis aujourd’hui que ces deux paramètres sont des

indicateurs plus spécifiques d’une souffrance endothéliale que la seule mesure de la densité

cellulaire (135). Menezo et al. ont montré, chez des patients ayant bénéficié d’un implant

phaque Artisan®, que ces deux paramètres, polymégathisme et pléiomorphisme étaient

perturbés pendant une période d’environ 6 mois après la chirurgie, puis qu’ils retrouvaient

Page 23: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

22

progressivement leurs valeurs préopératoires après 2 ans, suggérant le rôle prépondérant du

traumatisme chirurgical dans les perturbations endothéliales (89, 90).

Benedetti et al. (19), Malecaze et al. (77) retrouvent des taux de perte cellulaire

endothéliale moindres de 3,9% à 1 an et de 5,4% à 2 ans pour les premiers, et de 3,6% à 1 an

pour les seconds. Pop, au contraire, ne met pas en évidence de perte cellulaire endothéliale

significative au cours des deux premières années postopératoires (123). Une étude en UBM

(ultrasound biomicroscopy) de 3 yeux porteurs d’un implant phaque Artisan® de dernière

génération est plutôt rassurante, montrant les implants à bonne distance de l’endothélium

cornéen (122).

A l’inverse, Pérez-Santonja et al., retrouvent une perte cellulaire endothéliale cumulée

plus importante et non stabilisée à 2 ans de 17,6% (113, 114). Ces auteurs suggèrent par

ailleurs l’existence d’une relation entre une inflammation intraoculaire et la perte cellulaire

endothéliale postopératoires (114).

Il persiste donc un doute quant au retentissement endothélial des implants Artisan®.

Leur mise en place dans le segment antérieur de l’œil doit faire pratiquer des microscopies

spéculaires régulières. Il convient par ailleurs de respecter la profondeur de chambre

antérieure minimale recommandée de 3,2 mm.

3.4.2. Inflammation chronique infraclinique

Le type de fixation des implants Artisan® est susceptible de provoquer une

inflammation persistante de la chambre antérieure. Cet aspect a été évalué à travers l’étude de

la barrière hémato-oculaire par laser Cell Flare Meter et par fluorométrie. Les résultats sont

assez discordants.

Pérez-Santonja a observé une inflammation intraoculaire chronique infraclinique

persistante, entre un à deux ans après la chirurgie, dans 9,3% des yeux (112, 114). Le même

auteur a également mis en évidence par fluorophotométrie, une augmentation persistante de la

perméabilité de la barrière hémato-aqueuse dans des yeux cliniquement calmes, entre les 3ème

et 14ème mois postopératoires (111).

Menezo considère pour sa part que ces implants sont cliniquement parfaitement tolérés

comme en témoigne une étude en angiographie fluorescéinique de l’iris qui n’objective

aucune diffusion anormale du colorant (88, 89). De même, Fechner n’a pas retrouvé

d’inflammation du segment antérieur. Les mesures réalisées avec un laser Cell Flare Meter à

un délai de 13 mois et plus de la chirurgie, ainsi que les angiographies à la fluorescéine de

Page 24: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

23

l’iris pratiquées sur 23 yeux n’ont révélé aucune inflammation (43). Malecaze, dans une étude

à plus court terme, n’a pas non plus observé d’inflammation intraoculaire, avec des chiffres de

flare identiques en préopératoire et au 4ème mois postopératoire (77). Ces résultats confortent

ceux de Guell (53).

Les résultats de ces études sont donc contradictoires quant à la présence d’une

inflammation chronique infraclinique après insertion d’un implant Artisan®.

3.4.3. Hypertonie oculaire et glaucome

Des hypertonies oculaires postopératoires ont été décrites après insertion d’implants

intraoculaires phaques. Elles semblent plus fréquentes avec les implants de chambre

antérieure à fixation angulaire. Avec les implants Artisan®, l’hypertonie oculaire est le plus

souvent modérée et transitoire. Dans une étude prospective réalisée sur 100 yeux myopes,

Aguilar-Valenzuela et al. ont montré une augmentation significative de la pression

intraoculaire (PIO) à 3 mois (de 2,1 mm Hg en moyenne). Cependant, la PIO à 6 et 12 mois

n’était pas significativement différente de la PIO préopératoire (1). Menezo et al., Benedetti et

al., Pérez-Santonja et al. et Fechner et al. ont également observé une hypertonie transitoire

respectivement dans 5,3%, 7,5%, 15,6% et 16% des cas. La tension oculaire était normalisée

dans tous les yeux entre la 6ème semaine et le 4

ème mois postopératoires (19, 43, 89, 114).

Quatre mécanismes pourraient expliquer l’hypertonie oculaire postopératoire précoce : une

persistance de substance viscoélastique, l’existence d’une inflammation intraoculaire

postopératoire, une dispersion pigmentaire survenue au cours du geste chirurgical et enfin, la

iatrogénicité des corticoïdes locaux prescrits en postopératoire.

Des glaucomes par blocage pupillaire ou par dispersion pigmentaire ont également été

décrits (24). La réalisation d’une iridotomie en fin d’intervention doit être systématique afin

d’éviter un blocage pupillaire.

3.4.4. Cataracte

Le développement d’une cataracte est une complication potentielle des implants

intraoculaires phaques. Toutefois, les données de la littérature semblent confirmer le caractère

non cataractogène de ce type d’implant (43, 57, 155). Budo et al., Landesz et al. ont rapporté

quelques cas de cataracte après insertion d’un implant phaque Artisan®, qu’ils attribuaient

plus à l’âge qu’à une complication de l’implantation (24, 69). Dans une étude portant sur 231

Page 25: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

24

yeux, Menezo et al. (91) ont retrouvé l’apparition d’une cataracte de type nucléaire dans 3%

des cas. Néanmoins, le délai d’apparition de la cataracte (57 mois +/- 2,5 mois) et l’âge au

moment de la chirurgie de la cataracte (54 ans) ne permettaient pas d’établir un lien direct

entre l’implantation de l’Artisan® et le développement de la cataracte chez ces patients.

Hoffer (60) et plus récemment Colin (34) ont par ailleurs montré que la myopie forte était

elle-même un facteur de risque de cataracte précoce. Le développement d’une cataracte

semble être plutôt le fait des implants phaques de chambre postérieure qui sont associés à la

survenue de cataractes sous-capsulaires antérieures (22, 44).

3.4.5. Atrophie irienne

Concernant l’atrophie irienne, les résultats des études sont contradictoires.

Fechner et al (43), Landesz et al. (70) n’ont pas retrouvé d’atrophie irienne chez les patients

implantés. A l’inverse, une atrophie irienne était notée dans 81% des cas dans une étude de

Pérez-Santonja (114). Menezo et al. ont également observé des atrophies iriennes, mais avec

une fréquence moindre. Celles-ci étaient présentes au niveau d’une haptique dans 12,8% et

des deux dans 10,6% des yeux (89). Benedetti retrouve des chiffres proches avec 11,8%

d’atrophie (19). La chirurgie avait été particulièrement difficile dans ces yeux.

Quatre cas de perforation irienne par le clippage d’une haptique ont été rapportés, 3

par Menezo et un par Benedetti. L’un des cas a nécessité une réintervention en raison d’une

luxation de l’implant. La perforation était sans conséquence dans les trois autres cas.

3.4.6. Stabilité et décentrement de l’implant

Un décentrement de l’implant de plus de 0,5 mm par rapport au centre de la pupille est

observé dans 41% à 43% des cas (114, 117). Il n’a pas été noté de décentrement secondaire.

Baumeister a montré que l’implant Artisan® avait une position intraoculaire stable

(17). Néanmoins, quelques cas de désenclavements post-traumatiques ou spontanés ont été

décrits (89, 157).

Page 26: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

25

3.4.7. Complications rétiniennes

3.4.7.1. Décollement de rétine

Des décollements de rétine ont été rapportés après insertion d’implants intraoculaires

phaques (2, 127). L’incidence du décollement de rétine est plus élevée chez les myopes que

chez emmétropes (129). Néanmoins, durant l’implantation de chambre antérieure, une

hypotonie transitoire pourrait déséquilibrer la structure du vitré prématurément dégénéré dans

les yeux très myopes (2). L’existence d’une réaction inflammatoire en postopératoire pourrait

constituer un autre mécanisme pathogénique favorisant le décollement de rétine.

L’incidence du décollement de rétine après insertion d’un implant Artisan® pour

corriger une forte amétropie myopique reste cependant relativement faible. Elle est estimée

entre 0 et 0,8% selon les auteurs (43, 45, 57). C’est moins qu’après extraction du cristallin

clair pour laquelle l’incidence du décollement de rétine est estimée entre 1,9% (33) et 7,3%

(15).

Il est important de noter que la chirurgie du décollement de rétine est plus difficile

dans ces yeux phaques implantés en raison d’une mauvaise visualisation de la périphérie

rétinienne. Néanmoins, aucun cas d’explantation pour chirurgie du décollement de rétine n’a

été rapporté.

3.4.7.2. Néovascularisation choroïdienne

Quelques cas de néovascularisation choroïdienne ont été rapportés après insertion d’un

implant phaque Artisan® pour la correction d’une forte myopie (126, 127). Cependant, la

responsabilité de l’implant dans la survenue de ce type de complications est difficile à

apprécier, la myopie forte étant elle-même la première cause de néovaisseaux choroïdiens

chez les sujets de moins de 50 ans.

3.4.8. Autres complications

D’autres complications plus rares ont été décrites avec les implants phaques Artisan®.

Des inflammations de chambre antérieure postopératoires précoces ont été observées.

Page 27: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

26

La présence d’un oedème de cornée est possible en postopératoire. Il est le plus

souvent transitoire et lié à un « touch » endothélial peropératoire. Quelques cas d’oedème

cornéen persistant ont été notés (24).

Le syndrome d’Urrets-Zavalia qui comporte une mydriase irréversible associée à une

hypertonie transitoire a été décrit après insertion d’implant Artisan®. Il correspondrait à une

ischémie irienne (43).

Une autre complication rapportée est l’ovalisation pupillaire. Elle survient lorsque la

fixation de l’implant est réalisée de manière asymétrique. Elle est rapportée avec une

fréquence de 2,9% par Maloney (79).

Des dispersions pigmentaires ont également été observées. Elles surviennent à bas

bruit, et se traduisent par un envahissement progressif de l’aire pupillaire par des dépôts

pigmentaires qui peuvent conduire au développement d’une sécclusion pupillaire avec

synéchies postérieures. La cause de cette pigmentation apparaît liée à une pression anormale

exercée sur l’iris par le cristallin naturel et l’implant qui le prennent en sandwich. Cette

complication est beaucoup plus fréquente chez les hypermétropes. Elle est exceptionnellement

décrite dans les yeux myopes. Il n’y a pas de traitement médical ; une mydriase thérapeutique

n’a aucun effet sur l’évolution. En cas de baisse visuelle, le seul traitement est chirurgical. Il

repose sur l’ablation de l’implant avec nettoyage de la capsule antérieure avec une canule

mousse (14).

3.5. Résultats fonctionnels

Les résultats des méthodes de chirurgie réfractive peuvent s’exprimer selon un certain

nombre de critères :

- la prédictibilité qui est l’écart entre la réfraction recherchée et la réfraction obtenue ;

- les résultats en terme d’acuité visuelle prenant en compte l’efficacité et la sécurité de la

méthode ;

- l’efficacité qui est le rapport de l’acuité visuelle sans correction postopératoire à l’acuité

visuelle avec correction préopératoire ;

- la sécurité qui est le rapport entre les acuités visuelles corrigées post- et préopératoires ;

- la stabilité du résultat réfractif ;

- la qualité de vision.

Page 28: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

27

3.5.1. Prédictibilité

De nombreux auteurs confirment la bonne prédictibilité des résultats réfractifs obtenus

après insertion d’un implant Artisan® pour la correction des fortes myopies. Selon les études,

entre 64,5 et 81% des yeux ont une réfraction finale comprise entre +/- 1 dioptrie de la

réfraction programmée (19, 24, 43, 69, 74, 77, 89, 114).

Il est également important de noter que, malgré la grande taille de l’incision,

l’astigmatisme ne semble pas être majoré en postopératoire (88).

3.5.2. Acuité visuelle

Concernant l’acuité visuelle, les résultats des différentes études sont concordants.

Landesz et al. retrouvent une acuité visuelle non corrigée postopératoire > ou = à 0,5 chez

73,4% des patients et > ou = à 1 chez 29,5% des patients (70). Pour Benedetti, 79,6% des

patients obtiennent une acuité visuelle non corrigée postopératoire > ou = à 0,5 et 20,4% ont

une acuité visuelle non corrigée > ou = à 1 (19). Les résultats de Budo sont proches avec une

acuité visuelle non corrigée postopératoire > ou = à 0,5 chez 76,8% des patients et > ou = à 1

chez 33,7% des patients (24).

Il existe un gain de ligne fréquent de la MAVC postopératoire (19, 24, 79, 114).

Malecaze et Lifshitz retrouvent un gain d’une ligne ou plus de l’acuité visuelle en

postopératoire, respectivement dans 62,5% et 64,5% des yeux (74, 77). Pour Fechner et al., il

existe une amélioration de l’acuité visuelle d’une ligne ou plus chez 78% des patients (43).

Les résultats sont encore meilleurs pour Menezo avec deux études retrouvant un gain de deux

lignes ou plus chez 79% des patients dans la première étude et chez 81,9% des patients dans

la seconde (88, 89).

Si la grande majorité des patients présente un gain en terme d’acuité visuelle en

postopératoire, une baisse de la meilleure acuité visuelle corrigée est rarement observée. Seul

Landesz rapporte, dans une série de 67 yeux, 5 cas de perte de ligne d’acuité visuelle dont 2

étaient en rapport avec l’existence d’une cataracte. Aucune explication n’était retrouvée dans

les 3 autres cas (69).

Page 29: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

28

3.5.3. Index d’efficacité et index de sécurité

L’index d’efficacité, qui est le rapport de l’acuité visuelle sans correction

postopératoire à l’acuité visuelle avec correction préopératoire, et l’index de sécurité, qui est

le rapport entre les acuités visuelles corrigées post- et préopératoires, sont deux paramètres

fréquemment utilisés dans les études pour exprimer les résultats des méthodes de chirurgie

réfractive.

3.5.3.1. Index d’efficacité

L’index d’efficacité de l’implant Artisan® dans la correction des fortes amétropies

myopiques est estimé entre 0,91 et 1,15 selon les études (24, 70, 89, 90, 114).

3.5.3.2. Index de sécurité

Dans une étude multicentrique, Budo et al. retrouvaient un index de sécurité de 1,31

(24), alors qu’il est estimé à 1,21 par Landesz (70).

3.5.4. Stabilité

Les différentes séries montrent une absence de différence significative de l’acuité

visuelle au cours du suivi (19, 74, 88). Menezo et al. (89), Budo et al. (24), Landesz et al.

(69), ont publié des résultats à 3 ans qui confirment la stabilité de la réfraction après la

chirurgie.

3.5.5. Qualité de vision

Elle a été relativement peu explorée, la plupart des auteurs se limitant à évaluer

la gêne fonctionnelle postopératoire, notamment en terme de présence de halos et de recueil

d’un indice de satisfaction.

Page 30: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

29

3.5.5.1. Appréciation subjective de la qualité de vision

3.5.5.1.1. Halos

Ils constituent la gêne fonctionnelle la plus souvent rapportée après la mise en place

d’un implant phaque. Toutefois, l’interprétation des résultats de la littérature est rendue

difficile par le fait que peu d’auteurs ont tenu compte de la fréquence non négligeable de

halos chez le myope fort, en dehors de toute chirurgie et quel que soit le mode de correction.

La fréquence de ces halos après insertion d’un implant phaque Artisan® pour la

correction d’une forte myopie est très diversement appréciée. Ils ne sont présents que chez

6,4% des patients pour Benedetti (19), chez 8,8% des patients pour Budo (24), alors que

Menezo et al., Landesz et al. les retrouvent chez environ un quart des patients, et Pérez-

Santonja chez plus de la moitié des patients (69, 89, 114). Toutefois, les halos, lorsqu’il

existent, sont rarement gênants et exceptionnellement invalidants (69).

Il faut souligner par ailleurs, que dans un certain nombre de cas, la présence de halos a

pu être attribuée, au moins en partie, à une iridectomie trop large.

3.5.5.1.2. Indice de satisfaction

L’indice de satisfaction est très élevé. Il est certain que les patients porteurs d’une forte

amétropie sont hautement satisfaits de recouvrer une acuité visuelle satisfaisante sans

correction. Aussi, Malecaze et al. retrouvaient une satisfaction moyenne à 1 an de 4,64 +/-

0,73 sur une échelle cotée de 1 à 5 (1 : très déçu, 5 : très satisfait), c’est-à-dire très proche du

plus fort indice de satisfaction (77).

3.5.5.2. Appréciation objective de la qualité de vision

Elle repose essentiellement sur la mesure de la sensibilité aux contrastes. Un nombre

limité d’étude a été réalisé.

3.5.5.2.1. Evaluation de la sensibilité aux contrastes

Dans une étude comportant 25 yeux, Malecaze et al. n’ont pas mis en évidence de

différence statistiquement significative entre la sensibilité aux contrastes pré- et

Page 31: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

30

postopératoire, quelle que soit la fréquence spatiale (77). Plus récemment, Lombardo et al. ont

montré une amélioration de la vision des contrastes en condition photopique après insertion

d’un implant phaque Artisan®. La sensibilité aux contrastes en condition mésopique était

discrètement diminuée en postopératoire dans cette même étude (75).

3.5.5.2.2. Etude aberrométrique

Brunette et al., Tehrani et al. ont récemment évalué la qualité optique de l’oeil avant

et après insertion d’un implant phaque Artisan®, à travers l’analyse du front d’ondes oculaire.

Les résultats ne semblent pas révéler de détérioration des performances optiques de l’oeil

après correction d’une forte amétropie myopique par ce type de chirurgie (23, 142).

4. Buts de l’étude

L’enjeu de la chirurgie réfractive ne se limite plus aujourd’hui à la seule obtention de

l’emmétropie. De plus en plus, l’évaluation des différentes techniques de chirurgie réfractive

tient compte de la préservation, voire de l’amélioration, de la qualité de vision.

La qualité de vision après insertion d’un implant phaque Artisan® pour corriger une

forte amétropie myopique a été relativement peu explorée. La plupart des études se limitent à

une appréciation subjective de celle-ci, en évaluant notamment la fréquence des halos et

l’indice de satisfaction. L’appréciation objective de la qualité de vision reposait jusqu’alors

essentiellement sur la mesure de la sensibilité aux contrastes et n’a fait l’objet que de très peu

d’études.

Dans notre étude, nous nous sommes intéressés à 4 points essentiels :

1) Nous avons cherché à évaluer de manière objective la qualité de vision à travers

l’analyse du front d’ondes et de la vision des contrastes.

2) Nous avons étudié séparément les aberrations d’origine cornéenne et les aberrations

d’origine interne, liées à l’implant, afin de définir leurs implications respectives dans les

aberrations observées.

Page 32: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

31

3) Nous avons recherché une corrélation éventuelle entre la qualité de vision et le

centrage de l’implant.

4) Enfin, nous avons étudié les modifications à long terme du diamètre pupillaire après

insertion d’un implant Artisan®, la taille de la pupille étant un critère important influençant la

qualité de vision après chirurgie réfractive.

Page 33: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

32

MMAATTEERRIIEELL EETT

MMEETTHHOODDEESS

Page 34: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

33

1. Population étudiée

Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée à la Fondation Ophtalmologique Adolphe

de Rothschild à Paris, entre le 10 Février 2005 et le 16 Mars 2006. Neuf patients ayant

bénéficié de l’insertion d’un implant Artisan® pour la correction d’une forte amétropie

myopique, entre Septembre 1999 et Janvier 2004, ont été inclus dans l’étude.

2. Critères d’exclusion

Les patients ayant des antécédents ophtalmologiques en dehors de leur amétropie,

ainsi que ceux ayant des antécédents de complication oculaire liée à la pose de l’implant

Artisan ont été exclus de l’étude. Les patients présentant une pathologie générale ou une prise

de médication susceptible d’influer sur le tonus ou le diamètre pupillaire ont également été

exclus.

3. Méthode

Pour chaque patient, nous avons réalisé :

1. une mesure de la meilleure acuité visuelle corrigée ;

2. un examen biomicroscopique ;

3. un recueil du front d’ondes au moyen du topographe-aberromètre OPD-scan®

(Nidek) ;

4. une détermination du centrage de l’optique de l’implant vis-à-vis de la pupille ;

5. des mesures du diamètre pupillaire, en ambiance photopique, scotopique et après

dilatation pharmacologique, en utilisant l’image du segment antérieur capturée par

l’OPD-scan® lors des mesures ;

6. une évaluation de la vision des contrastes (Optec® 6500 vision tester), pour différentes

fréquences spatiales, en condition de vision photopique et mésopique.

Page 35: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

34

3.1. Mesure de la meilleure acuité visuelle corrigée

Afin de calculer des moyennes et des gains ou pertes de lignes, l’acuité visuelle (AV),

mesurée en dixièmes sur l’échelle de Monoyer, a été convertie en LogMar selon la formule :

[Log Mar = - Log (acuité visuelle décimale)]

L’expression finale de l’acuité visuelle en valeur décimale a été obtenue selon la

formule :

[acuité visuelle décimale = 10-LogMar

].

3.2. Examen biomicroscopique

Lors de l’examen biomicroscopique du segment antérieur, une attention particulière

était portée au site d’enclavement irien. Un examen du fond d’oeil après dilatation, et une

mesure de la tension oculaire au tonomètre à air ont également été réalisés afin de vérifier

l’absence de toute pathologie oculaire ou de complication liée à la pose de l’implant Artisan.

3.3. Recueil et analyse du front d’ondes

3.3.1. Protocole de réalisation de l’examen aberrométrique

Toutes les mesures aberrométriques ont été réalisées avec le même appareil et dans les

mêmes conditions.

L’aberromètre que nous avons utilisé dans notre étude est l’OPD-Scan® (Optical Path

Difference Scan). Développé par la société Nidek, il repose sur le principe de skiascopie

dynamique. Ce système dispose d’un dispositif émetteur rotatif qui projette sur la rétine une

succession de trains d’ondes de lumière infrarouge d’orientations différentes (analyse

méridien par méridien) qui sont réfléchis sur la rétine, avant d’être captés à la sortie du globe

oculaire par un réseau de photodétecteurs. Quand l’oeil est emmétrope en regard du méridien

analysé, l’ensemble des photodétecteurs est stimulé simultanément en retour (absence de

différence de longueur de chemin optique pour les points situés le long du méridien pupillaire

analysé). En cas d’amétropie et/ou d’aberrations optiques, certains photodétecteurs sont

stimulés en avance ou en retard (différence de chemin optique). Le recueil et l’étude des

différents déphasages temporels permettent la reconstruction du front d’ondes méridien par

méridien. L’OPD-Scan® permet de mesurer les aberrations oculaires totales, les aberrations

Page 36: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

35

d’origine cornéenne, mais également la topographie cornéenne, la réfraction automatique et

les diamètres pupillaires.

Figure 4 : Principe de l’OPD-Scan®

Les premières mesures du front d’ondes étaient effectuées sans dilatation préalable en

ambiance scotopique, après 10 min d’adaptation à l’obscurité. De nouvelles mesures étaient

réalisées après dilatation pharmacologique selon le protocole suivant : phényléphrine (1

goutte) et tropicamide (3 gouttes à 10 minutes d’intervalle), afin d’obtenir un diamètre

pupillaire supérieur à 5 mm. Chaque mesure était effectuée à trois reprises sur chaque oeil.

Chaque mesure était déclenchée 3 secondes après le clignement afin d’obtenir une répartition

et une qualité optimales du film lacrymal.

3.3.2. Paramètres étudiés

Parmi les nombreux paramètres que le recueil et l’analyse du front d’ondes

fournissent, seules les données permettant une analyse quantitative ont été retenues. A partir

des coefficients de Zernike des 27 premiers polynômes de la pyramide de Zernike (Z00 =

piston exclus), le coefficient RMS a été calculé pour les aberrations optiques totales (1er au

Page 37: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

36

27ème polynômes), pour les aberrations optiques de haut degré (polynômes de 3

ème, 4

ème, 5

ème

et 6ème ordres), pour le tilt (Z1

-1 et Z1

1), et les aberrations de haut degré suivantes : Coma (Z3

-1,

Z31, Z5

-1 et Z5

1), Trefoil (Z3

-3, Z3

3, Z5

-3 et Z5

3), Tetrafoil (Z4

-4, Z4

4, Z6

-4 et Z6

4), Aberration

sphérique (Z40 et Z6

0) et Astigmatisme secondaire (Z4

-2, Z4

2, Z6

-2 et Z6

2). La valeur du

coefficient RMS étant corrélée au diamètre pupillaire au cours de la mesure, les chiffres

fournis par l’aberromètre ont été calculés pour un diamètre pupillaire de 5 mm en excluant les

données recueillies au-delà de ce diamètre pour le calcul de décomposition du front d’ondes.

Afin d’étudier séparément les aberrations optiques d’origine interne et cornéenne,

nous avons utilisé le logiciel OPD-Station version 1.00 de Nidek qui permet de calculer les

aberrations optiques internes.

Figure 5 : Exemple de résultats obtenus avec l’OPD-Scan® chez un des patients de l’étude.

En haut, front d’ondes restreint aux aberrations de haut degré.

En bas : valeurs des coefficients des aberrations optiques.

Page 38: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

37

3.4. Détermination du centrage de l’optique de l’implant vis-à-vis de la pupille

Nous avons déterminé le centrage de l’optique de l’implant vis-à-vis du centre de la

pupille grâce au logiciel ImageJ (Logiciel libre, National Institutes of Health, USA), à partir

de l’image du segment antérieur capturée par l’OPD-scan® lors des mesures. A l’aide de ce

logiciel, après calibrage et noralisation de l’image, nous avons défini le centre de la pupille

comme le centre du meilleur cercle épousant le contour de la pupille, défini en coordonnées

cartésiennes. Le centre de l’optique de l’implant était défini par une procédure analogue à

partir des bords de l’optique dans le même repère cartésien. Nous avons ensuite mesuré la

distance séparant ces deux points. Le résultat était donné en mm.

Figure 6 : Mesure du décentrement de l’implant par rapport au centre de la pupille.

Détermination du centre de l’optique de l’implant (en rouge). Détermination du centre de la

pupille (en jaune). Mesure de la distance entre le centre de l’implant et le centre de la pupille

(en bleu).

3.5. Mesures du diamètre pupillaire

Nous avons déterminé le diamètre pupillaire en ambiance photopique, en ambiance

scotopique après 10 minutes d’adaptation dans l’obscurité, puis après dilatation

pharmacologique. Les mesures du diamètre pupillaire dans ces trois conditions ont été

Page 39: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

38

réalisées par le topographe-aberromètre OPD-scan® (Nidek), à partir de l’image du segment

antérieur capturée par l’instrument lors des mesures . Pour chaque oeil et chaque condition, au

moins trois mesures successives ont été effectuées, afin de calculer une moyenne du diamètre

pupillaire à partir des chiffres fournis par l’instrument. L’appareil et le patient étaient placés

dans une pièce obscure dont l’éclairement lumineux était de 2,20 Lux. Après 10 minutes, une

photographie numérique du segment antérieur de face était effectuée pour chaque œil par

l’OPD scan, après mise au point sur le plan irien (cliché en ambiance scotopique,

correspondant à un éclairement lumineux de 0,50 Lux mesuré au voisinage de la coupole de

l’instrument). Dans un deuxième temps, un second cliché était réalisé 3 secondes après

illumination totale du disque de Placido de l’appareil (cliché en ambiance photopique,

correspondant à un éclairement lumineux de 165 Lux). Une épreuve de dilatation

pharmacologique a ensuite été pratiquée chez 8 des 9 patients inclus selon le protocole de

dilatation suivant : phényléphrine (1 goutte) et tropicamide (3 gouttes à 10 minutes

d’intervalle), avant la réalisation de nouvelles mesures.

Figure 7 : Diamètre pupillaire mesuré par l’OPD-Scan® : en condition photopique,

en condition scotopique et après dilatation pharmacologique (de gauche à droite).

Afin de constituer un groupe témoin, des mesures identiques ont été réalisées chez 9

patients (18 yeux) qui consultaient pour un bilan pré-chirurgie réfractive. Ces patients ne

devaient pas présenter d’autres anomalies oculaires que l’amétropie motivant la consultation,

ni d’affection métabolique et ne pas prendre de médication par voie locale ou générale.

Page 40: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

39

3.6. Examen de la sensibilité aux contrastes

L’examen de la sensibilité aux contrastes a été réalisé avec l’Optec® 6500 Vision

Tester (Stereo Optical Company, Chicago). Cet appareil permet de tester la sensibilité aux

contrastes en condition de jour (85 cd/m2) et en condition de nuit (3 cd/m

2). Il a été effectué

pour chaque œil, avant dilatation pharmacologique, avec correction optique éventuelle

(lunettes) déterminée par réfraction subjective comme pourvoyeuse de la meilleure acuité

visuelle à contraste maximal.

Pour chaque condition, l’examen consistait à présenter au patient 5 lignes de 9 cases

comportant chacune 2 traits orientés soit verticalement, soit inclinés vers la droite ou vers la

gauche. Chaque ligne correspondait à une fréquence spatiale donnée (1,5, 3, 6, 12 et 18 cycles

par degré (CPD)). Pour chaque ligne, le patient indiquait l’orientation des traits dans chaque

case, jusqu’à la dernière bonne réponse donnée. Chaque ligne était testée à deux reprises, et la

moyenne des deux scores était calculée. Un score moyen, compris entre 1 et 9, était ainsi

obtenu pour chaque fréquence spatiale testée. Les résultats étaient ensuite reportés sur un

graphique et la courbe de sensibilité aux contrastes était tracée. Celle-ci était ensuite

comparée aux valeurs de référence fournies par le fabricant du test et représentées par une

zone grisée sur le graphique.

4. Analyse statistique

L’analyse statistique a été effectuée avec le logiciel XLSTAT 2006 (Addinsoft). Tous

les résultats ont été présentés en moyenne +/- déviation standard.

Les comparaisons entre variables quantitatives ont été réalisées au moyen du test t de

Student. Le seuil de significativité a été fixé à 5% (p < 0,05).

L’existence d’une liaison entre les variables quantitatives a été recherchée au moyen

du test du coefficient de corrélation. Le test a été interprété en fonction des valeurs de p et de

r. Une différence significative était retenue pour une valeur de p < 0,05. La force de

l’association était estimée par la valeur de r. Plus sa valeur absolue était élevée, plus la liaison

était forte.

Page 41: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

40

RREESSUULLTTAATTSS

Page 42: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

41

1. Caractéristiques démographiques des patients

18 yeux de 9 patients, 1 homme et 8 femmes, ont été inclus dans l’étude.

L’âge moyen des patients au moment de la chirurgie était de 47,7 +/- 3,9 ans (41 à 54

ans). L’âge moyen des patients au moment de l’étude était de 50,3 +/- 5,1 ans (44 à 58 ans).

Le suivi moyen était de 45,2 +/- 11 mois (26 à 65 mois) après la chirurgie.

2. Caractéristiques réfractives pré- et postopératoires

L’équivalent sphérique moyen (ES) préopératoire était de -11,9 +/- 3,2 dioptries (-6,25

à -19 dioptries).

La puissance moyenne de l’implant était de -11,9 +/- 3,1 dioptries (-7 à -18 dioptries).

Le diamètre de l’optique de l’implant Artisan® était de 5 mm dans 3 yeux et de 6 mm dans les

15 autres.

L’équivalent sphérique moyen postopératoire était de -1,0 +/- 0,9 dioptries (0 à -2,4

dioptries). Il était significativement différent de l’équivalent sphérique moyen préopératoire (p

< 0,001).

3. Acuité visuelle pré- et postopératoire

La meilleure acuité visuelle corrigée (MAVC) préopératoire moyenne était de 0,9 (0,5

à 1).

En postopératoire, l’acuité visuelle sans correction (AVSC) moyenne était de 0,65

(0,16 à 1,2). La MAVC moyenne était de 1 (0,9 à 1,2). Elle était significativement différente

de la MAVC préopératoire moyenne (p < 0,05).

Nous avons observé un gain d’une ligne d’acuité visuelle ou plus dans 6 yeux sur 18

(33%), dont 2 présentaient un gain de trois lignes (11%). Nous n’avons constaté aucune perte

de ligne d’acuité visuelle.

Page 43: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

42

4. Examen biomicroscopique

L’examen du segment antérieur à la lampe à fente était normal chez tous les patients.

Aucune altération ou anomalie macroscopiquement décelable de l’iris n’a été observée.

Aucune autre pathologie oculaire ou complication liée à la pose de l’implant Artisan® n’a été

décelée.

5. Décentrement

Le décentrement moyen de l’implant par rapport au centre de la pupille était de 0,45

+/- 0,23 mm avec des extrêmes allant de 0,15 à 0,87 mm. Un décentrement supérieur à 0,5

mm était observé dans 7/18 yeux (39%).

0

1

2

3

4

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Décentrement (en mm)

Effectif

Figure 8 : Diagramme représentant la distribution du décentrement relatif de l’implant

par rapport au centre de la pupille.

Page 44: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

43

6. Analyse du front d’ondes oculaire

6.1. Aberrations optiques totales

Rapportée à un diamètre pupillaire de 5 mm, l’analyse du front d’ondes a retrouvé un

taux moyen d’aberrations optiques de haut degré de 0,66 +/- 0,32 µm. Les aberrations

optiques de haut degré présentant la plus grande magnitude étaient par ordre décroissant le

trefoil (0,33 +/- 0,16 µm), le coma (0,32 +/- 0,30 µm), puis l’aberration sphérique (0,25 +/-

0,18 µm). Les autres aberrations étaient quantitativement moins importantes et présentaient

une magnitude moindre avec un RMS respectif de 0,15 +/- 0,13 µm et 0,12 +/- 0,09 µm pour

l’astigmatisme secondaire et le tetrafoil.

6.2. Aberrations optiques d’origine interne

Rapportée à un diamètre pupillaire de 5 mm, le coefficient RMS moyen pour les

aberrations optiques de haut degré d’origine interne était de 0,71 +/- 0,40 µm. Le tilt était

l’aberration interne prédominante (0,87 +/- 0,53 µm). Parmi les aberrations de haut degré, le

coma présentait la plus grande magnitude (0,40 +/- 0,30 µm). Le RMS du trefoil, du tetrafoil,

de l’aberration sphérique et de l’astigmatisme secondaire était respectivement de 0,27 +/- 0,17

µm, 0,23 +/- 0,16 µm, 0,18 +/- 0,17 µm et 0,21 +/- 0,21 µm.

6.3. Aberrations optiques d’origine cornéenne

Rapportée à un diamètre pupillaire de 5 mm, le coefficient RMS moyen pour les

aberrations optiques de haut degré d’origine cornéenne était de 0,98 +/- 0,48 µm. Le trefoil

était l’aberration prédominante avec un RMS de 0,58 +/- 0,19 µm. Le RMS du coma, du

tetrafoil, de l’astigmatisme secondaire et de l’aberration sphérique était respectivement de

0,40 +/- 0,25 µm, 0,33 +/- 0,24 µm, 0,33 +/- 0,32 µm et 0,20 +/- 0,18 µm.

6.4. Compensations entre aberrations internes et cornéennes

Nous avons trouvé que les aberrations de haut degré d’origine cornéenne étaient plus

importantes que les aberrations de haut degré d’origine interne. Ceci était dû essentiellement à

un taux élevé de trefoil.

Page 45: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

44

Nous avons également observé pour la majorité des aberrations optiques étudiées une

compensation entre les aberrations d’origine interne et les aberrations d’origine cornéenne. Ce

phénomène était particulièrement marqué pour les aberrations de type coma, tetrafoil et pour

l’astigmatisme secondaire.

Les résultats concernant les aberrations optiques sont résumés dans le tableau 1 et sont

représentés sur la figure 9.

Aberrations optiques Totales Internes Cornéennes

Total 2,27 +/- 1,05 1,93 +/- 0,91 1,67 +/- 0,60

Tilt 0,65 +/- 0,47 0,87 +/- 0,53 0,58 +/- 0,35

High 0,66 +/- 0,32 0,71 +/- 0,40 0,98 +/- 0,48

T. Coma 0,32 +/- 0,30 0,40 +/- 0,30 0,40 +/- 0,25

T. Trefoil 0,33 +/- 0,16 0,27 +/- 0,17 0,58 +/- 0,19

T. 4foil 0,12 +/- 0,09 0,23 +/- 0,16 0,33 +/- 0,24

T. Sph 0,25 +/- 0,18 0,18 +/- 0,17 0,20 +/- 0,18

Hi. Astig 0,15 +/- 0,13 0,21 +/- 0,21 0,33 +/- 0,32

Tableau 1 : Aberrations optiques totales, internes et cornéennes, en µm,

pour un diamètre pupillaire de 5 mm.

0

0,5

1

1,5

2

2,5

Total Tilt High T. Coma T. Trefoil T. 4foil T. Sph Hi. Astig

Aberrations

RMS

Totales

Internes

Cornéennes

Figure 9 : Valeurs du coefficient RMS pour les aberrations totales, le tilt, les

aberrations de haut degré, le coma, le trefoil, le tetrafoil, l’aberration sphérique et

l’astigmatisme secondaire.

Page 46: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

45

7. Sensibilité aux contrastes (figures 10 et 11)

La courbe moyenne de sensibilité aux contrastes en condition de jour était dans des

valeurs normales, quelque soit la fréquence spatiale testée. La courbe moyenne de sensibilité

aux contrastes en condition de nuit était considérée comme subnormale, avec des valeurs

discrètement abaissées pour les fréquences intermédiaires.

Figures 10 et 11 : Courbe moyenne de sensibilité aux contrastes en condition de jour

(courbe rouge) et en condition de nuit (courbe bleu). La zone grisée correspond aux

valeurs normales de sensibilité aux contrastes.

8. Etude des corrélations

8.1. Corrélations MAVC postopératoire et décentrement

Nous n’avons pas mis en évidence de corrélation entre la meilleure acuité visuelle

corrigée postopératoire et le décentrement de l’implant.

8.2. Corrélations sensibilité aux contrastes et décentrement

Concernant la relation entre décentrement et vision des contrastes, la sensibilité aux

contrastes en condition de nuit est apparue significativement corrélée au décentrement

uniquement pour une fréquence spatiale de 18 cpd (r = 0,505 ; p = 0,046). Aucune corrélation

Page 47: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

46

n’a été mise en évidence entre le décentrement de l’implant et la sensibilité aux contrastes en

condition de nuit, pour les autres fréquences testées. De même, nous n’avons pas observé de

corrélation entre le décentrement de l’implant et la sensibilité aux contrastes en condition de

jour, quelque soit la fréquence spatiale considérée.

8.3. Corrélations aberrations optiques et décentrement

En considérant les aberrations totales, nous avons observé une corrélation

statistiquement significative entre les aberrations de haut degré et le décentrement relatif de

l’implant par rapport au centre de la pupille (r = 0,67 ; p = 0,002). Parmi ces aberrations de

haut degré, l’aberration de type coma et surtout l’aberration sphérique sont apparues

significativement corrélées au décentrement de l’implant (respectivement r = 0,55 ; p = 0,018

pour le coma et r = 0,789 ; p < 0,001 pour l’aberration sphérique).

Au sein des aberrations d’origine interne, nous avons mis en évidence une corrélation

statistiquement significative uniquement entre le décentrement et l’aberration de type coma (r

= 0,496 ; p = 0,036). Les autres aberrations internes n’apparaissaient pas corrélées de manière

statistiquement significative au décentrement.

Aucune corrélation significative n’a été observée entre le décentrement et les

aberrations optiques d’origine cornéenne, quelque soit l’aberration considérée. Ce résultat

était prévisible et attendu.

9. Diamètre pupillaire

9.1. Diamètre pupillaire photopique

Le diamètre pupillaire moyen mesuré en postopératoire en ambiance photopique était

de 3,00 +/- 0,32 mm. Les valeurs extrêmes allaient de 2,54 à 3,6 mm. Dans près de 56% des

cas (10/18 yeux), le diamètre pupillaire photopique était inférieur à 3 mm. Six yeux (33%)

avaient un diamètre pupillaire photopique compris entre 3 et 3,5 mm, alors que 2 yeux

seulement (11%) avaient un diamètre pupillaire photopique supérieur à 3,5 mm (3,57 et 3,6

mm).

Page 48: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

47

9.2. Diamètre pupillaire scotopique

Le diamètre pupillaire moyen mesuré en postopératoire en ambiance scotopique était

de 4,80 +/- 0,59 mm. 10 yeux sur 18 (56% des cas) présentaient un diamètre pupillaire

scotopique compris entre 4 et 5 mm. Le diamètre pupillaire scotopique était inférieur à 4 mm

(3,85 mm) dans un seul cas (5%), et n’était supérieur à 5 mm que dans 7 yeux sur 18 (39%),

avec une valeur maximale de 5,67 mm.

9.3. Diamètre pupillaire après mydriase pharmacologique

Le diamètre pupillaire moyen mesuré en postopératoire après dilatation

pharmacologique chez 8 des 9 patients était de 6,03 +/- 1,48 mm avec des extrêmes allant de

4,19 à 8,36 mm. Dans la majorité des cas (10/16 yeux), le diamètre pupillaire après dilatation

restait inférieur à 6 mm. Dans 31% des cas (5/16 yeux), le diamètre pupillaire après dilatation

était compris entre 7 et 8 mm. La dilatation pupillaire était supérieure à 8 mm dans un seul

oeil (6%).

Les valeurs des diamètres pupillaires en condition photopique, en condition scotopique

et après dilatation pharmacologiques sont résumées dans le tableau 2.

Page 49: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

48

Diamètre pupillaire

Photopique

Scotopique

Après dilatation

OD 2,81

4,34 4,93

Patient 1 OG 3,19

4,32 4,79

OD 3,57

5,28 5,85

Patient 2 OG 3,6

4,81 5,67

OD 2,54

4,62 4,86

Patient 3 OG 2,68

4,11 4,19

OD 2,92

4,85 7,25

Patient 4 OG 3,03

5,18 7,59

OD 2,91

4,06 4,86

Patient 5 OG 2,67

3,85 5,72

OD 2,68

4,76 4,76

Patient 6 OG 2,63

4,12 4,24

OD 3,13

5,04 7,8

Patient 7 OG 2,94

4,57 8,36

OD 3,26

5,61 7,85

Patient 8 OG 3,47

5,54 7,84

OD 2,9

5,64 -

Patient 9 OG 3,02

5,67 -

Moyenne

+/- Ecart type

3,00

+/- 0,32

4,80

+/- 0,59

6,03

+/- 1,48

Tableau 2 : Mesures du diamètre pupillaire en ambiance photopique, scotopique, et après

dilatation pharmacologique (en mm) des patients étudiés.

Page 50: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

49

9.4. Diamètre pupillaire dans le groupe témoin

Les deux groupes ne présentaient pas de différence significative pour l’équivalent

sphérique moyen préopératoire et l’âge.

Le diamètre pupillaire moyen mesuré en ambiance photopique était de 3,32 +/- 0,52

mm. Le diamètre pupillaire moyen mesuré en ambiance scotopique était de 5,91 +/- 0,50

mm ; il était supérieur à 5 mm dans 100% des cas avec des extrêmes allant de 5,10 à 6,71 mm.

Les diamètres pupillaires moyens photopiques et scotopiques étaient significativement plus

grands dans le groupe témoin que dans le groupe des patients implantés (respectivement p <

0,05 et p < 10-6). Le diamètre pupillaire moyen après dilatation pharmacologique était de 7,78

+/- 0,54 mm (6,96 à 8,50 mm) dans le groupe témoin. La dilatation pupillaire n’était

inférieure à 7 mm que dans un oeil sur 18. Dans un tiers des cas (6/18 yeux), le diamètre

pupillaire après dilatation était supérieur à 8 mm. Il était compris entre 7 et 8 mm dans la

majorité des cas (11/18 yeux). Le diamètre pupillaire moyen après dilatation pharmacologique

était également significativement plus grand dans le groupe témoin que dans le groupe des

patients implantés (p < 0,001). Les résultats sont résumés dans le tableau 3.

Moyenne

(+/- Ecart type) du diamètre pupillaire

Photopique

Scotopique

Après dilatation

Patients

3,00 (+/- 0,32)

4,80 (+/- 0,59)

6,03 (+/- 1,48)

Témoins

3,32 (+/- 0,52)

5,91 (+/- 0,50)

7,78 (+/- 0,54)

P

(test de Student)

<0,05

<10-6

<0,001

Tableau 3 : Comparaison des moyennes du diamètre pupillaire (en mm) en

ambiance photopique, scotopique, et après dilatation pharmacologique dans notre

groupe de patients et dans le groupe témoins et résultats (test de Student).

Page 51: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

50

DDIISSCCUUSSSSIIOONN

Page 52: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

51

1. Evaluation de la qualité de vision après insertion d’un implant phaque Artisan® pour

la correction d’une forte amétropie myopique

Nous avons réalisé une évaluation objective de la qualité de vision après insertion

d’un implant phaque Artisan® pour la correction d’une forte amétropie myopique, à travers

l’analyse du front d’ondes et de la vision des contrastes. Contrairement à ce qui a été obtenu

avec les différentes procédures de chirurgie réfractive cornéenne, nos résultats semblent

montrer une qualité de vision conservée dans les yeux myopes corrigés par un implant

Artisan.

De nombreuses études ont montré une détérioration des performances optiques après

chirurgie réfractive cornéenne. Une dégradation de la sensibilité aux contrastes a été observée

aussi bien après kératotomie radiaire (7), qu’après photokératectomie réfractive (145) ou

Lasik (29, 61, 100, 101, 115, 156).

La non-déterioration de la vision des contrastes après implantation d’un Artisan® est

un avantage par rapport aux procédures de chirurgie réfractive cornéenne. Dans une étude

portant sur 25 yeux présentant une forte amétropie myopique, Malecaze et al. n’ont pas

observé de différence significative entre la sensibilité aux contrastes avant et après insertion

d’un implant Artisan® (77). Dans une autre étude comparant Lasik et Artisan

®, les mêmes

auteurs ont trouvé une sensibilité aux contrastes légèrement diminuée après Lasik, alors

qu’elle était améliorée après insertion d’un implant Artisan®, sans pour autant que la

différence soit significative entre les deux méthodes (78). Lombardo, quant à lui, retrouve une

vision des contrastes postopératoire améliorée en condition photophique, alors qu’en

condition mésopique, celle-ci était soit inchangée, soit discrètement diminuée (75). Notre

étude étant rétrospective, nous n’avons pas pu comparer les sensibilités aux contrastes pré- et

postopératoires. Néanmoins, l’évaluation postopératoire a révélé une sensibilité aux contrastes

normale quelque soit la fréquence spatiale testée, en condition de jour, et subnormale en

condition de nuit, avec des valeurs discrètement abaissées pour les fréquences intermédiaires,

par rapport aux valeurs de référence.

Différentes causes telles que les phénomènes de cicatrisation cornéenne, les

aberrations liées à l’irrégularité de la surface cornéenne, la présence des bords de la zone de

photoablation dans la pupille d’entrée, le passage d’une cornée d’asphéricité prolate à une

cornée d’asphéricité oblate, avec augmentation de l’aberration sphérique, ont été proposées

pour expliquer la diminution de la sensibilité aux contrastes après Lasik (61, 95). La

correction de la myopie par implants phaques préserve la forme prolate de la cornée. En

Page 53: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

52

condition photopique, la sensibilité aux contrastes est essentiellement déterminée par les

qualités optiques du centre de l’implant et de la cornée centrale qui n’a pas été modifiée par la

chirurgie. L’augmentation de la taille de l’image rétinienne par l’implant peut également

participer à l’amélioration de la vision des contrastes. Cependant, lorsque la pupille se dilate,

les bords de l’optique peuvent se retrouver projetés en regard de l’aire de la pupille d’entrée et

potentiellement entraîner des aberrations optiques de haut degré, à l’origine de la diminution

de la sensibilité aux contrastes en condition mésopique. L’existence d’un décentrement de

l’implant par rapport au centre de la pupille pourrait ainsi contribuer à une diminution de la

vision des contrastes, notamment en condition mésopique, par le biais d’aberrations optiques

de haut degré non corrigibles par verre de lunettes. Dans notre étude, nous avons observé une

corrélation modérée entre décentrement et vision des contrastes mésopique uniquement pour

une fréquence élevée à 18 CPD. Les autres fréquences testées, ainsi que la sensibilité aux

contrastes en condition photopique n’apparaissaient pas corrélées au décentrement dans les

conditions de notre étude. Il est possible que le test de vision des contrastes que nous avons

utilisé ne soit pas assez sensible pour déceler d’éventuelles différences de sensibilité aux

contrastes induites par le décentrement et les aberrations induites chez nos patients.

L’induction ou la majoration des aberrations optiques de haut degré a également été largement

signalée dans la littérature, que ce soit après kératotomie radiaire (7), photokératectomie

réfractive (PKR) (92) ou Lasik démyopisant (81, 93, 106). Plusieurs facteurs ont été

incriminés pour expliquer l’augmentation des aberrations optiques. Contrairement aux

expectations résultant des calculs mathématiques, la chirurgie réfractive photoablative

démyopisante modifie l’asphéricité cornéenne en la rendant plus oblate (47, 48). Ce

changement d’asphéricité entraîne une réduction de la zone optique fonctionnelle et constitue

une des principales causes d’aberrations sphériques et de dégradation de la qualité visuelle

après Lasik (61). Ce mécanisme peut expliquer l’existence d’une corrélation positive entre les

degrés d’équivalent sphérique myopique préopératoire et les taux d’aberrations optiques de

haut degré : plus la myopie à corriger est forte, plus la quantité de tissu cornéen central ablaté

par le laser est importante, et plus la cornée devient oblate, s’éloignant de sa forme

physiologique. Les micro-irrégularités cornéennes sont également responsables d’aberrations

optiques (98). Cependant, elles sont certainement plutôt pourvoyeuses d’aberrations d’ordre 5

ou supérieur. Ces dernières sont généralement inchangées après PKR ou Lasik non

compliqués (qui engendrent plutôt des aberrations d’ordres 3 et 4), ce qui suggèrent que ces

techniques n’entraînent pas ou peu de micro-irrégularités cornéennes.

Page 54: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

53

Nous ne disposons que de peu de données publiées sur les aberrations optiques après

insertion d’un implant phaque pour traiter la myopie forte. Une étude comparant les

aberrations de haut degré entre 19 yeux ayant bénéficié d’un Lasik et 20 yeux ayant bénéficié

de l’insertion d’un implant phaque de chambre postérieur a montré que celles-ci étaient plus

élevées après Lasik, essentiellement en raison d’un taux plus important de coma et

d’aberration sphérique (128). Pallikiaris et al. n’ont pas observé de différence significative en

terme d’aberrations de haut degré avant et après insertion d’un implant phaque de chambre

postérieur en silicone (109). Concernant les implants Artisan®, Brunette et al. (23) ont les

premiers rapporté des valeurs de RMS pour les aberrations de 3 ème, 4

ème et 5

ème à 7

ème ordre,

inférieures en postopératoire par rapport aux valeurs préopératoires. En dépit de la petite taille

de cette série (4 yeux), ils suggéraient que la qualité de l’image rétinienne puisse être

améliorée après insertion de ce type d’implant. Tehrani et al. (142) ont confirmé ces résultats

en montrant l’absence d’augmentation des aberrations de haut degré, et même une diminution

du coma et de l’aberration sphérique (bien que cette différence ne soit pas significative) en

postopératoire dans 41 yeux ayant bénéficié de l’insertion d’un implant pliable (Artiflex,

Ophtec ; Veriflex, AMO, en cours d’essais cliniques dans quelques centres en Europe). Dans

notre étude, nous avons observé un taux moyen d’aberrations optiques d’ordre 3 et supérieur

de 0,66 +/- 0,32 µm pour une pupille de 5 mm. En pratique, on retrouve chez les sujets

emmétropes et amétropes (mais indemnes de toute affection oculaire et sans antécédents

chirurgicaux) un taux faible d’aberrations de haut degré. Ce taux, bien que variable d’un

individu à l’autre, est estimé par Thibos dans une population « saine » à 0,65 µm, pour une

pupille de 6 mm (aberrations d’ordre 3 à 6) (143). D’autres auteurs rapportent des résultats

similaires (120). Selon Cheng et al. (31), le taux d’aberrations optiques de haut degré ne serait

pas corrélé avec le type d’amétropie sphéro-cylindrique, alors que pour Paquin et al. (110), le

taux d’aberrations optiques de haut degré augmenterait de façon quasi-linéaire en fonction de

l’équivalent sphérique chez les patients myopes. Cette dernière hypothèse a été confirmée par

plusieurs autres auteurs (58, 80). Il semble aujourd’hui admis que, dans une population de

sujets myopes, le taux d’aberrations optiques de haut degré est proportionnel à l’équivalent

sphérique. La qualité optique de l’oeil diminue quand la myopie augmente. Compte tenu de

ces éléments, et bien que nous ne disposions pas des données du front d’ondes préopératoire,

les taux d’aberrations optiques de haut degré observés dans notre étude sont compatibles avec

une qualité de vision préservée chez nos patients fortement amétropes corrigés par l’insertion

d’un implant Artisan®. Ainsi, les différentes explorations objectives tendent à montrer une

absence de dégradation de la qualité de vision chez les patients ayant bénéficié d’un implant

Page 55: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

54

Artisan®. Ces données sont confortées par les évaluations subjectives qui montrent que dans

les cas où un patient bénéficiait d’un lasik sur un oeil et de l’insertion d’un implant Artisan®

sur l’autre, la majorité des patients préférait la vision de l’oeil implanté (41, 78).

Le développement récent des implants asphériques a suscité l’intérêt de plusieurs

auteurs pour l’étude des effets des implants intraoculaires sur la qualité optique de l’œil après

implantation. Les différentes études ont révélé des différences significatives en terme

d’aberrations optiques en fonction du matériau et de la forme des implants. Vilarrodona et al.

(147) ont observé, après chirurgie de la cataracte, un taux significativement plus élevé

d’aberrations optiques de haut degré avec les implants acryliques qu’avec les implants en

silicone ou en PMMA, suggérant que les implants intraoculaires avec un indice de réfraction

élevé étaient associés à plus d’aberrations de haut degré (indice de réfraction de 1,55 pour les

implants acryliques versus 1,46 pour les implants en silicone et 1,49 pour les implants en

PMMA). Pesudovs et al. (120) ont obtenu des résultats similaires, avec des aberrations de

haut degré, et plus particulièrement des aberrations du 4ème ordre (aberration sphérique et

tetrafoil) moindres pour les implants en PMMA par rapport aux implants acryliques. La

qualité optique d’un implant semble également dépendante de la forme de celui-ci (18).

Taketani et al. ont démontré par exemple qu’un implant acrylique biconvexe à courbure

antérieure prédominante entraînait moins d’aberration sphérique qu’un implant acrylique

biconvexe à courbure postérieure prédominante (140). Les conclusions de ces études ne

semblent toutefois pas directement transposables à l’implant Artisan®. Cet implant

intraoculaire concave-convexe (avec la surface convexe vers la cornée) est en effet placé en

avant du cristallin, ce qui constitue un système optique totalement différent de celui d’un oeil

pseudophaque, où l’implant est positionné à la place du cristallin naturel.

L’influence de la cicatrice chirurgicale sur l’architecture du segment antérieur et sur

les qualités optiques de l’oeil est peu connue. Les incisions sclérales supérieures induisent

généralement des astigmatismes inférieurs à 1,25 dioptries lorsqu’elles sont utilisées dans la

chirurgie de la cataracte (158). Cependant, ces résultats concernent peu notre étude car nous

nous sommes essentiellement intéressés aux aberrations de haut grade. Guirao et al (54) ont

étudié les aberrations cornéennes chez 20 patients pseudophaques et chez 20 patients normaux

du même âge et n’ont pas mis en évidence de différence significative entre les deux groupes,

suggérant que l’incision lors de la chirurgie de la cataracte n’avait pas significativement

modifié la qualité optique des yeux opérés. Une incision limbique supérieure de 6 mm, quasi-

similaire à celle utilisée pour l’insertion d’un implant Artisan®, avait été réalisée. Dans une

étude plus récente, les effets sur le front d’ondes cornéen d’une incision de 3,5 mm en cornée

Page 56: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

55

claire ont été étudiés, montrant des changements significatifs pour certaines aberrations,

notamment pour les aberrations ne présentant pas de symétrie de révolution, tels que

l’astigmatisme et le trefoil (55). La magnitude et l’orientation de ces aberrations étaient

fonction du site de l’incision. Dans notre étude, nous avons observé une prédominance des

aberrations de haut degré d’origine cornéenne par rapport aux aberrations de haut degré

d’origine intraoculaire. Ces résultats étaient expliqués essentiellement par un taux élevé de

trefoil d’origine cornéenne, probablement en rapport avec la réalisation de l’incision et/ou sa

suture.

Artal et al. ont montré chez des sujets jeunes phaques, indemnes de toute pathologie

oculaire, qu’il existait une compensation partielle entre les aberrations optiques liées à la

surface de la cornée et les aberrations intraoculaires, conduisant à une optimisation de la

qualité de vision (12, 63). Le couplage des deux systèmes optiques représentés d’une part par

la surface cornéenne et d’autre part par les structures intraoculaires (cristallin

essentiellement), aboutit à un système optique avec des performances optiques supérieures à

chacun des systèmes pris séparément. Ce phénomène, qui tend à diminuer avec l’âge, semble

particulièrement important pour l’aberration sphérique et pour les aberrations de type coma,

avec 50% du coma cristallinien compensé par le cristallin (13). Iseli et al. ont mis en évidence

une augmentation des valeurs de coma et d’aberration sphérique après chirurgie de la

cataracte (62). Ces résultats s’expliquent par l’absence de compensation possible des

aberrations cornéennes par le cristallin naturel dans un oeil pseudophaque. Aussi, afin

d’optimiser la qualité de l’image rétinienne, l’implant pseudophaque idéal devrait contre-

balancer les aberrations de la surface cornéenne. On peut supposer qu’un implant peu

pourvoyeur d’aberrations optiques donne de meilleurs résultats dans un oeil phaque que dans

un oeil pseudophaque. Lorsqu’un implant est placé en avant du cristallin naturel, la balance

entre aberrations internes et cornéennes est préservée. Les résultats de notre étude sont en

accord avec cette hypothèse. En effet, nous avons observé pour la majorité des aberrations

optiques étudiées une compensation entre les aberrations d’origine interne et les aberrations

d’origine cornéenne. Ce phénomène était particulièrement marqué pour les aberrations de

type coma, trefoil, tetrafoil et pour l’astigmatisme secondaire. Cette compensation pourrait

également correspondre à un artéfact lié à l’algorithme de calcul des aberrations cornéennes

de l’OPD scan (par exemple : surestimation des aberrations cornéennes, qui sont estimées à

partir du recueil de l’image réfléchie du disque de Placido selon un processus non divulgué

par le fabricant).

Page 57: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

56

2. Effets du décentrement de l’implant vis-à-vis de la pupille sur les aberrations optiques

de haut degré

Dans notre étude, nous avons observé un décentrement moyen de l’implant par rapport

au centre de la pupille de 0,45 +/- 0,23 mm. Le décentrement était supérieur à 0,5 mm dans

39% des yeux. Ces résultats concordent avec les données de la littérature. Perez-Torregrosa et

al. ont en effet retrouvé un décentrement moyen de 0,47 +/- 0,29 mm, avec un décentrement

de plus de 0,5 mm dans 41% des yeux (117).

Le tilt est une erreur de focalisation de type prismatique qui traduit les défauts

d’alignement des différentes interfaces réfractives sur l’axe optique. Il entraîne un

déplacement latéral sans distorsion de l’image (144). Il correspond à une aberration de bas

degré (degré 1) dans la classification de Zernike. Il doit être différencié du tilt « physique »,

qui correspond à l’angle d’inclinaison de l’implant.

Des modèles théoriques ont montré que le décentrement et/ou le tilt « physique » d’un

implant intraoculaire conduisaient à une augmentation des aberrations oculaires et des erreurs

réfractives (65). Dans notre étude, nous avons observé une corrélation statistiquement

significative entre les aberrations de haut degré et le décentrement relatif de l’implant par

rapport au centre de la pupille. Il a été montré, pour les implants sphériques conventionnels,

qu’un décentrement de plus de 1 mm ou un tilt de plus de 5 degrés entraînait une diminution

de la qualité visuelle (56). La tolérance au décentrement et au tilt est moindre pour les

implants asphériques (5, 39).

Il est légitime de penser que la dégradation des performances optiques en cas de

décentrement et/ou de tilt résulte de l’induction d’aberrations optiques de type impair. En

effet, un implant parfaitement centré avec une géométrie à symétrie de révolution ne peut

théoriquement générer des aberrations impaires qu’en raison d’un décentrement. Ce

phénomène est voisin de celui induit par le centrage imparfait des zones de traitement

photoablatif en chirurgie réfractive. Lorsque la zone d’ablation est parfaitement centrée, seul

le taux d’aberrations paires (notamment sphériques) est modifié. Dans le cas d’un

décentrement, le taux d’aberrations impaires (aberrations de type coma) est également accru

(95). Il semble exister une relation directe entre la valeur de l’aberration de type coma et un

centrage imparfait de la photoablation (95, 97).

Sous le terme de coma sont regroupées certaines aberrations de haut degré qui reflètent

le centrage imparfait des différentes interfaces réfractives de l’oeil, entre la pupille d’entrée et

la fovéa, et leur tilt éventuel. Elles sont caractérisées par un déphasage asymétrique par

Page 58: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

57

rapport au centre de la pupille (absence de symétrie centrale). On conçoit ainsi qu’un

décentrement, même modéré, de l’implant par rapport au centre de la pupille d’entrée se

traduise par l’induction de ce type d’aberration. Dans notre étude, l’aberration de type coma

est effectivement apparue significativement corrélée au décentrement de l’implant, aussi bien

pour les aberrations totales que pour les aberrations internes.

Le centre géométrique de la pupille correspond au repère choisi par convention pour

décrire les aberrations optiques oculaires totales (9). Le centre de la pupille irienne ne

correspond probablement pas toujours au repère idéal pour centrer l’optique d’un implant de

type Artisan® pour tous les patients. En effet, le centre idéal pour un implant peut être défini

de manière fonctionnelle comme celui qui minimiserait le taux d’aberrations optiques

impaires (de type coma) total. Si la cornée présente un taux significatif d’aberration de type

coma (induit par exemple par un astigmatisme irrégulier prononcé), il pourrait théoriquement

exister une situation ou le décentrement de l’implant s’avèrerait « bénéfique » en générant un

taux de coma égal mais de signe opposé à celui de la cornée. Il faut également tenir compte du

fait que l’œil étant un système non centré, il n’existe pas d’axe optique commun au divers

dioptres oculaires. Seul un axe optique « moyen » peut être défini, et celui-ci ne passe pas

forcément par le centre de la pupille irienne. Toutefois, la corrélation positive entre la distance

séparant les centres respectifs de la pupille et de l’implant et les aberrations de type coma

suggère que le « centre idéal » pour l’optique d’un implant Artisan® se situe en moyenne dans

une région proche du centre pupillaire.

Nous n’avons pas mesuré le tilt de l’implant. Taketani et al. (139) ont étudié

l’influence du tilt d’un implant intraoculaire sur le front d’ondes. Ils ont mis en évidence

l’existence d’une corrélation significative entre le tilt de l’optique et les aberrations de type

coma. Oshika et al. ont rapporté le cas d’un patient qui présentait un tilt majeur de son

implant, responsable d’une qualité de vision dégradée en rapport avec une induction

importante d’aberrations de type coma. La réduction du tilt lors du repositionnement de

l’implant s’est accompagnée d’une diminution significative des aberrations de type coma

(107). Nous avons récemment retrouvé un taux élevé de façon conjointe pour l’aberration de

type tilt et le coma chez des patients ayant reçu un implant sphérique hydrophobe de chambre

postérieure après chirurgie de la cataracte (124). Ces études suggèrent que le tilt « physique »

de l’implant influence les valeurs des aberrations optiques de haut degré, et plus

particulièrement les aberrations de type coma. Ainsi, on peut faire l’hypothèse que

l’aberration de type coma mesurée dans notre étude puisse être proportionnelle à la fois au

décentrement et au tilt de l’implant.

Page 59: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

58

Nous avons observé un taux élevé d’aberration de type tilt, qui était l’aberration

interne prédominante. L’aberration de type coma décrites par les polynômes de Zernike (Z3-1,

Z31) est une distorsion affectant le front d’onde émis par une source ponctuelle située sur l’axe

optique. La partie centrale du déphasage forme une pente avec le plan moyen du front d’onde,

ce qui implique l’existence d’une déviation prismatique partielle. En présence d’aberration de

type coma telle que décrite par les polynômes de Zernike (Z3-1, Z3

1) et secondaire à un implant

imparfaitement centré et/ou à un tilt de celui-ci, le globe oculaire pourrait légèrement pivoter

afin de réaligner la fovéa avec une partie centrale moins distordue du front d’ondes. Ceci

pourrait résulter dans l’induction de tilt lors de la reconstruction du front d’ondes par les

polynômes de Zernike (nécessaire à la réduction de l’inclinaison du plan moyen de

l’aberration Z3-1 et Z3

1). Ainsi, une augmentation du coma pourrait conduire à une

augmentation du tilt. L’importance de l’aberration de type tilt mesurée dans notre étude

pourrait alors refléter la quantité de coma présente dans le front d’ondes, qui est, en retour,

proportionnelle au degré de décentrement et de tilt de l’implant.

Nous avons également mis en évidence dans notre étude une corrélation fortement

significative entre le décentrement de l’implant et le taux d’aberration sphérique totale.

Cependant, contrairement à ce que nous avons observé avec l’aberration de type coma,

décentrement et aberration sphérique interne ne sont pas apparus significativement corrélés.

Taketani et al. n’ont pas mis en évidence de corrélation entre le décentrement et l’aberration

sphérique, ni entre le tilt et l’aberration sphérique pour des implants sphériques

pseudophaques conventionnels (139). Mrochen et al. ont montré qu’un décentrement de

moins d’1 mm était un facteur majeur d’augmentation des aberrations de type coma mais

aussi de l’aberration sphérique après PKR (97). Alors que les implants asphériques prolates

(Tecnis Z9000, AMO, USA) sont susceptibles d’induire une majoration du coma en cas de

décentrement, Munoz et al. ont observé que la réduction de l’aberration sphérique chez les

patients porteurs de ce type d’implant était associée, dans certains cas, à une diminution

significative du coma (99). Aussi, les relations éventuelles entre aberration sphérique et coma

et entre aberration sphérique et décentrement ne sont pas claires.

Page 60: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

59

3. Modifications à long terme du diamètre pupillaire après insertion d’un implant

Artisan®

La taille de la pupille est un critère important influençant la qualité de vision. Wang et

al. (153) ont montré chez des patients myopes, indemnes de toute chirurgie, que les

aberrations optiques de haut degré augmentaient de manière significative avec le diamètre

pupillaire, bien que l’influence de ce dernier soit variable en fonction de l’aberration

considérée. En effet, pour une même augmentation du diamètre pupillaire, les aberrations de

sphéricité augmentent plus que les aberrations de type coma.

Après chirurgie réfractive cornéenne, une inadéquation entre le diamètre de la zone

optique et la taille de la pupille peut être responsable de la survenue de symptômes visuels à

type de halos, d’éblouissements ou d’une diminution de la sensibilité aux contrastes, par

augmentation des aberrations optiques (82, 133). Buhren et al. (25) ont montré que les

aberrations optiques de haut degré diminuaient de 50% lorsque le diamètre de la zone optique

dépassait de 17% le diamètre pupillaire, par rapport aux valeurs observées avec une zone

optique égale au diamètre pupillaire. A l’inverse, les aberrations optiques de haut degré

augmentaient de 50% lorsque le diamètre pupillaire dépassait de 9% le diamètre de la zone

optique. Les procédures actuelles de chirurgie réfractive cornéenne cherchent à ajuster au

mieux le diamètre de la zone optique postopératoire au diamètre pupillaire afin de minimiser

ces phénomènes (105, 134). Lors de la mise en place d’un implant intraoculaire phaque, la

taille de l’optique constitue un facteur limitant, avec une zone optique fixe de 5 ou 6 mm

selon la puissance de l’implant. Les patients dont la pupille se dilaterait au-delà de ces 5 ou 6

mm dans des conditions de faible éclairement pourraient être sujets à des phénomènes visuels

gênants, altérant leur qualité de vision.

Dick et al., les premiers, se sont intéressés aux variations du diamètre pupillaire après

insertion d’un implant phaque Artisan®, et ont montré qu’il existait une diminution

significative du diamètre pupillaire en postopératoire (38). En effet, le diamètre pupillaire

moyen scotopique au 6ème mois postopératoire était inférieur de 1,1 mm par rapport au

diamètre pupillaire préopératoire, passant de 4,7 mm en préopératoire à 3,6 mm en

postopératoire. Nos résultats sont en faveur d’une réduction du diamètre pupillaire à long

terme après insertion d’un implant Artisan®. Notre étude étant rétrospective, nous n’avons pas

pu comparer les diamètres pupillaires pré- et postopératoires. Néanmoins, le diamètre

pupillaire moyen scotopique chez nos patients était significativement inférieur au diamètre

pupillaire moyen scotopique retrouvé dans notre groupe témoin (respectivement 4,80 +/- 0,59

Page 61: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

60

mm et 5,91 +/- 0,50 mm). De même, Schumer et al. (131) ont étudié le diamètre pupillaire

scotopique avant chirurgie réfractive chez 436 patients et retrouvaient un diamètre pupillaire

moyen scotopique de 5,66 +/- 1,04 mm. Une seconde étude réalisée par Periman et al. (118)

sur 60 patients retrouvait un diamètre pupillaire moyen scotopique de 5,82 +/- 1,01 mm.

La diminution du diamètre pupillaire était moins importante dans notre étude que dans

celle de Dick et al. Plusieurs aspects peuvent expliquer cette différence. Les tailles des

échantillons étudiés étaient relativement modestes et les fluctuations d’échantillonnage

peuvent expliquer une partie de cette différence. Les mesures de la taille pupillaire n’ont pas

été réalisées avec les mêmes instruments (topographe aberromètre OPD-scan® -Nidek dans

notre étude, et pupillomètre de Colvard® (Oasis Medical) dans celle de Dick et al.). Des

différences dans le niveau de luminosité utilisée par les deux instruments, les effets de

l’accommodation et une échelle de mesure moins précise pour le pupillomètre à infrarouge

(au mieux 0,25 mm, voire 0,5 mm près) peuvent modifier le diamètre pupillaire mesuré.

D’autre part, la moyenne d’âge de nos patients était également plus élevée (50,3 ans) que dans

l’étude de Dick (34 ans). Le diamètre pupillaire est inversement corrélé à l’âge mais ne

décroît de manière significative qu’à partir de la cinquième décennie (102). Enfin, le délai

moyen était de 45,2 mois après la chirurgie dans notre étude alors que le suivi n’était que de 6

mois dans l’étude de Dick et al. On peut ainsi émettre l’hypothèse que la réduction

postopératoire du diamètre pupillaire est plus importante à court terme qu’à long terme. Le

diamètre pupillaire tendrait à augmenter à nouveau avec le temps, sans pour autant se

normaliser.

La diminution persistante du diamètre pupillaire scotopique observée après insertion

d’un implant Artisan® pourrait contribuer à préserver la qualité de vision, en particulier

nocturne, en limitant les aberrations optiques de haut degré.

L’implant Artisan® est clippé à l’iris par l’intermédiaire de deux haptiques.

L’hypothèse la plus probable pour expliquer la diminution du diamètre pupillaire serait donc

une restriction mécanique de la dilatation pupillaire par l’implant. Divers arguments

accréditent cette hypoyhèse. Keuch et Bleckmann (64) ont décrit un cas de diminution du

diamètre pupillaire deux semaines après l’insertion d’un implant phaque de chambre

postérieure. Ils suggéraient le rôle d’une irritation mécanique de l’iris par la face antérieure de

l’implant pour expliquer ce phénomène. Dans notre étude, le diamètre pupillaire moyen

postopératoire après dilatation pharmacologique était également diminué (6,03 +/- 1,48 mm).

Dans la majorité des cas (10/16 yeux), la pupille, moins sensible à l’activité

sympathomimétique et parasympatholytique des collyres, restait inférieure à 6 mm après

Page 62: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

61

dilatation. Dick et al. ont observé que le diamètre pupillaire après dilatation pharmacologique

était plus petit dans l’axe de la fixation de l’implant à l’iris, suggérant une restriction des

modifications de la taille pupillaire par un effet mécanique (38). Une étude récente a confirmé

ces données, en montrant que l’implant Artisan® entraînait une limitation de la motilité

pupillaire, avec une déformation de type ovalaire selon l’axe d’arrimage des haptiques (32).

Une inflammation chronique serait aussi à l’origine d’une atrophie irienne avec déformation

pupillaire (3, 116). Après l’insertion d’un implant phaque Artisan®, une traction chronique

des haptiques au niveau de la moyenne périphérie du stroma irien pourrait être responsable de

phénomènes inflammatoires ou ischémiques avec atrophie irienne et ovalisation pupillaire.

Nous n’avons pas observé d’inflammation chez nos patients. L’existence d’une inflammation

résiduelle est par ailleurs très peu probable compte tenu de l’importance de l’intervalle entre

le geste opératoire et l’étude et de l’absence d’atrophie ou anomalie irienne détectable à la

lampe à fente.

La diminution du diamètre pupillaire postopératoire, même après dilatation

pharmacologique, est un élément important à noter après implantation d’un implant Artisan®.

Les patients bénéficiant de cette chirurgie sont généralement des patients initialement myopes

forts, et présentent un risque élevé de décollement de rétine. Ce dernier est de 0,01% chez

l’emmétrope (20), 2,2% chez le myope fort, et augmente à 35,9% en cas de dégénérescence

palissadique associée (27, 35). L’absence de dilatation satisfaisante peut considérablement

gêner l’examen de la périphérie rétinienne, et compliquer d’éventuelles procédures

chirurgicales vitréo-rétiniennes.

4. Limites de l’étude

4.1. Limites liées à la taille de l’échantillon

Dans notre étude, nous avons analysé les données concernant 18 yeux de 9 patients. Le

faible effectif de la population étudiée rend limite la puissance statistique de nos résultats.

4.2. Limites liées au caractère rétrospectif de l’étude

Notre étude étant rétrospective, nous ne disposons d’aucune donnée concernant la

sensibilité aux contrastes, l’analyse du front d’ondes ou le diamètre pupillaire de nos patients

Page 63: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

62

en préopératoire. Ceci nous rend incapable d’affirmer que les résultats observés sont liés au

seul effet de l’implantation, en particulier pour les aberrations optiques dont les valeurs

présentent une variabilité importante chez les sujets normaux.

4.3. Limites liées aux paramètres étudiés lors de l’analyse du front d’ondes

Parmi les nombreux paramètres que le recueil et l’analyse du front d’ondes

fournissent, nous n’avons retenu dans notre étude que les données permettant une analyse

quantitative (coefficients RMS des aberrations optiques). En pratique, les effets respectifs de

chacune des aberrations mesurées à l’issue d’une décomposition polynomiale du front

d’ondes se recombinent avec un effet additif ou soustractif et rendent relativement difficile

une interprétation purement qualitative de la fonction visuelle à partir de ces coefficients.

D’autres indicateurs calculés à partir du recueil du front d’ondes permettent une

appréciation plus « qualitative » de la fonction visuelle : la fonction d’étalement du point

(FEP ou point spread function [PSF]) et la fonction de transfert de modulation (modulation

tranfert function [MTF]). La fonction d’étalement du point correspond à la dispersion

rétinienne de l’image d’un point lumineux imagé (10, 73). En raison du phénomène de

diffraction et en l’absence d’aberrations optiques, l’image rétinienne d’un point est une tache

lumineuse dont le diamètre est fonction du diamètre pupillaire (tache d’Airy). L’effet

conjugué des aberrations optiques explique que la distribution de l’éclairement rétinien se

départisse de celle de la figure théorique de diffraction (tache d’Airy) pour les diamètres

pupillaires supérieurs à 3 mm. Cela a pour conséquences de réduire le contraste et d’introduire

un flou au niveau de l’image rétinienne. La FEP est cliniquement très parlante car ses aspects

peuvent être rattachés à certaines plaintes fonctionnelles du patient (10, 73). La projection de

l’énergie lumineuse d’un point source fixé n’étant plus punctiforme et/ou symétrique, une

diffusion de la FEP sans direction particulière pourra induire une plainte subjective de halo

(myopie résiduelle, aberration sphérique). Si la diffusion de la FEP prédomine dans une

direction donnée (astigmatisme, coma, trefoil), elle pourra expliquer la perception d’images

fantômes. De plus, la connaissance de la FEP permet de prédire la qualité de la représentation

rétinienne d’une image par une technique de convolution. L’image est alors considérée

comme une myriade de sources lumineuses ponctuelles et la superposition de chacune des

taches lumineuses projetées sur la rétine et issues des points de l’image, permet de

reconstituer une représentation simulant la vision de l’oeil exploré. La fonction de transfert de

modulation ou MTF, calculée à partir de la transformée de Fourier de la FEP, correspond au

Page 64: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

63

rapport entre les contrastes respectifs de l’image projetée et de l’image rétinienne. Elle traduit

ainsi la fidélité de restitution du contraste et de la définition d’une image (les facteurs

neuronaux ne sont pas pris en compte). Le calcul théorique de la MTF à partir des aberrations

du front d’ondes est en général bien corrélé avec la sensibilité aux contrastes.

Ainsi, une étude prenant en compte ces paramètres permettrait non seulement de

quantifier les aberrations de haut degré, mais aussi de mieux évaluer leurs conséquences sur la

fonction visuelle.

4.4. Limites liées à l’examen aberrométrique pour évaluer la qualité de vision

L’examen aberrométrique permet d’obtenir facilement et rapidement une évaluation

objective des qualités optiques de l’oeil, sain ou pathologique. C’est un examen simple et non

invasif qui deviendra certainement, à court terme, un examen de routine pour les praticiens

impliqués dans l’exploration et l’amélioration de la fonction visuelle. Il existe cependant

plusieurs limites à sa réalisation et à son interprétation.

- Il existe une variabilité importante des valeurs retrouvées chez les sujets normaux

(150, 151, 152). La limite entre les taux physiologiques et pathologiques n’est pas définie

avec précision.

- Les troubles des milieux et les pathologies de surface oculaire peuvent rendre les

mesures difficiles et fausser les résultats (67, 94).

- L’analyse du front d’onde ne permet pas de mesurer les effets de la dispersion

(« scattering »).

- L’étude aberrométrique conventionnelle est classiquement effectuée en lumière

monochromatique et ne permet pas l’appréciation des aberrations chromatiques. Celles-ci

pourraient être particulièrement accentuées dans notre étude par l’élévation du tilt et du coma

(effets prismatiques).

- Enfin, la vision parfaite n’est pas forcément synonyme de « zéro-aberration », car

d’autres facteurs encore mal évalués influencent notre qualité de vision, notamment le

traitement cérébral de l’information visuelle.

Page 65: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

64

CCOONNCCLLUUSSIIOONN

Page 66: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

65

L’objectif de la chirurgie réfractive ne se limite plus aujourd’hui à la seule obtention

de l’emmétropie. L’intérêt récent pour les analyseurs de front d’ondes a déplacé l’enjeu de

cette chirurgie vers le maintien, voire l’amélioration, de la qualité de vision.

Nous avons donc associé l’examen de la sensibilité aux contrastes à l’examen

aberrométrique afin d’évaluer « objectivement » la fonction visuelle des patients ayant

bénéficié d’un implant phaque Artisan® pour la correction d’une forte amétropie myopique.

Nos résultats sont en faveur d’une qualité de vision préservée après ce type de

procédure, contrairement à ce qui est observé après d’autres techniques de chirurgie réfractive

telles que le Lasik, pourvoyeur de plus d’aberrations optiques pour un équivalent sphérique

corrigé généralement moindre.

Deux critères nous semblent essentiels pour la préservation d’une bonne qualité de

vision en postopératoire : le centrage de l’implant, qui est apparu corrélé aux aberrations

optiques de haut degré, et la régularité de l’astigmatisme cornéen postopératoire (afin de

minimiser l’induction d’aberrations optiques de type trefoil). Ceci souligne l’intérêt du

développement d’un implant pliable, afin de réduire la taille de l’incision cornéenne, et

d’éventuelles modifications de la forme de l’implant afin de faciliter son centrage.

Nous avons par ailleurs constaté dans notre étude une diminution du diamètre

pupillaire à long terme. La diminution du diamètre pupillaire scotopique, en limitant les

aberrations optiques de haut degré, pourrait contribuer à préserver la qualité de vision

nocturne. Il semble néanmoins important de noter que cette restriction de la dilatation

pupillaire peut compliquer la prise en charge des problèmes rétiniens éventuels chez ces

patients à risque.

Page 67: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

66

LISTE ALPHABETIQUE DES ABREVIATIONS

AV : acuité visuelle

AVSC : acuité visuelle sans correction

CPD : cycles par degré

ES : équivalent sphérique

FEP : fonction d’étalement du point (ou point spread function [PSF])

LASIK : laser-assisted in situ keratomileusis

MAVC : meilleure acuité visuelle corrigée

PIO : pression intraoculaire

PKR : photokératectomie réfractive

PMMA : polyméthylméthacrylate

MTF : fonction de transfert de modulation (ou modulation tranfert function [MTF])

RMS : root mean square

Page 68: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

67

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. Aguilar-Valenzuela L, Lleo-Perez A, Alonso-Munoz L, Casanova-Izquierdo J, Perez-

Molto FJ, Rahhal MS. Intraocular pressure in myopic patients after Worst-Fechner

anterior chamber phakic intraocular lens implantation. J Refract Surg. 2003;19:131-6.

2. Alio JL, Ruiz-Moreno JM, Artola A. Retinal detachment as a potential hazard in

surgical correction of severe myopia with phakic anterior chamber lenses. Am J

Ophthalmol 1993;115:145-8.

3. Alio JL, de la Hoz F, Perez-Santonja JJ, Ruiz-Moreno JM. Phakic anterior chamber

lenses for the correction of myopia: a 7-year cumulative analysis of complications in

263 cases. Ophthalmology. 1999;106:458-66.

4. Allemann N, Chamon W, Tanaka HM, Mori ES, Campos M, Schor P, Baikoff G.

Myopic angle-supported intraocular lenses: two-year follow-up. Ophthalmology.

2000;107:1549-54.

5. Altmann GE, Nichamin LD, Lane SS, Pepose JS. Optical performance of 3 intraocular

lens designs in the presence of decentration. J Cataract Refract Surg. 2005;31:574-85.

6. Amano S, Amano Y, Yamagami S, Miyai T, Miyata K, Samejima T, Oshika T. Age-

related changes in corneal and ocular higher-order wavefront aberrations. Am J

Ophthalmol. 2004;138:897.

7. Applegate RA, Howland HC, Sharp RP, Cottingham AJ, Yee RW. Corneal aberrations

and visual performance after radial keratotomy. J Refract Surg. 1998;14:397-407.

8. Applegate RA, Hilmantel G ,Howland HC, Tu EY, Starck T, Zayac EJ. Corneal first

surface optical aberrations and visual performance. J Refract Surg. 2000;16:507-14.

9. Applegate RA, Thibos LN, Bradley A, Marcos S, Roorda A, Salmon TO, Atchison

DA. Reference axis selection: subcommittee report of OSA Working Group to

establish standards for measurement and reporting of optical aberrations of the eye. J

Refract Surg. 2000;16:S656-8.

10. Applegate RA, Sarver EJ, Khemsara V. Are all aberrations equal? J Refract Surg.

2002;18:S556-62.

11. Applegate RA, Ballentine C, Gross H, Sarver EJ, Sarver CA. Visual acuity as a

function of Zernike mode and level of root mean square error. Optom Vis Sci.

2003;80:97-105.

12. Artal P, Guirao A, Berrio E, Williams DR. Compensation of corneal aberrations by the

internal optics in the human eye. J Vis. 2001;1:1-8.

13. Artal P, Berrio E, Guirao A, Piers P. Contribution of the cornea and internal surfaces

to the change of ocular aberrations with age. J Opt Soc Am A Opt Image Sci Vis.

2002;19:137-43.

14. Baikoff G, Bourgeon G, Jodai HJ, Fontaine A, Lellis FV, Trinquet L. Pigment

dispersion and Artisan phakic intraocular lenses: crystalline lens rise as a safety

criterion. J Cataract Refract Surg. 2005;31:674-80.

15. Barraquer C, Cavelier C, Mejia LF. Incidence of retinal detachment following clear-

lens extraction in myopic patients. Retrospective analysis. Arch Ophthalmol.

1994;112:336-9.

16. Barraquer J. Anterior chamber plastic lenses. Results of and conclusions from five

years’ experience. Trans Ophthalmol Soc UK. 1959;79:393-424.

17. Baumeister M, Buhren J, Kohnen T. Position of angle-supported, iris-fixated, and

ciliary sulcus-implanted myopic phakic intraocular lenses evaluated by Scheimpflug

photography. Am J Ophthalmol. 2004;138:723-31.

Page 69: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

68

18. Bellucci R, Morselli S, Piers P. Comparison of wavefront aberrations and optical

quality of eyes implanted with five different intraocular lenses. J Refract Surg.

2004;20:297-306.

19. Benedetti S, Casamenti V, Marcaccio L, Brogioni C, Assetto V. Correction of myopia

of 7 to 24 diopters with the Artisan phakic intraocular lens: two-year follow-up. J

Refract Surg. 2005;21:116-26.

20. Benson WE. Retinal detachment diagnosis and managment. Philadelphia: JB

Lippincott,1988.

21. Bourne WM, Nelson LR, Hodge DO. Central corneal endothelial cell changes over a

ten-year period. Invest Ophthalmol Vis Sci. 1997;38:779-82.

22. Brauweiler PH, Wehler T, Busin M. High incidence of cataract formation after

implantation of a silicone posterior chamber lens in phakic, highly myopic eyes.

Ophthalmology. 1999;106:1651-5.

23. Brunette I, Bueno JM, Harissi-Dagher M, Parent M, Podtetenev M, Hamam H. Optical

quality of the eye with the Artisan phakic lens for the correction of high myopia.

Optom Vis Sci. 2003;80:167-74.

24. Budo C, Hessloehl JC, Izak M, Luyten GP, Menezo JL, Sener BA, Tassignon MJ,

Termote H, Worst JG. Multicenter study of the Artisan phakic intraocular lens. J

Cataract Refract Surg. 2000;26:1163-71.

25. Buhren J, Kuhne C, Kohnen T. Influence of pupil and optical zone diameter on higher-

order aberrations after wavefront-guided myopic LASIK. J Cataract Refract Surg.

2005;31:2272-80.

26. Buratto L, Ferrari M. Indications, techniques, results, limits and complications of laser

in situ keratomileusis. Curr Opin Ophthalmol. 1997;8:59-66.

27. Burton TC. Preoperative factors influencing anatomic success rates following retinal

detachment surgery. Trans Sect Ophthalmol Am Acad Ophthalmol Otolaryngol.

1977;83:499-505.

28. Chalita MR, Chavala S, Xu M, Krueger RR. Wavefront analysis in post-LASIK eyes

and its correlation with visual symptoms, refraction, and topography. Ophthalmology.

2004;111:447-53.

29. Chan JW, Edwards MH, Woo GC, Woo VC. Contrast sensitivity after laser in situ

keratomileusis, one-year follow-up. J Cataract Refract Surg. 2002;28:1774-9.

30. Cheng H, Barnett JK, Vilupuru AS, Marsack JD, Kasthurirangan S, Applegate RA,

Roorda A. J Vis. 2004;16:272-80.

31. Cheng X, Bradley A, Hong X, Thibos LN. Relationship between refractive error and

monochromatic aberrations of the eye. Optom Vis Sci. 2003;80:43-9.

32. Clement B, Montard R, Creisson G, Lebreton O, Montard M. Etude de la motilité

pupillaire chez le sujet phaque porteur d’un implant Artisan®. J Fr Ophtalmol.

2006 ;29:404-8.

33. Colin J, Robinet A. Clear lensectomy and implantation of a low-power posterior

chamber intraocular lens for correction of high myopia: a four-year follow up.

Ophthalmology. 1997;104:73-8.

34. Colin J. Bilensectomy: the implications of removing phakic intraocular lenses at the

time of cataract extraction. J Cataract Refract Surg. 2000;26:2-3.

35. Curtin BJ. The myopias. Basic science and clinical managment. Philadelphia: Harper

and Row,1985.

36. Dart JK. Disease and risks associated with contact lenses. Br J Ophthalmol.

1993;77:49-53.

37. Delmarcelle Y, François J, Goes F, Collignon-Brach J, Luyckx-Bacus J, Verbraeken

H. Clinical ocular biometry (oculometry). Bull Soc Belge Ophtalmol. 1976;172:1-608.

Page 70: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

69

38. Dick HB, Aliyeva S, Tehrani T. Change in pupil size after implantation of an iris-

fixated toric phakic intraocular lens. J Cataract Refract Surg. 2005;31:302-7.

39. Dietze HH, Cox MJ. Limitations of correcting spherical aberration with aspheric

intraocular lenses. J Refract Surg. 2005;21:S541-6.

40. Duke-Elder S, Abrams D. Ophthalmics optics and refraction in: Duke-Elder S,

Abrams D. System of ophthalmology. London:H Kimpton,1978:300-382.

41. El Danasoury MA, El Maghraby A, Gamali TO. Comparison of iris-fixed Artisan lens

implantation with excimer laser in situ keratomileusis in correcting myopia between -

9.00 and -19.50 diopters: a randomized study. Ophthalmology. 2002;109(5):955-64.

42. Fechner PU, van der Heijde GL, Worst JG. The correction of myopia by lens

implantation into phakic eyes. Am J Ophthalmol. 1989;107:659-63.

43. Fechner PU, Strobel J, Wichmann W. Correction of myopia by implantation of a

concave Worst-iris claw lens into phakic eyes. Refract Corneal Surg. 1991;7:286-98.

44. Fechner PU, Haigis W, Wichmann W. Posterior chamber myopia lenses in phakic

eyes. J Cataract Refract Surg. 1996;22:178-82.

45. Fechner PU, Haubitz I, Wichmann W, Wulff W. Worst-Fechner biconcave minus

power phakic iris-claw lens. J Refract Surg. 1999;15:93-105.

46. Fujikado T, Kuroda T, Ninomiya S, Maeda N, Tano Y, Oshika T, Hirohara Y, Mihashi

T. Age-related changes in ocular and corneal aberrations. Am J Ophthalmol.

2004;138:143-6.

47. Gatinel D, Hoang-Xuan T, Azar DT. Determination of corneal asphericity after

myopia surgery with the excimer laser: a mathematical model. Invest Ophthalmol Vis

Sci. 2001;42:1736-42.

48. Gatinel D, Haouat M, Hoang-Xuan T. Etude des paramètres permettant la description

mathémathique de l’asphéricité cornéenne. J Fr Ophtalmol. 2002;25:81-90.

49. Gatinel D, Malet J, Azar D, Hoang-Xuan T. Effect of the pupil diameter on the

wavefront Zernike terms. Invest Ophthalmol Vis Sci, ARVO 2003, Abstract #966.

50. Gatinel D. Principes de l’aberrométrie et des profils d’ablation personnalisés établis

après recueil du front d’ondes in: Gatinel D, Hoang-Xuan T. Le LASIK de la théorie à

la pratique. Paris: Elsevier,2003:137-149.

51. Gatinel D. Aberrations monochromatiques de haut degré : définition et conséquence

sur la fonction visuelle in: Gatinel D, Hoang-Xuan T. Le LASIK de la théorie à la

pratique. Paris: Elsevier,2003:151-159.

52. Gatinel D, Delair E, Abi-Farah H, Hoang-Xuan T. Etude de la distribution et de

l’énantiomorphisme des aberrations optiques de haut degré. J Fr Ophtalmol.

2005;28:1041-50.

53. Guell JL, Vazquez M, Gris O, De Muller A, Manero F. Combined surgery to correct

high myopia: iris claw phakic intraocular lens and laser in situ keratomileusis. J

Refract Surg. 1999;15:529-37.

54. Guirao A, RedondoM, Geraghty E, Piers P, Norrby S, Artal P. Corneal optical

aberrations and retinal image quality in patients in whom monofocal intraocular lenses

were implanted. Arch Ophthalmol. 2002;120:1143-51.

55. Guirao A, Tejedor J, Artal P. Corneal aberrations before and after small-incision

cataract surgery. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2004;45:4312-9.

56. Guyton DL, Uozato H, Wisnicki HJ. Rapid determination of intraocular lens tilt and

decentration through the undilated pupil. Ophthalmology. 1990;97:1259-64.

57. Harto MA, Menezo JL, Perez L, Cisneros A. Correcion de la alta myopia con lentes

intraoculares (Worst-Fechner) en ojos faquicos. Arch Soc Esp Oftalmol. 1992;62:267-

74.

Page 71: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

70

58. He JC, Sun P, Held R, Thorn F, Sun X, Gwiazda JE. Wavefront aberrations in eyes of

emmetropic and moderately myopic children and young adults. Vision Res.

2002;42:1063-70.

59. Hersh PS, Brint SF, Maloney RK, Durrie DS, Gordon M, Michelson MA, Thompson

VM, Berkeley RB, Schein OD, Steinert RF. Photorefractive keratectomy versus Laser

in situ keratomileusis for moderate to high myopia. A randomized prospective study.

Ophthalmology. 1998;105:1512-23.

60. Hoffer KJ. Biometry of 7500 cataractous eyes. Am J Ophthalmol. 1980;90:360-8.

61. Holladay JT, Dudeja DR, Chang J. Functional vision and corneal changes after laser in

situ keratomileusis determined by contrast sensitivity, glare testing, and corneal

topography. J Cataract Refract Surg. 1999;25:663-9.

62. Iseli HP, Jankov M, Bueeler M, Wimmersberger Y, Seiler T, Mrochen M. Corneal and

total wavefront aberrations in phakic and pseudophakic eyes after implantation of

monofocal foldable inraocular lenses. J Catarct Refract Surg. 2006;32:762-71.

63. Kelly JE, Mihashi T, Howland HC. Compensation of corneal horizontal/vertical

astigmatism, lateral coma, and spherical aberration by internal optics of the eye. J Vis.

2004;4:262-71.

64. Keuch RJ, Bleckmann H. Pupil diameter changes and reaction after posterior phakic

intraocular lens implantation. J Cataract Refract Surg. 2002;28:2170-2.

65. Korynta J, Bok J, Cendelin J, Michalova K. Computer modeling of visual impairment

caused by intraocular lens misalignment. J Cataract Refract Surg. 1999;25:100-5.

66. Krumeich JH, Daniel J, Gast R. Closed-system technique for implantation of iris-

supported negative-power intraocular lens. J Refract Surg. 1996;12:334-40.

67. Kuroda T, Fujikado T, Maeda N, Oshika T, Hirohara Y, Mihashi T. Wavefront

analysis in eyes with nuclear or cortical cataract. Am J Ophthalmol. 2002;134:1-9.

68. Landesz M, Worst JG, Siertsema JV, van Rij G. Correction of high myopia with the

Worst myopia claw intraocular lens. J Refract Surg. 1995;11:16-25.

69. Landesz M, Worst JG, van Rij G. Long-term results of correction of high myopia with

an iris claw phakic intraocular lens. J Refract Surg. 2000;16:310-6.

70. Landesz M, van Rij G, Luyten G. Iris-claw phakic intraocular lens for high myopia. J

Refract Surg. 2001;17:634-40.

71. Lesueur L, Munoz-Sastre MT, Millet E, Dabadie B, Arné JL. Les prédicteurs de

qualité de vie en chirurgie réfractive. J Fr Ophtalmol. 2003;26:699-709.

72. Liang J, Grimm B, Goelz S, Brille JF. Objective measurement of wave aberrations of

the human eye with use of a Hartmann-Shack wave-front sensor. J Opt Soc Am A Opt

Image Sci Vis. 1994;11:1949-57.

73. Liang J, Williams DR. Aberrations and retinal image quality of the normal human eye.

J Opt Soc Am A Opt Image Sci Vis. 1997;14:2873-83.

74. Lifshitz T, Levy J, Aizenman I, Klemperer I, Levinger S. Artisan phakic intraocular

lens for correcting high myopia. Int Ophthalmol. 2004;25:233-8.

75. Lombardo AJ, Hardten DR, McCulloch AG, Demarchi JL, Davis EA, Lindstrom RL.

Changes in contrast sensitivity after Artisan lens implantation for high myopia.

Ophthalmology. 2005;112:278-85.

76. Magallanes R, Shah S, Zadok D, Chayet AS, Assil KK, Montes M, Robledo N.

Stability after laser in situ keratomileusis in moderately and extremely myopic eyes. J

Cataract Refract Surgery. 2001;27:1007-12.

77. Malecaze F, Hulin H, Bierer P. Correction de la myopie forte par l’implant phaque

fixé à l’iris (Implant Artisan). J Fr Ophtalmol. 2000;23:879-83.

Page 72: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

71

78. Malecaze FJ, Hulin H, Bierer P, Fournie P, Grandjean H, Thalamas C, Guell JL. A

randomized paired eye comparison of two techniques for treating moderately high

myopia: LASIK and artisan phakic lens. Ophthalmology. 2002;109:1622-30.

79. Maloney RK, Nguyen LH, John ME. Artisan phakic intraocular lens for myopia:

short-term results of a prospective, multicenter study. Ophthalmology. 2002;109:1631-

41.

80. Marcos S, Moreno-Barriuso E, Llorente L, Navarro R, Barbero S. Do myopic eyes

suffer from larger amount of aberrations? Myopia 2000: Proceedings of the VIII

International conference on Myopia. Boston MA:New England College of Optometry

Press,2000:118-21.

81. Marcos S, Barbero S, Llorente L, Merayo-Lloves J. Optical response to LASIK

surgery for myopia from total and corneal aberration measurements. Invest

Ophthalmol Vis Sci. 2001;42:3349-56.

82. Martinez CE, Applegate RA, Klyce SD, McDonald MB, Medina JP, Howland HC.

Effect of pupillary dilation on corneal optical aberrations after photorefractive

keratectomy. Arch Ophthalmol. 1998;116:1053-62.

83. McLellan JS, Marcos S, Prieto PM, Burns SA. Imperfect optics may be the eye’s

defense against chromatic blur. Nature. 2002;417:174-6.

84. McLellan JS, Prieto PM Marcos S, Burns SA. Effect of interactions among wave

aberrations on optical image quality. Vision Res. 2006;46:3009-16.

85. Melamud A, Chalita MR, Krueger RR, Lee MS. Comatic aberration as a cause of

monocular diplopia. J Cataract Refract Surg. 2006;32:529-32.

86. Menezo JL, Cisneros AL, Harto M. Extracapsular cataract extraction and implantation

of a low power lens for high myopia. J Cataract Refract Surgery. 1988;14:409-12.

87. Menezo JL, Cisneros AL, Cervera M, Harto M. Iris-claw phakic lens. Intermediate and

long-term corneal endothelial changes. Eur J Implant Ref Surg. 1994;6:195-9.

88. Menezo JL, Cisneros A, Hueso JR, Harto M. Long-term results of surgical treatment

of high myopia with Worst-Fechner intraocular lenses. J Cataract Refract Surg.

1995;21:93-8.

89. Menezo JL, Avino JA, Cisneros A, Rodriguez-Salvador V, Martinez-Costa R. Iris

claw phakic intraocular lens for high myopia. J Refract Surg. 1997;13:545-55.

90. Menezo JL, Cisneros AL, Rodriguez-Salvador V. Endothelial study of iris-claw phakic

lens: four year follow-up. J Cataract Refract Surg. 1998;24:1039-49.

91. Menezo JL, Peris-Martinez C, Cisneros-Lanuza AL, Martinez-Costa R. Rate of

cataract formation in 343 highly myopic eyes after implantation of three types of

phakic intraocular lenses. J Refract Surg. 2004;20:317-24.

92. Mierdel P, Kaemmerer M, Krinke HE, Seiler T. Effects of photorefractive keratectomy

and cataract surgery on ocular optical errors of higher order. Graefes Arch Clin Exp

Ophthalmol. 1999;237:725-9.

93. Miller JM, Anwaruddin R, Straub J, Schwiegerling J. Higher order aberrations in

normal, dilated, intraocular lens, and laser in situ keratomileusis corneas. J Refract

Surg. 2002;18:S579-S83.

94. Montes-Mico R, Caliz A, Alio JL. Wavefront analysis of higher order aberrations in

dry eye patients. J Refract Surg. 2004;20:243-7.

95. Moreno-Barriuso E, Merayo-Lloves J, Marcos S, Navarro R, Llorente L, Barbero S.

Ocular aberrations before and after myopic corneal refractive surgery: LASIK-induced

changes measured with Laser Ray Tracing. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2001;42:1396-

403.

96. Mrochen M, Kaemmerer M, Seiler T. Wavefront-guided laser in situ keratomileusis:

early results in three eyes. J Refract Surg. 2000;16:116-21.

Page 73: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

72

97. Mrochen M, Kaemmerer M, Mierdel P, Seiler T. Increased higher-order optical

aberrations after laser refractive surgery: a problem of subclinical decentration. J

Cataract Refract Surg. 2001;27:362-9.

98. Mrochen M, Semchishen V. From scattering to wavefront what’s in between? J

Refract Surg. 2003;19:S597-601.

99. Munoz G, Albarran-Diego C, Montes-Mico R, Rodriguez- Galietero A, Alio JL.

Spherical aberration and contrast sensitivity after cataract surgery with the Tecnis

Z9000 intraocular lens. J Cataract Refract Surg. 2006;32:1320-7.

100. Mutyala S, Mc Donald MB, Scheinblum KA, Ostrick MD, Brint SF, Thompson H.

Contrast sensitivity evaluation after laser in situ keratomileusis. Ophthalmology.

2000;107:1864-7.

101. Nakamura K, Bissen-Miyajima H, Toda I, Hori S, Tsubota K. Effect of laser in situ

keratomileusis correction on contrast visual acuity. J Cataract Refract Surg.

2001;27:357-61.

102. Netto MV, Ambrosio R Jr, Wilson SE. Pupil size in refractive surgery candidates. J

Refract Surg. 2004;20:337-42.

103. Nio YK, Jansonius NM, Fidler V, Geraghty E, Norrby S, Kooijman AC. Spherical and

irregular aberrations are important for the optimal performance of the human eye.

Ophthalmic Physiol Opt. 2002;22:103-12.

104. Nio YK, Jansonius NM, Geraghty E, Norrby S, Kooijman AC. Effect of intraocular

lens implantation on visual acuity, contrast sensitivity, and depth of focus. J Cataract

Refract Surg. 2003;29:2073-81.

105. O’Brart DPS, Corbett MC, Lohmann CP, et al. The effects of ablation diameter on the

outcome of excimer laser photorefractive keratectomy. A prospective, randomized,

double-blind study. Arch Ophthalmol. 1995;113:438-43.

106. Oshika T, Miyata K, Tokunaga T, Samejima T, Amano, S, Tanaka S, Hirohara Y,

Mihashi T, Maeda N, Fujikado T. Higher order wavefront aberrations of cornea and

magnitude of refractive correction in laser in situ keratomileusis. Ophthalmology.

2000;109:1154-8.

107. Oshika T, Kawana K, Hiraoka T, Kaji Y, Kiuchi T. Ocular higher-order wavefront

aberration caused by major tilting of intraocular lens. Am J Ophthalmol.

2005;140:744-6.

108. Padmanabhan P, Yoon G, Porter J, Rao SK, Roy J, Choudhury M. Wavefront

aberrations in eyes with Acrysof monofocal intraocular lenses. J Refract Surg.

2006;22:237-42.

109. Pallikaris IG, Kalyvianaki MI, Kymionis GD, Panagopoulou SI. Phakic refractive lens

implantation in high myopic patients: one-year results. J Cataract Refract Surg.

2004;30:1190-7.

110. Paquin MP, Hamam H, Simonet P. Objective measurement of optical aberrations in

myopic eyes. Optom Vis Sci. 2002;79:285-91.

111. Perez-Santonja JJ, Hernandez JL, Benitez del Castillo JM, Rodriguez-Bermejo C, Zato

MA. Fluorophotometry in myopic phakic eyes with anterior chamber intraocular

lenses to correct severe myopia. Am J Ophthalmol. 1994;118:316-21.

112. Perez-Santonja JJ, Iradier MT, Benitez del Castillo JM, Serrano JM, Zato MA.

Chronic subclinical inflammation in phakic eyes with intraocular lenses to correct

myopia. J Cataract Refract Surg. 1996;22:183-7.

113. Perez-Santonja JJ, Iradier MT, Sanz-Iglesias L, Serrano JM, Zato MA. Endothelial

changes in phakic eyes with anterior chamber intraocular lens to correct high myopia.

J Cataract Refract Surg. 1996;22:1017-22.

Page 74: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

73

114. Perez-Santonja JJ, Bueno JL, Zato MA. Surgical correction of high myopia in phakic

eyes with Worst-Fechner myopia intraocular lenses. J Refract Surg. 1997;13:268-84.

115. Perez-Santonja JJ, Sakla HF, Alio JL. Contrast sensitivity after laser in situ

keratomileusis. J Cataract Refract Surg. 1998;24:183-9.

116. Perez-Santonja JJ, Alio JL, Jimenez-Alfaro I, Zato MA. Surgical correction of severe

myopia with an angle-supported phakic intraocular lens. J Cataract Refract Surg.

2000;26:1288-302.

117. Perez-Torregrosa VT, Menezo JL, Harto MA, Maldonado MJ, Cisneros A. Digital

system measurement of decentration of Worst-Fechner iris claw myopia intraocular

lens. J Refract Surg. 1995;11:26-30.

118. Periman LM, Ambrioso R Jr, Harrison DA, Wilson SE. Correlation of pupil sizes

measured with a mesopic infrared pupillometer and a photopic topographer. J Refract

Surg. 2003;19:555-9.

119. Pesudovs K, Marsack JD, Donnelly WJ 3rd, Thibos LN, Applegate RA. Measuring

visual acuity mesopic or photopic conditions, and high or low contrast letters? J

Refract Surg. 2004;20:S508-14.

120. Pesudovs K, Dietze H, Stewart OG, Noble BA, Cox MJ. Effect of cataract surgery

incision location and intraocular lens type on ocular aberrations. J Cataract Refract

Surg. 2005;31:725-34.

121. Platt BC, Shack R. History and principles of Shack-Hartmann wavefront sensing. J

Refract Surg. 2001;17:S573-7.

122. Pop M, Mansour M, Payette Y. Ultrasound biomicroscopy of the iris-claw phakic

intraocular lens for high myopia. J Refract Surg. 1999;15:632-5.

123. Pop M, Payette Y. Initial results of endothelial cell counts after Artisan lens for phakic

eyes: an evaluation of the United States Food and Drug Administration Ophtec Study.

Ophthalmology. 2004;111:309-17.

124. Rohart C, Lemarinel B, Hoang-Xuan T, Gatinel D. Ocular aberrations after cataract

surgery with hydrophobic and hydrophilic acrylic intraocular lenses: comparative

study. J Cataract Refract Surg. 2006:32;1201-5.

125. Rosen E, Gore C. Staar Collamer posterior chamber phakic intraocular lens to correct

myopia and hyperopia. J Cataract Refract Surg. 1998;24:596-606.

126. Ruiz-Moreno JM, de la Vega C, Ruiz-Moreno O, Alio JL. Choroidal

neovascularization in phakic eyes with anterior chamber intraocular lenses to correct

high myopia. J Cataract Refract Surg. 2003;29:270-4.

127. Ruiz-Moreno JM, Alio JL. Incidence of retinal disease following refractive surgery in

9,239 eyes. J Refract Surg. 2003;19:534-47.

128. Sarver EJ, Sanders DR, Vukich JA. Image quality in myopic eyes corrected with laser

in situ keratomileusis and phakic intraocular lens. J Refract Surg. 2003;19:397-404.

129. Schepens CL, Marden D. Data on the natural history of retinal detachment. Further

characterization of certain unilateral non traumatic cases. Am J Ophthalmol.

1966;61:213-26.

130. Schultz RO, Glasser DB, Matsuda M, Yee RW, Edelhauser HF. Response of the

corneal endothelium to cataract surgery. Arch Ophthalmol. 1986;104:1164-9.

131. Schumer DJ, Harkaran SB, Brown KL. Dark-adapted pupil sizes in prospective

evaluation of laser in situ keratomileusis patients. J Refract Surg. 2000;16:S239-241.

132. Schwiegerling J. Scaling Zernike expansion coefficients to different pupil sizes. J Opt

Soc Am A Opt Image Sci Vis. 2002;19:1937-45

133. Seiler T, Kaemmerer M, Mierdel P, Krinke HE. Ocular optical aberrations after

photorefractive keratectomy for myopia and myopic astigmatism. Arch Ophthalmol.

2000;118:17-21.

Page 75: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

74

134. Seo KY, Lee JB, Kang JJ, Lee ES, Kim EK. Comparison of higher-order aberrations

after LASEK with a 6.0 mm ablation zone and a 6.5 mm ablation zone with blend

zone. J Cataract Refract Surg. 2004;30:653-7.

135. Shaw EL, Rao GN, Arthur EJ, Aquavella JV. The functional reserve of corneal

endothelium. Ophthalmology. 1978;85:640-9.

136. Stamler JF. The complications of contact lens wear. Curr Opin Ophthalmol.

1998;9:66-71.

137. Strampelli B. Anterior chamber lenses. Arch Ophthalmol. 1954;66:12-7.

138. Stulting RD, Carr JD, Thompson KP, Waring GO 3rd, Wiley WM, Walker JG.

Complications of laser in situ keratomileusis for the correction of myopia.

Ophthalmology. 1999;106:13-20.

139. Taketani F, Matsuura T, Yukawa E, Hara Y. Influence of intraocular lens tilt and

decentration on wavefront aberrations. J Cataract Refract Surg. 2004;30:2158-62.

140. Taketani F, Yukawa E, Yoshii T, Sugie Y, Hara Y. Influence of intraocular lens

optical design on high-order aberrations. J Cataract Refract Surg. 2005;31:969-72.

141. Tehrani M, Dick HB. The "sandwich technique" for iris-fixated phakic intraocular lens

implantation. J Refract Surg. 2006;22:96-8.

142. Tehrani M, Dick HB. Changes in higher-order aberrations after implantation of a

foldable iris-claw lens in myopic phakic eyes. J Cataract Refract Surg. 2006;32:250-4.

143. Thibos LN, Hong X, Bradley A, Cheng X. Statistical variation of aberration stucture

and image quality in a normal population of healthy eyes. J Opt Soc Am A Opt Image

Sci Vis. 2002;19:2329-48.

144. Thibos LN. The optics of wavefront sensing. Ophthalmol Clin North Am.

2004;17:111-7.

145. Verdon W, Bullimore M, Maloney RK. Visual performance after photorefractive

keratectomy. A prospective study. Arch Ophthalmol. 1996;114:1465-72.

146. Verzella F. Refractive microsurgery of the lens in high myopia. Refract Corneal Surg.

1990;6:273-5.

147. Vilarrodona L, Barrett GD, Johnson B. High-order aberrations in pseudophakia with

different intraocular lenses. J Cataract Refract Surg. 2004;30:571-5.

148. Vitale S, Schein OD, Meinert CL, Steinberg EP. The refractive status and vision

profile: a questionnaire to measure vision-related quality of life in persons with

refractive error. Ophthalmology. 2000;107:1529-39.

149. Vongthongsri A, Phusitphoykai N, Naripthapan P. Comparison of wavefront-guided

customized ablation vs. conventional ablation in laser in situ keratomileusis. J Refract

Surg. 2002;18:S332-5.

150. Wang L, Dai E, Koch DD, Nathoo A. Optical aberrations of the human anterior

cornea. J Cataract Refract Surg. 2003;29:1514-21.

151. Wang L, Koch DD. Ocular higher-order aberrations in individuals screened for

refractive surgery. J Cataract Refract Surg. 2003;29:1896-903.

152. Wang L, Santaella RM, Booth M, Koch DD. Higher-order aberrations from the

internal optics of the eye. J Cataract Refract Surg. 2005;31:1512-9.

153. Wang Y, Zhao K, Jin Y, Niu Y, Zuo T.Changes of higher order aberration with

various pupil sizes in the myopic eye. J Refract Surg. 2003;19:S270-4.

154. Werblin TP. Long-term endothelial cell loss following phacoemulsification: model for

evaluating endothelial damage after intraocular surgery. Refract Corneal Surg.

1993;9:29-35.

155. Worst JGF, van der Veen G, Los LI. Refractive surgery for high myopia. The Worst-

Fechner biconcave iris claw lens. Doc Ophthalmol. 1990;75:335-41.

Page 76: UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE THESE POUR …doxa.u-pec.fr/theses/th0247729.pdf · A Monsieur le Docteur Damien GATINEL, qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse. ... Monsieur

75

156. Yamane N, Miyata K, Samejima T, Hiraoka T, Kiuchi T, Okamoto F, Hirohara Y,

Mihashi T, Oshika T. Ocular higher-order aberrations and contrast sensitivity after

conventional laser in situ keratomileusis. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2004;45:3986-

90.

157. Yoon H, Macaluso DC, Moshirfar M, Lundergan M. Traumatic dislocation of an

Ophtec Artisan phakic intraocular lens. J Refract Surg. 2002;18:481-3.

158. Zheng L, Merriam JC, Zaider M. Astigmatism and visual recovery after « large

incision » extracapsular cataract surgery and « small » incisions for

phakoemulsification. Trans Am Ophthalmol Soc. 1997;95:387-415.