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marinebzh
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CONDUITE A TENIR DEVANT
UNE DYSPNEE LARYNGEE
DE L'ADULTE
Marine Benois - DCEM4
PLAN
1 – Rappel anatomique du Larynx
2 – Diagnostiquer une dyspnée laryngée
3 – étiologies de dyspnée laryngée
4 – principes de prise en charge
5 – Autour d'un cas de dyspnée laryngée de l'adulte ….
RAPPEL ANATOMIQUE
Reconnaître une dyspnée laryngée
Bradypnée inspiratoire
● Tirage
● Cornage : bruit inspiratoire rauque sourd
● Stridor : bruit aigu et sifflant
● Toux rauque / dysphonie variable
Diagnostic topographique
● Siège sus-glottique
– Stridor
– Dysphagie / stase salivaire
– Voix étouffée
● Siège sous-glottique – Toux rauque et aboyante
– Cornage
– Voix grave et rauque
Identifier les signes de gravité
Terrain : âge extrême – pathologie respiratoire sous jacente
Signes de détresse respiratoire aiguë
- Signes de lutte
- Signes d'hypoxie
- Signes d'hypercapnie
- Signes d'épuisement : disparition du tirage, bradypnée
Terrain : âge extrême – pathologie respiratoire sous jacente
Signes de détresse respiratoire aiguë
- Signes de lutte
- Signes d'hypoxie
- Signes d'hypercapnie
- Signes d'épuisement : disparition du tirage, bradypnée
Etiologies
1- Tumeurs du larynx : dont papillomatoses laryngées à HPV
2- Paralysies laryngées : ● Centrale bulbaire ou dégénérative.
● Périphérique : tumorale ou traumatique accidentelle ou secondaire à la chirurgie notamment thyroïdienne
3- Les sténoses laryngées : ● Post traumatique, post intubation, post trachéotomie, ou
secondaire à une chirurgie du larynx
● 4- Les causes inflammatoires et infectieuses :
● Œdèmes allergiques du larynx : Après ingestion alimentaire, piqûre d’insecte, prise de médicament...
Tableau d’œdème de Quincke
● Epiglottite aigue: infection à hémophilus influenzae. (rare)
5- Traumatisme laryngé
6- Corps étranger du larynx
Photo : normalement pas de nasofibro ni d'abaisse langue car risque d'asphyxie
Œdème et micro-abcès de l'épiglotte
CAT :- intubation en position assise si besoin sinon trachéotomie- C3G iv + CTC iv
Examen clinique
INTERROGATOIRE
● Antécédents médico-chirurgicaux
● Habitus : alcool - tabac
● Mode de début - mode évolutif.
● Signes associés : dysphonie, dysphagie, AEG
EXAMEN PHYSIQUE
– Prise des constantes, FR et sat ++
– Recherche de signes de gravité
– Recherche d'orientation (infra ou supra glottique)
● ORL :
– Examen endobuccal
– Laryngoscopie directe et indirecte
– Nasofibroscopie
● Général :
– Palpation des aires ganglionnaires
TRAITEMENT
Mesures générales
● Libération des VAS
- Oxygénothérapie
- Position demi assise
- Intubation oro-trachéale : si gravité extrême.
- Trachéotomie en cas d’échec des autres méthodes.
● Corps étranger : manœuvre de Heimlich →échec : trachéotomie de sauvetage.
CAS CLINIQUE
Un homme de 57 ans se présente ce jour aux urgences pour dyspnée d'aggravation récente.
● Ses antécédents se résument à une hypertension artérielle bien équilibrée sous Triatec ainsi qu'une BPCO traitée par ventoline et symbicort, non réévaluée depuis des années.
● Il présente un tabagisme actif évalué à 70 PA, consommation alcoolique difficilement chiffrable mais quotidienne.
● A l'interrogatoire, le patient a du mal à s'exprimer tant il est dyspnéique. Il vous explique être dyspnéique depuis plus de 2 mois, mais qu'il ne s'est pas inquiété pensant que cela était du à la BPCO, mais malgré la prise très fréquente de salbutamol, il est de plus en plus gêné. Sa voix est aussi « plus rauque » mais cela ne gênait pas le patient,
● Il vous rapporte également une asthénie croissante depuis 3 mois avec une perte de poids de 3Kg.
● Premières mesures d'urgence
– Oxygénothérapie bas débit car patient BPCO initialement 2L/min objectif sat > 92 %
– Position semi-assise
– Mesures habituelles de conditionnement / scope
● Examen physique de débrouillage
– Prise des constantes, recherche de signes de gravité
– Palpation des aires ganglionnaires, cervicales
– Examen ORL complet avec nasofibroscopie et si tolérée laryngoscopie indirecte
– Examen général, cardio-pulmonaire, recherche de foyer, point d'appel infectieux
● L'examen physique retrouve un patient franchement dyspnéique, présentant des signes de lutte dont un tirage intercostal ainsi qu'une cyanose des extrémités.
● Vous retrouvez de plus :
– Une adénopathie jugulo-carotidienne droite de 3,5cm de diamètre
– Un état dentaire très altéré
– Une masse bourgeonnante volumineuse de la corde vocale droite à la nasofibroscopie…
● Lors la réalisation de cette fibroscopie, le patient désature
brutalement à 84%, vous arrêtez le geste. Malgré une oxygénothérapie optimale, le patient reste dans un état critique, vous observez une diminution des signes de lutte initiaux et votre patient s'enfonce...
● Très rapidement le réanimateur vous rejoint, et le patient est immédiatement transféré en réanimation.
● Vous décidez de réaliser une trachéotomie de sauvetage, le patient étant difficilement intubable du fait de la tumeur que vous venez de visualiser.
● Epilogue : le patient s'en sort finalement.
● Un carcinome épidermoïde laryngé T3 N2 Mo (T3 : larynx
immobile, N2 car ADNP entre 3 et 6cm) est finalement diagnostiqué.
● Ce patient bénéficiera d'une pharyngo-laryngectomie totale non conservatrice, sa trachéotomie sera définitive. Il bénéfiera également d'une radiothérapie adjuvante et d'une chimiothérapie néo-adjuvante.
Conclusion
Une dyspnée laryngée peut révéler un cancer épidermoïde du larynx, surtout chez un patient alcoolo-tabagique.
Généralement, il s'agit d'une dyspnée d'installation progressive, mais la prise en charge peut-être tardive, notamment en cas de BPCO associée ou d'IC, car il s'agit de patients dyspnéiques « à l'état basal » .
Le recours à la trachéotomie se justifie du fait du risque de lésion laryngée en cas de masse tumorale importante, de l'urgence et de la quasi inéluctabilité d'un tel geste à court terme...
Merci !