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1 UNIVERSITÉ PIERRE ET MARIE CURIE Paris 6 FACULTÉ DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE Année 2014 THÈSE N°2014PA06G045 DOCTORAT EN MÉDECINE SPÉCIALITÉ : MÉDECINE GÉNÉRALE PAR Monsieur Deniz Nalbantoglu NÉ LE 24 AOÛT 1982 À IZMIR (TURQUIE) PRÉSENTÉE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 19 JUIN 2014 Validation du modèle d’Ajzen appliqué au comportement de consommation de médicaments d’automédication Présidente du jury : Pr Anne-Marie Magnier Membre du jury : Pr Alain Baumelou Membre du jury : Pr Jean Lafortune Directeur de thèse : Pr Luc Martinez Cadre réservé à l’administration Paris le Vu et permis d’imprimer Pour le président de l’université et par délégation

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UNIVERSITÉ PIERRE ET MARIE CURIE Paris 6

FACULTÉ DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE

Année 2014 THÈSE N°2014PA06G045

DOCTORAT EN MÉDECINE

SPÉCIALITÉ : MÉDECINE GÉNÉRALE

PAR

Monsieur Deniz Nalbantoglu

NÉ LE 24 AOÛT 1982 À IZMIR (TURQUIE)

PRÉSENTÉE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 19 JUIN 2014

Validation du modèle d’Ajzen appliqué au comportement de consommation de médicaments d’automédication

Présidente du jury : Pr Anne-Marie Magnier Membre du jury : Pr Alain Baumelou Membre du jury : Pr Jean Lafortune Directeur de thèse : Pr Luc Martinez Cadre réservé à l’administration Paris le Vu et permis d’imprimer Pour le président de l’université et par délégation

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LISTE DES PU‐PH Site Saint-Antoine AMARENCO Gérard REEDUCATION FONCTIONNELLE ET NEUROLOGIQUE AMSELEM Serge GENETIQUE ANDRE Thierry CANCEROLOGIE ANTOINE Jean Marie GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE / MEDECINE DE LA REPRODUCTION ARACTINGI Selim UNITE DE DERMATOLOGIE ARLET Guillaume BACTERIOLOGIE ARRIVE Lionel RADIOLOGIE AUCOUTURIER Pierre INSERM U.712 AUDRY Georges CHIRURGIE VISCERALE ET INFANTILE BALLADUR Pierre CHIRURGIE GENERALE ET DIGESTIVE BARDET Jean CARDIOLOGIE BAUD Laurent EXPLORATIONS FONCTIONNELLES PLURIDISCIPLINAIRES BAUDON Jean Jacques NEONATOLOGIE BEAUGERIE Laurent GASTRO-ENTEROLOGIE ET NUTRITION BEAUSSIER Marc ANESTHESIE ET REANIMATION BENIFLA Jean Louis GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE BENSMAN Albert NEPHROLOGIE, TRANSPLANTATIONS PEDIATRIQUES BERENBAUM Francis RHUMATOLOGIE BEREZIAT Gilbert UMR 7079 PHYSIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE BERNAUDIN Jean François HISTOLOGIE BIOLOGIE TUMORALE BILLETTE DE VILLEMEUR Thierry NEURO-PEDIATRIE BOCCON GIBOD Liliane ANATOMIE PATHOLOGIQUE BONNET Francis ANESTHESIE REANIMATION BORDERIE Vincent OPHTALMOLOGIE BOUCHARD Philippe ENDOCRINOLOGIE BOUDGHENE STAMBOULI Franck RADIOLOGIE BREART Gérard GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE CABANE Jean MEDECINE INTERNE CADRANEL Jacques PNEUMOLOGIE CALLARD Patrice ANATOMIE PATHOLOGIQUE CAPEAU Jacqueline INSERM U.680 CARBAJAL SANCHEZ Ricardo URGENCES PEDIATRIQUES CARBONNE Bruno GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE CARETTE Marie France RADIOLOGIE CASADEVALL Nicole HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE CAYRE Yvon HEMATOLOGIE IMMUNOLOGIQUE CHAZOUILLERES Olivier HEPATO GASTRO-ENTEROLOGIE CHOSIDOW Olivier DERMATOLOGIE-ALLERGOLOGIE CHOUAID Christos PNEUMOLOGIE CHRISTIN‐MAITRE Sophie ENDOCRINOLOGIE CLEMENT Annick PNEUMOLOGIE CLERGUE François ANESTHESIOLOGIE COHEN Aron CARDIOLOGIE CONSTANT Isabelle ANESTHESIOLOGIE REANIMATION COSNES Jacques GASTRO-ENTEROLOGIE COULOMB Aurore ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE DAMSIN Jean Paul ORTHOPEDIE

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DARAI Emile GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE DE GRAMONT Aimery ONCOLOGIE MEDICALE DENOYELLE Françoise OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE DEVAUX Jean Yves BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE DOUAY Luc HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE DOURSOUNIAN Levon CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE DUCOU LE POINTE Hubert RADIOLOGIE DURON Françoise ENDOCRINOLOGIE DUSSAULE Jean Claude PHYSIOLOGIE FAUROUX Brigitte GASTRO-ENTEROLOGIE ET NUTRITION PEDIATRIQUES FERON Jean Marc CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE FLEJOU Jean François ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE FLORENT Christian HEPATO GASTRO-ENTEROLOGIE FRANCES Camille DERMATOLOGIE-ALLERGOLOGIE FUNCK BRENTANO Christian PHARMACOLOGIE CLINIQUE GARABEDIAN Erea-Noël OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE GARBARG CHENON Antoine BACTERIOLOGIE VIROLOGIE GATTEGNO Bernard UROLOGIE GENDRE Jean Pierre GASTRO-ENTEROLOGIE ET NUTRITION GIRARD Pierre Marie MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES GIRARDET Jean Philippe GASTRO-ENTEROLOGIE ET NUTRITION PEDIATRIQUES GIROT Robert HEMATOLOGIE GOLD Francis NEONATOLOGIE GORIN Norbert HEMATOLOGIE CLINIQUE GRATEAU Gilles MEDECINE INTERNE GRIMFELD Alain PNEUMO-PEDIATRIE ET ALLERGOLOGIE GRIMPREL Emmanuel PEDIATRIE GENERALE GRUNENWALD Dominique CHIRURGIE THORACIQUE GUIDET Bertrand REANIMATION MEDICALE HAAB François UROLOGIE HELARDOT Pierre Georges CHIRURGIE VISCERALE INFANTILE HOURY Sidney CHIRURGIE DIGESTIVE ET VISCERALE HOUSSET Chantal BIOLOGIE CELLULAIRE-INSERM U.680 JAILLON Patrice PHARMACOLOGIE CLINIQUE JOUANNIC Jean‐Marie GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE JUST Jocelyne PNEUMOLOGIE ET ALLERGOLOGIE PEDIATRIQUES LACAINE François CHIRURGIE DIGESTIVE ET VISCERALE LACAU SAINT GUILY Jean OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE LACAVE Roger HISTOLOGIE BIOLOGIE TUMORALE LANDMAN‐PARKER Judith HEMATOLOGIE-ONCOLOGIE PEDIATRIQUE LAROCHE Laurent OPHTALMOLOGIE LE BOUC Yves EXPLORATIONS FONCTIONNELLES LEBEAU Bernard PNEUMOLOGIE LEGRAND Ollivier HEMATOLOGIE-ONCOLOGIE MEDICALE LEVERGER Guy HEMATOLOGIE ET ONCOLOGIE LEVY Richard NEUROLOGIE LIENHART André ANESTHESIE-REANIMATION LOTZ Jean Pierre CANCEROLOGIE LOUVET Christophe ONCOLOGIE

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MARIE Jean Pierre HEMATOLOGIE MARSAULT Claude RADIOLOGIE MASLIAH Joëlle INSERM U.538 MAURY Eric REANIMATION MEDICALE MAYAUD Marie Yves PNEUMOLOGIE MENU Yves RADIOLOGIE MEYER Bernard OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE MEYOHAS Marie Caroline MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES MICHEL Pierre Louis CARDIOLOGIE MILLIEZ Jacques GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE MIMOUN Maurice CHIRURGIE PLASTIQUE MITANCHEZ Delphine NEONATOLOGIE MONTRAVERS Françoise BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE MURAT Isabelle ANESTHESIE-REANIMATION NICOLAS Jean Claude VIROLOGIE OFFENSTADT Georges REANIMATION MEDICALE PAQUES Michel OPHTALMOLOGIE PARC Yann CHIRURGIE GENERALE ET DIGESTIVE PATERON Dominique SAU PAYE François CHIRURGIE GENERALE ET DIGESTIVE PERETTI Charles‐Siegfried PSYCHIATRIE D’ADULTES PERIE Sophie OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE PETIT Jean Claude BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE PIALOUX Gilles MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES POUPON Raoul HEPATO GASTRO-ENTEROLOGIE RENOLLEAU Sylvain REANIMATION NEONATALE RODRIGUEZ Diana NEURO-PEDIATRIE RONCO Pierre Marie NEPHROLOGIE ET DIALYSES RONDEAU Éric URGENCES NEPHROLOGIQUES - TRANSPLANTATION RENALE ROSMORDUC Olivier HEPATO GASTRO-ENTEROLOGIE ROUGER Philippe I.N.T.S. ROUZIER Roman GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE ROZENBAUM Willy MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES SAHEL José Alain OPHTALMOLOGIE SAUTET Alain CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE SEZEUR Alain CHIRURGIE GENERALE SIFFROI Jean Pierre GENETIQUE ET EMBRYOLOGIE MEDICALE SOUBRIER Florent DEPARTEMENT DE GENETIQUE TALBOT Jean Noël BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE THIBAULT Philippe UROLOGIE THOMAS Guy PSYCHIATRIE D’ADULTES THOUMIE Philippe REEDUCATION NEURO-ORTHOPEDIQUE TIRET Emmanuel CHIRURGIE GENERALE ET DIGESTIVE TOUBOUL Emmanuel RADIOTHERAPIE TOUNIAN Patrick GASTRO-ENTEROLOGIE ET NUTRITION TRAXER Olivier UROLOGIE TRUGNAN Germain INSERM U.538 TUBIANA Jean Michel RADIOLOGIE UZAN Serge GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE ET MEDECINE DE LA REPRODUCTION

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VALLERON Alain Jacques UNITE DE SANTE PUBLIQUE VAYSSAIRAT Michel CARDIOLOGIE VAZQUEZ Marie Paule STOMATOLOGIE ET CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE WENDUM Dominique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE WISLEZ Marie PNEUMOLOGIE LISTE DES PU‐PH Site Pitié-Salpêtrière ACAR Christophe CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE AGID Yves FEDERATION DE NEUROLOGIE AGUT Henri BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE-HYGIENE ALLILAIRE Jean-François PSYCHIATRIE D’ADULTES AMOURA Zahir MEDECINE INTERNE ASTAGNEAU Pascal EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE AURENGO André BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE AUTRAN Brigitte IMMUNOLOGIE BARROU Benoit UROLOGIE BASDEVANT Arnaud NUTRITION BAULAC Michel ANATOMIE / NEUROLOGIE BAUMELOU Alain NEPHROLOGIE BELMIN Joël MEDECINE INTERNE BENHAMOU Albert CHIRURGIE VASCULAIRE BENVENISTE Olivier MEDECINE INTERNE BERTRAND Jacques-Charles STOMATOLOGIE ET CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE BITKER Marc Olivier UROLOGIE BODAGHI Bahram OPHTALMOLOGIE BOISVIEUX Jean-François BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE BOURGEOIS Pierre RHUMATOLOGIE BRICAIRE François MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES BRICE Alexis GENETIQUE BRUCKERT Éric ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES CABANIS Emmanuel RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE CACOUB Patrice MEDECINE INTERNE CALVEZ Vincent VIROLOGIE ET BACTERIOLOGIE CAPRON Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE CARPENTIER Alexandre NEUROCHIRURGIE CATALA Martin CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE CATONNE Yves CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE CAUMES Éric MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES CESSELIN François BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLECULAIRE CHAMBAZ Jean BIOLOGIE CELLULAIRE CHARTIER-KASTLER Emmanuel UROLOGIE CHASTRE Jean REANIMATION MEDICALE CHERIN Patrick MEDECINE INTERNE CHIGOT Jean-Paul CHIRURGIE GENERALE CHIRAS Jacques RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE CLEMENT-LAUSCH Karine NUTRITION CLUZEL Philippe RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE COHEN David PEDO-PSYCHIATRIE

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COHEN Laurent NEUROLOGIE COMBES Alain REANIMATION MEDICALE CORIAT Pierre ANESTHESIOLOGIE - REANIMATION CHIRURGICALE CORNU Philippe NEURO-CHIRURGIE COURAUD François BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLECULAIRE DANIS Martin PARASITOLOGIE DAUTZENBERG Bertrand PNEUMOLOGIE DAVI Frédéric HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE DEBRE Patrice IMMUNOLOGIE DELATTRE Jean-Yves NEUROLOGIE DERAY Gilbert NEPHROLOGIE DERENNE Jean-Philippe PNEUMOLOGIE DOMMERGUES Marc GYNECOLOGIE - OBSTETRIQUE DORMONT Didier RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE DUBOIS Bruno NEUROLOGIE DURON Jean-Jacques CHIRURGIE DIGESTIVE DUGUET Alexandre PNEUMOLOGIE DUYCKAERTS Charles ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES EYMARD Bruno NEUROLOGIE FAUTREL Bruno RHUMATOLOGIE FERRE Pascal BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE FONTAINE Bertrand FEDERATION DE NEUROLOGIE FOSSATI Philippe PSYCHIATRIE D’ADULTES FOURET Pierre ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES GANDJBAKHCH Iradj CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE GIRERD Xavier THERAPEUTIQUE / ENDOCRINOLOGIE GOROCHOV Guy IMMUNOLOGIE GRENIER Philippe RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE GRIMALDI André ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES HAERTIG Alain MEDECINE LEGALE / UROLOGIE HANNOUN Laurent CHIRURGIE GENERALE HAUW Jean-Jacques ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES HELFT Gérard DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE HERSON Serge THERAPEUTIQUE /MEDECINE INTERNE HEURTIER Agnès ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES HOANG XUAN Khe NEUROLOGIE ISNARD Richard CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES ISNARD-BAGNIS Corinne NEPHROLOGIE JARLIER Vincent BACTERIOLOGIE-HYGIENE JOUVENT Roland PSYCHIATRIE D'ADULTES KATLAMA Christine MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES KHAYAT David ONCOLOGIE MEDICALE KIEFFER Edouard CHIRURGIE VASCULAIRE KLATZMANN David IMMUNOLOGIE KOMAJDA Michel CARDIOLOGIE ET MALADIES CARDIOVASCULAIRES KOSKAS Fabien CHIRURGIE VASCULAIRE LAMAS Georges OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE LANGERON Olivier ANESTHESIOLOGIE LAZENNEC Jean-Yves ANATOMIE / CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE LE FEUVRE Claude DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE

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LEBLOND Véronique HEMATOLOGIE CLINIQUE LEENHARDT Laurence ENDOCRINOLOGIE / MEDECINE NUCLEAIRE LEFRANC Jean-Pierre CHIRURGIE GENERALE LEHERICY Stéphane RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE LEHOANG Phuc OPHTALMOLOGIE LEMOINE François IMMUNOLOGIE LEPRINCE Pascal CHIRURGIE THORACIQUE LUBETZKI Catherine FEDERATION DE NEUROLOGIE LYON-CAEN Olivier FEDERATION DE NEUROLOGIE MALLET Alain BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE MARIANI Jean BIOLOGIE CELLULAIRE/MEDECINE INTERNE MAZERON Jean-Jacques RADIOTHERAPIE MAZIER Dominique PARASITOLOGIE MEININGER Vincent NEUROLOGIE MENEGAUX Fabrice CHIRURGIE GENERALE MERLE- Hélène HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE METZGER Jean-Philippe CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES MONTALESCOT Gilles CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES OPPERT Jean-Michel NUTRITION PASCAL-MOUSSELLARD Hugues CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE PAVIE Alain CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE. PERRIGOT Michel REEDUCATION FONCTIONNELLE PETITCLERC Thierry BIOPHYSIQUE / NEPHROLOGIE PIERROT-DESEILLIGNY Charles NEUROLOGIE PIETTE François MEDECINE INTERNE PIETTE Jean-Charles MEDECINE INTERNE POIROT Catherine CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE POYNARD Thierry HEPATO-GASTRO-ENTEROLOGIE PUYBASSET Louis ANESTHESIOLOGIE-REANIMATION CHIRURGICALE RATIU Vlad HEPATO-GASTRO-ENTEROLOGIE RICHARD François UROLOGIE RIOU Bruno ANESTHESIOLOGIE/URGENCES MEDICO-CHIRURGICALES ROBAIN Gilberte REEDUCATION FONCTIONNELLE – Ivry ROUBY Jean-Jacques ANESTHESIOLOGIE ET REANIMATION CHIRURGICALE SAMSON Yves NEUROLOGIE/URGENCES CEREBRO-VASCULAIRES SIMILOWSKI Thomas PNEUMOLOGIE SPANO Jean-Philippe ONCOLOGIE MEDICALE THOMAS Daniel CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES TOUITOU Yvan NUTRITION / BIOCHIMIE (surnombre) TOURAINE Philippe ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES VAILLANT Jean-Christophe CHIRURGIE GENERALE VAN EFFENTERRE Rémy NEURO-CHIRURGIE VERNANT Jean-Paul HEMATOLOGIE CLINIQUE VERNY Marc MEDECINE INTERNE VIDAILHET Marie-José NEUROLOGIE VOIT Thomas PEDIATRIE NEUROLOGIQUE WILLER Jean-Vincent PHYSIOLOGIE ZELTER Marc PHYSIOLOGIE / EXPLORATIONS FONCTIONNELLES

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Remerciements

Aux membres du jury,

Madame le Professeur Anne-Marie Magnier :

Vous m’avez fait l’honneur d’accepter de présider ce jury. Votre investissement pour

l’enseignement de la Médecine Générale est le gage d’une formation enrichissante. Soyez

assurée de l’expression de ma reconnaissance.

Monsieur le Professeur Alain Baumelou :

Je vous remercie d’avoir aimablement accepté d’évaluer ce travail. Votre investissement sur

le sujet de l’automédication rend votre avis précieux. Trouvez ici la marque de ma profonde

estime.

Monsieur le Professeur Jean Lafortune :

Vous m’avez fait l’honneur d’accepter de faire partie de mon jury et de juger mon travail.

Recevez ici le témoignage de ma respectueuse considération.

Monsieur le Professeur Luc Martinez,

Merci de m’avoir proposé de traiter ce sujet et d’avoir dirigé cette thèse. Cela a été un

immense plaisir de réaliser ce travail sous votre direction. Merci pour toutes vos qualités et

l’enseignement reçu depuis ces quelques années déjà à vos côtés. Recevez toute ma

gratitude et mon profond respect.

Je remercie également toute l’équipe pédagogique du département de médecine générale de

Paris VI pour la réalisation de ma formation médicale et pour son engagement envers ses

étudiants.

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Io la Musica son, ch’ai dolci accenti So far tranquillo agni turbato core, Et or di nobil ira et or d’amore Poss’infiammar le più gelate menti.

C’est moi, la Musique: par mes doux accents Je sais bien apaiser les cœurs les plus troublés. Tantôt de haut courroux, tantôt d’amour Je puis enflammer les cœurs les plus glacés. Extrait du prologue de L’ORFEO (1607), Claudio MONTEVERDI

Je dédie ce travail

A Hélène, ma femme, pour ton amour, ton soutien sans faille, ta confiance et ta patience,

A mes deux merveilleuses dodues; Daphné et Cassandre,

A mes parents, qui m’ont toujours guidé et encouragé,

A mon frère, pour toutes ces belles années à tes côtés,

A mes beaux parents, pour m’avoir fait un si bon accueil parmi vous,

A toute mes amis pour le soutien que vous m’apportez depuis toujours,

A Nicolas, Jean, Julien, Jeoffrey, Perrine, Anne, les autres Hélène, Amélie, Camille,

Damien, Florence, Sandra, l’autre Julien et tous les autres,

A Michèle Théry pour sa relecture attentive,

A notre projet médical de la belle ville de Guer,

A la création de sa maison médicale universitaire comme le rêve déjà Marc,

Tout particulièrement à la bienveillance des Docteurs Martine et Jean-Denis Brujean, sans

laquelle je n’aurais pas autant d’espoir dans mon exercice médical,

Aux belles années à venir dans notre nouvelle Arcadie.

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Tables des matières !Liste!des!abréviations!................................................................................................................................!12!I.!Introduction!...............................................................................................................................................!14!II. Etat actuel des connaissances!..............................................................................................................!16!A.!Automédication!..................................................................................................................................!16!1.!La!définition!du!médicament!d’automédication!.............................................................!16!2.!La!réglementation!de!l’automédication!..............................................................................!17!3.!Les!données!actuelles!sur!les!PMF!........................................................................................!19!4.!Automédication!et!Europe!........................................................................................................!24!a.!La!réglementation!européenne!..........................................................................................!24!b.!Le!comparatif!des!dépenses!en!Europe!..........................................................................!25!

5.!Les!acteurs!du!comportement!d’automédication!...........................................................!28!a.!Les!patients!.................................................................................................................................!28!b.!Les!pharmaciens!.......................................................................................................................!31!c.!Les!médecins!..............................................................................................................................!33!d.!Les!pouvoirs!publics!et!les!organismes!sociaux!.........................................................!34!e.!L’industrie!pharmaceutique!................................................................................................!36!

6.!Les!risques!de!l’automédication!.............................................................................................!37!7.!Les!perspectives!de!l’automédication!..................................................................................!39!

B.!La!théorie!du!comportement!planifié:!les!déterminants!du!comportement!de!consommation!d’automédication!....................................................................................................!40!1.!Introduction!sur!la!théorie!comportementale!.................................................................!40!a.!La!théorie!de!l'action!raisonnée!.........................................................................................!40!b.!La!théorie!du!comportement!planifié!.............................................................................!42!

2.!La!définition!des!construits!du!TCP!......................................................................................!43!a.!L’attitude!......................................................................................................................................!44!b.!La!norme!subjective!................................................................................................................!45!c.!Le!contrôle!du!comportement!perçu!...............................................................................!45!

3.!Le!choix!de!la!TCP!par!rapport!aux!autres!modèles!:!analyse!de!la!littérature!..!46!a.!Les!comportements!en!général!..........................................................................................!46!b.!Les!comportements!de!santé!..............................................................................................!46!c.!Les!comportements!de!consommation!d’automédication!......................................!47!

III.!Méthode!....................................................................................................................................................!48!A.!La!présentation!de!l’étude!.............................................................................................................!48!B.!La!population!étudiée!......................................................................................................................!48!C.!La!diffusion!du!questionnaire!......................................................................................................!49!D.!La!présentation!du!questionnaire!..............................................................................................!49!E.!L’analyse!des!données!.....................................................................................................................!50!

IV.!Résultats!...................................................................................................................................................!52!A.!L’analyse!du!tableau!des!valeurs!propres!...............................................................................!52!B.!L’étude!des!variables!.......................................................................................................................!53!C.!L’étude!des!modalités!......................................................................................................................!55!D.!Analyse!des!axes!factoriels!............................................................................................................!56!1.!Premier!axe!factoriel!...................................................................................................................!57!2.!Deuxième!axe!factoriel!...............................................................................................................!59!3.!Troisième!axe!factoriel!...............................................................................................................!60!

V- Discussion!.................................................................................................................................................!62!A.!Discussions!des!résultats!...............................................................................................................!62!

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1.!Le!retour!des!questionnaires!...................................................................................................!62!2.!L’axe!de!l’attitude!..........................................................................................................................!62!3.!L’axe!de!la!norme!subjective!....................................................................................................!63!4.!L’axe!du!contrôle!du!comportement!perçu!.......................................................................!64!5.!Discussion!de!l’analyse!des!trois!axes!..................................................................................!65!

B.!Confrontation!des!résultats!aux!publications!médicales!.................................................!66!1.!Les!déterminants!des!dimensions!du!modèle!d’Ajzen!..................................................!66!a.!Les!déterminants!de!l’attitude!............................................................................................!66!b.!Les!déterminants!de!la!norme!subjective!......................................................................!68!c.!Les!déterminants!du!contrôle!du!comportement!perçu!..........................................!70!

2.!Les!déterminants!des!variables!illustratives!....................................................................!71!a.!Le!genre!........................................................................................................................................!72!b.!L’âge!...............................................................................................................................................!72!c.!L’état!de!santé!............................................................................................................................!73!d.!La!couverture!complémentaire!santé!.............................................................................!73!e.!Les!revenus!.................................................................................................................................!74!f.!La!profession!...............................................................................................................................!74!g.!Le!diplôme!...................................................................................................................................!75!h.!Le!milieu!géographique!.........................................................................................................!75!i.!Le!statut!familial!........................................................................................................................!75!j.!Le!conseil!d’achat!......................................................................................................................!76!k.!Le!comportement!passé!........................................................................................................!76!l.!Le!but!du!recours!à!l’automédication!...............................................................................!77!

VI\!Conclusion!...............................................................................................................................................!78!VII\!Bibliographie!........................................................................................................................................!79!XVIII\!Annexes!..............................................................................................................................................!90!A.!Les!indications!aux!bons!usages!PMF!en!libre!accès!..........................................................!90!B.!Le!décret!des!médicaments!disponibles!en!libre!accès!....................................................!94!C.!Les!consentements!............................................................................................................................!97!D.!Le!questionnaire!diffusé!.................................................................................................................!99!E.!Le!serment!d’Hippocrate!..............................................................................................................!107!F.!Le!résumé!............................................................................................................................................!108!G.!Les!mots\clés!.....................................................................................................................................!108!

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Liste!des!abréviations!

ACP : Analyse en Composantes Principales

AESGP: Association Européenne des Spécialités pharmaceutiques Grand Public

AFIPA: Association Française de l'Industrie Pharmaceutique pour une Automédication

responsable

AMM : Autorisation de Mise sur le Marché

ANSM : Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé

ARS : Agence Régionale de Santé

BEUC : Bureau Européen des Unions des Consommateurs

CCTIRS : Comité Consultatif sur le Traitement de l'Information en matière de Recherche

dans le domaine de la Santé

CNIL : Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés

CNOM : Conseil National de l’Ordre des Médecins

CPP : Comité de Protection des Personnes

EMEA: European Agency for the Evaluation of Medicinal Products

FMC : Formation Médicale Continue

HAS : Haute Autorité de Santé

IFOP : Institut Français d'Opinion Publique

INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques

IRDES : Institut de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé

JO : Journal Officiel

MRI : Modèles de Réponse à l’Item

OCDE : Organization for Economic Cooperation and Development

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ORL : Oto-Rhino-Laryngologie

OTC : Over The Counter

PPA : Parité Pouvoir d’Achat

PMF : Prescription Médicale Facultative

PMO : Prescription Médicale Obligatoire

SFMG : Société Française de Médecine Générale

SMR : Service Médical Rendu

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TAR : Théorie de l’Action Raisonnée

TCP : Théorie du Comportement Planifié

TCI : Théorie des Comportements Interpersonnels

TTC : Toutes Taxes Comprises

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

WSMI : World Self-Medication Industry

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I.!Introduction!

L’automédication est définie en France par le Conseil National de l’Ordre de Médecins

(CNOM) (1) comme étant « l’utilisation, hors prescription médicale, par des personnes pour

elles-mêmes ou pour leurs proches et de leur propre initiative, de médicaments considérés

comme tels ou ayant reçu l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), avec la possibilité

d’assistance et de conseil de la part des pharmaciens ».

Selon le rapport Coulomb-Baumelou (2) de janvier 2007, l’automédication est un

comportement et non une catégorie de produits ; défini par le recours d’un patient à un ou

plusieurs médicaments de Prescription Médicale Facultative (PMF), dispensé(s) dans une

pharmacie et non effectivement prescrit(s) par un médecin.

Devant un symptôme ou une maladie, le patient peut consommer un médicament qu’il

pense bénéfique pour sa santé. Ce comportement suppose que le patient connaît ou

reconnaît les symptômes, qu’il connaît les effets bénéfiques du médicament sur son état et

qu’il a suffisamment confiance en lui et dans le médicament pour se l’administrer sans avis

médical.

Au XVIIIe siècle, « se médicinier » était synonyme d’automédication et « se médiquer »

impliquait une prescription. L’autodiagnostic est une pratique ancienne et connue de

toujours. « Faites-vous médecin vous-même », écrivait Molière dans Le Malade Imaginaire.

Par ailleurs, le développement de l’automédication, souhaité par l’Assurance Maladie et le

gouvernement au travers des déremboursements de nombreux médicaments à Service

Médical Rendu (SMR) insuffisant, interpelle les médecins.

Depuis le 1er juillet 2008, les pharmaciens sont autorisés à mettre à disposition du public

dans leurs officines, dans un espace spécialement dédié à cet effet, certains médicaments en

« libre accès ».

L’année 2013 apporte beaucoup de changement quant à l’automédication, les pharmaciens

ayant obtenu la possibilité de vendre les PMF sur Internet comme d’autres pays européens.

De plus, l’Autorité de la Concurrence a présenté l’avis 13-A-24 du 19 décembre 2013 relatif

au fonctionnement de la concurrence dans le secteur de la distribution du médicament à

usage humain en ville. Il propose d’élargir la vente des PMF aux grandes surfaces initiant la

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possibilité de vente hors officine.

Dans un contexte de morosité de l’activité officinale, le marché des médicaments

d’automédication reste le seul à croître. Le chiffre d’affaires des médicaments

d’automédication est de 2,2 milliards d’euros, en progression de 3,2 % en 2012 par rapport

à 2011. Le marché du médicament de prescription (remboursable ou non) représente un

chiffre d’affaires de 26,7 milliards d’euros Toutes Taxes Comprises (TTC) prix publics, soit

un recul de 2,4% par rapport à 2011. Le marché de l’automédication, en prix public TTC,

représente 7,6% du chiffre d’affaires du médicament, contre 7,2% en 2011.

Ce travail s’inscrit dans le cadre plus général d’un projet de recherche baptisé OTC-

SOCIOMED. Il s’agit d’une étude multicentrique européenne internationale financée par la

Communauté européenne. Sept pays dont la France sont impliqués dans ce projet qui a pour

objectif d’identifier les déterminants de recours aux médicaments de vente libre en soins

primaires dans la communauté européenne. Cette enquête épidémiologique transversale est

destinée à évaluer l’importance du recours à l’automédication et à identifier les facteurs

associés à la prescription et au recours aux médicaments de vente libre grâce à deux

modèles psycho-comportementaux qui sont la Théorie du Comportement Planifié (TCP) et

le modèle de Slikkerveer.

L’objectif de ce travail consiste à valider l’utilisation du questionnaire ayant trait à la TCP,

dite d’Ajzen, dans le cadre des comportements de consommation de médicaments hors

prescription auprès de patients de cabinets de médecine générale et de clients de pharmacies

à partir des données françaises de l’étude.

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II. Etat actuel des connaissances

A. Automédication

1. La définition du médicament d’automédication

L’automédication n’est pas du ressort du médecin généraliste, prescripteur dans une phase

complète comportant anamnèse, examen clinique, examens complémentaires éventuels et

enfin prescription médicamenteuse ou non. Elle repose sur l’auto-examen du patient et sur

sa prise de décision quant à la thérapeutique.

Néanmoins, le médecin a pour nouveau rôle d’apprendre à son patient à gérer lui-même la

prise de ses médicaments, il s’agit plutôt d’éducation thérapeutique.

En France, il n’existe pas de statut réglementaire du médicament d’automédication. Comme

tout médicament, les autorités sanitaires accordent une AMM.

Le médicament est « toute substance ou composition présentée comme possédant des

propriétés curatives ou préventives à l’égard de l’homme ou d’un animal ainsi que tout

produit pouvant être administré à l’homme ou à un animal en vue d’établir un diagnostic

médical ou de modifier une fonction organique » selon l'article L5111-1 du code de la santé

publique.

La prescription est obligatoire pour tout médicament sur liste (Liste I, II, Stupéfiants). Dans

le Code de santé Publique (art L5132-6), ces listes comprennent « les substances, les

médicaments, les produits insecticides ou acaricides ou tout autre produit ou substance

susceptible de présenter pour la santé des risques directs ou indirects ».

Ainsi seuls les médicaments inscrits sur liste sont soumis à la prescription médicale

préalable. On en déduit donc que tous les médicaments non inscrits sur une liste peuvent

faire l’objet d’automédication.

Le médicament d’automédication est synonyme de médicament de prescription médicale

facultative (PMF). Le terme « non prescription drug » (3) en anglais correspond exactement

au PMF. Le terme médicaments OTC (« Over the Counter ») (4) désigne les « General Sale

List Medicines »; ce terme n’est pas utilisé en France car la délivrance des médicaments ne

peut actuellement se faire sans un pharmacien.

La classification par rapport au remboursement par la Sécurité Sociale et les modes de

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délivrance n’entrent pas dans la définition. Par exemple, des médicaments délistés, tels que

les antalgiques, sont remboursés sur prescription alors que des médicaments listés, tels les

médicaments du trouble de l’érection, ne sont pas remboursés.

Le médicament d’automédication en France n’est pas remboursé car il ne peut y avoir de

remboursement sans prescription médicale initiale.

L’Agence Nationale de Sécurité du médicament et des Produits de Santé (ANSM) (5)

définit la liste des médicaments pouvant être présentés en accès direct dans les pharmacies

selon des critères choisis pour garantir la sécurité sanitaire et la sécurité des patients. Ces

médicaments, du fait de leurs indications thérapeutiques, peuvent être utilisés sans

l’intervention d'un médecin pour le diagnostic, l'initiation ou la surveillance d'un traitement.

De plus, ils présentent une posologie, une durée prévue de traitement et une notice adaptées.

Le conditionnement correspond à la posologie et à la durée prévue de traitement.

Pour des raisons de sécurité, certains médicaments ne sont pas éligibles, en particulier :

- les médicaments présentant des contre-indications majeures ou un risque important

d’interactions médicamenteuses,

- les médicaments destinés à la population pédiatrique, dont le niveau de sécurité ne

serait pas suffisant pour une utilisation en automédication.

2. La réglementation de l’automédication

Les nouveaux médicaments non-inscrits sur une des listes de substances vénéneuses ou

nouveaux PMF doivent faire l’objet d’une autorisation préalable avant commercialisation

par le Ministre de la Santé ou AMM. Un groupe de travail ad hoc réalise une analyse des

dossiers de ces médicaments d’automédication dans les mêmes conditions que les

médicaments listés selon l’avis aux fabricants du 25 mai 2005 (Bulletin Officiel n°2005-8.

Annonce n°32). Le Directeur Général de l'ANSM propose la commercialisation après avis

de la commission d’AMM (6).

Un PMF peut également être issu de la procédure administrative de sortie de liste d’un

principe actif, aussi appelée délistage ou exonération ou switch.

Une recommandation européenne pour la constitution d’un dossier de délistage a été

publiée en septembre 1998 puis actualisée janvier 2006 (7). Elle permet la procédure de

délistage d’un médicament par le fabricant.

Cette exonération est accordée pour une forme pharmaceutique, un dosage, un

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conditionnement et dans certaines indications thérapeutiques uniquement. Les substances

soumises au processus de délistage doivent être depuis longtemps sur le marché et ne pas

avoir occasionné d’effets secondaires fréquents ou graves ; la dose efficace doit être très

inférieure à la dose toxique et les risques d’interaction médicamenteuse doivent être jugés

faibles.

La liste des médicaments d’automédication officinale est mise à jour régulièrement par

l’ANSM (5), qui met également à disposition la liste des médicaments et des indications

reconnues pour l’usage des PMF (annexe A).

Concernant la publicité du médicament, les PMF sont soumis à une réglementation

spécifique. Les médicaments remboursés par la Sécurité Sociale n’ont pas le droit de

bénéficier de publicité grand public mais seulement celle dirigée vers les professionnels de

santé, soumise à un contrôle depuis le 1er juin 2012. La publicité est possible pour les

médicaments non listés et non remboursés sauf restriction spécifique de l’AMM sous

condition de la délivrance d’un « visa GP » par l’ANSM. (8)

En France, le seul lieu de délivrance d’un médicament était l’officine pharmaceutique. La

délivrance du PMF devait se faire par un pharmacien et devait être accompagnée d’un

conseil thérapeutique en vue d’un bon usage. Depuis le 2 janvier 2013, les pharmaciens

établis en France, titulaires d’une pharmacie d’officine ou gérants d’une pharmacie

mutualiste ou d’une pharmacie de secours minière, peuvent vendre des médicaments sur

Internet.

Cette pratique est encadrée par le code de la santé publique (articles L. 5125-33 et suivants,

et R. 5125-70 et suivants). Les bonnes pratiques de dispensation des médicaments par voie

électronique sont définies en annexe de l’arrêté du 20 juin 2013, paru au Journal Officiel

(JO) du 23 juin 2013, qui entre en vigueur le 12 juillet 2013.

Concernant les tarifs, les PMF ont des prix libres depuis le 1er juillet 1986 et présentent des

possibilités de marge bénéficiaire libre pour le pharmacien. La TVA est applicable à 2,1%

sur produits remboursés et 5,5% sur les produits non remboursés. Le prix d’une même

substance en automédication est souvent plus élevé que celui de la forme remboursée.!

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3. Les données actuelles sur les PMF

Parmi les PMF, on différencie deux types de médicaments, les médicaments

remboursables et les médicaments non remboursables :

- les PMF remboursables ne sont remboursés que s’ils sont prescrits par une

ordonnance d’un médecin,

- les PMF non remboursables ne sont jamais remboursés, même s’ils sont

prescrits par un médecin.

Figure 1 : définition de l’automédication d’après AFIPA

C’est depuis 1977 que certains médicaments, en France, peuvent être délivrés par les

pharmaciens sans prescription médicale. Leur liste est mise à jour régulièrement. Les

médicaments sont mis sur cette liste soit à la demande des industriels du médicaments, soit

par décision du ministère de la Santé. Leur mise à disposition devant le comptoir ne devra

intervenir qu'après publication de la décision au JO. Au 19 mars 2014, dernière mise à jour

de la liste des médicaments délivrables par le pharmacien sans prescription médicale, datait

du 15 mai 2013 (5). Cette liste comprenait 390 spécialités "allopathiques", 42 spécialités à

base de plantes et 38 spécialités homéopathiques.

Depuis 2005, le marché des médicaments d’automédication a connu une très forte

progression après des années de stagnation. Selon l’IMS (9), l’automédication correspondait

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à 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2006 soit +8,8% par rapport à l’année

précédente. Ainsi 406 millions de boîtes ont été vendues par automédication soit +8,4%, 31

millions de boîtes en plus par rapport à 2005. Les produits récemment déremboursés

achetés par les patients malgré un surcoût financier représentaient un tiers de cette

croissance en volume. En 2005, 80% des PMF étaient remboursables et 60 % ont été

remboursés par l’Assurance Maladie.

L’automédication a accéléré sa croissance depuis 2008 (10) grâce à la mise en place du libre

accès et du déremboursement d’une centaine de spécialités intervenu le 1er janvier 2008. La

forte croissance du marché de l’automédication constatée en 2006 s’expliquait également

par le déremboursement d’environ 150 produits au 1er mars 2006.

En 2008, le marché de l’automédication a réalisé un chiffre d’affaires de 1,9 milliard

d’euros (+20% par rapport à 2005). Il représentait 6,3 % en valeur et 14,2% en unité des

ventes totales de médicaments. De 2009 à 2012, le marché du médicament de prescription

et l’activité des officines ont diminué, seul le marché de l’automédication est resté croissant.

Tableau 1 : Evolution des ventes d’officines en valeur d’après AFIPA

En 2011 (11), le chiffre d’affaires total des officines a lui baissé pour la seconde année

consécutive (36,2 milliards d’euros, en baisse de 0,7%), essentiellement du fait de la baisse

des ventes de médicaments de prescription (26,7 milliards d’euros, en baisse de 1,3%).

Cette tendance s’est confirmée en 2012.

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Tableau 2 : Chiffre d’affaires des officines en 2012 d’après AFIPA

Le 10e baromètre de l'automédication (11) réalisé par l'Association Française de l'Industrie

Pharmaceutique pour une Automédication responsable (AFIPA), association

professionnelle qui représente les industriels des médicaments d’automédication et présenté

début février 2012, a révélé la progression de 1,9% des ventes en 2011 alors que l'activité

des officines avait baissé (-0,7 % de chiffre d'affaires).

Le 11e baromètre de l’automédication 2012 (12) réalisé auprès du panel Xpr-SO® de

Celtipharm, panel de 3 004 pharmacies représentatives du parc officinal français, a montré

la progression de 3,2% des ventes en valeur des médicaments vendus sans ordonnance,

représentant un marché de 2,2 milliards d’euros. Preuve de l’engouement grandissant pour

le selfcare en France, le marché de non prescription des accessoires et dispositifs médicaux

ainsi que celui des compléments alimentaires ont connu également une croissance majeure

(de 4,3% pour les dispositifs médicaux et de 5,9% pour les compléments alimentaires).

En 2011, les Français ont consacré 2,1 milliards d’euros à l’automédication. Cela

correspondait au tiers des dépenses de médicaments des ménages (13).

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Figure 2: Répartitions des dépenses directes de santé des ménages en 2011 à partir de

données IDRES et AFIPA

Les médicaments non prescrits constituaient un total de 12 % des paiements directs pour

leur santé. Les 4/5 des dépenses d’automédication soit 1,65 milliard d’euros concernaient

des médicaments non remboursables vendus à prix libre par les pharmaciens (13).

Figure 3: Dépenses d’automédication consacrées à 80% à des produits à prix libres d’après

AFIPA

Les spécialités sans ordonnance correspondaient à 6,4 % des dépenses françaises de

médicaments. Il s’agissait d’une très faible participation en pourcentage par rapport aux

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autres pays européens mais le chiffre d’affaires annuel en France restait très élevé en valeur

absolue.

Par ordre de fréquence décroissante, les médicaments les plus délivrés sans prescription

médiale en officines en France en 2011 (11) étaient : Doliprane®, Humex®, Nurofen®,

Oscillococcinum®, Efferalgan®, Daflon®, Strepsil®, Fervex®, Nicorette®, Lysopaïne®.

Les produits ayant le plus contribué à la croissance de l‘automédication en 2011 étaient :

- Oscillococcinum® +9 millions d’euros

- Doliprane® +6 millions d’euros

- Magne Vie B6® +5,5 millions d’euros

- Voltarène gel® +4,9 millions d’euros

- Mag 2® +4,8 millions d’euros

- Mopralpro® +4,6 millions d’euros

- Humex® +4,2 millions d’euros

- Berocca® +4,2 millions d’euros

- Lysopaïne® +3,8 millions d’euros

- Nurofen® +3,6 millions d’euros

La croissance de l'automédication s’est faite principalement pour les produits destinés au

traitement des affections de 4 champs pathologiques :

- les voies respiratoires, le premier marché de l’automédication +7,7 millions

d’euros avec Oscillococcinum® +9,0 millions d’euros, Coquelusedal® +2,0

millions d’euros, Pectosan® +1,4 millions d’euros, Lysopaïne® +3,8 millions

d’euros,

- l’antalgie, le second marché de l’automédication, +23,2 millions d’euros:

Doliprane® +6 millions d’euros, Voltarène® +4,9 millions d’euros, Nurofen®

+3,6 millions d’euros, Dafalgan® +2,6 millions d’euros,

- les vitamines et suppléments minéraux, +16,3 millions d’euros avec le

déremboursement des magnésiums en juillet 2010: MagneVie® +5,5 millions

d’euros, Mag2® +4,8 millions d’euros, Berocca® +4,2 millions d’euros,

- les substituts nicotiniques, +7,1 millions d’euros, qui ont bénéficié de

l’augmentation du prix du tabac en octobre 2011 et du développement des patches

en grand format Nicotinell® +7,1 millions d’euros, Nicopass® +3,3 millions

d’euros.

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L’évolution des chiffres de vente des PMF diffère selon les sources auxquelles on se réfère :

- Pour l’AFIPA en 2011 (11), les prix des PMF non remboursables ont augmenté en trois

ans de 3,1%, pour une inflation de 6,7%, correspondant à une baisse de 3,6% en euros.

- Pour l’INSEE (13), depuis 1998, le prix des médicaments non remboursables a suivi une

trajectoire inverse de celle du prix des spécialités remboursables. Entre 1998 et 2011, les

prix des médicaments à prix libres ont augmenté de 47,8%, quand les prix administrés

diminuaient de 24%.

Selon l’IRDES (13), le prix de vente au consommateur des médicaments une fois

déremboursés augmentait de 43% en moyenne.

En juillet 2008, les pouvoirs publics avaient annoncé la création d’un observatoire des prix

des médicaments en vente libre mais aucun rapport n’a été rendu public jusqu'à présent

(12).

Le regard de la société concernant les PMF ont été en constante évolution: les médicaments

d’automédication étaient initialement destinés à des symptômes bénins et de courte durée

(14), puis leur indication s’est élargie en Europe et aux Etats-Unis à d’autres situations (15):

- en France, la contraception d’urgence et les substituts nicotiniques ont été délistés,

- en Grande-Bretagne, des extensions à la prévention ont été rendues possibles, avec la

mise sur le marché d‘une statine en vente libre, la Simvastatine® à 10 mg, accordée aux

vues des résultats de la Health Protection Study,

- en Australie, l’Orlistat® a été délisté dans le traitement et la prévention de l’obésité.

L’automédication a suivi une réorientation générale vers les pathologies récidivantes, les

affections allergiques de la sphère ORL et respiratoires, aux pathologies chroniques et

même à la prévention (16) (allergologie, migraine et substitut nicotinique).

4. Automédication et Europe

a. La réglementation européenne

!Les modifications des réglementations françaises concernant le médicament sont issues des

réglementations européennes. La directive européenne 2004/27/CE du 31 mars 2004 a émis

un avis concernant la réglementation du médicament en Europe. Le fonctionnement du

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médicament en France en a été modifié (17).

Notamment, la procédure d’AMM devait être faite au niveau européen en cas de nouveauté

thérapeutique et en cas d’intérêt important pour la santé publique tels les médicaments

antinéoplasiques. Les recommandations européennes devaient aller vers une centralisation

des procédures. L’European Agency for the Evaluation of Medicinal Products (EMEA)

devait décider ou non de l’inscription d’un médicament sur liste. Par ailleurs, ces

recommandations devaient concerner les procédures de délistage, les règles de

dénomination des spécialités et les conditions d’utilisation de spécialités utilisant des

substances actives dites « d’usage médical bien établi ».

Cette directive européenne a, entre autres, permis de changer de statut du médicament. Le

brevet d’une molécule peut ainsi être prolongé d’une année en cas d’obtention du droit de

délistage. La période la plus intéressante pour lancer un switch est donc l’année précédant la

fin de validité du brevet.

b. Le comparatif des dépenses en Europe

!Les dépenses moyennes d’automédication des Français ont été moins importantes que dans

certains pays d’Europe en 2011 (18).

Figure 4: Part des spécialités sans ordonnance dans les dépenses totales de médicaments à partir de données AESGP en 2011

A titre comparatif, chaque Français a dépensé le double des dépenses pharmaceutiques

danoises.

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Figure 5: Dépenses pharmaceutiques par habitant en 2009 en dollars PPA d’après données

OCDE

La faible part de dépenses d’automédication associée à de fortes dépenses pharmaceutiques

était expliquée en France par la prise en charge des médicaments prescrits par l’Assurance

Maladie et les complémentaires santé.

La France, l’Espagne et la Belgique étaient les derniers pays d’Europe avec monopole

officinal pour la délivrance médicamenteuse (19). Quatre pays européens ont libéralisé la

distribution de l’automédication au cours des années 2000: le Danemark en 2001, la

Norvège en 2003, le Portugal en 2005 et l’Italie en 2006. La consommation des

médicaments dans ces pays n’a pas augmenté davantage que la consommation française. En

2009, une personne sur quatre souhaitait que les médicaments soient vendus en moyennes

et grandes surfaces en France (19).

Selon les données de 2010 de l’Association Européenne des Producteurs de Spécialités

Pharmaceutiques Grand Public (AESGP), la France était le cinquième pays européen en

chiffres d’affaires pour les PMF non remboursés (1931 millions d’euros) et le 23e sur 27 en

parts de marché par rapport au marché total (6,4%).

Le marché du médicament en France était important en chiffre d’affaires par rapport aux

autres pays européens mais la proportion de PMF non remboursés était faible.

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Figure 6: Marché pharmaceutique européen 2009-2011 des médicaments d’automédication

d’après AESGP

L’étude réalisée par Celtipharm (12) en 2012 s’intéressait à huit pays européens (EU8 :

Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède) et

comparait différents indicateurs pour rendre compte de la situation française de

l’automédication au regard des autres pays européens étudiés. Les données de cette étude

étaient issues des informations fournies par l’AESGP et les associations représentatives des

industries de l’automédication dans les huit pays européens analysés.

Elles montraient que la part de marché en volume de l’automédication en France restait

inférieure à la moyenne des 8 pays étudiés (15,9% en France vs. 23,3% en Europe). La

dépense moyenne annuelle en produits d’automédication par habitant suivait également la

même logique puisque celle-ci s’élevait à 34,5 euros pour la France pour une moyenne

européenne légèrement supérieure à 39 euros.

Le développement de l’automédication en France était inférieur à la moyenne européenne.

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5. Les acteurs du comportement d’automédication

La promotion du développement de l’automédication entraînait une modification du

comportement de l‘automédication des différents intervenants.

a. Les patients

Pour le patient, la consommation d’auto-médicaments pouvait être à l’origine de

comportements :

- dangereux (20) comme la réutilisation de médicaments issus d’une précédente

prescription de médicaments de Prescription Médicale Obligatoire (PMO), l’auto-

prescription de médicaments d’automédication dans d’autres indications, la prescription

a posteriori de PMF remboursés par le médecin,

- ou vertueux comme la connaissance des symptômes et des limites, la responsabilité

financière.

En France, le comportement d’automédication était plutôt rare car moins favorisé que dans

les pays anglo-saxons notamment par la politique organisationnelle des soins du

management care ou par les habitudes de soins du self care (21). De plus, l’absence de

remboursement des médicaments hors prescription médicale préalable et le prix plus élevé

des médicaments d’automédication freinaient ce comportement dans notre pays.

D’après l’étude de la Mutualité Française sur l’automédication en 2007, 66% du panel des

gens interrogés répondaient avoir acheté des médicaments sans prescription dans l’année,

48% déclaraient s’être faits rembourser par l’obtention d’une ordonnance a posteriori par

son médecin (22).

En 2011, le 10e baromètre Afipa a été réalisé par Celtipharm, auprès du panel Xpr-SO®,

panel de 3 004 pharmacies représentatives du parc officinal français. Parmi les clients

interrogés, 85% des adultes déclaraient avoir utilisé des médicaments sans avoir recours au

médecin au cours de l’année (11).

Pour le patient, l’automédication présentait plusieurs avantages :

- un accès rapide à un soulagement par la disponibilité du médicament,

- l’évitement d’une consultation représentant une économie de temps et d’argent,

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29!

- la poursuite de la vie « normale », professionnelle et personnelle,

- la responsabilisation face à sa propre santé.

Tout cela était particulièrement intéressant pour le patient présentant une pathologie

bénigne et récurrente bien connue de lui, pour laquelle la gestion au quotidien ne présentait

pas de difficulté ou de danger majeur. Ainsi pour les adultes en bonne santé, l’« armoire à

pharmacie » restait un des premiers des recours. A l’inverse, le recours au médecin était

plus régulier pour les enfants, posant la problématique de la prescription parentale déléguée,

pour l’insuffisant cardiaque, rénal et hépatique, ou pour le sujet âgé souvent poly-

médicamenté.

L’anthropologue Sylvie Fainzang a mis d’autres mécanismes en évidence dans son ouvrage

« Automédication ou les mirages de l’autonomie », paru en 2013.

Elle soulignait la participation de facteurs tels que les dépassements d’honoraires des

médecins, la généralisation des informations des médicaments sur Internet mais aussi la

peur de consulter face à l’inquiétude suscitée vis-à-vis des proches, voire la pudeur du

patient.

Elle évoquait aussi, de la part du patient, une stratégie d’évitement du médecin avec,

certaines fois, une mise en cause des compétences du soignant.

L’enquête CSA/CECOP réalisée pour la Mutualité française en février 2007 avait pour

objet le regard des Français sur l’automédication (22). Elle s’est effectuée par téléphone

auprès d’un échantillon national représentatif de 1010 Français âgées de 18 ans et plus,

constitué d’après la méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de famille.

Ainsi pour 55% des Français, l’automédication était la gestion autonome de la santé sans

recours à des intermédiaires (40% se soigner seul sans aller voir le médecin, 15% prendre

soi-même des médicaments).

Cependant, pour 30% d’entre eux, l’automédication consistait à passer par l’intermédiaire

du pharmacien pour se soigner, en bénéficiant de ses conseils.

Le jugement à l’égard du comportement d’automédication était à 67% positif (47% une

façon de faire normale, 20% un comportement citoyen) et à 30% négatif (15% une

mauvaise façon de faire, 15% un comportement irresponsable).

Il ressortait des différences selon les catégories de personnes interrogées.

La tranche d’âge 25-50 ans, les cadres et les professions intermédiaires étaient les plus

favorables à l’automédication. Les plus de 65 ans et ceux disposant de revenus plus

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30!

modestes avaient en revanche un jugement réservé ou sévère.

L’attitude face à l’automédication mettait en jeu l’« auto-compétence » en matière de santé.

Le jugement économique de la pratique de l’automédication était partagé sans réelle

visibilité sur l’incidence financière (42 % une économie contre 30 % un coût

supplémentaire).

Ainsi, pour les catégories modestes, l’automédication représentait un avantage économique

de limitation des frais avec l’absence d’avance des frais de consultation médicale. Pour les

catégories plus aisées, l’avis était mitigé entre économie et coût supplémentaire du fait du

risque de maladie grave plus tardivement décelée et de la baisse de la prévention.

A la question « Vous arrive-t-il de vous soigner vous-même ou vos enfants sans consulter

un médecin? », une nette majorité de français, 62%, déclarait pratiquer l’automédication.

Néanmoins, cette pratique était marquée par un écart important entre les catégories aisées et

modestes.

D’un côté, les personnes aisées (cadres, professions intermédiaires) et les moins fragiles

médicalement (moins de 50 ans) la pratiquaient régulièrement. De l’autre, les catégories

fragiles comme les personnes âgées de plus de 65 ans ou les catégories modestes, employés

et ouvriers, y avaient moins souvent recours.

Alors que les médicaments n’étaient distribués qu’en pharmacie, 75% des personnes

interrogées ne se disaient pas prêtes à les acheter en dehors des officines.

A contrario, un quart des français y étaient favorables et ce chiffre montait à 35% chez ceux

qui recouraient souvent à l’automédication.

Les Français n’étaient pas encore aussi favorables à l’automédication que leurs voisins

européens.

Les médias et les cyber-médias offraient un accès à des connaissances médicales avec des

informations peu sûres, faisant tout de même augmenter le savoir global des patients sur

leur santé. L’utilisation d’Internet permettait de contourner la loi et rendait ainsi possible la

publicité et l’achat de médicaments listés à l’étranger.

Mais ce phénomène restait encore dérisoire et les Français semblaient peu enclins à ces

pratiques selon l’étude sur le libre accès en pharmacie de l’AFIPA/UPMC de 2012 (23).

Ainsi, seuls 14 % des consommateurs étaient prêts à acheter leurs médicaments par Internet

en 2012, contre 6 et 4% les deux années précédentes. Les consommateurs avaient peur de la

qualité des médicaments sur Internet, qui étaient perçus comme beaucoup plus dangereux

pour plus de 80% d’entre eux. 60% des consommateurs étaient réticents à acheter des

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31!

médicaments en raison d’une peur de produits contrefaits (23).

Certains pays européens avaient déjà des habitudes d’achat des médicaments

d’automédication par Internet. En 2012, l’étude Celtipharm (12) affichait pour la Suède et le

Danemark un chiffre de près de 3% des ventes par Internet du total de ventes

d’automédication en valeur, près de 7 % pour la Belgique, et près de 8 % pour l’Allemagne

et le Royaume-Uni.

Un an après l'autorisation de la vente sur Internet de médicaments d’automédication via des

sites agréés de pharmacies, seuls 4% des Français avaient acheté dans une officine en ligne.

Ces données étaient issues d’un article d’Armelle Bohineust, paru dans le Figaro du 21

janvier 2014 après un sondage de l’Institut Français d'Opinion Publique (IFOP) réalisé pour

le groupement de pharmaciens PHR.

Ainsi, 30% des Français se disaient prêts à se procurer des médicaments dans l’une des 86

pharmacies en ligne autorisées par les Agences Régionales de Santé (ARS), contre 13% en

2012, indiquait ce sondage. On apprenait également que 54% de sondés avaient recours à

l’automédication, contre 51% en 2012. Les Français interrogés jugeaient que la vente de

médicaments en ligne était pratique (42%) et attractive au niveau des prix (42%). Certains

notaient aussi la supériorité de l’offre (8%).

Mais, les Français n’avaient pas franchi le cap ; 57% d’entre eux déclaraient ne pas avoir

suffisamment confiance. La vente de contrefaçons sur le Net avait attisé leur méfiance. En

mars 2013, une autre étude réalisée pour un groupe d’assurances mutualistes indiquait que

cette crainte touchait 80 % des Français. Fin septembre 2013, l'Alliance européenne pour

l'accès à des médicaments sûrs, "European Alliance for Access to Safe Medicines", déclarait

que 62% des comprimés achetés sur la toile en 2011 étaient des contrefaçons, quelle que

soit la classe thérapeutique concernée: antibiotiques, contraceptifs, antipaludéens,

médicaments contre le cancer...

b. Les pharmaciens

La délivrance du PMF nécessitait une bonne connaissance de la « pharmacie clinique » pour

reconnaître la plainte. La connaissance des signes cliniques rendant obligatoire un avis

médical, la délivrance de PMF et de conseils thérapeutiques était insuffisamment enseignée

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32!

au cours des études de pharmacie et pouvait être renforcée et encadrée dans le cadre de

Formation Médicale Continue (FMC) à l’avenir (23).

L’acte de délivrance de PMF était un acte long qui nécessitait la confidentialité,

l’organisation matérielle dans la grande majorité des pharmacies ne permettant pas de

réaliser cela de façon adaptée.

Afin de développer le marché des médicaments d’automédication issus du conseil de

pharmaciens, les recommandations aux pharmaciens faites sur la délivrance d’un PMF

étaient (2):

- Pour qui est ce médicament ?

- Quels sont les symptômes et depuis quand ?

- Quels sont les autres médicaments pris ?

Une étude de 1999 en Irlande du Nord (25) auprès de 253 pharmaciens montrait que, sur

une période de trois mois, le nombre de clients suspects d’abus de médicaments

d’automédication variait de 300 à 700 patients. Et parmi ceux-ci, 55% étaient des clients

réguliers. La participation des pharmaciens à l’information et à l’éducation des citoyens et

des malades était donc indispensable à une meilleure gestion de l’automédication par les

patients.

Depuis le 1er juillet 2008, le décret publié au JO (Annexe B) permettait la mise en place

d’un espace de libre accès, facultatif pour le pharmacien (26).

Un enquête « Le libre accès en pharmacie 18 mois après » (27) montrait que l’image de

l’automédication s’était améliorée depuis la création d’un espace de libre accès avec:

- une impression d’efficacité équivalente (74%) aux médicaments issus de

prescription,

- autant d’effets indésirables 67% ou pas d’effets indésirables 32%,

- la majoration de 30% de la fréquentation de zone de libre accès,

- la majoration de l’intention de consommer + 59%.

Cependant, la crainte du mésusage restait persistante et importante.

Les raisons pouvant inciter les patients à utiliser ou à continuer d’utiliser la zone de libre

accès étaient dans l’ordre :

- le choix seul de leur médicament,

- le gain de temps,

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- l’accès aux offres promotionnelles,

- la découverte de nouveaux produits,

- l’accès aux prix les plus bas,

- le choix des médicaments qui leur convenaient.

En résumé, depuis la création d’un espace de libre accès dans les pharmacies, 60% des

utilisateurs déclaraient prévoir des achats futurs via le libre accès et plus de 70% des

utilisateurs trouvaient qu’il permettait un meilleur choix seul et à des prix plus bas. Le

pharmacien gardait son rôle central de conseil et reflétait une image plus moderne et plus

disponible. Le libre accès ne détériorait pas la perception du produit et de l’officine et

favorisait la pédagogie.

Cependant, des points négatifs restaient nombreux : les consommateurs étaient toujours en

manque d’information notamment sur les médicaments concernés et les prix pratiqués. Des

craintes toujours aussi fortes persistaient, essentiellement en relation avec un risque

sanitaire potentiel. Le problème des offres promotionnelles restait à régler avec les

restrictions entourant les officines et les PMF (8).

Le chiffre d’affaires du marché du PMF était en moyenne supérieur de 5% à celui des

officines n’ayant pas d’espace dédié au libre accès, ce qui restait un chiffre modeste voire

décevant par rapport aux perspectives attendues.

La part des officines ayant mis en place un espace de libre accès représentait 69% du total

des officines du territoire en octobre 2012, soit 15 548 pharmacies (23). On notait une

stagnation depuis novembre 2010 du nombre de pharmacies disposant d’un espace de libre

accès.

c. Les médecins

Les habitudes des médecins concernant l’usage des médicaments de l’automédication

étaient peu évaluées mais reflétaient leur méconnaissance des médicaments PMF non

remboursables. Les monographies des PMF non remboursables dans le Vidal étaient le plus

souvent inexistantes (28-29). Les visiteurs médicaux de ces produits allaient démarcher les

pharmaciens qui restaient en première ligne pour le conseil et la vente. Le plus souvent, les

médecins prescrivaient à la demande du patient des médicaments remboursés.

Si l’automédication venait à se développer en France, un changement d’attitude des

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34!

médecins devrait s’opérer afin d’orienter leur rôle vers l’information, l’éducation

thérapeutique et l’aide à la prévention (30).

Au cours d’une consultation médicale, la conduite à tenir concernant l’automédication était

de :

- demander au patient s’il prend des médicaments prescrits ou non,

- se renseigner sur leur composition (boîte, notice, pharmacien et fabricant),

- vérifier l’absence de cumul de dose de principe actif avec d’autres médicaments,

- apprécier le risque d’interactions médicamenteuses.

Deux études américaines datant de 1992 et 1998 (31-32) avaient permis d’estimer qu’à

peine la moitié des professionnels de santé s’informaient auprès de leurs patients de leur

utilisation de médicaments d’automédication.

C’était enfin au médecin d’expliquer les risques qui pouvaient être associés à la prise d’un

médicament, et donc l’importance d’une bonne observance. Du fait d’une relation

privilégiée, les patients avaient confiance en leur médecin pour parler d’automédication

(33).

d. Les pouvoirs publics et les organismes sociaux

L’objectif n’était pas seulement la maîtrise des dépenses de santé, mais bien la sauvegarde

du système de solidarité tel que nous le connaissions, même si les réalités économiques

amenaient à prendre des mesures nouvelles.

Selon Claude Le Pen, économiste de la santé, l’automédication était une source d’économie

importante pour l’Assurance Maladie (34). En effet elle concernait des médicaments qu’elle

ne remboursait pas et évitait des consultations médicales. Il avait estimé, dans son Rapport

sur l’Automédication et la maîtrise des dépenses de santé de France de 1997, que

l’existence des spécialités d’automédication avait déjà permis une économie de 14,4

milliards de francs à l’Assurance Maladie. Cela correspondait à une économie de 16 % des

dépenses pharmaceutiques de l’Assurance Maladie et de 9 % des dépenses d’honoraires

médicaux de l’Assurance Maladie. Il avait également considéré que le développement de

l’automédication permettait de faire des économies futures, et que ce comportement

correspondait à l’évolution des mentalités et des attitudes face à la santé.

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35!

Depuis 30 ans, des modifications de remboursement des médicaments (35) ont eu lieu

avec :

- en octobre 1977, la modification de la participation des assurés par la création d’une

vignette bleue, accompagnée d’un ticket modérateur à 60 % pour les médicaments délivrés

dans le cadre du traitement d’affections ne présentant pas un caractère habituel de gravité,

- le déclassement important de médicaments avec la baisse du taux de remboursement en

1977, 1980, 1982, 1985, 1991, 2006,

- en novembre 1986, la mesure dite « des 40 à 40 » ; la suppression, dans le cadre de la prise

en charge des Affections de Longue Durée (ALD), du déremboursement à 100 % des

médicaments à vignette bleue et l’application effective du taux de remboursement de 40 %,

- en 1999 et 2000, la réévaluation du SMR de 4490 spécialités remboursables par la

Commission de la transparence.

Suite au décret du 27 octobre 1999, l’ensemble des médicaments remboursables a fait

l’objet d’une réévaluation de leur SMR. La Commission de la transparence a réévalué 4490

spécialités remboursables :

- SMR Majeur ou important : 2815 spécialités

- SMR Modéré ou faible : 840 spécialités

- SMR insuffisant : 835 spécialités

Ces réévaluations ont donné lieu par la suite à trois sortes de mesures : la baisse de prix, la

baisse de taux de remboursement ou le déremboursement de médicaments.

Les modifications de remboursement des médicaments se sont poursuivies avec :

- en juin 2001, la Commission de la transparence, aujourd’hui rattachée à la HAS, publiant

une liste de 835 médicaments jugés insuffisants sur 4890 produits évalués,

- en août 2003, la première vague de déremboursement concernant 72 spécialités (60

médicaments),

- en février et mars 2006, la deuxième vague de déremboursement concernant 282

spécialités pharmaceutiques (156 médicaments tels que les expectorants, les fluidifiants

bronchiques, les produits de phytothérapie, les oligoéléments et les médicaments contre les

troubles digestifs),

- le 17 janvier 2006, deux arrêtés avec la création d’une liste des médicaments

déremboursés au 1er mars 2006 par l’HAS (36),

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36!

- le 1er janvier 2008, le déremboursement total des phlébotoniques et des veinotoniques,

- en avril 2010, pour 150 médicaments, le taux de remboursement passé de 35% à 15%.

Il y avait désormais 4 types de vignettes : une vignette blanche barrée pour les médicaments

remboursés à 100% par l’Assurance Maladie, une blanche non barrée, correspondant à un

remboursement à 65%, une bleue pour le remboursement à 35%, et une orange pour celui à

15%.

L’une des difficultés actuelles face à l’automédication pour les pouvoirs publics était de

faire la promotion d’une autre approche de la prise en charge de sa santé dans un contexte

favorisant encore le passage par le prescripteur, puisqu’un nombre important de molécules

disponibles sans ordonnance pouvaient être remboursées sur prescription médicale.

La politique menée pour le délistage des médicaments à SMR insuffisant (35-36) ne

signifiait pas inefficacité de ces médicaments. L’image de médicaments délivrés sans

prescription était à tort l’inefficacité ; leur principale caractéristique était leur innocuité.

Néanmoins, le système français restait un système basé sur la solidarité et l'égalité d’accès

aux soins.

e. L’industrie pharmaceutique

Depuis le début des années 2000, les firmes pharmaceutiques ont été confrontées à un

profond changement du marché du médicament avec l’arrivée des médicaments génériques.

L’industrie pharmaceutique avait intégré l’importance de marquer sa place dans d’autres

activités que les médicaments de prescription.

Dans le développement de ce secteur, et en dehors de la publicité, la communication passait

aussi par la présence de l’AFIPA, faisant un travail de promotion d’une « automédication

responsable » depuis 2004. Dans ce cadre, l’AFIPA a fait découvrir l’automédication par le

biais d’enquêtes et d’études, de communiqués de presse informant régulièrement sur l’état

des lieux de l’automédication en France, le développement des zones de libres accès en

officine.

Elle a communiqué auprès des professionnels de santé et des patients, notamment en

transmettant les informations émanant des autorités de santé (HAS, ANSM, pouvoirs

publics) sous forme de recommandations, d’avis, de décrets, de lois et d’arrêtés.

En 2009, l'AFIPA s'est dotée d'une charte d'éthique concernant les relations commerciales

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entre ses adhérents afin de fixer à l’écrit ses règles de fonctionnement conformément aux

différentes obligations de la concurrence.

On retrouvait en partenariat avec l’AFIPA, l’AESGP (Association of the European Self-

Medication Industry) au niveau européen et la World Self-Medication Industry (WSMI) au

niveau mondial, qui communiquaient de la même façon sur l’automédication.

6. Les risques de l’automédication

En France, l’image de l’automédication notamment chez les sujets plus âgés restait

négative.

Le scandale de la Thalidomide (37), délivré hors prescription en Allemagne et sur

prescription dans certains pays européens, a été responsable de cette image. La thalidomide

était un médicament utilisé durant les années 1950 et 1960 comme sédatif et anti-nauséeux,

notamment chez les femmes enceintes. D'abord occultés ou niés par le fabricant Chemie

Grünenthal, ses effets tératogènes ont été au cœur d'un scandale sanitaire aboutissant au

retrait du médicament du marché mondial à partir de 1961. Cette tragédie a eu un effet

accélérateur important dans la mise en place de normes plus strictes de sécurité sanitaire

pour la mise sur le marché des médicaments et des produits chimiques comme les

pesticides. Ce scandale a été un déterminant de la création du centre mondial de

pharmacovigilance, aujourd'hui basé à Uppsala en Suède. L’erreur ne concernait pas

proprement l’automédication mais a montré le risque d’évaluation initiale d’un médicament

avant sa mise sur le marché notamment hors liste.

Les médicaments, même non soumis à prescription médicale, n’étaient pas des produits de

consommation comme les autres. Pourtant, leur utilisation a parfois été banalisée, voire

encouragée, sans réelle prise en compte des risques, notamment au niveau européen (19).

La surconsommation de médicaments non soumis à prescription médicale était coûteuse,

parfois inutile, voire dangereuse quand elle retardait la prise en charge adaptée des patients,

ou quand elle les exposait à des effets indésirables.

Le risque le plus fréquent restait le mésusage avec l’abus notamment d’antalgiques, le

dopage, l’usage de médicaments chez femme enceinte ou allaitante (38-39).

Le choix d’une mauvaise molécule pour une pathologie mal comprise entraînait :

- un risque d’interaction avec un traitement chronique pris par le patient,

- un retard diagnostique pour une pathologie nécessitant une consultation rapide du

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38!

médecin.

Il existait un risque de non efficacité, voire de toxicité suite au non-respect des dates de

péremption des médicaments. Le risque de perte de chance pour le patient n’a jamais été

évalué scientifiquement ; l’absence de mesure de dépistage associée ou non à de la

prévention n’a pas été mesurée.

Enfin, le risque de surdosage, assez théorique, et d’interaction médicamenteuse était à

prendre en compte (40). Néanmoins, la classe même du PMF se voulait être de très faible

dangerosité.

La très faible fréquence des effets indésirables de ces PMF a été probablement sous

déclarée car il revenait aux professionnels de santé de faire les déclarations de

pharmacovigilance.

La seule garantie en termes de santé publique était de rester dans les indications formelles.

L’automédication pouvait amener à un retard diagnostique en couvrant un symptôme mal

identifié, expression d’une pathologie non bénigne.

Depuis janvier 2013, la possibilité de s’automédiquer par Internet n’était pas sans danger

malgré les réglementations et les rappels des autorités à la vigilance. En effet, 50% des

médicaments vendus sur Internet étaient contrefaits selon le Bulletin de l’Organisation

Mondiale de la Santé (OMS) du Groupe spécial international de lutte anti-contrefaçon de

produits médicaux en 2009 (41).

La publicité pour les produits en “vente libre” était autorisée en Europe. L’incitation à

l’automédication était ainsi un moyen privilégié par les firmes pharmaceutiques pour

intensifier leur communication auprès du public sur les médicaments non soumis à

prescription qu’elles commercialisaient. Seule une information indépendante fiable, de

qualité, et une coopération accrue entre les consommateurs, les professionnels de santé et

les autorités compétentes, pouvaient encourager à un usage rationnel des médicaments par

les patients et consommateurs, y compris dans le cadre de “l’automédication” selon le

Bureau Européen des Unions des Consommateurs (BEUC) représentant 41 organisations de

consommateurs nationales indépendantes et reconnues, provenant de 30 pays européens

(42).

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7. Les perspectives de l’automédication

Développer le comportement d’automédication permettrait d’accroître l’initiative des

patients dans des domaines précis bien définis pour soulager le médecin de premier recours

dans la prise en charge de pathologies plus lourdes et assurer une plus grande part de son

travail sur la prévention et l’éducation thérapeutique.

Le conseil thérapeutique était, dans les indications retenues, assuré par le pharmacien. La

participation financière du patient permettait une meilleure observance et un moindre

gaspillage.

Le développement de ce type de soins serait aussi conditionné par la participation

éventuelle des complémentaires santé.

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40!

B. La théorie du comportement planifié: les déterminants du

comportement de consommation d’automédication

1. Introduction sur la théorie comportementale

Au cours des dernières années, plusieurs travaux ont visé à identifier et à mieux comprendre

les facteurs psychosociaux qui permettaient de prédire les comportements de santé.

Pour ce faire, différentes théories psychosociales telles que la théorie de l’action raisonnée

(Ajzen & Fishbein, 1980) (43), la théorie des comportements interpersonnels (Triandis,

1980) (44), la théorie sociale cognitive (Bandura, 1986) (45) et la théorie du comportement

planifié (Ajzen, 1985, 1988, 1991) ont été régulièrement appliquées. Ces travaux ont

contribué à valider l’application de ses théories pour l’étude de comportements sociaux liés

à la santé (Godin & al., 1996) (46).

On en distinguait deux plus susceptibles de s'appliquer au domaine médical:

- la Théorie de l'Action Raisonnée (TAR)

- la Théorie du Comportement Planifiée (TCP).

a. La théorie de l'action raisonnée

Selon cette théorie, décrite en 1980 par Ajzen et Fishbein (43), le comportement est sous le

contrôle de la volonté, par conséquent l'intention déclarée qui est l'expression verbale de la

volonté, est hautement corrélée avec l'action elle-même.

Ainsi le comportement dépend de l'intention qui à son tour dépend :

- d'un côté de l'attitude envers le comportement,

- d'un autre côté des normes subjectives de l'individu.

L'attitude à l'égard du comportement a été définie par Ajzen et Fishbein comme les

sentiments favorables ou défavorables d'une personne à l'égard d'un comportement.

D'après la TAR, l'attitude est formée :

- d'un côté par les croyances relatives à l'engagement dans un comportement donné,

- de l'autre par l'évaluation des conséquences d'un tel engagement.

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41!

La norme subjective a été définie comme la perception qu'avait un individu des opinions

des autres personnes, importantes pour lui, concernant le comportement qu'il souhaitait

mettre en application. Il s'agit en quelque sorte de la pression sociale.

Selon la TAR, la norme subjective est fonction de deux variables :

- la première concerne les croyances normatives, définies comme les croyances

personnelles relatives au groupe de référence concernant leur approbation ou

désapprobation pour la réalisation d'un certain comportement,

- la deuxième est l'envie de se conformer à ce groupe de référence.

On peut résumer ce modèle par le graphique suivant :

Figure 7: Théorie de l'action raisonnée d’après Ajzen-Fishbein

En 1988, une étude de Shepard (47) a démontré que la validité de prévision de la TAR

devenait problématique dans le cas où le comportement étudié n'était pas totalement sous le

contrôle de la volonté de celui qui devait le mettre en action. Ils ont souligné l'importance

de deux facteurs limitant la validité de la prédiction :

- l'intention n'était pas le seul facteur déterminant du comportement,

- ce modèle ne prenait pas en compte les conséquences d'un échec d'exécution du

comportement ou les conséquences d'un tel échec sur la détermination de l'intention

d'un individu.

Pour résoudre cette insuffisance, Ajzen (48-49) a élargi la théorie de la TAR en intégrant le

contrôle comportemental perçu ou confiance d'un individu dans sa capacité à mener l'action

pour prédire les intentions et les comportements. Ce modèle élargi constitue la théorie du

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!

!

42!

comportement planifié.

b. La théorie du comportement planifié

La TCP (49) a été proposée afin de tenir compte des comportements qui n’étaient pas

entièrement sous le contrôle de la volonté individuelle, c'est à dire lorsqu'il existait des

contraintes à l'adoption du comportement.

Ainsi, si le comportement n'est n'est pas sous ce contrôle total de la volonté, l'individu a

besoin de toutes les ressources requises pour accomplir l'action. La perception de la

disponibilité de ces ressources affecte l'intention d'accomplir le comportement, ainsi que la

probabilité du succès de la réalisation de ce comportement.

A l'attitude et aux normes subjectives vient s'ajouter une troisième variable qui est le

contrôle perçu du comportement.

Le contrôle perçu du comportement se réfère à la perception qu'a un individu de la facilité

ou la difficulté à accomplir un comportement donné.

Cette troisième variable dépend elle-même :

- des croyances envers le contrôle du comportement, c'est à dire de la perception de

l'existence de facteurs facilitant ou contrariant la réalisation d'un comportement

donné,

- de l’aisance perçue, c’est-à-dire la facilité avec laquelle un individu envisage la

réalisation de ce comportement.

Le contrôle perçu du comportement peut agir, au même titre que l'attitude et la norme

subjective, sur l'intention ou directement sur le comportement lorsque celui-ci n'était pas

sous le contrôle volontaire de l'individu.

On peut résumer ce modèle par le graphique suivant :

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!

!

43!

Figure 8: Théorie du comportement planifié d’Ajzen-Fishbein

Les deux théories comportementales décrites permettent de prédire la réalisation d'un

comportement et sont reproductibles en médecine.

La théorie du comportement planifié a déjà été utilisée dans de nombreuses études

comportementales ayant trait à la santé dans le domaine de la nutrition, de l’obésité, de

l’exercice physique, des comportements de santé de manière générale, du suivi du VIH, du

tabagisme, du diabète et de l’allaitement maternel. Elle était aussi fréquemment utilisée en

stratégie marketing de consommation de produits et dans les études comportementales en

psychologie (50).

Notre objectif était de prédire le comportement suivant ; le recours à l’automédication par

les patients de cabinets de médecine générale et les clients de pharmacies.

Ceci justifie le recours au modèle de la TCP dans notre travail.

2. La définition des construits du TCP

Dans son intégralité, la TCP implique la mesure de onze variables:

- le comportement (CO)

- l'intention (I, behavioural Intention)

- l'attitude envers le comportement (A, Attitudes):

- les croyances comportementales (B, behavioural Beliefs)

- l'évaluation des croyances comportementales (E, outcome Evaluations)

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44!

- la norme subjective (SN, Subjective Norms):

- les croyances normatives (NB, Normative Beliefs)

- la motivation à se conformer (MC, Motivation to Comply)

- la perception du contrôle (PBC, Perceived Behavioural Control):

- les croyances liées au contrôle (C, Control beliefs)

- l'évaluation de l'intensité avec laquelle les croyances liées au contrôle peuvent

faciliter ou nuire à l'adoption du comportement (P) (influence of control beliefs)

Or, la souplesse dont fait preuve cette théorie est telle qu'un nombre plus ou moins

important des variables qu'elle comporte peut faire l'objet d'une mesure. Ce sont les

objectifs de recherche qui guident le choix des variables à mesurer. Les mesures de

l'intention et de la perception du contrôle peuvent suffire dans le cas où le but d'une étude

vise essentiellement à prédire le comportement. On cherche parfois à mieux comprendre

pourquoi les individus agissent comme ils le font; dans ce cas, Ajzen (1991) suggère de

mesurer l'attitude envers le comportement (A), la norme subjective (SN) et la perception du

contrôle (PBC). Une connaissance plus approfondie des facteurs influençant le

comportement suppose l'examen des déterminants de A, SN, PBC et implique la mesure de

B, E, NB, MC, C et P. Ces dernières variables peuvent être utilisées pour définir le contenu

d'un programme d'intervention visant à changer le comportement de la population cible de

l'étude.

a. L’attitude

!

L’attitude (A) est influencée par :

- les croyances comportementales (B): ce sont les croyances d’un individu

concernant les conséquences que peut avoir un comportement particulier —

exemple: « Prendre un médicament m’aidera à retrouver la santé » ;

- la valeur attribuée aux conséquences du comportement (E) — exemple : «

retrouver ma santé est une chose importante pour moi ».

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!

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45!

b. La norme subjective

Les normes subjectives (SN) sont influencées par :

- les croyances normatives (NB): ce sont les perceptions d’un individu à propos d’un

comportement donné, suite à l’influence des avis de son entourage proche —

exemple : « Mon médecin pense qu’il est bon pour moi que je consomme des

médicaments » ;

- la motivation à se conformer (MC) — exemple : « Mon médecin s’attend à ce que

je mette en pratique ses conseils ».

c. Le contrôle du comportement perçu

Le contrôle du comportement perçu (PBC) est influencé par :

- les croyances de contrôle (C): c'est la croyance d’un individu concernant

l’existence de facteurs susceptibles de faciliter ou d’entraver la réalisation du

comportement — exemple : « Les médicaments ne sont pas efficaces pour mon

problème de santé » ;

- l’évaluation des obstacles et facteurs facilitants (P): c’est l’aisance perçue à la

réalisation d’un comportement — exemple : « La plupart des médicaments sont

disponibles sans prescription médicale ».

De ces trois éléments résulte une intention comportementale aboutissant logiquement à un

comportement.

Ce modèle théorique peut être utilisé pour l’évaluation du point de départ des

comportements dans des domaines aussi variés que la santé publique, le contexte scolaire, le

monde de l’entreprise, la sécurité routière. L’intention comportementale se présente comme

un bon indicateur d’un comportement futur.

!!!!!!!

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46!

3. Le choix de la TCP par rapport aux autres modèles : analyse de la littérature

a. Les comportements en général

Dans sa méta-analyse en 1991 (50), Ajzen a répertorié seize études utilisant la TCP et a

montré de bonnes corrélations (0,71) entre l'intention de comportement (I), l’attitudes (A),

la norme subjective (NS) et le contrôle du comportement perçu (PBC).

La méta-analyse parue en 2001, réalisée par Armitage et Conner (51), a démontré que la

TCP expliquait pour tout comportement quel qu’il soit :

- 27% de la variance observée d’un comportement,

- 39% de la variance observée de l’intention de comportement.

Si les mesures étaient auto-rapportées, alors la part de la variabilité du comportement

observé expliquée par le modèle du comportement planifié augmentait de 11%.

Les auteurs ont pu identifier une différence entre désir et intention ainsi que entre auto-

efficacité et contrôle du comportement perçu.

Grâce aux différentes méta-analyses (51-52), on a pu constater que:

- l’intention expliquait de 19 et 38% de la variance d’un comportement,

- les attitudes et les normes subjectives expliquaient entre 33 et 55% de la variance

de l’intention de comportement et améliorait la variance expliquée du comportement

observé de 2 à 12 %.

b. Les comportements de santé

Godin et Kok en 1996 (53) ont réalisé une méta-analyse de la TCP uniquement sur des

comportements de santé (consommation de tabac, alcool, risques dans le domaine routier,

dépistage etc.). Le pourcentage de variance observée expliquée par le modèle était de 41%

pour l’intention.

Les attitudes et le contrôle du comportement perçu étaient le plus souvent les variables

significatives les plus importantes pour prédire l’intention. La prédiction du comportement

était quant à elle de 34%. Dans ce cas, l’intention était le prédicateur du comportement le

plus important. Pour la moitié des études concernées, le contrôle du comportement perçu

renforçait significativement le pouvoir prédictif de la TCP. Des méta-analyses d’études

portant sur des comportements spécifiques tels que l’utilisation de préservatifs ou les

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47!

exercices physiques avaient également montré une bonne validité du modèle et des

corrélations moyennes allant de 0,44 à 0,56 (53-57).

c. Les comportements de consommation d’automédication

L’application de la TCP aux comportements de consommation de médicaments

d’automédication était peu évaluée et peu souvent retrouvée dans la littérature médicale.

Les quatre critères suivants permettaient de cerner les conditions d'application de l'étude,

comme l’avait précisé Ajzen, selon le principe du TACT (Target, Action, Context, Time):

‐ Target: les médicaments d'automédication,

‐ Action: la consommation,

‐ Context: dans les cabinets de médecine générale et les pharmacies,

‐ Time: décembre 2010 à janvier 2011.

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48!

III.!Méthode!

A. La présentation de l’étude

L’étude OTC-SOCIOMED n° 223654 était un projet financé par la communauté

européenne par l’intermédiaire de son 7e programme-cadre sur la santé afin de promouvoir

un meilleur usage du médicament.

Ce projet s’appuyait sur un recueil de données dans sept pays européens (Chypre, Grèce,

Malte, Suède, France, République Tchèque, Turquie). Il s’est déroulé entre 2010 et 2013.

Le projet était coordonné par le Pr Lionis Christos, de l’université d’Héraklion (Crète,

Grèce). En France, le projet a été coordonné par le Docteur Luc Martinez, Professeur

Associé du département de Médecine Générale à l’université Pierre et Marie Curie et vice-

président de la Société Française de Médecine Générale. Le protocole a reçu l’aval des

autorités compétentes : CPP IDF VI (10 mars 2010), le CCTIRS (23 septembre 2010) et la

CNIL (29 octobre 2010) (Annexe C).

L’objectif global du projet OTC-SOCIOMED était d’identifier les déterminants du recours

aux médicaments à prescription obligatoire et d’automédication en soins primaires en

Europe. Des patients, des clients de pharmacie, des médecins et des pharmaciens ont ainsi

été interrogés.

Cette thèse s’appuie sur l’analyse des questionnaires des patients et des clients interrogés en

France.

B. La population étudiée

Les populations étudiées étaient issues des files actives des médecins généralistes et des

pharmaciens recrutés dans deux départements de France.

Ces deux départements ont été choisis pour des critères de représentativité de population à

prédominance urbaine ou semi-urbaine et de disponibilité d’une coordination locale. Ces

deux départements étaient :

- le département des Alpes-Maritimes représentant une population urbaine,

- le département d’Indre-et-Loire représentant une population plus rurale.

Notre population a été recrutée soit dans les cabinets médicaux des médecins qui

participaient à l’étude, soit dans les officines des pharmaciens. Les médecins et les

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!

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49!

pharmaciens ont été tirés au sort à partir des listes de leurs ordres professionnels respectifs.

Les patients des médecins et les clients des pharmaciens ont été recrutés de manière à

obtenir 100 patients et 100 clients dans chaque département.

Le nombre de sujets requis pour l’étude OTC-SOCIOMED demandait pour ce type d’étude

de sélectionner dix à douze médecins généralistes, deux à quatre pharmacies par pays, et

d’interroger cent patients par médecin et trente clients par pharmacie.

Toutes les personnes qui ont accepté de répondre à l’enquête ont reçu une brochure

d’information décrivant l’étude et le questionnaire, et ont signé un formulaire de

consentement éclairé.

C. La diffusion du questionnaire

Le recueil de données s’est déroulé par interview en face à face sur une période allant de

décembre 2010 à janvier 2011. La durée moyenne de passation des questionnaires était

d’une heure et quinze minutes. Les interviews ont été réalisées le plus souvent sur place.

Les données ont été enregistrées sur des questionnaires papiers. Les questionnaires ont été

centralisés dans chacune des 2 régions de l’enquête. Les données des questionnaires ont étés

saisies et codées dans une base de données de format Excel®, sauvegardée par la Société

Française de Médecine Générale (SFMG). L’information et le consentement pour les

participants ont été préalablement recueillis par écrit.

D. La présentation du questionnaire

Le questionnaire est présenté en Annexe D en page 102. Il a été élaboré par les membres du

conseil scientifique de l’étude. Il avait pour objectif d’identifier les intentions de

consommation des médicaments à prescription obligatoire ou facultative par les patients de

cabinets de médecine générale et les clients de pharmacie. Il était structuré selon la théorie

du comportement planifié d’Ajzen.

Le questionnaire comprenait 98 questions :

- onze questions recueillaient des données socio-démographiques,

- cinq questions exploraient la consommation passée de médicaments PMO ou PMF,

- 71 questions exploraient les comportements de consommation des médicaments

PMO et PMF. Elles étaient reparties en 3 catégories, conformément aux

recommandations contenues dans le guide de Jillian J. Francis (58):

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50!

- les mesures directes de l’attitude, de la norme subjective et du contrôle du

comportement perçu (10 questions),

- les mesures indirectes de l’attitude, de la norme subjective et du contrôle du

comportement perçu (58 questions),

- trois questions exploraient l’intention générale de consommation de

médicaments à PMO et PMF,

- onze questions ne se rattachaient pas à la TCP.

Les réponses aux questions se faisaient sur une échelle de Likert à sept catégories. Pour

pouvoir corréler les variables, les 2 catégories extrêmes étaient labellisées par un adjectif.

Les échelles étaient soit bipolaires, codées de -3 à +3 pour mettre en évidence deux idées

opposées, soit unipolaires codées de 1 à 7 pour obtenir un gradient de la réponse. La

position médiane permettait à la personne interrogée d'émettre un avis neutre ou l'absence

d'avis. L’échelle de Likert a permis au patient interrogé d’exprimer son degré d’accord ou

de désaccord avec la formulation proposée par chaque question.

Les questions ont été réparties dans le questionnaire de manière aléatoire pour ne pas

influencer la réponse en cas de répétions de questions à contenu proche.

E. L’analyse des données

Pour répondre à notre question de recherche, nous avons réalisé une analyse des

correspondances multiples. Nous n’avons inclus que les 31 questions du questionnaire se

rapportant à l’automédication. Nous avons aussi pris en compte les variables socio-

démographiques et celles du comportement passé.

La saisie des données a été effectuée, à l'aide de masques de saisie réalisés pour les

questionnaires C(b) sur Microsoft Excel®. Ces masques ont été testés pour obtenir les

masques de saisie définitifs et satisfaisants pour l'entrée des données. Les bases définitives

ont été transmises puis cryptées, avant d’être envoyées pour analyse statistique.

Celle‐ci a été réalisée par le Département de Médecine Générale de la Faculté de Médecine

Pierre et Marie Curie, Paris VI, sous la direction du Pr Martinez. Elles ont été effectuées

avec le logiciel STATA®/IC 10.1 pour Macintosh de STATA Corporation ‐ USA®.

L’analyse des correspondances multiples est une méthode statistique descriptive qui permet

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51!

de décrire de manière synthétique de grandes tables de contingence. L’analyse des

correspondances part des données elles-mêmes pour mesurer le degré d’association entre les

variables et voir comment elles s’organisent. Elle procède par voie inductive.

Le principe général de l’analyse des correspondances consiste à comparer la distribution des

modalités des variables d’intérêt à une distribution théorique dans laquelle les modalités se

répartissent de la même manière selon l’hypothèse d’indépendance. Le but de l’analyse est

de résumer les écarts à l’hypothèse d’indépendance avec une métrique qui est, dans notre

cas, l’inertie ou le khi2 pondéré par le nombre d’items du tableau de contingence.

Pour réaliser l’analyse des correspondances, nous avons utilisé la méthode du tableau

disjonctif complet. Les 31 variables qui se rapportaient à l’automédication ont été utilisées

pour la détermination des axes factoriels.

La sélection des axes factoriels, l’identification des variables qui participaient le plus à

l’inertie des axes, et l’identification des modalités des variables qui contribuaient le plus à

l’inertie des axes a nécessité le calcul des grandeurs suivantes :

Nombre de variables actives : Q = 31

Nombre de modalités : K = 213

Inertie moyenne du nuage de points :

Valeur Propre moyenne ou inertie moyenne :

Inertie (contribution) moyenne d’une variable (question) :

Inertie (contribution) moyenne d’une modalité :

Inertie relative (contribution) d’une modalité à l’axe : 1/K = 1/213 = 0,0047

Φ2 = (K −Q) /Q = (213−31) / 31= 5,870968

λm =1/Q =1/ 31= 0,0323

Φ2 /Q = 5,870968 / 31= 0,189386

Φ2 /K = 5,870968 /131= 0,0448

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52!

IV.!Résultats !!

A. L’analyse du tableau des valeurs propres

L’inertie totale du nuage de points était de 5,87.

L’analyse des valeurs propres des axes dans le tableau des valeurs propres montrait une

décroissance très lente de l’inertie des axes, ce qui laissait présager une faible explication de

l’inertie totale avec les variables prises en compte. Le premier axe expliquait 5,07% de

l’inertie totale du nuage de points, le second et le troisième 2,77% et 2,40% respectivement.

Plusieurs méthodes sont disponibles pour choisir le nombre d’axes d’inertie à retenir pour

l’analyse.

La valeur propre moyenne λm ou inertie moyenne d’un axe est l’une d’entre elles. Dans

notre étude, sa valeur était de 0,0323, ce qui devait conduire à conserver les 66 premiers

axes factoriels. S’ils expliquaient 80% de l’inertie totale du nuage de points, leur

interprétation devenait trop complexe. Dans ces conditions, l’interprétation devenait

impossible.

L’autre méthode est celle du « coude ». Il s’agit d’une méthode visuelle qui repose sur

l’analyse du diagramme des valeurs propres des axes factoriels. Elle consiste à repérer le

premier point d’inflexion ou coude sur l’histogramme des valeurs propres des axes. Ce

coude signifie que la différence d’inertie avec l’axe précédent est plus petite que celle

mesurée avec l’axe suivant. Seuls les premiers axes jusqu’au coude sont retenus pour

l’interprétation de l’analyse des correspondances multiples. Dans notre étude, le recours à la

méthode du coude avait conduit à ne conserver que les 2 premiers axes.

Nous avons décidé de conserver les 3 premiers axes pour tenter de retrouver la structure du

modèle de la théorie du comportement planifié, composée de trois dimensions.

!!!!

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53!

B. L’étude des variables

L’objectif était d’identifier les variables qui contribuent le plus à l’inertie d’un axe.

La comparaison de la contribution d’une variable à l’inertie d’un axe avec sa contribution à

l’inertie totale du nuage de points permet de connaître son importance à la contribution de

l’axe. Aucune variable n’avait une contribution à l'un des trois axes supérieure à sa

contribution à l’inertie du nuage de points, ce qui confirmait la faible influence des

variables prises en compte sur l’inertie totale du nuage de points.

Tableau 3 : Contribution des variables à l’inertie des axes

Variable Contribution à l’inertie du nuage de points

Contribution à l’inertie axe 1

Contribution à l’inertie axe 2

Contribution à l’inertie axe 3

Q2_4 Opinion des amis

0,0329637 0,021* 0,015 0,016

Q2_9FR Intention d’achat d’OTC

0,0329637 0,023 0,019 0,017

Q2_11 Approbation des amis

0,0329637 0,008 0,028 0,003

Q2_14 Avis du pharmacien

0,028447 0,012 0,011 0,006

Q2_15 Avis des amis

0,0329637 0,013 0,020 0,016

Q21_20 Efficacité des OTC

0,0329637 0,014 0,009 0,015

Q2_21 Facilité d’accès OTC

0,0329637 0,020 0,011 0,001

Q2_27 OTC sans suivi médical

0,0329637 0,016 0,002 0,013

Q2_30 Opinion du compagnon

0,0329637 0,013 0,019 0,003

Q2_32 Danger de l’OTC

0,0329637 0,026 0,008 0,008

Q2_35 Opinion de la famille

0,028447 0,015 0,016 0,009

Q2_37F Prix du médicament

0,0329637 0,016 0,002 0,003

Q2_40 Prix du médicament

0,0329637 0,012 0,009 0,003

Q2_43 Opinion du médecin traitant

0,0329637 0,011 0,015 0,012

Q2_44 Danger de l’OTC

0,0329637 0,024 0,014 0,018

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!

!

54!

Variable Contribution à l’inertie du nuage

de points

Contribution à l’inertie axe 1

Contribution à l’inertie axe 2

Contribution à l’inertie axe 3

Q2_45 Achat en supermarché

0,0329637 0,025 0,020 0,015

Q2_46 Disponibilité supermarché

0,0329637 0,015 0,008 0,006

Q2_48 Opinion des enfants

0,0329637 0,017 0,022 0,010

Q2_53REV Opinion des enfants

0,0329637 0,014 0,028 0,014

Q2_55 Cherté du médicament

0,0329637 0,010 0,010 0,004

Q2_57 Médecines alternatives

0,0329637 0,021 0,011 0,019

Q2_59 Opinion du médecin traitant

0,021978 0,020 0,004 0,012

Q2_61 Opinion du compagnon

0,0329637 0,016 0,010 0,011

Q2_67 Décision des amis

0,0329637 0,010 0,014 0,022

Q2_69 Intention d’achat sans prescription

0,0329637 0,028 0,007 0,032

Q2_71 Décision du pharmacien

0,0329637 0,018 0,003 0,003

Q2_73 Eviter une consultation

0,0329637 0,020 0,012 0,015

Q2_75 Eviter une consultation

0,0329637 0,021 0,016 0,008

Q2_76FR Consommation en supermarché

0,0329637 0,025 0,018 0,019

Q2_77 Médicaments sans prescription médicale

0,0329637 0,018 0,011 0,010

Q2_80 Décision de la famille

0,0329637 0,013 0,009 0,024

* Les cellules grisées correspondent aux variables qui ont le plus contribué à l’inertie de

l’axe.

Les variables qui contribuaient le plus à l’inertie de l’axe 1 sont : Q2_4, Q2_9FR, Q2_21,

Q2_32, Q2_44, Q2_45, Q2_57, Q2_59, Q2_69, Q2_73, Q2_75, Q2_76

Les variables qui contribuaient le plus à l’inertie de l’axe 2 sont : Q2_11, q2_15, q2_45,

Q2_48, Q2_53

Les variables qui contribuaient le plus à l’inertie de l’axe 3 sont Q2_57, Q2_67, Q2_69,

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!

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55!

Q2_80.

C. L’étude des modalités L’étude des modalités sert, d’une part, à définir des typologies d’individus, mais aussi,

d'autre part, à déterminer les modalités des variables qui participent le plus à l’inertie d’un

axe. Deux individus se ressemblent d’autant plus qu’ils partagent un grand nombre de

modalités.

Nous avons repéré les modalités qui avaient la meilleure qualité de représentation des axes

factoriels (sqcorr élevé) et qui avaient le plus fortement contribué à la formation des axes

(contribution élevée) (59). Nous nous sommes aussi intéressés aux modalités dont l’inertie

relative par rapport à l’axe dépassait 1/213=0,0047 sur le tableau disjonctif complet avec

une forte représentativité.

Tableau 4 : Etude des modalités ayant la meilleure représentation et la meilleure contribution aux 3 axes variable modalité Axe 1 Axe 2 Axe 3 sqcorr contrib sqcorr contrib sqcorr contrib Q2_4 1/7 0,233* 0,007 0.048 0.002 0.011 0.000 Q2_4 7/7 0.043 0.002 0.104 0.008 0.149 0,012 Q2_9FR 1/7 0.352 0,010 0.004 0.000 0.038 0.002 Q2_11 0/3 0.003 0.000 0,296 0,007 0.004 0.000 Q2_15 0/3 0.000 0.000 0.209 0,005 0.065 0.002 Q2_27 1/7 0.268 0,007 0.006 0.000 0.100 0.005 Q2_30 0/3 0.000 0,000 0.203 0,009 0.003 0.000 Q2_32 7/7 0.226 0,009 0.000 0.000 0.030 0.002 Q2_44 7/7 0.322 0,011 0.003 0.000 0.024 0.001 Q2_45 -3/7 0.356 0,014 0.011 0.001 0.045 0.003 Q2_53REV -2/3 0.010 0.001 0.125 0,010 0.101 0,008 Q2_53REV 0/3 0.002 0.000 0.300 0,006 0.000 0.000 Q2_57 -3/3 0.243 0,012 0.004 0.000 0.025 0.002 Q2_57 -2/3 0.000 0.000 0.056 0.004 0.107 0,009 Q2_59 6/7 0.221 0,010 0.035 0.002 0.000 0.000 Q2_59 7/7 0.345 0,007 0.003 0.000 0.063 0.002 Q2_67 4/7 0.001 0.000 0.029 0.000 0.006 0,009 Q2_69 1/7 0.411 0,015 0.002 0.000 0.073 0.004 Q2_69 7/7 0.004 0.000 0.082 0.006 0.121 0,010 Q2_73 1/7 0.164 0,007 0.001 0.000 0.047 0.003

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!

!

56!

variable modalité Axe 1 Axe 2 Axe 3 Q2_75 1/7 0.228 0,010 0.034 0.002 0.000 0.000 Q2_76FR -3/3 0.363 0,010 0.016 0.001 0.042 0.002 Q2_76FR +2/3 0.055 0.000 0.138 0.000 0.100 0,008 Q2_80 4/7 0.005 0.000 0.004 0.000 0.095 0,007 *Les cellules grisées correspondaient aux modalités qui avaient le plus contribué à l’inertie

de l’axe et étaient les mieux représentées.

D. Analyse des axes factoriels

L’analyse des correspondances multiples réalisée à partir des données avait pour objet de

déterminer des profils homogènes d’individus dans cette population. On mesurait dans cette

population un écart à l’indépendance qui était de 5,87 (valeur de l’inertie) sur les 329

questionnaires.

L’analyse factorielle des correspondances multiples a permis d’identifier trois axes

factoriels principaux qui expliquaient 10,24% de l’inertie totale du nuage de points.

Les modalités retenues sont présentées sous forme de tableaux pour chaque axe séparé en

deux polarités opposées selon leur coordonnée d’axe.

Les caractéristiques de la population ayant recours à l’automédication sont disposées selon

leur répartition aux pôles positif et négatif de chaque axe factoriel. La participation des

modalités à la construction de l’axe est donnée en pourcentage.

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!

!

57!

1. Premier axe factoriel

!Le premier axe expliquait 5,07 % de l’inertie totale.

Tableau!5:!premier!axe!factoriel!

Caractéristiques de la population ayant recours à l’automédication de l’axe 1!

!

Pôle!négatif! Pôle!positif!!Norme subjective :

o Modalité 6 de la variable Q2_59 (1%) :

importance de se conformer à l’opinion de son

médecin

!!!!!!!

!

Intention :!o Modalité 1 de la Variable Q2_69 (1,5%) : pas

d’intention d’acheter des médicaments sans

prescription médicale, ni dans les supermarchés pour

la Modalité 1 de la variable Q2_9 (1%)

Attitude :!

o Modalité -3 de la variable Q2_45 (1,4%) : ne pas

acheter dans les supermarchés

o Modalité 1 de la Q2_73 (0,7%) : ne pas payer une

consultation

o Modalité 1 de la variable Q2_75 (1%) : ne pas payer

une consultation

o Modalité -3 de la Q2_27 (0,7%) : ne pas consommer

un médicament sans avis de son médecin

o Modalité 7 de la variable Q2_44 (1,1%) :

consommation dangereuse d’auto-médicaments

o Modalité 7 de la variable Q2_32 (0,9%):

consommation médicamenteuse dangereuse

Norme subjective :

o Modalité 1 de la Q2_4 (0,7%) : l’opinion des amis

sur sa consommation de médicaments est sans

importance

o 7 de la variable Q2_59 (0,7%): importance de se

conformer à l’opinion de son médecin

Contrôle comportemental perçu :

o Modalité -3 de la variable Q2_57 (1,2%) : pas de

recours au médecines alternatives

o Modalité -3 de la variable Q2_76 (1%) : pas d’achat

en supermarché et parapharmacie

!!

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!

!

58!

L’axe 1 caractérisait des sujets :

- qui n’avaient pas l’intention d’acheter des médicaments sans prescription

médicale;

- qui, sur le plan de l'attitude, se caractérisaient par leur fort rejet de

l’automédication,

- qui, sur le plan de la norme subjective,

- trouvaient important de se conformer à l’opinion de leur médecin,

- mais pour qui l’opinion des amis sur leur consommation de

médicaments était sans importance.

- Sur le plan du contrôle comportemental perçu, ces sujets

- n’envisageaient pas le recours aux médecines alternatives,

- n’envisageaient pas l’achat en supermarché et parapharmacie.

En conclusion, les sujets de l’axe 1 étaient des sujets qui n’avaient pas l’intention de

recourir à l’automédication, chez qui les attitudes négatives vis-à-vis des auto-

médicaments dominaient la typologie. Le contrôle du comportement perçu était assez fort

et aussi négatif chez eux. La norme subjective était au second plan.

!! !

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!

!

59!

!2. Deuxième axe factoriel

Le deuxième axe expliquait 2,77 % de l’inertie totale.

Tableau!6:!deuxième!axe!factoriel!

Caractéristiques de la population ayant recours à l’automédication de l’axe 2!

!

Pôle!négatif! Pôle!positif!!!!!!!

!

L’axe 2 retrouvait des sujets :

- qui se caractérisaient par une opinion neutre vis-à-vis du rôle de la norme

subjective,

- qui n’éprouvaient pas d’influence de leurs amis vis-à-vis du contrôle

comportemental perçu.

En conclusion, les sujets de l’axe 2 étaient des sujets chez qui la norme subjective vis-à-

vis de l’automédication dominait la typologie, sans influer sur leur consommation.

Norme subjective :

o Modalité 0 de la Q2_11 (0 ,7%) : neutralité

vis-à-vis de l’opinion des amis

o Modalité 0 de la Q2_30 (0,9%) : neutralité

vis-à-vis de l’opinion des compagnon

o Modalité 0 de la Q2_53 (0,6%) : neutralité

vis-à-vis de l’opinion des enfants

Contrôle comportemental perçu :

o Modalité 0 de la variable Q2_15 (0,5%) : pas

d’influence des amis

!

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!

!

60!

3. Troisième axe factoriel

!Le troisième axe expliquait 2,4 % de l’inertie totale.

Tableau!7:!troisième!axe!factoriel!

Caractéristiques de la population ayant recours à l’automédication de l’axe 3!

!

!

Pôle!négatif! Pôle!positif!!Intention:

o Modalité 7 de la Q2_69 (1%) : l’intention

d’acheter des médicaments sans prescription

médicale

Norme subjective:

o Modalité 7 de la Q2_4 (1,2%) : un rôle

important joué par l’opinion des amis sur la

consommation de médicaments

Contrôle comportemental perçu:

o l’entourage joue un rôle important en faveur de

la consommation d’auto-médicaments ou de

médicaments à PMO par la Modalité 4 de la

Q2_67 (0,9%) et Modalité 4 de la Q_80 (0,7%)

!!

L’axe 3 caractérisait des sujets :

- qui avaient l’intention d’acheter des médicaments sans prescription

médicale,

- chez qui le contrôle du comportement perçu de l’entourage jouait un rôle

important en faveur de la consommation d’auto-médicaments ou de

médicaments à PMO,

- avec toutefois une crainte à l'égard des médecins alternatives.

- La norme subjective caractérisait fortement ces sujets avec

- un rôle important joué par l’opinion des amis pour la consommation

de médicaments,

Norme subjective:

o Modalité -2 de la Q2_53 (0,8%) : rôle

important joué par l’opinion des enfants en

faveur des médicaments

Contrôle comportemental perçu:

o Modalité -2 de la Q2_57 (0,9%) : crainte à

l’égard des médecins alternatives

o Modalité 2 de la Q2_76 OTC (0,8%) : rôle

important en faveur de la consommation

d’auto-médicaments ou de médicaments à

PMO

!!

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!

!

61!

- et celui des enfants en faveur des médicaments.

En conclusion, les sujets de l’axe 3 étaient des sujets chez qui l’avis de l’entourage et le

soutien de ce dernier étaient des facteurs importants de consommation médicamenteuse.

Le contrôle du comportement perçu dominait la typologie.

La norme subjective et l’intention étaient au second plan et en faveur de la

consommation de médicaments.

! !

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!

!

62!

V- Discussion

A. Discussions des résultats

1. Le retour des questionnaires

Pour l’Indre-et-Loire, l’échantillon se composait de 129 patients ou clients avec l’obtention

de 105 questionnaires C(b) utilisables. Pour les Alpes-Maritimes, l’échantillon final se

composait de 200 patients ou clients, avec 198 questionnaires C(b) utilisables. Le taux de

remplissage des questionnaires était satisfaisant ; 74,1 % des questionnaires présentaient

toutes les données complètes.

Selon l’INSEE, le pourcentage de non-réponses aux questions peut atteindre 40% lorsque

une enquête n’est pas obligatoire. Par exemple, l'enquête Budget de Famille en 2006

comptait 30% de non-réponses (60).

Cette analyse a permis d’identifier trois axes organisant la consommation des médicaments

d’automédication.

2. L’axe de l’attitude

Les sujets de l’axe 1 étaient des sujets qui n’avaient pas l’intention de consommer des

auto-médicaments et chez qui les attitudes négatives envers l’automédication jouaient

un rôle important. Il s’agissait aussi de sujets pour qui l’avis du médecin était

important. Il représentait 5,07% de l’inertie totale.

Le premier axe regroupait principalement une population avec une attitude non favorable

au comportement d’automédication de manière générale.

Les caractéristiques de ce groupe étaient toujours en défaveur du comportement de

consommation d’automédication, insistant sur le danger potentiel de ce recours, surtout en

cas d’achat dans les supermarchés ou les parapharmacies et en cas d’absence d’avis

médical, caractérisant la dimension de l’attitude de la TCP.

L’étude des variables illustratives montrait une tendance avec :

- le statut de divorcé,

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!

!

63!

- une nationalité étrangère,

- un niveau de scolarité limité au primaire,

- la profession d’agriculteur,

- un âge supérieur à soixante ans et

- l’absence de consommation de médicaments d’automédication depuis six mois.

Le groupe de gens pour qui l’opinion du médecin traitant semblait très importante, ne

présentait pas de réticence particulière vis-à-vis de l’automédication.

L’étude des variables illustratives montrait une tendance avec :

- un niveau d’études universitaire et post-doctoral,

- l’emploi d’entrepreneur,

- un âge inférieur à quarante ans et

- une consommation déclarée d’auto-médicaments depuis six mois.

A partir de données d’OTC-SOCIOMED de chaque département, Eliane Abitbol (61) et

Franck Païta (62) avaient travaillé sur les intentions de comportements d’automédication

grâce aux questionnaires provenant respectivement des Alpes-Maritimes et de l’Indre-et-

Loire.

Les analyses obtenues après régression logistique par modèle multivarié des données dans

chaque département confirmait que l’attitude était plutôt défavorable et qu’elle était une

dimension participant peu au comportement de consommation de médicaments. Seulement

5% de la population de l'étude avait un comportement déclaré d'automédication.

L’attitude défiante envers les auto-médicaments peut s’expliquer par la croyance selon

laquelle un médicament non remboursé est un médicament non efficace (34).

3. L’axe de la norme subjective

Le deuxième axe retrouvait principalement des items appartenant aux croyances

normatives et à la motivation à se soumettre caractérisant la norme subjective. Il

représentait 2,77% de l’inertie totale.

Un groupe du deuxième axe étaient était caractérisé par des individus évoluant en parfaite

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!

!

64!

indépendance par rapport aux opinions et aux pressions de l’entourage.

L’étude des variables illustratives montrait une tendance avec :

- le statut de veuf,

- le niveau d’études universitaire,

- l’emploi de fonctionnaire,

- un âge inférieur à quarante ans et

- l’absence de consommation déclarée de médicaments prescrits depuis six mois.

Les caractéristiques d’un autre sous-groupe n’apparaissaient pas de manière significative

par l’étude des modalités.

L’étude des variables illustratives montrait une tendance avec :

- le statut de divorcé,

- le niveau d’étude limité au primaire,

- la profession d’agriculteur,

- un âge supérieur à soixante ans,

- une nationalité étrangère,

- la consommation de médicaments après les conseils d’un ami depuis six mois et

- l’achat de médicaments en parapharmacie et au supermarché depuis six mois.

Les résultats des deux thèses précédentes (61, 62) confirmaient l’absence d’impact de

l'influence de l'entourage sur la consommation des médicaments.

4. L’axe du contrôle du comportement perçu

Le troisième axe était majoritairement représentatif de l’importance du contrôle

comportemental perçu. Ses sujets étaient des gens chez qui l’avis de l’entourage et

l’appui sur ce dernier étaient des facteurs importants pour la consommation

médicamenteuse. Cet axe représentait 2,4 % de l’inertie totale.

Un sous-groupe du troisième axe était représenté par une population prudente et peu encline

à l’automédication du fait d’obstacles comportementaux.

L’étude des variables illustratives montrait une tendance avec :

- le statut de veuf,

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!

!

65!

- un âge supérieur à soixante ans et

- l’absence de consommation de médicaments d’automédication depuis six mois.

Un autre sous-groupe tendait fortement vers l’automédication notamment via l’existence de

facteurs favorisants comportementaux.

L’étude des variables illustratives montrait une tendance avec :

- le statut de célibataire,

- un âge inférieur à 40 ans,

- une nationalité étrangère,

- l’absence de consommation déclarée de médicaments prescrits depuis six mois et

- la consommation déclarée de médicaments d’automédication depuis six mois.

Selon Ajzen, le contrôle du comportement perçu était un des déterminants les mieux

corrélés avec l'intention et le comportement, comme l’avaient montré les études précédentes

sur la théorie du comportement planifié (51).

Au cours des deux travaux précédents (61,62), lorsque la perception de contrôle concernant

la capacité à utiliser des médicaments était élevée, la décision de consommation était elle

aussi élevée.

5. Discussion de l’analyse des trois axes

Au total, le modèle de la théorie du comportement planifié est un modèle utile à

l’identification des déterminants du recours à l’automédication chez les patients ou les

clients de pharmacie.

Les trois dimensions de la TCP sont retrouvées au travers des trois premiers axes de

l’analyse des correspondances multiples validant l’utilisation du modèle d’Ajzen dans les

comportements de consommation d’automédication.

Notre analyse permettait d’identifier trois dimensions principales qui expliquaient 10,24%

du nuage de points. La faible proportion de l’inertie expliquée par nos trois dimensions

pouvait être en rapport avec la conception des questions relatives à chaque dimension.

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!

!

66!

Chaque dimension était explorée au travers de questions spécifiques à chacune d’elle.

L’homogénéité des questions spécifiques à chaque dimension devait contribuer à

appréhender une même entité sous-jacente : la même dimension.

La cohérence interne a été calculée par le coefficient alpha de Cronbach lors des analyses

précédemment réalisées (61, 62). Les réponses aux questions portant sur le même sujet

devaient être corrélées ; la valeur de l’alpha s'établissait entre 0 et 1, étant considérée

comme "acceptable" à partir de 0,7.

Or, dans les données françaises de l’étude SOCIOMED on retrouvait :

- pour les items de l’A alpha 0,67,

- pour les items de la SN alpha 0,56,

- pour les items de la PBC alpha 0,46.

Ainsi, seules les questions posées concernant l’exploration de l’attitude étaient modérément

corrélées.

La mauvaise corrélation des items de chaque dimension permettait d’expliquer cette faible

proportion d’inertie décrite par nos analyses.

B. Confrontation des résultats aux publications médicales

1. Les déterminants des dimensions du modèle d’Ajzen

Anaïs Briand, interne du département de Médecine Générale de l’UPMC, a fait une

synthèse de la littérature pour identifier les facteurs associés aux recours à l’automédication

chez les patients, les médecins et les pharmaciens. Elle a classé les données recueillies selon

la théorie du comportement planifié (63).

a. Les déterminants de l’attitude

Les croyances comportementales positives

L’étude d’Hanna et Hugues (64) réalisée auprès de 36 pharmaciens en Irlande du Nord en

2007 montrait que les auto-médicaments offraient une perception d’efficacité pour leurs

consommateurs. L’étude anglaise de Stevenson (65), faite en 2003 auprès de 35 patients et

de 20 généralistes, confirmait aussi cette perception.

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!

!

67!

La perception de la sécurité des auto-médicaments par les consommateurs était aussi

rapportée au cours de l’étude d’Hanna et Hugues (64).

L’étude chilienne de Fuentes Albarrán et de Villa Zapata (66) réalisée en 2008 auprès de

909 clients de pharmacie montrait que l’automédication était un moyen de soulager un

symptôme, de traiter un état considéré comme mineur.

Parmi les croyances, on retrouvait le souhait d’améliorer la qualité de vie et ce, même en

l‘absence de maladie. L’étude américaine d’Habermann (67), parue en 2009 et menée sur

un échantillon aléatoire de 95 patients en rémission à long terme de lymphome, appuyait ce

souhait.

Dans nos analyses, aucune attitude positive n’avait été mise en évidence.

Les croyances comportementales négatives

Le manque d’efficacité des produits d’automédication est une croyance qui est

régulièrement mentionnée. L’étude américaine de Garbutt (68) auprès de 105 pédiatres et de

1265 parents montrait que la perception des auto-médicaments contre la toux et les rhumes

pour le traitement des enfants était jugée le plus souvent inefficace par les parents. De plus,

l’étude anglaise de Lynch et Berry (69), qui comportait deux expériences incluant

respectivement 77 et 120 usagers d’auto-médicaments à Londres, avait montré la perception

d’absence d’efficacité des auto-médicaments dans le traitement des symptômes.

Parmi les attitudes négatives retrouvées dans nos analyses, la consommation de

médicaments et d’auto-médicaments était jugée dangereuse. Ces résultats étaient confirmés

par l’étude jordanienne de Wazaify (70), parue en 2008 auprès de 1085 clients de

pharmacies, ainsi que par l’étude américaine de Garbutt (68); elles soulignaient les risques

de cette pratique, représentés par les effets indésirables et les interactions

médicamenteuses.

L’étude de James et de French (71) était une enquête menée chez 291 étudiants anglais sur

les croyances concernant l’automédication ; un des arguments exposés était que certains

patients, plutôt que de recourir à l‘automédication, souhaitaient respecter l’évolution

naturelle de la maladie.

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!

!

68!

Ne pas consommer un médicament sans avis du médecin était une attitude négative vis-à-

vis des auto-médicaments issue de nos analyses. L’étude anglaise de Badger et de Nolan

(72), menée auprès de 60 adultes qui avaient été traités pour un épisode récent de

dépression, confirmait que ceux qui faisaient confiance aux médecins dans leurs choix de

traitements de prescription ont eu moins tendance à avoir des comportements

d’automédication.

La valeur attribuée aux conséquences du comportement

L’occasion d’éviter le recours au médecin dans un souci de coût ou de gain de temps était

un bénéfice que rapportait l’étude jordanienne de Wazaify (70). L’étude de Williams et

Scadding (73) parue en 2009 était une enquête par voie postale, auprès de 818 patients,

conduite en France, en Allemagne et au Royaume-Uni qui confirmait encore cette volonté

d’éviter une consultation médicale. La volonté de ne pas payer une consultation était aussi

un des déterminants de l’attitude, retrouvé dans nos analyses.

Dans le contexte français, malgré des démarches entreprises par les pouvoirs publics pour

faire évoluer la pratique de l’automédication, les produits de PMF ne jouissaient pas encore

d’une bonne réputation. Il faut rappeler le contexte de méfiance vis-à-vis du médicament au

moment de la réalisation de l’étude ; elle coïncidait à la période de l’affaire du Médiator®.

Le poids du conseil du médecin était aussi un élément qui ressortait en premier lieu dans

notre analyse. Son importance semblait liée à l’historique de la profession de médecin, à sa

position clé de personne de premier recours dans le système français, et à sa connaissance

des patients sous un angle global. De ce fait, la prescription restait le critère de qualité dans

l’esprit des patients ou des clients quant au produit que l’on se procure (13).

b. Les déterminants de la norme subjective

Les croyances normatives

L’étude anglaise de Stevenson (65) montrait que les comportements d‘automédication ont

parfois été guidés par les professionnels de santé. La recommandation faite par un

professionnel de santé corroborait bien l’importance de se conformer à l’opinion de son

médecin issue de nos analyses.

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!

!

69!

A l’inverse, il existe des patients qui désirent pratiquer une automédication libre ; dans

l’étude d’Hanna et Hugues (64) et l’étude finlandaise de Simoens (74), menée sur un

échantillon aléatoire de 775 clients de pharmacie faite en avril 2008, ils préféraient ne pas

se soumettre à ces recommandations et revendiquaient une décision personnelle du recours

à l’automédication.

De nombreuses publications, notamment l’étude de Fuentes Albarrán et de Villa Zapata

(66), celle d’Amoako (75), réalisée en 2003 aux Etats-Unis et menée chez 39 sujets d'un âge

moyen de 71 ans, et celle de Simoens (74) montraient l’influence des médias sur le recours

à l’automédication. Les publicités à la télévision et sur Internet étaient les plus importantes

quant à leur impact sur la consommation d’auto-médicaments.

L’incitation à l’usage de l’automédication par l’entourage, les amis et la famille est un

déterminant fréquemment mis en avant. L’étude de Fuentes Albarrán et de Villa Zapata

(66), celle de Simoens (74), celle de Yousef (76), menée chez 1326 clients dans 200

pharmacies d‘Amman en Jordanie, celle d’Amoako (75), et celle de Stevenson (65)

confirmaient ce phénomène. Dans l’étude finlandaise de Linden (77) menée en avril 1999

par enquête postale auprès de toutes les femmes finlandaises conscrites en service, les auto-

médicaments ont même été fournis par l’entourage.

Les résultats de nos analyses étaient globalement peu comparables aux données retrouvées

dans la littérature; la majorité des réponses concernant les croyances normatives penchaient

en faveur de l’absence d’influence du rôle de l’entourage. Néanmoins, un de nos sous-

groupes du troisième axe était très influencé par l’entourage pour sa consommation d’auto-

médicaments.

La motivation à se conformer

Suivre l’avis des recommandations des professionnels de santé est un facteur important

du recours à l’automédication. Dans l’étude de Simoens (74), 83% des sujets interrogés ont

estimé que les informations fournies par les pharmaciens sur l’utilisation des auto-

médicaments étaient suffisantes. Par ailleurs, l’importance de se conformer à l’opinion de

son médecin se retrouvait bien dans nos analyses.

Le caractère personnel de la décision du recours à l’automédication était mis en avant par

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!

!

70!

l’étude d’Hanna et Hugues (64) ; 71,8% des participants étaient d’accord avec l’idée qu’il

leur revenait de décider pour eux-mêmes quel auto-médicament ils voulaient et ce, même en

l'absence de preuve scientifique.

Selon l’étude de Badger et de Nolan (72), les patients qui avaient confiance dans le choix

du médecin concernant les médicaments de prescription ont eu moins tendance à avoir

recours à l'automédication. Ce caractère était à rattacher conformément à la question du

respect de la décision du médecin issue de nos analyses

c. Les déterminants du contrôle du comportement perçu

Les croyances de contrôle

Les connaissances médicales ont représenté un déterminant du recours à l’automédication,

surtout par l’expérience passée pendant l’étude Fuentes Albarrán and Villa Zapata (66).

Par contre, ces mêmes connaissances, via l’expérience des effets indésirables de ces

produits, ont constitué un frein à ce recours selon l’étude européenne de Gainer (78), menée

sur la contraception d’urgence en auto-médication.

Les avantages représentés par l'accessibilité ont été mis en évidence lors de l’étude de

Gainer (78): les horaires, la localisation proche du domicile, le côté rapide ont facilité

l'usage de la contraception d‘urgence en automédication en pharmacie. L’accessibilité des

auto-médicaments, notamment au travers des grandes surfaces, était un déterminant positif

et négatif au recours selon les sous-groupes de population de notre étude.

Dans l’étude de Lynch et de Berry (69), l’avantage représenté par les produits considérés

comme naturels, concernant les médecines alternatives, a été mis en avant par ceux qui y

avaient recours. Nous retrouvions aussi le souhait de s’appuyer sur les médecines

alternatives plutôt que de recourir à l’automédication au cours de nos analyses.

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!

!

71!

L’évaluation des obstacles et facteurs facilitants

Peu d’éléments sur l’auto-efficacité avaient été mis en évidence dans la littérature

scientifique. Toutefois, le recours aux auto-médicaments était apparu comme une solution

facile et rapide au problème chez Fuentes Albarrán et Villa Zapata 2008 (66).

Selon les pharmaciens interrogés, l’automédication devenait un avantage financier de par

l’économie du coût d’une consultation médicale au cours l’étude anglaise de Stewart (79)

sur la Simvastatine en automédication.

A l’inverse, le coût des produits d’automédication a pu représenter un frein au recours à

ces produits dans l’étude de Stevenson (65).

La dimension du contrôle du comportement perçu regroupait les facteurs facilitants et les

obstacles perçus. Si une personne n'avait pas les compétences de contrôle concernant son

action, elle n'avait pas les ressources nécessaires pour la mettre en œuvre. Le manque de

connaissances, l'ignorance de certaines données comme la durée de traitement, la posologie,

les risques d'interactions médicamenteuses, le moment adéquat de prise, devenaient autant

d'obstacles à la consommation des PMF (13).

2. Les déterminants des variables illustratives

Par l’étude des variables illustratives, on confirmait deux déterminants importants du

recours à l’automédication :

- les personnes ayant déjà eu une expérience passée avec un comportement

d'automédication avaient 43 fois plus de chance de s'automédiquer, par rapport

aux personnes qui ne la pratiquent pas (61, 62),

- l'âge du patient était le deuxième déterminant majeur: plus les personnes étaient

jeunes, plus elles avaient tendance à s'automédiquer. Et inversement plus les

personnes étaient âgées, moins leur intention d'automédication était importante.

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!

!

72!

À partir de l’Enquête décennale Santé de 2002-2003, l’article de Denis Raynaud (80) publié

dans la Revue française des affaires sociales en 2008, soulignait d’autres déterminants du

recours à l’automédication.

a. Le genre

Les femmes auraient plus recours à l’automédication en France et elles suivaient plus

fréquemment que les hommes les conseils d’un médecin (80).

Une tendance comparable était retrouvée sur l’étude allemande de Beitz sur

l’automédication auprès d’un échantillon représentatif de 7099 personnes de 18 à 79 ans en

2004 (81).

Dans notre étude, les femmes étaient surreprésentées avec une participation à 63,7%. Dans

la population française, la proportion de femmes de plus de 18 ans n'était que de 52,4%

selon les données de l’INSEE en 2014 (82). Cependant, dans des études similaires, la

répartition des répondants suivait les mêmes proportions avec une majorité de femmes (83,

84).

Dans notre travail, nous n’avons pas retrouvé dans nos sous-groupes de différence de genre

notamment chez ceux qui sont les plus ou les moins enclins à l’automédication. En 2000,

l’étude danoise de Nielsen (85), sur 16690 personnes représentatives de la population, ne

mettait pas en évidence de différence significative sur le recours à l’automédication en

fonction du genre.

b. L’âge

La tranche 20-50 ans correspondait à celle avec un taux de recours à l’automédication très

supérieur aux autres tranches. La tranche d’âge des plus jeunes et celles des plus âgés

allaient en sens opposé (80). Cette caractéristique étaient bien mise en évidence dans les

sous-groupes de notre travail.

L’étude allemande de Beitz (81) et l’étude danoise de Nielsen (85) confirmaient que la

tranche d’âge dite active était fréquemment celle pratiquant l’automédication.

L’étude américaine de Johnson (86) datant de 1996 constatait, parmi 1642 membres

d’« organisations pour le maintien de la santé » (traduction de Health Maintenance

Organizations en anglais) âgés de plus de 65 ans et 3417 membres âgés de18 à 64 ans, une

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!

73!

nette diminution de consommation d’auto-médicaments avec l’âge.

Selon l’étude Finlandaise de Simoens (70) ; les sujets de plus de 45 ans avaient plus

tendance à considérer leur médecin traitant comme premier point de référence concernant le

recours aux auto-médicaments que les sujets plus jeunes.

L’âge moyen de notre population d’étude était de 49,5 ans contre 40,3 ans de la population

générale selon INSEE en 2011 (87). L’âge étant un des déterminants principaux de recours

à l’automédication, les caractéristiques de notre population peuvent expliquer une partie de

la négativité des attitudes vis-à-vis de ce comportement.

c. L’état de santé

Pour les gens s’estimant en mauvaise santé, le recours à l’automédication était inférieur à

celui de ceux s’estimant bien portants en France. Quand ils ont recours à l’automédication,

les personnes s’estimant en mauvaise santé suivaient plus souvent les conseils d’un

médecin, ou éventuellement d’un pharmacien, mais y recouraient plus rarement de leur

propre initiative (80). Il n’y avait pas de données dans notre analyse mesurant l’état de santé

de interviewés.

Dans la littérature médicale, on retrouvait souvent par contre le statut de mauvaise santé

comme prédictif du recours à l’automédication. Par exemple, l’étude américaine d’Amoako

(75) montrait que les personnes atteintes de plusieurs pathologies chroniques ou évaluant

leur état de santé comme mauvais avaient une tendance plus importante au recours aux

auto-médicaments.

d. La couverture complémentaire santé

On ne notait pas d’effet notable de la couverture complémentaire sur le recours à

l’automédication en France car le plus souvent le surcoût de ce recours était compensé par

la dispense du coût d’une consultation moins bien remboursée pour ceux sans couverture

complémentaire (80). Les bénéficiaires d’une assurance maladie ou de la couverture

maladie universelle ont eu plus fréquemment recours aux médicaments sur prescription

médicale. Il n’y avait pas de données dans notre analyse en rapport avec la couverture

sociale des interviewés.

L’étude anglaise de Boardman (88), réalisée auprès de 10 000 adultes âgés de plus de

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!

!

74!

35 ans, avait retrouvé une tendance au recours aux auto-médicaments plus élevée chez les

individus n’ayant pas d‘assurance médicale ou dont les frais de prescription étaient à leur

charge.

e. Les revenus

La proportion des sujets ayant recours à l’automédication allait croissant avec les revenus

déclarés en France (80). Il n’y avait pas de données dans notre analyse mesurant les revenus

des interviewés. Cette tendance est confirmée sur les études plus récentes à l’Enquête

décennale Santé de 2002-2003. En effet, l’étude danoise de Nielsen confirmait bien aussi

cette corrélation (85). L’étude serbe d’Odalovic (89), réalisée en 2010 auprès 236 femmes

enceintes, montrait que la probabilité de recours à l’automédication était en partie

dépendante des revenus du foyer.

f. La profession

Les professions de cadre et d’artisan étaient surtout pour des raisons d’emploi du temps les

sujets les plus à même de recourir à l’automédication que les professions ouvrières (80).

Dans notre étude, la profession d’agriculteur était associée à un comportement négatif vis à

vis de l’automédication mais aucune autre donnée sur la profession n’avait pu ressortir

significativement du fait du taux de réponses à la catégorie « autre ». La population agricole

était bien représentée puisqu’elle constituait 0,66% de nos effectifs pour 1% de la

population française de plus de 15 ans selon l’INSEE en 2012 (90).

La représentation des retraités était un peu plus importante avec 31% dans l'étude

comparativement aux 24,4% en France selon l’INSEE en 2011 (91). La plus forte

proportion de retraités s’expliquait par une population plus vieille que la population

française générale.

L’étude anglaise de Boardman (88) montrait que les adultes appartenant aux catégories

socio-professionnelles plus élevées ont eu tendance à avoir un recours aux auto-

médicaments plus important que les catégories intermédiaires et basses.

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!

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75!

g. Le diplôme

Le niveau d’étude était corrélé avec le recours à l’automédication en France. Le rôle de

conseil du médecin traitant était jugé plus important chez les sujets avec moins d’instruction

(80).

Les niveaux scolaires étaient globalement plus élevés dans l’étude que dans la population

générale. La proportion de personnes répondantes sans diplôme était de 0,7%, nettement

moins importante que dans la population générale (25,8%). Inversement, les répondants de

niveau universitaire représentaient une part importante de la population étudiée (37,3%)

contre 22,8% dans la population générale selon l'INSEE en 2012 (92).

Dans notre travail, le sous groupe le plus réticent vis-à-vis de l’automédication est celui

avec un faible niveau d’études. Cependant, le sous-groupe mis en évidence dans le premier

sous-groupe de notre premier axe insistant sur l’importance de l’avis du médecin traitant,

était plutôt diplômé. On pouvait expliquer cela par la plus forte participation de gens

diplômés dans notre étude par rapport à la population française en général.

Le niveau d’études était corrélé positivement avec une plus grande pratique de

l’automédication dans l’étude danoise de Nielsen (85). L’étude finlandaise de Linden (77)

avait permis de mettre en évidence un recours aux médicaments sans prescription plus élevé

chez celles qui avaient un niveau d‘éducation plus élevé.

h. Le milieu géographique

Le recours à l’automédication était un phénomène plus citadin (80). Aucune différence

significative n’avait été mise en évidence dans notre étude. Un travail réalisé sur les

déterminants de recours à l’automédication en Loire-Atlantique et en Vendée en 2012

mettait en évidence cette particularité (93).

i. Le statut familial

En France, les familles nombreuses et les familles monoparentales avaient plus souvent un

recours direct sans conseil spécialisé préalable. En outre, les couples avec au moins deux

enfants faisaient plus fréquemment des achats d’auto-médicaments qui n’étaient pas

destinés à une personne identifiée du ménage mais qui étaient pour les besoins de la famille

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76!

en général (80).

Notre population d’étude correspond assez bien à la population française de plus de 15 ans

de 2011 quant au statut matrimonial (94).

Aucune donnée sur la situation familiale n’a été contributive pour expliquer le

comportement en automédication dans notre analyse ; les sujets veufs étaient souvent

réticents à l’automédication probablement du fait de leur âge dans notre étude. L’étude

américaine d’Amoako (72) montrait une corrélation positive entre le fait de vivre seul et le

nombre d’auto-médicaments consommés.

j. Le conseil d’achat

Le recours à l’automédication était dans 57% des cas sans conseil spécialisé ; dans 46% des

cas, sans conseil de personne et, dans 7% des cas, avec le conseil d’un parent, d’un ami ou

d’un voisin. A l’inverse, 43% des recours à l’automédication avaient été conseillés par un

professionnel de santé, avec, dans 22% des cas, les conseils du pharmacien et avec, pour

20% des cas, ceux d’un médecin (80). L’étude jordanienne de Yousef, publiée en 2008,

(76) rapportait des chiffres similaires sur le conseil d’achat initial à l’origine du

comportement d’automédication.

k. Le comportement passé

La notion de recours préalable à l’automédication était un facteur prédictif important d’un

futur recours de ce type. L’étude sur le libre accès (27) montrait que les clients ayant déjà

utilisé ce moyen présentaient une forte intention d’y avoir de nouveau recours. Dans notre

travail, les comportements passés étaient bien corrélés avec la prédisposition positive ou

négative vis-à-vis de la consommation d’auto-médicaments. Les études portant sur les

sujets âgés et les femmes enceintes montraient que l’utilisation préalable de

l’automédication était un déterminant important permettant de prédire ou non son usage

(86,89). L’étude serbe d’Odalovic (89) retrouvait un Odds ratio à 35.95; (IC 95% 7.95-

162.49) pour l’expérience passé en automédication. Cette probabilité était proche de celle

mise en évidence à partir des données françaises de l’étude OTC-SOCIOMED (61,62).

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77!

l. Le but du recours à l’automédication

Le but de l’automédication mis en avant en France était le soulagement rapide des

symptômes, le gain de temps et d’argent (11).

Alors qu’en France en 2011, le domaine des médicaments des voies respiratoires

représentait le premier marché de l’automédication, les achats en automédication de l’étude

allemande de Beitz portaient principalement sur les compléments vitaminiques et le marché

de l’analgésie (81). L’indication alors la plus fréquemment rapportée par les Allemands

interrogés était le souci de prévention, montrant une préoccupation croissante de l'individu à

l'égard de sa santé. La démarche de l’automédication était à considérer pour expliquer sa

pratique plus répandue en Europe qu’en France.

En résumé, les sujets qui avaient le plus recours à l’automédication, c’est-à-dire les

personnes d’âge actif, en bonne santé, diplômées du supérieur, étaient aussi ceux qui le

plus souvent ne bénéficiaient d’aucun conseil spécialisé. Parmi eux, les femmes, notamment

avec une expérience d’automédication, étaient les plus enclines à ce comportement.

Inversement, les personnes qui avaient les plus faibles probabilités de recours à

l’automédication étaient les personnes âgées, aux revenus modestes, habitant en zone

rurale. En cas de recours, ils bénéficiaient le plus souvent du conseil d’un médecin. ! !

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78!

VI8!Conclusion

Le recours à l’automédication tend à s’accroitre dans la population française. Les

raisons invoquées pour expliquer cette tendance sont le gain de liberté pour le

consommateur, l’augmentation de la part de marché pour l’industrie pharmaceutique

et la promesse d’économies substantielles pour l’Assurance Maladie.

Notre travail a montré que les prédispositions des patients des cabinets de médecine

générale à l’égard des auto-médicaments étaient plutôt négatives. La norme subjective

ne semblait pas avoir d’influence sur leurs intentions de comportement. A un moindre

degré, l’entourage ou les proches constituaient un facteur facilitant leur recours à

l’automédication.

Enfin, notre travail a confirmé la pertinence du modèle de la théorie du comportement

planifié pour analyser les intentions de recours à l’automédication des patients ou des

clients de pharmacies.

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XVIII8!Annexes!

A. Les indications aux bons usages PMF en libre accès

L’Annexe I de l’Avis aux Fabricants, paru au BO du 15/09/2005, répertorie la liste des

indications ou situations cliniques pouvant relever d’une prise en charge autonome par le

patient. Dans le cadre de la mesure « Médicaments devant le comptoir des officines », une

mise à jour de cette liste a été réalisée, sur la base des évaluations des demandes

d’Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) réalisées par les Groupes de Travail

Automédication (GTAM) et Prescription Médicale Facultative (PMF).

Cette mise à jour permet ainsi de définir les indications ou les situations cliniques reconnues

comme adaptées à un usage en PMF, pour lesquelles la dispensation devant le comptoir des

officines des médicaments disposant d’une AMM dans ces indications serait envisageable,

sous réserve que, pour chaque spécialité, les critères d’éligibilité définis au préalable soient

remplis.

1. Troubles cutanés

- Etats pelliculaires du cuir chevelu de l'adulte

- Poussées d'herpès labial localisé, appelé aussi "bouton de fièvre"

- Antisepsie ou nettoyage des petites plaies superficielles

- Piqûres d'orties, piqûres d'insectes, coup de soleil localisés

- Irritation de la peau, notamment en cas d'érythème fessier (fesses rouges) du

nourrisson

- Chute de cheveux modérée (alopécie androgénétique) de l'adulte, homme ou

femme

- Brûlures superficielles et peu étendues

- Acnés mineures

- Troubles de la sécrétion sudorale

- Irritation cutanée modérée

- Sécheresse cutanée accompagnant certaines dermatoses

- Fissures, gerçures, crevasses

- Verrues vulgaires (traitement local)

- Cors, durillons, œil-de-perdrix chez l'adulte

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- Intertrigo inter-digito-plantaire

- Poux-Lentes

- Urticaire aigue localisée (démangeaisons, rougeurs, œdèmes)

2. Troubles oculaires

- Irritation conjonctivale isolée ou répétitive

- Irritation conjonctivale isolée ou répétitive

- Sécheresse oculaire légère à modérée

- Traitement de l’irritation de l’œil (lavage oculaire)

- Conjonctivite allergique saisonnière ou non saisonnière

3. Troubles gastro-intestinaux

- Diarrhées passagères (aiguës) chez l’adulte

- Ballonnement abdominal et flatulences

- Brûlures d’estomac, remontées acides

- Constipation occasionnelle de l’adulte

- Nausées et vomissements (sans fièvre)

- Troubles dyspeptiques (lenteur à la digestion, ballonnements)

- Crise hémorroïdaire

- Mal des transports

- Oxyures (petits vers blancs dans les selles)

- Traitement symptomatique des douleurs liées aux troubles fonctionnels du tube

digestif et des voies biliaires

4. Troubles de la sphère oto-rhino-laryngologique (orl)

- Mal de gorge peu intense et sans fièvre

- Irritations de la gorge

- Sensations de nez bouché (obstruction nasale)

- Ecoulement nasal clair

- Epistaxis (traitement d’appoint des saignements du nez occasionnels)

- Douleur de l’oreille en l’attente d’une consultation médicale

- Rhinite avec mouchage purulent, sans fièvre, sans douleur faciale et sans

céphalée

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- Rhinite allergique saisonnière ou non saisonnière (écoulement nasal clair,

éternuements à répétition, démangeaison (prurit) nasale et/ou oculaire)

- Traitement au cours des rhumes de l’adulte : écoulement nasal clair, maux de

tête et / ou fièvre, sensation de nez bouché

5. Troubles des voies aériennes supérieures

- Toux sèches et toux d'irritation (toux non productive gênante) d’apparition

récente ou non chez l'adulte ou chez l'enfant de plus de 6 ans (traitement de

courte durée)

- Difficultés d'expectoration (difficultés à rejeter en crachant les sécrétions

bronchiques) chez l’adulte

- Troubles de la sécrétion bronchique (affections respiratoires récentes avec

difficulté d’expectoration) chez l’adulte Remarque : La prise en charge d’une

toux chez l’enfant de moins de 6 ans nécessite un diagnostic ainsi qu’un suivi

médical.

6. Troubles buccodentaires

- Petites plaies de la bouche Aphtes quand le nombre de poussées est inférieur à 4

par an Sècheresse buccale (hyposialies)

- Prévention de la carie dentaire

- Douleurs liées à la poussée dentaire

- Hygiène bucco-dentaire

- Gingivite chez l’adulte

- Soins postopératoires en stomatologie

- Traitement local d’appoint des infections de la bouche ou en soins après une

intervention chirurgicale de la cavité buccale

7. Troubles gynécologiques

- Mycoses vulvo-vaginales

- Contraception locale, spermicides

- Toilettes, soins gynécologiques externes

- Règles douloureuses

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8. Troubles d’origine circulatoire

- Manifestations fonctionnelles de l'insuffisance veino-lymphatique : jambes

lourdes

- Traitement des signes fonctionnels liés à la crise hémorroïdaire

- Traumatisme bénin : ecchymoses, contusions (coup, bleus bosses)

9. Troubles rhumatologiques

- Traitement d'appoint des œdèmes post-traumatiques

- Traitement local de courte durée en cas de traumatisme bénin: entorse (foulure),

contusion

- Traitement symptomatique des poussées douloureuses de l’arthrose, après au

moins un avis médical

- Traitement local d’appoint des douleurs d’origine musculaire et tendino-

ligamentaire

- Crampes musculaires

10. Autres

Douleur

- Traitement symptomatique des affections douloureuses et/ou fébriles

- Médicament indiqué en cas de douleur et/ou fièvre telles que maux de tête, états

grippaux, douleurs dentaires, courbatures, règles douloureuses

- Migraine après au moins un avis médical

Addiction

- Sevrage tabagique / Abstinence temporaire au tabac

Troubles du sommeil

- Troubles mineurs du sommeil

Asthénie

- Fatigue passagère

- L’association d’un certain nombre des symptômes suivants peut évoquer un

déficit en magnésium :

- nervosité, irritabilité, anxiété légère, fatigue passagère, troubles mineurs du

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sommeil

- manifestations d’anxiétés telles que spasmes digestifs ou palpitations (cœur

sain)

- crampes musculaires, fourmillements L’apport du magnésium peut améliorer

ces symptômes. En l’absence d’amélioration de ces symptômes au bout d’un

mois de traitement, il n’est pas utile de le poursuivre.

B. Le décret des médicaments disponibles en libre accès

Décret no 2008-641 du 30 juin 2008 relatif aux médicaments disponibles en accès

direct dans les officines de pharmacie

NOR : SJSP0808252D

Le Premier ministre,

Sur le rapport de la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative,

Vu le code de la santé publique, notamment ses articles L. 4235-1 et L. 5322-2 ; Vu le code

de la sécurité sociale ; Vu la délibération du Conseil national de l’ordre des pharmaciens du

10 mars 2008 ; Le Conseil d’Etat (section sociale) entendu,

Décrète :

Art. 1er. − Le chapitre Ier du titre II du livre Ier de la cinquième partie du code de la santé

publique est modifié comme suit :

1o La section 14 devient la section 15 et l’article R. 5121-202 devient l’article R. 5121-206.

2o Il est rétabli une section 14 ainsi rédigée :

« Section 14

« Inscription sur la liste des médicaments de médication officinale

« Art. R. 5121-202. − Le directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des

produits de santé fixe la liste des médicaments, dits médicaments de médication officinale,

que le pharmacien d’officine peut présenter en accès direct au public dans les conditions

prévues à l’article R. 4235-55. Elle est publiée au Journal officiel de la République

française.

« Sur demande du titulaire de l’autorisation de mise sur le marché ou de la personne ayant

procédé à l’enregistrement prévu à l’article L. 5121-14-1 et après avis de la commission

d’autorisation de mise sur le marché, le directeur général inscrit sur cette liste les

médicaments dont :

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« 1o L’autorisation de mise sur le marché n’indique pas qu’ils sont soumis à prescription au

titre d’une des catégories prévues à l’article R. 5121-36 ;

«2o Les indications thérapeutiques, la durée de traitement et les informations figurant dans

la notice permettent leur utilisation, avec le conseil particulier du pharmacien d’officine

prévu à l’article R. 4235-48, sans qu’une prescription médicale n’ait été établie ;

« 3o Le contenu du conditionnement en poids, en volume ou en nombre d’unités de prise est

adapté à la posologie et à la durée de traitement recommandées dans la notice ;

« 4o L’autorisation de mise sur le marché ou la décision d’enregistrement ne comporte pas

d’interdiction ou de restriction en matière de publicité auprès du public en raison d’un

risque possible pour la santé publique.

« Art. R. 5121-203. − Le directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des

produits de santé peut, par décision motivée, refuser d’inscrire un médicament sur la liste

mentionnée à l’article R. 5121-202 pour tout motif de santé publique, notamment lorsque le

rapport entre le bénéfice et les risques liés au médicament tel qu’il est défini au premier

alinéa de l’article L. 5121-9 est en cours de réévaluation.

« Art. R. 5121-204. − Le directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des

produits de santé peut suspendre ou supprimer l’inscription d’un médicament de la liste

prévue à l’article R. 5121-202 si les conditions posées à cet article ne sont plus remplies ou

pour tout motif de santé publique, notamment lorsque le rapport entre le bénéfice et les

risques liés au médicament tel qu’il est défini au premier alinéa de l’article L. 5121-9 est en

cours de réévaluation.

« La décision du directeur général prévue à l’alinéa précédent est motivée et ne peut

intervenir, sauf en cas d’urgence, qu’après que le demandeur a pu présenter des

observations écrites et, le cas échéant, sur sa demande, des observations orales. »

Art. 2. − Est ajouté à l’article R. 4235-55 du code de la santé publique un troisième alinéa

ainsi rédigé :

« Toutefois, le pharmacien titulaire ou le pharmacien gérant une officine peut rendre

directement accessibles au public les médicaments de médication officinale mentionnés à

l’article R. 5121-202. Ces médicaments doivent être présentés dans un espace dédié,

clairement identifié et situé à proximité immédiate des postes de dispensation des

médicaments et d’alimentation du dossier pharmaceutique mentionné à l’article L. 161-36-

4-2 du code de la sécurité sociale, de façon à permettre un contrôle effectif du pharmacien.

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!

!

96!

Ce dernier met à la disposition du public les informations émanant des autorités de santé

relatives au bon usage des médicaments de médication officinale. »

Art. 3. − Après le cinquième alinéa, il est inséré à l’article R. 5125-9 du code de la santé

publique un alinéa ainsi rédigé :

«Toutefois, les médicaments de médication officinale mentionnés à l’article R. 5121-202

peuvent être présentés au public en accès direct dans les conditions prévues à l’article R.

4235-55. »

Art. 4. − La ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative est

chargée de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la

République française.

Fait à Paris, le 30 juin 2008. Par

le Premier ministre :

FRANÇOIS FILLON

La ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, ROSELYNE

BACHELOT-NARQUIN

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!

!

97!

C. Les consentements

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!

!

98!

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!

!

99!

D. Le questionnaire diffusé

!

!

QUESTIONNAIRE!QUANTITATIF!(CB)!

Conçu!pour!les!entretiens!en!face!à!face!avec!des!patients/clients!considérés!ici!comme!des!!consommateurs!de!

médicaments!de!prescription!et!de!!médicaments!de!vente!libre!

!

Nom!de!l’intervenant…………………………………………………..!

!

Numéro!d’identification!de!la!personne!interrogée!……………………………………!

!

Lieu!et!date!de!l’entretien………………………………………………!

!

!

!

!

!

Note!pour!l’enquêteur!

!

Avant!de!commencer!l’entretien,!merci!d’informer!la!personne!interrogée!!que!l’entretien!est!anonyme!et!que!tous!les!renseignements!fournis!resteront!strictement,confidentiels!!!

Vous!expliquerez!à!la!personne!interrogée!que!le!but!de!l’étude!est!de!mieux!comprendre!les!raisons!pour!lesquelles!les!

patients!et!les!clients!des!pharmacies!consomment!des!médicaments!de!prescription!et!des!médicaments!de!vente!libre.!

!

Vous!expliquerez!aussi!à!cette!personne!qu’il!n’y!a!pas!de!bonne!ou!de!mauvaise!réponse!et!que!vous!souhaitez!

simplement!recueillir!leurs!premières!impressions.!

!

©!Ce!questionnaire!(Ca)!a!été!élaboré!par!!

Le!Pr!Christos!Lionis!et!son!équipe!de!l’Université!de!Crète!,!Grèce!

Mlle!M.!Papadakaki,!MmeV.Tsiantou!et!le!Dr!S.!Shea!

N.B.!Les!questions!concernant!les!données!démographiques!sont!issues!!du!Questionnaire!B!élaboré!par!le!Pr!L.J!

Slikkerveer!!et!son!équipe!LEAD!et!sont!reprises!avec!son!autorisation!

!

!

Note,destinée,à,la,personne,interrogée,!

Nous!vous!remercions!beaucoup!de!votre!participation!à!cette!étude.!Nous!tenons!à!vous!assurer!que!cet!entretien,est,anonyme,et!que!toutes!les!informations!fournies!seront!traitées!de!façon!strictement,confidentielle.,!

Dans! cette! enquête,! de! nombreuses! questions! vous! demandent! de! répondre! en! choisissant! l’une! des! 7! catégories!

(numérotées!de!1!à!7)!qui!vous!sont!proposées.!Pour!exprimer!votre!choix,!nous!vous!remercions!d’entourer!le!chiffre!

qui!correspond!le!mieux!à!votre!opinion.!!

!

Avant!de!marquer!votre!choix,!assurez]vous!!

!

1. de!lire!soigneusement!toute!la!question!!!

2. de!répondre!à!toutes!les!questions!!

3. de!ne!pas!entourer!plus!d’un!chiffre!par!question!!

4. Pour! certaines! questions,! le! chiffre! le! plus! bas! n’exprime! pas! l’opinion! la! plus! mauvaise! mais! au! contraire!l’opinion! la! meilleure.! Aussi! nous! vous! invitons! à! bien! faire! attention! aux! indications! situées! à! chacune! des!

extrémités!de!l’échelle!

!

Nous!vous!remercions!de!l’attention!et!du!soin!que!vous!apporterez!pour!répondre!à!ce!questionnaire.!

!

PARTIE!A!:!!!RENSEIGNEMENTS!GENERAUX!

0!DONNEES!GENERALES!SUR!LA!PERSONNE!!INTERRROGEE!

0.1!Pays!! ! ! ! ! ! ! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1!GRECE!

! ! ! ! ! ! ! ! 2!MALTE!

! ! ! ! ! ! ! ! 3!CHYPRE!

! ! ! ! ! ! ! ! 4!TURQUIE!

! ! ! ! ! ! ! ! 5!FRANCE!

! ! ! ! ! ! ! ! 6!REP!TCHEQUE!

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!

!

100!

! ! ! ! ! ! ! ! 7!SUEDE!

! ! ! ! ! ! ! ! 8!AUTRE!

!

0.2!Numéro!de!la!région!d’enquête!! ! ! ! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!…..!

!

0.3!Catégorie!du!répondant!! ! ! ! ! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1!Client!

! ! ! ! ! ! ! ! 2!Patient!

! ! ! ! ! ! ! ! 5!Autre!

!

0.4!Genre!du!répondant!! ! ! ! ! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1!Homme!

! ! ! ! ! ! ! ! 2!Femme!

! ! ! ! ! ! ! ! !

!

0.5!Type!du!District! ! ! ! ! ! 1!Rural!

! ! ! ! ! ! ! ! 2!Semi!urbain!

! ! ! ! ! ! ! ! 3!Urbain!

! ! ! ! ! ! ! ! 4!Autre!

!

0.6!Lieu!de!l’entretien! ! ! ! ! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1!Domicile!

! ! ! ! ! ! ! ! 2!Etablissement!de!soin!

! ! ! ! ! ! ! ! 3!Pharmacie!

! ! ! ! ! ! ! ! 3!Supermarché!

! ! ! ! ! ! ! ! 4!Autre!

!

B!VARIABLES!INDEPENDANTES!!

!

VARIABLES!PREDISPOSANTES!! !

!

1!FACTEURS!SOCIODEMOGRAPHIQUES!

!

1.1!Quelle!est!votre!année!de!naissance!?! ! ! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!……!!

!

1.2!Quelle!est!votre!situation!familiale!actuelle!?!! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1!Vit!seul(e)!

! ! ! ! ! ! ! ! 2!Marié(e)/Pacsé(e)/Concubinage!

! ! ! ! ! ! ! ! 3!Divorcé(e)!

! ! ! ! ! ! ! ! 4!Veuf/veuve!

!

1.3!Quelle!est!votre!nationalité!?! ! ! ! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1!Grecque!

! ! ! ! ! ! ! ! 2!Maltaise!

! ! ! ! ! ! ! ! 3!Chypriote!

! ! ! ! ! ! ! ! 4!Turque!

! ! ! ! ! ! ! ! 5!Française!

! ! ! ! ! ! ! ! 6!Tchèque!

! ! ! ! ! ! ! ! 7!Suédoise!

! ! ! ! ! ! ! ! 8!Autre!

!

1.4!Quel!est!votre!niveau!scolaire!?! ! ! ! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1!Aucun!

! ! ! ! ! ! ! ! 2!Primaire!

! ! ! ! ! ! ! ! 3!Secondaire!

! ! ! ! ! ! ! ! 5!Universitaire!

! ! ! ! ! ! ! ! 5!Post!doctoral!(spécialisation)!

! ! ! ! ! ! ! ! 6!Autre!

!

1.5!Quelle!est!votre!profession!?! ! ! ! !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1!Agriculteur!

! ! ! ! ! ! ! ! 2!Fonctionnaire!

! ! ! ! ! ! ! ! 3!Militaire!

! ! ! ! ! ! ! ! 4!Policier!

! ! ! ! ! ! ! ! 5!Entrepreneur!

! ! ! ! ! ! ! ! 6!Autre!

!

PARTIE!C!:!THEORIE!DU!COMPORTEMENT!PREVU!

!

2!THEORIE!DU!COMPORTEMENT!PREVU!

!

2.1!Au!cours!des!6!derniers!mois,!combien!de!médicaments!différents!avez]vous!approximativement!consommé!?!!

!

Médicaments,prescrits,:,_________,Médicaments,en,vente,libre,,_______,!

2.2!Prendre!des!médicaments!empêchera!l’apparition!de!complications!liées!à!mon!état!de!santé!

!

Désaccord,fort,, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,!

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!

!

101!

2.3!Au!cours!des!6!derniers!mois,!!avec!quelle!fréquence!avez]vous!consommé!un!médicament!conseillé!par!un!

pharmacien!!

!

Jamais, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Très,souvent,!

2.4!L’opinion!des!mes!amis!sur!la!consommation!ou!non!de!médicaments!est!!

!

Sans,importance, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Importante,!

2.5!Soulager!ma!douleur!liée!à!un!problème!de!santé!est!

!

Extrêmement,non,souhaitable,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, extrêmement,souhaitable,,

!

2.6!Les!effets!secondaires!gênants!des!médicaments!sont!

!

Extrêmement,non,souhaitable,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

2.7!Lorsque!j’achète!un!médicament!dans!un!supermarché!ou!une!parapharmacie,!!je!peux!compter!sur!sa!sécurité!

d’emploi!!

!

Absolument,pas,,

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Oui,,tout,à,fait,

!

2.8!La!plupart!de!mes!proches!consomment!des!médicaments!de!façon!habituelle!

!

Désaccord,fort, N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Accord,fort,,!

2.9!J’ai!l’intention!d’acheter!des!médicaments!dans!les!supermarchés!et!les!parapharmacies!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,,!

2.10!Au!cours!des!6!derniers!mois,!avec!quelle!fréquence!avez]vous!consommé!un!médicament!conseillé!par!un!ami!ou!

un!proche!!

!

Jamais, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Très,souvent,!

2.11!Mes!amis!désapprouvent/approuvent!!ma!décision!de!consommer!des!médicaments!

!

Désapprouvent, N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Approuvent,!

2.12!Prendre!des!médicaments!aidera!à!réduire!le!!stress!lié!à!mon!problème!de!santé!!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,,!

2.13!Prendre!des!médicaments!n’aura!aucun!effet!sur!mon!problème!de!santé!!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,,!

2.14!L’avis!du!pharmacien!rend!beaucoup!plus!difficile/facile!ma!consommation!de!médicaments!

!

Beaucoup,plus,difficile,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Beaucoup,plus,facile,

!

2.15!L’avis!de!mes!amis!rend!beaucoup!plus!difficile/facile!ma!consommation!de!médicaments!

!

Beaucoup,plus,difficile,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Beaucoup,plus,facile,

!

2.16!Prendre!des!médicaments!réduira!ma!performance!globale!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,!

2.17!C’est!à!mon!médecin!de!décider!si!je!dois!ou!non!prendre!un!médicament!!

!

Peu,probable,,, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, probable,!

2.18!Si!j’ai!du!mal!à!décider!d’utiliser!ou!non!un!médicament!!il!est!peu!probable/probable!que!je!le!prenne!

!

Peu,probable,, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Probable,,!

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!

!

102!

2.19!La!plupart!des!médicaments!sont!chers!

!

Invraisemblable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Vraisemblable,,!

2.20!Les!traitements!des!médecines!complémentaires!et!alternatives!ont!une!meilleure!efficacité!sur!ma!santé!que!les!

médicaments!habituels!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,!

2.21!L’accès!aux!médicaments!hors!prescription!médicale!rend!leur!consommation!!

!

Beaucoup,plus,difficile,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Beaucoup,plus,facile,

!

2.22!Consommer!des!médicaments!inutiles!est!!

!

Extrêmement,non,souhaitable,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

2.23!Soigner!mon!problème!de!santé!est!!

!

Extrêmement,non,souhaitable,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

2.24!Je!souhaite!trouver!des!voies!alternatives!pour!traiter!mes!problèmes!de!santé!plutôt!que!de!prendre!des!

médicaments!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,,!

2.25!Présenter!une!autre!maladie!en!raison!d’un!effet!secondaire!d’un!médicament!est!!

!

Extrêmement,non,souhaitable,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

2.26!Quand!un!médicament!n’a!pas!d’effet!!j’ai!tendance!à!le!consommer!

!

Beaucoup,plus,facilement,,

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Beaucoup,moins,facilement,

!

2.27!Consommer!un!médicament!sans!le!suivi!d’un!médecin!est!

!

Extrêmement,non,souhaitable,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

2.28!Si!j’achète!un!médicament!sur!le!conseil!d’un!pharmacien,!son!utilisation!ne!sera!pas!sans!danger!

!

Désaccord,fort,, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,!

2.29!Je!souhaite!me!conformer!à!l’avis!du!pharmacien!sur!certains!problèmes!de!santé!

!

Désaccord,fort,, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,!

2.30!Ma!compagne/mon!compagnon!désapprouve/approuve!ma!décision!de!prendre!un!médicament!!

!

Désapprouverait, N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Approuverait,!

2.31 Il!est!difficile!pour!moi!de!décider!si!je!dois!prendre!un!médicament!

!

Invraisemblable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Vraisemblable,,

!

!

2.32 Si!j’achète!un!médicament!dans!un!supermarché!ou!une!parapharmacie,!son!utilisation!ne!sera!pas!sans!danger!

du!fait!de!l’absence!de!suivi!médical!!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,,!

2.33!Au!cours!des!6!derniers!mois,!combien!de!fois!avez]vous!demandé!l’avis!sur!un!médicament!à!une!autre!personne!

qu’un!médecin!!

!

Jamais, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Très,souvent,!

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!

!

103!

2.34!Si!j’achète!un!médicament!sur!les!conseils!de!mon!médecin,!celui]ci!en!tirera!des!avantages!financiers!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,!

2.!35!L’avis!de!ma!famille!rend!ma!consommation!de!médicament!!

!

Beaucoup,plus,difficile,,,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Beaucoup,plus,facile,

!

2.36!Prévenir!l’apparition!d’un!nouveau!problème!de!santé!est!!

!

Extrêmement,non,souhaitable,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

2.37!Si!besoin!était,!j’achèterais!des!médicaments!chers!!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,!

2.38!Je!pense!que!la!consommation!de!médicaments!est!!

!

Dangereuse,,

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Bénéfique,

Plaisante,,

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Déplaisante,

Une,bonne,habitude,,

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Une,mauvaise,habitude,

Inutile,,

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Utile,

!

2.39!Développer!une!allergie!à!un!médicament!est!

!

Extrêmement,non,souhaitable,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

2.40!Si!j’achète!un!médicament!dans!un!supermarché!ou!une!parapharmacie,!il!sera!moins!cher!

!!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,!

2.41!Prendre!!un!médicament!supplémentaire!pour!corriger!les!effets!secondaires!d’un!premier!médicament!est!

!

Extrêmement,non,souhaitable,,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

2.42!Un!médicament!acheté!dans!un!supermarché!ou!une!parapharmacie!est!moins!sûr!!en!raison!de!son!exposition!aux!

conditions!de!l’environnement!

!

Tout,à,fait,en,désaccord,

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Tout,à,fait,d’accord,,

!

2.43!Mon!médecin!traitant!pense!que!je!ne!devrais!pas/je!devrais!consommer!des!médicaments!

!

Je,ne,devrais,pas, N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Je,devrais,,!

2.44!!Acheter!un!médicament!sans!prescription!médicale!expose!à!une!utilisation!non!dénuée!de!danger!!

!

Absolument,pas, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Absolument,oui,!

2.45!Acheter!un!médicament!dans!un!supermarchés!ou!une!parapharmacie!est!!

!

Extrêmement,non,souhaitable,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

2.46!Beaucoup!de!médicaments!sont!vendus!en!supermarché!ou!en!parapharmacie!!

!

peu,probable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, très,probable,!

2.47!Rechercher!l’avis!de!plus!d’un!médecin!avant!de!prendre!un!médicament!est!!

!

Extrêmement,non,souhaitable,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

2.48!L’avis!de!mes!enfants!sur!le!fait!de!prendre!ou!non!des!médicament!est!

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!

!

104!

!

Sans,importance,, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Important,,!

2.49!!Je!suis!confiant(e)!dans!ma!capacité!à!utiliser!rationnellement!les!médicaments!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,,!

2.50!Prendre!des!médicaments!m’aidera!à!stabiliser!mon!problème!de!santé!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,,!

2.51!La!prise!de!médicaments!soulagera!la!douleur!causée!par!mon!problème!de!santé!

!

Absolument,inattendu,,

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Absolument,attendu,

!

2.52!!La!plupart!de!mes!amis!consomment!des!médicaments!de!façon!habituelle!

!

Désaccord,fort,, N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Accord,fort,!

2.53!Mes!enfants!pensent!que!je!devrais/je!ne!devrais!pas!consommer!des!médicaments!

!

Je,devrais,, N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Je,ne,,devrais,pas,!

2.54!!Prendre!des!médicaments!m’aidera!à!éviter!l’apparition!d’un!problème!de!santé!

!

Absolument,inattendu,,

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Absolument,attendu,

!

2.55!Consommer!des!médicaments!chers!est!

!

Extrêmement,non,souhaitable,,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

!2.56!La!décision!de!consommer!des!médicaments!me!revient!entièrement!!

!

Désaccord,fort,, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,,!

2.57!S’appuyer!sur!les!médecines!alternatives!ou!complémentaires,!plutôt!que!de!prendre!des!médicaments!est!!

!

Extrêmement,non,souhaitable,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

2.58!Au!cours!des!6!derniers!mois,!combien!de!fois!avez]vous!acheté!des!médicaments!dans!un!supermarché!ou!une!

parapharmacie!

!

Jamais, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Très,souvent,!

2.59 Me!conformer!à!l’opinion!de!mon!médecin!traitant!est!!

!

Sans,importance,, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Important,,!

2.60 Les!gens!qui!sont!importants!à!mes!yeux!souhaitent!que!je!consomme!des!médicaments!

!

Désaccord,fort, N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Accord,fort,,!

2.61 L’opinion!de!ma!compagne/compagnon!sur!ma!consommation!de!médicaments!est!!

!

Sans,importance,, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Important,,!

2.62 Si!j’achète!un!médicament!sans!prendre!l’avis!de!plusieurs!docteurs,!je!prends!des!risques!à!les!consommer!

!

Absolument,inattendu,,

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Absolument,attendu,

!

2.63 Prendre!un!médicament!m’amènera!à!consommer!d’autres!médicaments!pour!éviter!des!complications!liées!au!

premier!médicament!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,!

2.64 La!décision!d’arrêter!de!prendre!un!médicament!me!revient!entièrement!!

!

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!

!

105!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,!

2.65 La!prise!de!médicaments!peut!me!rendre!allergique!!

!

Très,peu,probable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Très,probable,!

2.66!!Les!conseils!de!mon!médecin!rendent!la!consommation!de!médicaments!!

!

Beaucoup,plus,difficile,,,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Beaucoup,plus,facile,

!

2.67 !Mes!amis!décident!si!je!dois!ou!non!prendre!un!médicament!!

peu,probable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, très,probable,2.68 !La!prise!de!médicaments!peut!provoquer!des!effets!secondaires!sur!d’autres!organes!!!

Très,peu,probable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Très,probable,,!

2.69 !J’ai!l’intention!d’acheter!des!médicaments!sans!prescription!médicale!!!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,!

2.70 !Assurer!la!stabilité!de!mon!problème!de!santé!est!!!

Extrêmement,non,souhaitable,

N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Extrêmement,souhaitable,

!

2.71 !Le!pharmacien!décide!si!je!dois!consommer!ou!pas!un!médicament!!

improbable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, probable,!

2.72 !!En!consommant!des!médicaments,!je!subirais!des!effets!secondaires!!!

Très,improbable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Très,probable,!

2.73!Acheter!un!médicament!dans!un!supermarché!ou!une!parapharmacie!évite!de!payer!une!consultation!de!médecin!!

!

Désaccord,fort,, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,!

2.74!Quand!un!médicament!est!cher,!je!suis!enclin!à!le!consommer!!

!

Improbable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Probable,,!

2.75!Eviter!de!payer!la!consultation!d’un!médecin!est!!

!

très,peu,souhaitable,, N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, très,souhaitable,!

2.76!Quand!un!médicament!est!disponible!dans!un!supermarché!ou!une!parapharmacie,!je!suis!enclin!à!le!consommer!

!

Improbable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Probable,,!

2.77!La!plupart!des!médicaments!ne!demandent!pas!une!prescription!médicale!!

!

Improbable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Probable,!

2.78!Si!j’achète!un!médicament!dans!un!supermarché!ou!une!parapharmacie,!il!risque!d’être!périmé!du!fait!d’une!

demande!réduite!!

!

Très,improbable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Très,probable,,!

2.79!Les!médicaments!ne!sont!pas!efficaces!pour!mon!problème!de!santé!!

!

Improbable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Probable,!

2.80!Ma!famille!décide!si!je!dois!prendre!un!médicament!!

!

Improbable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Probable,,!

2.81!Prévenir!le!stress!lié!à!un!problème!de!santé!est!!

!

Très,peu,souhaitable,, N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Très,souhaitable,!

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!

!

106!

2.82!Prévenir!les!complications!liées!à!mon!problème!de!santé!!

!

très,peu,souhaitable,, N3, N2, N1, 0, +1,, +2, +3, Très,souhaitable,!

2.83!Si!j’achète!un!médicament!sur!les!conseils!de!mon!pharmacien,!celui]ci!en!retirera!un!avantage!financier!!

!

Désaccord,fort, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Accord,fort,,!

2.84!Prendre!un!traitement!guérira!mon!problème!de!santé!

!

Très,improbable, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Très,probable,,!

!

Synonymes de improbable : improbable douteux, obscur, invérifiable, incontrôlable, sujet à caution, aléatoire, hypothétique, incertain, problématique.

!

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!

!

107!

E. Le serment d’Hippocrate

En présence des maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples,

devant l’effigie d’Hippocrate,

Je promets et je jure, d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la

probité dans l’exercice de la médecine.

Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un

salaire au-dessus de mon travail, je ne participerai à aucun partage

clandestin d’honoraires.

Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y

passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état

ne servira pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.

Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation,

de race, de parti ou de classe sociale, viennent s’interposer entre

mon devoir et mon patient.

Je garderai le respect absolu de la vie humaine.

Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes

connaissances médicales contre les lois de l’humanité.

Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs

enfants l’instruction que j’ai reçue de leur père.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes

promesses, que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes

confrères si j’y manque.

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!

!

108!

8 figures et 7 tableaux 108 pages

F. Le résumé

!!!Objectif: Ce travail avait pour but de valider l’utilisation du modèle de la théorie du comportement planifié

pour évaluer les comportements d’automédication des patients de cabinets de médecine générale et de clients

de pharmacies. Il portait sur les données françaises issues de l’étude multinationale OTC-SOCIOMED.

Méthode: Les données extraites des questionnaires ont été analysées par une analyse des correspondances

multiples. Le but était d’identifier, au regard de l’automédication, les principales dimensions qui

caractérisaient les individus.

Résultats: L’analyse des 329 questionnaires a permis d’identifier trois axes factoriels principaux qui

expliquaient 10,24% de l’inertie totale. Le premier axe factoriel, avec 5,07% de l’inertie totale, caractérisait

des sujets qui avaient des attitudes négatives. Le deuxième axe, avec 2,77%, caractérisait des sujets pour qui la

norme subjective n’influençait pas leur comportement. Le troisième, avec 2,4%, caractérisait des sujets pour

qui le contrôle comportemental perçu favorisait l’automédication.

Discussion"et conclusion: Les trois facteurs déterminant les intentions de recours aux auto-médicaments

étaient les 3 dimensions proposées par le modèle d’Ajzen. Toutefois, cette analyse n’expliquait qu’une faible

proportion de l’inertie totale, en partie par la mauvaise cohérence interne des items propres à chacune des 3

dimensions. Malgré tout, nous avons retrouvé la structure proposée par le modèle d’Ajzen, ce qui justifiait a

posteriori son utilisation.

G. Les mots-clés

Automédication

Attitudes (Psychologie)

Conformisme

Analyse statistique factorielle

Médecine Générale!