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MAI 2015 MAI 2015 CHEVALIERS DE COLOMB

Columbia Mai 2015

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Columbia Mai 2015

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MAI 2015MAI 2015CHEVALIERS DE COLOMB

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Protégez votre famille avec le « Bouclier financier », l’assurance invalidité

des Chevaliers de Colomb.

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Et si votre dernière payeétait vraiment la dernière ?

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M A I 2 0 1 5 ♦ C O L U M B I A ♦ 1

CHEVALIERS DE COLOMB

COLUMBIAM A I 2 0 1 5 ♦ V O L U M E 9 5 ♦ N U M É R O 5

A R T I C L E S

Joignez nos rangs!Des recruteurs étoiles partagent leurs idées et leur en-thousiasme pour la croissance des Chevaliers de Colomb.PAR LA RÉDACTION DE COLUMBIA

L’Amour qui engendre la nouvelle vie dans le mondeLa famille, l’institution la plus humanisante de l’histoire, est cruciale pour l’avenir de notre civilisation.PAR LE RABBIN LORD JONATHAN SACKS

Frères au service de frèresPendant la guerre de Sécession, les catholiques tant duNord que du Sud ont fait preuve de courage et de compassion tout en s’efforçant de guérir la nation.PAR JOHN BURGER

Une vie cachée pour DieuLa première béatification sur le territoire américain célèbre le témoignage chrétien d’une jeune religieuse du New Jersey.PAR MGR DAVID Q. LIPTAK

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D E P A R T M E N T S

Construire un Monde MeilleurGrâce à la foi et au sacrifice de tant depersonnes, les institutions catholiquessont venues à la rescousse d’innom-brables prochains dans le besoin.PAR CARL A. ANDERSON

Apprendre la foi, vivre la foiNotre emploi doit se présenter commeun moyen de sanctification qui nouspermet d’exploiter nos dons et depourvoir au bien-être de nos familles,entre autres.PAR MGR. WILLIAM E. LORI

Construire l’église domestique

Des pères pour bien faireUne femme de marin médite sur leMemorial Day.PAR ASHLEY KEPPER

Chevaliers à l’œuvre

Nouvelles des ChevaliersLe projet « Livelihood » vient toujoursen aide aux pêcheurs philippins •Une fois de plus, les C de C recon-nus parmi les entreprises les pluséthiques au monde • L’Ordre pleurela mort du cardinal Egan • L’aumô-nier suprême sort un nouveau livre •Des Chevaliers du Mexique font unpèlerinage annuel jusqu’au sanctuairedu Christ-Roi

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Une sœur de la Miséricorde prenant soin d’un soldat blessé dans unhôpital de campagne à Vicksburg, au Mississippi, durant la guerre deSécession.

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ÉDITORIAL

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en­1908,­un­prêtre­anglican­du­nomde­ Father­ paul­ Wattson­ a­ institué­l’«­Octave­pour­l’unité­de­l’église­»­—huit­jours­de­prières­et­d’études­pourla­promotion­de­ l’unité­ chrétienne,du­18­au­25­janvier.­L’année­suivante,Father­Wattson­et­toute­sa­commu-nauté,­la­Society of Atonement (littéra-lement­la­« Société de l’expiation »),­deGarrison,­new­York,­furent­accueillisdans­ l’église­ catholique,­ ce­ qui,­ àl’époque,­constituait­un­fait­sans­pré-cédent.­en­1916,­le­pape­Benoît XVélargissait­l’observance­de­l’octave­deprière,­ connue­de­nos­ jours­ sous­ lenom­ de­ semaine­ de­ prière­ pourl’unité­des­chrétiens.par­la­suite,­Father­Wattson­est­de-

venu­membre­Quatrième­degré­desChevaliers­ de­ Colomb,­ ordre­ quiavait­ été­ fondé­à­moins­de­125 kmquelques­ décennies­ auparavant.­ Aucours­des­premières­années,­les­Che-valiers­ avaient­ comme­ devise­ —« unité­et­Charité »­—­soulignant­lefait­ que­ l’unité,­ le­ principe­ dudeuxième­degré,­va­de­pair­avec­lacharité,­premier­principe­de­l’Ordre.d’après­Faith and Fraternalism: TheHistory of the Knights of Columbus1881-1982 (Foi­ et­ Fraternalisme  :l’histoire­des­Chevaliers­de­Colomb1881-1982)­par­Charles­Kauffman,­ily­avait­cette­déclaration­dans­l’un­despremiers­ cérémonials  :­ «  L’unité­ setrouve­l’alliée­toute­puissante­de­l’at-tribut­accordé­par­dieu­et­implantédans­le­cœur­humain :­la­charité. »­La­mission­ charitable­ de­ l’Ordreest­ en­ relation­ directe­ avec­ laconstruction­du­nombre­de­membreset­va­de­pair­avec­l’unité­de­vision­(cf.page 8).­plus­encore,­ces­principes­debase­définissent­ l’église­ elle-même.La­nuit­avant­sa­passion,­Jésus­leva­lesyeux­vers­le­père­et­pria­pour­ses­dis-ciples,­ «  qu’ils­ soient­ un,­ commenous­sommes­un,­nous­en­eux­et­toien­moi,…­pour­que­le­monde­sacheque­tu­m’as­envoyé,­et­que­tu­les­as

aimés­comme­tu­m’as­aimé »­(Jn 17,23-24).­en­fin­de­compte,­ l’originedes­ vertus­ colombiennes­ se­ trouvedans­l’unité­trinitaire­de­dieu,­qui­estamour­(cf.­1­Jn 4,­18).­de­même,­cesvertus­sont­aussi­liées­de­près­à­l’eu-charistie,­que­Vatican ii­(faisant­échoà­saint­Augustin)­appelait « un­sacre-ment­d’amour,­un­signe­d’unité,­unlien­de­charité.­»Le­pape­François­a­réfléchi­sur­cesthèmes­en­la­solennité­de­la­conver-sion­ de­ saint­ paul,­ le­ 25­ janvier,­ àl’occasion­de­la­fin­de­la­semaine­deprière­ pour­ l’unité­ des­ chrétiens  :«  par­ l’œuvre­ de­ l’esprit­ noussommes­devenus­uns­avec­le­Christ,fils­dans­le­Fils,­vrais­adorateurs­dupère.­Ce­mystère­d’amour­est­la­rai-son­ la­plus­profonde­de­ l’unité­quirelie­ tous­ les­ chrétiens­ et­ qui­ estbeaucoup­plus­grande­que­ les­divi-sions­advenues­au­cours­de­l’histoire.pour­ ce­ motif,­ dans­ la­ mesure­ oùnous­nous­approchons­avec­humilitédu­seigneur­Jésus­Christ,­nous­nousrapprochons­aussi­entre­nous.­»en­ce­mois­où­nous­soulignons­le

150e anniversaire­ de­ la­ fin­ de­ laguerre­de­sécession­(par­promulga-tion)­ le­9­mai,­nous­ rappelons­quel’unité­est­une­vertu­profondémentestimée­ non­ seulement­ des­ Cheva-liers­ de­ Colomb­ et­ le­ Corps­ duChrist­mais­ aussi­ de­ toutes­ les­ na-tions.­de­plus,­comme­le­souligne­letémoignage­de­tant­de­personnes­tantdu­nord­que­du­sud,­la­charité­chré-tienne­joue­un­rôle­essentiel­dans­laguérison­ des­ divisions­ de­ notre­ so-ciété­(cf.­page 16).­Ainsi,­quand­nousdevons­faire­face­aux­nombreuses­di-visions­actuelles,­tant­publiques­queprivées,­ nous­ demeurons­ engagésdans­ la­ vertu­de­ charité­ et­ d’unité,cherchant­ à­ «  nous­ approcher­ avechumilité­du­seigneur­Jésus­Christ ».♦

ALtOn J.­peLOWsKirédACteur en CHeF

Grandir dans l’unitéCOLUMBIA

­éditeursChevaliers­de­Colomb

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AdministrAteurs­suprêmes

CHEVALIER SUPRÊME

Carl A.­AndersonAUMÔNIER SUPRÊME

mons.­William­e.­Lori,­s.t.d.DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME

Logan­t.­LudwigSECRÉTAIRE SUPRÊME

Charles­e.­maurer­Jr.TRÉSORIER SUPRÊME

michael­J.­O’ConnorAVOCAT SUPRÊME

John­A.­marrella________

rédACtiOn

RÉDACTEUR EN CHEF

Alton J.­pelowskiDIRECTEUR DE LA RÉDACTION

Andrew­J.­mattRÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT

patrick scalisi

L’abbé­michael­J.­mcGivney­(1852-90),Apôtre­de­la­jeunesse,­protecteur­de­la­vie­familiale

et­fondateur­des­Chevaliers­de­Colomb,intercédez­pour­nous.

________

POUR COMMUNIQUER AVEC NOUSPAR LA POSTE:

COLUMBIAKnights­of­Columbus1­Columbus plaza

new Haven,­Ct 06510-3326TÉLÉPHONE:203.752.4398

TÉLÉCOPIEUR:203.752.4109

COURRIEL:[email protected] SITE INTERNET:

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prévenez­votre­conseil.­envoyez­votre­nouvelleadresse­et­votre­étiquette­à:dept.­of­membership­records­

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Copyright ©­2015tous­droits­réservés

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en­pAGe­COuVertureLe père Thomas H. Mooney offre la messe dominicaleaux membres de la milice de l’État de New York au

cours de la guerre de Sécession.

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CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR

Notre héritage missionnaireGrâce à la foi et au sacrifice de tant de personnes,

les institutions catholiques sont venues à la rescousse d’innombrables prochains dans le besoin

par le Chevalier Suprême, Carl A. Anderson

DANS SON EXhOrtAtION apos-tolique Evangelii Gaudium, le papeFrançois a souhaité l’instauration d’unnouvel esprit missionnaire parmi les ca-tholiques. Ce défi revêt une significationparticulière pour les Chevaliers de Co-lomb, surtout à travers l’Amérique duNord et les Philippines, où nous avonssi souvent bénéficié de la dévotion et dusacrifice d’innombrables missionnaires.

Les grandes institutions catholiquesde ces pays ont été établies par deshommes et des femmes remplis d’unformidable esprit missionnaire. AuxÉtats-Unis, bien que beaucoup de cesmissionnaires aient dû surmonter l’obs-tacle du sectarisme anticatholique, ils etelles ont néanmoins profité de l’ouver-ture procurée par l’engagement de notrenation envers la liberté de religion —une chance offerte nulle part ailleursdans le monde.

Et grâce à cette chance, ils ont établiun réseau sans précédent d’institutionsà même de subvenir à la santé, à l’édu-cation et au bien-être de millions de per-sonnes — catholiques ou non — quin’étaient pas servies adéquatement parle gouvernement.

Ces institutions n’étaient cependantpas uniquement destinées à comblerle vide laissé par le gouvernement.Elles n’étaient pas, comme le papeFrançois nous l’a rappelé, de simplesONG — autrement dit, des organisa-tions bénévoles non gouvernemen-tales. Leur mission était plus grandeencore. Ces institutions catholiquesont en effet témoigné, de par leur exis-tence, de la dignité transcendante dechaque être humain dont elles pre-

naient soin, spécialement ceux dont ladignité n’était souvent pas protégéepar le gouvernement.

Le pape Benoît XVI a évoqué cet es-prit missionnaire lorsqu’il a pris la paroleà la cathédrale St. Patrick de New Yorkdurant sa visite de 2008 aux États-Unis.À cette occasion, il a déclaré que « la foiet un esprit de conversion continuelle etde sacrifice personnel, [n’est-ce pas là] lesecret de la surprenante croissance del’Église dans ce pays ? »

Il enchaînait en soulignant : « Il suffitde penser à l’œuvre extraordinaire de ceprêtre américain exemplaire, le vénéra-ble Michael McGivney, dont la vision etle zèle conduisirent à la fondation desChevaliers de Colomb, ou à l’héritagespirituel de générations de religieuses,religieux et prêtres qui ont consacré leurvie, en silence, au service du peuple deDieu dans d’innombrables écoles, hôpi-taux et paroisses. »

Ces « missionnaires » et les institu-tions qu’ils ont établies offraient quelquechose que le gouvernement ne pouvaitoffrir — la promesse d’espérance conte-nue dans l’Évangile de la vie (Evange-lium Vitae). Et il ne s’agissait pas làd’une promesse qu’on se contentaitd’évoquer les dimanches matins ; c’étaitune promesse, plutôt, vécue au seinmême du quotidien des plus pauvres etdes plus démunis.

Vous et moi sommes appelés non seu-lement à soutenir ces institutions catho-liques, mais également à soutenirl’espérance qu’elles représentent. Le papeBenoît nous a exhortés à être fidèles à ceformidable héritage missionnaire catho-lique : « Conformément aux traditions

les plus nobles de l’Église dans ce pays,soyez aussi les premiers amis du pauvre,du réfugié, de l’étranger, du malade et detoutes les personnes souffrantes ! »

Nous devons préserver le libre exercicede la religion, grâce auquel non seule-ment nous pouvons faire cette promessed’espérance, mais nous pouvons aussi lamaintenir. L’autonomie de nos institu-tions religieuses n’est pas extrinsèque à lanature missionnaire du christianisme ;elle en est plutôt partie prenante.

De nos jours, les gens perçoivent tropsouvent nos communautés de foi selonune perspective « légaliste » ou « institu-tionnelle », qui les empêche d’en com-prendre le véritable esprit. À l’époque del’abbé McGivney, les gens percevaienttrop souvent les catholiques à travers leprisme des préjugés et du fanatisme.Notre fondateur répondait tout simple-ment à cela : Vivez les principes de cha-rité, d’unité et de fraternité de manièreà ce que les gens aillent au-delà de l’égo-centrisme, de la cupidité et du cynisme.

Le pape François nous invite avec en-core plus d’insistance à faire de mêmeaujourd’hui afin d’être, selon ses mots,« des prochains qui s’aident les uns lesautres ». Or voilà tout à fait le mode devie des Chevaliers de Colomb.

Alors que nous nous préparons à ac-cueillir notre pape aux États-Unis plustard cette année, efforçons-nous d’obte-nir d’ici là un bilan de réalisations dontnous soyons tous fiers.

Vivat Jesus!

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

TôT UN MATIN, pendant que j’étaisévêque au Connecticut, j’ai pris le trainde banlieue sur la gare « Grand Central »de New York. Le train était bondé de pas-sagers entrant au boulot. Tandis que cer-tains lisaient leur journal ou consultaientleurs téléphones intelligents, je me tenaisparmi ceux qui étaient debout et quis’agrippaient. Un paroissien m’aperçoit ets’approche. « Bonjour, Monseigneur, dit-il. Vous savez, j’y suis chaque matin!  »« Dieu vous bénisse! » lui ai-je répondu.

Au cours de mes 38 ans comme prêtre,j’ai connu des gens qui ont travaillé in-croyablement fort. Ils sortent au petitmatin et n’entrent pas avant 19 ou 20heures. Beaucoup de ces gens apportentdu boulot à la maison ou se rendent aubureau durant les week-ends, et la plu-part sont attachés électroniquement aubureau.

Bien qu’il soit facile de devenir obsédépar le travail, le bien-être et la dignité denos familles exigent un niveau raisonnabled’emploi. Après tout, la perte d’un emploipeut peser fort sur un foyer. Le chômageinsécurise les familles, les inquiète quantà leur avenir, puisqu’elles risquent de per-dre leur maison et peuvent avoir de la dif-ficulté à faire vivre leurs enfants.

Dans de nombreux foyers, mari etfemme sortent chaque jour dans un mi-lieu de travail concurrentiel et très tendu.Certains se plaisent beaucoup dans leuremploi et y font de brillantes carrières.D’autres travaillent simplement pourgarnir la table ou s’occupent à des em-plois à petits salaires pour répondre auxnécessités essentielles de la vie. Quoi qu’il

en soit, les couples consciencieux décou-vrent qu’en arriver à l’équilibre des exi-gences du travail et de la vie domestiquen’est pas tâche facile.

« LE FILS DU ChARpENTIER »Alors que nous nous débrouillons tantbien que mal quant à la façon d’harmo-niser travail et vie familiale, nous noustournons vers la Sainte Famille. Chaqueannée, le premier mai, l’Église célèbre lafête de Saint Joseph Ouvrier. Rappelantque tout être humain est appelé par Dieuà s’engager dans un emploi quelconque,l’Église désigne saint Joseph comme unhomme de diligence et d’honnêteté.Nous rappelons que saint Joseph prati-quait le métier de menuisier afin de fairevivre sa famille. Dans la liturgie, l’Églisenote que Joseph est un « serviteur fidèleet sage » et nous incite à réfléchir sur lasainteté de Joseph exprimé dans sollici-tude pour Marie et Jésus.

Qui plus est, Jésus, le Fils de Dieu,d’une certaine manière, nous démontre ladignité du travail humain. Voici com-ment l’exprime le Concile Vatican II  : « Car, par son incarnation, le Fils de Dieus’est en quelque sorte uni lui-même à touthomme. Il a travaillé avec des mainsd’homme, il a pensé avec une intelligenced’homme, il a agi avec une volontéd’homme, il a aimé avec un cœurd’homme. Né de la Vierge Marie, il estvraiment devenu l’un de nous, en toutsemblable à nous, hormis le péché  »(Gaudium et Spes, 22).

Comme ces paroles devraient nousconsoler alors que nous vaquons à nos oc-

cupations quotidiennes qui font appel ànos mains, notre esprit et notre cœur.Jésus lui-même était connu comme « lefils du charpentier » et quand il parlaitdans la synagogue de Nazareth, son vil-lage natal, au début de sa vie publique, lacommunauté estimait que Jésus était unartisan. Certains pouvaient bien avoirdans leurs propres maisons des tables etdes chaises provenant de son atelier.

Un élément important menant aujuste équilibre entre travail et vie domes-tique se trouve dans une intelligence pro-fonde de l’importance authentique dutravail humain. Alors que nous nous va-quons à nos occupations quotidiennes,nous pourrions perdre de vue de l’impor-tance de nos tâches. Que nous travail-lions dans un bureau ou en usine,prenions soin des enfants au foyer ouconduisions un camion pour gagner savie, non ne faisons pas qu’accomplir une« tâche ». Au contraire! Nous avons re-cours à nos dons et nos talents de « co-créateurs » du monde.

SANCTIFIER LE TRAVAILDieu nous a invités à une forme de par-tenariat en vue de la construction dumonde, non seulement pour en faire unlieu plus confortable et plus prospère,mais aussi en vue d’établir une civilisationde justice et de paix. Entre autres, il s’agitd’accomplir notre œuvre au meilleur denos capacités. Il s’agit de se comporterhonnêtement dans son milieu de travail

Harmoniser emploi et vie familial

Notre emploi doit se présenter comme un moyen desanctification qui nous permet d’exploiter nos dons etde pourvoir au bien-être de nos familles, entre autres

par Mgr. William E. Lori, Aumônier Suprême

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Offertes en solidarité avec

le pape François

INTENTIONS DU

SAINT-PÈRE

L’HOMME CATHOLIQUE DU MOIS

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

et de rendre témoignage, en paroles et enactes, de notre foi et des valeurs émanantde la foi et de la raison. Bien compris, letravail puise dans les eaux vives de la créa-tivité humaine. nous travaillons non seu-lement pour faire de l’argent ou pouravoir des biens, mais plutôt pour créer unmonde meilleur pour nos familles et nosêtres chers.

ainsi compris, nous devrions abordernotre travail quotidien comme le « lieu »où nous grandirons en sainteté ou nousregresserons. Comment est-ce que jetraite mes collègues de travail? Commeest-ce que j’accueille quelqu’un lors d’un

rendez-vous? en tant que quelqu’un rem-pli d’espérance en Jésus Christ est-ce queje vis différemment ou bien est-ce que « jeme contente de faire le strict minimumpour que ça fonctionne? » Quand on apassé la journée de travail comme unegrande occasion de sanctification, nouspourrions avoir une tout autre tournured’esprit quand nous rentrons au foyer.

À la fin de la journée de travail, il fautpréparer le repas ; les enfants peuventavoir des devoirs à faire et d’autres activi-tés liées à l’école ; il y a des faits à raconter,des animaux de compagnie à promeneret à nourrir, et ces factures à payer. il faut

également des moments de détente et deprière en famille.

si la journée ne s’est pas bien dérouléeau travail ou à l’école, ou s’il y a trop peude temps pour la famille, les tensions peu-vent s’accumuler. si le travail domine nosvies au point où il ne reste plus de tempspour la famille, il faut songer à un une ré-évaluation. mais imaginons ceci : si nousenvisagions vraiment notre travail commeune source de sanctification et que nousrentrions au foyer chaque soir un tantinetplus vertueux, un tantinet plus amoureuxde Dieu — comment est-ce que ça se pré-senterait au foyer? mieux, je parierais.♦

le Plus Jeune de six enfants, Jacquesmarquette est né dans une famille impor-tante de laon, en France, le 10 juin 1637.Dès son jeune âge, il désire devenir mis-sionnaire comme le père jésuite FrançoisXavier qui avait été canonisé récemment.

Jacques entre chez les jésuites à l’âge de17 ans et après des études et des obé-diences en enseignement, il est ordonnéprêtre 12 ans plus tard, en 1666. il est en-voyé parmi les autochtones d’amériqueau Canada et après être arrivé à Québec,il maîtrisera la langue algonquine dont ilfinira par parler six dialectes.

De foi et de dévotion profonde ennotre Dame, le père marquette s’aven-turera bientôt dans les périphéries de lanouvelle-France. en 1668, il évangéli-sera les autochtones de sault-sainte-marie (aujourd’hui, au michigan) etplus tard, à la mission jésuite de l’extré-mité occidentale du lac supérieur (au-jourd’hui au Wisconsin). Des peuplesillinois qu’il y rencontre, il apprendl’existence « d’un grand fleuve », au-jourd’hui, appelé « mississippi ».

le père marquette fonde ensuite lamission saint-ignace sur la rive nord dudétroit de mackinac et, en 1672, il y ac-cueille l’explorateur canadien-français

louis Joliet. Joliet y est venu muni d’uneordonnance royale de trouver la rivièredont avaient parlé les illinois, et il de-mande au père marquette de l’accompa-gner. le prêtre en est ravi et, en 1673, ilsdeviennent les premiers européens à des-cendre en pirogue ce que marquette ap-pelle la « rivière de la Conception ».

après avoir rebroussé chemin à l’em-bouchure de la rivière arkansas parcrainte des espagnols, le père marquetteest bien décidé à fonder une missionparmi les illinois. Bien qu’extrêmementmalade, il atteint leur village en 1675 et ycélèbre la messe de Pâques devant des mil-liers de personnes. en retournant à la mis-sion saint-ignace, le père marquettemeurt près de la rive sud du lac michigan,le 18 mai 1675.♦

Père Jacques Marquette(1637-1675)

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Générale : Pour que, refusantla culture de l’indifférence, nouspuissions prendre soin des per-sonnes qui souffrent, en particulierdes malades et des pauvres.

missionnaire : Pour que l’in-tercession de marie aide les chré-tiens vivant dans des contextessécularisés à se rendre disponiblespour annoncer Jésus.

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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POUR UNE DEUXIÈME année d’affilée, l’institut Ethis-phere, le chef de file mondial de la définition et la promotionde normes de pratiques d’affaires éthiques, a désigné les Cheva-liers de Colomb comme l’une des entreprises les plus éthiquesau monde (World’s Most Ethical Company®).Cette reconnaissance est décernée aux organisations qui font

école en matière de conduite des affaires parce qu’elles favorisentune culture de l’éthique et de la transparence, à tous les échelonsde l’entreprise.« Depuis plus de 130 ans, les Chevaliers de Colomb protègent

l’avenir financier d’innombrables familles catholiques tout envenant en aide à ceux et celles qui vivent en marge de la société,a déclaré le Chevalier suprême Carl A. Anderson. Ce principefondateur — tendre la main aux démunis — est à l’œuvre danstous les aspects de nos activités commerciales, et il guide notre

gouvernance d’entreprise, notre personnel d’agence, nos inves-tissements ainsi que toutes nos affaires courantes. »L’évaluation déterminant quelles sont les entreprises les plus

éthiques au monde se fonde sur le cadre d’évaluation « Ethics Quo-tient™ » (Quotient éthique) de l’Institut Ethisphere, mis au pointpour fournir un moyen d’évaluer le rendement d’une organisationd’une façon objective, cohérente et normalisée. L’Ordre des Che-valiers de Colomb est l’une des quatre entreprises à avoir été re-connues cette année dans la catégorie « Assurance vie ».« Pour se distinguer de la sorte, indique Timothy Erblich, pré-

sident-directeur général d’Ethisphere, les entreprises doiventpouvoir compter sur l’action collective et concernée de tous leursemployés, du sommet jusqu’à la base. Nous félicitons tout lepersonnel des Chevaliers de Colomb pour cette remarquableréussite. »♦

Une fois de plus, les C de C reconnus parmi les entreprises les plus éthiques au monde

LES CHEVALIERS DE COLOMBont récemment livré 100 embarcationsmotorisées supplémentaires des pê-cheurs philippins qui avaient perdu leurbateau par suite du typhon Haiyan, ennovembre 2013. La distribution, orga-nisée dans le cadre du projet « Liveli-hood » mené par le Conseil suprême, ajusqu’ici permis de distribuer plus de200 embarcations.Les tout derniers bateaux ont été remis

aux pêcheurs démunis et à leurs famillesle 14 mars dans la ville de Borongan, oùpar ailleurs a touché récemment terre unautre typhon qui a fait 18 morts et dé-truit plusieurs habitations. Les bateaux,qui portent l’emblème de l’Ordre, étaientalignés sur la plage, où ils ont été bénispar l’évêque Crispin Varquez, de Boron-gan. Également présents pour la distri-bution : le directeur suprême pour lesPhilippines, Alonso Tan, le député desVisayas, Rodrigo N. Sorongon, et le dé-puté de Luçon, Arsenio G. Yap.Mgr Pedro Quitorio, directeur des

communications pour la Conférence desévêques catholiques des Philippines, a ex-pliqué que les agences d’aide nationaleset internationales étaient venues dans la

région en promettant toutes sortes d’ai-des, mais que très peu avait été fait, fina-lement, pour le villageois moyen. « Mais les Chevaliers ont livré la mar-

chandise », dit Mgr Quitorio, qui a qua-lifié le don d’embarcations comme « leparfait exemple d’une charité qui évan-gélise et axée sur l’aide au prochain. »Dans le cadre du projet « Livelihood »,

des menuisiers locaux eux aussi touchés

par le typhon Haiyan ont été embauchéspour construire des embarcations au pro-fit de pêcheurs qui avaient perdu la leur.Plus de 100 bateaux ont été remis l’andernier aux victimes résidant à Taclobanet dans les secteurs environnants. Le pro-jet au complet a été financé par des donsdépassant 800 000$ versés par les Che-valiers et d’autres donateurs à un fondsde secours d’urgence.♦

Le projet « Livelihood » vient toujours en aide aux pêcheurs philippins

L’évêque de Borongan, Crispin Varquez, bénit les nouveaux bateaux distribués dans le cadredu projet Livelihood, qui vient en aide aux pêcheurs qui avaient perdu leur embarcation parsuite du passage du typhon Haiyan.

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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LES MEMBRES DES Chevaliers deColomb ont été attristés d’apprendre lamort du cardinal Edward M. Egan, ex-archevêque de New York, survenue le 5 mars dernier. Il avait 82 ans.« Les 1,8 million de membres des

Chevaliers de Colomb ainsi que moi-même nous joignons aux catholiques deNew York et d’ailleurs dans le mondepour pleurer la mort du cardinal EdwardEgan », a déclaré le Chevalier suprêmeCarl A. Anderson. « Le cardinal Egan atoujours été un ami des Chevaliers deColomb. C’était un frère Chevalier arduqui participait, depuis plusieurs années,à notre Congrès suprême annuel. »Des Chevaliers du Quatrième Degré

figuraient au sein de la garde d’honneurformée durant la veillée mortuaire puisles funérailles du cardinal, qui ont eu lieuen la cathédrale St. Patrick, à New York,les 9 et 10 mars.Le cardinal Egan s’était joint aux Che-

valiers de Colomb en 1992 en tant quemembre du Conseil 4096 St. Frances X.Caprini, à Bridgeport, au Connecticut.Ordonné prêtre pour l’archidiocèse deChicago en 1957 et nommé évêque deBridgeport en 1988, le cardinal Eganavait été nommé archevêque de NewYork en 2000, avant de devenir cardinal,en 2001.♦

L’Ordre pleure la mort du

cardinal Egan

Des Chevaliers du Mexique font un pèlerinage annuel jusqu’au sanctuaire du Christ-Roi

LE 12 MARS DERNIER, plus de 1100Chevaliers et membres de leurs famillesont participé au quatrième pèlerinagenational annuel jusqu’au sanctuaire duChrist-Roi situé dans la ville de Guana-juato, qui se trouve au centre géographi-que du Mexique. Trois députés d’État,ainsi que des Conseils représentant qua-tre juridictions différentes, ont participéà ce pèlerinage.Situé au sommet du mont Cubilot,

également connu comme la montagnedu Christ-Roi, le sanctuaire a été recons-truit en 1944 grâce au soutien financierde l’Ordre. Au pied de la montagne, unechapelle abrite les reliques de troismartyrs Chevaliers de Colomb, qui ontété tués près de là en 1927.♦

L’aumônier suprême sort un nouveau livre

L’AUMÔNIER SUPRÊME et arche-vêque de Baltimore, William E. Lori,a fait paraître un nouvel ouvrage inti-tulé The Joy of Believing : A PracticalGuide to the Catholic Faith (traductionlibre : « La joie decroire : guide pratiquede la foi catholique »).Sorti le 18 mars der-nier et publié par lamaison d’édition WordAmong Us Press, le livreaide les lecteurs à dé-couvrir les beautés ducatholicisme, tout enrenouvelant leur zèle àpartager la bonne nou-velle du Christ avecleurs prochains.Parfait pour la prière, les groupes

d’études ainsi que la croissance spiri-tuelle personnelle, le nouvel ouvragede l’archevêque Lori est bâti sur unestructure semblable à celle du Compen-dium du catéchisme de l’Église catholi-que et comprend des chapitres sur leCredo, la liturgie, les sept sacrements,

les Dix Commandements, la prière etla vie familiale. Chaque chapitre se ter-mine par des questions pour alimenterla réflexion et la discussion de groupe.Élaboré à partir de contenu publié

dans les chroniques quel’archevêque Lori a écri-tes pour Columbia entant qu’aumônier su-prême, le livre fait étatde ce que croit l’Égliseet il explique commentmettre ces convictionsen pratique.« En soi, aucune ex-

plication de la foi nemène à la joie », écritl’archevêque Lori dansson introduction. « La

joie est un fruit porté par l’Esprit saint.Mon espoir, et je prie en ce sens, estque ce livre aide les individus commeles groupes à ouvrir leurs cœurs auSeigneur. »On peut se procurer The Joy of Be-

lieving sur Amazon ou encore àwau.org.♦

Le cardinal Edward M. Egan avait pris laparole lors du Dîner des États tenu dans lecadre du Congrès suprême de 2008.

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Des recruteurs étoiles partagent leurs idées et leur enthousiasme pour la croissance des Chevaliers de Colomb

par la rédaction de Columbia

Fondé au sous-sol d’une église du Connecticut en1882, l’Ordre des Chevaliers de Colomb compte

aujourd’hui plus de 1,8 million de membres répartisdans quelque 14 000 Conseils. Inspiré par la vision deleur fondateur, le Vénérable Michael McGivney, et en-raciné dans la charité, l’unité et la fraternité, l’Ordre estdevenu la plus importante organisation fraternelle laïqueet catholique au monde.

Plus les Chevaliers de Colomb prennent de l’ampleuret de la vigueur, et plus ils peuvent bien jouer leur rôlede « puissant bras droit de l’Église ». Motivé par l’amourde Dieu et de son prochain,l’Ordre vise également à protégerl’avenir financier des familles ca-tholiques, tout en venant en aideaux démunis à travers d’innom-brables activités caritatives.

La croissance de l’Ordre n’estcependant pas qu’affaire de chif-fres. L’adhésion aux Chevaliersde Colomb permet en effet à deshommes de vivre le lien fraternelque partagent tous les Cheva-liers, tout en se rapprochant duChrist, eux et leurs familles.

Le Conseil suprême fournit de nombreux outilspour aider au recrutement et à la croissance de l’Or-dre, cherchant ainsi à donner à tous les hommes ca-tholiques admissibles l’occasion de devenir Chevalierde Colomb. Chaque Conseil est pour sa part encou-ragé à mettre en œuvre des stratégies particulièrespour attirer de nouveaux membres, par exemple unecampagne de recrutement paroissiale, des journéesportes ouvertes ou diverses activités caritatives te-nues en collaboration avec les prêtres et les agentsd’assurance.

Mais aussi importants que puissent être les plans derecrutement, le témoignage personnel de Chevaliers estencore plus essentiel. Le pape François aime beaucoupciter son prédécesseur Benoît XVI et sa déclaration vou-lant que l’Église grandisse par « attraction » (cf. EvangeliiGaudium, 14). L’évangélisation, autrement dit, revientessentiellement à laisser rayonner la joie de l’Évangiledans sa propre vie. De manière similaire, les Chevalierssont appelés à témoigner de leur foi par leurs activitéscaritatives et leurs vertus colombiennes.

Dans de nombreux cas, recruter un nouveau membreconsiste tout simplement à l’in-viter à joindre nos rangs. D’in-nombrables hommes catholiquesqualifiés ne se sont pas encorejoints aux Chevaliers tout sim-plement parce qu’on ne le leur ajamais demandé. Les recruteursefficaces agissent comme des am-bassadeurs, partageant les avan-tages de l’adhésion et offrant dumême coup à ces hommes l’oc-casion d’approfondir leur foi, dese rapprocher de leur famille, etde construire l’Église ainsi que

leur communauté grâce au service caritatif.La revue Columbia s’est récemment entretenue avec

trois de ces ambassadeurs, des Chevaliers qui comptentparmi les recruteurs les plus actifs en Amérique du Nord.L’objectif : savoir en quoi leur propre adhésion à l’Ordrea transformé leur vie, et comment ils s’y prennent pourinviter d’autres hommes à devenir eux aussi des frèresChevaliers.

On peut obtenir de plus amples informations sur lerecrutement en se rendant sur le site français de kofc.orget en cliquant sur l’onglet « Devenir membre ».

JOIGNEZ NOS RANGS!

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Membre du Conseil 7599 Father Bonner, à Edmonton, en Alberta,Walter « Wally » Streit a recruté plus de 2050 nouveaux membresdepuis les années 1970, décrochant à plusieurs reprises le titre de « meilleur recruteur » lors de Congrès suprêmes. Ancien députéd’État de l’Alberta, Walter Streit est actuellement président de laFondation caritative des Chevaliers de Colomb de l’Alberta.

RECRUTEMENT : UNE RENCONTRE PERSONNELLERien ne vaut le contact établi en tête-à-tête. Tout de suite après m’êtreprésenté, je m’intéresse à l’homme en face de moi et à sa famille. Jelui fais valoir que les Chevaliers de Colomb permettent d’aiderl’Église ainsi que les moins fortunés. J’explique également les avan-tages liés à l’adhésion, ainsi que le fait qu’être Chevalier nous aide,tous, à nous rapprocher de notre foi.

UN « MULTIPLICATEUR DE GÉNÉROSITÉ »Quand j’étais jeune homme, je voulais aider l’Église et les plus dé-munis, et l’adhésion aux Chevaliers de Colomb m’en donnait jus-tement l’occasion. Par la suite, en tant que cadre dans le milieubancaire, j’ai appris qu’on obtenait de meilleurs résultats en travail-lant en équipe. J’ai appliqué le même principe à mon travail commerecruteur. Si chaque membre que je recrute donne des heures deservice bénévole en tant que Chevalier, l’impact est beaucoup plusgrand que si j’agissais seul. J’appelle ça un « effet multiplicateur »pour notre générosité.

SURMONTER LES DÉFISLe plus difficile, c’est de recruter des pères de famille âgés de 25 à 40ans. Ces hommes-là sont tellement occupés. Souvent, les deux pa-rents travaillent, et le temps libre est consacré aux enfants. Quand

on en vient à discuter de cette contrainte de temps, je dis à ces jeuneshommes qu’ils n’ont pas à assister à toutes les réunions, sans excep-tion. Tout ce que je leur demande, c’est de se porter volontaires deuxfois par année, de préférence avec leurs familles. Je leur donne desexemples : les déjeuners de crêpes, le pique-nique paroissial, livrerdes paniers de nourriture ou telle ou telle activité familiale organiséepar le Conseil.

SUSCITER DE L’ENTHOUSIASMEVoilà quelques années, j’ai pris la parole dans une importante pa-roisse puis je me suis déplacé vers l’arrière de l’église en question.Un homme m’approche alors et me demande : « Ça coûte com-bien ? » Je lui dis alors que la cotisation à verser au Conseil est de40$. Il tourne aussitôt les talons. Je regarde alors mon collègueMax en lui disant que je croyais cet homme intéressé, mais que jen’avais hélas pas eu l’occasion de discuter avec lui. Dix minutesplus tard, le type revient et nous remet 40$ — il était allé à unguichet automatique. À sa première année parmi nous, cethomme est devenu Chevalier du Quatrième Degré. L’année d’en-suite, il était Grand Chevalier de son Conseil et présentement,c’est un député de district très efficace.

L’IMPACT DU RECRUTEMENTAprès avoir recruté plus de 2000 membres et été honoré deux foisau sein du Cercle d’honneur en tant que député d’État, je comprendstrès bien l’importance du recrutement tant pour l’Ordre que pourl’Église et que pour la vie des hommes catholiques qui se sont jointsà nous. Bien que Dieu soit évidemment le seul à le savoir vraiment,j’ai le sentiment que recruter quelqu’un, c’est finalement l’aider àsauver son âme — ou, à tout le moins, il s’agit d’une forme d’évan-gélisation. Le parcours de la vie est cahoteux, et si le fait d’être Che-valier rapproche un homme de sa foi, il y a tout à gagner.

Walter Streit

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Pablo MartinezMembre du Conseil 888 General Shields de Ottumwa, dans l’Iowa, J. Pablo Martinez n’a jamais cessé de recruter des frères Chevaliers,principalement au sein de la communauté hispanophone, depuisquatre ans qu’il s’est engagé dans l’Ordre. Son zèle et son efficaciténe sont pas passés inaperçus : Pablo Martinez a été nommé Cheva-lier de l’année dans l’Iowa, pour 2012-2013.

RECRUTEMENT ET PROVIDENCE DIVINELorsque Dieu met quelqu’un sur mon chemin, je lui parle et lui de-mande s’il est catholique. Si je le vois à l’église, je l’invite à se joindreà nous. J’explique aux éventuels candidats le genre de choses quenous faisons, et Dieu fait le reste. Ceux qui répondent à l’appel sontheureux d’adhérer et ils participent volontiers aux activités que nousorganisons, ici à Ottumwa.

MOTIVÉ À FAIRE LA DIFFÉRENCEJ’ai été moi-même invité à me joindre aux Chevaliers en 2011, alorsque le Conseil cherchait à recruter des membres hispanophones. Ence qui me concerne, je n’ai pas eu à réfléchir longtemps. J’ai tout desuite accepté, en demandant ce que je pouvais faire pour contribuer.Depuis lors, inspiré par la foi et l’amour de Dieu, je m’efforce de fairela différence, même petite, au sein de notre communauté. En tantqu’Hispano-Américain vivant aux États-Unis, il est très gratifiant dese faire remercier pour ce que l’on réalise. Cela ne fait que me motiverà en faire davantage.

TRAVAILLER AVEC LA COMMUNAUTÉ HISPANOPHONELe plus gros défi à surmonter dans notre communauté parlant l’es-pagnol, c’est que nos gens, souvent, ne comprennent pas l’action des

Chevaliers de Colomb. Je n’en suis pas moins toujours à la recherchede catholiques à inviter. S’ils me disent : « Laissez-moi y penser », jene perds pas espoir et les laisse réfléchir. Puis je reviens à la charge,en invoquant le fait que l’abbé McGivney a fondé les Chevaliers deColomb afin de donner la chance aux hommes catholiques de mieuxservir tant leurs communautés que l’Église elle-même.

Parfois, je n’ai pas à aller plus loin ; parfois, j’explique un peu pluset je parle de nos activités caritatives. Les membres potentiels devien-nent souvent plus intéressés quand je leur souligne que nous ap-puyons la communauté et que, par-dessus tout, nous appuyonsl’Église.

CHANGER DES VIESJ’ai un ami hispanophone qui est policier, ici à Ottumwa. Un jour,je l’aperçois à la sortie de l’église vêtu de son uniforme ; je lui de-mande si je peux prendre quelques minutes pour lui parler des Che-valiers de Colomb. Une fois que je lui ai expliqué ce que nous faisons,il dit : « Oui, d’accord, où est-ce que je signe ? » Il est depuis devenumembre actif, et il partage souvent avec d’autres combien le fait dese joindre à l’Ordre a changé sa vie.

J’ai un autre ami, plus âgé et qui a quitté l’Église après la mort desa fille. Je lui ai parlé à maintes reprises des Chevaliers de Colomb,jusqu’à ce qu’un jour, il me dise : « D’accord. » Il a aujourd’hui reçuson Premier Degré, et réintégré l’Église. Dieu en soit loué, au-jourd’hui nous nous rendons à l’église ensemble.

INVITER DE NOUVELLES RECRUESChaque Chevalier devrait s’efforcer de recruter au moins un nouveaumembre. Ne soyez pas gêné d’inviter quelqu’un à se joindre — unami, un membre de votre famille, ou n’importe quel homme catho-lique. Il pourra ainsi, lui aussi, vivre ce privilège que Dieu nous ac-corde de faire la différence dans nos communautés.

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À l’âge de 21 ans, Casey Kamery,du Conseil 6979 Msgr. Thomas P.Healy, à San Marcos, en Califor-nie, a servi en tant que coordonna-teur universitaire pour le chapitreSan Diego des Chevaliers de Co-lomb. À ce titre, il a encouragé dejeunes hommes dans les universitésdu secteur à s’enthousiasmer tant àpropos de l’Ordre que de leur foi.

FAVORISER UN ENVIRON-NEMENT ACCUEILLANTLorsque vous vous joignez à unConseil — du moins là où je suis,les responsables disent toujours : « Si vous avez de nouvelles idées,n’hésitez pas à les partager. » L’unedes choses sur lesquelles est fondénotre Ordre, c’est la fraternité. Jem’efforce donc, quand de nou-veaux membres se joignent à nous,pour qu’ils soient rapidement ac-ceptés. Je crois que cela effraie biendes gens lorsqu’ils entrent dans unnouveau groupe — le fait de neconnaître personne. Je m’organisedonc pour qu’ils se sentent accueil-lis dès le départ.

S’ADRESSER AUX NOUVELLES GÉNÉRATIONSIl est très important de recruter de jeunes hommes parce que si vousespérez avoir un avenir solide, il vous faut une fondation solide.C’est sur celle-ci que l’Ordre sera établi, non seulement au coursdes prochaines années mais pour les prochains 50 ans. Je crois queles Chevaliers de Colomb sont à même d’enflammer les jeuneshommes à propos de leur foi, surtout à notre époque où tant d’entreeux s’en détournent. En ce qui me concerne personnellement, jesers l’Église à travers les Chevaliers de Colomb depuis que j’ai 18 ans, et ces derniers m’ont vraiment aidé à demeurer fidèle à ma foi.

SURMONTER LES OBSTACLES AU RECRUTEMENT Le plus gros obstacle pour les plus jeunes hommes, c’est qu’ils ontleurs études, et que plusieurs sont aussi déjà engagés dans des pro-grammes pour jeunes adultes. Ils n’ont pas beaucoup de tempslibre, et voilà ce qui est difficile : les convaincre d’ajouter un enga-gement à leur emploi du temps déjà chargé. Pour surmonter cetobstacle, je leur dis : « Ne donnez que deux ou trois heures parmois. Participez à une ou deux activités par mois. Je sais que vousallez participer à la marche pour la vie quoi qu’il arrive, alors pour-quoi ne pas y aller vêtu de votre t-shirt C de C en représentantvotre Conseil ? Vous nous aideriez alors à propager la foi et à sti-muler la croissance de l’Ordre. »

LE RÔLE DES CHEVALIERS UNIVERSITAIRESRecruter pour des Conseils universitaires est différent. Il faut in-diquer qui d’autre a accepté de se joindre, et souligner le fait quel’on sert ainsi non seulement la paroisse, mais aussi l’universitaireelle-même. Les candidats abordés aiment bien l’idée qu’il s’agitd’un Conseil différent de celui qu’ils connaissent dans leur pa-roisse d’origine. Ils aiment l’idée de participer à des événementssportifs, des barbecues et autres activités qui plaisent habituel-lement aux jeunes.

CONSEIL AUX COLLÈGUES RECRUTEURS Recruter de nouveaux membres n’a pas à être une activité stres-sante. La plupart de ceux que j’ai recrutés l’ont été lors de ren-contres en tête-à-tête, et pas dans le cadre de campagnes decollecte de fonds officielles. Je leur explique ce que nous faisons,et leur raconte un peu l’histoire de l’Ordre ainsi que l’importancede la foi en Amérique.N’ayez pas peur de donner à un candidat à l’adhésion, par

exemple dans votre paroisse, l’occasion unique de devenirChevalier de Colomb. N’ayez pas peur d’afficher votre proprefoi. Et la meilleure façon de s’acquitter de cela — surtout pourles hommes, c’est à travers les Chevaliers de Colomb et leuraction.♦

Casey Kamery

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Note de la rédactioN : lord Jonathan Sacks, ancien Grand rabbindu royaume-Uni et membre de la chambre des lords, était le confé-rencier principal invité lors d’une conférence internationale du Vaticanintitulée La Complémentarité de l’homme et de la femme, présentée parla congrégation de la doctrine de la Foi, du 17 au 19 novembre 2014.le texte ci-dessous est une version abrégée de son intervention du 17 novembre et est reproduit avec permission.

Je voudrais commencer notre entretien en racontant l’histoire del’idée la plus belle de l’histoire de la civilisation : l’idée de l’amour

qui apporte la vie nouvelle dans le monde. évidemment, nombreusessont les versions qui racontent cette histoire, et celle-ci n’en estqu’une. Mais à mon avis, il s’agit d’une histoire remplie de momentsmajeurs dont chacun est surprenant du fait qu’il est inattendu.

le premier, d’après un reportage paru dans la presse du 20 octobre2014, s’est produit dans un lac d’écosse, il y a 385 millions d’années.c’est alors que, d’après cette nouvelle découverte, deux poissons sesont unis pour accomplir la première reproduction sexuée connuede la science. Jusque-là, toute vie s’était propagée sans interventionsexuelle, ce qui est beaucoup plus simple et plus économique que ladivision de la vie en être mâle et femelle, chacun ayant un rôle dif-férent dans la création et le soutien de la vie.

Quand on songe à quel point, même dans le royaume animal, ef-fort et énergie se conjuguent dans l’accouplement mâle et femelle,quand il s’agit de déploiements, de rituels de fréquentations, de ri-valité et de violence, il est étonnant qu’on puisse même aboutir à lareproduction sexuée. les biologistes ne sont pas tout à fait certainscomment cela s’est produit. certains prétendent qu’il s’est agi de seprotéger contre les parasites ou de s’immuniser contre la maladie.d’autres pensent que la simple rencontre d’êtres opposés génère ladiversité. Quoi qu’il en soit, les poissons d’écosse ont découvertquelque chose de nouveau et de beau, copié depuis lors par la plupartdes formes évoluées de la vie. la vie commence quand mâle et fe-melle se rencontrent et s’unissent.

MoNotHéiSMe, MoNoGaMie et éGalitéla deuxième évolution inattendue fut l’unique défi posé à l’Homosapiens par deux facteurs : depuis que notre démarche s’est redressée,ce qui a affecté le bassin de la femme, et que le volume de notre cer-veau a augmenté, ce qui entraîna de plus grosses têtes, les bébés hu-

mains ont dû naître plus prématurément et, par conséquent, avaientbesoin de protection parentale plus longtemps, phénomène qui aprolongé la période d’attention parentale. ce qui rendait plus exi-geante la période du rôle parental, la tâche de deux personnes plutôtqu’une seule. chez la plupart des primates, les pères ne reconnaissentmême pas leurs enfants, encore moins en prennent-ils soin. ailleursdans le règne animal, la maternité est presque universelle, mais la pa-ternité est rare.

donc ce qui émergea en même temps que la personne humainefut l’évolution de l’union de la mère et du père biologiques en ce quiconcerne le soin de leur enfant.

advint ensuite la culture et la troisième surprise.l’expression la plus claire du pouvoir parmi les mâles domi-

nants, qu’ils soient humains ou primates, est celle de léguer vosgènes à la génération suivante. d’où la polygamie, qui existe chez95 pour cent des mammifères et 75 pour cent des culturesconnues en l’anthropologie.

Voilà ce qui rend si révolutionnaire le premier chapitre de la Ge-nèse dans le passage affirmant que chaque être humain, quelle quesoit sa race, sa culture, sa croyance ou sa classe sociale est créé à l’imageet à la ressemblance de dieu. Nous savons que, dans le monde an-cien, c’était les rois, les empereurs et les pharaons qui passaient pourêtre à l’image de dieu. c’est donc que la Genèse affirme que nousfaisons tous partie de la royauté. tous et chacun, au royaume la foi,sous la souveraineté de dieu, nous relevons de la même dignité.

de là, il s’ensuit que la norme présupposée dans l’histoire d’adamet Ève se trouve : une femme, un homme. la monogamie, toutefois,ne devint pas immédiatement la norme, même au sein du mondebiblique. Mais plusieurs de ses histoires les plus notoires, concernantla tension entre Sarah et agar, ou léa et rachel et leurs enfants, oudavid et Bethsabée ou Salomon et ses multiples femmes, sont toutesdes situations critiques pointant vers la monogamie.

et il y a une relation profonde entre le monothéisme et la mono-gamie, tout comme il y a en une, dans la direction contraire, entrel’idolâtrie et l’adultère. Monothéisme et monogamie sont de l’ordrede la relation totale entre moi et toi, entre mon être et celui d’unautre — que ce soit un autre être humain ou le divin autre.

ce qui rend inhabituelle l’émergence de la monogamie c’est que,normalement, les valeurs d’une société sont celles qu’impose la classedirigeante. et la classe dirigeante de toute société hiérarchisée profite

L’Amour qui engendre la nouvelle vie dans le monde

La famille, l’institution la plus humanisante de l’histoire, est cruciale pour l’avenir de notre civilisation

par le rabbin Lord Jonathan Sacks

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habituellement de la promiscuité et de la polygamie, les deux élé-ments multipliant des chances que des gènes particuliers soienttransmis à la génération suivante. Donc la monogamie, à l’encontredu changement social normal, s’est avérée un réel triomphe de ladignité égale de tous.

LA MISSION DU MARIAGELe développement remarquable suivant se présenta dans la façondont s’est présentée la vie morale. Ce qui fut nouveau et remarqua-ble dans la Bible hébraïque fut le concept selon lequel l’amour, etnon seulement l’égalité s’avèrent le principe moteur de la vie morale.Trois amours : « Aime le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, detoute ton âme et de toutes tes forces. » « Aime ton prochain commetoi-même. » Et, repris pas moins de 36 fois dans les livres de Moïse :« Aime l’étranger, parce que tu sais ce que c’est que d’être un étran-ger. » Autrement dit : tout comme Dieu créa le monde naturel paramour et par pardon, ainsi sommes-nous chargés de créer un mondesocial dans l’amour et le pardon. Et cet amour est une flamme al-lumée dans l’amour et le pardon. Et cet amour est une flamme al-lumée au sein du mariage et de la famille. La morale se vit dansl’amour entre mari et femme, parent et enfant et cet amour est pro-jeté dans le monde.

Dans l’Israël antique, une forme originelle d’entente séculière,appelée alliance, fut transformée en une nouvelle façon d’évaluerla relation entre Dieu et l’humanité, et entre Dieu et un peuple.Une alliance, c’est comme un mariage. C’est un engagement mu-tuel de loyauté et de confiance entre deux ou plusieurs personnes,chacune respectant la dignité et l’intégrité de l’autre, en vue d’œu-vrer ensemble pour atteindre ensemble ce qu’aucun parti ne peutatteindre seul. Et il y a quelque chose que même Dieu ne peut at-teindre seul, c’est de vivre dans l’intimité du cœur humain. Ceciexige notre participation.

Ce qu’accomplit l’alliance, et nous l’observons chez presque tousles prophètes, fut de comprendre la relation entre nous et Dieuconcernant la relation entre épouse et époux, mari et femme. Ainsidonc, l’amour devient non seulement le fondement de la morale,mais aussi de la théologie.

Tout cela conduisit à ce que le foyer et la famille deviennent lesiège central de la vie de foi. Dans le seul verset de la Bible hé-braïque qui explicite pourquoi Dieu choisit Abraham, Dieu dit :« J’ai voulu le connaître afin qu’il prescrive à ses fils et sa maisonaprès lui d’observer la voie du Seigneur en pratiquant la justice etle droit » (Gn 18, 19).

Abraham fut choisi non pas pour gouverner un empire, comman-der une armée, faire des miracles ou prophétiser, mais seulementpour être parent. Dans un des propos les plus célèbres du judaïsme,que nous reprenons chaque jour et chaque soir, Moïse ordonne :« Tu les répéteras à tes fils ; tu les leur diras quand tu resteras chez toiet quand tu marcheras sur la route, quand tu seras couché et quandtu seras debout » (Deut 6, 7; 11, 19). Les parents sont destinés à êtredes éducateurs, l’éducation c’est la conversation entre les générationset la première école en est le foyer.

Le mariage et la famille constituent le lieu où la foi trouve sa de-meure et où la Divine Présence vit dans l’amour entre mari et femme,parent et enfant.

L’AVENIR DE LA FAMILLEAlors, qu’est-ce qui a changé? Voici une façon de voir les choses. J’aiécrit un livre, il y a quelques années, traitant de religion et science etj’ai résumé la différence qui les marquait en deux phrases : « Lascience déconstruit les objets pour constater leur fonctionnement.La religion construit les objets pour constater leur signification. » Etc’est là également une façon de considérer la culture. La cultureconstruit-elle les choses ou les déconstruit-elle?

Ce qui a rendu remarquable la famille traditionnelle, ce qui en afait une œuvre d’art religieux, c’est ce qu’elle a rassemblé : la pulsionsexuelle, le désir physique, l’amitié, la compagnie, la parenté phy-sique et l’amour, la conception des enfants ainsi que leur protectionet leurs soins, leur éducation première et leur introduction dans uneidentité et une page d’histoire. Rarement une institution quel-conque a-t-elle tissé tant d’élans et de désirs, de rôles et de respon-sabilités. Elle a donné un sens au monde et lui a donné un visagehumain, un visage d’amour.

Pour une grande variété de raisons — certaines provenant detechniques médicales telles que la régulation de naissances, la ferti-lisation in vitro et autres interventions génétiques, certaines issuesde la modification de la morale, comme l’idée que nous sommes li-bres de faire tout ce qui nous plaît pourvu que ça ne nuise pas auxautres ; d’autres provenant d’un transfert de responsabilités de l’in-dividu à l’état ; et autres changements profonds dans la culture oc-cidentale — presque tout ce que le mariage rassemblait est devenudésuni. Le sexe est dissocié de l’amour, l’amour de l’engagement, lemariage du fait d’avoir des enfants, et avoir des enfants de la res-ponsabilité d’en avoir soin.

Il en résulte que, en Grande-Bretagne, en 2012, 47,5 pour centdes enfants sont nés hors mariage, et on s’attend à ce que ce pour-centage dépasse les 50 pour cent en 2016. De moins en moinsde gens se marient, ceux qui se marient sont plus âgés et 42 pourcent des mariages se terminent par le divorce. Et la cohabitationne remplace pas le mariage. La durée moyenne de la cohabitationen Grande-Bretagne et aux États-Unis se situe à moins de deuxans. Et qui paie le prix de cette situation? Les enfants. Chez lesjeunes, il en résulte un accroissement aigu de désordres alimen-taires, d’abus d’alcool et de stupéfiants, de syndromes associés austress, la dépression et les tentatives de suicide, ainsi que les sui-cides de fait.

L’effondrement du mariage a créé une nouvelle forme de pauvretéque l’on trouve surtout parmi les familles à parent unique, et dans laplupart de celles-ci — 92 pour cent en 2011 — les femmes en por-tent le fardeau. En Grande-Bretagne aujourd’hui, plus d’un milliond’enfants grandiront sans aucun contact avec leurs pères.

Cette situation crée une division au sein des sociétés qui ne s’estpas présentée depuis que Disraeli parlait de « deux nations », il ya un siècle et demi. Les personnes qui ont le privilège de grandiren tendre compagnie de deux personnes qui les ont mises aumonde jouiront d’une meilleure santé physique et émotive. Celles-ci réussiront davantage dans leurs études et au travail. Elles réus-siront davantage dans leurs relations, seront plus heureuses etvivront plus longtemps.

Eh oui, il y a beaucoup d’exceptions. Mais l’injustice de l’ensemblecrie vers le ciel. L’abandon occidental du mariage passera à l’histoire

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comme l’une des instances tragiques de ce que Friedrich Hayek ap-pelait « la vanité fatale », selon laquelle nous pouvons faire fie des le-çons de la biologie et de l’histoire.

Personne, certes, ne désire retourner aux préjugés du passé. Maisnotre compassion pour les gens qui choisissent de vivre autrementne devrait pas nous empêcher d’être les défenseurs de l’institutionla plus humanisante de l’histoire. La famille — un homme, unefemme et un enfant — n’est pas un mode de vie parmi tant d’autres.C’est la meilleure façon que nous ayons découverte pour encouragerles générations à venir et permettre aux enfants de grandir dans uneambiance de stabilité et d’amour. C’est là que nous apprenons lasubtile chorographie de la relation et la gestion des inévitablesconflits communs à tout regroupement humain. C’est là que nousrisquons d’abord d’offrir et d’accueillir l’amour. C’est là qu’une gé-nération transmet ses valeurs à la suivante, assurant ainsi la conti-nuité d’une civilisation. Pour toute société, la famille se trouve lecreuset de son avenir et, pour le bien de l’avenir de nos enfants, nousdevons en être les défenseurs.

« RACHETER L’OBSCURITÉ »L’histoire de la première famille, du premier homme et de la pre-mière femme dans la Jardin d’Éden se termine par trois versets quine semblent avoir aucun lien entre eux. Aucune suite. Aucune lo-gique. En Genèse 3, 19, Dieu dit à l’homme : « À la sueur de tonvisage tu mangeras du pain jusqu’à ce que tu retournes au sol, carc’est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la poussièretu retourneras. » Ensuite au verset suivant nous lisons : « L’hommeappela sa femme du nom d’Ève — c’est-à-dire La Vivante — parceque c’est elle qui a été la mère de tout vivant. » Et au verset suivant :« Le Seigneur Dieu fit pour Adam et sa femme des tuniques de peaudont il les revêtit. »

Où trouver le lien en ce passage? Pourquoi le fait que Dieu ait dità Adam qu’il était mortel amène-t-il l’homme à donner un nouveaunom à sa femme? Et pourquoi ce geste eut-il l’air de changer l’attitudede Dieu envers eux, puisque Dieu a fait un geste de tendresse, enleur confectionnant des vêtements, comme s’il leur avait pardonné,au moins en partie? Permettez-moi aussi d’ajouter que le terme pour« peau » se distingue à peine du terme hébreu pour « lumière », desorte que le rabbin Meir, le grand sage du deuxième siècle, interpré-tait le passage comme si Dieu leur confectionna des « vêtements delumière ». Où voulait-il en venir?

Si nous lisons le texte attentivement, nous constatons que, jusqu’àprésent, le premier homme a donné à sa femme un nom purementgénérique. Il l’appela « ishah », femme. Rappelez-vous ces paroleslorsqu’il l’aperçut pour la première fois : « Voici cette fois, l’os de mesos et la chair de ma chair, celle-ci, on l’appellera femme, car c’est del’homme qu’elle a été prise » (Gn 2, 23). À son avis, elle était un typeet non une personne. Il lui donna un nom grammatical et non unnom personnel. De plus, il la définit comme un dérivé de lui-même :un objet dérobé à l’homme. Elle n’est pas encore pour lui quelqu’und’autre, une personne de plein droit ; elle n’est qu’une espèce de refletde lui-même.

Tant et aussi longtemps que l’homme s’est senti immortel, iln’avait, en fin de compte, besoin de personne d’autre. Mais il savaitqu’il était mortel. Un jour, il mourrait et retournerait en poussière.

Il n’y avait qu’une seule façon que quelque chose de lui-même viveaprès sa mort. Ce serait s’il avait un enfant. Mais il ne pouvait pas,seul, avoir un enfant. Pour ce faire, il devait avoir sa femme. Elle seulepouvait donner naissance. Elle seule pouvait modifier sa conditionmortelle. Et non pas parce qu’elle était comme lui, mais justementparce qu’elle n’était pas comme lui. C’est alors qu’elle cessa d’être, àses yeux, un type d’être et qu’elle est devenue une personne de pleindroit. Et toute personne a un nom propre. C’est ce qu’il lui donna :le nom de Chavah, « Ève », ce qui signifie « donneuse de vie ».

C’est à cet instant, alors qu’ils vont quitter l’Éden et affronter lemonde tel que nous le connaissons, un endroit de ténèbres, qu’Adamoffre à sa femme le premier cadeau d’amour, un nom personnel. Età cet instant même, Dieu leur répondit à tous deux par amour, etleur confectionna des vêtements pour couvrir leur nudité ou, dansles mots du rabbin Meir, « des vêtements de lumière. »

Et ainsi en est-il depuis lors : quand un homme et une femme setournent l’un vers l’autre dans un lien de fidélité, Dieu les couvre devêtements de lumière, et nous nous rapprochons le plus possible deDieu lui-même, engendrant de nouvelles vies, transformant la prosede la biologie en la poésie de l’esprit humain, transformant l’obscuritédu monde en le rayonnement de l’amour.♦

RABBIn LORD JOnATHAn SACkS est membre de la Cham-bre des Lords de Grande-Bretagne et ancien Grand Rabin duRoyaume-Uni. En 2014 il s’est vu décerner la médaille Canterburyofferte par le Fonds Becket pour son rôle dans la défense de la li-berté religieuse sur la place publique, Rabbin Sacks enseigne ac-tuellement à la new York University, à l’Université Yeshiva et auking’s College de Londres.

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Pendant la guerre de Sécession, les catholiques tant du Nord que du Sud ont fait preuvede courage et de compassion tout en s’efforçant de guérir la nation

par John Burger

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Dans ce tableau réalisé en 1891 par Paul Wood, un étudiantde l’université Notre Dame, le père William E. Corby donnel’absolution générale à la Brigade irlandaise juste avant la ba-taille de Gettysburg, le matin du 2 juillet 1863.

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Peu d’hommes ayant combattu pendant la guerre de Sécessionont eu des expériences comme celles qu’a vécues le père Peter

Whelan.Né en Irlande, Peter Whelan a émigré aux États-Unis et étudié en

vue du sacerdoce à Charleston, en Caroline du Sud. Ordonné prêtreen 1839, il a exercé son ministère à travers le sud du pays avant des’établir à Savannah, en Géorgie.

Au début de la « Guerre entre les États » (comme les sécessionnistesdu Sud appellent la guerre de Sécession), en 1861, le père Whelans’est porté volontaire pour devenir aumônier d’un bataillon irlando-américain au fort Pulaski, qui gardait l’entrée du port de Savannah.À la fin des hostilités, quatre ans plus tard, il avait été le seul à avoirexercé son ministère auprès de prisonniers tant de l’Union que del’armée confédérée.

Alors que les États-Unis célèbrent le 150e anniversaire de la finde la guerre de Sécession, ce printemps, le musée des Chevaliersde Colomb, à New Haven, au Connecticut, met en vedette deshistoires comme celle du père Whelan avec une nouvelle exposi-tion intitulée « Répondre à l’appel : Service et Charité pendant laguerre de Sécession ». L’exposition, qui se poursuivra jusqu’au 20septembre, met l’accent sur les luttes et les épreuves en temps deguerre, ainsi que sur les actes de courage et de compassion durantcette période.

Des deux côtés de la ligne de démarcation Mason-Dixon, desprêtres désignés comme aumôniers ont offert la messe sur le champde bataille, entendu les confessions des hommes s’apprêtant à com-battre, et administré les derniers sacrements aux blessés, souventmême sous le feu de l’ennemi. Pendant ce temps, des centaines dereligieuses mettaient à profit leur formation d’infirmières pour sou-lager la douleur et les souffrances des blessés dans des hôpitaux decampagne et des prisons, tout en partageant les épreuves de ceuxqui portaient l’uniforme.

AUMÔNIERS DU NORD ET DU SUDPlus de 70 prêtres catholiques ont officiellement servi en tant qu’au-môniers pour le Nord et le Sud durant la guerre de Sécession, tandisque d’autres ont servi de manière officieuse et en tant qu’aumôniersà temps partiel. Malgré leur contribution à tous, les catholiquespouvaient compter sur moins d’aumôniers que les protestants —certains régiments catholiques ne bénéficiant même pas des servicesd’un prêtre.

Le 88e régiment d’infanterie de New York aura fait exception, luiqui a combattu au sein de la brigade irlandaise lors de la bataille deGettysburg. Le matin du 2 juillet 1863, son aumônier, le père Wil-liam E. Corby, monta sur un rocher pour donner une absolutiongénérale aux hommes agenouillés devant lui. Ceux-ci marchèrentensuite au combat vers le tristement célèbre site de Wheatfield, où202 soldats de l’Union perdirent la vie.

Après la guerre, le père Corby, membre de la congrégation deSainte-Croix, raconta par écrit ses expériences sur le champ de ba-taille avant de devenir, par la suite, le troisième président de l’Uni-versité Notre-Dame.

Tous les aumôniers n’ont pas servi du côté de l’Union, bien en-tendu. Selon le père bénédictin Peter J. Meaney, qui écrivait dans leGeorgia Historical Quarterly, en 1987, les sécessionnistes du Sud

comptaient dans leurs rangs des partisans de toutes confessions, sibien qu’il n’était pas rare de tomber sur des catholiques sympathiquesà la cause confédérée. Mais la mission d’amener des âmes au Christaura poussé les prêtres comme le père Whelan à agir par-delà toutemotivation politique.

Aux yeux du père Whelan, il était tout naturel de s’enrôler commeaumônier, même si cela signifiait marcher sur les champs de batailleà l’âge de 60 ans. Peu après son entrée en fonction à Savannah, lestroupes de l’Union entreprirent d’attaquer le fort Pulaski. Après 30heures d’intenses bombardements, les soldats confédérés furent faitsprisonniers et transportés au nord dans une prison située sur Gover-nor’s Island, dans le port de New York.

Le père Whelan accompagna ses hommes et prit soin d’eux malgréles conditions misérables. La prison n’avait pas de latrines, de venti-lation ni de chauffage, et beaucoup d’hommes ont souffert de pneu-monie, de fièvre typhoïde et de rougeole. En plus de répondre auxbesoins spirituels des prisonniers, le père Whelan entreprit d’obtenirde la nourriture et des vêtements pour eux. Lorsque des prêtres deNew York eurent vent de ces héroïques efforts, ils ont tenté d’amenercelui-ci à joindre leurs rangs.

Mais le prêtre irlandais du Sud choisit de rester avec ses hommes.Il se porta candidat pour le poste d’aumônier et célébra la messe deuxfois par semaine, sur Governor’s Island.

Remarquant que ses vêtements étaient très usés, des officiers luien procurèrent des neufs — mais le père Whelan, entre-temps, avaitconstaté qu’un prisonnier fraîchement arrivé avait encore plus besoinde vêtements que lui. Lorsqu’un officier lui demanda pourquoi iln’avait pas donné ses vieux habits à ce détenu, le père Whelan ré-pondit tout simplement : « Lorsque je donne par amour pour leChrist, je donne ce qu’il y a de mieux. »

Après son service sur Governor’s Island, le père Whelan retournaà ses tâches sacerdotales à Savannah. Il n’avait cependant pas finid’exercer un ministère auprès des soldats. En effet, lorsqu’un prêtresignala qu’un nombre important de catholiques étaient détenus dansla prison confédérée d’Andersonville, en Géorgie, l’évêque envoya lepère Whelan servir ces prisonniers de guerre de l’Union.

« Le père Whelan a été l’aumônier qui a servi le plus longtempslà-bas — il est resté quatre mois », souligne Bethany Sheffer, conser-vatrice du musée des Chevaliers de Colomb. « Il a fini par tombermalade en ce même lieu, ce qui a raccourci sa vie. »

Bethany Sheffer raconte une autre histoire témoignant de la gé-nérosité du père Whelan. Lorsque des prisonniers souffrant de mal-nutrition furent transférés hors de la prison d’Andersonville, le prêtres’organisa pour obtenir un prêt d’environ 16 000$ en argent confé-déré afin d’acheter 10 000 livres de farine.

« Celles-ci furent distribuées aux prisonniers, qui en tirèrent dupain qu’ils appelaient le “Whelan’s Bread ”(le pain de Whelan), ra-conte la conservatrice. Par la suite, le père demanda au gouvernementfédéral de le rembourser, mais la demande fut rejetée. Le père Whelana remboursé le montant à même l’argent qu’on lui donnait pourprendre soin de lui-même. »

« ANGES DE MISÉRICORDE »L’homme qui avait dit non au père Whelan, le secrétaire d’État à laGuerre Edwin M. Stanton, n’a peut-être pas appuyé cet aumônier

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héroïque, mais en revanche il a bel et bien soutenu l’œuvre de reli-gieuses catholiques qui ont servi durant la guerre.

« Les sœurs étaient appréciées en tant qu’infirmières, et très re-cherchées », explique Bethany Sheffer, soulignant qu’Edwin Stantonleur avait demandé d’administrer des hôpitaux à Washington, D.C.« Elles ont notamment œuvré au sein de l’hôpital Stanton qui portaitle nom du politicien, ainsi que de l’hôpital Douglas. Elles ne se fai-saient pas payer — elles faisaient le nécessaire par pure charité, etafin d’aider les deux côtés. »

Après avoir visité l’hôpital Stanton dirigé par les Sœurs de la Mi-séricorde de Pittsburgh, le président Abraham Lincoln a déclaré : « De toutes les formes de charité et de bienfaisance que j’ai pu voirdans les pavillons surpeuplés des hôpitaux, celles pratiquées par cer-taines religieuses catholiques semblaient parmi les plus efficaces [...]Les voir aller de lit de camp en lit de camp, distribuant les médica-ments [...], de véritables anges de miséricorde. »

Parmi les quelque 600 religieuses qui se sont portées au secoursdes soldats blessés, elles étaient nombreuses à parvenir d’ordres re-ligieux qui avaient fondé des hôpitaux — elles avaient donc étéformées en tant qu’infirmières. Plusieurs d’entre elles, qui avaientégalement servi durant la guerre de Crimée (1853-1856), ont par-tagé leurs connaissances avec les autres sœurs afin de bien aména-ger les salles de soins. Grâce à l’exemple qu’elles ont laissé, leshôpitaux de campagne sont devenus plus efficaces, et de nouvellesnormes pour le traitement des blessés sur les champs de batailleont ainsi été établies.

Mais les religieuses faisaient bien plus que bander les plaies et as-sister les chirurgiens en salle d’opération. Elles lavaient et rapiéçaientles vêtements, les pansements et les draps, s’assuraient que l’environ-nement dans les salles était le plus sain possible, et veillaient à ce quetous aient à manger, parfois en se passant elles-mêmes de nourriture.De plus, elles soutenaient les troupes moralement, rédigeaient deslettres pour le compte des soldats, et parfois même elles faisaient del’animation, par exemple en jouant de la musique.

Bien que ces femmes religieuses n’aient pas été sur la ligne de feucomme telle, à l’instar des aumôniers qui accomplissaient leur travailsur le champ de bataille ou à proximité, leurs vies n’en étaient pasmoins en danger.

« Lorsque des épidémies telles que la variole se déclaraient, mêmeles médecins refusaient d’aider les patients », écrivit la journalisteRenee Standera dans un article paru en 2013 et portant sur les infir-mières durant la guerre de Sécession. « Certaines sœurs ont sacrifiéleur vie pour venir en aide à des soldats atteints de maladies conta-gieuses. D’autres sont tout simplement mortes d’épuisement. »

Après la bataille de Shiloh, au Tennessee, où près de 25 000hommes tombèrent au combat, sœur Anthony O’Connell, une sœurde la Charité basée à Cincinnati, a rappelé les épreuves endurées parles religieuses prenant soin des blessés.

« Ce que nous avons enduré sur le champ de bataille en regroupantles blessés défie toute description, a écrit sœur O’Connell. Souvent,le jour se levait seulement pour que nous reprenions le travail com-mencé la veille, sans qu’on ait eu un moment pour se reposer. »

Consacré aux religieuses qui, pendant la guerre de Sécession, ont pris soin de soldats blessés ou mourants, qu’ils soient Nordistes ou Sudistes, cemonument se trouve en face de la cathédrale St. Matthew the Apostle, à Washington, D.C.

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FONDÉS MOINS DE 17 ans après lafin de la guerre de Sécession, les Cheva-liers de Colomb comptaient plusieursvétérans de ce conflit parmi leurs pre-miers membres. Parmi eux, le premierChevalier suprême de l’Ordre, James T.Mullen, qui s’était enrôlé le 11 septem-bre 1861 dans le Neuvième Régimentde volontaires du Connecticut.Connu en tant que « Régiment irlan-dais » parce qu’il était principalementconstitué de soldats d’origine irlandaise,le Neuvième s’est déployé à partir deNew Haven, au Connecticut, fort de845 hommes. Ceux-ci se sont rendusjusqu’au Mississippi pour travailler à cequi devint le canal de Grant — une ten-

tative pour dévier le cours du fleuveMississippi afin de couper la voie auxforces confédérées, à Vicksburg.« Le Neuvième Régiment irlandais n’apas vraiment bien été traité, au début dela guerre », explique Matthew War-shauer, professeur d’histoire à l’univer-sité Central Connecticut State, lorsd’une conférence donnée au musée desChevaliers de Colomb, le 21 mars der-nier. « À leur arrivée sur Ship Island, surla côte du Golfe, ils n’avaient pasd’armes, étaient mal vêtus, et ils ont dûà essayer de creuser un nouveau canalpour le Mississippi. »Bien que certains historiens suggèrentque si le canal de Grant avait été une

réussite, la bataille de Vicksburg en1863 aurait peut-être pu être évitée,l’entreprise aura coûté bien plus que lesavantages qu’elle laissait miroiter. Alorsque les travaux progressaient sur le canalen 1862 grâce à des soldats du Connec-ticut, du Massachusetts, du Vermont,du Wisconsin et du Michigan, la mala-die se répandit dans les rangs commeune traînée de poudre. Dysenterie, diar-rhée, coup de chaleur et malaria —James Mullen lui-même fut atteint. Sacondition l’amena à être libéré de sesobligations militaires le 27 décembre1862, et le futur Chevalier suprême re-tourna alors à la maison, dans leConnecticut.

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LA GUERRE DE SÉCESSION ET LES ORIGINES DES CHEVALIERS DE COLOMB

Cette chromolithographie réalisée vers 1877 montre le père Sainte-Croix P. P. Cooney en train de célébrer une messe en plein air lors du dimanche de Pâques de 1864,au profit de l’armée du Cumberland et pendant la campagne d’Atlanta. Dans les quatre coins de l’illustration, on voit (dans le sens des aiguilles d’une montre, à partird’en haut à gauche) : un portrait du père Cooney, des soldats recevant la sainte communion, une religieuse soignant un soldat blessé et une scène de bataille.

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À la fin de la guerre, à la suggestionde James Mullen, une organisation so-ciale appelée « Les Chevaliers rouges »fut créée. Le nom venait des couverturesrouges des sacs à dos Sarsfield pour lespremières initiations. Les Chevaliersrouges offraient à leurs membres l’occa-sion de progresser sur le plan personnel,d’être respectés et de s’entraider alorsque la communauté irlando-catholiquede New Haven vivait des moments trèsdifficiles. L’organisation fut toutefois dé-mantelée en 1880, ses effectifs étanttrop peu nombreux et la prestation dedécès, relativement médiocre.Lorsque l’abbé McGivney fonda les

Chevaliers de Colomb deux ans plustard, tous les membres fondateurs, àl’exception des prêtres, avaient fait par-

tie des Chevaliers rouges. En fait, lenom « Chevaliers » a été conservé à l’in-sistance de James Mullen et de quelquesautres, afin de mettre l’accent sur la na-ture rituelle de l’Ordre.Autre lien unissant la guerre de Séces-

sion et les Chevaliers de Colomb,l’évêque de Hartford, Lawrence McMa-hon. Charitable et infatigable, ce derniera servi comme aumônier durant cer-taines des batailles les plus féroces etsanglantes. En 1879, il a été nommé àla tête du diocèse de Hartford, postequ’il occupa jusqu’à sa mort, en 1893.C’est ce même évêque McMahon qui,après en avoir discuté avec l’abbéMcGivney, a entériné la fondation desChevaliers de Colomb. — par PatrickScalisi et John Burger.

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Par la suite, un soldat a immortalisé sœur O’Connell avec cesmots : « Au milieu de cette mer de sang, elle s’est acquittée des tâchesles plus repoussantes au profit des pauvres soldats. On aurait dit unange, et beaucoup de jeunes soldats doivent leur survie aux soins età l’attention qu’elle leur a portés. Heureux était le soldat qui, blesséet en sang, l’avait près de lui tandis qu’elle murmurait des parolesde réconfort [...] Elle était respectée tant des Bleus que des Gris, desprotestants que des catholiques, et nous l’avions surnommée la Flo-rence Nightingale des États-Unis. »

PANSER LES PLAIES D’UNE NATIONTandis que les nombreux champs de bataille du plus sanglant conflitaméricain sont souvent visités, notamment par les férus d’histoire,d’autres lieux liés à cette guerre sont devenus des destinations de pè-lerinage. Dans l’exposition du musée des Chevaliers de Colomb, ily a un artéfact provenant de l’un de ces endroits : un porte-misselen bois du 19e siècle, sculpté à partir d’un banc de l’église St. FrancisXavier, à Gettysburg, en Pennsylvanie. Or l’objet raconte une his-toire saisissante.Durant la bataille de Gettysburg et pendant plusieurs autres se-

maines par la suite, l’église St. Francis Xavier a servi d’hôpital de cam-pagne. On opérait dans le vestibule, en ouvrant les portes pour aéreret avoir plus de clarté. Plus de 200 blessés furent transportés à l’égliseet couchés sur des bancs ou sur le plancher, où certains moururentde leurs blessures. Aujourd’hui, une inscription gravée en relief dansl’église honore les Sœurs de la Charité de la ville voisine d’Emmits-burg, au Maryland, qui ont pris soin de tous les soldats avec le mêmesoin, qu’ils fussent de l’Union ou des confédérés.L’une des religieuses alors en poste a écrit par la suite pour racon-

ter l’arrivée du premier soldat à l’église. En voyant les stations de laCroix ainsi qu’un grand portrait de saint François-Xavier tenant uncrucifix, l’homme s’est converti et a été baptisé. « Ses souffrancesétaient insoutenables, écrit la sœur, et lorsque nous avons sympa-

thisé avec lui, il s’est exclamé : “ Ah ! Mais cette douleur n’est rien àcôté de celle qu’a endurée pour moi le Sauveur”. Et là-dessus, il arendu l’âme. »Après ce mois atroce, l’église a dû être consacrée de nouveau parce

que tant soldats avaient péri en ses murs, et les bancs, tachés de sang,ne pouvaient plus servir.En 1925, en plus d’avoir contribué à une nouvelle façade com-

mémorative pour l’église St. Francis Xavier, le Conseil d’État de laPennsylvanie des Chevaliers de Colomb a financé la création de deuxreliefs en bronze afin d’honorer les hommes et femmes catholiquesqui ont servi durant la guerre.Le premier relief représente l’absolution générale prononcée par

le père Corby, tandis que l’autre montre des sœurs de la Charité àl’œuvre en tant qu’infirmières.Alors que les religieuses pansaient les blessures physiques et que

les prêtres prenaient soin des douleurs spirituelles, les catholiquesdans leur ensemble ont contribué aux efforts de guérison d’une na-tion divisée en deux.Le conflit entre l’Union et les États confédérés n’aura cependant

pas été la seule cause d’agitation sociale, à l’époque. Beaucoup de ca-tholiques, et surtout les récents immigrants, luttaient pour être ac-ceptés dans le Nouveau Monde. Comme l’ont bien comprisquelques décennies plus tard les hommes qui ont répondu à l’appelde l’abbé McGivney afin de former les Chevaliers de Colomb, lesracistes de toute espèce n’étaient pas pressés d’accepter ces nouveauxAméricains.Les catholiques dévoués qui ont servi durant la guerre de Séces-

sion, y compris les prêtres et les religieuses, ont eux aussi dû affronterles stéréotypes négatifs. Comme le père Whelan, le père Corby etsœur O’Connell, ils se sont dépassés par amour pour le Christ etpour leurs compatriotes.♦

JOHN BURGER est directeur de l’information pour Aleteia.org.

James T. Mullen, le premier chevalier suprême del’Ordre et un vétéran de la guerre de Sécession.Ce portrait colorisé date des années 1860.

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Psaume du mois (Psaume 127)Récitez le psaume mensuel à chaque dimanche du

mois, dans l’espace de prière aménagé pour votre fa-mille. À l’occasion du dernier dimanche du mois, dis-cutez en tant que famille à savoir quel verset a le plusmarqué chacun des membres.

Si l’Éternel ne bâtit la maison, Ceux qui la bâtissent travaillent en vain ; Si l’Éternel ne garde la ville, Celui qui la garde veille en vain. En vain vous levez-vous matin,

vous couchez-vous tard, Et mangez-vous le pain de douleur ; Il en donne autant à ses bien-aimés

pendant leur sommeil. Voici, des fils sont un héritage de l'Éternel, Le fruit des entrailles est une récompense. Comme les flèches dans la main d'un guerrier, Ainsi sont les fils de la jeunesse. Heureux l'homme qui en a rempli son carquois! Ils ne seront pas confus, Quand ils parleront avec des ennemis à la porte.

À TRAVERS LE TRAVAIL, les parents contribuent à ré-pondre à leurs besoins et à ceux de leurs enfants. Ils remplis-sent leurs rôles en tant que gardiens et pourvoyeurs. Bien quele besoin de travailler doive être soustrait du temps passé enfamille, il offre également l’opportunité aux parents d’offrirun modèle d’engagement pour soutenir la famille et travailleren collaboration avec d’autres pour l’accomplissement des

tâches qui y sont reliées.Les enfants tirent également de précieuses leçons en s’ac-

quittant de diverses choses : nourrir les animaux, sortir lesordures ménagères, laver la vaisselle, etc. En assumant ces tâ-ches, ils apprennent à agir de manière responsable et à tra-vailler en équipe, en plus d’éprouver la satisfaction liée autravail bien fait.

MaiParce qu’au début de la création, Dieu donna les commandements du travail, nous voulons établir l’harmonie entre le travail et la vie familiale

Soirée cinema : « Monstres, Inc. »Avant le début de la projection du film, demandez à vos

familles de partager les photos de leur projet familial et l’ex-périence qu’ils ont retiré d’y avoir travaillé.

Chantez à la maisonMarie-Immaculée

Marie-Immaculée, nous chantons tes louanges.Tu règnes maintenant au ciel, avec Jésus notre Roi.

Ave, ave, ave Maria, Ave, Ave, Ave Maria.

Au ciel, les bienheureux proclament ta gloire ; Sur terre, nous, tes enfants, invoquons ton doux nom.

Ave, ave, ave Maria. Ave, ave, ave Maria.

Thinks

tock

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CONSTRUIRE L’ÉGLISE DOMESTIQUE

« CONSTRUIRE L’ÉGLISE DOMESTIQUE : LA FAMILLE PLEINEMENT VIVANTE », L’INITIATIVE DES C DE C POUR LES FAMILLES, EN EST À SON DEUXIÈME MOIS.

Projet en familleDéveloppez la notion de travail d’équipe chez les membres

de votre famille, en complétant ensemble un projet au seinde votre paroisse ou de votre communauté.Aménagez un jardin pour Marie ou disposez la statue de

manière originale, ou encore rendez-vous dans un cimetièrelocal au printemps et offrez votre aide pour le nettoyage. Pré-voyez également un moment précis où vous pourrez réciterle chapelet ensemble, en famille.

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À droite : des membres du Conseil 1413 Bozeman, au Montana, préparent les nouvelles portesoffertes par leur Conseil dans le cadre des rénovations à l’église Holy Rosary.

Projet collectif de bénévolat : Nettoyage du printemps de la paroisse

MéditationUne des expressions quotidiennes de

cet amour dans la vie de la Famille deNazareth est le travail. Le texte évangé-lique précise par quel type de travail Jo-seph essayait d'assurer la subsistance desa Famille : celui de charpentier. Ce sim-ple mot recouvre toute l'étendue de lavie de Joseph. Pour Jésus, ce sont là lesannées de la vie cachée dont parle l'évan-géliste après l'épisode du Temple : « Ilredescendit alors avec eux et revint à Na-zareth ; et il leur était soumis. » Cette « soumission », c'est-à-dire l'obéissancede Jésus dans la maison de Nazareth, estaussi comprise comme une participa-tion au travail de Joseph. Celui qui étaitappelé le « fils du charpentier » avait ap-pris le travail de son « père » putatif. Si,dans l'ordre du salut et de la sainteté, laFamille de Nazareth est un exemple etun modèle pour les familles humaines,on peut en dire autant, par analogie, du

travail de Jésus aux côtés de Joseph lecharpentier. […]Il s'agit en définitive de la sanctifica-

tion de la vie quotidienne, à laquellechacun doit s'efforcer en fonction deson état et qui peut être proposée selonun modèle accessible à tous : « Saint Jo-seph est le modèle des humbles, que lechristianisme élève vers de grands des-tins ; il est la preuve que, pour être debons et authentiques disciples duChrist, il n'y a pas besoin de « grandeschoses» : il faut seulement des vertuscommunes, humaines, simples, maisvraies et authentiques. »— Saint Jean-Paul II, Redemptoris

Custos, §22, 24

Questions pour susciter la réflexion

1. Comment le travail — sous la formed’un gagne-pain, de corvées ou encorede soins — est-il « une expression quo-

tidienne d’amour » au sein de notre fa-mille? Donnez un exemple.2. Quelle est la raison pour laquelle jetravaille ou que j’accomplis quelquechose pour ma famille? Comment puis-je travailler de manière plus aimante?3. Quelles sont des vertus « communes,simples et humaines? » Qu’est-ce quiles rend véridiques et authentiques ouencore fausses et inauthentiques?4. Existe-t-il des occasions où le travailest source de tension pour notre fa-mille? Comment puis-je résoudre cettetension et faire en sorte que mon travailreprésente une source de joie etd’amour pour l’ensemble de la famille?5. Reproduisant le travail de Jésus avecJoseph, comment puis-je aider les au-tres membres de notre famille, par lesmanières qui leur permettent decontribuer ou encore en leur faisantsavoir que ce qu’ils accomplissent estimportant?

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CONSTRUIRE L’ÉGLISE DOMESTIQUE

POUR PLUS D’INFORMATION ET OBTENIR ÉGALEMENT LA LISTE COMPLÈTE DES MÉDITATIONS ET THÈMES MENSUELS, ON SE RENDRA À KOFC.ORG/UN/FR/DOMESTIC-CHURCH.

Tout comme les individus formentune famille, les familles forment uneparoisse. Soutenez la famille paroissialede votre Conseil en organisant, avecvos familles et les familles de la paroissequi sont intéressées, une activité per-mettant d’effectuer le ménage des ins-tallations paroissiales. Contactez votrecuré et demandez-lui quelles tâchesdoivent être accomplies. En voici quel-ques exemples :• Balayer l’église, la salle paroissiale

et le bureau ;• Peinturer les murs intérieurs ;• Effectuer des réparations mineures

sur les toits ;• Effectuer des aménagements pay-

sagers ;• Peinturer les murs extérieurs ;• Effectuer d’autres réparations mi-

neures.Une fois tout le travail complété,

réunissez tout le monde pour un repascommunautaire ou un barbecue.

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La Bienheureuse Miriam Teresa Demjanovich (1901-1927), une sœur de la Charité de sainte Élisabeth, estrécemment devenue la première citoyenne des États-Unisà être béatifiée en sol américain.

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Imaginez une jeune enseignante d’école secondaire du New Jerseyélevée par l’Église aux honneurs de l’autel dotée du titre de bien-

heureuse. Imaginez une femme née dans une famille venue de Slo-vaquie au tournant du 20e siècle, décédée presque ignorée à 26 ans.Imaginez une femme dont l’appartenance religieuse reliait à la foisle rite latin et le rite ruthénien byzantin de l’Église catholique. Cesemble si improbable et pourtant, quant à moi, j’ai espéré fort long-temps la béatification de cette femme, qui eut lieu en octobre der-nier. Il s’agit de sœur Teresa Demjanovich.

Mon bon père, originaire du nord du New Jersey, étudiait auCollège Seton Hall (devenu université), alors que le frère de bien-heureuse Miriam y était. C’est ainsi que, dès mon jeune âge, j’aicommencé à connaître sœur Miriam Teresa. C’est mon père qui meprésenta Mgr Charles Demjanovich, alors curé de la paroisse St.Mary de Rutherford, New Jersey, quand nous nous sommes rendusaux funérailles de ma tante au milieu des années 1970. Je me sou-viens très bien encore de cette expérience : celle d’avoir été présentéau frère d’une femme dont la cause de canonisation avait déjà étélancée. Notre conversation avant et après les funérailles fut extraor-dinaire et nous avons échangé des vœux de Noel pendant plusieursannées. Depuis cette époque, mon intérêt pour Miriam Teresa nes’est jamais atténué.

Dans un de mes premiers livres, « More Saints for Our Time »,Miriam Teresa est mentionnée dans le chapitre intitulé « Saints Wi-thout a “St.” » (Saints sans “St”). Elle s’y trouve en compagnie debeaucoup d’autres qui, depuis, ont été reconnus en tant que saintset saintes par l’Église, tels que Giuseppe Moscati et le père Damiende Veuster. À l’époque, j’y ajoutai une prière pour la cause de sœurMiriam composée par le cardinal Amleto Cicognani qui fut déléguéapostolique aux États-Unis sous trois papes : « Veuillez, Seigneur,faire en sorte que cette fille qui est née et a vécue au vingtième siècleà l’ombre de la plus grande métropole du monde entier, qui s’estefforcée de ne vivre que pour Dieu, en Dieu et avec Dieu, puisseun jour être élevée aux honneurs de l’autel. »

D’HUMblES DÉbUTSla messe de béatification tant attendue de sœur Miriam Teresa futcélébrée le 4 octobre 2014, en la basilique cathédrale Sacred Heartde Newark. Accompagné d’évêques du New Jersey, de New York etde Washington, le cardinal Angelo Amato, préfet pour la congré-gation vaticane pour les causes des saints, a lu le décret de béatifica-tion devant une foule débordante de plus de 2000 personnes.

Citant une lettre du pape François, le cardinal a déclare que sœur

Miriam Teresa était « bénie » en vertu de « son ardente adorationde la Très Sainte Trinité », et de « son témoignage ardu, manifesta-tion de son amour évangélique. »

Au cours de son homélie, Mgr Arthur J. Serratelli, évêque de Pa-terson, New Jersey, bénit le diocèse d’origine de bienheureuse Mi-riam, nota que les grâces que Dieu accorda à sœur Miriam ne sontpas réservées à quelques personnes privilégiées, mais qu’elles sont àla disposition de tout le monde.

« Elle avait d’ailleurs noté : « l’union à Dieu est le sommet spiri-tuel auquel Dieu appelle tout le monde — chacun et chacune, nonseulement les religieux et les religieuses, mais toute personne qui dit“oui”. constamment à Dieu, » dit Mgr Serratelli.

« Par la grâce de Dieu, elle savait et comprenait, exprimait et vivaitl’appel universel à la sainteté que devait ultérieurement enseigner leconcile Vatican II. »

Était également présent à la messe de béatification, Michael Mer-cer, 58 ans, qui miraculeusement avait recouvré la vue à l’âge de 8 ans, grâce à l’intercession de sœur Miriam Teresa. Il porta à une placed’honneur une relique de la bienheureuse au cours de la cérémonie.

Née Teresa Demjanovich, la cadette de sept enfants à bayonne,New Jersey, le 26 mars 1901, bienheureuse Miriam Teresa n’avaitjamais pu prévoir sa propre béatification. la famille s’était d’abordétablie à New York, après avoir immigré du nord-est de la Slovaquie,et les enfants furent baptisés et confirmés dans l’Église catholiqueruthénienne byzantine.

Thérèse fit d’excellentes études et aimait la musique, la poésie, lethéâtre et la danse, tout en s’adonnant à une vie de prière. Aprèsavoir pris soin de sa mère malade qui mourut de la grippe en 1919,Teresa suivit le conseil de sa famille et s’inscrivit au Collège de SaintElizabeth, à Convent Station, fondé dans la tradition de la premièresainte américaine née aux États-Unis, Elizabeth Ann Seaton. Ayantchoisi comme matière principale la littérature anglaise, elle termina« summa cum laude » en 1923 et enseigna l’anglais et le latin à l’Aca-démie de St. Aloysius, à Jersey City. Ayant déjà discerné une voca-tion religieuse, Teresa retarda son entrée en communauté étantdonné la brève maladie et le décès subséquent de son père.

Elle entra au noviciat des Sœurs de la Charité de Saint Elizabeth,le 11 février 1925 — fête de Notre Dame de lourdes. Elle reçutbientôt l’habit de novice et prit le nom de sœur Miriam Theresa enl’honneur de notre Sainte-Mère et de sainte Thérèse d’Avila. Elleavait également une profonde dévotion envers sainte Thérèse de li-sieux, qui fut canonisée le même jour. Comme postulante et novice,sœur Miriam Teresa enseigna à l’Académie Saint Elizabeth de

Une vie cachée pour DieuLa première béatification sur le territoire américain célèbre le témoignage chrétien d’une jeune religieuse du New Jersey

par Mgr David Q. Liptak

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Convent Station. Au cours de deux années suivantes, elle écrivit denombreux ouvrages : brèves pièces de théâtre, poèmes, méditations,lettres et même une partie de son autobiographie.

Au début de 1927, la santé de sœur Miriam Teresa se détérioraet elle fut hospitalisée à plusieurs reprises. En avril, avec son frère,Mgr Charles à son chevet, elle eut la permission de prononcer lesvœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance à l’hôpital Saint-Eli-zabeth. C’est là que, suivant des complications après une ruptured’appendice, sœur Miriam Theresa mourut le 8 mai. Elle fut inhu-mée à Convent Station.

« LuMièrES ExTrAordinAirES »Suivant la mort de sœur Miriam Teresa, on a pu lire au babillarddu couvent une note signée par le père bénédictin Benedict Bradley,directeur spirituel et confesseur de sœur Miriam. il y avoua hum-blement que les entretiens qu’il avait donnés aux novices avaient,de fait, été préparés par sœur Miriam Teresa — brillants entretiensthéologiques, reflets de la beauté d’une âme exceptionnelle.

« J’ai cru qu’elle était douée de lumières extraordinaires, et je savaisqu’elle menait une vie exemplaire », nota plus tard le père Bradley.« J’ai pensé qu’un jour elle serait portée au rang des saints de dieu,et j’avais le sentiment d’avoir le devoir de faire appel à tout ce quipouvait contribuer à apprécier ses mérites après sa mort. »

Ces 26 conférences furent rassemblées dans un volume intituléGreater Perfection (Plus grande perfection) éditées par Mgr Charlesdemjanovich. Le volume comprenait également la « Litany of Love »(Litanie de l’amour) et une prière à la « Most Holy and Blessed Tri-nity » (Très Sainte Trinité bénie) — toutes deux des éléments de sesdévotions personnelles.

Bien que les méditations contenues dans Greater Perfections’adressent surtout aux religieux et religieuses, elles s’adaptent faci-lement à quiconque est en recherche de maturité spirituelle. Sespropos furent souvent provocateurs :

« Si donc vous désirez acquérir un amour fort, voué au pur amourde Jésus Christ — et ceci est essentiel, si vous désirez suivre ses pas,en revêtant l’homme nouveau “créé dans la justice et la sainteté quiviennent de la vérité” (Eph 4,24) — vous devez d’abord vous ré-soudre à faire sa volonté en toutes choses, même les plus humbles,et ce à l’insu des hommes. »

Elle ajoute : « Efforcez-vous à agir par motif de pur amour ; c’est-à-dire, faire tout pour lui plaire à lui seul. Ce qui n’est pas chose fa-cile, car même si on peut très facilement le dire des lèvres, dieu jugeà partir du cœur. Savez-vous quand vous faites tout par pur amourde dieu? Quand, en toutes choses, celles que vous aimez et notam-ment celles que vous n’aimez pas, vous vous préoccupez des moin-dres détails avec le plus grand soin possible. »

Essentiellement, la signification de la vie cachée, glorieuse et brèvese trouve dans le fait que la joie peut se trouver simplement en seconformant à ce que dieu demande de nous au jour le jour. C’estla même leçon qu’enseigne dante dans la Divine comédie : Quanddante contempla enfin la vision béatifique, il s’écria : ‘Et dans tavolonté se trouve notre paix!’

Chaque fois que je songe à la vie de sœur Miriam Teresa, je mesouviens de son désir de passer inaperçu dans notre monde affairé,bruyant et fatigué. Bien qu’elle cherchât à se trouver seule avec le

Christ à chaque instant des années qui lui étaient accordées, elle sa-vait très bien que servir le Seigneur en son prochain devait égale-ment être sa mission, que ce soit en époussetant les corridors, enassurant la paix dans sa communauté ou en enseignant.

nous vivons pour le Seigneur, malgré les difficultés ou les obsta-cles de la vie. « Faites ce que vous faites », une norme toujours ac-tuelle soulignée au cours de mes années au séminaire, ce qui signifieprécisément ceci : Vivre selon la volonté de dieu au jour le jour. Telest le but ultime de tout saint, et c’était un but que bienheureuseMiriam Teresa n’a jamais oublié.

Son témoignage humble et radieux nous enseigne que si seulementnous profitions des innombrables « tâches ordinaires » que dieu exigede nous tous les jours, nous pourrions tous devenir des saints.

Citons ses propres paroles : « Les saints n’ont fait qu’une chose— la volonté de dieu. Mais ils y ont mis toute leur énergie. nousn’avons qu’à faire de même. »♦

Mgr dAVid Q. LiPTAk est rédacteur en chef de The CatholicTranscript, journal de l’archidiocèse de Hartford, où il œuvre depuis60 ans. il est membre du Conseil de la cathédrale St. Joseph 11405,de Hartford, Connecticut.

Une garde d’honneur du Quatrième Degré a participé à la procession quia suivi la messe de béatification tenue en la cathédrale-basilique SacredHeart de Newark, le 4 octobre 2014.

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Chaque jour, de braves hommes et braves femmes se sacri-fient afin de défendre notre liberté et notre mode de vie.

La mort, l’ultime sacrifice, vient naturellement à l’esprit alors quenous envisageons, aux États-Unis, l’arrivée prochaine du Memo-rial Day, à la fin du mois mai. Mais même ceux qui nous sontrevenus vivants, quoique souvent blessés physiquement ou at-teints psychologiquement, méritent notre reconnaissance.

Je suis confrontée chaque jour aux réalités du service militairepuisque mon mari, Jimmy, est lieu-tenant-commandant dans la marinedes États-Unis. Je sais ce que les fa-milles de militaires doivent suppor-ter pour le bien de notre nation, ycompris des périodes de séparationsouvent marquées par la douleur, lestress, l’épuisement et parfois mêmele ressentiment. En tant que femmede marin, je suis passée moi aussipar cette gamme d’émotions. Parcontre, à chaque fois, un sentimentde reconnaissance prend le dessus,après coup : je suis fière du servicequ’accomplit mon mari, et de cettefoi catholique qui nous rapprocheles uns des autres et nous guide,dans les moments difficiles.

Jimmy m’avait à l’origine contac-tée par un site de rencontres catho-lique tandis qu’il était en poste àHawaï, et alors que moi je travaillais à Atlanta. Après avoir lu sonprofil et appris qu’il était dans la marine, j’ai répondu à son cour-riel en le remerciant de son service et son sacrifice. Bien que jefusse reconnaissante pour son désir de protéger et défendre lesÉtats-Unis, j’étais très loin de me douter des sacrifices quotidiensconsentis par les militaires comme lui et leurs familles. Il a fallu,pour que j’en saisisse toute l’ampleur, que j’épouse l’un d’eux.

Le temps et la grâce de Dieu aidant, j’en suis venue à accepter,puis à comprendre et enfin à adhérer au fait qu’il était appelé àaccomplir ce service militaire. Je sais aujourd’hui que pour monmari, il ne s’agit pas seulement d’une carrière ; c’est une vocation.Quoique je ne puisse pas totalement saisir l’essence même de cetappel, pas plus que je ne peux complètement saisir un appel ausacerdoce ou à la vie religieuse, je sais qu’il s’agit là du plan qu’aprévu Dieu pour lui, ainsi que pour moi.

La discipline dont doivent faire preuve les militaires encouragedes vertus telles que l’altruisme, l’humilité, l’obéissance, l’amourdu prochain, la tempérance, la prudence et la miséricorde. Cesmêmes traits de caractère nous ont rapprochés du Christ, Jimmyet moi. Je suis vraiment chanceuse d’avoir épousé un hommequi connaît aussi bien la vraie valeur du sacrifice. Cela rejaillitsur sa vocation en tant que mari et que père. Par ailleurs, Jimmys’est joint aux Chevaliers de Colomb récemment, et nous savons

tous deux aujourd’hui combienl’Ordre appuie les militaires et leursfamilles, ainsi que les démunis.

Dieu me tend la main et me pu-rifie en m’exposant ainsi à la vie aucôté d’un marin. Si le mariageconstitue un moyen de sanctificationpour tous les couples, un mariagemilitaire s’accompagne d’épreuvesspécifiques, qui exercent une pres-sion considérable tant sur la relationentre époux que sur la famille.Lorsque des défis imprévus surgis-sent, je prie et je médite.

L’un des plus grands défis à rele-ver, c’est le manque de contrôle.Notre culture valorise l’indépen-dance et l’autonomie. Or les mili-taires et leurs familles n’ont souventque peu voire pas de contrôle sur lesévénements importants de la vie.

Vous recevez des ordres et agissez en conséquence, mettant decôté vos projets personnels pour le bien commun. Essentielspour notre sécurité nationale, ces sacrifices peuvent néanmoinss’avérer extrêmement pénibles pour nos militaires ainsi quepour leurs proches.

C’est pourquoi un mot de reconnaissance ou d’encourage-ment fait tellement de bien. Nos hommes et nos femmes en uni-forme ont terriblement besoin du soutien non seulement de leursamis et de leur famille, mais de notre pays tout entier.

Alors que nous célébrons le Memorial Day, trouvons le moyende servir ceux qui servent, et de dire à ces braves hommes et cesbraves femmes, « Merci pour votre service et votre sacrifice. »♦

ASHLEY KEPPER écrit depuis St. Marys, en Géorgie, où sonmari, Jimmy, est membre du Conseil 11058 St. Marys.

Service et sacrificeUne femme de marin médite sur le Memorial Day

par Ashley Kepper

L’auteure et son mari dans leur maison de St.Marys, en Géorgie.

RETROUVEZ D’AUTRES ARTICLES ET RESSOURCES POUR LES HOMMES CATHOLIQUES ET LEURS FAMILLES À PERESPOURBIENFAIRE.ORG

DES PÈRES POUR BIEN FAIRE

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SOUTIEN POUR FINANCER

UNE GREFFEAngelo Roncalli du conseil5584 de Rochester, dans l’In-diana, a organisé un souperspaghetti au profit de Stepha-nie Evans, une habitante de19 ans qui a besoin d’unegreffe de rein et de foie. Lesrecettes du souper ont été en-voyées à l’ « Association degreffe d’organes pour enfants »pour payer une partie des 50 000$ en frais médicauxqui ne sont pas couverts parl’assurance maladie.

RESTAURATIOND’UNE CHAPELLE

Les membres du conseil14538 Padre Marco D’Avianosur la base aérienne d’Avianoen Italie se sont joints aux bé-névoles de la communautépour restaurer une vieille cha-pelle de 102 ans qui est utili-sée par les aumôniers del’armée de l’air et qui se situeen face de la base. Les Cheva-liers ont poncé les portes de lachapelle, nettoyé et ciré lesbancs d’église, restauré les solset nettoyé le terrain. Grâce à larestauration de l’espace de

culte, les aumôniers pourrontconsacrer plus de temps à lapréparation des services et enprévoir d’avantage.

TRAVAUX DE RAFRAÎCHISSEMENT

DU PRESBYTÈRELes Chevaliers du district n°8de New York dans le comtéde Suffolk ont fait équipe

avec « Police Holy Name So-ciety » du comté de Nassaupour peindre le presbytère del’église St. Martin of Tours deAmityville. Le père GerardGordon a été nommé nou-veau prêtre de l’église et lesChevaliers avec « Holy NameSociety » ont décidé de rafraî-chir l’espace de vie du presby-tère.

« TEXAS HOLD ‘EM »Le conseil 12012 St. Henryde Nashville a levé 5000$grâce à une série de neuftournois de poker « TexasHold ‘Em » au profit de Mur-Ci Homes, une agence d’ac-cueil au service de personnesatteintes de déficiences intel-lectuelles.

ÉLARGISSEMENT DE L’ESPACE

DE RANGEMENTLa table ronde Pope JohnPaul II de Yerington, au Ne-vada, qui est parrainée par leconseil 6688 Hawthorne, aconçu et construit un nouvelespace de rangement et a cou-vert le pavillon à barbecue dela Mission St. John the Bap-tist de Smith Valley. Profitant

Les voiturettes de golf font la queue au départ du tournoi de golf Lenny Navickas Memorial,organisé par le conseil 14485 St. Scholastica de Lecanto, en Floride, en l’honneur d’un mem-bre du conseil décédé subitement à l’âge de 49 ans et laissant derrière lui une femme etdeux filles. Plus de 120 golfeurs ont participé au tournoi qui a levé 20 000$ au profit de la fa-mille Navicka.

de l’expérience des membres,la table ronde a conçu lelocal, coulé les fondations,installé et enterré les équipe-ments collectifs et peint lastructure de 480 pieds carrés.En effectuant le travail eux-mêmes, les Chevaliers ont faitéconomiser à la Mission en-viron 12 000$.

DÉJEUNER ET COLLECTE DE NOURRITURE

Le conseil 13480 Holy Mo-ther of Consolation d’Ore-gon, dans le Wisconsin, aparrainé un déjeuner auxcrêpes qui a rapporté plus de1400$ au profit de la banquealimentaire d’Oregon et deBrooklyn. Le déjeuner a per-mis de lever des fonds, et lesparticipants à qui on avait de-mandé d’apporter des denréesalimentaires au profit de labanque alimentaire ont ré-pondu en masse.

Les enfants de la paroisseBanal na Sakramento reçoi-vent une coupe de cheveuxgratuite dans le cadre d’unprojet parrainé par le conseil8753 Banal na Sakramentode Quezon City, Luçon. Leprojet veille à ce que les en-fants de la paroisse soientbien présentables pour allerà l’école et à l’église.

Les membres du conseil 2147Manresa de Staten Island,dans l’état de New York, char-gent sur une camionnette pleinde nourriture donnée pour labanque alimentaire de l’égliseSt. Margaret Mary de SouthBeach et le YMCA de Newark.Le conseil et les dames auxi-liaires ont organisé une col-lecte de denrées alimentairesen coordination avec les su-permarchés locaux, ce qui apermis de collecter 120 car-tons de nourriture pour labanque alimentaire et 30 car-tons pour le YMCA.

CHEVALIERS À L’ŒUVRE

CHEVALIERS L’ŒUVRE ÇÀ ET LÀ DANS L’ORDREÀ

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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CALICES POUR LES MISSIONS

L’assemblée Bishop WilliamJ. Hafey de Wilkes-Barre, enPennsylvanie, a fait don dequatre calices et patènes auxMissionnaires Servants de laTrès Sainte Trinité. Légués enmémoire de Chevaliers décé-dés, les calices ont été envoyésdans des missions à PortoRico, au Mexique, en Co-lombie et au Costa Rica.

RESTER MOBILELe conseil 11535 Bishop Ro-bert Clune de Vaughan, enOntario, a pris l’initiatived’organiser une fête foraine etun barbecue-bénéfice au pro-fit de Selina Oung, une fillelocale paralysée à la suite d’un

MAISON POVERELLO Le conseil 12696 Mother Te-resa de Ticson a servi le dîneraux pensionnaires de la Mai-son Poverella, un centre quinourrit et héberge les hommessans-abri, du mercredi au di-manche. Les Chevaliers ontservi des chiens chauds, de lasalade de pommes de terre etde pâtes, des haricots au four,du gâteau, de la crème glacéeet du soda.

DÎNER DANSANTPOUR VÉTÉRANS

L’assemblée Father Vincent R.Capodanno de Georgetown,dans le Delaware, a organiséun dîner dansant pour vété-rans pour célébrer les soldatslocaux blessés et les membresde l’Ordre militaire du « Pur-ple Heart ». Plus de 170 invi-tés ont assisté à la soirée qui arendu hommage aux ancienscombattants de plusieursconflits, de la DeuxièmeGuerre Mondiale à nos jours.

NOTRE RIZ QUOTIDIEN

En partenariat avec le Colo-rado County Rice Mill d’EagleLake, au Texas, et le Ricebelt

accident vasculaire cérébral.Oung, qui est en fin d’étudessecondaires, était très activeavant son accident et espèreterminer ses études secon-daires. Le barbecue a levé8000$ et les partenaires rive-rains ont levé 4000$ pourl’achat d’un fauteuil roulantadapté à la camionnette de lafamille d’Oung.

DÉJEUNER POUR LES AINÉS

Le conseil 548 Coxsackie(New York) et ses damesauxiliaires ont organisé undéjeuner pour les pension-naires des appartements deBethany Village, logementspour personnes âgées à faiblesrevenus. Les Chevaliers etleurs conjointes ont servi desœufs brouillés, de la saucisse,des crêpes, du pain perdu etdes jus.

TRAVAUX POUR LES RELIGIEUSES

Le conseil 14700 St. Michaelthe Archangel de Houstons’est embarqué dans unesérie de projets de rénovationpour les Sœurs Domini-caines de Houston estimés àenviron 10 000$. Les Cheva-liers ont modernisé les sallesde bains privées, ajouté unéclairage extérieur de sécu-rité, construit un abri de jar-din et entrepris de lourdstravaux d’aménagement dupaysage.

RÉDACTIONS PRO-VIE

Le conseil 12899 Holy Re-deemer de Vancouver, àWashington, a remis des prixà 10 élèves de 11 à 13 anspour des rédactions pro-vie.Chaque élève a choisi unmystère du rosaire et il a écritsur ce que lui a appris ce mys-tère sur le respect de la vie.Les gagnants ont reçu des cer-tificats cadeaux auprès de li-brairies catholiques.

Les membres du conseil 3337 Gabino Chavez d’Irapuato,Mexique central, marchent dans les rues du centre-ville avecune bannière pro-vie lors d’une marche pour la vie du diocèseorganisée par le conseil. Des groupes, des paroissiens et desécoles de tout Irapuato ont participé à la rencontre, envahis-sant les rues avec 1 500 personnes.

Pat Dougherty du conseil11700 Mary Our Queend’Omaha, dans le Nebraska,prépare des boulettes pourun souper de porc que leconseil a coparrainé avec lesSœurs de Notre-Dame. Pui-sant dans l’héritage tchèquede la fondatrice des Sœurs,Mère Mary Qualberta, le sou-per bénéfice offrait de la mu-sique et de la nourrituretchèques traditionnelles. Plusde 800 personnes ont parti-cipé à la soirée qui a levé 11 500$ au profit du fond deretraite des sœurs.

Mark Kimble du conseil 3835Our Lady of the Highway deLittle Falls, dans le New Jer-sey, accepte un don lors dela campagne de collecte defonds pour les personnes at-teintes de déficiences intel-lectuelles. La campagne arapporté plus de 10 700$ auprofit du Département despersonnes atteinte de défi-ciences, du Département del’enfance atypique de NorthHaleson et de la paroisse St.Mary de Pompton Lakes.

Warehouse d’El Campo, leconseil 9088 Holy Family deVictoria a donné 8000 livresde riz au Ministère d’aide chré-tienne de Victoria pour qu’il ledistribue aux pauvres.

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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depuis l’autoroute locale.Les Chevaliers ont formé uncomité pour lever les fondspour le panneau et ils ontobtenu tous les permis mu-nicipaux et de l’État pour leplacer. Le panneau affichel’adresse de l’église et lesheures des messes.

CAIRN COMMÉMORATIF

L’assemblée Jesuit Father Jo-seph C. Cadot de Kincar-dine, en Ontario, a organiséune messe commémorative etla réinauguration d’un cairnen l’honneur de celui qui adonné son nom à l’assembléeet à la réserve des Premièresnations de Cape Croker(Neyaashiinigmiing). On sur-nommait affectueusement lepère Cadot « Waiasseshkang »(celui qui apportait la lumièreau cœur et à l’âme) pendantson ministère auprès du peu-ple des Premières nations

VÊTEMENTS LITURGIQUES EN

RECONNAISSANCELe conseil 11621 Our Lady,Queen of the Foothills deClaremont, en Californie, aacheté trois ensembles de vê-tements liturgiques faitsmains pour le père DominicTran en reconnaissance deson aide, pour avoir mobi-lisé la communauté localevietnamienne, qui est venuesoutenir les initiatives desChevaliers. Les catholiquesvietnamiens de la région ontjoué un rôle clé dans le suc-cès remporté lors des col-lectes de fonds et des œuvrescaritatives du conseil.

NOUVEAU PANNEAULe conseil 9000 Our Ladyof La Salette de GoldenMeadow a fait mettre unnouveau panneau pourl’église Our Lady of PromptSuccor qui est plus visible

Redeemer. Sinnott était unirlandais qui faisait desétudes aux États-Unis quandil est décédé par noyade ac-cidentelle. À la suite desfonds levés par les camaradesde classe de Sinnott pour lafondation, on a fait appelaux Chevaliers pour venirsoutenir le projet. Plus parti-culièrement, le conseil avendu des pavés commémo-ratifs pour lever des fondssupplémentaires nécessaires àla construction de la grotteet il s’est porté bénévole pen-dant la construction. Lagrotte finie comprend unsanctuaire à Marie, un mo-nument pour les enfants ànaître et une statue de SaintPérégrin, patron de ceux quisouffrent du cancer.

pendant près de 30 ans, de1904 à 1931. Plus de 100personnes ont participé à lacérémonie qui était célébréepar l’évêque David D. Crosbyd’Hamilton.

SOUTIEN AU CLOCHER

Le conseil 14423 SacredHeart de Shelby, au Ne-braska, a réparé les poutresqui soutiennent les cloches del’église Sacred Heart. Leconseil a aussi recâblé le sys-tème d’éclairage et les haut-parleurs pour pouvoir bienentendre la musique.

CONSTRUCTIOND’UNE GROTTE

Le conseil 15238 BlessedMother Mary de Dawson-ville, en Géorgie, a apportéson aide lors de la construc-tion d’une grotte en mé-moire de Kevin Sinnott, àcôté de l’église Christ the

Les membres du conseil 4922 Father Peter J. J. Jubad’Orange, en Californie, tiennent une nouvelle pergola enplace pendant la construction de la cathédrale Holy Family.Comme les termites avaient détruit l’ancienne pergola del’église, on a demandé aux Chevaliers de la remplacer. Leconseil est allé plus loin en défrichant et en remplaçant lavieille fondation en ciment avec des pavés en terre cuite, enplus de construire la nouvelle pergola. En effectuant ce travaileux-mêmes, les Chevaliers ont fait économiser à l’église en-viron 30 000$.

Le Maître Roland Ransom IIdu district de l’Est de la pro-vince Marquette s’adresseaux personnes assembléespour l’inauguration de troisnouveaux mâts de drapeauet un mur de briques portantl’inscription « Une nation uniesous l’autorité de Dieu » à laFontaine Christophe Colombà Harbor Park de Kenosha,dans le Wisconsin. Le conseil973 St. John Neumann et l’assemblée ArchbishopMessmer ont réuni près de15 000$ pour réaliser ce pro-jet, qui est à l’initiative de lacélébration du 60e anniver-saire de l’ajout des mots « sous l’autorité de Dieu »dans le serment d’allégeanceaméricain.

Roger Boros et Harold Cle-ment du conseil 7342 FatherHugh Deeny de Prescott,dans le Wisconsin, installentune nouvelle enseigne rou-tière pour l’église St. Josephqui affiche les horaires desmesses. Quand un habitant aappelé l’église pour dire queles panneaux routiers pourl’église étaient illisibles, lesChevaliers ont entrepris defaire fabriquer et installer denouveaux panneaux.

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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AU SOUTIEN DE PBSLe conseil 7268 Father Vilar-rasa de Benicia, en Californie,a aidé sa chaîne de télévisionlocale pendant la campagnede collecte de fonds. Les Che-valiers ont répondu au télé-phone pendant trois heures,aidant ainsi la chaîne à leverplus de 17 000$ pour sa pro-grammation qui est offertedans la région de la baie deSan Francisco.

SÉANCE D’ACCUEILAVEC DES

SÉMINARISTESLe conseil 14248 St. Henryd’Owasso, en Oklahoma, acoparrainé à la résidence d’unmembre du conseil et de saconjointe une séance d’ac-cueil avec des séminaristespour lever des fonds. Avecl’aide du club des hommes del’église St. Henry, la rencon-tre a permis aux invités de semêler à l’évêque Edward J.Slattery de Tulsa, au clergélocal et avec ceux qui étu-dient en vue du sacerdoce.

GARER DES VOITURES

Avec l’aide du conseil 6725Queen of Peace de Merri-mack, le conseil 92 Manches-ter (New Hampshire) a levé1000$ en garant des voitureslors d’une rencontre NAS-CAR sur le circuit de coursedu New Hampshire. Lesfonds financeront le pro-gramme caritatif du conseilpour l’année.

INTERVENTION AUPRÈS DES SANS-ABRIS

Le conseil 211 Robert E.McNeil de Norwich, dansl’état de New York, a donné1000$ pour aider les œuvrescaritatives catholiques ducomté de Chenango à déve-lopper un programme d’in-tervention auprès dessans-abris et de relogement

« UNITED SERVICEORGANIZATIONS »

Quand le camp de la choraleet de théâtre de l’église St.James the Greater a décidéde monter un spectacle « USO » sur la DeuxièmeGuerre Mondiale pour leverdes fonds pour l’archidiocèsemilitaire des États-Unis, lesélèves ont fait appel à l’as-semblée Pope John Paul IIde Charles Town, en Virgi-nie Occidentale, pour cuisi-ner le repas pendant ledîner-théâtre de la soirée.Les Chevaliers ont préparé lesouper et ont fait un don auxélèves pour les aider à attein-dre leur objectif pour la levéede fonds.

DÎNER DE STEAKLe conseil 10722 Father JohnF. O’Neill de Council Bluffs,dans l’Iowa, a organisé undîner de steak qui a attiré prèsde 200 personnes. La soirée arapporté 1675$ au profit deGabriel’s Corner, un centred’aide à la grossesse, et deMicah House, un foyer d’hé-bergement d’urgence pour lesfamilles.

rapide. L’initiative permettraà 80-90 ménages vulnérablesde parer à leur problème delogement.

ENVOI DE BIBLESLe conseil 33 Ojeda de Nau-gatuck, dans le Connecticut,a acheté et envoyé 100 Bibles,en anglais et en espagnol, àune école missionnaire à Be-lize. Le projet est né quandl’Ordre de la Très Sainte Tri-nité a contacté l’aumônier duconseil, le père John Ma-riano, pour l’aider à obtenirdes Bibles pour les élèves etles adultes de la Mission.

RETOUR DE « USO »Après 41 ans d’absence, « USO » (association dont lamission est de soutenir les mi-litaires et leurs familles) re-tourne à Portland, dansl’Oregon, avec l’ouvertured’une nouvelle salle à l’aéro-port international de Portland.Pour aider avec le rafraîchisse-ment de la salle avant son ou-verture, l’assemblée Msgr.Edward J. Flanagan de Gres-ham a parrainé deux soiréesbénéfices qui ont levé 5000$au profit des rénovations.

Les membres du conseil 6129 Siquijor Island enlèvent les dé-chets et les détritus sur une plage dans le cadre d’une acti-vité de nettoyage de la côte. Les Chevaliers aident àpréserver l’écosystème marin en enlevant 10 tonnes de dé-bris qui détériorent la qualité de l’eau, la faune et la flore, lespersonnes, le tourisme et l’économie locale.

Les Écuyers du cercle 5188Pope John Paul II de VirginiaBeach, en Virginie, lavent unevoiture tout en collectant desdons pour le fonds de la cul-ture de la vie de l’État. LesÉcuyers, rejoints par lesmembres du conseil 9056 St.Benedict, ont consacré 50heures de bénévolat pourlaver les voitures, ce qui arapporté 470$ au profit descauses pro-vie en Virginie.

Vincent D’Souza du conseil13987 St. Thomas More deDartmouth, en Nouvelle-Écosse, charge un sac d’or-dures et des débris dans soncamion lors d’un projet denettoyage parrainé par leconseil. Les Chevaliers net-toient deux fois par an la por-tion d’autoroute qu’ils ontadoptée, et cette fois-là, ilsont enlevé 16 sacs de dé-chets.

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OFFICIAL MAY 1, 2015:To owners of Knights of Columbus insurance policies and persons

responsible for payment of premiums on such policies: Notice is herebygiven that in accordance with the provisions of Section 84 of the Lawsof the Order, payment of insurance premiums due on a monthly basisto the Knights of Columbus by check made payable to Knights of Co-lumbus and mailed to same at PO Box 1492, NEW HAVEN, CT06506-1492, before the expiration of the grace period set forth in thepolicy. In Canada: Knights of Columbus, Place d’Armes Station, P.O.Box 220, Montreal, QC H2Y 3G7

ALL MANUSCRIPTS, PHOTOS, ARTWORK, EDITORIAL MAT-TER, AND ADVERTISING INQUIRIES SHOULD BE MAILED TO:COLUMBIA, PO BOX 1670, NEW HAVEN, CT 06507-0901. REJEC-TED MATERIAL WILL BE RETURNED IF ACCOMPANIED BY ASELF-ADDRESSED ENVELOPE AND RETURN POSTAGE. PURCHA-SED MATERIAL WILL NOT BE RETURNED. OPINIONS BY WRI-TERS ARE THEIR OWN AND DO NOT NECESSARILY REPRESENTTHE VIEWS OF THE KNIGHTS OF COLUMBUS.

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COLUMBIA (ISSN 0010-1869/USPS #123-740) IS PUBLISHEDMONTHLY BY THE KNIGHTS OF COLUMBUS, 1 COLUMBUSPLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326. PHONE: 203-752-4000,www.kofc.org. PRODUCED IN USA. COPYRIGHT © 2015 BYKNIGHTS OF COLUMBUS. ALL RIGHTS RESERVED. REPRO-DUCTION IN WHOLE OR IN PART WITHOUT PERMISSIONIS PROHIBITED.

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PHILIPPINES — FOR PHILIPPINES SECOND-CLASS MAILAT THE MANILA CENTRAL POST OFFICE. SEND RETURNCOPIES TO KCFAPI, FRATERNAL SERVICES DEPARTMENT,PO BOX 1511, MANILA.

VALUATION EXHIBIT OFTHE KNIGHTS OF COLUMBUS

In compliance with the requirements of the laws of the various states, we pu-blish below a Valuation Exhibit of the Knights of Columbus as of Dec. 31,2014. The law requires that this publication shall be made of the results ofthe valuation with explanation as filed with the insurance departments.

ASSETS — Actual and Contingent1. Admitted Assets of the General Account Fund, item 26, page 2 of Annual Statement: $21,461,707,706

LIABILITIES — Actual and Contingent2. Old System Reserve — including additional reserve: $ 385,2263. New System Reserve — including D.I. and Dis. W.

(net of reins): $ 12,124,816,0964. Reserve for accident and health certificates: $ 339,517,4395. Total per item 1 and 2, page 3 of Annual Statement: $ 12,464,718,7616. Deduct liens and interest thereon, not included in Admitted Assets,

and not in excess of required reserves on the corresponding individual certificates: None

7. Balance — Item 5 less item 6 above: $ 12,464,718,7618. Liabilities of the General Account Fund, except reserve

(items 3 to 22 incl. page 3 of Annual Statement): $ 7,099,684,2679. Liabilities — Actual and Contingent — sum of

items 7 and 8 above: $19,564,403,02810. Ratio percent of Dec. 31, 2014 — 109.70%

Assets — Actual and Dec. 31, 2013 — 110.25%Contingent (Item 1) Dec. 31, 2012 — 110.45%to liabilities — Actual Dec. 31, 2011 — 110.52%and Contingent (Item 9) Dec. 31, 2010 — 111.43%

EXPLANATIONThe above valuation indicates that, on a basis of the A.E., A.M. (5), 1941C.S.O., 1958 C.S.O., 1980 C.S.O., 2001 C.S.O., 1937 S.A., 1971 IndividualAnnuity Table, Annuity 2000 Table and 1983 “a” Tables of Mortality with in-terest at 9%, 8.75%, 8%, 7%, 6%, 5%, 4.5%, 4%, 3.75%, 3.5%, 3%, 2.5%,the future assessments of the society, at the net rate now being collected, togetherwith the now invested assets of the General Account Fund are sufficient to meetall certificates as they mature by their terms, with a margin of safety of$1,897,304,678 (or 9.70%) over the above statutory standards. STATE OF: Connecticut COUNTY OF: New Haven The officers of this reporting entity, being duly sworn, each depose and saythat they are the described officers of the said reporting entity, and that on the re-porting period stated above, all of the herein described assets were the absolute pro-perty of the said reporting entity, free and clear from any liens or claims thereon,except as herein stated, and that this statement, together with related exhibits, sche-dules and explanations therein contained, annexed or referred to, is a full and truestatement of all the assets and liabilities and of the condition and affairs of the saidreporting entity as of the reporting period stated above, and of its income and de-ductions therefrom for the period ended, and have been completed in accordancewith the NAIC annual statement instructions and accounting practices and pro-cedure manual except to the extent that: (1) state law may differ; or, (2) that staterules or regulations require differences in reporting not related to accounting prac-tices and procedures, according to the best of their information, knowledge andbelief, respectively. Furthermore, the scope of this attestation by the described offi-cers also includes the related corresponding electronic filing with the NAIC, whenrequired, that is an exact copy (except for formatting differences due to electronicfiling) of the enclosed statement. The electronic filing may be requested by variousregulators in lieu of or in addition to the enclosed statement. Subscribed and sworn to before me this 18th day of February 2015. MARYANN LUCZAK, Notary Public

CARL A. ANDERSON, President CHARLES E. MAURER JR., Secretary MICHAEL J. O’CONNOR, Treasurer SEAL

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MA I 2 0 1 5 ♦ CO LUMB I A ♦ 33

Construire un monde meilleur

un conseil à la fois.Chaque jour, les chevaliers à travers lemonde ont la possibilité de faire une diffé-rence, que ce soit à travers le service à lacommunauté, la collecte de fonds ou laprière. Nous célébrons chaque et tout che-valier pour sa force, sa compassion, et sondévouement à vouloir construire un mondemeilleur.

Les membres du conseil Mgr Albert LeMé-nager 8988, au comté Yarmouth, Nou-velle-Écosse, semblent tout petits à côté del’énorme quantité de denrées alimentairescollectées pour une banque alimentaire lo-cale. Les Chevaliers de Colomb, en parte-nariat avec la communauté, ont collecté1500 livres de denrées alimentaires ainsique des dons en argent, pour aider des per-sonnes et des familles aux prises avec l’in-sécurité alimentaire.

ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ŒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTREENVOYÉES PAR COURRIEL À [email protected] OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.

CHEVALIERS DE COLOMB

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KEEP THE FAITH ALIVE

PLEASE, DO ALL YOU CAN TO ENCOURAGE PRIESTLY AND RELIGIOUS VOCATIONS. YOUR PRAYERS AND SUPPORT MAKE A DIFFERENCE.

PM40063106

GARDER LA FOI VIVANTE

VEUILLEZ FAIRE TOUT VOTRE POSSIBLE POUR ENCOURAGER LES VOCATIONS À LA PRÊTRISE ET À LA VIE RELIGIEUSE. VOS PRIÈRES ET VOTRE SOUTIEN COMPTENT POUR BEAUCOUP.

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« EN TOUTESCHOSES, LE CHRIST

ME SUFFIT. »

La première fois où j’ai envisagé la possibilitéde poursuivre une vocation, c’était à l’école sec-ondaire, lorsqu’un prêtre m’avait invité à visiterle séminaire. Je n’ai pas accepté son offre, maisla graine avait été semée en moi. Lorsque je mesuis présenté quelques années plus tard au Col-lège Bénédictin, j’ai cette fois accepté une invi-tation à faire une retraite de discernement. Maisje n’étais pas encore vraiment sérieux ; j’ai mêmequitté les lieux un soir, pour aller rencontrerquelqu’un !

Bien que l’abbaye St. Benedict continuât à ex-ercer son attraction, j’ai suivi un autre cheminpour me retrouver dans une faculté de droit.J’aimais beaucoup les études de droit, mais leMaître du ciel s’est manifesté — et il m’a recruté.

Vers la fin de ma première année de droit, j’aien effet recommencé à discerner une vocation.Un prêtre m’a alors encouragé à me demander : « Est-ce que le Christ me suffit en toutes choses ? »Une question difficile que nous devons tous nousposer et question qui ne m’a pas quitté.

Après un an de prière, je me suis à nouveauretrouvé à l’abbaye St. Benedict. Cette fois, jesavais plus clairement que j’aimais le Christ, etqu’il me suffit. Je ne pouvais dès lors suivreaucun autre chemin.

FRÈRE EMMANUEL ORRINO

Abbaye St. BenedictAtchison, Kansas

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