24
AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 11 6 juin 2013 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch Le congrès est un moment fort de la vie d’un syndicat. En tant que président du comité SEV et donc par la même occasion en tant que président du congrès, je suis très fier du déroulement de nos dernières assises : près de 500 personnes se sont rencon- trées au Kursaal de Berne pour fixer l’orientation de notre syndi- cat pour ces prochaines années. Notre congrès ce n’est pas que l’affaire des dirigeants du syndi- cat, la parole est donnée et prise par les délégués venus des qua- tre coins du pays et qui repré- sentent la base active de notre syndicat ainsi que toutes les pro- fessions des transports publics. Nous avons accueilli nos invités, quelques uns sont montés à la tribune pour faire passer leur message comme cela a été le cas avec la conseillère fédérale Doris Leuthard. Durant le congrès, nous avons vécu quelques moments émou- vants. « Nous étions le chemin de fer », a déclaré l’écrivain Pe- ter Bichsel en évoquant ses sou- venirs de fils de cheminot à Olten. Aujourd’hui, c'est nous qui sommes les transports publics. Et nous devons être légiti- mement fiers de notre apparte- nance à cet univers, car sans nous les transports publics en Suisse n'existeraient pas. Andreas Menet, président du comité SEV EDITO La parole à la base Le mercredi 22 mai, à la veille du congrès, ont eu lieu les assemblées des délégués des neuf sous-fédérations du SEV. Ce numéro de contact.sev étant essen- tiellement consacré au congrès, les comptes-rendus des ces assemblées des délégués seront publiés dans notre prochain numéro qui paraîtra le jeudi 20 juin. Merci de votre compréhension. Assemblées des délégués Grâce à un membre SEV, un tram avec le logo des CJ circule à Bâle. Page 5 Prix SEV-CJ Dans le cadre du congrès de l’UITP qui s’est tenu à Genève du 26 au 30 mai, des représentants syndicaux du SEV et de la CGT ont évoqué la stratégie expansionniste de la RATP sur Genève. Pages 6 et 7 La RATP lorgne du côté de Genève Le livre retraçant l'histoire du SEV durant ces dernières 40 années vient de sortir. Page 24 Chronique du SEV Tous les quatre ans, lorsque le congrès SEV se déroule sur deux jours, il n’y a pas que les élections de la direction du syndicat qui captent l’attention, il y a aussi du temps pour accueillir des in- vités de marque. Cette année, l’écrivain Peter Bichsel est monté à la tribune pour délivrer une magnifique lettre d’amour au personnel des transports publics et la conseillère fédérale Doris Leuthard a aussi tenu de beaux propos élogieux à l’égard du personnel. Ce même personnel des transports pu- blics a fait part de ses revendications par le truchement de 250 délégués. Des propositions, des textes d’orienta- tion et des résolutions ont permis au congrès de tracer la feuille de route du SEV pour ces prochaines années. Les questions liées aux conditions de travail et à la retraite – surtout la re- traite anticipée – ont fait l’objet de nombreuses prises de paroles. Au ni- veau de la politique des transports, le SEV doit continuer à en découdre avec cette incessante pression dictée par la concurrence. En avant collègues, pour de bonnes conditions de travail et de bonnes retraites, redoublons notre élan syndical ! Compte-rendu du congrès, pages 8 à 17 Un nouvel élan ! Délégués et invités ont vécu deux jours de débats intensifs lors du congrès SEV Alexander Egger La grande salle du Kursaal de Berne a accueilli le jeudi 23 et le vendredi 24 mai 2013 le 77 e congrès du SEV.

EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

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Page 1: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 11

6 juin2013

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

Le congrès est un moment fortde la vie d’un syndicat. En tantque président du comité SEV etdonc par la même occasion entant que président du congrès, jesuis très fier du déroulement denos dernières assises : près de500 personnes se sont rencon-trées au Kursaal de Berne pourfixer l’orientation de notre syndi-cat pour ces prochaines années.Notre congrès ce n’est pas quel’affaire des dirigeants du syndi-cat, la parole est donnée et prisepar les délégués venus des qua-tre coins du pays et qui repré-sentent la base active de notresyndicat ainsi que toutes les pro-fessions des transports publics.Nous avons accueilli nos invités,quelques uns sont montés à latribune pour faire passer leurmessage comme cela a été le casavec la conseillère fédérale DorisLeuthard.Durant le congrès, nous avonsvécu quelques moments émou-vants. « Nous étions le cheminde fer », a déclaré l’écrivain Pe-ter Bichsel en évoquant ses sou-venirs de fils de cheminot àOlten.Aujourd’hui, c'est nous quisommes les transports publics.Et nous devons être légiti-mement fiers de notre apparte-nance à cet univers, car sansnous les transports publics enSuisse n'existeraient pas.

Andreas Menet,

président du comité SEV

EDITO

La paroleà la base

Le mercredi 22 mai, à la veille ducongrès, ont eu lieu les assemblées desdélégués des neuf sous-fédérations duSEV.

Ce numéro de contact.sev étant essen-tiellement consacré au congrès, lescomptes-rendus des ces assemblées desdélégués seront publiés dans notreprochain numéro qui paraîtra le jeudi 20juin.

Merci de votre compréhension.

Assemblées des délégués

Grâce à un membreSEV, un tram avec lelogo des CJ circule àBâle. Page 5

Prix SEV-CJDans le cadre du congrès de l’UITP qui s’est tenu àGenève du 26 au 30 mai, des représentantssyndicaux du SEV et de la CGT ont évoqué la stratégieexpansionniste de la RATP sur Genève. Pages 6 et 7

La RATP lorgne du côté de GenèveLe livre retraçantl'histoire du SEV durantces dernières 40 annéesvient de sortir. Page 24

Chronique du SEV

Tous les quatre ans, lorsque le congrèsSEV se déroule sur deux jours, il n’y apas que les élections de la direction dusyndicat qui captent l’attention, il y aaussi du temps pour accueillir des in-vités de marque. Cette année, l’écrivainPeter Bichsel est monté à la tribunepour délivrer une magnifique lettred’amour au personnel des transportspublics et la conseillère fédérale DorisLeuthard a aussi tenu de beaux proposélogieux à l’égard du personnel.Ce même personnel des transports pu-blics a fait part de ses revendicationspar le truchement de 250 délégués.Des propositions, des textes d’orienta-

tion et des résolutions ont permis aucongrès de tracer la feuille de route duSEV pour ces prochaines années.Les questions liées aux conditions detravail et à la retraite – surtout la re-traite anticipée – ont fait l’objet denombreuses prises de paroles. Au ni-veau de la politique des transports, leSEV doit continuer à en découdre aveccette incessante pression dictée par laconcurrence. En avant collègues, pourde bonnes conditions de travail et debonnes retraites, redoublons notre élansyndical !

Compte-rendu du congrès, pages 8 à 17

Un nouvel élan !Délégués et invités ont vécu deux jours de débats intensifs lors du congrès SEV

Alex

ande

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er

La grande salle du Kursaal de Berne a accueilli le jeudi 23 et le vendredi 24 mai 2013 le 77e congrès du SEV.

Page 2: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

ACTU ......

2contact.sevN° 11/136 juin 2013

Centenaire duLötschberg■ Swisstrain est partenaire duBLS à l’occasion du centenairedu chemin de fer du Lötschberg.Pour l’occasion, des trainsspéciaux circuleront les 29/30juin 2013 et 7/8 septembre2013. A Frutigen, les intéressésauront le loisir de visiter uneexposition ferroviaire, avecplein d’animations: navetteshistoriques entre Frutigen etKandersteg, marché, place dejeux, exposition de modélisme,etc.

Un peuple dependulaires■ En 2011, 9 personnes activesoccupées sur 10 étaient despendulaires. Deux millions depersonnes se rendent au travailen voiture ou en utilisant unautre véhicule à moteur privé,ce qui représente 55 % despendulaires. Environ 1,1 million

de personnes utilisent lestransports publics pour rejoin-dre leur lieu de travail (29 %),près de 600 000 personnes s’yrendent à pied ou à vélo (16 %).Le temps de trajet moyen pourse rendre au travail est de 30minutes, contre 23 minutes enl’an 2000. C’est ce qui ressortdes résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS.

Convention MEM■ Une nouvelle CCT pourl’industrie des machines a étésignée le 1er juin après plus desix mois de négociations. Unaccord a été trouvé entrel’association patronale suisse etles représentants des travail-leurs. Un salaire minimal doitdésormais être introduit pour lepersonnel non qualifié de labranche. La convention amélio-re également le rapport entretravail, loisirs et famille. Letexte devrait entrer en vigueurdès le 1er juillet prochain et êtrevalable jusqu’en juin 2018.

EN VITESSE..

Lancée par K-Tipp, Saldo, Bonà savoir et Spendere meglio,l’initiative demande, à raison,une amélioration de la qualitédu service lors d’augmentationdes prix, en particulier à laPoste et aux chemins de fer.Ses recettes? Les entreprisesremplissant un mandat de ser-vice universel ou que la Confé-dération contrôle directementou indirectement par une parti-cipation majoritaire, devront

renoncer à dégager des béné-fices et tout subventionne-ment croisé sera interdit. En

outre, les salaires n’y serontpas supérieurs à ceux versésdans l’administration fédé-

rale. On vise la Poste, les CFFet Swisscom. Les initiantspensent ainsi obtenir un ser-

Le titre sonne bien,mais le contenu pastant que ça: l’initiativepopulaire « En faveur duservice public » a étédéposée la semainedernière. Les syndicatsdu service public met-tent en garde contre defausses attentes.

« En faveur du service public »: L’initiative populaire de quatre magazines de consommateurs vient d’être déposée

Keys

tone

Il ne faut pas oublier que les régions périphériques sont desservies par les services publicsuniquement grâce au subventionnement croisé.

La pétition de l’ATE, du SEV, dela CITraP et de Pro BahnSuisse, qui a réuni plus de18 600 signatures, associée àla protestation des régions, apayé: le Conseil fédéral a déci-dé le 29 mai de modérer lesmesures d’économies propo-sées en automne dernier dansle cadre de la réforme des che-mins de fer 2.2. Le réexamen

des lignes de chemins de ferdevait selon la première ver-sion se faire dès un degré decouverture des frais en des-sous de 50 %. Il a revu sa co-pie et propose maintenant30 % comme seuil. Des 300 li-gnes régionales actuelles, iln’y en a plus que 17 concer-nées, au lieu des 175 de lapremière mouture. 14 se si-tuent en Suisse romande !« Un réexamen précédera tou-jours l’approbation de l’achatde nouveau matériel roulantainsi que la décision sur d’im-portants investissements d’in-frastructure. Il aura lieu unenouvelle fois au bout de dixans », précise l’Office fédéraldes transports dans son com-muniqué de presse. « Il ne re-pose pas sur un automatismestrict : un changement ne serajudicieux que si le bus consti-

tue une solution de rechangeefficace. Le réexamen tiendracompte non seulement de larentabilité mais aussi du tauxd’utilisation de la ligne aux

heures de pointe ainsi que del’incidence d’un éventuel chan-gement sur la qualité de ladesserte. »

Fi/Hes

Le Conseil fédéral veutétudier la possibilité detransfert de lignes detrain régionales en li-gnes de bus, lorsque ledegré de couverture desfrais est en dessous de30 % et non plus endessous de 50 %,comme prévu initia-lement.

17 lignes sont encore dans lecollimateur de la Confédération

Le Conseil fédéral fait machine arrière concernant les lignes régionales

Les lignes de train ayant un degré decouverture des frais en dessous de 30 %

Entre-prise

Canton

Le Locle – Col-des-Roches – La Chaux-de-Fonds CFF NE (Singen –) Thayngen – Erzingen (– Waldshut) DB SH Aigle – Les Diablerets TPC VD Aigle – Ollon – Monthey – Champéry TPC VD Apples – L’Isle MBC VD Sonceboz-Sombeval – Moutier CFF BE Bulle – Broc TPF FR Bulle – Montbovon TPF FR Kerzers – Lyss BLS BE, FR Le Noirmont – Tavannes CJ BE, JU Les Ponts-de-Martel – La Chaux-de-Fonds TRN NE Martigny – Le Châtelard-Frontière TMR VS Morges – Apples – Bière MBC VD Porrentruy – Bonfol CJ JU S9 Sissach – Läufelfingen – Olten CFF BL, SO Soleure – Moutier CFF SO, BE Vallorbe – Le Pont (– Le Brassus) CFF VD

ACTU

...... 3

contact.sevN° 11/136 juin 2013

Le « top 10 » desconditions de travail« Les meilleurs employeurs romands », titrait il y a quelquessemaines le magazine « Bilan ». Le propos de cette enquêteétait d’évaluer où il fait bon travailler. Rémunération,formation, promotion de l’égalité, congé, aménagement dutemps de travail, santé, transports, tous les aspects desconditions de travail ont été auscultés.En laissant de côté le salaire, certainséléments retenus pour l’analyse méritentqu’on s’y arrête. Apprécié, le fait que lessociétés d’assurances – les plus à mêmed’évaluer le poids des primes dans unbudget ! – participent sous forme de rabais àl’assurance-maladie de leurs employés, toutcomme l’Aéroport de Genève, la Société de laLoterie suisse romande, la FER, et denombreuses PME qui versent unecontribution. Disposer de visites médicalesannuelles, payées par l’entreprise, est perçu comme uneaimable attention à la santé, tout comme les possibilitésavantageuses de fréquenter une salle de fitness dans ouproche de l’entreprise. Certains offrent de généreux congéspaternité, des jours payés lors de maladie des enfants ouencore une crèche dans l’entreprise ou des facilités pourobtenir une place dans une garderie. On trouve aussi desentreprises qui octroient des congés payés pour participer àdes projets humanitaires ou sociaux comme le Credit Suisseou la Mobilière. Pour ce qui est des retraites, les employésplébiscitent la flexibilité.Et tout cela n’est pas considéré comme d’exorbitantsprivilèges, mais au contraire un facteur de bien-être, demotivation et de fidélité à l’entreprise. Suffit-il donc dechanger de point de vue pour ne plus voir dans tous lesavantages obtenus par les employés, des excès debienveillance acquis dans des temps économiques moinsdifficiles ? Oui et non, car les entreprises qui tiennent le hautdu classement ne sont pas connues pour leur gestionbienveillante des RH ! Philip Morris, Manor et la Migros, AxaWinterthur, le Credit suisse ou encore la FER et Losinger sontgérés par des managers formés aux techniques les plusradicales du management. Cependant toutes ces techniquesrecherchent, cela n’a pas changé entre Ford et Kaban, lezèle des travailleurs ! Ce que ne manque pas de relever lemagazine « Bilan », en expliquant que la participation descollaborateurs est globalement plébiscitée par lesemployeurs. Ironiquement, l’indicateur retenu pour mesurerle « degré de concertation » dans l’entreprise, c’est« l’existence ou non d’une commission du personnel ». Il esttout de même précisé que « cela ne signifie pas que lessalariées et salariés soient ou non membres d’unsyndicat » !Très clairement, cette enquête va à l’encontre de ce quenous rabachent les directions dans nos entreprisesconcessionnaires des transports publics lors desnégociations CCT où l’on nous répète que les avantages dessalariées et salariés sont des privilèges en comparaison duprivé. L’attitude va aussi dans le sens de présenter lamotivation comme un élément constitutif de toute personnequi travaille dans le service public, un gène du servicepublic en quelque sorte ! Savourons donc : voici les chantresdu libéralisme qui nous confirment que des bonnesconditions de travail ne sont pas un oreiller de paresse,mais la condition de la motivation des employées etemployés ! Valérie Solano

CARNET DE BORD

vice public de qualité à moin-dre prix.

Les syndicats sont sceptiquesLes trois grands syndicatsd’employés du service public,syndicom, SEV et ssp, ont prisposition ensemble et sont trèscritiques sur l’initiative «En fa-veur du service public», mêmes’ils souscrivent à la démarchesympathique des initiants, vi-sant à garantir des prestationsde base de qualité à un prixattrayant. Aussi sensée etlouable la démarche soit-elle àpremière vue, elle comporteaux yeux des syndicats plus derisques que d’avantages. Eneffet, ce n’est possible qu’enrenonçant à péjorer les condi-tions de travail du personnel eten veillant à la sécurité del’emploi. Or l’interdiction desbénéfices inscrite dans l’initia-tive empêcherait d’allouer da-vantage de moyens financiersau personnel. De même, l’in-terdiction des subventionscroisées entre les secteursd’activités rentables ou défici-taires ne permettrait plus definancer des pans entiers du

service public et aboutirait àun démantèlement des presta-tions. En outre, les investis-sements dans l’extension desinfrastructures subiraient uncoup de frein.

Les points faibles de l’initiativeLes syndicats pointent dudoigt les problèmes suivants:■ Une définition des presta-tions de base aboutirait à figerl’offre à son niveau actuel. Il neserait plus possible d’investirdans de nouveaux domaines,alors même que les exigencesen matière de service universelsont en constante évolution(par exemple télécommunica-tions, réseau à fibre optique).■ L’initiative cause du tort auxtransports publics. Une des-serte de base ne peut être as-surée que dans la mesure oùles secteurs profitables cofi-nancent les autres.■ Il en va de même pour laPoste, dont les bénéfices sontaffectés à la garantie des pres-tations de base.■ Les règles de droit fédéralsont souvent reprises en droitcantonal. Or tout hôpital com-

prend des divisions rentableset d’autres déficitaires, quis’équilibrent dans l’apprécia-tion globale. Il en va de mêmedes transports publics urbains,où les lignes rentables permet-tent l’exploitation des lignesdéficitaires.■ L’initiative met en péril desemplois. Si les entreprises pro-ches de la Confédération nesont plus autorisées à réaliserdes bénéfices, elles seront pri-vatisées à moyen terme, carles pouvoirs publics ne par-viendront pas à en assurer lefinancement uniquement avecdes fonds publics.■ Au lieu de cette initiative, ilfaut mettre en place des sa-laires minimums et adopterl’initiative 1:12 pour instaurerune bonne politique salariale.

Globalement, les inconvé-nients de l’initiative l’empor-tent sur ses avantages, pourles contribuables comme pourla main-d’œuvre concernée.Par conséquent, les syndicatsdu service public refusent l’ini-tiative « En faveur du servicepublic ». pmo/Hes

un emballage trompeur

« Nous en avons assez de lalibéralisation », a déclaré Gior-gio Tuti, président SEV, et celarésume bien l’état d’esprit quia régné à Berlin. La libéralisa-tion n’a amené aucun effetpositif, a-t-il expliqué, « aucontraire, les revenus des ma-nagers augmentent pendantque les salaires les plus basstagnent ».Roman Hebenstreit de Vida, lesyndicat autrichien, a déclaré:« Nous avons perdu un million

de places de travail en raisonde la libéralisation et les sa-laires des travailleurs ont dimi-nué. »

La solution : la solidaritéAlexander Kirchner, présidentde l’EVG (Allemagne) a dressécinq revendications syndicalesprincipales, dont: davantaged’argent pour la recherche etle développement, une infra-structure suffisante et moder-nisée et le maintien voirel’augmentation du standardsocial.

Comité exécutifLe président de l’ETF Lars Lind-gren et le secrétaire généralEduardo Chagas ont été réélus.Du groupe des pays germano-

phones, Giorgio Tuti (SEV,Suisse), Alexander Kirchner(EVG, Allemagne), Roman He-benstreit (Vida, Autriche) etJean-Claude Thümmel (Landes-verband, Luxembourg) ont étéélus dans le comité exécutif. LeLuxembourgeois Guy Greivel-ding est quant à lui dans lasection Rail de cet organe.Le comité exécutif a ensuiteélu les membres du comité dedirection: Alexander Kirchnera été réélu vice-président del’ETF, Ekaterina Yordanova deBulgarie est deuxième vice-présidente et Enrique Fossulde la Sierra (Espagne), Jan Vil-ladsen (Danemark) et ZoltanPapp (Hongrie) ont été élusmembres.

evg/Hes

Les délégués des syndi-cats des transports detoute l’Europe ont parlélibéralisation à Berlinlors du dernier Congrèsde l’ETF.

L’Europe contre la libéralisationLe Congrès de l’ETF s’est déroulé à fin mai à Berlin

Page 3: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

ACTU ......

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Centenaire duLötschberg■ Swisstrain est partenaire duBLS à l’occasion du centenairedu chemin de fer du Lötschberg.Pour l’occasion, des trainsspéciaux circuleront les 29/30juin 2013 et 7/8 septembre2013. A Frutigen, les intéressésauront le loisir de visiter uneexposition ferroviaire, avecplein d’animations: navetteshistoriques entre Frutigen etKandersteg, marché, place dejeux, exposition de modélisme,etc.

Un peuple dependulaires■ En 2011, 9 personnes activesoccupées sur 10 étaient despendulaires. Deux millions depersonnes se rendent au travailen voiture ou en utilisant unautre véhicule à moteur privé,ce qui représente 55 % despendulaires. Environ 1,1 million

de personnes utilisent lestransports publics pour rejoin-dre leur lieu de travail (29 %),près de 600 000 personnes s’yrendent à pied ou à vélo (16 %).Le temps de trajet moyen pourse rendre au travail est de 30minutes, contre 23 minutes enl’an 2000. C’est ce qui ressortdes résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS.

Convention MEM■ Une nouvelle CCT pourl’industrie des machines a étésignée le 1er juin après plus desix mois de négociations. Unaccord a été trouvé entrel’association patronale suisse etles représentants des travail-leurs. Un salaire minimal doitdésormais être introduit pour lepersonnel non qualifié de labranche. La convention amélio-re également le rapport entretravail, loisirs et famille. Letexte devrait entrer en vigueurdès le 1er juillet prochain et êtrevalable jusqu’en juin 2018.

EN VITESSE

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Lancée par K-Tipp, Saldo, Bonà savoir et Spendere meglio,l’initiative demande, à raison,une amélioration de la qualitédu service lors d’augmentationdes prix, en particulier à laPoste et aux chemins de fer.Ses recettes? Les entreprisesremplissant un mandat de ser-vice universel ou que la Confé-dération contrôle directementou indirectement par une parti-cipation majoritaire, devront

renoncer à dégager des béné-fices et tout subventionne-ment croisé sera interdit. En

outre, les salaires n’y serontpas supérieurs à ceux versésdans l’administration fédé-

rale. On vise la Poste, les CFFet Swisscom. Les initiantspensent ainsi obtenir un ser-

Le titre sonne bien,mais le contenu pastant que ça: l’initiativepopulaire « En faveur duservice public » a étédéposée la semainedernière. Les syndicatsdu service public met-tent en garde contre defausses attentes.

« En faveur du service public »: L’initiative populaire de quatre magazines de consommateurs vient d’être déposée

Keys

tone

Il ne faut pas oublier que les régions périphériques sont desservies par les services publicsuniquement grâce au subventionnement croisé.

La pétition de l’ATE, du SEV, dela CITraP et de Pro BahnSuisse, qui a réuni plus de18 600 signatures, associée àla protestation des régions, apayé: le Conseil fédéral a déci-dé le 29 mai de modérer lesmesures d’économies propo-sées en automne dernier dansle cadre de la réforme des che-mins de fer 2.2. Le réexamen

des lignes de chemins de ferdevait selon la première ver-sion se faire dès un degré decouverture des frais en des-sous de 50 %. Il a revu sa co-pie et propose maintenant30 % comme seuil. Des 300 li-gnes régionales actuelles, iln’y en a plus que 17 concer-nées, au lieu des 175 de lapremière mouture. 14 se si-tuent en Suisse romande !« Un réexamen précédera tou-jours l’approbation de l’achatde nouveau matériel roulantainsi que la décision sur d’im-portants investissements d’in-frastructure. Il aura lieu unenouvelle fois au bout de dixans », précise l’Office fédéraldes transports dans son com-muniqué de presse. « Il ne re-pose pas sur un automatismestrict : un changement ne serajudicieux que si le bus consti-

tue une solution de rechangeefficace. Le réexamen tiendracompte non seulement de larentabilité mais aussi du tauxd’utilisation de la ligne aux

heures de pointe ainsi que del’incidence d’un éventuel chan-gement sur la qualité de ladesserte. »

Fi/Hes

Le Conseil fédéral veutétudier la possibilité detransfert de lignes detrain régionales en li-gnes de bus, lorsque ledegré de couverture desfrais est en dessous de30 % et non plus endessous de 50 %,comme prévu initia-lement.

17 lignes sont encore dans lecollimateur de la Confédération

Le Conseil fédéral fait machine arrière concernant les lignes régionales

Les lignes de train ayant un degré decouverture des frais en dessous de 30 %

Entre-prise

Canton

Le Locle – Col-des-Roches – La Chaux-de-Fonds CFF NE (Singen –) Thayngen – Erzingen (– Waldshut) DB SH Aigle – Les Diablerets TPC VD Aigle – Ollon – Monthey – Champéry TPC VD Apples – L’Isle MBC VD Sonceboz-Sombeval – Moutier CFF BE Bulle – Broc TPF FR Bulle – Montbovon TPF FR Kerzers – Lyss BLS BE, FR Le Noirmont – Tavannes CJ BE, JU Les Ponts-de-Martel – La Chaux-de-Fonds TRN NE Martigny – Le Châtelard-Frontière TMR VS Morges – Apples – Bière MBC VD Porrentruy – Bonfol CJ JU S9 Sissach – Läufelfingen – Olten CFF BL, SO Soleure – Moutier CFF SO, BE Vallorbe – Le Pont (– Le Brassus) CFF VD

ACTU

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contact.sevN° 11/136 juin 2013

Le « top 10 » desconditions de travail« Les meilleurs employeurs romands », titrait il y a quelquessemaines le magazine « Bilan ». Le propos de cette enquêteétait d’évaluer où il fait bon travailler. Rémunération,formation, promotion de l’égalité, congé, aménagement dutemps de travail, santé, transports, tous les aspects desconditions de travail ont été auscultés.En laissant de côté le salaire, certainséléments retenus pour l’analyse méritentqu’on s’y arrête. Apprécié, le fait que lessociétés d’assurances – les plus à mêmed’évaluer le poids des primes dans unbudget ! – participent sous forme de rabais àl’assurance-maladie de leurs employés, toutcomme l’Aéroport de Genève, la Société de laLoterie suisse romande, la FER, et denombreuses PME qui versent unecontribution. Disposer de visites médicalesannuelles, payées par l’entreprise, est perçu comme uneaimable attention à la santé, tout comme les possibilitésavantageuses de fréquenter une salle de fitness dans ouproche de l’entreprise. Certains offrent de généreux congéspaternité, des jours payés lors de maladie des enfants ouencore une crèche dans l’entreprise ou des facilités pourobtenir une place dans une garderie. On trouve aussi desentreprises qui octroient des congés payés pour participer àdes projets humanitaires ou sociaux comme le Credit Suisseou la Mobilière. Pour ce qui est des retraites, les employésplébiscitent la flexibilité.Et tout cela n’est pas considéré comme d’exorbitantsprivilèges, mais au contraire un facteur de bien-être, demotivation et de fidélité à l’entreprise. Suffit-il donc dechanger de point de vue pour ne plus voir dans tous lesavantages obtenus par les employés, des excès debienveillance acquis dans des temps économiques moinsdifficiles ? Oui et non, car les entreprises qui tiennent le hautdu classement ne sont pas connues pour leur gestionbienveillante des RH ! Philip Morris, Manor et la Migros, AxaWinterthur, le Credit suisse ou encore la FER et Losinger sontgérés par des managers formés aux techniques les plusradicales du management. Cependant toutes ces techniquesrecherchent, cela n’a pas changé entre Ford et Kaban, lezèle des travailleurs ! Ce que ne manque pas de relever lemagazine « Bilan », en expliquant que la participation descollaborateurs est globalement plébiscitée par lesemployeurs. Ironiquement, l’indicateur retenu pour mesurerle « degré de concertation » dans l’entreprise, c’est« l’existence ou non d’une commission du personnel ». Il esttout de même précisé que « cela ne signifie pas que lessalariées et salariés soient ou non membres d’unsyndicat » !Très clairement, cette enquête va à l’encontre de ce quenous rabachent les directions dans nos entreprisesconcessionnaires des transports publics lors desnégociations CCT où l’on nous répète que les avantages dessalariées et salariés sont des privilèges en comparaison duprivé. L’attitude va aussi dans le sens de présenter lamotivation comme un élément constitutif de toute personnequi travaille dans le service public, un gène du servicepublic en quelque sorte ! Savourons donc : voici les chantresdu libéralisme qui nous confirment que des bonnesconditions de travail ne sont pas un oreiller de paresse,mais la condition de la motivation des employées etemployés ! Valérie Solano

CARNET DE BORD

vice public de qualité à moin-dre prix.

Les syndicats sont sceptiquesLes trois grands syndicatsd’employés du service public,syndicom, SEV et ssp, ont prisposition ensemble et sont trèscritiques sur l’initiative «En fa-veur du service public», mêmes’ils souscrivent à la démarchesympathique des initiants, vi-sant à garantir des prestationsde base de qualité à un prixattrayant. Aussi sensée etlouable la démarche soit-elle àpremière vue, elle comporteaux yeux des syndicats plus derisques que d’avantages. Eneffet, ce n’est possible qu’enrenonçant à péjorer les condi-tions de travail du personnel eten veillant à la sécurité del’emploi. Or l’interdiction desbénéfices inscrite dans l’initia-tive empêcherait d’allouer da-vantage de moyens financiersau personnel. De même, l’in-terdiction des subventionscroisées entre les secteursd’activités rentables ou défici-taires ne permettrait plus definancer des pans entiers du

service public et aboutirait àun démantèlement des presta-tions. En outre, les investis-sements dans l’extension desinfrastructures subiraient uncoup de frein.

Les points faibles de l’initiativeLes syndicats pointent dudoigt les problèmes suivants:■ Une définition des presta-tions de base aboutirait à figerl’offre à son niveau actuel. Il neserait plus possible d’investirdans de nouveaux domaines,alors même que les exigencesen matière de service universelsont en constante évolution(par exemple télécommunica-tions, réseau à fibre optique).■ L’initiative cause du tort auxtransports publics. Une des-serte de base ne peut être as-surée que dans la mesure oùles secteurs profitables cofi-nancent les autres.■ Il en va de même pour laPoste, dont les bénéfices sontaffectés à la garantie des pres-tations de base.■ Les règles de droit fédéralsont souvent reprises en droitcantonal. Or tout hôpital com-

prend des divisions rentableset d’autres déficitaires, quis’équilibrent dans l’apprécia-tion globale. Il en va de mêmedes transports publics urbains,où les lignes rentables permet-tent l’exploitation des lignesdéficitaires.■ L’initiative met en péril desemplois. Si les entreprises pro-ches de la Confédération nesont plus autorisées à réaliserdes bénéfices, elles seront pri-vatisées à moyen terme, carles pouvoirs publics ne par-viendront pas à en assurer lefinancement uniquement avecdes fonds publics.■ Au lieu de cette initiative, ilfaut mettre en place des sa-laires minimums et adopterl’initiative 1:12 pour instaurerune bonne politique salariale.

Globalement, les inconvé-nients de l’initiative l’empor-tent sur ses avantages, pourles contribuables comme pourla main-d’œuvre concernée.Par conséquent, les syndicatsdu service public refusent l’ini-tiative « En faveur du servicepublic ». pmo/Hes

un emballage trompeur

« Nous en avons assez de lalibéralisation », a déclaré Gior-gio Tuti, président SEV, et celarésume bien l’état d’esprit quia régné à Berlin. La libéralisa-tion n’a amené aucun effetpositif, a-t-il expliqué, « aucontraire, les revenus des ma-nagers augmentent pendantque les salaires les plus basstagnent ».Roman Hebenstreit de Vida, lesyndicat autrichien, a déclaré:« Nous avons perdu un million

de places de travail en raisonde la libéralisation et les sa-laires des travailleurs ont dimi-nué. »

La solution : la solidaritéAlexander Kirchner, présidentde l’EVG (Allemagne) a dressécinq revendications syndicalesprincipales, dont: davantaged’argent pour la recherche etle développement, une infra-structure suffisante et moder-nisée et le maintien voirel’augmentation du standardsocial.

Comité exécutifLe président de l’ETF Lars Lind-gren et le secrétaire généralEduardo Chagas ont été réélus.Du groupe des pays germano-

phones, Giorgio Tuti (SEV,Suisse), Alexander Kirchner(EVG, Allemagne), Roman He-benstreit (Vida, Autriche) etJean-Claude Thümmel (Landes-verband, Luxembourg) ont étéélus dans le comité exécutif. LeLuxembourgeois Guy Greivel-ding est quant à lui dans lasection Rail de cet organe.Le comité exécutif a ensuiteélu les membres du comité dedirection: Alexander Kirchnera été réélu vice-président del’ETF, Ekaterina Yordanova deBulgarie est deuxième vice-présidente et Enrique Fossulde la Sierra (Espagne), Jan Vil-ladsen (Danemark) et ZoltanPapp (Hongrie) ont été élusmembres.

evg/Hes

Les délégués des syndi-cats des transports detoute l’Europe ont parlélibéralisation à Berlinlors du dernier Congrèsde l’ETF.

L’Europe contre la libéralisationLe Congrès de l’ETF s’est déroulé à fin mai à Berlin

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4 ACTUcontact.sevN° 11/136 juin 2013

Le secret bancaire figure au nombre deséléments constitutifs de l’image universel-lement connue de la Suisse. Comme les autresmarques de la fabrique helvétique: le chocolat,les montres, le Cervin et, justement, les ban-ques. Or ces dernières, gardiennes et bénéfi-ciaires du fameux secret, n’ont plus d’illusionsà se faire sur le sort de cet avantage concurren-tiel. Il va disparaître, de par leur propre faute.Les plus grandes banques se croient protégéespar leur importance systémique qui rend leurpropre survie nécessaire à celle de toute l’éco-nomie nationale. Les établissements plusmodestes et les gestionnaires de fortunemisent sur leur réputation de sérieux etd’habileté dans la conduite des opéra-tions pour gagner une clientèle avide dediscrétion. Les premières surtout,mais les autres aussi, ne sem-blent pas avoir compris la le-çon de ces dernièresannées. La mise en pé-ril d’UBS et son sau-vetage in extremisaurait dû servird’avertissement ma-jeur. Le subit nau-frage de Wegelin, la plus ancienne banqueprivée du pays, a sonné l’alarme maximale.Voici donc la finance helvétique contrainte àl’urgence. Et la politique aussi. La semaine der-nière, le Conseil fédéral, par la voix altéréemais vaillante de la ministre des finances, an-nonçait coup sur coup deux mesures fatales ausecret bancaire. Il y eut d’abord le projet de loienjoignant aux banques suisses de répondresans délai aux exigences de l’autorité fiscaledes Etats-Unis à la poursuite des citoyens amé-ricains coupables d’évasion. Une forme d’ulti-matum auquel les Chambres finiront par seranger. Il y eut ensuite la mise en consultation

d’une modification du droit pénal fiscal tendantà donner aux autorités cantonales un accès auxdonnées bancaires concernant les contribua-bles en délicatesse avec l’impôt direct sur le re-venu et la fortune. Une idée qui suscite d’oreset déjà des rugissements dans les rangs bour-geois.Une idée aussi qui pose de graves questionsd’application. Car, fédéralisme aidant, l’exer-cice du droit d’accès ne manquerait pas de va-rier d’un canton à l’autre. Quel Etat jouera le

rôle du Delaware aux USA? Zoug qui détientle record helvétique du nombre de boî-

tes aux lettres financières à l’hectare?Obwald dont les pratiques fiscalesparticulières avaient motivé le démé-nagement momentané du contri-

buable et conseiller nationalvaudois Zysiadis? Le Valais,

réputé pour ses interpréta-tions relativement libres

des consignes légalesvenues de la Bernefédérale?Mais nous n’ensommes pas encorelà. Ce dont il s’agit au-

jourd’hui, c’est de la suppression du secretbancaire pour les citoyens américains et, dansun proche avenir, pour les ressortissants despays entrés dans le régime d’une transparenceà géométrie variable, voire de l’échange auto-matique «quand c’est approprié», pour parlercomme le G 20.Certes, il y aura quelques résistances du côtépolitique, et pas seulement chez les parlemen-taires. A toutes fins utiles, la récolte de signa-tures est lancée pour une initiative populairefédérale intitulée «Oui à la protection de lasphère privée» qui reprend l’article 13 de laConstitution fédérale actuelle et en étend la

portée à la sphère financière, notamment audomaine de la fiscalité directe. A nette domi-nante alémanique, le Comité d’initiative de26 membres comporte une majorité d’élus del’UDC (dont le Fribourgeois Jean-FrançoisRime), huit PLR (dont le Genevois ChristianLüscher) et deux PDC. De toute évidence, cetteinitiative vise à influer sur la teneur de la révi-sion annoncée du droit pénal fiscal ou aumoins à en retarder le traitement.Mieux au fait des rapports de force et des évo-lutions imparables, le secteur bancaire résisteen réalité moins que le monde politique. Lesbanquiers suisses savent que, toutes pressionsciblées mises à part, les marchés financierssont désormais globalisés, interdisant touteforme d’isolement volontaire. Ils savent aussique si l’informatique donne la possibilité defaire circuler toutes les données numérisées,elle rend inversement très difficile le contrôlede ces mouvements instantanés et automati-sables – pour ne rien dire du vol ni des trans-missions abusives de documents protégés.Le 20 mai 1984, il y a tout juste 29 ans, 73 %des votants et tous les cantons rejetaient uneinitiative socialiste relativement modérée, dite«contre l’abus du secret bancaire et de la puis-sance des banques». Aujourd’hui, sans vota-tion populaire mais dans la précipitation, laSuisse, toujours pragmatique, s’apprête à en-terrer presque sans regrets un attribut qu’elleprenait pour un atout dont elle n’imaginait paspouvoir se passer. Dans moins de dix ans, etpour autant qu’elle continue d’affirmer sa com-pétitivité par son système de formation, sa ca-pacité d’innovation et le développement de sonéconomie réelle, la Suisse pourra se féliciterd’avoir dû redimensionner son secteur finan-cier.

Yvette Jaggi

Fin de partie, sans fleurs ni couronneCHRONIQUE

2500 personnes ont manifestéle 1er juin à Genève à l’appelde l’Union syndicale suisse(USS) pour une protection effi-cace des représentants du per-sonnel contre le licenciement,pour un droit de grève garantiet le respect des conventionscollectives de travail (CCT).Vania Alleva, vice-présidentede l’USS et coprésidente

d’Unia, a demandé plus de res-pect pour les droits des travail-leurs et travailleuses. Elle a in-vité le Conseil fédéral à faireen sorte que les conventionsde l’Organisation internatio-nale du Travail (OIT) contre leslicenciements antisyndicauxsoient appliquées. Le gouver-nement doit aussi reprendre larévision interrompue du Code

des obligations afin d’amé-liorer la protection contre lelicenciement antisyndical.

L’USS a porté plainteLes manifestants ont dénoncéen particulier le scandale del’hôpital neuchâtelois de laProvidence où 22 employésgrévistes ont été licenciés. Ilss’étaient mis en grève pour

protester contre la résiliationde leur CCT et la dégradationde leurs conditions de travail,des mesures exigées par l’ac-quéreur privé de cet hôpital, legroupe Genolier SA. Ces licen-ciements brutaux violent laConstitution fédérale et lesconventions de l’OIT qui protè-gent les droits syndicaux. Ilsreviennent également à

tourner le droit de grève et àremplacer le partenariat socialpar un diktat. L’USS a portéplainte auprès de l’OIT contrela Suisse parce qu’elle tolèresur son territoire des licen-ciements antisyndicaux etviole de ce fait la conventionn° 98 de l’OIT qu’elle a pour-tant ratifiée.

USS

Basta avec les licenciements antisyndicaux !

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RÉGIONS ......

5contact.sevN° 11/136 juin 2013

Celle-ci consiste à primer uneidée originale dans le but demettre en avant l’entreprise,en termes d’image, de visibi-lité, d’exploitation, recettes ouéconomies. Au premier exer-cice, le succès est déjà remar-quable puisque douze proposi-tions ont été soumises au jury,composé exclusivement d’em-ployés du terrain. Celui-ci atranché pour le projet original« peindre une rame des BVBBasler Verkehrs-Betriebe auxcouleurs et logos CJ ». Cetteidée est à présent une réalité.Il aura fallu près d’une annéede négociations (dès 2009) en-tre la section CJ, la sous-fédé-ration VPT, la présidence SEVet la direction des Chemins defer du Jura pour mener à termecet objectif commun. Le pre-mier fonds est doté de CHF3000.– à disposition des troispremières éditions. Nous som-mes davantage dans la symbo-lique et l’utopie. Le personnelet les syndicalistes peuvent seféliciter de cette initiative, mo-dèle du genre en termes departenariat social. Il s’agit ensomme de démontrer que

l’action syndicales’inscrit totalementdans la défense del’entreprise, à tousles niveaux, et dé-passe le cadre desrevendications par-ticulières de sesmembres.

CJ : impact visuelL’opération un tram« jurassien » pen-dant une année enville de Bâle est surles rails. Depuis lejeudi 2 mai 2013,un tram habillé auxcouleurs des CJ, quisont aussi celles ducanton du Jura, sil-lonne en effet lamétropole rhénaneet cela jusqu’au 30avril 2014. Ce tramcircule sur les li-gnes 1, 3 et 14 dela compagnie BVB,parcours impor-tants situés au cen-tre-ville et passantpar le quartier de la gare cen-trale. Cette action lancée par leCanton du Jura, les Chemins defer du Jura et Jura Tourisme apour but de promouvoir larégion à Bâle. Chaque jour, leslignes empruntées par le tram

« jurassien » transportent envi-ron 126 000 passagers, soitplus de 45 millions en uneannée. Le potentiel de capterde nouveaux clients afin de lesinciter à venir découvrir le Juraet parcourir les lignes ferro-

viaires des CJ est immense etoffre une visibilité exception-nelle pour le canton. A souli-gner qu’un partenariat avecdes acteurs économiques, ins-titutionnels et touristiques ju-rassiens pour renforcer la co-

opération avec Bâle permetd’immobiliser la rame pour desanimations et des promotionsparticulières à l’intérieur ou àl’extérieur du tram.

JFM

La section VPT du Jura(CJ) lançait en 2010l’idée du Prix SEV-CJ.

Une idée qui a fait MouchePartenariat social : l’exemple du Prix SEV-CJ

..

Aurélien Mouche : « Je suis fier que mon syndicat, la section VPT du Jura, ait été l’initiateur de ce concours d’idées ! »

Si le propre de l’actionsyndicale est la défense deses membres, droits etconditions de travail, rien nepeut raisonnablement se fairelors d’une situation délicatede l’entreprise. A fortiori plusune société se porte bien, plusles requêtes syndicales sontlégitimes. Dans le cadre d’unecompagnie de service public,il est parfaitement compré-hensible d’apporter pour toutun chacun sa saine contribu-tion afin de renforcer, déve-lopper et contribuer à uneplus-value de cette entreprise.La crédibilité du partenariatsocial trouve ici toute sa

raison d’être en dépassantl’image de gens revendicatifs,contre-productifs, ou anti-patrons. Au contraire, initierles collaborateurs à s’investirpour valoriser leur entrepriseet renforcer son attractivitédémontre que nous tirons tousà la même corde. Nos intérêtssont bien interdépendants etl’avenir de bonnes relationsentre syndicats et patronspasse par cette prise deconscience. La démonstrationde la section VPT du Juraaurait-elle valeur de test oud’exemple pour d’autres ?

Jean-François Milani

UNE ACTION « SYNDICALE »

Rencontre à Bâle avec AurélienMouche, conducteur aux CJ,l’auteur de la fameuse idée« peindre une rame des BVBBasler Verkehrs-Betriebe auxcouleurs et logos CJ ».

■ Aurélien, comment est néecette idée ?

Subitement autour de la tablede cuisine avec mon frère. Unetelle rame aux couleurs du FCBâle circulait, nous noussommes dit : pourquoi pas lesCJ ? Avec l’ordinateur le projet

était réalisé et pouvait êtreproposé en 2010. Le potentieltouristique venant de Bâlepeut encore se développer. LeJura est à peine à 34 minutesde train de Bâle. Avec un seulchangement de train à Glove-lier, les Franches-Montagnesne sont qu’à 1 heure de trainde Bâle, une fois le pied dansles CJ. L’enjeu est merveilleux.

■ Plus de 2 ans pour concré-tiser ce concept ?

Je pense que c’est inévitable et

inhérent à toute administra-tion. L’essentiel est bien quece projet prenne enfin corps.

■ Un peu de fierté ?Pas autrement. Cela prouveque toute entreprise a intérêtà être à l’écoute de sa base.Beaucoup d’employés cher-chent à amener leur grain desel, la poule aux œufs d’or. Jesuis fier que mon syndicat, lasection VPT du Jura, soit l’ini-tiateur de ce « concoursd’idées » ! JFM

« Une rame aux couleurs du FCBâle circulait, nous nous sommesdit : pourquoi pas les CJ ? »

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6 ACTU contact.sevN° 11/136 juin 2013

D’un côté du ring, il y a legroupe RATP (Régie autonomedes transports parisiens) pré-

sent dans 12 pays et em-ployant plus de 56 000 sala-riés. De l’autre côté du ring il ya le Grand Genève, un terri-toire à cheval sur deux pays etcomptant près de 1 milliond’habitants et 440 000 em-plois. En bons boxeurs com-merciaux, les dirigeants dugroupe RATP observent ceGrand Genève qui ne cesse degrandir et qui pourrait luidonner l’occasion de rem-porter une nouvelle couronne,c’est-à-dire un nouveau mar-ché juteux. Ainsi, la RATP acréé la filiale TP2A, dont elledétient 51% des actions, et lesTransports publics genevois(TPG) en détiennent 49 %. LaTP2A exploite depuis 2002 leréseau de transport collectifdans la région d’Annemasse et

des liaisons transfrontalièresavec Genève (cinq lignes debus, un service de transport àla demande, un service detransport pour personnes àmobilité réduite et une navettegratuite qui connecte les par-kings-relais aux lignes de busdu réseau). TP2A a remportéen 2009 l’appel d’offres pourun nouveau service de bustransfrontalier qui est assurépar la nouvelle filiale Gem’Bus.Dans le cadre d’une rencontreinformelle entre des représen-tants des syndicats SEV et CGTqui s’est tenue le mardi 28 maiprécisément durant la grandemesse de l’UITP, la stratégied’expansion de la RATP a étéévoquée. Jacques Eliez, secré-taire général du syndicat CGT-RATP, a rappelé trois dates clésqui concernent l’ouverture à laconcurrence des transports pu-blics dans la région pari-sienne : 31 décembre 2024,ouverture du marché bus ; 31décembre 2029, ouverture dumarché tramway ; 31 décem-bre 2039, ouverture du marchéRER. « Face à ces échéancesqui vont certainement lui faireperdre des lignes en Ile deFrance, la RATP est déterminée

à conquérir de nouveaux mar-chés à l’étranger. Dans cetteperspective, les dirigeants dugroupe RATP nous ont confirméqu’ils s’intéressent de trèsprès à Genève. »

Non au dumpingChez les employés des TPG, ily a la crainte qu’un uppercutde la RATP ne mette à mal leursconditions sociales et salaria-les. Vincent Leggiero, prési-dent de la section SEV TPG, estcatégorique : « Les gens quitravaillent dans les transportspublics urbains sur le territoiregenevois doivent être payés

aux tarifs des tpg et non à destarifs de dumping. » PourJacques Eliez, il sera néces-saire de multiplier la collabora-tion entre le SEV et la CGT« afin que le personnel destransports publics de nos deuxpays ne fassent pas les frais decette concurrence ».Sur le ring du Grand Genève, lecombat RATP vs TPG ne faitque commencer. Les TPG pour-ront maintenir l’avantage aussilongtemps que l’arbitre – lepouvoir politique cantonal –saura garder son frein contrela libre concurrence.

Alberto Cherubini

La RATP a tenu un standtrès en vue dans le cadredu congrès de l’UITPqui a eu lieu à Genèvedu 26 au 30 mai. Uneprésence qui n’est pasétrangère au dévelop-pement des transportsdans l’agglomérationfranco-valdo-genevoise.Le SEV et la CGT sont dé-terminés à mettre leurgrain de sel syndical encas de venue en force dugroupe RATP dans leGrand Genève.

La RATP lorgnedu côté du Grand Genève

Congrès mondial de l’Union internationale des transports publics (UITP) et exposition Mobility & City Transport

AC

Le groupe RATP est le cinquième leader mondial en transports publics. Son stand à la foire de l’UITP àGenève a été très remarqué.

AC

Vincent Leggiero : « les gensqui travaillent dans les trans-ports publics sur territoire ge-nevois doivent être payés auxtarifs des tpg et non à des ta-rifs de dumping ».

AC

Jacques Eliez, CGT - RATP :« les dirigeants du groupeRATP nous l’ont confirmé au-jourd’hui à Palexpo, ils s’in-téressent de très près à Ge-nève ».

La RATP (Régie autonome des transports parisiens) ce n’est pas que lemétro, les bus et le RER parisiens. En 1998, la RATP a créé sa filialeinternationale sur la base d’un statut privé. Aujourd’hui le groupeRATP exploite des lignes de transports publics bus, ferroviaire,tramway et bien entendu métro, dans 12 pays (Chine, Etats-Unis,Italie, Maroc, Royaume-Uni, Afrique du Sud, Algérie, Brésil, Corée duSud, Inde et bien sûr France). Ses filiales Systra et Xélis mènent desmissions d’ingénierie dans le monde entier. Le chiffre d’affairesannuel du groupe RATP s’élève à 5 milliards d’euros, il emploie 56 000salariés. C’est le 5e groupe mondial de transports publics.

Le groupe RATP

Le Grand Genève est uneagglomération transfrontalièrede près de 1 million d’habi-tants vivant sur ce territoirecomposé de 212 communesréparties en quatre entités : lecanton de Genève, le districtde Nyon, le Pays de Gex etune partie du département dela Haute-Savoie.Outre le développement duréseau de bus et de trams, le

Grand Genève verra la miseen activité en décembre 2017du RER CEVA. Ce RER est undossier qui inquiète le SEV etla CGT. Les deux syndicatsdemandent que l’exploitationdu CEVA soit confiée aux CFFet non à une filiale qui offriraitcertainement de moinsbonnes conditions de travailque l’ex régie fédérale.

AC

LE GRAND GENÈVE

...... 7 ACTU

contact.sevN° 11/136 juin 2013

Le bus 100% électrique TOSAqui fait la navette entre l’aéro-port de Cointrin et Palexpo aincontestablement été l’unedes principales attractions duCongrès mondial de l’UITP. Cebus articulé à grande capacitéa été fabriqué par l’entreprisesoleuroise Hess. ABB Séche-ron SA est le fournisseur de lapropulsion électrique et dusystème de recharge. Contrai-

rement aux trolleybus qui sontalimentés en énergie élec-trique par des lignes de con-tact, le bus TOSA (TrolleybusOptimisation Système Alimen-tation) stocke son énergiedans des batteries qui sont re-chargées aux arrêts par le biaisd’un bras amovible installé surle toit du véhicule ou dans desstations de recharge au sol.

AC

100% électrique !

AC

Le Congrès mondial de l’UITP aconnu son « Swiss Day » lemardi 28 mai. A cette occa-sion, les congressistes ont puparticiper à un colloque qui aréuni des personnalités dumonde des transports en com-mun suisses.C’était l’occasion de revoirBenedikt Weibel, aujourd’huiprésident du conseil d’admi-nistration de l’opérateur ferro-viaire autrichien privé West-bahn. « Une des clés du succèsdu rail passe par une étroitecollaboration entre les fabri-

cants du matériel roulant et lesentreprises ferroviaires, il fautque les délais de livraisonsoient rapides et le matérielfiable », a déclaré l’ancien di-recteur général des CFF.Le directeur de l’OFT PeterFüglistaler, répondant à unequestion d’un congressisteétranger étonné des investis-sements importants effectuéspar les collectivités publiquessuisses pour les transports encommun, a relevé que cet ar-gent n’était pas versé les yeuxfermés, au contraire: « Les

Suisses sont très tatillons, ilsveulent continuellement êtresûrs que l’argent des taxes etdes impôts versé dans lestransports publics soit utilisé àbon escient. La Confédérationconsacre 13,9 % de son bud-get aux transports. »

AC

Sur la photo, de g. à dr.: Mir-jam Bütler, vice-directrice del’UTP; Peter Füglistaler, direc-teur de l’OFT; Urs Hanselmann,directeur de l’UTP; BenediktWeibel, directeur de Westbahn.

La Journée suisse

AC

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6 ACTU contact.sevN° 11/136 juin 2013

D’un côté du ring, il y a legroupe RATP (Régie autonomedes transports parisiens) pré-

sent dans 12 pays et em-ployant plus de 56 000 sala-riés. De l’autre côté du ring il ya le Grand Genève, un terri-toire à cheval sur deux pays etcomptant près de 1 milliond’habitants et 440 000 em-plois. En bons boxeurs com-merciaux, les dirigeants dugroupe RATP observent ceGrand Genève qui ne cesse degrandir et qui pourrait luidonner l’occasion de rem-porter une nouvelle couronne,c’est-à-dire un nouveau mar-ché juteux. Ainsi, la RATP acréé la filiale TP2A, dont elledétient 51% des actions, et lesTransports publics genevois(TPG) en détiennent 49 %. LaTP2A exploite depuis 2002 leréseau de transport collectifdans la région d’Annemasse et

des liaisons transfrontalièresavec Genève (cinq lignes debus, un service de transport àla demande, un service detransport pour personnes àmobilité réduite et une navettegratuite qui connecte les par-kings-relais aux lignes de busdu réseau). TP2A a remportéen 2009 l’appel d’offres pourun nouveau service de bustransfrontalier qui est assurépar la nouvelle filiale Gem’Bus.Dans le cadre d’une rencontreinformelle entre des représen-tants des syndicats SEV et CGTqui s’est tenue le mardi 28 maiprécisément durant la grandemesse de l’UITP, la stratégied’expansion de la RATP a étéévoquée. Jacques Eliez, secré-taire général du syndicat CGT-RATP, a rappelé trois dates clésqui concernent l’ouverture à laconcurrence des transports pu-blics dans la région pari-sienne : 31 décembre 2024,ouverture du marché bus ; 31décembre 2029, ouverture dumarché tramway ; 31 décem-bre 2039, ouverture du marchéRER. « Face à ces échéancesqui vont certainement lui faireperdre des lignes en Ile deFrance, la RATP est déterminée

à conquérir de nouveaux mar-chés à l’étranger. Dans cetteperspective, les dirigeants dugroupe RATP nous ont confirméqu’ils s’intéressent de trèsprès à Genève. »

Non au dumpingChez les employés des TPG, ily a la crainte qu’un uppercutde la RATP ne mette à mal leursconditions sociales et salaria-les. Vincent Leggiero, prési-dent de la section SEV TPG, estcatégorique : « Les gens quitravaillent dans les transportspublics urbains sur le territoiregenevois doivent être payés

aux tarifs des tpg et non à destarifs de dumping. » PourJacques Eliez, il sera néces-saire de multiplier la collabora-tion entre le SEV et la CGT« afin que le personnel destransports publics de nos deuxpays ne fassent pas les frais decette concurrence ».Sur le ring du Grand Genève, lecombat RATP vs TPG ne faitque commencer. Les TPG pour-ront maintenir l’avantage aussilongtemps que l’arbitre – lepouvoir politique cantonal –saura garder son frein contrela libre concurrence.

Alberto Cherubini

La RATP a tenu un standtrès en vue dans le cadredu congrès de l’UITPqui a eu lieu à Genèvedu 26 au 30 mai. Uneprésence qui n’est pasétrangère au dévelop-pement des transportsdans l’agglomérationfranco-valdo-genevoise.Le SEV et la CGT sont dé-terminés à mettre leurgrain de sel syndical encas de venue en force dugroupe RATP dans leGrand Genève.

La RATP lorgnedu côté du Grand Genève

Congrès mondial de l’Union internationale des transports publics (UITP) et exposition Mobility & City Transport

AC

Le groupe RATP est le cinquième leader mondial en transports publics. Son stand à la foire de l’UITP àGenève a été très remarqué.

AC

Vincent Leggiero : « les gensqui travaillent dans les trans-ports publics sur territoire ge-nevois doivent être payés auxtarifs des tpg et non à des ta-rifs de dumping ».

AC

Jacques Eliez, CGT - RATP :« les dirigeants du groupeRATP nous l’ont confirmé au-jourd’hui à Palexpo, ils s’in-téressent de très près à Ge-nève ».

La RATP (Régie autonome des transports parisiens) ce n’est pas que lemétro, les bus et le RER parisiens. En 1998, la RATP a créé sa filialeinternationale sur la base d’un statut privé. Aujourd’hui le groupeRATP exploite des lignes de transports publics bus, ferroviaire,tramway et bien entendu métro, dans 12 pays (Chine, Etats-Unis,Italie, Maroc, Royaume-Uni, Afrique du Sud, Algérie, Brésil, Corée duSud, Inde et bien sûr France). Ses filiales Systra et Xélis mènent desmissions d’ingénierie dans le monde entier. Le chiffre d’affairesannuel du groupe RATP s’élève à 5 milliards d’euros, il emploie 56 000salariés. C’est le 5e groupe mondial de transports publics.

Le groupe RATP

Le Grand Genève est uneagglomération transfrontalièrede près de 1 million d’habi-tants vivant sur ce territoirecomposé de 212 communesréparties en quatre entités : lecanton de Genève, le districtde Nyon, le Pays de Gex etune partie du département dela Haute-Savoie.Outre le développement duréseau de bus et de trams, le

Grand Genève verra la miseen activité en décembre 2017du RER CEVA. Ce RER est undossier qui inquiète le SEV etla CGT. Les deux syndicatsdemandent que l’exploitationdu CEVA soit confiée aux CFFet non à une filiale qui offriraitcertainement de moinsbonnes conditions de travailque l’ex régie fédérale.

AC

LE GRAND GENÈVE

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contact.sevN° 11/136 juin 2013

Le bus 100% électrique TOSAqui fait la navette entre l’aéro-port de Cointrin et Palexpo aincontestablement été l’unedes principales attractions duCongrès mondial de l’UITP. Cebus articulé à grande capacitéa été fabriqué par l’entreprisesoleuroise Hess. ABB Séche-ron SA est le fournisseur de lapropulsion électrique et dusystème de recharge. Contrai-

rement aux trolleybus qui sontalimentés en énergie élec-trique par des lignes de con-tact, le bus TOSA (TrolleybusOptimisation Système Alimen-tation) stocke son énergiedans des batteries qui sont re-chargées aux arrêts par le biaisd’un bras amovible installé surle toit du véhicule ou dans desstations de recharge au sol.

AC

100% électrique !

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Le Congrès mondial de l’UITP aconnu son « Swiss Day » lemardi 28 mai. A cette occa-sion, les congressistes ont puparticiper à un colloque qui aréuni des personnalités dumonde des transports en com-mun suisses.C’était l’occasion de revoirBenedikt Weibel, aujourd’huiprésident du conseil d’admi-nistration de l’opérateur ferro-viaire autrichien privé West-bahn. « Une des clés du succèsdu rail passe par une étroitecollaboration entre les fabri-

cants du matériel roulant et lesentreprises ferroviaires, il fautque les délais de livraisonsoient rapides et le matérielfiable », a déclaré l’ancien di-recteur général des CFF.Le directeur de l’OFT PeterFüglistaler, répondant à unequestion d’un congressisteétranger étonné des investis-sements importants effectuéspar les collectivités publiquessuisses pour les transports encommun, a relevé que cet ar-gent n’était pas versé les yeuxfermés, au contraire: « Les

Suisses sont très tatillons, ilsveulent continuellement êtresûrs que l’argent des taxes etdes impôts versé dans lestransports publics soit utilisé àbon escient. La Confédérationconsacre 13,9 % de son bud-get aux transports. »

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Sur la photo, de g. à dr.: Mir-jam Bütler, vice-directrice del’UTP; Peter Füglistaler, direc-teur de l’OFT; Urs Hanselmann,directeur de l’UTP; BenediktWeibel, directeur de Westbahn.

La Journée suisse

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Page 8: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

......

8 CONGRÈS contact.sevN° 11/136 juin 2013

Jour et nuit vous ga-rantissez aux voya-geurs le bon fonc-

tionnement des transportspublics dans toute la Suisse.Grâce à vous les gens peuventse déplacer. Malgré la diffi-culté de la tâche, vous l’assu-mez de manière responsable.Dès lors, nous pouvons lancerce slogan : pas de Suisse sansle personnel des transportspublics. » En commençant sondiscours en des termes si élo-gieux, Doris Leuthard a flattéle personnel des transportspublics qui travaille dans desconditions toujours plus diffi-ciles dans un contexte écono-mique et social toujours plustendu et conflictuel. La conseil-lère fédérale a cependant re-connu qu’il y a une augmenta-tion de la violence dans lestrains : « Nous ne voulons pasque les trains véhiculent lapeur, nous prenons très au sé-rieux vos soucis. » En ce quiconcerne la sécurité ferro-viaire, la ministre est d’avisque le train reste un moyen detransport très sûr, toutefois ilfaut continuer à améliorer lessystèmes de sécurité.Doris Leuthard ne pouvait pasne pas faire allusion au Finan-cement et aménagement del’infrastructure ferroviaire (FAIF)qui devrait garantir les res-

« sources nécessaires pour ledéveloppement et l’entretiendu réseau. Par contre, Berneveut revoir à la baisse son aideaux entreprises de transportconcessionnaires (ETC) à faiblerentabilité. « Nous devons chan-ger le système de commandedes prestations – a déclaréDoris Leuthard. Le remplace-ment de lignes ferroviaires ré-gionales par un service de busn’aura pas lieu si la couverturedes coûts de la part des pas-

sagers est supérieure à 30 %. »En un premier temps, l’OFTavait laissé comprendre que laviabilité des lignes ferroviairesétait assurée si elles s’auto-finançaient à hauteur d’aumoins 50 %. Une idée qui avaitsuscité une levée de boucliersà travers tout le pays, notam-ment de la part du SEV. La con-seillère fédérale s’est adresséeaux délégués qui ont mani-festé leur désapprobation faceà cette menace de suppression

de lignes ferroviaires: « Si vousvoyez d’autres moyens pourfaire des économies substan-tielles, dites-le-moi. Améliorerl’efficacité des transports pu-blics ne veut pas dire que vousdevrez travailler plus. » Despropos qui ont laissé bon nom-bre de congressistes scepti-ques. Peter Bernet, au nom dela VPT, a remis à Doris Leut-hard une pétition contre lescoupes faites par l’OFT aux ETC(–2,4 % en 2014 et –1 % en

2015). D’un côté on parle depromotion des transports pu-blics, d’autre part on diminueles moyens. « Nous ne voulonspas appauvrir les régions, arépondu Leuthard, mais nousdevons revoir notre systèmede financement parce que c’estaussi une volonté du Parle-ment. »Doris Leuthard a évoqué l’épi-neux thème du transport mar-chandises. Consciente que lesmécaniciens sont confrontés à

Doris Leuthard a rendu hommage au travail effectué par les employés des transports publics qui garan-tissent avec efficacité la mobilité dans notre pays. Giorgio Tuti a profité de la présence de la conseillèrefédérale en charge du Département des transports pour lui rappeler la position du SEV sur certains dos-siers brûlants comme le deuxième tube routier sous le Gothard, la libre concurrence dans les transportspublics et le projet de rentes variables de la Caisse de pensions CFF.

La ministre des transports Doris Leuthard au Congrès du SEV à Berne

« Pas de Suisse sans personneldes transports publics »

« Voyez-vous, Madame la Conseillère fédérale,sur certains points nous avons des positions

totalement divergentes. »Giorgio Tuti, président du SEV

Jörg

Mat

ter

Pascal Fiscalini, vice-présidentcentral de la ZPV, a expliqué àDoris Leuthard pourquoi le SEV etplus particulièrement les sectionstessinoises de notre syndicat sontopposés au percement d’un2e tube routier sous le Gothard.« Nous ne voulons pas êtreenvahis par un trafic quibloquera nos routes déjà

saturées. En 1994, nous avonsapprouvé l’Initiative des Alpeset en 2004 nous avons rejeté lecontre-projet de l’initiativeAvanti. D’une décennie à l’autre,la majorité des Suisses et desTessinois continuent et conti-nueront à être opposés audéveloppement du trafic routiersur l’axe du Gothard. » frg

Pascal Fiscalini : « Le Tessin n’est pas d’accord !»

NON AU DEUXIÈME TUBE

Jörg

Mat

ter

« Doris Leuthard a oublié de rappeler quelques faits plutôt importants. »Daniela Lehmann a commencé la présentation du texte d’orientationsur la politique des transports – domaine dont elle est responsable ausein du SEV – en lançant quelques piques à la conseillère fédérale.« Oubli no 1 : elle a omis de dire que le projet FAIF existe grâce àl’initiative des transports publics lancée par l’ATE et soutenue par leSEV. Une initiative qui a contraint le Conseil fédéral à prendre desmesures pour promouvoir les transports publics. Nous verrons mainte-nant ce que décidera le Conseil national. Oubli no 2 : elle n’a pas ditque le Conseil fédéral veut libérer CFF Cargo de son devoir de garantirun service public afin de rendre l’entreprise plus concurrentielle ; noussommes opposés à cette décision, nous voulons que CFF Cargomaintienne un service de proximité et cesse de mettre la pression surson personnel. Les mises au concours ne sont pas de bonnes idées,parce qu’elles tendent à privatiser les profits et à reporter les pertessur la collectivité. » Daniela Lehmann n’a pas partagé la position deDoris Leuthard sur le doublement du tunnel routier du Gothard : « Undeuxième tube routier augmenterait la capacité et pourrait inciter l’UEà exiger une augmentation du nombre de camions pouvant transiter parl’axe du Gothard ; par ailleurs, l’entretien de ce deuxième tube coûtera25 millions de francs par année. » frg

LES OUBLIS DE LEUTHARD

...... 9 CONGRÈS

contact.sevN° 11/136 juin 2013

des situations toujours plusdifficiles à cause de la concur-rence acharnée que se livrentles opérateurs ferroviaires, laconseillère fédérale a déclaré :« Nous ne voulons pas voir desentreprises privées effectuerdu dumping salarial sur notreréseau. »Au terme du discours de DorisLeuthard, Giorgio Tuti a relevéquelques différences existantentre la politique des trans-ports menée par le Conseil fé-

déral et celle que veut le SEV :« Nous sommes opposés à un2e tube routier sous le Go-thard. Cela saboterait la vo-lonté du peuple suisse detransférer le transit des mar-chandises de la route au rail ;nous combattons la libre con-currence au sein des trans-ports publics parce que noussavons qu’au bout du comptec’est toujours le personnel quien fait les frais. Et puis, Ma-dame la Conseillère fédérale,

laissez-moi vous dire quelquechose qui me reste en traversde la gorge : la Caisse de pen-sions CFF, dont les assuréspaient déjà de leur poche l’as-sainissement, cherche à dimi-nuer ses prestations et à aug-menter l’âge de la retraite.Cela fait des années que cettecaisse ne verse plus le renché-rissement à nos pensionnés. Etmaintenant les CFF aimeraientque le montant des rentes dé-pende de la situation écono-

mique : moins de rente quandles affaires marchent mal et unpeu plus de rentes quand ça vamieux. Le risque de ce modèlede rentes variables, c’est qued’autres caisses de pensionsrisquent de suivre le mouve-ment. Ça ne va pas… Nousavons besoin d’un système derentes fiable et pour défendrece système, je vous garantisque le SEV saura se mobi-liser. »

Françoise Gehring

Jörg

Mat

ter

Doris Leuthard « encerclée » par les délégués de la VPT. En leur nom, leur collègue Peter Bernet a demandé des moyens financiers nécessaires pour le développement destransports publics.

..

Au terme de son intervention,Peter Bernet a offert à laconseillère fédérale le T-shirtnoir de la VPT.

Les mécaniciens ont demandépar le biais d’une résolution quesur le front de la sécurité l’onagisse au niveau des contrôles,de l’entretien et de la préven-tion. Le président central de laLPV Urs Mächler a été trèsclair : « Nous demandons descontrôles systématiques de lapart de l’Office fédéral des

transports pour la sécurité del’exploitation et le respect denotre temps de travail. L’aug-mentation du trafic ferroviairecrée une surcharge du réseau.Nous avons également besoinde mesures plus énergiquescontre toutes les sortesd’agressions envers le per-sonnel. » frg

Urs Mächler : « Sécurité à tous les niveaux »

CONTRÔLE ET PRÉVENTION

egge

rex

Les données concernant lacomposition des trains mar-chandises au départ du nordde l’Europe sont transmisesaux services ferroviaires despays que ces trains traversent.Lorsque ces trains s’arrêtent àla gare marchandises de Bel-linzone, ils sont minutieu-sement contrôlés. Et qu’est-ce

que nos cheminots tessinoisdécouvrent ? Que la composi-tion des trains et la nature des

marchandises transportées necorrespondent pas aux infor-mations transmises au départdes convois. Imaginez les gra-ves problèmes qui pourraientsurvenir en cas d’accidents.Comble du comble, ces chemi-nots risquent de perdre leuremploi car ces contrôles ne se-ront plus exigés par l’Union eu-ropéenne. Angelo Stroppini ademandé à la conseillère fédé-rale de mettre de l’ordre danscette affaire. Doris Leuthard ademandé à Stroppini de luifournir toutes les pièces de cedossier.

frg

Sous le regard inquietde Doris Leuthard, lesecrétaire syndical An-gelo Stroppini a soule-vé un gros problème desécurité.

Maintenir le contrôle des trains

Graves lacunes au niveau de la sécurité des trains marchandises

Jörg

Mat

ter

Stroppini a soulevé un thèmebrûlant.

Page 9: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

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8 CONGRÈS contact.sevN° 11/136 juin 2013

Jour et nuit vous ga-rantissez aux voya-geurs le bon fonc-

tionnement des transportspublics dans toute la Suisse.Grâce à vous les gens peuventse déplacer. Malgré la diffi-culté de la tâche, vous l’assu-mez de manière responsable.Dès lors, nous pouvons lancerce slogan : pas de Suisse sansle personnel des transportspublics. » En commençant sondiscours en des termes si élo-gieux, Doris Leuthard a flattéle personnel des transportspublics qui travaille dans desconditions toujours plus diffi-ciles dans un contexte écono-mique et social toujours plustendu et conflictuel. La conseil-lère fédérale a cependant re-connu qu’il y a une augmenta-tion de la violence dans lestrains : « Nous ne voulons pasque les trains véhiculent lapeur, nous prenons très au sé-rieux vos soucis. » En ce quiconcerne la sécurité ferro-viaire, la ministre est d’avisque le train reste un moyen detransport très sûr, toutefois ilfaut continuer à améliorer lessystèmes de sécurité.Doris Leuthard ne pouvait pasne pas faire allusion au Finan-cement et aménagement del’infrastructure ferroviaire (FAIF)qui devrait garantir les res-

« sources nécessaires pour ledéveloppement et l’entretiendu réseau. Par contre, Berneveut revoir à la baisse son aideaux entreprises de transportconcessionnaires (ETC) à faiblerentabilité. « Nous devons chan-ger le système de commandedes prestations – a déclaréDoris Leuthard. Le remplace-ment de lignes ferroviaires ré-gionales par un service de busn’aura pas lieu si la couverturedes coûts de la part des pas-

sagers est supérieure à 30 %. »En un premier temps, l’OFTavait laissé comprendre que laviabilité des lignes ferroviairesétait assurée si elles s’auto-finançaient à hauteur d’aumoins 50 %. Une idée qui avaitsuscité une levée de boucliersà travers tout le pays, notam-ment de la part du SEV. La con-seillère fédérale s’est adresséeaux délégués qui ont mani-festé leur désapprobation faceà cette menace de suppression

de lignes ferroviaires: « Si vousvoyez d’autres moyens pourfaire des économies substan-tielles, dites-le-moi. Améliorerl’efficacité des transports pu-blics ne veut pas dire que vousdevrez travailler plus. » Despropos qui ont laissé bon nom-bre de congressistes scepti-ques. Peter Bernet, au nom dela VPT, a remis à Doris Leut-hard une pétition contre lescoupes faites par l’OFT aux ETC(–2,4 % en 2014 et –1 % en

2015). D’un côté on parle depromotion des transports pu-blics, d’autre part on diminueles moyens. « Nous ne voulonspas appauvrir les régions, arépondu Leuthard, mais nousdevons revoir notre systèmede financement parce que c’estaussi une volonté du Parle-ment. »Doris Leuthard a évoqué l’épi-neux thème du transport mar-chandises. Consciente que lesmécaniciens sont confrontés à

Doris Leuthard a rendu hommage au travail effectué par les employés des transports publics qui garan-tissent avec efficacité la mobilité dans notre pays. Giorgio Tuti a profité de la présence de la conseillèrefédérale en charge du Département des transports pour lui rappeler la position du SEV sur certains dos-siers brûlants comme le deuxième tube routier sous le Gothard, la libre concurrence dans les transportspublics et le projet de rentes variables de la Caisse de pensions CFF.

La ministre des transports Doris Leuthard au Congrès du SEV à Berne

« Pas de Suisse sans personneldes transports publics »

« Voyez-vous, Madame la Conseillère fédérale,sur certains points nous avons des positions

totalement divergentes. »Giorgio Tuti, président du SEV

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Pascal Fiscalini, vice-présidentcentral de la ZPV, a expliqué àDoris Leuthard pourquoi le SEV etplus particulièrement les sectionstessinoises de notre syndicat sontopposés au percement d’un2e tube routier sous le Gothard.« Nous ne voulons pas êtreenvahis par un trafic quibloquera nos routes déjà

saturées. En 1994, nous avonsapprouvé l’Initiative des Alpeset en 2004 nous avons rejeté lecontre-projet de l’initiativeAvanti. D’une décennie à l’autre,la majorité des Suisses et desTessinois continuent et conti-nueront à être opposés audéveloppement du trafic routiersur l’axe du Gothard. » frg

Pascal Fiscalini : « Le Tessin n’est pas d’accord !»

NON AU DEUXIÈME TUBE

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« Doris Leuthard a oublié de rappeler quelques faits plutôt importants. »Daniela Lehmann a commencé la présentation du texte d’orientationsur la politique des transports – domaine dont elle est responsable ausein du SEV – en lançant quelques piques à la conseillère fédérale.« Oubli no 1 : elle a omis de dire que le projet FAIF existe grâce àl’initiative des transports publics lancée par l’ATE et soutenue par leSEV. Une initiative qui a contraint le Conseil fédéral à prendre desmesures pour promouvoir les transports publics. Nous verrons mainte-nant ce que décidera le Conseil national. Oubli no 2 : elle n’a pas ditque le Conseil fédéral veut libérer CFF Cargo de son devoir de garantirun service public afin de rendre l’entreprise plus concurrentielle ; noussommes opposés à cette décision, nous voulons que CFF Cargomaintienne un service de proximité et cesse de mettre la pression surson personnel. Les mises au concours ne sont pas de bonnes idées,parce qu’elles tendent à privatiser les profits et à reporter les pertessur la collectivité. » Daniela Lehmann n’a pas partagé la position deDoris Leuthard sur le doublement du tunnel routier du Gothard : « Undeuxième tube routier augmenterait la capacité et pourrait inciter l’UEà exiger une augmentation du nombre de camions pouvant transiter parl’axe du Gothard ; par ailleurs, l’entretien de ce deuxième tube coûtera25 millions de francs par année. » frg

LES OUBLIS DE LEUTHARD

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contact.sevN° 11/136 juin 2013

des situations toujours plusdifficiles à cause de la concur-rence acharnée que se livrentles opérateurs ferroviaires, laconseillère fédérale a déclaré :« Nous ne voulons pas voir desentreprises privées effectuerdu dumping salarial sur notreréseau. »Au terme du discours de DorisLeuthard, Giorgio Tuti a relevéquelques différences existantentre la politique des trans-ports menée par le Conseil fé-

déral et celle que veut le SEV :« Nous sommes opposés à un2e tube routier sous le Go-thard. Cela saboterait la vo-lonté du peuple suisse detransférer le transit des mar-chandises de la route au rail ;nous combattons la libre con-currence au sein des trans-ports publics parce que noussavons qu’au bout du comptec’est toujours le personnel quien fait les frais. Et puis, Ma-dame la Conseillère fédérale,

laissez-moi vous dire quelquechose qui me reste en traversde la gorge : la Caisse de pen-sions CFF, dont les assuréspaient déjà de leur poche l’as-sainissement, cherche à dimi-nuer ses prestations et à aug-menter l’âge de la retraite.Cela fait des années que cettecaisse ne verse plus le renché-rissement à nos pensionnés. Etmaintenant les CFF aimeraientque le montant des rentes dé-pende de la situation écono-

mique : moins de rente quandles affaires marchent mal et unpeu plus de rentes quand ça vamieux. Le risque de ce modèlede rentes variables, c’est qued’autres caisses de pensionsrisquent de suivre le mouve-ment. Ça ne va pas… Nousavons besoin d’un système derentes fiable et pour défendrece système, je vous garantisque le SEV saura se mobi-liser. »

Françoise Gehring

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Doris Leuthard « encerclée » par les délégués de la VPT. En leur nom, leur collègue Peter Bernet a demandé des moyens financiers nécessaires pour le développement destransports publics.

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Au terme de son intervention,Peter Bernet a offert à laconseillère fédérale le T-shirtnoir de la VPT.

Les mécaniciens ont demandépar le biais d’une résolution quesur le front de la sécurité l’onagisse au niveau des contrôles,de l’entretien et de la préven-tion. Le président central de laLPV Urs Mächler a été trèsclair : « Nous demandons descontrôles systématiques de lapart de l’Office fédéral des

transports pour la sécurité del’exploitation et le respect denotre temps de travail. L’aug-mentation du trafic ferroviairecrée une surcharge du réseau.Nous avons également besoinde mesures plus énergiquescontre toutes les sortesd’agressions envers le per-sonnel. » frg

Urs Mächler : « Sécurité à tous les niveaux »

CONTRÔLE ET PRÉVENTION

egge

rex

Les données concernant lacomposition des trains mar-chandises au départ du nordde l’Europe sont transmisesaux services ferroviaires despays que ces trains traversent.Lorsque ces trains s’arrêtent àla gare marchandises de Bel-linzone, ils sont minutieu-sement contrôlés. Et qu’est-ce

que nos cheminots tessinoisdécouvrent ? Que la composi-tion des trains et la nature des

marchandises transportées necorrespondent pas aux infor-mations transmises au départdes convois. Imaginez les gra-ves problèmes qui pourraientsurvenir en cas d’accidents.Comble du comble, ces chemi-nots risquent de perdre leuremploi car ces contrôles ne se-ront plus exigés par l’Union eu-ropéenne. Angelo Stroppini ademandé à la conseillère fédé-rale de mettre de l’ordre danscette affaire. Doris Leuthard ademandé à Stroppini de luifournir toutes les pièces de cedossier.

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Sous le regard inquietde Doris Leuthard, lesecrétaire syndical An-gelo Stroppini a soule-vé un gros problème desécurité.

Maintenir le contrôle des trains

Graves lacunes au niveau de la sécurité des trains marchandises

Jörg

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Stroppini a soulevé un thèmebrûlant.

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La rose des vents représentenon seulement une boussolequi indique la route et aide àéviter les vents contraires ren-dant la navigation difficile,mais elle représente éga-lement le temps: le passé, leprésent et le futur. Cetteimage, la rose des vents, résu-me bien l’intervention de Gior-gio Tuti, tournée vers le futur,bien que sachant que la routeest ponctuée de défis, et re-connaissant envers le passéqui a permis de construirel’histoire de ce syndicat, his-toire (dès 1970) relatée dansle livre présenté lors du con-grès.

Renouvellement de la CCT CFFUn bon capitaine doit doncconnaître la route et éviter leséventuels écueils. Comme lesprochaines négociations pourla CCT CFF et CFF Cargo. « En2014, il y aura les négocia-tions pour le renouvellementde la CCT CFF et CFF Cargo, aexpliqué Giorgio Tuti, et ils’agit d’une échéance extrê-mement importante, car cetteCCT a un rôle phare pour tou-tes les entreprises de trans-ports concessionnaires. Lesemployeurs prennent cette CCTcomme point de référence.Nous savons parfaitement queles CFF veulent davantage deflexibilité et des contrats« light », avec les consé-quences que cela comporte.Pour défendre la CCT, a souli-gné le président, nous avonsrenforcé l’équipe qui fera lesnégociations. Et vous savezqu’on doit être prêt à se mobi-liser pour défendre les droitsacquis. »

Dommages du néolibéralismeUn bon capitaine doit aussi sa-voir faire front devant les bour-rasques, actuelles ou immi-nentes, comme celles causéespar la libéralisation, la concur-rence exaspérée et la courseaux économies. « On continueà vanter le système ferroviairesuisse mais que fait l’Unioneuropéenne en même temps ?Au nom de la concurrence, elleveut libéraliser également letrafic Voyageurs et cela sur ledos du personnel. Il y a peu detemps, a raconté Tuti, j’ai vu unmagnifique film de Ken Loachsur le désastre de la privatisa-tion des chemins de fer britan-niques. Nous n’y sommes pasencore mais regardez ce qui sepasse du côté du secteur Car-go, en particulier au BLS, où lepersonnel paie le prix de ceslogiques des directions.On m’a parfois reproché d’êtreidéologique. Ecoutez plutôtcela: le directeur de DB a ad-mis avoir perdu plusieurs mar-chés mais continue à souteniren même temps le fait que laconcurrence est bonne pourles affaires: si ça, ce n’est pasde l’idéologie, dites-moi ceque c’est ! »Le néolibéralisme va éga-lement à contre-courant duservice public, toujours plusminé par la spirale des éco-nomies qui l’affaiblit. « Un ser-vice public digne de ce nom, ainsisté Tuti, garantit des ser-

vices efficaces à toute la com-munauté ainsi qu’aux péri-phéries. Le service public n’estpas seulement un bien de lacommunauté mais contribueaussi à la cohésion sociale.C’est pourquoi le SEV veut ren-forcer ses liens avec les syndi-cats de ce secteur. »

Manifestation du 21 septembreSur la carte des priorités duSEV, il a naturellement aussi lagarantie d’avoir de solidespoints d’accostage en matièrede politique sociale et salaria-le, politique qui doit être corri-gée: depuis 1994, l’évolutiondes salaires en Suisse va dansla fausse direction, favorisantles inégalités. « Les million-

naires ont quadruplé en Suisseet les salaires des managersont augmenté de façon tota-lement démesurée. En Suisse,plus de 400 000 personnes neréussissent pas à vivre avecleur salaire, 300 000 d’entreelles sont des femmes. Dansnotre pays, les femmes conti-nuent à être discriminées. Celaest intolérable. Et c’est uni-quement avec l’introductiond’un salaire minimum légal de22 francs de l’heure que nousarriverons à obtenir une meil-leure équité salariale. »Il faut garantir également uneplus grande justice pour lesretraités: « Avec l’initiativeAVSplus, nous demandons uneaugmentation des rentes de10 % pour tous. Le SEV contri-bue très fortement à la récoltedes signatures. Et sera auxpremiers rangs pour défendrecette idée. Nous le démontre-rons le 21 septembre à Berne,à l’occasion d’une manifesta-tion nationale sur la Place fé-dérale. Nous dénoncerons lemodèle de retraite de la caissede pension des CFF (voir pages6–7) qui veut faire dépendreles rentes des humeurs del’économie. Ils devront prendrenotre avis en ligne de compte.C’est pourquoi il faut renforcernos rangs. Nous serons ainsiplus forts. »

Françoise Gehring/Hes

C’est un président tour-né vers l’avenir qui s’estexprimé devant le Con-grès. Peu avant sa ré-élection à l’unanimité àla tête du SEV, GiorgioTuti a décrit l’environ-nement politique etsyndical et cité unesérie de priorités.

La rose des vents du SEVIntervention de Giorgio Tuti, président du SEV

Giorgio Tuti a été ovationné au moment de son élection.

Paul Rechsteiner, présidentde l’Union syndicale suisse(USS) a souligné une fois deplus: « Le SEV est un pilier dumouvement syndical suisse. Saforce a une grande valeur pournous ». Ceci a réjoui GiorgioTuti, qui souligne inlassa-blement l’importance durecrutement: « La structure desâges dans notre syndicat faitque nous sommes confrontéschaque année à de nombreuxdécès. Afin de combler ces

pertes, nous devons renforcernos efforts en matière derecrutement. Un taux d’organi-sation plus élevé renforce notreposition lors des négociations.Je remercie tous ceux quis’engagent pour cela. Car nousavons encore d’autres défisdevant nous: nous devons nousouvrir vers l’extérieur et nousrenforcer à l’intérieur. Nousallons progresser tousensemble. »

frg / Hes

Rechsteiner : « La force du SEV est importante »

RENFORCER LA BASE

Le Congrès a suivi les recom-mandations de vote du comitéSEV. La durée des mandats dela direction est de quatre ans,de Congrès en Congrès. Gior-gio Tuti a été réélu président(élu lors du Congrès de 2009,auparavant président a.i.), Bar-bara Spalinger vice-présidente(en fonction depuis 2003), Ma-nuel Avallone vice-président(en fonction depuis 2008) etAroldo Cambi administrateurdes finances (en fonction de-puis 2012).La commission de gestion estégalement élue pour quatreans. Comme tous ses membres(élus en 2011) continuaient, iln’y avait pas de nouveau mem-bre à élire. Sa composition:Kurt Wüger (BAU, président),Brigitte Geser (PV, vice-prési-dente), Werner Graf (RPV), FritzAebi (LPV) et Rolf Feier (VPV).Rexhep Berisha, membre sup-pléant (membre de la commis-sion migration), a quitté safonction et Nani Moras a étéélue membre suppléante(membre de la commission mi-gration mais également soute-nue par les commissions desfemmes et des jeunes) ainsique Bruno Senn (TS).

Pondération des voix: ça continueLa sous-fédération TS deman-dait dans une proposition demodifier la pondération desvoix des sous-fédérations ausein du comité: au lieu d’unepondération comme pour ledroit de vote des actionnaires,en fonction du nombre demembres, chaque sous-fédéra-tion aurait eu deux voix. Plu-sieurs orateurs se sont pronon-cés contre cette proposition(notamment ceux des sous-fé-dérations qui comptent le plusde membres) et la propositiona été refusée très clairement.

pan/Hes

■ Elections

La direction du SEV aété réélue, comme onpouvait s’y attendre. Lanouvelle réglementa-tion sur le droit de voteau sein du comité n’aelle pas recueilli la ma-jorité.

Réélection dela direction

CONGRÈS ......

10contact.sevN° 11/136 juin 2013

Né en 1935 à Lucerne, ayantgrandi à Olten et fils de chemi-not, Peter Bichsel a d’abordenseigné à l’école primaireavant de devenir conseillerpersonnel du conseiller fédéralWilly Ritschard de 1974 à1981, dont il était un ami,comme il était ami égalementde l’écrivain Max Frisch. Il apublié de nombreuses œuvres,dont les « Histoires pour en-fants », particulièrement ap-préciées. Giorgio Tuti a, danssa présentation de l’écrivain,rappelé que c’est ce livre-là, lusur les bancs d’école, qui lui afait connaître Peter Bichsel.Nous publions ici une versionabrégée du discours de l’écri-vain.

Olten et les chemins de ferVous devez savoir que je suisd’Olten. Mon père travaillaitaux Ateliers CFF, qui étaientpour tous les Ateliers, toutsimplement, car Olten était for-cément associée aux « che-mins de fer » et nous étionstous très fiers d’être « le »nœud ferroviaire de Suisse.Les lignes de chemins de ferdu monde s’y croisaient, on ychangeait de train. Mon pèren’était pas le seul cheminot. Ilsl’étaient tous dans la famille,les voisins l’étaient, les amisd’école aussi venaient de cemonde-là. Nous étions tousdes cheminots, fiers de fairepartie de cette grande commu-nauté. On se pavanait avec lacarte brune, qui donnait droit àdes billets à prix réduit au che-minot et à toute sa famille, onla portait avec fierté, c’était

une carte qui nous légitimait.Une carte de membre de cettegrande communauté qu’on ap-pelle aujourd’hui, à juste titremais un peu sommairement,les transports publics. Untransport qui n’est pas uni-quement public, qui ne lie passeulement les villages, maisqui met, quotidiennement,plein d’individus en contact.Aujourd’hui encore, je paie

mon abonnement général com-me si je prenais ma carte demembre à une communauté àlaquelle j’espère appartenir.Dans le train, je me sens parmiles miens et je serais très tristesi je ne payais plus cette cartede membre, si pour une raisonou une autre, je ne pouvaisplus prendre le train.

Instrument de paixWalt Withman, un des pères dela littérature moderne nord-américaine, a dédié un grandpoème aux chemins de fer, ins-trument de paix mondiale quiunit le monde, les nations etles villages par les rails. Cesont les chemins de fer qui ontpermis à l’Amérique d’être réu-nie, à la côte est d’être liée à lacôte ouest. De créer une com-munauté qui a permis aux im-migrants de partout dans lemonde de se retrouver et dedevenir Américains. C’est uneAmérique dans laquelle je n’aipas pu vivre. Je suis arrivédans une Amérique où les che-mins de fer périclitaient, le lienest–ouest n’existait déjà plus,

les rails étaient inutilisables etla population divisée en ghet-tos pour les pauvres et ghettospour les riches et la commu-nauté déjà privatisée.Nous avons dû malheureu-sement assister à la dispari-tion du rêve de Whitman, auxréactions de peur et de mé-fiance durant le processus derapprochement des nations etavons dû constater que le tou-

risme global ne contribuait ab-solument en rien à la paix dansle monde. La majeure partie denos immigrés venaient juste-ment de nos destinations devacances préférées: Italie, Es-pagne, Turquie, Yougoslavie.Mais chez nous ils n’ont trouvéque la peur et la méfiance. Jeme souviens des discussions àla radio, à la télévision et entreamis en Amérique, après degraves émeutes raciales il y aune trentaine d’années: tousparlaient d’intégrer les per-sonnes de couleur. Je me de-mandais alors et je demandaisà mes amis américains dansquelles associations, quelsghettos, quelles communautésprivatisées ils comptaient lesintégrer.Je suis mal à l’aise quand onparle d’intégration. Ce mot re-vient de plus en plus à uneobligation, aussi en Suisse: cesont les autres qui nous doi-vent quelque chose, qui doi-vent apprendre notre langue.Mais pour parler avec qui, avecnous? Et où donc? Où sontdonc ces lieux où nous pou-

vons tous nous retrouver? Cen’est pas un hasard si les mar-ginaux se retrouvent à la gare.Ce n’est pas un hasard que cene soit pas dans les aéroports.Je suis nostalgique, et ça mefait peur quand je vois que lesgares tentent maintenantd’imiter les aéroports. Ça, c’estaussi une sacrée « trouvaille »de nos grands managers.

La disparition de lacommunauté...En Europe également, la com-munauté est en train de dispa-raître. On ne se rencontre pluschez le laitier, ni le samedichez le coiffeur, ni dans lestavernes enfumées devenuesdes restaurants chics pour ri-ches étrangers. On ne se re-trouve plus non plus sur la

place du village. La commu-nauté devient de plus en plusune société de « soirées pri-vées » où on se retrouve entrenous et non plus entre tous.C’est une tendance générale,pas seulement en Suisse, quepersonne n’a désirée, mais quiexiste.

... et de la démocratieEt j’ai bien peur que la démo-cratie ne puisse pas existersans la communauté, sanscette sensation de vivre en-semble, d’appartenance aumême monde. Notre démocra-tie vient d’une époque, 1848,durant laquelle les commu-nautés étaient une chose natu-relle. Une année avant, en1847, la première ligne ferro-viaire était réalisée, la lignedes petits pains espagnols.Les chemins de fer et la démo-cratie se sont développés côteà côte et les transports publicssont la contribution des pou-voirs politiques à la commu-nauté. Une communauté que« je vis » encore dans le train,en deuxième classe, avec ceuxqui résident dans ce pays, in-telligents ou stupides, arro-gants ou modestes, beaux ou

moches. Je rencontre les gensavec qui je peux vivre la démo-cratie, née à une époque où lacommunauté était une évi-dence. Les transports publicssont un des derniers témoinsde cette évidence. Le transportpour le public est un ins-trument démocratique et lemorcellement de la société enpetits ghettos, le retrait de lacommunauté dans la sphèreprivée risquent de compromet-tre l’attitude démocratique.Il y a sûrement d’autres motiva-tions à sauvegarder les trans-ports publics et je sais bienqu’il y a des transports publicségalement là où la démocratieest absente. Mais je reste con-vaincu que le destin de la dé-mocratie est étroitement lié auxchemins de fer.

La communauté, c’est vousC’est vous, le personnel, quicrée cette communauté. L’en-gagement et la cordialité dupersonnel des trains me sur-prend encore toujours. Je mesouviens d’une fois, il y aquelques années, dans le trainentre Zurich et Soleure. Il yavait beaucoup de retard, avecdes arrêts sans cesse. Le per-sonnel avait alors réussi àtransformer l’énervement desvoyageurs en un moment deconvivialité, où chaque voya-geur avait envie de parler avecson voisin, tant et si bien quecelui qui arrivait à destinationregrettait presque de ne paspouvoir continuer le voyage. Jene veux pas vanter les retards,mais simplement expliquer quele train est un lieu de rencontre.Je vous remercie pour cela,pour votre contribution à unecommunauté qui risque de dis-paraître. Les chemins de fer, cene sont pas seulement les railsou le matériel roulant. Les che-mins de fer, c’est vous, et per-mettez-moi de vous demandersi vous m’acceptez parmi vous.Je viens d’Olten, ville de chemi-nots.

Le Congrès 2013 a vécuun moment bien parti-culier lors de l’interven-tion de Peter Bichsel,écrivain, intellectuel etpoliticien reconnu, qui aapporté un témoignaged’amitié touchant en-vers le monde des che-mins de fer, les chemi-nots et l’ensemble dupersonnel des trans-ports publics.

Peter Bichsel: « Je suis un des vôtres »Le célèbre écrivain originaire d’Olten, centre historique des chemins de fer, a conquis toute l’assemblée

«Nous étions tous des cheminots, fiers de fairepartie de cette grande communauté.»

«Les chemins de fer, c’est vous, et permettez-moide vous demander si vous m’acceptez parmi vous. Jeviens d’Olten, ville de cheminots.»

CONGRÈS

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contact.sevN° 11/136 juin 2013

Page 11: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

La rose des vents représentenon seulement une boussolequi indique la route et aide àéviter les vents contraires ren-dant la navigation difficile,mais elle représente éga-lement le temps: le passé, leprésent et le futur. Cetteimage, la rose des vents, résu-me bien l’intervention de Gior-gio Tuti, tournée vers le futur,bien que sachant que la routeest ponctuée de défis, et re-connaissant envers le passéqui a permis de construirel’histoire de ce syndicat, his-toire (dès 1970) relatée dansle livre présenté lors du con-grès.

Renouvellement de la CCT CFFUn bon capitaine doit doncconnaître la route et éviter leséventuels écueils. Comme lesprochaines négociations pourla CCT CFF et CFF Cargo. « En2014, il y aura les négocia-tions pour le renouvellementde la CCT CFF et CFF Cargo, aexpliqué Giorgio Tuti, et ils’agit d’une échéance extrê-mement importante, car cetteCCT a un rôle phare pour tou-tes les entreprises de trans-ports concessionnaires. Lesemployeurs prennent cette CCTcomme point de référence.Nous savons parfaitement queles CFF veulent davantage deflexibilité et des contrats« light », avec les consé-quences que cela comporte.Pour défendre la CCT, a souli-gné le président, nous avonsrenforcé l’équipe qui fera lesnégociations. Et vous savezqu’on doit être prêt à se mobi-liser pour défendre les droitsacquis. »

Dommages du néolibéralismeUn bon capitaine doit aussi sa-voir faire front devant les bour-rasques, actuelles ou immi-nentes, comme celles causéespar la libéralisation, la concur-rence exaspérée et la courseaux économies. « On continueà vanter le système ferroviairesuisse mais que fait l’Unioneuropéenne en même temps ?Au nom de la concurrence, elleveut libéraliser également letrafic Voyageurs et cela sur ledos du personnel. Il y a peu detemps, a raconté Tuti, j’ai vu unmagnifique film de Ken Loachsur le désastre de la privatisa-tion des chemins de fer britan-niques. Nous n’y sommes pasencore mais regardez ce qui sepasse du côté du secteur Car-go, en particulier au BLS, où lepersonnel paie le prix de ceslogiques des directions.On m’a parfois reproché d’êtreidéologique. Ecoutez plutôtcela: le directeur de DB a ad-mis avoir perdu plusieurs mar-chés mais continue à souteniren même temps le fait que laconcurrence est bonne pourles affaires: si ça, ce n’est pasde l’idéologie, dites-moi ceque c’est ! »Le néolibéralisme va éga-lement à contre-courant duservice public, toujours plusminé par la spirale des éco-nomies qui l’affaiblit. « Un ser-vice public digne de ce nom, ainsisté Tuti, garantit des ser-

vices efficaces à toute la com-munauté ainsi qu’aux péri-phéries. Le service public n’estpas seulement un bien de lacommunauté mais contribueaussi à la cohésion sociale.C’est pourquoi le SEV veut ren-forcer ses liens avec les syndi-cats de ce secteur. »

Manifestation du 21 septembreSur la carte des priorités duSEV, il a naturellement aussi lagarantie d’avoir de solidespoints d’accostage en matièrede politique sociale et salaria-le, politique qui doit être corri-gée: depuis 1994, l’évolutiondes salaires en Suisse va dansla fausse direction, favorisantles inégalités. « Les million-

naires ont quadruplé en Suisseet les salaires des managersont augmenté de façon tota-lement démesurée. En Suisse,plus de 400 000 personnes neréussissent pas à vivre avecleur salaire, 300 000 d’entreelles sont des femmes. Dansnotre pays, les femmes conti-nuent à être discriminées. Celaest intolérable. Et c’est uni-quement avec l’introductiond’un salaire minimum légal de22 francs de l’heure que nousarriverons à obtenir une meil-leure équité salariale. »Il faut garantir également uneplus grande justice pour lesretraités: « Avec l’initiativeAVSplus, nous demandons uneaugmentation des rentes de10 % pour tous. Le SEV contri-bue très fortement à la récoltedes signatures. Et sera auxpremiers rangs pour défendrecette idée. Nous le démontre-rons le 21 septembre à Berne,à l’occasion d’une manifesta-tion nationale sur la Place fé-dérale. Nous dénoncerons lemodèle de retraite de la caissede pension des CFF (voir pages6–7) qui veut faire dépendreles rentes des humeurs del’économie. Ils devront prendrenotre avis en ligne de compte.C’est pourquoi il faut renforcernos rangs. Nous serons ainsiplus forts. »

Françoise Gehring/Hes

C’est un président tour-né vers l’avenir qui s’estexprimé devant le Con-grès. Peu avant sa ré-élection à l’unanimité àla tête du SEV, GiorgioTuti a décrit l’environ-nement politique etsyndical et cité unesérie de priorités.

La rose des vents du SEVIntervention de Giorgio Tuti, président du SEV

Giorgio Tuti a été ovationné au moment de son élection.

Paul Rechsteiner, présidentde l’Union syndicale suisse(USS) a souligné une fois deplus: « Le SEV est un pilier dumouvement syndical suisse. Saforce a une grande valeur pournous ». Ceci a réjoui GiorgioTuti, qui souligne inlassa-blement l’importance durecrutement: « La structure desâges dans notre syndicat faitque nous sommes confrontéschaque année à de nombreuxdécès. Afin de combler ces

pertes, nous devons renforcernos efforts en matière derecrutement. Un taux d’organi-sation plus élevé renforce notreposition lors des négociations.Je remercie tous ceux quis’engagent pour cela. Car nousavons encore d’autres défisdevant nous: nous devons nousouvrir vers l’extérieur et nousrenforcer à l’intérieur. Nousallons progresser tousensemble. »

frg / Hes

Rechsteiner : « La force du SEV est importante »

RENFORCER LA BASE

Le Congrès a suivi les recom-mandations de vote du comitéSEV. La durée des mandats dela direction est de quatre ans,de Congrès en Congrès. Gior-gio Tuti a été réélu président(élu lors du Congrès de 2009,auparavant président a.i.), Bar-bara Spalinger vice-présidente(en fonction depuis 2003), Ma-nuel Avallone vice-président(en fonction depuis 2008) etAroldo Cambi administrateurdes finances (en fonction de-puis 2012).La commission de gestion estégalement élue pour quatreans. Comme tous ses membres(élus en 2011) continuaient, iln’y avait pas de nouveau mem-bre à élire. Sa composition:Kurt Wüger (BAU, président),Brigitte Geser (PV, vice-prési-dente), Werner Graf (RPV), FritzAebi (LPV) et Rolf Feier (VPV).Rexhep Berisha, membre sup-pléant (membre de la commis-sion migration), a quitté safonction et Nani Moras a étéélue membre suppléante(membre de la commission mi-gration mais également soute-nue par les commissions desfemmes et des jeunes) ainsique Bruno Senn (TS).

Pondération des voix: ça continueLa sous-fédération TS deman-dait dans une proposition demodifier la pondération desvoix des sous-fédérations ausein du comité: au lieu d’unepondération comme pour ledroit de vote des actionnaires,en fonction du nombre demembres, chaque sous-fédéra-tion aurait eu deux voix. Plu-sieurs orateurs se sont pronon-cés contre cette proposition(notamment ceux des sous-fé-dérations qui comptent le plusde membres) et la propositiona été refusée très clairement.

pan/Hes

■ Elections

La direction du SEV aété réélue, comme onpouvait s’y attendre. Lanouvelle réglementa-tion sur le droit de voteau sein du comité n’aelle pas recueilli la ma-jorité.

Réélection dela direction

CONGRÈS ......

10contact.sevN° 11/136 juin 2013

Né en 1935 à Lucerne, ayantgrandi à Olten et fils de chemi-not, Peter Bichsel a d’abordenseigné à l’école primaireavant de devenir conseillerpersonnel du conseiller fédéralWilly Ritschard de 1974 à1981, dont il était un ami,comme il était ami égalementde l’écrivain Max Frisch. Il apublié de nombreuses œuvres,dont les « Histoires pour en-fants », particulièrement ap-préciées. Giorgio Tuti a, danssa présentation de l’écrivain,rappelé que c’est ce livre-là, lusur les bancs d’école, qui lui afait connaître Peter Bichsel.Nous publions ici une versionabrégée du discours de l’écri-vain.

Olten et les chemins de ferVous devez savoir que je suisd’Olten. Mon père travaillaitaux Ateliers CFF, qui étaientpour tous les Ateliers, toutsimplement, car Olten était for-cément associée aux « che-mins de fer » et nous étionstous très fiers d’être « le »nœud ferroviaire de Suisse.Les lignes de chemins de ferdu monde s’y croisaient, on ychangeait de train. Mon pèren’était pas le seul cheminot. Ilsl’étaient tous dans la famille,les voisins l’étaient, les amisd’école aussi venaient de cemonde-là. Nous étions tousdes cheminots, fiers de fairepartie de cette grande commu-nauté. On se pavanait avec lacarte brune, qui donnait droit àdes billets à prix réduit au che-minot et à toute sa famille, onla portait avec fierté, c’était

une carte qui nous légitimait.Une carte de membre de cettegrande communauté qu’on ap-pelle aujourd’hui, à juste titremais un peu sommairement,les transports publics. Untransport qui n’est pas uni-quement public, qui ne lie passeulement les villages, maisqui met, quotidiennement,plein d’individus en contact.Aujourd’hui encore, je paie

mon abonnement général com-me si je prenais ma carte demembre à une communauté àlaquelle j’espère appartenir.Dans le train, je me sens parmiles miens et je serais très tristesi je ne payais plus cette cartede membre, si pour une raisonou une autre, je ne pouvaisplus prendre le train.

Instrument de paixWalt Withman, un des pères dela littérature moderne nord-américaine, a dédié un grandpoème aux chemins de fer, ins-trument de paix mondiale quiunit le monde, les nations etles villages par les rails. Cesont les chemins de fer qui ontpermis à l’Amérique d’être réu-nie, à la côte est d’être liée à lacôte ouest. De créer une com-munauté qui a permis aux im-migrants de partout dans lemonde de se retrouver et dedevenir Américains. C’est uneAmérique dans laquelle je n’aipas pu vivre. Je suis arrivédans une Amérique où les che-mins de fer périclitaient, le lienest–ouest n’existait déjà plus,

les rails étaient inutilisables etla population divisée en ghet-tos pour les pauvres et ghettospour les riches et la commu-nauté déjà privatisée.Nous avons dû malheureu-sement assister à la dispari-tion du rêve de Whitman, auxréactions de peur et de mé-fiance durant le processus derapprochement des nations etavons dû constater que le tou-

risme global ne contribuait ab-solument en rien à la paix dansle monde. La majeure partie denos immigrés venaient juste-ment de nos destinations devacances préférées: Italie, Es-pagne, Turquie, Yougoslavie.Mais chez nous ils n’ont trouvéque la peur et la méfiance. Jeme souviens des discussions àla radio, à la télévision et entreamis en Amérique, après degraves émeutes raciales il y aune trentaine d’années: tousparlaient d’intégrer les per-sonnes de couleur. Je me de-mandais alors et je demandaisà mes amis américains dansquelles associations, quelsghettos, quelles communautésprivatisées ils comptaient lesintégrer.Je suis mal à l’aise quand onparle d’intégration. Ce mot re-vient de plus en plus à uneobligation, aussi en Suisse: cesont les autres qui nous doi-vent quelque chose, qui doi-vent apprendre notre langue.Mais pour parler avec qui, avecnous? Et où donc? Où sontdonc ces lieux où nous pou-

vons tous nous retrouver? Cen’est pas un hasard si les mar-ginaux se retrouvent à la gare.Ce n’est pas un hasard que cene soit pas dans les aéroports.Je suis nostalgique, et ça mefait peur quand je vois que lesgares tentent maintenantd’imiter les aéroports. Ça, c’estaussi une sacrée « trouvaille »de nos grands managers.

La disparition de lacommunauté...En Europe également, la com-munauté est en train de dispa-raître. On ne se rencontre pluschez le laitier, ni le samedichez le coiffeur, ni dans lestavernes enfumées devenuesdes restaurants chics pour ri-ches étrangers. On ne se re-trouve plus non plus sur la

place du village. La commu-nauté devient de plus en plusune société de « soirées pri-vées » où on se retrouve entrenous et non plus entre tous.C’est une tendance générale,pas seulement en Suisse, quepersonne n’a désirée, mais quiexiste.

... et de la démocratieEt j’ai bien peur que la démo-cratie ne puisse pas existersans la communauté, sanscette sensation de vivre en-semble, d’appartenance aumême monde. Notre démocra-tie vient d’une époque, 1848,durant laquelle les commu-nautés étaient une chose natu-relle. Une année avant, en1847, la première ligne ferro-viaire était réalisée, la lignedes petits pains espagnols.Les chemins de fer et la démo-cratie se sont développés côteà côte et les transports publicssont la contribution des pou-voirs politiques à la commu-nauté. Une communauté que« je vis » encore dans le train,en deuxième classe, avec ceuxqui résident dans ce pays, in-telligents ou stupides, arro-gants ou modestes, beaux ou

moches. Je rencontre les gensavec qui je peux vivre la démo-cratie, née à une époque où lacommunauté était une évi-dence. Les transports publicssont un des derniers témoinsde cette évidence. Le transportpour le public est un ins-trument démocratique et lemorcellement de la société enpetits ghettos, le retrait de lacommunauté dans la sphèreprivée risquent de compromet-tre l’attitude démocratique.Il y a sûrement d’autres motiva-tions à sauvegarder les trans-ports publics et je sais bienqu’il y a des transports publicségalement là où la démocratieest absente. Mais je reste con-vaincu que le destin de la dé-mocratie est étroitement lié auxchemins de fer.

La communauté, c’est vousC’est vous, le personnel, quicrée cette communauté. L’en-gagement et la cordialité dupersonnel des trains me sur-prend encore toujours. Je mesouviens d’une fois, il y aquelques années, dans le trainentre Zurich et Soleure. Il yavait beaucoup de retard, avecdes arrêts sans cesse. Le per-sonnel avait alors réussi àtransformer l’énervement desvoyageurs en un moment deconvivialité, où chaque voya-geur avait envie de parler avecson voisin, tant et si bien quecelui qui arrivait à destinationregrettait presque de ne paspouvoir continuer le voyage. Jene veux pas vanter les retards,mais simplement expliquer quele train est un lieu de rencontre.Je vous remercie pour cela,pour votre contribution à unecommunauté qui risque de dis-paraître. Les chemins de fer, cene sont pas seulement les railsou le matériel roulant. Les che-mins de fer, c’est vous, et per-mettez-moi de vous demandersi vous m’acceptez parmi vous.Je viens d’Olten, ville de chemi-nots.

Le Congrès 2013 a vécuun moment bien parti-culier lors de l’interven-tion de Peter Bichsel,écrivain, intellectuel etpoliticien reconnu, qui aapporté un témoignaged’amitié touchant en-vers le monde des che-mins de fer, les chemi-nots et l’ensemble dupersonnel des trans-ports publics.

Peter Bichsel: « Je suis un des vôtres »Le célèbre écrivain originaire d’Olten, centre historique des chemins de fer, a conquis toute l’assemblée

«Nous étions tous des cheminots, fiers de fairepartie de cette grande communauté.»

«Les chemins de fer, c’est vous, et permettez-moide vous demander si vous m’acceptez parmi vous. Jeviens d’Olten, ville de cheminots.»

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Page 12: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

Souvenirs du Congrès Quelques photos des deux journées in-tenses du Congrès SEV, avec comme pointsforts la venue de la Conseillère fédérale Do-ris Leuthard et le discours de l’écrivain Pe-ter Bichsel. C’est Flurin Caviezel, acteur etcabarettiste grison, qui a fait office de filrouge tout au long de la première journéede Congrès, s’exprimant aussi bien en pa-roles qu’en musique.

Rédacteurs ayant participé à ce numérospécial Congrès:Peter Anliker, Alberto Cherubini, MarkusFischer, Françoise Gehring et Peter Moor(textes), ainsi qu’Alexander Egger et JörgMatter (photos).

CONGRÈS ......

12contact.sevN° 11/136 juin 2013 CONGRÈS

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Page 13: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

Souvenirs du Congrès Quelques photos des deux journées in-tenses du Congrès SEV, avec comme pointsforts la venue de la Conseillère fédérale Do-ris Leuthard et le discours de l’écrivain Pe-ter Bichsel. C’est Flurin Caviezel, acteur etcabarettiste grison, qui a fait office de filrouge tout au long de la première journéede Congrès, s’exprimant aussi bien en pa-roles qu’en musique.

Rédacteurs ayant participé à ce numérospécial Congrès:Peter Anliker, Alberto Cherubini, MarkusFischer, Françoise Gehring et Peter Moor(textes), ainsi qu’Alexander Egger et JörgMatter (photos).

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Page 14: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

Le témoignage d’une contrô-leuse victime d’une agression,lu par la collègue Sabrina Tess-mer, a été salué par le congrèspar une standing ovation. Unehistoire d’agression parmi tantd’autres. La coupe est pleine.Claude Gaille, président de lasection ZPV Léman, en saitquelque chose, lui qui se batdepuis des années contre lesagressions dans les trains. Unphénomène qui s’amplifie, en-gendrant de l’insécurité. Lesvictimes d’actes de violencesouffrent souvent dans unecertaine solitude. En présen-

tant la résolution « Protectioncontre le licenciement et priseen charge par l’assurance-acci-dents lors d’agressions »,Claude Gaille a insisté sur lanécessité d’obtenir une solideprotection contre le licen-ciement. Il a illustré ses pro-pos par des exemples concretsde collègues victimes d’agres-sion durant ces cinq dernièresannées. Gaille a rappelé que lepersonnel des trains, toutcomme celui qui travaille dansles gares, est de plus en plussouvent exposé aux agres-sions qui engendrent non seu-lement des blessures phy-siques, mais aussi psychiques.« Et comme si cela ne suffisaitpas – souligne Gaille – il y ades victimes qui subissent plu-

sieurs revers après avoir étéagressées : diminution des re-venus et de leur capacité detravail, voire risque de licen-ciement. » Parallèlement, laSuva essaie toujours de fairepasser les conséquencesd’une agression sous le régime

de l’assurance-maladie plutôtque de celui de l’assurance-accidents, ce qui engendred’ultérieures pertes de salaire.Voilà pourquoi la ZPV de-mande que les agents victimesd’agressions puissent bénéfi-cier de la pleine protection

contre le licenciement. Une de-mande appuyée par Johan Painqui est monté à la tribune aunom de la VPT. Les consé-quences sur le plan de la santépsychique et physique décou-lant d’une agression doiventêtre considérées par la Suvacomme les conséquences d’unaccident professionnel et nond’une maladie.Dans son intervention, le pré-sident Giorgio Tuti a qualifiéde « situation aberrante » cetteviolence commise contre lepersonnel des transports pu-blics. « Devoir aller travailleren ayant la peur au ventre esttout simplement inacceptable.La lutte contre ce phénomèneest et restera une priorité pourle SEV. » frg

Insultes et violence : ça suffit !Agressions contre le personnel : il faut renforcer les mesures de protection

La ZPV demande desmesures concrètes avecle soutien incondition-nel de la VPT.

Alex

ande

r Egg

er

Claude Gaille, président de la section ZPV Léman.

■ … pour la protection du per-sonnel face aux agressions(voir ci-dessous): on sollicitepour cela les entreprises maisaussi la Confédération, lescantons et les communes;■ … pour la sécurité au travailet la prévention des accidents:on ne peut pas économiser surle dos de la sécurité au travail.La pression, le stress et laflexibilisation augmentent les

risques d’accidents et de mala-dies. Les entreprises doiventprendre les mesures adaptéesen matière de protection (parex. les vêtements, les direc-tives, des places de travail er-gonomiques) et elles doiventformer suffisamment leur per-sonnel. Avec la campagne « 10heures, ça suffit ! », le SEV meten garde contre des tours deservice d’amplitude beaucouptrop grande. Après avoir réaliséun sondage sur la santé auprèsdu personnel des trains, le SEVa également étudié le stressdans les Ateliers CFF.■ … pour des conditions detravail adaptées selon l’âge etdes modèles de retraite antici-pée accessibles à tous: tousles collaborateurs devraientpouvoir prendre leur retraitedans la dignité. Ce n’est pastoujours le cas, surtout dansdes professions physiquementpénibles. Le SEV demande desmodèles de carrière adaptés,des places de travail protégéeset des modèles de retraite anti-cipée ou partielle. Fi/Hes

Texte d’orientation sur la protection de la santé et la sécurité au travail

Retraite flexible pour tousLe SEV lutte aux côtésdes commissions dupersonnel...

Alex

ande

r Egg

er

Valérie Solano, secrétaire syn-dicale, a présenté le sondagesur le stress dans les AteliersCFF (voir contact.sev n° 10).

Le Congrès a adopté cinq nou-velles propositions demandant auSEV de négocier avec les em-ployeurs des modèles de retraiteanticipée attractifs:

■ La section ZPV-Lucerne de-mandait dans sa propositionK13.005 de négocier avec les CFF« des modèles de mises à la re-traite sociaux, équilibrés et finan-cièrement supportables pour lepersonnel ». Car « les augmenta-tions constantes de la producti-vité de ces dernières années sup-portées par le personnel doiventpermettre aux CFF d’offrir dessolutions attractives et financiè-rement équilibrées ». « Il fautveiller à ce que des modèles demises à la retraite sans majora-tion de coût puissent être offertsau personnel des échelons sala-riaux inférieurs et au personnelavec un service irrégulier. »

■ La RPV Lausanne demandaitdans sa proposition K13.006, le

droit à une mise à la retraite à62 ans pour le personnel qui tra-vaille à la manœuvre. Un collèguede Travaux a demandé d’étendrela demande au personnel de Tra-vaux et à tous ceux qui ont desconditions de travail pénibles. LeCongrès a accepté la propositionavec ce changement.

■ La VPT Lausanne–Echal-lens–Bercher demandait danssa proposition K13.007 des possi-bilités de mises à la retraite anti-cipée à partir de 60 ans pour lescollègues des ETC. Argument: lacharge de travail du personnelcausée par les tours de serviceset par le travail de nuit.

■ La ZPV Bienne demandaitdans sa proposition K13.010 « descomptes de temps de travail et definancement sur toute la carrièrepour les départs à la retraite anti-cipée: le personnel peut trans-férer ses primes de fidélité, sonsolde d’heures supplémentaires

et son compte de temps qui dé-passent les 80 heures à la fin del’année, notamment, dans uncompte spécial de temps de tra-vail sur toute la carrière. Le choixde faire ou non un compte detemps de travail sur toute l’annéeappartient au seul employé et nonpas à l’employeur ». Le libre choixest indispensable, ont soulignédeux collègues et Martin Alle-mann, le spécialiste du temps detravail au SEV.

■ La VPT TPF Réseau urbaindemandait dans sa propositionK13.014, « d’étudier les possibi-lités de faire bénéficier le per-sonnel des gains de productivitédes entreprises, en mettant surpied des modèles de retraite anti-cipée attractifs pour le personnelsoumis aux horaires irréguliers eten améliorant les conditions d’ob-tention d’une retraite anticipéedans les entreprises qui la propo-se déjà ». Fi/Hes

Cinq appels à négocier des modèles de retraite anticipée

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14 CONGRÈS contact.sevN° 11/136 juin 2013

■ Le SEV s’engage activementpour l’initiative AVSplus del’USS, qui demande des rentesaugmentées de 10 %.■ Après la 5e révision de l’As-surance-invalidité, il est inutilede prévoir d’autres réductionsde prestations. Si le Parlementprévoit des durcissements enterme de prestations ou de fi-nancement dans la révision6b, le SEV envisage sérieuse-ment un référendum.■ Le SEV s’oppose à de nou-velles coupes dans les presta-tions et exige des CFF qu’ilsapportent une contributionsupplémentaire à la consolida-tion financière de la Caisse.Dans les autres caisses depension à assainir, le person-nel des tp demande au SEV defaire en sorte que les em-ployeurs et les autorités canto-nales et communales assu-ment leur responsabilité

envers le personnel.■ Les collaborateurs ayant desmétiers pénibles physique-ment ou travaillant de manièreirrégulière doivent bénéficierde modèles de retraite antici-pée ou partielle, qui leursoient accessibles financiè-rement.Le secrétaire syndical VincentBrodard a demandé une rému-nération correcte de l’argentdes assurés de la part descaisses de pension. Celles-ciont en effet atteint unemoyenne de 7 % de rendementde leurs investissements en2012; d’autres diminutions

des intérêts seraient doncmaintenant très malvenues!Deux membres de la commis-sion des jeunes du SEV ont ex-pliqué qu’une étude allemandesur la prévoyance profession-nelle a montré que la con-fiance des jeunes dans lesmarchés financiers est brisée.Les jeunes du SEV ont davan-tage confiance en l’AVS:« L’AVS est la prévoyance laplus sûre, la meilleur marchéet la plus solidaire. » C’estpourquoi AVSplus est « un pro-jet central pour toutes les gé-nérations, et également pourles jeunes ». Fi/Hes

Texte d’orientation sur la politique sociale

AVSplus: projet centralLes délégués ont adop-té le texte d’orientationsur la politique socialeen donnant les mandatssuivants à la direction:

Alex

ande

r Egg

er

Michael Nyffenegger et Sarah Siegrist de SEV-Jeunesse se sontengagés pour l’initiative AVSplus.

Depuis plusieurs années, les caisses de pensions des transports pu-blics sont en mauvaise posture. (...) Depuis des années, nos pension-nés n’ont aucun espoir de recevoir une compensation du renchéris-sement. Ça suffit! Les caisses de pensions ne doivent pas devenir lejouet d’experts financiers autoproclamés. En peignant le diable sur lamuraille, on veut nous faire croire que nos rentes ne pourront pasêtre financées à long terme. On connaît la musique car on nous lajoue depuis des années pour l’AVS. Cependant, malgré les nom-breuses crises, aucune catastrophe n’est arrivée jusqu’à présent. (...)Nous rejetons toutes les « flexibilisations » et autres « variations » carnous savons ce qu’elles signifient : baisse des prestations et risquespris en charge en totalité par le personnel. Nous lançons un appel àtous nos collègues siégeant dans les conseils de fondation et lescommissions de prévoyance : ne vous laissez pas berner ; vous êtesavec nous et nous sommes là pour vous soutenir !

Texte raccourci, version intégrale sur www.sev-online.ch

Ne jouez pas avec nos rentes !

RÉSOLUTION DU CONGRÈS

Les CFF ont conclu un accord en mai 2011 avec le SEV, promettant decréer plus de 100 places de travail protégées supplémentaires d’ici à2015. Une partie d’entre elles se trouvent chez Anyway Solutions,dont le directeur Elmar Perroulaz s’est présenté devant le Congrès.Les quelque 80 collaborateurs situés sur quatre sites différents fournis-sent des prestations de toutes sortes comme le nettoyage de vête-ments de travail, des travaux de sellerie pour les ateliers industriels, larévision des relais des appareils d’enclenchement, etc. « Nous sommesreconnus comme fournisseurs de services compétents et fiables », aexpliqué Elmar Perroulaz. A ces prestations s’ajoute la production d’ar-ticles exclusifs comme les sacs à bandoulière SEV et mappes de confé-rence. Fi/Hes

DES PLACES « PROTÉGÉES »

La stratégie en matière de CCTdu bas vers le haut n’est passeulement couronnée de suc-cès mais est aussi très démo-cratique, a souligné BarbaraSpalinger, vice-présidente

SEV. Car ainsi les personnesdirectement concernées, lesmembres SEV, peuvent dis-cuter d’un règlement collectifdes conditions de travail.Barbara Spalinger se réjouit enparticulier qu’on soit prêt à si-gner une CCT cadre dans lecanton de Zurich.Le texte d’orientation sur la fu-ture politique contractuelle aété adopté comme suit à l’una-nimité:■ Les rares entreprises danslesquelles nous n’avons pasencore conclu de CCT doiventêtre repérées de manière con-séquente. Il s’agit de terminerà ces endroits les négociationsCCT, de concert avec les mem-bres concernés. Nous devonstout particulièrement garder

un œil sur les nouvelles entre-prises qui ne connaissent pasou peu les coutumes de labranche.■ Il faut aussi améliorer lesCCT existantes, en matière departicipation dans l’entreprise,de retraite flexible, de placesde travail protégées, de réduc-tion des tours de service trèslongs, d’égalité des chancesentre hommes et femmes.Partout où une CCT peut êtrerenforcée en étant rendue obli-gatoire, il faut l’entreprendre.■ Il faut renforcer le savoir-faire des membres en matièrede politique contractuelle.Giorgio Tuti a souligné que laCCT CFF a un effet importantsur les autres conventions. Fi/Hes

Depuis le début des CCTdans les transports pu-blics il y a 12 ans, leSEV a négocié 62 con-ventions d’entreprise,ainsi que 4 conventionscadres cantonales ourégionales, ainsi qu’uneCCT nationale. Le SEVsouhaite poursuivreavec cette stratégieascendante, dite de« Bottom-up ».

C’est la bonne stratégieTexte d’orientation sur la politique contractuelle

Les secrétaires syndicaux Hans Bieri et Peter Peyer ont présenté lerapport final du « projet tourisme ». L’augmentation espérée desmembres et la CCT nationale de branche n’ont certes pas encore étéobtenues, mais le SEV fait désormais figure du syndicat principal de labranche. Et il négocie actuellement une CCT régionale avec lesremontées mécaniques bernoises. De plus, le SEV pourra (lui ou unecommission d’entreprise élue) négocier les exceptions à la loi sur letemps de travail, comme cela se fait dans la navigation. Fi/Hes

Remontées mécaniques : une bonne avancée

Ueli Stückelberger, directeur de l’Union destransports publics et des Remontées mécaniques,a remercié tous les employés des tp pour « leurengagement quotidien et leur sympathie avec laclientèle ». Un personnel motivé est, en plus d’unebonne gestion de l’entreprise, très important pour la satisfaction desclients. « Le développement des transports publics doit continuer ! »a-t-il souligné en demandant à tous de faire la pub du projet definancement et aménagement des infrastructures ferroviaires,actuellement traité par le Parlement. La votation populaire, qui auralieu certainement au printemps 2014, est « la votation la plus impor-tante de ces prochaines années pour les transports publics ». Fi/Hes

« Nous devons tous faire la pub de FAIF »A. Egger

...... 15 CONGRÈS

contact.sevN° 11/136 juin 2013

Page 15: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

Le témoignage d’une contrô-leuse victime d’une agression,lu par la collègue Sabrina Tess-mer, a été salué par le congrèspar une standing ovation. Unehistoire d’agression parmi tantd’autres. La coupe est pleine.Claude Gaille, président de lasection ZPV Léman, en saitquelque chose, lui qui se batdepuis des années contre lesagressions dans les trains. Unphénomène qui s’amplifie, en-gendrant de l’insécurité. Lesvictimes d’actes de violencesouffrent souvent dans unecertaine solitude. En présen-

tant la résolution « Protectioncontre le licenciement et priseen charge par l’assurance-acci-dents lors d’agressions »,Claude Gaille a insisté sur lanécessité d’obtenir une solideprotection contre le licen-ciement. Il a illustré ses pro-pos par des exemples concretsde collègues victimes d’agres-sion durant ces cinq dernièresannées. Gaille a rappelé que lepersonnel des trains, toutcomme celui qui travaille dansles gares, est de plus en plussouvent exposé aux agres-sions qui engendrent non seu-lement des blessures phy-siques, mais aussi psychiques.« Et comme si cela ne suffisaitpas – souligne Gaille – il y ades victimes qui subissent plu-

sieurs revers après avoir étéagressées : diminution des re-venus et de leur capacité detravail, voire risque de licen-ciement. » Parallèlement, laSuva essaie toujours de fairepasser les conséquencesd’une agression sous le régime

de l’assurance-maladie plutôtque de celui de l’assurance-accidents, ce qui engendred’ultérieures pertes de salaire.Voilà pourquoi la ZPV de-mande que les agents victimesd’agressions puissent bénéfi-cier de la pleine protection

contre le licenciement. Une de-mande appuyée par Johan Painqui est monté à la tribune aunom de la VPT. Les consé-quences sur le plan de la santépsychique et physique décou-lant d’une agression doiventêtre considérées par la Suvacomme les conséquences d’unaccident professionnel et nond’une maladie.Dans son intervention, le pré-sident Giorgio Tuti a qualifiéde « situation aberrante » cetteviolence commise contre lepersonnel des transports pu-blics. « Devoir aller travailleren ayant la peur au ventre esttout simplement inacceptable.La lutte contre ce phénomèneest et restera une priorité pourle SEV. » frg

Insultes et violence : ça suffit !Agressions contre le personnel : il faut renforcer les mesures de protection

La ZPV demande desmesures concrètes avecle soutien incondition-nel de la VPT.

Alex

ande

r Egg

er

Claude Gaille, président de la section ZPV Léman.

■ … pour la protection du per-sonnel face aux agressions(voir ci-dessous): on sollicitepour cela les entreprises maisaussi la Confédération, lescantons et les communes;■ … pour la sécurité au travailet la prévention des accidents:on ne peut pas économiser surle dos de la sécurité au travail.La pression, le stress et laflexibilisation augmentent les

risques d’accidents et de mala-dies. Les entreprises doiventprendre les mesures adaptéesen matière de protection (parex. les vêtements, les direc-tives, des places de travail er-gonomiques) et elles doiventformer suffisamment leur per-sonnel. Avec la campagne « 10heures, ça suffit ! », le SEV meten garde contre des tours deservice d’amplitude beaucouptrop grande. Après avoir réaliséun sondage sur la santé auprèsdu personnel des trains, le SEVa également étudié le stressdans les Ateliers CFF.■ … pour des conditions detravail adaptées selon l’âge etdes modèles de retraite antici-pée accessibles à tous: tousles collaborateurs devraientpouvoir prendre leur retraitedans la dignité. Ce n’est pastoujours le cas, surtout dansdes professions physiquementpénibles. Le SEV demande desmodèles de carrière adaptés,des places de travail protégéeset des modèles de retraite anti-cipée ou partielle. Fi/Hes

Texte d’orientation sur la protection de la santé et la sécurité au travail

Retraite flexible pour tousLe SEV lutte aux côtésdes commissions dupersonnel...

Alex

ande

r Egg

er

Valérie Solano, secrétaire syn-dicale, a présenté le sondagesur le stress dans les AteliersCFF (voir contact.sev n° 10).

Le Congrès a adopté cinq nou-velles propositions demandant auSEV de négocier avec les em-ployeurs des modèles de retraiteanticipée attractifs:

■ La section ZPV-Lucerne de-mandait dans sa propositionK13.005 de négocier avec les CFF« des modèles de mises à la re-traite sociaux, équilibrés et finan-cièrement supportables pour lepersonnel ». Car « les augmenta-tions constantes de la producti-vité de ces dernières années sup-portées par le personnel doiventpermettre aux CFF d’offrir dessolutions attractives et financiè-rement équilibrées ». « Il fautveiller à ce que des modèles demises à la retraite sans majora-tion de coût puissent être offertsau personnel des échelons sala-riaux inférieurs et au personnelavec un service irrégulier. »

■ La RPV Lausanne demandaitdans sa proposition K13.006, le

droit à une mise à la retraite à62 ans pour le personnel qui tra-vaille à la manœuvre. Un collèguede Travaux a demandé d’étendrela demande au personnel de Tra-vaux et à tous ceux qui ont desconditions de travail pénibles. LeCongrès a accepté la propositionavec ce changement.

■ La VPT Lausanne–Echal-lens–Bercher demandait danssa proposition K13.007 des possi-bilités de mises à la retraite anti-cipée à partir de 60 ans pour lescollègues des ETC. Argument: lacharge de travail du personnelcausée par les tours de serviceset par le travail de nuit.

■ La ZPV Bienne demandaitdans sa proposition K13.010 « descomptes de temps de travail et definancement sur toute la carrièrepour les départs à la retraite anti-cipée: le personnel peut trans-férer ses primes de fidélité, sonsolde d’heures supplémentaires

et son compte de temps qui dé-passent les 80 heures à la fin del’année, notamment, dans uncompte spécial de temps de tra-vail sur toute la carrière. Le choixde faire ou non un compte detemps de travail sur toute l’annéeappartient au seul employé et nonpas à l’employeur ». Le libre choixest indispensable, ont soulignédeux collègues et Martin Alle-mann, le spécialiste du temps detravail au SEV.

■ La VPT TPF Réseau urbaindemandait dans sa propositionK13.014, « d’étudier les possibi-lités de faire bénéficier le per-sonnel des gains de productivitédes entreprises, en mettant surpied des modèles de retraite anti-cipée attractifs pour le personnelsoumis aux horaires irréguliers eten améliorant les conditions d’ob-tention d’une retraite anticipéedans les entreprises qui la propo-se déjà ». Fi/Hes

Cinq appels à négocier des modèles de retraite anticipée

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14 CONGRÈS contact.sevN° 11/136 juin 2013

■ Le SEV s’engage activementpour l’initiative AVSplus del’USS, qui demande des rentesaugmentées de 10 %.■ Après la 5e révision de l’As-surance-invalidité, il est inutilede prévoir d’autres réductionsde prestations. Si le Parlementprévoit des durcissements enterme de prestations ou de fi-nancement dans la révision6b, le SEV envisage sérieuse-ment un référendum.■ Le SEV s’oppose à de nou-velles coupes dans les presta-tions et exige des CFF qu’ilsapportent une contributionsupplémentaire à la consolida-tion financière de la Caisse.Dans les autres caisses depension à assainir, le person-nel des tp demande au SEV defaire en sorte que les em-ployeurs et les autorités canto-nales et communales assu-ment leur responsabilité

envers le personnel.■ Les collaborateurs ayant desmétiers pénibles physique-ment ou travaillant de manièreirrégulière doivent bénéficierde modèles de retraite antici-pée ou partielle, qui leursoient accessibles financiè-rement.Le secrétaire syndical VincentBrodard a demandé une rému-nération correcte de l’argentdes assurés de la part descaisses de pension. Celles-ciont en effet atteint unemoyenne de 7 % de rendementde leurs investissements en2012; d’autres diminutions

des intérêts seraient doncmaintenant très malvenues!Deux membres de la commis-sion des jeunes du SEV ont ex-pliqué qu’une étude allemandesur la prévoyance profession-nelle a montré que la con-fiance des jeunes dans lesmarchés financiers est brisée.Les jeunes du SEV ont davan-tage confiance en l’AVS:« L’AVS est la prévoyance laplus sûre, la meilleur marchéet la plus solidaire. » C’estpourquoi AVSplus est « un pro-jet central pour toutes les gé-nérations, et également pourles jeunes ». Fi/Hes

Texte d’orientation sur la politique sociale

AVSplus: projet centralLes délégués ont adop-té le texte d’orientationsur la politique socialeen donnant les mandatssuivants à la direction:

Alex

ande

r Egg

er

Michael Nyffenegger et Sarah Siegrist de SEV-Jeunesse se sontengagés pour l’initiative AVSplus.

Depuis plusieurs années, les caisses de pensions des transports pu-blics sont en mauvaise posture. (...) Depuis des années, nos pension-nés n’ont aucun espoir de recevoir une compensation du renchéris-sement. Ça suffit! Les caisses de pensions ne doivent pas devenir lejouet d’experts financiers autoproclamés. En peignant le diable sur lamuraille, on veut nous faire croire que nos rentes ne pourront pasêtre financées à long terme. On connaît la musique car on nous lajoue depuis des années pour l’AVS. Cependant, malgré les nom-breuses crises, aucune catastrophe n’est arrivée jusqu’à présent. (...)Nous rejetons toutes les « flexibilisations » et autres « variations » carnous savons ce qu’elles signifient : baisse des prestations et risquespris en charge en totalité par le personnel. Nous lançons un appel àtous nos collègues siégeant dans les conseils de fondation et lescommissions de prévoyance : ne vous laissez pas berner ; vous êtesavec nous et nous sommes là pour vous soutenir !

Texte raccourci, version intégrale sur www.sev-online.ch

Ne jouez pas avec nos rentes !

RÉSOLUTION DU CONGRÈS

Les CFF ont conclu un accord en mai 2011 avec le SEV, promettant decréer plus de 100 places de travail protégées supplémentaires d’ici à2015. Une partie d’entre elles se trouvent chez Anyway Solutions,dont le directeur Elmar Perroulaz s’est présenté devant le Congrès.Les quelque 80 collaborateurs situés sur quatre sites différents fournis-sent des prestations de toutes sortes comme le nettoyage de vête-ments de travail, des travaux de sellerie pour les ateliers industriels, larévision des relais des appareils d’enclenchement, etc. « Nous sommesreconnus comme fournisseurs de services compétents et fiables », aexpliqué Elmar Perroulaz. A ces prestations s’ajoute la production d’ar-ticles exclusifs comme les sacs à bandoulière SEV et mappes de confé-rence. Fi/Hes

DES PLACES « PROTÉGÉES »

La stratégie en matière de CCTdu bas vers le haut n’est passeulement couronnée de suc-cès mais est aussi très démo-cratique, a souligné BarbaraSpalinger, vice-présidente

SEV. Car ainsi les personnesdirectement concernées, lesmembres SEV, peuvent dis-cuter d’un règlement collectifdes conditions de travail.Barbara Spalinger se réjouit enparticulier qu’on soit prêt à si-gner une CCT cadre dans lecanton de Zurich.Le texte d’orientation sur la fu-ture politique contractuelle aété adopté comme suit à l’una-nimité:■ Les rares entreprises danslesquelles nous n’avons pasencore conclu de CCT doiventêtre repérées de manière con-séquente. Il s’agit de terminerà ces endroits les négociationsCCT, de concert avec les mem-bres concernés. Nous devonstout particulièrement garder

un œil sur les nouvelles entre-prises qui ne connaissent pasou peu les coutumes de labranche.■ Il faut aussi améliorer lesCCT existantes, en matière departicipation dans l’entreprise,de retraite flexible, de placesde travail protégées, de réduc-tion des tours de service trèslongs, d’égalité des chancesentre hommes et femmes.Partout où une CCT peut êtrerenforcée en étant rendue obli-gatoire, il faut l’entreprendre.■ Il faut renforcer le savoir-faire des membres en matièrede politique contractuelle.Giorgio Tuti a souligné que laCCT CFF a un effet importantsur les autres conventions. Fi/Hes

Depuis le début des CCTdans les transports pu-blics il y a 12 ans, leSEV a négocié 62 con-ventions d’entreprise,ainsi que 4 conventionscadres cantonales ourégionales, ainsi qu’uneCCT nationale. Le SEVsouhaite poursuivreavec cette stratégieascendante, dite de« Bottom-up ».

C’est la bonne stratégieTexte d’orientation sur la politique contractuelle

Les secrétaires syndicaux Hans Bieri et Peter Peyer ont présenté lerapport final du « projet tourisme ». L’augmentation espérée desmembres et la CCT nationale de branche n’ont certes pas encore étéobtenues, mais le SEV fait désormais figure du syndicat principal de labranche. Et il négocie actuellement une CCT régionale avec lesremontées mécaniques bernoises. De plus, le SEV pourra (lui ou unecommission d’entreprise élue) négocier les exceptions à la loi sur letemps de travail, comme cela se fait dans la navigation. Fi/Hes

Remontées mécaniques : une bonne avancée

Ueli Stückelberger, directeur de l’Union destransports publics et des Remontées mécaniques,a remercié tous les employés des tp pour « leurengagement quotidien et leur sympathie avec laclientèle ». Un personnel motivé est, en plus d’unebonne gestion de l’entreprise, très important pour la satisfaction desclients. « Le développement des transports publics doit continuer ! »a-t-il souligné en demandant à tous de faire la pub du projet definancement et aménagement des infrastructures ferroviaires,actuellement traité par le Parlement. La votation populaire, qui auralieu certainement au printemps 2014, est « la votation la plus impor-tante de ces prochaines années pour les transports publics ». Fi/Hes

« Nous devons tous faire la pub de FAIF »A. Egger

...... 15 CONGRÈS

contact.sevN° 11/136 juin 2013

Page 16: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

Sécurité dans les transportspublics: « (…) Le personnel exi-ge:■ de l’OFT des contrôles systé-matiques et sévères des trainspour la sécurité du trafic et surle respect de la durée du tra-vail;■ le développement de l’entre-tien préventif des réseaux etdes véhicules ainsi que lemaintien d’effectifs du per-sonnel suffisants pour ces tâ-ches;■ une planification du travailqui tienne compte de la santédes collaboratrices et collabo-rateurs sans aller systémati-quement jusqu’aux limites desdispositions légales;■ des mesures énergiques etconséquentes contre toutesles sortes d’agressions enversle personnel, également par latransmission des informationssur les articles de lois LTV 59et LCdF 88 ‹ Poursuite d’officedes voies de fait › ».

Le trafic marchandises a del’avenir: « (…) Nous exigeons:

■ un soutien politique incon-ditionnel en faveur du traficmarchandises par rail;■ une CCT cadre pour l’ensem-ble de la branche prévoyantdes salaires suisses pour letravail effectué sur le réseaunational;■ une obligation absolue dereprendre le personnel en casde changement d’exploitant;■ des standards de sécuritévalables et appliqués danstoute l’Europe. »

Contre le démantèlement dutrafic régional: «… Le congrèsSEV rejette catégoriquementl’augmentation de l’efficience àprestations égales imposée sousla forme d’une réduction de lacontribution aux frais non cou-verts de 2,5 % en 2014 et de 1 %supplémentaire en 2015. Cettedécision a été communiquée parl’OFT durant les derniers mois etcompromet définitivement lespossibilités des entreprises deprésenter une gestion saine etune politique du personnel at-trayante (…). »

Pour une politique du servicepublic cohérente et juste: « (…)

Le service public doit …■ être au service de la popula-tion;■ desservir toutes les régionsdu pays sans restriction etsans calcul de rendement;■ être un modèle au niveaudes conditions de travail;■ garantir une protection pourla santé;

■ être équipé d’infrastructureefficace et fiable pour plus desécurité;■ ne doit pas être au servicedes actionnaires ne cherchantque les rendements;■ doit redevenir la norme etcela doit être reconquis par lessyndicats et les travailleuseset travailleurs;

■ le PPP (Partenariat PublicPrivé) doit être mis aux ou-bliettes car il ne servira que lesactionnaires et non la popula-tion. L’exemple de plusieursdérégulations a démontré tousses méfaits.Toutes les résolutions peuventêtre consultées sur le sitewww.sev-online.ch.

Messages du Congrès destinés à l’extérieur

RésolutionsExtraits de quatre dessept résolutions:

« La direction du SEV recom-mandait de refuser la proposi-tion demandant que chaquesous-fédération désigne deuxfemmes pour siéger au sein ducomité des femmes SEV. Lecongrès a malgré tout acceptéla proposition des femmes.Cela prouve que c’est quandmême nous, les délégués ducongrès, qui décidons ! »

Irène Avanthay, TS

« Ce congrès était très bien or-ganisé. Il y a eu beaucoup d’in-terventions et les débats ontété bien menés. J’ai été émupar la présentation d’Anyway.Côté animation, j’ai beaucoupapprécié les prestations du ca-barettiste trilingue Flurin Cavi-ziel. Il a apporté avec beau-coup de talent une bouffée defraîcheur au congrès. »

Claude-Alain Di Gianvittorio, Bau

« Je suis ici comme observateurà titre personnel. Si le PDC avoulu le Département destransports, ce n’est sûrementpas pour défendre les intérêtsdes cheminots. Leuenbergerétait mieux que Leuthard. Monbéret de laine ? Cela n’a rien àvoir avec la religion, je le portecomme d’autres portent unecasquette ou un chapeau. »

Hans-Ruedi Rohn, PV Olten

« Doris Leuthard ne m’a pasconvaincu. D’un côté elle louenotre travail, mais dans lesfaits elle mène une politiquequi n’est pas véritablement fa-vorable au transfert du trans-port des marchandises de laroute au rail, comme le prouvesa position clairement favo-rable à un deuxième tunnelroutier sous le Gothard. »

Thomas Giedemann, LPV

« Le monde des transports pu-blics est encore très masculin.Notre lutte pour l’égalité mé-rite d’être mieux connue et re-connue. C’est la raison pour la-quelle la commission fémininedu SEV a décidé de tenir unstand durant le congrès ici auKursaal de Berne. Nous ren-controns bien du monde, leséchos sont positifs. »

Susanne Held, commission féminine

« Que retenez-vous de ce 77e congrès du SEV ? »

AC AC

Jürg

Mat

ter

A. E

gger AC

SBV + VPV = AS

..

Après avoir décidé de leur nouveau nom le jour précédent, les sous-fédérations SBV et VPV ontprésenté AS, pour « Administration et Services » devant le Congrès. Sur la photo ci-dessus, à gau-che, le président central VPV Roland Schwager et à droite la présidente centrale SBV ElisabethJacchini. La nouvelle sous-fédération verra le jour officiellement le 1er janvier 2014.

CONGRÈS ......

16contact.sevN° 11/136 juin 2013

..

La conductrice de bus Maya Wirz, le plus grand talent de Suisse, devant ses collègues.

Une rose rouge pour l’organisatrice, Béatrice BenAmara.

Congrès: le bouquet final !

Quelques personnalités qui quittent leurs fonctions, mais pas le SEV: Rinaldo Zobele, président central LPV, Roland Schwager, vice-président du comité, Nick Raduner, se-crétaire syndical, Kurt Nussbaumer, président central VPT, Ruedi Hediger, administrateur des finances et Hans Bieri, secrétaire syndical.

La commission Migration a appelé les membres SEV à voter contre la révision de la loi sur l’asile.

Les invités italiens: Rocco Ungaro et Domenico D’Ercole de FILT

CONGRÈS

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contact.sevN° 11/136 juin 2013

Page 17: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

Sécurité dans les transportspublics: « (…) Le personnel exi-ge:■ de l’OFT des contrôles systé-matiques et sévères des trainspour la sécurité du trafic et surle respect de la durée du tra-vail;■ le développement de l’entre-tien préventif des réseaux etdes véhicules ainsi que lemaintien d’effectifs du per-sonnel suffisants pour ces tâ-ches;■ une planification du travailqui tienne compte de la santédes collaboratrices et collabo-rateurs sans aller systémati-quement jusqu’aux limites desdispositions légales;■ des mesures énergiques etconséquentes contre toutesles sortes d’agressions enversle personnel, également par latransmission des informationssur les articles de lois LTV 59et LCdF 88 ‹ Poursuite d’officedes voies de fait › ».

Le trafic marchandises a del’avenir: « (…) Nous exigeons:

■ un soutien politique incon-ditionnel en faveur du traficmarchandises par rail;■ une CCT cadre pour l’ensem-ble de la branche prévoyantdes salaires suisses pour letravail effectué sur le réseaunational;■ une obligation absolue dereprendre le personnel en casde changement d’exploitant;■ des standards de sécuritévalables et appliqués danstoute l’Europe. »

Contre le démantèlement dutrafic régional: «… Le congrèsSEV rejette catégoriquementl’augmentation de l’efficience àprestations égales imposée sousla forme d’une réduction de lacontribution aux frais non cou-verts de 2,5 % en 2014 et de 1 %supplémentaire en 2015. Cettedécision a été communiquée parl’OFT durant les derniers mois etcompromet définitivement lespossibilités des entreprises deprésenter une gestion saine etune politique du personnel at-trayante (…). »

Pour une politique du servicepublic cohérente et juste: « (…)

Le service public doit …■ être au service de la popula-tion;■ desservir toutes les régionsdu pays sans restriction etsans calcul de rendement;■ être un modèle au niveaudes conditions de travail;■ garantir une protection pourla santé;

■ être équipé d’infrastructureefficace et fiable pour plus desécurité;■ ne doit pas être au servicedes actionnaires ne cherchantque les rendements;■ doit redevenir la norme etcela doit être reconquis par lessyndicats et les travailleuseset travailleurs;

■ le PPP (Partenariat PublicPrivé) doit être mis aux ou-bliettes car il ne servira que lesactionnaires et non la popula-tion. L’exemple de plusieursdérégulations a démontré tousses méfaits.Toutes les résolutions peuventêtre consultées sur le sitewww.sev-online.ch.

Messages du Congrès destinés à l’extérieur

RésolutionsExtraits de quatre dessept résolutions:

« La direction du SEV recom-mandait de refuser la proposi-tion demandant que chaquesous-fédération désigne deuxfemmes pour siéger au sein ducomité des femmes SEV. Lecongrès a malgré tout acceptéla proposition des femmes.Cela prouve que c’est quandmême nous, les délégués ducongrès, qui décidons ! »

Irène Avanthay, TS

« Ce congrès était très bien or-ganisé. Il y a eu beaucoup d’in-terventions et les débats ontété bien menés. J’ai été émupar la présentation d’Anyway.Côté animation, j’ai beaucoupapprécié les prestations du ca-barettiste trilingue Flurin Cavi-ziel. Il a apporté avec beau-coup de talent une bouffée defraîcheur au congrès. »

Claude-Alain Di Gianvittorio, Bau

« Je suis ici comme observateurà titre personnel. Si le PDC avoulu le Département destransports, ce n’est sûrementpas pour défendre les intérêtsdes cheminots. Leuenbergerétait mieux que Leuthard. Monbéret de laine ? Cela n’a rien àvoir avec la religion, je le portecomme d’autres portent unecasquette ou un chapeau. »

Hans-Ruedi Rohn, PV Olten

« Doris Leuthard ne m’a pasconvaincu. D’un côté elle louenotre travail, mais dans lesfaits elle mène une politiquequi n’est pas véritablement fa-vorable au transfert du trans-port des marchandises de laroute au rail, comme le prouvesa position clairement favo-rable à un deuxième tunnelroutier sous le Gothard. »

Thomas Giedemann, LPV

« Le monde des transports pu-blics est encore très masculin.Notre lutte pour l’égalité mé-rite d’être mieux connue et re-connue. C’est la raison pour la-quelle la commission fémininedu SEV a décidé de tenir unstand durant le congrès ici auKursaal de Berne. Nous ren-controns bien du monde, leséchos sont positifs. »

Susanne Held, commission féminine

« Que retenez-vous de ce 77e congrès du SEV ? »

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SBV + VPV = AS

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Après avoir décidé de leur nouveau nom le jour précédent, les sous-fédérations SBV et VPV ontprésenté AS, pour « Administration et Services » devant le Congrès. Sur la photo ci-dessus, à gau-che, le président central VPV Roland Schwager et à droite la présidente centrale SBV ElisabethJacchini. La nouvelle sous-fédération verra le jour officiellement le 1er janvier 2014.

CONGRÈS ......

16contact.sevN° 11/136 juin 2013

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La conductrice de bus Maya Wirz, le plus grand talent de Suisse, devant ses collègues.

Une rose rouge pour l’organisatrice, Béatrice BenAmara.

Congrès: le bouquet final !

Quelques personnalités qui quittent leurs fonctions, mais pas le SEV: Rinaldo Zobele, président central LPV, Roland Schwager, vice-président du comité, Nick Raduner, se-crétaire syndical, Kurt Nussbaumer, président central VPT, Ruedi Hediger, administrateur des finances et Hans Bieri, secrétaire syndical.

La commission Migration a appelé les membres SEV à voter contre la révision de la loi sur l’asile.

Les invités italiens: Rocco Ungaro et Domenico D’Ercole de FILT

CONGRÈS

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contact.sevN° 11/136 juin 2013

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AGENDA......

18contact.sevN° 11/136 juin 2013

SectionsSamedi 8 juin18 h 00Siders-SierreRestaurantLe Bourgeois

■ SBV Wallis/Valais

Assemblée générale

L’assemblée générale du SBV Wallis/Valais serasuivie d’un exposé de Christian Nellen, respon-sable du marché Haut-Valais sur le jubilé « 10ans RegionAlps ». Ordre du jour selon l’invitationpersonnelle. Le comité

Commission féminineSamedi 15 juin ■ Groupe romand

Sortie aux gorges de l’Aar

Inscriptions obligatoires jus-qu’au 7 juin chez DanièleDachauer, 079 262 87 71.

Cette année les femmes membres du SEV sontcordialement invitées à participer à notre sortiequi nous conduira aux gorges de l’Aar, dans lacommune de Meiringen (Berne). Rendez-vous lesamedi 15 juin à 7 h 30 dans le hall principal dela gare de Lausanne. Départ du train à 7 h 50.

SportJeudi 20 juin10 h 15St-GallStadeEspenmoos

■ Championnat suissede football des agentsde train

Début du tournoi à 10 h 15. Finale à 14 h 45. Ré-sultats et remise des prix à 16 h 40.

Ce championnat sera suivi par une partie festive.Informations plus détaillés dans les dépôts.

PensionnésMardi 11 juin7 h 30LausanneParc duVélodrome

■ Retraités TL & Métro

Sortie poissonNeuchâtel-Praz-Vully

Café et croissant sur le bateau. Repas de midi àPraz-Vully: potage du jour, filets de perches meu-nière à la mode du patron, sauce mayonnaise.Coupe Bel Air et café. TOUT COMPRIS pour leprix de 95 fr. par personne. Autres boissons àcharge des participants. Possibilité d’inscriptionspour collègues retraités TL et commune de Lau-sanne ou amis auprès du président Roland Berg-mann, 021 624 64 14, natel 079 688 57 16 ou dusecrétaire, Marc Gay-Crosier, 021 634 89 51 ou079 666 48 04.Départ du retour aux environs de 16 h. Et Lau-sanne, arrivée vers 18 h. Le comité

Mardi 11 juin ■ PV Fribourg

Course annuelleà St-Gingolph

Course annuelle à St-Gingolph le 11 juin. Ho-raire: Fribourg dp 8.26; Lausanne ar. 9.10, dp9.20; Montreux ar 9.39, dp 10.40 (bateau); St-Gingolph ar 11.38. Retour: St-Gingolph dp 15.38(bateau); Montreux ar 16.32, dp 16.53; Lausannear 17.14, dp 17.20; Fribourg ar 18.03.Il n’y a pas beaucoup à marcher, à Montreux unascenseur est à disposition pour accéder au dé-barcadère.Dîner à St-Gingolph au restaurant « Le Rivage » à12 h. Menu: Salade de crudités/Filets de perchedu lac Léman «façon Rivage»/Sauce tar-tare/pommes frites ou pommes nature ouémincé de veau à la zurichoise/pommes Du-chesse ou nouilles. Coupe glacée maison.Veuillez annoncer votre choix (filets de perche ouémincé de veau) lors de l’inscription s.v.p.Prix: Fr. 30.– par personne après participation dela caisse de 13.50 francs, boissons à votrecharge. Titres de transport: chacun se munit deson titre de transport (AG ou carte journalière).Inscriptions: jusqu’au vendredi 7 juin au plustard auprès de Jacques Zulauff, tél. 026 668 21 37, e-mail: [email protected] ou FranzRohner, tél. 026 493 20 15, e-mail: [email protected]

Le comité

Mardi 11 juin ■ PV Neuchâtel

Course annuelleau sommet du Rigi

Inscriptions jusqu’au jeudi6 juin chez: Yvan Renevey,tél. 032 725 62 88,e-mail:[email protected]

Aller en train par Arth-Goldau, retour par Vitznauet le bateau jusqu’à Lucerne. Horaire aller: LaChaux-de-Fonds dp 7.44; Neuchâtel ar 8.19, dp8.27; Arth-Goldau ar 10.44, dp 11.01; Rigi Kulmar 11.40. 12.30: repas au Restaurant Rigi Kulm.Menu: potage du jour, escalope de bœuf, polen-ta au basilic, garniture de légumes, glace aveccrème. Horaire retour: Rigi Kulm dp 16.00; Neu-châtel ar 19.57; La Chaux-de-Fonds ar 20.46.Titre de transport: AG ou CJ ou carte multijours.Prix par personne: 40 francs, encaissement dansle train entre Neuchâtel et Olten.

Le secrétaire: M. Quartier

Mercredi26 juin

■ PV Valais

Sortie annuelleà Yvoire

Attention, modificationimportante!

Notre sortie annuelle aura lieu le 26 juin à Yvoi-re (bord du lac Léman, rive française). Contrai-rement à ce qui a été imprimé sur le bulletind’inscription et selon les exigences du restaura-teur, seul le menu « VIANDE » sera servi etles inscriptions définitives doivent lui par-venir pour le 15 juin. Il est donc impératif derespecter ce délai du 15 juin. Les inscriptionsplus tardives ne pourront être prises en comptequ’après discussion avec la secrétaire. La parti-cipation financière se monte à 30 euros par per-sonne et comprend le repas et les boissons. Levoyage s’effectuera en train et en bateau. Dé-part de Brigue à 07 h 57, Sion 08 h 37, Martigny08 h 51, St-Maurice 08 h 29 avec changement àAigle à 09 h 08, arrivée à Nyon à 10 h 12. Petitemarche d’environ 15 min. Possibilité d’utiliser lebus. Départ du bateau à 11 h 00. Pour le retour,des informations vous seront données lors durepas. Titre de transport: abonnement généralou carte journalière FVP. N’oubliez pas vos pa-piers d’identité.

Madeleine Oberli, secrétaire

Albert Baud, mécanicien, Lausanne; décé-dé le 10 mai dans sa 82e année. PV Vaud.Michel Danzi, chef d’équipe, Payerne; dé-cédé le 21 mai dans sa 58e année. TS Ro-mandie Nord-Ouest.Encarnacion Deppierraz, veuve de Denis,Yverdon-les-Bains; décédée le 26 maidans sa 86e année. PV Vaud.René Gaillard, mécanicien, Lausanne; dé-cédé le 17 mai dans sa 84e année. PVVaud.Pierre Gobet, Fribourg; décédé le 16 maidans sa 87e année. TPF Réseau urbain.Ida Guenot, veuve de Nicolas, Renens; dé-cédée le 10 mai dans sa 94e année.PV Vaud.Robert Herren, fonctionnaire spécialiste,Bussigny; décédé le 12 mai dans sa 87e

année. PV Vaud.

Jacques Jaquet, chef du mouvement,Vallorbe; décédé le 17 mai dans sa 89e an-née. PV Vaud.Louis Maurer, Lausanne; décédé le 17mai dans sa 92e année. PV Vaud.Georges Roschy, Villars-sur-Glâne; décé-dé le 23 mai dans sa 87e année. PV Fri-bourg.Ferdinand Scheidegger, Chiètres; décédéle 23 mai dans sa 94e année. PV Fribourg.Charles Veuve, conducteur-contrôleurASD, Aigle; décédé le 16 mai dans sa 94e

année. VPT La Plaine-du-Rhône.Hermann Wyssenbach, conducteur detracteur sur rail, La Heutte; décédé le 13mai dans sa 77e année. PV Jura.Zihlmann Jacques, monteur spécialiste,Rochefort; décédé le 13 mai dans sa 62e

année. BAU Arc jurassien.

Décès

IMPRESSUMcontact.sev est le journal du Syndicat du personnel des transports et paraît toutes les deux semaines. ISSN 1662-8462. Tirage : 10 961 ex. (total 45 451 ex. ), certifié REMP au 21.11.2012. Editeur : SEV,www.sev-online.ch

Rédaction : Peter Moor (rédacteur en chef), Peter Anliker, Alberto Cherubini, Anita Engimann, BeatriceFankhauser, Markus Fischer, Françoise Gehring, Pietro Gianolli, Patrizia Pellandini, Henriette Schaffter

Adresse de la rédaction : contact.sev, Steinerstrasse 35, case postale, 3000 Berne 6 ; [email protected] ; téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58

Abonnements et changements d’adresse : Division administrative SEV,case postale, 3000 Berne 6 ; [email protected], téléphone 031 357 57 57,fax 031 357 57 58. Abonnement annuel pour non-membres : CHF 40.–

Annonces : Zürichsee Werbe AG, Seestrasse 86, 8712 Stäfa, tél. 044 928 56 11, fax 044 928 56 00,[email protected], www.zs-werbeag.ch

Prépresse : AZ Medien, Aarau; www.azmedien.ch Imprimerie : Mittelland Zeitungsdruck AG, Solprint,Subingen ; www.solprint.ch, une entreprise du groupe AZ Medien AG

La prochaine édition de contact.sev paraîtra le 20 juin 2013. Le délai rédactionnel pour l’agendaest fixé au 13 juin à 10 h. Pour les annonces, le délai est fixé au 10 juin à 10 h.

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19SECTIONScontact.sevN° 11/136 juin 2013

Au BLS, une fusion se prépare entre lestrois sections LPV. Les sections LPVAare et Emmental ont déjà voté et sontpour. Pour ce qui est de la LPV Lötsch-berg, la question sera traitée après lejubilé. En outre, il y a toujours desmembres qui ne sont pas satisfaits desstructures de l’assemblée des déléguéset du congrès. Ils aimeraient ne pastoujours se faire dicter les règles deleur conduite par des délégués.La section LPV RhB a lancé auprès detous les membres une enquête sur lestableaux de service. Environ 150 formu-laires ont été remplis jusqu’à présent.En outre, l’action a engendré de trèsgrandes discussions parmi les mem-bres. Il s’agit maintenant d’évaluer cesquestionnaires. Le taux d’affluence esttrès divers dans les assemblées. Unefois ce sont 35 à 45 membres qui parti-cipent et la fois suivante, seulement13. En outre, la structure d’âge donne àpenser, les participants jeunes sontune denrée rare. Chez Cargo, l’objectifà long terme est clairement d’avoir uneCCT de branche. L’effectif actuel desmécaniciens se monte à 689 per-sonnes, soit 15 de plus que ce qui estprévu par le budget. Dans le trafic parwagons complets, le recul est plusgrand que prévu. En contrepartie, dansle trafic par trains complets un accrois-sement considérable se fait sentir.Au trafic voyageurs, la prise de positiondu ressort CFF P de la LPV a été discu-tée avec la CoPe surface. La CoPe sur-face salue le papier qui est une confir-mation de son travail et un fil rougepour les actions futures. Des négocia-tions sur les BAR ont également lieu, lethème principal étant une fois de plusles pauses et les tours de service. Leslongs tours avec de longues pauses nesont pas les mieux aimés, sur ce pointles deux parties sont d’accord. Les par-tenaires sociaux ont proposé ce quisuit: les pauses peuvent être considé-rées comme telles dès 30 minutes. Lespauses débutent et se terminent dansun lieu ou un local du personnel quidoit être défini pour chaque dépôt. Les20 minutes restent pour l’ouverture de

pauses de moins d’une heure. Dans untour de service, il n’est pas possible derépartir plus que 60 minutes de pauseen tout (marge pour les négociationsjusqu’à 75 minutes) et un bloc sanspause ou sans interruption de travail nepeut pas dépasser 4 ½ heures. Pour lestours du matin, nous voulons essayerd’insérer une «pause-pipi» de manièreanalogue à la CCT pour les bus.L’avenir de la LPV Basel est incertain.Le CC LPV va convoquer le 25 septem-bre 2013 une assemblée générale àBâle où il sera informé comment la LPVBasel sera dirigée ad interim par le CC.Il faut toujours espérer que des mem-bres se montrent prêts à occuper desmandats vacants.Pour la fête des 125 ans de la LPV, uncomité d’organisation est formé. Le CCa déjà en principe décidé qu’il s’agirad’une fête de petite envergure. De plusamples informations seront données entemps voulu.

Secrétaire central LPV: Marcel Maurer

La séance du 14 mai 2013 aeu lieu sous la surveillance duprésident de la CG et avecl’aide du présidium de l’AD. Lethème principal du jour étaitl’assemblée des délégués du22 mai.

En route vers le 125eComité central LPV

Notre journée de jeunesse a eu lieupour la deuxième fois à Olten le 4 avrildernier, c’est un endroit central et bienplacé du point de vue des transportspublics. Les jeunes ont montré un

grand intérêt car l’ordre du jour pré-voyait entre autres une visite à la policedes transports. Comme nous travaillonsétroitement avec elle, il était importantde jeter un coup d’œil dans les coulis-ses. Jérome Hayoz a abordé le sujet del’intégration de la jeunesse de nosjours. Il a comparé les pays de l’UE avecla Suisse et a évoqué le problème duchômage des jeunes dans l’économie.Etaient invités: Andreas Menet, RenéFurrer, Janine Truttmann et Pascal Fis-calini du comité central de la ZPV. Despersonnes de toutes les générations sesont ainsi assises autour d’une mêmetable pour discuter d’un thème très im-portant qui préoccupe tout particuliè-rement le personnel des trains : lesagressions dans les trains. Markus Et-ter est venu pour représenter la policedes transports et il nous a expliqué sesactivités. Après le repas de midi nousavons pu visiter le centre de gestiondes interventions.La journée était très intéressante et moiaussi j’ai beaucoup appris. Je remercietoutes celles et ceux qui ont participé etqui m’ont aidée pour l’organisation.Malheureusement, le temps est passétrop vite. Pour pouvoir « relever tous lesdéfis » à la place de travail, il faut beau-coup plus de méthodes et de straté-gies, comme déjà dit. Le traitementd’un tel sujet pourrait certainementnous occuper toute une semaine. Nousdevrions plus nous engager à l’avenirpour de tels thèmes. Vous pouvez voirsur le site internet www.zpv.ch ce quela ZPV prévoit de faire ces prochainessemaines.

Sabrina Tessmer, responsable de la

jeunesse et du recrutement à la ZPV

Visite à la policedes transports

Groupe de jeunesse ZPV

DR

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20 SECTIONScontact.sevN° 11/136 juin 2013

Toutes les sections ont reçu leflash « Etat de situation despétitions ZPV ». Il est en effetessentiel que les membrespuissent connaître l’impor-tance de leur soutien pour laZPV et savoir que la ZPV s’en-gage fortement pour résoudreles problèmes.On signale par contre un man-que de respect de la part de laGestion du trafic (VM) dans letraitement de ces pétitions. Laprochaine audition à proposde la pétition sur le simulateuraura lieu le 20 juin à Zurich-Altstetten. En ce qui concernecelle sur le changement denom du badge, il faudra encore

lutter. Celle sur les indemnitéspour l’étranger, après avoir étérefusée plusieurs fois par lesCFF en raison d’arguments peuconvaincants selon nous,passe maintenant par la voiejuridique.Actuellement, des critiquessont publiées dans certainsjournaux, à propos du per-sonnel des trains. Cette cam-pagne de diffamation envers lepersonnel ainsi que la situa-tion dans la vallée du Rhin , lestrains spéciaux pour les sup-porters et d’autres sujets im-portants feront l’objet d’uneséance avec la direction de lagestion du trafic. La ZPV re-commande de toujours tra-vailler à deux sur le train,même durant la journée, vu larecrudescence d’agressions.Le représentant de la CoPe dupersonnel des trains, ThomasWalter, a informé l’assemblée

qu’il y a encore toujours degros problèmes au niveau desautomates. Selon le lieu, l’of-fre est plus ou moins grande.D’autres critères, comme lenombre d’utilisateurs des dif-férentes catégories profession-nelles, devraient être pris encompte. Il a également expli-qué que des essais sont ac-tuellement menés avec de nou-veaux modèles de chaussures.

AD du 22 mai17 propositions ainsi qu’unerésolution de l’assemblée desdélégués et une résolution ducongrès seront à traiter. Lesdocuments de l’AD seront en-voyés début mai.La prochaine séance de lacommission centrale aura lieule 20 juin à St-Gall, et sera sui-vie du 40e tournoi de footballdu personnel des trains.

ZPV

Une séance avec VM planifiéeMalgré l’absence enraison de vacances dequelques membres, lacommission centrale abien travaillé lors de saséance du 18 avril.

■ ZPV – commission centrale

Le cours a été tellement biensuivi, également par les Ro-mands, qu’il a été traduit parFrédy Imhof. Merci!Jürg Hurni, secrétaire syndicalSEV, a présenté un exposé lematin, sur les mesures négo-ciées avec les CFF suite auxagressions. La deuxième partiea été l’occasion de parler dutemps de travail, des BAR, etc.Les questions sur les plans deservice et autres ont pu êtreposées, c’était important pourles membres.C’est Andreas Menet qui a ré-pondu à ces questions. Desobjectifs à court et moyenterme ont été fixés. Il est res-sorti de la journée que les par-ticipants souhaitaient pouvoirdécider à nouveau eux-mêmes

quand et où ils travaillaient encivil et non pas en uniforme.Autre point: il est souhaité queles chefs de team puissentfaire de plus grands groupesau lieu des groupes de 2 ou 4habituels. Ces points sontajoutés à la listes de points ensuspens de la ZPV.

AgressionsOn a échangé des idées au su-jet de la prévention et de l’au-todéfense. Pascal Fiscalini adistribué une check-list lorsd’agressions, déjà distribuée ily a quelques années, ainsi quela carte agressions. Il a étésouligné qu’il faut dans tousles cas signaler le cas via unESI (système informatique degestion des événements déter-minants pour la sécurité) à[email protected]. La secrétairecentrale, Janine Truttmann,établit une liste nationale descas. ZPV

Gérer une clientèle difficileLe cours « Travailleravec une clientèledifficile » a eu lieu le11 avril dernier.

■ Cours Movendo organisé par la ZPV

L'assemblée a eu lieu le mer-credi 29 mai, elle a débuté à17 h 05 avec une bonne partici-pation des membres.Les membres ont pris connais-sance des affaires courantes etnous avons souhaité la bienve-nue à une nouvelle membre duservice des relevés de fré-quence, Halina Kottelat quis’est syndiquée ce début d’an-née. Bienvenue à la ZPVBiel/Bienne.Nous avons eu la joie decompter parmi nous le collè-gue retraité Jacques Rüfe-nacht, et le représentant de laCope Pascal Prince était à nou-veau présent pour nous tenirau courant des affaires encours.Tout s’est vite déroulé et lescomptes ainsi que le rapportde la commission de gestion,qui nous a été lu par DenisBessire, ont été acceptés àl’unanimité. Nous avons puainsi remercier notre caissier

Sébastien Kocher pour sonexcellent travail.Après quoi, les discussions sesont portées sur les points quela commission du personnelest en train de traiter, agres-sions, plaquettes nominatives,intervention dans la presse deMme Pilloud, etc.Plusieurs membres ont encorerelevé le problème des chemi-ses qui sont livrées sans po-ches. C’est une chose qui esttrès mal perçue par les collè-gues et Pascal a pris note dece fait. Les discussions ont du-ré environ 45 minutes, puisnous sommes passés au rap-port du président.Les problèmes courants et lesdiscussions avec VM ont étérelevées, mais le point fortétait bien sûr les réponses deVM aux deux courriers que lasection leur a envoyés concer-nant les grandes rotations etles minutes des tours du ma-tin. Autant dire que VM ne tient

aucunement compte des si-gnatures des collègues et nefait rien pour arranger leschoses. Dans le rapport, il estégalement relevé que VM faitla même chose avec la pétitionque la ZPV centrale lui a re-mise concernant les plaquettesnominatives. Après un bref ex-posé des propositions faites àl’assemblées des délégués etau congrès, le rapport du pré-sident est accepté à l’unani-mité.Je tiens encore ici à remercierune fois tout le comité pourson excellent travail et sonengagement. Les membres fi-dèles à toutes nos assembléeset tous les collègues pour leursoutien lors de la récolte dessignatures pour les différentespétitions.La séance a été clôturée vers19 h avec le verre de l’amitiédans une bonne ambiance.

Pour la section ZPVBiel/Bienne: Denis Babey

Assemblée généraleZPV Biel-Bienne

GothardJ’ai récemment participé à une visite guidée du formidableouvrage qui nous intéresse tous, cheminots. Ce chantier forcel’admiration par son organisation tentaculaire avec tous lesmétiers qui y sont associés. Je souhaite vivement que toutpuisse se terminer sans accroc et que tous les fournisseursaient donné le meilleur, conformément à leur cahier descharges.

Mon propos est ailleurs : L’impressionnant concept de sécuritéme semble prévoir le plus d’événements humainement pos-sibles et c’est très bien. Je vois toutefois un point faibleimportant qui aurait dû aboutir à d’autres dispositions, c’est lecentre de contrôle de Pollegio. A mon avis, cette constructionqui contient nombre d’éléments humains et techniques utiles àl’exploitation est des plus vulnérables en cas d’événements quipourraient être dirigés contre elle.

Cette tour périscopique telle qu’elle a été imposée par lesarchitectes n’est d’aucune utilité sous cette forme. On me dira,qu’une fois cette portion de vallée remise en état et reverdie, cemonument « marquera le paysage », rêve de tout architecte. Lefutur axe ferroviaire le plus important d’Europe n’est ni unaérodrome ou une gare du XXème siècle. Une tour de contrôle àl’ancienne est proprement superflue. Il eût été plus sûr demettre ces installations sous roche (on a assez creusé) et plussimple et moins onéreux de loger le personnel dans un discretbâtiment au milieu de la verdure, par exemple.

Pendant toute ma carrière à l’immobilier des CFF, la frénésiedes architectes m’a toujours impressionné et cela continue …

Albert Fahrni, Soleure

COURRIER DES LECTEURS

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SERVICE ......

21contact.sevN° 11/136 juin 2013

� Oui, je veux devenir membre du SEV et je reçois automatiquement l’abonnement à contact.sev.

J’accepte les statuts et règlements en vigueur. Recruté par:

Nom / prénom: Nom / prénom:

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Nous prendrons contact avec toi pour un complément d’information! Merci de ton intérêt!Envoyer ce talon à: Secrétariat central SEV, Steinerstrasse 35, case postale, 3000 Berne 6 ou faxer au 031 357 57 58.

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Règlement de l’action Member Stars 5 +:

1. Tous les membres SEV peuvent prendre part à l’action Member Stars 5+ à l’exception dupersonnel professionnel SEV.

2. La période de recrutement valable est comprise entre le 1er janvier 2013 et le 16 décem-bre 2013.

3. Les prix attribués sont les suivants:

Pour chaque nouveau membre recruté, lerecruteur reçoit la prime habituelle de50 francs.

Pour deux membres recrutés, le recruteurreçoit en plus la mappe de conférenceexclusive SEV ou un étui iPad, produitspar Anyway Solutions.

Pour cinq membres recrutés, il y a doublement de la prime: le recruteur reçoit donc250 francs supplémentaires, ce qui fait 500 francs en tout.

A chaque 5e membre recruté, il y a doublement de la prime, donc 1000 francs en toutpour 10 membres recrutés, 1500 francs pour 15 membres recrutés, etc.

Member Stars 5+: l’action de recrutement de l’année 2013

§Une bière le samedisoir, un ou deux verresde vin pendant le repasou une petite grappaavec le café, c’est unpetit plaisir qu’on s’of-fre ou c’est déjà plusque ça ?

Angle droit

Le terme d’addiction est liéà la dépendance, à une dro-gue, quelle qu’elle soit.L’Organisation mondiale dela santé (OMS) a opté pourla définition « syndrome dedépendance », afin de nepas stigmatiser les person-nes concernées. L’addictionest définie comme :

L’addiction : unemaladie ou non ?Qu’est-ce qu’une dépendance ?

– un désir ou un besoin in-vincible de consommer unesubstance ;– une tendance à aug-menter la dose (tolérance) ;– une dépendance psycho-logique et souvent physiqueà l’égard des effets ;– des conséquences (émo-tives, sociales, économi-ques) nuisibles.Ce syndrome de dépen-dance est reconnu commeune maladie et acceptécomme raisons de donnerune rente des assurancessociales sous certaines con-ditions légales.L’origine de la dépendanceest variée. Il y a autant de

raisons que de personnesconcernées.

Dépendants de quoi ?On peut être dépendant detout. Le plus connu reste lesdrogues illégales commel’héroïne, le cannabis, etc.On peut aussi être dépen-dant de substances légales,comme les médicaments,l’alcool et les cigarettes. Oude la nourriture. D’autrescomportements addictifs sefont toujours plus fré-quents : l’addiction au jeu,au travail, au sport, etc.On sait que la dépendanceoccasionne des coûts élevéset une grande souffrancedans la société. La conduitede véhicules devient problé-matique, notamment.Mais beaucoup des per-sonnes souffrant de dépen-dances sont dans la vie ac-tive et leur problème n’estpas vraiment reconnu. Et, àla base, les employés ont

l’obligation de se présenterà leur travail en état de tra-vailler. Ce n’est pas la per-ception de l’employé lui-même qui est déterminante.Car le travail avec des ma-chines ou des instrumentsdangereux, la conduite devéhicules et le maniementde substances nocives né-cessitent une capacité detravailler objective.Des dérogations à ces pres-criptions représentent uneinfraction au devoir de dili-gence et de fidélité et peu-vent avoir des conséquen-ces en matière de droit dutravail, conséquences quivont jusqu’au licenciement.

Le syndrome de dépen-dance est considéré commeune maladie. Donc, lorsquela personne manque le tra-vail, il en va de la réglemen-tation en cas de maladie etd’accident. Les employeursqui prennent ce genre de

problèmes au sérieux édic-tent des mesures et règlesen matière de prévention etde soutien.Bien que l’addiction soitconsidérée comme une ma-ladie, en cas d’accident lié,comme en cas de travauxdangereux, on met souventencore un peu la faute surla personne concernée, dumoins en partie. Et certainesprestations, notamment desassurances sociales ou del’assurance-accident, peu-vent alors être réduites.Afin d’éviter de tomber dansles addictions, un environ-nement respectueux, desperspectives d’avenir et uneproportion de stress quireste supportable sont déjàun bon début. On ne peutjamais exclure totalementles risques, mais on peut aumoins essayer de les mini-miser.

L'équipe de la protection juridique

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22 ACTUcontact.sevN° 11/136 juin 2013

La reprise par Helvetia Assu-rance du portefeuille de SEVAssurances a été une surprisepour beaucoup de membres, ycompris les collaborateurs etconseillers régionaux de SEVassurances. Le choix d’Helve-tia est acquis, les raisons pourabandonner l’enseigne SEVconnues, il s’agit à présentd’aller de l’avant pour servirnos membres. Comment lesRomands vivent-ils ce chan-gement ? Richard Comte, con-seiller régional SEV Helvetia,s’exprime.

■ Comment as-tu ressenti cechangement et quelle a ététa réaction ?

Lors de l’annonce de la reprisedu portefeuille de SEV assu-rances par Helvetia Assu-rances, j’ai été surpris et éton-né. Par la suite, j’ai adhéré etje suis convaincu que ce choixest une chance pour moi ettous nos membres.

■ Pourtant, à l’avenir, tu con-tinueras de servir les mem-bres SEV dans le cadred’Helvetia Assurances aprèsplus de 15 années de prati-que avec SEV AssurancesCoopérative, pourquoi ?

J’ai accepté de reprendre monactivité chez Helvetia pour ho-norer mes engagements prisenvers les membres fidèles etleur assurer toujours à l’avenirles meilleurs conseils et la con-tinuité en matière de pré-voyance.Les produits à disposition chezHelvetia sont adaptés à nosmembres SEV, plus particuliè-rement il est également pos-sible de les conseiller au ni-veau des assurances privées(voitures, ménage, etc.). L’offrede cette large palette de pro-duits est totalement nouvelleet est de nature à séduire noscollègues.

Tu n’as donc pas de doutes,

les membres SEV seront bienservis grâce à Hevetia Assu-rances ?Etant donné que plusieurs con-seillers SEV Assurances ontassuré la continuité chez Hel-vetia, nos membres sont ras-surés. Avec Helvetia, nous dis-posons d’une structure saineet avons également la chancede disposer de bonnes forma-tions continues. Le conseil etl’accompagnement de nosmembres ne peut qu’évoluerde façon positive à l’avenir etje m’en réjouis véritablement.

Propos recueillispar Jean-François Milani

ContactRichard ComteAgence générale de Fribourgrte du Mont Carmel 21762 GivisiezE-mail: [email protected]: 079 218 38 13

Comment vit-il le changement ?Richard Comte, conseiller régional de SEV Assurances qui a passé chez Helvetia

JFM

Richard Comte: Helvetia est une chance pour les membres SEV.

PELLET PIOCHE : Doris Leuthard envisage de supprimer 17 lignes ferroviaires régionales.

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La conseillère fédérale DorisLeuthard et le directeur généralexécutif des CFF, AndreasMeyer, ont inauguré le mardi21 mai le nouveau train école etdécouverte des CFF. Sous leslogan «Responsabilité», leprogramme de formationscolaire a ainsi entamé satournée suisse. Entièrementremanié, le train propose auxenfants et aux jeunes un espaced’apprentissage unique sur lesthèmes de la sécurité, del’utilisation durable de l’énergieet de la mobilité. Depuis plus dedix ans, le train école etdécouverte des CFF, véritableclasse sur les rails, accueille lesécoliers âgés de 11 à 16 ans.Environ 150 000 écoliers desdegré primaire et secondairel’ont déjà visité dans plus de80 gares. Outre le train école etdécouverte, le programme deformation scolaire comprenddes supports pédagogiques.

EN VITESSETrain école

Page 23: EDITO Un nouvel élan - SEV-Online · minutes, contre 23 minutes en l’an 2000. C’est ce qui ressort des résultats du relevé structu-rel 2011, réalisé par l’OFS. Convention

SOLIDARITE INTERNATIONALE ......

23contact.sevN° 11/136 juin 2013

Pour nonante-six Algérienneset Algériens qui se rendaientau Forum social mondial, orga-nisé du 26 au 30 mars à Tunis,le voyage s’est achevé à l’aubedu 25 mars. A la frontière avecla Tunisie, les autorités algé-riennes leur ont notifié qu’ilsn’avaient pas l’autorisation desortir du pays. Les délégués dela ligue des droits humains,des syndicats autonomes, descomités de chômeurs, de l’or-ganisation des disparus et de

l’association des juristes indé-pendants sont restés bloquésà la frontière, jusqu’à ce qu’onleur permette de sortir dupays… le dernier jour du fo-rum!

Selon Rachid Malaoui, prési-dent du syndicat autonomeSNAPAP, «le régime voulaitéviter que les atteintes auxdroits humains en Algériesoient évoquées devant le Fo-rum social mondial». Les pro-testations sociales et les mani-festations quotidiennes (plusde 11 000 en 2012!) semblentcauser une grande nervositéau sommet du pouvoir. Le gou-vernement s’en est d’ailleursdéjà pris aux chômeurs despays du Maghreb en février2012.

Le matin du 20 février, onzechômeurs venus de Maurita-nie, du Maroc et de Tunisieavec l’appui du SOLIFONDS,afin de participer, en Algérie,au forum maghrébin pour lalutte contre le chômage, ontété arrêtés par la police. Celle-ci les a ensuite transférés àl’aéroport où certains ont dû

attendre jusqu’à trois joursavant d’être expulsés du pays.Pendant ce temps, les partici-pantes et les participants algé-riens au forum ont été arrêtésau siège du syndicat autonomeSNAPAP et détenus sur placedurant toute la journée.

Par ces mesures répressives,les autorités et les forces del’ordre algériennes ont empê-ché la tenue du forum, qui

avait pour but de rassemblerles divers comités contre lechômage et le travail précaireau sein d’une «union maghré-bine». Des rencontres prépara-toires organisées en Tunisie etau Maroc avaient clairementdémontré à quel point une ac-tion commune est essentielledans le Maghreb, surtout lors-qu’il s’agit d’améliorer les con-ditions de vie des gens et delutter pour les libertés indivi-duelles et collectives. Commel’écrit le groupe de travail pré-paratoire: «Nous voulons cons-truire ensemble un systèmeéconomique solidaire, afin degarantir la redistribution desrichesses et d’instaurer la jus-tice sociale pour un peuplesans frontières.»

Rachid Malaoui constate quela population algérienne a étéla première du Maghreb à fairela révolution, en 1988, et àobtenir une certaine ouverturepolitique. Cet élan a hélas étéstoppé net par la guerre civileentre les islamistes et le ré-gime. Lorsqu’ils exigent «ladémocratie et la dignité», lesmouvements démocratiques etpopulaires de Tunisie, d’Egypteet du Maroc s’opposent au-jourd’hui à un régime sécuri-

taire similaire et au même fon-damentalisme religieux. Deuxannées après les vastes soulè-vements populaires en Afriquedu Nord, il apparaît que cettelutte sera longue et difficile.

Ayant fait l’expérience des li-bertés politiques et sachantque leurs gouvernements sontincapables de résoudre lesproblèmes économiques et so-ciaux, les mouvements popu-laires sont convaincus queplus rien ne sera jamaiscomme avant. Pour mener lalutte, ils ont fait appel à notresolidarité, car ils ont aussi be-soin d’un soutien direct et ra-pide, comme celui que le SOLI-FONDS est à même de fournir(lire l’encadré). L’essentiel,c’est de nous opposer ensem-ble à une politique écono-mique qui place les intérêts duNord au centre de ses préoccu-pations, ainsi qu’à une politi-que migratoire toujours plusrépressive. C’est le seul moyende réaliser les objectifs dessoulèvements en Afrique duNord: démocratie participative,économie solidaire et justicesociale.

Urs Sekinger,coordinateur du SOLIFONDS

Le nord de l’Afrique esten profonde mutation.Les mouvements popu-laires de la région lut-tent pour une sociétééquitable et égalitaire.Pour l’instaurer, ilscomptent notammentsur notre solidarité. Al’occasion de son 30e

anniversaire, le SOLI-FONDS s’appuie sur salongue expérience de lasolidarité afin de rendrecompte de la situationdans le Maghreb.

Démocratie et justice socialepour un peuple sans frontières

Maghreb

Solif

onds

Dans le Maghreb, la démocratie doit encore être conquise.

Partout dans le monde,syndicats, mouvements desans-terre, groupements defemmes et d’autochtones,associations de défense desdroits humains et organisa-tions populaires luttent pour lajustice sociale, une démocra-tie participative et le respectde leurs lieux de vie. Nousnous devons de les soutenir,car cette lutte pour un mondeplus juste est aussi la nôtre!Fondé en 1983 par l’Union

syndicale suisse, le PS Suisse,Solidar Suisse (Œuvre suissed’entraide ouvrière) et treizeorganisations actives dans lapolitique de développement,le SOLIFONDS (Fonds desolidarité pour les luttes delibération sociale dans le tiersmonde) apporte un soutienrapide et sans excès bureau-cratiques. C’est ce qu’il faitdans le Maghreb en soutenantles syndicats autonomes, lesgroupements de femmes, un

réseau pour des alternativeséconomiques ou les diplôméschômeurs. Ce soutien, nous nepouvons le fournir que grâce ànos donatrices et à nosdonateurs. Nous espérons queleur nombre augmenterasensiblement à l’avenir, car leSOLIFONDS a un urgentbesoin de fonds afin desoutenir les luttes de libéra-tion sociale, seules à mêmede changer le monde.www.solifonds.ch

SOLIFONDS – 30 ANNÉES DE SOLIDARITÉ

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24 FOCUS.SEVcontact.sevN° 11/136 juin 2013

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant(e) tiré(e) au sortparmi les réponses correctesrecevra

40 francs en chèques Reka.

Solution du concours paru danscontact.sev no 10 :

Voie ferrée désaffectée qui servaità charger un train sur un bateau(photo prise à Lucerne).

Le sort a désigné RaphaelWäfler de la section VPTZentralbahn, domicilié à Sarnen,qui remporte les chèques Reka.

Conditions de participation :

Par carte postale

Inscrivez votre réponse, vos nom etprénom ainsi que votre adresse surune carte postale et retournez-la-nous à : SEV, Photomystère, casepostale, 3000 Berne 6.

Par e-mail

Envoyez votre réponse, vos nom etprénom ainsi que votre adressepar e-mail à : [email protected]

Sur Internet

Rendez-vous sur notre sitewww.sev-online.ch, cliquez surl’encadré Photomystère qui setrouve à droite sous l’agenda etremplissez le formulaire.

Ce concours ne donne lieu àaucune correspondance.

Dernier délai de réception desréponses : mercredi 12 juin 2013

Photomystère : « Où a été prise cette photo? »

AC

Le père spirituel de la chroni-que SEV est le président Gior-gio Tuti en personne. « Dès ledébut, ça m’a dérangé quel’histoire du SEV s’arrête en1969 », explique-t-il. Un livreavait en effet été publié à l’oc-casion des 50 ans du SEV.L’histoire du SEV n’avait plus

été relatée depuis lors, mêmes’il y a eu des périodes bientourmentées. Lui-même syndi-caliste actif, l’historienAdrian Zimmermann a reçu lemandat de rédiger cette chro-nique. Dès le départ, il étaitclair qu’il n’allait pas s’agird’un outil scientifique mais

plutôt d’un livre accessible àtous les intéressés, richementillustré. Le livre est désormaisdisponible, sous le titre « LeSEV en mouvement: de la fédé-ration au syndicat ». Il se com-pose notamment de quatrechapitres, un par décennie dé-crite, avec bien sûr des lienssur la situation politiquesuisse en général et les trans-ports publics en particulier.Dans sa conclusion, Zimmer-mann écrit : « Il est évident quele SEV – comme tous les syndi-cats – n’a pas volé de succèsen succès au cours des 40 der-nières années.» Mais: « Mener

la lutte syndicale communedes salariés sans perdre devue les particularités destransports publics fut, est, etrestera le défi central que leSEV a maîtrisé avec succès. »Le texte a été traduit en fran-çais par Serge Anet et en ita-lien par Marco Gehring, avec lesoutien du service de traduc-tion SEV. La rédaction de con-tact.sev a soutenu l’auteur con-cernant le texte. C’est StämpfliPublications à Berne qui a étéchargé de la mise en page etde l’impression de l’ouvrage.Le livre est disponible auprèsdu SEV, en exclusivité. pmo/Hes

L’historien Adrian Zim-mermann a présenté lelivre sur l’histoire duSEV depuis 1970 engrande première lors duCongrès. Le livre peutêtre commandé dèsmaintenant au SEV.

SEV – de la fédération au syndicatNouvelle publication: l’histoire du SEV depuis 1970 (144 pages)

ma

Un beau livre agréable à lire: la chronique SEV de 1970 à 2010.

La chronique peut être comman-dée au prix de 35 francs parexemplaire* auprès du SEV. Leplus simple est d’aller sur notresite internet, sous:www.sev-online.ch/fr/shopIl est également possible decommander par carte postale oucourrier au SEV, shop, case pos-

tale, 3000 Berne 6. Merci d’indi-quer la quantité et la langue dé-sirée; ne pas oublier non plusd’indiquer le nom et l’adressede la personne à qui le colis doitêtre envoyé.* Frais d’envoi de 5 francs pour unexemplaire. Dès deux exemplaires,frais d’envoi offerts!

INFO

Comment commander la chronique SEV ?