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N°7312 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com La justice italienne, pour qui les liens entre Chakib Khelil et l’ancien patron de l’ENI, Scaroni, sont désormais évidents, relancera les auditions début novembre et sollicite la collaboration de son homolgue algérienne pour la suite de l’enquête. CHAMPIONS LEAGUE AFRICAINE. VITA CLUB 2 – ESS 2 L’ENTENTE DANS LA PEAU D’UN CHAMPION PHOTO : H. LYES PHOTO : APS LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANTE NACÉRA BENALI EN PAGE 3 Kinshasa De notre envoyé spécial L ’Aigle noir a survolé le ciel de Kinshasa hier, s’offrant un précieux match nul qui le met dans la peau d’un favori avant la finale retour, prévue le 1 er novembre prochain au stade Mustapha Tchaker de Blida. Frôlant même l’exploit d’un succès, qui aurait été mérité au vu de la prestation des poulains de Madoui, l’Entente est en passe d’offrir à l’Algérie le premier titre en Ligue des champions d’Afrique, 24 ans après le dernier sacre de la JSK dans la défunte Coupe d’Afrique des clubs champions. Kamel Beniaïche (Lire en page 27) LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 27 octobre 2014 ÉDITION DU CENTRE L’enquête se recentre sur Chakib Khelil Plaidoyer pour l’égalité homme-femme LIRE L’ARTICLE DE CHERIF LAHDIRI EN PAGE 7 UN COLLOQUE INTERNATIONAL S’OUVRIRA DEMAIN À ORAN LE PARQUET DE MILAN DEMANDE LA COLLABORATION D’ALGER RETROUVEZ VOTRE SUPPLÉMENT ÉCONOMIE EN PAGES 13, 14, 15, 16, 17, 19 ET 20 SUPPLÉMENT ÉCONOMIE CHUTE DES RECETTES D’EXPORTATION DES HYDROCARBURES Les douloureux arbitrages de l’Etat Des documents confidentiels publiés par un hacker marocain révèlent, sur le dossier du Sahara occidental, tout le désarroi du makhzen qui continue à tenir pour responsable l’Algérie de ses déboires diplomatiques. SELON DES DOCUMENTS CONFIDENTIELS LE MAROC PERD LA MAIN SUR LE SAHARA OCCIDENTAL LIRE LES ARTICLES DE HASSAN MOALI EN PAGE 2 Les Tunisiens ont été nombreux, hier, à se rendre aux urnes pour élire une nouvelle Assemblée législative, trois ans après les premières élections de la Constituante le 23 octobre 2011. Le scrutin va-t-il permettre l’émergence d’une nouvelle majorité démocratique incarnée par Nidaa Tounes en lieu et place des islamistes du parti Ennahdha ? LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANT À TUNIS MOURAD SELLAMI EN PAGE 12 RÉSULTATS DES LÉGISLATIVES EN TUNISIE QUELLE MAJORITÉ À LA NOUVELLE ASSEMBLÉE ? BAISSE DES REVENUS DE L’ÉTAT ET DÉPENSES SALARIALES EN HAUSSE Le gouvernement cède devant la pression de la rue Réchauffement, Russie : l’UE tente l’autonomie énergétique LA CHRONIQUE D’EL KADI IHSANE

EL WATAN DU 27.10.2014

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EL WATAN DU 27.10.2014

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Page 1: EL WATAN DU 27.10.2014

N°7312 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

■ La justice italienne, pour qui les liens entre Chakib Khelil et l’ancien patron de l’ENI, Scaroni, sont

désormais évidents, relancera les auditions début novembre et sollicite la collaboration de son homolgue

algérienne pour la suite de l’enquête.

CHAMPIONS LEAGUE AFRICAINE. VITA CLUB 2 – ESS 2

L’ENTENTE DANS LA PEAU D’UN CHAMPION

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LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANTE NACÉRA BENALI EN PAGE 3

Kinshasa

De notre envoyé spécial

L ’Aigle noir a survolé le ciel de Kinshasa hier, s’offrant

un précieux match nul qui le met dans la peau d’un favori avant la fi nale retour, prévue le 1er novembre prochain au stade Mustapha Tchaker de Blida. Frôlant même l’exploit d’un succès, qui aurait été mérité au vu de la prestation des poulains de Madoui, l’Entente est en passe d’offrir à l’Algérie le premier titre en Ligue des champions d’Afrique, 24 ans après le dernier sacre de la JSK dans la défunte Coupe d’Afrique des clubs champions.

Kamel Beniaïche(Lire en page 27)

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 27 octobre 2014 ÉDITION DU CENTRE

L’enquête se recentre sur

Chakib Khelil

Plaidoyer pour l’égalité

homme-femmeLIRE L’ARTICLE DE CHERIF LAHDIRI EN PAGE 7

■ UN COLLOQUE INTERNATIONAL S’OUVRIRA DEMAIN À ORAN

LE PARQUET DE MILAN DEMANDE LA COLLABORATION D’ALGER

RETROUVEZ VOTRE SUPPLÉMENT ÉCONOMIE EN PAGES 13, 14, 15, 16, 17, 19 ET 20

SUPPLÉMENT ÉCONOMIE

CHUTE DES RECETTES D’EXPORTATION DES HYDROCARBURES

Les douloureux arbitrages de l’Etat

■ Des documents confi dentiels publiés par un hacker marocain révèlent, sur

le dossier du Sahara occidental, tout le désarroi du makhzen qui continue à

tenir pour responsable l’Algérie de ses déboires diplomatiques.

SELON DES DOCUMENTS CONFIDENTIELS

LE MAROC PERD LA MAIN SUR LE SAHARA OCCIDENTAL

LIRE LES ARTICLES DE HASSAN MOALI EN PAGE 2

● Les Tunisiens ont été nombreux, hier, à se rendre aux urnes pour élire une

nouvelle Assemblée législative, trois ans après les premières élections de

la Constituante le 23 octobre 2011.

● Le scrutin va-t-il permettre l’émergence d’une nouvelle majorité

démocratique incarnée par Nidaa Tounes en lieu et place des islamistes

du parti Ennahdha ?

LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANT À TUNIS MOURAD SELLAMI EN PAGE 12

RÉSULTATS DES LÉGISLATIVES EN TUNISIE

QUELLE MAJORITÉ À LA NOUVELLE ASSEMBLÉE ?

■ BAISSE DES REVENUS DE L’ÉTAT ET DÉPENSES SALARIALES EN HAUSSE Le gouvernement cède

devant la pression de la rue

Réchauffement, Russie : l’UE tente l’autonomie

énergétique

LA CHRONIQUE D’EL KADI IHSANE

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El Watan - Lundi 27 octobre 2014 - 2

L ’ A C T U A L I T É

DES DOCUMENTS CONFIDENTIELS LE RÉVÈLENT

Le Maroc perd la main sur le Sahara occidental● Dire que le royaume du Maroc est très inquiet de perdre la main dans la gestion du dossier Sahraoui est aujourd’hui un euphémisme

● Le briefing de Christopher Ross, aujourd’hui, risque d’être crucial.

Le palais royal est vérita-blement ébranlé par la perspective, très sérieuse

cette fois, de perdre le contrôle de sa «qadhiya watania» (ques-tion nationale) qu’est le Sahara occidental, qu’il occupe depuis 1975. Et cela pourrait commen-cer dès aujourd’hui puisque l’envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara occiden-tal, Christopher Ross, va faire un briefing devant le Conseil de sécurité sur le blocage du processus de négociation. Le royaume craint de faire face à une «stratégie insidieuse de délégitimation de la récupéra-tion du Sahara par le Maroc», comme souligné dans un câble adressé le 22 août dernier par la mission permanente à New York à sa tutelle. Ross attend depuis l’été dernier le feu vert du royaume pour pouvoir effec-tuer une tournée dans la région. Le makhzen, qui n’a pas appré-cié son dernier rapport, quali-fié de «dérapage dangereux», accuse aussi Ross de pratiquer un «double langage» et ne veut donc point l’inviter. Le Maroc a aussi une (lourde) femme sur les bras en la personne de la nouvelle représentante spéciale du Secrétaire général et chef de la Minurso, Mme Kim Bolduc (Canada), devant prendre ses fonctions début septembre à El Ayoun, en remplacement de l’Allemand Wolfgang Weis-brod-Weber dont le mandat s’est achevé le 31 juillet der-nier. Ne connaissant pas son pedigree diplomatique, il l’a décrétée persona non grata au prétexte qu’il n’a pas été asso-cié (?) à sa nomination… Un double veto qui irrite au

plus haut point le secrétaire général de l’ONU et les Etats-Unis, de plus en plus édifiés que c’est le royaume qui em-pêche un début de solution à ce conflit. Dommage collatéral pour Rabat : le concept de «territoire non autonome» du Sahara occidental, conformé-ment au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations unies, est désormais assumé publiquement à New York. Et c’est le sacro-saint principe de la «marocanité du Sahara» qui vole en éclats.

LA FIN DU LAISSER-ALLER AMÉRICAIN ?

Un coup de semonce pour le makhzen, qui voit ses anciens protecteurs l’abandonner l’un après l’autre. Mieux (ou pire), le sous-secrétaire adjoint pour les affaires du Proche-Orient au département d’Etat, John Desrocher, a déclaré, lors de sa visite la semaine dernière à Rabat, que «la dynamique doit se poursuivre» et qu’il fallait «éviter de geler le pro-cessus». En clair, Washington somme Rabat d’accueillir les

deux diplomates indésirables, Christopher Ross et sa nouvelle collègue, Mme Bolduc. Et quand l’oncle Sam hausse le ton, le makhzen attrape inévitablement le rhume. Cette grosse peur transparaît assez bien dans une pile de correspondances portant mention «confidentiel» qu’on-tadressé le représentant per-manent du royaume à l’ONU, l’irascible Omar Hilal, et son adjoint Abderrazzak Laassel à leur tutelle, le ministère des Affaires étrangères. Tout au long de ces dizaines de docu-ments — dont El Watan détient des copies — le représentant de Sa Majesté attire l’attention du makhzen sur le fait que le Maroc subit les vents contraires dans les couloirs des Nations unies.

DES CÂBLES CATASTROPHÉS

Ni Ban Ki-moon ni Christo-pher Ross et, fait nouveau, ni les Etats-Unis ne sont désor-mais sensibles aux arguments annexionnistes du royaume. Du coup, le représentant permanent du Maroc à l’ONU joue les

vierges effarouchées et invite le makhzen à imaginer le pire. Le pire, c’est évidemment de voir les Conseil de sécurité adopter, en avril prochain, une résolution élargissant le mandat de la Minurso à la protec-tion des droits de l’homme. Ce scénario est plus que jamais probable, selon les câbles de Omar Hilal au MAE marocain, saisis au vol… Ce diplomate marocain recommande à sa tutelle de désavouer l’envoyé personnel du secrétaire général, Christopher Ross, pour blo-quer le processus devant mener à l’adoption d’une résolution contraignante en avril. Dans sa note d’information da-tée du 2 octobre 2014, la direc-tion des affaires américaines du MAE marocain brosse un tableau noir de l’évolution du dossier sahraoui dans les cou-loirs de l’ONU : «La situation dans son ensemble interpelle, suscite plusieurs interrogations et laisse présager des périodes difficiles aussi bien au sein des Nations unies qu’avec nos par-tenaires américains...»

RABAT-WASHINGTON, TENSION MAXIMUM

Il y est écrit aussi : «Notre pays est présenté par M. Ross comme responsable du blocage en cours dans le processus politique, une idées véhiculée dans les couloirs des Nations unies et auprès des membres du Conseil de sécurité.» La note secrète de Rabat s’inquiète sur-tout de la tension avec les Etats-Unis. On y apprend en effet que «Washington a d’ores et déjà commencé à introduire des changements dans sa position»

au sein de l’ONU. Comment ? Lors de l’examen du rapport annuel du Conseil de sécurité à l’Assemblée générale pour la période 1er aout 2013-31 juillet 2014, la délégation américaine a introduit, d’après la note, des amendements dans la par-tie sur le Sahara dudit rapport en supprimant toute référence «aux Etats voisins». Pour le makhzen, il s’agit d’un crime de lèse-majesté en ce sens que les Américains déclarent que l’Al-gérie n’est pas partie prenante au conflit. Rabat craint une grave crise avec l’Administra-tion américaine, qui a changé de ton et de cap dans la perception du conflit au Sahara occiden-tal. Et pour cause, l’ambas-sadeur des USA à Rabat a exprimé, le 31 juillet dernier, au MAE marocain ses doutes quant à la capacité de Chris-topher Ross à faire son travail avec la persistance des blocages de Rabat. La sous-secrétaire d’Etat aux affaires politiques, Wendy Sherman, a réitéré cette exigence en marge de la 69e ses-sion de l’Assemblée générale de l’ONU, au même titre que sa collègue la sous-secrétaire d’Etat Anne Patterson, lors de son entretien téléphonique avec la ministre marocaine déléguée aux Affaires étrangères. Après la crise d’avril 2013 quand les USA ont retiré à la dernière minute un projet de résolution élargissant le mandat de la Minurso, le désamour s’installe à nouveau entre le Maroc et son ancien parrain, les Etats-Unis. Et le divorce risque même d’être prononcé aux torts évidents du royaume.

Hassan Moali

D ans quasiment tous les câbles envoyés de New York au ministère marocain des

Affaires étrangères, l’Algérie est immanqua-blement citée comme empêcheuse de tourner en rond dans le conflit sahraoui. On retiendra notamment cette note de la direction des affaires américaines, du 2 octobre dernier, qui invite le chef de la diplomatie marocain «à ne pas sous-estimer les capacités de manœuvre de nos adversaires». Cette note confidentielle s’alarme du fait que Ramtane Lamamra ait été reçu par le secrétaire d’Etat John Kerry et la conseillère à la sécurité nationale, Susan Ric,e lors de sa visite qu’il a effectuée du 18 au 20 septembre dernier à Washington. Rabat per-çoit une radicalisation de la position de l’Algé-rie au plan bilatéral depuis la nomination de Ramtane Lamamra à la tête de la diplomatie algérienne. Dans une note datée du 6 janvier 2014, signée par Mohamed Loulichki, ambas-sadeur, représentant permanent du royaume à l’ONU, il y est écrit que l’amélioration des relations entre l’Algérie et le Maroc, «demeure un objectif fuyant et difficile à concrétiser en l’absence d’un changement dans la classe politique et la structure de l’Etat en Algérie». Rabat reproche à Alger de ne pas s’impliquer dans les négociations avec les Sahraouis. «Depuis une année, les dirigeants de ce pays (l’Algérie) ont tout fait pour annihiler les effets

des petits pas que M. Ross a fait faire aux rela-tions bilatérales avec le Maroc», lit-on dans le même document. Et d’ajouter : «Les derniers jours de 2013 se sont distingués par une suren-chère sans précédent avec, pour la première fois, la demande d’élargissement du mandat de la Minurso faite officiellement par l’Algérie au nom de son Président, le 29 octobre 2013 à Abuja…» Le document confidentiel met en relief la «mobilisation de la société civile algérienne» à travers le CNASPS et «l’envoi d’une délé-gation de l’Assemblée nationale aux débats sur la question du Sahara à la quatrième commission des Nations unies». Il cite égale-ment les déclarations répétées du porte-parole du MAE, Amar Belani, accusant, lit-on, «le Maroc de tous les maux de son pays». Dans un autre câble diplomatique daté du 22 août 2014, le représentant du Maroc à l’ONU accuse la direction des affaires juridiques et la direction du maintien de la paix, entre autres, «d’adhé-rer à la thèse polisario-algérienne colportée par Ross selon laquelle le statu quo au Sahara occidental sert les intérêts du Maroc». Et de conclure que le secrétaire général de l’ONU «agit en supplétif de l’Algérie et du Polisario en vue d’affaiblir la position du Maroc et in fine l’obliger à accepter l’inacceptable pour le règlement de ce problème». H. M.

Ces petites phrases qui ébranlent le palais

Le Maroc, qui a longtemps évolué sous le parapluie pro-

tecteur des grandes puissances, notamment la France et les Etats-Unis, n’a pas l’habitude d’en-tendre un autre discours que celui de son «plan d’autonomie cré-dible et réaliste». Autres temps, autres discours. Les Américains, très sensibles à l’instabilité dans le Sahel et le Sahara, semblent avoir changé leur fusil d’épaule. Publi-quement, ses hauts responsables qualifient le Sahara occidental de «territoire non autonome» et les structures de l’ONU, notamment la Minurso et le HCDH, sont expressément invitées à mention-ner ce statut dans toutes leurs correspondances. Et subséquem-ment, le département des affaires juridiques de l’ONU a enjoint au personnel de la Minurso de se faire tamponner leurs documents du voyage à partir des villes maro-caines et non plus à El Ayoun, conformément au principe «Legal Status-Equal Treatement». Un désaveu implicite à la marocanité du Sahara chère à M6.

De même, dans un câble de Omar Hilal, daté du 4 septembre 2014, Christopher lui a déclaré que «l’Algérie n’est pas partenaire de la négociation» et que «le Maroc se trompe». Durant la même rencontre Ross a fait savoir au diplomate ceci : «J’ai toujours eu un problème avec la référence à la souveraineté du Maroc sur le Sahara.» Aussi, lui a-t-il fait remarquer, que la Minurso est «habilitée» à s’occuper aussi des droits de l’homme car, «d’après les dernières résolutions, elle doit entreprendre des contacts avec tous ses interlocuteurs», précise Ross. Il lui a par ailleurs précisé que le représentant spécial a deux casquettes : celle de chef de la Minurso et celle de représentant du secrétaire général. Par consé-quent, «il est habilité à se pencher sur les droits de l’homme, dont le secrétaire général fait une prio-rité dans le cadre de son initiative ‘Rights Up Front’ (priorité aux droits de l’homme)». Le royaume apprécie moyenne-ment le soutien étriqué de la

France, son meilleur ami. Dans sa note qui fait le tour de la ques-tion en janvier 2014, Mohamed Loulichki souligne «les nuances» apportées par Paris à sa posi-tion durant les débats de l’année dernière. Il cite notamment «la non-utilisation par la France de son droit de veto, son respect des droits de l’homme et le non-appui à l’autonomie dans le discours français». Facteur aggravant pour le Maroc, le rappel du Quai d’Orsay de «l’attachement de la France au droit de manifester» dans les territoires occupés. Pour faire revenir la France à de meil-leurs sentiments, le diplomate recommande de la «consulter en priorité» et de «partager avec elle nos intentions pour nous prémunir contre les états d’âme des Américains et la complicité britannique». Il n’est pourtant pas sûr que les Français puissent gêner la feuille de route des Américains, soutenus par les Anglais, si leur volonté de faire plier le royaume se confirme. H. M.

L’Algérie, le chat noir du Maroc

Chris Coleman, le fantôme du makhzen Il est Marocain et se fait appeler Chris Coleman. Ce hacker est en train d’ébranler le palais en dévoilant des documents sensibles et confi dentiels (mails, ordres de virement, notes secrètes et autres courriers offi ciels). Il s’est aussi attaqué aux activités ultrasensibles de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) rattachée au palais royal. Surnommé le «Snowden marocain», cet homme inonde depuis quelques jours les réseaux sociaux de la littérature sulfureuse dont le makhzen se serait volontiers passé. C’est la première fois que des documents secrets sont ainsi portés sur la place publique, qui plus est concernant la question hautement stratégique du Sahara occidental. Sans doute que ce petit génie de l’informatique empêche beaucoup de hauts responsables marocains de dormir. H. M.

Mohammed VI

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L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Lundi 27 octobre 2014 - 3

LE PARQUET DE MILAN DEMANDE LA COLLABORATION D’ALGER

L’enquête se recentre sur Chakib Khelil

RomeDe notre correspondante 

Les magistrats du pôle anticor-ruption ont lancé huit commis-sions rogatoires adressées aux

autorités des pays suivants : Algérie, Suisse, Luxembourg, Abu Dhabi, Liban, France, Hong Kong et Sin-gapour. Les investigateurs italiens sont certains que la société-écran Pearls Partners, appartenant au ne-veu de l’ancien ministre des Affaires étrangères Mohamed Bedjaoui, n’était en réalité qu’une caisse noire par laquelle transitait l’argent des pots-de-vin généreusement versés par les dirigeants de Saipem (la filiale dont l’ENI détient la majo-rité des actions) aux responsables de Sonatrach et aux fonctionnaires algériens, entre 2007 et 2010, pour décrocher sept contrats d’une valeur totale de 11 milliards d’euros. Ces sommes faramineuses, estimées à 198 millions d’euros, ne seraient, selon l’enquête, qu’un trésor caché que l’ancien n°1 de l’ENI aurait dis-simulé dans différents paradis fis-caux pour pouvoir le récupérer par

le biais d’un fonds privé, The Paolo Scaroni Trust. C’est cet organisme financier directement lié à Scaroni, à son épouse et à ses descendants, qui intéresse les enquêteurs. Les juges Fabio De Pasquale, Gior-dano Baggio et Isidoro Palma ont présenté, la semaine dernière, une demande au juge chargé de l’en-quête préliminaire, Alfonsa Ferraro, pour les autoriser à interroger deux anciens dirigeants de Saipem, Pietro Varone (directeur des opérations) et Tullio Orsi (ancien directeur de Saipem pour l’Algérie). Des inter-rogatoires qui seront retenus comme preuves lors du procès.

7 DIRIGEANTS DE L’ENI POURSUIVIS POUR CORRUPTION

Rappelons que sept dirigeants de l’ENI et de Saipem sont poursuivis pour le délit de corruption interna-tionale ainsi que le groupe pétrolier ENI (Ente Nazionale Idrocarburi) et Saipem. Scaroni, qui a été écarté de la gestion de l’ENI après presque une décennie durant laquelle il aurait savamment préparé le futur de sa famille et de ses proches grâce

aux pots-de-vin encaissés par des subterfuges complexes et diffici-lement traçables, est au centre de l’enquête du tribunal de Milan. Les magistrats du pôle anticorruption ne donnent qu’une importance relative au rôle du golden boy algérien Fa-rid Bedjaoui, trop inexpérimenté, selon eux, pour gérer les centaines de millions d’euros qui ont tran-sité entre les mains des dirigeants de l’ENI et ceux de Sonatrach durant la décennie passée. En fait, Bedjaoui ne serait qu’un «transporteur» de fonds qui aurait prêté son nom et celui de ses collaborateurs pour aider deux gros prédateurs rompus aux mécanismes financiers com-plexes qui permettent de cacher des fortunes aux quatre coins du monde. Il s’agit de Scaroni et Chakib Khelil. L’ancien patron de l’ENI se serait servi de son trust, fondé en 1996 en Grande-Bretagne, pour placer dans des investissements sûrs le capital détourné. Les fonds ayant tran-sité par ce trust ont ensuite bénéficié d’une loi d’amnistie fiscale que le gouvernement Berlusconi, homme politique très proche de Scaroni,

avait promulguée, ce qui a permis à l’ancien n°1 de l’ENI de rapatrier un gros patrimoine financier non déclaré en payant une taxe dérisoire d’à peine 7%. Cet argent blanchi a été réinvesti dans une société immo-bilière, Cortina SRL, qui appartient à 100% à Scaroni, selon ce que le quotidien économique Sole 24 Ore indique.

SCARONI ET KHELIL : LES CERVEAUX DE L’AFFAIRE

Cette même agence appartenait au trust Scaroni, au moins jusqu’en 2008. Les avocats de l’ancien patron de l’ENI ont souligné que ce fonds a été alimenté par les rémunérations dont Scaroni a bénéficié durant les années où il travaillait à l’étranger. Alors, pourquoi ce trust a-t-il été fondé et avait son siège dans le para-dis fiscal de l’île de Guernesey, dans le canal de la Manche, pour être en-suite transféré aux Etats-Unis, se de-mandent les enquêteurs. Rappelons que c’est grâce aux confessions de Pietro Varone, dirigeant de Saipem, que l’on en sait plus sur le scan-dale Sonatrach-Saipem. Ce dernier

avait accusé Scaroni d’être le cer-veau de cette opération de mégacor-ruption. Pour se défendre, l’ancien patron de l’ENI avait affirmé ne pas connaître Varone et s’était dit «fier d’avoir obtenu son licenciement». Mais, en avril dernier, un tribunal italien a déclaré abusif son licen-ciement et a condamner Saipem à l’indemniser avec la rondelette somme de 1,2 million d’euros. Scaroni a-t-il voulu faire porter le chapeau à Varone, comme Chakib Khelil veut le faire porter à Farid Bedjaoui ? En attendant de trouver une réponse à cette question, les juges milanais comptent beaucoup sur la collaboration des autorités internationales interpellées, surtout les algériennes. Ces dernières vont-elles autoriser les juges du tribunal d’Alger à communiquer à leurs homologues italiens les informations dont ils dis-posent ? Un véritable test de crédi-bilité pour l’Algérie, qui permettra de jauger la sincérité et le sérieux du gouvernement algérien dans la lutte contre la corruption.

Nacéra Benali

● Le sort de l’ancien administrateur délégué de l’ENI, Paolo Scaroni, et celui de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, sont scellés ● Les juges milanais sont convaincus qu’une grande partie de l’argent versé aux Algériens a été récupéré par l’ancien patron de l’ENI

● D’anciens dirigeants de Saipem seront interrogés probablement le 3 novembre prochain.

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FRONTIÈRE ALGÉRO-TUNISIENNE

Renforcement militaire sans précédent

Depuis la veille des premières élections législatives tunisiennes, c’est l’alerte maximale à la fron-

tière algéro-tunisienne. En effet, un im-portant dispositif militaire a été déployé en renforcement de celui déjà en place, avons-nous appris de sources militaires. Depuis plusieurs jours, des avions mili-taires Hercules C130 font la navette au niveau des aéroports de Annaba et Tébessa, assurant le transport de contin-gents. Le défi sécuritaire est tellement important qu’il a poussé l’état-major de la Gendarmerie nationale à faire appel à ses réserves de GGF pour parer à toute tentative d’incursion terroriste de et vers la Tunisie. L’état d’alerte concerne toute la région frontalière sud-est que partagent avec l’Algérie la Tunisie et la Libye. Ainsi, à partir de la wilaya de Ouargla jusqu’à Laâyoune (El Tarf) en passant par le poste-frontière Taleb El Arbi dans la wilaya d’El Oued, les points de contrôle ont été multipliés, de même que les patrouilles motorisées et pédestres. Le même degré de vigilance est égale-ment constaté dans le contrôle des per-sonnes dans ces régions. Les hélicoptères ne sont pas en reste puisqu’ordre a été donné d’assurer une surveillance aérienne de jour comme de nuit. «Parallèlement, six hélicoptères type Augusta ratissent quotidiennement le tracé frontalier entre l’Algérie, la Tu-nisie et une partie de la Libye, tout autant que les véhicules tout-terrain des GGF. Les Douanes algériennes et la Police aux frontières (PAF) sont également en alerte», assurent les mêmes sources. Ces mesures exceptionnelles ont été décidées en réponse à la dernière menace terro-riste en vue de troubler les premières élections législatives et présidentielles tunisiennes. «L’Algérie n’a pas jugé utile de fermer sa frontière est et a préféré ren-forcer le nombre et l’activité des unités relevant du commandement des gardes-frontières» affirment-elles. M.-F. G.

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L ’ A C T U A L I T É

AFFAIRE KHALIFA EN FRANCE

Raghid Echamah ou l’énigme judiciaire

● De lourdes interrogations entourent les décisions du tribunal de Nanterre relatives à l’affaire Khalifa ● Ainsi, le tribunal semble regretter l’absence d’enquête complémentaire pour élucider le rôle joué par

Raghid Echamah dans la vente des avions-taxi ● Il regrette d’être obligé de rester dans le cadre de l’arrêt du juge, qui a bien su plomber les qualifications des faits.

Si l’on se réfère à la décision finale, le tribunal de Nan-terre (France) a condamné

l’ensemble des mis en cause poursui-vis dans le cadre de l’affaire Khalifa, à l’exception de Raghid Echamah, l’homme qui a joué un rôle capital dans la cession des 12 avions-taxi, achetés par Abdelmoumen Khalifa, mais aussi de la société Socata et son patron Philippe Debrun, filiale du géant européen de l’aéronautique, EADS, auprès de laquelle la société JetCorp, de Abdelmoumen, avait acquis ces appareils. Le tribunal a, en effet, condamné Brandella, Krim, Mme Tayebi, Lembo, Chachoua, Aute-Laroy à des peines respectives de 4 mois de prison, 6 mois assortie d’une amende de 10 000 euros, 8 mois et une amende de 10 000 euros, 8 mois et 75 000 euros, un an avec sursis et 10 000 euros, 18 mois dont un an avec sursis et une amende de 75 000 euros. Quant à Abdelmou-men Khalifa, le tribunal a prononcé la peine maximale de 5 ans de pri-son assortie d’un mandat d’arrêt et d’une amende de 375 000 euros. En revanche, la même juridiction a relaxé l’épouse de Khalifa, Mme Ami-rouchène, et surtout Echamah, Phi-lippe Debrun et la société Socata. Il a déclaré irrecevable la constitution de partie civile d’El Khalifa Bank et de Khalifa Airways, en liquidation. Tout comme pour les décisions du tribunal criminel de Blida rendues en 2007, le jugement du tribunal de Nanterre est resté fidèle au contenu de l’arrêt de renvoi de la chambre d’instruction. Aucune requalification n’a été retenue. Ce qui a probable-ment motivé l’irrecevabilité de la de-mande de constitution de partie civile

introduite par Khalifa Bank (en liqui-dation), lui déniant ainsi le droit de se prévaloir de préjudices directs liés aux infractions de banqueroute. En fait, dès le renvoi du dossier devant le tribunal par le juge d’instruction, sans requalification et sans incul-pation de faits de blanchiment, la constitution de partie civile devenait très difficile à faire admettre. Durant le procès, la juge a d’ailleurs précisé, à plusieurs reprises, que selon elle, des investigations complémentaires auraient dû être accomplies. Dans la motivation de la relaxe dont a bénéficié Raghed Echamah, un Fran-co-Libanais au centre de toutes les transactions financières opérées par Abdelmoumen Khalifa à l’étranger, le tribunal a écrit : «La proximité d’Echamah avec Khalifa, les incer-titudes qui demeurent sur la nature du ‘consultancy agreement’ passé avec Khalifa et la supposée dation en paiement des trois TBM (avions) à sa société, aucun document ne venant

corroborer ses dires n’ayant pu être fourni par l’intéressé peuvent, malgré ses nombreuses protestations de bonne foi, légitimement soulever des interrogations et auraient pu, le cas échéant, faire l’objet d’investi-gation spécifique». Visiblement, le tribunal semble regretter sa décision de relaxe au profit d’Echamah. En fait, ni les investigations demandées lors de l’instruction et refusées par le juge ni la qualification retenue ne pouvaient permettre, selon tou-jours le tribunal, une condamnation d’Echamah pour les faits relatifs à la vente des avions-taxi. Il a considéré que seules les personnes ayant une activité au sein de Khalifa Airways ou Khalifa Bank étaient susceptibles de connaître l’état de cessation de paiement et donc d’avoir intention-nellement commis des faits de ban-queroute, notamment par détourne-ment d’actif. La question qui reste posée est de savoir pourquoi le magistrat instruc-

teur a plombé ses conclusions afin de ne laisser aucune brèche qui permet-trait au tribunal de piéger Echamah. Est-ce pour éviter le grand déballage pouvant éclabousser de grosses poin-tures de l’Etat français, exerçant au sein d’EADS ? La question mérite d’être posée, surtout lorsque l’on sait dans quelles conditions ce Franco-Libanais s’est livré à la justice fran-çaise après une longue cabale. Compte tenu de la sensibilité de ce dossier et surtout sa troublante ges-tion par les juridictions françaises, il est peu probable de voir le parquet contester le verdict. Les mêmes craintes de voir un deuxième épisode de ce procès semblent avoir envahi la justice algérienne qui, depuis plus d’une année, peine à programmer le procès, après cassation, de Kha-lifa Bank, au tribunal criminel près la cour de Blida, et a du mal à organiser le jugement de Abdelmoumen Kha-lifa, extradé il y a 10 mois. Salima Tlemçani

PU

BLC

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INDUSTRIE MILITAIRE

Sortie des deux premiers véhicules Mercedes à Tiaret

L es deux premiers véhicules miltaires de marque alle-mande Mercedes sont sortis hier de l’usine de la Société

algérienne pour la fabrication des véhicules Mercedes Benz (Safav-MB) de Aïn Bouchekif, dans la wilaya de Tiaret. Ces premiers véhicules ont été montés en présence du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, qui a assisté à la céré-monie inaugurale de cette usine, première du genre en Algérie. Etaient également présents à cette cérémonie, le général-major Saïd Bey, commandant de la 2e Région militaire, le général-major Chouaki Rachid, directeur des industries militaires et un grand nombre d’officiers supérieurs de l’ANP. Le directeur de la production de cette société a indiqué que dans une première étape et durant les premières années, l’usine fabriquera diffé-rents types de véhicules utilitaires et 4x4 destinés à un usage civil. La production théorique annuelle de cette usine est de 6000 véhicules de type Mercedes Spartner destinés à tous les usages, 2000 véhicules 4x4 de type G. Class de la catégorie G destinés à un usage militaire et paramilitaire. Le représentant du partenaire allemand a évoqué, pour sa part, la technologie de fabrication des véhicules dans cette usine qui est la même que celle utilisée en Allemagne et en Autriche. Il a également insisté sur le transfert de cette technologie afin qu’elle puisse être adoptée par la main d’œuvre algérienne. Il est à rappeler que la réalisation de cette usine s’inscrit dans le cadre de la

mise en œuvre du programme de la relance économique et du développement et du renforcement des capacités de l’industrie militaire pour la satisfaction des besoins des forces armées. La Safav-MB est une société mixte créée en juillet 2012. Elle est composée de trois principaux actionnaires. La partie algérienne détient 51% des actions. Elle est com-posée de l’entreprise de développement de l’industrie auto-mobile (EDIV) relevant du MDN (34%) et la SNVI (17%). Le deuxième actionnaire est représenté par le fonds d’inves-tissement émirati Aabar (49%). Le groupe allemand Daimler est considéré comme le partenaire technologique. Seize ingé-nieurs formés en Allemagne veillent sur la formation des tech-niciens et la bonne marche de l’atelier-pilote qui comprend 7 plateformes pour le montage des véhicules 4x4 et 5 autres pour les véhicules utilitaires. L’usine compte également un centre de formation dans la technologie automobile. Il est composé d’une salle pédago-gique, d’un laboratoire d’apprentissage des langues allemande et anglaise, six salles de cours, une salle des conférences multimédias ainsi que des ateliers de mécanique et un bloc administratif. Actuellement 120 stagiaires, diplômés des CFPA suivent une formation au niveau de ce centre dans les spécialités de la mécanique générale, de la mécanique auto, de l’entretien et de la carrosserie. L’usine s’étend sur une superfi-cie de 104 hectares dont 44 bâtis. R. P.

La cession des 12 avions-taxi de Khalifa Airways reste sombre, vu l’absence d’enquête sur cette vente et le principal auteur

Page 5: EL WATAN DU 27.10.2014

L e Conseil des lycées d’Algérie (CLA) revient à la charge. Il organisera un rassemblement le 10

novembre à 10h, en face de l’annexe du ministère de l’Education, au Ruisseau, pour dénoncer le désintérêt de la tutelle par rapport aux revendi-cations élémentaires. Le CLA observera «une journée de mécontentement». Le conseil national du syndicat, qui s’est réuni vendredi dernier, énu-mère plusieurs points dans un communiqué rendu public hier. «La situation dans les établissements scolaires est catastrophique», souligne le CLA. Et d’ajouter que «le mouvement de protestation en a touché plus de 60% pour dénoncer la sur-charge des classes. 10% des établissements ont des classes de plus de 50 élèves et 50% travaillent dans des classes de plus 40 élèves». Le CLA estime que «le manque d’encadrement au niveau pédagogique et administratif conduit à l’anarchie et à la violence dans les enceintes scolaires», lais-sant place à «l’insécurité». Le syndicat observe «une absence totale de la tutelle qui n’essaye pas de trouver les solutions concrètes». Au contraire, peut-on lire, le ministère de l’Education nationale «continue sa fuite en avant en faisant diversion

et en rejetant la responsabilité sur d’autres». Le CLA pense que le ministère appréhende avec «lé-gèreté le dialogue avec les partenaires sociaux», tout en dénonçant «le comportement bureau-cratique de la tutelle vis-à-vis des partenaires sociaux en matière de démarche, de dialogue et de concertation préconisée (absence de PV de négociation, lourdeurs dans l’octroi des auto-risations des tenues des conseils nationaux)». Dans le même sillage, le CLA dénonce également «l’organisation des concours de promotion sans préciser le nombre de postes ouverts qui sera en dessous des besoins». Le CLA exige, en guise de propositions, «la réouverture des négocia-tions du statut particulier de l’éducation et la régularisation de la situation des enseignants protestataires». Par ailleurs, le CLA condamne «le harcèlement sexuel que subissent des enseignantes de la part de directeurs d’établissement et d’inspecteurs de matières». A ce titre, il demande «l’ouverture d’une cellule d’écoute spéciale destinée aux victimes de harcè-lement sexuel en milieu scolaire». M. B.

L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Lundi 27 octobre 2014 - 5

AVIS D’APPEL D’OFFRES NATIONAL OUVERT

Réf : ECHO/DZA /BUD/2014/91005/002

Triangle Génération Humanitaire lance un avis d’appel d’offres ouvert pour la construc-tion d’un atelier mécanique dans les camps de réfugiés Sahraouis au Sud de Tindouf, dans le cadre d’un programme fi nancé par l’Offi ce européen d’Aide Humanitaire (ECHO).Les soumissionnaires ou leurs représentants dûment mandatés intéressés par le présent avis peuvent retirer le cahier des charges contre présentation d’une copie légalisée du registre du commerce à :

Triangle Génération Humanitaire, Cité EPLF, 444 logements, bâtiment B5, appartement A,

3e étage, Said Hamdine, 16016 Hydra, AlgerTél. : 049 92 24 33/ 021 60 20 35/ 05 55 61 48 03.

Email : [email protected]

La date limite pour le dépôt des offres est de 21 jours après la parution du présent avis.

Un dispositif spécifi que activé La fièvre hémorragique Ebola suscite les inquié-

tudes. L’Algérie a pris des dispositions pour parer à toute éventualité. C’est ce que nous a confirmé hier Slim Belkessam, conseiller à la communication au ministère de la Santé et de la Réforme hospita-lière, contacté par El Watan. «Nous avons activé un dispositif spécifique de contrôle aux frontières de-puis avril 2014 et renforcé le niveau d’alerte pour permettre aux services et aux unités de prendre en charge des cas contagieux.» Le dispositif a été consolidé également sur la base des recommandations des commissions d’experts et de l’OMS. Parmi les autres mesures figurent le contrôle sanitaire aux frontières (terrestres, maritimes) et le déploiement d’unités de prise en charge à l’intérieur du pays. Le but est d’identifier très rapidement les personnes contaminées. Le travail de riposte a été mené en étroite collaboration avec la police nationale et la Protection civile, qui ont bénéficié d’une quantité importante d’équipements de protection nécessaires pour éviter toute contagion (casques et combinaisons). Par ailleurs, la même source annonce le lancement d’opération de sensibilisation et de mise à niveau des connaissances. Dans ce cadre, une rencontre à l’Ecole de police sera organisée demain pour poursuivre le travail de sensibilisation. Le même dispositif mis en place pour la prévention contre le virus Ebola dans le nord du pays a été déployé dans le Sud. Le risque est important, notamment aux frontières sud. Des porteurs du virus qui traversent cette frontières peuvent facilement contaminer les Algériens. Au niveau du ministère de la Santé, on nous confirme qu’aucun cas n’a été enregistré en Algérie mais que la vigilance doit être de mise. «Si un cas se déclare, nous avons les moyens de le dépister et de le prendre en charge assez rapidement», confirme Slim Belkessam. L’Algérie possède un atout : elle ne propose pas de liaison aérienne directe avec les pays concernés par l’épidémie. Mais la surveillance deviendra plus stricte dans le cas où les voyageurs d’autres Etats touchés par le virus seraient amenés à venir sur le sol algérien. Kamel Benelkadi

HARCÈLEMENTS SEXUELS EN MILIEU SCOLAIRE

Rassemblement du CLA le 10 novembre

L ors de sa virée, hier à Sétif, Nouria Ben-ghebrit, ministre de l’Education nationale,

a appelé la famille de l’éducation à la mise en place d’un pacte national pour la sauve-garde de l’école algérienne ainsi que d’une charte de déontologie pour tous les enseignants. «Le secteur de l’éducation est en croissance, ce qui a engendré l’émergence de nombreux pro-blèmes. Nous devons être vigilants en vue de pré-server l’école. Ce dont on a besoin aujourd’hui, c’est de l’engagement de tous. Alors, mobilisons-nous et militons pour préserver notre école», a déclaré Mme Benghebrit, dans son allocution à l’occasion de la conférence régionale sur l’éva-luation de la rentrée scolaire 2014-2015 regrou-pant 16 wilayas de l’Est, qui se tient à Sétif les 26 et 27 octobre. La ministre a insisté sur le volet formation du personnel, car «la formation est la base pour l’amélioration du niveau de l’ensei-gnement. Le programme pour l’année 2014-2015 prévoit la formation de 500 000 fonctionnaires dont 400 000 enseignants. Ces derniers repré-sentent 84,66% de l’ensemble du personnel de l’éducation, dont 67% sont de jeunes recrues. La formation s’appuiera sur l’amélioration du

niveau des enseignants du cycle primaire, qui représentent 49% du personnel du secteur». Concernant les besoins, la ministre a déclaré : «A l’horizon 2030, le nombre d’élèves scolarisés atteindra les 11 millions, soit une augmentation de 3 millions. Cet important chiffre nécessitera le recrutement de 250 000 enseignants. En matière d’infrastructures, les besoins seront de 10 000 nouveaux établissements, d’ici là, on prévoit des classes de 26 élèves dans le cycle primaire, 30 au moyen et 32 au secondaire.» Mme Benghebrit a aussi annoncé que son département instituera une charte de déontologie de l’éducation natio-nale dont les directives et conseils permettront à l’enseignant de prendre les bonnes décisions. Par ailleurs, à sa sortie du siège de la direction de l’éducation de Sétif où se tient la conférence régionale, la ministre a été interpellée par des centaines d’économes et fonctionnaires des services économiques, en grève depuis presque deux mois, venus de plusieurs wilayas. Ces der-niers ont profité de l’occasion pour interpeller la ministre, laquelle a eu un bref échange avec deux représentants qui lui ont remis une plateforme de revendications. «Je n’ai jamais fermé les portes

du dialogue et je n’ai jamais refusé de rencontrer quiconque. Concernant vos revendications, il y a eu effectivement des dysfonctionnements lors des négociations tenues en 2012 ; cette catégorie a été exclue. Je suis disposée à dialoguer mais dans un cadre légal. Il faut d’abord que cette grève cesse. Les conséquences sont dramatiques pour nos établissements scolaires. Je suis dis-ponible pour tout dialogue. Alors, montrez-moi votre disponibilité en mettant fin à votre grève», a déclaré Mme Benghebrit, qui a terminé sa visite en inspectant des infrastructures de son secteur en cours de réalisation à Sétif, Ouled Saber, El Eulma et El Ouldja. Notons qu’en plus des directeurs de l’éducation de 16 wilayas de l’Est, des chefs de service, des inspecteurs centraux et des chargés de communication de ces directions étaient présents à cette rencontre régionale. Sept ateliers de travail ont été mis en place autour de thèmes liés à la gouvernance, la gestion des ressources humaines, financière et matérielle, l’information et la communication, la formation des formateurs et les structures d’accueil.

Leïla Benani

NOURIA BENGHEBRIT À SÉTIF

«Je suis disponible pour tout dialogue…»

Le décès, vendredi dernier, d’une fil-lette malienne de deux ans, des suites d’une contamination par le virus Ebola,

incite la Protection civile nationale à anticiper. En collaboration avec la direction de la préven-tion auprès du ministère de la Santé a été orga-nisé, hier à Alger, une journée de formation et d’information au profit des médecins chefs de la Protection civile. La rencontre avait pour but de sensibiliser le personnel sur les risques de la fièvre hémorragique à virus Ebola, ainsi que d’évoquer les principales mesures à mettre en œuvre en cas d’apparition d’éventuels cas. Te-nue à l’Unité nationale d’instruction et d’inter-vention (UNII) de Dar El Beïda, «la rencontre a regroupé les médecins chefs spécialistes de la Protection civile pour se préparer à une éventuelle apparition de cas suspects d’Ebola sur le territoire national», affirme le chargé de communication, le commandant Achour. Contrairement aux déclarations du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qui affir-mait ces dernières semaines qu’Ebola ne peut

prendre forme en Algérie en raison de l’envi-ronnement local, la Protection civile traite le sujet autrement. «Avec la mort de la fillette malienne, il est devenu nécessaire pour nous, Algériens, de prendre les dispositions néces-saires», explique le lieutenant-colonel Saadi Ahcène. Et d’ajouter : «Cette rencontre de for-mation a pour but d’informer sur la pathologie et les mesures à prendre en cas de son appa-rition.» A ce titre, la Protection civile déploie, parallèlement au ministère de la Santé, des mécanismes d’anticipation. «Si un citoyen est touché, il sera tout de suite transféré dans une salle réservée dans un hôpital exclusivement destinée à son isolement», affirme le docteur Saadi. Du fait que le Mali ait enregistré son premier cas de décès dû à Ebola, le dispositif de la Protection civile s’est notamment ren-forcé dans le sud du pays. «A Tamanrasset particulièrement, nous avons élevé le niveau d’alerte», indique Ahcène Saadi. De son côté, le ministère de la Santé main-tient son dispositif au niveau des entrées sur

le territoire national au niveau des frontières terrestres, aériennes et maritimes. Outre la fillette malienne décédée à Kayes (sud du pays), «plus de 50 personnes ont été mises en quarantaine, dont une dizaine dans la capitale, Bamako», rapporte l’AFP. Les autorités maliennes procèdent, tout en essayant de garder un climat apaisé, «à des contrôles thermiques au niveau des aéroports». Si le Mali ne ferme pas sa frontière avec la Guinée, d’où est originaire la fillette, qui était accompagnée de sa grand-mère, la Mauritanie en a décidé autrement. Des sources locales, citées par l’AFP, indiquent que «Kayes, véri-table poumon des échanges commerciaux entre les deux pays», a contraint ce pays à fer-mer, de facto, la frontière entre la Mauritanie et le Mali. Présentement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) évalue, au 23 octobre dernier, 10 141 enregistrés et 4 922 décès. L’Afrique de l’Ouest est la région la plus lourdement tou-chée. M. B.

POUR LUTTER CONTRE EBOLA

La Protection civile élève son niveau d’alerte

Page 6: EL WATAN DU 27.10.2014

LE 19e SALON INTERNATIONAL DU LIVRE D’ALGER S’OUVRIRA JEUDI

La création d’un grand prix national du roman envisagé

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L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Lundi 27 octobre 2014 - 6

Le livre et nous» est le slogan choisi cette année pour la 19e SILA, qui se déroulera du 30 octobre au 8 novembre au Palais des

expositions des Pins maritimes (Safex). Quarante-trois pays participent à la manifestation, dont la Côte d’Ivoire et la Tchéquie pour la première fois. Les Etats-Unis sont le pays invité d’honneur. «Nous avons choisi les Etats-Unis comme invité d’honneur cette année car nous avons remarqué que les jeunes s’intéressent plus à l’anglais qu’au français. C’est une bonne chose car c’est une ma-nière de se libérer de la langue de l’ex-puissance coloniale. De plus, nous n’avons pas oublié la position favorable à l’indépendance de l’Algérie du président John Kennedy», a précisé Hamidou Messaoudi, commissaire du SILA, lors d’une conférence de presse animée hier au pavillon cen-tral du Palais des expositions Safex. Les écrivains Marc Greaney, Eyre Price et Jennifer Steil repré-senteront les USA durant le Salon. La surface d’exposition, estimée à 20 000 m², verra la participation de 926 exposants dont 267 algériens. «Nous avons voulu changer la date du SILA pour qu’il ne coïncide pas avec celui de Sharjah, aux Emirats arabes unis. Mais la ministre de la Culture a insisté pour que les dates soient maintenues aux fins de célébrer les festi-vités du 60e anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale. Aussi avons-nous décidé que cette édition du Salon soit différente de celle qui l’ont précédée», a annoncé Hamidou Messaoudi. Une rencontre internationale est prévue le samedi 1er novembre et sera présentée, selon Slimane Hachi, responsable des colloques au SILA, sous forme de quatre plateaux : «Pour-quoi le 1er Novembre ?», «Le retentissement dans le monde», «La solidarité internationale» et «La

répression et la résistance». Les débats seront animés par, entre autres, Mohamed El Korso, Marc Perrenoud (Suisse), Khaled Kchir (Tunisie), James House (Grande-Bretagne), Dominique Wallon (France), Benjamin Brower (Etats-Unis) et Fouad Soufi. Un hommage sera rendu au pen-seur Mustapha Lacheraf à travers deux journées de discussion sur «Les noms et les lieux».

FRILOSITÉ DES SPONSORS

La création d’un pavillon spécial enfant, «interdit aux adultes», est l’une des nouveautés du SILA. Le pavillon est situé à côté de l’entrée principale du Palais des expositions. Autre nouveauté : toutes les conférences, rencontres et activités culturelles du SILA 2015 sont regroupées en une seule salle,

installée au niveau du commissariat du Salon, au pavillon central. «Cette année nous avons consa-cré des thèmes par journée pour éviter l’épar-pillement des précédentes éditions. Les 30 et 31 octobre, par exemple, nous avons choisi le thème du journalisme et de la littérature», a indiqué le commissaire du SILA. Pour débattre de cette thé-matique, plusieurs journalistes et auteurs ont été invités à intervenir, comme Hadjer Kouidri, Habib Ayyoub, Kamel Daoud, Smaïl Yabrir, Saïd Bouta-djine, Farida Hamadou, K. Smaïl, Abdelillah Salhi (Maroc), Eugène Ebodé (Cameroun) et Carlos Granès (Colombie). Selon M. Messaoudi, le Salon d’Alger est le plus grand en Afrique et dans le Monde arabe : «Sur le plan mondial, le SILA est en troisième position.

Nous pouvons faire mieux et dépasser la barre des 1,3 million de visiteurs enregistrés l’année pas-sée.» Hamidou Messaoudi a confirmé le retrait de 70 titres : «Nous avons exprimé des réserves sur ces titres. Il ne s’agit pas d’un interdit. Nous avons un texte de loi qui existe depuis 2002 et proscrit l’exposition de livres qui font l’apologie du terrorisme, de la fitna ou qui portent atteinte à la Guerre de Libération nationale.» Il a regretté le désintérêt des entreprises publiques et privées pour le sponsoring culturel. «Nous avons écrit des quantité de lettres, avons fait du porte à porte, mais nous n’avons pas reçu de réponse. Chez nous, on préfère sponsoriser autre chose que le livre», a-t-il déploré. Le SILA 2014 est sponso-risé par huit entreprises et institutions, dont un opérateur de téléphonie mobile, une compagnie aérienne et un hôtel. Présente à la conférence de presse, Nadia Labidi, ministre de la Culture, a annoncé la création prochaine d’un grand prix pour le roman algérien ; «Nous étudions actuelle-ment les mécanismes de création de ce prix. Nous sommes fiers lorsque les auteurs algériens sont honorés à l’étranger, mais il faut d’abord qu’ils le soient dans leur propre pays. Il faut qu’on célèbre nos talents. Nous n’avons pas oublié les autres formes d’écriture littéraire, comme la nouvelle et la poésie. Il faut encourager la lecture mais aussi l’écriture, soutenir les jeunes auteurs, les li-braires, les éditeurs et tous ceux qui interviennent dans la chaîne du livre. Nous avons par exemple l’intention de soutenir la publication de tous les travaux qui ont décroché le prix Ali Mâachi.» Mme Labidi a évoqué la possibilité d’aider les jeunes à créer des microentreprises pour assurer la distribution des livres au niveau national. Fayçal Métaoui

«ARNAQUÉS» PAR LE CONCESSIONNAIRE AUTOMOBILE SYDCAR

Les travailleurs de l’ENNA réclament leur argent

D es travailleurs de l’Entreprise nationale de navigation aérienne (ENNA) ont observé, hier en début de matinée, un sit-in devant

le siège de leur direction générale afin d’exiger la livraison de leurs véhicules ou le remboursement de la somme qu’ils ont versée au conces-sionnaire multimarques Sydcar Motors. Ces travailleurs accusent ce concessionnaire automobile d’«escroquerie» et de «non-respect de la convention» signée avec les œuvres sociales de l’entreprise. Pour rappel, l’Eurl Sydcar avait lancé, il y a plusieurs mois, une opération d’envergure pour la vente de voitures par facilité de paiement. Sydcar avait alors exigé des acquéreurs le versement de 40% du prix du véhicule en guise d’apport initial. «Cela fait plus de 18 mois que nous avons versé cette somme et nous n’avons toujours pas réceptionné nos voitures», fulminent les travailleurs de l’ENNA. «Le gérant de Sydcar Motors, Abdallah Sid, a été placé il y a deux mois sous mandat de dépôt, alors que notre argent est dans la nature», ajoutent-ils. Après avoir épuisé les recours auprès de Sydcar pour récupérer leur argent, observé à plusieurs reprises des sit-in devant le siège social du concessionnaire, à Douéra, les acquéreurs se tournent, cette fois, vers les œuvres sociales de l’ENNA afin de pou-voir récupérer leur argent. «La direction de l’ENNA affirme ne pas être l’interlocuteur approprié, ce qui est en soi une dérobade», confie un travailleur. Et d’ajouter : «C’est avec les œuvres sociales de l’entreprise que la convention a été signée. L’entreprise doit attester d’une sorte de garantie vis-à-vis des travailleurs que nous sommes.» Signalons que ce n’est là qu’une énième arnaque dont sont victimes des cadres aux revenus moyens. En 2013, Sydcar Motors avait signé des conventions avec les comités de participation d’une vingtaine d’entreprises, institutions et organisations publiques, dont l’ENNA. Le nombre de victimes de l’entre-prise dépasse les 250. Plus de 300 «arnaqués» sont à signaler au niveau d’Algérie Télécom, nous dit-on. Dans cette affaire, l’absence de l’Etat est clairement illustrée. Par quels procédés l’Eurl Sydcar a pu mettre en œuvre une formule de vente par fa-cilité, alors que l’activité est interdite pour les banques et les organismes financiers ? Par quel «miracle» ce concessionnaire multimarques a-t-il pu signer des conventions avec les comités de participation des entreprises publiques ? Où est passé le contrôle des organismes financiers ? C’est à toutes ces questions que les responsables sont invités à répondre. K. Saci

LES GARDES COMMUNAUX EMPÊCHÉS DE MANIFESTER À ALGER

MARCHE DES PROPRIÉTAIRES DE FUSILS DE CHASSE À BOUIRA

«Nous ne vous demandons pas l’aumône, Monsieur le ministre !»

L a police a empêché, hier, une nouvelle action de protestation des gardes communaux qui tentaient de manifester à Alger

pour exiger des pouvoirs publics de réétudier la gestion du dossier de la garde communale. A en croire le porte-parole du Mouvement des gardes communaux libres (MGCL), Aliouat Lahlou que nous avons contacté par téléphone, des centaines de policiers ont bouclé la place de la Grande-Poste, empêchant ainsi, les gardes communaux de se regrouper et d’y accéder. Jeudi dernier, plusieurs dizaines de gardes communaux, ayant initié un rassemblement de protestation devant la wilaya de Bouira et une marche vers le siège du tribunal, avaient réclamé le départ du ministre de l’Intérieur qui, selon les manifestants, a échoué sur toute la ligne dans la gestion et la prise en charge des doléances des gardes communaux. «Nous réclamons le départ

du Tayeb Belaïz qui n’a pas tenu ses engagements», a souligné Aliouat Lahlou en précisant au passage que la police a opéré hier plusieurs arrestations parmi les manifestants. «Six gardes communaux ont été arrêtés avant d’être relâchés après avoir passé plus de 3 heures dans les commissariats de police», a précisé notre source. Par ailleurs, le MGCL envisage d’organi-ser un congrès national qui aura lieu le 1er novembre prochain à Ifri Ouzellaguen. La création d’un observatoire national pour la sauvegarde de la mémoire est au menu de cette rencontre dont ce mouvement a appelé tous les gardes communaux a venir y assister. «C’est une occasion pour nous de rendre hommage aux victimes du terrorisme et de renouveler, encore une fois, aux pouvoirs publics nos revendications», a-t-il souligné. Amar Fedjkhi

L es propriétaires de fusils de chasse ne désarment pas. Hier et dès les pre-

mières heures de la matinée, plus de 300 personnes, dont la plupart des personnes âgées, se sont regroupées à la place publique du centre-ville et ont organisé une marche vers le siège du groupement de la Gendarmerie nationale, a-t-on constaté sur place. Cette action de rue, la troisième en une semaine, fait suite au retard accumulé dans la procédure de restitution débutée en mai 2012. Les ma-nifestants ont tenu à dénoncer l’attitude qualifiée d’autiste et les engagements non tenus des autorités en charge de ce dossier. «Les pouvoirs publics n’ont pas

respecté leurs engagements. Le ministre de l’Intérieur a récemment affirmé que tous les fusils seront restitués à leurs pro-priétaires mais sur le terrain rien n’a été concrétisé», dénonce Abdelkader Gue-rache, membre de l’association Essalem pour la récupération des fusils de chasse au niveau de la wilaya de Bouira. Le nombre de fusils restitués à leurs proprié-taires depuis le début de cette opération n’a pas dépassé les 1500 sur un total de 9500 armes confisquées par l’Etat à la suite de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays au début des années 1990. «Nous avons épuisé tous les recours possibles. Y’en marre. Nous

ne sommes pas en train de demander du travail ou un logement, nous réclamons nos armes, confisquées par les pouvoirs publics. 20 ans barakat. Le ministre de l’Intérieur doit savoir que nous ne lui de-mandons pas l’aumône, mais nos droits», déclare en colère un autre protestataire. «C’est inacceptable, sur un total de 9500 fusils confisqués, un quota de 1300 armes seulement a été restitué», ajoute encore M. Guerache en précisant que, désormais, les propriétaires des fusils de chasse ont décidé d’organiser chaque dimanche une marche et d’autres actions de rue pour faire valoir leurs droits.

A.Fedjkhi

La ministre de la Culture, Nadia Labidi, et le commissaraire du SILA hier lors de la conférence de presse

Page 7: EL WATAN DU 27.10.2014

El Watan - Lundi 27 octobre 2014 - 8

La plaie saignante de l’informel

ALGER INFO

SU R L E V I F 24 HEURES

Au lieu d’accueillir des gerbes de fleurs, la stèle érigée à la mémoire du regretté Hadj M’rizek reçoit des sacs poubelles.Le drame, c’est que personne n’intervient pour réparer cet affront.

MARCHÉ COUVERT DE AÏN NAÂDJA (GUÉ DE CONSTANTINE)

● La présence des vendeurs à la sauvette autour du marché couvert de Aïn Naâdja nuit aux commerçants légaux et aux habitants de cette localité.

SAISON AGRICOLE 2013-2014 : HAUSSE DE LA PRODUCTION AGRICOLE

La valeur financière de la production agricole de la wilaya d’Alger, durant la saison agricole 2013-2014, a atteint les 33,8 milliards de dinars, en hausse de 12,6% par rapport à la valeur enregistrée durant la saison 2012-2013, selon la direction de l’agriculture de la wilaya d’Alger. La chef du service production et aide technique de la direction de l’agriculture de la wilaya d’Alger, Mme Ouzna Abadi, explique que la valeur financière de la production agricole dans la wilaya d’Alger durant la saison agricole 2013-2014 a atteint 33, 8 milliards de dinars, contre 30 milliards de dinars la saison dernière. La production de légumes a atteint durant la même période plus de 3,5 millions

de quintaux. La production de pomme de terre est passée à 740 000 quintaux, celle des agrumes à 960 000, soit la moitié des besoins de la wilaya d’Alger en fruits et légumes, a précisé la responsable. La production de lait a atteint 40, 7 millions de litres, dont la moitié provient de 6 communes agricoles parmi les 40 que compte la wilaya.

TROTTOIRS À ALGER-CENTRE : TRAVAUX BÂCLÉS!

Les travaux de réalisation des trottoirs de la place Ben Boulaïd à Alger-Centre ont été bâclés. L’entreprise chargée des opérations n’a pas respecté les mesures qu’il faut : les trottoirs en béton sont gondolés. Et ce ne sont pas les petites interventions réalisées ces derniers jours qui permettront aux piétons de circuler en toute sécurité.

L’APC d’Alger-Centre avait pourtant décidé de contrôler tous les travaux menés par des entreprises privées, dont le souci est, semble-t-il, le gain facile. Excepté les trottoirs de la rue Larbi Ben M’hidi, les travaux menés dans les petites ruelles nécessitent déjà d’autres replâtrages. La place devait accueillir, pour le 1er Novembre, la statue du héros de la Révolution, Ben Boulaïd. L’APC a aménagé toute la zone faisant face à la wilaya en terrains de jeux.

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Insalubrité, anarchie et plu-sieurs commerçants infor-mels envahissent toute la

périphérie du marché couvert de Aïn Naâdja. Limitrophe de la gare routière et faisant face au grand bidon-ville de Aïn Malha, ce marché est un véritable bazar à ciel ouvert. Les commerçants infor-mels pullulent dans toute sa périphérie, au point d’y squatter même les trottoirs. Pour arriver à la gare rou-tière, les piétons sont contraints de marcher côte à côte avec les voitures. Cer-tains ont même construit en dur de petites échoppes dans l’espoir d’échapper à la pour-suite des forces de l’ordre. Des chômeurs pour la plu-part, ces derniers disent n’avoir trouvé aucune ressource finan-cière que dans ce créneau. Leur nombre qui dépasserait la centaine fait sombrer ce marché couvert dans l’anarchie totale.Les commerçants légaux du marché couvert se disent lésés par cette concurrence déloyale et n’ont trouvé comme solution que de dresser des tables de fortune et d’intégrer l’illégalité. Ce qui aggrave encore plus la situation, c’est l’état d’insalu-brité chronique que connaissent ces lieux.En plus des tonnes de déchets qui proviennent du bidonville de Aïn Malha, ces commerçants qui vendent de tout génèrent chaque jour des quantités consi-dérables de détritus. Comble de la situation, d’autres com-merçants informels stationnent leurs fourgonnettes bourrées de fruits et légumes. Chaque soir, ils laissent derrière eux les reliefs de leur marchan-

dise complètement pourrie. Des odeurs nauséabondes s’en dégagent, indisposant les habi-tants des cités environnantes.«Il n’y a même pas de bacs à ordures pour ce marché, s’exclame un résidant. Nous avons saisi à maintes reprises les autorités locales, à leur tête l’APC, pour mettre fin à cette anarchie, mais en vain. A chaque fois qu’ils les chassent, ils reviennent le lendemain. C’est vraiment infernal et in-supportable.» Apostrophé à ce sujet, M. Boughobra, P/APC de Gué de Constantine déclare que la fin de cette anarchie ne va pas tarder. «Pour les besoins de la réalisation de la ligne du métro reliant Aïn Naâdja au centre de la capitale, la gare routière sera

délocalisée vers le quartier Megnouche et tous les commer-çants informels seront définiti-vement chassés des lieux. Cela se concrétisera au plus tard vers la fin de l’année. Il ne res-tera que le marché couvert, qui date de 1990, où une réhabilita-tion est plus qu’indispensable», explique-t-il. On apprendra que la commune de Gué de Constantine a déblo-qué une somme de près de 9 milliards de centimes pour la réalisation de 3 marchés de proximité. Leur emplacement est au centre du quartier Semmar, ainsi qu’à Megnouche et au quartier Nas-sim. «A part celui du quar-tier Nassim qui est achevé à 90%, celui de Megnouche est à l’arrêt à cause d’un conflit

lié à la propriété du terrain. La procédure judiciaire suit encore son cours. Pour celui du centre de Semmar, plusieurs problèmes se posent. Le 1er est l’insuffisance de box par rapport à la forte demande. Nous n’avons inscrit dans notre projet que 100 box au maxi-mum. Le 2e problème, qui a complètement mis à l’arrêt le projet, est l’incapacité de Bati-metal de répondre à la forte sollicitation à travers tout le pays. Nous avons profité de la présence des représentants de cette entreprise nationale lors de la réception d’un marché communal, construit sur budget de wilaya, afin de relancer ce projet. Les travaux devraient reprendre incessamment», conclut-il. Asma Bersali

L’informel gagne du terrain au marché de Aïn Naâdja

IGNORANCE

HORAIRES DES PRIÈRES Alger et ses environs

LUNDI 27 OCTOBRE 2014

Fadjr……..… Chorouk.....…. Dohr………… Asser……….. Maghreb….. Îcha…….......

5:327:04

12:323:345:597:23

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BATEAU-BUS CAPITAN MORGAN PROROGATION DES DÉLAIS

Le ferry italien Capitan Morgan, affrété par l’En-treprise nationale de transport maritime de voya-

geurs (ENTMV) pour relier le port de La Madrague (Aïn Benian) à la Pêcherie d’Alger, devra être encore en service jusqu’à fin décembre, apprend-on auprès de la direction des transports de la wilaya d’Alger. Le contrat a été ainsi respecté : Algérie Ferries a affrété le bateau-bus pour une période de trois mois, avec une prorogation possible de plus deux mois.Le succès de ce mode de transport, nouveau dans la capitale, ne s’est pas démenti : quelque 65 000 passa-gers ont pris le bateau. La première ligne a été mise en service en grande pompe le 4 août, reliant le port d’Alger à La Madrague. D’autres lignes maritimes sont en cours d’étude par le ministère qui compte acquérir cinq bateaux. Le parcours de la ligne suit la côte ouest, longeant les territoires des communes de La Casbah, Bab El Oued, Bologhine, Raïs Hami-dou (Pointe-Pescade), Hammamet et Aïn Benian. La durée de la traversée est de 40 minutes. La première ligne initialement prévue vers le port de Tamentfoust (Alger-Est) a été reportée pour absence de «quais», signale-t-on. Nadir Iddir

MARCHÉ DU 8 MAI (BAB EZZOUAR) DÉGRADATION ET MENACE SUR LES CLIENTS

Le marché communal du Mai 1945 (Sorecal) à Bab Ezzouar s’est dangereusement dégradé : struc-

ture en tôle détériorée, absence d’issues de secours, insalubrité, etc. Propriété communale, mais gérée par un privé, la structure n’est plus adéquate et fait peser un danger sur les commerçants et leurs clients, mais aussi sur les riverains. Les abords du site sont squat-tés. Une odeur nauséabonde due à l’accumulation des déchets de toutes sortes a envahi tout le quartier. L’APC de Bab Ezzouar ne semble pas décidée à réhabiliter ce marché très fréquenté. Signalons que le directeur du commerce de la wilaya d’Alger, Mi-moun Bouras, a affirmé que 35 marchés nécessitent une opération de réhabilitation pour un montant de 35 milliards de centimes. Selon le DCP, les études sont terminées et il ne reste qu’à envoyer les ODS. Les habitués du site en appellent à une intervention franche des services de l’APC et de la DCP pour une réhabilitation du marché. N. Id.

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R É G I O N E S T

L’ouverture des deux gares routières prévue le 30 octobre

TRANSPORT À CONSTANTINE

● Le projet de gare multimodale est renvoyé aux calendes grecques en attendant un finnacement.

Pas moins de 800 bus et 500 taxis devront déménager dans les deux nouvelles gares routières, celles de Ali

Mendjeli et du pôle d’échange, sis à la zone industrielle, Palma, et ce dès le 30 octobre prochain. C’est ce qu’on a appris auprès du représentant de la direction des transports de la wilaya, Adel Ameur et celui des services de la commune, Farid Bouarroudj, invités hier au forum de la radio Cirta Fm. Le problème central, reste ce nombre qu’il va falloir affecter dans des espaces réduits. Pour cela, le représentant de la direction des trans-ports dira : «Effectivement, avec le nombre impressionnant de véhicules de transports, nous étions dans l’obligation de prévoir une aire de stockage, c’est-à-dire, une zone de stationnement qui aura pour mission pre-mière d’accueillir tous les bus en attendant l’heure d’ embarquement de leurs passa-gers. Cette aire se trouve non loin du pôle d’échange, c’est-à-dire au niveau de la zone industrielle, précisément attenant à l’ancien souk el fellah». l’invité avait, cependant, du mal à expliquer la faisabilité d’une telle démarche, sachant l’anarchie qui caractérise une bonne partie des transporteurs et c’est à demi mot que nos deux représentants recon-naissent l’acuité d’une telle problématique en déclarant : «Certes, la tâche n’est pas simple, il faut régler certains mécanismes, notamment de communication pour gérer un temps qui reste notre principal souci». Sur un autre registre, l’on apprend que les nou-velles gares routières seront gérées par des professionnels, issus de la société de gestion des gares routières algériennes, SOGRA ; un choix dicté par la gestion calamiteuse des

anciennes structures depuis des lustres, le chef de service des transports terrestres dira: «En fait, il ne suffit pas de construire des structures à coups de milliards pour ignorer le volet de gestion, synonyme de pérennité des ouvrages en assurant une maintenance régulière et une prise en charge effective des usagers, d’ailleurs un cahier des charges a été conçu dans un souci d’en finir avec des pratiques dont les résultats ne sont plus à dé-montrer». Par ailleurs et concernant la gare multimodale, conçue comme une réponse

concrète aux problèmes de transport dans toutes leurs facettes, l’on apprend que les études sont finalisées, l’octroi du projet à une société algéro-turque effective et il ne reste que l’affectation des crédits pour entamer les travaux. Selon le représentant de la direction des transports : «Cela fait une année que nous avons tout finalisé, nous attendons l’enveloppe financière surtout que lors de la récente visite du ministre de tutelle, nous avons été rassuré que le dossier sera réglé incessamment». N. Benouar

La nouvelle gare routière de Ali mendjeli

17 COLLOQUES AU PROGRAMME DE LA MANIFESTATION CULTURELLE DE 2015

La cité revisitée dans tous ses aspectsPas moins de dix-sept colloques seront organisés durant la ma-

nifestation «Constantine capitale 2015 de la culture arabe», en plus d’autres relevant des ministères des affaires religieuses et des moudjahidines. Selon Slimane Hachi, responsable du département Congrès et colloques, seulement quatorze colloques étaient prévus au départ et dont les thèmes avaent été choisis, mais les pouvoirs publics ont décidé d’ajouter trois autres auxquels il fallait choisir les thématiques. Il nous révèle à ce sujet : «D’abord il y a le soixante-dixième anniversaire des massacres du 8 mai 1945 auquel il faut impérativement y consacrer un colloque et puis, il y a la proposition de monsieur Mohamed Cherif Zerguine, concernant la célébration de la journée internationale de l’enfance, un thème que nous allons prendre en considération pour l’inscrire dans le programme global sous réserve de la décision du ministère de la culture, seul habilité à en décider». Toutefois, notre interlocuteur, soucieux de la bonne mar-che de ces communications, pose un problème ayant trait à l‘entame

de ce programme et de soumettre à l’approbation de ses pairs: «De-vrons-nous entamer ce cycle de ces congrès, début février, soit avant l’ouverture de la manifestation ou encore, les reporter pour clore nos travaux au-delà de la manifestation, ceci en relation directe avec le colloque qui se tiendra en février prochain à Tiaret concernant la personnalité et les œuvres de Jacques Berque et pour lequel, votre participation est des plus attendue ?». Il a été retenu à l’unanimité dans cette rencontre tenue jeudi dernier à l’universté des sciences islamiques Emir Abdelkader, que le début des colloques aura lieu en février, une manière aussi d’entrer de plain-pied dans cette manifestation pour lui donner toute sa dimension intellectuelle en passant par une histoire qu’il va falloir revisiter. Notons par ailleurs que cette réunion informelle a été l’occasion de discuter des termes de la convention établie par la tutelle qui a été approuvée par les différents professeurs et autres maîtres de confé-rences présents à ce conclave. N. B.

KHENCHELA Les élèves disparus ont été retrouvés

Les trois enfants âgés de 12 ans, signalés disparus, jeudi dernier de leur CEM Djeffal à Khenchela, ont été re-trouvés le vendredi soir sains et saufs.Selon nos sources,

l’incident est survenu après une dispute familiale entre l’un des disparus et son beau-père ; l’enfant a décidé alors de quitter la maison définitivement, et pour qu’il ne reste pas tout seul, ses deux amis intimes ont pris la décision de l’accompa-gner dans sa fugue en signe de solidarité ; ils ont même vendu leurs téléphones mobiles pour acheter de la nourriture.Les pa-rents, ayant constaté qu’il était tard et que l’enfant n’était pas rentré, ils ont alors commencé les recherches avec l’aide de leurs proches, mais en vain. Ils ont alors décidé d’informer la police, qui a lancé les recherches immédiatement. Finalement, les trois adolescents ont été retrouvé le lendemain après-midi dans une maison abandonnée. Mohamed Taïbi

Trois morts et deux blessés dans un accident de la route

Un grave accident a eu lieu samedi soir vers 9h dans la commune de Babar (située à 30 km du chef-lieu de la wi-

laya de Khenchela), précisément au lieudit Rass El Ma. Une collision entre deux voitures touristiques, l’une de marque Renault 25 et l’autre de marque Chevrolet, a fait trois morts sur le coup et deux autres grièvement blessés. Les corps des victimes ont été transportés à la morgue de l’hôpital Saadi Maâmar de la commune de Chechar, alors que les blessés ont été évacués en urgence à l’hôpital de Khenchela. Les services de sécurité ont ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes de ce drame. Kaltoum Rabia

Intoxication alimentaire dans une fête de mariage

P lus de 30 personnes, tous âges confondus, ont été victimes d’une intoxication alimentaire suite à la consommation

d’un repas servi lors d’une fête de mariage, dans la nuit du samedi à dimanche, dans la commune de Kaïs, située à 26 km à l’ouest de Khenchela. Les victimes ont été évacuées aux ur-gences de l’hôpital de Kaïs. Selon les informations que nous avons pu recueillir, les concernés souffraient de douleurs ab-dominales et de vomissements. Des sources médicales nous ont indiqué que six personnes ont été hospitalisées et gardées sous surveillance, alors que les autres victimes sont rentrées chez elles après avoir reçu les premiers soins. Les causes de cet incident indéterminé. M.T.

MILADeux axes routiers bloqués par la population

Deux axes routiers, à savoir la RN79 et le contournement sud de la ville de Mila, ont été bloqués au trafic routier,

ce dimanche, par les habitants du quartier de Marachou, dans la périphérie sud du chef-lieu de wilaya. Des dizaines d’habitants sont, en effet, descendus sur les deux routes, dès le petit matin, et les ont coupées au trafic routier en érigeant des barricades de pneus enflammés et d’objets hétéroclites sur la voie carrossable. Des centaines d’usagers, apprend-on, sont restés en rade durant toute la matinée. Au chapitre des revendications, on retrouve l’aménagement urbain du quartier de Marachou, l’eau, le gaz de ville et la réhabilitation de la route reliant cette localité au chef-lieu communal. A signaler que jusqu’au moment de la remise de cet article, les deux axes routiers étaient encore hors d’usage. B. K.

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Une session régionale de formation en ferronnerie d’art vient d’être lancée mardi à Constantine, à l’initiative de la

Chambre de l’artisanat et des métiers (CAM), a-t-on appris mercredi auprès de son directeur, Nasreddine Benarab.Les cours pratiques et théoriques devant être dispensés dans le cadre de cette formation, organisée pour la première fois par la CAM de Constantine, ciblent 30 jeunes de plusieurs wilayas de l’Est du pays dont Oum El Bouaghi, Skikda, Sétif, Annaba, Mila, El Tarf, Jijel et Constantine, a précisé le même responsable.La formation s’effectue au centre de formation professionnelle de la zone industrielle Palma, en vertu d’une convention signée entre la CAM et la direction de la formation processionnelle. Elle sera sanctionnée par un diplôme permettant aux jeunes de créer

leur propre micro-entreprise spécialisée «avec l’aide et sous la supervision de la CAM», a encore indiqué M. Benarab. L’objectif recherché est, d’abord, de contribuer à préserver cette forme d’artisanat, de développer les performances des artisans et leur permettre d’acquérir de nouvelles techniques, a expliqué la même source.Prévue sur une durée d’un mois, cette session régionale sera renouvelée dans les prochaines années prochaines afin de toucher le maximum de jeunes de la wilaya de Constantine et des régions limitrophes.Une centaine d’artisans ferronniers active actuellement dans les différentes communes de la wilaya de Constantine, a-t-on souligné à la CAM.

SESSION RÉGIONALE DE FORMATION EN FERRONNERIE D’ART

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R É G I O N O U E S T

PRÉCARITÉ

Saïda sombre dans le sous-développement

● La wilaya de Saïda est à la traîne dans bien des domaines. Ses habitants ont ras-le-bol,et veulent voir une amélioration concrète de leur cadre de vie.

La wilaya de Saida accuse un sérieux retard dans le développement so-cio-économique. En 1959, cette wi-

laya a été promue par décret comme chef-lieu du 13ème département, elle comptait les daïras de Mecheria, Ain Sefra, El Bayadh et Saida. Lors du découpage opéré en 1984, la wilaya de Saida a été amputée des daïras d’El bayadh, Meche-ria, Ain Sefra qui donnèrent lieu à deux nouvelles wilayas (la wilaya d’El Bayadh et de Naama). Tout le monde à l’époque pensait que Saida allait assurer son décol-lage économique compte tenu de sa petite superficie (6764 km2) et que cela était gérable, mais il fallait vite déchanter. Des dizaines de citoyens interrogés depuis

fort longtemps sur le marasme qui sévit à Saida sont unanimes pour pointer du doigt les députés, sénateurs, élus APC, APW, les associations et la presse. Pour d’autres, la cause serait l’exode rural et le tribalisme, enfin la minorité s’accorde à dire : «Saida fait figure de mal aimée». Selon le premier recensement écono-mique de l’office national des statiques paru en juillet 2012, la wilaya de Saida avec ses secteurs d’activités (construc-tion, commerce, industrie, services) tota-lise le nombre de 7974 entités et se trouve reléguée ainsi à la 41ème place sur les 48 wilayas du pays devançant particulière-ment les wilayas concentrées dans le sud algérien à savoir Adrar, Tamanrasset, El

Bayadh, Illizi, Tindouf, Naama, Tissem-silt. Pour ce qui est de la répartition des entités économiques des 16 communes et des grands secteurs d’activité que compte la wilaya, la ville de Saida se taille la part du lion avec 4141 activités (construction, commerce, industrie, services ) représen-tant 52%, les 15 communes et 5 daïras restantes se contentent de 48% de ces structures économiques. Actuellement la wilaya ne compte qu’une seule ville, le chef-lieu ne possède même pas de centre ville. La ville des eaux étouffe, que sera-t-elle dans le futur ? Il faut d’ores et déjà prendre les dispositions qui s’imposent pour élever les daïras en villes, selon un ancien élu de l’APW. Sid Ahmed

MERS EL KEBIR Les habitants privés de gaz depuis samedi

CULTURE Wassyla Tamzali à Oran

Le site romain de Youb en restauration

BENFREHA

Un budget est enfi n mobilisé pour l’aménagement urbain

EL AMRIA

La contrebande ne désarme pas

Un lot de 2400 cartouches de cigarettes de marque «Legend» a été saisi, avant-hier, par les douaniers d’El Amria dans la wilaya d’Aïn Témouchent. Un contrôle sur la route nationale

n°2 reliant Oran à El Amria a permis aux agents des douanes dépen-dant de l’inspection divisionnaire d’AïnTémouchent d’intercepter un véhicule de marque Peugeot. Les contrebandiers ont dû prendre la fuite en abandonnant la cargaison. Après une fouille, une quantité de 2400 cigarettes de marque étrangère de contrebande a été découverte. La valeur de celle-ci est de 12 millions de centimes. Les douaniers ont saisi le véhicule et les cigarettes de contrebande et dressé des pénalités de l’ordre de 21 millions de dinars conformément à la loi portant sur la lutte contre la contrebande. F. A.

D epuis samedi matin, des équipes techniques de la société de distri-bution de gaz Es-Senia sont à pied d’œuvre dans la commune de

Mers El Kebir suite à une importante fuite de gaz. Une grande partie des abonnées de Mers El Kebir est privéede gaz. L’alimentation devait reprendre ce soir. Selon le chargé de communication de la société de distribution : «L’incident a été enregistré samedi à 8 h du matin suite à un glissement de terrain. L’éboulement a endommagé une conduite du réseau de la société de gestion de transport du gaz, à une profondeur de 20 mètres. Les équipes de réparation sont sur le terrain. Des travaux sont en cours pour accéder à la conduite défectueuse et la réparer. La situation sera rétablie aujourd’hui à 20 heures (NDLR hier 20h)». Le même interlocuteur a tenu à présenter les excuses de la Sonelgaz aux abonnés touchés par les coupures de gaz. Zekri S.

S éjournant à Oran dans le cadre de sa participation

au premier congrès internatio-nal féminin qu’abrite le CCO du 28 au 31 octobre prochain, Wassyla Tamzali animera une conférence, ce soir à 18h, à l’Institut français d’Oran, et ce à l’invitation de l’associa-tion FARD (Femmes Algé-riennes Revendiquant leur Droits). La conférence qui sera suivie d’un débat, portera sur la thématique: «Femmes et féminisme, quel sens au-jourd’hui en Algérie?». Was-syla Tamzali, comme chacun le sait, est une grande figure du féminisme en Algérie, au-teure de plusieurs ouvrages, notamment «Une éducation algérienne», «Une femme en colère», ou encore, tout récem-ment «Histoires minuscules des révolutions arabes». Elle a été l’une des premières à dénoncer la polygamie au Maghreb, en publiant «L’énigme du Maghreb». Le 8 mars 2012, en compagnie de 7 autres femmes arabes de différentes nationalités, elle a été à l’initia-tive de «l’appel des femmes arabes pour la dignité et l’égalité». Elle anime fréquemment des conférences à Oran à l’invitation d’associa-tions ou de centres culturels. Akram El Kébir

L es travaux de restauration entamés par la direction

de la Culture, en mars 2014, sur le site romain de Lucu Mâata, situé dans la commune de Youb à une cinquantaine de km du chef-lieu de wilaya,

seront achevés avant la fin de l’année en cours, a-t-on appris. Ces ruines romaines ont été classées, en 1999, patrimoine historique à proté-ger et à préserver pour ne pas subir des dégradations ou des

actes de vandalisme. Ce site antique qui s’étend sur une su-perficie de 10 ha semble avoir été abandonné à la fin du 3ème siècle ou début du 4ème. Les fouilles et reconnaissances entreprises en 1886 par Ivan

Lapaïne ont permis de décou-vrir les ruines d’un important bâtiment ainsi qu’une quaran-taine de pièces de monnaie, des fragments d’ampoules en verre et des morceaux de bois en charpente. S. A.

Une enveloppe budgétaire de 10 mil-liards de centimes a été débloquée

pour concrétiser une série de projets de développement dans la commune de Ben-freha. Une dizaine d’opérations, parmi lesquelles les travaux de revêtement de la chaussée, le bitumage des accès et la réfection du réseau d’éclairage public, ont été inscrites pour améliorer le cadre de vie des habitants de cette localité, d’après une source communale qui a précisé que la priorité a été accordée au revêtement de la chaussée et surtout à l’aménagement urbain. Le programme mis en place par l’APC portera sur l’extension du réseau d’assai-nissement auquel un budget de 780 millions de centimes a été alloué, le rac-

cordement de trois écoles au chauffage, une opération pour laquelle plus d’un milliard de centimes a été débloqué, la réfection de la chaussée dans plusieurs quartiers de cette localité, notamment à la cité 155 logements, la route des écoles et la réfection de l’éclairage publique à Hassiane Ettoual. D’autres opérations sont également pré-vues en matière de réfection de la voirie. Celle-ci a toujours posé problème aux habitants qui ont dénoncé l’état déplo-rable de la chaussée, notamment du coté du lycée, dans les environs de Hassiane. A l’approche de la saison des pluies, les habitants espèrent que le projet retenu soit lancé dans les délais afin d’éviter les désagréments occasionnés ces der-

nières années. Certains sont contraints de porter des sachets en plastique pour traverser une chaussée inondée et surtout éviter les coulées de boue. A noter qu’une enveloppe de 17 milliards de centimes a été débloquée pour l’aménagement des communes de Benfreha et de Hassi Mefsoukh. Ce budget permettra de pal-lier les insuffisances relevées en matière de voirie, d’éclairage public et surtout d’aménagement urbain. Cette enveloppe a été consacrée à la réalisation d’un CEM à Benfreha (ex-Fleurus), sachant que l’assiette a été retenue et l’entreprise désignée pour la concrétisation des tra-vaux. Les responsables vont également se pencher sur la voirie où plusieurs ruelles et quartiers seront retapés. F. A.

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L’habitat précaire prolifère à Saïda

◗ Centre des conventions : 10h, coup d’envoi du 6ème Salon international des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement rural, qui se tiendra jusqu’au 29 octobre. ◗ Cinémathèque : 14h30 et 17h, projection du film «Fadhma N’Soumer».

◗ Salles El Maghreb et Es Saada : 19h, concerts de musique du genre oranais et de chanson bédouine et de la poésie «Malhoune» organisés par l’Office des arts et de la culture de la ville d’Oran pour la célébration du 1er Novembre 54. T. K.

OÙ SORTIR AUJOURD’HUI À ORAN ?OÙ SORTIR AUJOURD’HUI À ORAN ?

Wassyla Tamzali, une grande figure du féminisme en Algérie

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SUD INFO

Des Italiens investissent dans le tourisme intégré

Ricardi Global, Lombardi SRL, Costruzioni Tiziane GEOM-Corrado SRL et les

frères Moumene viennent de rece-voir l’aval du Calpiref de la wilaya de Ouargla pour la localisation d’un village touristique sur une super-ficie de 150 hectares, en face de la nouvelle ville de Hassi Messaoud. Il s’agit, selon Gianni Ricardi, prin-cipal promoteur du projet, d’«un projet inédit au monde où une petite ville alliera aussi bien l’héberge-ment touristique que les espaces de loisirs, de santé, de culte et de sport». Le projet, doté d’un enve-loppe de quelque 1,3 milliard d’eu-ros est une sorte de compilation des différentes thématiques touristiques grâce à un complexe touristique dé-composé comme les pétales d’une rose des sables, autour d’un grand lac artificiel. Le village comprend donc 200 villas de vacances desti-nées aux familles, un terrain de golf aux standards internationaux, un hôtel de 160 chambres et 40 suites, un parc aquatique, un complexe sportif polyvalent un hôpital de 400 lits et une grande mosquée d’une capacité de 4000 fidèles.

TOURISME INTÉGRÉ

L’objectif, selon les promoteurs, est de donner aux 15 000 étran-gers vivant en permanence dans les zones pétrolières de la région la possibilité de se payer des mo-ments de détente et de loisirs lors

de leur séjour professionnel. Les familles auront quant à elles des ser-vices spécifiques grâce à des villas équipées où elles pourront passer des week-ends conviviaux et des vacances full service comprenant des distractions aussi bien pour les adultes que pour les enfants grâce à un parc aquatique de 20 hectares semi-couvert, développé autour de piscines de différentes dimensions, des parcours de toboggans avec des rivières et des lagunes artificielles. Le parc prévoit également des to-boggans aquatiques à différentes formes et variantes permettant des descentes sur de petits canots pneu-matiques, mais aussi des piscines

à vagues et une rivière d’aventures où les hôtes pourront se laisser transporter par le courant à bord de canots ou bouées géantes. Pour les sportifs, des infrastructures de standing olympique permettront des stages et entraînements dans une piscine olympique, des terrains de soccer et de tennis et une zone d’équitation qui accueillera des écuries, un champ d’entraînement et une piste de galop. Les amateurs de golf auront droit à un terrain de 18 trous sur un green de 65 hectares. Reste enfin la mosquée, que le porteur du projet, Gianni Ricardi, musulman depuis une douzaine d’années, selon ses propos, voudrait

«spacieuse et ouverte au débat et à la connaissance, un havre de paix reflétant les vraies valeurs de l’islam». L’esquisse présentée laisse voir une inspiration saharienne des dunes roses de Sidi Khouiled. Un véritable lieu de culte voué à la réception des fidèles et des touristes voulant découvrir la mosquée, qui comprendra également un restau-rant, un centre commercial, une bibliothèque, un hammam avec une position prédominante dans le vil-lage en face du lac artificiel.

ENVIRONNEMENT, DITES-VOUS ?

Du tourisme intégré au respect de l’environnement. Et s’agissant

d’une rose des sables, il est à souligner l’intérêt affiché pour la durabilité du projet grâce à l’utili-sation de techniques et matériaux de construction amis de la nature. La brique de terre crue associée à des techniques modernes impor-tées d’Italie apportera le confort thermique et une bonne isolation ainsi que la régulation de l’humi-dité. Le projet comporte également un système de récupération et de recyclage des eaux pluviales et des déchets, mais aussi une exploitation de l’énergie solaire et éolienne pour le refroidissement et le chauffage. Des toits verts, l’inertie thermique des masses de maçonnerie, les systèmes de refroidissement passif mises en œuvre à travers des che-minées de vent inspirées du Moyen-Orient, mais aussi et surtout un pro-fit maximum des apports gratuits du soleil pour faire fonctionner toutes les installations du village. Détails à relever après ce tour d’horizon du projet : 6 à 9 mois d’adaptation de l’étude initiale à la réalité du terrain de Hassi Maâmar et une phase de réalisation qui n’a pas été définie pour le moment. L’hôpital, pour sa part, offrira toutes les commodités et services dignes de San Rafaelo, le plus grand hôpital italien dont le concepteur lui-même s’est chargé de concevoir l’hôpital italien de Sidi Maâmar d’une capacité de 400 lits.

Houria Alioua

● Lors d’une conférence de presse organisée ce week-end à la résidence Euro Japan de Hassi Messaoud, un consortium italo-algérien a présenté l’avant-projet de l’«Oasis rose du désert», le village touristique du futur qui sera édifié à Sidi Maâmar, à équidistance de Ouargla,

Touggourt et Hassi Messaoud, soit un rayon de 80 km.

ILLIZI Abdelmalek Sellal prochainement à Bordj Omar Driss et DebdebLe Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est attendu prochainement dans les com-munes de Bordj Omar Driss et Debdeb, à la frontière libyenne, dans la wilaya d’Illi-zi, à l’extrême sud-est du pays. Annoncée en marge de sa visite de travail dans les daïras d’In Guezzam (wilaya de Tamanrasset) et Bordj Badji Mokhtar (wilaya d’Adrar), lundi dernier, cette visite d’inspec-tion s’inscrit «dans le cadre de la mise en application des ins-tructions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, visant à accorder une attention particulière à la prise en charge des régions frontalières du pays», a indi-qué le Premier ministre. C’est désormais la course contre la montre à laquelle s’attellent les autorités de la wilaya pour recevoir la délégation ministé-rielle. Bouda Brahim

GHARDAÏA

Installation du nouveau procureur général

SAISIE DE 452 BOUTEILLES DE BOISSONS ALCOOLISÉES

Lors d’une cérémonie tenue la semaine dernière au siège de la cour de justice de Ghardaïa,

Slimane Boudi, premier président de la Cour suprême, a procédé au nom du ministre de la Jus-tice, garde des Sceaux, à l’installation officielle de Mohamed Bensalem au poste de procureur général près la cour de Ghardaïa en remplacement de Rouini Abdelhamid, muté dans les mêmes fonctions à la cour de Sétif après plus de 8 ans passés à Ghardaïa, très exactement depuis le 22 juillet 2006. Son rem-

plaçant, Bensalem Mohamed, magistrat à la Cour suprême, est connu dans les rangs de la justice pour avoir été membre du bureau permanent du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et surtout pour avoir récemment fait partie de la sous-commission «Paris», de supervision de l’élection présidentielle du 17 avril 2014, couvrant le nord de la France, notamment Paris, Lille, Strasbourg, Metz, Bobigny, Nanterre, Pantoise et Vitry-sur-Seine. Les autorités civiles et militaires, à leur tête Abdelhakim Chater,

wali de Ghardaïa, ainsi que les magistrats de la cour et du tribunal, ainsi que les avocats, les greffiers et les notaires de la wilaya de Ghardaïa invités pour la circonstance, ont assisté à la cérémonie d’installa-tion, lors de laquelle le nouveau procureur général a, dans une brève allocution, déclaré que sa mission première est d’appliquer les dernières règles en matière de justice du président de la République, notamment la procédure juridique de la détention provisoire. K. Nazim

Agissant sur information faisant état de l’exis-tence d’un commerce illicite de boissons

alcoolisées au niveau du centre-ville de Ghardaïa, les éléments de la police judiciaire de la sûreté n’ont pas tardé à se rendre sur les lieux afin de filer lesdits malfrats. Il s’agit, selon un communiqué de la sûreté de la wilaya, de deux individus âgés de 24 et 30 ans

qui circulaient à bord d’un véhicule de type Che-vrolet Aveo, qui ont suscité les soupçons des limiers de la PJ. Filés discrètement, les deux malfrats ont effectué une série d’arrêts dans des endroits obscurs. C’est ainsi que l’aventure de ces deux voyous a pris fin. Ils ont été arrêtés en flagrant délit de com-mercialisation illicite de boissons alcoolisées. La

fouille du véhicule a permis de mettre au jour pas moins de 452 bouteilles de vin rouge, transportées illégalement par les prévenus. Déférés devant le procureur de la République près le tribunal de Ghar-daïa, les deux hors-la-loi ont été placés en détention provisoire. La marchandise saisie a été remise aux services compétents. F. Azzoug

Le wali en inspection à Metlili Le wali de la wilaya a entamé son périple d’ins-

pection à partir de la nouvelle Metlili, un nou-veau centre urbain implanté à quelques mètres de l’aéroport Moufdi Zakaria, où la cité du 5 Juillet et la cité Hadhaba ont été les premières escales de la délégation. Le chantier de construction des 20 logements promotionnels (LPP) ainsi que le centre de formation professionnelle et la construction d’un

groupement scolaire, puis le projet de réalisation de 260 logements sociaux ont donné le ton de la visite. Au tour de l’ancienne ville de Metlili, qui se situe à environ de 45 km au sud de la ville de Ghardaïa, pour frapper aux portes de l’association culturelle Iqraa, où le wali s’est longuement entretenu avec les responsables et élèves avant de visiter le nouveau siège de l’inspection territoriale du commerce, le

nouveau siège de la daïra de Metlili et le tout nou-veau centre des Domaines et du Cadastre. Au centre sanitaire du 18 Février, le pavillon des urgences encore en chantier, le service d’hémodialyse puis le nouveau centre des finances de la daïra ont reçu les critiques acerbes du premier magistrat qui a donné des instructions concernant le laisser-aller et le retard de réalisation de certains projets. F. Azzoug

Conférence de presse du consortium italo-algérien à Hassi Messaoud, le week-end dernier

HASSI MAÂMAR (OUARGLA)

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R É G I O N E S T

Jet de pierres et cocktail-Molotov contre la gendarmerie

EXTRACTION ILLÉGALE DE SABLE À JIJEL

● Certains justifient le pillage par l’absence de sablière dans la wilaya, mais est-ce une raison pour dégrader le littoral dont la ligne recule de jour en jour et dont les vagues risquent de se

jeter sur le bord de la RN43 ?

Quelle solution contre l’extraction illégale de sable ? La maffia s’est

avérée tellement organisée que même les services de la gen-darmerie subissent des attaques en règle avec jets de pierres et même des cocktail-Molotov, le long de la RN43 qui longe les plages de la communes de l’Emir Abdelkader. Les évènements qui se sont produits la semaine écoulée et la fin de semaine dernière sont graves. Aucune autre adminis-tration ne daigne pour le mo-ment s’impliquer dans la lutte, et la gendarmerie est jetée seule en pâture contre cette maffia, et subit des attaques à chaque sortie sur ce tronçon routier et ces rivages. Des nuées de jeunes qui s’adon-nent à ce commerce juteux, entre camionneurs et main-d’œuvre qui remplit à coups de pelles les camions, n’hésitent plus à s’attaquer aux gendar-mes qui reçoivent des volées de pierres lancées en leur di-rection. La situation est grave. L’autorité de l’Etat est bouscu-lée dans cette bande littorale où les extracteurs illégaux de sable

veulent imposer leur propre loi. Ces derniers, une dizaine de jeunes, ont été arrêtés à l’issue d’échauffourées avec des gendarmes dans la nuit de mercredi à jeudi derniers. La saisie d’un camion en flagrant délit et dont le conducteur a

pris la poudre d’escampette, a généré ces troubles. Certes, certains posent le pro-blème d’absence de sablière dans la wilaya, mais est-ce une raison pour continuer à dégra-der le littoral dont la ligne re-cule de jour en jour et dont les

vagues risquent de se jeter sur le bord de la RN43? L’attente a assurément trop duré pour réagir énergiquement devant cette maffia sans vergogne. Les actions efficaces doivent désormais suivre.

Fodil S.

La sablière de Oued Z’hor

SOUK AHRAS

Les poids lourds en surnombre sur la route nationale n°16

P lusieurs citoyens de Souk-Ahras, voire des élus locaux, ont maintes fois signalé l’existence en surnombre des poids

lourds sur la route nationale n°16 et qu’ils tiennent pour responsa-bles de plusieurs désagréments causés à la population locale ainsi que la hausse du taux des accidents de la circulation. Selon un élu de l’APW, Ils sont plus de 300 engins à sillonner quotidiennement la ville pour atteindre le complexe sidérurgique d’El-Hadjar (An-naba) en prévenance des gisements d’El-Ouenza (Tébessa) ou vice-versa. Cette fréquence élevée a affecté les chaussées et rendu difficile la circulation routière le long de cet axe. «Nous avons affaire à des chauffeurs irresponsables qui s’adonnent à une conduite périlleuse au risque de leurs vies et de celles des autres»,

a indiqué un chauffeur de taxi questionné à ce sujet. Les habi-tants des cités Djenene Teffeh, Skanska et le «champ d’aviation» soulèvent d’autres problèmes. «Au lieu de la route nationale, les camions empruntent parfois des rues étroites pour réduire le trajet et là c’est toutes les bordures des trottoirs, les lampadaires et les plaques de signalisation qui sont saccagés», estime un habitant de l’une desdites cités. Les évitements et autres routes en cours de réalisation sont susceptibles d’atténuer un tant soit peu cette forte pression … et aussi les embouteillages et les accidents mortels. Le recours aux chemins de fer comme moyen alternatif est une option qui n’a pas pu dépasser l’étape d’un vœu, émis aussi bien par la population locale que par les cheminots. A. Djafri

OUM EL BOUAGHICes motos qui empoisonnent la vie

C’est infernal ce qui se passe à Aïn Beida ! Le nombre de motos ne cesse d’augmenter de jour en jour, transformant le quotidien du citoyen en un vrai cauchemar. D’autant que

la ville est devenue par la force des choses le plus gros marché de ces bolides qui pétaradent à longueur de journée et même de nuit. Le plus inquiétant c’est que les jeunes motocyclistes ne respectent aucunement le code de la route, encore moins les paisibles passants. « Ma belle-fille a été percutée par un de ces bolides. Elle est admise à l’hôpital pour des soins.», nous informe Dahmane. Ce n’est pas le seul incident provoqué par d’insouciants conducteurs de motos. Chaque jour, les services de la protection civile enregistrent un ou deux accidents de moto. Et il y a dans certains cas mort d’homme! Jusqu’où peut aller l’imprudence et la désinvolture des jeunes qui enfourchent de grosses cylindrées ? Faisant de la vitesse leur jeu favori, ils risquent à chaque passage de faire des victimes parmi les passants et passantes. Le comble c’est qu’ils ne portent même pas de casques les sécurisant contre les chutes. Et elles sont parfois mor-telles. Plusieurs motocyclistes ont fait les frais de cette négligence. « Beaucoup, nous lance un sexagénaire, ne disposent pas de permis de conduire, d’où les multiples accidents qu’ils provoquent dans les rues et sur les boulevards de la ville. Plus d’une fois, les services de la sûreté de daïra ont procédé à la mise à la fourrière des motocycles dont les conducteurs sont les auteurs d’incidents dommageables pour des personnes et des véhicules. Justement, ce sont eux qui gênent la circulation automobiles à l’intérieur du réseau urbain de par leur nombre et la façon de conduire peu encline au respect et à la bienséance. «Le plus beau, condamne un habitant du centre-ville, c’est que les conducteurs ne se soucient nullement du repos des ci-toyens quand ils passent la nuit devant nos habitations, vrombissant et pétaradant à l’envi.» Cela relève du tapage nocturne, outre le fait que c’est une forme pernicieuse de pollution sonore. L. Baâziz

Une voiture se renverse : un mort et deux blessés graves

L ’accident est survenu avant hier, premier jour de l’année hégi-rienne, tôt le matin, au niveau d’un carrefour, situé sur la RN 3,

près de Ouled Zouaï, dans la daïra de Souk Naâmane, à l’extrême ouest d’Oum El Bouaghi. Une voiture de marque Kia a dérapé dangereusement avant de faire un tonneau et de se stabiliser sur la bordure de la route. On déplore sur place le décès du jeune A. Z. (26 ans) et deux blessés graves dont le conducteur, un jeune de 20 ans, prénommé M. A. Ces deux derniers ont été admis aux urgences de l’hôpital de Aïn M’Lila, tandis que la dépouille de A. Z. a été dépo-sée à la morgue, en attendant ce que révèlera l’enquête diligentée par les services habilités. L. B.

BISKRAMort pour avoir mangé des pommes !

Vendredi dernier, un père de famille, G.Tarek, âgé de 41 ans, exerçant le métier de chauffeur de taxi, est décédé en son domi-

cile de la cité d’El Alia après être rentré de l’hôpital où il avait été admis, avec ses deux filles âgées de 11 et 5 ans, pour des troubles intestinaux et des douleurs abdominales, a-t-on appris d’un membre de sa famille. Ils avaient consommé des pommes achetées au mar-ché tandis que son épouse et son fils de 9 ans n’en avaient pas man-gés, explique notre interlocuteur. Après avoir reçu les soins pour ce qui a été diagnostiqué comme étant une intoxication alimentaire, le quadragénaire est rentré chez lui tandis que ses filles ont été gardées en observation. Sa femme l’a découvert le corps sans vie gisant dans le salon alors qu’elle allait lui chercher un verre d’eau. Samedi, des dizaines de personnes peinées par cette soudaine disparition de leur frère, cousin, amis et voisins très apprécié pour son sens de la solida-rité ont accompagné le défunt vers le cimetière de Laazilet. H. M.

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Le premier colloque international sur la ville et l’enfant a ouvert ses portes,

hier matin, à l’auditorium de l’université Hadj Lakhdar de Batna, et se prolongera sur trois jours. Il est organisé par le labo-ratoire Enfant, Ville et Environnement (LEVE), le même laboratoire en charge du master «Architecture et environnement de l’enfant», au département d’architecture. Plusieurs spécialistes et universitaires in-ternationaux (Angleterre, Egypte, Arabie Saoudite, Jordanie, Irak et Soudan) sont au programme des conférences. Selon l’or-ganisateur de l’évènement et président du

labo, Belkacem Dib, le colloque a pour but de mettre sous les projecteurs la situation de l’enfant dans nos villes et ce, afin que dans un futur proche, il soit pris en compte dans les politiques urbaines. «Les espa-ces dédiés à l’enfant sont très rares dans nos villes. A titre d’exemple, les écoles primaires sont majoritairement conçues selon l’exemple français, Il nous faut un nouveau model», a-t-il dit. Toujours selon M. Dib, le constat est alarmant. Toutes les habitations conçues par l’Etat, qui coûtent beaucoup d’argent, sont du même model architectural et ne prennent pas en compte

l’enfant. Les espaces qui les entourent, quant à eux, ne conviennent nullement à son épanouissement. «C’est une véritable politique de standardisation», s’est-il in-digné. Par ailleurs, le président du LEVE s’inquiète sur ce qu’il a qualifié comme le prochain défi des villes algériennes à savoir « l’école préparatoire obligatoire». Il n’y a pas d’infrastructures spécialement conçues pour cela. «Il s’agit d’écoles pri-maires qui ne sont pas adaptées à l’esprit de l’enfant. Pour les crèches, elles ne sont en fait que des maisons converties», a-t-il conclu. Sami Methni

UNIVERSITÉ DE BATNA

La ville et l’enfant en débat AGENDA CULTUREL

■ LUNDI 27 OCTOBRE – 9H- Salle des conférences Sassi Benhamla nouveau campus université de GuelmaColloque international sur l’œuvre de Kateb Yacine.

■ LUNDI 27 OCTOBRE- Institut culturel français de ConstantineExposition Entre deux rives- Par la compagnie Nacera Belaza

■ MARDI 28 OCTOBRE – 18H- Institut culturel français de Constantine -Temps fort danse

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El Watan - Lundi 27 octobre 2013 - 9

Des déchets hospitaliers jetés dans la nature

AÏN EL HAMMAM (TIZI OUZOU)UNE AGENCE CNR EN PROJETL a caisse nationale des retraites (CNR) aura bientôt son

antenne à Ain El Hammam, chef-lieu de daïra à 45 km au sud-est de Tizi Ouzou. Voilà une nouvelle qui, sans doute, réjouira les nombreux retraités de la région. Située sur la grande rue, l’ancienne agence BADR, incen-diée il y a quelques années, fait actuellement l’objet d’amé-nagements pour servir d’agence de la CNR. Les personnes âgées au courant du projet ne cachent pas leur soulagement, eux qui, pour un simple relevé de pension sont contraints de se rendre à Tizi Ouzou avec tous les tracas que sup-pose le déplacement sur une distance de plus de quarante kilomètres. Quant aux vieux des communes éloignées telle Illilten dans la daïra d’Iferhounene, ils sont contraints de passer plus de cinq heures dans les taxis pour se rendre à la CNR de Tizi Ouzou. Les difficultés sont encore plus accrues lorsqu’il s’agit de vieilles, vivant seules. C’est dire que la fin des travaux est attendue ave impatience. Même si le local est encore en chantier, «on peut d’ores et déjà espérer d’en voir la fin rapidement», nous confie un vieux retraité qui arrive difficilement à se déplacer. Près de chez eux, la «caisse», comme ils aiment désigner la CNR, leur «évitera des déplacements fastidieux et coûteux», indique un octogénaire qui s’étale sur les difficultés auxquelles il fait face dès lors qu’il doit se rendre au chef-lieu de wilaya. «Imaginez le trajet jusqu’à la gare multimodale de Oued Aissi d’où je dois prendre le bus jusqu’ à Tizi Ouzou avant de monter dans les fourgons qui mènent à la nouvelle-ville où se trouve le siège de la CNR. Pour l’aller-retour, je dois débourser près de quatre cents dinars en transport seule-ment», dit un retraité. Nacer Benzekri

FORMATION PROFESSIONNELLEPARTENARIAT AVEC DES ENTREPRISES ÉCONOMIQUESD ans le cadre de la mise en œuvre des conventions-

cadres signées par le ministère de la formation et de l’enseignement professionnels avec d’autres ministères, la direction locale de la formation et de l’enseignement professionnels vient de signer trois nouvelles conven-tions. La première concerne la formation et le perfection-nement du personnel des services des transmissions dans le domaine de l’informatique et de la téléphonie. Des stages de formation et de perfectionnement seront organisés au profit des employés de cette direction au niveau des instituts (Insfp, Cfpa) de Tizi Ouzou, Ouague-noun, Tala Allam, Azazga, Draâ El Mizan et Ain El Hammam. Ces formations profiteront également aux travailleurs de l’entreprise briqueterie tuilerie de Fréha en vue d’une de développer une formation alternée au profit des agents de cette même EPE, a indiqué la direction de wilaya de la formation professionnelle. La convention signée avec cette entreprise concernera les spécialités industrielles à savoir électromécanique, électrotechnique, chaudronnerie, informatique, entretien des engins de chantier, chimie industrielle et l’électronique industrielle. La certification des qualifications professionnelles du personnel de l’entreprise sur la base de leur expérience professionnelle et de leurs acquis est également prévue dans le cadre de cette convention, a-t-on précisé. Quant à la troisième convention, elle a été signée avec la direction de la pêche et des ressources halieutiques. Objectifs : développer et promouvoir les métiers de la pêche et de l’aquaculture, améliorer et maîtriser les techniques dans ce créneau d’activité, enrichir et actualiser les données relatives aux spécialités concernées, échanger des infor-mations. La même convention ambitionne d’identifier les besoins en main-d’œuvre qualifiée dans les spécialités du secteur de la pêche afin d’établir des plans de forma-tion avec les structures de la formation professionnelle. Comme il sera aussi question de prendre en charge les besoins en formation du personnel des entreprises de ce secteur d’activité. Ces conventions prévoient aussi la formation des apprentis en milieu professionnel ainsi que les stagiaires de la formation résidentielle pour les stages pratiques. Pour la mise en œuvre de ce programme, la direction de ce secteur de formation a initié plus d’une cinquantaine de conventions dont plus d’une dizaine ont été signées durant l’année 2014. A. T.

KABYLIE INFO

● Faute d’appareils de pulvérisation et de stérilisation, de nombreux établissements sanitaires de la wilaya jettent les déchets hospitaliers

dans les décharges sauvages.

Les déchets hospitaliers constituent une réelle menace pour la santé publique dans la wilaya de Boumerdès. L’alerte

a été donnée lors de la dernière session de l’APW, tenue mercredi et jeudi derniers. La commission de la santé, de l’hygiène et de la protection de l’environnement de cette assemblée fait état d’importantes quantités de déchets hospitaliers qui sont jetées dans la nature en raison de l’absence d’incinérateurs et de centres de traitement spécialisés. Dans leur rapport, les élus précisent que «les structures sanitaires relevant du secteur public dégagent une moyenne d’une tonne de déchets par jour. Cela sans compter ceux provenant des activités des cliniques et laboratoires pri-vés». «Les hôpitaux de Dellys, Thénia et Bordj-Menaiel dégagent à eux seuls près de 500 kg de déchets par jour», précisent-ils en s’inquiétant des risques qui pèsent sur la santé et l’environnement. Selon eux, chaque hospitalisation génère au moins 200g/j de produits médicaux. En l’absence d’incinérateurs et/ou de stéri-lisateurs, les élus affirment que la plupart des établissements de soins recourent aux méthodes et moyens traditionnels, à l’ins-tar des bruleurs pour éliminer les produits médicaux usagés, tels que les seringues et les pansements. C’est le cas à l’hôpital de Dellys où les déchets sont brulés à l’inté-rieur même de l’enceinte hospitalière. Ce qui génère des odeurs et des gaz toxiques très nuisibles à la santé humaine dans les alentours, relèvent-ils dans leur rapport. Un élu de l’assemblée déplore le fait que le centre de traitement «Ecferal» se trouvant à l’entrée de la ville de Si Mustapha ne

reçoit que les déchets des hôpitaux implan-tés en dehors du territoire de la wilaya. Il faut dire ce problème et le non-respect des normes d’hygiène dans les milieux hospitaliers restent la première cause des maladies nosocomiales en Algérie. Le Dr Boutaba Yakin Tawhida, médecin assistante en microbiologie à l’hôpital de Hadjout, a souligné lors d’un séminaire tenu en mai dernier à l’université M’hamed Bougarra, que le taux de prévalence de cette maladie en Algérie est de 25%. Lors de leurs sorties sur le terrain, les élus avaient constaté que mêmes les cliniques et les laboratoires pri-vés jettent leurs déchets dans les décharges

sauvages avec tous les risques que cela implique sur la santé des riverains et de l’environnement. Au début de l’année en cours, pas moins de trois laboratoires d’analyses médicales privés ont été fermés par des inspecteurs du ministère en raison du non-respect des règles régissant leurs activités avec le rejet des déchets anarchiquement dans la nature. Pour remédier à cette situation, les élus de l’APW ont recommandé la dotation des hôpitaux de la région d’appareils de pulvé-risation et de stérilisation ou la réalisation d’un centre spécialisé dans le traitement de déchets hospitaliers. R.Koubabi

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WILAYA DE BOUMERDÈS

3000 logements bientôt distribués

CHABET EL AMEURA nos lecteurs et annonceurs

de BOUMERDES

El Watan s’installe dans une nouvelle

adresse :

Cité 392 Logts, Bâtiment 19 (à 150m du siège de la daïra).

Boumerdès

Tél./Fax : 024 79 72 71.

P as moins de 2931 familles habitant différentes localités de la wilaya de Boumerdès vont être relogées dans des appartements

décents avant la fin de l’année en cours, a-t-on appris récemment auprès d’un responsable de l’OPGI. La première partie de cette opération de relogement touchera 1351 familles à travers plusieurs localités. Notre source affirme que la plupart des bénéficiaires occupe des chalets et autres habitations précaires comme c’est le cas dans les communes de Boumerdès et Zemmouri. La 2e tranche de ce programme comprend 1600 unités immobilières, dont 500 ont été réalisées à Ouled Haddadj et 1100 à Khemis-El-Khechna. Cette dernière commune connaît une vraie

crise de logement. Elle compte huit bidonvilles englobant 568 habitations précaires. Il faut dire que la réalisation des programmes d’habitat affectés au profit de la wilaya dépend de la disponibi-lité du terrain. Paradoxalement, ce sont les communes à vocation agricole et à forte densité démographique, comme Bordj-Menaïel et Boudouaou qui «accueillent» les plus importants quotas en la matière. Chose qui n’aide pas à stopper l’exode rural et la préser-vation du peu de terres fertiles ayant échappé à l’avancée du béton afin de garantir la sécurité alimentaire des générations futures. La commune d’Ammal a eu droit à 270 appartements socio-locatifs depuis 2001 dont 150 ne sont pas encore lancés. R.K.

Les lycéens en grève L es élèves des deux lycées de Chabet

El Ameur, à l’est de Boumerdès, ont enclenché, hier, une grève pour protester contre les mauvaises conditions de scola-rité. Les lycéens de l’établissement Bou-kabous Ahmed se plaignent du manque de salles, précisant que certaines divisions pédagogiques suivent les cours au niveau du réfectoire. Selon eux, quatre classes ont été alors transformées en bureaux suite aux dégâts causés au bloc pédagogique par les intem-péries 2012. Outre cela, les grévistes récla-ment l’aménagement de la route reliant la ville à leur établissement. Ce tronçon routier, revêtu une seule fois depuis son ouverture durant les années 1990, se trouve dans un état déplorable. Les élèves ainsi que les enseignants éprouvent d’énormes

difficultés pour rejoindre l’établissement en période hivernale. Les élèves du nou-veau lycée, ouvert dans la précipitation en 2010, dénoncent quant à eux le manque d’enseignants de sciences naturelles et des mathématiques. Les élèves sont privés de cours depuis le début de la rentrée scolaire. Les mani-festants sont en grève depuis 3 jours. Ils exigent l’ouverture de la cantine scolaire fermée, selon eux, à cause de l’absence d’un cuisinier. Ils demandent aussi l’amé-nagement d’un terrain de sport et l’ouver-ture de la salle informatique dotée en matériels et équipements nécessaires. Les élèves déplorent, par ailleurs, l’absence d’eau dans les sanitaires et la propagation des égouts à ciel ouvert à l’entrée de l’éta-blissement. Z.Youcef

L’absence de centres de traitement spécialisés se fait ressentir à travers le pay

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El Watan - Lundi 27 octobre 2014 - 09

R É G I O N O U E S T

TIARET

Les chômeurs se mobilisent ● Les représentants locaux du comité national pour la défense des droits des chômeurs

disent «vouloir organiser le 1er novembre devant le siège de la wilaya, un sit-in pacifique pour dénoncer la précarité de l’emploi et surtout ce chômage endémique

qui touche de plus en plus de jeunes».

Pour une première sortie pu-blique, les chômeurs dénoncent «la précarité des dispositifs

d’insertion qui ont atteint leurs li-mites». Selon le communiqué des représentants du CNDDC-Tiaret par-venu à notre rédaction : «c’est à l’aune de politiques économiques et sociales inefficaces et les dures conditions des chômeurs qui vivent à leurs corps défendant les conséquences de ces politiques qu’il est apparu l’idée de défendre le peu d’acquis qui reste à exploiter pour valoir de meilleures conditions de vie aux milliers de jeunes à l’heure où le pays est gan-grené par les inégalités sociales et la corruption», comme le prouvent

les nombreuses affaires traitées par la justice. «Aujourd’hui, poursuivent les rédacteurs du communiqué, face à la dégradation du pouvoir d’achat du fait d’une flambée démentielle des prix de certains produits alimentaires, les chômeurs de la wilaya de Tiaret ne pourront assister sans agir alors que les biens publics sont détournés et la corruption prend des proportions alarmantes, ce qui concourt à la mar-ginalisation de larges couches de la société dont sa sève nourricière, la jeunesse». La situation est exacerbée du fait de l’incapacité de certains à juguler le fléau, ajoute la même source qui indique que «son action s’inscrit dans une démarche visant la récupération

d’un droit constitutionnel confisqué, le droit au travail». C’est dans ce cadre qu’intervient le sit-in pacifique des chômeurs de la wilaya, un 1er novembre, date qui reste une référence à la fois historique et un legs que la génération postindépendance devrait fructifier. Pour ce faire, la CNDDC propose aux pouvoirs publics «l’ouverture d’un dialogue responsable avec le bureau local de cette entité et une date pour l’entamer dans la sérénité, pourvoir des postes d’emplois pour les chômeurs et accélérer le processus de dévelop-pement visant à résorber le chômage endémique» et «la cessation des pour-suites à l’encontre de jeunes chômeurs à l’échelle nationale». A. Fawzi

BÉCHAR Le réseau d’assainissement est défaillant

SIDI BEL ABBÈS Un enfant périt dans un accident

MASCARA

Les scouts rendent hommage au chahid Abdelkader Habbouche

TLEMCEN Prévention contre la fi èvre Ebola

CHLEF Les habitants d’El Hammam réclament le bitumage de la route

P lusieurs usagers du réseau public d’assainissement élèvent de vives pro-testations contre les défaillances enregistrées au niveau du service public

d’assainissement. La défaillance concerne précisément l’absence totale d’inter-vention pour la réalisation de travaux de branchement sur simple demande. L’office national d’assainissement (ONA), indiquent les usagers, refuse d’inter-venir laissant ces derniers procéder eux-mêmes aux travaux de branchement. Le refus de l’organisme public est motivé par un plan de charge invoqué en matière d’interventions alors qu’une telle situation contrevient en effet au règlement qui fait obligation au concessionnaire du réseau public (ONA) de répondre aux demandes des citoyens pour réaliser les travaux de branchement sollicités. L’usager se trouve ainsi devant la contrainte d’intervenir par ses propres moyens sur la voie publique après avoir obtenu une permission de voirie. Au terme de l’article 13 du cahier des charges-type, le concessionnaire doit exécuter des ouvrages de canalisations d’assainissement sur la voie publique en conformité avec la réglementation en vigueur. La solution la plus appropriée, selon certains usagers, serait de confier les travaux de branchement à des entreprises agréées qui exécuteront ces travaux sous contrôle des agents de l’office. Cette pratique est autorisée et utilisée par Sonelgaz pour les travaux de branchement de gaz. Elle aura comme conséquence aussi la création de micros entreprises qui pour-ront à leur tour insérer des jeunes à la recherche d’emploi. M. Nadjah

U n enfant âgé d’une dizaine d’années a perdu la vie tandis que quatre autres personnes ont été blessées dans un accident de la circulation survenu,

vendredi, près de la commune de Ras El Ma, localité agro-pastorale située à quelque 90 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Sidi Bel Abbès. Le drame s’est produit lorsqu’un véhicule léger à bord duquel se trouvaient les victimes, a brusquement dérapé alors qu’il s’engageait dans un virage dangereux, avant de faire plusieurs tonneaux sur la chaussée. Selon des éléments d’information pré-liminaires, l’accident aurait vraisemblablement pour origine l’excès de vitesse. Une enquête a été ouverte par les services de gendarmerie pour en déterminer les circonstances exactes. M. Habchi

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Sentant la menace, surtout depuis que des cas ont été enregistrés au Mali, les autorités ont pris les devants pour prévenir toute contagion. «Un dispositif de surveillance et d’alerte face à la menace de la fièvre hémor-

ragique du virus Ebola a été mis en place au niveau des structures sanitaires et des postes de contrôle sanitaire aux frontières de l’aéroport Messali El Hadj de Zenata et le port de Ghazaouet», a indiqué, à la presse, jeudi dernier, le directeur de la Santé et de la Population de la wilaya de Tlemcen. Rassurant, il précisera : «Aucun cas de fièvre hémorragique du virus Ebola n’a été enregistré à Tlemcen, ni dans notre pays. Toutefois, nous recommandons à nos citoyens et citoyennes, une application des règles d’hygiène de base qui restent les mesures les plus importantes pour empêcher la survenue de cette épidémie». Pour ce qui est des mesures prises au niveau de la wilaya, la même source a expliqué : «Des camé-ras thermiques, des thermomètres frontaux et des tapis désinfectants ont été ins-tallés au niveau de l’aéroport de Zenata et du port de Ghazaouet pour renforcer le contrôle des voyageurs et le dépistage des personnes venant de l’étranger. Des salles d’isolement sont réservées à tout cas suspect d’Ebola ou d’autres maladies de portée internationale». Chahreddine B.

D ans une correspondance remise, hier, à notre bureau, des habitants de Bocca El Hammam, dans la commune d’Oum Drou, dénoncent le mauvais état de

la route reliant leur localité à celle de Touait. Ils réclament le bitumage de ce tron-çon de 2 km afin de désenclaver la bourgade, située pourtant non loin du chemin de wilaya faisant la jonction entre Oum Drou et Zeboudja. Ils affirment que la persistance de ce problème accentue l’isolement de leur cité, surtout en hiver où le chemin en question devient pratiquement impraticable. «Nous avons alerté, à plusieurs reprises, les élus locaux sur notre cas, mais aucune suite n’a été réservée à nos doléances», indiquent les protestataires dans leur correspondance.Ces derniers sollicitent donc l’intervention du wali de Chlef pour la prise en charge de leur revendication avant la saison des grandes pluies. A. Yechkour

C e samedi 25 octobre 2014, à 8h30, face à la stèle com-mémorative de la ville de Mascara, un rassemblement

des membres de la section des anciens scouts musulmans algériens (SMA) «Mohamed Bouras» en uniforme (che-mise blanche et foulard vert et rouge) et d’autres citoyens attirent l’attention des passants. À 9h précise, deux jeunes hissent le drapeau national. En guise de respect aux cou-leurs nationales, un policier invite un automobiliste à observer un arrêt. À la levée des couleurs, des jeunes se sont mêlés à la foule et s’interrogent sur les motifs de ce rassem-blement. Hamid Aouimeur, un ancien scout de Mascara annonce qu’«en ce même jour de l’année 1958, tombait au champ d’honneur le chahid Habbouche Abdelkader dit Zaâtout». Il ajoutera : «Le martyre a été oublié et on évoque jamais son nom dans la cité de l’Émir pour la simple raison qu’il n’a pas laissé de progéniture après sa mort». Le locuteur n’hésitera pas à ajouter en substance que «la célébration de cet évènement qui fait date dans l’histoire de l’Algérie ne sera pas la dernière à être mise en exergue à Mascara». À titre de rappel, Habbouche Abdelkader dit Zaâtout naquit en 1932 dans le quartier populaire de Bab Ali, à Mascara. Son père, Mohiédine, a participé militaire-ment à la première guerre mondiale. En 1952, Zaâtout a été appelé à accomplir son service militaire. Il rejoint les rangs de l’ALN en 1956 après avoir passé son service national en Indochine. Après, il se met, selon Hamid Aouimeur, «en contact avec des moudjahidine dont Hadj Mostafa Soltani. Celui-ci le mit en contact avec le commandant Abdelk-halek qui lui a confié un groupe de 15 commandos». Le 25 octobre 1958, à la ferme de Mme Knino à Mascara, Zaâtout tomba avec son frère d’arme, Mimoun Boudali dit Blindi, au champ d’honneur lors d’un accrochage qui a duré 2 heures. Souag Abdelouahab

Les chômeurs montent au créneau

Rassemblement des anciens scouts musulmans algériens

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El Watan - Dimanche 27 octobre 2014 - 11

KABYLIE INFO

Voir Béjaïa et mourir !● Ces chiffres effarants, on ne les met suffisamment pas en relief faute de campagnes de sensibilisation qui ne profitent que pour la

sécurité routière. Ils autorisent pourtant à voir que le péril de la mer rivalise avec le terrorisme des routes.

«Walah que c’est plus que malheureux de repêcher des baigneurs ivres !»Entretien réalisé par

Kamel Medjdoub

Ancien chef de poste et plongeur depuis 1986, Salhi Abdelmadjid a une expérience longue de 28 ans sur les plages de Béjaïa. Actuellement inspecteur des plages, il rend compte dans cet entretien d’une situation, le moins que l’on puisse dire, dégradée. Il décrit un monde de fous des plages où inconscience et négligence font bon ménage, et où l’alcool obnubile de jeunes baigneurs pour faire d’eux de faciles proies entre les dents de la mer. Il tire la sonnette d’alarme.

Un grand nombre des noyés sur les plages de Béjaïa sont originaires des Hauts pla-teaux. Avez-vous eu à faire ce constat ?

Ce constat on le fait chaque année. Effecti-vement, la majorité des noyés sont des Hauts plateaux. 90 à 95 % des noyades ont lieu en dehors des heures de travail, surtout avant 9h, heure de l’ouverture des plages, mais aussi après 19h, heure de leur fermeture. Il y a un sérieux problème. Des personnes dorment sur les plages même et se jettent à l’eau dès qu’ils se réveillent. Ils sont H24 sur les plages. Ajouté à cela la consommation d’alcool sur place. Il y a beaucoup de négligence. Les gens ignorent car-rément les horaires autorisés pour la baignade. Ça m’est arrivé plusieurs fois de me confronter à des baigneurs qui ne veulent rien savoir des risques de la mer déchaînée. Une fois, c’était

avec un homme, en compagnie de toute sa famille, six enfants entre 5 et 10 ans, resté sourd aux paroles des maîtres nageurs. J’ai intervenu pour lui faire comprendre que la baignade est dangereuse, qu’il y a drapeau rouge. Rien n’y fait. «C’est drapeau rouge tout le temps, quand est-ce qu’on se baigne alors ?» m’a-t-il répondu avec agressivité. Que faire devant ce genre de comportement ?

Pourtant les plages de Béjaïa ne sont pas réputées pour être dangereuses.

Nous avons de grandes plages. Rien à voir avec les plages de Jijel, d’Alger, de Tizi Ouzou ou d’ailleurs où il est question surtout de baies. Certaines plages, comme à Aokas ou Tichy, atteignent les 1000 mètres. Elles exigent plus de surveillants et à ce propos il faut dire que nous avons un manque d’effectif cette année. Les gens ne veulent pas travailler. Les jeunes préférèrent aller s’inscrire pour quelques heures de travail dans le cadre de l’ANEM pour un million huit cent mille cen-times que de travailler toute la journée comme surveillant de plages pour moins que cela. Et ils ont raison. Nous avons quelque 300 surveillants recrutés cette saison. Certains ont travaillé quelques jours avant de s’en aller. Ils arrivent en retard au travail et se rebiffent lorsqu’on leur fait la remarque pour manquement aux heures de travail. Nous essayons d’être diplomates avec eux, inuti-lement. D’ailleurs, les cinq maîtres nageurs saisonniers sur la plage des Aiguades ont décidé d’arrêter parce que c’était la rentrée scolaire et nous n’étions que le 2 septembre. De fait, nous sommes obligés de faire appel à deux pompiers pour leur remplacement. C’est un vrai problème.

Les baigneurs sont-ils suffisamment sensi-bilisés sur les risques de la mer ?

Beaucoup sont ignorants des risques de la mer. S’ils sont conscients de ces risques, ils n’accepteraient pas de s’exposer à la mort. Nous avons passé cette année des nuits pertur-bées. On nous appelle à minuit pour secourir des baigneurs qui se sont égarés dans la mer à bord de pédalo ou autre embarcation. Et cela s’est passé plusieurs fois notamment à Aokas. J’ai vu les vingt derniers jours d’août ce que je n’ai pas vécu pendant mes 28 ans de carrière sur les plages. Des groupes de jeunes, dont des adolescents de 15-16 ans, qui ne sont pas de la région, se saoulent sur les plages à ne plus pouvoir se tenir debout. Et il ne sert à rien de discuter avec eux. L’alcool coule à flot. Surtout les week-ends. Il fait des ravages. Il est pour quelque chose dans les noyades surtout à Tichy, Aokas et Melbou. Souk El Tenine est moins touchée. Walah que c’est plus que malheureux de repêcher des baigneurs ivres! Ce matin, à Tichy, où la mer était démontée, nous avons dégagé un jeune, de 20 ou 22 ans, qui est resté coincé sur les rochers. Il y était de bon matin et ne s’est pas aperçu du niveau de la mer qui montait progressivement. C’est l’ignorance.

La sensibilisation ne doit-elle pas se faire dans les wilayas d’origine, avant l’arrivée sur les plages ?

Il faut une large campagne de sensibilisation à la télévision, à la radio…. Il y a les moyens de le faire et un ou deux mois à l’avance. Cette année, il paraît qu’ils ont fait ici des tournées de sensibilisation avec affichage. Au niveau de chaque unité, à Tichy, Aokas, Souk El Tenine, on a accroché de grandes banderoles mais la sensibilisation doit toucher toutes les wilayas.

Est-ce que la présence du drapeau rouge empêche-t-il, à lui seul, la baignade ?

Lorsqu’on sait que le drapeau rouge signifie interdiction de baignade pourquoi s’aventurer dans l’eau ? On peut toujours rester sur le sable, jouer au ballon. Il y a certains qui défient la mer en croyant être de bons baigneurs, et ils sont souvent suivis par d’autres qui ne le sont pas. Et lorsque nous les rappelons à l’ordre, ils manifestent tout simplement une envie d’en dé-coudre avec les maîtres nageurs. Nous sommes plusieurs fois arrivés à des dépôts de plainte auprès de la police. Les conflits se règlent toujours à l’amiable, mais après des journées de tracasseries.

Selon vous, que faut-il faire pour réduire les cas de noyades ?

La sensibilisation est d’un apport considé-rable, et non seulement à Béjaïa. A quoi bon de le faire ici pour la population locale alors qu’on vient de Béchar et d’ailleurs. Croyez moi qu’il y a des personnes qui ne savent même pas ce que veut dire un drapeau rouge, vert ou orange. Allah ghaleb, ce n’est pas de leur faute, ils vivent très loin de la mer.

Qu’en est-il des moyens ?Les moyens de base dont nous avons besoin

comme les palmes et les bouées ne manquent pas. Ces derniers temps, nous avons suf-fisamment de pneumatiques semi rigides aussi. Les moyens de secours nous en avons. Il y a par contre un manque de saison-niers et le problème que nous rencontrons cette saison est particulier bien qu’il se soit manifesté déjà l’année dernière. C’est catastrophique. K. M.

Destination enchanteresse, ensorceleuse et aimantine, Béjaïa a des charmes dévo-

rants. Les baigneurs qui ont déferlé, depuis la fin du mois de carême, par dizaines de milliers quotidien-nement sur la côte bougiote ont quitté la côte et se sont engagés sur le chemin du retour depuis les ren-trées sociale et scolaire. Ce n’est pas pour autant que les plages se sont désempli. D’insatiables baigneurs, ou tout simplement derniers arri-vés ennemis des foules, y profitent des grands espaces libérés par les derniers aoûtiens. Les plages atten-dront encore quelques jours pour se désemplir, même si le dispositif sécuritaire a été levé totalement ce 30 septembre signifiant la fin officielle de la saison estivale. Mais le temps est déjà aux bilans. Celui qui donne la mesure de l’affluence estivale enchante avec 6,5 millions de baigneurs, recensés très approxi-mativement. Un peu au-delà de la proportion de l’été passé. Mais les bilans de tous les étés font de l’ombre à d’autres statistiques. Ma-cabres celles-là. Malheureusement, aucune saison estivale n’est passée sans que la méditerranée n’avale traî-treusement des vies. Depuis début juin jusqu’au 28 septembre, vingt six baigneurs se sont noyés sur la côte bougiote. Un bien lourd bilan qui signe un pic de ces dix dernières années. Et chaque fin d’été, la liste des noyés confirme un fait relevé fatalement l’été d’avant : c’est que dans leur écrasante majorité, les vic-times viennent de l’intérieur du pays.

«Voir Béjaïa et mourir !». Sensée traduire tout juste une ardente envie de goûter au charme irrésistible de Béjaïa même au prix de la vie, cette expression trouve là un tout autre sens, dramatique, et traduisant une dernière «volonté» que l’on n’a du tout pas formulée.Du 1er juin au 31 juillet 2011, la protection civile a compté 13 noyés dans les eaux de Béjaïa, le plus âgé ne dépassant pas la quarantaine d’années et le plus jeune d’à peine 12 ans. Moins que les étés passés, parce que le mois de carême empié-tant de plus en plus sur la saison estivale et réduisant du coup le taux de fréquentation des plages, mais le

chiffre révèle que sur les 13 noyés, l’écrasante majorité, soit 12 victimes, sont des jeunes venus de l’intérieur du pays que le danger de la mer a surpris. La majorité a péri sur des plages interdites à la baignade, donc non surveillées, ou en dehors des horaires de surveillance. Ils sont de Tebessa, Batna, Sétif, Oum El Bouaghi, Khenchela, et d’El Oued, toutes des wilayas de l’extrême est du pays. Un hasard ? Avant d’aller plus loin, voyons voir d’abord le détail du bilan de l’été 2014. Les noyés, tous de sexe masculin, âgés entre 14 et 40 ans, sont de Sétif, BBA, Tebessa, El Oued, Oum El Bouaghi, Batna, Mila, Ghardaia, …. Six d’entre eux sont de

la seule capitale des Hauts plateaux. Et ce triste fait ne date pas de cet été qui vient de s’achever.

MACABRE LISTE

En 2010, on a déploré 16 noyés. Et ce ne sont pas forcément de jeunes baigneurs emportés par la joie de la mer, puisque on a aussi repêché le corps inerte d’un vieux de 78 ans. La moitié des 16 noyés était de la wilaya de Sétif. Huit jeunes sétifiens qui ont laissé leur vie sur les côtes bougiotes, faisant le gros des victimes depuis déjà quelques années. En 2009, ils étaient sept jeunes sétifiens sur les 18 noyés et autant en 2008. En 2012, sur les 8 noyés, trois sont originaires

de Sétif. L’été passé, ils étaient deux sur une macabre liste de 14 victimes dont quatre Biskris. Le chiffre est effrayant : rien que pour les sept étés 2008-2014, la mer a rejeté les corps sans vie de 35 jeunes sétifiens à Béjaïa. C’est le tiers des 109 noyés que la mer a rejeté depuis 2008. Presque tous du sexe masculin. Pas une seule femme ne s’est aventu-rée dans la grande bleue avant cet été de 2013 où trois jeunes filles ont péri. Les listes des victimes sont allongées par les noms de jeunes baigneurs ori-ginaires majoritairement de wilayas non côtières : Laghouat, Constantine, M’sila…. Les dégâts auraient pu être plus lourds s’il n’a pas fallu compter avec la promptitude des surveillants de baignade et plongeurs de la pro-tection civile qui ont sauvé «d’une mort certaine» bien des vies. A se fier aux différents bilans de la protec-tion civile, et rien que depuis 2011, bien plus de 18 000 baigneurs ont été arrachés des dents de la mer. «La majorité est originaire des Hauts plateaux» affirme à El Watan capi-taine Soufi, le chargé à l’information à la direction de la protection civile de Béjaïa. Un travail de sensibilisation des risques de la mer semble manquer dans les wilayas de l’intérieur du pays. Ces chiffres effarants, on ne les met suffisamment pas en re-lief faute de campagnes de sensi-bilisation qui ne profitent que pour la sécurité routière. Ils autorisent pourtant à voir que le péril de la mer rivalise avec le terrorisme des routes. K. Medjdoub

109 NOYÉS, DONT UN TIERS DE JEUNES SÉTIFIENS, DÉPLORÉS DEPUIS 2008

SALHI ABDELMADJID. Inspecteur des plages.

La mer a avalé bien des baigneurs

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I N T E R N A T I O N A L EEl Watan - Lundi 27 octobre 2014 - 12

RÉSULTATS DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES EN TUNISIE

Quelle majorité à la nouvelle Assemblée ?

L e Conseil de sécurité des Nations unies examinera aujourd’hui la mise

en œuvre du plan de paix au Sahara occidental, rendez-vous ayant été pris lors de sa réunion d’avril dernier lors de laquelle a été décidée une profonde révision du processus en question tel que mené depuis septembre 1991. Tel qu’envisagée, l’approche en question, devant mettre fin au statu quo actuel, devra être dévoilée au mois d’avril 2015. Quant au rendez-vous d’au-jourd’hui, qualifié de «cruciale» par le secrétaire général de l’ONU dans son rapport d’avril dernier, il a bénéficié du soutien du Conseil de sécurité, tout en annonçant que Christopher Ross (en-voyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental) «fera la première évaluation de sa nouvelle

approche basée sur des consultations bilatérales et une navette diploma-tique». Qu’en sera-t-il au juste, d’autant plus que l’instance onusienne a main-tenu sa position et une solution passant pas l’exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit à l’autodéter-mination. Sauf que l’envoyé personnel de Ban Ki-moon n’a pu se rendre dans la région comme cela devait se faire, le Maroc, arguant des questions d’agenda, s’oppose à sa venue annoncée pourtant depuis le mois de mai. C’est aussi le cas de Mme Kim Bolduc, nommée représen-tante spéciale du secrétaire général pour le Sahara occidental, qui n’a pu prendre ses fonctions en raison de l’obstruction du Maroc dont les dirigeants tiennent un tout autre langage, laissant penser à des «relations constructives» avec le

secrétaire général. Aussi, finit-on par se demander, comment, alors même qu’il y a blocage systématique ?Faut-il penser toutefois, comme le font certains, que l’ONU n’au-ra rien à débattre ou encore «à se mettre sous la dent» ? En d’autres termes, cela empêchera-t-il l’instance onusienne de dire son appréciation d’une telle situation qui ne saurait être qualifiée de surprenante, le Maroc ayant multiplié les entraves, s’oppo-sant même au travail accompli par M. Ross en demandant qu’il en soit démis ? On connaît la réponse de M. Ban, mais aussi celle de pays réputés proches de Rabat, mais pas de ses thèses puisqu’aucun d’entre eux n’a reconnu l’occupation marocaine du Sahara occidental, comme en attestent

les différents votes dans les enceintes internationales. Un véritable rappel à l’ordre et Rabat s’y est soumis en renonçant à son exigence. C’était déjà le signe d’un certain agace-ment, et ce, d’autant que la question du Sahara occidental a gagné en audience avec une mobilisation internationale fortement remarquée. De très nom-breuses organisations internationales se sont emparées de cette question, toutes soutenant le droit du peuple sahraoui à l’indépendance. Il devient alors de plus en plus difficile de maintenir le statu quo, celui-ci devenant même dange-reux. C’est bien Christopher Ross qui soulignait, en février 2012, que «l’ab-sence de solution augmente les risques et le coût pour les parties prenantes et pour la communauté internationale»

et qu’un règlement de ce conflit «se fait attendre». C’est sur cette base que des personnalités de renom ont décidé de s’engager et c’est pour contes-ter le blocage marocain qu’elles s’en sont retirées. Beaucoup pensent qu’au-jourd’hui, les urgences, comme elles sont considérées au plan international, même si de telles appréciations sont autant d’aberrations conduisant aux pires injustices, sont partout. Il devient certain que le Conseil de sécurité aura à prendre acte d’un blocage délibéré, alors même que sa mission s’inscrit dans le cadre d’un accord auquel étaient parvenues les parties en conflit, Front Polisario et Maroc, avant que ce dernier se rétracte, mais sans jamais être suivi par un quelconque membre de l’ONU. Mohammed Larbi

CONFLIT AU SAHARA OCCIDENTAL

L’ONU face au blocage marocain

TunisDe notre correspondant

Le repos dominical et le temps pluvieux n’ont pas empêché, hier, des files de citoyens de se for-

mer devant les bureaux de vote bien avant 7h, heure officielle d’ouverture. 18% des bureaux ont même ouvert 10 minutes en avance. L’affluence matinale est élevée, un peu partout à travers la République, en dépit de la pluie qui s’annonce. Les Tunisiens (près de 5,3 millions) votaient pour élire leur première Assemblée des représentants du peuple depuis la révo-lution. De nombreux observateurs qua-lifient le scrutin d’«important» pour la transition démocratique du pays. Les Tunisiens ont, rappelle-t-on, déjà participé en octobre 2011 au premier scrutin libre de l’histoire de la Tunisie, qui a permis l’élection de l’Assemblée constituante, remportée par les isla-mistes d’Ennahda. Les législatives d’hier sont «impor-tantes» en ce sens qu’elles doivent permettre à la Tunisie de se doter d’institutions pérennes. Mais contrai-rement à 2011, Ennahdha n’est plus seul sur la scène politique. Il a, cette fois-ci, un sérieux rival capable de lui damer le pion qui s’appelle Nidaa Tounes. La bataille s’est d’ailleurs jouée entre ces deux grands partis.Concernant le vote proprement dit, Chafik Sarsar, président de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), a parlé, lors de son premier point de presse matinal, d’une moyenne d’une centaine de votants par bureau pendant les deux premières heures de vote. Le taux de participation s’élevait déjà à 25, 48% à 10h30, toujours selon l’ISIE. L’ISIE et les observateurs craignaient l’abstention. «La désaffection est généralement appréhendée lors des deuxièmes élections à l’issue d’une transition», a indiqué Chafik Sarsar, en exprimant sa satisfaction du taux de participation enregistré. «Cette crainte est également motivée par la déception

des citoyens par rapport à sa classe politique, qui ne parvient pas à asseoir les fondements d’une vie politique performante», a souligné, pour sa part, Moez Bouraoui, président de l’Asso-ciation tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (Atide).

MOBILISATION ET AMBIANCE DE FÊTE

Malgré les appréhensions, une am-biance de fête régnait hier matin devant le centre de vote du collège d’El

Menzah 5, un quartier huppé dans les environs immédiats de Tunis, peu avant le début du scrutin. Des citoyens ont garé leurs voitures et se sont rassem-blés en petits groupes pour discuter devant l’entrée principale du collège. Les rires, fusant de partout, dénotaient d’une ambiance détendue. Il y avait surtout des personnes âgées. «J’ai tenu à participer au scrutin parce que j’ai peur pour l’avenir de mes petits-enfants», a déclaré une vieille dame venue sur une chaise roulante. De

telles déclarations, faites à voix haute, ont rencontré des signes d’approbation des personnes de l’entourage. Les pré-sents sont clairement anti-troïka. «Je veux corriger mon erreur de 2011», a dit, à voix haute, une quinquagénaire voilée. Les quartiers aisés sont connus pour soutenir les partis modernistes comme Nidaa Tounes ou Afek, comme en 2011. Le paysage électoral n’a pas changé du côté de l’école primaire, sur l’avenue Hédi Chaker, à la cité Ezzouhour, un

quartier populaire de Tunis. Les files d’attente sont toujours là devant les bu-reaux de vote. L’ambiance est sereine et les visages souriants. C’est plutôt les look des électeurs qui a changé. Le voile est beaucoup plus présent, avec des rangées pour les femmes et d’autres pour les hommes. «Je vais voter Enna-hdha», dit à voix haute un jeune barbu, provoquant des réactions au sein de la foule, qui demande aux agents de l’ordre de le faire taire. Une scène mon-trant qu’Ennahdha ne semble plus en mesure de faire la loi. Pourtant, le quar-tier était acquis aux islamistes en 2011.

UN SCRUTIN SOUS HAUTE SURVEILLANCE

Dans les bureaux de vote, il y a des ob-servateurs de tous les bords. Ennahdha en a 18 000 et Nidaa Tounes 14 000. Mais, il y en a également 4000 pour l’association Mourakiboun et 2 000 pour l’Atide. Le contrôle est donc présent dans tous les bureaux de vote et le scrutin ne sau-rait échapper aux normes. Il y a certes quelques écarts comme ce bureau de vote qui a ouvert à 10h à Jedeliane (gouvernorat de Kasse-rine) pour des raisons sécuritaires. En tout, six bureaux de vote ont ouvert en retard. Il y a également un paquet de bulletins de la circonscription de Mahdia qui a chuté par erreur dans un bureau de vote à Takelsa, dans la cir-conscription de Nabeul 2. L’opération de vote a été suspendue dans ce bureau pour changer les bulletins. En gros le scrutin s’est déroulé sans incident notable. Pour la première fois de l’histoire de la Tunisie, des instituts spéciali-sés ont opéré, hier, des sondages à la sortie des urnes. Les tendances en milieu de journée donnent Ni-daa Tounes devant Ennahdha. Mais le suspense est à son paroxysme à l’heure où nous mettons sous presse. La tension est sur tous les visages, tout le monde attend. La Tunisie a vécu hier l’un de ses jours les plus longs. Pourvu que la démocratie en soit la grande bénéficiaire. Mourad Sellami

● De longues files d’attente ont marqué, hier matin, le début de l’opération électorale, attestant de la volonté des Tunisiens à décider de leur avenir politique ● Le taux de participation était déjà de 50,84% à 16h, soit un peu plus que le scrutin de 2011.

Des dizaines de personnes devant un centre de vote avant même l’ouverture de ses bureaux

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JOMAA : «UN SCRUTIN HISTORIQUE

POUR LA FIN DE LA PÉRIODE TRANSITOIRE»Le chef du gouvernement provisoire de Tunisie, Mehdi Jomaa, a indiqué hier que les Tunisiens «prendront leur destin en main et changeront les institutions provisoires en permanentes» lors du scrutin législatif qu’il a qualifi é d’«historique». Dans une déclaration à la presse après avoir accompli son devoir électoral dans un bureau de vote à Carthage, M. Jomaa a ajouté qu’il s’agit d’une journée «historique tant attendue», soulignant que «les regards du monde entier sont tournés aujourd’hui vers la Tunisie». Il a également souligné que la Tunisie «est confrontée actuellement à plusieurs problèmes et défi s, bien qu’elle demeure un pays prometteur, capable de réaliser plusieurs acquis en deux ans». A cette

occasion, le chef du gouvernement provisoire a félicité tous les candidats aux élections législatives pour leur contribution à «l’édifi cation démocratique», les appelant tous «à accepter les résultats des élections avec un esprit sportif», recommandant à celui qui gagnera les élections à garantir la protection du pays. Des observateurs relevant de partis politiques et de la société civile ont aussi assisté à l’opération de vote, outre la présence des agents de sécurité et de l’armée nationale. Le vote a commencé dans toutes les circonscriptions électorales de la Tunisie territoriale, pour élire 217 députés de l’Assemblée des représentants du peuple. R. I.

Page 16: EL WATAN DU 27.10.2014

El Watan ÉCONOMIEDu lundi 27 octobre au dimanche 2 novembre 2014 Supplément hebdomadaire n°440 - Email : [email protected]/Tél. - Fax : 021 65 58 66

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COMMENT ASSURER LES ÉQUILIBRES BUDGÉTAIRES DU PAYS DANS UN CONTEXTE PÉTROLIER DÉFAVORABLE ? C’est le dilemme auquel sont confrontés les pouvoirs publics à l’heure où les cours du pétrole poursuivent leur dégringolade, enregistrant en ce mois d’octobre leur plus bas niveau depuis décembre 2012. Le dossier est brûlant d’autant plus que beaucoup d’indicateurs sont au rouge. Entre le creusement du déficit budgétaire, la hausse vertigineuse des importations, l’absence d’une politique salariale et le retard pris

dans la diversification économique, difficile de faire face à un tel défi au moment où les dépenses s’annoncent en hausse pour 2015. Le malaise que connaissent certains secteurs ne fait que compliquer la situation. Le gouvernement qui a cédé à la démonstration de force des policiers finira-t-il par généraliser de telles mesures face à la pression de la rue ? Ou bien s’agit-il d’une exception ? Les syndicats autonomes crient déjà à l’injustice sociale. Lire en pages II, III, IV et V

CHUTE DES RECETTES D’EXPORTATION DES HYDROCARBURES

LES DOULOUREUX ARBITRAGES DE L’ÉTAT

Page 17: EL WATAN DU 27.10.2014

II Dossier El Watan ÉCONOMIE - Du 27 octobre au 2 novembre 2014

SUBVENTIONS, INVESTISSEMENT DE PRESTIGE, IMPORTATIONS

Quelles dépenses sacrifi er face à la baisse des cours du

> Par Safi a

Berkouk

Le pétrole ayant perdu un quart de sa valeur depuis trois mois, le gouvernement algérien a toutes les raisons de s’inquiéter quant à l’évolution à moyen et long termes des fi nances du pays. Certains experts prédisent déjà un prix du baril

dans la fourchette des 75-80 dollars pour au moins les deux prochaines années. L’Algérie, dont la loi de fi nances est basée sur un prix de référence de 37 dollars, a besoin d’un baril à plus de 100 dollars pour assurer ses équilibres budgétaires.

Il y a de bonnes raisons de croire que la dégringolade des cours du pétrole qui a ramené, en à peine quelques semaines, le prix du Brent au dessous de 90 dollars s’installe dans la durée si, comme le rapportent certains médias américains, la baisse a été expressément provoquée par les Etats-Unis d’Amérique et l’Arabie Saoudite dans le but d’aff aiblir l’Iran, la Russie et le Venezuela qui auraient pris trop d’aise à leur égard en raison des faramineux excédents fi nanciers que les prix exagérément élevés des hydrocarbures leur ont permis d’accumuler tout au long de ces quinze dernières années.

Par Nordine Grim

Les pays producteurs de pétrole attendent fébrilement la réunion de l’OPEP qui devrait

se tenir le 27 novembre prochain à Vienne pour connaître la réaction des pays membres du cartel, notamment celle de l’Arabie Saoudite, pour savoir de quelle manière le marché pétrolier évoluera à terme. Cette première alerte sur une fort probable poursuite de la baisse des cours du brut devrait cependant interpeller les autorités politiques algé-riennes qui ont toujours conditionné le développe-ment économique et social du pays à la présence d’une importante rente d’hydrocarbures, sur la nécessité de commencer d’ores et déjà à faire appel aux capitaux privés pour prendre financièrement en charge une part significative des programmes de développement. La nécessité de faire appel aux promoteurs privés est d’autant plus grande que l’Etat est contraint de réserver une part de plus en plus grande de son budget au paiement d’une plé-thore de fonctionnaires et de transferts sociaux si élevés qu’ils laissent peu de ressources à consacrer au développement proprement dit. La présence dans notre pays d’une manne colossale de capitaux oisifs détenus par des milliers d’hommes d’affaires

70%

98%

60 milliards de

dollars

des besoins des ménages et des entreprises sont importés.

des recettes en devises viennent des hydrocarbures

de transferts sociaux annuellement

Chiff res clés

de baisse de recettes de Sonatrach entre 2010 et 2013

10 milliards de dollars

L’excédent commercial fond comme neige au soleil, et alors que les réserves du pays à l’étran-

ger permettent d’assurer au moins trois ans d’importations, il faudra penser à trouver les financements pour le prochain programme quinquennal doté d’une enveloppe de 269 milliards de dollars. L’Algérie avait bénéficié d’une conjoncture pétrolière très favo-rable pour se refaire une santé au début des années 2000 jusqu’à éponger com-plètement sa dette extérieure. Cepen-dant, les prévisions sur l’évolution du marché énergétique dans l’immédiat sont beaucoup moins réjouissantes. Une croissance mondiale au ralenti, une demande pétrolière en berne, un excédent de production estimé par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à 500 000 barils/jour, et des enjeux géopolitiques indéterminés menacent de plomber les cours. A cela, il faut ajouter une progression de la production américaine de pétrole de schiste. Selon l’AIE, les Etats-Unis devraient même dépasser dès cet automne l’Arabie Saoudite en termes de production. Ces deux pays sont accusés d’entente pour tirer les cours vers le bas dans le cadre d’une guerre à distance menée contre la Russie et l’Iran. L’éditorialiste du Wall Street Journal estimait la semaine dernière que les deux pays faisaient en sorte de baisser les prix à un niveau qui mettrait à mal les finances russes et iraniennes. Mais pas uniquement. (voir graphique 1 ci contre)«L’ensemble des producteurs de pétrole viennent d’entrer dans une période beaucoup plus difficile dont la durée dépendra du retour de la crois-sance mondiale. Si les économistes qui estiment que ce retour prendra des années plutôt que des mois ont raison, la baisse des cours n’en serait donc qu’à ses prémices», affirme Frédéric Lasserre, Président de Belaco Capital, société de gestion spécialisée dans les matières premières, dans une contribu-tion au journal Le Monde.

MENACES

Dans cette conjoncture, le gouverne-ment bien que rassurant, se veut réa-liste, d’autant que le brut de référence algérien, le Sahara blend, a encore baissé en septembre à 97 dollars, selon le rapport mensuel de l’OPEP. Moha-med Djellab, le ministre des Finances a déclaré que «les dernières fluctuations des marchés pétroliers présagent un recul des prix du baril», mais si la tendance se confirme, «elle ne consti-tue aucune menace sur les équilibres externes et internes du pays, mais se veut une alerte que le gouvernement doit sérieusement prendre en charge.» Et il y a de quoi s’alarmer. Selon le ministère des Finances, les recettes de la fiscalité pétrolière ont déjà accusé une baisse de 10% au premier semestre 2014, par rapport à la même période de 2013. De son côté, un responsable de Sonatrach a situé les recettes prévues cette année autour des «60 milliards de dollars sous réserve (…) que la sta-bilisation des prix intervienne», ce qui

constitue déjà une baisse par rapport à l’année dernière. Par ailleurs, au 1er semestre 2014, le Fonds de Régulation des Recettes (FRR) a reçu à peine 292 milliards de DA contre 470,2 milliards de DA à la même période de 2013, selon le ministère des Finances. (voir graphique 2 ci-contre). L’éla-boration du projet de loi de finances 2015 «s’est faite en tenant compte de la conjoncture internationale», a pour-tant assuré le ministre des Finances. Le prix de référence de 37 dollars retenu depuis quelques années était considéré comme une mesure de prudence, au moment où les dépenses réelles étaient effectuées sur la base d’un prix à plus de 80 dollars. Le professeur Abder-rahmne Mebtoul note pourtant que «le budget de fonctionnement et d’équi-pement entre 2013/2015 se fonde sur un cours de 115/120 dollars le baril» ; on est donc loin des chiffres officiels. Le texte prévoit d’ailleurs un déficit budgétaire de plus de 4100 milliards de DA, soit l’équivalent de 22,1% du PIB. «On ne peut pas continuer sur cette dépense inconsidérée compte tenu que nos revenus ne viennent que des res-sources des hydrocarbures et celles-ci sont en train de dégringoler», prévient un économiste.

QUELLES COUPES BUDGÉTAIRES ?

Une baisse des cours s’inscrivant dans la durée pourrait donc amener le gouvernement à sabrer les dépenses. Certains experts estiment peu probable que les dépenses d’investissement soient touchées, même si des pro-jets à faible impact de croissance et beaucoup plus à caractère prestigieux peuvent être «révisés ou annulés». Ce type de dépenses a déjà coûté des milliards au budget de l’Etat ces dernières années (100 millions d’euros pour le Festival panafricain, 5,4 milliards de dinars pour «Alger capitale de la culture arabe», plus de 10 milliards pour «Tlemcen capitale de la culture islamique...»). Le gouver-nement serait, selon certains écono-mistes, plus enclin à aller chercher du côté des dépenses de fonctionnement. «Ce n’est pas dans les dépenses de l’Education ou de la Santé qu’il faut chercher», insiste un professeur d’éco-nomie. Le premier poste de dépense à considérer serait celui des subventions. «Il faut ouvrir ce dossier. Y aller à pas fermes. Aujourd’hui, on subventionne tout le monde». L’idée n’est pas de les supprimer, mais de les redistribuer de manière plus efficiente. Le FMI a déjà suggéré au gouvernement de les supprimer progressivement compte tenu de leur poids (jusqu’à 30% du PIB). Cependant, la grande question est de savoir «qui peut avoir le pou-voir de bousculer cet ordre sensible dans le contexte international très difficile ? En Algérie, les équilibres so-ciaux, politiques sont très sensibles», indique un professeur d’économie. A défaut, le gouvernement devra trou-ver d’autres solutions, comme mettre en place des mesures pour réduire les transferts de devises et les 60 milliards de dollars d’importations

de marchandises. Jusque-là, toutes celles qui ont été prises (Credoc, suppression du crédit à la consommation, etc.) pour enrayer la hausse de la facture ont été vaines. Pour au moins trois ans, l’Algérie pourra néanmoins compter sur ses réserves de change qui ont atteint près de 195 milliards de dollars au dernier décompte. Au-delà, c’est l’incertitude. Un espoir cependant : certains experts internationaux ne croient pas à une baisse plus prononcée des cours du pétrole compte tenu de son impact sur l’économie mondiale. «Un prix du pétrole faible favorise les pays importateurs et les consommateurs de Brent, mais une chute bru-tale de l’activité pétrolière aux Etats-Unis ne peut

que freiner la croissance outre-Atlantique et avoir pour effet d’aggraver la menace d’un ralentisse-ment général de la croissance dans le monde», préviennent les analystes du cabinet Convictions AM (cités dans Le Figaro). Selon eux, une stabi-lisation du prix dans une fourchette de 90 à 100 dollars à plus long terme semble «envisageable». Pour d’autres, comme Frédéric Lasserre, spécia-liste des matières premières, des prix à moins de 75 ou 80 dollars désavantageraient les produc-teurs de pétrole de schiste américains qui situent leur coût marginal de production dans cette four-chette-là, ce qui laisse imaginer une stabilisation des prix à ce niveau-là. S. B.

Source : INSEE

Importations

Recettes

BAISSE DES COURS DU PÉTROLE SUR LES 5 DERNIERS MOIS

($/BARIL)GRAPH 1

GRAPH 2

ÉVOLUTION DES RECETTES D’HYDROCARBURES ET DES IMPORTATIONS DEPUIS 2011 (MUSD)

Source : ministère des Finances, Sonatrach, APS

CHUTE DES REVENUS PÉTROLIERS

Les capitaux privés

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Dossier III El Watan ÉCONOMIE - Du 27 octobre au 2 novembre 2014

peuvent-ils pallier les diffi cultés budgétaires de l’Etat ?algériens (environ 50 000 importateurs déclarés, plus de 100 000 sociétés de services, un nombre incalculable de milliardaires du marché informel, etc.), peut en effet inciter, notamment dans un contexte de crise financière, à leur faire appel en prenant évidemment la précaution d’encadrer juri-diquement leurs contributions.

Au gré de l’importance des projets qu’ils seraient appelés à promouvoir, leurs participations

pourraient, selon les cas de figure, prendre la forme d’un financement intégral, d’un B.O.T, d’un partenariat public-privé et autres formules de nan-tissement à concevoir. Les activités susceptibles de requérir leurs contributions sont aussi nombreuses que variées. Le tourisme, l’agroalimentaire, toute la variété des transports publics, les différentes formes de promotions immobilières, la culture, les infrastructures routières, aéroportuaires et por-tuaires, pour ne citer que ces domaines. S’agissant de l’infrastructure portuaire, une nouvelle réjouis-sante vient de nous parvenir sur l’autorisation enfin accordée par l’Etat à la société privée DAHLI pour réaliser au niveau de la baie d’Alger (Alger Médina) un port de plaisance (Marina) d’une capa-cité d’environ 800 bateaux. En s’entêtant à vouloir réaliser seul les projets du domaine portuaire, l’Etat

a, à l’évidence, fait perdre beaucoup de temps et d’argent au pays. Notre souhait serait que ce type de décision soit élargie aux autres projets portuaires en attente de réalisation depuis de nombreuses années, à l’instar du fameux projet de port de Cap Djinet que souhaitait réaliser l’homme d’affaires Issad Rebrab, qui s’est malheureusement heurté au refus têtu des autorités algériennes.

UNE MANNE PRODIGIEUSE

Dopée par les encaisses commerciales provenant en grande partie de la revente de produits importés, la manne financière en attente de placements dispo-nible chez les hommes d’affaires algériens est tout simplement prodigieuse. On peut en cerner l’am-pleur en ayant à l’esprit que depuis une quinzaine d’années, environ 50 000 sociétés privées de négoce importent, bon an mal an, entre 30 et 40 milliards de dollars de marchandises destinés à la revente en l’état, souvent avec de très larges marges bénéfi-ciaires. Leurs encaisses dépasseraient allégrement 350 milliards de dollars avec une marge (épargne) avoisinant les 30 milliards de dollars. C’est pré-cisément cette épargne que ces opérateurs privés souhaiteraient investir en fonds propres consolidés par des crédits bancaires, dans une diversité de projets, pour peu que l’Etat le leur permette et leur

en facilite la tâche. Il faudrait sans doute ajouter à ces encaisses oisives tirées des importations légales, celles non moins importantes provenant des divers segments du marché informel. Les fortunes consti-tuées au moyen de ces pratiques commerciales longtemps tolérées sont également très importantes et il est temps pour l’Etat de le reconnaître et de s’évertuer à les canaliser vers des investissements utiles. Il faut bien se rendre à l’évidence que les opérateurs nantis que nous évoquons ont pratique-ment tous la particularité de vouloir investir dans leur pays et, à notre connaissance, il n’existe pas un seul homme d’affaires qui n’ambitionne de pro-mouvoir un ou plusieurs projets précis en Algérie. Ils vous feront tous part de leurs déboires avec les administrations concernées (Foncier, fisc, douanes, banques, ministères et collectivité locales, Conseil national de l’investissement, etc.) qui les ont stop-pés net dans leur élan en leur faisant parfois subir de lourdes pertes de temps et d’argent. Ce sont tous ces écueils qu’on leur fait quotidiennement subir qui ont contraint bon nombre d’entre eux à se rabattre sur l’acquisition de biens immobiliers en Algérie et à l’étranger ou l’achat de voitures et autres objets de luxe. Il faut bien faire quelque chose avec son argent. Il faut en effet se rendre à l’évidence qu’en dépit de l’amour qu’ils portent à leur pays, aucun de

ces opérateurs ne s’aventurera à y risquer son argent si l’Etat algérien ne lui accorde pas les garanties et des facilités requises pour, notamment, acquérir les terrains nécessaires et se protéger des diktats de la panoplie d’administrations impliquées de près ou de loin dans l’acte d’investir. L’Etat a, en tout cas, intérêt à le faire car il a beaucoup à gagner de la contribution financière du privé à l’aune d’un probable effondrement des cours du pétrole. Les apports financiers et managériaux en provenance du privé auront le mérite de décharger l’Etat du financement d’un nombre importants de projets et de rationaliser un peu plus les dépenses d’inves-tissement, le privé étant, comme on le sait, plus regardant sur la rigueur budgétaire, la qualité du travail et les délais de réalisation. Il reste à trouver les formules de financement et de management des projets dont l’Etat souhaiterait se décharger au profit des opérateurs privés. Les formules seront évidemment différentes selon qu’il s’agira d’une infrastructure de base (routes, ports, etc.), d’une promotion immobilière (logements à vendre ou à louer), d’un équipement collectif (stades, universi-tés et instituts de formation, centres culturels et de loisirs, etc.) ou d’une unité de production. Les bons exemples ne manquent pas à travers le monde, il suffit de s’en inspirer. N. G.

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ZINE BARKA // Professeur de sciences économiques à l’université de Tlemcen et président de l’Association nationale de fi nances publiques

«Les ajustements se feront à l’intérieur du budget de fonctionnement»

> Propos recueillis par

Safi a Berkouk

Un baril à plus de 100 dollars est nécessaire pour atteindre un équilibre budgétaire. Quelles peuvent être les répercussions pour l’Algérie d’un baril à 85 dollars ou moins ?

L’Algérie comme tous les pays producteurs de pétrole connaît depuis quelques années une baisse des reve-nus pétroliers dont les recettes bud-gétaires totales restent dépendantes à hauteur de près 42% pour 2013 en prévision...

Toute situation baissière si elle venait à se confirmer et à se durcir obligerait les autorités du pays à envisager des politiques d’austérité. Mais, pour les experts du FMI les marges de manœuvre dont dispose l’Algérie sont grandes et constituent un amortisseur important en cas de choc sur le secteur financier. En effet, les recettes des hydrocarbures ont permis d’accumuler d’importantes réserves de change (plus de 90% du PIB, soit 35 mois d’importations en 2012) et ont alimenté une importante épargne budgétaire dans le Fonds de régulation des recettes qui, en 2012, atteignait 36% du PIB. En plus de ce côté positif, la dette extérieure peut être considérée comme totalement remboursée, son montant n’étant que de 1,5% du PIB en 2013. Mais même avec cette marge, le gouvernement ne peut faire l’écono-mie de la mise en place des politiques générales destinées à assurer la gestion optimale des dépenses publiques. La situation de baisse du prix du baril, si elle venait à se prolonger dans le temps, est de nature à avoir des répercussions sur l’économie dans son ensemble. Le gouvernement serait peut-être amené à revoir la structure des importations. En effet, il y a des importations incompres-sibles de produits de première nécessité

qui ne peuvent souffrir de contingente-ment ou de réduction drastique sous peine de produire des effets néfastes ressentis par la population et par les entreprises économiques. Il y a, de l’autre côté, toute une série de produits importés et qui peuvent être classés de deuxième nécessité, voire même de pro-duits de luxe. Leur réduction ne saurait avoir un effet négatif sur la population moyenne ou sur l’économie.

En outre, cette situation baissière peut affecter le nouveau programme quinquennal 2015-2019 dont l’esquisse financière a été arrêtée à hauteur de 21 000 milliards de DA.

La priorité dans les chantiers risque d’être revue et des enveloppes risquent une réduction. Sur le plan social, il sera de plus en plus difficile au gouverne-ment de recourir à l’augmentation incon-sidérée des salaires, ou à mettre en place la réforme de la grille des salaires. Tous ces éléments sont réels et ne peuvent être éludés par de simples décisions de report ou autres subterfuges dont le gouverne-ment a l’habitude. La situation interpelle le gouvernement sur la mise en place d’un vrai plan de réforme de la dépense publique, de sa gestion et surtout du contrôle de son exécution. Or, dans la si-tuation actuelle marquée par un manque de clarté dans sa gestion budgétaire et fiscale, il nous est difficile d’entrevoir une quelconque piste de nature à sauver le pays de la dérive financière et de la dilapidation de ses ressources naturelles non renouvelables.

Pourra-t-on voir une révision à la baisse du baril de référence de 37 dollars ?

Il est vrai que les dernières lois de finances – 2013 à 2015 – sont basées sur un prix de référence du pétrole à 37 dollars après avoir été à 19 dollars le baril pendant une dizaine d’années. Cette révision est de nature à provo-quer une augmentation sensible des recettes budgétaires. Cela semble une situation complètement déconnectée de

la réalité. Un prix déterminé par on ne sait quelle méthode, ni quels indicateurs ou variables pris en considération pour la fixation de cette référence. Il y a un manque de clarté et de transparence sur cette question qui est fondamentale dans la construction d’un projet de budget. Si ce chiffre semble contesté par beaucoup d’experts et laisse sceptique, ce sont tous les autres indicateurs (chômage, emploi, inflation) qui en pâtiront et paraîtront peu crédibles du fait de la non-fixation transparente de ce point de départ.

Mais, encore une fois, le politique interfère avec la logique économique dans un contexte de rente et voilà que le sujet ne peut être défendu que par les tenants et concepteurs du système qui peuvent accéder à cette «boîte noire». In fine, il s’agit pour l’Algérie de voir au-delà de la situation actuelle de l’évo-lution du cours du Brent. Le vrai défi est de savoir comment accroître les capa-cités de la production d’hydrocarbures pour éviter que les recettes ne baissent fortement. Quelle est la politique d’ex-ploitation des nouveaux gisements, l’in-vestissement international dans le forage et les découvertes de nouveaux puits de pétrole, les perspectives d’exploitation du gaz de schiste…? sont autant de ques-tions qui méritent un éclairage par les hautes autorités du pays. Répondre à ces quelques questions reviendrait à nous rassurer sur la soutenabilité des dépenses budgétaires et principalement à rendre réaliste le financement des quelque 260 milliards de dollars du programme quin-quennal 2015-2019.

Quels sont les secteurs qui pâti-raient en premier de la baisse des cours ?

Si la tendance baissière du prix du baril s’accentue ou se prolonge dans le temps, il ne fait pas de doute que le gouvernement devra revoir sa politique de dépenses publiques. Certaines caté-gories de la population ressentiront les effets négatifs. C’est le cas notamment des bénéficiaires de certaines dépenses

de complaisance qui ont été accordées généreusement pour étouffer des situa-tions de révolte ou de mécontentement, maintenir ou acheter «la paix sociale». Même si les effets du «Printemps arabe» s’estompent graduellement, le mécon-tentement de la population et la demande sociale resteront fortes. Ceci étant, le budget se compose des dépenses de fonctionnement qui assurent la pérennité des fonctions de l’Etat et des dépenses d’équipement ou d’investissement qui ont pour rôle de contribuer à la crois-sance économique. Là aussi, au milieu de ces dépenses d’investissement, on peut distinguer entre les dépenses d’in-vestissement à fort impact sur la crois-sance économique, comme les BTP, et les investissements «grandioses» ou de «prestige» qui seront réalisées par le pouvoir. Celles-ci peuvent être révisées ou même annulées ! Je dirais donc que les ajustements se feront plutôt à l’inté-rieur des dépenses de fonctionnement. Et là, de nouveau, on est en face de deux paliers : des mesures urgentes peuvent être introduites de manière à éviter le gaspillage des deniers publics et qui peuvent avoir des effets rapides ; et d’autres mesures destinées à introduire la notion d’efficacité de fonctionnement du service public. Mais le chantier des réformes budgétaires et fiscales est vaste. Le système fiscal est dominé par la part import ante de la fiscalité pétro-lière qui provient de l’exploitation de ressources non renouvelables, et d’une fiscalité fortement biaisée au détriment des agents de l’Etat faisant la part belle aux privés qui, d’ailleurs, se voient accorder des avantages fiscaux démesu-rés sans beaucoup de contreparties. Ces avantages doivent être revus et redimen-sionnés.

Mais pour réussir ces chantiers, il faudrait une participation inclusive de toutes les catégories socio-profession-nelles, des experts chevronnés de la chose publique et des spécialistes de la gestion du secteur public. S. B.

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IV Dossier El Watan ÉCONOMIE - Du 27 octobre au 2 novembre 2014

BAISSE DES REVENUS DE L’ÉTAT ET DÉPENSES SALARIALES EN HAUSSE

Le gouvernement cède devant la pression de la rue

> Par Samira

Imadalou

L’enjeu pour les plus hautes autorités de l’Etat est capital : apaiser une tension dont les conséquences auraient été fâcheuses pour le pays. Si la question de la création d’un syndicat au sein de ce corps consti-tué n’a pas encore été tranchée, le dossier des salaires a été réglé illico presto. Le gouvernement a décidé de puiser dans les caisses de l’Etat pour calmer les poli-ciers. Les décisions annoncées à l’issue du Conseil interministériel du 19 octobre dernier le montrent clairement. Il y a globa-lement la confirmation de la mise en œuvre d’une indemnité au profit des agents de la Sûreté nationale, avec effet, à partir du 1er novembre prochain, la revalorisation de l’indemnité de zone, actuellement servie aux agents de la Sûreté nationale avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2012, l’octroi d’une indemnité de déplacement collectif par agent de la Sûreté nationale effectuant des déplacements, l’attribution de la prime de spécialisation (conducteur, etc.) et de la prise en charge de la restaura-tion des unités constituées et le relèvement des niveaux des bourses accordées aux élèves stagiaires des écoles de formation de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Les hausses s’annoncent consé-quentes, selon les informations dévoilées jusque-là.

DES DÉBRAYAGES EN GESTATION

Toutes ces mesures ne seront pas sans impact sur les caisses de l’Etat. Elles risquent aussi d’«encourager» le déclen-chement d’autres mouvements de protesta-tion. On parle d’ailleurs actuellement d’un débrayage en gestation chez les pompiers, même si le ministre de l’Intérieur mini-mise la situation en mettant le tout sur le dos de la rumeur. Mais il est clair que le corps de la Protection civile n’échappe pas au malaise. Chez les enseignants également, les annonces portant sur un éventuel mouvement de protestation se poursuivent. Idem chez les psychologues et bien d’autres corporations. Ajoutons à cela le problème des contractuels en attente de régularisation. Cela pour dire qu’il y a des revendications à prendre en charge et des promesses non encore tenues, alors que les dépenses n’ont cessé d’évoluer au cours de ces dernières années, précisément depuis 2011. Cette cadence haussière du budget de fonctionnement induite par les augmen-tations salariales décidées pour apaiser la tension sociale pourrait se poursuivre. Déjà, l’abrogation de l’article 87 bis de la loi 90-11 régissant les relations de travail arrive avec son impact sur le budget de l’Etat. D’ailleurs, les crédits affectés à ce chapitre dans le projet de loi de finances 2015, en débat actuellement à l’Assemblée popu-laire nationale (APN), s’élèveront à 4969 milliards de dinars, à puiser bien sûr dans le Trésor public. Maintenant que l’euphorie des recettes pétrolières est en phase de passer dans le lot des «bons souvenirs» de ces dernières

années et que tous les indicateurs montrent l’incapacité du budget de l’Etat à soute-nir cette lourde charge, la relance de la réflexion sur la politique salariale s’impose. La question a certes toujours fait débat chez les pouvoirs publics et les experts. Mais sans plus. Un retard important est accusé dans ce dossier. Et pour cause, l’on a conti-nué tout au long de ces quinze dernières années à distribuer l’argent public sous forme de primes, d’indemnités, de rappels, sans aller au fond du problème. Lequel, faut-il le rappeler, dépend de trois éléments essentiels, comme c’est le cas à travers de nombreux pays. A savoir la croissance, l’inflation et la productivité. Or, l’inflation n’a pas été clairement maîtrisée et le pou-voir d’achat n’a également pas été protégé. Aussi, point de croissance et de producti-vité dans un pays où l’économie productive peine à se tailler une place.

L’URGENCE D’UNE POLITIQUE SALARIALE

Ce sont, en effet, tous ces éléments qui jouent en défaveur d’une réelle politique salariale et qui explique cette récurrence des mouvements de protestation. Pour de nombreux experts et syndicalistes, il est plus qu’urgent de passer aux choses sérieuses en indexant les salaires sur ces paramètres mesurablesAmar Takdjout, de l’Union générale des tra-vailleurs algériens (UGTA), ne manque pas de souligner justement la nécessité d’aller vers une stratégie claire en matière de sa-laires. Rappelant la nécessité de trouver les moyens d’engager des discussions avec les policiers concernant leurs revendications et jugeant que la demande de ce corps est recevable, M.Takdjout notera dans le même sillage l’urgence de trouver des solutions à la dégradation du pouvoir d’achat de l’ensemble des travailleurs. Car, expli-quera-t-il, les grèves il y en aura tant que le dossier n’est pas pris effectivement en charge et tant que les solutions sont d’ordre conjoncturel. «Le moment est venu pour lancer une réflexion sur le pouvoir d’achat. C’est un cercle vicieux», dira-t-il, avant de poursuivre : «Le problème des salaires ne changera pas. Il y a les salaires et tout ce qui s’ensuit comme taxes payées par les consommateurs. Ce sont autant d’éléments sur lesquels il y a lieu d’intervenir», nous précisera le représentant de l’UGTA. Et de résumer : «Le dossier des salaires trou-vera son issue dans l’économie productive, c’est-à-dire dans la relance de la produc-tion et la promotion des filières porteuses en dehors des hydrocarbures.» Or, l’écono-mie nationale continue à tourner autour du pétrole et du gaz dont les exportations sont en baisse. Un point que les députés ont sou-levé lors des débats sur le PLF 2015. Ces derniers ont d’ailleurs interpellé le ministre des Finances sur l’amélioration du niveau de vie des citoyens et du pouvoir d’achat. De même qu’ils ont, à l’unanimité, appelé à la rationalisation de la dépense publique

et la libération de l’économie vis-à-vis de la dépendance aux hydrocarbures.

L’AVERTISSEMENT DES EXPERTS

Même son de cloche chez les experts : passer à la diversification de l’économie est une urgence pour ces derniers, même si le ministre des Finances a tenté d’être rassu-rant, notant que «le gouvernement suit avec intérêt l’importante régression des prix du pétrole» et affirmant que cette tendance ne constituait pas un risque pour les équilibres internes et externes, mais plutôt «une alerte que les pouvoirs publics prennent sérieuse-ment en charge». Mais ce n’est pas la première fois qu’une telle alerte survient. Il y a eu la crise financière de 2008, et la flambée des prix des matières premières alimentaires. Il y a eu également les révolu-tions qui ont éclaté dans le monde arabe en 2011, suivies d’une série de mouvements de grève chez les fonctionnaires en Algé-rie. Une situation que le gouvernement a traitée avec la revalorisation des salaires pour de nombreux secteurs. Et voilà que le problème ressurgit aujourd’hui dans un contexte pas tout à fait favorable aux aug-mentations en masse. Non seulement les prix du pétrole ont enregistré ces derniers temps des baisses relativement importantes, «mais les reve-nus des exportations du gaz vers les USA se sont quasiment taris», estime à ce sujet

Mohamed Gharnaout, expert financier. «A ces baisses, il faut ajouter le fait que la majorité des importations se font en euros, monnaie qui a subi un revers important par rapport à la principale monnaie de paie-ment de l’Algérie, le dollar US», précisera-t-il. Ce qui veut dire, selon l’expert, que les importations vont coûter plus cher et que les revenus fiscaux inhérents à ce chapitre (importations), ainsi que tous les autres re-venus fiscaux, et notamment la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée), vont augmenter. A ces dernières augmentations, il faut ajouter selon la même source celles qui seront prévues pour la LF 2015, et notamment l’IBS (Impôt sur le bénéfice social) quipasse de 19% à 23%, ainsi que la possibilité d’utiliser la taxe d’inflation en «ajustant la valeur du dinar par rapport à l’une des mon-naies de paiement des importations ou aux deux en même temps», (le dollar et l’euro)notamment. «On comprend que le risque est plus que calculé», conclura-t-il sans relever au préalable l’utilisation d’une manière «discriminatoire» du FRR. En somme, la colère exprimée par les tra-vailleurs des différents secteurs intervient dans une conjoncture financière difficile pour l’Etat. Même s’il y aura des conces-sions pour d’autres corps, le problème du pouvoir d’achat persistera avec toutes les augmentations des taxes qui s’annoncent. L’érosion du pouvoir d’achat risque donc de s’accélérer. S. I.

En cette période de baisse des revenus de l’Etat, du creusement du défi cit budgétaire, de hausse des importations alimentaires, et du recours excessif au Fonds de régulation des recettes (FRR), la revendication salariale s’invite sur la scène socio-économique avec toute la pression engendrée sur les pouvoirs publics. C’est dans ce contexte fi nancier diffi cile que les policiers se sont révoltés contre la dégradation de leurs conditions socioprofessionnelles. La contestation a émané cette fois d’un corps qui n’a pas habitué le gouvernement à de tels mouvements. D’où la prise en charge immédiate des doléances exprimées.

MEZIANE MERIANE // Coordonnateur du Snapest «C’est une injustice sociale»Réagissant à la prise en charge des revendications salariales des policiers, le Syndicat national autonome de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST) parle d’injustice sociale. «Jusque-là, le Premier ministre a avancé que le Trésor public ne permettait pas d’opérer des augmentations salariales. Mais en répondant favorablement à la demande des policiers, Sellal a démontré que ces augmentations n’ont pas d’incidence sur le Trésor», nous dira-t-il. Et d’ajouter : «On avance des arguments pour faire taire des catégories, et on recule pour d’autres. C’est une injustice sociale et ça ne peut pas continuer comme cela.» Pour Meziane Meriane, il est temps d’avoir une politique salariale claire, sans compter sur l’argent du pétrole pour acheter la paix sociale. «Tout cela est éphémère. Tant que la politique économique n’est pas diversifiée, les acquis sociaux risquent de s’effondrer». Face à une telle situation, le Snapest semble décidé à continuer sur la voie de la contestation. M. Meriane n’écarte pas le recours à la grève en novembre prochain à l’issue du conseil national prévu le 2 du même mois pour faire valoir les revendications de ce syndicat qui n’est pas le seul à penser au débrayage au cours de ce premier trimestre de l’année. S. I.

44 928 dinars

85 000 dinars

2600 milliards de dinars

est le salaire net moyen dans le secteur public en 2012 selon l’ONS.

est le salaire net moyen le plus élevé enregistré dans les secteurs des industries extractives en 2012.

représente la masse salariale en 2013.

Chiff res clés

contractuels en attente de régularisation

900 000

PH

OT

O :

B.

SO

UH

IL

Protestation de policiers pour, entre autres, l’augmentation des salaires

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Dossier V El Watan ÉCONOMIE - Du 27 octobre au 2 novembre 2014

KOUIDER BOUTALEB // Universitaire économiste

«L’augmentation des salaires est irrationnelle»

> Par Samira

Imadalou

Le gouvernement a cédé aux reven-dications salariales des policiers. Quel serait l’impact d’une telle décision sur les dépenses de l’Etat en cette période de baisse des cours du pétrole ?

Les conséquences sont prévisibles. Il y a d’abord le risque de l’amplifica-tion des revendications déjà annoncées par d’autres corps socioprofessionnels qui considèrent que les manifestations de rue sont le seul moyen de se faire entendre. On peut s’attendre donc à d’autres augmentations de salaires pour d’autres catégories socioprofession-nelles et par conséquent à un alourdisse-ment du budget de fonctionnement, dont le financement est de plus en plus assuré par la fiscalité pétrolière.

En l’absence d’évaluations crédibles émanant d’organismes publics ou privés, on ne peut que spéculer… Il est certain que ces augmentations auront un impact sur les finances publiques du pays.

Compte tenu des données inhérentes à la situation de la seule ressource dont dispose le pays, les hydrocarbures en l’occurrence, à savoir la poursuite de la baisse tendancielle du volume des exportations due à la baisse de la pro-duction, à laquelle s’ajoute désormais la hausse de la consommation domestique favorisée par les subventions, ainsi que la baisse des cours (prix) du baril qui semble se maintenir dans la durée, les conséquences de telles mesures d’aug-mentation des salaires sur l’amplifica-tion des déficits déjà perceptibles sont certaines.

La masse salariale prise en charge par le budget de l’Etat a été estimée par ailleurs à 2600 milliards de dinars en 2013 ; selon les données du ministère des Finances, elle devrait dépasser très largement le cap des 40 milliards de dollars l’année prochaine compte tenu des augmentations de salaires déjà pré-vues, mais également le recrutement de plus de 100 000 fonctionnaires sur 2 ans (2014 et 2015), ceci sans tenir compte des dernières augmentations décidées au profit du corps de la police nationale et probablement pour d’autres corps socio-professionnels encore. Donc, la ques-tion mérite effectivement d’être posée. Comment répondre à cette apparente contradiction ? En théorie, les sciences économiques nous enseignent que les dépenses publiques doivent être corré-lées à l’état des ressources disponibles en perspective, autrement dit la dépense publique est fonction de l’état des res-sources disponibles. Or, au moment où l’état des finances publiques traverse une conjoncture contraire aux périodes antécédentes (2009/2011), les pouvoirs publics décident d’augmenter les dé-penses salariales. Cela est irrationnel et dénote de la fuite en avant dangereuse pour l’avenir des finances publiques du pays.

Le malaise touche plusieurs sec-teurs. Les pompiers menacent de monter au créneau et les enseignants reviennent à la charge. Comment y faire face ?

En Algérie, pour obtenir la satisfac-tion des revendications socioprofes-sionnelles, on recourt, et cela depuis longtemps déjà, aux manifestations de rue. Cela signifie que les canaux de communication et le traitement préven-tif des conflits sont déficients et cela relève incontestablement de ce qui est désormais consacré sous nos cieux par la «bad gouvernance». Que font nos gou-

vernants, pourquoi laisser s’exacerber les conflits latents et agir en pompiers sous la pression de la rue ? On peut donc s’interroger sur cette déficience des pouvoirs publics à traiter préventi-vement les conflits socioprofessionnels.

Comment expliquer ces «conces-sions» sous la pression de la rue qui se traduisent par une redistribution de revenus ou de biens matériels, et qui sont particulièrement appréciées par les citoyens et par conséquent garantissant la «paix sociale». Alors que l’éthique et la morale tout autant que la rationalité économique imposeraient une tout autre démarche, à savoir l’engagement de processus de formalisation des règles et de dépersonnalisation institutionnelle qui impliqueraient la mise en place d’un dispositif systémique accordant «des droits à tous sur des bases écrites et opposables».

Et c’est là où l’on trouve la réponse à nos questionnements, cette concession des droits à tous les citoyens sur une base égalitaire et impersonnelle est de nature à menacer directement les privilèges des tenants de l’ordre social et des élites al-liées qui tirent précisément leur pouvoir de leur accès exclusif aux ressources des gouvernants. Le système discrétionnaire d’allocation de la rente publique sur lequel repose l’équilibre du système bureaucratique d’Etat se trouverait alors menacé.

Le pouvoir procède ainsi d’un vaste marchandage politico-économique avec les acteurs sociaux, offrant des oppor-tunités de captation de rente en contre-partie d’un soutien politique et ouvre de grandes marges de négociations dans un système centralisé, provoquant des com-portements de recherche de rente avec de multiples répercussions à tous les niveaux du développement. Ce qui ex-pliquerait aussi pourquoi les méthodes de direction de l’économie qui ont été utilisées jusqu’à présent n’ont fait que provoquer d’énormes gaspillages de ressources, décourager les producteurs, frustrer les jeunes instruits et désabuser tous ceux qui croient au changement.

Non seulement elles n’ont pas pro-voqué de changement… et facilité la transition systémique souhaitée, mais elles l’ont sur bien des points contrariée, voire même empêchée.

Partout la relation entre le gain et l’effort, sans laquelle il n’existe pas d’ordre économique viable, tend à dis-paraître si elle n’est déjà inexistante. Les gains sont devenus, même dans les secteurs officiels, l’objet d’une vaste foire d’empoigne où triomphe l’esprit de monopole, le favoritisme, les pressions politiques et l’incohérence…

Dans un tel système, les traitements et salaires sont fixés d’une manière bureaucratique au hasard des contin-gences politiques, indépendamment de toute référence à la rareté et à l’utilité véritables des services rendus.

Puiser encore et toujours dans les revenus tirés de la vente des hydrocar-bures, qui connaissent déjà une baisse importante, c’est perpétuer l’économie de rente avec son cortège de consé-quences antinomiques aux règles de fonctionnement d’une économie de mar-ché efficiente où les gains sont liés aux efforts accomplis.

Le temps des reconsidérations est compté, il faudrait absolument s’enga-ger résolument sans tarder dans des réformes de fond pour faire face aux problématiques socioéconomiques qui ne pourront que s’exacerber dans le cadre du mode de fonctionnement actuel du système sociopolitique et traiter rationnellement la problématique cen-trale qui est celle de la construction d’une économie efficiente en termes d’emplois et de valeur ajoutée, une éco-nomie productrice de richesses.

La situation rappelle encore une fois l’absence d’une politique sala-riale. Pensez-vous que les leçons n’ont pas été tirées des précédents mouve-ments de protestation ?

C’est toujours le même constat ré-current qu’on observe. Aucun change-ment n’est apparu malgré les critiques récurrentes qui sont formulées non seulement par les économistes algériens, mais par tous les observateurs attentifs de l’économie nationale et les institu-tions internationales.

Ceci étant, il faudrait souligner que la détermination des salaires et leur hiérar-chisation sont aujourd’hui confrontées à plusieurs dilemmes :

- des besoins sociaux insatisfaits exprimés à travers de nombreuses reven-dications ;

- de nouvelles exigences de résultats économiques particulièrement dans les entreprises publiques ;

- des structures de répartition qui s’éloignent de la rationalité économique et qui développent de multiples frustra-tions qui accablent les titulaires de bas revenus.

Ces enjeux expliquent la complexité de la tâche en matière de détermination des salaires, surtout dans les conditions économiques actuelles. La croissance économique demeure tou-jours faible faute d’un rythme soutenu et élevé d’investissements productifs. Par ailleurs, malgré la baisse sensible du taux de l’inflation, le coût de la vie demeure élevé, ce qui rend légitime la revendication de hausse des salaires afin d’équilibrer quelque peu le pouvoir

d’achat des travailleurs, toutes catégo-ries confondues.

Or, toute hausse des salaires va stimuler théoriquement la demande, et comme l’offre de biens et services, particulièrement les produits de large consommation est localement insuf-fisante par rapport à la demande, cela entraînera l’inflation par la demande. Les augmentations de salaires sans gains de productivité constitueraient pour les entreprises une réduction de leurs capacités de financement, et par conséquent là aussi de moindres pos-sibilités de création d’emplois. Pour la fonction publique, autrement dit pour l’Etat en tant qu’employeur, ce sont les équilibres macro-financiers qui s’en res-sentiront. La compensation des hausses des salaires sans contrepartie en impôts et taxes, sources des revenus de de l’Etat dans une économie fonctionnant à l’impôt, imposera le recours aux moyens de payement issus de la rente des hydro-carbures qui connaissent déjà une baisse importante.

Nous avons longuement exposé les fondements théoriques des politiques salariales dans le livre que nous avons publié auprès de l’OPU en juillet 2013. Nous avons pu constater que nom-breux étaient les facteurs déterminant le niveau de salaire dans un pays à un moment donné, le coût de la vie, la pénurie d’offre de travail, le niveau général des prix, la capacité de paye-ment des entreprises, la classification des emplois, la productivité du travail, la croissance économique… L’Etat fixe non seulement les salaires de la fonction publique, mais il détermine de plus le salaire minimum interprofessionnel garanti qui assure à tout salarié travail-lant à temps complet une rémunération au moins égale à son montant et prévoit un mécanisme d’indexation sur le prix à la consommation afin que le pouvoir d’achat des salariés les plus modestes ne s’amenuise pas sous l’effet de l’infla-tion.

L’Algérie ne fait certainement pas exception, sauf que l’application de telles dispositions ne semble pas opé-rante dans la mesure où nombreux sont les problèmes relatifs à l’indexation dont les critères d’appréciation, au-delà des négociations, ne semblent guère être partagés et reconnus par tous les parte-naires concernés.

Et c’est une fuite en avant hypo-théquant l’avenir du pays à laquelle procèdent les pouvoirs publics en conti-nuant à réformer ce qui est manifes-tement irréformable et qui nécessite, si l’intérêt des générations futures est considéré, une rupture courageuse avec les méthodes de gouvernance publique devenue totalement obsolète. S. I.

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Page 21: EL WATAN DU 27.10.2014

L’attention des médias français est soutenue ces derniers jours avec un cap sur les compensations payées aux patrons de grands groupes français, ouvrant à nouveau la polémique sur les rémunérations exceptionnelles des patrons d’industrie.

Par Samir Hadj Ali *

SÉMANTIQUE PRÉALABLE

L’analyse du rapport de sens, entre les «Retraites chapeau» et les «Parachutes dorés», est nécessaire devant une confusion qui amplifie la polémique car, pour le commun des mortels, l’attention reste figée sur l’amplitude de la compensation rapportée à la personnalité du bénéficiaire et surtout à l’état de crise de l’entreprise employeur. La retraite chapeau est un régime de retraite qui prend la forme d’une rente – généralement men-suelle – dont le montant est fixé à l’avance et qui est versée aux bénéficiaires, en plus de leur retraite dite des régimes obligatoires. Ce revenu contractuel, additionnel aux pensions de retraite est souvent convenu avec des cadres diri-geants ou cadres supérieurs, qui de par leur position vont se soumettre à une clause de non-concurrence, les empêchant de la sorte à ne pas servir, durant leur retraite, d’autres entreprises. La retraite chapeau rentre souvent dans la catégorie du régime dit des prestations définies, sous lequel l’entreprise s’engage sur un montant de retraite déterminé à l’avance en fonction de la rémunéra-tion du salarié et de son ancienneté, faisant de cette retraite sa charge directe. Cette entente contractuelle est souvent désignée comme un régime additif, lorsque le montant de cette pension est indépendant du montant des autres pensions, mais il existe des régimes dérivés comme celui des régimes différentiels par lequel l’employeur s’engage à verser la différence avec

le niveau de retraite garanti par les régimes obliga-toires et complémentaires. Le parachute doré est l’expression péjorative, en raison de l’importance de son montant, qui désigne la prime de départ qui résulte d’une clause contractuelle entre un dirigeant de société et son employeur. Elle n’a pas forcément vocation à être une compensation pour services rendus à l’occasion d’un départ en retraite ou d’un départ programmé. Elle est souvent prévue pour parer à l’éviction en cas de licenciement, d’une res-tructuration ou d’une fusion avec une autre société. Cette prime de départ purement contractuelle qui n’est pas à confondre avec l’indemnité de départ en retraite s’ajoute aux indemnités servies en appli-cation de dispositions légales ou conventionnelles.

L’ABSENCE DE LÉGISLATION DÉDIÉE EST SOUVENT À L’ORIGINE DE LA POLÉMIQUE

Le prochain départ du PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet, prévu pour mai 2016, a relancé la polémique à laquelle les syndicats se mêlent pour l’attiser. Ces derniers espèrent qu’en pareille cir-constance, le PDG de GDF- Suez renoncera à ses avantages comme certains patrons se sont rétractés dans le passé. Le groupe GDF Suez assure que son PDG ne bénéficie «d’aucun avantage de retraite accordé à titre individuel». Pour mettre un terme à la polémique, un communiqué du groupe précise que la somme de 21 millions d’euros, dont il est question, ne sera pas payée directement au PDG sortant, mais qu’il s’agit d’une provision sur une provision globale de 103 millions d’euros qui concerne 27 membres du comité exécutif. Si les professionnels peuvent comprendre qu’une provision est dans l’esprit des normes comptables, le cumul des droits acquis en conformité avec les normes comptables et qu’elle n’est en aucun cas un chèque émis ou à émettre, l’amalgame est vite atteint par les personnes non initiées.L’absence de législation ne facilite pas la situation qui tient d’une limite constitutionnelle. Preuve en est : les tentatives de légiférer n’ont pas manqué à chaque occasion où les projecteurs étaient braqués, médias aidant, sur les rémunérations versées à l’occasion de départs de patrons des sociétés cotées au CAC 40. Les campagnes présidentielles ont même prôné

la mise en place de législation dédiée, telle la campagne de l’ancien président Nicolas Sarkozy qui avait promis d’interdire, par la loi, les retraites chapeau et les parachutes dorés. Difficile de tenir un tel engagement quand il s’agit d’encadrer des pratiques contractuelles dès lors qu’une telle loi servirait plutôt à éviter les abus plutôt qu’à limiter des droits. Devant cette conjugaison de débats poli-tiques, mais également de lobbies par presse inter-posée, de nombreux cadres dirigeants ont renoncé à ces compensations.Il faut préciser que les associations patronales comme l’AFEP(1) et le MEDEF(2) ont largement contribué au débat, au point de faire reconnaître leur code de conduite comme un cadre d’autoré-gulation.

LES CODES DE GOUVERNANCE SONT POUR L’INSTANT LES SEULS RÉFÉRENTIELS DES BONNES PRATIQUES

En règle générale, les associations patronales reconnaissent la nécessité d’une rémunération différenciée des dirigeants et mandataires sociaux.Même le code algérien de gouvernance d’entre-prise, tout en rappelant que «la rémunération des administrateurs est fixée par l’Assemblée géné-rale, dans ses montants et sa structure», suggère «qu’elle doit être suffisamment élevée pour attirer, retenir et motiver les administrateurs qui répondent au profil souhaité».Par ailleurs, il est important de garantir l’indé-pendance du conseil d’administration et de son président, dont les décisions ne doivent pas être influencées par les intérêts particuliers de la direc-tion générale, mais de les indexer à la rentabilité et à l’amélioration de la valeur de l’entreprise.C’est pour ces raisons qu’il a été considéré, dans un contexte de crise, que les patrons qui n’avaient pas réussi à prévenir des faillites ou en situation d’échec ne devraient pas bénéficier de parachute doré. C’est du moins ce que, face à la menace du régu-lateur, le patronat français a formulé dans un code de gouvernance pour limiter l’attribution de para-chutes dorés, d’autant qu’un ancrage existe au code de commerce français qui précise que lorsqu’une société se réfère volontairement à un code de

gouvernement d’entreprise élaboré par les organi-sations représentatives des entreprises, son rapport présente à l’assemblée générale les principes et les règles arrêtés par le conseil d’administration pour déterminer les rémunérations et avantages de toute nature accordés aux mandataires sociaux. Le code «AFEP-MEDEF»(3) recommande de limi-ter le montant des retraites supplémentaires à 45% du salaire de référence et son guide d’application suggère, sur le sujet des systèmes de retraites pro-visionnés, de préciser dans les rapports annuels l’existence de tels dispositifs et leurs caractéris-tiques. De même qu’il recommande d’étendre pour les régimes à prestations définies les bénéficiaires à un groupe plus large que celui des mandataires sociaux, de fixer la condition minimum d’ancien-neté de deux ans pour en bénéficier et de limiter la progressivité des droits en fonction de l’ancienneté limitée à 5% de la rémunération du bénéficiaire. Même si le nombre et la structure des comités dépendent de chaque conseil d’administration, le MEDEF recommande également que la politique des rémunérations et des «stock options» fasse l’objet d’un travail préparatoire par un comité spécialisé du conseil d’administration.Toujours selon le MEDEF, le statut de mandataire social révocable n’est pas compatible avec une indemnité de départ préalablement déterminée quelle que soit la performance du dirigeant, garan-tie même en cas d’échec.Cela signifie que le cumul d’un mandat social comme celui de Président directeur général ou Pré-sident de Directoire avec un contrat de travail serait susceptible d’entraîner un cumul d’indemnités de départ, objets de la controverse. Ces préoccupations sont encore plus accentuées lorsqu’il s’agit d’entreprises dans lesquelles l’Etat détient des participations, créant de la sorte un plus fort sentiment d’injustice, rajouté à celui de l’écart entre le niveau des pensions de retraite des salariés et de celui des cadres dirigeants. S. HA

(*) Expert-comptableNotes :1) Association française des entreprises privées2) Mouvement des entreprises de France3) Code de gouvernement d’entreprise des socié-tés cotées

RETRAITES CHAPEAU ET PARACHUTES DORÉSPolémique autour des départs des patrons français

VI Chronique El Watan ÉCONOMIE - Du 27 octobre au 2 novembre 2014

2014 est à quelques dixièmes de degré d’être l’année la plus chaude depuis que la Terre sait prendre son thermomètre. L’Europe a réagi spectaculairement cette semaine à la menace chaotique du réchauffement climatique. Le sommet de Bruxelles a augmenté la contrainte sur les Etats membres de l’Union européenne sur leurs émissions des gaz à effet de serre. L’objectif de leur réduction était de 20% à 2030 par rapport au niveau de 1990. Il est passé à 40%. Un véritable choc anti-carbone. Accompagné de deux autres grosses mesures de réduction de la dépendance aux énergies carbonées et donc aux importations : le recours au renouvelable passe de 20% du mix énergétique à 27% en 2030, et celui aux économies d’énergie passe également de 20 à 27%. Certes, de ce train de mesures, seule la première est formellement contraignante pour les Etats membres. Réduire les émissions de 40%. Mais le nouveau tournant stratégique est bien là. L’attaque du 11 septembre 2001 a provoqué un virage américain vers l’autosuffisance en pétrole et en gaz. La guerre d’Ukraine de cet été a relancé l’autonomie européenne vis-à-vis de ces mêmes sources énergétiques. Si l’Amérique a cherché sa réponse d’abord dans les hydrocarbures non conventionnels, l’Europe va la chercher dans les économies d’énergie et surtout dans les énergies propres. Officiellement, l’Europe a fait un forcing pour infléchir le sort de la conférence mondiale sur

le climat qui se tient à Paris en 2015. En arrière- plan, elle fait coup double. Elle force ses partenaires à accélérer la sortie du carbone. Elle prépare une réduction décisive de sa dépendance vis-à-vis d’un fournisseur énergétique problématique, la Russie.

La semaine a connu un événement symbolique troublant. La production de pétrole des Etats-Unis d’Amérique a dépassé celle de la Russie. Renversant. Il ne faut pas chercher plus loin la tendance à moyen terme des cours pétroliers. Ils resteront orientés vers la baisse pendant tout le temps où la demande mondiale ne repartira pas. Et lorsqu’elle repartira, le sommet mondial du climat sera passé par là pour la brider par l’obligation de réduire les émissions carbone. Ce que le ministère algérien de l’Energie a observé dans l’évolution stratégique de ces dernières années, c’est que d’anciennes puissances pétrolières comme les Etats-Unis peuvent le redevenir. Ce n’est pourtant pas l’essentiel. Car aucun analyste américain ne prétend que la production américaine va se maintenir au-dessus des 8 millions de barils/jour les 5 prochaines années. Les forages horizontaux déclinent dès la première année. Par contre, le coût de l’énergie polluante, lui, va exploser sous la nuisance du réchauffement. Pour réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre et pour consommer jusqu’à 27% d’énergies renouvelables, l’Europe peut-elle sérieusement se passer de l’électricité solaire de la rive sud de la

Méditerranée ? Stratégiquement, c’est la question clé pour l’Algérie.

La bataille symboliquement la plus significative du début du «4e mandat» a eu lieu cette semaine. A huis clos. Elle concerne la présidence du Forum des chefs d’entreprises (FCE). Depuis le 8 octobre dernier, date de sa déclaration de candidature, tout le monde est d’accord. La fonction est promise à Ali Haddad, le patron du groupe ETRHB. Trajectoire naturelle. Il est financièrement très puissant, il a, avec ses amis, milité pour le «4e mandat» et il a poussé Réda Hamiani à partir avant même l’assemblée élective de fin novembre prochain. Mais voilà qu’un autre réseau d’influence, peu heureux de voir le clan Haddad prendre autant de pouvoirs, s’est réveillé ces derniers jours. Il a fait de Issad Rebrab, le PDG de Cevital, son champion de fait, pour faire dérailler le projet Ali Haddad. Deux branches nuancées du capitalisme algérien. La première, celle de Ali Haddad étant plus fortement liée aux commandes publiques que la seconde, celle de Issad Rebrab. Avec quelques entorses à cette critériologie. Le business de Laïd Benamor, par exemple, le situe plus près de Cevital que de ETRHB et de Haddad dont il est pourtant proche. Le duel électoral n’aura finalement pas lieu. Il a été avorté dans les coulisses de la villa de Diar Eddiaf, siège du FCE. Ahmed Tibaoui, président par intérim du FCE, a expliqué poliment à Issad Rebrab que

son projet – en gestation - de candidature faisait problème sur le plan réglementaire. Le patron de Cevital ayant adressé l’été dernier une lettre de démission à Réda Hamiani. Lettre que les amis de Rebrab considèrent comme informelle. Il suffisait donc au potentiel challenger de Ali Haddad de payer sa cotisation de 2014 pour espérer satisfaire aux conditions réglementaires qui ouvrent droit à une candidature à la présidence, sous conditions de réunir les 79 parrainages nécessaires pour cela. Les amis de Haddad qui contrôlent déjà le conseil exécutif du FCE ont agi pour que le chèque 2014 de Rebrab reste dans sa poche. Pas de mise à jour de l’adhésion et pas de candidature. Faute de nouvelles candidatures face à Ali Haddad, l’assemblée générale élective du 27 novembre prochain s’apprête donc à entériner une intronisation par acclamation. Après les duels de programmes de mai 2009 entre Réda Hamiani et Slim Othmani, puis celui, tout aussi clivant, entre Réda Hamiani et Hassan Khelifati – arbitré par Mohamed Baïri – en novembre 2011, «l’expression démocratique» de la bourgeoisie institutionnelle se fige. Le procédé du plébiscite – utilisé en 2013 pour un troisième mandat de Réda Hamiani – caricature la situation politique en Algérie. Correctif. La bataille symboliquement la plus significative de ce début de «4e mandat» n’a donc pas eu lieu cette semaine. Comme la bataille politique de l’après-Bouteflika, elle ne se déroulera pas sur le terrain électoral. Mais ailleurs.

Réchauffement, Russie : l’UE tente l’autonomie énergétique

LA SEMAINE ÉCO d’El Kadi IhsaneLA SEMAINE ÉCO d’El Kadi Ihsane

Page 22: EL WATAN DU 27.10.2014

TABLEAU DE BORD VII El Watan ÉCONOMIE - Du 27 octobre au 2 novembre 2014

PRODUITS DE BASE

CAFÉ (BAISSE)Sur le Liffe de Londres, la tonne de Robusta pour livraison en janvier valait 2019 USD vendredi à 10h00 GMT. Sur le ICE Futures US de New York, la livre d’Arabica pour livraison en décembre valait 192,10 cents.

SUCRE (HAUSSE)A Londres, la tonne de Sucre blanc pour livraison en décembre valait 426,30 USD. A New York, la livre de Sucre brut pour livraison en mars valait 16,32 cents.

CACAO (BAISSE)A Londres, la tonne de Cacao pour livraison en décembre valait 2027 GBP. A New York, la tonne pour livraison en décembre valait 3114 USD.

CÉRÉALESLes cours du maïs et du soja ont profité à Chicago d’une demande solide pour ces produits au moment même où les moissons peinent à suivre, entraînant dans

leur sillage le marché du blé.

BLÉ (HAUSSE)Le boisseau de blé pour livraison en décembre, le contrat le plus actif en ce moment, s’est établi à 5,1775 dollars (+0,34%).

MAÏS (HAUSSE)Le boisseau de maïs pour livraison en décembre a terminé vendredi à 3,5300 dollars (+1,44%).

SOJA (BAISSE)Le boisseau de soja pour livraison en novembre a clôturé à 9,7750 dollars (+2,71%).

MÉTAUX DE BASE (HAUSSE)Les prix des métaux échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont majoritairement terminé en hausse, soutenus par des données chinoises jugées dans l’ensemble positive, sauf le nickel, qui a continué sa chute. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 6724 USD vendredi à 13h30 GMT, l’aluminium valait

1971 USD la tonne, le plomb valait 2015 USD la tonne, l’étain valait 19,427 USD la tonne, le nickel valait 15,174 USD la tonne, le zinc valait 2265,25 USD la tonne.

MÉTAUX PRÉCIEUXL’or a brièvement continué sur sa lancée haussière en début de semaine, montant à un plus haut en cinq semaines, avant de reculer sous le coup de prises de bénéfices et d’un dollar plus fort.

OR (BAISSE)Sur le London Bullion Market, l’once d’or a terminé à 1232,75 USD vendredi au fixing du soir.

ARGENT (BAISSE)L’once d’argent a clôturé à 17,19 USD.

PLATINE/PALLADIUM (-)Sur le London Platinum and Palladium Market, l’once de platine a fini à 1254 USD. L’once de palladium a terminé pour sa part à 784 USD.

PÉTROLE

Les cours du pétrole étaient à nouveau en baisse dans les échanges en fin de semaine. Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre perdait 31 cents, à 82,50 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même échéance cédait quatre cents, à 86,18 dollars. Les cours du pétrole restent à des niveaux très bas (le WTI à un plus bas depuis mi-2012, le Brent à un plus bas de quatre ans) dans un contexte d’offre abondante couplée à la morosité de l’économie mondiale.

L’euro tentait de se reprendre face au dollar vendredi, mais restait sous la pression d’inquiétudes persistantes sur la santé de l’économie de la zone euro, alors que le billet vert profitait toujours d’indicateurs américains encourageants.Vers 13h00 GMT, la monnaie unique européenne valait 1,2673 dollar et se stabilisait face au yen, à 136,91 yens. Le dollar perdait un peu de terrain face à la devise japonaise, à 108,04 yens, alors que la livre britannique restait quasi stable face à la monnaie unique européenne, à 78,89 pences pour un euro, et montait face au dollar, à 1,6063 dollar pour une livre.

Les prix poursuivent leur baisse

La santé de l’économie européenne pèse sur l’euro

DEVISES

LE CHIFFRE DE LA SEMAINELE CHIFFRE DE LA SEMAINE

43,83 milliards de dollars

La facture des importations de l’Algérie pour les 9 premiers mois de 2014, selon les statistiques douanières.

COTATIONSCOTATIONSBANQUE D’ALGÉRIEValeur du dinar du 27/10/ 2014

Devises MonnaiesCours

Achat Vente

83.5795105.7699134.135077.8280

8,767.387074.3259

1,420.38141,150.70971,265.8574

22.754522.2754

288.902546.3402

9.5274

1 USD 1 EUR1 GBP

100 JPY 100 CHF

1 CAD 100 DKK 100 SEK

100 NOK 1 AED 1 SAR

1 KWD 1 TND 1 MAD

83.5945105.8056134.202177.8565

8,772.641474.3723

1,421.11931,151.39181,266.3531

22.759222.2824

289.154346.8059

9.5864

US DOLLARSEURO POUND STERLING JAPAN YEN SWISS FRANC CANADIAN DOLLAR DANISH KRONE SWEDISH KRONA NORWEGIAN KRONE ARAB EMIRAT DIRHAM SAUDI RIYAL KUWAIT DINAR TUNISIAN DINAR MAROCCAN DIRHAM

BOURSE D’ALGERcotations du 22/10/2014

Titre de capital * Cotations

URASSI 420

Saidal 550

ALLIANCE 605

Nca Rouiba 390

Titre de créances

Sonalgaz 100

Dahli 98

(*) Les titres de capital sont cotés en dinars(**) Les titres de créance sont cotés pied de coupon en pourcentage de la valeur nominale

Beaucoup de nos analystes s’intéressent également aux économies des pays déve-loppés. Normal ! Elles ont un impact

substantiel sur le prix des hydrocarbures et par là sur notre propre bien-être. Nous commençons surtout à avoir de mauvaises nouvelles de ce côté-ci. Une chute des prix pétroliers s’amorce, même si elle semble plutôt conjoncturelle. L’éco-nomie mondiale peine à retrouver sa vigueur d’avant-crise. Les instances internationales – FMI, Banque Mondiale, etc.– ne cessent de réviser à la baisse leurs prévisions aussi bien internationales que celles relatives à l’économie algérienne. La bataille contre la spirale sécessionniste est loin d’être gagnée. Avec les effets pervers que cela pourrait avoir sur notre économie. Les débats économiques continuent d’alimenter la scène internationale ; notamment en Europe où les pro et anti-rigueur se disputent âprement le choix du schéma thérapeutique à adopter. Ceux qui ont obtenu de bonnes performances sont en meil-leure position pour réclamer la duplication de leurs choix. L’Allemagne, la Suède, la Grande-Bretagne, le Canada et à degré moindre les USA

exhibent de meilleurs chiffres de croissance et d’emploi. La France, l’Espagne et le Portugal semblent trappés dans des tourbillons sans fin. C’est là où beaucoup de voix s’élèvent contre la rigueur pour insuffler un dynamisme nouveau à leur économie. Bien sûr que la situation éco-nomique est extrêmement compliquée et il faut examiner des dizaines de paramètres pour donner un sens à des contextes très divers.

LES PREMIERS ÉLÉMENTS D’ANALYSE

La situation de l’Europe est plus compliquée que celle du reste du monde. Une union monétaire coexiste avec une grande diversité de situations fiscales. L’harmonisation des politiques écono-miques semble beaucoup plus ardue. Une valeur unique d’une monnaie (euro) peut difficilement refléter la situation réelle de pays très divers. En effet, l’euro est probablement sous-évalué par rapport à l’économie allemande et surévalué par rapport à la Grèce. Il permet donc à l’Allemagne d’exporter plus, surtout en Europe et cause des problèmes de compétitivité aux économies faibles. Une mon-naie unique est un précieux atout en période d’abondance et de forte croissance mondiale, mais devient un handicap sérieux en période de crise. Beaucoup d’analystes se focalisent sur cet aspect pour exiger plus de souplesse. La Banque centrale fait face à une diversité de situations difficilement gérables. La situation de l’Alle-magne exige une prudence monétaire, celle de la Grèce plus de souplesse, que faire ? Même si au début la Banque européenne fut responsable de l’aggravation de la crise par son zèle prudentiel,

aujourd’hui elle essaye d’allier accommodement et prudence. Je reviendrai uniquement sur un point de débat actuel en Europe qui a divisé le gouvernement français et continue d’être âprement débattu par les experts. Faut-il autoriser des dépenses publiques plus abondantes pour juguler la crise, ou au contraire serrer les vis pour réduire le train de vie de l’Etat ? En ce sens, l’expérience an-glaise est appréciée différemment par les experts européens. L’économie de la Grande-Bretagne repart avec une croissance de 2,8% et un taux de chômage de 6%. Les adeptes de la relance font remarquer que le déficit du budget est supérieur à 4,5% du PIB. Ce serait pour eux la preuve que la prudence en termes de dépenses publiques soit inutile. Mais il y a beaucoup de leçons précieuses à tirer de cette expérience que le simple déficit budgétaire.

LA RELANCE QUI RÉUSSIT ET LA RELANCE QUI ÉCHOUE ?

L’analyse des données macro-économiques des 30 dernières années fournit de nombreux mes-sages. J’en prendrai un seul : quel est le type de relance qui réussit ? Les expériences internatio-nales sont très précieuses à analyser. En résumé, lorsque les crises sont bénignes, l’économie peut avoir la capacité de se corriger toute seule. Mais dès lors que les dommages sont colossaux (crise des Subprimes), l’inaction de l’Etat serait mor-telle. A juste titre, l’ensemble des pays, surtout les USA, avaient pris des mesures expansion-nistes importantes. Les USA avaient injecté dans leur économie plus de 5000 milliards de dollars

par différents canaux : prise de participations bancaires, grands travaux, crédits garantis aux grandes entreprises en difficulté, etc ; rares sont les économistes qui croient en la vieille idée de s’abstenir de toute intervention lorsque les crises s’aggravent (sauf pour stabiliser la masse moné-taire). Lorsque les turbulences sont fortes, il faut agir ; mais comment ?Il semble qu’il faut sauvegarder un certain équilibre entre l’offre et la demande, entre l’éco-nomie productive et les dépenses publiques. L’Etat français dépense plus de 57% du PIB. Les dépenses publiques sont trop élevées par rapport à la taille de l’économie productive. A titre de comparaison, le Canada dépense 41% du PIB. La Suède et l’Allemagne ont ramené ce taux à plus de 7% de moins que la France. Certes, en Grande-Bretagne le déficit budgétaire est de 4,7%, mais qu’a fait le pays avec ce déficit ? Le pays a réduit le nombre de fonctionnaires de plus de 500 000. Mais les crédits consentis à l’économie ont permis au secteur privé de créer 1 200 000 emplois. La France compte 24% de plus de fonctionnaires (mieux payés que ceux du secteur privé) que l’Allemagne, qui compte une plus grande population. En période de stagnation, il est certain que l’Etat ne peut pas rester les bras croisés, mais pour faire quoi ? La réponse semble être établir un juste équilibre entre l’économie productive et les dépenses publiques, en plus d’une plus grande flexibilité des marchés, surtout celui du travail. Le message est clair, mais les politiciens n’écoutent que leur propre voix. A. L.

PH.D en sciences de gestion

Economie mondiale : le long débat de la rigueur contre la relance

ÉCONOMIQUESRepères

Par Abdelhak Lamiri

* NB : Le tableau reprend les cours commerciaux (monnaies en compte). Ces cours ne s’appliquent pas au change manuel (billets de banque et chèques de voyage).

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El Watan - Lundi 27 octobre 2014 - 24

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : RETICENTE / FORMULES / ELUE / RE / ARROSOIR / IGNARE / LI / RUS / AMEN / CAR / ANISE / TENACE / AI / ETRE / ONDE / TAR / ONU / ÎECE / SEVISSES. VERTICALEMENT : DEFLAGRATIONS / TOURNURE / NUE / TIRERAS / NID / CM / OR / AA / EPI / FEU / SEANCE / IS / NL / MIETTES / STERILES / RACE / ESERINE / ERES.

SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS :

OSMOSE - JEAN-PIERRE DARROUSSIN

Jeux proposés par gym C Magazine

REGLE DU JEU

Une grille est composée de plusieurs carrés. Chaque carré contient tous les chiffres de 1 à 9. Chaque ligne comme chaque colonne contient aussi tous les chiffres de 1 à 9. Certains chiffres vous sont donnés, à vous de trouver les autres. Pour cela, procédez par déduction et élimination.

Solution

Sudoku précédent

Sudoku N° 253

Définitiondu mot encadré

Tout Codé N° 3953

SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

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SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENTS : HORIZONTALEMENT : 1.ACHEMINEMENTS 2.SOUTIRER. TAU. ES 3.SUTURE. SECTEURS 4.TIENT. TRIEE 5.MUE. IENISSEI. SN 6.MS. NL. TRAINER 7.AUTELS. OINT. AME 8.NEUVE. AN. ASE 9.TL. EMINENCE 10.ELU. ASES. RENE 11.SERT. TRAPEZE. FE 12.MISERE. IM. STAR 13.GENERA. OSER. AN 14.UNE. EDIT. NIECES 15.ETRE. EMETTENT.

V E RT I C A L E M E N T : 1 . A S S O M M A N T E S . G U E 2 . C O U . USUELLEMENT 3.HUTTE. TU. URINER 4.ETUI. NEVE. TSE 5.MIREILLE. ERE 6.IRENE. ESTRADE 7.NE. TNT. AMERE. IM 8.ERS. IRONISA. OTE 9.ESSAI. PIS 10.ETC. SINCEREMENT 11.NATTENT. NEZ. RIE 12.TUERIE. ACNES. EN 13.UI. RASEE. TACT 14.ERES. ME. FANE 15.ESSENCE. RUER. SU.

Peu accommodant ; rébarbatif, bourru.1

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HORIZONTALEMENT : 1.Ratifications 2.Américain. Ce qui ne contrôle rien 3.Inexploités 4.Chassée. Harmonie d'en-semble 5.Ceinture japonaise. En plus. Happer 6.Exploitant d'une maison de jeu. Planches algériennes 7.Opéré. Crack. Mettre noir sur blanc 8.Un peu fous. Attachée. Grande école 9.Marions. Possessif 10.Céderait à une incitation. Brosse d'or-fèvre 11.Filet. Localisations 12.Poisson. Incroyable 13.Partie du pied. Suite continue de paroles. Saint de la Manche 14.Jeune entêté. Point imaginaire. Monnaie jaune 15.Propre. Fait couler. Parties de jours.

VERTICALEMENT : 1.Introduction d'eau dans l'orga-nisme. Ecorce de chêne 2.Queue de boa. Autre moi. Fruit exo-tique 3.De la mémoire. Prix de tombola 4.D'accord ! Ville d'Algérie (initiales).En parfaite conformités d'idées (à l'…) 5.Ce qui peut faire naître. Verte république 6.Jeté pour voir. Brisa. Note 7.Palmier à huile. Déguster lentement 8.Attitude violente. Jeux de hasard 9.Fleuve ibérique. Craint les calculs. Erreur grossière 10.Baie de Honshu. Arrête. Caponne pour ses potes 11.On y entasse des ossements humains. Secs 12.Refus anglais. Conjonction. Déesse de la Chasse 13.Inquiétant. Autre moi. Note de rêve 14.Font feu. Mathématicien suisse 15.Fera la noce. Tamisions.

Quinze sur N° 395315

Fléchés Express N° 3953

bouffe

courtisanes

apparue

qui sertde testaction

d’accomplir

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pas desmasses

doublé pourexclurecollègeanglais

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anneauxde moussenoyau dela Terre

déduite

cependant

femelle desolitaire

acidenucléique

sont sousle bonnets

pige

gardésecret

fin deverbe

faux

faite devive voix

SOLUTION N° 3952HORIZONTALEMENTI- FONGIFORME. II- AREOLE - OUR. III- IDEM - TOURS. IV- NU- INERTIE. V- ERINES - IRA. VI- AIDAI - ON. VII- NEO - GESIR. VIII- TRIMER - EUE. IX- NA - RARES. X- RUELLES - ET.

VERTICALEMENT1- FAINEANTER. 2- ORDURIER. 3- NEE - IDOINE. 4- GOMINA - MAL. 5- IL - NEIGE. 6- FETES - ERRE. 7- OR - OS - SA. 8- ROUTINIER. 9- MURIR - RUEE. 10- ER-SEAU- EST.

HORIZONTALEMENTI- Incinérations. II- Raccommodée grossièrement. III- Perdu - Ordinateur individuel. IV- Rapport de cercle -Aile de co-léoptère. V- Service sans retour - Branché. VI- On le répète pour rire - Résines - Site irakien. VII - Algue marine - Divine nounou. VIII- Mâles de plusieurs oiseaux de proie. IX- Une qui accroche - Berné - Incarnes. X -Note - Tenu à l’écart.

VERTICALEMENT1- Se déplacer en terrain accidenté. 2- Rend plus intransigeant. 3- Se rebelle contre le chef - Sortes de cales . 4- Génitrice - Ventilée. 5- Possessif - Instruments à touches. 6- Possessif. 7- Renard polaire - Feuilletée. 8- Squelette - Sur une borne - Soit. 9- Scorpion d’eau - Tartempion. 10- Décharné - Partie d’une arme à feu.

Mots CroisésPar M. IRATNI

N°3953

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LE MDI-ALGER ET L’ESAA

Dans le top des meilleures écoles d’Afrique

Le magazine Jeune Afrique a publié dans son der-nier numéro (du 19 au 25

octobre 2014) le classement des meilleures business schools (écoles de management) du continent africain. La compé-tition a concerné 42 écoles de commerce de l’Afrique franco-phone, en se basant sur un cer-tain nombre de critères, parmi lesquels l’ouverture à l’interna-tional, le niveau d’attractivité, l’étroitesse des relations avec les entreprises, la qualité de la pédagogie, la recherche et la notoriété figurent en bonnes places. Deux écoles privées algériennes de management ont pu se placer, cette année encore, dans le top des 12 meil-leures écoles de commerce. Il s’agit du MDI-Alger classé à la 7e place et de l’ESAA (Ecole supérieure algérienne des af-faires) positionnée au 11e rang. Cette compétition annuelle, qui en est à sa cinquième édition, a permis de mettre en évidence deux écoles privées de com-merce et management maro-

caines (ESCA, l’ISC et l’EHCI de Casablanca ) qui ont raflé respectivement la première, la seconde et la 9e place du top 12. Trois établissements sénégalais (l’ISM, l’IAM, la Supcom et la BEM de Dakar) ont, quant à eux, raflé dans l’ordre les 3e, 4e, 5e et 6e places. Deux écoles privées tunisiennes, en l’occurrence Dauphine-Tunis et l’IscamTunis ont obtenu les 8e et 10e places. En se maintenant cinq années durant dans la cour des 12 meilleures écoles privées de commerce et de management d’Afrique francophone, le MDI-Alger et l’ESAA confirment la qualité et le sérieux des enseignements qu’ils dispensent généralement avec le concours de grandes universités et écoles françaises (la Sorbonne, Paris Dauphine et l’IAE pour le MDI-Alger et l’Ecole supérieure de com-merce de Paris pour l’ESAA). Visiblement satisfait de ce clas-sement qui honore deux écoles privées algériennes, le directeur général du MDI-Alger, Brahim

Benabdeslam, considère que «ce classement très honorable conforte le bien-fondé de la dé-marche managériale de l’éta-blissement. Les efforts déployés en matière de pédagogie, la proximité que nous entrete-nons avec les entreprises et les

actions multiformes que nous mettons en œuvre pour favo-riser l’ouverture à l’interna-tional ont, comme l’atteste ce classement, fait du MDI-Alger une des meilleures écoles du continent africain».

Nordine Grim

El Watan - Lundi 27 octobre 2014 - 25

L ’ É P O Q U E

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de 61

008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

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Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 -

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devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084

ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi Yahia, Hydra. Tél :023573258/59

Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC- Imprime-rie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.

Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est : Société de distribution El Khabar.

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Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés

ou remis à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet d’aucune

réclamation. Reproduction interdite de tous articles sauf accord de la rédaction.

ON VOUS LE DIT

Les dérives d’un conseiller au ministère de l’AgricultureAussi étonnant que cela puisse paraître, un cadre du ministère de l’Agriculture et du Développement rural «se trompe d’époque et de pays en confondant allègrement l’Algérie et la Corée du Nord, l’ère de la guerre froide et le temps présent», nous ont indiqué, hier, des propriétaires de chevaux de course. En effet, M. H., obscur conseiller du SG de ce ministère, aurait affirmé devant des propriétaires de chevaux de course reçus la semaine dernière,dans son bureau, que «le MADR devrait chapeauter la création d’une association nationale de propriétaires et d’éleveurs de chevaux de course». Rapportés devant l’Assemblée générale des propriétaires de chevaux de course, tenue samedi dernier à l’hippodrome du Caroubier, ces propos ont fait l’effet de l’huile sur le feu, faisant douter davantage les propriétaires de la bonne foi des responsables du MADR, alors que les courses hippiques sont à l’arrêt depuis plus d’un mois et les travailleurs de la SCHPM sans salaire depuis deux mensualités.

Que devient le projet de tramway de Chlef ? Avec le départ de Amar Tou du ministère des Transports, le projet du tramway de la ville de Chlef semble être mis aux oubliettes. Pour rappel, le ministre s’était engagé devant des députés de la wilaya à doter la région d’un moyen de transport moderne, affirmant même avoir donné des instructions pour le lancement d’une étude technique en ce sens. Le projet paraît très improbable, vu le silence étrange du ministre actuel, Amar Ghoul, de l’engagement de son prédécesseur, dans le programme quinquennal du secteur. Il faut rappeler tout de même que la ville de Chlef, qui compte plus de 300 000 habitants, a plus que jamais besoin d’un tramway pour faire face aux embouteillages monstres qui entravent la circulation au chef-lieu de wilaya.

Férié ou pas férié ?Bien sûr que la journée du 1er Mouharram est chômée et payée. Cette fête religieuse est fériée, sauf pour l’Institut des sages-femmes de Tizi Ouzou. Et pour cause. Le directeur de cet établissement a convoqué pour la journée de samedi 25 octobre 2014 (correspondant au 1er Mouharram 1436) «les candidats bacheliers admis (…) pour le choix (orientation) de leur filière de formation». Le même responsable signale dans un «Avis important» que les «retardataires et les absents se satisferont des spécialités restantes». Autrement dit, les bacheliers ayant obtenu des notes élevées n’auront plus le choix et se retrouvent sanctionnés par cette mesure. Ce qui suscite l’ire des parents qui ne comprennent pas pourquoi du maintien de cette date alors qu’on pouvait la décaler de 24 heures.

Le thé d’Illizi à Kinshasa Le président de la ligue de football d’Illizi, Bachir Mansouri, qui a accompagné la délégation sétifienne au Congo, en qualité de représentant de la fédération de football, s’est fortement distingué. Tenant plus que tout aux us et coutumes du Sud algérien, M. Mansouri s’est déplacé avec le beau costume traditionnel de la région. Avec un tel habit, notre compatriote a montré l’autre visage de l’Algérie plurielle. Habitudes et traditions obligent, M. Mansouri s’est déplacé au Congo avec le thé et ses accessoires. Avant d’entamer un point presse avec le coach de l’ESS, Madoui, au niveau de la réception du Grand hôtel, lieu de résidence des Sétifiens, le gentleman Mansouri a gratifié les journalistes de verres de thé. La corporation a apprécié le geste.

Un dirigeant de l’Entente agressé à Kinshasa Un dirigeant de l’Entente n’oubliera pas de sitôt le déplacement au Congo qui a failli tourner au drame. Sorti samedi de l’hôtel pour se dégourdir les jambes, le Sétifien a été surpris par deux personnes qui l’ont accosté en qualité de policiers congolais. Avant de l’embarquer de force dans leur véhicule, les «policiers» ont, dans un premier temps, voulu connaître la nationalité de leur interlocuteur. En apprenant qu’ils avaient affaire à un Algérien, celui-ci est vite taxé de «terroriste». Molesté et délesté de 1400 euros, le kidnappé (un diabétique) qui a eu la peur de sa vie est relâché à plus d’un kilomètre du lieu de la vraie-fausse interpellation.

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AMBASSADE D’ALGÉRIE AU DANEMARK

LE CITOYEN N’ARRIVE PLUS À JOINDRE LES DEUX BOUTS

Le casse-tête du S12

La pomme de terre à 100 DA

De nombreux compatriotes installés au Danemark nous ont fait part des

difficultés qu’ils rencontrent pour se faire délivrer par l’ambassade d’Algérie un passeport biométrique, en raison de l’extrême lenteur à obtenir l’extrait de naissance S12 demandé dans le dossier. Ceux qui l’ont commandé par la voie administrative hiérarchique (commune de naissance, wilaya, ministère de l’Inté-rieur, ministère des Affaires étrangères, ambassade) attendent en vain ce précieux document, pour certains depuis plus d’une année. Le cheminement de l’ex-

trait de naissance demandé peut être suivi sur le site internet de l’ambassade, mais au grand étonnement de bon nombre d’entre eux, le document censé être au niveau de cette institution, ne l’est pas en réalité. Lorsque la question est posée à l’administrateur concerné, ce dernier ré-pond invariablement que les documents se trouvent dans la valise diplomatique qu’il n’est pas habilité à l’ouvrir. La bu-reaucratie, qui règne en maître au niveau de notre représentation diplomatique au Danemark, pénalise nos ressortissants, qui éprouvent de sérieuses difficultés à

régulariser leur situation vis-à-vis des services danois de l’immigration et à se déplacer à l’étranger dans le cadre de leur travail. Certains n’ont même pas pu venir passer leurs vacances en Algérie, faute de passeport. Nos compatriotes installés au Danemark invitent le ministre algérien des Affaires étrangères à régler au plus tôt ce problème qui les affecte gravement, au point de constituer une menace sur la régularité de leur séjour au Danemark et la préservation de leur emploi qui en est étroitement dépendant.

Nordine Grim

C ’est la folie aux marchés des fruits et légumes. La mercuriale valse au gré

des vendeurs ambulants et autres inter-médiaires. La pomme de terre s’affiche à 100DA dans plusieurs marchés, alors que sur certains étals elle est cédée à 80 DA. Idem pour les carottes et les tomates qui se vendent respectivement à 70 et 80 DA le kilo. L’oignon s’affiche lui à 70 DA, alors que, miracle, la salade est vendue entre 100 et 120 DA le kilogramme. Pour les fruits, c’est la flambée des prix d e p u i s q u e l q u e s

semaines. Le kilo de pommes se vend à 160 et 250 DA le kilogramme, alors que les bananes sont cédées entre 150 et 180 DA le kilo. Le kilogramme de raisin s’af-fiche à 300 DA. Cette flambée inexpli-quée des prix des fruits et légumes sonne mal avec les assurances des pouvoirs

publics quant à la baisse des prix des produits de première néces-

sité et aux contrôles rigou-reux. «En raison des prix

exorbitants affichés des légumes et

autres produits de première n é c e s s i t é , le père de famille rentre

chez lui avec un couffin presque

vide», dit ce retraité désespéré par la cherté de la vie et par sa maigre pension de retraite. Les familles à faible revenu doivent donc s’armer de beaucoup de patience et espérer une chute des prix des fruits et légumes. Dans le cas contraire, les semaines à venir seront «explo-sives». «Nous ne pouvons plus continuer ainsi. Les gens continuent à s’enrichir sur notre dos, les jeunes à investir les espaces publics et les trottoirs et les pouvoirs publics maintiennent un silence radio des plus intrigants, comme si nous vivions dans un pays qui n’a ni Président ni gouvernement. C’est la maffia qui dicte sa loi. Ça ne peut plus durer ainsi. Car on cherche à pousser les gens vers la révolte, vers un avenir flou pour notre nation. C’est inadmissible», se désole un autre retraité. N. K.

Page 25: EL WATAN DU 27.10.2014

S P O R T SEl Watan - Lundi 27 octobre 2014 - 26

REAL-BARÇA

La leçon du maître Ancelotti à Luis Enrique

Il semblait y avoir une classe d’écart samedi soir entre Carlo Ancelotti et Luis Enrique : le Real

Madrid de l’expérimenté entraîneur italien a donné une leçon (3-1) au FC Barcelone du jeune technicien astu-rien, à nouveau recalé à un examen de passage.

LE REAL MAGISTRAL

«Je ne suis pas encore professeur», plaisantait vendredi Carlo Ancelotti en conférence de presse. Pour autant, son Real Madrid a été magistral same-di soir face à un Barça qui était jusque-là invaincu en Liga et n’avait pas en-caissé le moindre but. Les Madrilènes ont suivi à la lettre le plan esquissé par l’Italien : discipline défensive, maî-trise en milieu de terrain, vitesse en contre et la patience de «ne pas perdre la tête» après l’ouverture du score précoce de Neymar. «Mes joueurs travaillent avec un professionnalisme et un sérieux uniques. Ils suivent les instructions et l’idée de jeu», s’est réjoui Ancelotti. Déjà trois fois lauréat de la Ligue des champions comme en-traîneur, «Carletto» s’est notamment fait une spécialité de reconvertir les milieux créatifs en joueurs tout terrain : samedi, face au trio emblématique Xavi-Busquets-Iniesta, Ancelotti a ainsi aligné ensemble quatre milieux offensifs reconvertis dans son 4-4-2. Dans l’entrejeu, Isco, James Rodri-guez, Toni Kroos et Luka Modric

ont fait la loi, défendant, volant des ballons et contribuant offensivement (passes décisives de Kroos et James). Résultat : même sans Gareth Bale, blessé, le Real a enchaîné une neu-vième victoire consécutive toutes compétitions confondues (38 buts inscrits, 6 encaissés), et est revenu à un petit point du leader barcelonais en Liga.Benzema-Casillas, pupilles de CarloKarim Benzema et Iker Casillas ont tous les deux été en proie aux sif-flets en début de saison. Mais Carlo Ancelotti les a toujours soutenus et les deux élèves se sont appliqués à lui donner raison samedi soir. L’attaquant français, en particulier, a été étince-lant. Brillant dans ses déplacements, intelligent dans son jeu, Benzema a été ovationné par le stade et désigné homme du match par les quotidiens sportifs madrilènes As et Marca. Le Français a ponctué sa démonstration d’un but magnifique en contre et il reste sur sept buts en sept matchs avec le Real, signe qu’à 26 ans, il a atteint peut-être enfin sa plénitude à Madrid grâce à «Carletto». Quant à Casillas, bouc-émissaire des défaites initiales du Real en Liga (4-2 contre la Real Sociedad, 2-1 contre l’Atletico), il a eu droit samedi à des «Iker! Iker!» de la part du Bernabeu : le portier a sorti deux parades décisives, devant Lionel Messi puis Jérémy Mathieu, justifiant la confiance d’Ancelotti.

LUIS ENRIQUE, ÉCHECS AUX EXAMENS

Déjà battu fin septembre lors de son premier grand test face au Paris SG en C1 (3-2), le Barça de Luis Enrique n’a pas fait mieux dans le clasico. Et si l’optimisme allait crescendo au Camp Nou après le très bon début de saison en Liga, la défaite de samedi remet les Catalans à leur place : celle d’une équipe en reconstruction, dont beaucoup de cadres ont été changé. «Cette défaite montre clairement qu’il y a des adversaires aussi bons que nous, voire, comme ce (samedi) soir, meilleurs que nous», a résumé Luis Enrique. L’Asturien, 44 ans, a un bien modeste CV d’entraîneur par rapport à Ancelotti et cela se voit : en seconde période, le technicien a choisi de sortir Xavi juste au moment où celui-ci allait tirer un corner, pour lancer Ivan Rakitic. Le Croate, à froid, a très mal frappé ledit corner, ce qui a amené une contre-attaque madrilène synonyme de troisième but. Reste que Barcelone est toujours leader du classement, ce qui laisse un peu de marge à Luis Enrique pour rebondir. En outre, le trio «MSN» (Messi-Suarez-Neymar) s’est montré prometteur : Luis Suarez, de retour de suspension, a notamment adressé une passe décisive à Neymar et à plein régime, ces trois-là pour-raient faire des dégâts. AFP

RC RELIZANE Benyellès revient à de meilleurs sentiments L’entraîneur du RC Relizane, Abdelkrim Benyellès, est revenu à de meilleurs sentiments 24 heures seulement après avoir présenté sa démission, en décidant de reprendre du service dès dimanche, a annoncé le concerné samedi soir. «Les responsables du club ont été nombreux à m’avoir appeler après avoir appris la nouvelle. Certains joueurs s’étaient même déplacés chez moi pour me dissuader de partir et je n’ai pas pu rester insensible à leur appel. Donc, j’ai décidé de revenir, dès dimanche», a déclaré l’entraîneur relizanais à la Radio nationale. Benyellès avait annoncé sa démission vendredi soir, juste après la victoire de son équipe (1-0) face au DRB Tadjenanet pour le compte de la 9e journée du Championnat national de Ligue 2. Le but était signé Merzougui (90’+6). L’entraîneur relizanais avait expliqué sa démission par le manque de moyens pédagogiques, et surtout «un confl it avec une frange de supporters» qui le décourageait à poursuivre sa mission. La direction du club a cependant trouvé les mots justes pour le ramener à de meilleurs sentiments, et ce, dès le lendemain de sa démission, notamment, en lui expliquant que cette frange de supporters ne représentait pas la totalité des fans relizanais. Un discours qui a vite porté ses fruits, puisque Benyellès a promis de revenir à Relizane dès dimanche, où il commencera par avoir une discussion plus approfondie avec les dirigeants, avant de reprendre ses fonctions. (APS)

WA TLEMCEN La démission de Beloumi refusée Le président du WA Tlemcen, Ahmed Slimani, a manifesté son attachement à l’entraîneur Lakhdar Belloumi, qui a démissionné de la barre technique du club de Ligue 2 jeudi dernier, à la veille de la réception de l’USM Blida (défaite 1-0), dans le cadre de la 9e journée du championnat. «Nous tenons toujours à Belloumi qui a réalisé un bon travail depuis son arrivée à Tlemcen. Je n’ai pas l’intention d’engager un autre entraîneur avant de lui parler et essayer de le convaincre de revenir à de meilleurs sentiments», a déclaré le patron des «Zianides» samedi soir à la Télévision nationale. Belloumi avait rendu le tablier en raison de la situation confuse régnant au WAT causée notamment par la grève observée par 18 joueurs avant le déplacement à Bou Saâda, pour réclamer la régularisation de leur situation fi nancière. Lors de ce déplacement comptant pour la 8e journée, Belloumi a été contraint de miser sur un eff ectif composé de joueurs issus des catégories espoir et junior. Il a renouvelé sa confi ance à ces mêmes joueurs en vue du précédent match contre l’USM Blida, mais il n’a pas apprécié que l’on n’accorde pas d’intérêt à ces jeunes auteurs d’une belle victoire (2-0), une semaine auparavant sur le terrain de l’AB. «Personnellement, je continuerai à faire confi ance à ces jeunes. Les joueurs grévistes ont porté préjudice à l’image du WAT. Et puis, ils ont perçu pratiquement tous leurs salaires. Je n’ai plus besoin d’eux, et je suis persuadé que l’avenir du WAT sera bâti par nos jeunes. C’est pour cela que je souhaite vivement le retour de Belloumi afi n de poursuivre le travail qu’il a entamé avec eux», a encore dit Slimani, qui compte prendre attache avec l’ancienne star du football algérien «dans les prochaines heures». Après sa défaite à domicile contre l’USMB, le WAT occupe actuellement la 8e place au classement du championnat de Ligue 2 Mobilis avec 12 points.

Benzema, homme du match selon As et Marca

Le Français Karim Benzema, buteur face au FC Barcelone

(3-1), a été l’homme du match lors de la victoire du Real Madrid dans le clasico de la Liga, ont es-timé samedi les quotidiens spor-tifs madrilènes As et Marca sur leurs sites internet respectifs. As lui a attribué trois étoiles, comme à James Rodriguez, parlant néan-moins du Français comme de l’ «homme du match». Marca, de son côté, lui a assigné une note de 8,5 sur 10, la meilleure parmi les 22 joueurs titu-laires sur la pelouse, signe de la grande performance de l’attaquant de 26 ans. Très actif, Benzema a notamment eu une double occasion très franche en début de match, juste après l’ouverture du score de Neymar pour le Barça.le Français aurait pu égaliser avec une tête expédiée sur la barre transversale puis un tir au-dessus (11’). Malgré ce manque de réussite initial, son influence dans le jeu a été

décisive, on l’a vu décrocher, com-biner, demander le ballon, jusqu’à la contre-attaque létale conduite par Isco, Ronaldo et James et conclue par le Français d’un tir croisé avec l’aide du poteau (61’), soit son 7e but sur les sept der-niers matchs toutes compétitions confondues avec le Real ! «Je dis toujours la même chose sur Ben-

zema (...). Naturellement, Benzema est en pleine forme, comme tous les autres», a résumé l’entraîneur Carlo Ancelotti, apparemment en manque de superlatifs à l’endroit du Français qu’il a toujours défendu, même en début de saison quand son manque de réussite devant le but cristallisait les critiques de certains supporters. Signe de sa réconciliation complète avec le stade Bernabeu, le Français est d’ailleurs sorti sous l’ovation du public merengue peu avant la fin du temps réglementaire. AFP

CABBA Hadj Mansour, nouvel entraîneur

L ’entraîneur palestinien Hadj Mansour a été dési-

gné comme nouveau coach du CA Bordj Bou Arrèridj, en paraphant, hier un contrat de 20 mois. «L’objectif est de revenir en Ligue 1 à la fin de la saison», avait confié le président du club, Moussa Merzougui juste après avoir émargé le contrat du nouvel entraîneur. Pour le nouvel entraîneur, la mission n’est pas simple mais pas impossible «puisque nous sommes au début sai-son. Mais il faut que tout le monde s’y mette», ajoute-t-il. Ce changement vient après le départ de Mohamed Mihoubi après un échec à la 7e jour-née. Son remplaçant, l’entraî-neur-adjoint, Hadj Slimani, a été plébiscité par la suite, mais n’a dirigé que deux ren-contres. Y. B.

VOLLEY-BALLLes équipes nationales en stageLa préparation des diffé-rentes sélections nationales de volley-ball est lancée, et ce, dans le cadre des pro-chaines échéances conti-nentales et arabes. A com-mencer par l’équipe espoir garçons qui, à la veille de la participation au Champion-nat d’Afrique des nations prévu au Caire du 4 au 14 novembre prochain, entame depuis samedi un stage de 4 jours au niveau de l’Ecole nationale de voile. Ce court regroupement sera ponctué par des matchs amicaux face au WO Rouiba et l’ASVB qui aura lieu à Blida. L’EN junior filles qui prépare le Championnat arabe entrera en regroupement à Béjaïa du 31 octobre au 5 novembre. De son côté l’équipe natio-nale senior messieurs qui est engagée au Championnat arabe des nations au Koweït (du 26 novembre au 10 dé-cembre 2014) a programmé deux stages. Le premier à Alger du 2 au 7 novembre et le second en Pologne du 8 au 12 novembre. Durant la même période, les senior dames effectueront un stage de cinq jours à Alger. Enfin les sélections cadettes et ju-niors garçons sont attendues dans la ville de Mascara en vue de prendre part au tournoi international du 1er Novembre qui aura lieu du 28 octobre au 2 novembre. A. C.

Karim Benzema , attaquant du real

Le FC Barcelone méconnaissable face à un grand Real Madrid

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El Watan - Lundi 27 octobre 2014 - 27

S P O R T S

◗ FARID MELLOULI«On a réalisé un bon match dans des conditions très difficiles. Les joueurs ont trouvé les ressources nécessaires pour aller marquer deux buts qui nous ont valus ce précieux nul avant la joute retour. Désormais, il faudra oublier ce match, qui fait partie du passé, et ne penser qu’à cette finale retour. On sait que le match sera très difficile, mais on fera tout pour offrir à l’Algérie son premier trophée de Ligue des champions d’Afrique.»

K. B.

◗ HACEN HAMAR« Je dédie ce match nul de la finale aller à tous les Algériens. Nous devrons vite oublier vite cette rencontre de Kinshasa et entrer dans l’ambiance du match de Blida. C’est une finale retour qui ne sera pas une sinécure. Je lance un appel à tous les Algériens de venir en masse pour soutenir l’ES Sétif. On va défendre les couleurs de tout un pays et pas seulement celles de l’Entente. Et ce sera un devoir pour nous d’offrir ce trophée à l’Algérie et honorer la mémoire de nos martyrs en cette date symbolique et historique du 1er novembre.» K. B.

◗ SOFIANE YOUNÈS«C’est un résultat très positif, mais il ne faut pas crier victoire avant l’heure. Il reste encore une deuxième manche dans une semaine, qu’il faut bien négocier pour que la fête soit totale. Nous devons prendre très au sérieux cette équipe du Vita Club qui a montré de grandes qualités.»

KHEIREDDINE MADOUI. Entraîneur de l’ESS«Tout un peuple nous attend»«Les joueurs sont à féliciter car ils ont fourmi une grande prestation. Ils ont fait un match d’hommes. C’est un bon résultat, même si je pense qu’il y avait de la place pour un troisième but synonyme de victoire. Malheureusement, on n’a pas su concrétiser les nombreuses occasions qu’on s’est créé. On a joué contre une grande équipe du Vita-Club. Désormais, il faut oublier ce match et se concentrer sur la finale retour qu’on n’a pas le droit de rater, car c’est tout un peuple qui nous attend et on doit faire honneur au pays.» K. B.

JEAN-FLORENT IBENG. Entraîneur du Vita Club«On ira à Alger pour remporter la coupe»«Mes joueurs étaient sous une forte pression à la veille de cette finale en raison de l’enjeu, c’est ce qui explique que l’équipe a quelque peu raté ce match. C’est un mauvais résultat pour nous avant la joute retour, mais le Vita Club n’est pas mort pour autant. Il reste un deuxième match. On va recharger nos batteries et bien préparer cette joute retour avant notre déplacement en Algérie. On fera tout pour honorer notre pays et remporter la coupe.» K. B.

CHAMPIONS LEAGUE AFRICAINE VITA CLUB 2 – ESS 2

L’Entente dans la peau d’un championStade Père Raphaël de Kin-shasaArbitres : Janny Sikazwe, Jer-son Emiliano Dos Santos et Bruno Tembo (Zambie)Buts : Mabidi (45’ + 2 sp, 76’) Vita Club - Mubele (17’ csc), Djahnit (56’) ESS Avert. : Lamri (ESS)AS Vita Club : Lukong, Ma-bele, Ebunga, Yunus, Mabidi, Munganga, Issoufou, Lusadisu (Maghola 67’), Luvumbu, Mu-bele (Kudinkama 65’), MondoEntr. : Jean-Florent IbengESS : Khedaïria, Megatli, Mellouli, Damou, Ze-ondo, Legraa, Zerara, Lamri, Djahnit (Raït 87’), Younès (Belamairi 90 + 2’), Ziaya (Benyettou 77’)Entr. : Madoui

L’Entente de Sétif a bien négocié le match aller de la finale de la Ligue

des champions africaine en allant imposer le nul (2-2) au Vita Club (RD Congo) sur son terrain, à Kinshasa. Un nul flat-teur qui ouvre grand les portes de la consécration à l’ES Sétif, lors du match retour prévu le 1er novembre prochain au stade Mustapha Tchaker de Blida. La formation sétifienne, qui s’est toujours illustrée à l’extérieur dans cette édition, a entamé la rencontre dans la peau d’un sérieux prétendant au sacre. Nullement impressionnés par la forte pression du stade Père

Raphaël, plein comme un œuf, les hommes de Madoui sont entrés dans le vif du sujet dès le coup d’envoi. Ils étaient les premiers en attaque par l’inter-médiaire de Ziaya, qui a raté de peu l’ouverture du score d’une talonnade consécutive à un joli travail collectif (10’). Sept minutes plus tard, sur un corner bien travaillé par Lamri, Megatli, d’une talonnade, pro-longe le cuir qui sera dévié par un défenseur adverse dans

les filets de sa propre cage. Il a fallu attendre la 21’ pour assister à la première réaction des locaux par l’intermédiaire de Lusadisu, d’un tir puissant à l’intérieur de la surface de réparation, mais le portier Khe-daïria était sur la trajectoire. Et dans le temps addition-nel de la première mi-temps, Vita Club bénéficie d’un penalty qui sera transformé magistralement par Mabidi.Après la pause citron, les

Sétifiens continuent sur le même rythme et la même stra-tégie avec un bloc défensif très compact et procédant par des contres. A la 56’, ils par-viennent à doubler la mise par Djahnit, suite à une belle com-binaison avec Ziaya. Djahnit s’engouffre dans la surface de réparation, élimine le portier Lukong et redonne l’avantage à son équipe. Par la suite, les camarades de Mellouli ré-sistent au retour de Vita Club.

Mais l’ESS finit, dans le der-nier quart d’heure, par encais-ser un deuxième but, splendide celui-là, signé Mabidi d’un tir canon des 25 mètres ne laissant aucune chance à Khe-daïraia. Loin de se contenter de ce résultat positif, le coach Madoui incorpore Benyettou à la place de Ziaya à la recherche du KO, mais le résultat restera inchangé jusqu’au coup de sif-flet final.

Kamel Beniaïche

L’ES Sétif voyage bien : le match retour s’annonce plus difficile

Par Yazid Ouahib

Sétif a bien négocié la première manche (aller) de la finale de la Ligue des

champions en obligeant le Vita Club au partage des points (2-2) et préserve ainsi toutes ses chances de remporter le trophée samedi prochain à Blida. La prestation des joueurs sétifiens inspire les observations suivantes. D’abord, l’équipe a confirmé qu’elle voyage bien. Revenir de Kinshasa avec un match nul, qui plus est agrémenté de deux buts dans la cage adverse, n’est pas à la portée du premier venu. Ensuite, ce résultat positif est le fruit d’une option tactique dont le coach Kheiredine Madoui ne s’est jamais départi dans le parcours

africain de Sétif, cette année. Elle est basée (l’option tactique) sur une donnée prônée par les plus grands techniciens du monde, à savoir «défendre en avançant». C’est sans conteste l’un des plus grands mérites du coach et de ses joueurs. Celui de repous-ser l’adversaire en allant le chercher très haut sans l’attendre et le voir venir. Cette façon de jouer à l’extérieur est à la base de l’excellent parcours de l’Entente en Ligue des champions. Enfin, et c’est la seule ombre au tableau, Sétif n’a pas totalement fructifié cette option en laissant échapper une victoire à l’extérieur qui lui tendait les bras. A présent, en prévision du match retour, le 1er novembre à Blida, tout reste à faire pour les Noir et Blanc. Espérons que

les Sétifiens n’auront pas de regrets samedi prochain, par rapport à la rencontre d’hier qu’ils avaient largement les moyens de remporter et faire par la même un grand pas vers le sacre final. Le retour sera un autre match. Plus difficile, peut-être, que celui d’hier à Kinshasa. Le score (2-2) est un piège. Sétif jouera la montre ou attaquera pour se mettre à l’abri ? Dans les deux cas, la tâche ne sera pas facile. Elle l’aurait été si les camarades du capitaine Mellouli étaient revenus avec la victoire. Ce qui était à leur portée hier. Doit-on cependant faire la fine bouche sur la performance face au Vita Club ? Pas du tout, parce que notre représentant a les moyens de son ambition. Gagner la Ligue des champions.

DÉCLARATIONS

■ VESTIAIRESGrosse surprise pour la délégation sétifienne. Alors que la rencontre se jouait, des inconnus se sont introduits dans les vestiaires du représentant algérien et ont tenté de tout saccager. Heureusement que des dirigeants sétifiens se sont rendu compte des faits et se sont précipités à l’intérieur. Après vérification, rien n’a été volé.

■ ACCÈS DIFFICILE AU STADEL’équipe sétifienne et les représentants des médias qui l’accompagnaient ont éprouvé beaucoup de difficultés pour accéder au stade Père Raphaël de Kinshasa. Les gradins se sont avérés trop exigus pour contenir la foule qui s’est déplacée pour suivre la rencontre. Environ 4000 supporters du Vita Club étaient à l’extérieur. Les membres de la délégations sétifienne et les journalistes ne sont parvenus à accéder au stade qu’après une heure d’attente.

■ LE CONTRAT AVEC SONATRACH PARAPHÉ CETTE SEMAINE ? Selon des informations, la convention de sponsoring entre l’ES Sétif et la compagnie pétrolière Sonatrach va finalement être paraphé durant la semaine en cours. C’est le président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf, qui aurait été l’intermédiaire entre les deux parties pour que le problème soit réglé. Il faut rappeler que le club porte sur son maillot le sigle de Sonatrach depuis quelques mois alors que la compagnie tarde à signer la convention. L’ESS était face à un besoin urgent en capitaux, d’autant plus que l’expédition africaine lui a coûté cher.

■ L’AVION TRANSPORTANT L’ESS A DÉCOLLÉ À 21HL’avion transportant la délégation sétifienne a décollé, hier soir, de Kinshasa, la capitale du RD Congo, à 21h. L’équipe atterrira à Alger très tôt ce matin. L’ESS ne rentrera pas à Sétif puisque elle entamera un stage bloqué à Alger, au niveau du Centre technique national de Sidi Moussa. En effet, pour bien préparer cette rencontre, la FAF a décidé de mettre ses installations à la disposition du club sétifien. A noter, en dernier lieu, que l’ESS s’est déplacée au Congo via un vol spécial.

Autour du match PAROLES DE COACHS

COMMENTAIRE

Abdelmalek Ziaya était derrière le deuxième but inscrit par Djahnit

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 27 octobre 2014

Kamel Daoud et Lina Attallah primés

Le prix Omar Ourtilane de la liberté de la presse (15e édition) a été décerné au

chroniqueur a lgér ien du Quotidien d’Oran, Kamel Daoud, et à la journaliste égyptienne du site Mada Misr, Lina Attallah, lors de la cérémonie organisée samedi soir à l’hôtel El Aurassi. Un p r i x h o n o r i f i q u e a é t é é g a l e m e n t a t t r i b u é a u journaliste et cofondateur du Soir d’Algérie, Zoubir Souissi. «C’est un hommage aux journalistes assassinés pour que vive la liberté de la presse», l a n c e d ’ e m b l é e Z a k i a Ourtilane, veuve du confrère assassiné et maîtresse de cérémonie, chaleureusement applaudie par les invités de la soirée rehaussée par la présence de f igures politiques. Ali B e n f l i s , A h m e d A t t a f , Mustapha Bouchachi, Louisette Ighil-Ahriz, Giuliana Sgrena on t t enu à pa r t age r ce t hommage dédié à la liberté de la presse avec l’équipe du journal El Khabar. Le chroniqueur corrosif, Kamel Daoud, s’est dit «très touché par cette reconnaissance, parce que c’est un prix algérien décerné par des Algériens». Le chroniqueur, qui s’est imposé également en littérature, dont le

dernier roman, Meursault, contre-enquête, salué par la critique et nominé pour de prestigieux prix littéraires, ne boude pas son plaisir. 2014 est visiblement l’année de Kamel Daoud. L’autre lauréat de la soirée, la journaliste égyptienne Lina Attallah est toute aussi heureuse d’être primée en Algérie. «Je suis très heureuse d’être la première Egyptienne à être primée. C’est un signe de fraternité qui doit se développer sur les bases de la liberté de la p r e s s e e t l a p e n s é e p rog re s s i s t e » , l a n c e l a journaliste à partir de la tribune. «Je suis fière de recevoir un prix qui porte le nom de Omar Ourtilane, un journaliste qui a payé de sa vie le droit à la liberté d’expression.» Cofondateur et rédacteur en chef du quotidien arabophone

El Khabar, Omar Ourtilane a été tué le 3 novembre 1995, allongeant ainsi la longue liste des journalistes assassinés. Entre le 26 mai 1993, jour de l’assassinat de Tahar Djaout et s e p t e m b r e 1 9 9 7 , 1 1 0 journalistes et assimilés ont été lâchement exécutés. Un lourd tribut payé par les journalistes dans le combat pour la défense de la liberté d’expression face à la barbarie intégriste et au despotisme du pouvoir. Vingt ans après l’assassinat du premier journaliste, la presse libre subit encore les coups de boutoir d’un régime dont l’aversion à la parole libre est constitutive de son ADN. «Nous observons que depuis cinq ans, le champ médiatique se rétrécit et ça va crescendo. Nous sommes arrivés à une situation où l’on constate que

des pressions sont exercées sur des patrons privés pour les dissuader de placer leur publicité dans des journaux aux l i g n e s é d i t o r i a l e s indépendantes. La société doit être consciente de ce danger qui menace la presse libre. Nous avons trois ou quatre journaux qui restent le seul espace ouvert à toutes les sensibil i tés polit iques et sociales» , résume Cherif Rezki, directeur de publication d’El Khabar. Il se dit déterminé à lutter contre ces attaques et à «dénoncer toutes les dérives. Ils sont nombreux les Algériens épris de liberté chèrement a c q u i s e , c e t t e l i b e r t é aujourd’hui menacée par certains dirigeants qui étaient loin du pays quand nous, nous faisions face au terrorisme».

Hacen Ouali

PRIX OMAR OURTILANE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

Par Chawki AmariGourdi et GourdelC

'est une histoire qui se passe dans la montagne, au milieu des chacals nocturnes. L'un d'eux, Abdelmalek Gourdi, chef local de la filiale EI et

Daech plus ou moins validé par les multinationales du terrorisme, enlève Hervé Gourdel, un alpiniste français. Gourdel disparaît avec Gourdi dans l'obscurité d'une forêt de cèdres du Djurdjura. Il n'y a pas de rapport mais, quelque temps plus tard, sept têtes de moines trappistes étaient exhumées à Tibhirine pour les besoins d'une enquête française, ils avaient été assassinés il y a 18 ans dans une autre montagne, près de Médéa. Depuis, les parties algérienne et française se disputent les cadavres, les assassins et les prérogatives d'enquête. Finalement, des juges français sont venus. On a les têtes des moines mais pas les corps, jamais retrouvés. Pour Gourdel, on a la vidéo mais pas le corps ni la tête, et pour Gourdel, on n'a ni la tête ni le corps, tout juste un nom. Là n'est pourtant

pas la question. Si un Algérien est assassiné en France, la justice algérienne ira-t-elle enquêter là-bas ? Peu probable et d'ailleurs nous sommes en octobre et en 1961, des centaines d'Algériens soutenant l'indépendance de leur pays étaient jetés dans la Seine par la police française et il n'y a pas eu d'enquête de la partie française ou algérienne, pas même un billet d'excuse publié dans la presse. La justice française pense à enquêter maintenant en Algérie sur la disparition de Gourdel pendant que l'armée française annonce avoir tué les auteurs de l'attaque contre Tiguentourine en Algérie. On ne comprend plus très bien, quel genre d'accords ont été conclus entre les deux pays ? Heureusement, reste la mémoire. L'Amazigh nous a inventé, le Romain nous a latinisé, le Vandale nous a vandalisé, l'Arabe nous a islamisé, le Turc nous a régenté, le Français nous a spolié. L'actuel régime algérien semble vouloir nous vendre à tous les occupants cités.

POINT ZÉRO

Par Tayeb Belghiche

COMMENTAIRE

Israël et l’Egypte ont un ennemi commun : le peuple palestinien. Le premier vient de remettre au goût du jour le système d’apartheid créé par les racistes blancs d’Afrique du Sud et abandonné

en 1990, à la veille de la libération de Nelson Mandela. Selon le journal Haaretz, les autorités israéliennes ont décidé de créer, inventant des prétextes fallacieux, des bus séparés pour les colons et pour les Palestiniens se rendant d’Israël en Cisjordanie.Quant au pouvoir égyptien, il se défoule sur les malheureux Palestiniens dès qu’il a un problème interne à affronter. Depuis les accords de Camp David en 1977, il en a fait ses souffre-douleur. Que ce soient Hosni Moubarak, Mohamed Morsi ou Abelfattah Al Sissi, aucun n’a épargné les Palestiniens alors que ces derniers n’ont ni les moyens ni l’envie de porter préjudice à l’Egypte en quoi que se soit. Le premier cité s’est même permis de créer une barrière souterraine à la frontière égypto-ghazaouie afin d’empêcher les Palestiniens de creuser des tunnels, seul moyen pour eux de rester en contact avec le monde et de récupérer, entre autres, médicaments et produits alimentaires pour survivre. Mohamed Morsi, de son côté, malgré le discours antisémite cher aux islamistes, s’est empressé de donner des gages à Tel-Aviv, dès son accession au pouvoir, en annonçant son total respect pour les accords internationaux conclus par son pays. Lui aussi a fait vivre l’enfer aux Ghazaouis, en appliquant sournoisement la politique d’isolement décidée à leur égard par Israël.Enfin, Al Sissi n’a pas dérogé à la règle. Parce que 30 soldats égyptiens ont été tués vendredi par une voiture kamikaze dans le Sinaï, il n’a pas trouvé mieux que de s’attaquer aux populations civiles palestiniennes en décidant la fermeture du terminal de Rafah qui relie Ghaza à L’Egypte. C’est un moyen comme un autre de remercier Israël pour avoir fait du lobbying en sa faveur après le coup d’Etat qui a renversé Morsi. Les Israéliens avaient demandé et obtenu des autorités américaines de ne pas suspendre l’aide financière à l’Egypte.Fallait-il s’attendre à une réaction autre à l’égard des Palestiniens ? Le maréchal Al Sissi n’a même pas la reconnaissance du ventre. Hier, 23 militants pro-démocratie, c’est-à-dire ceux-là même qui ont contribué à la chute de Morsi et à l’accession à la magistrature suprême du maréchal, ont été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir manifesté sans autorisation.

Le souffre-douleur des Egyptiens

ALGER

ORAN

CONSTANTINE

OUARGLA

13°27°15°27°

8°23°14°29°

12°26°15°27°8°

22°14°29°

Aujourd’hui Demain

météo

UN ACCIDENT D’AUTORAIL FAIT 13 BLESSÉS LÉGERS À EL ADJIBA■ Un autorail assurant la desserte Alger-Batna a percuté, avant-hier en fin d’après-midi, un porte-char qui transportait une pelleteuse au passage à niveau non gardé situé au lieudit Bouakache, dans la commune d’El Adjiba, à l’est de Bouira. Pas moins de 13 personnes, qui étaient à bord de l’autorail, ont été évacuées vers la polyclinique de Bechloul et l’EPH de Bouira. Fort heureusement, elles n’ont que des blessures légères, selon les services de santé.

Certains passagers ont aussitôt quitté l’hôpital et d’autres sont restés en observation pendant quelques heures. Il y a lieu de souligner que l’autorail a subi des dégâts considérables. Hier, les habitants de la localité où a eu lieu l’accident ont protesté pour exiger des autorités l’installation d’un passage à niveau gardé. Une revendication qui date de plusieurs années, d’autant plus que ce passage a enregistré plusieurs accidents mortels.

Ali Cherarak

BOUIRA

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Remise du prix lors la cérémonie

organisée avant-hier en

soirée à l'hôtel El Aurassi