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N°7066 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com L’Assemblée nationale constituante (ANC) a voté avant-hier soir les 15 premiers articles de la nouvelle Constitution, consacrant l’aspect civil de l’Etat et la liberté de conscience longtemps objet de controverses dans les débats entre les partis politiques en Tunisie RETROUVEZ VOTRE SUPPLÉMENT ÉCONOMIE EN PAGES 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19 ET 20 La justice suisse s’intéresse à Chakib Khelil RÉVISION DE LA CONSTITUTION LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE CONSACRÉE EN TUNISIE APRÈS LES DOUTES, L’ABANDON ENNAHDHA RETIENT LA LEÇON ÉGYPTIENNE LIRE L’ARTICLE DE MOURAD SELLAMI EN PAGE 11 PUBLICITÉ LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 6 janvier 2014 ÉDITION DU CENTRE PHOTO : EL WATAN UNE FIGURE DE LÉGENDE DU FOOTBALL ALGÉRIEN LIRE L’ARTICLE DE YAZID OUAHIB EN PAGE 26 Mustapha Zitouni est parti Drames de la route jusqu’à quand ? 11 MORTS ET PLUSIEURS BLESSÉS À OUARGLA LIRE LES ARTICLES DE HOURIA ALIOUA ET DE GHANIA LASSAL EN PAGE 4 LIRE LES ARTICLES DE MADJID MAKEDHI ET ALI BOUKHLEF EN PAGES 2 ET 3 NDE N E 26 arti

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N°7066 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

■ L’Assemblée nationale constituante (ANC) a voté avant-hier soir les 15 premiers articles de la nouvelle Constitution, consacrant l’aspect civil de l’Etat et la liberté de conscience longtemps objet de controverses dans les débats entre les partis

politiques en Tunisie

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La justice suisse s’intéresse à Chakib Khelil

RÉVISION DE LA CONSTITUTION

LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE CONSACRÉE EN TUNISIE

APRÈS LES DOUTES, L’ABANDON

ENNAHDHA RETIENT LA LEÇON ÉGYPTIENNE

LIRE L’ARTICLE DE MOURAD SELLAMI EN PAGE 11

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 6 janvier 2014 ÉDITION DU CENTRE

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■ UNE FIGURE DE LÉGENDE DU FOOTBALL ALGÉRIEN

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Drames de la route jusqu’à quand ?

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L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Lundi 6 janvier 2014 - 2

RÉVISION DE LA CONSTITUTION

Après les doutes, l’abandon ● ● Les observateurs de la scène nationale et des responsables de parti politique pensent que l’état de santé du président de la République a

pesé dans ce qui paraît comme un abandon du projet de l’amendement de la Loi fondamentale du pays.

La confirmation vient après de longs mois de doute. Le projet de la révision de la Constitu-

tion, cher au président Abdelaziz Bouteflika, n’aura finalement pas lieu. Du moins pas avant l’élection présidentielle d’avril prochain. Tout porte à le croire en tout cas, d’autant plus que la période préélectorale débutera dans une dizaine de jours avec la convocation du corps élec-toral. Même les partisans de cette révision, en particulier le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, avaient perdu tout espoir de voir ce projet se concrétiser avant la fin de l’année dernière. Ils font, depuis la dernière réunion du Conseil des ministres, profil bas. Ils ne trouvent aucune explication à cette annula-tion ou ce report d’un projet pour lequel une commission de plusieurs magistrats a travaillé, des semaines durant. Bouteflika a-t-il mis ce pro-jet sous le coude ? Pourquoi a-t-il décidé de surseoir à cette révision ? Son état de santé est-il à l’origine de cette décision ? Les observateurs de la scène nationale et des respon-sables des partis politiques penchent plutôt pour cette dernière raison. «On ne peut pas dire que le projet est abandonné. Si le texte est prêt, Bouteflika n’a pas besoin de beau-

coup de temps pour le faire passer. Mais le problème réside dans sa capacité physique et son état de santé qui ne cesse de s’aggraver», explique Rachid Grim, politologue. Rappelant tous les scénarios avan-cés en automne dernier concernant notamment la prorogation du man-dat actuel et la désignation d’un vice-président, il estime que «le chef de l’Etat n’est plus en mesure d’aller vers un quatrième mandat». «Son clan jouait sur le facteur temps en espérant une amélioration de son état de santé. Ce n’est plus le cas. Du coup, tous les scénarios sont tombés à l’eau. Maintenant, le pouvoir pense à un candidat de consensus qui protégera le clan et qui fera pérenniser le système algé-rien», soutient-il.

«DIFFÉRENDS AU SEIN DU POUVOIR»

Le président du MSP, Abderrazak Makri, un des partis qui exigent le report de la révision de la Consti-tution, pense également que la ma-ladie du Président est l’une des raisons qui ont amené le pouvoir à revoir sa stratégie concernant cette question. Mais elle n’est pas la seule. Selon lui, les exigences de l’oppo-

sition pourraient aussi être l’un des éléments qui ont donné à réfléchir aux tenants du pouvoir. «Mais l’élé-ment le plus plausible est l’exis-tence de différends au sein du pouvoir sur des points essentiels, tels que le poste de vice-président. Je pense qu’ils (les responsables du pouvoir, ndlr) n’ont pas eu assez de temps pour se mettre d’accord», explique-t-il. Abderra-zak Makri évoque aussi l’hésitation du Président à se présenter pour un quatrième mandat. «S’il avait fait quelques modifications sur la Constitution, c’est pour lui-même et pour son quatrième mandat. Mais à force d’hésiter, il a perdu beaucoup de temps. Maintenant, il est trop tard pour aller vers cet acte politique très important», soutient-il, précisant que la révision de la Constitution nécessite un consensus sur un débat de société. Pour sa part, le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, parle de craintes du président Bouteflika de ne pas pouvoir convaincre la majorité des députés à adopter son projet. «La raison essentielle de cette annulation est que le Pré-sident n’a pas réussi à faire passer cet amendement par le Parlement. Je pense que Bouteflika n’avait pas

l’assurance de contrôler la majo-rité du Parlement. De mon point de vue, il y a un certain nombre de députés de l’opposition et même du FLN implosé qu’il ne contrôle plus. Il a peur d’affronter le Parlement dans toute sa composante et il a échoué dans son entreprise de faire un coup d’Etat», lance-t-il. Selon lui, Abdelaziz Bouteflika sait aussi que la majorité de ceux qui veulent imposer un 4e mandat «sont aussi capables de tourner leur veste plus vite que leur ombre».

VERS UNE ÉLECTION FERMÉE 

De son côté, l’ancien ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, affirme que la révision de la Consti-tution ne peut pas se faire à 10 jours de la convocation du corps électoral. «Toucher à la Constitution, c’est un coup d’Etat constitutionnel. On ne peut pas, à dix jours de la convoca-tion du corps électoral, renverser l’ordre institutionnel», martèle-t-il, en analysant le rapport du président Bouteflika à la Constitution. «Celle-ci (la Constitution) est pour Bou-teflika un outil modulable de prise et de conservation du pouvoir. Quand il a voulu s’octroyer une présidence à vie, il a révisé en 2008 la Constitu-tion de 1996 qui limitait les mandats

présidentiels à deux. Il avait an-noncé son projet à l’époque devant les magistrats de la Cour suprême. Cette fois-ci, comme il n’était pas en mesure physiquement de se repré-senter pour la quatrième fois, il a envisagé de faire une Constitution encore à sa mesure», souligne-t-il. Et d’ajouter : «Tout le monde s’est rendu compte que cet aménagement de la Constitution a pour but de gérer l’absence du président. Bou-teflika voulait un président par pro-curation et il cherchait, à travers ce projet, une réponse à son incapacité de gouverner.» Ce report changera-t-il la donne de la prochaine élection ? «Non !», rétorque encore Rachid Grim. Se-lon lui, avec ou sans la révision de la Constitution, la prochaine échéance électorale ne sera pas ou-verte. «Bouteflika n’ira pas vers un quatrième mandat. Mais le prochain scénario, nous ne le connaîtrons pas avant février prochain. Mais quoi qu’il en soit, l’élection sera fermée, vu la composante des responsables des institutions qui seront chargées de son organisation, en l’occur-rence les ministères de l’Intérieur et de la Justice, ainsi que le Conseil constitutionnel», tranche-t-il. Madjid Makedhi

NOUVELLE LOI MINIÈRE

En fi nir avec l’ère KhelilL

es lois promulguées durant la gestion «khelilienne» du secteur de l’éner-gie et des mines sont en passe d’être

définitivement abrogées. Une année après l’adoption de l’amendement de la loi sur les hydrocarbures, c’est la loi minière, datant de l’année 2001, qui est en passe d’être modifiée. Une modification susceptible, selon les propos du ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, tenus hier lors de la présentation du projet de texte à l’APN, de permettre au secteur des mines et car-rières de contribuer au développement de l’économie nationale. L’objectif est de permettre au secteur de générer des emplois, des richesses et des recettes en devises. Cependant, on n’est pas sans penser à une refonte globale des textes régissant le secteur depuis plus d’une décennie. Et pour cause, M. Yousfi met une nouvelle fois à l’index le désinves-tissement, notamment dans l’exploration minière ayant mis à mal le secteur. A ce titre, le projet de loi minière, qui s’assigne l’objectif de redynamiser l’investissement, notamment dans l’exploration minière, concède d’importants abattements fiscaux dans l’objectif de mettre à jour de nouveaux gisements miniers. Les expériences passées, n’ayant pas tou-jours abouti aux résultats escomptés en matière d’investissements miniers, consti-tuent aussi la trame de fond de la nouvelle logique présidant à la rédaction des dispo-sitions relatives à l’investissement minier. Au-delà de la suppression des concessions qui laisseront place à des permis inces-sibles, le texte de 2014 introduit la classifi-cation des sites miniers en deux catégories, à savoir ceux relevant du régime général et ceux du régime particulier. Le régime

général ouvre ainsi l’investissement minier (exploration et exploitation) à des entre-prises privées de droit algérien disposant des capacités nécessaires lorsqu’il s’agit de sites renfermant des ressources minérales non stratégiques. Le régime particulier, quant à lui, ne concerne que les sites stra-tégiques, à savoir les ressources minérales et fossiles, notamment radioactives ou les gros gisements permettant d’engranger des rentes différentielles. Les permis pour ces ressources ne peuvent être qu’attribués à des entreprises pu-bliques, lesquelles pourront ensuite contracter des partenariats avec des opéra-teurs étrangers sous certaines conditions et dans le strict respect de la règle 51/49. Des dispositions qui permettraient de penser à une volonté des pouvoirs publics d’éviter une réédition du scénario de Gold Mining Algeria, opérateur australien sans envergure, ayant contracté un partenariat avec Sonatrach pour l’exploitation des mines d’or de Tamanrasset. Celui-ci avait d’ailleurs bénéficié d’un cré-dit de la BEA sans aboutir pour autant à une valorisation de la mine avant de se retirer et disparaître. Notons que pas moins de 57 amendements ont été proposés par la commission des affaires économiques de l’APN. Il s’agit entre autres de préciser via les textes régle-mentaires les spécifications des gisements stratégiques, de doubler le montant des amendes sur les opérateurs miniers ne res-pectant pas les dispositions réglementaires ou encore de proposer un moratoire d’une année pour l’application des nouvelles dis-positions fiscales, le temps de rédiger les textes d’application de la nouvelle loi. M. R.

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À TROIS MOIS DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

Les candidats entre ambitions personnelles et vrais projets

Jamais une élection présidentielle n’a été entourée de tant d’incer-

titudes, d’intrigues et, surtout, d’énigmes. A trois mois du scrutin, aucun candidat ne sort du lot.Malgré cette noirceur, des candi-dats se lancent dans la bataille. Si certains savent d’avance qu’ils vont être éliminés avant la course finale, d’autres sont conscients qu’ils vont servir, au mieux, de lièvres à de vrais compétiteurs. Dans une compétition souvent jouée en dehors des urnes, certains candidats à la candidature font déjà figure de doyen. C’est le cas de Ali Zeghdoud, président d’un parti microscopique : le Rassemblement algérien. L’homme et la formation qu’il représente font partie de ce que certains observateurs appellent «des saisonniers» de la politique. Ils dispa-raissent pendant des années, avant de réapparaître, souvent pour des consi-dérations autres que la compétition politique à l’approche des échéances électorales. Interrogé par des journa-listes sur les raisons de cette attitude, le vieil homme politique a répondu que «pour faire de la politique, il faut des moyens».

PROFILS ET HORIZONS DIVERS

Le locuteur parle, bien sûr, de moyens financiers. Comme beaucoup de ses «collègues», Ali Zeghdoud se pré-sente à l’élection présidentielle, mais il n’oublie pas de soutenir, à chaque occasion, le chef de l’Etat en place. C’est le cas également de Mohamed Benhamou, un transfuge du FNA, qui a créé un parti, El Karama (la dignité). Cette formation a connu ses premières dissidences avant même d’avoir un agrément.Parmi les anciennes figures qui animent la vie politique à l’occa-sion de chaque élection, Ali Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54, est l’une des rares personnalités capables

de faire valoir un pedigree poli-tique irréprochable. En plus de son militantisme, qui lui a valu des mois d’emprisonnement dans les années 1980, ce fils de chahid participe régu-lièrement à l’élection présidentielle. Il obtient, certes, des résultats modestes, «à cause de la fraude», mais son opposition au système est constante. Ses attaques contre le pouvoir sont autant virulentes que récurrentes.Fils de chahid lui aussi, Moussa Touati est également un candidat «régulier» aux élections présidentielles depuis au moins 10 ans. Le président du Front national algérien a obtenu des résultats modestes lors des derniers

scrutins. L’enfant de Médéa ne sou-tient pas franchement le pouvoir. Mais contrairement aux autres partis, il préfère une «opposition construc-tive».Parmi les opposants qui ne se sont jamais présentés aux élections, Soufiane Djilali a le profil d’un oppo-sant conséquent. Ce quinquagénaire, qui a créé en 2012 le parti Jil Jadid, est le seul, pour l’instant, à conditionner sa candidature au retrait de la course de l’actuel chef de l’Etat. Il estime que la présence de Abdelaziz Bouteflika fausserait la course. En plus de ces personnalités plus ou moins connues des Algériens, une nouvelle catégorie de citoyens est venue donner de la

couleur à cette élection censée être la plus importante de la vie politique du pays. Au moins quatre «émigrés» veulent tenter leur chance de présider aux destinées du pays. Il s’agit du célèbre écrivain Yasmina Khadra, de l’homme d’affaires Rachid Nekkaz, de l’expert financier Ali Benouari et de l’économiste Kamel Benkoussa.

LES NOUVEAUX ARRIVÉS ET LES ANCIENS

En plus d’être méconnus des Al-gériens, certains sont confrontés à un problème de taille : ils doivent renoncer à leur deuxième nationa-lité. Rachid Nekkaz l’aurait déjà

fait, tandis que, visiblement, Yasmina Khadra et Kamel Benkoussa n’ont pas ce problème. Les choses sont par contre plus compliquées pour l’ancien ministre du Budget. En plus d’avoir la nationalité suisse, il est élu cantonal helvétique. La dernière catégorie de candidats, ou sur le point de l’être, est composée d’anciens Premiers ministres. De ce groupe, se distingue Ahmed Benbitour. L’ancien chef de gouvernement de Abdelaziz Bou-teflika a été le premier à déclarer sa candidature à la présidentielle. Cela fait plus d’une année que l’enfant de Metlili multiplie les sorties publiques pour vendre ses options pour «chan-ger le système». L’ancien ministre de l’Economie, qui n’a pas d’attache par-tisane, veut constituer une alternative pour un système qu’il a déjà servi. D’autres candidatures relèvent, pour l’instant, de la science fiction. C’est le cas de l’ancien Premier ministre, Ali Benflis, dont la déclaration de can-didature est «imminente», ou encore de Mouloud Hamrouche qui ne s’est jamais exprimé publiquement sur le sujet ou d’Ahmed Ouyahia qui s’est officiellement «retiré de la vie publique». D’autres observateurs politiques évoquent également la possible can-didature de Abdelmalek Sellal dans le cas où Abdelaziz Bouteflika ne brigue pas un quatrième mandat.Avant d’être définitivement acceptés comme candidats, les postulants au poste de président de la République doivent d’abord réunir soit 600 signa-tures d’élus ou bien 60 000 signatures d’électeurs, répartis sur 25 wilayas à raison d’au moins 1500 émargements par wilaya. Malgré leur différence, tous ces candidats savent que l’élec-tion présidentielle s’est jouée, jusqu’à présent, en dehors des bureaux de vote. Ali Boukhlef

Les comités et les associations de soutien au programme du pré-

sident de la République viennent de trancher leur choix quant à l’élec-tion présidentielle d’avril 2014. Réunis le 28 décembre dernier à Alger, les réseaux qui ont servi de support au président Abdelaziz Bouteflika durant ses trois man-dats à la tête du pays ont décidé de soutenir l’ancien chef de gouver-nement, Ali Benflis, qui, selon nos informations, officialisera sa can-didature à la magistrature suprême dans les prochains jours. Dans un document parvenu hier à notre rédaction, les comités de soutien au programme du président Bouteflika, qui lui ont demandé auparavant de renoncer à un qua-trième mandat, indiquent que leur décision a été prise après «une large consultation avec des per-sonnalités politiques et des anciens moudjahidine auprès desquels ils ont demandé conseil». La série

de rencontres qu’ils ont entamées depuis mars 2013 dans le cadre de ce qu’ils appellent «la sécurisation du front intérieur après l’attaque terroriste de Tiguentourine à In Amenas», les a aidés à mieux cer-ner, explique le communiqué signé par l’animateur général des comités de soutien, Abdelghani Touhami, et plusieurs coordinateurs de wilaya, les enjeux de la prochaine étape et «la nécessité de l’avènement de la deuxième République».

«STRATÉGIE RÉALISTE»

Appelant les acteurs politiques nationaux et les différentes per-sonnalités à prendre position et faire barrage aux opportunistes et à ceux qui ont trempé dans des affaires de corruption et d’argent sale, et amener l’Algérie vers la stabilité en l’extirpant des dangers qui la guettent. Les comités de soutien au pro-gramme du président de la Répu-

blique disent avoir élaboré une stra-tégie pour consolider un candidat épris des valeurs de la révolution algérienne, de la justice et capable de mettre en place une équipe qui est à même de trouver des solutions aux problèmes économiques du pays. Et ils pensent que le candidat répondant à ces qualités, est bien Ali Benflis qui les a reçus derniè-rement. Pour eux, l’ancien chef de gouvernement est le seul qui soit capable de diriger l’Algérie, car qu’il possède les compétences né-cessaires pour «rassembler l’élite algérienne et construire un Etat qui survivra aux hommes». Selon la même source, l’ancien chef de gouvernement sera le pre-mier président de la deuxième République. Les comités de soutien se disent «convaincus des thèses défendues par Ali Benflis». Il a, affirment-ils, «un projet politique clair et une stratégie réaliste».

Saïd Rabia

DES COMITÉS DE SOUTIEN À BOUTEFLIKA OPTENT POUR BENFLIS

I l reste au chef de l’Etat dix jours seulement pour convoquer, par dé-

cret présidentiel, le corps électoral, comme le précise la loi organique relative au régime électoral. L’article 25 du code électoral stipule : «Le corps électoral est convoqué par dé-cret présidentiel dans les trois mois qui précèdent la date des élections.» Une obligation constitutionnelle têtue, mais surtout un moment poli-tique fatidique pouvant lever un tant soit peu l’incertitude qui frappe l’élection présidentielle qui devrait avoir lieu le 17 avril prochain. A partir de la convocation du corps électoral, les candidats à la candida-ture sont ainsi déclarés. La déclara-tion de candidature à la présidence de la République résulte du dépôt d’une demande d’enregistrement auprès du Conseil constitutionnel contre récépissé suppose, outre les conditions fixées par l’article 73 de la Constitution, que le candidat doit présenter soit «une liste comportant au moins 600 signatures indivi-

duelles de membres élus d’APC, d’APW et d’APN réparties au moins à travers vingt-cinq wilayas. Soit une liste comportant 60 000 signatures individuelles, au moins, d’électeurs inscrits sur une liste électorale. Ces signatures doivent être recueil-lies à travers au moins vingt-cinq wilayas. Le nombre minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 1500». Une sélection de candidats pouvant participer à l’élection présidentielle qui aura lieu «dans les trente jours qui précèdent l’expiration du man-dat du président de la République», stipule l’article 132 du régime élec-toral dans ses dispositions particu-lières relatives à l’élection du pré-sident de la République. Très affaibli par la maladie, l’actuel locataire d’El Mouradia, Abdelaziz Bouteflika, voit ses chances de briguer un qua-trième mandat s’éloigner. H. O.

L’incertitude qui pèse encore sur le rendez-vous d’avril prochain ne dissuade pas de nombreux hommes politiques de prétendre à la Présidence

Le corps électoral convoqué dans 10 jours

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ONZE MORTS ET VINGT-NEUF BLESSÉS À OUARGLA

Drames de la route : jusqu’à quand ?

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PRÉVENTION ROUTIÈRE

Les limites du «tout répressif»Qui sera le prochain ?» Il meurt en

moyenne douze citoyens par jour sur les routes algériennes. Ce qui équivaut à un décès toutes les deux heures. Mais parfois beaucoup plus, comme ça a été le cas hier à Ouargla, où 12 personnes ont trouvé la mort. D’ailleurs, selon le commandant Farouk Achour de la Pro-

tection civile, en seulement 24 heures, 18 dé-cès et 42 blessés ont été enregistrés à l’échelle nationale, occasionnés par 9 accidents de la route. Exceptionnel ? Pas tant que cela, puisque de tels bilans sont régulièrement com-muniqués par les services compétents, avec, en conclusion, les mises en garde d’usage,

appels à la vigilance et au respect du code de la route. Sans que pour autant cesse l’hécatombe. De même, les causes de ces catastrophes sont connues de tous : manœuvres et dépassements dangereux, excès de vitesse, non-respect du code de la route, dégradation des chaussées, etc. Ce qui ne fait pourtant pas reculer le décombre macabre. Les campagnes de sensibilisation quant aux risques liés à de mauvais comportements rou-tiers se sont pourtant multipliées. Les conduc-teurs ont-ils été «désensibilisés», au point d’estimer que cela n’arrive qu’aux autres ? La prochaine campagne de la Protection civile portera d’ailleurs sur ce thème : «Un mort toutes les deux heures. Serez-vous le pro-chain ?» «Il existe un Centre national de pré-vention et de sécurité routière, mais concrète-ment, que fait-il sur le terrain ? J’estime que ce qui est fait en termes de sensibilisation est lar-gement insuffi sant. Et on peut le constater quo-tidiennement», déplore Mohamed El Azzouni. «A mon sens, la solution a été trouvée et votée en 1987, avec l’adoption de l’introduction de l’éducation routière dans les établissements scolaires, qui stipulait par exemple l’obliga-tion d’un brevet de sécurité routière, indispen-sable pour prétendre décrocher son permis de conduire. Seulement, nous attendons les textes d’application depuis cette année», déplore El Azzouni. Un durcissement des sanctions à l’encontre des contrevenants au code de la

route a d’ailleurs été introduit ces dernières années. Les forces de l’ordre y veillent, mais aléatoirement il est vrai, en généralisant les retraits de permis, même pour des manque-ments «minimes». Ce qui n’empêche pas les conduites dangereuses et autres «zigzags» rou-tiers, on n’a pas eu l’effet escompté, à savoir une accalmie dans cette déferlante meurtrière. «Le tout répressif a montré ses limites et n’a jamais été la solution», estime M. El Azzouni. «L’on n’a jamais vu des conducteurs respecter le code de la route par peur de la casquette. Ils doivent le faire par conscience», ajoute-t-il. «Ces dispositifs ne marchent pas, et la preuve est là. Il faut se baser sur d’autres volets», insiste, quant à lui, le commandant Achour, qui poursuit : «La qualité de la formation doit aujourd’hui être remise en question. Et tout particulièrement pour les conducteurs de véhi-cules de transport, tant de marchandises que de voyageurs.» La solution ? L’instauration d’un permis pro-fessionnel pour cette catégorie, avec inclus un brevet de secourisme, propose le commandant Achour. El Azzouni va plus loin, en jugeant que les examens du permis pour conducteurs de poids lourds et de bus doivent être accom-pagnés de tests d’intelligence et de profi ls psychologiques, en sus de l’obligation pour les chauffeurs d’un arrêt obligatoire au bout de chaque deux heures de conduite. Ghania Lassal

Cinq heures quinze minutes. Dans un bus de transport de voyageurs assurant la liaison

entre Alger et Ouargla, étudiants, enseignants, élèves, commerçants, et citoyens qui étaient de retour à leur ville de résidence ou de travail ne se doutaient pas de la catastrophe qui les attendait à 60 km de Ouar-gla, alors que le jour commençait à poindre. Hier, peu après 5h, un tragique accident de la route a eu lieu sur la RN56 entre Touggourt et Ouargla sur le territoire de la com-mune de Hassi Benabdallah. Alors qu’il se dirigeait vers Ouargla, à bord d’un bus de transport des voya-geurs de la compagnie Remache assurant la liaison entre Alger et Ouargla, Moussa Benterzi, 56 ans, demeurant et travaillant à Ouargla, quitte une déviation lorsque, au bout d’une ligne droite et au début d’un virage, il entra en collision avec un camion semi-remorque transportant de la ferraille et circulant dans le sens inverse conduit par Abdeloua-heb Mihoubi.

LOURDE ET LONGUE INTERVENTION DES POMPIERS

Le choc a été si violent que le ca-mion semi-remorque, qui a percuté le véhicule, a fauché toute la partie avant du bus transportant une qua-rantaine de passagers. Après s’être renversé, le bus s’immobilisa sur le bas-côté de la route dans une scène d’horreur où les corps des victimes étaient visibles de loin gisant jusqu’à l’arrivée des premiers secours. En totalité, 12 ambulances médica-lisées de la Protection civile et de la direction de la santé ont été affec-tées à l’évacuation progressive des victimes décédées et vivantes qui ont pu être extraites du bus dont la tôle écrasée n’a cédé qu’après trois heures d’intervention des agents de la Protection civile qui ont éga-lement mobilisé 6 camions anti-

incendie et d’intervention dans les accidents de la route. Le fracas des tôles, un bruit indescriptible qui a subitement déchiré le silence de ce paisible voyage nocturne mais aussi la voix de cette petite vieille qui aurait demandé à un certain moment au conducteur de dimi-nuer de vitesse restent les souvenirs sonores de ce tragique voyage, où la sirène d’ambulance a sonné par douze fois… Les causes de l’acci-dent n’ont pas encore été élucidées et font l’objet d’une enquête ouverte séance tenante par la Gendarmerie nationale.

LE DRAME DES FAMILLES

A la morgue de l’hôpital Moha-med Boudiaf, les corps des onze victimes décédées avaient été for-mellement reconnus, les éléments de la Gendarmerie nationale ont pu constituer vers 14h un listing nominatif grâce à la récolte de la quasi-totalité des pièces d’identité. Des documents presque intacts qui ont été d’une grande aide dans l’attente de la venue des familles nombreuse à réclamer leurs morts, alors que le service de médecine légale leur demandait de patien-

ter pour accomplir les formalités administratives et judiciaires. Une voisine du docteur Yahiaoui était en pleurs devant le barraudage de la morgue réclamant de voir son amie, le recteur de l’université de Ouargla, également choqué s’inquiétait du sort de cette même victime, jeune enseignante à l’université ainsi que deux autres étudiants originaires de Bou Saâda et Hadjout, également décédés. M. Naem, dont le frère et la nièce fi gurent parmi les morts de cet accident, s’est vite éloigné de la porte qu’on lui demandait de laisser libre et d’attendre comme les autres dans la cour de l’hôpital. Tel a été le lot commun de ces familles endeuil-lées en ce jour fatidique où elles attendaient le retour des vacances de leurs proches. Les moyens de la morgue sont visiblement amoindris par les pannes, et les quatre armoires frigorifi ques en marche n’ont pas permis de parer à tous les besoins en cette occasion où le nombre des morts dépassait allégrement le disponible. Une occasion rappelant tragiquement celle de Gassi Touil, il y a quelques années quand le ser-vice médico-légal de Ouargla, sous la présidence du docteur Mostefa

Gaceb, avait accueilli 13 cadavres étêtés par un camion rétrochargeur. Les familles devront attendre lundi pour pouvoir inhumer leurs morts après réception des autorisations de mise en bière du parquet. Du côté des rescapés, le choc est évidem-ment à son paroxysme, ceux qu’on a pu approcher étaient encore hébétés et n’arrivaient même pas à bouger, les réactions sont différentes, mais le traumatisme est visible à l’œil nu et on voit bien que ces personnes ne verront plus le monde de la même façon. Les six blessés graves hospi-talisés ont été répartis selon la na-ture du traumatisme contracté, nous précisera Saïd Benkrane, directeur des activités sanitaires de l’hôpital Mohamed Boudiaf, qui affi rme que deux victimes sont encore au service chirurgie femme, deux autres au ser-vice traumatologie, une en chirurgie infantile et une autre en réanimation.

ÉTAT DE CHOC AUX URGENCES

Le tri des victimes de l’accident de la RN 56 se faisait évidemment au service des urgences, l’état de choc a rendu diffi cile l’accès à des témoins oculaires. Sous le choc, Ahmed a requis l’anonymat pour ne pas

inquiéter sa femme et sa vieille mère restées à Alger. Nous ne dévoilerons pas sa profession qui pourrait trahir son identité. Celui qui porte sur lui tous les signes visibles de blessures légères tant sur les deux pieds, son crâne et son visage porte toutefois une blessure profonde que ses nom-breux amis venus en foule aux ser-vices des urgences n’arrivaient pas à estomper. «A 4h j’étais réveillé, alors que la moitié du bus dormait, je sortais petit à petit de ma torpeur, car ces moments de retour à l’aube sont les meilleurs du voyage pour moi. 4h30, le chauffeur conduisait sur la double voie toute nouvelle, 4h45, il entamait une déviation pour rentrer dans la voie unique. J’ai regardé ma montre à 5h15, et quand j’ai porté mes yeux en face, c’était le choc de ma vie : un camion semi-remorque nous rentrait dedans. Je n’en croyais pas mes yeux, je pen-sais faire un cauchemar, je dormais sûrement et j’allais me réveiller dans 5 minutes à la gare routière de Ouargla. Non, j’ai vu le corps de la petite qui était assise à côté de ses parents à la deuxième place voler et retomber, le chauffeur a pris sur lui tout le choc de la collision avec les familles installées dans les trois pre-miers rangs, après, le car s’est ren-versé et la lutte pour la survie a com-mencé pour nous qui étions bloqués entre les sièges, mais en vie tout de même.» Le récit de cette chronologie retrace un accident d’une violence inouïe. «Contrairement aux autres, j’étais très fatigué à notre départ de la gare de Kharrouba, aussi je me suis endormi dès que le bus s’est ébranlé, un sommeil entrecoupé de fréquents réveils jusqu’à 4h.» Là, notre interlocuteur commence à pleurer : «Je ne remercierais jamais assez Dieu d’être sain et sauf, j’ai vu tous les passagers qui étaient devant moi mourir sous mes yeux !» Houria Alioua

L’intervention de la Protection civile pour dégager les corps et secourir les blessés a duré plusieurs heures

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L ’ A C T U A L I T É

El Watan - Lundi 6 janvier 2014 - 5

RÉCONCILIATION NATIONALE

10 milliards de dinars pour indemniser les familles

de terroristes

Les familles de 16 200 ter-roristes abattus par les services de sécurité ont

reçu des indemnisations dans le cadre du Fonds de solidarité nationale dédié aux victimes de terrorisme. Selon le président de la cellule d’assistance juridique aux victimes de la tragédie na-tionale, maître Merouane Azzi, les familles des terroristes abat-tus par les services de l’ordre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme bénéficient de mon-tants allant de 1,4 million à 1,7 million de dinars. Cette indemnisation est prévue par les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le décret présidentiel 06/01 donne les détails des catégories de personnes ouvrant droit à cette indemnisation. Selon une source proche dudit fonds, le montant global qui vient d’être débloqué pour cette opération est de l’ordre de 10 milliards. Parmi les autres caté-gories pouvant bénéficier de ces indemnisations, les personnes blanchies par la justice après avoir été emprisonnées pour activités terroristes. Selon la cel-lule d’assistance juridique aux victimes de la tragédie natio-nale, les dispositions permettant l’accès à ce fonds sont toujours en vigueur. Le nombre des fa-milles ayant bénéficié de cette

indemnisation est de 16 200 (au 15 décembre 2013), le nombre est appelé à augmenter, vu que la lutte contre le terrorisme continue. Les chiffres avancés par la même source indiquent que 221 terroristes ont été abat-tus et 27 se sont rendus aux services de sécurité en 2013. Me Azzi rappelle que les dispo-sitions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale n’attribuent pas d’indemnités directes aux repentis. «Aucune indemnité n’est ver-sée dans le cadre de la charte aux repentis. Ces derniers peuvent par contre bénéficier d’une insertion sociale, comme n’importe quel citoyen algérien,

et postuler aux différentes for-mules de crédits et d’aides à la création de l’emploi», précise Me Azzi. Pour rappel, 15 propo-sitions relatives aux catégories n’ayant pas été mentionnées dans la charte votée le 29 sep-tembre 2005 ont été adressées au président de la République pour compléter la charte «pour plus d’équité». Il s’agit de la prise en charge des cas des prisonniers accusés de participation dans des actes terroristes, puis blanchis par la justice. La cellule interpelle aussi sur le cas des enfants nés dans les maquis et leur prise en charge. Le recours aux tests ADN pour déterminer la

filiation de l’enfant figure parmi les propositions de la cellule présidée par Me Azzi, qui plaide également pour l’attribution de pensions aux personnes qui ont été détenues dans le sud du pays et aux femmes violées durant la décennie noire. Les victimes ayant subi des pertes économiques durant cette période, les patriotes qui ont participé à la lutte contre le terrorisme sont parmi les caté-gories complètement oubliées.Ces catégories, qui réclament reconnaissance et justice, doivent être ciblées par des me-sures de réhabilitation comme ne cessent de le réclamer leurs représentants. Fatima Arab

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SECTEUR DE LA SANTÉ L’Ordre des médecins propose des mesures «urgentes»

L e président de l’Ordre national des médecins, le docteur Mohamed Bekkat Berkani, a proposé, hier, des mesures «urgentes» pour régler les problèmes

du secteur. «Il faut que les pouvoirs publics prennent des mesures urgentes et à court terme en vue d’aplanir les dysfonctionnements qui caractérisent le secteur de la santé, et ce, avec la concertation de l’ensemble des inter-venants, sans exclusion aucune et à travers des assises nationales qui impliqueraient tous les départements ministériels concernés», a préconisé Dr Mohamed Bekkat Berkani, sur les ondes de la Chaîne III. L’invité de la Radio nationale a proposé aussi la tenue d’un conseil du gouvernement qui serait exclusivement consacré à l’examen des carences qui empêchent d’offrir des prestations sanitaires de qualité aux citoyens et en présence des secteurs annexes concernés (ministères de l’Intérieur et des Collectivités locales, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, du Travail et de la Sécurité sociale). Le docteur Bekkat Berkani a évoqué, entre autres priorités à prendre en charge, la révision de la loi sanitaire et de la carte sanitaire, la réhabilitation des structures de santé, notamment celles de proximité, l’abrogation du temps complémentaire et l’augmentation d’un personnel de santé avec la formation adéquate qui doit l’accompagner, la finalité étant «le rétablissement de la confiance entre le citoyen et la santé», a-t-il observé. Il a précisé qu’il était «impératif» de réviser la loi sanitaire qui remonte à 1985 et qui est devenue «trop vieille», et ce, en tenant compte des évolutions technologiques qui interviennent en permanence, de sorte qu’elle soit «une loi qui résiste au temps», qui prenne en considération, entre autres questions, celles relevant de l’éthique et de la déontologie. L’intervenant a également estimé nécessaire de réorganiser le déploiement du personnel médical au niveau des structures sanitaires, notamment à l’intérieur du pays, de sorte que les «résidents soient fixés», à travers des avantages sociaux et la mise en place d’un environ-nement encourageant. Plaidant pour une santé publique qui réponde à hauteur de 80% aux besoins sanitaires du citoyen, le docteur Bekkat Berkani a particulièrement mis l’accent sur le «maillon faible» que constitue le paramé-dical, alors qu’il est «le plus près» du malade et est «tenu à autant de qualifications que le médecin». Relevant, par ailleurs, une anomalie qui consiste à importer des équipements moyennant de grands coûts, l’intervenant a déploré que «face à une forte demande, ce matériel ne résiste pas», suggérant une réorganisation des structures de santé de sorte à mieux gérer les flux de malades. Le représentant des médecins algériens a plaidé, par ailleurs, pour une révision du rôle de l’Ordre qu’il préside. R. B.

● Après avoir comparu devant les tribunaux de Bir Mourad Raïs et de Chéraga, Brahim Hadjas, patron de la défunte Union Bank, devait être jugé hier par le tribunal

de Sidi M’hamed, pour trois affaires distinctes ● Dès son arrivé à l’audience, la présidente a ajourné sine die les procès en raison de l’absence des plaignants.

● Le nombre des familles ayant bénéfi cié de cette indemnisation est de 16 200 (au 15 décembre 2013), le nombre est appelé à augmenter : la lutte contre le terrorisme continue ● Les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale n’attribuent pas

d’indemnités directes aux repentis.

Encore une fois, Brahim Hadjas a com-paru hier devant le tribunal de Sidi

M’hamed, près la cour d’Alger, la juridic-tion avait émis le mandat d’arrêt interna-tional à son encontre pour trois affaires liées à l’activité de sa banque, la Union Bank, mise en liquidation vers le milieu des années 2000 à la suite d’un scandale financier. Quelques minutes seulement ont suffi à la présidente pour renvoyer les trois affaires liées, entre autres, à «l’abus de confiance, l’escroquerie et le détourne-ment» au 23 janvier prochain, en raison de l’absence des parties plaignantes. Parmi celles-ci, le transporteur, Mahied-dine Tahkout, ainsi que des clients de la banque. Brahim Hadjas a également comparu jeudi dernier devant le tribunal de Chéraga, près la cour de Blida, pour avoir «détourné un terrain agricole» sis à Bouchaoui, des griefs retenus aussi contre

ses deux enfants installés au Canada. Ces derniers étaient propriétaires des deux sociétés ayant acquis le terrain en litige. Quelques jours auparavant, Hadjas avait été cité à comparaître devant le tribunal de Bir Mourad Raïs, pour violation de la loi sur la monnaie et le crédit et les mou-vements de capitaux de et vers l’étranger. La plainte avait été déposée par la Banque d’Algérie, à la suite de deux opérations de non-rapatriement de devises. Les deux affaires n’ont pu être examinées, d’abord en raison de l’absence de la partie civile, puis du fait des points soulevés par la défense et liés «à un vice de forme ayant trait à la prescription de la peine». Dans le cas où le juge statue en faveur du prévenu, celui-ci obtiendra l’extinction de la poursuite, et dans le cas contraire, ses deux procès se tiendront le 28 du mois en cours. Il est important de rappeler que le

mis en cause avait été extradé du Maroc, pays où il s’était installé, à la suite d’une demande introduite à cet effet par les auto-rités judiciaires algériennes. Selon ses proches, il se «serait livré» aux services de police marocains, dans le but de répondre des faits qui lui sont reprochés en Algérie, alors que des sources judi-ciaires évoquent plutôt une arrestation en avril 2013, à la suite du mandat d’arrêt in-ternational lancé contre lui par le tribunal de Sidi M’hamed, moins d’un mois avant. Dès son arrivée en Algérie, il a vidé son mandat d’arrêt et a été placé en détention à la prison de Serkadji, en attendant les nombreux procès, au moins six, à venir. A signaler également l’affaire qui l’oppose à l’ancien gouverneur de la Banque d’Algé-rie, Hadj-Nacer, qui exerçait à l’Union Bank et qui est actuellement pendante au niveau du tribunal d’Alger. S .Tlemçani

AFFAIRE UNION BANK

Brahim Hadjas devant le tribunal de Sidi M’hamed pour trois aff aires

Les autres victimes de la décennie noire ont complètement été ignorées par les dispositions de la charte pour la réconciliation

DÉCÈS

La famille Arioui a la douleur de faire part du décès de leur chère et regrett ée

ARIOUI OUAHIBAsurvenu à Paris, hier 5 janvier 2014La dépouille mortelle arrivera à l’aéroport d’Alger Houari Boumediène le 8 janvier 2014.«A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournerons.»

CONDOLÉANCESLe directeur et l’ensemble du personnel d’El Watan, extrêmement peinés par le décès de leur amie et ancienne collègue

ARIOUI OUAHIBAex-chef du service correction d’El Watan, présentent à sa famille leurs sincères condoléances et l’assurent de leur profonde sympathie. Que Dieu accueille la défunte en Son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»

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El Watan - Lundi 6 janvier 2014 - 7

Pas de trêve pour 700 familles expulsées

ALGER INFO

SUR LE V I F 2 4 H E U R E S

Fallait-il utiliser un tel vocabulaire pour inciter les gens à ne pas jeter leurs ordures n’importe où ?

UN QUOTA DANS LES PROCHAINES OPÉRATIONS DE RELOGEMENT RÉCLAMÉ

● Le comité SOS Expulsion exige un quota dans la prochaine opération de relogement qui concernera quelque 20 000 familles.

EL HAMIZ : LES CHIENS ERRANTS SÈMENT LA PANIQUE

Des habitants d’El Hamiz, dans la commune de Dar El Beïda, se plaignent du danger que représentent les chiens errants, nombreux à rôder dans leur cité.Si dans la journée la présence de ces chiens est peu remarquée, la nuit des meutes entières sont perceptibles et sèment la panique parmi les résidants. De nombreux habitants, notamment les retardataires, doivent s’enfuir ou changer d’itinéraire, d’autant que ces animaux véhiculent des maladies qui s’avèrent parfois mortelles. A en croire nos interlocuteurs, le principal facteur à l’origine de la prolifération des chiens errants est l’insalubrité. Une lacune qui vient s’ajouter au laisser-aller des services concernés.

Il y a quelques jours, un jeune citoyen est tombé sur une meute de chiens et n’a dû son salut qu’à l’arrivée d’un véhicule, lui permettant de s’y réfugier. Toutefois, la menace demeure persistante.

STAOUELI : UN PORTUGAIS POUR LA DÉCHETTERIE

Le ministère de l’Environnement a annoncé l’attribution, fourniture et pose d’une ligne de lavage de transformation pour sachets plastiques usagés d’une capacité de 250k/h au niveau de la déchetterie de Staouéli à la société portugaise Sitel. Le délai de réalisation proposé est de 8 mois pour un montant de près de 180 millions de dinars. Afin de promouvoir la filière de recyclage et de valorisation des déchets, le ministère de l’Environnement compte

installer des déchetteries dans plusieurs communes. La ministre a effectué en octobre dernier une visite à la déchetterie de Kouba, réalisée par la commune et équipée par Tonic industrie. Une autre déchetterie plus importante est en cours de réalisation sur le site Saliba à Baraki. Plusieurs communes auraient déjà choisi des sites pour ces projets réalisés principalement en partenariat avec Tonic emballage : Bab Ezzouar, La Casbah, Dar El Beida, etc.

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Le nombre de familles expul-sées augmente. Avec l’arrivée du froid, leur désarroi est de plus

en plus grand. Dans la seule wilaya d’Alger, plus de 700 familles expul-sées ont été recensées. «A ce jour, nous avons reçu plus de 700 dossiers. Ces cas concernent les familles qui se sont présentées chez nous. Je suppose que ce chiffre est plus important. Au niveau national, nous avons affaire au double du premier chiffre, soit plus de 1400 cas», relève Salmi Hakim, président du comité SOS Expulsion. Créé en 2009 et hébergé par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), le comité a signalé une «inflation» de cas d’ex-pulsion ces derniers mois. «Il ne se passe pas un jour sans que notre comité recense de nouveaux cas d’expulsés. La justice rend des déci-sions à tour de bras et quelquefois des erreurs sont commises par les juges qui ne tiennent même plus compte des documents versés au dossier par les familles. Que justice soit faite, mais nous voulons que cette justice ne laisse pas sur le carreau des gens qui ont des arguments à faire valoir», souligne M. Salmi, qui égrène les nombreux cas de familles qui se sont retrouvées dans la rue du jour au len-demain et sans soutien. Plusieurs communes d’Alger, de Kouba à Bordj El Bahri en passant par El Harrach ou La Casbah d’Al-ger, connaissent un nombre croissant d’expulsions. Les APC, acculées par les demandeurs, ne peuvent rien faire. Dans la commune de Belouizdad, près de 200 familles expulsées ont été recensées par les services sociaux. «Nous avons recensé à ce jour (l’en-tretien date d’il y a une semaine, ndlr) 128 cas de familles expulsées avec un jugement définitif rendu depuis le deuxième trimestre de 2012. 60 autres

cas sont au dernier stade. Des procé-dures sont engagées par les héritiers contre ces familles qui se retrouve-ront sûrement sans toit. Lorsqu’on sait que 73,73% du parc immobilier dans notre commune appartiennent au privé, j’imagine le nombre de cas d’expulsés qu’on devra traiter», nous a indiqué la P/APC de Belouizdad, Dehina Naïma, qui assure qu’elle est impuissante devant cette situation. Certaines familles occupent des ter-rasses ou des caves, quand ce n’est pas une tente sur un bout de trottoir. «Les gens ne savent même pas qu’ils ne sont pas propriétaires, certains n’ont pas déposé de dossier pour ob-tenir de logement. Au n° 3 Mohamed Douar, plus de 70% des locataires d’un immeuble ont été expulsés. La loi permet aux propriétaires de récupé-rer leur bien. Cependant, l’Etat doit mettre des quotas à la disposition des familles», estime Mme Dehina qui fait remarquer que 251 familles ont occu-

pé des terrasses et 87 autres des caves.

PAS DE TRÊVE HIVERNALE !

La trêve hivernale qui devait entrer en vigueur de la mi-novembre à la fin mars n’est guère appliquée. «La trêve est un mot creux. Elle n’est jamais appliquée. L’huissier de justice qui assure qu’il est là pour faire exécuter les décisions de justice n’en a cure. Les familles se retrouvent dans la rue quelles que soient les conditions cli-matiques», s’indigne le président du comité SOS Expulsion, qui s’étonne de la passivité des pouvoirs publics (ministère de la Justice, wilaya, APC). «Qui se soucie d’une personne expul-sée ? Elle peut parfois compter sur le soutien de sa famille, mais jusqu’à quand peut-elle compter sur cette solidarité ? La location n’est plus possible avec la flambée des loyers. Les divorces augmentent, la déper-dition scolaire aussi. Pourtant, il est dit dans notre Constitution que la

famille bénéficie de la protection de l’Etat et de la société (art.58). Il n’en est rien. Même la société civile que nous représentons n’est pas prise en considération quand elle envoie du courrier aux différentes autorités. Nous interpellons les hautes autorités pour qu’il soit mis fin aux expul-sions abusives», relève M. Salmi. La prochaine opération de relogement de 20 000 familles ne prévoit pas un quota pour les familles expulsées. La cible prioritaire de la wilaya est la po-pulation qui occupe des bidonvilles, des terrasses ou des IMR (Immeubles menaçant ruine). «Les familles ne construisent pas de baraques et respectent les lois de la République. Nous exigeons que les familles expulsées soient prioritaires dans les futures opérations de relo-gement. Un quota doit être réservé à cette catégorie fragilisée de la société», signale M. Salmi. Nadir Iddir

Avec l’arrivée du grand froid, des centaines de familles se retrouvent dans la rue

PÉDAGOGIE

FRUITS ET LÉGUMES LA FLAMBÉE DES PRIX PERSISTE Les prix de la plupart des

fruits et légumes connaissent une flambée qui dure depuis quelques semaines. Depuis le temps que les pouvoirs publics promettent de mettre en place des mécanismes de régulation des prix, les citoyens ne voient rien venir, «ce n’est pas uniquement une question d’offre et de demande. D’autres paramètres interviennent pour fixer les prix des fruits et lé-gumes. La spéculation et l’avi-dité du gain sont également de mise», dira un père de famille dont le salaire n’excède par les 32 000 DA. «Comment vou-lez-vous vivre avec 32 000 DA alors que les prix des fruits et légumes connaissent une majo-ration de 150%», fulmine-t-il. Une virée dans certains marchés de la capitale confirme cette tendance.A El Harrach comme à Ali Mel-lah, ou encore à Hussein Dey, les prix affichés sont excessive-ment élevés. «Il faut reconnaître que la plupart des produits proposés à la vente proviennent des serres. C’est pour cette rai-son qu’ils sont chers», dira un commerçant au marché couvert d’El Harrach. «Que dire alors des produits tels que le chou-fleur ou les navets, qui sont des légumes de saison, et pourtant ils sont écoulés à 150 DA le kilo pour l’un et 100 DA pour l’autre», renchérit un citoyen. Mis à part la laitue qui est cédée à 80 DA, tous les prix dépassent les 100 DA. Quant aux fruits, ils sont hors de prix.Les pommes sont vendues entre 200 et 250 DA, la banane est cédée à 200 DA et les oranges à 180 DA. K. S.

HORAIRES DES PRIÈRES Alger et ses environs

LUNDI 6 JANVIER 2014

Fadjr……..… 06:20Chorouk.....…. 07:59Dohr………… 13:20Asser……….. 15:29 Maghreb….. 17:49Îcha……....... 19:18

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AMAR GHOUL À SOUK AHRAS« L’avenir est dans le transport ferroviaire »

En visite hier dans la wilaya de Souk Ahras, le ministre des Transports, Amar Ghoul, a inspecté la nouvelle gare routière du chef-lieu de la wilaya où il a eu l’occasion de constater de

visu les différentes réalisations du secteur ainsi que les projets en cours. Des directives quant à la prise en charge des usagers et le renforcement des structures, par l’implantation d’annexes bancaire et postale et d’une pharmacie, ont été données sur les lieux. A la gare de Oued El Kabarit, Ghoul a mis l’accent sur l’importance du transport ferroviaire dans l’essor économique de plusieurs wilayas de l’est du pays. «Des décisions ont été prises au niveau du gouver-nement pour redynamiser le transport ferroviaire, appelé à jouer un rôle prépondérant dans le rapprochement entre le Sud, les Hauts- Plateaux et les villes côtières. Le développement économique de l’axe Annaba- In Amenas, en passant par Souk Ahras, Tébessa, Ouargla et El Oued en est tributaire», a-t-il déclaré. Il a ajouté : «Le transport des marchandises et des matières premières se fera grâce à la ligne minière qui connaîtra en 2014 un bond qualitatif et il ne sera pas permis dans les années à venir d’utiliser les poids lourds pour transporter le minerai d’El Ouenza ou tout autre matière première.» Le ministre a reconnu d’autres vertus à cette nouvelle orientation de son secteur, à savoir la préservation des routes natio-nales et des autoroutes, la création des ports secs ainsi que les postes d’emploi au profit des populations vivant le long de la ligne ferro-viaire. A. Djafri

KHENCHELADes dizaines de commerçants bloquent la route

Des dizaines de commerçants ont bloqué, dans l’après midi d’hier, la route de Batna. Ils revendiquaient les nouveaux

locaux commerciaux implantés le long de la route, en plein centre-ville de Khenchela, à quelques encablures du siège de la wilaya, et ce en compensation de leurs places au marché couvert où ils exer-çaient depuis des années, et qui a été démoli au profit d’autres pro-jets. On leur a délivré des décisions datées du 23 septembre 2013, attestant le droit aux nouveaux locaux en question. Encadrés par des policiers, ils ne cessaient de réclamer ces locaux. Selon les protestataires, «il y a eu favoritisme et passe-droit, vu que des locaux ont déjà été attribués secrètement à certaines person-nes». Forts de leurs décisions écrites, ils ont exigé l’intervention urgente du wali pour la régularisation de cette situation.

Kaltoum Rabia

CONSTANTINESaisie de 532 g de kif à Aïn S’mara

Deux hommes, âgés de 29 et 33 ans, ont été arrêtés hier, en début de matinée, dans la commune de Aïn Smara, plus précisément à

la cité Ammar Hraïcha, a-t-on appris de sources sûres. Agissant sur information, les éléments de la sûreté de wilaya ont découvert dans la malle du véhicule, une Peugeot 207, à bord duquel étaient les deux mis en cause, 532 g de kif traité, 19 plaquettes de psychotropes, du Diazépam ainsi qu’une somme d’argent, estimée à 90 000 DA. La drogue et les produits psychotropes étaient dissimulés sous des den-rées alimentaires périmées, le but étant de détourner l’odeur du kif, notamment pour les chiens renifleurs. N. Benouar

El Watan - Lundi 6 janvier 2014 - 7

R É G I O N E S T

Bras de fer entre le directeur et les travailleurs

● Les ouvriers, embauchés en vertu de contrats à durée déterminée, revendiquent leur permanisation.

FERME PILOTE HMIL BOUBAKEUR DE AÏN BERDA (ANNABA)

Depuis quelques jours, la ferme pilo-te Hmil Boubakeur de la commune de Aïn Berda, 30 km de Annaba

connaît des perturbations. En effet, une dizaine de travailleurs en fin de contrat sous un régime à durée déterminée (CDD) ont protesté sans préavis revendiquant des postes permanents. Pour faire entendre leur voix, ils n’ont pas hésité à cadenasser l’accès à leur lieu de travail. Ce qui a pous-sé le directeur de la ferme à déposer plainte auprès du procureur de la République près le tribunal d’El Hadjar après moult tentatives de résoudre le conflit. «Nous tra-vaillons dans cette ferme depuis plusieurs années mais sous CDD. Nous voulons l’in-sertion sous forme de postes permanents et le partage des bénéfices en fin de saison», ont-ils revendiqué principalement dans une lettre adressée à notre rédaction. Contacté, le directeur de la ferme He-maidia Amar a bien voulu répondre à nos questions. «Cette ferme pilote qui relève du groupe semences plants géniteurs (GSPG) de Tadmaït (Tizi Ouzou) emploie actuel-lement 13 permanents, 21 contractuels dont 11 en fin de relation de travail. Le recrutement en personnel contractuel dé-pend du plan de charge de la ferme. Quant aux bénéfices, pas moins d’un million de dinars est partagé annuellement entre tous les travailleurs », a expliqué d’emblée le premier responsable, lui-même soumis à un contrat à durée déterminée. A la question s’il y a une possibilité de faire bénéficier les travailleurs protestataires d’un contrat à durée indéterminée (CDI), M. Hamaïdia s’est référé, document à l’appui, à l’instruction du président du conseil d’administration adressée au PDG du SGDA portant référence 456/2013. Il y est écrit ceci: «Nous tenons à vous signaler que toute décision de CDI au profit des

travailleurs ne doit être prise sans l’aval de la SGP/SGDA.» Néanmoins, la même source annonce la reconduction sous CDD de cinq employés parmi les protestataires à partir du mois courant. A ce propos, notre interlocuteur fait référence à un P.-V. de réunion tenue le 31 décembre dernier. Cette rencontre, à laquelle ont pris part outre le représen-tant de la direction des services agricoles (DSA), le directeur régional du groupe et le directeur de la ferme, quatre travailleurs

sous CDD, a permis à toutes les parties liées à ce conflit de s’en-tendre sur une feuille de route. Les travailleurs temporaires ont exigé un contrat à durée indé-terminée, un projet d’inves-tissement et l’annulation des poursuites judiciaires. Des revendications que les res-ponsables présents à cette ren-contre ont promis de soumettre à l’employeur pour étude. Pour rappel, cette ferme pilote est

très rentable. Selon ses trois derniers bilans certifiés par un cabinet de comptabilité d’audit, cette exploitation connaît une aug-mentation allant crescendo d’année en année. A titre d’exemple, les prévisions de l’année 2014 sont déjà réalisées à 98%, confirme le directeur de la ferme, chiffre à l’appui. Bien qu’il soit le représentant des travailleurs, le syndicat de la ferme ne cache pas sa satisfaction quant au mode de gestion de cette exploitation agricole. «L’actuel directeur a réussi à mettre en place une politique de gestion exemplaire qui a permis à la ferme de se redresser d’une manière extraordinaire et redorer son blason terni. Les bilans positifs et la croissance soutenue chaque année témoi-gne de la bonne gestion de ce cadre», té-moigne le président de la section syndicale A. Saïdia. Enfin, le directeur de la ferme pilote Hmil Boubakeur regrette cette situa-tion et pointe un doigt accusateur sur les gens étrangers, dérangés par les résultats positifs et continus de cette exploitation agricole. M. -F. G.

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L’exploitation a réalisé de très bons résultats ces trois dernières années

Cela fait quarante jours que nous a quittés notre cher et regretté frère

ADJROUD Miloud dit Kadour

Tu es parti dans la funeste matinée du 27 novembre 2013, nous laissant face à un chagrin insurmontable. Nul ne pourra combler le vide que tu as laissé. Ton dé-vouement, ta gentillesse et ton humilité resteront à tout jamais gravés dans nos mémoires.En cette douloureuse circonstance, tes frères et tes sœurs demandent à tous ceux qui t’ont connu et aimé d’avoir une pieuse pensée à ta mémoire.

Que Dieu t’accorde Sa Miséricorde et t’accueille en Son vaste paradis.

Repose en paix cher Kadour.

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R É G I O N O U E S T

BÉCHAR

Une plaine céréalière à l’abandon

● Cette plaine fertile, située à quelques encablures de la frontière nord algéro-marocaine, est abandonnée à son triste sort.

Au moment où l’on dé-plore vivement à tra-vers tout le pays le

déficit en production céréa-lière, voilà que les agricul-teurs de Mougheul, une petite localité des ksour du nord (50 km au nord de Béchar), se manifestent en pointant du doigt l’origine de la faiblesse de la production des céréales dans leur région. Pourtant, il existe une plaine fertile et rentable de Oum Ch’gag qui est à l’abandon depuis de nombreuses années au milieu de laquelle trône un grand pistachier de l’Atlas. Elle est située à quelques encablures de la frontière nord algéro-marocaine. Elle est d’une superficie de 15 000 ha dont 5 000 seulement étaient cultivés de blé des-tiné non pas à la commercia-lisation mais exclusivement

à l’autosuffisance des trois communes des ksour, à savoir Mougheul, Lahmar et Bou-kaïs, totalisant quelque 8 000 habitants. Selon les cultivateurs appro-chés, elle produisait jusqu’ici 40 quintaux à l’hectare, un taux jugé très encourageant et souvent cité comme exemple de réussite. Malheureuse-ment, les regards se sont, depuis, détournés de la plaine qui est arrosée depuis la nuit des temps par les eaux plu-viales. Mais face à la séche-resse persistante, sa produc-tion a naturellement chuté. Cependant, les agriculteurs de Oum Ch’gag reviennent à la charge et continuent à revendiquer des mesures concrètes et d’urgence pour redynamiser sa production, notamment par un apport hydrique durable à travers le

détournement des eaux d’une rivière qui coule non loin de l’exploitation de la plaine pour pouvoir, estiment les agriculteurs, étendre et renfor-cer la production céréalière. Pour atteindre cet objectif, ils réclament l’aide des pouvoirs publics pour réaliser le détour-nement des eaux de la rivière, ce qui aura inévitablement un effet bénéfique par l’arrosage de la superficie de la plaine. Ils insistent aussi sur la réso-lution maintes fois promise du statut juridique de la plaine jusqu’ici propriété domaniale mais dont la gestion a été provisoirement confiée à la Conservation forestière. Les responsables du secteur de la wilaya qui se sont succé-dé jusqu’ici avaient promis de prendre en charge les revendi-cations des agriculteurs, mais en vain. M. Nadjah

MASCARA

Rien ne va plus au barreau

TIARET Pénurie de lait

ORAN - SIDI BEL ABBÈS

Un chauff eur d’un camion tué par un train

L es habitants de la ville de Tiaret éprouvent, ces derniers temps, d’énormes difficultés à se procurer un sachet de

lait, du fait, disent certaines sources, de l’absence de poudre. D’autres sources nous font par contre savoir que «la matière première existe bel et bien mais la production a chuté inex-plicablement pour atteindre les 50 000 litres» alors qu’elle a atteint, par un passé récent, plus de 100 000 litres/jour. Pour avoir son sachet de lait, les habitants se lèvent tôt ou font la queue en attendant devant l’unique dépôt au centre-ville. Même le sachet de lait cru a disparu pour laisser place à celui demi écrémé. L’unité de transformation de lait «Sidi Khaled» semble vivre des moments de turbulence à la suite de la saisine de la justice à propos d’un trou financier. Certains travailleurs évoquent «un malaise grandissant». A. Fawzi

Un camion (moyen tonnage) a été violem-ment percuté, vendredi après-midi, dans la

région de Sidi Brahim, par le train assurant la ligne Oran-Sidi Bel Abbès. Un des deux occupants du véhicule a trouvé la mort sur le coup et le deuxième a été trans-féré au C.H.U de Sidi Bel Abbès dans un état critique, a-t-on appris sur les lieux du drame. Le drame s’est produit lorsque le chauffeur du camion a voulu traverser un passage à niveau non gardé. Selon des témoins oculaires, le train qui roulait à une vitesse «normale» n’a pu évi-ter le camion, qu’il a traîné de l’avant sur une

longueur de près de trois cents mètres. L’avant du véhicule a été totalement écrasé par le train. Il faut rappeler que ce passage non gardé a été plusieurs fois le théâtre d’accidents similaires ayant laissé des morts et des blessés et la SNTF n’a pas encore réagi pour remédier à cet état de fait. «Il faut attendre que le bilan des accidents survenus dans cet endroit atteigne cent morts pour supprimer ou faire garder ce passage à niveau», s’est exclamé un habitant du douar vers lequel les deux victimes de l’accident de vendredi dernier voulaient justement se rendre. A. Belkedrouci

Le conflit opposant des avocats de Saïda, Naâma et El Bayadh, d’une part, et le bâtonnier de la région de Mas-cara, Maître Benaïcha Safa, d’autre part, a connu son épi-

logue après huit mois de mésententes et de querelles. Suite à une plainte déposée par quatre avocats de Saïda, le tribu-nal administratif de Mascara a émis, le 9 décembre 2013, trois jugements, à savoir : «la non-légitimité de l’opération portant l’élection du bâtonnier de la région de Mascara, la non-légi-timité des membres du conseil de discipline du barreau et la désignation d’un expert pour examiner et arrêter les comptes du même barreau». Le tribunal administratif a ainsi tranché en fa-veur des avocats plaignants. L’un des plaignants, Maître Seddik Abdelkhaled, dira : «Ce sont quatre avocats de Saïda, membres du Conseil de l’Ordre du bâtonnat, qui ont déposé plainte, uniquement pour la non-légitimité du conseil de discipline. Pour les autres jugements, à savoir la non-légitimité de Maître Benaïcha en tant que bâtonnier et la désignation d’un expert pour contrôler la gestion, plus de 160 avocats y ont émargé». Et d’ajouter : «La réélection du bâtonnier Maître Benaïcha, en date du 17/12/2013 à Mascara, est une violation d’une ordon-nance de référé d’heure en heure lui interdisant de tenir des élections pour désigner le bâtonnier, puisque le 9/12/2013, le tribunal administratif de Mascara a déclaré la non-légitimité de son élection en 2011.» «Pour ce qui est du retard, on peut saisir le tribunal administratif à n’importe quel moment. Chaque fois que la procédure de l’élection d’un organe délibérant tel que le bâtonnier ou le conseil de discipline ou qu’une suspicion pèse sur la gestion financière de l’Ordre, le juge administratif n’est soumis à aucun délai pour apprécier la légitimité ou la non-légitimité d’un acte entaché de vice ou d’irrégularités.» Maître Bouchta Hamed, un autre opposant au bâtonnier, quant à lui, déclare : «Dire que les jugements ont été prononcés en faveur d’une partie sont des accusations fallacieuses et dénuées de tout fondement. Qu’il apporte la preuve de ce qu’il avance, qu’il présente des excuses ou il doit répondre de cela devant la justice». Et de conclure : «Les avocats de Saïda demandent en urgence la création d’une commission mixte (fonctionnaires du ministère de la Justice et de membres désignés par l’UNBA, Union nationale des bâtonnats d’Algérie) pour diriger l’orga-nisation du bâtonnat de Mascara et empêcher Maître Benaïcha de continuer à violer les jugements au fond et de s’immiscer dans d’autres affaires.» De son côté, le bâtonnier de Mascara, Maître Benaïcha Safa, déclare que «le bâtonnat de la région de Mascara est ciblé par une campagne de déstabilisation menée par certaines parties qui ont livré la robe noire aux magistrats». Le bâtonnier de Mascara s’est dit «frustré par les jugements» rendus par le tribunal administratif, en précisant : «En ma qualité d’homme de loi qui respecte les décisions et autres juge-ments de la justice, je tiens à vous affirmer que les jugements prononcés par le tribunal administratif ont été pris en faveur d’une partie. Il devait, purement et simplement, appliquer la loi». Selon le bâtonnier, les plaignants ont saisi la justice, trois ans après la tenue de l’assemblée générale élective qui a eu lieu le 22 janvier 2011. «Ils (les plaignants, ndlr) n’ont pas effectué les recours dans les délais impartis devant le Conseil de l’État et non devant le tribunal administratif, telle que recommandé par la réglementation en vigueur», nous dira le bâtonnier tout en s’interrogeant sur les raisons qui ont «motivé certaines parties à réagir deux mois avant la tenue de la prochaine assemblée générale du bâtonnat de la région de Mascara». Afin de combler le vide engendré par l’application des juge-ments du tribunal administratif, nous dit-on, les membres du Conseil de l’Ordre ont procédé, ce 17 décembre 2013, à la réélection de Maître Benaïcha Safa, en qualité de bâtonnier de la région de Mascara, et celle des sept membres du conseil de discipline. S. Ahmed et A. Souag

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Une plaine laissée en jachère

Tentative de meurtre par immolation

Un mort par asphyxie et un suicide

Le procureur de la répu-blique près le tribunal de Mostaganem vient d’ordon-ner de mettre derrière les barreaux, l’auteur qui tenté d’immoler son voisin par le feu, poursuivi pour tentative d’assassinat, incendie volon-taire et agression à l’arme blanche, selon le chargé de la cellule de communication près de la Sûreté de wilaya de Mostaganem. Le récidiviste, répondant aux initiales de D.A.L., âgé de 25 ans, rési-dant au quartier populaire de Tidjdit, sise au chef-lieu de Mostaganem, était recherché par les services de la police pour avoir aspergé son voisin par l’essence, le dénommé B.N.D., âgé de 31 ans, puis l’immoler par le feu, en lui causant des brûlures du premier degré, ajoute notre source d’information. Par ail-leurs, l’on nous signale que l’homme est encore soupçon-né d’avoir agressé sa victime à l’arme blanche. Les élé-ments de la police judiciaire de la 6e Sûreté urbaine de Mostaganem ont arrêté deux présumés auteurs de vol sous la menace d’armes blanches, ciblant principalement les automobilistes. A. T.

La paisible région de l’Ouarsenis a été terri-blement ébranlée par les subites disparitions de deux personnes. En effet, l’on apprend qu’à Mendès, un veilleur dans un établissement sco-laire a été retrouvé sans vie des suites de son asphyxie par le monoxyde de carbone. Alertés, les éléments de la Protection ont évacué le corps de la victime, dénommée B.B., la quarantaine et père de 5 enfants, vers l’EPH Bou-diaf à Relizane. Non loin de la région, soit dans les massifs de Ouled Saber, une zone éparse de la com-mune de Ouled Yaich dans la daïra de Oued R’hiou, les pompiers ont accouru pour transférer le corps d’un jeune, la trentaine, retrouvé pendu à un arbre dans une forêt. La victime, un jeune célibataire dé-nommé A.B., la trentaine, a été retrouvé pendu à un eucalyptus dans la forêt dite «El Argoub», non loin du douar «Ouled Maa-mar», dans la commune de Zemmora. Aucun mobile n’a été avancé au sujet de cet horrible acte qui a plongé toute la population de la région dans une pro-fonde consternation. I. B.

MOSTAGANEM

RELIZANE

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El Watan - Lundi 6 janvier 2014 - 7

RÉGION SUDLAGHOUAT Les trottoirs squattés

L es citoyens accusent les assemblées élues de fermer l’œil devant l’incivisme des indélicats commerçants, qui occupent illicite-

ment les rues de Laghouat. Que ce soit au centre-ville du chef-lieu de la wilaya de Laghouat, à Essadiqya, à Ksar Lebzayem ou à l’Oa-sis Nord, il ne reste presque aucun trottoir à la libre circulation des piétons, du fait des marchandises que les commerçants font sortir de leurs magasins pour les étaler sur la voie publique. Le phénomène touche aussi plusieurs chefs-lieux de daïra, tels que Hassi R’mel, Aflou, Ksar-El-Hirane, entre autres. Les indélicats propriétaires de magasins d’alimentation générale, d’habillement ou d’élec-troménager ne se gênent aucunement pour faire des extensions à l’extérieur de leurs locaux et y exposer plus de la moitié de leur mar-chandise. Pis encore, certains commerçants ont procédé carrément à des aménagements sur les trottoirs en y érigeant des extensions et autres séparations, toitures et clôtures en dur. Un phénomène qui prend de l’ampleur dans les lieux considérés jusque-là comme sites historiques, tels que Z’gag El Hedjaj et Rehbet Ezzitoun (Place de la République) où la vente illégale de téléphonie mobile et autres effets fait rage et qui commencent à perdre considérablement de leur esthétique d’antan. En tout état de cause, cette situation, pour l’heure non maîtrisée, a engendré des encombrements énormes en ville. En raison de la difficulté de circuler librement sur les trot-toirs, les piétons, pourtant contribuables, prennent d’assaut, à leurs risques et périls, les chaussées au détriment des automobilistes qui sont contraints de s’immobiliser pour leur céder le passage. Les services de sécurité et les collectivités locales ne semblent pas avoir les coudées franches pour endiguer cette anarchie. Un commerçant réglementaire a pointé du doigt «les commerçants illégaux qui occupent anarchiquement les trottoirs des quartiers de Laghouat». Et la majorité des citoyens approchés par El Watan mettent en cause le rôle des élus et des pouvoirs publics qui «semblent fermer les yeux sur l’incivisme de ces indélicats commerçants», regrettent-ils. Du côté des commerçants interrogés, le commerce informel est en grande partie responsable de l’occupation illicite des trottoirs dans la majorité des rues de Laghouat. Devant ces versions contradic-toires, le contribuable continue à subir l’absence de l’autorité de l’État appelée à mettre fin à cette situation d’anarchie. Arezki B.

HASSI R’MEL L’autopsie du corps incrimine le frère de la victime

S achant qu’ils sont dans de sales draps, les membres de la famille de la victime, jeune malade mental âgé de 28 ans, avaient

tenté de dissimuler la réalité des faits de le scène du crime, lors de l’instruction préliminaire. Suite à une enquête approfondie dans le milieu familial de la pauvre victime, appuyée par les conclusions de l’autopsie, la police judiciaire a été convaincue que la mort n’était pas du tout naturelle et serait liée à des coups qui auraient été portés à la victime par le frère aîné un moment avant la mort. Présumé auteur du crime, le frère aîné, âgé de 29 ans, a été placé sous mandat de dépôt à la fin de la semaine passée par le juge d’instruction près le tribunal de Laghouat. Arezki B.

L’INITIATIVE DE SELLAL DÉCRIÉE PAR LES DEUX PARTIES

Les enfants mozabites n’ont pas rejoint leurs classes

● Partout, et dans les deux communautés, à tous ceux auxquels on s’est adressé, c’est le même rejet et quelquefois même une grosse déception par rapport à la position

du gouvernement en général et l’initiative de Sellal en particulier.

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Ce n’est pas du tout sé-rieux ce qui est en train d’être mijoté à Djenane

El Mithak, et ce, à moins que M. Sellal ne dispose de Khatem Souleymane. Je pense qu’il a, au contraire, incité à la radicalisation des posi-tions des uns et des autres», estime Mustapha, sociologue très connu sur la place de Ghardaïa, ajoutant que «quand on est censé apporter des solu-tions à des problèmes aussi complexes, il est plus indi-qué de s’adresser aux bonnes personnes, celles qui peuvent contribuer à leur recherche et qui ont un ancrage au sein de la communauté et non pas des touristes qui ont fait un saut de puce dans une résidence d’Etat et qui sont revenus le raconter comme ceux rame-nant un trophée». Partout, et dans les deux communautés, à tous ceux auxquels on s’est adressé, c’est le même rejet et quelquefois même une grosse déception, comme celle ex-primée par Aâmi Slimane : «Honnêtement, je pense que l’Etat est en train de faire le jeu des pyromanes, sinon com-ment expliquer le choix de la composante de la délégation reçue par Sellal. Sur quels critères ont-ils été choisis et qui les a mandatés ?» Puis, après un long soupir : «J’ai vraiment peur pour l’avenir de mes enfants et si cela conti-nue, je suis prêt à tout vendre et changer de région, je n’ai

pas le droit de mettre ma famille en danger ni même hypothéquer l’avenir de mes enfants.» C’est dire la gravité de la situation telle qu’elle se présente aujourd’hui. Un wait and see sans grande illusion, notamment après la radica-lisation des positions de la communauté ibadite, qui a décidé, après un conclave de quelques heures, d’abord de poursuivre la grève illimitée des commerçants dans la com-mune de Ghardaïa, mais sur-tout et plus grave, et ce, à l’ini-tiative des parents d’élèves, d’interdire à leurs enfants de rejoindre leurs classes à tous les niveaux de scolarité, que ce soit dans les écoles publiques ou privées. Un appel à tous les commerçants libres algériens

à être solidaires de la grève des commerçants de la com-mune de Ghardaïa est aussi en gestation dans la cellule de coordination et de suivi, selon Hamou Mesbah, le fédéral du FFS de Ghardaïa. Rappelons que cette cellule constituée de 4 personnes mandatées par la communauté ibadite de Ghar-daïa, composée de Babbaz Khoudir, défenseur des droits de l’homme, Siousiou Mus-tapha, responsable de la com-mune de Ghardaïa de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Baba Oumoussa Mustapha, porte-parole de la Fédération locale du FFS et Chkabkab Baba, représentant des Aâyane de la vallée du M’zab est la seule habilitée, selon le

communiqué n°1 dont notre bureau de Ghardaïa détient une copie, à prendre toutes les décisions qui engagent leur communauté. Soulignons que suite au retour graduel de la sé-curité et du calme dans la ville, les vendeurs informels qui avaient déserté les ruelles de la vieille ville sont revenus en masse étalant leur bric-à-brac partout. Même les cordonniers maliens et les vendeurs de gris-gris nigériens sont de retour. Mais le vieux marché reste tristement vide et les quelques touristes de retour du Grand Sud où ils ont passé les fêtes de fin d’année, de passage dans la vallée, ont été déçus de ne pou-voir faire quelques emplettes dans les célèbres échoppes du vieux ksar. K. Nazim

N e vous laissez pas entraîner dans une spirale qui sera fatale à tout le

monde. C’est notre pays à tous et nous avons tous ensemble intérêt à barrer la route aux pyromanes et à ceux qui veulent nous entraîner dans ce qu’ils appellent le printemps arabe», lançait Ramdane Taâzibt, le député du Parti des Travailleurs aux dizaines de Mozabites qui l’entouraient dans cette agora de la vieille ville, sous les fenêtres du siège du FFS. Accompa-gné de Boubaghla Hamid, membre du bureau national du parti de Louiza Hanoune, il a dénoncé «les acteurs qui soufflent sur les braises», en martelant que «nous sommes une République et non un Etat communautaire». Puis, s’adressant à travers son auditoire au gouvernement, il exige que «tout soit fait pour que cet incident ne se reproduise plus et de ce fait l’Etat doit impérativement renforcer le front intérieur. Il ne faut absolument pas laisser les choses s’installer. Leur développement mènerait à plus de cassures.» Après avoir écouté atten-

tivement les récits de quelques per-sonnes sur les graves événements qui se sont produits la dernière semaine de décembre, principalement entre les quartiers mitoyens, mozabite d’El K’sar et arabe de Hay El moudjahi-dine, le député du Parti des travailleurs a promis de répercuter à niveau de la chambre basse du Parlement les appels de la population de Ghardaïa au droit à une vie paisible, décente et en toute liberté et sécurité pour leur famille et leurs biens. Approché pour avoir son opinion sur les solutions pour une rapide sortie de crise, Ramdane Taâzibt a déclaré que «l’Etat est le seul garant de la sécurité des biens et des personnes. Il faut impérativement que la paix et la sécurité reviennent dans la région. Mais il faut aussi que la jus-tice passe. Que tous ceux qui ont une responsabilité dans ces événements soient traduits en justice et jugés, et ce, quels que soient leur poste ou leur rang. C’est la seule et unique façon de ramener le calme dans cette vallée qui nous est si chère». Attentif aux décla-

rations du député du PT, un citoyen qui a préféré garder l’anonymat nous in-terpelle pour nous demander d’«écrire que ce que vient de vous déclarer ce député est bien mais insuffisant, il faut ajouter que l’Etat, qui a été incapable de protéger ses citoyens contre les incendies de leur demeure et de leur magasin doit maintenant prendre ses

responsabilités et reloger cette tren-taine de familles qui ont tout perdu et dédommager les commerçants qui ont vu leur magasin complètement saccagé, pillé et incendié». Alors que nous discutions au beau milieu de la vieille place du marché désertée par ses commerçants et ses chalands, un hélicoptère de la Gendarmerie natio-

nale n’arrêtait pas de tournoyer au des-sus de nos têtes et à un certain moment il s’est même placé en état stationnaire à quelques mètres au-dessus de nous, comme pour essayer de comprendre les raisons de la présence de cette masse humaine au milieu d’une place désespérément vide.

K. N.

GHARDAÏA

Le PT met en garde contre le pourrissement

La crise qui secoue la vallée du M’zab n’est pas sans conséquences sur la scolarité des élèves

LA GRÈVE OUVERTE DES COMMERÇANTS PÉNALISE LA VILLE

L a grève générale à laquelle a appelé le 25 décembre der-nier l’Union général des commerçants et artisans de Ghar-

daïa (UGCAA) pénalise la ville de Ghardaïa par une léthargie commerciale profonde, alors qu’elle grouille de monde en ces périodes de congés de fin d’année qui connaissent habituellement un flux considérable de touristes nationaux et étrangers. Mais en dépit de l’accalmie qui s’est installée ces jours-ci après les graves dérapages qu’a connus cette région une semaine durant, les commerçants n’en démordent pas et sont déterminés à faire valoir leurs droits à la sécurité en maintenant leur pression, en engageant des négociations marathoniennes avec les autorités civiles et militaires, et ce, afin de s’entendre sur tous les points soulevés par cette corpo-ration des commerçants qui exige, via un communiqué signé

par le porte-parole de l’Ugcaa, la traduction, voire la sanction de toutes les personnes incriminées dans les actes de pillage et d’incendie des biens d’autrui, et surtout l’instauration d’un vrai climat de sécurité, des garanties et surtout le dédomma-gement de toutes les victimes de ces actes de violence. Par ailleurs, et vu la dégradation de la situation sécuritaire et les actes de violence qui n’ont pas épargné les morts après les actes de profanation ciblant des cimetières ibadites, la fédé-ration locale du FFS vient de constituer une cellule de coor-dination et de suivi afin de représenter toutes les instances communautaires et officielles avec pour mission essentielle l’implication effective dans la gestion de cette crise et de faire en sorte que toutes leurs doléances soient prises en charge par les autorités publiques. Farid Azzoug

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El Watan - Lundi 6 janvier 2014 - 8

R É G I O N C E N T R E

Située à environ 1000 m d’altitude sur l’adret de l’Atlas tellien, la commune de Boghar, fondée en 1838, respire l’air

frais. Sur notre chemin, nous laissâmes sur notre gauche la ville de Ksar El Boukhari (68 km de la ville de Médéa) mi-ensoleillée, mi-voilée pour bifurquer à droite sur les premières sinuo-sités du massif de Taguensa se dirigeant vers la commune de Boghar. Le massif de Taguensa constitue le prolongement naturel de la chaîne de l’Ouarsenis. A peine quelques encablures entamées sur le chemin évoluant dans un paysage presque tapissé d’une multitude de roches très volumi-neuses aux couleurs jaunâtres sur lesquelles se projettent les ombres d’une forêt clairsemée de pins d’Alep, qu’apparaît le fameux camp Morand où des milliers de détenus, considérés comme les meilleurs fils de l’ALN, gisaient dans cet enfer des travaux forcés, attendant un sort qui se terminait souvent par une liquidation physique. Plus haut, le relief est très dominant, la géologie est souvent karstique, le pin d’Alep cède progressivement du terrain au chêne au fur et à mesure que nous gagnons en hauteur d’un étage bioclimatique à un autre. Mais le décor qui s’offre au regard reste toujours dominé par des cailloutis ponctuant à perte de vue les pentes du massif de Boghar. A Boghar, chef-lieu de commune, le frisson est plutôt glacial, obligeant les habitants à porter la traditionnelle kachabia. Perchées dans une géologie très rocailleuse, avec ses 6200 habitants, les rues et ruelles de la commune de Boghar, aux tracés en-core maillés, rappelant une architecture colo-niale toujours présente sont très propres. En 2008, comme l’affirme avec fierté le jeune P/APC, dans son 2e mandat, Kohli Abdelka-der, la commune de Boghar a reçu le prix de la commune la plus propre dans toute la wilaya de Médéa qui se compose, pour rappel, de 64 communes.

BOGHAR ET LE TOURISME DE MONTAGNE

Sur les hauteurs de la commune de Boghar, les hurlements du vent sont presque quasi présents. Sur les sinuosités qui surplombent cette com-mune, la forêt devient plus dense, les neiges plus persistantes et les épaisses couches enveloppent les hauteurs presque à longueur d’année. Aïn El Karma, ou Erragaïta, un lieu se trouvant perché

à 1300 m d’altitude où 20 ha seront destinés pour l’aménagement d’une forêt récréative. Il faut dire que le tourisme de montagne s’y prête très bien. A Boghar, il y a des pics qui culminent au-delà des 1700 m d’altitude. Au sommet des Sebaâ Rgoud qui dépasse les 1500 m d’altitude, un essai de plantation de cèdres dans les années 1980 a porté ses fruits puisqu’une luxuriante cédraie recouvre les lieux. De cette beauté s’offre une vue panoramique sur un horizon de plus de 100 km à la ronde. La baie d’Alger, une partie de la région de Tipasa, de la plaine de la Mitidja, ainsi que le massif d’El Ouarsenis… Au sud, les vastes steppes s’offrent au regard, balayant en un seul tour d’horizon une bonne partie du centre de l’Algérie. Selon la tradition orale, les Sebaâ Rgoud sont ratta-chés à l’histoire des gens de la caverne citée dans le Saint Coran. Encore plus haut, le pic de Taguensa culmine à plus de 1772 m d’altitude surplombé lui-même par Erras Lahmer à plus de 1800 m. Des monts recouverts de futaies de pins d’Alep et de taillis de chêne vert. Le thuya et le genévrier oxycèdres constituent souvent, sur les moyennes altitudes, le soubassement de très denses forêts. Du fait du facteur altitude, il pleut

à Boghar 408 mm et 86 jours de pluie comme il pleut à Oran maritime, 428 mm et 79 jours de pluie. Plus haut, les isohyètes de pluie, corrélées à l’abaissement des moyennes des températures, nous plongent dans les étages bioclimatiques sub-humides, humides frais, humides supérieurs frais. Cet atout hydrique profite pleinement à la commune de Boghar dont l’AEP se fait à 100% à partir des eaux de sources contrairement à la majorité des communes de la wilaya de Médéa qui sont alimentées souvent à partir des eaux de barrage.Des sources jaillissantes à l’eau cristalline sont très réputées pour leurs vertus thérapeutiques ou organoleptiques. Rien que pour l’exemple, on y trouve Aïn El Kebira ou El Seghira, El Aïn Hamra, Aïn Ettaga, Aïn El Kerma… Presque tous les 300 m à partir de 1200 m d’altitude une résurgence, une source d’eau coule à flot à lon-gueur d’année. La présence des sources d’eau et des lits de rivière à l’écoulement permanent bien réparti sur ces espaces altitudinaux peut partici-per pleinement à l’épanouissement du tourisme de montagne à travers la création des chemins botaniques où les randonneurs trouveront bien leurs comptes en ayant la possibilité d’accéder

à des biotopes à la richesse faunistique et floris-tique très intéressante. Sur ces cimes escarpées du Tell, l’aigle royal vit en toute symbiose avec l’outarde et où les neiges persistent dans les grottes qui font la féerie des coins jusqu’au mois de juin. Si plusieurs pics culminent à plus de 1700 m d’altitude, ceci prouve si besoin est que d’importants espaces se situant entre 1500 m et 1800 m d’altitude peuvent bien être aménagés pour le tourisme d’hiver dans une commune très pauvre en ressources financières, n’atten-dant que les subventions de l’Etat. Réussir le tourisme de montagne passe avant tout par l’ouverture des voies menant vers les différentes fractions qui sont au nombre de sept dépendant de la commune de Boghar.

LES MÉTIERS TRADITIONNELS SE MEURENT

Boghar, cette ancienne cité millénaire du Tit-teri, témoin du passage sur un sol à géologie très dure de plusieurs civilisations, plonge dans l’amnésie. Des trésors laissés en jachère. Des hommes issus d’horizons divers sont passés par là. Des Romains aux Senhadjas, aux Bani Hillal et jusqu’à l’Emir Abdelkader, ce coin qui domine une très vaste région est resté pourtant, malgré la pléthore d’hommes qui ont foulé son sol, très tranquille où l’on peut écouter le silence des cieux. Depuis l’époque coloniale et durant les années 1970 et 1980, d’importantes vagues d’hommes ont quitté les différentes fractions relevant de Boghar pour aller s’installer essentiellement dans la Mitidja. Cette dynamique de population a eu un impact négatif sur les métiers de l’art et de l’artisanat dans cette région. Ce que confec-tionnaient les doigts de fée des ces artisans qui se sont éteints ou devenus très vieux étaient vendus dans les souks des voisinages, principalement à Ksar El Boukhari. Un septuagénaire se désole, quant à lui, de la grande perturbation qui com-mence à caractériser les modes de vie dans cette région. Les gens ne s’intéressent plus comme avant à l’élevage bovin de haute montagne. L’élevage caprin cède aussi du terrain et l’agriculture en bocage n’est plus à ses jours fastes. Boghar, un site féerique où les ressources financières font pleinement défaut et où les potentialités touris-tiques promettent un bel avenir si les concernés mettent la main à la pâte. Mohamed Abdelli

● Au sud, les vastes steppes s’offrent au regard, balayant en un seul tour d’horizon une bonne partie du centre de l’Algérie.

ALGÉRIE PROFONDE

Quelques heures «d’eff ervescence» sur les hauteurs de Boghar

L e village de Boghar a connu le passage des Romains, des Berbères de Sanhadja ainsi que des Ottomans. Ce lieu a servi, en 1839, de

base de repli à l’Emir Abdelkader, secondé par son lieutenant Mohamed Benaïssa El Berkani (Khalifa de Médéa) pour lancer, avec ses combattants, de farouches batailles contre l’ennemi en lui infligeant de cuisantes défaites. La forteresse de Boghar, fortifiée par l’existence de la fameuse caverne, était imprenable. Elle constituait un véritable rempart devant l’avancée de la soldatesque française qui a été obligée de rebrousser chemin à chaque fois. C’est jusqu’au 23 mai 1841 qu’arrive à son tour le général Baraguay d’Hilliers à la tête d’une impressionnante armée en nombre, lourdement équipée, obligeant l’Emir à se retirer tactiquement vers Taguine, au sud-ouest du pays. L’armée française, dès qu’elle s’est emparée des lieux, a construit d’imposants bâtiments, entourés d’une haute muraille en pierres avec des tours de surveillance pour se prémunir des attaques répétées des résistants locaux. Ces vestiges sont toujours debout dans l’enceinte de la caserne. C’est en 1844 qu’un village de colons est venu se greffer au bas de la caserne. Il a été peuplé par le déplacement volontaire à partir de la métropole (France) des familles de militaires et des colons qui se sont accaparés de force des meilleures terres fertiles de la population autochtone en la chassant vers les zones montagneuses difficiles et accidentées. Cette agglomération garde à nos jours intactes la placette avec son kiosque à musique et une piste de danse qui ont été conçues à l’époque pour les colons afin de se divertir en organi-sant des fêtes musicales collectives. Par contre, en parallèle, une politique d’apartheid et de mépris faite de répressions inhumaines et de persécutions a été menée contre les Arabes dits les indigènes par les autorités coloniales. Le témoignage du militaire Claude Aicardi sur le réseau social facebook est signifiant : «J’étais en garnison à Boghar au 18e Régiment des dragons. J’ai le souvenir de paysages magnifiques, mais aussi du dénuement total de ces populations indigènes dans ces années tourmentées.» Ahmed Teta

Un haut lieu historique

La mairie de Boghar

KOHLI ABDELKADER. P/APC de Boghar (Médéa)

«La caserne nous crée de la richesse»

Qu’en est-il de la situation financière de votre commune ? La commune de Boghar, qui compte 6200 habitants, et presque

autant de militaires, est pauvre pour ce qui est des ressources fi-nancières. Le budget annuel de notre commune est de quatre mil-liards de centimes seulement. Heureusement qu’il y a la fameuse

caserne de Boghar. Cette dernière est créatrice de richesses pour notre commune et emploie des milliers de personnes de la région (permanents et saisonniers). Le développement de la caserne de Boghar pour ce qui est notamment de la formation va placer notre localité à la deuxième place après Cherchell (allusion faite à l’académie).

Avez-vous des projets pour renflouer vos caisses ? A vrai dire, Boghar manque énormément de foncier. Mais cela

ne nous empêche pas d’encourager les anciens habitants de cette région à retourner dans leur «bled» pour travailler leurs terres. L’agriculture, l’élevage et le tourisme sont l’avenir de notre région.

Justement, Boghar a une vocation touristique, mais qui n’est pas exploitée. Avez-vous des projets dans ce domaine ?

Nous avons un projet pour ce qui est du tourisme de montagne. Les études ont été achevées en 2010 et on attend l’aval final des services de la wilaya. Nous prévoyons de développer le tourisme récréatif et sportif. L’altitude et l’absence de pollution sont vivement réclamées par les sportifs. Dans ce sens, des piscines, des stades ainsi que des bungalows sont programmés pour accueillir dans le futur les équipes sportives. Les hauteurs de Boghar sont le Bouchaoui de toute la région. Sans aucun aménagement, nous recevons actuellement une centaine de familles pour les week-ends. Ces endroits qui répondent à l’oxygénation sportive accueilleront des restaurants, une auberge de jeunes, des piscines pour enfants et adultes… Il y aura même de l’équitation ainsi qu’un zoo. Mohamed Benzerga

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Protestation contre l’habitat précaire

ORAN INFOFAIT DIVERS IL TUE POUR UN TÉLÉPHONE PORTABLE !

CITÉ LESCURE LES HABITANTS SE PLAIGNENT DES EAUX USÉES

L e crime perpétré jeudi dernier à quelques mètres du bidon-ville des Amandiers et dont la victime est un ressortissant

camerounais a été élucidé par les éléments de la 14ème sûreté urbaine. Les auteurs sont au nombre de trois, toutefois le princi-pal est âgé de seulement 17 ans, mais ayant dans son palmarès 12 jugements pour différentes affaires, notamment d’agression et de vol avec violence. Selon l’enquête, le défunt est descendu d’un taxi et se rendait chez lui au bidonville des Amandiers où une bonne partie de la communauté subsaharienne y vit. Il a ainsi été aperçu par un des auteurs. En fait, ce dernier ciblait le téléphone portable de la victime, il a fait appel à ses copains et ont accosté la victime qui a riposté et a asséné un coup de poing à un de ses assaillants. C’est là qu’il a reçu un coup de couteau au niveau de la jambe et un deuxième au thorax. Les agresseurs ont pris le téléphone et sont repartis. La victime fera quelques pas et succombera à ses blessures. Aussitôt l’alerte donnée, les éléments de la 14ème sûreté urbaine territorialement compétents ont ouvert une enquête. Le vendredi à 7h00, le premier auteur a été arrêté, il a dénoncé ses deux acolytes. L’un a été arrêté le vendredi à 23h00 et le second hier tôt dans la matinée. La perquisition des domiciles des mis en cause s’est soldée par la découverte d’un lot d’armes blanches dont une pièce portait encore les traces de sang de la victime. Les auteurs de ce crime sont âgés de 22 et 23 ans et le principal mis en cause de 17 ans. A titre de rappel, l’année 2013 a tiré sa révérence à Oran, avec l’enregistrement de 3 crimes, l’un au quartier des Castors, le second à Haï El Nour et le troisième est celui du commerçant assassiné dans son bureau à Soufi Zoubida. Les deux premiers crimes sont élucidés et le troisième enregistre une mobilisation de la brigade criminelle relevant du service central de la police judiciaire. Hafida B.

L es habitants de la cité Lescure, dépendant de Haï Sidi El Bachir (ex-Plateau), se sont rencontrés hier sous la prési-

dence du Président de leur Association pour débattre du pro-blème des eaux usées qui constitue un véritable calvaire pour eux au point de devenir à la longue récurrent. En effet, dira M.Hachemi, Président de cette association, depuis la réfection de l’ancienne installation faite en fonte et dont les travaux ont été confiés à une entreprise privée qui a jugé de la substituer par une conduite en PVC, ce problème a surgi. Ce type de matière utilisé, précise notre interlocuteur, ainsi que la négligence des habitants ont contribué de ce fait à obstruer tous les regards d’évacuation des eaux usées. Les toits de certaines habitations, poursuit-il, connaissent même des infiltrations menaçant leur effondrement. Le garage situé au sous-sol est inondé par les eaux nauséabondes qui se dégagent du regard principal, lui-même complètement débordé et hors d’usage, se propageant à l’extérieur de la cité. Les agents de la SEOR ainsi que ceux du secteur urbain, auxquels nous avons fait appel à leurs services, ajoute-t-il, ont procédé maintes fois au débouchage des regards mais sans résultat. Devant cette situation, nous avons saisi les services de l’OPGI dont le responsable concerné nous a ras-suré de la prise en charge en priorité de notre problème, nous indiquant même qu’un cahier des charges a été établi pour la circonstance et ce, afin de mettre un terme définitif à cette situa-tion, a affirmé notre interlocuteur. Hadj Sahraoui

L’accès principal de la commune de Sidi Chah-mi a été coupé hier à la

circulation par des citoyens et citoyennes habitant le bidon-ville dit «Bina faoudaoui». Par cette action, les protes-tataires voulaient attirer l’at-tention des autorités locales pour que celles-ci «daignent examiner leur situation très précaire et qui ne cesse de se prolonger», selon ce qui

a été déclaré sur les lieux. Il faut noter que durant le sit-in observé par les protestataires devant les grosses pierres et pneus usagers dressés de bout en bout de la largeur de la route, aucun acte de van-dalisme ou d’incivilité n’a été commis. Cette action n’a pas été déclenchée suite à un quelconque affichage de listes de bénéficiaires de loge-ments comme c’était le cas il

y a une semaine dans la com-mune voisine El Braya (3 km seulement séparent les deux collectivités locales). Elle a été décidée spontanément par les occupants des habitations précaires situées justement à l’entrée de la commune. L’af-fichage des listes a eu lieu en janvier 2013 suite auquel 580 logements sociaux ont été dis-tribués à leurs bénéficiaires après les procédures d’usage

des recours, nous a affirmé le secrétaire général de l’APC de Sidi Chahmi. Hier, jusqu’à 11 heures et demi du matin, la route était toujours cou-pée au moment même ou le chef de la daïra d’Es Senia tenait une réunion avec un bon nombre d’habitants et de protestataires dont l’écrasante majorité était composée de femmes, avons-nous constaté. A. Belkedrouci

LES TRANSPORTEURS ORAN - GDYEL EN DÉTRESSEDes transporteurs de voyageurs desservant la ligne Oran-Gdyel se disent pénalisés par leurs collègues qui assurent la liaison entre Oran et Arzew. Ces derniers ne manquent pas, disent-ils, de prendre en charge, à l’aller comme au retour, tous les voyageurs des localités situées sur leur itinéraire, y compris Gdyel. Ce qui, selon eux, réduit considérablement leurs revenus, d’autant que la grande majorité d’entre eux ont acquis leur microbus dans le cadre de l’ANSEJ ou de la CNAC. «Une situation qui ne va pas nous permettre de rembourser les avances consenties par l’Etat», déplore B. Dj., un transporteur de voyageurs fraîchement entré dans le circuit. Un responsable au niveau de la direction des transports, interrogé sur la question, a déclaré que «les transporteurs de voyageurs assurant la ligne Oran-Arzew agissent en toute légalité, étant donné qu’ils sont bien autorisés à embarquer les clients habitant les villages situés sur leur itinéraire, comme il est précisé dans l’agrément dont ils disposent». En précisant toutefois qu’il leur est interdit de prendre à leur bord des voyageurs en attente au niveau des stations officielles, mais uniquement sur le trajet. A. Y.

SORTIE D’UNE PROMOTION D’ARTISANS MALVOYANTSUne cérémonie de sortie de la première promotion d’artisans malvoyants a été organisée hier à l’occasion de la clôture du salon national de la promotion de l’artisanat au centre des conventions d’Oran Ahmed Ben Ahmed. Cette première promotion est composée de 10 filles malvoyantes ayant accompli un stage d’’apprentissage des techniques du macramé (fils noués) suite à une convention de formation entre l’Organisation Nationale des Aveugles (ONAA) et la Chambre de l’Artisanat et des Métiers (CAM). La formation a duré six mois et a été dispensée à titre gracieux et permettra à ces artisant d’ouvrir leur propre atelier et bénéficier de différents dispositifs d’insertion des jeunes (ANSEJ, CNAC, etc.). C. K.

26 BUS EN RENFORT POUR LES ÉLÈVES 26 bus viennent d’être alloués pour le transport scolaire à partir de ce début de l’année à travers l’ensemble de la wilaya d’Oran. Ces nouveaux moyens de transport, indique-t-on, seront répartis à travers les localités éloignées qui sont dépourvues de moyens de transports scolaires, surtout pour les élèves du cycle primaire et moyen qui sont obligés d’effectuer plusieurs kilomètres à pied dans l’insécurité surtout en période hivernale pour rejoindre leurs établissements. Cette opération de

renforcement du transport scolaire dans les zones éloignées répond ainsi aux doléances des parents d’élèves et du mouvement associatif qui, depuis la rentrée scolaire, ont, à maintes reprises, saisi les autorités locales pour combler ce déficit. T. K.

DES PIÈCES DÉTACHÉES SAISIES AU PORTUn important lot de pièces détachées usagées, en provenance de Marseille et qu’un voyageur tentait d’introduire frauduleusement sur le territoire national, a été saisi, avant-hier, par les douaniers du port d’Oran. Ces pièces sont composées de trois moteurs, six plafonniers, 20 crics, un turbo, un mécanisme, 50 rétroviseurs, 20 commandes, 10 haut-parleurs, 50 poignets, des essuie-glaces, une boîte fusibles, 40 antennes, 26 serrures, deux feux antibrouillards, 3 airbags, quatre postes radio, 11 amortisseurs et cinq cartes mémoires. Cette saisie vient en application de l’article 164 de la loi de finances 2007 qui interdit l’importation des pièces détachées usagées vu le danger qu’elle peuvent engendrer à la vie du consommateur. Ces accessoires pour véhicules doivent être achetés dans leurs pays d’origine, une condition que les législateurs ont imposée aux concessionnaires de voitures. A noter que la valeur globale de la saisie est de 1 047 000 DA. F. A.

● Les protestataires veulent attirer l’attention des autorités pour que celles-ci «daignent examiner leur situation très précaire».

Les habitants du bidonville en colèreP

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HORAIRES DES

PRIÈRES

RédactionTéléphone/fax :

041 41 59 46 Publicité :

05 61 67 07 80

El WatanBureau d’Oran

EN BREF

SIDI CHAHMI

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Des milliards de dinars immobilisés

SÉTIF INFO

● En dépit des besoins exprimés par la population dans différents secteurs et des promesses des responsables, des dizaines d’opérations n’ont pas été concrétisées à ce jour.

La vision stratégique de la wilaya dans la gestion des différents programmes de

développement n’est ni plus ni moins qu’un slogan théorique. La réalité du terrain contredit les discours et les rapports transmis. Pour preuve, de nombreux et im-portants projets structurants sont en hibernation depuis de longues années. S’étendant sur une su-perfi cie de 285 ha extensibles à 400 ha, le nouveau pôle urbain du chef-lieu où un programme de 4600 logements dotés de tous les équipements (scolaires, de santé, de jeunesse et loisirs, de commerce, de postes et té-lécommunication, de services hôtellerie et de sûreté) ne voit pas le jour. Regroupant en outre 12 sièges de directions et structures administratives, le futur siège de la wilaya, une cité culturelle (une école des beaux-arts, une salle de spectacles, un théâtre régional), le pôle urbain devant métamorphoser le site de Chouf Lekdad demeure pour l’heure un vœu. Il est de même pour la gare intermodale qui aurait, selon certaines indiscrétions, changé d’intitulé. Les 272 opérations (20 000 pla-ces pédagogiques, 19 000 lits, deux restaurants centraux, une salle de conférences, une biblio-thèque centrale, 19 lycées, 15 CEM, 33 écoles primaires, 344 salles de classe d’extension, 20 demi-pensions et cantines et 12 salles de sport) inscrits à l’actif de l’enseignement supérieur et de l’éducation nationale, avance à pas de tortue au grand dam des utilisateurs et des gestionnaires des deux secteurs, devant, une fois de plus, composer avec des défi cits et la surcharge des struc-tures d’accueil. Le complexe sportif de 50 000 places couver-tes dont le cahier des charges a été visé par la commission natio-nale des marchés le 10 octobre 2011 (voir El Watan week-end du 2 décembre 2011) n’est, après 6 ans et 6 mois de son inscription (juin 2007), toujours pas lancé.

Mobilisée pour rien, l’autorisa-tion de programme de 16 mil-liards de dinars (160 millions d’Euros) du projet végétant dans les tiroirs aurait pu servir à autre chose. Les engagements des respon-sables ayant martelé que les travaux du stade seront lancés avant la fi n de 2013, n’ont pas été tenus. La piscine olympique de l’ENSO (école nationale des sports olympiques) n’est pas officiellement inaugurée. Le nouvel hôpital mère et enfant (HME) de 240 lits, n’est pas fonctionnel. Le transfert des ma-lades et des différents services de l’ancien HME qui sera, nous dit-on, transformé en un grand hôpital enfant, est bloqué par bon nombre de contraintes. «Il ne faut plus se voiler la face. On ne peut pas gérer une aussi grande wilaya uniquement sur la base de comptes rendus et rapports erro-nés. Des projets de la dimension du HME, du CAC, de l’université Sétif II, de l’ENSO des différents programmes de logements et d’équipements socio-éducatifs, ne peuvent avancer sans un suivi continu. Ni les autorités de la wi-

laya ni les élus n’ont donné une grande importance à ces projets pour lesquels l’Etat a consacré de gros investissements. Il ne faut pas avoir peur des mots pour dé-noncer les dysfonctionnements à l’origine de cette panne ne disant pas son nom. C’est uniquement à la veille de la visite du Pre-mier ministre, Abdelmalek Sellal, qu’on s’est rappelé l’existence de ces chantiers qu’on ne pou-vait boucler dans la précipita-tion. Le HME et le CAC illustrent bien le mal d’une wilaya qui mérite mieux», dira sous le sceau de n’anonymat un initié. Lancé depuis plus de 4 ans, pour un montant de 13 milliards de dinars (130 millions d’Euros), la réalisation d’une double voie et la modernisation des instal-lations de la voie ferroviaire Sétif-El Gourzi- Constantine sur une distance de 118 km n’est pas achevée. Fonctionnel ailleurs, le tramway de Sétif n’en fi nit plus avec les phases des études. Rete-nue au titre du programme quin-quennal 2010-2014, la méga zone industrielle d’Ouled Saber où 780 ha ont été dégagés, marque le pas, au grand dam des investis-

seurs et de milliers de chômeurs. On a aussi beaucoup parlé de 14 zones économiques d’activité (ZEA), devant donner un grand coup de fouet aux économies de bon nombre de localités de la wi-laya. L’amélioration urbaine qui a mobilisé 7 milliards de dinars (70 millions d’Euros) rien que pour le programme complémen-taire de 2012, n’ont pas donné les résultats escomptés. Le cadre de vie des 40 commu-nes concernées par l’opération n’a pas changé. «Le blocage de ces projets infl ue négativement sur le développement et le mar-ché d’emploi de la wilaya. Il est inconcevable et inadmissible à la fois qu’une importante manne fi nancière se conjuguant en cer-taines de millions d’Euros reste immobilisée des années durant. On ne peut prétendre à la crois-sance avec une manne fi nancière dormante et des millions d’heu-res de travail bloqués», martèle un économiste qui s’explique mal l’inconfortable situation de la wilaya de Sétif, bloquée par l’inertie des uns et l’assourdis-sant silence des autres.

Kamel Beniaiche

Les travaux d’amélioration urbaine n’ont pas donné les résultats escomptés

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DES PROJETS STRUCTURANTS EN HIBERNATION LA LOI DE FINANCES 2014 EN DÉBAT

L ’institut MBI organise dans son école de Sé-tif, les 15 et 16 janvier courant, des journées

d’études inhérentes à la loi de finances 2014. Le rendez-vous ciblant la population des cadres diri-geants, directeurs financiers, comptables, juristes, commissaires aux comptes, experts-comptables, fiscalistes et auditeurs, sera animé par des experts de renom. Figurant en pole position dans ladite loi, les questions inhérentes à la promotion de l’inves-tissement et à l’encouragement de la production nationale seront analysées et commentées par les spécialistes, lesquels devront en outre débattre du contexte d’élaboration du projet de la présente loi de finances. A propos des objectifs assignés à ce séminaire, le patron d’MBI et initiateur de la ren-contre, Mohamed Yahiaoui, précise : «En ce début d’exercice budgétaire, une telle opportunité s’im-posait rien que pour permettre aux spécialistes de prendre connaissance du contexte macro-écono-mique d’élaboration de la loi de finances, analyser et commenter les principales mesures par nature d’objectif avec leurs exposés des motifs et identi-fier, le cas échéant, l’impact des principales dispo-sitions sur la gestion des entreprises.» K. B.

BASKET-BALLL’USS SE PAYE LE CHAMPION EN TITRE

Les fans de l’USS qui appréhendaient la virée constantinoise ont été agréablement surpris par

la performance des partenaires des frères Berba-gui qui retournent au bercail avec les points de la confrontation. Défaits lors de l’empoignade de la phase aller, les Sétifiens gagnent la 2ème manche par 67 à 66 points. Le point d’écart démontre que la rencontre qui a tenu en haleine le public, a été palpitante au grand bonheur des adeptes de la balle au panier. Avec ce succès intervenant à deux journées de la fin de la phase aller devant désigner les formations concernées par le play-off et le play-down. Les camarades de Oumeir qui avaient déjà composté le ticket du play-off, font mieux. Puisque la victoire de Constantine où il n’est pas facile de prendre le dessus sur le CSC n’étant autre que le champion en titre, leur permet avec leur 3ème place au classement de disputer le carré d’ As réservé aux 4 premiers qui auront le droit de jouer le titre. Les Sétifiens qui ont bouclé le dernier exercice (2012-2013) au pied du podium vont tout entreprendre pour terminer avec le trio de tête. La mythique salle Harcha Hacen abritera les 21, 22 et 23 janvier courant le tournoi des ténors. Ayant tout à gagner, le cinq sétifien y sera présent. «Battre le CSC qu’on ne présente plus n’est pas à la portée du premier venu. Pas du tout impres-sionné par une formation possédant un effectif pléthorique en bons joueurs dont des étrangers d’un certain gabarit, nos jeunes qui n’avaient rien à perdre ont cru jusqu’à l’ultime seconde d’un match fou. Je suis content pour nos garçons qui dé-crochent avec brio le droit de disputer pour la 2ème année consécutive le tournoi des As. Cette perfor-mance est le fruit d’un long et harassant travail qui permet au basket sétifien non seulement de sortir la tête de l’eau mais de retrouver la place qui lui sied dans le gotha du basket national», souligne Abdeslem Djarroudi, le manager du cinq qui se prépare à donner ce samedi, la réplique au GSP à la salle du 8 Mai 1945 qui va certainement accueillir du monde. Leïla Benani

CLINIQUE DE CHIRURGIE DENTAIRE DE LA CITÉ TLYDJENE

La diffi cile cohabitationAprès plus de quatre mois de grève, les étudiants de chirurgie dentaire

de la faculté de médecine de Sétif I, reprennent les cours à l’issue de la réunion du 16 décembre dernier, tenue à l’initiative de l’Association pour la promotion de la qualité et de la protection du consommateur de Sétif (APQPCS), qui avait joué le rôle de médiateur. Néanmoins le déroulement des stages au niveau de la clinique «installée» dans une partie de l’institut de technologie de l’éducation (ITE) ne se fait pas sans problème. Selon le président de l’APQPCS qui vient de solliciter l’arbi-trage du chef de l’exécutif, les couloirs faisant office de salle d’attente pour les patients est toujours inaccessible, tout comme le parking qui est, d’après notre interlocuteur, interdit aux étudiants et enseignants de la clinique, obligés le plus souvent de garer leur véhicule à l’extérieur de l’aire de stationnement de l’établissement. Notons que la solution mé-

diane acceptée par les étudiants devant prochainement poursuivre leur stage clinique au niveau de la clinique de chirurgie infantile (CCI) du moribond hôpital mère et enfant de la cité Bel-Air, ne sera pas effective de sitôt. Puisque les équipes de la CCI et de la maternité qui devaient s’installer dans leurs nouveaux «quartiers» du HME d’El Bez n’ont toujours pas déménagé. Le vrai faux déménagement effectué lors de la dernière visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal n’a été qu’une diversion, une de plus à Sétif où les fausses réceptions ont caractérisé la fin de l’année 2013. Notons, à toutes fins utiles, que la future clinique de chirurgie dentaire inscrite dans le programme complémentaire de 2013 avec une autorisation de programme initiale de 800 millions de dinars, ne sera pas de sitôt, eu égard aux innombrables et lourdes procédures administratives réalisée. K. B.

CONDOLÉANCES

Le chef du bureau et l’ensemble du personnel d’El Watan, à Sétif, profondément attristés par le décès de

HEDNA BALGACEM à l’âge de 93 ans, père de leur confrère et ami Hedna Khalil, journaliste et chargé de la communication à la SDE de Sétif, présentent à ce dernier ainsi qu’à sa famille leurs sincères condoléances, et prient Dieu le Tout-Puissant de l’accueillir en Son Vaste Paradis.

« A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons. »

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Transport universitaire défaillant

ASSI YOUCEFTRAVAUX D’AMÉNAGEMENT URBAIN À L’ARRÊTLes travaux d’aménagement urbain, lancés au début de

l’année 2012 au chef-lieu d’Assi Youcef (daïra de Bogh-ni), sont à l’arrêt depuis plus de 6 mois. Interrogé à ce sujet, le maire répondra : «L’entreprise en charge de la réalisation des aménagements et des trottoirs a en effet suspendu ses travaux depuis plus de 6 mois. Nous avons tenté de rencon-trer cette entreprise pour l’inciter à reprendre les travaux, mais en vain. Les services de la DUC (direction de wilaya de l’urbanisme et de la construction) sont instamment inter-pellés pour prendre des mesures nécessaires dans la relance immédiate des travaux». A signaler que l’entreprise en ques-tion a abandonné ses matériaux sur les bordures de routes, ce qui gène beaucoup le mouvement des piétons. «Toute la joie ressentie au lancement des travaux d’aménagement urbain du chef-lieu s’est envolée subitement face à l’abandon de ce chantier. L’entreprise a réalisé juste une dizaine de mètres du trottoir avant de tout abandonner», déplore un habitant du chef-lieu de la commune. Rappelons que l’entreprise en charge de l’éclairage public a terminé ses travaux. En revanche, les travaux engagés pour la construction des murs de soutènement et des dallages, avancent à un rythme très lent, regrette le P/APC. Ait Idir H.

MAÂTKASENVOLÉE DES PRIX DES FRUITS ET LÉGUMESLes prix des fruits et légumes connaissent ces derniers

jours des augmentations incessantes. Pour cause, des revendeurs et spéculateurs opèrent à la guise de leurs calculs sur les marchés qui paraissent acquis à leur merci. Les contrôleurs des prix et les responsables de la régulation du marché sont incapables de stabiliser la spirale pour proté-ger le consommateur. Ainsi, des citoyens et autres pères de familles sont dépouillés par la flambée des prix de produits, même de première nécessité, tels que les légumes secs. Les haricots blancs, par exemple, qui constituent en cette période hivernale le repas quotidien pour la majorité des familles à revenus modestes, s’affichent à 300 DA le kilo. Les autres légumes et fruits, comme les carottes, choux-fleurs, les to-mates, sont respectivement à 70 DA, 90 DA et 150 DA/le kg, alors que l’haricot vert dépasse les 250 DA/kg. Concernant les fruits, la mandarine et l’orange, pourtant fruits de saison, se vendent respectivement à 140 et 180 DA/kg. Avec l’avan-cée de la pauvreté dans les rangs sociaux, de nombreux chefs de familles aux revenus moyens n’ont pas d’autres choix que de rebrousser chemin devant une telle flambée des prix. «Le citoyen de modeste condition sociale ne peut plus accéder aux produits de large consommation, alors que les viandes (rouge, blanche ou poisson), sont inaccessibles pour lui», nous dira un père de famille. Amar Ikkour

IFLISSENINFILTRATIONS D’EAU À LA CITÉ DES 52 LOGEMENTSLes habitants de la cité des 52 logements LSP d’Agouni

Moussi, chef lieu de la commune d’Iflissen, dans la daïra de Tigzirt, ne savent plus à quel sain se vouer. Leurs appar-tements connaissent des infiltrations incessantes d’eaux pluviales qui imbibent même les murs et occasionnent des dégâts. «Ce problème d’infiltrations date de 2008, année de la réception de nos appartement. Depuis, nous n’avons cessé de saisir les services de l’APC, de la daïra et ceux de l’agence foncière mais malheureusement, rien n’a été fait à ce jour», nous a souligné un citoyen du quartier en question qui ajoute, par ailleurs, que même le wali a été inter-pellé mais la situation demeure toujours en l’état. Le même citoyen nous a également précisé que les services de la SAA refusent d’établir des contrats d’assurance aux locataires, en raison du problème d’infiltration. «On nous a dit qu’il n’est pas possible de faire un contrat d’assurance à un apparte-ment qui présente des problèmes d’infiltrations», nous-a-t-il ajouté. Les infiltrations des eaux pluviales que connaît la cité des 52 logements LSP d’Agouni Moussi provoquent conti-nuellement des courts circuits électriques. H. Azzouzi

KABYLIE INFO

● Les bus de transport universitaire sont vétustes et insuffisants.

UNIVERSITÉ MOULOUD MAMMERI DE TIZI OUZOU

Dénuement à Aït Aïssa MimounDans la commune d’Ait Aissa Mimoun

relevant de la daïra d’Ouaguenoun, à 20km au nord de Tizi Ouzou, des vil-lageois vivent l’isolement, la précarité et le manque des commodités élémentaires de vie, telles que le gaz naturel, l’eau et les routes. Pour les villageois de ces bourgades perchées sur des collines escarpées, la raison de leur éloignement du chef-lieu ne peut constituer un motif pour les exclure du développement local. Une virée dans ces villages nous a permis de recueillir leurs préoccupations. Le village Tahanouts comptant 800 habi-tants est un cas parmi ces localités qui semblent être dans les oubliettes des pou-voirs publics. Said et Lounès, représen-tants de ce village indiqueront que le rac-cordement des foyers au réseau du gaz est l’une de leurs revendications majeures. Ils demandent en outre le revêtement des pistes de leur village. Quant à l’eau, c’est une denrée rare pour les familles. Elle n’arrive dans les foyers qu’une fois par semaine, à raison de quantités insi-gnifiantes par rapport au besoin réel. De plus, l’eau provient des forages de Oued

Sabaou, et non pas du barrage de Taksebt, ce qui aurait assuré des quantités suffi-santes. A cela s’ajoute la corrosion du réseau AEP qui nécessite rénovation en vue de parer aux problèmes des fuites et ceux ayant trait à la santé des villageois. Des maladies risquent de surgir à partir des rejets des réseaux d’assainissement nécessitant des bassins de décantation. Ces rejets se déversent dans la nature et dans les cours d’eau des périphéries du village. La frange juvénile n’est pas non plus des plus loties.Le manque d’infrastructures d’accueil plonge ces jeunes dans l’incertitude et la mal-vie. Samir, jeune chômeur de 35ans, diplômé en éducation physique et spor-tive, livre ses impressions : «Je voulais créer un club sportif pour encadrer les jeunes désirant faire une activité sportive, mais le fait que notre village ne dispose pas d’un stade m’a découragé. Les auto-rités locales font la sourde oreille face à nos demandes. Pourtant, elles doivent encourager la création d’associations sportives, culturelles et sociales et elles doivent mettre les moyens pour leur

fonctionnement», regrette-t-il, tout en réclamant la construction d’un foyer de jeunes et d’une aire de jeux. En effet, la seule structure existante se trouve loin du village ; une maison de jeunes non-équi-pée et presque abandonnée. Du reste, les citoyens de ce village réclament la fibre optique, le transport scolaire et le renfor-cement du réseau électrique pour régler le problème des chutes récurrentes du cou-rant. Selon eux, les autorités locales ont été maintes fois saisies de leurs doléances mais en vain. Joint par téléphone, le pré-sident de l’APC Akli Chabane dira pour sa part qu’ «un budget de 560 millions de centimes est inscrit au titre du PCD (plan communal de développement) pour le revêtement de l’aire de jeux du village Tahanouts. Concernant le gaz de ville, 4 entreprises sont retenues et vont lancer incessamment les travaux dans le village Akaoudj pour atteindre ensuite tous les autres villages de la commune». D’autres villages tels que Menâam, Akaoudj et Ighil Bouchene atteneant qu’ils soient raccordés au réseau du gaz naturel. Farid Guellil

Les étudiants de l’univer-sité Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou endurent

des conditions difficiles en matière de transport univer-sitaire. En effet, malgré les efforts fournis par les respon-sables des œuvres universi-taires pour renforcer la flotte de bus pour répondre aux besoins des étudiants, ces der-niers trouvent que le transport universitaire reste toujours défaillant et ce sur plusieurs points. La plupart des bus sont vétustes et tombent en panne d’où l’irrégularité du service. C’est le cas notam-ment de la ligne Hasnauoa – Tamda, où les étudiants et les résidents trouvent toutes les peines du monde pour arriver au campus à l’heure. Ce pôle universitaire qui se trouve à

une vingtaine de kilomètres à l’est de Tizi Ouzou compte actuellement plus de 20000 étudiants. Pas plus de cin-quante bus interuniversitaires assurent les navettes entre les différentes facultés de Has-naoua et de Tamda. «Nous attendons plus de deux heures dans l’arrêt. Une fois le bus arrivé, c’est la bousculade !», témoigne Linda, une étu-diante en architecture. «Nous arrivons toujours en retard, soit une heure après le début des cours, à cause des pannes fréquentes des bus», enchaîne un autre étudiant. Par ailleurs, le transport uni-versitaire suburbain est égale-ment défaillant. Les étudiants de plusieurs régions de la wilaya de Tizi Ouzou jugent que le transport universitaire

ne cesse de se dégrader. C’est le cas des étudiants de la commune de Màatkas, à une trentaine de kilomètres au sud ouest du chef-lieu de wilaya, qui déplorent l’insuf-fisance du transport universi-taire. En effet, les quelque 18 bus exerçant dans le transport universitaire n’arrivent tou-jours pas à couvrir le flux des étudiants de cette grande commune qui ne cesse d’aug-menter chaque année. Ainsi, par manque de bus, la plupart des étudiants sont transportés debout à l’université et chez eux. Par ailleurs, les étudiants témoignent que le système de rotation reste inefficace puisque le manque de bus fait défaut par rapport au grand nombre d’étudiants. «Les services des œuvres uni-

versitaires nous ont attribué dix bus pour plus de 1200 étudiants. Aussi, dans chaque bus, on peut dénombrer plus de cent étudiants ce qui est interdit par la loi et touche à la sécurité de l’ensemble des étudiants», raconte Hamid, un étudiant en architecture. «Nous demandons aux res-ponsables concernés de ren-forcer cette ligne de transport car il est question de notre sécurité et de notre carrière estudiantine avant tout ! », ajoute une autre étudiante de la commune de Maâtkas. Notons que les désagréments que cause le transport univer-sitaire mettent les la étudiants dans la contrainte de prendre le transport public par peur d’éventuels retards. Saïm Rabéa

Le problème du transport s’ajoute aux nombreuses autres difficultés de la vie estudiantine

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El Watan - Lundi 6 janvier 2014 - 9

S P O R T S O U E S T

AÏN LAALEM

Les jeunes réclament des infrastructures sportives

En effet, des jeunes de la localité d’Aïn Laalem, 25 km à l’Ouest d’Aïn

Témouchent et ville martyre du séisme du 22 décembre 1999, se sentent délaissés par les pouvoirs publics. Ils déplorent le manque de structures spor-tives pour répondre à la forte demande des jeunes et des en-fants passionnés par la pratique sportive dans toutes les disci-plines. Selon le président de la ligue de sport de proximité Mr Bekkouche, «cette localité détruite du séisme n’a pas eu

sa part en matière de struc-tures sportives dans le cadre du programme d’urgence de reconstruction des zones sinis-trées. Les jeunes sont mena-cés par les fléaux sociaux et la délinquance juvénile. Une enveloppe de 270 millions a été dégagée pour la réhabilita-tion du stade de football. Ceci est insuffisant, nous deman-dons des terrains Matico mul-tidisciplinaires et une salle de sport couverte pour la pratique des sports de judo, karaté et gymnastique». Notre source a

montré que des élèves de cette localité ont réalisé de très bons résultats dans les festivals spor-tifs scolaires aux échelles de wilaya et du pays.Dans ce contexte, un membre de l’APW d’Aïn Témouchent Mr Mekkid Abdelkader a ré-pondu : «J’ai soulevé cette préoccupation au directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya d’Aïn Témouchent car ces jeunes ont droit au même titre que tous les enfants d’Al-gérie de pratiquer le sport tant que l’Etat est prêt». O. Salem

ESM Les Vert et Blanc en stage à Staouali

● MAJD ZEMMORA 3 - WRB DJIDIOUIA 1 Le leader sans bavure

RAFLE ET BILLARD - 1er FESTIVAL NATIONAL À MOSTAGANEM Les vainqueurs primés

CB AÏN TEDLÈS Le sourire retrouvé

BOXE

La Sélection nationale en stage à Aïn Témouchent

MCS

Le Mouloudia fragilisé

Chassez le naturel, il revient au galop. La

valse des entraîneurs a repris cette saison aussi. Osman, le premier coach de cette saison a été remercié après 5 matchs joués pour n’avoir glané que 6 points sur les 15 possibles. Son successeur Mekhazni n’a pas été épargné, il n’a pu récolter que 11 points lors de 9 matchs disputés et a été évincé avant-hier. L’on parle par euphémisme de «séparation à l’amiable», l’on attend le troisième entraîneur, alors que le stage bloqué est prévu du 03 au 14 janvier à Témouchent afin de préparer la phase retour. Lors de la saison écoulée, le Mouloudia a failli rétrograder en division inférieure sans le dévouement du président par intérim Kiour et ses deux proches collaborateurs. La saison écoulée, 4 entraîneurs se sont succédé et ont été renvoyés. Tout un chacun sait que les résultats lamentables enregistrés particulièrement ces deux dernières années sont dus à un très mauvais recrutement, le manque de rigueur dans la gestion, instabilité du club, indiscipline des joueurs en sont les principaux ingrédients qui ont mené le Mouloudia vers la zone des relégables avec ses 18 points. Le MCS, qui aspirait à l’accession, se retrouve dans des situations des plus déplaisantes où même le maintien n’est pas assuré. A cette situation fort fâcheuse, le président du club sportif amateur, Kiour, a jeté l’éponge après s’être sacrifié pour le club au risque de sa santé. Les dirigeants du Mouloudia ne doivent pas incriminer les entraîneurs uniquement, mais se remettre eux-mêmes en question et être à l’écoute de toute proposition censée qui peut sauvegarder le club, car il y a péril en la demeure. S. A.

ZSAT

Le Zidoria prétend au titre

Les Vert et Blanc vont rallier, ce dimanche, la ville balnéaire de Staouali pour le déroulement du stage de préparation lors de ce

mercato. En effet, l’entraîneur en chef va sûrement axer son travail sur l’aspect technique lors du stage qui va débuter aujourd’hui à Staouali. Des sixtes seront programme, et ce, afin de mettre au point les automatismes. Slimani Sid Ahmed et son staff vont même fait remarquer par leurs interventions tout au long du stage, pour corriger et orienter le jeu et les joueurs. Ça ne rigole plus, l’Espérance de Mostaganem préparer son derby très sérieusement. Pour voir son attaque carburer encore et encore, le staff technique va programmer certainement, lors de ce stage, un grand travail effectué devant les bois, afin que son attaque devienne plus percu-tante et plus performante à l’avenir. A. Taoui

En dépit de l’expulsion de son stratège Laamèche vers la fin du premier half alors qu’il venait d’ouvrir le score, le MAJD,

le leader de la régionale I n’a pas raté son occasion pour creuser l’écart avec son poursuivant direct, l’Ittihad Kheireddine, tenu lui échec sur ses bases par un relégable. En effet, les poulains de Yessaad ont finalement engrangé les trois points de la partie même si les capés de Bouchakour ont montré une grande résistance et ont failli être les premiers à secouer les filets si ce n’était la maladresse de leur attaquant. C’était à la 5’ de jeu. A partir de cet instant, le rythme de la partie monta d’un cran où brillait le petit Laamèche qui finira par prendre toute l’arrière-garde des visiteurs avant de loger magistralement le cuir au fond des filets gardés par Memhout. C’était le score de la première mi-temps. Après la pause, les locaux, quoique amoindris, ont su contrôler les débats et ont même réussi deux belles réalisations aux 74’ et 79’ de jeu par l’entremise de Debdab et Ali Chérif. Les visiteurs ont quant à eux donné le maximum sur le terrain et n’ont pu faire mieux que réduire la marque par le but marqué par Sakil. Issac B.

La salle omnisports du complexe OPOW du chef-lieu a abrité le premier festival national de la discipline «Rafle et Billard», où

cette discipline a connu une assistance nombreuse des amoureux de cette discipline. C’est en présence du président de la confédéra-tion africaine de billard, du président de la fédération, du directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya de Mostaganem et de la jeune présidente de ligue de Mostaganem lors de la soirée du 26 décembre 2013. Cette compétion a connu la participation de plusieurs wilayas du pays à l’image de Blida, Oran, Tlemcen, Aïn Temouchent, Reli-zane, Tipaza, Boumerdès,Tizi Ouzou, Annaba, Saïda dont trois de l’extrême sud. Ce fut une vraie occasion pour les jeunes de se connaître et se découvrir, ce que le président de la fédération de billard, Maidi Amine, a déclaré. Il a également déclaré que ce tour-noi était une occasion pour découvrir de nouveaux talents. A la fin de la compétition, les vainqueurs ont été récompensés par des cadeaux symboliques. La compétition qui s’est déroulée le 24, 25 et 26 décembre fut d’un bon niveau appréciable par les organi-sateurs de cette discipline. A. T.

Une victoire aura suffi aux hommes de la ville d’Aïn Tedlès pour préserver leur fauteuil de leader et finir la phase prochai-

nement champion d’hiver. Une petite mais précieuse victoire aux dépens du CRM Bouguirat sur le score de deux buts à un en faveur d’Ain Tedlès, permet aux Tedlésiens de rassurer leur public pour la suite du championnat. Cela aurait été une belle occasion de se réconcilier avec leur public, mais qui n’aura pas raté grand-chose à l’occasion de ce classico loin de ceux qui l’ont précédé. Les quelques présents au-torisés dans les deux camps et les gens de la presse ne retiendront à vrai dire que les trois points glanés par la formation du CRB Aïn Tedlès. L’essentiel est pour les locaux, afin d’atténuer la tension qui gravitait autour du club. C’est chose faite, puisqu’une victoire en championnat contre l’éternel rival, le CRB Ain Tedlès, a une saveur particulière. A. T.

Le réveil tardif des joueurs du ZSATémouchent, en ces

six derniers matchs de la pre-mière phase du championnat 2013/14, a laissé un écho très positif au sein de ses supporters qui ont commencé à croire aux chances de leur team. Le ZSAT a glissé de la lanterne rouge à la 8ème place. Selon le manager du club Mr Hamza

Bouabdellah: Certes le Zidoria a mal démarré en concédant une série de mauvais résultats car les joueurs en majorité sont des jeunes des deux catégo-ries des juniors et espoirs et manquaient d’expérience.Mais au fil des temps, ils ont repris confiance en leurs compé-tences et se sont bien imposés sur le terrain. Abordant dans le

même sens, le gardien de but Amir Eliès a ajouté : «Nous avons des joueurs très jeunes et il leur a fallu du temps pour se mettre à niveau avec les anciens joueurs. Le déclic a été réalisé grâce à la bonne volon-té de l’ensemble des joueurs, staff-technique et dirigeants. Le seul point noir est la situa-tion financière». O. S.

Ils déplorent le manque de structures sportives pour répondre à la forte demande des jeunes et des enfants passionnés par la pratique sportive dans toutes les disciplines

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V ingt boxeurs juniors de la sélection nationale ont effectué un stage d’une

semaine au niveau du complexe sportif «Oucief Omar» d’Aïn Témouchent sous la houlette du trio de techniciens chargés de leur encadrement. Ils sont tous issus du centre olympique de sport de Sétif. Malheureusement, aucun Témouchentois ne figure parmi ces 26 alors que l’école témouchentoise de boxe est réputée à l’échelle nationale par ses très bons résultats. Ce stage pratique a été programmé en deux temps: le matin est réservé pour les

exercices de préparation physique au sein du complexe et le soir, les athlètes se déplacent au complexe sportif de proximité pour suivre les séances techniques. Selon un membre de ce trio d’encadreurs, l’objectif est de sélectionner les dix meilleurs pugilistes qui représenteront l’Algérie dans les prochains rendez-vous pugilistiques internationaux et continentaux. Dans l’ensemble, les athlètes et leurs entraîneurs étaient très contents des conditions d’accueil et de la qualité du complexe où toutes les conditions de préparation physiques étaient réunies. O. S.

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I N T E R N A T I O N A L EEl Watan - Lundi 6 janvier 2014 - 11

REPÈRE

L’intransigeance israéliennePar Mohammed Larbi

Le secrétaire d’Etat américain en était hier à sa dixième tournée au Proche-Orient depuis sa nomination à ce poste en mars

dernier. Un record, il faut bien en convenir. Et l’on parle même d’un nouveau déplacement avant la fin de ce mois. Un véritable marathon suivi avec attention pour un conflit vieux de soixante-cinq ans et dont les contours sont pourtant si simples, s’agissant d’une question d’occupation. Il suffisait d’appliquer les résolu-tions des Nations unies, c’est tout aussi simple, sauf qu’Israël refuse de s’y soumettre sans que l’ONU se donne les moyens de l’y contraindre. Comment donc rendre justice au peuple palesti-nien sans l’en priver davantage, c’est-à-dire lui ôter les moyens de sa résistance ? En cela, tous les dirigeants palestiniens sont conscients, tout en refusant par ailleurs d’apparaître comme la source du blocage de tout processus de paix,

ce qui aurait été un paradoxe. Depuis juillet dernier, ils poursuivent leurs discussions avec les Israéliens, même s’ils sont persuadés, et ils ne manquent pas d’en parler, que l’effort est inutile, voire contre-productif, puisqu’Israël a besoin de temps. Ou encore de revenir sur ce qui a été négocié et parfois conclu il y a plus de vingt ans avec le processus d’Oslo, c’est pourquoi ils refusent tout accord dit intérimaire. Aussi, les sourires étaient crispés hier à Ramallah où, faut-il bien le souligner, la population était sortie samedi manifester son mécontentement contre la dé-marche de John Kerry, lui reprochant de vouloir obtenir un accord à tout prix sans véritablement prendre en considération les demandes pales-tiniennes. Mais est-ce réellement une négocia-tion, si d’un autre côté Israël entend imposer ses conditions qui consistent d’abord à considérer

comme son territoire là où vit un Israélien fut-ce contre le bon sens, de manière illégitime et illégale, s’agissant des colonies. Ou encore, à dresser lui-même les frontières qu’il entend se donner, sans laisser à l’autre partie les attributs de la souveraineté, comme les instruments de défense nationale. Israël s’opposant à la solution dite de deux Etats, il n’y a donc plus le moindre espace sinon la moindre chance à la négociation. Et c’est justement ce qui hypo-thèquerait, et même lourdement, la mission de John Kerry, à moins évidemment de persuader Israël de renoncer à ses conditions. Après huit heures d’entretien avec le président de l’Auto-rité palestinienne, le chef de la diplomatie amé-ricaine a assuré que les discussions ont permis de «résoudre certains types de problème et de présenter de nouvelles options pour d’autres», sans en dévoiler leur contenu. Les négociateurs

palestiniens ont confirmé, de leur côté, que la réunion de samedi soir s’est bien passée. Mais pour autant, aucun progrès concret n’a été enre-gistré. Les Palestiniens ont été, encore une fois, clairs : ils ne veulent rien d’autre qu’un accord définitif. Ils demandent des garanties sur l’arrêt de la colonisation israélienne et le retour des ré-fugiés palestiniens. Mais aussi, la fin de l’occu-pation israélienne et l’établissement d’un Etat de Palestine indépendant sur les frontières de 1967 et avec El Qods comme capitale. Comme il a encore et toujours démenti les rumeurs, le chef des négociateurs palestiniens affirmera «que les Palestiniens sont les grands perdants. L’échec n’est pas une option pour nous». Par contre la position israélienne y mène tout droit, les Palestiniens considérant qu’ils n’ont plus aucune concession à faire. Sauf à renoncer à leurs droits nationaux. M. L.

LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE CONSACRÉE EN TUNISIE

Ennahdha retient la leçon égyptienne

IRAK15 morts dans une série d’attentats à Baghdad

Au moins 15 personnes ont été tuées et 40 autres blessées hier dans une série d’attentats à Bagh-dad, ont annoncé des responsables de sécurité.

«Trois attentats à la voiture piégée et une bombe pla-cée sur le bord de la route ont secoué trois quartiers de la capitale irakienne», ont précisé ces responsables cités par la presse. Ces violences surviennent au moment où «les forces de sécurité irakiennes préparent une attaque majeure pour reprendre Fallouja», à 60 km à l’ouest de Bagh-dad, récemment tombée sous le contrôle d’insurgés liés au réseau terroriste Al Qaîda, selon un haut responsable irakien. Samedi dernier, huit soldats des forces irakiennes ont été tués dans des affrontements avec les insurgés dans les environs de Fallouja et de Ramadi. Selon l’ONG Iraq Body Count qui répertorie les victimes civiles des violences en Irak depuis l’inva-sion menée par les Etats-Unis en 2003, l’année 2013 a été la plus meurtrière depuis cinq ans, avec 9475 civils tués. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, avait affirmé samedi que son pays soutient le gouvernement irakien dans sa lutte contre les insurgés liés à Al Qaîda en Irak, tout en soulignant que ce sont les Irakiens eux-mêmes qui devront mener ce combat. R. I.

SELON L’UNRWA 15 Palestiniens meurent de faim à Yarmouk

Au moins 15 Palestiniens du camp de réfugiés de Yarmouk en Syrie sont morts de faim, selon

l’Agence des Nations unies de secours et de travaux pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Le porte-parole de l’UNRWA, Chris Gunnessa, a appelé «toutes les parties à (...) faciliter l’approvisionnement urgent en aide humanitaire dans le camp de Yarmouk et dans tous les camps de réfugiés palestiniens». Samedi, des centaines de Palestiniens ont manifesté en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, appelant à mettre fin au siège imposé par l’armée syrienne dans le camp de réfugiés de Yarmouk près de Damas.Sami Abou Zouhri, un porte-parole du mouvement Hamas qui contrôle Ghaza, a appelé à ce que les camps de réfugiés palestiniens en Syrie soient tenus à l’écart des conflits dans le pays. Vendredi, le président palestinien Mahmoud Abbas a exhorté les parties belligérantes en Syrie à faciliter l’acheminement de vivres et de l’aide vers le camp de réfugiés «afin de sauver la vie des gens». Environ 200 000 Palestiniens vivaient dans le camp de réfugiés de Yarmouk, mais le nombre a nettement diminué, au cours des trois dernières années. R. I.

La majorité de l’ANC, y compris les islamistes d’Ennahdha, a par ailleurs

rejeté deux amendements, l’un proposant l’islam et l’autre le Co-ran et la sunna comme «source principale de la législation», malgré la vive opposition de certains élus du groupe Wafa (fidélité à la révolution) et du Courant de l’amour de Mohamed Hachemi Al Hamedi. Les obstacles des problématiques épineuses de l’Etat civil (article 2) et, surtout, de la liberté de conscience (article 6) dans la Constitution tunisienne ont été surmontés sans encombre par l’ANC. Une majorité confortable de 149 voix a soutenu la formu-lation qui stipule : «L’Etat est le garant de la religion. Il garantit la liberté de conscience et de croyance et le libre exercice du culte, il est le protecteur du sacré, garant de la neutralité des lieux de culte par rapport à toute ins-trumentalisation partisane.» Cette formulation a provoqué des réactions diverses parmi la classe politique. Ainsi, le porte-parole du bloc Wafa, proche des isla-mistes, Azed Badi, a estimé que «cette liberté permettrait aux sa-tanistes, à l’idolâtrie d’organiser

des manifestations publiques (...) pour propager leurs croyances». Par contre, la députée Selma Mabrouk, du bloc démocratique, a exprimé sa satisfaction de cette adoption. «L’opposition à la li-berté de conscience risque de nous renvoyer à des périodes sombres de l’histoire de l’huma-nité, quand on accordait à cer-taines personnes et institutions l’inspection de la conscience des gens», a-t-elle souligné. La Ligue tunisienne des droits de l’homme a, quant à elle, appelé à lever le flou sur cet article qui «ouvre la voie à la mainmise de l’Etat sur la religion et le sacré, ce qui pourrait aboutir à des atteintes aux libertés et à la citoyenneté ».

ISLAM ET DÉMOCRATIE EN BON MÉNAGE

Les observateurs considèrent que cette attitude de la part des isla-mistes d’Ennahdha était attendue dans la mesure où leur leader Rached Ghannouchi avait déclaré en mars 2012 que la formulation de l’article premier de la Consti-tution – la Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain, sa religion est l’islam, sa langue est l’arabe et son régime est la République – allait être préser-

vée. Ces positions ont été confir-mées dans le Dialogue national, entamé depuis plusieurs mois, pour parvenir à un consensus autour de la formulation du projet de la Constitution. Toutefois, plusieurs franges de la classe politique ont exprimé leurs craintes de voir Ennahdha revenir sur ses engagements. Mais les islamistes tunisiens ont retenu la leçon égyptienne et veulent plu-tôt montrer qu’«islam et démo-cratie peuvent aller ensemble», comme n’a cessé de dire leur leader Rached Ghannouchi.

CONSENSUS

Si le consensus a été respecté au sein de l’ANC qui est parvenue à voter le préambule ainsi que les 15 premiers articles de la Constitution, cela n’occulte pas la pression et les tiraillements qui ont caractérisé les débats. Ainsi, le député nahdhaoui, Habib El-louze, a accusé de mécréance le député Mongi Rahoui, ce qui a nécessité de renforcer la sécurité autour de ce dernier, désormais objet de menaces de mort de la part des djihadistes, suite à ces accusations. Le bureau de com-munication d’Ennahdha a dû publier un communiqué pour se

désolidariser des propos de Ha-bib Ellouze. Ledit communiqué a «salué l’avancement des travaux de l’adoption de la Constitution et appelé toutes les parties à se concentrer sur les objectifs es-sentiels et dépasser les différends secondaires».

SUR LA VOIE DU SALUT

Cet incident n’empêche pas de dire qu’avec l’adoption de ces ar-ticles sur la liberté de conscience et l’aspect civil de l’Etat, un premier pas fondamental a été franchi sur la voie de l’adoption de la Constitution en Tunisie. Toutefois, l’ANC est face au pari difficile de parvenir à finaliser cette adoption avant le 14 jan-vier prochain, avec 131 articles encore à adopter et plus de 200 amendements à examiner. Déjà, compte tenu de ce calendrier serré, les séances se prolongent jusqu’à 23h. Mais il faut surtout renforcer ce climat de confiance qui commence à s’installer entre les blocs politiques, primordial pour la réussite de ce pari. Car il ne faut pas oublier que d’autres tâches sont à parfaire, notamment l’élection de l’Instance supé-rieure indépendante des élections (ISIE), prévue pour hier matin et retardée à l’après-midi suite à l’incident entre les constituants Rahoui et Ellouze. Sur un autre plan, le quartette parrainant le Dialogue national rencontre au-jourd’hui, d’abord, les présidents des partis politiques, ensuite, l’actuel chef du gouvernement, Ali Laârayedh, et son successeur nominé, Mehdi Jomaâ, en vue de régler les procédures de la transition, prévue dans les jours à venir. La démission officielle de Laârayedh aura lieu mercredi ou jeudi, selon des sources du quartette.Si ces bons signes se confirment, la Tunisie est désormais en train d’avancer à pas sûrs sur la voie de sa transition vers la démocratie.

Mourad Sellami

Tiraillements et pressions ont caractérisé les débats de l’Assemblée constituante tunisienneP

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El Watan ÉCONOMIEDu lundi 6 au dimanche 12 janvier 2014 Supplément hebdomadaire n°404 - Email : [email protected]/Tél. - Fax : 021 65 58 66

El Watan ÉCONOMIEPUBLICITÉ

UNE REQUÊTE D’ENTRAIDE TRANSMISE À LA CONFÉDÉRATION LE 2 JUIN 2013

La justice suisse s’intéresse à Chakib Khelil

Qu’est-ce qui a pu motiver la justice algérienne pour décider la saisine de son homologue suisse concernant Chakib Khelil ? Le lien, dans l’aff aire Sonatrach,

qu’entretenait ce dernier avec Riadh Benaïssa, l’ancien vice-président à la division construction de la fi rme montréalaise d’ingénierie SNC-Lavalin, y est-il pour

quelque chose ? Si oui, quels sont les éléments permettant d’établir ce lien que le magistrat en charge de l’instruction a pu réunir ? Lire enquête en pages II-III et IV

AFP

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II ENQUÊTE El Watan ÉCONOMIE - Du 6 au 12 janvier 2014

UNE REQUÊTE D’ENTRAIDE TRANSMISE À LA CONFÉDÉRATION LE 2 JUIN 2013

Les autorités judiciaires suisses s’intéressent à Chakib Khelil

Le compte secret que détiendrait dans une banque suisse l’ancien ministre de l’Energie serait-il l’ob-

jet de la demande d’entraide ? Des ques-tions parmi tant d’autres qui restent pen-dantes en attendant ce à quoi aboutirait l’entraide judiciaire en cours entre le par-quet d’Alger et son vis-à-vis helvétique. En effet, c’est vers le début de l’été, soit plusieurs mois après l’ouverture de l’en-quête judiciaire sur l’affaire Sonatrach 2, que la justice algérienne a jugé nécessaire la mise en branle de l’accord d’entraide du 3 juin 2006 la liant à son homologue helvétique, a-t-on appris de sources proches de l’affaire. Connues pour leur inflexibilité sur le secret des procédures pénales menées hors de leur territoire, les autorités judiciaires suisses n’ont rien laissé filtrer sur la nature de l’assistance sollicitée par l’Algérie autour de Chakib Khelil. Effectivement, «pour le cas Chakib Khelil, l ’Algérie a transmis une demande d’entraide à l ’Office fédéral de la justice (OFJ) le 2 juin 2013», s’est contenté de confirmer à El Watan Economie Raphael Frei du Département fédéral de justice et police (DFJP) relevant de l’Office fédéral de la justice (OFJ). Le mythe de la haute «rigueur morale» helvétique n’est décidé-ment pas près de s’effondrer. Car même du côté du Ministère public de la confé-dération (MPC) auquel, toujours selon M. Frei, l’OFJ a délégué l’exécution de l’entraide, il s’avère illusoire de chercher à percer le secret.Là encore, impossible de soutirer le moindre détail sur le motif de la demande algérienne. «Nous nous limitons à vous confirmer que le Ministère public de la confédération (MPC) est en charge de l ’exécution de différentes mesures d’entraide à la demande des autorités judiciaires algé-riennes dans ce contexte de fait», nous déclarera Jeannette Balmer, la porte-parole du MPC. Sans se départir de son intransigeance légendaire, la responsable de l’institution judiciaire implantée en différents lieux en Suisse et dont le siège est à Berne ajoutera sur un ton ferme que toute «information sur le contenu de la demande ou sur les résultats de son exécution est du ressort exclusif de l ’autorité requérante (ndlr l’Algérie). Il ne nous appartient pas de communiquer des informations sur une procédure pénale conduite à l ’étranger.» En Algérie, justice et police croient

qu’une part importante des paiements douteux, qu’ils soupçonnent d’être des pots-de-vin, est aussi passée par des comptes bancaires en Suisse pour être ensuite reversés aux maîtres d’œuvre du stratagème. Un des principaux destina-taires finaux de ces rétro-commissions serait Chakib Khelil. UNE PART IMPORTANTE AURAIT TRANSITE PAR LA SUISSE

Raisons et moyens de cette rapine gigan-tesque : un système de gestion opaque et truffé de failles que ce dernier a long-temps entretenu au sein de son secteur et des techniques de blanchiment d’argent de plus en plus intelligentes, laissant libre

cours à toutes les «extravagances». Pour déterminer l’étendue de ce que l’expert en criminalité financière internationale, Messaoud Abda, — parlant de Chakib Khelil — a qualifié de «grave manque-ment au code d’honneur», de «pratiques outrageusement exagérées», les magistrats algériens ont fait appel aux enquêteurs de la Cellule de traitement du rensei-gnement financier (CTRF). A leur tour, ces enquêteurs ont sollicité l’expertise de leurs collègues suisses du Money Laun-dering Reporting Office-Switzerland - Bureau de communication en matière

de blanchiment d’argent (MROS). Où en est cette collaboration ? Quelle en est la nature ? Là aussi, l’on ne saura malheu-reusement rien ou presque : les Suisses ne baissent jamais la garde sur tout ce qui est érigé en secret. En témoigne, cette autre réponse qui vient, cette fois-ci, du patron du MROS. Cet organe, est-il utile de le préciser, est rattaché à l’Office fédéral de la police (FEDPOL) dont peut également disposer le Ministère public de la confédération (MPC) pour les enquêtes pénales internationales qu’il a la charge d’exécuter dans le cadre de l’entraide, à l’image de celle en rapport avec Sonatrach et Chakib Khelil. «Nous ne pouvons pas nous exprimer au sujet de la col-

laboration avec votre CTRF, cela relève du secret de fonction», nous a déclaré Stiliano Ordolli, le chef du MROS, institution jouant le rôle de relais et de filtre entre les intermédiaires financiers et les autorités de poursuite pénale. Autrement dit, «ce service central reçoit, analyse et, si néces-saire, transmet aux autorités de poursuite pénale les communications de soupçons relatives au blanchiment d’argent, au financement du terrorisme, aux fonds d’origine criminelle ou aux organisations criminelles provenant des intermédiaires financiers : banques, sociétés de transfert

de fonds, fiduciaires, gérants de fortunes, conseillers en placement, avocats, cour-tiers en assurance, entreprises de cartes de crédit, casinos, négociants en devises et en valeurs mobilières». La CTRF, mobilisée pour les besoins de l’enquête, a-t-elle signé un accord de coopération technique avec le MROS concernant les mouvements des capitaux suspects en lien avec l’affaire Sonatrach ? Car, depuis le 1er novembre dernier, date d’entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur le blanchiment d’argent (LBA), l’Organe helvétique est habilité à partager des in-formations avec ses semblables étrangers des numéros de comptes bancaires, des informations relatives à des transactions de capitaux ou des soldes de comptes. Des données auparavant couvertes par le secret bancaire ou de fonction. «En Suisse, le MROS fonctionne depuis 1998 et a toujours échangé des informations avec les homologues étrangers. La nouveauté, en vigueur depuis 1er novembre 2013, est que le MROS peut désormais échanger aussi des informations de nature f inancière. Avant cette date, il échangeait seulement des infor-mations de nature criminelle», insistera Sti-liano Ordolli, spécialiste de la lutte contre le blanchiment d’argent «en ce qui concerne la signature d’un accord avec nos collègues de la CTRF, la réponse est non», infirmera avec diplomatie M. Ordolli qui dirige le MROS depuis septembre dernier après un passage au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). En tout cas, même si échange d’informa-tions il y a entre le CTRF et le MROS, «les informations données ne peuvent être transmises par l ’autorité d’exécution de l ’en-traide à une quelconque autorité judiciaire étrangère sans autorisation préalable du MROS. De plus, de telles informations n’ont qu’une portée administrative. En aucun cas elles ne peuvent servir de moyens de preuve» relèvera, pour sa part, Kamel Rahmaoui. N. B.

> Enquête réalisée par

Naïma Benouaret

Qu’est-ce qui a pu motiver la justice algérienne pour décider la saisine de son homologue suisse concernant Chakib Khelil ? Le lien dans l’aff aire Sonatrach qu’entretenait ce dernier avec Riadh Benaissa, l’ancien vice-président à la division construction de la fi rme montréalaise d’ingénierie SNC-Lavalin y est-il pour quelque chose ? Si oui, quels sont les éléments permettant d’établir ce lien que le magistrat en charge de l’instruction a pu réunir ?

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Connues pour leur infl exibilité sur le secret des procédures pénales menée hors de leur territoire, les autorités judiciaires suisses n’ont rien laissé fi ltrer sur la nature de

l’assistance sollicitée par l’Algérie autour de Chakib Khelil.

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Redha Hemche, à l’abri de l’extradition ?

ENQUÊTE III El Watan ÉCONOMIE - Du 6 au 12 janvier 2014

LA SUISSE, LA PLAQUE TOURNANTE DU TRIO KHELIL-HEMCHE-BEDJAOUI

Ce qu’en pensent des juristes algériens

Pour Me Abderrahmane Bouta-mine, par exemple, tel que définies par le Code de procédures pénales

(CCP) dans ses articles 694 et suivants, les procédures entrant dans le cadre de l’entraide judiciaire avec les autorités judiciaires étrangères portent sur l’extra-dition, les commissions rogatoires, la notification d’actes ou de jugements et la communication de pièces ou de docu-ments. Or, l’accord bilatéral d’entraide judi-ciaire en matière pénale, conclu entre Alger et Berne, le 3 juin 2006, se limite à l’obtention de preuves et aux notifica-tions. Partant, dans le cas Chakib Khelil, l’assistance sollicitée par les magistrats nationaux pourrait cibler l’obtention de preuves, estime, pour sa part, Kamel Rahmaoui, juriste, diplômé en droit international. LES COMPTES SUISSES DE CHAKIB KHELIL

D’autant que, explique-t-il, dans les enquêtes pénales internationales, le Ministère public de la confédération (MPC) peut disposer, en particulier, de la Police judiciaire fédérale (PJF). En la matière, la coopération judiciaire entre les magistrats milanais et leurs homolo-gues suisses dans l’affaire de corruption présumée impliquant la filiale Saipem du Groupe pétrolier italien ENI, en est un parfait exemple. En effet, sur mandat du MPC, la PJF a exécuté des opérations de récolte de moyens de preuves en Suisse, destinés aux juges italiens. Certains

des juristes interrogés penchent vers le compte secret, où Chakib Khelil aurait mis à l’abri entre 17 et 20 millions de dol-lars, en plus d’autres millions qu’il aurait déposés dans un coffre dans une banque genevoise, fruits des commissions obte-nues dans les contrats controversés liés au scandale Sonatrach 2. Et nos inter-locuteurs de noter, au passage, qu’ «outre les comptes secrets, en Suisse, il y a aussi la possibilité de louer un coffre, sans ouvrir de compte, et d’y déposer l ’argent liquide». Une hypothèse que d’aucuns considèrent comme très peu plausible, les comptes se-crets en Suisse étant protégés par le my-thique secret bancaire. Aussi, les textes encadrant l’entraide à Berne sont claires : «L’entraide judiciaire comprend, en autres, la saisie et la remise de pièces à conviction, de documents, d’objets ou d’avoirs, la perquisi-tion et la confiscation. Dans sa forme active, elle inclut la possibilité pour le juge suisse de transmettre spontanément, à une auto-rité de poursuite pénale, des informations et des moyens de preuves qu’il a recueillis au cours de sa propre enquête», explique à ce propos Messaoud Mentri, docteur en droit international. Néanmoins, tient à souligner ce chercheur et professeur d’université «il (le juge suisse) ne peut, toutefois, transmettre des moyens de preuves qui touchent au domaine secret (documents bancaires, par exemple). Il est néanmoins habilité à fournir des informations touchant au domaine secret lorsqu’elles sont de nature à permettre à son collègue étranger de pré-senter une demande d’entraide judiciaire à la Suisse», poursuivant : «Un juge étran-ger n’a pas la possibilité d’enjoindre à une banque en Suisse de bloquer les avoirs d’un escroc, pas plus qu’il ne peut la sommer de lui remettre les moyens de preuves que consti-tuent les documents bancaires y afférents. Le principe de souveraineté exclut tout acte officiel sur le territoire d’un Etat étranger». L’ARGENT A-T-IL TRANSITÉ PAR LA FILIALE DE SONATRACH, L’IHC ?

Toutes ces zones d’ombre qui entourent l’objet de l’entraide algéro-suisse ciblant Chakib Khelil appellent à d’autres inter-rogations. Celles de savoir, notamment : pourquoi est-ce au MPC que l’Unité de l’entraide judiciaire, soit l’OFJ, a

délégué l’exécution de la demande. Car dans la pratique, il est établi qu’en Suisse l’exécution des demandes d’entraide est du ressort exclusif des autorités cantonales. «L’OFJ peut déléguer l ’exécution d ’une demande d’entraide judiciaire à une autorité fédérale qui serait compétente si l ’infraction avait été commise en Suisse, par exemple le Ministère public de la confédération - pour des actes de terrorisme, ou la corrup-tion de fonctionnaires fédéraux», relèvera Kamel Rahmaoui. Dans ce cas précis, peut-on parler d’un lien éventuel avec International Holding Corporation, une filiale de Sonatrach dont le siège est à Lugano ? «Il est fort probable que Chakib Khelil, Redha Hemche et Farid Bedjaoui aient utilisé cette f iliale comme canal par où aurait, peut-être, transité l ’argent, en lien avec l ’affaire Sonatrach 2, dont ils sont accusés d’avoir perçu», nous a-t-on répondu, faisant référence, dans la foulée, aux trois antennes - Zurich, Lausanne et Lugano - dont est doté le MPC. Si tel serait le motif de la requête d’entraide, ce dernier (MPC) peut, lors de son exécu-tion, ordonner des mesures de contrainte dont la perquisition, la saisie de pièces à conviction et la levée de secrets protégés par la loi. Toutefois, «l ’état de fait exposé dans la demande doit correspondre aux éléments d’une infraction réprimée par le droit suisse (principe de la double incrimi-nation). Lorsqu’il s’agit dans une affaire de corruption (le cas Sonatrach) de remettre à l ’autorité requérante (parquet d’Alger) des moyens de preuves sous forme de docu-ments bancaires (relevés de comptes), le secret bancaire n’offre aucune protection au malfaiteur présumé (Chakib Khelil)», pré-cisent nos sources. A la tentative d’avoir de plus amples détails sur le sujet, Mme Jeannette Balmer, représentante officielle du MPC, a une nouvelle fois opposé un niet catégorique, brandissant le secret professionnel : «Le travail du MPC est soumis au secret de fonction. Ce qui nous empêcherait de toute façon de répondre à toutes questions, respectivement de révéler l ’identité de possibles personnes concernées par une instruction pénale». Par cette instruction pénale où les juges suisses ont accepté de prêter assistance à leurs collègues algériens, est vraisembla-

blement visé Riadh Benaïssa, l’ex-haut dirigeant en Afrique du Nord du leader canadien de l’ingénierie SNC Lavalin, s’accordent à croire d’anciens membres de l’Association des fonctionnaires inter-nationaux algériens (AFIA), basée à Genève, apparemment bien au fait des arcanes de la justice suisse, contactés. RIADH BENAÏSSA EN LIGNE DE MIRE

Détenu à Berne depuis mi-avril 2012, pour soupçons de «blanchiment d’argent, d’escroquerie et de corruption d’agents publics à l’étranger», le Canadien d’ori-gine tunisienne est, selon ces sources, au cœur de l’enquête menée depuis quelques mois par le MPC pour le compte du parquet d’Alger. Et pour cause, «si SNC Lavalin se trouvait toujours comme l ’entre-prise la mieux placée dans les appels d’offres de projets algériens, dans ceux de Sonatrach en particulier, c’est en partie grâce aux efforts de M. Benaïssa. Travaillant main dans la main avec Farid Bedjaoui qui agissait en ‘‘conseiller f inancier’’ de Chakib Khelil, F. Benaïssa a facilité l ’accès de SNC Lavalin à un contrat de 1,2 milliard de dollars pour la conception et la construction d’un grand complexe gazier dans notre Sahara, en plus d’autres contrats valant des milliards de dollars : des centrales thermiques, projets hydrauliques et ferroviaires, usine de dessa-lement de l ’eau de mer, barrage, infrastruc-tures et bâtiments», assure par ailleurs un ancien pétrolier vivant entre Lausanne et Tokyo — sa compagne, une hôtesse de l’air japonaise rencontrée lors d’un voyage professionnel (période Sona-trach) au pays du Soleil Levant — qui a requis l’anonymat. Toujours d’après cet ex-haut responsable de Sonatrach (1990-2010), reconverti au consulting inter-national dans le domaine énergétique, l’audition, en tant que témoin, de Riadh Benaïssa, ferait partie des différentes mesures d’entraide en cours d’exécution par les autorités judiciaires suisses à la de-mande d’Alger. L’audition de témoins et d’inculpés ainsi que la confrontation de personnes étant consacrées par l’accord bilatéral algéro-suisse de juin 2006, dans sa partie «obtention de preuves». N. B.

Face à cette omerta helvétique, au secret de l’instruction, inviolable, qui est mis en avant du côté algérien, diff érentes lectures ont été livrées de l’objet de l’entraide judiciaire algéro-suisse par nombre de juristes interrogés par El Watan Economie.

Redha Hemche, l’ancien chef de cabinet du PDG de Sontrach, inculpé, au même titre que 21 autres personnes par le juge d’instruction en charge de l’affaire Sonatrach, lui aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour corruption présumée, risque-t-il d’être extradé vers l’Algérie ? «Extradé», car M. Hemche, considéré comme le chef d’orchestre du système de collusion internationale mis en place par Chakib Khelil et Farid Bedjaoui, le «facilitateur» incontournable dans la chasse aux contrats internationaux, avait quitté l’Algérie vers la mi-2009. La ville suisse de Montreux est, depuis, sa nouvelle résidence. Quelles étaient les raisons derrière ce qui semble être un exil forcé ? Grâce à des complicités au plus haut sommet du cercle décisionnel, M. Hemche, proche parent de Chakib Khelil, avait été exfiltré d’Algérie juste après le début des auditions par le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) de plusieurs cadres dirigeants autour de divers contrats douteux conclus entre Sonatrach et de grandes multinationales. Cette curieuse coïncidence, M Hemche croyait pouvoir l’expliquer en «faisant valoir son droit à une retraite anticipée pour pouvoir rejoindre son épouse hospitalisée à Genève aux frais de… Sonatrach, International Holding Corporation sa filiale de Lugano (Suisse), apprenaient des médias hexagonaux et italiens, s’appuyant sur des témoignages recueillis auprès de certains de ses anciens collègues, aux yeux desquels les

commanditaires de ce départ précipité cherchaient à se protéger. Le meilleur moyen d’y parvenir étant de le soustraire aux questions des limiers du DRS. Mais, son exil dans le pays de la garantie et la sécurité absolues est-il susceptible de le mettre à l’abri d’une éventuelle extradition ? Les avis, à ce sujet, divergent d’une source à une autre. A en croire certaines d’entre elles, force est d’en douter : «L’accord algéro-suisse relatif à l’entraide judiciaire ne comprend pas l’extradition. Et, avant de décider de son exécution, l’OFJ qui est la première autorité en matière d’entraide en Suisse examine si la requête en termes relatifs satisfait aux exigences formelles des lois suisses et qu’elle est conforme au contenu de l’accord», a-t-on précisé. Point de vue que Me Messaoud Mentri semble ne pas partager : «Dans les affaires où il est question de délits de niveau suprême ou de grands crimes tels que le terrorisme, le trafic de stupéfiants, la corruption ou le blanchiment d’argent, la coopération judiciaire interétatique est automatique. Il n’est donc pas nécessaire que les pays soient au préalable liés par un accord d’entraide judiciaire portant sur l’extradition.» Autre point de vue, autres dimensions : «Les procédures d’extradition liées aux poursuites pénales apolitiques au Canada, aux USA, en France, au Royaume-Uni ou en Suisse sont régies par des règles très complexes et obéissent à des considérations qui ne sont pas nécessairement d’ordre juridique. Dans des affaires de l’envergure de celle de

Sonatrach, la diplomatie peut jouer un rôle déterminant. Le côté politique dans de telles affaires l’emporte sur toute autre considération. Mais, il ne faut pas perdre de vue que nous sommes en face de puissants Etats (USA, Canada, France, Italie et Suisse) qui peuvent changer d’avis à tout moment en trouvant toujours une excuse valable», soutient, quant à lui, le juriste Kamel Rahmaoui. Partant, la question de savoir si Redha Hemche sera ou ne sera pas livré par les autorités suisses reste entièrement posée. Pour plusieurs observateurs, l’extradition de Redha Hemche n’est pas, pour l’instant, à l’ordre du jour de la coopération entre Alger et Berne. La priorité étant consacrée à Riadh Benaïssa, l’un des maillons forts de l’affaire SNC Lavalin-Sonatrach. Son rapatriement au Canada où il est attendu pour répondre des actes dont il est accusé : fraude, complot pour fraude, fabrication de faux, fraude envers le gouvernement, commissions secrètes et recyclage des produits de la criminalité, précisent-ils, se traduirait, pour la justice algérienne, par d’incontournables longues et complexes nouvelles procédures avec ce pays (Canada). D’autant plus que la Suisse vient de donner son feu vert pour son extradition vers Montréal, mais pas avant la fin des procédures judiciaires ouvertes à son encontre sur le territoire helvétique pour escroquerie, corruption et blanchiment d’argent, en lien avec des projets africains. N. B.

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«La lutte contre la corruption exige une réelle volonté politique»

IV ENQUÊTE El Watan ÉCONOMIE - Du 6 au 12 janvier 2014

Le 7 mars dernier, le parquet d’Alger avait annoncé la délivrance de plusieurs commissions rogatoires internationales à destination des autorités judiciaires suisses, italiennes et émiraties dans le cadre de l’affaire Sonatrach 2. Or, ce n’est que le 2 juin 2013 que la demande d’entraide judiciaire fut off iciellement transmise par les autorités judiciaires algériennes à leurs homologues suisses. Comment expliquez-vous cet état de fait sachant que la délivrance de toute com-mission rogatoire requiert une demande d’entraide judiciaire au préalable ?

Les commissions rogatoires requises en matière d’infractions qualifiées de corruption, bénéficient des dispositions de la Convention internationale de lutte contre la corruption et le crime organisé, en ce sens que l’entraide judiciaire la plus large possible est accordée aux Etats par-ties à la Convention. Sous réserve de réci-procité, bien entendu. Aussi, la demande des autorités judiciaires algériennes que vous évoquez peut être traitée à la lumière des principes de réciprocité et de la qualité de partie à la Convention inter-nationale de lutte contre la corruption.

En août dernier, le procureur général près la cour d’Alger avait insisté sur la détermination de la justice algérienne à

récupérer les avoirs issus des pots-de-vin placés à l’étranger en lien avec l’affaire Sonatrach. Pourriez-vous nous dire com-ment peut être engagée et menée la procé-dure au plan juridique ?

La loi algérienne prévoit des mesures pour le recouvrement direct de biens acquis consécutivement à des faits de corruption (Art 62 loi n° 06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption). Il faut pour cela une déci-

sion judiciaire ordonnant la confiscation de biens acquis au moyen de l’une des infractions prévues par la loi sur la lutte contre la corruption. Elle est exécutée se-lon des procédures prévues par la même loi. Mais le plus intéressant est dans les dispositions de la même loi, et relatives au gel et à la saisie. En effet, des mesures conservatoires peuvent être prises aux conditions de formes et de fond prévues par la loi. Notamment, celles relatives à l’intervention d’une décision nationale ordonnant le gel et la saisie de ces biens, en ce qui concerne la forme. Et sous réserve que cette décision ait été prise sur la base d’éléments probants, telle l’arrestation ou l’inculpation à l’étranger de la personne mise en cause. Et il y a la procédure de confiscation qui intervient après épuisement des procédures de gel et de saisie. En effet, il existe une coo-pération dite «spéciale» entre les Etats parties à la Convention de lutte contre la corruption ; celle-ci est prévue par l’article 69 de la loi n° 06-01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. Elle porte sur la communication à un Etat partie d’infor-mations sur le produit d’infractions établies légalement, sans demande préa-lable d’ailleurs, lorsque ces informations pourraient aider ledit Etat à engager

des poursuites, ou mener une enquête, ou l’aider à présenter une demande aux fins de confiscation. La procédure de coopération aux fins de confiscation est prévue dans l’article 67 de la loi n° 06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.

Les magistrats milanais qui enquêtent sur diverses affaires de corruption impli-quant la compagnie italienne Saipem et le canadien SNC-Lavalin se seraient plaints du manque de coopération de leurs collègues algériens. Idem pour le procureur suisse Yves Bertossa. Quelle lecture en faites-vous ?

La prise en charge et le traitement des affaires de grande corruption et du crime transfrontalier et du blanchiment du produit du crime est un phénomène relativement récent pour l’institution judiciaire algérienne. Il faut une forma-tion adéquate et de haut niveau. Il faut intégrer les dispositions juridiques inter-nationales dans l’ordre judiciaire national. Il faut assurer aux personnels judiciaires une formation technique rigoureuse aux fins de maîtrise des procédures d’entraide judiciaire et de coopération internatio-nale dans le domaine spécifique à la lutte contre la corruption et le crime organisé. La lutte contre la corruption exige, avant tout, une réelle volonté politique. N. B.

> Propos recueillis par

Naïma Benouaret

dr

Me ABDERRAHMANE BOUTAMINE // UN HABITUÉ DES GRANDS PROCÈS POLITICO-ÉCONOMIQUES

Des voix se sont élevées dans le monde arabe, et en Algérie, pour célébrer... la fin du modèle turc. Drôle d’entame de nouvel an. De quoi s’agit il ? D’une grave crise gouvernementale liée à des affaires de corruption de plusieurs ministres et du plus proche entourage du Premier ministre Tayyip Erdogan. Fin de quel modèle ? Celui peut-être qui suggère que les islamistes, modérés ou radicaux, sont partout génétiquement au-dessus des tentations du bas monde. Ceci n’est pas plus un modèle que l’hypothèse intuitive selon laquelle les hommes d’Eglise sont, partout et toujours, plus chastes que les autres, n’est un fait statistique établi. En réalité, ce qui est visé par les célébrations arabes de la crise turque c’est la fin d’une expérience démocratique qui laisse des islamistes, électoralement choisis, gouverner et réussir une décennie spectaculaire de développement économique. Là aussi l’orientation stratégique qui a fait bondir l’économie turque au 15e rang mondial (PIB par ppa) n’est pas propre à l’AKP, parti du Premier ministre. La Turquie était engagée avant 2002, date d’arrivée des islamistes modérés aux affaires, dans un processus d’intégration rapide à l’économie mondiale via l’acquisition de l’acquis communautaire européen (adhésion à l’UE). Elle a rendu convertible sa monnaie nationale, la livre, en créant la nouvelle livre en 2005. En 2011, la Turquie a attiré 16 milliards de dollars d’investissement direct étranger, consolidant son rang de pays le plus attractif pour les IDE derrière la Chine, parmi les émergents, et celui qui a maintenu une croissance constante des flux entrants durant la période de la crise financière ouverte en septembre 2008. L’économie turque est devenue également l’une des plus ouvertes parmi les émergents — 48% du PIB contre 22% pour le Brésil. Cette posture est aujourd’hui attaquée par les marchés comme le note le plus faible historique de la nouvelle livre face au dollar cette semaine. Comme en 1992 lorsque Georges Soros a attaqué la livre sterling, pariant sur sa sortie du système monétaire européen. Personne alors, sous Benali ou Moubarak, ne parlait de fin du modèle britannique. HSBC et Goldman Sachs situent la Turquie entre le second et le 5e rangs européen en 2050. Donc, devant la France et la Grande-Bretagne dans une des deux prévisions. Pourquoi ? Parce qu’en Turquie le modèle de croissance économique s’est durablement couplé à une stabilisation de l’expérience démocratique. L’alternance y est possible par les urnes. Tendue, mais possible. Il peut amener à la

tête du gouvernement à nouveau le courant kémaliste, longtemps maître du pays. Le modèle turc, c’est cette combinaison d’une libération de l’initiative économique sous contrôle d’une démocratie parlementaire émergente. L’appareil judiciaire y a d’ailleurs développé une relative autonomie du pouvoir politique. Comme le montre la mise en accusation de l’entourage d’Erdogan. Ce dernier a certes recouru à des réflexes poutiniens. Tant pis pour son image. Le fait est que le modèle turc va, pour les pays de culture islamique, continuer à rayonner avec ou sans l’AKP aux manettes. Et cela, il faudra bien l’admettre lorsqu’on vit dans un pays arabe qui n’est pas cité comme un succès économique, qui met un Président élu en prison, ou qui laisse fuir un ministre accusé de graves malversations parce que c’est l’ami du Président.

Pendant ce temps, quelles sont les nouvelles du modèle algérien qui lui n’est pas fini ? L’année 2014 a commencé par un coup de force. La commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale a fait sauter un des nombreux verrous du projet de loi sur l’audiovisuel. Celui qui interdit aux entreprises privées de créer des télévisions et des radios généralistes. L’exécutif a sévi et a imposé le retour à la copie initiale. Le projet préliminaire proposée aux députés par la commission maintient donc la limitation aux seuls chaînes et radios thématiques. Dans la même veine, l’APN examine depuis ce dimanche un autre projet de loi qui exclut l’investissement privé (obtention de licence) d’une partie du secteur minier selon l’importance stratégique des matières premières qui y sont explorées, puis exploitées. La démarche dans le cas des mines est inverse de celle dans celui de l’audiovisuel. Pour les mines, le gouvernement considère que la loi libérale de Chakib Khelil de 2002 a été un échec, que les investisseurs privés sur lesquels comptait la tutelle ne sont pas venus en masse développer la filière, et que donc il faut revenir aux entreprises publiques pour donner la bonne impulsion. Dans le cas de l’audiovisuel, le gouvernement Bouteflika-Ouyahia a lâché du lest sous le feu brûlant du printemps arabe, selon le constat simple qu’il n’était pas décent de rester le seul pays arabe à n’avoir que des médias lourds publics. Sans plus. Dans l’un et l’autre cas, la posture est celle de l’Etat omnipuissant qui régule par le périmètre de ses

monopoles. Quelle analyse d’impact du monopole public via l’ex-Sonarem jusqu’en 2012, et de celui de l’ENTV et ENRS à ce jour ? Pourquoi l’Etat échoue-t-il à attirer le privé dans les activités qu’il ouvre à l’investissement non public ? Parce qu’un président d’Assemblée nationale, troisième personnage de l’Etat, s’exécute devant une voix off au téléphone pour censurer sa propre institution et limiter ridiculement le champ de l’investissement privé. Dans moins de dix ans, on dira comme pour les mines que l’ouverture de l’audiovisuel a été un échec, que les investisseurs privés ne sont pas venus, et qu’il faudra redonner le monopole complet du son et de l’image aux seuls diffuseurs publics. Seulement, dans moins de 10 ans, l’essentiel de la télé et de la radio passera par le web. Et cela, même le ministre de la communication n’a pas l’air de s’en douter. Wall Street a clôturé 2013 avec une pluie de records historiques pour ses différents indices. Le Dow Jones, le plus connu des trois, a connu en 2013 son plus fort gain annuel depuis 1995. Les deux autres indices ne sont pas loin dans le délire haussier. Le S&P 500 a pris 9,6% sur l’année, enregistrant sa plus forte progression depuis 1997. Le Nasdaq a lui avancé de 38,3% en 2013, inscrivant sa plus forte ascension depuis 2009. Les commentaires des analystes sont les mêmes qu’au début du cycle haussier précédent, vers 2002. Les valeurs qui ont porté la Bourse sont bien réparties. Les leaders de la croissance des titres sont solides, comme Boeing, qui a participé pour 20% à la hausse, ou 3M. Les tensions sur les bénéfices sont absentes. Bref, tout va bien. Dans le même temps, le moral des ménages américains est reparti à la hausse. L’indice de confiance des ménages de l’institut de conjoncture a avancé à 78,1. Les analystes tablaient sur 76,5. Les prix de l’immobilier ont progressé conformément aux attentes des économistes en octobre, d’après les indices Case-Shiller. La déflation liée à ce secteur par qui est venue la crise dès 2007 est en cours de rémission. Le chômage a continué de baisser. Les démocrates et les républicains se sont mis d’accord pour éviter un nouveau shutdown budgétaire les deux prochaines années. Tout est parfait. La nouvelle bulle spéculative peut donc enfler. Personne ne sait quand elle éclatera. Tout le monde sait que les causes de son éclatement sont toujours là. L’Amérique vit au-dessus de- ses moyens.

2014, quand les néandertaliens de l’audiovisuel se gaussent de la fi n du modèle turc

LA SEMAINE ÉCO d’El Kadi Ihsane

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LES PROMESSES DU GOUVERNEMENT POUR 2014

CONJONCTURE V El Watan ÉCONOMIE - Du 6 au 12 janvier 2014

Si certaines promesses de 2013 n’ont pas été tenues, le gouvernement peut toujours compter sur celles de

2014 pour se rattraper et elles ne sont pas des moindres. Dans le registre social et en matière d’habitat, les premiers logements du nouveau programme location-vente de l’AADL seront livrés à la fin de ce mois, selon le DG de l’AADL. Le ministre de l’Habitat, Abdelamdjid Tebboune, a fait savoir que dès la fin de ce mois de janvier, les résultats des souscriptions à ce pro-gramme seront connus. D’ici là, le gouvernement devrait avoir re-considéré les salaires de centaines de mil-liers d’Algériens qui ne sont pas encore payés au SNMG, si la prochaine tripartite sociale prend en charge la question du 87 bis, comme cela a été annoncé. Ce dossier qui sera mis sur la table par la centrale syndicale fait l’objet de controverses de-puis plusieurs années, car pour beaucoup de salariés les différentes augmentations du SNMG n’ont pas eu d’effets. La définition de l’article 87 bis fait que le salaire minimum garanti inclut égale-ment les primes et indemnités. La révi-sion de cet article permettrait de corriger cette anomalie de sorte à ce que les sala-

riés payés au SNMG ne soient plus lésés. Une bonne nouvelle en perspective, d’autant qu’on annonce le retour du cré-dit à la consommation pour les produits fabriqués en Algérie et notamment la première voiture made in Algeria, la Renault Symbol attendue pour novembre 2014. Aucune échéance n’a été préci-sée pour la reconduction du crédit à la consommation, mais une loi de finances complémentaire pour 2014 devrait pou-voir l’entériner. PLUS DE LARGESSES POUR LES JEUNES

2014 promet également d’apporter plus de largesses pour les jeunes bénéficiaires des dispositifs Ansej et CNAC. Le gou-vernement a déjà prévu une bonification de 100% du taux d’intérêt des prêts accor-dés par les banques dans le cadre de ces dispositifs. Une décision inquiétante alors que les chiffres en matière de rembourse-ment de ces prêts ne sont pas très élevés. Il n’y a pas si longtemps, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale annon-çait un taux de remboursement de 63% pour les bénéficiaires de l’Ansej et 52% seulement dans le cas de la CNAC. Le Premier ministre situait, quant à lui, le taux à plus de 70% pour les souscripteurs au dispositif Ansej. Insuffisant, semble-t-il, puisque le directeur général de l’Ansej a fait savoir que plus de 5000 jeunes bénéfi-ciaires seraient poursuivis en justice pour non-remboursement.Aujourd’hui, le ton semble plus concilia-teur et l’on parle d’un rallongement du délai de remboursement. Le recours à la justice pourrait même être mis de côté. M. Zemali a indiqué qu’en cas de défaut, il y a un mécanisme en place qui permet au fonds de garan-tie d’intervenir afin de rembourser les banques. L’Ansej consent même à relever le seuil de financement à 20 millions de dinars au titre de l’extension de certains projets d’investissement dont les pro-moteurs auraient déjà remboursé une partie du prêt bancaire. Elle prévoit aussi d’accorder une prime de 10% pour les projets innovants. Il y a deux ans, au moment où éclataient les révoltes dites du «printemps arabe», le gouvernement décidait d’accorder de

nouveaux avantages aux souscripteurs à ces dispositifs. Ils pouvaient bénéficier ainsi d’une réduction de l’apport per-sonnel de 5% à 1%, de l’élargissement du seuil maximal de bonification des taux d’intérêts sur le crédit bancaire, ainsi que de l’octroi de crédits pour la location de locaux.REVOILÀ KHALIFA !

A quelques mois de l’élection présiden-tielle, le gouvernement ne veut surtout pas créer de vagues, mais tente plutôt de montrer sa bonne foi face à l’ampleur prise par les affaires de corruption. L’ex-tradition depuis la Grande-Bretagne

d’Abdelmoumen Khalifa récemment, après des années de bataille judiciaire avec les autorités britanniques, tendrait à le confirmer. La faillite de la banque Khalifa avait fait subir à l’économie algérienne un préjudice de plusieurs milliards de dollars et ruiné des milliers d’épargnants qui attendent toujours d’être indemnisés. A ces derniers, point de promesses cependant. Mohamed Laksaci, le gouverneur de la Banque d’Algérie, s’est contenté d’indi-quer la semaine dernière que c’est le Fonds de garantie des dépôts qui prendra en charge l’indemnisation des déposants de la banque. S. B.

> Par Safi a

Berkouk

2014 est une année électorale en Algérie avec tout ce que cela sous-entend comme enjeux politiques et leurs corollaires économiques et sociaux. En attendant que tous les protagonistes de ce jeu électoral soient connus, le gouvernement en place aura la lourde tâche de maintenir le cap de la stabilité et de la paix sociale jusqu’à avril prochain. Ce qui ne sera pas facile au vu des poches de contestation qui éclatent ici et là.

Les enjeux électoraux en ligne de mire

Un nouveau code de l’investissement et une nouvelle réglementation du travail pour commencer l’année 2014 sur de nouvelles bases. Tel est le souhait de certains chefs d’entreprise qui regrettent que cela n’ait pas été possible en 2013. Mahfoud Megatli, secrétaire général de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), estime que cela «aurait donné plus de visibilité» aux opérateurs économiques. Il faudra donc attendre cette nouvelle année pour voir ces changements de réglementations devant impacter positivement l’environnement économique et social des entreprises. La révision du code du travail est en attente depuis 2005 lorsqu’un groupe de travail avait été mis en place pour plancher sur la question. La redéfinition ou la suppression de l’article 87 bis doit être le point essentiel de cette révision. Une revendication syndicale à laquelle le gouvernement a enfin consenti à donner son accord. Quant à l’investissement, dans son instruction aux différents ministères l’été dernier, le Premier ministre avait réclamé au ministre de l’Industrie la proposition avant septembre 2013 d’une révision du code de l’investissement. Elle avait été annoncée au début d’année mais sans suite. Le Premier ministre veut un nouveau code de l’investissement qui définisse «de manière claire les droits et les devoirs des investisseurs, notamment en matière d’accès au foncier économique». La démarche doit servir à concrétiser les engagements pris par le gouvernement et ses partenaires économiques lors de la dernière tripartite au cours de laquelle il a été installé un groupe de travail chargé d’élaborer le nouveau pacte économique et social de croissance. Un projet de pacte de croissance «promis» par le gouvernement mais «qui n’a pas encore été adopté et dont on n’a pas vu la couleur», souligne M. Megatli. Les opérateurs économiques considèrent toutefois qu’il ne peut pas y avoir de pacte sans «profondes reformes économiques» et «sans stratégie économique claire». S. B.

Réclamé par le Premier ministre avant la fi n de 2013 Le nouveau code des investissements se fait attendre

Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Montant MLD DA

91,5 531,9 758,1 364,2 791,9 1761,4 2283

Intervention du fonds de régulation depuis 2006

Intervention du FFR

Un vœu pieuxRATIONALISER LES DÉPENSES PUBLIQUES

Ce devait être une année de prudence, voire de rationalité, 2013 aura quand

même été celle du déficit budgétaire, en dépit d’un effort de réduction des dépenses d’équipement. Plus de 3000 milliards de dinars ont finalement été épongés par le fonds de régulation des recettes dont les interventions sont de plus en plus importantes. Pourtant, à la fin de l’année 2012, la maîtrise des dépenses publiques était devenue le maître-mot du gouvernement. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait écarté toute idée de nouvelles augmentations salariales qui auraient été dangereuses pour l’équilibre des finances publiques. Il avait également assuré que la prudence budgétaire n’aurait pas d’impact sur la politique sociale de l’Etat incarnée notamment par des mil-liards de dinars de transferts sociaux et de soutien aux prix des produits de pre-mières nécessité. La promesse de rigueur et de rationalité n’aura pas tenu devant les exigences de la paix sociale et la néces-sité de poursuive les projets inscrits dans le plan quinquennal 2010-2014. La Banque d’Algérie n’a d’ailleurs pas manqué de tirer la sonnette d’alarme à la veille de la rentrée sociale 2013, évoquant la «vulnérabilité» des finances publiques. Des dépenses qui

croissent deux fois plus vite que les recettes et qui de surcroît n’ont pas d’impact signifi-catif sur la stimulation de la croissance éco-nomique, de l’avis de la Banque. Un constat loin d’être fortuit si l’on considère qu’entre 2011 et 2012, les dépenses budgétaires ont augmenté de près de 1500 milliards de di-nars. A la même période, la croissance éco-nomique est passée de 2,8% à 3,3%. Et avec moins de dépenses budgétaires en 2013, la croissance économique ne fait guère mieux, 2,8% selon la Banque mondiale, 3,1% selon le FMI. Beaucoup d’économistes consi-dèrent qu’au vu du volume des dépenses publiques engagées depuis plus d’une décennie, l’Algérie devrait enregistrer une croissance économique à deux chiffres et figurer sur la liste des pays émergents. Pour l’heure, la préoccupation du gouvernement pour la nouvelle année restera le déficit budgétaire qui est annoncé en hausse par rapport à l’année dernière à 3438 Mds de DA. On y inclut notamment les mesures prises en faveur des jeunes inscrits dans les dispositifs Ansej, CNAC, Angem et la prise en charge des milliards de dinars de dépenses complémentaires en faveur des wilayas visitées par le Premier ministre lors de ses tournées. S. B.

(Source : ministère des Finances)

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Quel impact sur la production nationale ?

VI CONJONCTURE El Watan ÉCONOMIE - Du 6 au 12 janvier 2014

LOI DE FINANCES 2014

Aucune mesure forte pour la relance industrielle

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le déclin de l’indus-trie qui ne contribue plus au-

jourd’hui qu’à 4% du PIB, va inexora-blement se poursuivre avec son lot de fermetures d’unités de production. De 2010 à ce jour, ce sont pas moins de 40 000 usines qui ont fait faillite ou chan-gé d’activité pour survivre. L’acuité du problème n’échappe pas au gouvernement qui en a pris concrètement la mesure lors de la dernière réunion tripartite exclusive-ment réservée à la question de la relance industrielle. Aucune décision de nature à impulser une nouvelle dynamique à la ma-chine industrielle n’a malheureusement été prise au terme de cette rencontre sur laquelle on avait pourtant misé beaucoup d’espoir. Aucun des textes législatifs et réglementaires à l’origine de l’effondre-ment de l’appareil productif (Credoc, au-torisation préalable pour investir, règle du 51/49, mode paiement des exportations etc.) n’a effectivement été abrogé ou, au minimum, modifié dans le souci de facili-ter l’activité des industriels à l’exception de quelques mesures fiscales sans réel impact

sur l’avenir du secteur. Bien au contraire, de nouvelles dispositions, à l’instar de celle qui donne désormais le pouvoir à l’administration fiscale de lutter contre les facturations de complaisance sans en expliciter le sens ni lui donner les moyens de contrôle nécessaires, sont de nature à accroître l’instabilité juridique que les investisseurs et les hommes d’affaires redoutent le plus. Le climat des affaires que le gouvernement prétendait vouloir améliorer s’en trouvera, bien au contraire, davantage assombri. Même le recours à la lettre de crédit est désormais possible, le Credoc continuera

à être le moyen privilégié de paiement des importations, pour le grand bonheur des banques étrangères et des fournisseurs étrangers auxquels elles sont générale-ment affiliées. Les banques étrangères (notamment françaises) installées en Algérie qui tirent une rente colossale des opérations d’importation au moyen du Credoc (environ 1,3 milliard d’euros au terme de trois années d’exercice) sont, comme on a pu le constater dans la zone industrielle de Rouiba, en train de mettre en péril les quelques unités de production restantes en pompant leurs liquidités et en soumettant les plus vulnérables d’entre

elles à la sanction de la saisie-arrêt. Plu-sieurs usines de la zone industrielle de Rouiba, Réghaïa et Oued Smar ont en effet vu leurs comptes bancaires bloqués sur ordre de ces banques étrangères pour des raisons tout à fait contestables, à l’ins-tar de cet industriel qui n’a pas accepté de payer des marchandises importées qui ne correspondaient pas à l’objet de sa com-mande. L’Etat algérien n’a malheureuse-ment édicté aucune mesure législative sus-ceptible de protéger nos industriels contre ce type de dépassement. Au rythme où va le siphonage, pour le moins immoral, des liquidités financières de nos entre-prises industrielles par certaines banques étrangères, l’Algérie court le risque d’une totale désertification industrielle à plus ou moins brève échéance.Face à l’incapacité des autorités politiques algériennes à prendre des mesures de redressement fortes en faveur d’un secteur aussi vital, on se pose la question de savoir si le déclin de notre industrie n’est pas sciemment voulu pour laisser la porte ou-verte aux importations et aux confortables rentes qu’elles procurent aux sociétés de négoces et à ceux qui gravitent autour.Le maintien du Credoc, contre toute logique économique et au détriment de l’intérêt supérieur de la nation, en est une preuve flagrante. Le manque de détermi-nation à améliorer par quelques décisions pertinentes le climat des affaires en est une autre. Tout semble être fait pour em-pêcher toute velléité de résurrection de ce secteur qui pourrait amoindrir le volume des importations (plus de 60 milliards de dollars en 2013) et par conséquent les revenus des 50 000 sociétés de négoce qui en tirent profit. N. G.

Si, en 2013, il n’y a pas eu de loi de finances complémentaire (LFC), ce ne sera pas le cas

cette année. Pour l’exercice dernier, toutes les dépenses annoncées pour prendre en charge les mesures arrêtées par le gouvernement dans dif-férents secteurs comme la création d’emplois au Sud ont été incluses dans la loi de finances 2014 (LF 2014) en raison de l’absence prolongée du Président du pays. Mais pour 2014, une LFC est d’ores et déjà annoncée puisque le gouver-nement prévoit, du moins, le retour du crédit à la consommation. Le dossier est déjà ficelé, comme indiqué en décembre dernier par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, et le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd. Les conclusions du groupe de travail chargé d’élaborer les mécanismes d’application de cette mesure seront rendues publiques lors de la prochaine tripartite sociale prévue au début de cette année. Initialement, cette décision qui a pour but d’encourager la production nationale et le consommer algérien puisqu’étant exclusi-

vement destinés aux biens produits localement devait être incluse dans la loi de finances 2014 selon l’instruction adressée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal aux membres de l’exécutif. Mais, il a été finalement décidé de l’inscrire dans la LFC 2014 Une tripartite qui se penchera par ailleurs sur l’article 87-bis du code du travail dont la révi-sion aura des incidences financières à prendre en charge par la LFC 2014. Cela pour dire que l’année 2014 commence avec son lot de dépenses supplémentaires. Entre celles déjà annoncées et celles en qui arriveront, l’enve-loppe s’annonce importante pour un pays où la croissance hors hydrocarbures tarde à être lancée. Avec des dépenses de 7656,2 milliards de DA (dont 4714,5 milliards pour le fonction-nement et 2941,7 milliards pour l’équipement, et des recettes de 3455,6 milliards de DA de DA), la LF 2014 consacre justement une série de mesures en vue de faire démarrer la machine productive. Cette loi qui fera aujourd’hui l’objet

d’une journée d’information à l’initiative de la Chambre algérienne de commerce et d’indus-trie (CACI) est consacrée essentiellement à l’encouragement de l’investissement productif, à la maîtrise des importations et à l’amélioration de la qualité du service public. Des dossiers dans lesquels l’Algérie connaît un énorme retard. Que ce soit pour l’investissement, les importa-tions ou le service public, le constat est le même depuis plusieurs années. Les chefs d’entreprise mettront-ils ces mesures à leur profit et contri-bueront-ils enfin à l’amélioration de la produc-tion nationale ?

Globalement, y aura-t-il réellement des changements cette année sur le plan écono-mique ? Certainement très peu. Pourquoi ? Parce que, tout simplement le premier trimestre sera essentiellement consacré aux grandes annonces pompeuses qui précèdent habituel-lement les rendez-vous électoraux alors que l’après-vote présidentiel verra la mise en place d’une nouvelle équipe, l’annonce du contenu du nouveau programme et tout le rituel qui suit ce genre d’événement. Sinon, pour l’application des mesures, il faudra encore attendre 2015.

S. I.

> Par Nordine

Grim

La loi de fi nances pour l’année 2014 ne contient aucune mesure forte susceptible de sortir le secteur industriel du marasme dans lequel les autorités politiques algériennes semblent l’avoir volontairement plongé depuis l’année 2009.

On l’a vu l’année passée, les importations algériennes ont pris l’ascenseur au moment où les exportations ont poursuivi leur chute. Dans une telle situation, difficile de relever le défi de la préservation de l’équilibre budgétaire à moyen terme tel que rappelé à chaque fois par le ministre des Finances, Karim Djoudi. D’où la nécessité de travailler non seulement pour promouvoir la production nationale, mais aussi pour encourager les exportations hors hydrocarbures. Ainsi, il est attendu pour 2014 de dynamiser le conseil consultatif de promotion des exportations, de réexaminer le cadre juridique des exportations et de mobiliser les associations professionnelles des exportateurs. Aussi, un dispositif d’appui spécifique aux entreprises exportatrices est prévu. Une mesure qui sera suivie par la création d’un statut spécial à ces entreprises et aux consortiums d’exportation. Au même chapitre, le gouvernement compte faciliter le développement de l’offre exportable et soutenir le potentiel national d’exportation. Parmi les actions annoncées dans ce cadre, la dynamisation du fonds de soutien à l’exportation dont la gestion a, faut-il le rappeler, fait déjà l’objet de critiques notamment de la part de la Cour des comptes. Toujours en matière de commerce extérieur, les responsables du secteur misent sur la simplification des délais et des coûts inhérents aux opérations de commerce extérieur. De même qu’il est programmé en 2014 la mise en place du guichet unique portuaire au niveau de tous les ports du pays à commencer par Alger, Skikda et Oran. Il s’agit aussi de réactiver les brigades mixtes de contrôle de marchandises (Finances, Commerce, Transports) aux frontières. Reste à savoir si l’ensemble de ces mesures seront au rendez-vous en décembre 2014 connaissant la lenteur dans l’application des décisions et les faiblesses en matière de management. S. I.

Promotion des exportations Les mesures en attente pour 2014

h. l

yès

L’Algérie court le risque d’une totale désertification industrielle à plus ou moins brève échéance

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LOI DE FINANCES 2014

ENTREPRISE & CONSEILS VII El Watan ÉCONOMIE - Du 6 au 12 janvier 2014

LES JEUNES PROMOTEURS BÉNÉFICIAIRES D’AVANTAGES SUPPLÉMENTAIRES

Qu’ils soient bénéficiaires de l’aide du «Fonds national de soutien à l’emploi des jeunes»(1) ou du «Fonds national de soutien au microcrédit»(2) ou de la «Caisse nationale d’assurance-chômage», les jeunes promo-teurs reçoivent l’attention particulière du gouvernement qui souhaite l’essor de la pe-tite et moyenne entreprise, qu’elle soit créée sous la forme individuelle ou en société, plus particulièrement dans les régions du Sud.L’article 13 du code des impôts directs et taxes assimilées qui prévoyait déjà une exo-nération de l’impôt sur les revenus, au titre des bénéfices industriels et commerciaux, pour une période de trois ans, contenait une disposition plus avantageuse pour ceux des jeunes promoteurs d’investissements qui développent, à titre individuel, des activités ou des projets éligibles à l’aide du «Fonds national de soutien à l’emploi des jeunes» ou du «Fonds national de soutien au microcrédit» ou de la «Caisse nationale d’assurance-chômage», dans une zone à promouvoir, portant l’exonération à six ans. La loi de finances pour 2014 étend, pour cette catégorie de promoteurs établis dans les zones à promouvoir, l’exonération de l’impôt sur le revenu à dix ans. La même disposition codifiée sous l’article 138 du code des impôts directs, consacrée aux sociétés fondées par des jeunes promoteurs, bénéficiaires des mêmes dispositifs d’aide cités précédemment, est modifiée de façon équivalente avec une extension à dix ans de l’exonération de l’impôt sur les bénéfices des sociétés. Dans la continuité des avantages à ces jeunes promoteurs, l’exonération de la taxe foncière, qui était a minima de trois ans et de six ans pour les constructions et additions de constructions installées dans des zones à promouvoir, est étendue à dix ans lorsque les constructions et additions de constructions sont installées dans des zones bénéficiant de l’aide du «Fonds spécial de développement des régions du Sud» ou à six ans pour celles installées dans des zones bénéficiant de l’aide du «Fonds spécial pour le développement des Hauts-Plateaux».C’est du moins ce que visait l’article 142 du code des impôts directs et taxes assimilées lorsqu’il régissait le bénéfice taxé à taux

réduit des sociétés mais surtout lorsqu’en prémisse de l’instruction du chef du gou-vernement de fin 2008, particulièrement orienté sur les bénéfices éligibles au transfert hors d’Algérie, la loi de finances complé-mentaire pour 2008, dans la série des me-sures conservatrices liées à l’investissement, avait institué l’obligation de réinvestir la part des bénéfices correspondant aux montants des exonérations et réductions au titre de l’Impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS.)L’AVANTAGE DE RÉDUCTION OU D’EXONÉRATION D’IMPÔT N’EST PAS SANS CONTREPARTIE

Cependant, les instructions du chef du gouvernement de décembre 2008 faisaient référence à l’exclusion des montants équi-valents aux avantages fiscaux, douaniers et autres, tant pour les projets de régime géné-ral que de régime de la convention avant transfert des bénéfices hors d’Algérie. Pour correspondre au mieux au profil de cette ins-truction gouvernementale, la loi de finances complémentaire pour 2009 a étendu l’obli-gation de réinvestissement à tous les impôts, taxes, droit de douanes, taxes parafiscales et autres, avec application aux résultats en instance d’affectation à la date de publica-tion de la loi de finances complémentaire pour 2009 ainsi qu’aux résultats de l’exercice 2010 et suivants. La pratique a démontré que cette mesure trouvait des difficultés de mesure de ces impôts, droits et taxes, tant par leur diversité que par leur nature. A titre d’exemple, la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est en réalité un avantage de flux de trésorerie, car en l’absence d’exonéra-tion, elle peut toujours être récupérée, le véritable avantage étant dans l’économie de décaissement, sans impact sur le résultat. De même que les droits de douanes, s’ils étaient payés se retrouveraient en charges directes ou amortis. La loi de finances pour 2014 institue une nouvelle rédaction de l’article 142 du Code des Impôts Directs et Taxes Assimilées qui limite l’obligation de réinves-tir à la part des bénéfices correspondant aux seules exonérations ou réductions de l’Impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) et de la Taxe sur l’activité professionnelle (TAP), accordées dans la phase d’exploitation. L’obligation de réinvestissement doit tou-jours s’exercer dans un délai de quatre ans à compter de la date de la clôture de l’exercice dont les résultats ont été soumis au régime préférentiel.NOUVEAU TRAITEMENT DES SUBVENTIONS D’ÉQUIPEMENTS

Particulièrement pour les entités soumises à l’Impôt sur les Bénéfices et bénéficiant de subventions, comme les Etablissements Publics Industriels et Commerciaux, la révision du traitement fiscal des subventions d’équipements devait s’aligner, de bon sens, sur le traitement comptable prévue par le Système Comptable Financier. Il semble que cela ne soit pas tout à fait le cas, car l’amendement de l’article 144 du Code des Impôts Directs et Taxes Assimilées, consa-cré à ce traitement, nous livre une rédaction ambiguë à l’opposé du traitement consacré par la loi comptable. Il faut rappeler que le Système Comptable Financier considère que les subventions d’investissement sont comptabilisées en produits au même rythme que les coûts auxquels elles sont rattachées

et que ces coûts correspondent, pour les immobilisations amortissables, au montant de l’amortissement. C’est, semble-t-il, dans cet esprit que la révision de l’article 144 du Code des Impôts Directs et Taxes Assimi-lées a été proposée pour permettre de ratta-cher les subventions accordées, pour l’acqui-sition de biens amortissables, aux résultats imposables des entreprises bénéficiaires en fonction de la période d’amortissement des biens acquis. L’ancienne rédaction causait un décalage d’un an, puisque nonobstant le fait qu’elles n’étaient pas comprises dans les résultats de l’exercice en cours à la date de leur ver-sement, ces subventions étaient rapportées, par fractions égales sur les cinq exercices suivants, sauf pour les équipements amor-tissables sur une durée supérieure, la durée d’amortissement l’emportant. La nouvelle rédaction renverse l’exercice de rattache-ment puisqu’il est écrit que les subventions d’équipement accordées aux entreprises par l’Etat ou les collectivités territoriales sont comprises dans les résultats de l’exercice en cours au moment de leur versement. Paradoxalement, la suite du texte précise que ces subventions sont rapportées aux bénéfices imposables des exercices suivants proportionnellement à leur exploitation, le montant restant des subventions étant rapporté aux bénéfices imposables, à comp-ter du cinquième exercice au plus avec l’exception réservée aux acquisitions de biens amortissables où les subventions sont rapportées aux annuités d’amortissement. Si l’ambigüité de formulation se confirmait, l’administration fiscale aurait à trouver le moyen par lequel elle considérera recevable le traitement comptable approprié pour les déclarations au titre de l’Impôt sur les Béné-fices (IBS) de l’exercice clos le 31 décembre 2013 soumises en 2014.RECENTRAGE DU TAUX DE L’IMPÔT SUR LES BÉNÉFICES DES SOCIÉTÉS POUR LE SECTEUR TOURISTIQUE

Les taux d’imposition des bénéfices des sociétés avaient été révisés sous la loi de fi-nances complémentaire pour 2008, selon la nature d’activité à laquelle ils se rapportent. C’est ainsi qu’un taux de 19% avait été retenu pour les activités de production de biens, le bâtiment et les travaux publics, ainsi que les activités touristiques ; le taux de 25% restant applicable aux activités de commerce et de services. Un an plus tard, la loi de finances complé-mentaire pour 2009 apportait la précision de ce qu’il convenait de retenir, pour l’appli-cation du taux de 19%, comme activités de bâtiment et de travaux publics et celles dites d’activités touristiques, précision faite que ces dernières concernaient la gestion des complexes touristiques et des stations thermales, exclusion faites des agences de voyages. La loi de finances pour 2014 reformule l’article 150-1 du code des impôts directs et taxes assimilées pour préciser que le taux de l’impôt sur les bénéfices des socié-tés est fixé à 19% pour les activités de pro-duction de biens, le bâtiment et les travaux publics ainsi que les activités touristiques et les activités des agences de tourisme et de voyages activant dans le domaine du tourisme national et du tourisme réceptif. L’exclusion des agences de voyages reste de mise sous le même article puisque la nuance

de l’extension du taux de 19% réside dans son application aux agences de tourisme et de voyages qui prestent dans les activités de tourisme pour les nationaux algériens ainsi que les activités de tourisme à l’adresse de visiteurs étrangers. Il reste à voir si la nuance sera facile d’application, d’autant qu’il est fort probable que les agences concernées soient amenées à distinguer en comptabilité les opérations exonérées.AUTRES MESURES DE FISCALITÉ DIRECTE

La loi de finances pour 2014 relève le montant de l’amende fiscale appliquée aux omissions ou inexactitudes relevées dans la déclaration prévue à l’article 162 du Code des Impôts Directs et Taxes Assimilées, applicable aux entreprises étrangères qui exercent une activité temporaire en Algérie et qui n’y disposent pas d’une installation professionnelle permanente. Ces entreprises soumises à l’impôt sur les bénéfices, par voie de retenue à la source, interviennent le plus souvent dans le cadre de contrats de services ou contrats de management et doivent soumettre une déclaration annuelle qui récapitule les encaissements reçus et les retenues à la source opérées accompagnée d’un état détaillé des sommes versées par l’entreprise à des tiers à titre de travaux sous traités, d’études, de locations de matériels ou de personnel, des loyers de toute nature et d’assistance technique. Ce sont donc ces données, si elles s’avèrent erronées, qui exposent les entreprises déclarantes à cette amende fiscale qui sous l’ancienne rédaction de l’article 162 était de 10 DA à 100 DA, appliquée autant de fois qu’il est relevé d’omissions ou d’inexactitudes dans les documents et renseignements. L’amende fiscale est relevée dans un intervalle de 1,000 DA à 10,000 DA dans l’article Dans la sé-rie des relèvements de même portée, l’autre amende fiscale qui subsistait à 100 DA est celle qui est applicable en cas de défaut de la mention expresse dans l’acte, de la lecture des articles 57, 123 et 127, par les notaires qui reçoivent un acte d’obligation. Les no-taires devront se rappeler que l’omission de cette mention leur coûtera désormais 1,000 DA. C’est ainsi que l’article 64 du Code des Impôts Directs et Taxes Assimilées a été reformulé. Enfin, l’article 169 du Code des Impôts Directs et Taxes Assimilées a été re-pris pour relever le plafond des subventions et dons, en espèces ou en nature, au profit des établissements et associations à vocation humanitaire à un montant annuel d’un mil-lion de dinars alors que l’ancienne rédaction limitait la déductibilité au montant annuel de deux cent mille dinars.Ce sont là les dispositions de fiscalité di-recte, contenues dans la loi de finances pour 2014, qui modifient le Code des Impôts Directs et Taxes Assimilées, sans apporter de grands bouleversements au système fiscal. Autant s’en réjouir, pour un temps seulement ; dans l’attente de la lecture de la suite de cette série d’analyses.(A suivre) S. H.-A.

(*) Expert-comptable

1) Régime ANSEJ : Agence nationale de soutien à l ’emploi des jeunes2) Régime ANGEM : Agence nationale de gestion du micro-crédit.-

> Par Samir

Hadj Ali (*)

Le Journal offi ciel n° 68 du 31 décembre 2013 a publié la loi de fi nances pour 2014 dont le projet a été largement commenté par la presse. Voici, à présent, sous une série de publications, l’analyse détaillée du texte défi nitif. Celle de ce jour concerne la fi scalité directe. Celles à venir traiteront d’autres domaines de fi scalité et d’autres dispositifs de cette nouvelle loi de fi nances.

Nouvelles dispositions en fi scalité directe(1re partie)

Page 23: el watan 20140106

VIII TABLEAU DE BORD El Watan ÉCONOMIE - Du 6 au 12 janvier 2014

PRODUITS DE BASE CAFÉ

A Londres, la tonne de robusta pour livraison en mars valait 1596 dollars. A New York, la livre d’arabica pour livraison en mars valait 111,65 cents.

SUCRE

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 443 dollars. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 16,24 cents.

CACAO

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1677 livres sterling vendredi à 10h00 GMT. Sur le ICE Futures US de New York, la tonne pour livraison en mars valait 2636 dollars.

CÉRÉALES

Les cours des céréales ont de nouveau été affectés par la perspective d’une offre abondante en provenance d’Amérique du Sud.

BLÉ

Le boisseau de blé pour échéance en mars s’échangeait à 5,9700 dollars vendredi à la

mi-séance.

MAÏS

Le boisseau de maïs à même échéance s’échangeait à 4,2050 dollars.

SOJA

Le boisseau de soja pour livraison en mars, le plus échangé, s’établissait à 12,7000 dollars.

MÉTAUX DE BASE

Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont majoritairement terminé la semaine en baisse, dans un marché soupesant l’évolution de l’économie chinoise. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 7341 dollars vendredi à 11h00 GMT, l’aluminium valait 1798 dollars la tonne, le plomb valait 2204 dollars la tonne, l’étain valait 21,550 dollars la tonne, le

nickel valait 13,846 dollars la tonne, le zinc valait 2051,75 dollars la tonne.

MÉTAUX PRÉCIEUX

L’or et l’argent ont évolué positivement pour les premières séances de l’année, surtout pour des raisons techniques, après avoir terminé 2013 en très forte baisse.

OR

Sur le London Bullion Market, l’once d’or a terminé à 1234,50 dollars au fixing du soir.

ARGENT

L’once d’argent a clôturé à 20,18 dollars.

PLATINE/PALLADIUM

Sur le London Platinum and Palladium Market, l’once de platine a fini à 1388 dollars. L’once de palladium a clos à 723 dollars.

PÉTROLE

Les cours du pétrole cotés à New York ont poursuivi leur repli vendredi face à l’éventuel retour sur le marché de pétrole libyen et à un rapport mitigé sur les stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février a cédé 1,48 dollar pour s’établir à 93,96 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé à 106,89 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE).

L’euro accentuait sa baisse face au dollar vendredi, dans un marché toujours focalisé sur la politique monétaire des Etats-Unis mais sans grand volume alors que de nombreux cambistes sont encore absents en raison des fêtes.Vers 17h00 GMT, l’euro valait 1,3608 dollar contre 1,3665 dollar la veille. La monnaie unique européenne baissait également face à la devise nippone, à 142,20 yens. Le dollar aussi reculait face à la monnaie japonaise, à 104,51 yens, alors que la livre sterling progressait face à l’euro, à 82,88 pence pour un euro, mais baissait face au dollar, à 1,6418 dollar pour une livre.

Les cours démarrent la nouvelle année en baisse

L’euro se tasse face aux principales devises

DEVISES

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE

9,8%

Le taux de chômage en Algérie en 2013, selon l’Offi ce nationale des statistiques.

COTATIONSBANQUE D’ALGÉRIEValeur du 6 janvier 2014

Devises MonnaiesCours

Achat Vente

78.0734107.0777

129.282074.0875

8,711.604673.2946

1,435.41031,205.93441,278.3620

21.255520.8151

276.366047.33479.5491

1 USD 1 EUR1 GBP

100 JPY 100 CHF

1 CAD 100 DKK 100 SEK

100 NOK 1 AED 1 SAR

1 KWD 1 TND 1 MAD

78.0884107.1217

129.328374.1299

8,716.196073.3224

1,436.02931,206.72531,278.9007

21.261920.8214

276.614947.81059.6038

US DOLLARSEURO POUND STERLING JAPAN YEN SWISS FRANC CANADIAN DOLLAR DANISH KRONE SWEDISH KRONA NORWEGIAN KRONE ARAB EMIRAT DIRHAM SAUDI RIYAL KUWAIT DINAR TUNISIAN DINAR MAROCCAN DIRHAM

BOURSE D’ALGERValeur du 02 janvier 2014

Titre de capital * Cotations

AUR 390,00

SAI 450,00

ALL 610,00

Roui 405,00

Titres de créance** Cotations

Sonelgaz 100,00

Spa Dahli 95,00

* Les titres de capital sont cotés en dinars** Les titres de créance sont cotés pied de coupon en pourcentage de la valeur nominale

La vaste majorité des entreprises connaissent au cours de leur existence des moments difficiles. Un examen minutieux

des meilleures entreprises mondiales montre que même les plus compétitives et les plus inno-vantes ont vécu des zones de turbulences qui les ont mis à mal. General Motors, Toyota, Renault, Apple, IBM, Samsung et de nombreuses autres ont toute expérimenté des moments dangereux pour leur survie et développement. Celles qui savent gérer ces graves zones de turbulences vont acquérir une solide expérience qui leur per-mettra d’être mieux immunisées pour les crises futures. Elles peuvent mieux négocier les virages à venir. De nombreuses entreprises algériennes sont entrées dans des périodes de turbulences presque similaires. La plupart ont laissé des plumes. Nous avons perdu plus de la moitié des entreprises de textile les deux dernières décen-nies. Durant les années quatre-vingt-dix, des entreprises de réalisation publiques et surtout privées ont mis la clé sous le paillasson. Il serait intéressant d’examiner les facteurs-clés de succès du management d’entreprises en difficulté. Les priorités, les outils et les mesures opératoires changent dans de pareilles situations. On ne gère pas une entreprise en péril de la même

manière qu’en situation de normalité. J’ai publié un ouvrage en 2003 sur la question (A. Lamiri : Management de l ’Information et Redressement des Entreprises, OPU). Les thèmes qu’ils convient de traiter sont multiples et complexes : dia-gnostic, aspects stratégiques, communication, marketing, dettes, cession d’actifs, mesures d’accompagnement, tableau de bord, etc. Parmi ces éléments, nous allons uniquement évoquer quelques aspects liés à la gestion des ressources humaines.AGIR SUR QUELS PARAMÈTRES EN PRIORITÉ ?

Parfois, la sortie est inévitable. On ne peut pas sauver toutes les entreprises menacées. Tout comme en médecine, les personnes qui consultent ne vont pas toutes guérir. Pour certaines, la médecine moderne n’y peut rien. Même chose pour les entreprises. Quelques-unes iront inévitablement à la faillite. Les meilleurs bureaux d’études arrivent à sauver un peu plus de 70% des entités en péril. Certaines ont en fait leur business : acheter des entreprises en péril pour les redresser et les revendre. Les Chinois les achètent pour les vider de leurs savoir-faire et technologie qui seront vite adoptés en Chine. Nos entreprises et nos mana-gers doivent être préparés à gérer des situa-tions pareilles. Mieux encore, ils doivent être conscients que la prévention est beaucoup plus efficace et moins coûteuse que la guérison. Le management préventif des crises se greffe alors sur les modes de fonctionnement quotidien pour réaliser les ajustements, bien à l’avance et donner à l’entreprise toute la flexibilité voulue.

Le dosage des éléments à juxtaposer varie en fonction de la situation de l’entreprise, de la nature et de la gravité de la crise. Mais les déci-sions les plus sensibles concernent les ressources humaines. Si le diagnostic révèle que l’entreprise a un surplus d’actifs, le traitement technique n’est pas compliqué à entreprendre. On vend et on loue le surplus pour payer une partie de la dette. Ce faisant, on diminue les intérêts et les amortissements. Mais lorsque le surplus se situe au niveau du personnel, on ne peut agir de la même manière. Si on ne fait qu’éjecter le surplus de ressources humaines, la riposte sera invisible mais terrible pour l’entreprise. Les membres de l’entreprise qui vont rester vont se dire : «Cette entreprise ne nous respecte pas. Elle nous traite comme des objets jetables. La prochaine fois ce sera notre tour. Et personne ne fera rien pour nous.» Et on aura des ressources humaines démoti-vées, peu respectueux de leur entreprise et qui ajusteront leurs efforts au niveau de ce que fait l’entreprise pour elles.ALORS QUE FAIRE ?

Il y a beaucoup de modalités qui concernent le management des ressources humaines en période de crise. La communication franche et ininterrompue aide à faire jaillir les solu-tions aux différents problèmes qui figent l’entreprise. Nissan s’est redressée, en grande partie, grâce aux idées des multiples comités transversaux. Tout doit être fait et avec les inté-ressés pour garder le maximum de ressources humaines : retraites, préretraites, départs volon-taires, essaimage, formation, reconversion, aide à la création d’entreprises, etc. Mais ces aspects

nécessitent du temps pour les élaborer. Il faut surtout convaincre par l’exemplarité et l’équité. Certaines entreprises mettent alors des pra-tiques qui tendent à montrer qu’il y a équité dans les sacrifices à consentir pour sortir de la crise. Une des pratiques consiste à dispatcher les licenciements économiques inévitables à tous les niveaux. S’il faut réduire de 20% les effectifs, cela concernera aussi bien les direc-teurs centraux que les simples travailleurs (qui ne sont en rien responsables de la situation de leur entreprise). Une seconde pratique consiste à réduire les salaires dans la même proportion pour tous. Cela a été le cas de Samsung : 30% de réduction du PDG au simple salarié. Dans beaucoup d’entreprises qui n’ont pas ces dispo-sitions d’équité, ce sont les travailleurs en bas de l’échelle (les moins responsables de la situation) qui paient le prix fort. Une troisième pratique concerne l’exemplarité. On commence par se sa-crifier soi-même en tant que gestionnaire pour en prouver la nécessité. C’est par exemple le cas de Lee Iaccoca de Chrysler au début des années quatre-vingts. Transfuge de GM, il a accepté un salaire d’un dollar par mois jusqu’à ce que l’entreprise fasse des bénéfices. Ce geste a été apprécié en bas de l’échelle. Lorsque la base sera convaincue qu’on a tout essayé et qu’on a réparti équitablement le fardeau de l’ajustement, il sera plus facile de réussir un redressement ou parfois une mise à niveau. Mais lorsque la haute direc-tion, source des pratiques qui ont mis en diffi-culté l’entité se dérobe de ses responsabilités, le climat instauré tend alors à compliquer les crises vécues. A. L.

PH.D en sciences de gestion

Management des crises : quelques éléments de fl exibilité

ÉCONOMIQUESRepères

Par Abdelhak Lamiri

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El Watan - Lundi 6 janvier 2014 - 21

C U L T U R E

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CastleBeckett enquête sur le meurtre d’une jeune femme retrouvée dans une ruelle proche de son lieu de travail après avoir été frappée à mort. Elle était enquêtrice spécialisée dans l’évasion fiscale. Castle, blessé lors d’un séjour au ski, est immobilisé chez lui et trompe l’ennui en observant ses voisins par la fenêtre.

Les carnets de JulieJulie parcourt le sud de la Corse pour découvrir le patrimoine bâti et artisanal. Son voyage s’articule autour du littoral et au cœur de l’Alta Rocca. Partie de pêche autour des bouches de Bonifacio, marche au plateau du Coscione à la découverte de cochons, rencontre avec un berger et une famille qui cuisine des produits du terroir.

Game Change En 2008, alors que la campagne présidentielle américaine bat son plein, John McCain, candidat des Républicains, constate son retard face à Barack Obama. Steve Schmidt, un de ses collaborateurs, lui conseille une colisitière qui, selon lui, va changer la donne : Sarah Palin, gouverneur de l’Arkansas.

The Hi-Lo CountryAprès la guerre, Pete et son ami Big Boy reviennent à Hi-Lo, Nouveau-Mexique où ils ont mené jusqu’au début des années quarante la vie traditionnelle des cow-boys et des petits fermiers. Leur monde a bien changé et le temps des petits exploitants est révolu.

L’amour est dans le préLa neuvième saison du programme phare de la chaîne s’ouvre avec la présentation des portraits de quatorze nouveaux agriculteurs en quête de l’âme sœur. Des Pays de la Loire à la Franche-Comté, ou encore de l’Aquitaine à la Lorraine, Karine Le Marchand a sillonné les plus belles régions de France.

20:50 Film 20:45 Série 20:45 Culture 20:55 Film 20:50 Cinéma 20:50 Divertissement

Camping ParadisLe Camping Paradis se met aux couleurs de l’Angleterre à l’occasion d’un jumelage franco-britannique. Côté animation, l’équipe, qui attend une chorale de jeunes pour interpréter l’hymne national, voit débarquer une bande d’adolescents surexcités. De quoi stresser Tom en qui la maire a fondé tous ses espoirs de réussite.

Contes et nouvelles du XIXe siècleLors de son discours de réception à l’Académie française, Johan Mortimar s’effondre, mort. Son successeur disparaît dans les mêmes circonstances. Le jeune journaliste Isidore Fandor devine le scoop. Il fait la connaissance de Gaspard Lalouette, un marchand d’art qui rêve de passer l’habit vert.

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Piège en haute merL’USS «Missouri», navire de guerre, fleuron de la marine américaine, entreprend son dernier voyage. A l’issue de la commémoration du cinquantenaire de Pearl Harbor, le cuirassé met le cap sur San Francisco où il doit être désarmé.

Seraphim FallsCinq ans après la fin de la guerre de Sécession, quelque part dans les montagnes enneigées de l’Ouest américain, un homme solitaire, Gideon, est soudain victime d’une attaque en règle. Des coups de feu éclatent et, s’il est assez vif pour échapper à la mort, il est tout de même touché à l’épaule.

Les monts des ksour«El bayadh»Les Monts des Ksour, belle région montagneuse désignant la Partie occidentale de l’Atlas saharien qui s’étale de la frontière algéro-marocaine jusqu’au djebel Amour à l’Est. Cette appellation tire son origine de la présence d’une quarantaine de ksour.

Independence DayUne immense soucoupevolante envahit le ciel terrestre, libérant un nombre infini de plus petites soucoupes qui prennent position au-dessus des plus grandes villes du monde. Un informaticien new-yorkais décrypte les signaux émanant des étranges voyageurs.

Sayedet Al MazraaUn feuilleton dramatique focalisé sur la Turquie des années cinquante. L’histoire se déroule dans une ville du sud du pays, caractérisée par la fertilité de ses champs de coton où y travaille quotidiennement la majorité des habitants en vue de gagner leurs vies.

SORAYA BOUAMAMA. Journaliste

«Il y a encore tant de choses à écrire sur les années 1990»

Propos recueillis parFayçal Métaoui

Pourquoi les papiers n’étaient-ils donc pas à publier ?

Il ne s’agit, bien entendu, pas de papiers dans le sens que l’on entend. Il s’agit d’idées et de positions. Il y a beaucoup de véracité dans le titre du livre puisqu’il s’agit de choses que je ne voulais pas dire, publier. C’est un passé très présent. J’au-rais pu peut-être donner un autre titre en mettant en avant l’idée de mémoires ou autre chose. Je me suis posée la question : pourquoi j’écris ? Existe-t-il de l’intérêt chez nous pour l’écriture ? J’ai l’impression que l’intérêt va ailleurs… En écrivant un autre texte, un scénario sur Meriem Bouattoura (moudjahida tuée par l’armée coloniale française en juin 1960 à Constantine, ndlr), à la fin du Ramadhan, je regardais la chaîne nationale tuni-sienne. J’ai vu la boucherie de Jebel Chaâmbi en Tunisie (assassinat de huit soldats tunisiens par un groupe armé inconnu aux frontières avec l’Algérie

le 29 juillet 2013, ndlr). J’avais l’impression que des cris sortaient du petit écran. Les tenues des militaires étaient couvertes de sang. Un spectacle horrible ! Cela m’a replongée dans notre propre passé. Et là, je me suis dit qu’il est impératif de raconter aux autres notre expérience avec le ter-rorisme. Dans les années 1990, la Tunisie était un refuge pour les Algériens durant les vacances. On doit écrire des livres pour que les Tunisiens et les Egyptiens retiennent les leçons.

Et quel a été le déclic pour l’écriture du livre ?

Je dois rendre hommage à Samira Guebli (directrice des éditions à l’Agence nationale d’édition et de publicité, ANEP). Elle m’a, à plusieurs reprises, contactée et encouragée à écrire. J’ai refusé au début, puis j’ai hésité, ensuite Samira Guebli, elle-même écrivaine, m’a convaincue de passer à l’acte d’écriture.

Le combat des journalistes durant les années 1990 est au cœur du récit que vous avez écrit…

Absolument. Ce combat doit être connu de tous. Durant la décennie noire, les journa-listes ont beaucoup souffert. Durant la guerre de Libération nationale, notre ennemi était connu. Cette guerre a duré sept ans et demi. Notre combat contre le terrorisme a duré plus de quinze ans. On ne peut pas occulter cette partie de l’histoire contemporaine de l’Algérie. L’assassinat de Tahar Djaout en 1993 a été le début d’une longue période de drames. Je me suis intéressée à ce qui se passait à l’intérieur de la télévision durant cette période. J’ai vécu cette période avec ses peurs et ses doutes. Dans ma thèse de magistère, je me suis focalisée sur la crise sécuritaire des années 1990 et la désta-bilisation des journalistes. Et dans Awrak lam takoun li nachr, je me suis quelque peu libérée des contraintes scientifiques pour évoquer des souvenirs. J’ai écrit le récit avec mon cœur, avec les larmes. Il y a une partie de moi-même dans ce livre. J’ai essayé de rapporter avec détails l’ambiance qui régnait à l’époque dans la salle

de rédaction à l’ENTV. J’ai expliqué comment des confrères avaient quitté la télévision. Ils avaient peur. C’était un choix. Je n’ai pas le droit de les juger. J’ai évoqué les conditions difficiles dans lesquelles nous travaillions aussi. Une anecdote : je suis partie en Europe pour réaliser un reportage sur les bases arrières du terrorisme avec une caméra en panne ! C’était pour nous un grand défi. Nous croyions à ce que nous faisions. Nous échangions des blagues pour oublier nos malheurs. Parfois, nous étions dans les studios au moment où des équipes de sécurité tentaient de détecter l’existence d’explosifs ! On a oublié qu’un poseur de bombe pouvait être un collègue, mangeait avec nous au réfectoire de la télévision. Je me rappelle bien de Naïma, la monteuse, qui préparait son mariage et qui avait beaucoup de peine pour les journalistes. Naïma a été tuée lors de l’attentat qui a ciblé la maison de la presse du 1er Mai à Alger (février 1996, ndlr) et son futur mari, un technicien à la télévision, a perdu un œil. Des souvenirs douloureux.

Dans Awrak lam takoun li nachr, vous racontez votre propre «histoire» avec le hijab. Qu’en est-il ?

Un ou une journaliste qui passe à l’antenne est connu du public. On peut utiliser tous les moyens de camouflage, les gens nous recon-naissent toujours dans la rue. J’ai donc porté un hidjab déchiré, celui d’une mendiante, pour passer inaperçue. Les passants me donnaient de la monnaie ! Je voulais sortir, sentir l’air. Je ne pouvais plus rester cloîtrée. Ce hijab m’a permis de me promener à La Casbah, à Bab El Oued, à la place des Martyrs… Partout à Alger. Malgré cela, les commerçants me reconnaissaient par la voix…

Vous revenez aussi dans le livre sur la démission du président Liamine Zeroual en 1998…

Oui, j’ai raconté dans le livre des périodes importantes dans l’histoire de la télévision. Des dates phare liées à la vie politique et économique du pays. La démission du président Zeroual a été précédée par beaucoup de rumeurs. On avait même parlé de coup d’Etat. La télévision était en ébullition à cette époque. Je suis revenue sur ces moments, sur l’élection du président Bouteflika en 1999…

Vous avez tout raconté ?Non. On ne peut pas tout raconter dans un

livre. Il faut des volumes entiers pour tout écrire. Je souhaite qu’Awrak lam takoun li nachr pro-voque les autres pour écrire, raconter ce qu’ils ont vu et vécu. Il y a encore tant de choses à écrire sur les années 1990 (…). A un moment donné, j’avais honte d’avoir le passeport algé-rien. Ce qu’a fait l’Algérien à son frère algérien n’a pas d’égal dans l’histoire des peuples. Il faut qu’on le sache, le dise et l’admette. Par exemple, les directeurs d’hôpitaux, ceux qui recevaient par centaines les victimes du terrorisme, ont tellement de choses à dire. Je souhaite vivement qu’ils se mettent à écrire. En dehors d’Alger, les Algériens ont vécu l’horreur à l’état pur durant les années 1990. Le moment est venu d’en par-ler. C’est un devoir. Au Salon international du livre d’Alger, un lecteur est venu me demander de signer le livre pour sa fille et son épouse. J’ai demandé à ce qu’elles soient avec lui. Il m’a dit qu’elles sont mortes dans une explosion durant les années 1990. Lui-même portait toujours les stigmates de l’horreur dans son visage avec un œil cousu… J’en étais malade. Chaque Algérien a une histoire à raconter sur ce qu’il a vécu durant la décennie noire. C’est à nous d’écrire, n’attendons pas que les autres le fassent à notre place. Il faut instaurer la culture de l’écriture. Les journalistes sont les premiers concernés !

F. M.

Soraya Bouamama, journaliste à l’ENTV, vient de publier aux éditions ANEP, à Alger, Awrak lam takoun li nachr (Des papiers qui étaient non publiables). Un récit dans lequel elle raconte la vie des journalistes et des techniciens de l’ex-RTA durant les années des violences, les années 1990, en Algérie. Des dizaines d’assassinats, des disparitions, des départs en masse, des souffrances. Elle évoque la peur, l’incertitude, les questionnements, les doutes et la résistance. Soraya Bouamama, qui a enquêté sur les cellules terroristes en Europe, ne s’est pas retenue dans ce récit. Elle a tenté de délivrer sa mémoire de tourments et de souvenirs déchirants. Awrak lam takoun li nachr figure parmi les livres les plus vendus durant le 18e Salon international du livre d’Alger (SILA) en novembre 2013.

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J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : POLITIQUE / NAVIGUER / IVRE / AILE / ECROU / SI / UNI / RDA / TNT / SUAT / AI / RG / NE / ONEREUX / ANISERAIT / NASSE / EU / LE / SETE / LARD / MER. VERTICALEMENT : CONVENTIONNEL / LARCIN / NIA / RIVER / TRESSER / TI / OR / GRES / NIGAUDS / ERES / QUI / AU / UA / EM / DUELS / ANXIETE / EREINTE / TUER.

SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS :

SCARDAS - VINCENT LINDON

Jeux proposés par gym C Magazine

RÈGLE DU JEU

Une grille est composée de plusieurs carrés. Chaque carré contient tous les chiffres de 1 à 9. Chaque ligne comme chaque colonne contient aussi tous les chiffres de 1 à 9. Certains chiffres vous sont donnés, à vous de trouver les autres. Pour cela, procédez par déduction et élimination.

Solution

Sudoku précédent

Sudoku N° 4

Définitiondu mot encadré

Tout Codé N° 3705

SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

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VERTICALEMENT : 1.Entassement 2.S'embrouille dans des difficultés. Drame nippon. Ennui 3.Terrains couverts d'herbe. L’Europe unie. Atome 4.Pris du plaisir. Unité de dose absorbée. Arbres 5.Greffa. Entoure. Conjonction 6.Compagnie d'espions. Empereurs. Exil 7.Ville d'Allemagne. Dégradé 8.Objet proposé à la vente. Montrer avec ostentation 9.Equipe. Etoile des toiles. Administrer 10.Religion. Non dit. Vieille souche. Démonstratif 11.Epincètera. Non blanchis 12.Refus péremptoire. Débris d'un objet brisé. Grugé 13.Domicilié. Note. Œuvre de fiction. Règle 14.Livré à lui-même. Monnaie. Pillage d’une ville 15.Il médite. D'ordinaire.

Quinze sur N° 370515

SOL. QUINZE SUR 15 PRECEDENT : HORIZONTALEMENT : 1.ELEPHANTESQUE 2.LEVAIN. ETOURDIR 3.EVEREST. ALE. INO 4.CE. TREUIL. TUTUS 5.AI. REVELE 6.RONCE. TGV. RARE 7.ORDURIERES. SA 8.OLECRANES 9.TOUE. ARTICHAUT 10.ANISERAIT. ORTIE 11.VE. TIERCE 12.IGLOO. RUENT. RAI 13.QUEUES. DNA. SAIN 14.UE. AMEN. NUIRE 15.ESERINE. EMPATES.

VERTICALEMENT : 1.ELECTROSTATIQUE 2.LEVE. OR. ON. GUES 3.EVE. ANDOUILLE 4.PARTICULES. OUIR 5.HIER. ERE. EVOE 6.ANSES. ICARE. SAN 7.TU. TERRA. ME 8.TE. INGRATITUDE 9.ETAL. VENITIENNE 10.SOL. SEC. ENA 11.QUETER. SHORT. NP 12.UR. UVAL. ARC. SUA 13.EDITER. BUTERAIT 14.INULES. TI. AIRE 15.PROSE. AU. EPINES.

Fléchés Express N° 3705

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SOLUTION N° 3704HORIZONTALEMENTI- CHEVALIERE. II- HARAKIRI. III- ON - LESINER. IV. UBU - RE. V- RASSERENE. VI- ALAISES - IF. VII- VI- ANA. VIII- ESTIMAT - TU. IX- EMULE - ILET. X-SE - IRONISE.

VERTICALEMENT1- CHOURAVEES. 2- HANBALISME. 3- ER - USA - TU. 4 - VAL - SIMILI. 5 - AKENES - MER. 6- LIS - REVA. 7- IRISES - TIN. 8- EIN - LI. 9- EREINTES. 10 - ETRE - FAUTE.

HORIZONTALEMENTI- Secondaires. II- Agenda électronique. III- Fin de verbe - Reçoit le boulin. IV- Suber. V- Chemin de halage - Qui se rapporte à l’apex d’un organe. VI- Ecarteurs - Entre trois et quatre. VII- L’Europe unie - Symbole chimique - Lisière. VIII- Fiabilisées. IX- Avant la matière - Ventiles. X- Se tortillent au-dessus de l’étal -On le met à l’index.

VERTICALEMENT1- Agréables à entendre. 2- Qui ont un handicap mental. 3- Sont très à l’écoute. 4- Gros mangeurs. 5- Branché - Elles vivent dans leurs toiles. 6- Ile grecque - Sur la Tille - Courroux. 7- Vipère - Fonces. 8- Virginien célèbre - Dé-sagréables. 9- Grugé - Mise en double. 10- Avant Lanka - Ville de Vénétie.

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Mots Croisés N°3705Par M. IRATNI

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Le bourg de Beni Bouattab, niché au pied du mont de l’Ouarsenis, a reçu, samedi, une caravane de solidarité organisée par la radio de Chlef, avec le

concours de l’association d’aide aux cancéreux El Hayat et Nass El Kheir. L’action à laquelle ont pris part des bienfaiteurs et des médecins volontaires était destinée à 58 familles vivant dans le dénuement total, sans toit ni moyens de subsistance. Comme il fallait s’y attendre, l’équipe médicale, composée de 4 médecins et 4 sages-femmes, a pu diagnostiquer des maladies graves chez les personnes examinées, comme par exemple une luxa-tion congénitale de la hanche négligée d’un garçon de 11 ans, un retard de croissance chez une fillette de 3 ans, une maladie neurologique dégénérative, une épilepsie mal équilibrée et des maladies chroniques, telles que l’hypertension artérielle. De même, les praticiens ont dû pratiquer des frottis cervico-vaginaux pour le dépis-tage du cancer du col de l’utérus. En outre, la caravane a distribué aux familles démunies des dons d’une valeur

de 70 000 DA chacune, comprenant des denrées alimen-taires (fruits et légumes), des effets vestimentaires, des résistances à gaz et à l’électricité, des radiateurs à bain d’huile, ainsi que des bonbonnes de gaz butane et des couvertures et matelas. Il est évident que ce magnifique élan de solidarité a été grandement apprécié par la popu-lation qui souffre en silence, loin des regards des pouvoirs publics et des gens riches de la région. A. Yechkour

El Watan - Lundi 6 janvier 2014 - 25

L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DITLa sévère réplique du wali d’Alger A l’occasion de l’ouverture de l’aire de jeu de football de proximité au niveau de la cité Mokhtar Zerhouni qui a eu lieu samedi matin en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Tahmi, et le wali d’Alger, M. Zoukh, des slogans de soutien ont été scandés par les athlètes handisports en faveur du président de l’APC de Mohammedia, Kamel Kheloui. Un procédé connu, que le wali qui a roulé sa bosse durant de longues années à travers différentes fonctions s’en est pris fermement au maire. «Ce que tu as fait ne servira pas tes intérêts. Il faut que tu nettoies ta commune au lieu de verser dans de tels comportements», a-t-il lancé à l’adresse de M. Kheloui.

Grave accident ferroviaire sur la ligne Oran-Sidi Bel AbbèsUn camion (moyen-tonnage) a été violemment percuté, vendredi après-midi, dans la région de Sidi Brahim par le train assurant la ligne Oran-Sidi Bel Abbès. Un des deux occupants du véhicule a trouvé la mort sur le coup, et le deuxième a été transféré au CHU de Sidi Bel Abbès dans un état critique, a-t-on appris sur les lieux de l’accident. Le drame s’est produit lorsque le chauffeur du camion a voulu traverser un passage à niveau non gardé. Selon des témoins oculaires, le train qui roulait à une vitesse «normale» n’a pu éviter le camion, qu’il a traîné sur une distance de près de 300 m. L’avant du véhicule a été totalement écrasé par le train. Il faut rappeler que ce passage non gardé a été plusieurs fois le théâtre d’accidents similaires ayant fait des morts et des blessés et la SNTF n’a pas encore reagi pour remédier à cet état de fait. «Il faudra attendre que le bilan des accidents survenus à cet endroit atteigne les 100 morts pour supprimer ou faire garder ce passage à niveau», s’est exclamé un habitant du douar vers lequel les deux victimes de l’accident de vendredi dernier voulaient justement se rendre.

Blida ville sale et «artificielle» ! Il y a plus de deux années, le wali de Blida a décidé de créer un établissement (Epic) dédié exclusivement à la création et l’aménagement des espaces verts. Un Epic qui est censé rendre à Blida sa vocation de ville des Roses Paradoxalement, les roses sont devenues très rares dans cette ville et les arbres meurent à cause d’un flagrant délaissement. Le hic, c’est que les autorités locales semblent préférer l’artificiel au lieu du naturel, même si la terre de Blida est «destinée» pour la plantation des fleurs ! Ils ont donc «confectionné» une tulipe géante artificielle à la couleur violette au carrefour Blida-Beni Tamou. Et dire que Blida qui, durant tant de décennies, était appelée ville des Roses pour ses jardins fleuris et ses avenues parées de verdure et de fleurs dégageant des odeurs parfumées, est devenue la ville de la saleté et de… l’artificiel !

Le FC Barcelone rassemble 50 millions de fans sur facebook

Le FC Barcelone, grâce à sa star Lionel Messi, compte désormais plus de 50 millions de fans sur facebook devenant ainsi le premier club de football du monde à rassembler une telle communauté. Les rivaux du Real Madrid ne sont pas très loin, avec 47

millions de fans. Le troisième club de football à compléter le podium est Manchester United, dont la page facebook compte 38 millions d’adeptes. Plus loin derrière, les Allemands du Bayern de Munich réunissent 11 millions de fans, alors que le PSG n’en réunit que 6 millions. «Le Barça est le club le plus populaire du monde et cela en est la preuve», a commenté Didac Lee, directeur en charge des nouvelles technologies au sein du club catalan. La page facebook du club catalan est alimentée quotidiennement par des infos, des photos et des vidéos, notamment des entraînements. Avec ses 50 millions de fans, le FC Barcelone entre dans le top 30 mondial des pages facebook en nombre de fans. Un top 30 squatté par les stars de la musique, comme Rihanna (82 millions) et Eminem (près de 80 millions), Lady Gaga et Justin Bieber (environ 60 millions).

RECUL DE L’ENVOI DES SMS AU RÉVEILLON

A chaque réveillon, plus d’un milliard de SMS sont échangés

aux douze coups de m i n u i t

pour présenter des vœux à l’occa-sion du nouvel an. Pourtant, cette année on n’en a pas reçu beaucoup… Voilà sans doute la réflexion que bon nombre d’entre nous ont dû partager. En effet, les chiffres sont clairs, le nombre de vœux envoyés par SMS s’est tassé par rapport à l’an dernier ou près d’un milliard et demi de SMS ont été enregistrés. Cette ten-dance a été observée dans de nom-breux pays, notamment en France, en Belgique et en Suède. Hélas, au-cun chiffre n’est encore disponible, mais le phénomène est sans doute identique en Algérie. Les message-ries instantanées ne sont pas étran-gères à cet essoufflement sensible des textos, ni d’ailleurs, facebook, twitter et les réseaux sociaux en gé-néral. Ce phénomène ne s’explique donc pas par une brutale chute de l’esprit des fêtes chez les Algériens, ni chez les citoyens d’autres pays, mais par le succès des autres moyens de communication qui utilisent in-ternet plutôt que le réseau télépho-

nique et qui permettent c o n t r a i r e m e n t

aux bons vieux SMS d’échan-

ger des photos et des vidéos,

et ce, grâce aux appli-

cations telles que iMessage

qui se sont faites un nom et revendiquent

aujourd’hui des millions, voire des milliards d’utilisa-teurs de par le monde Ces applications ne représentent

que la partie la plus visible d’un secteur en pleine expansion. C’est rapide, pratique et ça évite l’embou-teillage des canaux de communica-tion. «C’est surtout pas cher et cela permet de transmettre un message à toute une communauté en même temps et en quelques clics», nous ont dit ceux qui ont recouru aux mails et réseaux sociaux pour adresser leurs vœux. Année après année, les habitudes de communication ont donc évolué, y compris pendant le réveillon. Les Short Message Ser-vice, lancés il y a tout juste 21 ans, ne connaissent plus le même engoue-ment qu’avant. Les détenteurs de smartphones abandonnent progressi-vement le vieux SMS et privilégient naturellement communiquer à tra-vers les programmes et applications qui proposent un service souvent gratuit de messagerie via un réseau 3G/WiFi interposé et la gratuité de ces services justifie amplement ce choix. Ce changement des habi-tudes de communication n’est pas sans conséquence sur les opérateurs

téléphoniques. Une étude publiée en octobre 2012 a montré qu’il représente un manque à gagner de 17 milliards d’euros pour les opérateurs du monde entier, soit le triple qu’en 2010. Une autre enquête, réalisée par le cabinet Ovum, avance même la somme de 54 milliards de dollars de perte pour 2016. Les opérateurs téléphoniques sont donc appelés à réagir et s’adapter à cette situa-tion. «La messagerie est désormais omniprésente et les opérateurs sont sous pression pour tirer (le maxi-mum) de revenus de cette activité de communication», a déclaré une des analystes du cabinet Ovum. Pour ce qui est de l’Algérie, n’oublions pas que malgré un taux d’équipement en hausse depuis 2011 (les smartphones représentent plus de 10% des ventes de mobiles en 2012 après avoir re-présenté seulement 3% en 2011). Les détenteurs d’Iphones, des Galaxy, des Lumnia et des Condor C1, C4 et autres se font, certes, de plus en plus nombreux, surtout avec le lancement de la 3G, leur permettant d’optimiser l’utilisation de ces terminaux intelli-gents. Cependant, le téléphone clas-sique a encore un taux de pénétration élevé en Algérie, son utilisation reste monnaie courante chez nous. C’est ce qui justifie la survie du SMS tra-ditionnel qui a encore de beaux jours devant lui et au lieu de se canniba-liser, les usages de SMS, de Tweets, de posts sur facebook, Linkedin se stimuleront mutuellement. Comme les bonnes vieilles cartes de vœux, le SMS disparaîtra peut-être un jour, mais ce n’est pas demain la veille, du moins pas en Algérie, il n’a pas encore dit son dernier mot. S. H.

Internet prend le relais

CARAVANE DE SOLIDARITÉ À BENI BOUATAB (CHLEF)

Des maladies graves décelées par les praticiens

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse”

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

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Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés ou remis

à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet

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● Les Short Message Service, lancés il y a tout juste 21 ans, ne connaissent plus le même engouement qu’avant.

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El Watan - Lundi 6 janvier 2014 - 26

S P O R T S

BOTOLA DANS LES KIOSQUES

C’est un super numéro avec une superbe rétrospective de l’année 2013. Les spécialistes de BOTOLA se sont penchés en profondeur sur le diff érend qui oppose Raouraoua - Hallihodzic et apportent de nouveaux éclairages sur cette aff aire. B. Nazim s’est intéressé à l’incroyable magot de la LFP et dressé les portraits des quinze personnalités qui vont faire le buzz durant l’année 2014. Le bilan de la phase aller de la L1 est passé au peigne fi n. Et un hommage est rendu à Mustapha Zitouni, le fabuleux défenseur de la Liberté. Un numéro à lire et à faire lire. Un régal !

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UNE FIGURE DE LÉGENDE DU FOOTBALL ALGÉRIEN

Mustapha Zitouni est partiM

ustapha Zitouni s’est éteint hier à Nice à l’âge de 86 ans. L’ancien joueur

de la glorieuse équipe du FLN a lutté contre la maladie jusqu’à son dernier souffle. Avec sa disparition, le football algérien a perdu un mo-nument de son histoire. Mustapha Zitouni est parti comme il a vécu : dans l’humilité et la discrétion, deux qualités qui ont guidé sa vie et sa carrière. L’enfant de Bologhine a tâté le cuir dès son plus jeune âge sur les terrains vagues d’Alger La Blanche qui l’a vu naître le 19 octobre 1928 au sein d’une modeste famille algéroise. Son talent nais-sant n’a pas échappé alors aux yeux de recruteurs d’ici et d’ail-leurs. En 1953, il signe à Cannes où il reste une saison. En 1954, il opte pour le club de la principauté de Monaco où il restera jusqu’en 1958, année au cours de laquelle il répondra à l’appel pour rejoindre l’équipe du FLN, basée à Tunis. Sous les couleurs de Monaco, il a réalisé quatre grandes saisons qui lui ont ouvert les portes de l’équipe de France, dont il porta 4 fois le maillot, respectivement contre la Hongrie, la Belgique, l’Angleterre et l’Espagne, match au cours duquel il musela Alfredo Di Stefano, un des plus grands joueurs du monde. Ses prestations en club et en sélec-tion lui ont permis de gagner la confiance du coach français qui le préféra à Jonquet, à l’époque pilier de la défense de l’équipe de France. Entre la Coupe du monde, le poste de titulaire qui lui était promis et

l’appel du FLN, il a vite fait son choix, à l’instar d’autres footbal-leurs professionnels qui ont écrit l’une des plus belles pages de l’his-toire du football d’ici et d’ailleurs. Au lendemain de l’indépendance, Mustapha Zitouni rentra en Algérie et porta à sept reprises le maillot de l’équipe nationale (4 fois face à

l’Egypte, la Tunisie, l’Allemagne (ex-RFA) et l’URSS). De 1962 à 1966, il joue au RC Kouba qu’il entraîne en même temps. Sous sa direction (entraîneur-joueur), le RCK a réalisé 4 grandes sai-sons couronnées par une finale de Coupe d’Algérie, perdue 1-3 contre le CRB en 1966. A Kouba,

il était chez lui. Les Koubéens l’ont adopté et il le leur rendait bien, sur et en dehors du terrain. Il a mis un terme à sa carrière après une sai-son au SKAF (Khemis Miliana). Les dernières années de sa vie ont été dures pour lui et sa famille. Il souffrait de la maladie d’Alzheimer qui nécessitait une prise en charge permanente au sein d’un centre spécialisé. Nul besoin ici de revenir sur la pénible période vécue par sa femme et ses enfants au cours des dernières années. Il reposera à jamais dans la ville où il a passé ses dernières années. En cette pénible et douloureuse circonstance, la rédac-tion d’El Watan présente ses condo-léances à sa famille, compatit à sa douleur, partage son chagrin et prie Dieu Le Tout- Puissant d’accueillir le défunt en Son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.» Yazid Ouahib

De gauche à droite, les footballeurs algériens Mustapha Zitouni, Kadour Bekhloufi, Abdelaziz Bentifour, Abderrahmane Boubekeur et Amar Rouaï

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NIKE CHANCE ALGÉRIE Les 5 lauréats connus

Les jeunes footballeurs Allaoui Abderaouf, Sid Ali Touili, Sami Lakab, Kheireddine Boucenna

et Adlène Ghrabia sont les cinq lauréats algériens qui représenteront l’Algérie en finale continentale de Nike Chance qui se tiendra à la fin de ce mois en Afrique du Sud. Ces cinq jeunes joueurs ont été choisis parmi 50 éléments venus de tout le pays et ont été présentés lors d’un point de presse tenu dans le nouveau magasin de Nike situé à la place Audin. Abdelkader Iaïche, membre du jury ayant désigné les heureux vainqueurs, avait indiqué que le choix s’est fait sur les qualités intrinsèques des joueurs au cours des deux jours de stage effectués à Aïn Bénian. En Afrique du Sud, ces jeunes joueurs seront en concurrence avec des Sud-Africains, des Sénégalais et aussi des Ghanéens. Cinq éléments seront sélectionnés en Afrique du Sud pour repré-senter l’Afrique à la finale mondiale, qui se tiendra en Angleterre en mars prochain. C. B.

La légende du football portugais, Eusebio, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à Lisbonne à l’âge de 71 ans, d’un arrêt cardio-respiratoire. L’ancien international portugais, originaire du Mozambique, une ancienne colonie du Portugal, s’était illustré au cours de sa carrière sous les couleurs du Benfi ca Lisbonne avec lequel il a remporté la Coupe des clubs champions en 1962. Surnommé «la Panthère noire», il a également aidé la sélection portugaise à décrocher la troisième place lors de la Coupe du monde 1966, dont il fut le meilleur buteur (9 réalisations). Son record de 41 buts en 64 matches pour la Seleçao ne sera

battu qu’en 2005, par Pedro Pauleta. Elu Ballon d’or en 1965, Eusebio a été désigné deux fois meilleur buteur européen. En 1962, il remporte la Coupe des champions d’Europe face au Real Madrid de Di Stefano. Les 733 buts signés au cours de sa carrière en disent long sur ce redoutable attaquant. Eusebio accumule les titres avec Benfi ca (11 championnats nationaux, cinq Coupes du Portugal) et dispute trois autres fi nales en Coupe des

champions. Eusebio quitte le Benfi ca en 1975 et prend sa retraite trois ans plus tard, après de brefs passages par des clubs américains et de modestes équipes portugaises.

PORTUGAL : EUSEBIO EST DÉCÉDÉ

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S P O R T S

L’EN ET LA FAF Macir Vie, sponsor et assureur offi ciel

Dans le cadre du sponsoring de la Fédération algé-rienne de football (FAF), Macir Vie, premier assu-

reur privé national spécialisé dans l’assurance de per-sonnes et proposant des produits adaptés aux besoins des Algériens dans les domaines du voyage, de la vie et de la santé, vient d’intégrer le cercle des sponsors. La signature de cet accord a eu lieu jeudi dernier au siège de la FAF entre Mohamed Raouraoua, président de la FAF, et Mohamed Hakim Soufi, PDG de Macir Vie. Ce nouvel accord vient renforcer la relation entre les deux parties, qui date de plusieurs années. En effet, Macir Vie accompagne la FAF en proposant des couvertures d’assurance sur mesure destinées aux différents joueurs de l’équipe nationale de football lors de leurs stages d’entraînement ou compétitions nationales et internationales telles que la Coupe du monde et la Coupe d’Afrique.«C’est la compagnie d’assurances privée algérienne Macir Vie qui fournit les prestations d’assurance pour tous les joueurs de l’équipe nationale, en conformité avec les règlements, et nous sommes très satisfaits des services et presta-tions qui nous sont fournis», a précisé le président de la FAF. Pour Macir Vie, ce rapprochement démontre le dynamisme qui règne au sein de cette entreprise 100% algérienne et met en avant son intérêt porté sur le foot-ball et sa fierté de voir le drapeau de son pays hissé très haut au Brésil. L’entreprise profitera de cette audience importante et attentive à l’événement pour développer sa notoriété et son image. D’autre part, la Ligue de football professionnel (LFP) et Mobilis ont signé hier à Alger une convention permettant à l’opérateur public de téléphonie mobile de parrainer la Supercoupe d’Algérie pour une durée de trois ans. K. Benelkadi

JSM BÉJAÏA L’équipe aujourd’hui à Sousse

C ’est aujourd’hui que la JSMB se déplacera en Tuni-sie, plus précisément à Sousse pour un stage bloqué

qui s’étalera jusqu’au 16 janvier. Les Vert et Rouge se rendent à Sousse avec une délégation de 32 personnes dont 25 joueurs mais sans cinq éléments qui viennent d’être libérés, à savoir Bangoura, Aroul, Dabeka, Aou-rès et Mebarki. L’effectif béjaoui verra, par contre, le retour de certains joueurs qui avaient raté la première phase pour diverses raisons tels que Zeghli, Djabaret et Megateli qui auront bien leur licence pour la phase re-tour. Au cours de ce regroupement de dix jours, le staff technique compte disputer deux matches amicaux face probablement à des clubs algériens présents sur place tels que le CRB Aïn Fekroun, l’ASO Chlef et autres. Sur le plan recrutement, le milieu de terrain offensif congo-lais David Louhoungou, 25 ans, a paraphé un contrat de 18 mois hier après-midi. L. H.

VISITE DE TRAVAIL DU MINISTRE DANS LA CAPITALE

Tahmi entre colère et satisfactionL

e ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, qui était avant-hier en tournée dans la

wilaya d’Alger en compagnie du wali, Abdelkader Zoukh, n’a pas caché son mécontentement suite au retard occa-sionné dans la réalisation des projets de son département. Certes, M. Tahmi reconnaît qu’il y a eu des contraintes mais celles-ci ne justi-fient pas certains retards. Le ministre a fait savoir que le taux d’exécution du programme des projets (2000-2013) est de 43,28%. A titre d’exemple les travaux en cours du stade de Douéra de 40 000 places couvertes sont à 10%, alors que l’entreprise chinoise chargée des travaux a exigé un réajustement excessif du montant. Sur place, le ministre des Sports a réagi fermement en annonçant qu’il n’est pas question de revoir à la hausse le montant à hau-teur de 11 milliards de dinars. Outre

la construction du stade, la commune de Douéra va bénéficier d’une piscine de proximité de 25 m dont les travaux seront lancés en 2014, tout comme la réhabilitation d’une auberge pour les jeunes. Le ministre s’est rendu ensuite au centre de préparation des équipes

nationales de Souidania où les travaux de cette immense infrastructure sont à 80%. A cet effet, M. Tahmi, qui a été ac-cueilli par les présidents des fédérations sportives, a insisté pour que ce centre de regroupement soit prêt dans les plus brefs délais. D’autres structures spor-

tives complémentaires dans la capitale sont inscrites dans le budget 2014 dont un stade d’athlétisme olympique, une piscine olympique découverte et une salle spécialisée, a confié M. Tahmi au cours d’un point de presse tenu à l’hôtel de Mazafran. Au total, 75 projets seront lancés en 2014, à commencer par les aires de jeux et les complexes sportifs de proximité à travers les communes de Baraki, Zéralda, Bab Ezzouar, Birtouta, Bouzaréah, Baba Hassen et Hamma-met. D’autres réhabilitations de mai-sons de jeunes sont prévues à Douéra, Aïn Taya, Dar El Beïda, Mahelma, Aïn Beniam, Sidi Moussa et Saoula, ainsi que la rénovation de plusieurs infras-tructures sportives parmi elles la salle OMS Hydra et l’école d’aviron au port d’Alger. Lors de cette longue tournée de travail et d’inspection qui a duré 8 heures, le professeur Tahmi et Abdelka-der Zoukh ont visité les mini terrains de

football de proximité en gazon synthé-tique de Mahmoud Rouni de Ruisseau et Djenane Mekki (Kouba). Idem pour les stades des Bananiers et Aïn Taya qui ont chacun une nouvelle pelouse en gazon synthétique. M. Tahmi et M. Zoukh ont inauguré par la suite la nouvelle salle omnisports de Chéraga qui a été retenue pour accueillir le Championnat d’Afrique des nations de handball. M. Tahmi, qui se prépare pour d’autres inspections de travail, a souligné que la réalisation des infrastructures se fait en fonction de la carte sportive nationale. Au passage, le ministre de la Jeunesse et des Sports a indiqué que la finale de la Coupe d’Algérie de football 2014 n’aura pas lieu au 5 Juillet et que les travaux des gradins de cette enceinte seront enta-més la semaine prochaine. L’extension de la tribune (flambeau) et la toiture du stade sont fort probables. Chafi k B.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports multiplie les visites de travail

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 6 janvier 2014

Un Président du compromis ?

Par Ali Bahmane

COMMENTAIRE

SÛRETÉ DE WILAYA D’ALGER

Plusieurs réseaux de criminalité démantelés

Les activités du service de la sûreté de wilaya d’Al-ger font ressortir la mon-

tée des actes de banditisme et de criminalité. C’est du moins ce qui a été mis en exergue hier lors d’une rencontre avec la cellule de communication et des relations publiques. Les analyses sur la délinquance et la violence en termes de crise de socialisation font intervenir des problèmes d’identification et d’intériorisation des normes, de dérèglement des conduites et d’incapacité à résister aux désirs et aux contraintes. La brigade de recherches et d’intervention (BRI) a arrêté 3 individus pour détention et commercialisation de 50 kg de cannabis. Agissant sur informa-tions, le premier a été arrêté, la dernière semaine de décembre, dans un véhicule à Ouargla avec 25 kg de cannabis en sa possession. Suite à des investi-gations, les deux autres indivi-

dus ont été arrêtés en posses-sion de 25 autres kilos de can-nabis. Cette organisation se ravitaillait à l’extrême Ouest et transportait cette substance pro-hibée au Grand Sud pour l’écouler en transitant par le centre du pays. Les malfaiteurs sont âgés entre 26 et 40 ans. La BRI a aussi réussi, récem-ment, à démanteler un réseau composé de 5 individus, spécia-lisé dans le vol de coffres-forts des entreprises privées de l’est d’Alger (El Hamiz-Dar El Beïda) et la récupération d’une somme de 4 millions de cen-times. Une opération qui a per-mis de récupérer le matériel utilisé pour commettre leurs actes (arrache-clous, pinces…). Ils rentraient avec des épées et bâillonnaient les agents de sécurité. Sur la base d’informa-tions qui lui sont parvenues et après enquête approfondie, la sûreté de wilaya d’Alger a pro-cédé également à l’arrestation

de 8 personnes qui activaient dans un réseau national utilisant des sociétés fantômes avec des documents réels pour se rappro-cher des importateurs de psy-chotropes et acheter une grande quantité avant de la vendre au marché noir. Les ramifications de cette organisation s’étendent d’Alger jusqu’à Constantine, Azzaba et Annaba. Les élé-ments de la Sûreté nationale ont pu récupérer, lors d’une prise, 148 000 comprimés de psycho-tropes. Une arme à feu a été récupérée, utilisée surtout pour sécuriser le transport. Les contrevenants ont usé d’usurpation d’identité et de faux registres du commerce. Trois d’entre eux étaient sous le coup d’un mandat d’arrêt et les autres sont des récidivistes. A Bir Mourad Raïs, on a pro-cédé au démantèlement d’un groupe qui commercialisait du cannabis. Tout a commencé avec l’arres-

tation d’un malfaiteur à la cité La Concorde en possession d’un kilogramme de cannabis, d’une valeur de 72 000 DA. La suite des investigations a per-mis de mettre hors d’état de nuire un individu de Kharaissia en sa possession de 4 kg de cannabis et une troisième per-sonne à Mostaganem. Il a été récupéré un véhicule et des télé-phones portables. A El Harrach, c’est une autre facette du crime qui est mise en lumière. Un individu se présentait à une agence de location de véhicules pour acquérir une voiture, se faisant passer pour un homme d’affaires ou un patron d’agence de voyages. Après falsification des documents, il la revend à des particuliers. L’enquête a permis de récupérer 9 véhicules sur les 11, d’en-tendre 16 victimes et d’arrêter 3 personnes âgées entre 35 et 37 ans non connues de la justice. Kamel Benelkadi

La dernière apparition – en Conseil des ministres – du président Bouteflika a fini par convaincre définitivement que sa maladie est réellement invalidante et qu’il ne pouvait disposer d’un

minimum de facultés physiques, voire mentales, pour se représenter à la présidentielle d’avril 2014. Les plus acharnés des partisans d’un «quatrième mandat» ont fini par se rendre à cette évidence même s’ils ne le disent pas en public. Mais s’ils sont contraints de se plier à l’implacable «loi biologique», ils ne sont toute-fois pas près de lâcher la proie pour l’ombre. En d’autres termes, ils n’accepteront aucun candidat au scrutin prochain qui romprait toutes les amarres avec le système, ce qui menacerait leurs situations acquises et leurs privilèges. Si les partisans du statu quo sont nom-breux, ils ne sont toutefois pas tous motivés par des intérêts à défendre. Nombre d’entre eux, y compris au sein des couches populaires, redoutent un changement brutal, non contrôlé, susceptible de conduire à des désordres publics gravissimes. Le syndrome de la «décennie noire» est toujours vivace. Car l’Algérie est devenue, au fil des années 2000, un pays extrêmement difficile où le recours à la violence et au désordre est facile. Beaucoup d’armes sont en circulation. Les «chefs de guerre» sont toujours présents, anciens terroristes, repentis revanchards, maffieux de la drogue et de la contrebande, rois de l’informel, exclus du sys-tème… Ils peuvent agir à tout moment pour semer le chaos. Les conditions s’y prêtent, car le pays est devenu un volcan. Le quotidien des populations est fait de revendications sociales de plus en plus fortes dans une ambiance de ras-le-bol généralisé. La précarité de la vie le dispute à l’insécurité la plus totale. Dépossédés de leurs prérogatives, aucune des institutions politiques du pays n’est solide. Mais en même temps, tout le monde admet que ces multiples maux ont pour origine le système politique qui pèse lourdement sur le pays depuis des décennies, le sum-mum ayant été atteint durant l’ère Bouteflika qui a porté les contradictions à leur paroxysme. L’Algérie ne peut plus donc être dirigée comme avant et elle doit changer avec prudence, sans bouleverse-ment brutal des grands équilibres, du moins durant une période transitoire. C’est cette idée-là de la transition et du compromis entre tous les acteurs politiques et sociaux qui fait son chemin. Le futur Président ne devrait pas – et ne pourrait pas – être un homme de rupture au sens où l’entendaient ceux qui prônaient en 2011 un «printemps arabe» à l’Algérie. Il devra être un homme du compromis, une personnalité qui a un pied dans l’opposition et un autre dans le système. Il ne serait pas revanchard, ne mènerait aucune chasse aux sorcières, mais en même temps ne couvrirait pas les auteurs directs des graves affaires qui ont secoué le pays, y compris les dilapidations des biens publics sous toutes leurs formes. Il devra balayer les lois liberticides votées ces dernières années et rendre aux institutions leur crédibilité, car ce fut les plus grands crimes de la première décennie 2000. Parmi les candidatures déclarées, Ali Benflis serait le profit le plus en vue. D’autres pourraient voir le jour. Mais le nom de la personnalité «idoine» sortira des tractations – en cours – entre les différents décideurs politiques et militaires. Les électeurs, eux, convoqués pour le mois d’avril, n’auront qu’à plébisciter ce choix. Cela s’est toujours passé ainsi.

Par Chawki Amari

POINT ZÉRO

Chiffrer et déchiffrer2

013 étant passé comme un train de marchandises, ne reste plus qu'une centaine de jours avant l'élection majeure d'avril qui doit décider lequel d'entre tous les

Algériens dirigera officiellement le pays. Si Sellal, le plus probable des futurs présidents, a déjà commencé le lâchage d'enveloppes et l'impression de billets dans la grande tradition de la rechqa tribale du pré-mariage, il faut s'attendre pour les jours qui viennent à des bombardements de chiffres. Car en Algérie, en guise de bilan, on ne regarde jamais le classement du pays dans divers secteurs sur les tableaux internationaux, mais on contemple les chiffres, qu'ils soient vrais ou faux, pour déréaliser par la bureaucratie un état de fait que chacun peut voir de ses propres yeux. Tout comme on ne s'inscrit pas dans le pragmatisme mais le lignage idéologique, Sellal étant l'enfant de Bouteflika, il faut présenter le bilan du père pour donner du futur au fils. Sans chercher l'origine de sa mauvaise gouvernance et son

insistance à ne pas vouloir rejoindre les pays émergents, l'Algérie fonctionne essentiellement sur des chiffres. Celui des réserves de changes, qui a, certes, fondu, mais reste appréciable. Celui de la croissance économique, très moyenne mais appréciable en ces temps de crise mondiale, le chômage, qui serait passé comme par magie sous la barre des 11%, ou les millions de logements, qui sont en réalité des promesses de construction pour la plupart. A contrario, nous n'aurons pas le nombre de suicidés ou celui des harraga partis en mer, ni la moyenne d'âge ou la fortune personnelle des dirigeants. A quoi servent les chiffres ? A quantifier une action sans en définir la qualité, autrement dit chiffrer sans déchiffrer. Un chiffre ? Selon une étude, 75% des gouvernants auraient une fortune personnelle illégalement acquise. Selon une autre étude, 25% des gouvernants aimeraient quitter leur fonction.

ORAN

CONSTANTINE

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ALGÉRIE-ÉGYPTE Le MAE égyptien à Alger depuis hierLe ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil Fahmi, a affirmé, hier à son arrivée à Alger, que sa visite n'était pas liée à la situation interne en Egypte, mais qu'elle s'inscrivait dans le cadre d'un dialogue entre deux pays liés par des intérêts régionaux et internationaux communs. M. Fahmi a expliqué que si des questions sur la situation interne en Egypte lui étaient posées lors des concertations avec la partie algérienne, il donnerait des explications, estimant

que «c'est un fait tout à fait ordinaire et cela ne pose aucun problème», insistant par la même que ce n'était point l'objet de sa visite. Après avoir précisé que l'Egypte «voudrait se repositionner sur la base de son identité arabe et de ses racines africaines», le ministre égyptien des Affaires étrangères a estimé qu'une telle entreprise «nécessite un dialogue avec les pays frères à l'image de l'Algérie qui est déjà positionnée sur la scène arabo-africaine et qui est liée

à l'Egypte par une relation historique et des intérêts régionaux et internationaux communs». Il a, par ailleurs, affirmé que la concertation algéro-égyptienne «est un devoir et une responsabilité face aux défis majeurs et dangereux qui se posent au monde arabo-africain». L'Algérie et l'Egypte qui sont «deux Etats influents» dans la région doivent se concerter pour plus de stabilité et de progrès au profit des pays arabes et africains, a-t-il encore considéré.