1 EL WATAN 2012 01 12

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PROFESSEUR NACER DJIDJELI

El WatanLE QUOTIDIEN INDPENDANT - Jeudi 12 janvier 2012 Le nombre dAlgriens ns entre 1991 et 1994 dpasse seulement, en 2012, les 2 millions raison dune moyenne de 700 000 naissances au cours de ces annes. Do vient le chiffre de 4 millions avanc par le ministre de lIntrieur ? Les diffrentes commissions de contrle des lections nont jamais eu droit de regard sur la confection du chier lectoral.

Nous sommes dtermins durcir notre mouvement de grveLIRE LENTRETIEN RALIS PAR DJAMILA KOURTA EN PAGE 7

PRSIDENT DU SYNDICAT NATIONAL DES HOSPITALO-UNIVERSITAIRES

DITION DU CENTRE

N 6455 - Vingt-deuxime anne - Prix : Algrie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

LE FICHIER LECTORAL, POINT DE DPART DE LA FRAUDE

Peut-il y avoir quatre millions de nouveaux lecteurs ?LIRE LE DOSSIER RALIS PAR MEHDI BSIKRI EN PAGE 2 ET 3

APRS UNE SEMAINE DE PROTESTATION

SYRIE

LES FORCES DE LORDRE EMPCHENT UNE MARCHE PACIFIQUE LAGHOUAT Le mouvement de protestation, entam depuis une semaine, sest poursuivi, hier, avec un appel une marche pacique Les manifestants arrts mardi Laghouat suite aux affrontements avec les forces antimeute ont t librs, hier, par petits groupes.LIRE LES ARTICLES DE NOTRE ENVOY SPCIAL LAGHOUAT ABDELKRIM M. EN PAGE 5

Le journaliste et crivain algrien, Anouar Malek, a accus le rgime syrien de mise en scne et de commettre des crimes en srie

LOBSERVATEUR ALGRIEN JETTE LPONGE ET ACCUSE DAMAS

Il a dmissionn bruyamment de la mission dobservateurs de la Ligue arabe en Syrie, donnant ainsi le coup de grce cette dmarche.

LIRE LARTICLE DE ZINE CHERFAOUI EN PAGE 12

LES CHEMINOTS PROTESTENT CONTRE LINSCURIT Les travailleurs et les tudiants de la banlieue est dAlger sont les usagers les plus touchs par cette action de protestation.

LE TRAFIC FERROVIAIRE PARALYSPHOTO : H. LYES

PHOTO : EL WATAN

LIRE LARTICLE DE FATIMA ARAB EN PAGE 6

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El Watan - Jeudi 12 janvier 2012 - 2

DOSSIER RACHID GRIM. Politologue et auteur

Les rvisions du chier lectoral obissent aux ordres de la tutelle politiquePropos recueillis par Mehdi Bsikri La rvision ordinaire du fichier lectoral seffectue au mois doctobre de chaque anne ; quant la rvision exceptionnelle, elle se tient avant chaque scrutin. Pourquoi le fichier lectoral est-il le nerf nvralgique des lections (prsidentielle, lgislatives) ? La rponse cette question est, me semble-t-il, vidente : il ne peut pas y avoir dlection sans lecteurs et pas dlecteurs sans fichier lectoral. Le corps lectoral doit tre connu en permanence et, encore plus, avant chaque lection. Cest donc, comme vous le dites, le nerf nvralgique des lections. Cest partir de ces prmices que des questions de gestion du fichier lectoral peuvent lgitimement se poser : comment et par qui le fichier lectoral est-il tabli et rvis ? La rgle absolue veut que le fichier lectoral soit gr par ladministration. Une administration cense tre absolument intgre et neutre. Une administration dont la seule vraie mission est dtre UN SERVICE PUBLIC, donc dtre une administration au service du seul intrt gnral. Depuis toujours, ladministration de la Rpublique algrienne na jamais su, ou pu, tre neutre ni tre au seul service de lintrt gnral. Elle na jamais, au moins en ce qui concerne les lections, eu la neutralit que la loi lui impose. Ladministration a toujours t aux ordres du rgime politique en place. Mme au cours de la priode 1990/1991, priode de relative libert dmocratique qui a vu le triomphe lectoral du FIS, ladministration navait pas t neutre. De son plein gr, ou involontairement, elle avait t manipule et par le systme en place et par le FIS qui, pour les lections lgislatives de dcembre 1991, avait utilis tous les moyens de ladministration locale (les APC) quil contrlait pour faire pencher la balance lectorale de son ct. Nous connaissons le rsultat dramatique de ces lections et les manipulations auxquelles elles avaient donn lieu. Cela pour ces lections elles-mmes. Mais avant cela, il y a le problme du fichier lectoral qui est la base fondamentale de tout processus lectoral. Le fichier lectoral est labor, rvis et gr au niveau comen lice pour les lections prochaines lgislatives ou prsidentielle et mme ceux qui ventuellement les boycotteront, mettent des rserves quant la fiabilit du fichier lectoral. Les manipulations sont toujours craindre, que ce soit celles concernant le corps lectoral (fichier) ou celles concernant les lections elles-mmes. Ces dernires constituent un autre problme que le nouveau code lectoral na pas encore totalement rgl. Pour viter les suspicions de manipulation du corps lectoral, certains pays africains (Sngal et Rpublique dmocratique du Congo, par exemple) ont accept un audit indpendant de leurs fichiers lectoraux. Un audit ralis par des experts internationaux indpendants (avec un financement octroy par la communaut internationale). Ctait la condition sine qua non pour leur participation aux lections. Il nest peut-tre pas besoin d arriver de tels extrmes en Algrie, mais un droit de regard devrait tre donn une organisation, vritablement indpendante, pour vrifier la fiabilit du fichier lectoral et lhonntet de son tablissement ou de sa rvision. Cela mettrait fin aux suspicions qui ne manquent pas de natre avant et aprs chaque lection. Un contrle et une vrification qui devraient saccompagner dune transparence extrme par linformation de lopinion publique des rsultats obtenus. Internet est un outil privilgi que le ministre de lIntrieur devrait mieux utiliser pour donner plus de transparence la prparation des lections prochaines. Les partis de lopposition reprochent ladministration, aprs chaque lection, davoir manipul les chiffres, entre autres linflation du nombre dlecteurs et le vote des morts. Ces accusations sont-elles fondes ? Tant que ladministration restera un outil servile entre les mains du rgime, il est naturel que les partis perdant les lections laccusent davoir manipul le fichier lectoral soit en gonflant artificiellement le nombre dlecteurs, soit en omettant de supprimer les personnes dcdes des listes, soit les deux la fois. Il leur est assez facile dtayer leurs accusations en se basant sur les expriences passes avres (par exemple les centaines de milliers dlecteurs supprims ou ajouts dune lection lautre, dmontrant que llection antrieure navait rien dhonnte). Mme si, par miracle, les rvisions des fichiers lectoraux obissaient aux rgles dhonntet, dintgrit et refltaient exactement limage du corps lectoral du moment, aucune crdibilit ne leur sera accorde par les partis dopposition et par lopinion publique tant que ladministration nest pas rforme de fond en comble et ne coupe pas le cordon ombilical avec le pouvoir politique, quel quil soit. Parce que mme si la donne politique change et que les prochaines lections (lgislatives puis prsidentielle) recomposent le paysage politique algrien ladministration publique ne changera pas de comportement : elle sera toujours mise sous tutelle par le pouvoir politique du moment. Cest ladministration qui organise les lections : depuis le fichier lectoral jusqu la proclamation des rsultats, elle en constitue le passage oblig, pratiquement sans aucun contrle srieux. Il y aura donc toujours beaucoup de suspicion son gard. Le pouvoir judiciaire, lui-mme partie prenante essentielle des futures lections et nayant pas jusquici montr la moindre dose dindpendance vis--vis du pouvoir, ne peut pas tre considr comme un garant fiable de lhonntet des prochaines votations populaires. La fraude massive des lgislatives de 1997 nest plus nier. Selon vous, malgr cette exprience et celles daprs, comment ladministration peut-elle prsenter un fichier lectoral crdible pour parer dventuelles manipulations ? Les pays dmocratiques ont trouv la parade pour loigner tout soupon de manipulation des listes lectorales. Il sagit pour eux de les rendre publiques en les affichant sur la Toile, longtemps lavance. Il est donc possible tout lecteur, sans se dplacer au niveau de sa commune et sans se voir afficher la fameuse formule cest interdit ! ou cest un secret ! de vrifier quil figure bien sur le fichier et quil a bien t supprim du fichier de son ancienne commune de rsidence. Il peut tout aussi bien vrifier, dun clic, que son voisin dcd ne figure plus sur le fichier. Rien ninterdit

munal, ce qui est la logique mme. La commune est lunit de base du corps lectoral et, partant, du fichier lectoral qui le reproduit localement, puis regroup par wilaya et enfin centralis au niveau du ministre de lIntrieur. Selon que ladministration est neutre ou quelle obit aux ordres du systme en place, elle fait du fichier lectoral un outil neutre ou partisan de gestion des lections. Jusqu maintenant, ladministration na jamais su tre neutre. Les rvisions successives du fichier lectoral, y compris les rvisions annuelles ordinaires, obissent aux ordres de la tutelle politique, reprsente par le ministre de lIntrieur et des Collectivits locales. A ma connaissance, aucune partie extrieure ladministration na jamais particip aux oprations de rvision du fichier lectoral ni mme les a un jour contrles. Les diffrentes commissions de contrle des lections nont jamais eu droit de regard sur la confection du fichier lectoral. A chaque fois, elles ont hrit des fichiers confectionns par ladministration, qui servent de base aux lections quelles taient censes encadrer. Rien ne dit que quelque chose a chang dans ce domaine avec la rforme du code lectoral. Les fichiers lectoraux sont toujours aux mains de la seule administration. Une administration toujours aux ordres. LAlgrie nest encore en rien un Etat de droit pour faire que son administration fonctionne sur les seuls critres du droit et du service public. Il est donc naturel que les partis politiques

notre administration dafficher sur le site du ministre de lIntrieur et des Collectivits locales, et/ou sur ceux des communes, le fichier lectoral rvis la fin de chaque anne civile et la veille de chaque lection. Ou bien le ministre de lIntrieur est-il, comme le prtendent bien des partis dopposition, viscralement rfractaire toute transparence ? Ce dernier comportement continuera dtre, trs justement, interprt par les partis politiques dopposition et par lopinion publique en gnral comme tant la preuve de labsence dhonntet des lections venir. Sans confiance dans ladministration publique, il ne peut y avoir dlection libre et honnte. Or, la confiance ne peut venir que de lexemple : que ladministration fasse preuve, pour une fois, de vraie transparence. Les lections prochaines pourront se drouler sans suspicion de fraude. Et pour que labstentionnisme, devenu depuis des lustres le parti politique dominant du pays, revienne un taux normatif en fonction de la nature de llection. M. B.

PHOTO : DR

LABSTENTION, LA HANTISE DU RGIMEPlus de 50% dAlgriens ne votent pas ; en tmoigne le fort taux dabstention (74%) des dernires lections lgislatives, en mai 2007. Seulement 6,6 millions de citoyens staient rendus aux urnes sur les 18 760 400 inscrits, sans oublier le million de bulletins nuls. Ladministration avait, pour sa part, indiqu que le taux de participation avoisinait les 46%. Les rformes liberticides approuves par un Parlement illgitime, comme dcri par Louisa Hanoune, secrtaire gnrale du PT, ne vont certainement pas changer le rapport des citoyens avec les lections. Pour lanalyste politique Rachid Grim, labstention est le seul parti dominant en Algrie. M. B.

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El Watan - Jeudi 12 janvier 2012 - 3

DOSSIER LE FICHIER LECTORAL

Peut-il y avoir 4 millions de nouveaux lecteurs? LES ARGUMENTS A DE LADMINISTRATIONzzedine est originaire dun quartier populaire situ sur les hauteurs dAlger. Lors de la prsidentielle de 2009, il avait opt pour labstention. Ce geste est pour lui un acte politique exprimant sa dsapprobation. Son pre a, en revanche, vot. Inscrit sur la liste lectorale de la commune dEl Biar, le patriarche de la famille tait le seul avoir donn une voix un candidat en lice. Sauf que le pre de Azzedine est dcd bien avant le jour du scrutin. Un voisin, agent dans un bureau de vote, ma appel pour me dire que mon pre a dpos un bulletin dans lurne, tmoigne-t-il. Cest un cas parmi tant dautres, qui illustre que le fichier lectoral nest pas fiable, comme le prtendent les responsables du ministre de lIntrieur. Le fichier lectoral, qui comporte les noms des Algriens gs de plus de 18 ans et aptes voter, ncessite, de lavis de nombreux observateurs, une puration. Cette banque de donnes est, pour des partis de lopposition, un moyen de manipuler les chiffres. Ils estiment que ladministration a tendance gonfler le taux de participation et des suffrages exprims partir des listes. Lopposition nhsite pas qualifier le fichier lectoral de vritable enjeu pour tracer le droulement dune lection, afin daccorder la victoire au candidat dsign par le conglomrat militaire ou des dputs proches du srail. Daprs le politologue Rachid Grim, ladministration nest pas neutre et elle est aux ordres du rgime en place. Il ncarte par lide selon laquelle cest le pouvoir qui, grce aux lections, fait siger lopposition choisie par le pouvoir.Bureau de vote Alger lors des lgislatives de novembre 2007Selon une source proche du ministre de lIntrieur, lAlgrie compte plus de 20 millions dlecteurs potentiels. Daprs la mme source, on recense plus de 941 000 lecteurs au sein de la communaut algrienne tablie ltranger. En se rfrant la rvision exceptionnelle pralable llection prsidentielle de 2009, ladministration a enregistr plus de 1 684 000 nouveaux inscrits et en a radi 685 000. Dernirement, M. Ould Kablia, ministre de lIntrieur, armait que prs de 4 millions de personnes seront ajoutes au chier lectoral. Notre source nest pas de cet avis car ces citoyens ne seront pas forcment inscrits. En fait, Ould Kablia se base sur un recensement tabli par lOce national des statistiques (ONS). Plus explicite, le dmographe, Nasreddine Hamouda, indique que le nombre dAlgriens ns entre 1991 et 1994 dpasse seulement, en 2012, les deux millions, raison dune moyenne de 700 000 naissances au cours de ces annes. Do vient donc le chire de 4 millions avanc par le ministre de lIntrieur, dautant plus que linscription au chier lectoral relve dun engagement personnel ? En outre, avant llection prsidentielle de 2009, ladministration a supprim les bureaux spciaux, qui pouvaient accueillir 800 000 lecteurs. Les militaires et les eectifs des corps de scurit pouvaient sexprimer en chargeant quelquun de leur entourage de voter, par le biais dune procuration. Les bureaux itinrants ont t rduits de 6000 600. Leur capacit de mobilisation avoisinait presque 1,8 million dlecteurs, selon lex-ministre de lIntrieur Yazid Zehrouni. La question du vote des nomades, estims 200 000, demeure en suspens. Une source proche du ministre de lIntrieur rvle des problmes de logistique pour linscription des nomades majeurs sur les listes lectorales, vu lloignement de certaines tentes des camps de rattachement. M. B.

PHOTO : B. SOUHIL

QUEST-CE QUUNE RVISION DU FICHIER LECTORAL ? La rvision ordinaire du fichier lectoral est ralise du 1er au 30 octobre de chaque anne, explique le prsident de lAPC de Dar El Beda, Lyes Gamgani. Entre temps, une commission, qui se consacre lexamen des listes lectorales, est mise en place ; elle est prside par un magistrat, accompagn de reprsentants de la wilaya et de lAPC. Par la suite, et cela depuis

2009, les recours sont tudis et les procsverbaux envoys la tutelle, qui sont leur tour renvoys aux wilayas chapeautant les communes respectives. En ce qui concerne la rvision exceptionnelle, elle est effectue avant chaque scrutin, gnralement pour une priode dun mois, et ce, aprs convocation du corps lectoral par le prsident de la Rpublique, ajoute notre interlocuteur. Mais ce laps de temps nest jamais suffisant, regrettent des lus. De manire gnrale, lassainissement du fichier lectoral a pour objectif de radier les noms des personnes dcdes et linscription de nouveaux citoyens, notamment ceux qui atteignent leur majorit. Toutefois, les nouvelles inscriptions sont volontaires, indique le prsident de lAPC de Rouiba, Marzouk Lakrouz. Prsentement, en prvision des lections lgislatives programmes pour le printemps 2012, le chef de lEtat, Abdelaziz Bouteflika, na pas encore convoqu le corps lectoral. Aucune note na t envoye par le ministre de lIntrieur pour commencer la rvision exceptionnelle, affirment des prsidents dAPC. Autre point, qui nest pas de moindre importance : la plupart des 1541 APC dAlgrie ne sont pas dotes dun fichier lectoral informatis. Des maires sen plaignent car lorsque lopration

dassainissement est lance, les vieilles habitudes manuelles retardent non seulement la tche, mais des erreurs peuvent se glisser, avoue un lu de Bab El Oued. Ces manuvres archaques rpondent-elles une volont de laisser les noms des citoyens dans de vieux registres poussireux, afin de mieux jouer avec les chiffres ? Pour linstant, que ce soit le changement de rsidence, la radiation ou linscription, seul le citoyen est en mesure de modifier sa situation dans le fichier lectoral. Tout se fait la dclaration, prcise le prsident de lAPC de Sidi Mhamed, Mokhtar Bourouina. Et de constater : Il est trs rare que les familles demandent la radiation dun proche dcd. Avec les dernires oprations de relogement, des Algriens rsidant actuellement en dehors de leur communes dorigine ne se sont pas approchs de leur nouvelle APC pour sinscrire, souligne, titre dexemple, le porte- parole du FLN, Assi Kassa. A lapproche des lections, rvle un lu, les partis politiques incitent leur public sinscrire sur le fichier lectoral. Les inscrits sont gnralement les militants dune formation. Mais pour les lections locales, il sagit principalement des sympathisants de tel ou tel candidat. Les lgislatives sont plus connotation tribales que partisane, ironise-t-il. Mehdi Bsikri

es partis politiques algriens veulent avoir un droit de regard sur le fichier lectoral, grce notamment leurs bureaux installs dans les communes. Les formations de lopposition considrent que le fichier lectoral, uniquement entre les mains de ladministration, est la premire porte conduisant la fraude. Pour le Parti des travailleurs (PT), les partis ont le droit de consulter les fichiers lectoraux. Le ministre de lIntrieur na pas leur en interdire laccs, affirme le porte-parole du PT, Djelloul Djoudi. Nous proposons dans ce cadre, ajoute-t-il, une double rvision ordinaire du fichier lectoral pour un meilleur assainissement. M. Djoudi indique que la participation des partis politiques llaboration du fichier lectoral est plus que recommande, et ce, des mois avant un scrutin. Prsentement, les dlais ne sont pas suffisants, estime-t-il. Le Rassemblement pour la culture et la dmocratie (RCD) va plus loin ; il propose lassainissement du fichier lectoral par des institutions indpendantes et internationales, sans la participation du ministre de lIntrieur. Mme si pour le dpartement de Ould Kablia, cette ide nest pas raliste, voire pas raisonnable, comme la affirm maintes reprises le premier responsable du secteur, pour le porte-parole du RCD, Mohcine Belabs, seule une organisation autonome en gestion et en financement peut aboutir lassainissement du fichier lectoral dune manire fiable et crdible. En finir avec les irrgularits

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TERRAIN DE LUTTE ENTRE ADMINISTRATION ET PARTIS POLITIQUESmotive la dmarche du parti de Sad Sadi. 10% des lecteurs sont virtuels. Des gens sont inscrits dans plusieurs communes, des personnes dcdes ne sont pas radies et dans des communes, on saperoit quil y a de faux noms. Lassistance et la surveillance internationale restent les seules solutions pour garantir des lections transparentes, ajoute M. Belabs. Il rappelle quen Tunisie, les lections, pour lire lAssemble constituante, ont t reportes cause justement du fichier lectoral qui ntait pas dment rvis. Il faut au moins six mois pour laborer un bon fichier, avance-t-il. Du ct du Front de libration nationale (FLN), cest un autre son de cloche. Le vieux parti pense que lopposition, faute dargument, focalise son discours sur la non-fiabilit du fichier lectoral pour crier, ds le lendemain dun scrutin, la fraude. Nous appelons avant chaque lection, a u

plan local, nos militants et nos sympathisants sinscrire sur le fichier lectoral, indique Assi Kassa, porte-parole de lex-parti unique. Le FLN se demande si les partis ont la capacit de rviser le fichier lectoral et davoir droit de regard. Mehdi B.

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El Watan - Jeudi 12 janvier 2012 - 4

LACTUALIT BOYCOTT OU PARTICIPATION AUX LGISLATIVES PARTI DES TRAVAILLEURS

ans la perspective de tenir, la fin du mois en cours, une convention nationale devant dterminer la participation ou non du Front des forces socialistes aux prochaines lgislatives, des rencontres rgionales avec les militants dbuteront demain. Regroupant lors de ces rencontres, outre les militants, des sympathisants et des reprsentants de la socit civile, les membres du secrtariat national du FFS ouvriront la voie un large dbat sur les prochaines lgislatives qui durera jusqu la fin du mois. La direction de la communication du parti nous informe quen vertu du programme tabli, le coup denvoi de ces rencontres qui se dclinera sous forme de conseils fdraux et rencontres au niveau des communes sera donn demain Tizi Ouzou et Bouira. Samedi, des conseils fdraux se tiendront Bjaa ainsi qu Chlef. Un mois durant, le FFS dploiera son staff dirigeant dans plusieurs wilayas du pays, notamment le 21 janvier Alger, et ce, pour encadrer ces dbats et aboutir trois grandes rencontres rgionales lest, louest et au sud du pays qui, elles, seront prsides par

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Le FFS entamera demain le dbat avec la base

Des sympathisants du FFS lors dun meeting

le premier secrtaire du parti, Ali Laskri. Ce dernier sera dailleurs prsent au premier conseil fdral, qui se tiendra donc demain au thtre de la maison de la culture Mouloud Mammeri Tizi Ouzou, et qui runira les membres du conseil fdral ainsi que les partenaires

sociaux et politiques du parti dans la rgion. A lordre du jour de cette rencontre est prvue la lecture du rapport de la commission stratgie politique du conseil national ax sur les prochaines chances lectorales et qui servira de base au dbat. Ce rapport situe les

lections prochaines dans le contexte national, rgional et international. Il dcortique la situation politique du pays et retrace les positions du FFS durant les douze scrutins qua connus lAlgrie depuis les lections locales de juin 1990 jusqu llection prsidentielle davril 2009, nous dit le charg de communication du FFS, Chafa Bouache. Et dajouter : Nous allons associer le maximum de citoyens nos discussions. Nous voulons organiser de vrais dbats, et toutes les conditions de leur russite seront runies. La question de la participation ou non aux lections se pose ainsi pour le FFS sous diffrents aspects touchant la fois la vie interne du parti, son parcours, ses positions antrieures et lvaluation de ses participations et boycott des diffrents scrutins, mais aussi la vie du pays et au contexte actuel qui semble poser ses propres donnes. Le dbat, qui souvrira demain, permettra de clarifier les enjeux politiques actuels et futurs, et de donner des arguments en faveur aussi bien de la participation du FFS aux lections que du boycott. N. B.

Appel pour la renationalisation du complexe dEl Hadjara crise rptitive du complexe sidrurgique ArcelorMittal Annaba, laugmentation de 800% du prix de loxygne mdical par la multinationale Linde Gaz, le licenciement de dizaines de travailleurs de lEnicab de Biskra et dAlver dOran, le non-respect des cahiers des charges des entreprises privatises sont des exemples qui dmontrent lchec de la privatisation, qui a rduit dangereusement le tissu industriel Louisa Hanoune algrien et aggrav la dpendance conomique du pays vis--vis de lextrieur, indique le secrtariat du bureau politique du Parti des travailleurs (PT), dans un communiqu rendu public hier. Le PT souligne que la direction gnrale dArcelorMittal Annaba na respect aucun de ses engagements et recourt rgulirement la menace et au chantage et considre que le cas cit et dautres exemples posent de manire indiscutable la question de la renationalisation de toute entreprise qui na pas respect le cahier des charges conformment larticle 76 de la LFC 2009. En outre, le secrtariat du bureau politique du PT appelle lEtat user de son droit de premption pour reprendre les entreprises qui ont t brades au profit de multinationales et de privs nationaux non respectueux des lois nationales et sociales. Par ailleurs, le PT ritre son soutien aux revendications lgitimes des jeunes accabls par le chmage et lemploi prcaire et exprime ses inquitudes sur les risques de drapage que pourraient engendrer ces mouvements de protestation qui ont bloqu durant plusieurs jours des zones dactivit ptrolires sensibles, comme In Amenas, Ouargla, Touggourt, Hassi Rmel et Hassi Messaoud ainsi que Laghouat. Le parti de Louisa Hanoune exhorte les autorits sabstenir de lutilisation de tout moyen de rpression contre les manifestants et user des moyens dmocratiques pour grer la situation. M. B.

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PHOTO : H. LYS

PHOTO : H. LYS

El Watan - Jeudi 12 janvier 2012 - 5

LACTUALIT APRS UNE SEMAINE DE PROTESTATION YACINE ZIAD. Prsident du bureau local de la Laddh

Les forces de lordre empchent une marche pacique Laghouat Les manifestants exigent lannulation pure et simple de la liste des bnficiaires des 190 logements sociaux, lorigine de ce mouvement de contestation, et le limogeage du wali et du chef de la sret de wilaya.

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e mouvement de protestation, entam depuis une semaine par la population de Laghouat (400 km au sud dAlger), sest poursuivi hier avec un appel une marche pacifique, vers 15h, laquelle a t avorte par les forces de lordre. Les manifestants, qui occupent toujours la place de la Grande-Poste, quelques encablures du sige de la wilaya, ne dcolrent pas. Ils exigent lannulation pure et simple de la liste des bnficiaires des 190 logements sociaux, lorigine de ce mouvement de contestation, et le limogeage du wali et du chef de sret de la wilaya. Prs dun millier de manifestants taient encore masss, hier en fin de journe, aux alentours du commissariat central o rgnait une vive tension. Encercl par les forces de lordre, un groupe de jeunes essayait de bloquer la route et tentait de forcer le cordon de scurit, peu aprs 16h, en vain. Quelques escarmouches sont enregistres ici et l, des proportions varies, mais pas de heurts violents comme ce fut le cas mercredi dernier. Les policiers se font plus discrets aprs la brutalit disproportionne dont ils ont fait preuve mardi, explique Yacine Ziad, prsident du bureau local de la Ligue algrienne de dfense des droits de lhomme (Laddh). Mardi dernier, la police avait fait usage de bombes lacrymognes pour disperser la foule qui manifestait pacifiquement, rappelle-t-il. Selon Yacine Ziad, une trentaine de jeunes ont t interpells et plusieurs autres ont t blesss lors daffrontements particulirement violents. Rien ne justifie un tel dchanement de violence de la part des forces de lordre face des citoyens qui, pourtant, manifestaient pacifiquement, poursuit-il. Les policiers ont procd des interpellations muscles partir de 7h. Certains

Les manifestants rejetent les tentatives de rcupration politique Propos recueillis parM. Abdelkrim La ville de Laghouat connat, depuis une semaine, une vague de protestation engendre par les attributions de logements sociaux. Mercredi dernier, la situation a tourn laff ro n t e m e n t . Pourquoi ? Il sagit, en fait, dun mouvement spontan et pacifique. Les chmeurs et les exclus du logement social sont sortis dans la rue, le 2 janvier, pour dnoncer linjustice dont est victime la population de Laghouat. Les manifestants ont, pendant une presque semaine, fait preuve de beaucoup de sagesse en refusant de cder aux provocations des forces de lordre et en rejetant les nombreuses tentatives de rcupration politique inities par plusieurs parties. Lattribution des logements sociaux est-elle lunique raison de cette vague de protestation ? Le logement social nest quun lment dclencheur. Cest un problme de mauvaise gouvernance un niveau local. On pouvait viter tout cela en annulant les listes ayant fait lobjet de contestation et en ordonnant louverture dune enqute. Cela na pas t le cas. Les autorits locales, le wali et le chef de la sret de wilaya portent lentire responsabilit de la situation de pourrissement que connat la rgion de Laghouat. Cest le cas de le dire, du moment quils ont autoris le recours la force de manire dmesure face des citoyens qui manifestaient pacifiquement. Quelle issue ce vritable bras de fer manifestants-forces de lordre ? Quelle quen soit son issue, le mouvement de protestation pacifique initi par la population de Laghouat aura plus qugratign les responsables locaux. Ils sont dans une impasse parce que le mouvement nest non seulement pas prs de sessouffler, mais en plus ses initiateurs maintiennent leurs revendications de manire pacifique. M. A.

Les forces de lordre ont dploy leurs lments afin de contenir tout mouvement de protestation Laghouat

jeunes ont t tirs leur lit sans mnagement. Sur la place de la Grande-Poste, des exclus du logement social exhibent les listes des indus bnficiaires, dont plusieurs appartiennent une mme famille. Vingt-cinq personnes dune mme famille, nouvrant aucunement droit au logement social, ont bnfici de logements neufs, alors que certains attendent dtre logs depuis 15 ans, sindigne Hamid, ingnieur. Un homme, dans la foule, crie sa colre contre les responsables locaux : Trop dinjustice, trop de corruption, nous ne voulons plus de ce wali, scrie-t-il sous les acclamations. Nous avons dcid de rester jusqu ce que les listes des indus bnficiaires soient annules et que les responsables de ces dpassements rendent des comptes, nous fait savoir lun des organisateurs du mouvement, alors quune

partie des manifestants rclame une occupation de la rue pour une dure indtermine. LES MANIFESTANTS ARRTS LIBRS HIER Devant le sige de la wilaya, les discussions senchanent et se ressemblent. Elles tournent toutes, sans exception, autour des affrontements durement rprims par les forces de lordre en cette journe du mardi 10 janvier. Selon de nombreux tmoins, les manifestants arrts mardi Laghouat suite aux affrontements avec les forces antimeute ont t librs hier, par petits groupes. Selon le chef de la cellule de communication la direction de sret de la wilaya, Ismal Medeken, cit par lAPS, trente personnes ont t libres. Des jeunes ont t librs mercredi 3h du matin, aprs avoir t auditionns sur PV,

selon Toufik, jeune militant des droits de lhomme. Se dcrivant comme apolitique et citoyen, Toufik estime que tant que limpunit et les abus subsistent, il ny aura pas de retour la normale Laghouat. Une source la wilaya de Laghouat a indiqu hier que la liste des bnficiaires a t gele sur dcision du wali. Des possibilits de recours existent pour ceux qui ne figurent pas dans la liste, affirme cette mme source, tout en minimisant lampleur des heurts qui ont oppos la police aux manifestants. La rgion de Laghouat, lune des plus importantes zones ptrolifres dAlgrie, vit depuis plusieurs jours au rythme de grves et de mouvements de protestation dclenchs par des demandeurs de logements sociaux et des chmeurs. M. Abdelkrim

PENSEE Le pouvoir est incapable de prendre des mesures adquates En ce triste cinquimeLe Rassemblement pour la culture et la dmocratie (RCD) dnonce la raction des autorits face la manifestation des citoyens de Laghouat. Les arrestations et lintervention muscle de la police antimeute dmontrent, selon le RCD, lincapacit du pouvoir prendre des mesures adquates devant des vnements prvisibles. Les listes de distribution des logements sociaux provoquent rgulirement des meutes. Ces contestations tmoignent, dune part, du npotisme qui lie des clans ayant pris en otage lEtat et, dautre part, de la crise de confiance qui oppose gouvernants et gouverns, estime le RCD dans un communiqu rendu public hier. Pour ce parti, ce qui sest pass Laghouat est indpendamment de la suite que connatront ces vnements, exemplaire dun fonctionnement autiste de lEtat. Citant galement le bouillonnement que connat le front social dans les wilayas du Sud, le parti de Sad Sadi explique que cette situation confirme linadaptation des institutions face des territoires particulirement vastes et des populations qui se sentent abandonnes socialement et marginalises politiquement. Ces colres, la misre qui les gnre et les abus qui les entretiennent appellent une nouvelle vision de ladministration territoriale, commente-t-on dans le mme communiqu. Pour le RCD, les masses financires colossales englouties dans cette stratgie de la multiplication des moyens de rpression auraient largement suffi loger les citoyens de Laghouat et ceux de nombreuses autres rgions dAlgrie. M. M.

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anniversaire de ta disparition, nous, ta femme, tes lles, tes petitsenfants, ta sur et tous tes neveux, pensons trs fort toi. Tu es toujours trs prsent dans nos curs et nous te retrouvons au quotidien, aussi bien dans les yeux que dans les expressions et gestes de tes petits-enfants qui t'aiment et te regrettent tant. Tes sages paroles, tes prcieux conseils sont et seront toujours d'actualit et nous aident aller de l'avant comme si tu tais toujours parmi nous.Les familles Lacheraf, Fodil, Heboul, Bouhired, Camenzind, Righetti, Casares

PHOTO : EL WATAN

PHOTO : EL WATAN

El Watan - Jeudi 12 janvier 2012 - 6

LACTUALIT BOUMERDS RVISION DE LA LOI 83-12

Nuit de violence dans une cit universitairee phnomne de la violence est loin dtre balay de nos universits. Avant-hier, de graves incidents ont eu lieu lintrieur de la cit universitaire de garons de Boudouaou El Bahri, louest de Boumerds. De violents affrontements ont clat vers 22h, au cours dun gala artistique, entre les habitants du site des chalets jouxtant la rsidence (2000 lits) et les tudiants. Le bilan fait tat dune trentaine de blesss, dont une vingtaine parmi les rsidents. Six dentre eux ont t vacus, dans la mme soire, vers les infrastructures sanitaires de la rgion. Les affrontements ont caus galement dimportants dgts matriels. Lon dplore le saccage du foyer et dquipements de bureau se trouvant lintrieur de ladministration et du poste de garde de la rsidence. Mme le carrelage a t arrach ; il a t utilis par les tudiants pour se dfendre. Hier, toutes les facults de luniversit Mhamed Bouguerra ont t paralyses par les tudiants qui ont tenu dnoncer ces graves incidents qui se sont produits cause du laxisme des agents de scurit et des services de maintien de lordre. Les heurts ont dbut suite une altercation entre un rsident et un jeune habitant des chalets qui stait introduit pour assister la soire artistique organise par Solidarit nationale estudiantine (SNE), loccasion du nouvel an berbre. Ce diffrend, qui a mal tourn, a pris une autre tournure aprs lintervention dautres personnes. Les rsidents parlent dune agression coups de couteau dun de leurs camarades par un habitant des chalets. Ils prcisent que des dizaines de jeunes ont pu accder lintrieur de la cit pour partager les moments de joie offerts pour la circonstance avant de sen prendre aux organisateurs. La soire tait anime par des artistes amateurs, entre autres cheb Fayal, chaba Zahia et cheb Saleh.

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La cit universitaire de garons de Boudouaou, thtre dincidents avant-hier

Mais la fte sest mal termine, car un groupe dintrus, profitant du relchement de la scurit, a tout gch. UNE SOIRE ARTISTIQUE QUI A MAL TOURN Les invits indsirables ont en effet transform la rsidence en une arne daffrontements coups de pierre et de barres de fer. Lchange de coups entre les deux parties a dur plus de quatre heures, sans quaucune autorit ne sinterpose pour instaurer le calme. Les assaillants ont pour la plupart russi accder la rsidence par les murs de clture. Certains indiquent quils auraient tromp la vigilance des agents de scurit aprs une coupure dlectricit. Mais la raction des tudiants ne sest pas fait attendre puisquils se sont aussitt mobiliss pour dfendre leur territoire contre ce quils ont peru comme des envahisseurs. Ils taient arms de barres de fer et de gourdins. Certains taient ivres. Les agents nont rien pu faire pour les arrter et les gendarmes regardaient de loin sans rien faire, relate Nassim, un tudiant en lectronique rencontr devant la rsidence hier. Et dajouter : Un

tudiant a perdu un il ; un autre a chut du toit du foyer, alors quun troisime a t agress coups de couteau. Ils ont t vacus par la Protection civile vers lhpital Mustapha. Les autres blesss ont t tous soigns lintrieur de la cit avec les moyens du bord, tmoigne Nassim. Comment de tels incidents ont-ils pu se produire ? Apostroph lentre de la cit, le prsident de la SNE prcise quil a pris toutes les dispositions ncessaires pour la russite des festivits de Yennayer. Nous avions formul une demande le 3 janvier au directeur pour assurer la scurit. Nous avions organis une confrence anime par le docteur Hamid Obagha et nous avions prvu une pice thtrale pour aujourdhui, mais elle a t annule cause de ce qui sest pass, a-t-il indiqu. Notre interlocuteur rclame par la mme occasion le renforcement de la scurit aux alentours de la rsidence, soulignant que plusieurs agressions ont t commises ces derniers mois contre des tudiants. MANQUES EN TOUS GENRES Nous sommes livrs nousmmes. On demande la prsence permanente de gendarmes sur la route longeant la cit. Cest un en-

droit isol qui nest dot daucune commodit, dplore le prsident de la SNE. De son ct, le chef des agents de scurit prcise que son effectif est insuffisant pour assurer sa mission : Je suis la tte de six agents. Moi-mme jai t agress larme blanche au cours des incidents. Et dajouter quil a pris soin de se dplacer la brigade de gendarmerie de Boudouaou El Bahri, lui demander dintervenir pour le bon droulement de la soire. Mais les tudiants ne lentendent pas de cette oreille et laccusent davoir failli sa mission. Seuls une dizaine de gendarmes sont venus, malgr linscurit qui rgne dans les environs, regrette un tudiant natif de Blida. Interrog, le directeur sest montr trs rticent. Il qualifie ce qui sest pass dinadmissible et reconnat que les tudiants sont exposs de srieux risques dagression lextrieur de la cit. Profitant de notre prsence, les rsidents, originaires de diffrentes wilayas du pays, nous ont fait part des difficults quils rencontrent longueur danne. Il ny a rien ici, sauf les chalets. Pour prendre un caf, nous devons aller jusqu Boudouaou. La rsidence nest dote ni de bibliothque ni de salle internet, se plaignent-ils. En outre, nos interlocuteurs dplorent les coupures frquentes dlectricit et labsence de chauffage et de douches. Les habitants des chalets prcisent, quant eux, avoir t surpris par la raction des tudiants. Ce sont eux qui nous ont attaqus car ils ne se sont pas mis daccord sur la manire dassurer le bon droulement du spectacle. La premire bagarre a clat entre eux, puis ils sen sont pris nous, se dfendent-ils, avant de rappeler le calvaire quils vivent en raison du manque de loisirs et dinfrastructures culturelles au niveau de leur quartier. Ramdane Koubabi

Les retraits interpellent le Premier ministre et le Parlementprs une revalorisation de leurs pensions, les retraits reviennent la charge. Lors de leur runion, le 4 janvier dernier, les cadres syndicaux retraits de la FNTR, affilie lUGTA, ont rclam la rvision de la loi 83-12 relative la retraite. En effet, les retraits interpellent le Premier ministre et les prsidents de lAPN et du Snat afin de prendre en charge le reste de leurs revendications prsentes lors de la dernire tripartite. Dans le dossier prsent par lUGTA, les retraits demandent la rvision de larticle 16 ayant trait au droit acquis du minimum de la pension 100% au lieu de 75% du SNMG. Les retraits, paupriss par la baisse sensible du pouvoir dachat, demandent galement loctroi du coefficient chaque fois quil y a relvement du SNMG pour rduire le foss qui se creuse entre les pensions et les salaires dun mme poste de travail. Dans cette perspective, ils demandent lexonration de lIRG toutes les pensions et allocations de retraite. Pour ce qui est de lge du dpart la retraite, qui demeure objet de dbat des travailleurs actifs, la FNTR demande lannulation des dispositions de lordonnance 97-13 relative la retraite proportionnelle et sans condition dge. Elle rclame la reconversion des pensions de cette catgorie de retraits, en retraite normale ds lors que lattributaire a atteint lge de 60 ans. Pour le calcul des cotisations pour la retraite, la FNTR demande la validation des annes de service national en faveur des pensions de retraite proportionnelle et sans condition dge ds lors que lattributaire a atteint lge de 60 ans. Elle appelle galement au dcompte des 7,5 annes accordes aux fils de chahid partis en retraite avant la promulgation de la loi sur le chahid et le moudjahid. Des revendications relatives aux allocations familiales et la majoration pour conjoint charge ont t galement souleves. Djedjiga Rahmani

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PHOTO : D. R.

PENSEELe 14 janvier 2010 disparaissait, lge de 70 ans, le moudjahid Mostefa Benloucif, un homme dont le destin exceptionnel a t intimement li celui de sa patrie. En ce 2e anniversaire de son dcs, avec une profonde tristesse, sa famille, et en particulier son pouse, El Hadja, ses enfants et ses petits-enfants demandent tous ceux qui lont connu, aim et apprci pour son humilit, sa gentillesse et sa grande gnrosit, davoir une pieuse pense sa mmoire et prient Dieu le Tout- Puissant de lui accorder sa Misricorde. Une crmonie de recueillement aura lieu le samedi 14 janvier 2012 11h au carr des Martyrs, au cimetire dEl Alia.CONDOLANCESFlilissa Fathia, Haddadi Djamal, Safia et Yamina, son mari et ses enfants, profondment touchs par la disparition de Mme HADDADI KHEIRA, leur mre, belle-mre et grand-mre et arrire-grand-mre, prsentent leurs condolances M. Haddadi Mhamed, ses enfants et petits-enfants. Mami restera toujours dans nos curs. Mami on taime et on taimera toujours.

LES CHEMINOTS PROTESTENT CONTRE LINSCURIT

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e trafic ferroviaire a t srieusement affect hier, suite au mouvement de protestation enclench par les travailleurs de la Socit nationale des transports ferroviaires (SNTF) qui rclament plus de scurit bord des trains et au niveau des structures de lentreprise. Des milliers dusagers ont t surpris, hier matin, par le dbrayage spontan. Les travailleurs abonns et les tudiants de la banlieue est dAlger sont les usagers les plus touchs par cette action de protestation qui a mis larrt tous les trains en provenance ou de dpart de la capitale. Cest suite lagression, avant-hier, dun mcanicien bord dun train Alger-Thnia que les cheminots ont dcid de ragir. Nous rclamons plus de scurit bord des trains. Nous sommes le souffre-douleur de tous les dpassements qui se droulent dans les trains et mme au niveau des stations, tmoigne un conducteur de train, interrog hier. Les proccupations lies la scurit des personnels de bord ont t exposes maintes reprises. Nous avons tout

Le trac ferroviaire paralysle temps signal les agressions subies au quotidien : jets de pierre, agressions verbales, vols Ces dpassements ne nuisent pas uniquement au personnel, mais aussi aux usagers. Ces derniers sont les clients de notre entreprise. Notre sant financire dpend du climat scuritaire offert non clients, soutient un travailleur de la SNTF. Lentreprise subit galement des actes de saccage des quipements. Djamel Benchikhi, membre de la Fdration des cheminots, a point du doigt les risques encourus au quotidien par les conducteurs et autre personnel bord du train. Le mcanicien agress est un exemple de ce quon subit tous les jours. Nous ne pouvons pas taire ces agissements et ce laisser-aller qui pnalisent le personnel et les usagers, souligne-t-il. La Fdration nationale des cheminots a expos hier, en runion avec la direction gnrale, les proccupations lies linscurit. Le vol des cbles dtriore les moyens de signalisation traditionnels, contraignant les conducteurs rouler faible vitesse

et faire des arrts au niveau de chaque station pour effectuer les contacts ncessaires avec les chefs de gare. Certains usagers simpatientent et exercent des pressions sur les conducteurs, souligne-t-on galement, phnomne vivement dnonc par le personnel de bord. Nous rclamons tout simplement la scurit, au mme titre que le mtro, rsume M. Benchikhi. La direction de la SNTF, qui sexcuse vivement auprs de ses usagers des dsagrments causs, a examin la possibilit damliorer les conditions de travail et autres aspects lis aux proccupations exposes hier, a dclar M. Dakhli, directeur des ressources humaines la SNTF. Outre le renforcement des structures en agents de scurit, lentreprise se dotera de moyens de communication adquats pour viter toute source de stress et de pression, souligne le mme responsable. Le trafic reprendra de manire rgulire partir daujourdhui, apprend-on auprs de la fdration. Fatima Arab

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LACTUALIT MARCH DU MDICAMENT DE LA PCH

Vers limportation de produits douteux Lassociation des hmophiles organise aujourdhui un sit-in devant le ministre de la Sant pour exiger lannulation de limportation des drivs de sang de Chine.a Pharmacie centrale des hpitaux (PCH) est sur le point dattribuer dfinitivement le march du mdicament dans lequel plus dune trentaine de produits ntaient pas enregistrs, tel quexig par le cahier des charges et dont certains constituent un danger pour les malades algriens. Ces produits, dont des drivs de sang (tel le facteur 8 produit en Chine et commercialis par lInde) risquent dtre lorigine dautres maladies encore plus complexes que celles censes tre traites. Entach dirrgularits par rapport au cahier des charges et au code des marchs publics, lappel doffres international pour lapprovisionnement en mdicaments lanc par la PCH en fvrier 2011 ne sera valid quen janvier 2012. Un retard provoqu par le ministre de la Sant pour permettre aux fournisseurs soumissionnaires de complter leurs dossiers, alors que les chances dexcution taient dj fixes par le cahier des charges et que les dispositions sont claires. Larticle 1er stipule que le prsent appel doffres a pour objet lacquisition par la PCH (Algrie), pour une dure dune anne,

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Le ministre de la Sant a autoris la PCH importer des mdicaments

des mdicaments enregistrs ou bnficiant dune autorisation du ministre de la Sant, de la Population et de la Rforme hospitalire. La liste de ces mdicaments est annexe au prsent cahier des clauses gnrales. Dailleurs, plusieurs dossiers relatifs des produits anticancreux, jugs incomplets, ont t rejets, dans un premier temps, par

le Laboratoire national de contrle de qualit des produits pharmaceutiques (LNCPP). Une tape importante dans lenregistrement des mdicaments. Sur la liste des 33 produits dont le march a t attribu provisoirement la midcembre 2011, malgr labsence de dcisions denregistrement figurent Epirubicine, Cytarabine, Oxaliplatine

(un anticorps monoclonal), Rutiximab sous forme de copie non identifie, des drivs sanguins, le facteur 8 antihmophilique qui nest pas commercialis dans son pays dorigine (Inde). Une condition pourtant exige par les dispositions rglementaires concernant limportation des mdicaments. Le choix port sur ces produits est motiv, selon des explications fournies par des responsables la PCH et au ministre de la Sant, par leur prix. Dans le cas du facteur 8 antihmophilique, un driv sanguin, o le danger est rel, la diffrence nest pas norme ; elle ne reprsente que 3% par rapport au prix de lautre fournisseur, dont le produit est enregistr et utilis en Algrie depuis plusieurs annes. Pourquoi sacharne-t-on prendre ces produits dont les consquences peuvent tre fatales pour les malades algriens alors que nous avons tout le temps dexaminer ces produits une fois tous les documents ncessaires remis par les fournisseurs ? Le prix peut bien tre intressant, mais pas au dtriment de la vie dtres humains, nous confie une source proche du dossier,

qui souligne quil ny a aucune urgence ce niveau-l. Devant ce fait accompli, lassociation des hmophiles organise aujourdhui un sit-in devant le ministre de la Sant pour exiger lannulation de ce produit qui peut tre nfaste pour les malades. Pour la prsidente de lassociation des hmophiles, Melle Lamhen, au moment o lon promet aux malades dtre traits avec des produits recombinants plus scuriss, la PCH nous offre des drivs issus de donations de Chine et dInde sans prendre lavis des mdecins et ignorant le bien-tre des malades, dont 60% des hmophiles sont porteur du virus de lhpatite C (HCV) et 1% du VIH, alors que tous sont traits en Algrie. Et de sinterroger : La PCH peut-elle garantir ces produits aux hmophiles et lAlgrie dispose-t-elle de moyens de contrle efficaces pour viter des contaminations ? En attendant lattribution dfinitive de ce march de 2011 qui compte prs de 1000 produits jusque-l hypothqu, les centres hospitaliers souffrent dj de rupture de plusieurs produits ncessaires. Djamila Kourta

PROFESSEUR NACER DJIDJELI. Prsident du Syndicat national des hospitalo-universitaires

Le prsident du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalouniversitaires, le professeur Djidjeli, revient, dans cet entretien, sur le mouvement de grve cyclique de trois jours entam au dbut de cette semaine et sur les raisons du maintien de la contestation. Il estime que suffisamment de temps a t accord la tutelle pour rpondre aux revendications, savoir la promulgation du rgime indemnitaire tel quil a t ngoci et donner des explications sur la pnurie de mdicaments que les hospitalo-universitaires subissent.

Nous sommes dtermins durcir notre mouvement de grvecette dcision et nous comptons mme durcir le ton. Le conseil national du syndicat dcidera aujourdhui dfinitivement, selon les procs-verbaux des assembles gnrales tenues dans les diffrentes rgions du pays. Il sera galement question dexaminer les actions de protestation mener la semaine prochaine. Nous raffirmons notre demande relative lenqute indpendante sur le mdicament. Car il y a lieu de signaler quaujourdhui, cest le statu quo et nos revendications ne sont pas satisfaites. Le ministre de la Sant nous a convis une runion, au deuxime jour de la grve, le 9 janvier, avec le chef de cabinet et le secrtaire gnral du ministre ; le plus important dans cette runion tait darriver au gel de la grve. Plus grave encore, ces reprsentants du ministre nous ont fait comprendre quil ntait pas de nos prrogatives de demander une enqute sur les pnuries de mdicaments. Nous raffirmons notre demande denqute indpendante sur la pnurie et la hausse de la facture des mdicaments et nous exigeons linstallation immdiate de lAgence nationale des produits pharmaceutiques, comme prvu par la loi. Justement, votre revendication relative la pnurie de mdicaments a dj t soumise, il y a deux mois, au ministre de la Sant, Djamel Ould Abbs, lors de votre assemble gnrale laquelle il avait pris part. A-t-il donn suite cette revendication ? Je dois rappeler que lors de cette assemble gnrale pour laquelle il stait dplac, le ministre de la Sant a reconnu la lgitimit de nos deux principales revendications, savoir la rvision du rgime indemnitaire et lenqute indpendante sur la pnurie du mdicament qui a fortement marqu lanne 2011. Il stait engag formellement, devant un parterre dhospitalo-universitaires, prendre en charge nos revendications, mais il demandait un dlai dun mois pour examiner et rpondre favorablement au dossier. Depuis cette date, rien na t fait ce jour. Donc nous avons dcid de reprendre notre mouvement de protestation. Je dois rappeler que les ngociations sur le dossier relatif la rvision du rgime indemnitaire durent depuis trois annes ; des taux diffrents de ceux que nous avons proposs et lannulation de leffet rtroactif nous ont t prsents. Pour le mdicament, des courriers ont t adresss en 2010, lpoque o Sad Barkat tait la tte du ministre, et nous avons continu demander des explications sur la pnurie du mdicament en 2011, mais nous navons eu aucune rponse. Il y a six mois, nous avons effectivement demand une enqute indpendante sur cet tat de fait, car nous refusons dtre complices de ce laxisme; de plus, un engagement moral nous lie aux malades. En tant que syndicat des hospitalo-universitaires, nul ne peut nous dnier le droit dexiger ce type denqute, dautant quil y va de la sant des Algriens. Quant la hausse de la facture dimportation de mdicaments pour lanne 2011, il y a quand mme de quoi se poser des questions. Aprs une anne de pnurie, on nous annonce une hausse de cette facture qui atteindra, en 2012, 3 milliards de dollars ! Cest une quation que lintelligence humaine ne peut accepter. Nous avons le droit de demander o va largent de lEtat, dautant que

PHOTO : H. LYS

Propos recueillis par Djamila Kourta Le conseil national du syndicat se runit aujourdhui Alger pour dcider des suites donner la grve cyclique que vous avez entame le 8 janvier. Comment comptez-vous organiser la protestation pour exiger la rvision du rgime indemnitaire et une enqute indpendante sur la pnurie et la hausse de la facture dimportation des mdicaments ? Le principe de la reconduction de la grve cyclique de trois jours est dj retenu. Lassemble gnrale du Centre, regroupant les hospitalo-universitaires dAlger, Tizi Ouzou et Blida, a adopt

depuis deux ans, nous avons constat une rduction considrable du volume des mdicaments dans les hpitaux. Comment peut-on alors expliquer cette hausse ? Nous nous interrogeons sur certaines dclarations du ministre de la Sant prvoyant une surfacturation du mdicament pour lanne 2012 en prcisant mme le chiffre de cette facturation. Quattend-il pour justement empcher cette fraude ? Pourquoi les importateurs et les distributeurs, quil a qualifis de vreux, nont-ils pas t sanctionns ? Autant de questions qui restent sans rponse. Il est important aussi de prciser que la politique du gouvernement engage depuis quelques annes est darriver rduire la facture des importations, alors que cest le contraire qui sest produit. Cest un constat dchec. Vous comptez donc reprendre le mouvement de grve la semaine prochaine. Quelle valuation faites-vous des trois jours de protestation ? Le mouvement de grve a t massivement suivi dans tous les centres hospitaliers. Le taux de suivi est estim 85%. Des services ont particulirement t cibls, certains ont t paralyss tels le service de chirurgie froid, les examens dexploration non urgents, les consultations ne relevant pas de lurgence. Mais dautres activits mdicales ont t assures, car nous ne pouvons pas pnaliser les malades, notamment pour les cas extrmement urgents, et ceux venant de lintrieur du pays. Le syndicat nexclut pas dtendre le mouvement de grve au-del des trois jours cycliques et la grve illimite nest pas exclue. D. K.

Vous invite participer au SEMINAIRELES NOUVELLES DISPOSITIONS DE LA LOI DE FINANCES 2012 ET LEURS IMPACTS SUR LENTREPRISEAnimateurs : Hauts cadres du ministre des Finances et experts en fiscalit Lieu : Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou Mercredi 18 janvier 2012Pour informations et inscription : 026 20.45.69 - [email protected]

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CONOMIE ARCELORMITTAL ANNABALE COMMISSAIRE EUROPEN LNERGIE

Un nouveau contrat sera sign avant la n fvrier ArcelorMittal et Sider ont jug utile daugmenter leur capital social 150 millions deuros.e nouveau contrat dinvestissement, liant le gouvernement algrien au groupe ArcelorMittal, auquel lAlgrie avait donn en septembre 2011 son accord pour sa reconduction, sera sign avant la n du mois de fvrier. Cest ce qua dclar, hier, Smal Kouadria, le secrtaire gnral du syndicat de la liale algrienne du gant mondial de lacier. Il sera exig de ce partenaire tranger, ArcelorMittal, la concrtisation totale de son business plan dont lenveloppe dinvestissements annonce est de 500 millions deuros. Sa dure de mise en place stalera jusqu 2015, explique le syndicaliste. Sur le plan social, ArcelorMittal Annaba est appel galement investir dans lemploi en recrutant 700 travailleurs en 2012. Cette dcision a t prise aprs une tude approfondie de la situation (rapport de 10 annes de partenariat) que le syndicat avait remis au gouvernement. Cette tude permettra dviter les erreurs du pass, a soulign le syndicaliste. La tendance la

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Smal Kouadria, secrtaire gnral du syndicat dArcelorMittal

hausse des prix sur les marchs mondiaux de lacier avait stimul le groupe ArcelorMittal investir davantage en Algrie pour augmenter sa production 2,4 millions de tonnes/an. Lannonce de la BEA, hier, portant sur lacceptation par le groupe ArcelorMittal de toutes les conditions exiges en guise de garanties pour un prt de 9 milliards de dinars, a mis n lagitation. Avant la n de

la semaine, Lakshmi Mittal signera un engagement portant sur une garantie internationale pour permettre la libration du crdit demand par sa liale algrienne. Le plan dinvestissement concrtis, lusine sera amene produire en premire phase 1,4 million de tonne/an pour atteindre 2,4 millions de tonnes/an dici 2015. Ainsi, selon les rsolutions prises par les deux parties ArcelorMit-

tal et Sider lunit cokerie sera totalement rnove grce une enveloppe de 90 millions deuros. Qualifi de cur de la production de lacier, le haut fourneau (HF) n2 et son agglomration ont t galement retenus dans ce plan dinvestissement, qui priorise la mise niveau de son outil de production. Une enveloppe de 102 millions deuros sera ncessaire pour leur remise en tat. La part du lion sera engrange par les deux aciries oxygne avec la transformation et la mise en place dune unit de rduction directe (DRI) puisque pas moins de 300 millions deuros leur ont t rservs. Aussi, la ligne ferroviaire reliant lusine dEl Hadjar au site minier de Ouenza (Tbessa) sera remise en tat. Avec cet important plan dinvestissement qui stale sur 5 ans, ArcelorMittal et Sider ont jug utile daugmenter leur capital social 150 millions deuros partager entre ArcelorMittal, 105 millions deuros et Sider 45 millions deuros. M.-F. Gadi

Pour des partenariats stratgiques avec lAfrique du NordEurope doit construire des partenariats stratgiques dans le domaine de lnergie avec les pays dAfrique du Nord, a dclar, hier, le commissaire europen lnergie, Gnther Oettinger. Dans un entretien accord au quotidien allemand Hamburger Abendblatt et publi dans ldition dhier, le commissaire lnergie, qui tait questionn sur laffaire du prsident allemand, Christian Wulff, (objet dune enqute pour ses relations avec un homme daffaires) ainsi que sur sa carrire la Commission europenne, a rpondu aussi des questions sur le secteur quil dirige Bruxelles. A propos de lnergie, Gnther Oettinger a estim que les pays europens devraient se spcialiser pour le mix nergtique dans la rvolution nergtique qui doit tre mene. Pour lui, la Finlande, par exemple, est ligible la biomasse, tandis que lAutriche et la Suisse ont une offre parfaite pour le stockage et les centrales hydrolectriques, alors que lIrlande et lAllemagne disposent dexcellents sites pour lnergie olienne. LEspagne, la Grce mais aussi les pays voisins dAfrique du Nord sont une source importante pour lnergie solaire, a-t-il ajout. Le commissaire considre quil est possible de construire un rseau paneuropen de lnergie avec un march dexportation pour llectricit grce au savoir-faire europen. En rponse une question sur les marchs potentiels, le commissaire europen a indiqu que dans les Etats dAfrique du Nord, il y a dnormes possibilits pour le dveloppement. Si jusquici llectricit est fabrique en grande partie par la combustion du ptrole, lEurope peut aider arrter progressivement cette pratique et apporter sa contribution une production dlectricit cologique, a-t-il soutenu. Cest pour cela que lEurope doit maintenant tablir un partenariat stratgique dans le domaine de lnergie avec les pays dAfrique du Nord, a indiqu le commissaire europen lnergie. Au dbut du mois de dcembre, Gnther Oettinger et le ministre de lEnergie et des Mines, Youcef Yous, avaient prsid Bruxelles une crmonie de signature dun mmorandum dentente entre Sonelgaz et Desertec dans le domaine des nergies renouvelables. Il y a quelques jours, le ministre des Affaires trangres, Mourad Medelci, avait dclar que lAlgrie et lUE sont en train de naliser un accord stratgique dans le domaine de lnergie. LAlgrie avait demand le transfert de technologie et louverture du march europen llectricit Lies Sahar solaire.

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PARUTION : CONOMIE DU DVELOPPEMENT DE LALGRIE 1962-2010, DE RACHID BOUDJEMA

Un demi-sicle dchecconomie du dveloppement de lAlgrie 1962-2010. Cest le titre de louvrage que vient de publier Rachid Boudjema, docteur dEtat es sciences conomiques la maison ddition Dar El Khaldounia. Dans son livre, lauteur se propose de dissquer lensemble des phases de lconomie algrienne en passant par ldification jusqu la consolidation librale. Dans ce bilan dtapes, la sentence de M. Boudjema est difiante. LAlgrie se cherche depuis prs dun demi-sicle maintenant. Et dans sa qute de destin, elle a pris des voies complmentaires, tantt contradictoires avec sinon des pannes du moins une vulnrabilit rcurrente () Dans lensemble de ces tapes, le fonctionnement du systme conomique algrien sent rgulirement lodeur du ptrole que de la sueur productive du peuple, crit lauteur dans la quatrime de couverture. Volumineux, cet opus est compos de trois volumes subdiviss en plusieurs chapitres. Le premier traite de lconomie nationale du temps de lEtat administrateur jusqu lEtat correcteur, une priode qui stale de 1962 1988. Fort de son aisance financire des annes 1970, lEtat procde, partir du boom dinvestissements, la construction dun secteur public puissant qui ne pouvait, en raison de la nature de son financement mme, lui faire viter terme la question de sa dconstruction, note encore lauteur de louvrage. Lappareil conomique tait, selon lui, conu selon une logique systmique qui tente dignorer le march et les lois, voire les dterminants

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de la productivit, de la comptitivit. Du coup, explique-t-il, est-il inutile desprer quil promeuve une capacit de sautoreproduire. Le second volume passe en revue la priode 1989-2010, des accords de lAlgrie avec le FMI jusqu la relance autonome du dveloppement.

Le rchelonnement de la dette extrieure sanctionne en gnral lchec dune politique conomique. Celle-ci a dmarr dans les annes 1970 sur lide errone de la possibilit dacheter plutt que de construire un systme pro-

ductif, souligne M. Boudjema. Cest qu lpoque, lAlgrie avait fait fausse route en matire de choix conomiques. Le troisime et dernier volume aborde les contraintes majeures du dveloppement et les tares de la logique rentire. Dans ce volume, luniversitaire revient sur les problmes fort nombreux et complexes auxquels sont confrontes les entreprises algriennes ainsi que les banques. En outre, il voque le poids contraignant de la sphre informelle et de la corruption. Luniversitaire lve le voile sur lune des plaies de lconomie nationale : sa forte dpendance aux hydrocarbures. La rente ptrolire qui devait tre une courte passerelle sur le long chemin de la production dun surplus demeure le mode de financement autonome permanent de la transformation structurelle nationale. En Algrie, la rente a permis dacheter les moyens de dveloppement comme ressources premires dun pouvoir national. Mais elle na pas pu ou su donner ce pouvoir naissant ses fondements vritables par la production dun surplus, comme preuve et moyen sinon de son extinction du moins de la rduction de son rle et de son poids dans le faonnage conomique et social national, observe-til. En conclusion, ce docteur en conomie considre que lAlgrie a trop longtemps confondu entre lachat de la modernisation et la production dun processus de dveloppement. Rachid Boudjema a une longue exprience dans lenseignement universitaire et suprieur. Consultant auprs de plusieurs institutions, il est lauteur de nombreuses publications dans le domaine du dveloppement. H. L.

PHOTO : D. R.

FISCALIT ORDINAIRE

Des recettes de 1700 milliards de dinars en 2011Les recettes de la scalit ordinaire recouvres par la Direction gnrale des impts (DGI), au titre de lexercice coul, ont atteint un montant global de 1700 milliards de dinars, a indiqu hier, lors dun sminaire Alger, le directeur gnral des impts, Abderrahmane Raouia, cit par lAPS. Les recouvrements de la scalit ordinaire, reprsentant la scalit de lEtat ainsi que les ressources scales recouvres au prot des collectivits locales et des fonds spciaux, marquent ainsi une volution positive de lordre de 18% par rapport lexercice 2010, o leur montant tait de quelque 1500 milliards de dinars. La loi de nances complmentaire de 2011, a rappel le directeur gnral des impts, prvoyait un montant total de 1300 milliards de dinars de recettes scales ordinaires. Au sujet de la dette scale de loprateur de tlphonie mobile Orascom Telecom Algrie (OTA), le mme responsable a prcis que le paiement a t effectu, mais le contentieux est encore en cours, estimant ce propos quil est tout fait normal quune entreprise jouisse de son droit de reA. R. cours.

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CONOMIE Me NASREDDINE LEZZAR. Membre de la Cour internationale darbitrage

Ce qui est gnant, cest le dmenti de la cessation de paiementMembre de la Cour internationale darbitrage de la Chambre de commerce internationale et expert long terme auprs de lUnion europenne, matre Nasreddine Lezzar revient, dans cet entretien, sur le feuilleton ArcelorMittal Annaba qui a conduit sa direction gnrale introduire, auprs du tribunal de Annaba, une dclaration de cessation de paiement, dmentie le lendemain depuis Paris par la maison mre. Matre Nasreddine Lezzar a accept de rpondre aux questions dEl Watan, relatives surtout aux aspects juridiques du conflit.PHOTO : D. R.

Propos recueillis par M.-F. Gadi Le directeur gnral dArcelorMittal Annaba, Vincent Legouic, a t reu, dimanche dernier par le prsident du tribunal dEl Hadjar charg de la section commerciale pour sinformer des procdures relatives une dclaration de cessation de paiement. Le lendemain, le patron du groupe a dmenti le dpt de bilan et la dclaration de cessation de paiement. Quen est-il ? Un magistrat ne fait pas de consultation. Il est seulement habilit trancher les litiges ou enregistrer les dclarations qui lui sont soumises par les parties concernes. Le directeur gnral de la liale algrienne du groupe ArcelorMittal a voulu introduire une nuance entre la cessation de paiement et le dpt de bilan. Pouvez-vous nous clairer ? Le dpt de bilan est une terminologie ancienne qui est utilise rgulirement. Cette expression, comme la faillite, na pas de signication juridique prcise. Elle signie pour certains avoir procd une dclaration de cessation de paiement, pour dautres avoir cess lactivit dune entreprise aprs une liquidation judiciaire ; ce qui nest pas du tout la mme chose et peut entraner, en consquence, une confusion dans lesprit des partenaires conomiques de lentreprise. Il est donc impratif dcarter dnitivement cette expression dans le cadre du traitement judiciaire des difcults conomiques et nancires dune entreprise. En outre, larticle 157 du code du commerce dispose quune entreprise dpose son bilan avec la dclaration de cessation de paiement. Il faut toutefois prciser quune entreprise peut dposer son bilan sans tre en cessation de paiement, si elle veut, pour une raison ou une autre, se dissoudre ou cesser son

activit. Cependant, une cessation de paiement implique invitablement un dpt de bilan auprs du juge, qui doit lexiger ou demander une motivation pour le non-dpt du bilan. La nuance, dans le cas despce, na donc pas lieu dtre faite. Quelle est la diffrence entre dpt de bilan, faillite, cessation de paiement et ventuellement dautres notions voisines mises en jeu dans le parcours dune entreprise ? Ltat de cessation de paiement est la situation dans laquelle se trouve une personne physique ou une entreprise qui ne dispose plus dune trsorerie sufsante pour faire face ses dettes liquides et exigibles. La cessation de paiement ne se confond pas avec une gne passagre de trsorerie ni avec linsolvabilit. La constatation par un tribunal de commerce de ltat de cessation des paiements entrane louverture dune procdure de redressement judiciaire. Il faut prciser quil ne sagit pas dune demande de cessation de paiement, mais dune dclaration faite par lentreprise. Le juge na pas accorder ou non, il se limite constater et rendra un jugement dclaratif de faillite. Sur le plan comptable, la cessation de paiement est constate lorsque lactif disponible se trouve un temps T infrieur au passif exigible. Lactif disponible est constitu par tous les actifs qui se trouvent ce temps T la disposition de lentreprise, lexclusion des autres ressources quil pourra rcuprer ultrieurement. Le passif exigible est constitu par les dettes chues quil doit payer ce temps T. Pour cela, la cessation de paiement ne se confond pas avec linsolvabilit, qui est ltat dune personne ou dune socit qui ne peut pas payer ses dettes actuelles et futures avec ses actifs actuels et futurs. Une entreprise en cessation de paiement nest pas forcment insolvable, si la rcupration

terme de ses actifs (crances, srets et aussi patrimoine foncier) lui permet de payer ses dettes. Linsolvabilit est une faillite, cest--dire que la rcupration des actifs disponibles ne sufra pas dsintresser les cranciers. Quant la faillite, cest ltat du commerant ou de lentreprise qui a cess ses paiements et dont la situation nancire est irrmdiablement compromise. La faillite est constate par un jugement dclaratif. La cessation de paiement induit-elle automatiquement une cessation dactivit ? Oui, on voit mal une entreprise en cessation de paiement continuer exercer librement son activit. Ce serait dangereux pour ses cranciers, le sc, la parascalit, les travailleurs, les banques, les fournisseurs, etc. Cela est dautant plus vrai dans la mesure o le droit de la faillite et de rglement judiciaire en Algrie traite lentreprise en difcult partir du moment o elle dclare sa cessation de paiement. Il nexiste aucun traitement prventif ou un systme dalerte permettant la dtection prcoce des difcults. Par la suite, aucune rfrence au redressement judiciaire na t introduit, ainsi lentreprise soumise aux procdures lgales dtient une alternative : le concordat (rglement amiable) ou la faillite. La cessation de paiement : larticle 215 du code de commerce stipule que tout commerant, toute personne morale de droit priv, mme non commerante, qui cesse ses paiements doit, dans les quinze jours qui suivent, faire la dclaration en vue de louverture dune procdure de rglement judiciaire ou de faillite. Cette dclaration de cessation de paiement intervient suite lincapacit de lentreprise honorer une chance.

Selon les dispositions du code de commerce, la premire audience, le tribunal, sil constate la cessation de paiement, en dtermine la date et prononce le rglement judiciaire ou la faillite. Les lois algriennes sont-elles adaptes ? Les dernire rformes du code de commerce, relatives cette matire volutive, datent de 1993 ; pratiquement vingt ans, cest tout dire. Le dernier texte franais date de 2005. Dans lesprit de notre lgislation, le juge de la faillite a un rle passif, il se limite enregistrer les situations qui se prsentent et superviser la liquidation, cest--dire linventaire et le dsintressement. Le droit algrien na pas prvu des rgimes de prvention des difcults des entreprises qui consistent prendre en charge les difcults tout en assurant la prennit des entreprises et na pas prvu, non plus, des mcanismes judiciaires de redressement des entreprises en difcult. La dernire loi franaise, appele loi de sauvegarde, dcoule dune autre philosophie, savoir la volont de protection et de sauvegarde de lentreprise comme bien collectif, crateur de richesses et demplois. Il faut dire que le dispositif lgislatif des privatisations contient des rgles sduisantes qui nont pas pu tre mises en uvre dans tous les cas de gure, pour des raisons diverses. Deux principes et des rgles gnrales se retrouvent dans les cahiers des charges des privatisations : lengagement du repreneur assurer la prennit de lactivit et la sauvegarde de lemploi. Ces rgles sont trs intressantes mais, parfois, les ngociations et les accords conclus nont pas prvu des garanties sufsantes pour assurer le respect des engagements pris. Peut-on annoncer un business plan de 500 millions deuros et dclarer le lendemain une cessation de paiement, comme cela a t le cas pour ArcelorMittal Annaba ? En effet, cest paradoxal. Jignore quelles sont les garanties requises par lEtat algrien, dans le cadre des privatisations, pour sassurer que les repreneurs respectent leurs engagements et quelles sont les sanctions ou rparations requises en cas dchec. Un business plan nest pas un rve. Il est vrai que dans beaucoup de dossiers fournis pour lacquisition dentreprises ligibles la privatisation, les repreneurs ont fait miroiter des business plans mirobolants quils nont pas raliss et quils taient srs de ne pas pouvoir respecter.

Des oprations dacquisition dentreprises se sont rvles destines des spculations immobilires ; les repreneurs ne voulaient, en fait, que lassiette foncire. Il faut dire aussi que le processus de privatisation a eu lieu dans un contexte o lAlgrie tait conomiquement fragilise. On avait russi crer un complexe lAlgrie (pas un complexe industriel mais un complexe psychologique) qui avait cr un climat de ngociations o les Algriens se sentaient en position de faiblesse et de demandeurs. De grandes oprations de cession dentreprises ont donc t effectues sans garantie aucune. Pour les cas de Djezzy, dArcelorMittal et dautres, quen est-il des lois algriennes ? Sont-elles encore valables ou dpasses ? Protgent-elles lintrt algrien ? Je ne connais pas trs bien ces dossiers, je ne peux donc me permettre den discuter. Mais on constate que les lois algriennes, en la matire, sont dictes par lopulence ou lindigence de la trsorerie. LEtat tait en difcult, il bradait. Nous sommes devant une embellie ptrolire, il rachte avec arrogance. Cette faon de faire est un manque de cohrence et de visibilit aussi bien pour nous que pour nos partenaires. On annonce que le groupe ArcelorMittal est venu au secours de sa liale algrienne pour la soutenir, leffet de prsenter une garantie internationale la BEA et avoir son prt de 270 millions deuros Il sagit dune stratgie dentreprise ou de groupe tout fait respectable. Cependant, ce qui est gnant, cest le dmenti de la cessation de paiement car il sufsait de reconnatre tout simplement la dmarche judiciaire de dclaration de cessation de paiement et de dire que le groupe vient la rescousse. Pourquoi intervient-il en retard, cest--dire aprs les ractions de M. Ouyahia et du PDG de la BEA, en dmentant toutes les dmarches effectues par son reprsentant local, Vincent Legouic ? Cest assez troublant. On imagine mal le directeur de la liale entamer une pareille procdure (dclaration judiciaire de cessation de paiement) sans se concerter avec la maison mre. A moins quil y ait des discordances dans les relations groupe/liales. En tout tat de cause, sur le plan juridique, ArcelorMittal est reprsente par le directeur de la liale Algrie, qui est dote de la personnalit juridique M.-F. G. et morale.

FORUM DES CHEFS DENTREPRISESes assurances des pouvoirs publics pour lamlioration du climat des investissements ne rassurent pas les oprateurs conomiques. La dernire enqute en date du Forum des chefs dentreprises fait tat dune baisse de lindice de confiance des patrons. Le baromtre du FCE pour le mois de dcembre 2011 note un recul de 4 points par rapport celui du mois de novembre. Lindice, calcul partir des perspectives de production, du volume des commandes et de celui des

L

Lindice de conance en baissestocks, a t plomb par la perception globale de lenvironnement conomique. Le dtail de lenqute indique un indice ngatif -18 pour ce qui et de lapprciation du climat conomique en gnral. Du ct du niveau des commandes locales, lindice se situe -22. Contrairement au mois de novembre, o le BTPH tait le secteur o il y avait le plus dincertitudes, celui-ci sest redress en fin danne. Lindice de confiance est repass dans la zone positive avec une valeur de +4, alors quil tait -39 en novembre. A contrario, le secteur des services demeure toujours dans le marasme, mme si lindice de confiance a progress de 7 points, en passant de -26 en novembre -19 en dcembre. Selon lenqute, le ralentissement de lactivit conomique a affect beaucoup plus les industries agroalimentaires que les autres : lindice de confiance des premires a recul de 13 points, en passant de 16 points en novembre 3 points en dcembre.

Toutefois, le FCE prcise que la dtrioration du climat des affaires durant le dernier trimestre de 2011 est relativiser si on compare les valeurs de lindice de confiance du 4e trimestre 2011 qui taient positives, celles du trimestre correspondant de 2010, o elles taient toutes ngatives : -10 et +6 respectivement en octobre 2010 et 2011, -8 et +5 respectivement en novembre 2010 et 2011, -12 et +1 respectivement en dcembre 2010 et 2011. R. E.

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PORTRAIT DOCTEUR MAKHOUS. Ancien membre de l ALN, chirurgien, opposant syrien

Ce qui se passe en Syrie est criminelQuand je regarde lHistoire, jy vois des heures de libert et des sicles de servitude. JoubertPar Hamid TahriLa Rvolution algrienne a t lavant-garde des luttes arabes

O

n a beau avoir interview des dizaines de personnalits, lide de rencontrer le docteur Makhous suscite une vague apprhension, voire une inquitude, tant lhomme a plusieurs facettes et quil est bien pineux de savoir par quel bout lattraper. Et, ce qui complique encore les choses, cest que le docteur, alit et fatigu, est doublement malade. Physiquement, et on le constate travers sa silhouette frle et ses yeux brillants interrogateurs, mais surtout affect moralement suite au deuil qui continue de frapper son pays pour lequel il sest bien battu, bien quil prcise que son combat ddi au nationalisme arabe dpasse ces horizons limits et que son idal transnational est toujours dactualit, en dpit des convulsions qui affectent le monde. Le printemps arabe ? Il prfre indubitablement le climat doux et rassurant qui rgne en cette paisible soire hivernale de janvier, o il nous reoit en son domicile, sur les hauteurs dAlger. Il craint que les rvolutions entames, largement parasites, ne puissent aboutir. Son ami, le commandant Lakhdar Bouraga, ancien chef de la Wilaya IV, qui nous accompagnait, le dcrit comme faisant partie de ces hros anonymes qui se sacrifient pour leurs ides et qui nattendent rien en retour. Brahim a pris part la Rvolution algrienne en sa qualit de mdecin et a aid lmergence de la mdecine algrienne naissante aprs lindpendance. Les gens de cette trempe, il faut leur tirer chapeau bas pour lensemble de leur uvre. Et la patrie reconnaissante ne doit jamais les oublier. Brahim naime tre que lui-mme, pas plus, pas moins. Dans ses souvenirs merge la position ferme du prsident Boumedine, qui avait mis en garde Hafez El Assad contre toute tentative nuisible lintgrit physique du docteur Makhous, objet de plusieurs tentatives dassassinat prpares par les moukhabarate syriennes. Le docteur Makhous a particip la Rvolution algrienne, a occup de hautes fonctions dans son pays avant de revenir Alger pour exercer lhpital Mustapha Bacha, o il a pass plus de trente ans au service de chirurgie. Le docteur Makhous incarne la participation des volontaires arabes venus sengager aux cts de leurs frres algriens dans leur lutte contre loccupant franais. Les historiens relveront que la nation arabe a jou un rle prpondrant dans le soutien la question algrienne, travers une solidarit matrielle et morale multiforme, telle enseigne que les positions internationales lgard de la Rvolution algrienne furent fortement lies la force du soutien et de la sollicitude des pays arabes. Cest ce quexprimait Mhamed Yazid, ancien ministre du GPRA : Notre action dans les pays arabes ne fut pas uniquement motive par le soutien et lappui, parce que cela tait totalement acquis. Mais nos contacts avec nos frres arabes consistaient dfinir le mode de coordination pour faire parvenir laide financire et militaire en Algrie et uvrer sur le plan international acqurir lappui matriel et moral la question algrienne. ENGAGEMENT PRCOCE Lobservateur des positions arabes, lgard des dveloppements qua connus lAlgrie, a pu constater que la prsence arabe na jamais fait dfaut, malgr le fait que nombre de pays arabes taient soumis la domination trangre. Mehri Abdelhamid, vieil ami de Makhous, quil connat depuis plus dun demi-sicle, ne tarit pas dloges sur lattitude courageuse du docteur Makhous qui a combattu nos cts avec la dtermination qui est la sienne.

Nous avions voyag avec lui au Caire puis en Libye, o nous attendait le chef du bureau FLN dans ce pays, Bachir El Kadi, qui nous a fourni de faux documents et de fausses identits pour gagner la Tunisie. Comme nous tions affilis au Baath qui avait des influences partout, nous avions pu acqurir des quantits de mdicaments et le ncessaire pour effectuer des oprations chirurgicales. A Tunis, la dlgation mdicale syrienne a t accueillie par le docteur Tedjini Haddam, responsable des services de sant de la rvolution, qui refroidit quelque peu les ardeurs et lenthousiasme des recrues en les fixant Tunis. Eux qui voulaient demble trancher dans le vif et rejoindre le front du combat pour en dcoudre avec lennemi. LA FRONTIRE ALGRO-TUNISIENNE Aprs moult tractations, une voie mdiane a t trouve : les volontaires syriens iront exercer la frontire algro-tunisienne o tait base larme des frontires. L, ils approcheront les leaders de la rvolution : Krim Belkacem, Ouamrane, Boussouf, Bentobal, Mohammedi Sad, docteur At Idir, docteur At Ahmed, et Bachir Mentouri que Brahim considre comme le pre de la mdecine algrienne et dont il senorgueillit davoir exerc avec lui durant de longues annes aprs lindpendance, lhpital Mustapha. Ali Kafi, alors colonel, a bien connu les volontaires syriens qui ont travaill sous son autorit la frontire algrotunisienne : Les volontaires taient les seuls parmi les sympathisants arabes simpliquer directement dans la lutte que nous menions. Et dans le lot de ces mdecins rvolutionnaires, trois dentre eux occuprent la fin des annes cinquante dimportantes fonctions. Ainsi, El Atassi deviendra prsident de la Rpublique syrienne, Youssef Zaine chef de gouvernement, et Brahim Makhous ministre des Affaires trangres. Lors de mon sjour Damas en qualit dambassadeur, jai pu renouer avec eux des relations amicales, fraternelles et familiales. COUP DTAT DE HAFEZ En 1971, Noureddine El Atassi et son quipe ont t renverss par le coup dEtat de Hafez El Assad et envoys en prison. En 1990, lorsque jai accd au poste de secrtaire gnral de lONM, jai adress une longue lettre au prsident Assad dans laquelle je lui ai demand de librer El Atassi et ses camarades, avec mon engagement moral de les recevoir en Algrie, sans aucune incidence ngative sur les relations algro-syriennes. Aprs la dfaite au sortir de la guerre des Six-Jours, un grave diffrend opposa El Atassi et ses amis El Assad alors ministre de la Dfense, propos des priorits de la Syrie qui venait de divorcer davec lEgypte. Alors que les premiers, progressistes, avaient une autre vision des choses en sinspirant dides marxistes rvolutionnaires, le second appelait une rconciliation avec les Arabes. Pour atteindre son objectif, El Assad eut recours un coup dEtat qui le propulsa aux commandes de la Syrie en 1970. Il emprisonna ses rivaux. Makhous ne dut son salut qu sa fuite vers lAlgrie o il se fixa en 1971, en exerant son mtier de chirurgien l lhpital Mustapha jusqu sa retraite. Il fera scis scission davec le Baath originel pour fonder le Baath arabe dmocratique socialiste. Et lorsque Baa la crise aigu actuelle, lancinante et brlante c revient dans la discussion, le docteur nlude rev aucun questionnement. Le rgime pourri et auc corrompu doit cesser ses crimes. Mais, dun cor autre ct, il ne faut pas que le changement aut soit dict de ltranger. Je suis contre toute soi intervention internationale. Le docteur na inte que du mpris pour les dictateurs qui ne lont gure mnag, mais, ne dit-on pas quun peu de gu mpris pargne beaucoup de haine. m H. T.

Le hasard a voulu quon devienne voisins Alger, ce qui a renforc davantage nos liens. Mehri insiste sur lapport du monde arabe la rvolution. Les manifestations de soutien arabe taient diversifies, allant du soutien financier travers les dons populaires et les donations tatiques pour couvrir les diffrents besoins de la rvolution, lappui militaire travers lenvoi darmes et de munitions, ainsi que le soutien mdical consistant en mdicaments et soins prodigus aux moudjahidine algriens blesss dans les hpitaux arabes. Et enfin, il y avait les volontaires arabes qui avaient particip de nombreuses batailles militaires dans les territoires algriens aux cts de lALN. Parmi les autres aspects de lappui et de la solidarit arabes avec le combat du peuple algrien, on citera les facilits accordes par les gouvernements arabes aux tudiants algriens en vue de poursuivre leurs tudes dans les coles, instituts et universits arabes. En effet, des promotions entires dtudiants, dans les diffrentes spcialits, furent formes et constiturent un puissant moteur la rvolution travers les sacrifices consentis par ces tudiants, que ce soit travers la lutte arme ou la mdiatisation de la question de leur pays ltranger et mme leur exprience dans la mise en place des fondements de lEtat algrien indpendant. Progressiste, rvolutionnaire, Makhous, qui est n

en 1928, dans le village qui porte son nom, prs de Lattaqui, insiste avec fiert pour dire que le parti Baath est n dans cette contre, toujours lavant-garde. Son intgration la Rvolution algrienne sest faite presque mcaniquement. Epouser la cause algrienne et rejoindre la lutte arme contre loccupant franais tait un rve, un devoir sacr, en mme temps quun honneur indescriptible, coupe-t-il. On tait jeunes. On tait enthousiastes lide de rallier nos camarades dans le combat. En vrit, notre dsir dtre au front nous treignait ds le dpart, mais nos amis algriens, au dclenchement de la guerre, ne voulaient rien entendre et surtout ne pas prcipiter les choses. Ils nous disaient que la rvolution avait davantage besoin de cadres dans les diffrents domaines que de combattants, en nous exhortant poursuivre nos tudes de mdecine et les achever. Ce qui fut fait en 1957, o notre vu de rejoindre la lutte a t exauc. On tait six mdecins frais moulus nous jeter dans le bain : Noureddine El Atassi, qui prsidera par la suite aux destines de la Syrie, Youcef Zaine, Sefouh El Atassi, Salah Essayed, Ryadh Bermada et moi-mme. Cest l que Brahim se liera damiti avec Abdelhamid Mehri, alors reprsentant du FLN Damas. Notre premier contact eut lieu dans la capitale syrienne avec un dirigeant de la rvolution, en loccurrence le colonel Ouamrane.

PARCOURSBrahim Makhous est n en 1928 dans le petit village de Makhous, prs de Lattaqui, dont il senorgueillit pour avoir t le fief du lancement du parti Baath, avec Michel Aflak. Issu de la communaut alaouite, Brahim a fait des tudes de mdecine Damas. Il a rejoint les rangs de lALN et a exerc en qualit de mdecin la frontire algrotunisienne. De retour en Syrie, il va savrer tre un farouche dfenseur de lunit arabe dont il sera le chantre passionn. Il sera ministre des Affaires trangres de la Syrie et fuira en Algrie aprs le coup dEtat foment par Hafez El Assad en 1970. Makhous exercera lhpital Mustapha en tant que chirurgien. Il a pris sa retraite il y a quelques annes et mne une vie paisible auprs des siens Alger.

PHOTO : D. R.

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I N T E R N AT I O N A L E LA MISSION DE LA LIGUE ARABE EN SYRIE SE LZARDE

Lobservateur algrien jette lponge et accuse E Protestant contre lattaque qui a cibl lundi son quipe, la Ligue a suspendu lenvoi dautres observateurs Le tmoignage accablant dAnouar Malek contre le rgime de Bachar Al Assad pourrait bien prcipiter le lchage total de la Syrie par la Ligue arabe.la chane de tlvision publique France 2, a t tu hier Homs, dans le centre de la Syrie. Selon des tmoignages, un obus est tomb sur un groupe de journalistes qui se trouvait en reportage dans cette ville. Pour lopinion internationale et lopposition syrienne, la mission dobservateurs sert davantage dalibi Bachar Al Assad pour se maintenir au pouvoir. Si dj la nomination du trs problmatique gnral El Dabi la tte de cette mission a t dcrie, tant tout le monde le souponne dtre impliqu dans la rpression des population du Darfour, il sera pour le moins difficile daccorder un quelconque crdit son travail, puisquil savre finaleme