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Volume 51, numéro 24 14 avril 2016 Hommage aux inventeurs Jeunes et passionnés ! p8-9 L’Église aujourd’hui p2 Le Vice-rectorat à la recherche et à la création souligne le travail et la persévérance des 77 chercheurs-inventeurs associés aux 45 innovations qui ont fait l’objet d’un dépôt de brevet en 2014 et en 2015. p3

Le Fil 14 avril 2016

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 14 avril 2016

Volume 51, numéro 2414 avril 2016

Hommage aux inventeurs

Jeunes et passionnés ! p8-9L’Église aujourd’hui p2

Le Vice-rectorat à la recherche et à la création souligne le travail et la persévérance des 77 chercheurs-inventeurs associés aux 45 innovations qui ont fait l’objet d’un dépôt de brevet en 2014 et en 2015. p3

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2le fil | le 14 avril 2016actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse [email protected] au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communicationsRédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon LaroseCollaborateurs : Pascale Guéricolas, Rachel Hussherr, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Isabelle DoucetAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Stéphanie Rivet, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Poursuivre la réflexion sur l’Église catholique, sur son existence, sa pertinence et son cheminement comme acteur social et culturel dans l’espace public des sociétés pluralistes et laïques d’aujourd’hui. Tel est le mandat de la Chaire de leader ship en enseignement (CLE) en ecclé-siologie lancée officiellement le lundi 11 avril au pavillon Alphonse-Desjardins.

Cette cinquième CLE de la Faculté de théologie et de sciences religieuses, dont le titulaire reste à nommer, a ceci de particulier qu’elle est entièrement financée, à hauteur de 300 000 $ pour une période de 10 ans, par le professeur et doyen Gilles Routhier. Du jamais vu depuis la création du programme de Chaires de leadership en enseignement à l’Université. Cette remarquable contribution personnelle vise à répondre à un besoin urgent, soit pérenniser la forma-tion en ecclésiologie à la Faculté dans la perspective du départ à la retraite, d’ici quelques années, du professeur Routhier, le seul expert en ecclésiologie à l’Université.

« Le geste de Gilles Routhier est un geste du cœur, a déclaré le recteur Denis Brière. Je le remercie de croire en l’Univer-sité Laval et de contribuer à faire de cette institution une université d’excellence où la valeur de ses programmes d’enseignement et de recherche rayonne sur les plans natio-nal et international. »

Pour sa part, Gilles Routhier a souligné que soutenir le développement de la Faculté était une question d’engage-ment. « Plus que jamais, a-t-il affirmé, il m’apparaissait impé-rieux de poser le geste de faire un don et de m’associer à tous ceux qui soutiennent la Faculté. » Selon lui, s’engager per-sonnellement sur le plan financier dans une cause veut dire qu’on y croit vraiment et cela peut avoir un effet d’entraînement.

Discipline de la théologie systématique, l’ecclésiologie réfléchit notamment sur ce qu’est une Église, son fonction-nement comme institution religieuse et sur sa contribution à l’évolution de la société. Ce constat amène deux questions. Quelle place l’Église catholique peut-elle revendiquer dans le monde moderne ? Quelle contribution peut-elle offrir au devenir du monde et de la famille humaine ? « Elle ne peut plus se présenter comme une puissance spirituelle,

prétendre détenir toute la vérité et demander aux gens de l’écouter sans discussion, répond le professeur Routhier. Dans une perspective théologique, l’Église doit plutôt se situer comme un groupe social d’un caractère particulier qui offre des propositions de sens et partage ses convictions sur le sens de la vie, les questions éthiques, etc. Plutôt que défendre ses propres intérêts, elle doit aider la société à aller plus loin dans son devenir humain. »

Le programme scientifique de la Chaire tournera autour de trois axes : les rapports entre l’Église et l’État, l’inscription

de l’institution ecclésiale dans une société pluraliste et laïque, enfin, la gouvernance ecclésiale. « Les travaux des chercheurs porteront notamment sur le gouvernement central de l’Église catholique, explique-t-il. L’Église catho-lique, à l’exception de l’ONU, est l’organisation mondiale dont la gouvernance est la plus structurée. C’est très original. Les questions de recherche pourront porter sur comment s’y exerce l’autorité, comment les membres de l’Église participent à son gouvernement et comment se prennent les décisions. »

La Chaire offrira une formation unique et misera sur des pra-tiques innovantes. Elle s’appuiera sur de solides connaissances théoriques. Elle explorera diverses pratiques sur le terrain. Ouverte, rassembleuse et tournée vers le monde, la Chaire éta-blira des partenariats concrets au Québec, au Canada, en Amérique du Sud, en Europe et en Afrique. Elle encouragera les échanges étudiants et l’organisation d’activités conjointes. L’enseignement prodigué à la Chaire fera appel à des approches comparatives, entre autres, parce que la gouver-nance ecclésiale varie selon les cultures. La création de stages et de laboratoires favorisera l’ancrage dans la pratique.

La Faculté compte plus de 450 étudiants, dont 150 aux cycles supérieurs. Chez ces derniers, les deux tiers proviennent de l’étranger. Dans les cinq dernières années, l’ecclésiologie a sus-cité un grand nombre de mémoires et de thèses à la Faculté.

« Grâce à des moyens de communication modernes, poursuit Gilles Routhier, la Chaire permettra aux étudiants, une fois diplômés et lancés dans une carrière de chercheur, de continuer d’échanger sur leurs meilleures pratiques et d’apprendre des autres. »

L’Église catholique, aujourd’hui

La Faculté de théologie et de sciences religieuses s’enrichit d’une cinquième chaire de leadership en enseignement, cette fois en ecclésiologiepar Yvon Larose

La Chaire offrira une formation unique et misera sur des pratiques innovantes

Le donateur de la Chaire de leadership en enseignement (CLE) en ecclésiologie, professeur et doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses, Gilles Routhier, entouré du vice-recteur aux études et aux activités internationales, Bernard Garnier, du recteur Denis Brière et du président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, Yves Bourget. photo Louise Leblanc

Discipline de la théologie systématique, l’ecclésiologie réfléchit notamment sur ce qu’est une église, son fonctionnement comme institution religieuse, et sur sa contribution à l’évolution de la société. photo cathédrale Notre-Dame de Paris : Cha già José

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Dragan Tubic, président de l’entreprise Umanx et membre du réseau d’investisseurs privés Anges Québec, estime que la commercialisation d’une technologie doit être envisagée dès le démarrage d’un projet de recherche. photo Marc Robitaille

« Faire breveter une invention, ce n’est que le début du travail. Si vous ne voulez pas que votre idée reste sur les tablettes, il va falloir vous investir dans sa commercialisation et la meilleure façon de le faire est de créer une entreprise. » Voilà le message que le chercheur, entrepreneur et investisseur Dragan Tubic a livré aux professeurs honorés au cours de la cérémonie Hommage aux chercheurs-inventeurs, qui a eu lieu le 13 avril sur le cam-pus. Cet événement, organisé par le Vice-rectorat à la recherche et à la création (VRRC), soulignait le travail et la persévérance des 77 chercheurs associés aux 45 innovations qui ont fait l’objet d’un dépôt de brevet en 2014 et en 2015. Pour leur donner un aperçu du chemin qui reste à parcourir, les organisa-teurs ont invité un jeune diplômé qui a déjà fait sa marque dans le milieu des affaires, Dragan Tubic.

Docteur en génie électrique de l’Université Laval, auteur de 20 articles scientifiques et détenteur de 10 brevets, Dragan Tubic est bien placé pour donner des conseils en commercia-lisation des technologies. Il y a 10 ans, il met-tait le point final à sa thèse portant sur un scanneur 3D révolutionnaire. Trois ans plus tôt, l’étudiant-chercheur, qui pressentait les applications industrielles de ses travaux, avait créé la compagnie 3DI. Avant même de termi-ner son doctorat, Dragan Tubic approche Creaform, une compagnie de Lévis, pour la commercialisation éventuelle de son scanneur portable. En 2005, la compagnie acquiert la licence d’exploitation de cette techno-logie et, dans les années qui suivent, le HandyScan 3D connaît un succès fulgurant. L’appareil est vendu dans 85 pays et le chiffre d’affaires annuel de l’entreprise explose, dépassant les 50 M $. En 2009, 3DI et Creaform fusionnent. Quatre ans plus tard, la firme américaine Ametek en fait l’acquisition

au coût de 120 M $. « Commercialiser une idée n’est pas facile, mais c’est faisable et lorsque ça fonctionne, c’est très intéressant, résume Dragan Tubic au terme de cette aventure. Rien de tout ça ne serait arrivé si je n’avais pas créé une entreprise. »

Dragan Tubic est demeuré conseiller pour Creaform et il vient de mettre sur pied une nouvelle entreprise, Umanx, spécialisée en robotique mobile. Il est aussi devenu membre d’Anges Québec, un réseau d’investisseurs privés dont le mode de fonctionnement s’ap-parente à celui de l’émission Dans l’oeil du dragon. Grâce aux gains réalisés avec la vente de Creaform, il peut maintenant financer des projets considérés à très haut risque. « Comme investisseur, je ne mettrai pas un sou dans un projet qui repose uniquement sur une techno-logie présentée dans quelques pages de texte, prévient-il. Il faut me prouver que vous pou-vez convertir votre idée en produit. La meil-leure façon d’y arriver est de créer une compa-gnie et de fabriquer ce produit. Vous générez de l’intérêt parce que vous m’offrez alors deux choses : le produit et l’équipe qui peut le fabriquer. »

Dragan Tubic est conscient que le temps fait souvent défaut aux professeurs universi-taires qui souhaitent commercialiser une innovation. « Par contre, si vous voulez que j’investisse dans votre projet, vous devez vous y investir aussi. Je ne peux assumer seul tous les risques. Vous devez consacrer du temps à l’entreprise soit comme fondateur, soit comme conseiller auprès d’étudiants-chercheurs qui ont collaboré à l’innovation et qui veulent se lancer en affaires. » Mouhsine El Abboudi, conseiller en valori-sation de la recherche et en transfert techno-logique au VRRC, constate lui aussi l’avan-tage que procure la création d’une entreprise dérivée. « Il est assez rare qu’une compagnie

fasse les premiers pas pour obtenir la licence d’exploitation d’une technologie développée par nos chercheurs. Selon mon expérience, les découvertes qui ont du succès sont sou-vent portées par des entreprises créées pour en assurer la commer cialisation. »

Les 45 technologies ayant fait l’objet d’un dépôt de brevet en 2014 et 2015 ont été conçues par des équipes des Facultés de médecine (20), de sciences et génie (19), des sciences de l’agriculture et de l’alimenta-tion (5) et de foresterie, géographie et géo-matique (1). « Nous avons reçu 98 déclara-tions d’invention et un comité a sélectionné celles qui présentaient le plus grand poten-tiel commercial, explique Mouhsine El Abboudi. L’un de nos objectifs pour les prochaines années est d’encourager plus de chercheurs à faire une déclaration d’inven-tion. Le formulaire, qui se trouve sur le site Web du VRRC, exige à peine cinq minutes de travail. » À la fin de 2015, le portefeuille de technologies de l’Université comptait 541 brevets actifs. Du nombre, 160 étaient

sous licence, c’est-à-dire que des entreprises détenaient les droits pour leur commerciali-sation. Il s’agit d’une hausse de 17 % par rap-port à 2013. Les revenus générés par cette voie ont atteint 1,7 M $ l’année dernière.

« Les technologies développées avec le concours d’entreprises qui s’impliquent dès le départ ont plus de chance de percer, estime Dragan Tubic. Lorsque c’est possible, la recherche fondamentale doit servir de point de départ au développement de nouveaux produits qui correspondent aux besoins iden-tifiés par les entreprises. La commercialisa-tion de la technologie doit même être envisa-gée dès le début d’un projet. Une partie des profits générés par la vente des produits qui en découlent peut être réinvestie en recherche fondamentale. Mon objectif est d’implanter à l’Université Laval une chaire en robotique mobile qui fonctionnerait selon ce modèle. »

La liste des 45 nouvelles technologies brevetées en 2014 et 2015 peut être consultée à bit.ly/1Q4HOeN.

Des idées à revendreLe VRRC souligne le travail de 77 chercheurs-inventeurs qui ont déposé des brevets d’invention et le succès du diplômé Dragan Tubicpar Jean Hamann

L’année dernière, 160 technologies conçues à l’Université étaient sous licence, une hausse de 17 % par rapport à 2013. Les revenus ainsi générés ont atteint 1,7 M $.

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4le fil | le 14 avril 2016

Comme bien des enfants, Peter Vanrolleghem adorait, petit, jouer aux abords des rivières, s’amusant à faire de multiples « expériences » avec l’eau. Aujourd’hui, l’apprenti scienti-fique est devenu non seulement un chercheur, mais également le directeur du centre de recherche CentrEau de l’Université Laval.

Le parcours de ce professeur du Dépar-tement de génie civil et de génie des eaux est notable. Docteur en technologies environne-mentales de l’Université de Gand (Belgique), il est nommé titulaire de la Chaire de recherche du Canada en modélisation de la qualité de l’eau de l’Université Laval en 2006. Son équipe de recherche focalise sur la modéli sation, particulièrement sur l’eau, à différentes échelles : la station d’épuration, le système intégré réseau d’égouts-traitement-rivière urbaine et les bassins versants. Auteur de plus de 375 publications à travers le monde et siégeant sur divers comités importants, ce bio-ingénieur devient directeur du centre de recherche CentrEau en février 2015. Il est également vice-président de l’Association canadienne de la qualité de l’eau représentant l’Est du Canada.

« L’eau est la ressource la plus fondamentale de la planète. Elle est en fait au cœur même de la vie en société et de la vie communautaire, affirme Edwin Bourget, vice-recteur à la recherche et à la création. Des infrastructures incroyables – telles que des réseaux d’aque-ducs, des réseaux d’évacuation d’eau, etc. – nous permettent de vivre en harmonie dans des grandes villes et de bénéficier aisément de cette ressource si précieuse. Cependant, il n’en demeure pas moins que nous nous devons de veiller, en tant que société, à tout ce qui a trait à la qualité de l’eau que l’on boit et que l’on utilise tous les jours, mais aussi au bon fonctionnement de nos réseaux de distri-bution. Bref, l’eau, source de vie, demeurera toujours un enjeu sociétal ».

Protection de la qualité de l’eau en général et des sources d’eau potable, débordement des rivières, problèmes de contamination, etc. : parce qu’il est vital, l’or bleu fait donc souvent et évidemment les manchettes. C’est justement ici qu’entre en jeu CentrEau. Ce centre de recherche interdisciplinaire « favorise la recherche, la formation et le transfert des connaissances dans le domaine des ressources en eau, et a pour mission de promouvoir une vision d’ensemble et transversale des pro-blèmes de gestion de l’eau et d’identifier des solutions novatrices aux multiples défis posés, tant d’un point de vue de la gouvernance que du développement technologique et scienti-fique », peut-on lire sur son site. Villes et muni-cipalités, gouvernement et entreprises privées : la clientèle de CentrEau est très diverse, tout comme le sont les nombreux projets de recherche en cours et les problématiques étudiées, d’ailleurs.

L’équipe de Peter Vanrolleghem a réalisé, il y a un an, un inventaire des chercheurs qui travaillent dans le domaine de l’eau sur le cam-pus pour constater que plus d’une centaine de professeurs de domaines très variés s’y inté-ressent. « On parle, oui, de génie des eaux, mais aussi de sciences sociales, d’économie ou encore, du droit. Et c’est justement notre force chez CentrEau, soit de rassembler divers par-tenaires et expertises sous le même toit. Cette interdisciplinarité donne non seulement lieu à de belles et grandes innovations dans le domaine, à des ententes et à des collabora-tions importantes ici et ailleurs sur la planète, mais aussi, conséquemment, à un réseautage incroyable et à des expériences des plus enri-chissantes pour nos étudiants », soutient le directeur.

« À l’Université Laval, notre recherche se dis-tingue notamment par plus de 270 centres, chaires, instituts et autres regroupements de recherche. Un centre de recherche tel que

CentrEau apporte énormément à notre uni-versité, poursuit Edwin Bourget. Entre autres, pour l’expertise qu’il génère, mais aussi pour son aspect multidisciplinaire. Aujourd’hui, des ingénieurs, des biologistes, des chimistes, mais aussi des économistes et des juristes sont ras-semblés autour d’une table pour mieux com-prendre les enjeux sur l’eau. Nos chercheurs ont donc une vision, une analyse des pro-blèmes beaucoup plus holiste, beaucoup plus macro, que dans le passé. Par conséquent, nos étudiants acquièrent donc aussi un spectre de compétences beaucoup plus large qu’auparavant. »

Sur quel genre de projet concret peut travail-ler CentrEau ? Le dossier populaire de sauve-garde du lac Saint-Charles en est un exemple. Désireuse de mieux informer la population sur la situation actuelle de l’eau, mais aussi sur les mesures préventives que celle-ci pourrait prendre dans l’avenir, l’Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord a fait appel aux experts de CentrEau. « Une équipe du centre s’est donc rendue sur place pour rencontrer les citoyens. Lors d’une séance d’information, nos spécialistes ont expliqué en quoi consiste le trai-tement des eaux usées, l’impact sur les écosys-tèmes, l’entretien d’une fosse septique, le rem-placement de celle-ci par un autre système, etc. », rapporte Peter Vanrolleghem. Toujours dans le dossier du lac Saint-Charles, l’équipe de CentrEau travaille également ces jours-ci – en collaboration avec la Ville de Québec et l’Unité mixte de recherche en sciences urbaines (UMR-SU) – sur un projet qui vise la surveil-lance de la qualité de l’eau et la protection à la source. Soutenue financièrement par le gouver-nement du Québec, l’UMR-SU est un labora-toire réunissant des chercheurs qui s’intéressent aux technologies intelligentes. L’Université Laval, l’Institut national de la recherche scienti-fique (INRS), le Parc technologique du Québec métropolitain, la Ville de Québec, Thales Canada et plusieurs entreprises du milieu sont au nombre des partenaires. Chose certaine, les projets ne manquent pas pour CentrEau, qui vise à devenir la référence en matière d’expertise sur l’eau au Québec !

Maintenant, pour conclure de façon plus générale, que nous réserve l’avenir dans le domaine de la recherche, en ce qui concerne les tendances et les perspectives en dévelop-pement durable ? « Je dirais des formations beaucoup plus larges et éclatées. Ce qui implique donc que les organismes subvention-naires, les ministères et autres, doivent

commencer à penser qu’ils font de moins en moins affaire à des ultra-spécialistes, mais plu-tôt à des gens qui sont capables de regarder les choses d’une manière très différente, qui ont une vision très large, beaucoup plus englo-bante, précise Edwin Bourget. Nos trois grands projets en cours actuellement à l’Université en sont d’ailleurs d’excellents exemples. D’abord, l’Alliance santé Québec, ce regroupement unique qui comprend des dirigeants d’établis-sements et des chercheurs provenant de l’Insti-tut de santé publique du Québec, du CHU de Québec et de l’Université Laval – incluant une dizaine de facultés telles que Médecine, Sciences sociales, Sciences de l’administration et Sciences de l’agriculture et de l’alimenta-tion –, des gestionnaires du milieu de la santé et des praticiens de centres hospitaliers, des représentants de l’industrie pharmaceutique de Québec et Québec International. Tous ces intervenants ont d’ailleurs un seul souhait en commun : celui d’innover en santé et de mieux prendre en compte les besoins de la popula-tion. Ensuite, il y a aussi le projet Sentinelle Nord. Un programme phare qui est le fruit d’une réflexion stratégique sur la recherche transdisciplinaire et transsectorielle, et qui met en valeur des domaines stratégiques dans lesquels l’Université est reconnue pour son leader ship national et international : les sciences nordiques et de l’Arctique, l’optique et la photonique, la santé cardiomé tabolique et le cerveau. Une autre initiative majeure est l’Institut nordique du Québec. Réunissant l’Université McGill, l’Institut national de la recherche scientifique et notre université, ce nouvel institut veillera à fournir les connais-sances scientifiques et le savoir-faire technique nécessaires au développement éthique et har-monieux du Nord québécois. Bref, je crois que tous doivent retenir que l’approche du déve-loppement durable, c’est-à-dire un “dévelop-pement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs” (rapport Brundtland, 1987), doit non seulement corres-pondre à une approche très englobante, mais doit aussi toujours viser, au centre, l’in dividu, puis les popu lations », de conclure le vice- recteur à la recherche et à la création.

actualités UL

Plus d’une centaine de professeurs travaillent dans le domaine de l’eau sur le campus. On aperçoit ici Peter Vanrolleghem et son équipe dans un des laboratoires de CentrEau.

Protection de la qualité de l’eau et des sources d’eau potable, débordement des rivières, problèmes de contamination, etc. : les fonctions de l’équipe de CentrEau sont diverses. Ici, un chercheur réalise un échantillon des eaux pluviales dans le quartier Chauveau.

Je suis DD en recherche !

Tout au long des prochains mois, nous vous présenterons les 10 grandes actions en développement durable que vise l’Université Laval pour les trois prochaines années et qui guideront nos gestes collectifs et individuels. Cette semaine : la recherche.par Claudine Magny

La recherche à l’Université Laval, c’est…• 1 650 professeurs de toutes disciplines

• 6 principaux établissements de formation clinique

• 325 M $ en fonds de recherche, soit au 6e rang des 50 premières universités de recherche au Canada

• 98 M $ octroyés par le gouvernement du Canada pour développer le projet Sentinelle Nord

• Plus de 270 centres, chaires, instituts et autres regroupements de recherche

• Plusieurs projets importants, dont Alliance santé Québec, Sentinelle Nord et l’Institut nordique du Québec

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5le fil | le 14 avril 2016 philosophie

Une nouvelle chaire de recherche explorera les liens entre les idées des penseurs de la Grèce ancienne et leur actualisation dans le monde modernepar Yvon Larose

L’esprit démocratique, l’idée de tolé-rance, le pluralisme, le questionnement critique, le pacifisme : autant de valeurs qui caractérisent les sociétés modernes. Mais combien savent que ces valeurs, et bien d’autres, prennent leur source dans le formidable héritage intellectuel des penseurs de l’Antiquité grecque, valeurs reprises par la suite par la civili-sation romaine ? Ces liens, nombreux, seront au coeur des travaux de la nou-velle Chaire de recherche du Canada en Antiquité critique et modernité émergente. Annoncée il y a quelques semaines, la Chaire fait l’objet d’une cérémonie de lancement facultaire, le 14 avril, à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Son titulaire est le professeur Jean-Marc Narbonne, de la Faculté de philoso-phie, un spécialiste de la philosophie grecque. Selon lui, la Chaire entend réunir une équipe internationale de jeunes chercheurs multidisciplinaires. « Nous développerons deux axes prin-cipaux de recherche, explique-t-il, soit l’héritage démocratique grec et la tradi-tion esthétique grecque, sous l’angle de leur impact dans l’histoire. »

La Chaire recevra du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) une aide de 200 000 $ annuellement, et ce, jusqu’en 2022.

Les travaux qu’on y mènera couvriront plus de 2 000 ans d’histoire. La Chaire intégrera à ses activités le projet de partenariat Raison et révélation : l’héri-tage critique de l’Antiquité. Lancé en 2014 par le professeur Narbonne, ce projet réunit aussi plusieurs chercheurs internationaux, une quarantaine répar-tis sur trois continents. Il poursuivra ses activités de façon autonome, tout en demeurant très étroitement lié aux projets de la Chaire. Son financement, à hauteur de 700 000 $ sur 7 ans, est assuré par le CRSH. Il devrait s’élever à 1,3 M $ avec la participation financière de différents partenaires.

Les Grecs ont inventé la démocratie mais, si l’on peut dire, au jour le jour, par essais et erreurs. Le système culturel de liberté qu’ils ont construit s’est avéré fondamental pour l’essor des sociétés modernes. « Ce modèle critique fonc-tionnel était là en Grèce, souligne Jean-Marc Narbonne. Cependant, il avait ses défauts, comme aujourd’hui lorsqu’on se plaint d’un déficit de démocratie. » Cette liberté sociale influençait égale-ment le domaine artistique, où existait une réelle liberté de créer. Dans ses pièces de théâtre, un auteur comique comme Aristophane critiquait, voire raillait les hommes politiques. En fait, le questionnement critique irriguait toutes

les disciplines, de la philosophie à l’his-toire, en passant par l’astronomie et la médecine.

Selon le professeur, un nouveau mode de rapport au monde est né en Grèce ancienne : l’attitude critique. Ce pli culturel s’imprimera à jamais dans la conscience humaine. « La liberté intel-lectuelle grecque se distinguait par sa neutralité, sa distance critique et sa liberté interprétative, précise-t-il. Même Homère, dans L’Iliade, montre un souci d’objectivité en parlant en bien autant des Achéens vainqueurs que des Troyens vaincus. »

L’expérience grecque du monde, c’est aussi l’idée du pur plaisir esthétique, le goût du beau et des arts. « Aristote, le tout premier, dit-il, a défendu le droit de chacun au merveilleux, à la fiction. »

La culture grecque s’est imposée par ses enseignements riches et variés. « Dès le début du christianisme, explique Jean-Marc Narbonne, on reli-sait les auteurs grecs. En Occident, on s’est toujours ressourcé aux Grecs. On les lit encore aujourd’hui parce qu’ils sont instructifs, parce que les questions qu’ils soulèvent nous pas-sionnent encore et parce qu’ils modi-fient notre manière de voir. » Selon le professeur, on rencontre déjà, chez les Grecs, quelque chose du concept moderne de « société ouverte ».

Au cours de la cérémonie, Jean-Marc Narbonne fera coup double. En plus de la Chaire, il lancera son plus récent ouvrage Antiquité critique et moder-nité, sous-titré Essai sur le rôle de la pensée critique en Occident. Ce livre, publié en France chez Les Belles Lettres, s’inscrit dans le mandat de la Chaire. L’auteur y propose une relec-ture du monde moderne fondée sur une réinterprétation de l’input antique grec, qu’il qualifie de « réservoir immense de réflexions ».

L’automne prochain, la Chaire s’asso-ciera à la Chaire Unesco d’étude des fondements philosophiques de la jus-tice et de la société démocratique de l’UQAM.

Un legs antique à redécouvrir

Détail de la fresque symbolique L’École d’Athènes, réalisée entre 1510 et 1511 par le peintre italien Raphaël, montrant deux figures majeures de la pensée antique, Platon et Aristote.

en bref

Projet de VIA Rail CanadaYves Desjardins-Siciliano, président et chef de la direction de VIA Rail Canada, sera à l’Université le lundi 18 avril pour prononcer une conférence intitulée « Projet de VIA Rail pour des voies dédiées : un possible partena-riat public-privé », qui portera sur le projet de TGF (train à grande fréquence). La liaison Québec-Montréal-Ottawa-Toronto-Windsor bénéficierait d’un TGF qui permettrait, entre autres, d’offrir un temps de parcours plus avantageux que d’autres moyens de transport, comme l’automobile. Le train représente aussi un mode de déplacement durable, qui permet de réduire l’émission de gaz à effet de serre. Les étudiants et les membres du personnel sont donc invités à y assister.

Lundi 18 avril, de 11 h 45 à 12 h 30, à la salle TVA (local 2307) du pavillon Palasis-Prince. Pour information : [email protected].

Haute diplomatieLe mercredi 6 avril, l’ambassadeur de France au Canada, Nicolas Chapuis, a rencontré 11 chercheurs membres des Hautes études internationales (HEI) au pavillon Charles-De Koninck. Les échanges, privés, ont porté sur trois thèmes. D’abord, la poli-tique étrangère et commerciale du gouverne-ment Trudeau, plus particulièrement avec les États-Unis, puis les enjeux énergétiques au Canada et, enfin, la Chine et les relations du Canada avec l’Asie. Nicolas Chapuis, comme plusieurs autres diplomates de pas-sage dans la capitale, rencontre à l’occasion des universitaires spécialisés dans les rela-tions internationales afin d’en apprendre davantage sur leurs travaux de recherche. La rencontre a été organisée par les HEI et le consulat général de France à Québec. Les professeurs présents étaient Louis Bélanger, Yan Cimon, Olivier Delas, Patrick González, Markus Herrmann, Gérard Hervouet, Christophe Krolik, Richard Ouellet et Jonathan Paquin. Étaient également présents les diplomates en résidence aux HEI, Daniel Caron et Patrice Dallaire.

Ci-dessus : l’ambassadeur de France, Nicolas Chapuis, entouré de Louis Bélanger (à gauche), directeur des HEI, et de Nicolas Chibaëff, consul général de France à Québec. photo HEI

La Chaire entend réunir une équipe internationale de jeunes chercheurs multidisciplinaires

Page 6: Le Fil 14 avril 2016

6le fil | le 14 avril 2016

Sur la chimie de l’amourPeu importe si l’amour résulte de facteurs culturels ou biologiques, il induit des changements chimiques dans l’organisme. « L’amour se passe en trois phases, chacune associée à des molécules spécifiques », rappelle Normand Voyer. Pendant la phase passion-nelle, qui dure entre une journée et quatre ans, quatre neurotransmetteurs sont plus fortement expri-més. Vient ensuite la phase de l’amour durable, carac-térisée par la production d’ocytocine, « un relaxant musculaire qui procure un sentiment de bien-être et de confort ». Chez les couples qui durent plu-sieurs décennies, « la rela-tion devient fusionnelle et les molécules en cause sont les endorphines, de puissants antidouleurs ».

Sur le sucre raffinéLa consommation exces-sive de sucre, en particulier le sucre raffiné, est un dossier chaud ces temps-ci. Selon André Marette, le cas du sucre se compare à celui du gras il y a une vingtaine d’années. « On le blâmait alors pour tout. Depuis, on sait que certains gras sont bons pour la santé. Le sucre contribue certainement à l’augmentation des maladies métaboliques, à l’obésité et au diabète, mais il n’est pas le seul responsable. Il y a beau-coup de types de sucres. Le sucre simple raffiné pose davantage problème. »

Sur le repavage des rues à Québec

Cet été, la Ville de Québec multipliera par quatre la longueur des rues qui seront repavées. La superficie totale sera de 227 kilomètres et une somme entre 12 et 15 M $ sera investie dans le repa-vage des 160 kilomètres supplémentaires. Guy Doré voit là une volonté de rattrapage. « Je vois bien que le réseau routier de Québec n’est pas en bon état. Il faut souhaiter que l’effort sera soutenu à long terme. S’il y a beaucoup de nids-de- poule présen-tement, c’est le résultat de décennies de sous-investissement. »

ils ont dit...

Normand Voyer, Département de chimie

Québec Science, avril/mai 2016

André Marette, Département de médecine

La Tribune, 9 avril

Guy Doré, Département de génie civil et de génie des eaux

Le Soleil, 6 avril

droit

Si des dictateurs comme Hissène Habré au Tchad, Jean-Claude Duvalier en Haïti ou Augusto Pinochet au Chili ont eu un jour à répondre de leurs crimes devant un tribunal, c’est à l’évolution du droit international qu’on le doit. C’est le constat fait par Fannie Lafontaine, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la justice internationale pénale et les droits fondamentaux, à l’occasion d’une table ronde organisée le 6 avril au Palais de justice de Québec. Aux côtés de Reed Brody, conseiller juridique de Human Rights Watch et de Pascal Paradis, directeur d’Avocats sans frontières, la professeure en droit de l’Université Laval a précisé le cadre juridique qui a permis de juger les auteurs de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité.

Selon la juriste, qui codirige la Clinique de droit internatio-nal pénal et humanitaire, « le droit international vit une véri-table révolution depuis 20 ans et la fin de la guerre froide ». Appuyées par des organisations de la société civile, les vic-times osent maintenant prendre la parole pour réclamer jus-tice. La mise en place de tribunaux internationaux, que ce soit à La Haye ou à Arusha, a permis aussi de mieux déter-miner la responsabilité juridique d’individus responsables de massacres à grande échelle. Désormais, l’instigateur d’un génocide doit répondre de ses crimes, même s’il ne les a pas perpétrés personnellement

« Le mur de l’impunité est de plus en plus ébréché », constate Pascal Paradis. Selon le directeur de l’ONG Avocats sans frontières, certains procès, comme celui intenté contre Alberto Fujimori au Pérou, ont donné l’espoir aux citoyens d’obtenir un jour justice. Une analyse que partage Reed Brody

de Human Rights Watch. « Lorsque les victimes tchadiennes ont vu les procédures juridiques entreprises contre Rios Montt au Guatemala, cela les a poussés à poursuivre Hissène Habré, explique le conseiller juridique. Les gens voulaient qu’il soit jugé pour les actions qu’il avait commises, tant au sud qu’au nord du pays, et non pour des raisons secon-daires. » L’activiste a d’ailleurs prononcé une conférence à la Faculté de droit le 6 avril sur ce procès qui se déroule devant les Chambres africaines extraordinaires.

À en croire Reed Brody, de telles actions contre un dicta-teur qui a longtemps terrorisé la population redonnent confiance aux citoyens en la justice de leur pays, et ce, même si cela nécessite un processus extrêmement long, car il faut souvent attendre que les dirigeants incriminés ne soient plus au pouvoir. Fannie Lafontaine, très engagée dans le procès contre Jean-Claude Duvalier et ses collaborateurs, en a fait l’expérience en Haïti. « Des procès de ce type présentent une très grande complexité, ce qui rend indispensable la coopé-ration d’autres États », précise la juriste. La Cour d’appel de Port-au-Prince a ainsi utilisé des accords internationaux sur les crimes contre l’humanité dans le cas Duvalier. Cette instance a recommandé une procédure judiciaire contre l’ancien dictateur haïtien, même si les faits reprochés remontent à plusieurs décennies, annulant ainsi la décision d’un autre tribunal. En matière de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, la justice a la mémoire longue.

Dans le collimateur de la justice internationaleRéunis pour la première fois pour un entretien, trois juristes spécialisés dans la lutte contre l’impunité ont tracé un portrait actuel de ce domaine du droit international en pleine expansionpar Pascale Guéricolas

De passage à Québec, Reed Brody (à droite), surnommé le « chasseur de dictateurs », croit que les dirigeants de pays démocratiques commettant des actes répréhensibles devraient être traités de la même façon que les dictateurs. On le voit ici en compagnie de Fannie Lafontaine (à gauche), directrice de la Clinique de droit international pénal et humanitaire de la Faculté de droit, et de Pascal Paradis (au centre), directeur général d’Avocats sans frontières Canada. photo Le Soleil, Erick Labbé

«Le droit international vit une véritable révolution depuis 20 ans et la fin de la guerre froide

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Q3 médecine

La musique fait de moins en moins vivre ses créateurs. Jean Leloup, un des grands noms francophones sur un service d’écoute en continu comme Spotify, a touché un peu moins de 30 $ pour les 540 000 écoutes de sa chanson Paradis City. Le professeur et juriste Georges Azzaria fait partie de ceux qui réfléchissent à une nouvelle distribu-tion des revenus tirés de la musique. Ces dernières semaines, il a collaboré à une étude de l’INRS Urbanisation Culture Société sur l’adaptation des droits d’auteur à l’ère du numérique.

Q Comment en sommes-nous arrivés à la situation actuelle ?R Depuis l’arrivée d’Internet, le milieu de la musique se présente comme un précurseur en matière d’avancées tech-nologiques. Les habitudes de consom-mation ont changé. Peu à peu, les consommateurs ont délaissé l’achat de fichiers MP3 ou d’albums en ligne pour l’écoute en continu. Le droit d’auteur s’applique à ce nouveau mode de diffu-sion, il n’y a pas de vide juridique. La Commission canadienne du droit d’auteur fixe même un tarif pour offrir légalement les services de musique en streaming (5,1 cents par 1 000 écoutes en continu, NDLR). Sauf que les reve-nus ne sont pas au rendez-vous, dans un monde où les albums et les MP3 ne se vendent plus. Il faut dire aussi que peu de gens comprennent la grille de tarifs de diffusion par Internet de la Société canadienne des auteurs, com-positeurs et éditeurs de musique (SOCAN). Beaucoup d’intervenants ont des droits sur une œuvre musicale, qu’il s’agisse de l’auteur-compositeur, de l’éditeur, du producteur du disque, de l’interprète ou de la maison de disques. Dans l’avenir, les sociétés d’au-teurs vont probablement négocier de meilleurs tarifs, car elles ont peut être sous-estimé l’importance de l’écoute de la musique en continu.

Q Qui empoche les profits des abonnements à des services d’écoute en continu ?R C’est une question très complexe. Spotify ressemble à une radio en offrant de la musique en continu.

sur le droit d’auteur à l’ère du numérique

Cependant, à la différence d’une station classique, il lui faut verser des droits de reproduction pour faire une copie de l’œuvre avant le streaming. Or, le site est en litige sur cette question, et il a mis des revenus de côté en attendant de comprendre à qui exactement il faut les verser. Déjà, en mars, l’entreprise a dû payer 20 millions de dollars pour ce type de droits. Par ailleurs, une partie des revenus de musique en continu revient finalement à l’industrie de la musique. Des étiquettes comme Sony, Universal Music, Warner Music pos-sèdent environ 18 % de Spotify, ce qui paraît assez paradoxal, étant donné que ce genre de site leur fait perdre beaucoup d’argent. Elles tentent donc de s’adapter à la transformation des habitudes de consommation, car l’achat de disques est en chute libre. Tout devient très compliqué depuis que les modèles économique et juridique de l’écoute de la musique à la radio, puis de l’achat de disques, ont complètement éclaté. À terme, les redevances vont cer-tainement augmenter pour la musique en continu. Certains lobbys au Québec suggèrent d’ailleurs d’imposer des quo-tas de musique pour iTunes ou Spotify, comme on le fait actuellement pour la radio, et d’augmenter les redevances pour ce genre d’écoute.

Q Quelles sont les éventuelles applications de ces changements de redevances pour les autres secteurs culturels ?R La télévision et le cinéma vivent aussi le même chambardement, tandis que la littérature, les arts visuels et les arts de la scène sont moins atteints. Les droits d’auteur existent toujours pour l’industrie audiovisuelle, qui a réussi à lutter contre la distribution illégale. Contrairement au secteur de la musique, qui pensait venir à bout de sites comme Napster en les obligeant à fermer, cette industrie a mis en place des sites légaux efficaces, pour s’adapter aux nouveaux besoins des consommateurs. Certains proposent maintenant des solutions pour percevoir ces droits. Depuis 1997, le Canada impose une redevance sur des supports comme les cassettes vierges ou les CD audio. Il faudrait aussi l’instaurer sur les téléphones intelligents, sur les tablettes et sur les lecteurs MP3, car on sait que les gens enregistrent des œuvres sur ce type d’appareil. La France fait déjà ce genre de collecte. L’autre façon de procéder, c’est de faire contribuer les fournis-seurs d’accès Internet. Après tout, les Vidéotron et Bell de ce monde voient transiter beaucoup de télécharge-ments sur les connexions qu’ils offrent. Ils deviennent donc presque des diffuseurs.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Georges Azzaria

Trois médecins lancent la réflexion sur l’utilité de cette mesure pour prévenir la mort subite chez les sportifspar Jean Hamann

sport organisé. Tout ça repré-senterait beaucoup de travail pour les quelque 1 400 cardio-logues canadiens, surtout si on tient compte qu’ils ne sont pas tous en mesure d’inter-préter correctement un ECG d’athlète. Il faudrait aussi se demander s’il s’agit d’un bon investissement pour prévenir la mortalité chez les jeunes considérant la très faible inci-dence de la mort subite. Les cardiologues américains ont jugé que c’était inefficace et trop coûteux. »

Et que devrait faire le Canada ? « Considérant les coûts de ce test et les résultats qu’on peut en espérer, on peut difficilement envisager un ECG préparticipation obli-gatoire pour tous les jeunes athlètes canadiens, répond le professeur Poirier. Par contre, ce test devrait être recom-mandé à tous les athlètes d’élite et à tous les membres d’équipes sportives collégiales ou universitaires. Pour ce qui est du citoyen moyen qui décide de courir un marathon ou de grimper le Kilimandjaro, il devrait consulter son méde-cin avant de lancer dans une telle aventure et voir avec lui si un ECG s’impose. »

L’article paru dans le C a n a d i a n J o u r n a l o f Cardiology est également signé par Sanjay Sharma, de l’Université de Londres, et par Andrew Pipe, de l’Uni-versité d’Ottawa.

L’électrocardiogramme obligatoire pour tous les athlètes ?

L’ECG permet de déceler des anomalies, mais les cœurs très entraînés produisent des tracés qui présentent des similitudes avec certaines maladies cardiaques. Les athlètes doivent alors subir d’autres tests coûteux et la plupart du temps inutiles.

Les cardiologues européens ont dit oui. Les cardiologues américains ont dit non. Les cardiologues canadiens réflé-chissent. L’idée d’inclure l’électrocardiogramme (ECG) préparticipation pour les ath-lètes dans le guide des bonnes pratiques divise les médecins, de part et d’autre de l’océan. Après avoir soupesé le pour et le contre, Paul Poirier, profes-seur à la Faculté de pharmacie et cardiologue à l’Institut uni-versitaire en cardiologie et en pneumologie de Québec, ainsi que deux autres médecins proposent, dans un article publié dans le Canadian Journal of Cardiology, une solution qu’ils qualifient de « mi- atlantique » pour le Canada, en attendant l’adop-tion de lignes directrices officielles.

La mort subite d’origine car-diaque chez des sportifs est un événement tragique qui choque les esprits, encore plus lorsqu’il s’agit de jeunes ath-lètes. « C’est un phénomène relativement rare, précise tou-tefois Paul Poirier. Pour les marathons populaires, on parle d’environ un cas par 100 000 participants. Chez les autres athlètes, ce taux va d’un sur 3 000 à un sur 1 million, selon l’ethnicité, le sexe et le sport. » Les causes de ce type de décès varient avec l’âge. « Chez les plus de 35 ans, c’est très fréquemment lié à l’athé-rosclérose, souligne le cardio-logue. Chez les plus jeunes, les autopsies révèlent souvent des problèmes congénitaux ou des anomalies cardiaques qui étaient passés inaperçus jusque-là. Le décès est mal-heureusement la première manifestation du problème. »

Les cardiologues européens et américains s’entendent sur un point : il faut continuer de dépister les problèmes car-diaques potentiels par des ques tions sur l’histoire person-nelle et familiale de l’athlète au moment de l’examen médi-cal. « Ce type de dépistage n’a pas une très bonne sensibilité, prévient toutefois le profes-seur Poirier. Une étude por-tant sur 115 athlètes décédés de mort subite a révélé que 114 d’entre eux avaient été soumis à ce type de dépistage sans

éveiller le moindre soupçon sur leur état. D’autre part, sur la base des réponses au ques-tionnaire, on estime que 25 % des répondants devraient subir des tests cardiovascu-laires. Aux États-Unis, ça représente 2,5 millions de per-sonnes, ce qui est énorme considérant la très faible inci-dence de la mort subite. »

C’est ce qui a conduit les car-diologues européens à propo-ser l’ECG préparticipation pour les athlètes. « Plusieurs études ont montré que l’ECG est supérieur au questionnaire pour détecter les athlètes ayant des problèmes car-diaques potentiels, rappelle Paul Poirier. Une étude ita-lienne a même rapporté que le recours à l’ECG avait réduit de neuf fois l’incidence de mort subite. » Cette approche comporte elle aussi son lot de faiblesses, notamment un taux élevé de faux positifs. « Les cœurs très entraînés pro-duisent des ECG qui pré-sentent des similitudes avec certaines maladies cardiaques. Dans plus de 20 % des cas, l’ECG est ambigu et il faut que l’athlète subisse d’autres tests, coûteux et la plupart du temps inutiles. »

Exiger un ECG prépartici-pation constituerait un défi logistique important pour le système de santé canadien, estime le professeur Poirier. « Si on considère uniquement les jeunes qui pratiquent le hockey et les athlètes univer-sitaires et collégiaux, on parle de 750 000 personnes à tes-ter. Chaque année, 150 000 recrues entrent dans le ré seau. De plus, par souci d’équité, il faudrait aussi se préoccuper des jeunes encore plus nom-breux qui pratiquent des acti-vités physiques exigeantes dans un cadre autre que le

L’ECG devrait être recommandé à tous les athlètes d’élite et à tous les membres d’équipes sportives collégiales ou universitaires

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1. Félix Mathieu a obtenu le premier prix du concours Cogito. En 2015, il a mis à jour les données relatives à la Grande-Bretagne dans un index qui analyse et compare les politiques du multiculturalisme dans plus de 20 pays occidentaux. 2. Bénédicte L. Tremblay a remporté le deuxième prix Cogito. C’est en observant, comme nutritionniste, des traitements nutritionnels qui ne fonctionnaient pas pour certaines personnes qu’elle a décidé d’étudier la génomique nutritionnelle. 3. Le lauréat du troisième prix du concours Cogito, Antoine Cogulet, espère, d’ici la fin de son doctorat, mettre au point un dispositif de dégradation naturel du bois, qui consistera à exposer des échantillons au climat québécois. photos Marco Dubé

La saison de Cogito bat son plein. Cette série de cinq émissions consa-crée à la recherche aux cycles supé-rieurs dans 15 facultés de l’Univer-sité Laval est diffusée à Canal Savoir depuis le 15 mars. Elle est produite par l’Association des étu-diantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures.

L’émission la plus récente, troi-sième de la série, a été présentée le 12 avril sur le thème « Les sciences appliquées à notre environne-ment ». En 30 minutes, à raison de 10 minutes par personne, 3 étu-diants ont présenté de façon vulga-risée le fruit de leurs travaux. L’un d’eux était Antoine Cogulet, inscrit au doctorat en sciences du bois. Sa recherche porte sur la caractéri-sation des mécanismes naturels de vieillissement du bois. L’étudiant rappelle que le bois est un orga-nisme biologique et que l’étude de sa dégradation n’est pas un phéno-mène nouveau. « Jusqu’à présent, explique-t-il, toutes les recherches ont mis l’accent sur un aspect de la dégradation seulement. Mais il faut bien voir que celle-ci est multifacto-rielle parce qu’elle est due à l’envi-ronnement. On ne peut ramener à un seul facteur un phénomène aussi complexe que celui qu’exerce la nature sur le bois. Ma recherche porte donc sur l’approche holis-tique de la dégradation du bois. » D’ici la fin de son doctorat, Antoine Cogulet espère mettre au point un dispositif de dégradation natu-rel du bois, qui consistera à expo -ser des échantillons au climat québécois.

Cogito est un concours interfacul-taire de vulgarisation. Des récom-penses ont été attribuées aux trois meil leures communications. Antoine Cogulet a obtenu le troi-sième prix assorti d’une bourse de 500 $. Le deuxième prix de 1 000 $ a été accordé à Bénédicte L. Tremblay, inscrite au doctorat en nutrition. Sa présentation a eu lieu le 29 mars au cours de la deuxième émission dont le thème était « Améliorer sa santé et son bien-être ». Son exposé visait à répondre à la question : ce que nous man-geons peut-il avoir un impact sur les risques liés à la santé cardiovas-culaire de nos enfants ?

« Mes travaux de doctorat portent sur la génomique nutritionnelle, indique-t-elle. Cette science étudie les interactions complexes entre l’alimentation, la génétique et la santé des individus. Mon projet a ceci d’original qu’il intègre des technologies dites “omiques”, soit l’épigénomique, la transcripto-mique et la métabolomique, pour

étudier le lien entre l’alimentation et la santé. De plus, il prend en considération la structure familiale, ce que très peu d’études ont fait jusqu’à présent. » C’est en obser-vant, comme nutritionniste, des traitements nutritionnels qui ne fonctionnaient pas pour cer -taines personnes que Bénédicte L. Tremblay a décidé d’étudier la génomique nutritionnelle.

Le 10 mai, la cinquième et der-nière émission aura pour thème « Réflexions politiques et philo-sophie du droit ». Félix Mathieu, inscrit à la maîtrise en science poli-tique, est le lauréat du premier prix doté d’une bourse de 1 500 $. Ce dernier rappelle que le premier ministre David Cameron a déclaré à deux reprises, en 2011 et en 2013, « l’échec du multiculturalisme d’État » de son pays. « Or, poursuit-il, on constate qu’entre 2000 et 2015 la Grande-Bretagne a conso-lidé juridiquement son modèle de multiculturalisme. Autrement dit, des déclarations politiques offi-cielles concernant l’échec du multi-culturalisme n’auront eu aucun impact direct sur les politiques publiques en la matière. Il y a donc un décalage important entre le dis-cours politique et les politiques mises en œuvre. » En 2015, Félix Mathieu a mis à jour les données relatives à la Grande-Bretagne dans un index qui analyse et compare les politiques du multiculturalisme dans plus de 20 pays occidentaux.

Dans les trois premières émis-sions de Cogito, les présentations ont porté, entre autres, sur les habi-tudes de déplacement des espèces animales, sur l’acidification des océans, un phénomène qui pourrait ralentir la formation des nuages, et sur l’amélioration de la culture du canola grâce au trèfle.

La quatrième émission sera diffu-sée le 26 avril sur le thème « Des pistes pour réduire les coûts de santé ». Teegwendé Valérie Porgo (doctorat en épidémiologie) parlera de l’évaluation de la qualité, de l’ef-ficience et du coût moyen des soins en traumatologie au Canada. Jacinthe Leclerc (doctorat en sciences pharmaceutiques) axera sa présentation sur l’efficacité des médicaments génériques comparés aux marques d’origine. Quant à Alexia Caillier (maîtrise en biologie cellulaire et moléculaire), elle abordera la compréhension et le contrôle du déplacement des cel-lules cancéreuses dans le corps.

Dans la cinquième émission, Benoit Béchard (maîtrise en affaires publiques) fera porter son exposé sur l’information transmise aux

Assoiffés de connaissancesQuinze étudiantes et étudiants à la maîtrise ou au doctorat communiquent leur passion pour la recherche sur les ondes de Canal Savoirpar Yvon Larose

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ministres québécois. Sébastien Lacroix (maîtrise en philosophie) expliquera comment la philosophie permet de réfléchir sur l’aide médi-cale à mourir.

Il est possible de voir les émissions en rediffusion. Pour plus d’infor-mation : canalsavoir.tv/emission/cogito2016.

Assoiffés de connaissances

Les étudiants ont 10 minutes chacun pour présenter de façon vulgarisée leurs travaux de recherche

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54. Teegwendé Valérie Porgo (doctorat en épidémiologie) parlera de l’évaluation de la qualité, de l’efficience et du coût moyen des soins en traumatologie au Canada. 5. Aurélien Nicosia (doctorat en mathématiques) a fait son exposé sur les modèles statistiques comme aides aux biologistes pour prévoir les habitudes de déplacement des espèces animales. 6. Alexia Caillier (maîtrise en biologie cellulaire et moléculaire) fera une présentation sur la compréhension et le contrôle du déplacement des cellules cancéreuses dans le corps. 7. Laurence Jodoin-Nicole est maintenant diplômée de la double maîtrise en architecture et en sciences de l’architecture. Son projet de recherche portait sur l’aménagement du patrimoine bâti et des réseaux de transport pour garder les baby-boomers actifs. 8. La présentation de Rachel Hussherr (maîtrise en biologie) portait sur l’effet de l’acidification des océans, un phénomène qui pourrait ralentir la formation des nuages.

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Utilisation du numérique en recherche : enjeux éthiquesEn collaboration avec le Vice-rectorat à la recherche et à la création de l’Université, les comités d’éthique du campus et du CHU de Québec-Université Laval proposent une journée d’information et de réflexion, le jeudi 28 avril de 8 h 30 à 16 h 30 au pavillon Ferdinand-Vandry. Sur le thème de l’utilisa-tion du numérique en recherche et ses enjeux éthiques, cette activité s’adresse à toutes les personnes du campus ou des établissements affiliés à l’Université engagées dans la recherche avec les humains.

L’inscription est gratuite, le repas libre et le nombre de places limité. Pour consulter le programme : bit.ly/1oINCEO. Pour inscription : [email protected].

Recycler pour aiderTransformer des rebuts en bourse d’études, c’est l’idée originale qu’a eue Mathieu Nadeau, coordonnateur aux infrastructures au Service des activités sportives (SAS). Il a donc réuni l’équipe de solliciteurs du SAS pour organiser une activité de financement pour la campagne Communauté universitaire 2016.

Les 7 et 12 mars, ainsi que le 6 avril, les anciens mini-bacs du PEPS ont été vendus à prix modique. L’équipe a donc pu amasser 3 250 $, un montant qui a été versé au Fonds Rouge et Or de l’Université Laval. Cette acti-vité, qui s’inspire de la philosophie de déve-loppement durable de l’Université, a permis de donner une deuxième vie à des objets utiles, résistants, recyclables et peu coûteux.

La campagne Communauté universitaire 2016 se poursuit jusqu’au 17 mai. Pour plus de renseignements ou pour faire un don : www2.ulaval.ca/fondation/accueil.html.

Encourager la fibre entrepreneuriale des agriculteursLa Plateforme de formation en entrepre-neuriat agricole reçoit un don de 500 000 $ de la Fondation du Salon de l’agriculture. Pilotée par la Faculté des sciences de l’agri-culture et de l’alimentation, cette formation vise à développer les compétences entrepre-neuriales et visionnaires des producteurs agricoles du Québec et de la relève. Le 8 avril, au cours d’une activité officielle, la Fondation du Salon de l’agriculture s’est engagée à investir annuellement 50 000 $ sur une période de 10 ans. Une belle façon d’aider nos agriculteurs à faire face aux défis d’aujourd’hui !

Les harfangs qui nous visitent en hiver ne seraient pas poussés jusqu’ici par le manque de nourriturepar Rachel HussherrVous avez peut-être eu l’occasion, cet hiver, d’apercevoir un harfang des neiges perché en haut d’un bâtiment, ici sur le campus ou sur le bord d’une autoroute. Ce rapace charisma-tique des régions arctiques migre périodiquement dans les régions plus tempérées d’Amérique du Nord, mais contraire-ment aux idées reçues, ce n’est pas le manque de nourriture qui le pousse jusqu’ici. Au contraire, ses incursions hiver-nales massives dans le Sud surviennent après des étés où la nourriture est abondante dans le Nord, démontre Audrey Robillard, doctorante du Département de biologie, dans un article qu’elle vient de publier dans la revue Oecologia.

Pour arriver à cette conclusion, Audrey Robillard et ses col-laborateurs se sont basés sur 18 années d’observations citoyennes du harfang des neiges en régions tempérées. « Tous les ans en décembre, des amateurs se réunissent pour comp-ter tous les oiseaux qu’ils voient ou entendent pendant 24 h, précise-t-elle. On a comparé les dénombrements de harfangs avec l’abondance de petits rongeurs mesurée dans deux sites en Arctique entre 1994 et 2011 ». Résultat ? L’abondance des rongeurs favoriserait la survie des petits, augmentant ainsi le nombre de harfangs migrant pendant l’hiver.

Les harfangs qui migrent vers le Sud tous les trois à cinq ans sont surtout de jeunes oiseaux. « Ces migrations pour-raient être causées par des conditions hivernales trop rigou-reuses en Arctique, avance la doctorante. De plus, comme ils sont trop jeunes pour se reproduire, ils pourraient migrer plus loin au Sud durant l’hiver, n’ayant pas la contrainte de trouver un site de reproduction au retour des beaux jours en Arctique. »

Le harfang des neiges est une espèce nomade dont l’obser-vation reste très difficile en Arctique, ce qui laisse beaucoup de questions en suspens. « Ce qui est plus connu en revanche, ce sont les habitudes des harfangs dans le Sud, souligne Audrey Robillard. Ces oiseaux, qui migrent parfois au-delà du Midwest américain, recherchent des milieux ouverts qui ressemblent aux toundras arctiques, comme les prairies, les champs ou même les aéroports. Ils y chassent de petits mammi fères, mais aussi des oiseaux, notamment des canards, jusqu’au mois de mars généralement. »

Les autres chercheurs qui cosignent l’étude publiée dans Oecologia sont Gilles Gauthier, du Département de bio-logie, Jean-François Therrien, de l’Acopian Center for Conservation Learning, Karin Clark, du ministère de l’Envi-ronnement et des Ressources naturelles des Territoires du Nord-Ouest, et Joël Bêty, de l’Université du Québec à Rimouski.

Du Nord au Sud

La survie des petits harfangs est meilleure les années où l’abondance estivale des rongeurs est élevée dans l’Arctique. Ils seraient donc plus nombreux à migrer vers le Sud l’hiver suivant. photo Audrey Robillard

«Ces oiseaux, qui migrent parfois au-delà du Midwest américain, recherchent des milieux ouverts qui ressemblent aux toundras arctiques

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en bref

Tragédie médiévaleMarguerite, une reine désespérée, échafaude un plan machiavélique pour humilier le roi, son époux. Un cruel engrenage se met alors en marche, poussant les habitants du château dans les derniers retranchements de leur humanité malade. Voici la prémisse d’une pièce écrite par l’auteur belge Michel de Ghelderode, Hop Scurial, qui sera présentée par le Collectif des 8, en collabora-tion avec le Festival de théâtre de l’Université Laval. Composée de finissants du baccalau-réat en théâtre, la troupe revient de Liège, en Belgique, où elle a participé à un laboratoire de création. photo Ziheng Li

14, 15 et 16 avril, à 20 h, au LANTISS (local 3655) du pavillon Louis-Jacques- Casault. Pour plus d’information : [email protected].

¡ Bienvenidos !Chaque mois, un petit groupe d’écrivains amateurs, de chanteurs et de lecteurs se rencontrent pour présenter ou écouter des textes en espagnol. Il s’agit de poèmes, d’extraits de livre et de chansons. Les membres de la communauté universitaire qui s’inté-ressent à la littérature ou à la chanson espa-gnole sont invités à y participer. Un bon niveau de connaissances de la langue est requis. Los Perfectos desconocidos, l’équi-valent espagnol de l’organisme Les Parfaits inconnus, est une initiative de Lucia Flores, chargée d’enseignement à l’École de langues, et d’Emilia Deffis, professeure au Département des littératures.

Le deuxième mardi de chaque mois, à 19 h, à la bibliothèque Monique-Corriveau. Exceptionnellement, il y aura une rencontre le 19 avril. L’entrée est libre. Pour plus d’information : bit.ly/1q3dBrs.

Talents sur le campusUne fois de plus, l’Université Laval s’est distinguée à la finale nationale d’Univers-Cité en spectacle. Consacré aux arts de la scène, ce concours offre la chance aux étudiants des universités francophones du Canada de dévoiler leurs talents. Le 2 avril, au Théâtre Plaza, à Montréal, Sara Bolduc, étudiante en biologie, et Rebecca Breton, étudiante en physique, ont présenté un numéro de guitare qui n’a laissé personne indifférent. Elles ont remporté la première place du concours, en plus d’être élues « Coup de cœur du public ». Leur performance a également été présentée au Gala FSA ULaval, le 7 avril.

Tous les vendredis, sur l’heure du midi, on entend une chorale répéter au 2e étage du pavillon Charles-De Koninck. Ici, la chose ne surprend plus. Formée en 2013, la chorale Vox Eluli est compo-sée d’étudiants, de professeurs et d’em-ployés qui chantent pour le plaisir. Dirigée par Cindy Tremblay, une diplô-mée en musique, son but est de faire découvrir des chants de langues étran-gères. Pour les participants, il s’agit d’une belle manière d’apprendre et de pratiquer une nouvelle langue.

Ouvert aux chanteurs aguerris comme amateurs, ce projet a été mis sur pied par Francisco Pereira de Lima, chargé d’enseignement à l’École de langues. « Je dirigeais autrefois une chorale qui chantait en portugais, mais c’était un peu compliqué de réunir des gens, se souvient-il. Un jour, lors d’une réunion du conseil pédagogique, j’ai lancé l’idée de constituer une chorale, qui serait une activité de loisir pour les étudiants et les membres du personnel, et qui permet-trait de voyager à travers les langues enseignées à l’École. »

Le projet a plu. Très rapidement, le bouche-à-oreille a fait son effet. Une professeure, qui enseigne le français comme langue seconde, a recruté des étudiants étrangers. Puis, le projet a fait son chemin dans d’autres pavillons. Des étudiants en communication, notam-ment, ainsi qu’un employé aux archives, ont joint la chorale. « À un certain moment, nous avions le secrétariat de l’École de langues au complet qui chan-tait avec nous ! Cela nous simplifiait la tâche lorsque venait le temps de réserver des salles pour nos répétitions ! », raconte en riant Cindy Tremblay.

Sa troupe comprend aujourd’hui 14 choristes, issus principalement de la Faculté des lettres. Il n’est pas rare, d’ail-leurs, de les entendre faire des vocalises au détour d’un couloir. « La chorale nous coupe de la routine, dit la soprano Lucia Flores, chargée d’enseignement en espagnol. Je sors des répétitions détendue, pleine d’énergie. Cindy est très dynamique et a une approche péda-gogique qui nous aide à découvrir de nouvelles techniques. »

Le répertoire de Vox Eluli couvre près de 10 langues, dont l’allemand, le man-darin, le portugais et l’italien. Les œuvres sont proposées par des membres de la chorale ou choisies parmi les collections de la Faculté de musique ou dans la base de données de la Biblio-thèque. Les participants écoutent des enregistrements, pour ensuite s’exercer à l’aide de partitions annotées. Au besoin, des professeurs ou des étudiants de l’École de langues peuvent les aider

dans la traduction ou la prononciation. « J’ai la chance d’avoir devant moi 14 spécialistes des langues ! Ma force à moi, c’est la pédagogie de la musique. Il y a plusieurs chanteurs ou musiciens parmi nous; pour les autres, c’est une activité complètement nouvelle », dit Cindy Tremblay.

Cette session, son équipe prépare deux pièces datant du 16e siècle, l’une en espagnol, A la villa voy, et l’autre en italien, Tutto lo di, en plus d’une œuvre en mandarin, Rang shi jie chong man ai. Avec sa phonétique particulière, cette dernière représente un beau défi. « La transcription des paroles en alphabet latin est un peu compliquée. Certains sons en mandarin sont particulièrement durs à écrire, car ils n’existent pas en français. Il faut donc apprendre une nouvelle façon de prononcer », explique Rose-Anne Lebel, étudiante au bacca-lauréat en sciences du langage.

Curieux d’entendre le résultat ? La cho-rale offrira une conférence- prestation le 15 avril, à 12 h 30, au local 1A du pavillon Charles-De Koninck. L’entrée est libre.

La chorale Vox Eluli est à la recherche de nouveaux talents ! Pour plus d’infor-mation, contactez Cindy Tremblay à [email protected].

Pérégrinations musicalesLa chorale Vox Eluli, formée majoritairement d’étudiants, de professeurs et d’employés de l’École de langues, fait découvrir les cultures du monde par la musiquepar Matthieu Dessureault

Le répertoire de Vox Eluli couvre près de 10 langues, dont l’allemand, le mandarin, le portugais et l’italien. photos Marc Robitaille

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12le fil | le 14 avril 2016actualités UL

Avis officiel

CONSEIL D’ADMINISTRATION Séance ordinaire du 20 avril 2016

ORDRE DU JOUR

1. Ouverture de la séance

2. Ordre du jour

3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 23 mars 2016

4. Communications de la présidente et du recteur

5. Questions des membres

Sur consentement des membres

6. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 31 janvier 2016 : recommandation

7. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 29 février 2016 : recommandation

8. Rapport annuel 2014-2015 du Vice-rectorat à la recherche et à la création

9. Autorisation des emprunts à court terme pour l’année 2016-2017

10. Délégation de pouvoir de transiger des transactions à terme de devises

Huis clos (points 11 à 18)

Ordre du jour courant

19. Budget 2016-2017 : adoption

20. Budget de fonctionnement 2016-2017 : indexation des frais institutionnels obligatoires (FIO)

21. Règlement sur les frais d’admission et d’inscription : indexation des frais d’analyse du dossier d’admission

22. Reprise de l’exploitation des objets promotionnels de l’Université Laval par une entité liée : autorisation de création de la corporation Boutique UL et financement

23. Clôture de la séance

Le kiosque de renseignements se refait une beauté !Ouvrez l’œil, car il y aura du nouveau à l’entrée des pavillons Alphonse-Desjardins et Maurice-Pollack ! Une structure métallique a été installée le mardi 12 avril en périphérie du kiosque de renseignements. Il s’agit de travaux préparatoires

à un chantier visant sa rénovation, qui durera jusqu’à la fin septembre. Au cours des prochaines semaines, l’équipe du Fil suivra ce dossier !

Printemps 1977. Les travaux du tronçon du tunnel sous-terrain qui reliera l’est et l’ouest du campus sont enfin amorcés. « Six pieds sous terre, il permettra aux taupes universitaires de voyager sans trop se creuser les méninges, à l’abri de tout dérangement extérieur », pouvait-on lire dans le journal Le Fil des événements. photo Pierre Cayer | Division de la gestion des documents administratifs et des archives

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13le fil | le 14 avril 2016

Plus d’une centaine d’étudiants et de diplô-més en rédaction et en révision profession-nelles, provenant de différentes universités et régions du Québec, se sont réunis sur le campus, à la mi-octobre 2015, pour pas-ser l’examen d’agrément en français de l’Association canadienne des réviseurs, aujourd’hui Réviseurs Canada. Selon Anne Fonteneau, chargée d’enseignement et directrice associée des programmes de rédaction et de révision professionnelles au Département de langues, linguistique et tra-duction, les étudiants et les diplômés de l’Université Laval ont su tirer leur épingle du jeu. « Cinquante-neuf participants ont réussi l’examen, dit-elle, et près du tiers d’entre eux provenaient de l’Université. Ce fut une bien belle surprise. »

L’examen constituait une première, en langue française, pour Réviseurs Canada. En anglais, la formule existe depuis une dizaine d’années. « J’ai conçu l’examen d’agrément conjointement avec des collègues de deux autres universités, explique Anne Fonteneau. L’idée d’un tel examen est excellente. Les rédacteurs et réviseurs ont besoin de cette reconnais-sance. Nous avons bâti un examen difficile. Nous avons visé haut. »

Pierre-Luc Langevin est en deuxième année du baccalauréat intégré en langue française et rédaction professionnelle à l’Université. Daphné Trottier, quant à elle, est diplômée du baccalauréat depuis 2014. Tous les deux ont fait l’examen d’agrément et l’ont réussi. Ils portent désormais le titre de réviseurs agréés. « Je suis entré à l’Univer-sité comme candidat adulte, raconte Pierre-Luc Langevin. J’ai toujours beaucoup aimé la langue française. » L’étudiant apprécie particulièrement les nombreux exercices d’écriture qui simulent une situation réelle. « Cela, souligne-t-il, nous permet d’avoir tout de suite un pied dans le marché du travail. Pour l’employeur éventuel, cela constitue une garantie que les candidats à un emploi ont déjà goûté à la vie profession-nelle réelle. »

Daphné Trottier est éditrice et conseillère en relations publiques, communication et marketing. « Je rédige, révise et crée ! », dit-elle. Elle se décrit comme une passionnée de la langue française. « J’aime trouver le mot juste, poursuit-elle, et je ne peux m’empê-cher de corriger tout ce que je lis. » À l’Uni-versité, elle a développé de solides com-pétences en rédaction administrative, en rédaction pour le Web, en rédaction

publicitaire et, surtout, en révision linguis-tique. « Les cours, ajoute-t-elle, m’ont aussi permis de développer mon esprit critique et ma capacité à vulgariser l’information. »

Le programme de baccalauréat prépare l’étudiant à devenir un rédacteur profession-nel efficace, capable de rédiger aussi bien un article de vulgarisation scientifique, un rap-port administratif qu’une chronique pour une page Web. Il apprendra à maîtriser les étapes de la collecte de données et de la rédaction, en passant par la révision et l’édition.

Cet hiver, 122 personnes étaient inscrites au baccalauréat intégré en langue française et rédaction professionnelle, ainsi qu’au cer-tificat en rédaction professionnelle, dont une majorité de femmes. Au certificat, une majorité d’étudiants provient du marché du travail, notamment des fonctionnaires et des juristes qui viennent chercher les connais-sances qui leur manquent dans leur travail.

Les formations offertes au baccalauréat et au certificat sont données par Anne Fonteneau, Isabelle Paré, professeure, et Armelle Datin, chargée d’enseignement. Les trois enseignantes sont des professionnelles de la rédaction et de la révision. « Nous sommes très très exigeantes sur la qualité du français », indique Anne Fonteneau.

L’enseignement donné reflète bien la réa-lité actuelle du marché du travail. Ce lien direct prend notamment la forme de man-dats externes auprès de vrais clients. « Cette session, précise-t-elle, nous avons rempli des mandats provenant, entre autres, de maisons d’édition. Les meilleures productions sont prises par le client et publiées. »

Une autre manière d’acquérir de l’expé-rience est de collaborer à Complément direct. Cette entreprise étudiante offre des services de révision linguistique à la commu-nauté universitaire. « En plus d’enrichir leur expérience, explique Anne Fonteneau, les étudiants reçoivent une rétroaction pédago-gique sur leur travail. »

En cours d’études, il est possible de faire une ou deux sessions à la Sorbonne, en France. En fin d’études, l’étudiant acquiert un supplément d’expérience en effectuant un stage obligatoire de 230 heures dans un milieu de travail.

Comme nouveautés, deux cours de rédac-tion numérique de premier cycle viennent de voir le jour. On prévoit également la création d’un diplôme d’études supérieures spéciali-sées en rédaction numérique.

Le récit de cet étudiant au doctorat en histoire à l’Uni-versité Laval débute comme un roman à suspens. Il y a quatre ans, un archiviste de Bibliothèque et Archives Nat ionales du Québec présente à Joseph Gagné le journal de bord d’un jeune officier de la Marine du Canada dont la lecture le fascine. Pierre Passerat de La Chapelle y raconte son périple à travers la Nouvelle-France en pleine débandade, alors que les Britanniques v iennent de conquér ir Québec, puis Montréal, en 1760. Intrigué par cet éclai-rage inédit sur la guerre de Sept Ans en Amérique du Nord, l’étudiant décide d’en faire son sujet de maîtrise en histoire, sous la direction d’Alain Laberge, professeur

au Département des sciences historiques. Passionné par ses recherches, il reprend la plume pour écrire un récit vivant, basé sur son mémoire et destiné au grand public.

Inconquis raconte le destin de deux hommes qui refusent de rendre les armes après la capitulation de Montréal. P i e r re Pas se ra t de La Chapelle, d’abord basé à Détroit, fait fi des ordres de ses supérieurs pour rejoindre la Louisiane, dans l’espoir de participer à la reconquête du territoire. Son destin croise alors celui d’un autre officier de la Marine du Canada, Louis Liénard de Beaulieu. Ayant refusé d’abdiquer, ce dernier prend la route du Sud avec ses hommes , en partant d’un fort situé non loin de Sault-Sainte-Marie

en Ontario. Tout sépare ces deux officiers engagés dans l’armée française. Leurs ori-gines, leur conception de la hiérarchie militaire, leurs projets d’avenir les opposent. Ces rapports difficiles, et les in trigues qu’ils engendrent, constituent la trame de fond d’un livre qui n’a rien d’un traité historique aride.

« Joseph Gagné a accompli un très beau travail de mise en contexte et de critique des documents historiques, remarque son professeur Alain Laberge. Il nous fait prendre conscience de l’immensité de la Nouvelle-France en suivant pas à pas l’expédition de ces deux officiers. » Passionné par son sujet, l’étudiant a lui aussi pris le chemin des Grands Lacs, vers le Missouri et l’Illinois, faisant halte dans les forts qui ont jalonné le parcours de Louis Liénard de Beaulieu et de Pierre Passerat de La Chapelle. « Jusqu’à présent, la bataille des plaines d’Abraham a monopolisé l’attention sur

ce qui se passait à cette époque, nous faisant oublier que la Nouvelle-France occupait un tiers du conti-nent, fait valoir l’auteur d’Inconquis. Les habitants de la Louisiane s’inquié-taient beaucoup des consé-quences que la conquête britannique aurait pour eux, car le territoire appar-te nait en partie encore aux Français. »

Les o r i g ines f r anco - ontariennes de Joseph Gagné expliquent son intérêt pour la Nouvelle-France. Né dans un village en partie franco-phone du nord-ouest de l’Ontario, le jeune homme a mis longtemps à trouver ses racines. Il a fallu qu’il suive un cours d’histoire sur l’Ontario français pour que tout s’éclaire soudain. Il a réalisé qu’il n’était pas un Québécois exilé loin de sa patrie d’origine, mais bien un descendant des habitants de la Nouvelle-France, un terri-toire qui s’étendait bien au-delà de la vallée du Saint-Laurent. Décidé à partager

ses découvertes avec le plus grand nombre, l ’auteur d’Inconquis espère bien écrire un jour d’autres récits histo-riques. En attendant, il par-tage sa passion en animant le blogue « Curieuse Nouvelle-France » et en présentant son livre au Salon international du livre de Québec.

Joseph Gagné sera au stand des Éditions du Septentrion au Salon international du livre de Québec, le jeudi 14 avril, de 18 h à 19 h, le vendredi 15 avril, de 18 h 30 à 19 h 30, et le samedi 16 avril de 15 h à 16 h. Pour infor mation : silq.ca.

vie étudiante

L’enseignement donné au baccalauréat reflète bien la réalité actuelle du marché du travail.

Plusieurs étudiants et diplômés des programmes de rédaction et de révision professionnelles se distinguent à un examen importantpar Yvon Larose

Dans son livre, l’étudiant au doctorat Joseph Gagné lève le voile sur les suites de la capitulation de Montréal après 1760par Pascale Guéricolas

Passionnés de la langue française

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14le fil | le 14 avril 2016nutrition

L’art culinaire, la science et le vécu d’athlète sont les ingrédients qu’ont savamment dosés Jean Soulard et Benoît Lamarche pour mitonner leur ouvrage. photo Jonathan Robert

Si vous comptez maladivement chaque calorie que vous ingurgitez, si votre cerveau convertit automatiquement le bon repas devant lequel vous vous attablez en pourcentages de glucides, de lipides et de protéines ou si vous espérez retrancher plusieurs minutes à votre meilleur temps sur 10 km simplement en modifiant votre alimentation, Le Soulard des sportifs, plaisirs gourmands et nutrition sportive n’est pas pour vous. Par contre, si vous voulez comprendre les fondements de la nutrition sportive et savoir comment fournir à votre organisme le combustible le mieux adapté aux activités physiques que vous pratiquez, tout en profitant plei-nement des plaisirs de la table, l’ouvrage du professeur Benoît Lamarche et du chef Jean Soulard comblera vos attentes.

Le titre de ce livre, publié aux Éditions La Presse, traduit bien la double mission de l’ouvrage et le double parcours de ses auteurs. Le chef Jean Soulard, qui en est à son neuvième livre d’art culinaire, est un sportif accompli qui compte plu-sieurs marathons et triathlons à son actif. Benoît Lamarche, professeur à l’École de nutrition et chercheur à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, a participé aux Olympiques de Sarajevo en 1984 et à ceux de Calgary en 1988 en patinage de vitesse. Au cours des dernières années, il a lui aussi couru quelques marathons en plus de participer à deux Ironman. Il a aussi fait partie de l’équipe d’experts en nutrition qui a encadré les patineurs de vitesse longue piste du Canada en préparation des Jeux olympiques de Vancouver.

C’est le professeur Lamarche qui a eu l’idée d’écrire un ouvrage mariant plaisirs de la table et nutrition sportive. « Pour réaliser ce projet, j’étais conscient que je devais m’as-socier à un chef de renom. Je connaissais Jean Soulard de réputation, je l’ai contacté, je lui ai présenté le projet et nous avons convenu de faire un livre qui ne ferait pas la morale aux lecteurs. L’alimentation ne doit pas être une source de stress. Les athlètes subissent déjà beaucoup de pression pour tout faire parfaitement, incluant bien s’alimenter. Boire du vin, prendre une boisson gazeuse ou manger du chocolat est très mal vu par certains dans le milieu du sport. Pourtant, même les athlètes olympiques ont avantage à avoir du plaisir à table parce qu’un sportif performe mieux lorsqu’il est heureux. »

Le Soulard des sportifs s’adresse aussi bien aux gens qui veulent s’assurer d’avoir suffisamment de carburant dans le réservoir pour des sorties de vélo récréatif qu’aux athlètes sérieux qui veulent améliorer leurs performances en opti-misant leur alimentation. « Nous ne voulons pas créer d’illu-sion, prévient Benoît Lamarche. L’alimentation compte dans la performance, mais le succès passe d’abord et avant tout par le talent naturel et par l’entraînement. Par contre, plus tu t’entraînes et plus l’alimentation joue un rôle impor-tant dans la récupération et dans la capacité de pousser lors des entraînements. En fin de compte, ça se répercute sur les performances. »

Dans les 100 premières pages de l’ouvrage, Benoît Lamarche présente les principes de base de la nutrition sportive et, à la lumière d’études scientifiques, il départage ce qui est connu de ce qui est incertain dans ce domaine encore jeune et en pleine évolution. Les régimes alimentaires particuliers comme le végétarisme, les régimes sans gluten ou la diète paléoli-thique y sont analysés en fonction des besoins des athlètes. Les sportifs, tout comme les entraîneurs et les parents, qui s’improvisent parfois experts en nutrition sans en avoir les compétences, y trouveront réponse à leurs questions.

Vient ensuite la section plaisirs de la table, qui se décline en 100 recettes préparées par Jean Soulard et amendées selon les recommandations de Geneviève Masson, nutritionniste et étudiante-chercheuse à l’École de nutrition. On n’y trouve aucune indication sur le contenu calorique ou la teneur en glucides, lipides et protéines des plats. « Les recettes sont regroupées en fonction des activités physiques pratiquées, explique Benoît Lamarche. Nous utilisons quatre logos, le chameau pour les épreuves d’endurance, le chameau plus pour la très longue endurance comme les triathlons, le lion pour les épreuves de puissance comme le hockey ou le soccer, et le papillon pour des disciplines artistiques comme la gym-nastique ou la danse. »

La rédaction de ce livre a exigé 18 mois, une somme considé-rable de travail pour un chercheur comme Benoît Lamarche, dont les semaines sont déjà bien remplies. Pourquoi s’être lancé dans pareille aventure ? « Un jour, j’ai décidé que je vou-lais écrire un livre, par défi, comme on décide de faire un marathon. J’ai constaté qu’il n’y avait pas d’ouvrage en fran-çais qui conjuguait les plaisirs de la table, la nutrition et le sport dans un langage accessible à tous. Comme professeur universitaire, je forme des étudiants, je fais de la recherche et je publie dans des revues scientifiques, mais il y a peu de retombées tangibles dans la société à court ou à moyen terme. En écrivant ce livre, je voulais être utile immédiatement, mettre mon expertise au service des gens, les guider dans leurs choix, en m’adressant à eux directement. »

La nutrition, c’est du sport !

Le professeur Benoît Lamarche et le chef Jean Soulard font équipe pour le plus grand bonheur des sportifspar Jean Hamann

«Un jour, j’ai décidé que je voulais écrire un livre, par défi, comme on décide de faire un marathon

Avis officielRENOMINATION DE LA SECRÉTAIRE GÉNÉRALE

Avis est par la présente donné, confor-mément aux articles 11 et 152 des Statuts de l’Université Laval, que le mandat de la secrétaire générale, Monique Richer, viendra à échéance le 31 août 2016.Le Conseil d’administration devra donc, sur présentation du recteur, renommer pour cinq ans, la titulaire du poste, cette dernière ayant indiqué qu’elle demandera un renou-vellement de mandat.Le présent avis a pour objet de solliciter l’opinion des membres de la communauté universitaire sur l’opportunité de renommer la titulaire du poste.Le recteur invite donc toute personne de la communauté universitaire qui le désire à lui formuler son avis à ce sujet, au plus tard le vendredi 6 mai 2016, à 17 h, à l’adresse suivante :

Denis Brière, recteur RectoratPavillon des Sciences de l’éducation, local 1656Université Laval

Ceci n’est pas un avis de concours.

La biodiversité sur le campusLe campus offre des habitats variés favorables à une variété d’espèces végétales et animales. Les boisés, les espaces gazonnés, les terrains en friche, les petits étangs temporaires et les sols pauvres autour des bâtiments et dans les stationnements sont autant d’habitats urbains qui favorisent une grande biodiversité. Ainsi, près de 1 000 sortes de plantes, une dizaine de sortes de mammifères, plus de 120 espèces d’oiseaux, des champignons comestibles et une population de salamandres cendrées sont présents sur notre campus. Vous aussi pouvez protéger la biodiversité du campus en mainte-nant les boisés et les espaces verts propres et en vous déplaçant dans les sentiers principaux.

Pour information : bit.ly/1XvvKsV

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Campus dynamique

sportsen bref

L’inscription aux activités printemps-été se poursuit !Si vous n’avez pas encore fait votre choix parmi la centaine d’activités du PEPS, il est encore temps de le faire avant le début de la session prévu le 2 mai. Ce printemps, pensez aux activités extérieures pour garder la forme : marche sportive, golf, conditionnement physique printanier, etc. D’autres activités sauront aussi répondre aux besoins les plus divers comme l’aquaforme, le cardio-vélo, les arts martiaux, la danse et les premiers soins. Pour les jeunes mamans, des cours d’aquaforme et de yoga prénatal sont offerts et pour les personnes âgées de 55 ans et plus, il y a les activités de Zumba, de conditionne-ment physique en gymnase et d’aquaforme.

Pour plus d’information : peps.ulaval.ca

À la recherche d’un emploi ?Le PEPS recherche activement des arbitres dans les disciplines suivantes : basketball, soccer, softball et volleyball de plage. Les personnes intéressées à devenir officiels peuvent le faire en remplissant le formulaire en ligne. Selon les disciplines, la saison com-mence le 13 ou le 16 mai. Le secteur aquatique recrute également du personnel pour ensei-gner la natation aux enfants les matinées du weekend. Pour postuler, vous devez être détenteur du brevet de sécurité aquatique de la Croix-Rouge. Le début de ces activités est prévu le 16 avril.

Pour devenir arbitre, rendez-vous à peps.ulaval.ca, section « Ligues intra ». Pour poser sa candidature au poste d’instructeur de natation, visitez peps.ulaval.ca, section « Emplois ».

Séance de signature avec l’auteur Richard ChouinardPour souligner le lancement de la deuxième édition du best-seller Course à pied : Le guide d’entraînement et de nutrition, son coauteur, Richard Chouinard, sera présent à la Boutique Rouge et Or du PEPS pour des séances de signatures. La nouvelle édition révisée et augmentée de cet ouvrage saura certainement plaire aux coureurs de tous niveaux. Un chapitre sur la course en sentier, de nouvelles recettes, ainsi que des réponses à plus de 100 questions pertinentes font partie des nouveautés.

Les séances de signatures se tiendront les 20 et 21 avril, entre 12 h et 13 h 30, à la Boutique Rouge et Or du PEPS. Veuillez prendre note qu’au cours de ces deux jours, le livre sera offert à un prix spécial. Pour information : [email protected].

Plus de 3 300 personnes ont assisté à la performance des Harlem Globetrotters samedi dernier à l’amphithéâtre-gymnase Desjardins-Université Laval. Le match de la plus célèbre équipe de basketball au monde a réjoui grands et petits, alors que l’amphithéâtre faisait salle comble. photo Mathieu Bélanger

Cinq footballeurs du Rouge et Or participeront au 14e Défi Est-Ouest de Sport interuniversitaire canadienpar Stéphane Jobin

Les receveurs Antony Auclair et Félix Lechasseur, le joueur de ligne offensive Jean-Simon Roy, le demi-défensif Alex Hovington et le joueur de l igne défensive Edward God in fon t pa r t i e des quelques 90 étudiants- athlètes qui prendront part à la classique annuelle du Défi Est-Ouest de Sport inter-universitaire canadien (SIC), qu’accueillera l’Université McGill le 14 mai, pour la seconde année consécutive.

L’équipe de l’Est pour le match des espoirs, pilotée par l’entraîneur-chef des Carabins, Danny Maciocia, est composée de joueurs de

la ligue Sport universitaire de l’Atlantique (SUA) et du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), ainsi que des universités de Carleton, d’Ottawa, de Queen’s et de Toronto. Le contingent de l’Ouest, dirigé par Blake Nill des Thubderbirds de l’Uni versité de Colombie-Br i tannique , est formé d’étudiants- athlètes de l’ouest du Canada et des autres uni-versités de la ligue de football de Sports universitaires de l’Ontario (SUO).

Le 14e Défi, qui se mettra en branle le mardi 10 mai, inclura, en plus des matchs, trois jours d’entraînement,

une séance d’évaluation pour les joueurs participants, un camp de la Ligue canadienne de football (LCF) pour les agents libres, le traditionnel banquet du Défi Est-Ouest, ainsi qu’un atelier pour les entraîneurs.

Depuis les débuts du Défi Est-Ouest, 64 joueurs ont été sélectionnés pour y repré-senter le Rouge et Or. De ce nombre, Dominic Picard (2004-2005) et Benoît Groulx (2008-2009) ont été les seuls à prendre part à deux matchs du Défi.

L’Est a remporté les deux plus récents affrontements et cinq des six derniers, incluant un gain de 29 à 21 en mai 2015 au stade Percival-Molson. L’Ouest détient, quant à lui, un dossier cumu-latif de sept gains et de six défaites depuis le début de la série.

Des 44 joueurs de SIC sélec-tionnés au repêchage 2015 de la LCF, 32 étaient d’an-ciens participants du Défi Est-Ouest, incluant les sept vedettes de SIC choisies au premier tour. Avant de se transporter à Montréal le printemps dernier, le Défi Est-Ouest avait été présenté à London (2009-2014) , Hamilton (2008), Québec (2006-2007) et Waterloo (2003-2005).

Le 14 mai marquera par ailleurs le 142e anniversaire du premier match de football interuniversitaire de style nord-américain. En 1874, l’équipe de l’Université McGill avait visité celle de Harvard.

Pour plus d’information : bit.ly/1SN8mDw

Défi Est-Ouest Félix Lechasseur (numéro 18) et Antony Auclair (numéro 81) font partie des invités du Rouge et Or en vue du 14e Défi Est-Ouest de football.

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Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

au fil de la semaine

Le droit pour lutter contre l’obésité ?

Pour vaincre l’épidémie d’obésité, il faut l’attaquer sur tous les fronts ! Manger sainement, faire de l’exer-cice, surveiller les signes précurseurs de maladies métaboliques : ce sont quelques-uns des conseils prodigués par les spécia-listes de la santé. Il nous vient toutefois peu à l’idée que le droit ait un rôle à jouer dans cette lutte. Dans la conférence « Des calories et des responsabilités : la part du droit dans la lutte à l’obésité », Marie-Ève Arbour, professeure à la Faculté de droit, et Stéphanie Béland, étudiante de 1er cycle en droit, feront part de leurs réflexions sur la place du droit dans le discours sur la santé publique.

Vendredi 15 avril, de 10 h à 11 h 30, au local 1724 du pavillon des Services (salle multimédia de l’INAF).

Jongler ou apprendre à jongler

Que vous soyez expert ou novice, les séances de jonglerie gratuites et ouvertes à tous de l’Asso-ciation de jonglerie de l’Université Laval feront votre bonheur ! Depuis maintenant cinq ans, ce regroupement propose, tous les mardis, des soirées qui permettent aux adeptes de la jonglerie de s’exercer en groupe, dans une atmos-phère propice à l’entraide et à la socialisation. Balles, quilles, anneaux, diabolos : tous les accessoires néces-saires sont à votre disposi-tion. Saviez-vous que jongler avec trois balles est à la portée de tous ? Les ins-tructeurs présents sauront vous en convaincre en quelques heures. Venez donc les rencontrer pour affiner votre dextérité. Les séances auront lieu jusqu’au 26 avril.

Mardi 19 avril, de 19 h à 21 h, au local 2504 du pavillon Adrien-Pouliot. Entrée libre. Page Face-book : on.fb.me/1QbK60K.

Cendrillon à l’opéra

Cendrillon empêchée d’aller au bal par sa belle-mère et ses demi-sœurs, parvient, grâce à sa fée marraine, à danser avec le prince et à conquérir son cœur. Qui ne connaît pas l’histoire de Cendrillon, qui a été déclinée en tant de versions, de la tradition orale aux studios Disney en passant par Charles Perrault? Les étudiants des classes de jeu scénique d’opéra de Véronika Makdissi-Warren, s’attaqueront quant à eux à la version de Jules Massenet, un opéra en quatre actes composé entre 1894 et 1895. Jean-François Mailloux assu-rera la direction musicale ainsi que l’accompagnement au piano.

Mercredi 20 avril, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Billets en vente à l’accueil de la Faculté de musique, au local 3311 du même pavillon, et à la porte le soir de la repré sentation. Une seconde représentation aura lieu le lendemain, à la même heure et au même endroit.

Une chance égale pour tous

En cette ère où le mot « austérité » est fréquem-ment prononcé pour parler des politiques publiques québécoises, quelle valeur notre société accorde-t-elle au principe de l’égalité des chances ? Il s’agit d’une question qu’abordera la prochaine Chaire publique de l’ÆLIÉS, « Une chance égale pour tous – Vaincre la pauvreté au Québec ». Un panel de quatre inter-venants partageront leurs vues sur le sujet : Sylvie Morel, professeure à la Faculté des sciences sociales, Bruno Marchand, PDG de Centraide Québec Chaudière-Appalaches, Céline Bellot, de l’Univer-sité de Montréal et du Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion, ainsi que Serge Petitclerc, du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

Mercredi 20 avril, de 19 h à 21 h 30, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre.

Un trésor de la Chine impériale

Pour le dernier spectacle de la série « Trésors de la capitale », le Musée de la civilisation, en collabora-tion avec l’Université Laval et la Commission de la capitale nationale, évoque la Chine impériale. L’histoire : vers 1881, une caisse de bois scellée est retrouvée dans une épave provenant de la Grande-Bretagne et mise à l’encan par les douaniers du Port de Québec. Le sénateur Louis-Napoléon Larochelle de Saint-Anselme, dans le comté de Lévis, s’en porte acquéreur pour 100 $. Il y découvre un véritable trésor : un lit impérial chinois finement sculpté ! Ce lit aura plus tard un itinéraire particulier et même une carrière publique. Comédiens, musiciens, historiens et conservateurs du musée feront revivre son destin inusité dans Le lit impérial chinois. photo @CCNQ, Geneviève Clavet

Mercredi 20 avril, à 19 h 30, au Palais Montcalm (995, place d’Youville). Pour réservation : mcq.org/fr/activite?id=142605.

Éthique et ville intelligente

Outils de géolocalisation, données massives, objets intelligents : ces techno-logies, et bien d’autres, ouvrent de nouvelles frontières remplies de promesses. Mais qui dit territoires inexplorés dit aussi nouveaux pro-blèmes éthiques à résoudre, comme ceux que soulèvent la protection de la vie privée et la gouvernance des villes et des États. L’Institut Technologies de l’information et Sociétés (ITIS) abordera la question de l’éthique de la ville intelligente avec son invité, Patrick Turmel, professeur à la Faculté de philosophie. Au cours de la conférence « Rencontre du numérique : villes intelligentes et éthique », le professeur Turmel tentera d’aborder diverses perspectives pour, au final, déterminer si la ville intelligente peut avoir son éthique.

Jeudi 21 avril, à 19 h, à la salle Gérard-Martin de la bibliothèque Gabrielle-Roy (350, rue Saint-Joseph Est). Gratuit. Pour réservation : 418 641-6789, poste 128.

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Fêter la relève littéraire

Voilà 30 ans que L’Écrit primal fait la promotion de la relève littéraire de Québec ! Publiée par le Cercle d’Écriture de l’Université Laval (CEULa), cette revue offre la chance aux auteurs émergents de diffuser leurs premières œuvres. Sa longévité la classe en tête des plus anciennes revues étudiantes de littérature et de poésie au Québec. Les amoureux des mots sont conviés, vendredi prochain, à célébrer cet anniversaire. Au menu, le lancement de Littoral, la 54e édition de la revue, ainsi que le dévoilement des œuvres gagnantes du concours L’Image des mots. Ce concours, fruit d’un partenariat de 20 ans entre le journal Le Fil, le Bureau de la vie étudiante et le CEULa, promeut le travail d’artistes visuels de la relève, comme celui de Rachel St-Onge Champoux, lauréate du concours de l’an dernier, dont l’œuvre est reproduite ci-contre.

Vendredi 15 avril, à 19 h, au Studio P (280, rue Saint-Joseph Est). Pour information : [email protected]. Événement Facebook : bit.ly/1UWx5vg. Le Fil a récemment consacré un article au concours L’image des mots (bit.ly/1PYR2sZ) et parlera des trois lauréats de cette année dans sa prochaine édition. C’est à suivre !

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