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52 me Année No .3 3. Décembre 1 933 OR (!l'lfJjl Df. LA d L'ECOLE PRIMAI E paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABO NEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les ab0l111elncllts se règlent par chèque postal II c 56 Sion) ou à ce défaut contre remboursenlent. Tout ce qui concerne la pUblication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction publique à Sion . Les annonces sont reçues eX' clusivement nar PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Laus.anne 4 - Téléphone 2.36

L'Ecole primaire, 31 décembre 1933

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 décembre 1933

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52me Année No .3 3. Décembre 1933

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Tout ce qui concerne la pUblication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

Département de l'Instruction publique à Sion .

Les annonces sont reçues eX'clusivement nar PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

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~

Seul l' enfant en bonne santé vient cl bout du travail intellectuel qu'on exige de lui cl l'école. 01', au début de l'hiver, lorsque l'enfant ceSSl' de jouer en plein air et qu'il ne bénéficie plus de l'ac­tion vivifiante et fortifiante du soleil, sa santé doit fail'e l'objet de soins pal'ticuliers.

Le JEMALT contribue puissamment à fOl·tifiel· nos enfants et à leul' donneur le goût du travail. Nous le constatons à tout bout de ,champ en lisant les nom­breuses lettres que nous écrivent les instituteurs qui ont lait des essais objectifs avec ce produit.

Le J emalt est une poudl'e granulée à base d'extrait de malt Wander et de 30 % d'huile de foie de mOl'ue norvégienne, débarJ'assée de son goût .désagréable et de sa forme oléagineuse. Il est bien supporté et il est effi­cace.

Le Jemalt contient, comme l'huile de foie de morue, la vitamine de croissance A et la vitamine antirachi­tique D ; c'est, d'ailleurs, à cause de sa teneur en vita­mines que l'on donne l'huile de foie de morue aux enfants chétifs et arl'iérés.

Echantillons et littératul'e pal'

.Dr A. Wander S.A. BERNE

~IX.ITI:D:J:I:II' <:il

52me Année. No 13. 31 Décembre 1933.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE ~'ÉDUCATION

SOMMAliR.E: De.s punitions. - L 'oll'Ï-entation de 1'.el1S'eig1.1e'menrt ,pri­m,air,e. - Un ;))on ,place'ment. - Pas de pe&s:1mis,me ! - [)rü1t à lIa franchise .posta,le. - ILe ,dessin ,aux Icour,s ,complémentaiT,es. - iI/en­s eignement du d'e'ss-in à 'l'école :pri'maire. - Partie Iprat1que. En g.la.n ant. - L'h~ng'iène des ;repas. - NOS PAG ElS. - Vari,étés.

ba 'R.édacfjon de J'Ecole Prilz2aire jJ1'ésènle

à ses collaborateurs et à ses lectell1's ses 'l:œux les meilleurs pow' 1934 !

Des punitions En .règle générale, il faut proscrire dans .l'éducation. publique

des enfants toute puniHon corporelle et toute rpeine phy'sique ou morale contraÏ'l'e au senthnent de loa dignité personnelle de l'élève. Les coups avec lIa In-ain ou qudque l lnlstrument, de quelqUE fa­çon ,et sur quelque parti,e du ,corps qu'ils 'se donnent, 'Sont Ides ilTIoyens di,sdplinaiTes auxquels un instituteur qui Is'e respec1te et respecte ses é lèves 's'e fait un strict devoir Ide ne janlais Tecourir. On n 'élève pas les enfanbs cornnle on dress'e tles chevaux ou les chiens. ':Montaigne s 'élevait av,ec ,force contre l,es punitioIlls cor'po­l'elles en usage de son telllips dan:s [es éco.l'es publiques : « Venez contmnpJer, s'écrioait-il, parents et c'Ünducteurs du rpeupl,e, 'COlnnlent on ins'rruit vos enfants <dans les écoles! Vous ne v'Üyez pall·tout que des maîtr,es rouges de colè-re, se ,lai'ssant aBer sans r ,etenlUe au nl'Üuvelnel1t de leur humeur. Vous ne cessez d 'entendre Iles cris des enfants que le Inaîh'e a fr-appés de 's.a ,férule. E'st-'ce rpwr ce l}1{)yen qu ' O'l1 espèT,e inspirer aux !enf'ail1ts le goùt de ['étude, et' n 'est-il pas Q)os'siiJ:>le de les conduire autrelnent 'que la main ar­lllée d 'une verge ? Ces procédés Isünt déraisonnables et inhumains. »

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- 3~i4, _

?:~; , r~p'~m:lte q'l~:UI~ j~ur un, éducateur se p.I'aigna'Ït là 'Son ,chef l:~el ~.f'~Iq~le qU,lI Ifalilut con~ll1uellen1ent ,frappeiJ: 'les ,enfants pour

dIe ·etudIel, « ·Que devIennent V'ÛS écoHers quand ils sont

gran' s ? den1alJ1tda le h f St 'd . B 11 " , . ce, - 'u1ln es COn1Jne des hrutes . _ e e ebducl~hO'11 'qUI ,chang'e les houllnes en b'êtes! Que v'Üul'ez -

vous 0 ' tenIr d · ft' , t, l es en ~·n s SI vous ne !leur 111Jspi,rez Ique ila crainte e n lavez pour eux 11'1 honrûé ni ,indulgence! » ,

L ~e ca'f1di'na'l '\iV ol's·ey, ministre de Henri VŒU écril'\rait en' 1'52,8 ' « ' e Jeune A • d" 'A ' ' . . ag·e ne ' 'Ült JamaIS 'etre üOllduit avec des 'coups et des Inenaces. Ca:r avec Ul~ ~ra,itenleJ1lt aussi pernicieux, 'On détruit ou t?ut ~u, nlOlns O!l afifmbht toute la'ctivité d esprit. » \iVillianl ,Cé­c~l, 111ll1'Is'bre d'Ehsla1beth, blâI11'ait a vec ,for-ce leJs luaîtres « qui pu­nlS's~nt Ile tempérall1efllt de l'élève, et :lui liont prendre en aversion re~ h~Tes -et J.' étude », et nous ajouteroll!S : et 1'inlstituteur. 'Locke lU-I~eme, ,quI ad~net J'usag'e de lia verge ,pour r'é/pri'l1l.er Ile :111en­~onge halbltu:I, dIt qu' « on ne doÏ't pas faire ,étudier les enfants a coups de ~balton, 'car cela les dégoùte du travail 'les Tend lâches fi~ _ I~~'~l~~~a~lts ». ILia p,édagogie 111'oderne repousse' aussi les puni-

0l1i~ c.oliporelles . Daguet .les cOndaU1'l1oe par-ce que '« 'ces 'l)eines s'Ont contraIres '1' él ' t' l ' .' a a~n !ora 10'11 mora, 'e que doit se proposeT, 1l1iênle en punrSls~nt, l"l'11'stItuteur ». Daligaut dit que « les punitions cor-p~r~lles ,degr-avent l'honl!ll:e 'e? l'assiuliliss'ant ·en quelque 'S'orte à lJ.a blllt,e: ,et s-ont :bout aUSSI 'IndIgnes du maître qui les Îl11lpose que de 1 eleve qui les :subit »,

'. Di?'ons ~nfin Iquià 11'0t'1'e -conn/ai'slsance aUCUn règ<l-ement 'Sco­lau e n a~t?l'lse ce genre de punition ,chez nous , et que souvent le~ aut?Pltes s<coloair-es nl'ettent 'lm insltituteurs 'en garde 'c-ontre les desag~'_e-Inent.s 'auxquels üs Is"eXjposent en fr,appunt leurs élèves. En eff et, des 111'aîtres ·hnprudents ont ainsi -exc'ité C011't're eux les pa~ents 'et les autorités, ~)rov'ÛlCJué des dénol1lcia,tiol1s, des en­q~I1~t~s, se Is'Ünt lattir·é des blânles; parlf'ÛÏ's <des condamnations iu-dI'clalres. '

La mise à genoux, ,la mise deihout les bras éte-ndus ou levés. sont au 'll1iênle titre que J·es coups, ,des punit:~ons antihyg'iéJllIi­~ues et antipédagogiques. Nous en dirol1ls autant de .la séquestra:­tIon av'ec -ou sans privtations de nourriture, -et des retenues habi­tue11es rfJr-o,p prol'Üngées. IDes enf,ants 'Ûublié':l le 'S'Üir ,à ,1 -école ou 0l~fennés de jour dans des réduits -obslcurs, 'Ûnt IcO'ntralcté, p~r 'le f,aIt de la 'séquestrati'Ün, à Icause du froid 'Ou de la Ifr-ayeur, le germe de nlaladies 'qui leur ont été funestes. 'N'Ous ne panIons pas du « bon,net d'âne. » .ni des ém'iteaux ign0111ini,eux s ous Ilesquels O'n pl,açaIt autr,efms iles <coupables, l110yens qui ne sont pJus d e mO'de aujoulKl'hui ; luai:s il ,en est d'autres que nous ne 'voulons pas '11l0n1n1er ici,

. lC'est cOlntprendre aussi étrallgenlent le l'me ,de l'éducateur que d'exposer, slans nécessité et 's'a'ns Ill'otif IOTave Ull enfant aux '11 ' b , raz enes de ses condisciples, que de divuJgu0r ses d éfauts en

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vue de 1'hul11ilier, ou de ~U'i donner des sobriquets . 'Le n'1aître qlÜ agit de ,la sorte Inauque de charité 'et de ,sav'Üir-vivre, et s'expose au juste ,ressentin'1ent des ,enfalnts ,et des parents.

C'est égalenl,ent un abus que d''Ûhliger les oé'lèv·es à Ir·ester en fa'ctiol1 Idans le vesti'hule .de .J'école, 'Ou là se terrir .longtemps de­bout dans :tUl coin de Ja classe le dos tourné vers Ile 'll1aître, car les é!lèv-es 'ainsi pl-a'cés ne profHent au<cunement des leçons, C',est -en­core un abus que d'hllposer üomnle punition là un 'enfant ce qu'on vleut lui f,aire ain1er, que de l'astreindre là conjuguer lTIlachi­l'1'alelnent v-erbe sur verbe" là Ic'Üpier pag.e sur pag.e, là étudier par o,œur c-e qu'il ne >CO'll1prend pas, pall'ce que :toutes ces punitions, loin de ~)poduir-e d'heureux effetls, ,finissent par Ilaiss'er les élèves blldifférents 'Ou par leur 'faire prendre Il'école ·en a'version. E1les blessent ffie bon sens, i1a rais'Ün, ,la l1l'Ür,ale et les principes pédago­giques ; un 'instituteur vrain-;wnt digne de Ice 1l10n1 .les bannit de son 'école,

« 'Mais, noUiS d ira-t-on, queHes punitions ·employer, puisque les punitions s'Ont nécessaires ? »

11 y 'en a d'autres , répondrons-nous, de plus e:fficaces et sur­tout de nloins ridi'cules 'ou abjectes .

En Ivoid quelques-unes qu'on peut utiliser dans ,la répTession des l'1'1'anquelnents ordinaires, COUI~ants ,de l'a vie -écolière, calI' pour Jes fautes graves Ile règ.len1ent prév'oit ce qui ,est là faire ,

a) 'Soustra'ctioon de notes ou de bons poi'nts, C'est un l1loy.en qui réussit Jll'êlne avec les plus grands élèves, ;à oondition que le maltTe ait réussi à donner de la valeur aux notes.

b) Tâches écrites 'suipiplérneutaires à f.aire en dehors des heu­r·es de daS's'e ,et consistant ,en : opérati'Ûns sur nOll1hres abstraits (additions, soustrccctions, n1ultiplications et surtout divisions) dont le nl'Uître possède Iles :réponses dans querque r ,ecueil. Ici le ~tableau de c'aJ.culs Rheinhccrclt avec sa brüchure de ,r,éponrs'es r,end d'ex,cel­lents servi'ces, - problèllles fadles 'que l'é[ève sait faire !Sans ex·plications 111ais qui ont .des opérations assez liomlbreuses ou longues, - un certain nO'lnhre de !lignes de ~canigraphie , (l~ttres isolées ou 1110tS) - <copie très soignée au pOlut de vueecnture; d'un texte de quelques liglnes, une vingtaine au p~UlS pour les élèves les paus 'avancés - rel,evé de :listes de n10ts de teI,le ou teHe nature (noms, adjectifs, ])rOnOI11s, verbes ou mots invariables), pr1s dans un texte du Hvre de lectur,e, - exerdce facile de .gram­m'aire.

,seulelnent pour <ces travaux ,écrits, il rf,aut être ,extrên'1·elllent exigeant 's'üus le raJPiport .de Ilia 'qualité. Ainsi on n'y t,~lérera aucune erreur, aucunle négligence; on fera rechercher Iles er­r~urs par les élèves eux4nêln:es ; on donner'a à : ,e.co:?uuencer toute copie, toute Hgne. d'écriture, t'Oute lettr,e Ina.l ,executee. Nous 'avons

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vu des élè,yes elnployer ,dix, quinze, ving't 11linutes ù trouver rune ' ou l'autre faute qui leur avaient échappé dans une copie de dix à vingt lignes. IPlarfois il préféraient reconllnencer leur ,copie. Pour les opérations de caltcul fausses, on procédera de la nTême lll'anière.

c) Tâches oraIes, cün1n1·e un petit texte de prose ou de poésie fI ,éttudier par 'oœur; telles ou telles règles de gl~alll1naire ;à re­palSs·er et :à réciter sains 'luanquer un 1110,t, quelq.ues lignes du ilivre de lectm:,e à -lire 'sans la Œuoindre f'aute, etc.

Noussavo'l1is par ex~)érience que Icessürtes de })unitions sont à Ja .fois très utiles et surtout très effi,ca'ces. Quand Un éilève en a ,subi .l'une ou l"autre, jl ne tient plus à se Iuettre souvent 'el1J dé­flaut. Qu'on en fasse il. 'essai et on pourra en juger.

L'orientation de l'enseignement primaire lAutrefois, géluit-on de toutes parts, l' école prim·aire for111ait

des élèves qui ,avaient de J'.orthographe et qui savaient ,calculer ; à ,ceux d'aujourd'hui, deluandez une n1ultiplication de n011lbres décimaux, den1andez la conjugaision d 'un verbe usuel - rire, par exenl!ple, - vous rirez certes, de la fantai:l e arithnlétique et gra'lulllatkale qui 'vous sera offerte. Et l'on ,ajoute: « IC'est p arce que l'école primaire devient une petite université qui donne des clartés de tout, 'ce qui ell1pêche d 'approfondir les ,choses essen­tielles » .

V oilù un point de vue. « I"NIais , r épliquent nOlllbre de pédagogues, cette iformation que

vous souhaitez ,serait, là notre é poque, bien insuffisan te. Jadis , l'honlll1€ du peuple pouvait, à.la Tigueur, ignorer tout de l 'histoir-e> de la géographie, -des s<CÏences naturelles. Mais aujourd'hui .! D'autre papt, c 'est précisènent parce que r école primaire est la seule école .des neuf -dixièn1es de la population qu'il faut y en­seigner un peu de tout. :S'il ne s'agissait Ique d es enfant,s destinés aux ,études, ce serait légitime, peut-'être, de leur d ire : « Bâtissons sur le roc. Dit français, ,du Icalcul. Vous serez armés pour af­frünter les humanités. Le reste viendra en son te1l1lpS » .

Ces deux points de vue paraissent irréductibles. lE t cepen­dant, sont-ils, l'un -et .J'.autre, exempts de vérité ? Dès lors , ils ne sont peut-'être pas inconciliable:l : la vérité ne 's'oppose pas là ·elle­luênle. ,Cerltes , la conciliation est possible. oN ous ajouterons: elle est absoluI11ent nécessaire. ,Sans parler de la fonnation religieuSe - de loin la plus iUlporta'nte, - il faut que l'école prÎll1aire ap­prenne à rédiger 'correcten1ent, à écrire -à peu près sains faute, là jouer avec üe Iqu'on appelait jadis « les quatre règles » ; il faut en outre, 'à notre ,époque, qu'elle 111ett-e dans les jeunes esprits une vue panoranlique de l'histüire et de la géogl"aphi,e et qu'elle initie,

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ne disons pa's aux sciences naturelles, l'expression est trop pré­tentieuse, n1'ais à l' « histoire na'turelle ».

Pour concilier les deux points de vue indiqués plus ' haut, il faut considérer qu' « enseigner, c'est choisir ». Il faut aocen­t~ler le caractère 'éducatif de l'enseignement, c'est-'à-dire, notanl-111ent fortifier 'les f'a'cultés par J.'exer<CÏce. Non point par un exercice « là vide », puisqu"à 'Botre ,époque il 'faut des « <Clartés de tout » : il faut donc que la 'lUéll10ire et le raisonnement, par exenlple, ces­sent de s'exeficer ,sur des ,choses vaines. A quoi hon l'étude par cœur de la règle à 'suivre pour luultiplier un n0l11lbre de plusieurs chiffres par un nOlnbre de plusieurs chiffres, puisq~e les élè~es savent effe,ctuer cette opération? A quoi sert la ,solutIon des Inllle .ou deux m.ille problèules de tel recueil - nous ln/en visons aucun spéc.ialelnent -. Iproblè'111e.s le plus souvent -~n de~~ors I~e toute Téahté? A cultIver le r'alsonnenlent? A affIner Ilntelhgence? Nous ne 'le nions pas. :Mais ce résultat ne serait-il pas atteint si nous raisonnions fan1ilièrenlent, par exemple, les simplifications que 'nous apportons là telle opérati?n , si, nous d~veloppi:ms. le ,coup d''a~il de l 'enfant, de façon qu en presenc·e d une operatIon à effectuer il J.a !prenne par le bon bout, la résolve de la façon la plus simple et la .plus rapide? ICar il n'est point rare que des élèves se retrüuvent dans le labyriinthe des problèlnes les plus chinois - nous devrions dire les 'Pluségyti~ns , là cause -du la­byrinthe - et se perdent dans les allées pourtant rectilignes ,des -quatre opérations.

Le cours de ,granl'nlaire, COlun1ent avparaît-il trop souvent 'encore, sinon 'con1nle un -échafaudage inquiétant de règles dont J'équilibre est ,sans cesse lnenacé, telleluent on y accroc'h~ d'·excep­tions et de 'sous-exceptions? IMais apprend-on assez H « parler et écrire 'correeten1ell't » suivant.la bonne vieille définition de la Grmnmaire ? Apprend-oIl Ù ,construire une phras~ bien d'apl?lllb , à ,conjuguer sans broncher, à tous .les tell1lpS, lnte111e ~u s~lbJonc­tif tous les verbes usuelos ? IN e Illet-on pas dans les Il1enlOlres des

, l' . d l' textes fades , plats, ,écœurants? Songe-t-on 'que esprIt e en-fant est, selon lFénelon , un vase exigu et qu'il ·n'y f 'aut verser qu.'une liqueur excellente? Y verse-t-o~l, ,à petites ,doses, bien en'­t endu, 'COm'l11e un lait riche et un IUlel pur, quelques vers, les pIns simples et les plus heaux, des grands écrivains? Hahitue-t-on les enfants à reproduire de n1éluoire tous ces textes, sans faU'te d 'orthogra'Phe ? Voilà un llloyen de Iconcilier l'éducation ,des lllas­ses ~l la préparation de l"élite aux études.

Et J'histoire, que devient-elle 'souvent dans ~a maniè~'e des élèves? Une salade d e noms et de dates. 'PourquOI ne pas ecarter cent faits s·econdaires afin de Illettre 'en relief les faits principaux de projeter sur 'ceux-ci la lumière et de les situer dans une alll­biance qui qes ressll's'CÎte? Ainsi , l 'enfant des -classes n10destes

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saura l'essentiel et l'élève destiné aux hUIllanités y sera mieux préparé.

Qui ne se rappelle tel ancien cours de g'éographie qui n'était qu'une enfilade de llOlns propres: il s'agissait d'énunlérer, sans accroc, les caps, les îles, les presqu'îles, les golfes, les détroits, 'les canaux, les lignes de chelnin de fer. lLa réaction a donné dans un autre un travers: parce qu'autrefois on perdait un ten11Ps précieux à un traeé ,nlinutieux de Icartes scrupuieuselnent 'exactes d'aucuns ont supprin1é tout tr3.!cé pour faire de la géographie dal;s les nua­ges, et les connaissances"" nurugeuses ainsi inculquées ont été ~~'la~ées p~r le 1?ren1Ïer souffle du tenlps. Farce que Icertains ,ne faISaIent nen raIsonner 'en géographie, d'autres 'Ünt voulu tout. raisonner, ne rien confier à la nlénloire. IHésultat: verbiage et oubli total.

'Cependant, le bon sens et rexpérience ne s'wc,cordent-ils pas à dire qu'une caI~te sOilnnlaire 'est indispensable pour préciser les connaissances, que l'observation de la 'carte et un ,r'aisonnem.ent falnilier. feront très fadlenlent retenir le diInat d'une région, ses productIOns caractéristiques, son industrie, nlais qu'aucun raison­nelnent ne fera trouver que la ,Seine arrose ;P.aris.

Enfin, cOInbien d'heures perdues dans un nlorne ennui à l'occasi'Ün de luaintes leçons de « sôences » ! Oh ! ces tableaux sy­noptiques d'une allure .faus,senlent 'S'cientifique, et qui n'intéressent pas, et qui n'apprennent rien! Et ces croquis d'appareils diges­tifs 'et eü',culatoires ! 'Mais fait-on de l'histoir·e naturelle bien en­tendue en 'cOInparant, par 'ex'enlple, après observation, le vol de 'l'~irondelle. et celui de la pie, le vol du hanneton et ,celui du p-a­Plllon? V0I1à un nloyen de ,fair e servir l'enseignelllent des scÏ'Cen­ces à -la culture ,générale, par l'observa'tion, et à l'enseignement de la rédaction, en mnassant des nlaMriaux qui pennettront ù. l'élève de ne plus se contenter de généralités et de souvenirs livresques.

En résumé donc, Ipour alnéliorer 'l'enseigIl1lelnen't, pour conci­lier d 'autre part le ,souci de la fonnation g1él1lérale des ::tnasses et la préparation de l'élite aux études, il inlporte de nlieux choisir la matière, d'en sÎlnplifier et vivifier lia présentation. Il importe de ne pas abandonner, parce qu'anciennes, d 'exlcellentes tradi­lions; Inais il ,faut aussi, -curieux de toute innovation, retenir ,celles qui constituel1't un véritable progrès. A. F.

Un bon placement

Les rapports que les Médecins scolaires viennent d'aclres ­sel' au Départenlent ensuite des 'Visites effectuées se plaisent ù re .. , connaître une sensible amélioration -de l'état sanitaire.

Cette anlélioration est due SUl tout :

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a) à une aliIllentation plus rationelle, b) là une meilleure hygiène, ,c) au séjour des enfants délicats dans les colonies de vacan ..

ces, d) à des exercices de gymnastique. Void ce que dit là ce sujet un l"apiport :

« AfIn d'améliorer J.'.état généra'l des élèves, j 'estinle que dans les programules s'colaires, une pla'ce plus importante de­vrait être .faite à la gynlnastique. -Et par la gyIllnastique j'en­tends surtout la gymnastique et les exercices respiratoires (8 à 10 exel"ôces exécutés devant une fenêtre ouverte ruprès ,cha­que heure de c'Üurs). »

Le Déiparten1ent fait siennes les remarques du praticien.

Quelques nlinutes consa'crées après une leçon '1 l'exécution d'un ,chant ou ft des €xerCÏlces respiratoires sont une heureuse et sa­lutaire transition; ils reposent l'esprit et préparent l'élève à la le­çon qui va suivre. Le tenlps ,consacré à cet intermède est un 'c3.!pi­t.al qui rend du 100 %. On vous engage vivement rà faire un place­ment aussi 'profitable.

Pas de pessimisme!

Aucun sentÎlnent n 'est plus douloureux que celui, justifié ou non, d 'être au-dessous d'une 'tâche librement entreprise. Aussi y a-t-il quelque ,chose de tragique dans certaines « confessions }) r eçues par ,~1 . Lusser, chargé de faire une enquête auprès du Personnel enseignant de :Ia Suisse allemande. On y voit des nlaέtres, torturés par ce que les Allemands 'appellent le lv/inclel'wel'­tigkeitsgefiihl) battr,e leur coulpe et s'aücuser d'é,checs visible­ment imputables aux circonstances ou oÙ l'infir-mité essentielle de l'humaine nature, plutôt qU'là leur propre insuffisance. ICe sont des ânles consdendeuses et tinl0l"ées qui avaient rêvé de per­fection et que d-écourage la l1lédiocrité -des résultats obtenus.

1« Le plus dur, écrit une institutrke, est ,d'en arriver à dou­ter de sa vocation ... » - « J 'éprouve, dit un InaHr,e, cette double infortune: insuocè's da:ns l'ense'Ïg'l1elnent, insuccès dans l'édu­cation. Et le plus terrible, ,c'est 'que j'en suis en grande partie res ­ponsable... lEt pourquoi? IPar,ce 'que je ne me « donne » pas assez. Je Inar-chande toujours avec le devoir, par ,égoïsnle ... » -« ,Ce qui nl'es-t le plus ,dif.fidle, nous ,confie un quatrième, - d'Ünt la lettre est un lllodèle de sincérité et de -clairvoyance, - c'est de Ille renouveler de jour en jour, afin de satisfaire chaque 'matin ces yeux enfantj,ns qui -se posent sur 1110i pleins d 'attente. Quoi de plus -désespérant que de n'avoir rien >ù_ leur donner! ... Et la faute n 'en est janlais à l 'horaire des leçons , aux élèves mal dis-

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posés, elle est au Inaître, elle est là lnoi, qui l11anque d 'alnour, de l'élan intérieur qui fait donner sans cOl11rpter le n1.eilleur de soi­mème. »

\Ces maîtres si scrupuleux doivent prendre garde de tomber dans le pessi,misn1.e, aussi dangereux qu'un ·optin1.is'll1.e inconsi­.léré. Il ne faut p~s trop demander à l'école, de ln:ên1.e qu'il ne .faut pas trop attendre de la ,vie. IL'hO'l11n1.e est imparfait et ,ce n'est sans doute que par l'aspiration à l'idéal 'qu'il 'peut s'élever au­dessus de lui-lnêl11e. M,ais cet idéa1 ne doit pas rêtre plaüé trop haut, car dès qu'il est perçu 'con1.n1.e absolument inaücessible, il cesse de fouetter les énergies. Il les paralyse.

Le péga1gogue ne doit donc pas se laisser écraser par .l'énor­mité de Isa tâ'che, lnais garder la confianlce. S'il a con1Jpris que la « réfoNne de l'enseignement » dont on parle t·ant ne sera, luêI11e en n1.ettant 'les choses au mieux, qu'un l110deste pas en avant et que, du reste, elle ne pourra consister qu'en une ré­forme de l"esprit, il ,en sentira la relativité. Il apprendra par là à Inesurer ses a>l11bitions, là ne pas dédaigner les petits progrès et à ne pas jeter a\l l110indre échec le lnanche après la cog·née.

Si le l11aître se donne la peine d'étudier chacun des enfants. confiés à ses soins et ne néglige, pour 'arriver là le cOlnprendre, aucune des dén1.ar'ches nécessaires: visite aux pa l' enrts, enquête sur les conditions l11.atérielles ·et n1.orales du nülieu fal11ilial; si par suite, il lui applique, dans la nlesure du l)Oss~ble , Je traite­ment individuel qui 'convient là son cara,ctère, - ~'il cherche à découvrir et parvient à « utiliser » et à développer les 'aptitudes. m!ème des plus il110destes de ses élèves les plus faib'les, - s'il estime plus conf.orme aux ,fins de l '·éducation d'inspir·er là l 'écoliel la confiance en soi et en ses propres fa'cuHés, en 1J.llIêl11e temps que le désir d'exercer ces capadtés, plutôt que d'en d'aire un acrobate en ,calcul 'l11ental, - s'il 'lui paraît 'plus urg'ent d'·ap­prendre aux enfants à vivre en bonne harm.onie les uns avec les autres, par Yentr'aide et le sUlpport nlutuels, que de leur en­seigner les dernières subtilités de la gran1.1naire ou de l'histoire, - si, enfin, il respecte toujours l 'honllue dans ~"écolier et n e croit pas déchoir en se màntranl aussi poli envers ses élèves qu'envers des adultes, - s'il fait tout cela ou 'lnêl11e 's'il ne fait qu'en approcher, selon ses forces, sa dasse 'luéritera vraiment le non1. d'école nouvelle.

Droit à la franchise postale

Dans le but d 'éviter des difficultés 'concernant le droit à la franchise de port en lnatière d 'instruc tion publique, nouS' croy{)ns devoir rappeler les principes qui sont déternlÎnants dans

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cette question pour les comlnissions scolaires locales et les 'l1.1.elll­bres du corps enseignant:

Les instituteurs et institutrices n 'ont aucun droit, conU11e tels, à la ,franchise postale.

Les com:J.11issions scolaires sont autorisées , en vertu du rè­o'.lelnent d'application de la loi postale, à r'en1.ettre aux institu­teurs des ·enveloppes portant la nlention ll11primée « IOffidel », l'indication :« 'statistique scolaire » et l11unies, ·en outre, de l'adresse imprimée de l'autorité ou de l'of.fke destinataire, par exelnple: ICon1.mission s,colair·e, Inspectorat des écoles. Toute autre l'enlise d"enveloppes officielles à des instituteurs est for­l11ellen1ent interdite.

ILes lnembres du corps enseignant n 'ont l e droit de se ser­vir des enveloppes qui leur 'sont rel11ises dans les conditions pré­cisées ci-dessus que pour l'envoi de leurs rarppor-ts statistiques aux autorités ·scolaires dont Hs dépendent.

.Les instituteurs et institutrkes ne doivent pas détenir, pour en faire un usage régulier, le sceau de la ·commission scolaire ou de l'inspectorat des 'écoles.

Toute infraction aux a:ègles qui précèdent sera rpunie COlllme abus de la franchise de port.

Le dessin aux cours complémentaires:

Deux oui et un point d'interrogation

En 193:1, le lDépartemel1't de l'Instruction publique -a organisé une série de conférences pour la fOTl11ation spédale des :J.naîtres des cours C0111plélnentaires. [,e sujet 'Proposé pour l'une de 'ces conf.érences concernait le dessin.

On peut se demander si cet enseignelnent ne Iconstitue pas un hors d~œuvre ou s'il fait partie intégrante d'un progranllne oi'·ga­nique. tConsidérons le 'cas le plus pra'tique et le plus intéressant, celui d'une école nOTlnale. La réponse 'à la 'question posée n'offre pas de difficulté si l'on envi,sag·e les trois sous-questions suivantes:

1 Le Jeune agriculteur a-t-il besoin du dessin? 2 .. Peut-il s'y intéresser? :3. Avons-nous le telnps de l'enseigner?

Feuilletez un ~manuel élénlentaire d'agrkulture tel qu'un jeune ·c ampagnard intelligent doit pouvoir !lire ; ouvrez le .~urnal ou le ])ulletin agricole; suivez votre ·élève dans la vie pratIque avec ses . .exÎcrel1ces multiples et maintes fois plus 'compliquées que celles d'l1~l artisan. Vous verrez qu'il doit savoir lire èeUe écriture en

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partie ,conventionnelle qu'est le dessin; :de plus, ,c'est pour lui un avantage incontes'talble de pouv'Üir expriuler ses projets de cons­truction, de transfonnation en quelques traits au crayon pour rendre sa pensée plus précise, plus daire.

Hier, le jeune call1lpagnard s'est intéressé là un nouveau 1110-dèle de partiteur d'eau que le président du consortage a proposé à l'assemblée annuelle.

Aujourd'hui il exmnine une ruche là ,cadre mobile dOl1't le croquis a lp~ru ~ans la re:ue agdcole, 'et il cher'che 'à le comparer avec le systenle a cadres fIxes de son père.

Il y a ci.nq moi's, la comnlune a 'luis en sOU1nission les plans de constructIon d 'une nouvelle maison d 'éc'Üle, ,et void que les travaux du concours vont ·être exposés da.ns la grande saUe. Sous peu, l'assemblée primaire, donc aussi notre jeune citoyen, aura a s,e prononcer en 'connaissance de ·cause sur le projet qui ,m érite la preference.

Souvent le futur agrircuHeur propriétaire devra vérifier con­tr~l~r des .pl~n.s d~ tr-av,aux 'COInlnandés pour son propre lc;nlpte, saISIr -la sIg-nl'hcatlOn de g raphiques qui s'étalent dans les revues l~s e,xr~ositions et In1êIn.e les C01nptes rendus de .gesti'Ün. Quand J. IngenIeUr agronome VIendra proposer un plan de rel11aniement parcellaire, il .faudra bien 'que les intéressés 'V'Üiel1't dair dans les échanges proposés. .

Il est inutile de <Citer d 'autres arguments "en faveur des avan­tages. dl~ '~es~in agricole. 'Mais l'élève du 'cours cOInplémentaire peut-Il s ·~ Int.eresser.? Je ne ,crois pas qu'il 's'é'chauffera fort pour des ;xercl'ces .abstralts dont H ne saisira ni la signifi-cation ni la portee. Il en sera tout autrelnent quand il se trouvera en ,face de figu~es qui touchent à sa vie professionnelle (lcar l',agriculture est a~ssl une profes~ion, souvent plus exigeante que l'artisanat) ; il n aura pas de peme à trouver la nouveauté i-ntér,essante, utile ; il Y pren,dra goût ,et sacrifiera s'ans regret des répétitions fastidieu­ses à l'acquisition de connaissances plus vivantes. Aux cours de des~in p~o:fes~~'Ün,n:1 d?nn~s à de futurs ar~is·ans , j'ai constaté nlalntes fOlS l'Interet tres vlf que des apprentIs venus de la ' cam­pag~e 'apportent au des's in qui jaillit en quelque sorte des né­~es~l'tés du nlétier ; 'ces jeunes gens intelligents, lu/ème sans ini­tIatIon préal~ble, parvenaient à eIn'boîter assez rapidelnent le pa.~ de camarades plus entr,aînés au début.

Est-il télnér!lire de 'penser gue la partie -la plus intelligente, !a plus sYI~lpathIque, la plus a,ctIve et la plus pr'Ügressiste de nos .leun~s agrIculteurs ,s'intéressera aux leeçons de dessin inter-calées à propos dans les c'Üurs complé1nentaires ?

!Reste là s!lvoir où pla~er c~ dessin. 1C"est bien plus une question de bon voulOIr et de saVOIr faIre que de telnpset d'horaire. Suis-

je solidelnent rivé 'à l~ routine d~3 leçons stéréotypées depuis quel­ques -lustres et dont Il me suffIt en ca's de besoin de chasser la po~ssière, de l'oubli? C'est si conl'mode, ce ..systèm.e de tout repos qUI ne detonne nullenlent dans TIl on ahllos1phère! rOu bien ai-j e .le r egard 'assez daivoyant et l'ânle assez haute pour renouvel~r Inon enseignenlent et entrer résolement dans la voie des lecons vivantes, a/ctives , adaiptées ? . .

lC'est là le nœ ud de Ia question du dessin aux cours 'COIn-plémell't-aire-s. Go'

De l'enseignement du dessin a l'école primaire

L'un des llleilleures Inoyens pour cOl1Jnaître, puis développer la personnalité de Œ"enfantest -le dessin. IMais la 'l1léthode dé dessin doit suivr e le déveloPPelJ.nent naturel ,d e ,j'âme enfR'nil:ine. « Quand renfant dessine, 'ce n'est pas pour reproduire la .réaHté visible, lllais pour ex:pTÎiner les r eprésentations des idées qui lui passent par la tête. Aussi, -le n10indre signe -lui !paraît-il suffisant, dès qu'il réussit à évoquer 1'idée voulue. iL 'enfant dessine ce qu'il p ense, non ce qu'il voit. ne l 'âge de deux ans à -celui de neuf ans, une fillette :'J, qui J'on m'Üntra là de longs Îlntervalles une Îl11age du Forunl de Home, y vit succeSSi'Vell1lent '« un ·chenlin de fer », « un joujOU » « des hâtons », « une ,localité qu'elle 'c'Ünnaissait », « une nlaison », « un château dénlo1i », 'etc. Une image n '·est pas ce 'qu'elle es t, lnaïs 'ce qu'on y voit. » (Stern).

Autr·efoi/s 'On obligeait renfant à copier des plâtr.es, dont il n e cOl11prenai,t ni la fornle ni le sens. On Ise nlO'qllait de lui quand il dessinait ISpont'anélnent a'vec son imagination' ,et son clœur, car l,es choses éta'Ï-ent g,r,ossièrem·ent représentées. On d essi,nrait l11'agni­fiquement au tableau noir, des pays·ruges, des 'll1aisons, des arbres, des fruits, des aninlaux, qui n 'arvaient pas de vie ,et ne corres­pondaient ,pas a,,\Tec la vision de ,l'enfant ; ou bien on lui donnait Ù co.pi~r des nnages qui Il'ennuyai~nt. Bref, il'enfant était aücablé par son iinpuissal1'ce devant d es nlo,dèles pitoyables. Le dessin était aloflS une ,leç-on pénible et détestable, 'sains 'aucun profit pour lui Ini pour le maître.

Il en est 'autrenl,ent aujourd'hui. Nous savons qu 'en laissant une certaine liber,té .à 'l'enfant, cehü-üi déploie une adivité et une productivité remarquables. C'e.st ,cétte ili\berté qui Ilui perm-et de s'occuper non seuleluent de ~a forme, luais surrtout des impres­sions qui s'acculTIulent en lui et qu'il désire doorire 111üyen du <crayon et de1s couleurs, car l'enfant airme là .dessiner non pas ce qu'ü voit, [lnais 'ce . qu'jl s'aÎ1 et üe qu'il pense. ,Il 'comln~nce en général par -dessiner une composHion (diso:ns une chose vecue ou vue) s'ans s'oocuper spéciaJemellt de la. fOI~me. ~yons un peu de respect ' p'Our le dessilll,. 'En rl'examil1lant at,tenhvemen't, noUs

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v,e~rons que .la force d~ l ex,pression l'enuporteT'aet non la forme. C~-l , }a f~cture du. ~,e~'~In n'a -aucune valeur, aussi 'bel!le 'süit-elle;. SI e.l1e n es't p'a~ Vl:VI~l'e,e par l'âlne du créateur. L'enfant est créa­teu~ et, une ~OlS .llhere du f<atras super.fi.cieil et 'conventionnel i,l arnv.e a des~,Iner d'~ne l1l:anière tout là fait sUI~prenante. On auraIt ~ort a voulOIr s'aTliêter à une 'exagération ou l~êlne Ù

une, f0l1~le fausse ou gauche, Icar c'est là l'expression du dessin tout, enher que I?ou~ a~tacherons une va'},eur supérieur,e. L 'â111 e de,:1 ,enfant est la; IlIa étalée devant nous, il nous 'a dit ce qu Il a vu ou vécu. ILes oOlnpositiolliS lihres faites par .J'enfant ont une v'Meur plus grande 'que Iles dessins exécutés au tableau par le I:naître et recopiés servilement par l'·élève. IAbandonnol1s ces CÛpI~S, ca~' el!es Isont :Ja Inort. de .l'-exrpr·ession ·et de la vie. Les dessIns d apre'S nature ne ·dolvent pas être exolus du pro· gra'lmne. Us sont un eX'cellent ilnoyen pour l,a lnise à l'épreuve c~e_ J._'o~Jservation de l'élè've. Nous prétendons aussi que toutes les IhlJertes sont permises là l'enfa'nt qui dessine, là 'condition de 1)1'0-

voqu'er J. 'exrpression ou le lyrilslne. IC'est au Inaître de savoir si l'.enfant reste dans Icette vo·ie. Ava.nlt tout, suggérons--lui que des­sln,er : ,c'e~'t s'e~priIner. L'aÎ'ssons-!le d~erc.her les 1110yens ; l'enfant qu~ ve~t s ·exrprlln.er troulYera 'Ceux qUI lUI sont propres . ILe lnaître qlU. SUIvra c~tte 111anière d'·enseigner le des,sin, trouvera falCÏ,le­ment les sUjets favorables pour le dévelorppem'ent de l'enfant.

Void des sujets à préparer: 1. Votre 111ère au travail dans la 'cuisine. 2. Votr-e jeu :favori.

3. Aimez-vous:le tl"avaH ? Quel lJ.uétier 'aimeriez-vous? Avez­vous vu des ouvriers au travail? Dess-i:nez ce que IVOUS avez vu ou ;ce qui vous a im'pressionné.

4. «Le 'Christ portant 'sa ICroix ».

Nous nous .arrêterons là en ajoutant que cette f'açon d'en­seigner .Je dessin ne Iiéjouira ,et ne Hbérepa IIlIGn pas seulelnent la jeunesse, 'lnais ouvriTa au lnaître .des vues 'sur la mentalité -de chaque enfant et un contaüt entre .Je l11'aître et l'·élèv,e s'établira.

Partie pratique

Cours préparatoire

La chasse; le gibier. A la calnrpagne nos petits .élèves peuvent vnir passer :Je chas­

seur avec ses chiens. En viJ;l·e les étalages des magasins nous rap­pellent que Ja chasse est ouverte en automne . .on y expose des. lièvres) '~es perdrix) des faisans) souvent un ou deux chevreuils,.

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parfoi's un gros sanglieI'. iE1l1ployer des gr,avures à .l"afl)pui de la causerie. t

DescI'iption: 1. du c.hasseuI' : H porte voilontiel'ls un habi,t de cha"s.se vert, brun o~ gns IrGur passer presque inaperçu dans la ~Ol'e[ ou dans. la pl~zne: ,iSor~ chapeau es,t garni d'une plume. I:l epal..lle un fu~zl, S':,l gzbeczere, 1,1 porte de grosses bottes, parce qu-e la chasse entralne Cl travas champs.

2. du chien: Il a le poi'l l'as, des oreilles larges ·et Inolles des jmnbes hautes et fines. Quel1les quaHtés doit-il posséder? Un' bon chien de chasse doit 'savoir ,courir et poursuivre la bête, flairer Jes t~'a~es, attraper et rappo.l'ter Œ'e ,gibier. ILe 'chien est le compagnon frdele du chasseur. ra lUI rend de Ig-rands services.

La ~hasse.

Attitude du chasseur: Il se cache derrièr,e un huis'S'on pour guetter un .lièvre, en train de ronger une f.euille de chou. Bien qu'il évite de faire du ihruit, le lièvre sent S'a présence, il dresse ses oreilles, remue S'On nez, flaire l'air, ,puis il honditen avant pour se sauver, luais ,le 'chasseur a anis son fusil en joue, il vise, iiJ'e : le coup part, on ape.rçoit un éclair, de la fumée. \La balle a t0uché la fourrure du lièvre, il ,est blessé) .j} tombe en ·culbutant, le chien 'Court pour le l'apporter.

EXEHCICE DE ,LANGAGE

La chasse à Ja perdrix. Eln~)loy,er les m 'êmes n10ts.

Description du lièvre: Ses oreilles 'longues, pointues, n10biles, la ~è'Te ,supérieure fendue, s,es Iuoustaches, ses pattes longues et agiles, sa petite queue amusante. ILe lièvr·e est un rong·eur, il s',at­taque aux légumes, aux caTottes, il est nuis-ihle. (Faire voir, si possibl,e sur un J.apin, 'ses dents pointues qui poussent par tl'a base pendant qu'el'les s'usent au SOlulnet, le joli ll1.0UVen1ent de ses 'lè-vr'es :pendant qu'il ronge.)

,Le Hèvre est un ,anhual craintif pal"ce qu'il ,est toujours chassé et traqué. Il a beaucoup de petits qu'il éllève ,dans un chaud nid de . pans.

L'Ecureuil. - Le chasseur Jui fait la chasse à cause de sa . belle fourrure. ,C'est un hahile grhnpeur ,et un 'rongeur. ER autOlnne cette bête souple et ,gracieuse se fait des réserves de noix, de glands ou de noisettes. ,EUe 'construit son nid dans les aTbres. Faire voir sa queue touffue, sa petite tête rusée, ses oreHles sur-montées d'tille petite toufife de poiils.

La grande chasse t'aite allX chevreuils, aux c1~Cl1nois, etc. Plu­sieurs cha1sseurs se mettent -enselnble a'ocoIIllPagnles des traqueurs ert d'une Ineu-te de chiens; faire voir (gravure) l"atrtitude haJetante de la hête, :prête à tomber.

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DesCl'iptioI1 du chmnois : !Son ,cürps Isouple et agile, ses janl­bes hautes et nlusclée'S, s'a fête fière dont l'eX'pr,ession est douce, s'es cornes recourbées en fODnle de 'crosse.

Cours élémentaire

EXERCICD DE LANGAGE

Pm'tir des faits observés: Un jour de brouiUard, un jour de vent, un jour de pluie. ,Ce qu'on voit, ce qu'on entend, ce qu'on sent.

Dans 'quel Iu'Üis somrmes-'nous? Dans queUe Isais'on? Quel temps fait-il ,généralenlent en janvier? Que voyez-vous sou­yeut au ciel? Par le rl11auvais temps, 'C0l11nlent sont les 'l1uag,es ? Alprès une journée de rgrand vent, :que v'Üyez-vous p'ar terre, sous les arbres? 'ConlIuent souffLe le vent? ,Comment fait sa v'Üix. (H'Üu, hou, hou 1) Que fait-il aux aI'bres ? S'ous Œes portes? dans les cheluinées ? sur les toits ? dans la rue, aux coiffures des pas­sants ? Et parfois aux par-apluies ? Aimez-vous ou non le vent? Aimez-vous .au non Œa neige ?

VOCABULAIRE a) Les nOlns. - Le temps, le vent, 'la pluie, la goutte, la gout­

telette, la bruIue, le brouillard, le nuage, la neige, la giboulée, la bourrasque, la tOlwmente, :la temp'ête, -l'ouragan, la g'Üuttièr,e, le paraJpluie, le nlunuure, la plainte, le sifflelnent du vent; un' coup de vent.

b) Les adjectifs. - Le han teIl1pS , le n'lauv,ais telups; un temps pluvieux; les nuages floconneux, épai-s, bas, sOlubres ; le ciel cou­ver,t ; les cheIuins houeux, impraticables ; un vent plaintif, iIl).p'é­tueux, furieux ~ violent, dévast'ateur ; une neige légère, forte, rpi­quante, violente, 'continueJrle, persistante, gladale, rbiel1i~aisante , fertilisante. ILe brouillard ;froid, gladal, éjpais, opaque, nlalsain ; les vitres hÙluides , br'Üuillées, ruis'selantes, gelées .

c) Les verbes. - Il fait humide, il fait ,fI',ais, fr.oid ; [a neige tOlllbe eri tourbillon; l,a rpluie nlouille jusqu'aux os, trenlpe, tranSipel~ce les vêtem'ents, hat Ile Isol, !frappe Iles vitr,es, Tui:ss,eHe ; le vent s'élève, siffle, souffle, s.ous les portes, gémit, hurle, enlève les tuiles, fait grincer .la girouette, déracine .Iles 'arbr-es, fait rage dalns les chenuns ; les toits TuisseUenrf: ; .Ja pluie fouette, cingle le visarg,e, -ravine les c'henüns, J'-eau clarpote, r-ebonidit, en cl'Üchettes. Le ciel s'ass'Ü111brit, s'obs,curcit. Les -nuages s'aul'OnceUent, s'accu­mulent, roulent, se dépla·c€nt, crèvent, iSe dissipent.

d) La phrase. ~ Faire -construire de peHtes phrases en se ser~ant d~s noms) des adjectifs et des verbes 'Ci-dessus.

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ORTHOGRAPHE

Diotée : Pluie ~'automne.

La pluie froide ,et tl"anquHle, qui tonlbe lentenlent du ciel D'ris frappe lues vitres à petits coups, COlume pour m 'appeler. EU~ n~ fait qu'un bruit léger et, pourtant, la chute de chaque goutte reten­tit tristem'ent dans Iuon cœur. Tandis 'qu'a,S'sis au foyer, les pieds sur les chenets, Je sèche là un feu s'armen1s la boue du 'chenlin et du sill'Ün, 'la phüe nlon'Ütone retien:t aua pensée Idans une rêverie méJlancolique et je 's'Ünge. , Arnatole France.

Questions. - 1. Expliquer: Jes chenets, un tieu de .sarments. - 2. Mettez une croix sous les venbes de la première phrase. - 3. Conjuguez le dernier de ces verbes au présent de J'indÏüa1if (s'ap­peler), en 'I.e faisa'nt suivre du nonl qui convient.

Ex. : Je Iu 'appelle Robert, tu ...

Dictée: Le vent dans la forêt.

Le vent souffl'ait furieuseluent et :de gros nuages r.oulaient S'Ous la lune. En entrant dans ,la forêt, il nle semblait que Je v,entétait encor,e rplus vi.olent. :Il Isoufflait ,par rafales, et les ar!bres, :qui se heurtaient 'avec force , fais'aient entendre :des rpl'aintes en se pen-chant très bas. \Marguerite Audoux.

Questions. - 1. A quel telurp'S sont les 'ver1bes du texte? -Ecrir'e c.e texte en 1l11ettant 'les verbes au présent de ['indica1iif. - 2. IPour­quoi semlble-t-H là MarguerHe Audaux 'que le vent erst plus vi'Olent quand ,elle entre dans la forêt. - 3. Adjeütifs dérivés de vent) nuage, forêt, pl'ainte.

REDACTION

Il pleut, il vente . .on confie à .Paul un papapluie tout neuf pour faire une cOlunlission. 'Le parapluie se retourne. Racontez.

,C'est aujourd'hui dinlanrche, il neige. ILa pr01l1enade que V.ous vouliez faire doit ê1re l'enlise. Vous y'üus c'Ünsolez en !pensant aux avantages de rIa neige.

DEVELOPPEMENT

1. ,C'est 'aujourd'hui dimanche. N'Üus deviol1'saUer nous pro-ilnener cet après-Illidi. .

2. Le ciel, lJ.uenaçant. depuis ce Iuatin , s 'est assŒnbri, et void que la neige comnlence à tOluber.

'3. Il va falloir rester à la 111aison. Adieu donc pour -au­jourd'hui, les parties de plaisir en plein air!

4. ,Cependant ne Illaugr1éons pas trqp.- lLa nei,ge èst néc~s­saire à .la vie des plantes comme à la vie de l'h.Olllme. Les gr~ms . de hlé que vient de confier, à la terre, le cuJrtIvateur, gèleraIent

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sans cette neige bienfaisante. Et puis, il faut que les sour'ces soient alilllentées pour que les cours d'eau continuent à répandre la vie, la fraîcheur dans les vaUées.

. ~. Pour,vu que ce nlauvaÎ's tenlp.s ne persiste 'Pas et que nous pUIssIOns f.aIre notre pr'Olnenade jeudi prochain!

Cours moyen et supér'eur

ORTHOG,RAPHE

Dictée: Les nuages 'qui passent.

.christophe se cOll'chaÏ't sur le dos ·et regardait 'courir .les nuages.

,Hs avaient ,l'air de ,JJ!œufs, de géants, de 'ehrupeaux, de vieiUes dames, d'iInnlenses paysages. Il causait tout bas ·avec ,eux; il s 'intéres'sait au petit nuage que le gros al1ait dév'Ûrer ; il avait peur de 'ceux qui étaient très noirs, presque bleus, 'Ou qui couraient trop 'vHe.

Il 'lui sernJblait qu'Hs tenaient une !place énorIne dans la vie ; et il était surpris que son grand-père ni ,sa Inèl',e n'y fissent pas attention. ' C'étaient de terribles êtr,es, 's'ils vou1ai,ent faire du mal Heureuselnent, ils passaient, bonasses, un 'Peu gr'Ûtesques, et ils ne s'arrêtaient pas. ROD1ain Rolland.

Questions. - 1. Décomposer la première phrase ·en :ses propo­sitions et indiquer leur nature. - 2. Helevezles détails du texte qui nlontrent que, pour le petit garçon, les nuag,es 'ét'aient des êtres anilll'és. - 3. IReInplacez par des expressions de l1lême !sens les termes suivants du texte: se couchait (s'allongeait) ; il 'avait peur (ilcredoutait) ; une pla1ce énorme (trè's grande, considérable) ; sur­pris (étonné).

Dictée: Le vent.

J 'ai toujours pensé que le vent était un génie mal.icieux et terrible ... n [ait t'Ûmber les cheminées, il -renverse les pots de fleurs posés sur le rehord des f.enêtres ; il vous fenne les portes au nez.

C'est dans ~es m'aisons et au coin des rues que Ile vent siffle et chante pour vous apeurer. Il gémit dans les cimetières et dans les cordages des navires, il pr'ête sa voix 1ugUibr,e aux grands ,arbres de 'la ['Orêt. Mais dans la lande et sur la 'lner, dès qu'iJ. croit que nous ne l'écoutons plus, il rit, il chante à plein gosier. J'-aÎlne !le vent. André Savignon.

Questions. 1. Nature des proposi'tions de 1a prelnière phras.e. - 2. IExpliquer : apeurer, sa voix lugubre, la lande. - 3. Donner les noms dérivés de fleur, porte, maisons, rLle.

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COMPOSITION.

Sl.ljets proposés:

1. C',est jeudi. A trav,er1s la vitre, vous regardez la pluie qui tOlll'be sans 'arrêt. Dites vos pensées.

2. Vous V?US rend:z ·en: classe sous 'la pluie. ,Décrivez l 'aspect de l,a rue et dItes les reflexlons que vous suggère la vue des per-sonnes, des ·a'ninlauxet des 'choses. -

3. 'Pendant une telnpête, un violent coup de vent eUllporte le chapeau d'un vieillard qui fait des efforts inutiles pour le rattraper. Un enfant s"él'ane,e, le ranlasse et le lui rend.

tRa,contez la scène et appréciez la conduite de l'enfant.

Un jow' de grand vent.

IL 'attitude des per1sonnes, des animaux; les . arbres. Aspect ,du -ciel. ILa rue; incidents que provoque 'ce Ilnauvais telnps.

- DEVELOPPE·MENT

1. J eudi derniel~, il faisait un telnp's ,ép'Ouvant'able. 'C'était jour de grand vent, d'un vent partioeulièrelnent vi'Ûlent qui a soufflé toute la jourrniée et ne s'est apaisé que ,le soir.

2. Il faUait voir les perS'O'lilleS InaI~cher en rasant les I~lurs, la tête 'bai'ssée s'Ûus 'la rafale, renonçant à tendre leur poaraIpluie pour se protéger de la 'pluie. ILes chevaux, la crinière au vent, Ju'ltaient courageuselnent conh'e la temp'ête ; les poules IJ.nontraient leurs plumes ébouriffées. !Les al br-es sur -l'a pJa-ce publique, se tordaient S'Ous .Je souffle du vent ou agitaient frénétiqueIfllent leurs branches ·en fai1sant entendre de lugubres gémissements.

3. ·Le ciel lcouvert de nuages épais et noir,s, ga10pant sans ar­rêt, pl"ésen;f:ait un aspec1t tourmenté.

-4. 'La rue seule apportait parf.ois unie note ü01nique: tantôt -c'était un papapluie qui, ,subitement, se retournait, au désespoir de :son propri'étaire ; Itantôt -c'létait un chapeau qui s'envolait brU's­quement, roulant sur le sol, jusqu'au ruisseau où 'On allait Je cueillir , tout mouillé et tout sali.

Et chacun de déplorer oe telnps exéc-r'able.

~_~~3yh EN CLANANT :- ~~

~ Ru vin! . ~'Î& Bienheureux confident de nos mélancolies, Tentateur opportun qui calme nos douleurs, Nectar que 'nos _coteaux, comme des bons .génies Ont l'échauffé longtemps dans leurs robustes cœurs;

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Les bl'ises de Fété, les grâces de l'automne, Le l'eflet des matins, la tl'istesse des soirs Les rires, les chœnsons, la flamIne qui fI'tssonne Les vibrantes ardeurs, les calmes nonchalloirs, '

~u contiens tout cela dans ton sein qui rayonne, Et lorsqu'en sa douleur quelque déshérité Va delnander l'oubli que ton grand cœur lui donne Sa voix 'clame à loisir ta générosité! '

Dans les toneaux étroits où ton âme vaillante Semble se recueillir en un rêve infini S'éveille lentelnent l'Cl clarté frémiss~nte D'un soleil Inenaçcmt, furtif et assoupi,

L'électeur indécis puise en toi la lumière Et le vieillard pesant, courbé pal' les trava~x, Retrouve son courage et son ardeur premièI'e Lorsqu'il écoute en lui chanter tes feux nouveaux.

Tes flammes sont. l'effort de notre bonne terre, Les labeurs incessants des n1idis surchauffés Et ton pouvoü' profond contient le noir mystJI'e Des nuits et ·des parfums de nos puissants étés.

Sierre, décembre 1933. F. D ..

~ La vocation ~~

COlnme un pêcheuJ', quand l'aube est pJ'ès d'éclore Court épier le l'éveil de l'aurore Pour lire au ciel l'espoir d'un jour serein, Ta mère, enfant, rêve à ton beau destin, Ange des cieux, que seras-tu SUI' tel'l'e: Homme de paix, ou bien homme de guerre Prêtre à l'autel, beau cavalier au bal ' BriNant poète, orateur, génél'Ctl? '

En attendant, sur mes genoux, Ange aux yeux bleus, endonnez-vous.

Son œil -le dit: il -' est né pOUl' la gueI're; De ses lauriers comme je serai fière! Il est soldat, le voilà général! Il court, il vole, il devient maréchal! Le voyez-vous au sein de la bataille? Le front l'adieux, traverser l'a mUrai/Ile? J./eIl.JI1Jemi fuit, tout cède à sa valeur: Sonnez, clairons, CClI' mon fils est vatnqueur,

. i

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En attendant, SZU' Ines genoux, Beau général, endormez-vous.

NIais non, Inon fils, ta n1èl'e en ses alarmes Craindrait pOUl' toi le jeu sanglant des armes; Coule plutôt tes jours dans le saint lieu, Loin des plaisirs, sous le regard de Dieu! Sois cette lampe, à l'autel allumée, De la prière haleine parfumée; Sois cet encens qu'offre le séraphin. A l'Eternel avec 1'11ymne sans fin,

En attendant, SurInes genoux, Mon beau lévite, endonnez-vous.

Pardon, Inon Dieu! . clans. l11a folle tendresse J'ai de vos lois Illéconnu la sagesse. Si l'ai péché, n'en punissez que moi: J'ai seule, en vous, Seigneur, l11cmqué de foi. Près d'un berceau, le rêve d'une 111ère Devrait. toujours n'être qu'une prière. Daignez, Illon Dieu, choisir pour mon enfant; Vous voyez mieux, et vous ['aimez autant!

Et toi, mon ange, aux yeux si doux, Repose en paix SZU' nIes genoux.

A. Nettement.

L'hygiène des repas En tenant cOIl11Jpte des pr-opr~étés hygiéniques de t-ous les aIl

ll1ents , d'une part et, d'autre part, des besoins de Il'écononlie, 011

arrive à conclure que la l11eilJ.ure f,açon de conserver :sa santé est d'avoir une nourriture Ivariée, 'COluposée à lia fois d '.allinlentls plasti­ques, Tépar.a'teurs, az-otés~ complets et rd'aüments re'sipi,ratoir·es ou quaterll'ai~ .. es et rf:,erilnaires.

~Les pr·emieDs contiennent .le gluten du Ib1.é, la fibrine du sang, la chair des ·animaux, la caséine du lait, ~'\album'ine des œufs , etc., rpUIIS des substances minéra,les , le -sel, 'les phosphates contenus dans certaines 'légumineuses.

ILes seconds contiennenif: les corps gras, f.écules. li! résulte de cela que la cOlJ.llposition habituelle des repas

et ~'ordre dans lequel tles aliments ,se ·suivent Isont ,absolUlllent logiques et en -rapport avec l'h~/lgièn.e,de la digestion.

-Des potages, peu nourrissants en .général, invitent à un prenlier fonctionll1enlent digestif. L'excitation digestive se trouve ·encore am­plifiée Ipar Iles hors d'iœuvres, üondhnents vinaigrés, salés, le ·sel favorisant sur>tout dans l'est0111ac une production d',adde chlorhy-

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drique qui arrhr,e ù point rpour digérer Jes viandes. qu'on sept après les hors-d~œuvr·es, C'Olum.e entrées, rôtis, etc. Ce :sont ,là, avec ~es légumes qui -les a'0compa.gnent ou qui les suivent, les alilnents principaux réparateurs d·es !forces pral' ex,ceUence, qu'il importe de· bien. digérer; i:ls 'arrivent dans il"est0111a,C en pleine activité dio'es­tive. Viennent ensuHe les Œégumes Iverts, s,alades, fruits dont ;19ac-tion laxative mécanique entraîne les déchets de la dige~tion.·

Quelle qua'llHté d'a.liments :faut-il albsorbel' ? On ne peut ,éta­hlir de règles fixes à ce sujet; ['âge, le sexe, ;les saisons, Je t€ll11-

péralnent, l1a sÏ'tuatiolll 'Sociale ont bien des influences div·erses et contraires pour l'or-ganis'lne. Il "faut un peu être l'esclave de ·son appétit et l'appétit dépend beaucoup des dépenses physiques. L'ou­v,rier, comme les individus qui pT'atiquent les sports, a un gros appétit; un bureaucrate, un éc-rivain assis toute J'a journée 'devant une table, n'a pas une 1« ['aim de ,loup » ! ILes premiers ront donc des T'epas plus fréquents et rplus copieux IParee qu'i1s ont besoin de réparer des pertes :plus considéra'bJes de lIeur organisme.

Un indi'vid'll bien portant, ad Ullte , de hon appétit Inoyen et pesant d e 70 à 80 kilos, devr·a prendre enviTon dans la journée: un repas) léger luais nourrissant, le Ill'atin au r-éveH (\œufls, lait, chocolat, pain, beurr·e ou fromage) ., -un ,repa·s ,copieux vers midi , où il absorbera surtout des alilJ11ents azotés ou quartenaires (œufs, viandes, poissons) , enlviron 200 -gr . .et des al'ÏIn-entJs r,esph~atoires ou ternaires. Vers les quatre heures, un petit repas ou goùter. ILe cUnel', vers sept heur·es, sera 'cOipieux 'COlnm·e celui de IJni-di. QueHe quantité ,de Jiquide? Unverre de vin pur; deux verres de bière, l1 Die tasse de ,café, 1/2Htre de thé, 1/2 litre d'eau Ininérale, selon les goûts particuliers.

La régul'a'rité des heures Ides repas es't un point hnportant dans­l'hygiène de J'aliInentation. IL'·estomac prend l'habitude de digérer fadlement et de r,éclatIner son contingent de nourri,ture tous les jours aux llllêmes heures, et \l'heure pa,ssée, si 'On Je fait trop artt.en­che, il. n e fonctionne plus nonnalenîent ni 'faci-lelnent.

A propos de variétés Uauteur des .« V·ariétés)} :p.al'ues dans le No 11 de .« l'Ecole Pr,i­

maire)} nous 'prie de Ic'aJrner ,les ,g,crupul.es de la « très chatouil-leu·s·e· corres-pondaJnte de N'OS IF AIGEIS, qui a trouvé d·e ,l'Ï'mm'ollallilté ob.! le .gros mot! - wà où il n 'y ,avait efre,ct-ive'll1'eni qu'un s·imp>}e badinage. )}

Nous SOlnme-s aussi de ·son ,avis et nous ... fer,mOfir9 la .parentJhès-e r ----_._----INSTITUTRICES 1 Soutenez j'industrie du pays!!

Employez et faites employer la

"LAINE OBWA"

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o========================~o

_~~IIII NOS PAGES ~~~I COURRIER DES INSTITUTRICES

O!===========================O SüMMAIHE: La meiHeure année .

p ette e~; ... Ipeti-t ,chausson_ V'ers l'idéa'l (suHe). - Hou-

Nos 177ei//eurs vœuf{

pour la nouvelle année!

La meilleure année « Encore quelques tours de .l'aiguille sur le 'cadran de la.

pe~dule, et elle sera finie, cette a:nnée, que j'ai passée presque tout entIère dans les souffranc·es, où j'ai vu la nl0rt de 'si près, et au bout de laquelle je Ille trouve dans un ·état d'infériorité physi­que qui nl '·annonce l'arrivée définitive de la vieillesse.

Oui, elle I?e fut cruelle, cette ·année. N'est-eUe pas, je nle le· demande, la pIre de toute ma vie? .

Non pas, ô mon Dieu. IC'est la i1îeilleure. ICar un de vos pI~êtres est venu, il ln'a sÎll1lplement nlontré·

votre croix, il m'.a rappelé votre sublime enseignenlent: que la douleur est inéluctable; que, s'il faut la soulager chez autrui, de tout son pouvoir, on doit l'accepter sans 'Plai,nte pour soi-'mênîe ; et ,~epuis l~rs, fortifié par votre grâlce et par votreexelnple, j'ai SUbI nla peIne, non seulenîent avec ,courage, mais avec je ne sais. quelle satisfaction intinle, Ille rappelant que j'avais -été ce qu'on ap~elle un 'heureux, -que j'avais beaucoup plus joui et beaucoup InOlns souffert que tant d 'autres , trouvant ·équitable 'que l'équili­bre pût se rétahlir, et, - lorsque tout danger imlnédiat etH été­écarté, - vous reluer-cÏant de m'accorder ce délai, Inais rési­gné d'avance là tous les Iuaux qui nle sont réservés, heureux de· ne il?lus offrir bientôt, dans Ina 'personne, un téInoirgnage de .l'in­justIce de la nature et de l'inégale répartHion des choses -de ce 1110nde, et nourrissant enfin l'·espoir de n'arriver à la Inor:t qu'a­près avoir eu toute ma part -de malheur.

(VoiLà des sentiments -qui feront sans doute hausser les épau­les à beaucoup de Ines contemporains; car .le n'entends que des:, voix qui daInent vers le bonheur.

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Loin de inoi la pensée -de décourager les €fforts de ceux qui 'veulent r'e·ndr,e les -conditions de .r existence tolérables pour :tous et qui rêvent de dhninuer, sinon de détruire, la 1l11isère et l'igno­.rance. Mais peut-on prononcer de bonne foi ce Inot, qui selnble une ironie à quiconque n'€st plus un ·enfant, « la joie de vivre? »

:Dans la vie - dur,e pour Ibeaucoup, n1.édiocre pour la plu­part et pour quelques privilégiés seulenlent, se111lée de quelques beaux jours - jl n'y a vrai'lnent qu'un bonheur 'et qu'une joie: ,aÏlner. Mais telle est l'infirmité de la nature 11lunaine que nous n'aimons, c'est-à-dir€ que nous ne faisons .à autrui Je don de nous-l11'êmes qu'avec le désir d 'un don réciproque. Or, rien n'est plus rare qu'un sentinlent tout là fait partagé, et tel qui ainle jusqu'au dévoueUlent, jusqu'au sacrifice ne rencontre souvent que l'indiffér eI,l,ce, et parfois .l'ingratitude et la trahison, de sorte que le sentÎ1nent qui ·nous inspire nos 1J.11eiHeurs espoirs est aussi , presque toujours, la SOlwce de nos pires déceptions et de nos plus a111ers chagrins.

Qu'y faire? Ici encore - conlnle pour la souffrance - le IChristianislne

a trouvé la solution . ICertes, il nous ordonne d'aim,er. Que dis-je? n est la plus g'rande école de fraternité 'que le monde ait con­nue, puisqu'i.l veut qU€ 110US aimions notre prochain 'COntlne nous­l11'êmes. Vous entendez bien, comme nous-lnêmes. - Mais il pré­tend que nous aimions sans ·exiger de retour, ave,c un enti'er dés­ïntér,essenlent, enfin - conlm·e dit [e peuple en son langage naïf -et profond - que nous aimions pour l'amour de !Dieu.

Savoir souffrir! savoir aimer! Voilà le précieux ' secret que j'ai découvert dans l 'IEvangile pendant Ina lnaladie; ,et voilà pourquoi, dans ,cette veillée de d técel11'bre, disant adieu là l'an­née qui s'en va 'et 'qui ::me laisse encore bien faible et condanll1é :à des soins pénihles, je proclame hautelnent Ique, plus que ·toutes les autres années de Ina vie, elle 111e fut propi,ce ·et bienfaisante.

Ah ! si les Inalheureux savaient mieux souffrir ·et si les heu­l'eux savaient nlieux aimer, quelle aurore de 'paix et de bonté se lèv€rait sur le inonde 1

IJ e ·considèr,e avec tristesse nlon ânle en lanl'beaux, ayant -vergogne d'offrir :à Dieu un si l11.Îsérable présent. IMais je prends ·confiance en 'cette pensée que .sa Inisérkorde ·est pa'rei.ne là l'ingé-11ieuse charité de ses admirables servantes, .les 'Petites ISJœurs des Pauvres, qui, ave·c Iquelques 'haillons et l'e r,ebut des cuisines, ha­'billent et nourrissent des vieillards indig,ents.

Qu'elle soit ·donc bénie, l'année qui s'enfuit; car ·elle fut /pour lnoi l'année de la g'râce, où j'ai pu recueillir les ruines de :mon "c'œur, et où j'ai rallu111é, da:ps ce vase faH de débris, le grain (d'encens de la prière" » François Coppée.

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Causerie sur l'idéal (iSuite et fin)

Que dire des saints? Plus l 'idéa'l :s':l i:s-it toute l 'l1me, ,plus 11 est puis,sant, .plus aus,si il forüf.ie, 'ent'l~aîne. -Or l '·teMa,l, ,l,es s,ai'l1ts l'ai­maient, Hs en 'Vivai'ent, ·c'était Di·eu même; ,c'·était Il'e IChrist. Et, -po.ur imiter 'ce .modèle par-fait, -ils sont all.lés jusqu'au Ibout de l,eurs--for,ces. Us n'ont l'eculé devant .aucun obsta'cle: 1,isez leur vie et vous' se'l',ez confondus de 'ce que l'enthous,iaSiffi.e 'pour leur idé'a.1 lIeur a failt faire!

Le -chapitre Velu livr,e HI de l'Imitation 'exprime admiœablem·ent leur ardeur conquérante « qui ,s.e ,crüit tout IPossi,btle et tout permis »._

Et ·ave,c 'la for,ce d'alaer ·d·e l'avant, Il'idé,al, 1e n ,able idéal donne' clu bonh6<Ul·. Pilus nos ,f,alcul1tès ,intelle-ctueHes s 'ex,e-rcent, ,plus el1lre5' sont ,satisf.aites 'et Jeur activité donne J,a joi'e.

Les vies les !mieuX' re'mplies, les 'plus ,dèvouée,s sont lumineuses et hienf,ais·al1lte.s. « Ne 'pas ipens,er tà soi, 11e Ipas ,pa'rile,r de so-i, ne .pas se ·croir,e l'axe du .monde, a écrit Yvonne Sarcey, 'c'es1t 'le 'cih'emin du' bonheur.» Et Hené Ha:àÏn, av·ec un ,rare bonheurcl"exlpTe,s,sion, résume' sa ,théorie : La vie est bonne, quand elle n'est \];,aint à soi. M,ais qu e' votre idtéal attei,gne -cett·e hauteur de sentiments ou qu'.il se borne à parfake un ' olbjedif ·plus personnel, v·ous ,aurez ,à s·oU'ftrir pal' lui 8.(\- ·

l:ement.

,On n'atteint pa~ son idéall, et, si on ,l',atte,i-gnaiit, il ne serait ,plus' lïcléa:l.

Les saült.s ont-i,l,s été Icontents td'eux..,mêmes dans leur ,as,ceusion. vers le deil ? Non. Quand i:J.s ont gravi un ·sommet, ils en .ont entrevu d'autres .plus Ilointains ·et 'plus escarp.és·. La voix int.érieure Iq,ui les la appelés les leur a dé·signés .... et ils ont monté toujour,s ,plus haut.

Un artiste eSlt-11 satis.f.a·it .de son trava.i,l? un ,écrivain, de 'S·OTt. livre? un. s'cullp:t'eul' de .sa sta-tue ?

Il n 'y ,a que ,le,s médiocres qui .soient ,satisfaits d'eux-'m,êmes ·et de }eurs œjuvres. Allphonse Daudet ~,,:a-conte queillque !part 'que, r,evenu' d'Afrique, tout ·exprès pour .alssister à la repl~ésentation de s,on Arlé· · sienne, il avait ·brÛlJ.é les ,éta!pes, ItOUt à ,la j.oi.e et à 1'enivl>,ement du succès qu 'on .lui avrait ,annoncé.

.Il 'alTiv·e incognito, Ise ,cache dans une :loge ·et é·coute son œuvtl'·fr' chère. ({ Le·s artistes se sUl~p.assaiel1!t, Ile ·pubJ.ic a pplaudissait, .dit-il, et müi, .l'auteur, j "aurais vou1u me Ica,Clher 'et j·e müurais de honte' cl~ voir mon idéal ainsi empaillé!»

Qui ·n'a. IpaiS ,connu -c·ette ·SOuf-h~Mlce .de ne pouvoir être aussi bon: que son cœur, oa.ussi 'pur ·que 8>on désir, aussi Jellme {lue sa volon~, é'!

'On .a de 'la bea,uté 'p1'ein ' l'âme, on 'vüudnait la 'tl~adui;re ,pOUl" faire du bien et on aboutit à si ·peu !

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rQuand je vous. Iliv1re mon poème, ·Mon ICŒur ne le reconnaît .plus ; ILe 'meüleur de'meure ·en 'moi-mlêm·e, ,Me's vra.is vers ne seront .paO' üus..

Sully Prudhomme.

Nos rêves Itene'stres, 110,S :projets od'·a'V'elJ.ü1' l~éa!lisés ne nous don­nent 'pas plus. .de oontentemenrt. ün ,a1.'riv,e au but, Il,a j'eune fUIe ·dirige s 'a o1.ass'e, Ile soldat IpOW',suit lSa ·carrière, et, au [)out ·de qu8ol­<CIues mois, J'un et 1'.aut1'e soupir,ent: « Je m'·a,ttend,ai& à ,mieux, Ice n'-est 'que c·e'}e, la !g110ire, ,080 n'est que ,cela .l,a vüc,atÏ<on Ique j'ai rtant désirée? .oui, !l10S 1lendemai:ns d',étape sont souvent déçus. La l',éaHté se charge d 'e ,s-ouifleT sur nos enrthousjas·me·s. \l\t[ai,s -a101'8, faut-il -pel~d-re Ipied ·et, au .lieu .de ,continuel' lIa ICOUTs'e ,sur .la « haute· Toute», rede.g,cendredécourag.és dans lIa gr:is,aoilile de :la .ploaine? ,Non 'et 'c'est ici que, d'une ffi·ain 'ÏeT'me, i:1 Ifaut 'brandir que,nd même son ,dlJ.'alpelau d'idéal, d,onneœ ,SŒl ·cœur e't appliquer son es:prit à .la réalité.

Ces deux -co'mpagnoills d:e notre 'Vie ne sont pas a'ppeloés à se ~h.aïr ni même à ,s'1g'noreT, mais à s'Ulnir. 'Le ,tout ·est de trouver le j oin t. Essay,ons.

Qu'est-ce que la rérrulité?

Ce qui est, ,ce qu'il .faut ·armer, &uibir et souUrir. Pour vOUSo, enfants, .la r-éa'loité Ipr é-g,Em te, Ic'·es't 1'e devoir de vous

:form'eT à votre vo,cati-on ·de f-emme, et ;toute voc-a tion ode ,felnme ·est une vocaoti,on de dévou8Iment.

La 'P'ri<ére, 'l'étude, Ja récl~éati,on, vo,i,là Ile ,champ de votre aoctivité. 'Or, la 'prière ·ennuie ,quel'quef01s, !l',étude fatigue, J,a ré'créaUon n'est -pas toujours 'c-e,Ue que vous d'ésiriez. :Mais Il-e odevoiT ,est JJà et ·du!' parfois. Comme ron voudrailt -franchir Iles murO' et Is'en ,al.ler 1à-haut, 'Sous les sapins de nos 8J1pe-s" respirer un ,aoir ,plus -pur!

A,lors, votre O:lon ang,e vous -parle .du devoOir ·et du mérite à . acquérir et vo'tre 'CŒur vous .fait dire amen. Savez-vous ,ce Ique vous faites en l~é.a!l-ité? Un pas V8-!'S ~'id-éa:l. Not-r,e <1me s'e JOl~me tous le-s jours ,au ,contta.C't; ,de nos idées, viv-ez donc de vo·trl'e idé·al et réali-sez-1e dans ,}oe de'voi-r ,pl'lésell't. Vous pendez voü~e âme :plus -bel,le, vous 1'a:ciheminez ve:rs sa -p8lrf.eoCtiŒl.

ILe deI, ,c'·est l'idéal ·conqui,s! Votre vêtement de :g~10ire ,est tis's·é ·de vos l'en onc'em en t1S', de rvos ,souffl"lances·, de vos mérites, H ·e&t donc juste de dir·e ,qu'ac'quérir ,le !InéJrite·, ,c'·es-t art:teindre ,l'idéal; ·et :l-e mérite, où es.t-il, sinon dans Ile d,evÛtÎ'r i,mpos-é Ipar ,Dieu? Ühe-l'ch,er le bonh-eUi):' hors ·de· ·cett81 voül,onté est vain: IÎJl Ifaut T·es-ter dans 'le plan divin :pour ,être ,aogréahl'e là iDie-u. lEt Ile ·devoir, IC"es;t l,a rréaUté d.e tous les j,ours, FlaSsons clO'110 de notre d-evoir 'l'idéal 'réa.1is-é, -caœ :rien n',est plus beau.

H ffi'e revient là. Ja mémoire lUl -wait d 'h-éroïsme qui vous 'plaÜ'a. .aussi, chères 'leotJrirces, et -qui .coID'p1éter.a ·ma pensée.

- 417-

Un missionnail',e du Hault-Canada étaiir~ )l\ont:ré très Is·oufir_ant,.. d.ans ,son 'pays, 'aJprès dix ,ans d'un dll'l' :a-posrtolat. rA 'peine rElimis, i,I se dis'poise à 'partir de noüuve,au. Un ,am,i J',aocco'mpagne à la ,gare­et, le v,oyant soucieux, lui de·man.de: « 'Mai,s Ipourquoi êtes-vous si a.ba ttu? Il y a dix ans, vous ,partiez av'e·c un .si JJe,l ·enthousiasme et maintenant ... - -M,aintenant, ',Ïoe :sai,8' où je vais! »

Et 'J.e llllissionlJ.l,aiiJ.'e, dans une ,r-apide vision, revoit Iles huttes. de neige, les 'courses- sur la glace Ipar le fl'oid, Iles s-auvages , les· ·privations, 1a m ·ort qui :180 19ue'ttaient.

Il soupire. « .iVI'ai,s, r8lprel1'd Ison ·ami, v-ous pourriez res,ter? Et lui :.

PaTce que .le ,M·aître le veut! .parce que ,c'est Il,e devoir! »

Et il s'èla.nce dans le train.

L 'i,déal de sa ,jeunes'se av,aoilt pâli, sa vie de mis,si-onnaÎtre avait été ,plus -rude ,qu'il ne :1'tavait rêvée et 'pour ·continuer son 'calvaire, i,l ,évoquaj,t ,c elui du IOhrist, ,son Dieu, son idéal duc1év.ouementà se,s· frères.

Et, par de'1à IR. croix, le ciel s 'ouvr-ait à SŒl espoir. Qu',H 'ferait ibon 'là-haut ·et qu'il y serait heureux, J.orsque, brisé -tout ià fait, iJT appo,rte'rait sa ,moisson d'â:mes à s on Maître!

Oui, le deI n'aura ,plus de lend·emain d'éçus; Il'I'déal, nous .J e' toucherons, nous en vivrons- nous Iser-ons en Lui là jamais, ·car l'Idéa..l c'est Di·eu ! L.

Houpette et... petit chausson J'anive de X . .où je suis allé -chercher doo petites slplendeurs,

trè~. hon mar·ohé, 'pour ma Vente.

Fatigué, sur.me:n é, Ij'arrj,v'e jus'te à ote'lnps Ipour saut,!O!J:' .clans IH' h ',ain de Paris .

Tou t seul, e,t dans un wlagon IClL,auffé ! ... Je ,m 'insla:llle dans un .c.oin,e,t, hal,ancé ·au n "th:me I]).erceur -de s·

loul'd·es 'boggies·, je m'enc1Ol's, doucement, dans 'l 'atmosphère moit e_ ..

o volupté de vivre!

Une s~.ation ... LaqueHe ... ? Je ne s,ais pais. lvbis void 'que montent deux voyag,euses ...

Plus Je :filon!

,La 'pl'emière, affairé e .... très .aff.ah',ée ... Paquets à dlroHe... iPruquets à g.auohe... Paque·ts Ipartout!

EMe r,isi([iue un 0011 dlans mon ,compartiment .. , Inquisition ... Inc1é-· cision ... ? Un cur-é! ... Elle l'e·cule ...

Page 15: L'Ecole primaire, 31 décembre 1933

418 -

Enfin, eUe se dédd-e et rse 'met dev-ant moi. ENte ,aime mieux !ça C[uede risquer d'ê:tre ,as,sals'sinée ·d'ans 'un eom'pal'timent (lése,rt.

-c'est ,curi'eux 'co'mme on raconfirance en nous!

LIa, se,c-oncle vOy3ig-euse a :suivi Il,a première. Discrète et 'pacifique, 'e,}lle n ',a Im,al~quB aucune hésitation.

EEe ,pr'end 180 ,coin cu,s'pontble et, tral1'quiHe;me:n:t, y install e s-a ,petite personne mt8nue.

:;: * *1 IMla voyaJgeuJs-e SODt d,e,s j.oul'naux ,et des journaux .. , Que de .iour-

·llaux ! .. . derpuis Ric-Rac jus'qu 'là ... ,ex,ce'pté la Croix.

EUe en d,érpùie un... Candide ... iPui,s un ,autre" Gringoîre ... Elle ,chercihe ,d'abord !l'e,s imarges ...

Tout à ,cloup, ·l.a voici Iqu·i ,s',arrêt e .. ,

'iVI'arde'll1,oisellile a œarngé ·cl'id·ée_

Elle ouvre ,son ·sa,c, 'peau ·de rs'erppent, s'e re,garde dans la gl,ace .. , de -fac-e ... à dl'oi:te'... à g,a:uche .. , ,se frotte :le ne1z a:ve'c de ~,a Ipouclre,., se met du Toug,e .. . se me,t ,du blanc ... s e met du Ibleu.:, tou'te ,sa ~cuisine en pl·ein .air.

Bien 'que pei,ntpe, et ami de rl,a ,couleur, ,ïes time qu'eUe exagère .. , De·tte .petite dame n'·a ipas le s'entime.nt ,des «valleUol~s»,

·Ca-l-mée, bien S011S 'l,es arm,e1s, e,1:1e re,prend ,son jourua 1. pras 'pour l.ollg~t,elffips ...

,M,aintenant, ,c',e,st son ,chia/peau ,qui l 'inqiète .. ,!

Oh ... ,c.e 'ohrupeau!. .. <Si on 'peut a'ppe'l,er « ,chape-au» l'e,s.pèce cl'as­Sliette là ,des'sert ,qu"ellIl'e, por:te, 'en. léqUl:iJli:b.r-e' ins'bab1e, :sur rIel IcôM

'Ouest d·e sa ,tête .aur,éoJ.ée de ciheveux ,d'or.

Une 'orehl:le, -doit rcrert.a,j,nelmnt étou.Heœ ·et Il' autre .cI.a'q.u er -d e's .clents ... si Ij'ose m',e'XIprilmer ,ainsi. ' ,

M:ème entre -les oreillerS, I} ':ég'alité n 'est qu 'un « va. in , mot» ! ,.', Icom·m·e dirrlait ,Brutus.

Nouveau ,coup de ,g.lace. Il y a. évid,emment que'}'que rch.ase qui :s',obstine ,à ne 'pas a,11e.r.

Ah! que ·c'rest relonc .cl.ifücHe de détermin.er Il'a,[email protected] eX8Jct qu e Je peüt chapeau cloilt faire ,av-e,c ,1',épau1'e! 90 degrés, ,c'est trop ... 85 ... ,pas a'ssez .. . Tous .les rrnal'is devœa,ient s'Ül'tir de ICentr,al'e 'ou de Poly-

- te.(~Jlmique .pOUl' aider le,url' Jemme à l',ésouclre ,ceprob:lème, .

A ,ce moment - intuition ,la. ,petite clame veTt ,billard s 'ar-Tête, ,et me .fix,e.

Mon ,aiT quekonq,ue et rhrrarv,e ho'mme Il,a 'l'assure. 'Eviclem.ment 'ce Icuré-,lrà :11-e voH rien ... Il doi·t réciter des patemôtl',e's e:t, s,e d,eman­,de'r comment il v.a vendre SŒ1 'mie1, et se débr.olü1le'l' tout rà l'heure ,dans le :Métro_

419 -

Un bond ,pour atteindre lIa valise 'qui m 'inquiète, EUe en tire' une hoî,te -de « Vichy-,menthe »,et .s"en 'oUr'e deux pastille,s.

,Moi, rien ...

j'Vron sUbcons'cient, vex\é, abandonne l'examen .. ,

.A Il 'exotrémité de l,a 'banquette, Il',autre jeune fiLle es't ,tout rà -fait chez ,cUe.

Figure fine et s'eneus'e .. . 'proül de médaille .. , toi) ette \bleu m,arine, class·Î'CIue, dis,tinguée>... il.1lsltaoHatioh rationnellile.

E-lle ne lit Ipas. Elle trico!te ... IBoHe tricote, ,comme trÎtCotait ,ma vieille malman ... .le 'petit d,oigt en Inair, avec une longue ai,guille sur un ·bâti 'ca,rré de Iquatl~e airguilliles, E'lŒe trÎtCo,te lentement, :a,·is,ément ... _

Un sourÏ'l'e, répondant à une :pelJ.1sé e ,intime, v,ollitige ·parfois au' coin de ,ses .lèvr-e's.

EUe tTicote un Ipetit ·chausson ,d'enfant. ILa il'aine, blanche et' s'pongieuse, ,passe r.égulière'menIt ·entre ,ses' doig.ts ouv·erts ...

Et, Ipeu rà 'peu, l,ie voi,s nfcdt're, Je ,chaus'son ... In 'prend >s.a forme , .. _ s 'arrondit s:ans 'coutUl're ... d ,evient 'petit chausson et Ipeti,t ha's.

Elle le r·eg,a,rde à 'distance, ,ave!c ,amour ...

Moi .aussi. ..

J.e songe au 'minus,clüe pied, si déUcatemen:t sculpté, {IU'i va IS'il1-s·él'e'r dans ,cette douce ,chose.

Ce n"est ,pas pour un enfMlt rà eHe . .F,as d'a,l1ianc'e ... ,Seulement une b>ague de .pèl'eri!nrage ,au doig t ,a vec un 'cœur 1)l',eton .

A.lors .. , pOUl' qui?

Peu t-ètre :pour ,moi. .. ? ,pour ma fam'euss ven.1te de n1a.rcli ,pr{)~

chain ... ? 'pour m '.ai-del' à rtœouver mon rmHrUon: deux ,cent mi,l-le ' francs-.. ,?

Voilà qui sm'ait ge,nrtil! .. . Etpour,quoi ,pas ... ?

* * :~. lBi.ng! Hing! Boum ·et 'pata traJs ! .. .. Ghoc -formidable ! ...

bl'ui,t f,erraiHeux d,es ta,mpons. qui IS'élCl"laSent les lli.1& 'contre les tautre>,> .

- Nous dré'rai.Jilons! ... ·crie, c'l'a:me 'l,a 'petite « vert bi-lHard» e11. ,s'e,' ,dress,an:t, a,Holée, ·au ,miUeu de >son paquertage, ,lequell d-égTingole de, tous les cot'és -à àa foi,s.

Ma·is non ... on ne déTiaHle :pas,

'C'est le mécani,ciern, 'Îila,IlrCoB Ip'Do)),arbTeme:nt , et ,par clistr.action, 'qui' qui a ij)'loqué s,e,s f,reins un Ipeu vite là Il'-approohe, de la og,a,.l'e.

L',autl',e jeune .fiIlrle n'a 'pas bougé, EMe rang,e SŒl 'CI!1.rausson tClians­un Ipa:piel' de 'Soie-; et ,le s,a,c ,entr'ouverrt me :lra,is,s,e l!1/pel'üev,oir .c}'.aurtres: petit,':l ba.s·, des 'pelotes de laine ...

Page 16: L'Ecole primaire, 31 décembre 1933

- 420

Et, moi, je pense: si vl'aime'l1ton ,av,ait dérai;Ué .. ? ,si ces deux jeunes rumes avai,ent été 'projetée,s ensemblle, sUbitem·ent, ,au 't'l'ibuna'l de Dieu ! ...

Je vois la ,peüte « vert lbilHaTd» offrant, toute tre!fi1blante, l"em­,ploi de sa dernière heure· ... sa :houpe·tJte ... son bâton ,de roug'e ... Il'équi­libre de son oa,lot ... ;La, viande creuse de Sles Ilelctures ...

Et 'l'autr,e ... l,a hleu mar,ine, n',ay,ant pas ;perdu une minute du temps archi-:précieux, tendant, :les yeux bai,ss'és., le dernier chauss'on b'lanc, tr1coM 'pour un de ,ces 'enfants dont 'le IChrist a dit: Ce que vous faites à l'un de ces petits, c'est à moi que vous le faites ...

Sur la ba.l18il1'Ce 'auguste, hou:pette et bâton de rouge, comme vous ,pèseriez 'pe-u!

,Mais, ,toi, .minus'cul,e 'ohau&son de ,laine blanche, ·comme t u pèserais Ilourd!

:;-: * *. P,auvre « vert billard» !

Si je s,avais \Son .adre.sse, j,e lui 'enverrais Icette 'méditaMoll qu 'elle m'a, inspÎl~ée, ·et 'qu'eHe ne ,connaîtra 'peut-être jamais, ..

Et .pourtant, H faudrailt hi·enqu'eUe s,ac'he .... Pierre l'Ermite.

Variétés

la navigation aé"ienne Il y a eu, l"été dell'lüer, 25 anS' que 'I·e premier di-ri;geable du 'co'mte

Ze'ppe'lin ,effectua ,S'on 'premi'6'r vol au Ilong 'COUDS, - d,ans Ila régi<Ol1. de Luoerne. TOlut le :mol1de étaitt 'aux 'f,enêtres rpour II.e vok passer, et ohacun ,criailj; au ,mir,ade! AUljourd'hui, - un quart de sièc1e :plus ta-rd, - lia 'p,lupart des gens ne 'tournent 'mème plus ,l,a Mte ,à l',ouïe du vrom'b:is,sement annonçanrt; l',approche .du « Ze'PP», t.ant il 'est vr,ai ,qu'on -s'habitue ave·c une :r,apidiM déc'once,rtante à ·considéreT 'co'mme -ohos,e toute natur-eUe Ice .qui nous s'emJ)lait au 'premier 'ai>ord ID1 'prodige·.

La navigat,ion laérienne a fêté en 1933 SŒ1 l'50me ,annive·m.aire. Sous ·cette fOT'ime, Il'.e,xlpression est 'P'eut-,être un ,peu exlag1érée ·carr s'ill eSlt ,exa·ct que .l'a'l1.cêtre du dirigeable', la montgoMièr,e, ,a ·effectué 'S'a ipre­mièl~e 'lliS,c·oos-ion ,en juin n.83, il ·a néanmoins f,ahlu attendre 125 ,an,",) encore ,pour 'que l'aér.ostat dévienne un v'érital]),l.e moyen de Itraflls'port, au sens ,US'll8Ù ·du Iter;rne-. On l"aconte ,s'ouvent que 'c'est ,la vue ,d'une jupe mise à sécher ·au-dessus d'un .feu, e't ,qui ,avaàt été süu}.e~ée 'par lia ,chaleur, qui ,a. donné l'idéJe ,aux .frèr·es 'lVIontg.olfi.e'r de Iconstru'll'e 'leur premier .a,'ér,olsltat... Ainsi rJ.e veut lIa ,légende. Quoi 'qu'il ·en soit, ,c"es,t Ile 6 juin 1783 ·que .Ie,s ifrèr8ls ·MontgoHier firent 1'eur 'première 'expériel1Jce puhU,que. Leur ballon s'phérique, qui ,cubait 800 ,mètres, goni,lé au­,dessus d'u.n feu d.e bois. ,s"élleva ·as's·e,z rapkl,elme'l1it à ,près de 5DO mètres.

- 321 -

Un :pa.ni'el' ,de fil de f.er, Irempli ·de matièr.es enflammées, ,était su.spen­du .au-desI3·ouS de l'üri'f,ice 'et entretenait 'la ,ohaleur inté.r,ieure. En se-ptemJn'·e de lIa même .ann.ée, le ,phys,ici-en ICh:a1~lles utLlis·a IPOU1' ~a pre­mière f,ois de l '!h.ydrogène rpour gonHer un ha.Mon. Le 19 s,eptemhre, un a'éTostat gonflé d'hydrogène 'prit ,l-e dép81,t, emporta.n t dans ·sa na-ce.lle un ·co'q, un Inouton et ,un Ic:anaird. T,ous 'troi,s revinrent sains et s.auf,s. Ce ,que voyant, l,e's hommes d.écirdèr'el1t a'l,ors d.e cour,i,r 18lur ,chance. Le gouv,ernement 'Îl',ançais v·ouI,aH, .il est vrai, 'que les .deux premiers pass.agers fussent des ,condamnés là ômort. « F1oUlîquoi 'ceux-ICi dev-raient­i'l,s être Iles ipremie·rs ! » s',écTia Pi·lâtre ,cle Œ\'Ü'zier, et, le 21 novelffilwe, i1 ,:,:.'elJ."DJbar'qua·it a:ve·c .l'e marquis ü'ArIIR.ndes. Hs tinr·ent l 'air .pendant 25 minutes. ILe r,êve müIénaire étaH devenu rréa.lité: l'homme av'ailt vaincu les airs .

,Ce n'·était '}là qu'un début. ,Sans t-ard8tl', 0011 entreJprit .de reche.rcher pal' queLs ,moy'eus on Ipourrait ,arriver rà dir1ger les aér,osta1ts, de fa­ç-on à en .faire .un véritllible moyen de Itrans,port. Les ,propo.sHion-s les plus variée's ,Sie ,succédèr,e:nt, mais ,leur l'ésulltat pratique .était nul Ce fut ,au XXme s iècle sell'l·ement 'que l'e ,comite Ze'ppe.lin, utiilisant l,a f.oTce motrice ,pour 'pr,opll'Lser Ison .aéro,s,talt, fit du 'baHon un « dirigealble ». Raplpe'lons toutefoi,s .que, ,durant le siège de IPaœis., les ])aHons l,ibres r·e'l1.Clirel1t des ISlervi,ces ,8)pprécia,brl·e's. rDu 23 ,s,eptembre 1870 au 28 jan­viel' 187'1, ,6,6 .baillons ,pri'l'oot le départ, emportanJt 164 rpa.s.s,ag,ers, 381 pigeons destinés ,au !trans.port d,es Ile;ttre.s, ,cinq 'chieins et 10,675 ki,los de cor.respondance. 58 haIllons 'pupent :fTa'nchil' la z·one inves,tie, cinq fu­l'ent .pris Ipar l'e.nne,mj, un prit feu ·et deux it'Ümbèrent ',à Il'oe'a.u,

,Penda,nt 'c,e terrnps, les ·partis·ans du !plus !loUil'·d 'que l'·air Ico.ntinuai.ent leurs recherche,s. On sait que, de,puis ])ien longtemps, ·de nombre.ux Ïnv8lnteurs étai'ent hantés Ipar le désir d'-ÏmH·er 'le v'Ûll de .l'oise·au, et qu 'ils ont 'cons,trui,t là 'üe't 'ef!fet des la·ppareHs v.a.lrant,s ,de tout.e ·81spèce. Ce fut Il'Alileman,d Lilienhllla,l quJ. inv.enrta, vers 1895, ,le 'premier ,des -grands ~planeurs, .après -avoir observé minutieu's,ement !le vol de,s< 'Cigo­gnes. Il avait construit une Ipetite tour, du ·na.ut d e, llliquello ~l 'effec­tuait de.::; « :gl,i.ss'a,de·s» aériennes assez iréus,s,ies .... jUSi(lu'au jour où il ,se tua au couroS d 'une expérience .(1,896). M,a-is Illà ·encore, i,l 11e s',agis,saiôt que de vols planés, ·ex'é·cutés d'un point ,que1col1Jque à un autre situé à une hauteur inf'érieure. Autre,me'nt dit, avec 'ces R.ppa:reÎ'J.s, il était impo.s'sib'le de s'élever dRUS ,les air,s .

lL'industrie de l'auto:m.ahile 'a rendu, Isans le 'V,ouloir, un sesrvic.e ines­'tÏ'mable à ,J,a, inavigation a.érie.nne. ,Ce fut ·en ,eHet ,la ,création du mo­t'eu!' a.é-ge!r là ex'plos,ion qui 'permH là l',aviation ,d'entre'r dans la voi,e des réahs'llitioTls 'pr,at,i'ques. ,Le 17 'dé,cemibre 1903, a'es .frères \V-right, -ayant monté un de 'ces mot,ee-urs Isur leur ])iplan, l~éussirent à « décol-1er» ,et à tenÏ'l' 'l'air :penclant douze s·eüondels. nésor:mais, !l',avi'ation al1ai,t IpTogres'ser ,à ,pas de g,éants. En 1907, Far,man parcourt 771 tmè­tl'e,s sans ,touohe·r te'l're, - Ice qui était ,à l'époqu8i une Iper.f.ormanc.e re­marqu.a,hle! ILe 25 juin 1907, .B)J.ériot tr'avers'ait la ·Manche.... et ceux' 'qui ont eu l'occasion de voir, ·au Conserva t.oir,e ,c1e,s arts ·e,t TI1é-tiers de

Page 17: L'Ecole primaire, 31 décembre 1933

- 322 -

Paris, l 'appa,reil 'Cle's Iplus 'primitifs sur .lequel B1ériot ·a a c-compli son voyage, de1meurent oém-erveillés de ,ce'tte Iprouesse-. En 1911, IOhavez sur­vo'le 'le Sim'plon, -et deux ans 'plus taTd, notre inoUibha-bl-e Bider eHec­tue s on f,a'meux r,aid Herne.MHan.

Dé1j1à ,l 'on v,oy,aH le ipa.rti -que l 'on pourr.ait tirer de Il'avion ' -comme . moyen de transport ·comme'J.'ocia1.. . aODs'que ,l,a -g.uerre vint réduire à n éant toute's [,es -e.slpér-ance's. Et pe,ndtant 'qua-tre ,ans, l 'avi,ation, 'au lieu de 1'-fuppr-01Cih'e-r ,le'8' :peuples, [ut un -~g-e'l1It ele destru ct-ion des _plus 'actifs. Il va s-ans dire, d'autre part, 'que Ikt gU0rre fit ·f.ai·re des Iprogrès im­mens-es là 'la tech11Ïlque de 'l'-av-iation. La guer,r-e ,termi.née, .011 -put 0nfi.n s'Ûnge'l' là -créer une aviation -colmmer<CÎ'al,e. ,Ce'lle-ci ·ex'Îs'te Ichez nous depuis 18'22. La -première -année, le nombre <des ,pass-agers fut exaote­ment de 22, et ,pour ef.f.eduer ,l e tra'jet Genève-Zurich, il faillait ,payer la baga teUe ele 110 -francs. 'Dix ans Iplus tard, l'avi,a tion su,isse tr-aTIs­port.ait déijà 'plus de 25,.000 pass,a;gers, et -actueUe,ment, pour aHer de B~l e à A,msterdoa!m, i'J n'eu coûte Iplus que 10'4 urancs.

En 1922, -liOO 'a,ppa1'ei:1s .à <Cinq -pl,a,ce,s étaient encore très l'ares. En 192-6, l' « Ad Astr:a» -pos,s-édait déjà des alppareils à ,dix 'places et l' « ,In:l.Jpe-rilaa Ail"way ICO» ava-it en .s-ervi-ce des appa-r,ei.ls là 14 pl.a-ces. Et c'est trois -a,ns plus tard qu 0<11 a -c'Ûnstruit ,1e-s -machi'l18Js g,éa,ntes Do­X (70 ·places) -et G-3S 1(35 'p1,ace,s). De-puis }.o1"8·, on n'est pas a;lü& ,plus

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