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.0 8 30 Avril 1929 Socdété valai;;t)t]e d édu<tation L'ECOLE PRIMAIRE parait 14 fois pendant le cours scolaire Abonnement annuel: Fr. 4.60 ( 9Jfîl(ielilents ,se par chèque postal Ile 56 ou à ce defaut contre remboursement. . "oncerne la publication ' doit Atre adressé LOUIS DELALOYE, Secr6taire au D'- l'Instruction publique à Sion. reçues exclusivement par Suisse de Publiclt6, Sion 4 - Téléphone 2.36

L'Ecole primaire, 30 avril 1929

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Instituteurs Valaisans!! Remettez toutes vos annonces pour n'importe quel journal suisse

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PIJLBI(jITAS -SOCIÉTE ANONYME SUISSE DE PUBLICITÉ

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Régie des annonces de l' "Ecole Primaire" Renseignements gratuits

.0 8 30 Avril 1929

OR&~1)11

Socdété valai;;t)t]e d ~ édu<tation

L'ECOLE PRIMAIRE parait 14 fois pendant le cours scolaire

Abonnement annuel: Fr. 4.60

(9Jfîl(ielilents ,se ~règlent par chèque postal Ile 56 ou à ce defaut contre remboursement. .

"oncerne la publication ' doit Atre adressé LOUIS DELALOYE, Secr6taire au D'­

l'Instruction publique à Sion.

reçues exclusivement par Suisse de Publiclt6, Sion

4 - Téléphone 2.36

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Rentrée des classes

Au perscnnel ensei~nant

M., Nous prenons la liberté de vous présenter no~ offres de services

pour la livraison des ouvrages et du matériel. scolaIre dont vou.s po~r­riez avoir besoin et que nous pouvons vou~ lIvrer avec ~a re.mIs.e d u­sage de 5 % accordée au personnel enseIgnant, au~ etablIssements scolaires, pensionnats et instituts, pour tout ce qUI est facturé en francs ,suiss.es.

Les ouvrages de provenance française sont livrés a vec une bonifi­cation de change d'e (avril 1929):

75 % pOUl' les ventes jusqu'à concurrence de 100 francs français.

Pour les personnes fais~nt des achats d'un mIm~um de 100 fr. français, le paiement peut être fait en argent françaIs.. D~ns ce cas, il y a lieu de verser d avance, soit en billets de banque, sOIt par chè­ques sur Paris, 100 fI'. frE\.nçais au minimum.

Les ouvrages achetés au fur et à mesure des ,beso~ns sont, alOI:s facturés à leur prix de catalogue plus 10 % de maJoratIOn pOUl fraIs. de port, d'emballage' et de douane.

Cette même majoration qui est appliquée par les librairies et les éditeurs français pour leurs livraisons à l'étranger, est ramenée à 5 % pour les achats d'un montant minimum ete Fr. 500.- français.

Dès que la provision est épuisée, il y a lieu de la l'en~uvel.er par 100 fr. français au minimum pour les.' comptes avec ~aJoratIOn de 10% et par 500 fr. français pour les comptes avec majoratIOn de 5%.

, Nous espérons que vous voudrez bien :rrofiter des excellentes con­ditions que nous avons le plaisir ge vous offrir et nous adress~r vos commandes, à l'exécution des.quelles nous apporterons nos meIlleurs soins.

Dans l'attente de vos nouvelles y relatives, et à votre' .entière .dis­pOSition pour tous les renseignements que vous p~urriez déSIrer, nous VOUS prions 'd agréer, M., l'expression de nos. sentIments les plUS distingué~.

LIBRAIRIE PAVOT Lausanne - Genève - Neuchâtel - Veve, - Montreux - Berne

48111e année No 8 30 Avril 1929

L~ECOlE PR~I'URE Organe de la Société \falaisanne d'éducation

SOiVIMAIRE : ,Centenaire Raphaël fùtz, - Mise 'l U point. - Carac­tère que doit avoü' l'instruction primaire. - Ra.pports elle , l 'in_~;;

tituteul' avec la population. - Vers les vacanc'es. - L'éducatïon de la: pureté. - La Patrie et l'Ecole. - Contre l'école unique. _ EXélimens de fin d'année. - Chronique de l 'Union. - Chez nos collègues le Neu ch âtel. - Le Scoutisme catholique. - En glâ­n ant. - Comptabilité. - NOS PAGES. - Hygiène. - Variétés.

Centenaire de Raphael Ritz 1829-1929

Le personnel enseignant est informé que le comité pour la célébration du cen tenaire Raphaël Ritz a organisé une Exposition de ses Oeuvres, à Sion, dans la Grande Salle de l'Hôtel de la Paix.

Cette exposition, ouverte tous les jours de 9 à 19 heur~s, durera du 3 au 31 n1.ai.

Le P. E . est cordiafement invité à la visiter.

Mise au point

Il a été publié dans la presse que le Chef du Département de l'Instruction PublJique aura,it laissé entendre que la Caisse de Reh"ali~e du p.enonl1.'eJl enseignant a'Jll'ait auglnenter de 25 à 40 % ses p'I~e!sta,t;ion s , .

La vérité est que, sur les indications de M. Mey tain, caissier, M. vV'a,lpen, Chef du Département a articulé les chiffres de 15 à 25 %.

Caractère que doit avoir l'instruction primaire

Le corps enseignant primaire du Valais désire' sérieusement obtenir la prolongation de la durée actuelle des cours scolaires, au n1.oins pour les degrés inférieur et nlloyen, dans les localités où cette durée n 'aUeint pas encore neuf mois. Ce désir, se justi­fie par un double motif: d'abord une forn1.ation plus suivie et plus sérieuse de l'enfant; ensuite l'alnélioration des conditions professionnelles de l'instituteur.

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l\1ais pour la réalisahon de ce projet, il importe, COlume le disait très bien un article paru l'année dernière dans l'Ecole pl'i­maire qu'une ' véritable croisade soit entreprise et poursuivie avec ténacité pour convaincre nos populations, les campagnardes surtout, ete 1 utilité ou plutôt de la nécessité de cette double amé-lioration. .

Il s'agit de faire comprendre qu 'à notre époque de progrès, ne pas avancer, c'est reculer, c'est se mettre à bref délai en état d'infériorité notoire dans la concurrence acharnée qui se livre dans tous les domaines de la vie éconon~ique, où les plus hahiles, les plus instruits finissent par 1 emporter . Or , le luoyen de faire apprécier et recbercher l'instruction, c'est de la rendre véritable­n~ent utile, déjà dans le présent, n'liais surtout dans l'avenir de ceux qui la reçoivent. En la rendant utile, nous exciterons chez les parents l'intérêt que nous devons nous efforcer de produire.

COluluent, Iuaintenant, donnerons-nous à n.otre enseigne­n~ent ce caractère d'utllité qui lui est si nécessaire?

D'abord, il n 'es t point question ici d 'un profit imlnécliClt) comme celui que peut retirer un n~édecin ou un architecte qui , ses études finies, ouvre un bureau et se Iuet à gagner. Il ne vien­dra, en effet, à personne l 'idée de considérer l 'école comlue un atelier où se fait l'apprentissage d 'un métier ou comme un stage où se donne un enseignement professionnel. L 'Ecole primaire est une préparation éloignée de 1 état ou de la profession qu'on ,.eut elubrasser plus tard. Aussi Il 'a-t-elle pas d utilité seulerrient par les connaissances qu'elle donne, mais plus encore par la Iuanière dont ces connaissances sont transmises. Sans doute, il est néces­saire à tout homme de savoir lire écrire, compter, etc. , mais , ces connaissances ne sont précieuses que parce qu'elles sont le moyen d 'en acquérir cl autres , celles surtout dont on aura besoin dans sa profession. L'enseignem'ent primaire doit donc se proposer principalement la culture de l'esprit et du cœur, le développe­Iuent des facult<,s inte]]ectuelles et morales.

Or ce développement ne résulte pas nécessairement de la transmission des connaissances; il dépend surtout de la luaniè­re dont l 'enseignemen t est donné. Voilà pourquoi il imlporte da­vanta'ge d avoir des maîtres qui sont au courant des meil'leurs procédés, des méthodes les plus perfectionnées, qui connaissent l'art d'exercer les diverses facultés de J'enfant, de former son es­prit à l'attention. à 1 obsen'ation, à la réfle~ion, que de posséder d'es ü1stituteurs enflés de toutes sortes de connaissances, si pro­fondes soient-elles, mais qui ignorent l'art de les communiquer et de s:e 1 sen-il' pour la culture des facultés de l'enfant.

Si cette culture est négligée, on a perdu son temps et sa pei­ne. En effet, quelles sont, à part l'instruction religieuse qui trouve des applications journalières dans la conduite pratique, quelles

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sont les n~atières qui renferment quelque cho~e d~ directement applicable à une pr~fe~si,on m~?uelle, profe~slOn ~1. laquelle se destine 1 Îlnnlense ma.l0nte des eleves de nos ecoles .

Quelle application directe lll~ cul~iva,teur ou tout autre ind,i­vidu exerçant un art manuel , rehre-t-ll de la lecture ave,c ses l:e­D'les de prononciation correcte, de pause, etc., ~e la c:aJobg!'aphle, de la grammaire, de l'histoire, de la géographIe, etc. meme de bien des règles d 'arithmétique. Mettez que ,de temps en ~e~~)s, assez rarement du reste, il ait à lire ou à écrue une lettre, a fall'e quelques petites opérations de ca'lcul que. d 'hahitude . il résoudra de tête, et c'est à peu près tout. Se~'a-t-ll plus h,abrle dans un travail lnanuel parce qu'il aura appns quelques regles gr~mn~a­ticales ou parce qu'il aura entassé péniblel1~ent dans ~a men~Olre une foule de dates , de noms historiques ou géographIques?

Encore une fois ces connaissances sont nécessaires; l'hom­me qui en serait privé se trouv~r~it dans .un état d 'in,fériorité par­fois bien elubarrassant et humIlIant. MalS ce .sont la pour .be,au­coup de gens de la campagne et mêlne des "lHes, des üonsldera­tions plutôt théoriques.

Si, en effet, un père dont Je fils va depuis, des années à l'éco­le constate que ce fils ne peut pas même hu rendre co.mpte de ce qu'il 'lit, qu'il ne peut pas d'avantage rédi?er ~me l:ehte let~l:e ou établir un n~éluoire, ce père aura de la neme a c~'Olre que 1 e­cole doit faire de son enfant un laboureur ou un artIsan plus ha­hile; il se demandera à quoi serv~nt ces conju'g:aiso~s, de . ~erl~es. ces analyses logiques et gramlnatIcales , ces pages d hIstone, etu­diées par cœur; href si l'enseignement reçu à l'école est reelle ­n1.ent utile?

Puisque l 'exercice de l'intel1igence e~ l'a. cult~lr~ des facultés son t le but essentiel de l 'instruction pnn~aue , Il Importe donc souverainement que l 'instituteur dirige tous ses e~for~s vers c.e but et qu'il luette les élèves .à luême, pa~' des apphcatIons pratI­ques de l'enseignement scol~lre , aux b~sOlns ~es plus ll.~~~:ls :le la ,ie, de prévenir Jes objec.tIons q:l~, II?~OUCIance et l ~~.nOl ance suggèrent aux fam:illes contre l'utIlIte ree]]e de cet ense.Ignemen:.

A cet effet il évitera de s'adresser presque exclusnrement a la Iuémoire de' transformer son enseigneluent en mécanism~ , en pratiques n~achinales et en exrcices. routiniers~ de. faire toU.lOlU:S réciter aux enfants des choses appnses de memOll'e dans les 11-vres. Qu'il les habitue au contraire, à troin el' quel,que cl~ose de leur fonds '1 réfléchir, ù raisonner, à obseTver, à .luger, a COlU­parer, à cllercher des analogies et des différences , ' à troJ.lver des conséquences, à découvrir Jes causes et 'les effets des cl~ose~. .

Il s'agit, pour lui, non, d ' en~eigner ,beCl;lcoup) n1,aIS ~t. ense,I­aner bien ' son salut pour l a\·emr .est la. C est par la qu Il fela ~omprench~e aux parents l'utilité de l'instruction.

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Si beaucoup de parents ne sont guère instruits; s'ils ont à peu près con1plèten1ent oublié les lnodestes notions qu'on leur avait ensei1gnées sur les bancs de [l 'école, la plupart possèdent et conservent un jugement assez sain, une certaine dose de bon sens jointe à l'expérience de la vie pratique. Ils peuvent, par consé­quent, se rendr,e parfaitelnent compte du développement de ces qualités dans leurs enfants.

Si, à teUe question, un enfant se sent dérouté, donne une réponse ridicule, absurde ou garde un silence hébété, on conclu­ra, peut-être à faux, que cet enfant n'a rien appris en classe et qu 'il a perdu son temps.

Cela arrive facilement aux enfants dont 1a lnémoire seule a été exercée; ceux, au contraire, qu 'on a habitué à l'attention et à la réflexion, ne sont jalnais embarrassés; lors mênle qu'ils ne savent pas, ils prouvent au lnoins par l 'aveu de leur ignorance qu'ils ont su comprendre ce qu'on leur demandait. Il n 'est nulle­n1ent nécessaire de poser les questions dans 'la forme et avec les termes qu 'emploie leur maître.

Quand donc les parents constateront, dans une foule de cir­constances, que leurs enfants savent voir , distinguer, juger, con1-parer, se rendre com:pte du pourquoi des choses, ils estimeront avec raison que l'écule est utile et qu 'elle mérite d 'être encouragée et plus V'o'lontiers, Hs consentiront les sacrifices d'argent et de temps que réclaIne l'éducation sérieuse de la jeuliesse.

«L 'école pour la vie » dit-on avec raison, et nos ajouterons: «La vie pour le ciel ».

C'est la de" ise que, en tenninant nous laissons à nos col­lègues.

Rapports de l'instituteur avec la population de la localité où il enseigne

L'instituteur, doit , par lIa force des choses, se mettre en rela­tion a, ec la population de la localité où il enseigne. Si, dans ces rapports, il sait user de tact, de prudence, il y trouvera une aide morale efficace, un réconfort des plus précieux dans ses difficul­tés. Dans le cas contraire, ils peuvent être pour lui une source d 'ennuis qui feront plus d 'un accroc à son prestige et paralyse­ront plus ou moins son influence auprès de ses élèves. La conser­"ation on la perte de sa place dépend souvent de ses rapports bons ou mauvais avec les gens de l endroit.

Comme nous ne voulons pas traiter cette question à fond , nous nous contenteTons de quelques conseils ou directions que nous livrons à la réflexion Sl,utout des plus jeunes de nos collè­gues que l'expérience n a pas encore suffisamment lnûris.

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Dans une commune, l 'instituteur est en rapport: 1) avec le pasteur de la paroisse; 2) avec le président de la comluune et le président de la commission scolaire; 3) avec les parents des élè­,es et 4) enfin a' ec la population en généraL

A l'égard du desservant de la paroisse) le régent usera de tout le respect, de toute la déférence et de toutes les formalités d usage qu exigent. d'abord le caractère sacerdotal, ensuite la situation de chef spiriluel d 'un groupement, de membre et souvent de prési­dent de la commission scolaire et enfin le bon exemple qu'un éducateur doi t à ses élè,; es en partict!1ier et à la population en général.

Le Président de la commune a droit, lui aussi , en vertu de sa charge, au respect et aux prévenances de la part de tous ses subordonnés. Il est un homme investi de la confiance publique, puisqu 'il a été élu directement par ses concitoyens. Son influence est souvent considérable dans la comnllme et si l'instituteur sait se gagner la bien, eiHance et l'appui de cette autorité, sa force se trouvera considérablement auglnentée.

En ce qui concerne les parents) nous ferons remarquer qu'i~s ont, en général le sentiment que le lnaître est fait pour le publIc et non le public pour le lnaltre. Ils gardent donc vi.s-à-vis de l'instituteur une certain réserve et ne font guère d'avances. C est au régent quïl appartient pour le succès de son œun'e éducatrice de trouver les occasions de rencontrer les parents afin de leur parler et d 'obtenir leur collahoration.

Qu 'il éd.te, par conséquent, de rendre la pareille en s 'enfer­mant dans une sorte de tour d 'ivoire, en se drapant dans une sorte de résen e dédaigneuse qui glacerait davantage encore les cœurs.

Du reste, par une attitude digne, modeste, sympathique, join­te ù l'accomplissement consciencieux de ses devoii's professionnels il arri,;era vite à fondre les glaces.

Quant à l'ensemble de la population) nous dirons d 'abord .que le paysan, faut~ de culture, de contact fréquel~t avec cert.mnes catéaories sociales, ne manifeste guère ses sentIments, qU'lI est lent °à s'élnouvoir, que son ahord est froid et résen é ; il se n1éfie facilement.

Il a certainement de grandes qua'lités ; on lui trouve de 'la douceur, de la patience, de la résignation. n est diffÎ'cüe à pous.sm: à hout et pour qu'il se plaigne de l'insti~uteur, il f~ut ,que ~ehll~cl ail: des torts sérieux. Comme de plus, Il est sense, cl' esprIt sam, souvent ma'licieux, il aura vite fait de toiser et de juger le maître ·d'école . il se servira à cet effet, de Illots savoureux, à l'emporte-pièce. Que donc l'instituteur n'ess,aye pas de lui el~ imposer, d'af­ficher du pédantisme, qu'il se lTIlOntre, au contraIre, grave .sans

-pose, cordial, enjoué et affable; qu'il évite toute brusquerIe et

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surtout toute raillerie; qu 'il s 'interdise absollunent de critiquer le village ou la région où il se trouve, même quand on semblera en dire soi-même du nla1.

A ce qui précède, nous ajouterons un nlot encore. Dans ses relations 'professionnel'les , l instituteur ne perdra jam.ais de vue son rôle exact. Il doit se rappeler que personne ne l'a obligé d 'entrer dans la carrière pédagogique, que ce libre choix est com­me un engagement d'honneur à faire tout son devoir et que, lors de sa nomination à un poste, cet engagement prend une forme concrète. Il est donc un fonctionnail'e qui a offert ses services , qu 'on a acceptés. Et COlnme tel il est 'ohligé au respect, à l'obéis­sance, disons mieux, à la soumJission envers ' ceux qui ont accepté son engagement.

Nous ne ,oulons pas dire qu'il faille descendre jusqu'à la bassesse; la nature de ses fonctions réclame une certaine dignité et une liberté d 'action qui exclut 'l'esclavage ou la sen itude.

Nous ne disons pas non plus qu'il ne puisse réclamer le respect de ses droits , avec une douce et patiente fermeté; n'lais ce que nous ne saurions approuver , ce sont les critiques , les désirs d e vengeance ou de r.eprésailles, les insolences verbales ou écrites. l'attitude frondeuse et provocante.

Si l instituteur n'obtient pas justice d 'une autorité inférieure il possède le droit de recours à une autorité supérieure. Mais qu'il évite dans ce cas le tapage; 1 éclat, et qu 'il ne déverse point ses récriminations dans les revues ou 'les journaux qui, hahitùel1e­ment, n en peuvent mais.

Vers les vacances

Les pâtres .de nos 1110nt8, arrivés à la veille de la désalpe, se réunissent près du feu qui hrille sous la noire chaudière, puis: rêveurs, ils remontent les longs Inéandres de J'eur séjour à la montagne, pour revivre les heur:es channantes passées sous les sombres « ar-nNes » et les terribles péripéties des jours de mauvais temps.

Accoudé sur son vieux pupitre, l ;rinstituteur du ,illage sourit aux vacances prüchaines. Il jette U11 coup d 'œil Sur les six 1110is de scolarité qui viennent de s'écouler et remarque par-ci, par-ln , quelques défaiIJances dans son enseignelnent et quelques Inan­quen'lents à la tâche éducati'i' e. N sonde les fondements n'loraux 'et inteUectuells du petit bambin qui lui fut confié et, en face de son ouvrage anriuel, sa conscience professionnelle lbi montre ou­vertement s'H a bien mérité de Dieu et de la 'sociMé.

Anxieux, nous ].e retrouvons à la fenêtre de sa salle de classe'

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poussant tout bas ce soupir comlnun à nous tous: «Qu'allons­nous faire durant les autres six mois ? ... }) Terpible question pour nous autres montagnards. . ,

Nos colŒèo'ues les plus faVOrIses occuperon1t dans un bureau, une place qutleur est réservée ou quitteront }e beau V~lais pour faire un séjour dans la Suisse allemande; d 'autres s en Iront tra ­vaiHer leur coin de terre là-haut .dans la ]?eUe vaillée; ~ ' autre.~ enfin, trouvant l'ouvrage manuel IncOlnpatlble avec la tache d éducateur, prendront un livre sous le bras e.t f~ânero.nt sous les frais ombrao"es des sapins de nos Inayens. A'lnSl se dJspersera ~e corps enseig~ant valaisan et, avec lui , nous le croyons, une partJe de l 'esprit corporatif. .

Très souvent, on verra, le colllègue occupant un emplOI dans l,a capitale, jeter un sourire narquois au petit rég~nt Caml?a.gnarCl , accouru av'ec ses gros souliers à la Planta un Jour de fOl~'e. Sa tâche eSlt moins noble, il est vrai, malis en re,·anche, l 'an'. des gladers est très pur et les lnontag~es bien be~)i~s., Après n?aIntes hésitations , ils s·e donnent quand meme une pOIgnee de nlUln.

On se reneontre encore au service militaire où parfois , .le «pioupiou » de lIa petite année doit regarder bien ha;lt pou~' ren­contrer son co}llègue qui a obtenu grâce à. quelques eCOn0l111eS , le grade de lieutenant. . ' . "

Les assemblées politiques, festn aIs ou autres , reservent aUSSI de joyeux revoirs. Fort SOln en.t, on échange ?ans ces réunions publiques , d 'heureuses idées qUI apportent tOU.l01US une pierre à } édifice social.

Nos pebit,s amis de l'hiver seuls sont oubliés. Nous leur don­nons au tren1te avril un dernier adieu et jusqu'au deux novembre nous ne les rèvoyo11S plus. Ne serait-ill pas permis dUl'a~t, les 10no'S dimanches de jui'llet et d 'aoüt, de convocruer nos eleves de temlps ù au tre po-ur une petite sortie scolaire, ou l~ne prome­nade à la montagne? Quelques courses . ,de ce genre fmtes s~)Us. la ·direction du maître produiraieTiit d'heureux résultats aUSSI bIen ·an pOlÏnt de vue physique qu'au point d~ vue inte'l'le~tuel et ,nl0~'al. Elles développeraient fesprit d 'observahon de nos .l~une~ ec()he~s et leur apprendrai,ent à mieux connaître et surtout a mIeux che­Tir notre belle terre valaisanne.

En face de nos colosses de glace, dressés dans les profon­deurs de l'azur combien le cœur de nos enfants battrait fort et chanterait hau1t la grandeur, Œa gloire et la toute-puis,sance du Dieu Créateur! F.R.D.

l'éducation de la pureté

S'il est un point de la morale où l'éducation chrétienne triomphe décidément, c'est bien celui de la pureté. Là, plus que

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partout ailleurs, il iniporte que l'âme soit « maîtresse du corps. qu'eUe alliime » , et seule la doctrine qui vise à former l'homme intérieur est capable de tremper une âme de cette sorte.

Envisageons successivement l'objet, les exigences et les mo ­yens de la pureté, telle que l'entend le christianisme.

1. L'objet de la pureté est déterminé par les 6e et . ge com­mandements de Dieu. En éducation, on n 'envisage habituellement que le 6e; mais s'il est bien compris et exactement observé, il met tout naturellement Sur la voie de la fidélité à l'autre.

N'est-ce pas déjà un insigne bienfait que d 'être lié et guidé par un commandement dans une matière où tout conspire contre Ja vertu? Remarquons que l'Eglise, interprète de la nlorale com­me de la doctrine, enseigne à ses enfants que les péchés de luxure sont nlortels de leur nature, et qu 'en dehors de cas très lin;tités , ils n 'échappent à cette gravité que grâce à un discernement insuf­fisan,.t ou à une incomplète volonté .

A envisa'ger l'objet de la ,"ertu de pureté dans son ensemble, on peut dire qu'il porte Sur deux points principaux: les sens et les facultés. Les sens, c'est-à-dire d'une manière générale l'être ex­térieur et physique: les regards indiscrets , .et tout ce qu'ils peu­vent cOluporter de malsain, lectures imprudentes, spectacles dés­honnêtes, provocations lascives; l 'ouïe, qui s'ouvre si complai­samment aux propos équivoques ou aux sollicitations dangereu­ses, et qui a pour contre-partie le langage, véhicule de paroles risquées ou franchement malsonnantes; le toucher, qui, envelop­pant tout le corps, est sans doute celui des sens qui nous expose le plus à pécher, et depuis les tenues simplement abandonnées jusqu'aux caresses répréhensibles et aux contacts coupables, ins ­titue dans tous nos membres une gamme de manquements plus ou moins· gra,;es. Les autres sens, ceux de 1 'odorat et du goût, n 'échappent pas non plus à cette loi d 'entraînement; sur eux, comme sur les premiers , j} importe de veiller.

Les facultés où la pureté est intéressée, sont celles de l'ordre sensible: l'imaginatiàn et ses rêveries, d 'un ordre parfois extrava­gant; ,la mémoire et ses rappels, aussi précis ' qu 'inopportuns; le cœur et ses élans, dont l'impétuosité égale la soudaineté et la ténacité.

Vaste domaine, interdit à qui? A celui-là même qui l'habite ' et qui a sans cesse tendance à l'explorer.

2. Or la morale chrétienne se sépare ici nettement d'une au- . tre moral1e trop complaisante et qui, en dehors des risques de maladie, de scandale bruyant ou d'atteinte trop profonde à l'exer­cioe de l 'inteHigence, donne volontiers libre cours aux tendances physiques de l'homme.

Nous n'ignorons pas que les maîtres laïques, au nom de lia médecine, de la philosophie ou de l'intérêt social ont, à diverses.

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reprises, recomnlandé instamnlent à l'a jeunesse la pratique de la pureté. En le faisant, ils sont restés, à leur insu nlême, les inter­prêtes de la nlorale religieuse, car il ne peut leur échapper qu'en dehors d 'un intpératif catégorique et supérieur, leurs recomman­dations sont trop facilement tenues en échec par les efforts COl1l­binés de l'intérêt et du plaisir.

Mais l'Eglise exerce un rôlle plus décisif et plus profond, en enseignant à l'hOlnme, et dès ses jeunes. années, l~s exigences . de la vertu. Elle lui dit , dans la Inesur,e où Il est pOSSIble de le faIre , qu'il n 'a pas le droit de satisfaire toutes ses tendances, si in~pé­rieuses soient-elles; eNe lui el)seigne qu 'une déchéance premIère a fait dévier de leur Jilgne les sens que Dieu nous a donnés et qu 'il existe en nous une tendance au nlal, appelée concupiscence, contre laquelle il importe sans cesse de réagir; elle le met en défiance contre ,les manifestations, même l'égitimes, de sa sensua­lité et lui apprend à éviter l'excès en réglant jusqu'à l'usage d'es choses permises. Elle ne se contente donc pas de lutter contre le fait matériel lui-même ou de rem~édier à ses conséquences. Elle fait plus et mieux: elle prévient le Inal, en habituant ses enfants a la prudence, à la vigilance; elle entoure la forter.esse de travaux d 'approche, d 'où l'ennemi sera plus facileluent aperçu et, s 'il y a lieu, délogé; elle munit intérieurement l'a place en tenant ses défenseurs en haleine et en l,eur enseignant que toute défaillance les expose à un péril mortel.

Diminue-t-elle, par tant d 'exigences, la sensibilité et la ca­pacité affective de l'être humain? Nullement, et il suffit, pour s 'en convaincre, de voir de .quel amour s'aim'ent de jeunes époux qui ont su se garder pleinement l'un pour l'autre et quelle ten­d'l'esse existe, jusque dans un âge avancé, au cœur de saintes religieuses qui se sont toujours conservées pour Dieu. Les exigen­ces de la pureté chrétienne rendent l'enfant, le jeune homme plus aptes à la vie intellectuelle et Inorale et réservent à l'âge mûr des trésors de sensibilité qui ne demal1ldent qu'à s'employer au béné­fice d'autrui.

3. Tout cela est beau et grand, mais également inaccessible à l'homme. Aussi faut-il des moyens appropriés, dont ne disposent pas, hélas! ceux qui n'admettent qu'urie morale naturelle.

D'abord il faut faire lluire aux yeux de l'enfant la flamme d 'un idéal. A cet égard, les écrivains chrétiens ont toujours été à la hauteur de leur tâche; et, sans sortir de notre époque, on peut 'constater qu'ils n'ont pas failli à leur tâche.

n ~'agit ensuite de proposer des modèles à la vertu . L'Evan­gile est là pour en offrir. C'est Jésus, qui s'entoure d'âmes pures et purifie celles qui, ayant antérieurement vécu dans Ile péché, commencent seulement à l'approcher; il aime d'un amour de prédilection l'apôtre vierge. C'est Marie, mère de Jésus, la «Sainte

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Vierge des vjei·ges ». « Ce fut le lot de cette vertu céleste, écrit :N!gr Tissiel', d 'ameuter au cours des siècles contre ses enfants la haIne inl.luortelle des passions humaines. EUe partage, depuis Jésus, la terre en deux camps: ceux qui portent en eux la gloire d~ son signe et ceux qui la méprisent ou seulement ne la connalssenl point. FDs de la Vierge ou fils du mal, tous les jeunes gens se classent, en grandissant, sous ces deux noms.

, Des modèles, l 'Eglise en offre en foule à l 'admiration, à l'imitation de ses enfants; martyrs des premiers siècles, qui don­nèrent leur vie pour la préservation de leur vertu; héros de la pureté, tel un Saint Louis de Gonzague, qu 'elle a élevé sur l~s autels; religieux ou religieuses qui ont voué à Dieu leur chastete; ân1ieJs généreuses qui , même au milieu des contacts du monde, sa­yent se préserver des dangers qu'lIs y courent.

-=-Enfin, il est un llloyen plus direct et plus infallible encore: le recours aux Sacrements. Le sacrement de Pénitence d abord: soit pour former une conscience, pour la libérer d'emprises déj.à existantes par la confidence qu'eUe en fait, soit, à plus forte raI­son pour la relever de chutes constatées, la confession est un moyen souverain. Quant à la divine Eucharistie, non seulement elle apaise des ardeurs redoutables, mais elle y substitue d'autres ardeurs, et ce fait seul peut expliquer que des jeunes gens, des jeunes filles consacrent, pour toujours et avec une grande sincé­rité , leur cœur à un Maître invisible.

La Patrie et l'Ecole

La patrie c'est la syml)athie qui jaillit spontanénlent e~tre eux qui ont subi les· mêmes influences, les mêmes suggestIOns

d 'éducation , d'instruction et d 'institutions politiques; c'est l 'es­prit commun du peuple qui les entoure, les souvenirs du passé au­quel i'ls doivent leur existence; ce sont les espérances de l 'aver,tir qui doiveI1tt rendre leurs enf::tnts plus grands, plus :généreux, p'lus complètenlent humain, a écrit M. le conseiller fédéra'l Mus)'. Le patriotisme qui est fait de. raison nlais aussi de sentiment con­siste par conséquent dans ]a communauté d'âlne des hommes ap-' partenant à la lnême nation. Or, nous savons par les lois psycho­logiques les lnieux établies que l'ân}ie de tout homme nor111.al est sans cesse façonnée par toutes les influences qui l'entourent. C'est le fondement prenlier de toute éduca6on.

L'école prim.aire, l'école secondaire et supérieure dont notre démocratie se glorifie à juste titre d'ouvrir les portes à tous ses enfants, imprègnent toutes les fibres de notre jeunesse. Elles ont sur l'esprit de beaucoup d'enfants et de jeunes gens une influence psychologique déterminante. L'école mise à la disposition de

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tous, le nlilieu scolaire jouent un rôle capital dans la formation et le développement des sentiments de notre peuple. C'est l'ins­tituteur qui forme ~a mentalité de notre jeunesse; c'est lui qui est garant des sentnuents du peuple de demain. Mission super­be, mais responsabilité redoutable! Le devoir civique impose dès lors à l'éducateur d'inculquer des notions saines dans l'esprit des enfants. Ce n'est pas en semant le doute, le défaitislrue et l'in­sécuri té que 1'0'11 prépare la génération montante aux tâches ar­dues qui l'attendent. Il faut implanter dans son âme le respect du passé, la confiance en l'avenir; jeter dans son esprit les ger­mes de cette énergie créatrice qui fait les réalisateurs.

Au mirage de 'l 'internationalisme, aux esprits forts qui con­cluent hardiment à la suppression de la patrie, opposons les pro­diges de vaillance, d'abnégation, de charité, toutes les admira­bles vertus civiques que le patriotisme a fait fleurir et fructifier. Instituteurs, dites à notre jeunesse que la patrie est la société la plus haute, le foyer le plus puissant de pl"ogrès social, de culture et de civilisation . Montrez-lui qu 'el'le est surtout l'idéal plus élevé vers lequel nous tendons et qu'elle aura la gloire de réaliser! Insistez sur la beauté de la m.ission de la Suisse qui consiste ù embrasser dans une compréhension humaine toujours plus large les richesses des différentes cultures auxquelles se rattache notre peuple pour les faire rayonner p.utour ne nous.

Notre patriotisme n 'est point une étroitesse d 'esprit opposée à l'avènelnent de la paix universelle. Notre patrie est au contrai­re une lllagnifique occasion de rapprochement. La coordination des différentes mentalités est un nl'Üyen de paix sans doute plus laborieux, mais combien plus efficace que les r êves faciles et le verbiage bruyant des apôtres de l'internationalisme qui mena­cent de tarir les sources vives des plus belles œuvres de l'huma­nité. Apprenons à notre jeunesse à mépriser' les sophismes, à res­ter indifférente aux indentifications grotesques et absurdes de ceux qui confondent le patriotisme et le nlilitarisme pour faire croire plus aisément que l'amour de notre chère patrie s'oppose au règne de la paix.

Le militarisme est celui qui fait de ]a force militaire un but en soi. Le militarisme, c'est la force détachée du droit, c'est la gueule et les griffes soustraites à l'empire et au contrôle de la raison; c'est un monstre qui à maintes reprises a menacé d'im­poser à l'humanité la llloraie de la jungle. Notre milice n'a rien de commun avec le militarisme. En effet, notre armée ne servira jamais qu'à défendre n'Ü·s foyers, nos familles et nos institutions. Nous contestons à ses adversaires le -droit de déformer nos doc­trines, nos conceptions et nos institutions afin de les plus facile­ment combattre. Parce que la patrie est . un élément vital pour tout homme narmal, parce que nous savons tout ce qu'elle recè­le de noblesse, de gloire, de souvenirs et d'espérance, nous su-

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bord?l1I~o:lS les intérêts individuels la vie de nos soldats citoyen ~~IX 1l1ter~ts moraux, intellectuels et politiques dont la patrie est ImcarnatlOl1.

. Le P.eUl?le suisse ainle son armée parce que sa glorieuse his­tOll:e est. mtunel11enl liée à la conquête eTe nos libertés; il respec­te, Il, esbI?e ses sOladts, parce qu'ils ne feront jamais qu'une guer­re d~fens,n'e et réalisent ainsi le SOln erain degré de la Gharité qui cons~ste a. dOI1l:er sa "\ ie pour ses frères. II considère comme un de~oll·. pl'll11ordIaI de maintenir son armée aussi longtemps que la .JustIce et la charité ne règneront pas définitiveJnent sur les es­P~·l.ts et sur les cœurs, aussi longtemps que la convoitise et l'am­bItIon n auront pas définitivemen t fait place à la raison et à la ve~·tll afin 9"u 'elle continue à couvrir de son égide l'ordre le p1'o ­gres, la paiX, la patrie suisse.

Contre l'école unique L'assemblée de l'Union nationale des membres de l 'enseigne­

ment puhlic françai s s'est tenue dernièrement à la Faculté cleo dro1t de Paris. Une seu1'e queslion était inscrite à l'ordre du jOlll' : celle de l école llniqne.

~1. Husson, professeur a II lycée d 'Agen, rapporteur de cette qll~stlOn, . rappela que 'le tenue « école unique » recouvre au 1l10ll1S trOls conceptions différentes: une conception pédagogique ; lIn~ conception poEtique qui vise à l établissement du monopole ; enJm un e conception sociale, qui voudrait ouvrir largeni.ent l 'en ­seIgnement secondaire et l 'enseignenlent supérieur.

Pour établir l'école unique, ses partisans proposent troL moyens: la sélection des élèves et le barrao'e au début des étu­des: l'iclentificabion des programmes de l'e~seignement primaire et des, classes élémentaires des lycées; la gratuité de l 'enseigne­men t CI tous les degrés.

. Les membres de l'Union font des réserves sur cette proposi-tIon.~ Notamment, l'unification des progrmnmes à la base lieur paraIt. mal convenir aux aptitudes si diverses don1t témoignent les enfants, du moins aux carDières si différentes qui les atten­dent.

« ~t l~uis, disenl-ils ne serait-il pas dangereux pour beau­coup ,d e~~fa,nts ,et pOur la société elIIe-n1.êIne, de proposer à tous" comnJJe 1 Ideal a POUrsuivre les professions intellectuell'es et libé­l'ales? ~e .les engager à déserter les carrières ouvrières et pay­sannes, IndIspensables elles auS'si, et qui ne peuvent pas, plus que les autres, ~~ palSser d'éHtes et d"hon1.mes de valeur? De dégoûter de leur metIer ceux qui ne pourraient s'élever plus haut et qui sans ces ambitions dangereuses , se seraient contentés de leur état? »

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On a déjà fait des essais d 'école unique. Ils furent tous mal­heureux. A Montluçon et à .MonI.ins on vient de répéter l 'expé­rience, mais les insHtuteurs ont gardé leurs bons élèves et ne les ont pas envoyés au « CO'lllège unique ».

D 'ailleurs , les classes élémentaires des lycées sont partout ouv'ertes aux petits primaires, mais les maîtres d'école conseHlent aux parents de laisser leurs fils et leurs fiNes à récole COlnlnu­nale.

« Il 11 'y a qu'un remède ù cette situation, dit M. Pierre Du­frenne, inspecteur de l'enseignen1.ent primaire de l'o.ise, directeur de « La Revue de l'Ecole » : préparer les futurs instituteurs par les sections classiques des lycées, puis par 'l'Ecole normale, école professionnelle. Ainsi disparaîtra cette doctrine d'Eltat qui est au fond de 1 école unique et qui s'appeHe le laïcismJe.

« On parle de sélection, dit-il , n'lais cette sélection se fait par les bourses . Et nous assistons à ce spectacle étrange: les parti­sans de l'école unique ÏInilent tous les enfants à s'instruire mais ils ne donnent aux meilIeurs, ceux qui ont été reconnus aptes à faire des études secondaires, que des fractions de bourses! »

Ces paroles furent applaudies.

Le rapporteur conclut: « Il serait intolérable, sous prétexte d'école unique et d'ans un désir d'égalité n'laI comprise d'en ar­river au nl0nopo'le de l'enseignenlent qui heurterait de front les droits les pl'us sacrés : la liberté des consciences et l'indépendance des f aniilles . »

Ces dédarations ont été approu"\ ées par l'assemblée générale

Examens de fin d'année

Les exan1.ens de fin d 'année qui ont été inaugurés lo"rs du dernir cours scolaire ont donné d'heureux résultats. Ml\1. les Ins­pecteurs scolaires se sont plu à souligner ce fait dans leur Rap­port annuel, au Département.

Afin d 'avoir une interprétation unifonne dans ces examens, la Caulférence d'es Inspecteurs et des Inembres de la Commission cantonale de l'Enseignement priu1.aire a décidé de les faire pré­sider par M. les Inspecteurs.

Cette année, les examens ont eu lieu les 8, 9, 10, 15, 16 et 17 courant et seulelnent dans 6 ou 7 classes de chaque district. Ces épreuves ont été faites plutôt là où 'tous 'les degrés étaient réunis. La matière de ces eXaInens a été différente pour chaque jour. (Ci-après, les Inatières des trois pren1.ières journées).

1 er jour: 1) Orthographe. Echelle des points:

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6 faute, 10 points; 1J2 et 1 faute, 9 poinls ; 1 faute 1J2 et 2, 8 points; 2 1J2 et 3, 7 points, etc ...

.L~ texte es~ lu par le maÙre. Pour les accents , compter au InaXlillun1 une taute par élève, dicter la ponotuation. Les élèves du degré n1.oyen s arrêteront après le premier alinéa.

1. La vie des can1.'pagnards. L 'existence des calupa1gnards est enviable. L 'air pur est à

~ux, ~vec le~ beaux,pâtur~ges et les grands sapins. A la campa­gne, 1 essentIel est d etre sImple et pratique. C'est l'état de nature avec toutes ses qualités et ses défauts. Ce sont les longues heures de labeur sous le vaste ciel bleu. n ne faudrait pas croire que les. campagnards n'aient point de soucis. La récoHe n'est pas touJours abondante et les impôts sont lourds.

Et p~is, les travaux sont durs parfois. Au temps des foins et des mQIssons particulièrement. Les champs sont alors parcou­rus en tous sens par ùne lnultitude de travailleurs. Car il faut se h~~er avant la pluie et craindre les orages destructeurs. La con­dl;lOn du pay~an dem~~lre l?ourtant des meiUeures, parce qu' a~ e~ du courage et de 1 Intelhgence, on peut surmonter bien des chffIcultés .

2. COlnposition. a) cours moyen.: Le mois d'avril. b) cours supérieur: Au magasin, 1 achat d'une paire .de

chaussures.

a) Cours moyen: 3. Cdlcul écI"it.

1. Un pè~'e de f~mille gagne 2500 h. par an, Ile fils aIne, 1845. Quelle economle cette famille réal1ise-t-elle si elle dépense 2990 francs par an ? - ,

2. Que coûtent 375 litres de lait à 0 fr. 35 le litre et 12 douzaine's d'œufs à 0 fr. 15 l 'un?

_ 3. Un fût plein d'huille prèse brut 138 kg., le fût seul pèse 20 kg. Quelle est sa contenance si le litre pèse 910 grammes?

4. 835 kg. de pommes de terre ont été vendus 96 fI' 25 Quel esif: le prix du kg. ? . . b) Cours supérieur :

. 1: V otr,e père. place, le 30 juin, 1250 fI'. au 4 1Jz %. Que re-tue-~-Il le. 15 aH'II de l'année suivante en capital et intérêts? (mûlls, 30 Jours; an, 360 jours). 2 .. que co~te le b~anchissage des murs et ·du plafond de votre cUlsme, qUI a 'les dlmension~ suivantes: 3 lU. 80 de long, 3 ln. 20 de large, hauteur 2 m. 60 a 0 fI'. 85 le m2. Les ouvertures me­surent 5 m2 75.

3. J'ai achetté 2 vaches pour 910 francs. Quel est le prix d~ chacune d'el'lles, si le prix de l'une est les 6/7 de l'autre?

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2më jour.

1. Orthographe:

L 'industrie des hôtels. La Suisse est le pays des hôtels par excellence. On en trouve

partout, dans les viNes, à la lisière des bois, au sommet des mon­tagnes. Des personnes se pl3lignent lnême qu'il y en a trop. Elles ont peut-êlre raison. Pourtant la question est difficile à résoudre. L industrie des hôters amène chez nous une foule d'étrangers. On en voit de toutes les nations et de tous les teints.

Ils apportent avec eux beaucoup d 'argent qu'ils dépensent au pays.

Directeluent nous tirons donc un certain profit de leur pré­sence. Pour leur faciliter .J'accès de quelques contrées sauvages, il a faIrlu construire des chemins de fer. Toutes ces améliorations rendent des services aux populations indigènes en général. Puis, les hôtels, avec }eùrs foules exotiques, changent l'esprit des ha­bitants. On devient large et tolérant en d'es contrées où jadis l'intransigeance et l'étroitesse de vues gouvernaient tout. Ceci est papticulièrement un bien réel et reconnu.

2. COlnposition. Cours IItoyen .- A choix (Mes parents ou n10n frère aîné). Cours supérieur.- La probité. Jean a trouvé un portefeuille ,

il le rend à son propriétaire.

3. Câlcul écrit.

Cours n1.oyen : 1. Votre père a récolté 125 kg. de pOl1Ulles, 240, 320 et 95.

Combien lui en reste-t-il après en avoir ,·endu 385 kg. ? 2. Combien dois-je vendre de llitres de lait à 0 fr. 35, pour

payer une \ ache 525 h. ? 3 .. rachète 25 n1Joutons Ù 32 fI'. chacun. Quel bénéfice ai-je

réalisé, si .le les ai revendus 1000 francs, sachant que j'ai eu pour 95 francs de frais.

4. Je dois parcourir 1:3500 mètres. Que me reste-t-il si .i e fais 12 km. 7 hm. 6 Ill. ? Cours supérieur:

1. Votre oncle possède 4200 fr. }Il en place le 1/3 à 4 1;,'1 % et le reste à 5 96. Que retire-t-rl après un an (intérêt seul) et quel est le taux n1.oyen ?

2. Une salle de classe mesure 6 ln. 50 de rang, 5 m. 80 de large, et 2 ln. 80 de haut. Elle doit contenir 32 élèves, de combien faut-il la hauss-er si chaque élève doit avoir 4 In3 !Cl air.

3. J'ai vendu les 2/5 d'une pièce de toile, puis la moitié du reste. COlnhien mesurait-elle de mètres s'il me reste 12 mètres?

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1

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1. Orthographe: 3Ine four.

L f " Les f.euiNes nlOl'tes. es 'eudles sont tomb'

J.eurs teintes .rol~ges, brunese:~, ,une à une. Sur le sol, elles étalent foulent du pIed. C'est l'aut Jaunes. ~es enfants, en passant 1 et font t b' G OUlne Le solelll)''}'t Le, es

. .our 1l10nner les feui'IJes' d .' , al. es vents soufflent VaIse saIson, les frimas inquiéta et~sechees. Tout annonce la 111au-

L . f '1 n s. " . es elll les Inortes donne '

tnste. Elles nous font ' nt a la nature quelque cho d ra.pp II 1 penser a ceux CIl' se e

L. ,e ;nt es beaux jours envol" ," ~II ne .sont plus. EUes nous A~nsl repandues sur la terre eH e~, les g~zo~nlilenlents des oiseaux L arbre qui les a épanouies ~e ] es nous l~vItent au recueiHement' parure. II nous parle d 'e " )alance tnstelnent, d'épouillé cl . 1110l'tes sont un puissant :~~~~~~e! et de résignation. Les feu~[~~

C 2. C0111position Ours 111Oyen: (A h .,) . C OlX Notre J 'd'

COllrs supérieur' H' t . . at ln potager. Notre étable . IS oue de votre hanc d'école. .

Cours Inoyen : 3. Calcul écrit. - ---=-

1. Penrdant l'année autre en a donné 185 rt ,une vach.e a fourni 1900 litres de 1 't U

Iles de mOIns Gom1' at. ne 2; POur payer la loc l' " )len en ont donné les 2?

b~'antee~ d.e ,;endange à 3~ ~~~n d u~e fenne 2500 fr., je vends 65 bIen dOlS-Je vendre de kg. eTe fof~ i uO~~2 Pour ~aye:' le reste, conr -

3. Paul travaille 9 h' . cent. le kg ? h~ure et 302 jours dans l,eUIe~ par Jour à raison de 0.75 cent l' depense tous .les jours 036:)I~e~~ .. ~~~;le somme économise-of-il ~'il

4. Gomblen coûtent le t . -. a 32 rangées de 54 par ran~é~ll:sO df~ tOIt ~e votre grange, s'if y Cours SlIp' . ' 1. 20 1 une? eneur:

1 Un " .. 1 %. eplcler a reçu un f"t d'l . o 0, à 1 franc le kg net L uf

. lude pesant brut 220 kg t tent à fI' 32 C '. . es rats de port et d d ' are . .-. ombIen d 't ''1 e ouane se m du 12 Y2 % h 01 -Ir revendre le l't. ,. on-

0, sac ant que la densité d' 1'1 '1 Ile s 1,1 veut gagner 2. Que coûte la halÏe d'un . , . e lUI e est de 950 ?

~ nl. 50 'de large, sachant u Jal dIn rectangulaire qui mesu' ge~r. ~es plants distants d; 0 e la long~eur est le 'triple de la '1 l,e maIn-d œuvre 1 fI' 80 1 d' In. 15 coutent 0 fI'. 30 Il d' al-

3 U . e ecamètre? a OUZo et la b' . n chanlp est planté le 1/r-.

le et la moitié du res1te en '.. D en pommes de terre le 1/3 QueHe est la surface du 1 malS et le reste, 700 m2 en bett en Clamp? ,eraves.

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Chronique de l'Union

Caisse de Retraite

L'esprit de progrès et de prévoyance a fait germer et fleurÜ' au sein de notre société nlloderne des institutions sociales aussi bienfaisantes que belles. Le plus grand nonlbre d'entre elles ten­dent à assurer 'l 'individu contre les conséquences éconon1iques de Jla maladie, de l'invaHdHé et de la vlieiHesse. A l'origine, de ces diverses institutions préside un sentim.ent de charité et de dévoue­Inent. C'est pourquoi notre génération actuelle peut, malgré tout,

, se glorifier du joyeux essor pris à notre époque à l'endroit des œuvres sociales. Elles prospèrent en particulier au sein des tra­vailleurs salariés. Chez eux, les possibilités d'épargne sont limi­tées et prévues. La constitution d'une réserve de biens propre à surmonter l'épreuve du chÔlnage forcé par suite de lnaladie ou d 'infinnité se heurte à des difficultés il1lcontestables. E lle s'avère impossible souvent pour l'individu livré à ses propres ressources. Les caisses d 'assurance, de l''etI''aite, de Ina,ladie, d 'accid\ents se sont donc constituées nOlnbreuses et variés dans leur organisation. E-lles QIllt été enh'eprises, ici par les travairUeurs eux-mêmes, là par les pouvoirs publics , ailleurs encore et le plus fréqu enlnlelü, par les enlployés avec la eoUaboration de l'emlployeur.

Ce régilne est adopté pour notre caisse de retraite. Nous ne pouvons que nous en féliciter vivelnent. Nous en bénéHcierons un jour. Notre caisse n'a point cons,titué jusqu'à ce jour, il faut bien le dire, une sorte de sécurité propre à nous permettre d'envi­sager l 'avenir avec confiance. Il faut peut-être chercher là la cause de cette indifférence superbe que lui témoignent la plupart de nos collègues. Cependant la publicailion des comptes et la lecture du miUion dans l'un des derniers numéros de l'Ecole Primaires nous a agréablement surpris et chatouillé. Pour peu que la pro­gression de fortune continue dans les nlêmes proportions, sa rente nous pennettra de doubler peut-être un jour nos pensions , telles que pré,;ues dans le présent règle'lnent. Elle sUPPOl'terait alllègrelnent mênle, croyons-nous, une amélioration prochaine. Sur les 58 instituteurs ayant trente ans de service, 38 erw>Ïron ont adhéré à la caisse de retraite. En adluet:tant que tous se mettent au bénéfice d'une pension, le nonlbre total des retraités ascen­der ait à 56. 18 bénéficient à l'heure actuelle déjà des prestations de la caisse. Or, en suposant que l'on verse à chacun de ces mem­bres miHe francs de retraite par an, le fonds de caisse pourrait encore nlalgré ce surcroît de dépenses, se capitaliser par un mi­nimum de 70.000 francs annueHement ; les cOluptes de 1927 bou­c'laient en effet par un bénéfice net de 127.'000 francs. Le nombre des pensionnés n'augmentant pas dans de fortes proportions, l'on

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peut. d'onc callculer qu'avant dix ans seraIt de un million et demi. G, la fOl'tune de notre caisse

Nous nu'llS engageons peut-être . ' , . un terrain réservé aux ex erts N '.ll1~. pel~ tenle,r~ll'ement sur question s'il est opportun~ . ous 1 e\ lendr ons d mlleurs Sur la

Puisque l 'on nous infonu ff" l chaine de notre règlelTI'ent e 0 . l~~e lem,ent de la révision pto-pour attirer l'attention ct nO~ls Pl11?f1tons ega-lement de l'occasion

N e nos co egues sur J'un }' t ous en SOIumes à l'art' 1 6 r' .ou ' au re point.

d 'enseignement un "'SS·UI'e' lC el.d

, a ~nea IV : «SI, après huit ans 1" '<-l val e nest ])a' t",' onctIOns et ne trouve , 't s con lllue dans ses

'1 ," enSUI' e pas de ])lace]) d ' plO onge, Il peut être d', ' l en ant un temps période II en est de m" lspense (e ses versements pendant cette l ,.' , en1e en cas de lualadie '1 '

(e ,JaIre face aux prestation d , ,' cc: ' ~)l0 ongee empêchant artIcle 13' «A dI'Ol't .. s udes cl la caIsse, » Pa~:te sllivallte , " c<unerent " l'd' " v , VIent Incapablle de conti l' e ~nva lIte, tout assuré qui de -ou de maladie », nuer enseIgnement par suite d 'accident

Si l 'assuré a droit ft une' t 1" r ' die, nous ne doutons l;oint ~~? e, c. ]n:~' l(ht~ par suite de mala -durant cette période S' ~, 1, SOIt dIspense de ses versements produite par suite d' 'al ~nl Pltevoü dans l 'artkJe 13 une invalidité

c CCIC en ou de 1 l' , le spécifier, Cel)endant ' t '1 . ma a( le, Il conviendrait de

, n es -1, pas 1uste que r ' rant un temps prolot}\o'é soit au ] ; ,,, , assure Inalacle du-C'est sans doute l'esPlit de lia" :eneh;,e cl l~n~ ,rente invalidité. certainement admlise da ' Caisse, lmvahdlte temporaire est

, , é ns ce cas que l'on dét ' , ~pres combien de temps un:' enuI~le ega1ement Invalide, L'instituteur dont Jasslu el ndl~lade est consIdéré comme t , '. . a ma a le se 1)r010n' cl l' l ?IS IUOIs ne ponrrait-il pas At, ,;, " ge ~u- e· a de

mIS au bénéfice de l ' ?e le considele comme Inva1ide et a CaIsse, D 'autre part, (lans le règlenlei t J ' . .

valides et qui ne trouvent p ' cl' ~ actue,]a situatIOn des assurés n 'es t pas heureuse Un' ' t~St e pace pendal1lt Un temps prolonué

" ,lns l uteur depuis . 't ' b carnere peut se voir exCilure dl' ~lng -CInq ans dans la forcé de pt1us de deux ans S'il em : ~alsse, a ca,use d 'un chômage veuve ne peut se réclan : d ' ~u.t ~ de faIm peut-être - sa t~'a~te. Ses sollicitations leleuv~~t dl~lt P?ur l'obtention d 'une re­nglde et peu enclin à la ~larité l h~~ tbI: n se heurter à l'esprit Que l'on supprime donc l ~ es ll~ UIS Inembres de la Caisse l ' e premrler a Inéa de Ja . t' .

on serve une retraite pro 0 'f " page l'OIS et que l instituteur obligé de quitf ,1 ~?nne~ a ses années de service à trouvé d'emploi, el enselgnemen,t pour n'avoir plus

Communications' du . secrétariat

dès Les c~rtes de membre de l'Unio '" .

le mOlS de février déJ'à L t~ o~t ete mIses en CIrculation " . es co IsatIOns, comme l'année der-

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nière, sont encaissées par les secrétaires des districts , Bon nombre de nos collègues se sont étonnés d'avoir à effectuer un ver~ement différent de celui d 'un district voisin. Nous rappelIons à tous que la cotisatiàn versée à la caisse centrale est de trois francs, Si différence il y a, eille provient de la contribution à la caisse ete district que les secrétaires encaissent par la même occasion.

Nous rappelons ici même les réductions que les n1e111bres de l'Union obtiennent auprès de certains négociants, Que de leur côté, nos collègues fassent de la publicité en faveur des maisons qui nous favorisent.

Nous présentons, en terminant ce cours scolaire, nos souhaits cl 'heureuses vacances à tous nos collègues du corps enseignant.

l\110nnier.

Chez nos collègues de Neuchâtel Le conliHé central de la Société pédagogique neuchât~loise

publie dans les journaux au c-anton une cOInmunication pour at­tirer l'attention du public sur la situabi:on extraordinaire qui s'est produite dans l'enseignement priInaire au cours des 9 dernières années. Depuis 1920 il a été dish'ibué dans le canton de Neuchâ­tel 313 brevets d'instituteur et d'institutrice. Dans le nlêlne laps de ten1pS il a été non1mé seulement 38 instituteurs et 152 insti­tutrices soit une moyenne de 4 instituteurs par an et 17 institu ~ trices.

La SO'ciété 'pédagogique constate que depuis la guerre 'l'ex­traordinaire et inquiétante diminution des naissances a eu COHl­nle conséquence la suppression de 120 classes dans le canton de Neuchâtel. A Neuchâtel-ViUe, l1lotamment, 20 dasses ont été sup­priInées en 5 ans.

Ele conclut en montrant qu'il n 'est pas faci'le aujourd'hui pour bon nOluhre de candidats d 'obtenir un poste d'enseigne­nient puhlic,

Le Scoutisme catholique P.endant longtemps, le pub'lic cathO'lique est r,esté hostille au

scoutisme: i,l y voyait une œuvre d'ül'spiratÎ'on « lTI'açonnique » ou protestante,

On a fini par trouver ce jugmnent un peu somm1a'Îre. Un «Office internatiol1'a[ d'es S'couts c-athaJiques », ayant son siège so­cial à Ronle, fO'll'cticmne depuis plusieurs années. H a préci'Sé ain­si la base du scoutl'S'lne oathoQique: « L'O . 1. S. C. entend par formation- ITI'Ol a'le et religieuse des soourts ceHe qui s'inspire, avant tout des prinCJi'pes surnaturels de l'EViangHe et des ens'eignements de l'Eglise catholique; en toU'be autre questiOln, itl se conforme au scoutisn1e de Batcl1en-Powel. »

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- 252 -

En France, une assO'ciatioll catholique, dite « 'Ires ScouLs de France », a été fondée en 1920 ; -el/le a été présidée cr/abord par le génél~al de Mlaudhuy, puis, à la Inort de ce dernier, par le générall Guyot, de S~l'lÜ1S. Elle a pour cÜ'lnmi'Ssaü'e générall le P. Sevin, quli a publ'ié un impo'rtant ouvr~lge sur le scoutislTl,e.

Le scoutiS111e catho/lique, venu après le scoutisme «neutre » et le scoutisme «protestant » com.pte aclueHenlent en Suiss1e plus d 'un miMier d 'adeptes. Ce 1110uveme'nt a r eçu approbation de l ' autorité ecdésias,tique. C'est dire qu'~l doit être propagé chez nous aus'si en Valais. C'est IVe. Ch. Haeg/ler, député de St-Nf'aLwice, qui es t présiden t cantona,l du 1110UVmnent scout. L'inspecteur can­tonal est ,M. Pignat, instituteur, à St-IVl-aurice.

~ Pensées ~ n y a une chose qu'il faut n 'aimer ni à faire ni à donner, c'est

de la peine. Ne rire jamais de ceux qui souffrent, souffr ir quelquefois de ceux qui rient. V. HUGO.

n'y a des choses qu'on ne voit comme il faut qu'avec des yeux qui ont pleuré. L. VEUILLOT.

uil sacl'ifice, quel qu'il soit, est plus beau que tous les élans de l'âme et de la pensée. L'imagination exaltée peut produire les mira­cles du génie; mais ce n'est qu 'en se dévouant ou à une opinion ou à ses sentiments qu 'on est vraiment vertu eux.

La passion est un attelage qui peut conduire dans le ciel et dans les enfers; ne joue pas avec elle, car elle cach e les griffes acérées. du tigre sous le poil d'une chatte.

q =v ~.~_ ==::==E=N===C=L=A=N=A=N=T==~=b ~ Ru Bois ~

L)air est bleu ; les linots gazouillent dans les branches. Avril aux cel'isiel'S a mis des housses blanches) Et les p01111niel's fleuris ont Il)air d e gJ'os bouquets. C) est dimanche. Aux sentiei's qui vont vers les bosqu ets Fassent sous les lilas aux grappes violettes) Des minois printaniers et de blanches toilettes) Il fait si beau! Sous bois on va prendre le frais ) Et sous les coudriers) pal' les taillis discrets ) Où s)ouvre en souriant mainte et lnainte fleurette) Avec de gais freclons l'on fel'a la cuezillette. Aussi pal' tous les clIe111ins) de vagues bruits de volx Des hameaux d )alentour descendent vers le bois.

E. Desprechins.

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~ Idéal ~~ J)ai gravi le sommet des monts au front de glace; Je lne suis ri de l)aigle mz vol audacieux : So us Ines pieds) le chaos; sur Ina tête ) les cieux! Autour de n1Oi) partout) ce n )était que l'espace; E t quand du dCl'ni el' pic j' eus achevé l'assaut) J'interrogeai l110n cœ ur) et mon cœur dit: «Plu s haut l })

A n 111atln) j'ai d e l'aube admiré la l11erv eNle: Un e lueur blcl11châtre emplissait l'orient E t préludait aux feu x de l'astre flamboyant. Les cimes s) elnpo urpraient d )un e teinte vermeille; Et) quand le ciel) en fin déchira son ban.declLl ) J' inte1'l'ogeai lnon cœur ) et mon cœur dit : « P lus beau! »

J'ai contelnplé) debout SUI' le sable des grèves) L)immensité des filots) les horizons lointains Dont la brume estompait les contours incertains ... Quand sur ces infinis j'eus égaré Ines rêves" Ravi de ces aspects d)un sllblÎ1ne enivrant) .J interrogeai 1110n cœur) et mon cœul' dit: « Plus grand 1»·

De l'az ur éto ilé la coupole est immense; J'ai sondé dans la nuit la Pl'olondellr des cieux; A cOlnpter les so leils j'ai fatigu é mes y eux; Des asil'es n)ayant pu mesurer la distanc e) Muet) et l'œil fi xé SUI' ces plages sans' fond ) J'interrogeai mon cœur) l110n cœur dit.' «Plus profond ! >~

Où donc est- il ) mon cœur) l'idéal de ta vie? Que puis-je encore livrer cl tes désirs ardents Pour les savoir) enfin) cl tçmt jW11ais contents ? .. . Et 1110n cœ ur répondit: «Pour combler mon envie) » En vain 111ille splendeurs éclatent en tout lieu: » Tout n) est qu) olnbre et néant) et lnoi) j'aspire cl Dieu! »

Emile Langlois.

Comptabilité

Compte d'Exploitation d'un Hôtel

Le 2 janvier 1928, J. R. a acheté un hôtel. Cakuler le bénéfice réalisé ou la perte subie lort:s de la pre­

mière année d 'exploitation de cet établi'Ssement. L 'Îlneuble Ineublé ::t coûté 115.000 francs. Les frais d'ac-te et

d'enregistrement se Inon~ent à ~ %. lil a été contracté un em-

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- 254-

prunt hypothécaire à la Banque Cantonale au ;) 14 % plus une comissÎon initiale de 2 % qui est à répartir su r 10 ans. (L'intérêt est payable à l'avance, la comhnission à la fin de l'année). Au dé­bu t de la saison (1er juillet) il a été contracté sur bHlet un em.­prunt de fI'. 5,000 au 7 1)1 % à 3 IllOis, pour les besoins courants et l'approlvisionnement. Le personnel suivant a été engagé:

l ,cuisinier pour 2 IllOis 1/2, 360 fI'. par nlois. 1 fille de cuisine, 3 mois, 60 fI'. par nlois. 2 fiues de salle,. 2 moi,s 1/2, 30 fI'. par IllOis . 2 feulmes de chanlbI'e, ;) mois, 35 fI'. par mois. 1 por tier, 2 nlois 1/ 2 , 40 fI'. par IllOis; le reste du service, bu-

reau, éconOlllat, etc. , est assuré par trois meInfbres de la famille. Recettes,'

Pendant 20 jours, 15 pensionnaires à 8 fr . Pendant 12 jours, 28 pensionnaires à 10 h. Pendant 25 jours, 41 pensionnaires à 14 fI'. Pendant 15 jours, 16 pensionnaires à 12 fI'. Il a é'té servi aux passants , 245 dîners à 6 francs. Au café de

l'hôte'l, il a été vendu 1950 litres de vin payé 1 fI'. 35 le litre et rev'cndu avec un bénéfice brut de 75 %. Liqueu rs et sirops 225 li tres à 2.20 revendu 120 % en plus.

Achats: . Note bouch er 2150.-

Note boulanger 690.-Légum!es 1275.-Note du laitier 1045 .-Note 'de l 'épicier 3050.-Combustibles 720.-Le 31 août il place en COll1pte-courant fI'. 7.500 au 4 % jus­

qu'à la fin de l'année; à fin août il r embourse l'emprunt du 1er juil'let .

Frais générClux ,divas: Patente ind ustrielle: 220 fI'. - Impôt cantonal e t C Olll III un aI'

sur la fortune: la défalcation de la dette hypothécaire étan1t de­mandée, il n 'y a pas d 'impôt à payer. Impôt sur le revenu: à Il'Etat, 1 fI'. 40 % sur le bénéfice calculé sur 3.600 fr. , à la COlll­Illune, calcu1ler l'impôt sur ~es 20/3 de ce montant au 8 % 0. Assu­rance incendie: 0.80 % 0 sur 115,000 fI'. Assurailices diverses 160 fI'. Abonnement journaux, téléphone, réclames, 650 fI'.

En établissant le compte au 31 décembre, compter con11ffie perte un amortisseillent de 2 % sur les bâtiments taxés 85.000 fI'. et 5 % sur le mobi'lier et l'a lingerie taxés 30,000 fI'.

Les intérêts étant payés à l'avance, il y a lieu d 'en tenir conlp­te comme peI'ite à raison de 5 %.

Il a également eillprunté à la Banque cantonale 'le nlontant destiné à payer les frais d'acte. Calculer le montant de la COln-

- 2:1;) -

lnission su r le prix cl ach a t augm enté des fr ais d 'acte et d 'enregis-· tr enlen't.

~ ~~

Nos Pages COURRIER DES INSTITUTRICES

~==============~~ SOM1VIAIRE. - Mari a Virgo. - Chorale des Institu trices. - Ecriture

droite ou pen ch ée. - La Source pa rle. - Qu elques résultats du su ffrage féminin. - Lauri er s féminins. - P ensée.

~lP maria \7i rgo ~ D roit e et blan ch e comme un beau lis - lis elle-m êm e

A ux .T arclins cl u Pèr e éternel ) -T el un sceptrc royal ell e ti en t son emblème.

Cepen dant, tout pctit ) SUl' le sein llwternèl, Dep ose l'agn ecuz san s so uillurc)

Le Dieu cf am our) cach é sous un v oile ch arnel.

o Ptt[aria V irgo 1 .. . Cœ ur d e 111èr e) âm e pure Pl' on1ise aux plus âpr e,s d ou le w 's)

A y ez pitié d e tOllte tris te créature! ...

S ouvez'-L ez -vo Lls) parmi les célestes splencl eurs Du trôn e où v ou s êt es assise)

S ouven ez-vous cl e n os ch emins plcins de terreurs 1 .. ..

So uv cn ez-vous d e n otr e vi e étroite et gl'ise) D e n os maux ) d e n os r êv es t ous)

D e fâm e san s boussole et d u C(e ur g ui se bl'isc En .r etont sa o'lameur d e d étr essc vers VOLlS! .. .

Mad e BARRERE -AFFRE.

Chorale des Institutrices Les Institutr ices Amies du Ch ant - et lesquelles ne le sont

pas? - apprendront avec plaisir que la « Chora'le » est en voie de fonnation .

L es exeroices ou réunions com\m.enceront dès Septembre prochain .

Dans le but d 'éviter des frai s de déplacelnent trop onéreux et de faciliter à ch acune la présence aux réunions, la « Chorale » sera divisée en 3 groupenlents : Sion, Martigny, St-Maurice.

La date exacte des réunions ser a fixée ultérieurement par la voie des journaux.

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Madame Del'acoste don t l 'al11.abilité n 'a d'égal que son talent d'artiste, veut bien se charger de la direction des 3 groupel11.ents.

A .

Ecriture droite ou penchée '1 u ..

Lors de Il' Assemblée générale, une institutrice élnit le désir de voir introduire à l'école primaire, la méthode dite: «écriture droite » .

Dans le but d 'exalniner l~ chose au nlÎeux, le COlnité de la S. I. V. R. aimerait connaître d'abord l'opinion des institutrices, toutes compétentes en la matière.

Il s'a:girait donc de répondre à ces questions: Seriez-vous partisan de l'introduction de l'écriture droite dans nos écoles? -Y verriez-vous des avantages - des inconvénients? - Lesquels?

Que chacune - adversaire ou partisan de cette méthode -veuille bien nous exposer sa n1al1'ière de voir.

Ces ... suffrages - et nous les espérons 11'0'n1breux - doivent êh~e adressés à MUe Arb elll'ay , ins't. , à Granges.

Ils seront sOUln'is au COlnité qui - ·ainsi docluuenté - pour-ra donner à la question la suite qu'eUe comporte. A .

La source parlel5a Avec sa voix de cristal heurté, parmi les herbes et les joncs, in­

cessamment la source parle. Vous l'avez écoutée 8,ouvent lorsque vous passiez auprès d 'elle,

et que, las de jouer, essuyant vos petits fronts moites, vous veniez vous penc11er sur elle pour respirer sa douce fraîcheur. Ses chansons n 'ont pas les roulades harmonieuses qui jaillissent du gosier des oi­seaux, ni les soupirs rythmés du vent qui gonfle et ,soulève l es feuil­lages. Elle se contente de chuchoter mélodieusement, de charmer l'herbe, les fleurs et la mousse, et d 'être douce au paE!.sant f atigué qui s'arrête un moment près d'elle.

Avec sa voix menue, elle parle ... Elle dit le secret obs,cur des profondeurs où elle prit naissance;

elle semble égrener des trésors enfouis. Qui sait?.. . C'e8.t peut-être d'avoir frôlé le diamant et le saphir dans leur robe pierreuse qu'elle est si limpide et qu'elle chante si clair? .. Tout l 'or des minerais luit en paillettes chimériques dans sa fluide 8,ubstance; elle charrie ete l'argent aux soirs de lune, et dans les creux abrités où le reflet de la lumière ne pénètre pas elle recèle tout le mystère de grottes téné­breuses que sa course souterraine a traversées., mais que les hommes ' Jle connaîtront jamais.

Bien mieux que ses aventures passées, elle chante sa: joie d'être

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liJ)re à l a surface de la terre. 0 l'exaltante, la frémissante, l'enthou­sia.ste chanson !. .. Jaillir des somhres inconnus, et voir tout à coup s'ouvrir devant soi la l lus lumineuse des carrières 1 ... Connaître à la fois le ciel vaste, l es jou rs tissés d'or et de pourpre, les nuits plus belles que les jours; frôler l 'h erbe; voir se refléter en soi-même cles merveÙles immohiles qui sont des fleurs, des fleurs fugitives qui sont rles oiseaux; jaser sur les cailloux et psa]moeUer S Ul' les rive~,; ber­cer des branches, mouiller l 'aile hleue . de l hirondelle, enlacer les pet its pieds nus de l 'enfant brun e qui franchit le gué ... Allégresse, allégresse que rien ne 8,urpas se 1 ...

Avec sa voix de créature heureuse, la source parle. E lle dit l 'ivresse de se donner a u soleil d'été qui la boit d 'une

lèvre avide, et de s 'évaporer ainsi qu un parfum dans le ciel sans omhre et sans détours. E lle raconte les matins; de g ivre où elle court, en manteau d'e glace, comme les pùncesses des contes nordiques. Quelquefois une différence de niveau la fa it hondir, plus chantante enc-ore, cascade en miniature, rieuse comme un petit enfant qui joue.

NIais l e soir, quand le ciel illuminé cherche des miroirs dans tou­tes les eaux terrestres, transper cée jusqu'en ses profondeurs par les I?-li lle clous a.rgentés des étoiles, l a 'source r ,rie ... . E lle exhale, ver~; son Créateur, sa mélodieuse compla inte. Recon­

l1aissante et comblée, elle r emercie Celui qui l 'a délivrée des geôles souterraines et qui la guide, telle un bleu ruban , déroulée au milieu Les plantes qu 'elle désaltère. C'est par lui qu'elle est libre, belle,

harmonieuse, utile, agréable à l 'homme assoiffé, désirée etes oiseaux, m iroir des cieux ...

... Et palpitante de ce même amour qui fait trembler les branches et soupirer les rossignols, de cet amour qui soulève les flots amer s des océans, de cet amour enfin qu e toute la n ature éprouve pour l'Etre éternel qui l 'a modelée, la source n 'est plus que joie, ardeur, élan, action de grâces ... premier mystère joyeu x des grands chapelets infinis ...

Marie BARRERE-AFFRE.

Quelques résultats du Suffrage féminin

Il m e semble bien que les résu:Itats obtenus soient en général à J'honneur du suffrage féminin.

A Budapest, en 1923, trois felIunes sont non1mées à la clirec­tion de . l 'enseignement. Le pr·emier arrondissem.ent élit, en 1920, COlnme député une sœur de charité spécialisée dans toutes les ql~ estions de secours aux enfants, aux indigents , grande organisa­trIoe de dis-pensaÜ"es, crèches, cuisines popu1aires. «On affir'lne que grâc~ à son député, il n 'y a plus de n1.isère dans ce premier ar­~·ondls~ement. Constatation généra~e: les pays où la mortalité­lufanh'le est la plus faible, où les services d 'hygiène physique et

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mlorale, les services d'assistance sont le mieux organisés sont ceux où le suffrage intégral des fenunes est en vigueur.

Dans la Nouvelle Zélande, où les femmes votent depuis 1893 (35 ans) de nombreuses lois sociales ont été notées, dues pour la plupart à l'initiative féminine, qui l11.ettent ce pays en avance sur plusieurs nations européennes. C'est le pays du monde où il nleurt le moins d enfan ts . En 1922 pour une population de 1,200,000 habitants, il n'est pas mort un seul enfant de moins d'un an.

Un peu partout, grâce au suffrage des femmes, des Ministè­res de l'Hygiène, de la 'Maternité, ont été créés, des surintendan­tes de l'enseignement nommées.

A. BESSIERES.

Lauriers féminins

La palularès des récents examens de licence de la Faculté des lettres de Paris montre que les étudiantes n'ont jamais figu­ré en aussi grand nOlnbre dans la catégorie des « reçus » et des « admissibles ».

Pour l'e certificat de la 'littérature . anglaise, il :) a vingt lau­réates et treize lauréats .

Pour la philologie romane, quatre admis, doùt trois candida­tes. El1Jfin, pour l'e certificat d 'enseignement de la géographie, les admlissribles se départagent en ,ingt-neuf candild1ates et dix candi­dats.

~ Pensée ~ Quand la telnpête soulève L 'abîme des océans, Et que l'aquilon sans trêve Hnr'l'e autou'r des puits Inouvmlts,

Si mon vaisseau dans l'orage, Rasant l onde sans effort, lVlalgré les trombes en rage, Avance droi t vers le port,

C'est qu'il a pour capitaine Le meilleur des matelots: Celui qui tient et qui mène Comme il veut le cours des flots.

.J. TREIL.

.\

j

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Hygiène Le rôle du sol.eU dans les maladies saisonnières

L 'enlp1loi des nmyens thérapeutiques physiques , au milieu desquels nous vivons a pTIÏS une g'pande imrportance dans ces der­nières années.

On a d"autre part beaucoup étudié le mitlieu dans lequel nous sommes p'longés.

A la Société de pathologie comparée, le docteur Foveall de CourmeHes s 'est particuJ.ièrreInent attaché à faire ressortir les ef­fets du soJeil, de la telnpél'ature de l 'électricité ~atmo'Sphérique, sur notre organisln~.

On ·a émis l'hypothèse que peut-êlre nous étions sOlunri,s aux mêlnes influence.s que le so'l que nous foulOlnJs, et qu'il n 'est pas absurae de penser que les astres dans leurs é, ulutions nous im­p'l'essionnent.

Il est de fait que les InédeCÎlns connai's's'ent la loi de.s séries; combien de fois font-ilb la remarque de m'arl'a'des qui viennent les consulter pour }ta n~ême 'affeCtion au m~êmelnoment. Les crachements de sang, les coliques hépatiques rentl'ent dans cette catégorie.

On pouvait d'onc raisonnablelnent penser que des causes ex­té6el1re·s influencent le corps humain , qu 'elles en règl'ent le Iné­ca'l1lisme, et souvent aus'si le dérègilent.

Les mots précèdent qü:elquefois les théol'Ï'es ; les relnarques do la foule guident parfois le lnédecin. C'est pour cela qu 'on ac­corde aux nations une Sagesse.

La notion de maladies saisonnièl'es est viei,lIle comme le monde: c'est une simple consbata~ion , c est un f'ait. Nous n'en connaissons pas l'exp~ication. Elle pouvait être contenue tout en­tière dans ]a vüaŒ,jté du m~icrobe responsahle. Mais on ne peut tout de mème pas nég1lig'er le terrain.

Le doCteur 'IV oringer, de Strasbourg, a passé en revue toutes les affections nlÎcrobi8ll1nres qui peuvent nous atteÏndl'e soUs la latitude où le destin nous a fixés.

Il a pu, d'après leur fréquence , leur assigner une place, tous les ans ]a mêl1le, da'ns ]e oalenrdrÎ'er.

Le premier trÎlnestre, avec un l11'aX'imunl en mars , voit éoIore les l1laladies à pneUlTI'Ocoque, stI'eptocoque, méningocoCJue. la tu­herculos'e.

La. carence sola'Îre sel"a'Ît eause que 1 hom111'e perd la plupart de ses moyens de défense, et se trouve, quand le printemps va renaître, comlJ.ylètement désarmé COl1'tre la maladie qui rôde ,au­tour de lui .

D'autres au'l'eurs ont déjà remarqué que la Nature a pigmen­té la peau qui recouvre les organes les plus précieux.

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Nous s'avons qu au bord ,de la 111er les sujets les plus reS1S­lants sont aussi ceux dont la peau se basane le plus facilement et le plus rapidenlent.

A Berck, on pré tend ,dans le monde des hôpitaux et des cli ­niques, que l 'enfaJ11It qui se hâ-Ie est celui qui guérira certaine­ment, et que le petit chétif dont la peau reste rose, transparente, aura bien de la peine à recouvrer la santé.

La peau et }les pigm€lnt-s dont le soleil la teinte a clonc une gr1andle importance. L'es rayons chilniques en la co'loran.t conf~­reraient vis-à-vis des l11'icro-o-riglani'sn1.'es pathogènes une ImmUl1l­sation.

On conçoit que sous le ciel gris de .J'hi, el' aux n1atinées tar ­dives, aux après-midi écourtées, le re,;ê tement cul:ané blanchisse C0ll1111.e l'endlive en cave et percle ses qlHllités de défense contre le ll1icrobe.

Six n10is plus tard , pEmdant l'été, avec maximum, en Septen1-lwe, qwind l'homme, aidé par -la lumière, s'est cuirassé contre les microbes qui le décimaient au prültemps, les matladies qui rè­gnent on t leur poin t de départ clans le tr-actus intes tinal. On voit fleurir la typhoïde , la -dysent-erie et le choléra.

Quels facleurs m étéorologiques agisseilt, nous n e pou \'ons le préciser encore, Inais il est indéniahle qu'un agent ex térieur im­pressionne le corps Iuuuain dans ses réaclions.

Entl"e ces d,eux groupes cle m·aladies saisonnières fai sant la liaison, la diphtérie se singubfÏise, régn1ant en In1aîlresse, seule, pendant tout l'hiver.

Concluons pour être pr,atiques; ]e 'soleil luit pour tOLlt le monde, et chacun a droit à sa plaC'e au \s'ÜIJeill. C'est une nécessité. Jouissons-en autant que nous pOln ons.

C'es t une assllliance que l'on con tracte contre les maladies de la fin die l'hiver pro'chain.

II est des rayons 1l'ltra-violets plein le ciel...

ÉChange! - Comment! s'écria Paul en entrant, pas encore le d éjeùner

prêt? ... le couvert pas mis! A mieli et demi!. .. C'est inadmissible !

- Ecoute mon ami, dit douc'em ent Jacquelin e, ce n'est pas d e ma Îémte! La blanchisseuse est venue en r etard, et elle avait égaré un e nappe, il m'a fallu r echercher avec elle, cela nous a fait perdre c1u temps ! .. .

- Inadmissible ! répéta le mari qui s'installait dan& un fauteuil pb'ul' lire son journa.l. Je me demande ce que vous fi ch ez, la femme de m énage et toi, toute la matinée?

_ 9 (jl _

- J e t 'assure, gémit-elle, prète à pleurer, que je fais l impossible. ·Quant à Léo11i e, tu sais bien qu 'il faut des m énagem ents ou elle me plantera là, et je me trouverai sans personne ! Av~c ça qu e c'est com­mocle de se fa ire 8,ervir ... surtout (luand on ne p eut y mettre ' le prix !

- Tu la paies c~ 'éjà' beaucoup trop ch er ! ... On trouv e de très bonnes e~omestiques pOUl' moitjé prix ! ... Tu ne sais pa s t'a.rranger ! ... Quand j e pense que tu n 'as rien autre à faire de la .iournée !

Cette foi s, c était trop d 'in jus Lice. Elle éclata. - Rien à fa ire '?.. Eh bien, je voudrais bien t 'y voir ! .. , Consulte

un peu mon emploi du temps rien que pour tantôt ! ...

1 - Oh! Oh! je connais le r efrain! Eh lJi en, j e t 'assure que je changerai bien avec toi, moi! '\ a donc prendre un peu ma place, tantôt, à l 'u sine et tu verras!

Elle sa uta. en l 'air.

- NIoi? ... lVIais .i e n e demande que ça! Mais certainement, ,i e vais l'-rendre ta place ! Tiens! pour essayer, ta ntôt, nous c~langerons d 'emploi! J e te r emplacerai. Et toi, tu t 'occuperas de ce qu 'il y a à faire ici!

Il la regarda surpris. - Comment? Tu acceptes?? Mais sa ura is-tu ? - Bah! je m e débrouillerai, n 'aie pas peur, je n e te ferai

pas de gaff s ! Allon8', au revoir! Et tàche d e bien me remplacer, toi! '"

Elle était dé:ià dehol's._ Un peu @huri, il grommela : - P our ce que c'est malin (; la r emplacer ! ... C'est plutôt elle qui

va. bal'boteη ... A'11! .i e sui s cUl'i eux le voir comment 11e va s'en ti­r er ! ... Heureusement que Lachen a l est là pour l 'e~mpècher (le faire cl es boulettes ...

Tranquille, il s 'étirait d vant sa tasse de café. ~lais brusque­ment surgie de l'office, Léonie vint 8,e campe]' sous son n ez.

- Alors? qu 'est-ce que .i e vas faire maintenant ? lema nda-t-ell e &ans aménité.

- Ce que vous a llez faire? rél d a- t-il surpris, mais ce que vous voudrez, ma fille, qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse?

- Ma clame m 'a dit en p artant de prendre les ordres de Mon­sieur, au.iourd'hui... Que MonsieUl' me donne d'es ord1'e8' . .J'loi, une maison san s maître, j'aime r 'as ça, et si on me commande pas, j'sais plus rien faü'e ! ...

- Ah ! ... ah oui! fit-il , rappelé à la réa lité de son nouv eau rôle. Eh bien! mais qu'attendez-, ous pou]' ... pour débarrasser la table, m a fille?

- J 'veux bi en , moi , fit- ell e plus conciliante, moi, pourvu qu 'on me commande, mais faut pas m 'appeler ma fill e ... ça me vesqlÏe ,!

D une seule r afl e, elle avait emporté tout le couvert. Elle r evint tirer la n appe si vigoureusement que Paul accoudé cl essus faillit cha­virer, et toutes les miettes volèrent sl~r le tapis.

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- 262

_ Maintenant, faut vous en aller, que j'aère. Et puis il faudra me dire ce que je dois mettre dans, la lessive. Et puis me donner la liste des commissions .. . Et puis ...

_ Ah! et puis la rah! hurla le jeune homme qui se demandait comment il se tirerait de tout 'ça et s 'énervait de se sentir incapable.

_ \.h! prononça la femme de ménage! Eh bien je vais la donner tout de suite à Monsieur, la paix! Si Monsieur veut me régler ma semaine ! ...

Tout effaré, il voulut la retenir, s excusa, tenta de la fléchir. Rien à fél;ire! Murée dans s,a résolubon, pleine de dignité offensée, Léonie d ~posa son tablier et se retira:, malgré toutes les protestations de son maître.

_ Sans femme de ménage! Eh bien! nous voilà propres! mu1'­mura-t-il vexé: Qu'est-ce que Jacqueline va me cl'ire en rentrant? ... Bah! je vais aller en cherc'her une autre au bureau de placement! Ça n 'est pas impossible à trouver ... Et je suis sùr que j'en dénich rai une biBn moins chère ... Ça fera des économies ...

Sur cette espérance fallacieuse, il bondit dans un taxl, courut au 1 remier bureau de placement. Il en ressortit refroidi. Peu ou ras de femmes de ménage,. et toutes demandant le double de ce qu il pouvait offrir ...

t - Il n'y a pas, à dire, Léonie n 'était pas chère, songeait-il n se rendant à une autre agence de plélcement. Mais ici, je trouverai sù­rernent mon affaire.

Ni là, ni dans plusieurs autres qu 'il parcourut, il ne trouva ce qu il voulait. On prit son adresse, lui promit el envoyer la première per­sonne qui se présenterait, mais pour aujourd'hui, il ne fallait pas y compter ...

n rentra déconfit. _ C'est assommant! i'vIe voilà promu bonn à tout f:üre! Oh! je

me débrouillerai, bien sûr, mais c'est ennuyeux ! .. . Allons" dépêchons­nous et tâchons ete nous surpasser pour étonner Jacqueline ...

L'aspirateur en main, il s'évertuait à ramasser les miettes de la salle è. manger. Soudain, une sonnerie l'etentit: c'était le livreur de l'entrer,6t de charbon . Il lui fallut descendre en hâte à la, cave, rece­voir la. poussière de charbon, tenir la bougie, donner au livreur un pourboire, trop piU'cimonieux, qui lui amena une bordée d'injures" et remonter en courant parce qu'il se rappelait qu'il avait oublié d 'ar­rètel' l'aspirateur à sa descente.

Evidemment, il n'y avait plus de miettes à la place où il avait laissé posé, la bouche tournée vers le sol, mais il ~1 ' y avait égaleluent plus un poil au tapis.

- Ah! quel malheur ! ... Un tapis d'Orient tout neuf, gémit-il de­vant le désastre. Et Jacqueline va. s 'en apercevoir ... ça fait un l'on cU S'ans compter l'électricité usée pour rien! \.h! ce livreur!

- ~()3-

L 'heure tournait. Et le dîner? En courant, il des,cendit et chez un marchand de cOI?estibles, acheta des victuailles toutes cuit~s. Co­quilles, poulet rôti, légumes.

- Vous n 'aurez qu 'à faire chauffer tout ça, dit en souriant le veneleur.

- Eh bien, voilà! songeait Paul enchanté en disposant tout dans la cuisine, voilà! Comme c'est difficile de faire un clîner!

Seulement, le dîner coùtait près de douze francs,. Enfin il n'y aurait qu'à n 'en rien dire à Jacqueline et mettre vite le couv~rt. '

Mais pour mettre le couvert, il fallait faire la vais,selle laissée en ~Jlal: pal' Léonie ... Dégoûté, maladToii, il lâcha les assiettes mouillées, ebrecha un saladier en cristal de Venise .. . Pendant ce temps, oublié au four, le poulet brùla consciencieusement.

- Ah! là,! criait Paul affairé. L'autre qui brùle ... Et les ha.ric.ots q~ü attachent! :Mais sapristi, je ne peux pas être pa,rtout à la fois! Bmg! encore une as,siette ! ...

«Oh mon pauvre poulet ! .. . Une bête de huit francs ! ... Ah! quel .métier ! Et le couvert qui n 'est pas mis ... Ah! voilà Jacqueline .. : Eh Inen! elle m 'y repl'encha à la remplacer!

Il réfléchit un instant et a cheva, dans un sourire de jubilation mauvaise ':

- Il est vrai que pour elle non plus, ça n'a pa.s dt'! èll'~ cll'ôl f"' !-o, Mon Dieu! ce quo je me réjouis de savait' ce qu'e ll e a, pu fF.l.iL'l:l eOl11 -me bêtises!

Et il se précipita au-devant de sa femme qui rentmit L=',impantp, coquette, mais l'œil sévère en flairant déjà l'ocleur cJu bl'ùlé.

Comment? cri a-t-elle à son tour. Pas encore le couvert mis L. Et le dîner brùlé. Ah çà! tu te fiche 8, lu monde! C'est «inaclmissible», tu elltends bien! Et Léonie?

Léonie, .ie ... je vais te dire ... Elle ... elle est partie.

- Pa.rtie? ... Ça, c'est le comble! Eh bien ,il est beau le bilan d ta journée; ma. vaisselle cassée, mon tapis abîmé, le dîner brùlé .... Et la bonne partie .. , Jete félicite, vraiment!

- Ecoute, dit-il, un peu pena.ucl , j'ai pourtant fait tout ('e que fai pu .. . Mais c'est le livreur, ear il est venu, le livreur .. . ,

. - ~Œais il en vient tous les jours, mon ami.. . Et si pour ça je de­VaIS laIsser aspirer tout le mobilier, nous serions frais! Ah! a.h! tu as vu que la. vie d'une femme d'intérieur n 'était pas tOlljours commode et enviable? ...

- Evidemment, concéda.-t-il de mauvaise grâce, il y a des jours ... Et av~c un sourire mauvais, plein de vengeance anticipée:

MalS, et toi, ma chérie, qu est-ce que tu as fait, tantôt? Ce que tu as fait il y a huit jours, ce que tu feras la semaine

prochaine, le même jour, ..

- Tu es allée à l'usine? ...

Page 18: L'Ecole primaire, 30 avril 1929

- 264-

Alors~ avec un sourire moqueur:

- Mais non, grand serein! C'était samedi, semaine anglaise, je suis all ée me promener sur les boulevards, tout simplement ! .. .

Léa DARTEY.

Un recu pour le paradis . '}

Un Indien du Canada en em.brassant la foi cathoŒ~que, se confessa à la -Robe noire (prêtre) d'lavoir, dep'lüs quelque temps, volé deux pialstres à un pasteur c-alviniste du voisinage, el répon­se lui fut dOl1llliée qu 'il devait ,}es restituer. Oe bon sauvage, appe­lé J'ean-Baptiste à son baptêm.e, s'empressa de :s'exécuter. Il se présente donc chez le ministre , et le dialogue suivant s'-engage:

- Eh bien! que lne veux-tu? - N[oi t 'avoir' dM. Robe noire di-r1e à moi: «Jean-Baptis te ,

rends l'argent volé ». , -Quel argent?

Deux piastres volées à toi par moi, mauvais sauvage, mais aujourd'hui bon Indien, avoir l'eau du baptême sur le f'ront, moi enfant du Grànd~Esprit. Tiens, prends ton argent.

- C'est. bien ne vole plus . Bonjour Jean-Baptisbe. - Bonjour! Pas assez, nlOi voulo~r autre chose . - Et que yeux-tu? - Moi vouloir un r eçu.

Un r eçu! Qu'as -tu hesoind 'un reçu ? La Robe noi'pe a-t-elle di t de le demancTer ?

Rohe noire ne rien dire, c'est Jean-Baptiste vouloir Lin reçu.

Mais pourquoi vouloir un reçu? T u m 'as volé et tu m e rends; c'es t bien assez.

- Pas assez. Ecoute: Toi ,ieux ; m~oi , jeune ; toi 11101Uir san s douve premier ; moi , mourir après toi. Comprends-tu?

- Non , qu 'es t- ce que tu veux me dire? , - Ecoute encore: cela vouloir dire beaucoup ; cela vouloir

dire tout. Moi ; frapp'er à la porte du ciel ~ le g-rand ch ef s-aint­Pierre ouvrir e t dire : « C'es t toi J ean-Baptis te , et que , '-eux-tu? ;) NIai répondre: «Moi vo·üloir ' entrer dans la' m.aison du GrancT­Esprit. » Et lui m e dire: «Et tes péchés? » Moi r épondre encore: «Robe noire m'ayoir pardonné .» SaÎlH-Pierre a.ioute'r: «Mais, ·ton vol au minis tre: as-tu l~endu 1',ar'g1ent? m.ontre-moi ton reçu. » Maintenant, minis'ire, tu vois la sritllatiOln du pauvr·e Jean-Baptis te pall' re Indien , sans r eçu , obligé, pour te trouver, de galoper par tout l'enfer. P. de Smet, S. J.

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