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L'Ecole primaire, 31 décembre 1926

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 décembre 1926

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Page 2: L'Ecole primaire, 31 décembre 1926

FORMITROL La formaldéhyde est un puissant désinfectant qui,

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4:5me Année No 14: 30 Décembre 1926

Organe de la Société v'alaisanne d'éducation

Sommaire du présent fascicule: Règlement médical de .la C. R: O. _ D'un seuil à l'autre. - Pour et contre la nomination du P. E. par l'Etat. - Echos du dernier Congrès pédagogique. - A propos de Seoutisme. - Questionnaire utile. - Langue maternelle : les métiers, la maison. - « Nos Pages ». - Leçon de choses : l'ali­mentation, la chaleur.

Règlement médical pour la Caisse de Retraite ordinaire du Personnel enseignant

élaboré par les 1nédecins et adjoints de la Caisse dans l(!ur réunion du 11 mai 1926.

I. - L'instituteur de1nandant sa 1nise au bénéfice d'une indemnité unique ou droit à l'invalidité doit présenter par écrit une demande motivée au Départe1nent qui la transmettra à la Cmnmission .

Le sujet déclare formellen1ent délier vis-à-vis des médecins de la Caisse et des membres de la Commission, du secret pro­fessionnel, le ou les médecins qui l'auraient traité antérieurement.

I. - La Com1nission transmettra au 1nédecin et sur la de­mande du candidat toutes les pièces et données qu'elle possède sur l'état de santé du candidat pendant son activité comme insti­tuteur (certificat médical pour l'entrée à l'Ecole nonnale et pen­dant les années scolaires .

Il. - Le 1nédecin ayant reçu les données convoque lui­même le sujet pour examen. En règle générale, le sujet devra se présenter au cabinet de consultation du médecin. Si son état de santé lui interdit de se déplacer, l'examen aura lieu. à son dmnicile. ·

IV. - Le n1édecin procède en toute objectivité à l'examen complet et consciencieux du sujet - anamnèse individuelle et familiale, status organique détaillé, analyse de l'urine - et éta­blira son rapport conformément aux règles d'une expertise Inédi-cale. · ·

Dans le cas où le médecin attitré le jugera nécessaire, il pro­posera à la Caisse l'observation du sujet dans un hôpital.

V. - Dans les cas douteux, le pren1ier médecin pourra de­mander à exa1niner le sujet en consultation avec le second mé­decin de sa région ou un autre médecin désigné par le Président de la Commission, ·

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:.._ 278 ...\...

Dans le cas de recours du sujet contre une décision médicale, le dossier sera soumis à un médecin de la Caisse d'une autre ré­gion pour voir s'il y a lieu ou ilon de procéder à un nouvel exa­lnen t du sujet.

VI. - L'examen 1nédical y cmnpris le rapport est tarifé sui­vant l'importance et la difficulté du cas, · de 15 à 30 francs. En cas de déplace1nent, le médecin sera indemnisé conformément aux dispositions de l'article 2 du tarif cantonal pour les C. lV[. (arrêté du 19 avril 1921).

Dans l'intérêt de la Caisse, il sera exigé · de tout candidat à l 'Ecole normale un exam.en n1édical complet ·: anamrièse signée par le candidat, analyse de l'urine, examen de la vue·, y compris examen des couleurs et examen de l'ouïe.

~ D'un seuil à l'autre ~ Quand paraîtront ces lignes) l1 cmnée 1926 ne sera plus qu1

Ul1

souvenir. Elle aura Te joint clans f Histoire la n1ultitucle de ses devançièl'eS

1 ·bonnes ou mauvaises1 selon qu1 il aura plu aùx hom-

n1es de les bien ou mal employer . · Heureux celui qui) franchissant le seuil de fcmnée défunte)

entre dans le « nouvel cm » avec la douce satisfaction du devoir accompli 1

Heureux celui qui a su sen1er pendant ces 365 jours le bon gl'ain puisé au grenier elu Père) pal'ce qu 1 il fera là-haut d'éter­nelles moissons 1

"P.Iais heul'eux aussi qui1 au début cle l1année nouvelle) p1·end la sainte l'ésolution cl 1cwcmca encore et toujours clans lu voie de la perfection, afin que la « copie » soit de plus en plus sem­blable au divin Modèle 1

Chel's A1nis Educateurs, vous qui peinez, penchés sur le sil­lon des âmes et des intelligences;

vous· qui avez l'eçu la mission, belle et sainte entre toutes, de fonner les cœul's et les volontés;

vous qui êtes les auxiliaires des ministres elu Christ et qui participez en quelque sorte enz sacerdoce.

Nous vous souhaitons une année heureuse et féconde. Heu­l'cuse de tout le bonheur qu)attirc l'accomplissement intégral de votre noble tâche; féconde par le bien que vous aurez fait autour de vous et qui rejaillira conune une bénédiction sw· vos foyers.

Ces vœux nous les déposons auprès cle la crèche oit. naquit le parfait Educateur, et nous le prions instmnment de les réaliser pour tous et un chacun des . Membres elu Personnel · enseignant de notre cher Valais.

La Ré~action.

- 279 -

Un joli geste Le dévoué et syn1.pathique Secrétaire du Département de

l'Instruction publique, M. Louis Delaloye, aute1u d'un excellent « Cours de Comptabilité » et dont il est resté propriétaire.' vie1~t d'en re1nettre gratuiteinent un ·exe1nplaire à chacun des .dix-huit élèves de troisième année de l'Ecole normale des garçons, qui le remercient ici de cette gracieuseté.

A propos d'un rapport

La publication du rapport de M. l'Instituteur l\l[aistre nous a valu un excellent article-critique qui paraîtra dans le prochain numéro de l'Ecole Priinaire.

A propos de la nomination du personnel er:t·· seignant par l'Etat

Puisque le débat ouvert le 17 déce~nbre ~ernier semble v~u­loir prendre de l'ampleur et en tout cas su~citer .beaucoup d In­térêt même dans les classes de Ja populatiOn ou les choses de l'ens~ignement passent d'ordinaire inaperçues, il sera b~e~ -per­nl.is à un modeste régent d'exposer quelques-unes de ses Idees au sujet de cette innovation qui a paru recueillir la majorité des suffrages du Corps enseignant.

Je pourrais bien faire entendre ici un son de cloche qui dé­tonne dans le concert général, mais j'estin1.e qu'il est du devoir de tous et de chacun d'appm·ter la petite contribution à l'étude d'un si grave problème.

Une étude très fouillée et fort cmnplète de cette proposition a paru dans le No 13 de l'Ecole Pl'imail'e et, pour Ina part, je remercie vive1nent son auteur d'avoir bien voulu développer aux yeux des régents quelques solides objections au systè1ne proposé pour la nmnination du personnel des écoles primaires du Valais .

Je ne voudràis pas jouer le rôle d'un renégat aux yeux de mes collègues qui caressent, comme un de leurs rêves les plus chers, l'introduction du nouveau système et y voient, peut-être, l'avènement d'une période pleine de promesses pour le corps enseignant. Si l'âge d'or devait un jour s'ouvrir pour nous, je ne 1ne consolerai jan1.ais d'avoir, par de méchantes réflexions, re- -tardé l'hetue de son heureux avènement...

Mais ma conviction et celle de beaucoup de n1.es collègues est loin d'être acquise au n1.ode de nomination que l'assemblée

· de Sion a acclamé, et j'approuve presque intégrale1nent les con­clusions du correspondant occasionnel de notre organe dans 1 remarquable ar~ide que j 'ai J!OITinl.é ..

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- 280 -

Il est juste de reconnaître que des conflits assez nombreux se sont élevés à propos des nominations d'instituteurs, et que leur liquidation n 'a pas pu toujours donner satisfaction aux intéressés. Les Autorités coininunales se laissent parfois guider dans leur choix, par des considérations dans lesquelles le mérite des can­didats n'entre pas en ligne de c01npte. La politique, c'est-à-dire une certaine politique stupide et idiote, joue le principal rôle dans la plupart des cas de nominations ou d'évictions scan­daleuses .

Cependant, si l'on veut bien réfléchir, ce ne sont là que des cas isolés, ce sont des exceptions et dans l'ensemble, le système actuel n'est pas si mauvais. Or, il n'est point prouv·é que le transfert à l'Etat des droits exercés jusqu'ici par les communes soit à l'abri des inconvénients actuels. Même dans notre vieille dé1nocratie, l'exercice du pouvoir est toujours accompagné de tertaines faiblesses inhérentes à la nature de l'hom1ne. Celle de iJréférer ses proches, ses amis, ses partisans, ses adhérents n'est­ell-e pas parmi les plus naturelles? Or qui peut se flatter de ne pas se trouver, pour un motif quelconque, dans le nombre des « sacri­fiés »? Et alors, ce serait tomber de Charybde en Scylla, car il n'existerait plus d'instance de recours !

En toute conscience, j'avoue que ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille. Sur le terrain fédéral , je suis, comme vous êtes tous, mes amis régents, un fédéraliste convaincu et irréductible. Je n'ad1nets point de compron~issions, point de marchandages dictés par des raisons d'opportunisme, je ne souffre aucune at­teinte à ce principe que je considère c01nme sacré et éternelle­ment intangible : et j'ai , ainsi, la conviction de rester dans la ligne de nos chères traditions nationales.

Pourquoi, sur le terrain cantonal, dévier de cette ligne de conduite? La logique veut qu'on soit ici partisan de l'autonomie des communes dans un sens aussi large que l'esprit de nos insti­tutions le permet et que leur développement l'autorise.

Il y a probablement bien des mais, des si, des distinguo, etc., à faire au sujet de mon raisonnement par trop syllogistique et j'espère que quelques distingués collègues saisiront" l'occasion de me faire connaître leurs opinions concernant l'objet de cet ar­ticle, de même que je n~e réserve de présenter, dans un prochain nu1néro la suite de ces quelques réflexions personnelles.

J. G.

Les Instituteurs employés de l'Etat (Réponse à un article paru . dans l'Ecole Primaire, sur le même sujet)

Il a paru dans l'Ecole Primaire du 15 décembre Ltn article intihllé : 1< Echo du dernier congrès pédagogique ».

-~si-

Ii me semble que l'auteur a écrit sous l'inspiration du parti­pris : les deux pages en faveur de la proposition « Les institu­teurs employés de l'Etat » et l~s quatre autres mentionnant les i.nconvénients de cette proposition en sont le reflet trop évident,

La situation actùelle faite au personnel enseignant est dé­peinte sous des couleurs beaucoup trop claires : on parle de favo­ritisme, de népotisme, de vengeances politiques, lors des nomina" ti ons; tout cela est vrai; mais sait-on que bon n01nbre d'institu­teurs - je dis bon nombre, ce qui laisse supiJoser beaucoup d'heureuses exceptions - faisant partie du conseil 1nunicipal ou étant, comn'te on dit vulgairen1ent, dans la manche de la com­Inission scolaire, s'arrogent beaucoup de libertés qui sont bien loin d'être consignées dans la loi. Je pourrais appuyer mon asser­tion par des faits précis; ceux-ci sont nombreux. Je n 'aurais qu'à les prendre au hasard dans quelque con~mune que je connais et où ils foisonnent.

Si l'Etat nommait et payait les instituteurs, il pourrait éga­lement exiger d 'eux · un travail.. . disons plus régulier que . n"e l'exigent quelques commissions scolaires. Ce serait peut-être un Inoyen de faire tomber l'opposition que nourrissent certaines po­pulations de la montagne à l'égard du personnel enseignant.

Les adversaires de cette proposition brandiront devant le peuple le drapeau de la démocratie. Les instituteurs sous la tu­telle de l'Etat, lui dira-t-on, quelle absurdité ! Supposez donc que le gouvernement de religieux qu'il est, passe à des idées diamé­tralement opposées. L'instruction religieuse serait peut-être inter­dite et un enseignement laïque qui ressemblerait singulièrement à celui de la France actuelle rendu obligatoire. La question logi­quement peut se poser. Mais n'est-on pas obligé de convenir qu'un gouvernement de ce genre aurait la force nécessaire pour faire plier le p~rsonnel enseignant à tous ses désirs, quelle que soit la source de la nomination de ce· dernier?

L'auteur de l'article parle ensuite de l'opposition que n~a­nifesteraient les députés démocrates, au Grand Conseil, contre cette centralisation; certainement ce correspondant a pour lui les 1notions dé.posées en faveur de l'extension des droits populaires ......._,. élection directe des membres du Conseil d'Etat et du Conseil des Etats - et leur acceptation par le peuple, n1ais a-t-il déjà oublié la grosse majorité que le Valais a donnée pour le mo­nopole du blé? Or, si centraliser c'est rétrograder, qu'est-ce que le peuple valaisan a fait en suivant ses magistrats dans cette vo­tation?

La nomination des instituteurs par l'Etat force à se poser cette question. Comment repourvoira -t-on un poste vacant? Je ne crois pas que la difficulté soit insunnontable; il n'y a qu'à regar­der ce qui se passe dons bon nombre de nos cantons confédérés

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où l'instruction tient également un Lon rang dans les annales suisses. Supposons que l'instituteur soit imposé à la comrnune. Je ne vois pas pourquoi ce nouveau fonctionnaire serait accueilli avec méfiance. Si les instituteurs sont rétribués convenablement, le besoin de vivre ne forcera pas de bons éléments de quitter les rangs pour se lancer dans des carrières plus lucratives . Si lors de l'admission à l'Ecole Normale et lors des examens successifs, I.e trillage se fait sévèrement en tenant con~pte des capaci.tés néces­saires à tout bon éducateur, il y aura en Valais un corps ensei­gnant p'élite. Chaque me1nbre pourra arriver dans une commune sans être l'objet d'anthipathies quelconques, ni de la part des auto­rités, ni dè la part des parents qu'on pourra com.pter sur tous comrne sur chacun.

Un autre argument n~ilite en faveur de la proposition votée à l'unanimité à Sion. Les déplacements, j'entends ceux faits sans n~otifs plausibles, ne seraient plus connus et les communes au­raient la chance de garder un instituteur 10, 20 on 30 ans; de là son influence, non seulement sur ses élèves, mais surtout en de­hors de l'école.

Voilà des argurnents qu'on pourrait appeler rnoraux. Il y en a d'ordre financier. Le budget de l'Instruction publique se grè­verait de nouvelles dépenses qu'il faudrait contrebalancer par de nouvelles ressources; il est relativen1ent plus facile de trouver des sources de .revenu dans le canton que dans la comrnune. Ne voit-on pas de ces dernières a voir le budget obéré à cause des frais nécessités par l'instruction primaire? Et les représentants de ces communes au Grand Conseil ne feraient-ils pas bien vite un joyeux feu de paille de droits démocratiques plus étendus, s'ils voyaient leur budget boucler avec un excédent de recettes?

Je sais très bien que chaque système a ses avantages et ses inconvénients; ruais si on avait tenu compte de ce principe, nous serions, en Valais, tant au point de vue scolaire qu'au point de vue économique, en ·retard de tous les progrès réjouissants que nous pouvons consigner en ce momei.It avec honneur.

Ecartons-nous le plus possible de la routine, du laisser-aller; visons plus haut, toujours plus haut, sans nous inquiéter des cri­tiques qui accueillent toutes choses nouvelles, fussent-elles les. meilleures du monde.

« Aide-toi, et le Ciel t'aidera » , dit le proverbe. La Société ~ralaisanne d'Education fera son possible pour faire triompher ce qu'elle a approuvé énergiquement et unanimement) au congrès pédagogique et, de son côté, notre chef, en qui nous .avons pleine confiance, travaillera dans le sens le plus conforme et au hien du personnel enseignant et au bien du pays en général.

Un Instituteur.

- ~83-

Encore un écho du dernier congrès pédagogï'que

Entre autres questions soulevées et sorrunairernent discutées au dernieT congrès pédagogique, il en est une qui nous intéresse plus directement et dont nous 'oudri~ns entr~~eni.r un instan~ n~s lecteurs. II s'agit de la prétendue plethore d rnshtuteurs et rnsh­tutrices, pléthore qui dim.inue les chances de placement de tout le personnel enseignant.

On préconisa, au cours de la discussion, divers n~oyens de r·eniédier à cette situation embarrassante.

Tout d 'abord, cmnme le fit remarquer, avec chiffres à l'ap­ptù, l'honorable Chef de l'Instruction, cette surabon~a~ce de. per­sonnel est plus in~aginaire que Téelle; un nombre rrumme, drsons insignifiant, d'instituteurs ou d 'institutrices n~anquent d'emploi.

A notre avis, l'excédent de personnel enseignant, si réelle­n~ent il existait, dans une proportion notable, ne présenterait au­cun inconvénient, bien au contrairre. Quel mal y aurait-il, en effet, pour la · repoun ue d'une place, de n 'avoir que l'emb~rras du choix? S'imagine-t-on que si, pour une place vacante, Il se présente quatre, cinq candidats, vingt même, comme c'était le cas, il y a quelques années dans une v~l~e située hors de n~tre can~on, on n'aura pas plus de chances de farre un heureux chmx que sr on ne se trouve en présence que de l'une ou l'autre .offre? Avec la pénurie ou la quantité stricteinent suffisante de personnel, on peut parfois se trouver dans la nécessité d'accepter ce qui se présente.

Puis, quel n1al y a-t-il aussi à ce qu'il règne dans le p;rs.onnel enseignant une certaine émulation, entretenue ch;z, les neg~Igen~s par la crainte de perdre leur pla~e, chez l~s . z;les 1~ar .1 esporr d'un poste meilleur? Le nombre stnctement hm:te des Ins~Ittlteurs peut éncourager quelques-une dai~s leur ap~thie pr~fesswnnelle, ne leur laissant -que le souci d 'éviter ce qui pourrart amener la perte de leur place. Ils escon~pteraient l'indulgen~e, la patience des autorités qui hésiteraient à prendre des sanctions devant la difficulté de trou' er facilement des remplaçants mieux qualifiés.

S'il devenait nécessaire de réduire les effectifs du corps enseignant, nous proposerions une mesure que, du reste, on ferait bien . d'appliqu_er en tous temps, en temp~ ?e pénurie corr:~e en ten~ps d'abondance. Cette mesure, conseillee par un participant au congi~ès, consisterait à retirer le br~ve~ ou la faculté d'ens~i­O'ner à ceux qui · s'en . seraient rendus Indignes. l'fous reconnars­~ons avec · plaisir que 1 'immense rnajorité, la quasi un ani mi té du coTps enseignant tient une conduite conforn~e à la di~nité d.e sa rnission. ·Mais enfin, ici comn~e dans toutes les catégones sociales se renconhent des .exceptiüns, des défaillances, et il existe n~a.l­heureusement des instituteurs qui devraient avoir la pudeur de quitter- l'ens'eignen1ent ou qui 1nériteraient une révoc~-tion. Quel prestige, quelle autorité peut exercer 1.111 éducateur qui, de façon

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notoire, se rend coupable de faiblesses déshonorantes, d'un pen­chant irrésistible pour la boisson, de négligence grave et habi­tuelle dans l'exercice de ses fonctions, d'une indifférence scan­daleuse en matière de religion? Oublie-t-il que l'exemple est un prédicateur plus éloquent que la parole? N'éprouve-t-il aucune crainte au souvenir de la parole terriblement sévère par laquelle Notre-Seigneur, pourtant si bon envers les pécheurs, a condamné celui. qui scandalise les petits enfants? Et dire que les parents soucieux de l'éducation chrétienne de leurs enfants doivent contri­buer de leur argent à l'entretien de ce Inercenaire? N'est--ce pa~ une aberration?

Donc qu'on fasse preuve d'énergie quand il s'agit d'élaguer, de couper les branches inutiles, gênantes. -

Pour arriver à une diminution du nombre des instituteurs et des institutrices quelqu'un a émis l'idée de réduire le nombre des admissions aux Ecoles normales. C'est au Inoins radical. Cette proposition, si elle était appliquée, détruirait à coup sûr les avan­tages de la surabondance dont nous avons parlé ci-dessus, et entraînerait la nécessité d'employer parfois des médiocrités ou des nullités sous le rapport pédagogique.

On a proposé égalem.ent une plus grande sévérité dans l'at­tribution des notes aux examens de sortie de l'Ecole normale. ~out cela est fort simple, mais nous ferons remarquer, et l'expé­nence nou~ donne raison, que ce ne sont pas toujours les jeunes gens les mieux notés à la fin de leurs études qui deviennent les 1neilleurs instituteurs. Le dévouement, le sens pratique, le tact, ne dépendent pas forcément des connaissances acquises, grâce parfois à une heureuse 1nélnoire. Ne rencontre-t-on pas des ré­gents qu.i, se fiant à leur bagage intellectuel qu'ils jugent plus gros qu'Il n'est, ne se sentent pas le besoin de continuer leur -formation professionnelle par l'étude et consacrent trop peu de ~emps à la préparation journalière de leur classe, si toutefois ils JUgent encore utile de prévoir ce qu'ils doivent enseigner. Pour la même raison, nous n'adn1ettrions pas non plus, comme quel­qu'un l'a suggéré, de n'accorder aux élèves qui sortent de l'Ecole normale les autorisations d'enseigner qu'au fur et à mesure des besoins en prenant les candidats par ordre de mérite à la suite de leurs examens de sortie.

Là où une sévérité assez rigoureuse serait de saison, c'est dans les examens pour l'obtention du brevet définitif où l'on prend en considération l'appréciation de l'inspecteur scolaire sur les ·résultats obtenus par le candidat dans la tenue de son école ou d.e sa classe durant les cinq dernières années. Après un stage de cinq ans, le jeune instituteur a pu fournir la mesure de ses aptitudes en matière d'éducation; nous disons à dessein éducation et non enseignement.

- 285-

Enfin, comme conséquence de la réduction du nombre des admissions, à l'Ecole normale, des élèves-instituteurs, rappelons la proposition faite de combler les vides ainsi créés par des élèves qui ne se destineraient pas à l'enseigneinent. Ici, il nous est d'avis qu'une Ecole norn1ale doit rester une Ecole nonnale proprement dite, et ne pas se transformer en une 1nosaïque d'écoles. Pourquoi compliquer enco1~e une situation qui l'est déjà par suite d'un enseignement bilingue? Au reste, il existe dans notre canton suffisamment d 'écoles moyennes privées ou publiques, d'écoles industrielles, inférieures et même une supérieure, d'écoles pro­fessionnelles pour la formation des jeunes gens qui ont besoin ~'une instruction appropriée à Ièur future profession.

L'organisation actuelle des Ecoles normales a fait ses preu­ves, et d'ici longtemps, nous ne voyons pas la nécessité de la mo­difier considérablement.

A propos de Scoutisme

En une substantielle et très intéressante étude parue, il y a quelque te1nps dans les colonnes de l'Ecole, un des chefs les plus n1éritants du scoutisn1e suisse exposait le but du 1nouvement et donnait des précieuses indications sur l'organisa.tion de sections locales. Lors de notre dernier congrès pédagogique, M. le Rd Curé de Sierre signalait les organisations d'éclaireurs co1n1ne très utiles pour parfaire l'œuvre de l'école. Ces voix autorisées ont certai­nement produit dans les esprits et dans les cœurs une ünpression durable et plus d 'un s'est de1nandé comment il lui serait possible d'agir dans ce sens autour de lui. Si dans quelques grandes loca­lités privilégiées de la plaine de jeunes et florissantes sections d'Eclaireurs font avan~ageusement parler d'elles, combien de com­n1unes sont encore privées de ce réel avantage !

Instaurer partout clans la jeunesse l'esprit scout, fonder le plus grand nombre possible de sections en adaptant leur organi­sation aux diverses conditions topographiques et aux différents 1nilieux, voilà une œuvre qui nous paraît d'actualité, car, en de­hors de l'art (musique ou gy1nnastique) 1nis au service du bien, nous ne voyons guère quelque chose d'équivalent pour satisfaire utile1nent le besoin d'action et de mouven1e1ü inné chez les jeu­nes. Nous nous pennettons clone d'é1nettre le vœu que, en dehors des chefs éclaireurs que la question préoccupe toujours, et qui seraient sans cloute heureux de renseigner leurs collègues, les jeunes maîtres - et même les vieux - s'intéressent vive1nent au scoutis1ne, au n1oins par la lecture d'ouvrages spéciaux comn1e Eclaireurs de Baden-Powell ét Le Scoutisme du R. P. J. Sevin, et que nos bibliothèques soient pourvues de ces ouvrages.

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Il nous paraît impossible qu'après avoir hien connu le scoutisme, un jeune maître, placé dans des conditions favorables, résiste au désir d'en faire profiter ses grands élèves et ·de les voir rester fidèles à la loi scoute. Un vétéran.

Questionnaire utile L instituteur consciencieux n'agit pas d'une façon routinière,

en. autmnate; il tient à cœur son perfectionnement professionnel et s'efforce de bien faire tout ce qu'il fait. A cet effet, il procède, sinon tous les jours, du moins assez fréquemment, à ce qu'on pourrait appeler un petit exan1en de conscience professionn~'>l , afin de découvrir ses manquements et de s 'en corriger.

Nous donnons ci-après un petit questionnaire qui pourra rendre service non seulement à l'instituteur n1ais aussi à ceux qui ont la charge de visiter les écoles. Il se rapporte exclusive­Inent à la marche des leçons et cmnprend quatre groupes de ques­tion sous les rubriques suivantes : 1° Foncl. - 2° Manière d'en­seignel·. - 3° Résultats. - 4° Maître.

a) Fond: 111 Le but ou l'objet de la leçon a-t-H été nettement déterminé? 2° Le choix du sujet a-t-il été heureux? 3° La quantité de matière s 'est-elle trou v ' e en rapport avec le

temps accordé? 4° La matière n 'a-t-elle pas dépassé la portée des élèves, OlJ­

n'est-elle pas restée trop en dessous?

b) 1\tJanière d'enseigner: 1° A-t-on suivi une marche méthodique? La leçon s'est-elle rat­

tachée à la précédente? Le sujet a-t-il été bien exposé, bien divisé, dévéloppé logiquement, approfondi clairement, résumé et condensé rigoureusement? les parties de la leçon bien équilibrées? Qu'ont été les applications?

2° A quels procédés, à quels moyens intuitifs a-t-on recouru? 3° Quelle méthode d'enseignement (déductive ou inductive) a-t-ou

suivie?

c) Résultats : 1° Les élèves ont-ils c'Ompris et retenu? 2° Ont-ils été sages et disciplinés? 3° Le maître a-t-il excité en eux de bons sentiments?

d) Maître: 1° Que penser elu maintien elu maître (tenue, regard, voix, 1ntérêt

et vie, dignité dans ses manières?) 2° Son langage a-t-il été correct, bien articulé, distinct, sobre?

Comment a-t-il lu? 3° Q\1-e dire de so'n écriture? A-t-elle été lisible, bien ordonnée?

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Langue maternelle Les Métiers

A propos des Conjugaisons. - Dès qu'il n'en est plus au balbutie1nent, dès qu' il parle, l'enfant conjugue. Pour qu'il se familiarise avec les formes verbales, pour qu'il s'habitue au lan­gage col'l'ect, pour qu'il étende son vocabulaire, il impo1·te de 1nultiplier les conjugaisons orales, Et cela ilnporte d'autant plus que ces formules sont plus nouvelles pour lui. Com.1ne, dans le par­lel' couz·cmt, quelque con1plément accompagne toujours le vel'be, ausstôt que possible on conjuguera des expressions et non point seulement des vel'bes squelettes . Pour que cette inévitable 1·épétition ne devienne pas fastidieuse, le 1naître en variera la fonne : conju­gaison individuelle, conjugaison par banc, conjugaison d'ensem­ble, conjugaison dialoguée ou 1nimée, con}ugaison en action; va­l'iation elu sujet, du complément, elu genre,: tow· affinnatif, néga­tif, interrogatif.

La con}ugaison 1nin1ée donnera l'idée des pers()nnes. Je parle - l'enfant se désigne; tLL parles - il désigne son intel'lo­cutenr; il parle - il désigne à son interlocuteur lin tJ·oisième condisciple.

En général, on se contente du présent en premièl'e année; . la cleuxièn1e exploite passé, présent et futzu.

· Bref, cette leçon trop souvent nwnotone et 1'outiniè1·e doit êtz·e essentielle1nent vivante et active. Elle p1·endra officiellement un te1nps bien clétel'miné à l'horaire journalier; mais le nwître s'ingéniera à 1nultiplier les occasions où il fei'a conjuguel' : tout le succès de son enseignement dépend de ces formules bien coin­prises, col'l'ectement répétées et passées clans le langage de l'en­fant. Le pre1nier résultat à viser est la correction de la phrase, avec sujet, verbe et con1-plément : les praticiens savent que ce ré- · sultat, absolument indispensable, se fait souvent attendre en l'absence ·de conjugaison systématique.

COURS ELEMENTAIRE Observons . - 1. Les 1nétiers. Connaissez-vous des ou rriei's? .. .

Que font-ils? ... Quand tra' aillent-ils? ... Quand se reposent-ils? ... · Comment se reposent-ils le dimanche?... Pourquoi travaillent­ils? .. . Comment s'appelle l'homn1e qui les emploie? ... Que reçoi­vent-ils en échange de leur travail? ... A quoi sert Jeur paie? ... Leur 1nétier est-il fatigant? ... Nmnmez les métiers que rous con­naissez.

2. Les métiel'S qui fournissent la nom'l'iture. Comment s'ap­pelle l'homme qui travaille ]a terre - qui cultive les légun1es -qui fauche le blé - qui fane les foins - qui soigne la vigne -qui fournit la .viande - qui cuit le pain - qui fabrique les pâtis­series - qui prépare les repas - qui tient un magasin d'épices - qui coupe le bois nécessaire au feu - qui extrait le charbon? ...

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3. Les 111étiers qui p1·éparent les habits. Comment appelle-t­on la femm_e qui coud les habits - qui travaille le linge -- qui le . lessive - qui le blanchit - qui le repasse? L'hmnme qui taille les vêtements et les ajuste - qui fait les souliers - qui les ra­commode - qui fabrique les sabots - qui ramasse les chiffons pour les revendre?

4. Les 1nétiers qui bâtissent le logement. Con1ment nomme-t­on l 'ouvrier qui creuse la terre pour bâtir la maison - qui cons­truit les briques - qui extrait la pierre des carrières - qui taille les pierres - qui les arrange et les 1naçonne - qui pose la char­pente - qui recouvre le toit d'ardoises - qui fabrique les portes, les fenêtres et les 1neubles - qui place les vitres aux fenêtres -qui fabrique les gonds et les serrures des portes?

5. Les 1nétiers exercés clans les usines? Qui connaît une usine? Qu'y fabrique-t-on? ... Y a-t-il beaucoup d'usines? ... Comment nomme-t-on les ouvriers qui fabriquent les machines - les ar­mes - les clous - les couteaux - qtù fondent le fer - qui le coulent - qui le travaillent - qui le réduisent en lames très tninces? ... Dans certaines usines on fabrique les étoffes : on y rencontre le tisseur, le cardeur ...

6. Les métiers qui facilitent les relations. Vous avez été déjà en chemin de fer; quel est l'ouvrier qui conduit la machine - qui entretient le feu - qui contrôle les coupons? ... Qui entretient l~s routes de la corpnnme ou du canton? ... Qui garde les champs? .. . Qui fait la police en ville? ... Qui remet les lettres à domicile? .. .

7. Il faut respecter l' ho1n1ne cle métier. Que ferait-on sans l'ouvrier? ... Est-il beau de gaglier sa vie en travaillant?... Quel sera votre métier? .. . Pourquoi? .. . N. S. J . C. avait-il un métier? ... Et Saint Joseph? ... Et la Très Sainte Vierge, que nous honorons pendant le mois de mai, travaillait-elle des 1nains? ... Quel était, croyez-vous, sa pensée en travaillant? ... Priait-elle avant son tra­vail?... Pouvons-nous l'imiter en cela?... N'est-ce pas l'un des 1noyens de l'honorer? ... Y a-t-il des saints qui exerçaient un n1étier? ...

Conjuguons. - 1. Connaître des ouvriers, travailler tous les jours, se reposer le dimanche, obéir à son patron, recevoir son salaire.

2. Travailler la terre, récolter le blé, battre le grain, porter le froment au moulin, rechercher la farine au n1oulin.

3. Cuire le pain, n1anger de la tarte, ne pas acheter de pâtis­serie, acheter de la viande, préparer le repas.

4 . Mettre ses habits, déchirer sa veste, recoudre un bouton , chauffer le fer à repasser, reporter le linge.

5. Creuser la terre, bâtir une maison, poser la charpente, pla­cer des vitres aux fenêtres , couvrir le toit d'ardoises.

. 6. Aller à l'usine, regarder la sortie de l'usine, rechercher son père à l'usine, frapper sur l 'enclume, n 'avoir pas peur des étin-

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celles. _. __ ._ · 7. Monter en wagon, conduire une locomotive, imiter la' loco ~

1notive, prendre un coupon, contrôler le·s billets·. 8 . Dire bonjour au cantonnier, reëe' oir une leftre du fa-c~

teur, demander un timbre à la poste, fuir le garde-champêtre, demander un renseignement à l 'agent. __

9. Respecter les ouvrier, commander poliment .à l'ouvrier, ne pas faire travailler l'ouvrier le dimanche, donner t~n pm~rboir_e , payer l'ouvrier. _... •·.

Récitons , Le roi et le berger. Rencontrant un berger, un roi lui dit: << Voyons , . :• Que gagnes-tu, mon brave, à garder tes moutons?

- Moi, je gagne autant que vous, Sii·e. - Autant? reprit, et non sans rire, . .

Le souverain; fais-1noi ton compte. - Il est fort . cla:ir : Que m'importent les grosses sommes?

Je conduis des moutons,. vous condùisez les homm~s , Et nous gagnons tous deux le ciel. .. ou bien l'ei1fer. »

Villefrànelœ .

',

1. Questionnaire. - Quels sont les deux personnages en pré­sence? Un roi gagne-t-il beaucoup d 'argent? Quel est biEin, pensez­vous, en argent, le salaire du berger? A qui çlit-on « Sire » en lui parlant? Et à un évêque, comtnent dit-on? Et à un .n1inistre ;? Et à votre maître? Poürquoi le roi rit-il de la pre1nière réponse du berger? Que signifie ici « faire son con1pte ~> ? Quand e~t-ee qu un compte est clair? Pourquoi le berger ne fait-il pas attentipn aux grosses sommes? Quelle ressemblance .y a-t-il entre l'occup~-­tion du roi et celle du berger? Que gagnent-ils tous deux? Cela peut-il s'évaluer en argent? Le berger calcuJe:. t-il bien? ·.

2. Vocabulaire. - Comtnent appelle-t-on celui q·tù gar-de de.'3· brebis (berger) - des bœufs (bouvier) ·___: dés chè-vres -(chevrier) - une chasse (garde-chasse) - les champs: d'tine conl.m1.uie (garde-champêtre)?

Nommer des hommes de rnétier qui havaillent à ·vous pré­parer de la nourriture : laboureur , n1euniei:, boulai1ger, houcllèr , .pâtissier , cuisinier ...

Nomn1er d'autres hommes de n1étier et di~·e c~ _qu'ils f.ont : le maçon construit des maisons, le charpen.tier ·pose des chai·p.en­tes, l'ardoisier couvre le toit d 'ardois-es, le forg~ron forge du f~r , le serrurier fabrique des serrures... . · · · ·

3. Conjugaison. - Conjuguer au présent :_·rencontrer un '_ber-· ger, garder des moutons , faire son con1pte, ··c(mduire des homtnes , gagner le ciel. ·

Lisons. 1. Le choix cl'une CCil'l'ière. Vous êtes-vous demal1dé quel ·nié­

tier vous choisirez plus tard pour gagner votre ·vie? Les uns tra .: vailleront le bois : ils seront bùcherons, ·chan;ons, charpentiers·,

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menuisiers, tonneliers, ébénistes, tourneurs. Les autres travaille­ront le fer : ils seront . forgerons, maréchaux, serruriers, Inécani­ciens. Quelques-uns seront tailleurs de pierre, n1açons sculpteurs; d'autres enfin seront fileurs, tisserands, taille~u·s, tanneurs, cor-royeurs, cordonn_iers. D'après .Tost et Braeunig.

2. Tout le Inonde travaille. L 'ouvrier de l'usine travaille; le contremaître ou le patron qui ·surveille les ouvriers travaillent, car, sans eux, le travail des autres n'irait pas si bien; le char­pentier, le cordonnier, le boulanger qui fait le pain, le bouche~· chez qui on trouve la viande, l'épicier travaillent; le médecin qut court nuit et jour pour voir les malades, le notaire qui fait les contrats, l'avocat qui plaide les procès, le juge qui décide qui a tort et qui a raison, tous travaillent. Charles Bigot.

3. Le facteur rural. C'était un sobde gaillard, grand, fort, bien bâti. Tout le monde le saluait au passage d'un signe de tête ou d'un bonjour amical. Les paysans le faisaient souvent ent~er dans leur fenne pour 1nanger un morceau sur le pouce et boue un verre de vin du pays. Il mangeait et buvait debout, les yeux fixés sur l'horloge et il repartait toujours de bonne humeur avec sa chanson suT les lèvres. J. Barcmcy.

4. Le cantonnier. Depuis bientôt trente ans, il besognait sur cette route, de la pelle et du pic. Il l'aimait, elle était la n1uette confidente de sa vie d'obscui;e 1nisère. Appuyé au 1nanche de son outil, il s'arrêtait parfois en plein travail pour la contempler.: elle était belle, sa route, Jnontant droite comme un large tnut blond entre les talus piqués de peupliers. Ch . Robert Dumas.

5. L'appreJ.1ti 1nenuisier. Que de travail, 1nais que de bon~ heur aussi pendant mes longues années cl'apprentiss~ge! To~t revit en moi tout se réveille! J'entends le rabot counr, la scie crier le marteau résonner sous le grand toit de l'atelier. Je vois les c~peaux rouler sous l'établi; je les repousse du pied, les joues et le front couverts de sueur. J'entends l'ouvrier me donner des ordres : « Apprenti, le rabot! - Apprenti, les clous! - . Enlève cette sciure, apprenti! » Ercloncmn-Clwtrwn.

6. Le boulanger. Le four flambait. Le boulanger vêtu d'une longue camisole de molleton, enfournait les miches sur la lar~e pelle de hêtre. A l'entrée du four, des bûchettes de bouleau bru­laient et .jetaient une lumière blanche. Au bout d'un certain temps, le boulanger ouvrait la bouche du foyer et il retirait vivement les miches croustillantes. d'après A. Theuriet.

7. Les jardiniers. A l'auberge, la salle était pleine; e~ la grande table aussi, rien que de jardiniers, qui se connaissaient tous, car ils venaient au marché une fois par semaine. Et de · quoi · parlait-on? Rien que du jardinage.

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Combien as-tu vendu tes aubergines? ... Et les haricots? ... Et les oignons? ... et les 1nelons, les carottes, les céleris, les pommes de terre? F. Mistral.

8. Le vannier mnbulant. L'homme, assis sur le talus des routes, les jambes étendues sur l'herbe rase, fabriquait de menus ouvrages de vannerie : des corbeilles d'osier et des paniers de vendange. Ses seuls outils étaient un couteau bien affilé et une petite enclume. Il savait aussi confectionner des jardinières qu'on offrait ensuite à la porte des riches. E. Moselly.

9. Les lavezzses. Les laveuses ~iennent prendre le linge les­sivé et elles le portent au lavoir, où il est savonné, foulé à coups· de battoir, trempé dans l'eau courante, rincé et tordu. Quand le vil­lage est situé à proximité d'un Tuisseau ou d'une rivière, le lavage se fait en plein air . A. T heuriet.

10. Le maçon. Incapable de l'imiter, je voulus le compren­clre. D'abord, ce qui 1n'étonne, c'est que, de son 1narteau pointu des deux bouts, il ne se crève pas l'œil et ne se tape jamais sur les doigts. Puis, d'un coup de truelle, il donne une première gifle de mortier sur le 1nur. Vite, il le ramasse, et de nouveau en frappe le mur. Avec plus de soin, il le ramasse encore pour l'appliquer au mên1e endroit. C'est maintenant une succession de gifles rapides qui diminuent chaque fois, marquent et son~ent de

. moins en moins jusqu'à la dernière chiquenaude donnée d'un geste machinal qui colle sans éclat et reste. Jules Renard.

La maison (Suite.)

L'apprenti maçon

Plus tard, je tiendrai la truelle, Je bâtirai murs et maison. En attendant, sur 1non échelle, Je suis n1anœuvre d'un maçon, Et je lui porte,· sur Ina tête, Ce qu'il demande à tout moment, Dans l'auge en bois que je tiens prêle : La chaux, le sable ou le cin1ent. Et puis, je regarde faire, Pour être 1naçon à ,mon tour; C'est le niétier que je préfère : On chante au grand air tout le jour ! La truelle d'acier, bien souple, Lance, aplatit plâtre et mortier, Entre les pierres qu'on accouple ... Le mur monte ... Quel beau métier !

J. AICARD.

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Les ouvriers de la maison

.Charpentier solide et hardi maçon, Bâtissez la 1naison !

Coiffez-la de tuile ou de fine ardoise, · Couvreur que je vois si vaillant !

Peinti·e fais-la claire et jolie; Ferme:la bien, bon n1enuisier ; A vous ·tous , adroits ouvriers, Faites une œuvre accomplie. Jardinier, pare-la de fleurs.

Achevez la maison de l 'hmnme, ô travailleurs !

M. BOUCHOR.

Ma maison

D~ns notre maison si petite ,· _ ... , 't'out le n1onde se trouve heureux.

L'été, la fraîche clématite Er).cadre notre nid joyeux.

. Et tour à tour, chaque saison . ! _ ~ -- ~e chann~ et l'embellit de 1nême,

Car. lorscjù ~on . travaille · et qu'on s'aime, C'est toujqtirs fête à la 1naison.

M. BELLIER.

l.a ch~nson de la gir~uette

En zinc, en fer , en cuivre, en tôle, Dè· ·fonne drôle,

A la crête des toits, par cent, Les girouettes

- Comn1e l.es miroirs d 'alouettes Sans repo~ - font des pirouettes,

Pleurant, grinçant.

Que not1;e · tnisérable vie, Hélas ·! est peu digne d 'envie ! Que nous' à\'rons donc de soucis ! Nos pauvres cœurs sont tout noircis A l'haleine des chen1inées. Tristes perchoü's de noirs corbeaux, Bientôt, par · la rquille minées, Nous nous effritons en la1nbeaux.

J. BONET.

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Nos Pages COURRIER DES INSTITUTRICES

SOMMAIRE : Bonne et heureuse Année ! - Soign ez votre bonheur. - Vers les sommets - Pensées.

Bonne et Heureuse Année!

Amzes lectrices, si je demandais à chacune de vous cle pré­ciser à sa manière, selon ses désirs, ses rêves, ses pro.fets, etc., les souhaits que représentent pour elle mon. « Bonne et heureuse Année », quelle énumération intéressante et variée vous Dl' adres­seriez, sans doute! Tant il est vrai que la conception elu bonheur revêt les fonnes les plus diverses.

Et... si j'étais une fé e, et que d e ma baguette 1nagique, }e puisse en un clin d'œil transformer tous ces désirs en réalités , vous rendrais-je réellement plus heureuses? ... Hélas! .t'en cloute! ... Richesses, honneurs, beauté, jouissances cle t.outes sortes peuvent donne1· peut-être l'illusion du bonheur; 1nais de cette illusion à la l'éalité, quel abîme souvent!

Le bonheur, Amies Lectrices, chacune de vous l'a sous la 1nclin : c'est être contente cle son sort, tout silnplement. Voulez­vous qu'il devienne l'hôte habituel de votre foyer? - Pendant l'année nouvelle, essayez de ne voir que le bon côté des choses, de vos semblables et des événe1nents qui se déroulent au cours de chacune de vos journées.

Puis, au lieu de gaspiller souvent vot1·e ten1ps, vos forces, votre bonne humeur à voir des nuages partout, mê1ne dans un ciel bleu, efforcez-vous, enz contndre, de découvrir le ciel bleu derrière les nuages. C'est con1bien plus réconfortant!

Si vous y parvenez, votre caractère, l'expression de votre physionomie, votre famille, votre entourage, votre école, tout y gagne1·a, et n1on « Bonne et heureuse .Année » d'aujourd'hui sera devenu au 31 décembre 1927 une heureuse réalité.

22 décembre 1926. CHRYSALE.

Soignez votre bonheur!

On soigne sa toilette, son langage ( p~s toujours ! ) , ses -rel a­tion; qui songe à soigner son bonheur?

Ainsi qu'un doux oiseau flaneur Le bonheur vient, gazouille et passe. - (Fuster.)

Quand il est là, il faut le retenir : voilà la grande affaire.

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D'abord, qu'est-ce que le bonheur? Le définir est diffi~ile, car il y a autant de manières de le cmnprenche que de c~urs a le désirer. Prenons, si vous le voulez bien, cette forn1ule : Le bonheur c'est l'accomplissen1ent de nos désirs. Vous, jeunes filles, vous êtes prodigues de ce grand n1ot. Votre rédaction est achevée : « Quel bonheur !_ » Vous recevez une lettre : « Quel bonheur ! Une leçon ennuyeuse n'a pas lieu et si n1ême le professeur est malade, on s'excla1ne : « Quel bonheur » Ainsi de suite.

Dans les leçons de morale et de religion, on vous a répété souvent: Le bonheur c'est le devoir accepté et accompli. Oui, c'est là le grand bonheur et celui-là reste toujQlUS. Mais, indé­pendamment de cet état d'âme, compatible n1ême avec de gran­des souffrances morales et physiques, il y a des bonheurs plus humains, ·plus proches de nous et que nous gâtons à plaisir.

. Votre o-rand bonheur pendant les mois de classe, c'est de vous revoir

0en famille par la pensée : « Quand je serai à la mai­

son quel bonheur l » Voilà ue refrain connu. Vous y êtes d:­puis huit jours et l'enchantement dure peut-êtr~ encore. La re­ception a été charn1a11te et vous avez su tradmre votre recon­naissance par des paroles et des dén1arches aimables . Tout va hien. Au bout" d'un mois, cela commence à grincer. Vous n'êtes plus la petite pensionnaire gâtée des pre1niers jou1;s,. on attend de vous quelque chose, on exige que vous preniez une part de travail du 1nénage, du bureau. Et vous avez si hien flâné,_ que cette contribution vous pèse. Halte-là ! c est le moment de sozgner votl'e bonhem·. Obéissez, travaillez, oubliez-vous; sans cela, la gêne, l'ennui vont tout compron1ettre.

Jeune femme, vous voilà, dites-vous, au comble du bon­heur. Les soins délicats d'une tendresse exprimée sous Inille formes vous ont fait voir la vie toute rose. Reine et maîtresse d'un cœur soumis et dévoué, vous êtes fière de ' otre lot.

Bientôt la scène changera. Votre compagnon de vie rendu à son travail, à ses affaires, ne pourra plus être le serviteur des pre­miers jotJ.rs, ce sera votre tour et il y compte hien. Peut-être ses exigences feront-elles crier ou pleurer votre égoïsme. Halte l ~·~st le moment de conserver le bonheur. que vous avez su conquenr. Pour cela, employez les mêti1e annes : amabilité, s?urires, s:nl plesse de caractère. Faites par devoir ce que le désir de plane vous a inspiré autrefois.

Combien de jeunes mariées ont gâché leur existence pour s'être cantonnées dans leur égoïs~e et n'avoir .pas su cmnprndre que la femme n'est pas ·un enfant à choyer, mais une collabora­trice et une aide pour son mari !

Institutrice débutante, vous voilà dans la classe rêvée. Vous êtes toute joyeuse à la tâche et le r_avissen1ent de. vos élève~ heul'euses d'avoir une gentille maîtresse tout sounre et gaHe

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vous gonfle le cœur de hon heur. \h . si cela pouvait durer 1 Ce serait trop beau. Après la couronne de roses, les épines. Quand il faudra punir et gronder, exiger le devoir, peut-être vous aimera-t­on n1oins et la salle d'école vous apparaîtra-t-elle moins atti­rante. Restez calme, 1naintenez 'otre àn1e dans la paix, faites avec entrain ce que vous faisiez naguère avec goùt et soignez votre bonheur et celui de 'os petits enfants. ·

Ces. exemples suffisent ponr faire comprendre ma pensée. Mais comment soigne-t-on son- bonheur? D'abord, il faut

y croire. C'est une douloureuse constatation : souvent le pass"' s'e1nbrume et le souvenir nous en est" plus riant que la Téalité. Que de « Si j avais su! » n'avons-nous pas entendus? « .J étais heureuse, alors, mais je ne le croyais pas » .

Eh oui ! on avait tout en main pour être heureuse, mais on n'a vu que · tel ennui, telle .petite contrariété, telle 1nisère qui vous choquait et qtù assombrissait la vie. Il eùt fallu passer par­dessus ou ne pas s'entêter, mieux. encore, supporter et on ne l'a pas fait. Hélas !

Croyons donc que nous avons du bonheur autant que .d'au­tres, souvent plus et ne nous comparons qu'avec ce qui nous est inférieur. Autrement, il se pourrait que l'envie, comme tine larve hideuse, souille notre ân1e et déflore notre ~xistence.

En second lieu·, pensons plus aux autres qu'~ nous-Inêmes. Faisons-letu· tout le bien possible et, sans rien exiger d'eux, dé­pensons-nous à leur service sans lésiner, bien persuadées que nous serons heui:euses dans la mesure où nous nous efforcerons de faire quelque bien. Ce s"era rude parfois pour la nature, mais combien noble et élevant ! ·

Nous ne tarderons pas à expérimenter le mot divin : Il est plus cloux de donner que de recevoir. Tant il est vrai que nos âmes sont faites pour le dévouement, car Celui qui les a créées et qui les mène les _veut pareilles à la . sienne . .

Soyons .donc peu exigeantes sur nos droits et généreuses dans l'accomplissement de nos devoirs . Donnons-nous aux autres par vertu, pour imiter le grand Sacrifié du Calvaire, alors notre âme planera joyeuse et ce bonheur-là, c'est Dieu qui le soigne.

.Sr .H ..

Vers les sommets Comme un lac se creusant au sommet des montagnes, Dans . J'albâtre bleuté. des glaciers éterne.ls, Inaccessible au bruit des tréteaux et des bagnes,

. Isolé, pacifique et reflétant le ceil,

En toi tu dois porter, aux cünes qe . ton -âme; Une nappe de paix, d'azur et d'infini,

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T'offrant loin des erreurs, des doutes el des blâ1nes , Sa vierge_ transparence et son cristal uni.

Là, quand tu sentiras que ton âme défaille, Que l'air trop dense pèse à ton cœur haletant, Tu monteras !. .. La route est à pic; la broussaille T'arrête : va toujours ! Le divin lac t 'attend.

Laisse-là les chemins battus, leurs lois, leurs règles; .Monte !. .. laisse à tes pieds les villes et les In tus; Va! Monte!. .. Et, dépassant la région des aigles , Baigne ta fièvre ardente aux eaux de ce lac pur !

Qu'il soit le centre unique et clair de la pensée, Profond com1ne un désir, loyal comme un aveu, Et que s'y réfléchisse, en un point ra1nassée, L 'im1nensité du ciel, incorruptible et bleu.

En bas sont les conflits, en bas sont les ten1pêtes , En bas sont les volcans éteints ou ranimés; Livre ton front au souffle inviolé des faîtes, Oublie enfin tes sens par leur fraîcheur calmés.

Ici ta vue est simple et plus rien ne la trouble; Sur les vibrants sommets le lac tranquille est roi. Des profondeur d'en haut sa profondeur se double, Et c'est l'âme de Dieu qui se reflète en toi.

Marguerite DEPOHTAL.

Pensées

Le sourire n 'est pas un but, mais un moyen. Il met du soleil dans l'air et les idées; il dissipe le nuage et montre le bleu sous l e rideau noir. H. LAVEDAN.

Sentir, aimer, souffrir, se dévouer, sera toujours le texte de la vie des . femmes. BALZAC.

La fem.me a cela de commun avec l'ange: que les êtres souffrants lui appartiennent. BALZAC.

Une vie, pour être bien remplie, n 'a pas beaucoup besoin d'évé­nements. Le devoü; quotidien, si simple qu'il soit, suffit à l 'occuper et à l'embellir. H. BO.RDEAUX.

N.-B. - Les articles concernant « Nos Pages » doivent être adres­

sés à Mlle A. Arbellay, Inst., Granges.

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Leçon de choses L'alimentation

( Sui~e.)

E>J Digestion stomacale. Les aliments séjournent une heure, deux heu~·es ou plus. dans l'estomac qui secrète un liquide appelé suc gastnque La sahve et le suc gastrique digèrent les aliments c'est-à-dire qu'ils les dissolvent, com1ne l'amidon se dissout dan~ l'eau. Les aliments ne forment plus aiors qu'une pâtée grisâtre presque liquide appelée chyme.

Hygiène : a) les repas trop espacés ou trop abondants fati­gu~nt l'estom~c et provoquent une évacuation rapide . (diarrhée, coliques, vomissements); ·b) les repas trop distancés obligent à incorporer trop d'aliments, d'où dilatation d'estomac; conclusion : les repas do~ ven~ être pris régulièrement et régulièrement espacés; c) le travail viOlent après le repas est nuisible, car il attire le. sang aux extrémités des membres, ce qui empêche le su~ - gas­tnque de se former en quantité suffisante; d) le sommeil immé­diatement après le repas est souvent agité; e) l'excès de boisson dilu~ trop les aliments et affaiblit l'action du suc gastrique; f) le bouillon et le potage activent la sécrétion des glandes et favorisent ainsi le travail de la digestion. ·

f) Digestion intestinale. Le chyn1e passe dans l'intestin grêle où s'achève la digestion grâce à l'action de trois nouveaux liqui­des :. le suc intestinal, produit par l'intestin, le fiel secrété par le fme et le suc pancréatique que produit le pancréas .

. . La dige~tion achevée, le chyle, liquide laiteux ou partie nti­tnhve des ahments, passe au travers des parois de l'intestin pour se mélanger au sang, tandis que les résidus ou excréments sont rejetés au dehors par le gros intestin.

. Hygiène. Le travail intestinal peut être 'entravé par une di­gestiOn stomacale insuffisante, ou par la pauvreté du sang : i1 y a alors constipation et il devient nécessaire de modifier l'alimen­tation ou de recourir aux soins du n1.édecin.

Devoir. a) Décrire l'appareil djgestif : énumérer les organes, les glandes, leur fonne, leur situation, leur fonction.

b) Raconter l'histoire d 'une bouchée de pain. c) Classer méthodiquement les conseils hygièniques donnés au

cours de la leçon et justifier chacun d'eux. .

Aliments et digestion.

. lnt~ition. Divers alin1ents : œufs, haricots, beurre, légumes fruits, viande, conserves; substances servant à la falsification.

Leçon. Faire observer que le corps humain est une véritable Inachine perfectionnée.

La machine brûle du charbon, chauffe et produit du tràvail.

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Le corps humain a spn .foyer qùi cons01nme des aliments en pro­duisant la chaleur animale, ainsi que du travail.

Nécessité de l'alimentation. ·- Les aliments sont indispensables pour réparer les pertes subies par rorganisme, fournir l'énergie et la chaleur, fortifier le corps et lui procurer l,es éléments néces­sàires. à sa: croissance. -: ·· ·.n -en résulte q~e - l ' alimentation doit être suffisante, régulière­

m.ent' prise et variée. Partant, la ménagère doit pouvoir faire choix des aliments qui conviennent et varier les 1nenus. Pour cela, elle ·doit aussi savoir que l 'alimentation est fonction de l'âge, de la. profession, du clin1at, etc. _

De l 'âge: l'enfant ne mange pas .comme l'adolescent et l'adulte: le ·vieillard -- et"l'enfant trouvent une nourriture complète -et -digestè dans le lait et _les œufs; !'_adolescent qui est en pleine crôissance a besoin d'aliinents plus fortifiants que l 'adulte. _

De la profession : les personnes sédentaires, celles qui ont une 1?"rofess!on libérale, ne niangeront pas . à ~a même table que le portefai,x; les ouvriers des champs, qui v~vent au grand ~tr, se contentent -d 'une nourriture moins substantielle que l'ouvner ·de l'tisine. __ ·. · bu ~lii:nat : Ï'Esquimai1 absorbe beaucoup de graiss~ pour se i·échauffer; re Congola~s et l'Arabe se contentent de fnuts. Nous-mêmes, .nous m_angeons plus en. hiver qu'en été. · . Choix des aliments. Le choix des aliments dépendra donc de lëur vaie-lu nutdtive et des personnes qu'ils doivent . sustenter. Il est donc également :nécessaire de connaître la composition des aliments . ·

· ·. Lê~ -alinu~nts sont _d'origine minérale (eau, sel}, végétale (fruits; légumes}, ou aniinale (lait, viande, graisse); mais au poi~t de vue alimentation, on les classe ·en -aliments azot~s ou albumi­noïde~, en hydrates · de carbone, en matières grasses et en matières minérales.

· Les aliments azotés comprennent l 'albumine (œuf}, la myo­sine (vi~nde}, la-fibrine (sang), la caséine (fron1ag_e}, la légumine (légume} et le gluten (céréales}. Ce sont les plus nches.

Les hydrates de carbo~e sont : les féculents (haricots}, les céréales, la pomme de terre, les matières sucrées (sucre de la bet-terave, -glucose du raisin ,, etc.}. . . - .

Les matières grasses sont fournies par le suif, le saindoux, le beurre, le jaune d'œuf,-les huiles, etc. .

Quant aux matières minérales (eau, sel de soude, soufre, pho~­ph-oi·~, Inanganèse, iode}, elles entrent dans la con: posi-tion de dl­vers. · aliments, notamment les légumes et les fnnts.

. Grâce à ces connaissances, ·la ménagère peut composer des menus substantiels, réconfortants. Mais elle doit en outr~ connaî~

. tre -le degré .de digestibilité des aliments le mode de cuisson qm

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convient, les divers procédés de conservation des alhnents. ainsi que les principaux 1noyens de décovrir les falsifications.

Parlons donc de la digestion, de la conservation et de la fal­sificatation des aliments.

Digestion. Digérer un aliment, ce n est pas seulement ·le ren­dre soluble, mais bien le rendre assimilable.

Si l'on injecte dans une 'eine -une certaine dose de ·sucre or dinaire et une égale dose de 'gluc_ose, on sonstate, au bout d'un certain te1nps, que le sucre est rejeté avec les urines, tandis que le glucose est incorporé à l'organisn1e : c'est que le glucose est assimilable, tandis que le sucre ne l'est pas.

Les féculents ou hydrates de carbone doivent donc se trans­t onner en glucose, ce qui s 'obtient par addition d'une molécule d'ea~; digérer l'amidon, c'est donc le saccharifier en l'hydratant. C'est ce qui se fait dans le tube_ digestif, grâce à la ptyaline de la salive et l'omylopsine du suc pancréatique. Le sucre ordinaire est tr ansformé par le suc intestinal.

La digestion des matières albuminoïdes semble aussi consister en une hydratation; ces n1atières se transforment en peptones assimihtbles sous l'action de la pepsine du suc gastrique.

Quant aux corps gras , ils sont d'abord divisés ~n. gouttel~~tes ( émultionner) , puis hydratés ou transformés en glycenne et acides gras par la bile et le suc pancréatique.

Il est reconnu qu'un certain degré de cuisson rend la plu­part d·es aliments plus digestes, ce qui facilite le travail des diffé­rents liquides produits par l'appareil digestif.

Conservation. Procédés : a) le séchage (fruits, légumes}; b) le fumage (jambon, poisson} qui dépose à l'extérieù~· des a~iments un e couche antiseptique (créosote}; c) l'enrobage (viande.' mgn,ons, fruits), qui consiste à envelopper les substances ahm~ntau_es ~ un,e couche antiseptique (sel, vinaigre, alcool); d) la cuisson qui de­truit les microbes et retarde l'altération.

Falsification. La falsification consiste surtout à in~rodu.i~e dans les aliments des substances de peu de valeur, parfms nuiSI­bles , qui augmentent le poids e~ assurent un bénéfice supérieur au vendeur peu scrupuleux.

Les substances introduites varient selon les· aliments; en voiéi quelques-unes :

Lait : écrén1age, mouillage (eau} . Beurre : margarine, graisse. Café : fève, fécule, chicorée. Miel et chocolat : farine, amidon. Confitures : gélatine, glucose .

N.-B. - Certaines fraudes ne peuvent être décelées que par des procédés chimiques; la loi punit sévèrement les falsificateurs .

Page 14: L'Ecole primaire, 31 décembre 1926

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La chaleur

L'hiver est là. Au dehors, le froid sévit; le ciel est clair, le ·soleil brille, · e.t moi, tranquillement assis derrière Ina fenêtre, j'observe la large traînée lumineuse que ses rayons tracent su.r le plancher de ma classe et je sens aussi ces, ?oux, rayons qm, à travers les carreaux, me pénètrent et me rechauffent.

Chose curieuse à constater : ces bienfaisants rayons que le soleil 1n'envoie, traversent l'air, traversent le verre de la fenêtre et les laissent froids l'un et l'autre, tandis qu'ils s'emmagasinent dans n1on vêtement. Il faut en conclure que certains corps (air, verre) laissent passer les rayons de chaleur, et d'autres,, au contraire (les vêtements) les retiennent, les absorbent.

. · Mais le soleil n'est pas seul à nous envoyer ses rayons de chaleur· en hiver d'ailleurs, ils seraient insuffisants, et bon gré mal gré', nous so~mes obligés de recourir à nos cheminées, à nos fourneaux qui, eux aussi, rayonnent de la chaleur. Pl&cez-vous devant une cheminée où flambent plusieurs fagots de sarments; vous constaterez facilement que de ce foyer, comme d'un mi­nuscuie soleil vous arrivent des rayons de lumière et de cha­leur, · tandis que, à côté du fournaeu où le bois brûle, vous constaterez seulèp1~_nt des rayons de chaleur sans aucune lu­ÙlÏère, comme· il en part de tous les corps chauds; ce so~t des Ta~ions de chaleur obscure. Fait singulier : la chaleur lumineuse du soleil entre par les vitres de la fenêtre; la chaleur obscure du fourneau ne ·les traverse pas pour sortir.

C'est sur ce fait que reposent la construction de nos vérandas et l'établissement des serres et des châssis de nos jardins.

Poussons plus loin nos observations. Dans cette tache de lumière que le soleil jette sur le plan­

cher de notre classe étendons un tablier noir, un tablier bleu et un tablier· blanc. Q~e constaterez-vous en touchant les tabliers a1.1 bout de ·quelque te1nps? Que le noir est très chaud; le bleu, beaucoup moins , et le blanc, très peu. D'où une nouvelle conclu­sim). : Les corps noirs ou de couleur s~mbr~ absorbent plus ~e chaleur que les corps de couleur claire; Ils ont un po~zvozr absorbant plus grand que les autres.

Résumé. - Certains corps se laissent traverser par les rayons de chaleur ; cl 'auh:es les retiennent, les absorbent.

Les corps de couleur sombre ont un pouvoir absorbant plus grand que les corps de couleur claire.

Exercices d)application : 1° Pourquoi la neige fond-elle plus rapidement sous les

arbres,. autour des ceps de vigne? . 2° Pourquoi une feuille 1norte, un caillou tombés sur ]a

glace s'y enfoncent-ils petit à petit? 3° Quelle est la couleur oes vêtements d'été, des vêteinents

d'hiver? Pourquoi?

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