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NUTRANEWS Science, Nutrition, Prévention et Santé Édité par la Fondation pour le libre choix www.nutranews.org NOVEMBRE 2004 Le shilajit est un des remèdes les plus importants de la médecine ayurvédique, qui lui attribue le pouvoir de guérir quasiment toutes les maladies. La recherche moderne est venue confirmer un grand nombre des propriétés que lui donnait la médecine traditionnelle. p.2 La phényléthylamine, un traitement naturel de la dépression Sommaire Le shilajit, un puissant remède ayurvédique................................................. 2 Nouvelles de la recherche .............................................................................. 5 Le gingseng, un adaptogène qui aide l’organisme à mieux résister aux stress intellectuels ou physiques ....................................... 6 Nouvelles de la recherche .............................................................................. 12 Entretien avec le D r Dominique Rueff ........................................................... 13 Nouvelles de la recherche ............................................................................. 17 La phényléthylamine, un traitement naturel de la dépression .............................................................. 18 Nouvelles de la recherche .............................................................................. 23 Le shilajit, un puissant remède ayurvédique La phényléthylamine (PEA) stimule les neurotransmissions et augmente l’activité mentale, rendant ainsi les sujets traités plus alertes. Elle est utilisée avec succès dans le traitement de certaines dépressions et pourrait également avoir son utilité dans celui des troubles de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité. p.18 auteur de La Bible des vitamines et des suppléments nutritionnels, édition Albin Michel 2004. p.13 Entretien avec le D r Dominique Rueff,

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NUTRANEWSScience, Nutrition, Prévention et Santé

Édité par la Fondation pour le libre choix • www.nutranews.org

NOVEMBRE 2004

Le shilajit est un des remèdes les plusimportants de la médecine ayurvédique,qui lui attribue le pouvoir de guérirquasiment toutes les maladies. Larecherche moderne est venue confirmerun grand nombre des propriétés quelui donnait la médecine traditionnelle.

p.2

La phényléthylamine,un traitement naturelde la dépression

SommaireLe shilajit, un puissant remède ayurvédique................................................. 2

Nouvelles de la recherche .............................................................................. 5

Le gingseng, un adaptogène qui aide l’organisme à mieux résister aux stress intellectuels ou physiques ....................................... 6

Nouvelles de la recherche .............................................................................. 12

Entretien avec le Dr Dominique Rueff ........................................................... 13

Nouvelles de la recherche............................................................................. 17

La phényléthylamine,un traitement naturel de la dépression.............................................................. 18

Nouvelles de la recherche .............................................................................. 23

Le shilajit,un puissant remèdeayurvédique

La phényléthylamine (PEA) stimule lesneurotransmissions et augmente l’activitémentale, rendant ainsi les sujets traitésplus alertes. Elle est utilisée avec succès dans le traitement de certainesdépressions et pourrait égalementavoir son utilité dans celui des troublesde déficit d’attention avec ou sanshyperactivité. p.18

auteur de La Bible des vitamines et des suppléments nutritionnels,édition Albin Michel 2004. p.13

Entretien avecle Dr Dominique Rueff,

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Le shilajit,

Des textes sacrés sanskrits vieux de plus de 3 000 ans font déjà référence à une mystérieuse substance, appelée shilajit,qu’ils décrivent comme destructeur de lafaiblesse. Les textes listent ses puissants

bénéfices pour la santé et l’esprit, ainsi que les changements bénéfiquesqu’il apporte dans la vie de ceux qui l’utilisent. Cette substance sacrée a étéprescrite pendant des milliers d’années

Déjà, il y a 3 000 ans

Le shilajit est un des remèdes les plus importants de la médecine ayurvédique qui lui attribuait lepouvoir de guérir toutes les maladies. La recherche moderne est venue confirmer un grand nombre despropriétés que lui donnait la médecine traditionnelle. Dans sa forme naturelle, c’est une substance bitumineuse que l’on trouve notamment dans les montagnes de l’Himalaya. En sanskrit,shilajit signifie « conquérant des montagnes et destructeur de faiblesse ».

un puissant remède ayurvédique

pour de nombreux problèmes de santédifférents et est devenue un puissant outilde la médecine ayurvédique.

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On raconte que la redécouverte du pouvoir du shilajit a été faite par desvillageois de l’Himalaya qui avaient observé que, pendant les mois chauds del’été, les grands singes blancs migraientdans les montagnes. Ils ont vu les singesmâcher une substance à moitié mollequi suintait entre les parois des roches.Les villageois ont attribué à cette substance la grande force, la longévité et la sagesse des animaux. Ils ont alors

commencé à en consommer eux-mêmeset ont constaté un grand nombred’améliorations de leur santé. Le shilajitsemblait leur donner davantage d’énergie,soulager leurs problèmes digestifs,accroître leur libido, améliorer leurmémoire et leur cognition, mieux contrôler leur diabète, réduire les allergies,améliorer la qualité et la durée de leur vie. Enfin, pour résumer, il semblait guérir toutes les maladies.

Le pouvoir du shilajit redécouvertpar des villageois de l’Himalaya

Les principes actifs

Ce que dit la recherche

Le shilajit est un exsudat qui suinte desroches, notamment des montagnes del’Himalaya. Il est principalement composéd’humus, ce constituant organique caracté-ristique des sols, et d’autres composantsorganiques. L’humus est constitué de résidusorganiques ayant perdu leur structureoriginelle à la suite d’une décompositionrapide dans l’environnement. L’humuscontient deux composants intéressants :l’acide fulvique et l’acide humique.

Les extraits d’humus du shilajit possèdentune structure similaire à un treillis, perforéepar des vides de dimensions variables. Cesderniers sont remplis de molécules orga-niques ou de mélanges de métaux pouvantêtre responsables de ses effets thérapeutiques.

Des chercheurs ont suggéré que les pro-priétés physiologiques du shilajit étaientdues à des composants comme le dibenzo-a-pyrone associé à des triterpènes et des

lipides phénoliques. Les acides fulviquespeuvent également avoir un rôle physio-logique en agissant comme transporteur demolécules pour des composants bioactifsplus petits.

La composition du shilajit est influencéepar des facteurs comme les espèces deplantes concernées et la nature géologiquede la roche, la température, l’humidité etl’altitude.

Des recherches cliniques ont permis de montrer que le shilajit a des effets bénéfiques sur l’homme. Il augmente la longévité, améliore la mémoire et lescapacités cognitives. Il diminue allergies et problèmes respiratoires, réduit lestress et soulage les troubles digestifs. Il a des activités anti-inflammatoire et antioxydante, il stimule l’immunité et augmente la force et l’endurance.

Plusieurs groupes de recherche, au coursde ces 20 ou 30 dernières années, ont, en effet, commencé à prendre au sérieux les revendications de remarquables

pouvoirs thérapeutiques du shilajit. Plusrécemment, une équipe a voulu comparerles résultats de recherches scientifiquesrelatés dans des textes ayurvédiquesanciens avec ceux obtenus par la recherche moderne. Ils ont trouvé denombreuses similitudes. Les plus impor-tantes d’entre elles portaient sur la capacité du shilajit à transporter d’autresmolécules. Par ailleurs, les effets bio-logiques du shilajit révélés par la recherchemoderne donnent du crédit à ses propriétés antivieillissement et rajeunis-santes revendiquées par la médecineayurvédique1.

Des chercheurs de l’université BanarasHindu ont recueilli des échantillons deshilajit à Badakstan, à la frontière duTadjikistan, en Afghanistan, à 2 800 mètresd’altitude et ont préparé des solutionsaqueuses pour étudier son action pharma-cologique sur le système nerveux central,le système cardiovasculaire, les musclessquelettiques, les sécrétions gastriques etl’inflammation sur des rats albinos2.

Ces simples solutions aqueuses avaientune activité biologique. Ainsi, l’activitéanti-inflammatoire du shilajit était comparable à celle du bêtaméthasone,

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un glucocorticoïde donné par voie orale àla dose de 0,55 mg. Ces résultats suggèrentque le shilajit pourrait avoir un rôle dansle traitement des rhumatismes, comme le suppose la médecine traditionnelle.L’étude a également montré que le shilajitest un analgésique et un possible agentantiulcère, des doses allant jusqu’à 1 gpar kg ne posant aucun problème apparent.

En 1989, le groupe de Banaras a publiéun papier sur le rôle du shilajit dans letraitement des troubles allergiques3. Leschercheurs ont alors réalisé que les solutions aqueuses non transformées deshilajit avaient une valeur limitée etqu’utiliser une combinaison des principauxconstituants serait le meilleur moyen dedéterminer les principes actifs. Ils ontétudié les effets du shilajit et les effetscombinés de ses différents constituants.Les résultats ont été prometteurs. Le shilajit et différentes combinaisons deses principaux constituants semblaientoffrir un traitement potentiel des troublesallergiques, exactement comme lamédecine traditionnelle le suggèrait.

Des investigations sur une possible activité adaptogène du shilajit ont faitémerger certaines caractéristiques suggé-rant qu’il pourrait avoir une activité nootropique et anxiolytique.

Une équipe de chercheurs a étudié cesdeux actions du shilajit en utilisant desparadigmes comportementaux acceptablessur des rats albinos. Les modifications dansles monoamines ou leurs métabolites ontété examinées chez ces animaux pourexpliquer les effets pharmacologiquesobservés. Les résultats ont indiqué que leshilajit avait une activité nootropique etanxiolytique significative.

Les études neurochimiques ont indiquéque le shilajit induisait dans le cerveaudes rats une diminution du renouvellementdu 5-HTP associée à une augmentationde l’activité dopaminergique expliquantles effets bénéfiques4.

Le shilajit est utilisé dans la médecineindienne pour atténuer des déficits du fonctionnement cérébral, incluant

l’amnésie chez des patients en gériatrie.Une étude a été réalisée pour évaluer siles effets stimulants sur la mémoire d’extrait de Withania somnifera et deshilajit étaient dus à des altérationsneurochimiques de systèmes spécifiquesde neurotransmetteurs. Les résultats ontmontré que les deux extraits augmentaientla capacité des récepteurs à acétylcholinede type muscarinique, ce qui pourraitexpliquer en partie les effets stimulantsde la cognition et de la mémoire5.

Une étude a évalué chez des rats les possibles activités anti-inflammatoires et protectrices de l’ulcère du shilajit. Ce dernier augmente le rapport hydratesde carbone sur protéines et diminue l’index d’ulcère gastrique, indiquant une augmentation des effets bénéfiquesde la barrière mucosale. Les résultats ont également montré un effet anti-inflammatoire significatif sur l’arthrite.Les résultats de cette étude sont enfaveur d’une utilisation du shilajit dans lesulcères peptiques et l’inflammation6.

Références

1- Ghosal S. et al., Indian Journal of Indegenous Medicine, 1995 Apr-Sep ; 17(1) : 1-10.

2- S.B. Acharya et al., Indian J Exp Biol, 1988 ;28 : 775.

3- S. Ghosal et al., Phytotherapy Res., 1989; 6: 249.

4- A.K. Jaiswal et al., Indian J. of Pharmacology, 1992 ; 24 : 121-17.

5- PaFlechsig P., Neurochem Int. 1997 Feb ; 30(2) : 181-90.

6- Goel R.K. et al., J Ethnopharmacol. 1990 Apr ; 29(1) : 95-103.

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Nouvelles de la recherche

Les chercheurs affirment que les niveaux de testostérone diminuent naturellement avec les années, avec pour conséquenceune augmentation du risque d’un certain nombre de maladiescomme l’ostéoporose. Ce qui est moins clair, c’est de savoir si cesmodifications hormonales normales pourraient également affecterle cerveau et augmenter le risque de développer une maladied’Alzheimer.

Dans cette étude, des chercheurs ont comparé les niveaux detestostérone dans les tissus du cerveau d’hommes morts avec la

maladie d’Alzheimer avec ceux d’hommes du même âge n’ayant pas souffert de cette maladie. Ils ontobservé que les niveaux de testostérone étaient significativement plus faibles chez les hommes avecla maladie d’Alzheimer que chez ceux n’ayant pas eu cette maladie. De plus, les niveaux de testostéroneétaient aussi beaucoup plus faibles chez des hommes ayant les premiers symptômes de la maladied’Alzheimer que chez ceux sans maladie.

Les chercheurs ont ainsi commenté ces résultats : « Nos travaux suggèrent fortement que la chute normale de testostérone liée à l’âge est un changement important qui favorise chez les hommes ledéveloppement de la maladie d’Alzheimer. Comprendre de quelle façon ces changements augmententla vulnérabilité à cette maladie est très important non seulement pour expliquer le développement dela maladie d’Alzheimer mais aussi pour identifier les personnes à plus haut risque. »

(The Journal of the American Medical Association, Sept 22/29, 2004 ; vol 292 : pp 1481-1482.)

Testostérone et maladie d’Alzheimer

L’acide linoléique conjugué (CLA) estun acide gras que l’on trouve dans lelait et la viande. Des études ont montréqu’il a de nombreux effets bénéfiquespotentiels, comme ceux de stimulerl’immunité, de diminuer le risque decancer, de réduire le stockage desgraisses et de maintenir la masse maigre.

Dans une méta-analyse, des chercheursont décrit les études animales et surl’homme dans lesquelles le CLA étaitutilisé pour traiter l’insulinorésistance,le diabète, des lipides sanguins élevéset un excès de poids – tous étant desfacteurs de risque de maladie cardio-vasculaire. Les chercheurs ont écrit :« Le CLA pourrait représenter unagent candidat pour améliorer denombreux facteurs de risques associésau diabète et aux maladies cardio-vasculaires. »

Des recherches considérables ontmontré qu’une supplémentation enCLA peut réduire la graisse corporelle,un facteur de risque majeur pour le diabète et les maladies cardio-vasculaires. Il semble agir en altérantles niveaux des prostaglandines,conduisant ainsi à une dégradationdes graisses. Cependant, les travauxconcernant l’utilisation du CLA dans letraitement de l’insulinorésistance etdes niveaux élevés de lipides sanguinssont hétérogènes et demandent desétudes complémentaires.

(American Journal of Clinical Nutrition, 2004 ;79 (Suppl) : 1159S-1159S)

CLA, réduction de la graisseet risque de maladiecardiovasculaire

Après la maladie coronarienne, l’attaque cérébrale ischémique (provoquée par uncaillot sanguin ou un rétrécissement des artèresdans le cerveau) est la forme la plus courante de maladie cardiovasculaire. Des études ont constaté que de fortes consommations de fruitset légumes, riches en caroténoïdes anti-oxydants, étaient reliées à un plus faible risqued’attaque cérébrale ischémique.

Des chercheurs ont analysé les niveaux sanguins de caroténoïdes de deux groupesd’hommes : 297 médecins ayant souffert d’uneattaque cérébrale ischémique et 297 sujetstémoins. Tous les sujets participaient à la vasteétude Physician’ Health Study et ont été suivispendant 13 ans.

Les résultats ont montré que les hommesconsommant les quantités les plus élevéesd’alpha-carotène avaient 41 % moins derisque de faire une congestion cérébrale queceux qui en consommaient les plus faiblesquantités. De façon similaire les consomma-tions les plus élevées de bêta-carotène étaientassociées à un risque 38 % plus faible, et cellesde lycopène à un risque 39 % moins important.Dans une analyse précédente, une supplé-mentation en bêta-carotène n’avait aucuneincidence sur le risque d’attaque cérébraleischémique.(Stroke, 2004 ; 35 : 1584-1588)

Caroténoïdeset risque d’attaque cérébrale

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Plus de 2 000 publications parlent des effets biologiques et thérapeutiques du ginseng. Elles indiquent, entre autres, qu’il aide l’organisme à réagir et à s’adapter dans tous les cas où l’efficacitéphysique ou psychique est diminuée, comme en période de convalescence ou de surmenage.

Il apporte plus d’énergie, renforce les performances intellectuelles et physiques, permet de surmonterplus facilement les périodes de stress et améliore la capacité à gérer les problèmes. Il semble bénéfiquedans des cas de dysfonctionnement érectile et aider à gérer la glycémie de certains diabétiques.

Le ginseng,un adaptogène qui aide l’organisme

à mieux résister aux stress intellectuels ou physiques

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Les premiers écrits concernant les vertusthérapeutiques du ginseng proviennentde la médecine chinoise et datent deplus de 2 000 ans. Les connaissances

que l’on avait de ses pouvoirs de guérison et son utilisation remontent,quant à elles, à plus de 4 000 ans.

Selon les traditions les plus anciennes, laracine de ginseng était cuite et transforméeen une solution buvable. À l’origine,seuls l’empereur, sa famille et quelqueshauts dignitaires étaient autorisés à laboire. Mais lorsque l’on s’est renducompte qu’elle était également bénéfiquepour les soldats qui devaient livrer desbatailles épuisantes, son usage s’est répanduplus largement.

Dès le IXe siècle, les Arabes viennent enChine ramasser du ginseng. À l’origine,le ginseng sauvage était en effet récoltédans les forêts. La légende veut qu’auXIIIe siècle Marco Polo découvre cette

plante lorsqu’il visite la Chine. Il en parledans Le Livre des merveilles.

Un botaniste allemand, Carl AntonMeyer, est le premier à décrire le ginsengdans un ouvrage botanique qui parut en 1542, éveillant enfin l’intérêt des Européens.

Il n’est cependant pas importé par laCompagnie des Indes avant la fin du XVIIe siècle et ne revient en Europe qu’auXVIIIe siècle par le biais des jésuites. Àcette époque, de nombreux médecins l’utilisent pour soigner les maux les plusdivers.

Le privilège de l’empereur

Une tradition millénaire

Le ginseng entre dans la pharmacopéefrançaise au XIXe siècle sous le nom dePanax ginseng C.A. Meyer. Panax vient dumot grec panakeia qui signifie « panacée ».À la fin du XIXe siècle, quelques fermiersdu Wisconsin réussissent à cultiver duginseng.

Vers 1920, des chercheurs, en Russie, enCorée et au Japon, commencent à s’intéresserau ginseng et l’étudient scientifiquement.

Mais c’est seulement depuis ces trentedernières années qu’il a vraiment retenul’attention des chercheurs occidentaux.

Le ginseng, ou Panax ginseng C.A.Meyer, est une plante herbacée que l’oncultive au Canada, aux États-Unis, auJapon et en Chine. C’est principalementdans certaines régions de Corée et deMandchourie qu’elle se développe vraiment de façon optimale.

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Le ginseng, un adaptogèneLe terme adaptogène a été créé en 1968par les professeurs Brekhman et Dardymovde l’Institut de physiologie et de pharma-cologie de Vladivostok. Il désigne une

substance qui améliore l’ensemble desréactions de l’organisme face à un stress,qu’il soit d’origine physique, chimique oubiologique. Il caractérise parfaitement le

ginseng qui a une action normalisatriceou stabilisante lorsque l’organisme a besoinde ressources supplémentaires ou que sarésistance est diminuée.

Le ginseng entre à la pharmacopéefrançaise

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Amélioration des performances physiques et de larécupération

La commission E de l’Institut fédéral allemand pour les drogues et appareilsmédicaux est considérée comme lameilleure source sur l’efficacité et lesmodes d’utilisation des plantes et produitsde phytothérapie. Elle préconise d’utiliserle Panax ginseng « comme un toniquepour revigorer et fortifier dans les momentsde fatigue, d’asthénie, de baisse de capacitédans le travail, de diminution de laconcentration ainsi que pendant la convalescence ».

Une étude animale portant sur 270 sourisa montré qu’un extrait de ginseng augmente la capacité à résister au stress.

L’effet de 1 200 mg d’un extrait de ginsenga été évalué dans le cadre d’une étudecroisée, en double aveugle et contrôléecontre placebo, sur des infirmières fatiguéespar un travail de nuit. Le traitement leur

a été donné pendant les trois premiersjours suivant leur passage du travail dejour aux gardes de nuit. La troisième nuitde garde est généralement la plus difficile.Une chute considérable de la vigilance,de l’énergie, des compétences, de l’activitéet de la capacité de travail est souvent observée à ce moment-là.

En trois jours, une dose quotidienne de 1 200 mg de ginseng a restauré leurs compétences, leur humeur ainsi que leursperformances globales presque au niveaude ce qu’elles étaient pendant une périodenormale de travail de jour. Les chercheursen ont conclu que le ginseng avait uneffet antifatigue.

Une étude, réalisée par une équipe dechercheurs de l’université de Buenos Airesen Argentine, a suivi 50 personnes atteintesdu syndrome de fatigue chronique.

Cet état se traduit par une sensation de fatigue intense, une sensation de mal-être pouvant aller jusqu’à la dépres-sion. Différents symptômes, comme desmaux de gorge ou de tête, une baisse del’appétit, des douleurs musculaires…peuvent également y être associés. Lessujets ont été traités avec du ginseng.Dans la majorité des cas, l’état despatients s’est nettement amélioré et plusieurs symptômes ont diminué.

Dans les années 1970, le professeurBrekhman a effectué plusieurs étudespour évaluer l’effet du ginseng sur lesperformances physiques. Il a ainsi donné àdes soldats soviétiques un extrait de ginseng

ou un placebo avant qu’ils courent un 3 000 mètres. Il a constaté que les plusrapides étaient ceux qui avaient consommédu ginseng et qu’ils récupéraient égale-ment plus vite que ceux sous placebo.

Le ginseng améliore l’utilisation del’oxygène par les muscles, et diminue laproduction d’acide lactique, un déchetmétabolique produit par le travail musculaire qui favorise les crampes.

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Mieux résister au stress et à la fatigue

Amélioration du bien-être généralUne étude en double aveugle a comparéles effets d’un supplément nutritionnelavec et sans ginseng sur la sensation debien-être de 625 personnes âgées enmoyenne d’un peu moins de 40 ans. Laqualité de vie a été mesurée par onzequestions. Les personnes prenant un supplément nutritionnel contenant duginseng ont rapporté une amélioration

significative par rapport à ceux ne prenantpas de ginseng. Des résultats similairesont été observés dans une étude en dou-ble aveugle contrôlée contre placebo sur36 personnes avec un diabète récemmentdiagnostiqué. Après huit semaines, lesparticipants qui avaient pris 200 mgde ginseng par jour rapportaient des amé-liorations de leur humeur, du bien-être

et de la performance psychologique qui étaient significatives comparées au groupetémoin. Une étude de douze semaines, endouble aveugle, contrôlée contre placebo,portant sur 120 personnes a constaté uneamélioration du bien-être général chezdes femmes âgées de 30 à 60 ans et deshommes âgés de 40 à 60 ans, mais paschez les hommes âgés de 30 à 39 ans.

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Pour confirmer des résultats obtenus surl’homme, un autre scientifique a montréque lorsque l’on donne du ginseng à dessouris, elles nagent plus longtemps quecelles qui n’en ont pas reçu, suggérantégalement un effet antifatigue.

Dans une étude d’une durée de neufsemaines, des sportifs de haut niveauâgés de 18 à 30 ans ont reçu quotidienne-ment 200 mg d’un extrait standardisé dePanax ginseng. Les résultats ont montréune augmentation des performances et del’endurance. L’effet de la supplémentationétait généralement ressenti dès les deuxpremières semaines de traitement. Soneffet persistait trois semaines après l’arrêtdu traitement.

Une étude de huit semaines, en doubleaveugle et contrôlée contre placebo, aévalué les effets du ginseng sur 41 individusavec et sans pratique d’exercices physiques.Les participants ont reçu du ginseng ouun placebo et ont ensuite été soumis à

une période d’entraînement physique ousont restés sans entraînement tout aulong de l’étude. Les résultats ont montréque le ginseng améliorait la capacitéaérobie des individus qui ne faisaient pasd’exercice mais pas celle de ceux quis’entraînaient. Dans un autre essai de 9 semaines, en double aveugle et contrôlécontre placebo, sur 30 athlètes entraînés,le traitement avec le ginseng seul ou enassociation avec de la vitamine E produisaitdes améliorations significatives dans lacapacité aérobie. Un autre essai en doubleaveugle contrôlé contre placebo portantsur 37 individus n’a constaté aucuneamélioration.

Une étude en double aveugle contrôléecontre placebo portant sur 120 personnesa montré que le ginseng augmentait graduellement le temps de réaction et lafonction pulmonaire sur une période de12 semaines de traitement chez des sujetsâgés de 40 à 60 ans. Aucun bénéfice n’aété observé chez les sujets plus jeunes.

Un effet positif sur les performances intellectuelles

Dans une étude portant sur 60 sujets âgésde 22 à 80 ans, la moitié d’entre eux a reçuquotidiennement pendant douze semaines200 mg d’un extrait de ginseng. La supplé-mentation a amélioré les capacités deconcentration et de réaction, la résistance àla fatigue, la dextérité des mouvements touten diminuant le temps de récupérationaprès l’effort.

Trente-deux étudiants en bonne santé âgésde 20 à 24 ans ont été suivis pendant douzesemaines. Seize d’entre eux ont reçu 200 mgd’un extrait de ginseng, les seize autres, unplacebo d’aspect identique. Les auteurs del’étude ont observé une amélioration descapacités intellectuelles chez les sujetsayant pris l’extrait de Panax ginseng. Deseffets positifs ont été constatés, en effet,

sur l’attention, la réflexion, le temps desélection d’une réaction ainsi que sur celuide réponse à des stimuli auditifs.

Les effets d’une combinaison de ginseng,de vitamines et de minéraux sur la fatigueinduite par le travail de nuit ont été évaluéschez des infirmières. Trente ont participé àune étude en double aveugle contrôlée parun groupe parallèle témoin et ont été sou-mises à des tests cognitifs. Ces tests étaientréalisés avant leur prise de service et immé-diatement après. Ensuite, les infirmières ontreçu de façon aléatoire 40 mg d’un extraitde ginseng associé à des vitamines et desminéraux ou un placebo pendant unepériode de 12 semaines. Les tests ont étérépétés à 6 et 12 semaines. Le traitement aaidé à réduire les perturbations cognitivespendant la période de travail, les effets lesplus nets étant constatés pour la capacité àstocker et à récupérer des informationsdans leur mémoire à long terme.

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Des chercheurs chinois ont montré quele ginseng améliore les scores de mémoirechez des patients souffrant de démenceaprès une congestion cérébrale. On observe fréquemment des pertes demémoire ou de la démence chez despersonnes âgées particulièrement aprèsune congestion cérébrale.

Les chercheurs ont traité avec du ginseng25 patients ayant eu une congestion céré-brale et souffrant de démence vasculairede légère à modérée. Les participants onteffectué des tests de mémoire au débutde l’étude et après douze semaines desupplémentation. Dans l’ensemble, leschercheurs ont constaté que les scores

de mémoire étaient significativementaméliorés après seulement douze semainesde supplémentation.

Dans une autre étude, des chercheursont testé 40 patients ayant souffert delésions cérébrales après de multiplespetites congestions cérébrales. Ils ont

Une action sur la mémoirede patients victimes d’une congestion cérébrale

Une action sur l’humeur et les performances cognitives

Un certain nombre de travaux scientifiquessuggère qu’une prise régulière de ginsengpeut améliorer les performances cognitiveschez l’animal comme chez l’homme.

Des chercheurs britanniques ont montréqu’une dose unique de ginseng avait uneaction bénéfique sur différents aspects des performances cognitives de jeunes volontaires adultes. Une étude relative-ment récente a regardé l’effet sur lafonction cognitive d’une dose unique deginseng chez des personnes en bonnesanté. Vingt participants ont reçu 360 mgde Ginkgo biloba, 400 mg de ginseng,960 mg d’une combinaison des deuxextraits ou un placebo. Les résultats ontconfirmé ceux obtenus dans de précé-dents travaux de recherche et ont montréune amélioration des performances demémoire secondaire. Le ginseng génère,en plus, des améliorations dans la vitessede travail de la mémoire et de la précisiondu travail.

Le Dr Medvedev de l’Académie dessciences de Vladivostok a réalisé uneexpérience pour étudier les effets immé-diats du Panax ginseng sur un groupebien entraîné d’opérateurs radio. Ce

groupe était constitué de 32 hommes âgésde 21 à 23 ans travaillant sur des messagescodés. Ils envoyaient et recevaient dessignaux chiffrés et les traduisaient direc-tement en lettres.

Des tests de précision et de vitesse detransmission ont été faits pour constituerdes données témoins. Ensuite, une étudede trois jours a été réalisée en doubleaveugle, une moitié des participants recevant une boisson contenant du ginseng, l’autre un placebo. D’après lesdonnées témoins, aucune différencesignificative n’a été notée dans la vitessede transmission des codes. Par contre,chez les 18 sujets prenant du ginseng, letaux d’erreurs était de 17 % contre 31 %dans le groupe témoin, suggérant que lePanax ginseng joue un rôle importantdans l’efficacité du travail.

Des chercheurs suédois ont soumis ungroupe de sujets au test du labyrinthe enspirale. Certains ont pris du ginseng, lesautres, un placebo. Les sujets prenant du ginseng ont terminé l’épreuve les premiers, ayant une meilleure mémoireet des facultés d’apprentissage plus efficaces.

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Stimulation du système immunitaireDans une étude en double aveugle,contrôlée contre placebo, 227 personnesont pris 100 mg de ginseng ou un placebo. Après quatre semaines de sup-plémentation, elles ont été vaccinéescontre la grippe. Les personnes ayantpris du ginseng avaient moins de risqued’attraper un rhume ou une grippe quecelles sous placebo (15 cas contre 42).Les chercheurs ont également découvertque les mesures des anticorps en réponseà la vaccination étaient plus élevéesdans le groupe supplémenté.

Le ginseng est utile pour toute personnesoumise à une pression physique ou

émotionnelle. Il agit à différents niveauxde l’organisme et l’aide à répondre auxdemandes extrêmes face à des challengesphysiques ou intellectuels.

En période de surcharge de travail,d’examens, de compétitions sportives…le ginseng stimule les facultés mentales,améliore la forme et les performancesphysiques, renforce l’endurance…

Le ginseng semble avoir un effet plusimportant chez les personnes fatiguées,déprimées et sans initiative, qui sont lessymptômes typiques observés après unepériode de maladie.

Amélioration de la fonction sexuelle

Des chercheurs coréens ont examiné les effets du ginseng coréen rouge chez45 hommes souffrant de dysfonctionnementérectile dans le cadre d’une étude croisée,randomisée, en double aveugle. Les sujetsont pris 900 mg de ginseng ou un placebotrois fois par jour. Huit semaines plustard, les sujets prenant du ginseng ontarrêté leur traitement pendant deuxsemaines et ont ensuite pris un placebo. Demême les sujets initialement sous placeboont commencé à prendre du ginseng pour

une durée de huit semaines. Lorsque leshommes étaient sous ginseng, leurs scoresde fonctionnement érectile, de désir sexuelet de satisfaction étaient supérieurs à ceuxqu’ils avaient sous placebo. Les hommesont rapporté une plus grande capacité àobtenir et maintenir une érection lorsqu’ilsprenaient le ginseng que lorsqu’ils étaientsous placebo. Les auteurs de l’étude ontémis l’hypothèse que le ginseng pouvaitaméliorer l’érection en augmentant laproduction d’oxyde nitrique.

Une action régulatrice sur la glycémieUne étude en double aveugle a évaluéles effets du ginseng (aux doses de 100ou 200 mg par jour) sur 36 personnes

avec un diabète de l’adulte. Les résultatsont montré une amélioration du contrôlede la glycémie. Les auteurs ont attribué

cette amélioration à une augmentationspontanée de l’activité physique dans legroupe de patients prenant du ginseng.

Références bibliographiques

- Brekhman, Dardymov, Lloydia. 1969; 32 :46-21.- Halstrom C. et al. Compara. Med. East West. 1982.

6(4): 277-82.- Sonnenborn U. et al. British Journal of

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Stroke association meeting, Phoenix, Ariz.- Soetaniemi E.A. et al. Diabetes Care. 1995; 18:

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22: 323-329.

donné de façon aléatoire des comprimésde ginseng trois fois par jour à 25 d’entreeux tandis que les 15 autres étaient traités avec du Duxil, un médicamentqui augmente l’oxygène dans les cellules

du cerveau et est couramment utilisé enChine pour traiter les patients ayant faitune congestion cérébrale. Les patientsdes deux groupes ont été soumis à destests de mémoire avant le début des deux

traitements et au bout de douze semaines.Les améliorations des scores de mémoireont été plus importantes chez les patientsayant reçu du ginseng.

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NUTRANEWSScience, Nutrition, Prévention et Santé

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Le PADMA et la santé du cœur et des vaisseaux

Vitamine E et perte auditive

Nouvelle formation post-universitaire pour médecins

au Centre universitaire de Charleroi, année 2004-2005

Dates :

CUNIC

Renseignements : [email protected] ou tél. +32 2 353 14 40

Sujets enseignés :• Sénescence et longévite• Diététique• Nutrition• Les thérapies hormonales de substitution

(avec bilan des études critiques)• Neuropsychologie et sexualité du vieillissement• Médecine environnementale• Médecine esthétique• Exercice sportif• Qualité de vie et longévité• Aspects sociologiques de la médecine anti-âge

19-21 novembre 2004 28-30 janvier 2005 18-20 février 2005

18-20 mars 200520-22 mai 200510-12 juin 2005

De précédentes recherches avaientmontré que des radicaux superoxydeapparaissaient dans l’oreille interned’animaux de laboratoires après deslésions causées par un traumatismeinduit par du bruit, l’administration demédicaments toxiques pour l’appareilou une maladie inflammatoire.

D’autres études ont indiqué que desantioxydants pouvaient prévenir l’oto-toxicité de la cisplatine, un médicamentcourant de chimiothérapie.

Pour évaluer si des antioxydants pou-vaient avoir un rôle restaurateur ouprotecteur sur l’oreille interne, deschercheurs israéliens ont réalisé uneétude qui a porté sur 66 patients âgésd’environ 41 ans avec une perte audi-

tive brutale. Les sujets ont été divisésde façon aléatoire en deux groupes. Letraitement de base de tous les patientsétait identique (incluant alitement etstéroïdes) en dehors de la prise quoti-dienne de 800 mg de vitamine E parles sujets de l’un des deux groupes. Lasévérité de la perte auditive avait unesignification marginale dans le rythmede rétablissement mais le succès dutraitement, défini par une améliorationde 75 % ou plus de la durée de suppuration, était nettement meilleurdans le groupe prenant de la vitamine E.Le taux de rétablissement de 75 % aété atteint chez 26 patients prenant dela vitamine E (plus des trois-quarts) contre 15 dans le groupe témoin.

(American Academy of Otolaryngology - Headand Neck Surgery Foundation Annual Meeting& Oto Expo, New York, September 11th 2004.)

Le PADMA est une formulationtibétaine contenant 22 compo-sants, dont 20 ingrédients dephytothérapie. Une méta-analysedes données cliniques sur le PADMA réalisée par le Dr Jörg Melzer du Départementde médecine naturelle de l’université de Zürich a apportédes résultats prometteurs.

Elle a porté sur six études en double aveugle, contrôléescontre placebo et portant sur 444 patients atteintsd’artériopathie oblitérante des membres inférieurs(AOMI). Au bout de quatre mois, les patients traitésavec le PADMA voyaient leur distance de marche nettement augmentée.

Ces données montrent que le PADMA est un moyenefficace de stimuler la circulation et d’augmenter lesniveaux d’activité physique chez des patients atteintsd’AOMI.(Melzer J., Brignoll R. et al., 2004)

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Entretien avecle Dr Dominique Rueff

pour tenter de prévenir ou de minimiserles grandes maladies de notre époque.Puis, vous vous référerez à ce livre commeà un dictionnaire médical : lorsque vousvoudrez savoir comment précisément lanutrition et la supplémentation peuventvous aider, pour telle ou telle affection, ouamplifier les effets d’un traitement médical, voire, parfois, en diminuer leseffets secondaires.

Les suppléments nutritionnels peuvent-ilsêtre dangereux ?

La lecture attentive de La Bible des vitamines permet de répondre à cettequestion. Il existe quelques vitaminesbien connues, dont la vitamine A d’origineanimale (le rétinol) et la vitamine D, quipeuvent être dangereuses si elles sont prises mal à propos et à doses excessives.Elles sont d’ailleurs considérées en Francecomme des médicaments. Mais, dansl’immense majorité des cas, les supplé-ments nutritionnels ne sont pas dangereuxcar ils sont conçus pour être utilisés sansprescription médicale. Ce qui ne veutabsolument pas dire qu’il faut les prendren’importe comment et à n’importe quelledose. Un chapitre du livre est d’ailleursconsacré à ces questions.

Le Lancet vient de publier une étude qui semble suggérer que la prise d’anti-oxydants pourrait augmenter la mortalité.

C’est une étude purement statistiqueincluant des groupes de cancers en majorité digestifs, traités bien entendu pardes thérapeutiques classiques. Personnen’a jamais prétendu que des antioxydantsou tout autre nutriment étaient susceptiblesde traiter avec succès un cancer en pleine

Pourquoi une Bible des vitamines et dessuppléments nutritionnels ?

S’il existe de nombreuses documentationssur les vitamines et sur les autres supplé-ments nutritionnels comme les minéraux,les enzymes, les acides aminés ou les acides gras, il n’existait pas, dans lalittérature médicale ou spécialisée, d’ouvrage qui ait tenté d’en intégrer l’usagedans un ensemble complet de situationspréventives aux différents âges de la vie,de symptômes et de maladies courantes.

Par ailleurs, il me semblait utile de communiquer les expériences et les résultats d’une pratique personnelle deplus de vingt-cinq années de la supplé-mentation nutritionnelle. En effet, denombreux utilisateurs n’ont pour toutconseil que les étiquettes des supplémentsnutritionnels qu’ils achètent ou ceux queleur donnent ceux qui les leur vendent.

La Bible des vitamines et des supplémentsnutritionnels s’adresse à tout adulte et enfantau-dessus de douze ans. Je crois que celivre est le seul ouvrage actuellementdisponible qui permet d’aborder un grandnombre de problèmes de santé, même s’il ne parle pas de tous. Il est présenté unpeu comme un dictionnaire ou une encyclopédie, de A comme acné à Z pourzona. En ce sens, et comme une « bible »,ce livre devrait trouver sa place dans toutebibliothèque familiale. Je conseille d’enlire, d’abord, d’un trait la première partiequi définit le sujet : Qu’est-ce qu’une thérapie nutritionnelle ? Qu’est-ce qu’unevitamine ? Un nutriment ? Quelles sont les bonnes façons de les utiliser en complément d’une alimentation optimisée

NOVEMBRE 2004

Auteur de La Bible des vitamines et des suppléments nutritionnels, édition Albin Michel, 2004.

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évolution, surtout s’il s’agit de cancers dufoie et de cancers digestifs pour lesquelson sait bien que même les traitementsclassiques les plus agressifs ne parviennentpas toujours à venir à bout.

Sur les quatorze études examinées dans laméta-analyse du Lancet, seules troisconcernent des personnes en bonnesanté. Pour l’une d’entre elles, l’étude diteATBC, on retrouve le problème d’unesupplémentation d’une population àrisque (travailleurs de l’amiante, fumeurs)avec de fortes doses de bêta-carotène desynthèse. C’est cette étude déjà ancienne,aux méthodes très critiquées, qui faitdériver les résultats de la méta-analyse àla limite des seuils statistiques significatifs.Cela ne permet pas du tout d’en tirer desconclusions « alarmistes » et « alarmantes »comme le font de manière bien irrespon-sable certains médias.

Trouver une surmortalité dans des groupeshétérogènes de cancers évolués et traitésavec des thérapeutiques multiples et l’attribuer à la prise de vitamines anti-oxydantes est pour le moins un raccourciplutôt discutable tant au plan de l’éthiqueque de la science.

En conclure ou même simplement laissersupposer que tous les usagers de cesmêmes suppléments, qu’ils soient enbonne santé ou souffrent d’autres patho-logies que celles prises en compte dansl’étude, courent un risque de surmortalitérelève d’un scientisme primaire ou d’unevolonté délibérée de délivrer un messagealarmiste ou, encore, d’une inconscienceinquiétante.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que nousavons à notre disposition de nombreusesétudes cliniques d’intervention quidémontrent que l’apparition d’un certainnombre de maladies, y compris de cancers, est en relation avec un statutantioxydant déficitaire. On peut citer l’étude dite « des infirmières » qui, sur 89 000 femmes, en 1998, révèle un

risque de cancer réduit de 75 % grâce auxvitamines et, plus près de nous, l’étudefrançaise Suvimax, sur 19 000 volontairesayant pris des vitamines antioxydantes,qui conclut à une diminution de 31 % descancers chez l’homme.

Mais, comment faire le tri entre toutesces études ?

Je pense que La Bible des vitamines faitréférence à suffisamment d’études etd’ouvrages qui contrebalancent ce typede publication visiblement polémique.Cela dit, je crois que c’est un fait acquisqu’au niveau des médias, qu’il s’agissedes suppléments nutritionnels ou d’autrestraitements, on voit alterner des parutionspositives et des parutions négatives. Jecrois que c’est au lecteur d’acquérir unecertaine maturité vis-à-vis de cela.

Dans un chapitre de votre livre, vousexpliquez que les suppléments nutrition-nels sont utiles à chaque âge de la vie.Pouvez-vous en dire quelques mots ?

C’est important. D’abord, il faut comprendreque l’on est, quel que soit son âge, sonsexe et sa condition physique, à l’instantprésent, ce que l’on a construit et, éventuellement, ce que nos parents ontconstruit sur le plan de la santé. Votrebonne santé ou ma bonne santé peutdépendre de l’état nutritionnel de nosparents et, en particulier, des supplémentsqu’aura pris votre mère pendant la grossesse. C’est très important, car celapeut expliquer, du moins en partie, l’apparition de maladies dans l’enfance, demaladies « nouvelles » qui ne sont pas liéesau vieillissement mais à l’environnement età l’état de santé des parents.

On va prendre un exemple précis. On saitaujourd’hui que les enfants qui naissentde femmes qui ont été déficientes en fer, enfolates, en vitamines B, en zinc, en acidesgras oméga-3 peuvent avoir divers troublesde croissance, diverses maladies auto-immunes et d’éventuels problèmes susceptibles de se répercuter pendanttoute leur vie.

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Éditeur : Fondation pour le libre choixDirecteur de la publication : Linus Freeman - Rédacteur en chef : Yolaine CarelParution mensuelle - Abonnement (12 numéros) : 30 euros© 2004 Fondation pour le libre choix - Tous droits de reproduction réservés

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De même, dans l’enfance, la façon dontles enfants sont nourris peut avoir desrépercussions sur l’adolescence, sur lapuberté, notamment, au niveau hormonal.Lorsque l’on fait des analyses biologiquesà la recherche de déficiences, on se rend compte que la supplémentationnutritionnelle a son utilité.

Au cours de la préadolescence et de l’adolescence, on connaît malheureuse-ment les tendances dites « modernes »d’alimentation. Une consommation immo-dérée de « fast-food » ou de « junk-food »(trop de graisses animales de mauvaisequalité, de sucres à travers les desserts et les sodas… et un manque évident de « nutriments »…) va conduire presqueinexorablement à des déséquilibres nutritionnels qui peuvent être aggravéss’ils sont, en plus, surmenés intellectuelle-ment, physiquement et psychologique-ment, ce qui est souvent le cas. Il est alorsfacile d’imaginer, sans être savant, lescompléments alimentaires et supplémentsnutritionnels qu’il faudrait leur proposer àcet âge.

Quant à la vie d’adulte, on sait égalementque toutes nos hormones, tous nosneurotransmetteurs cérébraux et, en finde compte, tout notre équilibre physiolo-gique et métabolique est dépendant, enamont, de l’équilibre nutritionnel. Celafait dire que, lorsque l’on observe,aujourd’hui, l’importance de toutes lespathologies chroniques de l’âge adulte,tant au plan psychologique, comme un simple mal-être ou, parfois, unedépression, qu’au plan organique,comme des déséquilibres hormonaux,des risques cardio-vasculaires ou l’appa-rition de cancers chez des jeunes… onimagine très bien toute l’influence positiveque pourrait avoir d’une part, une nutrition réfléchie, élaborée, équilibrée

et, d’autre part, une supplémentation si elle est nécessaire et correctement conduite.

Comment savoir si une supplémentationest nécessaire et que choisir ?

Un certain nombre de pistes sont tracéestout au long des chapitres de La Bible desvitamines. Il y a des choses extrêmementsimples que chacun peut observer sur lui-même. Je crois qu’il est important,quel que soit son état de santé et sonmédecin, d’avoir la volonté de prendreaussi sa santé en main et de se fixer des objectifs de « bien-être », voire de prévention personnalisée en fonction desrisques que l’on peut connaître pour soi-même mais, également, du fait desmaladies de ses parents.

Il faut apprendre à se regarder dans le miroir, à se considérer comme « son propre laboratoire de santé ». On saitainsi, par exemple, que des personnesayant la peau sèche risquent d’être déficitaires en acides gras et/ou en zinc,que d’autres avec des troubles digestifschroniques peuvent avoir des problèmesde flore intestinale, eux-mêmes dépendantsde supplémentations nutritionnelles, ouque les adolescents fatigués, épuisés,parfois déprimés, peuvent être anémiés,manquer de fer ou de certaines vitamines.Quoi de plus facile que de résoudre leproblème ? Quand on commence à prendre conscience de tout cela, on peut, à partir de certains « signes extérieurs de santé », faire un véritable « réglage » en profondeur de son organisme.C’est en ce sens que cette « bible » seveut également un traité d’éducation à laprise en charge, par soi-même, de sasanté et d’une certaine prévention.

Le second message consiste à informer lepublic qu’il existe aujourd’hui de plus en

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plus de médecins dans toutes les régionsde France et, même, de l’Europe, qui, àcôté ou en complément de leur exercicehabituel, font des bilans de vitamines,d’antioxydants, des bilans métaboliquesspécifiques… qui permettent de dépisteret de préciser des déficiences, des déséquilibres nutritionnels et donc d’orienter vers les supplémentationsnécessaires, adaptées aux besoins spécifiques de chacun ou d’en vérifier le bien-fondé et les doses utilisées.

Vous recommandez, pour chaque affection, des dosages pour les supplé-ments nutritionnels que vous conseillez.Sont-ils adaptés à tous ?

Je recommande des dosages pour éviterau consommateur de s’égarer sur desconsommations qui ne sont pas forcé-ment nécessaires. Ces recommandationssont faites pour des adultes et des enfantsde plus de douze ans.

Pour chaque problème de santé évoqué,un panel de supplémentations est proposéet chacun doit choisir, en fonction deson expérience et de sa réactivité personnelle, ce qui va lui convenir.Rappelons qu’il faut apprendre à s’observer !Il ne faut pas forcément prendre tout cequi est proposé, en tout cas pas audébut, mais avancer étape par étape sansnégliger les mesures diététiques.

En fait, les nutriments sont cités par ordredécroissant d’importance, les principauxétant indiqués en début de paragraphe.Une lecture attentive du chapitreconcerné aide à faire un choix adapté.Ce choix est presque toujours dépendantde modifications de son alimentation quisont toujours nécessaires.

Si je prends l’exemple de la page 226, la « spondylarthrite ankylosante », lesnutriments principaux proposés sont lavitamine C, les flavonoïdes, le curcumaet le thé vert. Ensuite, le cuivre en oligoélément est bien connu commeétant anti-inflammatoire. C’est également le cas du curcuma et du thé vert. Il y a

seulement cinq nutriments de proposés.Je crois que là on peut les prendre toussans difficulté. Mais si vous ne réduisezpas les apports alimentaires en certainesgraisses dites saturées « pro-inflammatoires »,prendre des nutriments à visée « anti-inflammatoire » ne vous servira pas àgrand-chose.

Pour aider encore le lecteur à bien faireson choix, La Bible des vitaminescontient des adresses utiles et des renseignements pratiques concernant lanature des différents nutriments et lesfaçons de se les procurer. Il est proposéune liste de lieux et de laboratoires oùcommander des suppléments nutritionnelsde qualité, des associations où compléterson information, les sites internet, les lettres d’information et revues spécialiséssur la nutrition et les suppléments nutritionnels. Vous trouverez égalementdes fiches sur les principaux nutriments

(vitamines, minéraux…) qui peuventvous guider efficacement sur votre supplémentation au quotidien.

Docteur Rueff, quelle conclusion pournos lecteurs ?

Celle que je place au début du livre, une citation : ce siècle apportera « ladémonstration scientifique que la nutritiona un impact profond sur presque toutesles maladies des sociétés occidentales1».

J’irai même encore plus loin en prévoyant que nos systèmes de santé,s’ils n’intègrent pas rapidement ces données tant au sein de l’éducation et dela sollicitation du public qu’au plan de laformation2 des médecins, courent à lafaillite. Il y a un réel commencement, enFrance, de la part du ministère de laSanté. Il faut continuer, aller plus loin et plus vite !

1- David Servan-Schreiber.2- Nous formons des médecins depuis plus de quinze ans à l’ADNO (site http://www.adno-association.org), qui organise

son prochain symposium, à Paris, le 5 décembre prochain.

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Des chercheurs ont examiné les effets du sojasur 100 guenons pré-ménopausées. Certainesd’entre elles étaient à risque plus élevé de maladie cardio-vasculaire en raison du stressprovoqué par leur faible rang social dans leurcommunauté. Les scientifiques ont donné unealimentation riche en soja à la moitié des animaux correspondant, pour l’homme, à 129 mg quotidiens d’isoflavones. Le secondgroupe n’a pas reçu de soja.

Le ratio cholestérol total sur cholestérol HDL desanimaux à risque cardio-vasculaire supplémentésen soja a diminué de 48 % par rapport à celuides guenons n’ayant pas mangé de soja. Lebénéfice n’était pas aussi important chez les animaux à faible risque cardio-vasculaire et leurratio a chuté de 33 % par rapport à celui desanimaux ne prenant pas de soja.

(15th annual meeting of North American MenopauseSociety, Washington, October 2004.)

Nouvelles de la recherche

Une récente étude a constaté que lesniveaux de sulfate de DHEA sont augmentés par un stress aigu et qu’ils pourraient aider les gens à faire faceaux effets indésirables provoqués par lestress.

La DHEA est une hormone produite parles glandes surrénales dont les niveauxculminent entre 20 et 25 ans. À côté deson implication dans la réponse austress, la DHEA pourrait être utile enréduisant la dépression et en stimulantla mémoire. Les niveaux de DHEAd’individus âgés de 70 à 80 ans n’attei-gnent que 20 à 30 % de ceux de personnes âgées de 20 à 25 ans.

Des chercheurs ont évalué le rapportsulfate de DHEA sur cortisol chez 25 militaires, avant et après qu’ilssoient soumis à des événements stressantsinhérents à la vie à l’école militaire desurvie. Les niveaux de cortisol et de sulfate de DHEA ont été analysés dansle sang et la salive des participants cinqjours avant qu’ils ne soient exposés àune simulation de camp de prisonniersde guerre où ils ont été soumis à desprivations de nourriture et de sommeilainsi qu’à un interrogatoire. Il leur aégalement été demandé de remplir un

questionnaire dans lequel ils classaientles symptômes de dissociation. Celafournissait des informations sur leurcapacité à faire face au stress avant l’événement, en mesurant de quellemanière ils étaient en contact avec leurenvironnement.

Après les interrogatoires, les question-naires et les tests sanguins ont étérefaits. Les chercheurs ont découvertque les individus qui montraient desperformances militaires supérieures etrapportaient moins de symptômes dedissociation avaient un rapport sulfatede DHEA sur cortisol plus élevé. Lesauteurs en ont conclu : « Ces donnéesfournissent des preuves empiriques etprospectives que les niveaux de sulfatede DHEA sont augmentés par un stressaigu chez des sujets en bonne santé et que le rapport sulfate de DHEA/cortisol pourrait indexer le degré derésistance aux effets négatifs du stressd’un individu.… Une implication deces résultats est qu’un faible rapport sulfate de DHEA/cortisol pourrait êtreassocié à une vulnérabilité aux symptômesde dissociation induits par le stress. »

(August 2004 issue of the American MedicalAssociation Journal Archives of GeneralPsychiatry)

Soja, ménopauseet santé cardiovasculaire

DHEA et réponse au stress

Une équipe de chercheurs a étudié l’effet de la vitamine E et du lycopène sur le cancer de la prostate. Pour cela, de la vitamine E, du lycopène,une association des deux nutriments ou un placeboont été injectés à des souris porteuses de celluleshumaines cancéreuses. Les résultats les plus intéres-sants ont été observés avec l’association vitamine E-lycopène. Il faut préciser que les résultats ont étéobtenus avec un dosage spécifique qui a permisd’obtenir au bout de 42 jours une réduction de 73 % de la taille de la tumeur.(J. Natl. Cancer Inst. 2004 Apr 7 ; 96 (7):554.555.)

Lycopène, vitamine Eet cancer de la prostate

Une étude a été définie pour déterminer si la consommation dethé vert était proportionnellement associée à une diminution del’incidence des maladies des artères coronaires ainsi qu’au pronostic cardio-vasculaire et cérébro-vasculaire. Elle a enrôlé203 patients ayant fait une angiographie coronarienne (109 patientsavec une sténose coronarienne significative et 94 sans). Lesrésultats ont montré que la consommation de thé vert était associée à une moindre incidence de maladies des artères coronaires. Plus la consommation de thé vert était importante,plus faible était le risque.

(Circ. J. 2004 Jul ; 68(7) : 665-70.)

Thé vert et maladiedes artères coronaires

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La phényléthylamine est naturellementproduite dans le cerveau où elle estresponsable de la médiation desexpériences associées au plaisir et à lasensibilité intellectuelle. Ainsi, la PEAa été baptisée pour cette raison la « molécule de l’amour ».

Elle est classée, en terme de concentration,parmi les neurotransmetteurs mineurs. Elleest synthétisée à partir de la phénylalanine.

Prise par voie orale, la PEA traverse immé-diatement la barrière hémato-encéphaliqueet est aussitôt disponible dans le cerveau.

La phényléthylamine (PEA) stimule les neurotransmissions et augmente l’activité mentale, rendant

ainsi les sujets traités plus alertes. Elle est utilisée avec succès dans le traitement de certaines

dépressions et pourrait également avoir son utilité dans celui des troubles de déficit d’attention avec

ou sans hyperactivité.

La phényléthylamine,un traitement naturel de la dépression

Elle est capable de moduler les transmis-sions dopaminergiques, ce qui lui donned’intéressantes capacités et notammentcelles de soulager la dépression et les troubles de déficit d’attention tout en augmentant la capacité de concentrationet améliorant l’humeur.

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a le plaisir de vous inviterà une conférence–débat en français

le jeudi 18 novembre 2004 à 20 heures Centre culturel

93, avenue Charles-Thielmans1150 Bruxelles

sur les thèmes suivants :

L’ASSOCIATION DE PATIENTS POUR LA PRÉVENTION DU VIEILLISSEMENT

Contact : [email protected] - tél. +32 2 353 14 40

• Hormone de croissance : hormone de santé ?Dr Thierry Hertoghe

• Traitement des rhumatismes : hormones thyroïdiennes, testostérone, DHEA, glucosamine-chondroïtine, oméga-3

Dr Benoît Everard

• Pollution chez soi ; enfants intoxiquésDr Thérèse Hertoghe

Chaque exposé de 30 mn sera suivi de 15 mn de questions / réponses

La PEA soulage 60 % des dépressionsOn a découvert, il y a une trentaine d’années, que dans le cerveau de patientsdépressifs, les niveaux de PEA étaient infé-rieurs à ceux de sujets en bonne santé1.

Les formes légères comme sévères dedépression peuvent donc avoir unecause simple et également un traitementsimple. Une diminution dans le cerveaudes niveaux et/ou du renouvellementendogène de la PEA pourrait, en effet,jouer un rôle majeur dans l’étiologie de certaines formes de dépression.

En fait, on a observé que la plupart des traitements médicamenteux de ladépression agissent en augmentant lesniveaux de PEA dans le cerveau2.

La PEA favorise l’énergie et élève l’humeur.Une déficience en PEA rend la personnefragile, fatiguée, léthargique et déprimée.

Prendre de la PEA restaure rapidement le bien-être. La PEA est un traitementnaturel et physiologique de la dépression.L’observation clinique indique que la PEA

(à la dose de 10 mg une ou deux fois par jour)est efficace chez 60 % des patientsdépressifs. La PEA soulage la dépression très rapidement, ce n’est qu’une question d’heures ou de jours. Elle ne produit pasd’effet toxique ni d’accoutumance ou d’abuset conserve son efficacité avec le temps.

L’administration de PEA ou de l’un de ses précurseurs, la L-phénylalanine, enassociation avec de la sélégiline, atténueles signes de dépression et améliore l’humeur aussi rapidement que leferaient des amphétamines mais sansproduire d’accoutumance. Ces effets

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La PEA et déficits d’attention

La PEA semble affecter les patients souffrant de troubles de l’attention. Dansle cerveau, la PEA est synthétisée à partirde deux acides aminés : la phénylalanineet la tyrosine. Dégradée en acide phény-lacétique (PAA) par l’enzyme monoamine-oxydase, la PEA est ensuite éliminée dansles urines. Or la PEA et la PAA sont toutesdeux réduites dans les urines de patientsatteints de déficit d’attention. Il en est demême des niveaux plasmatiques des deuxacides aminés. Ces observations ontconduit des chercheurs à penser que laPAA pouvait jouer un rôle dans le développement des troubles de déficits d’attention, voire même le renverser.

L’hypothèse suggérant que la PEA puissejouer un rôle sur le comportement affectifvoudrait dire qu’elle agit comme unneuromodulateur endogène responsabledu déclenchement ou du soutien de l’excitation, de l’euphorie ainsi que de lavigilance et de l’éveil. Structurellement, laPEA est proche des amphétamines et, dansune moindre mesure, des catécholamines.Elle induit des effets électrophysiologiqueset comportementaux similaires à ceux

sont également soutenus et apparentschez des patients insensibles à des traitements conventionnels3.

Quatorze patients avec des épisodesmajeurs de dépression, répondant à untraitement par la PEA (10 à 60 mg parjour, par voie orale, associée à 10 mg desélégiline pour prévenir sa destruction),ont été réexaminés 20 à 50 semainesplus tard. La réponse antidépressive était maintenue chez douze des quatorzepatients sans effet secondaire apparent4.La PEA a donc produit un soulagementpersistant de la dépression chez un nombre significatif de patients. Elle améliore l’humeur aussi rapidement quedes amphétamines mais sans produired’accoutumance.

La PEA contrôle la dépression chez 60 %de personnes dépressives, un pourcentageidentique à celui rencontré avec les principaux antidépresseurs comme le Prozac,mais elle est beaucoup moins toxique.

La PEA est loin d’être la panacée quicontrôle toutes les dépressions, mais enraison de sa rapidité d’action, elle mérited’être utilisée comme premier traitement.Elle peut également être utilisée sur de longues périodes sans crainte deconséquences nocives, comme une prisede poids, une inhibition sexuelle, nid’autres effets que l’on rencontre avecles médicaments antidépresseurs classiques.C’est pourquoi la supplémentation avecla PEA est un traitement physiologiquede la dépression.

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Une relation entre exercice physique et PEA

Il est bien établi que l’exercice physiqueaméliore le fonctionnement du corps.On a également constaté qu’il amélioreégalement le fonctionnement mental,réduit la durée de rétablissement aprèsdes lésions cérébrales et prévient ledéclin de la mémoire lié au vieillisse-ment. On a également rapporté que

l’exercice physique peut produire une stimulation mentale et que les personnesqui font du sport font état d’une sensationde bien-être plus importante que cellesqui n’en font pas. Les chercheurs supposentqu’une partie des effets bénéfiques del’exercice physique sur le moral serait dueà la PEA.

Des chercheurs ont demandé à un groupede vingt jeunes gens en bonne santé, âgésd’environ 22 ans, de prendre part à uneexpérience pour déterminer de quellefaçon l’exercice physique affectait lesniveaux de PEA. Les sujets se sont entraînéschaque semaine pendant quatre heures,pratiquant des exercices modérés à

que produisent certains dérivés desamphétamines utilisés dans le traitementdes troubles de déficit d’attention et d’hyperactivité5. Mais, à la différence desamphétamines, la PEA est un composéendogène du cerveau qui n’entraîne niaccoutumance ni dépendance et ne produit pas d’effet secondaire.

La PEA augmente la concentration mentale ;une personne en ayant de faibles niveauxaura plus de risque d’avoir des difficultésà se concentrer et d’être plus facilementdistraite. C’est évident chez des patientsavec un déficit d’attention ou des troubles d’hyperactivité. Ces patients

ont des difficultés à se concentrer et sont fréquemment traités avec de la ritaline (méthylphénidate) ou de l’addérall(dextroamphétamine). Ces médicationssont des stimulants bien connus quiaident les patients à se concentrer. Cequi est moins connu, c’est que ces médi-caments agissent en augmentant lesniveaux de PEA. Augmenter les niveauxde PEA améliore la concentration et stimule l’activité mentale.

Tous les patients ayant des symptômesde déficit d’attention et de troubles d’hyperactivité ne répondent pas bien àces médicaments stimulants ou certains

sont au contraire trop stimulés, notammentlorsque les doses sont trop élevées. Leseffets secondaires les plus courants de laritaline incluent nervosité, agitation,anxiété et insomnie. Maintenir un équilibrequi stimule l’activité mentale tout en prévenant une sur-stimulation est la cléd’une amélioration réussie de l’attentionet de la concentration.

La PEA augmentant la stimulation mentaleet la vigilance, ces médicaments sont éga-lement utilisés pour traiter la narcolepsie,une affection qui fait tomber soudainementendormis et de façon incontrôlable lespatients qui en souffrent.

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intensifs. Ils ont ensuite complètementarrêté les exercices pendant une semaineet des échantillons d’urine ont été prélevés pour mesurer les niveaux d’acide phénylacétique (PAA). Le lendemain, lessujets se sont à nouveau entraînés et ont couru à 70 % de leur capacité cardiaque totale, un niveau susceptiblede modifier l’humeur. Les chercheurs ont évalué l’effet de cet exercice et à nouveau prélevé des échantillons d’urine. Les résultats ont montré uneaugmentation de 77 % des niveaux dePAA après l’exercice. Ces augmentations

variaient cependant de façon considéra-ble par rapport au jour précédant allantde 14 à 572 % chez 18 des 20 sujets.

Les chercheurs en ont tiré les conclusionssuivantes : « Ces résultats montrent uneaugmentation substantielle des niveauxurinaires de PAA 24 heures après unexercice physique d’intensité modérée àélevée. La PAA reflétant les niveaux dePEA et cette dernière ayant des effetsantidépresseurs, l’action antidépressivedu sport semble donc liée à la PEA6. »

Références

- 1 Sabelli H.C. et al. Phenylethylamine hypothesis ofaffective behavior, Am. J. of Psychiatry, 1974 (June) ;131(6) : 695-99.

- 2 Mosnaim A.D. et al. The influence of psychotro-pic drugs on the level of endogenous 2-phenyle-thylamin in rabbit brain. Biol. Psychiatry 1974Apr; 8(2); 227-34. Borison R.L. et al. Brain 2-phe-nylethylamin as a major mediator for the centralactions of amphetamine and methylphenidate.Life Sci. 1975 Oct 15; 17(8): 1331-43.

- 3 Sabelli H.C. et al. Phenylethylamine modulationof affect : therapeutic and diagnostic implica-tions ? J. Neuropsychiatry Clin. Neurosc. 1995;7: 6-14.

- 4 Sabelli H. et al. Sustained antidepressant effect ofPEA replacement. J. Neuropsychiatry Clin.Neurosc. 1996 Sp; 8(2) 168-71.

- 5 Jansen P.A. et al. Does phenylethylamine act asan endogenous amphetamin in some patients ?Int. J. Neuropsychopharmacol. 1999 Sept ; 2 (3):229-240.

- 6 Szabo A. et al. Phenylethylamine, a possible linkto the andepressant effects of exercise. Br. J.Sports Med. 2001; 35: 342-343.

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Une nouvelle étude a constaté que de faibles niveaux dechrome dans les ongles des pieds étaient associés àune incidence significativement plus élevée du risquede maladie cardio-vasculaire chez des hommes avecun diabète de type II, par rapport à des sujets témoinsayant des niveaux plus élevés de chrome.

Cette étude, une analyse rétrospective de l’étude desuivi des professionnels de santé de Harvard (1986-1994), a montré que les hommes avec un diabète etune maladie cardio-vasculaire avaient 46 % moins dechrome dans leurs ongles de pieds que des sujets enbonne santé.

Cette étude a été définie pour évaluer les niveaux dechrome dans des échantillons d’ongles de pieds de 1 254 hommes âgés de 40 à 75 ans et participant àl’étude de suivi des professionnels de santé de Harvard.Les niveaux moyens de chrome dans les ongles despieds étaient chez les hommes en bonne santé de 0,71 ppm, chez les diabétiques de 0,61 ppm et chezles hommes souffrant de diabète et de maladie cardio-vasculaire de 0,52 ppm.

Les chercheurs ont ainsi commenté ces résultats : « Le risque de maladie cardio-vasculaire est nettementplus élevé chez les sujets ayant un diabète que chez despersonnes sans diabète. Le chrome pourrait améliorerla sensibilité à l’insuline, ce qui peut modifier le risquede diabète et de maladie cardio-vasculaire. »(Diabetes Care, Sept. 2004)

Nouvelles de la recherche

L’acide alpha-lipoïque est un antioxydantet est utilisé en Europe pour traiter lesneuropathies associées au diabète.L’acide alpha-lipoïque agit égalementcomme cofacteur d’enzymes impliquéesdans la dégradation du glucose et dans satransformation en énergie.

Dans une série d’expérimentations surl’animal, des chercheurs ont examiné l’effet de l’acide alpha-lipoïque sur la pro-téine kinase activée par l’AMP (adénosinemonophosphate), une enzyme-clé quirégule le métabolisme des graisses etdu glucose. Lorsque les niveaux de cescarburants diminuent dans les cellules lesniveaux de la protéine kinase activée parl’AMP augmentent et, à son tour, elle stimule la faim.

Dans une étude de deux semaines utilisantdes rats de laboratoire, des chercheursont constaté qu’une supplémentation enacide alpha-lipoïque réduisait l’activité de la protéine kinase par l’AMP, conduisant àune consommation plus faible d’aliments et à une perte de poids. L’ampleur de l’effetétait reliée à la dose d’acide alpha-lipoïque, les doses les plus élevées ayant l’effet leplus important. Dans une étude de 14 semaines sur des rats génétiquement obèses, unesupplémentation avec de l’acide alpha-lipoïque réduisait le poids et la masse grasse,ainsi que les niveaux plasmatiques de glucose et d’insuline.(Nature Medicine, 2004 ; 10 : 727-733)

Chrome et risquecardio-vasculaire

Acide alpha-lipoïque,contrôle de la faim

et perte de poids

Des chercheurs de l’UCLA ont produit des souris avec des mutations génétiques causant leslésions cérébrales d’une maladie d’Alzheimeravancée. Les animaux ont développé deslésions mais ont manifesté peu de pertes demémoire ou de lésions synaptiques du cerveau.Les chercheurs ont émis l’hypothèse que l’ali-mentation des souris, essentiellement composéede soja et de poisson, riches en acides grasoméga-3, avait un effet protecteur.

Les chercheurs ont confirmé leur hypothèse endivisant les animaux en deux groupes de souris âgées ayant déjà deslésions cérébrales mais sans perte majeure d’activité cellulaire cérébrale. Les deux groupes de souris ont ensuite reçu de l’huile degraine de carthame, pauvre en acides oméga-3, à la place de leuralimentation habituelle à base de soja et de poisson. Le deuxième

groupe d’animaux, en plus, a reçu également dessuppléments de DHA (un acide gras oméga-3).Un troisième groupe de souris sans gène de lamaladie d’Alzheimer a reçu la même alimentationet a servi de témoin.

Après cinq mois, les chercheurs ont trouvé deslésions synaptiques étendues dans le cerveau dessouris avec le gène de la maladie d’Alzheimerayant consommé une alimentation pauvre enDHA. Ces lésions étaient similaires à celles que l’on observe chez des patients atteints de

maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, les souris ayant reçu du DHAn’avaient pas ces lésions. De plus, les souris avec le gène de la maladie d’Alzheimer supplémentées en DHA avaient de meilleursscores de mémoires que celles qui n’en avaient pas reçu.(Neuron. 2004 Sep 2 ;43(5) : 633-45)

Oméga-3 et maladie d’Alzheimer

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