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Recommandations de l’Association des Pédiatres du Québec sur une loi obligeant le port du casque de vélo chez les enfants. Préparé par : Jean-Jacques Turcotte, MD, LMCC, CSPQ, FRCP(C) Pédiatre, CSSS Richelieu-Yamaska 2750 Boul. Laframboise St-Hyacinthe, QC-J2S 4Y8 Richard Bélanger, MD, FRCPC Chercheur régulier - Axe Santé des populations et pratiques optimales en santé - Centre de recherche du CHU de Québec Professeur adjoint sous-octroi - Département de pédiatrie, Faculté de médecine - Université Laval Pédiatre/Médecin de l'Adolescence - Centre mère-enfant Soleil du CHU de Québec 2705 Boul. Laurier (R1742) - Québec, Qc - G1V4G2 Claude Cyr, MD, MSc, CSPQ, FRCP(C) Professeur titulaire, Département de Pédiatrie, Université de Sherbrooke. Pédiatre, Soins intensifs de pédiatrie, CIUSSS Estrie 3001, 12 ème Avenue nord, Sherbrooke, Qc,J1H 5N4

Recommandations de l’Association des Pédiatres du … · Claude Cyr, MD, MSc, CSPQ, FRCP(C) Professeur titulaire, Département de Pédiatrie, Université de Sherbrooke. Pédiatre,

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Recommandations de l’Association des Pédiatres du Québec sur une loi obligeant le port du casque de vélo chez les enfants. Préparé par : Jean-Jacques Turcotte, MD, LMCC, CSPQ, FRCP(C) Pédiatre, CSSS Richelieu-Yamaska 2750 Boul. Laframboise St-Hyacinthe, QC-J2S 4Y8 Richard Bélanger, MD, FRCPC Chercheur régulier - Axe Santé des populations et pratiques optimales en santé - Centre de recherche du CHU de Québec Professeur adjoint sous-octroi - Département de pédiatrie, Faculté de médecine - Université Laval Pédiatre/Médecin de l'Adolescence - Centre mère-enfant Soleil du CHU de Québec 2705 Boul. Laurier (R1742) - Québec, Qc - G1V4G2 Claude Cyr, MD, MSc, CSPQ, FRCP(C) Professeur titulaire, Département de Pédiatrie, Université de Sherbrooke. Pédiatre, Soins intensifs de pédiatrie, CIUSSS Estrie 3001, 12 ème Avenue nord, Sherbrooke, Qc,J1H 5N4

L’Association des Pédiatres du Québec

L’Association des pédiatres du Québec est un organisme sans but lucratif voué à la

promotion et à la défense de la pratique d’une médecine pédiatrique québécoise de

la plus haute qualité. Dans cette perspective, l’Association a toujours été

préoccupée au premier chef de la défense des droits et des besoins des enfants du

Québec, qui forment sa clientèle et constituent sa préoccupation majeure.

L’Association est née en 1949 sous l’impulsion d’un des pionniers de la profession,

le docteur Paul Letondal.

Lors de sa fondation, l’Association comptait 20 membres. En 2015, plus de 683

pédiatres, répartis dans toutes les régions du Québec, en font partie. L’Association

des Pédiatres du Québec regroupe les médecins spécialistes, qui, le jour comme la

nuit, 7 jours par semaine, voient à offrir aux enfants du Québec les soins et

l’attention qu’ils méritent afin de leur permettre de devenir les adultes qui

façonneront le monde de demain.

Les médecins spécialistes qui en font partie ont poursuivi, après leur cours de

médecine, une formation post-universitaire d’au moins quatre années afin

d’acquérir les connaissances qui leur permettent de répondre aux divers besoins de

santé des enfants québécois.

Introduction

« Jafary Samira circulait à contre-sens sur la rue lorsqu'elle a évité un véhicule qui

sortait du stationnement des Résidences Soleil à l'intersection des rues des Lys et

Quatre- Saisons. Cette manoeuvre lui a fait perdre le contrôle de son vélo.

L'adolescente a poursuivi sa route sans reprendre la maîtrise complète de son vélo

vers 17 h 20. L'adolescente est décédée au CHUS, Hôpital Fleurimont, des

conséquences de ses graves blessures. » (La tribune, 23 juillet 2010)

Elle ne portait pas de casque.

« Neïtah Janzing, 14 ans, doit une fière chandelle à son casque de vélo. À pareille

date l'an dernier, elle a fait une violente chute, vraisemblablement à cause d'un

chien qui a surgi devant sa bicyclette. «Je serais peut-être morte ou dans un état

beaucoup plus grave si je n'avais pas eu mon casque», a-t-elle témoigné jeudi, lors

d'une conférence de presse lançant officiellement le port obligatoire du casque à

vélo pour les moins de 18 ans à Sherbrooke. » (La tribune, 12 mai 2011)

Elle portait un casque.

Le vélo est une activité populaire et un mode de transport sain et écologique. [1]

Cependant, c’est également une cause importante de blessures sportives et

récréatives chez les enfants et les adolescents. Les traumatismes crâniens font

partie des pires blessures subies en vélo, ce qui justifie la législation sur le port du

casque de vélo. Selon des données probantes, les lois sur le port du casque en

accroissent l’utilisation et réduisent le risque de traumatisme crânien. Quant aux

données probantes sur les conséquences involontaires des lois sur le port du casque,

telles qu’une diminution de la pratique du vélo et une plus grande prise de risque,

elles sont faibles et contradictoires. Tant les données issues de la recherche jusqu’à

présent que la constatation des conséquences importantes des lésions cérébrales

traumatiques, appuient la recommandation d’adopter une loi sur le port du casque

de vélo chez les enfants.

Les blessures en vélo

Les blessures liées au vélo chez les enfants et les adolescents représentent environ 4

% de toutes les blessures observées aux départements d’urgence (DU) au

Canada,[2-3] 7 % de toutes les hospitalisations découlant d’une blessure non

intentionnelle chez les moins de 15 ans[4] et la cinquième cause en importance

d’hospitalisation chez les enfants et les adolescents (2 079 en 2001-2002).[5] Elles

sont également responsables de 5 % de tous les décès causés par une blessure non

intentionnelle chez les enfants de moins de 15 ans au Canada.[4] Les enfants et les

adolescents sont victimes de 30 %[6] à 53 % des décès attribuables à un accident de

vélo, dont la plupart découlent d’une collision avec un véhicule automobile.[7]

On constate d’importantes variations des taux de blessures liées au vélo dans

différente population, en raison de plusieurs facteurs. Les adolescents, notamment

ceux de sexe masculin, présentent le taux le plus élevé de blessures entre un vélo et

un véhicule automobile, variant entre 28 et 56 cas sur 100 000 habitants.[8][9] Le

taux d’hospitalisations d’enfants et d’adolescents attribuables à des blessures

oscille entre 33,9 hospitalisations sur 100 000 habitants en région urbaine et 50

hospitalisations sur 100 000 habitants en région rurale.[10] On évalue le taux de

décès global au Canada à 0,27 cas sur 100 000 habitants.[6]

Les traumatismes crâniens liés au vélo

Les traumatismes crâniens font partie des pires blessures dont sont victimes les

cyclistes, représentant de 20 % à 40 % de toutes les blessures liées au vélo

observées à l’urgence. [2][3][11]-[14] Lorsqu’on tient compte seulement des

admissions à l’hôpital, les traumatismes crâniens représentent environ la moitié de

toutes les blessures de vélo chez les enfants et les adolescents.[11][15] Au bout du

compte, les traumatismes crâniens constituent de 45 % à 100 % des décès liés au

vélo chez les enfants et les adolescents.[16]-[20] Ainsi, les traumatismes crâniens

sont les blessures les plus graves observées chez les enfants et les adolescents qui

font du vélo et, par conséquent, ils constituent une cible importante de prévention

des blessures.

Le port du casque et le risque de traumatisme crânien

Deux analyses systématiques ont démontré que le casque réduit le risque de

traumatisme crânien en vélo.[21][22] Dans une analyse Cochrane, on a estimé que

le casque réduisait de 69 % le risque de lésions cérébrales et de traumatismes

crâniens, de 74 % le risque de graves lésions cérébrales et de 65 % celui de

blessures au visage, les effets étant similaires pour les cyclistes victimes de

collision avec un véhicule automobile et dans tous les groupes d’âge.[22] Selon une

autre étude,[21] le casque réduisait le risque de traumatismes crâniens, de lésions

cérébrales, de blessures au visage et de blessures mortelles de 60 %, 58 %, 47 % et

73 %, respectivement. Cette étude signalait un plus grand risque de blessures

cervicales chez les porteurs du casque (RRR 1,36 [95 % IC 1,0 à 1,86]), qui ne

s’applique peut-être pas aux casques plus légers maintenant en usage.[21] Les

chercheurs ont conclu que leurs résultats s’appliquaient aux cyclistes de tout âge,

tant à l’égard des accidents moins graves que des collisions avec un véhicule

automobile.[21] Une deuxième analyse de cette étude effectuée en 2011, qui

incluait des études plus récentes et un rajustement pour tenir compte des biais

potentiels, a confirmé l’effet protecteur du casque sur les traumatismes crâniens et

les blessures au visage, même s’il s’en trouvait atténué.[23]

Les lois sur le port du casque et l’utilisation du casque

Les analyses systématiques démontrent également que les lois suscitent une

augmentation du port du casque chez les enfants et les adolescents.[24][25] Une

analyse a révélé que le port du casque de vélo a augmenté après l’adoption des lois,

plus de la moitié des études en faisant partie indiquant une augmentation d’au

moins 30 %.[24] La probabilité d’utilisation du casque a plus que quadruplé grâce à

la loi, et cet effet se reproduisait dans les régions disposant d’une loi pour les

cyclistes de moins de 16 ans et dans celles où la loi visait tous les âges.[24] De

même, selon une analyse systématique Cochrane des lois sur le port du casque de

vélo chez les enfants et les adolescents, le port du casque a augmenté de manière

significative à la fois après la législation et grâce aux mesures d’exécution de lois

déjà en place.[25]

De nombreuses études portant sur l’association entre l’utilisation du casque et les

lois sur le port du casque au Canada ont révélé des augmentations dans la période

suivant la législation. En Ontario, une étude a indiqué une augmentation du port du

casque de 20 % chez les enfants de cinq à 14 ans, deux ans après l’adoption d’une

loi visant les cyclistes de moins de 18 ans, les augmentations étant toutefois plus

importantes dans les régions à faible revenu et à revenu moyen. [26] Une étude de

suivi a révélé que, six ans après la législation, la prévalence de port du casque

fléchissait au taux antérieur à la loi dans les régions à faible revenu et à revenu

moyen, mais demeurait importante dans les régions à revenu élevé. [27] Après

l’adoption d’une loi sur le port du casque à tout âge en Colombie-Britannique en

1996, le port du casque a augmenté de 18 % chez les enfants de moins de six ans, et

de 26 % chez les cyclistes de six à 15 ans. [28] D’après une autre étude, le port du

casque a augmenté de 35 % chez les enfants, de 41 % chez les adolescents et de 50

% chez les adultes après l’adoption d’une loi visant tous les âges en Nouvelle-

Écosse. [29] Le port du casque est passé de 72 % à 95 % chez les enfants de moins

de 13 ans et a plus que doublé chez les adolescents après l’adoption d’une loi sur le

port du casque visant les cyclistes de moins de 18 ans en Alberta. [30] D’après les

données autodéclarées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes,

une récente étude a établi que la probabilité de porter le casque de vélo était plus

élevée dans les provinces où la loi s’appliquait à tous les âges, suivie des régions où

la loi portait sur les cyclistes de moins de 18 ans, et était la plus basse dans les

provinces où il n’y avait pas de législation de ce type. Ces tendances étaient

évidentes à la fois chez les adolescents et les adultes. [31]

Les lois sur le port du casque et les traumatismes crâniens

Dans les trois études faisant partie d’une analyse systématique s’attachant aux

changements du risque de traumatisme crânien avant et après la législation, deux

indiquaient une réduction statistiquement significative du risque et la troisième, une

réduction non statistiquement significative du risque. [25] Une étude canadienne a

comparé les tendances dans le temps des taux de traumatismes crâniens chez les

enfants et les adolescents de cinq à 19 ans entre les provinces qui avaient adopté

une loi et celles qui n’en possédaient pas. [32] Le taux de traumatismes crâniens

était similaire avant l’adoption de la loi (environ 18 cas sur 100 000 habitants),

mais a reculé de 45 % dans les provinces qui avaient légiféré, par rapport à

seulement 27 % dans les autres. [32] Dans une étude australienne sur les effets à

long terme des lois sur le port du casque visant tous les âges sur les blessures à la

tête et aux bras chez les cyclistes de moins de 16 ans, [33] on a observé une

réduction du taux d’hospitalisations attribuables à des traumatismes crâniens

découlant d’un accident de vélo plutôt que d’un accident d’automobile chez les

enfants après l’adoption de la loi (3,1 % par an), sans manifestation de diminution

des hospitalisations causées par des blessures au bras. On a également estimé une

réduction du taux de traumatismes crâniens chez les enfants cyclistes n’ayant pas

eu de collision avec un véhicule automobile (1,2 % par an), mais ce résultat n’était

pas statistiquement significatif.

Deux études récentes ont donné des conclusions différentes sur l’association entre

la loi sur le port du casque et les traumatismes crâniens. L’une des deux [34]

comparait le taux de traumatismes crâniens chez les cyclistes et les piétons vus au

DU et hospitalisés trois ans avant et quatre ans après l’adoption de la loi sur le port

du casque en Alberta. Ces études ont démontré une diminution marquée de la

proportion d’enfants de moins de 13 ans vus au DU, ainsi que d’adolescents (de 13

à 17 ans) et d’adultes (de 18 ans et plus) hospitalisés, pour un traumatisme crânien,

sans que la proportion de traumatismes crâniens n’ait reculé dans un groupe témoin

de piétons. Une autre étude a porté sur les hospitalisations causées par des

traumatismes crâniens liés au vélo au Canada entre 1994 et 2008. [35] En

comparant le taux en population et la proportion de traumatismes crâniens dans les

provinces canadiennes qui avaient légiféré ou non, les études n’ont pu démontrer

d’association significative entre la législation seule (visant tous les âges ou

seulement les enfants) et une baisse des traumatismes crâniens, le taux de port du

casque et de traumatismes crâniens diminuant généralement dans tous les territoires

de compétence, quelle que soit la situation législative.

Fait important, aucune des études évaluant l’effet de la loi sur le port du casque n’a

établi si les cyclistes blessés portaient un casque. Puisqu’on ignore largement si les

victimes de traumatisme crânien portaient un casque, ces études sont plus faibles

que d’autres études cas-témoins qui ont établi fermement l’efficacité du casque de

vélo. De plus, les études qui comparent simplement les territoires de compétence

dotés ou non d’une loi sur le port du casque sont probablement touchées par

d’autres facteurs liés à cette loi, tels que les programmes de sensibilisation et les

mesures incitatives. De toute évidence, la meilleure évaluation de l’effet de la loi

sur le port du casque consiste à déterminer si cette loi accroît la prévalence de port

du casque, son effet en aval étant une réduction du nombre et de la gravité des

traumatismes crâniens découlant d’une plus grande utilisation du casque.

Le port du casque et la compensation du risque

Le débat se poursuit sur le sujet général de la compensation du risque (c’est-à-dire

l’homéostasie du risque) par rapport au port du casque. [36][37] Selon cette théorie,

chacun a un niveau-cible de risque. Ses promoteurs avancent que si le milieu d’un

individu est modifié pour accroître la sécurité, il agira plus dangereusement pour

atteindre son propre niveau-cible de risque. [38] Cependant, la théorie avance

également que les gens prennent souvent des risques pour optimiser des avantages

(p. ex., gagner du temps par la vitesse). [39] Les données probantes sur la

compensation du risque et le port du casque de vélo chez les enfants sont

contradictoires. Dans certaines études, les parents déclarent qu’ils permettraient à

leurs enfants qui portent de l’équipement de sécurité, y compris un casque, de

prendre plus de risques. [40][41] D’autres études qui mesurent la tolérance au

risque chez les enfants laissent croire que ceux-ci veulent prendre plus de risques

lorsqu’ils utilisent de l’équipement de sécurité pour faire du vélo. [42] D’autres

encore n’ont établi aucun lien entre l’utilisation d’équipement de sécurité et la

tolérance au risque. [40]

Un essai transversal sur une course à obstacles visant à comparer une situation où

les enfants portaient de l’équipement de sécurité et une autre où ils n’en portaient

pas a révélé que les enfants allaient plus vite et se comportaient avec plus de

témérité lorsqu’ils portaient de l’équipement de sécurité que lorsqu’ils n’en

portaient pas, ce qui appuie la théorie de la compensation du risque. [43] Des

études chez les adultes étaient contradictoires, indiquant que les cyclistes portant un

casque avaient tendance à être plus [44] ou moins [45] prudents que les cyclistes

sans casque.

Une étude menée au DU n’a pu prouver de lien entre l’utilisation d’équipement de

sécurité et un comportement donné à vélo (vitesse ou prise de risque) ou la gravité

des blessures chez des enfants blessés en pratiquant diverses activités, y compris le

vélo. [46] Une autre étude a déterminé que les cyclistes qui portaient un casque

étaient victimes de blessures ne touchant pas la tête ou le cou de moindre gravité.

[47] Des études axées sur les issues des blessures dans tous les groupes d’âge ont

indiqué que les cyclistes portant un casque subissaient plus de blessures ne

touchant pas la tête, et que ces blessures étaient plus graves que chez ceux qui ne

portaient pas de casque. [48] Toutefois, une étude menée en Europe n’a établi

aucun lien entre une infraction au code de la route commise par un cycliste et le

port du casque. [49] La question de la compensation du risque demeure donc non

résolue. [23]

Le port du casque et la pratique du vélo

Plusieurs rapports et études ont porté sur l’hypothèse selon laquelle la loi sur le port

du casque peut réduire la pratique du vélo chez les enfants et les adolescents,

contribuant ainsi aux problèmes liés à la diminution de l’activité physique. Une

étude australienne a fait état d’une diminution de la pratique du vélo après

l’adoption de la loi sur le port du casque dans tous les groupes d’âge en 1990.

Cependant, au bout de deux ans, le taux chez les adultes avoisinait celui observé

avant l’adoption de la loi, tandis que la baisse chez les enfants reflétait une

tendance qui existait déjà auparavant. Le taux chez les adolescents est demeuré

inférieur à celui observé avant la loi deux ans après son adoption. [50] Une autre

étude a révélé un fléchissement petit, mais statistiquement significatif, de la

pratique du vélo chez les adolescents après la législation dans divers États des

États-Unis, d’après le comportement relatif au vélo déclaré par les parents et les

jeunes. [51] Cependant, une étude d’observation ontarienne n’a décelé aucune

manifestation de recul de la pratique du vélo chez les enfants de cinq à 14 ans après

l’adoption de la loi sur le port du casque. [52] On a constaté une variabilité

significative du taux de pratique de vélo d’une année à l’autre selon les endroits,

mais on ne pouvait l’attribuer à l’adoption de la loi sur le port du casque. Une étude

de suivi a révélé le même taux de pratique de vélo avant la loi et six ans après son

adoption. [27] De même, les données d’une enquête canadienne n’indiquent aucune

preuve de diminution de la pratique du vélo chez les adolescents suite de la loi sur

le port du casque. [31] Dans une étude menée en Alberta, on a observé une telle

réduction chez les enfants et chez les adultes, mais pas chez les adolescents. [53]

Cet effet inégal selon les groupes d’âge laisse croire que la loi sur le port du casque

n’était pas le seul facteur responsable des modifications à la pratique du vélo.

On peut également se demander si la loi sur le port du casque visant tous les âges

nuirait à la mise en œuvre de programmes de location de vélos ou de bicyclettes

publiques à faible coût en milieu urbain. Il est souhaitable d’accroître l’utilisation

du vélo sur le plan individuel et sociétal, mais la difficulté d’accès au casque de

vélo peut être un élément dissuasif à la location d’un vélo pour de courts trajets

dans les régions urbaines, notamment si le port du casque est obligatoire. Des

chercheurs du Canada et des États-Unis ont établi que la prévalence de port du

casque était plus faible chez les utilisateurs de programme de bicyclettes publiques

que chez ceux qui utilisaient leur vélo personnel. [54][55] Cependant, certaines

entreprises de location de bicyclettes publiques offrent des stations de prêts du

casque, dont on ne connaît pas encore l’effet sur le port du casque.

Bref, les données probantes quant à une diminution de la pratique du vélo chez les

enfants et les adolescents après l’adoption d’une loi sur le port du casque sont

contradictoires, et peu d’études ont correctement tenu compte des tendances déjà en

place en matière de cyclisme, indépendamment de la loi sur le port du casque.

Certaines personnes évitent peut-être de faire du vélo à cause de cette loi, mais il

faudrait démontrer qu’elles ne remplacent pas cette activité par d’autres activités

physiques pour qu’on considère que la loi sur le port du casque a un effet négatif

sur la santé globale.

Le port du casque et les mesures d’application de la loi

Une seule étude menée dans un comté des États-Unis a relevé un changement de 43

% dans la prévalence du port du casque après l’adoption de la loi sur le port du

casque, une augmentation substantielle malgré la quasi-absence de mesures

d’application. [56] Cependant, une autre étude a révélé que l’utilisation négligeable

du casque dans une collectivité rurale de la Géorgie, malgré une loi visant les

jeunes cyclistes, a considérablement augmenté après une association de promotion

du port du casque, de dons de casques et de programmes de mesures d’application

de la loi. [57] Une analyse systématique sur l’effet de la loi sur le port du casque

laisse supposer une augmentation considérable de l’utilisation du casque, malgré

des mesures d’exécution limitées. [24] Les études canadiennes semblent soutenir

ces constatations, [30] car elles font foi d’un taux élevé de port du casque après

l’adoption de la loi, lorsqu’elles s’accompagnent de mesures d’application

modérées. [29] Une étude menée en Ontario a révélé que des mesures d’exécution

négligeables (sur le plan des contraventions) pourraient contribuer à la reprise du

port du casque au même taux qu’avant la législation chez les enfants et les

adolescents de faible revenu et de revenu moyen six ans après l’entrée en vigueur

de la loi, ce taux demeurant toutefois supérieur à celui constaté avant la législation

chez les enfants des régions à revenu élevé. [27] Par conséquent, selon les données

probantes disponibles, la loi sur le port du casque peut en accroître l’utilisation

même sans mesures d’application significatives, du moins pendant quelques années

après son adoption. Cette observation en dit long sur « l’effet éducatif » de la loi,

même si son efficacité à long terme exige probablement une promotion et des

mesures d’exécution continues.

Le port du casque et les interventions non légiférées

De plus en plus de preuves démontrent qu’une démarche polyvalente afin de

favoriser les changements de comportement est plus efficace que des interventions

isolées. Plusieurs études ont démontré l’efficacité d’interventions non légiférées

pour accroître le port du casque chez les enfants. [58] Cependant, l’effet du

marketing social pour accroître le port du casque chez les adolescents et les adultes

n’est pas clairement établi. De plus, on ne connaît pas pleinement les effets de ces

interventions conjuguées à la loi, mais il est probable que les synergies combinées

soient plus probantes que l’une ou l’autre seule. En plus de mesures de

sensibilisation et de mise en œuvre de politiques, on pourrait ajouter des efforts de

prévention des blessures fondés sur l’environnement ou l’ingénierie, [59][60] et des

stratégies de santé publique comme des rabais sur la taxe de vente et des crédits

d’impôt pour l’achat de casques pour enfants. [61][62] Même si le présent mémoire

porte sur la promotion du port du casque de vélo pour réduire les blessures grâce à

des interventions législatives, il ne faut pas sous-estimer l’importance d’une

démarche polyvalente, conjuguée à des mesures d’éducation et d’application de la

loi.

Les orientations recommandées

Des données solides indiquent que les lois sur le port du casque de vélo en

accroissent l’utilisation.

De plus, de nombreuses recherches démontrent qu’une telle législation réduit le

risque de traumatismes crâniens liés au vélo.

Les données sur les effets négatifs potentiels des lois sur le port du casque, tels que

la diminution de la pratique du vélo, sont contradictoires, et on n’a pu démontrer de

relation de cause à effet à cet égard.

Selon les données probantes à jour, les lois sur le port du casque de vélo sont

recommandées à la fois pour accroître l’utilisation du casque et réduire le risque de

traumatisme crânien chez les enfants et les adolescents.

La législation a des effets positifs sur l’utilisation du casque, mais ces effets sont

accrus par des mesures d’application et d’éducation. Cependant, toutes ces

politiques devraient être mises en œuvre dans le contexte d’initiatives plus vastes

en matière de sécurité routière, telles que la modération de la circulation et une

séparation entre les cyclistes et les véhicules automobiles.

Les lois qui exigent que tous les cyclistes portent un casque, quel que soit leur âge,

comportent plusieurs avantages potentiels. Tous les cyclistes sont vulnérables à un

traumatisme crânien, et l’effet protecteur du casque de vélo est bien établi dans tous

les groupes d’âge. [63] De plus, les enfants sont beaucoup plus susceptibles

d’utiliser un casque en présence d’adultes qui en portent également un. [64]

Recommandations

Ayant comme objectif d’avoir des enfants en santé, en sécurité et en vie,

d’après les données probantes à jour et l’importance de prévenir les traumatismes

crâniens chez les enfants et les adolescents,

l’Association des Pédiatres du Québec fait les recommandations suivantes :

• Le gouvernement du Québec devrait légiférer pour rendre le port du casque

obligatoire pour les enfants et s’assurer de l’application de la loi.

• La loi devrait être déployée au moyen de mesures de marketing social et de

sensibilisation pour faire connaître l’efficacité, l’accessibilité et l’importance

du casque de vélo.

• Il faudrait adopter d’autres stratégies pour prévenir les blessures liées au vélo,

telles qu’une séparation entre les cyclistes et la circulation automobile par

des voies et des pistes cyclables pour les trajets quotidiens et le cyclisme

récréatif, conjointement à des programmes de sécurité communautaire.

• Les médecins devraient donner des conseils aux familles sur l’importance du port

du casque de vélo. En l’absence de loi visant tous les âges, les parents

devraient porter un casque de vélo pour donner l’exemple d’un bon

comportement et pour se protéger.

• Il faudrait adopter des exemptions de taxe de vente ou des rabais et des crédits

d’impôt pour abaisser le prix de vente des casques de vélo.

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