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N°7426 - Vingt-cinquième année - Prix : Algérie : 20 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 10 mars 2015 ÉDITION DU CENTRE PHOTO : SAMI K. PHOTO : D. R. LIRE NOS ARTICLES EN PAGE 3 MOHAMED AÏSSA À TIZI OUZOU LIRE L’ARTICLE DE HAFID AZZOUZI EN PAGE 2 «L’ISLAM AUTHENTIQUE REJETTE L’EXTRÉMISME RELIGIEUX» RÉVISION DES DISPOSITIONS SUR LE DIVORCE La relance du prélèvement d’organes sur donneur en mort encéphalique est engagée par une équipe du CHU Mustapha d’Alger. Des opérations de simulation sont prévues dans les prochains jours pour évaluer le degré de préparation du personnel et du plateau technique. LIRE L’ARTICLE DE DJAMILA KOURTA EN PAGE 5 PRÉLÈVEMENT D’ORGANES SUR DONNEUR PRÉLÈVEMENT D’ORGANES SUR DONNEUR EN MORT ENCÉPHALIQUE EN MORT ENCÉPHALIQUE BIENTÔT BIENTÔT LES PREMIÈRES LES PREMIÈRES SIMULATIONS SIMULATIONS SYNDICATS - MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE LES DÉTAILS DE L’ACCORD LIRE L’ARTICLE DE NADIR IDDIR EN PAGE 2 Une source proche du ministère de la Défense nationale affirme que la présence de l’armée à In Salah n’a rien à voir avec l’évolution que connaît le mouvement de protestation antigaz de schiste. IN SALAH L’ARMÉE SE DÉFEND DE TOUTE IMMIXTION DANS LA POLITIQUE LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 4 NOUVELLE LOI SUR LES HYDROCARBURES BILAN MITIGÉ, DEUX ANNÉES APRÈS LIRE L’ARTICLE DE ZHOR HADJAM EN PAGE 7 Les inquiétudes des Les inquiétudes des associations de femmes associations de femmes L’Intersyndicale de l’éducation a gelé son mouvement de grève alors que le Cnapest prévoit de se prononcer sur le sujet lors de la réunion de ses instances demain dans la journée.

20150310 el watan

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  • N7426 - Vingt-cinquime anne - Prix : Algrie : 20 DA. France : 1. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

    LE QUOTIDIEN INDPENDANT - Mardi 10 mars 2015

    DITION DU CENTRE

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    LIRE NOS ARTICLES EN PAGE 3

    MOHAMED ASSA TIZI OUZOU

    LIRE LARTICLE DE HAFID AZZOUZI EN PAGE 2

    LISLAM AUTHENTIQUEREJETTE LEXTRMISME RELIGIEUX

    RVISION DES DISPOSITIONS SUR LE DIVORCE

    La relance du prlvement dorganes sur donneur en mort encphalique est engage par une quipe du CHU Mustapha dAlger. Des oprations de simulation sont prvues dans les prochains jours pour valuer le degr de prparation du personnel et du plateau technique.

    LIRE LARTICLE DE DJAMILA KOURTA EN PAGE 5

    PRLVEMENT DORGANES SUR DONNEUR PRLVEMENT DORGANES SUR DONNEUR EN MORT ENCPHALIQUEEN MORT ENCPHALIQUE

    BIENTT BIENTT LES PREMIRES LES PREMIRES SIMULATIONSSIMULATIONS

    Mme Hanoune souligne avec force les dangers de lintrusion massive de largent dans les centres de dcision au sein de lEtat et

    SYNDICATS - MINISTRE DE LDUCATION NATIONALE

    LES DTAILS DE LACCORD

    LIRE LARTICLE DE NADIR IDDIR EN PAGE 2

    Une source proche du ministre de la Dfense nationale affi rme que la prsence de larme In Salah na rien voir avec lvolution que connat le mouvement de protestation antigaz de schiste.

    IN SALAH

    LARME SE DFEND DE TOUTE IMMIXTION DANS LA POLITIQUE

    LIRE LARTICLE DE SALIMA TLEMANI EN PAGE 4

    NOUVELLE LOI SUR LES HYDROCARBURES

    BILAN MITIG, DEUX ANNES APRSLIRE LARTICLE DE ZHOR HADJAM EN PAGE 7

    Les inquitudes des Les inquitudes des associations de femmesassociations de femmes

    LIntersyndicale de lducation a gel son mouvement de grve alors que le Cnapest prvoit de se prononcer sur le sujet lors de la runion de ses instances demain dans la journe.

  • MINISTRE DE LENSEIGNEMENT SUPRIEUR

    Rassemblement lappel du CNES

    Une trentaine denseignants-chercheurs de luniversit Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, soutenus par des dlgus de la section Stif 1 et 2 du CNES, ont tenu un rassemblement, hier, devant le ministre de lEnseignement suprieur et de la Recherche scientifique. Rpondant lappel du CNES, section de Tizi Ouzou (Cnesto), les protestataires ont t astreints tenir leur sit-in quelques centaines de mtres du portail de linstitution. Au dpart, le service dordre (trs nombreux et visible) nous avait interdit de nous rassembler. Plus tard, le ministre nous a demand de dlguer cinq personnes pour dialoguer et on nous a permis de rester sur les lieux, informe une enseignante grviste. Non, stop ! Basta la bureaucratisation de la pdagogie de la recherche au mpris de lenseignement, Enseignant universitaire : 47 000 DA de salaire 25 000 DA de location = 22 000 DA de salaire de misre ou encore Pas de promesses, on veut des solutions, ces slogans ports par les contestataires rendent compte de leurs revendi-cations essen-tielles. Il y a dabord le problme de l o g e m e n t s . Depuis 2001 aucune unit na t livre. Les projets p r o g r a m -ms en 2006 ne rpondent qu hauteur de 40% de la demande relle Tizi Ouzou. Pour un enseignant, le logement est un outil de travail. Il y a aussi les problmes lis aux infrastructures et au fonctionnement de luniversit. En plus, la place de lenseignant a t dvoye, bafoue. Ajouter cela les problmes du statut et la dvalorisation du diplme de doctorat s-sciences. On sait que la tutelle prpare une autre injustice avec le nouveau classement, o il est prvu trois paliers pour le professeur, rsume Samy Hanni, coordinateur du Cnesto. Ce dernier revendique aussi la mise en place et lactivation de comits techniques au sein des universits. Il faut imposer une limitation des mandats des responsables. Durant la mme journe, deux autres rassemblements ont eu lieu simultanment. Le premier lour-dement rprim par les forces de lordre (les meneurs ont t malmens par les policiers tait le fait des tudiants de la facult des langues Alger 2. Une cinquantaine de jeunes tudiants en troisime anne, revendiquent louverture de nouveaux postes en mastre. Ils ont ouvert 60 postes pour une promotion qui compte 400 tudiants. Cest largement insuffisant, peste une tudiante. Les derniers contestataires taient venus de loin. Plusieurs dizaines dtudiants en sciences politiques de luniversit Hasnaoua de Tizi Ouzou ont tenu un sit-in pour reven-diquer la valorisation de leurs diplmes : On veut que notre diplme soit reconnu par la Fonction publique. Que la moyenne dadh-sion la spcialit soit rehausse. On de-mande instamment la revalorisation de notre diplme, explique un dlgu, qui affirme que leur facult est ferme depuis trois mois. On na eu ni cours ni examens. Il faut que cela cesse. Samir Azzoug

    El Watan - Mardi 10 mars 2015 - 2

    L A C T U A L I T

    LEVE DE LA CONDITION DADOPTION DUNE CHARTE

    Les dtails de laccord ministre-syndicats

    MOHAMED ASSA TIZI OUZOU

    Lislam authentique rejette lextrmisme religieux

    La grve de lIntersyndicale de lducation, prvue initiale-ment aujourdhui et demain, est gele. Les syndicats ont dcid de suspendre le mouvement aprs leur runion de samedi au minis-tre de tutelle, a indiqu un com-muniqu rendu public, hier, par la Coordination des syndicats de lducation (CSE). La dcision du ministre de lever la condition de ladoption dune charte dthique avant la signature des procs-verbaux a permis darriver un accord. La condition lie la signature dune charte dthique, propose lors de notre prcdente rencontre par le ministre, a per-mis la signature des PV de nos diffrentes runions. Notre Coor-dination nest pas contre le prin-cipe dune charte, dont le contenu doit tre rdig dun commun accord entre toutes les parties, estime Idir Achour, coordinateur du Conseil des lyces dAlgrie (CLA).Le ministre de lEducation natio-nale sest engag dans le PV, sign dimanche lissue de la runion de la veille, rouvrir le dossier de la rvision du statut particulier des travailleurs du secteur. Une commission mixte devra tre ins-talle cet effet le 18 mars. Les syndicats seront partie prenante de cette commission ad hoc, aprs en avoir t exclus auparavant. Le dlai de cinq ans avanc par la ministre pour rviser le texte na pas t retenu. Cest aux membres de cette commission de dcider du dlai, mais nous pensons que le travail peut tre achev cette anne, signale le coordinateur du CLA.La revendication lie la promo-tion directe des enseignants aprs des annes dexprience na pas pu tre satisfaite. La promotion automatique nest pas possible cause cette clause dans le statut qui a pu, toutefois, tre contour-ne par la dcision de convertir les postes de promotion vacants en postes de recrutement, en atten-dant son examen par la commis-sion, prcise Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de len-

    seignement secondaire et tech-nique (Snapest).

    ENGAGEMENTS DE LA TUTELLE Les syndicats et les services de Mme Benghebrit ont pu sentendre sur plusieurs autres points. Leffet rtroactif pour les enseignants intgrs partir du 3 juin 2012 est un acquis; les enseignants qui ont achev leur formation aprs cette date seront promus au grade denseignant principal, alors que la promotion pour le grade densei-gnant encadreur est lexamen. Le ministre sest engag soumettre la Fonction publique (PV sign le 17 fvrier) le dossier des ensei-

    gnants promus entre les intgra-tions de 2008 et 2012.Le dossier des primes des ser-vices conomiques et de la prime dencadrement et des heures sup-plmentaires est soumis au gou-vernement. Sagissant des primes de zone, la tutelle, qui estime que la question nest pas seulement de son ressort, sest engag la soumettre aux parties concer-nes. Mme optimisme concer-nant lapplication des lois relatives la mdecine du travail, la prise en charge du dossier du logement (principalement dans les rgions du Sud) ainsi que linventaire des biens des uvres sociales. Concer-

    nant lintgration des contractuels, le CLA espre voir le ministre de tutelle se joindre aux enseignants pour dfendre le dossier devant le gouvernement. Les annes exprience des contractuels seront calcules dans les concours, pr-cise Idir Achour. Des runions entre les reprsen-tants des syndicats et le directeur des ressources humaines du minis-tre seront organises pour le suivi de lapplication des mesures. Des rencontres priodiques se tien-dront galement avec les direc-teurs de lducation pour rgler les problmes poss localement.

    Nadir Iddir

    Lislam authentique, cette religion inspire du Coran et de la Sunna, est bas sur le respect de lautre, lamour dautrui et la tolrance. Il rejette lextrmisme religieux qui continue d-truire, aujourdhui, beaucoup de nations. Nous voulons rconcilier les Algriens avec lislam authentique pour prserver la cohsion sociale et la souverainet nationale. Nous navons quun seul islam, celui pratiqu par nos an-ctres, a dclar, hier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Assa, lors dune visite dans la wilaya de Tizi Ouzou, o il a procd louverture officielle des travaux

    des journes dtude sur Le rle de la confrrie Rahmaniya dans lancrage des valeurs isla-miques et nationalistes organises par la coor-dination locale des zaouas la maison de la culture Mouloud Mammeri. Le reprsentant du gouvernement a soulign que les enfants de la rgion de Kabylie ont russi maintenir lislam ancestral qui est un moyen efficace pour com-battre lextrmisme. La Kabylie est la rgion des martyrs et des nationalistes comme elle est aussi une rgion qui sest rige comme rem-part contre lextrmisme, a-t-il ajout, avant de mettre laccent sur le travail de la confrrie

    Rahmaniya, notamment dans lutte contre le colonialisme franais. La Tariqa Errahmaniya est galement une rfrence incontournable dans le nationalisme. Les zaouas sont appeles jouer leur rle contre lextrmisme religieux afin de prserver la souverainet nationale, a laiss entendre le ministre, qui a prcis, par ailleurs, que limam doit donner des conseils comme il doit aussi tre un exemple de recti-tude. Les hommes de culte doivent sinscrire dans la dmarche nationale de lenseignement de lislam authentique qui rejette la violence, a-t-il insist. Hafi d Azzouzi

    PHO

    TO :

    H. LY

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    CNAPEST-MINISTRE DE LDUCATION NATIONALEMmeBenghebrit optimiste pour la runion de demain

    La ministre de lEducation nationale, Nouria Benghebrit, sest dite optimiste, hier, quant la possibilit de parvenir un accord avec le Conseil national autonome du personnel de lenseignement du secteur ternaire de lducation (Cnapest) pour larrt de la grve, lors de la rencontre prvue demain entre le ministre et les reprsentants du syndicat. Dans une dclaration lAPS en marge de la signature de la convention-cadre entre les ministres de lEducation nationale et de la Culture, Mme Benghebrit a prcis que le Cnapest se prononcera propos de la grve, indiquant que le rglement interne du syndicat stipule la ncessit de consulter la base pour ce genre de questions. Le Cnapest avait entam une grve illimite le 16 fvrier dernier. Mme Benghebrit encourage les enseignants poursuivre les cours pour mener terme le programme scolaire et atteindre les objectifs du secteur. R. S.

    Les protestataires, lappel du CNES, section de Tizi Ouzou (Cnesto), ont t astreints tenir leur sit-in quelques centaines de mtres du portail du ministre de lEnseignement suprieur et de la Recherche scientifique.

    Aprs le gel de la grve, les lves pourront rejoindre les bancs des classes

  • RVISION DES DISPOSITIONS SUR LE DIVORCE

    Les inquitudes des associations de femmes

    L A C T U A L I T El Watan - Mardi 10 mars 2015 - 3

    Une rvision du code de la famille, le mouvement militant pour les droits de la femme lattendait depuis longtemps, d-faut dune suppression pour une ga-lit parfaite entre hommes et femmes . Annonce, hier, par le prsident de la Rpublique dans un discours lu en son nom par la ministre de la Solidarit nationale, Mounia Meslem, lors de la clbration de la Journe de la femme, cette rvision suscite tou-tefois des rserves. Les ramnage-ments ordonns se feront-ils en fa-veur de la femme algrienne ou plutt le contraire ? Lambigut est totale. Dans un discours convenu, le Pr-sident a dabord plaid pour une plus forte mancipation de la femme alg-rienne, pivot autour duquel se font et se dfont les relations et se droulent les fonctions essentielles de la famille en matire dducation et de trans-mission des valeurs et des spcificits de la culture nationale Avant de reconnatre que le code de la famille nest pas exempt de lacunes. Le Pr-sident annonce une rvision du code de la famille en vue de baisser les chiffres du divorce, dans toutes ses formes et notamment linitiative de lpouse (el khol). Jordonne au gouvernement de charger un comit ah hoc de la rvision et du ram-nagement des articles du code de la famille relatifs au divorce, en vue dy introduire les clarifications et prci-sions ncessaires, afin de combler les insuffisances et garantir la protection des droits des deux conjoints et des enfants, ainsi que la prservation de la stabilit de la famille algrienne

    garante de limmunit prenne de notre socit contre les dsquilibres et les flaux, est-il dit dans ce dis-cours lu en son nom. Va-t-on vers une restriction du recours au khol (le droit la femme de demander le divorce contre une somme verser lpoux) pour venir bout des chiffres en hausse ? Pourquoi le Prsident na-t-il pas voqu la rpudiation ? Autant de questions qui se posent.

    PLUS DE 100000 FEMMES RPUDIES EN CINQ ANS Quand on parle de stabilit de la famille algrienne, a ne me rassure jamais. a implique leffacement de lindividu, ragit demble Cherifa Khedar, porte-parole de lObserva-toire des violences faites aux femmes (Ovif). Le discours du Prsident

    nest pas clair. Sil sagit de revenir en arrire, ce serait grave. Il faut aller vers lgalit homme/femme aux yeux de la loi, parce que tant que les discriminations lgard de la femme continueront, lAlg-rie ira mal ajoute-t-elle. Mme inquitude au sein du rseau Was-sila (dfense des droits de la femme et des enfants). Sa dclaration est vague, elle ressemble une remise en question du droit au khol, ce serait scandaleux !, pense Dalila Djerbal, sociologue, membre du rseau Was-sila. Et dajouter : Je ne comprends pas pourquoi on sintresse au khol plutt qu la rpudiation. Cette dci-sion est peu rassurante, mme trs inquitante. Il y a bien plus urgent revoir dans le code de la famille. La meilleure chose faire dailleurs

    est de le supprimer et dappliquer une parfaite galit entre hommes et femmes aux yeux de la loi. Il ne fait pas de doutes, pour la militante, que si les chiffres du divorce explosent, cest du fait de la rpudiation. Le prsident de la Commission natio-nale consultative de protection et de promotion des droits de lhomme, Farouk Ksentini, pense pour sa part que tous les articles favorisant le divorce arbitraire doivent tre rvi-ss. La puissance maritale dont jouit lhomme dans lactuel code de la famille, qui lui permet de demander le divorce mme sans motif valable, pourrait gnrer une attitude abusive et ne laisser dautre choix au magis-trat que dapprouver le divorce, a-t-il ajout hier lors dun passage sur les ondes de la Radio. Pour Nadia Dridi, prsidente de lAssociation nationale de promotion de la femme et de la jeunesse, laugmentation du nombre de divorces a de quoi inquiter. Il faut faire en sorte quil y ait moins de divorces. Mais a tient autant pour la femme que pour lhomme. Je ne pense pas quon revienne sur le droit au khol pour la femme. Si le doute subsiste quant aux intentions prcises du Prsident pour rduire le nombre de divorces, les chiffres, eux, sont clairs : de 2007 2011, le divorce a connu une hausse de 61%, passant de 34 123 55 490 cas enregistrs. Seules 5000 femmes ont recours au khol en moyenne par an. La rpudia-tion, elle, vient en premire position des demandes de divorce. 106 614 femmes ont t rpudies en cinq ans. Fella Bouredji

    Au lendemain de lannonce faite par le prsident Bouteflika de rformer le code de la famille, les ractions sont partages au sein de la socit, essentiellement parmi les juristes et les militants des droits de lhomme, dautant que son discours est jug ambigu. Le discours du Prsident nest pas clair. De plus, sa dcision de revoir le code de la famille est faite dans une conjoncture ambigu, un moment o lon assiste une vive dngation des islamistes au projet de loi criminalisant les vio-lences contre les femmes. A mon avis, Bouteflika va dans le sens des islamistes en prenant notamment des dispositions concernant justement le khol. Veut-il satisfaire les femmes ou les islamistes ? Je nen sais trop rien, je nai pas bien saisi. Une chose est sre, cest que chacun y trouve son compte dans ce discours, soutient matre Ghechir, militant des droits de lhomme et ex-prsident de la LADH. In-tervenant trois jours aprs le vote par les dputs du projet de loi criminalisant les violences contre les femmes, la dcision du prsident de la Rpublique de revoir le texte relatif au divorce linitiative de lpouse (khol), qui constitue aujourdhui un ph-nomne qui ne cesse de prendre de lampleur dans notre socit, estime-t-il, ncessitant dintroduire des ramnagements et des clarifications pour combler les insuffisances et garantir la protection des droits des deux conjoints et des enfants, reste vague. Cest ce que relve Me Ghechir qui sinter-roge justement sur la nature des nouvelles disposi-tions qui seront prises. En ma qualit de militant

    des droits de lhomme, je souhaite que les femmes puissent demander le divorce au mme titre que les hommes, sans conditions ni contrepartie. Et de prciser que les amendements attendus pourraient sarticuler autour du droit de la femme de disposer pleinement de son droit demander le divorce et de lui garantir une application stricte des instruments juridiques inhrents la sparation notamment la pension alimentaire et le logement.

    UN DIVORCE MOINDRE COTPour lavocate Fatma-Zohra Benbrahem, la rvision du code de la famille vient plutt protger la femme et rduire le nombre des divorces, dautant que, dit-elle, le nombre de sparations a augment et ce nest pas cause du khol. Dans la moiti des cas, ce sont les maris qui poussent leurs pouses demander le divorce pour ne pas payer les droits. Cest un divorce moindre cot, en somme. Elle estime, en ce sens, que le projet de loi criminalisant les violences lgard des femmes na pas t rflchi et, partant, va conduire plus de femmes la rue dans la mesure o une femme divorce ayant la garde de ses enfants doit les abandonner au cas o elle se remarie alors que ce nest pas le cas pour son ex-mari. Et dajouter quil sagit l dune forme de violence caractrise contre la femme. Me Ben-brahem a galement mis en exergue le fait que les islamistes ont tout fait raison de sinscrire en faux, estimant que le prsident de la Rpublique est conscient quon a retir la femme une partie de

    ses droits. Pour lavocate, le fait de revenir sur le code de la famille est aussi une manire pour le chef de lEtat de faire cesser les violences lgard des femmes. Notre interlocutrice prcise que cette rvi-sion est en fait la continuit de la refonte du code de la famille engage partiellement en 2005. Un avis loin dtre partag par une fministe, membre active de lUNFA, laquelle estime que cette rvi-sion va encourager encore plus le divorce. Cette militante affiche clairement son dsaccord, sachant que beaucoup trop de femmes recourent dj au khol, elles ont trop de liberts. Personnellement, je connais une femme qui a divorc parce que son mari na pas accept quelle ait voulu changer de vie. Dans quel monde vivons-nous ? Ce nest pas de la sorte que Bouteflika va protger les femmes, il y a dautres manires de le faire. En somme, le projet de rvision du code de la fa-mille est trs controvers. Vague et indcis, il donne la fois limpression de satisfaire les militants des droits de lHomme et les islamistes. Phnomne de socit depuis son institution la faveur de la rvision de 2005, le khol est consi-dr comme une panace pour les deux sexes : la femme pour acheter sa libert quitte y perdre financirement ; lhomme, entranant son pouse la sparation pour engranger les dividendes. Une affaire de sous avilissante qui pourrait tre rgle par lintroduction dun article donnant le droit aux poux de recourir quitablement au divorce. Lydia Rahmani

    Va-t-on vers une restriction du recours au khol pour venir bout des chiffres en hausse ? Pourquoi le Prsident na-t-il pas voqu la rpudiation ? Autant de questions qui se posent.

    LE PROCS DE LARTICLE 56 ET DU DIVORCE FINANCIER

    CONTRAT DE MARIAGE

    Peu connu et rarement pratiqu

    Etablir un contrat de mariage permet une femme de prser-ver, un tant soit peu, ses droits et de parer dventuels abus. Ainsi, larticle 19 du code de la famille sti-pule que les deux conjoints peuvent stipuler, dans le contrat de mariage ou dans un contrat authentique ultrieur, toute clause quils jugent utile, notam-ment en ce qui concerne la polygamie et le travail de lpouse, moins que les conditions ne soient contraires aux dispositions de la prsente loi. Cette disposition, peu connue et rare-ment pratique, pourrait permettre une meilleure protection des droits des deux conjoints. Et tout particu-lirement de lpouse, qui peut ainsi consigner par crit les termes et enga-gements pris avant le mariage. Une femme peut donc sopposer, lavance, une ventuelle polyga-mie de son poux. Dans ce cas de figure, elle ne pourra pas empcher le remariage de son conjoint. Mais elle sera en droit de demander la rupture du mariage sans passer par le khol (divorce linitiative de lpouse), tout simplement parce que lun des termes du contrat na pas t res-pect. A la condition, videmment, quelle puisse prouver le remariage, explique matre Nadia At Za, juriste et directrice du Centre dinformation et de documentation sur les droits de lenfant et de la femme (Ciddef). Mme si une estimation quant au nombre de contrats rdigs par voie notariale depuis lintroduction de cette disposition nest pas disponible, matre At Za estime toutefois que le recours cette pratique est rarissime : Il y a un manque flagrant de connais-sance des lois par les citoyens. Souvent, lon peut entendre que ce contrat na pas lieu dtre, quil ne fait pas partie de nos traditions, ce qui est inexact. De tout temps, lors de la ngociation des termes du mariage, lors de la khotba ou autre, certaines conditions sont nonces, mais orale-ment, rappelle la femme de loi. De mme, cette contractualisation de lunion maritale tait pratique de la sorte par les cadis qui, lors de lenregistrement dun mariage, notaient toutes les conditions dans leurs registres. Il y a aussi que les femmes nosent pas demander lta-blissement dun tel contrat, assure matre At Za. Crainte des pressions, de la raction du futur poux et des familles respec-tives, ou encore dune rupture de len-gagement. Mais pas seulement. Elles disent souvent quelles ont peur que cela soit pris pour un manque de confiance ou autre. Ce quil faut quelles comprennent, cest que le mariage est avant tout un contrat de droit civil, qui implique droits et devoirs. Et, comme tout contrat qui lie deux entits, en loccurrence deux personnes, cela se ngocie. Que ce soit pour la polygamie, le travail, la prservation des biens individuels, les comportements au sein du couple, le logement ou tout autre chose. Car la meilleure protection est la loi, conclut la juriste. G. L.

  • L A C T U A L I T

    El Watan - Mardi 10 mars 2015 - 4

    LA PLACE SOMOUD RSISTE

    SOUFIANE DJILALI

    Il faut arrter avec lopposition de salon Soufi ane Djilali, qui a conduit la dlgation de la CLTD In Salah, affi rme avoir eff ectu le dplacement pour soutenir encore une fois le combat de la population contre lexploitation du gaz de schiste.La dlgation de la Coordination pour les liberts et la transition dmocratique (CLTD) nest reste que cinq petites heures In Salah avant de revenir sur Adrar et de rejoindre Alger dans la nuit dhier. Ce voyage express qui fait grincer des dents a permis la dlgation de briser lisolement que connat In Salah qui touff e sous la pression. Dailleurs, une foule norme tait prsente. La population dsirait raffi rmer encore son opposition au gaz de schiste, affi rme Soufi ane Djilali, prsident de Jil Jadid, qui a dirig la dlgation de la CLTD. A ceux qui ont critiqu le dplacement et regrett que la dlgation ne soit reste que quelques heures, le prsident de Jil Jadid rtorque que ce court laps de temps a quand mme permis de dialoguer avec les protestataires et de leur apporter notre soutien. Nous sommes peut-tre rests deux heures sur place, mais cela nous a permis dcouter et de discuter avec la population au moment o elle sestime isole, se dfend Soufi ane Djilali, qui annonce que la Coordination sera probablement reprsente lors de la grande manifestation qui aura lieu le 14 mars Ouargla. De fait, si cette visite express a permis la dlgation de la CLTD de se faire prendre en photo au milieu de la population et de voir les clichs publis sur facebook, elle pose nanmoins la question de la pertinence du dplacement. Dautant que la composante de la dlgation renseigne sur les dsaccords qui sont apparus lors de la prparation du voyage. Si Soufi ane Djilali en tait un des initiateurs et celui qui dfendait lide du dplacement, certains leaders taient plus rticents, jugeant risque une telle dmarche. Ils ne voulaient pas se voir accuss de mettre de lhuile sur le feu. Cette rticence sest galement manifeste au sein du mouvement de contestation dIn Salah : certains protestataires sopposaient toute politisation ou manipulation de leur mouvement. Rsultat : seul le prsident de Jil Jadid tait du dplacement, alors que les autres chefs de parti se faisaient reprsenter par des cadres. La polmique sur cette visite a rebondi Alger, certaines personnalits politiques reprochant la CLTD de vouloir profi ter de la situation tendue qui prvaut sur place pour faire de la rcupration. Face aux attaques, le prsident de Jil Jadid dfend la position de la Coordination et rfute les accusations et renvoie la balle aux partis politiques accuss de ne rien faire afi n de continuer profi ter de la clmence et de la bienveillance du rgime. Il faut arrter avec lopposition de salon, dnonce Soufi ane Djilali. Il est de notre devoir, en tant que partis politiques, dapporter notre soutien la population dIn Salah. En outre, il me parat mal venu que des gens qui ne font rien attaquent de cette manire notre dmarche. Salim Mesbah

    UNE SOURCE PROCHE DU MINISTRE DE LA DFENSE

    LANP prsente In Salah avant le mouvement de protestation

    La mobilisation de la population dIn Salah est reste intacte hier Dans un dfi criant aux autorits qui misent sur lessoufflement de cette contestation, imposant un stand-by qui stale dans la dure

    et la veille des vacances scolaires de printemps Le quotidien est fait de rassemblements Sahat Somoud.

    Aucun nouveau dispositif militaire na t dploy en raison des vnements dIn Salah Le dplacement du chef de la 6e Rgion militaire sur les lieux fait suite aux drapages qui ont

    eu lieu lors des chauffoures entre les manifestants et les gendarmes.

    A u lendemain de la rencontre avec les animateurs de la CTLD venus soutenir ce mouvement de contestation qui rsiste hroquement depuis plus de 9 semaines aux tentatives de fragilisation et dintimidation y compris par la force publique, plusieurs marches ont sillonn la ville. Entonnant le chant antigaz de schiste Samidoun, ghaz sakhri la nourid sur le refrain du chant patriotique Mawtini, les manifestants ont organis, hier, de nouvelles marches qui ont sillonn la ville dans la matine et en fin daprs-midi.

    MANIF NON-STOP Les femmes ont galement pris part ces manifestations en brandissant des pancartes et des banderoles reprenant les slogans phares dIn Salah : Non au gaz de schiste, Non la fracturation hydraulique, 60 ans de misre pour affronter la mort. Les mani-festants ont appel les autorits rpondre leur unique revendication, savoir larrt du projet gaz de schiste. Pendant ce temps, les examens trimestriels programms lundi, mardi et mercredi ont t organiss hier tra-

    vers les tablissements scolaires dIn Salah, notamment dans le palier moyen. Une am-biance studieuse comparable celle des exa-mens officiels a t observe aprs quelques jours de rvisions renforces, supervises par les enseignants la semaine dernire, nous confie un professeur de physique au CEM Dhfirat Mohamed du centre-ville. Selon notre interlocuteur, hormis les jours de dbrayage, les lves ont pu bnficier normalement des cours et rattraper les autres. Mme le CEM Mohamed Ben Ab-delkrim El Maghili, situ prs de Sahat So-moud, a procd aux examens. Les lves y ont pu suivre les cours, mis part dimanche dernier cause des bombes lacrymognes. Les trois lyces dIn Salah accusent par contre du retard quils sapprtent rattraper dici le 13 mars, date choisie pour tenir ces preuves.

    MOMENT DE GLOIRE POUR LA CLTD La veille, Sahat Somoud a rserv un accueil triomphal aux membres de la CLTD venus dAlger soutenir la rsistance dIn Salah. Reus bras ouverts par les hommes

    et femmes sopposant au gaz de schiste et aprs avoir chant en chur lhymne national Qassaman, Djilali Soufiane et ses accompagnateurs navaient pu se rendre In Salah quaprs moult ngociations avec les gendarmes, qui les ont retenus pendant une bonne heure 60 km de la ville. La gendar-merie a semble-t-il donn deux heures la CLTD pour tenir son meeting populaire. Les animateurs ont t subjugus par lac-cueil grandiose que leur ont rserv la popu-lation locale et les manifestants de Sahat Somoud. Aprs le dpart des htes de la ville, les ci-toyens ont repris leur programme, concentr sur la place de la Rsistance. Les animateurs et encadreurs du mouvement semblent avoir opr un repli stratgique, prfrant laisser libre cours la volont du peuple qui ne veut pas quitter Sahat Somoud malgr la demande expresse de larme. La place rsiste et veut garder son statut de place publique o la vo-lont des habitants dIn Salah sest exprime comme un seul homme, pour la premire fois, contre le projet de gaz de schiste, il y a 70 jours. Houria Alioua

    L arme na pas envoy de troupes In Salah, ou ailleurs. Le dispositif mis en place dans cette ville existait bien avant les vnements. Cest ce qua dclar une source proche du ministre de la Dfense, pour rpondre aux spculations relatives larrive de renforts militaires In Salah, aprs la monte en cadence de la contestation po-pulaire contre lexploitation du gaz de schiste dans cette rgion. Notre interlocuteur revient sur les vnements et la visite du commandant de la 6e Rgion militaire, In Salah, en disant que celle-ci a t effectue en raison des drapages qui ont lieu lors des affrontements entre les manifestants et les lments de la Gendarmerie na-tionale : Le responsable sest dabord entretenu avec les no-tables de la ville et les reprsen-tants des manifestants. Il y a eu une longue discussion sur les dangers du recours aux actes de violence ou de dgradation

    des infrastructures publiques, dont les consquences peuvent tre trs lourdes pour la rgion. Brler des quipements publics peut avoir de graves cons-quences sur la vie quotidienne des habitants de la rgion. A en croire notre source, la visite du premier responsable de la 6e Rgion militaire In Salah rpond un souci strictement scuritaire.

    PRSERVER LORDRE PUBLICLors de la rencontre avec la population, souligne-t-elle, la discussion portait sur les consquences des actes de vio-lence. Il ntait nullement ques-tion dexprimer un avis pour ou contre la manifestation. Ce qui tait mis en avant ctait la ncessit de prserver lordre public. Notre interlocuteur prcise par ailleurs que le commandant de la 6e Rgion a galement ren-contr lensemble des respon-sables des services de scurit. Des consignes trs strictes

    ont t donnes afin dviter tout drapage. A In Salah, la mission de maintien de lordre, faut-il le rappeler, relve des prrogatives de la Gendarmerie nationale, un corps qui dpend du ministre de la Dfense. De plus, sachez que les exploita-tions ptrolires et gazires sont sous la responsabilit de larme. Le dispositif mis en place dans le cadre de cette mission a t renforc aprs lattaque de Tiguentourine, In Amenas. Cest pour vous dire que la prsence de larme dans cette rgion nest pas du tout lie aux manifestations, note notre interlocuteur.

    DPLOIEMENT DUNITS DE LANP BELLARAA propos du dploiement dunits de lANP Bellara, Jijel, la rponse de notre source est catgorique : Vous savez trs bien que dans cette rgion il y a encore quelques groupes terroristes qui sporadiquement commettent des attentats. Leurs

    capacits de nuisance ont t amoindries. Mais pour emp-cher toute attaque, le dispositif na pas t lev. Il a t renfor-c, la demande des autorits, en raison de la visite officielle la nouvelle usine algro-qata-rie de mtallurgie, situe Bel-lara. Il est normal que larme prenne les mesures ncessaires pour assurer la scurit de ce site stratgique mais aussi tout litinraire que les officiels vont emprunter. Ce dispositif a t mis en place avant larrive de la dlgation. Pour notre source, les infor-mations, rapportes ici et l, nont aucune relation avec la ralit, en concluant : On veut tout prix don-ner limpression que larme simplique dans une mission qui nest pas sienne. Pourquoi le ministre ne ragit-il pas de manire officielle, afin de lever toute quivoque ? Peut tre que ce nest pas en-core le moment, rpond notre source. Salima Tlemani

  • El Watan - Mardi 10 mars 2015 - 5

    L A C T U A L I T

    PRLVEMENT DORGANES SUR DONNEUR EN MORT ENCPHALIQUE

    Les premires simulations dans les prochains jours

    COLLECTIF DES AGENTS DE POLICE RADISAppel lapplication des dcisions du Premier ministre

    A yant us toutes les voies lgales de recours, le collectif des agents de police radis dans les annes 1990 2000 revient la charge pour rappeler au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, puis au DGSN, Abdelghani Hamel, leurs promesses for-mules pour le traitement de ce dossier. Au lendemain de la marche de la police sur le Premier ministre, en octobre 2014, M. Sellal avait pris une srie de mesures dont lune delles, portant le n5, est relative la situa-tion des agents rays de ce corps constitu. Cette mesure stipule que concernant la rhabilita-tion des agents radis, tout recours doit faire lobjet dtude de la part des services comptents auprs du ministre de lIntrieur et de la DGSN, sauf les cas dont la justice a statuer dfinitivement. Pour les concerns, lespoir renat aprs des annes de proc-dures et de dmarches.Ils sont 5000 lchelle nationale et quelque 300 dans la wilaya de Constantine attendre depuis plus de deux dcennies une rhabilitation qui tarde se concrtiser alors qu maintes reprises, elle a t por-te de main. Il suffirait juste dappliquer les dcisions mises par le ministre de lIntrieur et des Collectivi-ts locales et la Direction gnrale de la Sret natio-nale, daprs certains concerns qui se sont adresss notre rdaction. Sans avoir t convoqus par le conseil de discipline, ils ont t rvoqus pour diverses raisons, dont un groupe de 19 agents pour accointance avec la mou-vance terroriste. Emprisonns pendant dix-huit mois, ces agents ont fini par tre innocents par la justice. Dautres ont t rays du corps de la Sret alors quils taient en cong de maladie ou hospitaliss.Une semaine avant son assassinat, Ali Tounsi avait sign, le 18 fvrier 2010, une dcision portant cration dune commission dthique et de dontologie poli-cire, charge de rexaminer les dossiers des cadres sanctionns. En 2012, le successeur dAli Tounsi, le gnral Hamel, a repris le dossier. Il a annonce, selon la presse, loccasion dune cr-monie en lhonneur des policires lors de la Journe de la femme, quune commission a t installe pour tudier et traiter chaque cas et dterminer les circonstances des licenciements et radiations afin de prendre les mesures qui simposent lissue de ltude de chaque dossier.Ne voyant rien venir, le collectif se tourne vers le Premier ministre en visite Constantine, le 16 fvrier 2013. M. Sellal reoit des reprsentants et saisit, sance tenante, le ministre de lIntrieur et des Collec-tivits locales de lpoque, Daho Ould Kablia, pour la prise en charge de ce dossier. A la fin de la mme anne, en dcembre, ils ont t reus par la tutelle, mais ils en sont toujours au statu quo. Mme linstitution parlementaire a t sollicite via le dput Ahcne Aribi du Front pour la justice et le dveloppement (Adala) qui sest adress en plnire au ministre de tutelle dans une question orale qui est reste lettre morte. Leur rencontre avec le DGNS, A. Hamel, mme si elle a t rassurante, na pas eu de suite. Aujourdhui, ces agents radis sinterrogent sur le sort rserv la dcision n5 et interpellent de nouveau le Premier ministre et le DGSN. Mais ils nont pas lintention den rester l ; ils comptent saisir lopportunit de la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe pour en faire une tribune et mdiatiser leur cas auprs des dl-gations trangres. Nama Djekhar

    L e procs des deux membres du Comit de dfense des droits des chmeurs, Rachid Ouine et Brahimi Abdelhamid, a eu lieu hier, la section criminelle du tribunal dEl Oued. Aprs des heures de plaidoiries, le tribunal a rendu son verdict, dans laprs-midi, len-contre de ces deux activistes des droits de lhomme : le premier a t condamn six mois de prison ferme alors que le deuxime a bnfici dune relaxe. Quels sont les chefs dinculpation retenus contre ces deux mili-tants ? A ltonnement des dfenseurs des droits de lhomme, ces personnes sont pour-suivies par le parquet pour outrage un fonc-tionnaire et incitation un attroupement non arm, et ce, en vertu de larticle 100 du code pnal. Le collectif des avocats de la Ligue algrienne des droits de lhomme (LADDH) conduit par son prsident, matre Benissad, sest rendu El Oued pour dfendre et soutenir les mis en cause. Me Benissad qua-lifie les poursuites contre ces dfenseurs des chmeurs dinfondes sur le plan juridique et estime que linfraction de lincitation at-troupement tait un rsidu des annes de plomb et de la lgislation, peine rpressive

    non conforme aux conventions internatio-nales relatives aux droits de lhomme et la Constitution qui garantissent la libert dex-pression. Pour le collectif davocats, il sagit l ni plus ni moins de poursuites pour dlit dopinion. Les dfenseurs des droits de lhomme ont droit une protection, tonne Me Benissad. Nous allons relever appel de la condamnation du dfenseur des droits de lhomme Rachid Aouine ; la LADDH reste mobilise pour sa libration et la dfense des liberts, notamment dexpression et dopi-nion, explique la LADDH dans un commu-niqu. Les membres de la Ligue sont convain-cus que ces personnes ainsi que les militants de Laghouat, dont le procs en appel est prvu pour demain, sont poursuivis pour leurs acti-vits de dfense des droits de lhomme. Aprs la condamnation la prison ferme des dfenseurs des droits des chmeurs (dont Ab-delkader Khencha, leader du mouvement Laghouat, le 11 fvrier), le procs en appel est prvu pour demain. Nous serons encore une fois prsents Laghouat pour assurer la d-fense de ces personnes injustement arrtes, note Me Benissad. A ce sujet, le prsident de la

    Ligue a dcid de saisir le rapporteur spcial de lONU sur la situation des dfenseurs des droits de lhomme et plus particulirement sur des cas de violation du droit de la dfense des droits de lhomme. Selon les faits rappels par la LADDH dans sa lettre, des dfenseurs des droits de chmeurs ont organis un sit-in devant le tribunal de La-ghouat (400 km au sud dAlger) le 28 janvier dernier pour soutenir leur camarade Moha-med Reg et son voisin dans un procs pour laccusation datteinte corps constitu. Pendant cette manifestation publique, Belka-cem Khencha, leader du mouvement de d-fense des droits des chmeurs, et sept autres militants ont t interpells puis poursuivis en justice. Ils ont t finalement condamns, le 11 fvrier dernier, une peine de six mois de prison ferme et six mois avec sursis chacun. Quant Mohamed Reg et son voisin, interpel-ls tous deux prs de chez eux, ils ont t condamns 18 mois de prison ferme et une amende de 20 000 DA chacun. La LADDH a fait appel du jugement. Le procs en appel aura lieu demain la cour (deuxime ins-tance) dans la mme localit. Nabila Amir

    BENISSAD PROPOS DU PROCS DES CHMEURS DEL OUED

    Les poursuites judiciaires sont infondes

    L a transplantation et le prl-vement dorganes ne se li-mitent pas un acte chirurgi-cal, mais un processus beaucoup plus complexe assur par une quipe pluridisciplinaire, ont ex-pliqu les spcialistes, hier, lors de la journe dinformation sur Le prlvement dorganes sur donneur en tat de mort encpha-lique organise par lhpital Mustapha dAlger, dont le dbat a port sur les aspects mdico-l-gaux, religieux et scientifiques. Cette journe se veut le coup de starter dune activit qui mrite davoir une place de discipline part entire, au mme titre que toutes les autres disciplines mdi-cales, dont la relance est dj en-gage par une quipe mdicale dtermine aller jusquau bout avec tous les outils, dont la loi en vigueur avec lappui du ministre de la Sant et lengagement de la direction de lhpital. Des simulations sont dj pro-grammes pour les prochains jours pour une auto-valuation. La relance de cette activit semble

    voir une forte adhsion des pro-fessionnels de la sant rencontrs lors de cette journe. Ce qui ren-dra le CHU Mustapha, a indiqu le professeur Malika Benhalima, membre du comit scientifique organisateur et chef du service dimmunologie, en mesure def-fectuer les prlvements et les greffes avec la mme efficacit que les centres performants tout en rendant hommage lun des matres de la greffe du rein lhpital Mustapha, le professeur Drif, dont une premire a t ra-lise en juin 1986 au sein de cet tablissement.

    LA TRANSPLANTATION AU STADE EMBRYONNAIRELe Pr Benhalima estime que la transplantation dorganes est en-core au stade embryonnaire et re-grette que seulement 1254 greffes de rein ont t effectues en 28 ans, dont 130 uniquement en 2014 par les 15 centres transplan-teurs travers le territoire natio-nal. Cest un bilan trs modeste et insuffisant, a-t-elle soulign.

    Le prlvement et la transplanta-tion ncessitent un savoir-faire et une technicit, a-t-elle prcis, en mettant laccent sur le rle du la-boratoire HLA, un pralable en amont et en aval de la greffe r-nale. Ce qui permettra dlaborer une liste dattente des receveurs et assurer en toute scurit lattribu-tion du greffon et son suivi, sa-chant que depuis 1986 2014, 96 greffes sur les 644 ralises ont t limines cause des anti-corps dvelopps par les rece-veurs suite des transfusions de sang non filtr. Sur la liste dat-tente de 218 malades que nous avons aujourdhui, 136 ont t transfuss, ce qui constitue un haut risque immunologique, a-t-elle averti en appelant la pro-mulgation dune loi interdisant la transfusion des insuffisants r-naux avec du sang non filtr. Un aspect que le ministre la San-t, qui a ouvert les travaux de cette journe, sengage rgler dfinitivement. Il a ainsi annonc que 30 millions de dinars ont t allous au CHU Mustapha pour la

    greffe dorganes. Laspect de la mort clinque trouve son ancrage dans le projet de la nouvelle loi sanitaire, mais le cadre juridique ne suffit pas, il faut aussi organi-ser les conditions du prlvement. Lorganisation de nos hpitaux doit sadapter, notamment au ni-veau des services assurant les ur-gences, a-t-il soulign. Quant la formation, M. Boudiaf a fait savoir que des quipes m-dicales algriennes se rendront en Argentine et Cuba dans le cadre de la coopration et du jumelage avec ces deux pays. En effet, seule la greffe partir de donneurs en mort encphalique peut rgler dfinitivement le pro-blme et asseoir durablement lactivit de transplantation en Algrie, a indiqu le ministre, prcisant que sur les 26 000 pa-tients actuellement dialyss ou en prdialyse, seuls 10 000 restent ligibles la greffe au regard de lge avanc des autres et des complications quils ont eu le temps de dvelopper. Djamila Kourta

  • El Watan - Mardi 10 mars 2015 - 6

    L I N T E R V I E W

    Zoulikha Bekaddour tait lune des artisans de lAppel du 19 mai 1956. Aprs lindpendance, elle a particip la reconstruction de la Bibliothque universitaire dAlger. Elle est parmi les quelques moudjahidate intellectuelles qui ont continu le combat pour lidal novembriste : la dmocratie, la libert et lgalit entre citoyennes et citoyens. Ils ont trahi notre combat (Koukou Editions, novembre 2014) est un livre autobiographique qui relate le parcours dune rebelle algrienne.

    Propos recueillis par Samir Ghezlaoui

    Votre livre est peru comme un mani-

    feste fministe plutt quun livre autobiogra-phique. Quel est le message que vous vouliez envoyer ?

    Je ne me considre mme pas comme une fministe. Jai combattu toute ma vie pour nos droits de citoyens et de citoyennes en Algrie. Je veux que dans mon pays il ny ait pas dinjustice. Je veux quhommes et femmes soient gaux en droits et en devoirs. Cest grce mon amie Khaoula Taleb Ibrahimi que jai pu crire et thmatiser mon livre. Elle ma dit quen tant que moudjahida, je devais crire pour contribuer au travail de mmoire. Dans cet ouvrage, je raconte seulement mon parcours de militante davant et daprs-indpendance, dune manire chrono-logique

    Mais mme le titre et la couverture du livre annoncent les couleurs dun contenu trs engag. Est-ce vous qui les avez choisis ?

    Le titre est de moi. Jai repris une expression que jai utilise dans une interview le 19 mai 1992 : Ils ont trahi notre combat. Je parle bien entendu de ceux qui se sont succd au pouvoir depuis 1962. La couverture a t choisie par mon diteur Arezki At Larbi. Ce fils de chahid est courageux, car jai pu dire des vrits mme si elles drangent certains. Il a choisi le tableau uni-versellement connu du peintre franais Delacroix La Libert guidant le peuple. La photo est ra-dapte par votre collgue Le Hic. Je vois dans la femme Hassiba Ben Bouali et dans lenfant Petit Omar. Le drapeau franais a t remplac par le drapeau algrien.

    Dans votre ouvrage, vous dnoncez la mar-ginalisation des moudjahidate aprs lind-pendance. Comment cela sest-il manifest pour vous ?

    Durant la guerre, nous tions tous, hommes et femmes, unis dans la lutte. Mais ds les pre-miers mois de lindpendance, jai senti quon voulait nous marginaliser. Au fur et mesure, jai dcouvert que mme notre statut de mou-djahidate tait diminu par rapport celui des moudjahidine. Nous avons combattu aux cts de nos frres comme citoyennes part entire,

    et lindpendance ils sont devenus misogynes. Une fois la guerre termine, ils voulaient que nous rejoignions nos fourneaux et que nous nous taisions. Moi je fais partie dune minorit qui a refus ce diktat.

    Est-ce quil y avait des dcisions politiques dans ce sens ou cela sest pass dune manire plus officieuse ?

    A lindpendance, il ny avait pratiquement pas de postes de responsabilit pour les femmes. Le pouvoir, en plus, a cr lUnion nationale des

    femmes algriennes (UNFA). Cest une organi-sation sexiste sous prtexte de nous accorder des droits. Mais ces droits-l, nous les avons acquis sur le terrain, contre la colonisation. Jai partici-p la guerre en tant que citoyenne part entire. Je nai jamais pens quaprs lindpendance, la femme devait encore se battre dans notre pays pour tre considre comme une citoyenne. Le code de la famille a relgu la femme une citoyenne de seconde zone. Il na mme pas exister. Je demande son abrogation immdiate.

    Vous voquez galement le combat de la femme rurale, occult selon vous

    Oui, on limite souvent nos analyses au rle de la femme citadine. Le combat de la femme rurale durant la guerre et aprs lindpendance a t compltement ignor. Pour moi, ce sont elles les grandes oublies de lALN. Elles ont pay le prix fort. Qui parlent delles ? Les hommes quelles ont nourris, protgs et pour lesquels elles sont mortes ne pensent jamais ces femmes. Les

    grands hros qui se distribuent les mdailles entre eux sont occups par la qute du pouvoir et ses avantages !

    Justement, aprs votre sortie de prison en 1960, vous tiez choque de dcouvrir la lutte pour le pouvoir au sein de la Rvolution alg-rienne. Pouvez-vous nous raconter ce que vous avez vu personnellement ?

    Aprs ma sortie de prison, jai t expulse dAlgrie et assigne rsidence en France, do jai pu rejoindre clandestinement Tunis. De fin

    1960 1962, tout en poursuivant mes tudes, on menvoyait reprsenter la femme algrienne dans des congrs internationaux, organiss un peu partout dans le monde. Jai senti que le climat tait dltre au sein de la direction de la Rvolu-tion. La lutte pour le pouvoir faisait rage. Jtais choque par exemple dentendre le commandant Slimane (Kad Ahmed, ndlr) insulter publique-ment le GPRA. Aprs le 19 mars 1962, jai vu Ben Bella arriver Tunis. A ce moment-l, jai dcouvert aussi Boumedine. Il tait accroch Ben Bella, il ne le quittait jamais. Jai pens quil tait son garde du corps. Le Congrs de Tripoli a confirm les problmes que nous souponnions. Jtais en train dobserver la situation. Le 4 juillet 1962, je suis rentre en Algrie. A Alger, jai appris que Ben Bella est rentr par le Maroc et sest install Tlemcen, rejoint ensuite par Ferhat Abbas. Ds lors, jai dcid de prendre mes dis-tances par rapport la direction du FLN.

    La femme de Abane tait lune de vos

    camarades de lutte. Quest-ce quelle vous a dit sur lassassinat de son mari ?

    Effectivement, jai connu Iza Bouzekri. Cest Amara Rachid qui me la prsente, fin 1955, avec Nassima Hablal. Aprs mon arrestation en novembre 1956, jai retrouv Nassima de nouveau. Jai compris que ctait une grande militante, car elle a subi toutes sortes de tor-tures (Nassima et Iza taient toutes les deux secrtaires de Abane, ndlr). Concernant Iza, je ne savais pas ce quelle tait devenue depuis le 19 mai 1956. Quand je suis arrive Tunis, je lai revue. L, jai su quelle tait marie avec Abane avec lequel elle a eu un garon, Hassan. Aprs la mort de Abane, elle sest remarie avec le colonel Sadek (Slimane Dehils, ndlr). Sur la mort de Abane, elle ne ma rien dit. Je suppose quelle nen savait rien, pas plus que moi. Dj lpoque, personne ne nous disait la vrit. Nous pensions quil tait mort au maquis.

    Lopration de la Bleuite vous a particuli-rement marque. Pourquoi ?

    Des milliers de combattants de lALN, soup-onns injustement de trahison, ont t tus par leurs frres darmes. Le capitaine Lger a initi cette opration, partir de 1957, pour infiltrer les maquis de lALN-FLN et les dstabiliser. Je reproche la France coloniale le massacre caus par la Bleuite. Ctait une mthode indigne. Jai failli tre moi-mme victime de cette opration. Aprs ma sortie de prison en novembre 1958, on ma assigne rsidence Alger. En avril 1960, jai reu une convocation du commissariat du Ruisseau o javais t reue par deux policiers en civil. Ils mont dit clairement : Vous avez ser-vi le FLN, maintenant vous allez travailler pour nous. Jai leur ai laiss croire que jacceptais leur offre. Ensuite, jai contact un journaliste de LExpress qui a publi un article sur mon histoire (Une lettre dAlgrie, LExpress du 21 avril 1960, ndlr). Et pour cause, les autorits coloniales mont expulse vers la France.

    Comme durant la guerre, vous vous tes consacre au combat intellectuel aprs lind-pendance. En quelques mots, que retenez-vous de votre parcours ?

    Le 19 mai 1956, jtais membre de la direc-tion de lUgema qui a lanc lAppel aux tudiants et intellectuels algriens pour rejoindre la guerre de Libration nationale. Le CCE ma envoy aussitt la Wilaya V, o jai t accueillie par le docteur Nekkache (Mohamed Seghir Nekkache, ministre de la Sant ds lindpendance). Il ma forme mdicalement. Hadj Benalla, adjoint de Larbi Ben Mhidi, ma retenue ses cts. Moi et Eveline Lavalette qui hbergeait Alger les membres du CCE , avons assur la liaison entre Alger et Oran ; entre Ben Khedda et Hadj Benal-la. En novembre 1956, nous avons t arrtes toutes les deux et Benalla aussi. Aprs lindpen-dance, je me suis consacre la reconstruction de la Bibliothque universitaire la Facult centrale dAlger, incendie par lOAS le 7 juin 1962. Ce projet a t achev en 1968. Ctait ma manire de participer ldification de notre pays aprs la guerre, loin des luttes politiciennes. Je compte sur nos jeunes tudiants et universitaires pour poursuivre notre combat. Il faut faire des tudes srieuses afin de servir notre pays dans les dfis futurs qui lattendent : conomiques, dmocra-tiques et galitaires. S. G.

    ZOULIKHA BEKADDOUR. Moudjahida et militante pour les droits de la femme

    Le code la famille a relgu la femme une citoyenne de seconde zone

    A lindpendance, il ny avait pratiquement pas de postes de responsabilit pour les femmes. Le pouvoir, en plus, a cr lUnion nationale des femmes algriennes (UNFA). Cest une organisation sexiste sous prtexte de nous accorder des droits. Mais ces droits-l, nous les avons acquis sur le terrain, contre la colonisation.

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  • El Watan - Mardi 10 mars 2015 - 7

    C O N O M I E

    COMPLEXE SIDRURGIQUE DE BELLARA

    Pose de la premire pierre Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le prsident du Conseil des ministres et ministre de lIntrieur qatari, cheikh Abdellah Ben Nasser Ben Khalifa Al Thani, ont procd, hier, la pose de la premire pierre du complexe sidrurgique de Bel-lara (Jijel). Le projet a t scell par un accord intergouvernemental sign le 7 juillet 2012, entre lAlgrie et le Qatar. La ralisation de ce complexe a t confie lentreprise italienne Danieli, avec laquelle la socit mixte Algerian Qatari Steel (AQS), matre de louvrage, a sign, jeudi dernier, un contrat de ralisation portant livraison (dlai contractuel et prvisionnel) de lusine en 2017. Si M. Sellal et son homologue qatari nont fait aucune dclaration, le PDG dAQS, Chihoub Hasnaoui, et le pr-sident du conseil dadministration de cette socit, Abdellah Ali Abdellah Shar Al Bouainine, on fait part de leur satisfaction du lancement de ce projet qui sera ralis dans les dlais, en plus dtre respectueux des normes les plus avances en matire de la protection de lenvironnement. Dun cot de 170 milliards de dinars, le complexe sidrurgique de Bellara gnrera la cration de 1500 emplois directs et aura un impact sur laccrois-sement des activits portuaires et le dveloppement des activits locales, notamment en matire de maintenance des diffrents corps de mtiers, de traitement et dvacuation des dchets industriels. Le dveloppement des activits commerciales travers les rseaux de dtaillants et laccroisse-ment des activits de transport par voie ferre et route sinscrivent galement dans les prvisions dimpact de ce pro-jet. Durant la phase de ralisation, 3000 postes demploi seront crs. A sa mise en exploitation, le complexe emploiera 1500 personnes directement et aura une dynamique de cration de 10 000 emplois indirects. Le projet de Bellara concerne la construction dune acirie, de trois laminoirs (deux pour le rond bton dune capacit de 1,5 tonnes/an et un troisime pour le fil machine dune capacit annuelle de 500.000 tonnes). Le cot de linvestissement est de deux milliards de dollars. S. Adam

    NOUVELLE LOI SUR LES HYDROCARBURES

    Bilan mitig, deux annes aprs

    B eaucoup despoirs taient fonds sur la nouvelle loi sur les hydrocarbures adop-te par le Parlement en 2013 pour relancer lexploration et susciter plus dengouement de la part des partenaires trangers de Sonatrach. Deux ans aprs lentre en vigueur de la loi, le bilan savre mitig et loptimisme de circonstance affi-ch par les hauts responsables du secteur, pour donner le change, ne convainc plus personne, ni experts, ni politiques, ni mme lopinion pu-blique. Cest dautant plus vident dans le contexte actuel o le dbat sur la nocivit du gaz de schiste pour lenvironnement vient contra-rier les objectifs du gouvernement visant relancer le secteur par le biais du non-conventionnel men-tionn pour la premire fois dans la rglementation encadrant le secteur et cens compenser la baisse de la production sur le long terme. Malgr les modifications appor-tes la loi de 2005 et les facili-tations fiscales introduites pour orienter les investisseurs vers les primtres renfermant un potentiel non conventionnel assez impor-tant, seuls quatre primtres sur les 31 proposs ont t octroys en septembre 2014 des consortiums trangers et aucun pour le non-conventionnel. Pourtant, quelques

    mois plus tt, lors de la sance de prsentation de la loi et des primtres offerts lexploration, un engouement digne des fastes annes du secteur avait t not. La salle de confrences de la rsidence Djenane El Mithak affichait com-plet, loccasion de la prsentation gnrale des donnes techniques et lgislatives concernant le quatrime appel doffres pour les opportu-nits de recherche et dexploita-tion dhydrocarbures. Pas moins de 150 participants, reprsentant une cinquantaine de grands groupes ptroliers internationaux, avaient fait le dplacement Alger pour prendre part la premire sance de prsentation de lappel doffres qui devait ouvrir la voie lactivit de recherche et dexploitation des hydrocarbures non conventionnels travers 17 primtres sur les 31 proposs lexploration.

    OPTIMISME DE COURTE DUREUne affluence record que M. Betata, prsident du comit de direction de lAgence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) navait pas manqu de relever, dans un contexte dj assez morose pour le secteur, branl par lattaque terroriste de Tiguentourine et accu-sant une baisse de la production en

    2013, rduite de 4% par rapport 2012. Loptimisme affich au vu de cetteaffluence a t de courte dure puisque la sance de louverture des plis na abouti, en septembre 2014, qu loctroie de 4 primtres. Lassurance affiche par les res-ponsables quant lattractivit du secteur et le succs du nouvel appel doffres, aprs des rsultats plutt dcevants enregistrs par les prc-dents appels doffres lancs par le ministre de lEnergie et des Mines a t cruellement mise en dfaut, les compagnies trangres nayant pas donn suite aux offres dAlnaft. Celle-ci na comptabilis que cinq offres reues, dont deux pour un primtre unique et trois offres pour trois primtres, soit quatre pri-mtres attribus des consortiums trangers (Enel-Dragon Oil Statoil Sigma-Shell et Repsol exploration-Shell) sur la trentaine proposs. Quasiment du jamais vu. Si du ct des responsables du secteur on pr-fre encore minimiser le manque de rpondant des partenaires trangers en axant la mdiatisation sur lattri-bution du primtre de Boughezoul, situ au nord du pays, du ct des experts et des opposants la dmarche du gouvernement, on nhsite pas qualifier la dmarche dchec cuisant. Les avis des uns et des autres quils soient techni-

    ciens ou politiques plus ou moins objectifs se rejoignent, cependant, sur un seul et mme constat : le quatrime appel doffres est loin davoir donn les rsultats escomp-ts, consistant booster le secteur et favoriser lengouement des compa-gnies trangres pour lexploration dhydrocarbures en Algrie. Face cette situation, Sid Ali Betata oriente dores et dj le dbat sur le cinquime appel doffres actuelle-ment en prparation et pour lequel il a assur (dans un apart avec la presse qui assistait la signature des quatre contrats entrant dans le cadre du quatrime appel doffres) que les leons ont t tires et quelles vont peser dans les consultations en cours avec les compagnies partenaires pour le lan-cement du prochain appel doffres. Les discussions se feront, de ce fait, trs loin de lambiance euphorique des annes passes et des attentes apparemment trop ambitieuses sus-cites suite aux amendements de la loi sur les hydrocarbures ayant ou-vert la voie lexploitation des gaz de schiste. Il reste savoir quelles seront les solutions prconises pour susciter nouveau lengoue-ment que les partenaires trangers ont toujours manifest par le pass pour le domaine minier algrien. Zhor Hadjam

    JAMAL SPA

    Mazda lance le new BT-50

    A quelques jours de louverture du Salon international de lautomobile dAlger, le reprsentant algrien du constructeur automobile japonais Mazda, Jamal Spa, a prfr devancer lvnement en lanant, samedi dernier, le nou-veau pick-up BT-50 double cabine, prsent en avant-premire nationale, il y a quelques mois dj. Des essais dynamiques grandeur nature ont t organiss, loccasion, sur litinraire de prs de 300 km reliant Alger la ville de Bou Sada. Selon Elmahdi Bouaiche et Mohamed Dris, respectivement responsable communication et marketing et directeur commercial du distributeur Jamal Spa, le lancement de ce nouveau vhicule est le prolongement des excellents rsultats et de la russite de la premiree gnration du BT-50. Ddi aux professionnels, mais aussi aux amou-reux des longs voyages, le new BT-50 a bn-fici dune refonte totale avec un look la fois baroudeur, imposant et trs design. Disponible sur lensemble du territoire national en deux versions : double cabine 4x2, double cabine 4x4 en finition Pro et double cabine 4x4 Premium, le pick-up a un gabarit impressionnant, catalogu par des dimen-

    sions de 5,35m de long, 1,85m de largeur et une hauteur de 1,81m. Sur la route, le nouveau BT-50 garde un comportement irrprochable : prcision de la direction, ractivit immdiate, facilit de conduite... Sous le capot, le nouveau produit de Mazda est quipe dun moteur 4 cylindres, la cylindre rduite 2.2L High Power turbo diesel, un couple de 320/(2700) nm tr/min, driv dune bote manuelle six rapports, une puissance de 125CV avec une consommation de 7,6l/100 et un circuit dalimentation injection directe. A lintrieur, lempattement du nouveau BT-50 a t rallong, par rapport au modle prcdent, de 3200mm, pour une habitabilit exceptionnelle. Lespace pour les jambes a t, ainsi, augment de respectivement 5,5 cm au bnfice du confort des passagers arrire. Enfin, le nouveau vhicule de Mazda peut tracter une charge de 3350 kg, une valeur exceptionnelle atteinte grce son chssis renforc. Evoquant la nouvelle politique commer-ciale de Mazda en Algrie, les responsables de Jamal Spa ont indiqu que leur principal objectif, pour cette anne, est de rendre la marque nippone prsente sur le march national et toute proche de

    sa clientle. A ce propos, M. Bouaiche a affirm que Mazda vient de soumettre un nouveau cahier des charges pour ses agents agrs avec la pers-pective de voir natre de nouvelles agences travers tout le territoire national, de nouveaux distributeurs et une nouvelle succursale. Tout en confirmant sa participation au prochain Salon de lautomobile dAlger, o il prsentera son pick-up Mazda BT-50 dans sa version simple cabine en 4x2, Jamal Spa ne manquera pas, enfin, dannon-cer larrive de la Mazda 6 et de la new Mazda 3 dans les semaines venir. Ct prix, notons que le double cabine 4x2 est cd 2 390 000 DA TTC, le double cabine 4x4 Pro 2 950 000 DA TTC et le double cabine 4x4 Premium 3 200 000 DA TTC. Lyes Mechti

    PUBL

    ICIT

    PHO

    TO :

    DR

  • El Watan - Mardi 10 mars 2015 - 8

    Un quartier sans quipements publics

    ALGER INFO

    SU R L E V I F 24 HEURES

    En dpit de la dcision de la wilaya de procder lenlvement des obstacles obstruant les rues, des institutions publiques continuent squatter les espaces communs.

    CIT LA FAENCE (BOUROUBA)

    LA CASBAH : CONSTRUCTION ET RHABILITATION DCOLES Un projet de construction et de rhabilitation dcoles a t lanc il y a plusieurs mois dans la commune de La Casbah dAlger. Trois coles ont t construites Soustara et cinq sont en cours de rhabilitation. Les coles touches par cette opration se situent la rue Ben Cheneb, qui compte trois tablissements scolaires. Un autre se trouve la place Mentoumi, et le dernier Aoua Abdelkader. Nous avons lanc cette vaste opration de construction et de ramnagement dans plusieurs quartiers de la commune de La Casbah, dans le but daccueillir un nombre croissant dcoliers et de remettre les coles en conformit. Les conditions de travail seront amliores, ce qui garantira un cadre propice pour les coliers, a affirm le prsident dAPC, M. Mansor. A noter aussi que quatre autres tablissements scolaires sont en cours de slection. La slection est en train de se faire, les travaux

    de rhabilitation commenceront ds que ces quatre coles seront connues, ajoute-t-il.

    GARE ROUTIRE DE ZRALDA: SITUATION DABANDON QUI PERDUREMalgr les maintes rvoltes des transporteurs et des voyageurs, la situation lamentable dans laquelle sombre la gare routire de Zralda ne semble pas inquiter les responsables locaux de la commune. Dans une anarchie complte, les transporteurs ont improvis des arrts. Cela sajoute aux multiples trous bants, nids-de-poule et crevasses qui tapissent toute cette gare et qui la transforment ds la moindre goutte de pluie en un vritable bourbier. La situation est grave. Comment se fait-il quune gare aussi importante que celle-l ne dispose mme pas dabribus ? sinterroge une jeune voyageuse, employe Alger-Centre. Pour dnoncer toutes ces carences ainsi que le climat dinscurit, les transporteurs ont observ

    dernirement une grve de quelques heures. Mme sils ont russi paralyser tous les dplacements de et vers Zralda et pnaliser des milliers de voyageurs, leur but dattirer lattention des autorits locales est loin dtre atteint. La preuve : depuis, la situation na pas boug dun iota malgr la prsence dun projet de ramnagement de la gare. Impossible de connatre les raisons du retard de la concrtisation de ce projet, le P/APC de Zralda, Temmar Abdellatif, demeurant injoignable.

    PHO

    TO :

    B. S

    OUH

    IL

    L a cit La Faence, dans la commune de Bourouba, est compltement dlais-se par les autorits locales. Les habi-tants de ce quartier populaire dplorent, entres autres, labsence damnagements, de commodits et dquipements publics devant amliorer leur cadre de vie. Le quartier est un conglomrat dhabita-tions difformes et mal agences, ne rpon-dant de surcrot aucune norme urbaine. Les lots dhabitations sont entrecoups par des rues troites qui, partir du chemin de fer, serpentent le pimont et aboutissent toutes aux abords de la cit Diar El Afia, un autre quartier aussi dpourvu damnage-ments et dquipements publics. Dans les entrailles de la cit La Faence, il ny a pas de commodits, seuls les cafs grouillent de jeunes dsuvrs, aucune structure ddie au bien-tre des habitants na t construite. Le quartier est dpour-vu de salle de sport et de centre culturel. Les autorits locales ont depuis toujours

    dlaiss notre quartier. Il existe une mai-son de jeunes qui a t construite dans les annes 1980. Durant la dcennie noire, cette structure a t occupe par les gardes communaux. Elle a t rcupre par la suite, mais ne peut elle seule satisfaire toute la demande, car le nombre de jeunes dans notre quartier est trs lev, confient des jeunes du quartier runis autour dune table de billard installe mme le trottoir. Concernant les amnagements urbains, le quartier en est totalement priv. Il ny a ni jardin public ni aire de jeux. Hormis le revtement de la chausse en bitume, les autorits locales nont rien ralis dans notre quartier. Mme lentretien de ce revtement laisse dsirer, car la rue principale du quartier est compltement dgrade, assurent des habitants. Et dajouter : Nous avons un centre de sant, mais il manque de spcialits mdi-cales. Aux abords du chemin de fer, lin-salubrit est saisissante. Certains habitants

    nhsitent pas jeter leurs dchets mna-gers sur le flanc dun monticule qui dvale jusquaux rails. Les camions de lAPC ne passent jamais par cet endroit. Au fil du temps, une immense dcharge sest forme dans ce lieu. Linsalubrit est aggrave par lincivisme des vendeurs de ferraille et de pices dtaches qui, en se rendant au march de voitures, jettent les invendus aux abords du chemin de fer. Signalons que cette situation de dlaissement nest pas la caractristique de la cit La Faence. Tous les quartiers qui se trouvent dans cette portion de la commune de Bourouba sont dlaisss par les autorits locales, linstar de la cit El Fidha (ex-PLM), la cit dUrgence, Dussolier, lEngrais, Vidal, Boubsila, La Montagne... Ces quartiers sont situs entre la gare ferroviaire dEl Harrach et Houch Hada, dans la commune de Bache-djarrah. K. Saci

    Le quartier est dpourvu de toutes les commodits

    Le quartierest dpourvu dquipements publics devant rpondre aux besoins des habitants, notamment les jeunes.

    OBSTACLES

    HORAIRES DES PRIRES Alger et ses environs

    MARDI 10 MARS 2015Fadjr... Chorouk ... Dohr AsserMaghreb. cha

    05:33 07:06 12:59 16:19 18:51 20:14

    PHO

    TOS

    : D. R

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    MTRO DALGERUN SEUL GUICHET POUR TOUTES LES OPRATIONS !Le mtro dAlger est devenu un moyen indispensable pour la population de lAlg-rois. Assurant un axe stratgique, ce moyen pratique est emprunt quotidiennement par 30 000 voyageurs. Ceci dit, en dpit des moyens sophistiqus qui sont mis la disposi-tion des voyageurs, ces derniers se retrouvent parfois confronts certaines anicroches. En effet, la situation prvalant dans ce lieu est que les nombreuses personnes qui se prsentent au guichet pour sacquitter de leur tickets daccs sont contraintes dattendre parfois un bon mo-ment dans la file dattente, notamment durant les heures de pointe, o lafflux est plus impor-tant. Les nombreux guichets censs servir dune manire rapide et efficace les voyageurs sont inopportunment ferms pour des raisons inconnues, toutes les oprations passent par un seul guichet, mme les distributeurs de billets lectroniques sont parfois hors service. Je ne conois pas le fait que le guichet destin informer les gens soit ferm, certains voya-geurs qui se prsentent au box veulent sinfor-mer, ce qui est leur droit, il est imprativement ncessaire de mettre leur disposition un agent, fulmine un voyageur. Hormis ce pro-blme, les voyageurs se retrouvent par ailleurs importuns par lembarras de la petite mon-naie. Il mest arriv que lagent me refuse la vente cause dun billet de grosse coupure. A priori, Il est insens de mettre les gens devant le fait accompli, nous a-t-on renchri. Quitte faire davantage defforts dans la gestion, le citoyen, qui a tant attendu ce moyen de trans-port, espre voir la gestion se bonifier.

    Aziz Kharoum

  • El Watan - Mardi 10 mars 2015 - 8

    Lanarchie grande chelle

    CONSTANTINE INFO

    Certains dtenteurs spculent avec leurs patentes. A Sidi Mabrouk, ils payent la mairie un loyer de 3.200 DA par mois et sous-louent leurs choppes entre 20.000 et 50.000 DA.

    L anarchie est devenue la rgle dans les marchs couverts de la ville. Cest la sen-tence que nous avons entendue de la part des nombreux commerants du march couvert Boumezzou, situ la place du 1er Novembre. La situation, constate dailleurs dans tous les marchs de la ville, sest nettement dgrade ces dernires annes avec linvasion des ven-deurs informels. Pour Sad H, vendeur de volailles Boumezzou, la dmission totale de la commune de Constan-tine en est la cause principale. Cela fait des annes que les services de la commune ne maitrisent pas la situation; de nombreux carrs ont t sous lous, alors que des locaux sont toujours ferms et inexploits ; ceci sans par-ler de la prsence de cette masse de vendeurs informels, dont le nombre a presque doubl en quelques annes, malgr les oprations coup-de-poing des services de la police ; cest de-venu insupportable, ajoutera-t-il. Une simple tourne au march Boumezzou renseigne sur le chaos qui y rgne. Dabord au niveau de laccs infrieur du mar-ch, situ prs des htels Novotel et Ibis, o une trentaine de vendeurs, viennent sy installer cha-que jour, malgr les interventions des services de lordre. Les dchets laisss par ces derniers sur la voie publique, sont bruls en fin de jour-ne, ce qui cause dnormes dsagrments pour les clients des deux htels, en plus des atteintes lenvironnement. A lintrieur du march, le chaos est indescriptible. Tous les passages et coins sont occups par les vendeurs informels. Paradoxalement, certains se sont installs de-vant des boutiques pour vendre les mmes produits. Ils sont au total prs de 90 vendeurs, dont la prsence est devenue un fait accompli. Ces derniers ont fini par imposer leur loi aux 95 commerants exerant rellement. Leur pr-

    sence nous cause normment dennuis, cause de lencombrement quils engendrent devant les boutiques ; les altercations sont devenues courantes avec les commerants lgaux, dont la plupart ont fini par se rendre lvidence, nous dclare le grant dun commerce dalimen-tation gnrale. Dans certains cas, il a fallu faire appel aux agents du commissariat du 10me arrondissement pour intervenir, poursuit-il. Pour les consommateurs, il est devenu trs diffi-cile de faire ses courses au march Boumezzou, destination invitable vu sa situation stratgique en plein centre-ville. Ceci sans parler du manque dhygine, des sa-lets qui samassent lintrieur, les murs cras-seux, les fentres exposes tous les vents, les branchements anarchiques des fils lectriques et les infiltrations des eaux pluviales, qui risquent de provoquer un court-circuit lectrique tout moment et causer des dsastres aux consquen-ces graves.

    VOCATION DTOURNE SIDI MABROUKCest au milieu des annes 1980 que la mai-rie de Constantine a dcid de dlocaliser le march Mohamed El Remache de la cit des frres Abbes, plus connue par Oued El Had vers Sidi Mabrouk suprieur. Cette dcision avait lpoque soulev un toll gnral parmi les habitants des cits rsidentielles environ-nantes notamment ceux des cits Beausjour, Benkhebbab et Lauriers Roses, qui craignaient que linstallation de ce march allait nuire leur quitude. Le temps en tout cas leur donna raison car au fil des annes, le march changea de vo-cation. Les locataires initiaux de la cinquantaine dchoppes en prfabriqu (tles ondules) ont pour la plupart sous-lou des tiers leur patente ou carrment cd leur fonds de commerces, laissant place une multitude de commerces

    o les magasins de prt--porter se sont taills la part du lion drainant avec eux des centaines, voire des milliers de visiteurs chaque jour avec tout ce que cela suppose comme dsagrments pour les riverains. Au march, on peut constater quil ne reste plus quune poigne de vendeurs de fruits et lgumes, autant de boucheries et quelques piceries en plus dune dizaine de vendeurs informels de produits divers qui en squattent lentre. Lhygine est le dernier souci des commer-ants. Les salets caractrisent les lieux o les immondices se mlent aux eaux stagnantes. On ne peut parler du march de Sidi Mabrouk Suprieur, sans voquer galement linscurit aux alentours o les agressions sont frquentes. Les anciens locataires ont pour la plupart prfr sous-louer ou vendre leur fonds de commerce pour retourner dans le quartier de Oued El Had l o linformel a pignon sur rue et o lon ne sacquitte ni des impts ni des frais de location, nous a rvl un vendeur de fruits et lgumes. Les dtenteurs de ces patentes, se font un gain trs apprciable puisquils sac-quittent la mairie dun loyer de 3200 DA par mois et sous-louent leurs choppes entre 20.000 et 50.000 DA, a-t-il poursuivi. Pour ceux qui ont cd leur fonds de commerce, le prix de cession oscille entre 2 et 2,5 millions de dinars, a-t-il prcis. Concernant les risques des courts circuits lectriques, comme cela sest produit r-cemment au march Bettou, lon saura que tous les branchements lectriques ont t raliss par les services de la Sonelgaz, qui ont dot chaque magasin dun compteur lectrique. Le march dispose en outre dun gardien de nuit.

    UNE SITUATION CATASTROPHIQUEInterrog sur ltat des lieux dans les marchs couverts de la ville de Constantine, le coordi-

    nateur de la wilaya de Constantine de lunion gnrale des commerants et artisans algriens (UGCAA), Mohamed Lad Bouhenguel, la qualifi de catastrophique. Cest une situation anarchique qui prvaut actuellement dans les marchs de la ville, et qui pnalise normment les commerants dont nous recevons rgulire-ment les dolances ; cela est du plusieurs fac-teurs dont la non maitrise de la grance de ces lieux par une commune largement dpasse par les vnements, dira-t-il. Notre interlocuteur prcise que son organisme a propos des solu-tions la commune pour amliorer les condi-tions dhygine et de scurit dans les marchs. Nous avons mme propos de prendre en charge la grance des marchs, et nous sommes prts et capables de le faire dans un cadre l-gislatif et rglement, notera-t-il. Pour sa part, Nabil Ayad, coordinateur rgional de lUGCAA, estime que la rorganisation des marchs cou-verts passe invitablement par lradication du commerce informel qui cause encore des pro-blmes, malgr la ralisation de 29 marchs de proximit dans la wilaya, mais laffectation des ces vendeurs informels vers leurs stands tarde encore se concrtiser, en raison de quelques travaux qui restent raliser. Il indiquera que louverture prochaine des marchs de proxi-mit de Zouaghi, Boumerzoug, Ziadia et Djebel Ouahch devra permettre de rduire un tant soit peu le nombre des vendeurs informels dans les marchs couverts. Mais la solution ne sera jamais dfinitive. Lincendie qui sest dclar il y a deux semaines au march Bettou a montr que le problme de la grance des marchs est plus profond. La commune de Constantine sest avre incapable de faire face des situations de catastrophe qui peuvent survenir, avec toutes les consquences qui en dcouleront.

    S. Arslan et F. Raoui

    GESTION DES MARCHS COUVERTS DE LA VILLE

    Propos recueillis par Yousra Salem

    Pouvez-vous nous expliquer la lgislation qui rgit les mar-chs en matire des rgles de scurit ? Chaque projet, avant sa ralisation, doit subir ce quon appelle un avis technique de la part des lments de la Protection civile. Cela se fait selon le dcret 91-176 publi le 28 mai 1991 rgissant le permis de construire, certificat durbanisme etc. Notre avis technique est fond sur un canevas plusieurs paramtres, afin dviter les problmes. Chaque lieu qui reoit le public doit tre accessible aux engins de la Protection civile et permettre les inter-ventions en cas dincident. Les matriaux de construction, les parois, et la toiture doivent tre rsistants au feu. Cette rglementation sapplique sur toutes les constructions notamment celles recevant le public, tels les marchs couverts. Ces derniers sont des lieux stratgiques o il faut assurer une meilleure protection des personnes, et il doit y avoir une rigueur dans lapplication de la rglementation. Un autre paramtre que je considre trs pertinent est celui des me-sures disolement. Le march doit tre isol des autres btisses, et mme lin-trieur il doit y avoir un espace suffisant entre les stands et les locaux dans le but dviter la propagation des flammes en cas dincendie. Je veux souligner aussi limportance du systme de dgagement et daration. Cest--dire quun tablissement im-portant doit avoir plusieurs accs et portes pour une vacuation facile et sre des gens vers lextrieur, et mme des systmes daration pour dgager la fume. Quel constat avez-vous relev dans les marchs couverts? Nous avons constat quil y a une absence des mesures de pr-

    vention actives, surtout dans les anciens marchs. Daprs nos constats, la majorit des incendies sont dus un problme relatif llectricit. Il ny a pas aussi dagents de scurit dans les anciens tablissements. Il doit y avoir un agent de scurit et un agent dvacuation qui oriente nos lments lors des interventions. Nous avons les moyens, mais malgr cela nous avons rencontr beaucoup de contraintes. Et entre parenthse, lors de lincendie du march Bettou, le premier problme rencontr tait la fume. Elle a empch nos lments de pntrer lintrieur, ceci est du un manque de bonne aration pour dgager la fume.

    Quelles sont les dfaillances recenses dans ces lieux ? Le premier problme est lamnagement et lanciennet des marchs couverts. Ces lieux ne disposent pas de dgagements et de sorties supplmentaires. Il y a une anarchie dans linstal-lation des marchandises et des stands. Les produits alimentaires doivent tre loigns des produits inflammables. Il y a aussi un manque important daration et dun systme de dsenfumage. Nos lments ont enregistr linexistence de moyen dextinction et dclairage de scurit. Cela peut causer beaucoup de panique. Nous avons recens aussi que les anciens marchs nont pas une source de substitution lectrique. Ceci dit un groupe lectrogne en cas de coupure est ncessaire pour assurer lvacuation des gens. Il faut aussi rappeler que ces marchs sont construits avec des matires anciennes et inflammables, limage de la toiture du march Bettou. Quelles sont les recommandations proposes aux autorits ? Nous avons fait plusieurs rapports dans le cadre de nos sorties de contrle des tablissements publics. Habituellement nous faisons des recommandations dans le cadre des travaux de commissions pluridisciplinaires, qui comptent, entre autres, des reprsentants de lAPC. Nous faisons au minimum un rapport chaque anne dans le-quel nous signalons ce genre de problmes et de dfaillances. Actuellement nous allons faire un PV dans ce sens et envoyer une copie au wali et au P/APC. Mais nous demandons aux services concerns, la commune en premier lieu, de revoir la conception et construction de ces marchs. Il faut quil y ait des travaux de r-habilitation totale, avec une rvision des installations lectriques, du systme de ventilation, de dsenfumage et les moyens dex-tinction. Y. S.

    Les mesures de prvention sont absentes dans les marchs

    DOSSIER

    CAPITAINE ABDERRAHMENE LAGRA. Chef de service prvention la direction de la Protection civileENTRETIEN

    PHO

    TO :

    EL W

    ATAN

  • El Watan - Mardi 10 mars 2015 - 8

    R G I O N O U E S T

    CHLEF

    De nouveaux occupants des bidonvilles ferment la route

    De nouveaux occupants des bidonvilles hai Les Frres Abbad, lentre sud de Chlef, ont ferm, dimanche aprs-midi, le tronon reliant la ville lautoroute,

    rclamant leur relogement.

    L e problme des bidonvilles quon croyait radiqus au chef-lieu de wilaya, ressurgit. En effet, de nouveaux occupants des bidonvilles hai Les Frres Abbad, lentre sud de Chlef, ont ferm, dimanche aprs-midi, le tronon reliant la ville lautoroute. Ils ont bloqu la circulation pendant plus dune heure, rclamant leur reloge-ment dans des appartements neufs. Cest la nime fois que les protesta-

    taires sortent dans la rue pour exiger un logement dans la foule de lop-ration de recasement des habitants de ce type de constructions. Toutefois, lAPC de Chlef, on tient souligner que ces occupants sont venus sins-taller rcemment la priphrie de la ville et, par consquent, ne figurent pas dans le recensement des bnfi-ciaires du programme de rsorption de lhabitat prcaire. Notre source prcise encore que ce dernier dispo-

    sitif ne concerne que les habitants des bidonvilles recenss avant 2007. A ce propos, il est fait tat du reloge-ment de 1001 familles dans la seule commune de Chlef. Cependant, les terrains dgags aprs la dmolition des anciennes constructions, nont pas t rcuprs par les collectivits locales, ce qui favorise la prolif-ration de cits prcaires autour des grandes agglomrations. A. Yechkour

    SEDJERARA (MASCARA) Des villageois rclament de lhabitat

    BCHAR Un faux agent de protocole du wali arrt

    SIDI BEL ABBS Luniversit se dote dune bibliothque dHistoire

    DROITS DAUTEURS Plus de 250 000 supports contrefaits saisis lOuest en 2014

    AIN EL HADJAR (SAIDA) Les transports paralyss par une grve

    D es citoyens rsidant dans des habitations qualifies de vtustes et prcaires travers la commune de Sedjerara, 35 km du chef-lieu de wilaya de Mascara, rclament des aides financires destines lhabitat rural. Certains relatent quils endurent une situation difficile cause de ltat dplorable de leurs maisons. Cest le cas dun habitant du douar Sidi Hamadouche, occupant avec les huit membres de sa famille, une habitation dune seule pice. Faute de moyens financiers qui me permettent de raliser une extension de ma maison, je suis contraint supporter une souffrance intense, dira-t-il. Cette per-sonne comme plusieurs autres des diffrents douars de

    Sedjerara, interpellent les pouvoirs publics daccorder plus dimportance aux familles composes de nombreux membres qui rsident dans des habitations exiges, vtustes et prcaires. Paralllement, dautres citoyens mcontents de leur exclusion de la dernire liste des 70 bnficiaires des aides financires destines lhabitat rural ont rclam louverture dune enqute sur les moda-lits qui ont permis darrter la liste des bnficiaires. Ce lundi 9 mars, nous avons tent plusieurs reprises de joindre, par tlphone, le prsident de lAPC et le secr-taire gnral de Sedjerara, pour avoir leur avis sur ce sujet, en vain. A. Souag

    Un escroc, g dune trentaine dannes, a t arrt, la semaine der-nire, par la police judi-ciaire de la sret de wilaya de Bchar. Lescroc se faisait passer pour un agent des services de protocole du wali dune wilaya de lOuest du pays. A ce titre, il faisait miroiter ses victimes la possibilit de leur acqurir des biens et autres avantages moyen-

    nant une somme dargent. Ainsi, il avait promis une personne dinterc-der auprs du wali dune wilaya de lOuest pour lui obtenir un lot de terrain btir et un visa de sortie pour effectuer le petit ple-rinage omra en contre-partie dune somme de 625 millions de cts. Pour rassurer sa victime, le mal-frat lui aurait prsent un acte notari qui sest avr

    un faux. Mais la personne abuse ne sest aperue de la tromperie quau moment o elle a dcid de btir sur le terrain achet. La victime a aussitt port plainte contre lauteur de lescroquerie qui circu-lait avec une fausse iden-tit pour chapper aux contrles des policiers. Mais la coordination entre services de scurit tra-vers le pays a permis de

    localiser et didentifier lescroc. Les enquteurs ont dcouvert, lors de la perquisition de son domi-cile, dautres documents administratifs grce aux-quels il se faisait dlivrer des puces de tlphonie mobile sous de fausses identits pour mener ses actions rprhensibles. Le mis en cause a t pr-sent la justice et crou. M. Nadjah

    Une bibliothque spcialise en histoire ouvrira ses portes la mi-mars Sidi Bel Abbs, a indiqu hier un communiqu de luniversit Djilali Liabs (UDL). Elle occupera les btiments de lactuelle bibliothque centrale, au quartier de Sidi Djilali, mitoyens de la facult des lettres et de la facult des sciences de lingnieur. Cette structure spcialise, dnomme Bibliothque de lhistoire du mouvement national et de la rvolution algrienne, est des-tine aux enseignant-chercheurs et doctorants activant dans le domaine des tudes de lhistoire nationale, mais aussi aux personnes extra-universitaires qui portent un intrt lhistoire moderne de lAlgrie, souligne le commu-niqu de lUDL. Ralise en collaboration avec le dpartement dhistoire de la facult des sciences humaines et sociales, cette bibliothque vise, selon ses concepteurs, non seulement accrotre le nombre des lecteurs et daugmenter le nombre des livres prts, mais donner aux chercheurs et passionns de lhistoire les outils ncessaires mme de rpondre aux impratifs de la recherche historique, et par la mme, participer, avec dautres segments de luniversit, la promotion du savoir en sciences humaines. Selon les responsables de lUDL, la bibliothque spcialise sera dote du Systme national de gestion de bibliothque (SYNGEB) disposant dun logiciel de gestion des diffrents ouvrages scientifiques. Ce logiciel permet notamment dadministrer les acquisitions, linventaire et la gestion des bases de donnes bibliographiques de divers types de documents: monographiques, priodiques, articles, thses. Il y a lieu de rappeler que la bibliothque centrale de luniversit de Sidi Bel Abbs a ouvert ses portes en novembre 2009 pour les tudiants et enseignants de lUDL avant dlargir son champ daction aux personnes extra-universitaires. M. Abdelkrim

    Durant lanne 2014, les diffrentes brigades mixtes composes dagents de lOffice national des droits dauteur et des droits voisins (ONDA) paules par les lments de la suret nationale dans le cadre de la lutte contre le commerce informel et le piratage des uvres, ont procd la saisie de plus 250.000 supports audio tous types confondus, a indiqu, lundi, Beloucif Hachemi, directeur rgional de lOffice pour lOuest du pays. Afin de ren-forcer les contrles et en application des directives et des orien