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1 euro Le Progressiste Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Le Progressiste “La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais” - Aimé CESAIRE mercredi 22 septembre 2010 - N° 2144 AU SOMMAIRE - PORTRAIT D’ÉLU (PP.7-8) SIMON MORIN (ST JOSEPH) - 3 ILETS, ZONE TOURISTIQUE RÉGIONALE (P.9) « LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES SONT LES MARTINIQUAIS EUX-MÊMES » (DR ALIKER) DIDIER LAGUERRE ET LA COLLECTIVITÉ UNIQUE : « (…) LE CALCUL POLITICIEN ET L’ESPRIT DE REVANCHE [ONT] PRIS LE PAS SUR LA DIGNITÉ ET LA RAISON » (VOIR L’EDITO P.2) KOUTT ZEPON DE FONMI WOUJ ET ZIZITATA (PP.5-6) Ensemble pour une Martinique nouvelle "LE PROGRESSISTE" RENDRA BIENTÔT HOMMAGE AUX MUSICIENS PATRICK SAINT-ELOI ET PACO CHARLERY

Le progressiste n° 2144

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Page 1: Le progressiste n° 2144

1 euro

Le ProgressisteHebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Le Progressiste“La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais”

- Aimé CESAIRE

mercredi 22 septembre 2010 - N° 2144

AU SOMMAIRE- PORTRAIT D’ÉLU (PP.7-8) SIMON MORIN (ST JOSEPH)- 3 ILETS, ZONE TOURISTIQUE RÉGIONALE (P.9)

« LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES SONT LESMARTINIQUAIS EUX-MÊMES » (DR ALIKER)

DIDIER LAGUERRE ET LA COLLECTIVITÉ UNIQUE : « (…) LE CALCUL POLITICIEN ET L’ESPRIT DE REVANCHE

[ONT] PRIS LE PAS SUR LA DIGNITÉ ET LA RAISON »(VOIR L’EDITO P.2)

KOUTT ZEPONDE FONMI WOUJ

ET ZIZITATA(PP.5-6)

Ensemble pour une Martinique nouvelle

"LE PROGRESSISTE" RENDRA BIENTÔT HOMMAGE AUX MUSICIENSPATRICK SAINT-ELOI ET PACO CHARLERY

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EDITORIAL

Le Progressiste - Page 2 - mercredi 22 septembre 2010

COLLECTIVITÉ UNIQUE:DÉCLARATION DE DIDIER LAGUERRE

16 septembre 2010

A MM les Présidents des ConseilsRégional et Général,

Jʼai lʼhonneur de vous transmet-tre le compte-rendu des travauxde la commission mixte des élusdu Conseil régional et du Conseilgénéral, mise en place le 1er juin2010. Pour mémoire, je vous rap-pelle quʼelle était composée desept conseillers régionaux aveccomme chef de file, moi-même ;et de sept conseillers générauxdirigés par Monsieur Eugène Lar-cher. Dans le cadre de ces tra-vaux, cette commission a pubénéficier, à titre dʼexperts, duconcours de messieurs Emma-nuel Jos, Justin Daniel, ChristianVitalien.

Le texte que nous vous remettonsest un compte rendu fidèle des dif-férentes positions qui se sont main-tenues autour des dix axes detravail et de réflexion que nousavions retenus.

Le groupe « Ensemble pour uneMartinique nouvelle » que je diri-geais, a abordé cette réflexion dansun esprit de concertation la pluslarge possible. Nous nʼavons pasménagé nos efforts afin de parvenirà une « union sacrée » qui nous pa-raissait indispensable sur unequestion où lʼavenir de la Marti-nique, et celui de nos enfants, sontmanifestement engagés pour lesdécennies qui viennent.De notre côté, rien nʼa donc été né-gligé pour quʼune voix martini-quaise se fasse unanime surlʼessentiel, et porte, dans un espritdʼélévation et de responsabilité, lespropositions qui seront faites auxinstances françaises en vue desdispositions juridiques ultimes.

La question nʼest pas celle dʼuneévolution statutaire en soi, elle estcelle dʼune accession à un proces-sus de responsabilisation.

Il sʼavère que, dans notre cas, pourpasser dʼun système dʼassistanat-dépendance à un processus deresponsabilisation, il faut une redé-finition des structures institution-nelles qui ne peut se trouver dansla simple addition ou fusion de deuxinstitutions « conseil général etconseil régional ».

Ces deux institutions ont montréleur incapacité à atteindre cet ob-jectif, et cʼest dʼailleurs un desenseignements du vote du 24janvier dernier.

Je crois que cʼest la tâche de notregénération que de sortir de la misesous tutelle qui relève de la gestionassistée ou de lʼindifférenciationmalsaine avec la France. Derrièrelʼexigence de la responsabilisation,il y a une conviction fondamentale :lʼexistence dʼun peuple et dʼune na-tion martiniquaise. Il sʼagit dʼaction-ner le seul ingrédient qui nʼa jamaisété de mise dans tous les plans dedéveloppement que lʼon nous a as-sénés depuis 1946. Cet ingrédientcʼest la responsabilisation. La priseen main de notre destin dans lemonde, cela est fondamental.

La responsabilisation ne peut plusse poser en termes de rupture oude séparation dʼavec la France. Ellese pose en termes de différencia-tion et dʼinterdépendance. Il sʼagitdonc pour nous de construire demanière autonome et créatrice desliens de partenariat véritable avecla France, avec la Caraïbe, aveclʼEurope, avec le monde.

Une Martinique en processus deresponsabilisation peut décider, sielle le désire, de confirmer sonadhésion au pacte républicain fran-çais, comme elle peut choisirdʼadhérer en plus à une organisa-tion latino-américaine, ou cari-béenne.

Notre accession à la différencia-tion et à la responsabilisation nese pose plus en termes de rup-ture et dʼopposition à la France,voire de repli sur soi, comme lecultive nos opposants.

Hélas, si quelques points deconvergence ont pu être dégagéssur des aspects mineurs, nous ensommes restés à une mosaïque depositions différentes, voire diver-gentes, dans lesquelles les clivagespoliticiens et les positions idéolo-giques, et sans doute revan-chardes, ont pris le dessus sur ce

qui devait constituer une visionhaute de lʼintérêt de notre pays.

Je persiste à penser que lʼauto-dé-finition de cette nouvelle collectivité,« suis generis, à statut particulier »,reste une occasion historique ma-jeure pour notre Martinique. Dans lerespect de la décision du peuplemartiniquais dʼêtre régi par lʼarticle73 de la Constitution, je crois quʼilnous est possible dʼouvrir les fenê-tres, dʼappeler lʼoxygène, et dʼavan-cer sur la voie dʼuneresponsabilisation optimale, parlʼextension des moyens constitu-tionnels qui sont mis à notre dispo-sition.

Le peuple martiniquais a signifiéune fin de non-recevoir à lʼaven-ture et à la fragilisation de sesacquis, mais il nʼa en rien re-noncé à disposer dʼune meilleureemprise sur les outils politiquesqui vont forger sa destinée.

Lʼéthique politique en la matièreexige, non pas lʼaddition mécaniquede deux outils imparfaits, mais unedynamique dʼinnovation, dʼaudace,dʼauto-organisation visant à nousdoter, dans le cadre de notre ap-partenance à la République, dʼou-tils institutionnels modernes,conformes aux mutations du mondeet aux grandes ambitions que nousnourrissons tous pour notre pays.

Je regrette infiniment que le cal-cul politicien et lʼesprit de re-vanche aient pris le pas sur ladignité et la raison. Je prendsacte de lʼéchec de cette commis-sion, et recommande que nouspoursuivions, par tous lesmoyens possibles, la recherchede cette « union sacrée », decette voix forte et commune, quifera en sorte que les proposi-tions qui seront signifiées auxautorités françaises soient lʼex-pression de la plus grande majo-rité possible dʼélus martiniquais.

Des élus investis dʼun esprit de li-berté et non de soumission idéolo-gique, et conscients de la nécessitédʼune inébranlable et juste autono-mie de conception.

Didier LAGUERRE

Secrétaire Général du PPM

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POLITIQUE

Le Progressiste - Page 3 - mercredi 22 septembre 2010

COLLECTIVITE UNIQUE : PREMIERE MOUTURE

PRÉSENTATION PAR LA COMMIS-SION AD HOC.

Le jeudi 16 septembre, cʼest dans lasalle de réunion de la CommissionPermanente du Conseil Généralquʼétait présenté officiellement le rap-port de la Commission composée de7 élus départementaux et 7 élus ré-gionaux.

Eugène LARCHER, chef de file de ladélégation du Conseil Général, pré-sentait les travaux de la Commission.Didier LAGUERRE, porte-parole dumouvement «  Ensemble pour uneMartinique nouvelle » pour le ConseilRégional rappelait avec force que « siquelques points de convergence ontpu être dégagés sur des aspects mi-neurs, nous en sommes restés à unemosaïque de positions différentesdans lesquelles les clivages politi-ciens et les positions idéologiques etsans doute revanchardes ont pris ledessus sur ce qui devait constituerune vision haute de lʼintérêt de notrepays ». Ce constat dʼun froid réalismeet dʼune triste vérité eut lʼheur defroisser passablement le président duConseil Général dans un premiertemps, avant quʼil ne sʼirrite franche-ment, quand Didier LAGUERRE, enfonçant le clou, assénait : Je prendsacte de lʼéchec de cette commissionet recommande que nous poursui-vions nos travaux de sorte que lespropositions qui seront présentéesaux autorités françaises soient lʼex-pression de la plus grande majoritépossible dʼélus martiniquais  ; desélus qui soient dans un esprit de li-berté et non de soumission idéolo-gique ».

De quoi sʼagit-il ? La partition qui sedécline en ce moment nʼest que lamusique retenue par le peuple marti-niquais souverain dans la tonalité deses votes successifs de janvier etmars 2010 et surtout de ses choixsans équivoque. Le mouvement«  Ensemble pour une Martiniquenouvelle » avec à sa tête Serge LET-

CHIMY, démo-cratiquement,a été investide la lourdetâche de trans-crire la volontédu peuple. Cemouvement ,dans son ar-chitecture plu-rielle, ne peutque respecterles engage-

ments pris devant la population. Il nesʼagit là que dʼéthique politique, mo-rale, respect… Alors, quand DidierLAGUERRE, légitimement, rappelleavec force et courage une situationque tous reconnaissent par ailleurspolluée par ces combats dʼarrière-garde, il ne fait là que mettre chacundevant ses responsabilités histo-riques.

QUELQUES POINTS DE CONVER-GENCE

Sur le nom de la collectivité, qui sʼap-pellerait «  Collectivité de Marti-nique » ; sur la gouvernance avecun Exécutif collégial (Conseil Exécu-tif) de 9 membres séparé de lʼAs-semblée et responsable devant elle ;sur les habilitations (la Commissionpropose unanimement une révisionde la Loi organique du 21 février2007 portant dispositions statutaireset institutionnelles de lʼoutre-mer)  ;sur les ressources (addition de cellesdu Département et de la Région) ; surla fusion des deux administrations ;sur les Conseils Consultatifs (en re-tenant que LE Conseil consultatif doitêtre doté de lʼautonomie financièreavec une dotation versée par la col-lectivité et son président disposer dela qualité dʼordonnateur des dé-penses) ; sur le droit de pétition, eninstaurant un moyen de contrôleexercé par le peuple à travers ce droitde pétition débouchant sur un refe-rendum dʼinitiative populaire.

LE «  PROGRAMME  » DE «  EN-SEMBLE POUR UNE MARTINIQUENOUVELLE »Tels sont pour lʼinstant les points quirecueillent un relatif consensus ; au-tant dire que cʼest très peu quand onsait le mode de scrutin préconisé par«  Ensemble pour une Martiniquenouvelle » (à la proportionnelle sur 9circonscriptions avec deux tours etun seuil de participation pour le se-cond, une tête de liste unique, unseuil de participation à la répartitiondes sièges, une prime de 20% à la

liste arrivée en tête sur lʼensemble duterritoire, 55 élus à lʼAssemblée ; unajout de compétences portant surlʼhabitat, lʼénergie, les ressources na-turelles, lʼagriculture, la programma-tion, lʼélaboration et la gestion desfonds structurels européens…) Dansles instances consultatives, des sec-tions couvrant les domaines desdeux Conseils existants avec en plusle sport et lʼéconomie, chaque sec-tion devant comporter des représen-tants des communes. Pour lesprésidents, notre groupe propose deprocéder à lʼélection de celui de lʼas-semblée avant celle du Conseil exé-cutif, car cʼest lʼassemblée qui estdʼabord constituée si lʼon veut res-pecter le sens du vote du peuple. Ladate de mise en place serait, commeon lʼa toujours souhaité, 2014.Ceci pour des raisons que tous com-prendront : la fusion de deux admi-nistrations, cʼest-à-dire dʼhommes etde femmes aux philosophies etconceptions de travail différentes,doit bénéficier dʼun temps suffisantpour ne pas tomber dans les cafouil-lages que lʼon observe dans la fusionde lʼANPE et de lʼASSEDIC ! Par ail-leurs, le calendrier parlementaire ainscrit lʼexamen du projet de créationde la Collectivité unique de Marti-nique à la fin du 1er semestre 2011.

A la vue du chantier à mener, peut-on, à la différence de certains, semontrer béatement satisfaits ? Il nousimporte, en véritables démocratesque nous sommes, de contribuer àfaire avancer les débats en faisantdes propositions –comme nous enavons lʼhabitude- qui prennent encompte les points de vue des autrescomposantes de la Commission adhoc, mais –et cela est important pournous- sans déroger aux principes quifondent notre mouvement et com-mandent le combat que nous me-nons pour faire accéder notre peupleà plus de dignité et de responsabili-tés dans le cadre de la Républiquefrançaise. Ce fut la promesse à laMartinique entière. Il y va de notrehonneur de respecter notre parole.

Comme le dit le père de la hauteconscience nègre Aimé CESAIRE,ceignons-nous les reins comme devaillants hommes et que les autres –avec lʼHistoire qui les observe- fas-sent preuve de responsabilité !

Serge SOUFFLEUR

Ensemble pour une Martinique nouvelle

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CONSEIL REGIONAL

Le Progressiste - Page 4 - mercredi 22 septembre 2010

LA PRESERVATION DESTERRES AGRICOLES

Une assemblée plénière sʼest tenuece mardi 14 septembre à lʼHôtel deRégion. Pour les élus régionaux,lʼheure est aux initiatives concrètespour conserver les terres commecelles de les rendre attractives tantpour les touristes que pour les in-vestisseurs.

La collectivité régionale a présentéun appel à projet portant sur lʼat-tractivité touristique du territoire.Cet appel  doit permettre aux Mar-tiniquais de présenter leurs projets,ou dʼattirer lʼattention sur leur villeou quartier : un monument à res-taurer, ou un lieu à valoriser. La va-lidation  des modalités de sélectiondes projets et de leur financementferont lʼobjet dʼune session ulté-rieure.

CONVENTION DE PARTENARIATENTRE LA VILLE DE PARIS ETLA REGION MARTINIQUE

Lʼassemblée des élus  a égalementexaminé la convention de partena-riat entre la ville de Paris et la ré-gion Martinique.

Cette coopération entre les deuxcollectivités découle de la volontédu Président du conseil régional dela Martinique et du Maire de Parisdʼétablir durablement des échangesdans divers domaines : administra-tif, culturel, touristique, social, éco-nomique et sportif.  Une desmesures phares et attendue depuislongtemps par les compatriotes vi-

vant à Paris,  est de faciliter le re-tour au pays des personnes origi-naires de la Martinique. Cedispositif expérimental appelé «AVA retour » repose sur la partici-pation du conseil régional à lʼachatdu billet et  la participation de la villede Paris à lʼhébergement.

LE TCSP AVANCE

Le Président du Conseil Régionalde la Martinique a obtenu lʼautori-sation des élus pour  créer un grou-pement de commandes entre lesyndicat mixte du TCSP (SMTCSP)et la Région Martinique. Il était ca-pital de repositionner  le dossier duTCSP au cœur des priorités de lʼac-tion régionale. Etablir et approuverune convention de groupement decommande permet dʼassurer unmeilleur suivi technique en vuedʼune plus grande efficacité.  Eneffet, sʼil est vrai quʼil y a plusieursacheteurs publics,  le groupementde commandes permettra de dési-gner un coordonateur qui pourra si-gner, notifier les marchés et lesexécuter au nom de lʼensemble desmembres du groupement.

AIDER A LA MODERNISATIONDU PORT EN ACCOMPAGNANTLES ENTREPRISES LOCALES

Dans une logique toujours affirméede soutenir lʼactivité économique, lacollectivité régionale a accepté degarantir 50% de lʼemprunt néces-saire au financement du départ né-gocié à la retraite, de 20 dockers envue de la création du GEMO (Grou-pement  des employeurs de main

dʼœuvre). Cette initiative répond aubesoin vital de modernisation et derationalisation du secteur de la ma-nutention attendu par les profes-sionnels de la manutention. LeGEMO, regroupe 6 sociétés de ma-nutention.  Parmi les six sociétésfondatrices du GEMO, les sociétésGMM et SOMARTRAS ontcontracté deux prêts auprès duCrédit Mutuel pour une somme to-tale de 3 millions dʼeuros.Conformément à la loi, la RégionMartinique garantira lʼemprunt, àhauteur dʼ1.5 millions dʼeuros.

RATIONALISER LE DEVELOPPE-MENT DU PHOTOVOLTAIQUE

Le recours aux énergies renouvela-bles constitue pour la Région Marti-nique une opportunité majeure pourle développement de lʼactivité et delʼemploi. Toutefois, il a été claire-ment énoncé que la collectivité ré-gionale refuse que lʼon diminueencore les terres agricoles, pourpermettre aux multinationales deprofiter dʼune bulle spéculative audétriment de lʼéconomie locale.Aussi, le Président du Conseil Ré-gional souhaite un développementdes « centrales en toiture » préfé-rable aux « installations au sol » àsavoir des fermes photovoltaïquesgourmandes en terres agricoles.Pour atteindre cet objectif, il a sou-tenu avec lʼensemble des élus, unemotion soulignant la gravité de la si-tuation,  et qui refuse de laisser lapolitique énergétique au seul sec-teur privé.

STOPPER LA MONTEE DE LʼIN-SIGNIFIANCE

Enfin, le Conseil régional de la Mar-tinique attire lʼattention du gouver-nement français sur les pétitionsvisant à retirer du programme de5ème lʼétude dʼune civilisation afri-caine. Considérant que lʼhistoireafricaine ne se résume pas à laseule colonisation européenne etque lʼhistoire enseignée doit sʼouvrirà lʼhistoire des peuples qui compo-sent aujourdʼhui  lʼensemble fran-çais. La Région Martinique exige lemaintien de cette partie du pro-gramme ainsi quʼune formation dis-ciplinaire et didactique renforcée endirection des professeurs dʼhistoire-géographie de lʼacadémie Marti-nique.

ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DU 14 SEPTEMBRE 2010

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KOUTT ZEPON

Le Progressiste - Page 5 - mercredi 22 septembre 2010

Il y a des techniques vieillescomme le monde mais qui ontlʼart de faire les beaux jours de

certains.

Sorti de sa très grosse discrétiondepuis des mois, revoilà surgis-sant en mode diversion le Prési-dent du Conseil Général. Eh oui,cʼest la technique choisie par cedernier pour se refaire une santépolitique et investir les médias.

Dʼabord, on pique une grossecolère, étonné voire courroucéde voir quʼun homme POLI-

TIQUE, de surcroît, SecrétaireGénéral du PPM, fasse dans undébat hautement POLITIQUE,une déclaration POLITIQUE. Là,premier effet, les médias bra-quent les caméras et me voilà,moi le perdant, re- propulsé ve-dette.

Pire, ce sont ses déclarationsqui en ont amusé plus dʼun aveclʼutilisation du mot démocratie entout ʻsauce pour décrire sa pos-ture. «  Moi, jamais on ne meprendra en flagrant délit de dénide démocratie » dit-il au milieudʼune émotion, dʼune très grosseémotion. Qui croira ça ?Que de votes présidentiels bra-dés, achetés, soldés, négociésau nom de la sacro-sainte sou-

veraineté de Monsieur  !Que de rattrapages artifi-ciels de pseudo-majoritésans fondements parlantau nom du peuple ! Quede revirements de ca-saque de dernière mi-nute en fonction toujoursde lʼintérêt privilégié deMonsieur ! Que de votesmaintenus opaques : pas

de vote à bulletin secret auCongrès, bulletins dʼélection à laPrésidence pré établis et remisen catimini aux votants pourmieux contrôler leur sens de ladémocratie sous lʼœil inquisiteurdes troupes serviles de Mon-sieur…  ! Que dʼadministratifsmaintenus au placard pour nonadhésion aux méthodes du partide Monsieur ! Que dʼagents duConseil Général soumis auchantage de lʼadhésion au Partide Monsieur ! Que de fonction-naires forcés de venir faire lenombre dans les grandesmesses de Monsieur, à Ducos,au Carbet, etc.… !

Et on viendra à nous, nous fairela grande leçon avec des tremo-los dans la voix de …DEMO-

CRATIE !Quant à la trahison des inten-tions du peuple, deuxième cha-pitre bien rôdé du discours….Làaussi les exemples pourraientêtre très nombreux !!!

Qui attend de se faire réélireavec les voix PPM du peuple,Sénateur de la Martinique et dé-tale quelques mois après sousune autre bannière fraichementbardé de bleu, blanc, rouge ?Qui débauche des conseillers

généraux élus par le peuplesous bannière PPM pour les ral-lier sans vergogne au Rassem-blement Démocratique pour«  Moi  » (RDM)  ? Qui trahit leParti qui lʼa créé de toutespièces comme PPM et qui sʼal-lie immédiatement en toute im-punité au pire ennemi dʼAiméCésaire, Alfred Marie-Jeanne ?

La liste pourrait être longue à in-fliger au donneur de leçons ver-tueux de lʼAvenue des Caraïbes.

Alors, il ne sʼagit pour personnede tomber dans le piège absurdede la méthode dite de diversion.Claude Lise a trouvé dans cedébat les conditions de repren-dre du souffle, de repartir à labataille autour dʼarguments quepersonne nʼoserait croire… tantle porteur du message sonne le«  Krisocal  ». Il nʼhésitera pasune seconde à poser le peupleen victime que lui seul, le cheva-lier blanc sauvera.

Nʼoubliez pas que sa seule am-bition pour le pays est de durerle plus longtemps possible à sonposte, à ses postes et en parti-culier les plus dorés !!!!

Vigilance, Camarades et attirezla vigilance des uns et des au-tres.Nʼoubliez pas, comme dirait lacélèbre fable que « tout flatteurvit aux dépens de celui quilʼécoute ».

Fonmi Wouj

CLAUDE LISE : QUELLE GROSSE FICELLE !!!

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KOUTT ZEPON

LE TEMPS DES ESCROCS….GABEGIE et SURENCHERE…

On vit dansun mondeoù certains,avec toupetet cynisme,

manipulent le verbe avec ou-trance, sans chercher à faire lapreuve de ce quʼils avancent –uniquement pour marquer leurprésence, et exister dans la plusgrande insolence, mais aussi dans une médiocrité morale in-décente – dans lʼinjure et le mé-pris.

Raphaël CONFIANT est deceux là. Pas une fois, il ne prendla plume sans jeter lʼopprobresur ce Peuple Martiniquais dontil est issu.Pleurnicheries et plaintes à nʼenplus finir, parce que « son 74 »nʼa pas été choisi, comme il levoulait et comme il en avait rêvé(cʼest-à-dire un 74 dépouillé dʼunvéritable projet démocratique,qui serait le jouet des indépen-dantistes  assoiffés de pouvoirs).Depuis janvier 2010, il ne cesse

dʼinsulter ce brave Peuple qui achoisi librement une autre voie :nʼa t-il pas parlé de « caca », de« merde », de « étron » pour ledésigner !, au-delà de toute dé-cence et de tout respect pourses idées, ses choix, ses orien-tations. Il ne manque jamais uneoccasion de lui jeter à la face sesrécriminations et ses sarcasmes.

Dernier exemple, dans AN-TILLA, qui se fait complice de samonomania  : voulant défendreGLISSANT (ce qui est sondroit !), qui a été critiqué dʼavoirdemandé une aide aux collecti-vités locales ( 32.000 euros)pour son transfert médical des

E.U à la France (chacun est libredʼavoir son opinion à ce sujet !),une fois de plus, il jette globale-ment et malhonnêtement auxgémonies ce Peuple et ce pays,accusé dʼêtre «  minusculis-sime »(terme très péjoratif), « in-visible sur les mappemondes »,« trop petit pour y figurer », brefsans noblesse ni dignité ni iden-tité propre ; heureusement quele géant Glissant, et Césaire etFanon, sont là pour quʼil ne som-bre pas dans lʼoubli , le néant etlʼinsignifiance…Pauvre Peuplequi a si durement payé son exis-tence, sa liberté, dans les fers delʼesclavage et du colonialisme !!!Et le scribe sʼemporte même àdes contrevérités quʼon nʼatten-dait pas dʼun intellectuel (petitpar ses exclusions et son secta-risme prétentieux), et auto pro-clamé journaliste, puisquʼilaffirme que « Glissant nʼa jamaisété fonctionnaire de lʼEtat fran-çais  » comme si cʼétait unetare !, (or Glissant fut un tempsprof au lycée de Bellevue, parexemple)…

Lamentable pleurnicheuse !Une fois pour toutes, essuyezvos larmes inutiles, et respectezce Peuple, sans qui vous ne se-riez rien…

********************************Jean Luc DELARUE

qui a gagné des milliards sur lesantennes de la Télé publique(Antenne 2), puisquʼil était à lafois producteur et animateur, trèsgrassement payé, est à ce jourpoursuivi pour trafic de stupé-fiants- Usager avéré de cocaïneet gros consommateur de cette

drogue, il a été placé en garde àvue…Ce triste sire nʼen est pasà ses premières exactions : il adéjà été inquiété pour violenceset insultes dans un avion, proposdouteux et malveillants à lʼan-tenne, entorses au Code du Tra-vail…

Et que récolte t-il aujourdʼhui ?Arrêt PROVISOIRE de son

émission qui coûte fort cher

au contribuable  ! Pourquoicette indulgence, ce laisser-faire ? Mais dans quelle Répu-blique corrompue se trouvetʼon ? Quel exemple pour la jeu-nesse et le citoyen… !

********************

La première Dame, épouse de

Sarko, fait en ce moment parlerdʼelle. Un livre étonnant et déto-nant de la journaliste Besma La-houri, « Carla, une vie secrète »dévoile des «  vertes et pasmûres » à son sujet. Cʼest sonaffaire, cela nous indiffère, maislʼimage que lʼon donne de cetteriche et jolie héritière italienne,éclabousse sans aucun doute lechef de lʼEtat, qui est obligé derecevoir à lʼElysée la  «  tribuCarla  », faite dʼun bric à bracde «  la jet society », ce qui in-fluence certainement ses choixsociétaux… Dire quʼelle a décro-ché son rôle de comédienne (où,paraît-il, elle est médiocre…),dans un film de Woody Allen,uniquement à cause de sa situa-tion sociale !...

ZIZITATA

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Lʼhomme a, pour parlerfamilièrement, de labouteille et lʼexpé-

rience que lui confèrent sesnombreuses responsabili-tés.

La Commission Habitat-Lo-gement quʼil préside à la Ré-gion nʼexistait pas en tantque telle lors de la précé-dente mandature ; cʼest ungeste fort de la part du pré-sident LETCHIMY qui a dé-cidé –dans un contextedifficile, face au grave pro-blème de logements etaprès lʼouragan DEAN qui alaissé les habitations dansun état catastrophique- dʼap-porter des solutions radi-cales et des aidessignificatives à tous ceux qui

se trouvent dans lʼurgence de seloger.

Pourtant, cette compétencenʼest pas le cœur de métier de laRégion !

Il nʼempêche…

Jusquʼà présent, les quelquesréalisations qui voyaient le jourse faisaient dans le cadre delʼAide Régionale à la Construc-tion Durable (normes parasis-miques) qui corsetait desdélibérations cadres avec uneparticipation de la Région auFRAFU (Fonds Régional dʼAmé-nagement du Foncier Urbain).

Dans la perspective de la Col-lectivité unique, une réflexionsera bientôt menée sur un projet

PORTRAIT D’ELU

Le Progressiste - Page 7 - mercredi 22 septembre 2010

SIMON MORIN ,DE SAINT-JOSEPH

Cinq mois après la victoire historique du mouvement « En-semble pour une Martinique nouvelle », les hommes et lesfemmes qui le composent, résolument, se sont attelés à latâche qui leur est confiée au Conseil Régional. Aujourdʼhui,nous vous présentons Simon MORIN, président de la com-mission Habitat et Logement, premier adjoint au maire deSaint-Joseph, président du Mouvement Démocratique José-phin, président de lʼADUAM, président de la FOL, enseignantretraité.

Simon MORIN

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Le Progressiste - Page 8 - mercredi 22 septembre 2010

PORTRAIT D’ELU

régional global du Logement.« Pour lʼheure- nous dit SimonMORIN- nous gérons lʼexistant,mais dans la dynamique du Plande relance de lʼéconomie marti-niquaise, ce qui augure de notrevolonté de prendre le problèmeà bras-le-corps.

Des dispositifs dont lʼAAH (Aideà lʼAmélioration de lʼHabitat) sontactivés  ; tous les dossiers blo-qués au niveau des opérateursseront débloqués par une aideapportée aux attributaires enleur assurant des garanties fi-nancières.

Les apports personnels, dès lorsquʼils seront défaillants, serontcomplétés ou abondés. Les dossiers DEAN, recensés,seront eux aussi débloqués.

Nous travaillons sur la formedʼune aide à apporter aux bail-leurs sociaux pour atténuer lescoûts du foncier et par la mêmeceux de la construction. Nous actionnerons les leviers dela défiscalisation du logementsocial qui nʼest pas encore entrédans la culture des bâtisseursqui privilégient la LBU (LigneBudgétaire Unique) »

LʼADUAM, qui se veut lʼobserva-toire et la vigie en termes dʼévo-lution de la société sur toutes lesproblématiques dʼaménagement

urbain, est impliquée dans lesschémas régionaux et dans lacohérence du territoire auprèsdes communautés dʼaggloméra-tions et des communes.

Elle apporte son expertise dansla mise en place des PLU (PlansLocaux dʼUrbanisme).

Simon MORIN est aussi prési-

dent du Mouvement Démocra-

tique Joséphin.

Son organisation se réfère auxvaleurs du socialisme démocra-tique. Créée à partir de plusieursconstats, dont un fort déficit deculture politique à St Joseph,elle a milité pour plus de trans-parence dans la gestion de lacité en actionnant le concept dedémocratie participative.

Neuf ans plus tard, son mouve-ment devenu majeur est sortides limites de St Joseph pour in-tégrer le collectif «  Ensemblepour une Martinique nouvelle »majoritaire à lʼassemblée régio-nale. Avec Manuella KE-

CLARD, ils font un travailreconnu à la Région.

Depuis juillet 2010, ce bouli-mique de travail est président dela FOL (Fédération des ŒuvresLaïques) ; association Loi 1901,la FOL est une entreprise delʼéconomie sociale qui accom-

pagne les politiques publiques.

Elle préconise que lʼéducationest un outil dʼémancipation in-dispensable aux valeurs de tolé-rance et de respect danslʼacceptation de la laïcité.

La FOL développe lʼinsertion etest impliquée dans des disposi-tifs visant à combattre le chô-mage par le biais des contratsaidés. Elle a été choisie pour expéri-menter le dispositif du ServiceCivique en partenariat avec laRégion Martinique pour la miseà disposition de 100 jeunes quiapportent une aide sur le terraindans le combat contre ladengue.

A lʼévidence, la tâche est im-mense mais, comme le préciseSimon MORIN «  je suis portépar la passion du travail à ac-complir et le désir de servir lesMartiniquais et mon pays. Entravaillant sérieusement, nos ob-jectifs seront atteints ».

Simon MORIN, un homme,

une équipe, un mouvement,

des volontés conjuguées pour

faire avancer la Martinique.

Propos recueillis parSerge SOUFFLEUR

S. LETCHIMY et Simon MORIN (photo - politiques-publiques.net)

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AMENAGEMENT

Le Progressiste - Page 9 - mercredi 22 septembre 2010

Cʼest à 15h30, le 17 septembreque le Maire des Trois-Ilets et lePrésident du Conseil Régionalont signé la Convention Plan deRelance.

A cette occasion, les deux exé-cutifs acteront également la Dé-claration dʼIntention de créationde Zone dʼIntérêt Touristique Ré-gionale (ZITR).

Pour rappel, deux communessont concernées par cette pro-cédure : Saint-Pierre et les Trois-Ilets.

La nouvelle collectivitérégionale fait du projet«  Les Trois-Ilets, ZonedʼIntérêt Touristique Ré-gionale », une des priori-tés de sa politique dedéveloppement, dʼamé-nagement du territoire etdʼattractivité touristique.

La zone concernée re-groupe les quartiers dePointe du bout, de lʼAnse-Mitanet de lʼAnse-à-lʼAne.

Identifiée dans le Schéma deDéveloppement et dʼAménage-ment Touristique (SDAT) commezone touristique ancienne à re-structurer, ce secteur constitue,le site touristique traditionnel leplus important de la communedes Trois-Ilets et même lʼun desplus remarquables de la Marti-nique.

Ces trois quartiers font partisdes neuf Espace dʼAménage-ment touristique. (E.A.T) décla-rés dans les conclusions duSDAT en 1999.

Aujourdʼhui, toutes les stratégiessemblent converger et les condi-tions paraissent réunies pour

que les principes et objectifs for-tement exprimés se traduisenten engagement déterminé etconcret en faveur des « Trois-Ilets, Zone dʼIntérêt TouristiqueRégionale », atout majeur pourun développement équilibré etdonc durable de lʼensemble dela Martinique.

Les objectifs poursuivis par ceprojet « Trois-Ilets, Zone dʼInté-rêt Touristique Régionale » relè-vent des domaines delʼaménagement urbain, du patri-moine architectural et culturel,du développement économiqueintégré et durable, de lʼattracti-vité touristique.

Lʼimpulsion que souhaite porterle Conseil Régional de la Marti-nique se fera dans le respectdes prérogatives communales,notamment en lien avec les be-soins de la population, les be-soins en insertion et en créationdʼemplois.

Les signataires ont déclaré so-lennellement mettre tout enœuvre pour créer les conditions,structurer et animer le partena-riat autour dʼune programma-tion technique et financièrepour la mission «  Trois-Ilets,Zone dʼIntérêt Touristique Ré-gionale ».

Les partenaires sʼengagent àvalider cette déclaration dʼin-tention au travers dʼuneconvention à établir au plus tôtet qui fera lʼobjet dʼune formali-sation des instances des deuxexécutifs respectifs.

L’AVÈNEMENT DES ZONES D’INTÉRÊT TOURISTIQUE

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ENSEIGNEMENT

Le Progressiste - Page 10 - mercredi 22 septembre 2010

Jʼai probablement mal saisi lecurieux kout zépon* de notre Fouyayalaïc inattenduement adossé à lʼÉvan-gile : « nul ne peut servir deux maîtresà la fois » (Matt, 6-24), pour expliquer ledrame que vivent les IUFM et nos fu-turs maîtres, pas seulement à la Marti-nique, bien entendu, mais dans toute laFrance.

Sʼil y a aujourdʼhui dans cepays, quelques semaines après la ren-trée universitaire, un sujet qui prête peuà rire, cʼest celui de la formation desmaîtres (professeurs des écoles, descollèges et des lycées). Pour éclairernos lecteurs qui nʼauraient pas biencompris lʼenjeu ou les enjeux de cettebataille, que nous avons perdue, nondu fait dʼun directeur qui aurait voulu« servir deux maîtres à la fois » (???)mais à cause de lʼincroyable légèretédʼune université plus soucieuse dʼac-croître son pouvoir que son efficacité,je vous envoie ce texte dʼun sous-di-recteur dʼIUFM. Il montre à quoi nousaurions pu avoir échappé si au lieu desuivre la voie préconisée par le Direc-teur de notre IUFM, Gilbert Pago, pourtirer le meilleur parti de lʼincontourna-ble spécificité de notre situation, cʼest-à-dire de notre identité, nosuniversitaires, intégristes de tous bordset ultra nationalistes confondus,nʼavaient privilégié la voie de lʼidentifi-cation de nos problèmes à ceux delʼHexagone, cʼest-à-dire de notre sou-mission pure et simple aux vues dugouvernement sur la formation desmaîtres.

E de Lépine

*Le Progressiste, 08.09.10, Kout zépon :L IUFM a-t-il encore un avenir ?

OÙ SONT PASSÉS LES IUFM ?Blog-interview de Jean-Louis Auducin Le Monde -1 septembre 2010

Une interview de Jean-LouisAuduc, directeur adjoint de lʼIUFM delʼacadémie de Créteil, au sujet de lamise en œuvre de la réforme de la for-mation des enseignants.

“Lorsque lʼEtat nʼassumeplus son rôle, cʼest la porte ouverteau secteur marchand”

Quelles sont les relations ac-tuelles entre votre IUFM et le recto-rat de Créteil ?

Le rectorat, pour le seconddegré, est en charge de la formationdes stagiaires. Pour lui, lʼIUFM est unlieu-ressource pour des interventions

dans le cadre des « formations conti-nuées », cʼest-à-dire des périodes deformations des stagiaires. Concernantles stages des masters second degré,je pense que tout observateur se faitpeu dʼillusions sur la capacité réelle deles mettre en œuvre dans la majoritédes disciplines à lʼexception de lʼEPS,de la Documentation et des CPE. Lesprogrammes des concours de CAPES,lʼorganisation des épreuves, toutconcourt à ce que les masters seconddegré soient tournés avant tout sur lʼac-quisition des savoirs disciplinaires. Ilest de ce point de vue significatif queles programmes des  concours duCAPES aient, dans la majorité des dis-ciplines, conservé des questions à étu-dier qui ne se retrouvent pas dans lesprogrammes à enseigner en collège etlycée.

Lʼensemble de ce qui concernele premier degré a totalement été dé-concentré au profit des inspectionsacadémiques. Le rectorat de Créteilparaît avoir renoncé à toute politiqueacadémique dans ce secteur et laissechaque inspecteur dʼacadémie gérer,en liaison avec chaque site IUFM dé-partemental, la formation des profes-seurs des écoles stagiaires et lesstages de master premier degré. Lescorps dʼinspection du premier degrésemblent satisfaits dʼune situation quise rapproche de celle des anciennesécoles normales supprimées par lamise en place des IUFM.

Et avec lʼuniversité Paris 12,dont lʼIUFM est une composante ?

Les relations avec lʼUPEC-exParis 12 sont complexes. Si elles sontcordiales au niveau des structures dedirection, la situation est variable avecles différentes UFR. Certaines UFRuniversitaires avaient une forte expé-rience de la professionnalisation, maisforce est de constater que les départe-ments disciplinaires porteurs des pré-parations aux concours dʼenseignantsont souvent les plus éloignés de cetype dʼexigences.

Les contraintes issues destextes qui obligent lʼétudiant en 2ème

année de master à préparer en mêmetemps des épreuves disciplinaires des

concours, à suivre des UE de masters,à rédiger un mémoire de recherche, età effectuer plusieurs semaines enstage en responsabilité tiennent delʼimpossible. La circulaire de cadragedes masters de décembre 2009 a ou-vert des zones de conflits sans fin entrela préparation des épreuves écrites etorales des concours et la préparationdes contenus du master.

Si pour le premier degré, un cer-tain équilibre a été atteint et si lʼaspectprofessionnel semble avoir été pré-servé, car il est accepté par tous, il nʼenest pas de même pour les CAPES, oùdans certaines formations, aidés parles programmes des concours, les res-ponsables essaient de marginaliser laprofessionnalisation au profit de la re-cherche. Cela risque de peser lourddans lʼentrée dans le métier des pro-fesseurs de lycées et collèges.

Nʼa-t-on pas dramatisé en par-lant dʼune « destruction » de la for-mation initiale des enseignants ? Etsi, finalement, les nouveaux sta-giaires ne sʼen sortaient pas si mal ?

Je pense quʼon peut réellementparler dʼune démolition des structuresde formation des enseignants. Face àcette situation, ce qui a pu être sauve-gardé varie considérablement selon lessecteurs dʼenseignement, selon lesacadémies ou les départements.

Si je prends la situation de Cré-teil, je peux la résumer ainsi :

Pour le premier degré, une par-tie de la dimension professionnelle desIUFM a pu sʼintégrer dans les masters.Les difficultés risquent de venir de lanon-connaissance par les stagiairesdes publics dʼélèves concernés  : onpourra préparer son master et réussirson concours sans avoir fait de stagesdans lʼacadémie de nomination, ce quipromet dʼêtre particulièrement redouta-ble à Créteil. Un autre problème est lafaiblesse de lʼapproche de lʼenseigne-ment en maternelle dans les pro-grammes du concours de professeurdes écoles et dans les masters, alorsque de nombreux reçus au concoursexerceront pendant leur année destage à ce niveau.

Pour les lycées généraux, ly-cées professionnels et technologiques,là encore, les problèmes risquent devenir de la non-connaissance des pu-blics concernés.

Le plus inquiétant dans la sup-pression des IUFM concerne le col-lège. Ce niveau dʼenseignementpourtant décisif est le laissé-pour-compte des masters et des pro-grammes de concours. A lʼheure dusocle commun, le collège apparaîtcomme un petit lycée sans quʼà aucunmoment soit pris en compte sa spécifi-cité. Le lauréat du CAPES qui sera af-

L'IUFM, ex-Ecole Normale

À PROPOS DE L’IUFM, PAR EDOUARD DELEPINE

Page 11: Le progressiste n° 2144

fecté en collège dans lʼacadé-mie de Créteil (ou ailleurs)

risque de se retrouver dans une situa-tion dramatique. Il nʼaura plus le sasque représentait la seconde annéedʼIUFM. Certes, de nombreux débu-tants  faisaient peser leur ressentimentsur cette structure «  briseuse derêves » par rapport au métier attendu,mais le travail des formateurs IUFM du-rant lʼannée de stage évitait que desjeunes ne renoncent à leur réussite auconcours devant les difficultés rencon-trées. Il nʼy avait donc que peu de dé-missions durant lʼannée de stage. Ensera-t-il de même cette année, alorsque bon nombre de stagiaires vont seretrouver devant des publics quʼils neconnaissent pas, qui ne leur ressem-blent pas, sans réel accompagnementni soutien.

Certains parlent dʼune « priva-tisation » de la formation des maî-tres. Souscrivez-vous à ce terme ?

Avec la « mastérisation », nousavons assisté à un désengagement delʼEtat dʼun secteur pourtant décisif pour

lʼavenir dʼun pays, celui de la formationde ses enseignants. Il est clair quelorsque lʼEtat nʼassume plus son rôle,cʼest la porte ouverte au secteur mar-chand. Placer les épreuves écrites desconcours en septembre ne peut que fa-voriser des formations privées pendantles congés dʼété et donc défavoriserceux qui, compte tenu de leur situationfamiliale, ont besoin de travailler pen-dant cette période.

Néanmoins, plutôt que de « pri-vatisation », je préfère parler de « frag-mentation » de la formation desmaîtres. Au lieu de structures uniquesacadémiques pour la formation de tousles enseignants avec un cahier descharges précis, on va se retrouver avecdes formations très différentes selonles niveaux dʼenseignement, les poli-tiques académiques ou départemen-tales, les politiques dʼétablissement…

Cela risque rapidement dʼentraî-ner la fin chez les enseignants dʼunsentiment commun dʼappartenance àun service public laïque national. Cettefragmentation risque de favoriser lʼindi-

vidualisme, le repli local, plutôt que lʼac-tion pour une même qualité dʼensei-gnement sur tout le territoire national.Les conséquences ne se limiteront pasaux enseignants : elles risquent de tou-cher de plein fouet les structures asso-ciatives, syndicales, mutualistes liées àlʼéducation nationale.

La preuve de lʼimportance dudanger de cette fragmentation, je latrouve dans le fait que lʼenseignementprivé sous contrat - pour faire vivre son«  caractère propre  » qui risquait depâtir de lʼéclatement des lieux de for-mation -  a, de son côté, maintenu desstructures unitaires académiques pourla formation de tous les enseignantsquel que soit leur niveau dʼenseigne-ment.

Ces structures, assez prochesde ce quʼétaient les IUFM, permettentdes formations en commun. Autrementdit, le privé maintient son « caractèrepropre » tandis que le secteur publicperd le sien.

Propos recueillis par L.C.

ENSEIGNEMENT

Le Progressiste - Page 11 - mercredi 22 septembre 2010

CONSEIL REGIONAL DE MARTINIQUEPROPOSITION DE MOTION PRESENTEE PAR CAMILLE CHAUVET (PPM) ATTIRANT L’ATTENTION SUR LE PRO-

JET D’IMPLANTATION DE FERMES PHOTOVOLTAIQUES SUR DES TERRES AGRICOLES

A ce jour la Martinique perd de plus en plus de terres agri-coles au profit de la création de fermes photovoltaïques de-vant produire 200MW pour une capacité de réseauélectrique actuelle de lʼordre de 70MW.Lʼurgence est au-jourdʼhui de freiner ce mouvement pour trouver les pistes né-cessaires à la mise en place du Schéma Régional de lʼAir, duClimat et de lʼEnergie afin de définir une stratégie globaleentre une production agricole dynamique et un développe-ment cohérent en énergie renouvelable. Face à ce fait inacceptable, nous proposons à lʼAssembléede voter cette Motion :– Considérant la situation énergétique et insulaire spécifiquede la Martinique, caractérisée par une forte dépendanceénergétique aux énergies fossiles (97%),

– Considérant la nécessité d'élaborer une stratégie énergé-tique globale afin d'éviter des dérives purement spéculatives,de maîtriser la cohérence entre les projets et de transcenderles conflits d'usage entre le développement des énergies re-nouvelables et le maintien du patrimoine agricole et des es-paces naturels,

– Considérant la nécessité de préserver les espaces agri-coles : 40 000 hectares,

– Considérant la nécessité de la mise en place d'un docu-ment d'orientation en matière de développement des éner-gies renouvelables,

– Considérant les conclusions du « Grenelle de lʼenvironne-ment » et du Ministère de lʼEcologie, de lʼEnergie, du Déve-loppement Durable et de la Mer (MEEDDM), qui rappellentque «les projets de centrales solaires nʼont pas vocation àsʼinstaller en zones agricoles » et que « dès lors, lʼinstallationdʼune centrale solaire sur un terrain situé en zone agricoleest inadaptée, compte-tenu de la nécessité de conserver lavocation agricole des terrains concernés ».

LES ELUS DE LA RÉGION MARTINIQUE

AFFIRMENT avec force leur adhésion au développementdes énergies renouvelables mais confirment quʼun tel déve-loppement ne doit pas se faire au détriment de la productionagricole indispensable à la nourriture humaine et du déve-loppement durable.

RETIENNENT que certains maires des communes concer-nées par lʼinstallation de fermes photovoltaïques ont ac-cepté la démarche visant à rechercher pour lʼensemble de laMartinique une réponse concrète sur la question des éner-gies renouvelables.

REFUSENT de laisser soumise au secteur privé notre poli-tique énergétique.

DEPLORENT le fait que toutes les propositions et projetssont gérés par EDF seul ; là où intervient en tant que pro-moteur sa propre filiale EDF ENERGIES NOUVELLES.

ALERTENT lʼopinion publique, les Mouvements Associatifs,les Syndicats,  les Socio- professionnels, les ChambresConsulaires, les Communautés de Communes.

ALERTENT le gouvernement sur la gravité de la situationcar les prises de décision de la Direction de lʼAgriculture etde la Forêt de Martinique mettent en cause une décision col-lective d'élus.

SOLLICITENT de lʼEtat des mesures urgentes pour mettreun terme à de tels agissements

ETUDIENT la mise en place dʼun outil local de mise enœuvre et de contrôle de la politique énergétique de la Mar-tinique.

(votée à lʼ unanimité)

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Le Progressiste - Page 12 - mercredi 22 septembre 2010

17 SEPTEMBRE 2010, CONSTITUTION DU BALISIER DE STE MARIE

COMITÉ DE RÉDACTION :Daniel COMPERE

Jeannie DARSIERESDidier LAGUERRELaurence LEBEAU

Serge SOUFFLEURVictor TISSERAND

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates qui lui ont toujoursfait confiance.« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle, intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants. Nous les remercions d’envoyer leursdons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM : - Ancien Réservoir de Trénelle - Fort-de-France.Directeur de la Publication : Daniel [email protected]éléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01Site Internet : www.ppm-martinique.frN° de CPPAP : 0511 P 11495

Vous souhaitez adhérer au Parti Progressiste Martiniquais ?1. Téléchargez le bulletin d’adhésion :http://www.ppm-martinique.fr/wp-content/uploads/2009/09/Bulletin-dadhésion-2006.pdf2. Complétez-le3. Renvoyez-le à : PPM – Ancien réservoir de Trénelle – 97200 Fort-de-Franceou par Mail à [email protected] le site du PPM :http://www.ppm-martinique.fr

Sarko,un p’tit coup de Rom !

A Ste-Marie, le 17 septembre

Constitution du Balisier de Ste MarieLe PPM bien represente

Constitution du Balisierau bureau, Fred LORDINOT, Andre TISSERAND