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50 me Année No 1 15 Janvier 193. n __ G __ Df. LA .S'oejété 'lalai:pavt]e- d L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire Abonnement annuel: Fr. 4.50 Les abonnements se règlent par chèque postal Ile 56 Sion, ou à ce défaut contre Tout ce qui concerne la pUblication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé- partement de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36 ,

L'Ecole primaire, 15 janvier 1931

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 janvier 1931

r 1 u Valais Il

Capital et Réserves: Fr. 8.425.000 Frs

BHans: 1917: 25 mi llions ; 1920: 38 mi,l1ions ; 1925 : 51 millions; 1928: 58 milli'Ûllls.

Siège central: SION; Agences : Br1igue, Viège, 8ie1'1'e, Martigny, St~M,aUJI'i,c e, Monthey.

Comptoirs à Montana, à S,allv,anet à ChampéJ'y ; Repré­sentants à Vi.ssoie, L ens, Ayem.t, Gr.imi,Slualt , Evolène, Sla­vi èse, S t-l\1.aJ.'tin, Hérémence, Vex, Oonthey, Nendaz, AJr­don, Chamoson, Leytron, Saxon, Fu1ly, Bagnes, Orsières,

v,ernaYlaz , TToisltol'I1entJs, Voruvry, Chalais.

Correspondants CLans tous 1es 'cantons suis se,s et dans la plupa,rt des p.ays éirangers.

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50me Année No 1 15 Janvier 193.

n __ G __

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Oft'~l~l-' Df. LA

.S'oejété 'lalai:pavt]e-d ·idu~ation ·

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

Abonnement annuel: Fr. 4.50

Les abonnements se règlent par chèque postal Ile 56 Sion, ou à ce défaut contre rembours~ment.

Tout ce qui concerne la pUblication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé­

partement de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 janvier 1931

@ ~ Le Jemall est de l'huile de foie de morue améliorée.

L 'huile de foie de luorue fournit les éléments indis­pensables ù une bonne croissance.

Elle apporte au corps, par des moyens naturels, les vitanlÏnes A et D. 'La vitamine A exerce une action très favorable sur la croissance et rend le corps ré­sistant aux lualadies. La vitanline D préserve les enfants du rachitisme (maladie anglaise) et les en guérit ; elle fortifie les os et, comlne la vitanline A, ac­oélère la croissance.

Mais 1 huile de foie de nIorue présente le désavan­tage d'un goût désagI~éable et d'une fonne peu appé­tissante. Beaucoup d'enfants ont pour ce médicainent une telle aversion qu'il leur est impossible de le pren­dre. Or, c'est pour ceux-là que nous avons créé le Je­nlaIt. Ce produit se compose d'extrait de Iualt Wan­der et de 30 % d'huile de foie de lnorue désodorisée et solidifiée. C'est une poudre granuleuse, conlplète­lnent dépourvue du goût de l'huile de foie de lnorue et d'une assimilation parfaite.

Les instituteurs qui ne connaissent pas encore le Jelnalt, peuvent demander échantillons et littérature à

Dr 1. WANDER S. A., BERNE.

~ ~

50me Année No 1 15 J allvÎer 1931

ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOMMAIRE. - Avis et Con,férences ,des Instituteurs. - Appel aux éducateur,s de notre Ijeunesse. - .Démission regrettalble. - Livre de IcatlcUil. - Education de la pureté. - IChrOlüque de l'Union. _ NOS PAGIDS. - NécrOilogie. - Notre moi. - ,Divers.

AvÎs Le Personnel enseignaa1t qui n'aurait pas reçu .le texte de

la loi sur les conditions d'engagell1ent, ai'nsi que les cOlIllllentaires et les tableaux, est prÏ'é de les réclanler au Secrétariat du Drépar­tenlent de l'Instruction publique.

Avis Les Institutrices (iLlront reçLl la lettre circulaire relative à ICl

votn!ion dLl 8 lévrier. Si l'Llne OLl l'aLltre désirait des éclarcisse­ments SIlI' des points qLli leur paraîtraient obscurs, dans le COlTI­lnentrlÎre adressé pal' le Département, la Rédaction de « Nos Pa­ges » se fera un plaisir de les l'enseigner.

« Nos Pages » .

POUl' I.é'. Rédadion ,le « Nos Pages», s ',adresser là :VIlle A. Arbelley, inst. , Granges.

Conférence des instituteurs du Dist~ict d~Hérens

.MM. les Instituteurs du District d'Hérens sont convoqués en Conf'érence le 5 f'évrier prochain, à 9 h. 1/2 à la ~1aison d'école des Agettes.

Appel aux éducateurs de notre jeunesse Le jeune homme est, à 'l'heure ,actueHe, 1e but d 'assaut de toutes

les théories subversives et utopi:ques d'un bas matériaHsme. Ces doctrines se lisent ,dans les quoüdiens, dans Iles romans à thèse, dans les rom,ans ordinaires, toute littérature dont se nourrit volon­tiers la jeunesse .péùPce qu'eMe y trouve un 'ruHme,nt à -des passions dans leur éCllosion. Dans le but ,deco.mbattre efficacement ·ces doc­trines et, ,d'autre pal"tt, de dévelo.pper l'éducati\on nationaJe et la culture physique Idans notre c-anton, il s'est créé, il y a une dizaine

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d 'années, une \ ssociation ayant à sa t ête un co,mité dont fon t pa rtie des officier s su:p érieurs, des p édagogues et ,des spéciailistes en m a­t ièr e d 'éducation Iphystque.

L es devises son t, p our les cadr es :

L'acbon s enseigne 'par l'action . Qu i est maîtr e de l'en fan t et du jeune h omme est maître de la

r ace. POUl' les él ' ves : l Te mesu re l)aS ton action à ton pouvoil' qui es t fa ible, mais à

to n devoir qui est gr and : F'a is ce qu e ·dois . Il f·aut do nc atteind re les ])u ts IJl~at~ques suivan ts : 1. Faire .comprendre et ai me l' l otre pays et ses inst itut ions. 2. D , v ciloprp el' et .au gmenter .la fo r ce, l'agilité co,r poreHe. :3 . Développer le s ellS de !l'o])servation et I]a ,décision. li- . Développer no tre s'por t n a tional l e t ir .

u sein de cette Ass,ocia tion il s'est don c créé, afin cr at1 ei nclre ces différents] uts, ,deux organes dis tincts, dont l' u n s 'est donn é rpou r tà ch e la propag-Rt ion des exeroCices de cuUure l hysique en gén éra l, alors que le second est ch aœgé ,de com pléter le programme du pr e­m ier p a.r l 'en seign em ent ,du t ir . Il s ngit don c, d 'un e p art, d 'Ins trüc­t ion prépar a toire san s ar m es et, 'lr,autre part, cl 'Ins tru ction prépa­r a toire a vec armes.

Aün de for,m -r ,les ca,dr es qui on t 'pour ,m ission ùe groupem en t de lIa .i eun esse de n os v iUages en vue de la pr a tique en comm.1u n de ces exer cices, le Comité can tona l auquel il est ,fa it a llusion plus hau t or ganise annuellem en t des cours ,de 'cadres. A l'o ccasion de ces cours, C[ui au ront li eu pOUl' )'1. P. avec armes les 31 .i anvier et 1er fé ­vri er , et 'pour '1'1. P. sans armes, une ou deu x semain es ,a'près, les in ­téressés ,r ecevront toutes .les d irectiv es ,qui les guideront d ·a ns leur tâ-ch e. Les p ':I rticipants à ces cour s d e cadres ont d roit à une indem ­nité .iournalièr e de fI'. G,- et a u r emboursement d u ]". il'let de chemin de fer. Les Co01.lrS eux-mêllfes auront une durée ·de GO heures; ils sont a ccessibles au x! jeunes gens ayant ,a tteint l' â,ge de 1G an s au moins. La participa tion est G bsolumen t g r a tuite. Une sedion Ipeut être fon­dée dès cru'elle inscrit 8 élèv es. Les m êm e élèves peuv ent suivre la même .~nn ée les cours cl'l. ,P . avec armes et s'ans al~mes . Le per­sonnel enseignant est indemnisé à raison de 2 fr ancs par heure d'ins­t ruction.. Pour le cours d e ·Coadres avec aDm es, Iles ins·cdptions sont ,à adresser a'll Prlt. Pignat, St-M·aurke et. pOUl' l e ,cO Utr s ide culture physique à M. E. Rentscl1 à Saxon. T,l es t superHu d'insi st er sur Il 'uülité de ces cours rqui s 'imposent · Iplus encore par ,le r étab'isse­ment ,des ex'amens .pl1ysirques au recrutement.

'Considérant Jes .buts ,poursuivis, notre mouvement peut être considéré comme une œuvre post,s,cOrlaire, et tous les éducateurs se

. feront un plaisir et 'Hn devoir de s'y ,intér,esser n G~'éant des sec­tions ou en soutenant celles ex,is,tantes.

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E n 1931 n. P. sans ar m es p;l'oupait 23 .'o ctions a , ec (:i18 élGvcs ct I I. P . avec 'al'mes 1:8 sections avec 1HiO élèves. POUl' le Ibien cle notr e jeunesse qu e 1931 nous ,permett e rl' enregistL'el' une ' part icipa ­t i 11 en COl'e plus forte.

Les Présiden ts : Colonel Thomas

Emil e BoI l

\ u nom de' comités : Les ' Secr éta ir s

Louis P ign at E l'll G.' t Re ntsch

Une dlémiasion regrettabie Le dernier numéro de l' Ecoïe jJr i ITWil'c a menti onné la d-é­

mission de ~1 . le Chanoine Dd aloye, vicaire g.'ln él'al du DiocèSE , com me lneln bre du Comit é- cl la Sociét ~ valaisanne d'Education .

Le Corps enseign ant ser a unanime à regre tter cette détcr-111Înation q ui prive la direction de n otre Corporation d'un grand anlÏ du Corps enseignant ' et d'tm p ilote al ssi cl nvoué qu'avis· ' . Le P. E . 'n'oubliera pas, en particulier, que 12: , le ·Chanoine ~~ 12 -

lalo) e fut à l'avant-garde de ·tout ce qui p ouvait anl~liorer la situa tion lnorale et lnatérielle des Educateurs.

n fut l'initiateur ou le h Oll ouvr ier des r éalisations les plus heureuses et ceci aussi b ien dans le dom aine des traite111ents, de l' organisation de la Caisse de retraite que dans celui de l' éduca­tion et de l'in struction proprem ent ditee

' . Il n 'y a qu'(t se sou­venir du rôle qu il a tenu dans 1'·61aboratio n de la loi et d u r è­glement scolaires (1907) et de l'activité qu 'il a d 2p loyée dans raboutissenîen t des lois de 1902-1909 et 1919 sur les tra it ements du P. E .

Durant les dix-huit années de son inspectorat scolaire (dis­trict de Monthey) et de sa présidence de la ,S. V. E ., M. le Chanoine Delaloye a montr " n l" évidence que rien ne lui tenait p lus f< cœu r que la cause de r ensaÎgnement a uqu el il donna une magnifique imp ulsion. Ncus n 'en voulons pour preuve que les progrès réalis'és alors par le district inférieur qui passa bien­t ôt aux premiers r angs dans l' éch elle des Dotes ,Scolaires,

Je crois être l' in terprète de Ines collègues qui ont vu ::vI . le ChanoiEe Delaloye ô. l'œuvre pendan t de si n ombreuses a11 n ées en lui exprintant tout le regret que nous cause son d 6part e t en lui ren dant ce té1110ign age très sincère qu 'il a bie.n m érit' du Corps enseign ant du Valais. Qu 'il veuille trouver ~ci l'express.i?l1 de notre plus profond r esp ect et de 'notre p lus VIvr e reconnms­

Un v étéran . sance.

Livre d e c a lcul Comme le livre de calcul du degré supérieur des éeoles pri­

maires sera prochainenîent · épu~Slé , le · Départe~11en~ ,song,e ~l la réimpression dudit 'manuel. MaIs auparavant Il d esll:eraIt con­naître les nlodifications qldl serait utile .d'y, introduire. C'est

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pourquoi il vient d 'inviter le personnel enseignant oÙ lui conllnu­niqùer ses suggestions là ce sujet.

Pour répondre là cette invitation, 'nous ,nous perm.ettons de faire très brièvenlent renlal:quer ce qui suit:

Nous voudrions pour le nouveau manuel qu'on fît abstrac­tion de la théorie qui, dans le livre actuel, occupe inutilelnent un bon nonlbre de pages , ' qu 'on pourrait renlplacer avantageuse­ment par des exercices , A quoi bon, ene effet , cette théorie i111.­priInée? Ne s'apprend-elle pas aussi bien , si110n mieux par la pratique? Quand par des exercices multiples on a enseigné ù l'enfant les quatre opérations est-il nécessaire de lui faire retenir par cœur les règles de l 'addition, de la soustraction , etc.? Et puis D. quoi servent certaines définitions conllne celles ' des règles de trois, d'intérêt, d'éscompte, de partages proportionnels? En ce qui nous ,concerne, nous avons appris à faire · les problèmes qui s'y rapportent sans en savoir par cœur les définitions et les règles d'opération ..

Dans l 'enseigonement de cette branche, nous avons toujours négligé, et cela sans le nloindre inconvénient, l'étude par les élèves de la théorie arithn1.,étique. La pratique y suffisait .aInplelnént, si bien qu'en calcul J nos élèves obtenaient toujours d 'excellents ré­sultats.

Il faut une bonne fois avoir le courage de rornpre avec cer­taines traditions encOlnbra;ntes et routinières.

Pourquoi aussi quantité d illustrations, COlnll1e celles des nle­sures 'du système lnetrique, propres tout aü plus à fausser les idées des enfants sur les diInensions réelles de ces m esures?

Est-ce donc si difficile de nlettre sous leurs yeux les lnesures en grandeur naturelle ? Quel est le nloindre village où l'on ne rencontre pas des nlètres sous plusieurs fOl'nies, des 111eSUres de poids et de capacité, des monnaies. Quant aux lnesures de sur­face et de volunle, il existe plusieurs ' nloyens ing,énieux et peu cotHeux d 'en donner uqe idée exacte. En hiver, pour ne citer qu'un exelnple, on peut très facilell1ellt muasser de la neige en forme de n1 3 ou dé dn13

; une pile de bois adoss,ée là une chalet servira dans la cOll1préhen~ion des Inesures de bois de chauffage,

Un manuel d 'arithnlétique à récole primaire doit avant tout être un recueil d'exercices nonlbreux et pratiques.

2. Nous désirerions ;égalenlent qu'on fît une r'épartition con­venable des problènles ou exercices entre les diffiérents degrés et , si possible, entre les années d'un même degr é. Ceci faciliterait la gradation et le choix des devoirs.

3. On devrait dans chaque genre de problèlnes donner plu­sieurs problèlnes-types et répéter les mêlnes questio;ns sous des fornies diff.érentes, de lnanière que les élèves retiennent nlieux la solution d'un genre de problème et y acquièrent une certaine ra'fHdité. Ces problè111es-types deulandent 0 n-aturellelnent tIne gra­dation rigoureuse.

4. Nous aÏInerions voir à la fin du recueil d 'exercices écTÏts l'adjonction de bon nombre de ~alculs oraux disposés da11s ' le Inênle ordre que les questions écrites auxquelles ils feraient pen­dant. A nloins qu'on me veuille avoir un recueil séparé pour le ca,lcul nlental. Et qu'on laisse donc de côté ces fastidieuses sé­ries de calculs de tête telles qu'<;>n les donnait autrefois dans les examens de recrutenlent.

5. Pourq~oi ne pas ajouter aussi tout °à la fin du ~na;nuel , la liste des réponses aux questions récrites, comme cela existe dans de très bons lnanuels que nous connaissons? Mais nous en­tendons -déjà l'objection: l'-élève fera une solution quelconque dans un problèlne donné, puis collera la réponse exacte au bas de sa solution. _ - -

Cette objection n 'a guère de valeur. Le systènle préconisé obligera pr-écis-éInent le lllaître là ne pas se contenter de voir la dernière quantité d 'une solution, mais là corriger cette solution sérieusenlent en en parcourant toutes les parties, toutes les quan­tités. Et quand l'-élève saura que son travail e~t contrôlé sérieu­selnent, il ne renouvellera pas sa tricherie.

,6. Nous delnandons en outre que le choix des problènles soit plus pratique, nlieux adapté aux besoins futurs de nos élè­ves, plus en rapport avec les usages courants.

Certaines questions du lnanuel actuel exigent une véritable acrobatie intellectuelle.

7. Nous ajO'utO'ns que panni les -lnanuels de calcul que nous avons déjà eu l'occasion d 'apprécier, ·ceux qui sont actuellement en usage dans le canton de Vaud nous paraissent incontestable-Inent les lneilleurs. .

Voilà les observations que nous 'avons pensé pl~ésenter au sujet de la r éédition du lnanuel de calcul du degré supérieur, Nous les livrons ,à l'appr,éciation de nos collègues sans avoir aucunelnent l:;t naïveté de croire qu'elles seront jug-ées ' bonnes. Du reste, ·il 'nous inlporte peu qu'elles soient prises en considé­ration. ou non par la conllnission qui auraÈls'occuper du nou­veau lnanuel. EUes nous auront toujours fourni un article pour 1.' Ecole primaire, car quand on est à la chasse d'articles , on est bien aise de rencontrer quelquefois du gibier auquel on ne son­geait pas tout d'abord.

De l'éducation de la pureté

L'éducation de la pureté doit, comme la culture de toute vertu en g,énéral, COlnmencer dès le jeune âge. 'C'est ·donc dire que J'école ne p~ut s'en dsintéresser et en laisser exclusive111ent la responsabilité aux parents ou au catéchiste. Ce dernier, du reste, ,ne se trouve pas toujours dans toutes les conditions re­quises pour ' s'en occuper

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L'i:nstituteuT, l'éducateur quel quïl soit, est responsable de ses élèves envers Dieu, envers leurs parents et envers eux-lnênlP.s. Il a, par conséquent, le devoir de travailler Ù cOIl'server IpHr~ âmes pures et à les arnler pour le combat de la vertu.

Les tout jeunes enfants ignorent la plupart le trouJ)ie de's passions; ils se Ineuvent dans une ahnosphè:l,'e de tranquille inno­cence et d'heureuse insouciance. Mais ils ne tarderont pas ù sentir dans leur être physique des énergies Inystérieuses qui s'éveillent et provoquent des sentim,ents, des aspirations, des d 0-sirs, des curiosités, des sensations inconnus jusque-Jtà . ,Ces enfants ont besoin, à un nlOlllellt donné, d'être avertis et d'être fonnés ù une vertu dont ils ne connaissent pas encore la d~licate,sse ef" les exigences.

D'autres, plus âgés ou d'un développelnent plus complet. savent déjà ce qu·est la tentation, la lutte et parfois la défa,Ïte. CeUx.-El aussi ont besoin d'une fOl'lnation qui les soutienue Olt qui les relève.

Cette éducation de la belle vertu constitue une t G.ehc tr2's délicate et très cOlllplexe à cause de la diversité d'âge, et Illême de sexe dans les ,écoles lnixtes. Mais ce n'est pas une raison' pour ne pas J'aborder avec courage et persévérance.

Certains catéchistes ou éducateurs veulent prêcher la puret ~ par le silence. Ce serait bien 'si la ~Tande InajOI~ité des enfants vivaient. dans un milieu où leur innocence ne COlH~t point 9u h(".,:> p u de dangers. Malheureuselnent, ce cas ne se rencontre plus guère aujourd'hui. Livres) brochures, illustrations, spectacles in­décents, cinéIllaS, conversations trop 'libres de grandes person­nes, etc., tout semble se liguer pour aller à l'assaut de lÏnnocc.lncp' de~ jcunes ~bnes.

Nous pouvons affinner, à ' la suite d 'invcstigations assez n0111-

hreuses, que ' de BOS jo'urs Beuf enfants sur dix connaissent ù url fige nlême, très pr,écoce les secrets de la vie et qu'ils VOlIS riraien t au. nez si , sur J'origi'ne des enfants, vous leur donniez les ' expli­cations qui ,ét ient courantes, autrefois. , Qui les a renseign Ss si extacteni.ent? Ce ne ,sont pas les parents, ni les nlaÎi'rcs d'école, non; cc sont tout bonnement des camarades, physiologistes en herbe, qui ont é1:é initiés à leur science par ~l'autres camarades ou par des grandes personnes fort indiscrètes, pour ne pas dire plus.

Cette initiation trop précoce, donc n1.alsaine, se rait bruta­lement, sans souci des conséquences qu'elle peut avoir , sallS anti­dote protecter ' de la vertu.

L ignorance de la gravité du péché impur, la violence dp la délectation coupable sont la cause de fautes qui se répptcn t et se transfol'lnent rapiden1.ent en habitudes que plus 'tard on corrige très difficilelnent, si toutefois on y arrive.

Il importe donc :lU prelnier chef que ceux qui acceptent l:l n1Ïssioil d.' éducateur fassent sous ce rapport tout ' leur devoir:

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Ce devoir incOlnbe tout d'abord et tout naturelh:lnent aux parents. :\'Iais cOlnbien ~ cn a-t-i! qui S~\ soucient sérieusement et quï puissent le renlplir comme Il con~'lel:t ? ".. ,

A.. leur défaut donc; c est au catechIste et ~\ lIll:;tllnteur <1

faire L le nécessaire; mais par quels nloyens? C'est ce que nous nous proposons d'indiquer trl'S br~è,ve:l1enL, .

Disons d'abord que l~s cxphcatIO'l1s , n donner compOI tent toujours une certaü~e ré~erv~ et 1 eInploi de t~rllles ~on:e.nablc,~ ,

On pourra les fournIl' d une façon collect~ve. ou .ll1dlVIduelJc. Cette dernière convient davantage aux IndIcatIOns on aux

éclaircisseluents explicites et est réservée aux c.onfesse~ll's, aux parents ou à une personne prudente. Quant aux InstructIOns, col­lectives, il fq.ut en principe s'en défier et 'l1,e les donner .. qu avec beaucoup de l"éserve à des groupes ?Ollloge~l,e.s,. en profitant de la répartition des enfants par degres ou dI~IslOns. ,Il est ~~o.n, à cet effet, de faire le choix de quelque bon lIvre s~U' la lllatI~l e, livre d'inspiration franchelnent catholique et qui tr~üe .la questIon au point de vue scolaire ?ll -é~uc~tif.. Les publIcatIons de ce O'enre ne Inanquent pas aUJourd huI. " A ::> D'ailleurs le contenu en deInandera presque tOU.J01US ou etre plu ou llloins transposé, adapté, c'est-à-dire r,éduit ou cOInplété selon les circonstances. . . . "

Dans J' éducation de la pureté, on peut chstmguer trOIS ele­Illents inséparaJ;les qui se COlllplètent et C?I:courent au lllême hut : la formation intellectuelle, 1110rale et relIgIeuse. . .

Sous le rapport de la fonnation intellectuelle, on dOIt Ins­truire et éclairer la conscience. L'ignorance n'est pas. une v~rtu; d'ailleurs conmbien de tem,ps durera-t-e~le dans IAes Jeunes aInes où elle existe encore, Les abandonner la elles-meu~es. ~t au ha­sard. des circonstances, c'est les exposer ù des CUrIosItes dange:, reuses ou coupables, ù des doutes, des c~'aü~te~, des troubl:s qUI seront leur tounnent, nlême en choses IndIfferentes, car Il y ~ des âmes timopées qui, sous ce T.apport, n osent pas pr:endI:e l. ' initiative d'une ouverture de conSCIence ou de deI11ande cl expli­cations utiles ou ;nécessaires; d'autres ,ne veulent pas rencontrer la h.unière, de crainte de devoir se contraindre ensuite,'

Instruire et -éclairer n'est pas tout. Connaître le devoir, la tentation ou le danger et le moyen d'être .vertueux, c'est be~u,­coup, 111ais il faut ensuite vouloir et pratIquer la. ve~'tu. VOIla pourquoi la fon11ation nloral~ a pOlll~ hut ~e, nlUllIr l, e'Bf~nt, e~ le jeune hOlnIne d'une volonte forte eL p'erseveraI~te, d hal?I~u.des mênle sinlplenlent hUlnaines, qui seront de préCIeux aUXIlIaIres contre la tentation et le nla1. .. ,

La volonté est la faculté Inaltresse dans la VOle du bIen. ans elle, il n'y a pas de vertu solicl~, et l'on n'es,t pas un. hOlnm,e: Il s'agit donc d'enseignet à, l'enfan~ à VOUl?lr, d~ ,h.u d.o~n~l, l'occasion d'exercer sa volonte dans 1 acconlplIsseme:nt aussl lnt~­gral que possible du règlelnent discipliI?-aire ol,! de ses deVOIr

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d'écolier. Car s'il n'a pas la force de résister à un bavardage, à une idée de vengeance, ·à un désir de gournlandise, là la noncha­lance dans la tenue du corps, conl111ent pourra-t-il ne pas se lais­ser entraîner par la séduction de la chair, d'ordinaire si violente?

Cultivons aussi dans notre école l'ordre et la propreté, cette propreté symbole de la vertu; ajoutons-y la polites'se, ce respect extérieur des personnes et des choses, qui développe le sentinlent de l'honneur et la dignité personnelle.

Enfin, soignons la formation religieuse; car la religion est encore le 1110yen le plus efficàce pour brider les passions et faire fleurir le vertus.

La pureté est inlpossible avec les forces hunlaines seules; il faut le secours de Dieu. Le dénlon impur ne se chasse que par le jefme et la prière.

On se contente trop dans certains milieux de reCOln­mand~r la pratique de la chasteté par des argUl11ents pureI11ent humaIns, tels que le danger pour la santé, l'oblitération des fa­cultés intellecteuelles et morales, la perte de l'honneur; tout cela, quoique ban, est insuffisa;nt.

Le jeune hOluI11e est bien plus sensible aux avantages de la pureté qu'aux inconvénients du 'vice contr'aire.

Essayons donc de cultiver en lui quelque noble idéal qui lui serve de dérivatif et · qui luette à profit son besoin d'activité. En­fin exerçons autour de lui une sage surveillance. Nous disons sage, car une surveillance tracassière, soupçonneuse, devient odieuse et fait plus de 111al que de bien.

\~'enfant ainsi surveillé se rendra fautif par manière de pro­testatIOn, ou bien il apprendra à connaître le ~llal précisénlent par le trop grand souci que l'on a luis là l'en préserver.

Chronique de l'Union

Coup de sonde IL '·échec de la loi sur , l'assurance incendie a provoqué une

véritable panique dans certains nlilieux, Et durant les derniers jours de l 'année qui vient de s'écouler, l 'idée d 'un renvoi aux c~lendes de notre loi se fit jour ici et 1à, ainsi que dans les co­lonnes. de notre quotidien. C 'était esquisser un déplorable nlOU­vernent de recul. Fort. heureuseI11eilt pour nous, les lielltenants­col~nels respon~ables des destinées de notre association réagi­rent avec vigueur. Bravo! Il ne nous reste qU'là tirer notre r'évé­r~nce deva'nt cet acte d',énergie et de sang-froid ... Un renvoi! Quelle ,idée! Aurions-;nous plus de chance plus tard? Allons donc! L'avenir, sous ce rapport, ,ne nous présage rien de bon. Il nous s.enlble, au contraire, hUlller un faI11eux vent de catas­trophe et ce pressentiment de mauvaise augure doit au contraire nous pousser là agir sans retard.

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Pourtant, l'·écrasante l~lajorité de rejetalnts du 21 déceI11bre reste lourde de 11lystère et 111anifeste une telle sonl111e de nl·é­fiance, de bêtise et d'.égoïsI11e que :notre bel optimisnle subit de violents, très violents assauts. ILe danger, en effet, existe, il nous ~uenace. Nous verrons, sous peu, une opposition nouvelle, 1110ins Importante peut-être, mais non nloins passionnée que celle du ~1 décenlbr.e, se dresser contre nous. Cette opposition-là, il nous fau~ ' la « gngal?ter ); à tout prix:. ,C'est pourquoi l'attitude passive et Inerte ne sIed à aucun menlbre du corps enseignant. Nous avons le devoir d 'agir et de nous entr'aider et chacun doit s'atta­cher à tirer de sa situation le nlaximunl de profit. A cette condi­tion seuleI11ent la victoire peut nous sourire encore. Et il n'y a pas de tenlps là perdre et point de sacrifices là Inénager. La der­nière expérience vient encore d'illustrer de façon saisis'sante la l?u~ssance de l'action individuelle auprès de chaque électeur.

, .

' Mais pour que cette nléthode là laquelle nous avons tant de confiance rende son plein, il faut l'organiser et l'entreprendre d 'un comI11un accord. Elle entraîne donc la nécessité d'une en­tente entre luaîtres et 111aîtresses d'une lll!ême comnlune, d 'une part, et .l'organisme central, d'autre part.

A cet effet, nous attendons de l'i'nitiative d 'un chacun la COll­vocation imm'édiate, en séa;nce privée, du P. E. d'une nlême conl­luune; et là cette occasion, la liste électorale des citoyens devant l~s y:ux, le. cra~on là la 111a!n,' il sera prooédé ù une répartition dIS crete et IntellIgente des CItoyens là anlener aux urnes, le bul­letin affirmatif en 111ain. A cette opération succède celle du poin­tagè. Les ,électeurs seront classés en catégories ; dans l'une figu­rera le chiffre approxÏInatif des acceptants, dans l'autre, celui des rejetants, dans une troisièIue celui des indiHérents et des douteux. Cette sorte de statistique nous la réclaI110ns av'ec insis­tance. Vous nous l'enverrez pour le 25 janvier au plus tard" accOl11pagnée d'un rapport sur l'état d'esprit des citoyens et sur les principales objections que vous entendez formuler dans votre Inilieu.

Il nous faut ces ' -renseignelnents pour l'intensification de no­tre propagande. Il peut se trouver des COnll11UneS où la situation est désespéI,ée et l'action du Inaître impuissante pour une raisO'l1 ou pour une autre. Dans ce cas, en relations avec nos représen­tants des districts, nous appellerons là la rescousse toutes les per­sonnalités du dehors susceptibles d'exercer une action détermi­nante sur le vote 'des citoyens. Et s'il est utile, nous 'mettrons eh ,œuvre tous les moyens à notre disposition pour àssll.rer les quelques succès partiels nécessaires au trionlphe final. IPuis il y a les adversaires; ' il est indispensable 'que nous les dénombrions , que nous dévoilions leurs Inéthodes, et que nous mettions Tlotre virulence au diapason de la leur.

Page 7: L'Ecole primaire, 15 janvier 1931

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Or, sans les échos de partout, sans les infonnatiO'lls utiles de lou~es les régions du canlon point de vue clàire de la situa­tion. Les efforts de tous se dispersent, portent là faux et restent inopérants.

C'est pourquoi nous nous plaisons à croire que no", collègues se feront un devoir de répondre là notre appel. Il y va d ailleul's du prestige du corps enseignant tout entier. L"épreuve du 8 1'6-vrif'l' donnera, en effet, la Inesure de notre püissance d'action ct de 'notre esprit d'union et d 'entr'aide. ::\11.

l~/~ Mos ages ~0) < ~ COURIUER DES INSTITUTRICES ~

============================ SO~J:\/f AIRE. - Soycz ,béni, Seigneur. ): otre « 1V10i ». - Hain cl '

mèl·C. - PCll,'éc. - Les :\Œaclones. - Ouvrages ma nuels. -- ---------------------

oj-~a.%@ So~ez bén~, Seigneur.. @Ms>

Soue:. béni, Seigneur, d e cacher ['avenir A nos elfrois. Pourrions-nous vivre dans ['attente Apeurée ci' certaine, hélClS! de la tOUl'111ente! Combien de nous, ({iors, lâches, voudraient 11101.1l'ir !

V ivre ) c'est espérer. Espérer, c'est ouvrir A la brise joyel-ISe une voile chClntante Ei' .croire que [a barque emportant notre tente' ·Vogue droit ClU bonhellr que nous allons rCivir.

Quand je songr:, ô Jésus, que trente ans SUl' la terrc Vous vécûtes souffrani l'attente volontaire Er. sûre des tourments de votre Passion,

Je l'este confondu de votre amour i111mense j

J'ai honte des soupirs qu'exhale Ina SOUffJ'Cl11ce, Et ie tombe· cl vos pieds en vous .. criant,' Pardon!

~l~ l~8S ITiadoncs <~ Sous rrwbépine ei' Le .taslnin, Au fond .de leur niche de briques,. J"aÏ1ne cl. voir le 10n[1 dn chelnin Les vieilles /vI aeiones rustiques .

J . HERBÉ

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Certes, celui qui les tailla D'Ull couteau de poche inhabile, 'N'a pas JIlis dans ces œuvres-là De rart, de la grâce et du style.

Mais si l'ensemble du trGvai! Est d'un dessin gauche et timide , On y sent, ci certain détail, La foi de son âme canc.licle.

Pour !floi, .te les préfère ainsi, Sin1ples, vuLgaires ei' naïves, CUI' ces vierges de bois noirci Oni' rail' de vierges primitives.

CClI' iCl (égende Cl pris l'essor Au pied verdi de lCllrs colonnes Ei:. touché de leurs ailes d'ol' .L.es statu eUes des Madones.

Dans le vieux tell1ps, les gens du lieu Ne passaient point près de leurs stèles Srms leur faire 'Lm geste d'adieu Ou s:age11Quiller devClnt elles ..

Au.toul'd' hui qwi les vents du soir Ont seIné la graine du doute Beaucoup d'entre eux passent sans voir Leur douce image' Sllr ra route .

Poul'tcmi', SUl' le 'socle ébréché, Criblé de mai·nte cicatrice Elles gardent leur ail' penché Dans une pose protectrice.

Elles sont, depuis le l'éveil Jusqu' cl. Cheul'e oà l' œil se referme,. Des donneuses de bon conselZ POUl' les habitants de la ·terme.

'oit que ravril chante au buisson , Soit que l' hiver en deuil soupire, Elles éclairent l' horiz on De leul' Il1ystéJ'ieux sourire.

Si tu dédaigne~, en passant, De te tourner vers Notre-Dame, Qui donc versera, paysan, Un peu d'idéçtl dans ton âme?

Abb6 Jean BARTHÈS ..

Page 8: L'Ecole primaire, 15 janvier 1931

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NÉCROLOCIE

• ! :

t L'instituteur Joseph Delaloye Le 10 janvier courant est décédé à Vo1Jlèges notre cher co lèguo

Joseph Delaloye. La nouveLe de ,cette mort prématurée auradoulou­reusement affecté 'le cercle des nombreux ,a,mis ,du défunt qiui; âgé de 56 ·ans, ensetgnait depuis 18Hl. ,C'est en effet, un maître exceaent qui s'en est allé, un éducateur chrétien ai,mant sa mission et .lui :\don-nant tout ,son cœur. : '.

M. Josep.h Dela:loye avait débuté là Hérémence; i,l enseigna suc­cessivement à Sernbrancher, Saxon, Sa.i,llon et VoMèges. Soaffr,ant, 'depuis qUellques années, il avait ,abandonné l'enseignelment pr1maire ·en 1929, mais dirigea le cours com·plémentaire à Evionnaz en 1930. Il s'apprêtait à rouvrir ce même 'cours lorsque la mort vint .mettre -fin à l'une des 'carrières pédagogiques des mieux remlplies 'qui. ,soient.

Nous prions la famil\~e du :Cher IDéfunt de trouver ici rexprGs­'si,on de notre sympathie émue.

R. 1. P. '.

- ,><!... ,.. - • " • ;" .' - ... ~ •• '.:'. ~

Notre 'moi jl.

« Je ne suis pas com,me le m.oPaIliste, ,disait une gentille,jeune fem­me, je ne trouve ,pas que Ile « moi)} est haïssatble ; bien au contlZaire, je le trouve, ~pOUl' ma part, intéressant et, même, assez sympathique. )}

Et notre ,aim8Jble philosophe en jupon n',avait pas tort. Si ,l'on donne à cette pensée, extr,êmement concise, son sens littérall, eHe prête à la discussion; il est év,ident que nous ne .pouvons Ipas (et nous n e devons 'pas) haïr notre moi. D'ail 'eurs, ,c'est l'abus égoïste, enc~mbrant de la personnalité, c'est l'étrula,ge complais·ant de ses goûts, -de ses avantages, voire de les déf.auts, c'est sa persistance 'à vouloir :la prio-Tité en tout que Ile ,mOl~al1ste stigmatis,ait par cette formu' c ·lapi,daire.

M,ais de/mander que notre « moi)} ne nous 'in,téresse pas, ne nous soit !pas sy.mpa thique, ser·ait enfantin; ,quel que soit son détachement de ses 'propres satisfactions, que,l 'que soit SŒ1 altruisme, il sera tou­jours, lui, différent, du voisin, il ser,a toujours notre indivi.clu.

_ ,cette jeune femme a rwison ; nous ,avons, chacun, le droit de tenir à notre personne et d 'y attacher un prix spécia l; mais, en même temps, il ne fiaut 'pas oublier ,que nous avons mission de l,a cultiver, do TembeUil', de -développer to'utes ses .facultés et de l'élever au p.lus 'haut ni vea u possible.

Ne par,l.ans :pas de l,a beauté physique, peu de femmes ont be~oin d'être encouragées là [a cultiver; maris ' la ,beauté ,morale et intellec­iuelile réclame des soins méthodi,ques .dont bien des co.quettes ne se

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$ouoien.t ~p,as assez. SCel.les veu:ent arriver à la heLLe quailité -des âmes; qui pense·nt aux autres ,plus Iqu'à elles-mêmes, qui ne nuisent à .per­sonne, ,qui se refusent à' une joie ,achetée .lpar ,La souffrance du 'pro­chain, il leur f,aut atteindre un degré de générosité et .de bonté qui ne s 'obtient que ·par un entraînemnet sérieux .

Un de nos ,plus re:ln'arqùàbles contempora'lns, WIcwrice ,Barrès, a, au déJ!lltlt de s'a carrière, ,cons'acré une gr.ande partie de son temps à l 'étude' et à rIa culture de son moi; et v-ous savez ,qu '~l a abouti ,à, être un gl aJ1jld patriote, 'un homme pu.bltic qui donnait toutes ses forces à la. diffusion des idées nobles; ·ce splend~de résultat, il l',avait oihtenu pal' uile culture intelligente et ,mor,ale de « son ,moi ». Une culture mal conduite aurait pU8Jboutir à une fin tout opposée, en f,aire un clilet· tan te, un spectateur amusé des luttes politi:ques a,·u llieu d'un lutteur' vaiJl tirnt,. d 'un lettré Hn occupé seulement d e clé ~ kates ' jouissances. pOur .. J.:agrément de sa vie 'personnelile.

Cet ' exe.mple est à méditer et à tmitel'. Nous cLevons travailler au développement de notre individu et

nous1 '0btiendrons de bons résultats si nous .prenons soin de subordon­ner ·nob'e .trava-il à une idée mor,a,le, à un but ,de perfectioni1ement. Cette condition est essentielle; nous ne conssaissoÏ1s que trop 1es dé­plor,ables «produits» qui s,ont l ',a,boutissement d 'une activité amorale, désordonnée, vaniteuse, d'une activité ne vis'ant ,que Ides fins utilita i: l'es; .; fl~,~y.1:iles, ambitieuses, égoïstes. . -

, Cu;fffvo~1S not re' moi av-ec :le souci de l 'améliorer. ,Que fait-on ,pOUl" une p1ante ? On l'é.rr:l:Onde de toutes les pousses inutiles qui épuisent une partie de sa sève; on la débarra'sse des 'parasites qui -la rongent; Œl

lui don'tie un tuteur ,pour peu que son port soit défectueux, puis on .la place d.ans les conditions de lumière,' <de Gha~eur, .cl ',aér.ation, d 'humi­dité, d 'orientation, les plus f'avorables à s on épanouissemel1't.

Faisons de même pour notre individu. FixJons-nous comme but la perfe·ction mora'le, puis cherchons ce qui s'olppose en nous à cette per­fection, nous y trouverons des tendances mauvaises, des défauts, des vices ~peut-être; émondons-nous ,de tout ceLa! La besogne est com­IJ<lexe, péniblle, incessante; eHe récla me une ,attention soutenue, une bonne volonté tenace.

Voyons ensuite ·ce ,qui nous manque; tant de vertus nous sont étrangères, tl y ,a tant de desseins nobles, .de sentiments ' ,gén:,éreux qui ne nous font pas vibrer! Essayons ,de Iles ·acquérir, d'en orner notre moi; si nous sommes trop vacillants, prenons un t.uteur sur lequel nos indécisions, nos f.aible·ss'és Ipourront s'appuyer. Enfin, appli.quons­riousà l'éunir toutes -les conditions de milieu :' exemples, conseHs, lec­türes pro,pres à nous gar,der dans la voie droite et à stimuler notre courage.

Ce l.albeur est à Il,a portée de tous ceux ·qui ont su en mesurer l'i,m­portance ,ca~pita;le; d,ans les existences Iles .plus ,absorJJées il -y a tou­jours quel.q'ues loisirs pour penser.

Si v,ous ne pouvez le f,airè tous les jours, ,faites-le toutes les se~

main:es ; -les chspositioùs que vous serez amenés à prendre après un

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-H: -

moment de réflexion persisteront, seules, -cl ans la suite; elles assure­ront Ia continuité ·clu bon millieu que vous avez reconnu n écessaire et dont l'a,clion se .poursuivra, en vertu de l'impulsion ,donnée.

Sans doute, votre vaiHance et voü'e résolution ne toucheront ja-1 1.a i 3 ,au but de la perfection , m ais cli es "en l'aJpprochel'ont. Votre moi sera embelli, amélioré à mesure CfLùl ser a moins imparfait; ce ser a une grande richesse ,pour vous, un ,pl'écieux avant?ge 'p01l1' cellX qui b énéfi cieront de près ou de l oin de votre rale11l' morale.

ain de Mère 'j t •

·C est elle qui t'a bercée lorsque tu étais toute petite, et cjuÎ te vê tait de langes chauds; c'est elle qui approche de t a bouche la nourriture et le breuvage. T u l'aÎll1es, je le sais .

Quelquefois elle te corrige d 'une tape légère: elle, nut lnain droi e, qui Il porte jamais de bagues pour ne pas risquer dE' te faire Ina1. Le geste seul, et mon regard, châtient tes désobéissan­ces, et tu pleures jusqu'à ce que Ina Blain, s 'adoucissant C0111me Illes yeux, te caresse.

Le soir pour t'endormir tu la prends entre tes petits doig ts cl: cloucelnent tu la glisses E"ntre l'oreiller et t a joue. \insi tu t'a­bandonnes au sonllneil, avec la double protection de la lnain ma­ternelle et de' l'invisible aile angélique qui s'étend au-dessus de toi. Cela ne suffit-il pas dis , pour te donner un repos calme et de doux. rêves ? .. . Contre ma paUlne je sens la lTIoiteur de ta telnpe, le velouté de ta joue, le souffle r égulier de ton haleine chaude. Je . reste inlnl0bile et attentive jusqu'à ce que tu sois endonnie.

Il n') a ici-bas que les l1lailns saintes du prêtre qui soient , au ­près de Dieu, plus puissantes que celles des nlères! .. , Lorsque nous les joignons, vois-tu, et que nous les élevons implorants vers Celui qui règle le sort du 1110nde, tout s'attendrit et sourit dans le royaume des cieux . Le Seigneur se souvient qu'une hU111ble fenl­Ille fut sa n1ère et le berça, le vêtit , le caressa avec de seUl­blables Il1ains. Les prophètes pensent ù des doigts inspirés qui frô­laient leurs cheveux gonfl.és du vent des abîmes; les martyrs évo­quent, au fond d'un cirque ou d 'un prétoire, un index .lev·é vers le firmament COl1llne pour y assigner un supl~ême rendez-vous. Et les vierges, si blanches sous leurs voiles , 111Urnlurent : ,

_ ·C'est vous, c'est vous qui nous avez gardées de toute· soml­lure, fi lnains attentives et vigilantes de nos 111ères !... .

... Ainsi les hôtes du 'paradis pensent là leurs jours terrestres, à -leur enfance, et pour le plus grand nombre les doigts maternels ont été les doux guides qui Il1ènent aux cieux... · . : Ah 1 conl1ne je voudrais t'y 111éner aussi, petite créature al~ mée 1. .. Quelquefois je regarde Ina lnain , à la fois .si faible et SI forte. Jé regarde ce tissu de sang ' et de clhair, ces lig.nes entre-

-croisées comnie ' des hiéroglyphes', ce nœud bleu dU ··PQignet où les

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veines fixent la palpitation iInperceptible de la vie. Quand cette ll1ain te soulevait, toute petite, con1nle Un petit fardeau, elle ne te trouvait jam.ais irop pesante. Maintenant les jours sont venus où elle doit élever ton âme. ,0 pensées, ô instincts, ô jours d'avenir confiés à n1a main 1. .. La tâche est lourde ...

. . .. Rends-la Il10i douce et. facile , plante gonflée de sève et qui r:. est pas encore fleurie!.. . Vois, il est bien léo er h' joug que je tll1lpOSe; accepte-le, et lorsque ton front se courbe devalll t lui dis-moi bien que tu vas au-devant d'une caresse ...

Aujourd'hui, tu n'es encore qu'une petite ·enfant caressante et joueusE'. Quelquefois tu prends nIa Il1ain cOlnnle tu prendrais une poupée. Tu la dorlotes , tu lui parles, tu l 'embrasses. Tu lui dis qu'il faut <être sage, et dire la prière, et bien travailler . Mes doigts s'abandonnent docilelnellt là tes gestes gauches .. ,

...Pensive je t',écoute et nl'·éuleus de t'entendre, Tu répètes fidèlelnent tout ce que je t'ai dit tant de fois ù toi-ulême, et Illon âllle, hunlblelnent unie au x ânies des 111ères des ,élus, reIl1ercie le Seig'neur... lIt/orie B.-A,

Ouvrages manuels

.Ji . Béret alll Crochet pour jeunes t'Hies

Fourllitures nécessaires: 100 gr. de lailne, 1 crochet No 4.

1 Lancer 2 mailles èn l' air en fa ire un cercle et renlplir ce der ­nier Ide mailles plei11es, puis crocheter une rangée de demi-Illai1-les. Pour ce travail , piquer entre 2 lnailles de la rangée précéden­te, prendre le fil sur le crochet, le passer par la boucle et en nlême temps par la maille se trouvan t sur le crochet. Sauter une lnaille, piquer entre les 2 mailles suivantes, prendre le fil sur le crochet, et passer par la boucle et la lnaille se trouvant sur le crochet, et aiil1si de suite. Suit une rang.ée de lnailles pleines , en augmentant une nlaille toutes les 11la illes. ,P iquer toujours entre les nlailles pleines de la preInière rangée et non · pas dans les den1i-mailles. Après chaque rang.ée de lnailles pleines suit une rangée de demi­nlailles ; ces dernières doivent è tre croch~tées lâches pour ne pas r étrécir J'ouvrage, A la troisiè11le rangée de mailles pleines aug­menter d'une Illaille toutes les 2 lnailles, Ù la 4lne rangée l 11u\ille toutes les trois Inailles, à la 5lTIe rangée une maille toutes les 4: Inailles, etc. Travailler de cette mamière en auglnentant r·égulière-111ent jusqu'à avoir un dimnètre de 2,6 cm" puis continuer sans augmenter jusqu'à avoir 32 cnl. de dialnètre. A la rangl~e suivante, düninuer une maille toutes les 5 lTlailles ; les 3 rang'ées suivantes sont · sans diminutions, puis dhl,1Înuer 1 lnaille touteS1 les 5 nlailles (ceci .toujours aux: rangées de 11lail~~s p'eines). La rall1g~e · suivante est sans. @,inllnutions, puis dinlinuer l , n:\~ill~ . toutes les '5 ln ailles .

" • • il ••• . 1 • _ J.

Page 10: L'Ecole primaire, 15 janvier 1931

16 -

On aura ainsi obtenu la largeur nécessaire pour l 'entr·ée ; si tel n'est pas le cas, faire les dhnÏ'nutions nécessaires là la rangée sui­vante. Crocheter à volonté encore 3 là 5 rangées sa'ns dhninuer. Faire avec de la laine double une chaînette d'environ 2 Cln. et la placer au lnilieu du béret.

~ Pensées ~ « Celui qui aime la seu.}e beauté physique n 'aime point vérita­

blement; ila1me une chose qui appartient là ,J 'être aimé, et non point l 'être aimé ilui-même, et c'est pourquoi i,l se retire 'quand la jeunesse se flétrit. ». Platon.

« Celui qui n 'a point épTouv'é l'a 'Vénération pour ses parents. dans sa jeunesse, ne sera point :lui,même l'objet de la vénér.a tion clans ses vieux jours.» Gœthe.

Tendre fleur, à peine éolose au soleil de la vie et de tla grâce, l'âme de l'enfant est, ·comme ses membres, sensib~le à tout, s'Üuverai­nement impressionnahle, .parce Ique toute .« neuve» et sans pouv·oir de ré8lction, contre Iles 8Ictions qui peuvent s 'exeroer sur elile.

Iù. faut encore ptlllS se défier de soi-imê.me ,que des autres.

La ·pauvreté manque de beaucoUlp de choses; il',avarice manque­de tout.

Ne t 'inquiète PEtS ,de ne pas ,av01r ,fait plus si tu as bien f,ait 'ce que tu as fait.

Mots pour rire 1

- Patron, vous ,avez augmenté le prix de ·cette liqueur, et cep en-(tant les verres sont plus petHs qu'autrefois.

Le patron .avec .aplomb: - Oui, mais ·la bouteiHe est plus gr,ande.

*** Au 'laboratoire. Le IJl'ofesseur, s'adressant 'au fills 'Calino: - D-ans un engin explosif, qu 'est-ce qui part tout cl aborel ? Calino, ave.c aSSU1'ance: - Celui qui l'·a déposé.

* * * Alplo,mb. Un pap.a à son HIs: - Il yav.ait trois pêches dans mon ,pla'carel; IpouDquoi en as-tu

pris deux? - Parce ,que le placard est noir, p'pa ... j'avais 'pas vu ,la troi ­

sième.

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