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- Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa - Édition du lundi 12 novembre 2012 | VOLUME LXXXI N O 9 FACEBOOK www.facebook.com/LaRotonde.ca TWITTER @LaRotonde WEB www.larotonde.ca DOSSIER SPÉCIAL | LÉGALISATION DU POT: P. 8-9 / CRÉATIVITÉ: P. 10 / DOPAGE: P. 14 ÉLECTIONS PARTIELLES DU BDG P. 3 | ÉCOLE DES ARTS PHOTOGRAPHIQUES P. 12

Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

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- L e j o u r n a l i n d é p e n d a n t d e l ’ U n i v e r s i t é d ’ O t t a w a -

Édition du lundi 12 novembre 2012 | VOLUME LXXXI NO9

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Dossier spécial | légalisation Du pot: p. 8-9 / créativité: p. 10 / Dopage: p. 14

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Édition du lundi 12 novembre 2012VOLUME LXXXI NO9

109, rue OsgoodeOttawa, OntarioK1N 6S1TÉL. : 613 421 4686

RÉDACTION

Rédacteur en chefVincent [email protected]

Secrétaire de rédactionCaroline [email protected]

Jeanne Strasbourg,Kayla [email protected]

ActualitésÉmilie [email protected]

Mylène [email protected]

Camille [email protected]

Arts et cultureKatherine [email protected]

SportsLéa [email protected]

Opinions et [email protected]

WebCyrine [email protected]

Directeur de productionSimon Lalonde [email protected]

Directeur artistiqueMaxime [email protected]

PhotographeJérôme [email protected]

ADMNISTRATION ET VENTES

Directrice généraleAlexandra [email protected]

PublicitéCathy LeRéseau Sé[email protected]

Prochaine parution Lundi 19 novembre 2012

La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi par Les Publications de La Rotonde Inc., et distribué à 2 500 copies dans la région d’Ottawa. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO et ceux de l’Association des étudiants diplômés. La Rotonde est membre de la Presse universitaire canadienne (PUC).

La Rotonde n’est pas responsable de l’emploi à des fins diffamatoires de ses articles ou éléments graphiques, en totalité ou en partie.

2p. www.larotonde.ca

ÉDITORIAL [email protected]

L

Contrairement aux États américains du Colorado et de Washington, le cannabis n’est pas légal à des fins récréatives au Canada (voir p. 9-10). Toutefois, depuis 2001, le Canada permet la consommation de marijuana à des fins médicales. C’est l’actuel recteur de l’Université d’Ottawa lui-même, Allan Rock, alors qu’il était min-istre de la Santé sous le gouvernement Chrétien, qui a pris cette décision. Or, un peu plus d’une décennie plus tard, on voit bien qu’il y a encore beaucoup à faire pour aider les patients qui bénéficieraient des effets de cette plante, surtout depuis l’arrivée des Conservateurs à Ottawa, eux qui ont coupé les fonds de recherche pour la marijuana à des fins médicales en 2006.

Pour voir comment s’en sortent les malades, je suis allé à la rencontre d’un détenteur de licence lui autorisant la consommation de la marijuana à des fins médicales.

David* est malade depuis longtemps. Depuis presque toujours. Atteint d’une mal-adie grave qui affaiblit son système immu-nitaire, David a pris toutes sortes de médi-caments dits « conventionnels » avant qu’il puisse, enfin, avoir accès à de la marijuana légalement. Pour ce faire, il a dû prouver à son médecin que les médicaments qu’il lui prescrivait étaient néfastes pour sa santé, santé qu’il a ruinée pendant des années pour finalement avoir accès au cannabis légalement.

Après cette longue et difficile aventure avec les médicaments commerciaux, David est reconnu par le gouvernement comme un malade qui peut consommer de la mari légalement. Il fait partie de ces quelque 13 000 patients canadiens qui ont un permis en bonne et due forme. Aujourd’hui, David fait pousser ses plants chez lui. Mais ça n’a pas toujours été fac-ile pour lui d’avoir accès à ce traitement naturel.

Pendant dix ans, David prenait tous les jours les amphétamines que son méde-cin lui prescrivait. Pour lui, ces années ont été passées à acheter tous les médica-ments que son médecin lui recommandait et à s’intoxiquer sur ses conseils. À force d’ingurgiter des médicaments chimiques, son estomac en a pris un coup: « Mainte-nant, je ne peux plus manger de gluten [présent dans le blé et diverses céréales], sinon je deviens malade. » Diarrhée, vom-issements, perte d’appétit etc.: la vie de David est un véritable calvaire sans mari-juana. « Je ne peux pas fonctionner et avoir une journée normale si je n’ai pas de mari », constate-t-il.

Durant son adolescence, David suivait les conseils de ses parents ainsi que de ses pro-fesseurs. Il ne consommait ni drogues, ni al-cool. « Ma mère me disait que c’était mal de fumer de la marijuana. Je l’ai écouté aveuglément pendant longtemps. » Or, comme beaucoup d’adolescents de 15 ans, David a fini par succomber au désir d’essayer. Depuis, il n’a jamais arrêté.

« [Le cannabis] est la meilleure plante sur cette planète. Elle est extrêmement bonne pour la santé. Vous pouvez essayer toutes

les plantes biologiques que vous trouverez au magasin, aucune n’arrivera à la chev-ille du cannabis », assure David qui préfère manger la plante plutôt que la fumer.

Les lacunes du système canadien

Maintenant que David a une prescription de son médecin, il peut consommer de la marijuana en toute quiétude. Du moins, quand il réussit à mettre la main sur du bon pot.

Les plants qu’il fait pousser ne sont pas suf-fisants pour suffire à sa consommation: « Je ne réussis pas à combler mes besoins. C’est pourquoi je n’ai d’autre choix que de me tourner vers le marché noir pour me pro-curer ma médication. »

Cette situation est dérangeante. D’abord, la marijuana qu’il pourrait acheter du gou-vernement est de trop mauvaise qualité, surtout depuis que le gouvernement con-servateur de Stephen Harper est au pou-voir. Ensuite, il est forcé de commettre un acte criminel pour se procurer son médica-ment. Depuis qu’il a 15 ans, il estime avoir dépensé près de 60 000 dollars en canna-bis illicite.

Outre le fait d’encourager le marché noir et les réseaux criminels, David voit un vrai problème dans le fait de s’approvisionner au noir.

« Les dealers veulent juste faire du cash. C’est pourquoi leur mari n’est pas aussi bonne que celle que je fais pousser. La plu-part du temps, on ne sait même pas dans quelle condition la plante a poussé. Il arrive souvent que le cultivateur de cannabis dé-cide de couper la plante même si elle au-rait encore besoin de quelques semaines enracinée », explique-t-il.

Selon David, cela est dû à la manière dont le cannabis est vendu. Puisque le prix de la marijuana est déterminé par son poids, les cultivateurs n’ont qu’à s’assurer que

celle-ci aura le poids voulu une fois qu’elle sera séchée et prête à être consommée. En d’autres termes, ils ne prennent pas le soin de s’assurer que la plante a terminé sa croissance.

Bien que la consommation de marijuana à des fins médicales soit légale depuis main-tenant plus de dix ans, le cas de David montre que les patients qui ont besoin de cannabis pour des fins médicales éprou-vent encore des difficultés à se soigner au Canada. Les explications fournies dans les médias par le gouvernement conservateur sont incohérentes et aberrantes. Stephen Harper, fidèle au discours typique du parti dont il est issu, continue à dire aux Cana-diens qu’en tant que père, il ne voudrait pas voir ses enfants consommer de la drogue.

Mais, juste en passant, mon Steph: en 2012, au Canada, c’est pas mal plus facile pour un mineur de se procurer de la drogue que de s’acheter une caisse de six bières, pour laquelle le mineur en question devrait avoir de fausses cartes d’identité ou es-pérer bluffer le caissier par son air assuré. Le dealer, lui, ne se montre pas aussi regar-dant: tout ce qu’il veut, c’est faire rouler son business.

Avec la légalisation du cannabis aux États-Unis qui gagne en popularité et les Libéraux du Canada qui se sont position-nés en faveur de la légalisation, ce n’est plus qu’une question de temps avant que cette plante ne devienne légale.

*nom fictif

Vincent Rioux,Rédacteur en chef

L’étrange cas du cannabis à des fins médicales au Canada

illustration Maxime Charlebois

Page 3: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

3p.www.larotonde.ca

ACTUALITÉS Émilie Deschamps | [email protected] 12 novembre 2012

Les Publications La Rotonde Inc. sont une organisation à but non lucratif gérée par un conseil d’administration (CA) de membres votants. Vous trouverez en ligne les ordres du jour et les procès-verbaux des réunions du CA, des assemblées des membres ainsi que les Statuts et Règlements en vigueur qui régissent l’administration du journal. Pour communiquer avec les membres du conseil exécutif, veuillez vous référer aux adresses ci-dessous.

Ducakis Désinat - Président - [email protected] Anis Maaloul - Trésorier - [email protected] Marie-Hélène Haché - Secrétaire - [email protected]

Membres votants: Ducakis Desinat - Anis Maaloul - Marie-Hélène Hâché Mathieu Lacombe - Thomas Voglimacci Stephanopoli - Réjean Léger - Julien Paquette - Jérôme Simon

Membre non-vontants: Vincent Rioux - Alexandra Scott-Larouche - Anne-Marie Roy

Émilie Deschamps,Chef de pupitre

Cet ordre récompense les individus pour leurs services rendus à la France pendant au moins 10 ans. Il s’agit du second or-dre national, après l’Ordre de la Légion d’honneur.

Le Grand chancelier de la Légion d’honneur s’est adressé à M. Pelletier en ces termes: « C’est avant tout à un grand ami de la France et de la francophonie à qui je m’adresse ce soir ». C’est ainsi son dévouement constant envers la fran-cophonie et ses efforts pour le rapproche-ment du Canada et de la France qui ont valu à M. Pelletier de recevoir l’Ordre na-tional du mérite.

Pour celui qui vient d’être fait chevalier, faire la promotion du français coule de source: « J’ai le sentiment que, quand on se porte à la défense de sa langue, on se porte à la défense de sa propre identité. Pour moi, c’est tout à fait naturel, et je ne comprends pas ceux qui ne se portent pas à la défense de leur langue. »

La liste des implications de Benoit Pel-letier pour la francophonie est longue: il a siégé au conseil d’administration de plusieurs organisations francophones au cours des dernières années, son « soutien bénévole au Festival franco-ontarien, de

même que [son] expertise en matière de droit linguistique qui a profité à maints or-ganismes, dont la Fédération des com-munautés francophones et acadienne du Canada », sont quelques-unes des réalisa-tions soulignées par le Grand chancelier de la Légion d’honneur. Ce dernier a ajouté: « Quand on écoute ce palmarès, on se de-mande pourquoi la République française a tant attendu pour vous recevoir dans un ordre national. Il était temps que nous vous témoignions notre reconnaissance. »

Le travail réalisé en tant que ministre dé-légué à la Francophonie canadienne a aussi été souligné: « À ce titre, vous avez travaillé avec constance pour établir un di-alogue étroit entre le Québec et les autres communautés francophones du Canada […]. Votre implication dans la création du Centre de la francophonie des Amériques méritait, entre autres choses, d’être rele-vée. Ce centre est le fruit de vos recom-mandations […] et c’est une institution qui présente un bilan remarquable. »

Pour le professeur de droit de l’Université d’Ottawa, cette reconnaissance ne con-stitue pas une fin, dans les deux sens du terme, puisqu’il conclut : « Les causes que je défends depuis des années, je vais con-tinuer à les défendre. Dans la défense des causes qui me tiennent à cœur, j’ai beau-coup de ténacité et j’ai beaucoup de pa-tience. »

Le 7 novembre dernier, dans l’édifice de l’ambassade de France au Canada, Benoît Pelletier, profes-seur de droit à l’Université d’Ottawa, a été fait chevalier de l’Ordre national du mérite de France

- photo courtoisie, Gaëlle Essoo, Ambassade de France au Canada

Natalie Rydell (au centre) a été élue avec 294 voix pour représenter les étudiants au Bureau des gouverneurs - photo Jérôme Simon

Reconnaissance

Benoît Pel letier devient chevalierÉlections paRtielles

Des élections dans l ’ indifférence (presque) générale

Émilie Deschamps,Chef de pupitre

Les résultats des élections partielles de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) ont été annoncés, mer-credi 6 novembre, à 22 h 30 au Centre uni-versitaire. Quelques candidats et membres de l’exécutif étaient présents pour enten-dre les résultats annoncés par Liz Kessler, vice-présidente aux affaires universitaires.

Natalie Rydell, qui siège au Conseil d’administration (CA) de la FÉUO, a été élue avec 294 voix pour représenter les étudiants au Bureau des gouverneurs (Bdg). Elle était suivie de près par Joël Ka-pongo qui a obtenu 281 votes. Au total, 843 étudiants ont voté pour cette position, ce qui représente un taux de participation d’environ 2 %. La priorité de Natalie Rydell est de conscientiser les étudiants aux pro-blèmes de discrimination sur le campus. La nouvelle élue, unilingue anglophone, se dit également impatiente de travailler avec Nicole Desnoyers, qui est aussi représent-ante des étudiants au Bdg.

Du côté du représentant de la Faculté de médecine au sénat, une chaude lutte a opposé Emilie Meyers, qui a obtenu 36 votes, à Ahmed Khadim-Saleh, qui en a eu 34. À l’opposé, Brad Lafortune, étudiant de quatrième année en biologie, a remporté haut la main le poste de représentant de la Faculté des sciences au sénat, avec

109 voix contre 40 pour sa plus proche concurrente. S’assurer « que les fonds de la FÉUO sont distribués de façon respon-sable et qu’ils sont dépensés à leur plein potentiel » et travailler « de près avec le co-mité des finances afin d’assurer une trans-parence, par l’entremise de mises à jour régulières », sont les premiers points de sa plateforme.

Liz Kessler explique que, comme à l’ordinaire, courriels et affiches ont été em-ployés pour faire la promotion des élec-tions auprès des étudiants. Elle considère qu’il est « très normal pour les élections partielles d’avoir peu de participation » et que le faible nombre de candidats pour plusieurs des positions pourrait expliquer un taux de participation si bas. Pour la majori-té des postes de représentants facultaires au CA de la FÉUO, il n’y avait qu’un seul candidat. Plusieurs candidats n’avaient d’ailleurs pas soumis de plateforme. Dans le cas des représentants des facultés au sénat, lorsqu’il n’y a qu’un seul candidat, il n’y a pas de vote. Le candidat est donc élu par acclamation.

Le plus faible taux de participation a été atteint pour le poste de représentant de la Faculté d’éducation au CA de la FÉUO: seuls huit étudiants se sont prononcés sur les 1700 qui en avaient la possibilité. Les étudiants avaient trois jours pour voter à une quinzaine d’endroits différents sur le campus.

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12 novembre 2012ACTUALITÉS | [email protected]

camille lhost

Lundi 5 novembre avait lieu la

deuxième réunion du Sénat de

l’année. Le but était d’établir

l’organisation de la vie éducative

de l’Université d’Ottawa (U d’O)

et de gérer les affaires scolaires.

Une vingtaine de membres du

Conseil d’administration (CA) était

présente pour discuter des projets

instaurés cette année.

Permettre l’accès aux étudiants du monde entier

Les principaux travaux de cette année universitaire vont être orientés autour de l’accessibilité des cours de l’U d’O aux étudiants vivant dans les pays étrangers. Les technologies de la communication et de l’information permettent aux profes-seurs de poster leurs cours sur internet et d’aider ainsi les universitaires à suivre les programmes. « Certains cours seront dis-ponibles sous forme de vidéos et les mod-ules à rendre seront réalisés sur le web grâce à un logiciel sécurisé », précise Allan

Rock, recteur de l’Université.

Toutes les clientèles sont visées et les re-sponsables du projet assurent que les étu-diants résidant dans des pays moins dével-oppés auront autant accès aux mêmes informations que les personnes vivant en Occident. Les nombreux partenariats signés avec des écoles internationales as-surent l’accès aux ressources ottaviennes.

Assurer le bilinguisme et les langues vi-vantes

Le rapport annuel de la Commission per-manente des affaires francophones et des langues étrangères a été rendu public lors de cette réunion du Sénat. M. Rock a rap-pelé que « la force de l’U d’O est de laisser aux étudiants le choix d’étudier en français ou en anglais ». Linda Garcia, une profes-seure de l’U d’O, note aussi que de plus en plus d’étudiants québécois demandent à suivre des programmes d‘immersion en anglais.

M. Christian Detellier, vice-recteur aux études, précise que « le rapport se con-centre cette année essentiellement sur les services proposés en français, mais que les projets universitaires sont aussi bien propo-sés en français et en anglais ».

En bref

L’un des programmes de la Faculté de génie, intitulé « génie logiciel option bio-médicale », a été aboli. Le recteur note

qu’aucun étudiant n’a validé ce pro-gramme depuis sa mise en place. De plus, le nombre d’inscriptions est quasi-nul chaque année.

Le Bureau d’intervention en matière de discrimination et de harcèlement a égale-

ment rendu un rapport. Les membres du CA présents l’ont approuvé en notifiant que les services sont bien offerts à tous les étudiants et que, pour le moment, un service exclusivement réservé aux franco-phones n’est pas envisagé.

RÉunion Du sÉnat

Objectif: s’ouvrir sur le monde et les langues étrangères

assemblÉe citoyenne

Faire d’Ottawa une ville pour les vélosÉmilie Deschamps,Chef de pupitre

Le mardi 6 novembre, cinq

panelistes passionnés étaient

réunis à l’Université Carleton

pour une Assemblée citoyenne

sur le cyclisme, organisée par

l’Association des étudiants

diplômés (GSA) de Carleton.

Après une brève présentation de cha-cun des panelistes, le public était invité à leur poser des questions; une formule qui a suscité une bonne participation de la cinquantaine de personnes présentes.

La sécurité: au cœur de la discussion

David Chernushenko, conseiller municipal à la Ville d’Ottawa, a souligné qu’il allait proposer une motion pour réduire la vitesse sur une portion de l’avenue Bronson, où une étudiante de Carleton a été fauchée le mois dernier, alors qu’elle était à vélo. On peut d’ailleurs croiser plusieurs vélos couverts de fleurs à travers la ville qui com-mémorent les endroits où des cyclistes ont perdu la vie.

Plusieurs intervenants ont soutenu que, pour convaincre les gens de faire du vélo, ceux-ci devaient se sentir en sécurité. Or, pour M. Chernushenko, réduire la vitesse des automobiles à certains endroits est une des manières de rendre les routes plus sécuritaires pour les cyclistes. La motion concernant la réduction de la vitesse sur l’avenue Bronson a toutefois été rejetée par le comité des transports de la Ville, le 7 novembre.

Un professeur de la Faculté de génie a pris la parole durant la période de questions pour souligner qu’il était important que les cyclistes soient visibles pour assurer leur sé-curité. Il a donc proposé qu’un groupe se réunisse pour poser des bandes réfléchis-santes sur tous les vélos sur le campus de Carleton, afin qu’ils soient bien visibles la nuit. L’initiative a suscité des réactions très positives. M. Chernushenko a immédiate-ment annoncé qu’il allouerait 500 $ de son budget à cette initiative.

L’importance de relier les différentes voies cyclables ensemble, afin de créer un véri-table réseau, a aussi été soulignée à maint-es reprises.

Considérer le problème dans son ensem-ble

De son côté, Seamus Wolfe, paneliste et superviseur de la Coop Vélo de l’Université d’Ottawa, a soutenu que le problème était beaucoup plus vaste. Selon lui, l’augmentation constante des frais de sco-larité fait en sorte que le vélo devient une

option de plus en plus intéressante pour les étudiants. Du même coup, il souligne le pouvoir limité de ces derniers au niveau municipal: « L’Hôtel de Ville a diminué l’espace démocratique pour les citoyens et pour les étudiants […]. Je pense qu’on a deux luttes: l’une pour élargir l’espace démocratique à l’Hôtel de Ville et l’autre pour créer et imaginer une ville avec du transport en commun et du transport du-

rable comme le vélo. » Concernant les fu-turs développements de la ville, M. Wolfe affirme: « Je pense qu’il y a des petits pro-jets ici et là dans la ville qui sont bons, mais on n’a pas de vision globale, qui inclurait le transport durable partout. »

Parallèlement à l’assemblée citoyenne, la GSA offrait aussi la possibilité de faire ajust-er son vélo sur place.

Une cinquantaine de personnes étaient invitées à poser leurs questions aux panélistes- photo Émilie Deschamps

illustration Maxime Charlebois

Page 5: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

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12 novembre 2012ACTUALITÉS | [email protected]

JouR Du souVeniR

Émotions et recueillement à l’U d’O

JouR Du souVeniR

Le côté blanc des coquelicots: rassemblement parallèle au Jour du Souvenir

camille lhost

Une centaine de personnes étaient

réunies, vendredi 9 novembre,

dans la rotonde du pavillon

Tabaret afin d’honorer la mémoire

des hommes et des femmes qui ont

servi et qui continuent de servir

le Canada en temps de guerre, de

conflit et de paix.

Comme chaque année, l’Université d’Ottawa (U d’O) a organisé une Journée du Souvenir dans ses bâtiments. Une céré-monie juste, sensible et riche d’émotions notamment grâce à la présence de plus-ieurs musiciens et des membres de la cho-rale de l’U d’O. Le morceau qui a le plus ému l’assemblée est sans aucun doute l’hymne national, « Ô Canada », présenté en fin de cérémonie.

Maintenir la paix

« La paix a un prix »: c’est par ces mots que Michaëlle Jean, chancelière de l’U d’O a ouvert la cérémonie commémorative de l’armistice de la Première Guerre mondia-le, vendredi dernier.

Par cette cérémonie, Mme Jean note que l’U d’O rend hommage aussi bien aux com-battants de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi de la guerre de Corée où de nombreux Canadiens ont été réquisitionnés. Elle précise également que « toutes les questions internationales nous posent de réels défis à relever, et qu’il faut rester vigilants en permanence ».

Mme Jean note aussi que l’U d’O offre des programmes de résolutions de conflits, de développement international et de rela-tions internationales, entre autres, et que les futurs professionnels formés dans cette école seront confrontés directement à ces enjeux.

Nicolas Fleet, ancien engagé, aujourd’hui étudiant de l’U d’O

Invité d’honneur, Nicolas Fleet a été mem-bre de la Marine royale canadienne pen-dant cinq ans, en tant qu’électronicien naval. Il a choisi de revenir aux études à l’U d’O en sciences économiques avec une mineure en statistiques. Il recevra son diplôme de baccalauréat en juin pro-chain.

M. Fleet, évoquant son expérience, expli-que que la Marine royale procède à des exercices grandeur nature afin de savoir résoudre un éventuel conflit: « Nous tra-vaillons sans relâche pour vous protéger, protéger la liberté ». Sa foi « envers la fin

des ténèbres » l’amène à préciser que les individus sont autant responsables que les États dans les conflits et que « chacun doit savoir comment il peut contribuer au maintien de la paix et comment il peut y prétendre ».

M. Fleet conclut son discours par ces quelques mots: « Nous, les anciens com-battants, nous avons fait des concessions au niveau familial et amical, mais il ne faut pas oublier que nous mettons nos vies en jeu pour sauver celles de millions de citoy-ens ».

Élise Vaillancourt

Dimanche 11 novembre, une

quarantaine de personnes se sont

rassemblées à Gatineau, au Monu-

ment pour la paix, pour le premier

rassemblement du mouvement du

coquelicot blanc en Outaouais.

L’origine du coquelicot blanc

Complément du coquelicot rouge, le co-quelicot blanc est un hymne à la paix et se veut une dénonciation de la militarisation des gouvernements. En ce sens, le mouve-ment du coquelicot blanc est un symbole pour honorer l’ensemble des victimes de guerre, particulièrement les populations ci-viles, qui sont souvent des femmes et des enfants. Cette initiative a été lancée en 1933 par la coopérative Women’s Guild, en Angleterre. Cette année, la Table ronde des organismes volontaires d’éducation populaire de l’Outaouais (TROVEPO) s’est fait le promoteur de la campagne dans la région de l’Outaouais. « Près de 1000 coquelicots auraient été mis en circula-tion dans la région », selon Lovanie Côté, stagiaire en charge de l’organisation de

l’événement à la TROVEPO. Cette dis-tribution était « combinée à des ateliers d’animations et de sensibilisation au milita-risme canadien ».

Lors du rassemblement, quatre pané-listes ont présentés leurs différentes ex-périences en soulignant l’importance de l’événement: deux réfugiés de la guerre civile au Guatemala, un représentant de la communauté de la République Démocra-tique du Congo, ainsi que l’administratrice camerounaise de l’organisation non-gouvernementale Femmes pour l’environnement et le développement (FEPED) au Cameroun. Après leurs inter-ventions, les participants ont pris une min-ute pour se recueillir en silence.

Se souvenir dans un contexte démilitarisé

Selon David Clément, président de la TRO-VEPO: « La région de l’Outaouais, et partic-ulièrement la ville de Gatineau, accueille chaque année des centaines de familles réfugiées. Ces personnes, ayant vécu les horreurs de la guerre dans leurs pays d’origine, doivent pouvoir se souvenir des leurs dans un cadre non-militaire […], pour se rappeler que la guerre touche, oui, les combattants, mais également des familles, femmes et enfants dont bon nombre se sont réfugiés au Canada ».

Caroline Mafogang, une panéliste et ad-ministratrice de l’ONG FEPED, explique

l’importance de cette journée en tant « que moyen de sensibilisation au com-merce des armes en Afrique et [à] l’échec des lois internationales à l’égard de la pro-tection des femmes ».

Dénonciation des politiques militaristes fé-dérales

Pour M. Clément, l’événement marque « le début d’un mouvement d’opposition

aux politiques militaristes canadiennes ». Cette militarisation, selon Lovanie Côté, c’est « cette tendance à la valorisation de la force militaire de l’État, [par exemple] la propagande autour de la guerre de 1812 et la militarisation du Bal des neiges. Entre 2006 et 2009, les dépenses militaires ont augmenté de 38 % », spécifie-t-elle. Le président de la TROVEPO promet d’autres actions de dénonciation.

Michaëlle Jean (à gauche), chancelière de l’U d’O, pose avec Nicolas Fleet (à droite), ancien membre de la Marine royale canadienne - photo courtoisie, Université d’Ottawa

Lovanie Côté, stagière en charge de l’organisation à la TROVEPO, prend la parole durant le rassemblement - photo Julien Paquette

Page 6: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

6p. www.larotonde.ca

12 novembre 2012ACTUALITÉS | [email protected]

DossieR spÉcial

La consommation d’alcool et de drogues: un piège pour les étudiants?

DossieR spÉcial

Rencontre avec un dealer

mylène charrette

Rien ne démontre s’il y a ou non

recrudescence du nombre de

personnes dépendantes à l’alcool

ou à la drogue, mais de nouvelles

tendances de consommation

émergent de plus en plus.

« Maintenant, les jeunes ne veulent plus juste l’alcool, ils visent le black out. On ne voyait pas ça avant », déplore Lois Alexa-nian, directrice de la Maison Fraternité, un centre de traitement de la toxicomanie. « La consommation de médicaments à prescription est devenue un vrai fléau. C’est terrible! », affirme quant à elle Céline Lauriault, conseillère au Centre Amethyst pour femmes toxicomanes. Mme Alexa-nian corrobore d’ailleurs ces propos: « La consommation de Ritalin, utilisé comme drogue de performance, a augmenté de 5 à 35 % entre 2008 et 2011. Les gens doivent voir ce qui est en train de se passer dans leur propre organisme, il ne faut pas atten-dre que quelqu’un d’autre s’en charge ».

Les motivations derrière la consommation

« C’est une mode de jeunes. Ils prennent ça pour faire partie du groupe. Le pro-blème, c’est qu’on s’y accroche facile-ment, l’habitude de jeune devient perma-nente », affirme la conseillère du Centre Amethyst en faisant allusion à la consom-mation d’alcool et de drogues. Plusieurs consomment ces substances pour com-

bler des besoins en particulier. « Certains jeunes aiment le bien-être que ça leur pro-cure, ils se sentent plus en contrôle, moins gênés et moins inquiets. C’est dans ces circonstances que le danger les guette », explique la directrice de la Maison Frater-nité. À titre d’exemple, une personne con-sommant du cannabis régulièrement dans son adolescence peut perdre jusqu’à huit points de QI selon une étude publiée dans les Actes de l’Académie américaine des sciences.

Malgré ce que la croyance populaire laisse croire, personne n’est à l’abri de l’addiction, d’après Céline Lauriault, pour qui « tout le monde est égal » face au ris-que de développer une dépendance. Rechercher continuellement des occa-sions de consommer, se créer un schéma spécifique de consommation et perdre le contrôle de celui-ci constituent trois signes indiquant qu’une personne peut être dépendante à une substance quel-conque.

La banalisation de l’alcool

Par ailleurs, Mme Alexanian déplore que l’on banalise l’alcool: « La Santé publique d’Ottawa a sorti un document portant sur la consommation d’alcool et les Cana-diens la considèrent comme un moindre mal. Pourtant, il est démontré que la con-sommation d’alcool abusive provoque plusieurs problèmes de santé ». Toujours sel-on ce document, la consommation dan-gereuse a augmenté entre 2001 et 2007, et ce, surtout chez les femmes âgées de 18 à 29 ans. Lorsque questionnée sur la sub-stance (alcool ou drogue) qui est la plus néfaste à long terme, Mme Alexanian af-firme philosophiquement que, « ce qui l’est le plus, c’est celle que l’on consomme ».

Vincent Rioux

Au plus bas de l’organigramme

du trafic de stupéfiants, le simple

revendeur de drogues existe dans

pratiquement tous les quartiers des

grandes villes occidentales. Ottawa

n’y fait pas exception et La Rotonde

a rencontré un dealer de la région.

Mathieu* est un revendeur de drogue typ-ique. Grand consommateur de marijuana, il a commencé à revendre de la drogue alors qu’il était encore sur les bancs de l’école secondaire. Originaire de Toronto, il est maintenant installé à Hull, où il a établi son petit business. Étudiant au Collège Al-gonquin en plus d’avoir un emploi à temps partiel, la revente de drogues illicites per-met à Mathieu de boucler les fins de mois avec un petit extra.

« Je vend toutes sortes de drogues mais je vend surtout du pot », admet-il d’emblée. « Je m’approvisionne en pot chez quelqu’un que j’estime être une source sûre et fiable. Cette personne achète directement du cultivateur. [Ce derni-er] fait pousser ses plants au Québec dans une maison grâce à un système hydroponique », explique le revendeur.

Mathieu constitue la dernière courroie de transmission avant que la drogue ne par-vienne au consommateur. « Je ne produis aucune drogue moi-même. J’achète la drogue à mon fournisseur et je la revends sur le marché noir en me gardant une cote. Mon boulot est de trouver les con-sommateurs et d’assurer le transport de la drogue jusqu’à eux. Il arrive que je trans-porte plusieurs livres de drogue à la fois. C’est probablement le plus gros risque que je prends », révèle le dealer.

Mathieu garde seulement de la marijuana en stock chez lui. Pour toutes les autres drogues, il passe d’abord une commande à son fournisseur. Il a beaucoup de clients, donc il doit toujours s’assurer de garder une bonne quantité de marijuana chez lui.

Des clients de tous âges et toutes classes

Étant principalement un revendeur de marijuana, Mathieu estime qu’il y a encore beaucoup de préjugés quant aux types de consommateurs de cannabis. Jeunes, vieux, riches ou pauvres, selon le revendeur de Hull, la consommation de marijuana est très répandue à travers les classes et les

âges: « J’ai des clients qui achètent du weed pour leurs grands-parents. Des gens de tous les âges et de toutes les sphères de la société consomment de la marijuana », insiste Mathieu.

« Ce n’est pas tout le monde qui la con-somme de la même manière. Certains vont tartiner leur toast le matin avec un peu de beure à l’huile de marijuana. D’autres vont se préparer des biscuits pour emporter au bureau et vont les grignoter sur l’heure du lunch pour avoir un après-midi plus détendu », raconte Mathieu. « C’est beaucoup plus discret et c’est bien meilleur pour la santé que d’inhaler de la fumée », poursuit-il.

La clientèle de Mathieu varie beaucoup. Il remarque que, en général, les consom-mateurs de marijuana semblent prioriser l’accessibilité: « Il y a beaucoup de rev-endeurs, il y en a dans presque chaque quartier de la ville. Les gens ont leur “deal-er de quartier” ».

Par ailleurs, la clientèle de Mathieu peut fluctuer. Certains achètent plus régulière-ment et d’autres reviennent tous les mois. D’autres encore l’appellent une fois par année pour une occasion spéciale. Com-me n’importe quel autre commerce, le revendeur remarque des fluctuations dans les ventes en fonction des périodes. Ainsi, il enregistre une hausse significative des ven-tes lors des congés fériés comme durant les périodes estivales, en décembre ou durant la semaine de relâche au printemps.

L’effet de la rareté s’est fait sentir à Ottawa cet été. Mathieu explique que la canicule qui a frappé le Canada l’été dernier a grandement influencé le commerce de la marijuana. Les cultivateurs qui font pousser la plante à l’extérieur ont perdu beaucoup de plants en raison de la longue période de chaleur inhabituelle et du temps sec. Selon lui, cela a contribué à significative-ment augmenter le prix de la plante.

Des contraintes morales?

Mathieu vend beaucoup de drogues illic-ites. La Rotonde lui a demandé si ce sont des contraintes morales qui l’empêchent en revanche de vendre des drogues du-res comme l’héroïne, les sels de bain ou du crack.

« Je vend de la coke, des pilules, des champignons magiques, du hash et de la mari, bien sûr », indique Mathieu. Toutefois, il affirme: « Je n’irais jamais jusqu’à vendre [un autre type plus dur de drogues illicites]. J’ai déjà vu des gens consommer des sels de bain et j’ai vu les effets dévastateurs que peut amener cette drogue chez celui qui la consomme ».

*nom fictif

illustration Maxime Charlebois

photo courtoisie Antoine Ryan

Page 7: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

7p.www.larotonde.ca

12 novembre 2012ACTUALITÉS | [email protected]

mylène charrette

La Rotonde s’est entretenue

avec Jenepher Lennox Terrion,

professeure au Département de

communication à l’Université

d’Ottawa. Celle-ci a récemment

dévoilé les conclusions de sa

recherche portant sur les parcours

relationnels menant à la toxico-

manie chez les jeunes adultes,

mais également sur ceux leur

permettant de s’en sortir.

Un sujet d’intérêt

Jenepher Lennox Terrion l’avoue d’emblée, elle s’est toujours intéressée aux personnes plus vulnérables. Au fil des années, elle a d’ailleurs participé à plusieurs projets im-pliquant les gens de la communauté. L’un de ceux-ci consistait à donner six ateliers de communication aux jeunes hommes de la Maison Harvest, centre de réadap-tation s’adressant aux hommes âgés de 16 à 30 ans et prônant l’abstinence. Cette expérience lui a donné le goût d’en ap-prendre davantage sur ces personnes: « J’ai commencé à m’intéresser aux par-cours qui avaient suivi leur sortie du centre de réadaptation. Certains de ces hom-mes, par exemple, avaient effectué un re-tour aux études afin d’obtenir un diplôme », explique-t-elle. C’est ainsi que lui est ven-ue l’idée de mener une recherche sur les parcours menant à la toxicomanie et ceux permettant de s’en sortir.

Le rôle de la communication

Son hypothèse de départ était que les enfants ne jouissant pas de relations inter-personnelles saines avaient plus de risques d’éprouver des difficultés à communiquer et à établir de bonnes relations une fois plus âgés. Son échantillon était composé de jeunes adultes entre 12 et 20 ans, péri-ode propice aux premières expériences. Sa recherche s’est échelonnée sur cinq ans et lui a permis d’écrire plusieurs articles.

Le principal constat de sa recherche con-firme son hypothèse: la communication constitue à la fois un problème et une so-lution en ce qui a trait à la toxicomanie. « Une personne qui, dès son enfance, n’a pas eu des relations interpersonnelles de qualité, expérimentera davantage et, par conséquent, risque de développer des dépendances au tabac, à l’alcool ou à la drogue. D’autres facteurs peuvent égale-ment entrer en ligne de compte tels que l’environnement de l’enfant et le niveau de pauvreté dans lequel il vit », précise-t-elle.

Comment rectifier le tir?

Jenepher Lennox Terrion a relevé quelques pistes pour prévenir la toxicomanie. Tout d’abord, il est possible de cibler les enfants susceptibles de développer une dépen-dance. « Les relations parent-enfant sont un bon indicateur des comportements que peut avoir l’enfant plus tard. Ainsi, si les par-ents sont hostiles envers eux, [les enfants] se trouveront dans une relation malsaine », explique la professeure Lennox Terrion. Il est aussi primordial que l’individu modifie ces modes de fonctionnement internes, c’est-à-dire sa manière de percevoir les relations interpersonnelles et la représentation qu’il se fait de lui-même. La psychothérapie peut remédier au problème mais, selon la professeure, « c’est surtout l’utilisation des différents outils de communication qui peut aider une personne à changer de parcours ».

DossieR spÉcial

Le parcours relationnel chez les jeunes et la toxicomanie

ReVue De pResse | mylène charrette

Cas de fraude en lien avec la U-PassThe Ubyssey, Université de la Colom-bie-Britannique

Betty Sze Wong, un étudiant de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), a été formellement accusé de fraude par les au-torités policières, après que celles-ci aient découvert qu’il effectuait de la revente de U-Pass par l’entremise du site web Craigslist. Aucune photo n’apparaît sur les U-Pass de la UBC, contrairement à celles de l’U d’O, ce qui en facilite la revente. Craigslist et d’autres sites de ce genre sont d’ailleurs dans la mire des policiers depuis un certain temps. Quant au jeune homme âgé de 25 ans, il se présentera en cour le 14 décem-bre prochain à Vancouver. L’enquête se poursuit toujours et d’autres accusations pourraient s’ajouter à son dossier. Le ser-gent Schninkel a, par ailleurs, mentionné que d’autres personnes pourraient éven-tuellement être mises en état d’arrestation dans cette affaire.

Qui a besoin de wi-fi?The Silhouette, l’Université McMaster

Pour la deuxième année consécutive, le Syndicat des étudiants de McMaster (MSU), en partenariat avec les services informatiques de l’Université, ont mis sur pied un projet pilote de 100 000 $ pour solliciter le point de vue des étudiants au sujet du wi-fi sur le campus. Ceux-ci sont in-vités à voter sur le site web et/ou la page

web du MSU pour le pavillon nécessitant le plus l’implantation de wi-fi. Le pavillon ayant reçu le plus grand nombre de votes sera doté de cette technologie sans fil. En moins de 24 heures, 600 votes ont été enregistrés. Le pavillon des sciences dé-tient actuellement l’avance suivi de près par le centre des étudiants. L’optimisation des endroits consacrés à l’étude et aux travaux représente l’objectif visé, car un nombre élevé de ces espaces sont délais-sés par les étudiants puisque l’internet n’y est pas offert.

À cinq personnes du record GuinnessThe Meliorist, Université de Lethbridge

Les étudiants de l’Université de Lethbridge ont passé bien près de s’inscrire dans le livre des records Guinness. Dans le cadre du premier Oktoberfest organisé sur le campus de l’Université, la Lethbrige Senior Citizens Organization s’était donnée pour défi d’entasser 26 personnes dans une voi-ture coccinelle. Les participants devaient mesurer au moins cinq pieds et être âgés de 18 ans et plus. Une trentaine de per-sonnes s’étaient portées volontaires pour briser le record, détenu actuellement par l’Université d’Asbury, située dans l’état du Kentucky aux États-Unis. En 2010, les étudi-ants de cet établissement ont réussi à plac-er 25 personnes dans la voiture. Les deux tentatives effectuées se sont toutefois avé-rées vaines pour les représentants de Leth-bridge, car ils n’ont réussi qu’à entasser 21 personnes.

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Jenepher Lennox Terrion, professeure au département de communication à l’U d’O, a constaté que la communication constitue à la fois un problème et une solution à la toxicomanie - photo courtoisie

Page 8: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

8p. www.larotonde.ca

chRonique

Suis-jeentourée de toxicomanes?caroline Ramirez

Je me souviens de la visite d’un profession-nel de la santé dans ma classe, alors que j’étais en seconde (l’équivalent du secon-daire 4 ou de la dixième année). Il nous avait parlé avec un ton alarmé des dan-gers de la drogue. J’avoue ne pas avoir retenu grand chose de cette séance, ni d’avoir par la suite éprouvé une méfiance particulière à l’égard des substances illic-ites. J’avais été bien plus perturbée par la visite, un an plus tard, d’une personne at-teinte du cancer de la gorge, qui continu-ait à fumer par le trou de sa trachéotomie et qui nous parlait d’une voix métallique.

Et puis, vers mes 17 ans, je suis tombée sur un reportage, à la télévision, où l’on suiv-ait l’itinéraire quotidien de toxicomanes, à la recherche de drogues dures et d’une seringue propre. Ils étaient terriblement maigres, les yeux creusés et le visage émacié. Leurs regards étaient parmi les plus désespérés au monde. Mon esprit a automatiquement associé cette détresse physique et mentale aux images cauche-mardesques des prisonniers d’Auschwitz, auxquelles j’avais été confrontée depuis mes premiers cours d’histoire et ma lecture de Si c’est un homme, de Primo Levi, et de la bande dessinée Maus, d’Art Spiegel-man.

Parfois, je me demande à partir de quand on devient toxicomane (du grec toxikon – poison – et mania – folie). Je n’ai jamais connu quelqu’un accro aux drogues du-res, mais j’en ai connu beaucoup qui l’étaient, plus ou moins, au cannabis. L’agressivité ou l’apathie de quelqu’un qui n’a pas encore fumé son énième spliff de la journée est-elle un problème, une preuve d’addiction? Si oui, alors je suis en-tourée de toxicomanes. Mais j’ai du mal à voir chez les fumeurs de cannabis des drogués au même titre que les zombies dont je parlais un peu plus haut. Au fond, ils recherchent juste à redevenir, « l’instant d’un spliff, des souverains improductifs », comme le chantait Les Colocs. C’est un moyen comme un autre de chercher une pause sereine dans une société un peu trop rapide.

Une amie m’a dit, un jour: « Le joint, c’est une manière très paresseuse de trouver une forme de légèreté quand on n’est pas capable de se satisfaire de l’ivresse de la vie ». Je ne pense pas que cette maxime aura beaucoup plus d’influence sur vous que ma première séance de prévention sur la drogue, mais elle vous invitera peut-être à ne pas oublier qu’il est possible de diversifier vos moyens d’échapper, pour un instant, à votre quotidien.

12 novembre 2012ACTUALITÉS | [email protected]

Émilie Deschamps,Chef de pupitre

Un vent favorable semble souffler sur la Colombie-Britannique

Le groupe SensibleBC milite pour la tenue, en 2014, d’un référendum sur la légalisation de la marijuana en Co-lombie-Britannique. Le 17 septembre, Elections BC a confirmé que le projet de loi entrait dans la juridiction de la province et qu’il pouvait être soumis à un référendum.

La coalition Stop the Violence BC a révélé, le premier novembre dernier, les données d’un sondage Angus Reid sur la légalisation. Selon ce sond-age, 75 % des Britanno-Colombiens sont en accord avec le constat que l’arrestation des producteurs et des re-vendeurs de marijuana est inefficace et qu’il serait préférable d’en taxer la vente et d’en réguler l’usage pour les adultes. Selon Stop the Violence BC, ce sondage montre que les politiciens doivent ajuster leurs positions en fonc-tion de celles du public. Cette coali-tion réunit des Britanno-Colombiens préoccupés par les liens entre la pro-hibition et la criminalité dans la prov-ince. La Colombie-Britannique est la province où le taux de consommation de drogues illégales, tous types con-fondus, est le plus élevé.

Pendant ce temps, au fédéral

Sur la scène fédérale, 77 % des délé-gués du Parti libéral du Canada (PLC) ont appuyé, en janvier 2012, une mo-

tion en faveur de la légalisation, la réglementation et la taxation de la marijuana. Le PLC justifie sa position par le coût élevé de la prohibition et par son inefficacité. En 2009, la Gen-darmerie royale du Canada (GRC) a ainsi saisi 1 845 734 plants de marijua-na. Selon le dernier rapport sur la situ-ation des drogues illicites au Canada, publié par la GRC, le cannabis est la substance illicite la plus consommée au Canada. Le taux de consomma-tion de cannabis chez les jeunes de 15 à 24 ans est de 26,3 %. Le rapport sou-ligne d’ailleurs que ces taux « doivent être considérés comme des estima-tions conservatrices des taux réels ».

Pour le PLC, « Stephen Harper con-tinue de mener une guerre contre la drogue vouée à l’échec, car elle ne profite qu’au crime organisé et inten-sifie l’activité des gangs ». La position du PLC s’appuie aussi sur les conclu-sions du Comité sénatorial spécial sur les drogues illicites qui, après de larges consultations avec le public et des spécialistes, a recommandé en 2002 la légalisation du cannabis.

Selon Annalisa Harris, vice-présidente des Jeunes libéraux de l’Université d’Ottawa (JLUO), « de toutes les ré-solutions adoptées au congrès de 2012, c’est certainement celle qui a le plus été mise de l’avant » par le parti. Mme Harris souligne que le thème de la dernière campagne de recrute-ment des Jeunes libéraux sur les cam-pus secondaires était justement la lé-galisation de la marijuana. Mme Harris explique que ce thème s’est révélé « vraiment populaire » et que les JLUO

ont « recruté beaucoup de nouveaux membres. »

Elle explique que la question qui reste à débattre est celle des modalités de la décriminalisation, c’est-à-dire « comment devrait-on produire et ven-dre la marijuana, est-ce qu’on devrait la vendre dans des sociétés d’État ou des magasins privés, qui devrait en as-surer la qualité et la sécurité [et] qui y aurait accès ».

Rappelons que c’est aussi le PLC qui avait légalisé la marijuana à des fins médicales en 2001. Allan Rock, le recteur de l’Université d’Ottawa (U d’O), était alors ministre fédéral de la Santé et, aujourd’hui, se dit fier de la décision de son parti. « C’est tout à fait clair qu’en tant que personnes malades, il faut avoir accès aux mé-dicaments qui peuvent nous aider. Pourquoi pas la marijuana si ça peut vous aider? C’est une croyance de certaines personnes que c’est une drogue dangereuse, c’est ridicule. »

Interrogé sur la position pro-légali-sation du PLC actuel, M. Rock sou-ligne tout d’abord qu’on retrouve des politiques différentes à travers les régions du Canada, concernant la marijuana: « C’est injuste que, dans le même pays, il y ait deux poids, deux mesures », affirme-t-il.

Il ajoute finalement: « Il n’y a pas de preuve que la marijuana a des con-séquences néfastes sur la société, surtout si on compare avec l’alcool. Si vous visitez la cour criminelle ici, à Ottawa, par exemple, les problèmes

DossieR spÉcial

Deux États américains légalisent le pot: Le 6 novembre dernier, alors

que les yeux étaient rivés sur

la présidentielle, le Washington

et le Colorado ont légalisé l’usage

récréatif de la marijuana par voie

référendaire. L’Oregon, de son

côté, a voté contre une motion

du même genre. La Rotonde en

a profité pour approfondir la

question et examiner les pours

et les contres de la légalisation

au Canada.La légalisation de la marijuana risque d’amener son lot de régulations

- illustration Maxime Charlebois

Page 9: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

9p.www.larotonde.ca

12 novembre 2012ACTUALITÉS | [email protected]

causés par l’alcool sont beaucoup plus fréquents et majeurs que ceux causés par la marijuana. »

Jusqu’en 2005, plusieurs projets de loi suggérant diverses formes de décrimi-nalisation ont été proposés à la Cham-bre des communes. Toutefois, ils sont tous morts au feuilleton.

Changement de cap depuis 2006

L’arrivée du gouvernement Harper en 2006 a renversé la vapeur avec la politique du tough on crime. Le gou-vernement a, entre autres, imposé des peines minimales obligatoires pour les délits liés à la production et à la vente de cannabis et d’autres drogues. Le Parti conservateur du Canada con-sidère principalement que les « trafi-quants et [les] producteurs de drogues […] menacent la sécurité de nos col-lectivités ». Le gouvernement a donc investi 102 millions de dollars supplé-mentaires sur cinq ans afin de soutenir les enquêtes et les poursuites sur les crimes liés à la drogue. Ce montant permettra, entre autres, de « renforcer la capacité des forces policières de lutter contre les installations de culture de marijuana ».

Maxime Hupé-Labelle, ancien organ-isateur politique pour la Coalition ave-nir Québec, a une position bien par-ticulière sur le sujet. Pour cet étudiant en sciences politiques à l’U d’O, les ré-férendums du Washington et du Colo-rado sont une bonne nouvelle, mais ça ne signifie pas qu’il faudrait faire la même chose au Canada. « Ici, on a encore un système de santé public,

[…] il y a déjà des problèmes de con-sommation liés au tabac et à l’alcool, je vois mal comment on pourrait légal-iser un autre produit néfaste pour la santé et demander à tous les citoyens encore une fois de payer pour la re-sponsabilité des individus consomma-teurs. » Il conclut: « C’est beaucoup plus sensé d’avoir une légalisation aux États-Unis que ça pourrait l’être dans le contexte canadien actuel. »

Le Parti conservateur: de plus en plus isolé à l’extrême?

De son côté, le Nouveau Parti démocratique (NPD) adopte une position plus modérée, acceptant une décriminalisation, mais pas la lé-galisation... pour le moment. Selon Jonathan Allard, vice-président aux communications pour les Jeunes néo-démocrates du Québec (JNDQ), l’aile jeunesse de la section Québec du NPD, il a été proposé de « complète-ment annuler la prohibition sur le can-nabis », mais cette idée n’a pas dé-passé le stade de proposition. Selon M. Allard, « le NPD ne s’est pas vrai-ment mis à jour sur la question » mais il souligne que, selon lui, « les valeurs du parti vont clairement dans le sens de la légalisation ».

Le même genre de phénomène se retrouve chez les JNDQ où, selon M. Allard, la question a été abordée en coulisse par les membres mais sera discutée « plus officiellement dans un futur rapproché ». Il souligne: « On au-rait probablement l’appui pour une légalisation. »

le canada emboîtera-t-il le pas?

photo courtoisie

L’illégalité de la marijuana implique que les consommateurs se procurent la drogue sur le marché noir- photo Jérôme Simon

Page 10: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

10p. www.larotonde.ca

ARTS ET CULTURE Katherine Sullivan | [email protected] 12 novembre 2012

caroline Ramirez

Camille Claudel, sculpteuse française de la fin du 19e siècle et du début du 20e siè-cle, s’est adonnée à la sculpture jusqu’à la folie et la mort, après avoir connu une histoire d’amour déchirante avec Auguste Rodin, sculpteur tout aussi renommé. La sculpture a ainsi constitué pour elle une échappatoire mortelle car excessive, une addiction malsaine en même temps que magnifique. La création peut-elle alors produire les mêmes effets sur l’être humain qu’une drogue?

C’est la question à laquelle tenteront de répondre les conférenciers participant, les 28 et 29 mars 2013, à une rencontre organ-isée par l’Association méditerranéenne de prévention et de traitement des ad-dictions (AMPTA) et intitulée « Addiction et création ». Durant ces journées de présen-tations, qui se tiendront à la bibliothèque de l’Alcazar à Marseille, les intervenants se pencheront ainsi sur les questions suivantes, figurant au programme: « La création peut-elle être addictive? L’acte de créer peut-il devenir “objet de dépendance” et conduire ainsi à une perte de liberté ? Les processus psychiques et sociaux à l’œuvre dans la création artistique peuvent-ils s’apparenter à ceux que l’on retrouve dans les différentes formes d’addictions ? »

Sigmund Freud lui-même, dans son ou-vrage Malaise dans la civilisation, plaçait sur un pied d’égalité les satisfactions sub-stitutives que nous procure l’art et celles que nous offrent les stupéfiants dans leur capacité à aider l’être humain à supporter une « vie trop lourde, qui inflige trop de peines, de déceptions et de tâches insol-ubles ».

Pour Lukasz Bober, un artiste peintre de 24 ans de la région de la capitale natio-nale, interrogé par La Rotonde, son besoin de créer ne s’apparente toutefois pas à une addiction néfaste. Au contraire, pour lui, être accro à l’art est un mode de vie assurant son bonheur: « Ce n’est pas juste une addiction à l’art, c’est une addiction à l’amélioration. Plus tu en fais, plus vite tu t’améliores, plus tu en veux. » Ayant con-science du caractère exceptionnel de la fréquence de sa pratique, il reconnaît également que sa passion passe avant beaucoup de choses, même s’il ne s’agit aucunement pour lui d’un sacrifice: « Je me fais souvent dire “Oh, tu devrais faire autre chose dans la vie, tu vas regretter”, mais je m’en fous. Ce que je regretterais, c’est d’avoir suivi leurs conseils au lieu d’avoir fait mes propres choix. » Ces propos rejoignent ceux de Cecil B. DeMille, acteur et réalisateur de renom du début du 20e siècle, qui avait affirmé: « La création est une drogue dont je ne peux pas me passer ».

DossieR spÉcial

Peut-on devenir dépendant à la création?

DossieR spÉcial

Tagger sous l’influence du cannabisGuillaume branchtein

La Rotonde a rencontré un graffeur mon-tréalais, Simon*, qui crée parfois sous l’influence du cannabis.

La Rotonde: Quel effet a la consommation de cannabis sur ta création?

Simon: Pendant la création, je peux parfois complètement perdre le contrôle. J’aime laisser aller mon subconscient. Sous l’effet de la drogue, l’accès est plus facile, c’est comme si la porte était toujours ouverte. Je ne prends pas de coke ou d’autres affaires, juste de la marijuana. J’ai l’impression que mon imagination est directement reliée à ma main, à ce moment-là. Tout ce que je vois dans ma tête se fait tout seul, c’est vraiment fou. J’adore ça.

LR: Y a-t-il une différence entre la création « classique » et celle sous drogue?

S: J’aime créer sous cet effet-là mais c’est deux mondes différents. Quand je crée sans être sous l’effet de la drogue, c’est plus contrôlé tandis que, avec la mari-juana, je laisse aller, c’est vraiment mon subconscient qui contrôle. Par exemple, je peux faire un splash de peinture et il va ex-actement à l’endroit où je veux qu’il aille. Mais j’ai aussi fait des créations très affreus-es sous drogue.

LR: Qu’est-ce que la drogue apporte à ton processus créatif?

S: Ce que j’aime, en fait, c’est que par-fois ça prend moins de temps de faire ce que j’ai à faire quand je suis sous l’effet de la drogue: c’est comme une rivière au lieu d’être un ruisseau. Tout sort, aucun blocage. Idéalement, ce qui marche le mieux, c’est que tu commences ton idée, tu la finis à 60 %, puis ton 40 % tu le fais [sous marijuana], comme ça tu le finis rapide-ment, tu rends ça malade, mais t’as déjà ton idée. Si j’ai fumé la bonne quantité et que je suis dans un bon état de création, la toile que je ferai en ayant fumé sera meil-leure, plus spontanée.

LR: As-tu peur que ça devienne une ad-diction et que tu ne puisses plus créer sans consommer?

S: Moi, je me suis habitué à créer sans fumer. Quand j’ai découvert la marijuana et que j’ai commencé à en consommer, j’étais aucunement capable de créer. Ça me stressait trop, t’as l’impression que tout le monde te regarde. J’en connais qui fu-ment tout le temps pour créer, sauf qu’eux ils n’ont pas d’emploi. Ils ont tellement be-soin de ça qu’ils ne peuvent pas créer en dehors de leur habitude. Ce qui me fait peur là-dedans, c’est que je ne veux pas que ça devienne une routine. Je veux être capable de créer sans ça aussi.

*nom fictifillustration Maxime Charlebois

Lukasz Bober (en haut) et l’une des fresques qu’il a réalisé sur St-Rédempteur (en bas)- photo courtoisie Lukasz Bober / photo Caroline Ramirez

Page 11: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

11p.www.larotonde.ca

12 novembre 2012ARTS ET CULTURE | [email protected]

Katherine sullivan,Chef de pupitre

Le lancement de la 27e édition du

Festival du film de l’Union euro-

péenne (FFUE) a eu lieu à la dé-

légation de l’Union européenne le

6 novembre dernier. La Rotonde y

était afin de découvrir la program-

mation du festival et d’en rencon-

trer les principaux organisateurs.

Ce festival, une initiative de l’Institut cana-dien du film (ICF), en collaboration avec l’Union européenne et ses États membres, se déroulera du 15 novembre au 2 décem-bre au 395, rue Wellington. On y projettera 26 films venant de partout dans l’Union eu-ropéenne (UE), présentés dans leur langue originale avec sous-titres en anglais. « Le Festival de l’UE est une célébration de l’héritage culturel riche et diversifié, un re-flet de forces et de valeurs européennes. Les films européens traitent de drames per-sonnels, de questions sociales et historiques et, sans doute, séduiront le public partout au Canada », a déclaré Matthias Brink-mann, l’ambassadeur de l’Union europée-nne au Canada.

La programmation du festival est compo-sée d’un grand nombre de films comiques, contrairement aux années passées. « On ne choisit pas les films de façon thé-matique », explique Tom McSorley, le di-recteur exécutif de l’ICF, « nous tentons plutôt d’avoir plusieurs styles et de garder un certain équilibre. Ça dépend aussi des pays qui participent. Depuis que l’UE s’est agrandie, nous avons bien plus de pays voulant participer. Nous aimerions idéale-ment en avoir 100 un jour. C’est toujours un défi de tout mettre dans le calendrier, mais c’est quand même un bon défi. »

Le festival de film prend de l’ampleur chaque année, autant du côté de la pro-grammation que de la popularité, comme l’a mentionné Jerrett Zaroski, progamma-teur de l’ICF: « Le festival devient de plus en plus populaire chaque année et nous avons toujours l’impression que l’horaire du festival n’est jamais prêt assez tôt pour les cinéphiles ». Le réalisateur suédois, Richard Hobert, sera présent le 23 novembre afin de présenter son film A One-Way to An-tibes et de répondre aux questions par la suite.

Le festival sera présidé par Chypre et l’Irlande, qui inaugureront le festival le jeu-di 15 novembre avec les films Small Crime, de Chypre, ainsi que Silence, d’Irlande. Les projections auront lieu à l’Auditorium, au 395, rue Wellington, à Ottawa. Les billets se vendent au prix de 12 $ pour le grand public et 8 $ pour les membres, les aînés et les étudiants.

Université d’Ottawa

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festiVal

27e édition du Festival du film de l’Union européenne

confÉRence-DÉbat

Les musées du XXIe sièclesara pedroso

Le Musée des beaux-arts du

Canada (MBAC), en partenariat

avec l’ambassade française, a été

l’hôte, samedi 10 novembre, d’une

conférence portant sur les grandes

mutations et reconversions des

institutions culturelles en France.

La Rotonde a assisté au débat

modéré par Marc Mayer, directeur

général du MBAC.

Laurent Le Bon, directeur du Centre Pom-pidou-Metz, ainsi que Jean de Loisy, pré-sident du Palais de Tokyo à Paris, ont fait part de leurs visions quant au sens et au rôle décisif des institutions qu’ils dirigentrespectivement.

Visions pour le XXIe siècle

Les conférenciers proposent des consi-dérations innovatrices afin de repenser les musées d’art contemporain au XXIe siècle, notamment en regard de la trans-formation historique des rapports entre les artistes et leur public, découlant en partie de l’intensification de l’individualisme et du repli sur soi, propres à notre ère. Par le biais de leurs expériences passées et leurs visions du proche futur, M. Le Bon et M. de Loisy décrivent les relations complexes en-tre l’artiste, le public et l’art contemporain en les inscrivant dans un contexte histo-rique, philosophique et intellectuel. Ils pro-posent une remise en cause radicale des espaces et des aménagements intérieurs et extérieurs des musées, en cherchant à dépasser leurs organisations traditionnelles, afin de permettre, notamment, une liberté sans précédent à l’artiste et au visiteur du musée. Il s’agit de « déborder la notion même d’exposition et de la réinventer », explique M. Le Bon.

L’indépendance dans l’interdépendance

Le Centre Pompidou-Metz représente par exemple la première décentralisation cul-turelle majeure, témoignant ainsi d’un re-

nouvellement stratégique axé sur la culture locale et le dynamisme permanent en ce qui concerne les échanges artistiques. Le Centre présente en effet exclusivement des œuvres temporaires en constante rotation. Les espaces vastes et révolutionnaires du Palais de Tokyo à Paris permettent aux ar-tistes d’exposer par le biais de leurs œuvres des façons innovatrices et alternatives d’interroger la réalité et le présent. Pour M. de Loisy, « il faut que le public accepte qu’une part des choses puisse lui échap-per, ce qui implique qu’il doive faire confi-ance à l’artiste ». Dans cette perspective, les conférenciers illustrent l’importance d’une certaine indépendance par rap-port aux institutions culturelles françaises plutôt traditionnelles, afin d’assurer le suc-cès de ces expositions tout en entretenant un niveau d’interdépendance avec ces dernières.

La crise identitaire du musée

Les institutions canadiennes telles l’Art Gallery of Ontario (AGO) à Toronto, ou la Maison Rouge à Winnipeg par exem-ple, constituent des modèles en termes d’institutions culturelles, en raison de leurs spécificités identitaires: « Le dynamisme de ces centres constitue en partie une raison de leur succès; ils racontent une histoire. », affirme M. Le Bon. Les musées doivent ainsi éviter de devenir de simples copies ou des sortes de franchises d’autres institu-tions plus reconnues: « Il est fondamental de préserver l’identité propre à chaque musée car c’est ce qui fait la richesse d’un musée particulier; chaque musée a son his-toire qui s’inscrit dans sa spécificité » expli-que M. Le Bon.

Le Musée des beaux-arts du Canada- photo Jérôme Simon

Page 12: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

12p. www.larotonde.ca

12 novembre 2012ARTS ET CULTURE | [email protected]

Katherine sullivan,Chef de pupitre

La sixième édition du Festival de

films francophones d’Orléans a eu

lieu la semaine dernière, du 7 au

11 novembre, au centre culturel

d’Orléans et au nouveau cinéma

Empire, situé au 3752 rue Innes.

La Rotonde a pris part à la soirée

d’ouverture, le 6 novembre dernier,

où cinéma, francophonie, comédie

et mousseux étaient de mise.

Ce festival est organisé par Objectif Ci-néma, issu d’une initiative du Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) et mis sur pied par un groupe de bénévoles voulant offrir la projection de films en français à proximité du centre cul-turel.

La soirée d’ouverture a accueilli 200 fran-cophones et francophiles de la région, venus prendre part aux célébrations et au visionnement du film La Délicatesse. « On continue d’avoir la soirée d’ouverture au MIFO pour accueillir les gens au centre cul-turel. Il paraît qu’il y a des gens de Gatin-eau qui traversent la rivière pour venir voir des films ici. Avant, c’était le contraire! La première est toujours ici, [au Centre cul-turel d’Orléans], mais le festival se déroule au cinéma Empire par la suite. C’est un bon partenaire qui fait venir des films en français. [Au Centre culturel d’Orléans], on présente des films en français pour les fran-cophones et les francophiles deux fois par mois », explique Pierrette Boisvert, membre du comité organisateur d’Objectif Ciné-ma.

Le député d’Ottawa-Orléans, Phil Mc-Neely, a également tenu à féliciter Ob-jectif Cinéma, avant d’annoncer une bonne nouvelle: « Ce soir, je me sens choyé d’annoncer l’aide financière du gouverne-ment de l’Ontario de 8 000 $ ». Cette sub-vention fut remise au MIFO via le Conseil des arts de l’Ontario afin d’encourager l’initiative et l’implication francophone dans la région d’Orléans.

Par la suite, Improtéine, un groupe d’humoristes de la région, a fait quelques jeux d’improvisation sur le thème de la délicatesse. Ces anciens de la Ligue d’improvisation des étudiants universitaires de l’Université d’Ottawa, ont encouragé la participation de la foule lors d’une his-toire à relais, un jeu de marionnettes, ainsi que d’un jeu de comédie musicale. « J’ai toujours fait de l’impro en français. Je ne savais même pas que l’impro en anglais existait », a ajouté Olivier Nadon, membre du groupe.

Puis, pendant la dégustation de petits gâ-teaux et de mousseux, Julie Senécal, di-rectrice du marketing et des communica-tions, a expliqué la raison d’être du MIFO: « L’objectif premier est la promotion du français dans la communauté d’Orléans. On offre des services artistiques et culturels, des films, de l’impro, ainsi qu’une école de musique ».

Le festival a offert une sélection de films francophones au cinéma Empire, tels que Le Havre, Les infidèles, Liverpool ou encore La source des femmes.

festiVal

Le Festival de films francophones d’Orléans

les poRtes GRanDes ouVeRtes De la spao

L’École des arts photographiques invite les curieux dans son espacemyriam bourdeau-potvin

Comme à chaque année, l’École

des arts photographiques invite

tous les intéressés à se rendre sur

place pour visiter l’établissement,

rencontrer des élèves et des

professeurs ainsi que célébrer la

créativité par l’image.

La School of the photographic arts: Ot-tawa (SPAO), petite école située sur Dal-housie au coin de Bruyère, existe depuis pas plus de huit ans. Malgré sa façade en apparence banale, l’intérieur cache un charme inattendu.

Les planchers de ciment couverts de taches de peintures et d’imperfections ajoutent à l’aspect « studio d’artiste new-yorkais » de l’endroit. Dans cette pièce, ce sont les étudiants de première année qui exposent. Toutes les classes avaient pour thème « la scène »; les premières années, qui étudiaient les natures mortes, devaient inclure un élément de spectacle à leur photo, ce qui créait une continuité entre les deux murs d’exposition. Deux pièces sont réservées au travail photographique: l’une d’elle compte quelques ordinateurs et deux imprimantes capables de tirer des affiches pour travailler les procédés infor-matisés. L’autre, beaucoup plus impressi-onnante, est une salle noire. Puisque tous

les étudiants doivent d’abord apprendre le développement d’un bout à l’autre, ils ont besoin d’un endroit pour traiter les négatifs.

Comme c’est une petite école, l’approche éducative se distingue par son aspect per-sonnalisé: « Les professeurs sont là pour nous guider et nous propulser vers l’artiste que nous voulons être », explique Rachel Gaboury, l’une des quatre finissantes de troisième année. « Ils nous font réfléchir sur notre travail à la place de simplement nous enseigner à créer de belles images. »

La troisième année d’étude est faculta-tive au programme de portfolio, le seul cheminement offert à temps plein. « La première année, on nous montre toutes les bases de la photographie. L’approche est beaucoup plus théorique qu’en deuxième année, alors que nos professeurs nous don-nent plus de liberté et nous laissent expéri-menter des sujets personnels et des mé-thodes moins traditionnelles. La troisième année est entièrement consacrée à la création d’une exposition solo, présentée en galerie à la fin de l’année scolaire », clarifie Angela Watkin, étudiante de deux-ième cycle.

En plus de ce programme complet, il est possible de prendre seulement un ou deux cours par session. La matière est adaptée de façon à satisfaire autant les débutants que les plus expérimentés; en gardant de petits groupes, les mentors sont capables de personnaliser chaque intervention. « Les étudiants qui s’inscrivent aux cours sont curieux et ont la soif de savoir. les classes sont très motivantes pour eux, puisque les enseignants ont beaucoup d’expérience dans le domaine », affirme Randy Innes, l’un des trois co-directeurs.

Chaleureuse et familière, l’ambiance dé-gagée par cette école favorise l’échange et semble être un bel endroit de rencontre entre les artistes, les professeurs et les ama-teurs d’art.

Jenn Schad, étudiante de deuxième année, pose à côté de sa photographie

- photo Jérôme Simon

illustration Simon Lalonde Boisvert

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pause Kit-Kath

Ma relation ouverte Katherine sullivan,Chef de pupitre

Je suis peut-être vieux jeu ou simplement très têtue mais, la technologie et moi, ça ne fonctionne pas toujours. Parfois, c’est le grand amour, la passion et les nuits blanch-es. Mais, d’autres jours, ce sont les prises de bec, le blâme et les silences lourds. Et oui, je suis en relation ouverte avec la technologie, plus précisément avec les or-dinateurs. Nous sommes ensemble du côté émotif, mais avons la liberté d’aller voir ail-leurs pour les plaisirs, disons, plus physiques. Bref, j’utilise bien mon portable pour la ré-daction de travaux, un peu de plaisir voy-eur sur Facebook et puis, bien sûr, afin de rédiger ces lignes. Sinon, je me donne aux bons vieux papier et crayon.

Eh oui, je suis l’une des rares créatures prenant encore ses notes à la main, en lettres attachées, comme je l’ai si bien appris au primaire. Je trouve cette rela-tion bien plus concrète et ai ainsi la cer-titude de ne pas perdre mes notes d’un seul coup de panne électrique ou d’un mauvais clic. Je préfère entendre le grif-fonnement de ma plume sur le papier, plutôt que l’assourdissant « clic, clac, clic, clac » d’une cinquantaine de portables qui couvrent la maigre voix du professeur refu-sant toujours d’utiliser le microphone à sa portée. Je préfère également le manque de distractions mentales lorsque je passe quelques heures avec mon papier et mon crayon. Plutôt que de faire des courses en ligne, d’envoyer des courriels, de mettre à jour mon statut Facebook ou de rédiger un gazouillis, je peux tenter de comprendre la matière enseignée.

Voilà pourquoi je ne peux me vouer en-tièrement, corps et âme, à la technolo-gie, car celle-ci est trop volage, offre trop de tentations lors de mes moments de faiblesse (le cours magistral sans fin) et trop de soucis lors de ses propres moments de faiblesse: une connexion internet instable, le manque de prises électriques ou un disque dur saturé, et c’est la crise!

calenDRieR cultuRel

lundi 12 novembre:Visite guidée: À travers les lignes, aux Archives et collections spéciales de la bibliothèque Morisset - de 9 h à 16 hRelaxation: Lundis Yoga avec Art of Living à la résidence Stanton - à 18 hConférence: La face cachée de l’équité et de la diversité, pavillon Simard - à 13 h

mardi 13 novembre:Atelier: S’épanouir: Groupe sur les stratégies d’adaptation au 100, rue Marie-Curie - à 10 h

mercredi 14 novembre:Fringale: Repas végétalien et gratuit avec la République populaire du délice, au Centre universitaire - à 12 hOn bouge: Club exercice aventure, salle 203 au Centre universitaire - à 13 hConférence: De l’écrit à l’écran, au café Artissimo - à 17 h

Musique: Spectacle-bénéfice pour Cen-traide, au Centre universitaire - à 19 hThéâtre: Invention du chauffage central en Nouvelle-France, au CNA - à 19 h 30

Jeudi 15 novembre:Danse: Soirée latine au Petit Chicago, à Hull - à 20 hCinéma: Festival du film de l’Union européenne: Silence au 395, rue Wellington - à 21 h Conférence: Comprendre l’art contempo-rain, au pavillon Desmarais - à 18 hMusique: Folie Gershwin, au CNA - à 20 h

Vendredi 16 novembre:Cinéma: Festival du film de l’Union européenne présente Winning Streak au 395, rue Wellington - à 19 h

Conférence: La philosophie africaine, au pavillon des arts - à 17 h 30Musique: Jenn Grant, au CNA - à 19 h 30

samedi 17 novembre: Musique: The Electric Ballroom, au Zaphod’s - après les groupes musicauxCinéma: Festival du film de l’Union européenne présente Holy Motors au 395, rue Wellington - à 19 hConférence: Les États généraux de la francophonie d’Ottawa, à la faculté des sciences sociales - toute la journée

Dimanche 18 novembre:Danse: Soirée années 80 au Barrymore’sCinéma: Festival du film de l’Union européenne présente The Foreigner au 395, rue Wellington - à 19 h

12 novembre 2012ARTS ET CULTURE | [email protected]

conceRt

Mettre les capitales mondiales en musique

camille lhost

Thibault Cauvin, guitariste depuis

l’âge de six ans, était de passage

pour la première fois à Ottawa,

dimanche 11 novembre, au

Théâtre de La Nouvelle Scène.

L’occasion pour lui de présenter

son nouvel album Cities, dévoilé

le mois dernier à New York.

Thibault Cauvin, Français d’origine, a rarement donné des concerts dans l’Hexagone. Il avoue avoir délaissé Bor-deaux pour se tourner vers les États-Unis et, depuis, n’avoir cesser de voyager. Cana-da, Afrique, Japon; toutes les semaines, il atterrit sur un nouveau continent: « J’adore cette vie nomade. Mon corps et moi sommes maintenant formatés pour nous coucher tard, nous lever tôt et subir les dé-calages horaires ».

« New York », « Kyoto », « Moscou »

Thibault Cauvin aime dire qu’il est « en tournée mondiale depuis dix ans » et, lorsqu’il est à Paris, il ne souhaite qu’une seule chose: sauter dans un avion. Son cinquième disque, baptisé Cities, rend hommage aux villes qui l’ont accueilli et surtout qui l’ont touché. Les sept morceaux composant le disque portent chacun le nom d’une capitale, et jouent sur des notes de jazz, de flamenco, de rock ou au-tre, selon la culture du pays.

« Grâce à ces nombreux voyages, mon style et mon esprit sont influencés par les couleurs, les cultures des cinq continents. » Cet album de World Music, beaucoup plus personnel, a été co-écrit avec de grands musiciens reconnus dans le monde en-tier. « Avant, je présentais des œuvres con-nues que j’arrangeais. Maintenant que les morceaux me correspondent, j’espère que tout le monde se reconnaîtra dedans. »

Rencontrer le public

L’objectif de ce dernier album est double. Il explique qu’il aime revenir dans les lieux où il a déjà joué et ainsi tisser des liens

d’autant plus forts avec son public local, un public d’ailleurs toujours plus nombreux et qui l’accueille à bras ouverts. Cette se-maine, il a donné des concerts à Winnipeg où il avait déjà joué deux fois, ainsi qu’à Québec et à Ottawa, qu’il connaissait peu et où il espère être réinvité.

Par ailleurs, il veut aussi toucher un autre public, plus jeune, plus moderne. Seule-ment « guitariste de formation classique », il répond ainsi à la question portant sur son intention de changer un jour d’orientation musicale en travaillant avec un ou une chanteur(se): « Je suis égoïste, j’aime le rapport direct avec le public ». Être son propre chef d’orchestre et gérer le con-cert par lui-même le laisse libre dans ses choix et lui permet d’avancer et de mûrir son travail.

Thibault Cauvin conclut l’entrevue de cette manière: « Le bonheur me guide et partager cette passion aux quatre coins du monde est pour moi un rêve d’enfant qui se réalise chaque jour ».

illustration Simon Lalonde Boisvert

Thibault Cauvin, guitariste français, a fait le tour du monde depuis les dix dernières années - photo courtoisie

Page 14: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

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SPORTS Léa Papineau-Robichaud | [email protected] 12 novembre 2012

léa papineau-Robichaud,Chef de pupitre

La drogue et le dopage sont des

réalités dans le monde du sport.

Encore tout récemment, un

scandale a éclaté au grand jour:

le système de dopage de Lance

Armstrong. Ce fléau touche-t-il le

Sport interuniversitaire canadien

(SIC)? La Rotonde s’est penchée

sur la question.

Il y a deux ans, huit joueurs de l’équipe de football de l’Université Waterloo ont été accusés de dopage par le SIC. La police de Kingston avait trouvé des milliers de capsules de stéroïdes anabolisants dans le garde-robe de Nathan Zettler, ancien receveur de Waterloo. Ce dernier, ainsi que son coéquipier Brandon Krukowski, avaient été accusés de trafic de stupéfi-ants. L’analyse des échantillons d’urine d’un autre joueur des Warriors de Waterloo, Matt Socholotiuk, a révélé la présence de stéroïdes, mais aussi d’hGH, une hormone de croissance qui stimule la production de cellules cartilagineuses et de l’ossature. Ce type de dopage est qualifié par plusieurs spécialistes de sophistiqué, car l’hGH est difficile à déceler lors de tests antidopage, puisque l’être humain produit cette sub-stance naturellement.

Le président du Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) a qualifié cet évènement d’« un des plus importants pro-blèmes de dopage de l’histoire du Cana-da ». Suite à ce scandale, l’Université de Waterloo avait annulé tous les matchs de la saison de football 2010.

Des lacunes dans le programme anti-dopage?

Le programme antidopage du SIC a été mis sur pied avec le soutien du CCES et c’est le Programme canadien antidopage (PCA) qui réalise les tests chaque année auprès d’environ un athlète sur 25 parmi toutes les équipes de sport interuniversitaire du pays. Depuis le scandale de Waterloo, le programme a été remis en question et certaines modifications y ont été appor-tées. « Avant, c’était assez prévisible à quel moment les tests antidopage allaient être faits, mais, maintenant, on fait plus de tests inopinés. On teste les athlètes hors-saison, l’été et durant la saison aussi », explique le gérant des communications et des rela-tions médias du SIC, Michel Bélanger.

« Selon moi, le SIC fait son possible pour lim-iter tout cas de dopage. On a pu voir dans les dernières années que certains athlètes de football ont été pris lors d’un test », af-firme le défenseur de l’équipe de hockey masculin de l’U d’O, David Foucher. « Je sais que ça coûte de l’argent, mais je pense

qu’ils devraient mettre plus d’emphase là-dessus pour empêcher le dopage. Oui, ils ont surpris des gars de Waterloo, mais il y en a d’autres ailleurs, c’est sûr », croit le recev-eur de l’équipe de football des Gee-Gees, Simon Le Marquand. Même son de cloche chez M. Bélanger : « On aimerait faire plus de tests, c’est malheureux à dire, mais on est rendu là: le problème, c’est l’argent. Chaque test coûte en moyenne 800 $. »

Certains doutent de l’efficacité des tests pratiqués sur seulement 4 % des athlètes du SIC pour contrer le dopage. D’ailleurs, tous les sportifs interrogés ont avoué n’avoir vu qu’une seule fois des coéquipi-ers se faire tester, lors de leurs nombreuses années avec le Double-G. « Le CCES est l’organisme tiers indépendant qui coor-donne tous les éléments de dépistage des drogues pour le SIC. Ce sont donc eux qui déterminent le nombre de tests qui sera fait, quand, où, etc. », explique le directeur des opérations et du développement du SIC, Tom Huisman. « Sport Canada remet de l’argent au CCES et ce sont eux qui le répartissent dans les différentes organisa-tions de sports au Canada », ajoute M. Bé-langer.

Malgré tout, l’organisation attrape toujours quelques tricheurs chaque année. Selon un tableau publié en mai dernier par le SIC, 75 athlètes ont testé positif depuis 1990. 73 d’entre eux étaient des hommes et, par-mi eux, 64 étaient des joueurs de football. Les substances détectées le plus souvent sont les stéroïdes (31 fois) et la marijuana (15 fois).

De plus, depuis le printemps 2011, la Ligue canadienne de football donne un coup de pouce au SIC. Elle teste tous les joueurs qui participent à son camp d’entraînement. « Il y a environ 45 joueurs de la SIC qui y par-ticipent, donc ça fait 45 joueurs de plus de testés. Avant, on testait environ une cen-taine de joueurs de football par année et maintenant il y en a presque 150 qui sont testés », affirme le gérant des communica-tions de la SIC.

La prévention avant tout

« Suite aux événements de Waterloo, le SIC et ses membres ont entrepris plusieurs initia-tives de sensibilisation et d’éducation pour prévenir les incidents futurs de dopage », explique M. Huisman. « Des mesures plus strictes ou des pénalités plus sévères ne sont pas en mesure d’être incorporées parce que celles-ci sont spécifiquement dictées par le PCA. »

Tous les athlètes de l’Université d’Ottawa doivent d’ailleurs faire une formation avant de pouvoir commencer à jouer. Une heure de formation est faite via internet et une autre heure a lieu auprès du Service des sports. Le sujet du dopage et de la drogue est bien sûr abordé dans cette formation.

DossieR spÉcial

Le dopage dans les sports interuniversitaires

« on aimerait faire plus de tests, c’est malheureux à dire, mais on est rendu là:

le problème, c’est l’argent. chaque test coûte en moyenne 800 $. »

— michel bélanger, gérant des communications et des relations médias du sic.

« Je pense que c’est une façon de créer des athlètes responsables. Par exemple, moi, je prends des protéines, comme plu-sieurs, mais il faut savoir si elles sont légales et faire attention », dit l’attaquante de l’équipe de hockey féminin, Dominique Lefebvre. « Je pense qu’on fait un bon tra-vail à l’Université pour encourager les ath-lètes à être clean. Après, ces athlètes-là vont aller dans le professionnel avec cette culture-là. »

Vu le manque d’argent, la prévention reste un des seuls moyens pour tenter de réduire le nombre de cas de dopage dans le sport interuniversitaire. « Il faut mettre dans la tête des étudiants que, oui, les produits dopants améliorent leurs performances, mais que c’est aussi une question de santé », lance M. Bélanger.

Trop de pression?

Le cheminement que les athlètes prennent pour un jour atteindre le niveau profession-nel est parsemé d’embûches (blessures, contre-performances, etc.) Ces situations difficiles peuvent parfois mener à une forte tentation de consommer des produits illé-gaux. « Une fois, je m’étais blessé au genou au Cégep et je m’en venais ici [avec les Gee-Gees]. Les gens me disaient, en ni-aisant, de prendre quelque chose, parce que je n’étais plus avec l’équipe du Cé-gep et que, avec les Gee-Gees, j’étais une recrue et ils ne testent pas les recrues », ex-plique Le Marquand. Le receveur affirme, tout comme Foucher, ne jamais avoir eu envie de prendre des substances illégales pour améliorer ses performances: « Cela

ne m’est jamais passé par la tête, car on travaille tous très fort pour atteindre les hauts sommets de notre sport et il n’est pas question de ruiner les efforts mis pendant toutes ces années. »

La pression à laquelle les athlètes font face joue toutefois un rôle important dans l’utilisation de drogue : « Toute la pres-sion que les athlètes supportent durant leur carrière peut parfois les porter à vou-loir plus que ce qu’ils sont capables de faire », croit David Foucher. Même si le SIC, conjointement avec le CCES, met sur pied des mesures pour empêcher le dopage, les athlètes trouveront toujours un moyen de contourner ces mesures pour pallier la pression.

illustration Maxime Charlebois

Page 15: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

15p.www.larotonde.ca

12 novembre 2012SPORTS | [email protected]

coupe Du canaDa De quiDDitch

L’Université d’Ottawa deuxième au Canada et en route pour la Coupe du Monde

« McGill a très bien joué, ils méritent de gagner, nous avions bien débuté, nous

avions les choses en main, mais nous

n’avons pas pu tenir le coup, mais je suis

quand même satisfait de notre performance,

surtout d’avoir amélioré notre

classement et de nous être qualifiés pour la Coupe du Monde »-chris Radojewski,

entraîneur et poursuiveur.

Ghassen athmni

Le Quidditch poursuit toujours son

essor, au point que des évènements

de grande envergure sont de plus

en plus fréquents, aussi bien sur le

plan national qu’international.

L’équipe de l’Université d’Ottawa, posi-tionnée 39t au classement de l’Association internationale de Quidditch (IQA), prenait part ce dimanche à la Coupe du Canada. Ce tournoi s’est déroulé sur le terrain Tindall de l’Université Queen’s à Kingston et était qualificatif pour la Coupe du Monde qui aura lieu au printemps en Floride.

Les autres compétiteurs représentaient les universités de Toronto, McMaster, Ryerson, Carleton, Guelph, les collèges Algonquin et Fleming.

Phase de groupe totalement maitrisée

Le tirage au sort avait placé l’équipe d’Ottawa dans le même groupe que Flem-ing, Guelph et McMaster. À la suite de trois oppositions, une seule de ces équipes al-lait se qualifier pour les demi-finales. Cette phase s’est résumée à une série de scores fleuves; 200 à 10 contre McMaster dans un match maitrisé de bout en bout et 150 à 20 contre Fleming dont la puissance phy-sique n’a pas suffi. Quant à Guelph, elle s’est faite laminer 270 à 30. S’appuyant sur une bonne lecture de la stratégie de son adversaire, une excellente défensive, la vi-tesse et la technique de ses poursuiveurs, l’équipe ottavienne a confirmé son statut d’équipe expérimentée.

« La différence de niveau est due au fait que notre équipe est plus vieille, nous avi-ons plus d’expérience que nos adversaires, dont les équipes sont relativement nou-velles », a commenté Clare Hutchinson, co-présidente et batteuse de l’équipe.

Dans ces premières rencontres, les pour-suiveurs Adam Robillard, Cam Buie et Brian Wong se sont illustrés, se révélant très prolif-iques en termes de points. Nick McKnight, l’attrapeur de l’équipe, a de son côté réus-si un sans-faute avec un 3 sur 3.

Demi-finale: l’essentiel assuré

Opposés à l’équipe hôte, les Quibblers d’Ottawa avaient la finale comme objec-tif en soi, d’une part pour améliorer leur résultat de l’année dernière, lors de la pre-mière édition de cette même compétition, d’autre part pour assurer leur qualification à la Coupe du Monde.

La rencontre a été très intense et les coéquipiers de Hutchinson ont été héroïques en défense et ont su exploiter les occasions en attaque, pour l’emporter 70-10 au grand dam des locaux.

Chris Radojewski, qui cumule les fonctions d’entraineur et de joueur (poursuiveur), a été particulièrement en vue lors de cette rencontre, aussi bien à la défense qu’à

l’attaque. Il en a été de même pour la bat-teuse Alex Bassa.

Finale: défaits par la fatigue

Face à l’Université McGill, l’équipe partait avec un grand désavantage en termes de récupération. Vu le nombre impair des équipes engagées, ils ont eu à jouer un match de plus que leurs adversaires, avec l’enchainement des matchs et pra-tiquement aucun temps de repos après la demi-finale. La fraîcheur physique a ainsi manqué aux Quibblers ottaviens.

Les joueurs de Radojewski et de Rebecca Alley (co-entraîneurs) ont pourtant excel-lemment démarré la rencontre, menant leur première offensive à bout grâce au gardien Jamie Lafrance. Par contre, au fil du match et des duels, le facteur phy-sique a fini par faire basculer les débats en faveur de McGill dont les joueurs se sont montrés particulièrement efficaces à tous les niveaux du jeu. C’est sur le score de 90 à 10 que l’Université d’Ottawa s’est incli-née.

« C’est la seule équipe dont les batteurs ont réussi à déjouer les nôtres, du coup on a eu des soucis en défense, et puis ils ont aussi un très bon attrapeur: Nick McKnight avait réussi à attraper le Vif d’Or dans les quatre matchs précédents, mais cette fois c’est l’attrapeur de McGill qui a triomphé », a expliqué Hutchinson.

« McGill a très bien joué, ils méritent de gagner, nous avions bien débuté, nous avi-ons les choses en main, mais nous n’avons pas pu tenir le coup, mais je suis quand même satisfait de notre performance, sur-tout d’avoir amélioré notre classement et de nous être qualifiés pour la Coupe du Monde », a commenté Radojewski.

Coupe du Monde: participation mise en doute par le calendrier

Bien qu’officiellement qualifiés grâce à leur place de finaliste, l’équipe ottavienne n’est pas assurée de pouvoir se déplacer en Floride au printemps prochain. La date du 15 avril, désignée pour l’évènement par l’IQA, n’est pas des plus adéquates car coïncidant avec la période d’examens des membres de l’équipe. À ce propos, Radojewski et Hutchinson se sont accordés sur le fait que ne pas participer serait une grande déception.

« Nous avons une équipe très compétitive, toujours en progression. Ne pas participer pour de telles raisons, alors que nous avons amplement mérité notre billet, ce serait vraiment dommage. Nous ferons tout pour pouvoir y être », a déclaré Radojewski. Hutchinson a pour sa part essayé d’être optimiste: « Nous essayerons de trouver un moyen pour avoir un horaire d’examens spécifique si c’est possible, et nous jouerons le plus possible afin de nous préparer. »

photo Ghassen Athmni

Page 16: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

16p. www.larotonde.ca

12 novembre 2012SPORTS | [email protected]

léa papineau-Robichaud,Chef de pupitre

Samedi après-midi, les Gee-Gees

ont remporté une sixième victoire

consécutive contre les Badgers

de l’Université Brock par la

marque de 3 à 0. L’équipe

demeure ainsi invaincue et

conserve sa cinquième position au

classement du Sport interuniversi-

taire canadien.

Le Double-G a fait face à une équipe ad-verse motivée et coordonnée qui avait fait le voyage depuis Saint Catharines. Les Badgers ont rapidement pris les devants dans la première manche. L’équipe locale a tout de même réussi à reprendre le des-sus 9-8 en milieu de manche pour finale-ment l’emporter 25 à 10. Karina Krueger Schwanke a grandement contribué à cette belle remontée, multipliant les at-taques marquantes. Alix Durivage a aussi

réussi quelques blocs au filet qui ont donné un bon coup de pouce à l’équipe.

Des manches serrées

Le début de la deuxième manche s’est avéré très serré, sans qu’une équipe ne prenne une avance considérable. Les ef-forts constants des joueuses ottaviennes, notamment de la passeuse de quatrième année Christina Grail et des jumelles English, ont fini par porter fruit et les Gee-Gees ont remporté la deuxième manche 25 à 14. La recrue Sophie Chenail a eu l’occasion de montrer aux nombreux par-tisans présents ce dont elle était capable, réussissant un magnifique bloc au filet vers la mi-manche.

La troisième manche semblait gagnée d’avance puisque le Gris et Grenat a fait les six premiers points de celle-ci, mais Brock a tout de même tenu tête à l’équipe locale en fin de manche en marquant quelques points d’affilée. Après un temps d’arrêt demandé par les Gee-Gees, ces dernières ont rapidement repris le contrôle de la manche pour finalement la remport-er avec un score de 25 à 17.

Des joueuses talentueuses

Dans ce match, Karina Krueger Schwan-ke a réussi 15 attaques et six manchettes défensives et Kelsie English a réalisé six

attaques marquantes, neuf manchettes défensives, trois blocs solos et quatre blocs en duo.

« Ce que j’ai aimé du match aujourd’hui, c’est que l’équipe, par les regards, le lan-gage corporel et les jeux effectués, est restée pareille du début jusqu’à la fin du match. C’est ce qui a fait que c’était un match très rythmé », a décrit l’entraîneur, Lionel Woods. « On a une belle chimie. On se tient toujours ensemble, que ce soit à l’école ou au volleyball. Je pense que ça paraît sur le terrain », a ajouté la joueuse de milieu Alix Durivage, après le match.

L’équipe connaît un début de saison sans faille, n’ayant perdu qu’une seule manche en six matchs. « On a un groupe d’athlètes vraiment très talentueuses », a expliqué Woods. « Pour gagner, il te faut du talent, mais pas seulement cela. Il faut des désirs, un rythme et un esprit d’équipe. C’est ce qu’on appelle de la chimie, mais je pense que c’est plus que de la chimie ce que l’on vit cette année. »

Le Gris et Grenat affrontera Western la fin de semaine prochaine au gymnase de Montpetit. « On va continuer à travailler fort. On va étudier les autres équipes que nous allons affronter et on va pratiquer sel-on les spécialités de ces équipes », conclut Durivage.

Volleyball fÉminin

Les Gee-Gees, toujours invaincues

hocKey fÉminin

Les Gee-Gees écrasées par les Martlets

« Pour gagner, il te faut du talent, mais pas seulement cela. Il faut des désirs, un rythme et un esprit d’équipe. C’est ce qu’on appelle de la chimie, mais je pense que c’est plus que de la chimie ce que l’on vit cette année. »

- lionel Woods, entraineur-chef de l’équipe de volleyball féminin des Gee-Gees.

« Il nous manquait plusieurs joueuses, mais on s’est battues avec les joueuses qu’on avait et je pense que ça ira mieux le

prochain match. » - Valérie Watson, défenseure.

léa papineau-Robichaud,Chef de pupitre

Dimanche après-midi, le Gris et

Grenat a encaissé un sixième

revers de suite par la marque

de 8-3 contre les Martlets de

l’Université McGill.

Plusieurs joueuses clé d’Ottawa n’étaient pas en uniforme pour ce match comme la capitaine Fannie Desforges, la gardi-enne de but numéro un Cassie Séguin et l’attaquante Elarie Leclair. Le match s’annonçait donc difficile pour l’équipe ot-tavienne.

Les Martlets ont été dominantes

Après une minute de silence pour les an-ciens combattants et une mise au jeu faite par la caporale Julia Turner, la première période a commencé. Aussitôt, les Mart-lets ont pris le contrôle de la rondelle et l’ont gardée pour une grande partie de

la première période. Elles n’ont d’ailleurs pas perdu de temps pourt marquer le pre-mier but de la rencontre. Les Gee-Gees ont riposté les minutes suivantes, mais le travail des défenseures adverses a empê-ché l’équipe locale d’égaliser la marque. Lors d’une punition aux Gee-Gees en fin de période, McGill a marqué un autre but pour amener la marque à 2-0.

Le Double-G a commencé la deuxième période avec une joueuse en moins. Mal-gré tout, les défenseures et la gardienne de but Caitlin Fowler ont empêché McGill de marquer. Dominantes, les Martlets ont tout de même touché le fond du filet deux fois, quelques minutes après la punition de Valérie Watson. L’équipe adverse a con-tinué à faire des siennes tout au long de la période, comptabilisant deux autres buts dont un en avantage numérique. Ottawa a finalement réussi à déjouer la gardienne en fin de période grâce à un beau jeu in-dividuel de Cindy Laurin, marquant son premier but en carrière, alors que McGill évoluait avec une joueuse en moins.

Une troisième période serrée

La troisième période a été un peu plus serrée que les deux autres. Les Gee-Gees se sont fait plus menaçantes en zone ad-

verse, multipliant le nombre de tirs au but. Quelques minutes après le septième but de McGill, Dominique Lefebvre a marqué vers la mi-période. Les passes sont allées à Asha Kauffeldt et Alicia Blomberg. Moins de trois minutes après le but d’Ottawa, Mé-lodie Daoust des Martlets a complété un tour du chapeau. La défenseure Maude Laramée a marqué le troisième but du Gris et Grenat.

« On aurait pu mieux jouer. Il nous man-quait plusieurs joueuses, mais on s’est battues avec les joueuses qu’on avait et je pense que ça ira mieux le prochain match », a dit Valérie Watson après le match. « On a beaucoup de joueuses bles-sées, on a donc joué avec notre équipe B.

On a fait notre possible. C’est la première fois qu’on score trois buts contre McGill depuis que je suis là, alors je suis tout de même satisfait », a ajouté l’entraîneur-chef Yanick Evola.

McGill est toujours invaincue cette saison, les Gee-Gees avaient donc dû bien se pré-parer. « On s’est concentrées sur le match qu’on avait joué contre eux la semaine dernière pour essayer de travailler sur ce qu’on avait fait de moins bien », a expli-qué celle qui a ouvert la marque contre l’équipe montréalaise, Cindy Laurin.

La formation d’Evola jouera à l’Université Carleton le dimanche 18 novembre.

Kelsie English (5) et les Gee-Gees sont toujoursinvaincues cette saison - photo Jérôme Simon

Maude Laramee (8) protège la rondelle contre une joueuse des Martlets - photo Jérôme Simon

illustration Simon Lalonde Boisvert

Page 17: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

17p.www.larotonde.ca

Vendredi 16 novembre:

Basketball féminin contre McMaster à 18 h

Hockey masculin à Carleton à 19 h

Basketball masculin contre McMaster à 20 h

matchs De la semaine

statistiques

DeuX minutes au cachot

La performance à tout prixléa papineau-Robichaud,Chef de pupitre

Connaissez-vous John Kordic? C’est un hockeyeur canadien qui a, entre autres, joué avec les Canadiens de Montréal et les Maple Leafs de Toronto. Ça ne vous dit toujours rien? Vous savez, le défenseur de 27 ans qui est mort d’une surdose de coca-ïne dans une chambre d’hôtel à Québec en 1992? Kordic était reconnu pour son usage fréquent de stéroïdes anabolisants. Son décès a été à l’origine d’un grand questionnement: en demandons-nous trop à nos athlètes?

La pression qui repose sur les épaules des athlètes n’est plus ce qu’elle était: les en-traîneurs impitoyables, les partisans insa-tiables, le nombre trop grand de matchs à jouer en quelques mois, les distances à parcourir entre chaque match, etc. con-stituent des conditions extrêmement diffi-ciles et les athlètes se doivent de performer malgré tout. La solution? Prendre des sub-stances qui vont aider à supporter toute cette pression. Ce que j’appelle le cercle vicieux de la performance à tout prix.

Oui, à tout prix! En consommant des sté-roïdes anabolisants ou des hormones de croissance, les athlètes ruinent leur santé et donc leur vie. Éric Gagné, l’ex-lanceur des Dodgers de Los Angeles, a avoué sentir que son corps était maintenant celui d’un homme de 60 ans, lui qui n’a que 36 ans. Il a vu son nom inscrit dans le rapport Mitch-ell, le résultat d’une enquête sur les usages de drogues dans les ligues majeures de baseball.

Même les athlètes qui ne consomment pas de substances illégales utilisent tout de même des produits de toutes sortes pour améliorer leur performance. La science a fait de tels « progrès » qu’il existe des produits pour aider un athlète à faire face à la pression: des gouttes pour les yeux, des pilules pour s’activer, des boissons pour s’énergiser, etc. C’est incroyable ce que la science peut faire de nos jours!

Incroyable oui, mais tous ces produits sont-ils vraiment nécessaires? Il y a quelques années, ces produits n’existaient pas et les athlètes ne s’en portaient pas plus mal. Plutôt que de jouer les apprentis sorciers, les scientifiques ne devraient-ils pas plutôt consacrer leurs recherches à de vraies maladies?

12 novembre 2012SPORTS | [email protected]

* Étoiles De la semaine *

Karina Krueger schwanke, volleyball féminin

L’attaquante de cinquième année s’est particulièrement démarquée samedi après-midi lors du match con-tre Brock, réalisant 15 attaques mar-quantes et six manchettes défensives.

Johnny berhanemeskel, basketball masculin

Le garde des Gee-Gees a joué un très bon match samedi soir contre Wind-sor. Il a marqué 26 points, dont quatre paniers de trois points. Il a aussi effec-tué huit interceptions et récupéré sept rebonds au total. De plus, il a obtenu 20 points contre Western vendredi soir.

Julia nikonorova, cross-country

L’athlète de deuxième année était la seule représentante de l’Université d’Ottawa au championnat du Sport interuniversitaire canadien qui se déroulait cette fin de semaine. Elle a terminé 45e sur 123 coureuses avec un temps de 18 : 52.

samedi 17 novembre:

Natation féminine et masculine au championnat de division Stratten

à Ottawa à 16 h 30Basketball féminin

contre Brock à 18 hBasketball masculin contre Brock à 20 h

Dimanche 18 novembre :

Natation féminine et masculine au championnat de division Stratten

à Ottawa à 16 h 30Volleyball féminin

contre Western à 14 hHockey masculin

contre Concordia à 14 hHockey féminin

à Carleton à 14 h

Volleyball féminin Équipes MJ V D PP PC PTS

Ottawa 6 6 0 18 1 12

Ryerson 5 5 0 15 4 10

York 5 5 0 15 1 10

Queen's 7 5 2 17 12 10

Western 5 3 2 11 8 6

Toronto 5 2 3 8 11 4

Windsor 5 2 3 9 9 4

Guelph 6 2 4 8 14 4

McMaster 6 2 4 9 13 4

Waterloo 6 2 4 9 14 4

Brock 7 2 5 8 18 4

RMC 5 1 4 4 13 2

Lakehead 6 0 6 5 18 0  

Basketball féminin Équipes MJ V D PP PC PTS

Toronto 2 2 0 118 103 4

Carleton 2 1 1 122 106 2

Laurentienne 2 1 1 108 136 2

Queen's 1 0 1 64 68 0

Ottawa 2 0 2 119 145 0

Ryerson 2 0 2 112 125 0

York 2 0 2 93 122 0  

Basketball masculin Équipes MJ V D PP PC PTS

Ryerson 2 2 0 160 107 4

Queen's 1 1 0 83 80 2

Carleton 2 1 1 153 117 2

Laurentienne 2 1 1 153 157 2

Ottawa 2 1 1 145 133 2

Toronto 2 1 1 144 149 2

York 2 1 1 128 146 2  

illustration Simon Lalonde Boisvert

Page 18: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

18p. www.larotonde.ca

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M.A. EN ÉTUDES

FrAnÇAises et FrAncophones penseZ cArleton !

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Premiers matchs a domicile16 nov c. McMaster F : 18:00 M: 20:00

17 nov c. BrockF : 18:00 M: 20:00

vs

Gratuit pour les étudiants de l’uottawa!

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La Rotonde souhaite remercier les contributeurs de la semaine :

- Myriam Bourdeau-Potvin

- Julien Paquette

- Élise Vaillancourt

- Guillaume Branchtein

- Ghassen Athmni

Merci de la part de l’équipe de

Citation de la semaine entendue

à la radio de Radio-Canada

« nous allons nous rappeler

du 9 novembre comme la

journée où le mur de berlin

est tombé et où le maire

Vaillancourt a démissionné. »

- Lydia Aboulian,

chef du Mouvement lavallois

L’équipe de La Rotonde invite

Mme Aboulian à revoir son sens

des proportions.

la Rotonde recherche une secrétaire de rédaction. les candidatures doivent être envoyées à

[email protected] avant le 18 novembre 2012

Page 19: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

19p.www.larotonde.ca

Poissons19 fév. - 20 marsVotre duo commence à battre de l’aile? Vous n’arrivez plus à conserver votre tempo? Pourquoi ne pas essayer un trio cette semaine? Vous pourriez intégrer de nou-veaux tours à votre routine et même apprendre à jouer un « instrument » différent...

Bélier21 mars - 20 avrilBad ass (dans tous les sens du terme): enfilez vos souli-ers de course et allez prendre l’air en faisant un peu de cardio. Vos poumons en seront reconnaissants et votre fessier n’en sera que plus ferme et attrayant. Nul ne saura y résister.

Taureau21 avril - 20 maiShake that thing: assez chialé! Cette semaine, vous serez optimiste. Dansez comme bon vous semble, buvez votre café à votre aise – quatre sucres, dix crèmes – et puis, comble de l’extase, profitez d’un moment solitaire à la maison pour vous y promener à poil.

Gémeaux21 mai - 20 juinMovembre: l’âme soeur n’est plus très loin. Deux mous-taches (même en carton) sauront bientôt se rencontrer. Mais il va falloir forcer votre chance et socialisez: il y a plein d’évènements cette semaine sur le campus, alors sortez!

Cancer21 juin - 22 juilletCette semaine, vous rêvez de nuits torrides. Sortez le fouet et les menottes, attachez votre partenaire d’un soir ou d’une vie et faites-lui apprendre par cœur la définition du mot « orgasme ». Vous pourrez ainsi recréer les fantasmes qui ne cessent de vous distraire pendant la journée.

Lion23 juillet - 22 aoûtVous repensez à un vieil amour avec qui vous avez coupé les ponts et vous regrettez votre choix. Ne serait-ce pas le moment de reprendre contact, en douceur? Travaillez votre message d’approche et demandez conseil autour de vous.

Vierge23 août - 22 sept.Votre bonté d’âme vous perdra. Attention aux profiteurs qui rôdent autour de vous: sachez distinguer les vrais amis des rapaces! L’honnêteté n’est malheureusement pas donnée à tout le monde...

Balance23 sept. - 23 oct.Vous avez perdu votre goût pour la lecture, écœuré que vous êtes par tous les textes imposés par vos professeurs... Trouvez-vous un bon roman et consacrez-y un moment chaque soir, avant de vous coucher, au lieu de chatter sur facebook. Vous en ressortirez peut-être quelques répli-ques pour draguer votre prochaine conquête!

Scorpion24 oct. - 22 nov.C’est votre semaine! Que votre anniversaire soit passé ou à venir, profitez de la vie et fêtez! Vos examens se passe-ront très bien et vous assurerez comme à votre habitude. Les astres ont parlé en votre faveur!

Sagittaire23 nov. - 21 déc.Oui, vous avez parfaitement raison de procrastiner un peu. Arrêtez de culpabiliser! Vous savez très bien que vous êtes capable de mettre les bouchées doubles au dernier moment. Vous allez réussir, Saturne en Jupiter est avec vous!

Capricorne22 déc. - 20 janv.Essayez de vous coucher un peu plus tôt: les cernes sous vos yeux sont en train de se creuser à vitesse grand V! Une cure de sommeil s’impose. Arrêtez le café le matin et prenez plutôt un peu de vitamine C. Avec l’arrivée de l’hiver, vous allez en avoir besoin.

Verseau21 janv. - 18 fév.Mais quelle est cette petite larme qui coule sur votre joue? Cette semaine a été éprouvante pour votre cœur et votre tête. Écrivez ce que vous pensez, ça vous soulag-era et vous y verrez plus clair. Ensuite, une bonne bière et direction le party!

oVila castonGuay

pour la semaine du 12 au 18 novembre 2012

mots cRoisÉs

Page 20: Édition complète de La Rotonde du 12 novembre 2012

www.esi.uottawa.ca

@UO_ESIS

Université d’Ottawa | Faculté des arts