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Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa Édition du 1 er décembre 2008 – Volume LXXVI N o 14 Philippe Teisceira-Lessard Les droits de scolarité exigés pour l’année scolaire 2009-2010 ont été officiellement augmentés, lundi dernier, à l’occasion d’une réunion spéciale du Bureau des Gouverneurs (BdG). Les 13 membres présents ont accepté la proposition élaborée par l’administration par un vote de 8 pour, 3 contre et 2 abstentions. Les étudiants qui fréquenteront l’Université l’année prochaine ver- ront donc leur facture gonfler de 4% pour les plus chanceux, jusqu’à un maximum de 8% pour ceux qui feront leur entrée dans certains programmes (Droit civil, médecine, MBA, etc.). Selon les documents d’information de l’Université, la moyenne d’augmentation attein- drait ainsi 4,2%. La proposition pré- voit aussi que les revenus de hausse seront investis exclusivement dans l’amélioration de l’expérience étu- diante ainsi que dans des bourses. Puisque les associations étudiantes avaient un droit de réplique à la pro- position administrative, les protes- tations de la part des représentants étudiants ne se sont pas fait atten- dre, fusant même avant l’adoption de la hausse. Qualifiant le processus de consultation de «comédie mon- tée dans le seul but de pouvoir mon- ter les frais», Seamus Wolfe, v-p aux affaires universitaires, a aussi nié l’existence «d’un débat honnête ou d’une vraie discussion». Ce der- nier a ensuite attaqué l’augmen- tation des droits de scolarité sur sa pertinence fondamentale : «Je vous demande de vous question- ner à savoir si oui ou non l’admi- nistration a réellement démontré un besoin et si une hausse des frais est le seul moyen de le combler». Pour sa part, Federico Carva- jal, commissaire à l’externe de la GSAÉD, a plutôt choisi d’exposer un cas concret, le sien, afin de convain- cre les gouverneurs de ne pas sou- tenir l’administration. «Au cours de mon baccalauréat de quatre ans (qui sont devenus cinq ans), j’ai accu- mulé 36 000$ en dette d’études», a témoigné le président de la GSAÉD. «Si je n’avais pas mes honoraires de la GSAÉD, je n’aurais simplement pas les moyens d’être ici.» Pour- tant, les arguments présentés par les associations étudiantes n’ont pas suffi pour convaincre la majorité des membres du Bdg. Notons que si les deux Gouverneurs-étudiants ne s’étaient pas présentés, la décision aurait dû être reportée, puisque le quorum n’aurait pas été atteint. SUITE PAGE 4 Droits de scolarité augmentés SPORTS ARTS ET CULTURE 4 à 8% de plus hors du portefeuille des étudiants en 2009 Trucaret Photo Martin Lalande Une comédie satyrique présentée à l’Université d’Ottawa » page 12 Passation du flambeau De Josh Sacobie à Brad Sinopoli » pages 10-11

La Rotonde - Édition du 1er décembre 2008

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La Rotonde est le journal indépendant de l'Université d'Ottawa.

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Le journal indépendant de l’Université d’OttawaÉdition du 1er décembre 2008 – Volume LXXVI No 14

Philippe Teisceira-Lessard

Les droits de scolarité exigés pour l’année scolaire 2009-2010 ont été offi ciellement augmentés, lundi dernier, à l’occasion d’une réunion spéciale du Bureau des Gouverneurs (BdG). Les 13 membres présents ont accepté la proposition élaborée par l’administration par un vote de 8 pour, 3 contre et 2 abstentions.

Les étudiants qui fréquenteront l’Université l’année prochaine ver-ront donc leur facture gonfl er de 4% pour les plus chanceux, jusqu’à un maximum de 8% pour ceux qui feront leur entrée dans certains programmes (Droit civil, médecine,

MBA, etc.). Selon les documents d’information de l’Université, la moyenne d’augmentation attein-drait ainsi 4,2%. La proposition pré-voit aussi que les revenus de hausse seront investis exclusivement dans l’amélioration de l’expérience étu-diante ainsi que dans des bourses. Puisque les associations étudiantes avaient un droit de réplique à la pro-position administrative, les protes-tations de la part des représentants étudiants ne se sont pas fait atten-dre, fusant même avant l’adoption de la hausse. Qualifi ant le processus de consultation de «comédie mon-tée dans le seul but de pouvoir mon-ter les frais», Seamus Wolfe, v-p

aux affaires universitaires, a aussi nié l’existence «d’un débat honnête ou d’une vraie discussion». Ce der-nier a ensuite attaqué l’augmen-tation des droits de scolarité sur sa pertinence fondamentale : «Je vous demande de vous question-ner à savoir si oui ou non l’admi-nistration a réellement démontré un besoin et si une hausse des frais est le seul moyen de le combler».Pour sa part, Federico Carva-jal, commissaire à l’externe de la GSAÉD, a plutôt choisi d’exposer un cas concret, le sien, afi n de convain-cre les gouverneurs de ne pas sou-tenir l’administration. «Au cours de mon baccalauréat de quatre ans (qui

sont devenus cinq ans), j’ai accu-mulé 36 000$ en dette d’études», a témoigné le président de la GSAÉD. «Si je n’avais pas mes honoraires de la GSAÉD, je n’aurais simplement pas les moyens d’être ici.» Pour-tant, les arguments présentés par les associations étudiantes n’ont pas suffi pour convaincre la majorité des membres du Bdg. Notons que si les deux Gouverneurs-étudiants ne s’étaient pas présentés, la décision aurait dû être reportée, puisque le quorum n’aurait pas été atteint.

SUITE PAGE 4

Droits de scolarité augmentés

SPORTS

ARTS ET CULTURE

4 à 8% de plus hors du portefeuille des étudiants en 2009

TrucaretPhoto Martin Lalande

Une comédie satyrique présentée à l’Université d’Ottawa » page 12

Passation du � ambeauDe Josh Sacobie à Brad Sinopoli » pages 10-11

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ActualitésCéline [email protected]

le 1er décembre 2008

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Céline Basto

Ce n’est que quelques jours après la parution du rapport du Centre de recours étudiant (CRÉ) où des problèmes liés au processus d’ap-pel de cas de fraude à l’Université d’Ottawa que le recteur Allan Rock a affi rmé au cours d’une réunion du Bureau des gouverneurs qu’il criti-quait la méthodologie utilisée dans le rapport. Toutefois, c’est lui-même qui a affi rmé sur son blogue, que la manière la plus facile de répondre à un sondage infavorable, c’est de le discréditer ou d’attaquer sa mé-thodologie. C’est Mireille Gervais, coordonnatrice du CRÉ, qui a soule-vé ce point en critiquant fortement la démarche entreprise par l’administra-tion. « C’est exac-tement ce qu’on fait à ses propres étudiants! », s’ex-clame-t-elle.

Le 25 novembre dernier, l’Univer-sité d’Ottawa publie son éva-luation du rap-port annuel 2008 du CRÉ, rendu public à la mi-novembre, où le professeur Joanne St. Lewis, di-rectrice du Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne et experte dans le do-maine des droits de la personne, a examiné les conclusions du rapport en critiquant le professionnalisme du rapport et en désapprouvant la méthodologie utilisée. « Le rapport comporte en outre d’importantes erreurs méthodologiques, et l’ana-lyse institutionnelle qu’il présente pour appuyer ses conclusions sur le racisme souffre de profondes lacu-nes. Il faut de prime abord préciser que toute l’analyse et la conclusion du rapport sont basées sur moins de 1 % de l’ensemble de la population universitaire. Quand l’échantillon-nage des sujets à examiner est si restreint, il est crucial de considérer les données avec circonspection et de les évaluer avec prudence. », af-fi rme St. Lewis.

Gervais critique d’emblée le ca-ractère dit indépendant de cette évaluation. « Comment peut-on prétendre que l’analyse est indépen-dante alors que c’est l’employeur qui lui a demandé de faire cette évalua-tion-là, alors que c’est le vice-recteur aux études qui a demandé à cette professeure de faire l’évaluation? »,

soutient Gervais. Cette dernière dé-plore le fait que l’on critique point par point son rapport sans prendre en charge le réel problème. « C’est un rapport dont l’Université va pou-voir se servir pour nier les faits que j’apporte dans mon rapport, et pour ne pas s’engager à régler le problè-me. », indique-t-elle.

Quant aux critiques faites par St. Lewis quant à la méthodologie em-ployée, Gervais affi rme ne jamais avoir caché qu’il s’agissait des chif-fres des étudiants qui utilisent les services du CRÉ. D’ailleurs, c’est indiqué sur son rapport à quelques reprises. « Ce sont nos statistiques, premièrement. On ne fait pas une étude dans le cadre d’un program-me académique. On dénonce en se

basant sur notre vécu. On remet en ques-tion le fait qu’on a rencontré des cen-

taines d’étudiants qui se sentaient lésés, esti-

maient avoir été vic-times d’abus et de

discrimination. »

Discréditer et écarter le

problème

Gervais déplore toute cette situa-tion. « L’université a fait de notre rapport ce qu’elle fait avec tous les étudiants, elle a choisi d’accorder plus d’importance à la parole d’une experte, ils sont allés choisir un professeur et, vu son autorité, im-médiatement, on va prendre pour acquis que nos dires ont moins de valeur. Mettre de côté notre témoi-gnage, c’est recréer l’injustice qu’on dénonce », regrette la coordonna-trice.

Gervais met en garde en ce qui a trait à quelques affi rmations pu-bliées dans l’évaluation. Dans les recommandations de St. Lewis, il est indiqué que les étudiants peu-vent consulter la clinique juridique de l’Université concernant des cas de fraude, ce qui, selon Gervais, est faux, puisque la clinique se trouve-rait en confl it d’intérêts. De plus, la coordonnatrice affi rme qu’envoyer les cas en révision judiciaire, tel que proposé par l’évaluation, ne fait qu’alourdir le processus, puisque la révision ne règle pas le cas, mais vé-rifi e plutôt si le processus a été suivi ou pas.

CENTRE DE RECOURS ÉTUDIANT

« Notre témoignage est une preuve » - Mireille Gervais À la suite de la publication du rapport annuel du Centre de recours étudiant, l’Université s’est empressée de faire paraître une évaluation où la méthodologie du rapport est fortement critiquée.

Retour sur les dossiers chauds de la sessionPour sa dernière édition de la session, La Rotonde fait un survol des sujets chauds qui ont fait la manchette des derniers mois. Hausse des droits de scolarité, campagne « À bas les frais », rapport du Centre de recours étudiant, référendum sur la FCÉÉ, code de conduite, les sujets ne manquaient pas !Par Mathieu Gohier et Céline Basto

Code de conduiteVictoire étudiante!

Même si cet enjeu a été éclipsé cet automne par les diverses campagnes et mobilisations étudiantes, la question du code de conduite n’en demeure pas moins l’une des questions les plus sensibles de la session.

Alors que son mandat tire à sa fi n, le précé-dent recteur Gilles Patry et son administration proposent un code de conduite personnelle pour les étudiants. L’ébauche du code « vise à énoncer avec clarté et uniformité les attentes en matière de conduite personnelle ainsi que les moyens à prendre pour traiter et redres-ser toute inconduite ». La réaction étudiante ne tarde pas, six jours après que l’ébauche du code ait été déposée, une pétition est mise en ligne par une coalition d’étudiants opposée au code. Malgré les remous causés par cette annonce, l’Université va de l’avant avec le projet en informant le corps professoral et en annonçant un processus de consultation dans

les jours qui suivent le lancement de la péti-tion. Le 25 avril, ce ne sont pas moins de 500 étudiants qui manifestent devant le pavillon Tabaret pour contester l’implantation d’un tel code de conduite. La fi n du mandat de Gilles Patry aidant, l’idée du code est abandonnée le 30 août à la suite des nombreuses pressions des étudiants et de leur syndicat.

À présent, étudiants et membres de l’ad-ministration négocient une Charte des droits étudiants et le poste d’ombudsman est en voie de création. Même si le projet de code de Gilles Patry est abandonné, il n’en reste pas moins que l’Université souhaite toujours élaborer un document basé sur les « respon-sabilités » des étudiants, mais également sur celles de l’administration, du personnel et des professeurs. Ce document, appelé charte par le nouveau recteur Allan Rock, reste toujours à être rédigé.

ACTUALITÉ ÉTUDIANTE

Rapport du Centre de recours étudiant« Racisme, injustice et mépris »

Le rapport du Centre de recours étudiant (CRÉ), intitulé «Racisme, injustice et mépris envers les étudiant(e)s à l’Université d’Ottawa», traite et dénonce les cas d’accusation de fraude scolaire traités injustement. D’après ce rapport, plus de 70% des étudiants qui ont consulté le CRÉ pour des cas de fraude scolaire sont des minorités vi-sibles. Le rapport critique d’ailleurs la Politique sur la fraude de l’Université d’Ottawa, qui opte-rait pour une méthode punitive plutôt qu’éduca-tive dans le traitement des dossiers de fraude.

Le rapport relate aussi différentes injus-tices et irrégularités au sein du processus d’appel de l’université, notamment en ce

qui a trait aux délais de traitement des dos-siers. On y apprend également, par des té-moignages d’étudiants, que certains sont traités avec mépris et condescendance. Toutefois, au lieu de se pencher sur les problè-mes dénoncés par le CRÉ, l’admistration a plu-tôt préféré élaborer une évaluation d’une ving-taine de pages où la méthodologie utilisée dans le rapport est fortement critiquée. À cet égard, le CRÉ se défend, statuant que l’intention de ce rapport n’était pas de faire une recherche scien-tifi que sur la question, mais plutôt de dénoncer les problèmes que les étudiants qui font appel au CRÉ doivent surmonter.

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Actualités

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Droits de scolaritéLes étudiants payent davantage

Les étudiants verront donc leur facture aug-menter de 4% pour les plus chanceux, jusqu’à un maximum de 8% pour ceux qui feront leur entrée dans certains programmes (Droit civil, médecine, MBA, etc.). La moyenne d’augmen-tation est de 4,2% et les 7 millions de dollars seront investis dans l’amélioration de l’expé-rience étudiante ainsi que dans les bourses. Le vote s’est fait à 8 pour, 3 contre et 2 abs-tentions. Notons que, pour une fois, cette dé-cision s’est faite à débat ouvert avec des repré-

sentants étudiants invités autour de la table. Cependant, durant sa dernière présentation, Seamus Wolfe, v-p aux affaires universitai-res, a déploré le fait que sa présence n’avait pas grand poids. Selon ce dernier, de toute fa-çon, la décision était déjà prise au préalable et toute cette ouverture de la part de l’Université n’est qu’un coup de théâtre. Les étudiants pré-sents sont sortis de cet événement découragés et sentaient que leur voix ne s’est pas faite en-tendre.

Référendum FCÉÉUn résultat serré malgré la participation élevée

Contrairement à la lutte contre les frais de scolarité, la campagne référendaire est loin d’avoir fait consensus sur le campus. Lors d’une campagne âprement disputée, les camps du OUI et du NON ont tenté par tous les moyens de rallier les étudiants à leur camp. Pancartes, affi ches, tournées de classes, débat, tout y est passé. Même si la campagne a joui d’une bonne visibilité et surtout d’un taux appréciable de participation (21 %), celle-ci a plus souvent qu’autrement tourné au vinai-gre entre les deux camps. Près de 150 affi ches du camp du OUI ont été arrachées, forçant le Comité de surveillance du référendum (CSR) à retirer 65 affi ches du NON malgré la plai-doirie des représentants du NON, affi rmant qu’aucun de leurs bénévoles n’a été impliqué

dans cette histoire. Toujours au chapitre de la petitesse, rappelons que diverses plaintes de harcèlement et insultes de tout genre ont émané des deux camps alors que Renaud Garner, militant du NON, s’est fait traiter de scab par James Pratt du OUI. Au fi nal, le OUI l’a remporté de justesse (3328 votes contre 3068, 67 votes annulés) après un intermina-ble dépouillement. Le résultat refl ète bien la division qui règne sur le campus et cette péni-ble campagne risque de laisser des séquelles importantes sur la politique étudiante. Quand on sait que le service de sécurité a dû inter-venir durant la campagne, on ne peut douter du niveau de rudesse de celle-ci. Seule bonne nouvelle: c’est fi ni.

Campagne « À bas les frais »Les étudiants dans la rue

Probablement la seule campagne à avoir fait consensus, «À bas les frais» a réuni moins d’étu-diants qu’escompté, mais s’est toutefois fait en-tendre. Avec comme point d’orgue la manifesta-tion du 5 novembre, la campagne a cependant pu profi ter d’une belle visibilité et bon nombre d’étudiants ont arboré, et arborent toujours, leur macaron «À bas les frais». Initiée par la division ontarienne de la FCÉÉ, la campagne vise trois objectifs : baisse des frais de scolarité, rempla-cement des prêts étudiants par des bourses et augmentation du fi nancement des institutions post-secondaires par le gouvernement. En plus de la manifestation du 5 novembre, la campagne a conduit au dépôt, le 22 octobre dernier, d’une pétition de plus de 10 000 noms provenant de

l’Université d’Ottawa au bureau du premier mi-nistre ontarien Dalton McGuinty. Approuvée par la FÉUO, la campagne fait offi ciellement partie des batailles menées par la fédération étu-diante et profi te du travail d’une équipe formée d’une soixantaine de bénévoles. Malgré toute la mobilisation pour la cause, il est évident que la lutte contre les frais de scolarité est loin d’être terminée. Comme l’ont démontré les courriels interceptés par La Rotonde, une hausse des frais est à prévoir, autant pour les étudiants de pre-mier cycle que pour ceux des cycles supérieurs, et ce ne sont pas les sombres prévisions écono-miques qui encourageront les différents paliers de gouvernement à augmenter le fi nancement des institutions post-secondaires.

Philippe Teisceira-Lessard

Malgré le fait que la campagne ré-férendaire soit terminée depuis plus d’une semaine, le sujet de l’adhésion à la FCÉÉ a occupé une bonne partie des débats au Conseil d’administra-tion (CA) de dimanche dernier. On y a également appris que cinq ques-tions référendaires seront posées aux étudiants.

La proposition polémique, pré-parée par Michèle Lamarche, porte-parole du camp du NON, réclamait la présence du conseiller juridique de la FÉUO à la prochaine réunion du CA. C’est Melanie Book, la di-rectrice de la faculté d’Arts qui a offi ciellement proposé la motion et n’a pas caché sa volonté de soule-ver des questionnements sur la lé-galité de l’affi liation de la FÉUO à la FCÉÉ.

Il faut rappeler que suite à l’as-semblée générale de la FCÉÉ qui a eut lieu du 26 au 29 novembre, des doutes quant à la nature du lien unissant FÉUO et FCÉÉ avant le référendum ont été soulevées. En fait, si la FÉUO n’était pas offi ciel-lement ratifi ée en tant que membre éventuel par la FCÉÉ au moment du référendum, le syndicat local ne se-rait en aucun cas obligé d’appliquer les règles imposées aux membres éventuels.

Suite à un relativement long dé-bat ressuscitant les oppositions tou-jours bien vives entre anti- et pro-FCÉÉ, une motion de compromis a été adoptée. Celle-ci demande aux directeurs de faire parvenir leurs questions par courriel à l’avocat de la fédération avant le 10 décembre afi n d’obtenir des clarifi cations sur la légalité de l’affi liation.

«C’est une grande déception par-ce que toute la motivation derrière le refus [de la motion] c’est qu’on n’ait pas droit à un débat réel et que les gens n’aient pas droit d’exprimer leurs questions et leurs réserves. Nous ne sommes pas satisfaits et je crois que cela ne fait qu’illustrer le manque de transparence dont l’exé-cutif a fait preuve pendant le réfé-rendum.», accuse Renaud-Philippe Garner, du comité du non.

«On a déjà une ligne directe avec l’avocat [par courriel], qui est une fraction du coût [par rapport à sa présence]. On doit avoir une ques-tion qui est sérieuse pour faire venir un avocat. Les questions que l’an-cien camp du NON apporte sont ex-pliquées dans la lettre de la FCÉÉ.», réplique Seamus Wolfe, du comité du OUI et v-p aux affaires univer-sitaires, faisant référence à un texte adressé aux membres du CA par la FCÉÉ annonçant la ratifi cation de l’adhésion de la FÉUO à la FCÉÉ durant l’Assemblée générale tenue du 26 au 29 novembre dernier.

Nouveaux référendums

Les étudiants devront se pronon-cer sur cinq nouvelles questions ré-férendaires lors des élections géné-rales en hiver.

Le premier concerne la banque alimentaire Bon appétit! qui fournit des denrées alimentaires aux étu-diants vivant des situations de pau-vreté. Alors que la cotisation est ac-tuellement de 0,25$/semestre pour chaque étudiant, la FÉUO tentera de faire quadrupler cette contribu-tion obligatoire à 1,00$. Ce montant placerait ce service à égalité avec les autres services de la FÉUO, comme le Centre de recours étudiant et le Centre de bilinguisme, qui bénéfi -cient aussi de ces revenus. Les étu-diants à temps partiel, quant à eux, pourraient voir cette cotisation dou-bler à 0,50$.

Le second référendum portera sur l’uniformisation du statut offi -ciel des services de la FÉUO, pour que tous les services soient en me-sure d’accéder au fonds d’urgence du service de la vie étudiante de la FÉUO. Ce fond auquel tous les étu-diants contribuent déjà, seulement les 5 plus anciens services peuvent demander d’utiliser l’argent placé dans cette réserve.

Un autre référendum portera sur la création d’un Service de counse-ling par des aînés de premières na-tions. Proposé par Michael Brown, directeur de la faculté de Common law, ce service viserait à appuyer les étudiants autochtones et non-autochtones ressentant le besoin de se procurer de l’aide auprès d’aînés. Cependant, des directeurs ont exprimé un malaise concernant dédoublement de services de Coun-selling sur le campus tels que SASS et le Centre d’entraide étudiant. «Les services de la FÉUO sont sup-posés être par les étudiants, pour les étudiants. Nous devrions arrê-ter de s’occuper des choses entrant dans le mandat de SASS.», s’oppose Mélissa Borduas, directrice de la faculté de Sciences de la santé. Les frais seraient de 1,00$ par étudiant et par semestre, comme pour les autres services de la FÉUO. Borduas et Jonathan Weber, directeur de la faculté de Génie se sont prononcés contre la motion.

En plus des trois référendums créés par le CA, deux autres ques-tions seront soumises aux étudiants par l’effet d’une pétition. Il s’agit du projet des Millenium Villages, qui vient en aide à des villages dans le monde, et celui du Campus sans fu-mée, qui veut délimiter des zones où il est permis de fumer. Aucun nou-veau détail n’a été annoncé à cette réunion à propos de ces consulta-tions.

A� liation à la FCÉÉ et nouveaux référendums à l’ordre du jour.

CA DE LA FÉUO

Le spectre de la FCÉÉ plane toujours

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Catherine Blanchard

Le Bureau d’intervention en ma-tière de harcèlement sexuel a ré-pertorié 79 situations pour l’année 2007-2008. Une plainte offi cielle seulement a été déposée, les autres cas s’étant réglés informellement entre les parties. Les statistiques gé-nérales démontrent cependant que seulement 10% des cas de harcèle-ment sont dénoncés.

Lisa Stone, intervenante en ma-tière de harcèlement et de discri-mination, s’occupe de ces cas indi-viduels. Elle informe les victimes sur les différentes possibilités de recours ou encore entreprend des actions plus directes avec les par-ties en cause. Cette intervention se fait toujours dans la confi dentialité. «Nous n’agissons jamais dans un cas individuel sans l’accord de la personne qui vient nous consulter», ajoute Stone.

Le second mandat du Bureau d’intervention en matière de har-cèlement sexuel repose sur la sen-sibilisation. En plus de faire des présentations et de renseigner la communauté universitaire sur les signes de harcèlement sexuel et ses conséquences, le Bureau prend part à des projets de plus grande enver-gure.

Diffi cultés passées

L’an dernier, le Service de la pro-tection, en collaboration avec diffé-rents groupes sur le campus, dont le Bureau d’intervention en matière de harcèlement sexuel, avait lancé

la campagne C’est l’affaire de tous contre la violence sexuelle. Cet évé-nement, bien que basé sur de so-lides recherches, n’avait pas bien fonctionné. La façon dont les mes-sages avaient été lancés n’avait pas permis de rallier la communauté universitaire.

Nouveau départ

Le Comité de ressources contre le harcèlement travaille cette année au développement d’une nouvelle campagne, Je fais la différence. Nathalie Jacob, de la Division des programmes de prévention et des relations étudiantes du Service de la protection est très enthousiaste par rapport au travail effectué. «C’est plaisant, car il y a beaucoup de colla-boration dans le comité. Il regroupe plusieurs services sur le campus, en plus du soutien des fédérations étu-diantes et de différents membres de l’administration», affi rme-t-elle.

En effet, ce comité de travail com-prend une quinzaine de membres, dont Jacob, Stone, Serge Dupuis, commissaire aux affaires universi-taires de la GSAÉD, ainsi que des re-présentants du Centre des femmes, du Centre de la fi erté et du Centre de recours étudiant. La professeure au département de criminologie, Holly Johnson, spécialisée dans la violence contre les femmes, y siège également.

Cependant, Dupuis souhaiterait que plus d’hommes, autant étu-diants que membres du personnel, se joignent au comité, mais aussi aux discussions et à l’élaboration

de la campagne. «C’est un point qui revient souvent depuis le début des rencontres. Nous voulons que plus d’hommes s’impliquent dans cette action, car il s’agit d’une question de genres, pas seulement de sexes.»

Campagne engagée

Soutenant les idées de la campa-gne Non, c’est non que la FCÉÉ pro-meut depuis une dizaine d’années déjà, Je fais la différence se veut toutefois beaucoup plus proactive. «On mise beaucoup sur les messa-ges que la campagne véhiculera», explique le commissaire aux affaires universitaires. Des focus groupes seront d’ailleurs organisés prochai-nement et en janvier afi n de tester l’effi cacité de ces messages et de re-cueillir l’opinion des participants à ce sujet.

Afi n d’appuyer la campagne, la GSAÉD adoptera sous peu une mo-tion. Celle-ci visera à ce que l’asso-ciation se positionne sur l’enjeu et mobilise des ressources pour que la lutte contre le harcèlement sexuel devienne une priorité.

Une piste à suivre

La première phase de Je fais la différence n’étant prévue que pour le mois de mars prochain, on n’ose pas trop s’aventurer à en parler. «Rien n’est encore coulé dans le béton. Il nous manque aussi encore certaines approbations», explique Jacob. «En janvier, nous serons plus en mesure de donner des détails sur la campa-gne et de la publiciser. »

Le harcèlement sexuel, une réalité sur le campus

SERVICE DE LA PROTECTION

Plusieurs services universitaires se mobilisent pour la prévention et la lutte contre le harcèlement sexuel.

La hausse des droits de scolarité a été acceptée. Les étudiants devront donc payer de 4% à 8% de plus.

DROITS DE SCOLARITÉ

Facture étudiante: 7 millions de dollars plus chère

SUITE DE LA UNE

Mais où va l’argent?

C’est Victor Simon, vice-recteur aux ressources, qui a fait offi ce de gardien de but pour l’exercice du débat, répondant stoïquement à chacune des questions adressées à l’administration. Cependant, la question du manque d’information a été soulevée à de nombreuses repri-ses au cours du débat des membres du BdG, notamment par Pierre De Blois et Denis St-Onge, en plus des Gouverneurs-étudiants. «J’ai un problème comme membre d’un Bu-reau des gouverneurs (…). J’aime-rais avoir un peu plus d’information à savoir si [la hausse] était refusée, les sept millions [de perte] affec-tent quoi exactement?», a confessé De Blois dans une vague d’inter-ventions qui a semblé faire douter l’administration de sa victoire as-surée. Ce sont fi nalement ces deux membres du Bureau qui ont enre-gistré des votes d’abstention. De plus, la défi nition d’investissement dans « l’expérience étudiante » a été discutée. Certains gouverneurs trouvaient que ce concept était trop large et ils auraient aimé savoir où exactement l’argent serait investi.

Votez et on verra ensuite

C’est Marc Jolicoeur, président du BdG qui a lancé la plus grande controverse de la soirée. En fait, en proposant que tous les gouverneurs votent et que si le résultat s’avérait serré, on entamerait alors une dis-cussion portant sur la possibilité de confl it d’intérêts des deux étudiants siégeant au BdG, leur retirant pour cette raison leur droit de vote. Ce processus inhabituel a soulevé l’ire de la foule, qui a bruyamment fait entendre son mécontentement. C’est d’ailleurs Julien de Bellefeuille, coordonnateur de la gouvernance collégiale de la FÉUO, qui s’est écrié, afi n de dénoncer cette injustice: « Qu’on établisse les règles du jeu avant le vote! Pas après! » Malgré cet épisode, le débat s’est déroulé devant une salle quasi-pleine d’une foule plutôt calme, applaudissant à tout rompre les prises de position des deux gouverneurs-étudiants et de Carrie Roussin, la gouverneure qui a voté contre.

Une fois la hausse effectivement adoptée, Seamus Wolfe a renchéri sur ses accusations précédentes : «La lune de miel avec Allan Rock est terminée. Ce n’est pas une nouvelle administration. C’est un nouveau vi-sage sur la vieille administration.»

Réunion des bénévoles

La Rotonde tient sa dernière réunion des bénévoles de 2008 ce mardi, à

midi, au 109 Osgoode.

Vous voulez faire entendre votre opinion sur le contenu? La mise en page? Les

photos? Quoi amener au party de Noël?Venez jaser avec nous.

Page 5: La Rotonde - Édition du 1er décembre 2008

Actualités

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le 1er décembre 2008

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Calendrier Actualités

CONFÉRENCES

Stories of African Women’s Inequa-lity and Strategies for Gender Jus-tice, Part IQuand ? 2 décembre de 17h à 19h30Où ? Archives nationales

Récits illustrant les inégalités aux-quelles se heurtent les femmes afri-caines et stratégies pour la justice entre les sexes, Partie IIQuand ? 3 décembre de 11h30 à 13hOù ? Fauteux, 359

Avant de mener, il faut apprendre à suivreQuand ? 4 décembre de 12h à 13h30Où ? DesmaraisInscription : https://web5.uottawa.ca/events/women_leadership_03/ins-cription.html

Changements Climatiques et Santé: Les enjeux à travers le mondeQuand ? 5 décembre de 17h à 19hOù ? Pavillon Roger-Guindon, Am-phithéâtre A, 451 rue Smyth

L’externalisme de Guillaume d’Oc-khamQuand ? 8 décembre de 15h à 17hOù ? Arts, 509

Food and Clothing DriveQuand ? Du 1er décembre à 13h au 19 décembre à 14hOù ? 90 Université

Réduction du stress et relaxationQuand ? 1er décembre de 19h30 à 21hOù ? 90 Université, salon 140

DIVERS

Le cri du cancre

Vile Patente NécrophileSonia Noreau

François-Olivier Dorais

La Rotonde : Qu’avez-vous pensé du dernier rapport du Centre de recours étudiant ? Si vous comptez réagir, à quels faits ou recommanda-tions entendez-vous donner suite ?Allan Rock : Nous avons rendu notre rapport public hier [26 no-vembre]. Vous pouvez le consulter sur le web. Le professeur St. Lewis est disponible pour donner des en-trevues.

LR : Le professeur Hassan Diab fut récemment arrêté par la GRC relativement à un atten-tat terroriste survenu à Paris en 1980. En prévision des examens de fin de session, comment l’Uni-versité compte-t-elle réagir ? Le professeur sera-t-il remplacé ?

À combien d’étudiants ensei-gnait-il ? Advenant qu’il soit ac-quitté, gardera-t-il son poste ?AR : Je vous réfère à l’énoncé qui a été émis par l’Université sur la question.

LR: L’Université entend-t-elle combler prochainement le poste de doyen de la sec-tion Droit Civil ? Si oui, avons-nous le nom de cette personne ?AR : Un doyen intérimaire a été nommé, M. Sébastien Grammond.

LR : Il a récemment été convenu d’abolir le program-me de maîtrise en français au département d’histoire, faute d’inscriptions suffisantes. Que pensez-vous de cette décision ?AR : Les décisions prises par le

Sénat ne sont pas prises à la lé-gère, donc je soutiens évidemment cette décision.

LR : Le cas de Marc Kelly a fait pas mal parler récemment, notam-ment depuis son escapade dans votre bureau qu’il a transmise à toute la communauté universi-taire. Vous avez décidé d’envoyer une lettre à M. Kelly en réponse à ses agissements dans laquelle vous vous excusez sur la manière dont vous lui avez parlé et en lui assu-rant « qu’une réponse écrite à ses courriels lui sera émise quand ces réponses seront préparées ». En-tretemps, un ancien étudiant à la maîtrise de l’Université d’Ottawa du nom de Philippe Marchand, se disant victime d’intimidation par un professeur, vous a écrit plu-

sieurs lettres en suivant normale-ment le processus de plaintes de l’Université et attend une réponse de l’administration depuis 550 jours (il n’a même toujours pas reçu d’accusé de réception). Ma question est donc la suivante : en répondant par écrit à Marc Kelly à la suite de ses agissements, et en restant silencieux face au cas de Philippe Marchand, toujours resté en conformité avec le processus de plainte, ne pensez-vous pas en-courager les étudiants à emprunter des méthodes non conventionnel-les dans leur processus de plainte? AR : L’Université a correspondu avec M. Marchand. M. Marchand peut, s’il le désire, partager ces ren-seignements avec vous. L’Univer-sité, de son côté, doit protéger les renseignements personnels.

Allan Rock nous répondLe recteur commente certains sujets d’actualité sur le campus

AFFAIRES UNIVERSITAIRES

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actualité[email protected]

Obligée par la crise de nerfs qui me ron-ge ce qui me restait de santé mentale, la colère me pousse à écrire cette chro-nique même si je suis en retard pour

mes projets de fi n de session (preuve non pas de paresse, mais d’appartenance à l’espèce hu-maine). Je vais bien sûr vous parler de la chose la plus inacceptable et qui écœure l’entièreté de la population étudiante. Qu’ils soient bloquistes, libéraux, conservateurs, néo-démocrates, gays, hétérosexuels, asexuels, bi, transgenre ou ce que vous voulez, les étudiants oublient ce qui les ghettoïse et s’unissent avec tous les autres lors-que se dresse devant eux la pire dégueulasserie du campus. Je parle bien sûr de la Vile Patente Nécrophile qui a perverti nos portables : VPN. Je sais prévoir l’avenir, je sais ce qui t’attend, mon cher lecteur. Je te vois dans quelques jours. Tu es bien assis, le café à portée de main, les notes de cours sorties, les doigts bien en posi-tion sur le clavier de ton portable. Tu viens de te trouver une place au cinquième étage et on est un mercredi à 13h. Tu as circulé en rond comme un vautour pendant 15 minutes en suant com-me un porc dans ton manteau. Tu n’as qu’une seule requête : vérifi er tes courriels, ce qui n’est que trop légitime pour un élément aliéné de notre sous-culture « technofétichisante » contemporaine. Lorsque soudain… Paf, pas de

connexion internet ! Tes droits les plus sacrés sont bafoués et, tout de suite, tu t’énerves com-me un crétin. Tu es comme moi en ce moment.Mon ordinateur et moi, nous nous faisons face et tentons désespérément d’invoquer le VPN afi n qu’il dirige sa bienveillante connexion vers nous, mais rien n’y fait. Étrangement, je n’arrive pas à passer à autre chose (l’étude de mes notes de cours ou un quelconque projet scolaire, par exemple), comme si la vérifi cation de mes cour-riels faisait partie d’un quelconque projet divin dont chaque étape était cruciale. Devant mon désir implorant, VPN se refuse à moi malgré mes supplications ponctuées de jurons. Je chu-chote des menaces de mort à mon ordinateur avec une intensité inouïe et sans trop élever la voix, comme le font les amants qui se confi ent des tendresses ou tel le mourant qui lâche le râle du moribond qui clôt sa vie en un soupir inhu-main.

Il me faut alors me résigner à l’impensable : appeler mon ex qui maîtrise cette science mi-magie noire mi- art de combat Jedi qu’est la manipulation d’un ordinateur. Et au moment même où j’accepte l’odieux de l’idée. Mon cellulaire me meurt dans les bras au mau-vais moment, tout comme Molière sur scène. Autour de moi, des inconnus, le nez baigné de la lumière « néontisante » de leur écran, adop-

tent la position courbée du moine copiste nor-mand sur sa bible… je suis seule au monde.Naïvement, je m’en remets à l’université et me décide à faire la queue avec la multitude pour une miette d’attention d’un expert. Je suis tel l’Anglais pendant la Deuxième Guerre mon-diale qui quémande du pain. Coincée entre un Français épileptique et un Polonais hémophi-le, j’ai le temps de faire connaissance avec des gens aussi désespérés que moi. Nous ne som-mes plus seuls, nous suons encore dans nos manteaux, mais nous ne sommes plus seuls. Et puis, un miracle se produit, on m’installe de nouveau la Vile Patente Nécrophile et, sous le regard sévère de la préposée, elle se décide enfi n à fonctionner. Telle la Vierge Marie dans un tacos, la vérité va apparaître. Je vais en-fi n pouvoir vérifi er mes courriels… J’ai rien.C’est dire notre aliénation à internet et aux nou-velles technologies lorsqu’une jeune femme perd quatre heures d’étude en pleine fi n de session pour aller contempler le vide affectif de sa boîte courriel. Comment se fait-il que je ne puisse pas vivre trois heures sans vérifi er mes courriels avec la précision du diabétique qui prend sa dose d’insuline et que je porte mon cellulaire toujours sur moi comme si c’était un pacemaker ? C’est une aliénation auto-imposée. Étudiants de tous les départements, déconnectez-vous!

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Actualités

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Revue de presse universitaireAlexa Biscaro

UBC est sans papier

Au bureau des services étudiants de la Faculté « Land and Food Systems » de l’Université de Colombie-Britannique, il y a quelque chose qui manque : le papier. L’idée est venue en 2005 et depuis, de plus en plus de documents ne sont disponibles qu’en li-gne. Le tout est entièrement accessible aux étudiants, qui peuvent vérifi er des choses comme leurs notes et même les évaluations des professeurs. Selon la vice-doyenne de la faculté, le système sans papier permet aux conseillers de garder leur bureau plus ordonné, ce qui, à la longue, leur permet de consacrer plus de temps aux étudiants sur une base individuelle. Par exemple, un conseiller peut maintenant prendre son por-table et rencontrer un étudiant n’importe où sur le campus. Le bureau sans papier est le premier en son genre au Canada.

Un campus à Dubai pour Waterloo

Le 17 novembre dernier, le sénat de l’Uni-versité de Waterloo a voté en faveur de la création d’un campus à Dubai. Les pro-grammes offerts, en génie civil et chimique, commenceront en septembre 2009. Les étudiants inscrits devront compléter deux semestres à Dubai et ensuite terminer leur bac à Waterloo. Deux autres programmes, en management, seront offerts à partir de 2010. L’Université espère que le nouveau campus aidera à assurer une formation plus globale à ses étudiants, en vue de les pré-parer pour un marché du travail de plus en plus international. De plus, on estime que le nouveau campus va générer environ 22 mil-lions par année, ce qui représente un revenu important. Mais tous ne sont pas d’accord : plusieurs ont soulevé des inquiétudes vis-à-vis des droits des employés, qui ne sont pas les mêmes qu’au Canada, et au sujet des lois discriminatoires en place.

Retrouvailles de Queen’s annulées

Les Retrouvailles de l’Université Queen’s ont été annulées pour l’année 2009 et seront remplacées par une « réunion printanière » qui se tiendra en mai. L’administration jus-tifi e sa décision en rappelant que la fête an-nuelle non offi cielle de la rue Aberdeen pose plusieurs problèmes de sécurité et pourrait potentiellement nuire à la réputation de l’Université. La décision n’est évidemment pas soutenue par tous, surtout par les étu-diants, mais l’administration rappelle que c’est techniquement un événement pour les anciens. L’Université espère également amé-liorer sa relation avec la Ville de Kingston, qui, actuellement, est plutôt tendue. Elle prévoit d’ailleurs rembourser les 175 000$ qu’a dû débourser la ville afi n de sécuriser Aberdeen en 2008.

Facebook : outil de protestation à l’Université Laval

Des étudiants au département de com-munication de l’Université Laval ont créé un groupe Facebook pour contester la cor-rection de leurs deux premiers examens du cours Métiers de la communication. Selon eux, les examens ont été corrigés de façon inégale et ce, sans explication sur les copies. Qui plus est, la moyenne pour le premier examen n’était que de 57%, tandis que la moyenne pour le deuxième était encore plus faible, soit de 50%. Ils se plaignent également du manque d’heures de cours. À cause de la grève des professeurs, ils n’auraient eu que deux cours pour apprendre la matière sur le deuxième examen. Leur professeur, quant à lui, insiste pour dire que la grille de cor-rection qu’il a donnée aux correctrices était très claire et refuse de revoir les examens lui-même.

Vous pensez avoir un scoop ?Faites-nous en partactualité[email protected]

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Conseil d’administration de La Rotonde

Deux places au CA du journal La Rotonde sont présentement vacantes.

Si vous voulez vous impliquer dans les décisions du journal et participer à la gestion d’un organisme à but non lucratif,

contactez-nous au [email protected]

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Caroline [email protected] Arts et Culture

Alex Sabourin

Il peut parfois être apeurant de se livrer aux mains d’une foule. On ne peut jamais prédire comment

elle réagira. Comme à l’époque des gladiateurs romains, si un instant on se trouve dans l’extase de leur adulation, quelques secondes plus tard on peut se retrouver piétiné par leur mépris et leur réprobation. Un peu comme lors d’une iPod battle...

Jeudi dernier eut lieu la iBattle de la Faculté des arts au bar étudiant, le 1848. Par iBattle, on voulait bien sûr laisser entendre : iPod battle. Pour les néophytes, on s’explique rapidement. Le concept de la iPod battle est extrêmement simple. For-mées de deux ou trois personnes, les équipes s’affrontent à l’intérieur d’une arène de lutte improvisée. Toute équipe doit se présenter avec son propre iPod et, bien sûr, une playlist soigneusement pré-selec-tionnée. Pour chaque combat dispu-té, les équipes ont une minute et de-

mie pour faire jouer tour à tour des chansons dont ils espèrent qu’elles sauront survolter la foule. Mais voi-là où le jeu se complexifi e. L’arbi-tre, muni d’un décibelmètre, sonde la foule une fois le combat terminé pour obtenir l’opinion publique dé-fi nitive. Le moment venu, on crie à tue-tête pour envoyer notre équipe favorite défendre ses sélections lors du prochain combat. L’équipe per-dante obtient une mort certaine; elle devra se contenter de siroter une boisson au bar en songeant à son fu-tur comme iDJ. Dans le match fi nal, les deux meilleures équipes se ren-contrent pour déterminer qui seront les grands champions.

La particularité de la soirée iBattle du 27 novembre? Les cinq dollars payés par chacun pour l’en-trée étaient donnés directement à la montagne de jouets de la FÉUO. Les gens pouvaient aussi apporter un jouet neuf en guise de paiement. Mais à part ça, c’était une vraie de vraie iPod battle ! Pendant que

certains se déchaînaient violem-ment devant l’arène, d’autres ob-servaient le tout de loin, un sourire mesquin à la bouche. Les partici-pants étaient certainement habillés à l’image de l’occasion; les équipes portaient des habits assortis à per-fection. Deux jeunes hommes en T-shirts blancs portant des montures noires sans lentilles d’une part, jeu-nes fi lles aux leggings pourpres et lunettes de soleil énormes d’autre part. On voyait les lunettes style Kanye West partout, alors que les accessoires fl uorescents semblaient quintessenciés. DJ Snugglebots, les juges en cette soirée, se démar-quaient, eux, par leurs chemises d’arbitre zébrées.

Les équipes se sont fait forte compétition une fois en face-à-face. Les DJs étaient déchaînés à fond au nom de l’approbation de leur audience. On y a vu les mê-mes simagrées que dans un match de lutte; les injures, les costumes, le charisme des différents person-

nages. Une vraie guerre pour la su-prématie numérique, quoi! Encore plus, c’était un concours de popula-rité. Les gens essayaient d’être aussi impudents que possible. Les styles de musique joués étaient tout aussi diversifi és. Un moment, on lâchait notre fou en écoutant le Vengabus des Vengaboys, quelques secondes plus tard on décollait sur Decep-ticon du groupe Le Tigre... et ça continue comme ça toute la soirée! Chaque style était au rendez-vous; du metal au hip-hop jusqu’au rock indie et à la musique funk. En effet, tous les participants sont d’immen-ses nerds de la musique. C’est cette simplicité qui fait l’attrait de l’iPod battle. Il ne faut pas être un expert pour gagner... mais il faut bien savoir apprivoiser les fi ns fonds lugubres de son iPod. Par contre, on doit s’assurer d’en avoir un, un iPod pour participer. Une moitié de l’équipe nommée « Je devrais être en train d’étudier, mais je battle pour des jouets au lieu » m’a pour-

tant averti en début de soirée, tout en brandissant ses produits Apple: « Il faut être en bonne compagnie ce soir. Moi, j’ai mon iPod Touch… Et mon iPhone en main ! »

Et ce depuis...

La première bataille iPod prit place à Paris en février 2006. Un DJ du nom de Teki Latex fut l’hôte de 700 individus à un combat de ce genre au club privé ParisParis. Dans ce club très exclusif, l’on re-trouve les gens les plus branchés de l’underground électronique pa-risien. Depuis, ces combats sont devenus un réel phénomène culte. On comprend vite pourquoi. L’in-tensité est très forte et les gens sont toujours prêts à se déchaîner. Le phénomène s’est propagé très rapi-dement. À Ottawa, ce sont les DJsLinus Booth et Chris Macintyre qui furent les premiers à imiter une de ces soirées au Barrymore’s en 2006.

Le concept de la iPod battle est extrêmement simple. Formées de deux ou trois personnes, les équipes s’affrontent à l’intérieur d’une arène de lutte improvisée. Toute équipe doit se présenter avec son propre iPod et, bien sûr, une playlist soigneusement pré-selectionnée.

TECHNOLOGIE

Arène musicale

Photo Martin Lalande

« Je devrais être en train d’étudier, mais je battle pour des jouets au lieu »

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Cirque Éloise : NebbiaQuand? Du 9 au 10 décembre à 20hOù? Maison de la culture de Gati-neau, 855, boulevard de la Gappe, Gatineau

Café littéraire : rencontre avec François AvardQuand? Le 17 décembre à 19hOù? Maison du citoyen, 25, rue Laurier, Gatineau (Secteur Hull)

Calendrier Arts et Culture

DANSE

ARTS VISUELS

Ralph Nevins : Paysages panora-miquesQuand? Du 5 décembre 2008 au 14 janvier 2009Où? Galerie Centrepointe, 101, pro-menade Centrepointe, Nepean

Tarek Al-Zand : Linge saleQuand? Du 4 décembre 2008 au 13 janvier 2009Où? Galerie d’art de Cumberland, 2ième étage, 255, boulevard Centrum, Orléans

One night stand avec Benjamin RodgerQuand? Le 12 décembre à 19hOù? Galerie La Petite mort, 306, rue Cumberland, Ottawa

Royal Winnipeg BalletQuand? Du 4 au 7 décembreOù? Centre national des Arts, 53, rue Elgin, OttawaHeures de présentations : www.nac.ca

Divine Performance ArtsQuand? Du 2 au 4 janvier 2009 à 14h ou 20hOù? Centre national des Arts, 53, rue Elgin, Ottawa

Les Dales Hawerchuck et Oscar B.Quand? Le 6 décembre à 21h30Où? Le Petit Chicago, 50, rue du Portage, Gatineau (Secteur Hull)

SkarazulaQuand? Le 7 décembre à 14hOù? La Basoche, 120, rue Principa-le, Gatineau (Secteur Aylmer)

Mes AïeuxQuand? Les 14 et 15 décembre à 20hOù? Salle Odyssée, 855, boulevard de la Gappe, Gatineau

Martha Wainwright et Jason Ba-jadaQuand ? Le 20 décembre à 19hOù ? Centre Bronson, 211, avenue Bronson, Ottawa

MUSIQUE

Cinéclub francophone : MolièreQuand? Le 4 décembre à 19h30Où? Pavillon Fauteux, pièce 137

SUR LE CAMPUS

Cyrano de BergeracQuand? Du 9 au 13 décembre à 19h30Où? Centre national des Arts, 53, rue Elgin, Ottawa

THÉÂTRE

AUTRES

Peg Boggs, une vendeuse de produits en porte-à-porte, n’arrive pas à faire des ventes dans son quartier. Elle décide de donc de s’aventurer sur le terrain d’un immense manoir qui surplombe la ville. Elle y découvre Edward (Johnny Depp), un homme artifi ciel avec d’immenses ciseaux à la place des mains. Touchée par la solitude du jeune homme, elle lui propose d’emménager chez elle. Edward tombe amoureux de Kim (Wynona Ryder), la fi lle de Peg. Bien que celle-ci soit terrifi ée par lui au départ, elle apprendra peu à peu à le connaître. Peu avant Noël, Edward coupe accidentellement Kim. Un résident voit cet acte et l’utilise pour le chasser et l’enfermer dans son manoir. L’histoire est racontée par Kim lorsqu’elle est devenue vieille. Elle conte son histoire d’amour avec Edward à ses petits-enfants.

Bien qu’un peu sombre par moments, ce fi lm est d’une grande beauté, tant sur le plan visuel qu’au niveau de l’histoire.

Fin de session oblige, chaque étudiant subit présentement un grand stress et se coupe en partie du reste du monde a� n d’étudier et de terminer les travaux de session. Dans l’espoir que cette folie � nisse, La Rotonde propose un Top 5 des meilleurs � lms du temps des Fêtes.

Par Caroline MorneauQu’il s’agisse de la version en dessin animé de 1966 ou encore de la plus récente version avec comme acteur prin-

cipal Jim Carrey (2000), Le Grinch est un incontournable du temps des fêtes. Inspiré du livre How the Grinch stole Christmas de Dr. Seuss, les deux versions du fi lm rendent bien la magie de cet univers.

À l’intérieur d’un fl ocon existe une petite ville où ses habitants vivent exclusivement pour Noël. Il y a plusieurs années, un enfant différent des autres a été humilié le jour de Noël. Il s’est donc retiré dans une grotte surplom-bant la ville et, chaque année, complote contre Noël. Puis, un jour, il a l’idée de voler Noël. Il prend donc toutes les décorations et les cadeaux des habitants de la ville. Une petite fi lle, Cindy, décide d’aller voir le Grinch et de lui expliquer ce que représente cette fête. Ému, il décide de redonner les objets volés et fête Noël avec les habitants de la ville. Ce fi lm démontre une fois de plus le talent de Jim Carrey pour la comédie.

Nez rouge est un fi lm québécois d’Érik Canuel (Bon Cop Bad Cop, Le Survenant) mettant en vedette Patrick Huard (Les Boys, Bon Cop Bad Cop), Michèle-Barbara Pelletier (4 et demi) Pierre Lebeau (Les Boys, Un homme et son pêché). Félix Legendre (Huard) est un critique littéraire bien connu pour ses paroles acérées. Après le lance-ment du livre de Céline Bourgeois (Pelletier), qu’il vient de critiquer dans les médias, il se fait prendre dans un barrage routier pour le contrôle d’alcool au volant. Comme son taux d’alcool dépasse légèrement la limite permise, il est convoqué en cours. Son avocat, Léon (Lebeau), lui négocie une peine de travaux communautaires auprès de Nez Rouge, un service de raccompagnement. Il se retrouve jumelé à Léon et Céline. De mésaventure en mésaven-ture, Félix et Céline tombent amoureux. Le genre de la comédie romantique est peu exploité au Québec. Celle-ci se démarque de loin du lot. Un fi lm familial qui en fera rire plus d’un.

Tim Burton, maître dans les fi lms de fantaisie, sortit en 1993 ce petit bijou en Stop motion. Jack Skellington vit dans la ville de Halloween et est responsable de créer la meilleure fête possible chaque année. Cependant, il est blasé d’être le roi de Halloween et veut découvrir autre chose. C’est à ce moment qu’il découvre la ville de Noël ainsi que la chaleur interne que cette fête procure. Lors de son retour, il convoque les résidents de sa ville afi n de leur par-ler du Père Noël. Après une longue recherche sur cette fête, il déclare que cette année, Noël sera fait par eux. C’est ainsi qu’il embarque tout le monde dans un tourbillon de féérie et qu’il enlève le Père Noël. Confi ant, il part faire la distribution des cadeaux qu’ils ont confectionnés et réalise son erreur.

Un fi lm drôle et tendre avec une petite morale sur l’importance d’être soi-même.

Buddy (Will Ferrell) a été placé dans un orphelinat à sa naissance. Durant la visite du Père Noël, il se glisse dans le grand sac à cadeaux de celui-ci. Lorsqu’il le découvre, il est trop tard. Il décide donc qu’un elfe l’élèvera. Devenu adulte, Buddy se questionne sur son apparence physique face aux autres elfes. Il fi nit par découvrir qu’il est un humain et décide de partir à New York pour retrouver ses parents biologiques. Il ne connaît cependant rien à la vie humaine et ne comprend pas pourquoi les gens semblent si peu intéressés par cette fête si merveilleuse. Il retrouve son père, mais ce dernier fi gure sur la liste des gens mauvais du père Noël. Il tente donc de redonner vie à la fête de Noël.

Bien que très peu profond, ce fi lm est tout de même comique. Il permet de décompresser et, l’espace de quelques minutes, de croire en Noël et au Père Noël.

Le Grinch

Nez Rouge

L’Étrange Noël de Monsieur

Jack

Elfe

Edward aux mains d’argent

Filmographie festiveSPÉCIAL FILMS DE NOËL

Conseil d’administration

Le Conseil d’administration de La Rotonde tient sa réunion mensuelle, ce lundi soir, à 19h, au local UCU 206.La réunion est ouverte au public.

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Sports » Spécial football

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Sports » Spécial football le 1er décembre 2008

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Avec l’hiver qui approche, il est temps d’écrire les dernières lignes du chapitre dédié au football et de tourner la page sur l’une des ères les plus importantes de l’histoire des Gee-Gees. Le quart-arrière étoile Josh Sacobie, son poulain Brad Sinopoli, ainsi que le vétéran receveur Ivan Birungi et l’assistant coordinateur offensif Jean-Philippe Asselin ont accepté de revenir une dernière fois sur la saison qui s’est terminée amèrement à Western. Romain Guibert revient sur cette saison qui marquera sans doute l’Histoire du Gris et Grenat.

TOURNER LA PAGECette ère pourrait très bien

prendre le prénom du quart-arrière de Fredericton. Au ter-me de ses cinq années en Gris

et Grenat, Sacobie a laissé une em-preinte éternelle sur le programme de football de l’Université d’Ottawa. Membre de la Première Nation St. Mary’s Maliseet, le joueur étoile s’est distingué autant sur le terrain que dans la communauté.

Tu vas certainement quitter l’Université en étant l’un des meilleurs joueurs à ton poste, voire le plus talentueux que l’équipe ait jamais eu. Com-ment le vis-tu ?

C’est peut-être le poste la plus diffi cile à occuper, mais à coup sûr c’est le plus dur à incarner. Attentes, attention, critique, responsabilité et urgence attendent chacun à la porte d’entrée du quart-arrière. Afi n de jouer à ce niveau, tu dois l’accepter et le contrôler correctement ou tu seras perdu. Être juste Josh et avoir le soutien de l’équipe m’ont aidé à faciliter ce processus.

J’espère que lorsque je quitterai l’U d’O, je ne me souviendrai pas des records, ou même la saison de 8-0; mais plutôt d’une passe particulière à un joueur particulier, en essayant de retirer l’émotion et l’excitation de ce jeu. C’est comme cela que je veux que le jeu me manque.

La dernière passe de ta car-rière, tu l’as lancée à Brad. Est-ce vraiment symbolique pour toi ?

J’ai d’abord pensé que ce se-rait l’interception que j’ai lancée à [Matt] Carapella à la fi n du qua-trième quart. Ne sachant pas que j’aurais la balle à nouveau, j’étais tellement content de retourner sur le terrain et profi ter d’une dernière séquence avec mes coéquipiers avec 14 secondes à jouer.

Lors du dernier jeu, Western a joué profondément. Pour une quel-conque raison, je me suis assuré d’appeler un jeu pour que Brad fas-se un tracé court, suspectant qu’il

serait ouvert. Mon intention était de lancer ma dernière passe à Brad avant même d’appeler le jeu; c’est la seule fois où j’ai eu ce que l’on ap-pelle une « tunnel vision » avant la remise. C’était important pour moi et c’est peut-être le lancer le plus dé-siré que j’aie jamais fait. Je connais-sais la valeur symbolique que cela aurait, et c’est ce pourquoi je l’ai fait. Après qu’il se soit fait plaquer, j’ai marché vers lui et je lui ai dit : « C’est à toi maintenant big guy, tu portes le fl ambeau. »

Au fi nal, les Mustangs ont mis un terme à ta saison une deuxième année de suite, et cette fois-ci, c’est ta carrière qui prend fi n. À quel point cette rivalité a-t-elle enfl é, que veut-elle dire pour toi ?

L’histoire et les critiques créent des rivalités, pas les joueurs et les entraîneurs. C’est la troisième fois que Western met fi n à ma saison et c’est un peu irritant. Vois cela ainsi : maintenant je déteste le violet, et si l’un de mes enfants va à Western, je le déshérite. Non, c’est une blague.

J’ai apprécié ces batailles qu’on a eues, des matchs comme cela te rendent meilleur. On a fait face à beaucoup d’adversité cette saison, mais nous n’avons jamais agité le drapeau blanc ou lancé la serviette. Cette dernière saison était pleine d’expériences enrichissantes pour les jeunes, et je crois que cela rap-portera des dividendes lorsque nous jouerons contre Western dans le futur.

Le mot du coachCela ne fait aucun doute qu’il a eu

un impact sur le succès de l’équipe les cinq dernières années. Savoir d’où il est parti, et où il est arrivé, c’est assez incroyable. Cette année n’a pas fi ni comme il l’a voulu. Ses statistiques vont parler pour lui-même. Ce dont je vais me rappeler le plus, c’est ce qu’il a fait hors du terrain avec les jeunes, comment il s’est impliqué, comment il se com-porte.

Josh Sacobie

Après trois matchs, tu étais le meilleur re-ceveur au Canada. Tu as néanmoins été affecté par une blessure sérieuse au pied. Penses-tu que cela était le revirement de l’année pour l’équipe?

Bien que je ne pense pas que cela soit le tournant de la saison, je pense que cela a affecté notre dossier en saison régulière. Ce n’était pas facile pour l’équipe de se remettre à la fois de ma blessure et de celles des au-tres receveurs. On a fait du mieux qu’on pouvait avec les joueurs qui restaient en forme.

Tu es arrivé d’ici en tant que transfert d’Acadia. Western t’a empêché d’atteindre ton but princi-pal. Referais-tu les choses différemment s’il fal-lait recommencer?

D’aucune façon je n’aurais fait quelque chose au-trement. Bien que nous n’ayons pas réussi à gagner la Coupe Vanier, j’ai réalisé une saison fort appréciable, et ne l’aurais pas fait différemment. J’ai pu rencontrer plein de gens cool et, même si c’était bref, j’ai eu la

chance de jouer avec des joueurs vedette comme Josh.

Tu as eu la chance d’attraper des passes de Josh et de Brad, et même de voir Brad jouer receveur. Que pourrais-tu dire sur le genre d’équipe que nous verrons l’an prochain, alors qu’une page importante est tournée ?

Je ne suis pas sûr du visage qu’aura l’équipe, mais je suis sûr que coach P [Denis Piché] aura des recrues pour combler les postes de ceux qui partent. Brad sera un très bon quart-arrière. J’ai le sentiment qu’il aurait pu être un partant au sein de la majorité des programmes cette année.

Le mot du coachPerdre quatre de nos cinq partants, et que les rem-

plaçants se blessent… Ivan, tout le monde le connais-sait, on sentait sur le terrain qu’il avait une présence, les défenses lui prêtaient beaucoup d’attention; donc c’est sûr que cela change un peu plus les choses.

Ivan Birungi

Photo Guy Hughes

Alors qu’il s’alignait vers une saison extraordinaire, voire historique, le transfert d’Acadia a vu tout s’effondrer

devant lui. Lors du troisième match à McMaster, il a subi une fracture à un pied qui l’a écarté du terrain pour

le reste de la saison régulière avant de revenir en séries. Arrivé à Ottawa pour avoir plus de chances de décro-

cher une bague de la Coupe Vanier, il a vu son rêve se dissiper lors de la fi nale de Coupe Yates.

Photo Guy Hughes

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Arts et Culture

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Avec l’hiver qui approche, il est temps d’écrire les dernières lignes du chapitre dédié au football et de tourner la page sur l’une des ères les plus importantes de l’histoire des Gee-Gees. Le quart-arrière étoile Josh Sacobie, son poulain Brad Sinopoli, ainsi que le vétéran receveur Ivan Birungi et l’assistant coordinateur offensif Jean-Philippe Asselin ont accepté de revenir une dernière fois sur la saison qui s’est terminée amèrement à Western. Romain Guibert revient sur cette saison qui marquera sans doute l’Histoire du Gris et Grenat.

TOURNER LA PAGEC’est sans doute le joueur

qui aura les plus grandes chaussures à remplir. Rem-plaçant de Sacobie lors des

deux dernières années, il prendra les rênes d’une attaque au sein de laquelle il a joué à un poste inha-bituel : il a hérité d’un poste de re-ceveur alors que l’équipe était mi-née par les blessures. Plus mobile que son mentor, il devrait piloter une attaque encore plus polyvalente et menaçante.

Lors du dernier match con-tre Western, tu as attrapé la dernière passe de la carrière de Josh. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

C’est drôle, parce que Josh bla-guait sur cela après le match, et il me disait que c’était comme s’il me passait le flambeau. En toute honnêteté, je n’y ai jamais pensé avant qu’il m’en parle. J’étais juste content de jouer avec lui et de le voir jouer sous un angle dif-férent. J’en ai appris beaucoup sur la façon dont il se contrôle avec les gars sur le terrain en étant dans le caucus.

À ta troisième année, tu au-ras un énorme trou à remplir. Avec tous les obstacles que l’équipe a connus cette an-née, tu n’as pas eu la chance d’évoluer souvent au poste de quart-arrière. Quel sera ton principal défi ?

Je pense que ce sera d’établir une certaine confi ance avec les gars et les entraîneurs. Josh a été quart-arrière pendant cinq ans et a établi beaucoup de très bonnes relations avec tout le monde, et je pense que tout le monde est habitué à sa façon de contrôler l’équipe. C’est impor-tant pour moi de me rappeler que je ne suis pas Josh. Il m’en a appris un paquet, et je vais essayer d’appliquer tout du mieux que je peux, mais en même temps, je ne veux pas être son clone. J’ai hâte à l’an prochain comme tout le monde, et ce sera ex-citant.

Ton style de jeu et la présence de Davie Mason et Félix Potvin-Desjardins au poste de por-teur de ballon, on parle d’une équipe avec le style des Falcons de Michael Vick. Pense-t-on juste ?

S’il n’y avait pas eu notre jeu par la course, nous n’aurions pas eu au-tant d’options par la passe. On a de la chance d’avoir non pas un, mais deux très bons porteurs de ballon. Quand un quart-arrière devient une menace par la course, cela ouvre les options de passe encore plus. C’est diffi cile pour une défense de se préoccuper de tous les aspects

de l’attaque. Mais une chose que j’ai apprise, c’est que je suis d’abord un passeur, et après un coureur. Si une lecture du jeu ne marche pas, ou si la pochette protectrice se défait, c’est à ce moment-là que j’utiliserai ma course comme un avantage.

Le mot du coach :La différence avec Brad, c’est

qu’on peut bouger la pochette pro-tectrice un peu plus. Il peut ap-porter une autre dimension avec ses jambes. On en parlait avec lui cette semaine : sa force est de garder ses yeux sur ses receveurs le plus longtemps qu’il peut. Ce n’est pas un coureur en premier, c’est un passeur. Je pense que c’est sa plus grande qualité. Si tu as un quart-arrière qui devient plus coureur que passeur, tu enlèves un élément in-croyable.

Brad Sinopoli

Photo Charlotte Guibert

Verges par la passe1er 10455 Matt Connell, McGill (2003-08)2e 9974 Ben Chapdelaine, McMaster (1997-01)3e 9885 Josh Sacobie, Ottawa (2004-08)

Touchés par la passe1er 87 Chris Flynn, Saint Mary’s (1987-90)2e 79 Josh Sacobie, Ottawa (2004-08)3e 76 Teale Orban, Regina (2004-08)

Passes complétées1er 816 Matt Connell, McGill (2003-08)2e 685 Teale Orban, Regina (2004-08)3e 637 Josh Sacobie, Ottawa (2004-08)

Josh Sacobie : statistiques en carrière en saison régulièreLa place du quart-arrière ottavien dans les livres de records du Sport interuniversitaire canadien

Après qu’il se soit fait plaquer, j’ai marché vers lui et je lui ai dit : « C’est à toi maintenant big guy,

tu portes le � ambeau. »-Josh Sacobie, en parlant de sa dernière passe en carrière, à Brad Sinopoli J’ai hâte à l’an

prochain comme tout le monde,

et ce sera excitant.

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Arts et Culture

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Joëlle Carignan

Turcaret ou le Financier est une comédie satirique en cinq actes de Alain-René Lesage. Lesage était un élève de Molière, et il a bien appris de son maître; il sait tout autant nous charmer par ses imbroglios et ses quiproquos. Cette pièce, écrite en 1709, est une immense critique des parvenus de la fortune. C’est pourquoi les fi nanciers de l’époque, menacés par la pièce, ont joué toutes leurs cartes afi n que l’auteur retire sa pièce. Lesage refusa. Il fallut donc attendre l’ordre du dauphin, fi ls de Louis XIV, qui stipulait que les co-médiens se devaient de jouer la pièce à répétition pour que la première présentation de Turcaret ait lieu.

Du 25 au 29 novembre 2008, c’est au tour de La Comédie des Deux Rives, la troupe francophone du Dé-partement de théâtre de l’Université, de nous faire découvrir ce classique. La pièce est centrée sur Turcaret, un ancien domestique, qui est devenu un riche trompeur fi nancier. Il est amoureux de la baronne, qui bénéfi -cie de son argent et qui, à son tour, en fait profi ter un jeune chevalier dont elle s’est entichée. Cette co-médie met en scène des personnages convaincus qui ne cessent de se dup-er les uns les autres afi n de faire leur propre fortune. Mise en scène par Nathalie Joy Quesnel, metteure en

scène professionnelle, la distribution est composée de neuf étudiants du Département de théâtre.

Dès l’entrée dans la salle, le décor surprend. Il évoque un salon bour-geois d’époque, mais avec quelque chose dérange. C’est l’excentricité, l’asymétrie : des murs en pente, des portes trop grandes, des motifs mu-raux qui rappellent le papier peint mais qui sont surdimensionnés. Tout comme la critique sociale faite dans la pièce, la metteure en scène a choisi de jouer sur l’exagération. À notre arrivée, nous sommes accueil-lis par une musique classique, de la lyre. Toutefois, aussitôt que la pièce commence, les éclairages changent brusquement du blanc au rose et mauve, et la musique devient une trame sonore à saveur techno. La rupture entre le monde bourgeois classique et l’univers dans lequel l’auteur a voulu nous emmener est radicale. Et c’est là que la magie opère. Le jeu des comédiens est épa-tant. Ils ont à ce point intériorisé leur texte qu’il devient possible d’oublier les sonorités classiques de l’œuvre de Lesage. « En général, la force de la pièce, c’est le concept, qui est vrai-ment original, mais pour moi, ce qui fait la force de la production, c’est l’équipe que nous formons. Nous sommes une vraie équipe », confi e la comédienne Frédérique Thérien (la baronne) en regardant avec un

sourire attendri ses collègues qui s’échauffent. Et cette complicité se fait sentir sur scène. L’adaptation moderne de la pièce est remarqua-ble. Ainsi, malgré quelques clins d’œil classiques, entre autres dans les costumes qui rappellent, de fa-çon stylisée, les habits d’époque ainsi que dans les décors, la pièce a un pied dans le XXIe siècle. En effet, avec l’utilisation de cellulaires, de blackberry, de néons et de musique techno, l’époque de Lesage nous semble loin. Le message est clair : la critique de l’auteur faite au XVIIIe

siècle est toujours d’actualité.Toutefois, ce qui fait la grande

particularité de cette adaptation, c’est le jeu des corps des comédi-ens. Beaucoup plus qu’une simple gestuelle, c’est une véritable choré-graphie de mouvements, tous plus extravagants les uns que les au-tres, qui domine le jeu des acteurs. Cela donne à la pièce un caractère insoupçonné. « Le gros du travail de production a été au niveau des corps. C’est la base du spectacle. La démarche des personnages, la pos-ture des personnages... C’est très gros, très stylisé comme jeu. J’étais courbaturée les premiers temps, » déclare Thérien.

Deux fois bravo à cette produc-tion qui a su donner un deuxième souffl e à l’œuvre de Lesage.

THÉÂTRE

Turcaret ou le Financier Tout comme la critique sociale faite dans la pièce, la metteure en scène a choisi de jouer sur l’exagération.

Cette pièce, écrite en 1709, est une immense critique des parvenus de la fortune. C’est pourquoi les fi nanciers de l’époque, menacés par la pièce, ont joué toutes leurs cartes afi n que l’auteur retire sa pièce.

Samuel Mercier, Quartier libre (Université de Montréal)

MONTRÉAL (PUC) – Au Québec, il y a très peu de cinéma de genre. L’horreur, le policier, la science-fi c-tion, n’existent pratiquement pas. Mais depuis quelques années, une nouvelle génération de cinéastes, élevée par Star Wars ou Nightma-re on Elm Street, fait peu à peu sa place. Ces jeunes créateurs s’appli-quent à réaliser leurs fi lms malgré de maigres budgets.

Les acteurs ont une vingtaine d’années, les dialogues s’en tiennent au minimum, mais le sang coule à fl ot, à grands renforts de viscères et de cris d’agonie. C’est à peu près le portrait des fi lms d’horreur produits au Québec. Ce cinéma atypique de-meure cantonné dans des festivals comme SPASM ou Fantasia. Les jeunes artisans du cinéma québé-cois investissent pourtant de plus en plus ce type de fi lms délaissé par les vieux cinéastes. Comme le dit Jar-rett Mann, co-fondateur de SPASM: « On aime ce cinéma-là, c’est notre génération. » Celle-ci en est encore à ses débuts, mais elle fait son che-min avec des productions de plus en plus élaborées.

Certains professionnels se prêtent même au jeu. Pour son fi lm Pogo et ses amis, émission pour enfant en stop motion (animation image par image) dont les héros sont en fait des tueurs en série, François Guay a réussi à réunir une brochette d’ac-teurs impressionnante pour un fi lm étudiant. Les voix des personnages sont interprétées par Hubert Ga-gnon (la voix québécoise de Homer Simpson et de Mel Gibson), Edgar Fruitier, Stéphane Gendron (le mai-re d’Huntington) ainsi que Bernard Fortin (la voix québécoise de Ned Flanders et du chef Wigum dans Les Simpsons). «Même sans budget et sans le soutien des institutions, ça peut monter», explique le jeune réa-lisateur.

Comme en témoigne Jarrett Mann, les soirées de fi nancement, les cartes de crédit ou les écono-mies personnelles servent souvent à couvrir les dépenses: « Ce n’est pas rentable, fi nancièrement. La paie, c’est la réaction du public. » Ce manque de moyens s’explique

par le fait que plusieurs de ces réa-lisateurs sont encore très jeunes et que la plupart de ces fi lms ont un potentiel de diffusion assez limité. Le cofondateur de SPASM avoue d’ailleurs qu’il serait « diffi cile d’avoir une subvention pour un fi lm de zombies et de tranchage de tê-tes ». Les choses tendent toutefois à changer. SPASM accueille cette année trois longs métrages, une nouveauté par rapport aux éditions précédentes. La qualité technique des fi lms présentés augmente d’an-née en année.

Expérience d’un jeune cinéaste

Sacha Lebel fait sa maîtrise à l’Université de Montréal sur le ci-néma d’exploitation au Québec. Son fi lm Des Vertes et des pas mûres a fait partie de l’édition 2007 du Festi-val SPASM. Comme la quasi-totalité des courts métrages présentés dans ce genre d’évènement, l’oeuvre a été fi nancée à compte d’auteur. Grâce à ses économies et à quelques pieds de pellicule gagnés lors d’un cours à l’UdeM, le jeune réalisateur a pu fi nancer une partie de son fi lm. Les derniers 800$, il les a amassés en allant faire des tests pour une com-pagnie pharmaceutique. Même avec un budget de 2 500$, Sacha a dû faire appel au bénévolat de l’équipe et à la clémence de ses colocataires, prêts à accepter d’avoir une tête de mannequin coupée sur leur comp-toir de cuisine.

Pour Sacha Lebel, l’un des pro-blèmes majeurs quant à la diffusion vient du fait que « le fi lm de genre, au Québec, c’est vraiment le court métrage » et que peu de gens sont prêts à payer 15$ pour un DVD qui dure 10 minutes. « Si tu veux une culture cinématographique, cela prend un cinéma populaire », expli-que le jeune cinéaste.

Avec Fantasia, SPASM et Vitesse lumière à Québec, ce type de cinéma, sous-exploité jusqu’à maintenant, se taille peu à peu une place dans l’univers québécois. Un cinéma qui, s’il ne fait pas son chemin jusque dans la majorité des salles, sert cer-tainement déjà à la formation d’une nouvelle génération de techniciens et de cinéastes.

Nés sous le signe du genreCINÉMA

Photo PUC

Photo Martin Lalande

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Romain [email protected]

Sports

Annie-Claude Bastien-Lessard

L’équipe de volleyball féminine des Gee-Gees a gagné ses deux dernières parties avant les va-cances des fêtes. Elle l’a em-

porté vendredi soir par la marque de 3-1 contre les Gaels de Queen’s et 3-0 samedi après-midi contre les Paladins du Collège militaire royal (CMR).

Les Gaels malmenées

Vendredi soir, la première manche a débuté à l’avantage de Queen’s : elles ont pris une avance de huit points au milieu du set. Les Gee-Gees ont profi té de la blessure de la joueuse des Gaels Louise Ha-mill pour revenir dans la manche avec huit points sans riposte et l’em-porter 25-19.

Le deuxième set a été dominé par les Gee-Gees. Leurs services et leurs smashs puissants ont déstabilisé leurs adversaires. On a aussi assisté à plusieurs plongeons de la libéro d’Ottawa Claudia Séguin, qui ont permis à son équipe de se procurer une nette avance. Les Gee-Gees ont mené par cinq points ou plus pres-que tout au long de la manche et l’ont enlevée 25-21.

Queen’s a tiré profi t des fautes et des diffi cultés en retour de service des Ottaviennes au troisième set pour se sauver avec la victoire 25-21. La quatrième manche a été la plus serrée. Aucune des deux équi-pes n’arrivait à prendre une avance considérable de plus de trois points. Les Gee-Gees en sont sorties victo-rieuses par la marque de 25-21.

« Nous avons fait des choix intelli-gents » de dire l’entraîneur-chef des Gee-Gees, Lionel Woods. « Ensuite, nous avons terminé les jeux. »

L’attaquante gauche de cinquiè-me année Karine Gagnon a dominé Ottawa avec un total de 15 attaques gagnantes et de 13 manchettes dé-fensives. La capitaine et joueuse de cinquième année Véronique Yeon a connu une très bonne partie avec un total de cinq attaques gagnantes et 13 manchettes défensives. Fi-nalement, la puissante attaquante Ariane Thibault a obtenu huit atta-ques gagnantes et huit manchettes défensives, alors que sa coéquipière, la libéro de deuxième année Claudia Séguin, a effectué 17 manchettes dé-fensives.

Doublé des Gee-Gees pour � nir en beautéVOLLEY-BALL FÉMININ

Deux victoires faciles face aux équipes de Kingston pour terminer 2008 Ottawa 3 Queen’s 1Ottawa 3 CMR 0

Du côté des Gaels, la joueuse de première année Natalie Gray a été la meilleure des siennes avec 15 at-taques gagnantes et 13 manchettes défensives. La libéro Sarah Fetterly a, pour sa part, effectué 10 manchet-tes défensives.

Les Paladins impuissantes

Samedi après-midi, les Gee-Gees affrontaient le CMR, qui était tou-jours à la recherche de sa première victoire de la saison. Malgré l’ab-sence de la passeuse de troisième année Tess Edwards et de la milieu de quatrième année Joannie Beau-regard-Veillette, les Gee-Gees l’ont

emporté en trois sets 25-20, 25-19 et 25-23.

La première manche a été net-tement à l’avantage des Paladins. Elles ont mené jusqu’à ce que les Gee-Gees égalisent à 19-19. Ottawa a marqué cinq points sans réplique et l’a emporté sur un coup à l’exté-rieur de leurs adversaires.

Le début du deuxième set a été très serré jusqu’à ce que le CMR prenne une avance de 15-12, bénéfi -ciant des réceptions de services dif-fi ciles des joueuses ottaviennes. Les Gee-Gees sont revenues de l’arrière grâce à d’excellents services, n’ont laissé leurs adversaires marquer que quatre points et ont ainsi pris

l’avantage 2 à 0 dans la rencontre.Une fois de plus, Ottawa a enta-

mé la troisième manche en mou-ton et l’a terminée en lion. Elles ont pris un retard de six points à 16-10, mais sont remontées pour égaliser à 20-20. Les deux équi-pes se sont échangé le service, mais les Gee-Gees ont réussi à prendre les deux points d’avance nécessaires afin de sceller l’issue du match.

Dans la victoire, l’attaquante Vé-ronique Yeon a été la meilleure des siennes avec un total de six atta-ques gagnantes et cinq manchettes défensives. De leurs côtés, la libéro Joanna Fabris a obtenu 14 manchet-

tes défensives, la joueuse de centre de troisième année Aminata Diallo a amassé trois attaques gagnantes et 13 manchettes défensives, et la recrue Sofi a Sturova a effectué cinq attaques gagnantes et sept man-chettes défensives.

« Je suis passeuse depuis quatre ans, mais jamais au niveau univer-sitaire », de dire Sturova, Ukrai-nienne à Ottawa depuis l’âge de cinq ans. « C’est vraiment excitant de jouer. »

Chez les Paladins, la joueuse de troisième année Glynis Rogers a ob-tenu huit manchettes défensives et six attaques gagnantes.

Sofi a Sturova met la table pour Jane Berry, pour les Gee-Gees, dans la victoire de samedi contre le CMR. Le Gris et Grenat a terminé sur une note positive, remportant ses deux matchs de la fi n de semaine 3-1 et 3-0.

Photo Martin Lalande

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Sports

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Sports le 1er décembre 2008

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À l’aube de la saison, Ottawa de-vait composer avec l’absence de six joueuses partantes, qui ont reçu leur diplôme en avril dernier. Voilà que la défenseure Amanda «A-Rob» Robinson, deuxième marqueuse l’an dernier, était retenue pour participer aux Championnats du monde U-20. Une lourde perte pour l’entraîneur Steve Johnson, qui a jonglé avec sa défense pendant les premières se-maines. La vétéran Katie Lugg, la recrue Nikki Moreau et le transfert de Catherine Scott ont permis de stabiliser les mailles, alors que l’at-taque n’était pas aussi intimidante que l’an dernier, personne ne mar-quant plus de cinq buts.

La chimie née du jeune noyau de l’an passé a porté ses fruits, et les Gee-Gees se sont rendues plus loin que la dernière saison, terminant sixièmes aux Nationaux en Colom-bie-Britannique. Ironie du sort, elles ont baissé pavillon 1-0 contre Laurier lors de ce match pour la cin-quième place. Une semaine plus tôt, ces mêmes Golden Hawks avaient vaincu Ottawa en tirs de barrage lors de la fi nale du Sport universi-taire ontarien (SUO). Cruel scénario pour la troupe de Steve Johnson, alors que York leur avait fait subir la même médecine il y a un an. Cette année, le dénouement est sans dou-te plus diffi cile à avaler, puisqu’elles jouaient devant leurs partisans.

Mine de rien, cette saison était de bon augure. Il n’y aura pas autant de départs que l’an dernier, certes, mais ce sont, à l’image du football, de gros noms qui ont terminé leur car-rière en gris et grenat. Lugg, Rachael Swetnam et Courtney Luscombe ne devraient pas être de retour, tout comme la gardienne Jess Charron, qui a connu une bonne saison en remplacement de Kat Vulic. Elles devraient, mais, dans l’entourage de l’équipe, rien n’est sûr pour certaines d’entre elles, alors qu’il leur reste à toutes des années d’éligibilité.

Dans l’éventualité où leur « re-traite » s’offi cialise, l’équipe est encore entre bonnes mains. Scott, meilleure marqueuse cette année, devrait encore pivoter de l’aile en défense ou au milieu. Tout comme elle a été une transfert de McGill cette année, d’autres transferts pourraient se greffer aux Gee-Gees, vu la vulnérabilité et la reconnais-sance qu’inspire ce programme de soccer. L’attaque devrait demeurer menaçante, malgré la perte du côté spectacle de Luscombe, avec le re-tour de Trinidad Ruiz.

La profondeur du banc de la for-mation ottavienne devrait aussi laisser place à l’éclosion d’autres talents. L’équipe devrait pouvoir se rendre aux Nationaux pour une cinquième année consécutive et représenter, à nouveau, un sérieux prétendant au titre.

Ce que l’automne nous laisse dans les esprits

RÉTROSPECTIVE

La Rotonde revient sur cinq faits marquants de la première session

Certains se rappelleront peut-être d’un certain match pour la cinquième place, lors des derniers championnats nationaux. À parler avec Shelley Coo-lidge et les joueuses des Gee-Gees, le come-back miraculeux (Ottawa était mené par deux fois de cinq buts, avant de l’emporter en fusillade) a en-core de l’effet cette année.

Une intersaison fructueuse a amené plusieurs nouveaux visages qui ont eu un impact immédiat. Si bien qu’aujourd’hui, Ottawa semble être la seule équipe de la conférence québécoise à espérer chauffer les Martlets de McGill. Les champion-nes nationales en titre sont toujours invaincues à la mi-saison, aplatissant notamment les Stingers de Concor-dia 16-1. Leurs joueuses, la gardien-ne Charline Labonté la première, dominent de façon quasi-ridicule toutes les statistiques individuelles.Et pourtant, il y a raison de croire que les Gee-Gees ont une chance de les détrôner. Avec une attaque galvanisée par l’arrivée des Joyce Spruyt, Samantha Delenardo et Fannie Desforges, le Gris et Gre-nat a donné une grande frousse aux Martlets, s’inclinant fi nalement 6-4. Affaire à suivre...

McGill, regardez derrière

Une saison pleine de potentiel s’annonçait pour la troupe de Dave Léger. Certes, l’équipe a perdu les Nick Vernelli, Rob Jarvis et Paul Gauthier, entre autres, mais plu-sieurs recrues, dont trois Euro-péens, sont arrivées pour combler la place des finissants. Et pour-tant, les Gee-Gees se cherchent encore, finissant la première moi-tié de la saison autour de la barre des .500.

Le tandem Dan McDonald-Yannick Charron (36 points en 12 matchs à eux deux) marche mieux que jamais, et les recrues Matthieu Methot et Sean Smyth font bien des vagues. Mais Ottawa est toujours incapable d’enchaîner deux victoi-res. De gros noms se sont rajoutés à la ligne bleue, notamment l’ancien capitaine des Remparts de Québec, Pierre Bergeron, mais les résultats se font encore attendre.

Notons cependant que les Gee-Gees s’étaient retrouvés dans une situation similaire à pareille épo-que l’an passé, avant de prendre feu dans la dernière ligne droite pour s’assurer l’avantage de la glace en séries. On nous rappelle, dans le camp ottavien, que le vrai adver-saire est imaginaire, que la seule équipe qui peut battre les Gee-Gees, ce sont les Gee-Gees. Ottawa peut certainement jouer à la hauteur des Trois-Rivières et des McGill quand ils le veulent. Reste à voir si c’est le cas.

En dents-de-scie

Il n’y a eu que neuf matchs de dispu-tés en saison régulière, mais le vi-rage à 180 degrés a bonne allure. Il va sans dire que l’effet Andy Sparks se fait déjà sentir, alors que la saison précédente est reléguée aux oubliet-tes : il n’aura fallu que cinq matchs pour remporter quatre victoires, soit une de plus que l’an dernier.

Ce que Sparks, un entraîneur recrue, a réussi à faire, c’est d’ins-taurer un esprit d’équipe pour com-bler l’absence de joueuses vedettes, après la graduation de Sarah Van Hooydonk. Si l’on ressent le man-que d’explosivité qu’elle apportait, on éprouve cette année un danger qui peut venir de n’importe où. Luc Gélineau avait mentionné à la fi n de l’été que Sparks avait une certaine réputation: celle de pouvoir déve-lopper rapidement le talent de ses joueuses. Jusqu’à maintenant, c’est ce qui se voit avec l’éclosion d’Émi-lie Morasse et Melina Wishart.

Ce qui manque peut-être à cette équipe pour être constante, c’est une joueuse qui peut apporter une étin-celle, sur le banc comme sur le ter-rain, et redynamiser ses coéquipiè-res. Si Kyrie Love a démontré qu’elle en était capable contre McMaster et Lakehead, d’autres vétérans comme Katie Laurie ne se sont pas encore imposées sur le terrain comme une menace pour les adversaires et une bougie d’allumage pour leur équipe. Néanmoins, les Gee-Gees sont sur la bonne voie et devraient être la grande surprise du campus, voire du basket-ball ontarien.

Le départ canon va-t-il se maintenir ?

Celle de Josh Sacobie. Malheureu-sement, la carrière du quart-arrière d’Ottawa s’est achevée sur une mau-vaise note. Pour la deuxième année consécutive, les Mustangs de Wes-tern ont mis fi n à la saison du Gris et Grenat. Ces mêmes Mustangs qui n’ont pas fait le poids contre Laval en fi nale de la Coupe Vanier. Pour Ottawa, si une étape de plus que l’an dernier a été franchie en se rendant à la Coupe Yates, la déception reste dans les esprits.

La défaite face à Western mettait un terme à une saison pleine d’em-bûches et d’imprévus. Sur le papier, les Gee-Gees avaient une formation beaucoup plus dominante, avec l’ar-rivée de nombreux transferts tels Ivan Birungi et Ian Hazlett. Des transferts venus dans l’optique de remporter le trophée suprême du football universitaire, en vain. Ce qui est imprévisible lors d’une sai-son, ce sont les blessures. Et c’est ce qui a littéralement décimé cette équipe. Birungi a été le premier af-fecté, alors qu’il menait dans tous les classements au niveau national. Il a surtout été le premier d’une lon-gue liste de receveurs à être blessé.

Ottawa a été contraint de recourir a 16 receveurs différents, du jamais vu, dont le quart-arrière remplaçant Brad Sinopoli, qui a cependant très bien joué à cette position. Ces bles-sures ont forcé Sacobie à emprunter la course plus que la passe, mettant au repos l’attaque Star Wars. Enco-re là, les porteurs de ballons Davie Mason et Félix Potvin-Desjardins n’ont pas été en santé toute l’année. Un an après une saison parfaite, les Gee-Gees (4-4) ont décroché avec justesse leur billet pour les séries, où ils ont brillamment vaincu Guelph puis Queen’s, invaincu jusque-là.

C’était avant de retrouver en fi na-le ontarienne une équipe qu’on peut offi ciellement appeler la bête noire du Gris et Grenat. En l’emportant 31-17, la troupe de Greg Marshall a mis fi n à la carrière de nombreux porte-étendards du programme de football. Au nom de Sacobie vien-nent s’ajouter ceux de Joe Barnes, David Timmons, Sean O’Donnell et Justin Wood-Roy. Sur le dernier jeu du match, Sacobie a lancé sa der-nière passe vers Sinopoli, le quart-arrière des trois prochaines saisons. Le fl ambeau est passé.

La � n d’une ère Suprenant, et prometteurHockey féminin Hockey masculin Basket féminin Football Soccer

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le 1er décembre 2008 Sports

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Simon Cremer

LR: Pourquoi les joueuses de volley ont-elles des shorts si serrés ?V: Pour mieux bouger ? (rires) Je n’en ai aucune idée, sérieusement... Je ne sais pas si tu peux imaginer faire des plongeons à terre, les jam-bes écartées, avec des shorts de bas-ket, je pense qu’ils auraient pas mal de trous. Il y en a qui pensent que c’est pour une autre raison, mais...

Le volley-ball masculin serait-il plus populaire s’il y avait des shorts de la sorte ?V: (rires) C’est sûr et certain !

Volley-ball de plage ou d’inté-rieur ?V: Les deux ont leurs avantages et leurs in-convénients. J’aime mieux le volley-ball de plage parce qu’il y a plus de contact, sauf qu’au volley-ball intérieur, la balle vient plus vite, le jeu d’équipe est plus important, il y a plus de tactique.

Joues-tu au volley-ball de plage en shorts ou en bikini ?V: Ça dépend des jours (rires).

Une règle à changer au volley-ball univer-sitaire ?V: Je sais qu’aux États-Unis, ils laissent la balle toucher le plafond, ils continuent de jouer. Ça serait vraiment bon, parce qu’on a des plafonds, honnêtement... et ça varie d’une université à l’autre, donc ce n’est pas comme si une équipe al-lait jouer avec. Je pense que ce serait intéressant.

Qui de l’équipe a le meilleur surnom ?V: (rires) Steph [McGuinty] c’est Burns... Elle va me tuer !(rires) On peut savoir pourquoi ?V: (rires) Elle se tient toujours avec les bras comme ça [à la Mr. Burns, de la série Les Simp-son], tout le temps, dans tout ce qu’elle fait. C’est vraiment drôle. Kaely [Whillans] se fait appeler T-Rex, comme le dinosaure, parce qu’elle fait la même chose... (rires)

Et ton surnom?V: Pendant une année, on m’appelait « Goits » (diminutif pour « goiter », ou goitre en français), parce que je me suis frappé le front sur une bar-re de métal dans une maison hantée, et j’avais une bosse comme une balle de golf sur le front pendant toute la soirée... Mais il n’y a plus beau-coup de fi lles qui l’utilisent, et j’en suis plutôt

contente. Autrement, c’est Vee ou Vee-vee, parce que personne n’est capable de dire Véro en anglais! (rires)

Qui prend le plus de temps pour s’arranger les cheveux et se ma-quiller après un match ?V: ... Hmm... Honnêtement, je ne sais pas... on est pas mal toutes rapides ! On est un peu déçu...V: Je dirais Ariane [Thibault], der-nièrement, parce qu’elle doit aller tra-vailler, donc elle se poupoune un peu, mais autrement... vraiment pas.

As-tu déjà smashé dans le visage d’une adversaire, à la Ben Stiller dans Meet the Parents ?V: (rires) Oui... Pas intentionnelle-ment, j’ai smashé, et son visage était dans le chemin

T’es-tu excusée après le match ?V: Bien... pas plus que ça, non (rires). Si je lui avais cassé le nez, peut-être, mais autrement...

L’équipe masculine que tu vas voir le plus souvent ?V: Je dirais le basket, parce que c’est juste ici ! Mais aussi le hockey, j’aime bien le hockey.

Finalement, une chose qu’on ne sait pas de Lionel Woods ?V: Woah... Une chose qu’on ne connaît pas de Lionel Woods... Je ne sais vraiment pas... Je pense que je vais demander de l’aide !

L’aide n’est jamais venue. Semble-t-il que le mystère Lionel Woods restera entier... Jusqu’à une prochaine édition des Tirs de barrage! [NDLR]

Tirs de barrage

Un temps libéro, Véronique Yeon, en est à sa cinquième année avec l’équipe de volley-ball féminin des Gee-Gees. L’ailier discute avec La Rotonde de ses habitudes au volley-ball de plage, et nous dévoile le meilleur surnom que nous avons entendu jusqu’à maintenant en Tirs de barrage.

La Rotonde rigole avec Véronique Yeon

Vous aimeriez nous soumettre des questions pour Tirs de barrage, ou même un coéquipier?

Écrivez-nous à [email protected]

Malgré les débuts de Pierre Ber-geron et un départ canon, les Gee-Gees se sont encore inclinés 4-3 en prolongation mardi, à McGill. C’est une troisième défaite consécutive au-delà des 60 minutes de temps réglementaire pour la troupe de Dave Léger, qui bat de l’aile depuis le début de la saison et n’a pas en-core trouvé son rythme.

Ottawa avait pourtant distancé les Redmen après vingt minutes, menant 3-1. Sean Grady, Matthieu Methot et Kevin Glode ont réussi à chasser Danny Mireault, qui a cédé trois fois sur neuf lancers.

Le Gris et Grenat a appuyé sur les freins et a dirigé autant de tirs sur Jake Jarvis lors des 40 dernières minutes. McGill a su trouver l’ins-piration nécessaire pour revenir de l’arrière et a donc marqué deux fois en période médiane.

C’est le défenseur Ken Morin qui a tranché le débat alors qu’il n’y avait même pas deux minutes de jouées en prolongation.

Romain Guibert

Ottawa a vu rouge lors de son duel face au géant McGill. Les champion-nes nationales n’ont eu aucune pitié pour leurs plus proches rivales, ga-gnant leur match 9-0.

Les Martlets ont inscrit respecti-vement trois, deux puis quatre buts lors de chaque période. Les Gee-Gees avaient pourtant failli l’empor-ter il n’y a pas si longtemps, perdant 6-4 face à ces mêmes Martlets. Mais samedi, Charline Labonté était de retour devant le fi let des siennes et a bloqué les 26 tirs dirigés vers son fi let. Sa vis-à-vis Jess Audet a été mitraillée de 48 rondelles.

Rebecca Martindale a réalisé un coup du chapeau, alors qu’Anne-Sophie Bettez a marqué deux buts. Déjà privé des services de Christine Allen, Danika Smith et Kayla Hottot, Ottawa a vu Joelle Charlebois quit-ter la partie en deuxième période.

Romain Guibert

Hockey masculin

Ottawa gâche un bon départ

Hockey féminin

Décon� ture face aux Martlets

Prolongation

Quand les poules ont failli avoir des dentsRomain Guibert, Chef de pupitre Sports

Vendredi 28 novembre. 21h44. Ce que je pen-sais inimaginable s’est produit : le nouveau site Web du Service des sports (SDS) a été

mis en ligne. Si je voulais être moins sévère, j’aurais dit fortement improbable. Non, mais, autant vous dire qu’il était temps. Une chance que Luc Gélineau n’a pas dit qu’il se ferait pous-ser la barbe jusqu’à temps que le site soit mis en marche… Dans sa tête, il s’en serait sorti. Mais dans les faits, il serait en ce moment méconnais-sable.

Rencontré à la fi n de l’été, il nous avait parlé de ce fameux 2 septembre où l’on aurait dû voir un changement au portail électronique des Gee-Gees. Pourtant, tout le monde divaguait et on ne trouvait pas deux réponses pareilles. Le 2 par-ci, le 4 par-là, et puis non, d’ici les prochaines semai-nes. Ouais bah vos semaines, elles se sont étran-

gement métamorphosées en 88 jours.À chaque fois on nous ressortait l’excuse clas-

sique. J’avais l’impression d’être dans le métro de Montréal ou un vol d’Air France. « Nous éprou-vons des problèmes techniques », qu’ils nous di-saient. Faudrait peut-être innover les gars.

Une petite rumeur était passée entre les mailles du fi let la semaine dernière, et on nous avait parlé du 28. Pour y avoir été à minuit ce jour là, j’ai cru que c’était encore une blague (involontaire, évi-demment) du SDS. Ne vous inquiétez pas, même si j’en ai l’air, je ne faisais pas que veiller ou me réveiller depuis 88 jours et aller voir si le site avait subi un coup de poliche. Il en faudra plus pour que je les croie sur parole.

Et puis le 28, miracle. Toutes les équipes otta-viennes en action l’ont emporté et elles tombe-ront de leurs chaises quand elles verront de quoi

elles ont l’air sur leur site Web.Bon, je ne vais pas vous montrer que le mauvais

côté des choses. C’est vrai qu’il a de la classe, ce portail. C’est quand même plus à la hauteur de nos équipes que l’autre vieux machin. Il attire l’atten-tion, les photos sont enfi n plus grandes que votre profi l de MSN, on voit le calendrier et les résultats facilement, on a accès à plus de vidéos. Et, le clou du spectacle: il scintille en gris et grenat. Épatant.

Bon, sinon… Disons que le fond d’écran de la page d’accueil montre des athlètes qui ne sont plus sur le campus. Fini le pessimisme, j’arrête, il faut se contrôler. C’est tout de même un bon mor-ceau d’art visuel, digne des technologies du XXIe siècle. Félicitations. Bravo. L’attente en a valu la peine. Enfi n, j’espère, parce que si je suis le seul à y aller pour m’aider dans mes tâches, eh bien personne ne saura qu’il y a un nouveau site.

L’EXPRESS

Il n’y a pas de tirs de barrage au volley-ball, mais cela n’a pas empêché Véronique Yeon de se soumettre à ceux de La Rotonde cette semaine.

Photo Simon Cremer

Page 16: La Rotonde - Édition du 1er décembre 2008

Sports

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Sports le 1er décembre 2008

16 • www.larotonde.ca

Hockey féminin - Conférence québécoise

Équipe PJ V D N DP BP BC +/- PTS

McGill 7 7 0 0 0 58 6 52 14

Ottawa 8 4 3 0 1 21 23 -2 9

Carleton 8 3 5 0 0 11 23 -12 6

Concordia 9 2 7 0 0 8 46 -38 4

Classements

Hockey masculin SUO Est – Division Est éloigné

Équipe PJ V D DP BP BC +/- PTS

UQTR 17 15 1 1 75 31 44 31

Carleton 15 9 5 1 59 42 17 19

Concordia 15 8 5 2 48 38 10 18

McGill 14 7 6 1 46 44 2 15

Ottawa 12 5 4 3 41 50 -9 13

Volleyball féminin – SUO Est

Équipe PJ V D SG SP PTS

York 9 9 0 27 3 18

Ottawa 11 8 3 24 15 16

Toronto 10 6 4 23 13 12

Queen's 10 5 5 20 15 10

Ryerson 11 2 9 8 29 4

Lakehead 10 1 9 7 28 2

CMR 10 0 10 3 30 0

Basketball féminin – SUO Est

Équipe PJ V D DP PP PC +/- PTS

Carleton 9 6 3 .667 548 493 55 12

Toronto 10 5 5 .500 687 708 -21 10

Laurentienne 10 5 5 .500 699 704 -5 10

Ottawa 9 5 4 .556 541 530 11 10

Ryerson 10 4 6 .400 577 692 -115 8

Queen's 9 3 6 .333 554 593 -39 6

York 10 1 9 .100 627 688 -61 2

CMR 9 0 9 .000 468 724 -256 0

Basketball masculin – SUO Est

Équipe PJ V D % V PP PC +/- PTS

Ottawa 8 7 1 .875 600 535 65 14

Carleton 8 7 1 .875 616 506 110 14

Toronto 9 6 3 .667 682 626 56 12

Ryerson 9 5 4 .556 695 679 16 10

Queen's 8 3 5 .375 541 591 -50 6

York 9 3 6 .333 712 767 -55 4

Laurentienne 9 1 8 .111 659 814 -155 2

CMR 8 0 8 .000 325 781 -456 0

JOSH GIBSON-BASCOMBE » BASKET-BALL MASCULINLe joueur vedette des Gee-Gees a réalisé deux performances dignes de son talent pour guider son équipe à une sixième puis une septième victoires consécutives avant Noël. Il a accumulé 43 points et 30 rebonds face à Waterloo et Laurier. Il a réussit 65% de ses tirs contre les Hawks. Il mène son équipe avec une moyenne de 17,50 points par matchs.

VÉRONIQUE YEON» VOLLEY-BALL FÉMININLa joueuse de cinquième année pro� té de sa nouvelle position d’ailière pour amasser des points contre Queen’s et le CMR. L’ancienne libéro a marqué 11 attaques gagnantes et récolté 18 manchettes défensives en deux matchs, pro� tant du repos de cinq vétérans samedi. Elle se situe au troisième rang de son équipe à ces chapitres depuis octobre.

DAX DESSUREAULT» BASKET-BALL MASCULINLe centre d’Ottawa a mené les siens samedi à Laurier, ajoutant 27 points aux 13 qu’il avait inscrits la veille à Waterloo. Dessureault a été moins dominant sous les paniers, ne récoltant que 16 rebonds lors de ces deux matchs. Il est tout juste derrière Josh au niveau des points cette saison, avec 17,38.

123

Les trois étoiles de La Rotonde

Calendrier – SportsMARDI 2 DÉCEMBREHockey MasculinOttawa à CarletonRaven’s Nest19h

VENDREDI 9 JANVIERBasket-ball FémininOttawa contre RyersonPavillon Montpetit18 h

Basket-ball MasculinOttawa contre RyersonPavillon Montpetit20 h

SAMEDI 10 JANVIERHockey FémininOttawa contre ConcordiaComplexe Sportif14 h Volley-ball FémininOttawa contre RyersonPavillon Montpetit14 h 30 Basket-ball FémininOttawa contre TorontoPavillon Montpetit18 h Hockey MasculinOttawa contre BrockComplexe Sportif19 h Basket-ball MasculinOttawa contre TorontoPavillon Montpetit20 h

DIMANCHE 11 JANVIERHockey MasculinOttawa contre GuelphComplexe Sportif14 h

Volley-ball FémininOttawa contre TorontoPavillon Montpetit14 h 30

Légende:PJ: Parties jouéesV: VictoiresD: Défaites

DP: Défaites en prolongation%V: Pourventage de victoires par match jouéPP: Points pourPC: Points contre

N: Matchs nulsBC: Buts contreBP: Buts pourPTS: Points

Vous voulez savoir ce que c’est d’être sur la route avec une équipe sportive?Vous voulez visiter des hauts lieux touristiques comme Hamilton ou Kingston?Couvrez les Gee-Gees à l’exté[email protected]

Page 17: La Rotonde - Édition du 1er décembre 2008

Sports

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le 1er décembre 2008 Sports

www.larotonde.ca • 17

Ottawa 71 Waterloo 60Ottawa 46 Laurier 55

Ottawa a remporté son deuxième affrontement seulement en cinq ans face à Waterloo pour mettre fi n à une série de deux revers. Le réveil de Hannah Sunley-Paisley a permis à son équipe de l’emporter 71-60.

Menant 34-28 à la mi-temps, les Gee-Gees ont vu les Warriors s’ap-procher à deux points après 30 mi-nutes, mais celles-ci ont explosé lors du dernier quart-temps (21-12).

Sunley-Paisley, centre de deuxiè-me année, a réalisé sa meilleure per-formance jusque-là, accumulant 20 points et sept rebonds. Émilie Mo-rasse a encore bien joué, ajoutant 15 points.

Une fausse note malgré tout

Le Gris et Grenat n’a marqué que six points au troisième quart-temps et s’est effacé le lendemain

sous l’empoigne des Golden Hawks. Laurier a dominé Ottawa dans tous les secteurs du jeu pour sortir vain-queur 55-46.

Cette fois-ci, les Gee-Gees n’ont pu conserver l’avance de 25-20 qu’elles s’étaient procurée avant de rentrer au vestiaire. Elles ne se sont pas présentées au quart suivant, laissant les Hawks transformer leur défi cit en avance de six points. Elles n’ont plus regardé derrière après.

Elles se sont fait transporter par une belle performance de Renata Adamczyk, auteure de 12 points et 17 rebonds. Ottawa a aussi commis 11 fautes personnelles et six revire-ments de plus que Laurier. Morasse a été la meilleure côté ottavien, mar-quant 14 points.

Ottawa se retrouve donc au-des-sus de la barre des 500 avant la trêve de décembre, avec une fi che de 5-4.

Romain Guibert

Basket-ball féminin

Au-dessus des 500 avant Noël

SudokuRemplissez les cases vides

pour compléter le casse-tête.

Chaque chiffre de 1 à 9 doit être présent dans chaque rangée horizontale et verticale, ainsi que dans chaque carré de neuf cases.

La Rotonde n’est aucunement responsable de tout problème de manque d’attention de ses lecteurs en classe en raison de ce Sudoku.

[email protected]

Divertissement

Vous avez des commentaires, suggestions d’idées pour la Section Divertissement?

Autre chose que des photos « spéciales » de femmes en costume de zèbre à proposer?

N’hésitez pas à nous les faire parvenir, soit par courriel ([email protected]) ou en personne, au 109 Osgoode.

ÉnigmeTirée du Bulletin de Buckingham du 3 mai 1978.(vérifi ez si vous voulez, on vous le dit)

Ottawa 81 Waterloo 57Ottawa 79 Laurier 71

Les Warriors ont fait mentir leur bonne fi che de 5-1 en étant incapa-bles de menacer Ottawa vendredi. Les Gee-Gees ont explosé avec 27 points au premier quart-temps et ont pu s’asseoir sur leur avance : ils l’ont emporté 81-57.

Menant de 14 points après 10 mi-nutes, la troupe de Dave Deaveiro s’est laissée aller dans le quart-temps suivant. Elle a cependant appuyé de nouveau sur les pédales jusqu’à la fi n du match, dominant 42-29 les 20 dernières minutes du match.

La recrue Warren Ward a inscrit 18 points, un sommet du côté du Gris et Grenat. Il ne faut pas passer sous silence les 17 points de Josh Gibson-Bascombe qui a étonnam-ment ajouté 18 rebonds.

Confi rmation face aux Hawks

Les Gee-Gees ont confi rmé qu’ils lutteraient avec Carleton jusqu’à la fi n de la saison pour le premier rang dans la division Est ontarienne. En-core à l’étranger, Ottawa a écarté Laurier de son chemin 79-71 grâce à une performance spectaculaire du tandem Dessureault–Gibson-Bas-combe.

L’avantage de cinq points que le Gris et Grenat a pris au premier quart-temps et qui est resté le même avant la mi-temps s’est de nouveau avéré crucial. Ottawa a bénéfi cié de l’indiscipline des Golden Hawks au dernier quart-temps pour mettre la victoire dans leur poche.

Dax Dessureault et Josh ont réa-lisé une grande prestation, réussis-sant à eux deux 53 des 79 points ot-taviens, et 24 des 47 rebonds.

Les Gee-Gees terminent donc la première phase du calendrier en première place, tout en alignant sept victoires consécutives.

Romain Guibert

Basket-ball masculin

En position de force

Revue de presse sportiveEn janvier, La Rotonde pense inaugurer sa revue de presse sportive.Chaque semaine, nous vous offrirons un survol de l’actualité dans le Sport interuniversitaire canadien.

Intéressé à y [email protected]

Dans une classe de logique, le professeur décerne une note à chacune de ses quatre étudiantes: Paule, Renée, Sylvie et Nancy. Son barème est A pour une excellente note, G pour un échec total, les notes intermédiaires étant B, C, D, E et F.

À la vue de leur résultat, les fi lles fi rent à tour de rôle deux commen-taires. Les voici:

Paule

» Personne n’a obtenu une note supérieure à B;

» Renée a eu une note inférieure à B.

Renée

» J’ai obtenu un A;» Paule a obtenu un A, un B ou

un C.

Sylvie

» J’ai obtenue une note supé-rieure à D;

» La note de Nancy est supérieu-re à celle de Paule.

Nancy

» J’ai obtenu un résultat infé-rieur à E;

» Renée a obtenue une note su-périeure à celle de Sylvie.

Or, de ces huit affi rmations, sept sont fausses. Sachant que les notes obtenues furent différentes les unes des autres, trouvez

1) quelle affi rmation est vraie;2) les notes obtenues par ces

étudiantes.

Nota : Notre Directeur de la production a vrai-ment, mais vraiment besoin de vacances.

L’EXPRESS

Page 18: La Rotonde - Édition du 1er décembre 2008

[email protected]

le 1er décembre 2008

18 • www.larotonde.ca

Je voudrais réagir au rapport du Centre de recours étudiant (CRÉ) publié le 12 novembre dernier et

dont La Rotonde a rendu compte dans ses éditions des 17 et 24 no-vembre. Ce rapport établit que 70% des étudiants faisant appel au CRÉ lorsqu’ils sont accusés de fraude par l’Université sont issus des mi-norités visibles. Les rapporteurs en concluent – hâtivement – que cela s’expliquerait par le «racisme systé-mique» qui prévaudrait à l’Univer-sité canadienne.

Je voudrais contester cette inter-prétation des faits à la lumière de ma propre expérience. Terminant en 2005-2006 une licence – l’équi-valent français du baccalauréat – d’histoire, j’ai eu la chance de pou-voir réaliser cette dernière année en échange à l’Université d’Ottawa. Si je ne faisais pas partie d’une mi-norité visible, je faisais en tout cas partie d’une minorité audible, étant francophone dans une Université où les étudiants sont anglophones aux deux tiers.

Que mes amis francophones m’en pardonnent, j’avais choisi de pren-dre tous mes cours d’histoire en an-glais, afi n d’améliorer mon niveau dans ma «langue seconde». Ce choix constituait un apport considérable à mon cursus, mais nécessitait de ma part un plus grand effort d’écoute et d’expression orale en cours, puis de lecture et d’écriture à la maison.

Surtout, ce que je ne savais pas avant de partir, c’est que chaque information présente dans mes travaux devait être rigoureusement référencée, par une note de bas de page indiquant l’ouvrage dont elle était issue. En France, une telle pra-tique n’apparaît pas avant la maî-trise.

Jusqu’à la fi n du baccalauréat, les travaux consistent en des dis-sertations, où l’enseignant, lorsqu’il corrige les copies, considère que les informations fournies par l’étudiant relèvent des connaissances commu-nes à tous les étudiants qui ont suivi son cours. Au Canada, les ensei-gnants considèrent que l’étudiant,

dès le début de son cursus, doit apprendre à travailler comme un chercheur. Cette exigence est for-matrice pour les étudiants, même si elle donne souvent lieu à des excès : certaines informations relèvent en effet de la culture générale, et ne de-vraient pas, à mon sens du moins, avoir à être référencées par une note de bas de page.

N’étant pas au courant de cette exigence, j’ai donc eu mon premier ennui dès le mois de novembre, avec un message catastrophé, sur mon répondeur, du Docteur Mark Stolarik, dans l’enseignement « The Slovaks and their Neighbours in Central Europe to 1780 ». Cet ensei-gnant m’a demandé, pour prouver que je n’avais plagié aucun auteur, de lui rendre le même travail dû-ment référencé, dans un délai très court, sans quoi il eût été contraint de me faire échouer à ce travail, et donc au semestre. Évidemment, nul racisme ni même xénophobie dans cet avertissement : M. Stolarik est francophile, et m’a souvent deman-dé, lors des cours, des précisions sur l’histoire de France, qui semblait le passionner au plus haut point. Il était d’ailleurs au courant que les exigences académiques n’étaient pas les mêmes de part et d’autre de l’Atlantique. J’ai refait le travail en citant mes sources, et le problème a été aussitôt réglé.

Ce que je veux dire, pour avoir été un immigrant, même temporaire, au Canada, c’est qu’il ne faut pas né-cessairement interpréter le fait que la grande majorité des étudiants accusés de plagiat sont issus des minorités visibles comme la preuve d’un quelconque racisme. Ces étu-diants, issus de l’immigration pour la plupart, arrivent comme moi il y a trois ans avec des pratiques acadé-miques différentes, qui peuvent les faire accuser de fraude là où il n’y en a pas. Il faut davantage parler de diffi cultés d’adaptation, fatales pour des étudiants étrangers.

Roman Bernard, Paris, France

Enfi n, c’est fi ni! C’est du moins ce que clament la plupart des per-sonnes ayant subit le référen-

dum d’affi liation à la FCÉÉ. Comme observateur indépendant, la seule conclusion à laquelle je peux arriver en faisant une certaine rétrospec-tive, c’est que c’était une campagne référendaire affreuse et injuste. Je crois personnellement que le Co-mité de surveillance référendum en est le grand responsable.

Analysons tout d’abord l’aspect des dépenses. Seulement en publi-cité dans les journaux étudiants, le comité du OUI a dépensé au mini-mum de 4090$, soit le double du budget remboursé pour le CSR. Pas convaincu... allez voir vous-même sur le site de La Rotonde (4 pleine pages de 610$) et le Fulcrum (2 pleine page de 825$), compa-rativement à une seule plein page pour le camp du NON. Aussi, il ne faudrait pas oublier l’absurdité des affi ches du OUI qui ont été conçues et imprimées à Toronto. Comparez-les aux affi ches faites à la main sur fond rose du camp du NON. Et les t-shirts, et les macarons, et les auto-

collants.... Dire que le CSR ne vou-lait pas mettre de limite de dépense. Aujourd’hui on réalise l’énorme gap fi nancier entre les deux camps. J’imagine que le CSR pensait que la démocratie est au service de l’ar-gent.

Ajoutons à cela le débat autour des étudiants venant d’autres cam-pus. Le président des étudiants de York était sur notre campus alors que sont université était en grève et les étudiant occupaient les locaux de l’université. Ils ont eux-mêmes cherché leur leader étudiant pour apprendre qu’il était dans une autre ville en train de militer pour l’affi lia-tion de la FÉUO. J’imagine que les étudiants de York n’avaient pas vu cela dans sa plateforme électorale. Gardons un oeil ouvert pour voir si ce modèle ne sera pas appliqué par notre exécutif. Par-dessus le marché, les étudiants de Carleton voulant militer pour le NON ont été bloqués par des procédures ab-surdes alors qu’au même moment plusieurs militants du OUI faisaient 11 présentations de classe par jour sans avoir obtenu d’autorisation.

Ajoutons à cela une question ré-férendaire louche, de l’intimidation des deux côtés, un rejet des médias étudiants, des sanctions douteuses du côté du NON, des scrutateurs membres de l’exécutif de la FCÉÉ et j’en passe.

Il y a bien sûr des excuses ou des explications pour chacun de ces élé-ments. Mais, pouvez-vous sérieu-sement vous convaincre que tout cela n’est qu’une coïncidence ou de la chialerie mal fondée... peut être, moi je ne peux pas.

Prochaine fois, prenons la peine de mieux sélectionner nos repré-sentants sur le CSR. Assurons-nous que ce seront des étudiants qui re-présenteront réellement les intérêts de la FÉUO et qui n’agiront pas seu-lement comme des marionnettes de la FCÉÉ. Imposons des règles justes au service de la démocratie et nous aurons un résultat légitime auquel je souscrirai, peut importe le résul-tat!

Bruno Gélinas-Faucher

À la suite du référendum d’ad-hésion à la FCÉÉ, il est im-portant pour nous de faire le

point sur certaines questions qui ont été soulevées sur le campus. Les deux semaines de référendum ont ouvert la porte à de nombreux débats, parfois tendus, mais néces-saires, et le choix de la population étudiante a été de se joindre à la FCÉÉ. Cela étant dit, nous voulons réitérer l’appel à l’unité qui a été lancé par certains membres des co-mités du OUI et du NON afi n de tra-vailler dans l’intérêt des étudiants. La semaine dernière nous a donné l’occasion de participer à notre pre-mière Assemblée générale annuelle (AGA) de la FCÉÉ en tant que mem-bre à part entière. L’Exécutif et le coordonnateur de l’exécutif ont

composé la délégation de la FÉUO en l’absence de processus internes pour sélectionner une telle délégation et pour permettre aux participant.e.s d’avoir une bonne connaissance, tant de la FÉUO que de la FCÉÉ. Ainsi, nous avons constaté la néces-sité d’établir un processus interne afi n d’assurer une représentativité accrue de certaines communautés au sein de la FCÉÉ. La délégation préparera donc une recomman-dation pour le conseil d’adminis-tration afi n de déterminer un pro-cessus de participation pour nos délégations aux AGA de la FCÉÉ. L’AGA a aussi été riche en projets et en échanges. Nous avons collec-tivement décidé d’étendre le service d’achat en vrac de biens équitables et écologiques pour en permettre

l’accès à plus de clubs et de grou-pes étudiants. Nous avons aussi pu échanger avec d’autres membres sur nos expériences face à des enjeux tels les services alimentaires, les recours étudiants et les codes de conduite.À la lumière de cette AGA, nous som-mes résolus à travailler collective-ment, sur notre campus, pour amé-liorer la condition des étudiant.e.s d’ici et d’ailleurs. Nous sommes enthousiastes à l’idée d’assurer une représentativité de nos membres à la FCÉÉ afi n que, ensemble, nous puissions jouer le rôle de leadership qui nous revient au sein du mouve-ment étudiant.

L’exécutif de la FÉUO

Aller de l’avant

Rétrospective de la campagne: Un portrait noir

Discriminations raciales… ou di� cultés d’adaptation ?

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Nous voulons vous lire !

La Rotonde est heureuse d’accueillir les analyses et commentaires de ses lecteurs et lectrices. La longueur des textes ne doit pas dépasser 500 mots ou 3500 caractères. La Rotonde ne s’engage ni à publier les lettres, ni à justifi er leur non-publication. La Ro-

tonde se réserve la possibilité de réduire la longueur des textes retenus. Pour nous faire parvenir vos lettres, veuillez envoyer un courriel à Céline Basto :

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Page 19: La Rotonde - Édition du 1er décembre 2008

www.larotonde.ca • 19

le 1er décembre 2008 • Vol. LXXVI No. 14

109, rue OsgoodeOttawa (Ontario)K1N 6S1613 421 4686

RÉDACTION

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ActualitésCéline Basto (Chef de pupitre)[email protected]

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La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi par Les Éditions de La Rotonde, et distribué à 5000 copies dans la région d’Ottawa-Gatineau. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO et ceux de l’Association des étudiants diplômés. La Rotonde est membre du Carrefour inter-national des presses universitaires franco-phones (CIPUF) et de la Presse universi-taire canadienne (PUC).

La Rotonde n’est pas responsable de l’emploi à des fi ns diffamatoires de ses ar-ticles ou éléments graphiques, en totalité ou en partie.

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le1er décembre 2008

Éditorial

Nos droits de scolarité ont été augmentés. Oui, encore une fois. Et ne pensez pas que parce que des étudiants aient été présents autour de la table que cela a pu changer quoi que ce soit.

Au début de l’année, nous avions un recteur disponible, qui par-lait aux étudiants, qui se montrait accessible, qui voulait se démarquer du style de l’ancien recteur, Gilles Patry. Maintenant, nous avons un recteur qui ouvre la discussion aux étudiants, mais qui les fait asseoir autour d’une table alors que la décision est déjà prise.

Pour ceux qui étaient présents lors de l’augmentation de nos droits, la proposition faite par Marc Jolicoeur, président du Bureau des gouverneurs (Bdg), était pour le moins offensive. Ce dernier a proposé que les gouver-neurs-étudiants puissent voter, mais uniquement si le vote s’avérait trop serré. La discussion serait alors lancée pour savoir si ceux-là étaient en situa-tion de confl it d’intérêts. Cela dit, le président du Bdg a proposé d’établir les règles selon le résultat des votes. Une vague d’incompréhension planait aussi bien autour de la table que dans le public. Bien sûr, Julien de Bellefeuille, un membre du public, a dénoncé l’hy-pocrisie de cette proposition et a fait en sorte que cette proposition ne soit pas adoptée. On a orchestré toute une mascarade où l’on donnait l’impression que les étudiants avaient quelque chose à dire. Bref, nous savions, depuis le dé-but, que la décision était déjà prise.

La preuve ? Dans un courriel inter-cepté par La Rotonde et rendu public dans l’édition du 17 novembre, Victor Simon, vice-recteur aux ressources, y indiquait que « Le MBA voulait 8% [d’augmentation], comme d’habi-tude ». Pas de questions si le 8% était nécessaire ou raisonnable, c’est juste « comme d’habitude »...

Une autre preuve ? Deux gouverneurs se sont abstenus. L’une des raisons invoquées lors des discussions est qu’ils n’avaient pas assez d’informations pour rendre un bon jugement. Ils se sont donc abstenus, faisant en sorte que leur vote compte dans le quorum permettant alors que la hausse soit adoptée, même s’ils jugeaient que l’on ne partait pas sur des bases assez solides pour le faire. Mais au moins, ils se sont abstenus… C’est déjà un pas en avant. Cependant, il est lamentable de remarquer que sur une ques-tion aussi importante que la hausse des droits de scolarité, alors que le Bdg compte 29 membres, seuls 13 se soient présentés. On gouverne ainsi par l’absence.

Les étudiants ont fait preuve de bonne foi. Cette année, il n’y a pas eu de manifestation, il n’y a pas eu de boycottage. Peut-être aurions-nous dû être plus agressifs et démontrer que les étudiants ne peuvent pas continuer à débourser de telles sommes ?

Le plus ironique de cette hausse, c’est que l’on demande aux étu-diants d’investir leur argent pour fi nancer leurs bourses. Nous paie-rons donc pour nos propres bourses. De plus, on nous demande de l’ar-gent pour améliorer notre « expérience étudiante ». Cependant, aucun projet concret n’est présenté et l’administration n’a pas été en mesure de défi nir « expérience étudiante ». Nous ne savons donc pas si cet ar-gent sera investi dans les espaces étudiants, dans les problèmes d’ac-cessibilité de l’Université ou dans la construction de nouveaux édifi ces. Bref, on nous demande de l’argent et ensuite on verra ce qu’on en fait.D’après l’administration, l’Université a besoin d’argent. Cependant, nous ne pouvons pas adhérer à un plan qui ne propose pas de mesures concrètes pour améliorer « l’expérience étudiante ». Nous ne savons pas où l’argent sera investi. On nous demande simplement de l’argent et cela est inaccep-table.

Tout est décidé à l’avance.

Les étudiants ont fait preuve de bonne

foi. Cette année, il n’y a pas eu de

manifestation, il n’y a pas eu de boycottage.

Peut-être aurions-nous dû être plus

agressifs et démontrer que les étudiants ne

peuvent pas continuer à débourser de telles

sommes ?

La preuve?

Page 20: La Rotonde - Édition du 1er décembre 2008

AJOURNEMENT D’EXAMENAvez-vous besoin d’un ajournement d’examen pour des raisons médicales?

La maladie doit être sérieuse!Toutes les demandes d’ajournement rédigées par des médecins hors-campus

seront passées en revue par les Services de santé. Seules les raisonsvalides d’ajournement seront acceptées. Par exemple, les rhumes, la diarrhée,

les maux de tête, l’abus de caféine, l’insomnie et les crampes menstruellesne seront pas acceptés. Si vous n’êtes pas certain de la gracité de votre maladie,consultez un médecin aux Services de santé afin d’éviter une déception plus tard.Présentez-vous à la réception du Service de santé au mois une heure avant votrePrésentez-vous à la réception du Service de santé au mois une heure avant votre

examen. Souvenez-vous qu’une fois l’examen complété, il sera trop tardpour vous servir de la maladie comme raison de

contester l’examen.

Si vous pensez manquer un examen pour des raisons de santé, vous devezconsulter un médecin avant votre examen. Si vous choisissez de vous présenteraux Services de santé, mentionnez à la réceptionniste que la raison de votrevisite concerne un ajournement d’examen. Rappelez-vous de vous accorder

suffisament de temps pour le rendez-vous. Celui-ci ne peut avoir lieupendant ou après l’examen.

Heures d’ouverture:

Lundi au vendredi 8h30 à 20hSamedi & dimanche 10h à 14h

Université d’OttawaServices de santé

300- 100 Marie CurieOttawa, ON K1N 6N5Tel.: (613) 564-3950

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Texte d’EDMOND ROSTAND Mise en scène de MARIE GIGNACAvec SERGE BONIN, STÉPHANE CARON, ÉVA DAIGLE, HUGUES FRENETTE,JONATHAN GAGNON, DENIS LAMONTAGNE, MARYSE LAPIERRE, ÉRIC LEBLANC,CHRISTIAN MICHAUD, JEAN-RENÉ MOISAN, LUCIEN RATIO, PATRIC SAUCIER etANSIE ST-MARTIN Scénographie : MICHEL GAUTHIER Costumes : VIRGINIE LECLERCÉclairages : ANDRÉ RIOUX Musique : STÉPHANE CARON Une production du THÉÂTRE DU TRIDENT

DU 9 AU 13 DÉCEMBRE À 19 H 30 AU THÉÂTRE DU CNA

CYRANODE BERGERAC

EDMOND ROSTANDMARIE GIGNAC

THÉÂTRE FRANÇAISW A J D I M O U A W A DD I R E C T I O N A R T I S T I Q U E

613-755-1111

BUZZENDIRECT.CA

BILLETTERIE DU CNAlundi-samedi 10 h à 21h

TARIFS DE GROUPE613-947-7000 x384

Ce programme permet aux étudiants à temps plein de 13 à 29 ansde se procurer des billets à seulement 11 $ chacun* entre 14 h laveille et 18 h le jour même du spectacle pour toute présentationinscrite dans la programmation sur abonnement du CNA. Sousréserve des disponibilités et à l’exclusion des spectacles de location.Voyez la liste des spectacles. *Certaines restrictions s’appliquent.

Billets à

11$

Programme de formation estivale en entreprise – Date limite : le 31 janvier, 2009

Ce programme permet à des étudiant(e)s de premier cycle de participer à la recherche sur l’arthrite dans un laboratoire d’entreprise. Le salaire courant se situe entre 16 $ et 20 $ l’heure. Les frais de déplacement aller-retour par avion et les frais initiaux de demande de visa de travail seront couverts.

Programme de formation avec le Réseau canadien de l'arthrite

Pour plus de renseignements visitez www.arthritisnetwork.ca.

La Rotonde fait relâche

Mais nous serons de retour en janvier.

Entre temps, toute l’équipe vous souhaite une période d’examens aussi

agréable que possible et une chaleureuse période des fêtes.