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Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les changements climatiques met l’accent sur la nécessité vitale pour les pays de la région du MENA de mettre en place des mécanismes d’adaptation à cette nouvelle donne. LIRE LE REPORTAGE DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL ALI BENYAHIA EN PAGE 7 LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR HACEN OUALI EN PAGE 13 CONSÉQUENCE D’UN CHANGEMENT CLIMATIQUE BERTRAND BADIE SPÉCIALISTE DES RELATIONS INTERNATIONALES ET PROFESSEUR À SCIENCES POLITIQUES À PARIS LES MENACES D’UNE EAU PLUS RARE DANS LES PAYS ARABES PUBLICITÉ C ’est un SOS que les travailleurs de la compagnie Cnan Nord ont lancé hier lors d’un rassemblement à l’appel du syndicat d’entreprise. Les employés décrivent la Cnan comme une entreprise dans laquelle les dirigeants pèchent par incompétence chronique. La réunion d’hier a été émaillée par les cris d’«Irhal !», «Dégage !» lancés à l’attention de l’actuel PDG. Ils manifestent pour éviter une mise à mort de la compagnie maritime dans laquelle certains ont servi pendant plus de 25 ans. (Suite page 5) Amel Blidi CNAN NORD INQUIETS, LES TRAVAILLEURS VEULENT SAUVER L’ENTREPRISE PHOTO : DR L «LE BILAN DES INTERVENTIONS EST EXTRÊMEMENT NÉGATIF» PHOTO : APS EXÉCUTIF BLOQUÉ, PARLEMENT PARALYSÉ ÉDITION DU CENTRE El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 3 septembre 2013 N°6962 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com C’EST L’ÉTÉ EN PAGES 15, 16, 17, 18 ET 19 LA MOSTRA DE VENISE Histoires siciliennes, chroniques spatiales LIRE LES ARTICLES DE MADJID MAKEDHI, MELISSA ROUMADI ET AKLI REZOUALI EN PAGES 2 ET 3 Une session à blanc Une session à blanc La soif ! La pénurie d’eau reste le cauchemar le plus redouté. A une situation déjà précaire, le changement climatique ne fera qu’exacerber indubitablement le déficit en eau dans les pays arabes.

EL WATAN

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■ Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les changements

climatiques met l’accent sur la nécessité vitale pour les pays de la région du MENA

de mettre en place des mécanismes d’adaptation à cette nouvelle donne.

LIRE LE REPORTAGE DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL ALI BENYAHIA EN PAGE 7

LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR HACEN OUALI EN PAGE 13

CONSÉQUENCE D’UN CHANGEMENT CLIMATIQUE

BERTRAND BADIESPÉCIALISTE DES RELATIONS INTERNATIONALES

ET PROFESSEUR À SCIENCES POLITIQUES À PARIS

LES MENACES D’UNE EAU PLUS RARE DANS LES PAYS ARABES

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C ’est un SOS que les travailleurs de la compagnie

Cnan Nord ont lancé hier lors d’un rassemblement à l’appel du syndicat d’entreprise. Les employés décrivent la Cnan comme une entreprise dans laquelle les dirigeants pèchent par incompétence chronique. La réunion d’hier a été émaillée par les cris d’«Irhal !», «Dégage !» lancés à l’attention de l’actuel PDG. Ils manifestent pour éviter une mise à mort de la compagnie maritime dans laquelle certains ont servi pendant plus de 25 ans.(Suite page 5) Amel Blidi

CNAN NORDINQUIETS, LES TRAVAILLEURS

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 3 septembre 2013N°6962 - Vingt-troisième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

C’EST L’ÉTÉ

EN PAGES 15, 16, 17, 18 ET 19

LA MOSTRA DE VENISE

Histoires siciliennes, chroniques spatiales

LIRE LES ARTICLES DE MADJID MAKEDHI, MELISSA ROUMADI ET AKLI REZOUALI EN PAGES 2 ET 3

Une session à blancUne session à blanc

■ La soif ! La pénurie d’eau reste le cauchemar le plus redouté. A une situation déjà précaire,

le changement climatique ne fera qu’exacerber indubitablement le

défi cit en eau dans les pays arabes.

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L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 2

L’ALLOCATION DE NOUVELLES RESSOURCES REPORTÉE À 2014

La loi de fi nances complémentaire pour 2013 annulée

Reportée en raison de la convalescence présiden-tielle qui se prolonge, la loi

de finances complémentaire pour 2013 a finalement été purement et simplement annulée.Les propos tenus hier par le Pre-mier ministre et le ministre des Finances sont clairs quant au fait que le gouvernement allait pour la première fois déroger à cette «tra-dition», instaurée voilà plus d’une décennie. Avec la convalescence du président de la République et l’impossibilité de tenir pour le moment le Conseil des ministres, le gouvernement se voit dans l’obligation de se passer d’une loi de finances complémentaire et de passer directement à la prépa-ration du budget pour l’exercice 2014. Ce qui pousse le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à affirmer que la loi de finances complémen-taire pour 2013 a été annulée et intégrée à la loi de finances pour 2014. Cela ne l’empêche pas de rassurer quant aux éventuelles implications d’une telle décision. Celui-ci a d’ailleurs indiqué à la presse en marge de l’ouverture

de la session d’automne du Par-lement que cela «ne pose aucun problème, ni pour la gestion des projets ni pour celle des affaires». Même son de cloche du côté du premier argentier du pays, Karim Djoudi a estimé qu’il existe un budget initial pour l’exercice 2013 qui permet déjà le fonctionne-ment des institutions et qui va courir jusqu’à la promulgation de la loi de finances pour 2014. Loi qui s’inscrit, selon les propos du ministre des Finances, dans le cadre de «la consolidation du

mouvement de croissance», avec cette «volonté de stabilisation, voire de réduction des dépenses» et qui ne devrait donc contenir aucun nouvel impôt, mais plutôt une réduction des taxes. M. Djoudi a également affirmé que l’annulation de la loi de finances complémentaire 2013 n’aura aucune incidence sur la disponibilité des ressources, ni sur le fonctionnement des institutions. Si dans l’absolu, le recours sys-tématique à des lois de finances complémentaires peut paraître

superflu et même sujet à critiques, il ne faut pas perdre de vue les ressources complémentaires et nouvelles que le Premier ministre a promis d’allouer à diverses reprises lors de ses déplacements dans différentes wilayas du pays. Pour dépasser le simple effet d’annonce, toute allocation de nouvelles ressources doit, selon l’article 8 de la loi organique des lois de finances datant de 1984, être budgétisée dans le cadre d’une loi de finances ou loi de fi-nances complémentaire. Il va sans

dire, dans ce cas précis, qu’il fau-dra donc attendre l’exercice 2014 pour que les décisions prises en ce sens, dans cette conjoncture bien particulière, prennent effet en rai-son de leur incidence financière.Idem en ce qui concerne la boni-fication des taux d’intérêt à 100% sur les crédits accordés aux projets Ansej et CNAC, laquelle a motivé la publication d’un décret exécutif il y a quelques mois. Il faut rap-peler dans ce sens que ces mêmes bonifications sont gérées par un compte d’affection spécial qui n’est autre que le Fonds national de soutien à l’emploi de jeunes. Cependant, pour prendre en charge les nouvelles bonifica-tions, la structure des recettes du compte en question doit être révisée. Ce qui ne peut se faire sans une loi de finances, dans la mesure où celles-ci dépendent en partie des dotations sur le budget de l’Etat. Il est donc clair que tout devra attendre la tenue d’un Conseil des ministres sans lequel une loi de finances ne peut être validée avant la concrétisation de toute nouvelle mesure. Melissa Roumadi

INFRACTIONS DE CHANGES

L’exportation dope les transferts illicitesL ’essentiel des cas d’infraction de

changes constatés durant l’exercice 2012 concerne des cas de non-rapatriement de devises sur des opérations d’expor-tation», a déclaré hier le ministre des Fi-nances, Karim Djoudi, en marge de la céré-monie d’ouverture de la session d’automne du Parlement. L’Etat, a assuré le ministre des Finances, s’attelle actuellement à combattre le fléau des transferts illicites, en mobilisant l’en-semble de ses institutions compétentes et de ses organes de répression. De même, a-t-il indiqué, le dispositif de lutte contre le phénomène des infractions de change fait actuellement l’objet d’une évaluation aux fins d’y apporter des amé-liorations, si celles-ci s’avèrent nécessaires.

Interrogé sur l’ampleur des transferts illi-cites de devises vers l’étranger, le ministre a souligné que sur l’exercice 2012, un peu plus d’un millier de cas d’infractions de change pour un montant total de plus de 17 milliards de dinars, ont été constatés et les PV établis à cet effet par les agents compé-tents ont été transmis à la justice. Chaque année, a-t-il tenu à préciser, les cas de transferts illicites de devises font l’objet d’un compte rendu établi conjointement par le ministère des Finances et la Banque d’Algérie (BA), sachant qu’il s’agit d’une démarche relevant de la répression des infractions à la législation de change, sur la base de constats établis par des agents des Douanes, du commerce, de la police judiciaire et de la BA et dont les PV sont

transmis automatiquement à la justice. Dans le même ordre d’idées, Karim Djoudi a fait savoir qu’une évaluation globale a été effec-tuée sur la situation du commerce extérieur de l’Algérie et le premier constat établi en la matière et que les importations ont fortement augmenté, notamment sur trois postes essentiels, à savoir les biens alimen-taires, les produits pétroliers raffinés et les véhicules, le reste étant surtout des postes qui accompagnent traditionnellement la croissance, tels que les biens d’équipement. Sans détailler, le ministre s’est contenté d’indiquer que le gouvernement a éga-lement entrepris de procéder à un travail d’évaluation afin d’améliorer les mesures de régulation liées au secteur du commerce extérieur. Selon les dernières statistiques

rendues publiques par les services des Douanes, rien que pour les sept premiers mois de l’année en cours, la facture d’im-portations de l’Algérie a déjà atteint le seuil critique de 33,04 milliards de dollars. Alors que l’excédent de la balance com-merciale ne cesse de se contracter, la barre redoutée des 60 milliards de dollars d’importations risque fort d’être largement dépassée à la fin de l’exercice. Et à mesure qu’enflent les transferts de devises au titre des opérations de com-merce extérieur, les montants des transferts illicites continueront vraisemblablement à suivre la même courbe d’évolution, quels que puissent être les moyens de répression mobilisés par les pouvoirs publics. Akli R.

Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a annoncé, hier à Alger, que le gouvernement était en passe d’évaluer les diff érentes mesures de régulation du commerce extérieur. Il est vrai que l’évolution de la valeur des importations laquelle suit depuis quelques années une courbe ascendante a de quoi inquiéter. Celle-ci devrait atteindre le seuil de 60 milliards de dollars cette année. Le ministre des Finances estime que cette hausse peut

s’expliquer par deux facteurs, à savoir la hausse de la demande des investisseurs publics et privés qui se traduit par une augmentation des importations des biens d’équipement et biens intermédiaires.Mais aussi et surtout par la hausse de la consommation qui alimente les plus fortes hausses sur trois postes en particulier, à savoir les biens alimentaires, notamment l’huile et le sucre, les véhicules (biens de consommation non alimentaires) et enfi n les produits pétroliers et raffi nés. M. R.

COMMERCE EXTÉRIEUR : VERS LA RÉVISION DES MESURES DE RÉGULATION

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El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 3

L ’ A C T U A L I T É

EXÉCUTIF BLOQUÉ, PARLEMENT PARALYSÉ

Une session à blancBOYCOTT DES DÉPUTÉS FFS«Nous dénonçons l’immobilisme et les dysfonctionnements»

Les députés du Front des forces socialistes (FFS) boycottent la cérémonie d’ouverture de la session d’automne du Parlement.

«Le groupe parlementaire du FFS a décidé de boycotter l’ouverture de la session d’automne du Parlement. Cette décision est motivée par l’immobilisme, les dysfonctionnements et le dik-tat du fait majoritaire au niveau du Parlement», explique le parti dans un communiqué rendu pu-blic, hier. Pour les élus du FFS «la crise institu-tionnelle larvée et l’affaiblissement de l’Etat font courir un vrai danger à l’intégrité territoriale et à l’indépendance nationale». Ils dénoncent, dans la foulée, la rétention de l’information de la part des membres du gouvernement. «Tout au long de l’année écoulée, les parlementaires du FFS ont à plusieurs reprises dénoncé les dysfonctionne-ments, notamment la présence des représentants du gouvernement aux délibérations des commis-sions et l’exclusion du FFS de toute participation aux organisations internationales regroupant les parlementaires», est-il ajouté dans le même communiqué. Seul parti à avoir observé un silence intrigant sur l’actualité nationale durant toute la période estivale, le FFS vient de faire son constat : «Aujourd’hui, la situation de notre pays est préoccupante. Les différents pouvoirs ne fonctionnent pas normalement. Les pressions sécuritaires à ses frontières se renforcent.» Et de conclure : «Pour faire face au danger immédiat et construire ensemble l’avenir, il est de l’intérêt national de ne pas se résoudre à une transition réglée dans la continuité du régime actuel.»

M. M.

IL SERAIT MALADE Larbi Ould Khelifa absent à l’ouverture de l’APN

G ravement malade, le président de l’APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, 75 ans, n’a

pas pu assister à l’ouverture, hier, de la session d’automne du Parlement. Il été remplacé par le vice-président de l’Assemblée, Ali El Hamel, qui a confirmé la maladie du président de l’APN. «Nous lui souhaitons un prompt rétablissement», a-t-il déclaré. Selon des sources à l’APN, Larbi Ould Khelifa a subi une intervention chirurgicale à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja. Il serait atteint, selon les mêmes sources, d’un cancer de la prostate. Son état de santé, selon des sources concordantes, se serait dégradé davan-tage et il aurait été transféré en France. «La déci-sion de son transfert en France pour des soins approfondis a été prise samedi», affirment les mêmes sources. Cependant, toutes nos tentatives de confirmer cette information auprès des res-ponsables de l’APN se sont avérées vaines.

M. M.

La session d’automne du Parlement, ouverte officiel-lement depuis hier, risque

d’être moins riche en activité. Les députés et les sénateurs n’auront pas suffisamment de matière à traiter durant les quatre prochains mois. La cause : le blocage ins-titutionnel induit par la mala-die et la longue convalescence du président Bouteflika. Seul habilité, selon les dispositions de la Constitution, à présider un Conseil des ministres qui examine et adopte les projets de loi envoyés au Parlement, le chef de l’Etat est, pour l’instant, dans l’incapacité d’assurer cette activité très importante pour le fonctionnement de l’institution législative. Ne s’étant pas réuni depuis décembre 2012, le Conseil des ministres ne se tiendra pas de sitôt. C’est ce qu’a laissé entendre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans une déclaration à la presse faite, hier, en marge de la cérémonie d’ouverture de la ses-sion d’automne du Parlement. «La tenue d’une réunion du Conseil des ministres actuellement n’est pas nécessaire. Le gouvernement poursuit son activité et se réunit chaque mercredi», explique-t-il, estimant que «les choses marchent comme il se doit». Mais il recon-naît implicitement qu’un cumul de projets de loi attend toujours le quitus du président de la Ré-publique pour être transférés à l’APN. «Un nombre important de projets de loi seront présentés en Conseil des ministres avant de les soumettre au Parlement. Je suis en

coordination quasi quotidienne avec le président de la Répu-blique, Abdelaziz Bouteflika», dit-il, sans donner une date pour la réunion de Conseil des ministres. Quelle la solution envisage le gouvernement pour sortir de ce piège constitutionnel ? Le pré-sident Bouteflika sera-t-il obligé d’écourter sa convalescence pour libérer ce «nombre important de projets de loi» ? Les députés vont-il chômer encore durant cette session ?

UNE DIZAINE DE PROJETS À DÉBATTRE PAR LES DÉPUTÉS

Abdelmalek Sellal, rappelons-le, avait annoncé à son retour, en juillet dernier, de l’hôpital des

Invalides à Paris, où il avait été reçu par le président Bouteflika, que ce dernier lui avait demandé de préparer la loi de finances complémentaire (LFC 2013) en prévision de la réunion du Conseil des ministres, qui ne s’est pas tenue. Deux mois, plus tard, il annonce l’annulation de la LFC en question. Et c’est l’agenda du Par-lement qui devient de plus en plus maigre. L’APN et le Sénat n’ont, à leur disposition, qu’une dizaine de textes de loi à débattre. Il s’agit du projet de loi fixant les règles applicables aux activités de la poste et des télécommunications et celles liées aux technologies de l’information et de la commu-nication (TIC), qui sera présenté

devant la Chambre basse pour amendement et enrichissement. Le calendrier du Parlement devra comporter, en outre, d’autres pro-jets, dont celui concernant les mines, celui modifiant et complé-tant le code pénal, le projet de loi relatif aux ressources biologiques et celui modifiant et complétant la loi régissant les prisons et la réin-sertion sociale des détenus. Les responsables des deux Chambres, Ali El Hamel (qui a remplacé au pupitre de l’APN Larbi Ould Khelifa, qui est gra-vement malade) et Abdelkader Bensalah, président du Sénat, se mettent à espérer une améliora-tion de la santé de Abdelaziz Bou-teflika pour sauver cette session. Car des projets importants risquent d’arriver en retard au Par-lement, tel que la loi de finances pour 2014, le projet de loi sur l’audiovisuel et peut-être le projet de révision de la Constitution. «L’APN aura à débattre de plu-sieurs projets de loi que le gou-vernement soumettra au bureau de l’institution», espère Ali El Hamel, vice-président de l’APN. Pour sa part, Abdelkader Bensa-lah se montre plus optimiste en évoquant «une session d’automne exceptionnelle de par ses acti-vités». «Le gouvernement a fait part de son intention d’inscrire des projets de loi concernant les droits de l’homme et les libertés, à l’instar de la loi sur la profes-sion d’avocat, la loi relative à la liberté d’expression et d’informa-tion et la loi sur l’audiovisuel», explique-t-il. Madjid Makedhi

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CONFLIT INTERNE AU FLN

Mohamed Charfi invite Belayat à introduire un nouveau recours

L e ministre de la Justice, Mohamed Charfi, invite le coordinateur du FLN, Abder-

rahmane Belayat, et ses partisans du bureau politique à recourir une nouvelle fois à la justice pour tenter d’avoir gain de cause dans le conflit qui les oppose au groupe de Amar Saadani. S’exprimant devant des journalistes en marge de la cérémonie d’ouverture, hier, de la session d’automne du Parlement, le ministre se montre toutefois prudent. Il estime que «la justice s’est prononcée en toute transparence et légalité» dans le conflit en question. «Ceux qui s’entêtent à défendre leur position doivent relire la décision de justice avant de la com-menter», a-t-il indiqué, en faisant référence à la décision du Conseil d’Etat rendue, mercredi dernier, de geler la réunion du comité central et celle du tribunal administratif de Bir Mourad Raïs qui l’a autorisée le lendemain. Mohamed Charfi affirme également ne pas vouloir com-

menter les décisions de la justice : «Je n’ai pas à commenter les décisions de justice. Elles ont été rendues publiques. Il appartient maintenant aux commentateurs de le faire.» Sur une question relative à la rapidité avec laquelle le tribunal administratif a rendu sa décision, le ministre adopte aussi la même posi-tion. «La procédure peut faire aussi l’objet d’un recours», rappelle-t-il, exhortant implicitement Abderrahmane Belayat et son groupe à s’adres-ser une nouvelle fois à la justice. «Le recours est un droit garanti pour tout le monde et le der-nier mot revient à la justice. Le recours se fait devant les cours compétentes et non pas devant le ministre de la Justice», ajoute-t-il. Abderrah-mane Belayat, rappelons-le, avait adressé un courrier au ministre de la Justice pour contester l’autorisation de la réunion du CC organi-sée par ses adversaires à l’hôtel El Aurassi. «Lorsque le ministre de la Justice est saisi par

une partie quelconque, il recevra la suite qu’il convient légalement», souligne-t-il, en refusant de commenter la position de la wilaya d’Alger qui a délivré une autorisation pour la tenue de ladite rencontre. «Je ne suis pas responsable de l’administration mais de la justice», indique-t-il. Le responsable de l’administration, en l’occurrence le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, ne s’est exprimé qu’à demi-mot sur le sujet. «Sept mois, ça suffit», lance-t-il, en quittant le siège de Conseil de la nation. Pour rappel, à la veille de la tenue de la réunion du CC, le jeudi 29 août, le Conseil d’Etat avait rendu publique une décision pour l’annuler. Le lendemain, le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs (Alger) a contredit cette déci-sion et autorisé à nouveau la réunion qui s’est terminée par l’élection à main levée de Amar Saadani au poste de secrétaire général du FLN.

M. M.

SELLAL EN VISITE AUJOURD’HUI DANS

LA WILAYA DE NAÂMALe Premier ministre, Abdelmalek Sellal, eff ectuera, aujourd’hui, une visite de travail dans la wilaya de Naâma, indique un communiqué du Premier ministère. Il examinera, selon la même source, «l’état d’exécution et d’avancement du programme de développement socio-économique de la wilaya». A la fi n de la visite, le Premier ministre rencontrera des représentants de la société civile locale. La wilaya de Naâma, région semi-aride, est réputée pour ses activités agropastorales. M. B.

L e ministre de la Justice, Mohamed Char-fi, affirme que l’exécution des mandats

d’arrêt internationaux émis par le procureur général près la cour d’Alger, Belkacem Zeghmati, contre Chakib Khelil et neuf autres personnes impliquées dans l’affaire Sonatrach II, ne relève pas de la justice algé-

rienne. «En tant que ministre de la Justice, je n’ai aucune information officielle à ce sujet. La justice émet des mandats d’arrêt, toutefois, la mise en œuvre de la décision ne relève pas de son ressort, mais plutôt de celui des parties compétentes», précise-t-il. Pour rappel, le procureur près la cour

d’Alger avait émis, en août dernier, des mandats d’arrêt internationaux contre neuf personnes, dont l’ex-ministre de l’Energie et des Mines, son épouse et ses deux fils ainsi que Farid Bedjaoui, neveu de l’ex-ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui. M. M.

MANDAT D’ARRÊT CONTRE CHAKIB KHELIL«L’exécution de la décision relève des parties compétentes»

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RÉALISATION DES PROJETS DU SECTEUR DE L’HABITAT

1200 appels d’off res déclarés infructueuxL

’un des obstacles bloquant la réalisation des projets lancés par le ministère de l’Habitat et

de l’Urbanisme demeure l’absence d’entreprises de construction en mesure de réaliser de gros projets. Durant la période allant de la fin du premier trimestre au début du deuxième trimestre de cette année, 1200 appels d’offres ont été déclarés infructueux. Le ministre de l’Habi-tat et de l’Urbanisme, Abdelmadjd Tebboune, qui s’est exprimé hier à l’occasion de la réunion d’évaluation du secteur des directeurs de l’urba-nisme et de construction (DUC) des wilayas du Centre, a qualifié le chiffre d’«aberrant». Le ministre de l’Habitat a annoncé l’entrée de la short-list dans la réa-lisation de projets qui sont restés à la traîne en raison de l’absence d’entreprises nationales répondant aux normes des appels d’offres. «Dans un mois ou au plus tard un mois et demi, nous allons lancer sur le terrain toutes les grosses cylindrées de la short-list (turque, française, espagnole…). Avec ces entreprises d’ici la fin de l’année nous allons réaliser la plus grande partie du quinquennat», a estimé le ministre, précisant que par «réalisa-tion», il vise le lancement des projets et non pas leur réception. D’après le premier responsable du secteur de l’habitat, 80% des projets du plan quinquennal 2010-2014 seront lancés d’ici la fin 2013. «Il y a une progression dans la réalisation des projets, mais c’est insuffisant», a

indiqué le ministre de l’Habitat qui invite les directeurs de l’urbanisme et de la construction à dépasser tous les facteurs qui bloquent. M. Tebboune a mis l’accent sur la lenteur qui touche même l’administration. D’après ses

dires, cette dernière souffre à son tour de la bureaucratie.

PROBLÈME DU FONCIER URBANISABLE

La réunion d’hier se voulait une

occasion pour les différentes parties appartenant au même secteur de régler leurs problèmes au sein de leur tutelle. Le ministre a regretté le fait que les directives qu’il a données lors de la première rencontre n’aient pas été respectées dans 40 wilayas. Les instructions du ministre ont trait au travail en collaboration les différents services du même secteur. Mais l’ins-truction n’a été appliquée que dans 8 wilayas. «Je ne tolère pas cela», a martelé M. Tebboune à l’adresse des responsables du secteur. Le pro-blème du foncier commence à être réglé dans l’Algérois. «Nous avons décidé de prendre comme assiette, tout le Centre au lieu de la capitale», réitère le ministre. Par le Centre, le ministre vise quatre wilayas : Alger, Boumerdès, Tipasa et Blida. «Les engagements dans le cadre du plan quinquennal ont été respectés à hau-teur de 87%. Le dernier trimestre est une occasion pour les responsables d’arriver à 100% de leurs engage-ments et la récupération de13% de la réalisation des projets en attente», a assuré le ministre en marge de la réu-nion-bilan. Au sujet des matériaux de construction de mauvaise qualité qui alimentent le marché national, le mi-nistre rassure du fait qu’une mesure de contrôle est en perspective. «Nous allons placer, en collaboration avec le ministère du Commerce, un labo-ratoire d’analyses dans les ports», a déclaré le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme affirmant que le minis-tère du Commerce œuvre dans ce sens. Djedjiga Rahmani

AADL : LES SOUSCRIPTIONS DÈS LE 15 SEPTEMBRELe nouveau programme de l’ADDL sera lancé le 15 septembre. La première expérience des souscriptions aux logements de type location-vente de l’Agence d’amélioration et de développement de logements (AADL) pourra mettre fi n à l’anarchie dans l’opération du dépôt des dossiers de souscription. D’ici la fi n 2013, il est prévu le lancement de 90 000 sur 150 000 logements inscrits dans cette formule. Le département de Abdelmadjid Tebboune œuvre pour l’achèvement des préparatifs techniques pour que le portail électronique de l’AADL soit prêt à recevoir les demandes en ligne le jour de son lancement. «L’opération sera lancée une fois toutes les mesures de sécurité informatique réunies», a expliqué le ministre. M. Tebboune a souligné que les chantiers du nouveau programme AADL, tout comme celui des logements publics promotionnels (LPP), connaissent un bon rythme d’exécution. La formule location-vente, lancée en 2000, a enregistré la construction de 55 000 logements à travers 24 wilayas, dont 25 000 logements dans la wilaya d’Alger. D. R.

RENTRÉE SCOLAIRE ET UNIVERSITAIRE

Toutes les infrastructures prévues seront réceptionnées «Il n’y aura pas de tension, lors de cette rentrée scolaire et universitaire», rassure Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme. Concernant la réception des infrastructures prévues pour le mois de septembre, les délais sont respectés à la fois pour les projets du secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur. «Ce qui devra être livré se fera au plus tard fi n septembre», a déclaré le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme. D. R.

Siège de l’AADL à Saïd Hamdine (Alger)

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L ’ A C T U A L I T É

TERRORISME

Retour au calme à BatnaRetour au calme après les deux jours qui ont perturbé la ville de Batna suite à l’accrochage au centre-ville entre un groupe armé et des éléments de la BMPJ, qui s’est soldé par l’élimination d’un terroriste qui répondrait, selon les premiers éléments d’identifi cation, au nom de Rachid Chergui, âgé de 31 ans, qui avait participé à l’attentat contre le cortège présidentiel en 2007 à Batna. La journée d’hier n’a connu aucune descente ni mouvement apparent des forces de sécurité, comme celui qu’elle avait connu la veille. Les dernières informations, émanant de diff érentes sources sécuritaires et qui s’entrecoupent, démentent toutes celles rapportées par les diff érents quotidiens qui ont fait état d’un mort et de trois arrestations. En eff et, selon les dernières nouvelles, il s’agirait d’un terroriste abattu et d’un deuxième, âgé de 17 ans, blessé et arrêté. Les descentes entreprises par les services de police assistés parfois de la gendarmerie sont restées, selon les dernières informations, sans résultat. Le nouveau ratissage est dû à cause des présumés fuyards, qui seraient connus des services de sécurité. Il s’agirait de Betira, un repenti qui a repris du service, et d’un autre répondant aux initiales C. T. Seulement, les ratissages qui ont eu lieu dimanche dans trois diff érents quartiers permettent plusieurs supputations et la plus probable serait relative au droit de réserve sur la divulgation des résultats de l’opération tant que les investigations sont encore en cours. Lounes Gribissa

INCENDIE DANS LA ZONE INDUSTRIELLE DE BORDJ BOU ARRÉRIDJ

Retour sur les lieuxD

es milliards de centimes de marchandises finies et de matières premières sont partis en fumée, dans l’incendie qui a

ravagé, dimanche dernier, les dépôts de deux sociétés privées, Géant et Condor, dans la zone industrielle de Bordj Bou Arréridj. C’est l’un des incendies les plus désastreux qu’ait jamais connus la région. Comment l’incendie s’est-il déclaré dans les dépôts ? Dans l’après-midi de dimanche, à 14h49, les pompiers ont reçu un appel au secours pour un feu qui s’est déclenché à l’intérieur de l’Entreprise nationale d’approvi-sionnement en bois et dérivés (ENAB). Une fois sur place, les éléments de la Protection civile ont constaté que le feu s’est déclaré dans un dépôt loué par ces deux sociétés privées et contient du matériel électroménager. Ce qui a demandé la ré-quisition de gros moyens : 20 camions et plus de 120 pompiers. Selon nos informations, l’incen-die est parti, du côté de Géant, d’une cuisinière et s’est propagé en quelques instants dans tout le hangar. Côté Condor, selon le patron, Benhamadi Abdelmalek, les ouvriers et des citoyens ont pu sauver le gros de la marchandise. «Les pertes sont estimées à 30% de la marchandise stockée», précise-t-il. Mais côté Géant, «les pertes sont à

100%», dira Mebarkia Abdelkrim, le parton de cette société. La Protection civile avait enregistré 18 victimes, dont 14 blessés légers et 4 ont inhalé de la fumée durant l’opération de sauvetage.Plusieurs facteurs ont provoqué une telle catas-trophe. Des témoins ont raconté qu’il a fallu juste

quelques minutes pour que le feu se propage. L’emballage et les produits en plastique ont faci-lité cette propagation rapide. Le manque d’eau dans la zone industrielle est aussi un facteur qui entrave directement les secours et les opé-rations de ce genre. Comment sont intervenus

les secours ? Le manque d’issue de secours a obligé les pompiers et des volontaires à s’atta-quer au mur extérieur du hangar à la hache et au rétrochargeur pour ménager d’autres ouvertures. Des équipes de secours de toute la wilaya ont, dans la foulée, été envoyées sur place. Le hangar n’était pas complètement aux normes. Selon un employé rencontré sur les lieux, le plan de prévention incendie avait expiré, les points d’eau ne fonctionnent pas. L’enquête devra déterminer si les mesures de sécurité minimum requises étaient appliquées. Selon nos sources, à l’heure où nous mettons sous presse, les responsables de la sécurité sont interrogés. Mais une chose est sûre, selon les deux patrons, le hangar est assuré. Notons que le hangar n’avait pas d’électricité, ce qui laisse penser à une cause humaine. L’enquête de police déterminera exactement les causes et les circonstances exactes de cet incendie. Rap-pelons que des incidents similaires, il y en a eu plusieurs ces dernières années. Citons l’incendie qui a eu lieu dans la nuit du 1er au 2 avril 2006, et qui avait ravagé en un clin d’œil l’usine de mon-tage des téléviseurs Condor. Un responsable de l’unité avait alors estimé les dégâts à plus de 50 milliards de centimes. A. B.

CNAN NORD

Inquiets, les travailleurs veulent sauver l’entreprise

LIGUE DE DÉFENSE DES DROITS DE L’HOMME (LADDH)

Les opposants à Benissad veulent organiser un congrès dans deux mois

Suite de la page 1

Les travailleurs menacent de renforcer leur mou-vement de contestation si les dirigeants de la

compagnie ne daignent pas prêter une oreille atten-tive à leurs revendications. Autrefois fleuron du secteur du transport en Algérie, Cnan Nord (filiale de Cnan Group) a aujourd’hui une flotte composée de quatre navires vétustes : Djurdjura, Djorf, Ibn Khaldoun et Ibn Sina. Tous à l’arrêt. «L’outil de travail est inexistant. Malgré toutes les promesses entendues, nous n’avons pas encore vu un navire portant fièrement le drapeau algérien», nous dit- l’un des travailleurs protestataires. «Qu’est-ce qu’ils attendent pour vendre les navires défectueux et en acquérir d’autres qui seraient plus adaptés à une compagnie comme la Cnan», s’écrie Yacoub Hassaine, secrétaire général du syndicat. «Pen-dant ce temps-là, ajoute en écho un syndicaliste, ce sont les compagnies étrangères qui assurent l’essentiel du transport des marchandises vers l’Algérie. C’est, d’ailleurs, l’une des raisons pour lesquelles l’inflation est aussi importante.» Tous parlent de l’espoir né après l’annonce du lancement du plan de redressement de l’entreprise, avec une

enveloppe budgétaire de 37,4 milliards de dollars pour l’acquisition de nouveaux navires. «L’Etat a mis en place un plan pour sauver l’entreprise, mais les responsables font tout pour aller dans le sens contraire», lance, dans la foulée, l’un des protesta-taires. Un autre ajoute : «Les responsables de cette entreprise doivent assumer leurs responsabilités, activer le plan de redressement de la compagnie ou prendre la porte. S’ils ne veulent pas servir leur pays et leur entreprise, qu’ils laissent la place aux hommes qui veulent travailler.»

«ON VEUT SAUVEGARDER NOTRE GAGNE-PAIN»

Les travailleurs disent craindre que la mauvaise gestion de l’entreprise la mène à sa perte. «Nous voulons sauvegarder notre gagne-pain», clament-ils. «On nous dit que l’état financier des entreprises est désastreux, mais on ne se prive pas d’augmen-ter les salaires des cadres dirigeants», s’insurge Yacoub Hassaine. Et un autre syndicaliste de pré-ciser : «Le pavillon national n’a plus qu’une part minime dans le transport des marchandises, car ils préfèrent travailler avec la flotte internationale.» Les marins en colère se plaignent du «mépris»

qu’afficherait le directeur de Cnan Nord à leur encontre. «Il n’y a pas de négociation possible avec lui. Nous avons tenté, à de nombreuses reprises, de dialoguer avec lui, en vain. Lorsqu’on parle de régulation des contractuels, il parle de compres-sion du personnel. Quand on évoque le partenariat entre le syndicat et les cadres dirigeants, il nous traite comme des minables», soupire Hassaine. Lui se bat pour une relance de la compagnie sur des «bases solides». «Les navires tombent en ruine, les marins ont peur d’y embarquer, explique-t-il. Et même si les responsables de la compagnie inves-tissaient enfin dans l’acquisition, il faudrait encore faire des mises à niveau et former le personnel. Et puis, bien sûr, il y a la question salariale qui revient sur le tapis.» «Nous sommes les travailleurs qui ont les plus bas salaires du secteur maritime», sou-lignent les syndicalistes. Ils se déplorent que l’écart entre les revenus des employés de la Cnan et ceux des méthaniers des compagnies pétrolières soit très important. Beaucoup de travailleurs de la Cnan, faisant partie notamment du personnel navigant, ont préféré rejoindre des compagnies pétrolières de transport maritime, car le salaire passe du simple au double. A. B.

Des militants opposés au président de la LADDH, Noureddine Benissad, ont décidé de préparer

un congrès dans un délai n’excédant pas deux mois, a indiqué un communiqué rendu public avant-hier. «Une commission de préparation du congrès a été désignée pour coordonner les actions d’élection de représentants», lit-on dans le même communiqué. Par ailleurs, les initiateurs de cette action ont décidé de «lancer une pétition qui sera proposée aux mili-tants pour retirer la confiance à l’actuel président de la LADDH». Les signataires de ce texte ont participé, vendredi dernier, à une réunion organisée à la Maison des syndicats, à Alger. Ils réitèrent leurs revendica-tions : «La passation de consignes entre l’ancienne et

l’actuelle direction, et le bilan financier sont exigés de tous sans aucune exception», précisent-ils. Les membres présents ont également adopté, selon le même communiqué, «le texte qui sera envoyé aux donateurs et bailleurs de fonds, au niveau national et international, pour demander des informations sur le bilan financier». Les participants à cette rencontre sont des membres du comité directeur de la ligue, du conseil national, ou présidents de différentes sections, dont celles de Médéa, Alger, Laghouat, Tipasa, Oran, Tizi Ouzou, Skikda, Ghardaïa, Djelfa, Tiaret, Chlef, Boumerdès, Sidi Bel Abbès et Mascara. Par ailleurs, la section d’Alger a tenu son assemblée générale, jeudi dernier, pour discuter de la crise de la

LADDH, ainsi que de la question de la tenue de son congrès. «Les participants ont adopté une résolution contenant un appel aux militants de la LADDH pour réfléchir à la tenue d’un congrès apportant des amen-dements nécessaires aux statuts de l’association, dans le but d’aller vers plus de démocratie et pour la conformité avec la loi 12-06», est-il écrit dans un communiqué rendu public hier. De son côté, l’ex-se-crétaire général de la LADDH, Abdelmoumen Khelil, affirme que «les questions qui concernent notre asso-ciation doivent être discutées et réglées au sein des instances légitimes, notamment le conseil national, dont la réunion sera convoquée par le président dans les meilleurs délais». M. B.

● Autrefois fleuron du secteur du transport en Algérie, Cnan Nord (filiale de Cnan Group) a aujourd’hui une flotte composée de quatre navires vétustes ● Les travailleurs disent craindre que la mauvaise gestion de l’entreprise

la mène à sa perte.

Hangar détruit par l’incendie où étaient stockés des appareils électroménagers

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TunisDe notre envoyé spécial

Il n’y a pas que l’assèchement du sous-sol qui regorge de pétrole et gaz qui doit désormais donner à réfléchir aux diri-geants arabes, pourtant peu soucieux, eux-mêmes, des ravages de la mauvaise gou-vernance dont ils sont responsables devant

l’histoire. Car, désormais, le «ciel», lui aussi, dicte ses caprices. Une hausse de la température de 4° durant le XXe siècle, une augmentation du niveau de la mer de 3 mm en Méditerranée, la fréquence des nuits chaudes et des pluies plus violentes… La liste des bouleversements du climat est sans doute plus longue et variée selon les pays. De possibles extinctions d’espèces animales et végétales. Mais en tous cas, le changement en question va aggraver une situation, déjà préoccupante, liée à l’accès à l’eau potable. Le stress hydrique concernerait sérieusement 13 pays arabes sur 19.Le dernier rapport de la Banque mondiale (BM) sur les changements climatiques met l’accent sur la nécessité vitale pour les pays de la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord de mettre en place des mécanismes d’adaptation à cette nou-velle donne. «Le changement climatique fait partie du quotidien des habitants des pays arabes. S’il n’épargne personne, ce sont les plus pauvres qui en pâtissent le plus, car ils n’ont pas les mêmes moyens d’adaptation. Avec l’aggravation du phé-nomène, le bien-être des populations et leurs revenus vont se dégrader. C’est maintenant qu’il faut prendre des mesures nationales et régionales pour renforcer la résilience climatique», avait averti, en décembre de l’année dernière, Inger Andersen, vice-présidente de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), à l’occasion de la publication du rapport sur ce thème. A ce titre, un atelier sur les change-ments climatiques dans les pays arabes a été orga-nisé, la semaine dernière, à Tunis, par l’association ANDDCVS en collaboration avec la Banque mon-

diale et l’appui financier du Fonds international pour le développement de l’agriculture (FIDA). Invitées, des ONG des trois pays (Algérie, Maroc, Tunisie), dédiées à la lutte pour l’environnement, ont présenté chacune leur expérience (à l’exception de l’Algérienne, qui n’a pu être au rendez-vous), dans le domaine de la sensibilisation des tiers ou des pouvoirs publics. Les modestes actions de formation assurées dans certaines villes au Maroc ou les initiatives louables en Tunisie sont certes dis-proportionnées aux défis qui se posent avec acuité aux pays de la région. Qu’importe ! La conviction de ces militants pionniers dans le domaine, leur dévouement et leur engagement dans les batailles «du surlendemain» compensent bien l’indigence des pouvoirs en place à laisser la société civile s’emparer de manière autonome des affaires, qui

la concernent au premier plan. Changement clima-tique oblige, changement de gouvernance. Les er-rements politiques, dont se sont rendus coupables les dirigeants, sont vite rattrapés par une réalité de plus en plus menaçante. La soif ! La pénurie d’eau reste le cauchemar le plus redouté. A une situation déjà précaire, le changement climatique devra exacerber indubitablement le déficit en eau. Des études ont montré qu’en 2040, la région sera «pro-bablement face à une réduction du ruissellement d’eau de 10%», en raison des bouleversements de la météo. Ainsi, adossée à d’autres défis, cette réduction, conclut-on, devra générer un écart de 50% entre l’offre de ressource renouvelable. Cette métamorphose du climat va, en effet, réduire les réserves d’eau naturelles dans une partie de la région, selon les conclusions d’experts. «La plupart des modèles climatiques prévoient des pré-cipitations plus faibles et des températures élevées dans nombre de pays arabes, conduisant à une réduction significative de l’écoulement des cours d’eau. Cette réduction du ruissellement entraîne un dessèchement global caractérisé par d’impor-tantes réductions des réserves d’eaux naturelles. Sur la même période, une augmentation parallèle de la demande en eau de jusqu’à 60% devrait se traduire par un écart de 50% des ressources renouvelables en eau de la région».Si les projections exigent une action immédiate en matière de gestion et de nouvelles politiques qui prennent en charge l’aspect d’adaptation, il n’en demeure pas moins, notent les experts, que d’autres cautions de coopération entre les pays doivent recueillir toute l’attention des politiques, si l’on veut épargner d’éventuels conflits inspirés par la pénurie. Le monde, en effet, ne connaît déjà que trop bien les affres de la guerre autour de la matière première et de son exploitation, pour courir le risque d’un conflit sinon annoncé dans certaines régions du monde, notamment au Moyen-Orient, du moins est-il redouté en raison des complica-tions qu’il soulève. Ali Benyahia

R E P O R T A G EEl Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 7

■ Les coûts annuels totaux, en 2050, pour combler le fossé de l’eau non satisfait de 199 km3 sont environ de 104 milliards de dollars

■ Les pays où l’agriculture utilise actuellement la part du lion de l’eau (80%) nécessitent une stratégie multidimensionnelle

■ La saison sèche va s’allonger d’environ deux mois, notamment en Irak et en Syrie, selon certaines prévisions

INDICES

CONSÉQUENCE D’UN CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LA RÉGION

Les menaces d’une eau plus rare dans les pays arabes

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LES RESSOURCES NON PARTAGÉES

ENTRE PAYSLes séminaristes ont mis l’accent sur le fait que beaucoup de pays de la région n’ont pas réussi à mettre au point des mécanismes sérieux, favorisant une meilleure gouvernance régionale des eaux en partage. «Peu d’accords ratifi és sur les ressources en eau partagées existent dans le monde arabe et aucun n’a abouti à une gestion commune et effi cace des ressources partagées.»

◗ La Medjerda, fl euve partagé entre la Tunisie et l’Algérie : aucun accord.

◗ Les aquifères du SASS (partagé entre la Libye, la Tunisie et l’Algérie) : un mécanisme de concertation opérationnel 2008.

◗ L’Egypte et le Soudan ont conclu un accord en 1992 sur le partage de l’aquifère nubien. Les deux pays ont également signé un accord en 1957 pour partager les ressources en eau du Nil, bien que l’accord ait été contesté par les pays en amont, qui ont récemment signé un autre accord qui a, à son tour, été rejeté par l’Egypte et le Soudan

◗ La Syrie et le Liban ont conclu un accord sur le partage du Nahr Al Kabir Al Janoubi en 2002.

◗ La Jordanie et la Syrie ont signé un premier accord sur la rivière Yarmouk en 1953, qui a ensuite été remplacé par un autre en 1987, pour aboutir fi nalement à l’élaboration conjointe du barrage de l’Unité.

◗ Un accord global sur le bassin de l’Euphrate, le Tigre est toujours insaisissable, malgré plusieurs décennies de coopération technique et les accords bilatéraux parmi les trois pays riverains, l’Irak, la Syrie et la Turquie.

SITUATION ACTUELLE DE DEMANDE EN EAU ET DE L’APPROVISIONNEMENT POUR LES PAYS ARABES EN MM3

Source/ Banque mondiale 2012

PROJECTION DES RESSOURCES EN EAU RENOUVELABLES ET DE LA DEMANDE TOTALE EN EAU JUSQU’EN 2050

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L’ouverture de la nouvelle faculté de méde-cine de Ziania, à Ben Aknoun, annoncée pour la prochaine rentrée universitaire,

s’éloigne. La direction des Equipements publics d’Alger vient d’adresser une première mise en demeure à l’entreprise Cosider Construc-tion, chargée de la réalisation du projet. Selon l’encart paru dans la presse natio-nale, l’entreprise Cosider, titulaire du marché n°189/07 du 03 novembre 2007, relatif aux travaux de réalisation de la faculté de médecine (10 000 places pédagogiques) à Ziania, est mise en demeure de renforcer le chantier en moyens humains et matériels et de rattraper le retard accusé et d’achever les travaux au 15 septembre 2013. «Faute par votre entreprise de satisfaire à cette mise en demeure dans les délais pres-crits, il vous sera fait application des mesures coercitives prévues par la réglementation en vigueur, notamment la résiliation unilatérale du marché à vos torts exclusifs», avertit la direc-tion. Devant être réalisé, comme l’ont souhaité ses initiateurs du défunt Gouvernorat d’Alger, (GGA) à Dergana, Bordj El Kiffan, le projet de construction de la faculté de médecine, a été finalement localisé au lieudit Ziania (Cha-teauneuf). Œuvre d’un BET allemand, M+W Zender, le projet, pour lequel a été dégagée une enve-loppe de 5 milliards de dinars, a été inscrit en 2006. Confiés en 2008 à Cosider, les travaux, devant durer initialement 30 mois, ont connu des retards dus principalement au manque de main-d’œuvre, à l’absence d’entreprises sous-traitantes et au retard dans l’équipement des infrastructures. Confiant, le secrétaire général,

Djamel Berrimi, a annoncé, en marge de la dernière session de l’APW, que son adminis-tration a décidé de livrer le projet et celui de la faculté de droit de Saïd Hamdine, pour la prochaine rentrée. Le volet équipement, détenu

par les services de l’Enseignement supérieur, devrait être, comme l’a souhaité le ministre de l’Enseignement supérieur, confié de gré à gré. La livraison du projet, qui ne sera pas prêt dans les semaines à venir, devrait connaître des per-

turbations. L’ouverture pour les étudiants des différentes départements (médecine, chirurgie, pharmacie), éparpillés à Alger, ne se fera pas, nous confie une source du département de Rachid Herraoubia, avant décembre prochain.

LA DIRECTION DES ÉQUIPEMENTS SUR LA BRÈCHE

Il est à noter par ailleurs, que la direction des équipements a lancé plusieurs autres projets d’infrastructures de l’enseignement supérieur. Cette direction a annoncé, en 2012, la réception de l’Ecole nationale vétérinaire de 1000 places, à El Alia, de la faculté de droit de Saïd Hamdine et de la transformation du projet de 400 loge-ments sociaux à Ouled Fayet en infrastructure d’accueil de 1200 chambres pour les étudiants de l’Ecole nationale d’administration (ENA). Elle a aussi annoncé la réception d’une cité de 3000 places et d’un réfectoire de 800 places à Saïd Hamdine, ainsi que d’une résidence de 4000 places, à El Allia, Bab Ezzouar. Des projets devaient être lancés cette année, tels que le pôle universitaire de Sidi Abdallah, 8000 places pédagogiques à Bouzaréah, une cité U de 4000 lits à Bab Ezzouar, un restaurant U à Hydra, des bibliothèques au Caroubier, à l’USTHB et à l’ENS de Kouba. Il est prévu également le lancement des travaux d’un restaurant universitaire à Dély Ibrahim, des équipements pédagogiques et adminis-tratifs à l’Ecole des sciences de la mer à Dély Ibrahim, entre autres. Les travaux de réalisation d’un laboratoire, des infrastructures des écoles spécialisées à Rouiba et Chéraga devaient être lancés en 2013. Nadir Iddir

El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 8

ALGER INFO

● Œuvre d’un BET allemand, le projet a été inscrit en 2006 ● Confiés en 2008 à Cosider, les travaux, devant durer initialement 30 mois, ont connu des retards dus principalement au manque de main-d’œuvre, à l’absence d’entreprises sous-traitantes, etc.

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Bonnet d’âneM. Tchoubane

CENTRE COMMERCIAL ARDIS : LES VENDEURS À LA SAUVETTE ENVAHISSENT LE CENTRE Les vendeurs à la sauvette envahissent, chaque soir les abords du centre commercial Ardis. En dépit du déploiement en grand nombre des agents de sécurité, ces vendeurs arrivent à installer leur marchandise devant les accès du centre. Cette situation, qui s’avère pénalisante pour les visiteurs, tend à se normaliser. Ces vendeurs opiniâtres font désormais partie du décor. Par ailleurs, des jeunes s’adonnent en toute liberté à des concours d’exhibition de moto. Ils sillonnent les allées du parking à toute vitesse, en faisant des exercices acrobatiques périlleux. Les passants et les automobilistes sont véritablement gênés et irrités par cette situation qui présente un réel danger.

Le projet d’Ecole de médecine de 10 000 places connaît des retards successifs

The Economist Intelligence Unit vient de mettre à jour son classement des villes où il fait bon vivre. Il va sans dire que dans le haut du panier,

caracolent comme presque chaque année, les villes les plus agréables à vivre au monde, à savoir Melbourne, Vienne, Vancouver et d’autres cités qui sont à l’honneur comme Helsinki. L’étude porte sur 140 villes et les critères princi-paux, à même de classer la cité, s’appuient sur la stabilité politique et sociale, le système de soins, la culture et l’environnement, les services, l’éducation et les infrastructures. En queue de peloton, c’est-à-dire les bonnets d’âne ou les dix dernières villes, l’on retrouve dans le lot : Dacca (Bangladesh), Harare (Zimbabwe), Douala (Cameroun) et bien sûr se positionnant à la 135e place, la médina d’Alger, à cinq rangs de la dernière position détenue par Damas qui ferme la marche, à cause de la dégradation du cadre de vie due à la guerre. Mais Alger est en état de paix ! Cela ne l’autorise-t-il pas à se hisser à un statut digne d’une capitale ? Un très médiocre score qui a fait faire la moue dubitative à des gestionnaires, qui tentent encore une fois de nous faire croire que l’enquête est manipulée. Qu’on a volé des points à Alger pour les rajouter à… Melbourne, là où l’atmosphère est plus conviviale. Sauf que la gabegie est patente dans la gestion d’une mégalopole qui attend ses grands projets restructurants. Faire une centaine de mètres le long d’une artère au cœur de la cité Ibn Mezghena, sans être agressé par des odeurs pestilentielles que génèrent l’éclatement des canali-sations des eaux usées, relève du miracle ! Arpenter un trottoir sans être surpris par des tas d’ordures ou un pan de chaussée ayant les tripes à l’air, est excep-tionnel ! Hormis certains quartiers juchés sur les hauteurs d’Alger, qui laissent apparaître du clinquant pour des raisons évidentes, le reste des zones du tissu urbain est, au risque de nous répéter, pitoyable. La chaussée, dont l’épaisseur du bitumage dépasse la hauteur du trottoir mal revêtu, est le propre des quartiers d’Alger. Les crevasses, excavations, écrans de poussière font partie de notre décor au quotidien. Les travaux de voirie, viciés exécutés par des entreprises de copinage non qualifiées, ne font pas bouger le maître d’ouvrage. Et faisons l’impasse sur le squat de l’espace public par le négoce envahissant de l’infor-mel, le service de transport anarchique ou ce chauffeur de taxi qui vous conduit là où il veut… L’on ne daigne sortir de nos gonds qu’à l’approche d’une mani-festation politique ou culturelle pour se rendre compte que rien ne va plus... On commence alors à s’escrimer, en instruisant, l’espace d’un événement, les Epic. Une fois les lampions éteints, on renoue avec nos vieux réflexes. On rentre en hibernation dans une cité «rurbanisée» et qui avance à reculons.

INSTANTANÉ HEURAOUALES AUTEURS D’UN CRIME IDENTIFIÉS

Les éléments de la Gendarmerie nationale à Rouiba ont arrêté un

individu suspecté du meurtre d’une personne, résidant à Heuraoua, âgé de 45 ans. L’affaire remonte au 25 août 2013, lorsque la gendarmerie de Heu-raoua a reçu un appel téléphonique du frère de la victime, déclarant avoir trouvé le corps de son frère flottant dans un puits, qui se trouve dans sa maison située à Haï Sentouhi. Sitôt arrivés sur les lieux, les éléments de la Gendarmerie nationale ont effec-tué les premières recherches, qui ont abouti, par la suite, à l’arrestation

d’un premier suspect répondant aux initiales de (B. I.), âgé de 25 ans, dont l’implication formelle dans le meurtre a été confirmée, grâce aux analyses effectuées à l’Institut de la criminologie et de la criminalistique de Bouchaoui. La suite de l’enquête a permis d’identifier un autre suspect qui est toujours en fuite. D’après la Gendarmerie nationale, le mobile du crime est le vol d’une voiture tout- terrain (un 4x4) de marque Volkswa-gen. L’auteur présumé a été présenté devant le procureur de Rouiba, le 1er septembre. K. S.

L’ouverture de la faculté de médecine incertaine

OULED CHEBEL UN GROUPE SCOLAIRE

POUR LA RENTRÉE

La commune d’Ouled Chebel sera prochainement dotée d’un groupe scolaire, au profit des élèves de la localité. Le projet, qui sera réceptionné incessam-

ment, est également équipé de 6 logements d’astreinte. D’après un responsable, le coup du projet avoisine les 15 millions de dinars. Les élèves, particulièrement ceux qui habitent le chef-lieu de la commune, pourront suivre dans cette nouvelle structure, une meilleure scolarité, d’autant que durant les précédentes années, les établissements de la commune ont connu une importante surcharge. Cette situation s’est négativement répercutée sur la scolarité des apprenants. Certains parents affirment que leurs enfants suivent les cours dans des classes de 40 élèves. «Nos enfants n’arrivent pas à assimiler les cours. Les enseignants ne peuvent pas prendre en charge 40 élèves par classe», déplorent-ils. Cet établissement, nouvellement réalisé, devra atténuer un tant soit peu la sur-charge des établissements scolaires de la commune. K. S.

HORAIRES DES PRIÈRES Alger et ses environs

MARDI 3 SEPTEMBRE 2013

Fadjr……..… 04:45 Chorouk..... 06:21Dohr………… 13:20 Asser……….. 16:25Maghreb…..19: 13

Îcha……....... 20:39

COSIDER CONSTRUCTION MISE EN DEMEURE PAR LA WILAYA

Page 8: EL WATAN

El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 8

R É G I O N E S T

IMPROVISATIONS DE L’APC D’EL MILIA (JIJEL)

Le centre-ville défoncé

Ce dimanche, vers 18h 30, les citoyens circu-lant encore au centre-

ville ont été surpris de voir un engin atterrir sur les lieux pour, tenez-vous bien, enta-mer ce qui s’apparente à un labourage en bonne et due forme de la rue Zighout Youcef. «Ils ont exigé qu’on creuse la route, on la creuse !» nous a lancé, d’une voix visi-blement déçue de la tournure des événements, le P/APC que nous avons joint dans la soirée par téléphone. A la question de savoir s’il y aura un projet de réhabilitation du centre-ville, notre interlocuteur a répondu qu’il y aura des travaux de

réfections de cette route. « On va réunir dès demain (lundi) des entrepreneurs pour enta-mer les travaux», s’est il borné à dire. Lancer des travaux dans l’improvisions la plus totale suite à des protestations de ci-toyens qui ont exigé une prise en main sérieuse des multiples problèmes de cette ville, est, semble-t-il, la nouvelle mode de gouvernance au niveau local. «Quelle improvisation ! On n’a même pas tenu compte des réseaux de gaz, d’assai-nissement, d’AEP ou d’élec-tricité qui peuvent éventuelle-ment être endommagés pour lancer cet engin en pleine nuit pour creuser le centre-ville»,

s’est-on scandalisé. Depuis plusieurs mois, et bien avant l’arrivée des nouveaux loca-taires de l’hôtel de ville, la situation dans la ville d’El Mi-lia, victime depuis de longues années, il faut l’avouer, d’une gestion hasardeuse, s’est lais-sée pourrir pour atteindre ce stade d’improvisation. Prati-quement, toute la ville est dans un état lamentable. Que ce soit sur le plan de l’hygiène, de l’AEP ou de l’assainissement, pour ne pas évoquer le cas de l’éclairage public, totalement défaillant, et de la circulation automobile qui se fait dans un flagrant non-respect du code de la route et du squat sauvage

des espaces publics, le bilan est à tous points de vue catas-trophique. «Regardez, toutes les routes sont fermées au centre-ville et celles qui sont ouvertes sont impraticables, nous avons honte de cette ville, elle est défigurée !» s’in-digne-t-on. Ce lundi matin, la rue Zighoud Youcef, labourée tel un champ de blé, qui relie le centre-ville à l’hôpital et à la partie haute de la ville, est devenue infranchissable. Pour aller aux urgences de l’hôpi-tal ou circuler dans d’autres directions, il faut emprunter d’autres voies, très acciden-tées, pour éviter le centre-ville. Zouikri A.

● A la protestation des habitants contre la dégradation de leur cadre de vie, la réponse a été rapide, le soir même, un bulldozer vient labourer le centre-ville,

pour, dit-on, opérer des réfections.

Trois jeunes originaires de la wilaya d’Oum El Bouaghi ont été arrêtés

à la fin de la semaine écoulée à l’issue d’une descente policière au niveau de la plage Kotama de Jijel en possession de 4,8 g de kif ainsi que d’une quantité de psychotropes. Les trois prévenus, âgés

entre 20 à 23 ans, étaient sous une tente en train de consommer de la drogue, des psychotropes et autres boissons alcoolisées. Présentés devant le parquet de Jijel pour consommation de drogue et psychotropes sans prescription médi-cale, un prévenu a été placé en détention

provisoire alors que les deux autres feront l’objet d’une citation directe. Par ailleurs, un repris de justice âgé de 23 ans a été arrêté sur la même plage en possession d’armes blanches, de nuit. Le parquet auprès duquel il a été présenté l’a placé en détention préventive. Fodil S.

En prévision de la rentrée scolaire, une enveloppe de 185 milliards de

centimes a été dégagée par renforcer les infrastructures existantes dans les différentes communes de la wilaya de Jijel. A ce titre, on croit savoir que le secteur de l’éducation va bénéficier de la réalisation de deux lycées et de 20 cantines scolaires, en plus de l’aména-gement de touts les établissements se trouvant dans un état de précarité. Le wali, Ali Bedrici, a, dans ce cadre, fait part d’un vaste programme qui prendra en charge la réfection de ces établisse-ments, notamment les écoles primaires,

dont certaines menacent carrément ruine. Des lycées et des CEM se trou-vant également dans la même situation sont concernés par ce programme, selon les mêmes projections. Depuis quelques années, et face aux difficultés rencontrées par les APC pour s’occuper de la réfection des écoles primaires, l’on trouve beaucoup de difficultés pour assurer une bonne scolarité aux écoliers fréquentant ces établissements. La situation est encore plus critique dans les agglomérations rurales ou des écoles datant de l’époque coloniale sont encore utilisées. Z. A.

Deux consommateurs de drogue arrêtés sur la plage Kotama

De nouvelles infrastructures

pour la rentrée scolaire

La ville grouille de problèmes

EL TARFRationnementdu carburant par arrêté du wali

Un deuxième arrêté du wali d’El Tarf daté du 14 août 2013 et distribué jeudi dernier aux stations-service, vient fixer des plafonds pour la vente de l’essence et

du gasoil aux automobilistes. Pas plus de 2000 DA pour les poids lourds, de 400 DA pour les véhicules légers qui tournent au diesel, et de 600 DA pour l’essence. Encore une mesure qui pénalise les automobilistes mais laisse toute la latitude aux contrebandiers qui ont rapidement contourné les artifices de l’administration. Il y a certes moins de bousculades aux stations-service mais toujours des voitures tunisiennes et des Toyota Hilux dans les files. En fait, nous dit un pompiste, «les autorités d’El Tarf n’ont fait que déplacer le problème vers Annaba», car, nous explique-t-on, c’est là-bas que vont maintenant s’approvisionner les contrebandiers pour ne pas se faire porter sur les listes qui sont établies dans les stations à El Tarf en application d’un précédent arrêté du wali. Ils iront ainsi aussi loin qu’ils seront gagnants dans leur business. A la frontière, à la mesure prise de n’accorder qu’un seul passage en 48 heures à tout véhicule tunisien, les contrebandiers ont tout simplement trouvé eux aussi une astuce qui frôle l’illé-galité autant que les arrêtés du wali. En moins de 15 jours, ils ont pratiquement doublé le nombre de véhicules qui viennent s’approvisionner de ce côté-ci de la frontière. Au lieu de 750 véhicules tous les jours, ce sont maintenant 1500 véhicules tous les deux jours sinon, expliquent les gérants, comment se fait-il que nous vendions toujours les mêmes quantités ? Les pouvoirs publics sont aujourd’hui suspectés de faire de la lutte contre la contrebande un sujet de préoccupation national pour éclipser le climat malsain qui sévit dans les hautes sphères du pouvoir. La lutte contre la contrebande n’est pas réellement prise au sérieux et on feint de s’attaquer là où elle est la plus visible pour le citoyen, dans les stations-service. A El Tarf, nul n’ignore que tout se joue en réalité sur la frontière où opèrent en toute liberté les trafiquants. Slim Sadki

SÉTIFLa boue bloqueles routesLes pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers

jours sur la wilaya de Sétif ne sont pas passées sans dégâts. Plusieurs routes ont été inondées par des torrents de pluie ayant fortement perturbé la circulation routière. De nombreux automobilistes se sont retrouvés bloqués sur plusieurs axes. Ainsi à El Eulma chef-lieu de daïra, la route menant au CEM Ibn Khaldoun, situé à la cité Tabet Bouzid, a été complètement fermée à la circulation. Les chemins de la cité Bourfref, la cité Sakhri et la cité des 800 Logements n’ont pas été épargnés. Les flaques d’eau qui se sont formées ont rendu la circulation très difficile provoquant des embouteillages infinis. A signaler que ces routes ont été rénovées dernièrement. Aïn Roua commune située au nord du chef-lieu, n’a pas échappé aux crues, trans-formant la chaussée en piste de terre battue à l’instar du tron-çon reliant la commune à la RN75 à sa sortie ouest au lieudit Aïn Benour. Une grande mare d’eau s’est formée bloquant le déplacement des automobilistes et celui des piétons. Rappe-lons que les routes de Aïn Roua qui ont bénéficié du raccor-dement au gaz naturel en 2009 n’ont pas été bitumées. Ras El Ma n’est pas mieux lotis. Les malades voulant rallier l’hôpital spécialisé en rééducation situé au chef-lieu de la commune ont trouvé tout le mal du monde à le rejoindre. L’état des routes se trouvant bien avant dans un piteux état et les ordures entraînées par le flux d’eau en sont les causes. De nombreux axes routiers de la wilaya sont toujours impraticables. A. Benadallah

TÉBESSASaisie d’un matérielde chasse sous-marineLes éléments des Douanes du poste frontalier d’El Méridj,

dans la wilaya de Tébessa, à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu, ont déjoué dimanche dernier une tentative d’introduction à partir de l’Europe via la Tunisie, un matériel utilisé dans la chasse sous-marine, apprend-on d’une source proche de la cellule de communication de la direction régio-nale des Douanes, à Tébessa. Il s’agit de 5 fusils à harpon, 5 embarcations gonflables et 6 gilets de sauvetage. Cet équipe-ment estimé à plusieurs milliards de dinars, a été découvert bien dissimulé dans un véhicule immatriculé en France lors d’un contrôle de routine au niveau du poste frontalier. Le pro-priétaire, un Algérien résidant en Europe, a été interpellé par les mêmes services. Lakehal Samir

Hier, vers 9h30, un homme marié, sans enfants, a tenté de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu devant le siège de la mairie de Chelghoum Laïd. Selon les échos recueillis, la cause de cet acte désespéré est la grande déception de la victime suite à son exclusion de la liste des logements sociaux attribués dernièrement. Les éléments de la Protection civile sont intervenus pour évacuer la victime vers l’EPH de la ville. D’après certaines informations, cette dernière a été brûlée au niveau du visage et des mains. M.Boumelih

UN HOMME A TENTÉ DE S’IMMOLER PAR LE FEU

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El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 8

Les dessous de l’aff aire

ORAN INFOBUREAUCRATIE CITOYENS CLANDESTINS DANS LEUR PAYS !

CADRE DE VIE LA VILLE MAL ENTRETENUE

FESTIVAL «LIRE EN FÊTE»

Coup d’envoi de la 3e édition

B on nombre de citoyens de la commune d’Arzew n’arrivent pas «décrocher» le certificat de résidence, une pièce admi-

nistrative exigée pour la constitution de divers dossiers. Ils ne disposent d’aucune des pièces considérées par l’adminis-tration comme «justificatives» de leur résidence. Ces pièces: facture d’électricité ou d’eau, copie d’acte de propriété, contrat de location ou décision de bénéficiaire d’un logement, décision d’affectation d’un logement professionnel. «Je suis né ici, je vis ici et je n’arrive pas à obtenir un certificat de résidence car je ne dispose d’aucune des pièces exigées parce que j’habite chez mon frère et je n’ai rien à mon nom», se plaint un citoyen. Un autre marié, se trouvant dans la même situation, relève que sa femme se trouve confrontée au même problème. D’autres (natifs ou résidants depuis de nombreuses années) en tant que locataires chez des particuliers ne disposent pas non plus de ces fameuses pièces. «Et pourtant, nous avons nos cartes d’électeurs». Une carte qui, en plus de la CNI, ne leur ouvre droit qu’au «bulletin» et non au «certificat» de résidence. Le comble: des squatters ou des habitants de constructions illicites, étant parvenus, bizarrement, à se faire brancher en électricité, peuvent obtenir ce fameux «certificat». Auprès du service concerné de l’APC, la responsable a tenu à rappeler que la carte d’électeur ne pouvait pas faire foi, «de manière perma-nente», de la résidence du concerné. «Etant délivrée à une date non précisée, son propriétaire aurait pu quitter la commune depuis longtemps ou définitivement». Par ailleurs, cette res-ponsable affirme que son service facilite du mieux qu’il peut l’obtention du «certificat» pour les cas cités. Cependant, elle a tenu à préciser que «le certificat» n’est délivré que pour la carte d’identité nationale, le passeport et la carte grise avec précision de la mention justifiant sa délivrance. «Pour tous les autres dossiers administratifs, seul le «bulletin» de résidence suffit». Un rappel dans ce sens, signé par le P/APC le 25 décembre 2012, est affiché à l’intention des citoyens. M. Milagh

I l y a quelques mois, la municipalité d’Oran avait entrepris de donner un nouveau look à quelques artères, à l’instar du

boulevard Ben Abderrazak et le boulevard de l’ANP. Nou-veau revêtement des trottoirs et pose de mobilier urbain. La nouveauté est dans la création de plates-bandes censées apporter un peu de verdure à ces boulevards qui posent de sérieux problèmes d’hygiène publique. Sur le boulevard de l’ANP, le réaménagement a été réalisé dans le cadre de la remise en état de la voirie sur la portion du jardin public où se trouve le siège de la division municipale des espaces verts. Le comble c’est qu’à la porte de cette division, qui devrait en principe donner l’exemple, les plates-bandes sont les plus sales puisque l’accès au sous-sol ou de sécurité de l’immeuble a été tout simplement transformé en poubelle. Les plates-bandes créées au pied des alignements de ficus n’ont jamais étés plantées et sont aujourd’hui de véritables dépotoirs. Pour le balayeur du coin, cela n’entre pas dans ses attributions, vu qu’il s’agit d’espaces verts. Par contre, sur le boulevard Ben Abderazak, c’est la munici-palité qui a décidé de son relookage. Les plates-bandes existantes, qui se trouvaient au centre de l’esplanade, ont été rasées et remplacées par d’autres en bordure du trottoir, à l’ombre des arbres d’alignement. Ces plates-bandes engazonnées à grands frais sont aujourd’hui des espaces recouverts d’une herbe jaunâtre et sèche où viennent s’accrocher les détritus. Interrogés séparément, un élu et un responsable de la ville auront la même réponse : «incivisme et manque de moyens» sont les maîtres mots. Si l’incivisme des citoyens qui a bon dos peut être compris, il n’en est pas de même pour le manque de moyens au regard du discours des autorités locales et surtout des copieuses sub-ventions que la municipalité d’Oran accorde dans le cadre du service public à des entreprises en charge de l’hygiène et des espaces verts. S. Slama

L e coup d’envoi de la 3ème édition dédiée au livre

et à la lecture «Lire en fête» a eu lieu, hier, à l’esplanade du jardin du Palais de la Culture. La manifestation s’étend jusqu’au 15 septembre pro-chain. Cette année est beau-

coup plus fournie en termes d’activités autour de l’événe-ment. On compte différents ateliers dont un atelier de des-sins, de calligraphie, lecture et bien d’autres. L’événement s’étend à tra-vers cinq communes : Aïn El Turck, Hassi Ben Okba,

Bir El Djir, Ben Fréha et Hassi Mefsoukh. «Le but de cet événement est que les enfants apprennent tout en s’amusant», nous déclare M.Belhadji chargé de com-munication de l’événement. La cérémonie d’ouverture, riche en couleurs, a été mar-

quée par une série d’activités culturelles, musicales et folk-loriques et de marionnettes animées par des troupes lo-cales d’enfants. Cette mani-festation va drainer des acti-vités culturelles et artistiques au profit des jeunes. K. Khadraoui et T. K.

À Canastel 1, l’association ARC a enclenché des actions judiciaires pour l’annulation des permis de

construire de deux propriétaires de lots de terrains à bâtir qui ont des actes de propriétés publiés depuis 1999. La justice vient de suspendre l’arrêté du wali qui avait ordonné le gel des activités de l’association ARC (Association des résidents de Canastel) jusqu’à évacua-tion de l’affaire de fond. Du coup, cette association a organisé un point de presse hier. «L’affaire concerne le site dit des 28 lots d’une superficie de 35 ha. C’est un espace vert que la wilaya a mis sous la protection de la Conservation forestière depuis 2006. L’amalgame avec l’autre partie de la forêt, Canastel 2, d’une superficie de 180 ha, est volontaire», affirme le président de l’ARC, Hassan Bouridane. Et de poursuivre : «Nous sommes prêts à dissoudre l’associa-tion si le site sera délimité, titré et acté au profit de la Conservation fores-tière. Nous n’avons aucune mauvaise intention pour entrer en conflit avec l’administration.» En effet, l’associa-tion dit avoir pu procurer deux permis

de construire délivrés le 12 juillet 2012 avant le POS, 1er avis, établi au mois de novembre 2012, soit la charrette avant les bœufs. Malgré une décision de jus-tice, les travaux continuent selon le PV de l’huissier de justice. Répondant aux questions d’El Watan, le porte-parole de l’association a déclaré : «Aucun membre de l’ARC n’a construit ou obtenu un lot sur un espace forestier. Oui, une magis-trate est parente d’un de nos adhérents, mais il n’y a aucun conflit d’intérêt puisque l’association ne demande rien en contrepartie, juste faire respecter la loi. J’affirme que la magistrate est rési-dente à Canastel». Pour Anouar Remini, «ils veulent discré-diter l’ARC parce qu’ils n’ont pas trouvé d’arguments juridiques». Aujourd’hui, le combat de l’association est de clôturer l’espace forestier et de l’aménager pour faire profiter tous les Oranais et ses visiteurs». De son côté, l’un des propriétaires des deux lots de terrain, objet du litige, nous a confié que «la décision en référé du 7 juillet 2013, ordonnant l’arrêt des travaux, a été bel et bien rendue par Mme Taibi,

présidente en titre du tribunal adminis-tratif d’Oran, et son fils est le premier vice-président et membre fondateur de l’association ARC». «L’important est de savoir que l’association ARC était et serait dans l’incapacité de produire au tribunal un titre forestier ou un acte d’intégration du site dans le domaine forestier de l’Etat et que cette dernière n’avait qu’à prendre attache avec les différentes administrations de la ville pour demander de délimiter la surface forestière de Canastel 1, avant de s’en prendre à des propriétaires légitimes, détenteurs d’actes de propriétés publiés depuis 1999», a déclaré l’un des proprié-taires des lots de terrains objet du litige. Ce dernier dément, par ailleurs, que son lot de terrain, ni les trois autres acquis légalement auprès de l’Etat et devant notaire, sont parmi la coopérative ou le site inexistant des 28 lots. Il rajoute que «les décisions de justice rendues jusqu’à maintenant sont provisoires et que le tri-bunal administratif n’a pas encore tran-ché sur le fond de l’affaire des permis de construire». Noureddine B.

● S’agit-il d’une affaire visant réellement la préservation de la forêt de Canastel ou juste d’un litige entre des voisins sous couvert d’un combat associatif ? El Watan a interrogé les

deux parties en conflit pour en faire la lumière.

Fajr 05h08Dohr 13h03Asr 16h40Maghreb 19h29Isha 20h52

HORAIRES DES

PRIÈRES

LITIGE LIÉ AUX PERMIS DE CONSTRUIRE À CANASTEL

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R É G I O N - C E N T R EEl Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 9

● La rentrée des classes est prévue pour le 9 septembre.

RENTRÉE SCOLAIRE À MÉDÉA

Près de 200 0000 élèves attendus

La rentrée des établissements de formation et d’enseignement professionnels est prévue pour le 22 septembre.Actuellement, c’est la phase des inscriptions. Cette année, on prévoit une hausse du nombre d’ inscrits puisqu’il y a eu une remarquable baisse du taux de réussite au baccalauréat.Dans cet entretien, Izroug Ezzraïmi Hakim, directeur par intérim de la formation et de l’enseignement professionnels de la wilaya de Blida, donne un aperçu de son secteur et appelle les jeunes sans diplôme à aller s’inscrire dans un centre ou un institut de formation afin d’assurer leur avenir.

Entretien réalisé parMohamed Benzerga

Donnez-nous un aperçu sur le secteur de l’enseignement et de la formation profession-nels à Blida...

Le secteur de l’enseignement et de la forma-tion professionnels possède dans la wilaya de Blida dix-neuf établissements. Il s’agit de quatre instituts (INSFP) spécialisés en agriculture, arts graphiques et informatique, agro-alimentaire et métiers de l’eau (contrôle qualité, analyses physico-chimiques…), et la gestion. Le même secteur a également, dans la même wilaya, 10

centres appelés CFPA et cinq annexes qui sont généralement destinés aux jeunes ayant un ni-veau inférieur à la terminale. Pour cette rentrée, on s’attend au renforcement des ces structures en équipements modernes capables d’assurer des stages de qualité à nos stagiaires. De même, des régions enclavées, comme celles de Djeba-bra, seront dotées d’une annexe d’un CFPA. A Beni Mered, nous avons un Institut d’enseigne-ment professionnel (IEP), semblable à un lycée de l’enseignement général. Il recrute des jeunes ayant le niveau de quatrième année moyenne et leur assure des formations académiques et professionnelles à la fois. Il offre aux jeunes des diplômes en maintenance industrielle, froid industriel et électricité. A l’échelle nationale, ce sont cinq instituts de ce genre qui sont au stade de centres pilotes.

Comment se passera la rentrée du secteur dans la wilaya de Blida ?

La rentrée est programmée pour le 22 sep-tembre, alors que les inscriptions prendront fin le 12 septembre. Des exceptions peuvent toute-fois être accordées aux retardataires. Concernant les chiffres, 7053 postes pédagogiques sont proposés à nos futurs stagiaires dans les diffé-rents stages. Cela concerne plusieurs spécialités, comme celles liées à la comptabilité et gestion, à l’informatique, au contrôle de la qualité, à l’agriculture, au BTPH… Nous avons donc 55 spécialités pour la formation en mode résiden-tiel, correspondant à 2625 postes pédagogiques, 48 spécialités pour le mode apprentissage avec 1351 postes, 80 postes en cours du soir dont la formation est sanctionnée par un diplôme d’Etat. Ceux qui sont déjà diplômés de la formation professionnelle et qui veulent avoir un diplôme supérieur, notre secteur leur propose des forma-tions dites «passerelles». Cela concerne huit spé-cialités pour 225 postes. La femme au foyer n’est

pas en reste, puisque 580 postes pédagogiques sont proposés à cette catégorie de personnes voulant avoir des attestations de maîtrise dans dix spécialités, dont la pâtisserie, la couture… De même, des formations d’avenir, dispensées par notre secteur, sont proposées en milieu carcéral. Cela afin de contribuer à l’insertion professionnelle des prisonniers une fois leur peine purgée. Nous offrons également des for-mations de qualité aux travailleurs qui veulent se perfectionner davantage dans leur domaine, ainsi qu’aux personnes du monde rural et sans qualification.

Vos diplômés arrivent-ils à s’insérer facile-ment dans le monde du travail ?

Je confirme que ceux qui passent par la formation professionnelle ont plus de chance de trouver un emploi par rapport aux universi-taires. Pourquoi ? Tout simplement parce que la vocation de notre secteur est surtout basée

sur la pratique durant le cursus de formation, et ce contrairement aux universités qui assurent surtout un enseignement théorique. A travers nos différents stages, nous essayons de former utile et de répondre à la demande du marché du travail local. La wilaya de Blida est à vocation agricole et industrielle à la fois et nos formations répondent à ces deux vocations. Actuellement, les entreprises économiques veulent des jeunes prêts à travailler. Je peux vous dire que pratique-ment 100% des diplômés en arts graphiques, une formation dispensée à l’ex-INSFP 19 Juin, arrivent facilement à être casés. Une spécialité tendance qui est très demandée sur le marché du travail.

Nos différentes conventions avec l’organisa-tion patronale, CEIMI, et les grandes entreprises à Blida nous facilitent énormément le placement de nos stagiaires pour qu’ils puissent bénéficier de stages pratiques. La majorité d’entre eux est recrutée une fois le stage terminé. Nous essayons de sensibiliser les jeunes à opter pour les métiers du bâtiment et des travaux publics (maçonnerie, coffrage, ferraillage…). Des métiers très deman-dés, mais qui ne trouvent pas preneurs à cause de la mentalité de nos jeunes qui évitent ces spécia-lités vu leur aspect contraignant.

Avez-vous des projets pour l’avenir ? Vu que les énergies renouvelables com-

mencent à se développer dans notre pays, nous avons pensé à mettre en place un institut dédié à ce domaine d’avenir. Il sera implanté dans la localité de Bougara. A Boufarik, il y aura un INSFP dédié à la mécanique. A Beni Tamou, nous avons prévu un CFPA qui a comme voca-tion les métiers de l’eau. Dans la commune de Ben Khelil, une localité connue par sa vocation agricole et ses vergers agrumicoles, un centre de formation professionnelle consacré à l’agricul-ture y est prévu. M. B.

IZROUG EZZRAIMI HAKIM. DFP intérimaire de la wilaya de Blida

«Nous off rons 7053 postes pédagogiquesà nos stagiaires»

Près de 200 000 élèves, tous cycles confondus, dont 15 222 nouveaux, prendront

le chemin de l’école le lundi 9 sep-tembre, apprend-on de la cellule de communication de l’académie de Médéa.Par cycle, cet effectif se répartit comme suit : 102 201 pour le pri-maire qui enregistre une croissance de 5921 élèves, en comparaison avec l’année scolaire 2012/2013. 61 940 collégiennes et collégiens pour le moyen, dont 3088 de plus par rapport à l’année dernière, et 35 391 pour le secondaire, soit une augmentation de 872 par rapport à 2012/2013.En matière de nouvelles infras-tructures d’accueil, la direction de l’éducation de la wilaya de Médéa compte réceptionner deux lycées dans les localités de Zoubiria et Ouzera, quatre écoles primaires situées dans les communes de Si Mahdjoub, Sidi Zaher, Boughe-zoul et Bouaïche ; et quatre CEM à Ouled Brahim, Mezghana, Tizi Mehdi et Sidi Zaher.Les structures d’accueil program-mées dans le cadre des plans quinquennaux (2005/2009 et 2010/2014) accusent un énorme retard dans leur réalisation. Ainsi, on relève à cet effet un nombre de

17 lycées, 17 collèges et 47 écoles

qui sont en souffrance à travers

différentes localités de la wilaya.

Ces chantiers qui s’éternisent ont

pour conséquence la surcharge

des classes et par ricochet sur le

niveau pédagogique des enfants scolarisés. Un autre souci qui préoccupe aussi les parents d’élèves, en particulier pour les jeunes filles qui habitent en zones rurales, est celui du trans-port scolaire qui accuse un défi-

cit de 112 bus, soit un nombre de 22 145 élèves qui sont pri-vés de cette commodité. Ces der-niers sont livrés à leur propre sort pour faire quotidiennement à travers des sentiers sinueux des dizaines de kilomètres pour ren-

trer chez eux dans des conditions effroyables tard dans la soirée et pour reprendre tôt le matin le même trajet à pied pour rejoindre leur établissement. L’hiver, ils arrivent en classe mouillés, gelés et les chaussures pleines de boue. En plus, leurs classes sont souvent inconfortables et mal chauffées. L’insuffisance des cantines scolaires dans tous les établissements en zone rurale complique davantage la vie de ces jeunes écoliers qui se contentent le plus souvent d’un morceau de ga-lette sec pour tromper leur faim et passer toute la journée à se tordre à cause d’un ventre creux.Au niveau de la Direction de l’éducation de Médéa, les respon-sables rencontrés sur place sont conscients des difficultés vécues par les élèves ces dernières années. Ils rassurent qu’ils mobiliseront tous les moyens pour surmonter ces insuffisances, afin d’améliorer la situation dans les établissements dépourvus des commodités, telles que la cantine, le transport et le chauffage. Cela pour faciliter la scolarisation à tous les élèves et leur offrir les mêmes commodités, au même titre que ceux habitant la ville. A. Teta

De nouvelles structures d’accueil doivent être receptionnées

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El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 9

R É G I O N E S T

L’AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIEÀ CONSTANTINE

Vers la création d’un espace maghrébin

C’est à la tour adminis-trative de l’université Contantine 1 que s’est

tenue, hier, une rencontre des recteurs et des présidents des universités et des directeurs des grandes écoles et autres institutions d’enseignement supérieur maghrébines membres de l’agence univer-sitaire de la francophonie, à savoir l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Une manifestation à laquelle ont pris part une vingtaine de recteurs, de présidents et de directeurs d’écoles et d’universités du Maghreb et qui a essentiellement porté sur la création d’un espace, qui reste à définir, de concertation maghrébin des recteurs et présidents d’universités. Pour Lassaâd El Asmi, président de l’uni-versité Carthage de Tunis, il s’agit d’abord de définir la nature de l’organe à mettre en place. «Que ce soit une conférence, un réseau ou une association, il est primordial d’en définir les contours, tracer les objectifs et les modes de fonctionnement», dira-t-il. Le bureau Maghreb, ajoutera-t-il, est là pour en assurer le secrétariat. Mme Ouiza Cherif, recteur de l’université de Boumerdes et présidente de la Conférence régionale centre de l’agence universitaire de la franco-phonie (AUF) abondera dans le même sens en proposant de convoquer une assemblée générale après avoir validé la création d’une associa-tion rattachée à l’AUF. Le

professeur Hassan Lemal-lem, directeur de l’école des sciences de l’information de Rabat (Maroc), déclare, pour sa part : «Une confé-rence me paraît un peu trop simple. Il faut aller vers une structuration réelle de nos établissements universitaires affiliés à l’AUF, à l’instar des pays africains et ceux de l’océan indien. Nous sommes la seule région qui n’est pas structurée. A ce titre, un groupe de réflexion devra émerger de cette réunion. Ce genre de rencontres a pour rôle d’aider les décideurs à réaliser des réformes. Il faut absolument qu’on aide nos pays à s’ouvrir sur de nouveaux espaces. L’agence

universitaire de la franco-phonie me paraît la plus à même de nous accompa-gner dans cette démarche.» Le recteur de l’université Chouaib Doukkali El Jadida ( Maroc), Boumédiene Ta-nouti, soulignera dans son intervention l’importance de mettre de l’homogénéité dans les programmes d’en-seignement maghrébin par la mise en place de formations communes autour des pro-blèmes que connaît la région à travers, par exemple, des doctorats de tutelle.La directrice du bureau Maghreb de l’AUF, Mme Cristina Robalo Codeiro qui est intervenue à la fin des débats, dira en substance :

«Il semble que tout le monde soit d’accord pour créer un espace d’enseignement supérieur maghrébin. On peut s’acheminer donc vers la création d’une structure assez simple mais aussi éta-blir un programme, définir, aujourd’hui, l’essence et la nature de l’organe à mettre en place avec les membres fondateurs avant l’élabora-tion des textes.» A noter qu’au cours de cette journée le programme maghrébin de mobilité d’étudiants baptisé Eramus-Mendus Ibn Batou-ta, récemment agréé et dont l’université Constantine I est partenaire, a été également évoqué par les participants.» F. Raoui

● L’agence universitaire de la francophonie a pour rôle d’aider les décideurs à réaliser des réformes visant la qualité de l’enseignement et par voie de conséquence, les pays du Maghreb à s’ouvrir sur de nouveaux espaces.

La baisse «effarante» du pouvoir d’achat du fonctionnaire algérien

a été au centre des préoccupations du Syndicat national autonome des per-sonnels de l’administration publique (Snapap), lors de la conférence de presse livrée hier par le secrétaire natio-nal chargé de l’organisation du syndicat au niveau du bureau de wilaya, El-Ayachi Benelmili, au siège du Snapap à Constantine. «C’est la rentrée sociale, et cela signifie des dépenses supplé-mentaires pour les familles ; la hausse outrancière des produits de première nécessité a rendu caduque la dernière augmentation des salaires», a-t-il décla-ré. Le Snapap suggère, entre autres, la tenue d’une conférence nationale pour traiter des problèmes socioéconomiques et établir une stratégie à long terme de-

vant définir juridiquement le concept de salaire, et ce avec la révision de l’article 87 bis de la loi 11/90 qui stipule que la prime de rendement doit dépendre de la note accordée par l’employeur, «alors qu’elle devrait être intégrée de manière fixe au salaire». Les corps communs doivent bénéficier d’une prime de 30% du salaire. «Ces travailleurs sont grave-ment lésés», déplore notre interlocuteur qui recommande aussi l’augmentation de la prime de la femme au foyer, de 800 DA à 3000 DA. Les allocations familiales et autres primes de scola-rité doivent également être revues à la hausse, de 300 DA et 600 DA, à 1500 DA par enfant, et aligner le 6ème enfant qui n’a que 300 DA. Le Snapap suggère, d’autre part, l’intégration des jeunes du pré-emploi, en tenant compte de leurs

capacités et diplômes respectifs. «Pour ce faire, les fonctionnaires ayant atteint 60 ans doivent être mis à la retraite tout au long des 10 prochaines années, pour laisser leurs postes aux plus jeunes, comme cela a été stipulé par le précédent Premier ministre, Ouyahia en 2009.» Le conférencier dira, par ailleurs, que «la solution à cette paupé-risation galopante des Algériens, passe par le retour de l’Etat au commerce extérieur, avec la protection de la pro-duction nationale et le contrôle strict du monopole, en instaurant des taxes doua-nières pour stabiliser les prix». Selon lui, l’Etat doit également encourager la création de coopératives de consomma-tion au niveau des entreprises publiques pour aider le fonctionnaire à affronter la spéculation du privé. Farida Hamadou

Le Snapap parle de la rentrée sociale

Beaucoup d’universitaires maghrébins ont participé à cette rencontre

BATNAL’élève doit choisir entre le dessin et la musique

Une soixantaine d’enseignants de dessin et de musique sont venus dans la matinée d’hier au service du personnel relevant de la direction de l’éducation, protester contre la

dernière mesure ministérielle prise à l’encontre de cette catégorie. Cette mesure qui intervient après le délestage du cartable, entre dans le cadre de l’allègement de l’élève, nous a-t-on dit. En fait il s’agit de l’amputation de membres vitaux de l’éducation, en l’occurrence la musique et le dessin. Ces matières ne sont elles pas les deux seules à même d’apporter aux enfants un brin d’esthétique qui leur permettent de mieux apprécier ce monde déjà assez brutal ? L’application de la directive ministérielle instruit les établisse-ments d’opter pour l’une des deux matières : dessin ou musique ! Et l’on imagine une opération de vote dans chaque classe puisque, paraît-il, le choix est laissé aux élèves. Une classe de 35 élèves donc choisira l’une ou l’autre des discipline en fonction de la majo-rité : 18 élèves opteront pour le dessin et les 17 autres seront obli-gés de s’y faire même s’ils préfèrent la musique. Par ailleurs il est décidé quelque part que ceux qui optent pour la musique n’ont pas besoin de dessin ! Ensuite intervient l’autre tracas : l’application de ladite circulaire entraîne une surcharge estimée à 63 postes. Ceux-là seront affectés dans d’autres établissements même s’ils sont en poste depuis 20 ans et c’est le cas de plusieurs. Les enseignants concernés au nombre de 63 ont signé une pétition dans laquelle ils exigent leur maintien à leur poste sinon une mutation ne dépassant pas les limites de la commune. En attendant, l’élève risque de s’envoler à force d’allègement abusif. Lounes Gribissa

Deux morts et 10 blessés dans un accident de la routeUne femme et un enfant en bas âge sont décédés, hier après-

midi, et deux personnes ont été blessées dans un accident de la circulation qui s’est produit sur la RN3, reliant la wilaya de Batna à Constantine, au niveau de la commune de Djerma, à 20 km au nord-est de la ville de Batna. Selon la cellule de communication de la Protection civile, c’est suite au télescopage violent de deux véhicules touristiques que le drame est survenu. Les victimes ont été évacuées au CHU de Batna. Par ailleurs, et toujours selon les services de la Protection civile, un deuxième accident est survenu sur la RN31, reliant Batna à Biskra en passant par la commune d’Arris, au lieudit Merkouna, suite à un caram-bolage de trois véhicules. L’on déplore 8 blessés dont l’âge varie entre 5 et 45 ans. S.M.

SOUK AHRAS Colloque de l’enfant créateurLa direction de la culture est, semble-t-il, décidée à rompre avec

la torpeur de l’été par le biais d’un programme étoffé concocté par ses différents partenaires. Le musée Mohamed Boudiaf abrite depuis le premier du mois en cours, une quinzaine pour la lecture initiée par le ministère de tutelle. Une bibliothèque itinérante regroupant des dizaines de titres d’ouvrages de renommée, a été une occasion pour l’ensemble des visiteurs venus des quatre coins de la wilaya, de redécouvrir le plaisir de lire. Un organisateur a indiqué qu’une forte affluence a été enregistrée le premier jour. «Les jeunes choisissent surtout l’après-midi pour demander cer-tains titres notamment des livres de littérature et d’histoire», a-t-il remarqué. M. Manaâ, le directeur de la culture, estime, quant à lui, que son département connaît depuis le mois de Ramadhan, une intensification des activités culturelles et que ceci vient en conti-nuation avec le programme lancé depuis des mois à Souk Ahras. Le début de l’automne a été également caractérisé par une mani-festation d’envergure qui a regroupé les deux premiers jours de septembre plusieurs universitaires, des cadres de la jeunesse et un certain nombre de chercheurs dans le domaine de la littérature pour enfants. Des conférences animées par les professeurs Benouar, Ghezlane, Benchemsa, le directeur de l’office des entreprises des jeunes (Odej) et l’animateur des jeunes en l’occurrence A. Fatmi, ont toutes mis en exergue l’importance de l’éducation artistique et littéraire chez l’enfant, «cet homme de demain», pour répéter l’ex-pression d’un animateur de ces journées. Des visites de plusieurs sites touristiques et des soirées musicales ont agrémenté les festivi-tés des deux journées. Rencontré en marge de cette manifestation culturelle, Athmene Daoudi, poète et membre organisateur de ce colloque, a exprimé sa satisfaction quant à ce genre d’activités, sus-ceptibles, selon lui, de perpétuer des traditions culturelles à Souk Ahras. Ont également collaboré aux festivités, la section locale de l’union nationale des écrivains et l’Odej. A.Djafri

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KABYLIE INFOKABYLIE INFOEl Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 10

KABYLIE INFO

Une frêle silhouette, un tricot de peau tombant

jusqu’aux hanches si min-ces, une sacoche accrochée au cou, les pieds dans des claquettes, Sofiane se plaît dans son dandinement pro-vocateur d’adolescent. Le pas pressé, il s’avance vers un automobiliste qui reprend place dans son véhicule au sortir de la Cacobatph. «Par-king gardé âami», lui lance, imperturbable, le jeune hom-me. À peine 14 ans, Sofiane (ce n’est pas son vrai nom) s’est autoproclamé depuis peu gardien de parking. Son nouveau «job», il vient tout juste de le dénicher au coin d’un quartier, cité des 392 logements, Tala Ouariane, Béjaïa. L’«embauche» a été d’une telle facilité que Sofiane ne s’est encombré d’aucune formalité adminis-trative. Pour un automobiliste qui a refusé de payer, on lui a barricadé la route. Pour pouvoir repartir, celui-ci a foncé avec son 4x4 sur la bar-ricade, comme dans un film de gangsters. Chaque mois de juillet, le quartier fourmille de petits gardiens qui se partagent le gâteau. De telles aubaines, la ville de Béjaïa en offre à chaque coin de rue. C’est à celui qui sait flairer «l’affaire».Comme ce par-king payant informel de Tala Ouariane, Béjaïa en compte des dizaines. La ville est qua-drillée par ces espaces payants qui naissent avec une faci-lité déconcertante et des rues

tombent l’une après l’autre entre les mains de cohortes de jeunes qui s’autoproclament gardiens des lieux, en arrivant parfois aux mains pour s’im-poser les uns sur les autres.

GAIN FACILE

Logique. De nos jours, les rues s’avèrent être une source d’enrichissement inespérée. Un gain facile pour les uns et une source de dépouillement pour les autres, les automobi-listes, qui en pâtissent devant le laxisme des services de sécurité et la main généreuse des autorités communales qui délivrent les autorisations. Le phénomène persistant et gran-dissant irrite les automobi-listes. Certains se résignent à payer à leur corps défendant, d’autres rouspètent au risque de représailles. Tout récemment des asso-ciations ont décidé de s’unir pour crier d’une seule voie leur ras-le-bol. Elles s’en re-mettent, à travers une pétition, à Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, pour lui faire savoir que la circulaire minis-térielle qui régit les activités de gardiennage et parkings payants n’est que de l’encre sur papier. «Un nombre très important d’espaces publics (rues, ruel-les, places jouxtant les admi-nistrations…), et aires de sta-tionnement situées dans les cités d’habitation sont exploi-tés comme parkings payants et ce de façon informelle, même ceux qui possèdent des autorisations ne respectent ni

les conventions signées avec l’APC, ni la circulaire minis-térielle et utilisent cet acquis juridique pour imposer leur dictat, en subtilisant de l’ar-gent de force aux propriétai-res de véhicules à chaque fois qu’ils stationnent (cafétérias-pharmacies- marchés-ravail-quartiers-sites touristiques-hôpitaux-administrations)» écrivent les pétitionnaires. Ils confirment le constat d’une ville entière qui «est de-venue un parking», posant le problème même des parkings autorisés. «Comment ne pense-t-on pas aux fonctionnaires qui tra-vaillent durement pour sub-venir aux besoins de leurs familles et se voient tous les

jours se faire subtiliser de l’argent sous prétexte qu’el-les (les personnes, ndlr) ont une autorisation», s’interroge le groupe d’associations qui trouve inadmissible qu’un automobiliste soit forcé à payer à chaque fois qu’il sta-tionne pour vaquer à ses oc-cupations quotidiennes. «En refusant de payer, les automo-bilistes reçoivent des insultes et des menaces de la part des soi-disant gardiens», témoi-gnent les pétitionnaires.

DINDONS DE LA FARCE

L’association culturelle et éco-touristique Les Aiguades et l’association environnemen-tale Les amis du Gouraya ont écrit, de leur côté, au prési-

dent de l’APC de Béjaïa pour l’interpeller sur «l’anarchie et la gabegie (pagaille et désor-dre) qui règnent actuellement au niveau des parkings». Le constat des deux associa-tions est porté essentielle-ment sur les sites touristiques des Aiguades, Cap Carbon et le mont Gouraya, qui, écri-vent-elles, «sont confiés à des jeunes qui n’ont aucune ex-périence en relation humaine compte tenu de la manière avec laquelle ils abordent les touristes, en plus du fait qu’ils sont loin de remplir les conditions citées par la circulaire ministé-rielle, ne respectent pas le

contrat signé avec l’APC de Béjaïa ni la circulaire ministérielle et sèment la ter-reur et font leurs lois». Un chapelet de critiques faci-lement transposables au ni-veau de toutes les autres aires transformées, légalement ou non, en parkings payants. «Ce phénomène, ajoutent les membres des deux asso-ciations plaignantes, irrite beaucoup les automobilistes qui sont contraints à payer sans avoir le droit de récla-mer ni de contester le prix de 50 DA ou 100 DA». Le constat n’est pas nou-veau. Le 5 décembre 2006, c’est le ministre lui-même, Daho Ould Kablia, qui se dé-sole presque d’une situation d’anarchie. «Il a été constaté, ces dernières années, la re-crudescence du phénomène d’occupation d’espaces pu-blics (rues, ruelles, places jouxtant des marchés, des ad-ministrations…) et d’aires de stationnement situées dans les cités d’habitations, pour exploitation comme parkings payants et ce, de façon infor-melle» relevait le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales dans une correspon-dances adressée, il y a sept ans, aux walis au sujet des «mesures d’encadrement des activités de gardiennage de parkings payants». Sept ans plus tard, la déso-lation est la même pour les automobilistes, les dindons de la farce. K. Medjdoub

Aucun endroit n’est épargné

De nos jours les rues s’avèrent être une source d’enrichissement inespérée

Quel constat faîtes-vous des parkings payants dans la ville de Béjaïa ?

Il est alarmant. Ni badges, ni tickets, prix exorbitants,… les parkings ne sont pas ré-glementés. C’est anarchique surtout au niveau des plages. Les prix sont décidés selon la tête du client et c’est souvent 200 DA. Si on refuse de payer, il y a alors la menace de la

matraque. Dans chaque quar-tier apparaissent des parkings occasionnels. Quand les habi-tants du quartier ont un besoin d’argent, ils transforment les lieux en parking payant.

Avez-vous interpellé les autorités sur cette anarchie ?

Pas pour le moment. Nous sommes une jeune association qui a à peine 10 mois d’exis-

tence. Il y a tant de problèmes sur lesquels nous intervenons comme les intoxications ali-mentaires, le squattage des trottoirs par les commerçants, les concessionnaires automo-biles qui dupent leurs clients, …. Nous ne disposons pas encore de local ni de moyens. Pour l’instant nous recevons les doléances de nos conci-toyens à travers notre page

facebook.Que préconisez vous

pour protéger les droits des consommateurs ?

C’est à l’Etat de faire son travail, de réglementer les par-kings qui doivent être régle-mentés.

L’Etat est absent. On délivre les autorisations d’une façon anarchique et il n’y a pas de suivi sur le terrain ni même

de contrôle de la part des ser-vices de l’ordre. Ils ont laissé les consomma-teurs livrés à eux-mêmes et du coup c’est le consommateur qui doit faire le gendarme face à ces gardiens autoproclamés des parkings

avec des accrochages presque quotidiens. K. M.

● Le constat n’est pas nouveau. Le 5 décembre 2006, c’est le ministre lui-même qui se désole presque d’une situation d’anarchie.

Des chiff res et des fortunesLISTE DES PARKINGS PAYANTS

AUTORISÉS

D ’importantes sommes d’argent sont brassées dans les parkings payants.

Les autorisations d’exploitation qu’ac-cordent les APC fixent les tarifs de sta-tionnement à 20 DA en milieu urbain et 30 DA en zone touristique par véhicule. Un tarif très rarement, sinon jamais res-pecté. A Béjaïa ville, ce n’est pas moins de 50 DA. Multiplié par une moyenne de cent véhicules, bien que certains endroits très fréquentés cet été attirent le chiffre double, la sacoche d’un jeune squatteur est lourde de 5000 DA/jour. Impossible d’avoir un chiffre exact, mais il n’est pas de doute, pour Les amis du Gouraya et l’association Les Aiguades, que les gardiens de parkings autorisés «perçoivent des sommes astronomiques

grâce aux recettes qui se chiffrent à des milliards annuellement exonérées d’impôts». «Certains peuvent faire une recette de 500.000 DA le mois durant la période estivale» estiment-elles. Prenons l’exemple du parking de Gouraya, le plus important en termes d’espace. D’une capacité d’accueil de 60 véhicules, sans bien sûr les débordements comme sur le site des Aiguades où les quelques carrés réservés pour l’APC et les services de sécurité sont intégrés dans l’offre de stationnement payant. Sachant que les véhicules quittent le site au bout d’un certain temps pour céder la place à d’autres, il est possible de faire ce simple calcul d’écolier : 150 voitures, à 50 DA l’une (au bas mot), cela fait une recette

journalière de 7 500 DA. Pour le mois ? Les espèces sonnantes et trébuchantes peuvent dépasser les 200 000 DA. Une vraie fortune sur le dos des automobilis-tes. Contre quelle redevance ? À peine… 2000 DA le mois. C’est la somme qu’est tenue de s’acquitter l’exploitant du par-king comme le stipule l’arrêté du P/APC portant autorisation d’exploitation, dont nous avons une copie. Il est évident que cette prérogative s’avère être un moyen efficace pour les élus afin de s’assurer bien des voix d’électeurs qui ne se font pas prier pour rendre l’ascenseur. Com-bien de parkings payants autorisés à Bé-jaïa ville? Officiellement, ils sont trente deux (voir la liste ci jointe). Réellement, ils sont des dizaines.. K. M.

Voici la liste que nous avons pu nous procurer au niveau de l’APC de Béjaïa et qui comprend 32 parkings payants autorisés dont ceux du Parc national de Gouraya (Depuis novembre 2012, il n’est plus exigé au demandeur de se constituer en coopérative pour bénéficier d’une autorisation d’exploitation, apprenons nous auprès d’un élu communal) : Place 1er novembre, Gouraya, Brise de mer (côtés mur A et B et mer), Cité 96 logements Pépinière, Mosquée Ibn Badis (côté square Pasteur), Stade scolaire (côté A et B),

Les Aiguades, Cité Tobbal (côtés CNAS et Protection civile), cité Somacob (côté banque Paribas), Cap Carbon (côtés A et B et aire de jeux), Les Oliviers (côtés haut et bas de l’aire de jeux), Cnep Sidi Ahmed (face Mobilis), cité 40 logements (route des Frères Bouguelid), Cnas Iheddaden (routes des Aurès), Square Pépinière (côté logements militaires), Cité 5 juillet, Boulevard Krim Belkacem (Edimco), Hôpital Khellil Amrane (Face ITE et Urgences), Souk El Asser, Polyclinique d’accouchement Tala Merkha. K. M.

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BÉJAÏA

PARKINGS PAYANTS À BÉJAÏA

ADJLIA YANIS, Président de l’association pour la défense et l’information du consommateur (ADIC)

«L’Etat est absent »

NOUVEAUX ! numéros de téléphone

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atan tél/Fax : 034 11 12 71

tél. 034 11 12 75

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Les routes continuent de tuer à Tlemcen. En effet, en l’espace de dix jours, 11 personnes ont été

tuées et 15 autres blessées. Les faits : jeudi dernier vers vingt heures, dans la commune d’El Aricha, un camion semi-remorque a heurté avec une rare violence une camionnette, tuant sur le coup 9 de ses occupants et blessant 11 autres. Ces derniers ont été évacués vers les hôpitaux de Mécheria et de Sidi Bel Abbès. Non

loin de là, dans la région de Sidi Djillali, deux véhicules, dont l’un appartenant aux services des douanes, sont entrés en collision, faisant deux morts, un couple, selon les enquêteurs, et quatre blessés dont un enfant. Pour rappel, sur cette même route, il y a une quinzaine de jours, un minicar transportant des enfants de la wilaya de Béchar, âgés de 7 à 12 ans, à destination des plages de Tlemcen et d’AïnTémouchent pour des vacances,

s’est renversé tôt le matin sur la chaussée. Bilan, 27 blessés. Les victimes, sous le choc, ont été admises au CHU Damer-djiTidjani de Tlemcen où seuls quatre d’entre elles ont été gardées en observa-tion. Les causes de ces accidents graves sont généralement dues au non-respect du code de la route, la somnolence des conducteurs venant des régions loin-taines du pays et la mauvaise qualité de la chaussée… C. B.

Le secteur de l’Education a bénéficié d’une enveloppe financière de 1,7 milliard de centimes. Ce budget, accordé

par le Fonds commun des collectivités locales (FCCL), est destiné à la réhabilitation d’un nombre important d’infrastruc-tures éducatives dans l’enseignement primaire. Ainsi, 15 écoles primaires ont été retenues pour bénéficier de cette opération qui s’inscrit dans le cadre d’un programme visant à aménager les établissements scolaires par de nombreuses actions ciblant, entre autres, l’étanchéité, l’aménagement extérieur, le badi-geonnage, l’embellissement, etc. Toutefois, à une semaine de la rentrée scolaire, ces travaux d’entretien n’ont pas encore été entamés. Encore une fois, la rentrée scolaire dans les écoles concernées par ces travaux d’aménagement sera grandement perturbée. Les enfants se retrouveront au milieu de chantiers à prendre mille et une précautions pour ne pas salir leurs vête-ments neufs. Pourtant, comme cela semble tout à fait logique, ces travaux auraient pu être réalisés pendant que les enfants étaient en vacances. L’élu chargé des travaux considère que cette défaillance est la conséquence de la lenteur de la procé-dure pour l’attribution des projets soumise à plusieurs étapes : élaboration de devis, préparation des cahiers des charges, lancement de l’opération selon le code de marché et le visa préalable du contrôle financier. D’autant plus que cela se passe pendant la période des congés où les différents services fonc-tionnent au ralenti. O. El Bachir

Le poulet de chair a vu son prix augmenter de façon substan-tielle ces dernières semaines. Il a atteint la barre de 460 DA

et devra connaître, selon les volaillers, une éventuelle hausse pour atteindre les 500 DA/le kilogramme. Les consommateurs, qui associaient cette augmentation du prix de la viande blanche au mois de ramadhan, comme c’est tou-jours le cas, ont vite déchanté eu égard à une ascension effrénée du prix. Du coup, le poulet devient hors de portée des petites bourses dont le budget, déjà laminé par les dépenses du mois sacré et de la fête de l’Aïd, est en passe de subir une nouvelle saignée à la veille de la rentrée scolaire. Les bouchers justifient cette envolée par la flambée des prix au marché de gros. Ils ex-pliquent cette hausse par le facteur chaleur, donc au manque de production du poulet. «Les éleveurs ont diminué l’élevage de la volaille à cause de la chaleur, souvent facteur d’un important taux de mortalité du poussin». C’est pour cette raison, selon eux, que le rapport offre-demande auquel est soumis le prix de la volaille a été déstabilisé. Pour les éleveurs, la principale cause est tout autre. Ils estiment que la chute du prix du poulet à 130 DA pendant plus de cinq mois a occasionné de grosses pertes aux petits éleveurs qui ont été contraints de mettre les clefs sous le paillasson. D’autant plus que l’été est une période à risque et le prix du poussin a atteint 120 DA l’unité. Pour ces petits éleveurs, victime de la chute libre du prix du poulet, enregistrée les six premiers mois de l’année, la stabilité du prix est tributaire d’une mesure garantissant un prix minimum. Ils pensent que l’Etat doit agir sur les prix en fixant un prix plan-cher et plafond. O. E. B.

Samedi dernier, la semaine culturelle de la wilaya de Bordj Bou Arreridj à Tlemcen a été inaugurée au palais de la

Culture «Abdelkrim Dali», en présence de nombreux artistes, artisans et responsables du secteur de la Culture des deux wilayas, a indiqué une dépêche de l’APS. Selon la même source, «la cérémonie d’ouverture a donné lieu au vernissage d’une grande exposition reflétant les multiples facettes du patrimoine culturel de cette wilaya dans l’Est du pays. Habits traditionnels pour femmes et hommes, arts plas-tiques, collection d’anciens ustensiles de cuisine, bijouterie traditionnelle et art culinaire propres aux Bibans ont constitué les volets essentiels de cette exposition».Le programme comprend des lectures poétiques, la présentation d’un monologue par l’association «Essaraj» et un spectacle de musique moderne qui sera assuré par la troupe «Game over», ainsi qu’un récital de musique classique algérienne donné par la troupe «Awtar». «Les artistes et musiciens participant à cet échange culturel auront également à animer des soirées dans certaines villes côtières, notamment à Souahlia, Marsa Ben M’hidi ainsi et la commune touristique d’Aïn Fezza». C. B.

Le litre d’essence tarifié à 23 DA à la station-service est revendu entre 120

et 150 DA par des revendeurs qui se sont installés au sein même des quartiers, sans se soucier du danger permanent auquel ils s’exposent et exposent leurs voisins. A l’origine de ce nouveau trafic extrê-mement juteux et qui profite à une bande de rapaces, le dispositif de lutte contre le trafic du carburant dans la wilaya de Tlemcen, notamment la mesure qui limite l’approvisionnement des stations-service en carburant. Ladite mesure, si

elle a atténué d’une façon spectaculaire l’exportation frauduleuse du carburant vers le Maroc, il n’en demeure pas moins qu’elle est la conséquence directe de cette activité interdite «interne» qui prend de l’ampleur. En effet, cette crise persistante du carbu-rant a engendré un nouveau commerce parallèle auquel sont impliqués même les motocyclistes dont le réservoir de leur bécane prend une dizaine de litres. Ces opportunistes sans scrupules, parti-sans du gain facile au détriment de leurs concitoyens qui refusent de se soumettre

aux désagréments des interminables files, exercent leur commerce illicite et florissant en toute impunité. Cet incessant trafic de carburant a des effets plus pernicieux qu’on ne l’imagine : il impacte négativement sur le développe-ment d’un tourisme encore en gestation dans cette wilaya. Bon nombre de familles, des habituées de Sidi Youchaâ et autres plages de la wilaya, ont dû renoncer à leurs vacances à cause de la pénurie du carburant qui y sévit. O. El Bachir

El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 9

11 morts et 15 blessés en une semaine

Le litre d’essence coûte 150 DA au marché noir !

TLEMCEN INFOGHAZAOUET 15 ÉCOLES SERONT RÉNOVÉES

POUVOIR D’ACHAT LE PRIX DU POULET S’ENVOLE

ÉCHANGES CULTURELS BORDJ BOU ARRERIDJ À L’HONNEUR

CARBURANTS

● Les causes de ces accidents graves sont généralement dues au non-respect du code de la route, la somnolence des conducteurs et la mauvaise

qualité de la chaussée…

ACCIDENTS DE LA CIRCULATION

MISS GLOBE ALGERIA

Le 29 août dernier, à l’hôtel Renaissance, sur les hauteurs de la ville, Tlemcen a abrité la 3e édition

du concours de beauté Miss Globe Algeria. Après des sélections régionales rudes qui avaient duré de longs mois, 15 jeunes et jolies candidates avaient eu les faveurs du jury. La lauréate de Miss Globe Algeria 2013 devrait parti-ciper, en novembre prochain, à la 89e édition du presti-gieux Miss Globe International. Cependant, ce concours, qui est, dit-on, considéré comme l’un des trois plus grands concours de beauté au monde après Miss Monde et Miss Univers, est passé quasiment inaperçu, tant les organisateurs, pour une raison ou pour une autre, n’ont pas jugé utile d’inviter les médias et la presse. Pourtant, les représentants de la presse nationale ont beau essayer d’entrer en contact avec le ou la chargé (e) de la communication de ce concours, mais sans résultat. Certains journalistes ont carrément envoyé leur de-mande d’accréditation au site de «Miss Globe Interna-tional» mais aucune réponse. A l’hôtel Renaissance où s’est déroulé «l’événement», l’entrée était soit payante, soit sur invitation. Autant dire que ce concours a eu lieu en intra-muros. Dommage ! C. Berriah

Un concours intra-muros

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F R A N C E - A C T U

MORT D’HÉLIE DE SAINT-MARC

Hommage offi ciel à un putschiste défenseur de l’Algérie française

● La mort d’un des derniers officiers putschistes d’Alger met au goût du jour l’amnésie qui gagne la France ● Même le ministère de la Défense semble avoir oublié qu’en 1961, un coup de force militaire à Alger mit en péril la République…

QUAND LE THÉÂTRE PARLE DES BANLIEUES

«Leur pays, c’est l’exil»SORTIE DU FILMVOYAGE SANS RETOUR

Naceri refusel’embarquement

● L’acteur ne décolère pas contre son réalisateuret son public. Accusé d’islamophobie sur les réseaux sociaux, Samy Naceri laisse éclater son ras-le-bol. A sa manière, avec fracas.

ParisDe notre correspondant

Le film sort en salle le 11 septembre, une date non choisie au hasard, pour marquer les esprits. Voyage sans retour, la France a aussi ses

djihadistes, un titre à rallonge censé attirer le chaland dans les salles obscures, fait parler de lui dans la presse et au tribunal. Le réalisateur du film dans lequel joue Samy Naceri a été débouté jeudi dernier de son action en justice engagée contre l’acteur afin que celui-ci cesse de critiquer le film. Or, depuis la diffusion de la bande-annonce, Samy Naceri est accusé dans les réseaux sociaux de contribuer à un film islamophobe. Dans un tweet rageur, celui-ci exprime son agacement : «Bonsoir ! Tout le monde me fait chier avec la sortie du film Voyage sans retour en me traitant d’islamophobe !» Et de s’expliquer longuement au site Panamza : «Dans la bande-annonce, il met ma tête et il montre que des trucs islamophobes. Donc moi je suis en train de rattraper le coup. Tous les gens qui disent que je suis un islamophobe, que ceci, que cela, on est bien obligé de se justifier auprès d’eux. Ça fait huit ans que le film est fini, il est monté, je n’ai vu que des extraits : “Samy Naceri, Samy Naceri, Samy Naceri, Samy Naceri....” pour berner les fans. J’ai eu trois jours de tournage.» Le film évoque le processus de radicalisation islamiste et son scénario a été écrit il y a dix ans, selon la production. Un jeune caïd de la banlieue toulousaine doit fuir après avoir arnaqué des trafiquants. Il se cache alors à l’étranger dans une association humanitaire, qui se révèle être un réseau de recrutement pour les camps djihadistes.Autre acteur, imprévu celui-là, Karim Achoui fait une entrée remar-quable dans le dossier : il préparerait un référé pour faire interdire le film. «Ce film, par son objet, la manière dont il est traité, mais égale-ment de par la date de sortie choisie, le 11 septembre 2013 – date “anniversaire” des attentats du 11 septembre 2001 sur le World Trade Center à New York – propose, en ces temps où, s’en prendre à l’islam et ses fidèles se banalise, à souffler sur les braises de l’islamopho-bie ambiante, sinon sur les poussières et décombres du World Trade Center», s’indigne l’avocat Karim Achoui, président de la Ligue de défense judiciaire des musulmans (LDJM).«Le titre a changé mais le scénario n’a pas bougé», a assuré François Gérard. Il reconnaît que la date de sortie n’est pas neutre commerciale-ment. «Quand tu as le choix entre le 7 et le 11 septembre, tu prends le 11. C’est le jeu de la com’ ça.» Une com’ dont il se serait bien passée. Rémi Yacine

Lyon De notre correspondant

Après la mort dans la Drôme du commandant Hélie de Saint- Marc, militaire français qui a

fait partie des officiers putschistes d’Alger en avril 1961, en France beaucoup d’officiels paraissent avoir oublié cet épisode peu glorieux d’une partie factieuse de l’armée qui s’éleva contre l’ordre républicain, escortée par les tueurs de l’OAS. Jean-François Gavoury, président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS rap-pelle que l’homme avait participé en 1961 au putsch d’Alger, «avec les conséquences qui s’ensuivirent pour sa carrière militaire (il fut arrêté, jugé, emprisonné, gracié puis réhabilité)».Le ministère de la Défense n’a pas

mentionné cette partie de sa vie dans un premier communiqué publié quelques heures après sa mort, lundi 26 août. Ce texte soulignait «le parcours de vie exceptionnel» de l’homme. Le lende-main, le ministre Jean-Yves Le Drian, en personne, signait l’hommage, hono-rant également la mémoire «du grand patriote» dont il soulignait en un doux euphémisme «la complexité».M. Gavoury nous remet en mémoire que le militaire défunt fut fait, en 2011, grand-croix de la Légion d’honneur par le président Nicolas Sarkozy. «Ce-lui qui servit dans la Wehrmacht est curieusement promu colonel, ce qu’il n’a jamais été». Ce n’est pas tout. Le préfet du Rhône, Jean-François Ca-renco, salue le «courage, l’humanité et la bravoure sans faille» d’Hélie de Saint-Marc. Philippe Cochet, maire de Caluire-et-Cuire et député du Rhône,

dit s’incliner «respectueusement de-vant la mémoire de cet homme qui, par son parcours, constitue une référence morale et historique qui appelle nos consciences à la vigilance et à l’éveil face à toutes les formes d’oppression et de barbarie».

«JE SUIS TERRIFIÉPAR CE SILENCE D’OCCULTATION»

De quoi consterner M. Gavoury qui a écrit au député : «Fils de la première victime causée par l’OAS au sein de la fonction publique de l’Etat, je suis terrifié par ce silence d’occultation, ce silence partisan, que vous gardez sur le putsch des généraux d’avril 1961 à Alger.» Troublant encore, l’hommage rendu par le sénateur-maire socialiste de Lyon, Gérard Coulomb, qui dit avoir appris la disparition «avec émo-tion et tristesse». M. Colomb ajoute :

«C’était un homme d’honneur, une figure d’une extrême intégrité, un être authentique habité d’un humanisme profond.» Etonnant panégyrique qui fait le grand écart en rejoignant les hommages de l’extrême-droite. Chris-tophe Bodot, le candidat du Front

national aux municipales de 2014 à Lyon reprend les mêmes termes que le maire socialiste. Il rétablit d’ailleurs la vérité que la classe politique de droite comme de gauche élude : «Il fut fidèle à ses convictions profondes en prenant le parti de l’Algérie française contre De Gaulle qui avait trahi la parole donnée.» Quant à Bruno Gollnich, il en profite pour remettre à jour ses sentiments anti-algériens et anti-répu-blicains : «On tentera à l’occasion de sa mort de distinguer, entre ses enga-gements, ceux qui demeurent ‘‘poli-tiquement corrects’’ de ceux qui sont toujours calomniés, comme le fait de s’être dressé contre l’affreux abandon, par le pouvoir politique, de nos compa-triotes d’Algérie, ‘‘pieds-noirs’’ chas-sés de leur terre, harkis livrés aux égor-geurs, etc. Ce qui lui valut cinq années de prison.» Walid Mebarek

● Une dizaine de jeunes originaires du Val Fourré à Mantes-la-Jolie (banlieue parisienne) ont tenu le haut de l’affiche du Théâtre des Halles cet été à Avignon, à guichets fermés.

AvignonDe notre envoyé spécial

Le metteur en scène et dramaturge, Ahmed Madani, a réussi son pari de

monter un spectacle décapant et émouvant. La pièce Illuminations est à la fois une distraction de bon niveau et dans le même temps, un moment de vraie réflexion sur le présent des cités dites sensibles de France, mêlé au passé de ses habitants. Là, le metteur en scène a focalisé son attention sur l’histoire de l’Algérie. Il nous le dit lui-même : «Les interprètes sont marocains, maliens, camerounais, algériens. Ces jeunes hommes sont de tous les pays, mais leur pays c’est l’exil. Mon objet est d’expliquer que la présence de cette jeunesse dans les quartiers n’est pas tombée du ciel. Il m’a fallu remonter à l’histoire des familles, des grands-parents, et parvenir à la notion de déplacement. Le point de départ de mon travail, c’est la guerre d’Algérie et la décolonisation.»Quoi de plus évident pour Ahmed Madani, fruit de l’exil de ses parents originaires d’Algérie, que de partir de sa propre his-toire : «La plupart des exilés viennent en France pour des questions de francopho-nie. J’ai fait au plus simple. Je suis remonté dans le temps. Pour raconter cette histoire, je suis parti de la mienne. Il y a un croise-ment de générations et en même temps des temporalités historiques et mémorielles.»Le ton d’Ahmed Madani est sérieux, mais le travail de fond et de forme qu’il esquisse, transforme et transcende les aspects ru-gueux que l’on peut craindre au début de la pièce qui montre la torture en Algérie du grand-père qui sert de trame à l’histoire, un vigile d’une société de sécurité. «J’ai fait

le choix d’une esthétique précise et rigou-reuse, faire de la direction d’acteurs, tra-vailler sur l’intériorité, dès qu’ils chargent dans le jeu, je préfère les contenir pour plus d’émotion. Ce qui est intéressant pour eux c’est de découvrir ce que met en jeu le théâtre comme engagement, dans l’incarnation de personnages. J’aime que les acteurs soient le plus juste possible par rapport à eux-mêmes. Je fais accoucher la parole avec un groupe non professionnel mais qui ouvre un espace d’expression et de théâtre. Derrière le geste artistique, il y a la parole qui prend sens et est reconnue du fait que le théâtre donne une dimension poétique et de mise en distance qui fait tout passer», nous explique l’auteur Ahmed Madani, sans dire que c’est une vraie performance à laquelle on assiste. Pour appuyer le jeu des comédiens, un montage vidéo vient sensibiliser sur les visages de banlieue que bien souvent le système médiatique ne montre pas. Par ailleurs, le côté dur de la guerre d’Algérie ne lui a pas causé de soucis quant au ressenti du public. C’est comme s’il avait pris le pari que cette guerre, dans l’inconscient collectif, autant que dans la dynamique sociale, est un moment paradoxalement accélérateur de l’émigration. Pour lui, «c’était fondamen-tal. J’ai pris volontairement une situation non compassionnelle, avec beaucoup de contradictions. C’est l’histoire de France, une histoire qui a mis beaucoup de temps

à se révéler au peuple français. Je fais un rappel que je pense nécessaire aujourd’hui, c’est un acte d’écriture, je retrace la traver-sée du personnage de Lakhdar, personnage mythique de Kateb Yacine. Il y a pour moi une filiation». D’ailleurs, en hommage à Kateb Yacine, tous les personnages s’appellent Lakhdar. «C’est un homme de théâtre qui a utilisé la langue du maître, la langue française, pour exprimer le point de vue du sujet, de manière noble très forte et dont la trace reste là, présente.» Il ne reste plus qu’à espérer que cette pièce, Illuminations, soit jouée en Algérie. «Je pense que cela aurait du sens car l’his-toire de l’immigration n’est pas forcément connue par tout le monde en Algérie, en tout cas vécue de l’intérieur, comme cette jeunesse qui ne sait pas trop d’où elle est. L’évocation de la guerre est aussi porteuse, je pense, d’intérêt. Dans la forme, il y a enfin une esthétique développée, un point de vue sur le théâtre contemporain.» Parmi ses projets, Ahmed Madani espère aboutir à la création d’une version féminine avec uniquement des filles sur scène. D’autre part, il prépare pour le mois de janvier une nouvelle création, intitulée Je marche dans la nuit par un chemin mauvais. W. M.

*Pour contacter la compagnie Madani : [email protected]él : 01 48 45 25 31.

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Le commandant Hélie de Saint-Marc

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El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 12

I N T E R N A T I O N A L E

BACHAR AL ASSAD MET EN GARDE

«Le Moyen-Orient est un baril de poudre, et le feu s’en approche aujourd’hui»

Isolés dans le camp occidental, les Etats-Unis et la France, fervents défenseurs d’une

intervention militaire en Syrie, peinent à convaincre même au sein de leur classe politique et de leur opinion publique. Une «action ferme» devient à me-sure que les doutes s’expriment sur l’utilité d’une telle option. Washington et Paris subissent des revers diplomatiques. Para-doxalement, le président syrien marque des points et se lance dans une offensive politique agi-tant les risques périlleux d’une intervention violente. Dans une interview accordée au journal français, Le Figaro, Bachar Al Assad a qualifi é le Moyen-Orient de «baril de pétrole tout prêt du feu». «Le Moyen-Orient est un baril de poudre, et le feu s’en approche aujourd’hui. Il ne faut pas seulement parler de la riposte syrienne, mais bien de ce qui pourrait se produire après la première frappe. Or, personne ne peut savoir ce qui se passera. Tout le monde perdra le contrôle de la situation lorsque le baril de poudre explosera. Le chaos et l’extrémisme se répandront. Le risque d’une guerre régionale existe», a-t-il mis en garde, usant d’un ton presque menaçant. Il tente par ailleurs d’infl échir la position française. «Quiconque contribue au renforcement fi nan-cier et militaire des terroristes est l’ennemi du peuple syrien. Quiconque œuvre contre les inté-rêts de la Syrie et de ses citoyens est un ennemi. Le peuple français n’est pas notre ennemi, mais la politique de son Etat est hostile au peuple syrien. Dans la mesure où la politique de l’Etat français

est hostile au peuple syrien, cet Etat sera son ennemi. Cette hos-tilité prendra fi n lorsque l’Etat français changera de politique. Il y aura des répercussions, néga-tives bien entendu, sur les intérêts de la France», prévient-il. Le président syrien a même mis au défi Paris et Washington d’appor-ter des preuves que son régime a fait usage d’armes chimiques. «Quiconque accuse doit don-ner des preuves. Nous avons défi é les Etats-Unis et la France d’avancer une seule preuve. MM. Obama et Hollande en ont été incapables, y compris devant leurs peuples», tance-t-il. Des tirades qui sonnent comme une bravade à la face des deux chefs d’Etat qui échouent à rallier leurs alliés traditionnels à la nécessité d’intervenir militairement contre Damas. Le président américain, Barack Obama et son équipe à la Maison-Blanche s’emploient

à convaincre les membres du Congrès, dont beaucoup ont ex-primé leur scepticisme. Obama a lancé, depuis hier, une intense campagne de lobbying pour ten-ter de persuader les élus scep-tiques du Congrès de voter en faveur des frappes contre la Syrie. Le président Obama, le vice-président Joe Biden et le chef des services de la Maison-Blanche vont multiplier les appels té-léphoniques à destination des membres de la Chambre des re-présentants et du Sénat, selon un haut responsable de la Maison-Blanche. «Dans tous les appels et réunions d’information, nous martèlerons le même argument fondamental : si on ne fait rien contre Bachar Al Assad, l’impact dissuasif de la réglementation internationale contre l’usage des armes chimiques sera affaibli et cela risque d’encourager Al Assad et ses principaux alliés

(l’Iran et le Hezbollah) qui ver-ront qu’une aussi fl agrante vio-lation des normes internationales n’entraîne aucune conséquence», a indiqué le haut responsable américain, cité par l’AFP. La Coalition de l’opposition sy-rienne a demandé aux membres du Congrès de «faire le bon choix» en autorisant une frappe contre le régime syrien, afi n de «stopper la machine de mort Assad». «Des dictatures comme l’Iran et la Corée du Nord ob-servent avec attention comment le monde libre va répondre à l’utilisation par le régime de Ba-char Al Assad d’armes chimiques contre le peuple syrien», a sou-ligné dimanche la coalition de l’opposition syrienne. Alors que Damas appelle les élus américains à faire «preuve de sagesse». La Chambre des représentants et le Sénat amé-ricains, en vacances jusqu’au 9 septembre prochain, débattront chacun en séance plénière à partir de cette date, et les sénateurs voteront dans la semaine, s’est engagé Harry Reid, chef de la majorité démocrate. En somme, avant le «verdict» de Washington et de Paris, les tensions diploma-tiques entre les deux camps ne baissent pas en intensité. Bien au contraire. H. Ouali.

Genève 2, encore possible ?

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Par Mohammed Larbi

L ’ONU n’a jamais eu vocation à faire la guerre à un ou plusieurs de ses membres, sa Charte consacrant cette institution, fondée sur les ruines de la Seconde Guerre

mondiale, comme un instrument au service de la paix. En de-hors des périodes de trouble, son bilan est positif. Et en ce qui concerne les crises ? Alors là, la réponse est plutôt ardue, sauf si l’on considère que l’approche n’est plus la même et que le rapport à cette institution dépend de plusieurs facteurs. Cela se remarque dans l’appel que le régime syrien, craignant une attaque américaine, vient d’adresser aux Nations unies leur demandant de «mener des efforts en vue d’empêcher toute agression, et d’aller de l’avant vers une solution pacifi que de la crise syrienne» celle-là même que ce dernier déclare accep-ter, mais qu’il soumet à de nombreuses conditions, quand le rapport de forces est en sa faveur. Le discours offi ciel est lié à la réalité du terrain, une approche également développée par la rébellion à travers les conditions qu’elle pose à la tenue de la conférence de Genève 2. Les Etats-Unis ne raisonnent pas en ces termes, car pour eux, la Syrie a franchi ce qu’ils ont défi ni comme une ligne rouge par le recours aux armes chimiques. Une accusation fermement rejetée par Damas, mais aussi par la Russie considérée comme le principal allié de la Syrie. Washington, qui refuse de reconsidérer sa position, a assuré, hier, par la voix de son secrétaire d’Etat, John Kerry, avoir reçu et analysé des échantillons prouvant l’utilisation de gaz sarin dans l’attaque du 21 août dernier près de Damas, qu’il a une nouvelle fois attribuée au régime de Damas. Quelle sera alors la fi nalité des frappes américaines si elles venaient à être décidées ? Elles ruineraient tout espoir de solution négociée, estimait, hier, le ministre russe des Affaires étrangères. L’hypothèse la moins pessimiste étant, selon lui, un report «pour longtemps, voire à jamais» de la conférence en question considérée comme le prolongement de celle qui a eu lieu en juillet 2012, mais les conclusions étaient liées à la réalité du terrain. Les deux parties en confl it alternant le oui et le non, sinon énonçant des conditions qui les rendaient franchement inacceptables, hypothéquant, par conséquent, la tenue de cette rencontre. Celle-ci rappelle t-on, devait se tenir en juin, puis le mois suivant, mais depuis, plus aucun signal susceptible au moins d’entretenir l’espoir, alors que le nombre de morts ne fait que s’accroître. Malgré aussi les mises en garde répétées, comme celle de l’émissaire de l’ONU pour la Syrie. Dès l’annonce de l’attaque aux armes chimiques, Lakhdar Brahimi a en effet souligné que «la Syrie est sans nul doute, la plus grande menace pour la paix et la sécurité dans le monde aujourd’hui». Ou de manière plus explicite, «les allégations selon lesquelles les armes chimiques ont été utilisées à quelques kilomètres de Damas, soulignent l’importance de cette crise et ses dangers, non seulement pour le peuple syrien, mais aussi pour le monde». Pensait-il aux risques de représailles – un terme que l’on refuse d’uti-liser – telles que brandies actuellement, malgré le fait que cela soit considéré comme une intervention étrangère, étant certain que le Conseil de sécurité ne votera aucune résolution en ce sens ? Déjà la troisième rencontre (Russie, Etats-Unis), préparatoire à Genève 2 prévue cette semaine, semble perdue de vue. Ou encore, M. Brahimi est-il toujours plus proche de la convocation de cette conférence ? Lui en tout cas, en est persuadé, estimant qu’à travers le monde, il y a unanimité pour une solution politique, sauf chez les belligérants. Une question de temps, mais combien de morts encore ? M. L.

REPÈRE

Bachar El Assad : «Tout le monde perdra le contrôle de la situation lorsque le baril de poudre explosera»

L’attaque chimique du 21 août dernier près de Damas a été perpétrée par le régime syrien et a fait «au moins 281» morts, notamment parmi la population civile, selon des informations des services de renseignement français rendues publiques hier par le gouvernement. Cette attaque

était «massive. Nous, nous identifions au moins 281 décès», a-t-on précisé de source gouvernementale française. Cette évaluation est bien inférieure à celle livrée par les Etats-Unis qui avaient estimé vendredi à 1429 morts, dont 426 enfants le bilan de cette attaque.

SELON LES SERVICES FRANÇAIS : LE MASSACRE DE DAMAS A FAIT 281 MORTS

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El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 13

I N T E R N A T I O N A L E

Entretien réalisé parHacen Ouali

L’intervention militaire contre la Syrie est-elle devenue irréversible malgré le scepticisme qui gagne des pays occidentaux et surtout les opinions publiques ?

La plupart des dirigeants occidentaux sont prisonniers des engagements qu’ils ont annoncés et de manière très forte et tout à fait définitive. L’essentiel du débat aujourd’hui, paradoxalement, ne porte plus sur la Syrie, mais sur la crédibilité de la diplomatie occidentale. Le principal souci est de ne pas apparaître comme incohérent dans les choix qui ont été faits il y a déjà un an.

C’est le principal souci d'Obama et c’est en train de devenir celui des dirigeants français. La défection de la Grande-Bretagne et les atermoiements des Etats-Unis posent de graves problèmes aux responsables français qui d’une part craignent d’être isolés même dans le camp occidental, et d’autre part d’apparaître encore plus comme manquant aux engagements annoncés.

Donc, je crois que la probabilité reste très forte, mais il faut voir cependant ce que le Congrès américain va décider, et il n’est absolument pas certain qu'il suive le président, c’est probable, mais cela n’est pas sûr. Si le Congrès ne suit pas le président des Etats-Unis, la France ne pourra pas agir toute seule.

En cas d’une intervention, quelles seraient les conséquences non seulement sur la Syrie, mais sur toute la région ?

D’abord, le terme d’intervention militaire n’est pas vraiment approprié. Là on parle seulement de frappes. Intervenir, cela veut dire modifier la donne sur le terrain ; or ce qui est tout à fait nouveau et inédit dans la chronique des relations internationales c’est que pour la première fois les puissances occidentales veulent agir mais disent de manière explicite et forte qu’elles ne cherchent pas à renverser le régime.

Donc ce n’est pas vraiment une intervention, c’est une frappe qui est présentée plutôt comme une punition que comme une solution à la guerre. Je ne pense pas qu’en cas de frappe les choses vont changer de manière radicale. Ce que je crains en revanche, si ces frappes sont fortes et spectaculaires comme on nous l’annonce, le régime syrien se radicalisera davantage, ou plus exactement à l’intérieur du régime, les éléments les plus radicaux finissent par l’emporter sur les modérés.

Le grand paradoxe, cette action est faite dans l’idée de protéger une population mais aussi celle de punir. Punir et protéger ce n’est pas exactement la même chose. Donc, on ne peut pas aujourd’hui concevoir cette action en termes stratégiques. Il faut davantage la concevoir en termes moraux.

A ce stade des tensions diplomatiques

préparant une action militaire, cela ne signifie-t-il pas l’échec des efforts diplomatiques dans la résolution de ce conflit ?

C’est très clairement un échec sur le plan politique et diplomatique. D’ailleurs, la meilleure preuve en est que celui qui est chargé par l’ONU, Lakhdar Brahimi, a exprimé les doutes qu'il avait sur ce type d'action et sur les conséquences dont elle pourrait être porteuse.

Depuis deux ans et de demi, il n’y a aucun progrès politique et diplomatique, ce qui d’ailleurs pose problème puisque il y a un couloir de négociation à travers la Russie et que, semble-t-il, les négociations entre les puissances occidentales et la Russie sont au point mort.

Cette situation soulève la problématique de l’ordre international. Engager une action militaire contre l’assentiment des Nations unies, c’est porter un coup sérieux à la légalité internationale...

Oui. Je crois effectivement c'est ce qu’il y a de plus grave et de très préoccupant. Je voudrais juste faire trois remarques là-dessus : d’abord, une incroyable marginalisation du multilatéralisme et de l’ONU en particulier. Le fait que les puissances aient annoncé qu’elles entendaient frapper avant même que les enquêteurs des Nations unies aient quitté la Syrie, c’est très problématique et préoccupant. De même, le fait qu’on considère que l’on puisse se passer d’une résolution du Conseil de sécurité et un mandat des Nations unies montre un affaiblissement grave et conséquent des Nations unies dans cette affaire.

Deuxième remarque : on s’aperçoit paradoxalement que l’intervention est un mode d’action qui ne fonctionne décidément pas. Il n’a pas fonctionné dans l’affaire irakienne, afghane, en Somalie. Il n’a pas fonctionné bien évidemment dans le conflit israélo-palestinien. Bref, le bilan de l’intervention et de la régulation internationale par intervention internationale est extrêmement négatif. Face à cet échec, on commence à penser que ce qui compte n’est pas tellement d’intervenir, mais de punir. Ce qui est un stade nouveau.

Et, troisième remarque, je constate qu'à mesure que s’affaiblit le multilatéralisme, les puissances occidentales sont portées de plus en plus à se reconnaître le droit de se substituer au multilatéralisme. Ce qui ne plaît pas à la Russie et la Chine, aux pays émergents et dans la plupart des pays du Sud.

Mais, en même temps, les opinions publiques occidentales qui sont de plus en plus hostiles et c’est probablement ce qui explique ce qui s’est passé à la chambre des Communes à Londres la semaine dernière. Le défi du gouvernement britannique à se substituer au multilatéralisme est défaillant et un refus de l’opinion publique exprimé à travers ses représentants à la Chambre des Communes pour mettre ce projet en échec.

Dans l’affaire de l’utilisation des armes chimiques, le discours dominant est définitif quant à l’origine et aux auteurs, alors que les inspecteurs de l’ONU n’ont pas encore rendu leurs conclusions. Le doute est interdit. Avons-nous une preuve tangible que c’est le régime qui en est à l’origine ?

D’abord, il y a une enquête des Nations unies pour répondre à cette question. Vous savez que le jeu international est réglé par le droit et ce sont les institutions spécialisées qui peuvent seules déterminer de manière objective s'il y a eu utilisation de l’arme chimique. Bien entendu, tout le monde ne peut être qu’effrayé par l’éventualité de l’utilisation d’armes chimiques et il est tout à fait normal que des gouvernements cherchent à réagir face à ce type d’utilisation.

Mais maintenant, même si comme je le pense ça sera le cas, on établit clairement et définitivement que ces armes chimiques ont été employées par le pouvoir syrien, il reste la question de savoir qui au sein du pouvoir syrien a fait usage de ces armes chimiques. S’agit-il d’une décision prise au plus au niveau, c’est-à-dire par le président, ce qui à ce moment est extrêmement grave ?

Ou s’agit-il dans le cadre d’un Etat syrien mis à mal par la guerre civile, une décision prise par les fractions les plus radicales du système syrien qui ont ainsi placé Bachar al Assad devant le fait accompli ? Ça aussi c’est un mystère. On ne peut pas réagir de la même façon si c’est un choix stratégique réalisé au plus haut niveau de l’Etat ou si c’est un coup de force réalisé à l’intérieur de cet Etat. C’est une interrogation qui commence à se développer et à laquelle nous n’avons pas une réponse extrêmement claire.

Ce conflit déborde les frontières syriennes pour prendre les contours d’un conflit régional où les Etats-Unis et la Russie se disputent un espace stratégique dans cette région...

Il faut être nuancé. Nous ne sommes pas au temps de la bipolarisation et de la guerre froide où effectivement tous les conflits périphériques ont reflété une compétition entre l’URSS de l’époque et les USA. Ce qui en revanche inquiète la Russie, c'est de voir qu’à la faveur des printemps arabes, les Etats-Unis essayent de se doter de nouvelles zones d’influence.

Le cas de l’intervention en Libye était de ce point de vue assez parlant. D’autre part, la Russie développe un discours souverainiste de non-intervention, du droit de chaque gouvernement d’agir comme il l'entend à l’intérieur de ses frontières. C’est un discours relativement bien porté dans le monde arabe d’aujourd’hui. Si on prend le cas de l’Egypte dont on ne peut pas dire que le régime mis en place est proche de Moscou, le général El-Sissi développe les mêmes thématiques. D’ailleurs, il a clairement pris position contre des frappes sur la Syrie. Ce qui prouve que le thème souverainiste dispose d’une certaine popularité qui aide la diplomatie russe et qui fait que celle-ci reprend pied au Proche-Orient. De là à dire qu’elle reprend pied comme c'était le cas autrefois, je pense que cela est un peu excessif.

Ne pensez-vous pas qu’en frappant la

Syrie, c’est l’Iran qui est visé ?Alors ce qui se dit de part et d’autre

et je crois que c’est assez vrai, ce qui est derrière les frappes sur la Syrie, il y a un message adressé à l’Iran. Si effectivement on peut faire usage des armes chimiques sans réaction internationale, le régime iranien sera évidemment convaincu qu’il peut continuer dans son programme nucléaire sans risquer la moindre réaction des menaces occidentales. Derrière les menaces qui pèsent sur la Syrie, c’est très clairement l’Iran qui est visé.

Le président français s’apprête à se lancer dans une action militaire en une année de pouvoir, après celle au Mali. Comment expliquer ces ardeurs «guerrières» de François Hollande ?

La personnalité de François Hollande est peut être l’une des explications. Mais je crois surtout qu’il y a une pente dans la politique étrangère française. Déjà à la fin du mandat de Jacques Chirac, puis pendant la durée du mandat de Nicolas Sarkozy et maintenant avec le nouveau président socialiste, il y a une nouvelle politique étrangère française qui s’éloigne du code du Gaullisme qui réprouvait tout alignement a priori sur les Etats-Unis et qui cherchait davantage à regarder les intérêts propres de la France et de son rôle de puissance autonome.

Maintenant, la France qui se dessine depuis quelques années est plus atlantiste, plus proche des Etats-Unis et d’un certain point de vue assez sensible au virus néo-conservateur. On l'a vu très nettement avec Nicolas Sarkozy, on le retrouve d’un certain point de vue dans la diplomatie de François Hollande. C’est-à-dire croyance préétablie qui dit que la force doit être utilisée à des fins de transformation du système international.

Pour favoriser les changements de régimes, pour combattre ce que l’on appelle le terrorisme. C’est un profil nouveau. Plus d'interventionniste qui frappe, alors que ni nos voisins allemands, ni maintenant nos voisins britanniques, sans parler des autres, espagnols et italiens ne sont sur cette pente.

C’est une inversion par rapport à ce que nous avons connu notamment durant la guerre d’Irak de 2003 et a fortiori dans les années qui ont précédé.

Au final, comment voyez-vous l’issue de ce conflit qui dure depuis deux ans et demi au bilan sinistre de plus de 100 000 morts ?

D’abord, ce qui est effrayant c’est qu’en ce moment on parle beaucoup de la réaction à l’usage de l’arme chimique, mais on parle très peu de solution du conflit.

Donc, on ne peut pas être optimiste dans la mesure où on ne voit aucune porte de sortie aujourd’hui. La fameuse conférence de Genève II annoncée au printemps dernier est semble-t-il enterrée. Le dialogue au Conseil de sécurité ne se fait pas. Et, ce qui est particulièrement dangereux c’est qu’on voit effectivement autour des combattants syriens se constituer des coalitions régionales et internationales qui donnent à chacune des parties en cause une illusion de pouvoir l’emporter définitivement. Donc, le scénario actuel est très négatif et les chances de paix sont faibles. Je constate que le conflit syrien même s’il se régionalise, même s’il s’internationalise a essentiellement des racines à l’intérieur de la société syrienne. Ce type de conflit que nous connaissons, hélas, assez fréquent notamment au Moyen-Orient et en Afrique est très dur à arrêter. Bien souvent, c’est par épuisement des combattants qu'il prend fin. Il faut être modeste et lucide, contrairement à ce qu’on croyait il y a dix ou vingt ans, ce que l’on appelle à tort d’ailleurs la communauté internationale ne dispose pas de recette miracle pour y mettre un terme. H. O.

«L’intervention est un mode d’action qui ne fonctionne décidément pas. Il n’a pas fonctionné dans l’affaire irakienne, afghane, en Somalie. Il n’a pas fonctionné bien évidemment dans le conflit israélo-palestinien», rappelle Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales. Se passer de l’ONU traduit «une incroyable marginalisation du multilatéralisme et de l’ONU en particulier», juge-t-il.

BERTRAND BADIE. Professeur à Sciences Po de Paris

«Le bilan des interventions est extrêmement négatif»

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> Le 5e Festival national sous le thème «Sports et loisirs» s’est achevé le 29 août à Cherchell dans une ambiance très agréable. De nombreuses activités ont été proposées aux 230 participants venus de 33 wilayas du pays

> Nezha Bereksi, spécialiste en broderie sur toile, présentera à compter de demain, au palais de la culture de Imama deTlemcen, une intéressante exposition-vente de tableaux brodés.

> Quelques mois après le lancement duvol Alger-Dubaï-Alger, Husain Alsafi , DG de Emirates Algérie, dresse son bilan et évoque les futurs challenges de la compagnie. Entretien.

La Mostra de Venise La Mostra de Venise

Histoires siciliennes, chroniques spatiales

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C’est l’été

Venise (Italie)De notre envoyé spécial

L a crise favorise la création cinématographique : La Mostra a reçu plus de 150 films italiens produits cette année, longs et courts métrages, parmi lesquels le

festival devait opérer une sélection. Le film court métrage de la Palestinienne Hiam Abbas est produit en Italie. Ce qui restera de Le Donne della Vicieria, tourné à Palerme avec Lubna Azabal, c’est un mélange de sensualité, de jubilation et de provocation. Hiam Abbas a voulu montrer un aspect différent de celui qui colle à la métropole sicilienne : ni violence ni mafia.C’est une Lubna Azabal en femme sicilienne volcanique et exubérante qui transmet ce message en entrant en scène

une nuit d’été à Palerme pour exécuter une danse d’une beauté chorégraphique très réussie.

GIORNATA DEGLI AUTORI

L’actrice palestinienne est aussi dans un film palestino-jor-dano-américain : May in the summer, de Cherien Dabis, réa-lisatrice jordano-américaine. C’est une histoire familiale, le retour de la fille aînée de New York dans sa famille à Amman pour préparer son mariage avec un Palestino-Américain. Lui est musulman et elle est chrétienne. Cela n’a aucune impor-tance pour le jeune couple. Mais la mère de la future mariée, incarnée par Hiam Abbas, s’y oppose.

Suite en page 16 Azzedine Mabrouki

C’est une histoire familiale, le retour de la fille aînée de New York dans sa famille à Amman pour préparer son mariage avec un Palestino-Américain. Lui est musulman et elle est chrétienne. Cela n’a aucune importance pour le jeune couple.

Scène du film «Gravity», thriller spatial à la Mostra de Venise

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Tlemcen

Exposition de Nezha Bereksi

Mme Nezha Bereksi, spécialiste en broderie sur toile, présentera à compter de demain, au Palais de la culture de Tlemcen (Imama), une intéressante exposition-vente de tableaux brodés. La manifestation, qui s’étalera sur une dizaine de jours, sera l’occasion pour le

public tlemcénien de découvrir une variété d’œuvres savamment exécutées par l’artiste qui, pour ce faire, a opté pour des techniques portant précisément sur la miniature et le pointillage sur toile. Des techniques qui, de l’avis de bon nombre de connaisseurs versés dans la spécialité, requièrent indéniablement une bonne dose de raffinement et de savoir-faire auxquels s’ajoute immanquablement une dextérité avérée. Quant aux tissus utilisés pour la confection des tableaux brodés, le choix de Mme Bereksi a été porté principalement sur le canevas et la toile Aida. Autodidacte, Mme Nezha Bereksi doit son talent à la passion incommensurable qu’elle nourrit, depuis son jeune âge, pour la broderie sur toile. M. Habchi

SOUK AHRASLe président de l’Union des écrivains algériens (UEA),

Youcef Chagra, a évoqué, dimanche à Souk Ahras, l’ap-port de la littérature de l’enfance dans la construction

d’une société développée et équilibrée, appelant les écrivains spécialisés, les éditeurs et bibliothécaires, “à donner tout l’intérêt nécessaire à ce genre littéraire”.

C’ESTL’ÉTÉ

Festival national des sports et loisirs

Tipasa

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Suite de la page 15

C ette histoire bien contée, c’est la recherche des vrais sentiments au sein d’une fa-mille jordanienne. Vivant entre Amman

et New York, il faut du temps pour apprendre à se connaître intimement, loin des convenances. Le récit est filmé d’une manière très moderne. Pour revenir à la Sicile, dans la compétition Via Castelina Bandeira, d’Emma Dante est aussi filmé à Palerme : une cité écrasée par le sirocco, avec des personnges étranges, à demi fous. Au coeur de la ville délabrée deux autos arrivent en même temps dans une ruelle étroite. Elles se re-trouvent face à face. Il suffit que l’une recule de quelques mètres pour libérer le passage à l’autre. Mais les deux femmes au volant éteignent leur moteur et refusent de bouger. Ici, le folklore un peu poussiéreux sur la gentillesse des Siciliens vole en éclats. Il s’agit de deux personnages

têtus comme des mules, obsédés par leur droit de priorité : les tractations des gens du quartier tournent court. La tension monte et la peur aussi : un homme organise des paris et récolte 1500 euros : laquelle des deux femmes va céder la première ? Emma Dante qui est sicilienne donne de la Sicile une vision hallucinante : c’est le territoire de l’obsession et de la frustration, d’une systématique aberration des comporte-ments humains. Sujet difficile et mise en scène rigoureuse, ce film a bien gagné sa place dans la sélection officielle.

STEPHEN FREARS FAIT SENSATION

Le film américain Joe de David Gordon Greene n’est pas à la même hauteur. Joe, titre du film et nom du héros, joué par Nicolas Cage, est un per-sonnage brutal, avec des antécédents judiciares. C’est un ivrogne qui manie la gâchette sans état d’âme. Il n’inspire aucune confiance. Dans cette

histoire, tirée par les cheveux, Joe dirige une équipe chargée d’abattre de vieux arbres. Bref, aucune idée intelligente dans cette production tombée mystérieusement dans la sélection offi-cielle. La BBC a produit le film de Stephen Frears, Phi-lomenia, comme si c’était un de ses feuilletons tant redoutés pour leur ennui. Frears a bricolé un sujet sur une femme qui recherche son fils depuis cinquante ans. En Irlande, à l’âge de 16 ans, elle est tombée enceinte et sa famille l’a abandonnée dans un couvent. Le couvent a vendu le bébé à de riches américains sous couvert d’adoption. Les histoires sinistres de couvents catholiques en Irlande et en Angleterre ont déjà été filmés des dizaines de fois avec plus de talent et de rigueur. Le travail de S. Frears ne restitue pas cette réalité dramatique forte. Cela reste dans la dimension d’un feuilleton anglais très bavard et très pesant. Azzedine Mabrouki

Histoires siciliennes, chroniques spatialesLa Mostra de Venise

H abituellement, cette ma-nifestation de jeunesse initiée par le ministère

de la Jeunesse et des Sports est organisée au chef-lieu de wilaya. Le wali de Tipasa a proposé au département ministériel de Mo-hamed Tahmi, la ville de Cher-chell pour réunir dans un climat de convivialité et de solidarité ces dizaines de jeunes âgés entre 15 et 29 ans. La salle omnisports de Cher-chell et la Place romaine ont abrité les activités de ce festival. De fortes récompenses ont été remises aux lauréats de cha-cune des activités. Le ministère de la Jeunesse et des Sports et la wilaya de Tipasa avaient chargé le jeune et expérimenté

directeur de l’Office des éta-blissements de jeunesse (ODEJ) de Tipasa, Nabil Hadid, de coor-donner toutes les actions dé-ployées dans le cadre de la prise en charge des participants à ce festival national, afin de rendre plus festive cette rencontre entre les jeunes Algériens. Mohamed venu d’Adrar est sur les nuages. «Je n’ai jamais vu la mer de ma vie, ni les ruines romaines et un grand barrage à eau, nous dit-il, l’ambiance est formidable, nous mangeons bien et nous nous amusons d’une manière formi-dable, ajoute-t-il, j’espère qu’il y aura un autre festival similaire à l’avenir», conclut-il. Contac-té par nos soins, Nabil Hadid déclare : «Nous nous sommes

mobilisés pour permettre à nos enfants et nos jeunes de se connaître dans la joie et le res-pect, indique-t-il, mais surtout pour leur faire découvrir davan-tage le pays.» Le barrage de Boukourdane, le musée de Cherchell, les ports, les balades en mer à partir de Gouraya, le parc national archéologique et le musée de Tipasa ont été au menu des excursions. Le directeur de l’ODEJ de Ti-pasa a saisi cette opportunité pour présenter son organisme aux participants. Autant d’in-frastructures de jeunesse et de sports disponibles et prêtes pour accueillir les jeunes des wilayas du pays et être judicieusement

exploitées. Il n’en demeure pas moins que certains jeunes nous ont sollicités pour exprimer leur demande relative à l’organisa-tion d’un festival national de randonnée sur VTT dans la par-tie Ouest de la wilaya de Tipasa. «Je sais qu’il y a un réseau routier important qui traverse les chaînes de montagnes des daïras de Cherchell, Gouraya et Damous, précise un jeune venu de la wilaya de Blida, nous voulons découvrir les paysages extraordinaires de cette partie rurale de la wilaya de Tipasa enchaîne-t-il, je souhaite que les responsables accèdent à nos demandes», conclut-il.

M’hamed H.

Le 5e Festival national sur le thème Sports et loisirs s’est achevé le 29 août à Cherchell dans une ambiance très agréable. Billard, pétanque et tennis de table, telles sont les activités proposées aux 230 participants venus de 33 wilayas du pays.

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C’ESTL’ÉTÉ

El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 3

HUSAIN ALSAFI. DG d’Emirates Algérie

BATNALe Centre des sports et des loisirs (CLS) de la cité de Kechida (Batna) a abrité, dimanche, l’ouverture de la 3e édition du Festival culturel local “Lire en fête” animé par deux caravanes qui sillonneront les communes de la wilaya.

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Quelques mois après le lancement du vol Alger-Dubaï-Alger, Husain Alsafi, DG d’Emirates Algérie, a choisi El Watan, pour faire un bilan et nous parler des futurs challenges de la compagnie.

Propos recueillis par Kamel Benelkadi

Quel bilan faites-vous de l’évolution du trafic Alger-Dubaï-Alger depuis votre vol inaugural ?

Dubaï, le hub d’Emirates Airlines, demeure une desti-nation très demandée en Algérie. Nous estimons que Du-baï est l’une des destinations les plus prisées et une escale importante pour les voyageurs algériens. Depuis Dubaï, les Algériens peuvent accéder à notre réseau mondial de plus de 130 destinations, en particulier au Moyen-Orient, le sous-continent indien, l’Extrême-Orient, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. A ce jour, nous sommes satis-faits des demandes enregistrées par Emirates Airlines au départ d’Alger vers Dubaï et au-delà.

Comment expliquez-vous que les Algériens

voyagent de plus en plus à Dubaï. Est-ce pour les affaires, le tourisme ou les études ? Qu’est-ce qui attire les Algériens vers cette destination ?

Dubaï est une destination touristique aux multiples facettes, qui a quelque chose à offrir à chaque type de voyageur. Connue pour être une ville des contrastes, de l’architecture futuriste, d’une culture et une diversité traditionnelle vibrante, Dubaï est un lieu qui s’adresse à tous types de voyages, que ce soit pour les affaires ou les loisirs. En allant de la vue de la plus haute tour du monde au shopping dans quelques-uns des plus grands centres commerciaux de la région où des restaurants proposent des menus correspondant aux goûts de tous. Dubaï est une destination populaire tout au long de l’année pour les voyageurs, non seulement en provenance d’Algérie mais de plusieurs coins du monde.

Des hôtels emblématiques, tels que Burdj Al Arab et Armani à une large gamme d’hôtels trois et quatre étoiles, les visiteurs de Dubaï peuvent profiter d’une variété d’op-tions de voyage qui s’adapte à tous les budgets.

Quel est le pourcentage de voyageurs qui transitent par Dubaï depuis Alger ? Quelles sont leurs princi-pales destinations finales ?

Il est difficile d’avancer un pourcentage, mais comme indiqué nous avons constaté une demande satisfaisante vers Dubaï. La plupart des continuations concernent le Moyen-Orient, le sous-continent indien, l’Extrême-Orient et la Chine bien entendu. Nous avons également constaté à l’occasion des périodes de congés une demande pour la Malaisie, la Thaïlande et les îles Maldives.

La concurrence est rude sur le marché algérien. Comment faites-vous pour convaincre le client algé-rien de choisir votre compagnie ?

La concurrence n’est pas une chose nouvelle pour nous. C’est une bonne chose pour le client, et cela nous permet en tant que compagnie aérienne de concentrer nos efforts pour offrir à nos clients des produits et une qualité de service de classe mondiale. Emirates a toujours innové, l’excellence du service, le confort du passager et son bien-être sont toujours au cœur de nos préoccupations.

Par ailleurs, nous sommes aidés par la qualité et l’éten-due des services disponibles à l’aéroport international de

Dubaï qui nous permet également de faire la différence, le service de chauffeur à l’arrivée, les salons et Lounge pour les passagers affaires et première, notre programme de fidélisation «Skywards» particulièrement avantageux, nous offrons également une capacité importante pour les bagages tout cela avec une tarification «tout compris» qui nous rend très compétitifs.

Tout cela est confirmé par les prix que nous recevons régulièrement, Emirates a récemment été élue meilleure compagnie aérienne au monde pour 2013 par Skytrax, qui est la plus grande agence de classement de l’industrie aérienne et qui fonde son classement sur les opinions des passagers.

Emirates investit dans un grand nombre de gros porteurs, quelle est la raison principale ?

Emirates possède une flotte de 201 avions gros por-teurs modernes qui survolent 134 destinations réparties sur 76 pays à travers les six continents. Notre flotte est l’une des plus récentes au monde.

Nous avons actuellement 192 avions en commande d’une valeur estimée à plus de 71 milliards de dollars. Nous sommes le plus grand opérateur d’Airbus A380 au monde avec 35 appareils et 55 en commande. Ceci est guidé par l’importance et la rapidité de notre déploiement géographique. Nos destinations à bord du A380 com-prennent Dubaï, Amsterdam, Auckland, Bangkok, Pékin, Hong Kong, Djeddah, Kuala Lumpur, London, Heathrow, Manchester, Melbourne, Moscow, Munich, New York, Paris, Rome, Séoul, Singapore, Shanghai, Sydney et Toronto.

Plus tôt cette année, Emirates a lancé des services à Varsovie, Alger et Haneda. Nous avons également annoncé des plans pour le lancement de nos services à Stockholm le 4 septembre. Le 1er octobre, Emirates débu-tera les vols à Clark aux Philippines ainsi que la liaison de la route transatlantique entre Milan et New York.

En Afrique, Emirates lancera un service de liaison à Conakry en Guinée à compter du 27 octobre et enta-mera ses services à Sialkot au mois de novembre, qui sera notre cinquième destination au Pakistan. Pour élargir son

réseau en Europe, Emirates lancera des services à Kiev en Ukraine le 16 Janvier 2014. Rien que cette semaine, nous avons également annoncé le lancement de la destination Taipei à Taiwan qui commencera le 10 février 2014.

Votre compagnie est connue et a été souvent récom-pensée pour ses services et son système de divertis-sement à bord. Comment faites-vous pour créer la différence et pourquoi ces caractéristiques sont aussi importantes pour Emirates ?

Notre système de divertissement à bord, «ICE» offre à nos passagers plus de 1400 chaînes de divertissement comprenant les dernières nouveautés dans de nombreuses langues. Nous avons remporté le prix du meilleur diver-tissement à bord pour la neuvième année consécutive ce qui est très important pour les passagers en particulier pour les vols longs courriers.

Emirates a été, et restera, un leader pour révolution-ner le voyage aérien, en étroite collaboration avec les constructeurs et les fournisseurs pour s’assurer que tous les aspects de l’expérience client sont incomparables. A ce jour, nous avons reçu plus de 500 récompenses inter-nationales.

Vous avez lancé un certain nombre de promotions. Est-ce que cela a permis un meilleur taux de remplis-sage des appareils ?

Nous lançons effectivement des promotions de temps à autre et elles sont toujours bien accueillies.

Emirates contribue à promouvoir l’offre touris-tique dans de nombreux pays. Ainsi, est-ce que l’Algé-rie est retenue pour une promotion particulière ?

Lorsque nous avons annoncé la mise en place de vols pour Alger, cela a été soutenu par une campagne mon-diale pour la promotion de nos services en Algérie, nous allons bien entendu continuer à le faire en particulier lorsque nous aurons des promotions et autres offres spé-ciales sur le marché. Ces promotions seront relayées par le biais de divers médias et canaux de communication au niveau mondial. K.B.

«Nous avons constaté une demande pour la Malaisie, la Thaïlande et Les îles Maldives»

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Quitter son île natale de Taïwan pour la Suède n’a pas été pour David Huang le même saut dans l’inconnu que cela aurait pu être autrefois, grâce aux appels que lui permet le logiciel Skype. «Skype a facilité le travail, mais chose plus importante encore, il m’a permis de parler à ma famille chaque fois que j’en ai eu envie», dit cet homme d’affaires de 35 ans.

G ratuit, permettant de passer des appels téléphoniques via internet, ce logiciel qui a fêté ses dix ans cette semaine,

a rétréci le monde d’une manière que peu de gens auraient pu le prédire en 2003. Quelque 300 millions d’utilisateurs passent 2 mil-liards de minutes (l’équivalent de 38 siècles) d’appels vidéo chaque jour. En anglais, la marque est devenue un verbe, comme Xerox (les photocopieurs) ou Google. Aussi révolu-tionnaire qu’il paraisse, l’outil n’était qu’un développement naturel des technologies de télécommunications disponibles à l’époque. «On avait déjà des appels internationaux bon marché via internet. L’importance de Skype, c’était et c’est encore l’émerveillement face à la qualité du son et la sensation d’être là avec vos amis et vos proches qui sont loin, d’une manière qui n’était pas possible avant», rap-pelle Martin Geddes, consultant en télécoms britannique.

En août 2003, le Suédois Niklas Zennström et le Danois Janus Friis pariaient sur l’idée de faire transiter les conversations par les tech-nologies de «peer-to-peer» (connexion entre deux ordinateurs). Skype allait rapidement séduire les internautes à la recherche de com-munications internationales bon marché, voire gratuites, à une époque où la mondialisation, les migrations et les voyages ne cessaient de s’accélérer. «Je suis touchée par la façon dont les gens utilisent Skype, depuis le soldat déployé qui voit son bébé pour la première fois (...) jusqu’aux événements familiaux les plus simples», dit la directrice du marketing de Skype, Elisa Steele.

«PEER-TO-PEER» (CONNEXION ENTRE DEUX ORDINATEURS)

Skype ne relie pas que des proches, il rap-proche aussi des inconnus. Cette année, des collégiens britanniques de la Woodham Aca-demy et des Américains de la Merton Inter-mediate School ont, par exemple, organisé un concours de danse transatlantique. «Pour beaucoup d’entre eux, je pense qu’ils étaient dans une mentalité provinciale et n’avaient jamais voyagé aussi loin qu’ils l’auraient voulu», explique un professeur du collège de Newton Aycliffe, dans le nord de l’Angleterre. «Ils avaient vu des films étrangers, mais parler réellement à ces gamins en Amérique était vraiment incroyable», raconte-t-il. Le zoo Cameron de Waco, au Texas (Etats-Unis), récompense parfois ses deux orangs-outans en leur offrant un peu de temps sur Skype avec des congénères d’autres zoos. Au départ, le monde de la finance se deman-dait s’il était possible de gagner de l’argent avec des appels gratuits. Mais en 2011, le géant des logiciels américains, Microsoft, a payé 8,5 milliards de dollars pour racheter cette entreprise qu’eBay avait payée 2,6 mil-liards en 2005. Sur les douze mois achevés le 30 juin, la division de Microsoft qui comprend

Skype a dégagé un bénéfice opérationnel de 848 millions de dollars, plus de deux fois celui de l’année précédente.

«IL VA ÊTRE UTILISÉ ET INTÉGRÉÀ DES APPAREILS DE PLUS EN PLUS NOMBREUX…»

La courte histoire d’internet est déjà pleine de marques disparues après des débuts prometteurs. Mais difficile aujourd’hui d’imaginer la déchéance de Skype.

«Il va être utilisé et intégré à des appareils de plus en plus nombreux : des vidéophones, des appareils électroménagers, des tablettes», prédit Michael Gough, auteur d’un livre inti-tulé Skype Me ! «J’entrevois par exemple une domotique où vous aurez une tablette dans votre cuisine, une Xbox Connect (console de jeu vidéo) dans votre salon, et vous pourrez véritablement rester sur un appel vidéo qui vous suivra dans toute la maison», souligne-t-il. AFP

Il célèbre ses 10 ans passés à rétrécir le monde

+Formation d’initiation en animation

FIBDA

Le Festival international de la bande dessinée d’Alger, FIBDA, lance, du 18 août au 26 septembre 2013,

une formation d’initiation en animation. Ce programme, alliant des enseignements spécifiques

d’animation 3D, est destiné aux personnes créatives, qui aiment le dessin bidimensionnel, l’animation

tridimensionnelle, l’informatique et qui ont le désir d’apprendre les techniques d’effets visuels,

d’animation de personnages et d’objets 3D. Cette initiative du FIBDA cible essentiellement des salariés

dans des entreprises ou studios de production, ou encore des freelancer, professionnels, des amateurs

d’animation, des infographes 3D, des étudiants des beaux-arts, etc. La session durera cinq semaines et

sera dirigée par Matoub Massinissa, dont le profil est : réalisateur de films d’animation, producteur

exécutif sur plusieurs projets d’animation internationaux, directeur d’animation et formateur dans le

domaine de l’animation 3D. La formation sera focalisée sur plusieurs cours de base dont l’étude de

l’anatomie et du comportement, des types d’animation et des principes d’animation, la réalisation d’une

séquence animée, le Keyframing, expressions et contraintes, l’animation faciale et labiale, et l’animation

morphologique.

Pour les personnes qui désirent participer une adresse mail a été mise à leur disposition pour s’inscrire,

et présenter leurs travaux 2D ou 3D (images ou vidéos) : [email protected].

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FESTIVALUne vingtaine d’orchestres étrangers de musique classique

sont conviés à participer, aux côtés de l’Orchestre sympho-nique national, à la cinquième édition du Festival interna-

tional de la musique symphonique d’Alger prévu du 12 au 19 septembre, a-t-on appris dimanche auprès du commis-

saire de la manifestation, Abdelkader Bouazzara.

C’ESTL’ÉTÉ

El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 4

Skype, la vision globale locale

Page 21: EL WATAN

CASTING NOTRE CHOIX

Half LightHalf LightOne Direction prend la tête du box-office

Tout sur Jamel Half LightQuand la tour Eiffel se dévoile

15:30 L’île des vérités 316:10 Le mag16:50 L’île des vérités 317:25 Le mag : le débrief de l’île18:55 #Morandini : télé, people, buzz19:05 L’île des vérités 319:50 Half Light00:15 Sharkman01:50 Poker Night03:15 Programmes de la nuit

Magic MikeSecrets d’histoire

Mentalist

LOL Silex and the city

14:30 Talent tout neuf14:40 Génération Top 50 17:50 Les ch’tis à Hol-lywood18:25 Les ch’tis à Hol-lywood19:05 Les Simpson19:35 Soda19:50 Astérix et Cléopâtre21:10 Tout sur Jamel23:20 Medium01:05 Medium

19:00 Journal19:42 Nos chers voisins19:45 Pep’s19:50 Mentalist20:35 Mentalist21:25 Mentalist22:20 Restos du coeur00:10 Forgotten00:55 Forgotten01:55 Sept à huit03:35 Reportages04:05 Musiques

19:00 C à vous la suite19:10 Dr CAC19:15 Zoo nursery Berlin19:44 Le monde en face19:45 La France des villages20:40 Quand la tour Eiffel se dévoile21:45 C dans l’air22:50 Dr CAC22:55 L’énigme du suaire de Turin

16:35 La meilleure bou-langerie de France17:40 100 % mag19:05 Scènes de ménages19:50 LOL (Laughing Out Loud)21:40 Un bébé à tout prix22:40 Un bébé à tout prix23:25 Nouveau look pour une nouvelle vie00:50 NYC 2201:35 M6 Music

17:15 Chemins d’école, chemins de tous les dangers19:40 Silex and the City19:45 L’Allemagne fait sa révolution énergétique19:50 Transition énergé-tique21:05 Se chauffer autre-ment21:35 Les Maldives : le combat d’un président

TUNISIE

PRIME-TIME

21:10 Spectacle20:40 Documentaire 19:50 Film

19:55 Film19:45 Emission

19:50 Série

19:50 Film 19:40 Série

Prison ferme pour deux rappeurs jugés à leur insu

Deux rappeurs tunisiens ont été condamnés, à l’issue d’un procès dont ils n’avaient pas été prévenus, à 21 mois de prison, en raison des paroles de leur chanson pendant un concert, a indiqué leur avocat lundi, dénonçant une nouvelle atteinte à la liberté d’expression. «Ce procès a eu lieu sans que nous ayons reçu de convocation (...) je vais parler à mes clients pour faire opposition à ce jugement, mais cette peine de prison ferme montre que l’acharnement contre la liberté artistique, la liberté d’expression, continue», a déclaré maître Ghazi Mrabet. «C’est un jugement avec exécution immédiate», a-t-il ajouté. Les deux musiciens peuvent dès lors être incarcérés à tout moment. Les rappeurs, Ala Yaacoubi, alias Weld El 15, et Ahmed Ben Ahmed, alias Klay BBJ, ont été condamnés et jugés sans avoir été prévenus du procès, ni informés de leur inculpation pour outrage à des fonctionnaires, atteinte aux bonnes moeurs et diff amation. L’avocat, qui dénonce des vices de procédure grossiers, a été informé vendredi par des médias citant des sources judiciaires de la condamnation de ses clients, mais a dû attendre lundi pour en avoir la confi rmation auprès du tribunal de Hammamet. Le ministère de la Justice et la magistrature, par principe, refusent systématiquement de commenter les décisions de justice et les procédures employées. Les deux musiciens, dont Weld El 15, déjà condamné début juillet pour une chanson insultant la police, avaient été interpellés la nuit du 22 août à l’issue d’un concert à Hammamet, une station balnéaire à 60 km de Tunis prisée des touristes étrangers. Les policiers estimaient que leur texte avait été off ensant envers des fonctionnaires, délit passible de prison en Tunisie. Lors de l’interpellation, Weld El 15 a été violemment battu par les policiers avant d’être relâché, selon Me Mrabet qui dit disposer d’un certifi cat médical attestant d’une incapacité de travail de seize jours. AFP

Le «boys band» britannique One Direction a pris ce week-end la tête du box-offi ce nord-américain avec le documentaire qui lui est consacré, One Direction, le fi lm, selon les chiff res provisoires publiés dimanche par la société Exhibitor Relations. One Direction, le fi lm, réalisé par Morgan Spurlock — qui était l’auteur du documentaire Supersize Me, sur les ravages de la restauration rapide —, a engrangé 17 millions de dollars de recettes pour son premier week-end d’exploitation et a ravi la première place du classement au Majordome, dans lequel Forest Whitaker incarne un maître d’hôtel noir qui a servi sept Présidents américains (14,7 millions de dollars, 74 millions au total). Les Miller, une famille en herbe, avec Jennifer Aniston en strip-teaseuse cynique embarquée dans une histoire de contrebande de cannabis entre les Etats-Unis et le Mexique, chute à la 3e place, avec 12,6 millions de recettes (109,6 en quatre semaines). Le fi lm d’animation Planes, nouvelle production de Disney cousine de la série des Cars, engrange quant à lui 7,8 millions de dollars de recettes (70,8 au total) et se place devant Instructions not included (No se aceptant devoluciones en version originale), une comédie sur un playboy mexicain qui rencontre de façon inopinée sa fi lle, dont il ignorait l’existence (7,5 millions de dollars en première semaine). La superproduction Elysium, sur un havre spatial pour milliardaires, imaginée par le cinéaste sud-africain, Neill Blomkamp, avec Matt Damon et Jodie Foster, se classe 6e, et recueille 6,3 millions de recettes (78,1 en quatre semaines). The mortal instruments : la cité des ténèbres, un fi lm fantastique mettant en scène une adolescente de 15 ans, engrange quant à lui 5,2 millions de dollars (22,6 au total) et devance Le dernier pub avant la fi n du monde, une comédie britannique sur cinq amis et leur tournée des bars, qui empoche 4,8 millions (16,6 en deux semaines). AFP

17:20 Mon oncle Charlie17:45 Le JT18:05 Le grand journal19:00 Le grand journal, la suite19:25 Le petit journal19:55 Magic Mike21:45 The Queen of Versailles00:25 Les femmes du bus 67802:05 Devil Inside

17:45 Avec ou sans joker18:20 N’oubliez pas les paroles18:45 Y a pas d’âge19:00 Journal19:45 Secrets d’histoire21:20 Saint-Tropez, histoire secrète d’un petit port de pêche23:15 Expression directe23:18 Dans quelle éta-gère

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El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 5

CINÉMALe jeune réalisateur québécois Xavier Dolan, 24 ans, a frappé très fort avec son quatrième long métrage Tom à

la ferme, thriller psychologique décoiff ant, en compétition lundi à Venise, qu’il qualifi e aussi “d’histoire d’amour entre rat des villes et rat des champs”, dans un entretien à l’AFP.

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El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 21

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : PROTOTYPE / ANALYSER / UNE / EP / RE / SRI / IDES / OPEN / QUE / IU / GUE / ERSE / EGAL / AEDE / NUL / ET / SETE / INCAS / RG / BOUTS / FEE / NEE / MESS. VERTICALEMENT : TRANSPIRATION / ONEREUSE / NUE / ETA / IN / EDICTE / OLE / AS / ATYPIQUE / SS / YS / DUEGNE / FE / OPEREE / AUTRES / ERES / ALLEGES.

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CTNESORVENAEBEH

RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONAction de combiner différents éléments

(11 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :

JURISPRUDENCE

ADAPTATIF - ALIENER - BARRAGE - BOUGER - CELEBRER - CURE - DEFICIT - DREGE - ENDURANT - ENVERS - FOREUSE - FOURBI - GAINE - GALON - HOTESSE - HUER - ILEITE - ILOTIER - LESTE - LIAISON - LITIGE - MISERE - MISTOUFLE - NEURALE - NEVROSE - ORIGAN - ORPIMENT - PARTIEL - P O M M E R - R E I T R E - R E L U I R E - REMUEMENT.

Biffe Tout N° 3601

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Manifester de la mauvaise humeur.

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SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

Fléchés Express

bouleversés

ancienne cité grecquesynonymede tortue

ville belge

réconcilia-tion

profanation

bouffon-nerie

fait sonchoix

transportparisien

perroquet

parfoispronom

dans le vent

tirera

tradition

pointimaginaire

y aller fort

petitsvaisseaux

cuve

élite

fin de verbe

dramenippon

inutile

provoquela corrosion

uniqueancienbrevet

ceinturejaune

étoffe unie

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donner descours

altiersortirà demi

deux surneuf

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HORIZONTALEMENT : 1.Action de rendre pour respon-sable 2.Couvercle naturel. Actinium. Panorama 3.Série de va-et-vient. Ether-sel 4.Demi-glossine. Objets de cuisine 5.Roue à gorge. Scandium. Pécheresse. Préposition 6.Point imaginaire. Note. Première dame 7.Possessif. Cryptogame des lacs. Temps des glaces 8.Contient les dernières volontés 9.Opus. Feraient couler 10.Remarquera. Nationale. Signal de départ. Cœur de pope 11.Contester. Renforce une affirmation. Espace 12.Nœud ferroviaire. Alertes. Lentille 13.Menues menues. Sans compagnie. Embellit 14.Manganèse. Gardé pour soi. Page de canard. Faire des vers 15.Cardinal. Personnage d'acteur. Mélangera

VERTICALEMENT : 1.Mouvement acrobatique 2.Arbre à latex toxique. Points opposés. Substances toxiques 3.Mirent haut. Pilote de lignes 4.Petite prairie. Article espagnol. Sommet du monde 5.Mettre à jour. Patrie d'Abraham 6.Objectifs. Petits planchers surélevés 7.Petits hameaux. Organisation criminelle. Ancêtre 8.Largeur d'étoffe. Oter la mousse. Astre 9.Parfois pro-nom. Sans fin 10.Tamise. Grande école. Cheville de golf 11.Affairée. Pédoncules. Note 12.Disciple. Taupe modèle. Dialecte 13.Exalté par une passion. Bahut anglais. Couche de la peau 14.Marque l'alternative. Réfléchi. Virer 15.Partie d'Eglise. Domiciliée. Mettra sur la balance.

Quinze sur N° 360115

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT : 1.REVENDICATION 2.ENUMERATIONS. TA 3.PESERAS. GUETTER 4.RI. RISIBLES. ANE 5.ODES. OE. PORTE 6.BETISIER. RENTE 7.CO. QUETER. IRA 8.TC. NOUBA. PEAN 9.RAS. REELLE. GERE 10.INCAS. IRAI. UR 11.CI. NEF. PRAIRIE 12.EVINCER. EGEE. LE 13.SENE. RAI. NIL 14.ADELAIDE. ETRES 15.GUE. ASSETTE. EST.

verticalement : 1.REPROBATRICES 2.ENEIDE. CANIVEAU 3.VUS. ETC. SC. INDE 4.EMERSION. ANNEE 5.NERI. ORSEC. LA 6.DRASTIQUE. FERAS 7.IASI. EUBEE. RAIS 8.CT. BOREAL. IDE 9.AIGLE. LIRE. ET 10.TOUE. REPERAGE 11.INESPERE. AIE. EE 12.OST. ON. AGIRENT 13.TARTINE. IRE 14.TENTER. RUELLES 15.TAREE. AMER. ST.

SOLUTION N° 3600HORIZONTALEMENTI- DEFLECTEUR. II- ILLUSION. III- SOU - SENTES. - IV- RITUEL - RUE . V - USE - VETO. VI. PESETA. VII- TS - CITRINE. VIII- ARE - USA. IX - ONGULE - EGO. X - NIE - RASER.

VERTICALEMENT1- DISRUPTION. 2- ELOISES - NI. 3 - FLÛTES - AGE. 4 - LU - ECRUS. 5 - ESSENTIEL. 6 - CIEL - AT - ER. 7 - TON - RU. 8 - ENTREMISES. 9 - EUT - NAGE. 10 -ROSEOLE - OR

HORIZONTALEMENTI- Qui donne du prestige. II- Acharné. III- Ebène verte - Fut souverain en son temps. IV- Pronom - Entendrais. V- Esclave - Titre de gentleman. VI- Du nez - Pour citer textuellement. VII- Astate - Affaire. VII- Est étalé - Principes odorants. IX- Titre ottoman - Issus. X- Possessif.

VERTICALEMENT1- Environs. 2- Terme utilisé pour interpeller l’interlocuteur. 3- Mauvais fond - Un dur au cœur tendre - Nouvel an en Asie. 4- Sujet imprécis - Enlevas - Conjonction. 5- Cérémo-nial - Poisson. 6- Ville de Moldavie - Coffret à bijoux. 7- Crèmes sur le plateau - Marque la surprise. 8- Contrôle en vol un avion. 9- Entré à l’état civil. Aux reflets chan-geants.10- Crack - Arrête.

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Mots Croisés N°3601Par M. IRATNI

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El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 24

I D É E S - D É B A T S

L’HERMÉNEUTIQUE DE L’ALLIANCE DU MONDE DE L’ISLAM

Par Medjdoub Hamed

Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale.

Relations internationales et Prospective.www.sens-du-monde.com

Comment l’Europe qui se trouvait au bon endroit et au bon moment a pu tirer un formidable profit de sa révolution industrielle du XVIIIe

et XIXe siècles pour se développer et s’étendre sur le monde. Cette expansion s’est soldée par une domina-tion sur les trois-quarts de l’humanité. Le continent américain (Amérique du Nord et du Sud), l’Austra-lie, l’Afrique, le monde islamique et une grande par-tie de l’Asie. Pareillement, le monde de l’Islam va se trouver au bon endroit et au bon moment en alliance avec les Etats-Unis pour changer le rapport des forces dans le monde. Comment cette transformation a-t-elle pu s’opérer ? Comment le monde islamique qui venait d’accéder à l’indépendance dans les années 1950 et 1960, dépendant de tout sur le plan écono-mique de l’Occident, de l’URSS et de la Chine, qui ne produit que des matières premières et du pétrole, va moins de trente ans plus tard influer sur la marche de l’Histoire ? Et, à partir des années 1990, l’Islam radical, supplantant l’Union soviétique disparue grâce aux coups de boutoir en Afghanistan et aux ri-chesses pétrolières, devenir ensuite une menace pour la superpuissance mondiale ? Telle est l’interrogation que l’on peut porter sur cette alliance équivoque des Etats-Unis et du monde de l’Islam.

1.FRUSTRATION ET DIVISION DU MONDE ARABE, UNE ARME POUR L’OCCIDENT

Dans une étude confidentielle (déclassifiée en 1979) publiée le 14 février 1946 par le service militaire de renseignement du Département américain de la Défense, il est dit : «A de rares exceptions près, les Etats (du monde musulman) sont marqués par la pauvreté, l’ignorance et la stagnation. Ce monde est plein de mécontentements et de frustrations, mais aussi d’une conscience exacerbée de son infériorité et de détermination à obtenir certaines améliorations.Deux aspirations fondamentales s’opposent ici de front, et cette confrontation est génératrice de conflits. Ces aspirations se révèrent dans les comptes rendus quotidiens de tueries et d’actes de terrorisme, de groupes de pression dans l’opposition ainsi que de nationalisme brut et d’expansionnisme pur présentés comme des manœuvres diplomatiques». Le rapport explique ensuite ces deux aspirations et commence, à juste titre, par se concentrer sur le lourd contentieux hérité de l’époque pré-moderne. «La première de celles-ci, c’est la puissance qui fut la leur et qui leur permit non seulement de régner sur leurs propres terres, mais aussi de vaincre la moitié de l’Europe. Et ils souffrent de constater leur dénue-ment économique, culturel et militaire actuel. Ainsi, leur conscience collective est soumise à une pression croissante. Les musulmans veulent reconquérir leur indépendance politique par tous les moyens possibles et tirer eux-mêmes profit de leurs propres ressources. (…) Bref, la région est affligée d’un complexe d’infériorité, et ses actes sont aussi imprévisibles que ceux de tout individu sujet à de telles motivations». L’autre aspiration fondamentale est d’origine externe. «Les grandes puissances et celles qui le sont presque couvrent les richesses économiques de la région musulmane et veillent aussi sur certains de ses points stratégiques. Leurs actes sont également difficile-ment prévisibles, car chacune de ces puissances se trouve dans la position d’un client qui s’empresse de faire ses achats parce qu’il sait que la boutique va être cambriolée sous peu. Dans une atmosphère aussi saturée des gaz inflammables que sont la méfiance et l’ambition, la moindre étincelle pourrait provoquer une explosion touchant tous les pays impliqués dans le maintien de la paix mondiale». L’introduction conclut par une justification de cette analyse : «Une bonne compréhension du monde musulman ainsi que des tensions et des contraintes qu’il subit est donc un élément indispensable du travail de base des services de renseignement».Précisément, les pays arabes se trouvent dès leur indépendance confrontés à la compétition Est-Ouest et à l’implantation de l’Etat d’Israël en Palestine, en 1948. A la fois divisés et très en retard sur le plan économique et industriel suite à la longue nuit colo-nisatrice, ils ne pouvaient apporter une réponse ferme aux deux grandes puissances sorties vainqueurs du Deuxième Conflit mondial. Deux constantes ex-

pliquent cet état de fait. D’abord, la division des pays arabes en régimes monarchiques, alliés des Etats-Unis, et en régimes nationalistes, alliés à l’Union so-viétique, ne pouvaient qu’attiser méfiance et rancune entre eux. La deuxième constante est qu’aucun Etat arabe n’est démocratique au sens universel (élections représentatives, libertés d’expression, de la presse, respect des droits de l’homme). Tous, à des degrés divers, sont sous le joug d’un arbitraire qui permet à une minorité de conserver le pouvoir et de maintenir les masses en état de soumission politique et de sujé-tion sociale. Donc pas de libertés et une confiscation des richesses par ceux qui sont proches du pouvoir. Cette réalité entretient un état de frustration perma-nent des populations que les Etats-Unis avec les pays monarchiques arabes vont instrumentaliser dès les années 1970 pour endiguer l’influence de l’Union soviétique de plus en plus présente au Proche et Moyen-Orient et au Maghreb. Surtout qu’avec la débâcle militaire au Vietnam et le demi-échec de son protégé face à l’Egypte et à la Syrie qui met fin à l’invincibilité d’Israël, les Etats-Unis sont astreints désormais à ranger leurs fusils dans le placard, fusils qui n’ont apporté qu’échecs et frustrations pour la superpuissance. Et changer leur politique extérieure en menant une guerre subversive tous azimuts. Si l’Union soviétique et sa périphérie, l’Europe de l’Est, notamment la RDA, via le KGB et la Stasi, ne vont pas chômer en termes de subver-sion et de déstabilisation de l’Europe par différentes formations politiques révolutionnaires en Europe (la Fraction Armée rouge, les Cellules révolution-naires en Allemagne, les Brigades rouges en Italie, l’Action directe en France), les Etats-Unis et leurs alliés arabes, de leur côté, vont s’appliquer via la CIA et les services saoudiens à utiliser l’Islam pour déstabiliser les pays arabes nationalistes. Ainsi d’une pierre deux coups, ils s’activeront à endiguer le com-munisme, donc la convoitise de l’URSS sur les plus grands gisements de pétrole du monde situés dans le monde islamique et protéger les pays monarchiques arabes des idées progressistes des pays nationalistes. Dans cette guerre froide entre les deux supergrands, les Etats-Unis ont enregistré un premier succès en dégageant l’Egypte du front nationaliste arabe. La défection de l’Egypte obtenue par la promesse du retour du Sinaï, d’une aide financière annuelle et d’un accord de paix avec Israël a été un rude coup porté à l’équilibre de puissance dans la région. De plus, le front nationaliste affaibli, devenu le «front de fermeté», va faire face à une nouvelle donne, l’émer-gence de l’«Islam politique» incarné par l’Iran en concurrence avec l’Arabie saoudite pour la direction de l’Islam mondial.

2. DE LA POUSSÉE DES MOSQUÉESDANS LE MONDE À LA «CEINTURE VERTE» CONTRE L’URSS

Comment comprendre la formidable poussée de construction de mosquées dans le monde en parti-culier dans les pays arabes et les pays occidentaux, notamment en Europe ? Quel rôle ces mosquées vont jouer dans la compétition Est-Ouest ? Tout d’abord, il faut dire que l’implantation massive a obéi à un mou-vement naturel de l’Histoire. Le formidable transfert du pouvoir d’achat de l’Occident aux pays monar-chiques arabes suite aux chocs pétroliers de 1973 et 1979 a mis des moyens financiers considérables à la disposition de l’ultra-conservatrice monarchie saoudienne pour inonder de dollars partout où c’était possible dans le monde pour construire des mos-quées. Porter l’Islam était une réponse toute naturelle à l’attachement des populations musulmanes aux devoirs et pratiques de l’Islam, la démarche saou-dienne répondait donc à l’aspiration de la majorité des masses musulmanes dans les pays arabes et en Occident. En réalité, la démarche n’était pas innocente, la stratégie américano-saoudienne visait dans l’inva-sion de mosquées à l’intérieur comme à l’extérieur du monde arabo-musulman d’unifier les peuples musulmans sous la bannière de l’Islam dont l’objec-tif premier était de les ériger en rempart contre le communisme. Une stratégie sous-tendue par une profusion d’aide financière, sous la houlette améri-cano-saoudienne, a dépassé toutes les espérances. Un mouvement politique puissant s’est développé rapi-dement dans les années 1970 et a pris le contrôle de nombreuses organisations sociales et étudiantes ainsi que d’association caritatives et culturelles. Prêchant une réforme complète de la société et l’avènement de la justice sociale par l’islamisation des structures de l’Etat, le mouvement islamiste le rendit extrêmement populaire dans les couches les plus défavorisées de la société ainsi qu’auprès de certains milieux intellec-tuels progressistes mais hostiles aux régimes socia-

listes arabes. En Europe où vit une forte communauté musulmane, l’implantation de mosquées, à l’époque, s’inscrivit dans une démarche interculturelle, et ne posa pas de résistance politique contrairement à aujourd’hui. L’instrumentalisation de l’Islam a à jouer un rôle déterminant dans un long processus politique qui aujourd’hui encore n’est pas achevé. Par exemple, la révolution en Iran n’a pas été le produit du hasard mais entrait dans le cadre d’une stratégie américaine à l’échelle mondiale. Installer un régime islamique en Iran offrait à la superpuissance trois atouts. Instal-ler sur le flanc sud de l’URSS une «ceinture verte». «Mettre fin aux ambitions du chah d’Iran dans son programme nucléaire». Et «opposer un pôle de rayonnement islamiste chiite au pôle islamiste sun-nite» pour neutraliser le monde musulman par une division interne. On comprend pourquoi l’ayatollah Khomeiny a eu tous les égards en France, et de la banlieue parisienne, à Neauphle-le-Château, dirigea par ses mots d’ordre de résistance et d’action diffusés en Iran pour renverser la monarchie Pahlavi. Rentré le 1er février 1979 à Téhéran, l’ayatollah Khomeiny proclame, deux mois plus tard, la république isla-miste d’Iran. Malgré la position prise par l’Iran sur le conflit israélo-palestinien et la séquestration des diplomates américains par les «étudiants révolution-naires», en novembre 1979, la stratégie américaine a fonctionné. L’Iran s’est transformé en phare de l’Islam combattant.

3. DES CRISES MONÉTAIRES AUX CHOCS PÉTROLIERS

Parallèlement aux conflits dans le monde arabo-musulman, des crises financières et monétaires opposaient les Etats-Unis à l’Europe. La fin des «Trente Glorieuses» qui n’était pas propre à la France touchait pratiquement toutes les économies occiden-tales. Tout fait penser que le scénario qui a suivi le premier conflit mondial dans les années 1920 s’est reproduit dans les années 1960 et 1970, évidemment avec des changements notables. Si l’Histoire se répète, elle ne peut se répéter de manière identique. Le contexte historique a changé. La reconstruction des pays industrialisés des effets de la guerre 1939-1945 et leur retour dans le com-merce mondial ne pouvaient préfigurer avec la saturation en biens et produits échangeables sur les marchés internationaux une crise économique du type de 1929 pour la simple raison que les acteurs dans le commerce mondial ont augmenté. Les pays d’Afrique et d’Asie sortis de la décolonisation de l’Afrique et de l’Asie, ont une part importante dans l’«absorption mondiale», ce qui a pour effet avec leurs importations de reculer la crise. En outre, contrairement aux années 1920 où aucune monnaie mondiale n’avait une prééminence sur les autres dans le Gold Exchange Standard, le dollar après la guerre était la «monnaie-centre» du système monétaire international. Toutes les monnaies européennes avant 1958 étaient dévaluées et inconvertibles, ce n’est qu’après cette date que les monnaies européennes ont recommencé à devenir convertibles, évoluant avec une marge très étroite autour de la monnaie-pivot, le dollar. La convertibilité du dollar américain étant garantie par un cours fixe vis-à-vis de l’or. Des phénomènes négatifs apparurent dès le milieu des années 1960. Le retour des pays européens sur le marché mondial et la montée en puissance du Japon se sont progressivement traduit par le recul des Etats-Unis dans la production mondiale. Si la consommation intérieure, les dépenses de guerre, le budget défense et la course aux armements qui in-tègre la recherche spatiale, ont fait des Etats-Unis la locomotive mondiale, faisant progresser les échanges américains avec l’Europe, ses déficits commerciaux croissants financés par la «planche à billet» amènent les pays européens, au début des années 1970, à refu-ser d’absorber les dollars émis de la monétisation et réclamer de l’or en échange des liquidités détenues en dollars. La méfiance s’installant de part et d’autre de l’Atlantique et les faibles stocks d’or aux Etats-Unis entraînent le président Nixon à mettre fin à la convertibilité du dollar en or (août 1971). Cette déci-sion sera suivie par le flottement des monnaies sur les marchés monétaires. Pour parer aux crises moné-taires qui opposaient essentiellement les Etats-Unis à l’Europe puisqu’ils sont les seuls à détenir dans le monde les monnaies internationales en tant que monnaie de réserve dans les Banques centrales de la planète, crises d’ailleurs qui ne s’estompaient pas et restaient sans issue de règlement, c’est le pétrole des pays de l’Islam qui viendra dénouer les crises moné-taires en Occident. En effet, la facturation du pétrole arabe en dollar offre un double avantage : permettre à la superpuissance américaine de continuer à financer

ses déficits en dollars crées ex nihilo. Tous les pays industrialisés qui importent du pétrole arabe sont obligés d’acheter des dollars sur les marchés moné-taires pour régler leurs importations. Ce qui passe, compte tenu des déficits américains en croissance, par une hausse ininterrompue des prix du pétrole. Ainsi se comprend la «nécessité des chocs pétro-liers», dont le renchérissement du pétrole en vérité ne faisait que compenser l’iniquité des échanges entre les pays du Nord avec ceux du Sud. Le prix du pétrole et des matières premières était dérisoire (3 dollars environ le prix du baril de pétrole avant 1973), un renchérissement de ces matières de base n’a fait en vérité que rendre justice aux pays du Sud. Le deuxième avantage, celui-ci est capital, la hausse des prix de pétrole a permis d’accroître l’«absorption mondiale». Sans les chocs pétroliers, l’économie mondiale aurait fortement décéléré, avec des dizaines millions de chômeurs en Occident et dans le reste du monde. Comme on l’a déjà dit, «pour un travailleur américain, européen ou japonais, il n’est pas intéressé par qui a gagné ou a perdu des dollars, des livres sterling, des francs, ou des yens, son seul souci est de conserver son emploi dont sa vie en dépend. Et ce sont des millions de travailleurs dont la vie ne dépend que des salaires qu’ils reçoivent. De plus, les firmes industrielles n’ont pas manqué de répercuter la hausse des prix sur leurs exportations, ce qui devait compenser les surcoûts.Mais le phénomène «pétrole-dollar» n’est pas sans conséquence sur le plan monétaire dans le monde. Il est évident que les pays européens sont pénalisés financièrement puisqu’ils vont acheter des masses en dollars qu’ils ont refusés initialement pour cause de manque d’or pour la superpuissance, ne pourront éviter de s’aligner à la nouvelle donne du dollar. Ce qui veut dire que les pays européens qui sont aussi détenteurs de devises internationales vont aussi «dupliquer de la même façon les bases de crédit des dollars entrants». Ainsi, on aura en Europe, au Japon le gonflement des avoirs en devises, entraînant une augmentation de liquidités internationales, sans qu’il y ait symétriquement aux Etats-Unis de contraction compensatrice de la base monétaire. Et le paradoxe est qu’il ne peut y avoir contraction compensatrice de la base monétaire, car si cela intervenait, les Etats-Unis ne pourraient financer leurs déficits ex nihilo, ce qui équivaudrait à asphyxier l’économie mondiale par la raréfaction de liquidités internationales, annu-lant alors ce qui a accru l’«absorption mondiale». Et on comprend aussi pourquoi le formidable trans-fert d’achat aux pays exportateurs de pétrole, en particulier l’Arabie saoudite, va mettre à sa dispo-sition des moyens financiers colossaux pour lancer l’islamisme dans le monde. Evidemment, une forte hausse des prix va s’accélérer dès 1973. Les pays de l’OPEP accumulent d’énormes excédents courants, les pétrodollars. Sans ces pétrodollars, l’activité mondiale pourrait chuter et, comme on l’a dit, plon-ger le monde dans la déflation. Cependant un grave problème va apparaître, l’excès de liquidités dans le monde aura progressivement un effet contraire. Au lieu de la déflation, tous les pays et tous les secteurs vont se trouver englobés dans une «gigantesque inflation mondiale», amenant les pays occidentaux en quête continuelle d’emprunteurs. C’est ainsi que l’immense masse d’eurodevises et de pétrodollars sur les marché, et l’extrême facilité offerte par les banques européennes, américaines et japonaises, sera massivement injectée sous forme de prêts (placements) auprès des banques africaines, sud-américaines, des pays du bloc Est et dans une moindre mesure auprès des banques asiatiques. Et là encore, les pays emprunteurs en développant leurs achats dans le Nord concourent à la croissance économique occidentale. Le Nord comme le Sud traversent assez bien cette période, à l’exception des pays d’Afrique qui sont fortement secoués par des conflits armés.

4. DE L’ INFLATION «SOCIALISANTE» À L’ ENDETTEMENT MONDIAL

Qu’en est-il du «sens des chocs pétroliers et de l’inflation mondiale» ? Nous avons vu que sans les pétrodollars, la duplication des eurodevises par l’Eu-rope et les placements massifs dans les pays du reste du monde, l’activité mondiale aurait subi une forte contraction et plonger le monde dans une déflation comparable à celle des années 1930. Force de dire que «l’inflation qui a suivi a été ‘‘nécessaire’’» pour éviter au monde une crise économique planétaire. Mais est-ce pour autant le seul motif dans ce pro-cessus que l’on peut qualifier d’ «herméneutique», dans le sens qu’il appelle un questionnement, qui

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I D É E S - D É B A T S

ET DE LA PREMIÈRE PUISSANCE DU MONDE

paradoxalement tout en «euthanasiant» les rentiers puisqu’il fait fondre leurs avoirs, a permis une meil-leure répartition de la richesse à travers le monde. Ce qui a maintenu l’activité économique mondiale tant au Nord qu’au Sud. Une inflation que l’on peut aussi qualifier de «socialisante». Certes, l’inflation des années 1970 a été positive pratiquement pour l’ensemble du monde, mais l’effet produit ne pouvait perdurer pour la bonne raison que l’on aurait eu une hausse des prix du pétrole et des matières premières ininterrompue suite aux injections monétaires américaines et une duplication en monnaies européennes des bases de crédit des dollars entrants générés par les importations des pays extérieurs à l’Europe en produits européens. Nous aurons alors un processus à l’infini d’augmentation de monnaies centrales des deux principaux pôles monétaires du monde, un cercle vicieux enclenché qui en augmentant de concert les prix du pétrole, des matières premières et des produits manufacturés en une spirale sans fin finira par causer une «crise fatale» au système monétaire international, et donc aux grandes monnaies occidentales (dollar, deutsche mark, yen, livre sterling, franc).Précisément, le nouveau gouverneur, fraîchement élu à la Banque centrale américaine, Paul Volcker, mit fin à cette spirale de création monétaire ex nihilo en relevant brusquement à plus de 18% le taux directeur de la FED à court terme. Cassant les anticipations inflationnistes, et au prix d’une récession aux Etats-Unis en 1982, il fait baisser durablement l’inflation. Cette hausse sans précédent du taux d’intérêt amé-ricain qui a fait affluer tous les capitaux flottants des pays étrangers à la recherche de profit, a pour ainsi dire épongé le monde des dollars américains. Leur rareté sur les marchés monétaires plombe les monnaies européennes dans un processus baissier continu, renchérissant le taux de change du dollar par rapport aux monnaies européennes à plus de deux fois sa valeur de l’année 1980. Le franc passe d’envi-ron 4 Fr en 1980 à 10 Fr pour un dollar en 1985, une baisse pratiquement identique pour la monnaie allemande. Les conséquences sur le pétrole compte tenu de la dépréciation sans précédent des monnaies européennes font porter en réalité un baril de pétrole de 40 dollars à près de 100 dollars en 1984 au taux constant de l’année 1980. Une crise économique ma-jeure en Europe que sauve d’une part le formidable endettement des pays d’Amérique latine, d’Afrique, du bloc socialiste de l’Est et une partie de l’Asie – une partie des ressources de ces pays va vers l’Europe via l’endettement –, et d’autre part, le dopage de leurs exportations par l’affaiblissement de leurs monnaies vers surtout les pays de l’OPEP, favorisés par la hausse des prix du pétrole et les Etats-Unis dont le dollar s’étant fortement apprécié dans les marchés internationaux leur permettait de payer moins cher leurs importations d’Europe et du reste du monde.(1)

Les Occidentaux ont mis en place pour la gestion de l’endettement mondial trois institutions. Le Fonds monétaire international (FMI) transformé en pom-pier du monde avec pour tâche d’assainir à travers des plans d’ajustement structurels les économies des pays en difficulté ou en cessation de paiement. Et deux clubs de pays riches, celui de Rome pour la dette privée, et de Paris pour la dette publique. Ainsi, la boucle est bouclée par cette «herméneutique de l’alliance du monde de l’Islam et de la première puis-sance du monde». Les «dollars islamo-américains» qui non seulement ont permis d’éviter une crise économique mondiale majeure dans les années 1970 mais vont changer la face du monde à partir du milieu des années 1980.

5. L’AFFRONTEMENT EST-OUEST : UN MONDE EN PERDITION

Quelle est la situation des peuples du Tiers monde et de l’Europe face à l’affrontement Est-Ouest ? Une «guerre froide» qui a généré une situa-tion catastrophique pour les peuples à tel point que la situation issue de la décolonisation et donc de la libé-ration a noyé les peuples dans des «crises et guerres mortifères et meurtrières». Il n’y a pas un jour où des bombes éclatent, les guerres et les génocides se déroulent avec une banalité effarante.(2) Partout s’installent des dictatures militaires en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie, sous l’œil bienveillant des deux superpuissances. Les Etats-Unis et l’Union soviétique neutralisés par leurs arsenaux saturés d’engins nucléaires et thermonucléaires capables de les ramener plusieurs fois à l’âge de pierre se combattent par «peuples interposés». Le monde est entré dans une troisième Guerre Mondiale sans nom où par deux fois l’humanité a frôlé l’apocalypse.

La «crise des missiles de Cuba, en 1962» qui a tenu le monde en haleine, et «l’affaire des euromissiles», en 1983, où la «gérontocratie soviétique au pouvoir», avec un régime socialiste finissant, voulait entraîner avec sa mort le monde. Encerclé au Sud par la «cein-ture verte», le pouvoir soviétique installe, dans un dernier acte de désespoir, des «missiles nucléaires SS-20 de moyenne portée en Europe. En riposte, les Etats-Unis déploient des Pershing-2 et les missiles de croisière» en Allemagne de l’Ouest. L’Europe et le monde, de nouveau pris en otage, retiennent leur souffle, ils craignent une seconde fois un «dernier round… apocalyptique».Les autorités britanniques ont rendu public, le 1er août 2013, un discours solennel écrit en mars 1983 (en an-glais) et destiné à être prononcé par la reine Elizabeth II en cas de troisième Guerre Mondiale. «Les dangers qui nous font face aujourd’hui sont plus importants, et de loin, qu’à n’importe quel autre moment de notre longue histoire», indique le discours de deux pages, déclassifié au terme du délai légal de trente ans. «La folie de la guerre se propage une fois de plus dans le monde et notre brave patrie doit de nouveau se pré-parer à survivre face à l’adversité». Londres estimait «33 millions de victimes» en Grande-Bretagne en cas d’attaque nucléaire de l’Union soviétique. Le monde était réellement en perdition. Les deux supergrands, à travers leurs services secrets (CIA, KGB, et autres organes de sécurité), et les pays dictatoriaux comme la RDA avec la Stasi, prendront, via les régimes politiques à leur botte, en otage des nations entières. Les régimes militaires en Argentine, en Bolivie, au Chili, au Paraguay, en Uruguay, et dans le reste de l’Amérique du Sud, la répression est brutale, massive et inhumaine. Des centaines de milliers de personnes sont jetées dans les prisons où certaines séjournent des années. Des tortures, provoquant parfois la mort, sont des procédés systématiques. Les assassinats, les mises au secret, les disparitions de personnes et les escadrons de la mort sont légion. Tout est mis à contribution pour briser toute opposition populaire. Le mécanisme de quadrillage politique de la société à tous les échelons et la délation visent à éliminer toute manifestation de désaccord avec le régime. Les droits civiques des citoyens sont systématiquement violés. L’Amérique du Sud, une partie de l’Afrique, de l’Asie et du monde arabo-musulman sont deve-nues une gigantesque prison. Quant au bloc socialiste de l’Est, les peuples sont travaillés quotidiennement par une propagande communiste utopique sans relâche. Tout soulèvement des peuples dans le bloc de l’Est est écrasé par les chars dans le sang (Hongrie en 1956, Tchécoslovaquie en 1968). Les goulags (camps d’internement des opposants) ne désem-plissent pas. En Afrique du Sud, l’apartheid fait rage. Une ségrégation raciste, coloniale cherche à main-tenir les autochtones dans un état de sous-hommes. Israël ne déroge pas à la règle, elle maintient des pans entiers de la population palestinienne dans des bantoustans. Dans les pays arabo-musulmans des guerres barbares opposent des peuples, transformant leur situation en une véritable tragédie mondiale. L’Union soviétique, dans sa volonté de desserrer l’«encerclement vert», transformera l’Afghanistan en un champ de ruines. Une «guerre totale» oppose l’Irak à l’Iran. Au Liban, une «guerre civile», attisée par les puissances, déchire les différentes commu-nautés musulmanes et chrétiennes dans un conflit sans précédent depuis plus de dix ans.

6. LES «PÉTRO-DOLLARS ET L’ISLAMISME ARMÉ», UN «QUATRIÈME CONTINGENT DANS L’HISTOIRE» ?

La même question que l’on a posée dans l’analyse précédente(2) pour les peuples colonisés par les empires européens : «D’où va venir le salut salvateur pour sortir les peuples de cette violence sans nom, de cette tyrannie devenue endémique par les régimes politiques honnis par les peuples ?». «Est-ce leur destinée ?» Comme on l’a déjà dit, s’il en est ainsi, «quel serait alors le sens de leur existence ?» Une «non-existence», une « non-humanité» ? Comme la colonisation qui a duré si longtemps, et qu’il a fallu deux Guerres Mondiales, et entre les deux une crise économique mondiale (1929), que l’on a définies comme des «contingents de l’Histoire» ou des «ruses de l’Histoire» (1) et (2) pour briser les chaînes qui asser-vissaient les peuples. Comment pourraient s’en sortir les peuples durant cette «guerre froide»? Aucune possibilité, aucune lucarne de libération, si des conjonctures histo-riques n’inversaient pas le rapport des forces. Aussi peut-on dire, comme ce qui fut pour la libération du monde colonisé, ce ne sera pas des guerres mon-diales mais des «pétro-dollars issus des formidables richesses des sous-sols du monde de l’Islam» et

l’«affaiblissement de l’URSS par l’islamisme armé en Afghanistan» qui inverseront le rapport des forces. L’«inflation socialisante» issue des pétrodollars des années 1970, le retournement par la hausse des taux d’intérêt mondiaux et l’endettement mondial qui a suivi mettront à genoux dans un premier temps les dictatures militaires sud-américaines. Le gouverneur de la Réserve fédérale américaine, Paul Volcker, en relevant brusquement le taux d’intérêt directeur de la FED à une valeur pour ainsi dire unique dans l’histoire économique du monde, ne savait pas que, dans ce «coup de plume sur les taux», il provoquera une formidable révolution qui changera la face du monde. Et c’est ce qui sera dès le milieu des années 1980. Les pays sud-américains en cessation de paiement, les dictatures militaires n’auront plus rien à offrir à leurs peuples que l’aus-térité et la misère. Les régimes militaires n’auront d’autre alternative que de céder la place aux civils pour redresser la barre, d’autant plus que les Etats-Unis avaient commencé à changer de stratégie en promouvant la démocratie et l’Etat de droit dans le monde, encourageant les aspirations des peuples, ce qui ne peut qu’accélérer encore plus la déliquescence politique et économique des pays totalitaires, en particulier l’Union soviétique visée en premier par cette stratégie.Après les pays d’Amérique du Sud, un vent nouveau va se lever aussi naturellement pour les pays de l’Europe de l’Est et le reste du monde. «Les pétro-dollars via l’endettement ébranleront la puissance économique soviétique et l’islamisme armé amènera l’Armée rouge aux limites de sa puissance». Le déla-brement du bloc de l’Est arrive à son point extrême avec la chute du «Mur de Berlin», en novembre 1989. C’est la fin d’une époque. L’URSS n’échappera pas à son destin, la fin de son rôle dans l’histoire sera scel-lée à jamais en décembre 1991. Même la Chine qui a anticipé et s’est convertie, dès le début des années 1980, au socialisme de marché n’évitera pas le «prin-temps de Pékin» en 1989 (occupation de la place Tia-nanmen par les étudiants en faveur de la démocratie).Combien de conflits armés seront résolus avec la fin de l’affrontement Est-Ouest durant la décennie 1990. La fin du danger qui aurait résulté pour l’Europe avec le déploiement de missiles nucléaires soviétiques et américains, en cas de conflit nucléaire, n’a pas de prix. S’il reste des conflits pendants, ils ne seront jamais autant que ceux qui ont prévalu durant la confrontation des deux supergrands. Aussi peut-on dire que les «pétro-dollars» ou «islamo-dollars» et l’«islamisme armé», y compris la «poussée de construction des mosquées dans le monde», ont joué un rôle crucial dans le renouveau du monde. Ce qui explique l’«onction» que les gouvernements américains et européens ont apportée à l’«islamisme radical».La libération des peuples de la dictature et la promo-tion de la démocratie et des droits de l’homme dans de nombreuses régions du monde le doivent à ces «pétro-dollars» et à l’«islamisme radical» pour qui, «paradoxalement, la démocratie est impie». Etran-geté de l’Histoire ou «ruses de l’Histoire» ? Il reste cependant que sans l’irruption de ces deux donnes dans l’Histoire, le monde aurait continué à exister dans la dictature et le totalitarisme. L’URSS comme les pays communistes de l’Est et les dicta-tures sud-américaines auraient continué à régenter par la terreur les peuples. L’économie mondiale aurait grandement souffert, provoquant par voie de conséquence un chômage de masse pour l’ensemble des peuples du monde. Sans les «pétrodollars», le monde n’aurait pas eu une «inflation socialisante» mais une «déflation mondiale qui ferait ressembler les années 1970 et 1980 aux années 1930 avec un monde compartimenté en zones monétaires (dollar, livre sterling, deutschemark, franc, rouble et yen).Aussi peut-on dire que l’irruption de ces deux donnes constitue un «quatrième contingent de l’Histoire» libérateur en cette fin de siècle. Ou selon la dialec-tique hégélienne, une «quatrième et dernière ruse de l’Histoire du XXe siècle» pour préparer un nouvel état du monde pour un nouveau siècle, à l’instar des «autres ruses de l’histoire» qui ont libéré les peuples d’Afrique et d’Asie de la nuit coloniale.

7. ALIÉNATION ET DÉSALIÉNATION DU MONDE DE L’ISLAM ?

Une question cependant : «Peut-on dire que c’est la faute aux dictatures d’avoir régenté par la terreur les peuples ?» Ou est-ce la faute des deux supergrands d’avoir provoqué une guerre froide pour dominer le monde ? Ou est-ce la faute aux Empires européens d’avoir cherché, par le passé, à dominer pour ensuite coloniser des pays voire des continents entiers ? Ou est-ce la faute aux colonisés qui se sont laissé

coloniser ? Il y a une histoire en marche, et l’histoire ne peut se comprendre sans une «historicisation du passé en relation avec le présent». Il est évident que toute la problématique est dans la répartition des richesses du monde. Les guerres, les conflits armés, la terreur, les génocides se jouent dans cette compétition plus que millénaire. Et on ne peut dire que c’est la faute des uns et des autres. C’est le destin, aurait dit Hegel, des séquences malheureuses de l’histoire que les «ruses de l’Histoire» ne cessent de changer leur cours historique en faisant progresser l’humanité vers un Etat de droit des peuples et d’équité. Ou un «Esprit dans l’Histoire» ou simplement les «Lois inconnaissables des Nécessités historiques» qu’on ne peut qu’«historiciser» pour avoir une idée de ce progrès du monde.

Le monde de l’Islam au même titre que les autres communautés dans le monde n’est pas près d’arrêter le combat pour gagner. Et tous les coups sont permis, les djihadistes, les forces loyalistes, les Marines amé-ricains, la légion étrangère, etc., en Irak, en Syrie, au Mali, en Afghanistan et ailleurs, sont là pour gagner. Le monde est un éternel processus pour gagner. Tous ces événements concourent au développement du monde, des événements heureux comme des événements malheureux et souvent des tragédies qui laissent le plus souvent l’opinion mondiale impuissante. Le bien passe forcément par le mal. Et la démocratie en Occident si elle est un phare pour le monde n’est pas tombée comme un fruit du ciel mais fut le produit d’un long et douloureux processus historique.

Si le monde de l’Islam, depuis les années 1970, a rempli un rôle, une «fonction herméneutique majeure» avec les Etats-Unis sur la scène mondiale, il reste qu’aujourd’hui son «incapacité à historiciser» sa relation à son passé constitue la «cause première de son sous-développement». Que des voix dans le monde arabo-musulman estiment que leur salut passe par la résurrection de leur héritage dans toutes ses dimensions, et prônent un retour général aux mœurs, usages et valeur du passé, et que cette volonté de restauration dans le présent des composantes du passé typique de la culture islamique heurte les autres cultures mondiales, ne sont en fait que les conséquences des grands changements économiques et géostratégiques dans le monde, qui ne relèvent que d’une conjoncture historique favorable.

Sans le renchérissement brusque du pétrole dans les années 1970 et le transfert de richesses net au monde de l’Islam, sans la crainte d’une démocratisation en marche dans le monde qu’a généré l’«herméneutique de l’alliance du monde de l’Islam et de la première puissance du monde» qui aurait mis en difficulté les forces rétrogrades en Occident et dans le monde arabo-musulman qui cherchent à tout prix à «retarder le réveil des peuples musulmans», cette résurrection du passé islamique dans les consciences arabo-mu-sulmanes n’aurait probablement jamais eu la dimen-sion qu’elle a aujourd’hui. Toujours est-il, si cette dimension a concouru véritablement à la libération de l’identité ancestrale que la domination et la colo-nisation n’ont cessé de l’aliéner durant des siècles, le monde arabo-musulman, au-delà des crises et des guerres qui se jouent en son sein, reste toujours me-nacé par un retournement des forces économiques, lequel remettra de nouveau en cause sa désaliénation. De plus, cette désaliénation sur le seul plan islamique et qui élude totalement le développement écono-mique ne peut qu’approfondir encore plus le fossé dans le retard à combler sur le plan économique et technologique, que la plupart des pays asiatiques ont déjà rattrapé et rivalisent avec les pays occidentaux. Le pétrole n’étant pas une richesse inépuisable, le prix à payer risque de coûter très cher… et qui peut aller jusqu’à la perte de souveraineté sur ses richesses minières, touristiques… par une OPA des grandes institutions financières internationales appelées pour résoudre les crises économiques à venir.

Tels sont les défis à venir pour le monde arabo-mu-sulman. M. H. NOTE S :1. Les guerres et les crises économiques sont-elles une «fatalité» pour l’humanité ? Partie I, par Medjdoub Hamed http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/les-guerres-et-les-crises-1382252. Valeur et sens de l’«islamisme» dans le nouvel ordre mondial. Partie II, par Medjdoub Hamedhttp://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/vers-un-nouvel-ordre-monetaire-1352403. L’herméneutique de l’alliance du monde de l’Islam et de la première puissance du monde. Partie III, par Medjdoub Hamed

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El Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 28

L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

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EPH AZEFFOUN

TÉNÈS

Un exemple d’humanismeet de droiture

Les braqueurs du littoral arrêtés

Plusieurs structures seront réceptionnées à la prochaine rentrée à Laghouat Plusieurs structures relevant de la formation professionnelle seront réceptionnées à Laghouat en prévision de la rentrée prochaine (session d’octobre), a-t-on indiqué à la direction locale de l’enseignement et de la formation professionnels (DEFP). Ces structures, qui permettront de porter la capacité d’accueil à plus de 5600 places, portent sur l’ouverture de deux centres de formation à Hassi Delaâ et Bellil, ainsi que la promotion de l’annexe de Hassi-R’mel en centre de formation, a-t-on souligné. Il est fait état aussi de la réception prochaine de deux instituts de la formation professionnelle de 300 places chacun, dont un doté d’un internat de 120 lits, qui porteront à 19 établissements le nombre global des structures de la formation à travers la wilaya, selon la même source. Le développement du secteur sera conforté par l’introduction, au plan pédagogique, de nouvelles filières dans l’agriculture, les installations métalliques et l’industrie pétrolière, selon les besoins des opérateurs économiques établis dans la région. L’extension du centre de formation de la commune de Ksar El-Hirane, l’aménagement de trois autres établissements à Gueltat Sidi-Saâd, Brida et Hassi-R’mel, font partie des opérations concrétisées en 2012 au profit du secteur à Laghouat.

47 500 qx de pomme de terre récoltés à Oum El Bouaghi Une production estimée à 47 523 quintaux de pomme de terre saisonnière a été récoltée dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, a-t-on appris lundi auprès du directeur des services agricoles (DSA). La récolte lancée au début du mois d’août dernier se poursuit dans la wilaya dans de bonnes conditions, elle enregistre un rendement moyen supérieur à 238 quintaux/ha, a précisé M. Brahim Gridi. Le respect de l’itinéraire technique par les agriculteurs adhérant à cette filière figure parmi les facteurs qui ont favorisé la réalisation de cette production, touchant une superficie de 406 ha, 200 ha ont été déjà récoltés, ajoute le même responsable. Le secteur agricole dans la wilaya d’Oum El Bouaghi table sur la réalisation d’une production de 142 000 qx de pomme de terre saisonnière dont 134 480 quintaux destinés à la consommation et 8100 quintaux réservés à la production des semences sélectionnées, a-t-on souligné de même source.

Le collectif «Le cœur sur la main» distribue des fournitures scolairesLe collectif «Le cœur sur la main» distribue des vêtements et des fournitures scolaires aux familles nécessiteuses. Les donateurs peuvent déposer les vêtements et les fournitures scolaires au 67 bd Krim Belkacem (ex-Télemly). L’objectif est de permettre une rentrée sociale moins difficile aux familles qui se trouvent dans le besoin. La distribution ainsi que la collecte de denrées non périssables et de lait pour bébés se poursuit également. Contacter Kader au 0556 04 16 92.

Autoroute Est-Ouest : avis d’appel d’offres pour la réalisation de clôtures L’Agence nationale des autoroutes (ANA) a lancé lundi par voie de presse un avis d’appel d’offres national restreint pour la réalisation de clôtures et accès de services le long de l’autoroute Est-Ouest sur 2432 km. Réparti sur 11 lots, cet équipement d’accompagnement de l’autoroute Est-Ouest doit être construit sur un linéaire qui s’étire de la frontière tunisienne à la frontière marocaine en passant par onze wilayas, précise-t-on de même source. L’appel d’offres est adressé à toutes les entreprises ou groupements d’entreprises qualifiés en travaux publics ou hydrauliques ou bâtiments comme activité principale minimale de cinq ans ou plus et celles ayant réalisé dans les 10 dernières années au moins un projet similaire. La durée de préparation des offres est fixée à 30 jours à compter de la première parution de l’avis d’appel d’offres, tandis que la date de dépôt des offres est fixée au dernier jour de préparation des offres. Quant à l’ouverture publique des plis techniques et financiers, elle se fera le jour des dépôts des offres à 14h.

AÏN DEFLA L’association Mahfoud Touahri primée à Mostaganem Tomber de rideau avant-hier sur la 46e édition du Festival national du théâtre amateur (FNTA) de Mostaganem (24 au 31 août ) qui a vu la participation de huit régions dont celle de Miliana dans la wilaya de Aïn Defla, a-t-on appris de bonnes sources. A la fin de ce festival, le prix de la meilleure mise en scène est revenu au metteur en scène Rafik Tichoudad pour la pièce intitulée El moukhredj de l’association d’arts dramatiques Mahfoud Touahri de Miliana. Le jury a également attribué le prix de la meilleure interprétation masculine à Mohamed Tahar Tassit pour son rôle dans la même pièce.

Aziza L.

FAVB : «Visa de la DJS obligatoire ?»La Fédération algérienne de volley-ball (FAVB) informe par correspondance tous les membres statutaires de l’Assemblée générale qu’ils sont convoqués le vendredi 6 septembre 2013 à 15h à la salle de conférence du comité olympique algérien de Ben Aknoun - Alger. L’ordre du jour portera sur un seul point : l’adoption des amendements des règlements généraux. Le hic dans tout cela, les clubs et les ligues doivent obligatoirement présenter un mandatement visé par la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya à laquelle ils sont rattachés. C’est le paradoxe, au moment où le ministre de la Jeunesse et des Sports a supprimé en mars 2013 la désignation des experts dans les assemblées générales des fédérations, un indice de début de non-ingérence partiel dans la gestion des fédérations sportive nationales, voilà la bureaucratie de retour pour une AGE de la FAVB.

Le conservateur des forêts de Tindouf se suicide Le conservateur des forêts de Tindouf, qui a mis fin à ses jours jeudi dernier dans cette ville du sud du pays, a été inhumé avant-hier dans son village natal de Tiliouine, dans la daïra de Sfisef. Le défunt, âgé de 53 ans, s’est donné la mort par pendaison à l’intérieur de son logement de fonction à Tindouf, selon ses proches. Le défunt avait exercé en qualité de chef de service à la conservation des forêts de Sidi Bel Abbès durant plus de dix ans.

Souvent des malades et leurs parents s’offusquent de l’accueil et autres

passe-droits dans des hôpitaux publics. A l’EPH (Etablissement public hospitalier) d’Azeffoun, à 60 km au nord-est de Tizi Ouzou, «sincèrement, la recti-tude règne en maître dans tous les services», avoue Saïd Seghir, qui a eu moult fois l’occasion de transporter des malades vers cet hôpital. C’est également ce que l’on a souvent appris auprès des ma-lades ou de leurs proches ayant séjourné dans cet EPH, et ce, aussi bien avec le corps médical, paramédical ou autres person-nels, responsables, etc. Com-bien d’hôpitaux sont qualifiés de «mouroirs», de «morgues» et autres noms macabres, mais jamais l’on a entendu de tels pro-pos sur l’EPH d’Azeffoun, nous fera remarquer un habitant de la région. Cette anecdote vécue en mai dernier par Moumouh, un jeune éleveur du village Agra-radj (Aghribs), son père et ses cousins, en dit long quant aux qualités humaines et probes de chaque personne exerçant au sein de cet EPH. Le 21 mai 2013, Moumouh, 22 ans, après une malencontreuse chute au champ, a eu une grave fracture à la cuisse. Ramené des lieux par ses frères et cousins à l’aide d’une civière confec-

tionnée avec un sommier en bois et un matelas en mousse, Moumouh sera acheminé en-suite jusqu’à l’hôpital Meghnem d’Azazga (10 km environ) par un transporteur. Aux urgences de cet établissement, le jeune éleveur passera plus de 3 heures allongé et souffrant, en attendant l’hypothétique arrivée du chirur-gien de garde. Moumouh a eu la malchance de se fracturer le fémur au moment de la double grève des médecins et des tra-vailleurs de la santé publique à l’échelle nationale. Toute blouse blanche abordée invoquait ce débrayage, même si l’urgence exigeait un service mi-nimum. «Il n’y a pas de chirur-gien, et puis, vous le savez, nous sommes en grève…», répondait-on à chaque réclamation. Le père du jeune homme sollici-tera alors de la responsable des urgences une ambulance pour le transport du malade vers l’EPH d’Azeffoun (25 km environ) où un chirurgien, ainsi que le personnel de l’hôpital, contactés par téléphone, étaient disposés à assurer les soins nécessaires. «Pour pareil cas, il n’y a pas de grève, Monsieur ! Dépê-chez-vous ! Ramenez-nous le malade, nous vous attendons !» Entre-temps, la responsable des urgences de l’EPH Azazga déclarait sa volonté de mettre une ambulance à la disposition

du malade pour son transfert au CHU Nedir de Tizi Ouzou, «mais pas pour Azeffoun !» L’in-sistance explicative du père et des proches du blessé ainsi que la souffrance de ce dernier n’ont eu aucun effet de dissuasion. C’est ainsi que ces derniers ont décidé de signer une décharge du blessé, qui sera évacué à bord du même fourgon de transport après mille et une peines pour déboulonner les sièges arrière du véhicule, puis les précautions dignes d’agents de la Protection civile pour y placer le jeune blessé. Aux termes d’un parcours de plus de 25 km avec le conduc-teur du fourgon aux précautions et la prudence d’un véritable ambulancier, Moumouh est en-fin entre les mains du chirurgien de garde et du personnel de l’EPH d’Azeffoun qui l’atten-daient encore à minuit passé. En moins de 15 jours, le jeune éleveur sortira sur ses pieds de cet établissement, non sans des pincements au cœur. Il promettra de revenir, d’abord pour les exa-mens périodiques nécessaires, «mais surtout pour revoir tous ces visages à la bonté inef-fable, inégalable…», dira Mou-mouh profondément touché. A Azeffoun ou dans les contrées l’entourant, gare à qui dirait le moindre mal de leur hôpital ! Salah Yermèche

Les braqueurs de la route du littoral de Ténès, reliant Beni Haoua à El Marsa, ne séviront plus. Ils viennent d’être arrêtés par les éléments de la brigade de gendarmerie d’El Marsa. Il s’agit d’un gang composé de quatre malfaiteurs originaires de Chlef et Chettia. Parmi eux figurent une femme divorcée (25 ans) et un fonctionnaire âgé de 24 ans. Les mis en cause ont à leur actif une série de mé-faits commis sur les plages et le long de la RN11. Outre des objets de valeur, ils étaient spécialisés

dans le vol de voitures de marque Renault Logan. C’est suite à une plainte d’un estivant que les élé-ments de la brigade de la gendarmerie locale, de concert avec le groupement de wilaya, sont parve-nus à identifier et appréhender le groupe de malfai-teurs à un barrage fixe à Taghezoult. Ces derniers circulaient à bord d’un véhicule loué auprès d’une agence privée. Trois d’entre eux ont été placés sous mandat de dépôt, alors que la jeune femme a reçu une citation à comparaître devant le tribunal de Ténès. A. Yechkour

● L’établissement d’Azeffoun fait exception à la règle qui veut que nos hôpitaux soient considérés comme des mouroirs.

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S P O R T SEl Watan - Mardi 3 septembre 2013 - 31

USMBABira revient sur la défaite face à l’US ChaouiaL’entraîneur de l’USMBA, Abdelkrim Bira, est revenu dimanche soir, lors d’un point de presse tenue à l’hôtel Beni Tala, sur la défaite de son équipe face à l’US Chaoui, au titre de la deuxième journée de championnat de Ligue 2. «J’assume l’entière responsabilité de l’échec essuyé à Oum El Bouaghi, mais je demeure confi ant quant aux capacités des joueurs à se ressaisir face à l’ASM Oran, lors de la prochaine journée», a-t-il déclaré, estimant que, parfois, certains défaites, surtout en début de championnat, sont «salutaires», en ce sens qu’elles permettent de déceler certaines failles et faiblesses techniques de l’équipe. Les explications de la défaite contre l’USC sont multiples, a-t-il souligné. «La défaite face à l’USC doit nous servir de leçon, sans pour autant nous détourner de nos objectifs qui consistent à bâtir un groupe solide et à mettre en œuvre le projet sportif tracé pour l’USMBA», a-t-il ajouté. Le coach des Verts et Rouge n’a pas manqué cette occasion pour dénoncer le comportement «parasitaire» de certains représentants des médias qui, pour des desseins inavouées, mènent depuis l’entame du championnat une véritable «campagne de déstabilisation» visant le club, dira-t-il. Et d’asséner : «J’ai beaucoup de respect pour les journalistes qui s’acquittent correctement de leur tâche, mais pas pour ceux qui se mettent dans la peau de mangers et qui cherchent à imposer leur diktat mercantile à l’entraîneur et aux dirigeants du club.» Tout en soulevant le problème des salaires impayés de certains joueurs, M. Bira a tenu à relativiser le diff érend qu’il a eu avec les dirigeants du club, en début de semaine, estimant que «chacun devrait remplir pleinement sa tâche dans l’intérêt du club». Par ailleurs, le PDG de la SSPA/USMBA, M. Bensnada, a fait part d’un bon nombre de diffi cultés administratives et fi nancières à l’origine de «certaines insuffi sances auxquelles l’administration s’attelle à y remédier». «Nous évoluons dans un milieu très hostile, avec des moyens réduits. Nous aurons l’occasion d’en parler, en détail, lors d’une conférence de presse qui aura lieu bientôt», a-t-il conclu. M.Abdelkrim

MALGRÉ LE NUL CONTRE LA JSM BÉJAÏA

Le moral se maintient au RC Arbaâ

Avant de faire une analyse correcte de la prestation du RCA face à la JSMB

(1-1), il est important de signa-ler le comportement inadmis-sible de certains jeunes habi-tants de la cité limitrophe au stade Brakni de Blida. Avant, pendant et après le match, ces énergumènes, affichant un comportement provocateur aux alentours du stade, sont venus s’installer délibérément dans les gradins tout près des supporters du RCA, dans le but d’en découdre. A entendre tous les quolibets et autres obscéni-tés tenus par ces derniers, on a vraiment craint à des débor-dements. Fort heureusement, les supporters arbéens n’ont pas répondu aux provocations. Vers la fin de la rencontre, une pluie de cailloux balancée de l’extérieur du stade s’est abattue sur la première tribune où était entassée la majorité des fans du RCA. Au coup de sifflet final, même scénario et

mêmes provocations, sans au-cune intervention des services de sécurité. Les supporters de Larbaâ ont eu de grandes difficultés à quitter les lieux. Au vu de ce qui s’est passé à l’intérieur et l’extérieur du stade il est clair que le RCA et ses supporters ne sont pas les bienvenus au stade de Brakni. La LNF et la direction du RCA doivent se pencher sérieuse-ment sur le problème, car il y va de la sécurité de personnes.

UN NUL ET DES INTERROGATIONS

En ce qui concerne la pres-tation des poulains de Cherif El Ouazzani, ces derniers ont alterné beaucoup plus le moins bon que le bon. Enregistrant au final un nul, se posent des interrogations et surtout la colère de leurs nombreux supporters. Evoluant dans un schéma tactique classique, sans âme et sans répercus-sion en attaque, les deux élé-

ments alignés sur les flancs, Bouguerroua et Meklouche, n’ont pas étaient à la hauteur, comme face au CRB. Le RCA a failli, en effet, y laisser des plumes en fin de partie. Ce premier point de la saison, les Arbéens le doivent à l’ex-cellente prestation du Capver-dien, Youssouf M’Chamgama, auteur du but et homme du match, ainsi que l’arrière-garde qui a tenu bon dans les moments forts. Au vu de la prestation des uns et des autres joueurs du RCA qui laissent à désirer, le staff tech-nique des Bleus est appelé à revoir sa copie tactique et ses choix de joueurs (surtout) car le prochain client s’appelle, l’USMH. Les supporters ont protesté devant le siège de la direction pour réclamer le changement de domiciliation. Hier le pré-sident de la LFP, Mahfoud Karbadje, a affirmé que le RCA restera à Brakni. M. Azeb

USM ALGERMeftah devant le conseil de discipline

Selon des indiscrétions, le défenseur des Rouge et Noir, Rabie Meftah, risque une lourde sanction,

aussi bien au niveau de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) que de sa direction. En eff et, le joueur, qui avait créé une énorme pagaille samedi face à la JSK, est appelé à comparaître devant le conseil de discipline du club de Soustara. Le défenseur usmiste devra s’expliquer sur son comportement. Selon certaines sources, le latéral droit des Rouge et Noir écopera d’une lourde sanction fi nancière, comme le stipule le règlement intérieur du club, en plus de la sanction sportive de la part de la commission de discipline de la LFP. Suspendu automatiquement, Meftah ne jouera pas cet après-midi face au CABBA. L’entraîneur Roland Courbis n’aura, toutefois, pas beaucoup de problèmes pour le remplacer. Il prépare Benamara pour occuper le fl anc droit de la défense, alors que l’incorporation de Laïfaoui sur le fl anc droit reste une autre option. A l’occasion de cette rencontre, l’USMA enregistrera d’autres défections. El Orfi , également suspendu face à la JSK et Benmoussa, qui traîne toujours une sanction de quatre matches, ainsi que Bouchema, toujours convalescents, seront les principaux absents cet après-midi. Cela ne devra pas poser de gros soucis au coach usmiste où Bouazza, Baïtèche et Andrea constituent des solutions de rechange. Anis B.

MONDIAUX DE JUDOEncore un échec

Comme dans l’épreuve des individuels, les judokas algériens n’ont pas fait long feu dans l’épreuve

«par équipes» des Championnats du monde de judo qui se sont achevés dimanche à Rio de Janeiro, au Brésil. Nos féminines ont été éliminées dès le premier tour par les Pays-Bas et nos messieurs par la Géorgie. Comment peut-on prétendre s’imposer dans des joutes à un niveau aussi relevé avec des équipes amoindries ? Notre équipe nationale masculine a aligné 4 judokas et nos dames 3 seulement sur les 5 autorisées pour constituer l’équipe entrante. Dans le tableau des messieurs, c’est la Georgie qui termine en pole position, suivie de la Russie, sacré champion de l’édition précédente en 2012 à Salvador de Bahia, au Brésil. Par ailleurs, c’est l’Allemagne et le Japon qui se placent à la troisième place. Chez les dames, le Japon conserve son titre en coiff ant au poteau une courageuse équipe brésilienne poussée par ses fans. En troisième loge, se trouvent Cuba et la France. Outre leur intensité sportive relevée, les mondiaux brésiliens ont été aussi attrayants à suivre durant toute une semaine de compétition. 680 judokas (420 messieurs, 260 dames) venus de 123 pays ont pris part à cet événement majeur qui se déroule depuis 2008 chaque année. S. M. S.

LA VIE DES CLUBS■ JSK : SANS REMACHE ET MAROCI

Les Canaris rencontreront, dans une confrontation inédite, les Tortues du CRB Aïn Fekroun chez lui, sans deux titulaires, à savoir Remache, suspendu après son expulsion face à l’USMA et Maroci, blessé. Pour ce faire, Aït Djoudi misera sur Merbah, dans l’axe en décalant Belamri sur le fl anc droit et donnera plus de responsabilité à Yesli dans l’entrejeu. Comme il se pourrait qu’il titularise aussi Madi à la place de Aouedj. Il reste que le coach kabyle s’attend à une rencontre diffi cile face à une équipe du CRBAF qui fait son apprentissage en Ligue 1. M. R.

■ JSMB : LES BÉJAOUIS CHERCHENT LEUR PREMIER SUCCÈS

Revigorés par le point ramené de l’extérieur face au RC Arbaâ, lors de la précédente journée, les Béjaouis de la JSMB tenteront de confi rmer aujourd’hui à l’occasion de la réception de l’ASO Chlef pour le compte de la troisième journée du championnat de Ligue 1. Le coach Saâdi ne compte pas chambouler son équipe puisqu’il va renouveler sa confi ance à tous les éléments qui ont pris part au dernier match. Il est à signaler l’absence prolongée de

milieu de terrain Aït Fergane, convalescent. L. H.

■ CABBA : UN DÉPLACEMENT DIFFICILE

Le CABBA n’aura pas la tâche facile contre l’USM Alger, à Bologhine, en cette troisième journée du championnat national de Ligue 1. L’entraîneur Belhout va certainement apporter

quelques changements, quoique minimes, afi n de corriger les lacunes relevées jusque-là, notamment lors de la dernière rencontre, face au MCEE, jouée à Bordj (0-0). Aujourd’hui, il est fort à parier que ce sera ce onze qui va faire son entrée sur le terrain : Benkhodja, Mameri, Hamdadou, Bendahmane, Chebira, Saâdi, Oudni, Ammour, Mosrati, Tiaïba, Benaï. Y. B.

■ MCO : PRIME SPÉCIALE POUR BATTRE LE MCA

A en croire une source proche de la direction du club, les responsables du Mouloudia d’Oran, conscients de l’importance du match de cet après-midi, ont consacré une prime spéciale en cas de victoire face au MCA. Peut-être le double ou plus du montant octroyé aux joueurs après le succès contre l’ASO Chlef. Pour ce classique entre les deux Mouloudia, l’entraîneur italien des Rouge et Blanc va devoir composer sans l’apport de Berradja encore convalescent et Belabbès suspendu. Il a laissé le suspense entier concernant celui qui va remplacer le solide défenseur axial de l’équipe. Bouterbiat ou Djahel sont pressentis à épauler Aouamri dans l’axe central de l’équipe. Mis à part ce changement, le même onze, qui a aff ronté l’ASO en ouverture du championnat, sera aligné cet après-midi. A. M.

■ CRBAF : LES TORTUES RETROUVENT LEUR DEMANE DEBBIH

L’aventure commence diffi cilement pour le nouveau promu en Ligue 1, déjà deux défaites consécutives et zéro point au compteur.

Un autre test compliqué attend la bande à Bougherara puisque c’est la JSK qui rendra visite aux Tortues ce soir à 17h. L’unique bonne nouvelle pour les gars de Aïn Fakroun, c’est le changement de terrain de réception, la pression de la direction de Bekouche exercée sur la ligue a donné enfi n ses fruits, le CRBAF recevra les gars de Aït Djoudi sur le tartan de Demane Debbih, un stade plein de bons souvenirs pour les Noir et Blanc. A. H.

■ CSC : TOUJOURS SANS HOURRI ET GIL

La dernière victoire face à l’USMH a fait du bien aux gars de Garzitto. Ce dernier attend un autre succès ce soir face au MOB pour passer la mini trêve dans le calme afi n de bien attaquer la suite de la compétition. La liste des 18 du CSC connaîtra l’absence pour la troisième fois d’affi lée du jeune émigré Samy Hourri, encore non rétabli de sa blessure à la cheville. Idem pour Gil qui va rater pour la deuxième fois un match de championnat. Le Camerounais souff re de douleur à l’arrière de la cuisse. A. H.

■ JSS – L’ÉQUIPE SUR LA LANCÉE

Après une victoire et un nul, la JS Saoura est en train d’eff ectuer un bon début de championnat. Il faut souligner que d’énormes moyens fi nanciers ont été utilisés pour mettre à l’aise les joueurs et le staff technique. «Quand les joueurs et les techniciens sont payés régulièrement, on peut exiger à ce moment-là la discipline et les résultats», avait souligné Hmimou, la semaine dernière, après la victoire

sur El Harrach. Ce n’est toutefois que le début d’un parcours qui s’annonce laborieux pour une équipe qui souhaite se maintenir en Ligue 1 voire jouer les premiers rôles. La confi rmation aura lieu aujourd’hui face au MCEE. A. B.

■ MCEE – RETOUR DE GHERBI ET OUSSALAH

Le MCEE accueillera ce soir la JS Saoura avec l’intention de réussir son premier succès de la saison. L’entraîneur Iaïche comptera pour la circonstance sur l’ensemble de ses joueurs, notamment avec le retour du défenseur Oussalah et le milieu de terrain Gherbi, rétablis de leurs blessures, ainsi que les jeunes Derrardja et Benachour qui affi chent une bonne forme. K. G.

■ MOB : RAHMOUNI PROCÉDERA À PLUSIEURS CHANGEMENTS

Pour leur deuxième match à l’extérieur, les Crabes du MOB seront appelés à eff ectuer un périlleux déplacement à Constantine pour aff ronter le CSC en bonne forme. Contraints au partage des points par la JSS, les poulains du coach Rahmouni seront dans l’obligation de se ressaisir et de revenir avec un bon résultat afi n d’éviter de se compliquer la tâche. De son côté, le staff technique, qui n’a pas été satisfait de la prestation de son équipe samedi dernier, compte procéder à plusieurs changements dans l’équipe type afi n de donner un nouveau souffl e au groupe et revenir avec un résultat positif. L. H.

Phase de jeu du match CRB - RCA

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Page 27: EL WATAN

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 3 septembre 2013El WatanL’immobilisme ou le chaos

Par Réda Bekkat

COMMENTAIRE

En 2012, l'Algérie comptait 35 milliardaires et 4100 millionnaires en dollars

En 2 0 1 2 , l ’ A l g é r i e comptait 35 milliardaires et 4100 millionnaires,

selon une récente étude de New World Wealth (NWW). Si la tendance actuelle (4,1% de croissance en moyenne) venait à se maintenir, le nombre de mil l ionnaires en dollars pourrait atteindre 5600 en 2020. Si elle paraît importante au regard de la courte période d'entrée dans l'économie de marché, cette performance reste toutefois insignifiante par rapport à celles de nombreux autres pays qui ont adopté depuis plus longtemps le système libéral. C'est sans doute pourquoi en dépit de ce boom de mi l l ionna i res , l 'Algérie n'occupe que la dixième place parmi les pays africains qui comptent le plus de grosses fortunes.Les 35 milliardaires recensés n'étant pas nommés, on peut légitimement se poser la question de savoir si les milliardaires de l'économie informelle sont pris en compte. L e s A l g é r i e n s s a v e n t pertinemment que les barons

de l ' impor t-expor t et du marché informel qui disposent d'énormes sommes en liquide (shab echkara) et d'actifs non déclarés sont nombreux et politiquement très influents. Aucune étude ne leur étant à notre connaissance consacrés, s e u l s l e s s e r v i c e s d e renseignement algériens et, dans une moindre mesure, le fisc, ont une idée assez précise de l ' immensi té de leurs richesses et, bien entendu, de leur capacité de nuisance.Au nombre de 4100, les Algériens, possédant plus d'un

m i l l i o n d e d o l l a r s , accumuleraient une fortune que le NWW estime à 5 milliards de dollars, soit environ 430 milliards de dinars au total.Toujours selon étude du NWW, quatre pays du Maghreb figuraient en 2012 dans le top 10 des pays qui comptent le plus de millionnaires en dollars sur le continent africain. La Tunisie viendrait en tête avec 6500 millionnaires, suivie de la Libye (6400), le Maroc (4900) et l'Algérie (4100). Les toutes premières places du top

afr ica in reviendraient à l’Afrique du Sud avec 48 800 mil l ionnaires , suivie de l’Egypte (23 000), le Nigeria (15 900) et le Kenya (8400). L’étude New World Wealth définit le millionnaire comme étant un individu ayant des actifs nets de plus d'un million de dollars. Elle s’appuie sur les données compilées au moyen d’enquêtes diligentées à cet effet et les chiffres fournis par des institutions transnationales comme la Banque mondiale et l'OMC. L'étude du New World Wealth révèle en outre que l ’ A l g é r i e e t l e M a r o c connaîtront, sur la période 2012-2020, un fulgurant accroissement du nombre de millionnaires. Ils seront, apprend-on, les deux seuls pays du Maghreb à f igurer dans le top10 africain à l'horizon 2020. Le Maroc devra i t compter à ce t te échéance 7100 millionnaires et l’Algérie 5600. L'étude en question a, enfin, classé Alger dans le top 10 des villes africaines abritant le plus de millionnaires. Nordine Grim

SELON UNE ÉTUDE DE NEW WORLD WEALTH

■ Dix-neuf personnes ont été blessées dans le dérapage d’un bus de transport de voyageurs survenu, hier matin, sur la RN 44 reliant Annaba à El Kala (El Tarf), a-t-on appris auprès de la Protection civile. L’accident est survenu au lieudit Ouled Ghelit à Bouteldja provoquant des blessures aux passagers âgés entre 15 et 56 ans, dont certains sont dans un état «grave», a indiqué la même source. Quatre ambulances de la Protection civile ont

été mobilisées pour évacuer les victimes vers l’hôpital d’El Tarf. Par ailleurs, une personne a trouvé la mort et cinq autres ont été blessées dans un accident de la circulation, survenu hier après-midi, sur l’autoroute Est-Ouest, dans la wilaya de Sétif, a-t-on appris auprès des services de la Protection civile. Il s’agit d’une violente collision entre deux véhicules de tourisme et un camion de transport de marchandises, entraînant la mort sur le coup d’une

personne âgée de 40 ans, a précisé la même source. Le corps du défunt a été déposé à la morgue de l’hôpital Abdennour Saadna de Sétif, alors que les blessés ont été rapidement évacués aux urgences du même établisssement et à Aïn Taghrout, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, indique la même source. Une enquête a été ouverte par la Gendarmerie nationale pour déterminer les circonstances exactes de cet accident. (APS)

DIX-NEUF BLESSÉS DANS LE DÉRAPAGE D’UN BUS À BOUTELDJA

ACCIDENTS DE LA ROUTE

Par Chawki AmariAccrochage sur la 60e parallèle

Etait-ce une bonne idée ? A quelques jours de l'ouverture de la session parlementaire et le jour de l'intronisation de Amar Saadani au FLN comme

successeur de Larbi Ben M'hidi, le patron de l'honorable Assemblée, Larbi Ould Khelifa, était hospitalisé à l'âge honorable de 74 ans. Il a dû entendre M. Sellal, futur président, vouloir mettre à la retraite les fonctionnaires dès 60 ans. Ce dernier aura bien sûr oublié qu'il en a 65, que son président en a 76, que Saadani en a 63 et que Benbouzid, le réducteur de têtes, en a 59, mais va probablement diriger le RND pour quelques années. Ce qui tombe bien, contrairement aux enfants, les membres du RND ne vont pas à l'école et ne peuvent donc pas être soumis aux mauvais traitements de Benbouzid. Mais là n'est pas le propos. Si tous les fonctionnaires de plus de 60 ans étaient mis à la retraite, que se passerait-il ? Il n'y aurait plus personne au gouvernement, dans les institutions de l'Etat, ambassades, ministères et à la tête

des entreprises publiques. Autant de postes à pourvoir pour tous les quadras et quinquagénaires exclus du module gouvernance, à qui on demande d'attendre avec un prêt Ansej que tous les dirigeants actuels meurent. Sauf que quand les vieux seront morts, les anciens jeunes seront déjà vieux. C'est tout le paradoxe, quand on est vieux, on prend son temps, alors que jeune, on veut aller vite. D'où la question, en Algérie où il y a tant de choses à faire, faut-il aller vite ? Tout étant faussé par la paresse institutionnelle et la prudence en cette époque de prédations nationales et internationales, le temps de répondre à la question, on sera déjà vieux.PS 1 : L'Algérie s'est abstenue de voter à la Ligue arabe contre l'intervention en Syrie. Elle n'a donc pas d'avis. Ce qui tombe bien, on ne le lui a pas demandé. PS 2 : Bon anniversaire, le ministre des AE Medelci vient de fêter ses 70 ans. PS 3 : Pas de PS 3.

POINT ZÉROP

UB

LIC

ITÉ

La session parlementaire d’automne a été ouverte hier à Alger. Assemblée nationale et Conseil de la nation ont donc, avec la solennité habituelle, marqué leurs

rentrées respectives de ce qui sera probablement et théori-quement leurs avant-dernières assises avant l’élection pré-sidentielle. Une reprise qui intervient au milieu d’une convalescence qui n’en finit pas du président de la République et donc d’une paralysie de l’Exécutif dans son ensemble et qui risque par conséquent de s’étendre au Parlement, donc au législatif. Dans cet immobilisme géné-ralisé, seul le Premier ministre, qui vient de boucler une année depuis son entrée en fonction, droit sous le vent, essaie de justifier cet état de vacuité institutionnel inédit. Pas de Conseil des ministres dans l’immédiat, alors que tout le monde s’accordait à dire le contraire depuis avril dernier, à la suite de l’hospitalisation du chef de l’Etat au Val-de-Grâce à Paris et le «long et interminable rétablisse-ment» qui a suivi ! Oubliées les recommandations faites à Paris le 11 juin dernier par ce dernier à M. Sellal en vue de préparer la loi de finances complémentaire (LFC) 2013, ce qui laissait supposer la tenue d’un Conseil avant la fin de l’été. Là aussi, le Premier ministre ne voit plus la nécessité d’une telle procédure, toutes les dispositions prévues par la LFC seront, à l’en croire, intégrées dans la loi de finances de 2014. Inédit, en effet, car la dernière réunion avec le président Bouteflika remonte à décembre dernier, ce qui laisse sup-poser que la prochaine réunion n’aura lieu qu’en cas d’extrême nécessité et sans doute dans les mêmes condi-tions qui ont prévalu lors des deux apparitions du chef de l’Etat avec son Premier ministre, son chef d’état-major, les présidents de l’APN et du Conseil de la nation. Dans cet exercice difficile, où le Premier ministre s’efforce à démontrer que cet état de vide institutionnel, constaté avant et qui dure après la maladie, n’aura pas d’incidence sur le fonctionnement du pays, on a du mal à comprendre pourquoi le simple démarrage de la 3G par exemple, qui en soi n’a rien d’une décision stratégique qui engagerait l’avenir du pays, promis pour mars dernier a été reporté pour fin août puis repoussé à décembre. Cet exemple montre bien et contredit quelque part l’optimisme que veut afficher le Premier ministre, poussé à jouer un rôle diffi-cile dans des conditions qu’il n’a certainement pas souhai-tées. Comme par exemple le putsch organisé au FLN, parti majoritaire à l’APN, et dans lequel l’administration du ministère de l’Intérieur ou la chambre administrative de la cour d’Alger donc du département ont servi de faire-valoir, répondant ainsi sans doute aux injonctions du clan prési-dentiel qui entend peser d’une manière ou d’une autre sur la succession de Abdelaziz Bouteflika. Ne laissant qu’une seule alternative, celle du clan ou le chaos. En effet, pou-vait-on envisager pire que Amar Saadani à la tête du FLN ? Et pourquoi pas président de la République ? Le peuple algérien mériterait-il cela ?

ALGER

ORAN

CONSTANTINE

OUARGLA

16°29°19°29°15°27°24°36°

18°31°21°28°17°28°24°36°

Aujourd’hui Demain

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