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La Rotonde - 14 Septembre 2015

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Édition du 14 septembre 2015 de La Rotonde, le journal étudiant indépendant de l'Université d'Ottawa.

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Page 1: La Rotonde - 14 Septembre 2015

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Attaque alternative : « L’expérience étu-diante » ! Voilà, si l’on en croit le montant de pages allouées au sujet dans Plan directeur de la construction du cam-pus, la priorité absolue de l’Université d’Ottawa (U d’O).

Dans un genre de matérialisme historique, la construction du campus donnerait ainsi forme à la vie étudiante. Mais quel genre d’expérience créons-nous alors?

Tenant compte des priorités facultaires, de la marchandisation de l’espace uni-versitaire et de l’expérience vécue des étudiantes, il semble clair que l’Univer-sité n’est devenue qu’une extension du marché du travail. De ce fait, les étu-diantes s’assimilent au rôle de clientes.

Rentable ou non?

Les constructions sur le campus suivent manifestement les impératifs du mar-ché. Ceci mène à un traitement inégal des départements, au détriment des do-maines d’étude moins rentable.

Les aspirantes ingénieures et scienti-fiques sont des clientes lucratives : en plus de payer si cher, leur programme s’au-tofinance par des bourses de recherche. Ainsi, on voit beaucoup d’investisse-ment dans ces domaines. Le Complexe de recherche avancée, par exemple, a été construit dans un temps record. Le phy-sicien Paul Corkum et le géoscientifique Ian Clark ont cherché les subventions en 2008, la pelle perce le sol en 2012 et le Complexe ouvre en 2014. Dix labora-toires, 70 M$. Un spectromètre, un autre 10 M$. L’Université se vante : « Pour les étudiants en génie ou en sciences de la terre, ce complexe offre des avantages inégalés. » Et comment!

Comparons au pavillon Laurier du dé-partement des arts visuels. Peu de gens comprennent réellement à quel point il est délabré. Ce n’est pas juste la pein-ture pelée, les tapis tachés et les fenêtres à refaire. Le pire, c’est le sous-sol. Les mille-pattes grimpent et se faufilent dans les studios de photographie, les rats viennent grignoter les toiles qui y passent la nuit, et des pièces entières

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Rénovations de la Grande Allée

Mais que cache Tabaret?

Quinze pages entièrement censu-rées. Voici ce qui est tombé dans les mains de La Rotonde, presque 6 mois après la demande d’accès à l’information que nous avons fait auprès de l’administration de l’Uni-versité d’Ottawa pour en apprendre plus sur le pourquoi du comment des rénovations de la Grande Allée et de la pelouse devant le pavillon le plus emblématique de l’Université.

Pourquoi une telle opacité? Marc St-Amour, gestionnaire au Service des immeubles, avoue ne pas en avoir la moindre idée.

Dans les documents, on apprend notamment le coût prévu des réno-vations : 1,95 million de dollars. De ce montant, 1,75 million était alloué à des enjeux immédiats : « Santé et sécurité, drainage des eaux en surface, réparation des fondations, amélioration de l’accès au station-nement (qui aura finalement été rasé, ndlr), nouvel éclairage, nou-veaux bancs pour les étudiants » et 200 000 dollars aux autres travaux recommandés, telle que « [l’]amé-lioration des infrastructures de la pelouse Tabaret ».

Pourtant, il se peut que le projet ait coûté bien plus cher. En effet, les travaux auront duré beaucoup plus longtemps qu’escompté. Ini-tialement supposés ne durer que de juin 2014 à décembre 2014, les travaux n’auront vraiment pris fin qu’au mois d’août 2015.

« Une bonne couche de sol devait être ajoutée afin d’assurer un bon entretien de la pelouse : le gazon a eu besoin de plus de temps pour

Depuis juin 2014, la devanture du pavillon Tabaret était partiellement fermée à cause de rénovations. La Rotonde revient sur l’opacité entourant les travaux.

CLÉMENCE LABASSE

PHOTO : FLORENCE PINARD-LEFEBVRE

A C T U A L I T É Ss e c t i o n

Frédérique [email protected]

Des constructions et déconstructionsDIDIER PILON

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é d i t o r i a ls e c t i o n

Didier [email protected]

sont littéralement remplie de marde de bestioles. L’odeur est à vous faire vomir.

Campus ou centre d’achat?

Partout où l’on se promène, l’Univer-sité rentabilise l’espace et essaie de soustraire la moindre cent de ses étu-diantes-clientes. Les salons étudiants et l’expérience communautaire qu’ils ont autrefois créée sont remplacés par des Tim Hortons, Starbucks, Second Cup – dont un dans la bibliothèque! Dans le Centre universitaire, une multinatio-nale américaine se déguise en librairie. Alors que les ententes d’exclusivité avec Coke et Pepsi s’enchainent, une voiture Redbull rode sur le campus. Des compa-gnies de télécommunications – comme Rogers la semaine dernière – louent des tables dans le Centre universitaire. Même les murs des urinoirs ont été ven-dus et revêtus d’annonces publicitaires.

Mais ce ne sont pas que les noms des édifices qui vont au plus offrant, c’est aussi les subventions de recherche. La Chaire de recherche Suncor, qui cherche à cultiver l’acceptabilité so-ciale des sables bitumineux, est loin

d’être la seule. Comment la recherche peut-elle être objective alors qu’elle est commanditée?

L’impératif du profit transforme les structures universitaires. Combien de services – l’Institut du bilinguisme, la carte étudiante, le counseling en ré-sidence et même des programmes d’études comme Gestion publique et gouvernance, pour n’en nommer que quelques-uns – sont maintenant « à re-venus »? Les Presses de l’Université sont officiellement un « Service auxiliaire » au même titre que les stationnements. Comme si un livre universitaire était un blockbuster américain!

Finalement, les rectrices (souhaitant qu’il en ait une un jour) qui, avant Al-lan Rock, étaient des professeures ac-complies, deviennent des gestionnaires. Soyons clair, Allan Rock n’est pas le rec-teur; c’est le PDG d’uOttawa inc.

Étudiante ou cliente?

Si l’on fait une phénoménologie du fait vécu, on remarque que l’expérience étu-diante est indissociable de l’expérience cliente. Celles qui peuvent se le permettre

rentrent d’un bord avec un chèque pour en sortir de l’autre avec un diplôme. Le vocabulaire conflue. Les professeures de-viennent des « prestataires de services » évaluées en termes de « satisfaction des clientes » à des fins de « contrôle de la qualité ». Ultimement, il en résulte le modèle de l’utilisateur-payeur : c’est à l’étudiante qui « consomme » le service, dit-on, de le payer.

Même les opposantes de ce modèle n’arrivent pas à échapper au cadre plus large. Elles empruntent le même voca-bulaire, y substituant l’étudiante-pro-ductrice à l’étudiante-cliente. On parle ainsi « d’heures de travail » dépensées afin de « générer une valeur » sociale. Les connaissances acquises sont une formation professionnelle; le savoir une marchandise à vendre aux em-ployeuses potentielles. Être étudiante, c’est un poste de niveau d’entrée qui a un diplôme comme devise salariale et maintes possibilités d’avancement. L’éducation n’est qu’une condition de la poursuite d’activités économiques.

Hétérotopies ou utopie?

Les hétérotopies, concept réifié par Fou-cault, sont des lieux autres qui échappent à certaines règles qui régissent la socié-té. Présente dans toutes les sociétés, l’hétérotopie s’abstrait de l’ordre établi à des fins précises. Afin de protéger la recherche et la dissémination du savoir, l’université doit se divorcer de la quête du profit.

Ce n’est pourtant pas si étrange. Il y a consensus : la politique, par souci de justice, doit rester à l’écart des forces du marché. Pourquoi pas l’université?

Au fil des années, religion et politique ont tenté mainte fois – et tentent encore – d’accaparer le système d’éducation. Là où ils ont réussi, l’éducation a souffert. Les commerces, ces cultes contempo-rains, ne sont qu’une nouvelle manifes-tation de cette menace. Si l’université veut demeurer un lieu de dévouement au savoir, de poursuite des arts et d’ana-lyse sociale, elle doit se protéger de l’in-fluence commerciale.

ndlr : En guise de contestation de la hié-rarchisation des genres, le féminin l’em-porte pour l’ensemble de cet éditorial.

s’enraciner, et les événements et le grand achalandage des lieux au-raient vite ruiné la nouvelle pelouse si nous avions ouvert le terrain cet été », explique St-Amour.

Quant aux raisons derrière ces tra-vaux? Dans les documents commu-niqués, il est inscrit que favoriser l’accessibilité était l’une des préoc-cupations principales justifiant les rénovations. « Nous avons ajouté des bandes tactiles aux intersec-tions. De plus, le fait que la chaus-sée n’est plus accidentée favorise l’accessibilité », affirme Monsieur St-Amour.

Cependant, après près de 16 mois de travaux, le pavillon reste l’un des bâtiments les moins acces-sibles sur le campus, comme s’en inquiétait déjà en 2014 le Centre

des Étudiants ayant une incapaci-té (CÉI) de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), dans un communiqué.

« Même si ces réno va tions exté-rieures sont essen tielles, il semble n’y avoir aucun plan pour traiter de l’ac ces si bi lité à l’in té rieur de l’Uni ver sité. Le pavillon Taba-ret figure parmi les bâtiments les plus importants sur le campus, et pourtant, il est très inaccessible », explique Alex Lépine, superviseur des campagnes du CÉI.

En effet, seules quelques entrées sont accessibles aux personnes qui se déplacent en fauteuil roulant, mais celles-ci mènent au sous-sol. Cependant, une fois à l’intérieur, il est quasiment impossible de mon-ter, car l’ascenseur du pavillon n’est

pas assez large pour faire passer les fauteuils roulants les plus mobiles (fauteuils motorisés, triporteurs, quadriporteurs, etc.).

Selon des documents trouvés en ligne toutefois, il semblerait que des rénovations soient prévues pour les étages 0, 1 et 2 du bâti-ment, au plan architectural, méca-nique et électrique. L’appel d’offres pour le projet est estimé à une valeur de 5 millions de dollars et s’est terminé le 5 mai dernier. Rien n’a officiellement été annoncé par l’Université, et les rénovations ne figurent pas sur le Plan directeur de l’U d’O.

Il semblerait que la politique du silence est là pour durer.

ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE

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Ligne de la Confédération

Chaos à la OC TranspoYASMINE MEHDI

Le matin du 8 septembre, les usagers d’OC Transpo ont eu droit à la scène suivante : des dizaines d’autobus, arrêtés l’un derrière l’autre entre la station Hurdman et celle de l’Université d’Ottawa, soit sur une distance de près de trois kilomètres. Est-ce un cas isolé ou la norme à laquelle les habitants d’Ottawa doivent s’habituer alors que la construction de la Ligne de la Confédération bat son plein?

Suite à cet événement, les commentaires de nombreux usagers frustrés et en re-tard, qui ne pouvaient que regarder la file d’autobus s’échelonnant sur des kilo-mètres, n’ont pas tardé à fuser sur le net. La majorité de ceux-ci faisaient état du temps perdu en raison du chaos qui ré-gnait à la station Hurdman. Cet impair d’OC Transpo serait dû aux travaux de la Ligne de la Confédération, en raison des-quels la station Hurdman a été déplacée vers l’est.

En ajoutant à tout cela les facteurs de l’achalandage de la rentrée scolaire et le retour au travail, le trafic routier a donc été amplifié et ce, malgré les procédures mises en place par la ville d’Ottawa.

Celle-ci a déployé un budget supplémen-taire de 74 millions de dollars, dont 11 millions pour des bus additionnels, afin de minimiser l’impact des travaux.

Alors qu’OC Transpo semble avoir réglé le problème de la station Hurdman, les étudiants de l’Université d’Ottawa ne sont possiblement qu’à l’aube de leurs soucis de transport. En effet, ce printemps, les travaux pour la station de train léger de l’Université devraient commencer et per-sonne ne sait exactement comment ceux-ci affecteront les étudiants.

Selon Néomie Duval, gestionnaire des relations avec les médias de l’Université d’Ottawa, « les étudiants et employés de l’Université d’Ottawa seront plus affectés par les travaux de construction de la sta-tion du Campus, mais ceux qui voyagent au campus par OC Transpo ressentiront les délais liés aux détours en raison de la construction à la station Hurdman ».

Quant à OC Transpo, celle-ci refuse de donner des informations à ce sujet avant la parution du rapport destiné au Comité de transport d’Ottawa le 21 octobre pro-chain. Une représentante d’OC Transpo a confirmé qu’elle n’avait pas d’informa-tion sur le sujet, mais qu’elle croyait for-tement que tous les arrêts d’autobus près de l’Université allaient être déplacés pour assurer le bon déroulement des travaux.

Logement étudiant

Des étudiants sans abriDAVID BEAUDIN HYPPIA

En cette rentrée des classes, certains étudiants commencent leur année scolaire presque sans abri. Histoire récurrente cette année, des étu-diants découvrent que la maison qu’ils avaient louée est encore en rénovation.

La ville d’Ottawa impose une limite de sept chambres par maison et ce genre de maison doit être proche de lieux à dé-bits rapides, comme une autoroute ou des artères principales. Ce n’est cepen-dant pas tous les propriétaires qui res-pectent ces lois. Le cas du 154, avenue Sanford, dont parlait le Ottawa Citizen le 25 août, en est un exemple.

En effet, des étudiants qui avaient loué des chambres au 154, avenue Sanford pour le début septembre sont arrivés de-vant une maison encore en construction.

Adam Sarumi, le propriétaire, s’est dé-fendu en affirmant qu’il s’agissait bien d’une maison louée à un groupe et sur seul bail. « Ils peuvent appeler ça comme ils veulent, il n’y a pas de dor-toir ici », affirme-t-il, après s’être fait demander par la ville de ne pas afficher la vente individuelle des chambres. Une histoire semblable s’est produite au 95, 4e avenue dans le quartier Glebe.

Jaime Casigay, étudiant à l’Université d’Ottawa, vit présentement dans une chambre d’hôtel, car la maison qu’il a louée avec d’autres étudiants était en-core en chantier. Il devait emménager le 1er septembre au 179, rue Henderson, dans une résidence privée appartenant à Takyan Consulting. « Quand j’ai signé le contrat, ils m’ont dit que je pourrais m’y installer le 1er septembre. Malheureuse-ment, ils m’ont dit d’attendre jusqu’au 8 septembre, qui est le premier jour de classe. Et même encore aujourd’hui, la

maison n’est pas encore prête », affirme l’étudiant. La compagnie lui a promis de lui rembourser ses dépenses pour son logement, un montant qui monte déjà dans les quatre chiffres. « Je reste à l’hô-tel depuis mardi passé », déplore-t-il. « J’ai déjà dépensé 1 250 $ pour 7 jours. Je suis frustré. »

Si l’Université accompagne bien ses étudiants qui habitent en résidences, il y a un manque flagrant d’aide et d’in-formations pour les étudiants logés hors campus. « [P]eut être que l’Uni-versité pourrait informer ses étudiants sur comment choisir une place où habi-ter pour l’année scolaire hors des rési-dences, mais je crois qu’ils le font déjà », rajoute Casigay.

Ce cas démontre bien qu’Ottawa ne peut pas contrôler tous les incidents de ce genre. « Le pire, c’est que les étudiants ne voient pas ce que l’on voit », explique

un résident du quartier Côte-de-Sable, qui a désiré conserver l’anonymat. « Le quartier s’est décrépi depuis une dizaine d’années. C’est triste, parce que tout le monde est perdant dans ça, sauf ceux qui ramassent l’argent à la fin. »

Action Côte-de-Sable, l’organisation des résidents du quartier, s’oppose complètement à ce genre de pratique. Les quartiers environnants ont vu leur population changer depuis l’arrivée des 15 000 étudiants dans les dix dernières années. Le quartier Côte-de-Sable est l’un des plus touchés. En 2012, Action Côte-de-Sable avait réussi à faire pres-sion pour faire passer une loi limitant le bruit dans le quartier. Après s’être opposé à la construction de la rési-dence Henderson, mais sans succès, et à la construction de la résidence au 275 Laurier Est, cette fois-ci avec brio, Action Côte-de-Sable aura sûrement plus de pain sur la planche.

Projet zibi

Windmill sème un vent de discorde

Depuis l’ouverture de son bureau de ventes le 30 mai dernier au centre-ville de Gatineau, les affiches promo-tionnelles du projet immobilier ZIBI ont envahi la ville. Derrière ce projet, décrit comme un des plus verts au monde, se cacherait cependant une véritable polémique.

Né d’un partenariat entre deux grandes entreprises canadiennes de développe-ment immobilier, Windmill et Dream Corporation, le projet ZIBI prévoit révolutionner le mode de vie des fu-turs habitants de cette communauté, qui sera située entre les rives québé-coise et ontarienne de la rivière des Outaouais, plus précisément sur les Îles Chaudières et Albert. Le nouveau quartier, qui occupera 37 acres de ter-rain, abritera non seulement des tours de condos, mais aussi des espaces à bu-reaux et des locaux commerciaux. Ce projet d’un milliard de dollars devrait être achevé en 2030.

La ville de Gatineau : meilleur alliée de Windmill?

En plus d’avoir reconduit le programme de remboursement des taxes munici-pales pour la construction domiciliaire au centre-ville, un programme qui pourrait faire économiser des millions aux promoteurs, la ville de Gatineau pourrait assumer 50 % des frais de dé-contamination du site, qui s’élèvent à 22 millions de dollars du côté québécois.

Compte tenu du fait que la ville n’a pas encore officiellement approuvé le projet, le promoteur n’a pas pu déposer ses per-mis de construire. Selon Réjean Marti-neau, chef de la division d’urbanisme de Gatineau, l’objectif derrière ces mesures est d’attirer des projets de forte densité au centre-ville.

Promesses écologiques

Le projet, présenté comme un « chef d’œuvre de durabilité » par les promo-teurs, vise la certification LEED pla-tine, soit la plus haute certification du Conseil du bâtiment durable du Canada et la One Planet Community, certifica-tion détenue par seulement une dizaine de projets au monde.

Pour Denise Laferrière, présidente de la Commission consultative sur l’envi-

YASMINE MEHDI

PHOTO : FLORENCE PINARD-LEFEBVRE

ronnement et le développement durable de la ville de Gatineau, de savoir que la compagnie ait choisi sa ville pour im-planter le seul projet One Planet Com-munity au Canada est une excellente nouvelle. « Si ça voit le jour, ça devien-drait un exemple que des gens à l’inter-national pourrait venir visiter. Ça serait une très belle vitrine pour Gatineau », s’exclame-t-elle.

Avec l’intention de réduire son em-preinte écologique, le projet ZIBI est ac-compagnée de méthodes diverses pour y arriver, comme des bâtiments neutres en carbone, des déchets entièrement recyclés, des matériaux de construc-tion durables, ainsi qu’une politique de conservation des eaux et produits lo-caux à l’honneur.

Cette facette du projet cherche à cap-ter l’intérêt des organismes verts tel que Éco-Habitation, un organisme québécois sans but lucratif spécialisé en habitation écologique. Son directeur général, Em-manuel Cosgrove, déclare que « pour avoir vu les intentions, le projet applique les principes qu’on aime bien voir ».

En effet, le fait que Windmill exploite un territoire qui était une zone industrielle depuis le 19e siècle, plaît à Éco-Habita-tion. Lorsque questionné sur la répu-tation de Windmill, Cosgrove répond « [qu’]ils font un effort réel [et que] Wind-mill n’a pas l’habitude de faire du ‘green washing’ ». Un seul risque demeure ce-pendant, selon Cosgrove, soit que les en-

trepreneurs soient trop ambitieux et que plusieurs de leurs idées tombent à l’eau en raison de la conjecture économique.

Divergences au sein de la communauté autochtone

Même si les militants écologistes semblent accueillir le projet avec en-thousiasme, la communauté autoch-tone est plutôt mitigée à ce sujet. Alors que cinq communautés algonquines québécoises se sont officiellement op-posées au projet, que les Algonquins de l’Ontario ont offert leur soutien à Windmill et que plusieurs communau-tés, comme celle de Kitigan Zibi n’ont pas encore émis d’avis, un intervenant semble prendre de plus en plus de place sur la scène médiatique.

Douglas Cardinal, l’architecte autoch-tone qui a dessiné le Musée canadien de l’histoire, a proclamé haut et fort son opposition au projet. Il a égale-ment déposé une plainte à la Commis-sion des affaires municipales de l’On-tario (CATO) pour tenter de mettre un terme au projet. À son avis, construire des condos sur un territoire non-cédé et ayant une signification importante pour la communauté autochtone serait un véritable blasphème. « Construi-

rions-nous des condos sur la place Saint-Pierre ? Ou devant le parlement ? Ou devant le Mur des Lamentations de Jérusalem ? », s’objecte-t-il.

L’architecte va plus loin en affirmant que les communautés autochtones qui soutiennent le projet ne représentent pas les autochtones, et accuse certaines communautés de recevoir des pots-de-vin en échange de leur soutien. Ces révélations de Cardinal cause contro-verse, en considérant que Jean-Guy Whiteduck, chef de la communauté algonquine de Kitigan Zibi, est d’avis que Douglas Cardinal est celui qui ne devrait pas parler de la sorte de la na-tion algonquine.

« Il défend ses propres intérêts; il ne parle pas pour la communauté des Premières Nations », déclare le chef. « Lui, c’est un entrepreneur comme les gens de Windmill. Il n’a définiti-vement pas l’appui des Premières Na-tions algonquines. »

En corrélation avec ces propos expri-més par le chef de la communauté al-gonquine, Douglas Cardinal a lui-même confié qu’il avait commencé à faire des plans pour le réaménagement de l’Ile dans les années 1980, alors qu’il tra-vaillait encore sur le Musée. Pour régler définitivement la question et pour éviter que certaines personnes s’autoprocla-ment représentantes de la communauté autochtone, Jean-Guy Whiteduck pro-pose la tenue d’un référendum.

Maquette dans le centre d’acceuil du projet immobilier zibi

« Malheureusement, ça va déranger plu-sieurs personnes, mais on est obligé de le faire », déclare-t-elle. Son hypothèse semble être appuyée par des rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux.

Celles-ci se rapportent à la fermeture de plusieurs stations d’autobus comme la station Lees, Campus et Laurier pen-dant la durée des travaux, ce qui pourrait rendre difficile le trajet des étudiants et des employés vers le campus. De plus, la station Laurier pourrait être fermée de façon définitive dès que la construction du train léger sera terminée. La Rotonde n’a pas été en mesure d’obtenir des com-mentaires d’OC Transpo à ce sujet.

Les étudiants vivant du côté de Gatineau et qui s’estimaient jusqu’alors chanceux de bénéficier de la U-Pass, sont également concernés par le chantier de la Ligne de la Confédération. En effet, depuis la fer-meture du boulevard Rideau au mois d’août dernier, les autobus de la STO sont contraints de multiplier les détours et, par conséquent, de prendre du retard.

Le slogan du projet de Ligne de la Confé-dération est « Sur la voie ». Avec les derniers pépins qu’a rencontrés la com-pagnie de transport en commun de la capitale nationale, il reste à se demander si le projet est sur la bonne voie ou s’il déraille complètement.

ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE

« Il défend ses propres intérêts; il ne parle pas pour la commu-nauté des Premières Nations. »

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Campus de Woodstock

L’Ontario dit non à un campus francophone dans le sud-ouest

L’Université d’Ottawa, en collaboration avec La Cité, a proposé, le 5 août 2014, d’ouvrir un campus satellite dans la municipalité de Woodstock. Ce campus aurait offert des programmes d’études de premier cycle et des formations professionnelles dans les domaines de la santé, des technologies et de l’administration en français et en immer-sion française dans le sud-ouest de l’Onta-rio, une région où vit 10 % de la population francophone de l’Ontario.

Malgré l’enthousiasme de la ville de Woodstock, le ministre de la formation, des collèges et des universités, Reza Mo-ridi, a annoncé, le 20 mai dernier, que son gouvernement n’irait pas de l’avant avec le projet de l’U d’O. En effet, la pro-vince de l’Ontario a décidé de ne finan-cer qu’un seul projet d’expansion, soit celui de l’Université York et du Collège Senaca à Markham.

SAMUEL LAFONTAINESelon la porte-parole du ministre Mori-di, Belinda Bien, le plan de l’Université York « a été approuvé à l’unanimité par le comité de sélection pour son potentiel à offrir des programmes de premier cy-cle dans une communauté mal desservie, augmentant la qualité et l’innovation, at-teignant une efficacité de coût et aidant ainsi à bâtir l’économie ontarienne ».

Ne souhaitant pas revenir sur les fai-blesses du projet de l’U d’O, madame Bien fait remarquer que l’établisse-ment a eu l’occasion de faire le point avec le ministère.

Cependant, pour la porte-parole du NPD en matière de formation, collèges et universités, Peggy Sattler, « la dé-cision démontre certainement que le droit des Franco-Ontariens d’étudier dans leur langue n’était pas un critère pour accéder au financement. »

Le maire de Woodstock, Trevor Birtch, affirme quant à lui que sa communau-té aurait été un bon choix pour accueil-lir un établissement francophone, car « Woodstock se situe à mi-chemin entre

deux des plus grandes communautés francophones du sud de l’Ontario, soit la région de Welland et celle du comté d’Essex, près de Windsor ». Il rajoute qu’avec la croissance des écoles élé-mentaires et secondaires francophones, « le besoin va continuer d’augmenter au cours des prochaines années ». Il insiste également sur le faible coût et sur le montant consenti au projet par sa municipalité afin de diminuer le fardeau pour la province.

La réaction étudiante : la déception est au rendez-vous

Au ministère de la formation, des col-lèges et des universités, on dit mainte-nant étudier des options pour augmenter le nombre de programmes postsecon-daires en français et la gouvernance des institutions scolaires pour et par les fran-cophones. On revient également sur les sommes déjà consenties par le gouverne-ment dans les dernières années.

Mme Sattler du NPD argumente tou-tefois que « le gouvernement libéral

pourrait définitivement en faire plus ». Elle souligne que son parti a déposé un projet de loi ayant pour but de créer une université franco-ontarienne et espère voir celui-ci adopté rapidement par l’As-semblée législative.

Du côté du Regroupement étudiant fran-co-ontarien (RÉFO), on se « désole » du refus du projet, car cela aurait pu augmenter l’offre de programmes en français dans une région qui en a be-soin, mais on insiste sur l’importance de créer un établissement entièrement francophone « au plus sacrant », car les universités bilingues « ne sont pas la so-lution », comme en témoigne Francesco Caruso, étudiant de l’Université d’Ot-tawa et administrateur du RÉFO.

« On continue d’amasser des inscrip-tions pour l’Université franco-onta-rienne pour prouver au gouvernement que notre université, elle est nécessaire et elle est en supplique », conclut-il. Cette pétition pour la création d’une université franco-ontarienne a mainte-nant recueilli jusqu’à 1 300 signatures.

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Je vous préviens tout de suite : inutile de chercher la moindre cohérence entre les bâtiments de l’Université d’Ottawa, vous n’en trouverez pas. Avec ses vertigineuses tours en verre, ses petits immeubles et ses massifs blocs de béton, rien n’est raccord sur ce campus. Les styles architecturaux des pavillons divergent et ne se res-semblent pas, tant et si bien qu’il se-rait facile de dire que l’U d’O n’a pas de caractère qui lui est propre.

Mais, à y regarder de plus près, cet agencement bizarroïde de bâti-ments anciens et high-tech donne au campus un cachet tout particulier. Les bâtiments ont développé leurs propres personnalités, sans vraiment se soucier des autres.

Regardez Tabaret, le premier de la classe, qui affiche sa façade sur toutes les brochures publicitaires. La semaine dernière encore, il se pavanait dans les pages du Huffington Post, parmi les bâtiments universitaires les plus em-blématiques du Canada. Eh oui, 110 ans déjà qu’il est le petit favori.

La nouvelle venue, FSS, compte bien lui voler sa place sous les projecteurs, avec son mur vert de 15 mètres de haut, le plus grand d’Amérique du Nord… elle fait moins la maline quand l’hiver vient et que son feuillage tombe.

Du haut de ses 12 étages, l’enfant gâtée, Desmarais est un peu jalouse. Pourtant c’est elle qui rayonne le soir, alors que son immense enseigne lumineuse surplombe la capitale.

Ces deux-là oublient que d’autres ont été jeunes avant elles : mainte-nant un peu ringards, un peu dépas-sés, old fashioned pourrait-on dire, Simard et Arts se fixent, las, en se demandant quand on a arrêté de se soucier d’eux.

Les plus distants, SITE et Colonel By, font bande à part.

Enfin, il ne faut pas oublier Moris-set. Le pauvre est depuis toujours en crise d’identité; bâtiment bâtard, partagé entre bibliothèque et salles de classe, il se demande encore pour quel usage il a été créé.

Avec son plan directeur, l’U d’O veut faire de son campus un lieu parfait et immaculé, moderne et uniforme. L’Université d’Ottawa ne se définit pas par son futur, elle est son passé et sa diversité, une encyclopédie de styles architecturaux.

C H R O N I q U E

L’U d’O, une encyclopédie de styles architecturaux

CLÉMENCE LABASSEC’est en mars dernier que l’Université d’Ottawa dévoilait au public son Plan directeur, qui de-vrait en fin de compte, donner un facelift au pay-sage du campus de l’Université. L’augmentation d’espaces verts, une des priorités soulignées dans le rapport, se matérialiserait d’abord par la métamorphose du stationnement situé de-vant le pavillon des Sciences sociales. Celui-ci serait remplacé par un espace communautaire piétonnier ponctué d’arbres, et se nommerait la Place de l’Université. La Rotonde s’est en-tretenue avec Andrew Sacret, un urbaniste qui travaille sur l’élaboration du Plan directeur.

Membre de l’équipe de la planification d’immeubles de l’U d’O depuis décembre dernier, Sacret a travaillé de près avec les intervenants extérieurs afin d’assurer qu’une pluralité de voix serait entendue et que leurs besoins soient satisfaits.

« Nous voulons vraiment offrir un espace communautaire aux gens qui fréquent le campus », explique-t-il. « Nous sommes

FRÉDÉRIQUE MAZEROLLE

Centre d’apprentissage

Enseignement 2.0

Tel qu’annoncé en décembre 2014, l’Universi-té d’Ottawa (U d’O) ouvrira un nouveau centre d’apprentissage doté de plus 800 places, misant sur la technologie d’apprentissage hybride pour les étudiants. Cet édifice devrait voir le jour à la fin de l’année 2017, selon la projection des travaux de construction entamés.

Le Centre d’apprentissage, situé à l’ar-rière du pavillon Lamoureux, coûtera 83 millions de dollars, dont 30 millions seront financés par le gouvernement de l’Ontario. Doté de 26 nouvelles salles de classe et de quatre salles consacrées à l’enseignement hydride, le nouveau bâ-timent sera également l’hôte d’une nou-velle foire alimentaire.

À cet effet, il y aura « approximativement 350 à 400 places et possiblement une terrasse extérieure », affirme Patrick Ge-nest, directeur des services alimentaires de l’U d’O. Les concepts alimentaires sont en développement pour le moment et ne seront pas finalisés avant janvier 2016. »

Lorsque interrogé au sujet de la possibilité d’inclure cette foire alimentaire dans le for-fait alimentaire actuel, la directeur répon-dit : « [À] ce stade-ci, nous ne nous sommes pas encore arrêté sur la programmation de cet espace et n’avons pas adopté une vision pour les forfaits alimentaires. Cette déci-sion est attendue pour janvier 2016. »

BONI GUY-ROLAND KADIO

Université franco-ontarienne

Un avenir incertain?Depuis le 10 février 2015, le Regrou-pement des étudiants francophones de l’Ontario (RÉFO) et d’autres groupes franco-ontariens ont demandé au gou-vernement de l’Ontario de mettre sur pied une université unilingue franco-phone d’ici septembre 2018. L’uni-versité idéal offrirait non seulement des programmes et services en fran-çais, mais serait aussi gérée « par et pour » les francophones de l’Ontario.

Entre dénégation et nécessité

La création d’une université franco-on-tarienne soulève de grands débats non seulement politiques, mais aussi iden-titaires. Il faut dire que l’administration de l’Université d’Ottawa, le recteur Allan Rock en particulier, a pris position en dé-faveur d’un tel projet. « N’en déplaise à certains, notre Université a toujours été et demeure au cœur de l’épanouissement des communautés francophones, prin-

BONI GUY-ROLAND KADIOcipalement dans l’est de l’Ontario, mais aussi dans le grand Toronto, à Wind-sor et bientôt, je l’espère, dans le sud-ouest, grâce à notre projet d’expansion à Woodstock », expliquait l’administration dans sa lettre ouverte, publiée en octobre dernier avant que ce projet tombe à l’eau.

Ce qui n’est guère l’avis de Alain Du-puis, le directeur général du RÉFO. « Les universités bilingues, malgré leur bonne volonté, démontrent qu’elles ont des lacunes au détriment des franco-phones », explique-t-il. Celui-ci soulève des exemples, notamment l’insuffi-sance, voire la pénurie de programmes universitaires en français, le risque évident de foyer d’assimilation, ainsi que la hiérarchie décisionnelle à prédo-minance anglophone.

Il poursuit en soutenant que dans ces universités, « la vie sociale et culturelle sur le campus a surtout lieu en anglais [et qu’] on ne tient pas compte des be-soins culturels spécifiques des étudiants francophones ». Ainsi, une université franco-ontarienne serait nécessaire afin de répondre à leurs besoins et devien-drait un pôle de rayonnement du fait français en Ontario.

Le bilinguisme officiel au cœur du débat

D’après Pierre Anctil, professeur d’his-toire de l’U d’O, le projet d’une université franco-ontarienne est « une revendica-tion légitime sur le plan universitaire et politique ». Sur le plan universitaire, il prend le contre-exemple de l’Université d’Ottawa. Même s’il reconnait que des ini-tiatives sont prises par l’Université pour offrir des services et des programmes dans les deux langues, il déclare tout de même que « l’Université d’Ottawa n’offre pas un milieu de vie francophone puisque deux tiers des étudiants à cette université sur le campus sont anglophones. Il n’y a pas de garanties d’espace libre, de convi-vialité à dominance francophone. L’U d’O n’est prioritairement pas au service de la communauté franco-ontarienne. »

Sur le plan politique, le professeur croit que le débat controversé sur la nécessité d’une université franco-ontarienne démontre bien la crise du bilinguisme institutionnel. « Les deux langues sont dans une situation d’inégalité dans le contexte du bilinguisme institutionnel. Ce qui est naturel, normal, acquis pour la langue anglaise, ne l’est pas pour la langue française. »

Il renchérit qu’il faudrait permettre la création d’une université à prédominance francophone, comme il en existe certaines au Québec. « Il y a 600 000 anglophones au Québec », souligne M. Anctil. « Ceux-ci ont droit à trois universités anglaises indépendantes. Au Nouveau-Brunswick, les 250 000 Acadiens francophones ont l’Université de Moncton. Au Manitoba, les 50 000 francophones ont l’Université de Saint-Boniface. Pourquoi pas une uni-versité franco-ontarienne pour 600 000 francophones en Ontario? »

En attendant d’avoir gain de cause, le RÉFO continue son combat pour cette université francophone en Ontario avec comme toute dernière action, une pé-tition titrée « Demande d’admission à l’Université franco-ontarienne. »

En plus des nouvelles salles qui seront réservées à des fins pédagogiques, le nouveau pavillon comportera plusieurs salles interactives, comme l’a laissé en-tendre Yves Herry, le vice-recteur asso-cié à l’appui et l’apprentissage de l’U d’O, au journal Le Droit : « Ce sont des salles où les étudiants vont surtout travailler dans une approche où l’on veut décen-trer la salle de classe de sur le professeur et la centrer sur les étudiants et l’appren-tissage. Ils vont travailler sur des études de cas ou des résolutions de problèmes, et vont avoir, chacun à leur table, des équipements multimédias pour leur permettre d’aller chercher de l’informa-tion, de consolider leur apprentissage et même d’envoyer de l’information à d’autres équipes qui travaillent sur le même problème. »

S’ajoutant aux rangs des bibliothèques Morisset et Dickinson, située au pavillon Fauteux, une nouvelle bibliothèque ver-ra le jour. Celle-ci sera « consacrée aux expériences d’apprentissage actif qui se produisent à l’extérieur de la classe, dans un environnement dynamique et riche en technologie où les étudiants peuvent apprendre et créer ensemble », d’après les propos de la bibliothécaire en chef de l’Université, Leslie Weir, rapportés dans la Gazette des nouvelles de l’U d’O.

Pour l’instant, le pavillon Lamoureux n’est pas accessible durant le jour, ce qui altère de façon substantielle la disponibi-lité de plages horaires pour les cours. Les étudiants verront une augmentation de cours donnés en soirée.

situés dans un milieu très urbanisé et se-lon nous, il est important pour tous d’of-frir un espace de détente. »

Plusieurs acteurs se sont exprimés sur le projet, qui se développe en collabora-tion avec la compagnie Urban Strategies. Pierre de Gagné, directeur général du Bureau de développement durable de l’U d’O, nous confie que son équipe et lui ont travaillé de près sur le développement des espaces verts contenus dans le plan maitre de l’Université.

Le besoin d’ajouter des espaces verts sur le campus et les environs est res-senti par l’Université depuis longtemps déjà. Andrew Sacret déclare que depuis

plusieurs décennies, l’U d’O a tenté de cultiver ce qu’il considère comme une « philosophie de développement durable sur le campus ». Pour justifier le choix de l’Université de se débarrasser de certains stationnements sur le campus, comme celui devant le pavillon des Sciences so-ciales par exemple, il rajoute que plu-sieurs études démontrent que ces espaces sont moins utilisés qu’auparavant.

« Les étudiants, les professeurs et les em-ployés de l’Université ont de plus en ten-dance à utiliser les transports en commun au lieu de leur propre voiture », souligne l’urbaniste. « Justement, dans un rapport publié en 1999 par une ancienne collègue, on disait déjà la même chose. »

Place de l’Université

Une communauté verte, un besoin pour tous

PHOTO : FLORENCE PINARD-LEFEBVRE

PHOTO : COURTOISIE

Chantier de construction du centre d’apprentissage

Page 5: La Rotonde - 14 Septembre 2015

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Faculté des études supérieures et postdoctorales

Quand transformation rime avec disparition

DAVID BEAUDIN HYPPIA

Dans le but d’alléger sa charge de travail et d’effectuer ses tâches plus efficacement, la Faculté des études supérieures et post-doctorales continue sa métamorphose. Le 8 juin dernier, les membres du Sénat de l’Université d’Ottawa (U d’O) ont, une fois de plus, approuvé la restructuration de la faculté des études supérieures. Elle conti-nuera de reléguer la grande majorité de ses tâches aux autres facultés de l’U d’O. Claire Turenne Siolander, doyenne de la Faculté, se dit en accord avec les change-ments apportés à la faculté.

Un plan qui ne fait pas l’unanimité

Ce plan de remodelage, qui découle di-rectement du projet Destination 2020, vise à décentraliser la Faculté en ques-tion. Depuis quelques années, ses pou-voirs décisionnels et ses tâches ont été graduellement transmis aux autres facultés, qui possèdent leurs propres écoles d’études supérieures. Certains s’inquiètent de cette fragmentation et considèrent qu’il serait imprudent d’abolir la Faculté. « Il ne s’agit pas d’une abolition de la Faculté, mais bien d’une restructuration », nous rassure la doyenne. « De tels changements sont né-cessaires », ajoute-t-elle. D’après l’U d’O, cela rendrait l’expérience étudiante plus agréable, puisque ceux-ci n’auront plus à souffrir d’une bureaucratie inefficace.

Avec l’augmentation des inscriptions aux études supérieures, la Faculté n’ar-rivait plus à répondre efficacement à la demande. Encombrée par la bureau-cratie grandissante, l’U d’O veut élimi-ner les redondances dans son système. « On veut que le système soit plus effi-cace, pour qu’il soit efficace, pas juste

pour sauver de l’argent », affirme Mme Turenne Siolander. Au début de la dé-cennie, la création des écoles d’études supérieures, particulière à chaque facul-té, avait permis à la Faculté de se déles-ter de quelques tâches. Dès lors, ce sont ces écoles d’études supérieures qui ver-ront leurs tâches augmenter.

La GSAÉD, l’Association des étudiants diplômés, exprime clairement son dé-saccord face aux mesures prises par l’université. En effet, l’Université n’au-rait consulté que 73 personnes, dont 9 étudiants, 31 professeurs et 14 admi-nistrateurs académiques pour produire son rapport. L’Association dénonce le manque de rigueur de l’Université quant aux consultations.

La GSAÉD déclare que le rapport du groupe de travail ne propose pas d’alter-native quant à quelle instance prendra en charge la grande majorité des tâches de la Faculté lorsque celle-ci sera dissolue.

De plus, l’Association ajoute que les de-mandes d’admission seront grandement affectées, au détriment des étudiants. « Comme il n’y aura plus de standards englobant l’ensemble des facultés, comment prouver alors que chaque de-mande sera traitée de la même manière dans chaque faculté? » demandait Gian-carlo Cerquozzi, commissaire aux af-faires universitaires de la GSAED dans son discours au Sénat présenté le 8 juin dernier. Pour la GSAÉD, cela nuira à l’expérience étudiante, puisque les étu-diants qui font des études supérieures n’auront plus de faculté bien à eux.

« C’est un processus que plusieurs des grandes universités à l’échelle du pays ont déjà entamé, et qui est le résultat très direct de la croissance que l’Uni-versité a vécu tout au long de la décen-nie », déclare la doyenne. Elle croit que la Faculté doit s’adapter à sa nouvelle

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Semaine alternative 101

Plus d’inclusivité et de politique: GRIPO vous souhaite une rentrée activiste

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Revue de presse

La Parenthèse française

CLÉMENCE LABASSE

Égypte - La « lycéenne au zéro », icône de la lutte anticorruption – Après avoir obtenu 0 dans toutes les matières au Bac (équivalant du di-plôme de fin de secondaire), Mariam Malak, élève brillante, est partie en guerre contre la corruption en Égypte. Elle soutient que ses notes sont dues à un échange frauduleux. Soutenue par la population, elle est vite devenue, malgré elle, une icône sur les réseaux sociaux et dans les médias.

Suisse - L’hymne national déter-miné par un télé-crochet – Près de 210 contributions ont été sou-mises au concours CHymne qui, le 12 septembre prochain, décidera du prochain hymne national. L’ancien hymne, le « Cantique suisse », s’ap-parenterait à un mélange de bulletins météo alpine et de cantique religieux, selon ses détracteurs.

République démocratique du congo - Premières Francofolies afri-caines à Kinshasa – Pour cette toute première édition, du 7 au 13 sep-tembre, le festival a décidé de mettre en avant des artistes locaux. Créé il y a 30 ans à La Rochelle en France, l’évé-nement s’est déjà exporté au Canada et en Belgique.

France - 24 000 nouveaux réfu-giés annoncés – Lundi 7 septembre, le président François Hollande a confirmé que 24 000 migrants seront accueillis en France, tel que prescrit par le plan de la Commission Euro-péenne. Samedi, le ministre de l’Inté-rieur, Bernard Cazeneuve, réunissait 600 maires disposés à accueillir les ré-fugiés pour organiser les efforts.

Haïti - Lancement de la campagne présidentielle – Pas moins de 54 candidats sont en lice pour succéder à l’actuel président Michel Martelly, dans un climat de fortes tensions. Les dernières élections législatives, le 9 août, ont laissé le pays meurtri par la violence et la fraude. Le premier tour est prévu le 25 octobre.

franco-actu d’à travers le monde

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U n e n o u v e l l e b o u r s e c r é é e p o u r l e s é t u d i a n t s L G B TThe Sheaf, Université de la Saskatchewan

Pour la toute première fois, l’Université de la Saskatchewan offrira aux étudiants inscrits à la Faculté de droit, qui travaillent sur l’avancement de l’acceptation des droits LGBT, la chance de recevoir une bourse d’une valeur de 25 000$ qui s’étendra sur quatre ans. La bourse portera le nom de deux anciens étudiants de la Faculté de droit, Brad Berg et Brian Rolfes, qui sont reconnus par l’Université comme des étudiants mémorables et ayant grandement contribué à la vie étudiante sur le campus. Selon le duo, une bourse du genre servirait à mettre en valeur des étudiants qui font preuve de leadership en sein de leur communauté, mettant alors de l’avant des leaders ouvertement gais, lesbiennes, bisexuelles, etc.

U n e n o u v e l l e a s s o c i at i o n é t u d i a n t e v o i t l e j o u rImpact Campus, Université Laval

Suite à des négociations l’été dernier, le nouveau syndicat étudiant représentant tous les étudiants québécois recevra le nom de l’Union étudiante du Québec. Avec les manifestations étudiantes qui se sont multipliées dans la dernière année, plusieurs asso-ciations étudiantes à travers la province, dont la Confédération des associations des étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), ont ressenti le besoin immédiat de créer une nouvelle association qui aura pour but de représenter les étudiants à l’échelle provinciale. Encore à un stade préliminaire, l’Union s’est dotée d’un site web et d’un logo. Il faudra attendre la première réunion du comité d’organisation, où l’identité nationale de l’association sera débattue, pour plus de détails sur l’affaire.

L a F C É É à l a r e c h e r c h e d ’ u n e s t r at é g i e n at i o n a l e p o u r g é r e r l a d e t t e é t u d i a n t eThe Manitoban, l’Université du Manitoba

En espérant alléger le fardeau de la dette étudiante, la Fédération canadienne des étudiants et étudiantes (FCÉÉ) se mobilise. Elle cherche ainsi une stratégie qui sera obtenir la collaboration des partis politiques. La présidente, Bilan Arte, déclare que le gouvernement fédéral devrait prendre exemple de l’initiative que Terre-Neuve et le Labrador a mise en place. En effet, le gouverne-ment terre-neuvien a décidé d’abolir les dettes des étudiants en les remboursant grâce à des subventions. Mme Arte rappelle que la dette étudiante moyenne est d’environ 27 000 $ par étudiant, ce qui totalise 17 milliards de dollars. En cette période de campagne électorale, la FCÉÉ ne se positionnera pas derrière un parti en particulier, mais espère que la dette étudiante sera mieux gérée que sous le gouvernement Harper.

réalité. L’ancien professeur Denis Ran-court affiche son mécontentement face à cette décision sur son blogue U of O Watch et explique que cette lente res-tructuration cherche à donner plus de pouvoir à l’Université quant à la direc-tion des facultés. Il appuie la décision de la GSAÉD.

Une restructuration lente

Cela fait bientôt 10 ans que l’Université modifie petit à petit sa structure interne. On peut lire dans le procès-verbal de la réunion du sénat, le 18 octobre 2005 : « En faisant un suivi de la double cohorte [c.-à-d. les cohortes de 2e année pour la maitrise et en 4e année de pour le docto-rat, ndlr], on apercevra une croissance

importante au niveau de la maitrise en 2007-08 et au niveau du doctorat en 2009-10. » La population étudiante ins-crite dans un programme de deuxième ou de troisième cycle a effectivement quadruplé les années suivantes.

Chaque année, le Sénat approuve la restructuration de la Faculté. Plus il y aura d’étudiants, plus les restruc-turations se multiplieront. En 2011, à la rencontre du mardi 29 mars, les membres du Comité de planification scolaire ont alors décidé de ce qui se-rait fait dans les dix années à venir : « Au terme de la discussion on convient d’explorer plus en profondeur l’op-tion de créer une école décentralisée. » La doyenne confirme cet énoncé.

ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE

FRÉDÉRIQUE MAZEROLLE

Pour une énième année, le Groupe de recherche d’intérêt public de l’On-tario (GRIPO) se fait l’hôte des « fou-teurs et fouteuses de trouble […] in-téressé-e-s par le militantisme radical et les idées anticapitalistes » lors de sa semaine d’accueil Alternative 101, du 9 au 17 septembre.

Une réplique à la culture de l’in-toxication présente dans la bienve-nue traditionnelle

ALT 101 « se veut une alternative à la semaine 101 [organisée par la FÉUO et les corps fédérés] puisque l’on offre des événements différents, plus inclusifs et qui sont aussi plus politisés », explique Padraic O’Brien, coordonnateur des re-lations avec le campus au GRIPO.

En effet, « il y a plusieur.e.s personnes qui se sentent excluent [du modèle traditionnel de la semaine d’accueil] et c’est un problème qui revient dans les universités chaque année », pour-suit-il. Certes, certains étudiants et étudiantes ne se sentent ni confor-tables, ni en sécurité, dans des environ-nements où plusieurs sont fortement sous l’influence de drogues et d’alcool, explique-t-il, ce qui justifie le fait que la grande majorité des événements de ALT 101 sont sobres, limitant ainsi les dérapages et les débordements plus fréquents lors des semaines d’accueil.

Engagement et éclectisme, du tout pour tous

La programmation est élaborée avec la FÉUO et la GSAÉD, afin d’éviter les conflits d’horaire. « Ce n’est pas une alternative en terme de compé-tition, mais plus un complément aux

activités déjà organisées. On veut aller chercher les personnes qui ne se re-connaissent pas dans la majorité des activités de la rentrée… et ce n’est pas que pour les nouveaux et nouvelles étudiantes! », s’exclame O’Brien.

De plus, plusieurs organisations, cam-pagnes, et groupes communautaires sont invités par le GRIPO, afin de profi-ter de l’espace ouvert par la rentrée, no-tamment le Mouvement étudiant révo-lutionnaire (MÉR), le groupe philippin Migrante et No One Is Illegal.

Allumée par des idées insurrection-nelles? ALT 101 vous donne ren-dez-vous à ses événements, qui se déroulent jusqu’au 17 septembre. À ne pas manquer : From the Margins, une organisation de Toronto, qui of-frira un atelier sur la déconstruction de la culture de l’intoxication le 15 septembre. Les arts et la création vous font vibrer? Ne manquez par l’atelier

ÉLISE VAILLANCOURT

Page 6: La Rotonde - 14 Septembre 2015

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A r t s e t c u lt u r es e c t i o n

Lissa Lé[email protected]

construction et programmation

Vent de nouveautés à La Nouvelle Scène

La Nouvelle Scène nous invitait, le 9 sep-tembre dernier au Fatboys Southern Smokehouse, pour y découvrir sa program-mation pour la saison 2015–2016. Cette sai-son sera la première à tirer profit du nouvel édifice, en construction depuis 2013. C’est dans une ambiance matinale que les quatre compagnies résidentes nous ont dévoilé cette nouvelle saison qui sera présentée dans ce lieu tant attendu. Fébrilité et fierté se dégageaient parmi les membres de cette grande équipe.

L’emballage

Avec ce tourbillon de nouveauté, une nouvelle image s’imposait. L’équipe de La Nouvelle Scène (LNS) affichait sa nouvelle peau avec un logo de la firme InnovaCom. L’élégance de cette créa-tion évoque un lieu qui est ouvert sur sa communauté, où le public, les artistes et les compagnies cohabiteront sous un même toit. Le site web a aussi été re-modelé au goût du jour. La recherche et l’achat de billets se font maintenant plus facilement et on y retrouve une section consacrée au projet de construction.

Le contenant

Depuis son ouverture en 1999, LNS oc-cupait le bâtiment au 333 rue King-Ed-ward, construit en 1930. Malheu-reusement, la vieillesse du bâtiment entraînait une série de problèmes. La façade n’était pas assez forte pour sup-porter la marquise et le matériel pro-motionnel. Il y avait des lacunes dans la fondation, ainsi que des problèmes d’infiltration d’eau et de moisissure. De plus, l’espace des installations était limité. Malgré les rénovations en 1997, 1998, 2003 et 2010, les complications persistaient.

Lorsque le financement s’est pointé en 2013, la décision de démolir a rencon-tré peu d’opposition. LNS a reçu 2,73 millions de dollars du gouvernement fé-déral et 2,73 millions du gouvernement provincial, pour un total de 5,46 M$. De plus, la ville d’Ottawa lui a donné son appui avec la somme de 2 M$.

LISSA LÉGER

PHOTO : FLORENCE PINARD-LEFEBVRE

La construction du bâtiment, un concept singé Saucier + Perrotte Architectes, s’étale sur deux phases. Nous pourrons voir le résultat de la Phase I en janvier 2016. La phase I comprendra le studio A (170 sièges), le studio B (70 siège) ain-si qu’un sous-sol, un rez-de-chaussée et un étage. Après la première phase, LNS aura une superficie de 23 229 pieds carrés, soit une augmentation de 75 % par rapport à l’ancien édifice. La phase II comprendra un étage de plus avec les bureaux administratifs des quatre compagnies résidentes: Théâtre la Ca-tapulte, Théâtre de la Vieille 17, Théâtre Trillium et Vox Théâtre.

Le contenu

Théâtre

Après trois ans d’itinérance, les compa-gnies pourront enfin profiter d’un lieu qui leur appartient. Le coup d’envoi sera fait par le Théâtre du Trillium qui fête ses 40 ans d’existence avec #PigeonsAf-famés, une création multidisciplinaire de la directrice artistique Anne-Marie White, du 26 au 30 janvier. Du 12 au 13 février, Le Trillium accueillera le solo Du domaine des murmures de l’auteure

espagnole Carole Martinez. Puis du 8 au 12 mars, ça sera le texte On Verra de Philippe Landry, l’artiste associé au Trillium qui prendra l’affiche. Pour une première fois, le Trillium programme un spectacle durant l’été : le duo Fuckin Carl, récipiendaire du prix Outstanding Production en 2014 au Ottawa Fringe Festival, du 14 au 30 juillet.

Le Théâtre la Catapulte a décidé de dé-buter sa saison le premier octobre, au Studio Léonard-Beaulne de l’Univer-sité d’Ottawa, avec l’accueil Et au pire au on se mariera pièce tirée du livre de Sophie Bienvenu est un solo féminin qui aborde la relation amoureuse entre une jeune fille de 13 ans et son amou-reux plus âgé. Ensuite, le 5 décembre, Ik Onkar prendra l’affiche. Ik Onkar est un spectacle pour les 12 ans + qui englobe la thématique de l’espoir et de la période de questionnements chez l’ado.

C’est en février que le directeur artis-tique, Jean-Stéphane Roy, signera la mise en scène du texte Le long de la principale de Steve Laplante, « une co-médie funéraire sur l’absurdité du deuil », du 25 février au 4 mars.

Dans la série enfance, le Théâtre de la

chantier de construction de la nouvelle scène

Vieille 17 et Cie Vox Théâtre accueil-leront, le 6 mars, Jour 1 (11 ans +) de la compagnie Le Petit Théâtre de Sherbrooke, un « portrait du plongeon dans l’adolescence ». Le 22 mai, trois personnages partiront en voyage ac-compagné de berceuses et de décou-vertes dans le cadre de la pièce Ogo, pour les 2 à 6 ans. Puis, le 8 mai, Cie Vox Théâtre se lancera dans la création du texte de Sasha Dominique, Quelques lunes plus tard. Avec la musique de Venessa Lachance, cette pièce raconte l’histoire de Marie-Lune, qui est « vic-time et témoin » d’un monde en plein changement.

Musique

Cette année, la programmation musicale de Marcel Aymar a été réfléchie comme le passage du théâtre. Aymar a voulu créer une programmation unique et en quelque sorte éphémère comme une soi-rée au théâtre. C’est avec brio qu’il inclut 26 artistes musicaux en 6 spectacles.

Pour inaugurer la nouvelle Nouvelle Scène le 9 janvier à 20 h, ce sont des voix franco-ontariennes qui résonneront. Avec les groupes Pandaléon (St-Bernar-din), Ariko (Huronie) et Big Balade (Ot-tawa). Le vendredi 5 février, 10 artistes prendront d’assaut les lieux pour une scène ouverte où ils interpréteront leurs compositions. Le 7 avril, Michel Cusson sera à l’affiche avec une création origi-nale qui mêlera son expérience cinéma-tographique et son improvisation jazz. Ensuite le 19 mai, Femmes nomades ré-unira quatre auteures-compositrices-in-terprètes. Animé par Anique Granger, elle sera accompagnée de Bïa, Patricia Cano et Andrea Lindsay. Elles livreront leurs chansons dans une belle simplicité.

Procès : Gee-Gee’s contre Goliath

L’équipe peut trainer l’U d’O devant la justice, selon le juge Philips

C’est officiel, les Gee-Gee’s sont en guerre contre l’Université d’Ottawa (U d’O). L’équipe masculine de hockey, dont la saison avait été suspendue au printemps 2014 à la suite d’un scandale sexuel, se rendra aux tribunaux pour confronter l’U d’O. Suite à cette déci-sion, l’institution fait profil bas.

Entre chefs d’accusation rete-nus et abandonnés

La plainte pour 6 M$ intentée par le joueur Andrew Creppin, au nom des 22 joueurs de l’équipe dont la réputa-tion a été salie, ne sera pas sortie in-demne du jugement. Après que l’avo-cate de l’Université, Sally A. Gomery, ait plaidé pour que la plainte soit en-tièrement rejetée par les tribunaux le 25 juin dernier, le juge Kevin Phillips de la Cour suprême de l’Ontario a dé-cidé d’invalider certains chefs d’accu-sation du dossier.

Ainsi, le 10 juillet dernier, il a conve-nu que l’accusation selon laquelle l’Université avait agi négligemment en suspendant l’ensemble de l’équipe

sans enquête préalable était légitime, en soulignant que cette décision tom-bait en dehors du pouvoir discrétion-naire de l’établissement. Toutefois, il a rejeté celle selon laquelle Allan Rock aurait agi avec une intention malveil-lante à l’égard de l’équipe.

« Le recteur avait une tâche légitime et ardue a accomplir (…) » a écrit le juge. « La malice n’est pas la seule, ou même la plus raisonnable des conclusions que l’on peut tirer du fait que M. Rock ait pris une décision qui a eu des consé-quences négatives pour certains ».

Néomie Duval, gestionnaire des rela-tions avec les médias de l’U d’O par in-térim, commente : « L’Université est satisfaite que la cour ait retiré (…) une portion de la plainte contre l’Universi-té et le recteur Allan Rock. L’Univer-sité va continuer à se défendre vigou-reusement dans ce dossier. Puisque le dossier est devant les tribunaux, l’Uni-versité ne fera aucun autre commen-taire à cet égard. »

Contactée par la Rotonde, l’avocate de l’Université Sally A. Gomery a refusé de répondre à nos questions.

CLÉMENCE LABASSE

Le recours collectif intenté par les anciens joueurs de l’équipe masculine de hockey contre l’Université d’Ottawa pour 6 millions de dollars, en dommages et intérêts, ira jusqu’aux tribunaux, s’est prononcé le juge Kevin Phillips, le 10 juillet dernier. Au passage, l’accusation incriminant personnellement Allan Rock a été retirée du dossier.

Petit retour sur les faits : Le 3 mars 2014, l’U d’O dé-cide de suspendre l’ensemble de l’équipe et de renvoyer le coach, après avoir appris que des membres auraient agres-sé sexuellement une étudiante de l’Université Lakehead lors d’un voyage à Thunder Bay en février. L’U d’O étend par la suite cette suspension jusqu’en 2016. Seuls deux joueurs étaient supposément impliqués dans l’agression. Les accusés, David Foucher et Guillaume Donovan, ont com-paru le 1er septembre dernier. Peu d’informations ont filtré sur le dossier, qui fait l’objet d’un interdit de publication.

Il est à noter que l’ancien professeur de physique de l’U d’O Denis Rancourt est connu pour ses nombreuses altercations avec l’institution. L’administration de Allan Rock l’a renvoyé et banni du campus en décembre 2008. Sur son blogue U of Watch, Rancourt surveille l’institu-tion pour rapporter les di-verses malversations présu-mées de l’administration et de ses anciens collègues.

Remise en cause du jugement?

Dans un récent billet sur le blogue U of O Watch, l’ex-professeur et commen-tateur public Denis Rancourt* met en doute la validité de la décision : « C’est incroyable. L’Université demande à ce qu’une plainte soit retirée et le juge le fait sans laisser le temps à des preuves d’être trouvées et examinées. »

Et il ajoute : « Cette conclusion doit être faite par le jury, après qu’aient été entendus des témoins, des preuves et des contre-interrogatoires ».

Cependant, pour l’avocat de l’équipe, Lawrence Greenspoon, le cœur de la plainte est passé. « Bien enten-du, quand vous savez que seuls deux joueurs sont impliqués dans une histoire et que vous destituez toute l’équipe, c’est extrêmement injuste. Vous agissez soit avec une intention malveillante, soit avec négligence », explique-t-il

« Cela étant, Monsieur Rancourt n’est pas un avocat, il n’a pas a remettre en question la décision du juge. Il

y a sûrement d’autres explications pour celle-ci. L’important est passé », ajoute M. Greenspoon. « C’est impor-tant d’aller de l’avant pour ces jeunes hommes innocents. »

Maintenant que la poursuite est lancée, il reste à certifier la classe de l’action. La date du procès n’a à ce jour pas été annoncée.

PHOTO : ARCHIVES

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Équipe de hockey masculine lors de la saison 2013-2014, avant leur suspension

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Entretien avec joël Béddows

Projet de construction pour le département de théâtre

La Cour des Arts subira de gros chan-gements dans les prochaines années. Ce projet de construction à long terme, unique en son genre, sera aussi bé-néfique pour les étudiants du départe-ment de théâtre.

Ce projet de construction vise à agrandir la galerie d’art de l’Onta-rio (GAO) ainsi que la Cour des Arts sur le terrain vacant avoisinant. Le projet a aussi comme but de four-nir de nouvelles installations pour le département de théâtre de l’Uni-versité d’Ottawa.

LISSA LÉGERDès son arrivé au département de théâtre comme enseignant il y a 12ans, Joël Beddows, direc-teur du département de théâtre de l’Université d’Ottawa, a constaté, avec son collège Kevin Orr, que les installations du département n’étaient pas adéquates. Le studio Léonard-Beaulne, par exemple, manquait en hauteur et n’offrait donc pas une boîte noire (scène comportant 170 places assises) adéquate pour bien former les étudiants. C’est ainsi que la vo-lonté d’offrir de meilleurs équipe-ments et des lieux dans lesquels les jeunes praticiens pourront évoluer a vu le jour.

Cette année, le département à un taux d’occupation de 96 %. Les stu-dios sont quasiment toujours loués en journée et il est alors impossible pour les étudiants de les utiliser pour pratiquer. De plus, puisque que le département a des ambitions de conservatoire, ce projet lui don-nera les installations nécessaires pour en demander le statut.

Le projet de 40 millions de dollars servira a construire une boîte noire de 120 places et quatre studios de répétitions. Avec l’investissement de 9 M$ de l’Université d’Ottawa, un comité, sur lequel M. Beddows siège, a été mis en place afin qu’un

dialogue puisse se faire entre les futurs occupants et l’administra-tion. Puisque que c’est un projet de construction hors campus, la vie étudiante au 133, Séraphin-Marion ne sera pas perturbée.

Le grand espoir de Joël Beddows est « de voir émerger le même phénomène qui est arrivé avec les compagnies membres de La Nou-velle Scène », mais chez ses étu-diants, c’est-à-dire de cultiver cet espoir de création dans la région d’Ottawa-Gatineau.

uo show

Les mains en l’air pour la rentrée

L’équipe de la semaine d’accueil nous a offert une rentrée électrique avec la mise en scène d’un premier uO Show. De quoi plaire à bien des gens, le campus a vibré, jeudi soir dernier, aux ondes du rap-électro éclectique du groupe Sherbrookois Misteur Valaire, et du nouveau groupe chouchou canadien Half Moon Run.

La foule enthousiaste, quoique quelque peu dispersée, a eu droit en début de soirée à un spectacle qui a su fusionner la forte personnalité humoristique et la musique du groupe Misteur Valaire. La basse de cuivres présente dans leur pres-tation rappelle la formation jazz des cinq membres, tout en prenant une route plu-tôt éclectique, qui mélangeant jazz, mu-sique électronique, rap et pop.

Les spectateurs se sont faits de plus en plus nombreux au cours de la soirée, anti-cipant avec impatience le groupe tant at-tendu, Half Moon Run. Les membres ori-ginaires de tous les coins du pays se sont rencontrés à Montréal en 2009, et ont aussitôt pris la décision de laisser tomber tous leurs projets respectifs pour se dé-vouer au groupe. L’ensemble connaît de-puis un succès fulgurant, ayant fait la pre-mière partie des plus grands artistes du moment, dont City and Colour, Mumford and Sons et Patrick Watson.

CAMILLE PAGÉ-TAILLON

La foule de l’Université d’Ottawa eut droit au premier spectacle de la tour-née mondiale du groupe, lui donnant la chance d’entendre plusieurs nouvelles chansons en primeur, dont l’envoutante « Turn Your Love » qui sera sur leur nou-vel album, disponible dès le 23 octobre. Cette nouvelle chanson, qu’un membre du groupe qualifie de presque « géomé-

trique », donne un aperçu du style de leur musique à venir. En retrouvant toujours leurs racines folks, les fans peuvent s’at-tendre à un nouvel album aventureux qui rejoindra plusieurs styles musicaux. L’innovation de leur nouvelle musique restera tout de même fidèle au ton de voix hypnotisant de l’Ottavien, Devon Portiel-je, qui évoque à la fois l’intensité de Bono

et l’émotion de Passenger, ainsi que les prouesses instrumentales de Conner Mo-lander, Dylan Phillips et Isaac Symonds.

Les succès de ce premier uO Show nous donne déjà hâte à la prochaine rentrée, ainsi qu’au retour de Half Moon Run dans la capi-tale le 19 décembre prochain au club Ritual. Les billets seront en vente dès vendredi.

misteur vallaire et half moon run, jeudi soir sur la scène du uo show

PHOTO : NICOLAS RASIULIS

Le 12e festival House of PainT

La célébration de la culture urbaine et du hip-hop

Pour leur 12e édition, le festival House of PainT (HoP) avait une programmation riche en musique, breakdancing et graffitis et s’étirait sur cinq jours consécutifs, du 9 au 13 septembre 2015.

La perpétuation d’un mouvement

Le festival House of PainT (HoP) est aussi et surtout un mouvement d’art urbain ancré dans la communauté hip-hop. Le HoP a vu le jour en 2003, suite au lobbying fait par des artistes de la région d’Ottawa-Gatineau afin d’avoir accès à un mur pour y exposer des graf-fitis. La ville d’Ottawa a finalement ac-cepté et a accordé une zone légale pour l’expression des arts sous le pont Dun-bar, là où l’avenue Bronson croise la ri-vière Rideau. Chaque année depuis, le festival House of PainT (HoP) accueille des centaines d’artistes et adeptes de culture hip-hop où se rassemblent des breakdancers, des DJ, des MC, des poètes et des graffiteurs de partout à travers le Canada.

SARAH-ANNE LACOMBEAu cours de cette édition, les perfor-mances musicales ont été partagées par plusieurs artistes, dont notamment Jazz Cartier, BlakDenim et Kalmunity Col-lective tandis que les sessions de Live Beats ont vu passer plusieurs DJ, dont Kool Krys, DJ Magnificent et DJ Zattar. Pour sa part, les grands murs de graffiti ont été peints par plus de soixante ar-tistes et entouraient la compétition de breakdance qui accueillait certains des meilleurs bboys et bgirls du Canada. En outre, tout y était pour nous faire res-sentir comment le hip-hop et les arts urbains créent un sentiment de commu-nauté au sein de notre société.

Un mouvement de résilience et de communauté

Accompagné de ses alliés, le DJ Ma5o-nic (Malcolm Nesbitt) a fait vibrer la scène avec ses rythmes frénétiques et haletants pendant les « dance battles » qui ont eu lieu samedi soir. La forte présence de Ma5onic dégageait un en-thousiasme débordant et contagieux : il vivait le hip-hop. Lorsque question-né sur ce que le festival HoP représen-

tait pour lui, il a répondu : « Avant, la culture hip-hop n’était pas considérée comme de l’art; elle était juste considé-rée comme marginale et comme étant quelque chose qui mène aux crimes. Pour moi, le but du festival House of PainT, c’est de continuer à briser cette mentalité pour continuer de faire vivre la culture hip-hop. »

Plus que le désir de briser les stéréo-types qui entourent cette sous-culture, le festival HoP et les individus qui s’y retrouvent semblent également parta-ger un grand désir de vivre ensemble et de communauté. « Ici, on retrouve un sentiment d’appartenance qui est difficile à trouver dans notre société, et surtout pour les jeunes » s’élance le DJ Ma5onic. « Ce que j’espère, c’est de lancer un message positif pour que les gens puissent continuer à faire ce qui les inspire, même si cela ne convient pas à tout le monde » poursuit-il. Un des graffiteurs qui était sur place et qui préfère conserver l’anonymat, à l’image de son art, a renchéri sur les propos de Ma5onic en avançant qu’il est beaucoup plus facile de se conformer au mode de

vie promu dans la société que de suivre ses propres intérêts et passions. Ces dis-cours revêtent les couleurs d’un mouve-ment qui promeut la résilience et la di-mension communautaire pour aspirer à des sociétés en santé.

Vers des espaces créateurs

Pour cet artiste, de peindre du graffi-ti nous aide à nous approprier les es-paces, en tant que communautés créa-trices, pour qu’on puisse s’exprimer tel qu’on l’entend et pour que l’on puisse laisser une trace inspirée et inspirante sur les territoires. Ce talentueux graf-fiteur a ajouté qu’à travers son art, il espère ouvrir les yeux des gens pour les inciter à percevoir les couleurs qui nous entourent et qui forment la vie. C’est pourquoi il revendique plus de zones légales pour les graffitis, afin que plus d’individus puissent partici-per à la réappropriation des lieux ain-si qu’à l’appropriation de l’expression artistique des citoyens. Comme quoi la culture urbaine de hip-hop est por-teuse de messages d’espoir et de persé-vérance pour les communautés.

PHOTO : AYOUB BEN SASSI

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Semaine d’apartheid israélien

Entrevue avec l'ambassade israelienneLorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Nullam euismod bibendum elit, eget eleifend mauris fais tristique sollicitudin nunc at commodo.

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slutwalk

Une conversation qui se doit d’être propagée

SlutWalk, une marche qui dénonce et qui sensibilise la population à la culture du viol, a eu lieu le 13 sep-tembre dernier.

Le mouvement SlutWalk a été lancé en 2011, après le commen-taire de l’agent de police Michael Sanguinetti de Toronto : « Wo-men should avoid dressing like sluts in order not to be victimized [Les femmes devraient éviter de s’habiller comme des putes afin de ne pas devenir des vic-times]. » SlutWalk milite contre la culture du viol, mais plus pré-cisément contre le blâme impo-sé aux victimes. Le blâme et la honte peuvent venir des ques-tions que l’on pose aux victimes de violence sexuelle, quel type de vêtements la victime portait ou la longueur de ceux-ci, par exemple. La marche sert de sup-port moral et en même temps dénonce le fait que ce n’est ja-mais la faute de la victime.

LISSA LÉGERMalgré la pluie, la foule s’est ras-semblée devant le Monument canadien des droits de la per-sonne pour le début des discours. Plusieurs femmes ont pris la pa-role pour mettre en lumière dif-férentes réalités en lien avec la culture du viol. Tout d’abord, RJ, une femme qui affirme sa bis-piritualité (terme signifiant un individu qui se reconnaît dans les deux genres), a voulu mettre

l’accent sur les 1 200 femmes au-tochtones disparues au Canada. Debbie Owusu-Akyeeah a pour-suivi en présentant à la foule la terminologie utilisée pour dé-crire le corps des femmes noires et pour montrer à quel point les femmes noires sont davantage sujettes à la discrimination en raison de leur race. C’est Ashley

Bickerton, docteure en études fé-ministe et de genre, qui a conclu avec un discours sur l’impor-tance de continuer à bâtir une communauté avertie et de ne ja-mais mettre en cause les victimes qu’elle qualifie de survivant.e.s. Elle a conclu son discours avec une notion centrale de la culture du viol : « Consent is sexy, consent is mandatory [Le consentement, c’est sexy; le consentement, c’est obligatoire].» Le consentement est en fait à la base de plusieurs problématiques sexuelles. La plupart du temps cet aspect est négligé, ce qui entraine de l’abus.

C’est suite à ces mots que les participant.e.s se sont mis en marche vers la rue Welling-ton avec leurs affiches et leurs chants de positivité.

Si vous voulez vous impliquer auprès de ce mouvement, sui-vez SlutWalk Ottawa sur les médias sociaux ou écrivez à [email protected]

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Calendrier Culturel du 14 au 20 septembre

L u n d i M a r d i M e r c r e d i J e u d i V e n d r e d i S a m e d i D i m a n c h e

Le Festival Zones ThéâtralesVisite guidée de la

Côte-de-Sable.14h, Maison Laurier

Americandream.ca. 19h, CNA

Trois mousquetaires plomberie. 21h,

De La Salle

Un neurinome sur une balançoire. 19h,

Salle académique de l’U d’O

Barbecue. 20h30 Musée canadien de

l’histoire

État vertical.19h, CNA

Petites bûches. 19h,De La Salle

MaXXXed Out Mondays,

21h, Maxwell Bistro

Mariana Mazza et Martin Vachon

20h, Café Nostal-gica

Yoga gratuitColine parlemen-

taire, 12h.

Le Festival Burlesque d’Ottawa

19h, Le Troquet 22h, Théâtre Gladstone 18h, Centre Bronson 12h, Galerie SAW

Lundi Bluegrass21h, Pressed

Journée portes-ouvertes au Pavillon des diplômés

8h à19h Inscription obligatoire

Ouverture du Festival CityFolkDu 16 au 20 sept.

Hip Hop Anti-Capitalist :

Hyfidelik the Gypsy Sun.

21h, Ritual Nightclub

Pique-Nique en Blanc

11h30 Terrasse MRT

Nuit Blanche Ottawa-Gatineau

18h19 à 4h20

Mononc’ Serge acoustique

20h, Brasseurs du temps

VS

BILLETS 20 $*

*Taxes et frais + transportation incluent

DEUX ÉCOLES. DEUX ÉQUIPES.UNE RIVALITÉ HISTORIQUE.

3 OCTOBRE • 13 H

Billets disponibles au Service à la clientèle du pavillon Montpetit, Service à la clientèle du Complexe sportif Minto et à la Billetterie des Gee-Gees

au 613-562-5800 x4337 ou [email protected]

Rentrée universitaire. Fâ chaud : béton fumant, vêtements légers, dé-sir d’un dernier élan de spontanéité estivale. Copains et copines s’en-gouffrent sur la terrasse du Café Nos-talgica, au plein cœur de l’aprèm, his-toire de s’hydrater l’œsophage avec les bulles d’alternation de conscience parfumées à 5 %.

Entre toi pis moi, on s’entend qu’il y a une bonne dose de facteurs qui sont de ton bord pour que ton ap-pétit sexuel s’excite, non? Qu’il y a bien des désirs et des passions qui naissent et se bercent dans les doux bras de notre institution de savoir? Avant de passer à ces actes « sor-dides », camarades, un 101 sur le consentement.

Alcool et drogue : Pas de consente-ment si l’état de conscience est altéré.

Relation de pouvoir : Pas de consen-tement si une relation hiérarchique (prof/T.A./étudiant.e, employeur.e/employé.e, etc.) vient opacifier l’in-teraction.

Pression/insistance : Ne brouillez pas les cartes du consentement lors de vos jeux coquins en poussant vos partenaires à acquiescer à l’activité sexuelle en poussant celle ou celui qui partage vos soupirs aux limites de la pleine possession de ses moyens. Lire, arrêtez d’exciter le corps de quelqu’un qui ne le veut pas afin de le/la poussant à consentir.

Un petit rappel amical : crop top, mini-shorts et robe soleil ne sont pas un appel à des relations sexuelles. Guys, il fait 300 degrés dehors. C’est une possibilité que ça tente à quelqu’un ou quelqu’une de ne pas suer 7,5 litres par demi-heure. C’est aussi possible que les femmes soient capables d’auto-détermination sur leur corps. Et devinez quoi? C’est aussi possible qu’elles s’habillent en court ou en long parce qu’elles en ont fucking envie, pas seulement qu’elles cherchent à tout prix à se valoriser à travers votre regard. Et fuck le slutshaming, by the way.

Le consentement, c’est d’explici-tement obtenir une réponse po-sitive. C’est de demander avant de faire. Arrêtez-moi ça, dire que c’est un turnoff.

Pis ayez du fun avant d’être surchar-gé.e par vos lectures de mi-session!

C H R O N i Q U E

Guide pratique d’initiation

aux notions de consentement

ÉLISE VAILLANCOURT

Participantes et participants à la marche slutwalk d’ottawa.

« C o n s e n t i s s e x y, c o n s e n t i s m a n d at o r y

[ L e c o n s e n t e m e n t, c ’ e s t s e x y; l e c o n s e n t e m e n t,

c ’ e s t o b l i g at o i r e ] . »

PHOTO : ANTOINE SIMARD-LEGAULT

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Secteur récréatif

Le Service des sports au défi de la promotion

Le Service des sports connait lui aussi, en quelque sorte, sa semaine d’orienta-tion avec la campagne d’inscription du secteur récréatif qui a commencé le 8 et se prolonge jusqu’au 17 septembre. Une occasion pour les étudiants de s’enrôler dans une discipline et de s’adonner à une activité extracurriculaire durant l’an-née universitaire.

Les ligues intra-muros, les pro-grammes de conditionnement phy-sique et les programmes éducatifs constituent le secteur récréatif chez les Gee-Gees. La division des intra-mu-ros propose huit disciplines diffé-rentes : soccer, hockey, hockey-balle, ballon-chasseur, flag-football, fris-bee ultime, basketball et volleyball. Chaque discipline offrant elle-même plusieurs ligues. Ces sports collectifs connaissent un grand engouement avec un nombre de participants qui avoisine 7000 étudiants chaque an-née. Les ligues de soccer ont à elles seules compté jusqu’à 66 équipes en 2014-2015 pour 64 cette année. Toutes les ligues qui se disputent en plein air ont déjà rempli leurs quotas alors qu’il reste une semaine pour s’inscrire.

Les intra-muros sont répartis entre trois sites différents : le pavillon Montpetit et ses gymnases, le terrain du campus Lees et le complexe spor-tif Minto au sein duquel se trouve le terrain Matt Anthony. L’inscription se fait en équipe ou individuellement.

Pour Laura Jordan, étudiante en sciences sociales inscrite dans une ligue de volleyball pour la deuxième fois en deux ans, c’est une expérience à recommander. « Bien entendu c’est important d’être actif, mais c’est aussi important de partager avec les autres. Le fait que ce soit récréatif n’enlève pas l’envie de bien disputer ces rencontres. L’esprit d’équipe et la stimulation sont là ». Pour le semestre d’automne, les ligues commenceront à partir du 21 septembre et se prolongeront jusqu’à la fin du mois de novembre.

GHASSEN ATHMNI

s p o r t s e t b i e n - ê t r es e c t i o n

Baleines et spéléologie

Outre les disciplines collectives, le sec-teur récréatif offre également la pos-sibilité de pratiquer des sports indivi-duels qui se répartissent entre les arts martiaux (aïkido, escrime, taekwondo, kung-fu, karaté) les activités de condi-tionnement physique et mieux-être (musculation, yoga, pilates, kickboxing, course, triathlon, cardiovélo) et la nata-tion et les activités récréatives (danse, patin, plein air).

Selon le gérant des programmes édu-catifs et de conditionnement physique Lenny Sabourin, ce volet a la capacité de desservir jusqu’à 3000 personnes, mais il n’enregistre qu’une participa-tion « entre 1700 et 2000. Nous es-sayons d’avoir un maximum de huit étudiants par entraîneur pour ce qui est des séances de conditionnement. Nous offrons aussi la possibilité d’en-trainement en privé ».

Les activités de plein air offertes par l’organisation des Gee-Gees ne se li-mitent pas à ce qui est communément perçu comme du sport et permettent de quitter le cadre du campus voire d’aller à plusieurs centaines de kilo-mètres d’Ottawa. Le camping d’hi-ver, la spéléologie dans les cavernes de Lusk, dans le parc de la Gatineau, ou encore l’observation de baleines à Tadoussac, à la confluence de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent, figurent parmi les options. « Les activités en plein air sont très prisées par les étudiants, les places pour aller observer de baleines partent très vites. Par exemple, je pense [qu’en trois jours] nous avons déjà 41 inscrits sur 54. » explique M. Sabourin.

Les étudiants peuvent aussi profiter des installations pour pratiquer le sport de leur choix, cela sans avoir à faire partie d’une ligue ou d’un cours. Pour ce faire, il faut consulter le site des Gee-Gees et s’inscrire au volet des activités à la visite.

Un important effort de promotion

Au sujet du développement du secteur, M. Sabourin a désigné la promotion comme principal défi. Le Service des sports souhaite enrôler plus d’étu-diants dans ses programmes récréatifs. « Nous consacrons beaucoup d’efforts à la promotion, avec nos brochures sur le campus, sur le site web et les médias sociaux. Avec une cohorte de 43 000 étudiants, c’est difficile de faire connaitre ces programmes à une grande partie des étudiants. »

Les étudiants peuvent consulter le nombre de places disponibles par dis-cipline en naviguant sur les pages du site des Gee-Gees qui sont consacrées aux inscriptions ou en se déplaçant aux bureaux du Service des sports qui se trouvent au pavillon Montpetit. La campagne d’inscription se poursuit jusqu’au vendredi de cette semaine.

Les étudiants peuvent profiter des gymnases pour organiser des parties récréatives

PHOTO : GHASSEN ATHMNI

SOCCER

Quatre victoires de rang pour Ottawa

L’équipe de soccer féminin semble avoir mis la machine en route. En deux se-maines, elle totalise quatre victoires, 16 buts marqués et 2 encaissés et présente une fiche de 4-0-1. En fin de semaine, les coéquipières de Julia Francki recevaient les Excalibur de Trent et l’Institut universi-taire de technologie de l’Ontario.

Avec l’absence pour cause de blessure de quelques éléments d’expérience, l’entraîneur-chef Steve Johnson a conti-nué à faire confiance à des recrues et des joueuses de deuxième année comme Théa Nour, Victoria Marchand, Ellie Cowan et Delaney Rickert-Hall. « Cette année nous avons beaucoup de bons éléments parmi les nouvelles joueuses. Une fois sur le terrain, qu’on soit en pre-mière ou en cinquième année n’a pas d’importance, on exige le même ren-dement de tout le monde » explique la capitaine Francki.

Festival offensif

Contre Trent, le Gris et Grenat a dé-marré sur les chapeaux de roues. Pilar Khoury a ouvert la marque dès la pre-mière minute de jeu et Delaney Ric-kert-Hall a doublé la marque à la 7e. Évoluant dans leur 4-3-3 classique, les joueuses locales ont étouffé leur adver-saire grâce à un arrêt haut et une maî-trise des duels au milieu de terrain. La supériorité technique des Gee-Gees leur a permis de garder la possession du bal-

GHASSEN ATHMNIlon et de faire courir Trent tout au long de la première période.

Le facteur physique a été déterminant au deuxième acte. Plus en forme, les Ottaviennes ont essouflé les visiteuses avec pas moins de 7 buts en 40 minutes. L’avant de première année Théa Nour a inscrit un quadruplé, devenant ain-si la meilleure marqueuse de l’équipe cette saison. Faythe Lou, Brooklynn McAlear-Fanus et la défenseure Han-nah Landry ont ajouté les autres buts. Ce sera Hailey Giles qui marquera le seul but pour les Excalibur.

Succès laborieux

La deuxième équipe à faire le dépla-cement à Ottawa était celle des Ridge-backs de l’IUTO. Malgré un bon début de partie, les Gee-Gees ont beaucoup souffert. En début de rencontre, grâce à des lignes resserrées, les Ridgebacks ont gêné les Ottaviennes en ne leur lais-sant que très peu d’espace pour déve-lopper leur jeu. Le seul but du match est venu d’une déviation d’une défenseure, après un centre de l’arrière gauche Ani-ka Littlemore. Les Gee-Gees ont obtenu des coup-francs à répétition aux abords de la surface torontoise, mais les tirs de Khoury et Francki se sont heurtés à la gardienne et à la barre transversale.

En milieu de terrain, Johnson a choisi de placer plusieurs joueuses qui évo-luent d’habitude comme attaquantes. « Nous avions besoin de vitesse et d’être capable de bien négocier les duels aé-riens, c’est la raison pour laquelle j’ai placé des avants au milieu » explique l’entraineur-chef. Victoria Marchand,

positionnée en sentinelle devant la dé-fense, s’est illustrée en effectuant un travail de sape exceptionnel qui a per-mis de neutraliser l’offensive adverse à plusieurs reprises.

Au cours de la deuxième mi-temps, le jeu s’est ouvert et les deux équipes ont multiplié les assauts. Les Gee-Gees ont beaucoup péché dans l’exécution des dernières passes et manquaient souvent de profondeur offensive sur des actions lancées de loin. Si Nour et Khoury se sont encore démarquées grâce à leur conduite de balle, la finition laissait à désirer. En revanche, les Ridgebacks se sont montrées très dangereuses et il a fallu que Cynthia Leblanc s’interpose à maintes occasions pour éviter l’égalisa-tion. L’organisation des visiteuses a for-cé Johnson à revoir sa tactique et à pas-ser en 4-4-2 en repositionnant Francki à l’entrejeu. « C’était un match très intense, notre adversaire nous a causé beaucoup de soucis, il a fallu adapter notre système »

« On aurait dit une rencontre des séries avec beaucoup d’engagements phy-siques, les deux équipes auraient pu ga-gner. C’était très serré. Elles auraient pu égaliser vers la fin » rajoute Francki.

Au coup de sifflet final, l’entraineur-chef des Ridgebacks n’a pas manqué de faire savoir sa colère contre l’arbitre, esti-mant qu’il avait lésé son équipe.

Le Gris et Grenat se dirigera vers Nor-th Bay pour se mesurer aux universités Nipissing samedi et Laurentienne di-manche. Les deux confrontations débu-teront à 13 h.

Pour convaincre de faire du sport, on avance souvent la nécessité de porter intérêt à son bien-être. Être en condi-tion ou en forme. Réguler sa chimie interne et ses sécrétions. Être en santé.

Cette rhétorique semble s’intéresser aux bienfaits potentiels d’une activi-té physique donnée sur la santé, les muscles, la circulation sanguine, etc. du corps humain et théorise un lien évident entre ces bienfaits et un bien-être ou encore un mieux-être.

Les questions qui se posent dès lors sont celles de savoir si le sport doit être approché uniquement ou essen-tiellement comme un exercice qui ne vaut que par cette finalité et de savoir si le rapport du sport à l’être est uni-quement celui de la santé.

Le sport est, à mon sens, et comme le laisse entendre l’étymologie du mot, un jeu. La composante « jeu » est la fondamentale du sport.

Ce n’est pas un hasard si, à la diffé-rence de l’exercice caractéristique de la discipline individuelle, on a re-cours au verbe jouer pour décrire la pratique des sports collectifs. Le jeu est à l’opposé de l’exercice à la finali-té utilitaire et individualiste. L’aspect ludique en est l’objet premier et en conditionne le fonctionnement.

La socialisation qui résulte du sport bénéficie de cet aspect, en ce qu’il est l’expérience d’un ensemble d’interac-tions, de mouvements et d’exécutions qui s’agencent autour d’un certain nombre de règle et qui échappe sou-vent à enrégimentement de l’utilitaire.

Ensuite, les composantes « discipline » et « progrès » viennent compléter ce que je perçois du sport.

La discipline prenant une dimen-sion ascétique, celle de la maîtrise de l’énergie et de la violence, permet, au bout d’une course ou d’un effort, la libération et la réflexion sur des ef-fets enfouis.

Le progrès en tant que métamor-phose continue est la condition d’être capable de répondre à toutes les sollicitations du sport, d’acquérir la polyvalence technique et tactique et l’ambivalence des attitudes (entre contrôle et explosivité, retenue et générosité dans l’effort, etc.). Des métamorphoses synonymes d’une symbiose plus intense, d’un dépas-sement du rapport habituel entre corps et esprit dont résulte un bon-heur. C’est ainsi que je conçois un bien-être lié au sport.

C H R O N I q U E

Sport et bien-être ?

GHASSEN ATHMNI

PHOTO : FLORENCE PINARD-LEFEBVRE

Brooklynn mcalear-fanus s’empare du ballon

Page 10: La Rotonde - 14 Septembre 2015

l a r o t o n d es p o r t s e t b i e n - ê t r e l e l u n d i 1 4 s e p t e m b r e 2 0 1 518

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tirs de barrage

Stéphanie Mercier, du hockey au rugby

Lors de l’écrasante victoire de l’équipe de rugby contre Sherbrooke, Stépha-nie Mercier, auteure d’un essai lors du match contre Sherbrooke, entamait sa cinquième saison chez les Gee-Gees, mais sa première en ovalie. L’athlète originaire de Smooth Rock Falls avait d’abord passé quatre saisons en tant que gardienne de but de l’équipe de hoc-key avant de délaisser la glace pour les joies du jeu à quinze.

La Rotonde : Comment s’est fait ton passage à cette nouvelle dis-cipline? Est-ce que c’est quelque chose que tu avais prévu?

Stéphanie Mercier : J’ai pratiqué plusieurs sports au secondaire, mais quand je suis arrivé à l’Université je savais que je voulais faire du hockey. Ce qui s’est passé c’est que l’an der-nier en consultant l’horaire de mon stage de sciences infirmières, j’ai vu que j’allais devoir manquer plu-sieurs entrainements de la saison de hockey, donc je me suis dit que ce n’était pas réaliste de continuer. J’ai donc opté pour le rugby sur les conseils de mes amies qui sont dans le programme vu que la saison se termine début novembre.

LR : Qui-est-ce qui t’as conseillé d’aller en rugby?

SM : C’est Danielle Erdelyi (pilier) qui était avec moi sur le conseil étu-diant. Après la saison qu’elles ont connue l’an dernier, elle m’a dit que je devais m’y essayer.

LR : Tactiquement, est-ce que cela a été aisé de trouver ta position?

SM : Au début, j’avais moins de volume, j’étais plus coureuse. J’ai commencé comme ailière. Je cou-rais vite, mais il y avait plusieurs joueuses plus rapides donc j’ai été repositionné en troisième ligne aile côté ouvert (numéro 7) et j’ai vrai-ment aimé ça. J’ai regardé beau-coup de vidéos pour apprendre les

GHASSEN ATHMNI

tactiques à appliquer en jeu et je me sens bien dans cette position. J’ai aussi joué comme centre (12 et 13) et une fois comme arrière, mais c’est vraiment difficile.

LR : Quelle était ton expérience en rugby avant de rejoindre l’équipe?

SM : Avant le mois de juin, je n’avais jamais joué au rugby. À Smooth Rock Falls, il n’y en avait pas. J’ai pratiqué le basketball, le volleyball et le baseball, mais je n’avais jamais joué au rugby.

LR : Jen Boyd a expliqué qu’après la quatrième place aux championnats SIC de l’an dernier, l’équipe doit vi-

ser le titre, qu’en penses-tu?

SM : Je pense que tout le monde est concentré sur cet objectif. C’est ce qu’on aimerait, mais il nous faut prendre chaque rencontre séparé-ment et essayer de toutes les rem-porter.

LR : Si tu devais faire de la compéti-tion de haut niveau irais-tu en hoc-key ou en rugby?

SM : Rugby. J’ai fait du hockey pendant 20 ans, c’est vraiment mon sport, mais je pense que je suis plus intéressée par continuer dans cette nouvelle discipline, j’ai plus à apprendre et à découvrir en tant qu’athlète.

brèves

Rugby : Victoire importante contre Laval

Les protégées de Jen Boyd ont continué sur leur lancée en allant battre le Rouge et Or de l’Université Laval à Québec avec un score de 33-17.

La première mi-temps avait pourtant tourné au désavantage des Ottaviennes qui, malgré deux bottés convertis par Irene Patrinos, se sont retrouvées me-nées après un essai de Camille Pro-vencal-Aubé. Au retour des vestiaires, la centre Dria Bennett a pris le jeu à compte et a inscrit deux essais dont un à la suite d’une échappée. Par deux fois Patrinos s’est chargée de transformer et a ensuite réussi un troisième botté pour donner l’avantage aux siennes 23-10, peu après l’heure de jeu.

À cinq minutes du terme, Laval est revenu à la charge grâce à un essai de Katherin Keller transformé par An-ne-Charlotte Bealieu. Mises sous pres-sion, les Gee-Gees ont réagi promp-tement et l’incontournable Irene Patrinos a inscrit un troisième essai et une pénalité pour sceller définitive-ment le sort de la rencontre.

Le Gris et Grenat disputera sa pro-chaine rencontre à Ottawa sur le terrain de l’Université Carleton, ce mercredi à 19 h.

Football : Les Marauders renversent le Double G

En visite à Hamilton pour y affronter les Marauders de l’Université McMas-ter, l’équipe de football a été dominée par l’offensive de l’équipe hôte en deu-xième mi-temps après avoir mené en début de rencontre. La rencontre s’est conclue sur la marque de 57-42, ce qui constitue un record en termes de points inscrits dans une rencontre dis-putée par McMaster.

Les Gee-Gees ont eu jusqu’à 15 points d’avance et alors qu’ils semblaient contrô-ler le déroulement du jeu au deuxième quart, l’équipe hôte a renversé la vapeur pour revenir à 32-24 avant la pause.

Le quart-arrière de McMaster, Asher Hastings, qui s’est distingué avec 343 verges et cinq passes de touché, a per-mis à ses coéquipiers de prendre un avantage décisif et de marquer 26 points consécutifs pour mener 50-35.

Six minutes avant la fin de la rencontre, Greg Cherniak réussit un touché pour réduire la différence à huit points, mais la réplique immédiate des Marauders a dissipé les espoirs ottaviens.

Les hommes de Jamie Barresi se mesu-reront aux Lancers de Windsor au cam-pus Lees samedi prochain à 13 h.

PHOTO : FLORENCE PINARD-LEFEBVRE

ÉDITION DU LUNDI 14 SEPTEMBRE 2015

109, rue OsgoodeOttawa, Ontario

K1N 6S1TEL: 613-421-4686

RÉDACTIONRédacteur en chefDidier [email protected]

SECRÉTAIRE DE RÉ[email protected]

CORRECTEURFrédéric [email protected]

ACTUALITÉSClémence [email protected]

Frédérique [email protected]

Yasmine [email protected] David Beaudin [email protected] Boni Guy-Rolland [email protected]

ARTS ET CULTURELissa Lé[email protected]

SPORTSGhassen [email protected]

WEBÉlise [email protected]

DIRECTRICE DE PRODUCTIONGabrielle [email protected]

DIRECTRICE ARTISTIQUEFlorence Pinard [email protected]

[email protected]

ILLUSTRATEURAndrey [email protected]

VIDÉASTEAntoine Simard-LegaultÉlise [email protected]

DIRECTION GÉNÉRALEAyoub Ben [email protected]

PROCHAINE PARUTIONLundi, le 21 septembre 2015

La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi par Les Publications de La Rotonde Inc., et distribué à 2 000 copies dans la région d’Ottawa. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO et ceux de l’Association des étudiants diplômés.

La Rotonde n’est pas responsable de l’emploi à des fins diffa-matoires de ses articles ou éléments graphiques, en totalité ou en partie.

L

LA ROTONDE PRODUIT MAINTENANT DES VIDÉOS REPORTAGES !Découvrez nos reportages hebdomadaires sur notre chaîne YouTube LaRotondeVideo

souhaite remercier les contributeurs de la semaine

Camille Pagé-Taillon | Samuel Lafontaine | Nicolas Rasiulis

Merci de la part de l’équipe de La Rotonde

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Université d’Ottawa | University of Ottawa

LIBÉREZ L'ARTISTE EN VOUS...ET COUREZ LA CHANCE DE GAGNER 2000 $! Que signifie pour vous l’innovation?

Montrez-le-nous à l’aide d’une œuvre d’art.

L’Université d’Ottawa achètera l’œuvre gagnante au prix de 2000 $, et celle-ci ornera la carte de vœux des Fêtes envoyée par la vice-rectrice à la recherche.

Qui peut participer? Tous les étudiants et étudiantes inscrits à temps partiel et à temps plein à l’Université d’Ottawa.

Comment? Nous invitons les participants à envoyer des photos de trois œuvres originales au maximum (dessins, peintures, sculptures, etc.), ainsi qu’un court texte expliquant comment leur travail représente l’innovation à [email protected].

Date limite : Vendredi 30 octobre 2015

Pour plus d'information :www.recherche.uOttawa.ca/voeux

Winter Morning par Aleksandra Nastic, Faculté de génie, lauréate de 2014