Migros magazin 48 2013 f vs

Photo:AFP/JoelSaget

Camus

dans lme

Dans son dernier opus, Abd al Malik revisite

luvre de lun de ses plus grandsmodles,

entre posie, slam, rap et jazz. I 26

N

O

48 25 NOVEMBRE 2013

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CALENDRIERDE LAVENT I 15

Chaque jour,

des cadeaux

gagner.

SANT I 81

Les troubles du

sommeil ne sont

pas une fatalit.

CONTEDENOL I 95

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le bouquet

45.

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Gourmet

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Gourmet

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en chocolat Frey,

suspendre au sapin

creuses, assorties,

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SOMMAIRE

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MIGROSMAGAZINE

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N

o

48, 25 NOVEMBRE 2013

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ENBREF

8 | Les dernires informations

dumondeMigros.

SOCIT

16 | Dossier:manger ensemble,

une tradition qui se perd?

20 | Photographie:Etienne Franceyprim

pour ses clichs animaliers.

26 | Entretien: Abd al Malik.

95 | Conte de Nol: vos plumes.

INFOSMIGROS

11 | GnrationM: bien isoler samaison.

36 | M-Industrie: la dcouverte

deMifroma, le fromagerMigros.

ENMAGASIN

40 | Nol: ces cadeaux qui viennent

du cur.

45 | Tirage au sort: des prix gagner.

46 | Poisson:Migros ne cesse dlargir son

assortiment de poisson durable.

49 | Annas Best: des tartes en un instant.

51 | Actilife: des vitamines en bouteille.

63 | Frey: des chocolats en habits de fte.

VOTRERGION

71 | Votre cooprative rgionale.

AUQUOTIDIEN

76 | Evasion: de borne en borne.

81 | Sant: pour retrouver

un sommeil rparateur.

87 | Multimdia: lIphone 5s et 5c en test.

88 | A votre service: vos questions,

nos rponses.

91 | Dmonstrations: comment bien

soigner ses orchides +vidoen ligne!

LEMONDEDE

110 | Michel Tirabosco.

RUBRIQUES

12 | Cette semaine: les cambriolages.

15 | Calendrierde lavent:des bons

pour Bernaqua en jeu.

25 | Chronique:Marie-Thrse Porchet.

101 | Jeux: tentez votre chance et gagnez!

108 | Cumulus: les offres fidlit de Migros.

DITORIAL

Steve Gaspoz, rdacteur en chef

Se nourrir ou

partager?

Impensable demanger seul il y a encore quelques

annes.Et pourtant dune affligeante banalit aujourdhui.

Une sacre volution si lon pense limportance que le repas

pris en commun avait dans la culture europenne. Il sagis-

sait dunmoment pass en famille, parfois lunique, o

parents et enfants partageaient une activit commune.

Il fallait se retrouver puni pourmanger seul dans son coin.

Avec laugmentation frntique du rythmedes jour-

nes, la rgle sest inverse.Le repas pris en commun est

devenu unmoment quasi impossible inscrire lagenda

familial. Sans oublier quentre le sandwich du petit dernier

avant son cours de karat, le repas chaud pour lane qui na

pas eu le temps de sarrter midi et les ventuels rgimes

spciaux des uns et des autres,mme leur prparation est

devenue synonyme de casse-tte.

Manger est devenuune activit commeune autre.Le

plaisir et le partage se trouvant supplants par une notion

plus pragmatique: la satisfaction de la faim.A voir le succs

des missions culinaires, tout ne semble pas encore perdu.

Car apprendre cuisiner unmagnifique repas, cest bien,

mais quelle frustration sil ny a personne pour y goter.

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tl. 0848 84 0848* ou +41 44 444 72 85 (depuis ltranger).

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Cumulus: tl. 0848 85 0848* ou +41 44 444 88 44 (depuis ltranger).

[email protected]; www.migros.ch/cumulus

Adresse de la rdaction: Limmatstrasse 152, case postale 1766,

8031 Zurich, tl. 058 577 12 12, fax 058 577 12 09

[email protected]; www.migrosmagazine.ch

* tarif local

Photo:ChristopheChammartin/Rezo

64 | CUISINE

DE SAISON

Carlo Crisci,

le clbre chef

du restaurant

duCerf Cossonay

(VD), sort

un nouveau recueil

de recettes.

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MigrosMagazine

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RETROUVEZ-NOUSSUR:

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+migrosmagazine

en bref

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N

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48, 25 Novembre 2013

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MigrosMagazine

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M

igros renforce sa colla-

boration avec lassocia-

tion suisse des paysannes

et paysans pratiquant la produc-

tion intgre (IP-Suisse). Les le-

veurs affilis qui garantissent un

accs lair libre leurs veaux rece-

vront dsormais un supplment de

60 centimes par kilo poidsmort, et

ce, jusqu fin 2018.

Les paysans IP-Suisse pro-

duisent, entre autres, de la viande

de veau labellise TerraSuisse.

Llevage de ces animaux est sou-

misdes conditionsquipermettent

des sorties rgulires en plein air

(SRPA).Ceprogrammethologique

de la Confdration comprend des

directives bien plus strictes que

celles dfinies dans la lgislation

sur la protection des animaux pour

ce qui concerne lengraissement

conventionnel des veaux.

Cest une grande tape dans

notre partenariat ainsi que pour le

bien-tre animal, se rjouit Fritz

Rothen, grant dIP-Suisse.

Migros sengagepour

le bien-tre animal

Les leveurs IP-Suisse garantissant un accs lair libre aux veaux serontmieux rmunrs.

Le chou-

fleur revisit

Trop souvent relay au rang

dinsipide garniture ou noy

sous de la sauce bchamel,

le chou-fleur na pas

vraiment la cote en cuisine.

Dommage. bien apprt,

il dploie son plein arme

avec par exemple du chorizo,

un curry ou simplement du

citron et des cpres. Ides

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9

EN BREF

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MIGROSMAGAZINE

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N

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de 90%de

lassortiment

de viande

de veau porte

le label

TerraSuisse.

MCNAT

50000 francs pour la culture

numrique

Pour la septime fois, le Pour-cent culturel Migros a attribu

des contributions de soutien la culture numrique. Le jury

a rcompens six projets en fonction de leur caractre

novateur ainsi que de leur pertinence sociale et artistique.

Les frres Michel et Andr Dcosterd, de La Chaux-de-Fonds,

ont obtenu une aide de 20 000 francs la plus importante

contribution pour lanne 2013 pour la ralisation de

linstallation sonore Nylod. Celle-ci a t prsente cette

anne durant la Semaine internationale de la marionnette en

pays neuchtelois. En tout, 50 000 francs ont t distribus.

www.pour-cent-culturel-migros.ch

ALLERGIE

RAPPEL

Filets danchoisAlbo

Des analyses effectues sur les filets danchois

en bote de la marque Albo (n

o

dart. 1559.340)

ont montr une teneur leve en histamine

dans certains chantillons. Lingestion des

denres concernes peut occasionner des

problmes digestifs accompagns demaux

de tte ou de rougeurs cutanes. Les clients

sont invits ne pas consommer ces filets

danchois. Toutes les botes de 20 g portant

la date limite de consommation 12.2013

ou ultrieure sont concernes. Ces articles

ont t exclusivement vendus dans les trois

coopratives Migros Aar (rgion Argovie, Berne

et Soleure), Migros Neuchtel-Fribourg (rgion

Neuchtel, Fribourg, Berne, Jura et Vaud)

et Migros Genve (rgion Genve et Vaud).

Les clients peuvent rapporter cet article dans

les magasins, o le prix de vente de Fr. 4.20

leur sera rembours. La qualit des anchois

des lignes M-Classic et M-Premium

est irrprochable. Ils peuvent donc tre

consomms sans inquitude.

IDESDVASION

Noubliez pas le guide

Pour tous les voyageurs souhaitant explorer de nouveaux territoires

sans se prendre la tte lors de lorganisation de leurs vacances ou lorsquils

sont dj sur place, Hotelplan Suisse propose de nombreux circuits guids.

Au choix, par exemple, un sjour au Kenya pour aller la rencontre

de la faune sauvage (vu chez Tourisme Pour Tous), des vacances alliant

steppes et forts tropicales en Patagonie (vu chez Travelhouse)

ou encore une exploration en Arctique, entre baleines et icebergs (vu chez

Travelhouse).

La boulangerie

Migros distingue

La Fondation Aha! Centre dallergie

suisse a remis Jowa un Aha!

Award. Celui-ci rcompense les

efforts de la boulangerie Migros

qui a rcemment transform

Huttwil (BE) une usine de ptes en

site de production daliments sans

gluten. Plus spcialement, cest le

travail dAlexandra Burri,

dveloppeuse de produits, et

deMartina Zinsli, cheffe de projet,

(photo) qui a t rcompens.

www.aha.ch

Le travail

des frres

Dcosterd de

La Chaux-de-

Fonds a t

rcompens.

Photos:XavierVoirol,RemoEisnerPhotographie,Keystone,DR

NO

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de Suisse, notamment avec le numro durgence 147. Pour

que ce noble engagement puisse perdurer et quun plus grand

nombre denfants puissent bnficier dun soutien, Migros

double le montant de tous les dons effectus en caisse avant

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THERMOGRAPHIE

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GNRATIONM

A

vec le retour

de la sai-

son froide,

le confort des lo-

gements suisses

va de nouveau d-

pendre des radia-

teurs, des chauf-

fages au sol et des

chemines. Mal-

heureusement,

une partie de cette

agrable chaleur

et donc une cer-

taine quantit de

prcieusenergieschappepar les fe-

ntres, lesportes, les toitures et lesmurs.

Cette dperdition est cependant imper-

ceptible dans la mesure o les rayons

thermiques sont invisibles lil nu.

Seule une camra adapte permet de les

dtecter.

Chaque objet met un rayonne-

ment qui peut tre reprsent aumoyen

dimages infrarouges. Cette technique

Faites le test!

Pendant la saison froide, Obi

propose de raliser des images

infrarouges au prix de Fr. 150.-.

Loffre comprend aumoins six clichs

de lextrieur de la maison pris

laide dune camra infrarouge,

linterprtation correspondante

et des conseils pour remdier aux

ventuelles faiblesses disolation.

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lengagement de

Migros enmatire

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La camra

infrarouge permet

de visualiser les

zonesmal isoles.

Martin Oehme,

spcialiste

en thermographie

infrarouge.

Photos:JormaMuellerPhotography

tables que si le btiment est chauff. De

plus, lcart de temprature entre lin-

trieur et lextrieur doit tre de 10 C

minimum.

La thermographie a pour but daider

les propritaires identifier les points

faibles de leur logement en matire

disolation. Elle permet aussi de plani-

fier des mesures dconomie dnergie

efficaces.

Or, lepotentielen lamatireestconsi-

drable. Prs de 40% de la consomma-

tion dnergie helvtique est imputable

auxquelquedeuxmillions de logements

quecompte laSuisse,notammentdu fait

de lclairage, du chauffage et de leau

chaude. Pour ces deux derniers, le po-

tentiel dconomies slve 70%. En

sengageantdanscettevoie,onpeutnon

seulement rduire sa facture de chauf-

fage, mais aussi protger lenvironne-

ment, ajoute Martin Oehme. En outre,

on pourra viter les courants dair et

donc accrotre le confort du logement.

Texte: Andrea Drrenberger

est appele thermographie infrarouge,

explique le spcialiste Martin Oehme.

En ce moment, ses collaborateurs et lui

sont trs sollicits et se dplacent dans

toute la Suisse pour photographier des

maisons laidede leurs camras (lire ci-

dessus).

En effet, cette activit na de sens

quen hiver, comme le prcise Martin

Oehme: Les images ne sont exploi-

Halte auxpertes

de chaleur

Une bonne isolation thermique permet aux propritaires de rduire leur facture de chauffage, tout

en prservant lenvironnement. Pour les aider dtecter les points faibles de leur habitation, les images

infrarouges sont dun grand secours.

Une isolation

dfectueuse

au niveau de la

toiture entrane

une perte

de chaleur

importante.

Une partie de

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CETTE SEMAINE

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MIGROSMAGAZINE

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Gare aux

cambriolages!

Comme chaque anne, le nombre de logements

mis sac augmente en automne.Un phnomne

saisonnier qui touche principalement les villes

et les grands axes de transit.

Avecuncambriolage toutes leshuitminutes,

la Suisse dtient-elle le record europen?

Absolument pas. Le taux suisse est de

450 cambriolages pour 100 000 habi-

tants en ce qui concerne les habitations.

Selon les chiffres de 2010, les derniers

disposition, la Suisse est environ au sep-

time rang europen.

Sagit-il toujours de cambriolages touris-

tiques ou avons-nous affaire une autre

forme de criminalit?

Il y a dune part des auteurs de cambrio-

lages locaux, qui sont souvent des toxi-

comanes et qui recherchent avant tout

de largent, des cigarettes ou des bijoux

en or. Paralllement, il y a des profils de

dlinquants qui viennent de loin, quils

soient Gorgiens, Roumains, Maghrbins

ou originaires des Balkans. Ce sont les

plus actifs en Suisse, car ils agissent en

srie. Ils nont en principe aucun statut

en Suisse ou alors de requrants dasile.

Pensez-vous, comme Martin Killias, que la

Suisse est attrayante pour les bandes inter-

nationales en raison dune lgislation enma-

tire de criminalit trop laxiste?

Oui, je pense que la Suisse est attrayante,

non seulement en raison de sa lgislation

Lameilleure parade pour viter lesmonte-en- l

D

ix cambriolages en une nuit dans

le district de Delmont (JU). Trois

cafs et une picerie vandaliss

Begnins (VD), il y a une dizaine de jours.

Mais aussi une attaque main arme

dans un restaurant du Nord vaudois,

quelques jours auparavant. Depuis le d-

but du mois de novembre, la Suisse ro-

mande est le thtre de nombreux inci-

dents plus ou moins graves.

Comment expliquer cette vague de

dlits? Cest un souci de lautomne. On

sait quil y a une monte importante des

cambriolages en octobre-novembre. Ce

sont les mois les plus mauvais de lan-

ne, rpond Jean-Philippe Brandt,

porte-parole de la police genevoise.

Les statistiques confirment la ten-

dance. Alors que lon compte,

pour prendre lexemple

genevois, quelque 550

cambriolages par

mois en moyenne,

ils se montent

728 (2013), voire

LaSuisseestattrayantepour lescambrioleurs

793 (2012) ds le mois doctobre. Mme

constat pour le canton de Vaud, qui sat-

tend voir grimper le nombre de vols par

effraction pour le dernier trimestre. On

connat ce phnomne saisonnier. Cest

ce quon appelle les cambrioleurs du cr-

puscule, rpond Jean-Christophe Sau-

terel, porte-parole de la police vaudoise.

Changement dheure, nuit qui tombe

plus tt, les monte-en-lair en profitent

pour agir avant le retour des locataires.

La meilleure parade? La prvention!

Il faut que les propritaires, de villa ou

dappartement, rendent leur logement

moins attrayant, martle la police.

Avant de se jeter sur les alarmes ou les

barres de scurit, il suffit parfois de

simplement simuler une prsence. En

laissant la radio allume ou une source

de lumire. On trouve des minuteries

la Migros, quil suffit de brancher sur

une ampoule basse consommation.

Cest trs efficace! affirme Jean-Phi-

lippe Brandt.

Texte: Patricia Brambilla

pour prendre lexemple

genevois, quelque 550

cambriolages par

mois en moyenne,

ils se montent

728 (2013), voire

Olivier Guniat,

criminologue

et commandant

de la police

jurassienne.

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MIGROSMAGAZINE

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CETTE SEMAINE

e-en- lair: la prvention!

moins svre que celle qui est pratique

par les pays do proviennent les au-

teurs, mais surtout parce que la scuri-

sation des habitations est encore trs

peu dveloppe. Rares sont les barres

qui renforcent les portes des apparte-

ments ou les rideaux de fer devant les

commerces et on peut souvent pntrer

facilementdansuneentreprisequinest

pas sousalarme.Mais je suis certainque

cette navet va changer avec le temps.

Quelles solutions prconisez-vous?

Je pense quune seule mesure ne peut

rsoudre elle seule la problma-

tique criminelle. En matire de cam-

briolages, il faut que la Suisse inves-

tisse beaucoup sur les moyens diden-

tification des auteurs de dlits, notam-

ment par les traces (ADN et empreintes

digitales, exploitation de photogra-

phies, etc.). Lorsque je constate que

le taux didentification est infrieur

12%, je me dis quil y a un rel poten-

tiel damlioration qui fera diminuer le

taux de cambriolages. Les accords avec

Schengen nous donnent dailleurs de

nouvelles possibilits par laccessibi-

lit aux bases de donnes de lespace

europen.

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Photos:Keystone,DR,Arkive.ch

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Chaque semaine, participez

notre sondage sur un sujet

dactualit sur la page daccueil

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Avez-vouspeurdtrecambriol?

Rsultats du sondage

paru surmigrosmagazine.ch

du lundi 18 novembre au

jeudi 21 novembre.

Le sondage reste ouvert

dans larticle en ligne.

Vous pouvez encore

donner votre avis.

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Non


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partir de 2 paquets, .90 de moins lun

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Bon Savoir 10/2012: 7,6/10 points

VAINQUEUR

DU TEST

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Les capsules Caf Royal conviennent exclusivement aux machines caf de la marque

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Nespresso appartient des tiers qui ne sont en aucune manire lis Delica SA.

Offre destine uniquement aux mnages privs dans les quantits habituelles.

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CALENDRIERDE L'AVENT

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imanche, le moment sera venu

douvrir lapremire caseducalen-

drier de lavent. Du 1

er

au 24 d-

cembre, nous mettons en jeu de super

cadeaux que vous pourrez dcouvrir

chaque jourdansnotre calendrier. Ils se-

ront prsents chaque semaine dans le

journal par un collaborateur deMigros

Magazine.Si lundesprixvous intresse,

il vous suffit de tenter votre chance par

tlphone, SMS ou internet le jour cor-

respondant. Il est possible de participer

plusieurs fois y compris pour une

mmecase.Les gagnants seront tirs au

sort (pour en savoir plus, voir Com-

mentparticiper).Apartir de la semaine

prochaine, un prix supplmentaire sera

propos. Bonne chance!

Photo:UeliChristoffel

CestNol avant lheure!

Pour remercier ses lectrices et lecteurs, Migros Magazinemet en jeu de nombreux cadeaux,

chaque jour, jusquau 24 dcembre.

Comment participer

Rpondez la question suivante et tentez

votre chance (participation possible tous les

jours entre 00 h 00 et 23 h 59):

Aquelle date ftera-t-on le premier

dimanche de lavent cette anne?

Par tlphone: Composez le 0901 100 077

(CHF 1., appel depuis un poste fixe)

et donnez votre solution ainsi que vos nom

et adresse.

Par SMS: Envoyez le mot CALENDRIER, votre

solution et vos nom et adresse au 920 (CHF 1.

par SMS). Exemple: CALENDRIER solution

Pierre Modle, rue Modle 1, 9999 Modleville.

En ligne:www.migrosmagazine.ch/

calendrieravent)

Les numros (appels et SMS) et le formulaire

de participation en ligne seront activs partir

du dimanche 1

er

dcembre 2013.

Les recettes des appels et des SMS seront

reverses la Fondation Etoile filante.

Les gagnants seront informs par crit. Aucune

correspondance ne sera change au sujet du tirage au

sort. Les prix ne seront pas verss en espces; la voie de

droit est exclue. Les collaborateurs de Migros Mdias ne

sont pas autoriss participer. Il est possible de partici-

per plusieurs fois, toutefois les participations de masse

informatises ne donneront droit aucun gain.

Fentre 1

Dtendez-vous toute une

journe deux dans le bain

romano-irlandais du parc

aquatique de Bernaqua,

Berne. Nous mettons en jeu

20 x 2 entres journalires

(avec accs au parc aqua-

tique) dune valeur de Fr. 75.

chacune. www.bernaqua.ch

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Marianne

Hermann, du

marketing lecteurs

deMigrosMagazine.

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anger desmygales ve-

nimeuses? Lanthro-

pologue Claude Lvi-

Strauss nhsitait pas. Des

chauves-souris aussi, des

sauterelles, des ufs de l-

zard. Bref lordinaire dune

famille Nambikwara (tribu

dAmrique du Sud). Parce

quil faut bien accepter la

nourriture quon (vous) offre,

sans quoi il ne saurait y avoir

de relation possible.

Onsembleaujourdhuibien

loin de cette posture univer-

selle. Ce serait plutt le rgne

des alimentations parti-

culires, chacun mangeant

bientt ce quil veut et quand

il veut. Au nom de toute une

srie de raisonsplus oumoins

dfendables: sanitaires, m-

dicales, thiques, politiques,

religieuses ou individuelles.

Allergies et intolrances ali-

mentaires, rgimes de sant,

formes de vgtarisme, pr-

frences et aversions dordre

culturel ou social: tout est

bon pour exiger son assiette

rien qu soi.

Les sociologues de lali-

mentation (lire ci-contre)

diagnostiquent une remise

en question des rgles de la

socialit et dupartage.Avec

des invits qui dsormais

osent refuser la nourriture

propose par leur hte.

cest commeune

embrassade refuse

Do le dsarroi de certains:

Quandtuprparesmanger

pour quelquun, raconte une

femme Claude Fischler, et

quil ne veut pas en manger,

cest comme quand tu veux

embrasser quelquun et quil

se dtourne. Le sociologue

sinterroge: Mangerons-

nous encore ensemble de-

main? Au pays du caquelon

unique, la question mritait

dtre pose.

Texte: Laurent Nicolet

Monassiette rien qu

Pour des raisons sanitaires,mdicales, thiques, religieuses ou autres, nous sommes de plus en plus nombr

revendiquer le droit une alimentation particulire. De l mettre en pril la sacro- s

QuAtre finS becS romAndS

rpondentAuxQueStionS

SuivAnteS:

Les nouvelles

habitudes nuisent

au plaisir de la table

Damien Germanier, du Restaurant gas-

tronomique Damien Germanier, Sion.

1. Il marrive en effet, mais

rarement, de manger seul.

Cela ne me drange pas: seuls

nous sommes beaucoup plus

rceptifs ce que nous man-

geons. Lexprience peut tre

agrable, bien que je prfre la

connotation de partage que

vhicule lart de la table.

1) Vous arrive-t-il demanger seul ou faites-vous

tout pour viter cette situation?

2) Ya-t-il deschosesquevous refusezdemanger?

Vous inquitez-vousdecequi vatreservi quand

vous tes invit quelque part?

3) 135minutespar jour tableenmoyenne(record

mondial tabli par lesFranais),quevous inspire

ce chiffre?

4) Le fait de ne plus tousmanger lamme chose

menace-t-il selon vous terme la convivialit?

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aliMentation

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Socit

moi

s de plus en plus nombreux

o- sainte convivialit des repas?

Une cacophonie alimentaire

Quellescausesverriez-vous lexplosionde

toutes ces alimentations particulires?

Dans nos socits, lindividu prend de

plus en plus de place, gagne en auto-

nomie et ce phnomne touche aussi

lalimentation. On mange de plus en

plus lextrieur, des produits de plus

enplus transforms, sans avoir encore

besoin de tous se mettre autour de la

table heures fixes. Quand il fallait

courir aprs le poulet, lui couper le

cou, le plumer, le faire cuire, on ne

pouvait pas se permettre de tenir

comptedeshoraires etdesprfrences

de chacun. Le paradoxe aujourdhui

cest quil y a dun ct lembarras du

choix, et de lautre desmises en garde,

des prescriptions, des prohibitions.

Dun ct, la tyrannie du choix, et de

lautre des revendications toujours

croissantes au nom de lindividualit.

Bref une cacophonie alimentaire.

Au dtriment de la convivialit?

On assiste un renversement des

rgles de lhospitalit: dans toutes les

cultures, jusqu prsent, vous deviez

accepter cequonvousdonnait man-

ger. Refuser, ctait une marque de

mfiance, socialement inacceptable.

Or maintenant je vous dis: dsol, je

mange sans sel, je suis vgtarien, je

suis allergique, jai une intolrance au

gluten, etc., et vous devez en tenir

compte quand vousme recevez.

Des raisons plus oumoins justifies?

Lesgensqui sont trsgravementaller-

giques, quand vous leur demandez ce

qui les gne le plus, rpondent que

cestdenepaspouvoirmanger avec les

autres. Ils se considrent comme pu-

nis. En revanche, ceux qui sont auto-

diagnostiquspeuvent fairevaloir leur

allergie, ou invoquer un rgime, juste

pourdemanderuneexception,ouvi-

ter de participer.Cest trs diffrent.

Les alimentations particulires ont aussi

leur gographie...

Lephnomneest spcialementdve-

lopp aux Etats-Unis, en Angleterre,

dans les pays scandinaves. Beaucoup

moinsdans lEuropeduSud, spciale-

ment en France o le repas commen-

ant heure fixe, selon les rgles, est

une institution. Jai propos comme

explication la traditionreligieuse.Dans

lemondecatholique,cequi est impor-

tant, cest la communion, et le repas,

cest une communion laquelle tout le

monde participe. Si vous vous en ex-

cluez, vous tes quasi excommuni.

Tandisquedans la logiqueprotestante,

ochacunsadressedirectementDieu,

le repas est plutt une ngociation: on

vapasserunmomentensemble,autant

que cela soit le plus agrable possible.

Dans un cas cest de lordre de la com-

munion, dans lautre, du contrat.

Lemodle anglo-saxon prend-il irrmdia-

blement le dessus?

Mme en France, de plus en plus, on

sarrange, on bricole, on va vers une

simplification de la squence tradi-

tionnelleentre-plat-dessert,auprofit

deplusieursplatsservissimultanment

etochacunchoisit.Leparadoxe,cest

que depuis des annes les mdecins

nousmettent en garde contre lobsit

et prconisent pourtant de faire ce que

font les Amricains et qui leur cote si

cher en termes de sant, avec des taux

dobsit deux trois fois plus levs:

une alimentation individualise.

2. Curieux de nature, je suis prt

goter un peu tout ce que lon me

propose. Lors dun voyage en Asie,

nous avons dgust quelques

vers grills, par curiosit, plus que

par rel intrt. Le fait dtre ou-

vert tous les aliments me per-

met de ne jamais avoir dinqui-

tude quant au repas servi lors

dune invitation.

3. Cela peut paratre beaucoup si

lon compte les repas pris en se-

maine lorsque lon travaille. Par

contre, lorsque lon sort et que

lon va dans un restaurant gastro-

nomique, il me semble important

de prendre le temps de savourer,

et dans de telles conditions, cest

bien au-del de 135 minutes.

4.Les nouvelles habitudes alimen-

taires nuisent au plaisir de la table.

Cela cre des contraintes et des

tensions et limite le choix du repas.

Souvent le client oublie de pr-

ciser la rservation ses intolran-

ces, allergies ou autres habitudes

alimentaires, et le chef doit sadap-

ter une foule de contraintes au

moment de la commande, ce qui

nest pas toujours possible. La

table est pourmoi unmoment

magique o lon prend du plaisir et

quil est important de sauvegarder,

par lducation du got.

Claude Fischler,

sociologue, a

rcemment publi

Les alimentations

particulires

aux Editions

Odile Jacob.

onassiste

un renversement

des rgles de

lhospitalit.

Photos:Plainpicture/Halfdark,LaurentdeSenarclens,Dr,LoanNguyen,SbastienFeval,CS.montage:Plainpicture/Angelaraab/Halfdark

Aujourdhui,

chacunmange

ce quil veut

quand il veut.

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Onne partagemmeplus leau

Genevive Gassmann,

directrice de lInstitut agricole de lEtat de Fribourg.

Ancienne responsable de la formation professionnelle chezMcDonalds Suisse.

1. Jaime lambiance table. Surtout quand les

convives sont nombreux avec des clats de rire

et de voix autour de bons produits.Mais je ne

rsiste jamais la tentation dallerme faire

manger de temps en temps seul, surtout pour

essayer une recette, avant de la partager. Il faut

de la tranquillit pour faire ses petits bricolages

culinaires.

2. Je suis ouvert tout. Jai mme fini par d-

guster des escargots il y a quelques semaines.

Etre invit, jadore. Le problme cest quen vingt

ans, ce qui est souvent offert sest standardis,

la cuisinemaison a disparu avec les savoir-faire.

Parfois, cest pathtique. On la boucle et on se

rabat sur le vin. a rchauffe lambiance!

3. Un bon repas cest deux heures aumoins.

Comment trouver le temps long sil y a sur la

table des produits choisis avec amour? Ce nest

pas une question de prix. On peutmanger une

bonne soupe de lentilles, avec un bon pain, ac-

compagns dun vin rouge, et cest parti pour

discuter toute la nuit. Le temps pass table

est reprsentatif de la valeur quon accorde la

nourriture. Lemanger-vite est un non-sens culi-

naire et gustatif.

1. En gnral, les matins de semaine, je mange

seule. Ce nest pas le moment que je prfre.

Mais je suis marie un agriculteur et dans le

monde agricole, on va dabord lcurie et on

mange aprs, vers 7 h 30. A ce moment-l je

suis dj loin. Sinon, le reste du temps, jessaie

de manger soit avec ma famille, soit avec mes

collaborateurs au travail. Le week-end en tout

cas, le petit-djeuner, cest toujours tous en-

semble.

2. Je ne suis jamais inquite, au contraire, en g-

nral jeme rjouis, surtout si ame permet de

dcouvrir une nouvelle recette, un nouveau plat.

Jemadapte la culture du lieu. En Suisse, je ne

vois pas pourquoi jemangerais des insectes. Je

ne vais pasmanger de chien ni de chat, parce

que culturellement, ce nest pas a.

3. Ils ont de la chance darriver encore rser-

ver autant de temps pourmanger. Mais

135 minutes le week-end en famille on va

facilement y arriver, cest le moment o on

prend le temps de discuter.

4. a rend en tout cas les choses difficiles.

On le voit la maison, si chacun prend ce

quil veut dans le frigo, on ne peut plus

avoir un esprit convivial, ltape suivante,

cest chacun mange quand il en a envie.

Cela devient toujours pire. On voit mme

dans des sances des gens arriver avec leur

propre bouteille deau parce quuntel veut

une eau riche en magnsium et tel autre

une pauvre en sel.

On la boucle et on se rabat sur le vin

Joseph Zisyadis, prsident de la Semaine suisse du got.

4. Le self-service sest impos lamaison: le fri-

go est devenu une succursale du supermarch.

On ouvre, on se sert, on referme. Le tous en-

semble table est devenu secondaire. Cest

toute la source de notremal-tre alimentaire.

Sil y a tant dindividualisme sur terre, cest parce

que, dj table, il ny a plus demoments col-

lectifs. Lematremot, cest rsister, par des pra-

tiques nourricires autonomes, et faire revivre

les grandes tables de repas communautaires!

Avec lamultipli-

cation des

allergies, intol-

rances, aversions,

prfrences,

les repas perdent

en convivialit.

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Publicit

Manger, ce nest pas faire un plein dessence

Annick Jeanmairet, journaliste gastronomique, animatrice de lmission Pique-assiette.

1. Comme je travaille la mai-

son, il marrive de manger

seule et je ne fais rien pour

viter cette situation.

Jai un rapport de plai-

sir avec la nourriture.

En ce moment, je

suis en plein dans

une priode

soupe la

courge.

2. Jai un problme

avec le beurre, que je nai

jamais pu avaler. On a tous

nos prfrences, nos gots

et dgots. Si, dans un grand

repas prpar pour beaucoup

de monde, il y a du beurre, eh

bien tant pis pour moi.

3. Le repas pour moi doit tre

un moment que lon vit pleine-

ment. Celui de midi doit tre

une vraie pause-repas, et non

sapparenter un plein des-

sence. On doit tre conscient

de ce quon mange. Plus on

passe de temps table, mieux

cest. Et puis, 135 minutes, on

passe plus de temps que a

devant la tl, non?

4. Je le vois avec les chefs que

jinvite dans mon mission,

pour eux cela devient un casse-

tte quand chacun arrive avec

ses propres restrictions. La

question est de savoir si on

veut donner la priorit au col-

lectif, au plaisir dtre en-

semble. On est de plus en plus

dans les choses sans: sans

sucre, sans gluten, sans lac-

tose, sans gras. Pour moi, man-

ger, ce serait plutt avec. Avec

les autres. Dans la tendance

actuelle, on ne mange plus

quelque chose pour le plaisir

mais parce que cest suppos

vous faire du bien. On est dans

une approche comptable de la

nourriture, qui me parat une

mauvaise approche.

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MIGROS MAGAZINE

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Publicit

Manger, ce nest pas faire un plein dessence

Annick Jeanmairet, journaliste gastronomique, animatrice de lmission Pique-assiette.

1. Comme je travaille la mai-

son, il marrive de manger

seule et je ne fais rien pour

viter cette situation.

Jai un rapport de plai-

sir avec la nourriture.

En ce moment, je

suis en plein dans

une priode

soupe la

courge.

2. Jai un problme

avec le beurre, que je nai

jamais pu avaler. On a tous

nos prfrences, nos gots

et dgots. Si, dans un grand

repas prpar pour beaucoup

Sans notre visite, il aurait fil droit

vers les champs, de lautre ct de

la routequibifurquevers la rivire,

l o, un soir dt, il a aperu, accroch

son pi de bl, le jeune muscardin qui

allait le rendre clbre. Au lieu de cela,

le voil assis dans la cuisine familiale

nous conter comment le clich pris lors

dune de ses nombreuses balades a fini

prim, ainsi quune de ses photos dher-

minebondissantdans laneige,audernier

concours international Wildlife Photo-

grapher of theYear, dans la catgorie 15-

17 ans. Les clichs sont depuis exposs

auprestigieuxMusedhistoirenaturelle

de Londres.

Pas rancunier pour un sou, Etienne

Francey se prte de bonne grce au jeu

des questions-rponses. Cest que, de-

puis lannonce de sa double victoire, les

demandes dinterviews affluent. Cette

soudaineclbritnesemblepas lmou-

voirplusquea.Pasplusquesonprix.Ni

chaudni froid,voilpeuprsceque

ladistinction fait ladode16ans,vivant

Cousset, dans la Broye fribourgeoise.

Indiffrent? En apparence seulement.

Je suis trs content, avoue-t-il,mais je

ne ralisepas tellement. Il fautdireque

la nouvelle a failli ne jamais lui parvenir.

Le-mail mannonant que javais t

prim a atterri directement dans la pou-

belle de ma bote de rception, ce nest

que lorsdurappelque jaivu lecourrier,

sourit-il.

Rien de press chez ce garon rser-

v au regard bleu comme la rivire.Mais

lancez-le sur les pics, les hermines et

les muscardins, et le voil qui sanime

doucement, comme on part lafft. La

voix pose, il raconte comment lui est

venu son amour pour la nature et ses

habitants. Les balades en famille dans

la campagne alentour qui ont forg sa

soif de rencontres animalires. Sa pas-

S

ans notre visite, il aurait fil droit

vers les champs, de lautre ct de

la routequibifurquevers la rivire,

l o, un soir dt, il a aperu, accroch

son pi de bl, le jeune muscardin qui

allait le rendre clbre. Au lieu de cela,

le voil assis dans la cuisine familiale

nous conter comment le clich pris lors

dune de ses nombreuses balades a fini

prim, ainsi quune de ses photos dher-

minebondissantdans laneige,audernier

concours international Wildlife Photo-

grapher of theYear, dans la catgorie 15-

17 ans. Les clichs sont depuis exposs

auprestigieuxMusedhistoirenaturelle

de Londres.

Pas rancunier pour un sou, Etienne

Francey se prte de bonne grce au jeu

des questions-rponses. Cest que, de-

puis lannonce de sa double victoire, les

demandes dinterviews affluent. Cette

soudaineclbritnesemblepas lmou-

voirplusquea.Pasplusquesonprix.Ni

chaudni froid,voilpeuprsceque

ladistinction fait ladode16ans,vivant

Cousset, dans la Broye fribourgeoise.

Indiffrent? En apparence seulement.

Je suis trs content, avoue-t-il,mais je

ne ralisepas tellement. Il fautdireque

la nouvelle a failli ne jamais lui parvenir.

Le-mail mannonant que javais t

prim a atterri directement dans la pou-

belle de ma bote de rception, ce nest

que lorsdurappelque jaivu lecourrier,

sourit-il.

Rien de press chez ce garon rser-

v au regard bleu comme la rivire.Mais

lancez-le sur les pics, les hermines et

les muscardins, et le voil qui sanime

doucement, comme on part lafft. La

voix pose, il raconte comment lui est

venu son amour pour la nature et ses

habitants. Les balades en famille dans

la campagne alentour qui ont forg sa

soif de rencontres animalires. Sa pas-

Chasseur

dimages

A 16 ans, Etienne Francey a vu deux

de ses clichs prims lors du concours

internationalWildlife Photographer

of the Year. Rencontre avec un

adolescent en qute de nature.

Photos:JeremyBierer/EtienneFrancey

Etienne Francey a t initi la photo par son grand-prematernel.

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socit

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tienne francey

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N

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48, 25 NovEmBrE 2013

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MigrosMagazine

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sion pour la camra, quil utilise depuis

toutpetit.Puis laphoto,apprise lorsquil

avait 10 ans au contact du grand-pre

maternel, grand amateur de ciels toils

et qui immortalisait dj les insectes.Il

ma expliqu comment rgler la lumire

et approcher les oiseaux. Jai commenc

par les prendre enphotodans son jardin,

car il les nourrissait lhiver.

Des heures attendre

dans le froid hivernal

Le terrainde jeu sest rapidement agran-

di. Rejoint par Sbastien, son frre ju-

meau, Etienne et ce dernier sillonnent

dsormais la campagne la recherche

dinstants dexception. Mais chacun de

sonct.Monfrreprfre lesanimaux

vivant en terrier alors que je suis davan-

tage focalis sur les oiseaux et les petits

animaux. Le chasseur dimages nh-

site pas payer de sa personne pour d-

crocher limage qui fera sensation. Pour

sonclichdhermine figeenpleinvol, il

se souvient avoir attendu dans le froid,

couch dans la neige, et avoir eu beau-

coupde chance.Quant celle dumus-

cardin, il a dabord cru voir une limace.

De loin, jai peru une boule noire et ce

nestquenmapprochantque jaivuquil

sagissait dun rongeur. Je me suis ac-

croupi et je lai mitraill. Il sen est all

une fois son pi de bl termin.

Ltudiant auGymnase de la Broye ne

se contente pas de dgainer son appareil

photo lorsquil part pister les habitants

des champs. Passionn par le montage,

il ralise des documentaires animaliers,

croque les oiseaux et les hermines en

de dlicates aquarelles et, depuis peu,

ses profs, faon dessin humoristique de

presse. Avec son frre, il a lanc il y a six

ans chnature, magazine naturaliste pa-

raissant tous les deux mois. Ils avaient

alors 10 ans et rvaient de fonder une

association pour sauver les animaux.

Aujourdhui,Etienne ambitionnedede-

venirprofesseurdartsvisuelspluttque

ralisateur,parcequontouche toutet

quecestmoins risqu,aimeraitpeut-

tre aller jusqu Londres pour voir ses

photos exposes, mais rve surtout de

retrouver les champs et leurs habitants.

L-bas, de lautre ct de la route.

Texte: VivianeMentrey

Mabote daquarelles

Je me suis mis laquarelle il y a

cinq ans avec la bote dema grand-

mre. Je lemporte lors de mes

balades et je peins les

animaux au gr de

mes envies. Quand je

regarde mes aqua-

relles, je me sou-

viens parfaite-

ment de la

scne et de

ce que jai

ressenti sur le

moment. Cest

beaucoup plus cratif et

artistique que la photo.

Monappareil

photo

Toutes mes conomies

sont passes dans

lachat demon Nikon

D7000. Cest mon

compagnon de route, il

maccompagne partout,

aussi bien lors de mes ba-

lades dans la nature que lors

des ftes de famille.

Cette photo dune hermine blanche a t prime auWildlife

Photographer of the Year 2013. Celle dumuscardin a reu

unemention.

SURNOTRESITE

Dautres photos

dEtienne Francey

dcouvrir

Sur www.migrosmagazine.ch,

rubrique socit

Dautres photos

dcouvrir

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MIGROSMAGAZINE

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MIGROSMAGAZINE

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CHRONIQUE

Publicit

Hier, les Jurassiens bernois ont re-

fus dtre rattachs au canton du

Jura. Ou plus exactement, ils ont vot

contre le fait quon envisage de com-

mencer rflchir la possibilit dad-

hrer un jour ventuellement au Jura. En

mme temps, empcher les politiciens

de commencer rflchir, cest plutt

une bonne ide!

Il y a un mois, les Transports publics

lausannois ont ft les cinq ans du

M2 et en ont profit pour inaugurer de

nouveaux amnagements: des siges ra-

battables qui laissent plus de place aux

usagers en cas daffluence. Dans le jour-

nal, on a pu lire: Victime de son succs,

le M2 augmente sa capacit. Exacte-

ment le contraire du PLR! Lui, a lui fe-

rait du bien quelques siges de plus.

Mme rabattables! Quant la Munici-

palit de Lausanne, elle est dores et d-

j tourne vers lavenir, avec le M3, qui

en 2025 permettra de relier Ouchy au

Palais de Beaulieu. Cest l quon voit les

qualits danticipation des lus lausan-

nois: construire un mtro pour aller au

Comptoir quand il ny aura plus de

Comptoir!

Un sondage nous a appris que 11%

des Amricains ont dj forniqu au

volant. Une tude rcente a dmontr

que 22% des Valaisans aussi. Comme

quoi il ne faut pas confondre rouler

bourr et bourrer roul!

Il y avait le sexe fort, le sexe faible, il

y a dsormais en Allemagne le troisime

sexe, le sexe indtermin, le neutre, le

fameux DAS Auto de Volkswagen. Chez

AMAG, dornavant, vous trouverez Pas-

sat, Polo et Patrick Juvet. Je comprends

mieux pourquoi les collgues de mon fils

le surnomment la Coccinelle!

Vous avez comme moi t trs mus

par cet enfant qui sest accroch la

jambe du pape Franois pendant une

prire sur la place Saint-Pierre. Appr-

cions lvolution des mentalits. Il y a

quelques annes, un petit garon sus-

pendu une soutane, a se terminait en

justice!

Cette anne, avec les dames de lim-

meuble, nous avons ft Halloween.

Je me suis dguise en grosse courge,

Jacqueline sest dguise en grosse

courge, Charlotte sest dguise en

grosse courge et la Lopez a mis sa robe

orange! En fin de soire, nous avons fil

La Chaux-de-Fonds o ils avaient or-

ganis un dfil de morts-vivants. a ne

leur a rien cot, ils ont simplement in-

vit les gens du Locle!

IMPULSIONS

Mtro, goulot, catho

A la soiredes

morts-vivants, ils ont invit

les gensduLocle

Marie-Thrse Porchet,

ne Bertholet.

Nos chroniqueurs

sont nos htes.

Leurs opinions ne

refltent pas

forcment celles

de la rdaction.

Hier, les Jurassiens bernois ont re-

fus dtre rattachs au canton du

Jura. Ou plus exactement, ils ont vot

contre le fait quon envisage de com-

mencer rflchir la possibilit dad-

hrer un jour ventuellement au Jura. En

mme temps, empcher les politiciens

de commencer rflchir, cest plutt

une bonne ide!

IMPULSIONS

Mtro, goulot, catho

Lart, cest forcment de la rvolte?

Oui. Parce que mme si un auteur ou

pote crit quelque chose sur la beaut

de votre lac (la rencontre a lieu Vevey,

ndlr.), en fait il crit: jexiste. Je suis vi-

vant, je suis l, il faut compter sur mon

regard. La rvolte, ce nest pas forc-

ment tre contre. Cest de dire que lon

est tout aussi important que nimporte

qui sur cette plante.

Camusaurait eu 100ans.Quellepartiedeson

uvre vous parat la plus contemporaine, la

plus parlante aujourdhui?

Pour moi, tout reste. Il a t quelquun

d la fois trs enphaseavec sonpoque,

et de dcal. Jai le sentiment que lire

Camus aujourdhui nous apprend aussi

quelquechosedenotre poque. Il ntait

pas en train driger sa statue. Il tait

dans une dmarche o il avait vraiment

malpour les autres.Pourdevrai. Il ladit

et crit: tre humain, cest une respon-

sabilit. Exercer au mieux ce mtier-l

vaut au dbut du XXI

e

sicle comme

pour hier ou demain.

A lpoque de la parution de votre livre

QuAllah bnisse la France, vous affirmiez

vouloir dsormais privilgier davantage

lamour et moins la contestation. Comme

chez Camus?

Mais vous savez, en ralit, lamour est

contestataire. Aujourdhui plus que ja-

mais. Selon moi, la subversion de nos

jours, cest prcisment tre capable de

dire Je taime. Cest tre capable de

tendre lamain, lheuredes replis iden-

titaires etde la crispationdunecertaine

Europe face aux autres cultures ou

limmigration. Toute luvre de Camus

estunedclarationdamour lHomme.

Y avez-vous retrouv de cette spiritualit, si

importante chez vous?

Profondment. Il ne croit pas en Dieu,

mais il est minemment spirituel. La

croyance,se rclamerde telle ou telle re-

ligion, appartient chacun, chaque

histoire de vie. La religion, chacun de

voir selonsonparcours.Mais la spiritua-

lit,elle,est vitale.Quelquunquivivrait

sans spiritualit, je le vois comme un

AlbertCamusetAbdalMalik,cestavant tout

une rencontre?

Cest une rencontre fraternelle.Et avant

toutunbouleversementdevie audpart.

Jai 12 ou 13 ans, lcole ona luLEtran-

ger qui me remue, dj. Puis il y a le vrai

choc de LEnvers et lEndroit.

Pourquoi?

Parce que tout coup Camus devient

mon frre.Commemoi, il a t levpar

une mre seule. Comme moi, il avait

rencontr des enseignants qui croyaient

en lui et il avait t arrach la misre

par la culture. Dans ce livre, Camus

parle de la vie dans un milieu et un en-

droit populaires, qui ressemble ma ci-

t (Abd al Malik a pass son enfance

Neuhof, prs de Strasbourg, ndlr.). Il

parle du fait de rester fidle aux siens.Et

pas pour se ghettoser,mais pourmieux

aller vers les autres. Pour demeurer en

accord avec ce que lon est. Cest sou-

dain comme un grand frre qui sassied

ct demoi et qui me dit: tu veux tre

artiste, ehbienvoil ce que cela signifie.

Voil ce que tu dois faire, le chemin

parcourir. Et a, cest un vrai boulever-

sement.

Vous avez suivi des tudes de lettres et

de philo avant de chanter. Les mots avant

tout?

Jai fait du rap parce que jcrivais. Les

crivains sontmeshros,ceuxquimont

appris quil fallait tre humain jusquau

bout.

Lamour

aujourdhui est

contestataire

Rencontre avec lemusicien, auteur et poteAbd alMalik loccasion du

passage Vevey de son spectacle autour dAlbert Camus, LArt et la rvolte.

Les crivainsmont

appris quil fallait tre

humain jusquau bout.

PourAbd

alMalik, toute

luvre de

Camus est

une dclaration

damour

lHomme.

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ABD AL MALIK

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Biographie

N Paris en 1976, le petit Rgis Fayette-Mika-

no dmnage avec ses parents et ses frres

Strasbourg, dans le quartier difficile du Neu-

hof. Dlinquant pas par mchancet mais

pour tre accept par les autres le soir, il se

passionne trs vite pour le savoir et la littra-

ture lcole. A la sparation de ses parents, il

prend conscience de la ncessit de sloigner

de son quartier et grce une enseignante

sinscrit dans un collge catholique priv. La

scission tait encore plus grande entre la vie

dans le quartier et la vie au collge.

Il cre le groupe de rap NAP (NewAfrican

Poets), qui dnonce non sans violence

verbale les injustices sociales. Il se convertit

lislam lge de 15 ans, prenant le nom dAbd

al Malik, ou serviteur de Dieu. Dabord Ta-

bligh (mouvance pitiste et trs encadrante

de lislam), il chante ses textes en cachette le

soir sur des petites scnes. Et lorsquon lui de-

mande de choisir entre sa musique et lappar-

tenance au Tabligh, il quitte ce dernier.

Rappeur, slameur, il dcouvre plus tard le sou-

fisme, la voie spirituelle de lislam. Au Maroc au

sein dune confrrie soufie, il y rencontre celui

quil appelle son matre bien-aim, Sidi

Hamza. Unmatre spirituel qui lui apprend, di-

ra-t-il, lamour de lautre et labsence de dni-

grement. Musicalement, il sloigne peu peu

dun rap purement contestataire, ralisant que

dans la musique, comme dans la spiritualit, il

avait jusqualors une posture de paratre et

non dtre. Mais rien de bon ne peut sortir hors

de lamour et de lacceptation de lautre. Son

livre QuAllah bnisse la France (2004)

voque ce cheminement spirituel et intellec-

tuel. Abd al Malik a remport quatre Victoires

de la musique, en 2007, 2008, 2009 et 2011.

Mari depuis quinze ans la chanteuse de RnB

Wallen, il est papa de Mohamed Hamza, 12 ans.

corps sans me.Cest la lettre sans les-

prit. Camus est autant dans lintellect,

la raison, quil est dans lmotion ou le

sentiment.

Slameur et crivain, Franais mais revendi-

quant ses origines africaines, rappeur mais

rassembleur: vous ntes pas facile cerner.

Tout mon travail, dune certaine ma-

nire, tourne autour de lidentit.

Lidentit deCamus est claire. Evidem-

ment celame touche, parce que celame

ressemble.Mes parents sont originaires

duCongo-Brazzaville,mes racines sont

africaines.Cest le continentdemesan-

ctres. Cest l do je viens.Mais je me

senscompltementFranais et compl-

tementEuropen.Cette complexitnen

est pas une. Pas plus quil ny a contra-

diction. Jessaie depuis toujours de dire

quil ne faut y voir aucune schizophr-

nie.Et jessaiede lexpliciter traversdes

spectacles comme celui-ci, ainsi qu

travers des rencontres artistiques, des

disques ou des livres. Je recolle lesmor-

ceaux. Et je suis un, tout en restant en

connexion avec les autres.

Les extrmismes en tout genre deviennent

les plus visibles et les plus bruyants. Vous

tes plutt dans la recherche du consensus,

de la main tendue, vous combattez les divi-

sions.Difficile de se faire entendre parce que

dunecertainemanirevoustescritiqudes

deux cts (musulman, il lest par les isla-

mistes. Alors que les belliqueux du hip-hop le

voient comme un tratre la subversion du

rap, ndlr.)?

Je veux parler de ce qui rassemble. Et je

croise beaucoup de gens qui pensent

comme moi. Ou avec lesquels moi je

peux entrer en rsonance. Cest vrai,

nousvivonsdansunmondequinousdit:

vous tes seul, a nemarchera pas; vous

tes un rveur. Jassume dtre un uto-

piste. Cest parce que des gens lont t

que lon peut parler de valeurs rpubli-

cainesoudeDroitsde lhomme.Quim-

porte ce que nous dit le systme.

Nous sommes des tres vivants, et la

Abd alMalik a dj remport quatre Victoires de lamusique, en 2007, 2008, 2009 et 2011.

Dans son dernier CDAbd alMalik rend

hommage Albert Camus.

Photos:GettyImages(portrait)/AFP(entretien)/AFP(concert)

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ENTRETIEN

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ABD ALMALIK

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Dissolvent le mucus et dgagent le nez

laide des plantes.

machine nest quune machine. On doit

se battre pour lespoir. Et des personna-

lits comme Camus, justement, nous

donnent le cap. Nous poussent croire

que cest possible, quil faut continuer.

Les mous, finalement, ce sont ceux qui vous

reprochent dtre consensuel?

Bien sr. Comme si tenter de faire du

lien,damenerunpeudintelligence,se-

rait un signe de faiblesse.

Outrecespectacle,vousavezscnarisvotre

premier livre qui raconte votre histoire. Le

tournage a-t-il commenc?

Oui, au Neuhof Strasbourg, l o jai

grandi. Nous tournons avec des jeunes

duquartier entourant le comdienbelge

Marc Zinga, qui tient le rle principal.

Vous crez un spectacle librement inspir de

luvredeCamus,vous tournezvotrepremier

film,vousavezcrit deux livres: unepartie de

votre premier public na-t-elle pas du mal

vous suivre?

Peut-tre. Et la limite, tant mieux. Un

artiste, quelquun donc de forcment

engag,doitprendredescheminsde tra-

verse et aller l oonne lattendpas for-

cment.

Entretien: Pierre Lderrey

Jassume

dtre

un utopiste.

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INFOS MIGROS

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COLLABORATRICES

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MIGROSMAGAZINE

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afaela Tanner a beau tre la mre

de quatre enfants habitant encore

la maison (soit lespigle Victo-

ria, lve de 11 ans, la crative Veena,

tudiante de 15 ans, le fonceur Valen-

tin, joueur de curling en quipe suisse

de 21 ans, et loriginal Vincent, mon-

teur vido de 23 ans), a beau enseigner

la danse Bollywood lEcole-club de

Genve et diriger une cole de danse in-

dpendante, cette rsidante du Grand-

Lancy (GE) trouveencore le tempsdeg-

rer lassociationElisha quelle a cre en

2007.Sonbut: trouverdesparrainspour

payer lcolage de petits Indiens sourds

du quartier de Juhu Mumbai et rcol-

ter des fonds pour nourrir leur famille.

Aujourdhui, une cinquantaine de

Suissesparrainentunenfantviamonas-

sociation.Endboursant 200 francs par

an, ils leur permettent daller lcole.

Rafaela Tanner se rend une fois

lan en Inde pour voir ses protgs

Dlibrment petite, Elisha procure un

sentiment de confiance aux donateurs.

Ici, il ny a pas dintermdiaires. Je

moccupe de tout, et chaque franc reu

est revers en Inde.

Surtout, Rafaela Tanner se rend

chaque anne Mumbai pour prendre

des nouvelles de ses protgs. Nous

organisonsalorsunegrande fte, faisons

desphotos et compltons lesdossiersde

chaque lve en y intgrant par exemple

les copies des factures afin de prouver

que largent a t utilis bon escient.

Une fois les documents runis et de

retour en Suisse, Rafaela Tanner les re-

metchaqueparrainenmainspropres,

car jaimesavoirqui sont lesdonateurs.

Altruistemais raliste (je sais que je

nepeuxpas fairedesmiracles),Rafaela

Tanner tient son amour de lInde de sa

mre, une htesse de lair qui avait cr

une fondationpourvenir enaideaux In-

diennes dsirant se faire avorter. Son

Mcommemaman

Au sein du personnel deMigros, nombreuses sont lesmres de famille raliser, en dehor

de travail, de bonnes actions. MigrosMagazine vous en prsente trois.

R

afaela Tanner a beau tre la mre

de quatre enfants habitant encore

la maison (soit lespigle Victo-

ria, lve de 11 ans, la crative Veena,

tudiante de 15 ans, le fonceur Valen-

tin, joueur de curling en quipe suisse

de 21 ans, et loriginal Vincent, mon-

teur vido de 23 ans), a beau enseigner

la danse Bollywood lEcole-club de

Genve et diriger une cole de danse in-

dpendante, cette rsidante du Grand-

Lancy (GE) trouveencore le tempsdeg-

rer lassociationElisha quelle a cre en

2007.Sonbut: trouverdesparrainspour

payer lcolage de petits Indiens sourds

du quartier de Juhu Mumbai et rcol-

ter des fonds pour nourrir leur famille.

Aujourdhui, une cinquantaine de

Suissesparrainentunenfantviamonas-

sociation.Endboursant 200 francs par

an, ils leur permettent daller lcole.

Rafaela Tanner se rend une fois

lan en Inde pour voir ses protgs

Dlibrment petite, Elisha procure un

sentiment de confiance aux donateurs.

Ici, il ny a pas dintermdiaires. Je

moccupe de tout, et chaque franc reu

est revers en Inde.

Surtout, Rafaela Tanner se rend

chaque anne Mumbai pour prendre

des nouvelles de ses protgs. Nous

organisonsalorsunegrande fte, faisons

desphotos et compltons lesdossiersde

chaque lve en y intgrant par exemple

les copies des factures afin de prouver

que largent a t utilis bon escient.

Une fois les documents runis et de

retour en Suisse, Rafaela Tanner les re-

metchaqueparrainenmainspropres,

car jaimesavoirqui sont lesdonateurs.

Altruistemais raliste (je sais que je

nepeuxpas fairedesmiracles),Rafaela

Tanner tient son amour de lInde de sa

mre, une htesse de lair qui avait cr

une fondationpourvenir enaideaux In-

diennes dsirant se faire avorter. Son

Mre et

marraine

Photos:LaurentdeSenarclens,AndreasEggenberger

En Suisse, Rafaela Tanner enseigne lart de la danse Bollywood aux lves

de lEcole-clubMigros de Genve.

Chaque

franc

donn est

revers en

Inde.

|MIGROSMAGAZINE

|

N

o


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INFOSMIGROS

COLLABORATRICES

|

33

en dehors de leur temps

dcs brutal a t un choc pour moi.

Pour fairemondeuil, jeme suis rendue

Mumbai en 1997.Ctait lapremire fois

que jallais en Inde,mais ds la premire

minute je my suis bien sentie. Le bruit,

et lamisre nemont jamais effraye.

Malgr une trs grande pauvret,

les Indiens sourient toujours

Rafaela Tanner travaille alors comme

bnvole dans un orphelinat. Javais

dj deux enfants et souhaitais agrandir

ma famille. Jai vualors cespetits quime

tendaient les bras, et ce fut une vi-

dence. La Genevoise adopte Veena et

Victoria, tout en se liant damiti avec

une famille de Mumbai. Sans aucun

projet en tte, jai pay lcole de leurs

enfants. Lide de crer une association

est venue aprs.

Aujourdhui, Rafaela Tanner ne re-

grettepas sonengagement.Lesenfants

que je rencontre Mumbai me donnent

de lnergie pour toute lanne. Ils lui

rappellent aussi une belle leon de vie.

Malgr une trs grande pauvret, les

gens restent gentils et souriants.Quand

je reviensGenve,opersonnenest ja-

mais satisfait de sonsort,et que jepense

ces vieilles dames qui vivent seules, je

me dis alors que lamisre sociale et hu-

maine est pire ici.

Texte: PierreWuthrich

www.association-elisha.com

E

n bordure dEinsiedeln

(SZ), la ferme de la famille

Klin, une btisse isole

perche flanc de coteau, do-

mine firement le lac de Sihl.

Il rgne une ambiance par-

ticulirement anime dans la

petite exploitation agricole qui

culmine prs de 900 mtres:

Ida Klin, paysanne et colla-

boratrice Migros, fait rpter

une chorale denfants. Celle-

ci se compose de cinq frres et

surs rpondant aux prnoms

de Sonja (15 ans),Vreni (14 ans),

Markus (12 ans),Heiri (10ans) et

Erika (8ans).Ce sont les enfants

damis des Klin, et tous sont

dots dune voix puissante. Les

trois filles et les deux garons

chantent pleins poumons des

refrainspopulaires tandisque la

matresse des lieux les accom-

pagne laccordonschwytzois.

Ida Klin et sa jeune forma-

tion se produisent rgulire-

mentdans la rgion loccasion

degrandesetdepetites ftes,en

particulier dans les maisons de

retraite. Les seniors sont tou-

jours ravis dentendre chanter

les enfants,dclare lapaysanne.

Jai mme limpression quils

suscitent davantage dmo-

tions chez eux que ne le ferait

une chorale dadultes.

Les choristes interprtent

en dialecte local des chansons

traditionnelles qui parlent de

lamour, de lamiti et de la

beaut des montagnes. Sou-

vent, les personnes ges, qui

connaissent bien ces airs dan-

tan, reprennent les paroles en

chur. Le spectacle est gratuit:

seuleunemodeste contribution

aux frais est parfois demande.

Ida Klin et son poux Alois

ont eux-mmes deux enfants

Ueli, 3 ans, et Ramona, 1 an ,

mais ces derniers sont encore

trop petits pour chanter.

Outre la chorale, Ida Klin

dirige avec son mari une ex-

ploitation bio qui compte qua-

torze vaches et dix veaux et tra-

vaille deux jourspar semaine au

centre commercial Seedamm,

Pfffikon (SZ), dans le magasin

Migros dont elle tait aupara-

vant responsable adjointe. Au-

jourdhui, telle une bonne fe,

elle effectuedes remplacements

un peu partout, au rayon pice-

rie comme au bureau.

Comment cette hyperactive

parvient-elle soccuper de sa

chorale malgr toutes ces acti-

vits? Je considre cela avant

tout comme un loisir, assure-

t-elle simplement.

Mais lorsquils font les foins

ent, se relayantpourparcou-

rir les champs et pousser une

faucheuse jusquenhautdesco-

teaux escarps, Ida et son mari

consacrent le plus clair de leur

temps leur exploitation.

Pendant cette priode,

nous sommesalors trsheureux

de pouvoir compter sur de bons

amisquihabitentdans les envi-

rons et acceptent de garder nos

enfants, prcise la paysanne.

Texte:MichaelWest

Unchurqui a du cur

AMumbai, la Genevoise permet aux

enfants daller lcole.

Les seniors aiment

entendre chanter

les enfants.

Ida Klin et son chur gaient les journes des rsidents des homes.

infos migros

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collaboratrices

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N

o


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migrosmagazine

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Unaccs au sport pour tous

Migros et Nol

Pour sa campagne de Nol, migros

a dcid cette anne demettre toutes

les mres lhonneur. Avec humour,

les films publicitaires montrent par

exemple comment ces femmes font

preuve dingniosit pour organiser,

avec des produits migros, les plus belles

ftes de fin danne. Quant au nouveau

site migros de Nol, il propose de nom-

breuses ides cadeaux et des

recettes pour des repas dexception.

Sa rubrique mon domaine fonctionne

par ailleurs comme un pense-bte et

permet ainsi de ne rien oublier lors des

prparatifs de Nol.

www.migros.ch/noel

B

erthoud (BE): il fait dj nuit en ce

soirdautomne,et lapluie tambou-

rine contre les vitres du gymnase.

Dans la salle, des sportifs sactivent.

On pourrait aisment penser quil

sagit dune sance dentranement des

plus banales. Pourtant, les trente ath-

ltes prsents souffrent tous dun han-

dicap moteur ou mental. Ceux qui sont

en fauteuil roulant suivent un parcours

en plusieurs t

Documents

Migros magazin 48 2013 f vs