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uante-Quatrième Année. N* 132 ABONNEMENT Un an .. 18 fr. -ix mi'is 0 » 'fi ni- m 'fa 4 5 i CINQ centimes le Numéro Samedi 8 Juin 1895 INSERTIONS Annonces, la ligne.. » 20 Réclames, .. » 30 Faits divers, .. » 75 Journal Politique, Littéraire, d'Intérêt local, d'Annonces Judiciaires et d'Avis Divers PARAISSANT TOUS LES JOURS, LE DIMANCHE EXCEPTÉ L'Agence Havas, 34, rue Notre-Dame-des-Victoires, et 8, place de la Bourse, est seule chargée à Paris de recevoir les annonces pour le journal. L'abonnement continue jusqu'à réception d'un avis contraire. Un trimestre commencé sera dû. | n*R*:\t'\: 4 PU m m \\\\uwrX\m\ ; SU M! H Les abonnements et les insertions doivent être pavés d'avance. W m LE LA MATINÉE. LES PRÉPARATIFS ' Dès le matin, un ciel bas, sombre et lourd. Gare iiè dessous ! Les nez se lèvent maintenant en l'air et les figures, s'embrunissent. Néan- moins, un voit arriver déjà îles voitures de cam- pagne niIra bondées. Çà et là, des ruraux cir- culent, à pied, chargés de paquets, de paniers laissant passer, comme une excroissance, le croûton d un pain , de filets contenant la pitance qu'on absorbera scrupuleusement sur le coin d'une table de cabaret, sans oublier un savant arrosage. Dans les rues, les voisins s'in- lefrogent anxieusement et à voix basse, comme sous la menace d'un malheur. Si le temps se gâte, quel désastre pour le commerce! Espérons que la bourrasque déguerpira. Hélas I Vers huit heures, la pluie se déclare, dou- blant progressivement la vitesse de sa chute et son volume. Consternation générale I « Nous sommes f...lambés?» Néanmoins, à travers les rues métamorphosées en étangs, sur la place de l'Hôtel-de-Ville,:la rafale ride des mares boueuses, sautillent, sur la pointe du pied, des troilins, le bras encombré d'une b dte re- couverte de la toile cirée qui protège les chef- d'œuvre élaborés par les couturières et les modistes. Et, sons le ruissellement implacable, les ouvriers charpentiers, tapissiers et antre-, achèvent, l'air morne et découragé, de clouer les tentures ronges des arcs de triomphe et de courber les guirlandes de feuilles qui simulent, au premier coup d'œil, des girandoles en cosses de petits pois. D'autres étendent, sur le pavé, un sable destiné A réparer des rails l'irréparable outrage. Les drapeaux et les oriflammes pendent mélancoliquement et versent, <ur les para- pluies, de* larmes tricolores. Néanmoins, on ne déséspère point tout à fait: « Ça s'enlèvera vers midi », murmurent, sans grande convic- tion, les experts de l'atmosphère. El. bénis soient-ils ces prophètes de bonheur 1 Si ça ne s'est pas enlevé strictement à midi juste, vprs 2 heures, la pluie se lirait dans les lointains: le rideau est levé. Des maisons s'échappent habitants et forains invités: La rue Commence à grouiller. : Les mesures d'ordre sont bien prises et le public s'y conforme spontanément; On s'em- pilë le long des trotioirs, c'est un encaque- rhent place de -Bilange. Toutefois, sur le pont (><sart, vers la rue Nationale, des vides exigent. En revanche, le* abords de gare d'Orléans simulent une fourmilière au repos. Sans la bourrasque du matin, au lieu de 3,000 visiteurs, 20,0 >0 seraient accourus. LES DÉCORATIONS En attendant l'arrivée du train « messiani- que», les impatients, «ceux qui ne peuvent durer en place», vont.contempler en hâte les arcs.de triomphe elles décoràtions.de la gare : le salon préparé par la maison. Jumeau et Jallot de Paris : tentures et portières de ve- lours grenat, l'ameublement doré style Empire, les vases de Sèvres, lesTu-dres, les tapisseries de Beauvais, le bahut Louis XIII, les corbeilles de T DE L fleurs. Ici, l'arc de triomphe ressuscite l'une des anciennes portes de la Ville. A l'Ecole de cavalerie, MM. Chauveau (chef armurier) et Jacquot (adjoint du génie) ont opéré des mira- cles. S un fond représentant une porte ogivale crénelée, avec des culasses mobiles montées et démontées, des têtes mobiles, chiens de revolver, baïonnettes, fusils, cuirasses, sabres, toute la panoplie imaginable, ils dessinent, cisèlent, ajourent des rosaces qu'on jurerait des guipures de fer. Au sommet, brillent une cuirasse et un casque dorés. Et, dans l'intérieur de l'Ecole, sous le péristyle du pavillon central, par malheur interdit au public, luit un lustre féerique construit avec des douilles de baïon- nettes vieux modèle, et des gourmettes qui jouent la grappe transparente d'acier. L'arcade élevée par le Comice agricole fu- sionne les branches de chêne, les roues de char- rues et les outils agricoles de son ressort. Effet plus complet si la carcasse du monument eût été plus largement drapée. A l'entrée du pont Cessart, deux pylônes, élevés par la Chambre Consultative, signalent les principales indus- tries saumuroises : les chapelets et les vins mousseux. Place de la Bilange, deux estrades très mai- grement décorées, sans tapis ni étoffes sur les bancs: la première réservée aux instituteurs de l'arrondissement et aux élèves des écoles communales de la ville ; l'autre, en deux frag- ments, était occupée par la Musique Munici- pale et par les dames. A LA GARE Dès trois heures, les autorités se hâtaient vers la gare. D'abord restées dan^ leurs wa- gons pour éviter la trombe, six compagnies du |:îo e de ligne venues d'Angers (commandées par leur colonel, M. 'l'Armagnac) escortées du drapeau et de la musique, s'échelonnent sur les quais, les ponts, la rue d'Orléans, jusqu'à l'Ecole. Entre parenthèse, on n'a offert à ces malheureux soldats,, ni une bouchée de pain, ni un verre de vin. Pas drôle du tout. Des factionnaires sont posés par les soins de de M. deGouvello, capitaine au Château deSau- mur. Nous remarquons, parmi les arrivants, le général de Bovat, M. le Sons-Préfet de Cho- M (MM. le Préfet de Maine-et-Loire et le Sous- Préfet de Saumur étaient allés à Niort saluer M. Félix Faure et sont revenus dans le train présidentiel), M. Le Bon, secrétaire général de la Préfecture, M. Boulanger, vice-président du Conseil de Préfecture, M. le Maire de Saumur et le Conseil municipal, M. Guinnard, maire et député d'Angers, M.Coudreuse/léputédeBau- gé, M. Rougère, député de Segré, M. .loulïrault, sénateur des Deux-Sèvres (M. de Grandmai- son, dont le mariage se célébrait hier, à Paris, s'était excusé, par lettre, auprès de M. le Pré- sident de la -République), lesdribunaux civil et de commerce-, MM. le général d'Esclevin, le général Raimond, le général Farny.le général Gramezel de Kerhué. M. Besuard, conseiller général, M. Pottier, président du Comice agri- cole, M. Testard, consei 1er d'arrondissement, M Bnrv, ancien député de Saumur, le person- nel supérieur de la Compagnie d'Orléans,- M. le Premier président de la Cour d'Angers, For- quet de Dorne, M. le Procureur général, de Marcial. Les Sociétés diverses de Saumur et les délé- gations prennent place dans l'ordre suivant: Les Pompiers, la S >ciéLé de Gymnastique, les Sauveteurs, les anciens Combattants de 1N70, la Saumuroise, la Société de secours mutuels, la libre pensée, la Bourse du Travail. L'ARRIVÉE Tout le long du pont Cessart et à l'entrée du quai de Limoges, les regards des spectateurs se tournent anxieusement vers le pont du che- min de fer. Un train arrive, C'EST LUI I On ap- ; plaudit. Puis, un grand silence: On compte, en dedans, les minutes, jusqu'à l'apparition de M. Faure. Elles semblent trop longues, ces minutes ; aussi on cherche des distractions. De malheu- reux chiens perdus errent sur la chaussée ; on les acclame et ils filent épouvantés. Des en- fants énervés crient la faim. Leurs pères et mères leur « collent les gâteaux dans le fusil », et, par ci, par là, retentit une gifle suivie d'une clameur désespérée. Toitt-à-coup. le train est signalé. Il gronde, il siffle, il stoppe. M. Faure descend de son wagon. Vive la République I Vive Faure l M. le Pré>idenl de la République salue affa- blement. L'aménilé de sa fuure, la bienveil- lance du geste, l'aisance des manières lui conquièrent toutes les sympathies. Une certaine timidité, de premier aspect, est vite remplacée parla dignité et l'assurance exemptes d'orgueil du chef de l'Etat. Reçu par M. le général commandant l'Ecole, par le maire et les députés présents, M. Faure est introduit dans le salon d'honneur. LES DISCOURS M. Peton prend la parole en ces termes : « Monsieur le Président de la République, » J'ai l'insigne honneur de vous présenter Ie3 conseillers municipaux de la ville de Sau- mur et de vous s uhaiter la bienvenue en leur nom. Tous sont de bons citoyens et des admi- nistrateurs intègres. » Ils sont, depuis longtemps, fermement attachés d'esprit et de cœur n m seulement à la forme, mais également aux idées républi- caines. » Comme vous, Monsieur le Président, ils ont souffert et lutté sous les régimes qui ont précédé l'avènement de la République. Comme vous, en dépit des hostilités injustifiées et des vaines tentatives de réaction, ils aspirent au triomphe définitif et certain de la démocratie et de la paix sociale. » A cette phraséologie revèche et renfrognée, M. Faure répond, pour calmer les souffrances signalées par M. Peton : « Je suis heureux de me trouver au milieu de vous. Je regrette de ne. pouvoir y rester plus longtemps, et vous remercie des senti- ments que vous m'exprimez au nom du Conseil municipal-et de la population. » Je corderai le meilleur souvenir de l'ac- c.ieil que je reçois de la cité saumuroise ». Les différentes délégations accueillies par M. Faure d'un mot ou d'un sourire également aimables, M. l'arohiprètre de Saint-Pierre, présentant au Président MM. les curés des paroisses et les membres du clergé de la ville, lui adresse ces quelques paroles : » J'ai l'honneur, Monsieur le Président de la République, de vous présenter le clergé, de Saumur et de vous prier d'agréer ses homma- ges les plus respectueux Ils s'adressent à vo- tre autorité, ils s'adressent aussi à l'homme éminent qui a su conquérir une popularité plus légitime encore que rapide. » Citoyens du Grand Pays dont nous avons le sang et la libre fière, ouvriers convaincus et patients d'un travail également profitable à notre Patrie et à l'Eglise, nous aimons à nous rappeler belle et noble pensée que naguère èt plus récemment encore, vous avez expri- mée et fixée dans une radieuse image. » Sous les plis du drapeau, « sous ces plis assez larges pour abriter tous les Français », nous continuons, avec assurance, l'œuvre commencée, prescrite par Jésus-Christ. » El no séparant jamais dans notre cœur les deux chers objets, la Patrie et l'Eglise, que la Providence au cours des siècles a si étroite- ment et si fortement unies, nous n'avons pas de désir plus ardent que de voir, sous votre gouvernement, la France, toujours digne de l'aide et des faveurs de Dieu, accroître avec ses libertés, sa prospérité et sa gloire. » M. le Président répond : « Nos lois ont pour but d'assurer partout la paix sociale ; et je suis bien convaincu que vos conseils et vos directions n'ont pas d'autre objectif que cette paix dont le clergé français èsi l'un des principaux ouvriers. » Après cette allocution, M. le Président re- met les médailles à un grand nombre de per- sonnes signalées par des actes de courage, de dévouement ou de bons et loyaux services. La liste de ces récompenses, trop longue pour figurer aujourd'hui dans nos colonnes, sera publiée au prochain numéro. Mentionnons cependant, par exception, la médaille d'or si légitimement octroyée à M. Félici, chef de gares à Saumur, auquel nous adressons nos cor- diales félicitations. ' LE DÉFILÉ EnfinI enfin, M. Faure escalade le landau officiel,dans lequel prennent place, à ses côtés : le général Zurlin len, ministre de la guerre, au profil hautain, M. le général commandant le 9" corps, et M. le Maire de Saumur dont la figure de Poupon japonais contrarié rappelle le masque de Gavarni déguisé en « un qui s'em- bête à mort ». - Les cloches des paroisses sonnent à toute volée. Pas de canon, hélas ! sauf, bien entendu, ceux qu'amorcent les marchands de vin et qui ont bien aussi leur valeur intrinsèque. Le cortège se met en marche au pas ; les troupes présentent les f mies, la musique du l3o" sonne la Marseillaise. La voiture prési- dentielle est précédée de trois gendarmes à cheval, la crosse de la carabine chargée sur la cuisse, et d'un peloton d'élèves-otïîciers. Un second peloton d'éléves-officiers forme la haie. Après la voiture présidentielle, le cortège offi- ciel est formé de la manière suivante ;

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uante-Quatrième Année. — N* 132

ABONNEMENT

Un an .. 18 fr.

-ix mi'is 0 »

'fi ni- m 'fa 4 5 i

CINQ centimes le Numéro Samedi 8 Juin 1895

INSERTIONS

Annonces, la ligne.. » 20 Réclames, — .. » 30 Faits divers, — .. » 75

Journal Politique, Littéraire, d'Intérêt local, d'Annonces Judiciaires et d'Avis Divers PARAISSANT TOUS LES JOURS, LE DIMANCHE EXCEPTÉ

L'Agence Havas, 34, rue Notre-Dame-des-Victoires, et 8, place de la Bourse, est seule chargée à Paris de recevoir les annonces pour le journal.

L'abonnement continue jusqu'à réception d'un avis contraire. Un trimestre commencé sera dû. | n*R*:\t'\: 4 PU m m \\\\uwrX\m\ ; SU M! H Les abonnements et les insertions doivent être

pavés d'avance.

W m LE LA MATINÉE. — LES PRÉPARATIFS

' Dès le matin, un ciel bas, sombre et lourd. Gare iiè dessous ! Les nez se lèvent maintenant en l'air et les figures, s'embrunissent. Néan-moins, un voit arriver déjà îles voitures de cam-pagne niIra bondées. Çà et là, des ruraux cir-culent, à pied, chargés de paquets, de paniers laissant passer, comme une excroissance, le croûton d un pain , de filets contenant la pitance qu'on absorbera scrupuleusement sur le coin d'une table de cabaret, sans oublier un savant arrosage. Dans les rues, les voisins s'in-lefrogent anxieusement et à voix basse, comme sous la menace d'un malheur. Si le temps se gâte, quel désastre pour le commerce! Espérons que la bourrasque déguerpira.

Hélas I Vers huit heures, la pluie se déclare, dou-

blant progressivement la vitesse de sa chute et son volume. Consternation générale I « Nous sommes f...lambés?» Néanmoins, à travers les rues métamorphosées en étangs, sur la place de l'Hôtel-de-Ville,:où la rafale ride des mares boueuses, sautillent, sur la pointe du pied, des troilins, le bras encombré d'une b dte re-couverte de la toile cirée qui protège les chef-d'œuvre élaborés par les couturières et les modistes.

Et, sons le ruissellement implacable, les ouvriers charpentiers, tapissiers et antre-, achèvent, l'air morne et découragé, de clouer les tentures ronges des arcs de triomphe et de courber les guirlandes de feuilles qui simulent, au premier coup d'œil, des girandoles en cosses de petits pois. D'autres étendent, sur le pavé, un sable destiné

A réparer des rails l'irréparable outrage.

Les drapeaux et les oriflammes pendent mélancoliquement et versent, <ur les para-pluies, de* larmes tricolores. Néanmoins, on ne déséspère point tout à fait: « Ça s'enlèvera vers midi », murmurent, sans grande convic-tion, les experts de l'atmosphère. El. bénis soient-ils ces prophètes de bonheur 1 Si ça ne s'est pas enlevé strictement à midi juste, vprs 2 heures, la pluie se lirait dans les lointains: le rideau est levé. Des maisons s'échappent habitants et forains invités: La rue Commence

à grouiller. : Les mesures d'ordre sont bien prises et le public s'y conforme spontanément; On s'em-pilë le long des trotioirs, c'est un encaque-rhent place de là -Bilange. Toutefois, sur le pont (><sart, vers la rue Nationale, des vides exigent. En revanche, le* abords de là gare d'Orléans simulent une fourmilière au repos. Sans la bourrasque du matin, au lieu de 3,000 visiteurs, 20,0 >0 seraient accourus.

LES DÉCORATIONS

En attendant l'arrivée du train « messiani-que», les impatients, «ceux qui ne peuvent durer en place», vont.contempler en hâte les arcs.de triomphe elles décoràtions.de la gare : le salon préparé par la maison. Jumeau et Jallot de Paris : tentures et portières de ve-lours grenat, l'ameublement doré style Empire, les vases de Sèvres, lesTu-dres, les tapisseries de Beauvais, le bahut Louis XIII, les corbeilles de

T DE L fleurs. Ici, l'arc de triomphe ressuscite l'une des anciennes portes de la Ville. A l'Ecole de cavalerie, MM. Chauveau (chef armurier) et Jacquot (adjoint du génie) ont opéré des mira-cles. S rç un fond représentant une porte ogivale crénelée, avec des culasses mobiles montées et démontées, des têtes mobiles, chiens de revolver, baïonnettes, fusils, cuirasses, sabres, toute la panoplie imaginable, ils dessinent, cisèlent, ajourent des rosaces qu'on jurerait des guipures de fer. Au sommet, brillent une cuirasse et un casque dorés. Et, dans l'intérieur de l'Ecole, sous le péristyle du pavillon central, par malheur interdit au public, luit un lustre féerique construit avec des douilles de baïon-nettes vieux modèle, et des gourmettes qui jouent la grappe transparente d'acier.

L'arcade élevée par le Comice agricole fu-sionne les branches de chêne, les roues de char-rues et les outils agricoles de son ressort. Effet plus complet si la carcasse du monument eût été plus largement drapée. A l'entrée du pont Cessart, deux pylônes, élevés par la Chambre Consultative, signalent les principales indus-tries saumuroises : les chapelets et les vins mousseux.

Place de la Bilange, deux estrades très mai-grement décorées, sans tapis ni étoffes sur les bancs: la première réservée aux instituteurs de l'arrondissement et aux élèves des écoles communales de la ville ; l'autre, en deux frag-ments, était occupée par la Musique Munici-pale et par les dames.

A LA GARE

Dès trois heures, les autorités se hâtaient vers la gare. D'abord restées dan^ leurs wa-gons pour éviter la trombe, six compagnies du |:îoe de ligne venues d'Angers (commandées par leur colonel, M. 'l'Armagnac) escortées du drapeau et de la musique, s'échelonnent sur les quais, les ponts, la rue d'Orléans, jusqu'à l'Ecole. Entre parenthèse, on n'a offert à ces malheureux soldats,, ni une bouchée de pain, ni un verre de vin. Pas drôle du tout.

Des factionnaires sont posés par les soins de de M. deGouvello, capitaine au Château deSau-mur. Nous remarquons, parmi les arrivants, le général de Bovat, M. le Sons-Préfet de Cho-M (MM. le Préfet de Maine-et-Loire et le Sous-Préfet de Saumur étaient allés à Niort saluer M. Félix Faure et sont revenus dans le train présidentiel), M. Le Bon, secrétaire général de la Préfecture, M. Boulanger, vice-président du Conseil de Préfecture, M. le Maire de Saumur et le Conseil municipal, M. Guinnard, maire et député d'Angers, M.Coudreuse/léputédeBau-gé, M. Rougère, député de Segré, M. .loulïrault, sénateur des Deux-Sèvres (M. de Grandmai-son, dont le mariage se célébrait hier, à Paris, s'était excusé, par lettre, auprès de M. le Pré-sident de la -République), lesdribunaux civil et de commerce-, MM. le général d'Esclevin, le général Raimond, le général Farny.le général Gramezel de Kerhué. M. Besuard, conseiller général, M. Pottier, président du Comice agri-cole, M. Testard, consei 1er d'arrondissement, M Bnrv, ancien député de Saumur, le person-nel supérieur de la Compagnie d'Orléans,- M. le Premier président de la Cour d'Angers, For-

quet de Dorne, M. le Procureur général, de Marcial.

Les Sociétés diverses de Saumur et les délé-gations prennent place dans l'ordre suivant: Les Pompiers, la S >ciéLé de Gymnastique, les Sauveteurs, les anciens Combattants de 1N70, la Saumuroise, la Société de secours mutuels, la libre pensée, la Bourse du Travail.

L'ARRIVÉE Tout le long du pont Cessart et à l'entrée du

quai de Limoges, les regards des spectateurs se tournent anxieusement vers le pont du che-min de fer. Un train arrive, C'EST LUI I On ap- ;

plaudit. Puis, un grand silence: On compte, en dedans, les minutes, jusqu'à l'apparition de M. Faure.

Elles semblent trop longues, ces minutes ; aussi on cherche des distractions. De malheu-reux chiens perdus errent sur la chaussée ; on les acclame et ils filent épouvantés. Des en-fants énervés crient la faim. Leurs pères et mères leur « collent les gâteaux dans le fusil », et, par ci, par là, retentit une gifle suivie d'une clameur désespérée.

Toitt-à-coup. le train est signalé. Il gronde, il siffle, il stoppe.

M. Faure descend de son wagon. Vive la République I Vive Faure l M. le Pré>idenl de la République salue affa-

blement. L'aménilé de sa fuure, la bienveil-lance du geste, l'aisance des manières lui conquièrent toutes les sympathies. Une certaine timidité, de premier aspect, est vite remplacée parla dignité et l'assurance exemptes d'orgueil du chef de l'Etat.

Reçu par M. le général commandant l'Ecole, par le maire et les députés présents, M. Faure est introduit dans le salon d'honneur.

LES DISCOURS M. Peton prend la parole en ces termes :

« Monsieur le Président de la République, » J'ai l'insigne honneur de vous présenter

Ie3 conseillers municipaux de la ville de Sau-mur et de vous s uhaiter la bienvenue en leur nom. Tous sont de bons citoyens et des admi-nistrateurs intègres.

» Ils sont, depuis longtemps, fermement attachés d'esprit et de cœur n m seulement à la forme, mais également aux idées républi-caines.

» Comme vous, Monsieur le Président, ils ont souffert et lutté sous les régimes qui ont précédé l'avènement de la République. Comme vous, en dépit des hostilités injustifiées et des vaines tentatives de réaction, ils aspirent au triomphe définitif et certain de la démocratie et de la paix sociale. »

A cette phraséologie revèche et renfrognée, M. Faure répond, pour calmer les souffrances signalées par M. Peton :

« Je suis heureux de me trouver au milieu de vous. Je regrette de ne. pouvoir y rester plus longtemps, et vous remercie des senti-ments que vous m'exprimez au nom du Conseil municipal-et de la population.

» Je corderai le meilleur souvenir de l'ac-c.ieil que je reçois de la cité saumuroise ».

Les différentes délégations accueillies par M. Faure d'un mot ou d'un sourire également aimables, M. l'arohiprètre de Saint-Pierre,

présentant au Président MM. les curés des paroisses et les membres du clergé de la ville, lui adresse ces quelques paroles :

» J'ai l'honneur, Monsieur le Président de la République, de vous présenter le clergé, de Saumur et de vous prier d'agréer ses homma-ges les plus respectueux Ils s'adressent à vo-tre autorité, ils s'adressent aussi à l'homme éminent qui a su conquérir une popularité plus légitime encore que rapide.

» Citoyens du Grand Pays dont nous avons le sang et la libre fière, ouvriers convaincus et patients d'un travail également profitable à notre Patrie et à l'Eglise, nous aimons à nous rappeler là belle et noble pensée que naguère èt plus récemment encore, vous avez expri-mée et fixée dans une radieuse image.

» Sous les plis du drapeau, « sous ces plis assez larges pour abriter tous les Français », nous continuons, avec assurance, l'œuvre commencée, prescrite par Jésus-Christ.

» El no séparant jamais dans notre cœur les deux chers objets, la Patrie et l'Eglise, que la Providence au cours des siècles a si étroite-ment et si fortement unies, nous n'avons pas de désir plus ardent que de voir, sous votre gouvernement, la France, toujours digne de l'aide et des faveurs de Dieu, accroître avec ses libertés, sa prospérité et sa gloire. »

M. le Président répond :

« Nos lois ont pour but d'assurer partout la paix sociale ; et je suis bien convaincu que vos conseils et vos directions n'ont pas d'autre objectif que cette paix dont le clergé français èsi l'un des principaux ouvriers. »

Après cette allocution, M. le Président re-met les médailles à un grand nombre de per-sonnes signalées par des actes de courage, de dévouement ou de bons et loyaux services. La liste de ces récompenses, trop longue pour figurer aujourd'hui dans nos colonnes, sera publiée au prochain numéro. Mentionnons cependant, par exception, la médaille d'or si légitimement octroyée à M. Félici, chef de gares à Saumur, auquel nous adressons nos cor-diales félicitations.

' LE DÉFILÉ

EnfinI enfin, M. Faure escalade le landau officiel,dans lequel prennent place, à ses côtés : le général Zurlin len, ministre de la guerre, au profil hautain, M. le général commandant le 9" corps, et M. le Maire de Saumur dont la figure de Poupon japonais contrarié rappelle le masque de Gavarni déguisé en « un qui s'em-bête à mort ». -

Les cloches des paroisses sonnent à toute volée. Pas de canon, hélas ! sauf, bien entendu, ceux qu'amorcent les marchands de vin et qui ont bien aussi leur valeur intrinsèque.

Le cortège se met en marche au pas ; les troupes présentent les f mies, la musique du l3o" sonne la Marseillaise. La voiture prési-dentielle est précédée de trois gendarmes à cheval, — la crosse de la carabine chargée sur la cuisse, — et d'un peloton d'élèves-otïîciers. Un second peloton d'éléves-officiers forme la haie.

Après la voiture présidentielle, le cortège offi-ciel est formé de la manière suivante ;

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MM. Général Tournier, Général de Boisdelïre ,

Général directeur de la cavalerie, Général com-mandant l'École.

Maison militaire. Guignard, député, Ministre de l'agriculture,

Secrétaire du Ministre de l'agriculture, Premier secrétaire du Ministre de l'intérieur.

Ministre du commerce, Le Gall, de la Maison militaire, Chef de cabinet du Ministre du com-merce , Directeur général de la Compagnie d'Orléans.

Premier président de la Cour d'appel, Géné-ral d'Esclevin, Chef d'état-major de la division, Coudreuse, député.

Préfet de Maine-et-Loire, Procureur général, Aide-de-camp du général en chef, Procureur de la République de Saumur.

Général de Boyat, Directeur général des Chemins de fer de l'Etal, Directeur du Journal officiel, Commandant de la Garenne, de la Mai-son militaire.

Sous-Préfet de Saumur, Président du Tribu-nal civil, Vice président du Conseil de préfec-ture, Capitaine Monlbeillard, officier d'or-donnance.

Président du Tribunal de commerce, Prési-dent de la Chambre consultative, Premier adjoint du maire de Saumur, Capitaine Lavisse, officier d'ordonnance.

Secrétaire général de la Préfecture, Sous-Préfet de Cholet, Deuxième adjoint du maire, Gordien, conseiller de Préfecture.

Sous-Préfet de Segré, Sous-Préfet de Baugé, Beaussire, conseiller de Préfecture, Dumoulin, conseiller de Préfecture.

Les Conseillers généraux et d'arrondisse-ment, les Tribunaux en robe, les Conseillers municipaux, la Chambre consultative, les Con-tributions, les Professeurs du collège recou-verts de leurs insignes universitaires, etc., etc.

La presse de Paris s'entasse dans les chars-à-bancs commandés pour elles. Pas la moindre petite Victoria pour la presse locale. Pas genlil, M. Peton, pour ses compatriotes II

Le premier abord entre le public — le po-pulaire — et M. Faure est un peu réservé. On le salue, sans aucun vivatI Mais son visage est empreint d'une telle bonté qu'un paysan ne pèut s'empêcher de crier: a Sapristi! quel brave homme ! »

Ce mot suffit pour allumer les spectateurs. M. Faure les tient à présent dans sa main : ils sont à lui. Les applaudissements éclatent in-finfsr'H descend de sa voilure pendant que la Musique municipale exhale une troisième Marseillaise, compliquée, si nous ne faisons erreur, de Yllymne Russe. Ce qu'il doit en avoir, pardessus la tète, notre malheureux Président, de ces deux soi-disant conceptions musicales, on en frissonne pour lui.

PLACE DE LA BILANGE El le voilà qui souhaite le bonjour aux en-

fants des écoles, et qui serre la main des ins-tituteurs gonflés d'aise. Puis, il se dirige vers la tribune des dames où MUe' Peton, Piénm, Milon, Poltier, Achille Girard, en tout huit charmantes personnes lui offrent, au nom de la ville, une admirable corbeille de roses, due au savoir-faire de M. Gaudin et, au nom du Comice agricole un bouquet et des guirlandes agencées par MM. Chevallier, Roy et Bidault. Mlle Peton récite un petit « Laïus » assez bien tourné ; et M. le Président l'embrasse ainsi que les plus jeunes de ses compagnes.

A L'ÉCOLE DE CAVALERIE

Le cortège parvenu devant l'Ecole, un soldat exécute un lâcher de pigeons au faite de l'arc de triomphe. M. Faure passe la revue ries troupes et pénètre dans le grand manège des écuyers où les capitaines et lieutenants montés sur leurs pur-sang, et, commandés par M. de Canisy, écuyeren chef, exécutent un travail au galop et des passages fort appréciés de M. le Président.

Les lieulenanls-écuyers et les sous-maîtres amènent ensuite les chevaux sauteurs. M. Faure exprime chaleureusement, dans le salon d'honneur,son sérieux intérêt pour ce spectacle.

En sortant du manège, le chef de l'Etal re-met la croix de la Légion d'honneur à MM. Defaix, sous-intendant, Aureggio, vétérinaire principal, et M. Bourdier, capitaine-télé-graphiée. La médaille militaire au sergent Monier et au cavalier de manège Couyot.

Il se rend ensuite à pied, en traversant le Chardonnet, dans la carrière du carrousel. Là, des haies sont dressées et, sous le commaude-ment du capitaine écuyer de Maison-Rouge, les lieatenauts d'instruction exécutent le saut d'abord individuellement, puis par deux, par quatre, par huit, et enfin deux fois tous en-semble. Ce travail a été très vivement applaudi par M. Faure.

LE DÉPART Six heures et demie sonnent. Le cortège,

considérablement amoindri, s'est reformé pour le départ. Sur tout le parcours de la rue Beaurepaire à la gare, les manifestations sont encore plus chaleureuses, plus spontanées qu'à l'arrivée. On a fait connaissance avec le « brave homme » et les amitiés sont venues à lui. Aussi salue-t-il, pour la dernière fois, les Saumurois, avec une figure encore plus heu-reuse qu'à son arrivée.

Très visiblement fatigué, le Président accepte dans le salon d'honneur de la gare, une coupe de grand mousseux saumurois, et remercie les assistants du flatteur accueil des habitants. Il remonte dans son wagon. Un dernier cri de t Vive M. Félix FaureI », le train s'ébranle. Comme Ruy-Blas, nous pouvons murmurer :

C'est fini! rêve éteint, visions disparues...

C'est dommage. Elle avait beaucoup de bon,

la vision. Si nous en croyons quelques confrères pari-

siens (sur les dents, hélas 1 et retenus à Sau-mur les uns par l'attrait du site, les autres par l'exténuation), la réception de Saumur n'ap-proche pas en enthousiasme, en vibration exté-rieure, des ovations décernées dans les autres * villes.

Mâtin I que leur faul-il donc, à ces Pari-siens? Qu'on crache du feu ? Nous sommes des modérés en tout ici, en enthousiasme comme en politique, et, ceci établi, nos témoignages d'affection décents, propres, raisonnables, va-lent, dans leur tiédeur relative, les plus énor-mes effervescences du Gascon et du Marseil-lais. Tenez-vous le pour dit, messieurs les amateurs des bruyances affectées. C'est nous qui réglons le thermomètre politique, rien que

LA SOIRÉE

Sur le programme municipal figurait une réception à l'Hôtel de Ville. Réception par qui, de qui, et de quoi. Peu nous en chaut. Ré-clame électorale disent quelques-uns. Et après? Nous savons de longue date le résultat des réclames électorales quand on en confie la ma-nipulation à M. Peton, /ailleurs, inutile de vous dire qu'on avait jugé superflu d'inviter à celte.... réception la Presse « réactionnaire » dont nous nous vantons de faire partie. Allez, recevez-vous les uns les autres, mes enfants, pendant qu'd en est temps encore. Qui sait de quelle façon vous recevront, dans onze mois, vos « immuables » électeurs?

Et, après que la Musique Municipale eut donné son concert commencé et clos par la même Marseillaise dont on avait bombardé, pour la sixième fois, M. Faure, lors de son départ, les fusées, les marrons, les bombes grimpaient et pélardaient à l'assaut des nuées. Très mince le feu d'artifice : une seule pièce, en l'honneur de M. Faure, il est vrai — l'in-tention couvrantla pauvreté de l'exhibition,—et un bouquet anémique. On a, tout de même, gobé l'une et l'autre.

* *

L'impression générale? Toute en faveur de M. Faure. On le croit — fasse le ciel qu'on ne se soit point illusionné— pétri de bonté, de droiture et de fermeté; et les hommes d'Etat de celle pâle, on ne les ramasse point en France, sous les pas d'un cheval, ce quadru-pède apparlint-il à M. Peton. On le juge hon-nête parde-sus le marché, adjonction nulle-ment dédaignable. Bref, si M. Faure est con-tent de nous, jusqu'à nouvel ordre nous nous déclarons satisfaits de lui.

Fini de rire? Non, le feu d'arlifice mort, un violon grinçait encore dans l'ombre, sous ma fenêtre, avec chœur d'auditeurs tenaces, une machine célébrant la République du Travail-leur. A deux heures du matin, un bonhomme, éuiéché peut-être, un rallié du jour peut-être

aussi, tonnait du plus fort de ses poumon*. «' Vive Félisque Faure ! »

Voilà ce que c'est que la gloireI el n'a cette gloire-là qui veut. Pas

CHOSES ET AUTRES

'A propos de la pluie d'hier, un de Dos

abonnés nous a adressé, par carte postale |e

< réflexions suivantes :

« Cher Monsieur, avez-vous remarqué qUe

« votre almanach de 1895 annonce la tenins

» d'aujourd'hui ?l»

Nous vous avouons humblement que non Le Mathieu de la Drôme présidant à notre con fection de température ayant pris l liabiiude mauvaise de manquer souvent d'exactitude

A son arrivée comme au départ, le Présj dent, sur la plate-forme de son wagon, saluait la foule massée sur la route du Chapeau.

M. Peton, en recevant M. Guignard, a es-sayé un trait d'esprit — le premier de sa vie le pauvre homme ! — En accueillant le maire de Saumur, le député d'Angers lm fit des éloges des décorations. — Pas si belles que celles d'Angers, répondit le Dr Peton. — Mais dit M. Guignard, quel triste temps! — Q

uj

vous nous avez apporté d'Angers, cher col-lègue (Garanti authentique.)

Pas fort, M. Peton.

Très remarqué, l'essai de dissimulation des... « Buen retiro » de la place de la gare.

. Décidément, ces pauvres tramways doivent fatalement finir dans... l'ouvrage.

Note macabre. A quel titre l'entrepreneur des Pompes funèbres figurait-il dans le cor-tège officiel, sur tout le parcours?

Est-ce qu'il y avait de l'anarcho sous l'herbe.

Chambre des Députés Séance du 5 Juin

Le* bouilleurs de cru M. Dupon déclare qu'ayant été longtemps

bouilleur de cru, il s'étonne de voir aujour-d'hui traiter les bouilleurs de fraudeurs, c'est-à-dire de voleurs. Ses concitoyens delà Cha-rente-Inférieure sont obligés de brûler leur récolte pour en faire du cognac, parce que c'est le meilleur parti qu'ils en puissent tirer.

L'orateur affirme que la prétendue réforme offerte à la Chambre n'est autre chose que la constitution d'un monopole au profit du Nord pour ses alcools d'industrie, du Midi pour ses vins, et au préjudice des populations qu'il re-présente et dont on va renchérir les produits.

C'est une loi d'iniquité qu'on propose à la Chambre. C'est aussi une loi funeste à la santé publique, car le prix du petit verre d'alcool malsain ne sera pas augmenté, tandis que la

38 Feuilleton de « l'Echo Saumurois »

LE GZRIJVLIE

MALTAVERNE Celse Ramsay, debout au milieu de sa cel-

lule, contemplait le divin Crucifié. Son mâle visage portâ t l'empreiute des

vives émotions qui avaient assailli son âme dans le cours de cette mémorable soirée. Sa mémoire lui répétait, mol pour mot, tout son entrelien avec ce vieillard qui, malgré le far-deau des quatre-vingts hivers amassés sur sa tête, songeait à tenter une entreprise qui eût effrayé le plus fol ambitieux de trente ans.

Les sentiments les plus opposés se livraient, dans le cœur de Ramsay, une lutte effroyable. Le démon lui criait :

« Va, prends ce que t'offre la destinée... Elève-toi jusqu'à ces hauteurs qui donnent le vertige... Ecrase sous ton pied cette société humaine qui le mépriserait si elle te connais-sait... Le remords te poigne? Accumule faute sur faute, étouffe un crime par un autre crime... Sois riche, sois puissant, jouis I

Qu'importe le reste? Ou Dieu est un men-songe, et tues libre d'assouvir les passions I... Ou Dieu existe, et si tu l'uffenses, tu auras le refuge de son infinie miséricorde... Tu es fortl... Tu est doué des plus éminentes fa-cultés... Tu vivras un siècle... Ta fille chérie sera bien belle, le frout ceint du baudeau im-périal... N'hésite pas. ubeis à la fatalité I »

Mais l'ange aux ailes d'azur qui nous garde contre notre faiblesse originelle, disait :

« L'ange du pardon prie le Très-Haut pour toi... Le repentir a touché ton âme crimi-nelle... La moitié de ta vie s'est écoulée dans la souffrance... Il suffit d'un acte d'humilité pour t'absoudre... d'une heure de courage pour te rendre heureux... L'homme qui est venu te tenter se joue de toi, tout ainsi que le tigre de sa proie... N'écoute pas ses conseils pervers... Abaisse-toi, humilie-toi, repends-toi... Un crime ne peut être effacé par un crime nouveau... Dieu seul est la vérité et la vie... Sa miséricorde a pour borne sa ju>lice, et celui qui a péché et qui persiste dans son péché lasse même la bonté de Dieu, si infinie qu'elle soit. Tu n'es qu'un homme comme les autres, soumis à la mort... Or, nul le sait ni le jour ni l'heure... Pleure et fais pénitence.

Le regard de Celse Ramsay tomba sur l'ins-cription et il lut, à voix haute :

— Et peccatumtneum contra me est semper. Il fléchit le genou ; une prière fervente jail-

lit de ses lèvres et monta jusqu'au ciel. Quand il se releva, une joie profonde se li-

sait sur ses traits. Il tira le cordon d'une sonnette. Le fidèle Angassamy parut sur le seuil de la porte :

— Au lever du soleil, lui dit Celse, tu te rendras au camp du rajah de Sambelpour. Quand il sera monté sur le howdah de son éléphant, lu t'approcheras de lui et tu lui crieras : « Mon maître vous salue et vous ré-pond par ma bouche : « Nonl... i

XIII. — HODIE HOMO ES...

Une longue allée de tamarins bordée d'une double haie de camphriers conduisait d'Ethel-wood's House à un kiosque octogone que baignait une petile rivière aux eaux brunes.

Cette allée ombreuse était la retraite favorite de l'abbé Cyprien.

Un matin, à l'aube, quelques jours après le départ du rajah Sorabjee. il s'y promenait en récitant le rosaire, ainsi qu'il avait coutume de le faire après avoir célébré le saint sacrifice lorsqu'il vit venir à lui, sortant du kiosque,

Celse Ramsay.

Il en fut très élonné, d'abord parce que son hôte évitait d'ordinaire de se trouver seul avec lui, ensuite parce que le désordre des vêtements et la fatigue peinte sur les traits du banquier disaient qu'il avait passé la nuit dans le kiosque et n'avait pas dormi.

Cependant, ce fut avec un sourire de bonne humeur, une allégresse contenue que Celse aborda l'abbé:

— Bonjour, mon ami, lui dit-il en lui ten-dant la main. Vous êtes debout avant tout le monde I C'est d'un bon exemple.

— Oh I Georges était levé avanl moi. Il a servi ma messe, après quoi il esl parti avec le major Langley ; j'ai cru entendre qu'il s'agissait de forcer une antilope gîtée dans les rochers qui couronnent la colline du mau-solée.

— Avez vous quelque projet pour cette ma-tinée, mon cher abbé?

— Non, que je sache. Vous voyez, j'erre sous les arbres: fugo adsalices... excusez la comparaison.

" {A suivre.) CH. BUET.

Page 3: uwrX T DE L - Château de Saumurarchives.ville-saumur.fr/_depot_amsaumur/_depot_arko/...arcs.de triomphe elles décoràtions.de la gare : le salon préparé par la maison. Jumeau et

véritable eau-de-vie de vin deviendra d'un prix inabordable.

Le gouvernement a tous les moyens de ré-primer la fraude. S'il les juge insuffisants, il peut en réclamer de nouveaux. D'ailleurs, la fraude n'est pas l'œuvre des bouilleurs de cru. Elle s'effectue par le vioage et par les acquits fictifs.

Le haut commerce, qui avait le premier mi-nistre dans son jeu, n'a mis aucune mesure dans ses prétentions. La loi, attentatoire à l'in-violabilité du domicile, soulèvera une indigna-tion telle que le Parlement se trouvera obligé de l'abroger avant les élections prochaines.

M. Krantz est partisan d'une réforme de l'impôt sur les boissons. La loi de 1816 lui pa-raît appeler des modifications sérieuses.

Pour dégrever sérieusement les vins, il faut oser frapper l'alcool. Ni les cognacs ni les ar-magnacs n'en souffriront, car le prix de ces eaux-de-vie de choix est hors de proportion avec un accroissement d'impôt de 30 ou 40 centimes par litre.

Quant au régime imposé aux bouilleurs de cru, il est inacceptable. L'évaluation du rende-ment probable en alcool de substances non en-core distillées ne peut être que purement ar-bitraire.

Le système de l'abonnement entraînera les contestations les mieux fondées et ne contri-buera pas à relever dans les campagnes le pres-tige de la régie.

M. Krantz ne veut pas du système préventif qui soumet les bouilleurs de cru à un régime véritablement tyrannique ; il préfère le système répressif même aggravé, en cas de récidive de fraude.

M. Plichon prétend que ce sont les bouil-leurs de cru qui, sciemment ou non, sont les auteurs ou les complices de la fraude et font subir au Trésor une perte considérable. Il in-vite les bouilleurs de cru à accepter une régle-mentation nécessaire et à adopter avec lui le projet de la commission.

M. Trouillot expose que les populations ac-cepteraient peut-être quelques-uns des incon -vénients du projet en discussion, à la condition qu'ils soient compensés par des avantages suf-fisants.

Mais le projet est inacceptable dans les ter-mes qu'd se présente et la République ne fera pas ce fâcheux présent à la démocratie.

La suite de la discussion est renvoyée au lendemain.

CHRONIQUE LOCALE ET RÉGIONALE

Bulletin Météorologique du 7 Juin

Observations de M. DAVY, opticien, place de la Bilange, 25, Saumur.

Baromètre •Hier soir, à 5 h. Ce matin, à 8 h. Midi, 766 nym Hausse, i m/m

Baisse, i m/m

Température minima de la nuit

Thermomètre au-dessus i 9° au-dessus 15° au-dessus 18»

au-dessus 11°

Le sectionnement de Saumur

Nous engageons vivement tous nos amis à se présenter sans retard à la Mairie de Saumur — dernier délai 15 juin — pour demander le maintien du sectionnement de la ville de Sau-mur et apposer leur signature sur le registre, colonne de droite :

« Contre la suppression du sectionnement. • Le Conseil municipal n'étant pas partisan de

ce mode de volation, en a demandé la suppres-sion. — C'était son droit. C'est aussi le nôtre d'en demander le maintien. —Nous irisions donc sur la nécessité de signer avant le 1 5 juin, clôture de l'enquête.

TÉLÉPHONE Nous apprenons avec plaisir que, grâce à

l'entente qui vient de se faire entre M. le Maire de Saumur et M. le Président de la Chambre des Arts et Manufactures, l'installation du Télé-phone à domicile va se faire immédiatement.

Kofi»!

SAUMUR Une maison an pillage

Nous apprenons non officiellement — mais de source assez certaine pour que nous rela-tions le fait, — que, la nuit dernière, pendant le feu d'artifice, des gredins qu'on peut sup-poser au courant des aitres de la maison, ont dévalisé, pendant l'absence du propriétaire, la boulangerie de M. Laffay, sise à la Croix-Verle, fracturé tous les meubles, mis au pillage les effets mobiliers et finalement dérobé une somme d'environ 800 fr.

Le parquet a ouvert une enquête.

Le mois de juin

Le plus connu des dictons ayant trait au mois de juin est celui-ci :

S'il pleut le jour de la Saint-Médard, Le tiers des biens est au hasard,

Avec celte variante pour le second vers : Il pleut quarante jours plus tard.

La Sainl-Médard est un sujet de crainte pour les cultivateurs, parce qu'un mois de juin pluvieux compromet la récolle.

Fort heureusement, il ne pleut pas toujours le jour de la fête de Saint-Médard (8 juin), de même que le dicton ne se vérifie pas toujours lorsqu'il a plu le S juin.

Le Président de la République eu Touraine Hier soir, à Tours, un bataillon du 32e de

ligne et une compagnie du 66e, ainsi que deux escadrons de cuirassiers, partaient, musique en tête, pour Saint-Pierre-des-Corps, où le Président de la République devait s'ar-rêter quelques instants.

Un bataillon du 66ede ligne (effectif de guerre) a quitté Tours hier malin à cinq heures, avec le drapeau et la musique du régiment, pour se rendre à Amboise, au passage du Président.

Les hommes, en grande tenue de service, ont effectué à pied cette marche de 24 kilo-mètres, sous une pluie ballante.

FONTEVRAULT Suicide

Avant-hier, vers 7 heures 1/2 ou 8 heures du matin, la dame Danjou, qui habite, avec son mari, le Coteau, commune de Fontevrault, s'ab-sentait pour faner l'herbe, pendant que Danjou dormait encore. De retour à M heures, elle constatait la disparition de l'échelle du grenier et, prise d'un douloureux soupçon, elle allait prendre une autre échelle et escaladait le gre-nier où elle trouvait Danjou pendu à un soli-veau.

Danjou était malade depuis environ quinze ans et souffrait tellement des jambes qu'il ma-nifestait fréquemment la pensée d'en finir avec l'existence.

Les Délégués Sénatoriaux CANTON DE SAUMUR (N.-E.)

MM. Âllonnes. — Mahet, Chapain, Lenain. Brain-sur-Allonnes. — Guéret, Saintes,

Rruas, suppléant. La Breille. — Les conseillers municipaux

ne se sont pas réunis en nombre suffisant. Neuillé. — Le Pelletier, Le droit. Varennes-sur-Loire. — Gauchais, Pavillon,

Beaufils. Villebernier. — Cailleau, Tiffoine. Vivy. — Leroux, Néron.

CANTON DE SAUMUR (N.-O.)

MM. Les Rosiers. — Boutin-Desvignes, Menou,

Beaumonl. Saint-Clément-des-Levées. — Auguste Bre-

ton, Nouzilleau, Silas, Blanche, suppléant. Saint-Lambert-des-Lcvées. — Legeard, Ra-

goin, Menard, Baudouin, suppléant. Saint-Martin-de-la-Place. — Laigle, Al-

bert. CANTON DE SAUMUR (SUD)

MM. Artannes. — François Boutin, Louis Bou-

tin, suppléant. Bagneux. — Chumeau, Delandes. Chacé. -~ Duveau, Saulais.

Dampierre. — Pâturai. Distré. — Bareault, de Massacré, Derouet. Fontevraûlt. — Palustre, Morrel, Bondu,

Gautier, suppléant. Montsoreau. — Beillard, Pineau. Pamay. — Moltier. Saumur. — Nous avons donné les noms

des délégués et suppléants. Saint-Hilaire-Saint-Florenl. — De Lava-

letle, Baillargeau, Poitou. Rou-Marson. — Auger, Touron, suppléant. Souzay. — Lanzay, Guerret, Desbois, Du-

tertre, suppléant. Turquant. — Nau, Auger, Bruneau, Gallé,

suppléant. Varrains. — Touché, Breton." Verrie. — Louis Allivier.

CANTON DE MONTREUIL-BELLAY

MM. Montreuil-Bellay. — Farget, Tenneguin,

Baranger. Antoigné. — Monnereau, Chauveau. Rrézé. — De Dreux, Dominique. Brossay. — Falloux. Cizay-la-Madeleine. — Ballu, Chavigné. Courchamps. — Jamin. Coudray-Macouard. — Ducamp, Manon. Epieds. — Esnault, Pommereau. Méron. — Martineau, Benoist. Puy-Notre-Dame. — Bourreau, Chouteau. Saint-Cyr-en-Bourg. — Bougouin, Fouet,

Duveau, Epoudray. Saint-Just-sur-Dives. — Hardouin. Sainl-Macaire-du-Bois. — Gourin, Borit. Vaudelnay. — Delaleu, Marcheteau, Min-

guin.Gay, Mouillien, suppléant.

CANTON DE DOUÉ-LA-FONTAINE

MM. Doué. — Doussain, Grimault, Mangonneau,

Guilton, Dima, Chatenay. Brigné. — Jaudoin, Renault. Concourson. — Touret, Guyon, Vaillant,

suppléant. Denezé. — Benjamin Métiver, Jean Métivier. Douces. — Léoty, Marquet. Forges. — Péan. Louresse. — De Contades, Beillard. Martigné-Briand. — Chauveau, Baleine,

Poullain, Frouin, suppléant. Meigné. — Thomas. Montfort. — Thoreau. Saint-Georges-Châtclaison. — Démonté,

Boisvin. Soulanger. — Jouet, Gigot, Thouret, sup-

pléant. Les Ulmes. — De Lapanouse, Beaumont,

Coupas. Les Verchers. — Guyon, Servant.

CANTON DE GENNES

MM. Gennes. — Galbrun, Lallemand, Charrier,

Boivin, suppléant. Ambillou. — Thibeault, Lhumeau, Jarry,

suppléant. Chemellier. — Baudin, Cirel. Chenehulte-les-Tuffeaux. — Relaillieau, Gi-

rard. Coutures. — Guéret, Pelé. Grézillé. — Chauvigné, Renou, Châtelain. Louerre. — Tremblay, Bonnemère Lionel. Noyant-la-P laine. — Cesbron. Saint-Georgcs-des-Sepl-Voies. — Martin,

Preau, Richomme, Grégoire. Le Thoureil. — Guionis, Tessier. Trèoes-Cunaull. — Leroy, Raimbault.

CANTON DE VIHIERS

MM. Vihiers. — Sidaine, Robert, Lemardelay,

Grémillon, suppléant. Aubigné. — Lespy. Cernusson. — Simon. Les Cerqueux. — Choloux, Pineau. Cléré. — Humeau, de Beaurepaire. Coron.— Mabille, Marchai) I, Brossier. La Fosse-de-Tigné. — Granry, Coquin, sup-

pléant. Monlilliers. — Baranger, Jouin. Nueil. — Lemoine, Gautier, Brouard, Re-

gnard, suppléant. PMWWW/.— Gaudicheau.

La Plaine. — Poirier, Cochard. Saint-Hilaire-du-Bois. — Buffard, Bouras-

seau, Renou, suppléant. Saint Paul-du-Bois. — Dumas, Sauvêtre. La Salle-dc-Vihiers. — Chemineau , Ga-

zeau. Somloire. — Bily, Plessis. Tancoignè. — De Fougerolle. Tigné. — Chabosseau, Courant. Trémont. — Renou, Brouard. Le Yoide. — Chesneau, Renaud.

Ménagerie Laurent Samedi soir, à 9 heures, grande soirée de

gala. A la suite d'un pari, une dame amateur,

fort connue dans la ville de Saumur, la baronne X..., entrera dans la cage des grands lions adultes.

Les amateurs d'émotions ne manqueront pas d'assister à ce trait d'audace exécuté par une dame saumuroise.

Samedi soir, à 9 heures.

BULLETIN FINANCIER 6 juin 1895.

Les bonnes dispositions du marché se sont trouvées arrêtées aujourd'hui par un mouve-ment de recul de la rente extérieure. Cepen-dant en général la tenue des valeurs est plutôt encourageante.

Le 3 0/0 finit à 102.57 I/2. Les actions de nos grands établissements de

crédit font bonne contenance. Nous relevons le Foncier à 903.75, le Crédit Lyonnais à 820.

Le Suez est en nouvelle avance à 3,248.75. L'Italien reste fixé depuis trois jours au

cours de 89.55. L'Extérieure cote 70 2/16 après 69 5/8. Les fonds ottomans sont calmes avec de bonnes tendances.

L'obligation de la Compagnie électrique de la Rive Gauche de Paris s'inscrit à 488.25.

En Banque, la Monte Rosa Gold est à 37.50. La Lower Roodepoort à 26.

C'est samedi prochain 8 juin que sera ou-verte aux guichets de la Société Générale et du Crédit Industriel la souscription aux 50,000 obligations du chemin de fer de Sao Paulo et Rio Grande au prix de 405 fr.

Il suffit de jeter les yeux sur la carte des chemins de fer du Brésil pour se convaincre de l'utilité internationale du réseau de la Compa-gnie Sao Paulo et Rio Grande appelée dans l'avenir à relier l'Uruguay, la Plata, le Chili, le Paraguay et le sud de la Bolivie avec le centre et le nord du Brésil.

Le nombre des personnes atteintes de maladies de l'estomac et de la poitrine est très grand. Comment se débarrasser de ces maladies? en pre-nant chaque matin une cuillerée à café de Tisane Dussolin qui se vend 4 fr. 50 le flacon dans toutes les bonnes pharmacies. Vente en gros pharmacie Derbecq, 24, rue de Gharonne, à Paris.

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Elude de M" V. LE RAY, avoué à Saumur.

ERRATUM Par suite d'une erreur commise

dans l'insertion de la vente sur surenchère parue au numéro du sept juin présent mois, il y a lieu d opérer les rectifications suivantes :

l° M. Célestin Moreau était ad-judicataire du dix-neuvième lot des immeubles saisis (G1- de la su-renchère) et a pour avoué constitué M' LECOY ;

2° M. Louis GuineMeau était adjudicataire du 17e lot des im-meubles saisis (4U de ta surenchéri') et a pour avoué constitué M" BARON.

Elude de Mu LECOY, avoué à Saumur, rue Pavée, nu I.

D'un jugement rendu contradic-toirement par le Tribunal civil de Saumur, le 2 mars 1895, enregis-tré et signilio ;

Entre : M. Anatole Coudray, cul-tivateur, demeurant à Saumur, rue des Moulins ;

' Et la d me Désirée Barbier , gantière, son épouse, demeurant à Saumur ;

D appert : . Que le divorce a été prononcé entre les époux Cou iray-Barbier, au profil du sieur Coudray.

' Pour extrait certifie conforme par l'avoué soussigné.

Saumur, le 5 juin 1895. LECOY.

Assistance judiciaire , dé ision du 16 août 1893.

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S'adresser à M. G. TERRIEN, à Saumur.

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