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GRATUIT - Numéro 326 - Edition du 2 Décembre au 8 Décembre Journal israélien en langue française

Israël Actualités n°326

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Toute l'Information en provenance d'israël

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GRATUIT - Numéro 326 - Edition du 2 Décembre au 8 Décembre Journal israélien en langue française

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3L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

Directeurs de la publication

Rédacteur en chefAlain SayadaTel: 06 68 17 25 55Israël Actualités est une marque déposée en France

Régie publicitaire exclusiveOméga Editions77bis, rue Robespierre93100 MontreuilFranceCrédits photoAlain Azria : 06 21 56 22 13Abonnement : 06 67 44 3000

Directeur commercial Israel:Sigalit Siksik Sitbon06 67 78 40 00

Directeur commercial France:Yohann Azoulay06 68 75 46 26

Commerciaux :Patrick Haddad : 01 43 63 26 02

Distribution - Publicité Strasbourg Logann Strauss : 06 68 17 25 55Distribution - Publicité Provence Alpes cote d’Azur David Botbol : 06 68 17 25 55Distribution - Publicité Rhone Alpes Ylan Alezra : 06 68 17 25 55

Editeur2SCOM Limited50 Rehov DizengoffTel Aviv

Les annonceurs présents dans le journal sont seuls responsables du contenude leurs publi-cités. Le journal ne saurait en être responsable.

Manisfestons contre la reconnaissance d’un

Etat palestinienVendredi 28 Novembre, les dépu-tés sont montés au prétoire pour convaincre tel ou tel camp de voter pour ou contre la reconnaissance d’un Etat palestinien. Malheureusement, les jeux sont faits, le vote aura bien lieu et la France reconnaîtra l’Etat palestinien à moins d’un miracle. En-core une fois, le gouvernement aura encore montré sa lâcheté devant cette proposition de reconnaitre l’Etat de Palestine. Cela ne fait aucun doute, c’est anticonstitutionnel. C’est une fa-çon pour le gouvernement de se laver les mains car seul l’exécutif serait en droit de prendre une telle décision. En laissant les députés voter, cela revient à dire, ce n’est pas moi, c’est eux.

Mercredi 3 décembre, nous allons nous réveiller avec un état de Pales-tine reconnu par la France mais cela ne changera rien dans les faits car seules les négociations entre les Israé-liens et les Palestiniens resteront dans les tuyaux. Personne ne pourra jouer avec la sécurité d’Israël et encore moins valider ce qu’il y aura dans ce texte, à savoir un état palestinien re-connu sur les frontières de 1967 ayant

pour capitale Jérusalem Est.

Mes amis, il est important de rester mobilisés et de ne rien lâcher à nos ennemis. Soyons les plus nombreux Mardi 2 Décembre 2014 devant l’As-semblée Nationale pour apporter notre soutien aux députés qui voterons pour le soutien à Israël (Claude Goasguen etc...), les associations juives comme l’UPJF (Claude Baruch, Edward Amiach ...), SIONA (Roger Pinto), le BNVCA (Sammy Ghozlan), les jeunes de la LDJ et du BETAR ainsi que toutes les associations que je ne peux citer. Manifestons contre ceux qui soutiennent le terrorisme comme le PS (FABUIS, GUIGOU ...) et leurs amis de l’Union des Etudiants Juifs de France bien silencieux, LE PC, Europe Ecologie les Verts (DUFLOT, MAMERE ...), le NPA (BESANCEN-NOT), le Front de Gauche (Mélen-chon. Am Israel Hai

Alain Sayada

Avant de commencer mon edito, au nom de toute l’équipe du journal Israël Actualités et du Magazine Jour J, nous tenons a pré-

senter toutes nos condoléances pour le décès de l’épouse du Rabbin Jacob Mergui, mère du Président du Consistoire de Paris et de

France, Joël Mergui ainsi qu’à l’ensemble de leur famille pour la perte de la femme, la mère et la grand-mère SOL Mergui zal, survenue le

26 Novembre dernier.

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Mr Benhaim, vous êtes le nouveau directeur de l’Agence Juive en France. Pouvez-vous vous présenter à notre communauté pour ceux qui ne vous connaissent pas ?J’ai grandi en France, dans la ville de Sarcelles, en région parisienne, jusqu’à l’âge de 17 ans. Après l’obten-tion de mon BAC, j’ai décidé de faire mon Alyah. Je vis en Israël depuis maintenant 3 ans. Ces 15 dernières années, je les ai effectuées au sein de l’Agence Juive et notamment en tant que responsable dans le domaine de l’éducation entre 2008 et 2011. J’ai été nommé directeur du département de l’éducation au sein de l’Agence Juive en France. J’ai travaillé avec un certain nombre d’établissements sco-laires juifs en France. Je suis à l’initia-tive du Bac «Bleu Blanc», qui réunit tous les terminales des écoles juives pour un voyage en Israël. Voilà pour mon parcourt professionnel. Dans le privé, je suis marié avec Deborah avec qui j’ai 4 merveilleux enfants ... Depuis 2011, vous êtes retourné en Israël. Beaucoup de choses ont changé en France. Quel regard et quelle évolution avez-vous remar-qué ?L’une des premières évolutions que j’ai pu remarquer et les chiffres parlent d’eux-mêmes, c’est l’augmen-tation du nombre de Français ayant choisi de faire leur Alyah par rapport à 2011. En effet, en 2011, le chiffre était d’environ 1 800 Olims pour ar-river et atteindre un record en 2014 avec près de 7 000 Olims, soit 3 fois plus ... Nous pouvons remarquer que l’Alyah de France touche l’ensemble de la communauté aussi bien au ni-veau social, économique, culturel, re-ligieux. Il faut comprendre qu’un vrai phénomène est en train de se jouer en France. Toutes les couches sociales de la communauté sont concernées, du plus jeune au plus vieux et le chiffre est d’autant plus important que le nombre de Juifs désirant faire leur Alyah correspond à 1,5 % de la population juive vivant en France. En comparaison avec les autres Alyah des pays Occidentaux, le nombre cor-respond à 0,1 % de la communauté juive. Ce qui se passe en France est historique ! Jamais autant de Juifs de France n’avaient auparavant pris l’initiative de quitter la France. Pour comprendre cette évolution dans la société française, c’est bien évidem-ment la montée de l’antisémitisme,

la tuerie de Toulouse où pour la pre-mière fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale, des enfants juifs ont été tués parce qu’ils étaient Juifs. Le nouveau président François Hollande, la crise économique et le climat délé-tère, nauséabond des manifestations islamiques pour soutenir le Hamas dans les rues des plus grandes villes de France avec des slogans appelant à tuer les Juifs. Les Juifs se posent des questions. A savoir, si les Juifs de France ont toujours leur place dans la République. C’est un phénomène nou-veau qui a tendance à s’intensifier. Très bien, mais le but pour l’Agence Juive est que les Juifs de France fassent une Alyah préparée, d’avoir choisi de faire son Alyah et non pas une Alyah pour fuir l’insécurité et de n’avoir pas d’autre choix que de partir. L’agence juive pourra-t-elle différencier ces 2 Alyah ?Ce que dit l’Agence Juive et notam-ment son Président Natan Chtaransky en 2010 et 2011, est que les Juifs du monde occidental ont la possibilité de faire leur Alyah à tout moment et que faire son Alyah venait d’une volonté et non d’une contrainte, qu’il fallait accompagner les Juifs du monde avec cette idée. En France, le pourcentage de Juifs voulant faire leur Alya en 2014 correspond à un petit peu moins de 1,5% de la population juive. Ils ont fait le choix majoritairement de faire leur Alyah d’une façon bien préparée. Mais maintenant, avec les événements et la situation d’insécurité que peuvent vivre certains de nos coreligionnaires, certains ont fait le choix de partir et de faire leur Alyah. Mais d’autres causes ont pu amener les candidats à l’Alyah. Ces causes, nous pouvons les retrou-ver aussi dans la crise économique, idéologique ou religieuse. Certains partent pour commencer ou recommencer une nouvelle vie, de vivre dans un pays dynamique. Les jeunes sont attirés par la croissance économique, le pays du High-tech, les Start-Up. Ne dit-on pas qu’Israël est une nation Start Up ? Le sentiment qui pousse la majorité des Juifs de France à faire leur Alyah, en plus des points que j’ai soulevé un peu plus haut, c’est d’appartenir à un peuple, à une idéologie communé-ment appelée «sionisme». L’Etat d’Israël peut-il absorber

et intégrer les Juifs de France dé-sirant faire leur Alyah pour cette année 2014. Ils seront près de 7 000 et les perspectives montrent que les chiffres seront plus élevés dans le futur. Est-ce-que les structures comme les écoles, les habitations, l’emploi seront-ils suffisants ? Tout d’abord, je tiens à dire que de-puis1948, cela n’a pas changé. Der-nièrement, j’ai été interviewé par Sud Radio qui m’a posé cette question : «Est-ce nouveau que l’Etat d’Israël s’intéresse aux Juifs de France ?» Je leur ai répondu «qu’Israël faisait tout pour faire venir les Juifs du monde en-tier et cela depuis la création de l’Etat d’Israël» et je vous rappelle que pour l’année 2014, près de 24 000 Juifs dans le monde ont fait le choix de faire leur Alyah et que par rapport à l’année 2013, cela correspondait à une augmentation de près de 25 %. C’est l’une des plus fortes progression de la dernière décennie. Si vous voulez savoir comment se porte l’Alyah, je dirais que l’Alyah se porte très bien ! Je voudrais revenir sur le fait de parler d’absorption et d’intégration. Je dirais qu’il n’y a pas d’intégration facile, qu’il y a toujours eu des diffi-cultés, il faut savoir que c’est un chan-gement de vie. Un jeune de 18 ans ne s’adaptera pas comme une famille ou bien comme un retraité. Chacun aura un parcourt différent mais quand on regarde l’Alyah, il faut la voir avec une perspective historique. Est-ce-que dans 20 ans les Juifs de France qui auront fait leur Alyah aujourd’hui au-ront été intégrés à l’Etat d’Israël et à son devenir ? Pour moi, la réponse est OUI. Je n’ai aucun doute et la réflexion est de savoir comment accompagner les Olims dans leur intégration pour amoindrir leurs difficultés. Il faudra beaucoup de volonté et d’acharnement mais le peuple juif, dans son histoire, a prouvé qu’il pouvait se battre pour son avenir et pour cela, je voudrais donner deux exemples. Le premier vient d’Afrique du Nord, nos parents et nos grands-parents ont du partir de Tunisie et d’Algérie. Pen-sez-vous que tout a été facile, simple, même pour ceux qui avaient de l’argent ou qui maîtrisaient la langue ? Ils ont du travailler et s’intégrer dans une société qui leur était hostile et c’est par leur travail que les Juifs de France ont intégrer la République. Ils se sont battus, sacrifiés pour que nous, leurs enfants, puissions réussir. Pour les Juifs de France qui feront leur Alyah, Israël leur tendra les bras mais, ils ne devront pas perdre de vue, comme l’ont fait nos parents avant nous, que le plus important sera de s’intégrer. L’Etat d’Israël a fait beau-coup d’efforts pour développer les infrastructures d’accueil pour recevoir les Olims de France et si demain 10 000, 20 000, 30 000 Juifs de France désiraient faire leur Alyah, l’Etat d Israël mettra tous les moyens afin de faciliter leur intégration. Je vous rap-pelle qu’il n’y a pas si longtemps, Is-raël a su absorber en quelques mois près de 400 000 Juifs venant de Russie en un temps record et si vous compa-rez le salaire moyen d’un Israélien

avec un émigrant russe ayant fait son Alyah, vous remarquerez que celui-ci est bien supérieur. Les Juifs américains et britan-niques font aussi leur Alyah comme les juifs de France mais n’ont pas les mêmes aides. Les Américains ont des organisations qui les suivent dans toutes leurs démarches, ce qui n’est pas le cas pour les Juifs de France. Est-ce-que l’Etat d’Israël va mettre les mêmes moyens pour les Juifs de France ? Pour l’instant, le suivi est un suivi éta-tique. Il est vrai qu’aux Etats-Unis, il existe un organisme qui suit les Olims dans leurs démarches et leur intégra-tion. Ce modèle n’a pas réussi à être dupliqué en France ou à se mettre en place. Il existe pour les Juifs de France des associations qui s’occupent des Juifs de France de façon bénévole mais pas dans les mêmes conditions et je dirai encore plus, ni avec les mêmes moyens financiers. En Israël, il existe un tissu associatif dans lequel nous trouvons le ministère de l’in-tégration. Il se trouve généralement dans les mairies. Les postes devront impératives être plus nombreux. Dans cette perspective, un projet commun a été crée entre l’Agence Juive et le mi-nistère de l’intégration avec des coor-dinateurs, des bénévoles. Ce seront des professionnels qui coordonneront les actions, d’anciens francophones qui se sont installés voilà près de 40 ans et qui accompagneront les Olims dans leur démarches. Mais il y a une réflexion que l’Agence Juive se pose quotidiennement et qui est de savoir si les structures sont bien adaptées à la situation. L’Agence Juive et le mi-nistère de l’intégration ont le devoir de mettre un point d’honneur à faci-liter cette intégration et de mettre les moyens pour apporter l’aide consé-quente. Concernant les diplômes et les équiva-lences, pouvez-vous nous en dire plus car un bruit circule dans certaines pro-fessions que certaines professions ne seraient pas les bienvenues en Israël ? C’est moins prosaïque que cela. Je vais prendre un exemple français. Il y a quelques jours, le gouvernement Valls a tenté de mettre en place et de mettre à plat certaines catégories pro-fessionnelles et activités qui ont des monopoles ... par exemples les no-taires. Il y a eu immédiatement une levée de boucliers de la profession. C’est le cas dans toutes les catégories corporatives mais l’Etat, pour redé-velopper la croissance, est obligé de simplifier les choses et, bien évidem-ment, cela ne peut pas plaire à tout le monde. Concernant le cas d’Israël, je crois qu’il est important de rappeler que dans le domaine de la médecine, de la technologie, de la recherche, Is-raël se positionne comme étant dans les meilleurs du monde. Il suffit de faire des statistiques sur le nombre de prix Nobel proportionnellement à sa population. Il faut savoir que les différentes professions ne considèrent pas leurs confrères comme inférieurs à ceux d’Israël mais il est vrai que

lorsque nous parlons d’équivalence, nous rentrons dans un domaine cor-poratif, de protectionnisme où des barrières commencent à se mettre en place mais nous tenons à dire que nous ne baisserons jamais les bras pour fa-ciliter l’intégration. Je peux vous dire qu’un projet de loi a été déposé dans ce sens et sera traité durant la session d’hiver dont le but est de reconnaitre un maximum de diplômes. Il faut aus-si comprendre que c’est un processus qui peut prendre un certain temps. Le gouvernement est conscient du problème et essaye de trouver les so-lutions. Je tiens à vous dire que cela n’est pas facile. Concernant les retraités qui ont fait ou veulent faire leur Alyah, beau-coup d’entre eux se posent des ques-tions et se sentent parfois démunis. Là, il est intéressant de faire une tran-sition. L’Agence Juive va développer cette année, mandatée par le ministère de l’intégration, des activités pour les Olims de France. La semaine der-nière, nous avons été dans différentes communautés de Paris et de la région parisienne pour répondre à toutes les questions des candidats à l’Alya. Les questions étaient variées et certaines concernaient bien évidemment la re-traite. Nous y avons répondu. Je tiens à vous informer aussi que le 11 Janvier 2015 aura lieu un Salon exclusivement réservé aux retraites et je les invite à venir nous rencontrer et à poser toutes les questions à tous les organismes qui seront présents. Le salon deviendra iti-nérant toute la semaine et présent sur l’ensemble du territoire national. Il viendra à votre rencontre, pour vous. Il faut savoir que l’Agence Juive tra-vaille sur 3 dimensions. L’Alyah, c’est d’accompagner les futurs Olims dans leurs démarches. Faire son Alyah s’est aussi demander la citoyenneté israé-lienne. C’est un moment fort car Israël est un Etat de droit et l’obtention de la citoyenneté est un processus complexe et demande beaucoup d’étapes admi-nistratives. Regardez dans le monde occidental, comment ça se passe pour quelqu’un qui demande la nationalité française ou bien américaine. Le che-min est très long, voir interminable. C’est une chose que certains ont ten-dance à oublier. Ce qui n’est pas le cas pour les Juifs de France qui est du au fait de la loi du droit au retour pour chaque Juif. La 2ème mission que nous avons est de préparer du mieux possible les fu-turs Olims. C’est pour cela que nous allons organiser des salons dans toute la France. Les moyens mis en place par le ministère de l’intégration sont considérables ! Du jamais vu depuis des années. La 3ème dimension que nous ne né-gligeons pas du tout, c’est le travail que nous menons dans le domaine de l’éducation sur lequel nous nous foca-lisons car pour nous, l’éducation, c’est l’identité juive, le fondement de l’Etat d’Israël et la relation avec Israël. C’est aussi le travail que nous faisons avec les écoles juives de France en organi-sant des voyages en Israël, développer

Interview avec le directeur de l’Agence Juive Daniel Benhaim4L’information en provenance d’Israël

Edition du 2 Décembre au 8 Décembre

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5L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

le projet Massa, ce qui permettra à tous les jeunes d’affirmer leur relation avec Israël et de renforcer leur identité juive. Un point important que je voudrais souligner suite au conflit qui s’est dé-roulé durant l’été 2014. Le gouverne-ment avait décidé de baisser les bud-gets de l’ensemble des ministères et seulement deux ont gardé leur budget. L’un des deux est bien évidemment le ministère de la défense et le second, celui du ministère de l’intégration. Votre mission aujourd’hui ? Notre mission, aujourd’hui, est de dé-velopper l’Alyah des Juifs de France aussi bien au niveau quantitatif que qualitatif, ce qui permettra aux Juifs de France de réussir leur Alyah, d’avoir une meilleure intégration et de continuer à œuvrer pour les jeunes

générations. L’Etat d’Israël est un vecteur identi-taire qui se transformera en vecteur d’Alyah. Les deux vecteurs sont im-portants. Un jeune qui aurait une relation forte avec Israël, même s’il ne vit pas en Israël, pourra toujours s’affirmer en tant que Juif et il est, pour nous, très important de garder son identité juive. Pour finir, pouvez-vous me donner un synonyme du mot Alyah ? En ce qui me concerne, j’aurais choi-si deux mots. Le premier, c’est «ave-nir» et le second, c’est «retour». Mais comme il ne faut en choisir qu’un, je choisirai «retour» pour deux raisons : pour le retour aux sources et le retour à la maison.

Interview avec le directeur de l’Agence Juive Daniel Benhaim

Suite ...

Le gouvernement israélien a validé un projet de loi fondamentale visant à définir l’État d’Israël comme « l’État national du peuple juif ». Un texte qui prévoit, évidemment, que le régime demeurera démocratique et que tous les citoyens seront égaux devant la loi.

Texte qui cependant remue la socié-té israélienne, les opposants assurant tous, la main sur le cœur, qu’ils sont pour, mais….A peine voté en conseil des ministres, ce projet de loi, qui doit encore être amendé puis approuvé par le parle-ment, et est censé n’intéresser que les citoyens israéliens, a été vertement condamné par l’Organisation de Libé-ration de la Palestine (l’OLP), organi-sation, comme chacun le sait, ‘’gorgée d’amour, de tolérance et de paix’’ :- Ce texte vise « à tuer la solution à deux Etats, en imposant le projet de ‘Grand Israël’ et la judéité de l’Etat sur le sol de la Palestine historique ».- « En faisant de la judéité la défini-tion de cet Etat, ce projet de loi met fin unilatéralement à la reconnaissance réciproque conclue en 1993 » lors des accords d’Oslo sur l’autonomie des Palestiniens.

Outre la dénonciation du « racisme idéologique » de ce texte, il est une « tentative de distordre et de faire men-

tir la version palestinienne de l’His-toire et d’effacer la présence palesti-nienne ».

S’il est voté, celui-ci mettrait fin au ‘’droit au retour des réfugiés palesti-niens’’ et exonèrerait « l’occupation de sa responsabilité dans la tragédie humaine et les crimes historiques contre les réfugiés palestiniens ».

De son côté, le gouvernement d’union ‘’palestinien’’ a estimé qu’avec ce projet l’Etat d’Israël « annonce claire-ment la construction d’un Etat d’apar-theid contre les Palestiniens » et crée « un précédent pour de nombreuses lois racistes, particulièrement au mo-ment où se répand l’extrémisme et le racisme en Israël ».

A lire les réactions hostiles ci-dessus, nul israélien ne pourra plus douter du bienfondé de ce projet de loi !

Mais y a-t-il réellement besoin d’une telle loi inscrite dans le marbre du code civil ?

Y a-t-il doutes et craintes sur la quin-tessence d’icelui et/ou de son avenir comme refuge du peuple juif ?

Une interrogation qui inquiète nombre d’Israéliens !

L’appréhension très réelle n’est autre que celle de voir, un jour futur, un gouvernement dirigé par une certaine gauche ‘’pacifique’’ et n’ayant comme préoccupation première que la dé-fense des droits de l’homme poussée à l’extrême et oublieuse des droits du peuple juif sur sa terre.

Une administration qui serait prête, à tous prix, à complaire et à satisfaire les ‘’amis’’ du pays, mais également assoiffée de ‘’paix’’ jusqu’en accepter le narratif mensonger et les conditions des ‘’Palestiniens’’, notamment le « droit de retour de centaines de milliers de réfugiés » au sein même de l’Etat d’Israël sans y voir cependant de mal à la création d’une « Palestine » juden-rein.L’un des mérites de ce projet de loi décrété sera d’empêcher ces diri-geants d’annoncer sa suppression pure et simple et reconnaître publiquement que l’Etat d’Israël doit se transformer, au nom de la ‘’paix’’, en un état de tous ses citoyens.

Voire d’agir incognito et en consé-quence sans consulter préalablement les électeurs.

La confiance dans la gauche israé-lienne n’est plus ce qu’elle était !

Publié par Victor Perez

Mercredi 26 novembre 2014 Pour ou contre Israël « Etat nation du peuple juif » ?

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6L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

La France, par le truchement de son parlement et suite à d’autres pays européens, se presse de reconnaître symboliquement l’état de « Pales-tine ». Une reconnaissance qui fait totalement fi des droits du deuxième belligérant de ce conflit, à savoir l’Etat d’Israël, et une légitimation qui, de fait, veut imposer à ce der-nier des frontières internationales ainsi que le partage de sa capitale Jérusalem.

Le tout, bien sûr, sans aucune négo-ciation !

Une décision politique politicienne qui illustre le peu de considération accordée à ce pays allié, démocra-tique et respectueux des droits de l’homme. Une conduite réservée de tout temps aux pays colonisés ou dé-biteurs des puissances de ce monde. Une manœuvre politique que nul ne retrouve dans aucun autre conflit ac-tuel mais qui rappelle, curieusement, le comportement exclusif réservé aux Juifs européens dans les siècles pas-sés.

Une attitude qui affirme qu’aux yeux de certains l’Etat du peuple juif n’est pas un état souverain !

Cette posture européenne pourrait avoir quand même du bon et être exa-minée comme promouvant la paix si elle était fondée sur l’historique réel de la région, des faits avérés et véri-fiables ou encore un droit international précis et sans ambages.

Ce qui n’est absolument pas le cas ! Cette décision française, et qui semble devenir européenne, n’est rien d’autre qu’une prime accordée à la falsifica-tion et à la propagande idéologique antisémite.

Aucun des députés, la plupart de gauche et soudain si pressés de voter en faveur de la « Palestine », n’est en mesure de raconter l’historique de ce pays. Pas même le passé du « peuple palestinien » avant 1967. Ni même de citer une seule résolution du droit in-ternational, si souvent brandi, attestant la propriété de ce peuple sur un quel-conque territoire dans la région, voire ailleurs.

Ces élus en sont même à éliminer de l’équation la résolution 242 du Conseil de Sécurité adoptée le 22 no-vembre 1967 qui a force de loi inter-nationale et qui exige le seul « retrait

DE territoires » par l’Etat d’Israël. Evacuations de territoires que l’Etat du peuple juif a déjà effectué, dans le Sinaï mais aussi dans la bande de Gaza, et est encore prêt à en réaliser en échange d’une paix réelle et définitive.

L’exigence arabe d’une « Palestine » judenrein est également balayée par ces bons apôtres pro-‘’palestiniens’’. Vie juive qui rappellerait incontesta-blement sa présence plurimillénaire en ces lieux dénommés Judée et Samarie. Deux noms que le droit international a repris dans la résolution 181 du 29 novembre 1947.

La revendication d’un « droit de re-tour » de centaines de milliers de « réfugiés » n’est, elle aussi, pas même évoquée par l’un d’entre eux. Brou-tille que L’Etat d’’Israël devra évi-demment surmonter une fois la ‘’paix française’’ installée.

Deux ‘’détails’’ qui n’intéressent ap-paremment pas les élus gauchistes français !

La France se dit être une alliée et une amie de l’Etat d’Israël ! Au nom de quels principes et de quelles réalités la France s’octroie t-elle le droit d’agir de la sorte ?

Comment jauger cette attitude peu amicale qui s’aligne, sans la moindre honte, sur le narratif mensonger et an-tisémite du monde musulman ?

Comment expliquer cette vilenie au-trement que par les intérêts politique, économique et diplomatique français bien compris par tous, mais aussi par une grande lâcheté et un zeste d’atti-tude haineuse envers le peuple juif ?

Posture qui rappelle un passé pas si lointain et une analogie avec les ac-cords de Munich de 1938 abandonnant aux nazis une partie de la Tchécoslo-vaquie sans presque rien demander en échange, sinon de vagues promesses de paix.

A son retour en France, Edouard Da-ladier, alors Président du Conseil des Ministres et de gauche, est persua-dé qu’il sera hué pour avoir cédé. A sa grande surprise, à la descente de l’avion au Bourget il est vivement ac-clamé pour avoir ‘’sauvé la paix’’.

Sa réaction spontanée fut « Ah les cons ! S’ils savaient ! ».

Les élus de gauche de nos jours, fils spirituels de ceux-là, n’en ont toujours pas tiré de leçons. D’autant plus que l’Etat d’Israël n’a rien de semblable avec la Tchécoslovaquie de 1938 et le Juif d’aujourd’hui a juré à ses ancêtres « plus jamais ça ».

Ce qui, du coup, exclura probable-ment la France et l’Europe de tout pro-cessus de paix dans cette région et qui promet à ce continent des lendemains qui déchanteront.

Victor PEREZ ©

La France et l’Europe sous perfusion d’un narratif antisémite

Josef Schuster, un médecin de 60 ans né en Israël, a été élu dimanche à Francfort pour quatre ans à la tête du Conseil central des Juifs d’Alle-magne, a annoncé l’institution dans un communiqué.

M. Schuster était depuis 2010 vice-président du Conseil, qui re-groupe 108 communautés et repré-sente environ 100.000 personnes.

Il succède à Dieter Graumann, élu en 2010 et qui avait annoncé fin octobre qu’il n’entendait pas solliciter de se-cond mandat.

A l’image de son prédécesseur, dont il a salué l’engagement et «l’inépuisable créativité», M. Schuster est né après la Deuxième Guerre mondiale et n’a

donc pas connu l’Holocauste.

«La communauté juive fait partie de la société», a-t-il insisté après son élec-tion, rendant hommage aux commu-nautés juives d’Allemagne qui consti-tuent «nos fondations».

Il a également indiqué que, chaque fois que cela s’avérerait nécessaire, il s’élèverait contre l’antisémitisme et la xénophobie.

Dans sa nouvelle fonction, M. Schus-ter «va sûrement donner une nouvelle impulsion» aux communautés juives d’Allemagne, a salué la chancelière Angela Merkel, citée par son porte-pa-role dans un communiqué.

La chancelière a également rendu hommage à son travail en faveur de l’intégration des Juifs issus de l’ex-URSS.

A la chute du Mur de Berlin en 1989, la communauté juive en Allemagne ne comptait qu’environ 30.000 per-sonnes, soit vingt fois moins qu’avant 1933.

Aujourd’hui quelque 200.000 Juifs vivent en Allemagne.

De très nombreux Juifs sont venus des anciennes républiques soviétiques, profitant d’une loi qui leur accorde automatiquement la citoyenneté alle-mande.

Josef Schuster est né en mars 1954 à Haïfa, en Israël. Deux ans plus tard, ses parents ont regagné l’Allemagne.

«Mon père, qui a été interné au camp de concentration de Dachau et à Buchenwald, avait le don d’aller vers les gens sans aucun préjugé», avait expliqué M. Schuster à la presse al-lemande en début d’année. Il avait la main tendue vers la réconciliation, a-t-il dit. «C’est ainsi que j’ai été élevé».

Médecin, il est installé à Wurzbourg (Bavière, sud) où il préside depuis 1998 communauté cultuelle israélite de la ville.

Marié, il est père de deux enfants.

Un médecin de 60 ans élu à la tête de la communauté juive d’Allemagne

Nicolas Sarkozy a appelé, hier soir, l’UMP à voter contre la proposition de résolution socialiste sur la re-connaissance d’un Etat palestinien. « Je demande à mes amis de voter contre », a déclaré le candidat à la présidence de l’UMP en meeting à Boulogne-Billancourt.

« Je me battrai pour que les Palesti-niens aient leur Etat. Mais une recon-naissance unilatérale quelques jours après un attentat meurtrier et alors qu’il n’y a aucun processus de paix. Non ! », a asséné l’ancien président de la République, dénonçant l’attaque

contre la synagogue du quartier Har Nof de Jérusalem perpétrée la semaine dernière et dans laquelle cinq Israé-liens ont trouvé la mort.

Et ce n’est pas tout, Nicolas Sarkozy est parmi les siens, il tient un meeting dans l’un de ses fiefs, à Boulogne-Bil-lancourt . «Un département qui m’a tout donné», dit-il. Comme lors de ses précédents meetings, il parle peu de l’UMP mais multiplie plutôt les commentaires sur l’immigration, il rappelle sa volonté de sortir des règles communautaires de déplacements (Schengen) avant d’embrayer sur l’is-

lam : «Ne vous demandez pas ce que la République peut faire pour l’islam, mais ce que l’islam peut faire pour la République (…) ».

Je ne l’ai pas dit souvent : « Bravo Sarkozy, par les temps qui courent, c’est plus que du bon sens, c’est une preuve de courage ».

Le vote sur la fameuse proposition so-cialiste de résolution sur la Palestine a été initialement prévue pour le 28 Novembre, mais a été reportée, depuis au 2 Décembre. Le 13 octobre dernier, les législateurs britanniques ont voté massivement en faveur d’une motion non contraignante de «reconnaissance de l’Etat de Palestine », gage d’une contribution pour parvenir à une solu-tion à deux états ».

La Suède a également annoncé le 30 Octobre, avoir reconnu officiellement l’Etat de Palestine, un mouvement critiqué par Israël et les Etats- Unis et enfin la semaine dernière, les législa-teurs espagnols ont adopté une motion demandant au gouvernement de re-connaître un Etat Palestinien.

par H.P. Benhamou

Sarkozy appelle à voter contre lareconnaissance de la « Palestine »

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8L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

Il y a 67 ans , le 29 Novembre 1947, lors de sa 2eme cession ordinaire et après un débat intensif qui a duré 2 mois, l’ Assemblée générale de l’ONU votait, à la majorité des 2/3, le partage de l’ouest de la Palestine en 2 états: un Etat Juif et un autre Arabe.Les dirigeants de la population juive de Palestine acceptèrent ce plan qui leur accordait un territoire, même di-minué alors que les Etats arabes re-jetaient ce vote, refusant la création d’un Etat juif en Palestine quel qu’il soit.

67 ans plus tard rien n’a changé.

Alors que la pression monte afin de re-connaître unilatéralement la Palestine, pas une voix ne s’élève pour rappeler que jusqu’à ce jour, l’Etat juif d’Israël n’est pas encore reconnu par la quasi totalité des pays arabes exception faite de l’Egypte et de la Jordanie.

Ces éléments historiques nous forcent à penser que ce qui se joue aujourd’hui n’est pas la reconnaissance de l’Etat arabe de Palestine mais bien l’impéra-tif reconnaissance bilatérale des deux Etats prévus il y a 67 ans.

Par leur silence et peut être par igno-rance, les responsables politiques, qui ne manquent jamais une occasion de donner leur opinion sur ce conflit, font fi de cette réalité.

Après 67 ans, l’Etat juif d’Israël, voté à l’ONU n’est pas encore reconnu pour ce qu’il est : le foyer national du peuple juif.

Tous le conflits et drames que vivent les peuples de la région nous appellent à souhaiter qu’enfin les armes se taisent et que les hommes se parlent et choisissent la paix. Mais comment Israël peut accepter de se voir jusqu’à ce jour menacé et surtout nié pour ce qu’il est.

Ces jours derniers, le dirigeant palesti-nien, Mahmoud Abbas, utilise tous les moyens de pression possible pour ob-tenir une reconnaissance unilatérale. Il emporte quelques victoires et déjà dans les rues de France nombreux sont ceux qui défilent aux cris de «Israël assassin» ou «Israël raciste». Ils sont nombreux à appeler aux boycott et à honorer les terroristes qui font couler le sang juif dans les rues d’Israël. Ils sont nombreux à montrer le visage qu’aura la paix habillée aux couleurs du Hamas.

Vendredi 28 novembre, Abbas, garga-risait les foules en déclarant qu’il «ne reconnaîtra jamais le caractère juif d’Israël».Vendredi encore, il disait haut et fort qu’il rejetait donc la décision de l’ONU de 1947.

Le combat qui se livre aujourd’hui n’est pas celui que la propagande an-ti-israélienne nous décrit.Il ne s’agit pas de la reconnaissance par Israël de l’Etat arabe de Palestine mais la reconnaissance bilatérale des deux Etats : un juif et un arabe.67 ans après le vote de l’ONU, c’est bien de cela qu’il s’agit.

Rappelons le sans cesse et demandons à tous ceux qui s’apprêtent à voter cette reconnaissance unilatérale, de relire simplement le vote du 29 août 1947. Demandons leur de réaffirmer leur soutien à cette décision.

Le problème de territoire sera alors secondaire car les peuples, par leur re-connaissance mutuelles, auront mon-tré leur désir de vivre côte à côte avec leurs différences et leurs spécificités.

67 ans après le vote du 29 novembre 1947, je suis inquiet et me pose la question de savoir si aujourd’hui, compte tenu de sa composition, L’ONU aurait voté pour que naisse l’Etat Juif.

GIL TAIEB

67 ans de silence

« Ce sont des scientifiques musul-mans qui ont découvert, il y a 1200 as, que la Terre était ronde » a affir-mé le Ministre des Sciences et Tech-nologies de Turquie ce week-end.

Des remarques faites quelques se-maines après que le Président turc affirme que ce sont des musulmans qui ont découvert l’Amérique 300 ans avant le juif Christophe Colomb.

« 700 ou 800 ans avant Galilée, 71 scientifiques musulmans dirigés par al-Khwarizmi ont été convoquée par l’ordre du calife Al-Ma’mûn afin de révéler la forme sphérique de la terre » a révélé le ministre Isik?

Le concept d’une Terre sphérique est

restée une question philosophique jusqu’au 3ème siècle avant JC, quand l’astronomie hellénistique a établi la forme sphérique de la terre comme une donnée physique.

Galileo, d’autre part, a été jugé et condamné par l’Inquisition catholique romaine en 1616 et 1633 pour son soutien à l’héliocentrisme, une théo-rie qui n’était pas directement liée à la notion que la Terre est une sphère. L’héliocentrisme est une théorie selon laquelle la Terre était une planète qui tournait autour du Soleil, contredisant le géocentrisme, la vision aristotéli-cienne que la terre était le centre de l’univers.

Par Nisso Amzar

Turquie – c’est-nous-qui : « c’est qui-qui a découvert que la terre est ronde ? C’est nous

les musulmans ! »

Le « guide suprême » iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a décla-ré dimanche que les forces armées devraient accroître leur capacité de combat indépendamment des consi-dérations politiques, une allusion apparente à la poursuite des négo-ciations nucléaires avec l’occident visant à atténuer les tensions au Moyen Orient.

« Compte tenu de nos vastes frontières maritimes et d’énormes investisse-ments de l’ennemi dans ce domaine, nos forces armées doivent en perma-nence améliorer leur préparation (au combat), indépendamment des calculs politiques, » a déclaré Khamenei lors d’un rassemblement de responsables de la marine en Iran.

Khamenei, qui commande toutes les branches des forces armées en plus d’autres principaux centres de pouvoir dans la république islamique, qui en fait de fait une dictature islamique, ne mentionnait pas de nom mais il utilise normalement le mot « ennemi » pour designer principalement les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui sont tous deux intervenus en Iran au cours du siècle passé.

« Le temps de paix offre de grandes

opportunités pour nos forces ar-mées… pour construire ses capacités préventives, » a déclaré Khamenei, repris par la télévision d’état.

Avec la bénédiction de Khamenei, le soi-disant président, Hassan Rohani, a lancé une initiative diplomatique pour résoudre un différend nucléaire de 12 ans dans l’espoir de sauver son pays des sanctions internationales. Téhéran et six pays ont raté une nouvelle date limite auto-imposée le 24 novembre pour parvenir à un accord, mais se sont donnés sept nouveaux mois pour surmonter leurs nombreuses diffé-rences. Ce petit jeu dure maintenant depuis des années, et permet à l’Iran de continuer tranquillement à déve-lopper des armes nucléaires.

En tandem avec « l’ouverture diplo-matique » de Rouhani, les généraux nommés par Khamenei maintiennent une rhétorique guerrier implacable et dévoilent sur une base presque quo-tidienne ce qu’ils disent être de nou-velles innovations en matière d’arme-ment.

« La gamme de nos missiles couvre aujourd’hui l’ensemble d’Israël, » a déclaré le chef des Gardiens de la Ré-volution, le général Mohammad Ali Jafari, la semaine dernière. « Cela si-gnifie la chute du régime sioniste, qui viendra certainement bientôt. »

Cependant, l’amiral Ali Shamakhani, un proche du « président » Rouhani, qui sert comme un des principaux responsables sécuritaires, a cherché à tempérer les discours belliqueux di-manche.

« Notre capacité de missiles, comme notre nucléaire, est intrinsèquement pacifique et adapté pour l’autodé-fense, » a-t-il dit, cité par l’agence de presse officielle IRNA.

Khamenei encourage l’armée iranienne à se renforcer

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10L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

Le 16 décembre prochain, le Keren Hayessod France a l’honneur de re-cevoir l’ex-Président Israélien lors d’une exceptionnelle soirée de gala. A cette occasion, le président de l’Institution, Richard Prasquier, a accepté de confier à Israël Actuali-tés les enjeux et les espoirs attachés à cette rencontre à laquelle seules quleques centaines de privilégiés auront la chance d’assister.

Israël Actualités : Pouvez-vous nous parler des liens qui unissent Shimon Peres et le Keren Hayessod ? Y a-t-il un événement marquant l’attachement de Shimon Peres au Keren Hayessod qui vous vienne en mémoire ?Richard Prasquier : Shimon Peres a témoigné à plusieurs reprises du rôle important du Keren Hayessod dans l’Etat d’Israël. Par exemple, dans son discours lors de la remise du prestigieux Prix Yakir du Keren

Hayessod en 2012, il a dit que, l’hé-breu ne connaît finalement que deux temps, le passé et le futur, et que le Keren Hayessod est un exemple d’or-ganisation axée uniquement sur le fu-tur : c’est un constructeur du futur de l’Etat d’Israël. Au cours des multiples étapes de sa vie, Shimon Peres a pu directement apprécier les réalisations du Keren Hayessod. Dans sa jeunesse, se créaient sous les auspices de cette institution les bases-mêmes de ce qui deviendrait l’Etat d’Israël dans ce petit millième de la superficie du Moyen-Orient, dont la richesse n’était qu’une richesse d’hommes et non de ressources naturelles. Aujourd’hui, faire vivre et perdurer cet Israël de la connaissance et de la solidarité est l’objectif essentiel.C’est pourquoi, il n’est pas surprenant que Shimon Peres ait voulu réser-ver au Keren Hayessod l’exclusivi-té de son premier voyage de citoyen -presque- ordinaire !

I. A. : En France, au sein de la com-munauté juive, sur la scène interna-tionale, Shimon Peres est l’une des figures israéliennes les plus popu-laires. Pourquoi selon vous ? R. P. : Chacun sait que Shimon Peres a, avec la France, une relation extrê-mement ancienne et extrêmement forte. A moins de 30 ans, il a été nom-mé par Ben Gourion Directeur Gé-néral du Ministère de la Défense et, comme tel, il a joué un rôle essentiel dans le développement de l’armée de l’air israélienne avec les achats de Mi-rage III et dans le réacteur nucléaire de Dimona, activités dans lesquelles la France a été le partenaire privilégié d’Israël, le pays ami entre tous. Cela ne s’oublie pas. Dès 1954, il a établi des liens avec la classe politique française, en particu-lier le Ministre de la Défense le géné-ral (Maréchal à titre posthume) Pierre Koenig, un exceptionnel ami d’Israël. Il a, en 1956, participé aux entretiens qui ont précédé la guerre du Sinaï. Et puis il a connu de Gaulle et le refroi-dissement des relations entre les deux pays. On a le vertige en pensant à l’étendue et à la durée de son impli-cation au premier rang en faveur d’Is-raël et c’est la France qui en a été le centre. Shimon Peres y a de très nom-breux admirateurs; son discours en fa-veur de la paix, son humanisme, son humour et ses qualités intellectuelles exceptionnelles sont, depuis plus d’un demi-siècle, particulièrement appré-ciés dans notre pays. Et aujourd’hui quelle incroyable leçon d’optimisme et d’énergie il nous donne, dans notre pays où la retraite est supposée avoir lieu à 60 ans ...

I. A. : Israël connaît cette année des heures tourmentées et a plus que jamais besoin du soutien de la dias-pora. Comment le Keren Hayessod France peut-il accompagner l’Etat juif et le peuple israélien ?R. P. : Au cours de mes voyages ré-

cents en Israël, en particulier à Sde-rot ou dans les villages, kibboutz ou mochav qui entourent la bande de Gaza, j’ai pu apprécier le travail re-marquable qui avait été fait au cours de ces semaines de guerre particuliè-rement éprouvantes pour les individus du fait de la proximité de la frontière, de la poursuite des envois de roquettes et des délais minimes de réaction.L’envoi en grand nombre d’abris mo-biles qui sont un exemple de l’ingé-niosité et de l’habileté avec laquelle les Israéliens savent réagir aux me-naces et leur placement près des sites les plus menacés a levé des angoisses et a probablement permis d’éviter des victimes. De même, l’installation de beaucoup d’enfants ou de vieillards en famille d’accueil, loin de la zone des tirs, a été fortement appréciée. La rapi-dité de ces réactions a été exemplaire. Chacun sait que, malgré les enviables performances économiques d’Israël, il y a de graves problèmes sociaux dans le pays, et qu’ils risquent d’être plus marqués dans les suites de la guerre avec tout ce que celle-ci char-rie comme dépenses prioritaires, mili-taires ou sécuritaires.

I. A. : Pour les Juifs de France aus-si, les temps sont compliqués. Pou-vez-vous me dire ce que vous en pensez ? Que peut-on espérer de la visite de Shimon Peres ? R. P. : Il ne faut pas tourner autour du pot : aujourd’hui, c’est l’hostilité systématisée envers Israël (le terme d’antisionisme et a fortiori d’antisé-mitisme, ne fait que détourner l’atten-tion du fait essentiel qui est l’Israé-lophobie), qui est le motif majeur du « malaise » des Juifs français. Elle a des traductions atroces (Ilan Halimi, l’école Ozar Hatorah de Toulouse, le musée juif de Bruxelles, etc.), des manifestations intolérables (agres-sions contre des individus, des lieux de culte…) ou des formes plus insi-dieuses, mais quotidiennes. L’hostilité

envers Israël est plus répandue et plus forte qu’elle ne l’a été dans le passé, et cette hostilité se répercute sur les Juifs car on sait qu’ils sont les sou-tiens de l’Etat d’Israël. Les rares Juifs antisionistes sont sortis régulièrement par les médias de leur placard à naph-taline pour porter une parole alterna-tive, mais chacun sait que leur nombre et leur influence sont minoritaires, contrairement à d’autres pays, notam-ment les Etats-Unis.Dans ce contexte, que pouvons-nous espérer de la venue à Paris du Pré-sident Peres? Il ne va certes pas, à lui seul, changer un état d’esprit aussi incrusté, mais le prestige qu’il a dans l’opinion publique et notamment dans l’intelligentsia de notre pays fait que sa personnalité est un frein contre la présentation manichéenne des évé-nements. Son discours éloquent, qui fait d’Israël un acteur de l’humanisme universel, oblige ceux qui, encore nombreux heureusement, ne sont pas uniquement mobilisés par la haine contre Israël et/ou la haine contre les Juifs, à réfléchir à l’inanité d’un cer-tain nombre de critiques. Que l’on ait été en accord ou non avec les idées de Shimon Peres exprimées tout au long de sa carrière politique, on ne peut qu’admirer la façon dont il a repré-senté l’Etat d’Israël au cours de ses années en tant que Président. Nous lui devons une grande reconnaissance pour cela: il a été, non pas le repré-sentant d’un parti, mais l’expression même des valeurs universelles qui singularisent le sionisme parmi les autres mouvements de libération na-tionale. Et maintenant qu’il a quitté ses fonctions, je suis convaincu que Shimon Peres continuera à représen-ter à l’étranger l’image d’un Israël uni autour de ses options fondamentales conjuguant impératifs de sécurité et exigence de justice et de démocratie.

Propos recueillis par Ruth Cohen

Interview de Richard Prasquier, président du Keren Hayessod France

C’était un vieux rêve pour nombre de membres du Keren Hayessod. Ce sera désormais une réalité. Shimon Peres, bâtisseur de l’Etat d’Israël, sera, le 16 décembre à Paris pour une rencontre d’exception avec quelques centaines de privilégiés. Judith Oks, vice-présidente du Ke-ren Hayessod France, en charge de l’organisation de l’événement nous invite en coulisses…

« C’est une rencontre qui, pour moi, dépasse tous les clivages politiques ou religieux, explique d’emblée Ju-dith Oks. Un moment d’exception, un rendez-vous avec l’Histoire d’Israël.

Pour moi, c’est aussi un rêve devenu réalité. » Vous l’aurez compris, pour tous ceux qui ont participé à l’organi-sation de cette rencontre et tous ceux qui auront la chance d’y prendre part, l’excitation est à son comble. Car Shimon Peres n’est pas seulement une personnalité, que l’on aime ou pas en fonction des sensibilités politiques des uns et des autres. « C’est l’un des bâtisseurs de l’Etat d’Israël. Un fondateur. » Que serait l’Etat d’Israël sans Shimon Peres ? Difficile à dire. En revanche, force est de constater que l’Etat hébreu lui doit beaucoup. « Alors le rencontrer, pouvoir entendre ce qu’il a à dire sur ce pays qu’il a

aidé à bâtir, c’est une chance infinie. » Une chance qu’il était, bien entendu, impossible de mettre en œuvre avant la fin de son mandat de Président, le protocole exigeant qu’il soit invité par la France pour pouvoir y poser le pied. « Une chance, donc, que nous avons saisie, en contactant le centre Shimon Peres, qu’il a fondé, dès que ses responsabilités ont pris fin, afin d’organiser cette visite. » Plus qu’une escale parisienne, c’est presque une mini-tournée européenne, en hom-mage au Keren Hayessod, à laquelle participe donc l’ancien président en ce mois de décembre. Il fera hâte à Ge-nève, Zurich et Amsterdam, à chaque fois à la rencontre de la division locale de l’institution de collecte, avant ce dîner dans la ville-lumière.

Le miracle de la lumière, pour por-ter l’espoirMais cette soirée dans la capitale est, plus encore que les autres, hautement symbolique. « C’est sous le signe de la lumière, annonce avec émotion Ju-dith Oks, qu’est placé ce dîner. Nous

aurons la chance d’allumer, avec lui, la première bougie de Hanouka. Le miracle de Hanouka est porteur d’un message d’espoir, il annonce des len-demains meilleurs après la peine. Pou-voir éclairer cette soirée de la lumière de Hanouka en présence d’un grand homme, c’est un symbole aussi fort que poétique. » Un message dont la communauté juive a bien compris la portée. « Et pas seulement, tient à pré-ciser Judit Oks. Nombre de personnes non juives se sont inscrites pour ce dî-ner : elles ont conscience de la force de cet événement historique. »Pour les quelques centaines de dona-teurs ayant la chance d’assister à ce dî-ner gastronomique, qui, rappelons-le, est aussi une importante soirée de col-lecte, la rencontre sera articulée autour de trois temps forts : « le discours de Shimon Peres, reprend Judith Oks, qui, bien sûr, nous donnera un point de vue passionnant sur les heures troubles que traversent l’Etat hébreu. Puis aura lieu l’allumage de la première bougie de Hanouka. Enfin, c’est la chanteuse éthiopienne Cabra Cassay, qui propo-

sera un intermède musical. » Membre du collectif Idan Raichel, Cabra Cas-say est une amie de l’ancien Président. Elle chante régulièrement lors de ses anniversaires. Il lui a même écrit une chanson qu’elle interprètera, bien sûr, lors de cette soirée. » Shimon Peres poète et auteur ? Une facette inédite de la personnalité de ce grand homme qui, à plus de 90 ans, n’a manifeste-ment pas l’intention de s’arrêter de surprendre. « Qui sait? Peut-être la re-joindra-t-il sur scène pour unir sa voix à celle, magique, de Cabra Casay ? », risque, dans un sourire, Judith Oks. Peut-être, effectivement…

Shimon Peres rend hommage au Keren Hayessod. Dîner exception-nel de collecte le mardi 16 décembre à partir de 19 heures.

Pour assister à cette soirée de ren-contre avec Shimon Peres, inscrip-tions au 01 77 37 70 80 ou [email protected]. Informations sur www.keren-hayessod.fr

A la table de Shimon Peres : « une rencontre avec l’Histoire »

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12L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

Dans le cadre de sa visite officielle à Paris, nous avons rencontré Mme Gusti Braverman en présence de M. Simha Felberg responsable de l’OSM pour la France.

Question d’Yvan Lellouche : Vous allez présider la cérémonie « Beît Ha’am » consacrée au partage d’Eretz Israël par l’ONU, un 29 novembre 1947, mais également la soirée «Sing Hallelouiya» qui est le concours de chansons Israéliennes ce soir à Paris. Pensez-vous que par le billet notamment de la culture, on pourrait ré-enchanter le rêve Sionisme en France?

Réponse de Gusti Yéhoshoua Bra-verman : Oui effectivement, je pense que pour obtenir ce résultat l’Etat d’Israël doit communiquer avec tous les jeunes juifs de chaque pays et nous savons que la musique israélienne ré-unies tous les atouts pour aller à leur rencontre. C’est donc le but de la soi-rée Hallelouiya. En fait, l’OMS s’est fixé trois buts. 1°) Concentrer nos efforts sur toutes les identités juives, notre cible étant les jeunes dans le monde. 2° Œuvrer pour une meilleur image d’Israël dans le monde car l’image de notre pays est devenu tel un fardeau pour ces jeunes juifs. 3°) Donner un contenu à notre action, c’est-à-dire apporter notre expérience, nos connaissances, de manière à ou-vrir des passerelles de dialogue pour renforcer les liens avec Israël.

YL : Parlez nous de votre activité au sein de l’organisation :

GYB : Nous avons engagés de nom-breuses propositions pour les jeunes notamment par rapport à l’image dont est perçu Israël dans le monde. Nous devons faire en sorte de donner une image différente d’Israël qui leur per-mettra de voir, je l’espère, les choses différemment. C’est tout le but de notre mission. La cérémonie du 29 novembre a permis d’ailleurs d’établir un dialogue avec ces jeunes, qui je pense ont été sensibles. Il faut ajouter que cette image «dégradée» d’Israël a été progressive, elle date je pense depuis le lendemain de la guerre des 6jours. Par ailleurs, il faut savoir que les jeunes juifs en Europe sont car-rément déconnectés d’Israël à part quelques rares exceptions. Aux Etats

Unis par exemple, les populations les plus «faibles» pensent qu’Israël est «Goliath» et que les Palestiniens sont «David»… C’est la raison pour laquelle nous éditons des brochures notamment contre le boycott, mais que nous renforçons par ailleurs l’étude de l’hébreu à travers le monde et que nous organisons des concours biblique avec les mouvements de jeu-nesses adultes et ce grâce au départe-ment du monument du Mont Herzl à Jérusalem. Le défi que nous nous lan-çons est d’établir un véritable dialogue basé sur le langage du 21éme siècle avec tous ces jeunes. Nous travaillons dans nos centres d’échanges culturels basés aux USA avec beaucoup des jeunes de la seconde génération dont les parents ont quittés Israël pour les Etats Unis et qui représentent hélas, le taux d’assimilation le plus important.

YL : Dans un sondage publié il y a quelques jours par l’IFOP (qui est un institut sérieux en France…) on a analysé « l’Antisémitisme dans l’opinion française ». Parmi les questions posées, 46% des per-sonnes interrogées ont répondu « Qu’ils ne savent pas » si le Sionisme est une organisation internationale qui vise à influencer le Monde et la Société au profit des Juifs.. ». Par ailleurs, 25% des sondés, pensent que « Le Sionisme est une idéologie raciste ».. Qu’avez-vous à répondre à ces sondeurs et ces sondés?

GYB : Je pense que ce monde est ignorant et tout ce qui est dit sur le sionisme sont des slogans ou si vous préférez, du « lavage de cerveaux ». En 1975 celui qui devint plus tard le président d’Israël, Haïm Herzog, avait déchiré en séance plénière de l’ONU, la chartre des nations unis qui assimi-lait le sionisme au racisme! Franche-ment cela n’a pas de sens ! Depuis longtemps déjà, tout le monde sait que les antisémites utilisent «l’antisio-nisme» pour contourner le dispositif des lois contre l’antisémitisme.

YL : Ne pensez vous pas qu’il faille aujourd’hui réapprendre en quelque sorte à l’opinion mondial, la vraie nature du Sionisme? Pensez vous également que ce projet pour-rait êtres porté par une femme?

GYB : Une femme qui changerait la perception du sionisme dans le monde? Je suis pour à cent pour cent! Et d’ailleurs je suis fière d’être la seule femme à avoir obtenu ce mandat pour représenter le sionisme et d’ailleurs, je souhaite voir un jour la parité dans ces postes! Je pense effectivement qu’il faut aller vers une redéfinition du sionisme dans le monde. Notre mission étant de construire un nou-veau lien qui correspond d’avantage

au 21éme siècle. Grâce notamment à la culture, les technologies nouvelles, le dialogue et les discutions de même que l’apprentissage ludique de l’hé-breu et les voyages en Israël.

YL : L’antisémitisme est en très forte progression en France et en Europe, Les communautés juives, cibles des extrémismes musulmans s’interrogent, Elles découvrent d’ailleurs tous les jours qu’elles ne «pèsent» plus grand-chose sur l’échiquier politique... Pensez vous que le Sionisme tel qu’il a été définit par les Pères fondateurs d’Israël, reste une des réponses notamment grâce à la Alya?

GYB : L’Alya est certes une valeur essentielle, mais aujourd’hui, elle a changée. Elle n’est plus une Alya de groupe, elle est individuelle. Nous croyons, nous sommes même per-suadés, qu’Israël et la place centrale des juifs, mais nous avons également besoin d’un judaïsme fort en diaspo-ra !. Notre mission essentielle est de renforcer dans les communautés, les liens avec le judaïsme et avec Israël.

YL : Que répondez- vous aux scep-tiques, à ceux qui pensent qu’Israël n’est qu’un «rêve» et qu’il ne co-habitera jamais en Paix avec ses voisins?

GYB : Il nous est interdit d’aban-donner le rêve de la Paix! Grâce à une société exemplaire, grâce à la vision d’Herzl, il faut parvenir à trouver la Paix pour les générations à venir. Il est interdit de donner aux extrémistes des 2 camps…la possibilité de détruire ce rêve de Paix. Je pense que l’avenir sera meilleur pour les deux peuples en conflits.

YL : Pour terminer, que pensez-vous de vos premiers contacts avec la communauté juive de France?

GYB : Bien que je ne la connaisse pas assez, je peux dire que c’est une communauté très variés et surtout très engagé au côté d’Israël. On sent d’ailleurs que cette communauté vibre à l’unisson avec l’Etat d’Israël. Nous sommes venus tout spéciale-ment d’Israël en délégation pour mar-quer auprès de la communauté juive de France, l’anniversaire du vote de «Beît Ha’am» qui est le vote de la reconnaissance de l’Etat d’Israël à l’ONU et ce en présence de M. Yossi Gal l’ambassadeur d’Israël en France. Cela prouve combien nous sommes attachés à la communauté juive de France.

Interview réalisé par Yvan Lel-louche pour Israël Actualités

INTERVIEW de Mme Gusti Yéhoshoua Braverman Chef du département des affaires des activités pour la diaspora à l’OSM Organisation sioniste internationale.

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Yvan Lellouche pour Israël Actua-lités : Question d’un «Natafiste» convaincu…Le Dimanche 7 décembre vous cé-lébrerez le 72è anniversaire de la rafle de juifs de Tunisie au Mé-morial de la Shoah à Paris. Quelle émotion particulière que cela vous suscite après une année d’actualités mouvementées, parfois même dra-matiques pour la communauté juive de France et d’ailleurs?

Réponse de Claude Nataf : Cette cérémonie qui permet de réciter un kaddish pour des coreligionnaires morts sans qu’une tombe permette de les identifier et de se recueillir est toujours une cérémonie émouvante. Elle porte aussi témoignage que le dessein nazi était d’anéantir les Juifs de toute la surface de la terre et non pas seulement ceux de l’Europe. Pré-sents seulement six mois en Tunisie, ils ont néanmoins assassinés et dépor-

tés des juifs. Elle revêtira cette année où nous avons entendu en France le cri de «morts aux Juifs» une symbo-lique particulière en nous appelant à plus d’unité, à plus de vigilance et à une action constante pour la défense des valeurs républicaines et le combat contre l’intolérance.

YL : Combien de juifs originaires de Tunisie ont-ils été déportés et quel est le nombre des survivants, ou de leurs descendants?

CN : Il y a eu 32 déportés à partir du territoire tunisien dont 17 ne sont pas revenus. Il faut ajouter à ce chiffre les 45 victimes décédées dans les camps de travail en Tunisie et environ 200 originaires de Tunisie déportés à par-tir du territoire métropolitain. Nous sommes tous orphelins de ces destins fauchés souvent à la fleur de l’âge. J’ai coutume de dire que cela concerne tous les originaires de Tunisie tant par

naissance que par filiation c’est-à-dire aujourd’hui au moins 400.000 per-sonnes, comme tous les Juifs de toutes origines sont orphelins des 6.000.000 de Juifs assassinés pendant la Seconde Guerre Mondiale.YL : Depuis quelques années nous avons remarqué la présence d’élèves à cette cérémonie, Est ce que les jeunes d’aujourd’hui s’in-téressent à ce travail (nécessaire) de mémoire?

CN : Le judaïsme repose sur la trans-mission. Dans la Paracha Hazinou qui constitue son testament, Moïse déclare : « Souviens-toi des jours an-tiques. Interroge ton père il te dira, les Anciens de ton Peuple ils te raconte-ront ». Et le rituel de la Fête pascale commande encore : «Tu raconteras à ton fils». C’est pourquoi nous asso-cions depuis plusieurs années grâce à la compréhension des dirigeants de l’Association des Juifs originaires de Djerba et de la direction du Tal-mud Torah de Neuilly, des élèves de leurs Talmud Torah. Les enfants sont par nature intéressés par l’histoire à condition de savoir la leur expliquer et de relier les évènements historiques au présent. Je regrette beaucoup que nous n’ayons pas plus de jeunes présents car nos appels ne sont pas toujours entendus dans d’autres communautés comptant pourtant une forte présence d’originaires de Tunisie.

YL : Vous êtes un observateur avisé de notre communauté, quel regard portez-vous sur l’ensemble de sa représentation ou de son fonction-nement?

CN : Je suis assez triste car j’ai le sentiment que nos dirigeants sont davantage occupés par la recherche d’honneurs et la défense du «pré car-ré» de leurs institutions sans prendre conscience que sur plus de 500.000 personnes qui se réclament en France d’une identité juive, 120.000 seule-ment fréquentes une synagogue (tous rites et obédiences confondus) le jour de Kippour. Des centaines de milliers sont en déshérence spirituelle et sont hors de la Communauté, parce que l’on ne sait pas leur parler, aller vers eux, leur tendre une main fraternelle, et les accueillir en les écoutants. Je pense que nos dirigeants devraient relire le Prophète Jérémie et les re-proches qu’il faisait aux pasteurs de son temps. Il faudrait que des hommes et des femmes n’ayant d’autre ambi-tion que l’honneur de servir puissent s’intéresser à la Communauté.

YL : Vous suivez avec attention l’ac-tualité en Tunisie, pensez vous que ce pays (après une parenthèse isla-mique mouvementée), s‘engagera résolument et ce grâce à sa nouvelle constitution, sur le chemin de la dé-mocratie?

CN : Je ne suis pas madame Soleil et je ne sais pas prédire l’avenir. Les derniers scrutins montrent que la dé-mocratie a gagné mais c’est une chose fragile. Le peuple tunisien dans son immense majorité aspire à une vie pacifiée faite de tolérance. Il appar-tiendra aux dirigeants élus de renfor-cer ces aspirations et cela ne peut se faire que par une éducation mettant en avant les valeurs de respect et de pluralisme. Mais je n’oublie pas que

la démocratie est une chose fragile et appelle une vigilance constante.

YL : L’historien a également une opinion sur l’avenir… Après des dizaines d’année de dynamisme, la communauté juive tunisienne de Paris (très attachées à ses cou-tumes et son folklore) commence quelque peu à décliner, comme nous le constatons dans les quar-tiers historiques de Belleville ou de Montmartre, Comment appré-hendez-vous de manière générale, l’avenir des communautés juives de France et de la communauté juive tunisienne en particulier? CN : Pour la Communauté juive de Tunisie, nous entrons depuis une quin-zaine d’années dans le temps des his-toriens. Le riche passé de cette com-munauté mérite qu’on l’étudie au-delà des coutumes et du folklore et qu’il serve de référence. Contrairement à beaucoup et au risque de choquer, je suis beaucoup plus inquiet pour l’ave-nir de la communauté juive améri-caine trop ancrée dans ses certitudes sans voir l’évolution sociologique des autres communautés du pays que pour l’avenir de la Communauté juive de France. Toutefois, cette dernière a besoin de s’imprégner des valeurs qui ont fait sa force et doit lutter contre le risque de d’auto ghettoïsation en même temps que contre le risque de perte d’identité.

Interview réalisé par Y.Lellouche pour Israël Actualités

Interview de Monsieur Claude Nataf de la SHJT Société d’Histoire des Juifs de Tunisie

Le projet favorise Deux arabe et l’hébreu arts et la culture à travers le langage de la poésie. The Two projet vient de lancer, une colla-boration entre les Juifs israéliens et les Arabes pour connecter leurs cultures à travers le langage de la poésie. Hébreu et l’arabe sont les deux langues officielles d’Israël. Six ans dans la fabrication, le pro-jet est une émanation d’un livre récemment publié, Deux: Un pays bilingue Anthology (le lien est en hé-breu).Sur leur site, les créateurs du projet Deux Almog Behar, Tamer Massalha, et Tamar Weiss écriture [ He / Ar ]:

Ce site est une partie du projet Deux:

un projet culturel bilingue mettant l’accent sur la littérature et la poésie de la jeunesse. Son objectif est de créer une convergence de dialogue entre les deux cultures vibrantes d’Is-raël, en arabe et en hébreu. [Le pro-jet présente] une nouvelle génération d’écrivains et lecteurs, qui, en raison des barrières linguistiques, la culture, la politique, et les limites physiques ne sont pas familiers avec ce qui se passe dans la scène littéraire moderne de leurs voisins. Anat Niv, rédacteur en chef de Keter Publishing, qui est res-ponsable de l’anthologie,remarques :

« Le fait même que vous tenez un livre et de le lire en hébreu, avec un texte en écriture arabe sur la page d’en face, ou vice versa, est une expérience très puissante ». Même si vous ne lisez pas l’arabe, en lisant ce livre, vous ne pou-vez plus rester conscients du fait que ce est un endroit où les gens vivent et de créer dans les deux langues. Suivez le projet sur leur site ou sur Facebook en hébreu et en arabe. Deux nouveaux auteurs, un Arabe israélien et d’un Juif israélien, seront présentés tous les mois.

YL / Maya Norton

Poésie Ponts projet barrières linguis-tiques et culturelles entre arabe et

l’hébreu en Israël parleurs« Sing Hallelouiya» le concours de chansons Israéliennes à Paris, a tenu toutes ses promesses. Des centaines de spectateurs sont venus fredonner des chansons de Naomi Shemer, la célèbre chanteuse israélienne et ont assistées au Théâtre du Temple à cette grande soirée culturelle organisée par l’OSM, en présence de nombreuses personnalités.

Le jury désigna vainqueur, Ruben Chetrit pour son excellente interpré-tation de la chanson «Eucalyptus» de-vant Chirel Semoun et Tsipora Cohen qui n’ont pas déméritée. Ce concours fut animé de main de maître par Avi Toledano. Le vainqueur, Ruben Che-trit représentera donc la communauté juive de France à la final du concours qui aura lieu dans quelques semaines à Jérusalem. Tous nos vœux l’accom-pagnent!.YLellouche

Finale du concours « Singing Hallelouiya » à Paris

De très nombreuses personnalités parmi lesquelles, M.Yossi Gal l’am-bassadeur d’Israël, Madame Gous-ti Braverman, et Monsieur Simha Felberg de l’OSM, ainsi que l’avo-

cat Arnault Klarsfeld ont participés au Théâtre du Temple, à la cérémo-nie commémorant la déclaration à l’ONU de l’Etat d’Israël. Monsieur Olivier Rappovitch l’ancien porte

parole de Tsahal a animé cette céré-monie .

YL

Cérémonie du « Beit Ha’am » à l’occasion de la date anniversaire du 29 novembre 1947

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15L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

C’est la première fois qu’une expo-sition se tient sur La Collaboration. Hasard de l’histoire et obsession de la mémoire, cela se produit en même temps que paraît le pamphlet négationniste d’Eric Zemmour et que le précieux Nobel est décerné à l’auteur qui a tant écrit sur cette période, Partick Modiano. Sous le double commissariat très presti-gieux de Thomas Fontaine et Denis Peschanski, les Archives cassent le mythe tenace d’une collaboration qui ne serait qu’une occupation.

En fait, cela fait 32 ans que Denis Peschanski travaille sur la collabo-ration et pour lui plus de la moitié des documents étaient inédits.. 300 documents s’offrent à nous dans une approche d’abord chronologique puis thématique. L’exposition s’ouvre sur une frise chronologique qui présente les 20 documents de la collabora-tion. Très rapidement, nous sommes confrontés à l’apport majeur de ce travail : « mettre en évidence des pas-serelles plus importantes que celles que l’on pensait ». Une image nous présente le glaçant trio Laval/Petain/Abetz quelques heures avant l’entre-vue Montoire qui acte la collaboration entre la France et l’Allemagne.

Les thèmes sont ensuite choisis pour nous permettre de saisir les nuances de l’histoire de la collaboration comme le souligne Amélie Blaustein Niddam. A la fois la différence entre les collaborateurs – venus de l’ex-trême droite classique – et les colla-borationnistes – plutôt fascistes, avec des figures de proue comme Jacques Doriot – fondateur du Parti populaire français – et aussi le tempo de la col-laboration. De 1940 à 1942, c’est la collaboration constructive qui fait le choix d’une coopération avec l’Al-lemagne dans le but de s’assurer une bonne place économique dans l’Eu-rope Nazie. De 1942 à 1944, c’est le temps des contraintes. Contraintes à la fois économiques et humaines puisque la France livre toutes les minorités et persécutés. Enfin dès Janvier 1944, c’est « le bonheur de la participation » dit Peschanski. La participation à la politique allemande se confond avec

la politique française. « Il n’y a plus de distinction entre la leur et la notre ». On atteint de nouveaux pics de per-sécution et de déportation; c’est une période de radicalisation.

Ce que montre bien l’exposition c’est comment la déportation des Juifs est au cœur même de l’entreprise de Vi-chy avec une volonté exponentielle de la part de Pétain. « Dès le départ tous les actes de Pétain vont vers une ag-gravation du statut des juifs» . On re-trouve le Statut d’octobre annoté de la main du Maréchal, et le fichier en lui même. Il s’agît là de pièces connues. Mais, dans la troisième salle de l’ex-position, réservée à la collaboration policière, on voit une photo décou-verte très récemment dans les archives de l’agence de photographie Trampus. Pétain, René Bousquet et Pierre Laval sortent du pavillon Sévigné à Vichy. C’est la seule retrouvée qui représente le conseil des ministres du 3 Juillet 1942. Derrière la photo se trouvent 2 tampons de la censure française et allemande, datés de Juillet et d’Août. La photo marque l’événement juste avant l’annonce de la co-gestion de la solution finale et de la rafle du Vel d’Hiv. Dans la même salle, nous dé-couvrons les seuls manuscrits et pho-tos existants sur la concentration des juifs avant leur transfert vers le camp de Drancy avant Auschwitz, daté du 14 mai 1941, soit plus d’un an avant le Vel d’Hiv.

L’exposition « La collaboration » amène encore plus de précisions et de nuances à propos de, pour reprendre l’historien de l’histoire de la mémoire de Vichy, Henry Rousso,«Ce passé qui ne passe pas». Une exposition, qui met un terme au mythe de la résistance.

YLellouche Exposition à voir absolument (pour se rafraichir la mémoire) : «La Col-laboration (1940-1945)» aux Ar-chives Nationales.Hôtel de Soubise 60 rue des Francs-Bourgeois 75003 ParisDu 26 novembre 2014 au 2 mars 2015Tarifs : entrée 6€, tarif réduit 4€.

EXPO : «LA COLLABORATION» AUX ARCHIVES NATIONALES

Les forces de sécurité israéliennes ont contrecarré en septembre une infrastructure militaire complète du Hamas en Judée Samarie qui recrutait des terroristes pour effec-tuer des attaques contre des cibles juives israéliennes, dont une contre le stade Teddy de Jérusalem. Cette information a été autorisée à la publication jeudi par le Shin Bet, l’agence de sécurité israélienne.

Des membres du Shin Bet ainsi que des forces de Tsahal ont arrêté plus de 30 terroristes du Hamas soupçonnés

d’appartenance à la cellule terroriste qui recevait ses instructions du siège du Hamas en Turquie.

Les enquêtes ont révélé que certains des terroristes de cette cellule avaient été formés à l’étranger, et ont ensuite été déployés dans des zones de Judée Samarie pour coordonner les attaques et recruter des unités locales pour les mettre en œuvre, y compris l’attaque contre le stade de football de Jérusa-lem.

D’autres attaques terroristes prévues

comprenaient des attaques contre le tramway de Jérusalem, des attentats à la voiture piégée, des enlèvements de juifs en Judée Samarie et à l’étranger, ainsi que des cellules pénétrant dans des villes israéliennes pour mener des attaques massives, selon le Shin Bet.

Au cours des recherches, des fusils, des munitions et du matériel pour la fabrication d’engins explosifs ont été découverts.

Israël contrecarre une attaque terroriste du Hamas contre le stade de foot de Jérusalem

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16L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

Cette paracha nous relate l’histoire du retour du patriarche Yaacov, de son exil forcé à Padan Aram vers sa terre natal. Après avoir échappé aux «griffes» de Laban son beau père, le voilà à présent qu’il se prépare à ren-contrer son frère Esaü. Cette nuit là raconte la Thora, Yaacov avait fait franchir le fleuve Yabok à sa famille, mais il s’aperçoit vite qu’il a oublié de l’autre coté de la rive, deux petites fioles d’huile…il revient alors sur ses pas. Pourquoi avoir pris autant de risque demande Rachi? Pour nous en-seigner que le bien appartenant à un Tsadik est aussi important à ses yeux que sa propre vie, étant donné que ce bien a été acquis avec une extrême honnêteté. C’est durant cette nuit là qu’un ange l’attaqua et le blessa à sa hanche. Le Midrach affirme qu’il s’agissait de l’Archange d’Esaü. Le «combat» que Yaacov redoutait de-puis tant d’années eut donc bien lieu,

mais par l’intermédiaire d’un ange. Le verset dit : «Vayavek îch îmo» un homme s’est débattu avec lui…Le Kéli Yakar explique que c’était l’ange malfaisant (Samaël) qui voulait contraindre Yaacov à renier D-ieu. Le Talmud Houline affirme que durant ce combat fratricide la poussière se sou-leva jusqu’au trône céleste et ce n’es qu’au levée du jour que l’ange com-pris qu’il ne pouvait éliminer Yaacov . Il fini quand même par l’atteindre à la hanche. Pourquoi la hanche s’in-terroge le Kéli Yakar? Pour nous ap-prendre que de la même façon que le nerf sciatique est caché à la vue, il en est ainsi pour les secrets de la Thora. Rabbinou Bahié s’interroge sur la si-gnification de ce combat? Pourquoi le texte mentionne le lieu où il s’est dé-roulé? Et enfin pourquoi le patriarche qui était déjà vieux est-il revenu sur ses pas pour passer la nuit tout seul? Il est évident que cet épisode bi-blique cache de grandes et profondes significations. Pour quelle raison la Thora a-telle consacrée une dizaine de versets pour nous relater ces faits qui pourraient paraitre anodins? Le Rav explique qu’il se produira un fait majeur à l’issue du combat vic-torieux avec l’ange, puisque celui-ci nommera Yaacov, ISRAEL. C’est dire que cette lutte représente un tournant décisif dans l’histoire du peuple juif, représenté ici par Yaacov. Quelque temps avant ces grandes retrouvailles Yaacov va demander de l’aide à D-ieu en ces termes : «Sauve moi je te prie des mains de mon frère, des mains de

Esaü…» Nous savions qu’Esaü était son frère! Alors pourquoi cette répéti-tion? Notre Maître Le Rav Emmanuel Chouchena zal avait l’habitude de dire que Yaacov voulait signifier à D-ieu : «Sauve moi de mes amis, car de mes ennemis, je m’en charge!..». Le conflit entre Yaacov et Esaü n’est pas uniquement un affrontement physique car l’objet de leur désaccord se situe au-delà du plan spirituel : il se nomme la Terre d’Israël, le droit inaliénable à cette terre. Esaü ne l’a non seulement jamais quitté, mais il a également ho-noré son père et sa mère comme le demande le décalogue, contrairement à Yaacov, c’est pourquoi il l’a reven-dique!. Yaacov, nullement ébranlé, va répondre aux arguments d’Esaü : il est parfaitement juste que la terre d’Israël ne s’acquiert que par l’accomplisse-ment des mitsvoth, il y a cependant une grande différence entre celui qui accompli les mitsvoth dans la sérénité loin de tout souci et celui qui les ob-serve au prix de douloureux efforts en milieu hostile à l’étranger, comme ce fut le cas de notre patriarche. Le Mi-drach affirme que l’ange d’Esaü était gigantesque et il recouvrait pour ainsi dire le tiers de l’univers…(Allusion à l’empire de Rome, dont Esaü sera le Père fondateur) Le combat entre l’ange d’Esaü et Yaacov a donc une portée métahistorique et vient préfi-gurer deux visions différentes, celle du monde juif et celle de l’empire de Rome. Esaü est en effet l’homme qui chasse, celui qui s’intéresse à la maté-rialité et aux conquêtes. Mais ce désir

perpétuel ne peut être positif que s’il est soumis à un idéal de sainteté. Nous savons que si Achêm a créé le monde matériel, ce n’est pas pour nous en dissocier, mais plutôt l’associer avec la sainteté pour justement l’élever. S’investir dans le monde de la maté-rialité est donc en soi une chose po-sitive, encore faut-il l’intégrer dans le monde spirituel…C’est ce que vient révéler en arrière plan le combat de Yaacov avec l’ange, et c’est justement le projet du patriarche que celui de relier ces deux mondes pour qu’ils ne fassent plus qu’un seul. Le «Tout-ma-tériel» est très proche de l’animal, le «Tout-spirituel» est proche du divin…alors Yaacov fera une synthèse des deux. Le texte mentionne que le lieu du combat s’appelle : «Yabok» ,cepen-dant, Il est à remarquer que ce combat a lieu précisément lors du retour du patriarche en Terre d’Israël. Le verset semble nous dire que cette tentative de jonction des deux mondes ne peut ef-fectivement se faire qu’en Israël, lieu de rencontre par excellence du monde spirituel avec celui de toutes les ré-alités. Pour s’en convaincre il suffit de voir aujourd’hui le mélange des civilisations, des cultures et de la mo-dernité dans l’Etat Israël. Enfin pour répondre à la 3éme question posée par Rabinou Bahyé, Cette histoire semble les plus étranges. Yaacov va-t-il vo-lontairement passer la nuit tout seul et se mettre en danger pour récupérer ces quelques fioles d’huile? (dont un midrach rapporte que ce sont elles qui seront découverte plus tard pour l’allumage de Hanouka à l’époque des Grecs). Es-ce que Yaacov se met en danger, en contradiction avec le commandement qui veut que nous prenions soin de nos vies! ( Vénich-martêm méod lénafchotékhém) Au prix même de transgresser le Chabat pour conserver la vie!.

Le dédain à l’idée du vol serait-il plus fort encore que la sauvegarde de la vie humaine? En fait le Talmud vient nous apprendre un message important : Yaacov savait que le «corps à corps» avec l’ange d’Esaü était quasi inévi-table, car ce dernier ne pourrait renon-cer à la domination du monde matériel sans une lutte fratricide. Les petites fioles pour lesquelles Yaacov se met en danger représentent en quelque sorte la matérialité, et Yaacov sait que la lutte pour celle-ci entrainera inéluc-tablement tout au long de l’histoire des guerres et des millions de victimes. Alors il est disposé à mettre sa vie en péril, car à la suite de ce combat, il pense pouvoir inspirer l’humanité et peut-être éviter d’autres conflits. L’enjeu est donc bel et bien cosmique. Le combat se déroulera toute la nuit, celle qui sera de tous les temps, à travers les siècles, la fameuse «nuit de Yaacov». Alors le patriarche finira par vaincre et deviendra ISRAËL-le Prince de D-ieu, signifiant aussi «celui qui résiste face aux nations» et l’ac-tualité vient d’ailleurs souvent nous le rappeler. Lors de la rencontre entre les deux frères, Yaacov voudra offrir des présents à Esaü. Ce dernier lui dira : «Yéch li rav ahi yé lèkha acher lakh» «J’en ai amplement, Mon frère ! Gade ce que tu as!» explique notre maître le

rav Emmanuel Chouchena. Le Talmud rapporte une discussion entre Rav et Chmoël qui porte sur la valeur d’un cadeau qu’un homme fait à son pro-chain. Pour Rav, il faut que «l’offrant» tienne compte de celui qui va recevoir ce cadeau..Chmoel pense au contraire qu’il faut tenir compte des moyens fi-nanciers de celui qui offre…Nous le voyons dans l’offrande qu’une femme (qui se relève d’accouchement), ap-porte au temple (deux tourterelle ou deux colombes). Par conséquent, si D-ieu se souci d’avantage de l’état de celui qui offre à plus forte raison nous même. Et donc l’Halakha donne raison à Chmoël. Mais l’expression d’Esaü «Yèch Li rav» traduit ici un mépris à l’endroit de Yaacov. Cela si-gnifierait dans la bouche d’Esaü, Roi de Seir que le cadeau de Yaacov était misérable! (sous entendu, garde ce que tu as je n’en veux point !).

Après ce récit, Dina la fille de Yaa-cov se fera violer par Skhêm Ben Ha-mor…Un midrach explique même que le patriarche y voyait là une sorte de «punition» pour avoir caché Dina aux yeux de son frère Esaü avec laquelle il aurait pu se marier et peut être faire Téchouva. En apprenant cette nou-velle, Yaacov se retient de réagir, il patienta et attendit le retour de ses fils pour se concerter sur la manière de ré-agir face à un tel affront. Comme dit le verset : «Et Yaacov se tint silencieux jusqu’à leur arrivée». La conduite du patriarche est riche d’enseignement. Lorsque nous sommes agressés et que nous subissons une grave injustice, il faut demeurer calme et considérer la meilleure manière de trouver une so-lution sans envenimer la situation. Ré-agir sur le feu de l’action comme l’on fait Chiméone et Levy ne peut qu’ag-graver le conflit.

Durant les 21 années passées au ser-vice de Laban, Yaacov endura des déceptions et des désillusions mais en dépit de tout, il ne se laissa jamais aller à la colère à l’encontre de son beau père, bien qu’il n’était pas dupe de ses stratagèmes. Il est important d’apprécier la résistance exception-nelle de notre patriarche face à l’ad-versité et à sa façon de supporter les malversations de Laban et cela grâce à sa foi inconditionnelle en D-ieu. Par l’attitude de Yaacov nous apprenons que lorsqu’une personne s’en remet à D-ieu et croit fermement que nul ne peut «lever la main» dans ce monde sans Son intervention directe, alors il trouvera la force nécessaire pour sup-porter les épreuves et n’éprouvera au-cun sentiment de vengeance.

Yvan Lellouche

Parachat Vayichla’h : le combat de Yaacov-Israël

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18L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

Le groupe Etat islamique (EI) a perdu au moins 50 combattants en 24 heures à Kobané, l’un des bilans plus lourds pour les jihadistes de-puis qu’ils tentent de prendre cette ville kurde syrienne frontalière de la Turquie.

Dans cette ville, un jihadiste a affirmé sur un forum en ligne que l’EI avait enlevé une «femme militaire sioniste», selon le centre américain de surveil-lance des sites islamistes, SITE, qui a précisé qu’il pourrait s’agir d’une jeune Israélo-Canadienne. Ottawa a indiqué examiner cette information.

Entre samedi et dimanche, 50 jiha-distes ont péri «dans des frappes aé-riennes de la coalition dirigée par les Etats-Unis, dans les violents combats contre les Kurdes et dans cinq at-taques suicide menées à travers Ko-bané», a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’EI, qui contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak, tente de conquérir Kobané depuis la mi-septembre mais se heurte à la résistance des Kurdes soutenus par la coalition internatio-nale antijihadiste qui mène des raids en Syrie depuis le 23 septembre.

Samedi, l’EI a mené pour la première fois une double attaque suicide contre un poste-frontière tout proche de Ko-bané, contrôlé par les Kurdes, et dont la prise lui permettrait d’encercler to-talement la ville.

Si Kobané tombe, les jihadistes contrôleraient une longue bande terri-toriale à la frontière syro-turque.

Effet de surpriseAprès avoir reculé ces dernières se-maines grâce notamment aux frappes de la coalition, «les jihadistes ont tenté de surprendre les forces kurdes par ces attaques suicide, mais ont échoué», a indiqué M. Abdel Rahmane.

Des responsables du principal par-ti kurde syrien PYD et l’OSDH ont affirmé que les kamikazes étaient venus «du côté turc» de la frontière, mais Ankara a dénoncé un «mensonge grossier».

Le principal parti kurde de Turquie a cependant exigé dimanche l’ouverture d’une enquête sur le sujet.

Par ailleurs, réagissant aux informa-tions sur la possible capture d’une Israélo-Canadienne à Kobané, le gou-vernement canadien a indiqué explo-rer «tous les réseaux appropriés pour réunir davantage d’informations, et des responsables sont en contact étroit avec les autorités locales», selon un communiqué des Affaires étrangères.

Selon SITE, des jihadistes ont pré-cisé que cette femme pourrait être Gill Rosenberg, une Israélo-Cana-dienne combattant dans les forces is-raéliennes et engagée dans les rangs kurdes contre l’EI.

«Le gouvernement du Canada ne fera

pas de commentaire ou ne publiera pas d’information qui pourrait com-promettre les efforts en cours», a ajou-té le ministère canadien.

Le porte-parole de la diplomatie is-raélienne a indiqué de son côté que le ministère ne savait «rien» mais suivait «les informations de près».

Rencontre Poutine-Erdogan -Le conflit syrien devrait être au menu de la rencontre lundi à Ankara du pré-sident russe Vladimir Poutine, fervent soutien de Damas, avec son homo-logue turc Recep Tayyip Erdogan, farouche opposant à Bachar al-Assad.

Mais l’émergence de la menace jiha-diste a vu les deux pays se rejoindre sur la nécessité de lutter contre l’EI.

«Il pourrait y avoir un rapprochement sur la Syrie car l’apparition de l’EI est un développement que la Russie a au moins autant d’intérêt, si ce n’est plus, que la Turquie à combattre», estime ainsi Ilter Turan, de l’université d’Is-tanbul.

Le conflit en Syrie a commencé en mars 2011 par un mouvement de contestation pacifique contre le ré-gime, qui s’est ensuite transformé en rébellion armée, puis complexifié avec l’apparition de groupes jiha-distes, dont l’EI.

Dans les provinces de Deraa (sud) et d’Alep, des raids de l’armée syrienne ont fait dimanche 29 morts, dont sept femmes et trois enfants, a rapporté l’OSDH.

La veille, toujours selon l’OSDH, le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, a exécuté 13 combattants de l’opposition, après que l’un d’entre eux a tué un commandant jihadiste.

Près de 200.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit.

D’autres, par millions, ont été obli-gées de fuir leurs foyers.

En Irak, la situation humanitaire s’est aussi dégradée depuis le début de l’an-née, et plus particulièrement depuis juin, avec la vaste offensive de l’EI dans le pays.

Désormais, plus de 2 millions de per-sonnes y sont déplacées, ce dont se sont alarmées des ONG dimanche, soulignant que les premières neigescommençaient à tomber.

S’exprimant sur la situation notam-ment en Syrie et en Irak, le pape Fran-çois a demandé dimanche que tous les dirigeants religieux, politiques, intellectuels musulmans condamnent «clairement» et sans ambiguïté le ter-rorisme islamiste.

Les jihadistes de l’EI subissent de lourdes pertes à Kobané

Le Premier ministre et le ministre de la Défense israéliens ont annon-cé samedi la nomination à la tête de l’état-major du général Gadi Eisenkot, adjoint de l’actuel chef, le général Benny Gantz, auquel il succèdera à la fin de son mandat en février 2015.

Le général Eisenkot entamera son

mandat de quatre ans sur fond de «défis sécuritaires complexes sur dif-férents fronts, le long, à l’intérieur et bien au-delà des frontières» de l’Etat hébreu, a souligné le ministre de la Défense Moshé Yaalon.

L’actuel chef du commandement nord, le général Yair Golan, deviendra chef d’état-major adjoint, a-t-il ajouté.

Agé de 54 ans, le général Eisenkot a débuté sa carrière dans l’infanterie, avant de devenir le secrétaire militaire du ministre de la Défense Ehud Barak de 2009 à 2011, et de participer durant cette période à des négociations avec la Syrie, selon des médias israéliens.

Il a été à la tête du commandement militaire de la Cisjordanie occupée puis de la région nord de 2006 à 2011, poste depuis lequel il a écrit une «lettre personnelle» au Premier ministre Ben-jamin Netanyahu, l’enjoignant de ne pas lancer d’attaque militaire contre l’Iran pour lui faire abandonner son programme nucléaire, civil selon Té-héran, militaire selon Israël.

Le général Eisenkot disait alors re-douter une longue guerre contre la République islamique et le Hezbollah libanais, et une détérioration des rela-tions avec les Etats-Unis, grand allié traditionnel d’Israël.

Israël nomme son nouveau chef d’état-major

A la suite de discussions sans fin et des combats politiques, le ministre de la Défense a décidé ce vendredi de choisir un Général “à la main de fer” qui connait très bien le Liban et le Hezbollah.

Le prochain chef d’état-major de Tsahal, qui va remplacer en 2015 Ben-ny Gantz, sera le général donc Gadi Eizenkot. Le général Eisenkot était le commandant de la région militaire Nord, il avait succèdé au général Yaïr Naveh. Il prendra le poste de 21e chef d’état major de l’armée israélienne, à la suite de Gantz le 15 février 2015.

Le quotidien israélien Yedihot Aha-ronot avait publié, il y a longtemps de cela, des commentaires faits par le général Gadi Eizenkot, à l’époque à la tête du commandement Nord. Le général avait promis l’utilisation d’une “force disproportionnée” pour détruire des villages entiers identifiés comme sources de tirs de roquettes du Hezbollah. Eizenkot avait mis l’ac-

cent sur la façon dont Israël avait rasé le quartier de Dahiya à Beyrouth en 2006 et avait confirmé que ce serait le sort réservé à “chaque village à partir duquel on tire sur Israël”. Au cas ou des doute subsisteraient, il avait ajouté « cela n’est pas une recommandation, c’est un plan. Et il a été approuvé».

GADI EIZENKOT UN ANCIEN DE LA BRIGADE GOLANI. La Brigade Golani (en hébreu יִנָלֹוּג תַביִטֲח) – éga-lement dénommée 1re Brigade – est une brigade d’infanterie israélienne subordonnée à la 36e division et tra-ditionnellement associée au Comman-dement nord. La brigade est consti-tuée de cinq bataillons : deux (les 12e et 13e) remontent à la création de la brigade ; un autre (le 51e) a été trans-féré de la 5e brigade Guivati et deux bataillons sont des unités de forces spéciales.

La brigade fut formée le 22 février 1948 pendant la guerre de Palestine de 1948, lorsque la brigade Levanoni

de Galilée fut scindée en deux pour former la 1re brigade Golani position-née à l’ouest le long du Golan et la 2e brigade Carmeli, positionnée près du Mont Carmel. Elle a depuis participé à toutes les guerres et à presque toutes les grandes opérations militaires me-nées par Israël : la crise du canal de Suez, la guerre des Six Jours, la guerre d’usure, la guerre du Kippour, l’opé-ration Litani, les première et seconde guerres au Liban, et à de nombreuses opérations pendant les intifadas pa-lestiniennes. Plusieurs de ses unités prirent également part au raid d’En-tebbe.

L’emblème de la brigade est un arbre vert sur un fond jaune, et ses soldats portent un béret marron. C’est une des unités d’infanterie les plus décorées de l’Armée de défense d’Israël. Deux de ses commandants, Mordechai Gur et Gabi Ashkenazi sont devenus chefs d’état-major de Tsahal. De nombreux autres ont atteint le grade de major-gé-néral.

Dur des durs, Gadi Eizenkot sera le Chef d’Etat Major de Tsahal en 2015

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20L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

Rav Ben Dahan, vous êtes venu en France. Les gens ne vous connaissent pas forcément dans la communauté. Pouvez-vous vous présenter ?Je suis Rav. Je viens de Casablanca. Je suis monté en Israël à l’âge de 2 ans. J’ai grandi là-bas avec mes parents à Bersheva. J’ai étudié à Jérusalem à la yeshiva du Rav Kouk. J’ai fait ensuite l’armée où j’étais lieutenant-colonel dans l’artillerie. En parallèle, j’ai fait mes études de rabbinat avec le Rav Chalom Messas zatsal. Il m’a donné la simha de la rabanouth. Pendant 7 ans, j’ai été le directeur du grand Rabbin d’Israël Mohdehai Elihaou. Pendant 21 ans, j’ai été directeur général du tribunal rabbinique israélien.

Les statuts des tribunaux rabbiniques ont la même valeur que les tribunaux civils en Israël car il n’y a pas de sépa-ration entre la religion et l’Etat. C’est-à-dire que tous les juges rabbiniques sont nommés par le Président de l’état d’Israël. Les affaires qui se passent dans les tribunaux rabbiniques sont reconnus dans le droit. Mais il est im-portant de comprendre que le tribunal rabbinique est très ouvert et n’est pas intégriste. J’ai fait une révolution en Israël. J’ai fait pendant 21 ans le tra-vail de moderniser les tribunaux rab-biniques, pas dans le sens du contenu mais dans le sens de l’accueil, c’est à dire la forme, le bâtiment, la logis-tique, l’informatique. Tout cela, je l’ai mis dans l’air du 21ème siècle pour que les personnes trouvent cela beau et que cela complète la modernité. J’ai créé et institué aussi une associa-tion pour les femmes qui ne reçoivent pas de guète lorsque le mari ne veut pas rendre la liberté de sa femme en fuyant Israël et se trouve dans un autre endroit. L’association a permis donc d’envoyer des gens pour aller chercher ces hommes et les obliger de rendre le guète. Cet acte m’a permis d’avoir un contact avec les rabbins du monde entier comme ici à l’époque avec le Rav Rebibo zatsal.

Après, lorsque j’ai pris la retraite à la fin de mon mandat qui a duré 21 ans, j’ai été appelé par plusieurs partis politiques par rapport à mon image et à ce que j’ai fait et ce que je repré-

sentais. J’ai décidé de rentrer dans le groupe et soutenir Naftali Benet lors des primaires et j’ai finis 4ème. Je ne vous cache pas ma satisfaction et maintenant l’avenir est devant moi. Je suis marié Bh’, j’ai dix enfants Ben Pourat Yossef . Donc vous êtes venu en France pour quelle raison ?La communauté française est la deu-xième plus importante communau-té dans le monde et aujourd’hui il y a beaucoup de mouvements d’alya en partance de la France pour cette année 2014. Il y aura près de 7 000 personnes. Ce qui donne dans les proportions mondiales, la plus impor-tante pour l’année 2014 dans le monde avec 1.5 % de la population juive en France. C’est pour cette raison que je suis venu visiter la France et que j’ai rencontré les dirigeants des commu-nautés pour mieux comprendre.

Mon ministère et l’organisation sio-niste mondiale sommes associés à deux grands projets.

Le premier projet est d’envoyer les professeurs qui viennent d’Israël vers les autres pays pour enseigner l’hé-breu, l’histoire et tout ce qui est iden-titaire.

Le deuxième projet est le concours biblique. Cela me tient énormément à cœur car la bible fait le lien entre l’époque d’Israël et la terre d’Israël.

Tant qu’il y a un ministre israélien du culte, il viendra donner du courage et de l’espoir à la communauté juive pour les aider et les supporter.

Vous allez visiter d’autres commu-nautés ?Non, que Paris pour l’instant. Après les deux jours passés ici à paris, j’ai pris conscience de la nécessité de re-venir et de faire une visite beaucoup plus longue et de rencontrer d’autres communautés comme Marseille, Strasbourg, etc … pour renforcer la relation et les liens avec les gens. Quelle est la vision de l’information que vous recevez d’Israël sur l’anti-sémitisme en France ?

Lorsque je viens visiter les synago-gues, les centres communautaires … je vois qu’il y a une vie religieuse qui est très active, il y a des cours, la prière est omniprésente, une viva-cité extraordinaire mais en revanche je vois également qu’il y a beaucoup de sécurité pour que les gens puissent pratiquer leur religion tranquillement. C’est également angoissant de voir à quel point la sécurité au sein de la communauté est quotidienne. En parlant avec les gens, on voit qu’il y a cette angoisse de sécurité. Ils ne sont pas libres d’être qui ils sont par rapport à avant. Il y a ces différentes choses entre une vie très active, une sécurité qui doit être présente et les Juifs qui commencent à avoir peur.

Il y a deux aspects dans mon travail, le premier est de renforcer l’identité juive dans la diaspora en envoyant ses délégués, ses professeurs ici pour enseigner l’hébreu mais aussi pour que les gens sentent qu’il y a un état derrière eux et qu’ils puissent vivre en toute sécurité dans la diaspora. Le deuxième est de faire comprendre aux gens que nous serons là pour les aider au moment où ils décideront de faire l’alya. Pour finir quel est le message que vous voulez faire passer à la com-munauté juive de France ?Le premier message est que l’état d’Israël n’est plus dans la position de recevoir des dons ou des collectes. Aujourd’hui, l’état d’Israël a le pou-voir de donner, c’est pour cela que

nous pouvons faire ce travail identi-taire grâce à l’éducation.

Le deuxième message est que je suis là pour dire aux Juifs « nous sommes là » en vous rappelant d’où vous ve-nez. Si vous le décidez nous sommes là pour vous aider. De plus, j’habite moi-même à Jérusalem dans le quar-tier de harhoma où il y a beaucoup de Français avec lesquels j’ai une discus-sion quotidienne sur les problèmes des diplômes pour ceux qui souhaitent faire l’alya de groupe. Je sais ce qui ce passe en France et je suis là pour aider et trouver une solution en Israël. Je comprends les problèmes réels qu’il y a car je vis avec la communauté fran-çaise et par mes origines aussi je me sens très concerné.

Interview du Rav ben Dahan, vice ministre des affaires religieuses, le Rav Elie Ben Dahan

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21L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

Deux manifestations ont rassem-blé vendredi à Paris des partisans d’Israël et des sympathisants de la cause palestinienne alors que les dé-putés débattaient d’une résolution non contraignante des députés so-cialistes, invitant le gouvernement à reconnaître un État palestinien.

Quelque 150 manifestants pro-is-raéliens se sont rassemblés à l’appel d’une dizaine d’associations en début d’après-midi près de l’Assemblée na-tionale, brandissant de nombreuses pancartes hostiles au vote de la réso-lution: «Non à une résolution qui en-courage les terroristes», «pas de réso-lution pour un État fiction».

Drapeaux israéliens noués autour du cou, la plupart d’entre eux arboraient sur leurs vêtements des autocollants de la Ligue de défense juive (LDJ), groupe d’autodéfense .

La place Edouard-Herriot, où s’est dé-roulé le rassemblement, avait été qua-drillée par d’importants effectifs poli-ciers. Cette résolution «est un signal de départ pour la communauté juive», a dit Richard Abitbol, président de la Confédération des Juifs de France et amis d’Israël (CFJAI), qui regroupe la majorité des organisations présentes au rassemblement. «Nous sommes sur une pente extrêmement dangereuse,

parce qu’il ne fait plus bon vivre en tant que juif en France», a-t-il ajouté.

Le député UMP de Paris Claude Goasguen, qui avait exprimé plus tôt dans l’hémicycle son opposition à la résolution, a fait part de sa «honte» vis-à-vis de ce «texte unilatéral» du Parti socialiste qui «fait une course de vitesse dans la démagogie pour récu-pérer l’électorat musulman».

Un appel à une nouvelle manifestation mardi, jour du vote de la résolution à l’Assemblée, a été lancé avant la dis-persion.

Le débat à l’Assemblée a également inspiré une manifestation de soutien à la reconnaissance d’un Etat palesti-nien.

En début de soirée, une petite centaine de personnes se sont rassemblées de-vant la fontaine des Innocents à Paris (1er arrondissement) derrière une ban-derole proclamant «Un Etat palesti-nien dans tous ses droits».

«Palestine vivra, Palestine vaincra» et «Nous sommes tous des Palestiniens», ont scandé les manifestants, venus à l’appel du Parti communiste, de syn-dicats et d’associations de soutien à la cause palestinienne.

Débat sur l’Etat palestinien à l’Assemblée: rassemblements pour Israël et la Palestine

Ville de Paris, Communiqué de presse :»Forte de ses liens histo-riques d’amitié, de fidélité et de coo-pération avec les villes israéliennes et palestiniennes, Paris a réaffirmé lundi les principes qui guident ses relations dans la région.

Pour favoriser la reprise des négocia-tions directes entre les parties, confor-mément au principe dit de « deux peuples, deux Etats », le Conseil de

Paris a rappelé lundi son soutien au principe de la reconnaissance interna-tionale de l’Etat palestinien, en adop-tant un vœu de l’Exécutif municipal.

Cette démarche s’inscrit dans un mou-vement global pour qu’à terme, l’Etat d’Israël et l’Etat de Palestine vivent côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières internationalement re-connues. En revanche, la Ville de Pa-ris sera intransigeante pour que cette

reconnaissance ne puisse être instru-mentalisée à des fins de délégitimation d’Israël, ni qu’elle serve de prétexte à des expressions d’antisémitisme sur le territoire parisien.

Par ailleurs, et alors que nous célé-brons le 65e anniversaire de l’établis-sement des relations diplomatiques entre la France et Israël, au moment même où certaines municipalités sont tentées d’abandonner ou de suspendre leurs relations avec les villes israé-liennes, l’exécutif municipal s’en-gage également au cours de la séance du Conseil de Paris à renforcer et à élargir les coopérations et les accords existants avec ses villes israéliennes partenaires et à élargir ces liens avec les villes qui en feraient la demande.

A ce titre, Anne Hidalgo, Maire de Paris, prévoit d’effectuer, au 1er se-mestre 2015, un déplacement en Israël et en Palestine, accompagnée par une délégation du Conseil de Paris.

Paris, consciente que le renforcement de ses liens d’amitié avec chacune des parties et l’instauration de liens directs entre Israéliens et Palestiniens favoriseront l’établissement d’une paix durable, entend jouer pleinement son rôle de partenaire pour le rappro-chement entre les peuples, pour le dia-logue et pour la paix».

Anne Hidalgo, Maire de Paris, sera en Israël le 1er semestre 2015

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22L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

Tsahal est Prêt à Autoriser l’Ex-portation à Gaza de Voitures Israé-liennes d’Occasion. Actuellement seules les voitures neuves sont im-portées d’Israël dans la Bande de Gaza. Or ces véhicules ne sont des-tinées qu’à une faible minorité ai-sée de la population en raison d’un prix d’importation qui est celui du marché israélien. L’importation de modèles d’occasion permettra d’élargir aux classes moyennes la possibilité d’acheter une voiture.

Selon The Marker, le coordinateur de Tsahal, en charge des activités gou-

vernementales au sein des Territoires, devrait approuver l’exportation de voitures israéliennes d’occasion pour la bande de Gaza. Dans cette optique, des consultations ont eu lieu au cours des dernières semaines entre les repré-sentants du ministère des Transports et la police israélienne.

Cette mesure s’inscrit dans le cadre de l’assouplissement de certains aspects du blocus sur la bande de Gaza diri-gée par le Hamas. L’objectif affiché par les autorités israéliennes est de fa-voriser l’économie de Gaza en créant des emplois pour les palestiniens qui

seraient impliqués dans l’entretien des voitures.

L’importation de voitures d’occasion en provenance d’Israël à Gaza pourrait cependant être remise en cause par les dirigeants palestiniens eux-même. En Cisjordanie, l’Autorité Palestinienne n’autorise pas l’exportation de voi-tures d’occasion en provenance d’Is-raël, en raison des impôts qu’elle col-lecte à la source en matière de ventes de véhicules neufs. Or si une voiture perd la moitié de sa valeur après cinq ans d’utilisation, par exemple, la taxe sur la vente du véhicule sera égale-ment réduite de moitié.

L’Autorité palestinienne avait cherché à taxer les ventes de véhicules d’oc-casion vendues en Cisjordanie, mais Israël a toujours refusé. En consé-quence, les exportations sont limitées à des véhicules sur lesquels la taxe n’a pas été payée quand ils étaient neufs.

L’offre de voitures à Gaza est compo-sée actuellement de voitures d’occa-sion et des véhicules plus anciens qui, jusqu’à récemment, ont été passées par la contrebande via les tunnels sous la frontière égyptienne. Suite à l’arri-vée au pouvoir en Egype de Sissi, la contrebande en direction de Gaza a considérablement chuté.

Avner Myers

Automobile : Israël veut favoriser l’économie de Gaza en créant des emplois

Un arbitre israélien est mort sa-medi après avoir reçu une balle au visage lors d’un match de cricket, a indiqué l’Association israélienne de cricket.

La balle en cuir a heurté de plein fouet la mâchoire de Hillel Oscar, 55ans, lors d’un match à Ashdod, dans le sud d’Israël, a précisé l’Association.

Le cricket israélien est «sous le choc» après ce décès, qui a eu lieu lors du dernier match de la saison de la ligue nationale, a expliqué à l’AFP Naor Gudker, responsable de l’Association israélienne de cricket.

M. Oscar, arbitre international, avait

été auparavant capitaine de l’équipe nationale, a-t-il précisé, «un homme, un joueur et un arbitre de cricket for-midable».

Alors que la police a annoncé avoir ouvert une enquête, M. Gudker a in-diqué à l’AFP: «ce que nos savons c’est qu’une balle a été lancée dans sa direction, il a essayé de s’écarter, est tombé et ce qui s’est ensuite passé fait encore l’objet d’une enquête».

Il y a deux jours, un joueur de cricket australien Phillip Hughes avait suc-combé à ses blessures après avoir été touché de plein fouet à la tête par un lancer.

Un arbitre israélien meurt, touché par une balle de cricket

Alors que le Parlement finit d’exa-miner le budget de la Sécurité so-ciale, le leader mondial des géné-riques annonce qu’il va baisser ses prix de “plusieurs pourcents” dans l’hexagone.

Erick Roche, président des labora-toires Teva en France annonce aussi que le groupe va revoir le conditionne-ment de ses médicaments (la taille des boîtes, la taille et la couleur des carac-tères) pour lutter contre les risques de

confusion chez les patients âgés. L’an dernier, Teva s’était retrouvé dans la tourmente. En Bretagne, une patiente avait cru trouver un somnifère dans une boîte de furosémide, un diurétique produit par le laboratoire. Son phar-macien avait donné l’alerte. Le groupe avait été montré du doigt avant d’être totalement blanchi. Il a perdu dans l’affaire plusieurs millions d’euros.

franceinfo.fr

En France, les laboratoires Teva baissent les prix des médicaments

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24L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

Le cabinet du premier ministre de-vait se prononcer dimanche sur un plan de développement dans le dé-sert du Néguev, celui-ci comprend la création de 22 nouvelles villes. La date à laquelle le vote aura lieu sera 41 ans jour pour jour après la mort de l’ancien Premier ministre David Ben Gourion, l’homme le plus forte-ment associé au développement du Néguev. Selon le nouveau plan, la population du Néguev augmentera d’environ 500.000, pour atteindre environ 1,8 millions d’habitants d’ici 2035…

Uri Ariel, le ministre du logement, a déclaré : « Le plan de développement du Néguev est un plan à long terme et sa mise en œuvre devrait se traduire par des avantages à court terme pour le Néguev.

En ce jour anniversaire de la mort de Ben Gourion, le premier ministre et le ministère du développement du Néguev et de la Galilée, le ministère de l’Agriculture, le ministère de l’In-térieur et les dirigeants des autorités locales dans le Néguev, continueront à suivre les ambitions du « Old Man « ( surnom de Ben Gourion ) afin de fa-voriser la prospérité du Néguev. Là où il n’y a pas de vision, le peuple périt « a conclu Ariel.

Le plan impliquera la construction d’environ 490.000 nouveaux loge-ments dans le Néguev, 17.000 d’entre eux dans de nouvelles villes, ainsi que la rénovation des logements existants.22 nouvelles villes seront établies, avec un impact minimal sur l’environ-nement, au moins sept d’entre elles seront des villes bédouines.

Le reste sera des villes a population mixte.

Selon les prévisions démographiques, on se attend a ce que la population d’Israël croisse à 12 millions en 2035, cela sera la densité de population la plus élevée dans la région Dan.

Le plan visant à accroître le déve-loppement dans le Néguev fait partie d’une stratégie pour faire face à la croissance de la population et au coût de la vie. Idéalement, la population sera répartie plus uniformément dans tout le pays, empêchant la surpopula-tion dans le centre et une faible popu-lation dans le Néguev.

Ce plan ne servira pas seulement a as-surer la prospérité dans les parties les moins peuplées d’Israël mais devrait servir a aider a faire baisser les prix des logements et baisser le coût de la vie dans la région Dan.

Source: David Illouz (Copyrights)

Israël mise sur le Sud. 490 000

nouveaux logements dans

le Néguev

La recrudescence des attentats en Israël relance la polémique sur l’emploi des citoyens arabes; l’ex-clusion des Arabes paralyserait cer-tains secteurs.

En interdisant à des ouvriers arabes de travailler dans les écoles, le maire d’Ashkelon a ouvert une polémique sur le rôle des Arabes dans l’économie israélienne. Le débat public concerne les citoyens arabes israéliens, et non pas les Palestiniens de la Cisjordanie et de Gaza qui doivent obtenir un per-mis pour venir travailler en Israël. Le refus d’employer des Arabes paralyse-rait de nombreux secteurs d’activité : démonstration par quelques chiffres.

UN SALARIÉ ISRAÉLIEN SUR SEPT EST UN ARABEEn 2014, les salariés arabes d’Israël comprenaient 390.000 individus, soit 13% de la main d’œuvre totale israé-lienne ; autrement dit, les citoyens arabes représentent une force de tra-vail qui n’est pas négligeable pour les entreprises et commerces du pays. Si l’exclusion des ouvriers arabes se généralisait, de nombreux secteurs de l’économie israélienne devraient ces-ser rapidement leur activité.

Les Arabes israéliens de 2014 ne sont plus uniquement des agriculteurs : seulement 2,5% d’entre eux travaillent dans l’agriculture, soit 9.000 salariés agricoles arabes. Aujourd’hui, la place des travailleurs arabes dans l’écono-mie israélienne est d’autant plus im-portante que la majorité d’entre eux (45%) se concentre dans trois secteurs : la construction, l’industrie et le com-merce.

Leur poids n’est pas négligeable non plus dans les transports (6% d’entre

eux) et l’hôtellerie & restauration (5% d’entre eux). Parmi les raisons qui incitent un employeur israélien à em-baucher un arabe : un salarié arabe se contente d’un salaire inférieur de 36% comparé à celui d’un juif.

CONSTRUCTION : UN OUVRIER SUR DEUX EST ARABE« Il n’y a aucune chance pour que nous renoncions à employer des ou-vriers arabes » vient de déclarer le pré-sident de la Confédération des promo-teurs immobiliers à Jérusalem. Et pour cause : le secteur de la construction est le principal pourvoyeur d’emplois pour les Arabes israéliens. En 2014, 66.000 ouvriers arabes travaillent sur les chantiers de construction, soit la moitié des salariés de la construction en Israël.

Pour les promoteurs immobiliers, cette main d’œuvre arabe est irremplaçable : l’ouvrier arabe se contente d’un sa-laire plus faible que le juif, alors qu’il est prêt à effectuer des travaux phy-siques, difficiles et salissants.

Ces dernières années, le gouverne-ment israélien a bien essayé d’attirer les juifs dans les métiers du bâtiment : incitations financières, formation professionnelle, etc. Rien n’y fait : en 2014, 3% des salariés juifs travaillent dans la construction, contre 17% des salariés arabes.

COMMERCE : UN OUVRIER SUR SIX EST ARABEEn 2014, 56.000 Arabes israéliens tra-vaillent dans la branche du commerce ; il s’agit surtout du commerce de dé-tail, garages, menuiseries ou ferronne-ries. Les Arabes représentent 16% des salariés de la branche, soit un ouvrier sur six.

INDUSTRIE : UN OUVRIER SUR SEPT EST ARABEEn 2014, 51.000 Arabes israéliens tra-vaillent dans la branche du commerce. Les arabes représentent 13% des sala-riés de la branche, soit un ouvrier sur sept. Dans l’industrie israélienne, la plupart des Arabes sont des ouvriers non spécialisés, exerçant des métiers n’exigeant pas de formation profes-sionnelle importante et faiblement rémunérés.

RESTAURATION & HÔTELLE-RIE: UN ARABE SUR SIXEn 2014, 20.000 Arabes travaillaient dans les cafés, restaurants et hôtels du pays. Pour cette branche de la restau-ration, les Arabes représentent 13% de la main d’œuvre employée ; au-trement dit, les services de cuisine ou de nettoyage de nombreux restaurants et hôtels israéliens sont fortement dé-pendants de cette main d’œuvre bon marché.

De nombreux autres activités auront aussi des difficultés à fonctionner sans leurs salariés arabes : les hôpitaux au-raient du mal à se séparer de leur per-sonnel arabe (médecins, infirmiers), qui remplissent notamment un rôle important le shabbat en remplaçant les juifs qui préfèrent ne pas travail-ler ; les rues des villes israéliennes seraient beaucoup moins propres sans les employés arabes de la propreté, les compagnies d’autobus manqueraient de chauffeurs sans les Arabes, etc. Un boycott trop rapide des citoyens arabes d’Israël mettrait en danger son économie tout entière.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

L’économie israélienne peut-elle se passer des travailleurs arabes ?

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26L’information en provenance d’IsraëlEdition du 2 Décembre au 8 Décembre

Le secrétaire d’État américain John Kerry a publié hier, dimanche 23 novembre, un communiqué félici-tant le peuple tunisien pour l’élec-tion présidentielle.«Ce moment historique est le résultat de l’enga-gement ferme des Tunisiens de l’en-semble du spectre politique pour la

démocratie et l’État de droit», a-t-il déclaré.

«Les États-Unis continueront à soute-nir la transition tunisienne et à fournir une assistance économique et sécu-ritaire au peuple tunisien », a ajouté John Kerry, précisant que les États-Unis «sont déterminés à travailler avec le gouvernement démocratique-ment élu qui dirigera le pays dans les années à venir». Le ministre des Af-faires étrangères français également, Laurent Fabius, s’est réjoui dans une déclaration, lundi 24 novembre, de la tenue de l’élection présidentielle en Tunisie «de manière satisfaisante et dans le calme». «J’en félicite les au-torités et le peuple tunisien et je forme le vœu que la transition tunisienne se poursuive dans le cadre inclusif et démocratique des nouvelles institu-tions», a-t-il ajouté.

YVES PEREZ

John Kerry : «Les États-Uniscontinueront à fournir une assistance économique et sécuritaire au peuple

tunisien »

Lors de son premier voyage en Eu-rope, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a accordé une inter-view aux médias italiens, au cours de laquelle il a émis une proposition ambitieuse pour le processus de paix: l’envoi de forces égyptiennes pour s’assurer de la mise en œuvre de l’accord de paix entre Israël et les Palestiniens.

On peut imaginer que chaque Israé-lien frémit en entendant la phrase « l’envoi de troupes en Palestine », avec toutes les connotations négatives qui en découlent (la guerre d’Indépen-dance, la guerre des Six-Jours et la guerre du Kippour). Mais parle-t-on cette fois d’ »une offensive de paix »?

Une présence égyptienne en Cisjordanie, la paix selon Al-Sissi

Après s’être battue contre « Israël, Etat-Nation du Peuple Juif », la Mi-nistre de la Justice Tzipi Livni tor-pille actuellement le « projet de loi Zoabi », qui permettrait à la knesset de virer Zoabi du parlement !

Livni a déposé un recours contre cette proposition. À la suite de cet appel, la discussion du plénum de la Knesset sur le projet a été reportée.

Selon le projet de loi, il sera possible pour une majorité de 61 membres à la Knesset, de destituer définitivement un député qui a exprimé son soutien pour une organisation terroriste ou un

Etat en guerre contre Israël.

Le projet de loi a été présenté par Da-vid Rotem (Israël Beitenou) et a été signé par 27 autres députés, y compris Hilik Bar (Travailliste), Rina Frenkel (Yesh Atid), David Tzur (Hatnua) et députés du Shas, Likoud et d’Habayit Hayehudi.

« Aucun pays dans le monde », a noté Rotem, « ne permet aux personnes qui minent son existence même et qui soutiennent les groupes terroristes, de servir en tant que député. »

Par Greg Sulin

Livni bloque la Knesset dans son projet de destitution de Zoabi !

A la fin des années 80, Shimon Peres, alors ministre des Affaires étrangères, a tenté de promouvoir l’ »option jordanienne » qui consistait en un contrôle total de la Cisjor-danie par la Jordanie, en échange d’une paix totale avec elle. L’idée a été abandonnée avec le début de la première Intifada. La proposition égyptienne actuelle est une sorte d’ « option égyptienne ». L’Egypte déploierait son armée pour « su-perviser » l’Autorité palestinienne en Cisjordanie et dans la bande de

Gaza.

Al-Sissi a expliqué que la présence égyptienne se ferait en coordination avec le Premier ministre israélien et le Président de l’Autorité palestinienne, jusqu’à ce qu’un accord de paix per-manent entre Israël et les Palestiniens soit mis en œuvre sur le terrain.

Alors que cette proposition implique la présence des forces égyptiennes sur tous les territoires de l’Autorité pales-tinienne, la question qu’Israël doit se

poser est la suivante: que signifierait une présence militaire égyptienne à quelques kilomètres seulement des villes israéliennes?

L’option égyptienne

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