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CUMULUS-DEALS en pages 124/125
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ENTRETIEN 32
Il fait chanter des
millions denfants
Henri Ds, lhomme aux 15 disques dor,
revient sur son succs, parle de sa
famille et voque la fin de sa carrire.
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Un retour la vie
Steve Gaspoz,
rdacteur en chef
DITORIAL
Lcher son emploi nest pas facile. Dautant plus quand un coup
du sort et non un choix limpose. Cest pourtant ce qui est
arriv prs de 284 000 personnes en Suisse lan dernier. Et
il nest pas question ici de dpart en retraite ou de chmage,
mais dinvalidit partielle ou complte. Pour la ralisation
du rcit en page 14, notre journaliste sest rendue la
rencontre de trois personnes au parcours trs diffrent.
Avec un point commun: toutes ont d recommencer zro
leur vie professionnelle. Que ce soit cause dun accident,
dune profonde dtresse psychologique ou de problmes de
sant, leur carrire sest, un jour, brutalement arrte.
On parle souvent des abus ou du dficit des caisses
sociales,mais
rarement des possibilits de rinsertion, de la farouche
envie de retrouver une place dans le monde professionnel,
de la force ncessaire pour repartir de rien. Cest pourtant
bien une volont dacier et un courage toute preuve quil
faut pour dcider 30, 40 ou 50 ans de se lancer dans une
nouvelle formation, de rorienter sa carrire afin de quitter
au plus vite lAI et retrouver une vie normale.
Aujourdhui de plus en plus de bnficiaires de lAI relvent ce dfi.
Il
nexiste pas de statistiques nationales, mais les chiffres de
cantons montrent que le taux de rinsertion professionnelle
a augment de plus de moiti en 2009 par rapport lanne
prcdente. Des chiffres rjouissants qui permettent aux
victimes daccidents de la vie de concevoir leur avenir avec
davantage doptimisme et de srnit. Et en mme temps,
qui montrent aux esprits chagrins que si les profiteurs
existent, la majorit nespre quune chose: quon les accom-
pagne sur la voie qui leur permettra de reprendre leur
envol.
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PhotosEmmanuelleBayart/CatherineLeutenegger/LoanNguyen/XavierVoirol-Strates/LDD
TENDANCE 18
Importe des Etats-Unis,
la mode du caf et du th
lemporter rencontre de plus en
plus dadeptes dans les rues et
dans les transports publics.
Analyse dun phnomne.
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Cest ici que se rencontre toute
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Annas Best 55
La crme de courge qui flatte
les papilles.
CUISINE DE SAISON
Myret Zaki 82
VOTRE RGION
Votre cooprative rgionale 91
VIE PRATIQUE
Hi-tech 96
Comment sauvegarder
ses donnes numriques?
Mieux vivre 100
Les bienfaits de linactivit.
Sant 105
Grains de beaut surveiller.
Grandir 113
Le natel nuit-il lducation
des enfants?
Voitures 116
La Volvo C30 en test.
RUBRIQUES
Migros Flash 6
Temps prsents 12
Minute papillon 30
Mots flchs / Impressum 123
RUSSITE
Myriam Demierre 126
RCITS
Socit 14
La rinsertion professionnelle
des bnficiaires de lAI.
Tendance 18
Le gobelet en carton, laccessoire
prfr des pendulaires.
Portrait 22
Florian Lorimier, le prparateur
physique de Didier Cuche.
Nature 26
Jean-Marc Weber, lamoureux des
animaux devenu chasseur.
ENTRETIEN
Henri Ds 32
ACTUALIT MIGROS
En rayons 38
Nouvelle baisse de prix Migros.
Dveloppement durable 41
Botes de conserve: des
lgumes suisses uniquement.
Oceanmania 43
En tourne dans
les magasins Migros.
EN MAGASIN
Alimentation 46
Un dlicieux pique-nique prendre
en randonne.
Migros Premium 50
Une nouvelle gamme dcouvrir.
SOCIT 14
Il y a une vie aprs un
arrt de travail. Trois
Romands, dont
Sbastien Clerc,
31 ans, tmoignent
de leur rinsertion
professionnelle aprs
avoir bnfici de lAI.
RUSSITE 126
La Vaudoise Myriam Demierre a conu un one woman show
hilarant sur les difficults dune mre face au systme
scolaire.
RCIT 26
Responsable
du suivi du loup
en Suisse,
Jean-Marc
Weber est un
amoureux de la
faune aimant
chasser.
Explications.
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6|
Migros Magazine 41, 11 octobre 2010
LeShop.ch poursuit sa croissance
Au troisime trimestre 2010, le chiffre daffaires de LeShop.ch
a
augment de 14 millions (+15%) par rapport lexercice prcdent.
Cela fait ainsi maintenant six ans que la croissance du
premier
supermarch en ligne de Suisse est suprieure 10%. A noter que
dsormais, pas moins de 5% du chiffre daffaires de LeShop.ch
seffectue via Iphone.
Aproz Sources Minrales SA se diversifie
Au printemps prochain, Aproz Sources Minrales SA reprendra
de Thurella AG lembouteillage, la distribution et la logistique
de jus
de pomme notamment pour lassortiment Migros. Thurella
livrera
en Valais quelque 2500 tonnes par an de concentrs de jus de
pomme. Aproz produira partir de ces bases des jus (purs ou
dilus
avec de leau minrale gazifie), du cidre sans alcool et
dautres
boissons.
Les enfants aussi ont leur disco
Qui a dit que seuls les ados et les jeunes adultes avaient le
droit
de samuser en discothque? Pas les Lilibiggs en tout cas qui
organisent une nouvelle fois leur Discofamille. Au programme
cette
saison: une grande fte hip-hop avec les Lordz Boys, des dan-
seurs professionnels qui apprendront aux enfants ds 5 ans
les principaux pas de breakdance. A noter aussi la prsence
du clown Pepe du cirque Balloni et de DJ Niki. Les
Discofamilles
des Lilibiggs se droulent dans des clubs rputs de toute la
Suisse, le dimanche aprs-midi.
Infos: www.lilibiggs-discofamille.ch
LE CHIFFRE DE LA SEMAINE
176 480
Migros, les CFF et les partenaires des transports publics ont
dress
la semaine dernire un bilan positif de la promotion 2 pour 1:
tour
de Suisse. Celle-ci offrait deux personnes la possibilit de
voyager et de bnficier dune offre CFF RailAway petit prix.
Au total, 176 480 clients ont ainsi profit de cette action.
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Que vous
lutilisiez sou-
vent ou non, la
Cumulus-Mas-
tercard est la
plus avanta-
geuse pour
les achats
ltranger.
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MIGROS FLASH
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Photobab.ch,MirkoRies
P
our chaque achat dans unemonnaie trangre, les pres-
tataires de cartes de crdit facturentune surtaxe.Afinde
savoir prcisment combien se montent les frais, le
magazine de dfense des consommateurs almaniqueK-Tipp
a compar dix-sept cartes de crdit. Pour affiner les
analyses,
trois catgories dutilisateurs ont t dfinies: lconome,
linsouciant et le grand voyageur. Rsultat: dans les trois
cas
de figure, la Cumulus-Mastercard de Migros est la meilleur
march. Anoter que dans lexemple de la personne voyageant
frquemment, les carts entre prestataires peuvent atteindre
plusieurs centaines de francs. Migros propose un cours de
change de leuro trs bonmarch, la diffrence de Coop et
des autres acteurs, a encore lou K-Tipp.
La Cumulus-
Mastercard
est N
o
1
Un test comparatif des cartes
de crdit le montre clairement:
la Cumulus-MasterCard de Migros
est la meilleur march.
Gagnez des dossards pour lEscalade!
En automne et en hiver aussi, les amateurs de courses pied
pourront se mesurer entre eux. Que ce soit Genve, Ble ou
Zurich,
Migros soutient les principales manifestations venir. Le
distribu-
teur y sera notamment prsent avec des stands de dgustation
de
produits bio. Pour que la fte soit encore plus belle, Migros
met
en jeu cent nonante dossards: soixante pour la course de
lEscalade
(4 dcembre), trente pour la Basler Stadtlauf (27 novembre)
et
cent pour la Zrcher Silvesterlauf (12 dcembre). Tentez votre
chance sans tarder:
par internet en vous rendant simplement ladresse
www.migros.ch/course,
par courrier en envoyant une carte postale avec votre nom,
adresse, anne de naissance, la course et la catgorie
souhaites
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ting, Courses dhiver, Limmatstrasse 152, 8031 Zurich.
Dlai de participation: lundi 18 octobre 2010.
LE PRODUIT DE LA SEMAINE
La tresse de tous
les jours
Il y a la tresse quon aime dguster le dimanche matin,
avec de la confiture de mres ou un miel de fleurs. Et puis,
il y a la tresse russe, une ptisserie savoureuse aux
noisettes moulues. Son avantage? Pas besoin dattendre
le week-end pour la savourer. Il suffit de la servir lheure
du th pour sen dlecter.
Tous au cinma
Soutenu notamment par le Pour-cent
culturel Migros, le cinma itinrant
Roadmovie entame cette semaine sa
tourne dans plusieurs villages de
Suisse romande. Outre des aprs-
midi pdagogiques dans les coles
primaires, les responsables
organiseront le soir des projections
de deux films helvtiques: La
disparition de Giulia ou Cur
animal, en prsence dinvits
(ralisateurs, chefs oprateurs ou
membres de la Cinmathque
suisse).
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COURRIER DES LECTEURS
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Migros Magazine 41, 11 octobre 2010
Migros Magazine n
o
38 du
20 septembre. A propos de
larticle Et si on limitait le nombre
de pendulaires?
Des dplacements
ncessaires?
Bravo Migros Magazine pour ses
rflexions sur la mobilit et les
pendulaires. La saturation des
axes de transports est toujours
aborde comme une fatalit,
laquelle seule la fuite en avant
permettra dchapper: augmenta-
tion de la capacit et de la vitesse.
Mais rares sont ceux qui osent
aborder la question par lautre
bout: tous ces dplacements
sont-ils ncessaires? (...) Lidal,
aussi bien sur le plan financier
que sur le plan cologique et sur
celui de la sant, consiste
travailler assez prs de son
domicile pour pouvoir sy rendre
pied. Cet idal, lvidence, est
loin dtre ralisable pour chacun.
Quimporte: il est temps que cette
rflexion trouve sa place dans les
programmes politiques. (...)
Jacques-Andr Haury,
Lausanne
Migros Magazine n
o
38 du
20 septembre. A propos de
larticle A la rencontre des
marmottes du Chasseron
Jtais linstigateur
de ce repeuplement
Denis Rychner indique que les
marmottes ont t rintroduites au
XIX
e
sicle dans lemassif jurassien
et parle dun lcher sauvage dans
les annes 80 au Suchet. Il parat
ignorer tous les efforts raliss ds
1969 jusquen 1976 par le Service
cantonal de la faune vaudois. Une
vingtaine demarmottes (...) ont
t libres par nos soins dans des
terriers amnags, duMont-Ten-
dre au Parc jurassien. Jtais
linitiateur de ce repeuplement et
jai pu compter sur laide prcieuse
des surveillants auxiliaires, tous
bnvoles et amoureux de la faune
sauvage. Des lchers privs ont
galement contribu au succs de
cette entreprise. ()
Bernard Reymond,
LIsle
Migros Magazine n
o
38 du
20 septembre. A propos de
larticle Les couples fidles,
nouveaux hros?
La fidlit est lie la
sduction physique?
Linfidlit est effectivement
omniprsente dans notre socit
bien libertine...Ma foi, chacun(e)
fait comme il lui plat. Le titre
aguicheur, jeme suis dit que jallais
memettre quelques jolies histoires
sous lesmirettes. DanoHalsall,
tout en splendeur nous livre:
Javoue que si Lena prenait
25 kilos, rester fidle deviendrait
plus difficile, car jaurais moins
envie delle. Pour linstant, je ne
fais aucun effort. ()La grande
fidlit reste donc plus lie au
domaine de la sduction physique
et active? Pire, prendrait-elle le
dessus sur le reste? Rien de neuf
donc sous le soleil. () Les propos
de DanoHalsall me laissent
penser queMadame a une pe de
Damocls de poids pour le garder
fidle. Isabelle Pouly,
Bevaix
Sur quoi est base
sa relation?
Nous faisons un peu
dinosaures quand nous
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suisse durable TerraSuisse garantit un
habitat aux espces animales rares
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comptant Fr. 37500. (net), dure 48 mois, 10000 km/an, acompte
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UNE MARQUE DU GROUPE VOLKSWAGEN
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Publicit
COURRIER DES LECTEURS
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Migros Magazine 41, 11 octobre 2010
Ecrivez-nous! Un article de Migros Magazine vous fait ragir?
Ecrivez-nous en mentionnant clairement vos nom, prnom, adresse et
numro de tlphone: Migros Magazine, Bote
aux lettres, case postale 1751, 8031 Zurich;
[email protected]
disons nos annes de
mariage (dix-sept ans),
nous faisons un peu vieille mode.
Par contre, je minsurge des
propos de Dano Halsall quand il
dit quil lui serait plus difficile de
rester fidle son pouse si elle
prenait 25 kilos. () Sur quoi est
base sa relation pour pouvoir en
causer comme cela? (...) je suis
une ronde qui sassume et qui a
un mari trs heureux dtre mes
cts. Line Pasquier,
Rueyres-Treyfayes
Chacun fait
des efforts
Ce soir, table, nous
commentons votre article. On
nous demande combien
dannes de mariage pour nous?
Quarante-deux ans, disons-
nous. Diane, notre petite-fille
de 8 ans, dit: Ecoutez-moi tous,
moi je sais comment ils font:
Papi veut se promener en fort,
toi Mamie tas pas envie mais
ty vas. Mamie veut faire des
commissions, toi Papi tas pas
envie mais ty vas. Voil, vous
faites des efforts tous les deux.
Cette rflexion a jailli si
spontanment quelle nous a
laisss sans voix et trs mus.
Pour ma part, jajouterai que
la longueur dune vie commune
dpend aussi de la tolrance et
de la complicit que nous avons
russi crer ensemble.
Marie-Anne Sagnol,
Siviriez
On ne reste pas
toujours amoureux
Cest vrai: ladultre et le divorce
se multiplient. La socit se
dsagrge. La famille est branle.
Et cette catastrophe vient de ce
quon a voulu fonder le mariage
gnralement par erreur, parce
que nous sommes amoureux. Et
nous en tirons cette consquence
illogique quil faut se marier. Eh
bien, non, on ne reste pas amou-
reux tout le temps! Chacun sait
que le mariage, cest la dure. A la
racine de la fidlit, il y a la
confiance. (...) Il y a beaucoup de
matire mditer pour les
couples, pour notre socit, parce
quil y va de notre bonheur et de
celui de nos enfants. Carl Ledune,
Chne-Bougeries
Migros Magazine n
o
38 du
20 septembre. A propos des
Impulsions de Jacques-Etienne
Bovard
Pas de cration
sans tourments
(...) Si la page noire fait monter
des angoisses des entrailles du
crateur dhistoires, je ne puis,
gostement, quesprer quil en
souffre encore quelque peu pour
rjouir le lecteur que je suis. Il
ny a pas de cration authentique
sans tourments, doutes, frustra-
tionsmais aussi la joie de
lclosion dun fruit opulent qui
donne de la substance la
lecture.
Franois Pitton,
Bioley-Orjulaz
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12
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Migros Magazine 41, 11 octobre 2010
TRAIT POUR TRAIT
SUR LE VIF
IMPULSIONS
Jean Ammann, journaliste et
chroniqueur La Libert
On crie au loup
DessindeChappatteparudansLeTempsdu5octobre2010
Sunrise va continuer
stendre
Alors que son rachat vient dtre annonc, le challenger de la
tlphonie
nationale poursuit son offensive tous azimuts. Explications avec
Roger
Schaller, porte-parole du second oprateur de Suisse.
Cest une diplomatie de western:
on tire dabord, on sexplique en-
suite. Cest une psychologie de
fourreur: un bon loup est un loup
mort. Parce que le loup fait un re-
tour timidedans lesAlpes suisses,
toute la confrrie des gchettes
monte aux barricades: il faut d-
noncer laConvention deBerne, il
faut autoriser les tirs dedfense, il
faut modifier lordonnance sur la
chasse, taaut! Les leveurs de
moutons, qui pleurent sur des
monceauxdecarcasses (septmou-
tons ici, deux gnisses l), peuvent
compter sur le soutien des chas-
seurs, qui partent en campagne la
fleur au fusil.
Les Chambres, dans leur
grande sagesse, ont accept une
motion du Valaisan Jean-Ren
Fournier: le loup nest plus en
Quels bnfices tirez-vous
de la libralisation du
dernier kilomtre, survenue
en 2007?
Lordonnance nous donne accs
au dernier kilomtre jusquau
client et garantit laccs aux cen-
traux pour y installer notre pro-
pre quipement. Le cuivre, lui,
reste la proprit de Swisscom.
Nous devons le louer. De plus de
30 francs initialement deman-
ds par Swisscom, le prix se si-
tue actuellement 18.40 francs
ce qui est encore bien trop
cher.
En cas de panne sur la ligne,
comme cela se produit
actuellement dans certains
endroits, qui rpare?
Cest un peu compliqu. Suivant
le problme, cela peut tre Swiss-
com ou nous. Et il est vrai que
cela occasionne parfois des re-
tards dintervention.
Vous venez dtre rachet par
un tablissement financier.
Lessentiel de vos revenus
proviennent des services mobi-
les, o vous avez 23% de parts
de march. Quel est lintrt de
reprendre une partie de la
tlphonie fixe votre compte?
Les clients souhaitent avoir un
seul prestataire pour tous les ser-
vices. Offrir internet en mme
temps que les rseaux fixe et mo-
bile fait partie de la stratgie du
groupe, qui inclut galement un
milliard dinvestissement dans
les infrastructures durant les
cinq prochaines annes. Quel-
que 220 000 clients profitent
dj de notre tlphonie fixe.
Propos recueillis par Pierre Lderrey
-
TEMPSPRSENTS
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13
A voir:
Un si beau rseau.
Facebook est n du
ct de Harvard en 2003. Bien
peu de dtails ont en revanche
filtr sur la personnalit de son
crateur Mark Zuckerberg, et
sur les circonstances qui ont
entour lclosion de lune des
ides les plus rvolutionnaires
du XXI
e
sicle. Collant la ralit
ou trs romanc (Mark et ses
camarades ont dj fait savoir
quils dtestaient), le film
passionne autant par la person-
nalit du hros, la fois gnial et
totalement asocial, que par un
scnario parfaitement matris.
The Social Network,
de David Fincher,
en salle ds mercredi.
A couter:
La belle mlodie
venue du froid. La
chanteuse neuchteloise a
laiss en Islande son ancien nom
dartiste (Lole) comme on
abandonne quelque chrysalide,
pour revenir toutes ailes dehors
charge dune petite ppite
musicale. Mlange de force et
de dlicatesse, cette srie de
mlodies enttantes et darran-
gements classieux sduit,
enivre, renverse. Olivia Pedroli,
The Den,
Betacorn/Disques Office.
A lire:
Naissance dune
uvre. Aprs la
dlicieuse chronique de son
enfance marseillaise (Corniche
Kennedy), on adule la magnifi-
cence de ce western technique,
roman qui revisite avec brio la
figure du hros lamricaine
tout en nous plongeant dans un
chantier symbolique au milieu
dune tonnante galerie de
portraits.Maylis Kerengal,
Naissance dun pont,
Ed. Gallimard.
DANS LOBJECTIF
PhotoBelaSzandekszky/AP/Keystone
> Nos chroniqueurs sont nos htes. Leurs opinions
ne refltent par forcment celles de la rdaction.
Suisseuneespce strictementpro-
tge. Pan, pan, ci-gt le grandm-
chant loup.
En ces temps de confiture
dairelles, lassociation Chasse
Suisse, forte de 30 000 membres
arms, a salu lapproche moderne
des dputs nationaux: elle ne hait
pas le loup, a-t-elle rappel, mais
elle dfend lide dune saine coha-
bitation. Citation: Un rquilibra-
ge est donc ncessaire, y compris
coups de fusil. Mon Dieu, prser-
vez-nous de la saine cohabitation et
du rquilibrage ncessaire tels que
les conoivent les chasseurs et nous
vivrons vieux!
Les loups tuent 200 moutons
par anne; les accidents et lesmala-
dies 10 000. A la lecture de ces sta-
tistiques, un cerveau normal com-
prendque cenest pas endnonant
la Convention de Berne ni en tirant
le loup que la mortalit ovine bais-
sera demanire significative.
Derrire toute la compassion af-
fiche par les politiciens et les chas-
seurs qui sont parfois les mmes,
envers les leveurs de moutons, il
y a bien sr la fivre exterminatrice
de lhomme. Ce super-prdateur ne
supporte pas la moindre concur-
rence: il dcime tout ce qui pourrait
contester sa puissance, les requins,
les lynx, les loups, les ours Il veut
lemonopole dumassacre.
Pour finir, voici les effectifs des
troupes en prsence: une douzaine
de loups (morts ou vifs), 30 000
chasseurs, 447 000 moutons (chif-
fres de 2008) en Suisse. Dans un si
petit pays, ny aurait-il pas trop de
moutons, ou alors trop de chasseurs
pour une saine cohabitation?
Catastrophe
cologique
La boue toxique libre
accidentellement lundi
dernier par une usine
daluminium en Hongrie a
atteint en fin de semaine
dernire le Danube. Ces
rejets composs de rsidus
trs corrosifs menacent tout
lcosystme du deuxime
fleuve le plus long dEurope.
Des agents neutralisants ainsi
que du pltre ont t
dverss dans le cours deau
pour tenter denrayer la
pollution.
par
Pierre Lderrey,
journaliste
MES BONS
PLANS
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Migros Magazine 41, 11 octobre 2010
Il y a une vie aprs un arrt
de travail
Maladie, fragilit psychique, accident. Prs de 284 000 personnes
ont d rduire ou
interrompre leur activit professionnelle lanne dernire. Mais la
vie ne sarrte pas
pour autant. Elle rebondit. Tmoignages de rinsertions
professionnelles russies.
N
ous avons fait des exprien-
ces trs rjouissantes avec
des assurs qui ont repris un
apprentissage plus de 50 ans,
lont russi et travaillent aujour-
dhui. Ces propos tenus par Ma-
rie-France Fournier, attache
lOffice cantonal AI du Valais, font
tomber un mur de prjugs. Non,
recourir lassurance invalidit
nest plus une impasse, un pis-al-
ler, une rente pour la vie. Non, lAI
nest plus une tiquette honteuse
colle au front des personnes mo-
mentanment incapables de tra-
vailler et mises au ban de la vie
sociale.
Des entreprises
rcompenses
En tout cas, tout est fait, dsor-
mais, pour casser cette image mi-
srabiliste et errone, sans doute
provoque par laugmentation des
rentiers au dbut des annes 90.
La preuve: la plupart des offices
cantonaux AI rcompensent cha-
que anne des entreprises et des
particuliers pour leurs efforts de
rinsertion.
Ainsi le Valais, pionnier dans la
dmarche, remet chaque automne
un prix symbolique quatre lau-
rats et un employeur mritant.
On essaie de donner une image
positive des possibilits de lAI,
mais galement de susciter des vo-
cations du ct des employeurs
notamment, sans qui rien ne serait
possible, rpond Marie-France
Fournier.
Depuis la cinquime rvision
de la loi, entre en vigueur en jan-
vier 2008, lesprit a donc radicale-
ment chang. Stratgie proactive,
plus question darriver avec des
rentes comme la grle aprs les
vendanges. La politique aujour-
dhui, cest de rinsrer efficace-
ment et rapidement. Avant, on ne
mettait en place des mesures de
radaptation que quand on tait
sr que la personne tait invalide,
soit aprs quinzemois dincapacit
de travail, commenteDominique
Dorthe, attach de direction
lOCAI du canton de Vaud.
Un temps long, trop long,
quand on sait que les facteurs cls
dune radaptation russie sont
lintervention prcoce: Il est plus
facile de remotiver un employ
encore sous contrat de travail plu-
tt que quelquun qui na plus
didentit sociale depuis cinq ans.
Il faut donc viter que la personne
ne se dstructure et que dautres
difficults, dordre psychologique,
sajoutent aux causes premires,
rpond Dominique Dorthe. Oui,
viter que les personnes, sorties
de leur emploi, ne se recroque-
villent, nouvrent plus leur bote
aux lettres et perdent le got de la
vie.
La rinsertion, un projet
trs personnel
Avec lintroduction des mesures
de dtection prcoce, les mesures
dintervention et la mise sur pied
dun contrat dobjectifs dfini par
lassur lui-mme, toutes les chan-
ces sont mises du ct de la per-
sonne en souffrance. La rinser-
tion, cest dabord un projet trs
personnel, tout est toujours sur
mesure, avance Christian San-
sonnens, conseiller de loffice AI
de Neuchtel.
Une russite difficile chiffrer
au niveau suisse, puisque, comme
le fait remarquer Daniel Mock de
lOffice fdral de la statistique,
les personnes qui ne reoivent
plus de prestations sortent des ta-
bleaux statistiques, mais visible
au niveau cantonal. Ainsi, ct
Valais, on note une augmentation
de 52% des formations profes-
sionnelles initiales et une aug-
mentation de 64% des reclasse-
ments, entre 2008 et 2009. Dans
le canton de Vaud, le nombre de
mesures professionnelles a doubl
en trois ans, passant de 2008 b-
nficiaires en 2007 3989 en
2010 (projection) et le nombre de
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RCITSOCIT
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Isabel Godel, 39 ans, esthticienne Belfaux
Elle a le sourire profond et sincre, de ceux que la vie
a rudoys. Isabel Godel tait aide-soignante dans un
home pour personnes ges. Un quotidien presque
ordinaire, entre un enfant et un mtier quelle aimait
beaucoup. Et puis, un jour, tout bascule. Dans la
torpeur dune soire dt, il y a exactement neuf
ans, alors quelle part en pique-nique avec son fils,
elle perd la matrise de son vhicule. Tonneaux sur le
bas-ct de la route. Tout le monde en sort indemne.
Sauf son enfant, tu sur le coup.
a a t tellement dur Je voulais quon me
mette en prison, mais on ma seulement retir
le permis. Comment dire la douleur de survivre?
Isabel Godel a continu se cramponner son
travail pendant une anne, mais trop de drames se
sont enchans. Jai d tre hospitalise pendant
deux mois pour dpression. Je ne voyais plus la
suite des choses, ma vie sans cet enfant.
Reprendre sa place daide-soignante? Difficile. Il y
avait une telle dtresse en moi que jtais trop
vulnrable pour tre au chevet de personnes en fin
de vie. Quand loffice AI lui propose une reconver-
sion professionnelle, elle commence alors une
formation dassistante mdicale. Des cours de
maths, de chimie, de physique, du laboratoire, de
linformatique, ce ntait pas vident. Et surtout
le cur ny est pas. Nouvelle casse. Jaurais pu
me laisser couler, mais il y avait les amis, la
famille. Elle commence alors une formation
desthticienne puis de styliste ongulaire et
ouvre, en 2008, son institut de beaut et onglerie
au nom symbolique Renatre. Oui, Isabel Godel
sort enfin des cendres du chagrin. Mme si le deuil
nest jamais vraiment fait, on apprend vivre
avec, elle invente son nouveau chemin, porte par
lamour de cet enfant disparu. Je nai pas voulu
devenir aigrie ni en vouloir la terre entire.
Balayes la rancur, la culpabilit, la colre. Reste
cette main immense de Bouddha, sur le sol de son
institut, ouverte sur la srnit et le bonheur
possibles. Je nai pas fini de me reconstruire. Il
me faudra sans doute toute une vie. On a tous
un pass de souffrance et on se reconstruit un peu
chaque jour, coup de petites victoires. Elle a fait
sien le proverbe chinois qui dit quon ne peut
empcher les oiseaux du malheur de tourner
au-dessus de nos ttes mais quon peut les
empcher de faire leur nid dans nos cheveux.
Cette phrase ma vritablement porte et mhabite
tous les jours. Maintenant je sais que je ne veux
plus tre au fond du trou, je me mets de petits et
longs projets pour avancer. Malgr tout, les choses
sont bien leur place. Ce qui a t me permet
dtre ce que je suis. Aujourdhui, je suis fire de
moi.
placements en emploi fixe suit
une courbe plus spectaculaire en-
core, passant de 157 en 2006
858 en 2010. Des perspectives r-
jouissantes, qui prouvent quil y a
bel et bien une vie possible aprs
un arrt de travail.
Patricia Brambilla
Aujourdhui, je suis fire de moi
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Migros Magazine 41, 11 octobre 2010
Sbastien Clerc, 31 ans,
dessinateur-lectricien Genve
Monteur-lectricien, une vie normale
sur les chantiers, le nez en lair et les
mains sur le tournevis. Jusquau
24 mai 2004. Il se souvient de la date
avec prcision. Jtais moto, sur
le chemin du travail, et une voiture
a grill un stop. Je lai percute.
Il en ressort avec une fracture du
plateau tibial de la jambe droite et
deux oprations.
Six mois darrt, entre mdicaments
et hpitaux. Et puis, la rducation.
Jallais deux fois par semaine chez
le physio, je faisais du vlo dint-
rieur. Jai trop forc pour rattraper le
temps perdu, mais a nallait pas et le
moral non plus. Javais toujours une
bquille, et des douleurs. Le temps
stire devant la tl et la console de
jeu et, deux ans aprs laccident,
Sbastien Clerc est envoy dans un
centre de rducation Sion, pour
faire une batterie de tests et un bilan
de son tat de sant.
Le verdict lui fait leffet dune
douche froide: En fait, je ne
pouvais plus travailler sur les
chantiers,mme si javais du mal
ladmettre. Jai toujours pens
pouvoir y retourner. Mais on ma
ouvert les yeux et jai d faire mon
deuil. Non, il ne peut plus se tenir
sur une chelle, ni quatre pattes
dans des positions compliques.
Je peux ramasser un objet par
terre, mais je ne peux plus rester
toute la journe accroupi,
reconnat Sbastien Clerc, des
larmes dans la voix.
La Suva passe alors le relais lAI.
Et le jeune homme est plac devant
une liste de nouveaux mtiers. Au
carrefour de sa vie. Il ne peut plus
vadrouiller sur les chantiers, soit,
mais il tient rester dans la
technique et se tourne alors
vers le travail de dessinateur-
lectricien. A 26 ans, je me suis
retrouv sur les bancs dcole pour
trois ans dtudes. Pas facile de
ctoyer des ados de 17 ans qui
avaient une meilleure concentration
que moi!
Mais Sbastien Clerc tient bon,
russit ses examens et est
finalement engag par un bureau
dingnieurs Genve. A plein
temps depuis lautomne dernier. Il
dessine, prpare lordinateur le
cheminement des cblages
lectriques. Japprends vraiment
un autre mtier, cest toujours de
la technique, mais cest un autre
monde.
La moto? Plus envie. Le sport?
Dconseill. Je pourrais faire du
ski, mais je prfre conomiser
mon genou pour pouvoir continuer
marcher. Alors, je vais la
cueillette des champignons.
Serein? Non, dfinitivement inquiet.
Avec cette nostalgie poignante pour
ce mtier quil aimait et quil a d
abandonner. Passer huit heures
sur un PC ou travailler lair libre
sur un chantier, cest assez
diffrent. Mais, mme si ce nest
pas facile tous les jours, je suis
content de ma rinsertion
professionnelle.
Difficile de faire le deuil de son mtier
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RCITSOCIT
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Claude Turberg, 55 ans, monteur-
lectricien Tlverbier
Cest lors dun cours de rptition,
en 1977, que ce Jurassien, mon-
teur-lectricien, tombe amoureux
du val de Bagnes. Au point dy
trouver une rsidence secondaire,
puis de sy installer tout fait.
Avec un nouveau job en main
Tlverbier. Jtais cass par le
cambouis, les fours 900 C, le
travail de nuit. L, enfin, jtais en
plein air et dans la nature! En
altitude mme, puisque Claude
Turberg soccupe de lentretien
et de la rvision des canons
neige jusquau Mont-Fort, 3000 m.
Soit quelque soixante appareils sur
tout le domaine skiable de Verbier,
des dpannages en saison et par
tous les temps, et de la neige
fabriquer sur commande.
Mais en 2008, son mdecin le
met en garde. Javais la tension
artrielle trop haute. Je ne devais
plus monter au-dessus de 2000 m
et surtout ne plus porter du
matriel lourd. Suivent quelques
mois dinquitude, de tracasserie.
Javais peur quon me mette lAI.
Jen avais une ide fausse, je
croyais que ctait pour les gens
incapables de travailler et moi, je
navais surtout pas envie
darrter.
Quand son entreprise et lAI lui
proposent un transfert de service,
Claude Turberg saute sur locca-
sion. Cest dur de faire une
reconversion professionnelle
54 ans, mais je suis quand mme
content, sinon je finissais la
conciergerie. Il suit alors une
nouvelle formation sur matriel
lectronique, effectue un stage
Altdorf, un sjour en Algrie, o une
mise en route de nouvelles
installations doit tre effectue. Et
depuis Nol 2009, il a rejoint
lquipe des lectromcaniciens,
chargs de la maintenance des
remontes mcaniques. On ma
pay les cours et, en contrepartie,
je dois rester dans lentreprise pour
cinq ans. Le bilan est positif pour
tout le monde.
Des regrets pour laltitude et la
neige artificielle? Non, Claude
Turberg continue de faire du ski, de
monter parfois sur les dameuses,
et se flicite surtout davoir mis
un stop avant quil ne lui arrive
une vraie casse.
Le bilan est positif pour tout le monde
IllustrationChristianLindemann.PhotosDanielStucki/ChristopheChammartin-Rezo/EmmanuelleBayart
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Migros Magazine 41, 11 octobre 2010
Le gobelet des
gens presss
Venue des Etats-Unis, la mode du caf et du th
lemporter se fait une place toujours plus
remarque sur les quais de gare et les trottoirs.
Le phnomne nest pas prs de sarrter.
E
spresso ou caf au lait? Gare
de Lausanne, 7 heures duma-
tin. La file sallonge devant le
Buffet Express. Plus bas, le maga-
sin Tekoe enchane la distribution
de ths. Il suffit darpenter les
quais un matin de semaine pour
mesurer lampleur duphnomne:
ils sont des dizaines tenir entre
leursmains leur boisson dumatin.
Un th, un caf, un espresso, par-
fois accompagn dune viennoise-
rie. En carton, en polystyrne,
biodgradable, color, tout blanc,
jaune citron: on la vu dans les s-
ries et les films amricains, voil
que le gobelet de carton a peu
peu conquis lespace public helv-
tique, participant de la grande
mode du take away made in USA
qui gagne tous les secteurs de lali-
mentation.
Prendre son
petit-djeuner en route
Cela tient lvolution dun cer-
tain mode de vie, commente Vin-
cent Kaufmann, professeur de
sociologie urbaine lEPFL. Com-
me on va travailler toujours plus
loin, on se lve donc plus tt et on
profite de prendre son petit-d-
jeuner en route. Loffre a allgre-
ment suivi puisque proximit
des voies presque toutes les
choppes se sont quipes dun
distributeur et dune pile de go-
dets.
On note une constante aug-
mentation dans le domaine du
coffee to go (n.d.l.r.: le caf lem-
porter) depuis plusieurs annes,
confirme Daniel Meier, responsa-
ble marketing de Distrimondo,
socit suisse spcialise dans le
domaine des articles de consom-
mation alimentaire. On ne veut
pas seulement des cafs crme.
Mais aussi des cappuccinos, des
lattemacchiato, des espressos. Les
gares, les boulangeries, les stations-
service, les restaurants, tout le
monde veut profiter de ce trend
commercial et des dveloppe-
ments sont encore attendus.
Il y a un peu
un effet de mode
Mini, moyen, maxi, le gobelet
donne ses adeptes une american
touch. De lautre ct de lAtlanti-
que, le caf plus que le th est
disponible chaque coin de rue
partout depuis longtemps. Cest
vrai quil y a un peu un effet de
mode, confie une pendulaire, qui
aime faire les trajets entre Lau-
sanne et Genve accompagne de
son breuvage.
A la gare de Lausanne, le th a
contribu propager lesprit
lemporter. Depuis 2004, la bouti-
que Tekoe sert chaque matin ses
ths de qualit en sachet aux mil-
liers de pendulaires mal rveills,
dans des gobelets dun joli jaune
vif. Forte de son succs, cette pe-
tite chane est dsormais prsente
en gare de Berne et de Ble. Et de-
puis le mois dernier dans celle de
Saint-Gall ainsi qu laroport de
Genve.
En Suisse, la tendance du go-
belet lemporter a t largement
insuffle par Starbucks.
Mme si, comme le rap-
Des tonnes de papier, de PET et de verre
Qui dit pendulaire dit dchets.
Les CFF constatent une aug-
mentation des dtritus dans les
trains, en particulier du papier
depuis larrive des quotidiens
gratuits en Suisse, en 1999.
Nous avions lanc un projet en
2008 consistant trier les
dchets des poubelles des trains.
Mais pour des raisons de
logistique et de protection
de la sant des collaborateurs,
nous navons pas poursuivi dans
cette voie. Nous sparons en
revanche les journaux du reste,
ragit Jean-Philippe Schmidt,
porte-parole des CFF. Pour le
premier semestre 2010, 513 ton-
nes de papier ont t ramasses
et retraites. Et la tendance est
-
REPORTAGETENDANCE
|
19
Catarina
Pires
Gare de Lausanne.
Travaille Genve.
Je suis droguiste,
alors japprcie
particulirement
les infusions.
Quand il fait un
peu froid, jaime
bien boire un th
durant mon
trajet.
Isabelle
Kohler
Dans le train
Lausanne-Genve.
Jai ma tasse
depuis environ six
mois. Les
premires que jai
vues, ctait chez
Starbucks.
Jemporte tous les
jours mon th
depuis la maison,
lacheter me
reviendrait quand
mme un peu trop
cher.
plutt la hausse! En revanche,
la masse globale de dtritus
rcolts dans lensemble des
gares et des trains suisses se
rvle stable, note le porte-parole.
En 2009, 5670 tonnes de vieux
papier ont t collectes,
75 tonnes de verre et 145 tonnes
de bouteilles en PET. Pour ces
dernires, des collecteurs sont
dsormais poss sur les quais. Et
pour les gobelets? Rien nest
prvu. La chane de th Tekoe,
prsente dans diverses gares de
Suisse, est pourtant en pourpar-
lers avec les CFF pour que des
poubelles dchets recyclables,
o les consommateurs pourraient
jeter des gobelets biodgradables,
soient installes.
Fans de boissons chaudes
lemporter
-
MGB
www.migros.ch
Sensitive Total Le nouveau Sensitive Total Le nouveau . .
Maintenant, avec Ultimate Formula.Maintenant, avec Ultimate
Formula.
La formule amliore permet dobtenir un excellent pouvoir
nettoyant dj La formule amliore permet dobtenir un excellent
pouvoir nettoyant dj
basses tempratures et prsente une bonne tolrance dermatologique.
Produit basses tempratures et prsente une bonne tolrance
dermatologique. Produit
hypoallergnique test dermatologiquement. Votre peau et votre
porte-monnaie hypoallergnique test dermatologiquement. Votre peau
et votre porte-monnaie
vous disent merci!vous disent merci!
Sensitive Total Le nouveau Sensitive Total Le nouveau
T
O
T
A
L
E
M
E
N
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REPORTAGETENDANCE
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Migros Magazine 41, 11 octobre 2010
pelle Reto Zangerl, porte-
parole, le concept de la
chane amricaine, dbarque dans
notre pays en 2001, consiste avant
toutoffrirunespaceo leconsom-
mateur peut sinstaller confortable-
ment pour dguster son petit noir.
Cependant, les villes helvti-
ques nont pas attendu larrive du
gant de la cafine pour dcouvrir
les facilits du rcipient phmre.
Les premiers gobelets jetables des-
tins aux boissons chaudes font
leur apparition dans les annes
1970, dclare Gabriela Dietrich,
de la sectionDesign duMuse des
arts appliqus de Zurich. Lune des
plus anciennes pices de notre col-
lection date de 1969 et avait t
conue pour Swissair, poursuit-
elle. Le rcipient doit satisfaire
divers critres: poids, stabilit, hy-
gine, esthtique, conservation de
la chaleur. Sur le plan du design,
cest du coup un objet extrme-
ment intressant.
Des petits thermos
font leur apparition
Au jetable sadjoint le durable. En-
core confidentiel, le mug isother-
me, l encore dj largement utilis
aux Etats-Unis, commence faire
partie de lattirail de tout pendu-
laire qui se respecte.
Les petits thermos dune conte-
nance de 5 dl au maximum ont
lavantage de rendre le caf ou le
th dumatin qui cote entre 2 et
4 francs lemporter moins on-
reux puisquon le prpare dans sa
cuisine. Et colo, car ils sont ruti-
lisables. Tous les grands distribu-
teurs ont sorti leurmodle, plus ou
moins tanche, imitation alu ou de
couleur. Sur le plan dudesign, ces
mugs proviennent de lunivers de la
montagne et de la randonne, note
Alexis Georgacopoulos, responsa-
ble du dpartement de Design de
lEcole cantonale dart de Lausanne
(ECAL). Personnellement, je ne
les trouve pas particulirement l-
gants. Ni sur le plan de la forme ni
sur celui desmatriaux utiliss. Se-
lonmoi, ils rappellent trop lunivers
du sport, ajoute le futur directeur
de lECALpour qui lesmugs confir-
ment une fois encore la tendance
une consommation permanente et
on the go. Cline Fontannaz
Photos Loan Nguyen
David Gagnebin-de Bons / arkive
Lisa Bucolo
Gare de Lausanne. Travaille La Sarraz (VD).
Je prends le train deux fois par semaine. Et jaime
bien avoir un caf. Jen bois un avant de partir de la
maison et jen rachte un la gare. Je fais comme a
depuis trois ans.
Michel Haener
Genve. Travaille Genve.
Tous les jours depuis cinq ans, jachte mon
caf au lait juste en dessous de chez moi. Je ne
djeune jamais le matin, pas le temps et de toute
faon, je nai pas de lait la maison!
Yacouba Mouanfon.
Gare de Lausanne. Travaille
Fribourg.
Jachte mon caf la gare
assez souvent mme sil me
reviendrait bien moins cher
au travail; je trouve le geste
sympa. Chez moi, je nai pas
le temps de djeuner.
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22
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Migros Magazine 41, 11 octobre 2010
Le magicien
du Val-de-Ruz
Prparateur physique de Didier Cuche, de Mat Rebeaud et de
bien
dautres talents sportifs encore, le Neuchtelois Florian
Lorimier
travaille aussi redonner de la motivation et de la mobilit
des
patients traumatiss. Rencontre.
F
lorian Lorimier arrive avec un
lger retard notre rendez-
vous. Il faut dire que ses mul-
tiples casquettes entraneur
Swiss Olympic, prparateur phy-
sique, coach et spcialiste en rha-
bilitation fonctionnelle lobli-
gent jongler avec un planning
plutt charg. Poigne de main
franche et puissante limage de
cet homme qui, comme nous le
dcouvrirons, est carr dpaules,
mais pas desprit.
Des relations
assez motionnelles
Je moccupe aussi bien de spor-
tifs dlite que de gens en souf-
france physique. Cest stimulant,
cest chaque fois un nouveau
dfi humain relever. Fru de
psychologie, le magicien du Val-
de-Ruz se nourrit de ces relations
assez motionnelles, de ces
rencontres particulires avec des
personnalits aux motivations
vraiment profondes. Son objectif:
faire clore un talent ou rena-
tre un patient. Si jy arrive, je
suis heureux!
Il y a pourtant un client quil
soigne sans doute plus assidment
que les autres: Didier Cuche. On
vient dumme vallon. La premire
fois quon sest rencontr, ctait
un peu avant les Jeux olympiques
de Nagano en 1998. Il mavait in-
terrog sur lentranement suivre
aprs sa double fracture tibia-p-
ron. Ensuite, on sest vu rguli-
rement chaque t; je me conten-
tais alors de lui donner quelques
conseils.
En 2001, le champion des Bu-
gnenets revient la charge. Di-
dier sentait quil manquait quel-
que chose sa condition physique
et il ma dit Je te laisse carte blan-
che pour prendre en main ma pr-
paration. On fait une saison comme
a et puis on regarde. Cette an-
ne-l, le Neuchtelois a termin
la troisime place du classement
gnral de la Coupe du Monde.
Un podium quasi inespr qui a
scell ce qui allait devenir une
longue et fructueuse collabora-
tion.
Au fil des annes, ces deux
Vaudruziens au caractre en acier
tremp ont dvelopp une belle
complicit. Comme au sein dun
vieux couple. Pas un vieux cou-
ple, parce quon se redcouvre et
on se retrouve en permanence.
Avec quelques scnes de mnage
la cl? Non, on ne sengueule
jamais. Il y a un norme respect
entre nous,mme sil marrive par-
fois dtre trs franc, trs brutal
avec lui.
Ils se comprennent
sans se parler
Le rle de Florian Lorimier ne se
limite donc pas qu la prparation
physique de Kuke. Il est aussi
son coach, son motivateur, son
mentor. Cest devenu un ami trs
proche, mais pas forcment celui
avec lequel on va faire la fte.
Sauf exception bien sr. Ce duo na
dailleurs pratiquement plus be-
soin de se parler pour se compren-
dre. A la tl, quand je le vois
dans le portillon de dpart, je sais
sil est dans un bon ou unmauvais
jour. Voil ce qui arrive quand on
ctoie quelquun 150 fois par an-
ne.
Des exercices pour
entraner les sens
Lentraneur fait suer son lve
en salle, au stade ou dans la nature.
A ct de la force, de lendurance
et de lexplosivit triade incon-
tournable du drill de tous skieurs
, il lui impose des exercices sen-
soriels, proches de ceux qui sont
enseigns dans les coles de cir-
que. Pour parfaire son habilet
gestuelle, son sens de lquilibre,
son toucher, son feeling. La vic-
toire, pour moi, cest de le voir
bien skier, prendre son pied, tou-
cher lexcellence. Si les rsultats
suivent, tant mieux. Sinon, tant
pis.
Au dbut, ces recettes atypi-
ques la sauce neuchteloise ont
plutt fait sourire dans les chau-
mires. Aujourdhui, elles sont
copies loin la ronde. Une par-
tie de notre mthode demeure
toutefois confidentielle et elle le
restera jusqu la fin de la carrire
de Didier. Mais par la suite, on a
envie den faire profiter dautres
athltes ainsi que Madame et
Monsieur Tout-le-monde. Une
approche comparable celle de
lindustrie automobile qui se sert Florian Lorimier: Mon but est
de faire clore un talent ou faire renatre un patient.
-
PORTRAIT FLORIAN LORIMIER
|
23
de la Formule 1 comme dun labo-
ratoire pour ensuite amliorer ses
voitures de srie.
Pour lheure, seuls une dou-
zaine de poulains (dont Mat Re-
beaud, Mellie Francon et Emilie
Serain pour ne citer que les plus
connus) ainsi que ses patients en
rhabilitation bnficient de ce
traitement de pointe quil ne cesse
de peaufiner. Je consacre trois
aprs-midi par semaine la re-
cherche et au dveloppement. Il
va la pche aux infos sur inter-
net, feuillette la presse spcialise,
lit des ouvrages rudits, collecte
des mesures, visionne des vidos,
change avec divers experts, fait
valider ses ides par des scientifi-
ques.
Si ce quadra se passionne
autant pour son job, cest peut-
tre parce quil revit travers sa
clientle des scnes de sa vie
davant et quil se rpare aussi.
Jai fait beaucoup de sprint et de
saut en longueur quand jtais
jeune et puis, lge de 19 ans, jai
t victime dun grave accident de
la route. En trois ans, cet ancien
technicien-architecte a subi six
oprations. Je ntais pas satis-
fait de la prise en charge des phy-
siothrapeutes, alors jai cherch
de mon ct des moyens pour
amliorer ma mobilit. Et cest
comme cela que tout a commen-
c, que lexistence de Florian Lo-
rimier a bascul
Alain Portner
Photo Loan Nguyen
Cest
stimulant, cest
chaque fois
un nouveau dfi
humain
relever
Florian Lorimier: Mon but est de faire clore un talent ou faire
renatre un patient.
-
UN GESTE POUR L
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Migros Magazine 41, 11 octobre 2010
Quand Monsieur
Loup
sonne lhallali!
Responsable du suivi du loup en Suisse, lAjoulot Jean-Marc
Weber
est biologiste et chasseur. Une caractristique qui lui a
valu
quelques solides inimitis. Rencontre avec un amoureux de la
faune
devenu prdateur tout naturellement.
A
vec ses yeux rieurs et son air
dbonnaire, Jean-Marc We-
ber a tout dun ours! Dail-
leurs, son antre se situe au milieu
de la fort de Chaumont, un jet
de pierre de Neuchtel. Je vis
dans les bois, mais je ne suis pas
sauvage pour autant, relve-t-il.
Lintrieur du nid quil partage
avec son pouse Sandra une bio-
logiste de laboratoire, spcialiste
des parasites corrobore ses pro-
pos: il est clair, lumineux, confor-
table.
Cet Ajoulot nous avait prve-
nus avec humour quil ne serait
pas facile cerner. Tirer mon
portrait? Les psys et les journalis-
tes en perdent leur latin! Lhom-
me nest pourtant pas un inconnu,
puisquil assure depuismaintenant
plus de dix ans le suivi du loup en
Suisse. Mais ce que beaucoup de
gens ignorent, cest que ce zoolo-
gue est aussi chasseur ses heu-
res.
Quatorze saisons
sans interruption
Cette anne, je fais une pause. Il
me reste encore de la viande dans
mon conglateur. Ahahah! Aprs
quatorze saisons de traque sans
interruption, ce quinqua avait be-
soin de se ressourcer, de se remo-
tiver. Et puis, il continue dofficier
bnvolement commegarde-chasse
auxiliaire. Son fusil, bien graiss,
en tmoigne.
Le petit Jean-Marc
naurait sans doute ja-
mais imagin quil de-
viendrait un jour disci-
ple de saint Hubert
Enfant, je voulais tre
vtrinaire dans un
parc africain. Pour
soigner ces animaux
exotiques qui figuraient
sur les pages aujourdhui
jaunies de sa prcieuse
encyclopdie Bordas. A
lcole primaire, jtais
capable de rciter les
noms de toutes les antilo-
pes de ce continent.
Son rve sest achev
dans la cour dune ferme
jurassienne. Jai assist
une opration et je suis
tomb dans les pommes.
Alors que quand je fais
des dissections, a ne me
fait rien du tout. Il lui
restait videmment son
amour de la faune et sa
passion adolescente pour
les oiseaux qui ne pou-
vaient ds lors que le
conduire la biologie.
Comme lornithologie
ntait pas enseigne luni-
versit, le jeune Weber sest
intress aux mammifres,
principalement aux carnivores. De
lhermine qui sera son sujet de doc-
torat au renard, en passant par le
blaireau et la loutre quil tudiera
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Je presse sur la dtente sans
tat dme ni plaisir, je fais
simplement mon acte de
prdateur, de gestionnaire.
-
RCIT JEAN-MARCWEBER
|
27
en Ecosse. Pas tonnant donc quil
intgre le projet lynx en 1998 avant
dtre bombard responsable du
projet loup en 1999, anne de len-
tre officielle dYsengrin sur la
scne suisse.
A la lecture de ce parcours de
vie somme toute relativement li-
naire, difficile de comprendre
pourquoi ce Jurassien a fini par
cder au son du cor de chasse. Sur-
tout quil ny a aucunNemrod dans
sa famille. A part peut-tre un
grand-pre agriculteur qui il ar-
rivait parfois de faire un carton.
Ce nest pas cause de lui que jai
fait ce choix.
En fait, son intrt pour lart
cyngtique a commenc crotre
sur le campus. Un peu son insu.
Je capturais des animaux pour les
examiner, je faisais de la photogra-
phie animalire et je collection-
nais des crnes de btes trouves
mortesAutant dactes de chasse
sans mise mort.
Le pas, ce biologiste la dfini-
tivement franchi cause des re-
marques acerbes de chasseurs quil
croisait rgulirement sur le ter-
rain. Ils me rptaient sans cesse
que je ne connaissais pas grand-
chose parce que je ntais pas des
leurs. Alors, je me suis dit Puisque
cest comme a, je fais mon permis!
Il la pass lge de 38 ans, sur le
tard et dans lide de ne pas chas-
ser.
Jean-Marc Weber pensait en
rester l. Pas la corporation
des chasseurs qui voulait,
Jean-Marc Weber: Certains
chasseurs mont adopt,
dautres pas.
-
*LassortimentpeutvarierselonlescooprativesMigros.
Votre fromage prfr
a un nouveau nom.
Cur de Lion est en vente votre Migros*
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28
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RCIT JEAN-MARCWEBER
elle, savoir ce que ce drle
doiseau avait vraiment dans
le ventre et dans la tte.UnNemrod
la donc approch pour lui proposer
de venir chasser en sa compagnie.
Cest lui qui ma accompagn lors
de mon premier acte de chasse. Je
nai su que plus tard quil tait char-
g de me tester.
Des positions
tranches
En fait, beaucoup de chasseurs le
considraient comme un espion,
comme un vert dans leur fruit.
Certains mont adopt, dautres
pas. Cest un monde petit, assez
ferm et les inimitis y sont plus
marques que dans la vie de tous
les jours. Pareil du ct des bio-
logistes o quelques-uns de ses
confrres le tiennent encore pour
un tratre la cause.
Mettre mort un animal ne
rpond pas un besoin assouvir,
prcise-t-il. Je presse sur la dtente
sans tat dme ni plaisir, je fais
simplement mon acte de prda-
teur, de gestionnaire, appelez a
comme vous voulez! Et il ne d-
gaine pas chaque fois que locca-
sion se prsente. Loin sen faut.
Jai toujours le choix de me dire:
je tire ou je ne tire pas. Revenir
bredouille ne le gne pas plus que
cela.
Le sanglier, il le chasse en soli-
taire, en opportuniste, lafft sur
les lieux de passage. Pour le cha-
mois et le chevreuil, il prfre se
la jouer en quipe (Pas plus de
deux ou trois personnes.) et en
usant de techniques dapproche:
Se mouvoir en fonction du vent,
ne pas faire de bruit, bien observer
le milieu, tre en alerte, en veil.
Se glisser, en quelque sorte, dans
la peau de ces grands carnivores
quil aime tant Alain Portner
Photos Xavier Voirol / Strates
Pays de loup?
Au grand dam des mres-grand,
des petits chaperons rouges et
des leveurs, le grand mchant
loup a amorc son retour dans
notre pays partir du milieu
des annes 90. Et la fin de
cette mme dcennie, lassociation
KORA (Projets de recherches
coordonnes pour la conservation
et la gestion des carnivores en
Suisse) tait mandate par lOffice
fdral de lenvironnement pour
mettre sur pied un programme
permettant de faire cohabiter
lhomme et ce canid.
Cette lourde tche a t
confie demble au biologiste
Jean-Marc Weber, expert s
carnivores. Son cahier des
charges sarticulait alors sur trois
axes: suivi, prvention, informa-
tion. La mission a chang
depuis La prvention est
passe en mains de lagriculture
et linformation a t redistribue
entre cantons et Confdration.
Je nose donc plus toucher la
politique! Il lui reste le monito-
ring, soit la surveillance de
lvolution de la population de
Canis lupus sur territoire
suisse.
Comme lui et ses collgues
franais et italiens lont constat,
la recolonisation dune rgion
par Ysengrin se fait en trois temps.
Dabord, ce sont les jeunes mles
qui dbarquent (une bonne
vingtaine ont foul le sol helvtique
depuis 1995). Ensuite, arrivent les
jeunes femelles (une demi-douzaine
ont franchi la frontire naturelle-
ment ds 2002). Et enfin, vient le
temps des amours et des premi-
res naissances. Aujourdhui, dans
larc alpin, la prsence de dix
quinze loups est confirme,mais
il ny a toujours pas de reproduc-
tion!
Pourquoi? Parce que le loup a
besoin de tranquillit pour fonder
une meute et que a ne marche que
dans des zones protges, calmes
et riches en gibier. Or, en Suisse, ce
canid est souvent condamn
mort et traqu pour avoir fait des
dgts au menu btail. Sept loups,
soit le quart de tous les individus
observs en Suisse, ont t
limins lgalement. Jean-Marc
Weber demeure pourtant optimiste:
Il y a quand mme une volution
dans les mentalits. A terme, je suis
sr quon pourra cohabiter.
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Sac lgant pour dame avec intrieur
isotherme. Parfait pour emporter
votre repas partout.
Dim. env. 30
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Sac bandoulire tendance
avec fermoir magntique et
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Dim. env. 28
39
7 cm
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Dsormais, votre bon got est rcompens!
Et cest aussi simple que a: achetez au moins 2 kg de produits
beurriers suisses, du beurre rtir
ou de la crme rtir, p. ex. 10
200 g de beurre, 20
100 g de beurre, 4
du beurre rtir (450 g)
et 1
200 g de beurre, 5
de la crme rtir (400 g), etc. Dcoupez les codes-barres une fois
les em-
ballages nettoys et envoyez-les accompagns du talon ci-dessous
complt aux Producteurs Suisses de
Lait PSL, Beurre Promotion, case postale, 3024 Berne. Date
limite denvoi: le 30 novembre 2010!
Madame Monsieur
Prnom/nom
Adresse
NPA/localit
E-mail Anne de naissance
Votre foyer compte-t-il des enfants? Oui Non
Choisir le cadeau souhait
Savourez le got incomparable du beurre naturel suisse ainsi
que du beurre rtir et de la crme rtir (pas de produits
allgs) et recevez le sac de votre choix au design inspir du
beurre.
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modle:
sac bandoulire
Conditions de participation: La date limite denvoi est le 30
novembre 2010. Les envois effectus au-del de cette date ne pourront
plus tre pris en compte. Est autorise participer toute personne
domicilie en
Suisse.Chaque foyer suisse ne peut recevoir quun seul
cadeau.Offre valable dans la limite des stocks disponibles.Sont
valables uniquement les codes-barres provenant de produits
beurriers suisses pour un poids total dau
moins 2 kg.Les produits allgs ne sont pas admis;conformment la
dfinition des produits beurriers, ceux-ci sont composs de 82% de
matire grasse de lait. Sont valables tous les codes-barres sur les
emballages
des produits de plus de 100 g. Sont accepts exclusivement les
produits beurriers fabriqus en Suisse. Le cadeau souhait sera envoy
dans les meilleurs dlais sans garantie de dlai. Les PSL se rservent
le droit denvoyer
un cadeau diffrent dune valeur quivalente.Pas de paiement en
espces.Cette offre ne donne lieu aucun change de
correspondance.Tout recours juridique est exclu.En participant
cette offre, vous dclarez accepter
que les informations vous concernant soient ventuellement
communiques aux Producteurs Suisses de Lait PSL et leurs
partenaires des fins de marketing.Vos informations seront traites
en toute confidentialit.
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jusquau 25 octobre 2010
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CHRONIQUEMINUTEPAPILLON Migros Magazine 41, 11 octobre 2010
Jean-Franois Duval,
journaliste
Les deux Franais
qui occupaient la
banquette voisine
de lamienne dans
le car manifes-
taient des signes
dinquitude. Il fallait absolument, disaient-
ils, quils soient de retour la gare 11 h 20,
et ils craignaient que cette petite balade tou-
ristiquene les y ramnepas temps. Jentre-
pris aussitt de les rassurer, car je connaissais
bien les itinraires: le trajet ne pouvait durer
plus dune heure. Leur mine se rassrna.
Mais, trs vite, le car prit une direction op-
pose celle que je prvoyais. Cet automne
on avait sans doute dcid dimproviser, de
se montrer plus inventif dans le choix des
vues du lac quon allait montrer aux touris-
tes. Aprs tout, pourquoi pas?Oh!mais cest
que mes beaux calculs risquaient den ptir,
et mes voisins den souffrir! Jai horreur de
donner des renseignements errons.
A la premire occasion, me dis-je, jirai minfor-
mer auprs du chauffeur. Peu aprs, le car sar-
rta, les passagers descendirent. Le point de
vue tait superbe: jamais le lac ne mavait
paru aussi vaste, il avait des allures docan,
et le ciel tait dun bleu intense. Tout le
monde tait bloui. Le chauffeur me confia
que, oui, nous avions fait unpetit dtour,mais
que nous serions de retour lheure voulue.
Ah, splendide excursion!
Quelquun sexclama que ce panorama in-
croyable tait aussi beau que la cte de Big
Sur, vers San Francisco, quaimaient tant les
hippies. On foulait un sable mythique. Je me
sentis soudain trs loin, ctait comme si le
car nous avait rellement emmens jusqu
BigSur. Seul problme:un lieu aussi superbe
que celui-ci pouvait-il se trouver si courte
proximit de la gare?Non, impossible! Com-
ment en informer mes Franais? Jesprais
quils se rendaient compte quel point le d-
tour valait la peine.
Peu aprs, le car a stopp une deuxime fois:
mme sil ntait videmment pas encore midi,
lheure tait venue de se rassasier la moin-
dre.Une longue table de bois nous accueillit.
Les deux Franais mapprirent quils tra-
vaillaient New York, mais que ce voyage
leur faisait du bien. La cte Ouest tait vrai-
ment formidable! Cette phrase mbranla,
car elle me fit tout coup douter de la des-
tination de notre voyage.
Dites donc, dis-je aux personnes qui nous
entouraient, vous saviez, vous, quon allait
faire ce dtour par Big Sur? Elles me regar-
drent toutes dun air surpris.
Qui parle de Big Sur, stonna lune. Cest
Mrngshmacdn quon va.
O diable taitMrngshmacdn? Jeme sentis
honteux demes affreuses lacunes en gogra-
phie.
Sr, cest Mrngshmacdn que nous allons
tous,me confirmrent les deuxFranais, qui
ne semblaient plus inquiets du tout.
A cet instant, mon chien me rclama un morceau
de mon sandwich.Ah!mexclamai-je, cest vrai,
le pauvre vieux, il a faim.Depuis combien de
temps sommes-nous partis, demandai-je.
Cela fait bien 35 heures, me
