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, UNIVERSITE MOHAMMED V FACULTÉ DES LETTRES ET DES SCIENCES HmL, ... NES HESPÉRIS TAMUDA VOL. XVI. - Fascicule unique lIDITIONS TECHNIQUES NORD-AFRICAINES 22, RUE 8tA1uf. RABAT 1975

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  • ,UNIVERSITE MOHAMMED V

    FACULT DES LETTRES ET DES SCIENCES HmL, ...NES

    HESPRISTAMUDA

    VOL. XVI. - Fascicule unique

    lIDITIONS TECHNIQUES NORD-AFRICAINES22, RUE D 8tA1uf. RABAT

    1975

  • HESpERIS'~)TAMUDA

    La revue HESPERIS-TAMUDA est consa-cre Ytude du Maroc, de son sol, de ses popu-lations, de s~ civilisation, de son histoiie, deses langues et, d'une manire gnrale, l'his-toire de la civilisation de l'Afrique et de l'Oc-cident musulman. Elle continue, en les rassem-blant en un 'seule publiCation, HESPERIS,qui tait le Bulletin de l'Institut des HautesEtudes Marocaines, et TAMUDA, Revista deInvestigaciones Marroquies, qui paraissait Ttouan.

    Elle .pa.ra3t, en principe, en trois fasciculessit,nples par anne. Chaque fascicule comprendds articles originaux, des communications,~ comptes rendus bibliographiques, principa~

    . leinent en franais et en espagnol, et, ven-tuWlement, en d'autres langues.

    Pour tout ce qui concerne la :RDACTION DELA ,REVUE (_rtions, publication de manus-critS, pretl'9'tlS d'impreSsion, tirages part, de-mandes de mptes rendus) ainsi que pour l.esdemandes d'abonnements et d'achats,' s'a.dres-ser a~ Service des Publications, des Echangeset de la l)iftuaion de la Facult des Lettres et.. Sciences humaines B.P. 1040 Rabat.

    La BibllotWJque de la Facult des Lettres deRabat est ch8l'~ des changes.

    Le systme de translittration des mots ara-besutilis dans cette revue est celui de l'ancienInstitut des Hautes Etudes Marocaines et desEcoles d'Etudes Arabes de Madrid et de Gre-nade.

    Larevista HESPERIS-TAMUDA eSta dedi-carla. al estudio de Marruecos,' de Slf suelo, desu poblaci6n, de su civilizaci6n, de su historia,de sus lenguas y de modo general a la. historia.de la civilizaci6n de Africa y del Occidente mu-sulman. Esta revista continua, reunindolas enunasola publica.c~6n, a HESPEIUS, que era

    . el Boletin del Institut des Hautes Etudes Ma- .rocaines, y TAMUDA, Revista de Investiga-ciones Marroq,uies, que apa.r~ en Tetun.

    HESPERIS-TAMUDA aparece en principioen tres fasc:lculos. Cada. fasciculo comprendearticulos originales, varia, resefias bibliognUi- cas, principalmente en francs y en espaiiol, y (eventualmente en otras lnguas.

    Para todo 10 que concierne ala REDACCI6NDE LA REVISTA (inserclones, publicaci6n de ori-ginales, pmebas de imprenta, separatas, peti-ciones de resefias), y p.ra los pedidos de sus-cripci6n y compra, la correspondencia deber.dirigirse al Servieio de las Publicaciones.Intercambios f Difnsioode la Facultad deI:;etrss Y de (Jienoias humaoas ,; B.P. 1140 Rabat.

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  • HESpERISTAMUDA

    Vol. XVI. - Fasc. unique

    SOMMAIRE - SUMARIO

    NECROLOGICA. - Luis Seco de Luccna

    ARTICLES - ARTlcULOS

    1975

    5

    Bachir ATTI ATTI. - La numration de II position et l'arabeP ,. l .retSal1tlque .

    Paul PASCON. - Description des mudd et !}iic maghribins .Magali MORSY. - Le tremblement de terre de 1755 d'aprs des tmoi-

    gnages d'poq1te .

    Mariano ARRIBAS PALAU. - El cautiverio de cinco espaiioles enArgel (1780-I782) .

    7

    25

    99Germain AYACHE. - Les vises sahariennes de l'Espagne en 190o.~

    La question de la Saquia el Ifamra 175Odette DU PUIGAUDEAU. - Arts et coutumes des Maures (suite) 185

    COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES - RESENAS' BIBLIOGRAFICAS

    Institut Hispano-Arabe de Cultura, Actas del II Coloquio Hispano-Tune-cino de Estudios Hist6ricos (Mariano Arribas Palau), p. 225. -Al).mad al-Qastl, Milagros de Ab Marwiin al-Yu1Jiinis (MarianoArribas Palau) 1 p. 229.

  • NECROLOGICA

    LUIS SECO DE LUCENA

    Nos ha llegado la noticia deI fal1ecimiento de Don Luis Seco de LucenaParedes, acaecido en Granada a finales de marzo de 1974.

    Seco de Lucena era Catedratico por oposici6n de Lengua arabe en laUniversidad de Granada desde 1942 y se habia jubilado en 1971. Tambintuvo a su cargo la Direcci6n de la Escuela de Estudios Arabes de Granadadesde 1943 hasta su jubilaci6n.

    Estos dos cargos le permitieron simll1tanear las tareas docentes con unaprofunda labor de investigaci6n, cuyo objeto fundamental era el estudiode una serie de documentos arabes relativos a Granada. Estos documentosfueron publicados por Don Luis Seco de Lucena en varios trabajos, entrelos que destaca por su amplitud el editado por el Instituto Egipcio de Estu-dios Islamicos, de Madrid, en 1961, bajo el titulo de Il Documentas arbiga-granadinos . La revista Il Hespris-Tamuda (vol. II, 1961, pp. 381-383)dio cuenta de la aparici6n de esta obra, de su importancia y deI contenidode la misma.

    Esta colecci6n de documentos le permiti6 arrojar nueva luz sobre ladeficientemente conocida etapa final deI reino na~r de Granada y estudiaren detalle diversos aspectos de esa poca : personajes de la familia real ;familias mas destacadas ; toponimia ; numismatica ; economia.

    Ademas de estos trabajos, Seco de Lucena public6 tambin una tra-ducci6n y estu.dio deI Il Naqt al-"aIs de Ibn J:Iazm ; un extracto deIIl $ubl). al-acsa' de al-Qalqasand relativo a la Espafia de principios deIsigle XV y otro de la misma obra sobre Marruecos, titulado Il Marruecosa comienzos deI siglo XV, seglin Ab-l-cAbbas al-Qalqasand , editadoen Tetuan (1951).

    Entre otras publicaciones muy diversas cabe mencionar dos en que seocupa de algunos aspectos de la Almeria musulmana y otra en que revisay pone al dia nuestros conocimientos sobre el reino l).ammud de Malaga.Y Algeciras.

  • 6Para dotar a la Universidad de Granada de una revista cientifica enque se recogiera la labor de investigaci6n en ella realizada en el campode los estudios arabes, Seeo de Lucena fund6 con Don David GonzaloMaeso, Catedrtico de Lengua hebrea en la misma Universidad, la (t Misce-lanea de Estudios Arabes y Hebraicos Il, euyo primer volumen apareci6en 1952.

    Colabor6 tambin en diversas revistas especializadas : (1 Al-Andalus ,(( Revista deI Instituto Egipcio de Estudios Islmicos y (t Tamuda ,entre otras.

    Habia participado en varios Congresos internacionales y se habia ocu-pado de organizar las (t Sesiones de Cultura Hispano-Musulmana Il, cele-bradas en Granada, Cordoba, Madrid y Valencia y Mureia, de 1962 a1965.

    Paralelamente a esta labor habia desplegado gran actividad divulga-dora, por medio de conferencias y obras destinadas al publico no especia-lizado. Entre stas hay que destacar la que lleva por titulo (t Granada :Descripci6n de la ciudad Il, asi como la que deseribe los (t Crrnenes deGranada .

    Desde su jubilaci6n se habia entregado por completo a la labor deinvestigaci6n.

    Descanse en paz.

  • 7LA NUMERATION DE POSITION

    ET L'ARABE PREISLAMIQUE

    Pdr numration de position, nous entendons le concept de la numra-tion dcimale et son application par les deux jeux de chiffres : Gubariet Hindi ancien.

    Et notre arabe prislamique comprend les crits pigraphiques indis-cutables de la langue du 1;)al, depuis l'origine nabatenne de l'criturearabe, jusqu' sa complte indpendance la veille de son immortalisa-tion coranique. Ils sont au nombre de trois : l O L'inscription d'an-Namara ; date en chiffres nabatens : l'anne 223 (de l'Eparchie =328 J.-c.). 2 Le texte arabe de l'inscription trilingue de Zabad (arabe,aramen, grec). Le texte arabe est sans date. L'aramen est dat en touteslettres: l'anne huit cent vingt-trois (des Sleucides = 512 ].-C.).

    3 L'inscription bilingue de I:Iarran (arabe, grec). Son texte grec estdat avec les lettres chiffres de l'alphabet grco-phnicien de l'indictionIX l'anne v ~ r' (de l'Eparchie = 568 J .-C.). Le texte arabe porte galementune date tout fait originale ! C'est pourquoi, elle n'a pas eu la chanced'tre dchiffre. Et pour comble, elle fut remplace par la date grecqueprcdente. Est-ce l'image de tout ce qui se fait ailleurs' ?

    En somme, la premire date arabe prislamique est donne avec leschiffres nabatens ; et la dernire, avec des chiffres inconnus.

    Dans cet essai, nous nous proposons de situer la date arabe de I:Iarrandans son contexte historique, de la lire, de dmontrer qu'elle est donneavec des chiffres arabes proprement parler, selon la numration deposition, de renvoyer le nombre grec son texte, et de marquer sa placela date arabe de notre lecture : l'anne 498 de Titus.

  • 8LE CONTEXTE HISTORIQUE

    BACHIR ATTI ATTI

    Notre titre qui unit la numration de position et l'arabe prislamiquen'aurait pas manqu de scandaliser les indianistes arabes des poquesclassiques, et ne manquerait pas de dplaire aux hellnistes modernes,qui se dpensent pour trouver la numration dcimale, concept commesignes, une origine gr~cque, afin de lui viter, on ne sait pourquoi, lemalheur d'une origine arabe ! (1).

    Toutes les traditions et les historiens runis pourraient-ils avoir raisoncontre une pierre d'ex-voto ghassanide ? ou finiraient-ils, comme l'antilopedu pote, par se briser en vain, les cornes contre elle?

    La clbre inscription bilingue de I:Iarran, dcouverte dans le Ledjapar Wetzstein, est la pierre susmentionne ! Car, la date de son textearabe n'est pas note, et ne pouvait pas l'tre, en systme abgad Dtraditionnel. C'est pourquoi, elle n'a pas t dchiffre par les savants qui, croyant que la notion de la numration de position n'existait nulle part l'poque, ont camoufl l'affaire, quoique inconsciemment (2).

    Les difficults de lecture du texte arabe archaque de J:Iarran, qui sontnombreuses et de tout genre, jettent un voile pais sur l'ensemble de sonmessage. Les donnes de son jumeau grec ont contribu en dvoiler unepartie, et en mme temps, induire les esprits en erreur dans la partiechronologique.

    La date grecque est donne avec le systme abgad D grco-phnicien:v~"(' (463). Elle rfre, selon les savants, l'Eparchie (La Province), quifut l're courante dans la rgion depuis l'annexion du royaume arabe de

    (1) Al-:ijawarizmi, Ibn anNadm et al-Biruni sont les plus clbres indianistesarabes classiques. Leurs textes, sur le sujet, furent exploits outrance par les indianistes modernes comme Woepcke, Mmoire sur la propagation des chiffres indiens parles Arabes, in Journal Asiatique )l, srie VI. l, 1863, pp. 27 ss.

    Nos historiens arabes modernes, qui sont d'une inadvertance inimaginable.emboUent le pas aux orientalistes. Ph. Hitti consacre une quinzaine de lignes et unenote. l'origine indienne (sic) des chiffres et du zro indiens. (Cf. Ta'rlJ al-carab,Beyrouth. 1955, p. 462.)

    (2) A quelle poque place-t-on l'existence des chiffres dcimaux dans l'Inde oudans Burma ? Quand on n'a pas les documents appropris, on est libre de pousser plusloin, toujours plus loin, chez l'Homme des neiges s'HIe faut! Les ailes du style potiqueindien sont infatigables !

  • LA NUMRATION DE POSITION 9

    Nabatne l'empire romain. Elle correspond l'anne 568 J-C., et l'anne 54 avant l'Hgire. L'inscription fut donc excute un an ou deuxavant (ou bien aprs) la naissance du Prophte.

    Donc, l'criture de la date grecque dnote l'ignorance de la numrationde position. En effet, cette ignorance n'a pu tre 'vaincue dans le mondegrec qu'aprs l'action civilisatrice de Henri Dandolo (II05-1206 J .-C.), etgrce elle (quatrime croisade) e). Les pythagoristes, comme Colin,sont la fois, des visionnaires platoniques et des amnsiques (4).

    De leur ct, les indianistes arabes prtendent que la numration deposition fut pacifiquement introduite dans le monde arabe, grce auxtraductions faites du temps des premiers Califes abbassides. Mais, ils ontoubli de nous dire comment il fut possible, humainement parlant, aulecteur arabe de comprendre si facilement, et d'adopter si vite un systmede calcul qui n'tait, selon eux, nullement le sien. Qu'tait-il donc celecteur arabe abbasside? Un phnomne ou une matire autographique ?Ne reprochons rien nos indianistes anciens ; car, ils ne pouvaient passe douter de ce qu'il en coterait aux autres peuples d'adopter le nouveausystme.

    D'un autre point de vue, faut-il oublier que les relations directes, soitcommerciales, soit culturelles, furent, tout au moins, surveilles, pour nepas dire rompues, entre les autochtones de la Province arabe et ceux dela pninsule indienne ? C'est pourquoi, une trouvaille aussi intressanteque la numration de position aurait d passer, si passage il y a eu, deJ'Inde Alexandrie, Palmyre, Rome ou Constantinople, avant de serpandre par la suite dans l'empire, atteindre le Ledja et se reflter dansle texte grec de I:Iarran.

    Malheureusement, c'est le contraire qu'on constate : d'une part,l'absence des vestiges dans le prtendu pays d'origine, et celle des tapesforces du passage; et d'autre part, la numration de positio~ se profiledans le texte arabe de I:Iarran, par des signes qui s'apprentent ceux du

    (3) P. Tannery, Les chiffres arabes dans les manuscrits grecs, Mm. sc. IV,(1920), pp. 109-205.

    (4) Colin, Journal Asiatique . 222, 1933, pp. 193 SS.

  • 10 BACHIR ATTI ATTI

    systme Gubar, autrement dit, aux chiffres arabes. Cette parent est toutparticulirement douloureuse ; car, elle restituerait aux arabes prislami-ques et la forme et la matire de la numration de position.

    Alors, dans quelle cole indienne, romaine, grecque, aramenne ouautre, le rdacteur ghassanide pouvait-il s'initier la numration de po-sition ? Existait-elle dans l'Inde auparavant? Quand aurait-elle dbarqudans la pninsule arabique, atteint la Province, livr une lutte multi-sculaire ncessaire pour s'imposer et s'afficher, enfin, sur un monumentpublic dans le Ledja ?

    Tant qu'on a les yeux rivs sur l'Inde, les points d'interrogation tom-bent comme une pluie de mousson. Cela prouve qu'on est hors du sujet.En effectuant nos recherches dans la pninsule arabique, nous ne risquonspas d'essuyer une tempte analogue, et nous avons des abris!

    Le premier abri et le meilleur, c'est le fait de l'extrme pauvret del'alphabet arabe prislamique en signes distincts. En effet, cet alphabetse composait, tout au plus, de quatorze signes ! Dans l'Islam, il en a falludes points pour mettre sur les 1 afin d'y pouvoir distinguer les 28 conson-nes (15 porteront des points diacritiques et deux autres, le Sin et le Kaf,des traits CS). Mais, notre arabe prislamique ignorait tout cela. Parconsquent, n'ayant pas le luxe d'un alphabet de 22-27 signes ncessaires,historiquement (6), pour la numration abgad Il, il tait donc rduit, dansses comptes crits, se dbrouiller comme il pouvait avec le Gubar (lereste) de l'alphabet nabaten. Sa lucidit aurait d faire le reste (').

    En effet, et c'est le second abri, nous constatons qu'il a marqu leschiffres de la date de l:Iarran avec ses lettres alphabtiques. Pour ce faire,il a d trouver un moyen de chiffrage mathmatiquement sr et sans

    (5) L'ordre des lettres dans l'alphabet arabe fut cr du temps de Abd-al-Malik(685-705 C.), par Nasr bin cAsim (Cf. Dr Jawwad Ali, Al-muta~~el fi tarlJ al-carabqabl al-Islam, Beyrouth, vol. VIII, pp. 152 et 182. Il y en a deux principales variantes :l'ordre maghrbin et l'ordre oriental.

    (6) L'alphabet syriaque se compose de 22 lettres. Les quatre dernires (q, r, s, t)reprsentent les quatre premires centaines. On cumulait celles-ci pour obtenir les autrescentaines.

    (7) Les dictionnaires consults ne nous donnent pas l'origine de la nisba Gubari,et se taisent sur sa relation avec Gabir qui a, selon az-Zaggag, deux acceptions con-traires ou contradictoires (pass et durable). Nous prions ceux qui voient une relationavec le sable de se rappeler que Gubar (poussire) n'est pas Rami (sable).

  • LA NUMRATION DE POSITION l> 11

    quivoque possible qui lui permettait d'utiliser son alphabet ce propos,chose que les nabatens n'ont pas pu faire avec un alphabet plus riche,si bien qu'ils ont eu recours aux chiffres numriques qui leur taientpropres, et que le rdacteur du texte d'an-Namiira avait utiliss (8).

    Le troisime abri, c'est le fait que la numration de position a tadopte sans heurt par l'islam (9).

    Et ainsi de suite, nous pouvons allonger la liste des faits l'appui denotre thse, mais quoi bon accumuler les donnes ici, quand nous comp-tons les voquer au fur et mesure du dveloppement de notre expos.Nous allons faire maintenant la connaissance du document.

    LE DOCUMENT ET LES VOILES SCIENTIFiQUES

    Le texte arabe de l'inscription bilingue de .I:Iarriin est notre document,et la date de ce texte est l'unique message prislamique chiffr d'unemanire originale. Personnellement, nous le connaissons par l'uvre de

    (8) C'est un point capital! En effet, nous n'avons rencontr aucune trace deI;Iisab al-~mml dans ce que nous connaissons des inscriptions nabatennes. De sonct, Cantineau ne le mentionne pas dans son uvre: Le nabaten, Paris, Leroux, 1930,vol. l, pp. 35-36.

    Certains propos des prof. K. Y. Namy et A. Frayha, rapports par JawwadcAli, sont errons dans la mesure o ils affirment que les Arabes nabatens et les Arabesprislamiques se servaient de I;Iisab al-gumml dans leurs critures propres. (Cf. J. cAli,loc. cU., pp. 169 et 173.)

    (9) L'adoption des chiffres arabes par l'Europe a exig un demi-millnaire ,(' Quand on songe aux diffic).llts qu'il fallut surmonter, dit Sigrid Hunke, et aux rsis-tances qu'il fallut briser pour introduire l'usage de ces chiffres en Occident, on s'aper-oit qu'en passant de l'ancien systme au nouveau, qu'en saisissant le sens de l'criturede position et le rle du zro, les Arabes accomplirent un vritable exploit. Car il nes'agissait pas simplement de remplacer les signes anciens (? !), par de nouveaux; pOUTpouvoir, en effet, utiliser cette numration trangre (1), les savants comme les mar-chands devaient s'adapter pu mode de pense qui leur tait compltement tran-ger (1) .

    Dans un paragraphe prcdent, l'historienne avait dit : Loq;que en 706le calife Oualid 1er... avait interdit l'emploi de la langue grecque au profit de la languearabe dans la rdaction des registres publics de sou empire, il avait d (1) nanmoinsfaire une exception pour les nombres (. ! !) . Sigrid H unke, Le soleil d'Allah brille surl'Occident, Albin Michel, Paris, 1963, p. 45.

    Quand on voit Ph. Hitti parler avec une logique sui generis, de la rsistancedes arabes contre l'adoption de ses chiffres indiens et du zro, on ne peut pas demander l'historienne allemande de reprendre la rdaction de son texte. C'est nous qui avonsconstell son texte par des points d'interrogation et d'exclamation 1

  • 12 BACHIR ATTre ATTIt

    Cantineau : Le nabaten. Paris, Leroux, 1932, vol. II, pp. 50-SI (premirelecture) et p. 214 (correction de Littmann).

    La premire lecture, reproduite par Cantineau, de qui est-elle ? Peuimporte ! L'important c'est qu'elle est inexacte et truque ! En effet, ladate donne dans la transcription en arabe classique n'a pas t lue dansl'originel arabe archaque. Pour tre exact, scientifiquement parlant, ilfallait donc dclarer dans la lecture, noir sur blanc, et en toutes lettres:date indchiffrable dans le texte arabe. et mettre ainsi, la difficult enlumire, au lieu de la voiler.

    La traduction donne de cette lecture est la suivante : Moi. Sarahel.fils de Talem. ai bti ce monument. en l'anne 463 .. aprs la corruptionla prosprit (l0).

    La correction de Littmann n'a rien chang au sujet qui nous intresse.Mais elle a suggr la prsence d'une autre date base sur un vnement,local, tout rcent: un an aprs la destruction de Qaybar.

    Maintenant, si l'on prend au srieux le nombre 463 inscrit dans lalecture du texte arabe et de sa traduction, et qu'on essaie de le retrouverdans la somme des lettres des deux graphies qu'il a remplaces (la deuxi-me et la troisime de la ligne deuxime), en leur appliquant les conven-tions du systme abgad Il (I:Iisab al-gummal), on se rend vite compte dece que les signes des units, des dizaines (et peut-tre des centaines), sontdonns dans un dsordre inexplicable. Voici comment, suivant notre lec-ture des deux graphies:

    ~ Y'">(60+9+9+30+40) + (6+8+8)

    (10) Voici la traduction du texte grec : Sraelos Talemou le philarque a bti lemartyrion de saint Jean. L'indiction I. en l'anne 463. Souviens-toi du graveur.

    L'indiction romaine, priode de quinze ans, qui Rome, depuis Constantin,sparait deux leves extraordinaires d'impt ... La premire indiction commena lepremier janvier 313. (Larousse Universel en deux volume, Paris, 1922.)

    L'indiction s'obtient donc par la division du nombre d'annes partir de312, par 15. Le reste donne l'indiction; par exemple:

    568 ].-C. - 312 J.-C. = 17. Le reste, 17, est l'indiction.15

  • LA NUMRATION DE " POSITION" 13

    La somme de notre dchiffrement, en systme abgad )J, est gale 170. Et si l'on applique aux lettres de notre lecture les conventions detous les systmes de numration, on n'aura jamais la somme exacte de463 ! De mme, si l'on lit autrement les lettres des deux graphies, commenous allons le voir par la suite (11).

    Bref, on a lu le nombre 463 dans le texte grec. Sans crier gare, on l'acoll sur les deux graphies arabes sans les dchiffrer. A tort ou raison,le grec prime partout, chez la plupart des savants.

    LES LGENDES

    ,

    Avant de prsenter notre essai de lecture de la date arabe, voici quel-ques-unes des ides courantes chez les savants, sur la numration, tiresde l'uvre de James G. Fvrier, Histoire de l'criture, Paris, Payot, 1948,pp. 574-587.

    A propos des numrations chez les Smites occidentaux, et en parlantdes chiffres non alphabtiques, nous relevons ces rflexions : On estfrapp, premire vue, dit J. Fvrier, d'une hsitation que trahit cesystme : il a frl la numration de position, sans y aboutir... mais cepas dfinitif n'a pas t franchi et ne pouvait pas l'tre, dans un systmequi n'a pas de signes distincts pour chacun des 9 premiers nombres et seborne rpter le signe de l'unit autant de fois qu'il est ncessaire Il(p. 578).

    A la suite, Fvrier dit que les Juifs ont emprunt aux Grecs un procdqui consiste affecter une valeur numrique chacune des lettres del'alphabet.

    Eh bien ! ce qui nous frappe, notre tour, c'est l'absence de touterflexion critique propos de l'hsitation de ces deux peuples franchirle pas dfinitif, puisque la condition requise tait triplement ~atisfaite !Uil peu plus loin (p. 580), l'auteur dit que ce systme est probablementaramen et plus ancien que les Grecs.

    (11) Ce n'est pas la peine de tenir compte de l'ordre de l'alphabet maghrbin, nid'autres variantes historiques que nous connaissons..

  • 14 BACHIR ATTI ATTI

    Enfin, en parlant des Arabes, Fvrier ajoute: Il L'criture arabe pro-prement dite, drive, comme on sait de l'aramenne, a utilis parfois deslettres comme chiffres avec une valeur en rapport avec leur place dansl'alphabet : c'est le systme Il abgad constitu vraisemblablement l'imitation des Grecs (p. 582).

    Donc, l'cole reprsente par]. Fvrier est pour l'impossibilit del'emploi des lettres alphabtiques comme chiffres dans une numrationde position. Sinon, les Grecs, n'est-ce pas ?, auraient cr, d'un seul coup,trois jeux de signes diffrents ! Le zro ce n'est rien. Les indianistes ara-bes taient d'un avis contraire. Mais ils avaient, carrment menti en affir-mant que l'origine alphabtique des chiffres dcimaux tait indienne. Sice que nous disons est faux, que les indianistes modernes les rhabilitenten nous mettant sous les yeux une ligne indienne, une seule, crite avecl'alphabet, par exemple, de neuf chiffres hindi et leurs points diacritiques,imagine par Ibn an-Nadm, comme tant une criture indienne.

    Et le fameux systme Il abgad (I:Iisab al-gummal) ignor par lesnabatens, et plus forte raison, par les hritiers de leur alphabet quesont les Arabes prislamiques, cause de l'identit de la plupart de leurslettres alphabtiques, n'aurait droit de cit, dans les lettres arabes qu'aprsl'Islam et aprs l'invention des points diacritiques, une date relativementrcente. Ce fut, plutt, l'imitation des lettres syriaques (12).

    (12) Les systmes abgad de toutes les langues parles dans l'empire arabe furentemploys dans les lettres arabes : grec, copte, syriaque, hbreu, armnien etc. Onen trouve, souvent, plusieurs dans un mme manuscrit. Par exemple, le ms. Or. 8857du British Museum, mutil au dbut, au milieu et la fin, il en reste 33 folio seulement.Il contient, entre autres textes chrtiens, une copie dtriore de Kitab al-azmina )de Yuhanna Ibn Masawaih (uvre dite par le pre Sbath, d'aprs une copie pluscorrecte et traduite en franais par Prof. Troupeau, Livres des temps, in Arabica D,XV (1968), pp. 113-142).

    Dans ce manuscrit, I}.isb al-gumml est employ dans un texte astrologique.Le foliotage est fait avec la minuscle copte. Les signatures des cahiers sont donnesavec la majuscule copte et encore, l'intention du relieur, avec l'alphabet armnien.Un mme chiffre armnien est marqu deux fois: la premire, en haut du recto dupremier folio du cahier et la deuxime, en bas du verso du dernier folio dp mme cahier,la majuscule copte se trouvant en haut de cette page. (Le fnliotage du British Museumn'n. pas "!:eJlU compte du. kliotage aUC1.m. Il talLit relIer les fo!o du calendrier (qui estanonyme), daus l'ordre suivant ....+ 30-33 + 11-16 + 17 + 1-2 etc.). Les signes ouchiffres armmens se trouvent su,' les pages qui suivent et qui prcdent notre signed'addition.

    Le souci d'orienter les gnrations de relieurs armniens est plus clair dansun autre fameux manuscrit chrtien du British Museum, cot (Ar. Or. 3) ; ici, lessignatures sont faites en armnien, de gauche droite et les coptes de droite gauche...

  • LA NUMRATION DE (l POSITION "

    LA DATE ARABE DE I:IARRaN : PREMIER ESSAI DE DCHIFFREMENT

    15

    Rappelons d'abord quelques notions lmentaires: 1 Aramens etArabes crivent de droite gauche et chiffrent de mme. Une seule diff-rence pourtant : les premiers commencent par les chiffres les plus levs ;et les Arabes par les plus petits. L'ordre de grandeur est donc diffrent.

    2 L'criture arabe provient de la nabatenne. En nabaten, la dates'annonce par le mot SNT (anne), et finit, quand on le juge ncessaire,par la prposition L (de), qui introduit, en mme temps, la base historique.Le nombre des annes se trouve donc entre deux bornes ou jalons (SNT...L + base), soit en toutes lettres, soit en chiffres. En voici respectivement2 exemples nabatens : SNT cISRIN WHDH IMLKW (l'anne vingt etune de Malikou). SNT 33 LMRNA FLFS (l'anne 33 de notre seigneurPhilippus). Cantineau, Le nabaten, II, pp. 35 et 15 respectivement.

    Ceci dit, examinons la date du texte arabe de I:Iarran : SNT est lepremier mot de la deuxime ligne, il est suivi par les deux mots indchiffrset qui furent remplacs par le nombre 463 uniquement. Les trois mots seprsentent comme suit : SNT I:I-I:IW MLTTS~ y..> :L:........

    Le premier jalon SNT annonce le nombre suivant ('.>->-> le deuximejalon L lui met fin et introduit, en mme temps, la base historique rrs(Titus, l'instar de FLFS = Philippus). En plus du nombre des annes,les deux mots indchiffrs contiennent, donc, deux autres lments ignorspar les lectures antrieures, ce sont : la prposition L et l'vnement his-torique de base, Titus.

    La premire chose faire, maintenant, c'est de chercher dans la bio-graphie de l'empereur, l'vnement remarquable auquel correspondraientles chiffres ainsi dlimits : la naissance, la destruction du Temple, la prisedu pouvoir imprial, le dcs ... ?

    Pour ce faire, il faut d'abord dchiffrer le nombre ('~. Mais, lesdifficults se dressent nombreuses contre son dchiffrement. En voici quel-ques-unes : 1 Un nombre de trois chiffres se prsente par quatre lettres.Faut-il les garder toutes, ou bien en liminer une ? Laquelle ? 2 Lesystme de numration est-ill'abgad ou un autre? 3 L'ordre de gran-

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    deur est-il aramen ou arabe ? 4 Les lettres chiffres prislamiquess'crivaient-elles lies entre elles ou spares ? 5 La lecture est-elle faire avec, ou sans points diacritiques ? ..

    Et une question : comment tait-il possible l'Arabe prislamique dechiffrer avec une dizaine de lettres alphabtiques seulement ? Certes, ilcrivait et lisait au moyen d'une dizaine de signes, sa langue qui en exigeait28 pour les consonnes seules. La difficult de lecture n'est pas insurmon-table quand on tient compte du contexte et de la place du signe dans lagraphie. Mais pour reconnatre la valeur exacte d'un nombre marqu aveccette dizaine de signes de quoi devait-il tenir compte ?

    lfisiib al-gummal (l'abgad) n'est pas le systme employ par le rdac-teur du texte arabe de lfarriin. De prfrence, nous allons dmontrer cepropos; car, premire vue, on a l'impression qu'on est devant une datechiffre suivant ses conventions. Essayons donc de voir o nous conduit

    ,

    cette impression ?

    Commenons par les donnes connues du problme: rO Le nombredes annes 463 du texte grec, chiffr avec l'abgad grco-phnicien, pour-rait avoir pour base l'Eparchie. 2 L'indiction l de l'anne confirmela possibilit du nombre et de la base prcdente. 3 La base de l'redu texte arabe c'est Titus. 4 Nous avons dans le texte arabe une autrebase : la prise de lj:aybar.

    Les inconnues sont le nombre des annes de la date arabe et le conceptde numration.

    Nous nous demandons maintenant: est-ce que le nombre 463 est lisibledans la date arabe, quitte expliquer la prsence de Titus comme base?

    Dans le systme abgad, le nombre 463 se chiffre suivant l'ordre degrandeur arabe ~ ; et suivant l'ordre aramen ~ . Ces chiffresn'ont aucune chance de lecture dans (".J->e>. Ces lettres chiffres valentrespectivement (40) + (6 + 8 + 8). La somme en est 62. On est loin del'Eparchie, et plus forte raison de Titus.

    Prenons en compte une rgle calligraphique arabe (al-fa!?l wal-wa!?l),la liaison et la sparation des lettres dans un mme mot arabe. Nous avonsdeux graphies nettement spares ~.J>o> ; les lettres de chaque

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    graphie sont nettement lies entre elles sur notre reproduction (13). Suppo-sons que la premire J-:>c> elle seule, reprsente le nombre. Du coup,nous vitons la premire difficult (trois chiffres reprsents par quatrelettres). Cette supposition nous met devant un problme insoluble par lesconventions traditionnelles du systme abgad. Tant mieux ! le problmeest le suivant: le C du milieu est d'une lecture des plus sres pigraphi-quement. Malheureusement cette perfection est des plus douteuses et nerimerait rien tant qu'on tient au systme abgad comme procd dechiffrage.

    En effet, nous savons tous que l'angle aigu reprsente trois consonnes,et par suite, trois chiffres abgad : le premier, avec un point diacritiqueau-dessous = 3 ; le deuxime, sans point = 8 ; le troisime, avec un pointau-dessus = 600. Par consquent, la figure angulaire reprsente deux unitset une centaine suivant la ponctuation ; mais, elle ne reprsente jamaisune dizaine en systme abgad, et c'est ce qu'elle prtend faire, ici, par saposition comme deuxime dans un nombre de trois chiffres !

    Alors, de deux choses l'une: ou notre deuxime C n'est qu'une illusioncre par la ligature des deux autres chiffres voisins, ou le systme abgadest rejeter comme concept du chiffrage de cette date arabe. Sacrifionsl'illusion pour sauver le systme abgad. Malgr notre geste hroque, cesystme reste condamn tre rejet par les deux lettres chiffres restantes

    J-C ' car le Waw (= 6), qui est uniquement une unit, prend la relveet prtend reprsenter une dizaine, et rejette, son tour, le systme abgad.

    Si nous faisons appel une lettre de la graphie suivante, nous arrive-rons la mme conclusion. De mme, si nous lisons le .nombre suivantl'ordre de grandeur aramen, avec ou sans points diacritiques, avec ousans ligature. Le systme abgad est condamn, la prsence des deux lettresJ-C au milieu du nombre ne lui laisse aucune chance.

    Sacrifions, sans regret, le systme abgad, et poursuivons nos 'tentativesen suivant d'autres pistes.

    (13) Dans la reproduction du texte de I:Iarran donne par P. Schraeder in Z.D.M.G. , 38, 1884, p. 530 ; l'allure gnrale de l'criture est diffrente... '

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    Le nombre 63 est lisible dans la premire graphie (laissons, maintenant,le chiffre des centaines), condition de lire celle-ci selon le concept de lanumration de position et ses signes. En effet, nous savons tous que lechiffre trois se reprsente dans les deux jeux de chiffres Gubari (chiffresarabes) et Hindi ancien (14), par deux angles. Les deux~ sont doncle chiffre trois (lS). Ensuite, il faut sparer cette figure bi-angulaire de lalettre Waw qui la suit. Et pour lire 60 dans le Waw (16), il faut le fairesuivant le concept de la numration de position: un six en deuximeposition est soixante. C'est ainsi, suivant l'ordre de grandeur arabe, quenous pouvons lire les deux premiers chiffres de la date grecque dans ladate arabe : trois et soixante (63).

    Ce Waw, qui se lit 60, serait le premier chiffre de position que nousconnaissons dans la pninsule arabique. En connat-on un autre antrieurou contemporain dans les deux pninsules indienne et grecque ?

    Donc, ayons l'obligeance d'accorder, l'espace d'une minute, l'arabeprislamique, la facult d'avoir eu recours un nouveau concept de num-ration, pouss dans cette voie par la pauvret de son alphabet, et accor-dons au rdacteur de la date arabe de I:Iarran la possibilit d'avoir utilisle nouveau concept dans la numration de cette date, dont nous connais-sons dj deux chiffres: celui des units et celui des dizaines. Cherchonsmaintenant celui des centaines.

    La lettre Waw ne se lie pas gauche. Par suite, le chiffre qui reprsentela centaine aurait d tre marqu l'tat libre entre le Waw et la prposi-tion L. Or, entre ces deux lettres, on ne trouve qu'un aberrant cercle,

    (14) Nous ne sommes pas contre la lettre de la nisba Hindi. Car, en parlant de lafondation d'al-Basra (Bassora), al-Mascdi dit ce qui suit: Et que Ataba est arriv Bassora, qui s'appelait, alors, la terre de l'Inde, il s'y trouvait des pierres blanches,et il s'installa dans la place d'al-Hurayba )J. (At-Tanbh wal-ISriif, Beyrouth, 1968,p. 309.)

    Bassorah et Koufa taient les deux premiers foyers de culture arabe. Hindiveut dire Basri.

    (15) Dans la posie didactique arabe, on fixait, dans la mmoire de l'apprenti, laforme du troisime chiffre par le mot l),ag (plerinage). Procd mnmotechnique.

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    irrgulirement coll au jalon L. Ce cercle n'est pas la boucle archaquedu Lam nabaten. Est-il, pour ainsi dire, une bavure? Qu'on y regardede prs ! Pour le dsigner, nous l'avions, faute de mieux, transcrit Mim.Mais les deux lectures LMTTS et MLTTS rsultantes n'ont pas de sens,et elles sont contre les rgles calligraphiques. Pour avoir un sens, notrepseudo-Mim doit tre plac en de du L, libre entre lui et le Waw. Car,sa raison d'tre est celle de reprsenter un chiffre des centaines. Il est donc sparer de la deuxime graphie et ramener la premire qui comprendle nombre entre les deux jalons (SNT...L), et laisser libre.

    Qu'on ne s'attende pas obtenir un Mim aprs la sparation. Le sec-tionnement laisserait un arc, l'arc est plutt un DaI ~ (= 4), qui est, luiaussi, un autre signe des units en systme abgad. Mais, comme il repr-sente ici 400, il rejette, son tour, le futur systme!

    (Si l'on tient au Mim, n'empche ! Comme il reprsente le chiffre 40en abgad, on lui aurait affect le rle du quatrime signe en numrationde position, comme on avait affect le rle du septime signe au CAin t.(= 70 en abgad) dans le jeu de signes appel Hindi. Mais, dans le jeuGubiiri, le Mm, qui est un cercle, risquait d'tre confondu avec un autrefameux chiffre-cercle : le Sad ~ (0), premire lettre de $ifr~ ,zro) ,qu'il reprsente suivant les normes de l'acrophonie).

    Avec le DaI, nous obtenons les trois chiffres requis pour l'criture dunombre de la date. Nous remarquons qu'ils ont tous la forme des lettresd'units en abgad. Le premier, 3, a la forme du troisime chiffre dans lesdeux jeux de signes Gubiiri et Hindi ancien. Le nombre obtenu est galau nombre abgad de la date grecque. Il y a pourtant une diffrence capi-tale: l'arabe n'est pas not selon les conventions abgad et pour cause !Pour y lire la date grecque, le recours un autre concept de numrationserait indispensable !

    En effet, il est plus que certain que l'alphabet araQe, la' veille del'Hgire, tait incapable de fournir les 27 signes distincts, et indispensablespour une numration abgad ; autrement, les musulmans n'avaient eu qu'renverser la vapeur pour y lire leurs 27 + l consonnes. Et, il est non moinscertain, que la date de J:Iarriin fut crite avec l'alphabet prislamique. Ilne nous reste, donc, qu' rechercher comment on a russi le faire.

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    Si nous nous rappelons que la culture arabe fut la seule ne pas opposerde veto la numration de position, et que celle-ci s'tait rpandue grce celle-l et son influence culturelle, tout cela prouve que les racines dela numration de position taient bien profondes dans la pninsule arabi-que.

    Quelle importance, dit-on, qu'un Waw se trouve, par hasard, en num-ration de position? Pour le raliser pleinement, qu'on s'imagine l'impos-sible : la prsence d'un Fau (digamma = 6), dans des conditions identi-ques et qu'on mette le document impossible entre les mains des hellnis-tes !

    L'important, ce n'est pas seulement la prsence des Waw et I:Ia' aubeau milieu du nombre; mais, c'est surtout le simple fait d'avoir critcette date avec les lettres de l'alphabet prislamique, loin des chiffres naba-tens utiliss par le rdacteur de l'inscription d'an-Namra .

    ...ET TITus?

    Titus, comme base historique de la date arabe, est d'une lecture cer-taine. Dornavant, nous ne pouvons plus l'ignorer quand nous nous pen-chons sur les chiffres qui l'accompagnent pour les dchiffrer.

    Est-il besoin de remarquer que le travail du graveur n'tait pas par-fait: le Ta' ..b de martoul est dessin comme un Kaf ~ ; les NT 0 deSNT :L..:......., comme un cAin t archaque ; la hampe de la prpositionLam J est incline droite, paralllement aux hampes des deux Ta'..kk de rrS etc. Ceci est le cas des figures alphabtiques. A plus forteraison, les figures numriques couraient le danger d'tre mal dessines ettrs mal lies... De toute faon, les gaucheries du graveur avaient effacla plupart des caractristiques qui auraient pu nous renseigner plus claire-ment sur le systme employ, sur l'tage de son volution, sur ses rapportsavec les lettres de l'alphabet prislamique etc.

    Entre les chiffres nabatens d'an-Namra et les chiffres de I:Iarrn, larupture est complte. De plus, tout le pass de ces derniers nous est com-pltement inconnu. L'inscription intermdiaire de Zabad est sans chiffres

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    et nous n'avons pas d'autres documents. Par contre, leur avenir est mieuxconnu. Mais, c'est un avenir qui dpasse de loin, en richesse et en com-plexit, l'volution des alphabets de la pninsule arabique. Ceux qui pen-sent que l'avenir doit leur donner raison, feraient bien d'en rabattre ! Deplein droit, nous avons eu recours aux systmes Gubar et Hind, et nousallons y recourir.

    Entre la destruction du Temple par Titus et la construction du Marty-rion par Sarahl, il y a 498 annes. Ce nombre s'crit en abgad T$I:I~(400 + go + 8). Le Sad ..r" (= go) n'a, son tour, aucune chance delecture dans WI:II:I >->; sa valeur numrique pourrait l'avoir condi-tion de sparer le Waw J du I:Ia' (. . Le Waw libre est identique en formeet en valeur au chiffre 9 en deuximeposition, dans les deux systmesGubar et Hindi.

    Le 8 est reprsent par l'un des deux I:I de WI:II:I ; lequel? peu impor-te ! La parent de la forme angulaire du I:I et du 8 hind et de leur valeurnumrique est remarquable. Pour passer du premier au second, il suffitd'une nouvelle fonction qui se charge, avec le temps, de faire subir aupremier un quart de tour pour obtenir le second. Ce qui a t dit dutroisime chiffre est valable ici. Notre lecture est donc: DWI:I ~.J->' 498de Titus.

    Lequel des deux nombres allons-nous retenir : 498 (ou 463) de Titus ?Pour en dcider calligraphiquement, les gaucheries palpables du graveurnous laissent dans l'embarras (16).

    Heureusement, nous sommes mieux placs historiquement: pour rete-nir 463, on doit prsupposer que le rdacteur de la date avait cru que labase de l're courante dans la rgion, tait la destruction du Temple parTitus, au lieu de la destruction du royaume arabe de Nabatne par Trajan.Mais, pourquoi ne pas voir dans notre lecture de la premire date du textearabe, une confirmation de celle de Littmann de la deuxime dte, qui se

    (16) Le nombre 468 lui aussi est prendre en considration. En effet, si Titusavait trente ans la prise de Jrusalem, sa naissance serait l'vnement historique debase.

    Les lettres chifIrf)s seraient, alon~ DWU, ".>-> ; 101 tes des lettres d'units,donnant, par position respective, unit, dizaine et centaine!

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    rfre la destruction d'une localit arabe, de religion juive, Jjaybar, parun prince chrtien. L'analogie n'est-elle pas assez vidente?

    D'un autre ct, il vaut mieux reconnatre Sarahlle droit de libertvis--vis du texte grec, dans l'adoption d'une re pitiste, base sur sesconnaissances en histoire ecclsiastique et conforme aux convictions per-sonnelles, qui l'ont ~ouss dlier sa bourse.

    Il est temps qu'on te le masque grec, afin de voir le visage, autrementexpressif, de l'acteur arabe. Donc, remettons le nombre abgad, l o onl'avait trouv, dans le texte grec. Marquons le nombre de la numrationde position et sa base, dans le texte arabe: en l'anne 498 de Titus, un anaprs la destruction de IJaybar.

    LE PHILARQUE SARaHL B. ZaLIM ET LE MARTYRION DE SAINT JEAN

    Construit en quelques mois, al-martoul de saint Jean n'est ni unePyramide, ni un Parthnon, ni une Pagode, ni un Temple, ni une Cath-drale, ni un Mesjid... Il serait le Haut-lieu des Mathmaticiens.

    Le philarque n'tait pas un fastueux constructeur; pourtant, son nommriterait d'tre le plus clbre.

    Gloire Sarahl bin Zalim

    CONCLUSION

    Ce n'est qu'un premier essai de dchiffrement. Le document est uniqueet mal reproduit. Le contexte historique est clair et prcis ; malheureuse-ment, il a t mconnu par les savants anciens mal informs, et par lessavants modernes complexs. Mais, un message, comme celui de I:Iarran,n'arrive jamais en retard pour remettre le tout en question et signaler labonne voie suivre.

    Les deux graphies sont-elles le nombre 463 uniquement ? ou bien, unnombre dchiffrer plus une particule et une base historique ?

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    Le nombre dchiffrer est-il donn avec des signes numriques, ouavec des lettres chiffres? La valeur de ces lettres est-elle absolue ou deposition?

    En ralit, la valeur ne peut tre que celle de position. Car, elle estdonne avec l'criture arabe prislamique, qui est un rejeton, plus volu,de l'criture nabatenne. Quelle a t l'volution de l'criture nabatenne ? Au fur et mesure qu'elle devenait plus cursive, dit Cantineau, la formedes lettres se modifiait et plusieurs devenaient semblables entre elles ... Cesera le gros dfaut de l'criture arabe (Le nabaten, vol. l, p. 35).

    Maintenant, quel tait le nombre des figures distinctes la veille del'Islam? Nous ne savons pas exactement! Mais, nous savons qu'un sicleenviron, aprs l'Islam, on a eu besoin de dresser une liste didactique deleur alphabet de 28 consonnes. On l'a fait en groupant les figures sembla-bles. Cette liste tenait compte de quelques formes terminales et de lasparation, que par la suite, on dota des points diacritiques et des traits.Ces consonnes ainsi distingues sont au nombre de 17. Ajoutons-y deuxlettres distingues par sparation: le Waw et le 'Alif, cela nous donne 19formes semblables aux formes prsumes distinctes par elles-mmes.

    Dr Jawwad cAli consacre tout un chapitre d'une centaine de pages,(Al-mufa$$al ... , VIII, pp. 595-624), aux interprtations d'un clbreJ;,adit : Le Coran a t rvl sur sept lettres.

    l'aimerais bien savoir quelle a t l'interprtation d'a~-~ahir (du litt-raliste) Ibn I:Iazm.

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    DESCRIPTION

    DES MUDD ET SAc MAGHRIBINS

    NOMENCLATURE DES MESURES D'AUMNE

    Le grand nombre des mesures d'aumne aujourd'hui connues - plusde trente, peut-tre quarante - et lettr dispersion dans divers muses travers le monde crent l'obligation de fixer ne varietur une nomenclatureet une classification prcises.

    La chane d'authentification - isnd - permet heureusement de dres-ser des stemmes de filiation. Les dates portes sur les vases, les fautes decopistes, aident confirmer certains relais ou prvoir hypothtiquementl'existence de vases non encore connus.

    Le systme de classification propos ici est simple.

    On donne au mudd initial de Zayd ibn Iiibit la lettre A. Toute mesurecalibre directement sur celle de Zayd sera dsigne par deux lettres AX ; chaque copie de copie, on ajoute une lettre. L'antriorit dans l'alphabetest donne l'objet le premier dcrit. Par des exposants, on peut simplifierl'criture du code.

    Par exemple, dans la chane des mesures connues, celle d'al-Biskrest la 9" en ligne directe depuis celle de Zayd; on la dsignera par le signeAAAAAAAAA et plus simplement A9 ; comme beaucoup de mesures d-crites dans cette note drivent de celle d'al-Biskr, po'ur simplifier j'aiappel celle d'al-Biskr A (sous entendu ASA).

    Autre exemple: la I7. ABA2B est la mesure n I7 de notre nomen-clature; elle peut s'crire ABAAB, c'est--dire qu'elle est la 4" copie decopie de A, la 3e copie de copie de AB, la 2" copie de copie de ABA, la

  • 26 PAUL PASCON

    copie de ABA2. Ceci permet la fois de conserver toute l'information descopies prcdentes et de pouvoir toujours coder une nouvelle trouvailleen la rattachant une copie bien prcise du stemme.

    La 13. ABAI est une mesure qui drive de ABA sans qu'on sacheencore si c'est une copie directe de ABA ou une copie de copie de ABA.

    LECTURE DU TABLEAU DE FILIATION

    Le stemme fixant l'ordre de copie des mesures les unes sur les autresdispose les cartouches symbolisant les mesures le long d'un axe des coor-donnes sur lequel sont portes les dates hgiriennes. L'interruption entreo et 400 signale que l'chelle des temps n'est pas respecte dans cetintervalle.

    Les cartouches portent l'extrieur, en haut gauche, un chiffre, n de la nomenclature,si le vase est connu et dcrit;

    - l'extrieur, en haut ( droite du chiffre prcdent), un groupe delettres et de chiffres de la classification;

    - l'intrieur : la date de fabrication de la mesure, ou le nom del'ordonnateur ou de l'auteur de la mesure ou dfaut celui dudpt (muse, collection prive), ou d'autres indications concernantla capacit des mesures, la disposition du texte, les fautes de copieet le vocabulaire.

    AVERTISSEMENT

    Sur les vingt-trois mesures dcrites dans cet article, dix sont indites,quatre l'ont t il Y a plus de cinquante ans dans des revues difficiles consulter au Maroc, cinq mritaient d'tre rtudies en raison d'erreursde lecture. Il a paru utile de runir ici, en un seul article, toutes les tudesantrieures avec l'apport nouveau, pour permettre aux lecteurs uneapproche critique plus complte.

  • DESCRIPTION DES MUDD ET ~Ac MAGHRIBINS

    REMERCIEMENTS

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    En tout premier lieu, j'ai la plus grande dette l'gard de DanielEustache qui a eu la patience de m'apprendre lire, d'abord les picesde monnaie, puis de m'initier l'pigraphie arabe. Il a bien voulu relirele dbut de ce manuscrit et me conseiller dans sa prsentation. N'tantpas arabisant de formation, les fautes qui ont pu tre commises dans cetarticle, restent videmment sous ma seule responsabilit.

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    Je dois remercier aussi Ahmed Sefrioui, alors Directeur des Beaux-Arts, qui m'a ouvert les muses nationaux et Mohammed Serghini Naji,conservateur du Muse du Batha Fs, pour son amabilit. AbdallahHammoudi a eu la gentillesse de recopier pour moi l'pigraphie de deuxvases qui ne m'taient pas accessibles.

    Enfin les responsables du Muse des Arts Africains et Ocaniens Paris, Marguerite Olagnier-Riotto, Martha Gurard et Mustapha El Habib,lui-mme auteur d'un article remarqu sur deux mudd-s de ce mmeMuse, m'ont considrablement facilit la tche.

    Paul PASCON

  • DESCRIPTION DES MUDDET SAc MAGliRIBINS

    BIBLIOGRAPHIE

    29

    1. 1886. - SAUVAIRE (H.), Matriaux pour servir l' histoire de la numismatiqueet de la mtrologie musulmane, article mudd, dans le Journal Asiatique,8e srie, t. VIII, 1886, pp. 135-149.

    2. 1903. - BEL (Alfred), Djazya, chanson arabe, Paris, Leroux, 1903, pp. 78-79.3. 1905. - BEL (Alfred), Note sur un modd en-nbi de Tlemcen, dans la Revue

    Africaine, Alger, 1905, nO 257, pp. 231-235.4 1917. - BEL (Alfred), Note sur trois anciens vases de cuivre gravs trouvs

    Fs et servant mesurer l'aum~ne lgale du FUr, dans le Bull. Archo.,Paris, 1917, pp. 359 sq.

    5. 1924. - BEL (Alfred), article SAc de l'Encyclopdie de l'Islam E.I. IV, p. 1 a.6. 1927. - AL-KATTANI (Sidi Muhammad b. Abd al-Hayy), at-Taratib al-ldariya,

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    9. 1935. - BRUNSCHVIG (R.), Mesures de capacit de la Tunisie mdivale, dans laRevue Africaine, t. 77, 1935, pp. 86-96.

    10. 1944. - VICAIRE (Marcel), Note sur quatre mesures d'aumne indites, dansHespris, t. XXXI, 1944, fasc. unique, pp. 1-14, 4 pl.

    11. 1945. - t BEL (Alfred), A propos de modd an-Nabi magribins, dans la RevueAfricaine, t. LXXXIX, ler_2e mm. 1945, Alger, pp. 120-125. (Articleposthume publi par les soins de Georges Marais.)

    12. 1956. - IDRIS (Hady Roger), Mesure de capacit de l'poque zrde, dans lesCahiers de Tunisie, 1956, pp. 119-126.

    13 1959. _ IDRIS (Hady Roger), La Berbrie orientale sous les Zirides, xO:xne sicles,Adrien Maisonneuve, Paris, 1959, vol. 2, pp. 650-651 & n. 325~328.

    14. 1969. - EL HABIB (Mustapha), Note sur deux mesures d'aumne, dans Hespris-Tamuda, vol. X, fasc. 3, 1969, pp. 263-272, 4 pl.

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    1. ABC (mudd) PI. 1.

    PAUL PASCON

    - Muse du Batha, Fs (1944), nO 411.317.- Muse des Oudaya, Rabat (1970) mme nO.

    Marcel VICAIRE, Note sur quatre mesures d'aum"ne indites (dans Hespris n, t. XXXI, 1944,pp. 1-3), o il est dsign sous le nom de mudd du Muse du Batha n.

    TRADUCTION

    a Au nom de Dieu, Misricordieux et Compatissant 1 Que Dieu rpande Ses bndic-tions sur notre Seigneur Mul;1ammad, sur sa famille et ses Compagnons, et qu'Il leuraccorde le Salut ternel !

    b A ordonn l'talonnage de ce mudd bni notre Matre, le Prince des MusulmansAB 1-l;IASAN, fils de notre Matre, le Prince des Musulmans Ab Sa"id, fils denotre Matre, le Prince des Musulmans Ab Ysuf ibn Abd el-l;Iaqq - Dieu lefortifie et l'assiste! -,

    c sur le mudd dont avait ordonn le calibrage notre Matre, le Prince des MusulmansAB y A

  • DESCRIPTION DES MUDD ET $AC MAGHRIBINS 31

    1. ABC (mudd) Calibr sur l'ordre d'AB I-I;IASAN le Mrinide (731-749 /1331-1348) - Razab 734 (8 mars-6 avr. 1334) Fas

    - Laiton.- Forme tronconique; faonn en une seule feuille de mtal.

    Ouverture renforce par des lvres plus paisses.Aucun dcor.

    - Ouverture: l'l 8,2 cm; hase plate: l'l 11,3 cm; hauteur: 10.5 cm; capacit: 0,795 J.- Inscription en spirale.

    Style cursif magribin.Texte diacrit et vocalis.

    TEXTE EN SPIRALE ISNAD

    r-L--., ~., '" ~., ~ l;~ ~ ~I ~ ~)I ~)1 4.U1 ~ al;'1>" ~I .:.,.....-JI y'1 ~I ~I l;'1>" ~J~t ..l.ll I~ J!.~ .... \ b ~

    ~I .~1 ..;.JI ~ ~I ..A-Y. .,r.' ~1 ~I l;'1>" ~! ~ .,r.' ~! ~!-slW ~! 4..>J..,..~ y'1~! ~I l;'1>" ~~ ....1 .;..ul ..l ~ c .~.,

    ;.r)I.J.-;-"':'~ ~'.r.' 04~ e (2) ';;":;'1~~ ~I (1) J~ .;..ul ..l ~ d.jlf., \,S""lftJl ..A-Y. ~ J~ ~ .,r.! r?).1 ~I ~ f ,,~.;..ut ~ b.J1.-lA~y'IJ~.,';;"JY~~~~I~.,r.l~l~ g ...... J~~y.1-I.IL;. ~ ...... ~ y'1 J~., J1>'11 ~ ~I ~ .,r.1 ~Wl ~1 ~ h

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    (1) Pour ,,~

    (2) Pour ,;Pl ~l: ~I ~j(3) Pour .;;"";'

    (4) Pour J.A-:....

    (5) Pour .~I

  • 32

    2. AB2 (mudd) Pl. 1.

    PAUL PASCON

    - Proprit du chrif Si "Abd el-I:Iayy El-Kattani, Fs (1944).

    - Marcel VICAIRE, Note sur quatre mesures d'aum"ne indites (dans Hespris, t. XXXI, 1944,pp. 3-5).

    TRADUCTION *

    Ce texte est, trs peu de chose prs, identique au texte prcdent.Noter cependant:

    1. 1 (a) .. , qu'Il rpande Ses bndictions sur notre Seigneur et Matre Muhammad ...1. 2 (c) manque le titre Prince des Musulmans devant le nom d'ABU YA"QUB.1. 3 (c) ... ~ que Dieu, qu'Il soit exalt, lui fasse misricorde...

    (f) manque qui Dieu a fait misricorde et a accord le Paradis , qui qualifiele vnr matre Ab cAli Manlllr ibn Ysuf el-QAWWAMI. (

    1. 9-10 (D) Et le prsent mudd ... a t calibr... en ~umad II de l'anne 734 enla ville de Fas...

    * La note '2 de la prcdente traduction est, bien entendu, valable pour ce texte-ci.

  • DESCRIPTION DES MUDD ET SAc MAGHRIBINS 33

    2. AB2 (mudd) Calibr sur l'ordre d'AB l-I;IASAN le Mrinide (731-749 /1331-1348) - Zumd II 734 (7 fvr.-7 mars 1334) Fas

    - Laiton.- Forme tronconique; faonn en une seule feuille de mtal.

    Aucun dcor.- Ouverture: ~ 8,2 cm; base: ~ II cm; hauteur: rO,9 cm; capacit: 0,7961.- Inscription circulaire: 10 lignes de texte; le dcalage de chaque ligne est marqu par trois

    points en triangle.Style cursif maghribin; une influence orientale pour certaines lettres (l).Lettres diacrites, mais non vocalises. Les mim sont ouverts.

    TEXTE EN LIGNES CIRCULAIRES

    ~r ~J o4>oA (1) \;':l'''J \;oJ.:-~ 4.lJ1~ ~)I ;,;-)' 4.lJ1 ~ a 1y.' ~I ~I \,;':1". ~.)L:J.' ..u, '-.b ~~ .rI b,~ ~J ~J.,r.1 ~, ~I \;':1". .:r.'~ If. 1~I ~I \;':1". .:r.1 .:,->JI .'. 2y'1 (2) \,;':1". ~~ .r' ..\JI ...l ~ d ~ 4.lJI 4>.) ..,..~ .'. 3

    f (4) J~ l$..\Jl ~ L:.:J", ;,;-)' ..l.;o" .:r. ~I~' ~ e ' .;W; 5J-I&.J J.:&I.........I .:r. ..ul> ~ i .l.o~ y.' J-I&.J jJo.>.':II .:r. -1.0>1 ~ 11-'

    y'1 J-I&.J -1.0> .:r. -1.0>1 ,J:>. 11- 1~ j ..l....o..l>.j~ .:r. ~ 11-' ~J ~l .:r.~I.r.' JI-..1 if, , ~ k .-",J:>. .'. 6

    .uJ1~ 4.lJ\ J"......) .,-L.. ~\;' .:r. ~j ~ 1 ~-" ':1-1& \;lfJ" ~ .........l;J, "'" ~..u .jlfJ A r.h ,JpJ ~J ~r ~J ~ .'. 7

    ~-I& .':I' .:r. 1~ y'1440"550

    tJ.:.

  • 34

    3 ABA (mudd) Pl. II.

    PAUL PASCON

    - Muse de Mustapha, Alger (1929).Muse national des Antiquits d'Alger {197ll.

    - A. DEssus-LAMARE, Matriaux pour un catalogue du Muse de Mustapha: Note S14r un vase encuivre grav emPloy comme mesure talon (dans Revue africaine n, 70' anne, nO. 338-339,1929, l"r-2' tr.l, pp. 16'2-95, 6 fig.

    TRADUCTION

    Ce texte est, l'exception des dernires lignes (qui donnaient en ABC et AB2 lesdates de fabrication des principaux mudd de cette srie), semblable aux textes pr-cdents.

    Noter:

    a' (au lieu de a) Louange Dieu 1 b manque in fine que Dieu le fortifie et l'assiste ! c manque in fine qu'Il soit exalt 1 f manque: qui Dieu a fait misricorde et a accord le Paradis ... (comme AB2).g/h manque in fine: le sien / sur celui ... (par omission).

    manque : ( qui) l'Cavait lui-mme fait fabriquer sur le modle) ...ajoute el-mam , dont la prsence est exige par la lecture errone Ibn lfanbal(sic pour Ibn I:Iamad). Cette lecture est due un texte o le mm d'Ibn I:Iamadtait ouvert dans sa partie suprieure.

    1 .. , Il Dieu rpande Ses bndictions sur lui et lui accorde le Salut 1

    Manque A, B, C.

    D'Il Et ceci dans l'intention d'attirer la bndiction de la Tradition qu'il nous algue. (Abrg de ABC et AB2.) Sans date.

    E De la main de Sayyid el I:Iazz Mas"iid el-BIZAW (de BiZaya = Bougie) - Dieului soit favorable! (ou Il Dieu soit son Appui! )

  • DESCRIPTION DES MUDD ET !)AC MAGHREBINS 35

    3. ABA (mudd) Calibr sur l'ordre d'AB l-I:IA5AN le Mrinide (731-74911331-1348) - 731-749 (1331-1348)

    - Laiton.- Forme tronconique; bandeau et plinthe, - 4 arcatures. - Dcor de palmes mrinites doubles.- Ouverture:!Il 8,1 cm; base: !Il II,5 cm ; hauteur: la cm ; capaCit 0,7331, ou 565 g de grains de

    bl.- Inscription circulaire en une ligne sur le bandeau; 8, 7 et 9 lignes dans les arcatures.

    Lettres cursives maghribines; double trait sur le bandeau, simple trait dans les arcaturesLettres diacrites mais non vocalises.

    TEXTE

    B,\:'>DEAU

    Mm: ISNAD QUE ABC ET AI!Al\;'lI.".. .;r.1

    ~1 -r:-'\;'Y.".. .;r.' ..1..:-- .;r.1

    ..A.....y" ~I ~l -r:-'..., ~ c (I).]>JI ~ .;r.1

    \;'Y.".. ~~ .r' .... ..ul~ d (2).u.fl 4>J ":"~ y.\~ .;r.' ~1 (2)* J..\& ......ul ...1

    AS

    ~I h~~'~Wl

    J..\&J ~'Yl .;r.' 04>1..lI~~ i ..lA~~1

    (7) ..lI~ J..\&J J:fl...-\ .;r.1.:,r.l 04>1 ;:... ~, (8) 1"\..'Y1 ~ j~ k ..lA;:'" y'1 J..\&J (9) ~

    A2ARCATURES

    ....~I~.;r.l~I..f.I~ e

    ......ul (3) ~ \,JI ~}I~~I (4) ~I~ f .(j~(5) 1 J'"':'" ~I ~I ~ g .-lA

    (6) J'"':'" ~l J..\&J "yji .;r.l ~ .;r.1

    A4

    J6.....1~1(10) ~I.;r.l ~1..f.1

    .;r.1J'"':'"~I~J'lI~ \j L.fJ 0J+o::A.;r.l~:'~ 1 1....+!...lA

    J".....J .,.....L.. ~\S1';'\.oJ D' ~J ~ .u.fl ~ .u.fl~\,JI ....~ ~ ~ (Il)~ If.r!(13) o(j .u.fl "IfJ (12) J~I ~.".........

    (1) Manque .~J .u.fl .~1 , qui figure dans les deux textes prcdents.(2) Manque";"; ,mme remarque.(2*) Pour o(j~ (3) Les deux points du yi'i' d'el-Qii'isi (sic pour ez.zii'isi) sont communs 'aux trois points du sil!

    d'es-SaYb la ligne infrieure.(4) Manque r."...).1 ,qui figure dans ABC.(5) Lire

  • 36

    4. A5B (mudd)

    PAUL PASCON

    Citation par le chrif Sidi Mul;lammad "Abd el-J;Iayy el-Kattni, dans et-Tariitib el-idariya, 1.Rabat. 1336 H., pp. 431-2.

    THADUCTION

    A indiqu l'intention religieuse de ces mudd celui qui a dit, dans les vers quej'ai trouvs dans le Cahier d'Ab l-oAbbas A.l;lmad IBN ASIR es-Salaw, le plerinau pieds nus (1) :

    - Les mrites que runit le mudd du Prophte,ils n'chappent point la pntration de l'homme intelligent.

    Un Prophte, dont le visage a l'clat de l'Astre de la Nuit en son plein,est apparu aux hommes dans un tohu-bohu tnbreux.

    Il nous a conduits et nous a guids sur un chemin,celui de la grce et de la religion de la satisfaction divine.

    La premire chose dont nous avons bnfici de lui est une scienceque nous avons transmise, issue du Guide mystrieux.

    Et cela est que ce mudd - je veux dsignerle mudd du Prophte de Zamzam -,

    Il en faut quatre pour satisfaire la rupture du jetne,en vertu de la Loi exprime par une sentence claire.

    Et, en expiation des serments serments, il en faut dix fois autant,lorsque tu as jur devant Dieu le Trs-Haut (2).

    Ceci est la science dont nous avons bnfici de lui :chose de grande importance que la mesure du Prophte

    - J'ai trouv ces mmes vers gravs sur un mudd. Il y tait crit galement qu'ilavait t fabriqu 1pour en-NA$IR ibn ABD el-KARM ibn Abd Allah ibn es-Say.\},en l'anne 1001, et que celui-ci l'avait fait talonner sur le mudd du Mufti de Marrkus,Ab Ml).ammad "ABD el-WAI;IID ibn AI;IMAD es-Sam, qui l'avait fait calibrer Fsen l'anne 990 ; de mme ce dernier avait fait copier son mudd sur le modle d'un muddqui avait t talonn en 710 pour le juriste "ABD ALLAH ibn SALIM. )

    (1) Ab J-OAbbas Al;lmad ibn Mul;lammad IBN "ASIR ibn "Abd er-Ral;lman es-Salawi el-I;Ilifi, saintpatron de Sal, m. ca rr63 (1750). Son recueil de notes (kltnnasa) est cit par IBN ZAYDaN dansU!}al aclam en-nas, t. V, P.476. (Cf. "ABD ES-SALaM IBN SiiDA, Dall mu'a1'1'iiJ el-Magrib el-Aq~,2 d., l, 1960, nO 758; II, 1965, nO 2160.)

    (2) Sur la kallara, (( expiation d'un pch , ici une rupture de serment, voir Sh. Enc. 01 Islam.p.2D5b. Coran, V, vt Sg, fait obligation, en rachat du parjure, de nourrir dix pauvres.

  • DESCRIPTION DES MUDD ET SAc MAGHRIBINS 37

    4. A5B (mudd) - Calibr pour en-NASIR ibn cABD el-KARIM1001 (1592-1593)

    - Citation '" el-KATTaN. dans et-Tariitib el-idii,;ya, l, Rabat, 1336 H., pp. 431-2.

    COPIE DE LA CITATION

    wl...:J .". ~""":-"' .::.~ 1 .". JI,; :.r ,)1.AA\l1 ..\.0 :.r ..r.-o1 ..waiiJ1 .}I .>1...:.1 .J '": \ ..,...~I ."r.\

    ISND

    1001

    o,rS..LJl ~~~ ~~J ~ ..,-J ..,...Lill I..L..:~)I .:r..oIJ J..1:t'il1~.,,>~\ .,,>,)41 ;r .~.J;........j..-Aj-JI ~I ..L...A ~

    A ..rV ..,-J t~1 ~~1~~~\1~1~IJ~;..L...iII~

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  • 38 PAUL PASCON

    5. A4BA2 (mudd)

    - Cit par le Chrif Sidi Mu1;lammad "Abd al-I;Iayy al-Kattani dans at-Tm'atl/, 1I1-ldarya, l,--- Rabat, 1336 H., pp. 434-5-

    TRADUCTION

    (Abu Abd Allah al-1;Iulayk (1)) a dit: J'ai fait fabriquer mon mudd sur celui denotre SaYb, l'Imam exemplaire Abu Zakarya b. Abd Allah b. Sa"id b. cAbdel-Mun"m (2) (qu') il avait fait calibrer sur le mudd du faqTh Abu cAbd Allah M$m-mad b. cAbd ar-Ral).man al-Yassitini (3) Fas, la bien garde, en l'anne 990. (cedernier) avait calibr son mudd sur celui du faqTh Abu Mut-ammad cAbd Allah b. Salimdat de l'anne 710 ; (lequel) l'avait fait calibrer sur celui du faqTh et pieux Abu Mu-1;lammad cAbd ar-Razzaq de l'anne 662 (4). (ce dernier) avait fait calibrer son muddsur celui du faqTh Abu al-1;Iasan Ali b. al-1;Iazz dat de l'anne 613 ,lequel) l'avaitfait calibrer sur celui du 1;Iazz al-1;Iusayn b. Yal).ya al-Bakr (S) qui l'avait lui-mmefait calibrer sur celui d'Abu Isl).aq Ibrahim b. cAbd ar-Ral).man al-1;Ial). (6). (ce dernier)l'avait calibr sur le mudd de feu le SaYb Abu cAli Man~r b. Yusuf al-Qawwas ('7)qui avait fait calibrer le sien sur celui du faqTh Abu ZaCfar Al).mad b. cAzlun (8) (lequel)l'avait fait calibrer sur le mudd du faqTh et qa! Zaofar Al,lmad b. al-Abtal qui avaitfait calibrer le sien sur celui de lj:alid b. Isma"1 qui l'avait calibr sur celui d'AbuIsl).aq b. SanQr (9) et sur celui d'Abu Zaofar Al,lmad b. Maymun; tous deux ayantfait calibrer leurs deux mudd-s sur celui de Zayd b. Tabit, compagnon du Prophte -Que Dieu rpande sur lui Ses bndictions et Lui accorde le Salut ! ))

    (1) al-I;Iu

  • DESCRIPTION DES MUDD ET $AC MAGHRIBINS

    5 A4BA2 (mudd) Calibr pour Abu Abd Allah al-Hudayki as-Susi.

    - Citation '" al-Kattlin, dans at-Tariitb al-Idiirya. l, Rabat, 1336 H., pp. 434-5

    COPIE

    rL.~1 ~ -l..o ~ .;~ ~ ..... [~.,....Jl ~I 0.11 ~ 'y'1] Jl-'1 ~It

    '4..f;t

    (1) ~1 ~ 0.11 ~990

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    JI;)I ~ ...\.o.>Lo .y. ,662t

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    (4) .".-L.Jlt

    (5) ..,...lyiJlt

    (6) w.,!:rtJk>.~1

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    t~\S .:r. ~j

  • 40

    6 ABCA (mudd)

    Muse de Tlemcen (1905).

    PAUL PASCON

    Est-ce le nO 75 du Muse du Caire? (Wiet. 1932).Dcrit par Alfred BEL, Trouvailles archologiques Tlemcen, 1, Un modd en-nbi. ,Ians " Revueafricaine ", 49' anne, nO 257. 2' trim. 1905. pp. 231 235.

    TRADUCTION

    Au nom de Dieu, Clment et Misricordieux! Que Dieu rpande Ses bndictions surnotre Seigneur Mul,lammad. sur sa famille et ses compagnons, et qu'Il leur accorde leSalut!

    Ce mudd est celui du Prophte lu - Que Dieu rpande sur lui Ses bndictions et Luiaccorde le Salut ! Son talonnage a t exactement vrifi en forme et en poids sur emudd constitu en bien de main-morte pour la ville de Fs et connu pour avoir tfait par le syndic des fabricants de seaux.

    Son talonnage est authentifi par une chane continue d'autorits qui remonte aumudd de Zayd b. Tbit - Que Dieu soit satisfait de lui! Fabriqu pendant le mois deRaZab de l'anne mille quarante neuf.

  • DESCRIPTION DES ltifUDD ET ~Ac MAGHRIBINS

    6 ABCA (mudd) - Razah 1049 (28 oct. - 26 nov. 1639) Fas ?

    - Bronze, brisure recharge l'tain.

    - Forme tronconique, faonne en une seule feuille de mtal.

    - Aucun dcor.

    - l'l de l'ouverture: 8,5 cm; capacit: 0,8 litre.

    - Inscription en spirale, style cursif maghribin.

    TEXTE

    ~"~,, ~I..#" ~ l;..l:::-..# \1~; r-""}l .:.t-}I \1 ~l;j" " (1) ~Li.. ~..u C""" rL-" ~ \1~ ~I ~1 ~ 1~ ~~..u ~ (2) j....a.JI ."s"ul ~~I .:e-' ~ "';",;011 ..rU qoM ..# ~I ~~....-lI" ~,)I" (3) r:-S l''~ t!-,)~ ~,)."......:.."a ~ ~ \1 ~,) ~l: .:r. ~j oM JI

    (1) lire ~ \.A..

    (2) lire J..

  • 42

    7 ($lC ) PI. V.

    PAUL PASCON

    Muse national des Arts africains et ocaniens, Paris, nO MNAM, 1967, 5.5.Mustapha El Habib, Note sur deux mesures d'aumne, Hespris-Tamuda li, vol. X, fase.3,1969, p. 263 272, 4 pl.

    TRADUCTION

    1er BANDEAU. (ce !lC) a t constitu en bien de main-morte Miknsat az-Zaytna (1)pour l'usage public sous l'autorit du roi (2) Mawly Ismcn.

    2e BANDEAU. uvre d matre Ab cAnn en date de l'an 909 (1503-1504) Mikns.ARCATURE 2. uvre du matre Dawd, ceci est un grand !lc prophtique contenant

    quatre !;lo ou petits mudd (3).ARCATURE 4. Calibr sur (le !;lo d') Idris al-I;Iasani, Prince du Zarhn (4), (lui-mme)

    calibr d'aprs le !;lo du Prince $all}. ad-Dayn al-Ayybi (5)ARCATURE 5. qui l'avait tabli d'aprs le mudd d'Ab Yazid ~-$... lequel l'avait

    fait calibrer sur celui du trs savant et bienheureux :ijalld (6) ...ARCATURE 7. comme l'avait fait calibrer le Commandeur des Croyants, le Magnifique,

    le Saint et Vertueux Idris (7) - (Dieu) nous fasse bnficier de toutes leurs grces!Il (?) est dcd en l'an 909 (1503-1504) (8).

    ARCATURE 9. La promotion royale (du !;lO) date de Rasid (9), compagnon du Magnifi-que, jusqu' ce que vint le roi Ism"il (10) - (Dieu) lui accorde puissance et gloir~ !Il (?) est dcd en l'an 1050 (1640-1641) ...

    (1) L'expression Miknasat az-Zaytna" est fautive. A cette poque on devrait avoir Miknas az-Zayt'l ou, la rigueur, Miknasat az.Zaytn. D'ailleurs dans le 2' bandeau on lit lVIiknas.Cf. Ibn aI-:!Jatib, Nifarjat al-Zirab ...

    (2) Le titre de roi pour Mawlay IsmaoH est surprenant l'poque. Le ~o aurait donc t constituen bien de main-morte entre 1082 et II39 (16721727).

    (3) Au lieu de lire ~ao, on lit ~af, ce qui n'est pas la seule faute de copie! Mais il y a surtout unegrande confusion mtrologique. Il semblerait que la terminologie ait un peu flott et qu'ilexistt des ~ao non prophtiques plus petits que des mudd banaux et que l'on distinguait deceux-ci des petits mudd de calibre canonique, puisque ces derniers ont une contenance quatrefois plus petite que le ~ao prophtique objet de cette tude. Nous ne sommes pas au terme dela confusion car en fait ce ~aoci est d'une contenance de 3,750 litres, soit l'quivalent de cinqmudd canoniques!

    (4) Il ne peut s'agit ici des deux premiers rois idrissites, la titulature est minimum et il suffit dela comparer celle donne pour Idris II dans la 7' arcature (cf. n. 7). Il faudrait rechercher unmir indpendant dans l'inter-priode mrinide-saadienne, sous le rgne mouvement des BanWattas. Il existe bien un MawlilY Idris tour tour dsign dans la correspondance portugaisesous le titre de Cad du Chrif (saadien) puis sous le titre de Seigneur de la Montagne li vers1540 (S.I.H.M., 1er srie, Port., t. II, p. 512, n. 2, t. III, p. 275, n. 2, et p. 490, n. 2), mais il s'agitd'un personnage ayant vcu un peu trop tard pour la priode d'tablissement du ~o et trop ausud; il n'a pas d avoir de pouvoir sur le Zarhn.

    (5) Al-Malik an-Nasir ~ala1,laddin Ab al-Mudaffar Ysuf al-Ayybi a rgn en Egypte de 564 au27 ~far 589 (n68-69 au 4 mars n93).

    (6) Ab Yazid a~-~... et le savant docteur :ijalld semblent bien tre dans la chaine d'autorit directeet sans solution de continuit (naqala can...).On peut douter que le ~ao de :ijalld ait t calibr sur celui d'Idris: le report est pos dansle vide: kadalika naqaluhu al-amir... sans indication de mesure prcdente authentifie. Leprestige du personnage suffisait-il garantir la contenance?

    (7) Idris (II) b. Idris (1er) Ibn Abd Allah portant le mme nom que son pre, pour les distingneron appela le premier al-Akbar et son fils al-Asgar, puis par hypocoristique, al-Azhar li (EUSTA.CHE D., Corpus des dirhams idrissites et contemporains, Rabat, 1970-71, p. 25). N en rabio II 175(aot 791), Idris II rgna de 192 zumada II 213 (808 septembre 828).

    (-8) S'agit-il de la date du dcs du Prince du Zarhn ?(9) Ra~id b. Man~a ou b. Muclid) tait l'affranchi et dvou compagnon d'Idris 1er qui assura la

    rgence lors de la minorit d'Idris Il du dbut de l'anne 175 (juillet-sept. 791) jusqu' sonassassinat que la plupart des auteurs (al-Bakri, Ibn al-Atir, Ibn traldn etc.) situent en 186 (Boz),

    sauf le Qirfiis qui donne 188 (803-804).(IO) Mawlay Isma!, souverain alawite sous l'autorit duquel le ~ao a t constitu en I;labs, rgne

    du 15.JO.1082 au 29.07.n39 (n.04.1672 au 22.03.1727).

  • DESCRIPTION DES MUDD ET !$Ac MAGHRIBINS 43

    7 uvre de matre Dliwud 1050 (1640-1641)Forme tronconique.Bandeau deux registres, BI pigraphie cursive simple, 132 double traits.

    - Dix arcatures dont cinq pigraphiques: A2, A4, A5, A7 et Ag.Les cinq autres arcatures, galement polylobes portent des decors vgtaux.Ecriture marocaine, un point sous le f, un point sur le qf.Ouverture : ~ 13,7 cm: base plate: ~ Ig cm intr.; hauteur: 18 cm intr.

    -- Capacit: 3,750 litres.

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    COMMENTAIRES

    Comme l'avait bien vu et soulign Mustapha El Habib, le texte est particulirement confus: Ils'agit, pensons-nous d'une sorte de rplique tardive, due un artisan non familiaris avec la gram-maire, qui aurait cherch rassembler sur le champ du rcipient nombre de rfrences illustres... (op. cit., p. 267). A travers la confusion qui en rsulte, il est tout de mme possible de retirer quelquechose. TI est probable en effet que les artisans dinandiers, maitres Dawd et Ab cAnani n'ont pasrecopi n'importe quoi. On veut bien admettre qu'ils aient fait des fautes de copie, sabt des mots,voire saut des lignes, mais ils nous rvlent tout de mme l'existence d'une chaine de mudd tout fait indpendante de la trentaine de mesures marocaines connues ce jour. En particulier jusqu'ici,les mesures d'aumne marocaines drivent toutes des mesures rapportes d'Orient par les juristesandalous et diffuses au Maghreb soit par al-Qawwiimi, soit par a}-Baskari, donc au VIe sicle del'Hgire. L'talon marocain le plus ancien de ce ~c serait au contraire bien antrieur puisque datantde. la rgence de Rasid, 175-186 (7g1-802). La chaine d'talons de ce ~ac a pourtant connu un pisodeonental avec les trois mentions de lj:al1d, Ab Yazid et Sala1;laddin, aprs quoi, curieusement, onrevient dans le Zarhn avec un saut de plus de quaj:re sicles peut-tre et plus prcisment Meknssous le rgne de Mawlay Ismacn. On peut penser avec Mustapha El Habib que ces trois orientaux-lont t introduits pour donner du prestige la pice, mais ce serait plus vrai pour Sala1;lddn quePOur les deux autres savants thologiens qui le prcdent, cela ne veut-il pas dire que les copistesont lu quelque part sur un autre mudd, l'existence de mesures ordonnes par les trois OJrientauxprcits? On peut ~enser qu'en fait la chane d'authenticit n'a probablement pas quitt la rgionde Mekns et du Zarhn, mais qu'une autre chaine, orientale celle-l, est parvenue Mekns eta interfr avec la premire, pour le calibrage du ~c du Prince Idris du Zarhn.

  • 44

    8. ABA3 (mudd)

    PAUL PASCON

    - Proprit de la famille Aqasbi de Fs.

    - Achet par le capitaine G. Mellier en 1916.

    - Donn au Muse du Batha de Fs en 1916.

    - Introuvable en 1cn2.

    - Est-

  • DESCRIPTION DES MUDD ET $AC MAGHRIBINS

    8. ABA3 (mudd) - 1067 (1656-1657)

    - Forme tronconique. bandeau et plinthe; dix arcatures pigraphiques.- Six arcatures pigraphiques.- Ouverture: 13 8.4 cm; base: 13 II cm; hauteur: 9.5 cm intr..- Capacit: 0.73 litre.- Cuivre.- Ecriture maghrbine maladroite.

    TEXTE

    45

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  • 46

    9. ABDA (~cC) Pl. III.

    Collection particulire (P.P.).Indit.

    PAUL PASCON

    TRADUCTION

    Au nom de Dieu, Clment et Misricordieux ! Qu'il rpande Ses bndictions surMul;tammad ! La capadt de ce mudd (1) a t calibre d'aprs le mudd qu'avait calibral-I;Iusayn b. Yal;tya al-Baskar, d'aprs celui de Ibrahm b. cAbd ar-Ral;tman al-Zaysilequel avait calibr son mudd partir de celui de feu le SaYb Ab cAli Mani;ir b. Ysufal-Qawwam qui l'avait calibr d'aprs celui du faqh Ab Zacfar Al;tmad b. cAli b.Gazln. Ab Zacfar avait fait calibrer son mudd sur celui du faqh et qal Ab ZacfarAl;tmad b. al-AMal, lequel Ab Zacfar l'avait fait calibrer sur celui de lj:alid b. Isma"l.lj:alid avait fait calibrer son mudd sur celui d'Ab Bakr Al;tmad b. I;Iammad. AbBakr l'avait fait calibrer sur celui d'Ab Ii;il;taq Ibrarum b. al-San~bir et sur celuid'Ab Zacfar Maymn qui les avaient fait calibrer tous deux sur celui de Zayd b. Tabit,compagnon du Prophte - Que Dieu rpande sur lui Ses bndictions, sur sa famille,ses compagnQas et sur sa descendance, qu'il soit annobli et honor! Il a t calibrle quinze Razab unique de (l'an) cinq cent six (2), et ce mudd a t calibr au moisvnr de Ramalan de l'anne six cent neuf (3). Que Dieu le rende utile! Louangessoient faites Dieu, Matre des Mondes! Maintenant ce mudd a t calibr dans le butd'attirer la bndiction du Prophte - Que Dieu rpande sur lui Ses grces, lui accordele Salut et ravive la Tradition! Calibr sur ordre de "Abd Allah Ysuf, Prince desMusulmans, fils du Prince des Musulmans YaCqb b. Abd al-I;Iaqq - Que Dieul'assiste et le rende glorieux! n dans la ville de Fas - Que Dieu la garde! au moisde Zumada premier de l'anne six cent quatre vingt treize - Que Dieu l'assiste et lefasse triompher! a ordonn d'utiliser ce mudd dans tous les lieux - Que Dieu lesembellisse! la ville comme la campagne, et de s'en servir pour transmettre sacapacit (lgale). Dieu tiendra compte (de la manire d'agir) de ceux qui en modifie-raient le calibre. Dieu les interrogera et proche sera Sa vengeance! Mesur la datede 699 (4) Marrakech - Que Dieu la garde! Ce mudd a t calibr par le matreartisan Mu!,lammad b. Msa b. al-I;Iasan b. Yaczza pour mesurer l'aumne lui-mmeet pour qui Dieu voudra de sa descendance et pour les musulmans, durant sa vie etaprs sa mort. Il l'a institu en habous au profit de ses enfants et de ceux de sonfrre al-I;Iasan. Que ceux qui s'en serviront pour faire l'aumne, prient pour la misri-corde et la bndiction de celui qui a fait ce mudd, ainsi que pour ses parents, et pourcelui qui a grav ceci, ainsi que pour ses parents. Termin dans les premiers jours deZumada premier de l'anne 1072 (5). Ce mudd a t calibr sur celui des fils de Yacqbb. Mul;tammad b. I;Iusayn, transport d'Orient et crit en caractres anciens et gravpar Al;tmad b. cAbd Allah b. Mul;tammad b. Ysuf al-TiknL

    (1) Il s'agit en fait d'un ~ao mais le graveur a recopi le texte sur un mudd drivant de celui deAb YaOqb, AB.

    (2) mis pour 509.(3) mis pour 607.(4) en abZad, avec les conseils de Georges S. Colin (15.12.1970).(5) Le 2 est en gubari de Fas.

  • DESCRIPTION DES MUDD ET $AC MAGHRIBlNS 47

    - Forme cylindrique, fond convexe.- Ni bandeau. ni plinthe, sans dcor.- Simple feuille de cuivre rouge.- Ouverture: 12l 18 cm; base: 12l 16,3 cm; hauteur; 12 cm.- Poids vide: 658,6 grammes.- Capacit; 3,005 litres.- Inscription spirale, criture de style maghribin. nglige.

    9. ABDA (~O) - Muhammad b. Musa b. al-Hasan b. Yaozza)Dbut zumada 1 1072 (fin dcembre 1661)

    TEXTE

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  • 48

    10. ABAD (mudd) Pl. IV.

    PAUL PASCON

    Muse des Oudayas Rabat, nO 41 en 1944, Catalogue nO 419, nO 471-490 en 1970.

    Marcel VICAIRE, Note sur quatre mesUres d'a1l1nne indites (dans Cl Hespris , t. XXXI, 1944.fase. unique, p. 13, 14, o il est dsign sous le nom de Mudd du Muse des Oudaa, Rabat (41) ... .Rtudi par Paul PASCON en 1970.

    TRADUCTION

    SUR LE BANDEAU PIGRAPHIQUE: Louange Dieu seul! Que Dieu rpande Ses bndic-tions sur notre Seigneur Mul;1ammad, l'Elu gnreux, et sur Sa famille!

    l'" ARCATURE: Louange Dieu seul! Ce mudd bni a t calibr sur l'ordre de notrematre le Prince des Musulmans Ab al-I;Iasan, fils de notre matre le Prince desMusulmans Ab Sa"1d, fils de notre matre le Prince des Musulmans Ab Y-Sufb. "Abd al-I:Iaqq

    2" ARCATURE: Que Dieu l'assiste et le fasse triompher !, d'aprs le mudd qu'avaitordonn de calibrer notre matre Ab Ya"qb - Que Dieu l'ait en sa misricorde !,d'aprs le mudd calibr par al-I:Iusayn b. Yal;1ya al-Baskari, d'aprs le mudd d'Ibra-him b. "Abd ar-Ral;1man al-Zaysi, qui avait calibr son mudd sur celui du Say~

    3" ARCATURE: Ab "Ali Man!;lr b. Ysuf al-Qawwas (1). Ab "Ali avait calibr sonmudd sur celui du faqih Ab Zaofar Al;1mad b. cAli Gazln. Ab Zacfar avait calibrle sien sur le mudd du faqh et qaq. Ab Zaofar A1:lmad b. al-Abtal

    4" ARCATURE: Ab Zacfar avait calibr son mudd sur celui de lj:.lid b. Isma"H quiavait lui-mme fait calibrer le sien sur celui d'Ab Bakr A1:lmad b. al-I:Ianbal (2).Ab Bakr avait fait calibrer son mudd sur celui d'Ab Is1:lii.q b.

    S" ARCATURE: aS-San~ir et sur le mudd d'Ab Zaofar b. Maymn, qui avaient calibrtous deux leurs deux mudd-s sur celui de Zayd b. Tabit, Compagnon du Prophte -Que Dieu lui accorde Salut et Paix! Qu'il soit anobli et grandi pour toujours!

    6" ARCATURE: Quant ce mudd bni que voici, il a t calibr par bndiction duProphte - Que Dieu rpande sur Lui Ses bndictions et Lui accorde le Salut! -en vue de vivifier Sa Tradition. Les derniers jours de Ramaq.an le vnr de l'anmille et cent Fas, la protge par Dieu!

    (1) mis pour al-Qawwami.(2) mis pour l;Iammad.

  • 10

    DESCRIPTION DES MUDD ET $AC MAGHRIBINS

    ABAD (mudd) - Fin ramal.n 1100 (juillet 1689) Fas

    49

    - Forme tronconique, faonn en une seule feuille de laiton.

    - Ouverture renforce par un cercle de laiton.

    - Bandeau pigraphique rajout ainsi qu'une plinthe avec chevrons.- Six arcatures (Vicaire en donne fautivement cinq). Dcors vgtaux entre les arcatures.- Ouverture: li! 8 cm; base plate: l3 II,2 cm ; hauteur: 10 cm ; capacit: 0,732 J.

    - Inscription en double traits, avec hachures dans le bandeau.

    - Vocalisation irrgulire.

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  • 50

    Il. A8 (mudd)

    PAUL PASCON

    Sidi MUQammad b. I:Iajj Mul)ammad Bennaru, Khalifa du Mohtasseb de Fas en 1914.- Est-ce le mudd cit par Kettani (cf. nO 12)? - Est-ce le nO 66 du Muse du Caire cit par

    Wiet (1932) ? nO 66 ... mesure de capacit (mudd) au nom d'Ab Abd Allah MUQammad filsdu Sultan Ismaon I:Iassani signe Abd ar-RaQmane b. Ibrahim Marriikuchi date de II30/1718 ".WIET, Catalogue du Muse national de l'Art arabe au Caire. Objets de cuivre. Le Caire, 1932.

    - Dcrit par Alfred BEL, Note sur trois anciens vases de cuivre gravs tro'uvs Fs et servant mesurer l'aumne lga.le du Fitr (dans le Bulletin archologique ", Paris, 1917, pp. 359 sq.).

    TRADUCTION

    11' MDAILLON: Ce mudd prophtique et bni a t calibr pour le prestigieux seigneurAb Mul,tammad notre Matre Abd Allah fils du Commandeur des Croyants notreMatre Isma"1 al-I;Iasan, l'anne 1130, sur le mudd calibr pour le faqh SdMUQammad ben SaOd Al Margi:tn as-Ss l'anne 1071, sur le mudd calibr pourcAbd al-Mman ben Abd al-Mman l'anne 998, sur le mudd calibr par le Faqhet Muft Abd al-Wal;lad ben Al,tmad al-I;Isn l'anne 990, sur le mudd calibr pourle Faqh Ab Mul,tammad cAbd Allah ben Salim l'anne 710, sur le mudd calibrpour le Faqh Ab Mul,tammad Abd ar-Razzaq l'anne 692 (1), sur le mudd calibrpour le Faqh Ab al-I;Iasan cAli ben al-I;Iazz l'anne 613 (2), sur le mudd calibtpour le plerin Al-I;Iasan (3) ben Yal,tya al-Baskar

    2" MDAILLON: sur le mudd (calibr pour) Ab Is:Q.aq Ibrahim ben "Abd ar-Ra1,lmanal-ZakZak (4), sur le mudd calibr pour le Sayl} Mansr ben Ysuf al-Qawwas (5)sur le mudd (calibr pour Ab ZaOfar A1:}.mad ben Ali) ben Gaz1n, sur le muddcalibr pour le Faqh Ab Zacfar Al,tmad ben al-Antal, sur le mudd calibr pourij:alid ben Isma"1 sur le mudd calibr pour Ab Bakr ben ZamTI (6), sur le muddcalibr pour Ab Isl;laq Ibrahim ben Zabtr (7) et sur le mudd d'Ab Zacfar Al,tmadben Maymn, sur le mudd du Compagnon Zayd ben Tabit al-An~ calibr sur lemudd du Prophte (8) - Sur Lui la Grce et le Salut!(Sa capacit) a t mesure en dirhams (9) lgaux et s'est rvle convenable.Louanges et grces soient rendues Dieu !

    3' MDAILLON: deux cent quarante pour galer un de leurs wasq lequel vaut soixantesaO d'aprs Al-I;Iasan. II faut au moins un mudd pour faire les ablutions et quatrepour la lotion complte. Dix. mudd est l'expiation suffisante pour les serments nontenus.Que ce mudd t'aide suivre la bonne voie! Utilise-le toujours, en secret commeen public, afin d'en retirer bndiction (10).de Al I;Iazz Abd ar-Ra1,lman ben Ibrahim al-Marrakus.

    (1) Kettani (cf. 5) crit 662.(2) on lit 213 en chiffres orientaux.(3) mis pour al-I:Iusayn.(4) mis pour al-:2:aysL(5) mis pour al-Qawwami.(6) mis pour I;Iammad.(7) mis pour al-San~ir.(8) premire mention qu'il ait exist un mudd du Prophte. (?)(9) la capacit lgale d'un mudd est de 8S3 1/s DH, lequel dirham vaut 50 et 2/5 habba. Cf. Et1!;.

    TACHE. Hespris", 1968, p.92, n.12, et 1969, P.149, P.17. et p. 161, n.91.(10) ceci n'est qu'une partie du pome (mtre basit) que Dessus-Lamare cite p. 192.

  • DESCRIPTION DES MUDD ET $AC MAGHRIBINS 51

    Il. AB (mudd) - Calibr sur l'ordre de Mawlay "Abd Allah b. Isma"n aJ-OAlawl (1)1130 (1717-1718)

    - Forme tronconique, faonn en une seule feuille de cuivre.- Ouverture et base renforces par un bandeau et une plinthe cercls d'argent.- Un anneau est fix au flanc par une palme d'acanthe. .- Dcor d'influente persane.- Ouverture: 12I 9,1 cm ; base plate: 12I 12 cm; hauteur: ? ; capacit: 0,761. (2)- Inscription dans trois mdaillons, criture trs soigne.

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    (1) Fils de Mawlay Isma"il quidevait rgner neuf ans plustard.

    (2) Avec la capacit donne etles diamtres annoncs, lahauteur devrait tre de...2,17 cm ?).

    (3) mis pour al-I:Iusayn.(4) mis pour al-~aysi.(5) mis pour al-Qawwami.(6) man